Session mai 2014 - Université Paris

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Session mai 2014 - Université Paris
SERVICE DES EXAMENS DE LANGUE FRANCAISE RÉSERVES AUX ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
CENTRE DE PARIS - SESSION DU 26 ET 27 MAI 2014
D I P L Ô M E S U P ÉR I E U R D’ÉT U D E S F R A N Ç A I S E S
Paris-Sorbonne C3
Résumé
Note sur 10 - Durée : 2h30
Vous résumerez ce texte en 140 mots (tolérance ± 10%) (au sens où l’entendent les
typographes ; par exemple : « il n’est pas », « c’est-à-dire », « le plus large », comptent respectivement pour
4,4 et 3 mots).
N’oubliez pas de préciser le nombre de mots employés.
L’INDENTITÉ MALHEUREUSE
Mettant fin à l’antagonisme devenu proverbial du Bourgeois et de l’Artiste, un
nouveau type humain a même fait son apparition : le bobo. Comme son nom l’indique,
celui-ci n’est pas né de rien, mais du croisement entre l’aspiration bourgeoise à une
vie confortable et l’abandon bohème des exigences du devoir pour les élans du désir,
de la durée pour l’intensité, des tenues et des postures rigides, enfin, pour une
décontraction ostentatoire. Le bobo veut jouer sur les deux tableaux : être pleinement
adulte et prolonger son adolescence à n’en plus finir. Cet hybride que notre génération
a produit témoigne de la libération des mœurs et d’une manière d’habiter le temps
différente de celle de nos pères. Le phénomène n’est pas anodin. On aurait tort de le
prendre à la légère. Reste qu’au sens où nous l’entendions, au sens où nous le
rêvions, nous n’avons pas changé le monde, nous n’avons pas changé la vie. C’est
business as usual. C’est même, pourrait-on dire, business more than ever. La sphère
non marchande de la vie ne cesse de rétrécir : il n’est presque plus rien qui ne puisse
être commercialisé. Quand des interdits subsistent, les individus les déjouent en
profitant à plein de la mondialisation : impossible il y a peu, la location de ventres
maternels se développe ainsi grâce à Internet sous le nom trompeusement bénévole
de gestation pour autrui. Et la publicité, qui était – s’en souvient-on encore ? – la
première cible de la contestation, a aujourd’hui le statut de l’évidence. Érigée en
culture pub, elle règne, omnipotente et indiscutable, elle dicte sa loi à la radio et à la
télévision, elle envahit les écrans d’ordinateurs, elle saccage l’entrée des villes, elle
s’étale sur les voiles des trimarans, sur les maillots, les combinaisons, les casquettes
des sportifs et sur les cahiers de tous les élèves.
.../...
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Le désir des marques redoublant ainsi celui des objets, on produit et on consomme
dans une course sans fin et les politiques eux-mêmes, quel que soit leur parti, semblent
n’avoir d’autre crainte que la récession, d’autre horizon que la croissance.
Cette logique, nous l’appelions, pour bien marquer notre hostilité, « le système ».
Un système que nous doutions de pouvoir renverser mais auquel nous n’avions nulle
intention de soumettre nos existences. Si nous ne prenions aucune Bastille, au moins
avions-nous décidé de faire défection en nous situant ailleurs, en vivant autrement.
Aujourd’hui, nous jouons le jeu, nous sommes partie prenante.
Alain Finkielkraut, L'Identité malheureuse, 2013.
Photo : JDD/SIPA
Alain Finkielkraut, auteur de « L’identité malheureuse », aux Éditions Stock
Nombre de mots : 408
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DISSERTATION
Note sur 20 – durée : 4h00
À travers une pièce qui pratique avec brio le mélange des genres – le
comique y cotoie fréquenment le tragique –, Victor Hugo nous livre une
réflexion sur l’Histoire et la morale.
Vous direz, dans un développement construit, argumenté et illustré d’exemples
précis, si ce jugement s’applique ou non à l’œuvre de Ruy Blas.
