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DESCRIPTIONS FONCTIONNELLES POINTS DE REPÈRE TOPOGRAPHIQUES ACRES (rue des) : va de la rue des Costils à la rue du général Gerhardt ; DCM du 27 / 01 / 1982. Acre, « mesure agraire représentant le plus souvent quatre vergées, soit environ 8 000 m2 », est issu de l’ancien scandinave akr, qui avait le sens de « champ cultivé, terrain à labourer ». Son sémantisme a vraisemblablement été influencé par celui du vieil anglais æcer « champ, quantité définie de terre ». Nous sommes donc en présence d’un terme qui s’est implanté en Normandie par l’intermédiaire des Vikings venus d’Angleterre et qui s’est imposé sur l’ensemble du territoire au Moyen Âge, sans doute par une volonté politique ducale. BUTTE (La) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, au nord de la Chambre d’agriculture. CABINES (rue des) : va du chemin des Carrières à la rue Dunant. Elle s’appelait en 1431 la rue es Fèves, du nom d’une famille Le Feuvre ou Le Fèvre. Dans une délibération du conseil municipal du 10 février 1839, cette rue s’appelait rue de la Cabine. Il est possible que cabine soit une forme dialectale de l’ancien français cavine, nom dérivé du latin cavus « creux », désignant une ravine, une pente accentuée, un lieu encaissé. CASCADES (parking des) : donne sur la montée du Bois-André (un ruisseau arrive sur ce parking). CAVÉE (rue de la) : va de la rue Alsace-Lorraine à la place de Gouville à Agneaux. Elle tire son nom de sa forme en creux, du latin cavata « creuse ». Cette rue était autrefois le vieux chemin de SaintLô à Coutances. CHENNIÈRE (allée de la) : va de la rue Nicolas Houël à la rue aux manoirs ; DCM du 20/05/1957. Il existait en 1405, sur le territoire de la commune de Saint-Thomas, une rue presque parallèle à la rue Hault-Torteron nommée la rue de la Chennière. CINQ-CHEMINS (rue des) : va du rond-point de l’Europe au rond-point des Cinq-Chemins ; DCM du 30/06/2003. Une carte de 1823 de Saint-Lô éditée par monsieur Esmangart nous permet de penser que le nom a été donné en référence au carrefour qui se trouvait à cet endroit et d’où partaient cinq chemins. Un arrêt de Louis XIV de 1671 fixait la largeur d’un chemin à 8 pieds, soit 2,60 m. CINQ-CHEMINS (rond-point des) : dessert la rue des Cinq-Chemins et la rue Louise-Michel ; DCM du 23/09/2002. Voir la rue des Cinq-Chemins. COSTILS (Les) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Saint-Thomas-de-Saint-Lô entre la D 974 et la Vire. Le nom costil dérive du latin costa « côte » et désigne en ancien français une côte, un coteau. Dans le Dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver, un côtil peut être, en Normandie, une pièce de terre qui est située sur le versant d’une colline. COSTILS (rue des) : située à l’est du chemin de la Roquette ; dénomination proposée en raison de la configuration géographique du lieu. Voir Les Costils. 1 L’ UN IV ERS S O C IA L CRETTE (chemin de la) : nom d’une parcelle riveraine donné au chemin rural allant de Lignerolles à la rocade. Il s’agit d’une portion du chemin appelé « de Lignerolles au Hutrel » ; DCM du 22/05/2001. Une crette pouvait désigner en ancien français une masure, une ferme. CREUSET (rue du) : va de la rue Philippe d’Aigneaux au bois de la Falaise. Creuset signifie « petit creux ». CREUSET (passage du) : donne sur la rue du Creuset. Voir la rue du Creuset. ENFER (chemin de l’) : va de la rue de la Trapinière à la rue Saint-Jean. Le latin infernus, a, um, signifie « en bas » ; l’ancien français enfer peut donc désigner un lieu en contrebas, ou encaissé, en accord avec la topographie des lieux. C’est l’explication la plus plausible. On dit aussi que ce chemin, situé à l’est de la ville, menait aux endroits servant à inhumer les pestiférés, du XIVe au XVIe siècle. Les vents dominants étant d’ouest, la population aurait ainsi été protégée des miasmes. FALAISE (rue de la) : va de la rue du Creuset vers le bois de la Falaise. Falaise vient du francique falisa qui signifie « rocher » ; le mot falaise apparaît pour la première fois chez Wace, il a été introduit en français par l’intermédiaire du dialecte normand. Philippe d’Aigneaux aumôna en 1217 cette terre à l’hôtel-Dieu. FALAISE (rampe de la) : Voir rue de la Falaise. FONTAINE (rue de la) : va de la rue de la Haute-Folie à la rue du Grand-Jardin ; DCM du 07/03/1990. Ce nom concerne certainement une ancienne fontaine située à cet endroit. FOSSÉS (rue des) : va de la rue Torteron à la rue de Villedieu, cette voie dessert l’arrière des maisons de la rue Torteron. Selon André Descoqs, « […] le ruisseau de Torteron a dû être à une époque très éloignée creusé et élargi pour assécher la vallée. Le fossé ainsi établi descendait vraisemblablement jusqu’à la Vire. En effet le cartulaire de l’église Notre-Dame mentionne “le fossé de derrière les Ruettes”. De plus certaines pièces d’un dossier des archives de l’hôpital intitulé “Le Pré Algarins [c’està-dire le pré appartenant à la famille Garin] autrement des Fossés ou des Avalaisons” nous parlent de cet ouvrage ; notamment un acte de 1359 » . HAMEAU (allée du) : va de la rue du général Lemarois à la rue du Pontchéel ; DCM du 26/10/1999. HAUTE-RUE (rue) : va de la rue Élisabeth-de-Surville à la rue Béchevel. Cette rue doit vraisembla- 2 blement son nom à sa situation sur les hauteurs de Saint-Lô. HUTREL (Le) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Saint-Thomas-de-Saint-Lô, non loin de la D 972. C’est sur le Livre rouge ou Cartulaire de l’hôtel-Dieu de Saint-Lô que le nom du Huterel apparaît pour la première fois et cela à propos d’une pièce de terre cédée à cet établissement par Richard du Huterel (1250). Le mot huterel signifie en Basse-Normandie « butte » ou « levée de terre». Le village du Huterel offre un aspect particulier. Les maisons, au lieu de s’aligner en rues, sont disséminées autour d’un terrain vague appelé « la commune du Huterel » et contenant un hectare environ. La jouissance de cette place est exclusivement réservée aux riverains. Des maisons qui entourent cette grande place, une seule présente quelques caractères d’ancienneté. Elle remonte au XVIe siècle et est appelée « la grande maison du Huterel ». Cette maison faisait partie du fief Taby, ainsi appelé du nom d’une des premières familles qui tinrent cette roture du baron évêque de SaintLô. Un Thomas Taby vivait à Saint-Thomas-deSaint-Lô vers le milieu du XIIIe siècle. Au XVe siècle, les Le Tellier possédaient au Huterel divers champs dont la tenure n’est pas connue. Au XVIe siècle, maître Michel Putot, avocat, prenait le titre de sieur du Huterel. Plus tard, on rencontre encore au Huterel des Hardy, des Sanson, mais surtout des Le Tellier, tels Maistre Jean-Pierre-David Le Tellier, conseiller et avocat du Roi au bailliage de Saint-Lô (1771). voir fig. 1 MONCEAUX : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, à proximité de la route d’Isigny-sur-Mer (D 6) et tout près de la commune du Mesnil-Rouxelin. Monceau vient du latin monticellum, diminutif de mons, et a produit en ancien français moncel, signifiant « petit mont, colline ». Ce lieu-dit, qui s’est également écrit Montsaulx, est connu dès le XIIe siècle. Le cartulaire manuscrit de l’abbaye de Saint-Lô fait connaître qu’Henri II d’Angleterre, duc de Normandie, confirma à ce monastère la donation d’un pré compris entre deux moulins situés sur la Dollée et aumôné par Geoffroy, fils d’Hervé de Montsaulx. Montsaulx était une aînesse importante de la seigneurie de Pierrefitte ; il comprenait non seulement la terre de ce nom, mais encore celle de la Barberie et de la Coudraye. Les renseignements COMMERCE · ARTISANAT font défaut pour établir la liste des aînés à partir de Geffroy de Montsaulx. MONT-RUSSEL (rue du) : va du boulevard de la Dollée à la rue de Verdun. Russel est probablement une variante de ruissel, « ruisseau ». Les parlers locaux de Normandie ont généralement réduit la diphtongue [yi] à [y]. MONCHAIS (Le) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Saint-Thomas-de-Saint-Lô, entre la Grande Gouherie et le Hutrel. Monchais est la forme dialectale de moncel qui veut dire « petit mont ». Le domaine donna certainement son nom à la famille du Moncel, Moncelle ou Monchais, dont firent partie Thomas de Moncello, Gregorius de Moncel, Johanna et Alicia de Moncello, cités au Livre rouge ou Cartulaire de l’hôtel-Dieu de Saint-Lô. Le Monchais a appartenu successivement aux familles Quétier, Coquet et Samson. Signalons, dans ce qui était auparavant la charreterie, une petite fenêtre de style ogival datant du XIVe ou du XVe siècle, à côté de laquelle la muraille qui l’encastre se creuse, comme si la paroi eût appartenu à une tourelle. Une tradition, peutêtre récente, y voit les derniers vestiges d’une chapelle qu’il faudrait alors faire remonter aux temps des Coquet ou des Quetier. MONTERIE (La) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, entre les rivières Le Semilly (au nord) et Fumichon (au sud). Ce nom indique qu’il s’agit d’une colline, d’un sommet peu élevé. MONTS (Les) : lieu-dit de l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô situé au sud de Saint-Lô, à proximité de la commune de Baudre ; désignation donnée en fonction du relief. Au XVIIe siècle, Gilles Girard, mari de Catherine de Parfouru, était sieur des Monts. MONTS (rue des) : va de la Planche-du-Bois à la route d’Isigny (D 6) ; DCM du 20/01/1999. 