Etudiez àl`étranger!

Transcription

Etudiez àl`étranger!
universités
&grandes écoles
Etudiez
à l’étranger !
Les grandesécoles proposent
une large palette de doubles cursus,
de séjours et d’échanges, pour vous former
surles cinq continents
V
ous êtes les fils et les filles
d’Erasme ! Vous qui préparez
les concours, ou qui, encore
lycéens, rêvez d’intégrer une
grande école, le monde est à
vous. Vous allez marcher dans
les pas de ce premier étudiant voyageur
qu’était Erasme de Rotterdam (1466-1536).
Celui-là même qui a donné son nom aux
échanges européens d’étudiants, le fameux
programme « Erasmus».
Il y a six siècles, cet humaniste avait compris qu’une bonne formation intellectuelle
s’affranchissait des frontières. De Rotterdam à Paris, Florence ou Cambridge, il a
sillonnél’Europe, nourrissant ses réflexions
et ses écrits de l’air des lieux. Son nom pourrait figurer au fronton des grandes écoles,
tant ces institutions font de l’internationalisation leur carte maîtresse, voire leur credo.
Dans la guerre larvée qui l’oppose de longue date à l’université – et qu’on sent poindredenouveau–, lagrandeécoleà lafrançaise a ses faiblesses, certes, mais pour l’ouverture au monde, elle a une vraie longueur
d’avance. « L’international a cessé d’être une
obligation,il est devenu une évidence», résu-
me au Monde le directeur de Grenoble Ecole
demanagement,LoïckRoche.Cette«évidence » se décline. D’abord avec cette petite
musique de fond des amphithéâtres, charmés par la venue d’enseignants du bout du
monde, ou simplement quand le cours est
dispensé en langue étrangère et que le voisin de banc arrive tout juste de Bangkok ou
de Berlin.
Les écoles françaises se partagent
la planète
Mais ce qui aide à penser autrement reste
l’expérience à l’étranger. Partir en échange,
c’est toujours bien. Six mois ou un an
ailleurs, sur un campus, est intéressant et
enrichissant. Mais il y a désormais bien
mieux, avec la kyrielle de doubles cursus
qui feront de vous un diplômé d’Harvard
voired’une université chinoise.En management,en ingénierie,égalementdanslacuisine ou dans la mode, les écoles françaises
sont partout et se partagent la planète. « La
concurrence est désormais mondialisée (…).
Si une école n’est pas reconnue mondialement,elle ne peut revendiquerdefigurerparmi les établissements de premier plan. Nous
n’avons guère le choix », explique Bernard
Ramanantsoa, le patron de la plus ouverte
des écoles de management française, HEC.
Alors, le marché de l’orientation scolaire
s’est élargi et complexifié tout à la fois. On
ne restreint plus son choix entre Paris, Grenoble ou Strasbourg. Les étudiants et leurs
parentsontintégréqu’ilestdésormaispossible de s’inscrire en solo à Madrid, Berlin ou
Montréal. D’autant que les écoles et les universités des pays voisins et des autres continentsviennentde plus en plus souventfaire
leur marché en terre française, où elles
aiment séduire les bons lycéens.
Fuite des cerveaux ? Arrêtons de tout
mélanger!L’attractivitédesentreprisesfrançaisespourlajeunessedupayset les possibilités d’y être recruté sont un autre problème.
Il ne doit s’inviter dans le débat que dans un
second temps. Se constituer un CV international est une urgence pour chaque étudiant; une vraie richesse pour celui qui rentrera travailler en France après quelques
années de « culture monde ». L’intérêt personneletceluidupaysnesontpasantinomiques. Ouvrons nos fenêtres et nos esprits! p
Maryline Baumard
Financer son départ
Des fondations aux villes,
les bourses et les aides sont nombreuses. Et pour bien anticiper,
mieux vaut connaître le coût
de la vie dans le pays d’accueil.
PAGES 4-5
Une bataille mondiale
Bernard Ramanantsoa,
directeur d’HEC, explique
comment son école, l’une des plus
ouvertes au monde, a mis en place
sa stratégie à l’international.
PAGE 9
Le rêve chinois devient
possible
Centrale Pékin forme des ingénieurs depuis 2005. Dans son sillage, les autres écoles signent des partenariats et installent des campus
dans les grandes villes chinoises.
PAGES 14-15
E
AD
REP
N
A
L
TE
T
A
CK
LA P
N
A
R
F
Institut de préparation aux concours - Ecoles de commerce et d’ingénieurs
Depuis 2006, les meilleurs résultats aux concours
2 bis rue Saint-Sauveur 75002 Paris. Tel. 01 40 41 12 38
Cahier du « Monde » N˚ 21406 daté jeudi 14 novembre 2013 - Ne peut être vendu séparément
2
universités
& grandes écoles
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Des études
à l’échelle planétaire
Les grandesécoles rivalisent d’inventivité et multiplient les initiatives et les partenariats pour offrir à leurs étudiants
un enseignementmulticulturel,ouvert sur le monde et adapté aux nouvellesexigences dumarché de l’emploi
T
oujours plus. Plus d’étudiants et
de professeurs étrangers, plus de
cours en anglais et de séjours aux
quatre coins du monde… Toujours plus d’international: tel est
le mot d’ordre dans les grandes
écoles. «L’international a cessé d’être une obligation, il est devenu une évidence», constate
Loïck Roche, directeur de Grenoble Ecole de
management (Grenoble EM). « C’est un élément majeur d’attractivité auprès des étudiants et des entreprises, qui nous différencie
des universités», renchérit Jean-Guy Bernard,
qui dirige l’EM Normandie. Pour préparer
leurs élèves à travailler dans un monde globalisé, les écoles rivalisent d’imagination.
Anglais courant ? La question ne se pose
même plus. « L’anglais n’est pas une langue
étrangère: c’est la langue des affaires», note
StéphanBourcieu,patrondel’ESCDijon-Bourgogne, qui propose l’intégralité de son cursus
enfrançaisouenanglais,auchoix.Mêmechose à l’Ieseg, à l’Edhec, à l’ESC Rennes, à Grenoble EM… « A la sortie de l’école, nos élèves ont
un score de 880 au test TOEIC, le niveau le plus
élevé en France», assure le directeur de l’Ieseg,
« L’international est un élément
majeur d’attractivité, qui nous
différencie des universités »
Jean-Guy Bernard
directeur de l’EM Normandie
Jean-Philippe Ammeux. Certaines écoles
vont jusqu’à imposer une deuxième langue,
ou à en proposer une troisième en option,
comme à l’ESC La Rochelle, EM Strasbourg ou
l’EM Normandie.
Autre formule : le séjour à l’étranger. Une
durée d’un trimestre est considérée comme
unminimum.Enréalité,deplusenplusd’étudiants partent six mois, voire un an… ou plus,
avec l’année de césure. «En moyenne, nos élèveseffectuentdeuxsemestresàl’étranger,indique Olivier Aptel, à la tête de l’ESC Rennes.
Nous avons aussi un parcours “3 zones”, qui
permet de passer près de deux ans dans trois
pays différents. On peut même compléter par
un stage… » Mais il faut y regarder de plus
près: de simples « accords d’échange» garantissent peu sur l’enseignement suivi à l’étranger. Certes, leur nombre permet d’éviter les
départs groupés vers une même destination,
oùlesélèvesrisqueraientderecréerune«petite France» hors de l’Hexagone. L’Ieseg dispose ainsi de 170 accords, dont 18 en Inde…
Le « double diplôme », lui, est plus exigeant: il suppose une évaluation réciproque
et serrée entre institutions. Mieux encore, le
« programme conjoint» est réellement monté en commun. L’ESC Dijon a ainsi élaboré un
bachelor commun avec l’université d’Oxford
Brookes en Grande-Bretagne. Nombre d’écoles ont aussi ouvert des campus à l’étranger:
École Pratique des Hautes Études
Patios Saint-Jacques, 4-14 rue Ferrus – 75014 Paris
Tél. : 01 53 63 61 59
www.ephe.fr
Enseignement et formation à la Recherche
Sciences de la Vie et de la Terre
Sciences Historiques et Philologiques
Sciences Religieuses
■ Diplôme EPHE
■ Master Biologie Santé Ecologie
Signalisation et Systèmes intégrés en Biologie
Environnement et Gestion de la Biodiversité
Systèmes complexes : Cognitions Naturelle et Artificielle
Psychologie de la Cognition
■ Master Sciences historiques,
philologiques et religieuses
Sciences des religions et sociétés
Études européennes, méditerranéennes et asiatiques
■ Études Doctorales
■ Diplôme post-doctoral
■ Habilitation à diriger des recherches
Toutes nos formations sont accessibles au titre de la formation continue
l’Essec et l’Edhec à Singapour, l’ESC Rennes,
Kedge et le groupe HEI-ISA-ISEN au Maroc,
EMLyonàShanghaï,l’IcamenInde,l’ESCToulouse à Barceloneet au Maroc… Ces implantationsserventàaccueillirdescandidatslocaux
et, dans une moindre mesure, des étudiants
français.Avec sescampusà Raleighaux EtatsUnis et à Suzhou en Chine, Skema a opté pour
une logique inverse: elle y envoie en immersion ses élèves. Grenoble EM, de son côté,
mise sur des programmes « délocalisés» (à
Londres, Moscou, Pékin…), tels son MBA
(260inscrits), son DBA et ses MSc. Résultat, le
groupe compte 2500élèves étrangers. Quant
à ses programmes doctoraux, ils comportent
90% de profils internationaux. Bref, chaque
école déploie une stratégie propre.
On peut aussi désormais étoffer son bagage international sans s’expatrier. Car les campus ne cessent de se transformer. Les professeurs étrangers y sont de plus en plus nombreux: 82 % à l’ESC Rennes, 83 % à l’Ieseg… «Ils
rope, explique Edouard Husson, directeur général de cette école. Il ne s’agit pas pour nous de
recruter des étudiants dans différentes zones de
la planète et de les former sur place, mais de permettre aux mêmes étudiants de bénéficier des
synergies entre campus et du croisement des
cultures. C’est ce qui nous distingue d’une business school “globale”, avec des campus en Asie,
en Amérique ou ailleurs. A nos yeux, il n’y a pas
de meilleur creuset que l’Europe: elle seule offre
le maximum de diversité dans le minimum d’espace. Une fois qu’ils sont familiers des subtilités
de l’Europe, nos diplômés peuvent partir affronter le grand large et l’intercontinental.» Comme
le souligne le site de l’école: « L’identité de ESCP
Europe est profondément européenne, tandis
que sa destination est le monde.»
Mais ce modèle « multipolaire» comporte son
lot de contraintes. Difficile d’organiser une multitude de parcours distincts, de faire circuler élèves et professeurs entre les campus, de jongler
en permanence avec les langues et les cultures…
Un tel dispositif génère des coûts logistiques supplémentaires. Mais sans doute est-ce le prix à
payer pour un cursus sans équivalent. Et que les
entreprises apprécient particulièrement. p
sont le cœur du dispositif, estime Olivier
Aptel. La plupart enseignent en anglais et
apportentun autre regardsur leur discipline…
Leurprésencenousaide à attirerdes étudiants
étrangers. » A l’ESC Dijon, ils sont 400 sur
1 800 inscrits ; à EM Normandie, 300 pour
2 600 et à Audencia, plus de 600. Leur taux
est encore plus élevé dans les MBA « full
time», véritables melting pots culturels. « Je
viens de plancher sur une étude de cas avec
une Mexicaine, un Indien et une Danoise – le
tout en anglais, raconte Benjamin Athuil, en
troisième année à l’Essec. Chacun a un point
de vue différent, lié à sa culture. Cela donne
une profondeur accrue à nos cours. Et cette
diversité permet d’avoir un large réseau.»
Rien d’étonnant si, à la sortie, un nombre
croissantd’étudiantsvisentunposteàl’étranger. Dans ce contexte, les écoles d’ingénieurs
paraissent encore en retrait. « Faux, assure
Jean-Marc Idoux, directeur général du Groupe HEI-ISA-ISEN. Il faut casser cette image et
parler des initiatives, nombreuses et originales.» Exemple: ces groupes d’élèves en fin de
cursus que l’école, en partenariat avec SaintGobain, envoie travailler onze semaines aux
Etats-Unis sur un sujet industriel. « Chez
nous,la mobilitéest unimpératif,souventliéà
la professionnalisation: les stages à l’étranger
sont très répandus, poursuit M. Idoux. De
plus, nous avons en général autour de 300 élèves internationaux dans nos murs.»
Reste que l’international ne s’improvise
pas. «Outre un niveau d’anglais reconnu, il est
souhaitable de bien maîtriser une deuxième
langue en lien avec son projet professionnel,
conseille Jean-GuyBernard.Il faut aussi profiter des semestres à l’étranger et de l’année de
césure pour mettre en cohérence ses choix de
destinations avec le métier que l’on vise.
Mieux vaut éviter de partir au hasard, ou de
choisir un pays parce qu’il fait rêver. » p
J.-C. L.
Jean-Claude Lewandowski
Le modèle multipolaire de l’ESCP Europe
PARIS, Londres, Madrid, Berlin et Turin: avec ses
cinq campus, répartis dans les cinq pays
« majeurs» de l’Union européenne, l’ESCP Europe permet à ses élèves d’étudier dans trois destinations de leur choix – une par an –, et dans trois
langues différentes. Dans chaque pays, ils peuvent obtenir, en sus du parchemin de l’école, un
diplôme national – « Laurea» en Italie, « DiplomKaufmann» en Allemagne…
Ce cursus « intégré», qui forme des profils rompus aux subtilités de la construction européenne et de l’interculturel, fait la fierté et l’originalité de l’école : aucune institution ne peut se prévaloir d’un tel dispositif, entièrement tourné
versl’international. Les globe-trotteurs impénitents peuvent même, cerise sur ce gâteau déjà
très riche, s’offrir un stage, un séjour d’échange
ou une année de césure dans un quatrième
pays, de préférence sur un autre continent.
L’ESCP Europe s’attache désormais à tisser des
liens avec des institutions étrangères de renom
– comme l’université Tongji à Shanghaï, l’une
des plus réputées de Chine – et à bâtir un « sixième campus » virtuel, fondé sur l’enseignement
à distance.
