31FEMME sur - Kering Foundation

13
FEMME sur
dans le monde est victime de violence,
d’abus sexuel et d’autres sévices au cours de sa vie
contents
●
●
●
THE FOUNDATION
_ MESSAGE FROM THE CHAIRMAN
2
_ ORGANISATION
4
_ FIVE YEARS OF ACTION AT A GLANCE
6
_ JOINT INTERVIEW
8
WHAT WE DO, AROUND THE WORLD
_ BUILDING PARTNERSHIPS WITH NGOs
10
_ SUPPORTING SOCIAL ENTREPRENEURS
20
_ RAISING AWARENESS
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OUR PARTNERS
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Editor: Céline Bonnaire. Coordination: Emilie Rognon and Lise Wittersheim.
Writing: Stéphanie Livingstone-Wallace. Design and production:
This document is produced by a printer labelled “Imprim’Vert” on fibre-based paper from forests managed in accordance
with sustainable development.
Picture credits
François Maréchal – Human Rights Watch ©2010 – Stephan Gladieu – Planète Enfants – W&Cie – Dorothée Baignères – AFESIP –
Samusocial International – Félix Vigné/Imageo – Relmu Witral – Girl under the Milky Way, B. Tafreshi – Swift Wash – AFRIpads –
Catherine Cabrol – Desert Flower Filmproductions – Noujaim Films – DR.
Sources
Page 11 – 200 million: UNICEF – Page 21 – 90%: UNICEF – Page 29 – 2 million: Plan International.
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in
sommaire
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●
●
LA FONDATION
_ MESSAGE DU PRÉSIDENT
2
_ ORGANISATION
4
_ REGARD SUR CINQ ANS D’ACTION
6
_ ENTRETIEN CROISÉ
8
women
around the world is beaten, coerced into
sex or otherwise abused in her lifetime
NOS ACTIONS À TRAVERS LE MONDE
_ S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG
10
_ ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS SOCIAUX
20
_ SENSIBILISER
28
NOS ORGANISATIONS PARTENAIRES
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Direction de la publication : Céline Bonnaire. Coordination : Emilie Rognon et Lise Wittersheim.
Rédaction : Stéphanie Livingstone-Wallace. Conception et réalisation :
Ce document est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement.
Crédits
François Maréchal – Human Rights Watch ©2010 – Stephan Gladieu – Planète Enfants – W&Cie – Dorothée Baignères – AFESIP –
Samusocial International – Félix Vigné/Imageo – Relmu Witral – Girl under the Milky Way, B. Tafreshi – Swift Wash – AFRIpads –
Catherine Cabrol – Desert Flower Filmproductions – Noujaim Films – DR.
Sources
Page 11 – 200 millions : UNICEF – Page 21 – 90 % : UNICEF – Page 29 – 2 millions : Plan International
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ONG partenaires à travers le monde
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140 000
80
Entrepreneurs sociaux accompagnés
Plus de
femmes bénéficiaires de l’action de la Fondation en cinq ans
collaborateurs partis en mission solidaire
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MESSAGE DU PRÉSIDENT
VOUS L’AVEZ
«
COMPRIS, IL N’Y A PAS
UN INSTANT À PERDRE.
SANS L’Eff ORT ET
LA MOBILISAtiON DE
TOUS, CES VIOLENCES NE
CESSERONT JAMAIS.
»
françois-henri pinault,
président de la fondation d’entreprise kering
Les violences faites aux femmes sont un fléau
universel qui touche toutes les cultures et toutes
les populations. Dans le monde, 1 femme sur 3
est victime de violence, d’abus sexuel ou d’autres
sévices. En France, 1 femme sur 10 est victime de
violences conjugales. Je suis toujours consterné par
l’omerta qui règne sur les violences faites aux femmes :
c’est une cause orpheline qui ne reçoit pas l’attention
et les réponses qu’elle devrait. Je pense que l’entreprise
a un rôle clé à jouer, aux côtés du monde associatif
et des pouvoirs publics, pour lutter contre ce type
de violences. En tant que Président d’un groupe
international dont la majorité des collaborateurs
et des clients sont des femmes, j’ai souhaité engager
nos équipes et nos partenaires sur ce sujet.
En parcourant les pages de ce rapport, vous constaterez
l’ampleur des actions qui ont été menées depuis
cinq ans. À travers son soutien aux ONG,
l’accompagnement d’entrepreneurs sociaux et ses
actions de sensibilisation, la Fondation a déjà agi
auprès de plus de 140 000 femmes. Je remercie
chaleureusement l’équipe de la Fondation, les membres
du Conseil d’administration ainsi que celles et ceux qui
se sont engagés à leurs côtés.
R
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2013 ouvre une nouvelle page dans l’histoire de la
Fondation, qui arrive au terme de son premier mandat
de cinq ans. Pour les années à venir, la Fondation
va renforcer ses actions autour d’un programme
renouvelé et d’une nouvelle signature : « Stop violence.
Improve women’s lives. » Depuis 2009, Kering s’est
profondément transformé pour devenir un groupe
mondial dans le secteur de l’habillement et des
accessoires. Si notre esprit entrepreneurial reste au
cœur de notre ADN, nos clients, nos collaborateurs
et notre empreinte géographique sont aujourd’hui
différents. C’est pourquoi nous avons décidé d’aligner
le positionnement de la Fondation sur la nouvelle
identité du Groupe, afin de renforcer sa cohérence et
son efficacité. De leur côté, les marques développeront
des actions solidaires relayant l’action de la Fondation.
L’ ensemble de ces actions de solidarité envers les
femmes s’inscrit dans une ambition globale du Groupe
en termes de politique de ressources humaines : nous
veillons à être exemplaires en matière de diversité et
d’égalité femme-homme.
Certes, au cours des cinq dernières années, des
avancées notables ont été réalisées dans la lutte contre
les violences faites aux femmes. Mais il reste encore
beaucoup à accomplir : il y a cinq ans, nous parlions
d’un milliard de femmes victimes. Aujourd’hui, ce chiffre
n’a pas changé. Vous l’avez compris, il n’y a pas un
instant à perdre. Sans l’effort et la mobilisation de tous,
ces violences ne cesseront jamais. Je compte sur vous :
poursuivez vos efforts pour que, demain, les femmes
du monde entier vivent en sécurité dans un monde
plus respectueux de leurs droits.
POUR LES ANNÉES À VENIR, LA FONDAti ON VA
«
RENFORCER SES ACti ONS AUTOUR D’UN PROGRAMME
RENOUVELÉ ET D’UNE NOUVELLE SIGNAtu RE :
STOP VIOLENCE. IMPROVE WOMEN’S LIVES.
»
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ORGANISATION
gouvernance
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
La Fondation Kering, rattachée à la Direction du Développement durable, valide ses orientations
stratégiques auprès de son Conseil d’administration, qui veille aussi à sa bonne gestion.
9 MEMBRES FONDATEURS
2 REPRÉSENTANTS
DU PERSONNEL
FRANÇOIS-HENRI PINAULT
BELÉN ESSIOUX-TRUJILLO
STELLA McCARTNEY
Président
Directrice des Ressources
Humaines, Kering
Directrice de la création,
Stella McCartney
FRIDA GIANNINI
MIMI TANG
Directrice adjointe,
Contrôle des opérations,
Kering
Directrice de la création,
Gucci
Directrice de Kering
Asie-Pacifique
PHILIPPE BUENDIA
ISABELLE GUICHOT
JOCHEN ZEITZ
Président-Directeur
général, Balenciaga
Administrateur
de Kering
LAURENT CLAQUIN
Directeur de Kering
Americas
MARIE-CLAIRE DAVEU
Directrice du
Développement durable et
des Affaires internationales
de Kering
VALÉRIE BUARD
Directeur achat
informatique Groupe,
Kering
5 PERSONNALITÉS QUALIFIÉES
CLAUDE CHIRAC
WARIS DIRIE
SALMA HAYEK PINAULT
TASLIMA NASREEN
NAZANINE RAVAÏ
Consultante en
communication
Ancien top model
engagée dans la lutte
contre les mutilations
sexuelles féminines
Actrice, réalisatrice
et productrice
Auteure engagée dans
la défense des droits des
femmes
Conseillère spéciale
du président d’Artemis
CÉLINE BONNAIRE
ÉMILIE ROGNON
Déléguée générale
Chef de projet
L’ÉQUIPE PERMANENTE
Quotidiennement au plus près du monde
associatif et des marques du Groupe,
l’équipe propose le plan d’action, construit,
suit, évalue les partenariats noués
et mobilise les collaborateurs du Groupe.
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missION
Depuis 2009, la Fondation Kering s’engage pour la dignité et les droits des femmes à travers la lutte contre
les violences faites aux femmes et la promotion de l’autonomie des femmes.
3 TYPES D’INTERVENTION
▶
▶
▶
le soutien à des projets portés par
des ONG locales et internationales,
à travers des partenariats pluriannuels,
sur des actions de terrain ;
la remise de Bourses à
trois Entrepreneurs sociaux,
sélectionnés tous les deux ans pour
la viabilité économique et l’impact social
de leur projet au bénéfice des femmes ;
le déploiement d’actions de
sensibilisation et de prévention,
notamment en collaboration avec
les marques du Groupe, auprès
des collaborateurs et du grand public.
▶
▶
▶
en amont avec des actions de
prévention : accès à l’éducation,
connaissance des droits et sensibilisation ;
au moment de la violence en prenant
en charge les victimes : accueil,
soins, soutien et protection, appui juridique ;
en faveur d’une indépendance
retrouvée : formation, insertion sociale
et professionnelle.
UNE APPROCHE GLOBALE
Les projets soutenus agissent :
2 RESSOURCES MAJEURES
▶
▶
un soutien financier ;
la mobilisation des collaborateurs
du groupe Kering.
SÉLECTION DES PROJETS
Les projets portés par les associations et les entrepreneurs sociaux sont
examinés par l’équipe permanente puis sélectionnés soit par le Comité
de validation, soit par le Conseil d’administration de la Fondation.
