Etudiez àl`étranger!
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Etudiez àl`étranger!
universités &grandes écoles Etudiez à l’étranger ! Les grandesécoles proposent une large palette de doubles cursus, de séjours et d’échanges, pour vous former surles cinq continents V ous êtes les fils et les filles d’Erasme ! Vous qui préparez les concours, ou qui, encore lycéens, rêvez d’intégrer une grande école, le monde est à vous. Vous allez marcher dans les pas de ce premier étudiant voyageur qu’était Erasme de Rotterdam (1466-1536). Celui-là même qui a donné son nom aux échanges européens d’étudiants, le fameux programme « Erasmus». Il y a six siècles, cet humaniste avait compris qu’une bonne formation intellectuelle s’affranchissait des frontières. De Rotterdam à Paris, Florence ou Cambridge, il a sillonnél’Europe, nourrissant ses réflexions et ses écrits de l’air des lieux. Son nom pourrait figurer au fronton des grandes écoles, tant ces institutions font de l’internationalisation leur carte maîtresse, voire leur credo. Dans la guerre larvée qui l’oppose de longue date à l’université – et qu’on sent poindredenouveau–, lagrandeécoleà lafrançaise a ses faiblesses, certes, mais pour l’ouverture au monde, elle a une vraie longueur d’avance. « L’international a cessé d’être une obligation,il est devenu une évidence», résu- me au Monde le directeur de Grenoble Ecole demanagement,LoïckRoche.Cette«évidence » se décline. D’abord avec cette petite musique de fond des amphithéâtres, charmés par la venue d’enseignants du bout du monde, ou simplement quand le cours est dispensé en langue étrangère et que le voisin de banc arrive tout juste de Bangkok ou de Berlin. Les écoles françaises se partagent la planète Mais ce qui aide à penser autrement reste l’expérience à l’étranger. Partir en échange, c’est toujours bien. Six mois ou un an ailleurs, sur un campus, est intéressant et enrichissant. Mais il y a désormais bien mieux, avec la kyrielle de doubles cursus qui feront de vous un diplômé d’Harvard voired’une université chinoise.En management,en ingénierie,égalementdanslacuisine ou dans la mode, les écoles françaises sont partout et se partagent la planète. « La concurrence est désormais mondialisée (…). Si une école n’est pas reconnue mondialement,elle ne peut revendiquerdefigurerparmi les établissements de premier plan. Nous n’avons guère le choix », explique Bernard Ramanantsoa, le patron de la plus ouverte des écoles de management française, HEC. Alors, le marché de l’orientation scolaire s’est élargi et complexifié tout à la fois. On ne restreint plus son choix entre Paris, Grenoble ou Strasbourg. Les étudiants et leurs parentsontintégréqu’ilestdésormaispossible de s’inscrire en solo à Madrid, Berlin ou Montréal. D’autant que les écoles et les universités des pays voisins et des autres continentsviennentde plus en plus souventfaire leur marché en terre française, où elles aiment séduire les bons lycéens. Fuite des cerveaux ? Arrêtons de tout mélanger!L’attractivitédesentreprisesfrançaisespourlajeunessedupayset les possibilités d’y être recruté sont un autre problème. Il ne doit s’inviter dans le débat que dans un second temps. Se constituer un CV international est une urgence pour chaque étudiant; une vraie richesse pour celui qui rentrera travailler en France après quelques années de « culture monde ». L’intérêt personneletceluidupaysnesontpasantinomiques. Ouvrons nos fenêtres et nos esprits! p Maryline Baumard Financer son départ Des fondations aux villes, les bourses et les aides sont nombreuses. Et pour bien anticiper, mieux vaut connaître le coût de la vie dans le pays d’accueil. PAGES 4-5 Une bataille mondiale Bernard Ramanantsoa, directeur d’HEC, explique comment son école, l’une des plus ouvertes au monde, a mis en place sa stratégie à l’international. PAGE 9 Le rêve chinois devient possible Centrale Pékin forme des ingénieurs depuis 2005. Dans son sillage, les autres écoles signent des partenariats et installent des campus dans les grandes villes chinoises. PAGES 14-15 E AD REP N A L TE T A CK LA P N A R F Institut de préparation aux concours - Ecoles de commerce et d’ingénieurs Depuis 2006, les meilleurs résultats aux concours 2 bis rue Saint-Sauveur 75002 Paris. Tel. 01 40 41 12 38 Cahier du « Monde » N˚ 21406 daté jeudi 14 novembre 2013 - Ne peut être vendu séparément 2 universités & grandes écoles Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Des études à l’échelle planétaire Les grandesécoles rivalisent d’inventivité et multiplient les initiatives et les partenariats pour offrir à leurs étudiants un enseignementmulticulturel,ouvert sur le monde et adapté aux nouvellesexigences dumarché de l’emploi T oujours plus. Plus d’étudiants et de professeurs étrangers, plus de cours en anglais et de séjours aux quatre coins du monde… Toujours plus d’international: tel est le mot d’ordre dans les grandes écoles. «L’international a cessé d’être une obligation, il est devenu une évidence», constate Loïck Roche, directeur de Grenoble Ecole de management (Grenoble EM). « C’est un élément majeur d’attractivité auprès des étudiants et des entreprises, qui nous différencie des universités», renchérit Jean-Guy Bernard, qui dirige l’EM Normandie. Pour préparer leurs élèves à travailler dans un monde globalisé, les écoles rivalisent d’imagination. Anglais courant ? La question ne se pose même plus. « L’anglais n’est pas une langue étrangère: c’est la langue des affaires», note StéphanBourcieu,patrondel’ESCDijon-Bourgogne, qui propose l’intégralité de son cursus enfrançaisouenanglais,auchoix.Mêmechose à l’Ieseg, à l’Edhec, à l’ESC Rennes, à Grenoble EM… « A la sortie de l’école, nos élèves ont un score de 880 au test TOEIC, le niveau le plus élevé en France», assure le directeur de l’Ieseg, « L’international est un élément majeur d’attractivité, qui nous différencie des universités » Jean-Guy Bernard directeur de l’EM Normandie Jean-Philippe Ammeux. Certaines écoles vont jusqu’à imposer une deuxième langue, ou à en proposer une troisième en option, comme à l’ESC La Rochelle, EM Strasbourg ou l’EM Normandie. Autre formule : le séjour à l’étranger. Une durée d’un trimestre est considérée comme unminimum.Enréalité,deplusenplusd’étudiants partent six mois, voire un an… ou plus, avec l’année de césure. «En moyenne, nos élèveseffectuentdeuxsemestresàl’étranger,indique Olivier Aptel, à la tête de l’ESC Rennes. Nous avons aussi un parcours “3 zones”, qui permet de passer près de deux ans dans trois pays différents. On peut même compléter par un stage… » Mais il faut y regarder de plus près: de simples « accords d’échange» garantissent peu sur l’enseignement suivi à l’étranger. Certes, leur nombre permet d’éviter les départs groupés vers une même destination, oùlesélèvesrisqueraientderecréerune«petite France» hors de l’Hexagone. L’Ieseg dispose ainsi de 170 accords, dont 18 en Inde… Le « double diplôme », lui, est plus exigeant: il suppose une évaluation réciproque et serrée entre institutions. Mieux encore, le « programme conjoint» est réellement monté en commun. L’ESC Dijon a ainsi élaboré un bachelor commun avec l’université d’Oxford Brookes en Grande-Bretagne. Nombre d’écoles ont aussi ouvert des campus à l’étranger: École Pratique des Hautes Études Patios Saint-Jacques, 4-14 rue Ferrus – 75014 Paris Tél. : 01 53 63 61 59 www.ephe.fr Enseignement et formation à la Recherche Sciences de la Vie et de la Terre Sciences Historiques et Philologiques Sciences Religieuses ■ Diplôme EPHE ■ Master Biologie Santé Ecologie Signalisation et Systèmes intégrés en Biologie Environnement et Gestion de la Biodiversité Systèmes complexes : Cognitions Naturelle et Artificielle Psychologie de la Cognition ■ Master Sciences historiques, philologiques et religieuses Sciences des religions et sociétés Études européennes, méditerranéennes et asiatiques ■ Études Doctorales ■ Diplôme post-doctoral ■ Habilitation à diriger des recherches Toutes nos formations sont accessibles au titre de la formation continue l’Essec et l’Edhec à Singapour, l’ESC Rennes, Kedge et le groupe HEI-ISA-ISEN au Maroc, EMLyonàShanghaï,l’IcamenInde,l’ESCToulouse à Barceloneet au Maroc… Ces implantationsserventàaccueillirdescandidatslocaux et, dans une moindre mesure, des étudiants français.Avec sescampusà Raleighaux EtatsUnis et à Suzhou en Chine, Skema a opté pour une logique inverse: elle y envoie en immersion ses élèves. Grenoble EM, de son côté, mise sur des programmes « délocalisés» (à Londres, Moscou, Pékin…), tels son MBA (260inscrits), son DBA et ses MSc. Résultat, le groupe compte 2500élèves étrangers. Quant à ses programmes doctoraux, ils comportent 90% de profils internationaux. Bref, chaque école déploie une stratégie propre. On peut aussi désormais étoffer son bagage international sans s’expatrier. Car les campus ne cessent de se transformer. Les professeurs étrangers y sont de plus en plus nombreux: 82 % à l’ESC Rennes, 83 % à l’Ieseg… «Ils rope, explique Edouard Husson, directeur général de cette école. Il ne s’agit pas pour nous de recruter des étudiants dans différentes zones de la planète et de les former sur place, mais de permettre aux mêmes étudiants de bénéficier des synergies entre campus et du croisement des cultures. C’est ce qui nous distingue d’une business school “globale”, avec des campus en Asie, en Amérique ou ailleurs. A nos yeux, il n’y a pas de meilleur creuset que l’Europe: elle seule offre le maximum de diversité dans le minimum d’espace. Une fois qu’ils sont familiers des subtilités de l’Europe, nos diplômés peuvent partir affronter le grand large et l’intercontinental.» Comme le souligne le site de l’école: « L’identité de ESCP Europe est profondément européenne, tandis que sa destination est le monde.» Mais ce modèle « multipolaire» comporte son lot de contraintes. Difficile d’organiser une multitude de parcours distincts, de faire circuler élèves et professeurs entre les campus, de jongler en permanence avec les langues et les cultures… Un tel dispositif génère des coûts logistiques supplémentaires. Mais sans doute est-ce le prix à payer pour un cursus sans équivalent. Et que les entreprises apprécient particulièrement. p sont le cœur du dispositif, estime Olivier Aptel. La plupart enseignent en anglais et apportentun autre regardsur leur discipline… Leurprésencenousaide à attirerdes étudiants étrangers. » A l’ESC Dijon, ils sont 400 sur 1 800 inscrits ; à EM Normandie, 300 pour 2 600 et à Audencia, plus de 600. Leur taux est encore plus élevé dans les MBA « full time», véritables melting pots culturels. « Je viens de plancher sur une étude de cas avec une Mexicaine, un Indien et une Danoise – le tout en anglais, raconte Benjamin Athuil, en troisième année à l’Essec. Chacun a un point de vue différent, lié à sa culture. Cela donne une profondeur accrue à nos cours. Et cette diversité permet d’avoir un large réseau.» Rien d’étonnant si, à la sortie, un nombre croissantd’étudiantsvisentunposteàl’étranger. Dans ce contexte, les écoles d’ingénieurs paraissent encore en retrait. « Faux, assure Jean-Marc Idoux, directeur général du Groupe HEI-ISA-ISEN. Il faut casser cette image et parler des initiatives, nombreuses et originales.» Exemple: ces groupes d’élèves en fin de cursus que l’école, en partenariat avec SaintGobain, envoie travailler onze semaines aux Etats-Unis sur un sujet industriel. « Chez nous,la mobilitéest unimpératif,souventliéà la professionnalisation: les stages à l’étranger sont très répandus, poursuit M. Idoux. De plus, nous avons en général autour de 300 élèves internationaux dans nos murs.» Reste que l’international ne s’improvise pas. «Outre un niveau d’anglais reconnu, il est souhaitable de bien maîtriser une deuxième langue en lien avec son projet professionnel, conseille Jean-GuyBernard.Il faut aussi profiter des semestres à l’étranger et de l’année de césure pour mettre en cohérence ses choix de destinations avec le métier que l’on vise. Mieux vaut éviter de partir au hasard, ou de choisir un pays parce qu’il fait rêver. » p J.