La situation de l`élevage de volaille en RDC et à Kinshasa

Transcription

La situation de l`élevage de volaille en RDC et à Kinshasa
La situation de l’élevage de
volaille en RDC et à Kinshasa
Bref historique
La structure de l’élevage avicole a fondamentalement
évolué en RDC ces quinze dernières années. Au cours des
années 70-80, une politique de grands élevages industriels
(DAIPN) initiée par l’Etat a permis d’installer de grands
complexes à proximité de Kinshasa et de Lubumbashi.
La population détient l’essentiel des volailles
chair et des canards
Revenons donc au thème majeur abordé dans ce numéro, l’élevage de volaille de chair. L’essentiel des animaux
est détenu dans le cadre de petites et très petites exploitations, de l’ordre de la centaine d’animaux.
Aujourd’hui, ces grands complexes sont tombés en
léthargie et l’Etat se cantonne désormais dans son rôle d’encadrement des éleveurs et agriculteurs par ses services spécialisés. Cependant, compte tenu des besoins sans cesse
croissants des centres urbains, on assiste à l’émergence progressive de l’élevage privé tant au niveau d’exploitations
de moyenne taille que du petit élevage en parcelle.
Il y a d’une part l’aviculture rurale, de l’autre l’aviculture péri-urbaine, voire urbaine. Cette activité est en
expansion, parce que les acteurs qui ont généralement
d’autres sources de revenus cherchent à diversifier leurs
activités, constituer un cheptel en guise d’épargne, pour
d’autres, la plupart, il s’agit simplement de tenter d’améliorer une maigre subsistance.
Toutefois, la situation diffère fortement selon que l’on
considère la filière pondeuses pour la production d’œufs
de table ou la filière de poulet de chair. En effet, dans le
secteur pondeuses, Kinshasa assure l’essentiel de ses besoins par le biais de sa production locale, tandis que les
importations couvrent plus de 90% des besoins de consommation de viande de volaille.
Ce type de production est caractérisé par l’application de principes tirés de l’aviculture industrielle, mais
sur des investissements relativement faibles.
Les importations de volaille (congelée)
Le prix de revient des intrants locaux disponibles à Kinshasa et principalement de l’aliment ne permet pas de produire un poulet local à croissance rapide à un prix compétitif ; de ce fait, compte tenu du faible pouvoir d’achat des
populations, les produits congelés importés, principalement des abats de poulet et dinde ainsi que poules de
réforme, couvrent l’essentiel du marché.
Il est certes plus difficile de réaliser l’importation et la
commercialisation d’œufs frais en grandes quantités, ce qui
explique que la production locale d’œufs de table reste
tout à fait compétitive.
Les élevages de pondeuses se sont donc développés de
façon assez remarquable. Une exploitation de près de 100
000 sujets couvre une bonne partie du marché de Kinshasa,
tandis que l’on rencontre de nombreux élevages de mille
(1000) à cinq milles (5000) poules gérés de façon intensive.
Le niveau de technicité et de performance est satisfaisant.
On constate également que l’aliment pondeuse représente l’essentiel des ventes de l’industrie de provenderie
locale. Ce type de production sera abordé et débattu dans
l’un de nos prochains numéros.
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On comprendra que le niveau technique est très variable, voire faible, aboutissant souvent à des échecs. Audelà de l’élevage proprement dit, reste le problème de la
commercialisation, le circuit de vente en ville étant souvent insuffisant pour écouler des gros effectifs dans de bonnes conditions. Le circuit « animaux morts » n’est pas plus
praticable faute d’abattoir et d’infrastructures de transformation et stockage ; la filière n’existe pas en tant que telle
au Congo et devra forcement être installée un jour si on
envisage un développement de grande envergure.
Il faudra bien sûr assurer un approvisionnement régulier et volumineux en aliments, ce qui suppose tout de
même que la production céréalière nationale ait résolu les
problèmes de sous-nutrition humaine.
Il est toutefois possible d’aider les éleveurs avec un
minimum d’encadrement qui comprend :
- accès à des poussins de qualité ;
- vaccination contre la pseudo-peste aviaire (Newcastle) ;
- facilitation de l’accès à des aliments et ingrédients à
des prix raisonnables, ce qui à terme suppose la relance de la culture de Maïs d’abord (du soja ensuite) ;
- aide à l’amélioration des infrastructures de stockage
et à la formulation de rations plus ou moins équilibrées avec des ingrédients locaux ;
- contrôle zootechnique des principaux paramètres
d’élevage : logement, abreuvement…
- capacité à calculer un prix de revient.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Par la suite, il sera nécessaire d’organiser un circuit
d’abattage et de commercialisation correct. Par ailleurs, il
est opportun de diversifier les types d’élevage et de promouvoir l’élevage du canard, déjà très prisé par la population congolaise.