Afin de soutenir des projets à fort impact social, la cohérence avec
les objectifs de la Fondation, la solidité et la pérennité de la structure
porteuse, la viabilité opérationnelle et financière du projet sont
quelques-uns des critères appréciés. L’équipe permanente établit alors
un partenariat avec la structure retenue. Ensemble, elles définissent les
indicateurs qui permettront l’évaluation du projet tout au long de son
développement. Retrouvez tous les critères sur www.keringfoundation.org
«
Lorsque nous nous réunissons pour
délibérer, nous avons déjà pris connaissance
des projets. Collaborateur du groupe ou expert
des violences faites aux femmes, chaque
membre du Comité expose son point de vue
et ses interrogations, en regard de la grille
d’évaluation des projets. J’aime participer
à ces échanges, riches et animés. Et je suis fière
des projets que nous avons décidé de soutenir,
pour faire avancer la cause des femmes
victimes de violences.
»
paola milani, corporate brand director
kering et membre du comité de validation
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REGARD SUR CINQ ANS D’ACTION
Depuis sa création, la Fondation Kering se bat aux côtés des associations pour lutter
contre les violences faites aux femmes. En cinq ans, plus de 140 000 femmes ont pu
bénéficier de son soutien. Parallèlement, dans le monde, les droits des femmes
ont connu des avancées significatives.
LA FONDATION
Création de la Fondation
d’Entreprise PPR pour la Dignité
et les Droits des Femmes
• 1re réunion du Conseil
d’administration, soutien aux
projets de Médecins du Monde
et d’AFESIP ;
• Présentation de l’exposition
Blessures de femmes, de la
photographe Catherine Cabrol,
pour sensibiliser les collaborateurs
du siège, de Saint Laurent
et de Boucheron ;
• 12 partenariats ONG noués.
Plus de 7 000 filles et femmes
bénéficiaires du soutien
de la Fondation
• Remise de trois Bourses
Entrepreneurs sociaux : Atelier
Trevo de Sakina M’Sa (France),
Coopa-Roca (Brésil), Pesinet (Mali) ;
• Mobilisation du Groupe contre les
mutilations sexuelles féminines
autour du film Fleur du Désert :
débats, sensibilisation et levée
de fonds en faveur de l’ONG
Équilibres & Populations ;
• Signature de la Charte de
prévention et de lutte contre les
violences conjugales en France,
avec la Fédération Nationale
Solidarité Femmes (FNSF).
Plus de 55 000 femmes et filles
bénéficiaires du soutien
de la Fondation
• Création du Grip Bag PUMA
by Sakina M’Sa, fruit d’une
collaboration entre PUMA
et l’entreprise sociale ;
• Trois « Spotlighting Women
Documentary Awards » décernés,
en partenariat avec le Gucci
Tribeca Documentary Fund ;
• Soutien de la campagne
de la FNSF contre les auteurs
de violences conjugales.
ET DANS LE MONDE…
11 décembre 2009
• La Convention internationale sur
l’élimination de toutes les formes de
discriminations à l’égard des femmes
(CEDEF/CEDAW) célèbre ses 30 ans.
186 États membres des Nations unies
adhérent à cette Convention.
2 juillet 2010
• Les Nations unies créent UN Women,
une entité unique pour l’égalité des
sexes et l’autonomisation des femmes.
Cette décision montre un engagement
sans précédent des États membres
pour soutenir les droits des femmes
dans le monde ;
9 juillet 2010
• La France adopte une nouvelle loi afin
de renforcer le dispositif de prévention
et de protection des femmes victimes
de violences conjugales. Elle reconnaît
le délit de violence psychologique et le
délit de contrainte au mariage forcé ;
17 novembre 2010
• L’opposante birmane Aung San Suu
Kyi, figure de la non-violence et Prix
Nobel de la paix 1991, est libérée par
la dictature militaire de son pays après
dix années en résidence surveillée.
11 mai 2011
• La Convention du Conseil de l’Europe
sur la prévention et la lutte contre
la violence à l’égard des femmes
et la violence domestique est adoptée
à Istanbul et soumise à la ratification
des États membres afin de créer
un cadre juridique complet
pour protéger les femmes victimes ;
7 octobre 2011
• Trois femmes africaines reçoivent
le Prix Nobel de la paix pour « leur lutte
non violente en faveur de la sécurité
des femmes et de leurs droits à
participer aux processus de paix » ;
28 décembre 2011
• Les « tests de virginité » sont interdits
en Égypte, qualifiés de forme de
torture et de violence sexuelle par
les organisations égyptiennes et
internationales de défense des droits
de la personne, notamment Amnesty
International.
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Plus de 80 000 femmes et filles bénéficiaires
du soutien de la Fondation
• Remise de trois nouvelles Bourses
Entrepreneurs sociaux : AFRIpads (Ouganda),
Filles du facteur (Burkina Faso), Relmu Witral
(Chili) ;
• Lecture de Blessures de femmes,
de Catherine Cabrol, par des acteurs de
la Comédie-Française, à l’occasion de la
Journée internationale pour l’élimination des
violences faites aux femmes, le 25 novembre ;
• 15 000 000 d’internautes touchés par
la campagne White Ribbon for Women, lancée
sur les médias sociaux en partenariat avec
Stella McCartney.
La Fondation PPR devient la Fondation
Kering, avec pour signature : « Stop Violence.
Improve Women’s Lives. »
• Soutien à la campagne One Billion Rising,
de V-Day, relayée sur les réseaux sociaux
du Groupe ;
• Exposition À Travers Elles, de Carole Mathieu,
en partenariat avec la Fnac, qui présente
des portraits d’actrices engagées interprétant
le parcours de femmes victimes de violences ;
• Soutien du mouvement CHIME FOR CHANGE,
lancé par Gucci.
2013
6 février 2012
• Wadjda est le premier film saoudien signé par
une femme. Il relate les aventures d’une fillette
rêvant de s’acheter un vélo, dont l’usage est réservé
aux hommes ;
20 décembre 2012
• Les Nations unies adoptent une résolution interdisant
la pratique des mutilations sexuelles féminines.
Cette étape importante est approuvée par
194 États membres, qui s’engagent à prendre
toutes les mesures nécessaires pour protéger
les femmes et filles contre cette forme de violence.
13 mars 2013
• Les Nations unies adoptent une déclaration
« historique » qui dénonce les violences faites
aux femmes qu’« aucune coutume, tradition ou
considération religieuse » ne saurait justifier et qui
définit un code de conduite pour les combattre ;
22 mars 2013
• Le Parlement indien adopte une loi « anti-viol » qui
renforce les punitions en cas d’agression sexuelle.
Cette mesure intervient après les manifestations
d’indignation suite au viol collectif et au décès d’une
étudiante indienne dans un bus de New Delhi.
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ENTRETIEN CROISÉ
MAINTENANT
« IL ESTDETEMPS
PASSER AU SECOND
STADE : CHANGER LES
COMPORTEMENTS POUR
PRÉVENIR LES VIOLENCES.
»
liesl gerntholtz,
directrice exécutive de la division droits
des femmes de human rights watch
Parmi les actions réalisées par la Fondation depuis
cinq ans, quelles sont celles qui ont eu le plus
grand impact ?
CÉLINE BONNAIRE : Parmi les 47 projets soutenus,
je retiendrais deux projets portés par AFESIP qui
accompagne les victimes de traite à des fins de
prostitution au Cambodge, et Médecins du Monde
pour leur programme d’aide aux victimes de violences
domestiques au Pakistan. Autre temps fort :
les six Entrepreneurs sociaux que la Fondation
soutient et dont les valeurs - esprit d’entreprise,
audace et esprit d’aventure - sont en accord avec
celles de Kering. Combinant viabilité économique
et valeur ajoutée sociale, leurs projets sont souvent
innovants et ont un impact réel.
Avez-vous constaté des progrès majeurs en termes
de violences faites aux femmes au cours des dix
dernières années ?
LIESL GERNTHOLTZ : Des progrès significatifs ont été réalisés,
notamment dans l’adoption de nouvelles lois. Des
mesures ont également été prises pour mieux protéger
les femmes : forces de police spécialement formées,
multiplication des centres d’accueil et tribunaux dédiés.
Toutefois, beaucoup de problématiques doivent encore
être traitées, comme la violence sexuelle, les crimes
d’honneur, les mutilations sexuelles féminines et les
violences conjugales. Il est temps maintenant de passer
au second stade : changer les comportements pour
prévenir les violences.
Quels moyens la Fondation Kering utilise-t-elle
pour lutter contre les violences faites aux femmes ?
CÉLINE BONNAIRE : Nous mettons en place des partenariats
avec des acteurs engagés sur cette thématique.
L’ambition de la Fondation est d’aider les femmes à
sortir durablement de la violence grâce à une approche
globale de la problématique sur le long terme : avant
(prévention), pendant (soins et accès aux services)
et après (formation et insertion professionnelle).
Nous devons d’abord mettre fin aux violences pour
pouvoir ensuite améliorer la vie de ces femmes.
L’implication de nos 33 000 collaborateurs et la visibilité
internationale du Groupe sont de puissants leviers.
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NOUS DEVONS D’ABORD
«
MEtt RE fi N AUX VIOLENCES
POUR POUVOIR AMÉLIORER
LA VIE DES FEMMES.
»
céline bonnaire,
déléguée générale
de la fondation kering
Quels sont les facteurs qui induisent les violences
faites aux femmes et les principaux outils
disponibles pour les combattre ?
LIESL GERNTHOLTZ : Bien qu’il s’agisse d’un phénomène
universel, il y a davantage de violences faites aux femmes
dans les pays où l’inégalité femme-homme est plus
marquée. Nous devons donc combattre cette inégalité
dans toutes ses dimensions : sur le lieu de travail, à la
maison, en politique. D’autres facteurs sont le
comportement des hommes, la religion et la tradition.
L’éducation est dès lors un outil fondamental. Ces dix
dernières années, des progrès ont été réalisés pour que
les filles puissent aller à l’école. Mais nombreuses sont
celles qui la quittent à la fin du primaire, forcées à se
marier. Nous devons nous assurer que toutes les filles
puissent poursuivre des études secondaires. Par ailleurs,
les cursus scolaires devraient inclure des matières
comme les droits de l’homme et l’égalité des sexes,
de façon à ancrer cet état d’esprit chez les jeunes
garçons avant qu’ils ne deviennent adultes.
