L`aptitude et l`inaptitude au poste de travail
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L`aptitude et l`inaptitude au poste de travail
Pour la rénovation des services de santé au travail • par la garantie apportée à chaque salarié de bénéficier d’un contact annuel avec son service de santé au travail (visite/action de prévention) ; • par le renforcement de l’indépendance des professionnels de santé au travail (intervenants prévention des risques professionnels, infirmières, ...) ; • par le développement des services sociaux du travail pour améliorer le reclassement professionnel ; • par une gestion renouvelée des services de santé au travail. l i a v a r t u titude éa t p a n n i a ’ l S itude et l’apostte de travail au p Conception : agence 90c - décembre 2010 Pour la rénovation du dispositif d’aptitude/inaptitude • par la création de la notion « d’aptitude du poste de travail à ne pas nuire à la santé du travailleur » afin de favoriser la prévention primaire (suppression des risques) ; • par le maintien de la notion d’aptitude dite de sécurité (pilote de ligne par exemple) ; • par la création d’une indemnité, quelle que soit l’origine de l’inaptitude, destinée à couvrir le mois au cours duquel le salarié ne reçoit pas de rémunération. S’INFORMER la cfTc MIlITe eT aGIT pour en savoir plus Internet • Site de la CFTC : www.cftc.fr • Site du ministère du Travail : www.travail-solidarite.gouv.fr/ notamment « L’inaptitude en 50 questions » pour répondre à vos questions ou vous aider dans vos démarches, contactez • le délégué syndical ou le représentant CFTC de votre établissement ou administration, • les membres du CHSCT, ou à défaut, les délégués du personnel, • le service de santé au travail de votre établissement, en particulier le médecin du travail et l’assistante sociale, • les services de l’inspection du travail de la DIRECCTE (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), • les services de votre caisse primaire d’assurance maladie. Contact : Ce document a bénéficié du concours financier de la branche Accidents du Travail et Maladies Professionnelles de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés. 950 000 avis d’aptitude avec restrictions. 240 000 avis d’aptitude avec demandes d’aménagement de poste. 470 000 avis d’inaptitude délivrés par les médecins du travail. les salariés déclarés inaptes sont plus souvent des femmes et des plus de 50 ans. travailleurs de Les troubles musculo-squelettiques sont les premiers motifs d’inaptitude. Une publication de : 13, rue des Ecluses Saint-Martin - 75483 Paris cedex 10 - Tél : 01 44 52 49 00 www.cftc.fr (Gosselin (H), Aptitude et inaptitude au travail, diagnostic et perspectives, Rapport pour le ministre délégué à l’emploi et au travail, 2007. Chiffres pour l’année 2004) L’inaptitude au poste de travail De quoi parle-t-on ? L’aptitude et l’inaptitude sont deux notions présentes dans le Code du travail. Toutefois, celui-ci ne les définit pas précisément. Il en résulte une jurisprudence abondante et complexe sur cette question. Le médecin du travail, qui est en capacité de connaître à la fois l’état de santé du travailleur et les exigences liées à son poste de travail, est seul compétent pour déterminer l’aptitude ou l’inaptitude du salarié (articles R. 4624-10 et suivants du Code du travail). L’inaptitude au travail peut être comprise comme l’incompatibilité avérée entre l’état de santé du salarié et les contraintes physiques ou mentales inhérentes au poste de travail. professionnel (au moins 7 jours), de congés maladie (au moins 21 jours) ou d’absences répétées pour raison de santé (articles R 4624-21 à 24 du Code du travail) ; • demandée par le salarié (Cass. soc. 8/04/10, n° 09-40.975). Ne pas confondre La procédure L’inaptitude (notion du Code du travail) et l’invalidité (Code de la Sécurité sociale) sont deux notions distinctes et qui obéissent à des régimes juridiques différents : on peut être reconnu inapte par le médecin du travail sans que le médecin conseil de la Sécurité sociale ne reconnaisse l’état d’invalidité, et inversement. Lorsque la perte de la capacité de travail trouve son origine dans un accident du travail ou une maladie professionnelle, on parle alors d’incapacité de travail. Elle donne lieu au versement de prestations spécifiques par la Sécurité sociale. La notion d’inaptitude au travail prévue dans le cadre de l’assurance vieillesse (articles L. 351-7 et suivants du Code de la Sécurité sociale) qui peut permettre de bénéficier d’une pension de retraite au taux plein à l’âge légal de départ en retraite est également différente de celle prévue par le Code du travail. Le constat de l’inaptitude par le médecin du travail L’inaptitude peut être constatée à l’occasion d’une