L`homéopathie au chevet de L`homéopathie au chevet de
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L`homéopathie au chevet de L`homéopathie au chevet de
D O S S I E R E D I T O R I A L Témoignage Les deux thématiques traitées dans ce numéro (le dossier sur l’homéopathie et une revue de littérature sur l’alitement prolongé) sont très différentes. Alors, je donnerai une petite pensée sur chacune. Personnellement, je ne suis pas une adepte de l’homéopathie: même si ma fille souffre d’une maladie atopique (eczéma, allergies et autres), je n’ai jamais été attirée par les homéopathes. Mais j’ai bien aimé l’article d’Anne Burkhalter, qui est sagefemme et homéopathe formée, car il donne un image sérieuse de l’homéopathie. Elle dit: «L’homéopathie n’est pas une pratique de recettes à appliquer, mais demande d’abord une observation fine des femmes.» Il me semblait bien que l’homéopathie s’occupait de l’être humain entier et qu’une anamnèse approfondie devait être la base de la prise en charge d’une personne. Alors, je ne suis pas très convaincue quand une femme enceinte entre en salle d’accouchement avec le petit flacon de granulés qu’elle vient d’acheter en pharmacie, dans le but de faciliter son accouchement, sans jamais avoir vu une sagefemme formée en homéopathie ou un médecin homéopathe. Dans ce cas, si cela marche vraiment, c’est pour moi l’effet placebo. Ou alors, de toute façon, cette femme aurait bien accouché... Je suis également contre une sage-femme sans formation en homéopathie qui distribuerait des granulés à une femme en travail. En revanche, si une sage-femme formée suit une femme pendant sa grossesse et son accouchement; si, la connaissant bien, elle lui administre des médicaments homéopathiques adaptés, cela me semble une façon sérieuse d’utiliser l’homéopathie en lien avec la maternité. Le mémoire de fin d’études sur la question de l’alitement m’a fait plaisir parce que cette problématique me fait réfléchir depuis longtemps déjà. Ayant travaillé un certain temps au service prénatal, j’ai un doute profond concernant le «lit strict». L’alitement pendant des semaines a vraiment des conséquences désastreuses pour la future mère sur le plan physique et psychique. La «gymnastique» qu’elle doit faire pour une toilette au lit, ou pour utiliser le vase, m’a souvent semblé dépourvue de sens. Une douche par jour et l’utilisation des WC nécessitent nettement moins d’efforts physiques... J’espère que des obstétriciens concernés vont lire ce travail et que cela les fera réfléchir sur ce qui n’est souvent plus qu’une habitude. L’homéopathie au Alors, bonne lecture et encore une bonne année 2006! Barbara Jeanrichard 24 Hebamme.ch 1/2006 Sage-femme.ch La sage-femme formée a la possibilité de prodiguer des soins de qualité grâce à un art permettant une prise en charge globale de la femme. En dehors d’une formation sérieuse, la pratique professionnelle de l’homéopathie restera cependant de l’ordre de l’anecdote ou sera vouée à l’échec. I L y a 20 ans déjà, confrontée à la douleur par la formation et une expérience donnée des parturientes que j’accompagnais à do- par l’expérience de terrain: les compémicile à travers la Veveyse, une question tences en homéopathie se gagnent au fil du s’imposait: comment aider et soulager ces temps selon ces deux axes, formation – exfemmes qui se confiaient à moi? L’allopa- périence. Pour exemple, avec l’homéopathie, la thie et son cortège de solutions médicamenteuses: exclu! D’une part, ces femmes sage-femme découvre que lorsqu’elle obm’avaient appelée pour que je leur offre un serve une femme en cours de travail avec autre type de prestations. D’autre part, un besoin d’aller à selle accompagné de mon choix professionnel, la pratique indé- vomissements, elle prescrit de la noix de pendante, était résolument tourné vers la vomique en dose homéopathique et lui perphysiologie. Alors, vers quoi m’orienter? met d’accoucher rapidement, alors que cette même substance en dose Massage, acupressure, lombopondérale provoque des vomisthérapie et réflexologie, écoute et sements incoercibles associés à relation d’aide, bien sûr: comme un besoin incontrôlable d’exochacune, j’étais sensibilisée et nérer. «initée». C’est ainsi qu’en 1790, grâce Et si l’homéopathie était une aux mêmes types de constats de solution parmi les autres? J’ai la part du Dr Hahnemann, naistâtonné, puis me suis intégrée à sait l’homéopathie: Homéo = la première volée de médecins se semblable et Pathos = maladie. formant au GREHEM [1] en 