Louis XIV et la famille royale - versaillespourtous-fr
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_ ouis XIV et la famille royale Fiche d’identité Nature et technique : Peinture, huile sur toile Dimensions : 305 x 420 cm Genre : Portrait de groupe et mythologique Sujet : Louis XIV et sa famille en dieux gréco-romains Date de composition : 1670 Lieu de conservation : Château de Versailles, salon de l’Œil-de-Bœuf Numéro d’inventaire : MV 2157 © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 1 Auteur : Jean Nocret naît en 1617 à Nancy. Il apprend son art dans l’atelier d’un peintre de sa ville natale. En 1644, il fait le voyage indispensable à la formation de tout artiste de l’époque : il se rend en Italie pour admirer les chefs-d’œuvre conservés à Rome* et pour en faire des copies. Il y rencontre Poussin*, un des plus grands peintres français du XVIIe siècle. De retour en France, il devient peintre et valet de chambre du roi et Premier peintre de Monsieur*. Célèbre pour ses portraits, il accompagne l’ambassadeur de France au Portugal pour y peindre, à la demande de Louis XIV, l’infante* Catherine. Mais Nocret n’est pas seulement portraitiste* ; il est aussi graveur et peintre d’histoire. À partir de 1660, il réalise des décors peints pour le palais des Tuileries* et le château de Saint-Cloud*. Moins célèbre que des peintres comme Le Brun*, Mignard* et Rigaud*, Nocret est cependant un artiste estimé. Admis en 1663 à l’Académie royale de peinture et de sculpture, il y occupe plusieurs postes importants et y donne des cours. Jean Nocret meurt à Paris en 1672. Jean Nocret peint par son fils. Peinture, par Jean-Charles Nocret, 1674. Château de Versailles. Histoire : À partir de 1660, Monsieur charge Nocret de réaliser des plafonds peints et des tableaux pour embellir son château de Saint-Cloud. En 1670, Nocret peint dans l’antichambre de l’appartement de Monsieur un grand tableau représentant la famille royale en dieux gréco-romains. En 1785, Marie-Antoinette* achète le château de Saint-Cloud et son mobilier aux descendants de Monsieur. Sous Louis-Philippe*, le tableau entre dans les collections du château de Versailles. Il est ainsi sauvé des bombardements qui détruisent le château de Saint-Cloud en 1770-1771. À la suite d’un incendie au palais des Tuileries en 1882, un grand nombre d’œuvres réalisées par Nocret disparaissent. Louis XIV et la famille royale est le seul tableau mythologique réalisé par Nocret qui nous soit parvenu. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 2 Description Ce portrait de groupe représente dix-huit membres de la famille royale grandeur nature. À l’exception des plus jeunes enfants, chacun d’eux correspond à un dieu ou une déesse de la mythologie gréco-romaine. Henriette-Marie de France (1609-1669) : fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, elle épouse en 1625 le roi d’Angleterre, Charles Stuart Ier. En 1649, une révolution met fin au règne de son mari. Henriette de France trouve alors refuge à la cour de son neveu Louis XIV. Lorsque Nocret peint ce tableau, Henriette de France est morte depuis un an. Pour rendre fidèlement les traits de son visage, le peintre utilise comme modèle un portrait réalisé du vivant d’Henriette de France par le peintre anglais Peter Lely. Attributs : bijoux ornés de perles, branche de corail et trident. Personnage mythologique : Amphitrite, épouse de Neptune, dieu de la mer. Philippe de France, duc d’Orléans (1640-1701) : Monsieur frère du roi occupe une place importante à la cour, mais ne joue aucun rôle politique. Sa victoire sur Guillaume d’Orange* en 1677 constitue l’événement le plus marquant de sa vie. Collectionneur d’objets d’art, il prend plaisir à embellir son château de Saint-Cloud. Attribut : corne surmontée d’une étoile. Personnage mythologique : Étoile du Point du Jour ou Astre du Matin. Marie-Louise d’Orléans (1662-1689) : fille de Philippe d’Orléans et d’Henriette d’Angleterre, nièce de Louis XIV, elle épouse Charles II d’Espagne en 