3 L’ UN IV ERS S O C IA L MONTS COSNARDS (Les) : lieu-dit situé au nord-est de Saint-Lô, au niveau de la D 88. Le sens actuel de « mari trompé » est possible, mais il n’est attesté dans aucun texte avant 1608. Dans les campagnes de Basse-Normandie, il avait le sens de « fier, vaniteux »; au Moyen Âge, le mot cornard désignait un niais, un nigaud, et cosnard signifiait « stupide, âne, guignol ». Il existait une confrérie des cornards ou cônards à Rouen, à Évreux, à Cherbourg. À Cherbourg, le bailli des cosnards était élu chaque année. Il portait comme insignes la mitre et la crosse. Vêtu de la sorte, il parcourait les rues monté sur un âne. Pour Mardi gras, ou pour le jour de la Saint-Barnabé qui tombe le 11 juin, un cortège s’organisait à travers la ville. Les cosnards, déguisés et masqués, formaient une procession gaie et burlesque ; ils jetaient des fruits secs et des épices aux enfants. À ceux qui le méritaient, ils adressaient sur leur passage des remarques acides et de mordantes épigrammes. Leur verve visait volontiers les abus du clergé dont ils parodiaient les cérémonies et la hiérarchie. Pour la plupart, les cosnards se recrutaient parmi les hommes de loi, avocats, huissiers, juges et procureurs ainsi que parmi les chefs des corporations. Lorsque le cortège s’était suffisamment diverti en parcourant la ville, il traversait les faubourgs et se dirigeait vers la vallée de Quincampoix. Il suivait la Divette et terminait la randonnée au pont que l’on nomme encore aujourd’hui aux Cosnards. L’un des membres possédait là une maison où tous les frères cosnards ripaillaient deux jours durant. Même si elle n’est pas attestée, une semblable confrérie a pu exister à Saint-Lô. En 1431, Richard Cosnard, cordonnier, habitait près de l’abbaye de Sainte-Croix-de-Saint-Lô. Dans un extrait d’une délibération du 10 février 1839, on trouve un monsieur Cosnard habitant Venelle du Grouais. À la demande des riverains, le nom du lieu-dit, jugé péjoratif ou injurieux, a été supprimé. MONTS-DE-LA-HEUTIÈRE (route des) : va de la limite de la commune à la N 2174 (ancienne N 174), route passant par les lieux-dits Les Monts et La Heutière ; DCM du 27/10/2005. Voir lieu-dit La Heutière. PÉRELLES (rue des) : va de la promenade des Pérelles à la rue Valvidemesle. Cette rue se trouve sur un plateau pierreux et qui s’appelait dès le XVe siècle, les « Prelles » ou « Perrelles » ; pérelle est en effet une forme diminutive du latin petra « pierre ». Michel Gouffrey qui était Juge de Garde de la 4 monnaye, office qu’il occupa, au moins de 1680 à 1689, se qualifiait de Sieur des Pérelles. PÉRELLES (promenade des) : débouche sur la rue Valvidemesle. Voir rue des Pérelles. PETITE-SUISSE (rue de la) : va de la route d’Isigny (prolongation de la rue d’Isigny, maintenant nommée rue du général Gerhardt) au chemin du Bois. La configuration des lieux, avec cette vallée de la Dollée encadrée par des pentes boisées, a sans doute suggéré cette appellation, comme l’a été celle de Suisse normande dans la Basse-Normandie intérieure. PIERREFITTE : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, entre les routes de Bayeux et de Caumont-l’Éventé. Pierrefitte vient du latin petra ficta qui signifie « pierre fichée ». La dénomination désigne l’endroit où il y a une pierre dressée, peut-être une borne ou un mégalithe. En 1599, Georges de Varroc était sieur de Pierrefitte. En 1666, Chamillard admit parmi les anciens nobles Pierre Varroc, sieur du Butel et de Pierrefitte. PRÉ-DE-BAS (rue du) : impasse qui débouche sur la rue de l’Ombrée. PRÉ-DE-HAUT (rue du) : va de la place de l’Arc-enCiel au boulevard de la Dollée. RÉDUCHÊNE (Le) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, à proximité de la D 88. Sur la carte de Cassini (seconde moitié du XVIIIe siècle), on trouve le « Roy du Chêne », rey étant la version dialectale de roy / roi. Mais le français rayon, sous sa forme normande rioun, est employé au sens de « sillon ». Par ailleurs, on appelle encore raie un sillon entre deux bandes de terre labourée. Nous sommes donc probablement en présence d’une désignation agricole à caractère topographique, vraisemblablement assortie d’un nom d’homme : Le Rai Duchêne (peut-être pour Duquesne). Le rai, du latin rigare signifiant « s’écouler », « ruisseler », désigne également un filet d’eau. ROCREUIL (rue du) : va du rond-point Paul-Nelson et rejoint la vallée Cagnon à Agneaux ; DCM du 23/09/2002. « Rocreul » ou « Roquereul » n’est pas connu avant 1460. C’était aux XIIe et XIVe siècles « La petite Vaucelle » qui dépendait du fief de la Vaucelle sis sur la paroisse Notre-Dame de SaintLô. Dans la délibération du Conseil général en 1848, il est dit que « L’écluse du Rocreuil est en construc- L’U NIVERS SOCIAL tion et les assises de la maçonnerie ont pu être établies sur le rocher. Il n’en est pas de même du barrage ; l’on rencontre, dans ce moment-ci, d’assez grandes difficultés, et tout fait croire qu’il ne pourra être que sur le sable ». Rocreul dérive du latin rocca, qui a donné en français le nom roche. VALENÇON (Le) : lieu-dit situé au nord de la route de Candol (D 999), à proximité de la maison du département et du lieu-dit La Poulinière, ce nom Valençon viendrait de « Vey-Lançon » (XVIe siècle), un vey étant la forme dialectale pour un gué, les deux termes étant issus du latin vadum. Ce gué n’est autre que l’ancien radier de la Poulinière si connu des amateurs de pêche. On parlait déjà de ce gué dans un acte de 1242 dans le Livre rouge ou Cartulaire de l’hôtel-Dieu de Saint-Lô. Lançon est probablement un patronyme, à l’origine un diminutif du mot lance. VALLON (rue du) : va de la place Barbey-d’Aurevilly à la rue Émile-Énault. Cette rue se trouve dans un vallon où coule un ruisseau. VALLON (allée du) : va de la rue Émile-Énault à la rue Abbé-Frémy. Voir rue du Vallon. VALVIDEMESLE (rue) : va de la rue Élisabeth-de-Surville à la rue Saint-Thomas. Au XIIIe siècle, elle s’appelait la Vitemesle, mais il arriva bientôt que par suite de la configuration du terrain, ce nom fut précédé du mot Val. L’un des chapitres du journal des revenus de l’hôtel-Dieu est intitulé en l’année 1400 Le Valvidemesle, tandis que le même compte, en 1405, mentionne les rues Val Vitemelle et du Val Vitemelle à la Gouherie. Cette dernière appellation indique d’une façon claire et précise l’orientation de la rue Valvidemesle. Ce renseignement est utile, car des textes anciens permettent de confondre parfois cette rue avec la rue Corne-de-Cerf. Le cartulaire de l’église Notre-Dame mentionne la rue Valvitemesle (1438). L’étymologie du mot Vitemesle est obscure : peut-il s’agir d’une variante de l’ancien français vitecoc « coq de bruyère, sorte de grosse bécasse », mesle étant une forme dialectale de merle, avec un amuïssement de la consonne [r] devant la consonne liquide [l] ? Il est en revanche assuré que la consonne dentale intervocalique [t] s’est ensuite sonorisée en [d]. VALVIRE (rue) : débouche sur la rue de la Poterne ; DCM du 10/06/1966. Cette rue de la basse ville qui longe la rivière s’appelait jadis la « Vauvire » ou « Val de Vire ». Elle s’appela successivement au cours des siècles « rue tendante aux Moulins de Vire ou bien au Pont de Dollée », puis rue de Vire, pour s’appeler définitivement rue Valvire en 1416. Cette rue Valvire était l’unique rue du quartier. Elle menait aux moulins de Vire construits au XIe siècle par l’évêque Geoffroy de Montbray et qui furent longtemps les plus importants de la ville et de sa banlieue. Son prolongement vers le nord s’appelait « le chemin qui mène à Montcocq » (1437). Ce chemin desservait le port à vins ou port Cauvelande établi sous le mont Vaudon, inutilisé depuis la canalisation de la rivière mais dont l’emplacement reste connu sous le nom de port Cavelande. VALVIRE (ancienne rue) : fait communiquer la venelle Foucard avec la rue Valvire ; DCM du 24/04/1967. ARCHITECTURAUX Édifices religieux va de la rue des 29e et 35e divisions à la rue du général Gerhardt ; DCM du 21/03/1966. Cette modeste rue évoque l’ancienne abbaye de Saint-Lô. Elle se dressait au haut du Neufbourg, au milieu d’un vaste domaine. Elle comprenait le manoir abbatial, l’église et le cimetière de l’abbaye. L’entrée de l’abbatiale s’opérait par la rue du Neufbourg. Logis abbatial, grange, boulangerie, pressoir, cellier, colombier, maison des blanchisseuses se pressaient autour de cours intérieures et