AP15 - fiche de révision - chapitre 10 - corrigé

Transcription

AP15 - fiche de révision - chapitre 10 - corrigé
Accompagnement personnalisé : fiche de révision du chapitre 10
La mobilité sociale
Les différentes problématiques du chapitre
À partir du plan de cours, déterminez les différentes problématiques auxquelles répond ce chapitre.
1.
Avec quels outils rendre compte de la mobilité sociale intergénérationnelle ? En quoi ces outils sont-ils
imparfaits ?
2.
Quels sont les principaux déterminants de la mobilité sociale ?
Problématique n° 1 : avec quels outils rendre compte
intergénérationnelle ? En quoi ces outils sont-ils imparfaits ?
1.
de
la
mobilité
sociale
Les différentes tables de mobilité
Il existe trois différentes tables de mobilité sociale. Toutes sont des tableaux à double entrée qui croisent la position
sociale des actifs, généralement masculins et âgés de 40 à 59 ans, et la position sociale des parents, en particulier du
père. Qu’il s’agisse de la position sociale de l’enfant ou de celle des parents, l’INSEE se sert des PCS.
À partir de la table de mobilité brute, il est possible de construire la table de destinée et la table de recrutement.
La table de destinée met en évidence l’origine sociale des individus ; elle permet donc de répondre à la question :
que deviennent les enfants des membres de telle ou telle PCS ? Par exemple, en 2003, on sait que 52 % des fils
de cadres ou de professions intellectuelles supérieures âgés de 40 à 59 ans sont devenus cadres ou professions
intellectuelles supérieures.
La table de recrutement renseigne sur l’origine sociale des individus ; elle permet donc de répondre à la
question : d’où viennent les membres actuels de telle ou telle PCS ? Par exemple, en 2003, 88 % des
agriculteurs hommes âgés de 40 à 59 ans avaient un père agriculteur.
Les tables de mobilité mettent en évidence des phénomènes de reproduction sociale (que l’on peut visualiser en
s’intéressant aux chiffres placées sur la diagonale des tables de mobilité) et des flux de mobilité sociale. On distingue
ainsi la mobilité sociale ascendante (par exemple, un fils d’ouvrier qui devient cadre), la mobilité sociale descendante
(un fils de profession intermédiaire qui devient employé) et la mobilité sociale horizontale (par exemple lorsqu’un fils
d’ouvrier devient employé).
2.
L’intérêt des tables de mobilité
La table de destinée reflète une forte immobilité pour les enfants de cadres et les enfants d’ouvriers, une
mobilité plus forte pour les enfants d’agriculteurs, de professions intermédiaires et d’employés. De plus, les flux
de mobilité suivent souvent des trajets courts : la mobilité ascendante ou la mobilité descendante se fait dans la
catégorie immédiatement supérieure ou inférieure.
La table de recrutement permet de distinguer les catégories sociales qui s’auto-recrutent (les agriculteurs, les
ouvriers) et les catégories qui recrutent à l’extérieur (notamment les cadres, les professions intermédiaires, les
employés). Les premières sont des catégories dont le poids dans la population active diminue tandis que les
secondes sont des catégories dont le poids dans la population active augmente.
Même si cela n’apparaît pas explicitement dans les tables de recrutement ou de destinée, on constate des
phénomènes de déclassement : un nombre croissant de jeunes actifs occupent une position sociale inférieure à
celle de leurs parents, malgré des niveaux de qualifications souvent plus élevés.
Page 1 / 2
3.
Les limites des tables de mobilité
Hétérogénéité des PCS
Une même PCS regroupe
des individus aux
conditions de vie très
différentes (ex : les
indépendants, les chômeurs
ayant déjà travaillé).
Avec le temps, certaines
professions gagnent du
prestige (ex : les traders),
d’autres en perdent (ex : les
instituteurs).
La mobilité des femmes
est difficile à étudier
L’évolution des formes
familiales est ignorée
Le rôle socialisateur de la
mère est oublié
Les comparaisons
mère/fille butent sur le taux
d’inactivité plus élevé des
générations antérieures.
Les comparaisons père/fille
intègrent une mobilité liée
à la structure différente des
emplois entre hommes et
femmes (ex : il y a plus de
femmes « employés »).
Dans les familles
monoparentales ou
recomposées, la profession
de la mère ou du beau-père
a plus d’influence sur le
destin des enfants que la
profession du père qui sert
de référence dans les tables
de mobilité.
La relation entre la réussite
scolaire d’un enfant, cette
dernière déterminant sa
position sociale, et le
niveau d’étude de la mère
n’est pas prise en compte
alors que cette relation est
plus forte qu’avec le
diplôme obtenu par le père.
Problématique n° 2 : quels sont les principaux déterminants de la mobilité sociale ?
1.
Définition et déterminants de la mobilité structurelle
Mobilité structurelle : c’est la part de la mobilité observée qui est liée à la transformation des emplois et à des
facteurs démographiques. Cette mobilité est « contrainte ».
Les déterminants de la mobilité structurelle
Évolution de la structure des emplois
Fécondité différentielle
Les PCS dont la part dans la population active augmente
(cadres, professions intermédiaires, employés) accueillent
des enfants issus des PCS dont la part dans la population
active diminue (ouvriers, agriculteurs).
Les PCS dont le nombre d’enfants par femme est plus
faible (professions intermédiaires, cadres) accueillent des
enfants issus des PCS où le nombre moyen d’enfant par
femme est plus important (ouvrier, agriculteur).
2.
Définition et déterminants de la fluidité sociale
La fluidité sociale mesure la mobilité d’une catégorie sociale par rapport à une autre. Elle est liée au degré
d’égalité des chances dans une société. On l’obtient en calculant le rapport des chances relatives d’accéder à une
position sociale donnée, appelé odds ratio. Par exemple, si les fils de cadres ont 5 fois plus de chances de
devenir cadre qu’ouvrier, et que les fils d’ouvrier ont 0,2 fois plus de chances de devenir cadre qu’ouvrier, le
rapport des chances relatives s’élève à 5 / 0,2 = 25. Cela signifie que la probabilité qu’un fils de cadre devienne
cadre plutôt qu’ouvrier est 25 fois plus importante que la probabilité qu’un fils d’ouvrier devienne cadre plutôt
qu’ouvrier. Plus ce nombre est proche de 1, et plus la société est fluide ou égalitaire.
Les déterminants de la fluidité sociale
Rôle de l’école
Rôle de la famille
Auteur
Pierre Bourdieu
Raymond Boudon
Thèse
L’école valorise le capital culturel que les milieux
favorisés transmettent à leurs enfants (confiance en
soi, culture générale, etc.) et dénigre celui que les
milieux défavorisés transmettent aux leurs.
Les familles de milieux populaires ont tendance à
surestimer les coûts des études longues et à en sousestimer les avantages, ce qui les conduit à faire plus
souvent le choix des études courtes.
Limite
Paradoxe d’Anderson : Charles Anderson (1961)
montre que l’acquisition par un étudiant d’un
diplôme plus élevé que celui de son père ne lui
garantit pas une position sociale plus élevée.
« Le diplôme [est] l’arme des faibles » (Tristan
Poullaouec, 2010) : les milieux populaires se sont
massivement convertis au modèle des études
longues.
Page 2 / 2