Bruit de Terroirs N° 24
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Bruit de Terroirs N° 24
%58,76GH N° 24 Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique UNE QUINZAINE PLEINE DE REBONDISSEMENTS ! Rungis Promotion A. Carème du 22/01/2007 au 04/02/2007 Les 15 premiers jours de stage ont permis à nos 14 élèves de découvrir certaines facettes de leur métier qu’ils n’appréhendaient pas. Leur champ d’investigation s’en est élargi d’autant. PROGRAMME DES SEMAINES 3 ET 4 Dimanche 21 janvier : Visite du Rex et ses coulisses - Dîner en ville et Soirée cinéma Lundi 22 janvier : Présentation des 4 semaines de stage suivie de la présentation MIN Rungis - Déjeuner avec l'I.N.A.O et le M.I.N Intervention d'Elodie Pasty (INAO) puis session de culture générale Mardi 23 janvier : Matinée consacrée à l'expression orale avec exercice pratique - Exercices pratiques sur les techniques de communication Mercredi 24 janvier : Visite du secteur viande (6H00) suivi d'un TP boucherie avec professionnel. TP pour préparer la soirée Franche-Comté (à partir de 16H00) Jeudi 25 janvier : Visite du secteur fruits et légumes (8H00) - Visite des Halles Mandar. Vendredi 26 janvier : Visite d'un producteur de Brie - Session pratique sur les fromages ( découpe, argumentaire, …) Dimanche 28 janvier : Visite des boutiques Disney et soirée au Buffalo Wild West Show. Lundi 29 janvier : Matinée consacrée à l'expression orale et à la culture générale - Exercices pratiques sur les techniques de communication Mardi 30 janvier : Visite du secteur marée (5H00) suivi d'un TP fruits de mer - Soirée Gastronomique sur le thème de l’Aquitaine. Mercredi 31 janvier : Visite des eaux de Saint-Amand avec déjeuner sur place. Séance de dégustation - Visite du Musée de la Mine et du Musée de la la Bétise de Cambrai. Jeudi 1 février : Initiation aux vins (présentation, dégustation et vservice) - interventions de professionnels - Soirée Gastronomique sur le thème de l’Ile de France. Vendredi 2 février : Visite de la Cristallerie d'Arques suiivi d'un déjeuner sur place - Visite de la Brasserie Castelain à Bénifontaine (62) Ces premiers 15 jours leur ont également permis d’apprendre à se connaître et s’apprécier afin de mieux travailler ensemble. C’est du moins l’espoir que nous formulons et le message perpétuel que nous leur avons seriné tout au long de ces deux premières semaines, tant nous croyons aux vertus du collectif. Mais, vivre ensemble n’est pas chose aisée ; il faut accepter les autres avec leurs différences, leurs qualités et leurs défauts. Chacun peut apporter aux autres et ainsi faire progresser l’ensemble. Ce lent et délicat édifice est en train de se construire patiemment, parfois dans la douleur. Notre promotion est désormais entrée dans son rythme de croisière. Au programme (voir tableau joint) : des visites, des soirées thématiques, des session d’expression, des sessions pratiques sur différents sujets…et des moments de détente et de rire. En même temps, nos jeunes découvrent, à l’aube de cette 3ème semaine, des méthodes et un rythme de travail auxquels ils ne sont pas habitués. Dès lors, ils vont apprendre à gérer les phases de récupération comme autant de moments stratégiques dans leur évolution au sein de ce stage. Comme il est devenu de règle dans ces stages, chaque activité, professionnelle ou de loisirs, est l’occasion pour nos 14 élèves de se transformer en reporter et de nous conter la façon dont ils vivent ces expériences, de nous faire part de leurs coups de cœurs, de leurs surprises et de leurs émotions. Ces « articles » alimentent les « Bruits de Terroirs » de nos promotions dont les n°23, 24 et 25 sont et seront consacrés à la promotion « Antonin Carême ». 1 2 PAR « PARIS, REINE DU MONDE » ALEXANDRE DAUMAIN ET GAUTHIER LALUQUE Tout ceci nous avait laissés pantois et cette ballade fluviale n’avait fait qu’attiser nos appétits de découverte… mais aussi et plus concrètement… d’aliments. Tout était prévu. Nous apprendrons vite que Patrimoine & Terroirs nourrit bien ses stagiaires pour mieux les faire avancer et travailler, une méthode qui s’avérera efficace ma foi. Comme lors des deux promotions qui ont précédé, la découverte de Paris nous est proposée lors de notre 1er week-end en terre francilienne. Pour une grande partie d’entre nous, c’était une première et nous étions impatients de vérifier si la réalité était aussi belle et grande que toutes les histoires que nous avions entendues. Pour démarrer cette initiation, nous nous rendons dans une petite rue de la capitale. Un petit panonceau nous annonce bientôt « Paris Story ». C’est ici, tout près des Galeries Lafayette, que nous avons rendez-vous. Nous apprenons pour l’occasion que nous allons être la 1 ère promotion à bénéficier de cette entrée en matière parisienne, Philippe et son équipe n’ayant découvert ce lieu que peu de temps avant notre arrivée. Tant mieux pour nous ! Après une courte attente qui nous permet d’admirer un plan de la « ville lumière » tout en relief, nous pénétrons dans une petite salle de cinéma. Nous prenons place, un peu timidement, et nous voilà partis dans un voyage au cœur du Paris historique. De la petite Lutèce à la coupe du monde de football, une fort intéressante histoire nous est contée avec, en filigranes, le portrait et la voix d’un des plus grands amoureux de Paris, Victor Hugo. Nous ne savons pas encore que ce premier contact va nous permettre de mieux apprécier le chapelet de monuments extraordinaires qui va nous être bientôt proposé. En effet, sortis de la salle la tête pleine des petites et grandes histoires qui ont fait la renommée de Paris, nous nous dirigeons vers le traditionnel pèlerinage en bateaumouche. Nous en avions certes entendu parler mais les merveilles qu’il nous fut donné d’apprécier ce soir là dépassent de loin ce que nous imaginions. Oui ! Paris est vraiment belle à la nuit tombée. Du pont de notre embarcation, nous avons pu admirer l’extraordinaire foisonnement architectural qui borde les berges de la Seine. Nos appareils photos n’ont cessé de crépiter que lorsque nous sommes arrivés à bon port quelques 90 minutes plus tard. Nous regardions tous ces monuments comme des enfants émerveillés par leurs jouets de Noël et grâce au petit film vu préalablement, nous avons compris les raisons et les périodes de leur édification. Nous voilà donc rendus dans un endroit surprenant : Le « J’go ». Oui, vous avez bien lu ; il n’est dans ce nom aucune faute d’orthographe, rien qu’un simple jeu de mot qui nous met l’eau à la bouche. Nous faisons la rencontre des patrons de ce sympathique restaurant crée par des jeunes anciens élèves hôteliers dont nous apprenons qu’ils ont eux aussi connu les joies et le stress du camion Patrimoine & Terroirs. D’ailleurs, ici comme sur le camion, les maîtres mots sont « authenticité », « qualité » et « Terroirs ». Le menu qu’ils nous ont concocté est à la hauteur de ces promesses et notre premier week-end se termine ainsi, la panse bien remplie et les yeux pleins d’étoiles. Décidément, ce stage démarre bien. Ce qui nous attend et que nous n’appréhendons pas encore tout à fait, sera également à la hauteur de ce que le boss nous avait annoncé : dur, dur, dur ! 