Mars - Rubrique sur les arbres - La plantation
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Mars - Rubrique sur les arbres - La plantation
LES ARBRES Plantation, soins et entretien Dans le cadre de son plan de communication 2014, la Ville de Prévost publie, à chaque mois, une rubrique d’information sur les arbres. Éléments importants de notre patrimoine et de notre environnement urbain, les arbres sont souvent méconnus et les interventions sur ceux-ci, mal effectuées malgré la bonne volonté de tous. Cette rubrique mensuelle traitera brièvement de plusieurs aspects de ces végétaux, allant du choix de l’arbre à planter, à l’entretien des arbres matures en passant par les fausses idées répandues et le choix d’un professionnel arboriculteur. Chapitre 2 – La plantation Après le choix de l’arbre, l’élément le plus important est sa plantation. Trop d’arbres sont mal plantés et s’en ressentent tout au long de leur croissance. En suivant les règles simples détaillées dans ce document, vous verrez qu’il n’est pas plus ardu de bien faire les choses. Voici, point par point, les éléments importants d’une plantation réussie et de l’entretien immédiat postplantation. Cliquez sur chacun des points pour être dirigé directement aux chapitres concernés. 1. Bien choisir l’emplacement; 2. Le transport de l’arbre de la pépinière à la maison; 3. La saison de plantation; 4. Attendre la fin de l’aménagement du terrain; 5. La préparation du trou de plantation; 6. La mise en terre; 7. L’ajout d’engrais ou d’amendements; 8. L’arrosage; 9. Tuteurage et haubanage; 10. La finition de la base de l’arbre; 11. Les protections à la base du tronc; 12. La taille postplantation. Mars 2014 p. 1 de 7 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement 1. Bien choisir l’emplacement Voir la rubrique précédente intitulée « Le choix de l’arbre à planter » mais mentionnons qu’on devrait choisir l’arbre en fonction de l’emplacement désiré et non définir l’emplacement suite à l’achat de l’arbre. De même, on doit toujours garder en tête la taille, à maturité, de l’arbre choisi ainsi que ce qui pourrait se trouver ou être construit à proximité dans les cinquante prochaines années. Retour à la première page 2. Le transport de l’arbre de la pépinière à la maison Si l’arbre est transporté dans une boîte de camion, on doit impérativement recouvrir tout le feuillage d’une toile. Un arbre dont la ramure est exposée au grand vent se dessèche rapidement. Même si l’arbre est couché derrière une camionnette, son feuillage est exposé à de forts vents et il n’est pas nécessaire que le temps soit ensoleillé pour que l’arbre souffre d’assèchement. On doit aussi réduire le temps de transport au minimum et achetant l’arbre le plus près possible du lieu de plantation et protéger au maximum les branches contre les bris puisqu’il est plutôt rare que l’on puisse transporter des arbres debout. Si l’arbre est conservé quelques jours avant d’être planté, l’entreposer dans un lieu mi-ombragé et s’assurer que la motte demeure humide en tout temps. Ne pas oublier qu’en étant exposé au soleil et au vent, celle-ci s’asséchera très rapidement. Retour à la première page 3. La saison de plantation Privilégier le début du printemps avant l’ouverture des bourgeons ou l’automne entre le changement de coloration des feuilles et le gel du sol. Le respect de ces périodes est impératif pour une transplantation et fortement recommandé pour la plantation d’un arbre en pot ou en motte qui peut toutefois être planté à tout moment, mais en évitant à tout prix les périodes de canicules. Au printemps, la fenêtre de plantation, entre le dégel du sol et le débourrement (« éclosion ») des bourgeons est parfois très courte selon l’essence choisie. En contrepartie, à l’automne, le choix en pépinière est souvent plus restreint bien que les prix soient habituellement réduits de façon substantielle. Si vous transplantez un arbre, c'est-à-dire, si vous retirez un arbre et sa motte du sol pour le planter ailleurs, ces travaux doivent impérativement être effectués à l’intérieur des périodes décrites au haut de cette section. Dans un tel cas, on doit toujours retirer la plus grosse motte possible tout en permettant son transport et découper, à la pelle, les racines le plus nettement possible et non les arracher. Mars 2014 p. 2 de 7 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement 4. Attendre la fin de l’aménagement