étaient entourés de jardins. L’un des jardins était accessible par la rue du Neufbourg. Le cimetière de l’abbaye était destiné à l’inhumation des morts des trois paroisses de la ville : SaintLô, Sainte-Croix-de-Saint-Lô et Saint-Thomasde-Saint-Lô. Il était situé au niveau de la place comprise entre la rue du Neufbourg et l’église Sainte-Croix. Il fut désaffecté en 1788 et remplacé par le cimetière actuel à la suite d’une épidémie de variole. Les terrains dépendant de l’ancienne abbaye de Saint-Lô furent aliénés en 1811, afin d’établir un dépôt d’étalons et de remonte. Les origines de l’abbaye sont incertaines. La légende veut que ce soit Sainte-Hélène, mère de l’empereur Constantin au IVe siècle, qui ordonna l’édification, à Briovère, du premier temple catholique, à la place d’un temple païen, sous le vocable de Saint-Étienne, qui fut pape de 253 à 257. Charlemagne, en 805, fit un ABBAYE (rue de l’) : 5 L’ UN IV ERS S O C IA L voyage en Cotentin et aurait rebâti le monastère, détruit par la première invasion des Normands, et lui aurait donné une parcelle de la vraie Croix : ainsi, l’église Saint-Étienne devint l’église SainteCroix CAPELLE (La) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, entre la rue Léon-Jouhaux et l’impasse du Domaine. Ce nom vient du mot latin capella, à l’origine du français chapelle, et désigne un sanctuaire chrétien d’importance secondaire. Vers 1200, Hugues de Rampan, chevalier, donna à l’abbaye de Saint-Lô le champ de la Capelle et les costils du Petit-Douit. La forme capelle, sans palatisation de la consonne initiale, est normano-picarde. CHAPELLE (impasse de la) : débouche sur la rue de la Grange. Cette chapelle faisait partie de la léproserie de la Madeleine. Très délabrée, elle fut utilisée comme dépendance d’une exploitation rurale, ce qui explique le nom de la rue de la Grange, à laquelle aboutit cette impasse. ÉGLISE (rue de l’) : commence route de Carentan, passe le long de l’église Saint-Georges et continue vers Villiers-Fossard. MADELEINE (rue de la) : va de la rue de la Goubedière à la rue de la Planche-du-Bois. Un ancien chemin, le chemin de Bayeux, partait du cimetière de l’abbaye de Sainte-Croix, empruntait la rue de la Madeleine en suivant le tracé d’une ancienne voie romaine, et accédait à la chapelle de la Madeleine. Cet édifice est ce qui reste d’un établissement connu sous le nom de « léproserie de la Magdelaine ». C’est lors le troisième concile de Lyon, en 533, qu’il fut ordonné que les lépreux seraient nourris, entretenus aux frais de l’Église, par les soins de l’évêque. Charlemagne, par un édit de 789, sépara les lépreux de la société. À partir du XIIe siècle, l’Europe se couvrit d’asiles destinés à abriter les lépreux. Ces hôpitaux étaient appelés léproseries, ladreries, ou maladreries ; ils étaient dédiés très souvent à sainte Madeleine. L’existence de la maladrerie de la Magdelaine est révélée par le cartulaire de Notre-Dame-de-Saint-Lô en 1215 et par une inscription en gothique carrée qui se trouve sur le porche de l’église de Saint-GeorgesMontcocq, datée et faisant état de la maladrerie. À proximité, sur « le Férage de la Madeleine », se tenait le 22 juillet « la foire Madeleine », transférée au XVIIIe siècle sur la place du champ de 6 Mars (férage dérive du mot fère, forme dialectale de foire). Cette foire, dont un acte de 1336 mentionne qu’elle était « appartenante au prieur et frères malades », semble avoir été créée pour fournir des revenus à la léproserie, fondée par les bourgeois de Saint-Lô, donnée et réunie à l’hôpital général de la ville. Une patente du 7 avril 1584 stipulait que le revenu de la léproserie était destiné à la nourriture des malades. Un document, de la moitié du XVIIe siècle, donnait le détail du patrimoine des lépreux. Le 22 février 1611, par lettres patentes du roi Louis XIII, la Magdelaine fut réunie à la fabrique de Notre-Dame-de-Saint-Lô sur l’avis du cardinal du Perron, grand aumônier de France. Au début du XVIIIe siècle, la léproserie n’existait plus que de nom, les paroissiens nommaient le chapelain obligé de dire la messe tous les dimanches à la chapelle. Puis on aurait cessé d’y dire ces messes et d’enterrer les morts dans le cimetière des lépreux qui la bordait au nord, vers le milieu du XVIIIe siècle. À la Révolution, les biens dépendant du trésor et de la fabrique de l’église Notre-Dame-de-Saint-Lô furent vendus, la terre et la chapelle également, sans « les bancs, escabots et autel ». Pendant la Révolution, la chapelle aurait servi de magasin à fourrage et d’asile aux prêtres réfractaires. Après la Révolution, il fut question de la rendre au culte. En 1922, la famille Tréfeu était propriétaire de la chapelle, convertie en dépendance agricole, et des terres qui en dépendaient. Après avoir été bien délabrée, cette chapelle, classée monument historique en 1974 et acquise par la ville de Saint-Lô en 1988, fut restaurée et transformée en 1994 en mémorial dédié aux soldats des 29e et 35e divisions américaines ayant libéré SaintLô (voir fig. 2). NOTRE-DAME (parvis) : espace relativement étroit devant l’église Notre-Dame, dessert les rues Carnot, des Prés, Porte-au-Lait, Henri-Amiard et de la Chancellerie ; DCM du 02/05/1955. Ce parvis est dominé par l’église Notre-Dame. L’église actuelle succède à la chapelle « Sainte-Marie-duChâteau » qui, vers le milieu du XIe siècle, fut érigée en paroisse. L’édifice devint rapidement trop exigu et la construction de la nouvelle église commença vers 1290 ; elle se termina en 1685, quatre siècles furent nécessaires à l’achèvement de NotreDame. Cette œuvre résulte d’une longue patience. Le monument n’a pas été édifié sur un espace libre L’U NIVERS SOCIAL où ses différentes parties auraient pu se développer suivant le plan prévu. Au contraire, les trésoriers de la paroisse ne disposaient pas de grosses sommes et devaient acheter le terrain nécessaire, au fur et à mesure de leur disponibilité, parcelle par parcelle, aux différents propriétaires des maisons regroupées autour du château épiscopal, sur le plateau de la ville haute. Au cours des siècles suivants, l’édifice ne reçut que des modifications de détails, mais ce fut le XXe siècle qui apporta le chaos, les 6 et 7 juin 1944, et l’on pouvait craindre une ruine définitive. L’église fut restaurée par M. Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques. C’est à lui que l’on doit la façade en schiste et les portes de bronze, que l’on voit depuis le parvis. (voir fig 3) SAINTE-CROIX (place) : débouche sur la rue du Neufbourg, la rue des 29e et 36e divisions et la rue Vieillard-de-Boismartin. Située sur le côté sud de l’église Sainte-Croix, elle se nommait « place de l’ancien cimetière », lequel servait aux trois paroisses de la ville, Saint-Lô, Sainte-Croix et Saint-Thomas. Ce cimetière fut désaffecté en 1788, à la suite d’une épidémie de variole, et transféré dans une partie du clos à l’Abbé, correspondant à l’emplacement du cimetière actuel. Il surplombait la rue du Neufbourg d’environ deux mètres et était encadré sur les quatre côtés de rangées d’arbres. Le vieux cimetière fut transformé en place publique. Les travaux de nivellement mirent à jour d’anciens sarcophages. L’église faisait partie de l’abbaye de Saint-Lô. (voir fig. 4) SAINT-THOMAS (rue) : va de la rue Torteron à la rue de la Marne. Dénomination ancienne. La rue Saint-Thomas doit son origine à l’église qui fut rebâtie en 1624 au faubourg Torteron, sur le bord de ce ruisseau maintenant canalisé. Une ancienne église existait antérieurement à l’est du château. Construite en 1170, elle était sous le vocable de Saint Thomas de Cantorbéry (Thomas Becket) qui, suivant la chronique, serait passé à Saint-Lô cette même année 1170. La nouvelle église fut transfor- 7 L’ UN IV ERS S O C IA L 8 L’U NIVERS SOCIAL mée par la suite en halle, puis démolie pour faire place au théâtre, qui lui-même fut détruit en juin 1944. Il se situait à l’angle de la rue Saint-Thomas et de la rue de la Herbaudière. (voir fig. 5) Édifices militaires BELLE (rue du) : va de la place général de Gaulle à la rue de la Chancellerie. Ce lieu, connu depuis 1174 sous le nom de « Porte du Belle », « Belle » ou « Baelle », était la place d’armes de l’ancien château féodal. Son nom signifiait « territoire, enceinte » d’un château, c’est une variante de l’ancien français baille / bail, terme issu du latin baculum « bâton, pieu », d’où « palissade, enceinte ». Elle était autrefois appelée « rue allante de l’église Notre-Dame à la Porte du Neufbourg » ; peuplée de bourgeois et de prêtres, c’était un quartier important au XVe siècle. On relevait dans le compte de la baronnie de Saint-Lô, pour les années 1445-1446, au chapitre « le Baelle » les noms de trente-quatre personnes sujettes à rentes envers le seigneur baron du lieu. Cela nous montre l’importance que pouvait avoir ce quartier, de peu d’étendue cependant. Le Belle fut complètement