Selon vous, quelles sont les clés de réussite d’un
projet dédié à la lutte contre les violences faites
aux femmes ?
CÉLINE BONNAIRE : Une des clés est de concevoir des projets
concrets, efficaces et pérennes pour répondre de façon
exhaustive aux besoins des victimes. Pour réussir,
un projet doit constamment s’adapter et assurer
un transfert local des compétences. Il est également
important de travailler sur la communauté dans son
ensemble : l’État et les lois, les enfants, les hommes et
même les auteurs des violences. Nous tenons compte
de ces critères pour choisir nos partenaires et les projets
soutenus.
Quel rôle les entreprises et le secteur privé
peuvent-ils jouer dans cette lutte ?
LIESL GERNTHOLTZ : Les entreprises peuvent jouer un rôle
essentiel à trois niveaux : apporter des ressources, utiliser
leur influence et leur prestige pour faire savoir que
les violences faites aux femmes ne sont pas acceptables
et enfin, avoir une influence positive sur les
gouvernements pour qu’ils modifient les lois.
Quelle est la légitimité d’un groupe comme Kering
dans cette lutte ?
CÉLINE BONNAIRE : Les violences faites aux femmes sont
un phénomène silencieux. Pour parvenir à changer
les comportements et améliorer la place des femmes,
la sensibilisation est indispensable. En tant que groupe
international, nous avons la capacité de faire connaître
cette cause.
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S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG
La Fondation noue des partenariats de long terme avec des associations locales et internationales reconnues
pour leur expertise sur les violences faites aux femmes. Elle soutient des projets de terrain qui répondent de
manière globale aux besoins des victimes.
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PLANÈTE ENFANTS, NÉPAL
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200
millions de
filles et de femmes
manquent à l’appel dans le monde.
Elles ont été tuées, ou sont décédées suite à des négligences
ou à des mauvais traitements
L
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S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG / DES PARTENARIATS DANS LA DURÉE
LEVER LE TABOU SUR LES VIOLENCES CONJUGALES
La Fondation tisse des relations durables avec ses partenaires afin de pérenniser leur projet
et leur impact. Son partenariat avec la Fédération Nationale Solidarité Femmes est une parfaite
illustration de cet engagement. Initié en 2009, il ne cesse de s’enrichir au fil des années.
• Financement d’une
équipe mobile en
charge d’accueillir
les victimes de
violences conjugales
dans les hôpitaux
de Montpellier ;
• soutien au pôle
formation de la FNSF :
partenariat pluriannuel
poursuivi jusqu’à
ce jour.
• Signature de la Charte
de Prévention et
de Lutte contre les
violences conjugales
par François-Henri
Pinault, qui engage le
Groupe à sensibiliser
ses collaborateurs
en France et à former
des collaborateurs
relais sur ses sites ;
• vente aux enchères
d’œuvres de David
Lynch réalisées pour
les Galeries Lafayette,
au bénéfice de six
centres d’hébergement
pour femmes victimes
de violences et leurs
enfants.
• 1res sessions
de sensibilisation
auprès des
collaborateurs
de Kering ;
• 25 novembre :
déploiement
de la campagne de
sensibilisation sur les
auteurs de violences
conjugales auprès de
30 000 collaborateurs
en France.
Depuis près de 30 ans, la Fédération Nationale Solidarité
Femmes (FNSF) lutte contre les violences conjugales en
France. La Fédération gère le 3919, numéro national d’écoute,
d’information et d’orientation, anime un réseau de 65 associations locales qui accueillent et hébergent les femmes
victimes avec leurs enfants, et propose des formations pour
les membres de son réseau et d’autres acteurs sociaux
comme les professionnels de la santé, les policiers et les élus.
• 25 novembre :
soutien financier
à la campagne media
Le souffle, diffusion du
spot dans les marques
et accueil de la
conférence de presse
de lancement.
• Extension des sessions
de sensibilisations en
Italie : formation par
la FNSF des formateurs
de l’ONG italienne
D.i.Re ;
• 8 mars :
Exposition photo
À Travers Elles
de Carole Mathieu ;
portraits d’actrices
françaises interprétant
le parcours émotionnel
des victimes de
violences conjugales,
en partenariat avec
la FNAC.
«
Qu’une Fondation d’entreprise prenne le parti de
défendre ce qui semble relever, de prime abord, de la sphère
intime est important. Elle signifie ainsi qu’elle considère que
la question est d’ordre public, qu’elle concerne la société et
pas seulement deux individus. Oui, l’entreprise peut et doit
jouer un rôle, car elle est un vecteur d’information. Dans un
monde plein de bruits, il est difficile d’exister. Au-delà du
soutien financier, la Fondation Kering participe à la visibilité
de la FNSF et à la cause qu’elle défend.
»
christine clamens, directrice générale de la fnsf
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REGARDS CROISÉS
clémentine levy,
chargée d’action formation à la fnsf
La sensibilisation aux violences conjugales au sein
de l’entreprise implique de nouveaux paramètres,
jusque-là inexplorés dans le contexte des formations
aux travailleurs sociaux. J’ai donc aménagé les
contenus et mis l’accent sur les conséquences dans
l’entreprise, des situations de violences conjugales :
pour la femme concernée et pour celles et ceux
qui travaillent avec elle. Mon intervention s’est
articulée autour de la compréhension du phénomène
en lien avec le rôle central de l’emploi pour les
victimes. Il est important que les participants sachent
que cette problématique se situe à la jonction
des sphères privée et publique, développent leur
écoute et leur approche des questions en gardant
une distance. Ces sensibilisations tentent d’instituer
le lieu de l’entreprise comme un espace rassurant
où l’information est accessible librement.
nadine zygler,
assistante rh puma, en charge des sessions
de sensibilisation proposées aux collaborateurs
La violence conjugale ou domestique
se traduit par des comportements abusifs et
coercitifs tels que des sévices physiques ou
psychologiques et des abus sexuels exercés par
un partenaire ou ex-partenaire au sein du couple.
Elle commence souvent par des intimidations,
des humiliations et des menaces. La violence
est amplifiée par une mainmise sur la vie
d’autrui, obtenue par l’isolement, la manipulation
et la restriction de ses possibilités de choix
et de ses libertés. Bien souvent, elle se double
d’un harcèlement économique et administratif
consistant à dénier à la personne son
indépendance financière et à régir ses décisions.
Source : Conseil de l’Europe
▶
Quels sont les objectifs des sessions de
sensibilisation ?
Les collaborateurs doivent prendre conscience de
l’existence et de l’ampleur de ce phénomène. Ils
seront ainsi susceptibles d’en déceler les signes, d’être
attentifs à leurs collègues et entourage et de savoir
comment appréhender des situations de ce type.
Côté RH, nous avons veillé à mélanger les profils
des participants, tout en ciblant les personnes déjà
engagées en tant que sauveteurs secouristes du
travail. Tous ont répondu présents et ont appris à
comprendre ces situations complexes au-delà d’un
rapport « purement » professionnel.
repères
Seulement
8 % DES VICTIMES
portent plainte
Source : FNSF
Près de
20
000
APPELS
au 3919 par an
Source : FNSF
En 2012
148 FEMMES
sont décédées sous les coups
de leur conjoint en France
Source : Ministère de l’Intérieur
▶
Comment cette session a-t-elle été accueillie ?
Cette session a été accueillie avec attention
et enthousiasme par tous les participants.
Nous nous sommes rendu compte que certains
d’entre eux avaient déjà été confrontés à cette
problématique dans leur entourage et leurs
témoignages, leurs questionnements ont été
une source d’enrichissement importante.
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S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG
Créer un cercle vertueux pour permettre
l’autonomisation
Prévention, prise en charge et insertion socio-économique pour une sortie pérenne de la violence :
la Fondation soutient des programmes privilégiant une approche globale de la lutte contre les violences
faites aux femmes. Illustration avec Enda El Alto en Bolivie et AFESIP au Cambodge.
ENDA EL ALTO
donner un avenir aux filles et adolescentes de la rue
Avec 77 % des habitants ayant moins de 24 ans,
El Alto est la ville la plus jeune de Bolivie.
En périphérie de La Paz, El Alto compte aussi
le plus de mineurs vivant dans la rue dans des
conditions difficiles, notamment les filles, qui
ont souvent recours à la prostitution.
En partenariat avec de nombreux acteurs locaux
(hôpitaux, ONG), Enda El Alto encadre les jeunes
filles en leur offrant un hébergement et des
soins médicaux et psychologiques. Un axe primordial est leur insertion socio-économique :
l’association veille au suivi de leur parcours
scolaire, essaie de leur permettre de renouer
avec leur famille et leur ouvre des perspectives
économiques à travers deux ateliers : boulangerie-pâtisserie et artisanat (tissage et cartes
de vœux). Depuis 2011, la Fondation Kering
apporte également les compétences des collaborateurs du Groupe en les mobilisant sur la
gestion de ces ateliers.
QUESTIONS À... émilie queste, collaboratrice kering,
partie en mission solidaire pour enda el alto
Quels étaient les objectifs de ta mission ?
Les missions solidaires s’inscrivent dans une optique de transfert
de savoir-faire au cours de missions de deux semaines organisées par
la Fondation Kering. Mon objectif était de renforcer les compétences
de l’équipe de travailleurs sociaux afin de les aider à développer
l’activité de l’atelier d’artisanat. Concrètement, il s’agissait de réfléchir
à l’organisation de la chaîne de production, en termes notamment
de calcul de coût et de gestion optimale.
Qu’a permis de mettre en place ta mission ?
Il n’y avait pas de gestion des stocks : nous avons donc réalisé
le premier inventaire, puis développé un outil de suivi Excel.
Nous avons ensuite travaillé sur l’offre afin de créer un véritable
catalogue : il s’agissait de définir la gamme, de fixer les prix
et d’élaborer des fiches techniques détaillées pour chaque modèle.
Que t’a apporté cette mission ?
J’appréhendais le contact avec les bénéficiaires aux parcours difficiles.
