numériques - Petit Futé

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LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE
PAYS BALTES 2013/2014
en numérique ou en papier en 3 clics
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8.49€
Disponible sur
AUTEURS ET DIRECTEURS DES COLLECTIONS
Dominique AUZIAS & Jean-Paul LABOURDETTE
DIRECTEUR DES EDITIONS VOYAGE
Stéphan SZEREMETA
RESPONSABLES EDITORIAUX VOYAGE
Patrick MARINGE et Morgane VESLIN
EDITION
Julien BERNARD, Caroline MICHELOT
et Pierre-Yves SOUCHET
ENQUETE ET REDACTION
Nicolas LANDRU, Yannick HARREL
et alter
SERVICE STUDIO
Sophie LECHERTIER et Romain AUDREN
MAQUETTE & MONTAGE
Julie BORDES, Élodie CLAVIER,
Sandrine MECKING, Delphine PAGANO
et Laurie PILLOIS
CARTOGRAPHIE
Philippe PARAIRE et Thomas TISSIER
PHOTOTHEQUE
Robin BEDDAR
REGIE PUBLICITAIRE INTERNATIONALE
Karine VIROT, Camille ESMIEU,
Guillaume LABOUREUR,
Romain COLLYER et Elise CADIOU
DIRECTEUR COMMERCIAL
Olivier AZPIROZ assisté de Michel GRANSEIGNE,
Victor CORREIA, Nathalie GONCALVES
et Vimla MEETTOO
RESPONSABLE RÉGIE NATIONALE
Aurélien MILTENBERGER
PUBLICITE
Stéphanie MORRIS, Perrine DE CARNE MARCEIN,
Caroline AUBRY, Caroline GENTELET,
Virginie SMADJA, Sacha GOURAND,
Caroline PREAU, Alexandra GUILLAUME
assistés de Sandra RUFFIEUX
INTERNET
Lionel CAZAUMAYOU, Jean-Marc REYMUND, Cédric
MAILLOUX, Anthony GUYOT, Caroline LOLLIEROU,
Florian FAZER et Christophe PERREAU
RELATIONS PRESSE
Jean-Mary MARCHAL
DIFFUSION
Eric MARTIN, Bénédicte MOULET
assistés d’Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBO
RESPONSABLE DES VENTES
Jean-Pierre GHEZ
DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER
Gérard BRODIN
RESPONSABLE COMPTABILITE
Nicolas FESQUET
assisté de Christelle MANEBARD, Oumy DIOUF
et Jeannine DEMIRDJIAN
DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES
Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS,
LE PETIT FUTE PAYS BALTES 2014 - 2015w
Bienvenue
dans les pays
Baltes !
Aux confins de l’Europe du Nord et de l’Est, les pays Baltes
restent modérément connus des touristes francophones. Ils ont
pourtant beaucoup à offrir ! Regorgeant de villes séduisantes, à
l’instar des trois capitales Vilnius, Riga et Tallinn, dotés de beaux
paysages de forêts et de lacs, parsemés de châteaux médiévaux
et riches de la jolie côte de la Mer Baltique, la Lituanie, la
Lettonie et l’Estonie sont des destinations de charme. Ces
ex-Républiques Soviétiques sont aujourd’hui des pays de l’Union
Européenne à l’avant-garde du libéralisme et de la modernité
dans de nombreux domaines : télécommunications, design,
informatique... Saviez-vous que Skype est une compagnie
estonienne, que Tallinn est la première ville au monde à avoir
introduit la gratuité des transports pour ses habitants et que la
wifi y est accessible gratuitement dans tous les lieux publics ?
Par contraste, l’oblast de Kaliningrad, exclave russe coincée
entre Pologne et Lituanie, est un véritable témoin de revenu de
l’époque soviétique avec guère d’altération. Le temps semble
s’y être quelque peu arrêté au début des années 1990. C’est
aussi la dernière «colonie» russe d’Europe... Issus d’une histoire
mouvementée entre influences russe, allemande, suédoise,
danoise et polonaise, les trois pays Baltes indépendants
témoignent au contraire de l’opiniâtreté de petits peuples à se
forger une indépendance malgré les empires successifs des
puissants voisins. Aujourd’hui, membres de l’OTAN et de l’UE,
tournés vers la modernité occidentale, l’Estonie, la Lettonie
et la Lituanie portent haut leurs indépendances nationales.
Langues, culture, traditions, patrimoine : ces pays exaltent
toutes leurs spécificités nationales, pour le bonheur du visiteur
qui y trouvera juste ce qu’il faut d’exotisme. A l’autre bout
de l’Europe, le dépaysement est assuré : les cultures baltes
regorgent de trésors et de secrets. Vous trouverez des plages
ravissantes, des îles sauvages, des églises gothiques, des
villages pittoresques aux maisons en bois peint et des forêts
profondes Vous trouverez aussi des villes resplendissantes,
parsemées de monuments colorés, au patrimoine insoupçonné,
aux établissements jeunes et inventifs, à la vie nocturne
trépidante. C’est assurément ici qu’il s’est produit le plus de
changements en Europe ces vingt dernières années... Des
tréfonds de la Guerre Froide au boom High-Tech, bienvenue
dans les pays Baltes, terres de contrastes !
L’équipe de rédaction
REMERCIEMENTS : Un grand merci à Céline et Salomé pour
tout. Merci au XXIème siècle, à Marina et Katia, à Marius et
Skaidra, à Andreas et Kristjan, tous ceux qui d’une manière
ou d’une autre ont contribué à l’élaboration de ce guide.
„ 7e édition „
NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ©
Dominique AUZIAS & Associés©
18, rue des Volontaires - 75015 Paris
Tél. : 33 1 53 69 70 00 - Fax : 33 1 53 69 70 62
Petit Futé, Petit Malin, Globe Trotter, Country Guides
et City Guides sont des marques déposées ™®©
© Photo de couverture : iStockphoto.com:iiokua
Légende : Vue sur le vieux Riga depuis St Peter’s Church
ISBN - 9782746964938
Imprimé en France par
Imprimerie de Champagne – 52200 Langres
Dépôt légal : Septembre 2013
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indiquez le nom de famille en minuscule
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du Petit Futé
Sommaire
„w
INVITATION
AU VOYAGE „
Les plus des pays Baltes ........................7
Fiche technique ......................................9
Idées de séjour .....................................12
„w
DÉCOUVERTE „
Les pays Baltes en 40 mots-clés .........20
Survol des pays Baltes .........................30
Histoire ..................................................34
Politique et économie ...........................46
Population et langues ...........................57
Mode de vie...........................................61
Arts et culture .......................................65
Festivités ...............................................71
Cuisines baltes .....................................74
Jeux, loisirs et sports ...........................77
Enfants du pays ....................................79
„w
LITUANIE „
Vilnius ...................................................86
Orientation ...........................................91
Se déplacer .........................................91
Pratique ...............................................94
Se loger ...............................................96
Se restaurer .......................................101
Sortir .................................................107
À voir – À faire ...................................111
Shopping ...........................................119
Sports – Détente – Loisirs..................122
Gay et lesbien ....................................122
Les environs ......................................122
Paneriai ..........................................122
Europos Parkas ...............................122
Kernavė ..........................................123
Trakai..............................................124
Le Sud .................................................128
Kaunas ..............................................128
Birštonas ...........................................139
Druskininkai.......................................141
Mažoji Lietuva.....................................146
Klaipėda ............................................146
Palanga .............................................155
Delta du Niémen ................................159
Rušnė .............................................161
Švėkšna ..........................................161
Presqu’île de Neringa .........................162
Smiltynė .........................................163
Juodkrantė......................................164
Nida ................................................165
Žemaitija .............................................169
Telšiai ................................................169
Parc national de Žemaitija ..................171
Plungė ............................................171
Plateliai ...........................................171
Šiauliai...............................................173
Réserve de Viešvilė............................178
Kėdainiai ...........................................178
Aukštaitija ...........................................180
Panevėžys .........................................180
Ignalina..............................................183
Parc national d’Aukštaitija ..................184
Švenčionys......................................185
Pal šė .............................................185
„w
ENCLAVE
DE KALININGRAD „
Kaliningrad..........................................190
Transports..........................................193
Pratique .............................................194
Se loger .............................................194
Se restaurer .......................................196
Sortir .................................................197
À voir – À faire ...................................198
Shopping ...........................................200
Dans les environs ..............................200
Sovietsk ..........................................200
Presqu’île de Courlande ..................200
Yantarny ..............................................201
À voir – À faire ...................................201
„w
LETTONIE „
Ríga .....................................................206
Orientation .........................................212
Se déplacer .......................................212
Pratique .............................................217
Se loger .............................................220
Se restaurer .......................................226
Sortir .................................................233
À voir – À faire ...................................237
Shopping ...........................................247
Sports – Détente – Loisirs..................249
Gay et lesbien ....................................249
Les environs ......................................250
Mežaparks ......................................250
Jugla ..............................................250
J rmala ..........................................250
Parc national d’Engure ....................256
Kurzeme ..............................................257
Tukums..............................................257
Jaunpils .............................................259
Talsi ...................................................259
Réserve naturelle de Šlītere ...............261
Kuldīga ..............................................261
Ventspils ............................................262
Côte ouest de Kurzeme ......................265
J rkalne..........................................265
Liepāja ............................................265
Zemgale ..............................................269
Jelgava ..............................................269
Bauska ..............................................270
Rundāle .............................................271
Latgale ................................................272
Daugavpils .........................................272
Pays des lacs bleus............................274
Rēzekne ............................................274
Vidzeme...............................................276
Parc national de Gauja .......................276
Sigulda ...........................................276
Līgatne............................................280
Cēsis...............................................281
Les hautes terres ...............................283
Madona ..........................................283
Graši ...............................................284
Valmiera .........................................284
Littoral ...............................................285
Limbaži ...........................................285
„w
ESTONIE „
Tallinn .................................................290
Orientation .........................................296
Se déplacer .......................................297
Pratique .............................................300
Se loger .............................................302
Se restaurer .......................................308
Sortir .................................................314
À voir – À faire ...................................318
Shopping ...........................................328
Les environs ......................................330
Paldiski ...........................................330
Nord .....................................................331
Parc national de Lahemaa ..................331
Palmse............................................331
Võsu ...............................................332
Aegviidu et les quatre Lacs ................333
Rakvere ..........................................333
Narva.................................................336
Lac Peipsi ..........................................340
Alajõe .............................................340
Alatskivi ..........................................341
Kauksi.............................................341
Koseveski .......................................341
Kuremäe .........................................341
Mäetaguse ......................................342
Palamuse ........................................342
Põltsamaa .......................................342
Säärista ..........................................342
Vaikla ..............................................342
Vihula Vald ......................................342
Sud-Est................................................343
Tartu ..................................................343
Öteppa ...............................................351
Põlva .................................................353
Centre ..................................................355
Rapla .................................................355
Paide .................................................356
Viljandi...............................................357
Côte balte ............................................360
Pärnu .................................................360
Haapsalu ...........................................367
Île Vormsi ...........................................371
Péninsule de Noarootsi ......................371
Îles Hiumaa et Saaremaa ...................374
Île de Hiuumaa ...................................374
Kärdla .............................................376
Autour de l’île Hiuumaa ...................378
Île Saaremaa......................................380
Kuressaare......................................382
Autour de l’île Saaremaa .................385
Île Muhu ............................................388
„w
ORGANISER
SON SÉJOUR „
Pense futé ...........................................390
S’informer ...........................................408
Comment partir ?................................412
Rester ..................................................427
Index ...................................................431
Les plus
des pays Baltes
Une excellente qualité de vie
Elle existe grâce, entre autres, aux
nombreuses activités et manifestations
culturelles organisées dans les grandes
villes. Mais cette qualité de vie apparaît
moins à Kaliningrad où la situation est très
contrastée : de très bons restaurants et
de somptueux théâtres côtoient une réalité
économique plus sombre.
La nature tient une place privilégiée dans ces
pays où les habitants aspirent au calme et à
la lenteur. Parcs, rivières et lacs s’invitent
jusque dans les villes. Rīga et Vilnius offrent
ainsi un visage paisible et provincial. La biodiversité des pays Baltes est particulièrement
remarquable. Les politiques énergiques en
matière de lutte contre la pollution de la
mer Baltique remontent maintenant à plus
d’une décennie avec l’entrée en vigueur de
la convention d’Helsinki et les politiques de
protection de l’environnement des pays Baltes
se sont affermies en s’orientant vers la manne
de l’éco-tourisme.
INVITATION AU VOYAGE
Rīga, si beau avec son architecture médiévale
dans le vieux centre et son patrimoine Art
nouveau, est un pur produit de ce que les
riches marchands de la ligue hanséatique
pouvaient apporter à l’espace urbain avec
un réel sens artistique.
Vilnius, imprégné de catholicisme et fier de ses
églises considérées comme les plus belles du
monde, notamment par Napoléon subjugué par
l’église Sainte-Anne qu’il envisagea dit-on de
« délocaliser » en France ! Plusieurs musées
et monuments de la capitale lituanienne
rappellent les luttes menées contre l’occupation soviétique et pour la souveraineté.
Tallinn, sa vieille ville médiévale construite
autour de la colline fortifiée de Toompea :
c’est une des villes d’Europe qui a le mieux
conservé ses vestiges architecturaux du XIIIe
au XVIe siècle.
Enfin Kaliningrad la russe, patrie du philosophe
Kant, qui offre aux visiteurs ses 750 ans d’histoire dans ses nombreux musées et églises.
w En Lituanie, tout concourt à ce que
la région soit le dernier conservatoire de
nombreuses espèces animales et végétales.
Le paganisme encore bien vivant explique
sans aucun doute le profond respect des
habitants pour la nature.
w La Lettonie est quant à elle le 10e pays du
monde en matière de biodiversité. La présence
de zones interdites à toute activité humaine,
le faible taux d’industrialisation, la propreté
des villes lettones (comptez une poubelle
tous les vingt mètres) font oublier l’image des
dépotoirs abandonnés par les Soviétiques.
w L’Estonie dont la densité de population est
une des plus faibles d’Europe a conservé un
environnement intact. C’est l’endroit idéal pour
se ressourcer. Près d’un dixième du territoire
estonien est occupé par les parcs naturels, où
vous pourrez observer des espèces végétales
et animales qui ont disparu ailleurs en Europe.
Les élans, les ours et les lynx font partie de
la faune locale.
Amateurs de cueillette de champignons et de
baies sauvages, vous pourrez y trouver votre
bonheur ! Le tourisme rural se développe dans
le pays pour permettre aux touristes de venir
découvrir cette richesse du territoire estonien.
© VOVILLA – FOTOLIA
De riches pages d’histoire
urbaine
Tallinn.
Idées de séjour
L’été est propice à la découverte des pays
Baltes, mais de préférence en juillet, les
stations balnéaires étant alors un peu moins
prises d’assaut qu’en août. Une balade estivale
à vivre en bus ou, mieux encore, en véhicule
privé (voiture ou moto) pour s’arrêter librement
au gré des découvertes. Nous ne sommes
pas loin du cercle polaire, suffisamment pour
connaître le phénomène des nuits blanches :
pendant presque un mois (mi-juin à mi-juillet),
il ne fait jamais nuit : tout au plus un crépuscule
de 3 heures avant que le soleil ne réapparaisse.
Voilà qui vous laisse le temps de profiter de
votre séjour.
Visite des trois capitales
en une semaine
Vilnius
w Jour 1 – Le centre de Vilnius. Commencez
votre visite par la place de la cathédrale que
vous reconnaîtrez à son imposant style classique
français. Montez par le parc à la tour de
Gediminas qui surplombe la place. En haut de
la tour se trouve un belvédère qui offre un beau
panorama de la ville. Puis empruntez Gedimino
prospektas, « les Champs-Elysées » lituaniens.
Dans cette rue se trouve le musée des Victimes
du génocide, appelé plus communément « le
musée du KGB » ; émouvant, il évoque l’enfer
des prisonniers politiques sous l’occupation
soviétique. Après avoir arpenté Gedimino,
repartez de la place de la Cathédrale pour
remonter la rue Pilies, qui abonde en restaurants
et cafés ; profitez-en pour faire une pause à l’une
de ses terrasses. Continuez votre ascension par
la rue Didžioji, qui vous conduira à la place de
l’hôtel de ville. De la place, vous apercevrez
l’église Saint-Casimir, reconnaissable à son
clocher en forme de couronne et à sa couleur
rose. Passez devant l’hôtel Astorija et montez
jusqu’à la porte de l’Aurore.
w Jour 2 – Vilnius côté est. Commencez
la journée par la visite de l’église SainteAnne à la façade en brique rouge. Derrière se
trouve l’ensemble des églises des Bernardins.
Traversez le fleuve puis aventurez-vous dans
« la république d’Užupis », quartier d’artistes
bohèmes surnommé le « Petit Montmartre ».
Grimpez à Basteja, et laissez-vous séduire par
la vue. Au nord de la ville, ne manquez pas
l’église Saints-Pierre-et-Paul. Son intérieur
offre l’un des meilleurs exemples du baroque
lituanien. En fin d’après-midi, vous pouvez
vous rendre à la tour de télévision. De là, vous
pourrez admirer Vilnius et ses alentours, et
dîner ou boire un verre au restaurant.
w Jour 3 – Trakai. Trakai est une petite
ville à 28 km de Vilnius, célèbre pour son
lac et son château fort, qui a été pendant un
temps la capitale du duché de Lituanie. Au
programme, visite du château et du Musée
ethnographique karaïte, pour découvrir cette
minorité lituanienne. S’il fait beau et chaud, on
peut se baigner dans le lac ou louer une barque
pour une promenade au fil de l’eau. Après le
déjeuner, prenez la route pour Rīga (3 heures)
et, quelques kilomètres après la frontière,
à Bauska, suivez les panneaux indiquant le
château de Rundāle. Situé à 80 km de Rīga,
ce palais a été construit en 1740, à la demande
du duc de Birzov, par Franscesco Bartolomeo
Rastrelli, l’architecte à qui l’on doit le Palais
d’hiver de Saint-Pétersbourg. C’est sans nul
doute le plus beau palais des pays Baltes.
R īga
w Jour 4 – Visite de la vieille ville de Rīga.
Tôt le matin, partez pour les halles du marché
couvert (le plus grand d’Europe). Ce sont
d’anciens hangars à zeppelins. Entrez dans
la vieille ville par la « porte du chameau », qui
rappelle que les marchandises des caravanes
d’Asie arrivaient jusqu’à Rīga. Montez ensuite
au clocher de l’église Saint-Pierre pour admirer
la vue de la ville. Ensuite, empruntez la rue
Skār u pour rejoindre la place du Dôme, centre
de la vieille ville, où se trouve la cathédrale
du Dôme abritant l’un des plus beaux orgues
d’Europe. Promenez-vous dans le dédale des
rues qui composent le centre historique de
Rīga et découvrez les nombreux bâtiments
historiques du vieux Rīga.
w Jour 5 – Ville nouvelle et Art nouveau.
Bordant la vieille ville le long du boulevard
Basteja se trouve l’Opéra. Non loin de là, dans
la rue Brīvības, principale artère de la ville, se
dresse le monument de la Liberté. En continuant
sur Brīvības, vous apercevrez l’hôtel Latvija,
un gratte-ciel de 27 étages situé dans la rue
Elizabetes. Rīga est connu pour être la ville
européenne possédant le plus grand nombre
de chefs-d’œuvre architecturaux de style
Art nouveau. Une promenade le long de la
rue Elizabetes (sens opposé à la gare), où se
concentre une partie de ces bâtiments, s’impose.
IDÉES DE SÉJOUR
Tallinn
w Jour 7 – Visite de la vieille ville de Tallinn.
Commencez par la visite de la ville haute (butte
de Toompea). Une fois dans l’enceinte de
la vieille ville, empruntez la rue Pikk pour
rejoindre la butte de Toompea. De la butte,
un belvédère offre un magnifique panorama
sur Tallinn. Une pause photo s’impose avant
de visiter la cathédrale orthodoxe Alexandre
Nevski et l’église du Dôme. Quittez Toompea,
pour découvrir la ville basse dont le cœur est la
place de la Mairie, l’ancienne place du marché.
Puis promenez-vous au hasard des ruelles
et des arrière-cours pour vous imprégner de
l’atmosphère médiévale de Tallinn. S’il vous
reste du temps, faites une escapade à l’ouest
de la ville afin de visiter le palais de Kadriorg.
Découverte en une semaine
de l’Estonie
Vous pouvez négliger deux à trois étapes si
vous avez moins de temps.
w Jour 1 – De Rīga (Lettonie) à Pärnu. De
Rīga, prenez la route de bon matin, en direction
de Sigulda. Vous pourrez y visiter les grottes de
Guttman, le long de la rivière Gauja, et le château
de Turaida, qui semble sorti d’un conte de fées.
Demandez que l’on vous raconte la légende
de la rose de Turaida. De là, prenez la route
vers Saulkrasti, pour rejoindre la Via Baltica en
direction de l’Estonie. Tout le long de la route,
vous trouverez des villages de pêcheurs, dont les
restaurants n’ont peut-être pas d’étoiles, mais
qui proposent une honnête cuisine traditionnelle.
Quelques kilomètres après la frontière, vous
arrivez à la station balnéaire estonienne de
Pärnu. Prenez le temps de tremper les pieds dans
l’eau, en admirant l’architecture d’été en bois.
w Jour 2 – De Pärnu à Kuressaare. De Pärnu
se rendre au port de Virtsu pour prendre un ferry
à destination de Kuivastu, sur l’île de Muhu, qui
est reliée à Saaremaa par une digue. Découvrez
le long de votre chemin vers la capitale de l’île,
Kuressaare, la beauté sauvage de la faune et la
flore préservées de Saaremaa. Une fois arrivé
à Kuressaare, flâner dans les petites rues de la
vieille ville. En arrivant par la route principale,
on pourra gagner la place centrale de la ville,
Kesk väljak, pour suivre ensuite la rue Lossi,
qui mène tout droit, à travers la vieille ville, au
château épiscopal de Kuressaare et au parc.
Le château se dresse face à la mer.
w Jour 3 – De Kuressaare à Haapsalu.
Hiiumaa, la deuxième île du pays et Saaremaa
sont distantes l’une de l’autre de 5,5 km
seulement. De mai à septembre, un service de
ferries relie les deux îles, d’Orjaku (Hiiumaa) à
Triigi (Saaremaa). Hiiumaa est entourée de plages
(les plus belles sont au nord-ouest, les plus
chaudes près de Kassari) tandis que l’intérieur
est marécageux et forestier. D’Heltermaa (à
l’est de Hiiumaa) un ferry fait la navette entre
Rohuküla, sur le continent (au sud-ouest de la
ville de Haapsalu) et l’île de Hiiumaa. Une fois
arrivé dans la station balnéaire d’Haapsalu, vous
pourrez commencer la visite par les ruines de la
forteresse de l’Evêque, la cathédrale gothique
sans oublier la gare et le Kuursaal.
w Jour 4 – D’Haapsalu à Tallinn. Après
1 heure 30 de trajet, vous serez enfin à Tallinn.
Pour la visite de la vieille ville, reportez-vous
au séjour court des trois capitales baltes.
w Jour 5 – De Tallinn à Tartu. La plus ancienne
ville universitaire des pays Baltes, Tartu est
aujourd’hui la deuxième ville estonienne,
réputée pour son ambiance estudiantine et
sa vie nocturne. Sa partie la plus ancienne
est le mont Toomemagi, où se trouvait jadis
la bourgade fortifiée d’Estes. On peut y voir
le plus vieux monument de Tartu : un autel de
sacrifices païens. Le centre-ville accueille la
fameuse université de Tartu ainsi qu’un bon
nombre de bâtiments de style classique : l’hôtel
de ville, la cathédrale de l’Assomption et des
immeubles d’habitation. Parmi les monuments
du Moyen Age, le plus intéressant est sans
doute la basilique Saint-Jean.
INVITATION AU VOYAGE
Au bout de la rue, dans la rue Alberta, vous
pourrez admirer les plus belles constructions Art
nouveau de la ville. On doit l’ensemble de la rue,
excepté le n° 12, à Eisenstein, le père du célèbre
cinéaste. Retournez à l’hôtel Latvija. Au 26e étage,
le Sky Bar propose une vue panoramique sur la
vieille ville. Prenez le temps d’avaler un cocktail,
tout en admirant le coucher de soleil…
w Jour 6 – De Sigulda à Tallinn. Prenez la
route de bon matin, en direction de Sigulda.
Vous pourrez y visiter les grottes de Guttman, le
long de la rivière Gauja, et le château de Turaida,
qui semble sorti d’un conte de fées. Demandez
que l’on vous raconte la légende de la Rose de
Turaida. De là, prenez la route vers Saulkrasti,
pour rejoindre la Via Baltica en direction de
l’Estonie. Tout le long de la route, vous trouverez
des villages de pêcheurs dont les restaurants
n’ont peut-être pas d’étoiles mais qui proposent
une honnête cuisine traditionnelle. Quelques
kilomètres après la frontière, vous arrivez à la
station balnéaire estonienne de Pärnu. Prenez
le temps de tremper les pieds dans l’eau, en
admirant l’architecture « d’été » en bois. Vous
n’êtes plus qu’à 2 heures de route de Tallinn.
13
14
IDÉES DE SÉJOUR
w Jour 6 – De Tartu à Viljandi. Viljandi est
une des plus jolies villes du pays. Visitez les
ruines du château de l’ordre Teutonique qui
se dressent au-dessus du lac Viljandi, puis
le dernier monument médiéval subsistant,
l’église Saint-Jean. Enfin, faites un tour dans
les villages à l’est de la ville, noyés dans une
luxuriante végétation.
w Jour 7 – De Viljandi au parc national
de Lahemaa. Visitez Palmse et son vieux
manoir de style baroque. Appréciez la faune
et la flore exceptionnelles de ce parc qui
longe la mer Baltique. Et pour profiter de la
mer, arrêtez-vous dans l’une des deux petites
villes côtières du parc, Vosu et Loksa. Puis
retour sur Tallinn.
Découverte en une semaine
de la Lettonie
w Jour 1 – Visite de la vieille ville de Rīga.
Tôt le matin, commencez par visiter les halles
du marché couvert (le plus grand d’Europe).
Ce sont d’anciens hangars à zeppelins.
Entrez dans la vieille ville par la Porte du
Chameau, qui rappelle que les marchandises
des caravanes d’Asie arrivaient jusqu’à Rīga.
Montez ensuite au clocher de l’église SaintPierre pour admirer la vue de la ville. Ensuite,
empruntez la rue Skār u pour rejoindre la
place du Dôme, centre de la vieille ville, où
se trouve la cathédrale du Dôme abritant l’un
des plus beaux orgues d’Europe. Promenezvous dans le dédale des rues qui composent
le centre historique de Rīga et découvrez les
nombreux bâtiments historiques du vieux Rīga.
w Jour 2 – Ville nouvelle et Art nouveau.
Bordant la vieille ville le long du boulevard
Basteja se trouve l’Opéra. Non loin de l’Opéra,
dans la rue Brīvības, principale artère de la
ville, se dresse le monument de la Liberté.
Rīga est connu pour être la ville européenne
possédant le plus grand nombre de chefsd’œuvre architecturaux de style Art nouveau.
Une promenade le long de la rue Elizabetes
(sens opposé à la gare), où se concentre une
partie de ces bâtiments, s’impose. Au bout
de la rue, dans la rue Alberta, vous pourrez
admirer les plus belles constructions Art
nouveau de la ville. On doit l’ensemble de la
rue, excepté le n° 12, à Eisenstein, le père du
célèbre cinéaste. A l’hôtel Latvija, au 26e étage,
le Sky Bar propose une vue panoramique sur la
vieille ville. Prenez le temps d’avaler un cocktail,
tout en admirant le coucher de soleil…
w Jour 3 – Kuldīga. Découvrez cette
charmante ville le long de la rivière Venta.
w Jour 4 – Liepāja. Parcourez les rues de
la ville et découvrez l’une des belles plages
lettones.
w Jour 5 – Palais de Rundāle. Ce palais a
été construit en 1740, à la demande du duc de
Birzov, par Franscesco Bartolomeo Rastrelli,
l’architecte à qui l’on doit le palais d’Hiver de
Saint-Pétersbourg. C’est sans nul doute le plus
beau palais de la région baltique.
w Jour 6 – Cēsis. Encore une autre ville à
l’architecture sublime qui mérite la visite,
dans une région magnifique.
w Jour 7 – Départ.