« Ce modèle, qui repose sur les échanges entre
des campus très rapprochés, c’est l’atout de l’Eu-
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
universités
& grandes écoles
3
Les destinations les plus prisées
Les pays anglophonesrestent très appréciés des étudiants
quiveulent effectuer une partie de leur cursusà l’étranger.Mais l’Asie, le Pacifique
ou encore les pays émergents attirent de plus en plus
E
n2013,lesétudiantsde grandesécoles sont près de huit sur dix à déclarer avoir effectué une partie de leur
cursusà l’étranger(79 %, d’après un
sondage Harris Interactive réalisé cet été
pourl’InstitutMontaigne).Une quasi-unanimité,quirecouvredes aventurestrèsdifférentes,selonquel’on optepourSanFrancisco, Bombay… ou l’autre côté du tunnel
souslaManche.Différentes,maisbiensouvent en version anglaise.
Eneffet,leRoyaume-Uni,ouplusexactementsatrès«hype» capitaleaux établissements prestigieux (la London School of
Economics, l’Imperial College London et,
dans les environs, Cambridge et Oxford…),
a gardé tout son potentiel de séduction
pour la jeunesse de l’Hexagone. Et celle des
grandes écoles ne fait pas exception, qui
placecette destination en tête de ses choix,
avec 20 % des expériences à l’étranger.
Il faut dire qu’à ces attraits s’ajoute celui
de la langue : l’anglais est suffisamment
maîtrisé par la plupart des élèves pour
qu’ils ne craignent pas d’étudier ou de travailler dans cette langue… mais pas assez
pour qu’ils n’aient pas envie de pouvoir
ajouter à leur CV l’alléchante mention
«English : fluent ».
Même atout linguistique pour les EtatsUnis, quasi ex-æquo, avec 19 % des suffrages. « Le rêve américain est encore bien
vivace », confirme Christopher Cripps,
directeur des relations internationales de
l’Ecole centrale de Paris. Universités au
sommet du classement de Shanghaï (Harvard, Stanford, université de Californie,
Massachusetts Institute of Technology…),
un parfum d’aventure, un peu accentué
par l’éloignement et les séduisantes et
médiatiques « success stories » de la
Silicon Valley… Alexandre Jais, centralien
en double diplôme à Stanford, qualifie la
baie de San Francisco d’« eldorado pour
quiveut s’imprégnerde l’état d’espritentrepreneurial ». Et si, il le reconnaît, les frais
de scolarité peuvent effrayer, « il est possible d’obtenir un poste d’assistant au sein
del’université»,donc depercevoir unsalaire. A cœur vaillant…
La zone Asie-Pacifique,
menée par Singapour,
la Chine et l’Australie,
a le vent en poupe
«Heureusement, certains étudiants s’intéressentà d’autrespays, qu’ilssoientmembres du G20 ou émergents », nuance Yves
Poilane, président de la commission des
relations internationales de la Conférence
des grandes écoles et directeur de Télécom
ParisTech. En effet, derrière les voisines
européennes (l’Allemagne et l’Espagne,
qui représentent respectivement 14 % et
8 % des choix), c’est toute une galaxie de
destinations montantes qui se partagent
le reste des promotions.
Lazone Asie-Pacifique,menéeparSingapour (6 %), la Chine (6 %, Hongkong compris) et l’Australie, a le vent en poupe – en
partie parce qu’on y trouve des enseignements d’excellent niveau ou des stages en
entreprise en langue anglaise. C’est pour-
quoi, et bien que les Etats-Unis reçoivent
toujours les plus gros contingents de HEC,
«si l’on considère les chiffres établissement
par établissement, c’est l’université de Singapour qui est plébiscitée », constate Eloïc
Peyrache, directeur délégué de cette école.
Quant à l’Australie, la politique volontariste en direction des étudiants étrangers
commence à porter ses fruits de manière
spectaculaire (+ 146,2 % de Français entre
2005 et 2010). « Par rapport à d’autres
pays, l’obtention d’un visa est très simple,
rapide et peu coûteuse, confirme Hélène
Fromenty, élève de Sciences Po Rennes,
qui vient de passer une année scolaire à
l’université de Canberra. C’est un pays éloigné, dont on parle beaucoup mais que l’on
connaît peu. Grands espaces, paysages
variés… C’est un peu le rêve de tout le monde, finalement, de pouvoir allier études,
voyage et découverte.» L’Australie conserve une belle marge de progression, puisqu’elle n’accueille encore que 4 % d’élèves
de grandes écoles.
Mais,insisteM.Poilane,«lessuccèsinternationaux des entreprises françaises, qui se
développent beaucoup dans les pays émergents, sont de nature à encourager nos élèves à aller voir au-delà des seuls pays anglosaxons, par exemple du côté des BRIC
[Brésil, Russie, Inde, Chine], et c’est le rôle
des établissements que de mettre en avant
l’expérience humaine que peut représenter
un pays moins “sûr”, dans tous les sens du
terme ». Ce qui est sûr, c’est que ceux qui
tentent l’aventure ne semblent pas déçus.
Loïc Murat a choisi de se lancer dans un
double diplôme en génie civil, en profitant
Palmarès
Le trio de tête des pays le plus
souvent cités par les étudiants
pour un stage ou un échange est
mené par le Royaume-Uni qui
recueille 20 % des souhaits de
départ. Suivent les Etats-Unis
(19 %) et l’Allemagne (14 %).
Europe ou Asie ? L’enquête
Harris Interactive, réalisée pour
l’Institut Montaigne du 19 avril
au 2 août auprès de 975étudiants
de grandes écoles, montre que
l’Europe est en compétition avec
des destinations beaucoup plus
lointaines. L’Espagne arrive en
troisième position des souhaits,
avec 8 % de citations, suivie par
Singapour, la Chine et le Canada,
tous trois entre 5% et 6 %. L’Italie
et l’Australie recueillent chacune
4 % des souhaits d’expatriation
temporaire.
d’un partenariat entre son école (Centrale
Paris) et l’université fédérale de Rio de
Janeiro. « Le Brésil [2 % des élèves] est le
pays le plus dynamique d’Amérique latine,
avec une croissance économique impressionnante… Sans oublier qu’il va accueillir
laCoupedu mondede footballen 2014et les
Jeux olympiques en 2016 », précise cet
accro du sport, qui n’hésiterait pas à débuter sur place si l’occasion s’en présentait.
Clément Gire, quant à lui, a passé six
mois à l’Indian Institute of Technology de
Bombay(Inde,3%desélèves),avecl’«objectif principal de partir loin, géographiquement et culturellement», ce qui représentait « à la fois un défi et une volonté de
s’ouvriret des’enrichir». Bilan?Il apuvoyager, « dans un pays aux possibilités infinies
et aux prix dérisoires, mais aussi assister à
des cours de très bon niveau, apprendre un
peu d’hindi, comprendre l’organisation
politique et sociétale de l’Inde ». Il a « beaucoup évolué personnellement» et considère cette expérience comme « peut-être la
plus profitable de sa formation, et assurément la plus intense».
«On ne valorise pas de la même manière
un séjour aux Etats-Unis ou dans un pays
émergent », conclut M. Poilane, avant de
confesser dans un sourire avoir lui-même,
jeune diplômé de Télécom ParisTech, passé neuf mois… en Californie, «dans les télécommunications spatiales. Mais c’était il y
a bientôt trente ans, avant Skype et l’Internet à haut débit ! » En 2013, la Californie,
c’est presque la banlieue de l’Hexagone. Et
si on regardait plus loin? p
Muriel Gilbert
ÉTUDIEZ
EN AMÉRIQUE
DU NORD
Venez nous rencontrer et découvrir nos programmes d’études
Entrer à l’
Paris,
c’est sortir de l’hexagone
PROGRAMME GRANDE ÉCOLE
DIPLÔME BAC+5 VISÉ PAR L’ÉTAT
GRADE DE MASTER
SALON DES GRANDES ÉCOLES
Les 16 et 17 novembre, de 10 h à 18 h
Les Docks-Cité de la mode et du design
34, quai d’Austerlitz 75013 Paris
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL ET HEC MONTRÉAL
PARMI LES 100 MEILLEURES UNIVERSITÉS
AU MONDE SELON LE QS WORLD UNIVERSITY RANKINGS.
Une école de management international post-bac
 18 mois minimum à l’international
 146 universités étrangères partenaires
 Classe internationale, 100 % anglophone,
accessible dès la 1re année
 7 spécialisations Master : Affaires internationales
(apprentissage possible), Marketing & Communication,
Digital Marketing & E-Commerce, Finance, Mode & Luxe...
Université de Montréal
umontreal.ca
Admissions
1re année : Concours Link
3e année et Master 1 : Concours Ambitions +
Dates de concours disponibles sur
www.ebs-paris.com
HEC Montréal
hec.ca
universités
& grandes écoles
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Pékin n’est pas plus cher
que Londres
Frais de scolarité, billets d’avion,logement, vie quotidienne:
le prix des études à l’étrangerse calcule globalement
D
ans les écoles, les séjours à
l’étranger sont partie intégrante du cursus. Atouts
indéniables sur un CV, ils
viennent aussi allonger la
note des frais de scolarité.
Hormis quelques cas particuliers, les programmes d’échanges fonctionnent
autour du principe suivant : les étudiants
règlent les frais d’inscription annuels
auprès de leur école, sans payer de supplément dans l’établissement qui les
accueille. Ce système n’engendre pas
d’économie notable si l’on part dans un
pays commela Norvège où l’accès au supérieur est gratuit – facteur qui a intensifié
la mobilité vers cette région nordique,
comme l’a relevé l’OCDE dans l’édition
2013 de Regards sur l’éducation. Panorama (éd. OCDE, 110 p., 30 ¤).
En revanche, pour qui rêve d’horizons
australienou nord-américain,mieux vaut
être soutenu par son école. Car les frais de
scolarité oscillent là-bas autour de
23 300 dollars par an (17 400 euros), selon
une étude du groupe HSBC publiée en
août. Dans tous les cas, reste à évaluer le
budget nécessaire à la préparation du
voyage,autransportet auquotidien.Quelques avis croisés d’étudiants pour mieux
s’y retrouver.
S’appuyer sur les accords conclus par
l’école « J’ai passé neuf mois à Pékin. Mon
école a pris en charge l’inscription dans
l’université partenaire et m’a transmis les
documents à remplir», résume Alexandra
Castel-Aubin, en bachelor (équivalent
licence) à l’ESC La Rochelle. Outre cette
aide, l’accord entre deux établissements
peut aussi beaucoup simplifier la recherche de logement : « J’ai pu me loger sur le
campuspour200 euros par mois, dans une
résidence universitaire tout à fait convenable, explique l’étudiante. Certains amis
ont préféré rechercher un appartement en
ville. Ils ont réussi à trouver une location
intéressante, car les prix de l’immobilier
sont plutôt bas, mais ils ont dû s’acquitter
de frais d’agence et d’interprète. » Tarifs
concurrentiels aussi à la cafétéria de l’université, où la jeune femme déjeunait chaque midi pour 0,80 euro.
Au-delà du coût de la vie, il s’agit de s’informer sur les services offerts par l’université d’accueil. Entre les campus à la pointe
de la technologie et ceux qui factureront
l’accès à la bibliothèque, il y a presque
autant de situations que d’établissements.
Evaluer les frais de voyage par rapport au coût total Il faut compter
4 783 dollars par an pour les dépenses du
www.passerelle-esc.com
Le concours qui
vous ouvre les portes
d'une Grande École
de Management
En admission parallèle pour les diplômés Bac +2 à Bac +4.
12 Grandes Écoles, un concours commun :
EDC Paris
Business School
EM Normandie
EM Strasbourg
ESC Dijon
ESC Grenoble
ESC La Rochelle
quotidien en Chine, contre 11 034 dollars
au Royaume-Uni, toujours d’après les
calculs d’HSBC. Remis ainsi en contexte,
l’écart de prix entre un vol longue distance et un voyage outre-Manche ne semble
plus si décisif. Elève ingénieur à l’Estaca,
une école d’ingénieurs située à LevalloisPerret (Hauts-de-Seine)et spécialisée dans
les transports et l’aéronautique, Maxime
Beaumont a opté pour le Mexique. Il
savaitqu’il lui faudraitinvestir pour le trajet, mais que la vie y serait « clairement
moinschère » qu’àParis.Début 2013, à Guadalajara, il a passé cinq mois dans une
ambiance polyglotte. « J’étais intéressé par
l’université TEC de Monterrey, car elle me
permettait de suivre des cours en anglais,
tout en pratiquant l’espagnol chaque jour,
sesouvient-il.Je n’ai pas eu de frais particuliers sur le campus, si ce n’est une assurancede 300 euros entantqu’étudiantinternational.On pouvait même prendre gratuitement des leçons de tennis ou de natation.»
Contacter les précédentes promotions Certains sites Web institutionnels
aident à se faire une idée du coût de la vie
avant le départ, par exemple celui du
China’s University and College Admission
System (www.cucas.edu.cn), qui donne
des références, tels le prix d’un ticket de
cinéma, celui des transports en commun,
ou les variations d’une province à l’autre.
L’idéal reste cependant de compléter ces
informations par des témoignages d’étudiants qui ont vécu une expérience similaire. Diplômé en 2012, Aymeric Guedy,
25 ans, a terminé ses études à l’Edhec sur le
campus de Singapour, avec un master de
finance en alternance. Son conseil, pour
trouver un contrat de travail comme un
logement: s’appuyersur le réseaude l’école, et notamment les promotions sur place
qui connaissent astuces et adresses utiles
au moment de l’installation. Des contacts
précieux aussi pour appréhender les
méandres de l’administration.
Au prix du visa en tant que tel, il faut
parfois ajouter un certain investissement
en temps et en argent, prévient un étudiant des Mines, parti pour un semestre
au MIT (Massachusetts Institute of Technology) à Boston : « Pour obtenir mon visa
d’études, il m’a fallu près de six mois, avec
beaucoup de formalités : des documents à
envoyer par courrier, des photos d’identité
avec des critères très spécifiques, etc. »
www.agencecosmic.com - Crédits photos : Shutterstock, Getty Images, Plain Picture, Passerelle, DR.
4
ESC Montpellier
ESC Pau
ESC Rennes School of Business
ESC Troyes
Novancia Business School Paris
Télécom École de Management
Anticiper les frais d’installation «Singapour est surnommée la “Suisse asiatique”: la vie y est très chère par rapport aux
pays voisins, note Aymeric Guedy. On y
trouve difficilement un logement à moins
de500ou600eurosparmois.Avecunecaution qui s’élève à deux mois de loyer, il faut
veiller à avoir de l’argent disponible sur son
compte dès l’arrivée. C’est aussi le moment
où s’accumulent toute une série de petites
dépenses, comme l’achat d’un téléphone.»
