Psychologie de la couleur - Jean François RUBEUS
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Psychologie de la couleur - Jean François RUBEUS
Psychologie de la couleur (Notes de lecture de JF Rubeus ) Bienvenue au amateurs de peinture retour à la page d'accueil :http://jeanfrancois.rubeus.free.fr/index Histoire de la couleur de Manlion Brusatin (champs Flammarion) Passage sur les couleurs « grecques » : « Avant tout adjonction le bleu est de nature profondément orientale et confuse (une lumière ombrée) en regard de la pensée occidentale qui contient un principe de distinction nette entre le monde de idées et de l’être (blanc et noir) et celui de la nature et de la substance (jaune et rouge) » ; ou encore l’histoire du pourpre, de sa production technique (valeur « calorique » de la marchandise) jusqu'à son statut politique de couleur impériale à quoi s’oppose la couleur barbare, le bleu foncé dont les Pictes se peignaient le corps pour paraître au combat telle une armée de spectres ; ou celle de l’inversion de la prédominance du jaune au rouge du monde grec au monde romain, ou celle du triangle des couleurs chrétiennes, violet, vert et blanc de leur inversion dans l’Islam, ou celle du noir dont le fil court à travers le livre de la pensée païenne du royaume infernal et de la damnation éternelle au costume bourgeois masculin du XIXe. (Page 15) Aujourd’hui le rouge (action centrifuge) (couleur féminine et chthonienne) et le bleu (action centripète) (couleur mâle et uranienne) (Page 35) …les couleurs sont appelées physiologiques ou subjectives (Page 38) Les prêtres égyptiens et hébreux établissaient une correspondance entre les gemmes et l’ordre moral : la sardoine (le rouge) et le courage l’émeraude (le vert) et le contre poison la topaze (le jaune) et la douceur l’escarboucle (l’orange) et la chaleur de la vie le jaspe ( le vert profond) et la fertilité le saphir (le bleu) et la pureté le hyacinthe (le pourpre) et la force l’améthyste (le violet) et le remède contre la tristesse l’Agathe (le gris perle) et la gaîté le chrysolithe (le jaune d’or) opposé à l’envie le béryl (le bleu clair) et l’esprit pacifique l’onyx (le rose) et la chasteté (page 41) Les signaux de la couleur agressifs ou tendus ainsi la tonalité érectile du rouge (la crête, la langue, le sexe), saillantes, apparition ou dévoilement engendre le souvenir, l’attention, l’étonnement, le désir de contact ou de combat, l’hésitation provocante, l’exhibition libidinale, la tentation/ tentative : effet que l’art peut intensifier par la pratique cosmétique de la coloration et le décor de la bouche, des doigts, des mamelons, des lobes d’oreilles, des mains, des joues, des fesses, des lèvres vaginales et du pénis latentes ou émotives dans les tonalités du bleu sombre et du vert qui révèlent l’acte de cacher mais aussi l’état d’union et de communion ce sont des couleurs prégnantes emblèmes de la possession. Selon la tradition juive Adam signifie rouge et vivant et dans les langues slaves rouge signifie vif et beau; Ou les vases chinois rouge sang de bœuf, d’origine sacrificielle.. Les couleurs jaune, orange et le blanc agissent à la manière d’un exorcisme ou d’un anathème. (Page 42) Le bleu apparaît au Grecs d’un bleu profond comme la figure de la nuit antique qui éteint toutes les couleurs et son nom ne peut être prononcé comme celui de toutes les mauvaises nouvelles (Page 46) Dans le monde grec la connotation de la couleur pourpre est un signe de gloire et de richesses. (Page 50) Les couleurs des saisons : le feu de l’été, la neige de l’hiver, le vert du printemps, l’ombre de l’automne, Opposition profonde entre les couleurs latines (claires) et les couleurs barbares (sombres) dans les grands bouleversements historiques (Page 53) Au 2e siècle l’interprétation des songes l’apparition de vêtements rouges est un présage certain d’honneur et de bonnes fortune ; blancs dont on habille les morts seraient porteurs des pires calamités tandis que le noir, signe de deuil qui distingue les survivant des morts n’annonce dans les rêves que des désagréments mineurs. le violet est la couleur de l’émotion latente :teinte de la séparation, marque du détachement et du veuvage, par la suite elle deviendra la couleur du jeune et de la prière dans la communauté catholique. (Page 59) Couleurs polythéistes (jaune/rouge) ; Couleurs monothéistes (bleu/vert) ; pour les chrétiens c’est le royaume des cieux et la communauté de croyants tandis que pour les musulmans le bleu est la couleur de la communauté musulmane et le vert la couleur du prophète Couleurs païennes classique de « l’espace » (jaune, rouge, noir) ; le noir impose le « respect » Couleurs religieuses sacramentelles « du destin » (bleu, vert, violet) (Page 63) Selon une affirmation de Kircher, l’ombre est comme un homme, qui verrait toujours et partout sa mort surgir brusquement… Goethe dit que rien n’est visible en ce monde que sous condition d’une lumière mêlée de ténèbres… (Page 100) Pour Giovanni Rizzetti le monde n’apparaissait malheureusement pas tout entier selon les bandes polychromes de l’arc-en-ciel newtonien. Il présente des objections psychologiques en couleurs « naturelles, apparentes et imaginaires» ; déjà distinguées par l’encyclopédie jésuite (couleurs vraies, apparentes, intentionnelles ) et reprises par Goethe (couleurs chimiques, physiques, physiologiques) (Page106) …les couleurs idéologiques de la lumière et de l’ombre : le jaune et le bleu de Marat et de Goethe ; il s’agit de couleurs anti-newtonienne, qui introduisent un mysticisme chromatique latent opposé à la prétendue nécessité de la science (Page 108) … où l’on parle du blanc hypnotique (Page 130) … ou l’on parle du rouge militaire révolutionnaire ou du destin clérical du noir et du rouge… avec les signes de l’agressif et du funeste.. Ou les drapeaux tricolores servent à montrer l’unité des idéaux nationaux. Les uniformes colorés assurent aux individus une patrie et un destin. (page 132) … correspondance entre alphabet des sons et harmonie des couleurs, la teinte étant le timbre, l’éclat la hauteur, la saturation l’intensité … une longue pause muette l’ombre …L’orchestration des couleurs de Kandisky : le chromatisme (le chaud et le froid) ; les forces centrifuge centripète du jaune (ou orange) et du bleu ( ou violet) ; les sentiments comme le « corporel » (jaune) et « spirituel » (bleu). Le clair et l’obscure fonderaient un second contraste par rapport au chaud et au froid, comme la résistance au monde, à la vie, la naissance (blanc), la passivité, la souffrance, le passage, la mort (noir) ; un troisième contraste naîtrait entre le rouge et le vert : stimuli opposés d’immortalité puissant et d’immobilité impuissante ; (Page 144) Le gris est sans résonance et immobilité sans espoir (le désespoir l’emporte au fur et à mesure que la couleur s’assombrit). L’étouffement devient plus menaçant. Il suffit d’éclairer le gris qui contient l’espérance cachée s’allège, s’ouvre aux souffles qui la pénètrent. (Page 156) Rouge (Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Chaperon_rouge et http://expositions.bnf.fr/ rouge / index.htm http://colors.over-blog.net/article-21220203.html Extrait de La vie en couleurs par Arthur RAINBOW. Rubeus, comme Jean-François Rouge, Violent, voyant, lumineux ou sombre, lourd de symboles : le rouge, jamais neutre, est la couleur ambivalente entre toutes. Le rouge renvoie à deux éléments – le sang et le feu – considérés tantôt positivement tantôt négativement : rouge feu de la vie, de l’esprit saint, langues de feu régénératrices, mais aussi rouge de l’enfer et ses diables, des crimes de sang, donc du péché et des interdits, que chez nous le sang du Christ purifie. Ailleurs le disque rouge du soleil, drapeau de l’empire du SoleilLevant (le Japon), symbolise plutôt la sincérité et la passion. Dans la gamme chromatique, la couleur rouge constitue la limite basse du spectre solaire visible, les radiations passant ensuite dans l’infra rouge où nous n’irons donc pas. L’aube du terme, Rouge est issu du latin "rubeus » dérivé de "rubere" qui désigne "être rouge" ; dans les langues romanes il a supplanté "ruber", mot romain qui aux côtés de "robus" et "rufus" appartient à la racine indo-européenne : "reudho", "roudho". "Rubeus" s’est conservé dans les langues romanes où il désigne plutôt des nuances du rouge. Le mot est assimilé à la couleur elle-même, de sorte que dans certaines langues il signifie à la fois rouge et coloré, ou rouge et beau, ou rouge et riche ; par exemple en russe le mot "krasny" signifie beau mais s’applique aussi à la couleur rouge. Le rouge dans l’art moderne et contemporain Le rouge est exploité comme couleur du choc, du feu, de la violence et de l’esprit malfaisant, mais aussi comme couleur divine d’un monde surnaturel de joie et de rédemption. Les scènes de guerre sont évidemment balayées de rouge sang : dans les tableaux des périodes révolutionnaires tout est rouge. Même en BD pour les jeunes c’est une couleur très signifiante, car facile à comprendre : le sang qui colore la peau exprime la colère du petit bonhomme qui "voit rouge" ou sa honte (s’il baisse la tête), ou encore qui "devient rouge comme un coq" devant sa dulcinée. Le rouge une symbolique, riche et complexe Vie purification et énergie La couleur sang symbolise