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Lettre d’information du
GUIDE DE LA BOURSE
publié par
Le bonheur au risque La nouvelle cosmétique
N°24 – Mercredi 11 novembre 2009
de l’innovation ?
Les nouvelles tendances de la cosmétique
Avec la cosmétique, la
technique et le marketing ont
quitté le terrain du besoin
essentiel comme la
nourriture, l’habillement, la
santé, l’habitat pour entrer
dans le besoin ressenti, la
mode et la différenciation
sociale. Pour autant, ce
besoin de paraître n’en est
pas moins impératif, car il est
supposé être l’une des clefs
du bonheur ; l’industrie
cosmétique y répond par une
innovation marketing
continue intégrant très
rapidement les innovations
issues de la chimie. C’est
ainsi que les
nanotechnologies ont trouvé
dans les cosmétiques des
applications surprenantes.
Le marketing a permis de
spécialiser les produits et
ainsi d’accompagner les
courants de la mode :
ethnique, masculin ou antiâge.
Ce faisant, dans ce combat
quasi faustien, l’industrie du
cosmétique est conduite à
prendre des risques
importants qui la rapprochent
parfois de la dermatologie et
de la pharmacie.
C’est probablement là que
se trouve l’évolution
naturelle de l’industrie
cosmétique dans les années
à venir : toujours plus
technique et complexe au
point qu’il est probable que
certains produits seront
progressivement soumis à
des procédures qui se
rapprocheront
progressivement des AMM
pour garantir l’absence de
nocivité, voire une efficacité
thérapeutique. Le bonheur
sera à ce prix !
La cosmétique est née avec l’être humain : se parfumer, se maquiller, se protéger ont
toujours fait partie des pratiques humaines aussi loin que l’on puisse remonter. Ainsi, les
huiles parfumées, les onguents, le maquillage et le dentifrice étaient utilisés par les
Egyptiens 3000 ans avant J.-C. Au XIVème siècle, les nobles s’appliquaient crèmes et fonds
de teint et se parfumaient. Il faudra atteindre le XXème siècle pour qu’apparaisse la
production à grande échelle de cosmétiques, rendue possible par l’utilisation de parfums de
synthèse, de dérivés pétroliers et de stabilisateurs d’émulsion notamment. L’industrie
cosmétique moderne regroupe un large panel de produits : hygiène quotidienne, produits de
soin de la peau et des lèvres, produits capillaires, maquillage, parfums, crèmes solaires,
produits pour le rasage et la dépilation pour les principaux.
Avec l’enrichissement des sociétés au Nord et les préoccupations croissantes des individus
pour le corps, la beauté et la jeunesse, les cosmétiques ont pénétré le champ des produits
de consommation courante. La parfumerie, encore souvent associée au domaine du luxe,
est la branche la plus populaire du secteur : selon une étude du Ministère de l’Economie
français, 90% des femmes déclarent se parfumer quotidiennement. Selon Euromonitor
International, les produits de toilette et les soins pour la peau représentent la plus grande
part des ventes de l’industrie au niveau mondial avec respectivement 28% et 26% du total.
C’est dans les pays développés que l’industrie cosmétique réalise la plus grande part de son
chiffre d’affaires : en 2006, l’Union Européenne captait 47% des ventes et les Etats-Unis
28%. Sur ces marchés matures et très concurrentiels, les entreprises doivent redoubler
d’énergie pour augmenter leurs parts de marché. L’innovation est au cœur de la machine
cosmétique : trouver de nouveaux produits, surfer sur les nouvelles tendances, améliorer
l’efficacité et la qualité des substances sont devenus des enjeux capitaux pour survivre.
Ainsi, l’ensemble des entreprises du secteur investit une part non négligeable de leur
chiffre d’affaires en recherche et développement : 3,4% pour L’Oréal en 2006 ; 2,5% pour
Shisheido ; 1,9% pour Beiersdorf. Si les pays en développement ne comptent encore que
pour une faible part du chiffre d’affaires du secteur, ils représentent une manne pour les
entreprises qui parviendront à s’y implanter compte tenu de leur dynamisme.
