Amorce 1. Le casting des sœurs Verdelaine Quatre

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Amorce 1. Le casting des sœurs Verdelaine Quatre
11 à 14 ans - Supermax
Quatre sœurs
1 - Enid
Malika Ferdjoukh et
Cati Baur
Amorce
Les demoiselles Verdelaine sont cinq. Cinq orphelines qui vivent à la
Vill’Hervé, vieille maison battue par les vents au bord de la falaise.
Enid, la benjamine, a bien du mal à convaincre ses quatre sœurs aînées qu’elle entend un fantôme sangloter des airs d’opéra dans le
jardin. Charlie est bien trop occupée à réparer la chaudière, Geneviève à cacher son secret, Bettina à jouer les futiles et Hortense à lire
avec intensité. Mais pourquoi ne pas croire Enid ? Après tout, chacune
des sœurs fait bien la causette avec les fantômes de leurs parents…
1. Le casting des sœurs Verdelaine
Les modèles :
Dans un classeur, Cati Baur a rassemblé des photos d’actrices qui ont
servi de modèles à chacune des filles Verdelaine.
Charlotte Gainsbourg dans L’Effrontée (Enid)
Un mélange de Sandrine Bonnaire et de Priscilla Lane
(Geneviève)
! Vos annotations
http://lesmax.fr/rESC22
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Sophie Marceau dans la Boum (Hortense)
Un mélange de Katie Holmes et de Catherine Zeta Jones
(Charlie)
Lillian Gish (Bettina)
À comparer avec les actrices qui ont servi à Malika Ferdjoukh pour
imaginer ses personnages, à la fin du livre. Ce ne sont pas forcément
les mêmes…
Le look vestimentaire :
En tee-shirt noir, pantalon vert pomme sur une paire de richelieux
beiges à talon plat… Cati Baur aime la mode et les vêtements. Elle a
pris soin de donner un “look” particulier à chacune des filles Verdelaine, tout en essayant « de les faire ressembler à des filles
d’aujourd’hui ». Commentaires de l’illustratrice et costumière :
Quatre sœurs – 1 – Enid, de Malika Ferdjoukh
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Enid. C’est d’abord une petite fille. On sent qu’elle a récupéré les vêtements des autres. Des vêtements bretons intemporels, des motifs
Liberty, des salopettes Oshkosh (à rayures bleues ou roses) ou alors
des salopettes en jean, des marinières, des bottes en caoutchouc. On
imagine que ces vêtements ont déjà fait le tour des grandes sœurs…
Charlie. C’est le garçon manqué. Elle s’habille “pratique”, elle puise
dans la garde-robe de son père, elle a beaucoup de pulls et de jeans
d’homme toujours un peu trop grands. Elle a un style pêcheur breton
avec beaucoup de marinières, de salopettes. Je voulais qu’elle ait un
look « Atlantique ».
Geneviève. On sent qu’elle pioche un peu plus dans la garde-robe
maternelle. Elle a des vêtements qui ne la mettent pas vraiment en
valeur. Elle est plutôt dans le doux, dans le rose, dans le mohair. Des
vêtements un peu informes mais plus féminins. Je lui ai dessiné des
cache-cœurs, des petits hauts à pois un peu démodés. Elle met des
robes de chambre aussi. Parfois, elle fait presque mémé !
Hortense. C’est le no style : beaucoup de gris, du bleu pétrole, du
beige, des choses informes. Elle n’en a rien à faire pour l’instant, des
vêtements. Je ne sais pas où elle les trouve. Elle s’en fiche. Elle est
souvent en survêtement, en pyjama, en trucs mous, ce qui lui permet
de se concentrer sur son journal intime, son bouquin.
Bettina. Elle a des vêtements qui semblent sortir d’une malle de déguisements, des affaires qui appartenaient à la grand-mère, à
l’arrière-grand-mère. Elle les mélange avec des choses actuelles,
peut-être un peu cheap – j’ignore comment elle s’achète ça. Mais
l’idée, c’est de lui faire un style de bric et de broc qui soit cohérent
avec le mode de vie des Verdelaine, à la fois fauché et inventif. Elle
part de n’importe quoi et elle arrive toujours à un style qui fonctionne
et qui lui va très bien.
