Mise à jour diabète 2010 aussi

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Mise à jour diabète 2010 aussi
Mise à jour diabète 2010
Le diabète
en pédiatrie
AUSSI...
Quoi de neuf
dans le traitement
du diabète ?
Un supplément de
Quoi de neuf
en matière de diabète ?
Aperçu des nouvelles tendances en matière de prévention,
des nouveaux outils d’évaluation pour la pratique,
des risques de cancer et des nouveaux traitements
Par Maryann Hopkins, BSP, éducatrice certifiée en diabète
Réviseur scientifique de la version française : Frédéric Poitras, B. Pharm.,
pharmacien de pratique communautaire, chargé de cours et
responsable des soins pharmaceutiques I et II, Faculté de pharmacie, Université Laval.
Mise à jour diabète 2010
En 2009, le Modèle canadien des coûts du
diabète, un nouvel outil économique mis au point
pour l’Association canadienne du diabète, a
permis de prédire que 9,9 % de la population
canadienne sera atteinte de diabète en 2020, en
hausse par rapport à 4,2 % en 20001. Ce qu’indique cette statistique, en définitive, c’est qu’actuellement, au Canada, 20 personnes en moyenne
reçoivent un diagnostic de diabète toutes les
heures, jour après jour. Ce même rapport estime
que le fardeau économique du diabète au Canada
s’élèvera à 16,9 milliards $ en 2020, contre 12,2
milliards, actuellement en 2010. Les pharmaciens
seront particulièrement intéressés de savoir que
l’on s’attend à ce que les médicaments représentent 4 % de cette estimation de dépense.
Maryann Hopkins ([email protected]) est une pharmacienne clinicienne spécialisée dans les soins aux diabétiques à
l’Hôpital d’Ottawa, en Ontario. Elle fait également partie du comité des experts qui ont participé à l’élaboration des Lignes directrices
de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du diabète au Canada.
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juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
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Prévention du diabète
Modifications du mode de vie ou metformine :
efficacité pendant au moins une dizaine d’années
Bien que des études d’intervention aient démontré que
les modifications du mode de vie ou la prise de metformine peuvent prévenir ou retarder l’apparition du
diabète, on ne sait pas encore très bien pendant
combien de temps ces interventions peuvent être
efficaces2,3. L’étude DPPOS (Diabetes Prevention
Program Outcomes Study), une extension de l’étude
Diabetes Prevention Program Study originale, a été
publiée en novembre 20094. Celle-ci a déterminé qu’une
intervention intensive sur le mode de
vie appliquée sur 10 ans permet de
réduire de 34 % l’incidence du diabète,
comparativement au placebo. Ces
interventions sur le mode de vie
consistaient en des stratégies visant à
aider les patients à perdre 7 % de leur
poids corporel et à les inciter à faire un
minimum de 150 minutes d’activité
physique d’intensité modérée par
semaine. Par ailleurs, chez les autres
sujets pour qui l’intervention consistait
à prendre de la metformine au cours
de la période de suivi de 10 ans, une
réduction de 18 % de la progression
vers le diabète fut observée, comparativement au placebo. Par conséquent,
l’utilisation d’interventions sur le mode
de vie ou la prise de la metformine
peut prévenir ou retarder le développement du diabète de type 2 pendant au moins 10 ans.
Les chercheurs du groupe Diabetes Prevention Program
(DPP) prévoient maintenant une troisième phase de
suivi de cette étude afin de chercher à évaluer les
résultats et les bénéfices de ces interventions mises en
application à long terme et, donc, de bien définir les
avantages de la prévention du diabète.
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Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010
Mise en application de lignes
directrices de pratique clinique
pour le traitement du diabète
Les Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le
traitement du diabète au Canada sont des lignes directrices fondées sur des données probantes reconnues
internationalement. Elles ont été élaborées afin de guider
les praticiens dans le traitement et la prévention du
diabète au Canada5. De nombreux guides cliniques ont
été établis pour le traitement de différentes maladies ou
problèmes de santé; toutefois, le groupe qui s’est
Vous pouvez
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intéressé au diabète est allé un peu plus loin en créant
des outils pour aider les professionnels de la santé à
incorporer les recommandations relatives au diabète à
leur pratique quotidienne.
Quoi de neuf dans le traitement du diabète ?
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une exposition prolongée aux toxines exogènes, à une
production accrue d’acides biliaires qui peuvent devenir
cancérigènes et à l’hyperinsulinémie11.
L’association entre le cancer et le diabète de type 1 est
toutefois moins claire. Il semble cependant que le diabète
de type 1 accroît d’environ 20 % le risque global de
cancer – les cancers de l’estomac, de l’endomètre et du
col de l’utérus étant ceux qui y sont le plus étroitement
associés16.
Les traitements du cancer et le diabète
Tel que mentionné au préalable, des publications
récentes se sont concentrées sur l’association entre
l’insuline glargine et le cancer7-10. Les données de ces
publications ont cependant donné lieu à beaucoup de
débats17,18. Les spécialistes du diabète ont des avis
partagés, les patients sont souvent inquiets, les professionnels de la santé sont parfois dans la confusion, et les
comités et les commissions ont fait des commentaires
peu utiles dans la pratique quotidienne, car ils laissent le
choix de maintenir ou de retirer le traitement insulinique
aux professionnels de la santé.
Les associations américaines et canadiennes du diabète
ont fait des déclarations laissant penser que les données
observées sont contradictoires et discutables, et qu’on ne
sait pas très bien si une sorte d’insuline accroît plus le
risque de cancer qu’une autre19,20. Ces associations
juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
Mise à jour diabète 2010
Cancer et diabète
Des publications récentes suggérant une association
potentielle entre l’insuline glargine et le cancer7-10 ont
incité de nombreux diabétiques à poser des questions à
leur pharmacien au sujet de leurs risques d’avoir un
cancer. Il faut d’abord faire ressortir que des données
épidémiologiques récentes permettent de penser que le
fait d’être diabétique peut être un facteur de risque
indépendant de développement de divers types de
cancer11. Les résultats d’une vaste étude de mortalité
menée par Coughlin et coll. permettent de penser que le
diabète peut être lié aux décès par cancers du côlon, du
foie, du pancréas et de la vessie chez les hommes, et du
côlon, du pancréas et du sein chez les femmes11.
En 2005, une méta-analyse (portant sur plus de
9000 sujets) a fait une revue systématique de 36 études
qui avaient étudié l’association entre le cancer du
pancréas et le diabète12. L’étude a elle aussi conclu que le
diabète de type 2 est un facteur de risque indépendant
de cancer du pancréas, avec une augmentation du risque
de 1,7 fois.
