Les rcifs artificiels en Languedoc-Roussillon - Agropolis

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Les rcifs artificiels en Languedoc-Roussillon - Agropolis
Récifs artificiels en Languedoc-Roussillon :
des outils originaux d’aménagement de la bande côtière
La bande côtière est un espace qui fait l’objet d’un fort engouement. Siège de nombreuses
activités touristiques (voile, plongée, pêche de plaisance..), elle reste le lieu d’une activité
halieutique importante : pêche professionnelle de poissons et de coquillages, élevage de moules
sur filières …
C’est au sein de cet espace très convoité que se déroulent des phases essentielles de la vie des
organismes marins : site de frayère et de nourricerie, il est à la fois très productif et très fragile.
Or, il a subi durant ces dernières années de fortes pressions liées à l’extension de ports de
plaisance et des villes côtières (pollutions terrigènes), aux variations des apports des fleuves
côtiers, mais aussi à l’exploitation, parfois importante, d’arcs traînants (chalutiers notamment ou
dragues) dans la zone des 3 milles nautiques.
Devant cette situation, les prud’homies de pêche ont réagi et ont souhaité que cet espace soit
aménagé et réservé à certaines catégories de pêcheurs, travaillant avec des engins passifs et
sélectifs, afin de redonner aux pêcheurs artisans quelque espoir dans l’avenir de leur activité.
C’est pour répondre à cette demande que le Cépralmar, dès 1984, s’était porté maître d’ouvrage
d’un projet ambitieux et novateur d’immersion de récifs artificiels sur 5 sites de la région (Agde,
Gruissan, Port la Nouvelle, Canet, Saint Cyprien).
Dans les années 1990, plusieurs communes, toujours à la demande de leurs pêcheurs, ont
souhaité immerger des modules : Marseillan, Agde, Palavas, Carnon, la Grande Motte, le Grau du
Roi (golfe d’Aigues Mortes). Un suivi scientifique rigoureux a été réalisé et les résultats ont été
largement diffusés : la colonisation rapide des récifs, le retour d’espèces commercialement
intéressantes, la dynamique créée autour de ces aménagements ont satisfait les pêcheurs et les
collectivités locales concernées.
En parallèle, ces résultats ont permis d’argumenter auprès de l’Etat pour que ces projets puissent,
à l’instar de nos voisins méditerranéens, bénéficier d’aides communautaires : depuis 2000, les
plans de financements peuvent donc faire apparaître 50 % d’aides de l’IFOP.
La conjonction de ces facteurs a conduit à faire éclore de nombreux autres projets non seulement
en Languedoc-Roussillon (6 projets en cours) mais dans toute la France (aménagements réalisés
ou en cours à Marseille, dans le Parc Marin de la Côte Bleue, dans les Landes et autour de l’Ile
d’Yeu mais aussi discussions engagées en Corse, en Bretagne et en Normandie). Les collectivités
du Languedoc-Roussillon sont toutefois, et de loin, les plus mobilisées.
Toutefois, ces aménagements n’ont pas qu’une simple vocation de production halieutique, ils
sont le support d’une implication croissante des différentes catégories d’usagers dans la
connaissance, voire la gestion de cet espace encore méconnu mais « mythique » qu’est le milieu
marin.
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A l’image de ce qu’il se passe autour des lagunes (Schémas d’Aménagement et de Gestion des
Eaux, contrats d’étangs…), des projets de gestion intégrée s’organisent :
-
dans le Golfe d’Aigues-Mortes, des liens ont été établis depuis 2000 entre pêcheurs
professionnels et clubs de plongée. Une structure de gestion est en cours de constitution, qui
permettrait de recruter un personnel qualifié pour coordonner toutes les actions, au sein du
syndicat mixte qui assure la maîtrise d’ouvrage des projets.
-
Autour des Aresquiers et du projet d’immersion de récifs artificiels lancé par la mairie de
Frontignan, c’est toute une dynamique locale qui est créée, associant de nombreux partenaires
(collectivités locales, pêcheurs, plaisanciers, plongeurs, associations écologistes...) De récentes
réunions ont conduit à l’élaboration d’objectifs de protection clairement établis.
