Livre Blanc du Comité Rhône-Alpes des Conseillers du Commerce

Transcription

Livre Blanc du Comité Rhône-Alpes des Conseillers du Commerce
Comité Rhône-Alpes des Conseillers du Commerce Extérieur de la France
Livre blanc
L’international : levier du développement économique
LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
Qui sont les Conseillers du Commerce Extérieur en
Rhône-Alpes et quelles sont leurs missions ?
•
4000 Conseillers du Commerce Extérieur dans le monde, 1300 en France.
•
160 en Auvergne Rhône-Alpes : 130 en Rhône-Alpes et 30 en Auvergne.
•
Dirigeants experts, opérationnels et praticiens
bénévoles et indépendants, nommés par le Premier
de
l’international,
Ministre pour 3 ans
renouvelables.
•
En Rhône-Alpes, et demain en Auvergne Rhône Alpes, notre vocation est de témoigner
notre expérience, développer nos affaires à l’international et faciliter l’accès à
l’ensemble du réseau des CCE afin de faire croître le Commerce Extérieur de la France.
Nos Quatre missions :




Conseil aux Pouvoirs Publics et aux Institutions
Parrainage des Entreprises à la Conquête de nouveaux marchés
Former les jeunes et leur donner envie de l’international
Faire rayonner la France et la région auprès d’investisseurs étrangers
Les CCE sont l’élément stable du dispositif « Equipe Régionale de l’Export ». Ils
agissent bénévolement, en tant que fédérateurs, issus de l’entreprise, en
complémentarité des acteurs publics et parapublics pour l’accompagnement des
entreprises à l’international.
Les CCE du Comité Rhône-Alpes sont représentatifs de plus de 70% du commerce
extérieur de la région. Ce sont des chefs d’entreprises et des dirigeants expérimentés à
l’international. De par leurs fonctions, pratiquant l’export au quotidien dans les
entreprises du territoire et parcourant le monde pour vendre le savoir-faire de ces
dernières, ils connaissent particulièrement bien les besoins des entreprises de la
Région en matière d’accompagnement et de soutien à l’international.
Les CCE Rhône-Alpes vont créer dans les prochaines semaines une commission
consultative sur le commerce extérieur. Elle aura pour vocation d’être l'organe de
référence indépendant, non partisan et non acteur du dispositif. Cette commission sera
bien sûr amenée à s'ouvrir à toutes les organisations qui seraient légitimes au plan du
commerce extérieur régional.
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
SYNTHESE OPERATIONNELLE
Auvergne Rhône Alpes a toujours été précurseur dans les échanges internationaux
depuis la route de la soie jusqu’à aujourd’hui, c’est ici que s'invente le commerce
international et c’est également ici que se trouve la force vive économique de la France :
l’Industrie.
En matière d’international nous sommes à un tournant important et nous portons
une responsabilité collective pour inventer un système nouveau, plus performant
et plus efficace pour nos entreprises et nos jeunes.
Les grandes idées contenues dans ce rapport, qui a été une œuvre collective de nombreux
entrepreneurs, sont les suivantes :
-
La région Auvergne Rhône Alpes est composée de PME, des entreprises de moins de
20ME de CA qui ont besoin d’un appui supplémentaire car elles n’ont pas, en grande
majorité, la capacité financière de se développer à l’international. Il faut savoir pallier à
cet effet de seuil. Les plus dynamiques d’entre elles, dans l’industrie, doivent être
ciblées, identifiées et soutenues.
-
Il n’y a d’international que d’hommes. Jeunes, moins jeunes, la performance de nos
entreprises à l’étranger vient de la qualité des hommes qui seront en place dans nos
entreprises pour réaliser ce développement. La politique de la région pour favoriser
l’embauche ainsi que la création de postes en France, comme à l’étranger, est
essentielle.
-
Recréer un organisme régional pour l’exportation n’est plus nécessaire. Un benchmark
international démontre que le partenariat public/privé est le fonctionnement le plus
performant, le plus souple et le plus efficace.
-
Fléchons les aides directement vers les entreprises et créons un passeport de suivi de
l’entreprise et de ses actions à l’international pour avoir une vision dans le temps et
transversale des appuis et de leur efficacité.
-
Nos infrastructures, et particulièrement l’aéroport et la liaison Lyon-Turin, doivent
avoir une logique de développement régional, elles sont essentielles au développement
de nos échanges et à l’attractivité de notre région.
-
Nous proposons de créer une commission consultative du développement économique
international en Auvergne Rhône Alpes. Nous pensons que cette commission, sous
l'égide des CCE qui sont bénévoles, non partisans, apolitiques et chefs d'entreprises
peut devenir le ferment d'une concertation régionale efficace avec l'ensemble des
acteurs concernés...
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
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CONTEXTE
Depuis 2003, les CCE en Rhône-Alpes ont établi un partenariat fort avec la Région qui
est formalisé dans le cadre d’une Convention triennale toujours reconduite depuis sa
création. Les principaux axes de cette convention sont les suivants :
•
•
•
•
La Région s’appuie sur le réseau des CCE en Rhône-Alpes et à l’étranger pour
l’accompagnement de sa politique de coopération internationale,
Participation des CCE aux dispositifs de mobilité de la Région,
Contribution des CCE au dispositif de soutien à l’internationalisation des entreprises
avec le parrainage des PME, référencé dans le PRIE,
Formation des jeunes à l’international dans le cadre des actions et des témoignages des
CCE auprès de l’enseignement supérieur.