la vie, ainsi chez les catholiques. Le sang versé par le Christ, qui purifie, est la couleur de leurs dignitaires prêts à verser leur sang pour Lui. Le fer rouge à l’état naturel est symbole de l’énergie....et le fer des épinards continue de terroriser les enfants depuis Popeye. Le sang des femmes, symbole de séduction féminine et procréation, est celui de vie, bonheur, jeunesse et vitalité. Ainsi de nombreuses traditions attribuent aux pierres précieuses rouges (rubis...) des pouvoirs homéopathiques : combattre les hémorragies, fortifier le sang, le cœur et donc favoriser la force, l’énergie, la lutte, le courage. Violence et mort : Si le rouge est le signe du sang versé, c’est donc aussi celui du péché, tabou de la chair impure. C’est aussi celui de la violence, de la guerre : les uniformes avaient longtemps une composante rouge pour exprimer la puissance mais aussi pour éviter que le sang ne fasse de tâches trop visibles. Et si la muleta présentée au taureau est rouge c’est pour le public, car lui n’y voit que du feu, ne distinguant pas les couleurs ! Feu et chaleur : Le "rouge feu" est celui de l’astre solaire qui réchauffe, illumine, éclaire mais aussi le feu de l’enfer qui brûle et détruit tout. Il en reste nos rutilants camions de pompiers, les bornes à incendie, les extincteurs....et les œuvres de Jean-Pierre Raynaud qui interprète si bien nos symboles rouges Puissance, excellence, mérite : L’armée, l’église, la justice ont fait du rouge le symbole de leur pouvoir et de leur dignité. Par métonymie la couleur elle même s’est classifiée : − aux Rois, Empereurs, chefs d'église, le rouge le plus prestigieux : la pourpre aux magistrats : l’écarlate − aux soldats de l’armée française : la garance de leurs fameux pantalons- les "Peaux Rouges" aussi ? oui, car ils doivent leur appellation non à la couleur de leur peau mais à leur teinture de guerre − et pour vous ? restent la Rosette, le Ruban, le tapis rouge et le théâtre équipé de fauteuils rouges suggérant le confort (son idée seulement, car nous y sommes plutôt rouges de crampes et de chaleur…) ; le marketing a étendu cette idée d’excellence aux produits courants : "label rouge, "cordon rouge" pour en suggérer la qualité et faire autant rougir la carte Visa... − Alarme, interdits et dangers : Ainsi le "téléphone rouge" utilisé par les grands de ce monde est dans la même gamme que la "liste rouge" interdisant l’accès à votre numéro de téléphone, que la lampe rouge protégeant l’entrée d’un studio, que la bande rouge des emballages de médicaments dangereux, que la nouvelle codification des aliments contre l’obésité aux USA sous forme de "traffic lights ! Et pour éviter d’être "dans le rouge" à la banque, mieux vaut payer "rubis (rouge) sur l’ongle". énergie et bonheur : Faisons nous du bien, voyons rouge" dit le décorateur, non cette couleur énergétique "est la plus énervante", réplique le psychologue ; de sorte que chez nous elle sert en décoration mais comme appoint. En Chine le rouge figure le bonheur, aussi le retrouve-t-on de la décoration des pièces jusqu’aux meubles laqués et aux emballages de produits de beauté. Mais d’où vient cette tradition qui demande aux filles de porter des "dessous rouges" le soir du nouvel an ? Pour leur porter chance toute l’année, les inviter à la débauche ce soir là, ou perdre leur virginité sans que cela se voie ? Beauté, séduction et péché : pourquoi jusqu’au XIXe la robe de mariée était rouge? Parce que le jour du mariage on revêt ses plus beaux atours et que la beauté était forcément rouge ! Ainsi l’usage de fard rouge remonte au IXe pour les lèvres et les joues, symbole de vie et de bonheur à en rougir de plaisir ! "Mettre du rouge" signifie encore mettre du rouge à lèvres même s’il peut être bleu ou noir. Les prostituées ont longtemps été obligées de porter des vêtements rouges pour qu’on les remarque et surtout qu’on ne les confonde pas avec les femmes vertueuses ; les maisons closes étaient signalées par une lanterne rouge ; même les femmes rousses ont été regardées comme dangereuses. Immoralité et passion : Pour les réformateurs protestants (dont nous avons vu la répulsion des couleurs voyantes), le rouge représente tout ce qu’ils détestent : l’immoralité et la couleur des papistes ! Alors ils chassent le rouge des habits de tout vrai chrétien. Dès le XVIe les hommes s’habillent de moins en moins en rouge, ce sont les femmes qui progressivement vont pouvoir le faire : le rose reste le grand gagnant pour les filles, le rouge est la couleur de l’érotisme, de la passion et de ses dangers. La sensation des couleurs LE ROUGE : du latin rubeus, qui désigne une teinte de la couleur