ONAC info SD51 N°8.p65 - ARAC de la Marne
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ONAC info SD51 N°8.p65 - ARAC de la Marne
Retrouvez le dossier «La Marne au cœur de la Grande Guerre» LE JOURNAL DE L’OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE GUERRE DE LA MARNE avril 2014 / numéro 8 www.onac-vg.fr CONSEIL DÉPARTEMENTAL UNITÉ ET MODERNITÉ ANDRÉE PATÉ FÊTE SES 100 ANS p. 2 RENCONTRE AVEC J. CHABAUD p. 4 DU 2 AU 11 MAI COLLECTE DU BLEUET DE FRANCE p.10 02 / ACTUALITÉ Andrée PATÉ EDITORIAL Après la pause électorale et l’arrivée du printemps, vient le temps des concours scolaires et des voyages mémoriels. Ce sont toujours des moments forts en échange et en lien intergénérationnel qui aident indéniablement à la compréhension et donc à l’apprentissage des valeurs citoyennes. er Depuis le 1 janvier 2010, l’ONACVG est chargé de la gestion, de l’animation et de la valorisation mémorielle des nécropoles nationales. Pour la Marne, deux projets concernent ces lieux particuliers. D’abord, la réalisation d’un livret pour chacune des 33 nécropoles du département qui sera à la disposition du public, à l’entrée de chacune d’elles, lors d’opérations d’accueil qui seront mises en place lors du week-end du 3 août pour le centenaire de l’entrée en guerre et pour le 11 novembre. Par ailleurs, nous organisons un grand concours photos intitulé MAR’NEcropole, avec nos partenaires, autour de ces sites. L’idée est de valoriser ces lieux et les ouvrir au plus grand nombre. Une nécropole, si elle est la propriété de l’Etat, est avant tout notre patrimoine à tous, notre histoire commune, lieu de recueillement pour nos générations, mais aussi héritage moral pour les futures. Car les noms inscrits sur les plaques des sépultures, ou des ossuaires, sont bien réels et sont autant d’histoires individuelles qui se confondent avec la grande histoire. Le mois de mai rime aussi avec générosité, à travers la collecte au profit du Bleuet de France. Une fois encore, votre mobilisation nous permettra de mettre en place différentes actions de mémoire mais aussi de venir en aide à celles et ceux qui ne sont pas épargnés par les coups durs de la vie et notamment la nouvelle génération du feu. Une fois encore, cette lettre est la vôtre. N’hésitez pas à la diffuser à vos contacts et à nous faire connaître vos avis, vos informations ou encore les sujets que vous souhaiteriez voir évoqués. Bruno DUPUIS Directeur départemental ONACVG 51 Résistante, déportée et... Centenaire ! Née le 15 mars 1914 à SaintFlorentin (Yonne), Andrée Paté s’installe à Reims avec son mari René. En 1937, elle donne naissance à sa fille Maryse. Tous deux militants communistes, ils rejoignent le Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Ils sont chargés du recrutement et diffusent la presse clandestine. Après avoir été corsetière à la bonneterie Mazoyer, Andrée est employée aux verreries mécaniques de Saint-Brice tout en poursuivant son action dans la résistance : distribution de tracts, rédaction de journaux clandestins, transports de machines à écrire et de papier, recrutement, collecte de vêtements pour les clandestins,... Arrêtée le 24 avril 1943 sur dénociation, elle est successivement internée à Reims, à Laon, au camp de Compiègne et au Fort de Romainville. Le 18 avril 1944, elle est déportée à Ravensbrück (matricule 35265) et affectée le 4 juin 1944 au Kommando d’Holleischen (matricule 52759). Elle sera libérée par des partisans polonais et tchèques le 5 mai 1945 et rentrera en France le 24 mai. Son mari, arrêté à Reims le 3 juin 1941, fut condamné à 5 mois de prison puis à 5 ans par la section spéciale de la Cour d’Appel de Paris. Il sera finalement déporté le 12 mai 1944 à Buchenwald (matricule 51320) et rentrera en France le 29 avril 1945. René Paté est décédé en 1978. Aujourd’hui en maison de retraite, Andrée n’aura eu de cesse, jusqu’à récemment, de témoigner et de rencontrer les élèves des collèges et des lycées de l’arrondissement de Reims, notamment dans le cadre du concours national de la Résistance et de la déportation (CNRD). Le 18 mars, une délégation de l’association de la mémoire et de la Déportation (AFMD) de la Marne, et sa présidente Hélène Lebrec, a souhaité être à ses côtés pour fêter son 100ème anniversaire. Naturellement, le service de la Marne de l’Office national des a n c i e n s combattants et victimes de g u e r r e (ONACVG) s’est associé à cette initiative, en la personne d’Eric Rochette. A noter la présence de Jocelyne et Jean-Pierre Husson qui ont rédigé les biographies d’Andrée et René, présentes dans le dvdrom «La Résistance dans la Marne». 70ème anniversaire de la cérémonie du 6 mai Mardi 6 mai, rendez-vous à 06H45 sur le site de la Butte des fusillés entre Châlons et l’Epine Pour l’hommage annuel aux résistants marnais exécutés. Colloque des 5, 6 et 7 mai 2014 - REIMS GUERRE ET PAIX EN CHAMPAGNE-ARDENNE ET AILLEURS,1914-2014, QUELS PATRIMOINES ? Ce colloque organisé par l’Association pour le patrimoine industriel de Champagne-Ardenne (APIC) et le Rectorat de Reims avec le soutien de la ville de Reims, de la Région, du département de la Marne et son service d’archives, de la DRAC se déroulera les 5 et 6 mai dans l’amphithéâtre du CRDP de Reims. La journée du 5 mai sera consacrée aux patrimoines des temps de guerre, le 6 mai aux patrimoines des temps de paix (reconstruction). Enfin le 7 mai, se déroulera une journée d’excursion sur le Chemin des Dames sur les traces de la guerre et des témoins de la Reconstruction. Parmi les nombreuses personnalités marnaises, à noter les interventions programmées de Jean-Pierre Husson, Chantal Ravier, Marie-Clair Ruiz, Marc Bouxin,... Conseil dépar 14 : départtemental 20 201 Unité e ett modernité ! M. Jean-Edmond BEYSSIER, Directeur de cabinet de la préfecture avec à sa gauche, les deux vice-présidents Jean CHABAUD et Jean HENDZIAK et, à sa droite, Bruno DUPUIS Le préfet excusé, c’est Jean-Edmond Beyssier, directeur de cabinet, Sous-préfet de