3 PAR « DU CRIST AL PLEIN LES YEUX » CRISTAL JESSICA JOSEPH ET HUGO HECQUEFEUILLE transformation de la goutte de verre en objets divers. C’est alors un tourbillon de formes et de couleurs auquel nous assistons. Les objets en cristal tournent comme dans un bal. Au hasard de nos regards, nous croisons des vérificateurs visuels, chargés d’éliminer les articles présentant quelques légers défauts et que la machine n’aurait pas détectés. C’est rassurant de savoir que l’homme est toujours plus fort que la machine. Nous découvrons aussi que ces personnes ne peuvent rester en poste que 20 petites minutes car la concentration est extrême et les yeux fatiguent très vite. La relève est donc régulière. En ce jour du 2 février 2007, nous voilà partis, après seulement quelques heures de sommeil – nous avions une soirée thématique la veille au soir –, vers les brumes du Nord : Direction la cristallerie d’Arques. Chemin faisant, nous nous sommes laissés dire que cette visite faisait partie des incontournables de Patrimoine & Terroirs. Les promotions précédentes avaient également fait ce pèlerinage. Nous étions donc impatients d’arriver mais la route étant longue, nous nous laissions aller à quelques petites heures de sommeil récupérateur, le chef ayant refusé de nous laisser le volant. Arrivés sur les lieux avec quelques fourmis dans les jambes, nous sautions des véhicules, en forme comme d’habitude. Monsieur Serge Sohier nous attendait pour nous faire vivre les tribulations d’une larme de verre avant qu’elle ne devienne « cristal ». Nous avons d’abord fait connaissance avec cette grande maison toujours familiale, fondée en 1825 par Monsieur Georges Durand et considérablement modernisée par son fils Jacques, à son retour des ÉtatsUnis. 4 Aujourd’hui, « Arc International » est dirigée par Philippe Durand et exporte ses produits aux quatre coins du monde, sous différentes marques : Luminarc, Cristal d’Arques, Mikasa, Salviati, Studio Nova et Pyrex (rachetée en 2006) pour le grand public et Arcoroc et Mikasa Hôtelrestaurant pour les professionnels. Après un brillant et intéressant exposé de notre hôte, nous nous dirigeons vers l’usine de fabrication afin de mieux nous rendre compte de la précision du travail du cristal – rappelons ici que l’utilisation du terme cristal impose l’incorporation de 24% d’oxyde de plomb dans la composition –. Une charmante guide nous entraîne alors dans un dédale de machines automatisées qui nous étourdit quelque peu. Chaleur et bruit sont les premières impressions qui nous assaillent ; puis, nous nous laissons prendre par la magie de la Voilà, notre visite est maintenant terminée et après une rapide mais reconstituante collation au self de la Grande Maison, nous nous dirigeons vers le show-room afin d’admirer les multiples créations proposées aux clients de la Maison. Nous restons bouche bée devant cette avalanche de formes et de couleurs. Un dernier passage à la boutique afin de ramener quelques menus souvenirs à nos proches et nous nous engouffrons dans les voitures. La journée n’est pas finie, loin s’en faut, et d’autres découvertes nous attendent dans cette si accueillante terre du Nord. La brasserie Castelain est au bout du voyage mais… nous devons, à regret, laisser la plume à nos camarades. « LA PROMO TION CARÈME EN TERRE CH’ TI » ROMOTION PAR FLORENCE GUIET ET JEAN-FRANÇOIS GLAIN une gamme de bières de garde 100 % naturelles. En réalisant la «Bière de Noël», ce passionné trouva les proportions idéales qui permirent de créer la bière «ch’ti», au fruité et à la saveur incomparables. Après cette visite «cristalline», d’autres émotions nous attendaient en terre ch’ti. Et oui ! Nous n’avions pas de temps à perdre. Notre « road-book » nous indiquait que trois quarts d’heure nous séparaient de notre nouvelle étape : La brasserie Castelain et sa gamme de bières ch’ti. Après nous en être mis plein les yeux, puis plein la panse, nous allions pouvoir étancher nos gosiers. Mais, n’anticipons pas ! La route fut courte et grâce aux incontestables talents de copilote de votre serviteur (Jean-François), nous arrivions à bon port à l’heure prévue. Il faut bien dire que dès qu’il s’agit de boire, nous ne sommes jamais en retard d’un gobelet. Je plaisante ! Mais bon, ce n’est pas bien loin de la vérité quand même. La visite commence par un petit film présentant la famille Castelain et les bières élaborées dans la maison. Nous avons même appris et découvert que c’est en ces lieux qu’est fabriquée la 1ère bière biologique française, «la Jade». Faisons maintenant connaissance avec la gamme complète : la bière de Printemps, autrefois appelée bière de Mars mais débaptisée pour bénéficier d’une période de vente plus étendue que le seul mois de mars, la «ch’ti brune», puissamment torréfiée, la «ch’ti ambrée», subtilement torréfiée, la «ch’ti blonde», bière étoile de la brasserie, très alcoolisée, la «ch’ti triple», pour les amateurs de sensations fortes et enfin «la cuvée de Noël», blonde ou brune. Nous passons ensuite dans le saint des Saints, ce lieu de recueillement où s’élabore lentement la bière. Face à nous, des cuves de fermentation, en cuivre massif de toute beauté. Nous apprenons que pour élaborer 1 litre de bière, il faut 6 litres d’eau, 120 à 200 grammes de malt, 2 petits grammes de houblon et de la levure. Une fois mise en bouteille, la bière pourra rester 10 à 15 mois sans perdre de sa qualité, à condition Depuis 1926, Bénifontaine, petit village de l’Artois, change l’eau en bière, et de fort belle manière. Ici, dans cette brasserie où le temps a suspendu son vol, rien n’a changé depuis que l’on s’est mis à brasser. Telle fut la volonté d’Yves Castelain lorsqu’en 1966, il décida de reprendre la brasserie alors en délicatesse avec ses finances. Pari osé mais pari réussi puisque aujourd’hui, la petite et dynamique propose 5 « LA PROMO TION CARÈME EN TERRE CH’ TI » (SUITE) ROMOTION PAR FLORENCE GUIET ET JEAN-FRANÇOIS GLAIN toutefois qu’elle soit stockée debout, et non couchée contrairement au vin. Cette bière traditionnelle bénéficie d’une longue période de garde – au moins 6 semaines dans le calme et la fraîcheur des caves de Bénifontaine –. C’est pendant ce temps de repos et de maturation qu’elle va progressivement développer la finesse de ses arômes et qu’elle va prendre toutes les nuances de sa subtilité. Ce temps est également mis à profit pour effectuer quelques 300 contrôles afin qu’aucune imperfection ne vienne perturber cet épanouissement. Ce joli périple au cœur de la bière terminé, nous achevons notre visite par une étape au bar de la Maison, fort joliment 6 décoré. Nous procédons alors à la dégustation des différentes bières, accompagnée des précieux commentaires de notre hôte. Un moment de ravissement que nous attendions avec une impatience qui ne fut pas déçue. Un dernier détour par le magasin afin de ramener quelques souvenirs houblonnés à nos proches, et nous voilà sur le chemin du retour, la tête pleine de ces moments que nous venions de passer en pays du Nord. Oui ! Décidément, que la France est belle de ses diversités ! « DES PAR FRUITS ET LÉGUMES DU MONDE ENTIER ANAÏS MARCEL Aujourd’hui, nous avons découvert le secteur fruits et légumes du Marché de Rungis C’est le plus ancien du site et il regroupe les grossistes du secteur. A peine entrés dans le premier pavillon - celui consacré aux producteurs d’Ile-de-France, de Picardie et de Champagne-Ardenne - nous tombons sous le charme de ce ballet de couleurs, de