du terrain L’élément le plus important, qui est souvent inconnu, est de ne pas enfouir le collet de l’arbre (base du tronc, tout juste au dessus du début de rayonnement des racines). Il faut donc attendre la fin de l’aménagement du terrain, soit souvent la pose de la tourbe avant de planter un arbre sans quoi, le collet sera presque assurément enfoui. En cas de doute sur la possible compaction du sol ou sur la localisation exacte du collet, il est mieux que l’arbre soit légèrement trop sorti de terre que trop enfoui. Retour à la première page 5. La préparation du trou de plantation Le trou creusé doit avoir un diamètre de deux à trois fois celui de la motte et être d’une profondeur égale à la hauteur de la motte. Ainsi, le dessus de la motte correspondra au niveau du sol environnant et le collet de l’arbre ne sera pas enfoui. Si le trou est plus profond et compensé avec du terreau, la compaction fera en sorte que le collet descendra à moyen terme et finira enfoui. Si le sol est plutôt compact, gratter légèrement les parois du trou pour les ameublir. Retour à la première page 6. La mise en terre Arroser l’arbre (qu’il soit en motte ou en pot) dans les heures précédant sa plantation afin que l’ensemble de la motte soit humide au moment de mettre en terre. Suite à son dépôt au fond du trou et après vérification du niveau du collet par rapport au niveau du sol environnant, on doit remplir le pourtour de la motte avec un mélange de terreau ou de compost et de sol initial. On ajoute le tout par couches de quelques pouces autour de la motte en arrosant et en compactant légèrement avec les pieds entre chaque ajout en s’assurant constamment que l’arbre demeure bien droit. On aura préalablement retiré toutes les cordes et au moins le tiers supérieur du matériel recouvrant la motte (jute ou géotextile et panier de broches) sinon l’ensemble de ce matériel si la motte qui se tient bien. Il n’est pas toujours possible d’effectuer ces tâches avant de déposer l’arbre dans le trou. Dans ce cas, plus le trou sera large, plus la tâche sera aisée. On ne doit pas tailler les racines avant la mise-en-terre. On doit toutefois s’assurer qu’il n’y a pas de racines qui tendent à encercler le tronc ou la motte. Si tel était le cas, on doit couper celles-ci, à défaut de pouvoir les orienter vers l’extérieur sans qu’elles ne courbent. Pour les arbres à racines nues, on doit s’assurer de ne pas laisser les racines en amas et plutôt les orienter vers l’extérieur et bien les étendre sinon on risque de créer des racines encerclantes qui peuvent « étouffer » le tronc sous la terre et tuer l’arbre à moyen terme. p. 3 de 7 Mars 2014 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement Si des travaux avec de la machinerie sont effectués à proximité de l’arbre nouvellement planté (ou d’un arbre déjà présent) on devrait protéger le tronc à l’aide d’une boîte de bois sur environ 6 pieds de hauteur. Un coup de pelle ou de chenille sur un tronc peut être très dommageable à moyen et à long terme. La rubrique sur les mythes associés à l’entretien qui sera publiée le mois prochain, vous donnera des indications sur quoi faire et quoi ne pas faire dans le cas de blessures au tronc. Retour à la première page 7. L’ajout d’engrais ou d’amendements L’ajout de poudre d’os n’est pas nécessaire et des tests effectués par un producteur local ont démontré l’inutilité d’un tel amendement. De même, l’ajout d’engrais n’est également pas nécessaire au moment de la plantation ou les premières années suivantes si un terreau adéquat est utilisé pour remplir le trou. L’ajout de mycorhizes, champignons microscopiques naturellement présents dans le sol qui aident les racines à croître et à assimiler les éléments nutritifs, est toutefois bénéfique pour la croissance du système racinaire et devrait être effectué à chaque plantation. Le poudre de mycorhizes vendue en pépinière doit être appliquée en contact direct avec les racines et non dans la terre ou à la surface pour agir efficacement. On applique donc cette poudre, en frottant l’extérieur de la motte avec les mains et on en met un peu au fond du trou de plantation si la motte n’est pas partiellement recouverte de jute (dans le cas d’un gros conifère par exemple). Si des mycorhizes n’ont pas été ajoutés lors de la plantation, on peut le faire par la suite. Il faut simplement faire plusieurs trous avec un bâton jusqu’au niveau des