Châlons-en-Champagne, qui a présidé le Conseil départemental pour les anciens combattants et victimes de guerre de la Marne et la mémoire de la Nation qui s’est tenu ce 13 mars à la salle de Malte. Après le mot d’accueil et la minute de silence, M. Beyssier a précisé les grandes lignes de la politique du ministère pour l’exercice 2014 et notamment le maintien des acquis malgré les contraintes budgétaires nationales, l’extension du bénéfice de la carte du combattant pour l’AFN au-delà du 2 juillet 1962, la réévaluation de l’Aide différentielle aux conjoints survivants (ADCS) à 932 euros et la confirmation du rôle de guichet unique des services départementaux de l’ONACVG et la prise en compte des missions jusque là gérées par les ex-services des rapatriés des préfectures. A l’occasion du 60 ème anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine, une semaine sera consacrée partout en France à ce conflit entre le 26 avril Jean HENDZIAK Agé de 82 ans, Jean Hendziak est titulaire du Titre de Reconnaissance de la Nation et de la carte du combattant au titre de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Depuis 6 ans, il est le 2ème Vice-président du Conseil départemental, dont il est membre depuis plus de 20 ans. Par aillleurs, il est viceprésident de la FNACA Marne, trésorier de l’amicale des retraités de la Préfecture, trésorier du Comité d’entente des ACVG de Châlons-en-Champagne et de ses environs, trésorier de l’association départementale Camerone et trésorier de l’association de la Maison du Combattant de Châlons-enChampagne. Très impliqué et assumant parfaitement ces différentes responsabilités, il est connu et respecté du monde combattant à l’échelle départementale et possède les qualités humaines qui en font un homme écouté et apprécié. Très attaché aux valeurs citoyennes et de solidarité, il participe chaque année activement - depuis plus de 15 ans - à l’opération Colis douceurs auprès des ressortissants placés. Très sensible à la transmission aux jeunes générations, il s’implique aussi avec beaucoup d’enthousiasme et d’énergie lors du traditionnel Rallye de la Liberté. Autant de raisons qui ont motivé l’attribution de la médaille d’argent de l’ONACVG, que M. Beyssier lui a décerné en marge du Conseil départemental. 03 / ACTUALITÉ et le 4 mai. Du coup, exceptionnellement, la journée nationale d’hommage aux morts d’Indochine se déroulera cette année le 29 avril et non le 8 juin. L’intervention de Bruno Dupuis a permis de revenir sur le bilan 2013 et les projets 2014 de l’Office. Bilan qui a démontré que le service de la Marne figurait parmi les départements ayant les plus importantes activités. Pour 2014, deux projets verront le jour. Le premier concerne l’organisation d’une grande journée sur le thème de la solidarité qui a pour ambition de réunir, autour de l’Office, les différents acteurs de la solidarité. L’objectif étant de permettre aux différents acteurs de la solidarité de mieux se connaître pour être plus réactif et efficace au profit des bénéficiaires. Le second projet, est le lancement prochain d’un grand concours photo, intitulé «MAR’NEcropole», ouvert à tous, sur le thème des 33 nécropoles nationales que compte le département. Les autres moments forts sont liés à la mémoire et aux grands rendez-vous mémoriels liés au Centenaire et au 70 ème anniversaire des deux conflits mondiaux. Une année qui sera particulièrement intense pour l’ONACVG qui assure le secrétariat des deux comités départementaux concernés. Avant de remercier les partenaires, le monde associatif et les porte-drapeaux, Bruno Dupuis a précisé que l’accent sera mis sur la nouvelle génération du feu (OPEX), notamment en terme de solidarité, et que le service poursuivra sa modernisation citant pour exemple la lettre d’information électronique débutée en janvier 2013. Pour conclure, Jean Chabaud (1er vice-président) a exhorté le monde combattant a rester uni et solidaire et a remercié l’ONACVG pour la qualité et la densité du travail mené tout au long de l’année. Exposition ème le 8 Zouaves 2014 est l’année du centenaire de la ème création du 8 Zouaves. Durant la Grande Guerre, il gagne ses lettres de gloire et fera preuve d’héroïsme et de vaillance jusqu’à la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Cette exposition retrace le parcours de ce régiment de 1914 jusqu’en 1962. du 8 au 10 mai 2014 entrée gratuite Camp militaire de Mourmelon-le-Grand 04 / RENCONTRE Nos grands témoins Jean Chabaud Après l’interview de Pierre Dartout, Préfet de la région Champagne-Ardenne et préfet de la Marne (N°2 - mars 2013) et celle du Général Bruno Guibert, Délégué militaire départemental (N°3 - mai 2013) , nous avons souhaité donner la parole à nos grands témoins. Pour ce numéro, nous sommes partis à la rencontre de Jean CHABAUD. Agé de 88 ans, cet ancien résistant de er l’intérieur est le 1 vice-président du Conseil départemental pour les anciens combattants et les victimes de guerre et la mémoire de la Nation, l’instance paritaire de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) présidée par le préfet. ONAC Info 51 : Jean CHABAUD, en cette année 2014 qui va être marquée par le centenaire de la Grande Guerre, quel regard portez-vous sur la politique de mémoire ? Jean CHABAUD : A l’heure où sont nombreuses les questions sur le monde d’aujourd’hui, il est important de prendre du recul et comprendre d’où nous venons. Bien sûr, un centenaire est toujours un anniversaire particulier. Mais celui-ci l’est sans doute plus encore. D’abord, car il coïncide avec une période où nombreux sont celles et ceux qui s’interrogent sur notre société, ses valeurs, la Nation, notre défense, sur l’Europe mais également sur les grands équilibres internationaux. Beaucoup de questions que devaient déjà se poser nos aïeux il y a 100 ans. Ensuite, parce que cet événement reste exceptionnel un siècle après, dans sa durée, son intensité, ses ravages, ses nouveautés et ses conséquences. Les chiffres et les Jean