UTILISATION DE LA METHODE D`IMMUNODIFFUSION – TEST D

UTILISATION DE LA METHODE D’IMMUNODIFFUSION – TEST
D’OUCHTERLONY :
1- Objectifs :
On cherche à mettre en évidence par une méthode expérimentale si à un antigène ciblé on
associe spécifiquement un anticorps. Autrement dit, on cherche à vérifier la spécificité d’un
couple antigène/anticorps.
2- Principe :
On met en relation grâce à de la gélose, différents produits. C'est-à-dire qu’on confrontera des
anticorps anti-BSA à différents antigènes qui se rencontreront par diffusion.
La formation de complexe immun indiquera une complémentarité entre ces anticorps et
l’antigène concerné. Ainsi en fonction du nombre de complexes immun on pourra déterminer
l’éventuelle spécificité des couples anticorps/antigènes.
3- Résultats :
Substances choisies :
· Rouge : sérum de lapin récupéré 3 semaines après injections d’albumine de boeuf
· Bleu : sérum de cheval
· Orange : Albumine de sérum de cheval
· Noir : Sérum de boeuf
· Blanc : Albumine de sérum de boeuf (BSA)
· Jaune : sérum de lapin
· Mauve : Albumine de lait (lactalbumine)
Répartition dans la gélose :
Remarque : Mise en contact des
immunoglobulines
Rappel : les protéines peuvent se diffuser dans
la gélose
Les flèches indiquent les directions de
diffusion des substances introduites dans la
gélose.
On observe donc que les substances ne sont en
contact qu’avec leurs proches voisines sauf
pour l’emplacement du milieu.
C’est donc ici qu’on introduira l’espèce à tester,
c'est-à-dire, ici, le sérum de lapin ayant subi
des injections d’albumine de boeuf.
Remarque 2 : contenu en terme immunologique des différentes substances :
(Par la suite on désignera les substances par leur couleur sur le schéma).
La substance rouge est un sérum de lapin mis en contact avec de l’albumine de bœuf pendant 3
semaines. Ce sérum contient donc des anticorps anti BSA, en réaction à cette intrusion
d’antigènes (BSA) le système immunitaire du lapin a mis en place des anticorps anti- BSA.
Les substances noires, jaune et bleue sont issues de sérum de différents animaux.
Rappel : le sérum est constitué du sang auquel on a enlevé les plaquettes et les globules rouges. Ils
contiennent donc des anticorps divers propres à leur « soi » mais qui seront ici négligés. Ils contiennent
bien sûr d’autre part des antigènes propres, notamment albumine, protéine la plus abondante du sérum,
étudiés ici.
On cherchera à savoir s’il peut y avoir réaction immunologique entre ces différents antigènes et
les anticorps anti-BSA de la substance rouge).
Enfin, les substances blanches, mauve et orange sont des albumines de différentes espèces, et ne
contiennent donc que des antigènes propres à ces espèces. On les confrontera également à la
substance rouge.
Observations :
On n’observe aucun précipité en forme d’arc entre le sérum de lapin + BSA (rouge) et entre :
- Le sérum de cheval (bleu)
- Le sérum de lapin (jaune)
- L’albumine de lait (mauve)
- L’albumine de sérum de cheval (orange)
En revanche on observe clairement deux précipités en forme d’arc entre le sérum de lapin +
BSA (rouge) et entre :
- Le sérum de boeuf
- L’albumine de sérum de boeuf
Ces deux arcs forment des complexes immuns.
Définition complexe immun : complexe moléculaire résultant de l’association d’un antigène
à un anticorps donné.
Cette définition introduit la notion de spécificité d’un couple antigène/anticorps. On cherchera
à prouver cette spécificité dans la partie suivante en interprétant les observations
Interprétation :
Quand il n’y a pas de complexe immun :
La non-formation d’arc induit qu’il n’y a pas de réaction immunologique entre les deux espèces
moléculaires confrontées. Par conséquent le sérum de lapin + BSA ne réagit pas avec
- Le sérum decheval (bleu)
- Le sérum de lapin (jaune)
- L’albumine de lait (mauve)
- L’albumine de sérum de cheval (orange).
Dans le cas des sérums : on a vu précédemment que les sérums des différentes espèces
possédaient des antigènes propres à leur espèce. Etant donné l’absence d’arc, on en déduit que
l’anticorps anti-BSA ne peut réagir avec les antigènes des espèces ci-dessus.
Dans le cas des albumines : les albumines représentent des antigènes propres à leur espèce.
L’absence d’arc prouve que dans le cas ou le sérum de lapin + BSA est confronté exclusivement
aux albumines, il n’y a pas de réaction non plus.
Cas de l’albumine de lait : cette albumine est présente chez plusieurs organismes (en particulier
les mammifères), elle n’est donc pas spécifique à une espèce. Cependant la substance rouge ne
réagit pas davantage. On en conclut que l’anticorps anti-BSA semble être spécifique à un
antigène et non pas aux antigènes d’une espèce.
Bilan 1 : L’anticorps anti-BSA semble être spécifique à un antigène. De plus il ne réagit pas
différemment en fonction de s’il est mis en contact avec un sérum ou une albumine.
Quand il y a un complexe immun :
La formation d’un complexe immun indique qu’il y a une réaction immunologique entre les
deux produits considérés.
Il y a donc une réaction entre le sérum de lapin +BSA et entre le sérum de boeuf, ainsi qu’avec
l’albumine de sérum de boeuf.
Comment expliquer ces réactions ?
On a vu au-dessus que le sérum de lapin + BSA contient des anticorps anti-BSA, développés en
réaction à l’intrusion d’antigènes BSA. Par conséquent, en présence d’antigènes BSA les
anticorps vont réagir, selon un processus de défense immunitaire. Ainsi, les deux arcs sont liés à
une présence d’antigènes BSA dans la substance noire et dans la substance blanche.
Ceci est logique car ces deux substances contiennent des antigènes BSA comme vu au-dessus.
En effet le sérum de boeuf contient logiquement des antigènes de boeuf (BSA) et l’albumine de
boeuf également.
4- Conclusion :
Ces tests mettent donc en évidence que des complexes immuns ne se forment qu’entre les
anticorps anti-BSA et les produits contenant des antigènes BSA. Le complexe immun indiquant
une réaction entre un anticorps et un antigène on en déduit que les anticorps anti-BSA ne
réagissent qu’avec des antigènes BSA.
On conclut donc qu’un anticorps est spécifique d’un antigène donné.