L’industrie cosmétique devra pourtant faire face dans un futur proche à la montée d’autres
préoccupations liées à la protection de l’environnement, la sécurité des produits et les
risques sanitaires. Si les consommateurs sont toujours plus avides d’efficacité, ils sont aussi
soucieux de la qualité de leur environnement et leur propre santé. Ainsi, la décision de la
Commission Européenne d’interdire les expérimentations des produits sur les animaux
risque de poser un certain nombre de difficultés pour les entreprises du secteur. Le débat
récent sur l’utilisation des nanotechnologies dans les produits cosmétiques et les risques qui
pourraient en résulter pour l’environnement et les individus représente également un enjeu
de plus pour le secteur qui devra parvenir à concilier des enjeux parfois contradictoires.
Top-10 des entreprises de l’industrie cosmétique (2006) – Source : Commission Européenne
Entreprise
Ventes 2006 (en Mds€)
Parts de marché (en %)
L’Oréal Group (FR)
15
10,1%
Estée Lauder Cos Inc (USA)
5,3
3,9%
Avon Products Inc (USA)
4,8
3,3%
Beiersdorf AG (DE)
4,3
3,1%
Shisheido Co Ltd (JAP)
4,3
2,6%
Procter & Gamble Co (USA)
18,4
12,7%
Unilever Group (UK)
10,3
7,1%
Colgate-Palmolive Co (USA)
5,8
4%
Johnson & Johnson Inc (USA)
4
2,8%
Kao Corp (JAP)
3,2
2,5%
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Dir.Publication P. Noailles - Dir. éditorial : Antoine Nodet - Rédaction : Charlotte Lajoux - Abonnement p 5
Quelques chiffres
Selon une enquête menée par l’INSEE
en 2006, les Français dépensent en
moyenne 205,45 euros par an et par
habitant en produits de beauté et
d’hygiène corporelle. Selon la FEBEA
(Fédération des entreprises de la
Beauté), sont vendus quotidiennement
en France en moyenne : 544 000
produits pour la douche (hors
shampooings), 525 000 shampooings,
309 000 produits de soins pour le
visage, 157 000 flacons de parfum, dont
45 000 pour hommes.
La folie de la beauté
Selon une enquête menée par des
chercheurs de l’université de San
Francisco, les patients américains
doivent attendre trois fois plus
longtemps pour l’examen d’un grain de
beauté présentant le risque d’être
cancérigène que pour une opération de
lifting. Les chercheurs ont téléphoné à
900 dermatologues de 12 villes
américaines afin d’obtenir un rendezvous soit pour un examen de grain de
beauté soit pour une piqûre antirides : il
fallait attendre environ trois semaines et
demi pour l’examen d’un grain de
beauté contre seulement huit jours pour
une injection de Botox ®.
REACH
REACH est une réglementation
européenne entrée en vigueur en 2007
ayant pour objectif la régulation de
l’utilisation des produits chimiques. Elle
oblige les fabricants, importateurs et
utilisateurs de substances chimiques, à
recenser, déclarer et évaluer les risques
posés par les produits chimiques qu’ils
utilisent et à fournir des informations de
sécurité adéquates aux
consommateurs. Parallèlement, l’Union
Européenne pourra prendre des
mesures supplémentaires en ce qui
concerne les substances extrêmement
dangereuses.
Des soins pour bébé non
toxiques
Suite à la polémique qui avait éclaté en
2008 sur la toxicité des produits
cosmétiques pour bébés, l’AFSSAPS
(Agence française de sécurité sanitaire
des produits de santé) a tranché et lève
les suspicions sur la nocivité de certains
de ces produits. Les produits
ne contiennent aucune substance
interdite par la législation en vigueur.