CHABAUD sur la Foire-expo 2011 échelles sont tels qu’ils nous semblent parfaitement irréels. Imaginez, 72 pays belligérants, 74 millions de soldats mobilisés, 9,5 millions de tués et disparus et plus de 21 millions de blessés ! Et pourtant, il n’est qu’à observer les listes des personnes inscrites sur les monuments aux morts de nos communes, les superficies des nécropoles et carrés militaires ou les nombreux stigmates que la terre ressort encore chaque année pour comprendre la véracité de ces chiffres. Ce conflit reste à part dans notre mémoire collective. Aucune famille n’a été épargnée ! L’effervescence mémorielle actuelle et la production culturelle sur le sujet se justifient par le besoin de comprendre comment on a pu en arriver là en passant au crible les archives, par cette volonté de rendre hommage à tous ces sacrifices consentis mais aussi par ce besoin, au-delà de nos soucis quotidiens et de nos divergences, de se rassembler autour d’une mémoire collective et d’un héritage commun. ONACVG : Outre le centenaire, nous commémorerons e également - entre 2013 et 2015 - le cycle du 70 anniversaire de la Résistance, des débarquements, de la libération de la France et de la victoire sur le nazisme. En tant qu’ancien résistant, ce cycle vous concerne plus particulièrement ? Vous avez raison, cette année est riche en grands anniversaires de notre Histoire. Après l’accent mis sur la Résistance intérieure l’an passé autour de Jean Moulin, cette ème année sera marquée par le 70 anniversaire des débarquements mais aussi - et cela nous concerne plus ème particulièrement - par le 70 anniversaire de la libération de nos villes. Si le 6 juin 1944, l’opération «Overlord», le débarquement sur cinq plages de Normandie d’une force inégalée a fait renaître un espoir dans notre pays, n’oublions pas que ce même jour, sur le terrain dit de la Folie, entre Châlons et l’Epine, des résistants étaient exécutés, aux alentours de 17H30. Ce site, baptisé depuis Butte des Fusillés, accueillera cette année encore la cérémonie du 6 mai en hommage à l’exécution des membres du groupe Tritant et le rallye de la Liberté, les 22 et 23 mai. Ces deux événements ème ont d’ailleurs été homologués «70 anniversaire» ce qui leur offrira une plus grande notoriété, un caractère plus officiel et un format plus conséquent. Des scolaires qui participent au Concours national de la Résistance et de la Déportation seront présents ce qui entretiendra le lien intergénérationnel et concrétisera cette transmission de la mémoire et des valeurs citoyennes. ONACVG : Justement, vous êtes depuis son origine dans la Marne, une des locomotives du Concours national de la Résistance et de la déportation (CNRD) ? Ce concours a été cofondé par le ministère de l’Education nationale et la Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance (CNCVR). Mon parcours, celui de mon père, m’obligeaient à témoigner auprès des élèves. Non pas pour en tirer quelconque gloire mais bel et bien pour informer et mettre en garde les jeunes générations. C’est l’état d’esprit qui a toujours animé celles et ceux qui, aujourd’hui encore, témoignent auprès des scolaires dans le cadre de ce concours. Je pense bien sûr à Yvette (LUNDY, ndlr) à Epernay et dans toute la région et je n’oublie pas l’engagement de Jacques (SONGY) de son vivant. Ces rencontres avec les élèves, au cours de ces décennies, ont toujours été des moments particuliers, souvent intenses, parfois douloureux mais jamais inutiles. Un témoignage La Butte des Fusillés s’il est authentique et sincère – prévaut tous les livres ou les cours d’histoire. Nous avons souvent accompagnés l’ONACVG lors du voyage annuel de récompense que nous offrions aux lauréats de ce concours. Découvrir la Butte des Fusillés en présence d’un ancien résistant ou visiter un camp de concentration avec une ancienne déportée, offre une authenticité qu’un enseignant – aussi doué soit-il – ne peut reproduire. Le concours n’est pas obligatoire, y participer est un acte volontaire. Ainsi, les élèves sont en meilleure condition pour appréhender le sujet, l’étudier, le comprendre et le restituer avec leurs regards et leurs mots. L’échange avec un témoin permet une approche plus humaine et plus réelle car il y a un phénomène d’identification. Pour cette raison, j’ai toujours été un fervent défenseur de ce concours car il contribue, en parallèle de l’éducation familiale et scolaire, à éveiller le sens des valeurs et a développer la sensibilité au devoir de mémoire. ONACVG : Après la disparition de Lazare Ponticelli en 2008, il n’y a plus d’acteur de la Grande Guerre. D’ici quelques années, il n’y en aura plus non plus de la Seconde. Ne craignezvous pas que la mémoire de ces conflits s’efface peu à peu ? Le risque existe. L’un des enjeux du centenaire sera de parvenir à ouvrir un nouveau chapitre et non à refermer le livre. Pour la Seconde Guerre mondiale, nous ne sommes plus beaucoup, c’est vrai, et encore moins nombreux à être en capacité de témoigner dans les établissements scolaires ou d’accompagner les voyages mémoriels. Si j’insistais auparavant sur la force du témoignage, je n’oublie Remise des prix - CNRD 2013 pas que la transmission est une responsabilité partagée par les parents et les enseignants en premier lieu bien sûr, mais aussi les associations d’anciens combattants et de la mémoire combattante, les collectivités et les pouvoirs publics. C’est d’ailleurs l’une des trois grandes missions de l’ONACVG pour le compte du ministère de la Défense. Les cérémonies et les journées nationales d’hommage sont des repères tout au long de l’année, mais elles ne suffisent pas. La production culturelle, les voyages mémoriels, les expositions, les concours,… participent à cette transmission et doivent être encouragés. ONACVG : Avec la disparition progressive des anciens se pose la question du devenir des associations ? En effet, l’une entraîne l’autre inéluctablement et faute de se fédérer, de transmettre ou de s’ouvrir à