Découverte en une semaine
de la Lituanie
w Jours 1 et 2 – Le centre de Vilnius puis
Vilnius côté est. Pour cette visite, référezvous au séjour court dans les capitales baltes.
w Jour 3 – Trakai. Pour cette visite, référezvous au séjour court dans les capitales baltes.
w Jour 4 – Kernavė. A 40 km de Vilnius, le
site de ce petit village est sublime : la vallée
du Neris et ses multiples collines. Après avoir
fait un tour dans le village et dans l’ancien
kolkhoze, il faut emprunter les chemins pour
une petite marche, voire même un piquenique, dans un site naturel exceptionnel,
classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
w Jour 5 – Kaunas. La deuxième ville du
pays, et l’ancienne capitale dans l’entredeux-guerres, mérite une petite visite. Sa
vieille ville, son château et sa rue piétonne
sont très agréables. Les musées doivent être
visités, notamment celui de la Pharmacie, mais
surtout le musée du Diable, très pittoresque.
w Jour 6 – Rumšiškės. Avant de visiter
Rumšiškės, la visite du monastère baroque
de Pažaislis est incontournable. De là, en
empruntant le bateau, de l’autre côté du lac
artificiel, se trouve le Musée ethnographique,
en plein air de Rumšiškės. C’est un bon moyen
de découvrir l’architecture traditionnelle des
quatre grandes régions du pays.
w Jour 7 – Retour à Vilnius. Si les villes ne
sont pas votre dada, un autre itinéraire peut
être envisagé : la découverte de la presqu’île
de Neringa, via Klaipėda, au lieu d’un séjour
à Kaunas. Ou, plus proche, si le temps vous
manque, le parc d’Aukštaitija avec ses
multiples lacs est une bonne idée. Si la détente
est au programme, c’est à Druskininkai qu’il
faut aller, pour une cure thermale, même de
quelques jours.
IDÉES DE SÉJOUR
Visite des pays Baltes
(3 semaines – 1 mois)
De préférence au mois de juillet, optez pour
une boucle qui vous fera découvrir les capitales
baltes et la mer Baltique avec comme fil
conducteur les festivals de musique et le soleil !
(Voir le séjour court pour connaître les détails).
Première étape : Estonie (6/9 jours)
Deuxième étape :
Lettonie (8/11 jours)
w Rīga (5/6j) : avec des journées sur les plages
de J rmala et une excursion à Pilsrundāle.
w Côte ouest de Courlande (3/5j) : étape
à Ventspils (1/2j) et Liepāja (2/3j).
Troisième étape :
Lituanie (8/11 jours)
w Nida (4/5j) : avec excursion possible au
Kaliningrad (1j) ou à Klaipėda.
w Vilnius (4/6j) : avec une journée au bord
du lac de Trakai.
Notons que le séjour peut s’effectuer aussi
dans le sens Vilnius-Rīga-Tallinn.
À la rencontre de la diversité
lituanienne en 3 semaines
w Jours 1 et 2 – Visite de Vilnius.
w Jour 3 – Visite de Trakai.
w Jour 4 – Visite de Kernavė.
w Jours 5 et 6 – Vilnius et Kaunas.
w Jours 7 et 8 – Kaunas, delta du Niémen.
Partez de Kaunas pour rejoindre la côte
lituanienne et découvrir les charmes des
petits villages de la lagune de Courlande et
sa spécialité culinaire : le poisson fumé. Vous
pourrez admirer les quantités d’oiseaux qui
s’installent dans cette région le temps de leur
reproduction (observatoire ornithologique), tout
en logeant chez l’habitant, dans des maisons
sublimes. Ils vous proposeront de nombreuses
activités de découverte de la région.
w Jours 8 et 9 – Presqu’île de Neringa.
Traverser la lagune en direction de Nida,
ce calme village magnifique. Rendez-vous
également à Juodkrantė et à sa colline
des sorcières. Découvrez les dunes et les
nombreux points de vue. Profitez du lagon, de
Découverte de la Lettonie
en 10 jours
Vous pouvez négliger deux à trois étapes si
vous avez moins de temps.
w Jours 1 et 2 – Visite de Rīga.
w Jour 3 – Rīga-J rmala. Journée détente
dans la station balnéaire de J rmala. Sa
longue plage de sable fin bordée de pins
vous invite à la balade. Une balade qui se
prolonge très facilement dans les ruelles de
la ville qui regorge de maisons en bois aux
origines architecturales très variées : russes,
finlandaises, suédoises ou allemandes.
INVITATION AU VOYAGE
w Tallinn (4/5j) : possibilité d’une journée
d’excursion au parc national Lahemaa.
w Parnü (3j) ou Sareemaa (3/4j) : soleil et
cures thermales.
la plage et de la forêt de pins où se cachent
de petites maisons en bois. Et n’oubliez pas
de vous baigner dans le mer Baltique, en été,
ou de marcher sur la lagune gelée, en hiver.
w Jours 10 et 11 – Nida – Klaipėda, 48 km.
De la presqu’île de Neringa à la ville portuaire
de Klaipėda, prenez le ferry à Smitltyne puis
regagnez le continent. Vous pourrez admirer
le lagon et les dunes de sable qui bordent
la presqu’île le long du chemin. Klaipėda
ne nécessite pas plus d’une journée pour
une visite de la vieille ville. On y boit la bière
Svyturys ! On peut également visiter la
brasserie, mais il faut réserver à l’avance.
w Jour 12 – Klaipėda– Palanga, 25 km.
Palanga est l’une des plus populaires stations
balnéaires de Lituanie. Profitez des 10 km de
plage de sable et laissez-vous tenter par un
tour en jet-ski.
w Jours 13 et 14 – Parc de Žemaitija. Après la
folie de la station balnéaire, un petit séjour nature
est le bienvenu : visite de Žemaici Kalvarija, lac
de Plateliai, et pour le grand frisson l’ancienne
base militaire soviétique de Plokštinė.
w Jours 15 et 16 – Siauliai. Visite de la ville,
de ses nombreux musées et de la fameuse
Colline des Croix.
w Jours 17 à 18 – Druskininkai. Retour dans
le Sud du pays pour un moment de détente
dans la région du champignon, des cures
thermales et la visite de Gr tos Parkos, où
l’on pourra arpenter les allées jonchées des
statues de l’époque soviétique.
w Jours 19 et 20 – Vilnius. On pourra se
rendre à Belmontas pour la journée, finir
d’explorer Vilnius et faire les derniers achats.
w Jour 21 – Départ. Plus de 3 semaines
en Lituanie est tout à fait imaginable tant le
pays est riche en découvertes. Si la visite du
pays tout entier vous tente, il faut envisager
un voyage d’au moins deux mois.
15
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IDÉES DE SÉJOUR
w Jour 4 – J rmala -Tukums-Kolka. Cap à
l’ouest vers la région Kurzeme pour rejoindre la
ville de Tukums. Son musée dédicacé à l’Ordre
livonien et aux habitants de Tukums vous ouvre
les portes dans la tour restaurée de son château
fort. Si vous êtes friands de beaux édifices ne
manquez pas de visiter le château néogothique
Jaunmoku et son superbe parc. Vous vous
dirigerez ensuite vers le nord rejoindre la côte
et la longer jusqu’à Kolka. Sur le chemin il serait
dommage de ne pas s’arrêter au lac Engure. En
effet, ce lac est situé au cœur d’une réserve
naturelle où vous pourrez suivre sur 3,5 km
le chemin des orchidées dédié à 22 espèces
de ces plantes rares, contempler depuis ses
tours d’observation les 122 espèces d’oiseaux
trouvant refuge dans la réserve. En poursuivant
votre route vers le nord vous traverserez une
série de villages de pêcheurs. Arrêtez-vous sur
les plages entre Roja et Kolka : c’est l’un des
meilleurs endroits pour ramasser de l’ambre
rejeté par la Baltique (cherchez des paillettes
d’ambre translucides et brillantes).
w Jour 5 – Kolka-Ventspils. Situé à la pointe
du pays, Kolka offre un magnifique panorama de
plages sauvages et de dunes boisées. Profitez
de votre balade pour observer le phénomène
des vagues croisées. En descendant vers
l’ouest vous traverserez le parc de Sliteres
qui abrite des cerfs, des rennes, des buses et
un grand nombre d’espèces diverses d’oiseaux.
Faites une pause dans le village de Mazirbe et
découvrez le peuple de Livonie, les premiers
habitants de la Lettonie. En sortant du parc,
vous longerez la côte jusqu’à Ventspils en ne
manquant pas de visiter les villages de pêcheurs
situés le long de votre route.
w Jour 6 – Ventspils-Liepāja. Ventspils, la
rivale de Rīga, capitale de la côte. Visitez sa
vieille ville et le château de l’Ordre de Livonie.
Dînez dans l’ancien entrepôt des douanes
« Upis », sur le quai du vieux port. Vous pourrez
flâner dans les rues de la vieille ville ou dans les
parcs le long de la plage, il est bien rare qu’il n’y
ait pas un concert ou un spectacle. Prolongez
votre itinéraire le long de la côte en rejoignant
Liepāja, l’autre grande ville de la côte ouest.
Cette ancienne ville interdite, qui abritait une
base navale soviétique, est en plein renouveau et
sa vie culturelle n’a rien à envier à celle de Rīga.
Si vous êtes d’humeur aventureuse et aimez les
situations insolites, participez au reality show de
la prison de Karosta. On vous propose de vivre
la vie d’un prisonnier à l’époque soviétique, et
sachez que celle-ci n’est pas rose… surtout
lorsque l’on est un espion français !
w Jour 7 – Liepāja-Jelgava-Bauska. A
20 min au sud de Liepāja par la route, vous
pouvez visiter le parc national de Pape, célèbre
pour ses bisons et ses chevaux sauvages.
Vous emprunterez ensuite la route A9 pour
vous enfoncer dans les terres. En route, visitez
la ville de Saldus et ses parcs verdoyants.
Bifurquez ensuite vers Jelgava où vous pourrez
admirer son château baroque ainsi que son
église orthodoxe tous deux construits sur ordre
de Catherine II d’après les plans du célèbre
architecte italien Rastrelli.
w Jour 8 – Bauska-Sigulda. Bauska vous
ouvre les portes de son château fort du
XIIIe siècle érigé par l’Ordre livonien pour
défendre la frontière lituanienne toute proche.
Poursuivez votre périple par la visite du palais
de Rundāle surnommé le « Versailles letton »,
monument architectural de style baroque
et rococo unique en Lettonie. Si vous êtes
passionnés par les belles bâtisses, profitez
de votre présence sur les lieux pour vous
rendre dans la bourgade de Mezotne, vous
promener dans le jardin anglais de son
palais néoclassique, bijou architectural
entièrement rénové qui abrite à présent un
hôtel aux chambres majestueuses et aux
prix abordables. Cap au nord vers Sigulda,
en prenant les routes A7 puis A2 qui vous
feront traverser la région Zemgale et ses terres
cultivées parsemées de fermes.
w Jour 9 – Sigulda-Cēsis. Sigulda est situé
dans la partie la plus vallonnée de la région
Vidzeme. A flanc de colline vous trouvez les
ruines de son château fort ainsi que l’étonnante
piste de bobsleigh praticable en hiver comme
en été. Partez ensuite à la découverte du parc
national de la Gauja. Son centre se trouve à
Ligatne, avec un parc animalier où les animaux
de la région vivent en semi-liberté et autour
duquel sont installés de nombreux gîtes.
Visitez également la bourgade de Ligatne,
avec ses maisons en bois et son moulin à
papier du XVIIIe siècle.
w Jour 10 – Cēsis-Rīga. Louez des vélos et
promenez-vous dans les ruelles médiévales
de Cēsis, ancienne capitale de la Livonie.
Découvrez son château, érigé en 1209 par
l’ordre des chevaliers Porte-Glaive et
teutoniques, ainsi que le parc qui l’entoure.
Rejoignez la côte et les plages rocheuses de
Vidzeme du Nord en passant par Limbaži
histoire de voir sa charmante église orthodoxe.
Puis redescendez vers Rīga en longeant la
côte et ses pinèdes.
IDÉES DE SÉJOUR
Séjours thématiques
Thermalisme
Route de l’ambre
L’ambre de la Baltique est connu depuis
des millénaires. La route de l’ambre nous
conduit tout au long des côtes de l’Estonie à
la Lituanie, en passant par la Lettonie, jusqu’à
Kaliningrad avec son musée de l’Ambre dans
un site fantastique, en passant par la mine
d’ambre à ciel ouvert de Yantarny. Considérée
comme l’or de la région, la route de l’ambre
a le double mérite de toucher à la fois à ce
noble matériau et de faire visiter la beauté
des plages de la Baltique.
Séjour nature
Le lien avec la nature et le goût pour l’exercice
physique sont des constantes des peuples du
Nord. De nombreuses possibilités sont offertes
pour pratiquer diverses activités (rafting, canoë,
randonnées pédestres ou équestres, pêche
dans les lacs ou les rivières, etc.) et vous
régénérer au contact de la nature. Les pays
Baltes sont un terrain de jeu idéal pour les
sports de plein air dans une nature préservée.
La faible altitude rend les randonnées accessibles à tous. Attention cependant, les dénivelés
sont parfois surprenants. Des parcours balisés
traversant forêts et campagnes vous attendent.
Si vous êtes amateur d’équitation, il serait
dommage de vous priver d’une balade à cheval.
Pêche
Les pays Baltes sont un paradis pour les
pêcheurs ! Les trois pays sont en train de se
tailler auprès des spécialistes une réputation
similaire à celle de l’Ecosse ou de l’Irlande. Au
printemps, suite à la fonte des glaces, le niveau
des rivières est au plus haut. C’est le moment
idéal pour venir taquiner saumons, truites, vimbas
(prédateurs chassant en groupe), chevesne, ides,
gardons et autres poissons blancs. En été, le
niveau des cours d’eau est au plus bas et les
poissons se réfugient dans les lacs ou en mer…
Carpistes et amateurs de brochets trouveront
leur bonheur en bordure de lac. A noter qu’il
est souvent possible de louer une barque pour
tester les emplacements inaccessibles de la
berge. La pêche est également fructueuse en
mer non loin des embouchures. De petites
embarcations sont utilisées pour titiller des
perches de belle taille venues se rafraîchir sur le
littoral. Bien que les rivières soient à leur niveau
le plus bas, la truite sauvage continue de se
donner aux amateurs de pêche à la mouche
habitués aux parcours escarpés.
En septembre, les premières pluies font remonter
le niveau des rivières pour permettre les mêmes
pêches qu’au printemps même si les poissons
sont moins affamés qu’à la sortie de l’hiver…
L’hiver qui n’est pas ici une saison morte pour
les pêcheurs, mais la saison de la pêche sur
glace. Cette pêche est pratiquée à travers un
trou dans la glace à la manière des Esquimaux.
Février et mars, mois de grand froid, sont les
plus propices.
INVITATION AU VOYAGE
Autrefois, la région des pays Baltes était très
courue par l’aristocratie russe impériale et,
plus tard, par la nomenklatura soviétique. Et pas
seulement pour ses plages. Bien avant la mode
des bains de mer, les eaux et boues de la région
étaient en effet renommées pour leurs vertus
curatives des affections de peau, du foie et des
nerfs. Délaissés, après avoir accueilli le tourisme
soviétique de masse, ces centres à présent
renaissent et se modernisent. Les établissements
de cure de la région sont modernes et disposent
d’un personnel compétent, très accueillant et
d’une gentillesse à toute épreuve. Surtout,
comparés au reste de l’Europe, les centres offrent
une grande liberté dans leurs programmes. Bien
qu’il vous soit conseillé de consulter le médecin
attaché, vous pouvez planifier, chaque jour, votre
programme de soins du lendemain. De plus, tous
ces établissements sont implantés dans des
secteurs propices à de longues promenades, à
pied ou à vélo. Prévoyez une semaine dont 5 à
6 jours de soins sur un seul site. Druskininkai.
Ce site mérite une mention particulière, tant la
ville est riche d’intérêts culturels et d’attraits
naturels, et dispose de restaurants et d’hôtels
sympathiques et peu onéreux. Tout comme ses
voisins estoniens et lituaniens, la Lettonie a vu
fleurir les établissements de cure thermale.
Vous pourrez séjourner à J rmala : cette station
balnéaire offre une plage de sable fin s’étendant
sur plusieurs kilomètres. Plage le matin et soins
l’après-midi… Ou soins le matin et découverte de
Rīga, qui n’est qu’à une vingtaine de kilomètres,
l’après-midi.
Le parc national de Ķemeri est aussi une station
thermale très connue, et ce grâce au sulfure
d’hydrogène qui s’y trouve. Peu à peu laissé à
l’abandon au début du XXe siècle, Ķemeri a vu
son sanatorium et ses salles de soins réhabilités
par des investisseurs étrangers. Pärnu accueille
des temples du luxe et des établissements plus
modestes ; les îles Saaremaa et Muhu offrent
un isolement bienfaisant à ceux qui souffrent du
stress et enfin Haapsalu vous fait profiter des
vertus thérapeutiques de ses boues.
17
DÉCOUVERTE
Cathédrale
de Vilnius.
© YMEK – FOTOLIA
Les pays Baltes
en 40 mots-clés
Ambre
Cette résine fossilisée se présente sous forme
de cailloux, le plus souvent transparents et
orangés mais également dans des teintes plus
foncées. Les lendemains de tempête, on peut en
trouver des morceaux en se promenant sur les
plages. C’est à cette résine que le littoral balte
doit son surnom de « côte d’Ambre ». Ramenée
par les vagues sur le sable, elle provient de
dépôts issus de l’oligocène. Un réchauffement
climatique brutal a amené les résineux de cette
ère à « suer » des rivières, voire des fleuves de
résine qui s’est accumulée dans les creux de
terrains. L’ère glaciaire suivante les a recouverts et a permis leur fossilisation. Certains
morceaux d’ambre contiennent des plantes,
des insectes ou des petits animaux prisonniers de la résine depuis cette période, qui sont
d’un très grand intérêt pour les scientifiques,
leur présence augmente les prix et sont à la
source de nombreuses petites escroqueries.
L’ambre, appelé souvent « l’or balte », était
très recherché depuis l’Antiquité. Les Grecs
l’appelaient « elektron » et ce sont ses propriétés
électrostatiques qui ont fait découvrir l’électricité. Les savants de la Renaissance n’ont
fait que reprendre le vocable grec. Les Baltes
font le commerce de l’ambre depuis des millénaires et Pline l’Ancien parlait de cette tribu
du Nord « qui s’étonnait elle-même du prix
auquel elle vendait cette matière qu’elle tenait
de sa mer ». On en fait encore aujourd’hui de
magnifiques bijoux (colliers, bracelets, boucles
d’oreilles), des ornements de tout genre vendus
dans de nombreuses boutiques ou sur les étals
dans les rues. Pour savoir si l’on vous vend de
l’ambre vrai ou faux (plastique ou résine), c’est
facile : promenez la flamme d’un briquet sous
le morceau, puis essuyez-le, il ne reste aucune
trace et l’ambre refroidit très vite. Le plastique ou
la résine seront marqués et resteront brûlants.
Comparativement aux prix pratiqués en France,
l’ambre reste encore très abordable pour le
touriste. On pourra visiter à Palanga, sur la côte
lituanienne, un grand musée de l’ambre, situé
dans un vaste parc botanique à la sortie de la
ville. Rassemblant plus de 25 000 pièces, c’est
un musée incontournable pour les amateurs
de cette résine fossile à laquelle ont toujours
été attribuées des propriétés magiques !
C’est à Kaliningrad que les prix défient toute
concurrence, récompense absolue pour les
plus courageux qui auront traversé la frontière.
Arbre de Noël
C’est à Rīga, en 1510, qu’a été érigé et décoré
le premier arbre de Noël. C’est un groupe de
marchands qui, pour célébrer la naissance du
Christ, a décidé de décorer un épicéa (arbre
toujours vert) avec des fleurs et des fruits. Le
résultat était si nouveau et si attrayant que
l’idée a fait le tour du monde et, qu’aujourd’hui,
nombreuses sont les familles à respecter cette
belle tradition, sans en connaître l’origine lettone.
Sur la place de l’hôtel de ville de Rīga, une plaque
en bronze marque l’emplacement de cet arbre,
et chaque année les Lettons, très fiers, érigent,
décorent et honorent un des plus grands arbres
de Noël d’Europe à cet emplacement.
Artisanat
Dans l’ensemble des pays Baltes, l’artisanat
trouve ses sources d’inspiration dans le folklore.
Vous pourrez trouver de l’ambre en abondance.
Mais aussi, céramiques, sculptures sur bois,
maroquinerie, vannerie, broderie, tissage du lin,
bois sculptés et totems, vitraux et sculptures
grotesques en terre cuite. Il y en a pour tous les
goûts. En Lettonie, la Latgale est par exemple
le fief des potiers, qui travaillent une terre
ocre, rouge ou grise pour en confectionner de
magnifiques céramiques. La plupart du temps,
leur four est tout ce qu’il y a de plus traditionnel
dans la matière. La Zemgale, plus proche de la
Lituanie, développe un savoir-faire ancestral
en sculptures sur bois et en vannerie. Toujours
en Lettonie, la Vidzeme s’est spécialisée dans
la maroquinerie, la broderie et le tissage du lin
(les plus beaux linges de maison s’y trouvent).
Bergeronnette grise
Les Lettons accordent une attention très aiguë
à l’écosystème qui les environne, avec des
préférences pour ce passériforme au plumage
très contrasté et à la silhouette très élancée
qu’est la bergeronnette grise. Au point d’en
devenir un vrai symbole national en Lettonie.
22
LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
Bière
La bière est l’alcool le plus consommé dans les
pays Baltes. Chaque ville tient fermement à sa
ou ses marques dont certaines sont exportées
depuis plus de cinq siècles. Il n’existe pas, la
plupart du temps, de spécificités liées à un
terroir, mais plutôt à la méthode appliquée
dans telle ou telle brasserie, souvent issue du
savoir-faire des brasseurs allemands du Moyen
Age. Les bières sont de houblon, d’orge, de
froment, soit seuls, soit en mélange. Les bières
sont en grande majorité des blondes ou des
rousses (Ale, Porter, Pils et Strong Ale) mais
aussi des blanches. Elles se caractérisent par
la finesse de leur mousse, une légère acidité
et un taux d’alcool souvent plus élevé que la
moyenne des bières européennes.
Difficile de citer les meilleures sans s’attirer
d’ennemis tant la bière est une question sensible
ici : en Lituanie la Svyturys (essayez la Baltijos,
une Pils au caractère très marqué) à Klaipėda,
l’Utenos à Utena ou la Kalnapilis à Panevėžys.
En Estonie on ne peut échapper à la Saku ou à la
LeCoq qui sont les plus populaires, mais goûtez
plutôt à la Sillamäe. Un dernier mot : un moyen
infaillible de tester en même temps la qualité
d’une bière et de celle ou celui qui la tire. On
pose un œuf frais sur la mousse et celle-ci doit
le retenir, sans qu’il touche le liquide.
Bisons
C’est en Lituanie, et notamment à Pašili
Stumbrynas, non loin de Panevėžys, que
se trouve l’une des principales réserve des
bisons européens (l’autre étant située au
Bélarus, à Beloveshskaya Pushcha), dans
un centre de réimplantation et de réintégration à l’état sauvage. En 1854, il n’y avait
plus aucun bison en Lituanie. C’est en 1969,
avec l’importation de deux bisons de Russie
que la réserve, de 50 ha, a été fondée. Six
autres sont arrivés en 1970, et deux en 1972.
En 1971, le premier bison est né dans la
réserve. Il a été baptisé Giniris. Depuis, les
122 bisons nés dans la réserve portent un nom
commençant par les lettres GI. Aujourd’hui,
28 bisons vivent à l’état sauvage et une
vingtaine sont gardés dans les enclos et
peuvent être contemplés.
Cadenas
Les nombreux cadenas fixés aux ponts de
Lettonie ne sont pas destinés à protéger les
vélos du vol. Il s’agit en fait d’une tradition bien
plus ancienne. Jusqu’au début du XXe siècle, il
était de coutume pour les amoureux de sceller
leur amour en nouant un ruban brodé des deux
prénoms sur un pont. L’eau qui passait sous
le pont symbolisait le temps qui passe et le
ruban assurait ainsi un amour inaltérable et
sincère. Cette jolie tradition est toujours très
présente dans le pays, même auprès des
jeunes générations. Seulement le progrès
aidant et les liens du mariage devenant de plus
en plus fragiles, on a simplement remplacé
le ruban par un cadenas. Ainsi, dans le parc
Bastejkalns, un petit pont en fer forgé accueille
des dizaines de cadenas gravés, porteurs des
promesses des amoureux. Il est de coutume
d’en jeter la clé dans l’eau afin de s’en remettre
au destin. Chaque hiver pour éviter que la
rouille ne souille les ponts, tous les cadenas
sont brisés par la municipalité, mais ils sont
tous conservés dans une salle de l’hôtel de
ville, pour ne pas froisser les fiancés !
Campagnes
Les peuples baltes ont un rapport privilégié
à la nature, qui est véritablement superbe
dans toutes les régions. Les campagnes,
magnifiques, méritent qu’on s’offre de petits
séjours dans les ravissants villages que vous
ne manquerez pas de traverser.
Traditionnellement, les fermes, construites
en bois, sont souvent flanquées d’une
cabane de sauna servant de salle de bains.
Les campagnes lituaniennes ont gardé tout
le charme du passé, avec leurs attelages à
chevaux et leurs vieilles charrues désuètes.
Le retour à l’indépendance et la redistribution des terres ont fait réapparaître dans les
campagnes ces petites exploitations autosuffisantes du début du siècle, éliminées ensuite
par le collectivisme à la soviétique. C’est
qu’il n’y a pas bien longtemps, les exploitations étaient encore regroupées en kolkhozes
communautaires et étatiques !
Champignons
Les pays Baltes sont connus pour leur impressionnante variété et quantité de champignons
comestibles. La meilleure période est le mois
d’août, car la température et la pluviométrie
sont excellentes pour le bon développement
de ces merveilleux mets. On trouve des cèpes,
girolles, chanterelles, coulemelles et autres
délices en quantités incroyables.
Les amateurs seront ravis. Si la cueillette ne
vous tente pas, rassurez-vous, de nombreux
ramasseurs vendent leur récolte pour quelques
litas. On en trouve également sur les marchés
et dans les restaurants.
LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
En outre, ne repartez pas des pays Baltes sans
avoir goûté au moins une fois l’une de leurs
soupes de champignons, ce serait passer à
côté d’un réel plaisir culinaire.
Chat
Chêne
Roi des arbres parmi les pins et les bouleaux, le
chêne trouve en Lettonie un écho très fort de sa
gloire passée. Il a su conserver au fil des siècles
et des guerres son statut précieux d’arbre sacré.
De tout temps, les dainas (poèmes rythmés) ont
accompagné la vie quotidienne des familles du
pays. Cette tradition orale a véhiculé jusqu’à
aujourd’hui toute la symbolique mythologique
des premières tribus finno-hongroises vivant
dans le pays avant le XIIIe siècle. Dans ces
chants très allégoriques, la femme est toujours
désignée par un tilleul tandis que l’homme
devient un chêne. Ainsi, de nos jours encore,
il n’est pas rare de voir un majestueux chêne
centenaire trôner au milieu d’un champ cultivé,
l’agriculteur préférant faire un détour avec son
engin plutôt que de couper l’arbre. Le chêne
est aussi le protecteur du foyer, puisqu’une
couronne de chêne sacré est placée au sommet
de la charpente au moment de la construction.
C’est également dans un berceau en bois de
chêne que dorment les nouveau-nés lettons,
ce qui leur assure d’après la tradition une force
de vie particulière. Enfin ce sont encore des
couronnes de chêne qui sont arborées par le
chef de famille et les Jānis (Jean) le jour de
la Saint-Jean.