Dans l’immédiat, une enquête réalisée en 2003 par le
Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kinshasa
(CAVTK) sur la filière d’éleveurs (élevage avicole) dans les
communes urbano-rurales de Mont Ngafula et de Lemba
a montré que sur 253 foyers interrogés : 105 foyers pratiquent l’élevage de canard soit 41.5 % des foyers interrogés ; 94 foyers élèvent la poule soit 37.2 %, 9 foyers pratiquent l’élevage du pigeon soit 3.6 % ; 7 foyers élèvent la
pintade soit 2.8 % des foyers ; 2 foyers seulement sur 253
élèvent la caille soit 0.8 % et 2 foyers également pratiquent l’élevage de dindon soit 0.8 % du total.
Types d’élevage
La tendance qui se dégage le plus, actuellement, est
celle de petites et moyennes exploitations avicoles de type
parcellaire et familial dont le cheptel varie en fonction de
la race élevée, la souche (ponte ou chair), de la surface
disponible ainsi que de l’objectif poursuivi (production
d’œufs de consommation, production d’œufs fécondés ou
de poussins, production de viande).
En ce qui concerne le canard, nous constatons que
98.07 % d’exploitations interrogées sont de type familial
avec un cheptel pour la plupart inférieur à 100 canards,
principalement de race barbarie non amélioré et rarement
quelque pékins. D’autre part 1.93 % soit 2 exploitations
sur 105 (répertoriées pour le canard) ont un cheptel de plus
de 100 canards. Respectivement 380 canards pour l’un et
plus de 1000 canards (de race barbarie améliorée) pour
l’autre. Il est à noter que le second pratique un pré-élevage
canard pour les revendre à la FAO qui les distribue, ensuite,
à la population afin de faciliter l’accès aux protéines animales dans le cadre d’un programme d’appui aux petits élevages parcellaires et en collaboration avec le CAVTK.
Il est important de relever que le nombre de foyers
s’adonnant à l’élevage de canard est plus élevé que celui
des autres volailles, et particulièrement de «la poule », suite
au rendement élevé de sa carcasse à l’abattage (plus grande
quantité de viande) ainsi que sa résistance aux maladies.
Pour ce qui est de la poule, nous observons trois spéculations. La première s’identifie à un élevage assez rudimentaire avec un cheptel de l’ordre de 2-20 poules ; on y
retrouve plus souvent la poule locale dite «poulet bicyclette» qui a l’avantage d’être rustique mais dont le rendement à l’abattage est très faible. Dans ce type de spéculation, les animaux sont élevés en divagation sans un apport
alimentaire équilibré.
En seconde spéculation, nous avons les fermes familiales moyennes avec des cheptels de l’ordre de 20-120
animaux. Dans ce type de spéculation, on retrouve souvent la poule locale associée à la poule améliorée. Les races
améliorées rencontrées sont le plus souvent Lohmann
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et Cultures des Tropiques
Brown (une dérivée de la Rhodes Island Red) et Hypeco qui
sont des souches de ponte. Pour ce qui est du poulet élevé
pour la chair, nous retrouvons essentiellement «le poulet
bicyclette ».
En dernière spéculation, nous observons des fermes
organisées en entreprises avec des cheptels de l’ordre de
120 à 3000 têtes. Dans celles-ci, les animaux élevés sont
uniquement des animaux de race : pondeuse ou poulet de
chair. Pour ce qui est des pondeuses, nous retrouvons principalement la Lohmann Brown, pondeuse d’œufs de consommation à coquille brune. Elle est préférée pour son
bon taux de ponte (280-300 œufs par an), pour sa bonne
acclimatation ainsi que son poids élevé à l’abattage lors de
la réforme ; en comparaison aux souches pondeuses issues
de la Leghorn blanche, pondeuse d’œufs à coquille blanche.
Relevons dans la commune de Mont Ngafula, la présence d’une grande ferme industrielle d’environ 80000
pondeuses de race Hisex blanche (dérivée de Leghorn blanche) qui est la plus grande pourvoyeuse en œufs de consommation de la ville de Kinshasa.
Concernant les autres volailles répertoriées : le pigeon, la
pintade, la caille et le dindon, la dimension des cheptels reste
inférieure à 30 têtes avec une exception pour le pigeon et la
caille dont le nombre d’animaux est supérieur à 50 têtes.
Ceci s’explique par le fait que l’élevage de ces deux espèces ne
nécessite pas beaucoup d’espace. Il est à noter que l’élevage
de pigeon est plus pratiqué par passion tandis que celui de la
caille l’est pour sa chair. Pour ce qui est de la pintade et du
dindon, le nombre de fermes pratiquant ce type d’élevage
reste minime (cfr supra) suite au fait que ces deux espèces ne
font pas communément partie des habitudes alimentaires des
kinois en particulier, et des congolais en général.
Alimentation
En élevage intensif, la production avicole dépend largement de la satisfaction alimentaire des animaux. Tout
problème de qualité de l’aliment agit négativement sur
l’IC (indice de consommation = aliment consommé/poids
vif ). De plus, l’alimentation étant de loin le poste de dépense le plus important (70-80% des coûts de production), une mauvaise alimentation compromet la rentabilité de l’activité. Les aliments distribués à la volaille sont
assez diversifiés à travers la ville de Kinshasa ; et ce en fonction principalement de l’espèce élevée.