Finalement, ce sont des jeunes filles adorables et pleines de
vie ! J’ai été époustouflée par le professionnalisme et l’énergie des
travailleurs sociaux qui les accompagnent. Cette expérience m’a
donné une leçon d’humilité et je parviens désormais mieux à
relativiser les priorités dans ma vie personnelle et professionnelle.
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AFESIP
lutter contre la traite et l’exploitation sexuelle des femmes au cambodge
Particulièrement touché par la pauvreté, l’instabilité politique et la corruption, le Cambodge est
une plaque tournante de la traite à des fins d’exploitation sexuelle. Créée en 1996 par Somaly
Mam, ancienne victime de prostitution, l’association Agir pour les femmes en situation précaire (AFESIP) déploie un programme complet
de lutte contre la traite des êtres humains. Celuici s’organise autour de trois volets complémentaires qui permettent une réinsertion durable
des victimes dans la société cambodgienne :
• une action juridique : repérage des lieux clan-
destins de prostitution, en collaboration avec
la police pour secourir les victimes ; actions
en justice et plaidoyer auprès des autorités ;
• l’accompagnement des victimes comprenant
l’hébergement, des soins médicaux et psychologiques, au sein de trois centres qui
reçoivent chaque année 250 femmes ;
• des initiatives pour favoriser leur autonomie
économique : cours d’anglais et d’informatique, formations professionnelles (coiffure,
couture, tressage) et soutien à la création de
leur propre activité.
«
Mes deux années passées dans le centre Tom Dy d’AFESIP m’ont permis de rattraper mon retard scolaire
et de bénéficier d’une formation de couturière. Quand j’en suis sortie, j’ai trouvé normal d’aider les autres. J’ai alors
enseigné la couture dans un orphelinat comme professeur qualifié et, un an après, j’ai décidé de lancer ma propre
entreprise. Aujourd’hui, je suis indépendante financièrement, j’ai des qualifications et un vrai métier. L’ équipe d’AFESIP
m’a beaucoup soutenue en me fournissant l’équipement nécessaire et en me trouvant des locaux. Aujourd’hui, elle
continue de m’appeler tous les deux mois pour s’assurer que tout va bien.
»
makara, bénéficiaire
repères
▶
80
%
DES VICTIMES
2,4
MILLIONS
Source : UNODC
Source : UNODC
recensées de la traite sont des
femmes et des filles, la plupart
destinées à l’exploitation sexuelle
de personnes sont victimes
de traite dans le monde
aujourd’hui
▶
▶
Source : Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains
▶
La traite des êtres humains désigne le recrutement,
le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de
personnes par la menace de recours ou le recours à la force
ou d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude,
tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité,
ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages
pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité
sur une autre aux fins d’exploitation.
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S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG
Soutenir des projets menés en collaboration
avec les pouvoirs publics locaux
L’une des clés pour lutter durablement contre les violences faites aux femmes réside dans la transmission
aux pouvoirs publics locaux des solutions développées par les ONG. Médecins du Monde, au Pakistan,
et Samusocial International, au Pérou, ont fait ce choix.
MÉDECINS DU MONDE
accompagner les femmes victimes de violences domestiques au pakistan
Le crime d’honneur est une violence infligée
aux femmes par les membres de leurs familles,
pour les punir d’un « comportement immoral »
(relation illicite réelle ou supposée, voire simple
discussion avec un voisin). 5000 femmes en sont
victimes dans le monde chaque année. Les
punitions prennent diverses formes : reniement
par leurs familles, mutilations, pouvant parfois
aller jusqu’au meurtre. L’idée que les femmes
soient considérées comme une propriété
contribue à cette forme de violence.
5FEMMES
000
sont victimes de
crimes d’honneur
dans le monde
chaque année.
Source : Amnesty International
▶
Son programme se déroule en trois étapes :
• mise en place de services d’accompagnement
médical, psychologique et juridique ;
• renforcement des connaissances et compétences
du personnel et des bénévoles des Dar ul-Aman ;
• campagnes de sensibilisation sur les violences
domestiques, et actions de plaidoyer.
La collaboration de l’ONG avec le gouvernement
pakistanais est une condition sine qua non de la
réussite du projet. Au-delà de la légitimation des
actions, elle contribue à faire avancer le débat sur
la position de la femme au Pakistan.
repères
▶
Viols, crimes d’honneur, agressions à l’acide :
l’ampleur réelle des violences domestiques au
Pakistan reste méconnue. La plupart des femmes
qui décident de quitter leur foyer sont rejetées par
leurs communautés, menacées de mort et renvoyées auprès de leurs agresseurs. Elles peuvent
cependant trouver refuge dans des centres d’accueil : les Dar ul-Aman ou « maisons de paix »,
gérés par le Département des Affaires sociales.
Alarmé par les mauvaises conditions sanitaires
et les violences au sein même de ces refuges,
Médecins du Monde intervient depuis 2004 dans
34 centres de l’État du Punjab en collaboration
avec les autorités publiques locales, afin d’améliorer la qualité de l’accompagnement des victimes.
•
Il suffit de regarder les infos pour voir que la situation des femmes
«au Pakistan
et en Inde est vraiment désastreuse. Elles ont besoin de
notre soutien pour avoir accès à un endroit où elles sont protégées. Nous
devons tout faire pour s’assurer que les droits des femmes à être traitées
comme des êtres humains sont respectés dans le monde entier.
»
salma hayek pinault,
membre du conseil d’administration de la fondation
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•
•
•
SAMUSOCIAL INTERNATIONAL
lutter contre les violences familiales au pérou
À Huaycán, zone urbaine située à la périphérie de
Lima, 88 % des femmes ont subi des violences
physiques ou sexuelles de la part de leur concubin. La précarité et le déracinement culturel de
ces populations, majoritairement issues de migrations internes, favorisent les comportements
violents au sein des familles.
Le Samusocial Perú a ainsi lancé en 2004 un
programme complet de prévention, d’identification et d’accompagnement :
• équipes mobiles d’aide, sillonnant quotidiennement les rues de Huaycán et réalisant des visites
à domicile ;
• centre de prévention du risque social, assurant
des consultations médicales, psychologiques et
sociales ;
• centre d’hébergement d’urgence ;
• campagnes de prévention dans la communauté.
Pour assurer la pérennité et la duplication de son
projet, le Samusocial Perú a mis en place un
dispositif de cogestion progressive des services
existants, avec la municipalité et le ministère de
la Santé, qui mettent à disposition du personnel
et des locaux. À l’issue de cette étape intermédiaire, la municipalité d’Ate deviendra gestionnaire de ce dispositif de soutien. Dans le même
temps, cette expérience pilote a permis au
Samusocial International de modéliser le programme, qui sera dupliqué en 2013 dans une
autre zone à risque de Lima.
QUESTIONS À... doctora berrocal,
référente du projet samusocial perú à la municipalité d’ate
Comment travaillez-vous en collaboration avec le Samusocial (SSI) ?
La municipalité participe au fonctionnement des équipes mobiles
et du centre de prévention du risque social, en détachant du
personnel qualifié. Grâce à la collaboration avec le Samusocial Perú,
nous sommes désormais en mesure de proposer une prise en charge
primaire directe à la population la plus vulnérable. Nous nous
rapprochons ainsi de la communauté et de ses besoins.
Qu’a changé le soutien du SSI dans votre approche ?
Nous avons pris conscience de la problématique de la violence
familiale dans le district d’Ate. À travers un travail de sensibilisation,
les femmes connaissent maintenant leurs droits. Et elles
bénéficient d’une prise en charge médicale et psychosociale.
Nous unissons les efforts de chacun pour accompagner les femmes
vers l’autonomie.
Pensez-vous que la mairie d’Ate sera capable, à moyen terme,
de gérer seule l’ensemble des services proposés par le SSI ?
Aujourd’hui, nous démarrons une phase de cogestion de ces services
avec le Samusocial Perú. À terme, la municipalité d’Ate a prévu de
créer un budget pour ce projet. De son côté, le ministère de la Santé
lance des recrutements spécifiques.
a commencé quand je suis tombée enceinte. Il rentrait saoul
«enÇapleine
nuit et il me giflait, me donnait des coups de pied. J’étais
terrorisée. Il me surveillait, il faisait tout pour m’empêcher d’aller
travailler. Je restais parce qu’il menaçait de me prendre les enfants.
Eux aussi ont souffert, ils ont tout vu. Malgré ça, j’ai tout fait pour
qu’ils aillent à l’école. La dernière fois que mon mari m’a frappée,
je suis allée au commissariat, mais ils ne voulaient pas m’entendre.
S’il n’y avait pas eu le Samu, où serais-je allée ? Il n’y a qu’eux qui m’ont
reçue. Ils m’ont toujours dit que je pouvais m’en sortir, et regardez
où j’en suis aujourd’hui ! J’ai mon stand au marché et cet homme
ne viendra plus jamais s’en prendre à moi.
»
martha, bénéficiaire
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S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG
Associer les communautés pour en faire
les acteurs du changement
Favoriser un changement dans les comportements pour, peu à peu, empêcher les violences
d’avoir lieu : c’est l’approche choisie par Planète Enfants au Népal et Équilibres & Populations au Mali
en impliquant les communautés dans la durée.
PLANÈTE ENFANTS
développer des mécanismes communautaires de protection des femmes
et des enfants victimes de violences au népal
Un large phénomène de migration du Népal
vers l’Inde favorise le trafic de milliers de personnes, en particulier de jeunes filles. Afin de
rendre les femmes actrices de la lutte contre la
traite et les violences domestiques, Planète
Enfants a développé un programme visant à :
• donner accès à 170 femmes à des classes
d’alphabétisation, avec une sensibilisation à
leurs droits ;
• former des comités de protection composés
des femmes les plus engagées, afin d’accompagner les victimes de violences ;
• diminuer la vulnérabilité des femmes, en favorisant leur autonomie économique ;
• multiplier les actions sensibilisant la communauté ;
• former des groupes d’adolescentes pour préparer l’avenir.
La Fondation Kering, qui soutient le projet financièrement depuis 2010, met également à disposition de Planète Enfants les compétences de
collaborateurs du Groupe selon les besoins du
terrain (gestion de projet, design textile).