d’autres, certaines associations prennent le risque de devenir des coquilles vides. N’oublions pas que les droits acquis par les anciens combattants l’ont été par le poids associatif, au lendemain des conflits. Aujourd’hui, un jeune ancien combattant qui rentre d’Afghanistan a exactement les mêmes droits qu’avait un poilu ème ou que les anciens de la 2 génération du feu comme moi. Pour autant, ces droits restent fragiles car modifiables. Le monde associatif doit rester vigilant mais surtout uni. La division et l’éparpillement seraient doublement funestes. En interne, c’est le risque de moins peser sur les pouvoirs publics pour défendre les acquis. En externe, c’est celui de déformer auprès du grand public et des plus jeunes l’image du monde combattant, solidaire, uni et respectueux des valeurs citoyennes et républicaines. ONACVG : En tant que vice-président du Conseil départemental, vos liens avec l’ONACVG sont forcément nombreux ? Ils sont permanents ! Le service départemental de l’ONACVG est notre maison. C’est la maison de tous les combattants, des plus anciens, comme moi, aux plus jeunes qui reviennent du Mali aujourd’hui ou de CentrAfrique demain. Mais c’est aussi la maison des veuves d’anciens combattants, des pupilles de la Nation, des orphelins de guerre,… Les ressortissants de l’Office, c’est environ 3,5 millions de personnes en France et potentiellement 30.000 dans la Marne. C’est une grande maison ! Bien sûr, mes fonctions au sein du Conseil départemental me permettent d’entretenir des liens privilégiés avec le personnel du service. Tout au long de l’année, nous menons différents projets en commun comme le Rallye de la Liberté, la cérémonie du 6 mai à la Butte des Fusillés, le concours du CNRD, les préparations du Conseil et des commissions «mémoire et solidarité». ONACVG : Comment jugez-vous le service de la Marne ? Un service départemental est une petite structure, de 4 personnes actuellement dans la Marne. Son image est, de fait, très liée à celle de son directeur qui lui donne son âme et sa personnalité. Bien qu’ayant fait son service national, Bruno DUPUIS n’est ni ancien Jean CHABAUD combattant, ni ancien militaire. Il Bruno DUPUIS arrive donc avec un regard nouveau et une expérience différente. De formation journalistique, passionné par les grands conflits contemporains, maîtrisant le fonctionnement des institutions et des collectivités territoriales, il a su consolider les liens avec tous ses partenaires et valoriser l’Office et ses missions. Je me souviens du coup d’envoi par Yvette Lundy, avec un de nos jeunes pupilles de la Nation, du è match de foot Reims-Bastia à l’occasion du 70 anniversaire er du décès du résistant Auguste Delaune en 2013, du 1 loto au profit du Bleuet de France en 2012 ou des opérations mémorielles lors de la Foire-exposition de Châlons. C’est un communicant et il a su imposer l’image de l’Office dans le paysage institutionnel départemental. Cette lettre d’info en est un autre exemple, quasi unique sur le territoire. Officier dans la réserve citoyenne, auditeur IHEDN, sapeurpompier volontaire, il est très sensible au lien Armée-nation et a une haute image des institutions. Père de famille, il est également très concerné par la transmission de la mémoire et des valeurs citoyennes. De fait, le service est un peu à son image, tourné vers les nouvelles générations mais en puisant dans les précédentes, avec cette volonté de moderniser l’Office, comme pour donner un souffle nouveau à cette vieille dame âgée bientôt de 100 ans. Mais je sais que seul on n’est rien et qu’il peut s’appuyer sur une équipe et notamment sur un adjoint de grande qualité Eric Rochette - en poste depuis 17 ans. ONAC : En conclusion, un mot à destination de la jeunesse ? Malgré tout ce que l’on peut entendre, j’ai confiance dans cette jeunesse. Elle n’est ni meilleure, ni pire que les précédentes. Elle est seulement différente. Elle a des questions, nous devons lui apporter des réponses. Elle est ème née dans le confort que les conflits du XX siècle ont, paradoxalement, imposé. Pourquoi s’en priverait-elle ? Pour autant, si le confort est plus grand, les enjeux de demain le sont aussi. Le chômage, la construction européenne, la mondialisation sont autant de défis qu’elle aura à relever. Je ne l’envie pas car elle connaîtra - elle aussi - son lot de difficultés. Et puis, si l’année prochaine, notre vieille Europe ème fêtera son 70 anniversaire de paix, l’actualité quotidienne démontre que celle-ci reste fragile et nécessite une attention permanente. A cette génération, je veux dire qu’elle doit être consciente d’être un maillon de la grande chaîne de l’humanité. Cela sous-entend qu’il y a un maillon précédent qui la maintient et, qu’à son tour, elle maintiendra le prochain. Cela exigera qu’elle prenne, le moment venu, ses responsabilités en assumant son époque et les nouveaux défis, sans renoncer à vivre Une personnalité avec confiance, enthousiasme et marnaise conviction. Né le 6 novembre 1925 à BoisColombes (92), il arrive à Châlons-surMarne en 1937 suite à la nomination de son père (Alfred*) comme professeur à l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers. En avril 1940, il part rejoindre son père affecté à Cluny et mènera ses premiers actes de clandestinité en participant au camouflage de l’armement de l’école des arts et métiers. Il rentre à Châlons en juillet 1940. Dès la rentrée, au sein du collège occupé par les Allemands, il participe à des manifestations et des activités hostiles envers l’ennemi. En parallèle, de 1940 à 1942, au sein des éclaireurs de France, il participe à des exercices patriotiques dans les bois de Cheniers. Multipliant les actes de résistance, il reçoit plusieurs rappels à l’ordre de la direction du collège qui le conduiront à arrêter ses études en juin 1942. En septembre, il est embauché comme secrétaire au garage de la police où il sera contacté par l’Armée secrète de Reims. Jusqu’en juin 1943, il transmettra de nombreux