Larson et coll. ont eux aussi réalisé plusieurs méta-analyses pour déterminer la relation entre divers cancers et le
diabète. Leur méta-analyse de 2007 a montré une
multiplication potentielle par 1,2 du risque de cancer du
sein chez les femmes diabétiques13, tandis que leur
méta-analyse de 2006 avait montré une multiplication
par 1,2 du risque de cancer de la vessie chez les sujets
diabétiques14. Selon leur méta-analyse de 2005, les sujets
diabétiques avaient un risque de cancer colorectal
multiplié par 1,315.
On pense actuellement que l’association entre le
diabète de type 2 et le cancer serait médiée par l’hyperinsulinémie, l’hyperglycémie, le syndrome métabolique et
la résistance à l’insuline11. Le lien se ferait par l’intermédiaire de modifications dans la croissance des cellules, via
les récepteurs de l’insuline et les récepteurs des facteurs
de croissance insulinomimétiques 1 (IGF-1R). On pense
que l’association avec le cancer du côlon serait liée à un
temps de transit ralenti de la nourriture et, de ce fait, à
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Quoi de neuf dans le traitement du diabète ?
Nouveaux agents antidiabétiques
Deux nouveaux agents pour le traitement
du diabète de type 2 ont été mis sur le marché
en 2009.
Une association sitagliptine/
1. metformine
Le médicament Janumetmd, une association de
metformine et de sitagliptine, a été le premier
traitement associant la metformine et un inhibiteur
de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP-4) à être mis en
vente au Canada. Cet agent est indiqué dans les cas
où la metformine et les modifications du mode de
vie ne permettent pas une maîtrise optimale du
diabète ou chez les sujets qui prennent déjà de la
metformine et de la sitagliptine séparément.
Janumet doit être pris deux fois par jour à raison de
50 mg de sitagliptine par comprimé, associé à un
choix de trois doses de metformine (500 mg,
750 mg ou 1 000 mg par comprimé). En plus d’être
une nouvelle option de traitement, cette association permet de réduire le grand nombre de
comprimés que doivent prendre les sujets diabétiques. Il faut également noter que, le 15 décembre 2009, la sitagliptine a été approuvée au Canada
en monothérapie pour traiter les patients qui ne
peuvent pas prendre de metformine ou qui ne la
tolèrent pas.
2.
Un nouvel inhibiteur de la DPP-4
Un deuxième inhibiteur de la DDP-4 a fait son
entrée sur le marché canadien en 2009. La
saxagliptine (Onglyzamd) a été approuvée pour le
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traitement du diabète de type 2 en tant que
thérapie d’association à la metformine ou à une
sulfonylurée. La dose recommandée est de 5 mg
une fois par jour à prendre toujours à la même
heure avec ou sans nourriture.
Dans une étude clinique à répartition aléatoire à
double insu contrôlée avec placebo, De Fronzo et
coll. ont montré que la saxagliptine 5 mg par jour
associée à la metformine fait baisser le taux
d’hémoglobine glyquée (HbA1c) de moins de
1 % (c.-à-d. 0,69 % avec la saxagliptine, contre une
augmentation de 0,13 % avec le placebo)22. Avec la
dose quotidienne de 5 mg, 44 % des sujets ont
atteint un taux d’HbA1C inférieur à 7 %, comparativement à 17 % des sujets recevant le placebo.
Dans un essai multicentrique randomisé à double
insu, une association de 5 mg par jour de saxagliptine et de 7,5 mg par jour de glyburide a été
comparée à un placebo associé à une dose de
10 mg de glyburide (augmentée
progressivement à un maximum
de 15 mg). Le taux d’HbA1c a
été réduit de 0,64 % dans le
groupe saxagliptine,
comparativement à une
augmentation de 0,08 %
dans le groupe placebo23.
Bien que les inhibiteurs de la
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Mise à jour diabète 2010
conseillent aussi aux patients de ne pas cesser de s’administrer de l’insuline, mais de parler avec leur médecin de
la façon de traiter leur diabète. D’autres études seront
nécessaires pour examiner la relation entre l’utilisation de
l’insuline et le cancer. Il est à noter que la metformine
semble réduire le risque de cancer du pancréas21.
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Quoi de neuf dans le traitement du diabète ?
Mise à jour diabète 2010
DPP-4 existants soient moins efficaces pour
abaisser le taux d’HbA1c que d’autres traitements
dont nous disposons pour traiter le diabète de
type 2, ils améliorent les variations de la glycémie
postprandiale quand ils sont associés à la metformine ou, dans le cas de la saxagliptine, à une
sulfonylurée22,23. Il s’agit là d’un effet clinique très
significatif dans la mesure où le taux d’HbA1c se
rapproche de 7 %, car l’abaissement de la glycémie
postprandiale s’associe de façon plus importante à
l’HbA1c que l’abaissement la glycémie plasmatique
à jeun24.
Les effets secondaires les plus fréquemment
signalés avec la saxagliptine dans les évaluations
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préalables à la mise en marché ont été les infections
des voies respiratoires, les infections urinaires et les
maux de tête. Quand cet agent est ajouté à une
sulfonylurée, les patients peuvent être plus à risque
de faire de l’hypoglycémie25. L’efficacité de cet
agent, ainsi que ses effets indésirables semblent
être actuellement similaires à ceux de la sitagliptine.
Cependant, comme on ne dispose pas encore de
résultats d’études comparatives, il est difficile de
déterminer si un agent est supérieur à l’autre.
On peut maintenant utiliser ces deux nouveaux
médicaments pour traiter les diabétiques. Des
observations consécutives à la mise en marché
aideront à définir leur place dans le traitement. |
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Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010
Le diabète
en pédiatrie
Prise en charge, surveillance
et précautions particulières
chez les enfants et les adolescents
Par Peggy Apostolides, B. Sc. Pharm., éducatrice agréée en diabète*
Révision scientifique de la version française : Jean-François Bussières,
B. Pharm. M. Sc., M.B.A., F.C.S.H.P., chef du département de pharmacie
et de l’unité de recherche en pratique pharmaceutique, CHU Sainte-Justine.