-C. L. Jean-Claude Lewandowski Le modèle multipolaire de l’ESCP Europe PARIS, Londres, Madrid, Berlin et Turin: avec ses cinq campus, répartis dans les cinq pays « majeurs» de l’Union européenne, l’ESCP Europe permet à ses élèves d’étudier dans trois destinations de leur choix – une par an –, et dans trois langues différentes. Dans chaque pays, ils peuvent obtenir, en sus du parchemin de l’école, un diplôme national – « Laurea» en Italie, « DiplomKaufmann» en Allemagne… Ce cursus « intégré», qui forme des profils rompus aux subtilités de la construction européenne et de l’interculturel, fait la fierté et l’originalité de l’école : aucune institution ne peut se prévaloir d’un tel dispositif, entièrement tourné versl’international. Les globe-trotteurs impénitents peuvent même, cerise sur ce gâteau déjà très riche, s’offrir un stage, un séjour d’échange ou une année de césure dans un quatrième pays, de préférence sur un autre continent. L’ESCP Europe s’attache désormais à tisser des liens avec des institutions étrangères de renom – comme l’université Tongji à Shanghaï, l’une des plus réputées de Chine – et à bâtir un « sixième campus » virtuel, fondé sur l’enseignement à distance. « Ce modèle, qui repose sur les échanges entre des campus très rapprochés, c’est l’atout de l’Eu- Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 universités & grandes écoles 3 Les destinations les plus prisées Les pays anglophonesrestent très appréciés des étudiants quiveulent effectuer une partie de leur cursusà l’étranger.Mais l’Asie, le Pacifique ou encore les pays émergents attirent de plus en plus E n2013,lesétudiantsde grandesécoles sont près de huit sur dix à déclarer avoir effectué une partie de leur cursusà l’étranger(79 %, d’après un sondage Harris Interactive réalisé cet été pourl’InstitutMontaigne).Une quasi-unanimité,quirecouvredes aventurestrèsdifférentes,selonquel’on optepourSanFrancisco, Bombay… ou l’autre côté du tunnel souslaManche.Différentes,maisbiensouvent en version anglaise. Eneffet,leRoyaume-Uni,ouplusexactementsatrès«hype» capitaleaux établissements prestigieux (la London School of Economics, l’Imperial College London et, dans les environs, Cambridge et Oxford…), a gardé tout son potentiel de séduction pour la jeunesse de l’Hexagone. Et celle des grandes écoles ne fait pas exception, qui placecette destination en tête de ses choix, avec 20 % des expériences à l’étranger. Il faut dire qu’à ces attraits s’ajoute celui de la langue : l’anglais est suffisamment maîtrisé par la plupart des élèves pour qu’ils ne craignent pas d’étudier ou de travailler dans cette langue… mais pas assez pour qu’ils n’aient pas envie de pouvoir ajouter à leur CV l’alléchante mention «English : fluent ». Même atout linguistique pour les EtatsUnis, quasi ex-æquo, avec 19 % des suffrages. « Le rêve américain est encore bien vivace », confirme Christopher Cripps, directeur des relations internationales de l’Ecole centrale de Paris. Universités au sommet du classement de Shanghaï (Harvard, Stanford, université de Californie, Massachusetts Institute of Technology…), un parfum d’aventure, un peu accentué par l’éloignement et les séduisantes et médiatiques « success stories » de la Silicon Valley… Alexandre Jais, centralien en double diplôme à Stanford, qualifie la baie de San Francisco d’« eldorado pour quiveut s’imprégnerde l’état d’espritentrepreneurial ». Et si, il le reconnaît, les frais de scolarité peuvent effrayer, « il est possible d’obtenir un poste d’assistant au sein del’université»,donc depercevoir unsalaire. A cœur vaillant… La zone Asie-Pacifique, menée par Singapour, la Chine et l’Australie, a le vent en poupe «Heureusement, certains étudiants s’intéressentà d’autrespays, qu’ilssoientmembres du G20 ou émergents », nuance Yves Poilane, président de la commission des relations internationales de la Conférence des grandes écoles et directeur de Télécom ParisTech. En effet, derrière les voisines européennes (l’Allemagne et l’Espagne, qui représentent respectivement 14 % et 8 % des choix), c’est toute une galaxie de destinations montantes qui se partagent le reste des promotions. Lazone Asie-Pacifique,menéeparSingapour (6 %), la Chine (6 %, Hongkong compris) et l’Australie, a le vent en poupe – en partie parce qu’on y trouve des enseignements d’excellent niveau ou des stages en entreprise en langue anglaise. C’est pour- quoi, et bien que les Etats-Unis reçoivent toujours les plus gros contingents de HEC, «si l’on considère les chiffres établissement par établissement, c’est l’université de Singapour qui est plébiscitée », constate Eloïc Peyrache, directeur délégué de cette école. Quant à l’Australie, la politique volontariste en direction des étudiants étrangers commence à porter ses fruits de manière spectaculaire (+ 146,2 % de Français entre 2005 et 2010). « Par rapport à d’autres pays, l’obtention d’un visa est très simple, rapide et peu coûteuse, confirme Hélène Fromenty, élève de Sciences Po Rennes, qui vient de passer une année scolaire à l’université de Canberra. C’est un pays éloigné, dont on parle beaucoup mais que l’on connaît peu. Grands espaces, paysages variés… C’est un peu le rêve de tout le monde, finalement, de pouvoir allier études, voyage et découverte.» L’Australie conserve une belle marge de progression, puisqu’elle n’accueille encore que 4 % d’élèves de grandes écoles. Mais,insisteM.Poilane,«lessuccèsinternationaux des entreprises françaises, qui se développent beaucoup dans les pays émergents, sont de nature à encourager nos élèves à aller voir au-delà des seuls pays anglosaxons, par exemple du côté des BRIC [Brésil, Russie, Inde, Chine], et c’est le rôle des établissements que de mettre en avant l’expérience humaine que peut représenter un pays moins “sûr”, dans tous les sens du terme ». Ce qui est sûr, c’est que ceux qui tentent l’aventure ne semblent pas déçus. Loïc Murat a choisi de se lancer dans un double diplôme en génie civil, en profitant Palmarès Le trio de tête des pays le plus souvent cités par les étudiants pour un stage ou un échange est mené par le Royaume-Uni qui recueille 20 % des souhaits de départ. Suivent les Etats-Unis (19 %) et l’Allemagne (14 %). Europe ou Asie ? L’enquête Harris Interactive, réalisée pour l’Institut Montaigne du 19 avril au 2 août auprès de 975étudiants de grandes écoles, montre que l’Europe est en compétition avec des destinations beaucoup plus lointaines. L’Espagne arrive en troisième position des souhaits, avec 8 % de citations, suivie par Singapour, la Chine et le Canada, tous trois entre 5% et 6 %. L’Italie et l’Australie recueillent chacune 4 % des souhaits d’expatriation temporaire. d’un partenariat entre son école (Centrale Paris) et l’université fédérale de Rio de Janeiro. « Le Brésil [2 % des élèves] est le pays le plus dynamique d’Amérique latine, avec une croissance économique impressionnante… Sans oublier qu’il va accueillir laCoupedu mondede footballen 2014et les Jeux olympiques en 2016 », précise cet accro du sport, qui n’hésiterait pas à débuter sur place si l’occasion s’en présentait. Clément Gire, quant à lui, a passé six mois à l’Indian Institute of Technology de Bombay(Inde,3%desélèves),avecl’«objectif principal de partir loin, géographiquement et culturellement», ce qui représentait « à la fois un défi et une volonté de s’ouvriret des’enrichir». Bilan?Il apuvoyager, « dans un pays aux possibilités infinies et aux prix dérisoires, mais aussi assister à des cours de très bon niveau, apprendre un peu d’hindi, comprendre l’organisation politique et sociétale de l’Inde ». Il a « beaucoup évolué personnellement» et considère cette expérience comme « peut-être la plus profitable de sa formation, et assurément la plus intense». «On ne valorise pas de la même manière un séjour aux Etats-Unis ou dans un pays émergent », conclut M. Poilane, avant de confesser dans un sourire avoir lui-même, jeune diplômé de Télécom ParisTech, passé neuf mois… en Californie, «dans les télécommunications spatiales. Mais c’était il y a bientôt trente ans, avant Skype et l’Internet à haut débit ! » En 2013, la Californie, c’est presque la banlieue de l’Hexagone. Et si on regardait plus loin? p Muriel Gilbert ÉTUDIEZ EN AMÉRIQUE DU NORD Venez nous rencontrer et découvrir nos programmes d’études Entrer à l’ Paris, c’est sortir de l’hexagone PROGRAMME GRANDE ÉCOLE DIPLÔME BAC+5 VISÉ PAR L’ÉTAT GRADE DE MASTER SALON DES GRANDES ÉCOLES Les 16 et 17 novembre, de 10 h à 18 h Les Docks-Cité de la mode et du design 34, quai d’Austerlitz 75013 Paris UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL ET HEC MONTRÉAL PARMI LES 100 MEILLEURES UNIVERSITÉS AU MONDE SELON LE QS WORLD UNIVERSITY RANKINGS. Une école de management international post-bac 18 mois minimum à l’international 146 universités étrangères partenaires Classe internationale, 100 % anglophone, accessible dès la 1re année 7 spécialisations Master : Affaires internationales (apprentissage possible), Marketing & Communication, Digital Marketing & E-Commerce, Finance, Mode & Luxe... Université de Montréal umontreal.ca Admissions 1re année : Concours Link 3e année et Master 1 : Concours Ambitions + Dates de concours disponibles sur www.ebs-paris.com HEC Montréal hec.ca universités & grandes écoles Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Pékin n’est pas plus cher que Londres Frais de scolarité, billets d’avion,logement, vie quotidienne: le prix des études à l’étrangerse calcule globalement D ans les écoles, les séjours à l’étranger sont partie intégrante du cursus. Atouts indéniables sur un CV, ils viennent aussi allonger la note des frais de scolarité. Hormis quelques cas particuliers, les programmes d’échanges fonctionnent autour du principe suivant : les étudiants règlent les frais d’inscription annuels auprès de leur école, sans payer de supplément dans l’établissement qui les accueille. Ce système n’engendre pas d’économie notable si l’on part dans un pays commela Norvège où l’accès au supérieur est gratuit – facteur qui a intensifié la mobilité vers cette région nordique, comme l’a relevé l’OCDE dans l’édition 2013 de Regards sur l’éducation. Panorama (éd. OCDE, 110 p., 30 ¤). En revanche, pour qui rêve d’horizons australienou nord-américain,mieux vaut être soutenu par son école. Car les frais de scolarité oscillent là-bas autour de 23 300 dollars par an (17 400 euros), selon une étude du groupe HSBC publiée en août. Dans tous les cas, reste à évaluer le budget nécessaire à la préparation du voyage,autransportet auquotidien.Quelques avis croisés d’étudiants pour mieux s’y retrouver. S’appuyer sur les accords conclus par l’école « J’ai passé neuf mois à Pékin. Mon école a pris en charge l’inscription dans l’université partenaire et m’a transmis les documents à remplir», résume Alexandra Castel-Aubin, en bachelor (équivalent licence) à l’ESC La Rochelle. Outre cette aide, l’accord entre deux établissements peut aussi beaucoup simplifier la recherche de logement : « J’ai pu me loger sur le campuspour200 euros par mois, dans une résidence universitaire tout à fait convenable, explique l’étudiante. Certains amis ont préféré rechercher un appartement en ville. Ils ont réussi à trouver une location intéressante, car les prix de l’immobilier sont plutôt bas, mais ils ont dû s’acquitter de frais d’agence et d’interprète. » Tarifs concurrentiels aussi à la cafétéria de l’université, où la jeune femme déjeunait chaque midi pour 0,80 euro. Au-delà du coût de la vie, il s’agit de s’informer sur les services offerts par l’université d’accueil. Entre les campus à la pointe de la technologie et ceux qui factureront l’accès à la bibliothèque, il y a presque autant de situations que d’établissements. Evaluer les frais de voyage par rapport au coût total Il faut compter 4 783 dollars par an pour les dépenses du www.passerelle-esc.com Le concours qui vous ouvre les portes d'une Grande École de Management En admission parallèle pour les diplômés Bac +2 à Bac +4. 12 Grandes Écoles, un concours commun : EDC Paris Business School EM Normandie EM Strasbourg ESC Dijon ESC Grenoble ESC La Rochelle quotidien en Chine, contre 11 034 dollars au Royaume-Uni, toujours d’après les calculs d’HSBC. Remis ainsi en contexte, l’écart de prix entre un vol longue distance et un voyage outre-Manche ne semble plus si décisif. Elève ingénieur à l’Estaca, une école d’ingénieurs située à LevalloisPerret (Hauts-de-Seine)et spécialisée dans les transports et l’aéronautique, Maxime Beaumont a opté pour le Mexique. Il savaitqu’il lui faudraitinvestir pour le trajet, mais que la vie y serait « clairement moinschère » qu’àParis.Début 2013, à Guadalajara, il a passé cinq mois dans une ambiance polyglotte. « J’étais intéressé par l’université TEC de Monterrey, car elle me permettait de suivre des cours en anglais, tout en pratiquant l’espagnol chaque jour, sesouvient-il.Je n’ai pas eu de frais particuliers sur le campus, si ce n’est une assurancede 300 euros entantqu’étudiantinternational.On pouvait même prendre gratuitement des leçons de tennis ou de natation.» Contacter les précédentes promotions Certains sites Web institutionnels aident à se faire une idée du coût de la vie avant le départ, par exemple celui du China’s University and College Admission System (www.cucas.edu.cn), qui donne des références, tels le prix d’un ticket de cinéma, celui des transports en commun, ou les variations d’une province à l’autre. L’idéal reste cependant de compléter ces informations par des témoignages d’étudiants qui ont vécu une expérience similaire. Diplômé en 2012, Aymeric Guedy, 25 ans, a terminé ses études à l’Edhec sur le campus de Singapour, avec un master de finance en alternance. Son conseil, pour trouver un contrat de travail comme un logement: s’appuyersur le réseaude l’école, et notamment les promotions sur place qui connaissent astuces et adresses utiles au moment de l’installation. Des contacts précieux aussi pour appréhender les méandres de l’administration. Au prix du visa en tant que tel, il faut parfois ajouter un certain investissement en temps et en argent, prévient un étudiant des Mines, parti pour un semestre au MIT (Massachusetts Institute of Technology) à Boston : « Pour obtenir mon visa d’études, il m’a fallu près de six mois, avec beaucoup de formalités : des documents à envoyer par courrier, des photos d’identité avec des critères très spécifiques, etc. » www.agencecosmic.com - Crédits photos : Shutterstock, Getty Images, Plain Picture, Passerelle, DR. 4 ESC Montpellier ESC Pau ESC Rennes School of Business ESC Troyes Novancia Business School Paris Télécom École de Management Anticiper les frais d’installation «Singapour est surnommée la “Suisse asiatique”: la vie y est très chère par rapport aux pays voisins, note Aymeric Guedy. On y trouve difficilement un logement à moins de500ou600eurosparmois.Avecunecaution qui s’élève à deux mois de loyer, il faut veiller à avoir de l’argent disponible sur son compte dès l’arrivée. C’est aussi le moment où s’accumulent toute une série de petites dépenses, comme l’achat d’un téléphone.» D’après l’Office allemand d’échanges universitaires (le DAAD, sur le Web : Paris.daad.de) par exemple, prévoyez outre-Rhin de 225 à 300 euros en ce qui concerne les manuels et le matériel d’études. « Avant de partir, j’ai demandé à ma banque de faire un réglage sur ma carte bancaire pour ne pas payer de charges lorsque je retirerais de l’argent », glisse Alexandra Castel-Aubin. De quoi éviter de mauvaises surprises les premiers jours. p Aurélie Djavadi Inscriptions ouvertes du 30 novembre 2013 au 31 mars 2014 (midi). Pour en savoir plus : www.passerelle-esc.com S ÉCR ITES ES T UOIUTRSIERS A R G LES B UVE ÉPRE POUR 6 285 euros C’est le coût d’une année de vie et d’études en Allemagne. Cette évaluation, réalisée par HSBC en août 2013, fait de l’Allemagne la destination la moins chère. Six fois moins onéreuse qu’un an en Australie, par exemple, où il faut compter 38 000 dollars pour s’en sortir, entre les frais de scolarité et le coût de la vie. Les Etats-Unis arrivent en deuxième position, avec un budget nécessaire de 35 000 dollars minimum. 