-
Enfin, sur le site d’Agde, un Espace Littoral de Gestion Associé est en cours de gestation et
une réflexion a été engagée pour la création de récifs paysagers, qui permettraient de limiter
la pression sur les sites de plongée en bouteille (environ 20 000 plongées par an sur le site des
tables) et de rapprocher ces opérations des entreprises du loisir.
Les récifs artificiels sont donc un catalyseur très efficace des énergies locales autour de la
problématique du milieu marin. Ils apparaissent comme des supports de communication
idéaux envers le grand public et peuvent être considérés comme de réels outils d’aménagement
durable et de gestion intégrée de la bande côtière.
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1/ Qu’est ce qu’un récif artificiel ?
Une définition consensuelle a été proposée par Ifremer dans le rapport « Lacroix » de 2001 :
« Les récifs artificiels sont :
• des structures immergées volontairement dans le but de créer, protéger, restaurer un
écosystème,
• pouvant induire des réponses d’attraction, de concentration, de protection,
d’augmentation de la biomasse de certaines espèces »
Le Golfe du Lion est un milieu particulièrement riche, dont la forte productivité est liée aux
apports des fleuves côtiers, en particulier le Rhône. Il comporte peu de substrats rocheux
naturels, mais ces sites rocheux sont particulièrement poissonneux et constituent donc des zones
de pêche privilégiées pour les pêcheurs côtiers.
Les récifs artificiels sont placés sur le fond pour « mimer » les caractéristiques des milieux
rocheux naturels : la fixation d’organismes sur les substrats durs s’effectue à une vitesse
étonnamment rapide. Ainsi, au bout d’un an, dans le Golfe d’Aigues Mortes, le béton des
modules était intégralement recouvert de moules, de vers tubicoles, de comatules, d’alcyonnaires.
Toute une chaîne alimentaire peut alors se reconstituer.
Les récifs servent non seulement de « garde-manger » mais aussi d’abris pour toutes les étapes de
la vie des espèces (observation de pontes de seiches, de juvéniles de poissons …). Par ailleurs,
l’aménagement dit en « villages » (où la distance entre les modules est calculée en fonction de
leurs zones d’influence cf. schéma du projet Leucate-Barcarès ci après) permet aux poissons de se
déplacer d’un module à l’autre au sein même de surfaces vastes mais délimitées. Cet effet
« producteur » se cumule à un effet « concentrateur » qui permet aux pêcheurs côtiers de
bénéficier d’une ressource plus abondante (notamment de poissons nobles de grandes tailles)
mais aussi plus proche.
Enfin, l’aspect massif des récifs empêche l’utilisation d’engins tractés et réserve les espaces
aménagés aux pêcheurs utilisant des engins passifs et sélectifs.
Source
Ifremer
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2/ Quels récifs pour quels objectifs ?
Dans plusieurs pays du monde, la mise à l'eau de récifs artificiels est une opération courante.
Le Japon est apparu comme un pionnier en la matière, dès les années 1960, avec pour objectif de
fournir des protéines à un pays qui est loin d'être autosuffisant en matière alimentaire. A ce jour,
il a immergé plus de 20 millions de m3 soit 12 % de son plateau continental.
Pour les Etats Unis, la vocation des récifs est plus ludique en lien avec une pêche de loisir et une
industrie de la plongée florissantes.
En Europe, l'Espagne et l'Italie ont aménagé de nombreux linéaires côtiers dans un but affiché
de protéger les posidonies des arcs traînants dans la bande côtière et de constituer des zones de
production halieutique.
En Languedoc-Roussillon, l'objectif est avant tout de maintenir, voire de développer une pêche
artisanale qui a vu son nombre de navires diminuer régulièrement dans les 20 dernières années.
Les récifs, s'ils matérialisent un partage de l'espace entre diverses catégories professionnelles,
constituent également des habitats pour poissons et crustacés - souvent de forte valeur ajoutée et
des lieux de fixation pour les coquillages. Ils favorisent la diversité et la taille des espèces pêchées.
Ce double objectif de production et de protection a impliqué la sélection de modules de
différents types, mais tous en béton « marinisé », dont la solidité et la tenue à la mer ont été testés
avec succès.
L’aspect « protection » est, en Languedoc-Roussillon, assurée principalement par des doublesdoubles, d’environ 10 tonnes.
Les récifs de production sont plus volumineux, constitués souvent de plusieurs types d’éléments
pour favoriser la diversité d’habitats, et gagner en hauteur.