formes et de senteurs. Tous ces produits frais étalés devant nous, et qui donnent envie d’y mordre à pleines dents. Bientôt, nous découvrons stupéfaits, des légumes aux formes inhabituelles qui attirent vite notre attention. Pourtant, nous connaissons leurs noms mais ils sont si surprenants que nous nous mettons à douter de nos connaissances. Heureusement, nous apprenons que le maraîcher en question est un homme qui s’amuse à créer des nouveaux légumes, comme par exemple cette pomme de terre en forme de carotte qui est l’une de ces créations les plus surprenantes. ET » ANTHONY CHABBERT Nous nous dirigeons ensuite vers les autres pavillons où un petit jeu de piste nous est proposé, histoire de ne pas endormir nos neurones trop longtemps. Nous devions trouver vingt fruits ou légumes que nous ne connaissions pas et nous renseigner sur ces produits : Quelle était leur origine, à quel prix étaient-ils commercialisés,… Bon ! On peut faire plus simple mais depuis que nous sommes à Patrimoine & Terroirs, on a fait tellement de choses incongrues que nous ne sommes plus surpris de rien. dont ont fait preuve les chefs nous enchante. C’est fou ce que l’on peut faire avec une simple « parmentière ». Une fois encore, cette visite – une de plus –, nous aura appris énormément sur la variété du secteur, la qualité des produits. En parcourant les allées, nous imaginions déjà tout le bénéfice que nous pourrions tirer de cette visite dans la recherche de nouvelles recettes. Malheureusement, la saison n’étant pas des plus propices aux fruits et légumes, nous restons quelque peu sur notre faim… de curiosité. Nous avons tout de même découvert quelques fruits inédits, tel le «fruit du dragon», sorte de poire rose surmontée de petites feuilles pointues et vendues 7.80 euros le kilo. Quand même ! La fin de notre visite fut sympathique et on nous distribua des invitations à un cocktail organisé par le syndicat de la pomme de terre. Ne voulant pas vexer nos hôtes et voulant faite honneur à Patrimoine & Terroirs, nous nous empressons de nous y rendre. Bien nous en prend, tant la créativité 7 « CHÉRIOUX, COMME SI VOUS Y ÉTIEZ » PAR FLORENCE GUIET ET JEAN-FRANÇOIS GLAIN C’est dans l’ancienne école départementale Adolphe Chérioux, à Vitry sur Seine, que nous nous reposons et que nous vivons nos temps libres. C’est notre petit – non notre grand – « chez nous ». Nous disposons de chambres individuelles que nous devons ranger tous les matins, de peur que Philippe ne vienne à l’improviste faire une visite d’inspection. Certains ont payé de quelques points dans leur moyenne le fait de n’être pas « au carré ». Alors maintenant, nous prenons la chose au sérieux… C’est qu’il ne plaisante avec la discipline, le boss. Une grande salle commune nous permet de nous réunir pour jouer, nous détendre, prendre nos repas, ou regarder « Plus belle la vie » tout en pleurant à chaudes larmes, comme notre adorable Jessica, grande gueule mais cœur d’artichaut. Chaque semaine, deux responsables sont désignés pour veiller au bon fonctionnement de l’équipe et à la propreté des lieux. Cela n’a l’air de rien, raconté comme ça ; mais n’allez pas croire que la fonction soit une sinécure. D’abord, nous devons jouer les réveille-matin pour ceux qui se laissent aller à replonger dans les bras de Morphée alors qu’il est l’heure de sauter dans ses chaussures pour vaquer aux nombreuses occupations de la journée. Nous devons alors faire face aux ronchonnements de certains, aux aboiements des autres. Bref ! Personne n’aime cette fonction, d’autant que s’il y a un problème, c’est sur les responsables de la semaine que s’abattent les remontrances du chef. Mais qu’est-ce qu’on est venu faire dans cette galère (Non! On plaisante… à peine). 8 Il entre également dans les attributions des responsables de semaine de dresser la liste des marchandises dont nous aurons besoin pour la semaine suivante. Et il vaut mieux ne pas se tromper car Philippe ne fait les courses qu’une fois la semaine… histoire de nous responsabiliser. Cela veut dire aussi qu’il nous faut ensuite gérer ces provisions et veiller à ce que dans l’euphorie des premiers jours, personne ne se rue dessus dès leur rangement sous peine de voir notre stock s’amenuiser dangereusement. Nous passons quelques soirées dans notre « home », quand il n’y a pas de dîner thématique sur le camion ou de dîner promotion, sur le camion également. Elles sont toujours les bienvenues car elles nous permettent de nous détendre et parfois de régler quelques comptes… Ça fait du bien de temps en temps. C’est souvent le mardi et toujours le vendredi, jour préféré du « Patron » pour nous proposer les « jeux culturels » comme il appelle ce que nous connaissons d’habitude sous le nom « d’interrogations écrites ». Tout y passe : Culture générale, français, orthographe, histoire, géographie, œnologie, économie… Enfin ! Le week-end arrive et il est le bienvenu. Il nous permet de recharger nos accus. Le samedi, c’est plu- tôt journée flemme. Au programme : sommeil, soldes, nettoyage et pour les courageux, excursions dans Paris. Nous attendons aussi les dimanches avec beaucoup de gourmandise car Patrimoine & Terroirs nous offre une sortie dominicale toujours agréable. Mais revenons à notre vie en collectivité. Ce n’est pas toujours facile de vivre à 14, surtout pour ceux qui n’ont jamais goûté de l’internat. Certaines chamailleries se font parfois jour mais ne durent jamais bien longtemps pour laisser place à une ambiance plus sereine qui nous permet de passer globalement de fort beaux moments. Passons sur les inévitables batailles de mousse à raser, de stylos, de seaux d’eau froide dans les douches, toutes ces futilités qui font la vie quotidienne de notre groupe et détendent grandement l’atmosphère. Nul doute que ces 6 semaines de vie en commun seront pour nous tous une grande et belle leçon de vie et un apprentissage de la maîtrise de soi et du respect des autres. « NOTRE ENTRÉE DANS LE MONDE DES ST ARS » STARS PAR ÉMILIE SENE ET JULIEN CHASSONNERY Malgré le succès, Jacques Haïk ne pourra éviter le naufrage et sera contraint de déposer le bilan, à la veille de la 2 ème guerre mondiale… il devient alors un outil de propagande nazie. La Kommandantur transforme le Rex en « Soldaten-kino ». La nuit du 8 décembre 1932, Jacques Haik – un riche producteur – permet la construction du GRAND REX le Cinéma. En ce jour mémorable, le Tout Paris se bouscule pour l’inauguration d’un des plus grands cinémas d’Europe. Le lendemain, « Paris-Soir » rendra compte de cet événement de la façon suivante : « Le Rex est le plus beau temple jamais élevé à la gloire du Cinéma. ». Situé sur les Grands Boulevards, il est aujourd’hui un « survivant » des salles de cette époque qui ont malheureusement toutes fermé. Avec ses 2000 m il semble – il est – immense. Deux mille huit cents spectateurs peuvent prendre confortablement place sur ses 3 niveaux. Le décor est d’époque et sous sa voûte étoilée, il est aujourd’hui aussi charmant que « Kitch ». Mais il rappelle aux nostalgiques les grandes heures du Cinéma. 