1679 et devient reine. Attributs : couronne de fleurs et ailes de papillon. Personnage mythologique : Zéphyr, personnification du vent d’ouest, qui apporte la fraîcheur et la pluie favorisant la croissance des fleurs et des plantes. Il annonce le retour du printemps. Henriette-Anne Stuart d’Angleterre (1644-1670) : fille de Charles Ier d’Angleterre et d’Henriette de France, mariée en 1661 à Monsieur frère du roi. Henriette d’Angleterre porte dès lors le titre de Madame en sa qualité de belle-sœur du roi. Son charme et sa grâce séduisent le jeune Louis XIV et égaient la vie à la cour. Peu de temps avant sa mort, survenue brusquement en 1670, Henriette d’Angleterre mène à bien une mission diplomatique confiée par le roi : elle négocie avec son frère Charles II, roi d’Angleterre, le traité de Douvres*. Attributs : couronne de fleurs et guirlandes de fleurs. Personnage mythologique : Flore, déesse des fleurs et du printemps. Anne-Marie d’Orléans (1669-1728) : fille de Philippe d’Orléans et d’Henriette d’Angleterre. Anne-Marie d’Orléans devient en 1684 duchesse de Savoie, puis reine de Piémont-Sardaigne. Philippe-Charles d’Orléans (1664-1666) : fils de Philippe d’Orléans et d’Henriette d’Angleterre, mort quatre ans avant la réalisation du tableau. Il s’agit donc d’un portrait posthume*. Attribut : ailes. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 3 Personnage mythologique : petit Amour. Compagnons de Vénus, génies bienfaisants qui président aux sentiments amoureux, les petits Amours constituent des motifs décoratifs que les artistes se sont plu à multiplier dans les scènes mythologiques depuis l’Empire romain. Nocret a peint ces deux enfants en train de jouer avec une lyre, attribut d’Apollon, représenté ici par leur oncle Louis XIV. Anne d’Autriche (1601-1666) : épouse de Louis XIII, mère de Louis XIV et de Philippe d’Orléans. Après la mort de son mari, Anne d’Autriche assure la régence* du royaume jusqu’à ce que Louis XIV atteigne l’âge de sa majorité*. Elle meurt au Louvre en 1666, quatre années avant la réalisation de ce tableau. Attributs : globe terrestre, lion. Personnage mythologique : Cybèle, mère des principaux dieux de l’Olympe* et déesse de la terre et de la nature. Élisabeth-Marguerite d’Orléans (1646-1696) Marguerite-Louise d’Orléans (1645-1721) Françoise-Madeleine d’Orléans (1648-1664) : filles de Gaston d’Orléans* et de sa seconde épouse, Marguerite de Lorraine, ces trois cousines de Louis XIV sont surnommées à la cour les Petites Mademoiselles pour les distinguer de leur demisœur la Grande Mademoiselle. Personnages mythologiques : les trois Grâces : Aglaé, Euphrosyne et Thalie. Divinités de la grâce et de la beauté qui, avec les Muses* appartiennent à la suite d’Apollon. On leur attribue les agréments qui embellissent la vie des hommes et des dieux : la beauté, la bonté, l’amitié, la joie… Anne-Élisabeth de France (18 nov. 1662-30 déc. 1662) Marie-Anne de France (16 nov. 1664-26 déc. 1664) : filles de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, mortes au berceau. Pour ces portraits souvenirs, Nocret suit la tradition qui consiste à peindre les enfants défunts à l’intérieur d’un cadre. Louis XIV (1638-1715) : roi de France en 1643, il n’exerce personnellement son pouvoir qu’en 1661. Il est le chef de la famille royale et il a donc des liens de parenté étroits avec chacun des personnages figurant sur le tableau. Attributs : lyre, couronne de laurier et, sur ce tableau, sceptre terminé par un soleil. Personnage mythologique : Apollon, dieu du Soleil, de la beauté et des arts. Louis de France (1661-1711) : fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, prince héritier portant le titre de dauphin et surnommé Monseigneur. Mort quatre ans avant Louis XIV, il n’accèdera jamais au trône. Attributs : flambeau de l’Amour et, sur ce tableau, ailes, carquois de flèches, arc et couronne de laurier. Personnage mythologique : Hyménée, dieu du mariage, fils d’Apollon et d’une Muse selon certaines légendes. Marie-Thérèse de France (1667-1672) : fille de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, surnommée la Petite Madame. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 4 Louis-Charles de France (1668-1671) : fils puîné* de Louis XIV et de MarieThérèse d’Autriche. Attributs : ailes, carquois de flèches. Personnage mythologique : Cupidon, dieu de l’amour. Marie-Thérèse d’Autriche (1638-1683) : infante d’Espagne. À la suite du traité des Pyrénées* elle épouse en 1661 Louis XIV et devient ainsi reine de France. Attribut : paon. Personnage mythologique : Junon, épouse de Jupiter et reine des dieux. Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627-1693) : fille de Gaston d’Orléans et de sa première épouse, Marie de Bourbon-Montpensier. Surnommée la Grande Mademoiselle, la duchesse de Montpensier nourrit pendant un temps l’espoir d’épouser le roi. Ayant pris une part active à la Fronde* elle doit s’exiler en province pendant plusieurs années. Louis XIV finit par lui accorder son pardon. Attributs : croissant de lune, lance. Personnage mythologique : Diane, sœur jumelle d’Apollon, déesse de la Lune et de la chasse (habituellement Diane n’est pas représentée avec une lance, mais avec un arc et un carquois, la lance étant un des attributs de Minerve, déesse de la sagesse). © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 5 Composition Grâce aux différents éléments de composition, Nocret parvient à refléter l’unité de la famille royale tout en mettant en valeur la personne du roi. Une harmonie olympienne Les personnages occupent toute la largeur du tableau et sont répartis de manière régulière. Les lignes verticales qui rythment la scène confèrent à ce portrait de groupe une grande solennité. Les personnages s’inscrivent dans une forme géométrique : le triangle. Leur pose tranquille donne une impression de sérénité et leurs gestes traduisent la cohésion du groupe familial. La distribution des couleurs primaires* équilibre la composition et contribue à l’harmonie de l’œuvre. Enfin, l’éclairage ne privilégie aucun membre de la famille royale, une douce lumière baignant uniformément l’ensemble des personnages. Tous ces éléments de composition concourent à montrer que l’harmonie règne au sein de la famille royale : le temps des désordres de la Fronde et des dissensions familiales* est désormais loin. La paix civile restaurée par Mazarin* et le jeune Louis XIV a permis à l’ordre de triompher en politique comme en art. Couleurs chaudes. Couleurs froides. Un portrait de famille présidé par le roi La composition du tableau respecte la hiérarchie entre les deux branches de la famille royale. La reine mère occupe le centre de la toile. Elle est placée entre ses deux fils, Louis XIV et Philippe d’Orléans. Tous deux sont entourés de leurs proches et assis dans une position assez similaire. Mais l’effet de symétrie s’arrête là. La reine mère, les mains sur le globe terrestre, est tournée vers le roi. Ce dernier, imposant, siège sur un trône surélevé par une estrade de marbre, devant un dais* rouge supporté par deux atlantes*. Le tableau reflète ainsi la différence de rang qui sépare le roi de son frère cadet. D’autres éléments contribuent à mettre en valeur la personne du roi. La ligne diagonale qui traverse le tableau attire le regard vers le souverain. La concentration de couleurs chaudes* dans l’espace occupé par le monarque et le contraste avec les couleurs froides* font ressortir la silhouette de Louis XIV. Alors que la plupart des personnages se tiennent dans un décor naturel, le roi siège dans un cadre symbolisant son pouvoir. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 6 Explication Un portrait mythologique Ce tableau peut paraître insolite au premier regard. Le roi et son frère y apparaissent torse nu* Les membres de la famille royale ne sont pas habillés de vêtements du XVIIe siècle. La plupart sont vêtus de drapés à l’antique et portent les attributs* de dieux gréco-romains. La scène n’a pas pour cadre un lieu réel, mais un paysage imaginaire, où deux atlantes, éléments architecturaux empruntés à l’Antiquité classique* se mêlent à une nature idéalisée*. Commandée par Monsieur pour son château de Saint-Cloud, cette toile est représentative des grandes compositions dont les princes aiment orner leurs demeures au XVIIe siècle. Depuis la Renaissance, la culture de l’Antiquité gréco-romaine est l’une des principales sources d’inspiration des artistes. Les grands seigneurs comme les monarques décorent les murs et les plafonds de leurs vastes appartements de peintures illustrant la mythologie et l’histoire classiques*. Il est courant qu’ils se fassent représenter en personnages mythologiques. À travers l’art, ils souhaitent montrer que leur renommée et leurs qualités égalent celles des dieux et des héros dont les auteurs grecs et romains ont raconté les exploits. Les gens cultivés de l’époque comprennent sans difficulté le langage symbolique employé dans ces portraits, car ils ont une bonne connaissance de la littérature grecque et latine. Ils éprouvent autant de plaisir à admirer l’harmonie d’un tableau qu’à déchiffrer son sens. Le Roi-Soleil Sur le tableau, comme dans maintes œuvres du XVIIe siècle, Louis XIV apparaît en dieu du Soleil. Ses attributs sont de deux natures : d’une part, la couronne de laurier* la lyre et le soleil font référence à Apollon ; d’autre part, le trône et le sceptre sont des emblèmes royaux. Si Louis XIV est l’un des plus célèbres monarques représentés en Roi-Soleil, il n’est pas le premier. En effet, selon une tradition remontant à la plus haute Antiquité, le soleil symbolise la puissance divine et le pouvoir royal. Au Moyen Âge, il devient un des emblèmes des rois de France. La redécouverte de la mythologie gréco-romaine et la révolution copernicienne* à la Renaissance, renforcent l’association entre le roi et le soleil. Louis XIV s’inscrit dans cette longue et riche tradition, qu’il porte à son apogée. Dès le début de son règne personnel* il choisit une devise officielle sur laquelle figure un soleil. Pour Louis XIV, l’astre solaire, centre de l’univers, est « la plus vive et la plus belle image d’un grand monarque » et Apollon, dieu du Soleil, des arts et de l’harmonie, réunit toutes les vertus nécessaires à un roi. Aussi demande-t-il aux artistes qui créent le décor du château et des jardins de Versailles de s’inspirer de la légende d’Apollon, racontée dans Les Métamorphoses* d’Ovide. La devise officielle de Louis XIV. Peinture, École française, XVIIe siècle. Château de Versailles. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 7 Pour en savoir plus : extrait des Mémoires de Louis XIV Le Soleil « par la qualité d’unique, par l’éclat qui l’environne, par la lumière qu’il communique aux autres astres qui lui composent comme une espèce de cour, par le partage égal et juste qu’il fait de cette lumière à tous les divers climats du monde, par le bien qu’il fait en tous lieux, produisant sans cesse de tous côtés la vie, la joie et l’action, par son mouvement sans relâche, où il paraît néanmoins toujours tranquille, par cette course constante et invariable, dont il ne s’écarte et ne se détourne jamais, est assurément la plus vive et la plus belle image d’un grand monarque ». Mémoires de Louis XIV Un nouveau panthéon Afin de respecter le culte rendu au Roi-Soleil par tous les artistes du XVIIe siècle, Nocret s’inspire librement de la mythologie. Le panthéon* il peint n’est pas présidé par Jupiter, roi des dieux dans la mythologie latine, mais par Apollon. À l’exception d’Hyménée, qui est le fils d’Apollon selon une légende, les liens de parenté entre Louis XIV et les membres de sa famille ne correspondent pas aux liens de parenté qui unissent Apollon aux divinités présentes sur le tableau. Nocret ne tient pas compte de la généalogie. Il distribue les rôles en fonction de l’importance que Louis XIV accorde à chaque membre de sa famille. Anne-d’Autriche apparaît en Cybèle, mère des dieux et Marie-Thérèse, en Junon, reine des dieux. La reine