renseignements et facilitera le déplacement des véhicules de la Résistance grâce à la falsification de papiers. En juin 1943, il est affecté au service des carburants de la préfecture d’où il communiquera des renseignements sur les entreprises travaillant pour l’organisation Todt. En décembre 1943, il entre au noyautage des administrations publiques (NAP). Arrêté par la gestapo le 1er février 1944, il est interrogé à plusieurs reprises cours d’Ormesson, mais les Allemands dont il comprend la langue ne parviennent pas à le confondre. Il est libéré en avril. «Brûlé» pour l’Armée secrète, il continue son activité de résistant auprès de Libération-Nord et participe activement aux réunions préparatoires à la libération de Châlons-sur-Marne et à la sécurisation de la ville après le départ des Allemands. Il deviendra, jusqu’en janvier 1945, secrétaire de la commission d’arrondissement du NAP et inspecteur à la section économique Jean CHABAUD ème de la 12 brigade mobile de Police judiciaire de Reims. A ce jour, il est viceprésident du Conseil départemental pour les anciens combattants et les victimes de guerre et la mémoire de la Nation présidé par le préfet, président des CVR de la Marne depuis 1976, président de Ceux de la Libération Marne (CDLL) depuis 1985, président de l’Amicale de la Résistance châlonnaise et a siégé au conseil de gérance de L’Union, grand quotidien issu de la résistance, de 1964 à 1983. Il est chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’ordre national du Mérite, Croix de guerre 1939-1945, officier du Mérite militaire et titulaire de la croix du combattant volontaire de la résistance. (*) Alfred CHABAUD est né le 12/11/1989 à Antibes. Révoqué de son poste de professeur de l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers de Châlons-sur-Marne par le gouvernement de Vichy, il retrouve un poste à la préfecture de la Marne où il devient un membre actif du réseau de résistance Brutus-Nord. Arrêté en janvier 1944, il est torturé puis déporté à Buchenwald sous le matricule N°43 635 avant d’être transféré à Dora où il mourra d’épuisement le 30 juillet 1944. Trois corps de poilus retrouvés au fort de la Pompelle C’est lors de travaux de terrassement dans la cour intérieur du fort que la découverte a eu lieu le 14 mars. Immédiatement alerté, M. Yves Desfossés, conservateur régional de l’archéologie (DRAC) s’est rendu sur place, a alerté les différents services et autorités concernés et a programmer le relèvement des trois corps. Celui-ci s’est opéré le 20 mars avec l’aide d’une archéologue et d’un antropologue du laboratoire d’antropologie de Marseille. Aucune pièce n’a permit de pouvoir procéder à l’identification des corps, seuls les dents, les boutons et les guêtres retrouvés ont permis de déterminer que ces soldats étaient jeunes, certainement décédès dès 1914 et qu’ils appartenaient à un bataillon de chasseurs à pied. Pour l’heure, les corps ont été transportés au laboratoire de Marseille afin de subir une étude antropologique. N’ayant ni famille, ni identité, ils seront confiés au Pôle des sépultures de guerre afin d’être inhumé en nécropole nationale. Depuis décembre, ce fort, qui accueille chaque année 12.000 visiteurs, fait l’objet d’un important chantier prévu durant six mois. Classé monument historique en 1922, il fut construit en 1883 et mis en service en 1884 pour compléter la ceinture fortifiée de Reims, conçue par le général Séré de Rivières après la guerre de 1870. Il fut la clé de voûte du système défensif rémois, bombardé quotidiennement mais jamais tombé. D’une superficie de 2 ha 31, le Fort de la Pompelle était doté d’une artillerie composée de 6 canons de 155 mm longs, modèle 1877, du système de Bange et de 4 canons de 138 mm auxquels s’ajoutaient des pièces de flanquement et des mitrailleuses. Une compagnie de 277 hommes y tenait garnison. Durant la Première Guerre mondiale, le site fut bouleversé par quatre années de bombardements allemands qui ne purent venir à bout de la résistance acharnée des troupes françaises et russes qui s’y succédèrent. Ces travaux permettront une valorisation historique et muséographique tout en améliorant la visibilité du Fort grâce à une nouvelle signalétique. Une mise en valeur de l’architecture intérieure est également prévue, l’espace d’exposition sera doublé, les collections valorisées et des outils numériques seront disponibles. Rendez-vous dès cet été pour découvrir ce site prestigieux rénové ! PORTES OUVERTES au 1er R.A.M.A. Comission départementale des Porte-drapeaux La 1ère réunion de l’année de la «commission portedrapeaux» du Conseil départemental pour les anciens combattants et les victimes de guerre et la mémoire de la Nation de la Marne, s’est tenue au service départemental de l’Office en date du jeudi 27 mars, sous la présidence de Monsieur Jean Hendziak, en raison de l’absence excusée de Monsieur Jean Chabaud, son 1er vice-président. Au cours de celle-ci, ce sont dix dossiers de demandes de diplômes d’honneur, présentés par les associations, qui ont été instruits, tous favorablement. La prochaine commission se déroulera au cours du mois d’octobre. Il est demandé aux présidents d’association de déposer leur dossier de demande avant la fin du mois de septembre. La commission nationale d’attribution du diplôme d’honneur de porte-drapeau, qui s’est tenue le 12 mars 2014, a retenu le département de la Marne parmi les différents services qui avaient présenté un candidat pour l’opération de valorisation des jeunes porte-drapeaux. Ainsi, Théo Lacroix sera invité à Paris lors de la journée du 14 juillet, pour assister au défilé militaire et profiter d’une visite historique et culturelle de la capitale, prise en charge par l’ONACVG. Théo, âgé de 16 ans, est actuellement en classe de première bac pro électrotechnique en convention avec la Marine nationale au sein du lycée Georges Brière de Tinqueux. Théo est le porte-drapeau titulaire de l’Union Fédérale Marnaise depuis février 2010, ainsi que