2 A la libération, Jean Hellman reprend l’établissement et redonne vie à ce lieu privilégiant les productions américaines. Le REX demeure le dernier rendez-vous populaire des cinéphiles, tout en conservant les caractéristiques d’époque qui ont fait sa grandeur et son succès. En 1974 Philippe Hellman – le fils du précédent propriétaire – aménage de nouvelles salles au sous-sol. Le REX CLUB – une discothèque – ouvre ses portes également. Aujourd’hui, outre le cinéma, le REX propose des concerts et des soirées exceptionnelles. Le 5 octobre 1981, le REX reçoit la consécration et se voit inscrire à l’inventaire des Monuments Historiques. Les Étoiles du Rex proposent aujourd’hui un passionnant et amusant voyage au cœur du Cinéma, de son histoire, de ses coulisses. Bien belle idée en vérité que de faire découvrir au grand public les secrets de la fabrication d’un film. Dès la descente de l’escalier nous sommes mis dans la peau de candidats figurants qui doivent s’initier au 7 ème art avant de tourner dans quelques scènes de films d’actions. Puis nous entrons dans un ascenseur qui nous entraîne sur les toits du Rex. Au passage, nous pouvons admirer l’extraordinaire beauté de la grande salle de ce cinéma d’exception et nous nous disons qu’il doit être bien agréable de visionner un film dans une telle salle. La scène, en face de nous, nous fait comprendre que le Grand Rex n’est pas une simple salle de cinéma comme les autres. De grands artistes sont venus s’y produire. En arrivant au sommet, nous avons droit aux mystère des trucages (fausse tempête et éboulement du toit sous les pas de King Kong)… ces effets spéciaux sont filmés et incrustés dans des mini films... dont nous sommes les acteurs. Les films en question sont projetés à différents en- 9 « NOTRE ENTRÉE DANS LE MONDE DES ST ARS STARS PAR ÉMILIE SENE ET JULIEN » (SUITE) CHASSONNERY Ensuite nous sommes admis dans la cabine de projection…. Avec quelques personnages qui s’échappent de la toile blanche pour venir parmi nous. Un tunnel d’étoiles tourbillonnantes nous conduit à une série de moniteurs qui nous projettent des répliques de stars. Moments émouvants… droits… ce qui donne lieu à de bons et gros fous rires… De plus, nous pouvons profiter d’une simulation d’accueil dans le bureau du directeur avec des scènes mythiques de grands festivals et de leurs stars sur un grand écran. 10 La sortie de cette visite se fait sous les applaudissements, et nous avons le privilège d’être salués par notre prénom… Nous nous rappelons alors qu’ils nous ont été demandés à l’entrée sans que nous en comprenions la raison. Jolie délicatesse. Une heure de visite qui passe à toute allure, vive le Cinéma !!!!! Puis une séance en « vrai » est prévue à la suite de notre visite… Au choix, pour les stagiaires de notre promotion : Le Serpent … et le suspense, Apocalypto … et sa violence sublimée…. Jacquou le Croquant… pour les fanatiques du mouchoir… Ou encore Arthur et les minimoys… pour ceux qui sont restés très jeunes… PAR « AUDIENCE CHEZ LE ROI SOLEIL » ALEXANDRE CHENAULT ET ALEXANDRE MAY pour satisfaire les appétits de puissance du Roi Soleil. Et force est de constater que le résultat est somptueux. Trois siècles plus tard, la magie opère toujours. Grand soleil d’hiver !!! Temps idéal pour un voyage au sein de la plus grande monarchie de l’Histoire de France… Nous avons décidé de nous rendre chez Louis XIV, en son château de Versailles. Le soleil est son emblème… la culture classique lui apporte les représentations des grands mythes grecs… toute cette grandeur fait que l’ÉTAT C’EST LUI A sa naissance, Versailles est un simple pavillon de chasse construit sur un marécage par Louis XIII son père. L’endroit est insalubre et jugé inconstructible. Balivernes ! Ces détails n’arrêtent pas le fils. Celui-ci, peu désireux de s’exposer aux caprices de la grande noblesse – l’épisode de la Fronde a hanté les nuits de l’enfant roi –, il imagine un lieu éloigné de Paris où il va pouvoir tenir sous son contrôle les trublions. Il souhaite également « bâtir » une demeure à la mesure de l’idée qu’il se fait de son pays et de sa personne. Le pavillon de chasse peut être un point de départ intéressant. Ébloui et agacé par Vaux le Vicomte – au point d’en disgracier son propriétaire, le surintendant Fouquet – il en débauche les architectes : Le Brun, Le Nôtre et Le Vau seront désormais au service de sa Grandeur. Ils se lancent alors dans des travaux pharaoniques et les moyens ne leur sont pas comptés. Rien ne sera assez beau Les successeurs de Louis XIV laissent à leur tour leur empreinte dans le domaine de Versailles : Louis XV fait construire le Théâtre et le Trianon pour madame de Pompadour et Marie-Antoinette ajoute une note champêtre avec la construction du Hameau de la Reine. Après un long trajet en voiture, notre petite équipe arrive en vue du Château de Versailles. Les vieux pavés sont encore imprégnés du passage de la cour et des manants de l’époque. Le soleil et le ciel bleu sont au rendez-vous et font de cet instant un moment de bonheur. Le sol de la place d’Armes nous ramène à l’esprit la Garde Royale passée en revue chaque jour. Nous nous apercevons très vite que le Roi – du moins sa statue équestre – n’est pas là pour nous accueillir. Renseignements pris, elle est allée se refaire une beauté et ne réintègrera sa place que dans deux ou trois ans. Nous ne sommes pas seuls en ce premier dimanche de février. Le monde entier s’est donné rendez-vous ici, comme au temps du Grand Roi. Dans la longue file d’attente, toutes les langues se confondent et se mélangent dans une cacophonie iconoclas- te qui ne manque pas de nous surprendre. Le Roi devra nous attendre encore un peu. Ce moment d’attente obligé est finalement excitant et riche en anecdotes et en vérification de connaissances historiques… Dur, dur… Enfin, nous voilà dans le Château. Philippe nous offre un audio-guide à chacun, afin que nous puissions profiter au mieux de tous les détails de la visite. Nous ne manquerons dès lors aucune des anecdotes qui sont susurrées à nos oreilles, des fois qu’il vienne au « boss », l’idée de nous coller un « jeu culturel » - comprendre interrogation écrite -, dont il a le secret. Premier trésor : la Chapelle construite par Mansart vers 1700 et inaugurée en 1710. Dans le couloir suivant tous les rois de France nous font une haie d’honneur… Puis vient le Théâtre construit par Louis XV pour son petit fils Louis XVI et sa femme MarieAntoinette. Nous sommes ébahis par cette ambiance feutrée. Une grande délicatesse s’en dégage. Nous arrivons ensuite dans la célébrissime Galerie des Glaces, dont les chiffres sont à la 11 « AUDIENCE CHEZ LE ROI SOLEIL » (SUITE) PAR ALEXANDRE CHENAULT ET ALEXANDRE MAY mesure de l’ambition de ce Roi hors norme: 17 arcades, 307 miroirs pour 17 fenêtres, 3000 m2. Une folie somptueuse qui n’a pas pris une ride. Le périple historique nous fait traverser plusieurs salons portant le nom de divinités romaines : Diane déesse de la Chasse, Apollon dieu emblématique du Roi Soleil, Mars dieu de la Guerre et Mercure, messager des dieux. Puis, nous pénétrons dans les chambres royales : le Roi au Nord, la Reine au Sud. L’envie nous prend de traîner un peu plus dans ces pièces et de rêver un peu. Certains d’entre nous voudraient même essayer ces couches à baldaquins brodés mais l’étiquette ne le permet pas. Nous traversons différents boudoirs qui étaient des pièces ré- servées aux réceptions de l’entourage du Roi et de la Reine comme l’Antichambre de la Reine. Plus récente, l’immense Galerie des Batailles n’en est pas moins impressionnante… la France en Guerre : De Tolbiac (497) à Wagram (1809), toutes les grandes victoires de la France jalonnent les murs de cette immense salle. Voulue par Louis-Philippe, cette galerie fait le pendant de la galerie des Glaces et abrite aussi les bustes des Princes et Grands Officiers morts pour la France. Nous abordons les jardins avec énergie et une grande sensation d’immensité… Quelle perspective! Tout semble démesuré de loin : Les fontaines (Neptune et Apollon encore appelés à la rescousse des aménagements royaux), les bassins, les pièces de verdure… Puis tous les recoins, bouquets d’arbres écrins privilégiés de tant de promesses murmurées et d’aventures galantes. 