La formulation d’aliment composé équilibré reste encore l’apanage des gros industriels du secteur avicole tels
que MIDEMA et SAN GIRO. Pour ce qui est des petits
éleveurs, rares sont ceux qui disposent des connaissances
adéquates pouvant leur permettre de formuler personnellement leur aliment équilibré pour volaille (ou autres animaux domestiques d’élevage) à la ferme. Certains s’y risquent sans trop connaître les équilibres essentiels tels que :
le pourcentage de protéines ainsi que la qualité des acides
aminés les composants, le niveau énergétique, le rapport
calcium/phosphore, le taux de matières grasses, etc.
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Le tableau suivant retrace les différents aliments distribués à la volaille ainsi que le pourcentage des fermes les
utilisant pour chaque espèce de volaille répertoriée. On constate que la majorité de ces éleveurs cherchent à se « débrouiller» avec des ingrédients à bas prix comme le son, le tourteau palmiste et la drèche de brasserie. Relativement
rares sont les éleveurs qui ont les moyens d’acheter un aliment du commerce.
Tableau 1: Aliments distribués à la volaille (en % du nombre de fermes visitées)
Le suivi sanitaire dans les fermes avicoles de Kinshasa
est fonction principalement du cheptel. Pour les fermes de
moins de 100 animaux, le suivi sanitaire est quasi inexistant. Tandis que les fermes de plus de 100 animaux appliquent un calendrier de vaccination qui est de rigueur, vu les
conditions climatiques des tropiques qui sont propices au
développement de maladies. A ce calendrier est souvent associé un programme d’hygiène rigoureux en vue toujours
de minimiser au maximum les risques de maladies.
est orientée vers une spéculation « chair. » Cette dynamique avicole est malheureusement inhibée par le prix élevé
des aliments composés pour volaille commercialisés sur le
marché local (0,41 $us à 0,44 $us). Il est à noter que le
« compte aliment » participe pour 65% à 75% du coût
total d’une exploitation avicole.
Tenant compte de ce qui précède, les autorités compétentes d’une part devraient réfléchir sur les moyens à
mettre en exécution afin de réduire sensiblement le coût
du kilogramme d’aliment pour volaille sur le marché de
Kinshasa. D’autre part, les aviculteurs s’emploieraient à
modéliser des formules alimentaires pour leurs animaux à
la ferme en vue de réduire le montant alloué à l’achat d’aliment. Ces deux alternatives permettraient de dynamiser
d’avantage le secteur avicole dans la zone urbaine et péri
urbaine de Kinshasa.
Conclusion
A Kinshasa, le nombre de fermes avicoles pouvant être
à même de palier au déficit alimentaire en matière de viande
de volaille ou œufs de consommation est encore loin d’être
atteint. Nonobstant cela, nous observons un nombre de
plus en plus croissant de petites fermes avicoles à caractère
familial avec des cheptels d’une centaine d’animaux.
Pour la plupart ces fermes pratiquent un élevage de
ponte pour ce qui est des poules. Tandis que pour les canards ainsi que les autres volailles, la majorité des élevages
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Ir Tech. Olivier NKIDIAKA LUTONADIO
et
Dr Alain HUART
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
CAVTK:
projets d’actions pluridisciplinaires
et intégration des filières
1. Voici un résumé du programme d’actions du CAVTK.
Actions réalisées ou en cours de réalisation
Secteur élevage
-
-
-
Revue nationale sur l’élevage
Centre d’insémination porcin à Kinshasa
Noyau de reproduction en race pure piétrain
Essaimage en métayage de verrats améliorateurs en
race pure
Élevage parental canard
Incubateur pour production et diffusion canetons
Remise en fonctionnement unité de production aliment bétail au CDI Bwamanda
Suivi en ferme porcine et volaille
Analyse alimentaire des ingrédients non conventionnels pour l’alimentation des animaux en milieu villageois et péri-urbain
Formulation d’aliment bétail artisanal et adapté
Enquêtes et inventaires des petits fermiers de Kinshasa et sa périphérie ; mise en place d’indicateurs
de mesure de développement
Essais comparatifs d’aliment canard et cobaye avec
des ingrédients locaux
2. Actions futures du CAVTK
Canevas élevage – agriculture
-
-
-
Pisciculture : projet d’élevage semi-extensif de clarias
Lapins : mise à disposition de reproducteurs et techniques d’amélioration des élevages
Cobaye : modélisation de l’élevage et nutrition
Chèvre en milieu villageois : amélioration de la productivité des troupeaux individuels et communautaires
Canard : incubateurs dans des centres de production
régionaux de canetons ; super parentaux à Kinshasa
Transformation (filetage de clarias) à Kinshasa et
installation d’un atelier de découpe + fumure pour
canard et poisson d’élevage
Elevage de parentaux volaille de chair : local x croisé
(plumage coloré)
Elevage parentaux ponte
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Agriculture
-
Production de compost et engrais organique
Pomme de terre, patates douces, ignames: production de micro-tubercules
Maïs semencier – variétés hybrides
Enquêtes et indicateurs socio-économiques en fermes, élevage de parcelle et marchés.