La loi NOTRe, Nouvelle Organisation Territoriale de la République, (votée en août
dernier), a confié aux Régions la définition et la mise en place du schéma
d’internationalisation des entreprises. Dans un contexte de rationalisation et
d’optimisation du coût des actions publiques, le réseau des CCE en Région Auvergne
Rhône Alpes est un relais et un levier, indépendant et non partisan, mobilisable
comme point d’appui et point d’alerte sur les politiques menées par l’Exécutif
Régional. La représentativité de nos membres par leur poids relatif dans l’économie
internationale de la Région et la typologie des profils des entreprises représentées
permet d’affiner la pertinence et d’évaluer l’efficacité visée des actions à décider.
-
Les CCE sont pertinents et légitimes pour aider la Région à
identifier les cibles des entreprises qui peuvent booster le développement
économique régional par l’international.
évaluer l’efficacité des dispositifs en place et tracer les contours de nouveaux outils.
redéfinir une stratégie pertinente pour accompagner les entreprises dans leur
développement international.
se benchmarker sur les meilleures pratiques des autres régions du monde
attirer des investissements étrangers, en s’appuyant sur le réseau des Sections à
l’étranger et sur leur capacité à convaincre des homologues étrangers.
Aider la Région, telle est notre ambition, dans le cadre de notre première mission,
historique, de conseil aux pouvoirs publics, que nous confie le Premier Ministre.
Ce Livre Blanc rassemble un panel de témoignages de nos CCE, praticiens de
l’international, chacun sur un thème qu’ils ont choisi. Puis une série non exhaustive de
recommandations est présentée, afin d’apporter un éclairage et une vision de
l’évolution des dispositifs mis en place. Certaines idées ou mesures méritent d’être
approfondies, elles ouvrent une perspective dans laquelle les CCE sont prêts à s’investir.
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
CARTOGRAPHIE DU COMMERCE EXTERIEUR EN
AUVERGNE RHÔNE ALPES
C’est le nombre d’exportateurs en Auvergne Rhône Alpes
Ce chiffre est tiré d’une analyse de l’ensemble des bilans des entreprises
de la région (entreprises de plus de 350 KE de CA global réalisant plus
5987
de 50 000 € à l’export sur leur dernier bilan)
5086 entreprises en Rhône-Alpes (sur un total de 32 000 entreprises)
et 899 en Auvergne.
Combien d’exportateurs ? (en fonction du CA export)
+50 K€
CA
Export
5086
+0,2 M€
CA
Export
3730
3591
+ 0,5 M€
CA
Export
2787
+1 M€ CA +3 M€ CA
Export
Export
2091
1077
+5M€ CA
Export
764
+10 M€
CA
Export
456
+50M€
CA
Export
120
Exportateurs en Auvergne Rhône Alpes ont la capacité d’autofinancement
nécessaire pour exporter
2000 entreprises exportent + de 1M€ CA
Taille de l’entreprise
Pourcentage des
entreprises ayant la CAF
pour se développer à
l’export
-de 3M€
de 3 à 5 M€
de 5 à 10 M€
+ de 10M€
30 %
50 %
66 %
80 %
150 K€ : c’est la CAF nécessaire pour lancer
un plan de développement export
C’est le nombre d’exportateurs réguliers en Rhône-Alpes
3302
4 250
Ensemble d’exportateurs
3 400
2 550
3 302
3 170
Industriels
1 700
850
0
1 428
2011/2013
1 451
2008/2011
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
Nos exportations sont de 54,6 Milliards € en Auvergne
47,4 Milliards € en RA. Elles sont stables, voire en baisse,
Rhône Alpes
en € constant.
dont
61,25
49
36,75
24,5
12,25
0
2008
Exportation Rhône-Alpes en Milliards d’Euros
2009
2010
2011
2012
2013
2014
A l’exception de 2009, année de crise, l’évolution des exportations d’Auvergne Rhône
Alpes est faible dans la fourchette de 51 à 55 Milliards d’Euros. En comparaison l’Ile de
France représente 80 Milliards d’€, et PACA 22 Milliards d’€.
Notre niveau 2014 est encore en dessous de celui de 2008. Notre part dans les
exportations nationales est stable aux alentours de 13% (10,4% pour RA seule). En
remontant plus loin, la région exporte 10% de moins qu’en 2003 (en € constant).
A la vue de ces chiffres :
Il n’est pas possible d’affirmer que l’argent public dépensé pour le
développement export a été une action de développement de l’exportation en
Rhône-Alpes, ni en CA généré, ni en nombre d’entreprises exportatrices.
Il a pu, tout au plus, endiguer une baisse mais les autres régions françaises qui
dépensent beaucoup moins ont connu des résultats similaires, voire bien meilleurs. Il
parait nécessaire et fondamental de changer d’approche et de méthodologie.
A la lecture de cette cartographie, on peut tirer des enseignements, notamment celui de
segmenter les populations en fonction des besoins :
-
celles qui manquent de CAF
-
nommer des filières prioritaires
-
cibler les entreprises à fort potentiel
Ces chiffres peuvent faire partie d’indicateurs de base observables et mesurables
(base : les bilans de toutes les entreprises de la région Auvergne-Rhône-Alpes.). Nous
proposons qu'ils deviennent des chiffres référents de l'action des pouvoirs publics en
Auvergne - Rhône-Alpes et qu'ils soient mesurés de façon régulière.