racines à l’intérieur de la zone du sol surplombée par la ramure et placer la poudre dans ces trous à mesure qu’on les rempli de terre non compactée. Cette méthode demeure toutefois moins efficace que l’ajout initial puisque le contact direct avec les radicelles (fines racines souvent appelées « cheveux ») n’est pas assuré. Retour à la première page 8. L’arrosage L’arrosage est un élément crucial d’une bonne reprise d’un arbre suite à sa plantation. On doit arroser abondamment dès la plantation et conserver le sol humide, mais pas saturé, dans les semaines voire les mois suivants. En respectant les bonnes saisons de plantation, on s’assure habituellement que la période postplantation soit pluvieuse et on diminue donc la nécessité d’arroser l’arbre régulièrement. Pour les arbres de bons calibres (plus d’un pouce de diamètre de tronc) on devra assurer un arrosage adéquat en période de sécheresse durant les deux à trois premières années. Retour à la première page Mars 2014 p. 4 de 7 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement 9. Tuteurage et haubanage Il n’est pas nécessaire de systématiquement ajouter un tuteur à chaque arbre planté. Un tuteur ou des haubans ne sont nécessaires que lorsque l’arbre est instable, est sujet à recevoir des charges de neige latérales ou est exposé à de forts vents. Les tuteurs doivent être retirés après un an ou deux au maximum. Un tuteur ne doit pas tenir fermement le tronc, il doit laisser l’arbre boucher au gré du vent tout en l’empêchant de tomber ou de plier sous de fortes charges de neige ou de pousser penché s’il est constamment exposé à de forts vents. Il doit être planté à l’extérieur de la motte sinon il ne remplira pas son rôle puisqu’il bougera avec la motte et endommagera les racines. Le tronc doit être libre de bouger afin qu’il soit en mesure de développer la rigidité nécessaire à sa bonne croissance. Un tuteur ou des haubans, ne doivent pas servir, sauf exceptions et avec un suivi rigoureux, à redresser un arbre qui aurait été planté croche. Attention aux blessures de tuteurs qui sont très fréquentes. On doit régulièrement déplacer, de quelques centimètres, la courroie d’un tuteur ou d’un hauban en contact avec le tronc. Le frottement ou l’humidité causé par la courroie abîme souvent l’écorce et peut aller rapidement jusqu’à créer une plaie. De même, on doit s’assurer régulièrement que le tronc ou une branche ne frotte pas sur le tuteur ce qui cause rapidement des plaies parfois très profondes. Chez les arbres souples qui risquent de toucher le tuteur (même si celui-ci est positionné assez loin du tronc), ce problème peut-être évité en l’enfonçant de façon à ce que la courroie soit située à son extrémité. Retour à la première page 10. La finition de la base de l’arbre Une épaisseur de 5 à 10 cm au maximum de paillis végétal est bénéfique à la base de l’arbre, aidant le sol à conserver son humidité. Il faut toutefois chercher à dégager le tour du tronc. Trop de paillis ou la fabrication d’un dôme de paillis peut toutefois entraîner la pourriture de la base du tronc et la prolifération d’insectes nuisibles. Sous le paillis, l’aménagement d’un monticule de terre bien compactée en cercle un peu plus grand que la motte, permettra de conserver l’eau de pluie et fera en sorte que celle-ci s’infiltre bien au niveau des racines. Retour à la première page 11. Les protections à la base du tronc Les protections à la base des troncs sont plus souvent néfastes que bénéfiques. On voit souvent des sections de quelques pouces de drains noirs à la base des troncs, même sur des arbres plantés par des « professionnels », or l’utilisation de ces drains est à proscrire absolument pour les raisons citées plus bas. p. 5 de 7 Mars 2014 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement Les protections sont installées pour deux raisons principales soit pour protéger la base des troncs contre les rongeurs sous le couvert de neige durant l’hiver ou pour protéger cette zone contre les agressions des coupes-bordures (« weed-eater ») qui peuvent faire beaucoup de dommage aux troncs. Pour ce qui est des protections hivernales, on doit privilégier les protections blanches ou grises pâles bien ventilées vendues dans le commerce et les retirer dès que la neige a disparu autour du tronc. La pénombre et l’humidité qui demeure entre le tronc et la protection sont néfastes à l’écorce, induisent un habitat aimé