PLU_-_contribution_de_la_Mairie_du_3e[VF]
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PLU_-_contribution_de_la_Mairie_du_3e[VF]
Modification du Plan Local d’Urbanisme Contribution de la Mairie du 3e arrondissement après concertation préalable Le 3e arrondissement parisien présente la particularité d’être régi par deux règlements d’urbanisme distincts : le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais et le Plan Local d’Urbanisme de Paris. Environ un tiers de notre territoire dépend de ce dernier. Si sa richesse patrimoniale et l’ancienneté de son bâti en font un espace qui nécessite des protections singulières, le 3e est aussi impacté par les dynamiques qui dessinent l’ensemble du centre de Paris : un urbanisme dense, une mutation commerçante en cours, un renouvellement de sa population, de nouveaux usages de l’espace urbain. Pour saisir l’ensemble de ces problématiques, en identifier les causes et bien cerner le ressenti des habitants à leur propos, la Mairie du 3e a souhaité mettre en place une phase de concertation préalable à la modification du PLU durant les mois d’octobre et novembre 2014. Ce document en est la synthèse. 2 Méthodologie de la concertation A l’issue d’une réunion publique de lancement organisée le 8 octobre, 4 ateliers thématiques ont été ouverts aux habitants : logement, activité économique, espace public, développement durable / végétalisation. Chacun de ces groupes était animé par un élu avec le concours de spécialistes de ces sujets et de témoins ayant déjà travaillé à la révision du PSMV du Marais. ATELIER ELU REFERANT Logement Gauthier Caron-Thibault Premier adjoint chargé de l’urbanisme Activité économique Nicole Bismuth-Le Corre Adjointe en charge de l’activité économique et du commerce Espace public Christine Frey Conseillère déléguée à l’espace public Développement durable Laurence Hugues Adjointe en charge de l’éco-responsabilité, des espaces verts et de la nature en ville TEMOINS Jacques Odinot – président de l’Atelier e Local d’Urbanisme du 3 Edward Watteew – président de la Confédération Cadre de Vie et Logement d’Ile de France Aurélie Seyer – SEMAEST Jean-Pierre Olivier – Union des commerçants, artisans, riverains, professions libérales Saint-Martin / République Gérard Simonet, fondateur de Vivre le Marais Leslie Helfer, conseillère de quartier des Arts & Métiers Anne le Bail – PACT Paris-Hauts de SeineVal d’Oise Laurence Baudelet – Graine de jardins Ces débats ont été enrichis par les témoignages de chacun, des marches exploratoires, des études sur plans et le croisement de données transmises par les services de la Ville. Une communication lors du conseil d’arrondissement du 1er décembre a permis de restituer publiquement les premières conclusions de cette concertation. La présente contribution sera publiée sur le site de la Mairie du 3e. Les propositions de cette contribution ne se limitent volontairement pas qu’au champ du PLU, comme l’a souhaité la Maire de Paris, et donnent des pistes de réflexions pour l’avenir. L’ensemble de ce processus, souhaité par Pierre Aidenbaum, Maire du 3e, a été coordonné par Gauthier Caron-Thibault, son premier adjoint chargé de l’urbanisme, et mené sous l’égide de Daniel Duché, architecte qui avait été chargé de la révision du PSMV du Marais. e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014 3 LE LOGEMENT. Identifier de nouvelles opportunités pour réhabiliter notre patrimoine et développer la mixité sociale Nouvelles réserves –transformation des locaux d’activités en logement - filets de hauteurs Érigé depuis 2001 comme priorité de la municipalité, l’accès au logement de l’ensemble des parisiens est un enjeu crucial dans le centre de la capitale où l’on observe des loyers parmi les plus élevés de France. Le développement du parc social est une première réponse. La mobilisation de la mairie d’arrondissement et l’effort financier de la Ville ont permis d’atteindre des résultats probants. Le 3e comptait en 2012 deux fois plus de logements sociaux qu’en 2001. Avec un taux SRU de 6 %, l’arrondissement reste néanmoins une zone à fort déficit en logement social. Plusieurs outils ont été mobilisés lors des précédentes mandatures afin d’initier cette dynamique : opérations dans le cadre de la lutte contre l’insalubrité, acquisitions d’appartements pour contrecarrer des ventes à la découpe, préemptions, conventionnement