Mise à jour diabète 2010
Le diabète sucré est la maladie endocrinienne la plus
courante et c’est l’une des maladies chroniques
auto-immunes les plus fréquentes chez les
enfants1. Le diabète de type 1 est le type
de diabète le plus souvent diagnostiqué
chez les enfants, représentant plus de 90 % des
cas chez les enfants et les adolescents2. Au Canada,
l’incidence moyenne du diabète de type 1 est d’environ
25 cas pour 100 000 chez les enfants de la naissance à
l’âge de 14 ans2. Un très grand nombre de données
permettent désormais de penser que l’incidence du
diabète de type 1 est en augmentation chez les enfants.
Plusieurs théories ont été mises de l’avant pour
expliquer cette augmentation, dont le nombre accru
de naissances par césarienne, des facteurs alimentaires (p. ex., carence en vitamine D ou exposition
aux protéines du lait de vache ou aux céréales),
exposition réduite aux infections infantiles et hausse
de l’obésité chez les enfants)3.
Peggy Apostolides ([email protected]) est pharmacienne clinicienne et éducatrice agréée en diabète à l’unité pédiatrique médicale de l’IWK Health Centre d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. Ses domaines de pratique clinique actuels sont les soins aux
patients pédiatriques hospitalisés en médecine générale, ainsi que les services de distribution et de préparations stériles à la pharmacie centrale. L’auteure remercie Sheilagh Crowley, RN, BN, CDE, infirmière enseignante en diabète à la clinique de diabète pédiatrique
de l’IWK, et Robin Shaw, B. Sc. Pharm., de l’IWK Health Centre, pour l’aide qu’elles lui ont apportée dans la rédaction de cet article.
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juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
S11
Le diabète de type 2 est également en hausse chez les
enfants. Aux États-Unis, on estime que l’incidence du
diabète de type 2 chez les enfants a été multipliée par 10 à
30 dans les 10 à 15 dernières années1. Le diabète de type 2
est souvent associé à certaines populations à haut risque (ex.
: Autochtones, Afro-Américains, Hispaniques, Asiatiques)4 et
il est plus souvent diagnostiqué dans la deuxième décennie
de la vie chez les enfants et les adolescents obèses2. D’autres
facteurs de risque sont les antécédents familiaux, l’obésité,
l’exposition au diabète in utero, l’acanthosis nigricans, le
syndrome des ovaires polykystiques, l’hypertension, la
dyslipidémie et la stéatose hépatique non alcoolique2.
Étiologie/physiopathologie
Comme le diabète de type 1 se caractérise par une carence
absolue de la sécrétion d’insuline, les personnes atteintes
sont prédisposées à l’acidocétose. La pathogenèse est
complexe, la plupart des cas étant causés par la destruction
médiée par les lymphocytes T des cellules bêta des îlots du
pancréas, entraînant des symptômes qui se développent de
façon insidieuse avec le temps, après que plus de 90 % des
cellules bêta ont été détruites2. Le processus peut commencer des mois ou des années avant l’apparition des symptômes cliniques2,5 et on pense qu’il implique des déclencheurs
environnementaux (chimiques ou viraux) qui provoquent la
destruction des cellules bêta du pancréas. Bien que ces
déclencheurs restent largement inconnus, on associe
l’infection à entérovirus au développement d’anticorps
associés au diabète dans certaines populations. La rubéole
congénitale est un déclencheur connu2. En dehors de
l’agrégation familiale, qui compte pour environ 10 % des cas
de diabète de type 1, il n’y a pas de modèle d’acquisition
reconnaissable2.
On distingue souvent les sujets à risque accru de développer le diabète de type 1 par la mesure des anticorps, par les
marqueurs génétiques et par des tests intraveineux de
tolérance au glucose3. À l’heure actuelle, on ne connaît
aucun moyen de prévenir ou de retarder l’apparition du
diabète de type 1, bien que plusieurs études en cours
tentent d’examiner le rôle de divers traitements (ex. :
S12
Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010
vaccination par l’acide glutamique décarboxylase6 en vue
de prévenir la maladie ou d’induire une rémission1,2).
Le diabète de type 2 survient quand la sécrétion d’insuline
est insuffisante pour faire face à la demande accrue associée
à la résistance à l’insuline. Cela peut aller d’une prédominance de la résistance à l’insuline avec une carence relative en
insuline à un défaut prédominant de la sécrétion associé à
une résistance à l’insuline. Le diabète est souvent associé à
d’autres caractéristiques de la résistance à l’insuline (ex. :
hyperlipidémie, hypertension, obésité). L’âge moyen au
moment du diagnostic chez les jeunes est de 13,5 ans, ce qui
coïncide avec les changements associés à la puberté et au
développement d’une résistance à l’insuline chez certains
sujets qui pouvaient n’avoir eu aucun symptôme jusque-là2.
Diagnostic
Chez l’enfant, le diagnostic de diabète, quel qu’en soit le
type, est généralement établi sur la base de l’absence ou de
la présence de symptômes cliniques (ex. : polyurie, polydipsie, fatigue, vision brouillée, perte de poids et hyperglycémie manifeste (qui doit être mesurée en laboratoire et non
pas à l’aide d’un glucomètre personnel). Le tableau 1
propose une liste des symptômes de diabète qui peuvent se
manifester chez les enfants et les adolescents.
Trois méthodes peuvent être utilisées pour diagnostiquer
le diabète (tableau 2). En l’absence d’une hyperglycémie
manifeste accompagnée d’une décompensation métabolique aiguë1, chaque méthode doit être confirmée dans les
jours suivants par l’une des trois méthodes indiquées au
tableau 2. Au moment de la manifestation de la maladie,
une bandelette réactive trempée dans l’urine confirmera
généralement la présence de glycosurie.
Environ 21 % des sujets nouvellement diagnostiqués
présentent de l’acidocétose diabétique7. En biochimie,
l’acidocétose diabétique se définit par une glycémie
> 11 mmol/L (200 mg/dL), par un pH veineux de 7,3 ou par
un taux de bicarbonate < 15 mmol/L, ainsi que par une
cétonémie et une cétonurie2. L’acidocétose diabétique se
produit quand il y a un manque relatif ou absolu d’insuline
circulante, ce qui entraîne une augmentation des taux
Le diabète en pédiatrie
Tableau 1
Symptômes possibles de diabète chez les enfants et les adolescents2
Symptômes non émergentsaSymptômes émergentsb
Énurésie (peut être confondue avec Hyperventilation (peut être confondue avec
une infection urinaire ou attribuée à une la pneumonie ou l’asthme)
consommation de liquide plus importante)
Mauvais développement/perte de poids Déshydratation grave/ vomissements fréquents
chez un enfant jusque-là en bonne santé
Candidose vaginale (en particulier Polyurie constante malgré la présence
chez les filles prépubères)
de déshydratation
Vomissements (peuvent être confondus Joues rouges/haleine fruitée due à l’acidocétose
avec une gastroentérite)
Infection cutanée récurrente
Conscience défaillante
Irritabilité et baisse des résultats scolaires
Choc/hypotension
d’hormones contre-régulatoires (c.-à-d. glucagon, cortisone,
hormone de croissance) qui accélère le catabolisme des
réserves de glucose (glycogénolyse) et accroît la production
de glucose par le foie et par les reins (gluconéogenèse).