Sauvegarde de l’environnement et des ressources naturelles
-
Production de compost à partir de déchets et ordures ménagères à 80% de matières organiques
Suivi du marché Bushmeat (viande de brousse) à
Kinshasa et sa périphérie
Projet d’élevage alternatif à la viande de chasse en
milieu forestier (poulet – canard – aulacodes)
Grands élevages industriels
-
Abattoir agréé CE porcs – bovins + atelier découpe
et emballage pour exportation Europe
Protocole exonération de douane sur intrants spécifiques agricoles et d’élevage
Engrais – semences – produits vétérinaires – animaux d’élevage
Foncier agricole et d’élevage
Programme de réduction fiscalité et parafiscalité
Appui à la transformation, conditionnement, emballage des produits
Abattoir volaille et atelier de découpe emballage ;
stockage produits frais et congelés ; charcuterie et
recyclage des sous-produits
Structuration des associations de petits éleveurs et agriculteurs
-
Encadrement des associations d’éleveurs existantes
et éducation à la défense de leurs intérêts
Enquêtes socio-économiques et indicateurs d’impact
Appui à la gestion économique ; séminaires ; formation en modules à la gestion d’exploitations agricoles
Favoriser l’accès au crédit et à l’épargne .
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Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Un mot à l’attention des promoteurs du projet, de
Monsieur le Ministre José Happart, de son conseiller
Claude Delcroix, du professeur Pascal Leroy, Président de
l’Institut Vétérinaire Tropical de l’Université de Liège, du
professeur André Thewis recteur de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, sans qui
ce projet n’aurait pas pu voir le jour.
A Monsieur Jacquet, Délégué de la Région Walonne
de Belgique et sa collaboratrice Anny Kabeya qui ont redoublé d’efforts pour que le projet aboutisse. Aux autorités
congolaises qui ont soutenu le projet, au Docteur Bakima
qui en a eu l’idée initiale, au Ministre Banamuhere Salomon qui a signé le protocole d’accord, à l’équipe du MinisTroupeaux
et Cultures des Tropiques
tre Justin Kangundu qui soutiennent désormais le projet et
au Docteur Ali Ramazani, Secrétaire Général du Ministère
de l’Agriculture, Pêche et Elevage qui en assure le suivi.
Aux nombreux éleveurs qui achètent la revue, et aux
distributeurs, dont le Laboratoire Vétérinaire..., Mme
Kazadi de Medicare qui à elle seule en a vendu près de
360 exemplaires à ce jour.
Aux nouveaux bailleurs de fonds qui s’associent à nos
programmes, à Mr Gadoulet et Saracco de la Communauté
Européenne, au Docteur Dany Denolf de la GTZ, à Monsieur Cornet et à Monsieur Sow de la Banque Mondiale au
travers des programmes semenciers (Maïs).
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Flash CAVTK
Etude sur les ingrédients non conventionnels
dans l’alimentation des animaux
Le CAVTK a fait l’acquisition d’une étuve BINDER
qui permet de sécher des échantillons de toute sorte d’aliments et de plantes avant leur mouture au cyclotec et le
conditionnement sous-vide nécessaire à la conservation
par le froid.
Ces échantillons seront analysés à la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, par la
méthode fluorescence X ou une autre. Ces analyses permettront de mieux calculer les rations pour animaux avec
des ingrédients dit non conventionnels, c’est-à-dire ce
que les villageois trouvent de disponible à bas prix au
village, certains déchets de récoltes, plantes diverses.... Il
s’agit d’une des solutions initiées par le CAVTK pour
pallier au problème de l’alimentation du bétail.
Enquêtes dans les fermes
Des enquêtes ont été réalisées par le CAVTK dans les
communes de Mont Ngafula et Masina. Au total 456 unités
d’élevage familiales ont été visitées. Il ressort de cette étude
que la majorité des éleveurs (plus de 40%) ont des canards, bien que le nombre varie de 2 - 3 à près d’un millier de sujets. Viennent ensuite les éleveurs de poules pondeuses, poulets de chair, porc (un article détaillé figurera
dans le prochain numéro). L’enquête dans la commune de
Selembao a eu lieu en octobre, novembre 2003. Le traitement des resultats est en cours.
Visite de la Communauté européenne auprès
du CDI Bwamanda
La visite a concerné le démarrage imminent du projet
de relance de la production d’aliment bétail du CDI
Bwamanda avec l’appui du CAVTK.
Les plus petits éleveurs sont spécialement ciblés par
ce programme, parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter
l’aliment industriel du commerce ; il s’agit notamment
des éleveurs de porcs, de canards, de poulets de chair.
En effet, la production du CDI ne sera pas ciblée principalement sur les aliments pour pondeuses comme le font
les deux plus gros moulins (Midema Feed-Mill et San Giro).
De plus, elle tentera d’utiliser pour l’essentiel des ingrédients locaux, de manière à soutenir le travail et les revenus des agriculteurs congolais.
