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ouis XIV et la famille royale
Fiche d’identité
Nature et technique : Peinture, huile sur toile
Dimensions : 305 x 420 cm
Genre : Portrait de groupe et mythologique
Sujet : Louis XIV et sa famille en dieux gréco-romains
Date de composition : 1670
Lieu de conservation : Château de Versailles, salon de l’Œil-de-Bœuf
Numéro d’inventaire : MV 2157
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
1
Auteur : Jean Nocret naît en 1617 à Nancy. Il apprend son art dans l’atelier d’un
peintre de sa ville natale. En 1644, il fait le voyage indispensable à la formation de
tout artiste de l’époque : il se rend en Italie pour admirer les chefs-d’œuvre conservés
à Rome* et pour en faire des copies. Il y rencontre Poussin*, un des plus grands
peintres français du XVIIe siècle.
De retour en France, il devient peintre et valet de chambre du roi
et Premier peintre de Monsieur*. Célèbre pour ses portraits, il
accompagne l’ambassadeur de France au Portugal pour y
peindre, à la demande de Louis XIV, l’infante* Catherine.
Mais Nocret n’est pas seulement portraitiste* ; il est aussi
graveur et peintre d’histoire. À partir de 1660, il réalise
des décors peints pour le palais des Tuileries* et le
château de Saint-Cloud*.
Moins célèbre que des peintres comme Le Brun*,
Mignard* et Rigaud*, Nocret est cependant un artiste
estimé. Admis en 1663 à l’Académie royale de peinture et
de sculpture, il y occupe plusieurs postes importants et y
donne des cours. Jean Nocret meurt à Paris en 1672.
Jean Nocret peint par son fils.
Peinture, par Jean-Charles Nocret, 1674.
Château de Versailles.
Histoire : À partir de 1660, Monsieur charge Nocret de réaliser des plafonds peints
et des tableaux pour embellir son château de Saint-Cloud. En 1670, Nocret peint
dans l’antichambre de l’appartement de Monsieur un grand tableau représentant la
famille royale en dieux gréco-romains. En 1785, Marie-Antoinette* achète le château
de Saint-Cloud et son mobilier aux descendants de Monsieur. Sous Louis-Philippe*,
le tableau entre dans les collections du château de Versailles. Il est ainsi sauvé des
bombardements qui détruisent le château de Saint-Cloud en 1770-1771. À la suite
d’un incendie au palais des Tuileries en 1882, un grand nombre d’œuvres réalisées
par Nocret disparaissent. Louis XIV et la famille royale est le seul tableau mythologique réalisé par Nocret qui nous soit parvenu.
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
2
Description
Ce portrait de groupe représente dix-huit membres de la famille royale grandeur
nature. À l’exception des plus jeunes enfants, chacun d’eux correspond à un dieu
ou une déesse de la mythologie gréco-romaine.
Henriette-Marie de France (1609-1669) : fille d’Henri IV et de Marie de Médicis,
elle épouse en 1625 le roi d’Angleterre, Charles Stuart Ier. En 1649, une révolution
met fin au règne de son mari. Henriette de France trouve alors refuge à la cour de
son neveu Louis XIV.
Lorsque Nocret peint ce tableau, Henriette de France est morte depuis un an. Pour
rendre fidèlement les traits de son visage, le peintre utilise comme modèle un portrait réalisé du vivant d’Henriette de France par le peintre anglais Peter Lely.
Attributs : bijoux ornés de perles, branche de corail et trident.
Personnage mythologique : Amphitrite, épouse de Neptune, dieu de la mer.
Philippe de France, duc d’Orléans (1640-1701) : Monsieur frère du roi occupe
une place importante à la cour, mais ne joue aucun rôle politique. Sa victoire sur
Guillaume d’Orange* en 1677 constitue l’événement le plus marquant de sa vie.
Collectionneur d’objets d’art, il prend plaisir à embellir son château de Saint-Cloud.
Attribut : corne surmontée d’une étoile.
Personnage mythologique : Étoile du Point du Jour ou Astre du Matin.
Marie-Louise d’Orléans (1662-1689) : fille de Philippe d’Orléans et d’Henriette
d’Angleterre, nièce de Louis XIV, elle épouse Charles II d’Espagne en 1679 et
devient reine.