Source : Analyse de la base de données financière « Diane » de Bureau van Djick
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TEMOIGNAGES D’ENTREPRISES SUR LEURS BESOINS
Philippe BOULETTE-SCOLA
Infiplast (Ain)
« L’attractivité de nos entreprises doit se renforcer par la bataille de la compétitivité
internationale qui passe par l’innovation, la recherche, le développement et la communication avec
un territoire attractif.
Nous avons identifié un réel besoin de soutien dans le développement des projets internationaux
pour les entreprises de 5 à 20 M€ par un manque de structure et de ressources financières.
L’innovation naît des interactions entre les différents acteurs économiques, industriels et
institutionnels et elle est favorisée dans les écosystèmes territoriaux par les pôles de Compétitivité.
Auvergne Rhône Alpes est reconnue pour sa capacité à innover et à internationaliser les projets
mais doit renforcer son écoute des PME. »
Bernard de BUHREN
Groupe Payen (Ardèche)
« Et si nous jouions tous avec les mêmes règles ....
Qu'il peut être frustrant parfois de voir nos efforts commerciaux contrés par certaines dispositions
réglementaires.
Alors que notre marché européen est très largement ouvert à nos confrères étrangers (hors UE) il
nous est beaucoup plus difficile d'aller les taquiner chez eux (taxes importations ou barrières non
tarifaires en tous genres). On exige de nos entreprises plus d'innovations, de services, de qualités,
bref de compétitivité, mais nous sommes tout de même en droit de nous demander quelle mouche a
donc piqué nos élus et technocrates européens pour qu'ils ne se battent pas corps et âme au seul
principe qui vaut : la réciprocité des règles pour les échanges... »
Catherine BURY
M.T.S. (Loire)
« Pour garantir la pérennité de mon entreprise, je dois passer du statut de PME à celui d’ETI.
L’unique solution se trouve dans le développement international sous toutes ses formes :
exportation, implantation, partenariat, etc …. Dans un métier de l’industrie où l’investissement en
équipement technologique est pesant mais indispensable, nos moyens financiers pour assurer ce
développement sont limités ; alors on compense par beaucoup d’énergie, et un peu de système « D ».
Je ne suis pas experte en tout, et lorsque je ne suis pas dans mon entreprise, mon travail ne se fait
pas. J’ai besoin d’être soutenue financièrement au moment où j’engage de telles démarches afin de
pouvoir payer les meilleurs conseils et assurer mon remplacement temporairement. Dans mon
métier, le retour sur investissement… C’est 10 ans ; aucun partenaire financier ne me suit sur de tels
projets, seule une volonté politique de renforcement des PME à l’international peut soutenir mes
projets. »
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Pierre CASOLI
Emball’iso (Rhône)
« Les obstacles les plus grands à surmonter pour une implantation de filiale à l'étranger sont pour
moi : recruter le bon leader local qui encadrera l’équipe de production et le
recrutement en
local des opérateurs avec les bonnes compétences. »
Agnès ELISABELAR
Espace textile (Rhône)
« Je milite pour la création d’un « Passeport à l’international » individuel, propre à chaque
entreprise, donnant droit à des aides et à un certain nombre d’actions selon un parcours fléché sur
plusieurs années, révisables et contrôlées annuellement : participation à des salons professionnels
en individuel (hors programmation collective existante car les entreprises visent de plus en plus des
événements B2B de niche), participation à des missions commerciales en individuel, (à la carte et
au choix de l’entreprise, via un cabinet OSCI), accès individuel à des outils marketing et
communication soit en direct, soit via une association professionnelle ou pôle… »
Philippe EYRAUD
Mixel (Rhône)
« Il faut bien expliquer la différence entre exportation et internationalisation. Je suis implanté en
Chine depuis maintenant 10 ans et cela m’a permis de créer des emplois en France. Cela m’a même
donné l’opportunité d’un développement que je n’aurais pas pu avoir sans cette implantation.
J’ai bien vu, en recevant successivement des personnalités politiques en Chine, que ce discours n’était
pas encore bien assimilé. S’implanter à l’étranger ce n’est pas délocaliser, c’est se confronter à la
concurrence internationale, c’est s’adapter au marché local et c’est s’enrichir de l’expérience
d’autres personnes. »
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Juliette KOPP
Boccard Process Solutions (Rhône)
« Nous créons plusieurs dizaines d’emplois par an d’ingénieurs et de techniciens en France pour
concevoir et construire des lignes de production pour l’industrie majoritairement en dehors
d’Europe et sur tous les continents. Nous sommes présents dans 34 pays et nous conservons la
conception et, si possible, la préfabrication en France. A chaque projet, nous devons nous adapter au
contexte du pays pour être compétitifs et pour créer des filiales, et nous le faisons avec nos propres
ressources. La souplesse et la réactivité sont les clés du succès par rapport à nos concurrents
étrangers. Le savoir-faire technologique des ETI françaises est reconnu mais nous devons progresser
en notoriété et en visibilité sur les salons mais aussi commercialement. Certains groupes français
comme Danone nous ont vraiment aidé à nous développer à l’international, d’autres n’ont aucune
stratégie de préférence française. Il faut trouver un moyen d’encourager les groupes français à
emmener les ETI, et les ETI à emmener les PME à l’international. Développons ensemble les réseaux
d’entreprises et la solidarité ! »
Boris LECHEVALIER
Altios International (Rhône)
« Les besoins des PME-PMI en termes d’accompagnement à l’international ont fortement évolué ces
dernières années. Les besoins exprimés sont de plus en plus pointus et les dirigeants de PME-PMI
doivent faire preuve d’une agilité toujours plus grande pour s’adapter aux changements rapides de
leur environnement à l’international.