Il n’est par conséquent guère surprenant de
le voir souvent mentionné dans les contes
baltes en tant qu’arbre le plus vénéré tant ces
peuplades se reconnaissent en son enracine-
ment local, sa robustesse à toute épreuve et sa
longévité remarquable. Comme il n’est pas inhabituel de trouver des feuilles de chêne en tant
que motif symbolique sur les blasons ou ornant
diverses œuvres artistiques et architecturales.
N’omettons pas de signaler que tout sauna en
ces terres pour qu’il soit à même de procurer un
maximum de bien-être doit s’accompagner en
guise de conclusion revigorante d’un fouettage
à base de branches de chêne.
Cigogne
A la campagne, quand reviennent les beaux
jours, il est fréquent de voir des cigognes juchées
majestueusement sur leur nid. La cigogne
blanche est d’ailleurs un symbole très fort des
pays Baltes en général et en Lituanie en particulier, où le célèbre oiseau alimente de nombreux
contes et légendes. En été, de nombreuses
cigognes se rassemblent dans les campagnes,
qu’elles soient blanches ou noires. Le nord de la
Lettonie est par ailleurs le plus grand conservatoire mondial de cigognes noires. En Estonie, la
population est huit fois supérieure à celle que l’on
trouve en France. Contrairement à sa cousine
blanche qui recherche souvent la compagnie
de l’homme, la cigogne noire est très timide et
préfère les marais inaccessibles aux sommets
de cheminées ou de poteaux électriques. Selon
la tradition locale, voir une cigogne noire est un
présage heureux pour plusieurs années (ce qui
dit bien la rareté de telles rencontres). Le départ
des cigognes, le 24 août, marque la fin de l’été
en Lituanie. Dans le cœur des habitants, cette
date correspond à peu près au jour du Ruban
noir (pacte Molotov – Ribbentrop, le 23 août),
soit le jour où 2 millions de Lituaniens, Lettons
et Estoniens ont formé la chaîne humaine, pour
protester contre Moscou. L’envol de la cigogne
rappelle donc l’envol de la Lituanie.
Coccinelle
L’insecte national de la Lettonie est la coccinelle à deux pois ( Adalia bipunctata ). Elle
protège les plantes contre les parasites. De
nature lente, elle sait se défendre, ce qui est
apprécié des Lettons. Son nom mārīte en
letton dérive de celui de la déesse Māra, qui
incarne la puissance de la terre.
Couleuvre
La couleuvre est un animal sacré, et certainement le plus vénéré dans le paganisme
lituanien. Elle est considérée comme un
messager de Dieu. Il ne faut donc jamais
l’écraser ni la tuer.
DÉCOUVERTE
Vous le remarquerez vite, à Rīga : le chat est
roi ! Chat de gouttière ou racé, jusqu’au bout des
poils, les félins ont la part belle dans le cœur des
Lettons. Le nombre de familles possédant un
chat est le double de celle possédant un chien.
Non pas que Médor soit mal aimé, mais on lui
préfère Gros Minet. Ainsi chaque immeuble,
chaque ruelle, chaque cour devient le terrain
de jeux de chatons ébouriffés. Et il y a bien sûr
des mamies bien intentionnées qui, chaque
soir, distribuent la pâtée. Ce n’est donc pas
pour rien si le chat noir surmontant le 10 de
la rue Meistaru est devenu l’un des plus forts
symboles de l’identité nationale. Les Lettons
regardent toujours avec tendresse ce chat noir
présentant son derrière à la Grande Russie avec
une fierté toute féline.
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24
LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
Croix
La sculpture de croix en bois est une spécificité
lituanienne. Représentant la cosmogonie,
elles sont toutes sacrées. A la fois symbole
de l’identité nationale et religieuse, elles se
retrouvent au bord des routes, à l’entrée des
villages, près des monuments ou dans les
cimetières. Elles mesurent entre 1 et 5 m
de haut, ornées le plus souvent d’un petit
toit, de motifs floraux ou géométriques. Les
Lituaniens y font de nombreuses offrandes
régulièrement. Ce savoir-faire est classé patrimoine immatériel par l’Unesco.
Dainas
Ce surnom colle à une réalité sociale et artistique, issue d’une culture populaire vaste
qui s’est fondée autour de romances et de
chansons de marins, de bergers, de paysans,
de villageois et de marchands et surtout du
mode de transmission de la tradition balte :
les dainas (poèmes rythmés). Ces chansons
populaires qui, sous forme de quatrains,
parlent de la vie quotidienne, des dieux et
des sentiments humains ont été pour la
plupart composées par des femmes. Les plus
anciennes remontent aux Xe et XIIe siècles,
mais la majorité d’entre elles ont été créées
entre le XIIIe et le XVIe siècles sous la domination germanique. Les dainas furent collectées
et publiées à la fin du XIXe siècle par Krisjanis
Barons.
E-stonie
Les Estoniens ont très vite appris à maîtriser
les nouvelles technologies au point qu’une
boutade en vogue à Tallinn dit que le pays
aurait dû s’appeler l’E-stonie. L’Estonie est
un des pays les plus branchés de la planète
loin devant les Etats-Unis. Normal, ici ce sont
les jeunes qui ont pris le pouvoir : l’âge moyen
des membres du gouvernement dépasse à
peine 40 ans !
Estonien
L’estonien est une langue finno-ougrienne
(comme le finnois, le hongrois ou le lapon).
Il s’écrit avec l’alphabet latin et n’a rien à voir
avec le groupe balto-slave auquel appartiennent
le lituanien et le letton (ou lette) qui sont des
langues indo-européennes. Ce particularisme
linguistique en cette région de l’Europe n’est pas
sans conséquence puisqu’il rapproche l’Estonie
de la Finlande en facilitant les échanges économiques comme touristiques.
Femmes
© AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER
L’homme occidental assimile trop souvent
la femme de l’Est à une espèce de poupéemannequin russe au corps parfait et aux
mœurs légères. S’il est vrai que la proportion
de très belles femmes y est supérieure à
nombre de pays (et les agences internationales de mannequins l’ont bien compris)
et que le lien de couple est parfois bien
difficile à comprendre pour un occidental,
la femme est souvent le véritable « homme
fort » de la nation, de la famille ou du couple.
La tradition est matriarcale et la femme y
dispose d’un degré de liberté et de choix
bien supérieur à celui de la tradition latine.
Les femmes si élégantes et joliment mises
que vous rencontrerez en discothèque le
samedi soir seront peut-être le lundi matin :
chauffeur de bus, peintre en bâtiment, chef
d’entreprise, mafieuse ou politicienne (pour
citer quelques professions où les femmes
réussissent souvent dans la région).
Hanse
Certaines villes de la région des pays Baltes
ont fait partie de la ligue hanséatique. Cette
association, de marchands d’abord, puis de
villes, est née à Lübeck en 1158 avec pour
La Colline des Croix près de Šiauliai.
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LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
© AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER
but le commerce autour de la Baltique. Le
traité signé avec Gottland par Henri le Lion en
1161 donna le signal de départ d’une compétition relativement pacifique pour la maîtrise
des échanges commerciaux dans le nord de
l’Europe. Association libre de villes, reposant
sur l’acceptation de normes communes (droit,
contributions militaires et financières, priorité
des échanges) et placée sous la règle souple
du Hansetag (conseil de 4 « anciens »), elle fut
le plus puissant pouvoir financier du Moyen
Age, jusqu’au traité de Westphalie, en 1648.
La prospérité qui irrigua pendant des siècles
la région baltique est indissociable de la
grande époque de la Ligue hanséatique dont
les vestiges demeurent nombreux dans les
grandes villes, particulièrement Riga et Tallinn.
DÉCOUVERTE
Hirondelle rustique
La bergeronnette grise pour les Lettons,
la cigogne blanche pour les Lituaniens, ne
restaient plus aux Estoniens qu’à adopter
l’hirondelle rustique. Le choix fut d’autant
plus facilité que son plumage à dominante
bleue et blanche rappelle immanquablement
aux habitants de ce pays leur propre drapeau.
Le port altier du volatile achevant le mimétisme
avec l’Estonie et ses habitants.
Indépendance
Sujet sur lequel il n’est pas bon d’émettre une
quelconque gauloiserie tant les hôtes baltes
demeurent sensibles à ce sujet. La fraîcheur
de leur liberté retrouvée et les expériences
passées malheureuses font que celle-ci est
savourée et commémorée.
C’est lors du cinquantenaire du pacte MolotovRibbentrop, partageant la Pologne et les pays
Baltes en zones d’influence nazie et soviétique, que s’est formée une chaîne humaine
de Tallinn à Vilnius en passant par Riga, soit
près de six cents kilomètres de longueur.
Ce mouvement offrit au reste du monde un
éclairage et une publicité sur ces populations
du pourtour de la Baltique.
Parties de Lituanie dès le 11 mars 1990, les
velléités politiques d’indépendance soufflèrent
sur toutes les autres républiques socialistes
de l’Union soviétique. Le sort faillit cependant
basculer très rapidement en août 1991 avec
la tentative de coup d’Etat à Moscou qui
se répercuta dans les pays Baltes avec le
déploiement de militaires aux endroits clés.
La fermeté d’Eltsine donna naissance à la
Russie actuelle tout en confirmant le droit à
l’indépendance des pays Baltes.
Façades Art nouveau réalisées par Eisenstein au
n° 10 de la rue Elisabeth, à Ríga.
Seul bémol préoccupant depuis le retour
à la souveraineté : l’indépendance n’a pas
empêché les pays Baltes de plonger démographiquement et de voir partir nombre de
jeunes tenter leur chance à l’étranger.
Jugendstil (Art nouveau)
Né au tournant du XIXe et du XXe siècle, le
courant Art nouveau, en opposition à « l’art
bourgeois », était fondé sur la maxime : « La
fonction crée la forme et la forme doit être
belle. » Présent dans tous les domaines de
l’habitat letton, c’est surtout dans l’architecture que l’Art nouveau reste présent. Prague,
Budapest, Paris, Nancy peuvent vous donner
parfois au détour d’une rue, d’une station de
métro, la merveilleuse surprise d’une de ces
créations architecturales. Mais nulle ville au
monde ne vous en offre autant que Rīga,
que ce soit par le nombre, l’exhaustivité des
styles, la beauté des façades parfois à la limite
ténue entre folie et génie. Venez découvrir
Eisenstein (père du cinéaste), Bockstaff et
les autres dont les créations s’étendent sur
toute la ville. C’est dans les rues Alberta et
Elizabetes que vous pourrez vous extasier
devant les plus belles des façades Art nouveau
de la ville.
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LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
Lin
La Lituanie est le premier producteur au
monde de lin. Les paysages du nord du pays,
surtout dans la région de Panevėžys, sont
truffés de moulins à vent, mais pas seulement.
On en trouve un peu partout, dans les parcs
nationaux. C’est à Panevėžys que l’industrie du
lin s’est développée et, pour tout achat, cette
ville est largement recommandée.
Livonie
Ancienne confédération puis duché correspondant territorialement aux actuelles Estonie
et Lettonie, régie à son origine par un ordre
militaire local, l’Ordre livonien, qui lui léguera
son nom.
La Livonie fut à maintes reprises une zone
de durs conflits entre les puissances avoisinantes de par sa position militaire stratégique et ses opportunités commerciales. La
guerre Livonienne fait référence à une période
d’âpres combats d’une durée de vingt-cinq
années, entre 1558 et 1583, entre cette entité
et ses alliés face à la puissance montante
Moscovite. Elle disparaît avec son absorption
par l’Empire russe et le Royaume de Suède
en 1621 en dépit d’une hypothétique résurgence en 1919 sous la dénomination de Duché
Balte uni refusée par les Alliés au sortir de la
Première Guerre mondiale.
Loisirs de plein air
Comme tout plat pays qui se respecte, la
région des pays Baltes est l’endroit idéal
pour les amateurs de bicyclette (que l’on
peut louer sur place). Depuis l’indépendance,
de nombreux voyageurs sportifs visitent le
pays à vélo, ce qui est une excellente idée.
Il est également possible de louer des vélos
sur place. La densité des forêts et des lacs
fait également du pays un paradis pour les
amateurs de randonnée pédestre ou de
promenade à cheval, de baignade, de voile,
de pêche. De nombreux sites de camping sont
à leur disposition. L’abondance des rivières
invite à la pratique du canoë-kayak.
En hiver, les amateurs de ski de fond et de ski
alpin (dans une moindre mesure !) pourront
s’en donner à cœur joie notamment autour
d’Otepää, en Estonie.
Mafia
Beaucoup plus discrète qu’elle ne l’était dans
les années 1990, la criminalité organisée issue
de l’Est (Russie, Tchétchénie, Azerbaïdjan...)
se manifeste essentiellement dans les
intrigues politico-financières, dans le monde
des jeux (aucune ville sans ses casinos, légaux
depuis peu) et dans le contrôle des grands
trafics (pétrole, bois, alcool, cigarettes). On
dit que c’est grâce à sa volonté de faire de la
région « la Suisse nordique des affaires » et
d’y préserver les résidences de vacances des
« chefs de clans » que le taux de criminalité et
de délinquance violente y est si bas. Du reste,
les responsables n’hésitent pas à faire tomber
des têtes pour l’exemple, tel l’ex-président
lituanien Paksas, destitué pour ses relations
supposées avec la sphère mafieuse.
La présence de la mafia appelle tout de même
à la vigilance pour les visiteurs, car certains
endroits nocturnes sont vraiment mal famés,
et il vaut mieux être averti pour ne pas risquer
trop d’ennuis. En règle générale, les touristes
sont rarement confrontés à elle.
Mer Baltique
Elle est alimentée par des rivières, ce qui
lui vaut sa faible salinité. Dépourvue de
marées – car elle ne possède qu’une seule
ouverture sur l’océan, peu profonde – elle
communique avec la mer du Nord par le détroit
du Danemark. La mer Baltique est récente
(7 000 ans seulement).
LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
d’Achille suite à des représailles ciblées en
provenance de Russie liées au déplacement
d’une statue soviétique à Tallinn. D’aucuns
évoquant même ce fait comme la première
manifestation de cyber-guerre à l’échelle
mondiale. Cette avant-première ayant amené
le pays à bénéficier en priorité d’une opération
de défense numérique d’envergure par l’OTAN
appelée Baltic Cyber Shield, première en son
genre de par son ampleur.
Nature
Paganisme
La préservation de l’environnement est
une attitude similaire aux trois pays Baltes.
La meilleure preuve étant l’existence des
quatorze parcs nationaux répartis sur ces
territoires. Il est vrai que la soviétisation
industrielle n’a pas frappé de plein fouet
ces Etats comme en d’autres républiques
en générant une pollution de grande ampleur
dégradant conséquemment l’environnement.
L’indépendance acquise dès l’effondrement
de l’Union soviétique a donné lieu au fil du
temps à la création de nombreux parcs
nationaux pour sauvegarder ce patrimoine
vivant. Le parc Lahemaa d’Estonie créé en
1971 a la particularité outre celui d’être le
plus ancien des pays Baltes d’avoir aussi
été celui qui initia le mouvement dans toute
l’Union soviétique.
Avant les croisades germaniques qui imposèrent le christianisme, les peuples baltes
étaient païens et vénéraient les divinités de la
nature. Les Estoniens, appartenant au groupe
finno-ougrien, différaient des Lituaniens
et des Lettons, qui, eux, partageaient des
croyances proches des idées védiques de
l’Inde et des croyances iraniennes. Ces
racines se retrouvent aussi dans leurs chants
folkloriques (la famille balte des langues
indo-européennes serait la plus proche du
sanskrit). Chaque divinité correspondait à un
élément de la nature : Perkons ou Perkunas
pour le tonnerre, Saule pour le soleil, Dievs
pour le ciel, Meness pour la lune. Les Lettons
et les Lituaniens croyaient que le ciel était
une montagne habitée par toutes les divinités
qu’ils honoraient. Cette vigueur retrouvée du
paganisme après la disparition de la tutelle
soviétique s’illustre notamment par la reconnaissance légale du mouvement religieux
Romuva depuis 1995 en Lituanie. Plus que
du folklore, l’adoration des divinités de la
nature est un phénomène de société dont
l’ampleur est nulle autre pareille en Europe.
Nouvelles technologies
Les pays Baltes ne sont pas à la traîne en
matière de nouvelles technologies. Les
Estoniens ont très vite appris à les maîtriser
au point qu’une boutade en vogue à Tallinn
dit que le pays aurait dû s’appeler l’E-stonie.
De n’avoir pas été présente lors de leur développement initial, d’être devenue la zone
d’influence directe des pays scandinaves
concepteurs et fabricants des nouvelles technologies de communication et d’information,
la Lituanie est directement entrée dans la 2e
ou la 3e génération de réseaux, sans avoir
eu à investir dans la recherche ou dans les
infrastructures des générations précédentes.
Les niveaux d’équipements restent souvent
supérieurs à ceux que l’on peut rencontrer en
Europe du Sud. Mais plus que le hardware,
c’est le « software humain » qui compte :
ici, il est impensable qu’un étudiant en fin
d’étude ne maîtrise pas l’ensemble des
outils bureautiques et au moins un langage
de programmation. On trouvera ainsi dans
la plupart des villes et villages des cafés
Internet. Toutefois dans cet ancrage prononcé
des nouveaux moyens d’information et de
communication s’est révélé en 2007 un talon
Pêche
L’interdiction d’activités humaines et le
regroupement rural imposés par la règle
soviétique dans certaines régions, le faible
taux d’utilisation d’engrais et de pesticides
(agriculture extensive) ainsi que la très faible
densité de population dans les zones rurales
(souvent inférieure à 15 hab./km²) favorisent
une excellente qualité des eaux dans les
milliers de cours d’eaux, d’étangs et de lacs.
Toutes les variétés de poissons, crustacés
et mollusques d’eau douce d’Europe y sont
présentes et la « pollution » de certaines
espèces américaines introduites (truites,
perches, écrevisses) reste très limitée. On
peut les pêcher toute l’année, à condition
de maîtriser, en hiver, la technique de la
pêche au trou sur glace qui, plus que le
hockey ou le basket, est le sport national
de ces trois pays.
DÉCOUVERTE
Elle s’est formée à la suite des fontes de la
couche glaciaire qui couvrait la région. Au
début, les îles qui bordent le littoral de la
région baltique étaient submergées, mais
depuis que la croûte terrestre s’élève d’un
mètre tous les 350 ans, elles sont peu à
peu réapparues ! Les plages lituaniennes
sont magnifiques : sable blanc assez fin,
dune à perte de vue et eau claire. Une étape
incontournable dans le voyage.
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LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
Peuples chanteurs
Ce surnom colle à une réalité sociale et artistique, issue d’une culture populaire vaste
qui s’est fondée autour de romances et de
chansons de marins, de bergers, de paysans,
de villageois et de marchands et surtout du
mode de transmission de la tradition balte :
les dainas (poèmes rythmés). Ultérieurement,
le développement significatif du chant choral
jouera un rôle dans le mouvement de renaissance nationale. 1989 : les festivals de chants
prennent une dimension inédite dans le rejet
passif de la domination soviétique. Depuis une
décennie, chaque festival vocal prend une
dimension historique, devient une revendication de l’identité nationale. Pour un Lituanien,
chanter, notamment au sein d’une chorale,
c’est crier sa liberté, c’est revendiquer sa
nation. La fête du chant Gaudeamus, « Nous
nous réjouissons » en latin, est célébrée et les
grandes villes disposent presque toutes d’un
parc à concert géant. Les concerts les plus
émouvants pourront être vécus au parc Vingio
de Vilnius. Les programmations d’été sont les
plus fournies. Les dainas ont été classées au
patrimoine mondial de l’Unesco et un festival
a lieu tous les quatre ans.
Pirts
Le sauna de campagne ( pirts ) est, comme
dans toutes les cultures nordiques, un élément
fondamental de la vie quotidienne.
Traditionnellement le sauna fait office de salle
de bains dans les campagnes et les maisons
d’été qui ne sont pas équipées d’eau courante.
Mais au fil des siècles, il est devenu un instant
privilégié de retrouvailles, de partage et de
bien-être. Les femmes ouvrent la marche en
général. Le sauna n’est pas mixte puisqu’on
s’y rend en tenue d’Adam ! Toutes, de la
petite dernière à l’arrière-grand-mère, vont
s’asseoir dans cette petite pièce de bois
sombre où trône un poêle surmonté de
pierres qui chauffent depuis des heures.
Quelques cuillerées d’eau (parfumée aux
huiles essentielles) sur les pierres brûlantes et
une humidité parfumée envahit l’endroit. Alors
on se laisse aller à cette chaleur saine qui
délasse profondément, réchauffe jusqu’aux
os (en hiver !) et permet d’éliminer toutes
les toxines et peaux mortes de l’organisme.
Les femmes laissent ensuite la place aux
hommes et vont se désaltérer dans le petit
salon attenant au sauna. La température varie
de 70 °C à 120 °C (pour les plus enhardis !).
Au-delà de 115 °C, on revêt un bonnet de
feutre qui protège la tête de la chaleur. De
nombreux rituels ponctuent la soirée ou la
matinée au sauna. Lorsque l’on sue comme
il se doit, il est temps par exemple d’aller se
rafraîchir en s’immergeant quelques secondes
dans le point d’eau du jardin, le lac voisin ou
même la mer. Et lorsque l’hiver est là, c’est la
neige qui sert de terrain de jeux et tempère les
échauffement ! Chaque année, au printemps,
on cueille des branches de bouleau que l’on
fera sécher un an. On les immerge alors
dans de l’eau bouillante, et ainsi ramollies
et chauffées, on s’en fouette le dos, les
jambes et les bras. Chaque réunion de famille,
chaque célébration, chaque fête traditionnelle,
commence ou finit toujours au pirts . C’est
un lieu qui renforce les relations, incite aux
confidences et permet de se retrouver sans
faux-semblants et artifices entre membres
de la même famille, proches et amis. Le pirts
est également toujours au programme lors
d’une négociation importante avec un client
ou un collègue.
Saint-Jean
Entre le 20 et le 24 juin selon la date exacte du
solstice d’été, la nuit de la Saint-Jean célèbre
le solstice d’été. Une fête très populaire, où
chant traditionnel et danse folklorique s’entremêlent à la plus grande joie de tous. Famille
et amis se réunissent en début de soirée
pour un buffet en plein air. Les femmes et
les jeunes filles tressent alors des couronnes
avec les fleurs sauvages cueillies dans la
journée. Les hommes et le chef de famille
portent eux une épaisse couronne de feuilles
de chêne. Voitures, maisons, boutonnières
sont également décorées de feuilles de chêne.
Tous et toutes, adultes, enfants, vieillards,
attendent le coucher du soleil (aux alentours
de minuit) en chantant et en célébrant le
retour de l’été autour de grands feux de joie.
Ces feux étaient à l’origine allumés pour
guider le retour du soleil. C’est au cours
de cette nuit magique que les amoureux
annoncent leur mariage et sautent ensemble
au-dessus du feu. Les plus ardents iront
rejoindre les sous-bois à la tombée de la nuit
pour cueillir la fleur de fougère (en sachant
que la fougère a cela de particulier qu’elle ne
fleurit jamais…). La tradition veut enfin que
l’on ne dorme pas avant le lever du soleil (à
environ 3h du matin) afin de s’assurer que
l’astre solaire va bien revenir.
LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS
Services
Soviétique (régime)
En plus des déboulonnages systématiques des
statues de Lénine depuis l’indépendance, les
pays Baltes ont évidemment regagné leurs
attributs nationaux comme, par exemple, la
toponymie des rues.
On a réécrit les manuels d’histoire, restauré
les monuments et rendu sa place à la religion
après tant d’années d’athéisme communiste.
Cependant la forte minorité russophone est
là pour rappeler le passé récent, et certaines
réactions de celle-ci comme en Estonie en
2008 démontrent qu’elle n’entend pas voir
bafouer certains symboles pourtant honnis par
les autochtones. Malgré tout, les responsables
n’entendent pas se priver de pédagogie à
ce sujet, ouvrant musées dédiés et initiant
diverses manifestations en ce sens.
Stations balnéaires
et thermales
Pärnu, Nida, J rmala : si ces noms n’évoquent
rien pour vous c’est que vous ne connaissez
pas les équivalents baltes de nos Saint-Tropez,
Lacanau et autres Touquet plage. Profitant à
fond du dynamisme suivant l’entrée du pays
dans l’économie de marché, le littoral s’est
considérablement développé en infrastructures touristiques de qualité.
D’abord anciens villages de pêcheurs, puis
bétonnés en centres de loisirs modèles
« HLM-soviet » dans les années 1980, ces
bords de mer ont subi des transformations radicales au cours des dix dernières
années. Hôtels luxueux, Spas et saunas
grandioses, promenades coquettes, boîtes
et dj’s de renommée internationale, tout a été
réaménagé et revu pour valoriser un potentiel
touristique enfoui sous des années de régime
moscovite.
Villes
Les trois grandes capitales des pays Baltes
se visitent uniquement à pied, oubliez les
véhicules personnels qui vous ralentiraient et causeraient plus de tracas que de
plaisir sans pour autant être d’une réelle
efficacité. La configuration des trois villes
est souvent la même : un vieux centre historique en cours de restauration dont les rues,
étroites et commerçantes, regroupent tous
les principaux musées et points d’intérêt,
et une périphérie aux grandes perspectives de banlieues auxquelles sont venus se
greffer les HLM soviétiques. Au sortir de ces
grandes villes, on se trouve rapidement à la
campagne (maximum 5 km). Une aubaine
pour les amoureux de la nature que l’ambiance
citadine ennuie.
Voiture
Le nombre de belles voitures dans les pays
Baltes, comparé aux salaires peu élevés, a
de quoi surprendre. On se croirait à Genève !
Les Lituaniens sont prêts à s’endetter (et c’est
un problème) sur des années et se serrer la
ceinture pour pouvoir se payer une grosse
cylindrée allemande. Ce phénomène ne touche
pas que les hommes et il est fréquent de voir
une fine jeune femme manier avec aisance un
4x4 de deux tonnes dans les rues d’un centre
urbain. Ces bolides rutilants sont la plupart
du temps équipés d’alarme, qu’on ne manque
pas d’entendre jour et nuit ! Les voitures de
marques françaises sont également bien
implantées. La Lituanie est un gros importateur de voitures. Pièces détachées, voitures
d’occasions, réparations en tous genres : il
y a partout dans le pays de quoi prendre soin
de son engin. En cas de panne, tout pourra
être réparé.
DÉCOUVERTE
Encore un domaine où les changements
survenus depuis l’indépendance des pays
Baltes sont extraordinairement sensibles !
Que ce soit dans l’hôtellerie, la restauration
ou le commerce, la mentalité « Intourist »
(centrale unique d’accueil et monopole d’Etat
avant l’indépendance sur les trois pays Baltes),
avait partout imposé sa grisaille et il fallait
quasiment se battre pour obtenir le sourire
d’un serveur de restaurant ou d’un réceptionniste d’hôtel.
Depuis, même si des efforts restent encore à
faire, vous serez partout reçu avec amabilité
et un début de professionnalisme. Certaines
grandes surfaces et centres commerciaux
étrangers installés dans les pays Baltes
imposent désormais le fameux SBAM (sourire,
bonjour, au revoir, merci) prôné par les grandes
enseignes européennes. Malgré la barrière de
la langue, vous serez surpris par tout ce qui est
mis en œuvre, et ce jusqu’au dictionnaire, pour
vous comprendre. En règle générale le service
est rapide, parfois trop et de bonne qualité.
Au restaurant, s’il est parfois long d’attendre
d’être servi, souvent tous les plats et boissons
arrivent au même moment. Et, dès la dernière
bouchée, tout disparaît… et il faut s’y faire.
29
Survol des
pays Baltes
GÉOGRAPHIE
Jacques Brel aurait pu chanter aussi les plats
pays Baltes, l’altitude dans ces trois Etats ne
dépassant guère les 300 m (point culminant
en Estonie : le Suur Munamagi, 318 m).
Une partie de la Lettonie, des régions côtières
estoniennes et de la région de Kaliningrad se
trouvent en dessous du niveau de la mer (en
moyenne 50 m). La bande côtière varie entre
falaises, dunes et rives marécageuses. Autre
caractéristique, la superficie réduite des trois
pays. En effet, du nord de l’Estonie au sud de
la Lituanie, on ne compte que 650 km, qu’il
est possible de parcourir en une journée.