mère et l’épouse du roi ont l’honneur d’être représentées en déesses majeures du panthéon gréco-romain car, en donnant des héritiers à la Couronne, elles ont assuré la continuité de la dynastie royale. Monsieur, pourtant commanditaire* du tableau, est peint sous les traits d’une divinité mineure : comme dans les ballets de cour du début du règne, il est l’Étoile du Point du Jour qui annonce le lever du Soleil. Quant à la Grande Mademoiselle, ancienne frondeuse*, elle incarne Diane, déesse de la Lune, un astre qui ne serait qu’obscurité sans la lumière solaire. D’Apollon à Louis le Grand Apollon n’est pas le seul personnage auquel les artistes ont recours pour glorifier le roi. Jupiter, Neptune, Mars, Hercule et les empereurs grecs et romains permettent aussi d’évoquer la puissance du monarque. À partir des années 1670, la manière de représenter le roi évolue. Les peintures de la galerie des Glaces ne mettent plus en scène le Roi-Soleil : vainqueur d’une puissante coalition*, Louis XIV affirme sa préférence pour des tableaux historiques illustrant les épisodes glorieux de son règne. Le nom de Louis XIV est devenu aussi prestigieux que celui d’Apollon. Louis XIV en Jupiter vainqueur de la Fronde. Peinture, par Charles Poerson, vers 1654. Château de Versailles. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. Louis XIV gouverne par lui-même, 1661 (plafond de la galerie des Glaces). Peinture, par Charles Le Brun, XVIIe siècle. Château de Versailles. 8 Définitions Académie : une académie regroupe les spécialistes d’une discipline. Au cours de son règne, Louis XIV crée plusieurs académies : danse, peinture, sciences, architecture. Antiquité classique : période au cours de laquelle s’est épanouie la civilisation gréco-romaine. Atlantes : figures d’hommes soutenant une construction, à la manière du géant Atlas, personnage de la mythologie grecque condamné à porter le ciel sur ses épaules. Attributs : objets, animaux, plantes… qui accompagnent habituellement un personnage mythologique et qui permettent de le reconnaître. Classiques : qui appartiennent à l’Antiquité gréco-romaine, considérée comme la base de l’éducation et de la civilisation. Coalition : alliance contre un ennemi commun. Pendant la guerre de Hollande (1672-1678), l’Espagne, l’électeur de Brandebourg, l’empereur du Saint Empire romain germanique et la Hollande s’unissent contre la France. Commanditaire : personne qui passe commande d’une œuvre d’art. Couleurs chaudes : couleurs contenant du rouge et créant un effet de rapprochement. Couleurs froides : couleurs contenant du bleu et créant un effet d’éloignement. Couleurs primaires : jaune, rouge et bleu. En faisant des mélanges à partir de ces trois couleurs, il est possible de fabriquer toutes les couleurs. Dais : ouvrage de bois ou de tissu, formant comme un plafond au-dessus d’un autel ou de la place réservée à un personnage important (lit, trône…). Dieux de l’Olympe : divinités gréco-romaines majeures siégeant sur le mont Olympe. Dissensions familiales : parmi les Frondeurs figurent des membres de la famille royale, comme l’oncle du roi (Gaston d’Orléans) et une de ses cousines (la Grande Mademoiselle). Fils puîné : second fils du couple royal. Fronde (1648-1653) : nom donné à la rébellion des princes et des Parlements qui a lieu en France pendant la minorité de Louis XIV et le gouvernement de Mazarin. Frondeur, -deuse : personne engagée dans la Fronde (rébellion des princes et des © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 9 Parlements qui a lieu en France pendant la minorité de Louis XIV et le gouvernement de Mazarin de 1648 à 1653). Gaston d’Orléans (1608-1660) : oncle de Louis XIV. Guillaume III de Nassau, dit d’Orange (1650-1702) : stathouder (chef du pouvoir exécutif) des Provinces-Unies, il s’oppose à la France lors de la guerre de Hollande (1672-1678), à laquelle le traité de Nimègue met fin. Infant, infante : titre donné aux enfants des rois d’Espagne et du Portugal qui ne sont pas les aînés. Laurier : plante consacrée au dieu Apollon. Le Brun, Charles (1619-1690) : Premier peintre du roi, Le Brun dirige les artistes qui travaillent à embellir le château de Versailles. Il réalise de nombreux décors, dont celui de la galerie des Glaces. Les Métamorphoses : composé par le poète latin Ovide (43 av. J.