du parc municipal, compromis trouvés avec des bailleurs privés pour orienter des logements vers le dispositif Louez Solidaire. La libération de locaux précédemment utilisés pour de l’activité a également permis de créer de l’habitat. Cependant, la rareté des mono-propriétés dans le 3e a conduit l’équipe municipale à user d’outils plus innovants, en particulier l’acquisition de parties d’immeubles pour y produire du logement social dans le diffus. La modification du PLU doit être de nouveau l’occasion de faire valoir les singularités du centre de Paris en matière de production et de financement de logement social. De nombreux immeubles ne sont pas concernés par les obligations en cas de réhabilitation d’une surface de plus de 800 m² ; les mono-propriétés sont rares ; les prix de vente sont bien supérieurs aux montants que la Ville a l’habitude d’investir pour conduire de nouvelles opérations. Il faut d’abord identifier de nouvelles réserves pour logement social. Le PLU actuel n’en prévoit que 2 dans la partie de l’arrondissement qu’il couvre. Avec l’aide de l’APUR, la Mairie du 3e a mené un travail de repérage sur des immeubles en mono-propriété en s’attachant à ceux présentant les spécificités suivantes : - Immeubles dont les surfaces sont majoritairement dédiées à l’habitation ou en partie à de l’activité avec risque de mutation prochaine ; Présence de plusieurs locataires demandeurs de logement social ; Adresses faisant l’objet d’un suivi du Service Technique de l’Habitat de la Ville au titre de l’insalubrité. Sur la base de cette étude, la Mairie du 3e préconise d’étudier l’opportunité de placer une réserve pour la production de logement social aux adresses suivantes : - 18, rue Béranger 26, rue du Grenier Saint-Lazare 1, rue Charles-François Dupuis 16, rue Réaumur 77, rue des Gravilliers 35, rue Volta 12, rue Notre Dame de Nazareth 9, rue Bailly 7, rue aux Ours Les services sont naturellement invités à étudier d’autres parcelles. e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014 4 Pour se donner les moyens de saisir toutes les opportunités, la Mairie du 3e souhaite que soient également mis en œuvre des outils permettant d’agir au moment de la libération ou de la cession de locaux d’activités. Dans notre arrondissement, un phénomène doit être considéré avec attention : celui de la vacance et de la transformation de nombreux ateliers qui accueillaient des activités artisanales et qui, du fait de la mutation économique de l’arrondissement, sont aujourd’hui vendus. Ces espaces sont fréquemment situés dans les étages d’immeubles en copropriété. L’usage du Droit de Préemption Urbain Renforcé (DPUR) parait nécessaire pour que la Ville produise du logement dans le diffus à ces adresses. Leur recensement par les directions de l’urbanisme et du logement est fortement souhaité pour que le droit de préemption y soit renforcé. Le 3e arrondissement a la particularité d’être divisé entre PLU et PSMV. La frontière territoriale entre les deux règlements peut faire l’objet de plusieurs aménagements dans une logique de mise en cohérence. Sur les voies divisées par la frontière entre les deux plans, les immeubles régis par le PLU pourraient bénéficier de la même protection que les immeubles qui leur font face et qui sont sous PSMV. Une harmonisation à la hausse des filets de hauteurs du bâti non remarquable est également à envisager pour permettre d’éventuelles surélévations voulues par les propriétaires après accord de l’Architecte des Bâtiments de France. Ces nouvelles règles devront néanmoins prévoir des exceptions par souci de respect du paysage parisien, en prévoyant des limites aux abords des parcs et jardins pour en sauvegarder le nécessaire ensoleillement. e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014 5 L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET LE COMMERCE. Accompagner la nouvelle dynamique du 3e Etendre le périmètre de protection du commerce et de l’artisanat Le 3e arrondissement a connu ces dernières années une mutation commerciale d’importance. Les ateliers d’artisanat spécialisés dans la bijouterie et les commerces de gros qui occupaient des rues entières ont peu à peu laissé place à des cafés, restaurants, galeries d’art et boutiques de prêt-àporter. On peut se réjouir de cette évolution qui contribue à l’animation de nos quartiers, encourage la réhabilitation