Le rôle des pouvoirs publics est d’accompagner les entreprises dans cette complexité en proposant ce
qui se fait de mieux. Pour ce faire, la Région doit, à mon avis, s’appuyer sur les compétences qui
existent à l’étranger en recensant les acteurs publics ou privés selon leurs compétences et proposer
des tickets modérateurs aux entreprises pour les encourager à se développer à l’international.
Le soutien de la Région doit bénéficier à l’entreprise en direct et, si possible, sans passer par des
organismes ou autres agences qui interfèrent, captent les flux et n’apportent que peu de plus-value. »
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Frédéric LEGRAND
Axxair (Drôme)
« Chez Axxair : le V.I.E est clairement un outil de développement à l’international :
Aujourd’hui nous avons trois V.I.E en Allemagne et notre Responsable de Filiale est un ancien V.I.E.
(tous issus de formation BTS commerce international). Cela étant, il reste des freins pour les PME sur
ce dispositif :
Pour de petites structures, envoyer un VIE reste parfois un parcours du combattant surtout dans
des pays comme les USA.
La rémunération pourrait être assouplie .
La refacturation des V.I.E à des filiales pose parfois le problème de TVA en tant que salarié
détaché (alors qu’ils ne sont pas salariés AXXAIR mais Business France). »
Hervé de MALLIARD
MGA Technologies (Rhône)
« L’international, dans une PME industrielle jusqu’à 20 M€ de CA, repose sur la disponibilité du
patron et sur sa vision de développement. Pour les PME qui vendent des biens référencés, il faut
aider à miser sur internet afin de faciliter l’exportation de produits de niches et permettre à leurs
clients étrangers de trouver ces produits. C’est-à-dire rendre lisible une offre ciblée pour
l’international avec, a minima, un site internet en anglais qui propose une mise en contact par email et/ou achats en ligne. Pour les PME qui proposent des services ou des solutions sur mesure, il
faut aider et épauler le dirigeant : lui dégager du temps pour pouvoir se développer à
l’international. Et ce, par la simplification administrative et la déréglementation de ses tâches
chronophages sans valeur ajoutée et/ou lui proposant et finançant des cadres export expérimentés
partagés, sous la forme de missions ou externalisation avec des professionnels. »
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Guillaume MALPHETTES
Sirem (Ain)
« Je suis arrivé à Lyon début 2009 ; le groupe suédois dont j’avais la responsabilité pour la France
venait de transférer sa filiale de son site historique en région parisienne à une nouvelle
implantation dans la banlieue de Lyon. La proximité avec des grands clients, la qualité du tissu
industriel, le potentiel de collaborateurs qualifiés et l’attractivité de la région au quotidien avaient
convaincu les dirigeants du groupe de mener cette « migration » de Paris à Lyon au terme d’un
processus de plusieurs années. Sur tous ces points, la région a répondu à nos attentes. Mais sur le
plan des déplacements internationaux nous avons vite perçu un écart entre l’aéroport de Lyon St
Exupéry et la desserte des aéroports parisiens : l’absence de vols directs réguliers avec la
Scandinavie impose des escales à nos visiteurs étrangers et transforme un voyage de 4 heures porte
à porte en périple de 6 à 8 h suivant les jours et les aléas des liaisons aériennes ! Difficile d’expliquer
à nos collègues que nous avons fait le choix de la modernité en venant à Lyon, la seconde région
économique de France, dynamique et ouverte sur le monde ! Difficile aussi d’envisager de monter
une réunion internationale réunissant des visiteurs de plusieurs pays du monde qui cherchent à
limiter leurs temps de transport…heureusement, à l’arrivée, le charme de Lyon et la qualité de notre
gastronomie rattrape cette première impression…à condition d’accepter de faire le voyage ! »
Pascal NADOBNY
Groupe ADDEV (Rhône)
« Flécher vers les PME et les ETI les meilleurs éléments les mieux formés de la nation va permettre à
l’entreprise de s’internationaliser beaucoup plus rapidement, à l’instar du V.I.E qui est un véritable
vivier et qui peut permettre, si l’on n’est pas en concurrence dans le recrutement avec une
multinationale, de tester des éléments de valeur. Pour nous, l’internationalisation de l’entreprise est
une nécessité, la croissance externe nous permet d’atteindre la taille critique sur les marchés
internationaux. Le dispositif de demain doit s’articuler autour d’un partenariat public privé qui seul
nous permettra d’acquérir des compétences de plus en plus pointues nécessaires a notre
développement à l’export. »
Olivier PASSOT
Revol Porcelaine SA (Drôme)
« Je suis convaincu qu’il existe des gisements de croissance très significatifs et insoupçonnés au
sein de très nombreuses PME de la région Rhône-Alpes et partout en France. Nombre de dirigeants
d’entreprise, par manque de formation ou d’expérience, voire par peur de l’échec, n’ont pas pris la
mesure de ce potentiel incroyable. Je pense que les pouvoirs publics devraient s’attaquer à cette
situation en proposant des audits gratuits d’identification des potentiels à l’export de ces
entreprises. Les opportunités marchés, normes, réseaux de distribution, tarifs douaniers, approche
commerciale, etc … devraient faire partie de cette découverte succincte. En fonction du potentiel
identifié, les pouvoirs publics pourraient orienter ces PME vers les meilleurs conseils, formations ou
financement. »
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
Morane REY-HUET
Aldes (Rhône)
« Rendre simple et structuré ce qui est encore trop souvent épars à travers différents organismes
de la Région pour aider les entreprises à exporter et à s’internationaliser. Deux étapes
importantes qui sont souvent
primordiales pour mettre
en place des relais de
croissancevetvainsivpérenniser nosvbasesvfrançaises.