Cela mène à l’hyperglycémie, à l’hyperosmolalité et à une
augmentation de la lipolyse et de la cétogenèse. La
formation de cétones est pour l’organisme la façon de
produire une « source de carburant de rechange » puisque,
sans insuline, le glucose ne parvient pas à pénétrer dans les
cellules; cependant, l’acétose crée, à son tour, un état
d’acidose métabolique qui se traduit parfois par une haleine
« fruitée ». Les symptômes de l’acidocétose diabétique sont
la déshydratation, une respiration rapide et profonde (aussi
appelée respiration de Kussmaul), la nausée, les vomissements, les douleurs abdominales, la perte progressive des
capacités mentales et la perte de connaissance2.
Si l’acidocétose diabétique n’est pas traitée rapidement,
elle mène au coma et finalement à la mort. Ses complications sont l’œdème cérébral, l’hypoglycémie, l’hypokaliémie
et l’acidose hyperchlorémique2. Chez l’enfant, les facteurs de
risque sont un mauvais contrôle métabolique ou des
épisodes antérieurs d’acidocétose diabétique, l’oubli
d’administrer de l’insuline, une défaillance de la pompe à
insuline, le fait d’être une fille prépubère ou adolescente, ou
un enfant ayant des troubles psychiatriques (dont des
troubles de l’alimentation)2. On observe un taux plus élevé
d’acidocétose diabétique lors du diagnostic initial chez les
enfants de moins de cinq ans, chez qui certains des
symptômes sont difficiles à discerner. Il faut mentionner que
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les enfants atteints de diabète de type 2 peuvent également
présenter une acidocétose diabétique2.
Les autres facteurs à prendre en considération quand on
pose un diagnostic de diabète chez les enfants sont
l’utilisation de médicaments susceptibles d’accroître la
glycémie de façon transitoire ou de provoquer une
résistance à l’insuline. Il s’agit des corticostéroïdes (ex. :
prednisone, dexaméthasone), de certains médicaments
d’oncologie (ex. : L-asparaginase), des immunosuppresseurs
(ex. : tacrolimus, cyclosporine) et des antipsychotiques
atypiques (ex. : rispéridone, olanzapine)2.
Traitement
Quel que soit le type de diabète, le traitement doit porter à
la fois sur la médication, sur le régime alimentaire et sur
l’exercice physique. Il faut également proposer un soutien
psychologique puisque le patient va devoir traverser une
phase d’adaptation à son diagnostic de diabète et qu’une
assistance permanente sera nécessaire pour aider l’enfant
ou l’adolescent à s’adapter à son nouveau mode de vie.
Diabète de type 1
L’insulinothérapie reste la pierre angulaire du traitement des
enfants et adolescents atteints de diabète de type 1, même
si des recherches se penchent sur la possibilité d’utiliser des
traitements d’appoint (ex. : des analogues synthétiques de
l’amyline, comme le pramlintide, et des peptides ayant des
effets semblables à ceux de l’hormone incrétine humaine
GLP-1 [glucagon-like peptide-1], comme l’exénatide)8.
juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
Mise à jour diabète 2010
A) Les symptômes non émergents sont ceux qui ne sont généralement pas considérés comme urgents par les parents.
B) Les symptômes émergents sont ceux qui sont normalement constatés dans les services d’urgence.
S13
Le diabète en pédiatrie
Tableau 2
Critères du diagnostic de diabète sucré1,2
Le pancréas fabrique naturellement l’insuline de deux
façons : par une lente sécrétion continue dans le sang
(l’insuline basale) et par des sécrétions plus importantes qui
se produisent par à-coups quand la glycémie s’élève,
habituellement après les repas (l’insuline à bolus). Le
traitement consiste à imiter ce processus physiologique à
l’aide d’injections quotidiennes multiples (IQM) sous-cutanées d’insuline ou d’une perfusion continue d’insuline en
administration sous-cutanée à l’aide d’une pompe à insuline.
Le régime choisi dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge de
l’enfant, le coût du traitement et la personne qui administrera l’insuline. Par exemple, la plupart des écoles n’autorisent
pas les enseignants ou leur personnel à administrer l’insuline
(ni le glucagon). Ainsi, un enfant d’âge scolaire qui est
incapable de s’injecter son insuline aura besoin d’un
protocole excluant l’insuline lors du repas du midi.
Pour traiter les enfants, on préfère généralement les
insulines à action rapide (ex. : insuline lispro, insuline aspart
ou insuline glulisine), car il est souvent difficile de prédire
quand un bébé ou un petit enfant mangera et quelle
quantité de nourriture il absorbera. Du fait de leur délai
d’action rapide (10 à 15 minutes), ces insulines permettent
une souplesse d’administration après que l’enfant a mangé9.
Il sera nécessaire d’associer à l’insuline à action rapide une
insuline à action intermédiaire (ex. : NPH) ou une insuline
basale (ex. : insulines glargine ou détémir). Les protocoles
couramment appliqués aux enfants sont :
n un régime « deux fois par jour (bid) » dans lequel une
insuline NPH et une insuline à action rapide sont
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administrées avant le petit-déjeuner et avant
le souper.
n un régime « trois fois par jour (tid) » dans lequel une
insuline à action rapide est administrée au petit-déjeuner et au souper, et une insuline à action intermédiaire
au petit-déjeuner et au coucher.
n un régime par injections quotidiennes multiples dans
lequel on administre une insuline à action rapide avant
l’heure des repas (en fonction du rapport insuline/
glucides) et une insuline intermédiaire ou à longue
durée d’action à l’heure du coucher.
Le régime par injections quotidiennes multiples (IQM)
permet plus de souplesse et assure la meilleure maîtrise de
la glycémie2, mais il exige de compter les glucides que l’on
va absorber, ce qui peut s’avérer compliqué. Ce type de
régime exige également de contrôler plus fréquemment la
glycémie et les enfants doivent être capables de s’administrer eux-mêmes leur dose d’insuline au moment du repas de
midi, ce qui n’est pas toujours possible. Le tableau 3 donne
des conseils sur l’utilisation de l’insuline avec les enfants.