D’après l’Office allemand d’échanges
universitaires (le DAAD, sur le Web :
Paris.daad.de) par exemple, prévoyez
outre-Rhin de 225 à 300 euros en ce qui
concerne les manuels et le matériel d’études. « Avant de partir, j’ai demandé à ma
banque de faire un réglage sur ma carte
bancaire pour ne pas payer de charges lorsque je retirerais de l’argent », glisse Alexandra Castel-Aubin. De quoi éviter de mauvaises surprises les premiers jours. p
Aurélie Djavadi
Inscriptions ouvertes
du 30 novembre 2013 au 31 mars 2014 (midi).
Pour en savoir plus :
www.passerelle-esc.com
S ÉCR
ITES
ES
T UOIUTRSIERS
A
R
G LES B
UVE
ÉPRE
POUR
6 285
euros
C’est le coût d’une année de vie et d’études en Allemagne. Cette évaluation, réalisée par HSBC en août 2013, fait de l’Allemagne la destination la moins chère. Six fois moins onéreuse
qu’un an en Australie, par exemple, où il faut compter
38 000 dollars pour s’en sortir, entre les frais de scolarité et le
coût de la vie.
Les Etats-Unis arrivent en deuxième position, avec un budget
nécessaire de 35 000 dollars minimum.
0123
Jeudi 14 novembre 2013
5
universités
& grandes écoles
Bourses, aides…
Des sous pour partir
Comment trouver des fonds pour partir étudier
ou effectuer un stage à l’étranger?
Tour d’horizon des coups de pouce, variés et bienvenus
U
n étudiant qui part à l’étranger
peut mobiliser différentes ressources financières pour ses frais
de voyage, d’inscription et de vie
surplace.Si, cesdernièresannées,certaines
régions ont diminué les bourses accordées
aux jeunes voyageurs ou modifié leurs critères d’accès, les dispositifs restent nombreux. Pour savoir qui solliciter, l’étudiant
peut s’adresser au service international de
son établissement ou au réseau information jeunesse (www.cidj.com). Il trouvera
aussi des informations sur les sites des
ministèresdesaffairesétrangèresetdel’enseignement supérieur et de la recherche.
Listons ici quelques-unes des portes auxquelles frapper.
Penser à Erasmus Quasiment tous les
établissements d’enseignement supérieur ont en contrat avec le programme
phare de la Commission européenne, permettant ainsi à leurs étudiants de décrocher unebourse pour partir étudierou travailler en stage. Les montants moyens des
aides sont de 348 euros par mois pour une
mobilitéen stage,de165euros pour lesétudes. A partir de la rentrée 2014, ces montants seront ajustés selon le pays de destination de l’étudiant. « La bourse sera
moins élevée pour un étudiant qui partira
en Roumanie, plus pour celui qui rejoint la
Suède, puisque les niveaux de vie dans ces
pays sont très différents», explique l’agence Europe-Education-Formation, qui gère
le programme. Les bourses Erasmus sont
cumulables aux autres aides et peuvent
être sollicitées deux fois (par exemple, en
licence et en master).
Passer par les collectivités territoriales Les régions, les départements et les villes peuvent accorder des bourses de mobilité internationale. La Ville de Paris propose par exemple des aides complémentaires à Erasmus de 160 euros par mois.
« Elles représentent 30 % du budget de la
vie étudiante de la ville. Un étudiant peut
bénéficierd’une doubleaide dela région Ilede-France et de la Ville de Paris, mais cela
reste rare. Nous avons accordé nos critères,
qui sont des critères sociaux », indique
Didier Guillot, adjoint au maire de Paris
chargé de la vie étudiante.
La région Alsace propose, quant à elle,
des bourses de 500 à 1 000 euros pour des
stages ou des études effectués à l’étranger
pendant trois mois et au-delà par des étudiants de L3, M1 et M2. « Les étudiants ne
doivent pas négliger leur ville d’origine
quand ils ont changé de lieu pour étudier:
certaines bourses sont mobilisables si leurs
parents y habitent encore, et parfois bonifiéesdans le cadre de jumelages», conseille
Dominique Maratray, responsable stages
et relations internationales à l’ISEN Brest.
Demander dans les ministères Les
boursiers de l’enseignement supérieur
peuvent continuer à bénéficier de leur
bourse en étudiant dans les pays du
Conseil de l’Europe. Une aide à la mobilité
internationaledu ministère de l’enseignement supérieur (400euros par mois) peut
s’y ajouter sous conditions. Le ministère
de la culture accorde des aides aux étudiants des écoles nationales supérieures
d’architecture (ENSA) et du paysage
(Ensap).«Moins connu,le Fonds de solidari-
té et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE) dans les universités peut
être sollicité pour une mobilité à l’étranger », note aussi Valérie Montembault,
chargée de mission Europe et internationalà EurodeskFranceau Centred’information et de documentation jeunesse (CIDJ).
Ne pas oublier les organismes français privés Les fondations privées et les
fondations d’entreprises, les associations,
les institutionscommele Rotary Clubpeuventaider certains étudiants. Il faut se renseigner directement auprès d’elles.
Via l’Allemagne… Les 6 000 étudiants
inscrits dans les 150 cursus labellisés par
l’Université franco-allemande (UFA) bénéficient sans critères d’accès d’une bourse
de 270 euros mensuels pour un maximum de dix mois. « Ceux qui suivent une
licence et un master auront droit deux fois
à cette aide, précise Patrice Neau, président de l’UFA. Elle est cumulable avec les
bourses Erasmus et les aides des collectivitésselon leurscritèresd’attribution.»L’Office franco-allemand pour la jeunesse
(OFAJ) octroie aussi des bourses aux étudiants de licence, bachelor, bac + 2 ou + 3,
non cumulables avec l’UFA, mais qui peuvent compléter des aides Erasmus ou des
collectivités. Enfin, le Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne(Ciera) accordedesaidesà la mobilitépourdesétudiantsen masteret deschercheurs en sciences humaines et sociales.
…et l’Amérique du Nord La Conférence
des recteurs et des principaux des universités du Québec (Crepuq) liste sur son site
les organismes offrant des aides aux étudiants étrangers. Quatorze universités
franciliennes sont partenaires de la Mission interuniversitaire de coordination
des échanges franco-américains (Micefa)
qui propose des échanges avec des universités des Etats-Unis et du Canada. Dans ce
cadre, l’étudiant français ne paye pas les
droits d’inscription dans l’établissement
d’accueil.
« Les universités américaines fonctionnent au mérite : par exemple, le candidat à
un MBA qui aura le score le plus élevé au
GMAT [Graduate Management Admission Test] pourra prétendre à des bourses ou
à un assistantship, c’est-à-dire un travail
sur le campus pour aider un chercheur »,
indique aussi Eve Hilairet, assistante du
Centre franco-américain de l’IAE de Caen.
Par l’intermédiaires des accords bilatéraux et des aides locales «Il existe des
bourses issues d’accord bilatéraux de la
France avec d’autres pays : la Malaisie, le
Brésil, des pays méditerranéens en lien avec
l’Office méditerranéen de la jeunesse… Les
accords sont détaillés sur Campusfrance.org ou le site Diplomatie. gouv.fr, précise
Valérie Montembault. Les gouvernements
étrangers,parexempleleMexiqueoul’Islande, donnent aussi des bourses. Il faut se renseigner sur le site de l’université d’accueil
dans la rubrique étudiants étrangers ou sur
le site duministèredes affairesétrangères.»
De manière générale, il faut toujours s’y
prendre très tôt car les délais de constitution de dossier et d’attribution peuvent
être longs. p
Coralie Donas
Concours
Communs
2014
1 année
re
samedi 24 mai 2014
inscriptions du 3 février
au 18 avril 2014
2e année
samedi 15 mars 2014
inscriptions du 7 janvier
au 21 février 2014
Renseignements et inscriptions www.sciencespo-concourscommuns.fr
© contreforme.fr
6
Internationalisation
universités
& grandes écoles
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Stagiaires aux antipodes
De plus en plus de recruteursapprécient les CV qui comportent un stage de fin d’étudeshors de France.
Conscientesde ces attentes, les grandesécoles mettentleurs conseils et leurs réseaux au service de leurs élèves
S
Le stage en entreprise
à l’étranger pourrait devenir
une « condition sine qua non »
aux recrutements »
qu’ils étaient 22 900 l’année précédente.
Lesséjoursd’étudesenétablissementd’enseignement supérieur, sur les mêmes
périodes, ne passent pas la barre des
19000élèves. Parmiles destinationsprivilégiées : l’Europe (50 %), l’Asie (20 %) et
l’Amérique du Nord (15 %).
« Adaptabilité » : le mot revient dans
toutes les bouches pour expliquer pourquoi l’« internship abroad » a le vent en
poupe sur les CV des étudiants et dans les
écoles. En découvrant de nouveaux
milieux professionnels, des cultures et
L A
R É F É R E N C E
D E P U I S
1 9 9 2
concours
des législations du travail différentes, « les
diplômés ont plus de cartes en main pour
s’insérerensuite», estimeBlandineKowalski. Bien utile en période de crise, dans un
contexte ultra-concurrentiel et de plus en
plusinternationalisé.Lesrecruteurspartagent le constat.
Chez Deloitte France, acteur majeur de
l’audit et du conseil en France, qui a prévu
800 embauches de jeunes diplômés en
2013, on estime même que le stage en
entreprise à l’étranger pourrait devenir,
dans les prochaines années, une « condition sine qua non » aux recrutements.
Mais pour son associé et directeur des ressources humaines, Jean-Marc Mickeler, « il
ne suffit pas de dire “j’ai fait un stage loin
d’ici”. Il faut être capable d’expliquer en
quoi celui-ci illustre ses capacités à s’adapter à un environnement différent, à se
remettre en cause ou à accepter de nouveaux challenges». Ce qui exclut les mobilités dont l’objectif serait de perfectionner
telle ou telle langue, comme cela est souvent avancé en première année d’école.
Trouver un stage à l’étranger… plus facile à dire qu’à faire. Car encore peu d’écoles
ont aujourd’hui une politique de démarchage des entreprises étrangères ou françaises expatriées susceptibles de proposer
desstages.Comme le montre l’exemplede
Vianney Demarque, à Polytech Lille, le traditionnel annuaire des anciens diplômés
peut se révéler efficace. A l’INSA Strasbourg, on préfère enrichir chaque année la
banque de données des sociétés « qui
accueillent » à partir de contacts trouvés
par les étudiants. « Les nouveaux élèves
ont donc le choix : soit piocher dans cette
banque de données, soit trouver par euxmêmes», précise Angelika Hammann, responsable du service des relations internationales.Commeailleurs,l’écoleaccompagne les étudiants pour les démarches
administratives(demandes de bourses, de
visas, assurances, etc.) et pour la correction des CV en anglais.
Pour les étudiants en mal de contacts
internationaux, une myriade d’agences
de placement privées propose sur Inter-
Terminales ou titulaires d'un Bac
POST-BAC
7 écoles de commerce et de management international
ouvertes aux bacheliers et futurs bacheliers
Diplômes visés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur
BBA ESSEC, Cergy-Pontoise
BSc in International Business, NEOMA Business School,
Intégrez une Grande École de Commerce
et décrochez votre Bachelor en 3 ans
Passerelle
1 CONCOURS, 8 ÉCOLES
pour des Bachelors
Grande École
École Atlantique de Commerce
Nantes - Audencia Group
EM Normandie
EM Strasbourg
ESC Dijon
photo: Corbis
campus de Rouen
• Crédit
Séverin Graveleau
ATOUT+3
Le concours d'entrée en Bachelor
1 seul concours,
les 23 et 24 avril 2014
SESAME
net, moyennant paiement, des offres de
stages, avec optimisation du CV, coaching
pour l’entretien… Mais les écoles comme
les recruteurs se montrent méfiants à leur
sujet, et insistent sur le fait qu’il faut
demander conseil avant de faire appel à
elles. D’autant qu’une partie des services
qu’elles proposent peut être fournie gratuitement par des organismes publics,
commeles Maisonsdesfrançaisde l’étranger (MFE), qui dépendent du ministère des
affaires étrangères.
Claudine de Vaux-Bidon, animatrice du
groupe « Stage » de la CGE, prévient : « En
France, les stages jouissent d’une législation, cadrée, qui nous permet de savoir ce à
quoi ont droit nos étudiants. Ce n’est pas
obligatoirementle cas à l’étranger.» La gratification obligatoire de l’étudiant au-delà
de deux mois de stage n’est qu’un exemple.C’estdonc aux écolesque revientle travail d’équilibriste entre la législation française et celle du pays d’accueil, nécessaire
pour donner un cadre légal à la mobilité. p
Grenoble École de Management
Groupe Sup de Co La Rochelle
Novancia Business School Paris
Télécom École de Management
www.agencecosmic.com - Crédit photo : Camille Lambrecq
ans l’annuaire des anciens
diplômésde PolytechLille,Vianney Demarque, 24 ans, n’en
serait pas là. A peine sorti de ses
étudeseningénierieetcommercialisation des systèmes de
mesure, il signera dans quelques jours un
CDI dans une entreprise pétrolière en Arabie saoudite. « Depuis le début de mon cursus, j’avais la volonté de m’installer à
l’étranger», explique-t-il.Son stagedequatrième année à Dubaï, auprès d’un
« ancien » de l’école, a constitué une première étape. Un an plus tard, ses compétences et le bouche-à-oreille dans le petit
milieu du pétrole de la péninsule Arabique ont fait le reste.
A Polytech Lille, comme dans la plupart
des grandes écoles françaises, la « mobilité» pendant le cursus d’études est aujourd’hui obligatoire. Les étudiants ont le
choix entre un séjour d’études, souvent
soumis à un processus de sélection, ou un
stage en entreprise ou en laboratoire. Ils
sont de plus en plus nombreux à choisir la
seconde option, sans avoir nécessairement, comme Vianney, le projet de s’installer à l’étranger. « En 2012-2013, 108 étudiants ont fait ce choix », explique Blandine Kowalski, la responsable du service
international de l’école lilloise. D’après la
dernière enquête « Mobilité» de la Conférence des grandes écoles (CGE), réalisée en
2011, plus de 23 700 étudiants ont effectué
un stage à l’étranger en 2009-2010, alors
INSCRIPTION SUR APB
Cesem, NEOMA Business School, campus de Reims
CeseMed, KEDGE Business School, campus de Marseille
EBP International, KEDGE Business School, campus de Bordeaux
EM Normandie (Caen, Deauville, Le Havre, Oxford, Paris)
ESCE, Paris, Lyon
Inscriptions : du 2 janvier au 30 mars 2014
sur www.concours-sesame.net - [email protected]
19-21, rue du Commandant Cousteau - 33100 Bordeaux - Tél. : 05 56 52 56 41
Se renseigner, s'inscrire, se préparer :
www.concours-atoutplus3.com
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
universités
& grandes écoles
L’incontournable année hors des frontières
Le stage pratique en France est toujours un passage obligé...