0123 Jeudi 14 novembre 2013 5 universités & grandes écoles Bourses, aides… Des sous pour partir Comment trouver des fonds pour partir étudier ou effectuer un stage à l’étranger? Tour d’horizon des coups de pouce, variés et bienvenus U n étudiant qui part à l’étranger peut mobiliser différentes ressources financières pour ses frais de voyage, d’inscription et de vie surplace.Si, cesdernièresannées,certaines régions ont diminué les bourses accordées aux jeunes voyageurs ou modifié leurs critères d’accès, les dispositifs restent nombreux. Pour savoir qui solliciter, l’étudiant peut s’adresser au service international de son établissement ou au réseau information jeunesse (www.cidj.com). Il trouvera aussi des informations sur les sites des ministèresdesaffairesétrangèresetdel’enseignement supérieur et de la recherche. Listons ici quelques-unes des portes auxquelles frapper. Penser à Erasmus Quasiment tous les établissements d’enseignement supérieur ont en contrat avec le programme phare de la Commission européenne, permettant ainsi à leurs étudiants de décrocher unebourse pour partir étudierou travailler en stage. Les montants moyens des aides sont de 348 euros par mois pour une mobilitéen stage,de165euros pour lesétudes. A partir de la rentrée 2014, ces montants seront ajustés selon le pays de destination de l’étudiant. « La bourse sera moins élevée pour un étudiant qui partira en Roumanie, plus pour celui qui rejoint la Suède, puisque les niveaux de vie dans ces pays sont très différents», explique l’agence Europe-Education-Formation, qui gère le programme. Les bourses Erasmus sont cumulables aux autres aides et peuvent être sollicitées deux fois (par exemple, en licence et en master). Passer par les collectivités territoriales Les régions, les départements et les villes peuvent accorder des bourses de mobilité internationale. La Ville de Paris propose par exemple des aides complémentaires à Erasmus de 160 euros par mois. « Elles représentent 30 % du budget de la vie étudiante de la ville. Un étudiant peut bénéficierd’une doubleaide dela région Ilede-France et de la Ville de Paris, mais cela reste rare. Nous avons accordé nos critères, qui sont des critères sociaux », indique Didier Guillot, adjoint au maire de Paris chargé de la vie étudiante. La région Alsace propose, quant à elle, des bourses de 500 à 1 000 euros pour des stages ou des études effectués à l’étranger pendant trois mois et au-delà par des étudiants de L3, M1 et M2. « Les étudiants ne doivent pas négliger leur ville d’origine quand ils ont changé de lieu pour étudier: certaines bourses sont mobilisables si leurs parents y habitent encore, et parfois bonifiéesdans le cadre de jumelages», conseille Dominique Maratray, responsable stages et relations internationales à l’ISEN Brest. Demander dans les ministères Les boursiers de l’enseignement supérieur peuvent continuer à bénéficier de leur bourse en étudiant dans les pays du Conseil de l’Europe. Une aide à la mobilité internationaledu ministère de l’enseignement supérieur (400euros par mois) peut s’y ajouter sous conditions. Le ministère de la culture accorde des aides aux étudiants des écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA) et du paysage (Ensap).«Moins connu,le Fonds de solidari- té et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE) dans les universités peut être sollicité pour une mobilité à l’étranger », note aussi Valérie Montembault, chargée de mission Europe et internationalà EurodeskFranceau Centred’information et de documentation jeunesse (CIDJ). Ne pas oublier les organismes français privés Les fondations privées et les fondations d’entreprises, les associations, les institutionscommele Rotary Clubpeuventaider certains étudiants. Il faut se renseigner directement auprès d’elles. Via l’Allemagne… Les 6 000 étudiants inscrits dans les 150 cursus labellisés par l’Université franco-allemande (UFA) bénéficient sans critères d’accès d’une bourse de 270 euros mensuels pour un maximum de dix mois. « Ceux qui suivent une licence et un master auront droit deux fois à cette aide, précise Patrice Neau, président de l’UFA. Elle est cumulable avec les bourses Erasmus et les aides des collectivitésselon leurscritèresd’attribution.»L’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) octroie aussi des bourses aux étudiants de licence, bachelor, bac + 2 ou + 3, non cumulables avec l’UFA, mais qui peuvent compléter des aides Erasmus ou des collectivités. Enfin, le Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne(Ciera) accordedesaidesà la mobilitépourdesétudiantsen masteret deschercheurs en sciences humaines et sociales. …et l’Amérique du Nord La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (Crepuq) liste sur son site les organismes offrant des aides aux étudiants étrangers. Quatorze universités franciliennes sont partenaires de la Mission interuniversitaire de coordination des échanges franco-américains (Micefa) qui propose des échanges avec des universités des Etats-Unis et du Canada. Dans ce cadre, l’étudiant français ne paye pas les droits d’inscription dans l’établissement d’accueil. « Les universités américaines fonctionnent au mérite : par exemple, le candidat à un MBA qui aura le score le plus élevé au GMAT [Graduate Management Admission Test] pourra prétendre à des bourses ou à un assistantship, c’est-à-dire un travail sur le campus pour aider un chercheur », indique aussi Eve Hilairet, assistante du Centre franco-américain de l’IAE de Caen. Par l’intermédiaires des accords bilatéraux et des aides locales «Il existe des bourses issues d’accord bilatéraux de la France avec d’autres pays : la Malaisie, le Brésil, des pays méditerranéens en lien avec l’Office méditerranéen de la jeunesse… Les accords sont détaillés sur Campusfrance.org ou le site Diplomatie. gouv.fr, précise Valérie Montembault. Les gouvernements étrangers,parexempleleMexiqueoul’Islande, donnent aussi des bourses. Il faut se renseigner sur le site de l’université d’accueil dans la rubrique étudiants étrangers ou sur le site duministèredes affairesétrangères.» De manière générale, il faut toujours s’y prendre très tôt car les délais de constitution de dossier et d’attribution peuvent être longs. p Coralie Donas Concours Communs 2014 1 année re samedi 24 mai 2014 inscriptions du 3 février au 18 avril 2014 2e année samedi 15 mars 2014 inscriptions du 7 janvier au 21 février 2014 Renseignements et inscriptions www.sciencespo-concourscommuns.fr © contreforme.fr 6 Internationalisation universités & grandes écoles 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Stagiaires aux antipodes De plus en plus de recruteursapprécient les CV qui comportent un stage de fin d’étudeshors de France. Conscientesde ces attentes, les grandesécoles mettentleurs conseils et leurs réseaux au service de leurs élèves S Le stage en entreprise à l’étranger pourrait devenir une « condition sine qua non » aux recrutements » qu’ils étaient 22 900 l’année précédente. Lesséjoursd’étudesenétablissementd’enseignement supérieur, sur les mêmes périodes, ne passent pas la barre des 19000élèves. Parmiles destinationsprivilégiées : l’Europe (50 %), l’Asie (20 %) et l’Amérique du Nord (15 %). « Adaptabilité » : le mot revient dans toutes les bouches pour expliquer pourquoi l’« internship abroad » a le vent en poupe sur les CV des étudiants et dans les écoles. En découvrant de nouveaux milieux professionnels, des cultures et L A R É F É R E N C E D E P U I S 1 9 9 2 concours des législations du travail différentes, « les diplômés ont plus de cartes en main pour s’insérerensuite», estimeBlandineKowalski. Bien utile en période de crise, dans un contexte ultra-concurrentiel et de plus en plusinternationalisé.Lesrecruteurspartagent le constat. Chez Deloitte France, acteur majeur de l’audit et du conseil en France, qui a prévu 800 embauches de jeunes diplômés en 2013, on estime même que le stage en entreprise à l’étranger pourrait devenir, dans les prochaines années, une « condition sine qua non » aux recrutements. Mais pour son associé et directeur des ressources humaines, Jean-Marc Mickeler, « il ne suffit pas de dire “j’ai fait un stage loin d’ici”. Il faut être capable d’expliquer en quoi celui-ci illustre ses capacités à s’adapter à un environnement différent, à se remettre en cause ou à accepter de nouveaux challenges». Ce qui exclut les mobilités dont l’objectif serait de perfectionner telle ou telle langue, comme cela est souvent avancé en première année d’école. Trouver un stage à l’étranger… plus facile à dire qu’à faire. Car encore peu d’écoles ont aujourd’hui une politique de démarchage des entreprises étrangères ou françaises expatriées susceptibles de proposer desstages.Comme le montre l’exemplede Vianney Demarque, à Polytech Lille, le traditionnel annuaire des anciens diplômés peut se révéler efficace. A l’INSA Strasbourg, on préfère enrichir chaque année la banque de données des sociétés « qui accueillent » à partir de contacts trouvés par les étudiants. « Les nouveaux élèves ont donc le choix : soit piocher dans cette banque de données, soit trouver par euxmêmes», précise Angelika Hammann, responsable du service des relations internationales.Commeailleurs,l’écoleaccompagne les étudiants pour les démarches administratives(demandes de bourses, de visas, assurances, etc.) et pour la correction des CV en anglais. Pour les étudiants en mal de contacts internationaux, une myriade d’agences de placement privées propose sur Inter- Terminales ou titulaires d'un Bac POST-BAC 7 écoles de commerce et de management international ouvertes aux bacheliers et futurs bacheliers Diplômes visés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur BBA ESSEC, Cergy-Pontoise BSc in International Business, NEOMA Business School, Intégrez une Grande École de Commerce et décrochez votre Bachelor en 3 ans Passerelle 1 CONCOURS, 8 ÉCOLES pour des Bachelors Grande École École Atlantique de Commerce Nantes - Audencia Group EM Normandie EM Strasbourg ESC Dijon photo: Corbis campus de Rouen • Crédit Séverin Graveleau ATOUT+3 Le concours d'entrée en Bachelor 1 seul concours, les 23 et 24 avril 2014 SESAME net, moyennant paiement, des offres de stages, avec optimisation du CV, coaching pour l’entretien… Mais les écoles comme les recruteurs se montrent méfiants à leur sujet, et insistent sur le fait qu’il faut demander conseil avant de faire appel à elles. D’autant qu’une partie des services qu’elles proposent peut être fournie gratuitement par des organismes publics, commeles Maisonsdesfrançaisde l’étranger (MFE), qui dépendent du ministère des affaires étrangères. Claudine de Vaux-Bidon, animatrice du groupe « Stage » de la CGE, prévient : « En France, les stages jouissent d’une législation, cadrée, qui nous permet de savoir ce à quoi ont droit nos étudiants. Ce n’est pas obligatoirementle cas à l’étranger.» La gratification obligatoire de l’étudiant au-delà de deux mois de stage n’est qu’un exemple.C’estdonc aux écolesque revientle travail d’équilibriste entre la législation française et celle du pays d’accueil, nécessaire pour donner un cadre légal à la mobilité. p Grenoble École de Management Groupe Sup de Co La Rochelle Novancia Business School Paris Télécom École de Management www.agencecosmic.com - Crédit photo : Camille Lambrecq ans l’annuaire des anciens diplômésde PolytechLille,Vianney Demarque, 24 ans, n’en serait pas là. A peine sorti de ses étudeseningénierieetcommercialisation des systèmes de mesure, il signera dans quelques jours un CDI dans une entreprise pétrolière en Arabie saoudite. « Depuis le début de mon cursus, j’avais la volonté de m’installer à l’étranger», explique-t-il.Son stagedequatrième année à Dubaï, auprès d’un « ancien » de l’école, a constitué une première étape. Un an plus tard, ses compétences et le bouche-à-oreille dans le petit milieu du pétrole de la péninsule Arabique ont fait le reste. A Polytech Lille, comme dans la plupart des grandes écoles françaises, la « mobilité» pendant le cursus d’études est aujourd’hui obligatoire. Les étudiants ont le choix entre un séjour d’études, souvent soumis à un processus de sélection, ou un stage en entreprise ou en laboratoire. Ils sont de plus en plus nombreux à choisir la seconde option, sans avoir nécessairement, comme Vianney, le projet de s’installer à l’étranger. « En 2012-2013, 108 étudiants ont fait ce choix », explique Blandine Kowalski, la responsable du service international de l’école lilloise. D’après la dernière enquête « Mobilité» de la Conférence des grandes écoles (CGE), réalisée en 2011, plus de 23 700 étudiants ont effectué un stage à l’étranger en 2009-2010, alors INSCRIPTION SUR APB Cesem, NEOMA Business School, campus de Reims CeseMed, KEDGE Business School, campus de Marseille EBP International, KEDGE Business School, campus de Bordeaux EM Normandie (Caen, Deauville, Le Havre, Oxford, Paris) ESCE, Paris, Lyon Inscriptions : du 2 janvier au 30 mars 2014 sur www.concours-sesame.net - [email protected] 19-21, rue du Commandant Cousteau - 33100 Bordeaux - Tél. : 05 56 52 56 41 Se renseigner, s'inscrire, se préparer : www.concours-atoutplus3.com Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 universités & grandes écoles L’incontournable année hors des frontières Le stage pratique en France est toujours un passage obligé... 