12 Le souvenir de Marie-Antoinette, la reine sacrifiée et tellement fragile, nous donne la tentation d’aller jusqu’au Petit Trianon… Petit, certes mais grand pour nous, à l’écart des grandes allées, au milieu d’un jardin séduisant et marqué par l’amour. On comprend bien pourquoi elle venait y éduquer ses enfants… et éventuellement recevoir son chevalier servant Axel de Fersen. Le temple de l’Amour: C’est l’endroit choisi par deux de nos pensionnaires de la Promotion Antonin Carême pour incarner, le temps d’une photo, les deux personnages : Anaïs/ Marie-Antoinette et Alex/Axel… Après cette journée bien mondaine, nous troquons nos habits d’apparat pour nous tasser dans les carrosses de retour afin rejoindre notre demeure, plus modeste, de Chérioux …avec le roi Philippe et la reine Brigitte… Vive l’Histoire de France ! PAR « LA GRANDE MARÉE » ÉMILIE SENE ET JULIEN CHASSONNERY que nous sommes là, Philippe et son équipe ne nous ont pas ménagés et nous sommes désormais habitués au rythme effréné qu’ils nous imposent pour nous faire découvrir le maximum de choses en si peu de temps. Au hasard de notre visite, nous croisons quelques poissons qui nous sont totalement inconnus… Comme le Sabre, magnifique fouet argenté fin et long. En tant que futurs restaurateurs nous avons conscience que cela nous sera très utile de mettre une image précise en face de chaque nom de poisson. 3h30 du matin… Tout le monde debout direction le « Pavillon de la Marée. » Rendez vous à 4H30 devant le bâtiment. Immense vaisseau de 55 000 M 2 dont 14 000 en zone commerciale. Le reste sert de zone de stockage, logistique et préparation. Cette grande halle abrite 24 sociétés de gros. Le pavillon de la Marée existe depuis 1969 mais il a été modernisé et inauguré dans sa forme actuelle en 2004. Répartis en groupes de 2 nous passons une grosse demi-heure à nous promener, obser ver et questionner les grossistes. L’heure matinale et les effluves de poissons sont un peu rudes pour nous mais quel magnifique spectacle de voir, réunis en un seul endroit autant d’espèces et de formats. Et puis, depuis Déjà, certains nous paraissent de plus en plus familiers et nous sommes tout a fait capable de les «vendre» à des clients. Très important : Ici, les prix varient chaque matin en fonction des différentes criées sur les ports, prix qui eux-mêmes dépendent de la pêche et donc de la météo. Nous relevons ce jour, quelques prix, à titre d’exemples : Joues de lotte : 13 euros le Kilo, queues de lotte : 12 euros. Mulet gros : 4 euros le kilo. Coq rouge : 9,50 euros le kilo, Castagnole : 3,50 euros le kilo. Rascasse : 5,50 euros le kilo... Après avoir « écumé » le rez-dechaussée, Fabien nous donne accès aux passerelles qui surplombent les 14000 m2 et nous avons droit au «Voyage du Poisson» ; de la sortie de l’eau à Rungis, le tout en 20 heures au grand maximum. La pêche en mer se fait avec des chaluts ou des bateaux plats. Les poissons à la sortie du bateau sont triés, vendus à la criée aux mareyeurs... sur place et par une température de 8°C en fin d’aprèsmidi, après la journée de pêche. Le transporteur prend le relais et arrive aux environs de 22h à Rungis. Là, le poisson est étiqueté et mis en place dans la zone de préparation. Sous ce grand pavillon, l’affluence est à son maximum, entre 2 et 4 heures du matin ; c’est en ce milieu de nuit que les poissonniers détaillants commencent les achats. Puis, viennent les restaurateurs et enfin quelques particuliers privilégiés vont tenter leur chance. Nous réalisons alors que si nous sommes là, à cette heure que nous avons trouvé de prime abord, assez ingrate, d’autres ont été encore plus courageux que nous et recommencent l’exercice tous les jours… Pour nous, c’est une belle leçon de réalisme et de vie professionnelle. La période de vente se termine vers 6 heures et ¼ des produits vont partir comme déchets. Nous sortons de ce « temple de la mer » un peu abasourdis, mais il est évident pour nous tous que c e t t e i m m e r s i o n ( c’est le mot ) matinale au «Pavillon de la Marée» remplace tous les livres de classe du monde. 13 PAR « PETITE BALADE EN PAYS DE BRIE » DÉBORAH PEIXOTO ET ARNAUD DELAGUETTE ou bien peu – la foi des propriétaires enE leur métierDÉJEUNER et ils ont doncDU déPETIT cidé de reconstruire l’activité en la AINT UBERT modernisant. L - S -H Bien que ne représentant que 1% de la production de Brie de Meaux, avec 140 fromages fabriqués quotidiennement, la ferme aux 30 arpents poursuit inlassablement sa quête de l’authentique et a su allier les techniques modernes aux règles traditionnelles, garantes du beau et bon fromage de nos grands-pères. Le Brie est né sous le règne de Louis XIV mais à l’époque, il était plus gros qu’aujour-d’hui. Au petit matin du 26 janvier, nous partons pour la campagne francilienne, direction « la Ferme aux 30 arpents », une fabrique de Brie née de la volonté du baron Philippe de Rotschild de perpétuer les traditions de ce fromage exceptionnel. Toute la journée, Gérard Petit nous servira de guide en cette terre briarde qu’il connaît bien, comme il connaît du reste toutes les terres fromagères de notre beau pays. Ce Meilleur Ouvrier de France s’avérera être pour nous un merveilleux précepteur et toute notre journée sera ainsi un véritable régal, tant sur le plan de la découverte que sur celui de la connaissance de ce monde complexe qu’est la France des fromages. Tout n’a pourtant pas été simple pour cette ferme, durement frappée par « la vache folle » en 2001. Des soupçons d’USB se sont en effet abattus sur la propriété et ont entraîné l’abattage des 500 bêtes du troupeau. Cela n’a pas entamé – Le cahier des charges actuel de l’appellation exige 25 litres de lait cru pour fabriquer 1 Brie de Meaux. Affiné au minimum 4 semaines, il s’épanouit vraiment entre 6 et 8 semaines. Il offre alors une pâte d’une onctuosité parfaite et d’un arôme délicatement noiseté, véritable régal pour le palais. La ferme produit également du Brie de Melun, toujours dans la plus pure tradition. Plus fort en goût que son compère, il est très apprécié des « fines gueules ». De plus petit diamètre que le précédent, il développe avec l’affinage une fleur blanche qui vire vers le brun rouge. La grande différence entre les deux bries tient dans le caillage : 30 minutes pour le Meaux grâce à la présure et… 18 heures pour le Melun, par le seul effet de la fermentation lactique. Une fois fabriqué, le Brie de Meaux mesure 36 cm de diamètre pour un poids de 3,2 kg. Nous avons pu assister en direct au tranchage du caillé qui permet un meilleur durcissement. Certains d’entre nous ont même eu la possibilité de procéder eux-mêmes à cet exercice. Puis, nous avons pu apprécier la dextérité de quelques ouvriers de la fromagerie, moulant les bries au moyen d’une pelle, dans un geste précis et délicat. 