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Amélioration par verrats piétrains améliorants
Les premières mises-bas ont eu lieu en juillet-août
2003 dans les différentes fermes ; d’autres mises bas sont
attendues dans les fermes qui ont reçu leur(s) sujet(s) un
peu plus tard. Au total 97 porcelets ont vu le jour en juilletaoût. En fin novembre 2003, plus de 300 individus ont
vu le jour dans les différentes fermes.
Les fermes dont le suivi est assuré par Dr Bonane, révèlent tout de même quelques lacunes, notamment quant à
l’utilisation de produits désinfectants et de médicaments
vétérinaires. Ce suivi vétérinaire reste donc essentiel pour
l’application de pratiques d’élevages correctes. De même la
diffusion du n°1 de la revue « Troupeaux et Cultures des
Tropiques » consacrée à l’élevage des porcs, reste essentielle.
† Mise en route de l’incubateur canard et élevage
parental : le transfert à la ferme de Mitendi a démarré en décembre 2003;
† Un stagiaire de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux en nos murs pour
3 mois, ceci dans le cadre de l’analyse des enquêtes
sur l’élevage et l’agriculture urbaine et péri-urbaine.
Prochains programmes à l’étude non encore initiés
† Le canard dans le Bandundu (Kenge)
† Production de poulet label (croisement local x
croissance lente importée)
† Mise en place d’une petite unité d’abattage de
volaille
Charte de l’Agriculture urbaine
A l’occasion du colloque : « villes du Nord et villes du
Sud, à la rencontre de l’agriculture urbaine-réalités et initiatives», qui s’est déroulé en Belgique (Ath) en septembre
2002, des acteurs de l’agriculture urbaine du Nord et du
Sud ont pu échanger sur leurs pays respectifs. Chacun a
ainsi pris connaissance des pratiques de l’autre, mais aussi
a pu comprendre sa propre pratique sous un éclairage nouveau. Ce colloque s’est tenu du 19 au 26 septembre
2002.Un des résultats de cette rencontre entre autorités
locales, représentants d’associations, d’ONG, techniciens
et scientifiques est la mise en place d’une charte pour affirmer le droit pour tous à pratiquer l’agriculture urbaine.
La R.D.C. a été représentée à cette rencontre par des
délégués venus aussi bien de l’Est du pays (Butembo notamment, via l’Université du Graben) que de Kinshasa qui
est avec ses sept millions d’habitants, une mégapole où
l’agriculture urbaine est très présente.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
De Kinshasa, l’autorité urbaine avait délégué Madame
Charlotte Bituku, chef de division urbaine du développement rural. La délégation congolaise, à part les délégués
de Bukavu et Butembo était aussi constituée d’un député,
spécialiste des questions liées à l’agriculture et l’environnement et du Père Jacques Paulus, président de l’O.N.G.
JEEP (Jardins et Elevages de Parcelles) qui encadre depuis
1989 la population à la base en matière d’agriculture urbaine.
De retour à Kinshasa, la délégation a formé une cellule de réflexion autour de la problématique de l’agricul-
ture urbaine. Ce comité qui se réunit régulièrement afin
de définir les axes prioritaires d’intervention en faveur du
secteur est constitué de manière équitable de représentants
des pouvoirs publics, des réseaux d’ONG et des Universités locales et belges (le CAVTK en fait partie).
Par cette approche intégrant les différents acteurs du
secteurs, les initiateurs de la charte pensent à terme créer
une synergie réelle qui permettra à l’agriculture urbaine
principalement dans les pays du Sud, de ne plus être le
laisser pour compte de la production agricole comme cela
est le cas dans bien des villes de la R.D.C.
Réunion constitutive de l’a.s.b.l.
Centre Agronomique et Véterinaire Tropical de Kinshasa
En date du 27 septembre 2003, le Ministre Congolais
de l’Agriculture, Pêche et Elevage, son Excellence
Monsieur J. Kangundu a présidé la séance d’ouverture de
l’assemblée constitutive de l’a.s.b.l. CAVTK.
Cette cérémonie s’est déroulée dans la salle de
réunions du Ministère de l’Agriculture, ce en présence
du Ministre au Développement Rural, du Vice-Ministre à
l’Agriculture, Pêche et Elevage, du Délégué de la Région
Wallonne et de la Communauté Française de Belgique
en RDC, Monsieur Fredy Jacquet et des représentants du
Ministre du Plan, de la Coopération, et de l’Environnement
notamment.
Cette a.s.b.l. qui regroupe parmi les membres
fondateurs, des représentants de différents acteurs du
secteur agricole et d’élevage (Ministères concernés, ONG,
producteurs privés, institutions universitaires et de
recherche belges et congolaises, et les bailleurs de fonds)
symbolise selon le Ministre de l’Agriculture, la volonté
de la Région Wallonne de coopérer positivement avec la
R.D.C. dans la relance de sa production agricole. Le Congo
fut à l’école coloniale, un des grands producteurs agricoles
(huile de palme, café, manioc...) grâce à l’expertise belge.