On utilise désormais de plus en plus souvent des pompes à
insuline (qui injectent continuellement de l’insuline en
sous-cutané) chez les bébés et les enfants. Beaucoup de
patients les préfèrent, car elles constituent la méthode la plus
physiologique d’administration de l’insuline que nous ayons
à notre disposition10. Des études ont montré que la maîtrise
du diabète à l’aide des pompes à insuline est similaire à celle
obtenue avec les IQM, avec des taux d’hypoglycémie qui
juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
Mise à jour diabète 2010
1. Symptômes du diabète plus concentration de glucose plasmatique aléatoire ≥ 11,1 mmol/L (200 mg/dL).
(aléatoire = à n’importe quel moment de la journée sans tenir compte de l’heure du dernier repas)
ou
2. Concentration de glucose plasmatique à jeun ≥ 7,0 mmol/L (≥ 126 mg/dL)
(à jeun = aucun apport calorique depuis au moins huit heures)
ou
3. Glycémie ≥ 11,1 mmol/L (≥ 200 mg/dL) deux heures après une surcharge de glucose dans le cadre d’un
test oral de tolérance au glucose
(un test oral de tolérance au glucose doit être effectué en suivant les indications de l’OMS, à l’aide d’une
surcharge de glucose contenant l’équivalent de 75 g de glucose anhydre dissous dans de l’eau [ou 1,75 g
par kg de poids corporel jusqu’à un maximum de 75 g])16
S15
ce
Astu vertir
on
Pour c e glycémie
d
tures
/L,
c
e
l
s
mmol
de
n
e
L
/d
de mg z la valeur
divise
ar 18.
p
L
d
/
en mg
semblent comparables, sinon inférieurs10,11. Les pompes
fonctionnent en programmant un taux basal d’insuline à
perfuser en continu dans la circulation sanguine, ainsi que
S16
Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010
des ajouts de bolus pour contrebalancer les apports de
glucides. Les pompes les plus récentes comportent des
caractéristiques « intelligentes » permettant à l’utilisateur de
programmer le nombre de glucides qu’il doit absorber et la
pompe calcule ensuite la dose du bolus nécessaire pour tel
ou tel repas. On peut également, si on le désire, programmer
plus d’un taux basal pour différents moments de la journée
en fonction des fluctuations individuelles de la glycémie.
Normalement, on utilise des insulines à action rapide avec
les pompes à insuline 9,10. Il est très important que l’utilisateur connaisse bien les signes et les symptômes de
l’hyperglycémie, car l’acidocétose peut se développer très
rapidement en cas de mauvais fonctionnement de la
pompe ou de problème d’absorption de l’insuline au point
d’injection. II est recommandé à tous les utilisateurs d’une
Le diabète en pédiatrie
pompe à insuline de se servir d’un appareil de contrôle du
taux de cétone sanguin, qui mesure l’hydroxybutyrate-bêta,
la cétone qui est la plus rapidement produite par l’organisme. On doit conseiller aux utilisateurs de pompe à insuline
de vérifier la présence de cétones dans leur sang quand leur
glycémie est supérieure à 14,0 mmol/L2. Ils doivent aussi
apprendre à utiliser des stylos injecteurs ou des seringues
d’insuline en cas de doute quant au bon fonctionnement de
la pompe. Dans ce cas, plus tôt on s’injecte de l’insuline,
moins le risque d’acidocétose diabétique est élevé.
Diabète de type 2
Mise à jour diabète 2010
Le traitement du diabète de type 2 doit s’attaquer au mode
de vie et aux habitudes de santé de l’ensemble de la famille
en mettant l’accent sur une alimentation saine et sur
l’activité physique. Il faut éventuellement parler aussi
d’abandon du tabac, de perte de poids et de traitement des
problèmes psychologiques. Les médicaments utilisés pour
abaisser la glycémie chez les enfants sont la metformine
orale et l’insuline, ainsi que, parfois, les sulfonylurées2. On
doit toujours commencer par essayer la metformine, car elle
permet de perdre du poids sans risque d’hypoglycémie. On
ne dispose actuellement que de peu d’information sur
l’utilisation d’autres classes de médicaments chez les
enfants et les adolescents. De nouvelles études seront
nécessaires pour évaluer l’utilité des nouveaux traitements4.
Il est possible que la protéinurie, l’hypertension,
l’obésité et la dyslipidémie soient présentes au moment
du diagnostic de diabète de type 2. Le médecin doit
réévaluer ces aspects au minimum une fois par an et
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juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
S17
Tableau 3
Conseils pour l’utilisation de l’insuline chez les enfants2
Conserver les fioles d’insuline non ouvertes au réfrigérateur. Une fois ouverts, les fioles/stylos injecteurs sont
utilisables pendant quatre semaines à température ambiante.
Utiliser un stylo injecteur pour chaque type d’insuline.
Mélanger l’insuline à action intermédiaire en faisant rouler lentement 10 à 20 fois les fioles/stylos d’insuline
entre les mains avant de les utiliser.
Quand on aspire plus d’un type d’insuline dans une seringue, il faut toujours commencer par l’insuline claire,
puis aspirer l’insuline trouble pour éviter l’inactivation de l’insuline à courte durée d’action ou à action rapide.
Pour éviter le gaspillage, on peut se procurer des cartouches de 3 ml au lieu de 10 ml pour les enfants qui
sont traités à l’aide de petites doses d’insuline.
Les très jeunes enfants ont parfois besoin d’insuline diluée (avec un diluant provenant de chez le fabricant),
mais il faut prendre des précautions particulières pour diluer le produit et l’aspirer dans la seringue. L’insuline
à action rapide peut être diluée à 10 unités/ml ou à 50 unités/ml avec un diluant NPH stérile et conservée
pendant un mois pour être utilisée dans des pompes pour bébés ou pour très jeunes enfants.
Injecter l’insuline selon un angle de 90° par rapport à la peau.
Les zones d’injection acceptables sont l’abdomen, les fesses, le devant de la cuisse ou la face latérale du bras; s’assurer
d’utiliser une zone où il y a suffisamment de tissu adipeux sous-cutané (l’abdomen et les fesses de préférence).
Faire une rotation des points d’injection dans une même zone anatomique pour éviter l’apparition de
lipohypertrophie.