1986, Anne Burkhalter: pour suivre la formation pendant sage-femme formée à L’expérience lui montra que l’ESRHU (Ecole suisse trois ans. Mes premières expé- romande l’homéopathie plus la dose était diluée, plus elriences furent inégales: quelques uniciste), enseignante à le avait d’effets sur ses patients: d’où l’un des principes de l’hosuccès encourageant, des partu- Espace Compétences. méopathie, les dosages infinitérientes passant de 3 cm à dilatation complète en un quart d’heure; et puis simaux; quant à la dynamisation, elle nous des échecs ou si peu d’amélioration, suivis vient d’une autre observation: chez les de découragement face à une connaissan- patients rentrant à cheval et portant leur ce si complexe! Les années d’études, en- remède en poche, il observait des effets couragées par des cours organisés de ma- meilleurs. Ce sont là, décrits très brièvenière plus ciblée sur les besoins en situa- ment, les trois principes fondamentaux de l’homéopathie: la similitude, le dosage infitions obstétricales m’ont davantage aidée. nitésimal et la dynamisation [2]. Pour qu’un remède ait l’effet escompté, il Autre chose que des recettes doit correspondre le plus exactement posLes professionnelles que nous sommes sible à la patiente. Dans ce sens, l’homéodoivent se rendre à l’évidence: l’homéopa- pathie uniciste veut qu’un seul et unique thie n’est pas une pratique de recettes à ap- remède corresponde et couvre l’ensemble pliquer, mais demande d’abord une obser- du tableau clinique de la personne pour vation fine des femmes: de leurs symp- un moment précis. Toutefois, les homéotômes, de leur comportement, de leurs hu- pathes pluralistes peuvent prescrire simulmeurs. Entre autres: prescrire le bon tanément, comme les allopathes, plusieurs remède nécessite de connaître les prin- remèdes pour le même patient. Les «mauvaises langues» disent que cipes de l’homéopathie et les nombreux remèdes de la matière médicale. La pratique l’homéopathie est sans danger, puisqu’elle de l’homéopathie suppose un savoir acquis n’a qu’un effet placebo... Pourtant, l’expé- chevet de la sage-femme rience nous a montré qu’un remède pris de manière répétée peut conduire, chez le patient, à créer une pathogénésie [3]. Différentes études répertoriées dans des banques de données scientifiquement reconnues [4] ont été enregistrées, les unes posant la question de l’effet placebo de l’homéopathie, les autres ne montrant pas d’effet statistiquement significatif en faveur de l’homéopathie: les résultats ne permettent pas d’affirmer un effet nul de l’homéopathie! En effet, au vu des principes de l’homéopathie «un remède pour une personne dans une situation particulière», il est difficile d’étudier l’homéopathie à travers le filtre méthodologique des RCTs [5], par exemple. Par ailleurs, un effet placebo devrait être assimilé à un effet positif! A l’heure actuelle, il semble encore difficile de faire rejoindre la rigueur des principes de base de l’homéopathie avec celle des épidémiologistes. Laissons donc ce débat aux chercheurs et aux homéopathes pour nous attarder sur les bénéfices de l’homéopathie en obstétrique et en néonatologie, dans le cadre de notre pratique de sage-femme! Bénéfices dans la pratique de sage-femme Tenant compte des limites de notre exercice que sont les risques obstétricaux – infection urinaire aiguë, menace d’accouchement prématuré, par exemple – et néonataux – syndrome de détresse respiratoire, ictère hémolytique ou infectieux, par exemple – nous avons la possibilité de prodiguer des soins de qualité grâce à un art nous permettant une prise en charge globale de la femme. En effet, si, avec l’allopathie, nous traitons des symptômes spécifiques, des problèmes ou des maladies, avec l’homéopathie, l’ensemble des éléments anamnestiques, observés et décrits par la femme est d’importance pour découvrir le remède lui correspondant. Même, et surtout les symptômes bizarres tels que rêves ou pensées issues de l’imagination dont nous n’avons habituellement que faire dans une pratique classique, sont riches pour la prescription. Quel étonnement chez les femmes qui découvrent enfin que leur parole devient légitime dans sa totalité! Au fil de ma pratique de sage-femme, j’ai appris ainsi la valeur de l’homéopathie tant dans les situations prénatales, que durant la parturition ou la période postnatale, pour le bien de la mère ou celui du nouveau-né. L’homéopathie s’acquerrant au cours d’un processus d’apprentissage long, il me paraît difficile dans le cadre d’un