L’enquête souligne en revanche les
progrès qu’il reste à accomplir en termes
de qualité de l’évaluation pour la santé
humaine : sur les 47 produits étudiés,
l’absence d’évaluation a été constatée
pour 3 produits et 44 évaluations ont été
jugées perfectibles.
L’Oréal
L’Oréal est la seconde entreprise de
cosmétiques au niveau international
avec 10,1% des parts de marché
mondial en 2006. Elle réalise la moitié de
son chiffre d’affaires en Europe et un
quart sur le territoire nord-américain.
L’Asie est également un marché
important pour l’entreprise qui y réalise
9,3% de ses ventes en 2006, en
croissance de 7,4% par rapport à 2005.
Les femmes asiatiques sont très
préoccupées par le soin de leur peau,
qu’elles considèrent très différente de
celle des Européennes. La stratégie pour
une entreprise comme L’Oréal passe par
la création de produits spécifiques au
marché asiatique, notamment les soins
pour la peau (éclaircissants, anti-âge)
qui représentent 45% du marché
japonais et 38% du marché chinois. Le
succès de L’Oréal s’explique en grande
partie par sa grande diversification, sa
capacité de reconversion et de
pénétration de nouveaux segments du
marché. L’acquisition en 2006 de The
Body Shop pour 1,14 milliards de dollars
a ainsi permis à L’Oréal de pénétrer la
branche des cosmétiques naturels.
L’Oréal avait déjà été dénoncée à
plusieurs reprises pour ses pratiques
entrepreneuriales peu éthiques. Le
rachat de The Body Shop a fait l’objet de
nombreuses critiques, les
consommateurs y voyant une façon pour
l’entreprise de s’acheter l’image de
responsabilité sociale de The Body
Shop. Le business model de The Body
Shop est en effet basé sur les cinq
principes suivants : la non expérimentation animale, le commerce équitable, la
défense des droits humains, la protection
de l’environnement et l’amélioration de
l’estime de soi.
Le paradis de la contrefaçon
Une étude de 2000 publiée par le Center
for Economics and Business Research
du Global Anti-Counterfeiting Group
évalue à 3 milliards d’euros de pertes
annuelles le coût de la contrefaçon
dans la parfumerie et les cosmétiques.
Selon la Commission Européenne, 70%
des produits contrefaits arriveraient
d’Asie et en particulier de Chine. Sur les
100 millions de produits contrefaits
saisis en 2003, 1,1 million d’entre eux
étaient des produits de l’industrie
cosmétique et de la parfumerie.
Le risque nanotechnologique
En 2006, l’association écologiste
« Amis de la Terre » a publié un rapport
détaillant l’utilisation de matériaux
nanotechnologiques dans plus de 116
crèmes solaires, produits cosmétiques
et soins corporels commercialisés par
les plus grands noms du secteur
comme L’Oréal, Revlon et Estée
Lauder, alors même que l’effet de
certains de ces matériaux sur
l’organisme est encore incertain. Le
dioxyde de titane, le produit le plus
souvent utilisé sous forme nano, est
connu pour sa capacité à réfléchir,
disperser et absorber les rayons ultraviolets et est utilisé dans les produits de
protection solaire sous forme de
nanomatériaux depuis près de 20 ans.
Selon la FEBEA, il a fait l’objet de
nombreuses études qui ont démontré
l’absence de passage transcutané.
Toutefois, le CICR (Centre International
de Recherche sur le Cancer) a classé le
dioxyde de titane dans la catégorie des
cancérigènes possibles en cas de
contact avec des cellules pulmonaires.
Selon le CICR (Comité Scientifique des
Produits de Consommation), le dioxyde
de titane est un élément sûr
lorsqu’utilisé dans le cadre des produits
cosmétiques.