rasé au XVIe siècle lors de l’édification de la citadelle de Saint-Lô. On a donc conservé ce nom de rue du Belle en souvenir de la place d’armes du château féodal. CHÂTEAU (rue du) : va de la rue Dame-Denise à la rue Alfred-Dussaux. La rue du Château tire son nom de l’ancienne appellation de « l’Enclos » qui constituait Saint-Lô au IXe siècle. Toustain de Billy dans son Histoire du Cotentin, indique que Réginon, abbé de Prum, l’appelait « le Château ou la ville de Saint-Lô ». C’était, peut-être comme du temps des Romains, une ville forte. En 1140, la charte d’Algare, évêque de Coutances, instituant les chanoines réguliers de Saint-Augustin, fait allusion à « Notre-Dame du Château ». Au XIVe siècle, la ville de Saint-Lô était constituée du Château ou Enclos et de trois faubourgs ; on rencontre pour la première fois ce nom d’« Enclos » dans un contrat de 1480. Au XVe siècle, cette rue s’appelait la « rue de la Court l’Evesque », du latin cohors, -ortis « domaine », devenu au Moyen Âge court. Elle correspondait exactement, à l’est, au grand portail du « Château de l’Evesque » dit « la Court de l’Evesque ». La rue fut connue au XVIIe siècle sous le nom de la rue de l’Évêché, elle s’appela au XVIIIe siècle rue du Château, nom qu’elle porte encore aujourd’hui (voir fig. 6). CHEVALERIE (La) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, entre la rivière Le Semilly et la commune de La Barre-de-Semilly. Au XVe siècle, les lieux-dits dénommés La Chevalerie correspondent à d’anciennes commanderies, considérées comme « maisons de chevaliers », quand ils ne représentent pas les biens de propriétaires dont le nom patronymique est Chevalier. Des fouilles ont été effectuées avant les travaux de voirie au sud de Saint-Lô. Des vestiges datés des IIe et IIIe siècles de notre ère ont été étudiés. Ils ont livré un mobilier céramique typique de la période gallo-romaine ; la majorité de la vaisselle est tournée et les produits d’importation sont nombreux. 9 L’ UN IV ERS S O C IA L GUET (impasse du) : débouche rue de Tessy ; DCM du 07/03/1966. Ancien poste de garde donnant accès à la caserne Bellevue. PORTE-AU-FOUR (rue) : va de la rue Belle-Croix à la rue Saint-Georges. Dès 1593, elle est signalée sur un acte sous le nom de « Porte Dufour ». Au XIIIe siècle, des Dufour occupent la « maison du bourreau ». En 1817, le plan de la ville la fait commencer dès la place Belle-Croix et finir où s’embranche la rue Verte-de-Haut, tandis qu’en 1836, un état de la population la fait commencer à l’issue de la venelle du Moulin et la fait remonter jusqu’à la rue des Palliers. Jadis il existait dans nos faubourgs un grand nombre de portes ou barrières dont la dernière se voyait près du presbytère Notre-Dame. Au bas de la rue Saint-Georges, il en existait une appelée Porte-du-Four. Ces portes aidaient à la perception des droits et redevances. Au n° 15 de la rue se 10 trouve la seule maison à colombages restant après le bombardement du 6 juin 1944. PORTE-AU-LAIT (rue) : va du Parvis Notre-Dame à la rue Torteron ; une des trois portes de la forteresse gardait l’entrée sud de la ville depuis 805, date de l’achèvement des fortifications de Charlemagne. En 890, les fortifications furent rasées par les Normands. Les murailles furent relevées au XIe siècle. La rampe de la Porte-au-Lait emprunte une portion de pont sous lequel passait le Torteron, aujourd’hui souterrain. La circulation y était difficile à cause des commerces qui s’y pressaient. C’est par ce passage que les fermières venaient chaque matin vendre le lait de leur ferme, d’où ce nom de Porte-au-Lait. PORTE-DOLLÉE (rue) : va de la rue Louis-Beuve à la rue des Noyers ; Autrefois, de la halle au blé, on descendait à la Porte-de-Dolée par la « rue qui va à la porte de Dolée » (1369), dite aussi : « rue qui entre en la Porte Dolée » (1387) ; mais dès 1326, le cartulaire de l’église Notre-Dame la nomme « rue de la Porte Dolée ». Souvent, au cours du XVe siècle, elle fut appelée « rue qui va du Marché à la Porte Dolée ». Au XVIe siècle, elle est habituellement dite : « rue de la Porte Dolée, en Enclos ». Elle fut ensuite appelée rue des Images avant de retrouver son nom actuel. La Porte-Dollée, dont il subsiste l’arche, était une des entrées importantes de Saint-Lô et a été le théâtre de batailles sévères au Moyen Âge et pendant les guerres de Religion. En 1574, Montgomery réussit à échapper par cette porte au maréchal de Matignon qui assiégeait la ville. POTERNE (rue de la) : va du rond-point du Six-juin à la rue des Noyers. Une poterne est un terme de fortification, une fausse porte, une galerie souterraine ménagée pour faire des sorties secrètes et qui communique de l’intérieur d’une place ou d’un ouvrage dans le fossé de cette place ou de cet ouvrage. Saint-Lô était autrefois une des plus fortes places de guerre de la Normandie. On ne trouve plus de trace de la poterne qui occupait à mi-côte le versant occidental de la place et était flanquée au nord et au sud par les tours encore existantes de la Rose et de Beauregard. Une rue fut ouverte entre la porte de Dollée et la partie ouest du rempart. Cette voie reçut le nom de rue de la Poterne, nom qui se retrouve dans un contrat du 7 avril 1582. Cette rue de la Poterne (intra-muros) fut par L’U NIVERS SOCIAL la suite appelée rue du Rempart. Cette voie communique avec l’Enclos par les rues à la Paille et de la Chancellerie. En 1405, le compte de l’hôtel-Dieu appelait déjà cette rue, « rue de la Poterne ou Posterne ». En 1557, nous trouvons cette rue « sise en clos de la ville » mais en 1628, elle bordait l’eau de Dolée. La rue de la Poterne en Dolée longeait à l’est le rocher de la forteresse et côtoyait à l’ouest de grandes prairies qui descendaient jusqu’à la rivière. Avant Geoffroy de Montbray, ces prairies étaient traversées par la voie d’accès au pont de Briovère, l’ancienne voie romaine. Édifices civils publics ABREUVOIRS (rue des) : va de la rue docteur Leclerc au Boulevard du Midi ; DCM du 20/05/1957. Autrefois, dans ce quartier, il n’y avait que des champs où coulaient des ruisseaux, sans doute les cultivateurs y menaient-ils leur bétail à boire par un chemin menant aux abreuvoirs. AMAZONES (rue des) : va de la rue de la Goubedière à la rue des Écuyers ; DCM du 17/02/1977. Les rues des Amazones, des Cavaliers, des Écuyers, de l’Éperon se trouvent à proximité du haras national de Saint-Lô, d’où ces dénominations. CAVALIERS (rue des) : va de la rue de l’Éperon à la rue des Écuyers ; DCM du 16/02/1977. CHANCELLERIE (rue de la) : va de la rue des Prés à la rue des Images ; la rue de la Chancellerie, avant la Seconde Guerre mondiale, reliait la rue des Images (en haut de la rue Porte Dollée) à la rue des Remparts. Au XIVe siècle, elle s’appelait rue du Manoir Boulenc, puis en 1405 elle devint rue du Puits Boulenc, enfin rue de la Chancellerie. En effet, Jehan Boulenc avait son manoir dans cette rue au début du XIVe siècle, il était garde du scel de la vicomté 11 L’ UN IV ERS S O C IA L de Carentan et possédait donc à ce titre l’office de chancelier. DÉVERSOIR (rue du) : va du pont de Roanoke au boulevard de la Dollée et la rue Valvire ; DCM du 06/03/1974. Comme son nom l’indique, cette rue porte le nom d’une vanne par où s’écoule l’excédent d’eau du barrage sur la Vire. (voir fig. 7) ÉCUYERS (rue des) : va de la rue de la Goubedière à l’avenue de Paris ; DCM du 16/02/1977. ÉPERON (rue de l’) : va du chemin de la Madeleine à la rue des Écuyers ; DCM du 16/02/1977. FONTAINE-VENISE (rue de la) : va de la rue de la Marne au boulevard du Midi. En 1405, cette rue conduisait de la rue Haut-Torteron à la fontaine de ce nom. Elle se prolongeait jusqu’au Poncel. On l’appelait encore rue « Venise ou allant à la Fontaine Venise ». La fontaine Venise était ainsi nommée dès le XVe siècle. Jehan Letaneur possédait en l’année 1400 l’hôtel de la Fontaine Venis. C’est à partir du XVIe siècle que le mot s’est écrit Venise. Dans une charte du XIIIe siècle, elle est nommée la Fontaine du Poncelle. En 1943 La fontaine Venise était un monument historique du vieux SaintLô, située dans un quartier fort pittoresque. On y voyait encore une vasque en granit de belle proportion ainsi que la fontaine proprement dite dont la tradition populaire assurait que « son eau titre un degré d’alcool ». Cette fontaine n’était-elle pas dédiée à Sainte Venisse, une sainte liée à l’élément liquide, priée par les femmes pour la régulation de leurs menstrues et traditionnellement représentée nue dans un baquet ? GARE (place de la) : se situe devant la gare et est limitée par l’avenue de Briovère ; DCM du 30/01/2010. C’est en 1853 que le tronçon de la voie ferrée SaintLô-Lison fut inauguré. La ligne ne sera ouverte que le 1er mai 1860. Le 29 décembre 1878, le tronçon Saint-Lô-Coutances est ouvert au trafic. La première gare était un bâtiment à pans de bois et briques provenant de l’ancienne gare de Caen. C’est en 1928 qu’a été inaugurée officiellement la nouvelle gare. Celle-ci sera détruite au cours des bombardements de 1944. La place porte désormais (2012) le nom de Guy Fontenelle, président fondateur de l’association pour la défense et la promotion de la ligne Caen-Rennes. HÔTEL-DE-VILLE (square de l’) : va de la place du général de Gaulle à la rue de la Laitière-Normande. 