article dans «Sage-femme.ch» de donner des exemples parlant et concrets, sinon que les situations telles les nausées – vomissements, les désirs – aversions, les douleurs Si, après un traitement d’une durée appropriée, la personne ne ressent aucune amélioration, c’est que le remède choisi n’était pas adapté. Il faut en «individualiser» un autre: il s’agit de mieux écouter et de faire attention à tout ce que la personne exprime (récits, plaintes, rêves). Photo: Serolab de l’enfantement, la rigidité d’un col, les problèmes d’allaitement ou de digestion du nouveau-né sont autant de situations nous donnant l’occasion de pratiquer l’homéopathie. A condition bien sûr de la connaître, aussi bien que la physiopathologie, et d’avoir conscience de ses limites. Depuis quelques années, la formation proposée par l’ESRHU [6] est ouverte aux sages-femmes: elle reconnaît la pratique de l’homéopathie par les sages-femmes dans le cadre de leur pratique spécifique. En dehors d’une formation sérieuse, la pratique professionnelle de l’homéopathie me semble de l’ordre de l’anecdote ou vouée au découragement, faute de réussites relevantes ou encore peu aidantes, faute d’éléments de construction d’un savoir professionnel. Encore quelques recettes circulentelles dans nos rangs «pour préparer la naissance» dit-on?! Des «trucs» touchant aussi l’allaitement se retrouvent dans certaines trousses de collègues ou dans quelques poches... Soyons attentives là à ce que j’ai pu rapidement exposer plus haut concernant soit l’inefficacité de cette pratique, soit le risque de pathogénésie! Que faire en attendant de se former? Le travail en réseau prend à ce propos aussi tout son sens: travailler avec un médecin homéopathe ou avec une collègue formée peut aider à progresser. Tissez donc votre réseau! Ou mieux encore, pour que l’homéopathie devienne un remède efficace au chevet [7] de la sage-femme, pour le bénéfice de la santé de la mère et de son enfant, il existe un excellent remède, chères Collègues: formez-vous! c Actualité The Lancet perd son Dans son édition du 27 août 2005, The Lancet a publié une méta-analyse du Professeur Egger de l’Institut de Médecine Sociale et Préventive (IMSP) de l’Université de Berne portant sur 110 études en double aveugle en homéopathie comparées avec 110 études en médecine conventionnelle [1]. Les effets bénéfiques observés au cours des traitements homéopathiques ne seraient que des effets «placebo». U N E vingtaine de réactions et analyses critiques rédigées par des chercheurs de renom ont été adressées au Lancet dans les 15 jours qui ont suivi la publication. Pas une seule d’entre elles n’a été publiée à ce jour. Cette absence d’objectivité dans le débat scientifique surprend, d’autant plus qu’elle émane d’un journal très en vue dans le monde médical. C’est la raison pour laquelle une clarification des faits s’impose. La méta-analyse d’Egger, Shang et al. prétend ne pas avoir pu démontrer d’effet spécifique de l’homéopathie dans l’échantillonnage des travaux en double aveugle analysés. Mais à la lecture attentive de cette publication, l’on est surpris de constater qu’en fait l’homéopathie montre un effet positif, tout comme l’allopathie, dans 102 des petites et moyennes études analysées; ce n’est que dans un échantillon sélectif de 8 (huit!) grandes études, qui d’ailleurs manquent totalement de représentativité et de validité en homéopathie, que M. Egger démontre un effet moindre que seulement les 6 études allopathiques comparées. C’est l’extrapolation des résultats de ces 8 études qui amène les auteurs de la publication du Lancet à leur conclusion que les effets bénéfiques observés au cours des traitements homéopathiques seraient «compatibles avec l’hypothèse du placebo». • Cette conclusion d’Egger/Shang est en flagrante opposition avec les résultats du «Health Technology Assessement» sur l’homéopathie élaboré dans le cadre des recherches PEK en Suisse ces dernières années et qui va être publié prochainement. • Cette conclusion contredit totalement l’expérience de milliers de médecins homéopathes à travers le monde. • Cette conclusion est de surplus en totale opposition avec les résultats de 20 des 22 méta-analyses et revues systématiques publiées sur les recherches cliniques en homéopathie (cf. ci-après). Références [1] Groupe romand d’étude en homéopathie et en médecine chinoise, actuellement ESRHU, Ecole suisse romande d’homéopathie uniciste. [2] Nguyen Tan Hon, Dr J., Nowak, Dr J.P.: Homéopratique. Enfin! L’homéopathie vraiment pratique. Paris. Editions Octale Sarl, collections Comprendre et utiliser les médecines douces. 