Pour cela, trois dispositifs sont possibles :
• Créer l’écosystème des compétences et des Hommes en supportant mieux les V.I.E et en
simplifiant les procédures pour l’attraction des talents étrangers dans nos entreprises, talents
qui deviennent des ambassadeurs de notre culture française d’entreprise.
• Renforcer et innover l’écosystème du financement et du risque en particulier à travers le «
crowdfunding »etvunevfiscalisationvvolontaire.___________________________________
• Développer l’écosystème du « savoir gagner ensemble » dans une logique de « la souris
survlevdosvdevl’éléphant »venvincitantvlesvgrandsvgroupesvfrançaisvàventrainer les
PME/ETI de notre région à l’international, tout en promouvant nos standards/normes et
certifications. »
Stéphane ROSTAING
Rostaing SA (Ain)
« Il faut aider les PME à prendre le virage des réseaux sociaux : Facebook, LinkedIn…, afin de
développer sa visibilité sur le web et apprendre à utiliser les outils numériques. Il s’agit de leur
apporter, a minima, un soutien méthodologique si ce n’est financier, car un community manager,
ça coûte cher.
Aujourd’hui on pousse systématiquement les PME sur les VIE : c’est une bonne solution, mais c’est
plutôt une solution pour des cas spécifiques qui ne peut s’appliquer, à toutes les situations. Il faut
aussi pouvoir recruter des collaborateurs expérimentés et/ou locaux. Bien souvent, le problème
n’est pas de trouver ces personnes mais de les payer… »
Valérie ROUX-JALLET
Eveon (Isère)
« Le constat, aujourd’hui, c’est que beaucoup de petites entreprises n’ont pas l’ambition ou ont une
méconnaissance de l’international et ne se donnent, du coup, pas les moyens d’élargir leur activité
à l’extérieur des frontières françaises ou au contraire se lancent aveuglément sur des zones
géographiques trop larges par rapport à leur taille. Exemple : de petites PME dans la
chaudronnerie ou le luxe, qui ont un réel savoir-faire dans le nucléaire ou autre, mais qui
méconnaissent leur potentiel à l’international. Il faut travailler sur les entreprises qui n'exportent
pas et qui ont un potentiel technologique ou un certain savoir-faire. »
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RECOMMANDATIONS ET PRECONISATIONS SELON LES
COMPETENCES REGALIENNES DE LA REGION
I.
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DES ENTREPRISES
− Fléchons l'argent directement vers les entreprises plutôt que vers les organismes
intermédiaires d'accompagnement. Une logique tournée vers les entreprises plutôt
que vers les organismes d’appui participe du simple bon sens. Ce principe est appliqué
dans la plupart des grands pays exportateurs, dont notamment la Grande-Bretagne,
l’Australie, l’Allemagne…
Ceci implique le principe de confiance envers les chefs d’entreprises, qui sont les mieux
placés pour savoir ce dont ils ont besoin, et avec qui ils ont envie de travailler pour se
développer à l’international. Ce principe de confiance n'exclut pas le contrôle de l'argent
public dépensé.
Nous proposons la création d'un « passeport individuel » pour le développement
international. Dans l’idée de ce que la région pays de Loire a mis en place : une visibilité
complète sur les outils et les aides à disposition, document référent assurant une
traçabilité et permettant un travail dans la durée avec le chef d’entreprise.
− Un organisme régional pour l'exportation n'est pas nécessaire : notre benchmark
mondial démontre que la quasi-totalité des pays renforce le partenariat public/privé
plutôt que le soutien à un organisme public ou parapublic. Plusieurs raisons à cela : le
secteur privé s'est structuré en 20 ans et il est beaucoup plus présent et efficace que le
pôle public. Il n’est plus temps d’opposer public et privé en la matière, il faut que la
Région s’appuie sur toutes les compétences et privilégie l’efficacité en n’ayant en la
matière que des principes simples : efficacité, qualité du service rendu à l’entreprise,
résultats concrets, coût, satisfaction du dirigeant et CA généré. D’autres collectivités y
sont parvenues en étant plus économes du denier public et en gagnant en efficacité grâce
à des partenariats publics-privés.
Nous proposons un partenariat public/privé avec des prestataires privés identifiés,
qualifiés et suivis par pays ou par filières dans une liste très large mais qui doit évoluer
en permanence._
_____________________________________________
Dans cet esprit de partenariat public-privé, sur un volet moins économique mais plus
institutionnel qu’est celui de la gestion des coopérations internationales (auquel
participent les CCE avec le partenariat région Rhône Alpes), en l’absence d’un
organisme régional dédié, il conviendra de mettre en place un nouveau mécanisme de
représentation à l’étranger avec des acteurs relais sur place.
