LES artiStES - Connaissance de l`Art Contemporain

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LES artiStES - Connaissance de l`Art Contemporain
LES artistes
> Vlasta Delimar
Née en 1956 à Zagreb, Vlasta Delimar a, depuis la fin des années 1970, nourri un travail photographique et réalisé des performances avec son propre corps, brisant certains tabous liés à la représentation stéréotypale du féminin et luttant contre les codes et
les clichés imposés au genre. Dans Walkthough as Lady Godiva (Zagreb, 2001), Vlasta Delimar se mit en scène dans une performance inspirée d’une légende médiévale selon laquelle une femme aurait traversé, nue, la ville à cheval si son mari, le chef de la ville,
ne cessait pas les taxes imposés à ses citoyens. Chose faite, Delimar traversa la ville de Zagreb soulignant ainsi le rôle de chaque
individu dans une communauté. Forte de sa collaboration et de son amitié avec le très célébre, Tomislav Gotovac, elle n’a cessé ces
dernières années, d’oeuvrer à la mémoire de son travail et à la diffusion de projets collectifs sur la performance.
DU 9 AU 11 JANVIER 2006
MATURE WOMAN
Vlasta Delimar
DUREE 30 MIN.
Vlasta Delimar artiste croate des plus radicales, utilise son corps pour interroger ouvertement les tabous de la sexualité et de la
femme dans notre « société libérée ». Il en ressort un cocktail explosif où résignation mélancolique et ironie vont de pair.
Dans Mature woman, la performeuse accentue particulière cette « ultra-mélancolie » du corps de la femme. Il en résulte une sorte
de beauté astringente qui transcende la mort.
Vlasta Delimar
Commençant sa carrière de performeuse en 1979, au moment de l’intensification de l’art post-conceptuel en Croatie et en exYougoslavie, son corps est devenu le principal outil de sa pratique artistique dans un paysage dominé par les hommes. Le contenu
de son travail a eu tendance à être un peu direct, franc, mais elle joue avec ça pour créer une subtile frontière entre l’action et la
vie réelle. La tension érotique – ouverte et même renforcée – est un élément clé dans son travail qui, non seulement se confronte à
des thèmes tabous, mais par son caractère public, fait partie d’une quête de la connaissance de soi. Après une interruption dans
son travail de performeuse, elle revient à nouveau dans les années 90 -, mais rencontre un défi différent. Elle est désormais une
femme d’âge mûr: faire face à ce fait a été un processus douloureux qui a filtré dans son travail. La recherche de soi évolué dans
une recherche de la femme dans la présence de la femme mûre et depuis Conversations avec un guerrier jusqu’à Femme disparue.
Tout comme avant, les résultats découlant de cette phase de son expérience, doivent être lu comme un acte de sexualité débridée.
En outre, dans ce laps de temps très court, il est possible de définir une évolution d’ensemble : de l’interrogatoire et reconnaissance,
vers la tranquillité.. et en toute sécurité vers le plaisir de vieillir, même s’il est teintée de résignation mélancolique.
http://www.theatredelusine.ch/spectacle/mature-woman/
Autres liens :
http://www.performinggender.eu/vlasta-delimar-in-conversation/ (en anglais)
> Tomislav Gotovac
Né en 1937 à Sombor.
Dès 1960, l’art de Tomislav Gotovac peut être considéré comme précurseur d’un nouveau langage artistique avec ses films expérimentaux - comme la trilogie Cavalier bleu (Art de Godard), Cercle (Count Jutkevitch) et Ligne droite (Stevens Duke) en 1964 - et ses
nombreuses séries photographiques (Montrant le magazine Elle, 1962). Gotovac contribue ensuite au développement des Nouvelles
pratiques artistiques (terme qui recouvre des formes nombreuses et radicales d’un art nouveau apparu en Yougoslavie après 1968)
à travers des performances qui mettent son propre corps au centre de ses créations, ou des actions performatives dans l’espace
public qui soulignent la relation quotidienne avec l’environnement.
Il est l’auteur du Our Happ-Happening, réalisé à Zagreb en 1967, ainsi que du premier acte d’exhibitionnisme artistique à Belgrade en
1971. Ses performances radicales et provocatrices - comme le fait de courir nu lors de sa performance Zagreb, I love you ! en 1981
- mettent en question les limites de l’espace public, au sein même du contexte et des mécanismes de l’Etat communiste. Ses oeuvres
ont généré des interprétations variées qui contribuent à la position spécifique que Gotovac occupe dans la structure des Nouvelles
pratiques artistiques des années 1970 jusqu’à nos jours.