du sang ou du coquelicot. Le rouge est placé à l'extrémité du spectre visible, correspondant aux grandes longueurs d'ondes. C'est en Art l'une des trois couleurs primaires : associé à son complémentaire, le vert, il donne du blanc. Le rouge est la couleur chaude par excellence, dynamique, brutale, exaltante jusqu'à l'énervement. C'est la couleur guerrière, celle de l'amour vainqueur et de l'émotion. Le rouge figure toujours en bon rang dans le choix des préférences les plus manifestes, en seconde place derrière le bleu. C'est une couleur préférée souvent par les enfants, les primitifs : il s'agit d'une teinte ostentatoire, comme en témoigne le maquillage des lèvres, du nez, du front, des doigts ou de la poitrine. Dans la tradition hébraïque, Adam, le nom du premier homme, signifie "rouge", de même que dans l'étymologie slave, "rouge" sert à signifier "vivant et beau". Perçu comme la couleur du sang et de la vie, le rouge est utilisé pour sa faculté d'éloigner la mort, ou encore, il représente l'hommage du mort au défunt, comme sur les vases chinois d'origine funéraire. De même, pour le monde chrétien antique, le rouge est l'une des couleurs de la Vierge : signifiant l'amour divin, cette couleur liturgique est portée aux fêtes de l'Esprit Saint, des Martyrs, pour la Passion et la Pentecôte. En Héraldique, le rouge vif, qui se dit "gueules", signifie amour, hardiesse, mais aussi colère ou cruauté. Enfin, l'Histoire révèle que ce mot désigne les partisans de l'action révolutionnaire et des groupements politiques de Gauche : le drapeau rouge, l'œillet ou la rose rouge sont leurs symboles. Bleu, histoire d’une couleur de Michel Pastoureau (historien) au Seuil Depuis le néolithique, pour les Grecs, le bleu est une couleur barbare mais c’est la couleur préférée des européens du moyen âge à aujourd’hui. Le saphir pierre céleste avec ses vertus prophylactiques. La couleur est un fait de société, il n’y a pas de vérité transculturelle. Quand il s’agit de la couleur tous les problèmes se posent en même temps : physiques, chimiques, matériels, techniques mais aussi iconographiques, idéologiques, emblématiques, symboliques. Flacons chinois en lapis-lazuli passent pour porter bonheur. (Page 13) Tête royale égyptienne XIIIe siècle avant JC en bleu pour éloigner les forces du mal et apporter la prospérité (Page 22) Pendant plus d’un millénaire le bleu est absent de la culture chrétienne. La primauté est donnée à la couleur blanche (l’innocence, la pureté, du baptême, de la conversion, de la joie, de la résurrection, de la gloire et de la vie éternelle). (Page 37) Au XII è siècle, les liturgistes s’accordent sur le blanc (pureté, innocence), le noir (abstinence, la punition, l’affliction), le rouge (le sang versé, la passion, les martyres, le sacrifice et l’amour divin). (Page 39) Code des couleurs des chevaliers : rouge (animés de mauvaises intentions), noir (héros qui cherche à cacher son identité), blanc (personnage âgé, ami et protecteur du héros) vert (un jeune audacieux insolent, cause de désordre), bleu (personnage courageux, loyal, de second plan). (Page 59) Dans la culture médiévale, trois ou neuf mois représentent à peu près la même idée : celle de l’attente à l’image de la mort à la résurrection du Christ ou d’une naissance à la venue d’un enfant. (Page 76) Le rouge symbolise au plus haut point le luxe et le péché. (Page 102) La palette des peintres protestants : sobriété, camaïeux, sévérité. Calvin condamne les arts plastiques. L’art n’a pas de valeur en soi, il vient de Dieu et doit aider à mieux le connaître. La couleur est luxe, artifice, illusion L’être doit prendre le pas sur le paraître. (Page 105). Les bleus de Patinir, peintre paysagiste flamand, dégage une impression de sérénité, d’irréalité et d’infini (Page 109) Couleurs http://deco.plurielles.fr Les couleurs ont des vertus différentes suivant la culture des pays. De l'Orient à l'Occident et aussi selon les époques, elles ont pris différents symboles. Elles ont été associées à des émotions, des moments de l'année, de la vie, à des groupes sociaux particuliers. Le jaune C'est une couleur sacrée, celle d'Apollon dans l'antiquité. Au Moyen Age, elle devient le symbole de la trahison et de la félonie. Judas est souvent vêtu de jaune sur les peintures religieuses. Si de nos jours on serait plutôt inquiet devant un dessin d'enfant dans des teintes noires, à l'époque médiévale, on aurait pu le féliciter pour sa tempérance. Le blanc En Occident le blanc est un symbole de pureté, en Orient c'est la couleur du deuil. Or dans ces cultures, la mort est souvent considérée comme une étape nécessaire pour atteindre la pureté. Les