Exercices
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Module F315 : critères de sélection des matériaux Exercices I Pilier A Pilier de moindre masse Un pilier de section circulaire de rayon r, de longueur l0 est soumis à une force de compression F . On souhaite minimiser la masse m de ce pilier en choisissant le matériau le mieux adapté. À cause des conditions d’utilisation, la force qu’il supporte, sa longueur et sa déformation longitudinale ε sont imposés. Quel est l’indice de performance I ? Quels sont les matériaux qui minimiseront la masse du pilier ? Quels seront la masse et le rayon de piliers réalisés avec ces matériaux pour l0 = 2 m, F = 100000 N et ε = 2×10−4 ? B Pilier de moindre prix On souhaite minimiser le prix P de ce même pilier. Quels sont les matériaux correspondant à un prix minimum ? Quel sera le prix, la masse et le rayon du pilier de prix minimum. Comparer ces valeurs à ce qui a été obtenu lorsqu’on voulait minimiser la masse. C Pied de table léger et fin On désire choisir un matériau pour les pieds d’une table dont le plateau est en verre. Pour des raisons esthétiques, on souhaite que les pieds soient à la fois les plus fins possibles et les plus légers. La principale astreinte mécanique est d’éviter le flambage de ces pieds. Quels matériaux permettent de satisfaire au mieux à ces deux objectifs ? On rappelle que pour un pied de rayon r et de hauteur l, la force Fcrit qui fait flamber le pied est donnée par : Fcrit = π 3 Er4 , 4l2 (1) où E est le module d’Young du matériau constituant le pied. II Barre Une barre de diamètre d et de longueur l est soumise à une force de traction F . Le cahier des charges impose les valeurs de la longueur de la barre et de la force. Par une démarche rigoureuse de choix de matériaux, choisissez le matériau permettant de minimiser la masse m de la barre. On impose que celle-ci ne se déforme jamais plastiquement, avec un coefficient de sécurité s de 2. III Ressorts Les ressorts ont pour fonction de stocker et de restituer de façon réversible de l’énergie élastique. Le matériau choisi devra donc permettre au ressort d’emmagasiner une énergie élastique imposée Eel sans se déformer de manière permanente. Afin d’assurer une certaine résistance 1 des ressorts aux chocs, les matériaux sélectionnés devront posséder une résilience 1 supérieure à 1 kJ/m2 . On veillera enfin à maintenir le coût dans des limites raisonnables. L’énergie élastique emmagasinée dans un ressort de volume V soumis à une contrainte σ s’écrit : Eel = AVσ 2 /(2E), où E est le module d’Young du matériau constitutif du ressort, et A est une constante qui dépend de la géométrie du ressort. Sélectionner des matériaux performants pour la réalisation de ressorts : 1. de faible taille (objectif : minimiser le volume) ; 2. légers (objectif : minimiser la masse). Dans les deux cas, classer ces matériaux en fonction de leur performance, puis de leur coût. Quelles astreintes supplémentaires faudra-t-il prendre en compte et quels matériaux pourront être utilisés dans les cas particulier suivants : – ressorts pour suspensions de véhicule ; – ressorts de soupape. IV Paroi de four Parmi toutes nos activités, le chauffage et la réfrigération sont à classer dans les plus dévoreuses d’énergie (et productrices de CO2 ). Un choix éco-responsable de matériau pour la paroi des appareils de chauffage et réfrigération visera donc à minimiser la consommation énergétique de ces appareils. Lors de la mise en température, la paroi du dispositif absorbe une énergie par unité de surface Q1 , donnée par : Q1 = Cp ρe∆T, (2) où Cp est la capacité thermique massique du matériau, ρ sa masse volumique, e l’épaisseur de la paroi et ∆T la différence de température finale entre l’intérieur et l’extérieur. Lors du maintien en température pendant un temps t, la perte d’énergie vers l’extérieur par unité de surface Q2 vaut : ∆T t, (3) Q2 = λ e où λ la conductivité thermique du matériau. L’énergie totale consommée est la somme des deux contributions : Q = Q1 + Q2 . Pour choisir les matériaux les plus performants, on distinguera les appareils qui maintiennent une température pendant une longue durée de ceux qui s’échauffent puis se refroidissent (ou réciproquement) à chaque utilisation. A Chauffage / refroidissement longue durée Les réfrigérateurs / congélateurs et certains fours industriels utilisés en continu sont maintenus à une température constante sur une longue durée. On peut dans ce cas négliger l’énergie consommée lors de la mise en température. On souhaite ainsi simplement minimiser l’énergie perdue au travers de la paroi, qui devra conserver des dimensions raisonnables : on n’utilisera donc pas l’épaisseur comme un paramètre ajustable. 