Nous proposons là encore de s’appuyer sur des acteurs privés identifiés au cas par cas,
en s’appuyant sur le réseau des CCE, particulièrement expérimenté car utilisateur.
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− Une coordination régionale des actions à l'international est nécessaire : une
cohérence et une impulsion de la politique publique à l'international doit être donnée
par la Région avec un contrôle direct, en coordination avec les acteurs économiques et
ceux à qui la région délègue les actions sans pour autant créer un organisme
supplémentaire non maîtrisable.
Nous proposons de créer une commission consultative du développement
économique international en Auvergne Rhône Alpes. Nous pensons que cette
commission, sous l'égide des CCE, bénévoles, non partisans, apolitiques et chefs
d'entreprises, peut devenir le ferment d'une concertation régionale efficace avec
l'ensemble des acteurs concernés._______________________________
− Les PME de moins de 20M€ de CA n'ont souvent pas la capacité d'autofinancement
pour investir pour leur développement à l'export : elles doivent être prioritaires
dans le dispositif financier.
Nous proposons que cet appui financier soit réalisé dans la durée (2 à 3 ans) et il sera
significatif (30 à 50 k€/an) pour être efficace. Il doit pouvoir également être
renouvelable dans le temps, sur un autre pays ou une autre zone de développement.
− Internationalisation plutôt qu’exportation : la notion d'exportation au sens douanier
du terme (passage d'une marchandise par-delà nos frontières) est obsolète. La
mondialisation a engendré la localisation. Pour vendre en Asie, je dois produire en Asie.
Je crée en France, je produis en Asie, je créée des emplois en France et de la richesse en
France.
Tel est le nouveau schéma du commerce international. La politique régionale devra tenir
compte de cet état de fait et non s'opposer à celui-ci car nous n'avons ni la puissance
économique ni la capacité à nous opposer à une logique créatrice de valeur.
− Visibilité et outils numériques sur le web et les réseaux sociaux : la communication
passe aujourd'hui par le numérique. La prédominance industrielle de la région a
engendré un retard des entreprises sur le sujet, qu'aucun organisme ne peut combler car
c'est un effort individuel autant que collectif.
Nous préconisons un observatoire de la visibilité des entreprises régionales à
l'international. Les objectifs de cet observatoire seront de repérer les bonnes pratiques
des entreprises les plus dynamiques à l’export avec l’utilisation d’outils numériques et
de déployer ensuite ces pratiques dans les entreprises ciblées ayant des profils
semblables. Les entreprises de services spécialisées dans ces outils seront repérées puis
aidées à mieux accompagner les entreprises ciblées.
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− Visas : une véritable entrave au commerce. Nos partenaires commerciaux étrangers
ont beaucoup de mal à obtenir un visa d'entrée en France. C'est une entrave sérieuse aux
affaires et cela donne une image de business difficile aux étrangers vis-à-vis de la France.
La réciproque étant vraie puisque par mesure de rétorsion les pays étranger ont les
mêmes mesures vis-à-vis des français.______
Nous proposons de créer une liste d'entreprises certifiées pour obtenir des visas
business plus facilement pour des ressortissants étrangers, clients ou partenaires.
II.
FILIERES
− L'industrie est le fer de lance de la région : 68% des exportateurs de la région sont
liés à l'industrie. Dans les secteurs traditionnels d’excellence de la région (mécanique,
plasturgie…), il ne faut pas oublier le commerce de gros de biens industriels qui est le
premier secteur exportateur et employeur à l'export de la région. L'ensemble du
secteur doit faire l'objet d'un travail en filière confié aux professionnels des filières,
des pôles et clusters._____________________________________
Nous proposons qu'un travail en filières d’excellence soit réalisé pour créer des
écosystèmes favorables et des effets de synergies. Par exemple : cleantech, pharma,
biotech…
Une étude sérieuse pourrait être commandée auprès d’un grand cabinet afin de définir
une stratégie de spécialisation de la région autour d’un nombre restreint
d’écosystèmes industriels dynamiques. L’enseignement supérieur, les capacités de
recherche et d’innovation, des grands groupes et des ETI dynamiques avec leur volonté
d’investir à long terme dans la région seront pris en compte. Les CCE peuvent
participer à ce travail d’identification de ces filières et de spécialisation de la région.
Segmenter, spécialiser et flécher résolument sont les clés de la lisibilité de la région, de
la dynamisation d’écosystèmes pérennes par filières d’excellence et de l’attractivité
d’investisseurs étrangers.
- Responsabilité régionale des entreprises : la solidarité régionale des entreprises avec
leur territoire doit être encouragée. Les grands groupes implantés régionalement comme
Danone, EDF, Michelin, Sanofi, Total, ont déjà engagé, avant l’apparition des indices RSE sur
les marchés financiers, des programmes de développement régional. Cette solidarité
d’implantation territoriale doit aussi s’étendre aux ETI et PME qui, à leur mesure, peuvent
jouer un rôle local important.
.