deux significations ne sont donc pas si éloignées. De même, certains principes Feng Shui rejoignent ceux de spécialistes occidentaux de la couleur. Alors certaines inspirent-elles aux hommes les mêmes sentiments partout sur la planète ou bien faut-il voir ici des inter connections, des métissages entre les cultures ? La question n'est pas tranchée... Une seule chose est sûre, elle nous inspire ! Elle véhicule des sentiments, éveille certaines émotions. Elle est présente partout autour de nous et ce sont en grande partie les teintes que nous choisissons qui déterminent l'ambiance d'une pièce. Le rose Comme la fleur qui porte son nom, le rose symbolise l'amour, la pureté et la fidélité. Véhicule de bien des sentiments, il incite à la tendresse, la douceur, la délicatesse et la volupté. C'est en quelque sorte une version adoucie des flammes de la passion qui animent le rouge ardent ! En chromothérapie, on lui attribue le pouvoir de chasser nos pensées les plus négatives. À la lecture de ses plus grands noms, le rose, qu'il soit bonbon, thé ou dragée, devient une sorte de couleur friandise, une douceur qui évoque l'harmonie et diffuse une ambiance plutôt paisible. Dans toutes ses nuances,cette décoration renvoie une couleur délicate, apaisée et apaisante. La déco rose est une teinte très girly et elle bénéficie d'une image plutôt raffinée, voire luxueuse. À la limite du kitch aussi quand elle est utilisée de façon radicale comme couleur fétiche, à la manière démesurée de Barbara Cartland, romancière britannique, dont la maison et les vêtements étaient recouverts de cette déco emblématique de sa personnalité. Dans les maisons rustiques, comme dans les appartements, la déco rose trouvera sa place également dans la salle de bain lorsque celle-ci sera estampillée « romantique à souhait » ou au contraire hyper branchée en étant associée à un noir profond. Dans ce cas, le rose dans la salle de bain sera traité comme un petit théâtre de l'intimité, une zone personnalisée et personnelle, bien dans la mode des boudoirs d'antan. Timide ou criarde, cette couleur convient aussi aux zones sombres et peut participer efficacement au réchauffement d'une pièce peu éclairée. Selon la légende, les roses étaient toutes blanches avant que Vénus ne se pique le pied avec l'une d'elles et que son sang ne colore les pétales de la fleur. L'orange La déco orange n'a pas la même côte de popularité que le rouge. Comme si c'était un rouge de seconde zone. Sans doute parce que le mot, comme le fruit a tardé à s'imposer dans notre langage et dans nos assiettes. Sans que l'on puisse la mettre en lien avec aucune expression populaire, cette couleur est tout de même associée à la saison automnale et aux feuillages rougissants. Dans l'imaginaire collectif, la couleur orange c'est aussi le feu. Rien d'étonnant à retrouver au classement des teintes chaudes ce fils de la lave et du soleil. Si son symbolisme est un peu en demi-teinte, elle véhicule des valeurs d'hyper visibilité et accroît les capacités de repérage des canots ou des gilets de sauvetage. Il est en effet prouvé que la couleur orange est celle qui se distingue le mieux dans de très nombreux environnements. Chaud dedans ! Véritable concentré de vitamine, l'orange a des vertus puissamment stimulantes sur notre organisme. Et si vous voulez jouer le contraste maximum, sachez que l'orange est plus lumineux sur un fond noir que sur un fond blanc. Dans toutes ses variantes, cette déco apporte de la gaîté à des degrés variables, en fonction de son intensité lumineuse et de sa dilution avec plus ou moins de jaune. Dans son Traité des Couleurs, Goethe disait que cette couleur "représente la couleur de l'ardeur extrême ainsi que le reflet le plus doux du soleil couchant. Raison pour laquelle elle se révèle agréable dans le décor ou sous forme de vêtements". Il n'avait pas tord. C'est une couleur chaude et accueillante qui conviendra bien aux pièces de réception, aux mises en scène contemporaines ou kitch. Pour créer une atmosphère apaisante et harmonieuse, vous pouvez l'utiliser en couleur unique dans toute une pièce. La chambre d'un adolescent accueillera avec bonheur cette vivacité. Elle vous assure un concentré de bonne humeur garanti ! Si vous souhaitez la nuancer, vous pouvez jouer sur les contrastes avec du bois foncé comme le wengé. Et pourquoi ne pas teinter les encadrements de portes avec une lasure de style exotique ? La déco orange stimule plus qu'elle n'excite et elle conviendra aussi dans une salle à manger. C'est d'ailleurs la couleur des épicuriens qui convient à leur table pour ses valeurs apéritives et sa fonction dynamisante sur les sens. Le