Attributs : couronne de fleurs et ailes de papillon.
Personnage mythologique : Zéphyr, personnification du vent d’ouest, qui apporte
la fraîcheur et la pluie favorisant la croissance des fleurs et des plantes. Il annonce
le retour du printemps.
Henriette-Anne Stuart d’Angleterre (1644-1670) : fille de Charles Ier d’Angleterre
et d’Henriette de France, mariée en 1661 à Monsieur frère du roi. Henriette
d’Angleterre porte dès lors le titre de Madame en sa qualité de belle-sœur du roi.
Son charme et sa grâce séduisent le jeune Louis XIV et égaient la vie à la cour.
Peu de temps avant sa mort, survenue brusquement en 1670, Henriette
d’Angleterre mène à bien une mission diplomatique confiée par le roi : elle négocie
avec son frère Charles II, roi d’Angleterre, le traité de Douvres*.
Attributs : couronne de fleurs et guirlandes de fleurs.
Personnage mythologique : Flore, déesse des fleurs et du printemps.
Anne-Marie d’Orléans (1669-1728) : fille de Philippe d’Orléans et d’Henriette
d’Angleterre. Anne-Marie d’Orléans devient en 1684 duchesse de Savoie, puis
reine de Piémont-Sardaigne.
Philippe-Charles d’Orléans (1664-1666) : fils de Philippe d’Orléans et d’Henriette
d’Angleterre, mort quatre ans avant la réalisation du tableau. Il s’agit donc d’un portrait posthume*.
Attribut : ailes.
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
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Personnage mythologique : petit Amour. Compagnons de Vénus, génies bienfaisants qui président aux sentiments amoureux, les petits Amours constituent des
motifs décoratifs que les artistes se sont plu à multiplier dans les scènes mythologiques depuis l’Empire romain.
Nocret a peint ces deux enfants en train de jouer avec une lyre, attribut d’Apollon,
représenté ici par leur oncle Louis XIV.
Anne d’Autriche (1601-1666) : épouse de Louis XIII, mère de Louis XIV et de
Philippe d’Orléans. Après la mort de son mari, Anne d’Autriche assure la régence*
du royaume jusqu’à ce que Louis XIV atteigne l’âge de sa majorité*. Elle meurt au
Louvre en 1666, quatre années avant la réalisation de ce tableau.
Attributs : globe terrestre, lion.
Personnage mythologique : Cybèle, mère des principaux dieux de l’Olympe* et
déesse de la terre et de la nature.
Élisabeth-Marguerite d’Orléans (1646-1696)
Marguerite-Louise d’Orléans (1645-1721)
Françoise-Madeleine d’Orléans (1648-1664) : filles de Gaston d’Orléans* et de sa
seconde épouse, Marguerite de Lorraine, ces trois cousines de Louis XIV sont
surnommées à la cour les Petites Mademoiselles pour les distinguer de leur demisœur la Grande Mademoiselle.
Personnages mythologiques : les trois Grâces : Aglaé, Euphrosyne et Thalie.
Divinités de la grâce et de la beauté qui, avec les Muses* appartiennent à la suite
d’Apollon. On leur attribue les agréments qui embellissent la vie des hommes et
des dieux : la beauté, la bonté, l’amitié, la joie…
Anne-Élisabeth de France (18 nov. 1662-30 déc. 1662)
Marie-Anne de France (16 nov. 1664-26 déc. 1664) : filles de Louis XIV et de
Marie-Thérèse d’Autriche, mortes au berceau. Pour ces portraits souvenirs, Nocret
suit la tradition qui consiste à peindre les enfants défunts à l’intérieur d’un cadre.
Louis XIV (1638-1715) : roi de France en 1643, il n’exerce personnellement son
pouvoir qu’en 1661. Il est le chef de la famille royale et il a donc des liens de parenté étroits avec chacun des personnages figurant sur le tableau.
Attributs : lyre, couronne de laurier et, sur ce tableau, sceptre terminé par un
soleil.
Personnage mythologique : Apollon, dieu du Soleil, de la beauté et des arts.
Louis de France (1661-1711) : fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse
d’Autriche, prince héritier portant le titre de dauphin et surnommé Monseigneur.
Mort quatre ans avant Louis XIV, il n’accèdera jamais au trône.