67 % des étudiants indiquent avoir réalisé un stage dans une entreprise privée dans le cadre de leur scolarité* 15 % des diplômés n’ont effectué aucun stage en France 23 % Alors que seulement d’entre eux ont effectué ce stage dans le public (entreprise ou administration)* Un taux qui descend à pour les étudiants des écoles de commerce 2/3 des diplômés des grandes écoles ont effectué au moins un stage dans une entreprise privée française pendant leur cursus 11 % 64 84 Ce chiffre atteint % pour les étudiants de l’ENS et de Sciences Po (mais 39 % seulement pour les élèves ingénieurs) 90 ce séjour dans un cadre professionnel* 79 % 70 % % des étudiants d’écoles de commerce ont effectué un stage à l’étranger par l’entremise de leur école 42 % ont effectué Cette immersion se fait sur la durée... % des diplômés passés par l’étranger dans le cadre de leur cursus y sont restés plus de six mois. ... mais l’expérience à l’étranger est désormais plébiscitée Ce ratio n’est que de pour les élèves des écoles d’ingénieurs (et de 78 % pour ceux de l’ENS et de Sciences Po) de l’ensemble des jeunes diplômés de l’étude déclarent être déjà partis à l’étranger dans le cadre de leur scolarité 49 % sont restés dans un environnement universitaire* ... et de préférence dans le monde anglo-saxon 2/3 des étudiants qui ont séjourné à l’étranger dans le cadre de leur cursus déclarent y avoir passé plus de six mois 20 % sont partis 19 % au Royaume-Uni* aux Etats-Unis* 14 % en Allemagne* 1/5 des étudiants qui sont passés par l’étranger déclarent être partis au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. 8 % en Espagne* 6 % en Chine* 6 % à Singapour* 19 % des sondés sont 53 % indiquent s’être rendus même restés hors de France plus d’un an dans au moins deux pays au cours de leur scolarité 5 % au Canada* 4 % en Italie, en Australie, en Belgique ou en Suisse* Enquête réalisée d’avril à août 2013 pour l’Institut Montaigne à partir d’un échantillon de 975 personnes représentatif des étudiants de dernière année dans les grandes écoles suivantes : Polytechnique, Ecole centrale Paris, Ecole des ponts ParisTech, Telecom ParisTech, INSA Lyon, Essec, ESCP, ENS Cachan, Sciences Po. Paris Nice Kunming Los Angeles ipag.fr * RÉPONSES MULTIPLES POSSIBLES SOURCE : HARRIS INTERACTIVE 7 8 universités & grandes écoles Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Chefs et marmitons globe-trotteurs Enrichir le savoir-faire français Institut Paul-Bocuse De bac + 3 à doctorat 450 étudiants Créée en 1990 par le prestigieux chef Paul Bocuse, cette école lyonnaise de management en hôtellerie, restauration et arts culinaires a fait de l’international sa marque de fabrique. «Une vocation naturelle, selon Eléonore Vial, la directrice formation et développement académique de l’institut, dans le but d’être un relais du savoir-faire et de l’art de vivre français à travers le monde.» Et les étudiants en sont les premiers fers de lance. D’abord du fait de leur origine: 40% viennent de l’étranger. Mais aussi grâce à leur insertion: 70 % des anciens diplômés travaillent loin de la France, chefs de cuisine ou managers dans de grands hôtels ou restaurants aux quatre coins du monde. La maîtrise de la langue française est obligatoire pour tous, mais les cours de cuisine, comme ceux d’hôtellerie et de restauration, sont, en grande majorité, dispensés en anglais. Côté stages, les expériences à l’étranger sont fortement conseillées dans les cursus où elles ne sont pas obligatoires. En 2004 est née l’Alliance mondiale de l’Institut Paul-Bocuse (Institut Paul Bocuse Worldwide Alliance): elle regroupe une quinzaine d’écoles et de formations à travers le monde, de la Finlande au Brésil, en passant par l’Afrique du Sud, les Etats-Unis ou Singapour. Cette alliance permet d’organiser des échanges réguliers d’étudiants et de professeurs, « pour s’enrichir mutuellement, partager les différentes cultures culinaires ou les traditions d’hospitalité de chaque pays, ainsi que les meilleures pratiques pédagogiques», explique Eléonore Vial. p Arts culinaires , mode, agronomie…Dansces secteurs où l’ouverture internationale estindispensable,les écoles encouragentet développent les échanges et les partenariats àl’étranger. Exemples Séverin Graveleau Au cœur de la mode, de Paris à Pékin Institut français de la mode Bac + 5 et formation continue 150 étudiants et 2000 professionnels en formation continue LE GROUPE SUP DE CO MONTPELLIER BUSINESS SCHOOL • DES PROGRAMMES RECONNUS INTERNATIONALEMENT : ACCRÉDITATIONS AACSB, AMBA ET EFMD-EPAS • 75% DES ÉTUDIANTS RECRUTÉS À L’OBTENTION DE LEUR DIPLÔME LE BACHELOR OF INTERNATIONAL BUSINESS ADMINISTRATION (BIBA) c’est : ➜ Une formation d’enseignement supérieur aux affaires internationales Bac+3 (180 crédits ECTS) • Accessible de Bac à Bac+3 • Diplôme reconnu, programme accrédité internationalement • N°1 des Bachelor en Management (Moci 2013) ➜ Un programme à dimension internationale • 57 universités partenaires • 1 année académique à l’étranger • L’opportunité de valider un diplôme étranger ➜ Une dimension professionnelle avérée • Entre 17 et 21 mois d’expérience en entreprise • Nouveauté : Ouvert en apprentissage en dernière année et certifié au Répertoire National des Certifications Professionnelles Pour plus d’information : Programme Bachelor of International Business Administration Tel : +33 (0)4 67 10 26 26 [email protected] Groupe Sup de Co Montpellier Business School 2300 Avenue des moulins - 34185 Montpellier Cedex 4 Tél : +33 (0)4 67 10 25 00 www.supdeco-montpellier.com LE MASTER GRANDE ECOLE ESC MONTPELLIER c’est : ➜ Une formation d’enseignement supérieur Bac + 5 • Accessible en Bac+2, Bac+3, Bac+4 • Diplôme visé, grade de Master • 36ème meilleur master mondial (Financial Times - 09/2013) ➜ Une ouverture internationale unique • Une année académique obligatoire en université partenaire étrangère • 150 universités partenaires dans 35 pays du monde ➜ Une dimension professionnelle avérée • Entre 19 et 23 mois d’expérience en entreprise • L’apprentissage ouvert à toutes les voies de la 1ère à la dernière année • 520 apprentis dans le programme • 23 spécialisations professionnelles et 63 doubles diplômes de Master français et étrangers Pour plus d’information : Programme Master Grande Ecole – ESC Montpellier Tél : +33 (0)4 67 10 26 70 [email protected] Avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon Installé au cœur de la Cité de la mode et du design aux Docks de Paris, l’Institut français de la mode (IFM) est, malgré sa petite taille, l’un des acteurs majeurs du rayonnement international de la France dans les domaines du textile, de la mode, du design et du luxe. Depuis sa création en 1986, sous l’impulsion de l’homme d’affaires et mécène Pierre Bergé (actionnaire du Monde), 20 % des diplômés de l’IFM se sont installés à l’étranger, dont une bonne partie au sein des entreprises françaises qui collaborent avec l’école. Sur les quatre programmes proposés en formation initiale (« management», « création », « Luxury» et « Global Fashion Management »), deux sont en anglais. Une nécessité, dans la mesure où près de la moitié des étudiants vient de l’étranger. Avec Madrid, Milan, Londres, Beyrouth ou encore New York et son prestigieux Fashion Institute of Technology (FIT), l’IFM multiplie les partenariats pédagogiques et les rencontres entre étudiants et/ou professeurs. « Dans un secteur où il faut toujours être à l’affût du prochain marché ou de la prochaine tendance, le brassage des nationalités, des cultures, des parcours académiques et des âges est une priorité», souligne Philip Cacouris, le responsable de la formation internationale. Dans le cadre de sa formation continue, et en partenariat avec HEC et l’Université de Tsinghua à Pékin, l’IFM a également créé en 2006 un programme de formation au management de la mode et du luxe spécialisé sur le marché chinois. p S. Gr. Agriculture d’ici et d’ailleurs Ecole nationale de formation agronomique De bac + 3 à doctorat et formation continue 100 étudiants et 400 enseignants en formation Sous la tutelle du ministère de l’agriculture, l’Ecole nationale de formation agronomique (ENFA) de Toulouse-Auzeville (Haute-Garonne), qui a fêté ses 50 ans en 2013, a pour mission principale la formation initiale et continue de tous les enseignants des établissements d’enseignement agricole de l’Hexagone. Depuis près de vingt ans, l’ENFA a fait de la coopération internationale l’un de ses credo : séjours de « sensibilisation » dans des organismes de formation étrangers, stages d’initiation à l’aide au développement, mobilités dans le cadre du programme Leonardo da Vinci, etc. Dès leur première année de formation, les jeunes professeurs ont la possibilité de partir «pour découvrir d’autres manières d’enseigner l’agriculture, écarter les œillères, tisser des liens, et se poser des questions sur leurs propres pratiques », explique Sophie Raynaud, la responsable du service des relations internationales de l’école. Europe, Afrique, Amérique du Sud, les partenariats sont multiples. Car, « en matière d’agriculture, tous les pays ont à apprendre les uns des autres », insiste-t-elle. L’ENFA propose également des licences professionnelles et des masters en lien avec les thèmes de l’agriculture, du développement des territoires, de l’environnement ou encore des biotechnologies. Parmi ceux-ci, le master Agrofood Chain, dispensé entièrement en langue anglaise. Les étudiants en licence et en master ont aussi la possibilité de partir en stage à l’étranger. p S. Gr. Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 universités & grandes écoles 9 «La concurrence entre écoles est mondialisée» | Leader incontestédans l’Hexagone, HEC se mesure aux meilleures businessschools de la planète. Selon BernardRamanantsoa, son directeur général, c’est une des raisonsde sa notoriété et de son attractivité e n t r e t i e n B ernard Ramanantsoa, directeur général d’HEC, n’en démord pas : le développement international reste sa priorité. Une stratégie payante sur le long terme, comme en témoignent les principaux classements internationaux, où l’école figure aux meilleures places. implantation à Doha, où nous avons été aidés par la Qatar Foundation et par Total. Notre EMBA y compte 45 participants, dont 50 % de Qataris. Nous y avons aussi ouvert un « Executive Master », et nous avons des clients pour des séminaires sur mesure. Nous sommes très satisfaits de cette implantation. Pour le reste, le plus souvent, nous partons de l’« Executive Education » pour déployer nos programmes à l’étranger. En Chine, par exemple, nous proposons notre MBA et notre « Executive MBA » (EMBA). Nous venons, d’autre part, d’ouvrir une antenne à Londres et nous en prévoyons d’autres dans plusieurs pays, d’ici deux ou trois ans. Elles nous aideront à recruter des candidats, à placer nos diplômés et, nous l’espérons, à développer notre Executive Education. Notre démarche, en la matière, sera assez proche de celle del’IESE à New York. Depuis que vous êtes à la tête de l’école, vous avez toujours accordé une priorité absolue à l’international. Pour quelle raison ? Parce que la concurrence entre les business schools – au moins pour celles qui entendent jouer « en première division» – est désormais mondialisée. Pour elles, il n’y a plus vraiment de marchés nationaux protégés. Si une école n’est pas reconnue mondialement, elle ne peut revendiquer de figurer parmi les établissements de premier plan. Nous n’avons guère le choix. «Sur le campus, les élèves étrangers sont de plus en plus nombreux. Nos étudiants vivent vraiment dans un contexte international» Sur quels critères juge-t-on qu’une école est vraiment internationale ? Il y en a quatre, à mon avis. D’abord, sa capacité à attirer des étudiants de haut niveau et venant de toutes les parties du monde. Ensuite, le nombre d’enseignants-chercheursqui publient dans des revues de rang A (il s’avère que la plupart d’entre eux sont de nationalité étrangère). Il y a également les relations avec les entreprises multinationales – en distinguant celles qui sont d’origine française et lesautres.Enfin,le nombreet la qualité des personnalités étrangères dans les structures de gouvernance de l’école est aussi un bon indicateur. Les classements ne sont que le reflet de tous ces critères. HEC a été classée six années de suite meilleure business school en Europe par le « Financial Times ». Cela facilite-t-il votre développement? Ces bons résultats contribuent fortement à notre notoriété et nous aident, sans aucun doute, à recruter des professeurs, des étudiants et des clients partout dans le monde. Le score de nos candidats étrangers au GMAT, ces dernières années, est époustouflant. Où en êtes-vous pour le taux d’étudiants internationaux? Pour la grande école, leur taux tourne désormais autour de 40 % des élèves. En MBA, nous en sommes à 85 % – une véritable performance, je crois. Et pour nos MSc, le taux atteint