1988. [3] Pathogénésie: apparition de symptômes propres au remède, déclenchés par le remède. [4] Cochrane Library: Medline, voir aussi article paru dans The Lancet. [5] RCTs: Randomised Controlled: Tests ou essais contrôlés et randomisés. [6] 2 ans de formation en cours d’emploi, renseignements: Dr P. Robert, 27, ch. de la Culturaz, 1095 Lutry, 021/791 39 46, esrhu. [email protected] [7] Choffat, Dr F.: L’homéopathie au chevet de la médecine? Essai pour un nouveau débat. Paris. Les Editions du Cerf. 1992. 26 Hebamme.ch 1/2006 Sage-femme.ch Le semblable guérit le semblable: une substance qui provoque un groupe de symptômes chez une personne en bonne santé peut guérir une personne malade qui manifeste le même groupe de symptômes. C’est la loi de similitude. Photo: Yann Geoffray, Serolab objectivité Mais tous ces éléments n’ont pas empêché les éditorialistes du Lancet de reprendre avec fracas les conclusions de cette étude en annonçant la «fin de l’homéopathie» [2]. Plus moralisateur que scientifique, le Lancet cherche à enterrer une discussion dérangeante sur une méthode thérapeutique qui a montré des résultats évidents, mais dont la preuve finale de l’efficacité n’est pas encore définitivement apportée aux yeux du courant académique majoritaire de nos jours. Analyse critique de l’étude ISPM d’Egger/Shang • Cette étude manque de transparence et de reproductibilité. Les travaux sur lesquels sont basées les conclusions de cette étude ne sont pas référencés. • La sélection des études est biaisée au départ et toutes les études n’ont pas été prises en compte. Il existe entre 300–400 travaux en double aveugle publiés évaluant les effets des traitements homéopathiques. Les 110 études retenues par Egger ne représentent donc de loin pas la «quasi-totalité des études», comme il l’écrit, mais un échantillonnage non représentatif de ces dernières, violant ainsi les règles et les standards de la Cochrane Collaboration. • Environ 3/4 des 110 travaux homéopathiques examinés montrent des résultats positifs, tout comme plusieurs grandes revues et méta-analyses publiées durant ces dernières années (pour n’en mentionner que les plus importantes: [3–9]). En aucune façon, M. Egger ne discute ni ne mentionne ce fait troublant. • Seules huit études (7% [!]) sur les 110 évaluées sont à la base des conclusions des auteurs. Les 93% restantes ont été sous-pondérées, en raison de leur taille et de leur «faible validité interne». • La validité interne (c.-à-d. la qualité méthodologique d’une étude) des travaux analysés est le seul critère retenu pour leur sélection tandis que la validité externe (= la représentativité d’une étude dans la pratique de la thérapie analysée) a été totalement négligée; seuls 18 travaux sur 110 concernent l’homéopathie classique. C’est dire que les études analysées ne reflètent en aucune manière l’homéopathie, telle qu’elle est concrètement pratiquée dans les cabinets dans le cadre de la médecine de premier recours et telle qu’elle a été évaluée par le PEK. La dilution d’un remède peut en potentialiser les effets curatifs: plus il est dilué, plus le remède sera puissant. C’est le procédé des hautes dilutions. Photo: Serolab • Toutes ces critiques fondamentales qui privent l’étude de l’ISPM de toute crédibilité étaient connues depuis deux ans par ses auteurs, et par M. Egger tout particulièrement. Ils ont tout simplement refusé d’en tenir compte, ne serait-ce qu’au niveau de la discussion de leurs résultats. L’on se demande où est l’objectivité scientifique? Rappelons que cette méta-analyse faisait partie du Programme d’évaluation des médecines complémentaires PEK qui investiguait l’homéopathie classique (uniciste) en Suisse. Une discussion contradictoire de cette «étude ISPM» a eu lieu entre M. Egger et les experts de la Société suisse des médecins homéopathes en date du 3 juin 2004 déjà. Une prise de position critique est publiée, à côté d’autres documents, sur Internet [10]. Le débat scientifique sur l’homéopathie reste donc ouvert, n’en déplaise à certains. Il est surprenant de constater que l’objecti- vité et la rigueur scientifique du Lancet n’ont pas incité les responsables de ce journal à comparer ces résultats contradictoires et à en discuter les tenants et aboutissants. Ceci d’autant plus qu’en même temps que l’étude de l’ISPM, le Lancet a reçu une demande de publication d’un autre travail de recherche émanant de la même