Deux oeuvres de Tomislav Gotovac :
DEAD MAN WALKING, Croatie, 2002, 49’ Ce documentaire expérimental de found footage de Tomislav Gotovac, construit à partir
d’autres films (surtout documentaires), constitue une des possibles autobiographies du cinéaste : un collage provocateur de ses
activités artistiques d’avant-garde des années 60 et 70 et de ses positionnements personnels par rapport aux idéologies politiques du
XXème siècle et à l’establishment culturel de sa communauté.
GLEN MILLER 1. (THE HIGH SCHOOL PLAYGROUND), Ex-Yougoslavie, 1977, 45’ Le film est construit d’un seul plan : un travelling
circulaire d’un angle de 180 degrés par rapport au sol réalisé avec une lentille à grand angle. C’est le film le plus reposant de Gotovac,
il invite le spectateur à se relaxer et à observer les scènes tranquillement, plusieurs fragments qui entrent dans le plan, le traversent
et s’en vont. Pourtant cette “vision», comme dans son film précédent, n’est pas laissée entièrement à la volonté du spectateur, elle
est influencée par les impressions suggestives de la bande-son. On regarde le film comme s’il s’agissait d’un western...
Autres liens (++) :
http://performingtheeast.com/tomislav-gotovac/
> Sanja Ivekovic
WAITING FOR THE REVOLUTION
02/06/2012 - 16/09/2012
See more at: http://www.mudam.lu/fr/expositions/details/exposition/sanja-ivekovic/#sthash.XTzXlwPq.dpuf
http://www.mudam.lu/fr/expositions/details/exposition/sanja-ivekovic/ (en français)
Figure centrale de la scène artistique croate, Sanja Iveković (1949) développe depuis le début des années 1970 une œuvre engagée, animée par des préoccupations liées aux questions de genre, d’identité et de mémoire. Elle est issue d’une génération d’artistes connue
sous le nom de « Nova Umjetnička Praksa » (Nouvelle Pratique Artistique) qui, dans la Yougoslavie d’après 1968, s’affranchit du pouvoir
étatique et s’attache à décloisonner le champ artistique, l’ouvrant à de nouvelles pratiques et à des interrogations en prise directe avec
la société.
http://www.only-apartments.com/news/new-york-sanja-ivekovic/ (en anglais)
Sanja Ivekovic: Lady Rosa of Luxembourg, 2001, Collection de l’artiste © Photo : Aurélien Mole
> Igor Grubic
Du 31 octobre au 12 novembre 2012
EAST SIDE STORY
Palais de Tokyo
http://www.palaisdetokyo.com/fr/dalibor-martinis-igor-grubic-andreja-kuluncic-david-maljkovic-et-renata-poljak
Igor Grubic (né en 1969, vit et travaille à Zagreb) est connu pour sa réflexion et son activisme sur l’espace public comme moyen
d’expression et ses interventions in-situ, notamment la ré-activation en 1998 de l’action du Red Peristyle menée 30 ans plus tôt à
Split par des artistes activistes. Il a récemment participé à Manifesta 4 et à la 11ème Biennale d’Istanbul.
Igor Grubic (Croatie) / Les Halles. Angels with dirty faces, 2006-2013, seize portraits de mineurs serbes de Kolubara en
grève en l’an 2000 résistant au régime de Milosevic, photographies sérigraphiées, 166 x 250cm création Angels with dirty
faces, cinq photographies, 80 x 60 cm, 2006-2013.
Diplômé de philosophie, en 1996 Igor Grubic commence ses premières interventions artistiques dans des lieux publics. Il est
également journaliste, producteur et metteur en scène dans un studio consacré à la vidéo militante.
À la veille du 4 octobre 2000, Igor Grubic est à Belgrade. Des haut-parleurs annoncent qu’en Serbie les mineurs de Kolubara
sont en grève pour protester contre Milosevic. Quelques milliers de manifestants apportent leur soutien aux mineurs qui
produisent 50% de l’énergie du pays. Cette forte mobilisation des travailleurs conduit à la chûte du régime et marque aussi la
fin du socialisme dans l’ex-Yougoslavie.
Inspiré par cet événement, Igor Grubic crée avec les mineurs de Kolubra Angels with dirty faces, présenté en 2006 au Musée
d’art contemporain de Belgrade. Les Ailes du désir de Wim Wenders devient pour l’artiste et les mineurs une clef de lecture de leur
œuvre commune : « Un ange descend entre les peuples et rencontre les autres anges déjà descendus avec pour seul souci d’aider les
gens. Puisqu’ils ont décidé de rester sur la terre, les anges renoncent aux ailes et deviennent les mineurs». L’artiste nous dit que ses
« anges bien humains ont certes la gueule et les mains noires, une existence difficile, mais la conscience propre ».