les 100 % – mais ces programmes sont précisément conçus pour un public international. Et pour les enseignants ? Nous avons aujourd’hui 110 professeurs permanents, dont les deux tiers sont étrangers. Comme je vous le disais, nous recherchons des gens capables de publier dans les meilleures revues. Pour l’heure, nous avons surtout recruté des « juniors » – pour des raisons de coût, mais aussi parce qu’ils sont plus faciles à intégrer. Nous n’avons pas trop de difficultés à attirer des « pointures ». Les grands doctorats dans le monde nous connaissent et nous recommandent. Mais il est vrai aussi que nous avons un taux de refus non négligeable… C’est souvent une question de rémunération. Sur le campus, les élèves ressententils cette internationalisation? Sur le campus, les élèves étrangers sont de plus en plus nombreux. Nos étudiants vivent vraiment dans un contexte international. Nous avons aussi de plus en plus de cours sur les problématiques globales – comme le «Big Data», un sujet sur lequel nous avons signé récemment un accord avec IBM. Par ailleurs, dans le cursus grande école, les élèves partent tous de façon de plus en plus prolongée à l’étranger. çons de signer avec des partenaires de premier plan, de préférence pour des doubles diplômes ou des programmes conjoints. C’est le cas avec l’université Tsinghua à Pékin, la London School of Economics, Saint-Gall, l’Esade, la Bocconi de Milan,l’Indian Instituteof Management (IIM) d’Ahmedabad en Inde, National University de Singapour, New York University, la Sloan School of Management du MIT… J’en oublie sans doute. En matière d’alliances et de partenariats avec des institutions d’autres pays, comment procédez-vous? De façon générale, nous nous effor- Pas de campus à l’étranger – à l’exception de Doha, au Qatar? Ouvrir un campus à l’étranger est très coûteux. La seule exception est notre Cette stratégie internationale nécessite-t-elle d’importants moyens ? Avoir des ambitions internationales coûte cher. Nous devons « jongler » en permanence avec les contraintes financières. Dans les grands pays de l’OCDE, l’enseignement supérieur est financé en moyenne à 70 % par l’Etat. Rien de tel pour les écoles françaises de management qui, il faut le rappeler, ne coûtent pratiquement rien au contribuable… Vous est-il possible de pratiquer des frais de scolarité différenciés ? Il y a des règles, que nous devons respecter.Tous les étudiants européensdoivent payer le même tarif. Les non-Européens, eux, paient un supplément, de l’ordre de 5 000 euros par an, ce qui met leurs frais de scolarité à environ 17 000 euros. Même à ce niveau-là, nous restons bien moins chers que nos concurrents anglais ou espagnols. p Propos recueillis par Jean-Claude Lewandowski INTéGreZ UNe GraNDe écOLe De MaNaGeMeNT MULTI-accréDITée VIa LeS cONcOUrS ecrIcOMe. ConCours 2014 : 3960 plaCes concours ecricome bachelor Après bac / bac+1 concours ecricome prepa prépa ec concours concours ecricome ecricome ULM a/L,b/L eT eNS LYON Après bac+2/ bac+3/ bac+4 litteraires tremplin www.ecricome.org universités & grandes écoles Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Les « petites » aussi jouent l’export Ouvrirun campus à l’étranger permet d’asseoir une réputationinternationale.Cursus identiques, doublesdiplômes, ultraspécialisation,locaux attrayants: de quoi séduiredes étudiants de tous horizons P oint n’est besoin de s’appeler HECouCentralepours’exposerau vent du largeet réussir à l’international. Nombre d’institutions qui ne sont pasparmiles plus« visibles» s’y débrouillent fort bien et n’hésitent pas, au gré des opportunités, à s’offrir un campus «offshore». Quatre de ces « petites » écoles ont percé à l’étranger, dans des domainesvariés. Une vitrine marocaine pour l’Eigsi L’Ecole d’ingénieurs en génie des systèmes industriels ne compte que 800 étudiants – un peu plus de 150 par promotion. Cela n’empêche pas l’Eigsi, de LaRochelle,dedisposerd’unsecondcampus à Casablanca, au Maroc. Ouvert en 2006, celui-ci accueille 150 élèves pour un cursus de cinq ans – autrement dit, avec une « prépa » intégrée. Contenus, architecture du programme, méthodes pédagogiques: le cursus est identique en tout point à celui de l’école « mère ». Les élèves effectuent leurs trois premières années au Maroc, où ils suivent un tronc communde neuf disciplines. Ils peuvent poursuivre en quatrième et cinquième année à La Rochelle, ou s’inscrire en master à l’université, en France ou à l’étranger. A la clé, un double diplôme. De leur côté,les étudiantsrochelaispeuventpasser un ou deux semestres à l’Eigsica. Les frais de scolarité s’élèvent à 48 000 dirhams, soit environ 4400euros par an, un montant qui reste accessible à la classe moyenne du pays. « Avec cette école, nous souhaitons répondre à la forte demande d’ingénieurs généralistes des entreprises marocaines ou françaises au Maroc, explique Sylvain Orsat, le directeur général. Nos diplômés sont polyvalents : ils peuvent intervenirà tous les stades de production ou de conception d’un produit ou d’un service.» L’école recruteparmiles bacheliersmarocains et dans les classes préparatoires de la région, au Sénégal et au Béninnotamment.« Nous avonsd’excellents élèves, de niveau tout à fait comparable aux candidats français, poursuit le responsable. Et ce dispositif, financé par la partie marocaine, ne nous coûte pas un centime.» Création numérique : Rubika s’offre un campus en Inde Des bâtiments flambant neufs, des équipements dernier cri, des résidences pour étudiants et professeurs, le tout dans un parc de 15 000m2 : depuis 2011, le groupe valenciennois Rubika dispose d’un campus somptueux en Inde, à la sortie de Pune, villede 5millionsd’habitants.Uneaubaine ? Pas seulement. Car l’institution, qui réunit trois écoles consacrées au jeu vidéo, à l’animation et au design industriel, a acquis une solide réputation dans le monde, notamment grâce aux récompenses glanées par ses étudiants dans les compétitions internationales, comme Imagina ou le Siggraph de Los Angeles. Etquand,en2006,lemilliardaireautodidacte D. S. Kulkarni cherche « le meilleur partenaire possible» pour doter J’innove donc je suis. À Grenoble Ecole de Management, nous sommes convaincus que sans innovation le management n’est rien, et vice versa. C’est pourquoi, forts de notre environnement international à la pointe de la technologie, nous apprenons à nos étudiants à déployer sans cesse une vision originale et à exploiter des paradigmes nouveaux. C’est en insufflant un état d’esprit d’innovation dans chaque action que l’on crée de la valeur ajoutée pour l’entreprise et la société. grenoble-em.com GRENOBLE / PARIS / LONDRES / MOSCOU / PéKIN / SINGAPOUR Inspiring ideas and talent * MANAGEMENT, TECHNOLOGY & INNOVATION * Faire naître des idées et des talents / Conception : Kaelia - Dikomo 11/2013 10 son pays d’un centre de formation voué à la création numérique, Supinfocom – devenudepuisRubika– estretenu.Résultat, un investissement de 60millions de dollars financé par le mécène indien. «Nous avons été choisis avant tout parce que nos formations sont de type professionnel, souligne Francis Aldebert, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Grand Hainaut, laquelle est propriétaire de Rubika. « Nos étudiants planchent sur des projets réels, apportés par les entreprises. » Au terme de leur formation,les 500élèves de Pune (dont une cinquantaine de Français) reçoivent le même diplôme à bac + 5 que leurs camarades de l’Hexagone. Les frais de scolarité (de l’ordre de 6 000 euros) paraissent certes très élevés pour le pays, maisles familles n’hésitent pas à consentir de gros efforts, quitte à emprunter, pour l’éducation de leurs enfants. Le site de Pune fait désormaispartie intégrante de l’offre de Rubika. « Nous souhaitons coordonner l’activité de nos deux campus, indique Francis Aldebert : la conception à Valenciennes, et la production à Pune. Et cette seconde implantation contribue fortement à notre visibilité.» Certains des étudiants indiens de l’école ont été primés dans des concours internationaux. Les franchises académiques de l’Esdes Ecole de management postbac de la « Catho » de Lyon, l’Esdes (1 500 étudiants) entend bien jouer sa partition internationale. Mais à sa façon. Plutôt quedemultiplierleséchanges,elleachoisi de tisser des liens étroits avec une poignée de partenaires privilégiés. Elle s’est donc lancée dans une stratégie de franchises académiques, vers des pays souhaitant se doter d’une formation au management « à la française». Première étape, le Maroc. L’école y propose un International Business Program (IBP) en trois ans, entièrement en anglais, à l’Ecole supérieure de commerce et management (ESCM) de Casablanca. « Nous formons des enseignants locaux, nous envoyonsnos propres professeurs et fournissons nos méthodes pédagogiques, explique Kevin Pon, directeur des relations internationales. Les étudiants sont inscrits à la fois au Maroc et à la Catho: ils peuvent donc effectuer une partie de leurs études à Lyon. Et cela permet des échanges de compétences.» Une façon aussi pour l’école d’accompagner au Maghreb l’essor d’entreprises françaises friandes de doubles profils. Et de permettre à des étudiants marocains peufavorisésde suivreune formationde bon niveau, et même de décrocher un double diplôme pour un coût bien moins élevé que dans l’Hexagone. Idem pour le master en International Business Administration (MIBA) de l’Esdes, sur dix-huit mois. Dans un premier temps, environ 25 étudiants suivent l’un de ces deux cursus. Début 2014, le même dispositifseradéployéàAthènes,àl’Institute of Science and Technology, où l’Esdes soutiendra une école de gestion privée.Là encore,il s’agira de petits effectifs. Quant aux frais de scolarité, ils devraient tourner autour de 4000euros. Pourcesdifférentesfranchises,l’Esdes perçoit des royalties. « C’est un modèle innovant d’internationalisation, bénéfique pour tous les acteurs, souligne Christian Bérard, le directeur. Les ressources ainsi dégagéesnous aident à nous renforcer.» L’école envisage même de financer une part de son développement pédagogique– y comprisle lancementde MOOC (Massive Open Online Courses) – par le biais de ces franchises. L’antenne chinoise de l’Ecole de design de Nantes Chaque année, depuis 2008, une quarantaine d’étudiants en master de l’Ecole de design de Nantes (1 000 étudiants) mettent le cap sur la Chine, pour un séjour de deux ans au sein du Fine Arts College de l’université de Shanghaï. Ils y achèvent leur cursus, participent à des ateliers, effectuent un stage dans une entreprise locale et préparent leur recherche d’emploi. L’occasion de se familiariser avec la culture chinoise et de s’imprégner de l’esprit entrepreneurial qui règne dans la mégapole. « C’est une expérience inoubliable, qui nous apprend énormément », s’enthousiasme David Faveau, aujourd’hui diplômé de l’école. Le taux de placement est impressionnant: dès la fin de leur cursus, 80 % des élèves ont un emploi, en Chine ou ailleurs dans le monde. Pour l’heure, il s’agit d’une simple antenne, qui fonctionneavecuneéquipelégère:unedemidouzaine de permanents et une poignée de vacataires. « Mais déjà, ce “China Studio” nous donne une visibilité extraordinaire à l’international », observe Christian Guellerin, le directeur. L’Ecole de design réfléchit à la création d’une structurepluslarge,destinéeàformerdesprofils internationaux et susceptible de renforcer encore la notoriété de l’école. De leur côté, les Chinois, séduits par l’approche française du design et la créativité des élèves, poussent dans le même sens. Un projet ambitieux de bachelor destiné au public chinois est à l’étude – avec de bonnes chances d’aboutir. Les meilleurs éléments pourraient ensuite effectuer leurmasterenFrance.Alaclé,laconstruction de nouveaux locaux. Décision dans les prochains mois. p Jean-Claude Lewandowski Bachelor : l’invitation au voyage Les cursus consacrés à l’international se développent D es programmes entièrement dédiés à l’international…A côtéde leurcursus « grande école », une demi-douzaine de business schools ont développé des programmes longs qui s’étalent sur quatre ans, en général, spécifiquementvoués à l’international,etrecrutantdirectement après le bac. Ces cursus prévoient, le plus souvent, au moins deux années à l’étranger, sur un ou deux campus. Soit la moitié du temps de formation. Ces « bachelorsinternationaux» – un format encore peu répandu dans l’Hexagone – sont de plus en plus appréciés des étudiants, tout commedesrecruteurs.Conséquence directe : la sélection pour y entrer devient rude… Au Cesem de Neoma Business School – le nouveau groupe issu de la fusion entre Rouen Business SchooletReimsManagementSchool –, les étudiants ont le choix entre une dizaine de parcours : francoallemand, franco-espagnol,francochinois (avec trois ans en Chine)… «Lamoitiédenosdiplôméspoursuivent ensuite leurs études, souvent dans des institutions étrangères réputées », indique Ross Mac Artain, directeur de cette école. De plus en plus de candidats Logique similaire pour le BBA (Bachelor in Business Administration) de l’Essec, lui aussi en quatre ans, avec deux échanges internationauxet au moins dix mois d’expérience en entreprise. Là encore, le nombre de candidatures augmente d’année en année… Sur le même principe, l’ESCE (Ecole supérieure du commerce extérieur), le CeseMed de Kedge et le BSc in International Business de Neoma Business School proposent une préparation intensiveà la conduite des affaires dans un contexte international. Tous ces programmes recrutent sur la banque d’épreuves Sésame, au côté de l’EM Normandie. Tout comme l’EBP International (en cinq ans, cette fois) de Kedge, dont la « promesse » pourrait se résumer ainsi : trois pays, trois langues… et trois diplômes. Le programme INBA (Ecole internationale de management) de l’ESC Troyes se place résolument dans la même optique : là encore, il s’agit d’un cursus entièrement dédié à l’international, en quatre ans après le bac. Les étudiants ont le choix entre une trentaine de destinations, et passent deux années à l’étranger. Avec à la clé, le plus souvent, un double diplôme. Comme on peut s’y attendre, à plus de 70 %, les diplômés de ces différents programmes décrochent leur premier poste hors de l’Hexagone. p J.