67 % des étudiants
indiquent avoir réalisé un
stage dans une entreprise
privée dans le cadre
de leur scolarité*
15 % des diplômés
n’ont effectué aucun
stage en France
23 %
Alors que seulement
d’entre eux ont effectué
ce stage dans le public
(entreprise ou
administration)*
Un taux qui descend à
pour les étudiants des
écoles de commerce
2/3
des diplômés des grandes écoles
ont effectué au moins un stage dans
une entreprise privée française
pendant leur cursus
11 %
64
84
Ce chiffre atteint
%
pour les étudiants de l’ENS
et de Sciences Po
(mais 39 % seulement
pour les élèves ingénieurs)
90
ce séjour dans un cadre
professionnel*
79 %
70 %
% des étudiants
d’écoles de commerce
ont effectué un stage
à l’étranger par l’entremise
de leur école
42 % ont effectué
Cette immersion se fait sur la durée...
% des diplômés
passés par l’étranger
dans le cadre de leur
cursus y sont restés
plus de six mois.
... mais l’expérience à l’étranger est désormais plébiscitée
Ce ratio n’est que de
pour les élèves des écoles
d’ingénieurs (et de 78 %
pour ceux de l’ENS et de
Sciences Po)
de l’ensemble des jeunes diplômés
de l’étude déclarent être déjà partis
à l’étranger dans le cadre
de leur scolarité
49
% sont restés
dans un environnement
universitaire*
... et de préférence dans le monde anglo-saxon
2/3
des étudiants qui ont séjourné
à l’étranger dans le cadre
de leur cursus déclarent y avoir
passé plus de six mois
20 % sont partis 19 %
au Royaume-Uni*
aux Etats-Unis*
14 %
en Allemagne*
1/5
des étudiants qui sont passés
par l’étranger déclarent être partis
au Royaume-Uni ou aux
Etats-Unis.
8 % en Espagne* 6 % en Chine* 6 % à Singapour*
19 % des sondés sont 53 % indiquent s’être rendus
même restés hors
de France plus d’un an
dans au moins deux pays au cours
de leur scolarité
5 % au Canada*
4 % en Italie, en Australie, en Belgique ou en Suisse*
Enquête réalisée d’avril à août 2013 pour l’Institut Montaigne à partir d’un échantillon de 975 personnes représentatif des étudiants de dernière année dans les grandes écoles suivantes :
Polytechnique, Ecole centrale Paris, Ecole des ponts ParisTech, Telecom ParisTech, INSA Lyon, Essec, ESCP, ENS Cachan, Sciences Po.
Paris Nice Kunming Los Angeles
ipag.fr
* RÉPONSES MULTIPLES POSSIBLES
SOURCE : HARRIS INTERACTIVE
7
8
universités
& grandes écoles
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Chefs et
marmitons
globe-trotteurs
Enrichir
le savoir-faire
français
Institut Paul-Bocuse
De bac + 3 à doctorat
450 étudiants
Créée en 1990 par le prestigieux chef Paul
Bocuse, cette école lyonnaise de management en hôtellerie, restauration et arts
culinaires a fait de l’international sa marque de fabrique. «Une vocation naturelle,
selon Eléonore Vial, la directrice formation et développement académique de
l’institut, dans le but d’être un relais du
savoir-faire et de l’art de vivre français à
travers le monde.»
Et les étudiants en sont les premiers fers
de lance. D’abord du fait de leur origine:
40% viennent de l’étranger. Mais aussi
grâce à leur insertion: 70 % des anciens
diplômés travaillent loin de la France,
chefs de cuisine ou managers dans de
grands hôtels ou restaurants aux quatre
coins du monde. La maîtrise de la langue
française est obligatoire pour tous, mais
les cours de cuisine, comme ceux d’hôtellerie et de restauration, sont, en grande
majorité, dispensés en anglais. Côté stages, les expériences à l’étranger sont fortement conseillées dans les cursus où elles
ne sont pas obligatoires. En 2004 est née
l’Alliance mondiale de l’Institut Paul-Bocuse (Institut Paul Bocuse Worldwide Alliance): elle regroupe une quinzaine d’écoles
et de formations à travers le monde, de la
Finlande au Brésil, en passant par l’Afrique du Sud, les Etats-Unis ou Singapour.
Cette alliance permet d’organiser des
échanges réguliers d’étudiants et de professeurs, « pour s’enrichir mutuellement,
partager les différentes cultures culinaires
ou les traditions d’hospitalité de chaque
pays, ainsi que les meilleures pratiques
pédagogiques», explique Eléonore Vial. p
Arts culinaires , mode,
agronomie…Dansces secteurs
où l’ouverture internationale
estindispensable,les écoles
encouragentet développent
les échanges et les partenariats
àl’étranger. Exemples
Séverin Graveleau
Au cœur de la mode, de Paris à Pékin
Institut français de la mode
Bac + 5 et formation continue
150 étudiants et 2000 professionnels
en formation continue
LE GROUPE SUP DE CO MONTPELLIER BUSINESS SCHOOL
• DES PROGRAMMES RECONNUS INTERNATIONALEMENT : ACCRÉDITATIONS
AACSB, AMBA ET EFMD-EPAS
• 75% DES ÉTUDIANTS RECRUTÉS À L’OBTENTION DE LEUR DIPLÔME
LE BACHELOR OF INTERNATIONAL
BUSINESS ADMINISTRATION (BIBA) c’est :
➜ Une formation d’enseignement supérieur
aux affaires internationales Bac+3 (180 crédits ECTS)
• Accessible de Bac à Bac+3
• Diplôme reconnu, programme accrédité
internationalement
• N°1 des Bachelor en Management (Moci 2013)
➜ Un programme à dimension internationale
• 57 universités partenaires
• 1 année académique à l’étranger
• L’opportunité de valider un diplôme étranger
➜ Une dimension professionnelle avérée
• Entre 17 et 21 mois d’expérience en entreprise
• Nouveauté :
Ouvert en apprentissage en dernière année et
certifié au Répertoire National des Certifications
Professionnelles
Pour plus d’information :
Programme Bachelor of International Business Administration
Tel : +33 (0)4 67 10 26 26
[email protected]
Groupe Sup de Co Montpellier Business School
2300 Avenue des moulins - 34185 Montpellier Cedex 4
Tél : +33 (0)4 67 10 25 00
www.supdeco-montpellier.com
LE MASTER GRANDE ECOLE ESC MONTPELLIER c’est :
➜ Une formation d’enseignement supérieur Bac + 5
• Accessible en Bac+2, Bac+3, Bac+4
• Diplôme visé, grade de Master
• 36ème meilleur master mondial (Financial Times - 09/2013)
➜ Une ouverture internationale unique
• Une année académique obligatoire en université
partenaire étrangère
• 150 universités partenaires dans 35 pays du monde
➜ Une dimension professionnelle avérée
• Entre 19 et 23 mois d’expérience en entreprise
• L’apprentissage ouvert à toutes les voies
de la 1ère à la dernière année
• 520 apprentis dans le programme
• 23 spécialisations professionnelles et 63 doubles
diplômes de Master français et étrangers
Pour plus d’information :
Programme Master Grande Ecole – ESC Montpellier
Tél : +33 (0)4 67 10 26 70
[email protected]
Avec le soutien de la Région
Languedoc-Roussillon
Installé au cœur de la Cité de la mode et
du design aux Docks de Paris, l’Institut
français de la mode (IFM) est, malgré sa
petite taille, l’un des acteurs majeurs du
rayonnement international de la France
dans les domaines du textile, de la
mode, du design et du luxe.
Depuis sa création en 1986, sous l’impulsion de l’homme d’affaires et mécène
Pierre Bergé (actionnaire du Monde),
20 % des diplômés de l’IFM se sont installés à l’étranger, dont une bonne partie
au sein des entreprises françaises qui collaborent avec l’école.
Sur les quatre programmes proposés en
formation initiale (« management»,
« création », « Luxury» et « Global
Fashion Management »), deux sont en
anglais. Une nécessité, dans la mesure
où près de la moitié des étudiants vient
de l’étranger.
Avec Madrid, Milan, Londres, Beyrouth
ou encore New York et son prestigieux
Fashion Institute of Technology (FIT), l’IFM multiplie les partenariats pédagogiques et les rencontres entre étudiants
et/ou professeurs. « Dans un secteur où il
faut toujours être à l’affût du prochain
marché ou de la prochaine tendance, le
brassage des nationalités, des cultures, des
parcours académiques et des âges est une
priorité», souligne Philip Cacouris, le responsable de la formation internationale.
Dans le cadre de sa formation continue,
et en partenariat avec HEC et l’Université de Tsinghua à Pékin, l’IFM a également créé en 2006 un programme de
formation au management de la mode
et du luxe spécialisé sur le marché
chinois. p
S. Gr.
Agriculture d’ici et d’ailleurs
Ecole nationale de formation
agronomique
De bac + 3 à doctorat et formation
continue
100 étudiants et 400 enseignants
en formation
Sous la tutelle du ministère de l’agriculture, l’Ecole nationale de formation agronomique (ENFA) de Toulouse-Auzeville
(Haute-Garonne), qui a fêté ses 50 ans en
2013, a pour mission principale la formation initiale et continue de tous les enseignants des établissements d’enseignement agricole de l’Hexagone. Depuis
près de vingt ans, l’ENFA a fait de la coopération internationale l’un de ses credo : séjours de « sensibilisation » dans
des organismes de formation étrangers,
stages d’initiation à l’aide au développement, mobilités dans le cadre du programme Leonardo da Vinci, etc.
Dès leur première année de formation,
les jeunes professeurs ont la possibilité
de partir «pour découvrir d’autres manières d’enseigner l’agriculture, écarter les
œillères, tisser des liens, et se poser des
questions sur leurs propres pratiques »,
explique Sophie Raynaud, la responsable du service des relations internationales de l’école. Europe, Afrique, Amérique
du Sud, les partenariats sont multiples.
Car, « en matière d’agriculture, tous les
pays ont à apprendre les uns des autres »,
insiste-t-elle.
L’ENFA propose également des licences
professionnelles et des masters en lien
avec les thèmes de l’agriculture, du développement des territoires, de l’environnement ou encore des biotechnologies.
Parmi ceux-ci, le master Agrofood
Chain, dispensé entièrement en langue
anglaise. Les étudiants en licence et en
master ont aussi la possibilité de partir
en stage à l’étranger. p
S. Gr.
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
universités
& grandes écoles
9
«La concurrence entre écoles est mondialisée»
| Leader incontestédans l’Hexagone, HEC se mesure aux meilleures businessschools de la planète.
Selon BernardRamanantsoa, son directeur général, c’est une des raisonsde sa notoriété et de son attractivité
e n t r e t i e n
B
ernard Ramanantsoa, directeur
général d’HEC, n’en démord
pas : le développement international reste sa priorité. Une stratégie payante sur le long terme, comme
en témoignent les principaux classements internationaux, où l’école figure
aux meilleures places.
implantation à Doha, où nous avons été
aidés par la Qatar Foundation et par
Total. Notre EMBA y compte 45 participants, dont 50 % de Qataris. Nous y
avons aussi ouvert un « Executive Master », et nous avons des clients pour des
séminaires sur mesure. Nous sommes
très satisfaits de cette implantation.
Pour le reste, le plus souvent, nous partons de l’« Executive Education » pour
déployer nos programmes à l’étranger.
En Chine, par exemple, nous proposons
notre MBA et notre « Executive MBA »
(EMBA).
Nous venons, d’autre part, d’ouvrir
une antenne à Londres et nous en prévoyons d’autres dans plusieurs pays,
d’ici deux ou trois ans. Elles nous aideront à recruter des candidats, à placer
nos diplômés et, nous l’espérons, à développer notre Executive Education. Notre
démarche, en la matière, sera assez proche de celle del’IESE à New York.
Depuis que vous êtes à la tête de l’école, vous avez toujours accordé une
priorité absolue à l’international.
Pour quelle raison ?
Parce que la concurrence entre les
business schools – au moins pour celles
qui entendent jouer « en première division» – est désormais mondialisée. Pour
elles, il n’y a plus vraiment de marchés
nationaux protégés. Si une école n’est
pas reconnue mondialement, elle ne
peut revendiquer de figurer parmi les
établissements de premier plan. Nous
n’avons guère le choix.
«Sur le campus, les élèves
étrangers sont de plus en plus
nombreux. Nos étudiants
vivent vraiment dans
un contexte international»
Sur quels critères juge-t-on qu’une
école est vraiment internationale ?
Il y en a quatre, à mon avis. D’abord, sa
capacité à attirer des étudiants de haut
niveau et venant de toutes les parties du
monde. Ensuite, le nombre d’enseignants-chercheursqui publient dans des
revues de rang A (il s’avère que la plupart
d’entre eux sont de nationalité étrangère). Il y a également les relations avec les
entreprises multinationales – en distinguant celles qui sont d’origine française
et lesautres.Enfin,le nombreet la qualité
des personnalités étrangères dans les
structures de gouvernance de l’école est
aussi un bon indicateur. Les classements
ne sont que le reflet de tous ces critères.
HEC a été classée six années de suite
meilleure business school en Europe
par le « Financial Times ». Cela facilite-t-il votre développement?
Ces bons résultats contribuent fortement à notre notoriété et nous aident,
sans aucun doute, à recruter des professeurs, des étudiants et des clients partout dans le monde. Le score de nos candidats étrangers au GMAT, ces dernières
années, est époustouflant.
Où en êtes-vous pour le taux d’étudiants internationaux?
Pour la grande école, leur taux tourne
désormais autour de 40 % des élèves. En
MBA, nous en sommes à 85 % – une véritable performance, je crois. Et pour nos
MSc, le taux atteint les 100 % – mais ces
programmes sont précisément conçus
pour un public international.
Et pour les enseignants ?