Attributs : flambeau de l’Amour et, sur ce tableau, ailes, carquois de flèches, arc et
couronne de laurier.
Personnage mythologique : Hyménée, dieu du mariage, fils d’Apollon et d’une
Muse selon certaines légendes.
Marie-Thérèse de France (1667-1672) : fille de Louis XIV et de Marie-Thérèse
d’Autriche, surnommée la Petite Madame.
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
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Louis-Charles de France (1668-1671) : fils puîné* de Louis XIV et de MarieThérèse d’Autriche.
Attributs : ailes, carquois de flèches.
Personnage mythologique : Cupidon, dieu de l’amour.
Marie-Thérèse d’Autriche (1638-1683) : infante d’Espagne. À la suite du traité des
Pyrénées* elle épouse en 1661 Louis XIV et devient ainsi reine de France.
Attribut : paon.
Personnage mythologique : Junon, épouse de Jupiter et reine des dieux.
Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627-1693) : fille de Gaston d’Orléans et de sa
première épouse, Marie de Bourbon-Montpensier. Surnommée la Grande
Mademoiselle, la duchesse de Montpensier nourrit pendant un temps l’espoir
d’épouser le roi. Ayant pris une part active à la Fronde* elle doit s’exiler en province
pendant plusieurs années. Louis XIV finit par lui accorder son pardon.
Attributs : croissant de lune, lance.
Personnage mythologique : Diane, sœur jumelle d’Apollon, déesse de la Lune et
de la chasse (habituellement Diane n’est pas représentée avec une lance, mais
avec un arc et un carquois, la lance étant un des attributs de Minerve, déesse de la
sagesse).
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
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Composition
Grâce aux différents éléments de composition, Nocret parvient à refléter l’unité de
la famille royale tout en mettant en valeur la personne du roi.
Une harmonie olympienne
Les personnages occupent toute la largeur du tableau et sont répartis de manière
régulière. Les lignes verticales qui rythment la scène confèrent à ce portrait de
groupe une grande solennité. Les personnages s’inscrivent dans une forme géométrique : le triangle. Leur pose tranquille donne une impression de sérénité et leurs
gestes traduisent la cohésion du groupe familial. La distribution des couleurs
primaires* équilibre la composition et contribue à l’harmonie de l’œuvre. Enfin,
l’éclairage ne privilégie aucun membre de la famille royale, une douce lumière
baignant uniformément l’ensemble des personnages.
Tous ces éléments de composition concourent à montrer que l’harmonie règne au
sein de la famille royale : le temps des désordres de la Fronde et des dissensions
familiales* est désormais loin. La paix civile restaurée par Mazarin* et le jeune
Louis XIV a permis à l’ordre de triompher en politique comme en art.
Couleurs chaudes.
Couleurs froides.
Un portrait de famille présidé par le roi
La composition du tableau respecte la hiérarchie entre les deux branches de la
famille royale. La reine mère occupe le centre de la toile. Elle est placée entre ses
deux fils, Louis XIV et Philippe d’Orléans. Tous deux sont entourés de leurs proches
et assis dans une position assez similaire. Mais l’effet de symétrie s’arrête là.
La reine mère, les mains sur le globe terrestre, est tournée vers le roi. Ce dernier,
imposant, siège sur un trône surélevé par une estrade de marbre, devant un dais*
rouge supporté par deux atlantes*. Le tableau reflète ainsi la différence de rang qui
sépare le roi de son frère cadet.
D’autres éléments contribuent à mettre en valeur la personne du roi. La ligne diagonale qui traverse le tableau attire le regard vers le souverain. La concentration de
couleurs chaudes* dans l’espace occupé par le monarque et le contraste avec les
couleurs froides* font ressortir la silhouette de Louis XIV. Alors que la plupart des
personnages se tiennent dans un décor naturel, le roi siège dans un cadre symbolisant son pouvoir.
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
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Explication
Un portrait mythologique
Ce tableau peut paraître insolite au premier regard. Le roi et son frère y apparaissent torse nu* Les membres de la famille royale ne sont pas habillés de vêtements
du XVIIe siècle. La plupart sont vêtus de drapés à l’antique et portent les attributs*
de dieux gréco-romains. La scène n’a pas pour cadre un lieu réel, mais un paysage
imaginaire, où deux atlantes, éléments architecturaux empruntés à l’Antiquité classique* se mêlent à une nature idéalisée*.