14 Sortis de la fromagerie, nous nous dirigeons vers la ferme où nous faisons la connaissance du troupeau de Prim-Holstein. Nourrie à l’ensilage de maïs, une vache donne chaque jour une cinquantaine de litres de lait qui seront ensuite transformés en bon fromage de Brie. Nous quittons à regrets cette ferme, direction notre camion préféré. Après une rapide collation, notre éminent professeur du jour – Gérard Petit – nous entraîne dans une après-midi de découverte du monde du fromage. Il est intarissable et nous ne nous lassons pas de l’écouter. Photos et démonstrations à l’appui, il nous fait voyager dans la France des fromages, n’omettant pas de nous donner au passage quelques conseils qui nous seront utiles dans l’exercice de notre profession. Une chose est sûre désormais… Nous ne regarderons plus les fromages comme avant. « RENDEZ-VOUS AU PAVILL ON DE LA VIANDE » VILLON PAR JESSICA JOSEPH ET HUGO HECQUEFEUILLE Le secteur regroupe 12 grossistes qui acquittent un loyer proportionnel au tonnage de viande vendu mensuellement, sachant que la base reste de 3000 euros pour 127m2. Aujourd’hui, nos pas – et le programme de fous concocté par Patrimoine & Terroirs – vont nous conduire jusqu’au secteur des produits carnés, au cœur du M.I.N de Rungis. Ce secteur, inauguré en 1973 se divise en 4 pavillons : Les viandes de boucherie, les viandes de porc, la triperie, les volailles et le gibier. Après avoir revêtu les tenues idoines qui nous font ressembler à des pingouins échoués sur la banquise, nous rejoignons notre hôte et guide du jour, Monsieur Boudignon. Il est 6h15 et nous sommes tous très en forme et prêts à braver les carcasses. Notre mentor nous reçoit dans son bureau pour nous expliquer le fonctionnement de ce secteur dont il est le principal responsable, avant que ne débute la visite proprement dite. Nous sommes surpris par le fait qu’aucun de ces acteurs n’indique de prix. Seule la caisse centrale les communique lors de l’achat définitif. Nous apprenons qu’en fait les prix sont négociables entre acheteurs et vendeurs, le plus souvent en fonction des liens qu’ils entretiennent habituellement. Il y a bien sûr des clients habitués qui semblent bénéficier de prix plus avantageux que les occasionnels, ce qui est somme toute assez normal. Au moment où nous visitons le pavillon, les négociations les plus âpres portent sur les rognons et les foies de veau, sans oublier les joues de bœuf qui connaissent aussi un bel intérêt. Quand un grossiste cesse son activité, souvent pour cause de départ à la retraite, il est de règle que l’un des autres rachète sa concession afin de se préserver d’une concurrence extérieure au M.I.N. Le prix de la transaction se situe généralement entre 500.000 et 1.000.000 d’euros. Au fur et à mesure de la visite, nous avons pu rencontrer de nombreuses personnes travaillant au sein de ce secteur. Elles ont su se montrer patientes et attentives à notre égard et ont accepté fort gentiment de répondre aux questions qui avaient inévitablement germé dans nos têtes devant un tel étalage de marchandises. Nous tenons à remercier Monsieur Boudignon pour son accueil chaleureux et pour toutes les explications très enrichissantes qu’il nous a fournies. Un grand merci également au responsable de l’atelier de découpe de la viande, pour sa bonne humeur et la passion du métier qu’il a su nous faire partager. Cette visite nous a passionnés et laissera une trace indélébile dans nos mémoires. Ici, c’est 350 millions de tonnes de viande qui sont acheminées annuellement, le porc étant la plus commercialisée. 15 PAR « QUE D’EA U, QUE D’ EA U ! » EAU EAU ANAÏS MARCEL ET ANTHONY CHABBERT à une profondeur de 92 mètres et jaillissant naturellement à une hauteur de 9 mètres et à une température de 16°C. Il est temps maintenant de nous munir des tenues nécessaires à la visite de la station d’embouteillage. Une fois de plus, ce changement de look vaut quelques photos qui prendront place dans notre album souvenir comme autant d’occasions de rire. Méconnaissables sous nos nouveaux habits d’apparat, nous pénétrons dans la salle et nous nous trouvons alors devant un ballet interminable où machines et bouteilles jouent devant nos yeux une partition impeccable. Aujourd’hui, notre marathon continue et nous voilà en route pour une nouvelle destination : Le Nord de la France. Saint-Amand les Eaux plus exactement. Cette visite est désormais traditionnelle chez l’un des fidèles partenaires de Patrimoine & Terroirs, celui qui fournit l’eau minérale servie à bord du camion lors des soirées thématiques. À notre arrivée en terre nordique, François Labbaye nous attend pour nous présenter l’entreprise avant que ne débute la visite. Le groupe Saint-Amand a été créé en 1967 et reste encore un groupe familial. Il dispose de plusieurs sources, dont l’une en Belgique, deux dans les Alpes et bien sûr celle de Saint-Amand-les-eaux… Cette dernière est l’une des plus anciennes sources de France puisqu’elle a été découverte en 50 avant JC. Nous apprenons avec surprise que seuls 30% de l’eau qui en jaillit sont utilisés, le reste étant réinjecté dans la source elle-même ou déversé dans la rivière locale. C’est dire l’importance des réserves disponibles. Nous avons ensuite découvert le système de forage, l’eau étant captée 16 Bien que Philippe nous ait montré ce qu’est une préforme – la future bouteille –, nous sommes tout de même impressionnés par ces « éprouvettes » de plus ou moins grand diamètre qui deviendront, après de nombreux passages en machine, nos familières bouteilles en plastiques. Chauffées puis soufflées sous 30 bars de pression, elles prennent rapidement la forme que nous leur connaissons dans nos magasins. Puis elles sont acheminées sur les chaînes d’embouteillage pour être remplies de la bonne eau de SaintAmand, avant d’être fermées et étiquetées. Il ne restera plus qu’à empaqueter et palettiser les bouteilles avant leur départ pour leur destination finale. Après cette intéressante visite, nous avons rendez-vous au lycée hôtelier privé d’Orchies pour nous restaurer car levés très tôt le matin – osons dire, comme d’habitude –, notre estomac commence cruellement à crier famine. C’est donc avec beaucoup d’entrain et de gourmandise que nous prenons place autour de la magnifique table qui a été dressée en notre honneur. Ce déjeuner – aussi délicieux que bienvenu – nous permet d’apprécier le service impeccable des élèves de l’établissement et de constater le bon souvenir qu’avait laissé le passage du camion Patrimoine & Terroirs quelques années plus tôt. Encore une journée mémorable qui prendra place dans nos mémoires déjà bien encombrées. « DES JEUX CUL TURELS... AUX RÉSUL TATS EN DENT DE SCIE CULTURELS RÉSULT PAR ALEXANDRE DAUMAIN ET » GAUTHIER LALUQUE de la Lituanie est Vilnius et non Kaunas. Vous le saviez bien sûr ! Et bien, nous aussi. Dès notre arrivée sur le site de Chérioux, nous avons pu constater que les «jeux culturels» seraient le fil conducteur de notre stage. Une feuille punaisée sur le panneau d’affichage de notre salle de séjour nous indiquait le programme de cette planification. Nous pensions que ces activités étaient programmées pour nous permettre d’améliorer notre culture