saviez-vous ? C'est le fruit qui a donné son nom à la couleur orange. Le mot n'est passé dans le langage courant que lorsque le fruit est devenu accessible en Europe. Le rouge Tour à tour empreinte indélébile ou fugace d'un baiser furtif, teinte envoûtante, sublime et précieuse d'un rubis flamboyant ou de l'éclat profond de mille grenats, le rouge incarne sans conteste l'absolu pouvoir de séduction. Des flammes du feu à l'éclat de la laque chinoise, en total look ou en petites touches vives, cette décoration est plus que tendance cette saison ! D'ailleurs il en existe une grande variété qui vont du presque pourpre à l'écarlate, en passant par le carmin et le fameux rouge de Garance, tous associés à l'univers du luxe. Dans la tradition Chinoise, cette couleur symbolise la chance, celle qui comblera l'existence en désirs de toutes sortes. Ce n'est sans doute pas pour rien que les Ferrari sont rouges ! L'amour reste néanmoins le registre dans lequel ce pigment exprime tout son sens. Elle stigmatise les plus nobles sentiments, de la passion, en passant par la romance, le courage et même la rage, quoiqu'en dise le dicton. Cette couleur est associée à la vie dans tous ses états, dans tous ses caprices. Nous sommes particulièrement sensibles à la décoration rouge qui dope notre appétit, nos sens, nos envies, les battements de notre cœur et notre circulation sanguine. C'est aussi la couleur de la fête: c'est celle du nez des clowns et des bougies de Noël. Elle se marie à merveille avec l'or introduit par petites touches dans des objets déco baroques ou asiatiques, mais aussi sur du tissu d'ameublement ou sur du papier peint. Le vert est sa couleur complémentaire. Leur duo se retrouve dans les tissus écossais revenus à la mode. Ces deux teintes s'associent souvent dans les intérieurs cosy. Avec le blanc, le mariage est étonnant, pour ne pas dire détonnant ! Tonique, cette accord fonctionne bien sur des grandes surfaces contemporaines et se marie parfaitement avec le noir qui règne en maître dans les intérieurs actuels. Le jaune apportera à la décoration rouge un contraste graphique, avec une connotation asiatique qui joue la carte épicée, façon pistils de safran ou couleur des toges des moines bouddhistes. La déco rouge stimulera les appétits dans une salle à manger et vos ardeurs à la réflexion dans la bibliothèque, mettant en scène vos ouvrages comme des joyaux dans un écrin ! Attention cependant à ne pas voir « rouge »! Le blanc Le blanc « agit sur notre âme comme le silence absolu »" pensait le peintre Wassily Kandinsky. Symbole de pureté, d'éclat, il est intemporel. C'est la couleur de la robe blanche de la communiante et de la mariée, de la neige, de la craie, du lys, des druides, de la colombe, de l'ivoire, du diamant. Emblème de la chasteté et de la vertu, c'est, dans la symbolique occidentale, associé à la pureté, l'innocence, à la chasteté, à la paix du drapeau blanc pacificateur, à la virginité, au mariage, à la spiritualité et à la papauté, à la sainteté même. L'origine de cette symbolique réside dans le caractère immaculé, sans présence de noir, et absolu de la lumière blanche, de cette valeur qui résume toutes les autres en un Tout d'une unité parfaite comme le rappelle le Carré blanc sur fond blanc peint par Kazimir Malevitch en 1917-1918 Le jaune Riche comme l'or, brillant comme les étoiles, doux comme les blés courbés sous la chaleur de l'été ou radieux comme un horizon de colza, le jaune est la couleur positive par excellence, celle qui irradie de sa bonne humeur les pièces à vivre, quel que soit le temps à l'extérieur ! C'est une couleur qui attire les regards. Elle sert de révélateur aux objets alentours lorsqu'elle est employée sur une surface murale. Après tout, même les taxis new-yorkais n'ont rien trouvé de mieux pour permettre à leurs clients de les repérer dans les nuées d'automobiles. Capteur d'attention hors pair, la couleur jaune a longtemps été associée à la mère nourricière, celle qui fait pousser les blés et renaître le printemps chaque année. C'est aussi la teinte du miel, délice suprême qui évoque tour à tour l'abondance, la richesse du corps et de l'esprit. Le jaune est une teinte harmonique. Il est réputé pour stimuler l'intellect et inciter aux travaux de l'esprit. ( ses capacités à augmenter la concentration, la mémoire, le jugement et la prise de décision). associé à toute forme de réflexion c'est un dopant quasi vitaminique pour notre cerveau.....induit des attitudes positives qui vont dans le sens de la convivialité. Le rouge dans l'Histoire Rousseland.com L'étymologie et l'histoire du lexique du rouge confirment également l'intérêt porté à