Ce territoire a hérité des dépôts de la couche
glaciaire présente il y a quelque 12 000 ans
av. J.C., et qui compose l’actuelle plaine
d’Europe du Nord. Il est en conséquence
traversé par de nombreux cours d’eau (le plus
connu, le fleuve Niémen ou Nemunas, et son
affluent la Neris en Lituanie, la Daugava en
Lettonie qui naît en Russie) et par des milliers
de lacs (4 000 en Lettonie, 3 000 en Lituanie)
recouvert d’une végétation généreuse.
Lituanie
wwDistance nord-sud : 276 km, est-ouest :
373 km.
wwSuperficie : 65 303 km².
wwPays limitrophes : Russie (enclave de
Kaliningrad), Biélorussie, Lettonie, Pologne.
Au total, 1 747 km de frontières.
wwForêts : 28 % du territoire (pins, sapins,
bouleaux). Les plus grandes : DruskininkaiVarena, Labanoras-Pabrade, Kazlu Ruda.
wwLacs : 4 000. Les plus grands : les lacs
Lubans et Raznas.
wwRivières : 722 (dont 21 de plus de 100 km).
Principales : Nemunas (Niémen), Neris, Venta,
Sensupe.
wwPoint culminant : le mont Juozapines
(249 m).
ww4 provinces : Kurzeme (ouest), Zemgale
(sud), Vidzeme (centre et nord), Latgale (est).
wwTempératures moyennes : janvier – 5 °C
à – 30 °C ; août + 20 °C à + 29 °C.
wwPrécipitations annuelles : + ou – 600 mm.
wwJours de soleil dans l’année : 71,79.
Lettonie
wwDistance est-ouest : 413 km.
wwPays limitrophes : Estonie au nord,
Lituanie au sud, Russie à l’est et Biélorussie
au sud-est. Le plus grand littoral des 3 Etats
baltes : 496 km.
wwForêts : 40 % du territoire.
wwLacs : 2 300. Les plus grands : les lacs
Lubans et Raznas.
wwRivières : 12 000. La Gauja (460 km), la
Daugava (357 km en Lettonie).
wwPoint culminant : le mont Gaizinkalns
(311,60 m).
ww4 provinces : Kurzeme (ouest), Zemgale
(sud), Vidzeme (centre et nord), Latgale (est).
wwTempératures moyennes : été 17 °C, hiver
– 5 °C. Maximale : 29 °C. Minimale : – 37 °C
(à Aluksne sur la frontière avec l’Estonie et
la Russie, le point le plus froid de la région
balte, en janvier).
wwPrécipitations annuelles : 600 mm à
650 mm.
Estonie
wwPays limitrophes : Lettonie au sud et
Russie à l’est.
wwLacs : 1 400, dont le Peïpus (Peipsi), le
plus étendu (3 555 km², dont 1 529 km²).
wwRivières : la plus longue, la Pärnu (144 km).
wwÎles : l’Estonie possède 1 500 îles, dont les
plus grandes sont Saaremaa (2 922 km²) et
Hiiumaa (1 023 km²).
wwEnsoleillement : 74 jours par an.
wwPrécipitations : 600 mm par an.
wwHumidité : 81 %.
31
SURVOL DES PAYS BALTES
wwTempératures moyennes : elles sont ici
en général plus basses que chez les deux
voisins du sud et les hivers plus rigoureux et
plus longs. Penser à s’équiper très chaudement
si l’on compte séjourner en Estonie pendant
cette période de l’année. C’est aussi le pays
dans l’ensemble baltique où la pratique du
ski est la plus répandue.
wwTempérature moyenne maximale : 20 °C
en juillet, température moyenne minimale :
moins 7 °C en février.
CLIMAT
au printemps. On peut rencontrer de la neige
en avril. L’hiver estonien, plus au nord, est le
plus rigoureux, avec des températures pouvant
atteindre parfois des records de – 30 °C,
mais depuis quelques années, elles tendent à
devenir plus supportables (autour des – 5 °C
en moyenne). Quoi qu’il en soit, il est inutile
de préciser qu’un bon équipement (gants,
bonnet, sous-vêtements chauds, chaussures
imperméables…) est nécessaire en plein
mois de janvier.
wwA noter que les conditions de circulation
durant l’hiver sont difficiles (routes bloquées,
problèmes de salage) à cause de l’abondance
de la neige et du verglas.
Enfin, le manque de luminosité accentué par
le filtre gris du ciel (de novembre à mars) rend
cette période encore plus difficile. Cependant,
en janvier et février, les deux mois les plus
froids, il est possible (à condition de disposer
d’un équipement adapté à des températures
moyennes de – 15 °C, en dessous desquelles
les nuages ne se forment que rarement) de
s’adonner aux plaisirs exotiques : skier sur la
plage, marcher sur la mer gelée, patiner sur
d’immenses lacs sous un ciel bleu et ensoleillé.
© STOCKPHOTO.COM/ARSTY
DÉCOUVERTE
Du sud de la Lituanie au nord de l’Estonie, la
région est située entre le 55e et le 60e parallèle,
c’est-à-dire à la latitude nord du Canada.
Malgré des hivers rigoureux (adoucis en
partie par la présence de la mer Baltique),
le climat est tempéré mais frais et humide.
Plus on pénètre dans les terres, plus il devient
continental, avec des températures parfois
inférieures de 4 degrés à celles des côtes
en plein hiver, et d’au moins 2 degrés supérieurs en été.
wwLa meilleure période pour s’y rendre
s’étale entre les mois de mai et septembre.
Du fait de la situation septentrionale du pays,
les journées d’été y sont particulièrement
longues (surtout en juin, le mois le plus
agréable, alors que les précipitations sont
fréquentes en juillet et août). Les températures
estivales varient entre 15 °C et 25 °C avec
des soirées habituellement fraîches (ne pas
oublier la classique petite laine !). Dans la
région baltique, l’automne prend des allures
d’été indien quand les forêts s’illuminent de
couleurs vives et chatoyantes.
wwLa période hivernale, quant à elle, est
particulièrement longue et laisse peu de place
Lac Peipsi, Estonie.
32
SURVOL DES PAYS BALTES
ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIE
La période soviétique d’industrialisation forcée
et de militarisation stratégique de la région a été
marquée par une grande irresponsabilité des
dirigeants de l’époque sur le plan écologique :
déchets chimiques, pollution des rivières, de
la mer Baltique et de l’air, centrale nucléaire
d’Ignalina (de type Tchernobyl) en Lituanie...
L’environnement en a beaucoup souffert.
L’augmentation du trafic et du parc automobile
est la cause principale des émissions de dioxyde
de carbone. Toutefois, la prise de conscience
du problème a été générale au moment de
l’indépendance. Depuis, une nette amélioration
est en cours, associée à une coopération croissante avec les instances et les organisations
internationales (dont le WWF) pour revenir
à une situation plus saine et créer le cadre
législatif nécessaire. L’environnement urbain
est un modèle pour les capitales européennes :
les villes (à l’exception de Kaliningrad) sont
d’une propreté extrême et jouissent d’espaces
verts présents jusque dans les centres urbains.
Vilnius, par exemple, dispose de nombreuses
poubelles et de cendriers, de retour dans votre
ville, vous en viendrez à les regretter et à ne
savoir que faire de votre papier ou mégot.
Après avoir joué un rôle important dans les
mouvements d’indépendance, les mouvements
écologiques restent puissants et la sauvegarde
de l’environnement est redevenue l’une des
priorités après les années de laisser-aller de
la période soviétique. On attend du touriste
qu’il se comporte en conséquence. Cependant
quelques problèmes demeurent : aussi, dans
certains cas faut-il éviter de boire l’eau aux
robinets, la vétusté des canalisations datant
généralement de l’époque soviétique pouvant
occasionner des maladies microbiennes. Il est
également préférable de se renseigner avant
de se baigner dans n’importe quel lac ou rivière
situés en dehors des parcs naturels nationaux.
Parcs nationaux
Tous les parcs nationaux et réserves naturelles font l’objet d’un contrôle rigoureux, et
des règlements sont imposés à l’entrée, comme
ceux concernant le camping, la chasse ou la
pêche. En règle générale, demandez toujours
les informations nécessaires à l’entrée des
parcs avant de vous y aventurer. Des notices,
désormais traduites en anglais et en allemand,
sont vendues dans les points d’information
des villages. Avant de partir dans la nature, se
procurer les cartes détaillées dans les offices
du tourisme est infiniment plus pratique.
Parcs nationaux et réserves
naturelles lituaniennes
La Lituanie est un des rares pays européens
à avoir conservé un environnement propre
et sauvage. Composé de grandes vallées
légèrement ondulées, de vastes étendues
de forêts couvrant presque 30 % du territoire
et de rivières à écoulement lent, le pays doit
une bonne part de sa beauté à la diversité
de ses paysages. Les lacs représentent l’une
des principales richesses nationales, c’est
pourquoi la Lituanie est souvent nommée
« le pays des lacs ». Pour mieux sauvegarder
l’environnement et étudier le milieu naturel,
cinq parcs nationaux, trente parcs régionaux
et plus de deux cents réserves naturelles ont
été créés. Captivants par leur beauté et leur
tranquillité, ces parcs et réserves sont des
étapes incontournables de votre séjour. Le
camping sauvage est interdit en Lituanie, et
des emplacements sont réservés à cet effet
ainsi que pour les feux de camp. La pêche et
la chasse étant également réglementées, se
renseigner avant toute initiative en ce domaine.
Réserves naturelles de Lettonie
Les habitudes lettones de défense de l’environnement existent de longue date : les
premières lois et réglementations furent
promulguées aux XVIe et XVIIe siècles. Depuis
cette époque jusqu’à nos jours, les principes
de défense de l’environnement sont suivis
dans la gestion des forêts, et il y a des
restrictions certaines dans le domaine de
la chasse. Au XIXe siècle, plusieurs projets
furent entrepris pour consolider les dunes le
long de la mer Baltique et du golfe de Rīga.
Au début du XXe siècle, les zones forestières
possédant des valeurs culturelles, historiques ou naturelles furent mises à l’écart et
sauvegardées. La première réserve naturelle
fut établie en 1912 à Moricsala (une île du
lac Usmas). A l’heure actuelle, la Lettonie
possède 4 réserves naturelles intégrales,
3 parcs nationaux, à l’intérieur desquels se
trouvent des réserves et des zones d’accès
restreint, 1 réserve biosphère, 278 zones
naturelles réglementées, 43 parcs naturels,
et 9 zones paysagères protégées. Les forêts
englobent des mini-réserves (sanctuaires)
pour la protection des espèces animales rares
(des oiseaux principalement), des plantes, des
lichens et des champignons. Le Livre rouge de
la Lettonie (registre des espèces menacées
SURVOL DES PAYS BALTES
de la Lettonie), établi en 1977, répertorie
112 espèces de plantes et 119 espèces
animales ; ce catalogue d’espèces rares et
en voie de disparition est analysé et mis à jour
régulièrement. De plus en plus de plantes,
33
d’animaux, d’invertébrés, de champignons et
de lichens tombent sous la protection de la
législation nationale. La Lettonie a ratifié les
conventions internationales de Washington,
de Bern et de Ramsare.
FAUNE ET FLORE
dans le reste de l’Europe, coulent encore des
jours heureux dans les pays Baltes : loups, lynx
et ours. Lorsque leur chasse fut interdite dans
les années 1990, le nombre de loups passa à
500. Les derniers grands prédateurs d’Europe
ont trouvé ici un véritable paradis qui pourrait
jouer un rôle important dans la conservation
de leurs espèces.
wwL’ours brun, victime de son succès
auprès des chasseurs venus de l’ouest, a
failli disparaître.
wwLe cerf est l’animal qui abonde le plus en
Estonie et il est très souvent observé dans les
champs et à la lisière des forêts au petit matin.
L’élan est plus timide et furtif, et bien souvent
seules ses traces seront visibles. Les ratons
laveurs et les castors, qui sont des animaux
essentiellement nocturnes, seront eux aussi
difficilement observables, mais vous aurez
souvent l’occasion de voir un arbre qui est
passé entre leurs dents !
wwL’Estonie est aussi l’un des derniers
bastions du vison d’Europe, remplacé
partout par le vison d’Amérique plus gros et plus
agressif. On ne compte plus qu’une centaine
d’individus de cette espèce en Europe, dont une
majorité en Estonie et sur les îles de Saaremaa
et Hiiumaa. Financée par le zoo de Tallinn, une
grande opération de réintroduction du vison
d’Europe a été lancée en 2000 à travers le pays.
Mais l’animal le plus secret d’Estonie, le plus
difficilement observable, est l’écureuil volant.
On estime à 200 la population d’écureuils
volants concentrée sur l’est du pays et même
les scientifiques chargés de les étudier avouent
n’en voir qu’un par an en moyenne. Cet éventail
d’espèces de mammifères vient s’ajouter à
une population très variée d’amphibiens, de
reptiles (notamment dans les tourbières et les
marais) et d’oiseaux.
wwLe phoque par contre, et au grand
mécontentement des organisations de défense
de la nature, pourrait être de nouveau une proie
pour les chasseurs en raison de la volonté
récente du gouvernement estonien d’accéder
à la demande de nombreux habitants des îles,
notamment celle de Kihnu.
DÉCOUVERTE
Favorisées non seulement par l’abandon
administratif de l’URSS de vastes régions
agricoles, mais ayant bénéficié aussi depuis la
dernière décennie d’hivers moins rigoureux, de
nombreuses espèces végétales et animales ont
pu se développer sauvagement, à leur guise :
élans, sangliers (énormes comme ceux rencontrés sur la presqu’île de Neringa), renards,
lynx, visons, mais aussi une grande colonie
de loups, et même de bisons (Pašiliai, dans le
parc régional de Krekenava et Gauja Park en
Lettonie). On trouve des castors et des loutres
dans les lacs et les rivières. La région représente
également une magnifique réserve ornithologique : canards, grues, échassiers, sternes,
cygnes, corneilles et une des plus grandes
colonies de cigognes d’Europe en Lituanie. Les
amoureux de nature et de randonnées seront
comblés dans ces pays dont 25 % à 40 % du
territoire sont recouverts de magnifiques forêts
de conifères (pins, sapins) et de bouleaux principalement. Les amateurs d’équitation seront
intéressés de savoir que l’étalon Trakehner est
originaire de Kaliningrad. Son élevage date du
régime prussien, au XVIIIe siècle. Champignons
comestibles et baies tapissent les sous-bois et
font le plaisir des amateurs de cueillette et des
locaux qui les revendent sur les marchés, surtout
en automne.Les innombrables lacs invitent à la
baignade et à la pêche. La très faible pollution
des eaux et la présence d’une chaîne écologique
complète jusqu’aux grands prédateurs favorisent
la présence de nombreuses espèces européennes de poissons, crustacés et mollusques
d’eau douce devenues bien rares en Europe de
l’Ouest ou du Sud. Une invitation à pratiquer
toutes les formes de pêche traditionnelle
(anglaise, mouche…) mais aussi à découvrir
les méthodes nordiques d’été ou d’hiver (pêche
sur glace). En outre, de nombreuses régions
des pays Baltes sont dotées de vastes parcs
naturels, incontournables pour le voyageur :
le Gauja National Park, en Lettonie, le Lahema
National Park, à l’est de Tallinn ou encore le
parc national d’Aukštaitija, au nord de Vilnius,
presqu’île de Neringa (Kuršiu Nerija), sur la
côte lituanienne, etc. De nombreuses espèces
animales en voie de disparition, voire d’extinction
Histoire
Les origines et l’ère chrétienne
Jusqu’à la fin du Ier millénaire, on dispose
de peu d’éléments relatifs à l’histoire des
peuples baltes hormis quelques données
archéologiques et linguistiques. Les premiers
habitants de la région furent les peuples de
langue finno-ougrienne venus de l’Est (de
la région de l’Oural), vivant de la chasse. Ils
s’installèrent dans le Nord entre 4000 av. J.C.
et le début de notre ère. Les Estes s’implantèrent au sud du golfe de Finlande, les Lives
(dont il ne reste que très peu de descendants),
autour du golfe de Rīga.
A partir de 2000 av. J.-C., les peuples de
langue balte (famille indo-européenne),
ancêtres des Lettons et des Lituaniens,
s’établirent plus au sud, aux confins de la
Daugava et du Niémen.
Parmi les peuples baltes, on distingue
plusieurs groupes : les Latgals ou Lettes
(centre-est de la Lettonie), les Koures (côte
ouest lettone), les Zemgals ou Semigallians
(centre-ouest de la Lettonie), les Selonians
(centre de la Lettonie). Koures, Zemgals et
Selonians couvrent aussi une partie nord de
la Lituanie.
La Lituanie fut surtout peuplée par les
Samogitiens (au centre), les Aušktaitiai (à
l’est) et les Yotvingiens (au sud). L’ouest
lituanien était habité par les Prussiens,
également appelés Borusses.
Ces peuples de la région baltique, que l’historien Tacite a surnommés « Aestii » et « Fenni »
(peuples de l’est et des marécages), étaient
peu connus des Grecs et des Romains. La
connaissance qu’ils en avaient, ils la tenaient
surtout des marchands germains qui exportaient vers l’Empire l’ambre très convoité
des Baltes, transformé en bijoux et autres
ornements.
Aux alentours du Ve siècle, ces peuples
paysans et marchands de la région baltique
subirent la domination des Goths, puis celle
des Huns et des Slaves qui vinrent s’établir
en grand nombre dans la région de la future
Lettonie.
Au IXe siècle la région vit, à l’ouest, l’invasion des Vikings (les Varègues, aventuriers
suédois et autres marins danois). Rejetés
à la mer, vers l’an mille, par les Estes et les
Koures, ces derniers entreprirent également
des expéditions maritimes pour aller piller
les chrétiens en Suède ou au Danemark. Au
milieu du XIe siècle, les armées russes, à l’est,
tentent d’imposer la religion orthodoxe à toute
la région baltique. Le début du IIe millénaire
est marqué par les appétits de conquête
des puissances voisines et par leur volonté
d’évangéliser ces peuples d’Europe, résolument païens et heureux de l’être…
La période médiévale et
la colonisation des chevaliers
germaniques
Dès la fin du XIIe siècle, les Baltes sont victimes
de la volonté de christianisation et de colonisation des ordres monastiques et militaires
germaniques, dans le but aussi de créer des
conditions favorables aux marchands de la
Ligue hanséatique. L’arrivée de marchands et
artisans dans la région étant concomitant de la
colonisation par les populations germaniques
(le fameux drang nach osten ).
La Livonie est la première région à subir
la poussée des chevaliers conduits par
l’évêque Albert, avec la bénédiction du pape
Innocent III. Les colons allemands affluent.
L’année 1200 voit la fondation de Rīga. La ville
se développe autour de la cathédrale. Formés
en 1204 par le moine Théodoric et aidés par les
Danois, les chevaliers Porte-Glaive poursuivent
la conquête vers le nord, vers l’Estonie où ils
rencontrent de vives résistances. Maîtres du
pays dès 1227, leur expansion sera arrêtée
aux frontières de la Russie rivale, sur le lac
Peïpous, par Alexandre Nevski (bataille de
la Glace). A partir de 1237, les chevaliers
Porte-Glaive du nord se rassemblent sous le
nom de l’ordre Livonien.
Occupés et dominés, les Lettons, les Lives et
les Estoniens perdent peu à peu leur identité
pour devenir des vassaux sur leur propre
territoire. Cette période est marquée parallèlement par l’implantation des Allemands, une
implantation à caractère surtout commercial
et financier dans le cadre de la Hanse.
Le sud de la région baltique subit de son
côté la pression des chevaliers Teutoniques
qui, chassés de Terre sainte, s’établissent
en Prusse dès 1226 pour évangéliser de
façon violente les populations borusses. Ces
populations, ancêtres des Prussiens, seront
totalement exterminées.
HISTOIRE
L’expansion polonaise
et la progression russe
A la fin du XVe siècle, la région baltique subit
la pression des Russes conduite par Ivan le
Terrible. Au sud, face au danger grandissant,
l’Union de Lublin, proclamée le 1er juillet 1569,
unit définitivement le royaume de Pologne
au grand-duché de Lituanie pour former
une seule et unique république. L’influence
polonaise sur le territoire lituanien concernera l’économie aussi bien que la religion et
l’enseignement…
Au nord de la région baltique (Estonie, Lettonie),
appelés à l’aide par les Germaniques, les
Suédois aidés des Polonais contiennent pendant
un moment la menace russe.
Mais l’alliance polono-suédoise dégénère
en affrontement et tourne à l’avantage des
Suédois. Ceux-ci imposeront leur domination
sur l’Estonie tout au long du XVII e siècle.
Sous le règne de Charles XI, les Suédois
engagent de profondes réformes sociales,
qui améliorent les conditions de la classe
paysanne mais entament les avantages de la
noblesse et des barons germaniques.
Le repli des Polonais vers le sud-est de la
Lettonie (la région de Latgale) explique que
cette région soit restée, aujourd’hui encore,
catholique. La fin du XVIIe siècle est marquée
par l’irrésistible progression de la Russie
tsariste de Pierre le Grand qui chasse les
Suédois de la Lettonie.
En 1721, le traité de la paix de Nystad
consacre la victoire de la Russie et de ses
visées expansionnistes à l’ouest. Motivés
par l’intérêt commercial de la région dû à
sa position stratégique (zone intermédiaire
pour l’accès à l’ouest européen), les Russes
consolident leur présence dès le début du
XVIIIe siècle, sous le règne de Catherine II,
d’abord en Estonie et en Livonie, et étendent
leur administration à toute la Lettonie et à la
Courlande où les intérêts des barons germaniques coïncident avec les leurs.
Quant à la Lituanie, son sort est lié au
XVIIIe siècle à celui de la Pologne, qui sera
partagée trois fois consécutives entre l’Autriche,
la Russie et la Prusse (1772, 1793 et 1795).
En conséquence, une bonne partie du territoire
lituanien passe également sous tutelle russe,
exceptée la région de Königsberg (Kaliningrad
aujourd’hui), qui est rattachée à la Prusse.
Au début du XIXe siècle, toute la région
baltique est sous le contrôle de la Russie
tsariste.
DÉCOUVERTE
Les chevaliers Teutoniques s’unissent alors
aux Porte-Glaive du nord pour former un Etat
germanique et étendre leur domination à la
Lituanie, la dernière insoumise.
A cette époque, le Grand-Duché de Lituanie
représentait un des plus vastes pays d’Europe.
S’étendant de la Baltique à la mer Noire,
englobant la Biélorussie et l’essentiel de
l’Ukraine, il constituait pour l’Occident un
rempart contre les invasions barbares venues
de l’est.
Pour éviter la croisade chrétienne qui
menaçait son pays, le grand-duc Mindaugas
et ses chevaliers se convertirent en 1252 au
catholicisme.
Cependant la forte influence du paganisme
dans la région, ajoutée à la tentation certaine
de se rapprocher de l’orthodoxie et de Byzance
(du fait de la présence de nombreuses populations slaves sur le territoire lituanien), conduit
les chevaliers germaniques à ne pas relâcher
leur pression, bien au contraire. Mais ce n’est
qu’au cours du XIVe siècle, sous Gédymin, puis
Vytautas qui consolide l’Empire lituanien,
que le pays manifestera sa conversion au
catholicisme en se rapprochant de son voisin
polonais, se préservant ainsi de la conquête.
Déjà en 1385, le grand-duc Jagellon, prédécesseur de Vytautas, avait scellé le destin
de la Lituanie en se mariant avec la reine
Jadwiga de Pologne. Ainsi, par simple union,
le petit pays absorbait le grand voisin lituanien
de l’époque.
Cet événement, resté présent dans les
mémoires, est à l’origine de la longue
animosité qui a alimenté les relations entre
les deux pays. La sanglante défaite de
Tannenberg (ou Grunwald) en 1410, qu’une
coalition polono-lituanienne inflige aux chevaliers germaniques, sonne le déclin de l’ordre
Teutonique.
Le processus de colonisation de la région
baltique sera dorénavant poursuivi, d’une
manière plus pacifiste et à des fins commerciales, par une classe allemande nobiliaire qui
dominera surtout le nord (Estonie, Livonie,
Lettonie), dans le cadre de la Ligue hanséatique et de son capitalisme marchand et
international.
Au moment de la Réforme, cette présence
allemande se traduira par l’influence du
protestantisme luthérien dans la région,
tandis qu’au sud, la Lituanie, du fait de son
rapprochement avec la Pologne, s’ancrera
dans le catholicisme.
41
42
HISTOIRE
Les chevaliers Porte-Glaive
Les chevaliers Porte-Glaive, ordre militaire et religieux fondé en 1202 par Albert
d’Apeldern, évêque de Livonie, dans le but de christianiser les populations baltes, était
modelé sur celui du Temple. Il s’appela d’abord ordre des Frères de la milice du Christ.
Le premier grand-maître fut Winno de Rohrbach. L’ordre déjà maître d’une partie de la
Livonie, entreprit en 1216 la conquête de l’Estonie, qu’il soumit entièrement en 1223. A
la suite de longues dissensions entre les Porte-Glaive et les évêques de Rīga, l’ordre dut
fusionner avec celui des chevaliers Teutoniques, en 1237, après la mort de son deuxième
grand-maître, Volquin, à condition que la partie de la Livonie et de l’Estonie appartenant
aux Porte-Glaive forme une maîtrise de l’ordre Teutonique, et soit gouvernée par un maître
provincial. Les chevaliers Porte-Glaive restèrent sous la dépendance des chevaliers
Teutoniques jusqu’en 1525, époque à laquelle Walter (ou Gautier) de Plettenberg racheta
à Albert de Brandebourg le duché de Livonie et reconstitua l’ordre.
Le cinquantième et dernier grand-maître de cet ordre Gotthard Kettler, après s’être
converti au Luthéranisme, céda la Livonie à Sigismond II, roi de Pologne, et devint duc
de Courlande par le traité de Wilna, en 1562. Les membres de cet ordre portaient une
robe de serge blanche avec la chape noire, deux glaives rouges croisés de noir étaient
brodés sur la poitrine, et un autre à l’épaule gauche.
La période libérale et la montée
des nationalismes
Les échos de la Révolution française
parviennent jusqu’aux bords de la Baltique.
Le début du XIXe siècle sera marqué par le
mécontentement grandissant et les soulèvements de la classe paysanne balte. Déjà, sous
le règne de Catherine II, avaient été amorcées
des tentatives d’amélioration, aussitôt freinées
par la classe dominante des barons germaniques qui jouissaient également de privilèges
sous l’administration russe.
Réprimées dans un premier temps, les revendications paysannes seront partiellement
satisfaites lors de la période libérale impulsée
par Alexandre Ier qui aboutira à l’abolition du
servage d’abord en Estonie (1816), puis en
Courlande (1817) et en Livonie (1818). En
Lituanie, le servage ne prendra fin qu’en 1861.
Bien qu’en retard sur la question paysanne, la
Lituanie bénéficie en ce début de siècle d’une
libéralisation sur le plan religieux et de l’enseignement. Mais face au renouveau inquiétant
de la culture polonaise, les Russes réagiront
violemment dès 1830. Leurs cibles principales
seront l’enseignement, l’Eglise catholique et la
noblesse. Cette période de répression marque
surtout une volonté de « dépoloniser » la région.
En 1831, la Lituanie se soulève contre le Tsar.
La répression est forte : les monastères sont
fermés, les églises catholiques deviennent
orthodoxes, l’université de Vilnius est fermée
et le russe est enseigné obligatoirement. C’est
la première vague d’émigration vers l’Amérique
du Nord. En 1863, une autre rébellion a lieu. Les
répressions sont assouplies, mais les livres,
même en lituanien, doivent exclusivement
être écrits en cyrillique. En réponse à cela, la
littérature imprimée en caractères latins, se
développe illégalement.
C’est sous le règne d’Alexandre III (à partir
de 1881) que le processus de russification et
d’expansion de la religion orthodoxe s’amplifiera. Simultanément, on assiste en Lituanie
à une forte prise de conscience identitaire,
phénomène qui s’étendra aux provinces baltes
dans la deuxième partie du XIXe siècle. En
1883 paraît le premier journal exclusivement
en lituanien : Aušra (ou « Aurore »).