Récifs de production
Récifs de protection
ou mixtes
Source CEGEL
La recherche sur une meilleure adéquation entre les structures des modules et les objectifs poursuivis a
progressé, mais des améliorations sont encore à rechercher.
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3/ Contexte global en Languedoc-Roussillon
Pêche artisanale
Les 850 navires de moins de 18 mètres représentent plus de 80 % des
navires de pêche régionaux.
Cette activité est :
- très impliquée dans le tissu socio-économique local
(plus de 3000 emplois ),
-
importante en terme d’aménagement du territoire
(présence permanente sur le littoral où nombre d’emplois sont
saisonniers, vigilance vis à vis des milieux …)
fragilisée et très encadrée par des réglementations contraignantes pour
accéder à la profession ; les ressources sont fluctuantes et nécessitent
que ces métiers fassent preuve d’une grande osuplesse d’afaptation et
d’une réelle polyvalence.
Le nombre de navires « petits métiers » a été divisé par 2 en 20 ans …
-
L’immersion de récifs artificiels réponde à une demande exprimée par ces
professions et
Prud’homies
Créées au 15ème siècle, instituées en droit
français en 1859, ces organisations
typiquement méditerranéennes apparaissent
comme des interlocuteurs privilégiés des
pouvoirs publics.
On recense une prud’homie par port,
rassemblant tous les patrons pêcheurs.
Les prud’hommes sont élus par leurs pairs
pour, notamment, régler les différends
entre pêcheurs et mettre en place des
mesures de gestion des pêches sur leur
juridiction.
source Cépralmar
Ce sont les prud’homies qui sont souvent à l’origine des demandes d’immersion de récifs auprès des
collectivités locales.
A cette occasion, elles assument pleinement leur rôle de gestionnaire des milieux de production et de
protection des intérêts de la profession maritime.
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4/ Montage d’un projet et partenariats locaux
Montage technique des projets
-
une demande des prud’homies locales,
-
des réunions de concertation animées par la mission « Pêche et Cultures Marines » de la Région ou le
Cépralmar, avec les pêcheurs professionnels et les collectivités locales, pour affiner le projet, préciser
les objectifs, les types de modules envisagés, leur localisation…
-
une mobilisation de la commune ou d’un syndicat intercommunal pour la maîtrise d’ouvrage qui :
-
sollicite des bureaux d’étude pour la conduite technique du projet : réalisation de l’étude
d’impact préalable à la demande de concessions d’endigage, réalisation des dossiers de
demande de subvention, lancement des appels d’offre et suivi des chantiers,
-
sollicite les financeurs potentiels, pour les immersions et le suivi scientifique des opérations,
-
organise les réunions d’information, de validation, d’évaluation.
Montage financier
Jusqu’en 2000
Autofinancement
50 %
Depuis 2000
et jusqu’en 2006
20 %
UE (fonds IFOP)
0
50 %
Région LanguedocRoussillon
25 %
15 à 20 %
Département
25 %
10 à 15 %
Partenaires scientifiques pour le suivi
Tous ces projets doivent faire l’objet d’un suivi de 5 années. Un cahier des charges a été réalisé et des
appels d’offre sont lancés après chaque opération, pour attribuer le marché à des bureaux d’études
spécialisés.
Toutefois, ces études sont onéreuses. Une réflexion est engagée pour :
-
associer à un suivi scientifique plus léger, des associations et clubs de plongeurs ou d’apnéistes afin de
multiplier les observations selon des méthodes rigoureuses, définies en concertation avec les
scientifiques spécialisés,
-
mobiliser les laboratoires publics de recherche impliqués régionalement pour traiter les résultats de
cette veille scientifique.