1. En utilisant une démarche rigoureuse de choix de matériau, établir une liste classée des 5 matériaux les plus performants. 1. La résilience Gc est reliée à la ténacité KIc et au module d’Young E par la relation Gc = KIc2 /E ; dans cette expression, lorsque la ténacité est exprimée en MPa/m1/2 et le module d’Young en GPa, la résilience s’exprime en kJ/m2 . 2 2. On considère un congélateur (∆T = 40 K), de capacité 205 L, que l’on assimile à une enceinte cubique. Pour chacun des matériaux déterminés précédemment, calculer l’épaisseur de paroi emin nécessaire pour que l’énergie perdue en 1 an d’utilisation ne dépasse pas 160 kW h (label A++). B Chauffage / refroidissement cyclique Les fours domestiques et certains fours industriels s’échauffent puis se refroidissent chaque fois qu’ils sont utilisés. On souhaite dans ce cas minimiser l’énergie totale Q consommée par le four au cours d’un cycle de cuisson. Pour cela, l’épaisseur de la parois e devra faire l’objet d’un compromis : une faible épaisseur permet de minimiser l’énergie absorbée par la paroi lors de la mise en température, mais une grande épaisseur est nécessaire pour minimiser les pertes au travers de la paroi. 1. Tracer l’allure de l’énergie totale consommée Q en fonction de l’épaisseur de la paroi du four e, puis déterminer l’épaisseur optimale e0 permettant de minimiser Q, en fonction du temps de cuisson t et de la diffusivité thermique a = λ/(ρCp ). Comparer l’énergie absorbée lors de la chauffe Q1 et l’énergie perdue lors du maintien en température Q2 pour cette épaisseur optimale. 2. Dans l’expression de l’objectif Q, remplacer l’épaisseur par sa valeur optimale déterminée précédemment. En déduire la fonction objectif et l’indice de performance associé. 3. Pour un four à haute température (Tin ∼ 1000 ◦ C), établir une liste classée des matériaux répondant au cahier des charges et les plus performants. 4. Lorsqu’on utilise le matériau le plus performant, évaluer l’épaisseur optimale e0 pour un temps d’utilisation t = 30 min, 1 h ou 10 h. Commenter. V Choix de matériau pour un mât de planche à voile On souhaite concevoir un mât de planche à voile destiné à la compétition : on cherche donc à optimiser les performances sportives en allégeant au maximum le matériel, sans considérations de coût. Le mât est un tube de hauteur h et de rayon r fixés, tandis que l’épaisseur t du tube est libre ; il doit être capable de supporter l’effort de flexion imposé par la voile sans se déformer de manière permanente. La condition de plastification locale du mât est : F = πr2 tRe , h (4) où F est la force qui s’exerce à l’extrémité du mât, imposée par les conditions d’utilisation, et Re la limite élastique du matériau. On suppose de plus que le volume du tube est environ V ≈ 2πrth. Afin d’assurer une certaine résistance du mât aux chocs, les matériaux sélectionnés devront posséder une résilience 2 supérieure à 1 kJ/m2 ; ce critère permet de filtrer les matériaux, indépendamment de l’étape de classement. Déduire d’une démarche rigoureuse de choix de matériau une liste classée des six matériaux répondant au cahier des charges les plus performants. 2 2. La résilience Gc est reliée à la ténacité KIc et au module d’Young E par la relation Gc = KIc /E ; dans 1/2 cette expression, lorsque la ténacité est exprimée en MPa/m et le module d’Young en GPa, la résilience s’exprime en kJ/m2 . 3 VI A Réflexion : au delà des propriétés mécaniques Emballages de boissons gazeuses Le rôle d’un emballage est triple : contenir, protéger et présenter. Les boissons gazeuses sont habituellement vendues dans trois types de contenants : des canettes d’aluminium (métal), des bouteilles de verre (céramique) ou des bouteilles en plastique (polymère). Quels sont les avantages et les inconvénients de chacun de ces matériaux ? Pour répondre à cette question, tenez compte en particulier du coût des matériaux, de la possibilité de les recycler et de la consommation d’énergie liée aux procédés de fabrication des contenants. Quels autres critères plus subjectifs peuvent entrer en compte pour le choix final du matériau ? B « Verres » de lunettes L’optique des lunettes a longtemps été réalisée à partir de silice amorphe (« verres minéraux »). Ce matériau est depuis peu concurrencé par l’utilisation de polymères thermodurcicables (« verres organiques »). Discuter des avantages et inconvénients respectifs de chaque solution. Quels critères peuvent permettre de choisir le matériau pour des lunettes ? Des informations très complètes sont disponibles sur le site internet de l’industriel Carl Zeiss S.A.S. : http://www.zeiss.fr 4
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