REGARDS CROISÉS
bir bahadur lama, coordinateur du projet
« La contribution financière de la Fondation a été décisive dans la
mise en place du programme dans deux districts particulièrement
touchés par les violences et la traite. Fin 2012, une collaboratrice du
groupe Kering est venue renforcer nos capacités en management de
projet : après une formation générale aux outils de suivi des activités
et de leurs impacts, nous avons pu, ensemble, identifier les
améliorations à apporter pour nos projets. »
•
olivia dupont, collaboratrice kering, en mission solidaire
pour planète enfants
•
« L’objectif principal de ma mission était d’harmoniser les méthodes
de travail des coordinateurs et de les aider à construire les
dynamiques entre impacts, résultats attendus et actions mises en
place. Sur place, nous avons dû nous adapter aux niveaux hétérogènes.
À Basamadi et à Hadikhola, j’ai pu mesurer combien les femmes
des comités de protection avaient gagné en autonomie et en
considération. Elles, qui ne quittaient pas le foyer, sont maintenant
reconnues des autorités ! »
18
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•
ÉQUILIBRES & POPULATIONS
protéger la prochaine génération contre les mutilations sexuelles
Au Mali, 93 % des femmes sont excisées : cette
pratique perdure en raison de la pression
sociale et du droit communautaire. Il s’agit donc
de convaincre les communautés villageoises
tout entières d’abandonner durablement cette
pratique : c’est l’objectif du projet pilote d’Équilibres & Populations qui engage toutes les parties prenantes dans le district de Kayes :
• les personnels soignants, dont l’autorité permet de développer un argumentaire centré sur
les conséquences médicales de l’excision et qui
prennent en charge les cas de complications ;
• les animatrices relais, qui organisent des sessions de sensibilisation auprès des femmes, des
leaders communautaires et religieux ;
• les migrants issus de ces localités, pour être
des relais de l’abandon auprès de la communauté africaine en France.
Depuis 2009, 80 communautés villageoises
ont symboliquement « déposé le couteau de
l’exciseuse », permettant d’éviter l’excision de
2 000 fillettes.
REGARDS CROISÉS
Quels sont les obstacles majeurs et les moyens d’actions dans
la lutte contre l’excision ?
waris dirie, membre du conseil d’administration
de la fondation
Les obstacles sont l’illettrisme, les fausses croyances, le statut
des femmes dans la société et la peur de la sexualité féminine.
Mais nous avons des outils pour lutter : l’éducation des femmes,
leur autonomisation et la sensibilisation du plus grand nombre.
linda weil-curiel, avocate et membre de la ligue internationale
des droits des femmes
Nous observons une volonté très forte de « formater » les filles
et de les soumettre à un modèle social en invoquant la « tradition ».
Les mutilations sexuelles féminines ne disparaîtront qu’à condition
de sanctionner plus sévèrement les auteurs et complices de faits
d’excision : grâce aux procès, nous observons une réelle prise de
conscience de la violence et du caractère injustifiable de l’excision
des petites filles.
repères
▶
▶
▶
Près de
Chaque jour,
En Grande-Bretagne
de jeunes filles et femmes
dans le monde vivent
actuellement avec les séquelles
de mutilations sexuelles
sont victimes de
mutilations sexuelles
ont été excisées
Source : OMS
Source : FORWARD
140
MILLIONS
Source : OMS
6FILLES000
100 000
ET FEMMES FILLES ET FEMMES
▶
▶
▶
Les mutilations sexuelles
féminines recouvrent toutes les
interventions incluant l’ablation
partielle ou totale des organes
génitaux externes de la femme.
Pratiquées souvent entre l’enfance
et l’âge de 15 ans pour des raisons
communautaires, elles entraînent
de graves conséquences sur la
santé : hémorragies, infections,
infertilité, accouchement difficile.
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ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS SOCIAUX
Conciliant efficacité économique et objectif social, les entrepreneurs sociaux sont des acteurs clés pour
développer des solutions innovantes. La Fondation accompagne le développement de leur projet, à travers
un soutien financier et une mise à disposition des compétences des collaborateurs du Groupe.
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RELMU WITRAL, CHILI
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Les femmes
réinvestissent
90 %
de leurs revenus dans leurs familles
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ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS SOCIAUX / DES PARTENARIATS DANS LA DURÉE
L’ INSERTION PAR LE BEAU ET LA COUTURE
Sakina M’Sa, fondatrice de l’atelier Trevo, une entreprise d’insertion par la couture, a été l’une des
trois lauréates des Bourses Entrepreneurs sociaux de la Fondation en 2010. Depuis, les liens entre cette jeune
créatrice habitée par la fibre sociale et le Groupe ne cessent de se renforcer.
«
L’accompagnement solide et durable de la Fondation
Kering suscite de nouveaux engagements à nos côtés.
»
sakina m’sa, créatrice de l’atelier trevo
L’insertion par la couture et le beau : c’est le concept de l’atelier Trevo, situé dans le quartier de la Goutte-d’Or, à Paris. Créé
par Sakina M’Sa, cet atelier solidaire offre aux femmes très
éloignées de l’emploi une voie vers l’émancipation. Comment ? En proposant, en plus des quelques postes en insertion, une formation à la couture de haute qualité, un accompagnement social et une ouverture culturelle.
Les collections de Sakina font écho à ses valeurs : métissage
de l’inspiration, valorisation du savoir-faire « made in France »,
utilisation de matières écologiques ou recyclées. C’est cette
approche innovante et globale de lutte contre l’exclusion des
femmes éloignées de l’emploi que la Fondation a souhaité
récompenser en lui attribuant sa Bourse Entrepreneurs sociaux en 2010. Depuis, la Fondation poursuit son accompagnement à travers un transfert de savoir-faire et des collaborations étroites avec les marques du groupe Kering.
• Sakina M’Sa, lauréate des Bourses
Entrepreneurs sociaux, bénéficie d’un
soutien financier et de l’accompagnement
pendant un an d’une directrice ressources
humaines de Saint Laurent.
• Mission d’audit d’une dizaine de
dirigeants du Groupe, dans le cadre
du Leadership Development Program
de l’Université Kering : recommandations
stratégiques, managériales et
commerciales afin de développer
la marque.
• En continuité de la mission,
la Directrice du développement
produits chez Balenciaga se mobilise
aux côtés de Sakina M’Sa pour
améliorer la qualité des collections.
• Sakina revisite le fameux Grip Bag PUMA
en version « bleu de travail », lancé chez
Merci à Paris, avec le soutien de PUMA.
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repères
REGARDS CROISÉS
hélène de buhren, collaboratrice balenciaga,
et sakina m’sa
Quels sont les objectifs de votre accompagnement ?
HÉLÈNE : Je souhaite transmettre un savoir-faire
technique, à travers la découverte des codes du métier,
afin d’atteindre le niveau d’exigence des produits
couture, réalisés par des salariés en formation.
SAKINA : L’accompagnement d’Hélène permet
au personnel d’améliorer la qualité de finitions
des collections. Recevoir ses encouragements
leur redonne confiance.
Que vous apporte ce parrainage ?
HÉLÈNE : Professionnellement, je trouve dans l’atelier
Trevo des valeurs et des réflexes de développement
durable souvent oubliés dans nos métiers du luxe.
À titre personnel, cet échange me permet de revenir
à des valeurs essentielles d’humilité et de dialogue.
SAKINA : Au-delà des gains de temps et d’un meilleur
accompagnement de nos salariés en insertion,
ce parrainage m’a permis de rencontrer Hélène,
une femme engagée dans son métier qui est devenue
mon amie.
Quelles sont les avancées majeures de l’atelier
depuis le début du parrainage ?
HÉLÈNE : Dorénavant, les collections sont plus abouties,
plus équilibrées et les pièces sont mieux finies.
Nous mettons également à disposition de l’atelier
des tissus par le biais de nos stocks à solder.
SAKINA : Fruit des progrès accomplis, la deuxième
collection réalisée avec le soutien d’Hélène a su
marquer sa différence et commence à séduire
les acheteurs...
À qui sont attribuées les Bourses
Entrepreneurs sociaux ?
Tous les deux ans, la Fondation sélectionne
trois entrepreneurs sociaux pour la viabilité
économique et la valeur ajoutée sociale
de leur projet au bénéfice des femmes.
Créées dès 2009 en ligne avec les valeurs
de Kering – esprit d’entreprise, audace,
sens du risque – les Bourses Entrepreneurs
sociaux récompensent aussi les qualités
entrepreneuriales du porteur de projet.
Qu’incluent ces Bourses ?
Au-delà d’un soutien financier de 15 000 euros,
les lauréats bénéficient d’un accompagnement
par un collaborateur du groupe Kering. Les
parrains apportent leur expertise en termes
de métier et de marché sur un axe stratégique
pour le développement de la structure et
ouvrent leur réseau professionnel. L’équipe de
la Fondation assure un suivi trimestriel et les
parrains ont l’opportunité de partir en mission
sur le terrain.
6
lauréats des Bourses
Entrepreneurs sociaux
2010
• Atelier Trevo (France)
• Coopa-Roca (Brésil)
• Pesinet (Mali)
▶
▶
2012
• AFRIpads (Ouganda)
• Filles du Facteur
(Burkina Faso)
• Relmu Witral (Chili)
▶
▶
Quels sont les projets futurs pour cette
collaboration ?
HÉLÈNE : Nous souhaitons l’étendre, d’abord en mobilisant
d’autres collaborateurs, notamment proches du départ
en retraite, et en favorisant l’échange entre les deux
structures. La piste du recyclage de nos matières
inutilisées est également à creuser.
SAKINA : Grâce à ce parrainage, notre produit a changé :
j’espère élargir la distribution de nos collections,
pourquoi pas grâce à l’appui du groupe Kering en
compétences commerciales ou de stockistes.
Qu’est-ce qu’un entrepreneur social ?
L’ entrepreneur social développe un projet
économique au service d’une finalité sociale.
Explorant des formes novatrices de produits
et de services, il répond à des enjeux de
société comme l’insertion de populations
vulnérables ou la garantie d’un juste revenu
à des producteurs, etc.