le portedrapeau suppléant de l’association des Anciens combattants de Sept-Saulx. Il s’est vu décerner le diplôme d’honneur de porte-drapeau récompensant 3 années de service, lors de la commission départementale du mois d’avril 2013. Pour tout contact : [email protected] 08 / CENTENAIRE LA MARNE AU CŒUR DE LA GRANDE GUERRE Si cette bataille reste à part dans ce conflit, c’est que ses conséquences vont profondément influer le cours des choses. Sans cette victoire, la Première Guerre mondiale ne se serait jamais appelée la «Grande Guerre». Elle aurait été, ce que chaque camp croyait à l’époque, une guerre courte et d’offensive. Plus qu’une victoire militaire, stratégique et psychologique, ce «miracle de la Marne» sera l’avènement du XXème siècle. Eté 2014, tout s’accélère. Le 28 juin, l’assassinat de l’archiduc FrançoisFerdinand, héritier du trône autrohongrois enflamme les Balkans. C’est l’étincelle qui manquait à une poudrière, mélange de montée des impérialismes, de volontés expansionnistes, de rivalités économiques et d’un complexe système d’alliances militaires. En France, l’esprit de revanche est fort suite à la défaite de 1870 et la perte de l’Alsace-Moselle. Le 31 juillet, le député pacifique Jean Jaurès est assassiné à Paris par Raoul Villain. La mobilisation en France débute le 2 août et durera 17 jours. C’est la première fois qu’une mobilisation générale est décrétée dans notre pays car en 1870, seule l’armée de métier est mobilisée. Elle comprend le transport, l’habillement, l’équipement et l’armement de plus de 3 millions d’hommes en métrople et dans les colonies et leur acheminement par voie ferrée essentiellement vers la frontière francoallemande, selon la stratégie française du plan XVII *. Le 8 août, les troupes françaises rentrent à Mulhouse, à peine deux jours ! La percée en Lorraine, suivant cette stratégie, se révèle un cuisant échec. Nos armées sont contraintes de se replier derrière la Meuse. La bataille des frontières est une lourde défaite. Côté allemand, c’est le plan Schlieffen* qui est appliqué. Dès le 20 août ces derniers entrent à Bruxelles et le 23, ils obligent les Francais à reculer (bataille de Charleroi), ainsi que le corps expéditionnaire britannique (bataille de Mons). Sur toute la ligne de front belge, les Alliés reculent inexorablement et doivent se replier précipitamment jusqu’à la Marne. Le repli défensif, imposé par les victoires et la marche en avant inéxorable des forces ennemies, s’opère somme toute dans une certaine organisation. Joffre, le général en chef de l’armée française veille à cela depuis Vitry-le-François où il a installé son Grand Quartier Général (GQG) depuis le 5 août. Ainsi, il renforce notre aile ouest afin d’éviter le débordement et l’encerclement de nos armées. A la fin du mois d’août, l’attaque de Paris semble inévitable. Le 29, le gourvernement décide de s’installer à Bordeaux en laissant le gouvernement militaire au général Galliéni et Joffre déplace son GQG, d’abord à Bar-surAube (10) dès le 31 août, puis le 6 septembre à Châtillon-sur-Seine (21). Le 1er septembre, des reconnaissances d’aviation et de cavalerie révèlent que la Ière armée du général Von Klück qui forme l’aile marchante allemande, a infléchi sa marche en direction de l’est de Paris. Von Klück, négligent la capitale et désobéïssant aux ordres de Moltke, perd le contact avec la IIème armée et décide de couper la retraite des alliés pour les encercler et les anéantir. Le plan Schliefen, jusque-là redoutablement efficace, n’avait pas prévu cette initiative de Von Klück, ni la résistance acharnée de la Belgique qui prive l’armée allemande de 150.000 soldats et d’une importante artillerie retenue pour combattre à Anvers et à Liège. Une force qui fait cruellement défaut pour protéger les flancs de l’armée allemande. Alerté du pivot opéré et des combats de Belgique, Joffre souhaite profiter pleinement et immédiatement de cette opportunité inespérée. Le 4 septembre, il signe son fameux ordre du jour*, La 1ère bataille de la Marne exhortant les troupes à se sacrifier plutôt qu’à reculer, qui sonne le début de ce qui deviendra la fameuse 1ère bataille de la Marne. La VIème armée qui protégeait Paris part à l’attaque sur l’Ourcq, les Taxis de la Marne* sont requisitionnés par Galliéni et des troupes venues des colonies, ou retirées du front de Lorraine, viennent renforcer ce front pour le stabiliser puis lancer une puissante contre-offensive. Les troupes allemandes résistent pendant 4 jours - d’autant que nos troupes sont épuisées après un mois de combats et de marches incessantes - mais finissent par reculer de 40 à 80 kms en abandonnant quantités de prisonniers et de matériels. Elles se replient sur l’Aisne puis parviennent à se fixer en s’appuyant sur les reliefs. C’est la première véritable victoire alliée depuis le début du conflit. Certes, ce ne fut la victoire que d’une bataille et non de la guerre. Elle ne mit un terme, ni à la souffrance, ni à la misère, ni à la mort. Cela fait à peine plus d’un mois que le conflit a débuté et on sait aujourd’hui qu’il durera 54 fois plus longtemps. On dénombre déjà 150.000 morts depuis l’entrée en guerre et quatre ans plus tard, les calculs se feront en millions. Dans les deux camps, les pertes sont dramatiques et ces journées comptent parmi les plus meurtrières de tout le conflit. Et pourtant, cette victoire connut un formidable retentissement. Elle mit un frein brutal et définitif au repli de nos forces et à l’irréversible progression ennemie qui, depuis un mois et depuis Charleroi, semblait ne souffrir d’aucun obstacle. Elle redonna l’espoir à toute une armée et, audelà, à toute une population. Dans la Marne, quelques jours, parfois quelques heures avant nos troupes, ce sont les habitants qui ont les premiers reculé, abandonnant tout pour prendre le chemin de l’exode. Ce coup d’arrêt des forces d’occupation, puis leur repli dès le 10 septembre, est donc plus qu’une simple victoire stratégique et militaire. C’est