En Estonie et en Lettonie, le réveil national
se fait surtout à l’encontre des barons
germaniques. Il se traduit également par un
important essor des langues nationales, de
l’enseignement, de la presse, du folklore,
des mouvements littéraires et intellectuels.
La révolution russe de 1905 ne restera pas
sans répercussions sur les peuples baltes, où
les tentatives d’autonomie se traduiront par
des soulèvements paysans en Estonie et des
mouvements d’indépendance en Lettonie et
en Lituanie. Les autorités russes y répondront
avec violence par des massacres de populations et des déportations massives en Sibérie.
La Première Guerre mondiale
Au début de la guerre de 1914, même si
l’idée nationaliste est très présente chez
les Baltes, celle d’indépendance face à la
Russie est moins affirmée et ils participent
courageusement aux combats contre les
troupes du kaiser. Dès 1915, les provinces
HISTOIRE
La courte période
d’indépendance (1920-1939)
Exsangues au sortir de la guerre, les trois
Etats entreprennent leur reconstruction
économique. Des réformes agraires sont
engagées qui redistribuent les terres aux
paysans. L’industrie est rénovée, et opère sa
reconversion. La démocratie est restaurée.
Mais, encore fragile, elle est propice aux
durcissements de l’exécutif et aux coups
d’Etat. En 1923, la Lituanie récupère Memel
qui devient Klaipėda, un important port de la
Baltique. Des régimes nationalistes et autoritaires sont rapidement installés, à commencer
par la Lituanie en 1926 avec la présidence de
Atanas Smetona. Au milieu de la crise économique mondiale des années 1930, la Lettonie
ressent également une profonde désaffection
de la part de la population. Pour tenter de
ramener une certaine stabilité dans le pays,
le Premier ministre, M. Ulmanis, organise un
coup d’Etat pacifique à Rīga le 15 mai 1934,
dissolvant la Saeima (le Parlement) et suspendant les activités de tous les partis politiques.
Une croissance économique rapide s’ensuit,
durant laquelle la Lettonie accède à un des
niveaux de vie les plus élevés d’Europe. Quant
à l’Estonie, de 1919 à 1933, pas moins de
20 gouvernements se succèdent. Malgré ces
débuts difficiles, l’économie des trois jeunes
républiques s’améliore grâce au dynamisme
des citoyens motivés par le redressement
de leur pays.
Face aux menaces des puissances voisines,
un projet d’entente baltique entre les trois pays
voit le jour et un traité est signé en 1934. Une
union qui ne saura mettre à l’abri la région
confrontée aux visées hitlériennes.
La Seconde Guerre mondiale
En 1939, le IIIe Reich exige le rattachement à
l’Allemagne de la ville de Klaipėda (Memel),
sous administration lituanienne depuis le traité
de Versailles. La Lituanie doit s’incliner face
à la puissance hitlérienne.
Les pays Baltes cherchent à tout prix la neutralité dans le conflit qui s’annonce. Mais le pacte
de non-agression Molotov-Ribbentrop, signé
entre l’URSS et l’Allemagne, va marquer la fin
de leur souveraineté.
Pour protéger son flanc oriental, le IIIe Reich
abandonne, contre des concessions financières et territoriales, les Etats baltes à l’URSS.
Malgré les pactes d’assistance mutuelle signés
avec Moscou et censés préserver leur indépendance, les territoires des pays Baltes
sont envahis par les troupes soviétiques et,
dès le printemps 1940, leur annexion pure et
simple par l’URSS est engagée. S’ensuivent
la dissolution des gouvernements nationaux,
les déportations, les exécutions et une soviétisation systématique de la région.
En 1941, l’entrée en guerre du IIIe Reich contre
l’URSS provoque l’arrivée des armées allemandes dans les pays Baltes. Ayant chassé les
Soviétiques, les Allemands sont considérés à
certains égards comme des libérateurs, sans
pour autant que les Baltes soient pronazis. La
région baltique ajoutée à la Biélorussie devient
alors l’Ostland, administré par le Reich, et
la répression s’abat sur les populations. En
réponse, un mouvement de résistance balte
s’organise en liaison avec les Alliés. Mais
les nazis réussissent à lever des formations
militaires baltes (notamment en Lettonie
et en Estonie) prêtes à la collaboration. Le
tristement célèbre groupe Arajs, en Lettonie,
ainsi que des volontaires de la police auraient
même participé à l’extermination de la population juive organisée par les SS. 5 000 juifs
estoniens, 90 000 juifs lettons et 200 000 juifs
lituaniens seront éliminés dans les camps de
concentration nazis.
DÉCOUVERTE
baltes sont envahies par les Allemands qui
bénéficient par la suite du retrait russe causé
par la révolution bolchevique. En 1918, le
traité de Brest-Litovsk consacre la nouvelle
domination germanique sur la région. Mais la
défaite du Reich est proche, et stimulé par les
événements de Russie, le patriotisme balte se
transforme en véritable projet sécessionniste.
Soutenus par la communauté occidentale
(soucieuse de créer un cordon sanitaire la
protégeant des Soviétiques) et leurs diasporas
installées à l’étranger, les Baltes en profitent
pour déclarer leur indépendance en dépit de
l’occupation allemande.
Menacés d’invasion par les bolcheviques,
attaqués par les Russes blancs réprouvant
les corps francs allemands pourtant appelés
à la rescousse, les jeunes armées nationales
arrivent à repousser l’ennemi et à affirmer leur
liberté. A partir de 1920, l’indépendance de
l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie sont
effectives et reconnues. Un traité de paix est
signé avec Lénine.
Victime une nouvelle fois des visées expansionnistes de son voisin, la Lituanie doit
concéder Vilnius à la Pologne. Pendant cette
courte période d’indépendance, la capitale
sera transférée à Kaunas.
43
44
HISTOIRE
La soviétisation
La marche vers l’indépendance
Dès l’automne 1944, la défaite allemande
est suivie du retour de l’armée Rouge sur les
territoires baltes et leur reprise en mains par le
pouvoir soviétique. Les trois Etats deviennent
des républiques de l’URSS à part entière.
Une soviétisation massive et violente est
engagée : persécutions religieuses, déportation des opposants, destructions (dont le
bombardement de Königsberg qui deviendra
par la suite Kaliningrad), installation de
nombreux colons russes dans le domaine
économique, politique, militaire et culturel.
Une partie de l’élite balte réussit à émigrer
vers l’ouest dès 1944. De 1945 à 1952,
350 000 personnes seront déportées en
Sibérie (les chiffres officiels n’en dénombrent
que 120 000 !).
Ce faisant, une partie à l’ouest de l’Estonie
sera rattachée au territoire de la République
socialiste soviétique de Russie. Ce différend
frontalier reste en suspens en ce début de XXIe
siècle et n’a pour l’heure toujours pas trouvé
de solution malgré des tentatives régulières
de la part des parties.
Ainsi, les pays Baltes vont vivre au rythme
forcé de l’occupation soviétique pendant près
de cinquante ans, ce qui n’entamera pas le
sentiment national. Dès les premières années
de domination, des Baltes vont entrer en résistance contre le pouvoir soviétique – on les
appellera les « Frères de la forêt » car ils vont
s’y cacher – mais ces mouvements seront
réprimés et écrasés au début des années 1950.
La politique autoritaire de Moscou refroidit les
ardeurs rebelles du peuple jusque dans les
années 1970. En Estonie, un des fameux et
derniers Frères, Kalev Arro, qui durant près de
20 ans a vécu déguisé en clochard pour échapper
aux autorités, est abattu en 1974. Un autre,
August Sabe, converti en pêcheur, tombe en
1978 alors qu’il tentait une évasion vers la Suède.
En 1972, le jeune étudiant lituanien Romas
Kalanta s’immole par le feu pour alerter l’Occident de la situation de son pays. Les émeutes
qui s’ensuivent sont violemment réprimées. En
1975, une mutinerie de marins baltes est noyée
dans le sang. Des pétitions contre les persécutions religieuses se font plus nombreuses.
La perestroïka engagée par Gorbatchev
va profiter aux Baltes. Cette période sera
marquée par l’agitation et les manifestations
nationalistes. Les revendications portent sur
la dénonciation de la russification forcée, sur
la défense des langues baltes nationales, sur
les problèmes écologiques, sur la préservation
du patrimoine culturel.
Dès 1986, les manifestations nationalistes
contre le pouvoir soviétique s’amplifient
(mouvement Helsinki 86 en Lettonie, Sajudis
en Lituanie, Parti pour l’Indépendance en
Estonie). Dans le même temps, des fronts
prosoviétiques (formés par les populations
russophones) s’organisent dans les grandes
villes (comme le mouvement Edinstvo, en
Lituanie). Même les Russes des pays Baltes
vont en grande partie approuver la marche
vers l’indépendance, les partis communistes
locaux rejoignent les Fronts populaires.
En 1988, l’Estonie rétablit sa souveraineté
ainsi que son drapeau et sa langue nationale.
Un Front populaire est créé. Sous l’égide du
mouvement Sajudis, la Lituanie en fait de
même l’année suivante. La Lettonie suit plus
lentement le processus engagé par ses sœurs
baltes (du fait de la présence d’une importante
et influente minorité slave sur son territoire).
En outre, les Baltes sont à l’avant-garde de la
réforme économique en URSS et s’en servent
pour mettre en avant leur autonomie.
Ulmanis, 1er Premier
ministre de la Lettonie
indépendante
Né en Courlande, il fit ses études à
Jelgava en agriculture. Pendant la
Première Guerre mondiale il participa
au mouvement d’aide aux réfugiés. En
1917 à Valka il fonda l’Union agraire
dont il fut élu président. Quand le
18 novembre 1918, le Conseil national
proclama l’indépendance de la Lettonie,
il fut élu chef du gouvernement
provisoire qui dura jusqu’en 1921.
Il mit en place le premier parlement
letton, la Saiema, en 1920. Premier
ministre à plusieurs reprises il souffrit
de l’instabilité politique.
En mai 1934 Ulmanis déclara, avec
l’aide du général Baldis, l’état de siège
et réalisa un coup d’État. Il fit arrêter
les dirigeants de l’opposition, suspendit
la constitution, renvoya le parlement
et interdit tous les partis. Une sorte
de dictature se mit en place qui dura
jusqu’à la guerre. Après l’invasion
soviétique en 1940, Ulmanis fut arrêté
et déporté en URSS où il mourut en
1942.
HISTOIRE
La seconde indépendance
Le 20 août, l’Estonie déclare la restauration
de son indépendance qui est reconnue en
septembre par l’ensemble de la communauté
internationale. Pour nombre d’Estoniens, le
retour à l’indépendance fut une telle surprise
et une telle joie qu’ils le désignent volontiers
comme le plus beau jour de leur vie. Malgré
cela, une minorité a souffert de ce changement
brutal de régime et en vient souvent à regretter
les points positifs du système soviétique. La
plupart des personnes âgées ayant travaillé
sous l’Union soviétique ont vu s’envoler
leurs retraites et leurs pensions à la chute
de celui-ci. Le soutien financier de la nouvelle
génération leur est donc indispensable, mais
rend leur situation très précaire. Les Russes
nés en Estonie sont plus ou moins regroupés
au nord de Tallinn à Narva. Aujourd’hui les
jeunes se doivent de parler estonien s’ils
espèrent assurer leur avenir dans le pays.
Le 21 août 1991, le Parlement letton restitue
l’indépendance d’avant-guerre. La souveraineté de la Lettonie est reconnue par l’URSS
en septembre 1991. Quelque temps après
le rétablissement de son indépendance, la
Lettonie devient membre des Nations unies
et s’empresse de retourner vers la communauté mondiale des nations démocratiques.
En 1992, la Lettonie est éligible au Fonds
monétaire international, et, en 1994, joint le
programme de « Partenariat pour la Paix »
de l’OTAN, signant également l’accord de
libre-échange avec l’Union européenne. La
Lettonie est aujourd’hui une nation membre du
Conseil européen. La Lettonie est également
la première des nations baltes à joindre l’Organisation mondiale du commerce en 1999.
Le 17 septembre 1991, l’indépendance de
la Lituanie est officiellement reconnue par
la communauté internationale. Après 50 ans
d’oppression, le pays renaît et l’économie s’ouvre
aux investisseurs privés. En octobre, un système
basé sur le modèle français, avec la séparation
du Président et de la Seimas (parlement) est
adopté par référendum. En mai 1992, la Lituanie
entre dans le Conseil de l’Europe, en juin le Litas
est réintroduit. Fin août, les derniers soldats
russes quittent définitivement le territoire et
le pape Jean-Paul II rend visite au pays. En
1993, Algirdas Mykolas Brazauskas devint
le 1er président de la seconde indépendance.
L’entrée dans l’Europe
En cours d’écriture depuis 1992, une nouvelle
étape de l’histoire des pays Baltes a été
franchie en mai 2004.
L’entrée dans l’Union européenne des trois
Etats est un pas vers l’accès à un niveau
de vie occidental, challenge de ce début
du XXIe siècle. L’élargissement de l’Union
européenne de 15 à 25 membres a été une
étape historique – le 1er janvier 2007 –, la
Bulgarie et la Roumanie sont venues grossir
les rangs de l’Union. L’Estonie, la Lettonie et la
Lituanie ont intégré l’Europe avec sept autres
pays d’Europe centrale et orientale (PECO) :
Pologne, République tchèque, Slovénie,
Slovaquie, Hongrie, Malte et Chypre.
Afin d’aboutir à une intégration totale dans
l’UE et après leur acceptation au sein de
l’espace Schengen, un dernier objectif reste
à atteindre : le passage à l’euro. Un obstacle
franchi par l’Estonie depuis le 1er janvier
2011 mais rendu plus difficile pour les deux
autres pays Baltes frappés durement par la
crise et reportant sine die cette éventualité.
DÉCOUVERTE
Leur « révolution en chantant » (nommée ainsi
du fait de la grande tradition du chant dans
les pays Baltes, où les manifestations pacifiques s’accompagnent de chansons) ne peut
plus faire marche arrière. Le 23 août 1989,
une chaîne humaine de plus d’un million de
personnes et reliant les trois pays Baltes est
formée en commémoration du 50e anniversaire
du pacte germano-soviétique.
Dès 1990, les événements s’accélèrent.
En mars, la Lituanie déclare, la première,
son indépendance. Le nouveau président
Lansbergis, musicien de profession et qui n’a
jamais adhéré au Parti communiste, incarne
le renouveau de l’idée nationale. Les mois
suivants, les deux autres pays Baltes proclament leur indépendance.
Les puissances occidentales ne veulent pas
compromettre le processus de dégel gorbatchevien et soutiennent tacitement ce retour
à la liberté. La réaction de Moscou, elle, ne
se fait pas attendre : embargo énergétique
et débarquement des troupes soviétiques.
En janvier 1991, les bérets noirs (forces
spéciales du ministère de l’Intérieur de l’URSS)
prennent d’assaut la télévision de Vilnius, puis
interviennent à Rīga et, enfin, à la frontière
lituanienne : on comptera des morts et de
nombreux blessés.
Mais le pouvoir soviétique ne peut plus rien
contre la marche de l’histoire, et, en septembre
1991, l’indépendance des pays Baltes est
officiellement reconnue par la communauté
internationale.
45
Politique
et économie
POLITIQUE
Estonie
L’Estonie est une démocratie parlementaire.
Le président de la République, chef de l’Etat,
est élu au premier tour de scrutin par le
Riigikogu, le parlement et, au second tour,
si nécessaire, par un collège électoral. Son
mandat est de 5 ans. Depuis novembre 2006,
le président estonien est Toomas Hendrik
Ilves.
Ce dernier est notamment le représentant de
l’Etat dans les relations internationales. Il est
le chef suprême de la défense nationale. Il
proclame les lois votées au Riigikogu et peut
initier une révision de la Constitution. C’est
aussi lui qui désigne le candidat au poste de
Premier ministre. Le chef du gouvernement
estonien est le Premier ministre, actuellement
M. Andrus Ansip (Parti de la Réforme). Le
Riigikogu est composé de 101 députés, élus
au suffrage universel direct pour 4 ans.
L’actuel gouvernement estonien est une
coalition entre le Parti de la Réforme,
le Parti centriste et l’Union du peuple.
Administrativement, l’Estonie est divisée en
15 départements, 202 municipalités rurales
Les pays Baltes et l’UE
Le processus d’élargissement de l’Union européenne enclenché en 1992 par le
traité de Maastricht a obtenu un premier aboutissement en 2004. Après une longue
période de négociations (12 ans), dix pays ont été invités à adhérer à l’UE (Estonie,
Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Malte, Chypre,
Hongrie). Depuis le 1er mai 2004, les trois Etats baltes font partie intégrante de l’Union
européenne. Ils ne remplissent pas encore les critères économiques nécessaires
(stabilité des prix, taux d’échanges stable…) pour intégrer la zone euro et sont
encore à la traîne concernant certaines politiques européennes, notamment sur le
plan agricole. En effet, la PAC (Politique agricole commune) ne peut pas encore être
appliquée totalement dans ces pays où l’agriculture a un lourd passé d’autoritarisme.
Dès le mois de juin 2004, les trois pays Baltes ont élu leurs représentants au
Parlement européen. Les députés européens ont été élus par la population de chacun
des trois pays. L’Estonie compte 6 députés, la Lettonie, 9 et la Lituanie, 13 (contre
99 pour l’Allemagne, 78 pour la France et le Royaume-Uni).
Dorénavant, les Etats baltes vont devoir se soumettre à la législation édictée par le
Conseil et la Commission européenne : décision, directive… mais ils vont bénéficier
du Marché commun.
La Lituanie s’est vue refuser son entrée dans la zone euro dès 2007. En 2008,
L’Estonie et la Lettonie ont reporté la date de l’adoption de l’euro du fait de la crise
financière et de la trop forte inflation qui en découle. Aucune date n’a été arrêtée
du fait du contexte international et de son instabilité pour la Lettonie, toutefois, au
prix de sacrifices sociaux, l’Estonie a pu rejoindre l’eurozone en 2011. Une entrée
fort mitigée par les Estoniens à la fois mécontents de la perte du kroon, qui était
devenu au lendemain de la seconde indépendance un réel symbole national, et des
sacrifices opérés pour prétendre devenir le 17e membre ayant adopté la monnaie
unique européenne. Le gouvernement letton prévoit le passage à l’Euro pour 2014, la
Lituanie l’envisage pour 2015.
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
Lettonie
Le régime actuel de la Lettonie est directement issu de la constitution de 1918, remise
en fonction depuis 1991. Il s’agit donc d’un
régime parlementaire unicaméral ressemblant
fortement à notre IIIe République. L’Assemblée
unique (Saeima) compte 100 députés qui
élisent le président de la République. Il n’existe
pas de représentation régionale ou locale au
niveau central et la démocratie de proximité se
réduit aux élections municipales. Un gouvernement de 12 ministres est nommé et conduit
par le Premier ministre. La Saeima et le
président ont la possibilité de dissoudre le
gouvernement par la procédure de « question
de confiance » en particulier en matière
budgétaire. Le président peut dissoudre la
Saeima mais ses pouvoirs sont relativement
limités à la diplomatie extérieure et à un
droit de veto. Le 17 juin 1999, Mme V. VīkeFreiberga est élue présidente de la République
de Lettonie et elle devient alors la première
femme de l’histoire de l’Europe centrale et
orientale et de l’ex-Union soviétique à avoir
été élue à la tête d’un Etat. Sa première
élection a surpris et certains se montrèrent
sceptiques de voir une femme au pouvoir de
leur pays, en revanche sa réélection le 20 juin
2003 pour un mandat additionnel de 4 ans
ne fut pas une grande surprise.
Actuellement, le président letton est Andris
Bērzi š, élu le 8 juillet 2011, à la tête de
l’Union des Verts et des Fermiers, centriste
mais eurosceptique.
Les enjeux
Depuis l’indépendance et malgré une grande
instabilité (peu de gouvernements ont tenu
plus de 200 jours), les principaux axes de la
politique des gouvernements successifs ont
visé à l’adhésion à l’Union européenne et à
l’OTAN. Ces deux objectifs ont été atteints
en 2004. Un flou certain existe maintenant
quant à la volonté politique tant nationale
qu’internationale. Inféodée aux alliés qui l’ont
aidée dans ses démarches d’adhésion et sous
l’influence des très puissants groupes d’intérêts économiques (essentiellement russes,
scandinaves et nord-américains), la Lettonie
mène une politique économique ultra-libérale
et souffre encore d’une importante corruption
économico-politique. La population lettone
semble généralement politiquement passive :
il a fallu attendre 2004 et la nomination sans
consultation de Mme Udre (porte-parole de la
Saeima sous l’étiquette écologiste, dont le
parti bénéficie de nombreux financements
occultes) au poste de commissaire européen
pour voir les premières manifestations ayant
pour cible l’action du gouvernement, mais
c’est avant tout d’une différence des modes
de contestation ou de résistance qu’il s’agit :
comme ils le disent eux-mêmes « la pire
chose qu’un Letton puisse vous faire est de
vous ignorer ».
Un véritable choc s’est produit en janvier
2009 avec des émeutes sociales suivant
une manifestation suivie par près de
10 000 personnes : conséquence directe
de la crise sérieuse que traverse le pays
et des difficultés pour bien des familles de
vivre correctement après des années de
crédit facile. En 2011, la croissance repart
finalement après une crise très difficile de
plus de deux ans, commencée avec la crise
internationale de 2008. Grâce à une série de
réformes, l’économie lettonne en 2013 semble
assainie et se prépare à intégrer l’Euro.
DÉCOUVERTE
et 39 villes. Le droit de vote est réservé aux
citoyens de nationalité estonienne âgés d’au
moins 18 ans. Depuis 1992, le pays poursuit
sa politique de stabilisation d’abord sous
l’autorité morale du président actuellement
sous l’autorité de Premier ministre. L’Estonie
en a récolté les fruits jusqu’en 2008 : la
croissance économique était au rendez-vous,
l’inflation était maîtrisée et le budget assaini.
Il est vrai que le pays avait aussi bénéficié
de ses relations commerciales et politiques
avec ses voisins nordiques, principalement
la Finlande qui considère l’Estonie comme
sa petite sœur. Les institutions financières
internationales classaient les résultats de
l’Estonie parmi les meilleurs d’Europe centrale
et orientale, et en faisait le modèle du tigre
balte par excellence. Avec la crise et les
mesures idoines pour limiter les effets sur
le tissu économique et la finance nationale,
l’Estonie est certes moins meurtrie que les
deux autres pays mais n’en est pas moins
exsangue.
Comme en Lettonie, les relations avec la
Russie restent ici dominées par la question
des minorités russophones. En 2004, l’Estonie
a intégré l’Union européenne (1er mai), l’OTAN
(29 mars) et la zone euro depuis janvier 2011.
Le président actuel est Toomas Hendrik Ilves,
social-démocrate, au pouvoir depuis 2006 et
réélu en 2011.
47
48
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
Les relations avec la Russie
Les relations avec la Russie demeurent
délicates en raison de l’importante population
russe présente en Lettonie, mais aussi, de
façon continue depuis Pierre Ier de Russie, à
cause de la large façade maritime aux ports
dégagés des glaces hivernales que partagent
les trois Etats baltes. La principale source de
revenus de la Russie est l’exportation vers
l’Occident de ses matières premières ou de
celles des pays qu’elle contrôle par le biais
des accords C.E.I. ou des arrangements entre
groupes criminels organisés : pétrole de la
zone sub-caucasienne, minerais de Sibérie
et au-delà, coton d’Asie centrale et autres
marchandises légales ou non. Sans les ports
lettons, lituaniens et, dans une moindre part,
estoniens, ce commerce serait sérieusement
grevé : le port de Kaliningrad au sud ou celui
de Primorsk au nord ne suffisent pas à assurer
le trafic nécessaire.
Les intérêts russes contrôlant une assez
grande part de la finance locale et ayant
parfois un monopole d’approvisionnement
(pétrole, gaz), l’humour letton résume la
situation par la formule « La finance russe
tient la politique lettone par la bourse ». Par
ailleurs, la question du traitement des noncitoyens est régulièrement amplifiée – souvent
à outrance – par la diplomatie russe comme
moyen de pression afin d’obtenir une
ouverture linguistique (et donc politique)
russe en Europe. Les manifestations de rues
en Lettonie sont largement monopolisées
par des actions « spontanées » dirigées et
financées par Moscou (contre l’adhésion à
l’OTAN, contre la réforme de l’éducation en
langue lettone…).
L’Union européenne
Le processus d’élargissement de l’Union
européenne enclenché en 1992 par le traité
de Maastricht a obtenu un premier aboutissement en 2004. Après une longue période de
négociations (12 ans), dix pays ont été invités
à adhérer à l’UE (Estonie, Lettonie, Lituanie,
Pologne, République tchèque, Slovaquie,
Slovénie, Malte, Chypre, Hongrie). Depuis
le 1er mai 2004, la Lettonie fait partie intégrante de l’Union européenne. Cependant
elle ne remplit pas encore les critères économiques nécessaires (stabilité des prix, taux
d’échanges stable, très forte inflation…).
Dernier des neuf pays à se prononcer par référendum sur l’adhésion à l’Union européenne,
la Lettonie a voté massivement en faveur du
oui à l’Europe (67 % de voix positives). Les
citoyens se sont massivement déplacés pour
entériner le processus d’adhésion engagé
depuis plusieurs années et porteur de grands
espoirs. Le taux de participation a été de
72,53 %. Les bureaux de vote à l’étranger
ont confirmé ce soutien massif.
Lors des élections européennes de juin 2004,
la Lettonie a élu pour la première fois ses
neuf représentants au Parlement européen,
comme un peu partout en Europe. A l’issue
du vote, le TB-LNNK (Parti pour la patrie
et la liberté) et la JL (Nouvelle Ere), partis
nationalistes traditionnellement alliés, ont
remporté six des neufs sièges à pourvoir. Un
siège a également été obtenu par le LC (la
Voie lettone). La victoire des partis de droite
a créé la surprise, cent jours seulement après
l’intronisation du gouvernement de coalition
dirigé à l’époque par l’écologiste Indulis Emsis.
Autre point important : la Lettonie, dont le
Parlement a ratifié le traité constitutionnel
européen le 2 juin 2005, devrait théoriquement assumer la présidence européenne
en 2015.
Lituanie
La Lituanie est désormais une démocratie
parlementaire. Le président de la République
est élu au suffrage universel pour cinq ans.
Au moment de l’indépendance, la personnalité
politique la plus en vue était Landsbergis, à
l’époque à la tête du mouvement nationaliste Sajudis. Depuis, l’homme – plutôt de
droite – a fondé son propre parti et a perdu
les élections présidentielles de 1993. C’est
l’ex-communiste, le populaire Brazauskas
(du Parti démocratique du travail, DLP), qui
les a remportées. A noter que Brazauskas a
été le premier leader communiste en 1989 à
se séparer de Moscou.
Pragmatique et homme de terrain (particulièrement apprécié dans les milieux agricoles),
son passé lui a permis d’entretenir de bonnes
relations avec la Russie, ce qui n’était pas
négligeable.
Les législatives de 1996 ont été de nouveau
gagnées par les conservateurs et Brazauskas
a dû composer avec un gouvernement de
droite et un président du Seimas (Assemblée)
qu’il connaissait bien (Landsbergis).
Les élections présidentielles de février
1998 ont désigné Valdas Adamkus comme
troisième président lituanien depuis le retour
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
Les relations avec la Russie
Les relations avec la Russie demeurent
délicates depuis Pierre Ier de Russie, à cause
de la large façade maritime aux ports dégagés
des glaces hivernales que partagent les trois
Etats baltes. La principale source de revenus
de la Russie est l’exportation vers l’occident
de ses matières premières ou de celles des
pays qu’elle contrôle par le biais des accords
C.E.I. ou des arrangements entre groupes
criminels organisés : pétrole de la zone subcaucasienne, minerais de Sibérie et au-delà,
coton d’Asie centrale et autres marchandises,
légales ou non. Sans les ports lituaniens ce
commerce serait sérieusement grevé : le port
de Kaliningrad au sud ou celui de Primorsk
au nord ne suffisent pas à assurer le trafic
nécessaire. Les intérêts russes contrôlent une
assez grande part de la finance locale en ayant
parfois un monopole d’approvisionnement
(pétrole, gaz). Ses relations avec la Russie
sont moins conflictuelles que celles de ses
voisins baltes, en dépit de la question de
l’enclave de Kaliningrad et de sa dépendance
énergétique vis-à-vis des Russes.