Université de Berne, démontrant clairement dans un setting en double aveugle l’efficacité de l’homéopathie dans le traitement d’enfants hyperactifs [11]. Où est la discussion? Comment se fait-il que ces résultats contradictoires n’aient pas nourri la discussion académique, mais aient simplement été passés sous silence par les éditeurs tout autant que par les auteurs? Où reste la crédibilité de la recherche scientifique? Qu’est devenue la fiabilité du Lancet? Le but recherché, est-il de faire taire Hebamme.ch Sage-femme.ch 1/2006 27 F O C U S des voix dissonantes, alors que la recherche fondamentale continue à lever – timidement, il est vrai, mais par petits pas tout de même [12,13] – le voile sur l’effet de ces mystérieuses dilutions ultra-moléculaires au mécanisme d’action inconnu? Dans sa recherche d’objectivité, la science est peut-être bien conseillée de se rappeler la phrase de Claude Bernard, père de notre médecine expérimentale: «Quand le fait que l’on rencontre ne s’accorde pas avec une théorie régnante, il faut accepter le fait et abandonner la théorie.» c En prénatal Le lit strict est-il Suivant la formation des médecins ou des sages-femmes et suivant les lieux de leur expérience professionnelle, c’est tantôt l’alitement strict imposé, tantôt l’incitation au repos qui est prescrit. D’où l’hypothèse formulée par Francesca Codeluppi et Agnes Szabo: L’alitement prolongé Dr Bruno Ferroni, président de la Société suisse des médecins homéopathes. pour une femme avec une menace d’accouchement prématuré et/ou une Article initialement paru dans le Bulletin des médecins suisses, 2005; 86: n. 44, 2463–4. rupture des membranes n’est pas toujours justifié et il a des répercussions négatives sur la femme et sur son entourage. Références [1 ] Shang A., Huwiler-Müntener K., Nartey L., et al.: Are the clinical effects of homoeopathy placebo effects? Comparative study of placebo-controlled trials of homoeopathy and allopathy. Lancet 2005; 366:726–32. [2] Editorial: Lancet 2005; 366:690. [3] Kleijnen J., et al.: Clinical trials of homoeopathy. BMJ 1991; 302: 316–23. [4] Boissel J.: Critical Literature Review on the effectiveness of Homeopathy: Overview over data from homeopathic medicine trials. ln: Commission of the European communities (ed.). Homeopathic Medicine Research Group. Brussels: Commission of the European communities; 1996. p. 196–210. [5] Linde K., et al.: Are the effects of homeopathy all placebo effects? A meta-analysis of randomised, placebo controlled trials. Lancet 1997; 350: 834–43. [6] Cucherat M., et al.: Evidence of clinical efficacy of homeopathy. A meta-analysis of clinical trials. HMRAG Homeopathie Medicines Research Advisory Group. Eur J Clin Pharmacol 2000; 56:27–33. [7] Wein C.: Qualitätsaspekt klinischer Studien zur Homöopathie. Essen: KVC; 2002. [8] Mathie R.T.: The research evidence base for homeopathy: a fresh assessment of the literature. Homeopathy 2003; 92(2):84–91. [9] Dean M.: Out of step with the Lancet homeopathy meta-analysis: more objections than objectivity? J Alternative Complementary Med 1998; 4(4):389–98. 10] Stellungnahme des Schweizerischen Vereins homöopathischer Ärztinnen und Ärzte SVHA zur Homöopathiestudie des Instituts für Sozial- und Präventivmedizin ISPM Bern («Egger-Studie1). Bern: SSMH; 2005. www.ssmh.ch. [11] Frei H, et al.: Homeopathic treatment of children with attention deficit hyperactive disorder: a randomised, double blind, placebo controlled crossover trial. http:// dx.doi.org/10.1007/sO0431-005-1735-7.27. 7.2005. [12] Rey L.: Thermoluminesence of ultra-high dilutions of lithium chloride and sodium chloride. Physica A 2003; 323:67–74. [13] Suess W., et al.: Mechanism of the transfer of the «therapeutically active ingredient» (TAI) from a homeopathic liquid dilution to a solid substance. ln: Abstracts of the 60th Congress of the Liga Medicorum Homeopathica internationalis, Berlin 2005. AHZ 2005; 250:37 ([email protected]) 28 Hebamme.ch 1/2006 Sage-femme.ch Compte rendu par Josianne Bodart Senn C’est le vécu des femmes longuement alitées qui a attiré l’attention de Francesca Codeluppi et Agnes Szabo durant leurs stages. «Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est dégradant d’aller à selle sur un vase, derrière un rideau. Je me sens vraiment mal, mal, mal», dit une femme qui a rompu la poche des eaux à 30 semaines et un jour. Une autre triche souvent: elle se lève pour prendre une douche rapide, même si elle se sent coupable. Elle est anxieuse et insomniaque, elle