la renaissance d’un espoir qui semblait disparu, c’est le moral qui rejaillit chassant cette fatalité qui s’était abattue sur les soldats et la population. C’est le cadenas marnais qui permet de maintenir close la porte d’accès à la capitale. C’est le fameux «Miracle de la Marne». Il y aura un avant et un après cette bataille. Le visage de la Guerre s’y dessinera, lors de ces terribles combats au corps-à-corps où nos soldats se battaient coiffés d’un simple képi et portant le fameux pantalon Garance. Après cette bataille, après la Course à la Mer, nous passerons de la traditionnelle guerre d’offensive, héritée des siècles précédents, à une nouvelle forme de guerre, la guerre de position. Les hommes se fixent, creusent et s’enterrent. C’est le début de la guerre des tranchées qui ont tant marqué le relief de nos territoires, véritable champ de bataille du monde durant plus de 4 ans. Tranchées dans lesquelles apparaîtront nos valeureux poilus, génération condamnée à survivre dans le froid et la boue, entre les rats et les poux, souffrant de faim et de soif, redoutant autant la maladie que la mort. C’est la fin d’une guerre qui se voulait courte et le début de l’enlisement, rythmé par les bombardements d’artillerie et les incessantes offensives et contre-offensives, le long d’une ligne de front quasi immobile durant quatre ans et qui partagea notre département en deux, entre le nord et le sud. Pour aller plus loin Suite du dossier La 1ère bataille de la Marne Reprise du château de Mondement Plan XVII et plan Schlieffen Conçu en 1913, le plan XVII est le 17ème plan militaire depuis la fin de la guerre de 1870. Sa stratégie - consistant à concentrer la majeure partie de nos forces le long des frontières belges et allemandes (de Givet à Belfort) - est basée essentiellement sur l’offensive et l’esprit combattif. Le plan Schlieffen (du nom du général, chef d’Etat-major) date de 1905 mais évoluera et sera appliqué par le général Von Moltke. Il prévoit une concentration des troupes le long des frontières occidentales du Reich au détriment du front Est (Russie) puis une attaque à travers le Luxembourg et la Belgique pour surprendre les troupes françaises en les contournant par le nord, puis de faire pivoter l’aile droite vers le sud pour prendre Paris et encercler les troupes françaises. Mondement C’est à Mondement que s’élève le monument national symbolisant cette 1ère bataille de la Marne. Mondement constituait un point stratégique du dispositif de Joffre car son château dominait les marais de Saint-Gond et verrouillait le passage vers la capitale par le sud. La reprise du château aux Allemands le 9 septembre marque l’arrêt de l’avancée allemande. Pour autant, le front de cette bataille s’étira d’Ouest en Est sur 250 kms, de la Seine-et-Marne à la Meuse et sur notre territoire départemental, sur plus de 110 kms, entre Esternay et Sermaize-les-Bains. Ce champ de bataille est divisé en plusieurs batailles : à l’ouest les batailles de l’Ourcq et des deux morins, au centre (Marne) les batailles des marais de Saint-Gond et de Vitry-le-François (Mont-Morêt et Sermaizeles-Bains) et à l’est la bataille de Revigny. Le monument est un monolithe gigantesque de 35 mètres de haut en béton constitué d’agrégats roses de Moselle dont l’éréction s’est achevée en 1938. Taxi de la Marne Les taxis de la marne désignent les taxis parisiens ayant été réquisitionnés par le général Galliéni, gouverneur ère de Paris, lors de la 1 bataille de la Marne pour transporter une brigade d’infanterie en renfort sur le front. En réalité, ils ne mettront pas une seule roue dans la Marne, déposant les soldats dans l’Oise. Au total, ce seront environ 6.000 hommes à bord de 1.200 taxis qui seront ainsi rapidement transportés. Contrairement à la légende, cet événement sera d’un point de vue militaire totalement insignifiant eu égard au nombre de soldats concernés d’autant ème que les troupes transportées (103 et 104 RI) sont des troupes épuisées, ayant essuyées de lourdes pertes et à forte proportion de réservistes. Elles occuperont, d’ailleurs, des positions défensives en seconde ligne. En revanche, cette épopée inédite est une véritable victoire psychologique et sera largement exploitée par la propagande pour symboliser l’unité et la solidarité nationale. Ordre du jour du 6 septembre «Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et repousser l’ennemi. Toute troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le territoire conquis et se faire tuer sur place, plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée. Signé Joffre» Médaille de la Marne Créée le 21 août 1937, la médaille de la Marne honorait les anciens combattants des deux batailles de la Marne (septembre 1914 et été 1918). Elle fut présentée au général de Gaulle par le commandant Gauvin, fondateur de l’association «Mondement 1914». Seule cette association était habilitée à la décerner. Aujourd’hui, n’existant plus de témoins de ces époques tragiques, et soucieux de préserver l’intégrité de la valeur mémorielle de cette médaille, le conseil d’aministration de l’association a décidé, en date du 20 février 2009, de suspendre toute remise. 10 / MÉMOIRE Recensement photographique de tous les monuments aux morts français La Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale s’est associée à l’édition 2014 des Rencontres de la photographie d’Arles afin d’établir le premier recensement photographique de tous les monuments aux morts français. Tous les maires de France - et leurs concitoyens - ont la possibilité de faire parvenir à la Mission du Centenaire des photographies numériques de leur monument aux morts avant le 15 mai 2014, afin d’aboutir à la publication d’un livre et à une exposition lors des Rencontres d’Arles, du 7 juillet au 21 septembre 2014. Les personnes intéressées sont invitées à se rendre sur le portail internet de la Mission du Centenaire : www.monuments.centenaire.org/rencontres-arles:depot pour prendre connaissance du protocole de prise de vue et y déposer ses photographies. Par courrier du 13 mars, Monsieur le Préfet en a avisé l’ensemble des 620 maires de la Marne. Du vendredi 2 au dimanche 11 mai se déroulera la traditionnelle collecte au profit de l’Œuvre nationale du Bleue rance Bleuett de FFrance rance. Mobilisons-nous, pour aider ceux q ui res qui resttent ! 