-C.-17 ou 18 apr. J.-C.), ce célèbre poème racontant des légendes de la mythologie constitue une inépuisable source d’inspiration pour les artistes. Louis-Philippe (1773-1850) : fils de Louis-Philippe d’Orléans, dit Philippe Égalité, il devient roi des Français en 1830. Pour sauver Versailles, il transforme le château en un musée en 1837. Majorité : les rois atteignent leur majorité à l’âge de treize ans. La régence d’Anne d’Autriche prend donc fin en 1651. Marie-Antoinette (1755-1793) : fille de l’empereur François Ier d’Autriche et épouse du roi Louis XVI. Mazarin, Jules (1602-1661) : cardinal et ministre de Louis XIII, puis d’Anne d’Autriche pendant la régence. Jusqu’à sa mort en 1661, il prépare le jeune souverain à gouverner le royaume de France. Mignard, Pierre (1612-1695) : portraitiste français, nommé Premier peintre du roi en 1690, à la mort de son rival Le Brun. Monsieur : titre porté depuis la seconde moitié du XVIe siècle par le frère puîné du roi de France, c’est-à-dire par le second fils du couple royal. Muses : déesses des arts - Clio (histoire), Calliope (poésie épique), Melpomène (tragédie), Thalie (comédie), Euterpe (musique), Terpsichore (danse), Érato (poésie lyrique), Polymnie (pantomime), Uranie (astronomie). Nature idéalisée : au XVIIe siècle, la plupart des peintres ne représentent pas fidèlement des paysages réels, ils préfèrent emprunter différents éléments à la réalité © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 10 pour composer des paysages idéalisés. Nu : les dieux gréco-romains sont couramment représentés nus. La nudité en art symbolise souvent l’appartenance au monde divin. Dans le portrait mythologique, elle suggère que le modèle est l’égal des dieux. Panthéon : ensemble des dieux d’une religion polythéiste (comportant plusieurs dieux). Peintre d’histoire : peintre dont les œuvres ont pour sujet des épisodes de la mythologie, de la Bible, de l’histoire ou de la littérature. Portrait posthume : portrait réalisé après la mort du modèle. Portraitiste : artiste qui réalise des portraits. Poussin, Nicolas (1594-1665) : peintre français qui fait carrière à Rome, mais dont l’œuvre, empreinte d’ordre et d’harmonie, exerce une grande influence sur les peintres français du XVIIe siècle. Règne personnel : en 1661, Mazarin meurt. Louis XIV décide de ne pas prendre de Premier ministre et de gouverner par lui-même. Régence : période au cours de laquelle une personne gouverne le royaume pendant la minorité ou l’absence du roi. Révolution copernicienne : théorie exposée par l’astronome polonais Copernic selon laquelle le Soleil, et non la Terre, est le centre de l’Univers. Rigaud, Hyacinthe (1659-1743) : peintre français, membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Maître du portrait d’apparat, il est l’auteur du plus célèbre portrait de Louis XIV. Rome : au début du XVIIe siècle, Rome est encore considérée comme la capitale internationale de l’art. Saint-Cloud : château construit au XVIe siècle et agrandi au XVIIe siècle par Monsieur. Très endommagé en 1870-1871 par les Prussiens, le château est rasé en 1891. Traité de Douvres (1670) : traité secret dans lequel Charles II s’engage à soutenir les intérêts militaires et politiques de la France, moyennant une aide financière et militaire de Louis XIV. Traité des Pyrénées : traité qui met fin au conflit franco-espagnol en 1659 et dont une des clauses prévoit le mariage de Louis XIV et de l’infante Marie-Thérèse. Tuileries : palais construit au XVIe siècle pour Catherine de Médicis, à l’emplacement d’une fabrique de tuiles. Agrandi au cours des règnes suivants, il est démoli en 1882, à la suite d’un incendie. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 11