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5/ Réalisations en Languedoc-Roussillon
Une première expérimentation d’envergure
Immersions en 1984-1985
Maître d’ouvrage : Cépralmar
Coût du projet : 800 000 euros
avec les financements des PIM (programmes Intégrés
Méditerranéens)
Immersion de 15 000 m3 de modules d’inspiration
japonaise
Sur 5 sites : Agde, Gruissan, Port-la Nouvelle, Canet,
Saint Cyprien
Zone de Marseillan et Agde
Années des immersions : 1992, 1995, 1996
Maîtres d’ouvrage : communes de Marseillan et Agde
Coût total des projets : 427 800 euros
Immersion de 305 doubles -buses
Suivi scientifique en 1997-1998, par le
CEGEL et le GIS Posidonies, dont les
résultats ont été largement diffusés, et
appliqués lors du montage du dossier
du Golfe d’Aigues-Mortes
Satisfaction des pêcheurs d’Agde,
premier port de petits métiers en mer
du Languedoc-Roussillon
(installations de jeunes, montage d’une
coopérative…)
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Zone du Golfe d’Aigues Mortes
Maître d’ouvrage :
Syndicat Mixte pour le développement de la pêche et la protection des zones marines
dans le Golfe d’Aigues-Mortes
1/ Première phase d’immersion
Année d’immersion : 1999
Syndicat composé de : Région Languedoc-Roussillon, Département du Gard, Département de l’Hérault,
Communes du Grau du Roi, la Grande Motte, Carnon, Palavas
Coût de la première phase du projet d’immersion : 457 000 euros
Immersion de 108 doubles–buses et 500 cubes Sabla (25 amas de 20 cubes) : 22 km² aménagés, 1600 m3 immergés,
entre 1,5 et 2 milles des cotés, de 7 à 22 mètres de profondeur
2/ Suivi scientifique 2000-2003
Suivi réalisé par le groupement : Créocéan /
Œil d’Andromède (rapport final disponible)
Coût total du suivi : 148 000 euros
Co-financeurs :
IFOP, Agence de l’Eau, Région LR, Départements
de l’Hérault et du Gard, Communes du Grau du
Roi, la Grande Motte, Carnon et Palavas
Maître d’ouvrage délégué : BRL ingénierie
3/ Seconde phase d’immersion : prévue en 2005
Avis favorable obtenu de la part des services instructeurs
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Zone de Gruissan
Maître d’ouvrage : commune de Gruissan
1/ Première phase d’immersion
Année d’immersion : 2002
Coût de la première phase du projet : 448 200 euros
Co-financeurs :
- Union européenne (IFOP),
- mairie de Gruissan,
- Région Languedoc-Roussillon
- Département de l’Aude
Immersion de 25 récifs de grands volumes composés
- de poteaux EDF (originalité du projet),
- de modules hélicoïdaux,
- d’amas chaotiques (3 types de composants),
- de dalots
Récifs « tous poteaux »
Volume immergé : plus de 4000 m3 , entre 20 et 30 m soit
entre 1 et 2 milles des côtes
2/ Suivi scientifique engagé en 2004
confié au bureau d’étude Créocéan
3/ Seconde immersion prévue en 2005
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Zone de Leucate- Le Barcarès
Année d’immersion : 2004
Maître d’ouvrage : SIVOM de Leucate et le Barcarès
Coût total du projet : 448 200 euros
Co-financeurs :
- Union européenne (IFOP),
- SIVOM Leucate le Barcarès,
- Région Languedoc-Roussillon
L’immersion s’est déroulée de juin à novembre 2004
Le suivi du chantier a été assuré par BRL.
Il s’agit du premier projet intégrant l’idée d’immersion en « villages », reprenant ainsi une méthode développée lors
du programme d’immersion de la ville de Marseille (35 000 m3)
En tout, 6 « villages » ont été immergés, composés chacun de 3 types de modules différents soit en tout :
-
60 doubles buses
72 doubles dalots
36 amas chaotiques
210 tapis anti-affouillement (originalité du projet)
Tapis anti-affouillement
Immersion des amas
chaotiques
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Dalots
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6/ Principaux résultats
Aspects physiques :
- bonne tenue à la mer des modules en béton,
- pas de relargage polluant,
- risques d’envasement en petites profondeurs (moins de 15 mètres) notamment pour les buses … qui
s’est traduit par la mise en place de tapis anti-affouillement dans les projets intégrant des
aménagements à ces profondeurs (tapis utilisés pour l’émissaire en mer de la Céréreide).