L’implication des universités de Liège et Gembloux permet
donc d’espérer le retour des performances d’antan.
La matérialisation de ce projet ne peut ainsi qu’être
renforcée avec la mise en place effective du CAVTK. En
effet, depuis avril 2002, les Universités de Liège (Faculté
de Médecine vétérinaire) et la Faculté Universitaire des
Sciences Agronomiques de Gembloux ont entrepris un
certain nombre d’actions concrètes sur terrain :
- importation et implantation dans des fermes pilotes
de 30 porcs reproducteurs Piétrain Stress-Négatifs ;
- lancement d’une revue thématique de vulgarisation
« Troupeaux et Cultures des Tropiques » ;
- importation et installation à Kinshasa d’un incubateur
pour palmipèdes destiné à produire sur place des
canetons à partir des oeufs fécondés issus d’une ferme
parentale de canards de Barbarie ;
- enquêtes sur les systèmes de production des éleveurs
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
de Kinshasa et sa périphérie ;
- collecte d’échantillons des principaux aliments distribués
au bétail afin d’en faire une analyse par fluorescence X
et en déterminer la teneur précise en macro et micro
éléments. Dans son mot de circonstance, le Délégué
Wallonie-Bruxelles, Monsieur Jacquet a remercié le
Ministre de l’Agriculture pour son implication
personnelle dans la concrétisation de ce projet suivi de
très près par son collègue de Wallonie, le Ministre José
Happart. Ce dernier a déployé tous ses efforts pour
que la promesse faite il y a de celà deux années au
Président de la République de mettre l’expertise agricole
wallonne au service de la R.D.C. se concrétise.
A l’issu de l’Assemblée Générale constitutive, un Conseil
d’Administration a été élu avec à sa tête, Monsieur Hubert
Ali Ramazani, Secrétaire Général du Ministère de
l’Agriculture, Pêche et Elevage comme Président et
Monsieur Maximilien Muland comme Secrétaire Général.
Le Conseil d’Administration est composé comme suit :
- président : Dr Ali Ramazani, Secrétaire Général du Minagri ;
- 1 er Vice-Président : Frère Umba, Directeur Général de
l’ISAV ;
- 2è Vice-Président : Mr Fredy Jacquet, Délégué WallonieBruxelles ;
- secrétaire Général : Maximilien Muland, CAVTK ;
- trésorier : Dr Bisimwa, Interchix ;
- administrateur : Mr Sarraco F., Union Européenne ;
- administrateur : Docteur Makumbu, Directeur Général
du Laboratoire Vétérinaire de Kinshasa ;
- administrateur : Mr Athanase Matenda, Administrateur
Délégué de la FEC ;
- administrateur : Professeur André Thewis, Recteur
FUSAGX ;
- président de la Commission Technique : Dr Alain Huart,
Université de Liège.
Nous ne pouvons que souhaiter longue vie à cet organe
qui devrait permettre au Ministère de l’Agriculture de jouer
pleinement son rôle de catalyseur car tous les acteurs du
secteur, de la recherche à la production se retrouvent en
son sein.
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Synthèse des prix de vente des
volailles, découpes et abats sur
le marché de Kinshasa
s’orienter vers des produits diversifiés et de haute qualité
qui n’entrent pas en concurrence avec ces bas morceaux
congelés à bas prix. La production de poulet fermier est à
encourager, de même que celle du canard et plus marginalement de la pintade et de la caille.
*
On constate un prix moyen mondial de l’ordre de 1 Usd le kg. Le
prix de revient minimal à Kinshasa du kg de poulet de chair est de
2,3 Usd/kg
1USD: 607,5 CFA
*
On constate que les prix sont plus élevés à Libreville, pourtant situé
au bord de l’Océan. Cela démontre la compétitivité du prix des
congelés importés à Kinshasa et le fait que les droits d’entrée sur ces
produits sont plus élevés à Libreville (Zone UDEAC).
La valeur élevée du Dindon s’explique par sa rareté sur le
marché. On constate le prix remarquablement élevé du coq
(plumage coloré), ce qui explique l’engouement des éleveurs
pour les poussins de ponte mâles, qui dans les grands pays
producteurs sont systématiquement éliminés à la naissance.
Cette synthèse des statistiques de prix démontre clairement que les abats de poulets et de dinde qui se vendent
au prix moyen de 1,3 Usd/kg représentent les produits les plus attractifs pour
les populations de Kinshasa à faible pouvoir d’achat ; les poules « à bouillir » suivent ensuite dans ce palmarès (1,6 Usd/
kg) tandis que le poulet à rôtir se situe
déjà à 2,1 Usd/kg.
Le canard abondant sur le marché mériterait une
meilleure valorisation, ce qui serait possible par le biais
d’un centre d’abattage, atelier de découpe spécifique.