L’Union européenne
Le processus d’élargissement de l’Union
européenne enclenché en 1992 par le traité
de Maastricht a eu un premier aboutissement en 2004. Après une longue période de
négociations (12 ans), dix pays ont été invités
à adhérer à l’Union européenne (Estonie,
Lettonie, Lituanie, Pologne, République
tchèque, Slovaquie, Slovénie, Malte, Chypre,
Hongrie). Depuis le 1er mai 2004, la Lituanie fait
partie intégrante de l’Union européenne. Elle
remplit presque tous les critères économiques
nécessaires pour intégrer la zone E (stabilité
des prix, taux d’échanges stable…), mais
est encore à la traîne concernant certaines
politiques européennes, notamment sur le plan
agricole. En effet, la PAC (Politique agricole
commune) ne peut pas encore être appliquée
totalement dans ce pays où l’agriculture a
un lourd passé d’autoritarisme. Dès le mois
de juin 2004, la Lituanie a élu ses représentants au Parlement européen. Les députés
européens ont été élus par la population de
chacun des trois pays. La Lituanie compte
13 députés (contre 99 pour l’Allemagne,
78 pour la France et le Royaume-Uni).
Depuis décembre 2007, la Lituanie est entrée
dans l’espace Schengen. La Lituanie devrait
théoriquement assumer la présidence européenne en 2013.
Enclave de Kaliningrad
L’enclave de Kaliningrad fait partie de l’administration russe en tant que région « oblast ».
Un gouverneur est nommé par le président
russe.
Kaliningrad en veut à l’Union européenne de
la présenter sous un jour noir. Les rapports
provenant de Bruxelles insistent tous sur la
pollution, le sida, les trafics ou la misère, sur
le fait qu’un habitant sur trois vit en dessous
du seuil de pauvreté.
« Cette image ne correspond pas à la réalité,
s’exclame le député régional Sergueï Kozlov.
A 2,8 %, le taux de chômage est un des plus
bas de Russie. De nombreuses entreprises
ne trouvent pas de salariés. En fait, ici, nous
sommes plus actifs, plus européens. » Les plus
entreprenants ont su tirer parti de la situation
géographique. Suivant un mouvement général
dans toute la Russie, de confortables hôtels
délaissant la rusticité des anciens Intourist
accueillent désormais avec professionnalisme
les touristes dans la ville natale de Kant.
DÉCOUVERTE
à l’indépendance. Lituanien vivant aux EtatsUnis depuis 48 ans, Adamkus, qui occupait
aux Etats-Unis un poste important dans
l’administration, a dû renoncer à la citoyenneté américaine. Parmi les promesses sur
lesquelles était basée sa campagne, figuraient
celles de dynamiser l’économie et de mettre
un point final à l’époque de transition.
En janvier 2003, à la surprise générale,
l’ancien maire de Vilnius, Rolandas Paksas,
remporte les élections présidentielles aux
dépens du président sortant. Celui-ci n’occupera ses fonctions que pendant 18 mois car
il est destitué le 6 avril 2004 pour corruption
et violation de la Constitution, après quatre
mois de bataille de la part de la population.
Valdas Adamkus redevient président lors des
élections organisées le 13 juin 2004.
En ce qui concerne la politique étrangère,
la Lituanie est membre de l’OTAN depuis le
29 mars 2004 et membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004 ; elle a élu
ses premiers députés européens le 13 juin
de la même année. La Lituanie attend avec
impatience de pouvoir adopter l’euro. Cette
adoption, au départ prévue pour janvier 2007, a
été reportée par la Commission européenne à
l’année 2010. Mais, avec la crise financière de
2008, la date a été reportée sans être arrêtée.
49
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
Kaliningrad et l’élargissement
de l’Union européenne
Tout d’abord, la dynamique d’exclusion du territoire de Kaliningrad due au processus d’élargissement n’a été que très tardivement perçue
comme potentiellement handicapante par
Moscou. Cet éveil tardif n’a fait que renforcer
chez les autorités russes le sentiment de se
retrouver devant ce fait accompli qu’est l’acquis
communautaire et la législation Schengen.
De même, l’Union européenne n’a reconnu que
très récemment la nécessité de réguler le transit
des Russes habitant Kaliningrad et ce n’est
qu’en janvier 2001, c’est-à-dire quelque trois
ans seulement avant son élargissement que
l’Union européenne commence à s’interroger
sur Kaliningrad.
Pourtant l’Union ne reconnaît pas encore la
nécessité d’arrangements particuliers pour la
circulation de ces personnes. Ce n’est qu’en
2002, alors que le sujet est devenu hautement
politisé et l’objet de fortes tensions de la part
des deux protagonistes, que ceux-ci se sont
penchés sur le problème et se sont entendus
sur la nécessaire mise en place de mesures
susceptibles de faciliter la circulation des
Russes entre Kaliningrad et le reste du pays.
Des négociations tripartites (Russie, Union
européenne, Lituanie) se sont alors engagées et
ont abouti, au printemps 2003, à une série de
mesures entrées en vigueur le 1er juillet 2003.
Février 2011, le Premier ministre russe Vladimir
Poutine et plusieurs ministres sont en déplacement à Bruxelles pour envisager l’abrogation
du système de visas en faisant de la région de
Kaliningrad une entité test pour un mouvement
de plus grande ampleur.
Le DFT facilite le transit
Le nouveau régime introduit deux principaux
documents facilitant le transit par la Lituanie
depuis et vers la Russie : le premier est un
régime de documents facilitant le transit (DFT)
par voie terrestre des ressortissants russes.
Il est valable pour une durée limitée à un an.
Le deuxième document facilitant cette fois
le voyage par train (DFVT) est délivré aux
personnes traversant le territoire lituanien
© iStockphoto.com/Adam Radosavljevic
50
par train. Les deux documents sont gratuits.
Ce nouveau régime a nécessité des moyens
supplémentaires importants afin de faire face
au nombre de demandes. Un nouveau consulat
lituanien a même été créé à Sovietsk, la seconde
ville de l’enclave. La situation n’est cependant
pas brillante et malgré les efforts fournis par les
autorités lituaniennes, des queues interminables
se forment chaque jour devant les consulats
lituaniens et la période minimale nécessaire
pour recevoir ces fameux documents de transit
peut atteindre jusqu’à sept ou huit jours.
A la recherche de nouvelles
solutions
L’Union européenne réfléchit actuellement à
la possibilité de mettre en place une sorte
de train à grande vitesse reliant Kaliningrad
à Saint-Pétersbourg, qui éviterait le recours
à des documents de voyage spécifiques. Des
études de faisabilité sont en cours, et la solution
actuelle est considérée comme permanente
aux yeux de l’Union européenne. La Russie,
quant à elle, semble toujours plébisciter un
régime sans visa.
La volonté « intégrationniste » de l’Union européenne a abouti à l’aberrant isolement de ce
morceau de territoire russe qui a vu naître
Kant. Le nouveau régime de transit est une
ingérence claire de l’Union dans les affaires
intérieures russes. La Russie s’est vue imposer
la législation Schengen et a dû accepter cette
situation de fait, contre son propre gré. Le
discours de l’Union ne cesse de vanter les
mérites de l’élargissement et de sa logique
« intégrationniste » clamant son effet bénéfique
sur la paix et la stabilité en Europe. Cependant
ces effets semblent s’arrêter aux frontières
mêmes de l’Union tandis que derrière ces
nouvelles « lignes de démarcation », une partie
de la population frontalière souffre d’une mise
à l’écart de cette nouvelle zone de liberté et de
sécurité en Europe. L’Allemagne et la Polonge
s’affichent en fer de lance pour un dialogue
constructif qui tendrait rapidement à trouver
une solution identique à celle préconisée par la
Russie, à savoir l’abolition du régime de visas
au moins pour cette entité territoriale.
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POLITIQUE ET ÉCONOMIE
51
ÉCONOMIE
L’Estonie, un pays libéral
Croissance et rattrapage
économique
Le rattrapage économique rapide de l’Estonie
se traduit par une forte croissance de la
demande interne qui émane surtout des particuliers (acquisition et rénovation de logements
notamment) et des entreprises (développement et modernisation des équipements).
Le rattrapage de l’économie extérieure est
favorisé par le bas niveau des taux d’intérêts
et par les financements européens.
La demande externe est également dynamique.
Les exportations enregistrent une forte croissance. Les investissements étrangers devraient
quant à eux continuer à croître, en raison du
faible coût de la main-d’œuvre, du régime fiscal
attractif et des opportunités liées à l’intégration
récente de l’Estonie au sein de l’UE.
Chômage et précarisation
d’une partie de la population
Dynamisme, forte croissance économique
soutenue depuis de nombreuses années, ce
tableau idyllique ne doit pas faire oublier que
le fruit de cette croissance n’est pas réparti.
Les personnes âgées surtout les Russes vivent
à la limite du seuil de pauvreté. A l’opposé,
beaucoup de jeunes, en particuliers ceux issus
de la minorité russe, sont laissés pour compte.
Grâce à la croissance économique, le taux de
chômage est passé de 13,7 % en 2000 à 6,3 %
en 2006 (mais la crise de 2008 inverse cette
tendance). Cependant les jeunes de 15 à 24 ans
et la minorité russe sont les plus touchés par le
chômage. Cette précarisation chez une partie
de la jeunesse entraîne une forte montée de la
délinquance à laquelle le gouvernement oppose
une politique sécuritaire.
2008 : onde de choc
de la crise économique
Les pays Baltes n’ont pas été épargnés par
la crise financière et économique mondiale
de 2008. L’inflation a explosé, et les prix
ne cessent de grimper à une vitesse
vertigineuse. Les pays du plein emploi se
voient dorénavant touchés par un chômage
massif touchant de plein fouet cette
jeunesse dorée tant habituée à changer
d’emploi fréquemment. Les plus âgés, eux,
doivent faire face très difficilement à la vie
courante avec leurs pensions modiques.
Les premières conséquences de cette
crise sont l’apparition de manifestations
violentes dans les capitales baltes, un
phénomène plutôt rare jusqu’alors. La
compagnie aérienne lituanienne a déposé
le bilan en janvier 2009.
A ce phénomène se rajoute une
instabilité politique menaçante. Les pays
Baltes sont dès lors rentrés dans une
phase de récession.
DÉCOUVERTE
Durant la période soviétique, les Républiques
baltes étaient considérées par le reste de
l’URSS comme prospères et privilégiées
(installation d’usines de pointe, technologie
avancée, meilleur niveau de vie). Vitrines
soviétiques face au monde occidental, elles
bénéficiaient d’une position stratégique et
intermédiaire. Cependant, comme dans la
totalité de l’Union soviétique, la vie y était
difficile et sans éclat.
En dépit des nettes améliorations apportées
par l’effondrement de l’URSS (arrivée des
produits occidentaux, fin des queues interminables devant les magasins d’Etat, liberté d’expression et de mouvement…), les premières
années d’indépendance ont été difficiles. Dans
les années 2000, les trois pays connaissent
stabilité et croissance.
Avec l’intégration à l’Union européenne,
l’afflux d’investissements étrangers et de
fonds européens s’accélère et la région
connaît une euphorie économique. Les salaires
augmentent vite, bien qu’ils restent encore
très inférieurs à la moyenne européenne. Les
loyers s’envolent, les centres commerciaux
poussent comme des champignons…
Toutefois depuis 2008 la crise économique
frappe ces trois pays qui du fait de l’importance de leur secteur tertiaire subissent frontalement les effets de celle-ci. En corollaire :
hausse des prix vertigineuse, apparition du
chômage de masse et gel de projets immobiliers. Des émeutes ayant même eu lieu en
2009 en Lettonie et Lituanie afin de protester
contre la situation et la précarisation d’une
partie de la population.
Seul rayon de soleil pour l’Estonie qui espère
avoir fait le bon choix : son entrée dans la zone
Euro depuis le 1er janvier 2011.
52
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
Les différents secteurs
économiques
La structure économique de l’Estonie est
dominée par le secteur des services, en particulier le transport, le commerce et le tourisme.
Si l’agriculture a considérablement décliné,
l’industrie reste quant à elle diversifiée autour
de quelques secteurs porteurs comme la
sous-traitance électronique et des télécommunications ou les activités liées à l’exploitation
du bois et des ressources naturelles.
L’Estonie est au carrefour de l’ouest et de
l’est de l’Europe et elle a toujours eu d’excellents ports de commerce et de transit qui ont
beaucoup joué dans le développement du pays.
Après la restauration de l’indépendance, la
part du secteur financier s’est considérablement accrue. Aujourd’hui, les investissements
étrangers sont impliqués dans environ 90 %
du secteur bancaire estonien.
Un des pays les plus libéraux
au monde
Grâce à une transition économique réussie et
une volonté d’ouverture internationale, l’Estonie
possède l’une des économies les plus libérales
du monde, comme l’atteste son classement
dans l’indice de libéralisme économique
mondial. Il reste une certaine bureaucratie
due à l’époque communiste, mais l’Etat lutte
efficacement contre cet héritage en mettant en
place des procédures simples et informatisées.
Le taux d’impôt sur le revenu est de 26 % et
le taux d’impôt sur les sociétés est de 0 %
pour les profits réinvestis dans l’activité. Le
pays souhaite maintenir l’impôt à un faible
niveau, afin de limiter le développement de
l’économie parallèle.
Le tourisme dans l’économie
Le secteur du tourisme représente près de
10 % du PIB estonien. Depuis mai 2004,
en raison de l’intégration de l’Estonie au
sein de l’UE, les statistiques sur le nombre
de ressortissants étrangers traversant les
frontières estoniennes ne sont plus disponibles. Cependant cet indicateur a été en
constante augmentation de 1996 à 2003 et le
nombre de visiteurs en Estonie en 2003 était
de 3,4 millions pour une population estonienne
de 1,3 million d’habitants.
Les touristes en Estonie viennent principalement de Finlande (plus de la moitié), mais
aussi de Suède, d’Allemagne, d’Italie, de
Lettonie et, de plus en plus grâce à l’arrivée
des compagnies à bas prix, de GrandeBretagne. La plupart des touristes qui restent
moins d’un jour en Estonie, principalement
les Finlandais, viennent, non pas pour visiter,
mais pour acheter des produits vendus moins
chers : bières et autres alcools, produits
alimentaires, mais aussi produits de soin,
de beauté, vêtements et biens d’équipement
de la maison.
La Lettonie, entre stabilité
et croissance
Il est bien loin le temps où la Lettonie, sortant
de près de cinquante ans de communisme,
voyait sa production chuter et connaissait
l’hyperinflation.
Depuis 1999 le pays connaît une croissance
très soutenue du PIB avec une progression
moyenne de plus de 7 %. En 2004 la croissance de son PIB a été la plus importante de
l’Union, avec 8,5 %.
Depuis les années 2000, la Lettonie connaît
une croissance très soutenue du PIB avec
une progression moyenne de plus de 8 %.
En 2006 la croissance de son PIB a été la
plus importante de l’Union, avec 11,9 %. Le
niveau de vie letton, toujours le plus faible
de l’Europe des 25, rattrape celui de ses
pairs européens.
Statistiques de la Lettonie
wwPIB : 26,7 millions d’euros ; croissance – 0,5 % (2008).
wwInflation : 15 % (2008).
wwChômage : 12,3 % (2009).
wwSalaire mensuel moyen : 678 E.
wwSalaire mensuel minimum : 127 E (2008).
wwPrincipaux partenaires commerciaux : Allemagne, Lituanie, Russie.
wwInvestissements directs étrangers : 2,8 milliards d’euros.
wwInvestissements français : 13e rang.
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
En dehors du bois qui représente 33 % de
ses exportations, la Lettonie ne dispose pas
de ressources naturelles ni d’équipements
industriels. Son économie est peu diversifiée et
les échanges avec l’Union européenne encore
limités. Le pays est un passage incontournable
pour le pétrole russe, ce qui est une source
de revenus non négligeable pour la Lettonie,
mais accroît sa dépendance envers son grand
voisin russe avec lequel elle a bien du mal à
trouver un équilibre politique.
Les différents secteurs
de l’économie
Statistiques de l’Estonie
wwPIB : 19,9 millions d’euros, croissance
de – 0,9 % (2008).
wwInflation : 10,2 % (2009).
wwChômage : 9,2 % (2009).
wwSalaire moyen : 720 E (2008).
wwSalaire minimum : 244 E (2008).
wwP r i n c i p a u x
partenaires
commerciaux : Finlande, Allemagne,
Suède, Russie.
wwL’industrie. Les industries les plus
performantes sont l’industrie agroalimentaire,
la transformation du bois, les technologies
d’information et de communication et
l’électronique, l’industrie mécanique et
métallurgique, l’industrie textile et du prêt-àporter et la chimie/pharmacie. Aujourd’hui, sur
les friches industrielles des anciens conglomérats
soviétiques, se développent des parcs industriels
où fleurissent des activités de sous-traitance
notamment dans le secteur textile. La Lettonie est
devenue une place de choix pour la délocalisation
d’entreprises danoises, suédoises et allemandes.
La Lettonie a toujours été un pays abondamment
doté de ressources naturelles alimentaires
(poisson et viande, produits laitiers, céréaliers
et baies). Auparavant, réputé « garde-manger »
de la Russie et de la Suède, ce pays produisait
et conditionnait des produits alimentaires, non
seulement pour les pays voisins, mais aussi
pour le reste du monde. Aujourd’hui l’industrie
agroalimentaire est la branche la plus importante
de l’industrie de transformation, qui emploie
à l’heure actuelle la population active la plus
nombreuse. En 2006, elle représentait environ
26 % du volume de la production industrielle
totale et regroupait 773 entreprises et employait
35 000 personnes. Les exportations, qui
représentent approximativement 20 % de
la production, sont essentiellement dirigées
vers la CEI. Les secteurs les plus importants
sont l’industrie laitière, la transformation de
la viande, l’industrie du poisson, l’industrie de
transformation céréalière et la production de
boissons. La production locale occupe 60 %
du marché, mais le développement rapide des
grandes surfaces et l’évolution des modes de
consommation liée à l’augmentation du niveau
de vie poussent le consommateur à rechercher
de nouveaux produits et à diversifier sa demande
dans le secteur alimentaire.
DÉCOUVERTE
wwLe secteur primaire. En 2006, le secteur
primaire (agriculture, sylviculture et pêche)
ne représente plus que 3,7 % du PIB letton,
contre 20 % au début des années 1990.
Cependant il reste important car il emploie
encore aujourd’hui 11,6 % de la population
active. Le secteur primaire joue un rôle
essentiel dans la création des emplois ruraux
et régionaux alors que le taux de chômage
dans les campagnes lettones atteint parfois
25 %. Depuis l’indépendance le secteur de la
pêche voit sa production décliner tout comme
la production de viande. Le secteur fait face à
une restructuration notamment pour se mettre
en conformité avec les normes européennes.
Le secteur agricole, après l’indépendance, a dû
faire face à une importante restructuration : les
terres jusqu’à là collectives ont été privatisées et
restituées aux anciens propriétaires ou à leurs
héritiers. Les anciens kolkhozes soviétiques ont
été démantelés, les machines et les terrains,
qui étaient jusque-là en commun, partagés.
Aujourd’hui le secteur agricole souffre de la
faible taille des exploitations, de la baisse
de la demande intérieure et du manque de
compétitivité de la production locale face aux
importations. Les forêts couvrent 45 % du
territoire en Lettonie. Les ressources forestières
lettones demeurent une des principales
richesses du pays et les exportations de bois
et d’articles boisés représentaient, en 2006,
22 % des exportations. Les principales espèces
présentes en Lettonie sont le pin, le bouleau,
l’aulne et le sapin. L’importance des ressources
naturelles a permis le développement d’un
savoir-faire dans le travail du bois. Avec le temps,
les activités se sont diversifiées et la filière bois
compte aujourd’hui un large spectre d’industries
qui va des matières premières (exploitations
forestières) aux produits finis (meubles par
exemple) en passant par les productions
intermédiaires (bois scié, contreplaqué, etc.).
53
54
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
wwLes services. En Lettonie, le secteur
tertiaire est devenu, en l’espace de quelques
années, prédominant loin devant l’industrie
manufacturière ou le secteur primaire. Le
secteur des services représentait, en 2006,
61,8 % du PIB national, signe s’il en est besoin,
que la Lettonie s’est rapidement réorientée
vers une organisation de l’économie propre
aux pays occidentaux. Les sous-secteurs
qui apportent le plus sont le commerce
(22,4 %), les transports, l’entreposage et
les communications (13 %), l’immobilier
(11 %) et l’administration publique (7 %).
Le développement des services dépend
surtout du secteur des communications et
du transport, notamment du transit portuaire.
Mais le poids de ces secteurs dans l’ensemble
des services est appelé à décliner. La part des
autres services – financiers et commerciaux
notamment –, dynamisés par la concurrence
des entreprises étrangères, est en forte
expansion.
Le tourisme
Le tourisme se développe à grande vitesse en
Lettonie et le pays voit désormais sa capitale
assaillie en été par les touristes scandinaves,
anglais ou italiens. 4,6 millions de touristes
ont visité la Lettonie en 2006, soit plus que ce
que le pays compte d’habitants. Cependant le
tourisme ne représente pour le moment que
2 % du PIB, car la majorité des touristes ne
passe que 2 journées en Lettonie.
Les touristes baltes (Lituaniens et Estoniens)
représentent la grande majorité de ce tourisme
(58 %), essentiellement pour le transit et des
raisons familiales, suivis par les Russes, les
Allemands et les Finlandais.
Le gouvernement letton a annoncé un plan
ambitieux de développement du tourisme,
avec pour objectif de faire de la Lettonie une
destination connue de tous en Europe occidentale, et différenciée des autres pays Baltes. Ce
programme a été couronné d’une campagne
publicitaire sur le réseau international CNN
en 2005, et appuyé par l’adhésion du pays à
l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) le
1er janvier 2005. Il y a plus de 400 établissements touristiques en Lettonie dont 169 hôtels.
Les infrastructures touristiques se concentrent
à Rīga et à J rmala, la capitale balnéaire de
la Lettonie. Depuis 2000, le nombre de lits
disponibles est passé de 17 100 à 24 469 soit
une hausse de 30 % alors que le revenu
des établissements d’accueil a augmenté de
77,5 % sur la même période tout comme le
nombre de visiteurs. Le secteur de l’hôtellerie
et de la restauration en particulier emploie
32 000 personnes.
Ressources nationales et enjeux
énergétiques
La Lettonie demeure pauvre en ressources
énergétiques, les seules ressources locales
étant le bois (26 %), la tourbe et l’hydroélectricité (5,2 %). Ces dernières ne suffisent
cependant pas à couvrir la totalité de la
demande énergétique locale. Le pétrole n’est
pour le moment ni exploité ni raffiné sur le sol
letton. En matière de pétrole brut, la Lettonie
est dépendante des sources d’approvisionnement étrangères, surtout de la Russie. Les
seules importations de produits pétroliers
représentent entre 30 et 40 % du total des
produits énergétiques importés. La raffinerie
lituanienne Mazeikiai est le principal fournisseur du carburant (80-90 %) de Lettonie. Le
pays est donc dépendant énergétiquement de
ses voisins : l’approvisionnement en gaz est
actuellement assuré à 70 % par la Russie. Si,
au début des années 1990, la Russie couvrait
90 % des besoins lettons dans le domaine,
désormais, en matière d’électricité, le puissant
voisin de l’Est ne fournit plus que 5 % de l’offre
totale. La Lettonie importe actuellement 40 %
de son électricité.
Pétrole et transit pétrolier
Le pétrole n’est pour le moment ni exploité
ni raffiné sur le sol letton, malgré l’existence
de gisements pétrolifères en mer Baltique.
L’entreprise d’Etat Latvijas Nafta se cantonne
donc, aux côtés de plusieurs sociétés locales
et étrangères, à l’approvisionnement et la
distribution du pétrole et ses dérivés en
Lettonie.
Les seules importations de produits pétroliers
représentent plus de la moitié du total des
produits énergétiques importés. La Lettonie
est un pays de transit pour le pétrole russe
à destination de l’Europe occidentale. Cette
activité de transit des produits pétroliers
représente à elle seule 6 à 7 % du PIB. Le
réseau d’acheminement existant, d’héritage soviétique, est composé d’un oléoduc
principal et d’un autre reliant Polotsk en
Biélorussie au port de Ventspils en Lettonie.
A l’heure actuelle cependant, seul le pipeline
pour les produits pétroliers fonctionne encore,
suite à l’arrêt des livraisons brutes de pétrole
par le principal fournisseur russe Transneft
en 2003.
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
La Lituanie, le tigre de l’est
Les difficultés de l’indépendance
Une transition difficile
Du point de vue économique, les Lituaniens
ont dû aborder leur marche vers l’économie
de marché dans des conditions bien difficiles.
Il a fallu réformer, redéfinir un cadre de lois
et de réglementations pour l’économie et le
commerce, afin de lutter contre la corruption
sauvage et la mauvaise perception des impôts,
s’adapter à la concurrence des prix internationaux, réorienter les échanges vers de nouveaux
Espoirs et avenir
Cependant, en dépit de toutes ces difficultés, il
semblerait que depuis l’indépendance, un bon
bout du chemin a été parcouru. La Lituanie
a retrouvé sa croissance, sa monnaie s’est
stabilisée, le commerce et les échanges
se développent à grande vitesse. Après
50 années de communisme, l’indépendance
a ramené des perspectives d’avenir ainsi que
les possibilités que semble offrir l’économie
de marché. Toujours considérée comme une
tête de pont qui relie le commerce entre
l’Ouest et les pays de l’ex-URSS, la Lituanie,
comme ses voisins, bénéficie d’une situation
stratégique de pays intermédiaire. Les meilleures prévisions d’export concernent le bois
(notamment pour la pâte à papier de bouleau)
et les produits textiles.
Statistiques de la Lituanie
wwPIB : 38,5 millions d’euros ; croissance de 3,9 % (2008).
wwInflation : 11,3 % (2009).
wwChômage : 5,7 % (2008).
wwSalaire moyen : 650 E (2009).
wwSalaire minimum : 231 E (2009).
wwPrincipales productions : énergie thermonucléaire ; la Lituanie est l’un des premiers
producteurs mondiaux de lin, dont les fibres textiles sont utilisées dans la fabrication des
vêtements et du linge de maison. Agriculture : orge (900 000 tonnes), blé (800 000 tonnes),
bovins (2,2 millions), porcins (2 millions) ; électroménager et raffinage.
wwPrincipaux partenaires commerciaux : Russie, Allemagne, Pologne.
wwInvestissements français : 16e rang.
DÉCOUVERTE
Tout d’abord, un fossé s’est creusé entre ceux
qui ont su saisir les opportunités économiques
qu’offrait l’indépendance (hommes d’affaires
aux dents longues, intellectuels ou apparatchiks reconvertis à l’économie de marché...)
et les nouveaux pauvres (comme les retraités)
qui survivent grâce à de petits boulots (là, le
système D, appris pendant la période soviétique, continue à faire ses preuves !). Le
spectacle des enfants qui mendient dans les
rues est nouveau dans la région. Les difficultés
d’ordre pratique également, comme le manque
d’approvisionnement en énergie (dépendant
en grande partie de la Russie voisine), ont
privé les villes principales d’eau chaude ou
de chauffage en hiver.
La réintroduction de la monnaie nationale,
mettant en avant la lutte contre l’hyper-inflation, et la flambée des prix qui a suivi, a été
impitoyable pour les petites gens. Ceux-ci
n’ont pas accès aux supermarchés à l’occidentale apparus récemment et vivent dans les
ensembles HLM soviétiques où ils s’entassent
à plusieurs familles.
partenaires (autres que l’ex-URSS), recréer
un environnement qui était peu propice aux
affaires, restructurer le système bancaire. Les
privatisations visant à réduire l’ancien monopole
d’Etat ont fait passer une partie du pouvoir entre
les mains de nouveaux privilégiés, voire de la
mafia qui, comme ailleurs, sévit dans la région.