Des produits cosmétiques
labellisés équitables
Max Havelaar, le bien connu label du
commerce équitable se fait une place
dans le secteur des produits
cosmétiques. Pour être labellisés, les
produits doivent contenir au minimum
95% d’ingrédients issus du commerce
équitable et être peu transformés. On
peut déjà voir le label sur des produits
de The Body Shop, Lush et Themis
entre autres.
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ÉMERGENCES, la lettre des pays, des secteurs et des marchés émergents© - La lettre d’analyse financière de MemoPage.com / n°24 - 11 nov. 2009
Un marché dynamique bien que
mature…
Dans les pays développés, la cosmétique est une grande
industrie, mature et déjà bien implantée. Les pays émergents
représentent quant à eux de nouveaux marchés
particulièrement dynamiques qui offrent de belles
perspectives de croissance pour les entreprises qui sauront
s’y implanter. La croissance des grandes entreprises de
l’industrie répond donc à un double objectif : pénétrer des
nouveaux marchés et créer de nouvelles opportunités sur les
marchés matures.
Un marché mature au Nord…
Au niveau mondial, l’Union Européenne représente le plus
grand marché avec 63,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires
en 2006, loin devant les Etats-Unis (38,2 milliards d’euros),
le Japon (23,7 milliards d’euros) et la Chine (8,2 milliards
d’euros). Au sein de l’Union Européenne, cinq pays
concentrent 70% des parts de marché de l’industrie
cosmétique : l’Allemagne arrive à la première place avec
11,7 milliards d’euros, soit 18,5% du total, suivi de la France
(10,4 milliards d’euros soit 16,4% des parts de marché), le
Royaume Uni (10 milliards d’euros, soit 15,7% du total),
l’Italie et l’Espagne (8,8 et 7,4 milliards d’euros, soit 13,9% et
11,7% des parts de marché). La comparaison des dépenses
par tête annuelles en 2006 calculées en parité de pouvoir
d’achat révèle que les Japonais sont les plus gros
consommateurs de produits cosmétiques avec 174 euros
par an et par personne. Les Etasuniens et les Européens ont
une consommation comparable à 124 et 127 euros
respectivement.
… et dynamique dans les pays émergents
Au sein de l’Union Européenne, les nouveaux Etats
membres sont les plus gros consommateurs de produits
cosmétiques : Chypre arrive en première place avec 233
euros par personne et par année, suivi de Malte (187 euros)
et de la Slovaquie (162 euros). L’Espagne est le seul des
« non nouveaux Etats membres » à faire partie du top-5
avec 153 euros par personne et par an. De plus, le marché
espagnol des cosmétiques a su tirer profit de la hausse des
revenus intervenue avant la crise : entre 2000 et 2006,
l’industrie des cosmétiques a enregistré une croissance
annuelle moyenne de 6,3%. Les grandes entreprises du
secteur ont commencé à s’intéresser depuis quelques
années au marché chinois qui, s’il ne représente encore que
8,2 milliards d’euros, est aussi un des plus dynamiques avec
une croissance moyenne annuelle de 4,6% sur la période
2001-2006.
Stratégie de développement : l’exemple de l’industrie
cosmétique française
Compte tenu des différents stades de développement du
marché des cosmétiques en fonction des pays, les stratégies
des entreprises du secteur ne sont pas les mêmes selon les
zones géographiques. Le marché français, par exemple, un
des plus matures, a enregistré entre 2004 et 2005 une
croissance décevante par rapport à celle du revenu
disponible. Ainsi, selon la Commission Européenne, en 2006
les français ont dépensé moins en produits de soins qu’en
2000. Ceci a poussé les entreprises à adopter une stratégie
de développement de nouveaux segments du marché :
comme dans le reste de l’Union Européenne, les secteurs
les plus dynamiques ont été ceux des soins
pour hommes, les cosmétiques bio et les soins antivieillissement. Le marché français s’oriente également vers
un segment de nature ethnique qui cherche à développer les
produits conçus spécifiquement pour les peaux foncées. La
renommée des cosmétiques français au niveau international a
fait de la France un leader international de l’industrie : selon
FEBEA (Fédération des entreprises de la Beauté), les
exportations françaises s’élevaient à 9,4 milliards d’euros en
2007, en hausse de 6,8% par rapport à 2006, pour un
excédent commercial de 7,5 milliards d’euros. C’est le 4ème
secteur exportateur de l’économie française.