personnelle. Mais, nous avons rapidement constaté qu’il s’agissait tout autant de tests neurologiques chargés d’évaluer les connaissances de la promotion «Antonin Carême». A ce stade, nous devons nous résoudre à vous dire qu’il y aura deux étapes importantes qui vont baliser l’escalade de ces jeux culturels. Car, comme vous allez en juger, le programme de ces jeux a été savamment étudié par Philippe pour : Nous amadouer et nous rassurer au début, nous faire douter dans un deuxième temps, et finalement nous achevés. Mais n’allons pas trop vite ! La première épreuve fut bien réussie par la plupart des élèves. C’est au domaine de Chérioux qu’elle nous a été proposée. Elle portait sur les AOC fromagères et alimentaires. Tout se passa dans le calme et la bonne humeur malgré quelques petites tricheries bien organisées. Les résultats ont démontré une certaine connaissance – pour ne pas dire une connaissance certaine – des produits de terroirs réputés pour leur qualité et leur notoriété. Que diable ! Nous étudions l’hôtellerie et nous en savons des choses ! Bref ! Le boss en fut pour ses frais. Il allait malheureusement ruminer sa vengeance et nous concocter quelques autres jeux plus cruels et plus tordus. Certes, nous connaissions nos AOC sur le bout des doigts –non j’exagère, simplement sur le bout des ongles et parfois ceux-ci se cassent, mais bon !–, mais ce roué de boss décida alors de vérifier si nous étions capables de les situer dans l’espace de notre hexagone. Le deuxième thème fut donc «La France et ses régions». Les résultats restèrent corrects mais occasionnèrent des tricheries moins discrètes qui entraînèrent quelques rumeurs dans les rangs des stagiaires. Notre descente aux enfers allait se matérialiser à compter du 4ème jeu culturel. Le devoir sur la « culture des cultures » allait nous prouver que nous n’étions pas au bout de nos surprises. Cette fois, le boss avait frappé un grand coup… bas. Certains d’entre nous ne connaissaient rien et commettaient même des erreurs monstrueuses comme « accoupler un renne avec un écureuil » (nous vous laissons deviner le résultat). Il y en eut d’autres d’aussi belles. Mais enfin, Monsieur Philippe, même si nous avons encore d’énormes lacunes, qui connaît la sériculture (culture du ver à soie) ou encore l’héliciculture (élevage des escargots) ? Pour tomber encore un peu plus dans le ridicule, le contrôle suivant eut pour thème «Je connais mon français». La surprise fut de taille Fi de tout cela ! Philippe ne s’arrêta pas en si bon chemin et croyant avoir trouvé là un filon propice à nous faire douter de nos capacités, il organisa la 3 ème épreuve autour de la Communauté Européenne. C’est à partir de là que tout commença à sentir le roussi même si pour un certain nombre d’entre nous, la chaloupe tenait encore bien la mer. Pour la petite anecdote, nous rappelons au lecteur que la capitale 17 « DES JEUX CUL TURELS... AUX RÉSUL TATS EN DENT DE SCIE CULTURELS RÉSULT PAR ALEXANDRE DAUMAIN ET GAUTHIER LALUQUE Les choses sérieuses pouvaient enfin commencer. Il n’est un secret pour personne qu’un restaurant fait une bonne partie de ses bénéfices grâce au vin. C’est donc dans la logique de cette évidence que le test suivant portant sur l’œnologie nous fut généreusement proposé. Malheureusement, une malencontreuse épidémie de trous de mémoire s’abattit sur notre groupe et nos professeurs en conclurent un peu rapidement que nous avions un déficit de connaissances sur le sujet. Il est effectivement certain que de ne pas connaître les cépages autorisés en Champagne ou ceux qui sont obligatoires en Bourgogne constitue à n’en pas douter une faute grave, surtout pour des futurs sommeliers. Mais comme dirait l’autre : «C’est ceux qui en boivent le plus qui en savent le moins». puisqu’aucun d’entre nous ne peut se vanter de l’avoir vraiment réussi. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ça fait mal, très mal… Mais cher Monsieur «le Boss», le français s’apprend en lisant et comme nous sommes de grands travailleurs et des professionnels consciencieux, nous vous rappelons qu’à l’heure où le commun des mortels trouve le temps de lire, nous nous consacrons à notre métier, l’hôtellerie. C’est donc une lapalissade que de dire que nous n’avons pas le temps, à ces vespérales, de nous consacrer à la lecture et donc d’enrichir notre vocabulaire. Vous pensez bien que sinon, nous ne manquerions pour rien au monde une occasion de nous cultiver par de saines lectures. Pour remonter le moral de la brigade des sporadiques, un QCM d’histoiregéographie tomba à point nommé. Comme vous nous l’avez dit si gentiment, vous l’aviez conçu dans le but de remonter nos moyennes déjà peu élevées. Hélas ! Mille fois hélas ! Nous n’étions pas en grande forme ce soir-là et nous avons dû nous contenter de notes frisant la correctionnelle. Le moral commençait à s’assombrir sérieusement. 18 » (SUITE) La cerise sur le gâteau maintenant : Le manque de sérieux de connaissances sur le passé historique de notre beau pays a rendu nécessairement le patron fou de rage. Allons, il faut l’avouer tout de go ! Même si la difficulté était au rendez-vous, il y eut des erreurs impardonnables de notre part… Un peu de fatigue sans doute. Nous ne sommes qu’aux deux tiers de notre stage et nous craignons dorénavant les prochaines épreuves. Nous espérons toutefois que les prochains «jeux culturels» de notre cher boss nous permettront de remonter nos moyennes afin que nous conservions un minimum de fierté. Pour cela, il faudra que l’on s’y mette tous. Mais notre volonté est intacte même si notre moral est atteint. Nous allons nous reprendre, c’est sûr. Faut y croire et on y croit ; qu’on se le tienne pour dit ! « UNE PAR JOURNÉE BIEN ARROSÉE DÉBORAH PEIXOTO ET » ARNAUD DELAGUETTE ques » et acheminés dans le cortex cérébral par les neurones. Aujourd’hui, nous allons aiguiser nos sens et développer nos papilles gustatives. C’est en effet la journée consacrée à l’œnologie. La matinée est organisée par Olivier, notre professeur de restaurant qui, à l’aide du « nez du vin », cette fantastique mallette aux multiples senteurs, nous a fait voyager dans les vignobles de France. Mais Dieu que le monde du vin est complexe ! Nous découvrons vite que l’analyse sensorielle est un exercice de précision et une démarche on ne peut plus ordonnée. Tous nos sens doivent être en éveil : visuel, olfactif, auditif, gustatif et tactile, tout est tendu vers un seul objectif : nous faire ressentir les multiples subtilités du vin. Nous allons essayer à notre tour de vous faire partager un peu de nos découvertes en restant le plus synthétique possible, exercice périlleux au demeurant. Notre cerveau reçoit un certain nombre de messages convertis sous la forme de stimuli d’intensités électriques différentes. C’est ainsi que l’œil capte les radiations, l’ouïe les vibrations et que le nez et la langue réagissent à diverses réactions chimiques ; tous ces messages vont être transformés en messages « électri- Commençons par ce que nous voyons quand la bouteille nous est proposée. La couleur du vin est joliment appelée « la robe ». Dans cette partie de l’analyse, moins anodine et simple qu’il n’y parait, il s’agit de faire apprécier d’emblée le vin proposé au client par un premier contact visuel. De cette première approche dépendra l’attention que le