La jeune république indépendante a dû faire
face aux problèmes des frontières, notamment
avec la Biélorussie et la Russie, réinstaurer
des postes de douanes (une initiative toujours
difficile et longue à faire passer). Il a fallu
également recréer l’armée nationale avec
les moyens et les effectifs existants (des
conseillers américains viennent de rejoindre
l’armée lituanienne, des CRS français ont
été envoyés), réinstaller des ambassades à
l’étranger, leur trouver des locaux et accueillir
celles des autres pays.
55
56
POLITIQUE ET ÉCONOMIE
En outre, La Lituanie profite du fait que,
pendant la période hivernale, son unique
port, à Klaipėda n’est pas pris par les glaces.
La grande autoroute, la Via Baltica, joignant la
Finlande à la Pologne en passant par les pays
Baltes, est en cours d’achèvement et sera une
source de développement pour la région. En
plus de sa situation de pays intermédiaire, le
rêve inavoué serait un développement comparable à celui des « Dragons » comme Hong
Kong ou Taïwan, en tant que plate-forme
pour les investisseurs internationaux et pour
pénétrer de la sorte les marchés ex-soviétiques. On n’en est pas encore là, surtout après
la crise financière de 2008, mais pour l’instant
la Lituanie tente de tirer son épingle du jeu.
L’adhésion à l’Union européenne
Depuis le 1er mai 2004, la Lituanie est membre
de l’Union européenne, mais les négociations
d’adhésion n’ont pas permis de régler tous
« les chapitres chauds ». Elle bénéficie d’une
période d’adaptation à la PAC (Politique agricole
commune) et son intégration à la zone E reste
conditionnée à l’accomplissement de critères
particuliers (stabilité des prix, taux d’échanges
stables…). Un long chemin reste encore à
parcourir pour atteindre la stabilité et le niveau
de développement des pays occidentaux, mais
le pays est en bonne voie. L’adhésion à l’Union
européenne a permis à la Lituanie de reparaître sur la scène internationale et a grandement promu le tourisme qui sait maintenant
où la situer. Les hôtels font le plein tous les
étés depuis 2004. Les Allemands viennent
en nombre, ce qui est assez habituel, ainsi
que les francophones (Français et Belges en
tête), les Espagnols et les Italiens, ce qui est
un phénomène nouveau. Les Lituaniens sont
contents qu’enfin on « découvre » l’existence de
leur pays et sont prêts à faire tout leur possible
pour qu’un séjour chez eux soit inoubliable !
Les nouveaux enjeux économiques
Bien que sévèrement touché par la crise
boursière russe de 1999, avec son taux de
croissance insolent, le pays est comparé aux
tigres d’Asie des années 1980. C’est flatteur,
certes, mais au point que certains ici craignent
d’être un jour comparés aux tigres de papier.
En effet, l’emballement de la croissance mérite
une analyse plus détaillée. 70 % du marché est
désormais aux mains du secteur privatisé, ce
qui ne va pas sans poser de problème parmi une
population pourtant majoritairement hostile au
communisme. En effet, la plupart des entreprises
privatisées sont maintenant détenues par des
étrangers : la population craint à la fois une perte
de contrôle de son économie et déplore aussi
la dispersion de ce qu’elle considère comme
son patrimoine. La polémique s’est engagée
lors de la vente de la raffinerie Mazeikai à un
groupe américain. Transaction jugée contraire
aux intérêts nationaux et condamnée par une
majorité de Lituaniens qui en appellent à un
moratoire sur les privatisations. Premier producteur de lin dans le monde, la Lituanie s’inquiète
pourtant pour son agriculture encore très traditionnelle, qui emploie 20 % des actifs.
Kaliningrad ou le pays
de l’ambre
Depuis une quinzaine d’années, Kaliningrad
a appris à s’adapter pour survivre. Car l’éclatement de l’Union soviétique a plus affecté
ce territoire de 15 000 km² que le reste de
la Russie, dont il s’est retrouvé coupé. La
production industrielle y a chuté de près de
50 % depuis 1991, la pêche s’est effondrée,
des dizaines de milliers d’ex-militaires de
cette ville de garnison, réduite à un poste
avancé sans importance stratégique, ont dû
se reconvertir. Beaucoup se sont recyclés
dans l’économie parallèle qui fait aujourd’hui
vivre 60 % des habitants. Kaliningrad possède
l’unique mine d’extraction d’ambre à ciel ouvert,
qui fournit 80 % de la production mondiale,
avec 300 tonnes par an. Elle se trouve à
Yantarny (prononcer Yantarnoye), sur le littoral
de la Baltique. Ses réserves sont évaluées à
450 000 tonnes donc non épuisables pour
les 150 ans à venir. On peut visiter la mine
sur demande. L’enclave est également riche
en ressources pétrolières. Ces dernières sont
estimées à 275 millions de tonnes. La principale entreprise de la région est « LukoilKaliningradmorneft » qui extrait chaque année
de l’ordre de 700 000 à 750 000 tonnes de
brut, exportées ensuite sur le territoire de la
Fédération de Russie. Les autres ressources
de la région sont la tourbe, le lignite, le sel,
les matériaux de construction, le phosphore,
l’argile et le sable de construction et graviers.
La présence allemande à travers
le tourisme et les investissements
La position géographique de la région ainsi
que son climat attirent non seulement les
touristes russes, mais également des touristes
étrangers désireux de visiter l’ancienne
Königsberg. Depuis les années 1990, le
nombre de touristes a augmenté. Les touristes
allemands représentent près de 50 % des
touristes étrangers. Ils sont suivis par les
Polonais, les Lituaniens, les Biélorusses et
les Scandinaves.
Population
et langues
POPULATION
Estonie
cette langue. Il existe également un lycée d’Etat
juif. En Estonie, 34 journaux et 26 revues au total
paraissent en russe. Deux des trois chaînes
nationales de télévision ont des émissions régulières en russe. Il existe 5 radios russophones
dont l’une, Radio 4, est une radio publique ; elle
propose entre autres des émissions en ukrainien,
en biélorusse, en arménien et en yiddish. Le russe
est aussi largement représenté sur Internet, y
compris sur les sites de nombreuses institutions
nationales et sur le réseau de l’Etat (www.riik.
ee). Dans la société estonienne, l’intégration
est l’une des priorités : elle a comme objectif
de créer une société multiculturelle équilibrée.
Depuis 1997, le gouvernement estonien a pris
des dispositions politiques et administratives en
vue de l’intégration des non-Estoniens dans la
société estonienne.
En mai 1997, il a créé le poste de ministre de
la Population, chargé entre autres de suivre les
questions de l’intégration, et, afin d’impulser et
de coordonner les projets et les processus d’intégration, il a fondé en mars 1998 la Fondation
pour l’intégration. L’essentiel est que l’intégration
soit clairement un processus à deux volets,
dans lequel aussi bien les Estoniens que les
non-Estoniens participent à égalité à l’harmonisation de la société. Au cours du recensement
de la population étrangère qui a eu lieu entre
1993 et 1998, une partie des apatrides a pris
la citoyenneté estonienne, une partie a choisi la
nationalité d’un autre Etat. L’une des priorités de
l’Etat estonien est de diminuer le nombre des
apatrides et d’associer de plus en plus l’ensemble
du corps social à la vie de la société. La législation
a également connu des évolutions considérables
dans ce sens. Le changement le plus significatif dans la loi sur la citoyenneté, intervenu
le 12 juillet 1999, est celui d’après lequel les
enfants de moins de 15 ans, nés en Estonie
après le 26 février 1992 de parents apatrides,
peuvent obtenir la citoyenneté estonienne sur
demande des parents. Dans les cinq années qui
ont suivi l’adoption de la loi, plus de 3 200 enfants
ont obtenu la citoyenneté estonienne par cette
procédure simplifiée.
DÉCOUVERTE
L’ancien président estonien Lennart Meri
déclarait : « Quelle est la tâche que nous
nous sommes assignés en prononçant le mot
intégration ? Que chaque personne vivant en
Estonie ressente de l’amour pour l’Estonie et des
responsabilités à son égard, rien de plus. Et ces
responsabilités entraînent des devoirs aussi bien
que des droits. » On trouve en Estonie plus de
140 nationalités différentes, parmi lesquelles les
Estoniens constituent 68 %, les Russes 26 %,
les Ukrainiens 2 %, les Biélorusses 2 % et les
Finlandais 1 %. 81 % des habitants de l’Estonie
sont citoyens estoniens, 7 % sont citoyens d’un
autre Etat et 12 % sont apatrides, il s’agit de
personnes provenant de différentes régions
de l’ex-Union soviétique venues s’installer en
Estonie dans les cinquante années précédentes.
L’estonien est la langue maternelle de 83,4 %
des citoyens estoniens, 15,3 % d’entre eux
ont comme langue maternelle le russe et 1 %
d’autres langues. La part des non-Estoniens
de souche a augmenté du fait de la politique
soviétique des migrations : l’immigration était
due d’une part à des déplacements administratifs
de population et d’autre part à l’implantation
de l’armée soviétique, à laquelle s’ajoute la
déportation d’un grand nombre d’Estoniens
de souche hors d’Estonie. Si en 1934 la part
des non-Estoniens était de 12 % (incluant 8 %
de Russes), en 1991 elle formait un tiers de la
population. Ce sont d’une part la constitution, et
d’autre part la loi sur l’autonomie culturelle, qui
définissent le statut juridique et les droits des
minorités nationales vivant en Estonie. Celles-ci
ont toutes la possibilité de préserver leur langue
et leurs spécificités culturelles, notamment grâce
au système éducatif et par l’activité d’associations fonctionnant dans leurs langues. A ce
jour, plus de soixante-dix sociétés de ce type
ont été enregistrées. Près de 24 % de tous les
enfants scolarisés en Estonie fréquentent des
établissements d’enseignement primaire et
secondaire russes, et 10 % des étudiants dans
l’enseignement supérieur font leurs études dans
58
POPULATION ET LANGUES
L’engagement de la population dans la vie
de la société a été considérablement accru,
entre autres, du fait qu’à partir de 1996 tous
les étrangers bénéficiant d’un permis de
séjour permanent en Estonie, quelle que soit
leur nationalité, ont le droit de participer aux
élections municipales. L’Estonie est l’un des
rares pays qui offre à sa population cette
possibilité. Nous trouvons des non-Estoniens
dans presque tous les partis politiques. Le
Parlement estonien, le Riigikogu, comprend
des représentants de plusieurs minorités, élus
sur les listes de différents partis.
L’Estonie souhaite établir un modèle estonien
de société multiculturelle caractérisé par le
pluralisme des cultures, par la solidité de sa
cohésion, par le principe de préservation et de
développement de l’espace culturel estonien.
L’intégration touche la société tout entière :
aujourd’hui, elle a atteint de bons résultats
pour ce qui est de la participation de tous les
peuples vivant en Estonie à la vie de la société.
L’Estonie est prête à partager ses expériences
en matière d’intégration et de société multiculturelle. Reste un bémol de taille : l’intégration
très difficile de l’importante minorité russe,
et le fossé qui semble se creuser davantage
au vu des derniers sondages.
Lettonie
La Lettonie est peuplée de 2,35 millions
d’habitants. Pays essentiellement rural avant
la Seconde Guerre mondiale (plus des deux
tiers de la population), la population rurale ne
représente plus qu’un quart de la population
totale. Le pays est l’un des pays les moins
densément peuplés de l’Union, avec 33,3 hab./
km². Rīga, la capitale, rassemble à elle seule
724 707 habitants, soit près du tiers de la
population. Quatre autres villes dépassent
les 50 000 habitants : Daugavpils, Liepaja,
Jelgava et J rmala. Depuis l’indépendance, la
population décroît et vieillit. Le solde naturel
est négatif. Entre 1989 et 2007 le pourcentage
de personnes de plus de 60 ans est passé
de 17,4 à 20,7 %. Le solde migratoire est
déficitaire depuis 1991, notamment du fait
du départ de populations russophones, mais
tend désormais vers l’équilibre. De plus la
crise actuelle oblige les populations les plus
jeunes et diplômées à s’expatrier vers les îles
Britanniques pour gagner de quoi subsister.
L’espérance de vie à la naissance est de
65,9 ans pour les hommes et de 76,9 ans
pour les femmes.
Composition ethnique
Les Lettons habitent ces territoires depuis déjà
deux mille ans. Le peuple letton s’est formé de
plusieurs tribus de Baltes anciens – Latgales,
Zemgales, Seles et Coures avec les peuples de
la famille finnoise : Baltes, Estoniens et Lives.
Aujourd’hui la Lettonie est composée de
Lettons certes, mais aussi de 645 435 Russes,
85 274 Biélorusses, 57 642 Ukrainiens,
54 744 Polonais, 30 975 Lituaniens,
10 291 juifs, 8 545 Tsiganes, 4 215 Allemands,
2 970 Tatars, 2 670 Arméniens,
2 500 Estoniens et encore les représentants
de quelque 136 ethnies. Les russophones totalisent ainsi 28,3 % de la population totale ; ils
sont même majoritaires dans plusieurs régions
du pays, et notamment dans la capitale, Rīga.
Bien avant l’annexion par l’URSS, lorsque
le pays était intégré à la Russie tsariste,
il comptait déjà des russophones dans
leur composante nationale. Mais après la
mainmise soviétique et la volonté de Staline
de peupler la Lettonie de colons et de militaires, les Russes y affluèrent plus nombreux.
Ensuite suivirent les déportations en masse
des Lettons vers la Sibérie. On dit que dans
chaque famille, un membre au moins a été
déporté. Aujourd’hui, même si certains ont
quitté la région au moment du retrait des
troupes de l’ex-URSS, la communauté russe
fait toujours partie de la population mais dans
des proportions différentes.
L’importance des russophones dans le pays, au
moment de l’indépendance, et leur intégration
à la communauté nationale ont été un sujet de
tension avec Moscou et, plus généralement,
au niveau national (problème de nationalité,
lois contraignantes concernant la langue…).
Le sujet reste encore tabou à l’heure actuelle,
il vaut mieux ne l’aborder qu’avec précaution.
La diaspora lettone
Actuellement dans le monde entier vivent
environ 1 565 000 Lettons, dont 1,34 million
en Lettonie, 47 000 en Russie, 7 000 en
Ukraine, 4 000 en Lituanie et environ 3 000 en
Estonie, Biélorussie et Kazakhstan. De
nombreux Lettons sont également en Europe
occidentale, aux Etats-Unis, au Canada, en
Australie et au Brésil.
Les non-citoyens en Lettonie
Au 1er janvier 2008, sur les 2,29 millions de
résidents en Lettonie, 18,98 % n’ont pas la
citoyenneté lettone, dont 17,20 % sont des
POPULATION ET LANGUES
Lituanie
La Lituanie, le plus peuplé des Etats baltes,
compte 3,58 millions d’habitants. Pays essentiellement rural avant la Seconde Guerre
mondiale (plus des deux tiers en moyenne),
la population rurale ne représente plus qu’un
tiers de la population totale.
Bien avant l’annexion par l’URSS, lorsque
le pays était intégré à la Russie tsariste,
il comptait déjà des russophones dans
sa composante nationale. Mais après la
mainmise soviétique et la volonté de Staline
de peupler la région de colons et de militaires, les Russes y affluèrent plus nombreux.
Suivirent ensuite les déportations en masse
vers la Sibérie (environ 300 000 personnes).
On dit que dans chaque famille lituanienne,
un membre au moins a été déporté.
Aujourd’hui, même si certains ont quitté la
région au moment du retrait des troupes de
l’ex-URSS, la communauté russe fait toujours
partie de la population.
En Lituanie, les Russes ne représentent
que 6,3% de la population et semblent bien
intégrés.
En raison de son passé commun avec son
voisin, la Lituanie compte aussi 6,7 % de
Polonais. Le reste de la population est
composé de Biélorusses, d’Ukrainiens et
des minorités tatare et karaïte.
La région de Kaliningrad, elle, compte
945 800 habitants (77 % de citadins et
23 % de ruraux). Les principales nationalités représentées sont les Russes (78 %),
les Biélorusses (8 %), les Ukrainiens (6 %),
les Lituaniens (4 %) et les Allemands (près
de 1 %).
Au niveau démographique, on assiste
aujourd’hui à une diminution régulière de la
population qui s’explique par la situation du
marché du travail et la faible natalité. Depuis
quelques années, la Lituanie doit faire face à
une forte émigration de sa population, accentuant le désastre démographique et privant
le pays de couches instruites et dynamiques.
Kaliningrad
Avant la Seconde Guerre mondiale,
Kaliningrad était essentiellement peuplé
par des Allemands. Ceux-ci ont fui la région
pendant la guerre ou ont été déportés, voire
massacrés, par les Soviétiques après l’intégration de la ville à l’URSS. Des populations
russes les ont remplacés. Ces dernières
années, des Allemands vivant en URSS sont
revenus sur les terres de leurs origines. En
général, les habitants de la région se sentent
avant tout citoyens de Kaliningrad plutôt
que de la mère Russie. Stratégique pour la
« grande Russie » l’enclave de Kaliningrad est
encore habitée par de nombreux militaires.
Leur chiffre exact est inconnu, il varie de
40 000 à 200 000. Plusieurs bases interdites
aux civils sont disséminées sur le territoire.
Fait exceptionnel : une manifestation début
2010 a réuni plus de 10 000 personnes manifestant contre le coût de la vie et la corruption.
DÉCOUVERTE
« non-citoyens » (soit 392 382 personnes),
assimilés à des apatrides dont les droits sont
pratiquement identiques à ceux des Lettons
hormis le droit de vote et l’obligation de faire
le service militaire. S’il existe, depuis les
premières populations slaves, des mouvements migratoires entre Russes et Baltes,
rien ne peut être comparé à la politique de
russification de l’époque soviétique qui résulta
de la déportation de dizaines de milliers de
Lettons (sur une population inférieure à
3 millions) vers la Sibérie et l’Asie centrale,
et de l’ « immigration » de quelques centaines
de milliers de Russes et de cadres du Parti
communiste.
De majoritaire sur son propre sol en 1944,
la population lettone représentait lors de la
deuxième déclaration d’indépendance moins
de la moitié de la population. Le départ des
troupes de l’armée Rouge en 1994 a rétabli
en partie l’équilibre, mais près de 40 % de la
population est issue de la russification. Pour
protéger sa langue et son intégrité nationale,
la Lettonie, de nouveau indépendante, décida
de n’accorder la citoyenneté qu’aux personnes
justifiant d’une présence ou d’une ascendance antérieure à l’annexion soviétique.
Pour les autres : un statut particulier de
« non citoyen » protégé par l’Etat letton et
bénéficiant des mêmes garanties que les
citoyens (passeport, couverture sociale et
juridique). Il existe aujourd’hui un moyen
d’obtenir la citoyenneté en prouvant sa
maîtrise de la langue lettone et la connaissance de la culture nationale. Cependant,
une grande part de cette population d’origine
essentiellement russe, biélorusse ou ukrainienne, a refusé cette voie, trouvant certains
avantages dans le statu quo (pas de service
militaire, facilité aux échanges avec la
C.E.I.) ou estimant que la langue lettone
est trop ardue.
59
60
POPULATION ET LANGUES
LANGUES
L’estonien
L’estonien appartient, comme le finlandais, à
un groupe linguistique nommé ouralique (ou
finno-ougrien).
Le letton
© S.NICOLAS – ICONOTEC
Etroitement apparenté au lituanien, le letton
s’est formé jusqu’au XVIe siècle d’une branche
nommée le latgalien, et il a intégré le curonien,
le sémigalien et le sélonien aujourd’hui
disparus. Les plus anciens textes écrits en
letton sont des hymnes traduits par Nicholas
Ramm, un pasteur allemand à Rīga, dans un
recueil qui date de 1530. Le letton a par la
suite subi l’influence de l’allemand, mais aussi
du live, de l’estonien et du russe. Comme pays,
la Lettonie eut des liens historiques prolongés
avec l’Allemagne, la Pologne, la Suède et la
Russie. Tant durant l’ère des tsars, quand
la Lettonie faisait partie de l’Empire russe,
que pendant l’occupation soviétique dans la
seconde moitié du XXe siècle, plusieurs Russes
ont émigré dans le pays sans apprendre le
letton. Mais le letton ne perdit pas son statut
de langue officielle. Aujourd’hui, le letton
est la langue maternelle de près de 60 % de
la population du pays et de moins de 50 %
dans les villes principales. C’est la langue
maternelle de 1,4 million de personnes en
Lettonie où elle est la langue officielle et
Panorama sur Vilnius.
d’environ 500 000 personnes à l’étranger.
Dans le processus pour l’indépendance du
début des années 1990, la Lettonie, tout
comme l’Estonie, proposa des lois pour
prévenir l’extinction de la langue.
Le lituanien
Le lituanien est une langue indo-européenne
du groupe balto-slave. Cette langue est assez
proche du letton (ou lette) et du vieux prussien,
une langue éteinte au XVIIe siècle.
Le groupe des langues baltes aurait divergé il
y a environ 3 500 ans, selon Gray et Atkinson
(Nature, 2003), des langues du groupe slave
(incluant slovène, macédonien, bulgare, serbocroate, russe, polonais, slovaque et tchèque).
Le groupe balto-slave pourrait s’être séparé
des groupes celtique, italique et germanique
depuis environ 6 500 ans. Il est également
possible que les langues baltes soient légèrement antérieures aux langues slaves,
puisque la toponymie indique des noms de
lieux d’origine balte, de Berlin à Moscou,
dans cette grande plaine de l’Europe du Nord,
incluant la Russie centrale.
Dans ses formes grammaticales, le lituanien
serait aussi ancien que le sanscrit. Par
exemple, dieu se dit « dievas » en lituanien,
« devas » en sanscrit, et « deus » en latin.
D’ailleurs, Prosper Mérimée précise « en
Lituanie, on y parle le sanscrit presque pur ».
Mode de vie
Vie sociale
est récente et l’avenir appartient désormais
surtout aux plus jeunes générations.
Toutefois, depuis quelques années déjà, les
gens semblent avoir retrouvé le sourire et
l’envie de s’amuser, de sortir... Car, même si
les conditions économiques sont loin d’être
satisfaisantes pour tous (il y a les nombreux
laissés-pour-compte de l’indépendance et
de la crise économique frappant désormais
le pays), l’atmosphère pesante et pessimiste
de l’époque soviétique a disparu. Seule la
population russophone demeure attachée
moins à l’ancien régime qu’aux symboles et
aux souvenirs qu’ils véhiculent, d’où parfois
des situations de heurts sérieux comme en
Estonie en 2007 suite au déplacement d’une
statue de bronze d’un soldat de l’armée Rouge.
Attachement à la nature
La place de la femme
Dans les pays Baltes, la femme est souvent
le véritable « homme fort » de la nation, de
la famille ou du couple. La tradition y est
matriarcale et la femme y dispose d’un degré
de liberté et de choix bien supérieur à celui
de la tradition latine. Les femmes peuvent
être chauffeur de bus, peintre en bâtiment,
chef d’entreprise, mafieuse ou politicienne.
Milda, la jeune fille représentée au sommet du
Monument de la Liberté à Rīga, est l’équivalent
de notre Marianne nationale.
© AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER
Autre trait de caractère, le rapport quasi
affectif qu’ils entretiennent tous (même les
citadins) avec la nature. Ces derniers peuples
païens christianisés en Europe ont gardé de
leur lointain passé des coutumes et traditions.
Ainsi les fleurs, par exemple, accompagnent
toutes les relations humaines (et l’on trouve
des vendeurs de fleurs un peu partout car on
s’en offre souvent). Pour les citadins, tous
les prétextes sont bons pour aller en forêt
ramasser des champignons ou des fraises,
faire une partie de pêche, se promener ou
aller se baigner dans les lacs quand la saison
y est propice.
DÉCOUVERTE
Comparés aux Latins expansifs et agités, les
habitants des pays Baltes apparaissent plutôt
calmes, discrets, réservés et modestes. Ce qui
peut s’expliquer par les conditions difficiles
et l’univers contraignant dans lesquels ils
ont évolué et qui semblent avoir amplifié ces
traits de caractère. Tout comme les Nordiques,
les Baltes apparaîtront froids et ne se lieront
avec autrui qu’après d’amples précautions.
Ne vous attendez pas par conséquent à des
démonstrations amicales exubérantes, le
Balte reste très mesuré, trop peut-être… Peu
communicatif, il demeure relativement neutre
vis-à-vis de l’étranger, allez de préférence vers
lui car il n’est généralement guère disposé
du fait de sa nature à faire le premier pas.
Les cicatrices de l’occupation
soviétique
Il existe également un très fort attachement
à leur pays et au folklore, qui s’explique en
grande partie par ce destin déchiré au cours
de l’histoire et la volonté de l’URSS de détruire
toutes racines. Il faut également rappeler que
les cinquante années d’occupation soviétique
ont sclérosé, muselé, et assombri l’esprit
des lituaniens.
Des habitudes héritées du système passé
restent présentes dans les mentalités – surtout
chez les deux dernières générations, c’est-àdire les 30/70 ans qui n’ont connu que cette
période de l’histoire de leur pays – et même si
tous cherchent à oublier ce trop long épisode,
des années seront encore nécessaires pour
que les traces disparaissent. L’indépendance
Costumes russes, rue Viru.
62
MODE DE VIE
Tempéraments nationaux
Le stéréotype veut que les Lituaniens soient un
peuple émotif, parfois exalté, comparé à leurs
voisins du Nord. Ils deviennent aussi facilement
irritables si vous les jugez trop hâtivement.
Pendant le conflit pour l’indépendance au
début des années 1990, la Lituanie a acquis
une renommée et une sympathie mondiale
pour son duel « David contre Goliath » avec
Moscou. Beaucoup ont considéré la Lituanie
comme la plus courageuse des anciennes
Républiques soviétiques, la seule uniformément peu disposée à plier ses principes face
aux menaces russes. Cette endurance face
au climat ainsi qu’à l’adversité se retrouve
dans le caractère quotidien du Lituanien avec
cette inertie palpable lors de contacts avec
la population.
Grands militaires, ils firent pièce jusqu’à sa
disparition au puissant ordre Teutonique et
étendirent la Lituanie du XVe siècle en un
empire touchant les rives de la mer Noire ;
elle a inclus de grandes régions de l’Ukraine
actuelle, de la Biélorussie et de la Russie.
Cette grande histoire mène quelques chefs
lituaniens à agir singulièrement comme s’ils
représentaient toujours une grande puissance.
Enfin, sans tomber dans les clichés, on pourrait
dire que la Lituanie est le plus rural des trois
pays Baltes. Ce passé agraire plus fort que
celui de ses deux voisins se traduit même
dans les grandes villes comme Vilnius par
une certaine rusticité dans le comportement
comme dans les interactions humaines.
En aparté, il faut noter qu’en dépit de cette
endurance qui leur a permis de passer les
siècles les Lituaniens sont les champions du
monde du suicide. Le taux de suicide est très
fort dans les campagnes (50 % de plus qu’en
milieu urbain), et très fort chez les personnes
âgées et chez les jeunes de sexe masculin.
Plus citadin et international que ses voisins
Tallinn et Vilnius, Rīga (la plus grande et la
plus industrialisée des trois capitales) est un
port de longue date destiné au commerce
extérieur (depuis l’époque de la Hanse), ce
qui a favorisé son ouverture sur le monde. Les
Lettons n’en gardent pas moins un caractère
très imprégné de culture scandinave. Ainsi
ils pourront paraître très froids et distants
alors même qu’ils vivent le moment le plus
exaltant de leur vie. On retrouvera pourtant
les mêmes, dansant avec une fantaisie et une
énergie folle, sur la piste de danse du club du
coin, sans se soucier de la convenance et du
rythme de la mélodie.
Reflets de leur position géographique, les
Lettons oscillent étonnamment entre le feu et
la glace, de fait ils sont le peuple le plus vivant
des trois républiques et les plus abordables par
les visiteurs de passage. Cependant attention,
un jour ils partiront sans vous saluer, et le
lendemain ils vous accueilleront avec l’effusion
que l’on réserve à son meilleur ami. Pour mieux
comprendre ces paradoxes, il faut garder
l’histoire du pays à l’esprit. La toute fraîche
indépendance a provoqué le renouveau de
l’identité nationale, si longtemps opprimée, et
donne aux Lettons la fierté d’un peuple jeune
qui a rejoint la cour des grands.