…qui se doit d’être innovant
Si l’industrie cosmétique européenne est la plus importante
au niveau mondial, elle n’échappe pourtant pas au poids des
législations et régulations la concernant, dont l’interdiction de
certaines substances et l’interdiction de l’expérimentation
animale. De plus, l’ampleur de la concurrence et l’exigence
de qualité et d’efficacité des consommateurs obligent les
entreprises du secteur à investir en recherche et
développement afin d’être les plus innovantes possible.
La législation européenne
Au niveau européen, la directive de 1976 sur les cosmétiques
introduit un certain nombre d’interdictions s’appliquant à
chaque Etat membre. Les plus importantes recouvrent
l’interdiction de 1233 substances dans l’industrie cosmétique
ainsi que l’interdiction de l’expérimentation animale qui
fait l’objet du 7ème amendement de la Directive sur
les cosmétiques introduit en septembre 2004. Cette dernière
établit une interdiction de l’expérimentation animale des
produits cosmétiques finis et des ingrédients cosmétiques,
ainsi qu’une interdiction de mise sur le marché de la
Communauté européenne de produits et ingrédients
cosmétiques qui ont été expérimentés sur les animaux. Du
point de vue des entreprises, ce dernier point sera
particulièrement coûteux pour le secteur qui devra s’atteler à
développer des alternatives à l’expérimentation des produits
sur les animaux. De plus, certains experts craignent que ce
7ème amendement ne représente un frein à l’innovation parce
qu’il empêcherait la commercialisation de nouvelles
substances ou produits qui n’auraient pas fait l’objet de tests
suffisants. Enfin, cela représente une distorsion de
concurrence à l’égard de pays qui ne font pas l’objet de cette
interdiction comme la Chine.
L’innovation est aujourd’hui la seule façon pour l’industrie
cosmétique de maintenir sa compétitivité internationale,
d’améliorer sa performance, de renforcer la sécurité humaine
et environnementale de ses produits et d’évoluer en fonction
des préférences parfois contradictoires des consommateurs.
Le développement des secteurs les plus porteurs de
l’industrie, à savoir les soins anti-vieillissement, la cosmétique
masculine, la cosmétique naturelle (bio) et la différenciation
ethnique des produits, implique un effort de recherche et
développement considérable de la part des entreprises si
celles-ci souhaitent maintenir leur position dans un univers
hautement concurrentiel. Enfin, l’implantation sur les
nouveaux marchés dépendra en grande partie de la capacité
des entreprises à fidéliser un consommateur novice.
ÉMERGENCES, la lettre des pays, des secteurs et des marchés émergents© - La lettre d’analyse financière de MemoPage.com / n°24 - 11 nov. 2009
Un marché aux tendances
contradictoires
Evoluer dans un marché mature impose aux acteurs de savoir
développer des capacités d’innovation et de reconversion tout
en s’appuyant sur les grandes tendances sociales. C’est ce
que sont parvenues à faire les entreprises du secteur de la
cosmétique, même si cette stratégie impose parfois des choix
contradictoires, souvent dictés par le consommateur lui-même
qui réclame à la fois retour au naturel et plus grande efficacité.