Nous avons aujourd’hui 110 professeurs permanents, dont les deux tiers
sont étrangers. Comme je vous le disais,
nous recherchons des gens capables de
publier dans les meilleures revues. Pour
l’heure, nous avons surtout recruté des
« juniors » – pour des raisons de coût,
mais aussi parce qu’ils sont plus faciles à
intégrer. Nous n’avons pas trop de difficultés à attirer des « pointures ». Les
grands doctorats dans le monde nous
connaissent et nous recommandent.
Mais il est vrai aussi que nous avons
un taux de refus non négligeable… C’est
souvent une question de rémunération.
Sur le campus, les élèves ressententils cette internationalisation?
Sur le campus, les élèves étrangers
sont de plus en plus nombreux. Nos étudiants vivent vraiment dans un contexte
international. Nous avons aussi de plus
en plus de cours sur les problématiques
globales – comme le «Big Data», un sujet
sur lequel nous avons signé récemment
un accord avec IBM. Par ailleurs, dans le
cursus grande école, les élèves partent
tous de façon de plus en plus prolongée à
l’étranger.
çons de signer avec des partenaires de
premier plan, de préférence pour des
doubles diplômes ou des programmes
conjoints. C’est le cas avec l’université
Tsinghua à Pékin, la London School of
Economics, Saint-Gall, l’Esade, la Bocconi de Milan,l’Indian Instituteof Management (IIM) d’Ahmedabad en Inde, National University de Singapour, New York
University, la Sloan School of Management du MIT… J’en oublie sans doute.
En matière d’alliances et de partenariats avec des institutions d’autres
pays, comment procédez-vous?
De façon générale, nous nous effor-
Pas de campus à l’étranger – à l’exception de Doha, au Qatar?
Ouvrir un campus à l’étranger est très
coûteux. La seule exception est notre
Cette stratégie internationale nécessite-t-elle d’importants moyens ?
Avoir des ambitions internationales
coûte cher. Nous devons « jongler » en
permanence avec les contraintes financières. Dans les grands pays de l’OCDE,
l’enseignement supérieur est financé en
moyenne à 70 % par l’Etat. Rien de tel
pour les écoles françaises de management qui, il faut le rappeler, ne coûtent
pratiquement rien au contribuable…
Vous est-il possible de pratiquer des
frais de scolarité différenciés ?
Il y a des règles, que nous devons respecter.Tous les étudiants européensdoivent payer le même tarif. Les non-Européens, eux, paient un supplément, de
l’ordre de 5 000 euros par an, ce qui met
leurs frais de scolarité à environ
17 000 euros.
Même à ce niveau-là, nous restons
bien moins chers que nos concurrents
anglais ou espagnols. p
Propos recueillis par
Jean-Claude Lewandowski
INTéGreZ UNe GraNDe écOLe De MaNaGeMeNT MULTI-accréDITée VIa LeS cONcOUrS ecrIcOMe.
ConCours 2014 : 3960 plaCes
concours
ecricome
bachelor
Après
bac / bac+1
concours
ecricome
prepa
prépa ec
concours
concours
ecricome
ecricome
ULM a/L,b/L
eT eNS LYON
Après
bac+2/ bac+3/ bac+4
litteraires
tremplin
www.ecricome.org
universités
& grandes écoles
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Les « petites » aussi jouent l’export
Ouvrirun campus à l’étranger permet d’asseoir une réputationinternationale.Cursus identiques,
doublesdiplômes, ultraspécialisation,locaux attrayants: de quoi séduiredes étudiants de tous horizons
P
oint n’est besoin de s’appeler
HECouCentralepours’exposerau vent du largeet réussir
à l’international. Nombre
d’institutions qui ne sont
pasparmiles plus« visibles»
s’y débrouillent fort bien et n’hésitent
pas, au gré des opportunités, à s’offrir un
campus «offshore». Quatre de ces « petites » écoles ont percé à l’étranger, dans
des domainesvariés.
Une vitrine marocaine pour l’Eigsi
L’Ecole d’ingénieurs en génie des systèmes industriels ne compte que 800 étudiants – un peu plus de 150 par promotion. Cela n’empêche pas l’Eigsi, de
LaRochelle,dedisposerd’unsecondcampus à Casablanca, au Maroc. Ouvert en
2006, celui-ci accueille 150 élèves pour
un cursus de cinq ans – autrement dit,
avec une « prépa » intégrée. Contenus,
architecture du programme, méthodes
pédagogiques: le cursus est identique en
tout point à celui de l’école « mère ». Les
élèves effectuent leurs trois premières
années au Maroc, où ils suivent un tronc
communde neuf disciplines. Ils peuvent
poursuivre en quatrième et cinquième
année à La Rochelle, ou s’inscrire en master à l’université, en France ou à l’étranger. A la clé, un double diplôme. De leur
côté,les étudiantsrochelaispeuventpasser un ou deux semestres à l’Eigsica. Les
frais de scolarité s’élèvent à
48 000 dirhams,
soit
environ
4400euros par an, un montant qui reste
accessible à la classe moyenne du pays.
« Avec cette école, nous souhaitons
répondre à la forte demande d’ingénieurs généralistes des entreprises marocaines ou françaises au Maroc, explique
Sylvain Orsat, le directeur général. Nos
diplômés sont polyvalents : ils peuvent
intervenirà tous les stades de production
ou de conception d’un produit ou d’un
service.» L’école recruteparmiles bacheliersmarocains et dans les classes préparatoires de la région, au Sénégal et au
Béninnotamment.« Nous avonsd’excellents élèves, de niveau tout à fait comparable aux candidats français, poursuit le
responsable. Et ce dispositif, financé par
la partie marocaine, ne nous coûte pas
un centime.»
Création numérique : Rubika s’offre un campus en Inde Des bâtiments
flambant neufs, des équipements dernier cri, des résidences pour étudiants et
professeurs, le tout dans un parc de
15 000m2 : depuis 2011, le groupe valenciennois Rubika dispose d’un campus
somptueux en Inde, à la sortie de Pune,
villede 5millionsd’habitants.Uneaubaine ? Pas seulement. Car l’institution, qui
réunit trois écoles consacrées au jeu
vidéo, à l’animation et au design industriel, a acquis une solide réputation dans
le monde, notamment grâce aux récompenses glanées par ses étudiants dans les
compétitions internationales, comme
Imagina ou le Siggraph de Los Angeles.
Etquand,en2006,lemilliardaireautodidacte D. S. Kulkarni cherche « le
meilleur partenaire possible» pour doter
J’innove
donc je suis.
À Grenoble Ecole de Management,
nous sommes convaincus que sans innovation
le management n’est rien, et vice versa.
C’est pourquoi, forts de notre environnement
international à la pointe de la technologie,
nous apprenons à nos étudiants à déployer
sans cesse une vision originale et à exploiter
des paradigmes nouveaux.
C’est en insufflant un état d’esprit d’innovation
dans chaque action que l’on crée de la valeur
ajoutée pour l’entreprise et la société.
grenoble-em.com
GRENOBLE / PARIS / LONDRES / MOSCOU / PéKIN / SINGAPOUR
Inspiring ideas and talent *
MANAGEMENT, TECHNOLOGY & INNOVATION
* Faire naître des idées et des talents / Conception : Kaelia - Dikomo 11/2013
10
son pays d’un centre de formation voué
à la création numérique, Supinfocom –
devenudepuisRubika– estretenu.Résultat, un investissement de 60millions de
dollars financé par le mécène indien.
«Nous avons été choisis avant tout parce
que nos formations sont de type professionnel, souligne Francis Aldebert, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Grand Hainaut, laquelle
est propriétaire de Rubika. « Nos étudiants planchent sur des projets réels,
apportés par les entreprises. » Au terme
de leur formation,les 500élèves de Pune
(dont une cinquantaine de Français)
reçoivent le même diplôme à bac + 5 que
leurs camarades de l’Hexagone.
Les frais de scolarité (de l’ordre de
6 000 euros) paraissent certes très élevés pour le pays, maisles familles n’hésitent pas à consentir de gros efforts, quitte à emprunter, pour l’éducation de
leurs enfants. Le site de Pune fait désormaispartie intégrante de l’offre de Rubika. « Nous souhaitons coordonner l’activité de nos deux campus, indique Francis Aldebert : la conception à Valenciennes, et la production à Pune. Et cette
seconde implantation contribue fortement à notre visibilité.» Certains des étudiants indiens de l’école ont été primés
dans des concours internationaux.
Les franchises académiques de l’Esdes Ecole de management postbac de la
« Catho » de Lyon, l’Esdes (1 500 étudiants) entend bien jouer sa partition
internationale. Mais à sa façon. Plutôt
quedemultiplierleséchanges,elleachoisi de tisser des liens étroits avec une poignée de partenaires privilégiés. Elle s’est
donc lancée dans une stratégie de franchises académiques, vers des pays souhaitant se doter d’une formation au
management « à la française». Première
étape, le Maroc. L’école y propose un
International Business Program (IBP) en
trois ans, entièrement en anglais, à l’Ecole supérieure de commerce et management (ESCM) de Casablanca. « Nous formons des enseignants locaux, nous
envoyonsnos propres professeurs et fournissons nos méthodes pédagogiques,
explique Kevin Pon, directeur des relations internationales. Les étudiants sont
inscrits à la fois au Maroc et à la Catho: ils
peuvent donc effectuer une partie de
leurs études à Lyon. Et cela permet des
échanges de compétences.»
Une façon aussi pour l’école d’accompagner au Maghreb l’essor d’entreprises
françaises friandes de doubles profils. Et
de permettre à des étudiants marocains
peufavorisésde suivreune formationde
bon niveau, et même de décrocher un
double diplôme pour un coût bien
moins élevé que dans l’Hexagone. Idem
pour le master en International Business Administration (MIBA) de l’Esdes,
sur dix-huit mois. Dans un premier
temps, environ 25 étudiants suivent l’un
de ces deux cursus. Début 2014, le même
dispositifseradéployéàAthènes,àl’Institute of Science and Technology, où l’Esdes soutiendra une école de gestion privée.Là encore,il s’agira de petits effectifs.
Quant aux frais de scolarité, ils devraient
tourner autour de 4000euros.
Pourcesdifférentesfranchises,l’Esdes
perçoit des royalties. « C’est un modèle
innovant d’internationalisation, bénéfique pour tous les acteurs, souligne Christian Bérard, le directeur. Les ressources
ainsi dégagéesnous aident à nous renforcer.» L’école envisage même de financer
une part de son développement pédagogique– y comprisle lancementde MOOC
(Massive Open Online Courses) – par le
biais de ces franchises.
L’antenne chinoise de l’Ecole de
design de Nantes Chaque année,
depuis 2008, une quarantaine d’étudiants en master de l’Ecole de design de
Nantes (1 000 étudiants) mettent le cap
sur la Chine, pour un séjour de deux ans
au sein du Fine Arts College de l’université de Shanghaï. Ils y achèvent leur cursus, participent à des ateliers, effectuent
un stage dans une entreprise locale et
préparent leur recherche d’emploi. L’occasion de se familiariser avec la culture
chinoise et de s’imprégner de l’esprit
entrepreneurial qui règne dans la mégapole. « C’est une expérience inoubliable,
qui nous apprend énormément », s’enthousiasme David Faveau, aujourd’hui
diplômé de l’école.
Le taux de placement est impressionnant: dès la fin de leur cursus, 80 % des
élèves ont un emploi, en Chine ou
ailleurs dans le monde. Pour l’heure, il
s’agit d’une simple antenne, qui fonctionneavecuneéquipelégère:unedemidouzaine de permanents et une poignée
de vacataires. « Mais déjà, ce “China Studio” nous donne une visibilité extraordinaire à l’international », observe Christian Guellerin, le directeur. L’Ecole de
design réfléchit à la création d’une structurepluslarge,destinéeàformerdesprofils internationaux et susceptible de renforcer encore la notoriété de l’école. De
leur côté, les Chinois, séduits par l’approche française du design et la créativité
des élèves, poussent dans le même sens.
Un projet ambitieux de bachelor destiné
au public chinois est à l’étude – avec de
bonnes chances d’aboutir. Les meilleurs
éléments pourraient ensuite effectuer
leurmasterenFrance.Alaclé,laconstruction de nouveaux locaux. Décision dans
les prochains mois. p
Jean-Claude Lewandowski
Bachelor : l’invitation au voyage
Les cursus consacrés à l’international se développent
D
es programmes entièrement dédiés à l’international…A côtéde leurcursus « grande école », une
demi-douzaine de business schools ont développé des programmes
longs qui s’étalent sur quatre ans,
en général, spécifiquementvoués à
l’international,etrecrutantdirectement après le bac. Ces cursus prévoient, le plus souvent, au moins
deux années à l’étranger, sur un ou
deux campus. Soit la moitié du
temps de formation.
Ces « bachelorsinternationaux»
– un format encore peu répandu
dans l’Hexagone – sont de plus en
plus appréciés des étudiants, tout
commedesrecruteurs.Conséquence directe : la sélection pour y
entrer devient rude…
Au Cesem de Neoma Business
School – le nouveau groupe issu de
la fusion entre Rouen Business
SchooletReimsManagementSchool –, les étudiants ont le choix entre
une dizaine de parcours : francoallemand, franco-espagnol,francochinois (avec trois ans en Chine)…
«Lamoitiédenosdiplôméspoursuivent ensuite leurs études, souvent
dans des institutions étrangères
réputées », indique Ross Mac
Artain, directeur de cette école.
De plus en plus de candidats
Logique similaire pour le BBA
(Bachelor in Business Administration) de l’Essec, lui aussi en quatre
ans, avec deux échanges internationauxet au moins dix mois d’expérience en entreprise. Là encore,
le nombre de candidatures augmente d’année en année…
Sur le même principe, l’ESCE
(Ecole supérieure du commerce
extérieur), le CeseMed de Kedge et
le BSc in International Business de
Neoma Business School proposent une préparation intensiveà la
conduite des affaires dans un
contexte international.
Tous ces programmes recrutent sur la banque d’épreuves
Sésame, au côté de l’EM Normandie. Tout comme l’EBP International (en cinq ans, cette fois) de Kedge, dont la « promesse » pourrait
se résumer ainsi : trois pays, trois
langues… et trois diplômes.
Le programme INBA (Ecole
internationale de management)
de l’ESC Troyes se place résolument dans la même optique : là
encore, il s’agit d’un cursus entièrement dédié à l’international, en
quatre ans après le bac. Les étudiants ont le choix entre une trentaine de destinations, et passent
deux années à l’étranger. Avec à la
clé, le plus souvent, un double
diplôme.