12 PONT-LETTON (rue du) : va de la rue des Courtils à la rue de la Marne. Le pont Letton, au XVIIIe siècle, était un ouvrage de peu d’importance. Il se composait d’un ponceau en maçonnerie établi dans le bas de la descente de la Crapauldière. Son nom est cité dans une charte de 1333. Le pont disparut entre 1810 et 1812, époque à laquelle le ruisseau Torteron fut couvert. L’ancien français lete est une variante de late « latte, pièce de bois longue ». Il se peut donc que le pont Letton ait été appelé ainsi parce qu’il était initialement construit en bois. VIEUX-HARAS (rue du) : va de la rue Vieillard-deBois-Martin à la rue des 29e et 35e divisions. Le dépôt d’étalons doit sa fondation à l’application du décret impérial du 4 juillet 1806. Ce dépôt recruta ses reproducteurs par la voie du haras du Pin. Le 1er octobre 1806 arriva un premier convoi de quinze étalons. D’autres suivirent. Ce dépôt fut installé sur les terrains et les bâtiments désaffectés de l’ancienne abbaye de Sainte-Croix. C’est là que furent établis le vieux haras et le dépôt de remonte. Ainsi, le vieux haras était situé entre la Remonte, dont les bâtiments allaient du chevet de l’église Sainte-Croix à la route d’Isigny, et le Champ de Mars, entre la place Sainte-Croix et le boulevard du Nord. Le vieux haras était une annexe du haras national de la route de Bayeux, donc un dépôt d’étalons destinés à la reproduction, alors que la Remonte, sous administration militaire, avait mission de recruter des chevaux pour l’armée. Le vieux haras comprenait des écuries, des logements, divers bâtiments séparés par des cours, ainsi que des jardins pour les officiers et les palefreniers. La déclaration de guerre allait précipiter le déclin et la fin du vieux haras. Les Allemands y installèrent un casernement, transformant les écuries en chambrées, logèrent les officiers dans la maison de la cour d’honneur. Les palefreniers et leurs familles cohabitèrent avec les troupes d’occupation quelques temps ; les étalons pour la plupart restèrent dans leur station de « monte », sauf pour nécessité de service où ils réintégrèrent le nouveau haras. Les civils furent expulsés en automne 1942 et relogés en ville. Puis ce furent les bombardements des 6 et 7 juin 1944. Le vieux haras, très délabré, conservait les maisons d’habitation aux toitures éventrées mais les écuries, la maison des officiers et la loge de la concierge étaient détruits. Certaines familles de palefreniers furent relogées L’U NIVERS SOCIAL dans les appartements « retapés » avec les moyens de l’époque : papier goudronné pour les toitures, vitrex pour les carreaux. Le vieux haras ne retrouva pas ses étalons ; il servit de camp aux prisonniers allemands employés au déblaiement des ruines jusqu’à la fin de 1945. Le vieux haras fut démoli lors de la reconstruction de Saint-Lô. Il en reste deux vestiges : le manège, transformé en salle de cinéma quelques années (Le Normandy), affecté ensuite à des groupes musicaux, et un petit mur de soutènement entre le clocher de l’église et la rue de la Libération. (voir fig. 8) Édifices de spectacles et jeux BOULOIR (rue du) : va de la rue de la Marne à la place Barbey d’Aurevilly. Bouloir veut dire « jeu de boules ». L’appellation est antérieure à 1742. Édifices privés BÔDEL (Le) : forme normande du mot bordel signifiant en ancien français « cabane, habitation rurale ». Le Bôdel ou Bosdel est un vieux et beau manoir situé sur la rive droite de la Vire, entre la Vaucelle au nord et la Poulinière au sud. Les premiers propriétaires connus sont Thomas Jourdain et Jean de Conteville (début XIVe siècle-1539). Ceux-ci jouèrent un rôle important dans la cité. Passé par mariage aux Gourfaleur de Bonfossé, Le Bôdel fut vendu en 1583 à Ponthus Vincent, sieur de la Seigneurie, constructeur de la partie XVIe siècle qui est l’exploitation agricole. Il passa en 1633 aux Vaultier, officiers de justice, puis en 1681, par mariage, à Nicolas Henry, sieur de la Beaumerie, bienfaiteur de l’hôtel-Dieu et constructeur de la partie « moderne » (fin XVIIe siècle). En 1744, MarieAnne Henry du Bôdel épouse Antoine Vieillard de Boismartin, brillant avocat au Conseil supérieur de Bayeux, maire de Saint-Lô. Son descendant, l’avocat Huet, restaura au milieu du XIXe siècle la propriété passée par héritage dans la famille Vaugrente. (voir fig. 9) CHARTERIE (impasse de la) : débouche sur la rue de Cotbois ; DCM du 25/10/1995. La délibération précise : « à proximité du terrain portant le nom de Jardin de la charterie ». La charreterie est une remise pour les charrettes et tous les instruments agricoles ; on peut aussi écrire charterie. DOMAINE (impasse du) : débouche sur la route de Bayeux ; DCM du 22/12/1977. Cette appellation 13 L’ UN IV ERS S O C IA L est consécutive à l’implantation d’un lotissement dans le domaine du manoir de la Capelle qui lui est contigu. FRUITIER (impasse du) : débouche sur la rue de la Trapinière ; DCM du 22/12/1977. FOLIE HAUTE- (La) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Saint-Thomas, près de la rocade sud (D 972), entre le Bois Ardent et le Hutrel. Une folie, du latin folia, « feuille », est à l’origine une « feuillée », c’est-à-dire un bois ou encore une construction en branchages. À partir du XVIIe siècle, ce mot prit le sens de « riche maison de plaisance ». Maître Jehan Fauchon se titrait sieur de la Haute Folie le 15 décembre 1596. Terre et sieurie passèrent au fils aîné, Pierre Fauchon (1621). Au décès de celui-ci, mort sans héritiers directs, la Haute-Folie échut à son neveu Michel qui en prit le titre. Mais, entre ses mains, la période de splendeur des Fauchon fit place à celle de la décadence. La Haute Folie fut acquise en partie, tant par messire Jacob de Cerisay, écuyer, lieutenant particulier, assesseur au bailliage de Saint-Lô, que par le seigneur de Rampan, deux créanciers de Michel Fauchon. 14 FOLIE HAUTE- (rue de La) : va de la rue Cavelier de la Salle à la place Georges Pompidou ; DCM du 11/12/1984. Voir lieu-dit La Haute Folie. MANOIRS (rue aux) : va de la rue général Lemarois à la rue du Ponchel ; DCM du 20/05/1957. Cette rue porte bien son nom puisque dans ce quartier existaient plusieurs manoirs. PIGEONNIER (impasse du) : débouche sur la rue de la Trapinière ; DCM du 22/12/1977. On peut supposer que le manoir de la Trapinière, autrefois manoir de la Pitardière, possédait un pigeonnier. Édifices hors d’usage PLANCHE-DU-BOIS (La) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, entre la D 88 et le Moulin-l’Abbé. Le mot planche a naturellement le sens de « petit pont », sa forme dialectale est planque. Le moulin à eau de la Planque du Bois (possession de l’abbaye) n’était autre que le moulin du Vivier ou de Hault. PLANCHE-DU-BOIS (rue de La) : va de la rue de la Petite Suisse à la rue de Martinville, aux chemins L’U NIVERS SOCIAL de la Dollée, et aux Costils de Martinville ; elle franchit le ruisseau la Dollée au moyen d’un pont, le terme de planche signifiant « petit pont ». RUINIÈRES (Les) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, en bordure de la D 559 et à proximité de la rivière Le Semilly. Le cadastre de 1808 écrit « Les Rasnières ». Quelle est l’origine de ce nom ? Est-ce « un lieu peuplé de grenouilles » (latin rana, ancien français raine) ou vient-il de Rannier, nom de famille issu du germanique Hramhari (harmn « corbeau » et hari « armée »), désignant alors une ferme ou un domaine appartenant à cette famille ? Aucun édifice ne demeure pour résoudre cette question justifiant ainsi l’assimilation au mot ruine. LOCALISATIONS QUARTIERS BAULIEU : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, non loin des communes de La Luzerne et de Saint-André-de-l’Épine. « Bon Lieu », « Banlieu », « hameau Bonlieu », voici un nom qui prête à toutes les graphies. Il peut s’agir du terme banlieue « territoire dans le voisinage et sous la dépendance d’une ville », étymologiquement « lieu du ban », c’est-à-dire « distance à laquelle s’étendait le ban seigneurial ». Ou est-ce le toponyme très fréquent Beaulieu, qui a servi à désigner un nouveau château, un nouveau village situé dans un lieu d’où l’on a une belle vue ? Il y a en France vingt-quatre communes portant ce nom, sans compter les très nombreux lieux-dits. BOURG-BUISSON (rue du) : va du quai JosephLeclerc-Hardy jusqu’à la place de la Gare. Le Bourg-Buisson était une section de la commune d’Agneaux. En 1837, le conseil municipal de SaintLô demande l’annexion du Bourg-Buisson. On raconte qu’en 1864, une grosse querelle mit aux