La cosmétique bio
La vague du biologique et du naturel investit largement le
domaine de la cosmétique depuis quelques années. Et pour
cause, l’armada chimique présente dans la grande majorité
des produits de beauté (sels d’aluminium, huiles minérales et
parabènes pour les plus connus) a poussé le consommateur à
réclamer des produits plus naturels, a priori moins dangereux
pour l’organisme. La Commission européenne a d’ailleurs
établit une liste de produits chimiques considérés comme
dangereux, dont l’utilisation en cosmétique est désormais
interdite. En 2005, le marché français des cosmétiques bio
explose de 40% et depuis, il ne cesse d’enregistrer de belles
performances de l’ordre de 10 à 20% par an : la France est
aujourd’hui le second marché européen (après l’Allemagne) et
le plus dynamique avec 23% de croissance en 2008. Selon
Organic Monitor, le chiffre d’affaires européen de la
cosmétique bio devrait atteindre 1,7 milliards d’euros en 2009,
en hausse de 13% par rapport à 2008, et pourrait enregistrer 2
milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010. Les
cosmétiques bio devraient ainsi tripler leurs parts de marché
en Europe dans les années à venir, passant de 3% aujourd’hui
à 10% à l’horizon 2012 (ils représentent déjà 10% des parts de
marché aux Etats-Unis). Face à ce poids grandissant du
marché des cosmétiques bio, les marques traditionnelles ont
fait le choix de plusieurs stratégies. La première consiste à
lancer sa propre gamme bio à l’exemple de Nuxe avec sa
nouvelle gamme Beauté. La seconde stratégie vise à
repositionner la marque traditionnelle vers plus de naturel et
moins de chimique : ainsi les grandes marques lancent-elles
de nouveaux produits sans parabène à l’image de Caudalie
ou sans sels d’aluminium comme Les laboratoires Vichy.
Enfin, la dernière stratégie consiste à racheter des marques de
cosmétiques bio déjà bien implantées sur le marché : l’Oréal a
ainsi racheté Sanoflore, fabricant historique de produits
biologiques, et The Body Shop qui a su se construire une
image d’entreprise verte et responsable en vantant notamment
la non-expérimentation animale de ses produits. L’Oréal a
également pris possession de YSL Beauté, lui-même
propriétaire de la marque bio Care de Stella Mc Cartney. Par
ailleurs, on a pu remarquer depuis quelques années l’arrivée
de stands dédiés à la cosmétique bio chez les grands
distributeurs : Juice Beauty et Care de Stella Mc Cartney
chez Sephora par exemple.
Les nanotechnologies
Pour faire face à la demande grandissante de produits plus
efficaces et plus agréables à l’utilisation, l’industrie cosmétique
a dû s’appuyer sur des techniques innovantes toujours plus
performantes. En particulier, l’introduction ces dernières
années des nanotechnologies dans le domaine de la
cosmétique est très controversée. En effet, l’utilisation de
nanoformulations permet une plus grande efficacité des
produits, car les éléments actifs comme les
vitamines, sont protégés au sein de systèmes nanométriques
(liposomes ou nanocapsules) et ne sont libérés qu’au contact
de la peau. Par exemple, les nanoparticules permettent
d’obtenir des produits avec une forte teneur en huile en
évitant l’inconvénient de la texture grasse, ou encore des
crèmes solaires plus efficaces qui ne laissent pas de traces
blanches. D’un point de vue sécuritaire, les problèmes de
réactivité cellulaire et tissulaire, ainsi que le risque de
passage des barrières physiologiques (peau, poumons) font
craindre pour la santé des consommateurs. Bien que ces
nouvelles techniques soient déjà utilisées en cosmétique, des
travaux sont en cours afin d’évaluer le danger de l’utilisation
des nanotechnologies dans les cosmétiques.