Comme on peut s’y attendre, à
plus de 70 %, les diplômés de ces
différents programmes décrochent leur premier poste hors de
l’Hexagone. p
J.-C. L.
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
universités
& grandes écoles
11
A nous deux l’Amérique !
Pour réaliser le rêve américainde leurs étudiants, les écoles supérieures de commercen’hésitent pas à innover:
campus aux Etats-Unis, doubles diplômeset partenariats avec les universités les plus prestigieuses
«Nous voulons permettre aux
étudiants de choisir la destination
la plus cohérente par rapport
au secteur qu’ils visent»
Isabelle Pomerol
directrice stratégie et projets à l’Inseec
Encore faut-il avoir des interlocuteurs
prêts à s’investir. Or, pour des raisons logistiques, cela n’a rien d’évident. « Toutes les
écoles rencontrent la même problématique: très peu d’étudiants américains voyagent pour un semestre, alors que c’est le format classique en France pour les échanges
internationaux », résume Pascal Vidal,
directeur des programmes « Under et Post
Graduate» à Skema. Travaillant souvent à
côté de leurs études, ils privilégient les
séjourscourts.L’organisationde«weeksessions» est une option pour « rééquilibrer la
balance», mais « on reste sur des volumes
assez faibles, poursuit Pascal Vidal. Nous ne
pouvionspas garantirà touslesélèves qui le
souhaitaient de partir aux Etats-Unis». En
créant son propre campus en Caroline du
Nord, à proximité d’une place financière et
du premier technopôle du pays, Skema a
changé la donne. Alors qu’elle envoyait
auparavant20à25 étudiantsoutre-Atlantique, 300 sont venus à Raleigh dès 2011, et
près de 600 en 2013. Y sont dispensés les
programmes de grande école en deuxième
année, ainsi que des spécialités, en finance
de marché et en « international business».
«En incluant une année de césure et un stage, un étudiant qui veut orienter son cursus
verslesEtats-Unispeutypasserjusqu’àtrois
ou quatre années.»
Enrichi par ces immersions, l’enseignement bénéficie aussi d’interactions avec
des pôles d’expertise. L’Inseec a, par exemple, organisé ses spécialités sur ses différents campus en fonction de l’économie
locale. Elle propose ainsi un parcours
58 700
dollars
C’est le montant qu’il faut débourser pour une année d’études dans une des très prestigieuses universités américaines
de l’Ivy League. Yale, Columbia, Harvard ou Princeton…sur
ces campus au nom mythique, le coût de la vie et de la scolarité est 67 % supérieur à celui d’un an passé dans un établissement moins renommé. Source: Fondation HSBC, 2013
autour du luxe à Monaco ou en économie
de la montagne à Chambéry. A Chicago,
« ville d’architecture », elle dispense des
cours en design et en communication, en
partenariat avec le Harrington College of
Design. « Nous voulons permettre aux étudiants de choisir la destination la plus cohérente par rapport au secteur qu’ils visent »,
explique Isabelle Pomerol, directrice de la
stratégie et des projets du groupe.
Ces passerelles sont aussi un atout pour
le rayonnement des écoles. En s’appuyant
sur ses travaux de recherche, l’Edhec a
nouédescontactsavecl’unedesprestigieuses universités de l’Ivy League, comme l’indiquesondirecteurinternationaletmarketing, Richard Perrin: « En association avec
Princeton, nous organisons des conférences
en finance à New York.» Pour lui, il s’agit de
diversifier les coopérations et de trouver
« de nouveaux modèles » pour se rapprocher des établissements les plus réputés. A
côté de doubles diplômes et d’échanges
universitaires, l’école propose des séjours
de huit semaines l’été à Stanford. Elle a aussi conclu un accord avec le MIT pour que
ses étudiants puissent valider un «Master
of Science in Management Studies.
Des expériences précieuses à long terme, pour qui veut donner plus de visibilité
à son CV, notamment auprès de groupes
américains. « L’enjeu n’est pas seulement
académique, mais aussi professionnel, souligneRichardPerrin.30%dechaquepromotion débutent à l’international, dont près
d’un tiers au Royaume-Uni ou aux EtatsUnis.» Les écoles accompagnentdonc leurs
élèves en ce sens et les aident à poser des
jalonspourleurcarrière.C’estlecasdel’Institut de management et communication
interculturel (ISIT), qui vient de conclure
trois nouveaux partenariats dans le
Maryland, l’Illinois et le Wisconsin. Lors de
son voyage aux Etats-Unis fin octobre, sa
directrice, Nathalie Gormezano, a réalisé
qu’un grand nombre de diplômés s’étaient
installéssur ce continent.« Nousavonsrencontré plus d’anciens que nous ne l’aurions
imaginé. Parmi nos élèves, ceux qui veulent
travailler aux Etats-Unis y ont beaucoup
d’opportunités. » En interprétation de
conférence et en traduction, où les profils
trilingues de l’école sont particulièrement
reconnus, mais aussi « en business ou en
marketing», insiste la directrice. Son objectif : faciliter l’accès des étudiants à ces
niches d’emplois. Pour les stages, elle s’est
ainsi rapprochée d’organisations internationales et de la chambre de commerce
nord-américaine.
En ce qui concerne le Cesem, « les étudiantsayant décrochéle diplômed’uneuniversité américaine peuvent rester travailler
un an aux Etats-Unis », observe Ross Mac
Artain. Il note aussi que ces deux années
passées à l’étranger incitent « à se poser
beaucoup de questions, sur sa propre
culture et sur soi-même », et forgent des
compétences utiles pour rebondir vers
bien d’autres destinations. De quoi élargir
encore son horizon. p
Aurélie Djavadi
LA DIfféRENcE
EST NOTRE fORcE.
ET DEMAIN ELLE
SERA LA vôTRE.
L’EM STRASBOURG n’est pas une
grande école. Elle est plus que ça,
sa différence est inscrite dans son
ADN. Notre potentiel unique réside
dans notre identité universitaire,
notre campus au centre d’une ville
européenne et notre capacité à
donner à chacun de nos étudiants
l’opportunité de se distinguer. Nous
avons de grands projets pour vous.
REJOIGNEZ-NOUS !
DÉVELOPPEMENT DURABLE
DIVERSITÉ
ÉTHIQUE
RESPONSABILITÉ
SOLIDARITÉ
DIFFÉRENCE
IMAGINATION
COLLABORATION
Nos CINQ PROGRAMMES DE FORMATION
• Programme Bachelors : diplômes d’université bac +3
• Programme Grande École, accrédité Epas-EFMD
• Programme Masters universitaires en management
• Programme Executive Education
• Programme doctoral
www.be-distinctive.eu
RESPECT
PROXIMITÉ
OUVERTURE
*faire la différence
E
t de trois écoles de commerce françaises aux Etats-Unis! Après Skema
et son campus de Raleigh en 2011,
l’Inseecet son antenne à Chicagoen
2012, voilà que Télécom école de management (Télécom EM) envisage de s’installer
outre-Atlantique. Annoncé en octobre, le
projet devrait voir le jour dès la rentrée
2014,auseindeVirginiaTech,uneuniversité réputée dans les nouvelles technologies.
«Nouspartageonsuneculturecommuneet
travaillons ensemble depuis longtemps
autour du concours de création d’entreprises,leGlobalStudentBusinessConceptChallenge », précise Philippe Rivet, directeur
adjoint. Une vingtaine ou une trentaine
d’élèves de deuxième année pourront passer trois mois dans ces nouveaux locaux de
Télécom EM, où 30% des cours seront dispensés par des enseignants de Virginia
Tech, et le reste par des professeurs anglophones de l’école. Il s’agit d’offrir «d’autres
possibilités de départ à nos étudiants,
au-delà du séjour d’études en troisième
année, et d’augmenter leur taux d’exposition à l’international».
Ce faisant, l’école leur fraie un chemin
vers l’une des destinations les plus prisées:
l’Amérique! Ecole postbac en quatre ans, le
Cesem le constate chaque année. Dans la
gamme de doubles diplômes internationaux qu’elle prépare, ce sont les 24places
du cursus franco-américain qui connaissent la plus forte pression. « Lors du dernier
concours, nous avons reçu 1 800demandes
pour les 14 places avec l’université de Boston», note son directeur, Ross Mac Artain.
Pour ouvrir davantage de possibilités, une
solution s’impose: étoffer le réseau de partenaires. Une procédure longue, « de deux
ans minimum», ne serait-ce que pour discuter des programmes et les valider.
12
universités
& grandes écoles
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Cap sur l’Europe de l’Est
Beaucoupd’écoles de commerceont choisi de créer des campus en Europe de l’Est ou en Russie.
Dépaysement,brassage culturel, prix imbattables: les étudiants apprécient
S
i proche, si loin. L’Europe centrale
et l’Europe de l’Est restent méconnuesdes étudiantsfrançais,qui plébiscitent les destinations anglosaxonnes. Cette « Mitteleuropa » offre
pourtant un dépaysement réel. L’économie y est moins mondialisée, les mentalités moins matérialistes, et la vie intellectuelle et culturelle est intense. Par
ailleurs, la France y jouit encore d’un certain prestige. L’Ecole supérieure des sciences commerciales (Essca) d’Angers a été
pionnière sur cette destination, en créant,
dès 1993, un campus à Budapest où, chaque semestre, se côtoient une quarantaine d’étudiants du monde entier.
« Ce qui me frappe, ce sont les différences dans les styles de vie, les écarts immenses entre les plus riches, aux manières
ostentatoires, dans leurs voitures de luxe,
et les plus pauvres, qu’on voit acheter une
pomme à la fois, ou vendre, à même le trottoir, la poignéede champignonsqu’ils viennent de ramasser », raconte Pascal Störk,
étudiant allemand de 22 ans en master de
comptabilité fiscale à l’Essca. Originaire
d’Ingolstadt, en Bavière, il est venu en
Hongrie pour un semestre. « C’est là que
l’on prend conscience que l’on est riche »,
conclut-il.
Jeremy Suesse-Bouchard, québécois,
arrive de l’université de Bishop’s, à Sherbrooke, près de Montréal, et a déjà parcouru le monde, « 22 pays, sac au dos ». Venu à
Budapestpour y suivre un masteren affaires internationales, il est littéralement
tombéamoureuxde la ville, « son architecture, ses immeubles pas encore rénovés
PO
dr R
ed T S
i2 E O
9 n S IR
ov O é
em U E
br v
ed E
e 1 RT
7h E
3
S
>V
en
ion
at
rm
nfi
Co
donc authentiques, l’Opéra, le Parlement
et les innombrables bains chauds, sans
oublier les vins et la bière locale ! » Lucie
Gauthier,étudianteen marketinget publicité, aurait, elle, peut-être préféré Harvard
ou Cambridge, mais ne regrette finalement pas ce choix, qui lui permet d’être à
une heure d’avion de la France. Elle profite
ail
rm
pa
fr
ri.
ile
p@
sv
àr
0à
19
h3
0
1er ConCours
d’entrée 2014
> mercredi 22 janvier 2014
(date limite de dépôt du dossier le 15 janvier)
Le monde prend
une autre dimension
UN PARCOURS D’EXCELLENCE À L’INTERNATIONAL
• Bachelor en Relations internationales
• Mastère 1 en Relations internationales,
2ème semestre dans une université partenaire à l’étranger
• M2 mention Études internationales et européennes,
spécialité sécurité internationale et défense
En partenariat avec l’Université Pierre Mendès France Grenoble II, diplôme d’État
• M2 en Intelligence Économique,
spécialité management de l'information stratégique
En partenariat avec Sciences Po Aix, diplôme d’État
www.ileri.fr
7 - 11 Avenue des Chasseurs
75017 Paris - FRANCE
+33 (0)1 40 53 00 44
• Mastère mention Manager de projets internationaux,
spécialité relations internationales et action humanitaire
En partenariat avec l'école 3A, Titre certifié Niveau I
UNE fORmATION UNIqUE, DES DébOUChéS mULTIPLES
Organisations internationales, ministères, diplomatie, institutions européennes, ONG,
entreprises internationales, secteur de la défense, cabinets conseil, journalisme,
collectivités locales et territoriales…
ILERI Paris, l'école référente
des relations internationales depuis 1948
«Budapest, comme Prague,
est très accueillante pour
les étudiants étrangers»
Armand Derhy
directeur de l’ESG Management School
du brassage culturel qu’offre le campus,
pendantet après les cours, et amélioreson
anglais à toute allure.
Vingt ans après sa création, le campus
hongrois de l’Essca, en plein centre de
Budapest, au voisinage de la grande université Corvinus et de son important
département de sciences économiques et
de droit, a noué des liens solides avec des
professeurs du pays, des entreprises locales et françaises implantées en Hongrie,
membres de la fondation Essca Hongrie.
« Tous les cours sont dispensés en anglais,
et les étudiantsbaignentdans une ambian-
ce internationale, avec jusqu’à 20 nationalités différentes : une ouverture à d’autres
cultures, qui devient une nécessité sur
unCV», se féliciteCatherineLeblanc,directrice de l’Essca. « Les étudiants peuvent, ici,
commencer à se constituer un réseau professionnel et social international. Certains
prolongent les études par des stages, voire
une première expérience professionnelle
dans ce pays », précise-t-elle. Seul bémol :
les contacts avec la population, un
peu limités par la difficulté de la langue
hongroise; et même si les habitants sont
très ouverts, mieux vaut éviter de parler
politique…
« Budapest, comme Prague, est très
accueillante pour les étudiants étrangers.
Elle a développé de nombreux cursus de
grande qualité et en anglais », confirme
Armand Derhy, directeur de l’ESG Management School, qui propose à ses étudiants de passer un semestre à Prague,
Budapest ou Bucarest. Les aspects pratiques ne sont pas à négliger : ces villes
constituent des destinations proches,
sûres, donc rassurantes pour les parents,
et surtout à des prix très abordables,
même concernant le logement, sans commune mesure avec ce que coûte un séjour
aux Etats-Unis ou en Australie. « On peut y
vivre pour 550 à 600 euros par mois »
confirme Lucy.
L’école de commerce française Kedge,
basée à Bordeaux et Marseille, vient, elle,
de conclure deux accords de doubles
diplômes, pour une quinzaine d’étudiants, avec deux business schools reconnues internationalement par la triple
accréditation, à Varsovie, en Pologne, et à
Ljubljana, en Slovénie, pays en forte croissance. L’ICN Business School de Nancy va
encore plus loin, jusqu’en Russie. Depuis
2003, elle propose à une vingtaine de ses
étudiants de s’installer un an à Moscou,
pour y décrocher un double diplôme, en
partenariat avec le prestigieux Institut
d’Etat des relations internationales de
Moscou, le MGIMO. En retour, vingt étudiants russes viennent passer une année à
l’ICN Nancy, qui accueille aussi des professeurs du MGIMO.