Les produits frais, aux qualités gustatives incomparables, se situent à des
prix trois fois plus élevés et ne s’adressent donc qu’à la clientèle aisée. C’est
dire que la production locale doit
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Troupeaux
et Cultures des Tropiques
La production de la volaille dans
le monde et en Afrique
A
vec 70 millions de tonnes produites
par an dans le monde, les volailles sont
depuis quelques années, la deuxième viande
produite dans le monde, juste derrière le porc, mais
devant le bovin.
Principales productions de volaille dans le monde en 1997
(en millions de tonnes)
Oie
3%
Autruches
0%
Canard
4%
Pintades
0%
Pigeons
0%
Dinde
8%
Le poulet représente près de 85% de la production mondiale de volaille ; suit ensuite la dinde
puis le canard ; mais il y a aussi les pintades, les
autruches, les pigeons. Quelques soient les continents, c’est donc la production de poulet de chair
qui prédomine.
Depuis les années 60, les souches destinées à
la production d’œufs sont parfaitement distinctes de celles qui produisent le poulet de chair et
désormais ces souches sont pour l’essentiel commercialisées par des groupes internationaux.
Production de volailles selon les continents et pays
Les Etats Unis (15 Millions de tonnes), la
Chine (12 Millions de tonnes) et le Brésil (5 Millions de tonnes) occupent les 3 premières places
de ce palmarès. Par contre, pour les espèces secondaires, comme les canards, les oies, les pigeons,
c’est la Chine qui occupe la première position.
Grâce à l’Afrique du Sud, le continent africain a produit l’essentiel de la viande d’autruche,
un produit en pleine croissance et un type d’élevage qui se « mondialise » rapidement.
Principales productions de volaille dans le monde en 1997 (en
Type de volaille
Poule - Poulet
Millions de
Tonnes
51
%
Principale
84,76% Partout
Dinde
4,7
7,81% USA 53%
Canard
2,5
4,15% Chine 70%
Oie
1,8
2,99% Chine 92%
Pintades
0,1
0,17% France 60%
Autruches
0,05
0,08% Afrique du S
Pigeons
Total
0,02
60
0,03%
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
En millions de tonnes
Monde
Amérique du Nord et Centrale
Dont Etats-Unis
Asie
Dont Chine
Thaïlande
Japon
Europe
Dont U.E.
Amérique du Sud
Dont Brésil
Afrique
Ex-URSS
Dont Russie
Océanie
Production
1998
60,2
18,5
15,1
19,9
11,1
1,2
1,1
11,3
8,5
7,4
4,6
2,5
1,0
0,6
0,7
%
Ten
ann
90
100%
31%
25%
33%
18,5%
18,8%
14%
12,3%
7,6%
-4%
1,6%
1%
La production de volaille dans le
monde augmente de 5% l’an y compris
aux Etats-Unis, pourtant premier consommateur. Il faut aussi noter l’extraordinaire
croissance de l’élevage de volaille en Chine :
+15% de croissance annuelle!
En terme de continents, c’est l’Asie
qui occupe désormais la première place,
suivie par l’Amérique du Nord.
Les Etats-Unis, la CEE et la Chine mis
ensemble représentent près de 60% de la
production mondiale.
81
Curieusement, en Afrique du Nord, à la population
urbaine galopante, la production industrielle de volaille
croit de 5% par an malgré le climat chaud et la faible
disponibilité (sécheresse) en aliments. C’est dire que le
potentiel en Afrique Centrale où la production de volaille
est insignifiante reste largement sous-exploité et que le
développement de ce type d’élevage en milieu périurbain,
pour assurer les besoins des grandes villes, devrait faire l’objet de la meilleure attention. Restent que seuls les pays qui
ont su protéger leurs producteurs, ont développé de manière consistante leurs productions.
Principaux pays producteurs en Afrique
POULET (tonnes)
Pays
1998
Afrique du Sud
440 000
Egypte
400 000
Maroc
230 000
Algérie
220 000
Nigéria
172 000
Libye
98 000
Ethiopie
73 000
Sénégal
64 000
Tunisie
61 500
Kenya
55 200
Côte-d'Ivoire
51 040
TOTAL
1 864 740
CANARD
Egypte
37 700
Madagascar
9 240
TOTAL
46 940
OIE
Egypte
35 070
Madagascar
11 760
TOTAL
46 830
DINDE
Tunisie
11 000
Egypte
9 250
Madagascar
7560
Afrique du Sud
3160
TOTAL
30 970
%
23,60%
21,45%
12,33%
11,80%
9,22%
5,26%
3,91%
3,43%
3,30%
2,96%
2,74%
L’aspect tarifaire, c’est-à-dire l’application de droits
d’entrées où encore d’un contingentement strict des importations de céréales (Maïs surtout) mais aussi de volaille
ou abats de volaille congelés a un grand impact sur la production nationale de volaille dans les pays africains. Ceci
explique le fait que l’Afrique du Sud qui a développé son
élevage de la volaille pendant la période d’embargo connaît désormais des problèmes avec des produits importés
suite à la libéralisation de son économie.