Des seringues de plus petit format (30, 50 ou 100 unités) peuvent être nécessaires pour les enfants,
de même que des aiguilles plus courtes pour les seringues et les stylos injecteurs.
Ne jamais réutiliser les aiguilles ou les lancettes, car cela peut causer plus de douleur, ainsi
qu’un risque d’infection.
Il faut toujours évaluer les causes des injections douloureuses pour vérifier si l’angle et la profondeur
de l’injection sont corrects (et si on ne pénètre pas dans le muscle).
mesurer la tension artérielle à chaque visite. Un
inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
(IECA) ou, en cas de contre-indication, un antagoniste
des récepteurs de l’angiotensine (ARA) peuvent être
utilisés pour traiter l’hypertension. Les patients doivent
être suivis pour surveiller les effets secondaires potentiels des IECA : hyperkaliémie, toux sèche, maux de tête
et impuissance2.
On utilise parfois des statines et des chélateurs des acides
biliaires pour traiter la dyslipidémie chez les enfants en cas
d’échec des mesures portant sur l’alimentation, mais tout le
monde n’est pas d’accord pour traiter ce problème de santé
chez les enfants du fait du manque de données d’innocuité
à long terme sur l’utilisation des statines chez les enfants12.
Si on utilise une statine, il est prudent de surveiller les
symptômes au niveau des muscles et des tissus conjonctifs
(du fait du risque potentiel accru de rhabdomyolyse) ainsi
que les enzymes hépatiques (du fait d’un risque accru
d’hépatotoxicité). De même, tous les adolescents sexuellement actifs devraient être conseillés en matière de contra-
S18
Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010
ception du fait du risque tératogénique potentiel des
statines et des IECA12.
Surveillance du diabète
L’autosurveillance glycémique (ASG) est un aspect bien
établi du plan de traitement du diabète. Le tableau 4 passe
en revue les valeurs cibles de la glycémie et de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) chez les enfants et les adolescents. La
fréquence de l’ASG varie selon les individus, mais, habituellement, quatre à six contrôles journaliers sont associés à une
meilleure maîtrise de la glycémie chez les patients qui
reçoivent de l’insuline. L’ASG doit être effectuée avant les
repas afin de déterminer les doses d’insuline. Il faut aussi
l’effectuer chaque fois que l’on soupçonne une situation
d’hypoglycémie, avant, pendant et après un exercice et plus
souvent quand l’enfant est malade.
Il peut aussi être utile, aussi bien pour les diabétiques de
type 2 que de type 1 qui utilisent la méthode des IQM
dosées en fonction du rapport insuline/glucides, de
connaître leur glycémie postprandiale. De plus, il faudrait
Le diabète en pédiatrie
Tableau 4
Cibles de glycémie et d’HbA1c recommandées pour les enfants
et les adolescents atteints de diabète de type 1 1,2
Âge HbA1c (%)aTaux de glucose Taux de glucoseCommentaires
(an)
plasmatique à plasmatique 2 h
jeun/préprandial après un repasb
(mmol/L)
(mmol/L)
< 6
< 8,5
6,0-12,0
–
Prendre des précautions particuliè
res pour minimiser les risques
d’hypoglycémie du fait de la possi
ble association entre l’hypoglycé
mie grave et une déficience
cognitive par la suite
Les valeurs cibles doivent être gra6-12 < 8,0
4,0-10,0
–
duées en fonction de l’âge de l’enfant
13-18 ≤ 7,0
4,0-7,0
5,0-10,0
Appropriées pour la plupart
des adolescentsC
HbA1c = hémoglobine glyquée A) L’ISPAD (International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes) recommande une valeur cible
d’HbA1c < 7,5 % pour toutes les tranches d’âge. B) On effectue rarement un contrôle postprandial chez les jeunes enfants, sauf chez
ceux qui utilisent une pompe à insuline pour qui on ne dispose pas de valeurs cibles. C) Pour les adolescents chez qui cela peut être
fait en toute sécurité, on peut envisager de viser une plage de glycémie normale (c.-à-d., pour un taux d’HbA1c ≤ 6,0 %, une glycémie à
jeun/préprandiale de 4,0 à 6,0 mmol/L et un taux de glucose plasmatique deux heures après un repas de 5,0 à 8,0 mmol/L).
mesurer la glycémie à 3 h du matin si on soupçonne une
hypoglycémie nocturne ou en cas d’hyperglycémie se
produisant systématiquement le matin. Il est utile de tenir un
journal des valeurs de glycémie pour déceler des tendances
ou des présentations qui reviennent régulièrement, ce qui
peut servir à adapter le traitement. Au moins une fois par an,
les valeurs glycémiques obtenues à l’aide du glucomètre de
l’enfant doivent être comparées à des valeurs obtenues en
laboratoire afin de s’assurer de la précision des lectures
réalisées à l’aide du glucomètre. Les lectures ne doivent pas
varier de plus de 20 % pour les glycémies supérieures à
4,2 mmol/L et une variation moindre doit être acceptée en
cas de glycémie inférieure ou égale à 4,2 mmol/L1.
Les systèmes de surveillance continue de la glycémie
mesurent les concentrations de glucose dans le liquide
interstitiel. Il existe deux types d’appareils : les systèmes « en
temps réel », qui affichent les résultats de la glycémie
directement sur le système de surveillance, et d’autres qui
n’ont pas cette capacité. Il a été démontré que les appareils à
affichage en temps réel permettent de réduire la durée de
l’hypoglycémie nocturne, de l’hyperglycémie et de l’hypoglycémie chez les patients traités par l’insuline1, et qu’ils ont
un effet positif sur l’HbA1c2,13. On a toutefois constaté des
discordances entre les données de ce type d’appareil et les
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véritables glycémies à des périodes où la glycémie fluctuait
rapidement1,2. De ce fait, il reste nécessaire d’effectuer des
tests de glycémie capillaire afin de calibrer l’appareil et de
prendre des décisions thérapeutiques. Les appareils qui ne
donnent pas un affichage en temps réel sont utilisés de
façon rétrospective, en général sur une période de 72 heures.
Les résultats peuvent être téléchargés sur un ordinateur
pour être analysés et ils peuvent aider à détecter des
épisodes d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie passés
inaperçus. On constate aussi des écarts avec les appareils
qui ne donnent pas un affichage en temps réel. Comme il y
a de plus en plus de patients qui utilisent ces nouvelles
technologies, il est important que les professionnels de la
santé connaissent bien ces nouveaux systèmes13.