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CENTRE DE PARIS – SESSION 29 et 30 MAI 2014
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VERSION - PORTUGAIS
NOTE SUR 10
Durée de l’épreuve de traduction version et thème : 3h30
De tous les Français, celui qui tremblait le plus fort était M. Dambreuse. L’état nouveau des
choses menaçait sa fortune, mais surtout dupait son expérience. Un système si bon, un roi si
sage ! était-ce possible ! La terre allait crouler ! Dès le lendemain, il congédia trois
domestiques, vendit ses chevaux, s’acheta, pour sortir dans les rues, un chapeau mou,
pensa même à laisser croître sa barbe ; et il restait chez lui, prostré, se repaissant
amèrement des journaux les plus hostiles à ses idées […]
Comme1 soutien du dernier règne, il redoutait les vengeances du peuple sur ses
propriétés de la Champagne, quand […] le compte rendu des événements de Frédéric lui
tomba dans les mains. Alors il s’imagina que son jeune ami était un personnage très influent
et qu’il pourrait sinon le servir, du moins le défendre ; de sorte qu’un matin, M. Dambreuse se
présenta chez lui, accompagné de Martinon.
Cette visite n’avait pour but, dit-il, que de le voir un peu et de causer. Somme toute, il
se réjouissait des événements, et il adoptait de grand cœur « notre sublime devise : Liberté,
Égalité, Fraternité, ayant toujours été républicain, au fond ». S’il votait, sous l’autre régime
[…], c’était simplement pour accélérer une chute inévitable.
Extrait de L’Éducation sentimentale, de GUSTAVE FLAUBERT, 1869.
Les candidats sont priés de préciser sur leur copie la langue qu’ils ont choisie pour la traduction.
Ils doivent donner seulement une traduction d’un mot, d’une expression ou d’une phrase (ne pas
proposer deux ou plusieurs traductions.) Traduire le titre et transcrire le nom de l’auteur.
Les deux exercices doivent être réalisés.
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En tant que soutien du dernier règne
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THÈME - PORTUGAIS
NOTE SUR 10
O cego Cigarra e Antόnio Grácio
Dum lado da estrada começavam a surgir balseiros e, aqui e ali, o tronco ressequido de
uma oliveira desgarrada. Cigarra pressentiu talvez essa presença de vida na planície, porque se
pôs muito atento, mais firme ainda na sua oreintação.
« Já se vêem As árvores ? », perguntou na tal voz lançada para o infinito. Piscava os
olhos, à espera ; e quem o observasse julgaria que a resposta não viria do companheiro, mas de
longe, desse ponto que o orientava.
« Arvores ? », repetiu o Grácio, distraído.
« Sim, as árvores onde fica o Retiro, Tόino, e se a gente bebesse um copo quando lá
passasse ? »
« Depois se vê. Por enquanto o que interessa é chegar à cidade. »
« Mas para chegar à cidade passamos pelo Retiro », insistiu Cigarra.
Antόnio Grácio não respondeu. Em vez disso, atirou um pontapé numa lata e sentiu um
ardor a queimar-lhe o pé quando roçou com ele pelo asfalto.
« Espera aí », disse de súbito. O outro obedeceu. Ficou no meio da estrada, acomodando
a viola que trazia pendurada, às costas, como se fosse uma arma de caçador. Também o Grácio
levava qualquer coisa à bandoleira : a caixa das esmola — e era como se carregasse uma
sacola de pedinte ou então uma rede de guardar caça.
« Poça », assoprou ele, atravessando a estrada e pondo-se a rodear uma piteira à
procura de qualquer coisa. Abriu a navalha, escolheu uma folha ; num golpe brusco, cortou-lhe
um pedaço e em seguida sentou-se no chão para se descalçar. A bota tinha um rasgão enorme
na sola. Calculou a medida do buraco, tapou-o com o pedaço de piteira, muito aparado. Quando
tornou a calçar-se, bateu com o pé no chão várias vezes para ajustar a bota.
José CARDOSO PIRES, Jogos de azar.
Les candidats sont priés de préciser sur leur copie la langue qu’ils ont choisie pour la traduction.
Ils doivent donner seulement une traduction d’un mot, d’une expression ou d’une phrase (ne pas
proposer deux ou plusieurs traductions.) Traduire le titre et transcrire le nom de l’auteur.
Les deux exercices doivent être réalisés.