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
Nous proposons la charte de responsabilité internationale. Un engagement volontaire
que toute entreprise (que ce soit un grand groupe mais aussi une ETI /PME) qui souhaite
renforcer sa responsabilité sociétale pourrait contracter dans ses opérations
d’implantation dans la région comme dans celles de réalisation de petits, moyens ou gros
contrats à l’étranger. Le financement régional plus important des V.I.E et/ou d’autres aides
à l’international pourrait être un message fort de la région et une mesure incitative pour les
entreprises respectant cette charte.
− Taille critique par rapport aux compétiteurs : la Région doit identifier les ETI de
demain qui créeront la richesse, les emplois et donc la force de notre région : en
particulier dans l’industrie, la Région doit soutenir, via des programmes spécifiques
de financement, les entreprises qui attireront les talents et feront rayonner notre
Région. Il faut limiter le développement international à une quinzaine ou une vingtaine
de sociétés avec des programmes sur mesure d’aides au financement pour la R&D, mais
aussi cibler et ne surtout pas saupoudrer les aides.
Un contrat doit permettre à la Région d’exiger en retour des engagements sur la
Formation, les échanges avec le monde Universitaire selon le principe du donnantdonnant, ces aides doivent être limitées dans le temps (3 ou 4 ans), et le comité de
sélection doit être en grande partie confié à parts égales entre Conseil Régional,
milieux universitaires & recherche et chefs d’entreprises.
Les CCE sont candidats pour faire partie de ces comités de sélection.
III.
−
EMPLOI - FORMATION - EDUCATION ET JEUNESSE
La structuration en ressources humaines : clé de l'internationalisation des
entreprises.
Chaque témoignage en parle : ce sont dans les ressources humaines que se bâtiront nos
réussites sur les marchés étrangers. Il est indispensable « d’internationaliser »
progressivement une grande partie des collaborateurs d’une entreprise qui se lance
dans l’export. Il est nécessaire d’accompagner les entreprises dans cette mutation
par de la formation spécifique : langues, interculturalité, procédures export etc … Il est
également nécessaire de les accompagner dans leurs premiers recrutements qui
nécessitentvdesvcompétencesvRHvsouventvabsentesvdansvl’entreprise.
L’accompagnement doit intégrer le recrutement mais également une période d’au
moins un an. A ce titre, le crédit d’impôt export national est un outil à un seul coup.
C’est insuffisant.
____________________________________________
Enfin, le soutien des étudiants leur permettant de poursuivre leurs études à l’étranger
(bourses) est une excellente mesure, mais elle ne doit pas se faire au détriment de
l’aide aux entreprises permettant de les embaucher par la suite. Un rééquilibrage
entre bourses d’études et aides à l’embauche de V.I.E (ou de tout autre type de
contrat parfois mieux adapté aux différents pays) nous semble indispensable.
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
Réformer profondément l’enseignement des langues : favoriser l’intégration des
technologies et du numérique dans l’éducation. Rendre l’enseignement des langues
plus ludique et tourné vers l’étudiant, favoriser les langues qui vont être demandées
excepté l’Anglais et en particulier l’Allemand et le Chinois.
V.I.E (Volontariat International en Entreprise) : ce dispositif est incontestablement
un véritable levier de développement à l’international pour les entreprises et un
vivier pour le recrutement d’excellence.
-
Il reste cependant encore un certain nombre de freins à l’embauche des V.I.E par les
PME. Les CCE en Rhône Alpes ont réalisé une enquête dont l’objectif principal a été
d’identifier ces freins afin de faire des propositions d’amélioration du dispositif à
Business France – une des missions des CCE étant d’assurer la promotion de ce
dispositif auprès des jeunes mais surtout auprès des entreprises. Pour consulter cette
étude sur le V.I.E : http://www.cce-rhonealpes.org/
Parmi ces préconisations on notera l’aide au financement que pourrait apporter la
Région – c’est le cas dans la plupart des régions et l’effet levier est immédiat sur
l’embauche dans les PME (ex : Nord Pas de Calais – Pays de Loire).
La préconisation qui est faite dans l’étude réalisée par les CCE Rhône Alpes serait
d’intégrer l’embauche du V.I.E dans les conditions d’éligibilité du dispositif
Idéclic qui permet le financement d’un cadre à l’export pour une PME qui souhaite se
développer à l’export.
IV.
-
INFRASTRUCTURES
L'aéroport est une infrastructure prioritaire d'échanges et de développement du
business, elle doit être plus performante et plus réactive pour les passagers comme
pour le fret. La cohérence sur le long terme de la politique de l'aéroport est une
priorité. Une ligne aérienne régulière de plus, est une fenêtre supplémentaire ouverte
sur le monde pour le business comme pour le tourisme. Le futur investisseur choisi par
l'Etat devra avoir une vision sur le long terme de la plateforme aéroportuaire, avec
pour seul et unique objectif le développement de cette plateforme et enfin devra être
capable de travailler en concertation avec les acteurs locaux. L'investisseur choisi ne
devra pas avoirvdesvintérêtsvéconomiquesvdivergentsvdesvintérêtsvrégionaux. Ceci
pourra être traduit en indicateurs qui pourraient être déclinés et suivis dans le temps
avec une incitation financière traduite en bonus ou pénalités.
__
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
_______________
-
Le Lyon-Turin, maillon clé du corridor méditerranéen, figure parmi les grands
projets prioritaires de la politique européenne des transports.