Aspects biologiques :
- colonisation très rapide par des peuplements benthiques fixés (biomasse moyenne de 2,5 kg/m² pour une
abondance moyenne de 60 000 individus au m²)
Nombre d’espèces
par m²
Nombre d’individus
par m²
Biomasse en
grammes par m²
Fonds meubles face à Port
la Nouvelle
60
4 400
250
Fonds meubles golfe
d’Aigues Mortes
50
1 100
50
Récifs Aigues Mortes 2001
30
15 000
750
80
60 000
2 500
Zone géographique
Récifs Aigues Mortes 2003
Source : rapport de suivi scientifique 2000-2003 Golfe d’Aigues Mortes Créocéan / Œil d’Andromède
-
-
fort recouvrement de moules pour les modules situés à faibles profondeurs, d’huîtres plates,
rôle de nurseries : nombreuses observations de pontes (calmar : Loligo vulgaris, seiche : Sepia
officinalis …) et de juvéniles (loups : Dicentrarchus labrax, borabo : Pagellus acarne…) s’abritant dans
le récif ou dans les substrats meubles voisins (soles, rougets, escargots de mer …)
diversification des populations de poissons (31 nouvelles espèces régulièrement observées).
Forte présence de juvéniles de poissons
sur les récifs de faibles profondeurs
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Plongeur scientifique à l’œuvre
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Banc de capelans devant les amas de cubes
Recouvrement en moules
Photos : Œil d’Andromède
Effets sur la petite pêche :
- retour d’espèces (raies, turbot, escargots, coquilles St Jacques …)
- installations de jeunes pêcheurs et limitation de l’érosion du nombre de pêcheurs en mer,
- utilisation de nouveaux engins de pêche, plus sélectifs,
- tranquillité d’esprit pour les petits métiers.
Les retours d’expérience sont, pour cet aspect, d’ordre plus qualitatif, mais de nombreux professionnels
nous ont fait part de captures très importantes à proximité des zones aménagées.
Par ailleurs, d’autres usagers de la mer (pêcheurs plaisanciers, apnéistes, plongeurs en bouteille) connaissent les
emplacements et apprécient les effets de ces installations.
Projets en cours :
Suite à la large diffusion des résultats des expériences précédentes, 2005 devrait voir se concrétiser plusieurs
opérations dans le Golfe d’Aigues Mortes, à Valras et Gruissan.
Pour Agde, Argelès et Frontignan, les études d’impact ont été réalisées et les dossiers sont actuellement entre
les mains des services instructeurs pour concertation avec les divers services de l’Etat et lancement de l’enquête
publique.
Pour chacun de ces projets, un suivi scientifique de 5 années devra être prévu. D’où l’intérêt de travailler à
une forme de suivi global mobilisant certes des bureaux d’études régionaux, mais aussi des acteurs locaux et des
scientifiques des organismes publics de recherche afin de bénéficier de leurs expériences afin de créer une réelle
dynamique citoyenne autour de ces aménagements.
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7/ Conclusions et perspectives
Des objectifs en évolution :
- maintenir le cap de la vocation halieutique : des récifs artificiels en libre accès pour les pêcheurs
professionnels, dans la bande côtière des 3 milles nautiques,
- réfléchir à d’autres utilisations, en particulier pour des activités de plaisance, en fonction des
particularités locales et en totale concertation avec l’ensemble des acteurs.
Une gestion à fédérer :
- des usagers multiples déjà impliqués ou souhaitant l’être dans la gestion de ces aménagements,
- des sites pilotes pour tester en grandeur nature une gestion consensuelle (Cap d’Agde, Site des
Aresquiers, Golfe d’Aigues Mortes…) sur le principe nouveau des ELGA’s (Espaces Littoraux de
Gestion Associés)
Une connaissance à améliorer :
- augmenter les connaissances sur des aspects liés au benthos, à l’éthologie des poissons, à la
sédimentologie, à l’ingénierie des modules…
- modéliser de nouveaux types de modules et de récifs, en fonction des résultats disponibles,
- organiser et diffuser ces connaissances, en lien avec les thèses financées par la Région dans le cadre du
programme SysCoLag (Systèmes côtiers et lagunaires)
- promouvoir l’innovation scientifique.
Un suivi à réorienter :
- mobiliser des bureaux d’études privés mais aussi des associations locales et des organismes publics de
recherche,
- centraliser et diffuser des données fiables et validées.
Une communication à organiser
- diffuser largement les résultats des suivis,
- expliquer les démarches auprès des usagers de la mer et auprès du grand public,
- utiliser les récifs comme des « catalyseurs » pour sensibiliser les usagers à la richesse et à la fragilité du
milieu marin, en valorisant les aspects pédagogiques.
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