de plusieurs insectes et peuvent entraîner la pourriture d’une plaie. L’utilisation de tuyau noir fait en sorte de réchauffer rapidement l’espace intérieur de la protection lors de matinées ensoleillées suivants une nuit froide tôt au printemps et cela peut faire fendre l’écorce. Du côté des protections estivales, l’utilité est de protéger le tronc contre de mauvaises utilisations d’un « weed-eater ». En effet, on remarque souvent, chez les arbres non protégés, des excroissances globulaires dans les premiers pouces du tronc, excroissances essentiellement causés par les blessures répétées à l’écorce crées par une mauvaise utilisation de cet outil. Si le sol à la base du tronc est recouvert de paillis, il devient inutile, bien que souvent présente, d’avoir une protection contre les coupes-bordures puisqu’il suffit de retirer à la main, les quelques mauvaises herbes qui peuvent y pousser. Si on retrouve du gazon à la base du tronc, on devrait éviter d’aller jusqu’au tronc avec l’outil électrique et plutôt arracher à la main l’herbe dans le premier pied du tronc. Au risque de se répéter, encore ici, LE DRAIN NOIR EST À PROSCRIRE ABSOLUMENT. Des fourmis font souvent leur nid dans l’espace créé en le remplissant de sable et les chenilles à tentes adorent cet espace pour y faire leur nid, n’ayant alors pas besoin de se faire de « tente » dans les branches. De plus, de tels tuyaux, oubliés sous les branches basses d’un conifère, peuvent rapidement étrangler le tronc puisque, bien que fendu sur toute la longueur, les ondulations dans la paroi du drain font en sorte qu’il ne peut s’ouvrir beaucoup. Si on désire absolument une protection estivale, on doit utiliser des protecteurs spécialement conçus à cet effet (Arborgard+™ par exemple, comme installés sur tout les arbres de la Ville à Prévost) qui ne touchent pas au tronc, qui sont de couleur pâle, qui sont bien ventilés et qui s’ouvrent sans blesser le tronc si celui-ci devient trop gros pour l’espace disponible. Donc, bien que plusieurs municipalités et « professionnels » utilisent le bon vieux drain noir fendu pour protéger la base des troncs, cet usage est à éviter à tout prix puisqu’il ne peut qu’être néfaste au tronc. De plus, prenez soin d’aviser votre responsable en paysagement afin qu’il utilise ses outils (tracteur, tondeuse et coupebordure) de façon à ne pas abîmer la base de vos arbres. Aucune blessure à l’écorce n’est bénigne, surtout à proximité du sol. Retour à la première page p. 6 de 7 Mars 2014 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement 12. La taille postplantation Seules les branches mortes, brisées ou cassées doivent être coupées dans les premières quatre (4) saisons complètes suivant la plantation afin d’attendre au moins le passage d’une saison végétative complète. Par exemple : - Pour un arbre planté au en octobre, on devra attendre l’hiver de l’année suivante pour le tailler légèrement. Il s’est donc passé quatre saisons complètes (hiver, printemps, été et automne) et non un an (octobre de l’année suivante). Une taille de formation (sujet d’une prochaine rubrique) pourra être effectuée par la suite mais pas avant pour ne pas stresser l’arbre avant qu’il soit bien implanté. - Pour un arbre planté en mai, attendre l’été (juillet-août) de l’année suivante. Il se sera alors passé quatre saisons complètes soit, l’été, l’automne, l’hiver et le printemps. Bien que l’on puisse élaguer des branches mortes, cassées, ou malades à tout moment de l’année, il est habituellement préférable d’effectuer ces travaux en automne, après le changement de couleur des feuilles et on ne doit jamais, sauf lors de tailles effectuées par des professionnels et en connaissant les particularités de l’espèce, lui enlever plus de 20% de son couvert de feuilles par année (par 4 saisons complètes). Retour à la première page En conclusion, on doit éviter au maximum tout stress à un arbre nouvellement planté tant et aussi longtemps qu’il n’est pas bien implanté dans son milieu. La plantation induit déjà un stress à l’arbre et on ne doit pas en ajouter en taillant branches ou racines, en blessant le tronc ou en le soumettant à un manque d’eau. Le mois prochain, un sujet très important pour éviter les erreurs coûteuses : Les fausses idées et les mauvaises pratiques répandues ou véhiculées sur l’entretien des arbres. Mars 2014 p. 7 de 7 © 2014 - Ville de Prévost, Service de l’environnement