Complications
Hypoglycémie
L’hypoglycémie est la complication aiguë la plus fréquente
dans le traitement du diabète de type 1. Elle se définit par
une glycémie inférieure à 4,0 mmol/L, bien que des
symptômes puissent être ressentis au-dessus de cette limite
s’il y a eu une importante variation du taux de glucose
sanguin habituel d’un individu1. Les symptômes de
l’hypoglycémie sont résumés au tableau 5.
juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
S19
Le diabète en pédiatrie
Tableau 5
Symptômes de l’hypoglycémie2
SignesSymptômesSymptômes
autonomes
neuroglycopéniques
non spécifiques
Tremblements
Difficulté à se concentrer
Mal de tête
Palpitations cardiaques
Vision brouillée
Fatigue
Sudation
Trouble de l’élocution
Symptômes comportementaux
Pâleur
Perte de connaissance
Faim
Convulsions
Irritabilité
Nausée
Confusion
Cauchemars
Fourmillement
Faiblesse/somnolence
Pleurs inconsolables
Non traitée, l’hypoglycémie peut entraîner la mort. Il s’agit
d’une complication particulièrement effrayante à laquelle
les familles doivent faire face, car les enfants d’âge préscolaire et les bébés sont incapables de détecter ou de traiter par
eux-mêmes ne serait-ce que des hypoglycémies mineures. Il
est donc important que les pharmaciens connaissent bien
le traitement et qu’ils participent à l’information des
membres de la famille pour leur apprendre à réagir
promptement.
On traite les hypoglycémies de légères à modérées (le
patient ressent des symptômes, mais il est capable de
s’autotraiter) avec 15 g de glucose. Soit avec :
n 15 g de glucose sous forme de tablettes
n ¾ de tasse de jus ou 175 mL d’une boisson non
alcoolisée standard (c.-à-d., non diète)
n 6 bonbons Life Savers
n 15 mL (1 cuillère à soupe) de miel
n 15 mL (3 cuillères à café) ou 3 sachets de sucre dissous
dans un verre d’eau
toujours inférieure à 4,0 mmol/L, ils doivent prendre 15 g de
glucose de plus. Une fois que la crise d’hypoglycémie a été
traitée avec succès, il faut prendre le repas ou la collation
habituelle selon le moment de la journée. Mais s’il leur faut
attendre plus d’une heure pour le repas prévu, ils doivent
prendre une collation (comportant 15 g de
glucides et une source de protéines) afin
d’éviter le retour de l’hypoglycémie1.
Dans le cas d’un enfant inconscient de cinq
ans et moins, l’hypoglycémie devrait être traitée
à l’aide de glucagon 0,5 mg administré en
injection sous-cutanée (SC) ou intramusculaire
(IM). Les sujets de plus de cinq ans doivent
recevoir 1 mg de glucagon SC ou IM. Les
membres de la famille qui s’occupent d’un enfant
diabétique doivent être formés à l’utilisation du
glucagon le plus rapidement possible après le
diagnostic afin de savoir comment réagir en cas
d’urgence1.
Une hypoglycémie grave chez une personne consciente
(qui a besoin de l’aide d’une autre personne et dont la
glycémie est de façon caractéristique inférieure à
2,8 mmol/L) devrait être traitée au moyen de 20 g de
glucides, de préférence sous forme de tablettes de
glucose1.
Quel que soit le degré de l’hypoglycémie, tous les patients
doivent savoir qu’il faut attendre 15 minutes après avoir
traité une crise avant de revérifier la glycémie. Si celle-ci est
Hyperglycémie, plan d’action
pour les jours de maladie
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Les signes et les symptômes de l’hyperglycémie
sont semblables à ceux qui ont été constatés au
moment du diagnostic (p. ex., polyurie, polydipsie, nausée et vomissements, perte de poids).
Quand la glycémie s’élève au-dessus de
14,0 mmol/L, des tests pour vérifier la présence
de cétones dans le sang ou dans les urines
juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
S21
Tableau 6
Voyager quand on est diabétique – Conseils pratiques pour les patients17,18
À faireÀ
Emportez en double tout ce dont vous avez besoin (piles supplémentaires, glucomètre et pompe à insuline, contenant pour objets pointus et tranchants, insulines à courte et à longue durée d’action et seringues, glucagon [même pour les utilisateurs de pompes en cas de panne de la pompe]).
Gardez vos médicaments dans vos bagages à main; si possible, demandez à un compagnon de voyage de prendre N
des fournitures supplémentaires dans ses bagages à main au cas où les vôtres seraient perdus ou volés; utilisez des sacs isothermes pour conserver l’insuline; tenez votre sac bien organisé (avec les médicaments secs
séparés des fournitures pour le diabète).
Faites une liste de tout ce dont vous avez besoin (ordonnances, médicaments, fournitures) – donnez une copie de vos ordonnances à quelqu’un qui reste chez vous au cas où vous les perdriez. Notez les réglages de votre pompe et gardez-les avec vous. Notez le numéro de votre médecin pour les cas d’urgence et cherchez où se trouve l’hôpital local et comment vous y rendre si vous voyagez à l’étranger.
Renseignez-vous sur votre destination : y a-t-il un réfrigérateur ? Où se trouve l’épicerie la plus proche ? Y a-t-il un médecin à proximité? Votre assurance vous couvre-t-elle au cas où vous devriez être hospitalisé(e) d’urgence ?
Communiquez avec la compagnie aérienne avant de partir pour savoir si elle a des exigences de sécurité particulières et s’il est possible de choisir ses repas à bord des avions. Pour plus de renseignements, consultez le site www.tsa.gov
doivent être effectués2. Le test des cétones dans le sang est
plus précis et il devrait être recommandé à toutes les
personnes qui utilisent une pompe à insuline, car elles sont
à risque plus élevé d’évoluer plus rapidement vers l’acidocétose diabétique puisqu’elles n’ont pas de dépôts sous-cutanés d’insuline2. Un plan d’action devrait être établi pour la
famille au cas où des cétones seraient détectées dans le
sang ou dans les urines.
Un plan d’action devrait également être établi pour les
jours de maladie, où il est conseillé de surveiller plus
fréquemment la glycémie. On ne devrait jamais interrompre
les injections d’insuline en période de maladie, car cela
accroîtrait le risque d’acidocétose diabétique. En cas de
vomissements violents, une évaluation par du personnel
médical peut être nécessaire pour éviter la déshydratation
et la progression vers l’acidocétose diabétique2.