croit «devenir folle». Les auteures ont d’abord procédé à une revue de littérature (études et articles), puis en ont tiré un document écrit qu’elles ont envoyé à six professionnels avant de venir les interviewer. Leurs réactions à la revue de littérature ont été présentées et commentées dans leur travail de recherche (voir encadré). C’est toutefois la revue de la littérature qui va retenir notre attention dans cet article. Revue de la littérature Une menace d’accouchement prématuré (MAP) se définit par des contractions utérines persistantes (> 3 CU/ heure) associées avec un changement au niveau du col (raccourcissement, dilatation ou changement de position, par exemple d’une position postérieure à une position centrée) ayant lieu avant 37 SA (Goulet, 2001). La rupture prématurée des membranes en association avec des contractions utérines est à évaluer en considérant la durée et la présence – ou non – d’une infection. La prise en charge d’une MAP a deux buts fondamentaux: d’une part, la pose de diagnostics rapides pour assurer un traitement efficace et, d’autre part, la prévention de la réapparition des symptômes. Les traitements les plus courants sont: • l’hydratation intraveineuse qui inhibe la sécrétion de l’ADH (cette intervention est controversée et elle n’est pas utilisée au CHUV); • la surveillance de l’activité utérine avec un CTG ou selon le ressenti de la femme; • l’évaluation du changement au niveau du col avec une échographie ou le toucher vaginal si les membranes sont intactes; • l’administration d’agents tocolytiques et de sédatifs et le repos au lit (Goulet, 2001). Le repos au lit est le traitement le plus souvent recommandé dans la phase aiguë d’une MAP afin d’augmenter la perfusion sanguine au niveau de l’utérus et pour diminuer l’activité utérine. Mais, dans certains centres hospitaliers, le repos au lit strict après cette phase aiguë initiale continue d’être exigé pendant des semaines en association avec les autres traitements mentionnés auparavant. Ce traitement très courant est fondé sur des études empiriques qui ont démontré qu’une activité trop dure ou trop contraignante pendant la grossesse peut amener un travail prématuré (Sosa, 2005). L’efficacité du traitement d’une MAP dépend du diagnostic précoce de cette menace, du degré de changement au niveau cervical et de la présence – ou non – de la poche des eaux au moment justifié? de l’initiation du traitement. Le succès de ce traitement se manifeste par l’arrêt des contractions, par le moment de l’accouchement entre 36 à 37 SA (plutôt > 37 SA) et par le poids du bébé qui atteint au moins 2500 g (Goulet, 2001). Une revue récente de Cochrane concernant le traitement de la MAP par la prescription du repos au lit permet d’affirmer qu’il «n’y a pas de preuve qui soutient ou contredit l’utilisation de l’alitement comme traitement adéquat pour prévenir un accouchement prématuré.» (Sosa, 2005). L’équipe Enkin (2000) souligne que l’efficacité de l’alitement prénatal pour prévenir un accouchement prématuré n’a pas été démontrée. Cette affirmation, par contre, se réfère plutôt aux grossesses multiples. Effets néfastes Par ailleurs, de nombreuses études ont montré les effets néfastes de l’alitement prolongé. Les impacts néfastes sur la femme et sur sa famille ainsi que l’augmentation du coût médical pour la société, devraient amener les cliniciens à reconsidérer chaque situation avant de prescrire de façon routinière l’alitement strict. Selon cette revue de Cochrane (Sosa, 2005) les bénéfices et les risques de ce traitement si facilement prescrit devraient être réévalués. Les effets néfastes physiques de l’alitement sont: • une augmentation d’incidence de thromboses veineuses (Kovacevich, 2000); • une atrophie musculaire (Maloni, 2002); • d’autres symptômes et problèmes au niveau musculo-squelettique et cardiovasculaire associés à la baisse d’exercices (Maloni, 1993); • une perte de densité osseuse (Promislow, 2004); • une perte de poids maternel (Maloni, 1993) qui pourrait augmenter le risque de croissance chez le fœtus (Maloni, 2004) bien que ce lien ne soit pas prouvé par une étude randomisée; • une altération générale dans le fonctionnement de tous les organes (Fort- «Ne pas pouvoir se lever pour aller aux toilettes ou pour prendre une douche... Quel manque d’intimité! Moi, en tant que femme, je ne pourrais pas faire face...», précise une sage-femme hospitalière. Photos: JBS Hebamme.ch Sage-femme.ch 1/2006 29 «Les femmes doivent apprendre à se réapproprier leur grossesse