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3e degré – Paris-Sorbonne C3
VERSION - GREC
NOTE SUR 10
Durée de l’épreuve de traduction version et thème : 3h30
De tous les Français, celui qui tremblait le plus fort était M. Dambreuse. L’état nouveau des
choses menaçait sa fortune, mais surtout dupait son expérience. Un système si bon, un roi si
sage ! était-ce possible ! La terre allait crouler ! Dès le lendemain, il congédia trois
domestiques, vendit ses chevaux, s’acheta, pour sortir dans les rues, un chapeau mou,
pensa même à laisser croître sa barbe ; et il restait chez lui, prostré, se repaissant
amèrement des journaux les plus hostiles à ses idées […]
Comme2 soutien du dernier règne, il redoutait les vengeances du peuple sur ses
propriétés de la Champagne, quand […] le compte rendu des événements de Frédéric lui
tomba dans les mains. Alors il s’imagina que son jeune ami était un personnage très influent
et qu’il pourrait sinon le servir, du moins le défendre ; de sorte qu’un matin, M. Dambreuse se
présenta chez lui, accompagné de Martinon.
Cette visite n’avait pour but, dit-il, que de le voir un peu et de causer. Somme toute, il
se réjouissait des événements, et il adoptait de grand cœur « notre sublime devise : Liberté,
Egalité, Fraternité, ayant toujours été républicain, au fond ». S’il votait, sous l’autre régime
[…], c’était simplement pour accélérer une chute inévitable.
Extrait de L’Éducation sentimentale, de GUSTAVE FLAUBERT, 1869.
Les candidats sont priés de préciser sur leur copie la langue qu’ils ont choisie pour la traduction.
Ils doivent donner seulement une traduction d’un mot, d’une expression ou d’une phrase (ne
pas proposer deux ou plusieurs traductions.) Traduire le titre et transcrire le nom de l’auteur.
Les deux exercices doivent être réalisés.
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En tant que soutien du dernier règne
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THÈME - GREC
NOTE SUR 10
Την ήξερε καλά την αλήθεια. Ήξερε πως είχε φτάσει να ζητάει να γίνει υπάλληλος από
ανάγκη, τον φόβο πώς θα τα βγάλει πέρα τώρα που έχει ευθύνη, που άλλες ζωές εξαρτώνται
απ᾽αυτόν.
Ασφάλεια, θέλω ασφάλεια, αυτό είναι ! Συλλογίστηκε, και µαζί, σαν τυχαία, έσκυψε στον
καθρέφτη. Τα µαλλιά του γκριζάριζαν. Μέσα σ᾽ένα χρόνο. Το µέτωπό του είχε σπάσει.
Χαµογέλασε πικρά. ∆ε µε θέλουν, σκέφτηκε, ίσως τους φαίνοµαι και λιγάκι µεγάλος
γι᾽άνθρωπος που αρχίζει από την αρχή. ∆εν έχουν άδικο…
Εκείνο που τον πίκραινε περισσότερο απ᾽όλα ήταν που βρισκόταν σ᾽αδυναµία να
εκπληρώσει κάποιους κρυφούς του πόθους για τα παιδιά. Είχε οραµατιστεί τον εαυτό του
κηδεµόνα ιδανικό, ένα υπόδειγµα : νά σπουδάζει τον Τηλέµαχο, να τον κάνει επιστήµονα, να
µαθαίνει πιάνο την Κλεοπάτρα. Χωρίς να το καταλάβει πώς, είχε αποκτήσει λιγο-λίγο φιλοδοξίες
µικροαστικές, πράµατα που άλλοτε, αν τ᾽άκουγε σε κανέναν άλλον, θα γελούσε µε καταφρόνια.
Τίποτα, πρέπει να ριχτώ µε τα µούτρα στη δουλειά, είπε σχεδόν µεγαλόφωνα, κι έσφιξε
τη γροθιά του. Από αύριο κιόλας. Το είχε πει τόσες φορές ! Μα κάθε φορά του φαινόταν
καινούργιο.
Από τό µυθιστόρηµα του Άγγελου Τερζάκη, ∆ίχως Θεό (1951).
Les candidats sont priés de préciser sur leur copie la langue qu’ils ont choisie pour la traduction.
Ils doivent donner seulement une traduction d’un mot, d’une expression ou d’une phrase (ne pas
proposer deux ou plusieurs traductions.) Traduire le titre et transcrire le nom de l’auteur.