Commandée par Monsieur pour son château de Saint-Cloud, cette toile est représentative des grandes compositions dont les princes aiment orner leurs demeures
au XVIIe siècle. Depuis la Renaissance, la culture de l’Antiquité gréco-romaine est
l’une des principales sources d’inspiration des artistes. Les grands seigneurs
comme les monarques décorent les murs et les plafonds de leurs vastes appartements de peintures illustrant la mythologie et l’histoire classiques*. Il est courant
qu’ils se fassent représenter en personnages mythologiques. À travers l’art, ils souhaitent montrer que leur renommée et leurs qualités égalent celles des dieux et des
héros dont les auteurs grecs et romains ont raconté les exploits. Les gens cultivés
de l’époque comprennent sans difficulté le langage symbolique employé dans ces
portraits, car ils ont une bonne connaissance de la littérature grecque et latine. Ils
éprouvent autant de plaisir à admirer l’harmonie d’un tableau qu’à déchiffrer son
sens.
Le Roi-Soleil
Sur le tableau, comme dans maintes œuvres du XVIIe siècle, Louis XIV apparaît en
dieu du Soleil. Ses attributs sont de deux natures : d’une part, la couronne de laurier*
la lyre et le soleil font référence à Apollon ; d’autre part, le trône et le sceptre sont
des emblèmes royaux.
Si Louis XIV est l’un des plus célèbres monarques représentés en Roi-Soleil, il
n’est pas le premier. En effet, selon une tradition remontant à la plus haute
Antiquité, le soleil symbolise la puissance divine et le pouvoir royal. Au Moyen Âge,
il devient un des emblèmes des rois de France. La redécouverte de la mythologie
gréco-romaine et la révolution copernicienne* à la Renaissance, renforcent l’association entre le roi et le soleil.
Louis XIV s’inscrit dans cette longue et riche tradition, qu’il porte à son apogée. Dès
le début de son règne personnel* il choisit une devise officielle sur laquelle figure
un soleil. Pour Louis XIV, l’astre solaire, centre de l’univers, est « la plus vive et la
plus belle image d’un grand monarque » et Apollon, dieu du Soleil, des arts et de
l’harmonie, réunit toutes les vertus nécessaires à un roi. Aussi demande-t-il aux
artistes qui créent le décor du château et des jardins de Versailles de s’inspirer de
la légende d’Apollon, racontée dans
Les Métamorphoses* d’Ovide.
La devise officielle de Louis XIV.
Peinture, École française, XVIIe siècle.
Château de Versailles.
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
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Pour en savoir plus : extrait des Mémoires de Louis XIV
Le Soleil « par la qualité d’unique, par l’éclat qui l’environne, par la lumière qu’il communique aux
autres astres qui lui composent comme une espèce de cour, par le partage égal et juste qu’il fait de
cette lumière à tous les divers climats du monde, par le bien qu’il fait en tous lieux, produisant sans
cesse de tous côtés la vie, la joie et l’action, par son mouvement sans relâche, où il paraît néanmoins toujours tranquille, par cette course constante et invariable, dont il ne s’écarte et ne se
détourne jamais, est assurément la plus vive et la plus belle image d’un grand monarque ».
Mémoires de Louis XIV
Un nouveau panthéon
Afin de respecter le culte rendu au Roi-Soleil par tous les artistes du XVIIe siècle,
Nocret s’inspire librement de la mythologie. Le panthéon* il peint n’est pas présidé
par Jupiter, roi des dieux dans la mythologie latine, mais par Apollon. À l’exception
d’Hyménée, qui est le fils d’Apollon selon une légende, les liens de parenté entre
Louis XIV et les membres de sa famille ne correspondent pas aux liens de parenté
qui unissent Apollon aux divinités présentes sur le tableau. Nocret ne tient pas
compte de la généalogie. Il distribue les rôles en fonction de l’importance que
Louis XIV accorde à chaque membre de sa famille.
Anne-d’Autriche apparaît en Cybèle, mère des dieux et Marie-Thérèse, en Junon,
reine des dieux. La reine mère et l’épouse du roi ont l’honneur d’être représentées
en déesses majeures du panthéon gréco-romain car, en donnant des héritiers à la
Couronne, elles ont assuré la continuité de la dynastie royale.