-C. L. Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 universités & grandes écoles 11 A nous deux l’Amérique ! Pour réaliser le rêve américainde leurs étudiants, les écoles supérieures de commercen’hésitent pas à innover: campus aux Etats-Unis, doubles diplômeset partenariats avec les universités les plus prestigieuses «Nous voulons permettre aux étudiants de choisir la destination la plus cohérente par rapport au secteur qu’ils visent» Isabelle Pomerol directrice stratégie et projets à l’Inseec Encore faut-il avoir des interlocuteurs prêts à s’investir. Or, pour des raisons logistiques, cela n’a rien d’évident. « Toutes les écoles rencontrent la même problématique: très peu d’étudiants américains voyagent pour un semestre, alors que c’est le format classique en France pour les échanges internationaux », résume Pascal Vidal, directeur des programmes « Under et Post Graduate» à Skema. Travaillant souvent à côté de leurs études, ils privilégient les séjourscourts.L’organisationde«weeksessions» est une option pour « rééquilibrer la balance», mais « on reste sur des volumes assez faibles, poursuit Pascal Vidal. Nous ne pouvionspas garantirà touslesélèves qui le souhaitaient de partir aux Etats-Unis». En créant son propre campus en Caroline du Nord, à proximité d’une place financière et du premier technopôle du pays, Skema a changé la donne. Alors qu’elle envoyait auparavant20à25 étudiantsoutre-Atlantique, 300 sont venus à Raleigh dès 2011, et près de 600 en 2013. Y sont dispensés les programmes de grande école en deuxième année, ainsi que des spécialités, en finance de marché et en « international business». «En incluant une année de césure et un stage, un étudiant qui veut orienter son cursus verslesEtats-Unispeutypasserjusqu’àtrois ou quatre années.» Enrichi par ces immersions, l’enseignement bénéficie aussi d’interactions avec des pôles d’expertise. L’Inseec a, par exemple, organisé ses spécialités sur ses différents campus en fonction de l’économie locale. Elle propose ainsi un parcours 58 700 dollars C’est le montant qu’il faut débourser pour une année d’études dans une des très prestigieuses universités américaines de l’Ivy League. Yale, Columbia, Harvard ou Princeton…sur ces campus au nom mythique, le coût de la vie et de la scolarité est 67 % supérieur à celui d’un an passé dans un établissement moins renommé. Source: Fondation HSBC, 2013 autour du luxe à Monaco ou en économie de la montagne à Chambéry. A Chicago, « ville d’architecture », elle dispense des cours en design et en communication, en partenariat avec le Harrington College of Design. « Nous voulons permettre aux étudiants de choisir la destination la plus cohérente par rapport au secteur qu’ils visent », explique Isabelle Pomerol, directrice de la stratégie et des projets du groupe. Ces passerelles sont aussi un atout pour le rayonnement des écoles. En s’appuyant sur ses travaux de recherche, l’Edhec a nouédescontactsavecl’unedesprestigieuses universités de l’Ivy League, comme l’indiquesondirecteurinternationaletmarketing, Richard Perrin: « En association avec Princeton, nous organisons des conférences en finance à New York.» Pour lui, il s’agit de diversifier les coopérations et de trouver « de nouveaux modèles » pour se rapprocher des établissements les plus réputés. A côté de doubles diplômes et d’échanges universitaires, l’école propose des séjours de huit semaines l’été à Stanford. Elle a aussi conclu un accord avec le MIT pour que ses étudiants puissent valider un «Master of Science in Management Studies. Des expériences précieuses à long terme, pour qui veut donner plus de visibilité à son CV, notamment auprès de groupes américains. « L’enjeu n’est pas seulement académique, mais aussi professionnel, souligneRichardPerrin.30%dechaquepromotion débutent à l’international, dont près d’un tiers au Royaume-Uni ou aux EtatsUnis.» Les écoles accompagnentdonc leurs élèves en ce sens et les aident à poser des jalonspourleurcarrière.C’estlecasdel’Institut de management et communication interculturel (ISIT), qui vient de conclure trois nouveaux partenariats dans le Maryland, l’Illinois et le Wisconsin. Lors de son voyage aux Etats-Unis fin octobre, sa directrice, Nathalie Gormezano, a réalisé qu’un grand nombre de diplômés s’étaient installéssur ce continent.« Nousavonsrencontré plus d’anciens que nous ne l’aurions imaginé. Parmi nos élèves, ceux qui veulent travailler aux Etats-Unis y ont beaucoup d’opportunités. » En interprétation de conférence et en traduction, où les profils trilingues de l’école sont particulièrement reconnus, mais aussi « en business ou en marketing», insiste la directrice. Son objectif : faciliter l’accès des étudiants à ces niches d’emplois. Pour les stages, elle s’est ainsi rapprochée d’organisations internationales et de la chambre de commerce nord-américaine. En ce qui concerne le Cesem, « les étudiantsayant décrochéle diplômed’uneuniversité américaine peuvent rester travailler un an aux Etats-Unis », observe Ross Mac Artain. Il note aussi que ces deux années passées à l’étranger incitent « à se poser beaucoup de questions, sur sa propre culture et sur soi-même », et forgent des compétences utiles pour rebondir vers bien d’autres destinations. De quoi élargir encore son horizon. p Aurélie Djavadi LA DIfféRENcE EST NOTRE fORcE. ET DEMAIN ELLE SERA LA vôTRE. L’EM STRASBOURG n’est pas une grande école. Elle est plus que ça, sa différence est inscrite dans son ADN. Notre potentiel unique réside dans notre identité universitaire, notre campus au centre d’une ville européenne et notre capacité à donner à chacun de nos étudiants l’opportunité de se distinguer. Nous avons de grands projets pour vous. REJOIGNEZ-NOUS ! DÉVELOPPEMENT DURABLE DIVERSITÉ ÉTHIQUE RESPONSABILITÉ SOLIDARITÉ DIFFÉRENCE IMAGINATION COLLABORATION Nos CINQ PROGRAMMES DE FORMATION • Programme Bachelors : diplômes d’université bac +3 • Programme Grande École, accrédité Epas-EFMD • Programme Masters universitaires en management • Programme Executive Education • Programme doctoral www.be-distinctive.eu RESPECT PROXIMITÉ OUVERTURE *faire la différence E t de trois écoles de commerce françaises aux Etats-Unis! Après Skema et son campus de Raleigh en 2011, l’Inseecet son antenne à Chicagoen 2012, voilà que Télécom école de management (Télécom EM) envisage de s’installer outre-Atlantique. Annoncé en octobre, le projet devrait voir le jour dès la rentrée 2014,auseindeVirginiaTech,uneuniversité réputée dans les nouvelles technologies. «Nouspartageonsuneculturecommuneet travaillons ensemble depuis longtemps autour du concours de création d’entreprises,leGlobalStudentBusinessConceptChallenge », précise Philippe Rivet, directeur adjoint. Une vingtaine ou une trentaine d’élèves de deuxième année pourront passer trois mois dans ces nouveaux locaux de Télécom EM, où 30% des cours seront dispensés par des enseignants de Virginia Tech, et le reste par des professeurs anglophones de l’école. Il s’agit d’offrir «d’autres possibilités de départ à nos étudiants, au-delà du séjour d’études en troisième année, et d’augmenter leur taux d’exposition à l’international». Ce faisant, l’école leur fraie un chemin vers l’une des destinations les plus prisées: l’Amérique! Ecole postbac en quatre ans, le Cesem le constate chaque année. Dans la gamme de doubles diplômes internationaux qu’elle prépare, ce sont les 24places du cursus franco-américain qui connaissent la plus forte pression. « Lors du dernier concours, nous avons reçu 1 800demandes pour les 14 places avec l’université de Boston», note son directeur, Ross Mac Artain. Pour ouvrir davantage de possibilités, une solution s’impose: étoffer le réseau de partenaires. Une procédure longue, « de deux ans minimum», ne serait-ce que pour discuter des programmes et les valider. 12 universités & grandes écoles Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Cap sur l’Europe de l’Est Beaucoupd’écoles de commerceont choisi de créer des campus en Europe de l’Est ou en Russie. Dépaysement,brassage culturel, prix imbattables: les étudiants apprécient S i proche, si loin. L’Europe centrale et l’Europe de l’Est restent méconnuesdes étudiantsfrançais,qui plébiscitent les destinations anglosaxonnes. Cette « Mitteleuropa » offre pourtant un dépaysement réel. L’économie y est moins mondialisée, les mentalités moins matérialistes, et la vie intellectuelle et culturelle est intense. Par ailleurs, la France y jouit encore d’un certain prestige. L’Ecole supérieure des sciences commerciales (Essca) d’Angers a été pionnière sur cette destination, en créant, dès 1993, un campus à Budapest où, chaque semestre, se côtoient une quarantaine d’étudiants du monde entier. « Ce qui me frappe, ce sont les différences dans les styles de vie, les écarts immenses entre les plus riches, aux manières ostentatoires, dans leurs voitures de luxe, et les plus pauvres, qu’on voit acheter une pomme à la fois, ou vendre, à même le trottoir, la poignéede champignonsqu’ils viennent de ramasser », raconte Pascal Störk, étudiant allemand de 22 ans en master de comptabilité fiscale à l’Essca. Originaire d’Ingolstadt, en Bavière, il est venu en Hongrie pour un semestre. « C’est là que l’on prend conscience que l’on est riche », conclut-il. Jeremy Suesse-Bouchard, québécois, arrive de l’université de Bishop’s, à Sherbrooke, près de Montréal, et a déjà parcouru le monde, « 22 pays, sac au dos ». Venu à Budapestpour y suivre un masteren affaires internationales, il est littéralement tombéamoureuxde la ville, « son architecture, ses immeubles pas encore rénovés PO dr R ed T S i2 E O 9 n S IR ov O é em U E br v ed E e 1 RT 7h E 3 S >V en ion at rm nfi Co donc authentiques, l’Opéra, le Parlement et les innombrables bains chauds, sans oublier les vins et la bière locale ! » Lucie Gauthier,étudianteen marketinget publicité, aurait, elle, peut-être préféré Harvard ou Cambridge, mais ne regrette finalement pas ce choix, qui lui permet d’être à une heure d’avion de la France. Elle profite ail rm pa fr ri. ile p@ sv àr 0à 19 h3 0 1er ConCours d’entrée 2014 > mercredi 22 janvier 2014 (date limite de dépôt du dossier le 15 janvier) Le monde prend une autre dimension UN PARCOURS D’EXCELLENCE À L’INTERNATIONAL • Bachelor en Relations internationales • Mastère 1 en Relations internationales, 2ème semestre dans une université partenaire à l’étranger • M2 mention Études internationales et européennes, spécialité sécurité internationale et défense En partenariat avec l’Université Pierre Mendès France Grenoble II, diplôme d’État • M2 en Intelligence Économique, spécialité management de l'information stratégique En partenariat avec Sciences Po Aix, diplôme d’État www.ileri.fr 7 - 11 Avenue des Chasseurs 75017 Paris - FRANCE +33 (0)1 40 53 00 44 • Mastère mention Manager de projets internationaux, spécialité relations internationales et action humanitaire En partenariat avec l'école 3A, Titre certifié Niveau I UNE fORmATION UNIqUE, DES DébOUChéS mULTIPLES Organisations internationales, ministères, diplomatie, institutions européennes, ONG, entreprises internationales, secteur de la défense, cabinets conseil, journalisme, collectivités locales et territoriales… ILERI Paris, l'école référente des relations internationales depuis 1948 «Budapest, comme Prague, est très accueillante pour les étudiants étrangers» Armand Derhy directeur de l’ESG Management School du brassage culturel qu’offre le campus, pendantet après les cours, et amélioreson anglais à toute allure. Vingt ans après sa création, le campus hongrois de l’Essca, en plein centre de Budapest, au voisinage de la grande université Corvinus et de son important département de sciences économiques et de droit, a noué des liens solides avec des professeurs du pays, des entreprises locales et françaises implantées en Hongrie, membres de la fondation Essca Hongrie. « Tous les cours sont dispensés en anglais, et les étudiantsbaignentdans une ambian- ce internationale, avec jusqu’à 20 nationalités différentes : une ouverture à d’autres cultures, qui devient une nécessité sur unCV», se féliciteCatherineLeblanc,directrice de l’Essca. « Les étudiants peuvent, ici, commencer à se constituer un réseau professionnel et social international. Certains prolongent les études par des stages, voire une première expérience professionnelle dans ce pays », précise-t-elle. Seul bémol : les contacts avec la population, un peu limités par la difficulté de la langue hongroise; et même si les habitants sont très ouverts, mieux vaut éviter de parler politique… « Budapest, comme Prague, est très accueillante pour les étudiants étrangers. Elle a développé de nombreux cursus de grande qualité et en anglais », confirme Armand Derhy, directeur de l’ESG Management School, qui propose à ses étudiants de passer un semestre à Prague, Budapest ou Bucarest. Les aspects pratiques ne sont pas à négliger : ces villes constituent des destinations proches, sûres, donc rassurantes pour les parents, et