après la phase aiguë. Il faut les encourager à connaître les risques et les conséquences de certains actes», souligne une sage-femme indépendante. ney, 1996), en particulier par un ralentissement du péristaltisme intestinal qui aura comme effet la constipation et par une augmentation d’incidence d’infection urinaire: les auteures n’ont cependant pas trouvé d’études démontrant ces effets mais on sait que la constipation et l’infection urinaire peuvent amener des contractions; • un risque de thrombose veineuse profonde: les femmes enceintes sont 5 fois plus nombreuses à en souffrir; un alitement de plus de trois semaines n’est toutefois justifié que dans les cas où il y a d’autres facteurs de risque (Carr, 1997). Maloni et ses collègues (2005) discutent les effets néfastes psycho physiologiques de l’alitement: • un ralentissement des «vagues» vues sur un électroencéphalogramme (EEG) – en anglais, «a slowing down of EEG waves» – qui se traduit par une altération au niveau cognitif, affectif et perceptif (difficulté à se concentrer pendant une activité intellectuelle comme la lecture); • un ralentissement au niveau cérébral en ce qui concerne l’analyse d’informations (en anglais «dulling of cortical process»). 30 Hebamme.ch 1/2006 Sage-femme.ch Dans cette même étude, Maloni et ses collègues décrivent les effets néfastes psychosociaux de l’alitement. Plusieurs autres études ont aussi examiné le vécu des femmes pour lesquelles un alitement strict avait été prescrit pour une MAP ainsi que le vécu de leur partenaire et de leur famille. En dehors du stress déjà associé au risque de perdre leur bébé, les femmes ont exprimé divers sentiments: peur, manque de contrôle, sentiment d’impuissance, colère, hostilité, anxiété, tension, nervosité, fatigue, épuisement, sommeil perturbé, dépression, confusion, solitude. Se sentir «emprisonnée» Les femmes expriment aussi des sentiments d’ambivalence et de culpabilité concernant leur grossesse (Schroeder, 1996). Dans cette même étude l’auteur décrit des difficultés d’ordre familial et économique résultant de l’expérience d’alitement. La stimulation sensorielle, motrice et sociale étant réduite et l’environnement restant toujours le même (Maloni, 1998), survient une «solitude» sensorielle qui amène l’ennui (Loos, 1989) et la dépression. L’étude de Maloni (2005) confirme la présence de dépression sévère chez les parturientes alitées pendant de longues périodes (2 à 4 semaines), ce qui avait déjà été démontré par de nombreuses autres études réalisées dans le passé. Comparées aux femmes alitées partiellement (pouvant aller aux toilettes), les femmes complètement alitées (lit strict) avaient plus fréquemment des symptômes dépressifs – en anglais «Dysphoria» (Maloni, 2002). L’étude de Maloni (2005) conclut que ces symptômes de dépression sont mouvants, qu’ils changent constamment, car ils sont liés à plusieurs facteurs incluant le risque réel et perçu de l’accouchement prématuré ainsi que la durée ou le type de traitement préventif (incluant l’alitement). Les interventions doivent donc être adaptées en fonction de chaque femme et de chaque situation. Elles doivent en outre être réévaluées périodiquement. En règle générale, les femmes ont un état dépressif plus intense dans la période qui suit immédiatement l’hospitalisation. Lorsque la grossesse approche du terme (> 37 SA), le taux de mortalité et de morbidité de l’enfant diminue et les symptômes de dépression s’amoindrissent mais ils restent quand même élevés, même après 4 semaines (Maloni, 2005). Certaines études (Dole, 2003; Mackey, 2003) ont associé l’anxiété vécue en période prénatale avec la prévalence d’accouchements prématurés. Les sages-femmes devraient travailler à diminuer cette anxiété pour prolonger le temps de la grossesse. Si l’alitement strict augmente l’intensité de l’anxiété des femmes, les intervenants devraient s’interroger sur le bienfondé de ce traitement. Ces sentiments négatifs ont aussi un impact sur l’issue néonatale. La dépression, l’anxiété et l’hostilité ont été corrélées avec des retards de croissance (Rondo, 2003; Zimmer-Gembeck, 1996). Cependant, d’autres études contradictoires n’ont pas trouvé cette corrélation (Pryor, 2003). Les vécus négatifs pendant la grossesse peuvent aussi avoir une influence néfaste durant le post-partum (Maloni , 1993 et 2004). Goulet (1999) affirme que le stress associé à une hospitalisation prénatale peut «influencer (négativement) le développement affectif (en anglais ‹emotional growth›) de la