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ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS SOCIAUX
Préserver le savoir-faire ancestral
des tisserandes au Chili
Améliorer l’indépendance économique des femmes mapuches au Chili tout en préservant leur culture
ancestrale : c’est la vocation de Relmu Witral, l’un des trois lauréats 2012 des Bourses Entrepreneurs sociaux.
Tour d’horizon d’un partenariat multiforme.
RELMU WITRAL
Regroupant 135 femmes mapuches des secteurs ruraux de Tirúa, à la frontière nord de
la Patagonie chilienne, l’association Relmu
Witral organise et mutualise la production
et la commercialisation d’objets de décoration
et de vêtements en laine tissée, teinte avec des
pigments naturels. Certifiée commerce équitable, Relmu Witral veille à trouver les débouchés commerciaux pour les produits, facilite
l’achat de matière première à ses membres et
favorise l’utilisation de procédés respectueux
de l’environnement. Depuis dix ans, l’association offre aussi à ces femmes une formation
au tissage traditionnel et un accompagnement global vers plus d’autonomie au sein de
leur foyer et de leur communauté.
Aujourd’hui, Relmu Witral doit relever certains
défis majeurs, comme la rentabilité de ses
deux boutiques et le maintien d’un niveau
suffisant de production. Accompagné par un
collaborateur de Volcom, Relmu Witral cherche
notamment à définir une nouvelle stratégie
commerciale. Ce partenariat a conduit à la
production d’une collection de 1 200 bonnets
co-brandés et labellisés commerce équitable.
QUESTIONS À... miriam espinoza lópez,
chargée de commercialisation au sein de relmu witral
Comment est née Relmu Witral ?
Avant, les femmes mapuches vendaient leurs tissages
en faisant du porte-à-porte à la ville, souvent obligées de brader leur
production. Or, l’art du tissage mapuche est basé sur un processus
long et minutieux. Le contraste entre le dur labeur et les prix bas a
conduit à l’abandon progressif du métier de tisserande. En 2003, pour
ne pas voir disparaître leur savoir-faire ancestral, les femmes ont
décidé de s’associer pour commercialiser ensemble leurs produits :
c’est ainsi que Relmu Witral (ou « les tissages arc-en-ciel ») est née.
Que vous a apporté le soutien de la Fondation ?
À travers la Bourse Entrepreneurs sociaux, nous avons bénéficié d’un
financement qui nous a permis de recruter une volontaire pour
améliorer la planification de notre activité. Nous avons également été
accompagnés par un manager de Volcom sur notre stratégie
commerciale. Enfin, la Fondation Kering nous a mis en contact avec
l’association Coup de pouce qui organise des chantiers solidaires.
L’été dernier, nous avons accueilli 36 volontaires, dont cinq
collaborateurs du Groupe, pour construire les ateliers de six
tisserandes, améliorant ainsi leurs conditions de travail.
Parlez-nous de votre partenariat avec la marque Volcom...
Notre parrain chez Volcom en est à l’origine. L’idée est de distribuer
nos bonnets dans les magasins de la marque. Nous sommes prêtes !
Nous avons constitué notre stock de 1 200 bonnets colorés et de
haute qualité qui seront vendus cet hiver 2013.
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QUESTIONS À... derek sabori,
en charge chez volcom des give back series
Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet
de Relmu Witral ?
Nous apprécions le côté 100 % fait main des produits
fabriqués par les femmes de Relmu Witral, leur
caractère unique et le fait qu’ils soient beaux, tout
simplement. Nous avons aussi été touchés par
l’histoire de l’association : sauvegarder les savoirs
ancestraux, dans le respect des valeurs du commerce
équitable, en créant une source de revenus pour
les femmes dans une région où les emplois sont rares.
Pour quelles raisons avez-vous choisi de développer
un produit co-brandé avec elle ?
Nous voulions attirer l’attention sur l’association et
la beauté du travail réalisé par ces femmes. Quel meilleur
moyen pour ce faire que de leur ouvrir notre marché ?
Leurs compétences correspondent bien à notre gamme
d’accessoires, et nous avons ainsi décidé de lancer
un bonnet qui sera disponible à la vente fin 2013,
dans le cadre de notre programme Give Back Series.
Nous pensons que c’est une bonne opportunité
pour Relmu Witral de travailler avec une autre marque
et d’intégrer des éléments de design nouveaux,
tout en les faisant connaître hors du Chili.
«
Découpe de bois, assemblage, transport :
j’ai apprécié de pouvoir travailler sur un projet concret.
Nous avons utilisé la technique particulièrement
innovante du dôme géodésique : un travail minutieux
pour un résultat qui attire l’œil ! Nous avons reçu
de nombreuses visites sur le chantier. Notre groupe était
très sympathique et j’ai beaucoup aimé les échanges
avec la population chilienne.
»
cyril schwartz, collaborateur kering,
parti deux semaines en mission solidaire
pour construire des ateliers
pour les tisserandes de relmu witral
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ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS SOCIAUX
Six lauréats des Bourses Entrepreneurs sociaux
La Fondation Kering sélectionne tous les deux ans 3 entrepreneurs sociaux pour la viabilité économique et la valeur
ajoutée sociale de leur projet. Certains mettent au point de véritables innovations sociales, d’autres proposent
une intégration par le travail. Ensemble, ils participent activement à la lutte pour l’émancipation des femmes.
Proposer des solutions innovantes pour lutter
contre les violences faites aux femmes.
• 2010 : anne roos-weil, pour Pesinet, association
qui lutte contre les mortalités infantile et maternelle
au Mali et au Burkina Faso. Un service de télésanté
de proximité permet de prévenir et traiter des pathologies
simples grâce au suivi régulier de données sanitaires.
L’association s’appuie sur le travail de femmes agents
de santé. Le parrainage du Directeur de la stratégie
de Kering a permis à Pesinet de structurer son approche
de partenaires médicaux locaux, comme les centres
de santé et les distributeurs pharmaceutiques,
afin de négocier les meilleurs services de mutuelles
pour les usagers.
Favoriser l’indépendance économique des femmes
et leur émancipation
• 2010 : maria-teresa leal pour la coopérative
Coopa-Roca, au Brésil, qui permet aux femmes issues
du bidonville de la Rocinha, à Rio, de travailler chez elles
en utilisant les techniques traditionnelles de broderie
et d’artisanat du nord du Brésil, tout en générant
un revenu. La coopérative travaille pour les secteurs de
la mode et du design et développe sa propre marque.
L’ accompagnement par un manager en marketing localisé
au Brésil a permis de consolider la stratégie en e-commerce.
• 2012 : sophia klumpp et paul grinvalds, pour
leur entreprise sociale AFRIpads en Ouganda, qui
favorise l’intégration scolaire et professionnelle des jeunes
filles grâce à des serviettes périodiques lavables.
Ce projet est parrainé par une collaboratrice de Bottega
Veneta, sur la stratégie de ressources humaines.
En complément d’un guide sur les règles en matière
de ressources humaines, une formation en management
est prévue à l’automne 2013.
• 2012 : delphine kohler, pour son association Filles
du facteur et son atelier burkinabé, qui soutient
l’autonomie des femmes en produisant des accessoires
en crochet à partir de sacs plastique recyclés. Ce projet
bénéficie de l’accompagnement d’une collaboratrice de
Kering, sur le positionnement de la marque et la stratégie
de distribution. Une mission de formation auprès
des femmes crocheteuses est prévue à l’automne 2013.
• 2010 : sakina m’sa pour l’Atelier Trévo, insérer par
la couture et le beau (voir p. 22-23).
• 2012 : miriam espinoza et patricia marihuen
pour Relmu Witral, sauvegarder le savoir-faire ancestral
des femmes mapuches (voir p. 24-25).
26
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ZOOM SUR...
SWIFT WASH
comment sortir de la prostitution sans autre source de revenu ? la laverie industrielle swift wash
a été lancée en inde en réponse à ce défi. en juillet 2012, une équipe de dirigeants du groupe kering
a apporté son expertise sur le terrain dans le cadre du leadership development program de l’université kering. les différentes parties prenantes de cette aventure racontent.
arun pandey,
fondateur de swift wash
Pourquoi avez-vous décidé de créer ce projet ?
Nous avons constaté que certaines filles,
une fois rescapées, étaient de nouveau victimes
de la traite en raison du manque d’opportunités
génératrices de revenus. Il fallait offrir aux
victimes d’exploitation sexuelle, mais aussi aux
trafiquants, des alternatives économiques dignes.
Quel est le profil des employés de la laverie ?
Des mères célibataires âgées de 21 ans en moyenne,
et victimes d’exploitation sexuelle depuis
quatre ans. Nombre d’entre elles sont dépendantes
aux drogues et souffrent de troubles psychologiques.
Nous recevons également des anciens trafiquants
et des jeunes filles vulnérables.
Quels sont les défis d’une entreprise comme
la vôtre ?
Concilier l’enjeu économique de la laverie et l’enjeu
social de la réintégration. Swift Wash fait face
à des coûts plus élevés que les laveries « classiques »,
liés à son activité sociale. Aujourd’hui, Swift Wash est
reconnue à la fois comme une laverie professionnelle
par ses clients et comme une structure d’insertion
efficace par les pouvoirs publics.
Depuis 2010, que vous a apporté le soutien
de la Fondation ?
Le soutien financier de la Fondation, à travers l’ONG
Acting for Life, a permis à Swift Wash de se donner
le temps de trouver de nouveaux moyens de concilier
viabilité économique et besoins sociaux. La mission
du Leadership Development Program a renforcé les
compétences entrepreneuriales de l’équipe – plutôt
experte en accompagnement social – et favorisé des
échanges sur diverses possibilités pour la laverie
d’améliorer son fonctionnement et de se pérenniser.
cécilia takayama,
membre du leadership development program
« Il n’était pas possible de réfléchir à la rentabilité
de Swift Wash dans les termes habituels : il a fallu
adopter une perspective créative pour gérer les réalités
concrètes de l’entreprise : les moyens limités, les
besoins de la réinsertion et les discriminations dont
souffrent les bénéficiaires. Partager nos compétences
avec des bénéficiaires pour qui le travail signifie
un nouveau départ et une fierté a été une chance. »
sophie windak,
responsable de l’université kering
« À l’issue d’un parcours de dix-huit mois de formation,
les futurs dirigeants apportent leur expertise à une
entreprise sociale. Le défi majeur consiste à mettre
nos managers dans une situation inédite, à déplacer
leur curseur émotionnel en bousculant leurs repères.