La cosmétique au masculin
Les femmes n’ont plus du tout le monopole des produits de
beauté. Avec la banalisation du métrosexuel ces dernières
années, le marché de la cosmétique a largement pénétré le
milieu masculin qui ne se limite plus désormais à la simple
consommation d’after-shave. Crèmes antirides de Nivea for
Men, crèmes anti-âges de Biotherm Homme, traitements
antifatigue de Sephora Men, crèmes hydratantes de
Clinique et crèmes dépilatoires de Taky Nair for men sont
quelques-uns des nombreux exemples de la masculinisation
du secteur de la cosmétique. Le marché de la cosmétique
masculine reste encore modeste : en France, il représentait
10,4% du marché total cosmétique en 2005 selon la
Fédération des Industries de la Parfumerie. Néanmoins, il
progresse 1,5 fois plus rapidement que celui des femmes
et connaît un véritable décollage ces dernières années.
Les professionnels ne se sont véritablement lancés sur
le marché qu’au milieu des années 90, à l’exception de
Biotherm Homme qui existe depuis 1985. En 1996, la
création de la marque parisienne Nickel, spécialiste des
soins pour homme avec leur gamme « lendemain de fête »,
décoince les hommes vis-à-vis des soins masculins et ouvre
une brèche dans le secteur de la cosmétique jusqu’alors
réservé aux femmes. Les années 2000 marquent l’arrivée
d’acteurs incontournables de la cosmétique féminine : Clarins
crée en 2002 sa gamme Clarins for Men, suivi par L’Oréal
en 2004 avec L’Oréal Men Expert. Aujourd’hui, toutes les
grandes marques de cosmétiques possèdent leur propre
gamme dédiée aux soins masculins.
Le vieillissement de la peau
Aujourd’hui, les crèmes anti-âge occupent une large place au
sein de l’industrie cosmétique. Elles vont des crèmes
hydratantes les plus basiques aux crèmes les plus élaborées,
et représentent pour beaucoup de consommateurs une
alternative au moins partielle à la chirurgie invasive. Selon
une étude publiée par la Commission européenne en 2006,
les traitements cosmétiques non invasifs ont connu une
croissance de 43% entre 2003 et 2004. Ce secteur de la
cosmétique doit néanmoins faire face à la concurrence
croissante des interventions peu invasives, telles que les
injections de Botox ® très prisées sur le marché étasunien en
particulier. L’efficacité de la technique et sa rapidité
d’exécution séduisent de plus en plus de consommateurs en
Asie, en Europe et en Amérique Latine, bien que de
nombreux cas d’injections de contrefaçons aient été révélés.
Selon les experts, 5% des injections de Botox ® faites sur le
territoire des Etats-Unis seraient frauduleuses.
ÉMERGENCES, la lettre des pays, des secteurs et des marchés émergents© - La lettre d’analyse financière de MemoPage.com / n°24 - 11 nov. 2009
Six valeurs de référence
BEIERSDORF / CAC 40
L'OREAL / CAC 40
175
200
150
175
150
125
125
100
100
75
75
50
50
KAO CORP. / CAC 40
ESTEE LAUDER / CAC 40
175
150
150
125
125
100
100
75
75
50
50
PROCTER & GAMBLE / CAC 40
AVON PRODUCTS / CAC 40
175
150
150
125
125
100
100
75
50
75
50
Y. Gattaz – Ancien Président du CNPF / Président de l’Association Jeunesse &
entreprise
Voilà un livre capital et opportun,…ton analyse détaillée de l’innovation est tout à fait remarquable, ainsi
que les exemples historiques très éloquents !
Jean-Jacques Duby ancien Directeur Général de Supélec et Président du Conseil
d’Administration de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan
Votre livre est un véritable trésor d'informations et une source de réflexion, que ce soit sur le plan
historique, économique, sociologique, épistémologique, technologique, de la gestion, de la politique… et
je dois en oublier !
Charles W. Wessner, Ph.D. - Director, Technology, Innovation, and Entrepreneurship
The National Academies
Thank you for your most interesting and erudite book, which I believe is a major contribution to the
modern literature on innovation. Going beyond the linear models and mechanistic thinking that underlies
the traditional economics analysis on this topic, this book provides an interdisciplinary, humanistic
dimension to the complex economic challenge of creating new wealth through the application of human
knowledge.
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