Monsieur, pourtant commanditaire* du tableau, est peint sous les traits d’une divinité
mineure : comme dans les ballets de cour du début du règne, il est l’Étoile du Point
du Jour qui annonce le lever du Soleil. Quant à la Grande Mademoiselle, ancienne
frondeuse*, elle incarne Diane, déesse de la Lune, un astre qui ne serait qu’obscurité sans la lumière solaire.
D’Apollon à Louis le Grand
Apollon n’est pas le seul personnage auquel les artistes ont recours pour glorifier le
roi. Jupiter, Neptune, Mars, Hercule et les empereurs grecs et romains permettent
aussi d’évoquer la puissance du monarque. À partir des années 1670, la manière
de représenter le roi évolue. Les peintures de la galerie des Glaces ne mettent plus
en scène le Roi-Soleil : vainqueur d’une puissante coalition*, Louis XIV affirme sa
préférence pour des tableaux historiques illustrant les épisodes glorieux de son
règne. Le nom de Louis XIV est devenu aussi prestigieux que celui d’Apollon.
Louis XIV en Jupiter
vainqueur de la Fronde.
Peinture, par Charles
Poerson, vers 1654.
Château de Versailles.
© Château de Versailles. Réalisation MARS02.
Louis XIV gouverne
par lui-même, 1661
(plafond de la galerie
des Glaces).
Peinture, par Charles
Le Brun, XVIIe siècle.
Château de Versailles.
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Définitions
Académie : une académie regroupe les spécialistes d’une discipline. Au cours de
son règne, Louis XIV crée plusieurs académies : danse, peinture, sciences, architecture.
Antiquité classique : période au cours de laquelle s’est épanouie la civilisation
gréco-romaine.
Atlantes : figures d’hommes soutenant une construction, à la manière du géant
Atlas, personnage de la mythologie grecque condamné à porter le ciel sur ses
épaules.
Attributs : objets, animaux, plantes… qui accompagnent habituellement un personnage mythologique et qui permettent de le reconnaître.
Classiques : qui appartiennent à l’Antiquité gréco-romaine, considérée comme la
base de l’éducation et de la civilisation.
Coalition : alliance contre un ennemi commun. Pendant la guerre de Hollande
(1672-1678), l’Espagne, l’électeur de Brandebourg, l’empereur du Saint Empire
romain germanique et la Hollande s’unissent contre la France.
Commanditaire : personne qui passe commande d’une œuvre d’art.
Couleurs chaudes : couleurs contenant du rouge et créant un effet de rapprochement.
Couleurs froides : couleurs contenant du bleu et créant un effet d’éloignement.
Couleurs primaires : jaune, rouge et bleu. En faisant des mélanges à partir de ces
trois couleurs, il est possible de fabriquer toutes les couleurs.
Dais : ouvrage de bois ou de tissu, formant comme un plafond au-dessus d’un
autel ou de la place réservée à un personnage important (lit, trône…).
Dieux de l’Olympe : divinités gréco-romaines majeures siégeant sur le mont
Olympe.
Dissensions familiales : parmi les Frondeurs figurent des membres de la famille
royale, comme l’oncle du roi (Gaston d’Orléans) et une de ses cousines (la Grande
Mademoiselle).
Fils puîné : second fils du couple royal.
Fronde (1648-1653) : nom donné à la rébellion des princes et des Parlements qui
a lieu en France pendant la minorité de Louis XIV et le gouvernement de Mazarin.
Frondeur, -deuse : personne engagée dans la Fronde (rébellion des princes et des
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Parlements qui a lieu en France pendant la minorité de Louis XIV et le gouvernement de Mazarin de 1648 à 1653).
Gaston d’Orléans (1608-1660) : oncle de Louis XIV.
Guillaume III de Nassau, dit d’Orange (1650-1702) : stathouder (chef du pouvoir
exécutif) des Provinces-Unies, il s’oppose à la France lors de la guerre de Hollande
(1672-1678), à laquelle le traité de Nimègue met fin.
Infant, infante : titre donné aux enfants des rois d’Espagne et du Portugal qui ne
sont pas les aînés.
Laurier : plante consacrée au dieu Apollon.