Ce projet, en collaboration avec un entrepreneur social,
les met face à une expérience de très fort leadership
au service d’une performance d’équipe. »
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SENSIBILISER LES COLLABORATEURS ET L’OPINION PUBLIQUE
La lutte contre les violences faites aux femmes nécessite une prise de conscience afin de modifier les
représentations sociales et les comportements : la Fondation a fait de la sensibilisation un axe fort de son
programme et interpelle les collaborateurs en interne et le grand public.
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THE BREAK OF DAWN DE BERIT MADSEN, LAURÉAT 2012 DES SPOTLIGHTING WOMEN DOCUMENTARY AWARDS
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2
millions
de personnes
ont signé, en novembre 2012, la pétition « Malala »
appelant à une action rapide en faveur de l’éducation des filles
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SENSIBILISER / DES PARTENARIATS DANS LA DURÉE
SENSIBILISER EN PROMOUVANT
LES ŒUVRES D’ARTISTES ENGAGÉS
Pour lever l’omerta qui règne sur les violences faites aux femmes et libérer la parole, l’art est un allié
de choix, digne et efficace. La photographe Catherine Cabrol, avec son reportage Blessures de femmes,
donne la parole à celles qui ont eu le courage de dénoncer la violence. La Fondation a choisi
de soutenir son projet au long cours et de le diffuser largement.
8 mars : Journée internationale des
Droits des femmes, la Fondation
présente l’exposition Blessures
de femmes et organise une
rencontre avec Catherine Cabrol
et des femmes photographiées,
d’abord au siège du Groupe puis
dans les marques, notamment
Boucheron ou Saint Laurent.
Sortie du livre Blessures de femmes,
qui aborde de nombreuses facettes
des violences faites aux femmes
(violences conjugales, inceste,
excision, esclavage moderne,
harcèlement moral, viol, etc.), la
Fondation organise des rencontresdébats, notamment en partenariat
avec la Fnac.
25 novembre, Journée internationale
pour l’élimination des violences
faites aux femmes : Catherine Cabrol
demande aux comédiens hommes
de la prestigieuse Comédie-Française
d’interpréter les témoignages des
femmes de Blessures de femmes ,
avec le soutien de la Fondation Kering.
Entre 13 et 22 ans, Isabelle a subi des violences sexuelles
de son entraîneur de tennis, des attouchements, puis des
viols avec pénétration. Elle témoigne.
« C’est en 1989 que je dis enfin “ non ! ” quand il frappe à la
porte de ma chambre, en plein Roland Garros. À 23 ans, je décide d’agir, de réagir, je commence une thérapie, je consulte un
gastro-entérologue, qui lit les traces de violences sexuelles
dans mon corps. J’ai effectivement du mal à “ digérer ” neuf ans
de viols, je dois maintenant subir des séances de rééducation
anale et vaginale. La force me revient mais aussi la haine ! J’ai
regroupé d’autres témoignages de ses victimes. Sur plus de 25
victimes retrouvées, seulement deux plaintes étaient encore
recevables. Je ne serai que témoin… Pour l’instant, il n’a fait que
trois mois de prison et il enseigne encore le tennis aux enfants !
Ma liberté est récente, le temps est long pour se reconstruire.
Aujourd’hui, je ne suis plus la même, j’ai envie d’avoir droit au
bonheur, de faire ce que je veux, de ne plus souffrir de cette
solitude, j’ai besoin de tendresse et d’amour. »
ISABELLE DEMONGEOT
«
Le point de départ de mon travail fut la mort de mon amie Marie Trintignant en 2003. J’ai voulu agir. J’ai rencontré
beaucoup de femmes qui avaient vécu la violence et j’ai souhaité les photographier. Mais l’image ne dit pas tout, il fallait
mettre des mots sur ces photos. Puis, je me suis dit qu’on pouvait aller encore plus loin en leur donnant la parole.
Tout au long de ce parcours, la Fondation Kering a été à mes côtés.
»
catherine cabrol, photographe
30
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repères
REGARDS CROISÉS
catherine cabrol, photographe
« Avec cette lecture par les comédiens de la ComédieFrançaise, je veux redonner une vie à ces femmes
qui ont eu le courage de parler et prouver que nous
devons les écouter pour trouver des solutions. C’est
très important pour moi que ces acteurs soient
convaincus au point de parler à la première personne
au féminin, sur scène, sans artifice. Je crois qu’en
donnant la parole des femmes à des hommes
capables de transmettre avec grâce, Blessures de
femmes peut ouvrir les esprits et faire accepter que
nous devons tous être concernés, initiés pour mieux
lutter ensemble. »
Par violences sexuelles, on entend tout acte
sexuel, tentative d’acte sexuel ou tout autre
acte exercé par autrui contre la sexualité d’une
personne en faisant usage de la force,
quelle que soit sa relation avec la victime.
Cette définition englobe le viol, défini comme
une pénétration par la force physique.
Dans certaines situations de crise, ces
violences peuvent être perpétrées à grande
échelle et de façon quasi systématique. Le viol
comme arme de guerre est ainsi reconnu par
l’ONU depuis 2008.
Source : OMS
éric génovèse, acteur de la comédie-française
Près de
150
MILLIONS
de filles de moins
de 18 ans sont
victimes d’une forme
de violence sexuelle
chaque année
Source : OMS
▶
▶
1 FEMME SUR 4
fait face à la violence
physique et/ou sexuelle
au cours de sa grossesse,
ce qui engendre un risque
élevé de fausse couche ou
d’avortement
Source : University School
of Public Health
▶
▶
« Sans réfléchir, il m’est apparu comme une évidence
que je devais répondre à l’appel de Catherine, en tant
que citoyen, en tant qu’homme. J’ai été bouleversé
que ce soit l’homme, derrière l’acteur, que l’on sollicite
pour tenter de réparer le mal qui a été fait, en mettant
en lumière ce que nous entretenons par notre silence
collectif… À ma manière, par ma présence, en prêtant
mon souffle et ma voix aux témoignages, en faisant
corps avec ces femmes si dignes et si belles, à travers
ma chair, j’ai eu la sensation de prendre acte de ce
que l’homme est capable de faire… Ce fut une émotion
toute particulière de rencontrer ces femmes à l’issue
de la représentation, d’entendre leur propre voix.
C’était un moment de fraternité, de grâce, d’espoir. »
31
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SENSIBILISER
Associer les marques du Groupe
aux enjeux de la Fondation
Engagées aux côtés de la Fondation, les marques du Groupe mettent leur puissance
de communication au service d’actions de sensibilisation afin de toucher le plus grand nombre.
FLEUR DU DÉSERT
les marques du groupe soutiennent fleur du désert pour faire parler
des mutilations sexuelles féminines
Le film Fleur du Désert, réalisé par Sherry Hor- • une avant-première organisée avec les marques
mann, retrace l’incroyable destin de Waris Dirie,
de luxe de Kering a permis de lever plus de
membre du Conseil d’administration de la Fonda55 000 euros au bénéfice du projet d’Équilibres
tion Kering. Quand elle a 13 ans, refusant le ma& Populations.
riage arrangé qu’on lui impose, Waris Dirie fuit le
désert de Somalie, devient femme de ménage à
Londres puis top model international avant de
Quand je songe que, cette année, plus de 2 millions de petites
dédier sa vie à la lutte contre les mutilations
filles vivront ce que j’ai vécu, j’en ai le cœur brisé. Et ce nombre ne cesse
sexuelles féminines. À l’occasion de la sortie du
de grossir. Les Africains qui ont émigré en Europe et aux États-Unis
film, en mars 2010, et pour soutenir son combat,
ont conservé le rituel de l’excision. Souvent, les communautés
les marques du Groupe, encouragées par la Fonde migrants s’organisent : elles collectent l’argent nécessaire pour faire
dation Kering, se sont mobilisées sous deux
venir d’Afrique une exciseuse. Elle mutilera alors tout un groupe de
formes :
petites filles à la fois. Mais je sais également que le nombre de femmes
• un large dispositif de sensibilisation contre l’exen colère qui, comme moi, ne récupéreront jamais ce qui leur
cision a touché les collaborateurs, mais aussi les
a été volé augmente chaque jour.
clients et le grand public à travers des actions en
magasins et lors de débats organisés en partewaris dirie, fleur du désert,
nariat avec la Fnac ;
du désert de somalie à l’univers des top models
«
»
j
•J
•
•T
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SPOTLIGHTING WOMEN DOCUMENTARY AWARDS
des documentaires au service de la cause des femmes, remis en partenariat avec le gucci
tribeca documentary fund
Créé en 2007, le Gucci Tribeca Documentary
Fund soutient des cinéastes qui réalisent des
documentaires sur des sujets de société. En
2011, sous l’impulsion de Frida Giannini, Directrice de la création de Gucci et membre du
Conseil d’administration de la Fondation, la
Fondation a souhaité récompenser des projets
de documentaires mettant en scène le courage,
la force de caractère extraordinaire et l’engagement des femmes du monde entier : tous les
ans, les Spotlighting Women Documentary
Awards récompensent trois scénarios. Les réalisateurs lauréats se partagent une bourse de
50 000 dollars, et reçoivent un accompagnement durant un an par le Tribeca Film Institute
pour finaliser leur documentaire et le promouvoir. Ce prix constitue un outil efficace de sensibilisation de l’opinion publique aux violences
faites aux femmes.
La Fondation Kering propose des projections
internes aux collaborateurs du Groupe et de ses
marques : ils ont ainsi été sensibilisés à la condition des femmes en Inde avec The World Before
Her ou aux obstacles qui se dressent devant une
jeune femme jordanienne qui souhaite se former avec Rafea: Solar Mama.
REGARD SUR...