Les deux exercices doivent être réalisés.
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Corrigé de la version et du Thème grec
Απ᾽ όλους τους Γάλλους αυτός που έτρεµε περισσότερο ήταν ο κ. Νταµπρέζ. Η νέα
κατάσταση των πραγµάτων απειλούσε την περιουσία του και κυρίως διακωµωδούσε / διέψευδε
την εµπειρία του. Ένα τόσο καλό σύστηµα, ένας τόσο φρόνιµος βασιλιάς ! Ήταν δυνατόν ! Θα
γκρεµιζόταν ο κόσµος ! Από την άλλη µέρα κιόλας έδιωξε τρεις υπηρέτες, πούλησε τα άλογά του
κι αγόρασε, για να κυκλοφορεί, ένα µαλακό κοινό καπέλο, σκέφτηκε µάλιστα ν᾽αφήσει και τα
γένια του να µεγαλώσουν· και έµενε στο σπίτι του, τσακισµένος, καταβροχθίζοντας µε πικρία τις
πιο εχθρικές για τις ιδέες του εφηµερίδες.
Υποστηρικτής καθώς ήταν της τελευταίας βασιλείας, φοβόταν τις εκδικητικές κινήσεις του
λαού στις ιδιοκτησίες του της Καµπανίας, όταν / τότε του έπεσε στα χέρια η έκθεση του
Φρεντερίκ για τα γεγονότα. Υπέθεσε τότε ότι ο νεαρός φίλος του ήταν πρόσωπο µε µεγάλη
επιρροή κι ότι θα µπορούσε αν όχι να τον εξυπηρετήσει, τουλάχιστον να τον στηρίξει / να τον
προστατεύσει· έτσι ένα πρωί ο κ. Νταµπρέζ, συνοδευόµενος από τον Μαρτινόν, παρουσιάστηκε
στο σπίτι του.
Αυτή η επίσκεψη, είπε, δεν είχε σαν σκοπό παρά να τον δει λίγο και να κουβεντιάσει µαζί
του. Κοντολογίς, χαιρόταν για τα γεγονότα και, «όντας κατά βάθος αντιµοναρχικός, υιοθετούσε
µ᾽όλη του την καρδιά το υπέροχο σύνθηµά µας : Ελευθερία, Ισότης, Αδελφότης». Αν, στο άλλο
καθεστώς, ψήφιζε, το έκανε απλώς και µόνο για να επιταχύνει µια πτώση αναπόφευκτη.
Απόσπασµα από την Αισθηµατική αγωγή του G. Flaubert (1869).
La vérité, il la connaissait bien. Il savait qu’il en était arrivé à quémander de devenir un
employé, par nécessité, par crainte qu’il ne s’en sorte pas / par peur pour comment il allait s’en
sortir maintenant qu’il avait des responsabilités, que d’autres vies dépendaient de la sienne.
De la sécurité, c’est ça, je veux de la sécurité! se dit-il, et simultanément, comme par
hasard, il se pencha vers le miroir. Ses cheveux grisonnaient. Dans l’espace d’un an. La ligne
de son front s’était brisée. Il sourit amèrement. Ils ne veulent pas de moi, pensa-t-il, peut-être
leur semblais-je un peu âgé pour quelqu’un qui recommence tout à zéro. Ils n’ont pas tort…
Ce qui l’attristait le plus était qu’il se trouvait dans l’incapacité de réaliser certaines de
ses secrètes aspirations en ce qui concerne les enfants. Il s’était rêvé en parent idéal, un
modèle : offrir des études à Télémaque, en faire un homme de sciences, enseigner le piano à
Cléopâtre. Sans s’en rendre compte, il avait petit à petit acquis des ambitions petitebourgeoises, des choses qui, s’il les avait entendues jadis dans la bouche de quelqu’un d’autre,
l’auraient fait rire plein de mépris.
Rien à faire, il faut que je me colle au travail à fond, dit-il presque à haute voix et il serra
le poing. Dès demain d’ailleurs. Combien de fois il l’avait dit ! Mais à chaque fois, ça lui
paraissait neuf.
Extrait du roman d’Aggelos Terzakis, Sans Dieu (1951)
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