Revue de Presse Mulhouse 2007 - Marteau Rouge
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Revue de Presse Mulhouse 2007 - Marteau Rouge
Jazz à Mulhouse / En images Marteau, piano, dodo Le lyrisme enflammé de Marteau Rouge, le piano expérimental de Sophie Agnel et les rêveries vocales de Lauren Newton : Jazz à Mulhouse a aligné jeudi une programmation éclatante et souvent jubilatoire. Noël Akchoté a livré au Noumatrouff un concert déroutant aux antipodes de celui qu'il avait proposé l'avant-veille à l'Entrepôt tandis que le dernier trio peinait malgré Frédéric Blondy à maintenir en fin de soirée l'attention du public. Mais qui dit musique improvisée dit aussi imprévisible : c'est ce qui fait la beauté de la chose… Makoto Sato et Jean-Marc Foussat orchestrant D'entrée de jeu, le groupe a placé la barre très haut. une des déflagrations de Marteau Jean-François Pauvros s'est montré à la hauteur des attentes suscitées par son Marteau Rouge. Énorme ! Rouge. Festival / Jazz à Mulhouse Marteau Rouge enfonce le clou Que retiendra-t-on de cette quatrième journée de Jazz à Mulhouse ? Le phénomenal Marteau Rouge ou la délicate alchimie du trio Léandre/Newton/Lovens ? Et pourquoi pas les deux... Quelle est la différence entre un concert exceptionnel et un concert oubliable ? La réponse ne tombe pas sous le sens. Et à Jazz à Mulhouse moins qu'ailleurs encore. Tout comme on se trouve incapable d'expliquer pourquoi certaines émulsions sonores nous titillent si agréablement l'oreille, on s'avère aussi bien en peine de comprendre pourquoi, à partir des mêmes ingrédients, la mayonnaise s'acharne parfois à ne pas prendre. Le talent et l'expérience des musiciens ne font pas tout. Le hasard joue aussi beaucoup. Les musiques improvisées sont un art aléatoire... Dominée par de formidables surprises et une petite déception, la journée de jeudi en a fourni l'illustration. Dans l'écrin de la chapelle St-Jean, Sophie Agnel avait d'abord proposé l'absolu contrepoint à la splendide prestation, la veille, de Fred Van Hove. Son corps-à-corps charnel avec l'instrument, toutes cordes mises à vif, a accouché d'un océan de textures au milieu duquel flottaient quelques notes évidentes. Un grand écart que Noël Akchoté devait rééditer au Noumatrouff. En trio avec Andrew Sharpley et Steve Beresford, le guitariste a livré un concert déroutant où les nuées électroniques devaient finir par céder la place à un recueillement presque religieux. On voguait alors loin, très loin, de ses promenades mélodiques de mardi soir... Free music et rock progressif se téléscopent Mais la grosse sensation de la journée restera Marteau Rouge. Le visage déformé par un rictus jubilatoire, Jean-Marc Foussat hurle derrière sa console tout en déversant sur scène un flot de samples analogiques. A la batterie, Makoto Sato se démène comme un beau diable. Et l'immense silhouette dégingandée de Jean-François Pauvros, à la guitare électrique, donne sa pleine mesure. Le voilà improvisant de délicats mouvements baroques ou brodant sur l'Internationale à la manière d'Hendrix sur le Star-Spangled Banner... Free music et rock progressif se téléscopent, les larsens vrillent les nerfs et Marteau Rouge place d'emblée la barre très haut pour le reste de la soirée. Dans un registre moins euphorisant, Joëlle Léandre, Paul Lovens et Lauren Newton s'en tireront pourtant plus qu'avec les honneurs. La rencontre de ces trois musiciens d'exception devrait rester comme un des instants magiques de ce festival, le babillage délicat de Lauren Newton s'ourlant du dialogue parfaitement maîtrisé (et non denué d'humour) entre la batterie et la contrebasse de ses compères. L'unique déception de la soirée est probablement venue du dernier trio : Bertrand Gauguet, Martine Altenburger et Frédéric Blondy n'ont pas réussi à convaincre un public encore sous le choc des concerts précédents. Dommage, d'autant que le même Frédéric Blondy devait stupéfier les festivaliers le lendemain sur le piano de la chapelle St-Jean. Ah, les aléas de l'improvisation... Jean-Michel Lahire © Dernières Nouvelles D'alsace, Samedi 25 Août 2007. - Tous droits de reproduction réservés Free JAZZ Trios d'exception Jeudi soir, au Noumatrouff, le festival Jazz à Mulhouse proposait une programmation uniquement constituée de trios. Hétéroclites, inventifs et virtuoses, ils ont offert aux spectateurs une soirée mémorable. Jeudi, à 18 h 30, c'est avec ses comparses britanniques Andrew Sharpley et Steve Beresford que le guitariste Noël Akchoté, omniprésent à Mulhouse cette année, fait chavirer le Noumatrouff. Maniant claviers et machines électroniques, ceux-ci inondent l'espace d'échantillons cinématographiques et de nappes de synthétiseurs aquatiques. Avec ces trois-là, tout est affaire de textures. Et quand perce une rythmique électronique soutenue, elle ne brise pas pour autant la douceur du moment que nous offrent les trois musiciens. Comme Hendrix Une douceur que Marteau Rouge prend un malin plaisir à pervertir. Emmené par le guitariste Jean-François Pauvros, ce trio est adepte d'un lyrisme sans concession. Le rouge de son marteau est d'abord celui de l'enfer, vers lequel nous guident les voix filtrées de Jean-Marc Foussat, qui déforme hurlements et rires sardoniques par le biais de son synthétiseur. C'est ensuite, on s'en doutait, le rouge du communisme. Et lorsque, soudainement, Jean-François Pauvros extirpe de sa guitare une version décadente de L'Internationale, on songe vite à un Jimi Hendrix s'appropriant l'hymne américain. D'autant que le guitariste français finit, comme Hendrix à Monterey, par jouer avec les dents. Le tout étant soutenu par le fantastique batteur japonais Makoto Sato, au jeu à la fois clair et complexe, sobre et débridé. Véritable possession La session suivante est annoncée avec émotion par Adrien Chiquet, le jeune directeur du festival. Car c'est en grande partie grâce au trio Newton/Léandre/Lovens qu'il a pénétré le monde des musiques improvisées, lors d'un concert tourangeau en 200l. Sur une base rythmique irréprochable, la chanteuse Lauren Newton livre une performance marquante, alternant soupirs et halètements, hurlements et scat guttural. À mesure que l'impro avance, les trois complices semblent possédés par une force extérieure. La possession prend, forme lorsque Joëlle Léandre, visiblement frustrée 'par sa seule ,contrebasse, décide de suivre , Lauren Newton dans ses délires vocaux. Le public en reste béat et il faudra un rappel somptueux pour qu'il laisse partir les musiciens. Errance mentale Compte tenu de l'heure tardive et de la qualité des performances précédentes, il sera difficile, pour le dernier trio de la soirée, de tirer son épingle du jeu. Le free jazz intimiste de l'association Gauguet/ Altenburger /Blondy mérite pourtant un détour sonore. Entre les cliquetis du piano arrangé de Frédéric Blondy, le souille sableux de Bertrand Gauguet, au saxophone, et les expérimentations dissonantes de la violoncelliste Martine Altenburger, il y avait là une matière solide pour une délectable errance mentale. Après un tel enchaînement de trios d'exception, l'amateur rentre chez lui repu, un sourire , ineffaçable aux lèvres. Dave Kouliche Makoto Sato, fantastique batteur venu du Japon.
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