prises Saint-Lô et Agneaux. Saint-Lô, voulant s’agrandir, jeta un œil de convoitise sur le BourgBuisson afin d’y construire sa gare. Cette querelle fut à l’avantage de Saint-Lô dont les limites s’élargirent au détriment d’Agneaux. CANDOL : ce lieu-dit fait suite à La Poulinière et occupe la rive droite de la Vire qu’il domine. Candol et dolmen ont peut-être pour racine commune le mot celtique dol qui signifie « feuille ». Mais il y a aussi une autre hypothèse, assez cohérente avec les données historiques : camp, du latin campus « plaine, champ, espace libre » et dol, du latin tardif dolus « souffrance ». Camp dol serait « le champ de la souffrance ». Candol était une dépendance de la baronnie de Saint-Lô dont il relevait nuement. Il est bon d’ajouter qu’à Candol les évêques barons de Saint-Lô possédaient une notable étendue de domaines non fieffés, surtout en prés et prairies, parmi lesquels les prés faisables, c’est-à-dire que fauchaient et fanaient par corvées les hommes astreints à ce travail par leurs titres de propriété. Les villages Candol, le Haut-Candol et le PetitCandol ont-ils donné leur nom à la famille Quandol, Campdol ou Candol qui vivait au XIIIe siècle ? Cela semble probable, le patronyme ne semblant pas attesté par ailleurs. (voir fig. 10) CANDOL (route de) : va du rond-point de la Liberté à la route de Villedieu (D. 999) ; DCM du 30/03/2004. Elle se trouve sur le lieu-dit du même nom. Cette sortie de Saint-Lô date de 1819. CANDOL PETIT- (rue du) : va de la route de Candol (D 999) au chemin de Lignerolles, en passant près de l’usine de broyage-déchetterie ; DCM du 30/03/2004. Elle porte le nom du lieu-dit. Des fouilles ont eu lieu avant les travaux du contournement autoroutier de Saint-Lô. Au Petit-Candol, l’occupation du début de l’âge du bronze ancien a livré une structure originale : une fosse circulaire aux parois relativement droites, d’environ un mètre de diamètre et profonde de quatre-vingts centimètres. Cette structure isolée, probable fond de silo, appartenait vraisemblablement à un complexe domestique plus important dont les éléments les plus fugaces (structures non excavées) ont été 15 L’ UN IV ERS S O C IA L détruits par les mises en culture et l’érosion. Un ensemble de tessons appartenant à quatre ou cinq vases différents non tournés a été collecté dans la partie médiane du comblement constitué de limon gris et d’altérite de schiste. Parmi les formes reconnaissables figurent la partie haute d’un vraisemblable vase de stockage décoré sous le bord d’un cordon à section triangulaire et un tesson de vase doté d’une anse en arceau décorée d’impressions sur sa face interne. Ces deux céramiques se rapportent à la fin du néolithique et/ou au début de l’âge du bronze (2300-2000 avant notre ère). Les sites attribuables à cette période sont particulièrement rares dans la région, l’intérêt du gisement s’en trouve donc renforcé. CANDOL VIEUX- (chemin du) : va de la rue Dunant à la rocade sud (D 972) ; en passant près de la gériatrie de l’hôpital Mémorial et du lieu-dit La Seigneurie. Ce chemin remonte au moins au XIIIe siècle, il est l’ancienne sortie de Saint-Lô avant le percement de la route de Villedieu en 1819. Voir lieu-dit Candol. HAMEL (Le) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Saint-Thomas-de-Saint-Lô, à proximité du rond-point de Baudre. C’est une forme ancienne de hameau. Au XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Houël 16 était sieur du Hamel. Il possédait également La Trapinière et la ferme du Haut-Hamel. HAMEL BAS- (Le) : lieu-dit situé entre la D 559 et la D 11, en contrebas du Haut Hamel. HAMEL HAUT- (le) : lieu-dit en bordure de la D 972, à proximité du rond-point du Semilly. NEUFBOURG (rue du) : va de la rue de la Laitièrenormande à la place du Major-Howie ; nommée rue du Maréchal-Foch en 1919, mais ce nom n’a pas été usité. Après avoir franchi la porte du Neufbourg en traversant « le demaigne de l’Evesque », appelé plus tard « les petits champs », on entrait dans une rue longue, large, presque droite : la rue du Neufbourg. Cette rue aboutissait à la Croix au Pellu, à la jonction des chemins de Bayeux et de Caen. Elle présentait des retraits et des avancées parfois très prononcés ; sa largeur allait jusqu’à cinquante pieds (environ seize mètres), ce qui est énorme. On y voyait quelques jardins, certains très grands. Sa population se composait de bourgeois et d’artisans. C’était le moins industriel des faubourgs. La rue du Neufbourg communiquait avec les Champs-Saint-Thomas par une venelle. Plusieurs autres venelles débouchaient dans le Neufbourg par son côté méridional : c’était « la voie tendant aux venelles », la rue des cours (1594), la L’U NIVERS SOCIAL rue de la Croix au Capel, la venelle à Langlois, la rue de la Barque (1435), appelée au XVIIe siècle « la venelle tendant aux Courtilz » (1602), puis après venelle Morin et venelle Vialatte. La rue du Neufbourg se prolongeait par le chemin de Bayeux vers l’est et aboutissait au carrefour du Soleil levant au sud. Vers 1770, les échevins firent paver plusieurs rues, dont la rue du Neufbourg, « dans laquelle les échasses les plus hautes auraient garanti difficilement de la boue qui s’y trouvait accumulée dans l’hiver ». (voir fig. 11). TANGUAIS (rue des) : part et revient à la rue de Cotbois ; DCM du 25/10/1995. Ce nom a été donné pour préserver les noms des anciens champs et lieux-dits, il désigne les personnes qui transportent la tangue. Voir p. ??? Place du quai à tangue. ENSEIGNES POT-D’AIRAIN (rue du) : va de la rue Valvire à la route de Carentan. Autrefois, la rue du Pot d’Airain arrivait rue des Palliers et se prolongeait par la rue des Boujoineurs. Un titre de l’année 1393 l’appelait ainsi. S’agit-il de l’enseigne d’une auberge ? Cette voie escaladait les pentes du Mont es Martins en longeant le manoir de Champeaux, puis elle côtoyait les palis de Saint-Georges. Des croix sont incluses dans les murs de cette rue. Voir rue des Pénitents. (Voir fig. 12). IMAGES, SCULPTURES BELLE-CROIX (rue et place) : va de la rue des Noyers à la rue Porte-au-Four. Au XIIIe siècle, la place Belle-Croix s’appelait Place de Monseigneur l’Evêque, en 1520 place au Change, en 1651 place de la Belle-Croix, en raison de la présence d’une croix. Le calvaire abattu par les protestants a été rétabli en 1591 par les bourgeois de Saint-Lô, dont le généreux Gilles Niques. Les croix marquent les limites de la bourgeoisie. Les bourgeois de SaintLô qui habitent à l’intérieur de ces limites ne sont pas soumis aux mêmes droits et obligations que les gens de l’extérieur. La « maison du bourreau » se situait dans cette rue. COTBOIS (rue de) : va de la rue Popielujko à la rue des Tanguais ; DCM du 25/10/1995. Selon André Dupont, il s’agit d’un coq de bois sans doute pro- 17 L’ UN IV ERS S O C IA L noncé en patois Co d’bouès ou l’Co d’bouès La DCM précise « Cotbois, ferme disparue qui était située à l’emplacement du magasin Intermarché ». Y avait-il une girouette en forme de coq sur le toit de la ferme ? CROIX-AU-CAPEL (rue) : va de la rue Saint-Thomas à la rue Havin. Cette appellation « Croix-au-Capel » est signalée en 1250 dans le Livre rouge de l’hôtelDieu de Saint-Lô sous le nom de « Croix au Capé ». C’est donc une voie très ancienne. Jadis, l’extrémité occidentale du chemin de la Madeleine débouchait dans la rue Croix au Capel, au carrefour de la Croix. Elle établissait la communication entre deux faubourgs, le faubourg de Torteron et celui du Neufbourg, débouchant dans celui-ci au chevet de l’église Saint-Thomas et aboutissant en Torteron. À la fin du XIVe siècle fut construite la citadelle de Saint-Lô, édifice défendu par une demi-lune, ouvrage fortifié qui boucha complètement l’entrée de la ville, de sorte que la rue de la Croix au Capel resta le seul passage reliant le Neufbourg à la ville et aux autres faubourgs. Mais pourquoi la mention au Capé ? Cette appellation serait un souve- 18 nir des guerres de religion. Le Christ qui portait la croix était représenté coiffé d’un chapeau, les réformés avaient l’habitude de porter la croix au chapeau. Ou ne serait-ce pas une croix offerte par un dénommé Capel, à l’origine surnom de quelqu’un qui porte une cape ? CROIX-CANUET (rue) : va de la rue Houssin-Dumanoir à la rue de Baltimore. Autrefois appelée Croix de Falourdel ou Adigard. Pourquoi cette croix a-telle été érigée et en quelles circonstances ? A-telle été offerte par quelque bourgeois dévôt, par un seigneur désireux d’obtenir l’absolution d’un méfait ou par un dénommé Canuet ? Était-elle la conséquence de vœux exaucés lors de guerres sans merci ou d’épidémies dévastatrices ? Jalonnait-elle la route des Croisés ou bien marquait-elle l’emplacement d’un meurtre ou d’un accident ? La croix actuelle, jetée à terre par les bombardements de juin 1944, fut remise sur son socle aux frais de plusieurs habitants du quartier. (voir fig 13). CROIX-LISSEAU (chemin de la) : va du chemin du Hutrel à la rue de Tessy. Aucun document ne fait état de cette dénomination, il semblerait qu’il y L’U NIVERS SOCIAL ait confusion avec la Croix des Alizots ou Allisots. Cette appellation, qui contient le nom de famille du donateur du monument, aurait subi une déglutination, due à une interprétation fautive : Croix à Lisot ou Croix Lisot. Édouard Lepingard, en 1893, note au sujet du village du Hutrel ou Huterel : « Presqu’au milieu de ce terrain se voient tout ensemble une vieille fontaine ornée d’une statuette de la Vierge ; le piédestal et un tronçon d’une croix renversée soit aux temps des guerres de religion, soit à la fin du siècle dernier [XVIIIe]. Cette croix serait, dit-on, la croix aux Alizots érigée, selon les uns, au haut de Bechevel, selon les autres, proche la pièce aux Alizots située à l’embranchement du petit chemin du Monchais sur la route de SaintLo au pont de Gourfaleur » . D’après un procèsverbal dressé en 1409 pour la fixation des « mettes du bourgage » (bornes fixant les limites des droits de bourgeoisie) en exécution d’un accord entre les bourgeois de la cité et l’évêque de Coutances, baron de Saint-Lô, la cengle (délimitation), au départ d’une croix jadis située à l’intersection des chemins de la Gouerie et du Huterel, allait « par le chemin jusqu’au Moncel allant de la Croix-auxLizots (alias Alizots) étante sur le pavement du chemin de la rue de la Villette de Saint-Lô ». Ce constat des lieux en 1409 décrit parfaitement leur état actuel. La Villette de Saint-Lô n’est autre que la rue Béchevel dans le prolongement de la route de Gourfaleur ou de Tessy. On peut voir le tronçon d’une croix, sans doute celle évoquée ci-dessus, sur la pelouse du village du Hutrel. IMAGES (rue des) : va de la rue Dame Denise à la rue Louis Beuve, puis à la rue de la Poterne ; DCM du 07/03/1966. Elle s’appelait autrefois rue du Puits Boulenc, puis rue de la Chancellerie, où se trouvait le manoir Boulenc (XIVe siècle), avec une élégante échauguette d’angle. Cette antique demeure appartenait à Jehan Boulenc, garde du scel (c’està-dire du sceau) de la vicomté de Carentan qui, en 1307, établissait un vidimus de la charte de « Henri, noble prince, Roy de Engleterre et jadis duc de Normandie ». Le manoir Boulenc abritait, avant 1944, les bureaux du Courrier de la Manche, où travaillait le poète normand Louis Beuve. Les imagiers étaient des sculpteurs de figurines sur bois. Ce sont eux qui donnèrent son nom à la rue des Images. Ces imagiers décorèrent des vitraux de l’église Notre-Dame et des demeures, dont l’hôtel du Rouxelet. C’est par cette rue que l’on accédait à la rue Thiers et à la place Gambetta en passant devant la Maison-Dieu, maison à encorbellements datant du XVe siècle. LAITIÈRE-NORMANDE (rue de la) : va de la rue de Beaucoudray à la place du Général-de-Gaulle. Cette rue doit son nom à une statue de bronze créée en 1887 par Arthur Leduc (1848-1918), sculpteur originaire de Torigni-sur-Vire. Ce serait, diton, une paysanne de Bérigny qui aurait servi de modèle au sculpteur. Cette statue grandeur nature représente une femme portant sur son épaule sa canne à lait, canne en français régional désigne la cruche. D’abord installée place Gambetta (à l’époque devant l’église Notre-Dame), elle fut transférée en 1921 sur la place des Beaux-Regards (maintenant jardin public). En 1942, les autorités allemandes l’enlevèrent de son socle pour la faire fondre et récupérer le bronze. C’est pour retrouver et garder le symbole de notre région agricole qu’une des rues de Saint-Lô porte ce nom : rue de la Laitière-normande. Au début de 1984, un commerçant saint-lois, André Leplanquais, décida de la faire revivre. Aidé d’autres Saint-Lois, il collecta des dons et réussit à réunir assez de fonds pour faire fondre une statue presque identique à la statue originale. Cette statue fut réalisée par le sculpteur Louis Derbré. Elle fut installée place du Général-de-Gaulle, près de l’hôtel de ville, puis déplacée une dernière fois vers l’endroit de cette place où elle est actuellement. (voir fig. 14) PETITE-CROIX (impasse de la) : débouche sur la rue des Ronchettes ; DCM du 27/11/1985. Dans les faubourgs de Saint-Lô, aux XIVe et XVe siècles, de nombreuses croix de granit se dressaient dans les rues, aux carrefours, sur les chemins. Certaines croix servaient de limites, soit aux paroisses, soit à la bourgeoisie de la ville. 19 L’ UN IV ERS S O C IA L DIRECTIONS POINTS CARDINAUX MIDI (boulevard du) : va de la rue de Grimouville à la rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. POINT-DU-JOUR (venelle du) : va de la rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny à la rue du Maréchal-Juin. Ce nom évoque peut-être une venelle orientée vers l’est. On n’en trouve aucune mention dans les documents anciens. DIRECTIONS, VILLAGES OU VILLES OÙ MÈNENT CES RUES BAUDRE (rond-point de) : dessert la rue Henri-Claudel, la D 86 et la D 88 ; DCM du 23/09/2002. CARENTAN (route de) : part du rond-point situé entre la rue de la Poterne et la rue des Noyers, en direction de Cherbourg. Construite vers 1770, elle 20 a fait deux tronçons de la rue Verte et de la rue Verte de Bas. PARIS (avenue de) : va de la rue du Maréchal-Juin au rond-point du Bessin. C’est la voie qui mène à Bayeux, Caen, Paris. ROQUE (rue de la) : va de la rue du Général-Koenig à l’avenue de Paris. Cette petite rue, au cœur d’un quartier récent, a une origine très ancienne. Il s’agissait d’un village, le village de la Roque, appelé en 1409 le Hamel de Grosse-Tête et plus tard de la Grouette. Au XIXe siècle, il était placé entre le chemin vicinal de Saint-Lô à Saint-Jean-des-Baisants et la route nationale de Saint-Lô à Bayeux, jusqu’à la hauteur du lieu-dit du Flaguais et de la Trapinière. Une voie le traversait, la sangle de la bourgeoisie de Saint-Lô, aboutissant sur la route de Bayeux, après avoir longé des champs connus sous le nom du Marais ou Mares Boyuin, alias Bouin. Sous l’Ancien Régime, ce village de la Roque était L’U NIVERS SOCIAL situé, comme le Flaguais et la Trapinière, mi-partie en bourgade, mi-partie hors bourgeoisie, c’està-dire à l’extrême limite des communes de Saint-Lô et de Sainte-Croix. Il dépendait du fief de GrosseTête dont, en 1402, Colin Grosse-Tête rendit aveu au couvent des religieux de Saint-Lô. Ce fief appartint à différentes familles jusqu’en 1680 où il revint à messire Riesse Ravend de la Commune, avocat, auteur d’une notice historique sur l’église SainteCroix. Cette rue porte le nom de l’ancien village. SAINT-GEORGES (rue) : va de la rue Porte-au-Four à la rue de l’Église. Cette rue porte ce nom car elle se dirige vers Saint-Georges-Montcoq. Si le nom Saint-Georges resta invariable, il n’en fut pas de même de la limite méridionale de la rue. Celle-ci varia suivant l’époque et le bon plaisir des copistes. Son point de départ actuel a été fixé en 1839 par une commission municipale chargée de dresser la nomenclature de nos rues. Aux XIIIe et XVIe siècles, les chartes lui donnent le pont de Dollée comme point de départ, puis de la place aux Changes. De nos jours, elle fait suite à la rue Porte-au-Four. La rue Saint-Georges formait un faubourg peuplé, industriel et bourgeois, s’étageant au long du coteau jusqu’à l’église dont il portait le nom. Cette rue, longue et déclive sur tout son parcours, devait être des plus incommodes. Cependant c’est elle que nos ancêtres empruntaient pour se rendre à Carentan dans le Cotentin. À la place de l’institut universitaire de formation des maîtres actuel, s’élevait le couvent des pénitents (religieux du tiers ordre de saint François) fondé par Jean Dubois, avocat et procureur du roi, en octobre 1629. Au n° 2 de cette rue se trouve la maison natale d’Octave Feuillet. SAINT-JEAN (rue) : va actuellement de la rue du Général-Koenig à la rue Léon-Jouhaux ; avant 1944, elle partait du carrefour de la Bascule, maintenant place du Major-Howie. Ce nom s’explique simplement par le fait qu’elle était la voie permettant d’aller au village de Saint-Jean-des-Baisants. C’est dans cette rue que fut posée la première pierre de la reconstruction de la ville. TESSY (rue de) : va du rond-point de la rocade sud à la rue Bellevue. « Le chemin de la ville de SaintLô au Pont de Gourfaleur » fut un chemin pavé jusqu’en 1409. Cette rue qui a été ouverte en 1828 lui succède. TORIGNI (rue de) : va du rond-point François-Mitterrand au rond-point de Matignon et se prolonge sur la route de Torigni jusqu’au rond-point de l’Atlantique ; DCM du 26/05/1970. Cette rue était autrefois appelée « rue qui tend à Torigni » et se situait à l’emplacement de l’actuelle rue de la Marne. VILLEDIEU (rue de) : va du rond-point du Six-Juin à la rue Dunant. Le percement de la rue de Villedieu eut lieu en 1819. Comme son nom l’indique, cette voie mène en direction de Villedieu. DESCRIPTIONS AUTODESCRIPTION CAUCHAIS (Le) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, à proximité de la commune de la Luzerne ; ce nom viendrait de chaussée, chemin chaussé, noms par lesquels on désignait au Moyen Âge les anciennes voies romaines, au même titre que chemin haussé ou chemin perré. Au lieu-dit Le Cauchais serait passée une voie reliant Bayeux (capitale de la tribu des Bajocasses) à Coutances (capitale de la tribu des Unelles). La forme cauchais, issue du latin calciata, est doublement dialectale, avec une absence de palatisation de la consonne initiale et une palatisation de la consonne [k] devant la voyelle [i]. DEMI-LUNE (rue de la) : va de la Saint-Georges à la route de Carentan. Sans doute appelée ainsi parce qu’elle se termine dans la grande boucle de la route de Carentan. FOURCHEMINS (allée des) : va de la rue de la Varroquière à la rue Gambe de Loup ; DCM du 20/05/1957. Un deuxième chemin courait au long 21 L’ UN IV ERS S O C IA L du Clos Varroc du nord à l’est, il reliait la ville de Saint-Lô au Manoir à l’Orfèvre. Il s’appelait en 1472 la « rue du Poncelle » parce qu’il se prolongeait jusqu’au Manoir de ce nom. En 1394, nous le voyons nommé « le Quémin qui va au Manoir à l’Orfèvre », en 1405 il prend le nom de « rue des Fourchemins ou Fourquemins » ; le quartier s’appelle les « Fourquemins ». Première hypothèse : ce mot viendrait du mot fourque ou fourche, du latin furca « fourche » et quemin du latin tardif caminu, donc « fourche de chemins » ou « chemin fourchu ». Deuxième hypothèse : foure avait en ancien français le sens d’« excréments des animaux », d’où « chemin boueux, merdeux ». Troisième hypothèse : four- serait une forme de l’adverbe et préfixe for(s) postérieure au XIIIe siècle, avec une fermeture de la voyelle [o] en [u] (comme dans le verbe se fourvoyer), il s’agirait donc de chemins hors du bourg ou de chemins qui mènent hors du bourg. GRAND-JARDIN (rue du) : va de la rue de l’Exode à la rue Haute-Folie ; DCM du 07/03/1990. Ce nom a été donné pour préserver les noms des anciens champs et lieux-dits. 22 HAUTS-VENTS (Les) : lieu-dit situé sur l’ancienne commune de Sainte-Croix-de-Saint-Lô, entre le rond-point des Ronchettes et le rond-point de l’Atlantique. Nom de lieu-dit fréquent dans la région concernant un endroit élevé très exposé au vent. HAUTS-VENTS (rue des) : voie privée située à la hauteur du rond-point de l’Atlantique, du nom du lieudit existant ; DCM du 27/10/2005. MAISON-BLANCHE (impasse de la) : débouche sur la rue de Paris ; DCM du 24/09/2007. On peut penser que le nom de cet ancien chemin a un lien avec la maison qui se situe au début de cette rue. PIGAS (rue des) : va de la rue des Ardoisières à la rue du Buot ; DCM du 03/03/1982. En ancien français, pigace veut dire « pointe, instrument pointu », le mot dérive de pic. Il y avait probablement là un champ triangulaire, une pointe difficile d’accès et non exploitée. PLAGE-VERTE : se situe entre la place du Quai-àTangue, la rue de la Poterne, le pont de Roanoke et la Vire. Cet espace engazonné descend en pente douce vers la Vire, d’où son nom de plage verte. (voir fig. 15) L’U NIVERS SOCIAL ROCMOUSSES (rue des) : rue en boucle qui passe devant la résidence Langevin et débouche rue Dunant ; DCM du 28/09/1994. Il semble que ce nom lui ait été attribué en raison de la présence de roches couvertes de mousse, à proximité du site. TRAVERSIÈRE (allée) : va de la rue du GénéralDagobert à la rue du Général-Leclerc ; DCM du 21/04/1966. Ce nom est probablement attribué en raison de son rôle de liaison entre deux voies. Le terme désignait jadis un sillon à travers champs permettant de favoriser l’écoulement des eaux. VAUCELLE (La) : se situe entre la Vire et la rue Dunant, à proximité du stade Jean-Berthélem. Ce nom viendrait du latin vallicella qui signifie « petite vallée ». L’histoire de la Vaucelle est bien connue. En 1281, Philippe de la Vaucelle, chevalier, possédait le manoir à titre de seigneurie. En 1346, Colin Pitelou, écuyer, en était le propriétaire. En 1409, Guillaume Adigard, lieutenant du vicomte de Carentan, y avait son hôtel. Sous la domination anglaise, Guillaume Biote, aussi vicomte de Carentan, reçut la Vaucelle en récompense des services rendus à l’envahisseur. Les Anglais chassés, la Vaucelle redevint vers 1450 la propriété des Adigard, pour bientôt passer par suite d’alliance aux Boucard, seigneurs du Mesnil-Amey. C’est à la Vaucelle que naquit Jean Boucard, évêque d’Avranches, aumônier de Louis XI, et c’est là qu’il mourut. La chapelle, accotée au manoir, est son œuvre (chapelle dédiée à sainte Pétronille, qu’on appelle de la Pernelle). Ce fut vers la moitié du XVIe siècle que la Vaucelle devint la propriété de la famille Du Chemin jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Anne-Stéphanie Du Chemin porta le domaine de la Vaucelle aux de la Gonnivière par son mariage avec Pierre-Hervé de la Gonnivière. Puis succédèrent les familles Le Provost de Saint-Jean-des-Baisants, de Mary de Longueville et de la Broise. Des personnages illustres vinrent dans ce manoir : en 1346, Édouard III, roi d’Angleterre ; en 1464 Louis XI ; en 1532 ou 1533 François Ier et en 1562 Charles IX. Pour cette raison, la Vaucelle fut appelée le « Palais des rois ». VAUCELLE (rue de la) : débouche sur la route de Villedieu. Cette rue mène au manoir du même nom (voir la Vaucelle) VERTE-DE-HAUT (rue) : impasse débouchant sur la rue Belle-Croix. Elle passe à travers le foyer des Quatre-Vents, coupée en deux par la route de Carentan. L’autre partie était rue Verte-de-Bas. VERTE-IMPASSE (la) : débouche sur la rue ÉmileÉnault ; DCM du 20/05/1957. À l’origine, cette impasse cheminait sans doute au travers des prairies et peut-être des bosquets. DESCRIPTION SUBJECTIVE BEAUX-REGARDS (square des) : le site des BeauxRegards, dont l’origine est connue depuis 1574, forme l’angle des remparts sud et ouest de SaintLô. Son emplacement privilégié permet de dominer la vallée de la Vire à l’ouest jusqu’à Agneaux et au sud, la vue s’étend vers la route de Villedieu, et surplombe le rond-point du Six-juin et la rue Torteron. C’est dans ce square qu’était érigée la statue de la Laitière normande, œuvre de Leduc, fondue par les Allemands pendant l’occupation. BEAUX-REGARDS (rampe des) : va du Quai-àTangue au square du même nom. BELLEVUE (rue) : va de la rue de l’Exode à la rue de Baltimore. Vu l’emplacement de cette rue, sans doute porte-t-elle son nom grâce à la belle vue que nous devions y avoir autrefois, avant la construction des maisons et bâtiments. FLAGUAIS (Le) : lieu-dit situé en bordure de la rue du Général-Koënig, à proximité de l’école JulesVerne. D’où vient le nom de ce lieu-dit ? De flache, mare dans les endroits argileux, ou de flague qui, en Normandie, est un iris sauvage dont les feuilles servaient de litière ? Un des premiers propriétaires, Katerine du Flaguey, figure à l’obituaire de la maison-Dieu de Saint-Lô comme bienfaitrice de l’établissement. Un acte du 8 juin 1465 nous apprend que ce fief comportait « manoir, court, coulombier, gardins, prays, boys, estangs, terres labourables, nommées ensemble l’Ostel et Demayne du Flaguey », sans néanmoins indiquer son étendue. FROIDE (rue) : va de la rue de la Source à la rue du Bouloir. Cette rue est orientée est-ouest. Faut-il croire qu’il y fait froid ? DAME-JEANNE (rampe de la) : va de la rue Havin à la rue Monseigneur-de-Chivré ; DCM du 02/05/1955. Elle se situe à l’emplacement de l’ancienne rampe des halles. Cette rue, dénommée « dame Blanche », prit le nom de « dame Jeanne ». N’y aurait-il pas confusion entre La Dame blanche, œuvre de Boiel- 23 L’ UN IV ERS S O C IA L dieu, et l’ancien nom de la tour voisine de la rampe en question. Cette tour se nommait « Tour de la dame Jeanne ». Ce nom lui venait soit de sa ressemblance avec les grosses bouteilles dites damesjeannes, soit d’une énigmatique dame Jeanne. MESNILCROC (rue du) : le faubourg du Mesnilcroc, connu depuis la haute antiquité, est représenté aujourd’hui par le quartier du Pré. Au XIIIe siècle, ce faubourg était compris, ainsi que « la Belle Croix » et « la Verte rue », dans la « Grande Dolée ». Le nom de Mesnilcroc est formé de mesnil, issu du latin tardif mansionile, et qui désignait une petite portion de terre avec habitation, et croc, qui s’applique à la partie crochue du quartier, c’est-à-dire 24 à l’extrémité orientale. La charte de 1174 donne à la paroisse Saint-Thomas tout le Mesnilcroc. C’est au XIVe siècle, en 1384, que nous voyons pour la première fois le nom de rue du Mesnilcroc. Celleci comprenait une rue haute et une rue basse qui sont devenues rue du Pré-de-Haut et rue du Préde-Bas. La rue du Mesnilcroc, qui s’est nommée rue du Prey l’Évesque, a pris au XVIIIe siècle l’appellation que nous lui connaissons. OMBRÉE (rue de l’) : impasse qui relie l’escalier du Quemin-es-Moines à la rue du Pré-de-Bas : elle dessert deux tours de onze étages et un bâtiment HLM ; DCM du 07/03/1966.