16/04 - Châlons-en-Champagne Jury départemental du CNRD 27/04 - Marne Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation 29/04 - Marne Journée nationale d’hommage aux Morts pour la France en Indochine Du 02 au 11 mai - Marne Campagne nationale de collecte au profit du Bleuet de France 05/05 - Reims Permanence de l’ONACVG Marne à l’Hôtel-de-Ville de 14H00 à 16H00 06/05 - Butte des Fusillés 07H00 - Cérémonie en hommage aux résistants exécutés 08/05 - Marne Commémoration de la victoire de 1945 14/05 - Châlons-en-Champagne Jury départemental du concours des «Petits artistes de la Mémoire» - PAM 22 et 23/05 - Butte des fusillés Rallye de la Liberté 31/05 - Camp du Struthof Voyage scolaire de récompense des lauréats du CNRD Symbole officiel de mémoire et de solidarité envers le monde combattant et les victimes de tous les conflits ayant engagé la France, la fleur de Bleuet incarne le lien étroit entre la Nation et ceux qui l’ont servie ou la servent encore aujourd’hui. Les collectes nationales, chaque 8 mai et 11 novembre, permettent de participer au financement : de l’action sociale en faveur des ressortissants de l’ONACVG (58%) : Aide au maintien à domicile, amélioration des conditions de séjour en maison de retraite, secours d’urgence, prise en charge des pupilles de la Nation, aide aux victimes de guerre et du terrorisme et à leurs familles, solidarité avec les soldats en OPEX des projets et actions de mémoire auprès du grand public et surtout des jeunes générations (25%) : voyages mémoriels, concours scolaires, expositions, échanges intergénérationnels,.... Vous souhaitez collecter dans votre commune ou rejoindre un réseau de collecteurs ? Contactez-nous. Vous souhaitez effectuer un don au profit du Bleuet de France ? Venez déposer votre don au service ou adressez-nous votre chèque à l’ordre du «Régisseur du Bleuet de France». ONACVG de la Marne - 8 quai Notre-Dame - BP 90 069 51 006 Châlons-en-Champagne / Téléphone : 03 26 65 17 60 Pour célébrer son 90ème anniversaire, la CARAC invite ses adhérents, leurs familles et le grand public à participer à une série de balades citadines et solidaires dans toute la France. Venez nombreux pour créer le record de la plus grande balade solidaire de France. Des balades insolites La Carac propose des balades dans 35 villes de France. Les parcours des balades, qui se dérouleront en mai, juin et septembre, ont été conçus pour être accessibles au plus grand nombre. Ils permettront aux parents et aux grands-parents de faire découvrir le patrimoine historique, culturel, architectural et paysager à leurs enfants, dans le but de favoriser l’échange intergénérationnel. La mutuelle est consciente de l’importance du partage de valeurs communes propres à servir l’intérêt collectif. La plus grande balade solidaire de France La Carac a pour ambition de créer le record de la plus grande balade solidaire de France et s’engage à reverser 1 euro par participant* aux 5 associations partenaires : Association des Paralysés de France, Arc-en-Ciel, Mécénat Chirurgie Cardiaque, Solidarités Nouvelles face au Chômage et l’Oeuvre des pupilles des Sapeurs-Pompiers. Ces balades citadines sont parrainées par la navigatrice Maud Fontenoy. *Dans la limite d’une somme totale de 30.000 euros LA FRANCE MUTUALISTE ET LE DEVOIR DE MÉMOIRE Depuis sa fondation en 1925, liée au droit à reconnaissance des anciens combattants de la Grande Guerre, La France Mutualiste a su conserver intact son esprit de solidarité, tant sur le plan de son activité financière que sur celui de la transmission intergénérationnelle. Actrice du devoir de mémoire, la mutuelle commémore des événements ainsi que l’action d’hommes et de femmes qui, par leur courage et leur sacrifice, nous ont transmis un pays en paix. Une sensibilisation au souvenir pour que les générations futures préservent cet héritage. Aujourd’hui, cette mutuelle conduit un «travail de mémoire» sur trois dimensions aussi complémentaires qu’indispensables : Donner un sens à l’avenir des nouvelles générations, à l’occasion de la commémoration des évènements et des hommes, en favorisant la transmission vers les jeunes générations, Construire collectivement la mémoire avec tous les dépositaires de la mémoire commune : les témoins des évènements, les communautés éducatives (familles, établissements scolaires, associations…), les communautés académiques (universités, centres de recherche, institutions patrimoniales…) ; Partager le travail de mémoire avec le grand public et les différentes générations. Depuis dix ans, La France Mutualiste s’attache à faire vivre le devoir de mémoire en remettant chaque année «Le Prix Grand Témoin». Ce prix littéraire récompense deux auteurs contemporains dont les récents ouvrages témoignent de conflits armés de notre époque. En se faisant l’écho de la mémoire commune, La France Mutualiste oeuvre auprès des générations actuelles et futures afin qu’elles prennent la mesure du chemin qu’il reste à parcourir pour éviter les erreurs du passé. MAR’NEcropole 11 / CONCOURS Concours photo sur le thème des nécropoles nationales de la Marne proposé par l’ONACVG de la Marne. En partenariat avec le Conseil général de la Marne, le Centre d’interprétation Marne 14-18 de Suippes et le club de photo «Clic Clac Club» de Cormontreuil. Participation gratuite - Ouvert à tous ONACVG de la Marne 8, Quai Notre-Dame BP 90 069 - 51 006 Châlons-en-Champagne Cedex Tél. 03 26 65 17 60 / Fax 03 26 21 07 64 Mail : [email protected] www.onac-vg.fr - www.bleuetdefrance.fr Rédaction conception & réalisation : Bruno Dupuis - Avril 2014
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