surtout à des prix très abordables, même concernant le logement, sans commune mesure avec ce que coûte un séjour aux Etats-Unis ou en Australie. « On peut y vivre pour 550 à 600 euros par mois » confirme Lucy. L’école de commerce française Kedge, basée à Bordeaux et Marseille, vient, elle, de conclure deux accords de doubles diplômes, pour une quinzaine d’étudiants, avec deux business schools reconnues internationalement par la triple accréditation, à Varsovie, en Pologne, et à Ljubljana, en Slovénie, pays en forte croissance. L’ICN Business School de Nancy va encore plus loin, jusqu’en Russie. Depuis 2003, elle propose à une vingtaine de ses étudiants de s’installer un an à Moscou, pour y décrocher un double diplôme, en partenariat avec le prestigieux Institut d’Etat des relations internationales de Moscou, le MGIMO. En retour, vingt étudiants russes viennent passer une année à l’ICN Nancy, qui accueille aussi des professeurs du MGIMO. Dès 2000, l’Ecole supérieure de commerce (ESC) de Troyes a noué des partenariats et développé des doubles diplômes avecles businessschools deMoscou,SaintPétersbourg, mais aussi Samara et Sotchi (qui accueillera les Jeux olympiques d’hiver en février2014). « Les portes s’ouvrent. La Russie est un pays francophile avec lequel nous devons et aimons travailler, à condition d’abandonner ces certitudes », plaide Jean-Louis Chaperon, directeur des affaires internationales de l’ESC de Troyes. « Nous nous intéressons aussi aux Etats baltes, dont les élites économiques et politiquessont attirées par le mondeanglosaxon, et avec qui l’Europe, notamment la France, doivent intensifier leurs relations », suggère M. Chaperon. La grande Europe se construit aussi comme ça. p Isabelle Rey-Lefebvre En Lituanie avec l’Edhec TOUT JUSTE si Antoine savait situer la Lituanie sur une carte. C’était avant son départ. Désormais, le jeune Niçois sait où se niche ce petit pays, pour y avoir passé près de cinq mois, de septembre à décembre2011, dans le cadre de sa troisième année à l’école de commerce Edhec Lille. « Vilnius n’était pas mon premier choix. Mais, sincèrement, j’ai découvert un pays et une capitale dynamiques, pleins d’attraits; des villes magnifiques, avec de belles églises orthodoxes, des immeubles aux façades colorées, à rebours de mes a priori sur ce pays au lourd passé communiste », résume l’étudiant. Vilnius s’est aussi révélée une excellente base de départ pour pousser l’exploration des villes voisines, telles Varsovie, Riga ou encore Tallinn. Le choix des cours proposé par l’université de Vilnius est vaste : il en retient six parmi une trentaine, avec un enseignement hebdomadaire sur le pays et son écono- mie. La formation a lieu dans des locaux modernes et bien équipés. Certes, il lui a fallu s’habituer au brouhaha incessant dans les classes et à l’accent un peu prononcé que certains professeurs lituaniens avaient lorsqu’ils parlaient anglais. Mais ce séjour a aussi été pour lui l’occasion d’ouvrir son horizon en côtoyant toutes les nationalités. Dans la capitale nordique, 150 étudiants venus du monde entier (Turquie, Japon, Chine, Grèce, Slovénie, Portugal, avec un gros contingent de Français et d’Espagnols) vivent sous le même toit, dans une grande auberge, pour un loyer modique de 250 euros par mois. Antoine se souvient des repas partagés dans les cuisines communes, des échanges de recettes et de la vie agréable qu’autorisait son pouvoir d’achat. S’il lui fallait souligner les faiblesses de cette destination, le jeune homme citerait volontiers le manque de contacts avec les habi- tants qui ne parlent pas anglais. Et la difficulté à lire des journaux imprimés en alphabet cyrillique. Antoine n’oublie pas non plus certains côtés plus sombresdu pays, comme l’homophobie et le racisme envers les Tziganes et tous les visages aux peaux moins claires. Ses voisins turcs ou son camarade noir l’ont durement subi, essuyant des insultes quasi quotidiennes. A cela, il faut encore ajouter la dureté de l’hiver, puisque le thermomètre n’hésite pas à descendre 25˚ C degrés au-dessous de zéro. De quoi donner à ce Niçois une franche envie de retrouver la Côte d’Azur. Son bilan se résume en quelques mots : « Erasmus, c’est excellent pour le CV. Auprès des employeurs, cela crédibilise votre capacité à vous adapter. D’ailleurs, un grand groupe m’a proposé un poste en Lituanie. » Preuve manifeste de l’intérêt de l’expérience. p I. R.-L. Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 universités & grandes écoles Une stratégie de carrière bien pensée L’ouverture internationale des écoles est perçue comme positive... 81 % des élèves des grandes écoles jugent très satisfaisants (43 %) ou plutôt satisfaisants (38 %) les séjours à l’étranger qui leur sont proposés. En retour, ils approuvent à 90 % la présence d’étudiants étrangers dans leur école 89 Ce taux culmine à % chez les étudiants des écoles de commerce, mais il n’atteint « que » 72 % dans les écoles d’ingénieurs ; 85 % des élèves de l’ENS ou de Sciences Po se satisfont des séjours hors de France intégrés à leurs cursus 4/5 des étudiants jugent satisfaisants les stages à l’étranger proposés par leur école Les atouts supposés d’une carrière hors de France... 59 % des diplômés 56 % espèrent trouver iraient à l’étranger pour les hors de France une meilleure opportunités de carrière qualité de vie et de rémunération 52 % seraient tentés par un meilleur environnement économique 59 % des étudiants considèrent que décrocher un emploi à l’étranger peut booster leur carrière 67 Un chiffre qui monte à % pour les élèves des écoles de commerce (40 % pour les étudiants de l’ENS et de Sciences Po) ... et l’emploi à l’étranger devient une vraie option 55 % des élèves des grandes écoles envisagent comme très facile (9 %) ou comme plutôt facile (46 %) la possibilité pour eux-mêmes de trouver un emploi hors des frontières. Ce taux de 55 % reste le même si on les interroge sur leurs camarades de promotion 96 % des élèves jugent 94 essentielle l’évolution de carrière, soit le 2e critère pour être heureux au travail après l’intérêt du métier (99 %) Pour % d’entre eux, disposer d’un bon équilibre vie professionnelle-vie privée est ausi un critère important (le 3e) 89 % aimeraient se 78 % mettent en avant le salaire Admission 1ère année à bac, bac+1 Admission parallèle 3ème année à bac+2, +3 Admission parallèle 4ème année à bac+3 5èmE ANNÉE : PRogRAmmEs BAC+5 EN ALtERNANCE Admission parallèle à bac+4, +5 PROGRAMMES BAC+5 EN ALTERNANCE PROGRAMME BAC+5 DOUBLE COMPÉTENCE ISCOM | INSTITUT SUPÉRIEUR DE COMMUNICATION ET PUBLICITÉ 4, Cité de Londres - 75009 PARIs | 01 55 07 07 77 | [email protected] EnsEignEmEnt supériEur tEchniquE privé 96 % des élèves des grandes écoles considèrent comme important de pouvoir évoluer dans leur carrière élevé comme un critère important, qui n’arrive cependant qu’en 11e position Enquête réalisée d’avril à août 2013 pour l’Institut Montaigne à partir d’un échantillon de 975 personnes représentatif des étudiants de dernière année dans les grandes écoles suivantes : Polytechnique, Ecole centrale Paris, Ecole des ponts ParisTech, Telecom ParisTech, INSA Lyon, Essec, ESCP, ENS Cachan, Sciences Po. PROGRAMME GRANDE ÉCOLE tItRE CERtIFIÉ PAR L’ÉtAt NIvEAu II - BAC+4 jeune diplômé sur deux estime qu’il lui sera facile de décrocher un emploi à l’étranger ... correspondent aux envies des futurs diplômés sentir utiles à la société pour être heureux au travail www.iscom.fr 1 59 Ce ratio atteint % chez les étudiants garçons, 60 % pour les élèves issus de catégories socio-professionnelles supérieures et même 63 % pour les jeunes diplômés des grandes écoles nés à l’étranger SOURCE : HARRIS INTERACTIVE 13 14 Internationalisation universités & grandes écoles 0123 Jeudi 14 novembre 2013 La longue marche de Centrale Pékin L’installationde l’Ecole centrale en Chine en 2005 avait tout d’une gageure. Deux promotions d’ingénieurs plus tard, et malgrédes difficultés, de financementnotamment, le parisemble gagné E « LA LETTRE DE L’ÉDUCATION » EST DESTINÉE EN EXCLUSIVITÉ AUX PROFESSIONNELS DE L’ÉDUCATION NATIONALE. Abonnez-vous et recevez chaque lundi les informations indispensables à l’exercice de votre métier : projet de réforme, suivi de la politique éducative, nominations, textes officiels … Et chaque vendredi, en avant-première, toutes les informations sur Internet dans votre espace privé, ainsi que l’accès aux archives. 90 € 1 AN D’ABONNEMENT, SOIT 36 NUMÉROS + en cadeau votre agenda 2014 é Le Monde illustr par Plantu Bulletin d'abonnement A compléter et à revoyer à : La Lettre de l’éducation - Service abonnements - B1500 - 62066 Arras cedex 9. Mes coordonnées Je règle dès aujourd’hui par : CP : Ville : Tél. : E-mail : 132LEAUTSUPUNIV Chèque bancaire à l’ordre de la Société éditrice du Monde Carte bancaire N° Date de validité Notez les 3 derniers chiffres du n° au verso de votre carte bancaire @ Je préfère régler à réception de ma facture Date et signature obligatoires Offre valable en France métropolitaine jusqu’au 31/03/2014. Vous vous abonnez à la Lettre de l’éducation : vos nom, prénom et adresse sont communiqués à nos services internes, et, le cas échéant, à quelques sociétés partenaires. Si vous ne souhaitez pas recevoir de propositions de ces sociétés, merci de cocher la case ci-contre Pékin. Un signe de l’importance que les Chinois accordent à l’opération. Depuis, une nouvelle promotion est sortie, avec un effectif un peu supérieur, et la troisième arrive en janvier. Les diplômés se placent sans difficulté: pour un gros tiers dans des firmes chinoises, pour partie auprès d’entreprises françaises comme Total ou Safran, les autres poursuivant en thèse. Reste que ces effectifs modestes sont à mille lieues des besoins de l’industrie du pays, qui se chiffrent en centaines de milliers. En réalité, les Chinois – ils ne s’en cachent pas – entendent « tester » plusieurs modèles de formation d’ingénieurs, avant de définir le leur, vers 2020. « Centrale Pékin nous permet d’explorer une voie pour former des ingénieurs d’élite », indiquait Huai Jinpeng, président de Beihang, lors de la première remise des diplômes. La Chine se montre très intéressée par le côté généraliste de la formation française et par sa proximité avec les entreprises, sous forme de stages ou de projets d’études.Maislaquestiondufinancementcontinue de faire débat. Depuis l’origine, les Chinoisontfaitcouvrirparlapartiefrançaise une part non négligeable des coûts – environ 12 millions d’euros sur six ans. Un montant apporté par les Ecoles centrales,mais surtoutparla FondationBru,ainsi qu’une dizaine d’entreprises (à hauteur de 50 000 euros chacune), avec l’aide des Un appétit pour la Chine qui ne faiblit pas Remplissez votre bulletin d’abonnement ci-dessous ou sur www.lalettredeleducation.fr Nom : Prénom : Adresse : n matière de coopération pédagogique et de croissance à l’international, elle est devenue la référence. Celle sur laquelle convergent les regards de tous lesresponsablesd’écolesd’ingénieurs–ycomprishorsdel’Hexagone.Presquedixansaprèssacréation,l’Ecolecentralede Pékincontinuede capterl’attentionet de susciter des réactions… partagées. Toutcommenceen 2003.Cetteannée-là, à la demande des autorités chinoises, les Ecolescentrales(Paris,Lille,Lyon etNantes, et par la suite Marseille) étudient la faisabilitéd’uneformationd’ingénieurs«àlafrançaise» avec l’université Beihang de Pékin. Le projet aboutit deux ans plus tard, avec l’accueil d’une première promotion d’une centaine d’élèves. Le cursus, francophone, serastrictementidentiqueaumodèlehexagonal: parcours en cinq ans, avec un cycle préparatoire « intégré» et un cycle « ingénieur » de trois ans, le tout précédé d’une année de formation intensive en français et de mise à niveau sur les fondamentaux. L’enseignement sera assuré par des professeursvenusdeFranceetdes vacataires,Beihang fournissantles locaux et certains personnels. Objectif: offrir un programme de haut niveau, totalement biculturel. Sept ans plus tard, une première cohorte de 73étudiants reçoit le diplôme de Centrale Pékin, sous les ors du Palais du peuple, à DANS LE SILLAGE DU RÉSEAU centralien, plusieurs écoles d’ingénieurs de l’Hexagone ont monté des programmes en Chine. Généralement sur le même modèle : enseignement en français, cursus en six ans, dont une année « propédeutique» et deux années préparatoires. Et avec, bien souvent, un soutien financier français significatif. C’est le cas de l’Ecole nationale de l’aviation civile (ENAC), qui a créé, en 2007, l’Institut sino-européen d’ingénierie (SIAE) à l’université aéronautique de Tianjin, près de Pékin. Le SIAE diplôme une centaine d’élèves par promotion. « Nous avons en Chine un potentiel de croissance très important», estime Marc Houalla, directeur de l’ENAC, qui envisage de former aussi des contrôleurs de la navigation et des pilotes. Quant à l’Institut francochinois de l’énergie nucléaire (Ifcen), créé à Canton en 2009, il réunit un consortium d’institutions: l’Institut polytechnique de Grenoble, l’Ecole des mines de Nantes, les Ecoles de chimie de Paris et de Montpellier, l’Instn (Institut national des sciences et techniques nucléaires), et des industriels du secteur (CEA, EDF et Areva). Budget: 23,5 millions d’euros pour six ans, dont 11millions pour la partie française. ParisTech à Shanghaï Quatre écoles du consortium ParisTech (Polytechnique, les Mines, l’Ensta et Telecom ParisTech) ont aussi ouvert, en avril 2012, un institut d’une centaine d’élèves à l’université JiaoTong de Shanghaï. Le cursus comprend un premier cycle en deux ans de type « prépas», un second, généraliste, et deux années de spécialisation. Plus récemment, c’est l’Ecole nationale d’ingénieurs de Metz (ENIM) qui s’est lancée à Wuhan et à Nan- jing. D’autres écoles françaises sont présentes en Chine, mais avec des formules différentes. Ainsi les universités de technologie (UT) de Compiègne, BelfortMontbéliard et Troyes, qui offrent des formations en génie informatique, mécanique ou biologique avec l’université de Shanghaï. L’Utseus (Université technologique sino-européenne de Shanghaï) propose un programme de trois ans dont les meilleurs étudiants préparent, en France, un double diplôme d’ingénieur français et de bachelor chinois. L’INP de Toulouse, enfin, a ouvert en 2012 un Institut d’ingénierie sino-européen, avec l’université de technologie de Tianjin, qui formera 120 ingénieurs par an. Autant de collaborations qui confirment l’intérêt des Chinois pour la formation d’ingénieurs « à la française». p J.