Précautions particulières
Adolescents
Le soin des adolescents peut représenter un défi particulier
dans la mesure où ils ont tendance à vouloir faire des
S22
Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010
expériences et à ne pas respecter le traitement. Par
conséquent, le soutien ou la supervision des parents sont
extrêmement importants. Par ailleurs, les taux d’hormones
fluctuants sont souvent associés à un besoin d’insuline
accru, ce qui complique le maintien d’une bonne maîtrise
de la glycémie durant cette période2.
Il est important de parler de la consommation de tabac et
d’alcool, de la contraception et de la grossesse aux adolescents, car tout cela peut avoir un impact important sur le
traitement du diabète et sur l’incidence de complications
futures. Les questions relatives à l’image de soi peuvent
aussi poser un problème chez les adolescents et même chez
les filles prépubères, et il n’est pas rare que des enfants de
cet âge omettent de s’injecter leur insuline afin de perdre du
poids. On doit réagir aussitôt devant un tel comportement,
car il peut se traduire par le développement de l’acidocétose
diabétique, une mauvaise maîtrise de la glycémie, la
dépression et des troubles de l’alimentation. L’acquisition du
permis de conduire peut aussi poser un problème à cette
période, mais elle est possible à condition qu’il n’y ait pas
d’antécédents d’inconscience de l’hypoglycémie.
Le diabète en pédiatrie
À ne pas faire
Faire ses bagages à la dernière minute : vérifiez au moins huit semaines avant le départ auprès de votre équipe
de soins diabétiques afin de vous assurer d’avoir vos lettres attestant la nécessité médicale (qui devraient préciser
le type de maladie et les médicaments et fournitures nécessaires pour la traiter, vos ordonnances, les vaccins dont
vous pourriez avoir besoin et les conseils pour ajuster les doses d’insuline en fonction du décalage horaire).
Ne mettez pas vos médicaments ou vos fournitures dans vos bagages à enregistrer à cause des risques de retard
ou de perte des bagages.
Commander vos médicaments à la pharmacie à la dernière minute : il faut s’y prendre tôt pour être certain
que les fournitures supplémentaires arriveront à temps.
Le diabète à l’école
Les parents d’enfants d’âge scolaire nouvellement diagnostiqués s’inquiètent souvent de la façon dont leurs enfants
vont pouvoir gérer leur diabète dans le contexte de l’école.
L’Association canadienne du diabète a publié des normes de
soins à l’intention des enfants atteints du diabète de type 1
qui vont à l’école14. Bien que les règlements et les lois varient
d’une province à l’autre, certains grands thèmes communs
peuvent être abordés. Les parents sont incités à aller
rencontrer les enseignants et la direction de l’école
afin de s’assurer qu’un système d’éducation
adéquat a été mis en place pour satisfaire aux
besoins de leur enfant. S’ils ont besoin d’aide
dans ce domaine, un éducateur en diabète peut
être appelé pour assurer la liaison en présence
de représentants de l’école et des parents. Les
enseignants sont parfois en mesure d’apporter leur aide pour l’autosurveillance
glycémique si une formation leur a été
donnée et ils devraient
pouvoir mettre
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un endroit tranquille à la disposition de l’enfant pour qu’il
fasse ses tests de glycémie.
Il peut être bon de faire une présentation dans la classe de
l’enfant afin que ses camarades aussi bien que ses professeurs soient au courant des signes et des symptômes de
l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie, et qu’ils soient en
mesure de les reconnaître. L’enfant devrait porter un
bracelet d’alerte médicale et disposer impérativement en
tout temps d’une provision de tablettes de glucose et de
collations en cas d’hypoglycémie14. Des études
laissent penser qu’il y a place pour des
améliorations en matière de soins du
diabète dans le contexte scolaire; elles
suggèrent aussi qu’il serait nécessaire
qu’une infirmière scolaire supervise
le soin des élèves diabétiques et
que l’on mette l’accent sur la
formation du personnel
scolaire15.
Mise à jour diabète 2010
Sortir les médicaments de leur emballage d’origine : laissez vos médicaments dans l’emballage portant l’étiquette
de la pharmacie pour éviter tout problème avec la sécurité dans les aéroports.
Supposer que vous trouverez facilement les aliments/collations que vous consommez habituellement : mieux vaut
emporter/préparer votre propre nourriture pour de courts voyages; pour les voyages aériens, assurez-vous que les
collations/les repas sont bien emballés au cas où il y aurait des retards; parlez de la planification détaillée de vos
repas avec une diététicienne.
Partir du principe que la maîtrise de la glycémie se passera comme chez vous : des activités différentes
(p. ex., natation, randonnées), des repas différents, des changements d’horaires peuvent influer sur la glycémie.
Il est essentiel de bien planifier ces aspects pour conserver une bonne maîtrise.
Suite à la page S30
juin 2010 vol. 57 n° 3 Québec Pharmacie
S23
Le diabète en pédiatrie
Le diabète en camp de vacances et lors des voyages
Il existe partout au Canada des camps de vacances pour enfants diabétiques qui
constituent un excellent moyen pour les enfants de côtoyer d’autres jeunes qui ont
les mêmes problèmes d’adaptation du mode de vie qu’eux. Il y a des camps de
vacances pour différents âges (depuis les plus jeunes écoliers aux adolescents) avec
des activités adaptées en fonction de l’âge. Les parents qui envoient leurs enfants
dans des camps « approuvés par l’Association canadienne du diabète » peuvent être
certains que des professionnels de la santé formés à l’administration de l’insuline, à
l’autosurveillance glycémique et au traitement des complications figurent parmi le
personnel, et que les enfants qui ne peuvent pas fournir leur propre insuline ou
assurer leur autosurveillance glycémique recevront toute l’aide nécessaire.
Il peut être problématique de voyager avec des enfants diabétiques, mais cela est
possible avec une bonne planification. Il est recommandé de prendre contact avec
l’équipe des soins diabétiques plusieurs semaines avant le départ, surtout quand on
doit partir à l’étranger, afin de s’assurer de passer des vacances en toute sécurité et
en étant bien préparé. Le tableau 6 donne quelques conseils pratiques et une liste
de sites Internet. |
Références 1. Canadian Diabetes Association/Association canadienne du diabète. Canadian Diabetes Association 2008 clinical practice guidelines for the prevention and management of diabetes
in Canada. Can J Diabetes, 2008;32(Suppl 1):S1-S201. (En français : www.diabetes.ca/documents/
about-diabetes/CPG_FR.pdf) 2. International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes (ISPAD)
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Québec Pharmacie vol. 57 n° 3 juin 2010