visite médicale : • prévue dans le cadre normal de l’exécution du contrat de travail, comme une visite d’embauche ou une visite périodique (article R. 4624-10 à 20 du Code du travail) ; • dite de « reprise », qui fait suite à une période de suspension du contrat de travail pour cause de congé maternité, de maladie professionnelle, d’accident Pour être définitif, l’avis d’inaptitude doit être rendu après l’étude par le médecin du travail du poste de travail du salarié, de ses conditions de travail dans l’entreprise et de deux examens médicaux successifs espacés de deux semaines (article R. 4624-31 du Code du travail). Cas particulier ! Si le maintien du salarié à son poste entraîne un danger immédiat pour sa santé ou sa sécurité ou pour celle des tiers, l’inaptitude peut être constatée à l’issue d’un seul examen (article R. 4624-31 du Code du travail). VOS DROITS L’aptitude au poste de travail L’examen du salarié par le médecin du travail a pour objet de vérifier que la santé du salarié lui permet d’occuper son poste de travail. L’avis d’aptitude rendu par le médecin du travail permet au salarié d’intégrer son emploi. La procédure L’aptitude peut être constatée à l’occasion d’une visite médicale : • d’embauche, en vue « de s’assurer que le salarié est médicalement apte au poste de travail auquel le chef d’établissement envisage de l’affecter » (article R. 4624-11 du Code du travail) ; • périodique, afin de vérifier le « maintien de l’aptitude médicale au poste occupé » (article R. 4624-16 du Code du travail) ; • de reprise, suite à un arrêt de travail, ayant pour but « d’apprécier l’aptitude à reprendre son ancien emploi » (articles R. 4624-21 et 22 du Code du travail). À noter ! À la suite de la visite de reprise, le salarié doit retrouver son emploi ou un emploi similaire assortie d’une rémunération équivalente (article L.1226-8 du Code du travail). Important ! La visite médicale est obligatoire. L’employeur est tenu d’en assurer la mise en œuvre effective, sous peine de manquer à son obligation de sécurité. Le refus de s’y soumettre est susceptible de caractériser une faute pour le salarié. Cas particuliers ! Les médecins délivrent en pratique des avis d’aptitude qualifiée de partielle ou temporaire. L’avis d’aptitude peut être aussi assorti de réserves. En toutes hypothèses, l’employeur doit tenir compte des préconisations du médecin du travail (article L. 4624-1 du Code du travail) et continuer à verser une rémunération au salarié dès lors que ce dernier se tient à sa disposition sauf à démontrer qu’une situation contraignante l’empêche de lui fournir du travail (Cass. soc. 15 juillet 1998, n° 96-40768). Le droit de solliciter une visite de pré reprise Le salarié comme le médecin traitant ou le médecin conseil peuvent solliciter un avis préalable à la reprise du travail en vue de préparer au mieux le retour dans l’entreprise (article R. 4624-24 du Code du travail). Le droit de contester la décision du médecin du travail L’avis du médecin peut être contesté devant l’inspecteur du travail (article L. 4624-1 du Code du travail). La décision de l’inspecteur est elle-même susceptible d’un recours administratif. Le droit au reclassement Dans le mois qui suit le second avis, l’employeur doit rechercher et proposer au salarié un autre poste approprié à ses capacités et tenant compte des préconisations écrites du médecin du travail. Ni le classement du salarié en invalidité, ni la déclaration d’inaptitude à tout emploi dans l’entreprise ne dispensent l’employeur de son obligation de reclassement. Durant cette période d’un mois, le versement du salaire est suspendu, le salarié étant inapte à exécuter sa prestation de travail. C’est seulement lorsque le reclassement du salarié est impossible que le licenciement pour inaptitude peut être valablement prononcé (article L. 1226-12 du Code du travail). Le salarié a alors droit à l’indemnité de licenciement. En l’absence de décision, l’employeur est tenu de reprendre le versement du salaire (articles L. 1226-4 et 1226-11 du Code du travail). Des droits spécifiques pour les salariés déclarés inaptes à la suite d’un ATMP Outre la consultation obligatoire des DP par l’employeur sur les propositions de reclassement, le salarié a droit à l’indemnité de préavis et à l’indemnité spéciale de licenciement, (articles L. 1226-12 à 14 du Code du travail). Le médecin du travail est en capacité de proposer des actions de formation en vue de proposer un poste adapté (article L. 1226-10 du Code du travail). Le salarié peut également bénéficier du versement par la CPAM d’indemnités temporaires d’inaptitude (article D. 433-2 du Code de la Sécurité sociale) destinées à compenser la suspension du versement du salaire pendant la période d’un mois.