Prolongements possibles :
•
•
Faire deviner aux élèves « qui est qui » à partir des photos
d’actrices et des indications qu’a données Cati Baur sur l’aspect
de ses héroïnes.
Composer la garde-robe idéale de chacune des filles Verdelaine
à partir de photos découpées dans des magazines de mode ou
de catalogues de vente par correspondance.
Quatre sœurs – 1 – Enid, de Malika Ferdjoukh
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2. Les sœurs Verdelaine fichées
À partir de la piste 1, chaque sœur fait l’objet d’une fiche détaillée,
dont les rubriques sont à inventer.
Exemples :
L’âge – Le rang dans la fratrie – Le “look” – Le modèle
cinématographique – Les manies – Le caractère – La pièce
préférée dans la maison – Les amoureux – Le rôle dans le
fonctionnement de la maison – Les romans préférés – Les films –
Les pâtisseries préférées – Les amies…
Ces fiches évolueront au fil des tomes.
On peut y ajouter des dessins, des plans de la maison, des photos
d’objets, des tissus ou des matières, des recettes de cuisine… Tout
ce qui peut nourrir l’univers de chacune des sœurs Verdelaine.
Pour aller plus loin
Certains auteurs de romans fleuves, de sagas ou de séries
établissent des fiches biographiques de leurs personnages avec
des indications qui n’apparaissent pas forcément dans les livres
(certains allant jusqu’à préciser leur taille, leur poids, leur date de
naissance fictive…). Objectif : donner de l’épaisseur au
personnage, le faire évoluer en respectant une certaine cohérence.
http://lesmax.fr/vOMDYj
http://lesmax.fr/umhXzo
http://lesmax.fr/vAcL8j
L’auteur des Rougon-Macquart, Émile Zola, établissait des fiches
détaillées pour chacun de ses personnages (principaux et
secondaires) avec une biographie sommaire qui lui permettait de
l’intégrer dans l’histoire.
Les scénaristes de séries télévisées ont baptisé ce type de fiche,
document qui dissèque et présente en détails chaque personnage :
la bible.
Prolongement possible
Faire de semblables fiches d’identité pour des personnages de romans étudiés en classe ou des héros de séries télévisées.
Quatre sœurs – 1 – Enid, de Malika Ferdjoukh
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3. Des mots
Cati Baur, pour sa part, n’aime pas lire une BD en un quart
d’heure ; et elle avait envie que ses lecteurs passent du temps
dans ce premier tome de Quatre sœurs : « Même si tout est
raconté en images, je tenais à ce que l’on ait du texte à se
mettre sous la dent. »
Elle a donc choisi des extraits du roman, narratifs pour la
plupart, mais « qui n’auraient rien gagné à être dessinés ». Les
dialogues des phylactères sont essentiellement puisés dans le
livre. « J’y ai pris tout ce que je pouvais, j’en ai retouché
certains mais très peu. »
Prolongement possible :
•
Repérer tous les éléments textuels du roman graphique.
Il y a trois types de textes, quels sont-ils ? (Textes
purement narratifs, sous forme de pavés ; dialogues dans
les phylactères ; onomatopées : cris de Charlie dans la
cave, bruits du fantôme.) Comment sont-ils marqués,
différenciés les uns des autres (typographie) ? Quelle est
l’impression créée ?
•
Comparer le premier chapitre du roman de Malika
Ferdjoukh et son adaptation par Cati Baur. Retrouver ce
que l’on a choisi de dessiner, ce que l’on a gardé sous
forme de texte.
•
Imaginer la répartition texte/image du premier chapitre de
Quatre sœurs, tome 2 : Hortense, sur le modèle d’Enid.
Une difficulté supplémentaire : comment introduire les
extraits du journal d’Hortense ?
4. Le roman graphique
http://lesmax.fr/uvX7eQ
http://lesmax.fr/tVoLV6
Définition : L’appellation “roman graphique” est apparue dans
les années 80 pour définir certains mangas japonais, ainsi qu’un
genre particulier de la littérature américaine, le graphic novel qui
se démarque des comics traditionnels mettant en scène des
super-héros. Malgré tout, la définition reste floue et un peu
fourre-tout, comme en témoignent un débat sur ce forum
spécialisé et cet article paru dans le Nouvel Observateur.