Dès 2000, l’Ecole supérieure de commerce (ESC) de Troyes a noué des partenariats et développé des doubles diplômes
avecles businessschools deMoscou,SaintPétersbourg, mais aussi Samara et Sotchi
(qui accueillera les Jeux olympiques d’hiver en février2014). « Les portes s’ouvrent.
La Russie est un pays francophile avec
lequel nous devons et aimons travailler, à
condition d’abandonner ces certitudes »,
plaide Jean-Louis Chaperon, directeur des
affaires internationales de l’ESC de
Troyes. « Nous nous intéressons aussi aux
Etats baltes, dont les élites économiques et
politiquessont attirées par le mondeanglosaxon, et avec qui l’Europe, notamment la
France, doivent intensifier leurs relations », suggère M. Chaperon. La grande
Europe se construit aussi comme ça. p
Isabelle Rey-Lefebvre
En Lituanie avec l’Edhec
TOUT JUSTE si Antoine savait
situer la Lituanie sur une carte.
C’était avant son départ. Désormais, le jeune Niçois sait où se
niche ce petit pays, pour y avoir
passé près de cinq mois, de septembre à décembre2011, dans le
cadre de sa troisième année à
l’école de commerce Edhec Lille.
« Vilnius n’était pas mon premier
choix. Mais, sincèrement, j’ai
découvert un pays et une capitale dynamiques, pleins d’attraits;
des villes magnifiques, avec
de belles églises orthodoxes, des
immeubles aux façades colorées,
à rebours de mes a priori sur ce
pays au lourd passé communiste », résume l’étudiant.
Vilnius s’est aussi révélée une
excellente base de départ pour
pousser l’exploration des villes
voisines, telles Varsovie, Riga ou
encore Tallinn.
Le choix des cours proposé par
l’université de Vilnius est vaste :
il en retient six parmi une trentaine, avec un enseignement hebdomadaire sur le pays et son écono-
mie. La formation a lieu dans des
locaux modernes et bien équipés. Certes, il lui a fallu s’habituer
au brouhaha incessant dans les
classes et à l’accent un peu prononcé que certains professeurs
lituaniens avaient lorsqu’ils parlaient anglais.
Mais ce séjour a aussi été pour lui
l’occasion d’ouvrir son horizon
en côtoyant toutes les nationalités. Dans la capitale nordique,
150 étudiants venus du monde
entier (Turquie, Japon, Chine, Grèce, Slovénie, Portugal, avec un
gros contingent de Français et
d’Espagnols) vivent sous le
même toit, dans une grande
auberge, pour un loyer modique
de 250 euros par mois. Antoine
se souvient des repas partagés
dans les cuisines communes, des
échanges de recettes et de la vie
agréable qu’autorisait son pouvoir d’achat.
S’il lui fallait souligner les faiblesses de cette destination, le jeune
homme citerait volontiers le
manque de contacts avec les habi-
tants qui ne parlent pas anglais.
Et la difficulté à lire des journaux
imprimés en alphabet cyrillique.
Antoine n’oublie pas non plus
certains côtés plus sombresdu
pays, comme l’homophobie et le
racisme envers les Tziganes et
tous les visages aux peaux moins
claires. Ses voisins turcs ou son
camarade noir l’ont durement
subi, essuyant des insultes quasi
quotidiennes.
A cela, il faut encore ajouter la
dureté de l’hiver, puisque le thermomètre n’hésite pas à descendre 25˚ C degrés au-dessous de
zéro. De quoi donner à ce Niçois
une franche envie de retrouver la
Côte d’Azur.
Son bilan se résume en quelques
mots : « Erasmus, c’est excellent
pour le CV. Auprès des
employeurs, cela crédibilise votre
capacité à vous adapter.
D’ailleurs, un grand groupe m’a
proposé un poste en Lituanie. »
Preuve manifeste de l’intérêt de
l’expérience. p
I. R.-L.
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
universités
& grandes écoles
Une stratégie de carrière bien pensée
L’ouverture internationale des écoles est perçue comme positive...
81 % des élèves
des grandes écoles jugent
très satisfaisants (43 %)
ou plutôt satisfaisants
(38 %) les séjours à
l’étranger qui leur
sont proposés.
En retour, ils approuvent
à 90 % la présence
d’étudiants étrangers
dans leur école
89
Ce taux culmine à
%
chez les étudiants
des écoles de commerce,
mais il n’atteint « que »
72 % dans les écoles
d’ingénieurs ; 85 %
des élèves de l’ENS
ou de Sciences Po
se satisfont des séjours
hors de France intégrés
à leurs cursus
4/5
des étudiants jugent satisfaisants
les stages à l’étranger
proposés par leur école
Les atouts supposés d’une carrière hors de France...
59 % des diplômés
56
% espèrent trouver
iraient à l’étranger pour les hors de France une meilleure
opportunités de carrière
qualité de vie
et de rémunération
52 % seraient tentés
par un meilleur
environnement
économique
59 %
des étudiants considèrent
que décrocher un emploi
à l’étranger peut booster
leur carrière
67
Un chiffre qui monte à
%
pour les élèves des écoles
de commerce (40 % pour
les étudiants de l’ENS et de Sciences Po)
... et l’emploi à l’étranger devient une vraie option
55 % des élèves des
grandes écoles envisagent
comme très facile (9 %)
ou comme plutôt
facile (46 %) la possibilité
pour eux-mêmes de
trouver un emploi hors des
frontières. Ce taux de 55 %
reste le même si on
les interroge sur leurs
camarades de promotion
96 % des élèves jugent
94
essentielle l’évolution de
carrière, soit le 2e critère pour
être heureux au travail après
l’intérêt du métier (99 %)
Pour
% d’entre eux,
disposer d’un bon équilibre
vie professionnelle-vie
privée est ausi un critère
important (le 3e)
89 % aimeraient se
78 % mettent en avant le salaire
Admission 1ère année à bac, bac+1
Admission parallèle 3ème année à bac+2, +3
Admission parallèle 4ème année à bac+3
5èmE ANNÉE : PRogRAmmEs BAC+5 EN ALtERNANCE
Admission parallèle à bac+4, +5
PROGRAMMES BAC+5 EN ALTERNANCE
PROGRAMME BAC+5 DOUBLE COMPÉTENCE
ISCOM | INSTITUT SUPÉRIEUR DE COMMUNICATION ET PUBLICITÉ
4, Cité de Londres - 75009 PARIs | 01 55 07 07 77 | [email protected]
EnsEignEmEnt supériEur tEchniquE privé
96 %
des élèves des grandes écoles
considèrent comme important
de pouvoir évoluer dans
leur carrière
élevé comme un critère important,
qui n’arrive cependant qu’en 11e position
Enquête réalisée d’avril à août 2013 pour l’Institut Montaigne à partir d’un échantillon de 975 personnes représentatif des étudiants de dernière année dans les grandes écoles suivantes :
Polytechnique, Ecole centrale Paris, Ecole des ponts ParisTech, Telecom ParisTech, INSA Lyon, Essec, ESCP, ENS Cachan, Sciences Po.
PROGRAMME GRANDE ÉCOLE
tItRE CERtIFIÉ PAR L’ÉtAt NIvEAu II - BAC+4
jeune diplômé sur deux
estime qu’il lui sera facile
de décrocher un emploi
à l’étranger
... correspondent aux envies des futurs diplômés
sentir utiles à la société pour
être heureux au travail
www.iscom.fr
1
59
Ce ratio atteint
%
chez les étudiants garçons,
60 % pour les élèves
issus de catégories
socio-professionnelles
supérieures
et même 63 % pour
les jeunes diplômés
des grandes écoles
nés à l’étranger
SOURCE : HARRIS INTERACTIVE
13
14
Internationalisation
universités
& grandes écoles
0123
Jeudi 14 novembre 2013
La longue marche
de Centrale Pékin
L’installationde l’Ecole centrale en Chine en 2005 avait tout d’une gageure. Deux promotions d’ingénieurs
plus tard, et malgrédes difficultés, de financementnotamment, le parisemble gagné
E
« LA LETTRE DE L’ÉDUCATION » EST DESTINÉE EN EXCLUSIVITÉ
AUX PROFESSIONNELS DE L’ÉDUCATION NATIONALE.
Abonnez-vous et recevez chaque lundi les informations indispensables à l’exercice de votre métier :
projet de réforme, suivi de la politique éducative, nominations, textes officiels …
Et chaque vendredi, en avant-première, toutes les informations
sur Internet dans votre espace privé, ainsi que l’accès aux archives.
90
€
1 AN D’ABONNEMENT,
SOIT 36 NUMÉROS
+
en cadeau
votre agenda 2014
é
Le Monde illustr
par Plantu
Bulletin d'abonnement
A compléter et à revoyer à : La Lettre de l’éducation - Service
abonnements - B1500 - 62066 Arras cedex 9.
Mes coordonnées
Je règle dès aujourd’hui par :
CP :
Ville :
Tél. :
E-mail :
132LEAUTSUPUNIV
Chèque bancaire
à l’ordre de la Société éditrice du Monde
Carte bancaire
N°
Date de validité
Notez les 3 derniers chiffres
du n° au verso de votre carte bancaire
@
Je préfère régler à réception de ma facture
Date et signature obligatoires
Offre valable en France métropolitaine jusqu’au 31/03/2014. Vous vous abonnez à la Lettre de l’éducation : vos nom, prénom et adresse sont communiqués à nos services internes, et, le cas échéant, à quelques sociétés partenaires. Si vous ne souhaitez pas recevoir de propositions de ces sociétés,
merci de cocher la case ci-contre
Pékin. Un signe de l’importance que les
Chinois accordent à l’opération. Depuis,
une nouvelle promotion est sortie, avec un
effectif un peu supérieur, et la troisième
arrive en janvier. Les diplômés se placent
sans difficulté: pour un gros tiers dans des
firmes chinoises, pour partie auprès d’entreprises françaises comme Total ou
Safran, les autres poursuivant en thèse.
Reste que ces effectifs modestes sont à
mille lieues des besoins de l’industrie du
pays, qui se chiffrent en centaines de milliers. En réalité, les Chinois – ils ne s’en
cachent pas – entendent « tester » plusieurs modèles de formation d’ingénieurs,
avant de définir le leur, vers 2020. « Centrale Pékin nous permet d’explorer une voie
pour former des ingénieurs d’élite », indiquait Huai Jinpeng, président de Beihang,
lors de la première remise des diplômes.
La Chine se montre très intéressée par le
côté généraliste de la formation française
et par sa proximité avec les entreprises,
sous forme de stages ou de projets d’études.Maislaquestiondufinancementcontinue de faire débat. Depuis l’origine, les
Chinoisontfaitcouvrirparlapartiefrançaise une part non négligeable des coûts
– environ 12 millions d’euros sur six ans.
Un montant apporté par les Ecoles centrales,mais surtoutparla FondationBru,ainsi
qu’une dizaine d’entreprises (à hauteur de
50 000 euros chacune), avec l’aide des
Un appétit pour la Chine qui ne faiblit pas
Remplissez votre bulletin d’abonnement ci-dessous ou sur www.lalettredeleducation.fr
Nom :
Prénom :
Adresse :
n matière de coopération pédagogique et de croissance à l’international, elle est devenue la
référence. Celle sur laquelle
convergent les regards de tous
lesresponsablesd’écolesd’ingénieurs–ycomprishorsdel’Hexagone.Presquedixansaprèssacréation,l’Ecolecentralede Pékincontinuede capterl’attentionet
de susciter des réactions… partagées.
Toutcommenceen 2003.Cetteannée-là,
à la demande des autorités chinoises, les
Ecolescentrales(Paris,Lille,Lyon etNantes,
et par la suite Marseille) étudient la faisabilitéd’uneformationd’ingénieurs«àlafrançaise» avec l’université Beihang de Pékin.
Le projet aboutit deux ans plus tard, avec
l’accueil d’une première promotion d’une
centaine d’élèves. Le cursus, francophone,
serastrictementidentiqueaumodèlehexagonal: parcours en cinq ans, avec un cycle
préparatoire « intégré» et un cycle « ingénieur » de trois ans, le tout précédé d’une
année de formation intensive en français
et de mise à niveau sur les fondamentaux.
L’enseignement sera assuré par des professeursvenusdeFranceetdes vacataires,Beihang fournissantles locaux et certains personnels. Objectif: offrir un programme de
haut niveau, totalement biculturel.
Sept ans plus tard, une première cohorte
de 73étudiants reçoit le diplôme de Centrale Pékin, sous les ors du Palais du peuple, à
DANS LE SILLAGE DU RÉSEAU centralien, plusieurs écoles d’ingénieurs de l’Hexagone ont monté
des programmes en Chine. Généralement sur le même modèle :
enseignement en français, cursus
en six ans, dont une année « propédeutique» et deux années préparatoires. Et avec, bien souvent,
un soutien financier français
significatif.
C’est le cas de l’Ecole nationale de
l’aviation civile (ENAC), qui a créé,
en 2007, l’Institut sino-européen
d’ingénierie (SIAE) à l’université
aéronautique de Tianjin, près de
Pékin. Le SIAE diplôme une centaine d’élèves par promotion. « Nous
avons en Chine un potentiel de
croissance très important», estime
Marc Houalla, directeur de l’ENAC,
qui envisage de former aussi des
contrôleurs de la navigation et des
pilotes. Quant à l’Institut francochinois de l’énergie nucléaire
(Ifcen), créé à Canton en 2009, il
réunit un consortium d’institutions: l’Institut polytechnique de
Grenoble, l’Ecole des mines de
Nantes, les Ecoles de chimie de
Paris et de Montpellier, l’Instn (Institut national des sciences et techniques nucléaires), et des industriels du secteur (CEA, EDF et Areva). Budget: 23,5 millions d’euros
pour six ans, dont 11millions pour
la partie française.
ParisTech à Shanghaï
Quatre écoles du consortium ParisTech (Polytechnique, les Mines,
l’Ensta et Telecom ParisTech) ont
aussi ouvert, en avril 2012, un institut d’une centaine d’élèves à l’université JiaoTong de Shanghaï. Le
cursus comprend un premier
cycle en deux ans de type « prépas», un second, généraliste, et
deux années de spécialisation.