cette couleur dès l'Antiquité. Le rouge a aussi un lien étroit avec le beau (pour des raisons historiques de techniques tinctoriales - autrefois la plus stable des couleurs et donc la plus belle -, peut-être aussi pour des raisons symboliques), le rouge a été lié à l'apparat, au mérite (rois et empereurs, chefs des armées et de l'Église, robe de mariée jusqu'à la fin du XIXe siècle). Couleur de référence dans toutes les civilisations, le rouge est aussi la couleur la plus ambiguë : rouge vie, ardeur, courage, dignité, mérite, mais encore rouge mort, colère, guerre, meurtre, alarme et danger, couleur de l'interdit et du péché, de l'enfer et de Lucifer, des bourreaux et des forçats, des prostituées, et, de Judas à Barberousse, de l'hypocrisie, de la trahison et du maléfice. Dans un autre domaine, le rouge-dignité/reconnaissance d'un mérite/honneur rendu (rosette, ruban, tapis rouge) s'étend, au cours du siècle, au domaine du commerce et de l'industrie alimentaire, pour indiquer la qualité des produits (cordon, label, ruban rouge). Ce même ruban rouge est devenu, par référence aussi au rouge du sang, le symbole universel de solidarité envers les personnes atteintes du Sida. Bien sûr, le rouge est encore et toujours, la couleur représentative des sentiments intenses, violents, de l'amour, de la haine et de la séduction (rouge baiser, glamour, passion)... Histoire de la Beauté Umberto ECO Le monde est un tout ordonné et gouverné par une seule loi (forme et beauté) Dieu comme lumière (Page 103) Où l’on parle de simulacre… La réalité imite la nature sans en être le simple reflet, et reproduit dans le détail la Beauté du tout Reconnaître la beauté, chose difficile entre toutes. (Page 180) David Humes : les règles du goût. « Un homme qui n’a eu aucune possibilité de comparer les différentes sortes de beauté n’a absolument aucune qualification pour donner son opinion sur un objet qui lui est présenté. C’est seulement par comparaison que nous fixons les épithètes de louange, ou de blâme, et apprenons à assigner le juste degré de l’un ou de l’autre.» (Page245) David Humes : les règles du goût. « La Beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit de celui qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente ».(Page 247) Le sublime Dans la conception néoclassique, la Beauté est tenue pour une qualité de l’objet perçu comme beau et c’est pourquoi on recourt à des définitions classiques telles que « unité dans la variété », ou « proportion » et « harmonie ». Pour Hogarth, il existe une « ligne de la Beauté » et « une ligne de grâce », c’est à dire que les conditions de la Beauté résident dans la forme de l’objet. Edmond Burke refuse l’idée de la Beauté comme proportion et convenance ; pour lui ce qui est typique du Beau, c’est la variété, la petitesse, le lisse, la variation graduelle, la délicatesse, la pureté et la clarté de la couleur, la grâce et l’élégance. (Page 290) Walter Pater…n’emploie pas le mot épiphanie au sens « apparition » mais il sous entend le concept : il est des moments où, en une situation émotive particulière (une heure du jour, un événement qui fixe soudain notre attention sur un objet), les choses nous paraissent sous une lumière nouvelle. Elles ne nous renvoient pas une Beauté hors d’elles, elles n’évoquent aucune « correspondance » ; simplement, elles nous paraissent avec une intensité jusqu’alors inconnue, elles sont emplies de significations, si bien que nous comprenons que c’est le seul moment que nous en avons eu l’expérience complète et que la vie est digne d’être vécue rien que pour accumuler de telles expériences. L’épiphanie est une extase, une extase sans Dieu, elle n’est pas la transcendance, mais l’âme des choses de ce monde, c’est une extase matérialiste. (Page 353) Manet affirmait qu’il n’y a qu’une chose vraie, peindre du premier coup ce que l’on voit, qu’on ne peint pas un paysage, une marine, une silhouette, mais l’impression à une heure de la journée d’un paysage, d’une marine, d’une silhouette. (Page 356) Matière Luigi Pareyson « L’artiste étudie amoureusement sa matière, il la scrute de fond en comble, il en épie le comportement et les réactions ; il l’interroge pour pouvoir la commander, il l’interprète pour pouvoir la dompter, il lui obéit pour pouvoir la plier ; il l’approfondit pour qu’elle révèle ses possibilités latentes et adaptées à ses intentions… L’Art n’est que figuration et formation d’une matière, mais la matière est formée selon une manière unique de former qui est la spiritualité même de l’artiste faite toute entière style » (Page 401) Avec la peinture « informelle » on assiste au triomphe des tâches, fissures, grumeaux, pentes