Rafea: Solar Mama, réalisé par Jehane Noujaim et Mona Eldaief, raconte le
destin de Rafea, une Bédouine de Jordanie, à qui est donnée l’opportunité
de partir six mois en Inde pour devenir une ingénieure solaire, aux côtés de
30 femmes venues de tous les continents. C’est le Barefoot College qui forme
ainsi près de 200 femmes analphabètes chaque année, qui elles-mêmes
transmettent leur savoir à d’autres femmes de retour dans leur pays. Depuis
1989, plus de 1 000 villages ont été équipés en panneaux solaires. Bien des
obstacles se dressent face à la volonté de Rafea qui, au-delà des frontières et
des cultures, font résonance avec la condition des femmes, qui représentent
deux tiers des personnes analphabètes dans le monde.
a permis de découvrir le quotidien d’une femme qui lutte et qui
«voitCe safilmvienous
et sa condition évoluer grâce à la formation par le Barefoot College :
des sujets qui sont à des années-lumière de nos conditions de vie et de
nos préoccupations quotidiennes. Cela nous éveille aux autres et à l’ailleurs.
»
9
anne-gaëlle lamort, collaboratrice kering, témoigne
sur la projection interne du film rafea: solar mama
lauréats depuis 2011
2012
• Alias Ruby Blade (Timor-Oriental),
d’Alexander Meillier
• The Break of Dawn (Iran), de Berit
Madsen
• The Supreme Price (Nigeria),
de Joanna Lipper
▶
▶
▶
2011
• Justice for Sale (RDC),
d’Ilse et Femke Van Velsen
• Rafea: Solar Mama (Jordanie),
de Jehane Noujaim et Mona Eldaief
• The World Before Her (Inde),
de Nisha Pahuja, désigné meilleur
documentaire de l’année 2012
2013
• Democrazy (Colombie), d’Andreas
Dalsgaard, Nicholas Servide et Viviana
Gomez
• Disruption (États-Unis, Pérou, Brésil
et Colombie), de Pamela Yates
• What Tomorrow Brings
(Afghanistan), de Beth Murphy
▶
▶
▶
33
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SENSIBILISER
Mobiliser pour faire avancer la condition
des femmes
Les réseaux sociaux offrent une incroyable opportunité de mobiliser une large audience. Via ce nouvel outil,
la Fondation invite le grand public et les collaborateurs du Groupe à prendre conscience et agir.
ONE BILLION RISING
la campagne mondiale lancée par v-day
Créé par Eve Ensler, auteure de la célèbre pièce Les
Monologues du vagin, le mouvement mondial
activiste V-Day vise à lever des fonds contre les
violences faites aux femmes, à travers des projets
artistiques et créatifs. Pour célébrer ses quinze ans
d’action, V-Day a invité un milliard de personnes –
c’est le nombre de femmes victimes de violences
dans le monde, soit une femme sur trois – à se
lever et à danser le 14 février 2013. Dans 170 pays,
de nombreuses personnalités se sont mobilisées,
à l’instar de Michèle Bachelet, ex-présidente de UN
Women, et du Dalaï-Lama.
François-Henri Pinault a été le premier chef
d’entreprise à s’engager, à travers une vidéo de
soutien au mouvement : « Le temps presse : il est
temps de se lever et d’agir à l’occasion d’une date
internationale, qui implique les hommes comme
les femmes. C’est pourquoi je vous demande de
rejoindre le mouvement et de vous lever, vous
aussi ! » Les marques du Groupe, notamment
Gucci et Stella McCartney, ont relayé la campagne
One Billion Rising sur leurs réseaux sociaux.
Au siège de Kering, un quart des effectifs s’est
mobilisé pour un flash mob interne.
LE WHITE RIBBON FOR WOMEN
un badge créé par stella mccartney pour mobiliser les internautes à l’occasion
de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes
Afin de mobiliser le plus grand nombre à l’occasion du 25 novembre, Stella Mc Cartney a créé
un badge dans la continuité de l’action portée par
les hommes du mouvement White Ribbon.
Partagé virtuellement par la Fondation sur les
médias sociaux – @KeringForWomen – le Ruban
blanc pour les femmes a généré de nombreuses
interactions et touché plus de 15 millions d’internautes sur Facebook et Twitter, grâce à l’engagement de Kering et de marques comme Boucheron, Brioni, Girard-Perregaux, Gucci, Sergio Rossi
et Stella McCartney.
J’ai été horrifiée par les statistiques sur les violences faites aux
«femmes
à travers le monde. Cela m’a inspirée pour attirer l’attention
sur cette journée de sensibilisation extrêmement importante :
il est essentiel que l’opinion publique connaisse ces faits et obtienne
des informations afin de changer la situation.
»
stella mccartney, membre du conseil d’administration
de la fondation et directrice de la création, stella mccartney
repères
▶
▶
Près de
partagés
sur Twibbon
d’internautes touchés
par la campagne
▶
1BADGES
000 15 MILLIONS
▶
25 novembre : Depuis 1999, les Nations unies ont instauré
le 25 novembre comme Journée internationale pour l’élimination des
violences faites aux femmes, en mémoire des sœurs Mirabal, militantes
dominicaines brutalement assassinées par le dictateur Trujillo. Objectif :
développer des actions pour sensibiliser le plus large public.
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•
•
CHIME FOR CHANGE
un mouvement pour l’autonomisation des femmes et des filles
lancé par gucci en février 2013
Co-fondé par Salma Hayek Pinault, Frida Giannini
- toutes deux membres du Conseil d’administration de la Fondation - et Beyoncé Knowles-Carter, CHIME FOR CHANGE vise à favoriser l’accès à
l’éducation, à la santé et à la justice pour toutes
les jeunes filles et femmes à travers le monde.
L’objectif est double et ne peut être atteint que
grâce à la force des réseaux sociaux pour faire
connaître la campagne :
• sensibiliser à travers des courts-métrages et une
plateforme éditoriale ;
• lever des fonds grâce à Catapult.org, première
plateforme de financement participatif en ligne
dédiée à la cause des femmes.
Point d’orgue du lancement du mouvement, le
concert « The Sound of Change Live » a permis de
sensibiliser un large public. Partenaire stratégique
de CHIME FOR CHANGE, la Fondation contribue au
mouvement en partageant son réseau d’ONG,
d’experts et d’artistes engagés. Elle apporte son
expertise pour que la lutte contre les violences
faites aux femmes soit au cœur du projet. Les
marques du Groupe mettent à disposition leurs
réseaux sociaux pour diffuser largement
la campagne.
sommes à un tournant historique pour l’émancipation des
«fillesNous
et des femmes : le temps du changement est venu. Je pense qu’il
est essentiel de se rassembler et de voir ce qui peut être fait pour elles.
J’espère que CHIME fera résonner si fort les voix qui appellent au
changement que personne ne pourra plus les ignorer.
»
frida giannini, membre du conseil d’administration
de la fondation et directrice de la création, gucci
repères
▶
50 000 SPECTATEURS 3,9 MILLIONS
▶
présents au concert « Sound of Change Live »,
de dollars levés par la vente des billets
pour des ONG sur catapult.org
35 MILLIONS
de personnes touchées
par la campagne
▶
▶
soit
35
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47 ONG PARTENAIRES À TRAVERS LE MONDE
AMÉRIQUES
Agronomes et Vétérinaires
Sans Frontières (AVSF)
CEPRODIH
Coopa-Roca
Enda El Alto
Essor
Plan France
Relmu Witral
Samusocial International
Women’s Justice Center
Nicaragua
Uruguay
Brésil
Bolivie
Brésil
Colombie
Chili
Pérou
États-Unis
ASIE-PACIFIQUE
Acting for Life
AFESIP
Aide et Action
Care International
Compter sur Demain
HumaniTerra International
Médecins du Monde
Planète Enfants
Virlanie Foundation
Inde
Cambodge
Inde
Bangladesh
Laos
Afghanistan
Pakistan
Népal
Philippines
EUROPE
Atelier Trevo (Sakina M’Sa)
Capsy
CAVAS
CCAS Montpellier
Esclavage Tolérance Zéro
Fédération Nationale Solidarité
Femmes (FNSF)
Môm’artre
ORFEE
Sauvegarde de Seine-Saint-Denis
SOFT
AFRIQUE
Actions et Développement
Association AFRIpads
Eco-Bénin
Enda Europe
Equilibres et Populations
Filles du Facteur
GRET
Human Rights Watch
Inter Aide
International Rescue Committee
Voûte Nubienne
Midokpo
Mille Lucioles
OLAME
Pesinet
Rwanda Avenir
Secours Populaire Français
Unies Vers’Elles
Women for Women International
France
France
Espagne
France
France
France
France
France
France
Tchétchénie
Bénin
Ouganda
Bénin
Madagascar
Mali
Burkina Faso
Mauritanie
Jordanie/Liban
Ethiopie
Burundi
Burkina Faso
Bénin
Bénin
Congo (Rep. Dem.)
Mali
Rwanda
Mali
Sénégal
Congo, Nigeria,
Rwanda et
Soudan
36
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13
in
sommaire
●
●
●
LA FONDATION
_ MESSAGE DU PRÉSIDENT
2
_ ORGANISATION
4
_ REGARD SUR CINQ ANS D’ACTION
6
_ ENTRETIEN CROISÉ
8
women
around the world is beaten, coerced into
sex or otherwise abused in her lifetime
NOS ACTIONS À TRAVERS LE MONDE
_ S’ENGAGER AUPRÈS DES ONG
10
_ ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS SOCIAUX
20
_ SENSIBILISER
28
NOS ORGANISATIONS PARTENAIRES
36
Direction de la publication : Céline Bonnaire. Coordination : Emilie Rognon et Lise Wittersheim.
Rédaction : Stéphanie Livingstone-Wallace. Conception et réalisation :
Ce document est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement.
Crédits
François Maréchal – Human Rights Watch ©2010 – Stephan Gladieu – Planète Enfants – W&Cie – Dorothée Baignères – AFESIP –
Samusocial International – Félix Vigné/Imageo – Relmu Witral – Girl under the Milky Way, B. Tafreshi – Swift Wash – AFRIpads –
Catherine Cabrol – Desert Flower Filmproductions – Noujaim Films – DR.
Sources
Page 11 – 200 millions : UNICEF – Page 21 – 90 % : UNICEF – Page 29 – 2 millions : Plan International
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10 avenue Hoche – 75008 Paris
www.keringfoundation.org
@KeringForWomen
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