-C. L. Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 universités & grandes écoles La percée chinoise de Kedge Avecson «Global MBA», la Kedge Business School estparvenue à s’imposeren Chine, dansun marché pourtanttrès concurrentiel N ous récoltons les fruits du travail accomplidepuisunedizained’années. S’implanter en Chine exige un effort de longue haleine. Il nous a fallu connaîtrele pays et ses réseaux, nous faire accepter, obtenir la confiance de nos partenaires… » Bernard Belletante, directeur général de Kedge, a bien des raisonsdeseréjouir:issuede lafusiond’Euromed-Management,àMarseille,et dela bordelaise BEM, son école est aujourd’hui le leader français des MBA en Chine. Son « Global MBA », proposé à Shanghaï avec le soutien d’Antai College, business school de l’université JiaoTong, accueille quelque 75 participants par an. Il bénéficie même, privilège rare, d’une reconnaissance nationale des autorités chinoises. Fin octobre, le Financial Times le classait au 43e rang mondial, devancé seulement, dans l’Hexagone, par ceux de HEC (4e avec le Trium Executive Global MBA), de l’Insead (11e) et de l’ESCP-Europe (25e). Accessible en « part time » et modulaire, ce MBA ministères de l’éducation nationale et des affaires étrangères. Aujourd’hui, les Chinois ont accepté d’augmenter leur quote-part, mais les écoles apportent toujours une contribution significative, en ce qui concerne l’enseignement notamment. Entre les deux parties, les négociations ontparfoisétéâpres…HervéBiausser,directeurde CentraleParis, est bienconscientdu problème. « Il faut faire la part des choses, plaide-t-il. A côté de l’aspect financier, nous avons plusieurs motifs de satisfaction. » Et de citer le niveau « remarquable» des élèves, le bon déroulement du cursus – même si quelques retouches ont dû y être apportées – et le placement des diplômés. Sans oublier le démarrage récent d’activités de recherche,avec la créationd’un laboratoire international associé au CNRS. En revanche, il reconnaît s’être montré optimiste sur le temps de formation d’enseignants chinois aptes à prendre le relais. « Nous devons maintenant stabiliser le projet,poursuit Hervé Biausser. L’école doit trouver son autonomie financière. » Comment procéder? Plusieurs pistes sont envisagées. « Les frais de scolarité, pour le moment fixés à 700 euros, pourraient être doublés, voire triplés», estime Gérard Creuzet, chargé des projets internationaux à Centrale Paris. Les entreprises pourraient aussi s’impliquer davantage, bien que le Cette implantation chinoise a permis aux Ecoles centrales d’acquérir une expérience internationale irremplaçable et une visibilité sur la scène mondiale contexte économique ne s’y prête guère : Arcelor-Mittal s’est retiré ; PSA, pourtant très présent en Chine, a d’autres priorités… Actuellement, on ne compte que six partenairesindustrielsstables–dontlaCommercial Aircraft Corporation of China (Comac), fleuron de l’aéronautique chinoise. Une hausse des subventions de Pékin apporterait aussi une bouffée d’oxygène. Le recours au e-learning et aux MOOC (Massive Online Open Courses) pourrait encore réduire la facture. Dernière possibilité, le lancement de programmes « rémunérateurs», de type mastères ou séminaires de formation continue. « En actionnant ces leviers, nous pouvons parvenir à l’autonomie complète à l’horizon 2020, se rassure Hervé Biausser. L’école aura alors atteint l’âge adulte. » Maiscettelogiquecomptablen’estpasla seule possible. Car cette implantion a aussi permis aux Ecoles centrales (équipes de direction,corpsprofessoral,partiesprenantes) d’acquérir, parfois dans la douleur, une expérience internationale irremplaçable. Les ouvertures, prévues pour 2014, de Centrale au Maroc et en Inde profitent des leçons de Pékin. L’aventure chinoise a, en outre,assuréauxécolesunevisibilitéqu’elles n’auraient jamais eue sur la scène mondiale. « Partout où je vais, on m’interroge sur Centrale Pékin », observe M.Biausser. Et si, dans quelques années, la Chine opte pour le modèle français en matière de formation d’ingénieurs, bien des difficultés seront passées par pertes et profits. p Jean-Claude Lewandowski est aussi dispensé à Marseille: les participants peuvent entamer leur cursus dans une ville et le poursuivre dans l’autre. Il offreune dizaine de spécialisations: finance et management global à Shanghaï, management maritime à Marseille… Dès mars 2014, les campus de Bordeaux et de Paris apporteront leur expertise en management du vin et en logistique. Enfin, deux séminaires, organisés dans différents pays (Inde, Brésil, Maroc, etc.), permettront aux futurs dirigeants de se frotter à leurs homologues de toutes cultures. Relais de croissance Kedge propose aussi un autre MBA, qui compte une trentaine d’inscrits : de type « Executive », il est conçu en co-diplômationavec Antai College. L’école a cinq permanents à Shanghaï, auxquels s’ajoutent les professeurs en déplacement. En outre, la triple accréditation de Kedge (Equis, AACSB et AMBA) a de quoi impressionner ses interlocuteurs locaux. Enpartenariatavec lesuniversitésParisSorbonne (Paris-IV) et Paul-Valéry-Montpellier-III, Kedge a aussi ouvert à Suzhou, il y a trois ans, l’Institut franco-chinois (IFC) de l’université Renmin, une institution d’élite, qui propose trois spécialités: finance(assuréepar Kedge), langues appliquées (Paris-IV) et administration économique et sociale (Montpellier-III). L’IFC, qui bénéficie d’un statut équivalent à celui d’une faculté en France, vise un rythmedecroisièrede500inscrits.Làencore, l’Institut a réussi à faire accepter par la partie chinoise des frais de scolarité « au coût réel» de 60 000 yuans (7000 euros) par an. Les activités de Kedge en Chine représentent un chiffre d’affaires annuel de 6 millions d’euros. « Notre présence dans ce pays devient un élément structurant de notre stratégie, souligne M. Belletante. Elle nous apporte un relais de croissance par rapport au marchéfrançais », qui pourrait encore être développé. p J.-C. L. JOURNÉES PORTES OUVERTES Venez découvrir les programmes directement accessibles après Bac BBA (Bachelor) - CESEM - TEMA BSc in International Business - Bachelor in Retail Management-ECAL Campus REIMS Campus ROUEN Samedi Mercredi 23 novembre 18 décembre de 10h à 17h de 16h à 19h 59 rue Pierre Taittinger - 51100 Reims Tél. 03 26 77 47 47 • [email protected] 1 rue du Maréchal Juin - 76130 Mont Saint Aignan Tél. 02 32 82 57 00 2013 2013 www.neoma-bs.fr 15 16 universités & grandes écoles Internationalisation 0123 Jeudi 14 novembre 2013 Ces étudiants qui font le tour du monde Beaucoupd’élèves de grandes écoles profitentde leur année de césure pour parcourirles cinq continents. Uneaventure souventencouragée par leur établissement d’origine C ontempler le coucher du soleil sur l’immensité blanche du salar d’Uyuni en Bolivie, traverser l’Inde à bord de trains bondés à l’ambiance joyeuse… Marion Pidoux garde des souvenirs émerveillés du tour du monde qu’elle a entrepris l’année dernière pendant six mois avec son compagnon, durant l’année de césure organisée dans son cursus à l’EM Lyon. Si l’étrangerest devenuun passage obligé pour les étudiants de grandes écoles, le voyage semble s’imposer de lui-même pour des élèves de plus en plus nombreux. Découvrir le monde avant d’intégrer un rythme contraint par la vie professionnelle, allier l’utile à l’agréable en menant un projet solidaire sont des motivationscommunesaux étudiants,qui profitent aussi du temps laissé par leur école (année de césure, organisation des modules à la carte) pour développer leurs projets personnels. « A l’école, tout le monde revient toujours de quelque part, ça donne vraiment envie de partir. Nous sommes aussi encouragés à séjourner à l’étranger, notamment lors de stages », souligne Marion Pidoux. L’étudiante de 24 ans, actuellement en stage de fin d’études, a traversé treize pays sur trois continents de juillet à décembre2012. «J’étais en stagedurant les sixpremiers mois de l’année, et je voulais consacrer le deuxième semestre à ce voyage, que nous organisions depuis plus d’un an. Ma directrice des études m’y a encouragée, m’a dit que ce serait une splendide expérience. » Elle et son ami ont réuni les 15 000 euros nécessaires en économisant sur leurs revenus de stages et en utilisant l’épargne cumulée des petits jobs d’été. Ils ontaussimobilisélesformulesavantageuses de certaines compagnies aériennes qui permettent de traverser plusieurs continents. Chine, Inde, Népal, Indonésie, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud… Eric Gosset, aujourd’hui responsable d’équipe logistique chez Amazon, a lui aussi mis à profit une année de césure pendant son cursus d’ingénieur à Arts et Métiers ParisTech Lille, pour voyager durant quatorze mois, entre juillet 2010 et août 2011. Une respiration salvatrice. « Le cadre de mes deux années de prépa avait été trop étroit pour moi : école, dodo, toujours les mêmes têtes… L’entrée en école d’ingénieurs représentait une véritable ouverture sur le monde, avec la possibilité d’étudier à l’étranger », témoigne Eric. Le jeune homme a concilié le voyage et le professionnel en décrochant deux stages, en début et fin de parcours, en Chine et en Argentine. « J’ai cherché mes stages un an et demi en avance. Je ne tenais plus en place, je me bloquais une soirée par semaine pour travailler sur mon projet. J’ai trouvé énormément d’informations sur Internet, notamment le blog d’un étudiant d’école de commerce qui était parti et qui expliquait en détail comment il avait décroché des soutiens. Mon école m’a épaulé, le responsable m’a invité à Paris pour présenter mon projet, ils m’ont aussi aidé financièrement.» Sur 15 000 euros de budget,il rassemble la moitié grâce au sponsoring, une bourse de la région Picardie et une aide au projet de la ville de Lille, et finance l’autre partie surses fondspersonnels,dont un prêtbancaire qui court toujours. « Le réseau des Gadzarts est très étendu à l’étranger, ce n’était pas prévu mais j’ai pu en rencontrer dans différents pays, passer du temps avec eux, visiter leur entreprise…» Voyageurs et amis de longue date, Hugues Renou et Alban Lanthier ont aussi choisi d’organiser leur tour du monde au cœur de leurs études, à l’Essec et l’ESCP Europe, entre août 2012 et juillet 2013. Inspirés par l’aventure de Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux, qui étaient partis découvrir des initiatives de développement « A l’école, tout le monde revient toujours de quelque part, ça donne envie de partir» Marion Pidoux élève de l’EM Lyon durable dans le monde et avaient restitué leurs rencontres dans 80 hommes pour changer le monde (éd. JC Lattès, 2006), ils sont allés au devant d’entreprises de l’économie sociale et solidaire. « Dans chaque pays, nous avons rencontré des entrepreneurs, passé du temps avec eux, visité leurs sites de production, leur lieu de travail. Nous avons vécu l’expérience aussi en immersion, en passant dix jours avec trois d’entre eux, pour comprendre leur fonctionnement et les aider par des travaux qu’ils nous confiaient», explique Hugues. Ils ont ainsi travaillé dans une entreprise d’accès à l’énergie en Tanzanie, un espa- ce de « coworking » qui a développé un incubateur d’entreprises en Colombie et une entreprise d’insertion au Cambodge. Lesdeuxétudiantsâgés de 24ans,qui finissent chacun leur dernière année d’école, sont ainsi passés par quatre continents et 21 pays, ont parcouru des milliers de kilomètres dont 3 500 en trottinette, leur mode de locomotionde prédilection, qui a donné le nom à leur projet, « Trott my world». « C’est un facteur de rencontre, les gens venaient vers nous pour nous interroger, nous connaître », raconte Alban. Les deux jeunes gens ont pu en profiter pour découvrir les richesses des pays qu’ils traversaient ou encore pratiquer des sports extrêmes dans des décors de rêve. Pour réunir leur budget de 33 000 euros, ils ont puisé dans leurs économies et fait appel au sponsoring. « Nous avons envoyé 1 000 mails aux anciens de nos écoles qui étaient devenus dirigeants. Nousavons reçu 40 réponses,dont 39 négatives », s’amuse Alban. Ils arriveront tout de même à obtenir la moitié de la somme auprès d’entreprises au sein desquelles ils avaient effectué des stages. Le voyage n’a pas tout à fait pris fin l’été dernier, puisqu’ils sont toujours en contact avec des entrepreneurs à l’étranger. Des professeurs connus lors du voyageont aussiété invités à intervenirpar l’Essec, l’école d’Hugues, tandis que des élèves du MBA Essec sont partis dans des entreprises du projet. Alban et Hugues préparent pour la fin de l’année un livre qui relate leur expérience et pensent, bien sûr, à leur prochain voyage. p Coralie Donas