Viande bovine : plus de 3 ans de crise
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Viande bovine : plus de 3 ans de crise
Viande bovine : plus de 3 ans de crise Depuis trois ans, le marché des gros bovins ne cesse de se dégrader. Et la situation s’est encore détériorée depuis quelques mois. Aux difficultés structurelles propre à la viande bovine s’est ajoutée récemment la crise laitière. La décapitalisation a conduit à un effondrement des cotations des vaches laitières partout en Europe qui s’est répercuté sur l’ensemble des cotations de gros bovins. Ainsi, au mois d’avril 2016, le prix moyen pondéré des gros bovins se situait à 3,49 €/kg en France, soit 12 centimes de moins qu’à la même période 2015. Sur l’année glissante (de mai 2015 à avril 2016) comparée à la moyenne des trois années précédentes, la baisse du prix moyen pondéré a été de plus de 0,16 €/kg de carcasse. Ramené à 1,3 million de tonnes produites sur cette période, cela correspond à une perte de plus de 200 millions d’euros pour les producteurs de viande bovine. Toutes les catégories sont concernées. Début mai, le cours de la vache R (vaches allaitantes) était inférieur de 0,25 €/kg à ceux de 2015 à la même époque, soit une baisse de 6 %. Le prix des jeunes bovins allaitants, déjà au plus bas depuis début 2016 ont littéralement plongés depuis la mi-mars pour atteindre 3,75 €/kg début mai, soit une perte de 0,16 €/kg par rapport à la même période de 2015 et de 0,28 €/kg par rapport à 2014. Côté animaux maigres, ce n’est guère mieux. Alors que les broutards charolais se sont difficilement maintenus à l’automne dernier, la reprise des échanges s’est accompagnée par une chute importante des cours après la rupture des marchés consécutive à l’épizootie de FCO. Or, la faible disponibilité saisonnière d’animaux est habituellement synonyme d’une augmentation des cours. Quant aux cours des mâles limousins qui s’étaient stabilisés, ils commencent à décrocher depuis quelques semaines. Il y a donc un fort risque de chute des prix encore plus important à l’automne. Conséquence les revenus sont en berne. Selon les estimations de l’année 2015, réalisées par l’Institut de l’Elevage, les revenus moyens en systèmes naisseurs-engraisseurs (avant impôts et cotisations sociales) se situaient autour de 30 000 € par exploitation, le quart d’entre elles affichaient un revenu inférieur à 20 000 €. La situation est encore plus critique pour les exploitations en systèmes naisseurs pour lesquelles les revenus moyens (avant impôts et cotisations sociales) se situent entre 20 000 et 23 000 € : 25 % de ces exploitations ont un revenu inférieur à 10 000 €. 3,95 € Crise de la viande bovine : Evolution du prix moyen pondéré Prix par kilo / € 2013 2014 2015 2016 Semaines