des rez-de-chaussée des immeubles et bat en brèche la mono-activité. Si cette dynamique est notamment due à l’arrivée de nouveaux investisseurs privés dans des zones qui ont fait l’objet de réaménagements ambitieux, elle est également le fruit de l’attention portée par la municipalité en faveur d’un commerce de proximité diversifié. L’opération Vital’Quartier, menée par la SEMAEST dans le quartier des Arts & Métiers, a ainsi permis de réhabiliter des locaux d’activités fortement délabrés avant de les remettre sur le marché à destination de commerces ou d’artisans dont l’intérêt local était vérifié. Le Plan Local d’Urbanisme prévoit déjà des protections du commerce et de l’artisanat dans ce secteur. La Mairie du 3e préconise d’élargir le périmètre de protection aux axes avoisinants, dont la mutation, encore récente, est à accompagner : - Rue Rue Rue Rue Rue Volta du Vertbois Montgolfier Saint-Martin (entre la rue du Vertbois et le Boulevard Saint-Martin) Réaumur (entre la rue du temple et la rue de Turbigo) La portion de la rue de Turenne, comprise entre la rue de Bretagne et la rue Saintonge, pourrait également être protégée, tout le reste de cette voie l’étant déjà au titre du PSMV du Marais. e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014 6 L’ESPACE PUBLIC. Harmoniser et équilibrer les usages Concevoir l’espace public autrement que par les circulations – expérimenter des limitations d’occupation du domaine public dans certaines zones Ces dernières années, l’espace public a été redessiné par de nombreux facteurs : mises aux normes d’accessibilité, modernisation du mobilier urbain, création de nouveaux équipements et services, etc. Parallèlement, certains quartiers ont vu leur fréquentation sensiblement évoluer suite à l’arrivée de nouveaux habitants et à de nouvelles dynamiques économiques et commerçantes. Le déploiement de nouvelles terrasses de cafés et restaurants en ont redessiné les rues. La diversification des modes de circulations, et tout particulièrement l’augmentation du nombre de deux roues, motorisés ou non, a également eu un impact fort sur la place laissée à chacun sur les espaces piétons. Territoire particulièrement dense, le 3e ne fait pas exception à la règle. La rue y est partagée par des publics qui en font des usages parfois contradictoires dans des périmètres très limités. Les adolescents ont ainsi du mal à s’approprier un espace, les enfants manquent de place pour jouer, les personnes à mobilité réduite peinent à se frayer un chemin. En réponse à cette tendance durable et à la rareté des équipements collectifs dans nos quartiers, la Mairie du 3e souhaite défendre une nouvelle conception de l’espace public, comme un lieu de vie et non pas comme un espace uniquement dévolu aux circulations. L’installation de nouveaux équipements, très appréciés des parisiens (Vélib, fontaines d’eau, bacs à fleurs), est allée de pair avec la disparition progressive de mobiliers plus traditionnels, en particulier des bancs. Leur rareté limite aujourd’hui les possibilités de repos et d’observation sur la voie publique. Elle suscite également une fréquentation accrue des parcs et jardins, où les possibilités de s’asseoir sont souvent insuffisantes et non extensibles. Si les nuisances causées par l’installation de bancs en pieds d’immeubles sont connues, elles ne doivent pas nous empêcher d’expérimenter de nouvelles solutions permettant de faire des haltes sur l’espace public pour en profiter sereinement. Suivant cette même logique, d’autres actions concrètes sont à envisager : - étendre la zone « Paris Respire » vers le Nord afin de faciliter la circulation piétonne dans cette partie du Marais ; identifier un circuit piétonnier de promenade qui permettrait de traverser le centre de Paris plus sereinement et d’en apprécier les hauts lieux patrimoniaux ; imaginer de nouveaux services partagés et non marchands sur l’espace public ; poursuivre les efforts entrepris en matière d’organisation du stationnement des deux-roues. Pour ce dernier point, la mise en œuvre du stationnement payant pour les motos et les scooters est à étudier dans un souci d’équité avec les automobilistes et pour accompagner une logique de rationalisation de ce stationnement. Dans les zones les plus sensibles, où la multiplicité et l’intensité des usages sont source de nuisances pour les riverains, il semble intéressant