Né en 1969 à Zagreb, Igor Grubic vit et travaille à Zagreb.
http://www.2013.biennale-melle.fr/grubic.html
> David Maljkovic
EAST SIDE STORY - Palais de Tokyo
Du 28 novembre au 10 décembre 2012
These Days (2005) 5’31 Lost Memories from These Days (2006) 6’45
Artiste majeur de la scène européenne contemporaine, David Maljkovic(né en 1973, vit et travaille à Zagreb) est connu pour ses installations, sculptures, dessins, films et photomontages d’une grande élégance prenant leur source dans l’héritage moderniste de l’ex-Yougoslavie. L’artiste a bénéficié d’expositions personnelles à la Secession de Vienne (2011), au Sculpture Center de New York (2011), au
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid (2009), à la Whitechapel Art Gallery de Londres (2007), au Van Abbemuseum
d’Eindhoven (2005). Ses oeuvres ont entre autres été acquises par le Mnam/Cci – Centre Pompidou, la Tate Modern, le MoMA et la
Kadist Art Foundation…Days below Memory.
David Maljkovic, Lost Memories from These Days, 2006, 6’44’’.Edition de 5. © David Maljkovic. Courtesy Sprüth Magers, Berlin Londres.
Connu pour ses installations mêlant vidéos, assemblages, dessins et collages, David Maljkovic (né en 1973 à Rijeka, dans la partie dalmate de la Croatie, vit à Zagreb et Berlin) a choisi de présenter pour son exposition personnelle au CAPC,
l’ensemble de ses vidéos réalisées entre 2003 et 2006 au sein d’un dispositif conçu comme un espace mental.
Ses installations se lisent et s’expérimentent comme des voyages statiques dans un monde peuplé de personnages aphasiques et
amnésiques contemplant les vestiges d’une histoire visionnaire qu’ils ne reconnaissent pas. Dans la trilogie des vidéos de Scene for a
New Heritage (Scène pour un nouvel héritage, 2002006), ils investissent un monument dont la beauté et la sophistication architecturales contrastent avec l’état d’isolement et de délabrement environnant. Envahie par les herbes folles ou recouverte d’un épais manteau
de neige dans le deuxième épisode de la trilogie, l’architecture aux courbes métallisées et vibrantes semble oubliée du temps et de la
mémoire de ses visiteurs.Venus en nombre, comme répétant les gestes d’un rituel dont ils auraient oublié le sens, ils contemplent le
lieu, fascinés, et tentent de se l’approprier.
Dans These Days (Ces jours-là, 2005) et Lost Memories from these days (Souvenirs perdus de ces jours-là, 2006), on retrouve là aussi
des jeunes gens asthéniques accompagnés de voitures dont les roues sont entravées par des structures de béton ou de carton. Les
voici de nouveau dans un environnement architectural grandiose abandonné qui rappelle l’architecture moderniste de l’aprèsguerre.
Le contraste entre la structure animée et dynamique de l’architecture et l’aspect casual et low-tech de ses personnages et de leurs
véhicules entravés est saisissant. Car si l’artiste joue avec l’imagerie de science-fiction, c’est toujours de manière déceptive. Pas d’effets
spéciaux, ni d’accessoires futuristes, nous voici toujours ramenés à cet étrange contraste et au malaise qui s’en dégage.
On peut bien sûr lier le travail de Maljkovic à la situation paradoxale que connaît la Croatie et les autres pays de l’ex-bloc soviétique en
train d’aborder leur lendemain des « lendemains qui chantent ». Mais l’oeuvre excède son contexte pour interroger plus largement la
puissance de la vision artistique à l’heure des utopies révolues. Que faisons-nous de cet héritage ? N’en reste-il pas un potentiel qu’il
s’agirait de réactiver,de réinventer ?
En figurant de nouveaux usages pour le bâtiment de Scene for a New Heritage, les collages et les dessins de l’artiste qui sont présentés
simultanément dans l’exposition de groupe Des mondes perdus, tentent d’esquisser ainsi de nouvelles perspectives.
David Maljkovic devait représenter cette année la Croatie à la Biennale de Venise. Sa participation est
annulée mais il a une actualité dense en 2007 : au P.S.1 Contemporary Art Center de NewYork, à laWhitechapel Art Gallery de Londres,
auKunstverein de Hamburg et à Art Unlimited à Bâle.
Autres liens :
http://www.festival-automne.com/dalibor-martinis-renata-poljak-igor-grubi-263-andrejakulun-269-i-263-david-maljkovic-spectacle1523.html
http://www.e-flux.com/announcements/croatia-at-the-52-biennale-di-venezia-david-maljkovic/