et autres égouttements… (Page 405) L’Art de la Couleur1 Johannes Itten « de même que, seul, le contexte peut attribuer au mot isolé sa signification propre, de même le rapport qui s’établit entre les différentes couleurs est le seul à donner à chacune d’elles son véritable sens et son expression particulière ». « Pour devenir maître de la couleur, il est indispensable d’étudier et d’assimiler chaque couleur en particulier, tout en étant conscient des combinaisons infinies qui existent entre toutes les couleurs ». (Page 6) « si vous pouvez, sans le savoir, créer des chefs d’œuvre de couleurs, votre voie est de ne pas savoir. Mais si, de votre absence de science, vous ne pouvez tirer de chefs d’œuvre, vous devez essayer de vous instruire ». Les enseignements et les théories sont bons pour les heures de faiblesse. Aux heures fortes, les problèmes se résolvent par l’intuition, comme d’eux-mêmes « Tout ce que l’on peut apprendre dans les livres ou par les maître ressemble à un véhicule ». : Ainsi s’exprime un passage du VEDA2 . Plus loin on y lit « Mais ce véhicule n’est utile que dans la mesure où l’on reste sur la route. Celui qui arrive au bout de la route carrossable abandonne le véhicule et part à pied ».(Page 7) Le génie consiste en 99 % de transpiration et 1 % d’inspiration (GOETHE). Proverbe : On peut devenir dessinateur, on naît coloriste. La couleur c’est la vie car un monde sans couleurs nous paraît mort. Les couleurs sont les enfants de la lumière et de l’ombre. toutes deux incolores à la naissance du monde. Comme la flamme engendre la lumière, ainsi la lumière engendre les couleurs. Les couleurs sont les fille de la lumière. Ce phénomène fondamental du monde, nous révèle par les couleurs l’esprit et l’âme vivante de ce monde. (Page 8) Les couleurs sont des forces rayonnantes, génératrices d’énergie qui ont sur nous une action positive ou négative, que nous en ayons conscience ou non. (Page 10 à 13) La réalité psycho-physique de la couleur est un effet coloré (le blanc rayonne et déborde des limites alors que le noir rapetisse) (Page 18) Les accords subjectifs de couleurs : prudence sur l’interprétation Pour émettre un jugement sur la signification des accords des couleurs subjectifs nous devons 1 Traités des couleurs de Goethe, de Runge de Bezold, de Chevreul et de Hölzel mot sanskrit qui signifie « le savoir » et qui désigne un ensemble de quatre longs écrits sacrés, considérés comme les textes fondamentaux du brahmanisme et de l'hindouisme. © Larousse 1997 2 observer non seulement les grands caractères généraux des couleurs et des taches, mais aussi les plus petites particularités. Ce n’est pas la couleur des cheveux, des yeux et de la peau qui est décisive. Le caractère le plus important est le rayonnement de l’individu. (Page 24) Un type physique aux cheveux blonds devrait peindre le printemps, les jardins d’enfant, les fleurs (multi-color et sans contraste clair obscur). Un type physique brun aura pour travail nuit et lumière dans un local sombre, tempête d’automne… (Page 25) Si les accords subjectifs de couleurs nous renseignent sur la vie intérieure de l’homme, ces même accord traduisent très largement sa façon de penser, de sentir et d’agir. (Page 27) L’écriture chinoise doit venir d’un automatisme intérieur qui exige une constante concentration intellectuelle et une grande détente corporelle. C’est pourquoi, parmi les peintres de lavis, l’on trouve de nombreux moines du bouddhisme Chan ou Zen. Mais ces moines ne méditent pas pour devenir des peintres de lavis, ils peignent au contraire pour s’exercer à la méditation intérieure. (Page 40) Le violet est très sensible au blanc. Si le violet sombre et saturé renferme en lui quelque chose de menaçant, le violet éclairé de blanc ; le lilas, donne une impression de joie et de gaîté. Le jaune mêlé de noir perd son expression rayonnante et claire et devient maladif et vénéneux. Il perd immédiatement de sa luminosité. (Page 55) Le carré (rouge) symbolise la matière au repos, la pesanteur et les frontières fixes ; Le triangle (jaune clair) rayonnant de tous les cotés symbolise la pensée mais aussi agressivité et combativité ; Le cercle (bleu transparent) symbolise l’esprit en perpétuelle activité : Le trapèze pour l’orange, un triangle sphérique pour le vert et une ellipse pour le violet. (Page 76) Le émotions provoquées par la prise de conscience de la force des couleurs , peuvent se propager jusqu’au centre le plus intime et atteindre le vie spirituelle et psychique. Goethe parlait de l’effet moral et sensuel des couleurs (Page 83) Jaune, L’or représente la lumière céleste, l’intelligence, (Page 85)