mère, sa capacité d’assurer son rôle de mère et les dynamiques familiales». En se basant sur d’autres études, il précise que le stress excessif peut interférer avec l’adaptation à devenir parent (Goulet, 2001). Le support perçu (et donné par le partenaire, la famille ou l’environnement social et professionnel) ainsi que les ressources de ces femmes aidaient à diminuer le stress (Heaman, 1998). Dans une étude sur l’impact de l’alitement prénatal sur la famille, Maloni (2001) dit que le support social peut influencer positivement le vécu des familles. Il est donc important d’explorer les effets de l’hospitalisation inattendus sur la femme, le couple et la famille. Une bonne anamnèse peut aider les intervenants «à planifier les interventions ou à maximiser le support disponible». Le coût financier d’une hospitalisation prolongée (Allen, 1999); les coûts d’ordre matériel et psychologique pour la famille (Maloni, 2001) ainsi que le vécu spécifique des pères durant l’hospitalisation de leur partenaire (Maloni, 1997; May, 1994) doivent également être considérés avant de prescrire l’alitement comme traitement à long terme d’une MAP. Alternatives La revue dans Cochrane Collaboration (Sosa, 2005) promouvait l’intégration des femmes et du couple dans le choix thérapeutique (en anglais «empowerment»): les intervenants devraient discuter des risques et bénéfices de l’alitement avec les femmes qui ont une MAP et les laisser décider elles-mêmes si elles veulent être alitées, combien de fois et durant combien de temps. La pri- se en charge à l’hôpital n’a pas démontré une amélioration dans l’issue périnatale chez les femmes avec une MAP. Goulet (2001) propose un suivi à domicile, ce qui pourrait améliorer leur vécu. Les soins à domicile ont pour objectif de donner un soutien et des soins dans un environnement familier. Cette ambiance pourrait être moins stressante et les soins moins coûteux. La prise en charge à domicile miserait sur un enseignement individualisé et sur un soutien psychologique. Le but serait de maximiser la capacité de chaque femme de participer à ses soins et d’apprendre à réagir rapidement et adéquatement si un problème survenait. En pratique, la prise en charge à domicile implique un monitoring ambulatoire ou un monitoring à la maison avec visite à domicile d’une professionnelle. En Suisse, les sages-femmes indépendantes ou ayant plusieurs années de pratique en unité prénatale peuvent suivre les femmes à domicile. La priorité doit alors être mise sur la prévention: la femme devrait consulter quand les signes d’alarmes apparaissent: soit 4 CU/heure pour plus d’une heure de repos). Une permanence téléphonique (24 heures sur 24) devrait être assurée ainsi que la collaboration avec une équipe médicale. c «L’alitement en prénatal: un traitement toujours justifié?» Mémoire présenté par Francesca Codeluppi et Agnes Szabo à la Haute école cantonale vaudoise de la santé (Lausanne, 25 août 2005). Entretiens Commentaires de six professionnels Les auteures ont longuement discuté la revue de littérature avec six professionnels, soit deux médecins adjoints de la Maternité du CHUV, deux sages-femmes hospitalières travaillant au service prénatal du CHUV et deux sages-femmes indépendantes. En résumé, elles retiennent que, dans les cas de menaces d’accouchement prématuré, le lit strict est rarement justifié. Après la phase aiguë qui peut durer entre deux et quatre jours, les femmes doivent pouvoir se mobiliser au moins pour aller aux toilettes et à la douche. Dans les cas de rupture prématurée des membranes, la plupart des professionnels considèrent que le lit strict se justifie, même si certains d’entre eux pensent que le repos puisse être suffisant. Références Allen C. et al. (1999): Bed rest: a potentially harmful treatment needing more careful evaluation. Lancet 1999; 354: 1229–33. Carr M. H. et al. (1997): Prolonged bed rest during pregnancy: does the risk of deep vein thrombosis warrant the use of routine heparin prophylaxis? Journal of maternal foetal medicin 6(5): 264–267. Dole N. et al. (2003): Maternal stress and preterm birth. American Journal of Epidemiology 157 (1): 14–24. Enkin M. et al. (2000): A guide to effective care in pregnancy and childbirth. Oxford: Oxford university press. Fortney, S. et al. (1996): The physiology of bed rest. In: M.I. Fregley & C.M Blatteis (Eds), Handbook of physiology. Vol. 2, pp. 889–939. New York: Oxford University Press. Gilbert W. M. et al. 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