Le Brun, Charles (1619-1690) : Premier peintre du roi, Le Brun dirige les artistes
qui travaillent à embellir le château de Versailles. Il réalise de nombreux décors,
dont celui de la galerie des Glaces.
Les Métamorphoses : composé par le poète latin Ovide (43 av. J.-C.-17 ou 18 apr.
J.-C.), ce célèbre poème racontant des légendes de la mythologie constitue une
inépuisable source d’inspiration pour les artistes.
Louis-Philippe (1773-1850) : fils de Louis-Philippe d’Orléans, dit Philippe Égalité, il
devient roi des Français en 1830. Pour sauver Versailles, il transforme le château
en un musée en 1837.
Majorité : les rois atteignent leur majorité à l’âge de treize ans. La régence d’Anne
d’Autriche prend donc fin en 1651.
Marie-Antoinette (1755-1793) : fille de l’empereur François Ier d’Autriche et épouse
du roi Louis XVI.
Mazarin, Jules (1602-1661) : cardinal et ministre de Louis XIII, puis d’Anne
d’Autriche pendant la régence. Jusqu’à sa mort en 1661, il prépare le jeune souverain à gouverner le royaume de France.
Mignard, Pierre (1612-1695) : portraitiste français, nommé Premier peintre du roi
en 1690, à la mort de son rival Le Brun.
Monsieur : titre porté depuis la seconde moitié du XVIe siècle par le frère puîné du
roi de France, c’est-à-dire par le second fils du couple royal.
Muses : déesses des arts - Clio (histoire), Calliope (poésie épique), Melpomène
(tragédie), Thalie (comédie), Euterpe (musique), Terpsichore (danse), Érato (poésie
lyrique), Polymnie (pantomime), Uranie (astronomie).
Nature idéalisée : au XVIIe siècle, la plupart des peintres ne représentent pas fidèlement des paysages réels, ils préfèrent emprunter différents éléments à la réalité
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pour composer des paysages idéalisés.
Nu : les dieux gréco-romains sont couramment représentés nus. La nudité en art
symbolise souvent l’appartenance au monde divin. Dans le portrait mythologique,
elle suggère que le modèle est l’égal des dieux.
Panthéon : ensemble des dieux d’une religion polythéiste (comportant plusieurs dieux).
Peintre d’histoire : peintre dont les œuvres ont pour sujet des épisodes de la
mythologie, de la Bible, de l’histoire ou de la littérature.
Portrait posthume : portrait réalisé après la mort du modèle.
Portraitiste : artiste qui réalise des portraits.
Poussin, Nicolas (1594-1665) : peintre français qui fait carrière à Rome, mais dont
l’œuvre, empreinte d’ordre et d’harmonie, exerce une grande influence sur les peintres français du XVIIe siècle.
Règne personnel : en 1661, Mazarin meurt. Louis XIV décide de ne pas prendre
de Premier ministre et de gouverner par lui-même.
Régence : période au cours de laquelle une personne gouverne le royaume
pendant la minorité ou l’absence du roi.
Révolution copernicienne : théorie exposée par l’astronome polonais Copernic
selon laquelle le Soleil, et non la Terre, est le centre de l’Univers.
Rigaud, Hyacinthe (1659-1743) : peintre français, membre de l’Académie royale
de peinture et de sculpture. Maître du portrait d’apparat, il est l’auteur du plus
célèbre portrait de Louis XIV.
Rome : au début du XVIIe siècle, Rome est encore considérée comme la capitale
internationale de l’art.
Saint-Cloud : château construit au XVIe siècle et agrandi au XVIIe siècle par Monsieur.
Très endommagé en 1870-1871 par les Prussiens, le château est rasé en 1891.
Traité de Douvres (1670) : traité secret dans lequel Charles II s’engage à soutenir
les intérêts militaires et politiques de la France, moyennant une aide financière et
militaire de Louis XIV.
Traité des Pyrénées : traité qui met fin au conflit franco-espagnol en 1659 et dont
une des clauses prévoit le mariage de Louis XIV et de l’infante Marie-Thérèse.
Tuileries : palais construit au XVIe siècle pour Catherine de Médicis, à l’emplacement
d’une fabrique de tuiles. Agrandi au cours des règnes suivants, il est démoli en
1882, à la suite d’un incendie.
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