Quatre sœurs – 1 – Enid, de Malika Ferdjoukh
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Le roman graphique n’est pas une simple BD. Il est d’abord
beaucoup plus long (une BD fait le plus souvent quarante-huit
pages, un roman graphique plus d’une centaine), il s’attaque à
des sujets de société souvent graves, à des récits intimistes, à
des histoires au long cours. Un roman graphique ne s’avale pas
aussi vite qu’une BD. On y passe du temps, on s’y immerge
comme dans un roman. La liberté créative, la marge de
manœuvre de l’auteur y est plus grande (en théorie).
Pour autant, il ne s’agit pas d’un roman illustré, car l’histoire se lit
essentiellement par l’image, et d’abord par l’image : on pourrait
parler de “roman dessiné”.
Activité : demander aux élèves de comparer une BD classique et
un roman dit graphique, en notant les différences et les points
communs : format, thème, style de dessin, rythme, langage bd
(phylactères, onomatopées, cases, strips…). Faire de même avec
un roman illustré.
Trouver une définition par défaut : le roman graphique n’est pas…
Ressources :
http://lesmax.fr/v2FMeN
Romans graphiques, 101 propositions de lectures, des années
soixante à deux mille, de Joseph Ghosn
Romans graphiques recommandés par Cati Baur :
Persépolis, de Marjane Satrapi, qui raconte
l’adolescence de l’auteur sous le régime iranien.
http://lesmax.fr/t5QRUZ
l’enfance
et
Blankets, de Craig Thomson.
Quartiers lointains, Le sommet des dieux, Un ciel radieux pour
citer les plus connus des mangas du Japonais Jiro Taniguchi.
http://lesmax.fr/vfUfpg
On ajoutera :
La guerre d’Alan, d’Emmanuel Guibert, mémoires d’un soldat
canadien ayant participé au débarquement en Normandie.
Maus, d’Art Spiegelman, témoignage de Vladek, le père de
l’auteur, survivant de l’Holocauste.
Quatre sœurs – 1 – Enid, de Malika Ferdjoukh
© www.ecoledesmax.com D.R.
http://lesmax.fr/vmFoeC
5. Pour aller plus loin
La version roman de Quatre sœurs, de Malika Ferdjoukh
http://lesmax.fr/uHsoLm
À lire absolument !
D’autres romans de Malika Ferdjoukh, à l’école des loisirs :
Fais-moi peur
Rome, l’enfer
Faux numéro
Sombres citrouilles
Boum
Taille 42 (en collaboration avec Charles Pollak)
http://lesmax.fr/v6drh4
http://lesmax.fr/uSMh29
Une autre BD de Cati Baur :
J’arrête de fumer, aux éditions Delcourt, ou comment décrocher
de la cigarette, avec un peu de distance, pas mal d’humour et
beaucoup de difficultés…
Les références cinématographiques :
http://lesmax.fr/s3ersz
Irma Vep qui sert de modèle au déguisement de Colombe, est
l’héroïne de Vampires, série en dix épisodes tournée en 1915 par
Henri Feuillade. Elle relate les méfaits d'une bande de criminels
qui se sont eux-mêmes baptisés "les Vampires." D’ailleurs Irma
Vep, ça ne serait pas une anagramme ? On peut aussi lui trouver
un petit air de Fantômette…
http://lesmax.fr/tD1b7G
http://lesmax.fr/tQpkkG
Charpie, la poupée sanglante du film d’horreur que regardent
Bettina et ses copines semble fortement inspirée d’un classique
du cinéma gore : Chuky, poupée possédée par l'esprit d'un tueur
en série. Cœurs sensibles s’abstenir !
On ajoutera, Les Quatre filles du Docteur Marsh, avec la toute
jeune Elizabeth Taylor, adaptation du roman du même nom, qui
raconte l’histoire de quatre sœurs (et non pas cinq) livrées à
elles-mêmes pendant la guerre de Sécession.
Quatre sœurs – 1 – Enid, de Malika Ferdjoukh
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