80,32%
19,68%
74,89%
25,11%
35,52%
29,87%
24,41%
10,20%
Le Nigeria est l’autre grand producteur de l’Afrique
Subsaharienne (170 000T) mais les taxes sur le maïs et la
désorganisation de la filière limite le développement d’élevages modernes.
Elevage du poulet en Afrique
Repartition des 11 principaux pays producteurs
Ethiopie
4%
Sénégal
3%
Tunisie
3%
Kenya
3%
C ôte-d'Ivoire
3%
A frique du
25%
Libye
5%
N igéria
9%
E
A lgérie
12%
M aroc
12%
En Afrique, où vit 13% de la population mondiale, la
production de volaille n’atteint que 4% de la production
mondiale. En fait, la majorité des pays africains au Sud du
Sahara, à l’exception de l’Afrique du Sud, ne disposent pas
de ressources alimentaires suffisantes pour permettre une
production à grande échelle de ces monogastriques, ni d’infrastructures et organisations commerciales capables d’approvisionner régulièrement les marchés à des prix concurrentiels. C’est ainsi que l’offre avicole africaine repose toujours à 80% sur des systèmes traditionnels de production
relativement rudimentaires et ce type d’élevage se développe donc moins rapidement que dans d’autres parties
du globe.
Dans les zones urbaines où la population dispose d’un
pouvoir d’achat suffisant, des unités industrielles peuvent
supplanter l’élevage artisanal, comme en Afrique du Sud,
au Nigeria ou encore au Kenya.
82
En Afrique de l’Ouest, le Sénégal et la Côte d’Ivoire
sont les principaux producteurs. Partout ailleurs et particulièrement en Afrique centrale, la production de volaille
peut être qualifiée de marginale. Le coût élevé des matières premières, largement importées, rend l’élevage local
non compétitif ; les quelques sociétés industrielles qui ont
essayé, ont abandonné.
En conséquence, les importations de viande de volaille et d’abats assurent ainsi l’essentiel des besoins des
grands centres urbains, particulièrement le long des côtes,
à proximité des ports maritimes. A Kinshasa, au Gabon,
au Congo Brazza, à Luanda, les produits importés représentent 80 à 90% de la consommation.
CONSOMMATION DE VIANDE DE VOLAILLE
On ne s’étonne donc pas de voir que parallèlement à
la production, ce sont les Etats-Unis qui occupent la première place, tandis que l’Afrique occupe la lanterne rouge
en termes de consommation.
Les disparités sont donc édifiantes. Les pays développés avec 22% de la population mondiale, consomment près
de la moitié des volailles produites. Il est à noter que dans
ces pays, les entreprises des filières avicoles développent sans
cesse de nouveaux produits (crus – fumés – marinés).
La croissance de consommation la plus forte s’observe
en Asie, en raison de l’émergence de la Chine. Le potentiel
de croissance dans les pays en développement et en Afrique en particulier est donc très important.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Le tableau qui suit, établi par continent est tout à fait édifiant.
Consom
volaille
E
U
R
O
P
E
A
M
E
R
I
Q
U
E
A
S
I
E
Europe
Etats-Unis
Brésil
Japon
Chine
Afrique du Sud
A
F
R
I
Q
U
E
Egypte
Sénégal
Côte d’Ivoire
Congo (Kinshasa – Bas-Congo)
Gabon
9* (90%
* estimation sur base des volumes d’importation des viandes et abats de volaille congelés
LES
ÉCHANGES
Depuis 1996, la viande de volaille est le produit carné le
plus échangé au monde, les transactions sont évaluées à
près de dix milliards de dollars par an.
produits de volaille importés en Afrique. Ce tonnage (plus
de 200 000 tonnes) est cependant croissant car les populations à faible pouvoir d’achat privilégient la viande la
moins chère.
Principaux importateurs de
viande de volaille en Milliers de
Tonnes
Chine
1 600
Russie
830
Japon
500
Arabie Saoudite
280
Union européenne
290
Part des volailles
dans les échanges de produits carnés
Ovins Autres viandes
3%
4%
Porc
28%
Bovins
33%
Volailles
32%
Les échanges portent essentiellement sur des produits
congelés dont 85% sont des poulets, majoritairement commercialisés sous forme de découpes. On ne s’étonnera pas
de voir que la Chine, quoique 2è producteur au monde,
est aussi le premier importateur.
Les Etats-Unis occupent logiquement la place de premier exportateur. Le Brésil a renforcé sa compétitivité sur
le marché du Moyen-Orient et même en Afrique et l’Europe reste bien sur largement exportatrice, notamment vers
l’Afrique…Il est difficile d’apprécier le tonnage exact des
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Principaux exportateurs de viandes de
volaille en Milliers de Tonnes (1998)
Etats-Unis
2 500
Union européenne
1 000
Brésil
600
Chine
1 000
Thaïlande
245
C’est ainsi que les importations de viande bovine congelée (et de porc dans une moindre mesure) baissent au
profit des produits de découpe et abats de volaille congelés, à faible prix.
Aujourd’hui, la volaille représente près de 50% du
total des importations des produits carnés congelés en
RDC, au Gabon, au Congo notamment.
Alain HUART
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