d’expérimenter des limites au taux d’occupation du domaine public. Certaines rues ou portions de rues sont effectivement surchargées et la circulation, même pour une personne valide, y est fréquemment entravée. Les terrasses des restaurants et des cafés sont souvent les facteurs de cet encombrement, auquel la multiplication des mobiliers urbains (bornes e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014 7 Velib, panneaux publicitaires, potelets…) ou les livraisons anarchiques de marchandises participent également. Ces usages intensifs, qui se traduisent par des nuisances sonores, des amoncèlements de déchets ou du stationnement sauvage, cristallisent les tensions entre riverains. Il peut donc sembler utile d’expérimenter des réglementations nouvelles dans ces secteurs. La limitation de l’utilisation commerciale de l’espace public pourrait être envisagée, en précisant les conditions d’attributions des terrasses et des étalages (limitations de dimensions ou des plages horaires) pour les rendre moins automatiques. e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014 8 LA VEGETALISATION ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE. Pour permettre la transition énergétique jusqu’au cœur de Paris. Valorisation des espaces verts existants - végétalisation de l’espace public – rénovation des immeubles dans une logique d’économie d’énergie La forte densité du bâti de notre arrondissement y restreint les lieux de respiration, en particulier dans les quartiers régis par le PLU qui sont traversés par de grands axes de circulation. La rareté en espaces verts dans le 3e comme dans l’ensemble du centre de Paris nous oblige là encore à faire preuve d’innovation et d’audace. Il faut d’abord valoriser les parcs et jardins existants. Comme pour les autres services publics municipaux, la question de l’extension des horaires d’ouvertures de ces espaces mérite de nouveau d’être posée. Par ailleurs, certains, en fonction de leur périmètre, de leurs équipements, de leur végétation et de leur architecture, pourraient aisément se fondre dans leur environnement urbain s’ils étaient réaménagés sans clôtures. La physionomie et la fréquentation de certains quartiers en seraient profondément changées. Des expérimentations méritent d’être menées en la matière. Au-delà des jardins, la végétalisation de l’espace public s’est imposée comme une préoccupation majeure des parisiennes et parisiens, ainsi qu’en témoignent les votes du premier budget participatif parisien ou le succès de l’opération Du vert près de chez moi. Elle n’est désormais plus considérée comme simple vecteur d’embellissement du cadre de vie. Elle participe également de la lutte contre le réchauffement climatique, les îlots de chaleur, la pollution de l’air et le bruit. Elle contribue à la dés-imperméabilisation des sols et à la préservation de la biodiversité. Elle tient un rôle social fort, comme l’illustrent les nombreux jardins partagés de la capitale. La Mairie du 3e souhaite donc travailler sur des projets de trames vertes, traversant l’arrondissement du Nord au Sud et d’Ouest en Est, au fil des jardins, des murs végétalisés, des voies en pavés enherbés, des jardinières en pleine terre ou encore de potagers dans les établissements publics ou les immeubles privés. Ce projet rejoint les aspirations des habitants en matière de circulations douces et piétonnes. Paris doit aussi s’inscrire pleinement dans une logique de développement durable et de transition énergétique. En ce sens, le 3e bénéficie d’une expérience réussie avec l’Opération Publique d’Amélioration de l’Habitat Développement Durable et Economie d’Energie (OPAH 2D2E) mise en place autour de la Place de la République depuis 2012. Les mesures d’incitation à la rénovation des immeubles selon des objectifs d’isolation, de végétalisation et de production et d’économie d’énergie sont à poursuivre dans tout le centre de Paris où la marge de progression est très importante en raison de l’ancienneté du bâti. Sa requalification ne peut passer que par cette logique durable et ambitieuse. Le 3e doit donc s’inscrire dans la dynamique du plan « 1 000 immeubles » initié par la Ville. L’exemple doit également être donné par la collectivité en initiant ou en poursuivant la rénovation des bâtiments publics et l’expérimentation de procédés innovants. e Mairie du 3 arrondissement de Paris - décembre 2014