client portera à la suite de l’analyse. Intensité, brillance, limpidité, nuances chromatiques… sont les aspects à ne pas négliger lors de cet examen. Ménisque, nombre et épaisseur des jambes sont des aspects souvent détaillés mais actuellement controversés par la communauté œnophile. Vient ensuite l’analyse olfactive qui se décompose en deux sensations : La voie nasale et la voie rétronasale. Décelés lors du « premier nez », les arômes primaires sont regroupés en trois familles : les fruités, les floraux et les herbacés. Les arômes secondaires sont sentis lors du 2ème nez. Ils sont issus de la fermentation et laissent planer des senteurs vineuses plus ou moins intenses. Enfin viennent les arômes tertiaires qui découlent de la post-fermentation ou du vieillissement. L’ouïe n’intervient que lors de la dégustation de vins pétillants et particulièrement celle du « Champagne ». Le bruissement des bulles, plus ou moins fines, sera alors un indice intéressant de la qualité du vin. Passons maintenant à la partie gustative. Rappelons d’abord que la partie centrale de la langue est dépourvue de papilles gustatives. Les arômes (salés, sucrés, amers, acides…) sont donc perçus sur les côtés et le fond de la langue qui est richement dotée d’environ 3000 papilles réparties en 4 familles. Voilà résumées les sensations auxquelles nous avons été soumis tout au long de cette matinée fort instructive. Les intervenants de l’après-midi se sont joints à nous, lors du déjeuner pris à bord du camion, puis ils se sont relayés pour nous faire voyager au sein de leurs terroirs respectifs et nous faire goûter et apprécier leurs vins. C’est ainsi que nous avons découvert les vins d’Auvergne avec Denis Nicolas puis ceux de Californie avec Fabrice Claudel. Belle journée que vous avons vécu et bel univers que celui du vin ! 19 « UNE BUFF AL O WILD WEST SHOW » UFFAL ALO CHENAULT ET ALEXANDRE MAY SOIRÉE CANAILLE AU PAR ALEXANDRE Pan, la Belle au Bois Dormant, les Aristochats ou Bambi pour ne citer que ceux qui ont bercé notre enfance. Une pensée particulière nous vient également pour l’extraordinaire Fantasia grâce auquel le personnage de Mickey devint inséparable de son créateur. Dimanche dernier, dans la voiture, nous étions impatients d’arriver au pays du Far West. Le Buffalo Wild West Show nous ouvrait ses portes et nous allions enfin pouvoir assister à l’un des spectacles incontournables du Parc Disneyland Paris Resorts. Depuis longtemps – en fait depuis que Philippe nous avait communiqué le programme du stage –, nous en rêvions. Pour nous tous, Disneyland évoque deux choses : le monde de la magie et celui de l’enfance, un monde dans lequel il est difficile d’entrer et un autre qu’il est difficile de quitter. Et notre attente ne fut pas déçue. Ce spectacle se situe à l’extérieur des deux parcs d’attraction proprement dits, dans ce qu’il convient d’appeler «Disney Village», juste à côte de 20 «Planet Hollywood». On se trouve rapidement plongé dans un autre univers, là où le rêve et la réalité se confondent pour le plus grand bonheur des petits et des grands. On ne peut pas parler de cette soirée sans avoir une pensée émue pour ce grand génie, ce visionnaire qu’était Walt Disney. Né au début du siècle dernier, il fut le premier à utiliser la couleur dans les dessins animés. Le long métrage d’animation était né sous sa plume et dans son crâne et le premier de ses dessins animés à bénéficier de ce procédé pour l’époque, révolutionnaire, fut «Blanche-Neige». Tous les amoureux de Disney savent bien que ce chef d’œuvre n’a pas pris une ride. Par la suite, de nombreux autres bijoux naîtront de son imagination fertile, tels les inoubliables Peter Mais revenons à notre soirée. Nous étions tous heureux de vivre cette expérience unique. Arrivés à l’entrée du show, une hôtesse nous répartit par couleurs : bleu, rouge, jaune et vert – la nôtre pour le temps d’une soirée –. On nous remet également un couvre-chef de la même couleur et nous apprenons un peu plus tard que nous allons devoir soutenir l’équipe du Wyoming. On nous dirige ensuite vers le hall d’accueil, sorte de saloon bien sympathique où quelques cow-boys égrenent une musique Countr y particulièrement entraînante qui nous met aussitôt dans l’ambiance. Nous rejoignons enfin nos places dans un amphithéâtre dominant une arène de terre où le spectacle va bientôt débuter. Devant nous, posées sur la table de bois, nos gamelles nous attendent. Au menu : Chili con carne, poulet, saucisse et travers de porc caramélisé accompagnés de pommes de terre et de légumes verts. Pour terminer, un crumble aux pommes et sa glace à la vanille suivi d’un café… américain (bof ! bof ! Où est mon espresso Lavazza ?). Ce n’est pas le repas le plus inoubliable qu’il nous ait été donné de déguster « UNE BUFF AL O WILD WEST SHOW » (SUITE) UFFAL ALO CHENAULT ET ALEXANDRE MAY SOIRÉE CANAILLE AU PAR ALEXANDRE – il collait cependant bien à l’estomac, ne laissant aucun de nous avec un reste d’appétit –, mais nous n’étions pas venus pour cela. au coin du feu, attaque de diligence, le Far West américain dans toute sa légende est là devant nous, pendant un peu plus d’une heure de bonheur. Et le spectacle commence par l’entrée en piste du maître de cérémonie – le seul français de la soirée – qui nous annonce l’arrivée imminente de la légende vivante de l’Ouest américain, le grand Buffalo B i l l C o d y. C e d e r n i e r e n t r e fièrement, droit sur son merveilleux cheval blanc. Il nous explique le déroulement de la soirée… tout en anglais, ce qui nous permet de constater que nous ne comprenons rien. Mais il faut dire que cet anglais était américain… Ah ! Bon ! C’est pour ça… L’un de nos copains, l’un des membres du clan des Alexandre, ne peut s’empêcher de se porter volontaire à l’appel de la ravissante Calamity Jane. Sa prestation de tireur n’est pas des plus concluantes mais il représente tout de même dignement la promotion Antonin Carême en manquant sa cible de justesse. Il peut se consoler, et nous avec lui, car l’ovation du public est à son paroxysme. Le spectacle se déroule ensuite dans une ambiance survoltée et, des quatre coins de la salle, on s’aperçoit bien vite que c’est l’équipe verte et tout particulièrement du côté de la « brigade Patrimoine & Terroirs » que les clameurs sont les plus fortes. D’ailleurs nos voix s’en ressentiront dès le lendemain… Mais c’est une autre histoire. «Calamity Jane» fait son entrée tout comme « Sitting Bull » à la tête de ses Sioux. C’est alors une farandole inouïe : Danses, chasse au bison, arrivée des colons, banjos et guitares Le spectacle s’achève par l’entrée en scène de la cavalerie face à une horde de sauvages venus piller la diligence où ont pris place quelques autres volontaires – pas des nôtres cette fois, nous ne sommes pas fous, c’était trop dangereux et nous avons un service le lendemain –. Puis vient le moment des adieux. Buffalo, Calamity et Sitting Bull présentent leurs troupes dans une resplendissante parade qui nous laisse pantois. Quelle histoire ! Quel spectacle ! Quelle soirée ! Nous en garderons un souvenir ému et… un chapeau qui nous rappellera toujours qu’il était une fois… la promotion Antonin Carême. 21 2, rue de l’aubrac - V.1.P - 94595 Rungis Cedex 517 Tél.: 01.55.52.16.16 - Fax : 01.55.52.16.17 Site internet : http://www.patrimoine-et-terroirs.fr