Plus récemment, c’est l’Ecole nationale d’ingénieurs de Metz (ENIM)
qui s’est lancée à Wuhan et à Nan-
jing. D’autres écoles françaises
sont présentes en Chine, mais
avec des formules différentes. Ainsi les universités de technologie
(UT) de Compiègne, BelfortMontbéliard et Troyes, qui offrent
des formations en génie informatique, mécanique ou biologique
avec l’université de Shanghaï. L’Utseus (Université technologique
sino-européenne de Shanghaï)
propose un programme de trois
ans dont les meilleurs étudiants
préparent, en France, un double
diplôme d’ingénieur français et de
bachelor chinois. L’INP de Toulouse, enfin, a ouvert en 2012 un Institut d’ingénierie sino-européen,
avec l’université de technologie de
Tianjin, qui formera 120 ingénieurs par an.
Autant de collaborations qui
confirment l’intérêt des Chinois
pour la formation d’ingénieurs
« à la française». p
J.-C. L.
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
universités
& grandes écoles
La percée chinoise de Kedge
Avecson «Global MBA», la Kedge Business School estparvenue à s’imposeren Chine,
dansun marché pourtanttrès concurrentiel
N
ous récoltons les fruits du travail
accomplidepuisunedizained’années. S’implanter en Chine exige
un effort de longue haleine. Il
nous a fallu connaîtrele pays et ses réseaux,
nous faire accepter, obtenir la confiance de
nos partenaires… » Bernard Belletante,
directeur général de Kedge, a bien des raisonsdeseréjouir:issuede lafusiond’Euromed-Management,àMarseille,et dela bordelaise BEM, son école est aujourd’hui le
leader français des MBA en Chine.
Son « Global MBA », proposé à Shanghaï
avec le soutien d’Antai College, business
school de l’université JiaoTong, accueille
quelque 75 participants par an. Il bénéficie
même, privilège rare, d’une reconnaissance nationale des autorités chinoises. Fin
octobre, le Financial Times le classait au
43e rang mondial, devancé seulement,
dans l’Hexagone, par ceux de HEC (4e avec
le Trium Executive Global MBA), de l’Insead (11e) et de l’ESCP-Europe (25e). Accessible en « part time » et modulaire, ce MBA
ministères de l’éducation nationale et des
affaires étrangères. Aujourd’hui, les
Chinois ont accepté d’augmenter leur
quote-part, mais les écoles apportent toujours une contribution significative, en ce
qui concerne l’enseignement notamment.
Entre les deux parties, les négociations
ontparfoisétéâpres…HervéBiausser,directeurde CentraleParis, est bienconscientdu
problème. « Il faut faire la part des choses,
plaide-t-il. A côté de l’aspect financier, nous
avons plusieurs motifs de satisfaction. » Et
de citer le niveau « remarquable» des élèves, le bon déroulement du cursus – même
si quelques retouches ont dû y être apportées – et le placement des diplômés. Sans
oublier le démarrage récent d’activités de
recherche,avec la créationd’un laboratoire
international associé au CNRS. En revanche, il reconnaît s’être montré optimiste
sur le temps de formation d’enseignants
chinois aptes à prendre le relais.
« Nous devons maintenant stabiliser le
projet,poursuit Hervé Biausser. L’école doit
trouver son autonomie financière. » Comment procéder? Plusieurs pistes sont envisagées. « Les frais de scolarité, pour le
moment fixés à 700 euros, pourraient être
doublés, voire triplés», estime Gérard Creuzet, chargé des projets internationaux à
Centrale Paris. Les entreprises pourraient
aussi s’impliquer davantage, bien que le
Cette implantation chinoise
a permis aux Ecoles centrales
d’acquérir une expérience
internationale irremplaçable
et une visibilité
sur la scène mondiale
contexte économique ne s’y prête guère :
Arcelor-Mittal s’est retiré ; PSA, pourtant
très présent en Chine, a d’autres priorités…
Actuellement, on ne compte que six partenairesindustrielsstables–dontlaCommercial Aircraft Corporation of China (Comac),
fleuron de l’aéronautique chinoise. Une
hausse des subventions de Pékin apporterait aussi une bouffée d’oxygène. Le
recours au e-learning et aux MOOC (Massive Online Open Courses) pourrait encore
réduire la facture. Dernière possibilité, le
lancement de programmes « rémunérateurs», de type mastères ou séminaires de
formation continue. « En actionnant ces
leviers, nous pouvons parvenir à l’autonomie complète à l’horizon 2020, se rassure
Hervé Biausser. L’école aura alors atteint
l’âge adulte. »
Maiscettelogiquecomptablen’estpasla
seule possible. Car cette implantion a aussi
permis aux Ecoles centrales (équipes de
direction,corpsprofessoral,partiesprenantes) d’acquérir, parfois dans la douleur, une
expérience internationale irremplaçable.
Les ouvertures, prévues pour 2014, de Centrale au Maroc et en Inde profitent des
leçons de Pékin. L’aventure chinoise a, en
outre,assuréauxécolesunevisibilitéqu’elles n’auraient jamais eue sur la scène mondiale. « Partout où je vais, on m’interroge
sur Centrale Pékin », observe M.Biausser. Et
si, dans quelques années, la Chine opte
pour le modèle français en matière de formation d’ingénieurs, bien des difficultés
seront passées par pertes et profits. p
Jean-Claude Lewandowski
est aussi dispensé à Marseille: les participants peuvent entamer leur cursus dans
une ville et le poursuivre dans l’autre. Il
offreune dizaine de spécialisations: finance et management global à Shanghaï,
management maritime à Marseille… Dès
mars 2014, les campus de Bordeaux et de
Paris apporteront leur expertise en management du vin et en logistique. Enfin,
deux séminaires, organisés dans différents pays (Inde, Brésil, Maroc, etc.), permettront aux futurs dirigeants de se frotter à leurs homologues de toutes cultures.
Relais de croissance
Kedge propose aussi un autre MBA, qui
compte une trentaine d’inscrits : de type
« Executive », il est conçu en
co-diplômationavec Antai College. L’école
a cinq permanents à Shanghaï, auxquels
s’ajoutent les professeurs en déplacement. En outre, la triple accréditation de
Kedge (Equis, AACSB et AMBA) a de quoi
impressionner ses interlocuteurs locaux.
Enpartenariatavec lesuniversitésParisSorbonne (Paris-IV) et Paul-Valéry-Montpellier-III, Kedge a aussi ouvert à Suzhou,
il y a trois ans, l’Institut franco-chinois
(IFC) de l’université Renmin, une institution d’élite, qui propose trois spécialités:
finance(assuréepar Kedge), langues appliquées (Paris-IV) et administration économique et sociale (Montpellier-III).
L’IFC, qui bénéficie d’un statut équivalent à celui d’une faculté en France, vise un
rythmedecroisièrede500inscrits.Làencore, l’Institut a réussi à faire accepter par la
partie chinoise des frais de scolarité « au
coût réel» de 60 000 yuans (7000 euros)
par an. Les activités de Kedge en Chine
représentent un chiffre d’affaires annuel
de 6 millions d’euros. « Notre présence
dans ce pays devient un élément structurant de notre stratégie, souligne M. Belletante. Elle nous apporte un relais de croissance par rapport au marchéfrançais », qui
pourrait encore être développé. p
J.-C. L.
JOURNÉES PORTES OUVERTES
Venez découvrir les programmes
directement accessibles après Bac
BBA (Bachelor) - CESEM - TEMA
BSc in International Business - Bachelor in Retail Management-ECAL
Campus REIMS
Campus ROUEN
Samedi
Mercredi
23 novembre
18 décembre
de 10h à 17h
de 16h à 19h
59 rue Pierre Taittinger - 51100 Reims
Tél. 03 26 77 47 47 • [email protected]
1 rue du Maréchal Juin - 76130 Mont Saint Aignan
Tél. 02 32 82 57 00
2013
2013
www.neoma-bs.fr
15
16
universités
& grandes écoles
Internationalisation
0123
Jeudi 14 novembre 2013
Ces étudiants qui font le tour du monde
Beaucoupd’élèves de grandes écoles profitentde leur année de césure pour parcourirles cinq continents.
Uneaventure souventencouragée par leur établissement d’origine
C
ontempler le coucher du soleil sur
l’immensité blanche du salar
d’Uyuni en Bolivie, traverser l’Inde à bord de trains bondés à l’ambiance joyeuse… Marion Pidoux garde des
souvenirs émerveillés du tour du monde
qu’elle a entrepris l’année dernière pendant six mois avec son compagnon,
durant l’année de césure organisée dans
son cursus à l’EM Lyon.
Si l’étrangerest devenuun passage obligé pour les étudiants de grandes écoles, le
voyage semble s’imposer de lui-même
pour des élèves de plus en plus nombreux. Découvrir le monde avant d’intégrer un rythme contraint par la vie professionnelle, allier l’utile à l’agréable en
menant un projet solidaire sont des motivationscommunesaux étudiants,qui profitent aussi du temps laissé par leur école
(année de césure, organisation des modules à la carte) pour développer leurs projets personnels. « A l’école, tout le monde
revient toujours de quelque part, ça donne
vraiment envie de partir. Nous sommes
aussi encouragés à séjourner à l’étranger,
notamment lors de stages », souligne
Marion Pidoux.
L’étudiante de 24 ans, actuellement en
stage de fin d’études, a traversé treize pays
sur trois continents de juillet à décembre2012. «J’étais en stagedurant les sixpremiers mois de l’année, et je voulais consacrer le deuxième semestre à ce voyage, que
nous organisions depuis plus d’un an. Ma
directrice des études m’y a encouragée,
m’a dit que ce serait une splendide expérience. » Elle et son ami ont réuni les
15 000 euros nécessaires en économisant
sur leurs revenus de stages et en utilisant
l’épargne cumulée des petits jobs d’été. Ils
ontaussimobilisélesformulesavantageuses de certaines compagnies aériennes
qui permettent de traverser plusieurs
continents.
Chine, Inde, Népal, Indonésie, Australie,
Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud… Eric
Gosset, aujourd’hui responsable d’équipe
logistique chez Amazon, a lui aussi mis à
profit une année de césure pendant son
cursus d’ingénieur à Arts et Métiers ParisTech Lille, pour voyager durant quatorze
mois, entre juillet 2010 et août 2011. Une
respiration salvatrice. « Le cadre de mes
deux années de prépa avait été trop étroit
pour moi : école, dodo, toujours les mêmes
têtes… L’entrée en école d’ingénieurs représentait une véritable ouverture sur le monde, avec la possibilité d’étudier à l’étranger », témoigne Eric. Le jeune homme a
concilié le voyage et le professionnel en
décrochant deux stages, en début et fin de
parcours, en Chine et en Argentine. « J’ai
cherché mes stages un an et demi en avance. Je ne tenais plus en place, je me bloquais
une soirée par semaine pour travailler sur
mon projet. J’ai trouvé énormément d’informations sur Internet, notamment le
blog d’un étudiant d’école de commerce
qui était parti et qui expliquait en détail
comment il avait décroché des soutiens.
Mon école m’a épaulé, le responsable m’a
invité à Paris pour présenter mon projet, ils
m’ont aussi aidé financièrement.»
Sur 15 000 euros de budget,il rassemble
la moitié grâce au sponsoring, une bourse
de la région Picardie et une aide au projet
de la ville de Lille, et finance l’autre partie
surses fondspersonnels,dont un prêtbancaire qui court toujours. « Le réseau des
Gadzarts est très étendu à l’étranger, ce
n’était pas prévu mais j’ai pu en rencontrer
dans différents pays, passer du temps avec
eux, visiter leur entreprise…»
Voyageurs et amis de longue date,
Hugues Renou et Alban Lanthier ont aussi
choisi d’organiser leur tour du monde au
cœur de leurs études, à l’Essec et l’ESCP
Europe, entre août 2012 et juillet 2013. Inspirés par l’aventure de Sylvain Darnil et
Mathieu Le Roux, qui étaient partis découvrir des initiatives de développement
« A l’école, tout le monde
revient toujours
de quelque part, ça donne
envie de partir»
Marion Pidoux
élève de l’EM Lyon
durable dans le monde et avaient restitué
leurs rencontres dans 80 hommes pour
changer le monde (éd. JC Lattès, 2006), ils
sont allés au devant d’entreprises de l’économie sociale et solidaire. « Dans chaque
pays, nous avons rencontré des entrepreneurs, passé du temps avec eux, visité leurs
sites de production, leur lieu de travail.
Nous avons vécu l’expérience aussi en
immersion, en passant dix jours avec trois
d’entre eux, pour comprendre leur fonctionnement et les aider par des travaux
qu’ils nous confiaient», explique Hugues.
Ils ont ainsi travaillé dans une entreprise d’accès à l’énergie en Tanzanie, un espa-
ce de « coworking » qui a développé un
incubateur d’entreprises en Colombie et
une entreprise d’insertion au Cambodge.
Lesdeuxétudiantsâgés de 24ans,qui finissent chacun leur dernière année d’école,
sont ainsi passés par quatre continents et
21 pays, ont parcouru des milliers de kilomètres dont 3 500 en trottinette, leur
mode de locomotionde prédilection, qui a
donné le nom à leur projet, « Trott my
world». « C’est un facteur de rencontre, les
gens venaient vers nous pour nous interroger, nous connaître », raconte Alban.
Les deux jeunes gens ont pu en profiter
pour découvrir les richesses des pays
qu’ils traversaient ou encore pratiquer
des sports extrêmes dans des décors de
rêve. Pour réunir leur budget de
33 000 euros, ils ont puisé dans leurs économies et fait appel au sponsoring. « Nous
avons envoyé 1 000 mails aux anciens de
nos écoles qui étaient devenus dirigeants.
Nousavons reçu 40 réponses,dont 39 négatives », s’amuse Alban. Ils arriveront tout
de même à obtenir la moitié de la somme
auprès d’entreprises au sein desquelles ils
avaient effectué des stages.
Le voyage n’a pas tout à fait pris fin l’été
dernier, puisqu’ils sont toujours en
contact avec des entrepreneurs à l’étranger. Des professeurs connus lors du voyageont aussiété invités à intervenirpar l’Essec, l’école d’Hugues, tandis que des élèves
du MBA Essec sont partis dans des entreprises du projet. Alban et Hugues préparent pour la fin de l’année un livre qui relate leur expérience et pensent, bien sûr, à
leur prochain voyage. p
Coralie Donas