Il constitue le chainon manquant entre l’Est et l’Ouest de l’Europe : il reliera
efficacement près de 250 millions d’Européens et servira à l’interconnexion de milliers
de kilomètres de nouvelles lignes et corridors ferroviaires fret ; maillon central
indispensable du corridor ferroviaire méditerranéen, il concerne 18% de la population,
200 milliards d’échanges commerciaux et 17% du PIB de l’Union européenne. Sa
réalisation participe à l’équilibre territorial de l’ensemble de l’Europe. Elle accompagne
une dynamique solide d’échanges entre la France et l’Italie : 40 millions de tonnes de
marchandises circulent chaque année entre les 2 pays, essentiellement aujourd’hui par
la route, demain par la nouvelle liaison ferroviaire ! L’Italie figure parmi les principaux
fournisseurs et clients de la France (et de Rhône-Alpes) : plus de 70 milliards d’euros
chaque année.
Avec le Lyon-Turin, le franchissement des Alpes par voie ferrée sera plus compétitif par
rapport à la route ; les premiers bénéficiaires en seront les entreprises françaises et
italiennes qui profiteront de la meilleure efficacité de la nouvelle infrastructure pour
réaliser leurs transports de moyenne et longue distance, pour renforcer leurs
coopérations industrielles et pour générer de nouveaux emplois.
L’Auvergne rencontre des difficultés à attirer des entreprises françaises comme étrangères
ou des talents venus de l’extérieur, non pas à cause de la qualité de la vie ou de son
enseignement, mais essentiellement à cause de la mauvaise qualité de ses liaisons
ferroviaires avec Paris et Lyon. C’est le principal frein au développement économique de
ce territoire. Si aucune décision n’est prise rapidement concernant le désenclavement
ferroviaire de l’Auvergne, cette dernière court le risque d’une marginalisation économique
progressive.
V.
-
ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE_
Professionnaliser et diffuser le discours perçu et reçu de l’étranger, créer une fiche
d’identité claire de la région à l’intention des investisseurs et des relais d’opinions à
l’international avec des indicateurs clés comparés aux autres régions.
Mettrevunvtermevauv« Frenchvbashing »vparvdesvinformationsvconcrètes.
-
S’inspirer de ce que font la plupart des Régions d’Europe qui sous-traitent via des appels
d’offres les actions de prospection auprès d’investisseurs sur le terrain pour telle ou telle
filière.
La compétition en la matière est mondiale.
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LIVRE BLANC DES CCEF RA – SEPT-2015
-
-
Des organismes d’attraction plus fort : s’inspirer et renforcer le modèle réalisé par
l’Aderly en transférant ce modèle d’organisation et de performance à d’autres
territoires. La région pourra avoir un rôle de coordination, d’animation de l’ensemble
de ces organismes. Eviter les doublons en matière de prospection en dehors de la
France avec une meilleure complémentarité métropoles – départements - Région.
Mettre en place des indicateurs de performance aux équipes en place de cette activité
Rayonnement d’Auvergne Rhône Alpes à l’étranger : sur cet aspect, la Région
pourra également coordonner l’action pour l’ensemble des acteurs et s’appuyer,
localement, sur les relais en place (têtes de réseaux, etc …). L’objectif étant de mettre
en valeur les forces et l’excellence du territoire avec plus de cohérence.
Nous proposons :
1. De mettre à disposition notre réseau à l’étranger : représentation dans 146
pays comme véritable relais local et maillage pour la valorisation de notre
rayonnement à l’étranger, voire avec nos coopérations (en lien avec le
partenariat CCE – Région Rhône Alpes).
2. L’élaboration d’un annuaire des « rhône alpins & auvergnats de l’étranger».
VI.
-
PASSERELLES AVEC LES AUTRES REGIONS DYNAMIQUES DU MONDE
Identifier les régions qui ont une typologie économique similaire à la région
Auvergne Rhône Alpes et dont les secteurs sont complémentaires, permettra de
favoriser le développement des entreprises. Le faire à partir d’une enquête sérieuse en
concertation avec les acteurs économiques est une priorité.
La coopération internationale doit intégrer l’économie comme une des premières
composantes de son action en favorisant également les échanges dans la recherche, les
universités et la formation.
Nous proposons qu’un nombre limité de régions soit identifié et décidé afin de définir
une stratégie à long terme dans le but d’un développement économique bilatéral
conjoint.
Les filières d’excellence identifiées selon les préconisations du paragraphe II. ci-dessus
seront centrales dans l’identification des régions choisies et dans les accords bilatéraux
qui en découleront. Les entreprises ayant des intérêts croisés dans les deux régions
concernées feront l’objet d’un programme d’accompagnement spécifique.
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Dossier réalisé par la Commission Conseils aux Pouvoirs Publics
Comité régional Rhône-Alpes des Conseillers du Commerce Extérieur de la France
C/O Région Rhône-Alpes - 1 esplanade François Mitterrand - CS 20033
69269 LYON CEDEX 02
Tél : + 33 (0)4.26.73.46.16
Email : [email protected]
www.cce-rhonealpes.org
Réalisation : Léa Picard – Ornella Farrugia / Impression : Reprographie Région Rhône-Alpes
Hervé de MALLIARD – Président – hdemalliard@mga -technologies.fr
Marc HOFFMEISTER – Vice-président – marc.hoffmeister@cla sse-export.com
Philippe EYRAUD – Président de la commission Conseil aux Pouvoirs Publics – [email protected]
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