Avec l’économie qui s’améliore et leur entrée
dans l’Union européenne, les Lettons sont
devenus plus confiants. Mais cette nouvelle
confiance ne s’accompagne pas d’une
MODE DE VIE
et chacun rejoint la petite maison de campagne
familiale (souvent une simple cabane en bois)
pour s’adonner aux joies du plein air et du
sauna traditionnel.
Ainsi la fête de la Saint-Jean dont l’origine
païenne célèbre le retour du soleil reste un des
points forts de l’année. En famille ou entre amis,
les Estoniens passent alors la nuit à chanter, à
danser et à profiter de cet instant d’harmonie
avec la nature. 83 % des Estoniens déclarent
avoir physiquement besoin de nature au moins
une fois par semaine.
Religion
La tolérance religieuse
Malgré l’importante diversité des religions
représentées dans les pays Baltes, on
remarque une grande tolérance religieuse,
dont témoigne le partage fréquent des lieux
de culte entre les différentes confessions.
Enfin, le paganisme et la croyance dans les
forces de la nature sont toujours très présents
dans les mentalités, comme le prouve chaque
année, au mois de juin, la célébration très
suivie des feux de la Saint-Jean.
La religion sous le régime
soviétique
Le régime soviétique avait condamné les trois
Etats baltes à l’athéisme forcé et tout ce qui
avait rapport à la religion avait été banni de
la société : les prêtres étaient déportés ou
persécutés, les biens de l’Eglise nationalisés,
les lieux de culte fermés et transformés en
musées ou en planétariums… Ce faisant,
les Soviétiques ont paradoxalement préservé
les traditions anciennes, païennes, qu’ils
considéraient comme inoffensives puisque
simple folklore, tout en concentrant leurs
efforts envers les religions monothéistes.
Le renouveau religieux
de l’indépendance
Cinquante années de domination soviétique
ont engendré un très fort sentiment religieux.
Dès la fin de l’URSS, les Estoniens ont pu
reprendre au grand jour leurs pratiques
religieuses. De nouvelles congrégations
jusqu’alors interdites se sont installées
(baptistes évangélistes, Eglise adventiste
du Septième Jour, pentecôtistes, témoins
de Jéhovah) ainsi que des sectes (Krishna,
Moon). Aujourd’hui encore, les églises de tout
culte ne désemplissent pas, comptant sur
leurs bancs des hommes, femmes et enfants
de tout âge et tout niveau social.
DÉCOUVERTE
arrogance aussi manifeste qu’en Estonie.
Le Letton est un peu plus facile à vivre et
le sourire lui vient plus facilement et naturellement que son voisin. Dans son livre,
La Révolution balte, Anatol Lieven décrit les
Lettons comme suit : « La Lettonie est une
nation indéterminée, chevauchant de manière
instable entre ses deux voisins plus décisifs…
Les Lettons se considèrent comme des rêveurs
avec un bon sens pratique…
Ils sont considérés par les autres Baltes comme
ayant la capacité rare de croire deux choses
contradictoires en même temps… »
Le caractère des Estoniens a inévitablement
été façonné par l’histoire du pays et l’environnement naturel. S’ils sont introvertis et
taciturnes durant les longs et sombres hivers,
les beaux jours leur donnent l’inspiration des
grands festivals de chants. Les Estoniens sont
réputés être têtus et avoir tendance à ne pas
se laisser impressionner par le premier venu.
Ernest Hemingway a écrit que dans chaque
port du monde, on peut trouver au moins un
Estonien ; il voulait parler de l’esprit d’entreprise qui anime ce petit peuple.
Le sens de l’amitié est très fort chez les
Estoniens, ne le sous-estimez pas ! Ainsi,
lorsque vos compagnons locaux vous inviteront à porter un toast à tout et n’importe
quoi, ne refusez jamais et ne manquez pas
de regarder chaque personne de l’assistance
dans les yeux en trinquant. Sans quoi vous
risqueriez de vexer très profondément vos
nouveaux amis.
Tout comme les Lituaniens et les Lettons, les
Estoniens sont très attachés à la nature qui les
entoure. Les fleurs sont ainsi particulièrement
présentes dans la vie quotidienne. Pour un
rendez-vous galant ou non, que ce soit avec
sa mère ou sa petite amie, un Estonien ne
manquera jamais de se présenter au moins
avec une fleur. Les fleurs s’offrent toujours
en nombre impair et souvent emballées dans
du papier. Même entre hommes, à l’occasion
d’un anniversaire ou d’une célébration, les
fleurs seront bien accueillies. De nombreux
kiosques de fleuristes quelquefois même
ouverts 24h/24 et 7j/7 ponctuent les rues
des villes estoniennes.
Le 1er septembre, jour de la rentrée des
classes, les enfants dans leurs plus belles
tenues se présentent à l’école avec des
bouquets destinés aux professeurs. Pour les
citadins, tous les prétextes sont bons pour
aller en forêt ramasser des champignons,
des myrtilles, des canneberges ou encore
des noisettes et des fraises des bois. Eté
comme hiver, les villes se vident le week-end
63
64
MODE DE VIE
Estonie et Lettonie,
majoritairement protestantes
Lituanie : des rites
païens au catholiscisme
La Lettonie a été christianisée assez tardivement. Aujourd’hui, le protestantisme
luthérien est la religion la plus importante.
Les catholiques sont concentrés à l’est du
pays, en Latgale (influence polonaise). L’Eglise
orthodoxe trouve ses fidèles dans l’importante
communauté russophone.
La Lettonie compte également six communautés juives. Quant à la religion dite
« ancienne » (ou, en letton, Dievturiba), qui
ressemble fortement à celles des Celtes,
elle est encore très présente.Il en va de
même des traditions quotidiennes. Le point
fort de ses cérémonies est le solstice d’été
(Ligo, durant le week-end le plus proche
du 24 juin).
Les vivre sur un des lieux saints anciens
(Drusti en Lettonie) vaut largement un séjour
de quelques jours.
L’être mythique principal du paganisme letton,
notamment chanté dans les chansons folkloriques, est Dievs – Dieu, dans lequel sont
combinées des notions pré-chrétiennes et
chrétiennes. Dievs reste avec les hommes
tout au long de leur vie, mais la déesse Laima
est celle qui décide principalement du destin
d’un homme.
Laima et la déesse Māra sont les principales
protectrices des filles orphelines, jeunes
mariées, femmes enceintes et des femmes
en général. Dans les chansons folkloriques,
la nature est personnifiée par plusieurs
personnages maternels, dont les principaux
sont : Vēja māte – la Mère des vents, Meža
māte – la Mère Forêt et J ras māte – la Mère
des flots.
Le royaume des morts est régi par Zemes
māte – la Mère Terre ou Veļu māte – la Mère
des âmes. Les cultes les plus pratiqués en
Estonie sont, dans l’ordre d’importance, la
religion luthérienne, orthodoxe et baptiste.
De la période de domination soviétique
on retiendra un personnage important qui
a marqué l’histoire de la ville de Tallinn :
l’évêque Alexi. Il fut nommé en 1962 à l’âge
de 32 ans.
Fils d’un vieil aristocrate allemand et d’une
Russe pure souche, il a grandi dans un environnement bilingue, ce qui a poussé les
autorités à s’intéresser à lui.Il a notamment
protégé de l’expulsion les religieuses du
couvent de Kuremä.
Dans les années 1980, il a tenu un rôle
important à la conférence des églises
d’Europe.
Les Lituaniens, de forte tradition païenne,
idolâtrant les forces de la nature, ont été
les derniers peuples d’Europe à être christianisés de force, dès le XIVe siècle, par le
Grand Duc Mindaugas, du fait de son alliance
avec la Pologne catholique. L’appartenance
à l’Empire tsariste y a apporté la religion
orthodoxe, déjà implantée en Lituanie depuis
le XIVe siècle à la suite de son rapprochement
avec Byzance. Il faut souligner également la
présence importante de la religion juive en
Lituanie, Vilnius était appelé la « Jérusalem
du Nord » jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Après l’extermination de la population
juive par les nazis (250 000 personnes),
elle reprend peu à peu de son influence
depuis l’indépendance.
La Lituanie est sûrement le plus religieux
des pays Baltes.Les Lituaniens étaient
encore païens jusqu’au XIVe siècle, quand
ils adoraient Perk nas, le dieu du Tonnerre.
Ensuite, ils devinrent des catholiques loyaux,
mais beaucoup parlent avec une teinte de
regret de la perte de leurs rituels païens.
Les catholiques y sont majoritaires (80 %)
comme chez sa voisine la Pologne. L’église
orthodoxe y est représentée, de même que
le sont les luthériens, les évangélistes, les
baptistes, l’islam et le judaïsme. L’Eglise, en
Lituanie, est séparée de l’Etat et les adeptes
de toutes les religions y sont égaux devant la
loi. Depuis l’indépendance, et afin de refaire
de Vilnius un des centres religieux importants
d’Europe, les Eglises (catholiques en particulier) ont bénéficié de nombreux subsides.
Symbole de cette renaissance, le voyage
officiel que le pape Jean-Paul II a fait en
Lituanie, en 1993.
Pourtant, jusqu’à leur christianisation tardive,
les Lituaniens, comme tous les peuples baltes,
vénéraient les forces de la nature. Autour
de Dievas, le dieu-père, les divinités étaient
nombreuses, représentant chaque élément et
phénomène naturel. La plus populaire de ces
figures est probablement Perk nas, le dieu du
Tonnerre, encore célébré aujourd’hui par la
présence de totems. Les Lituaniens vénéraient
aussi le feu (la pratique de la crémation était
courante). A lire, l’ouvrage d’Algirdas Julien
Greimas sur la mythologie lituanienne, Des
dieux et des hommes , publié aux PUF.
Initiant un mouvement de fond dans l’Europe,
les Lituaniens ont accueilli en 1998 le premier
rassemblement mondial des religions
ethniques ( World Congress of Ethnic Religions ).
Arts et culture
avant la chute finale de l’URSS. Les intellectuels
et les artistes se sont souvent trouvés à la tête
de ces mouvements et se sont même essayés,
dans un premier temps, à l’exercice du pouvoir
politique : Vytautas Lansbergis, professeur de
musicologie et pianiste, a pris la direction de
l’Etat lituanien en 1990 tandis qu’en Estonie
l’écrivain Lennart Meri devint président de la
république deux ans plus tard. Depuis la fin de
l’URSS toutefois, l’activité culturelle a perdu de
sa rage (teintée de tristesse et de mélancolie),
de son énergie et d’une certaine imagination
stimulées jadis par les contraintes. Les thèmes
ont changé et la production culturelle en général
devient peut-être plus « positive ». Si l’argent
manque toujours cruellement pour soutenir la
création qui n’est pas la priorité des gouvernements, les activités culturelles « passives » se sont
multipliées, comme en témoignent la prolifération
des galeries d’art, l’ouverture de musées, etc.
ARTISANAT
Très riche, l’artisanat letton a connu son heure
de gloire au XIXe siècle avec les céramiques de
Dranda et, aujourd’hui encore, sa poterie est
renommée. Comme le tissage et la broderie,
la ferronnerie fait aussi partie des traditions
lettones. Le bois et ses dérivés sont très
utilisés dans l’art populaire (mobilier, plats,
décoration…). L’art populaire estonien qui
connut son plus fort épanouissement au
XIXe siècle est riche et se distingue sensiblement de celui des populations slaves voisines.
Le textile surtout les vêtements d’hivers,
notamment les pulls et chaussettes brodées.
Les céramiques, la verroterie et les articles en
cuir sont aussi populaires. Parmi les pièces
d’artisanat les plus caractéristiques, et dont
l’origine remonte à la préhistoire, citons les
grands pots à bière ( ollekünn ) ou pots à lait
dont l’anse se prolonge souvent vers le bas
par un motif ouvragé, ou un type de licol
sculpté utilisé pour les attelages de fête ou
encore les vastes coffres à linge décorés. A
Tallinn, la vieille ville recèle bon nombre de
boutiques d’artisanat local.
CINÉMA
Avant 1990, le cinéma lituanien était très
contrôlé par les Soviétiques et donc limité par
la censure mais aussi par les moyens techniques
et financiers. Il n’existait que le Lithuanian Film
Studio, une entreprise d’Etat. A l’indépendance,
le cinéma a découvert l’économie de marché
et ses multiples possibilités. L’unique moyen
de fabriquer un film, alors que le pays était
complètement dévasté, était le financement
privé. En 14 ans d’indépendance, 40 entreprises
de production de films ont vu le jour en plus
du Lithuanian Film Studio. L’entreprise cinématographique du long ou du court-métrage,
comme de l’animation, est en pleine ébullition.
Ouverte sur l’Est comme sur l’Ouest, la Lituanie
est maintenant invitée à participer aux festivals
de Cannes, de Berlin et de Venise. On attend
de le découvrir. On regrette aussi que le seul
cinéma d’art et d’essais de Vilnius, qui était
tant fréquenté par les amateurs, soit en cours
de destruction au profit d’un supermarché. Si
le cinéma lituanien vous intéresse, regardez les
programmations, car il y a beaucoup de festival
pendant l’année.
wwPour tout savoir sur le cinéma lituanien,
visiter le site www.lfc.lt
DÉCOUVERTE
Malgré la censure pratiquée par le régime soviétique, la culture nationale a toujours été très
présente dans la société, servant de refuge aux
populations. Comme on ne pouvait ni sortir,
ni voyager, ni s’exprimer, on se cultivait ! Lors
de notre premier séjour, ce qui nous a le plus
frappé, c’est le niveau culturel des gens. Imaginez
la surprise quand un concierge lituanien vous
récite les vers d’un poème de Victor Hugo que
vous ne connaissez même pas (le poème) ! Le
turbulent passé du pays a enrichi le domaine
culturel d’influences étrangères : le romantisme
allemand, le Baroque, l’Art nouveau. L’université
de Vilnius a été fondée en 1579 par les jésuites.
Au moment du renouveau national et identitaire
de la fin du XIXe siècle, la culture, bafouée et
occultée sous la domination de la Russie tsariste,
a repris du poil de la bête et a servi de ferment
aux mouvements d’indépendance. Une situation
similaire a eu lieu au cours des années 1980,
66
ARTS ET CULTURE
DESIGN
Les arts appliqués et le design estoniens sont
de plus en plus reconnus au plan international.
Le design estonien en matière de graphisme, de
luminaires, de mobilier, de textiles, de bijoux ou
encore de vêtements a su se frayer un chemin
jusqu’au marché international, jusqu’aux foires
et aux expositions professionnelles. Newsweek
a désigné, dans le passé, Tallinn comme une des
capitales inattendues du design. L’Estonie doit
cet honneur à l’aménagement à la fois moderne
et raffiné de ses cafés et de ses restaurants, dû
à un certain nombre d’architectes d’intérieur
formés à l’aménagement de l’espace, tels que
Pille Lausmäe, Gert Sarv, Maile Grünberg, le
bureau Pink, etc. Les intérieurs impressionnent
par leur caractère nordique, leur complexité
maîtrisée et par de nombreuses solutions
novatrices. L’un des domaines les plus tournés
vers le design est l’industrie du textile et de la
confection. Des marques telles qu’Ivo Nikkolo,
Monton, Sangar ou Klementi occupent déjà une
place non négligeable dans le paysage international et elles ne cessent d’améliorer leurs
positions. La marque Hula, particulièrement
novatrice, a été conçue en collaboration avec
les étudiants de l’Académie des beaux-arts et
se prépare à franchir les frontières du pays.
Outre l’importance de l’exportation de bois
brut, l’Estonie connaît également une crois-
sance rapide de la production de mobilier, qui
offre beaucoup de travail aux designers dont
le travail a été largement reconnu. C’est ainsi
que Martin Pärn a obtenu le prix international
Rote Punkt pour une création innovante appelée
table de Martin. Mentionnons entre autres les
entreprises Thulema (Martin Pärn), T&T Mang
(Tiina Mang, Kaisa Raidmets, Aet Seire) et le
producteur de luminaires 4Room (Tarmo Luisk).
Deux grands producteurs de baignoires ont fait
de cette branche un secteur concurrentiel : il
s’agit de Balteco (design Toomas Kelder) et
d’Aquator (Sven Sõrmus et Villi Pogga).
Le marché fait de plus une place importante aux
petites entreprises axées sur le design : Matti
Õunapuu, par exemple, occupe le créneau de la
conception et de la production des box à skis.
C’est sur le marché du design que la tradition
estonienne des arts appliqués, profondément
enracinée dans l’univers nordique, cherche
aujourd’hui un débouché. Dans le domaine des
bijoux et du textile, la frontière entre le design
et les arts appliqués est difficile à déterminer
comme le montrent les travaux de Katrin Amos
et d’Ülle Kõuts. Le design en matière de textile
s’affirme tout particulièrement pour sa qualité
artistique et technique, avec les œuvres de Mare
Kelpman, de Monika Järg, d’Elna Kaasik et de
bien d’autres encore.
FOLKLORE
Le folklore des trois pays Baltes est très ancré
dans les traditions païennes du Moyen Age,
antérieures à la conquête chrétienne. Situés
au cœur même de leur culture, il a été l’un des
facteurs principaux du renouveau national et
identitaire au moment de l’indépendance, le
lieu de l’expression de la résistance.
Le chant (choral notamment) tient une place
prépondérante dans le folklore balte. N’a-t-on
pas donné le nom de « révolution en chantant »
aux divers mouvements d’indépendance des
trois pays à la fin des années 1980 ?
Ces chants populaires sont appelés « daînas »
en Lettonie et « daînos » en Lituanie.
De nombreux festivals, suivis par des milliers
de personnes, ont lieu chaque année dans
chacun des trois pays. Voir, pour les dates
de ces festivals, la rubrique correspondante
à chaque pays.
Les contes et les fables occupent une place
importante dans l’imaginaire national et font
largement référence aux anciennes divinités
de la nature. Le Kalevipoeg, par exemple, conte
épique estonien, est encore enseigné dans
les écoles.
Très riche également, l’art folklorique s’exprime
notamment dans la sculpture sur bois, que vous
rencontrerez sous forme d’objets-souvenirs sur
les étals dans les rues ou encore sous forme
de totems (symbolisant les divinités païennes)
dans les campagnes.
Les instruments de musique folklorique les plus
courants sont la flûte, le bois de tout genre,
anches, sifflets et autres cors, et, surtout,
le plus caractéristique de la région, « l’arbre
chantant » (kannel en estonien, kokles en letton,
kankles en lituanien), une sorte de cithare à
25 ou 33 cordes. Pour la petite histoire, l’arbre
qui sert à sa fabrication doit être coupé à la
mort d’une personne du village…
L’accordéon, enfin, tient aussi une place importante dans la musique folklorique balte.
ARTS ET CULTURE
67
MÉDIAS
Il n’existe pas de publications en français
dans la région baltique. Cependant on pourra
trouver des informations en anglais couvrant
les trois pays.
Commencez d’abord par acheter sur place
le Baltic Times , un journal hebdomadaire en
anglais qui donne des informations générales
sur les trois pays. La collection des guides In
your Pocke t – www.inyourpocket.com – fournit
les renseignements pratiques en anglais que
vous attendez sur chacune des villes baltes. A
acheter dans les kiosques, les librairies, les
offices du tourisme et dans certains hôtels.
Le City Paper, publié tous les deux mois en
anglais, couvre les trois capitales et donne
de nombreuses indications pratiques utiles
aux touristes – www.balticworldwide.com
Au développement rapide de la presse écrite
depuis l’indépendance, s’est ajouté celui des
nombreuses radios privées de musique et d’information et des télévisions qui ont abandonné
les sinistres et pauvres programmes de la
période soviétique.
Radio
En Estonie
Presse locale
Les principaux quotidiens sont : le Postimees
(« Le Postillon »), couplé avec le magazine
mensuel d’actualités Luup (« La Loupe »), Eesti
Päevaleht (« Le Journal quotidien estonien »),
SL Õhtuleht (« Le Journal du soir ») et le
journal économique Äripäev (« Le Quotidien des
Affaires »). Les quatre plus grands quotidiens
tirent entre 20 000 et 70 000 exemplaires
par jour et leur tirage cumulé avoisine les
200 000 exemplaires par jour. Les 2 hebdomadaires les plus importants, L’Eesti Ekspress
(« Express Estonien ») et le Maaleht (« Le
Journal de la Campagne ») ont un tirage total
de 90 000 exemplaires par semaine.
La presse électronique
Au rang des plus importants portails Internet
figurent : Everyday, Delfi, Neti, Hot Zone et
Eesti Päevaleht Online. De récentes études de
marché révèlent que près de la moitié de la
population utilise régulièrement Internet. Cela
a accru de manière spectaculaire l’importance
du service Internet de l’agence de presse Baltic
News Service (BNS) et Estonian News Agency
(ETA). En ligne vous trouverez les traductions
anglaises de la presse locale sur le site : www.
balticbusinessnews.com
Télévision
Les principales chaînes de télévision sont
Estonian TV (www.etv.ee), Kanal 2 (www.
kanal2.ee) et TV 3 (www.tv3.ee).
En Lettonie
Presse française et étrangère
Les journaux en français ne sont pas faciles
à trouver. Dans le Narvesen, un tabac-presse
du Centrs, centre commercial du centreville, on peut parfois acheter Le Monde ,
Courrier International et Le Canard enchaîné.
Généralement, la presse internationale est en
vente dans les plus grands hôtels.
Le public letton apprécie la lecture des journaux
et a plus confiance dans les médias que dans
d’autres institutions. La presse écrite est
donc vivace, si ce n’est florissante. Elle est
en général de bonne qualité ; la lecture de
plusieurs journaux offre une information plus
complète. La presse écrite accorde une grande
importance aux questions européennes. Les
principaux quotidiens en letton sont Diena ,
Neatkar īgā R īta Avīze ( « L’Indépendant du
matin »), Latvijas Avīze ( « Le Journal letton »),
Dienas Bizness ( « Les Affaires du jour »), R īgas
balss ( « La Voix de Rīga »), Vakara Zi as ( « Les
Nouvelles du soir ») et Latvijas Vēstnesis ( « Le
Messager letton »). Les quotidiens en langue
russe sont Business & Baltija ( « Les Affaires et
la Baltique »), Tchas ( « L’Heure »), Telegraf et
Vesti segodnia ( « Les Nouvelles aujourd’hui »).
Radio
On peut capter BBC World Service sur
100.5 FM (pas encore RFI en français !). La
radio russophone la plus populaire Mix FM
(106.3 à Riga). Pour les radios en letton,
la Radio Nationale, Latvijas Radio, possède
5 fréquences. Les plus écoutées sont Latvijas
Radio 1 (90.7 FM à Riga), Latvijas Radio 2
(107.7 FM à Riga) et Latvijas Radio 3 Klasika
(musique classique, 103.7 FM à Riga).
DÉCOUVERTE
Presse locale
En Estonie, les stations les plus populaires
sont : Raadio Elmar (beaucoup de musique,
91.5 FM à Tallinn), Raadio Kuku (la première
radio indépendante du pays, très sérieuse,
100.7 FM à Tallinn), R-2 (101.6 FM à Tallinn)
et Vikerraadio (103.5 FM à Tallinn).
68
ARTS ET CULTURE
Télévision
Les principales chaînes de télévision en Lettonie
sont LNT, LTV 1 et 2 (Etat), Baltcom, Telia
Multicom, TV 3 et TV 5 en letton et en russe.
En Lituanie
Presse locale
Le Vilnius Monthly (www.vilniusmonthly.lt)
est un mensuel traitant de l’histoire, passée
et présente, de la Lituanie.
Radio
En Lituanie, la radio nationale est Lietuvos
Radijas, dont Lietuvos Radijas 1 (102.6 FM à
Vilnius) et Lietuvos Radijas Klasika (musique
classique, 105.1 FM à Vilnius). La station
P kas (90.1 FM à Vilnius), qui diffuse du folk
lituanien à longueur de journée, peut être une
bonne entrée en matière pour découvrir la
musique populaire du pays. La Lithuanie a le
plus haut taux de pénétration des fréquences
hertziennes en Europe, autant dire qu’on y
capte bien ! Les plus populaires sont SWH sur
105.2 et 89.6 (SWH version russe), et STAR FM
sur 106.2. Les radios lituaniennes programment des émissions en anglais : Radiocentras
sur 101.5, Ruskoje Radijo (russe) sur 105.6,
Znad Wili (polonais) sur 103.8, M-1 sur 106.8,
BBC World Service sur 95,5 MHz. On peut
capter Radio France Internationale (RFI) sur
98.3 MHz. Pour des stations avec uniquement
de la musique, écouter Laisvoji Banga sur 99.7,
M-1 Plius sur 106,2 MHz et Radio Tores qui
émet depuis Užupis sur 94,6 FM.
Télévision
La télévision publique est représentée par la
LTV1 et la LTV2. Les autres chaînes sont la
Télé 3, la LNK TV et, créée en 1993, une télévision commerciale Baltic TV et sa Baltijos
Bomba, chaîne musicale qui est l’équivalent de
MTV. Des chaînes russe (TV 6) et polonaise sont
également présentes sur le réseau. Grâce au
câble, on peut capter à présent toutes les chaînes
émettant des programmes internationaux. Pour
la France : Canal France International et TV 5.
La télévision lituanienne a cette particularité du
doublage par une seule et même voix masculine
pour l’ensemble des personnages, qu’ils soient
masculins ou féminins. Ce doublage en léger
différé fait disparaître la bande-son originale.
Une expérience !
MODE
© POZITIVSTUDIJA – FOTOLIA
A Rīga, l’industrie de la mode, ce summum de
la frivolité capitaliste, n’a (presque) plus rien
à envier à Paris ou Milan. Quatre écoles de
mannequins se sont créées dans la capitale
lettone. Les défilés se succèdent et les
créateurs ont pignon sur rue, habillant le
show-biz comme le personnel politique local.
Folklore lituanien.
La styliste Asnate Smeltere, avec sa marque
Salons A, exclusivement financée avec des
capitaux privés, a été une des pionnières
du secteur. Au mois de juillet, les soldes
sont l’occasion de faire du shopping bon
marché tout en arpentant le vieux centreville historique.
ARTS ET CULTURE
69
La littérature lettone
L’écrivain le plus connu de Lettonie est incontestablement Jānis Rainis (1865-1929). Il
s’opposa dans ses écrits (pièces de théâtre, poésies) à l’oppression russe, ce qui lui valut
l’exil. La littérature lettone compte aussi dans ses rangs des auteurs tels que le nouvelliste
R dolfs Blaumanis (1863-1908), Anna Brīgadere (1861-1933) et Kārlis Skalbe (18791945), qui puisèrent leur inspiration dans des contes très présents dans l’imaginaire
letton. L’épopée nationale lettone s’inspire d’ailleurs de celui d’Andrējs Pumpurs, le
Lāčplēsis, Le Tueur d’ours, écrit au XIXe siècle. La littérature récente est représentée par
des romanciers tels que Zigmunds Skujinš ou la nouvelliste Andra Neburga.
La Lituanie est connue pour son jazz (le saxophoniste Petras Vyšniauskas en est une figure
bien connue). De nombreuses formations se
produisent dans les bars de Vilnius, Kaunas ou
Klaipėda. Mais le pays est aussi bien représenté
dans le rock, avec, par exemple, le groupe
BIX, idole des jeunes, et qui a sa propre boîte
dans Vilnius. Un peu plus âgé, le Montand ou
l’Aznavour lituanien s’appelle Povilaitis. Enfin,
le musicien classique le plus célèbre est sans
doute Čiurlionis (1875-1911). La musique américano-occidentale est très écoutée en Lituanie.
La propagation des modes s’y fait désormais
aussi vite qu’en Amérique ou que dans les autres
pays d’Europe. Quant aux artistes français,
on apprécie ici Patricia Kaas ainsi que tous
les anciens de la chanson française (Dassin,
Montand…). La musique estonienne a été et
demeure une partie indissociable de la culture
nationale. Etre un « peuple chantant » fait partie
de l’identité estonienne. Parmi les vestiges
musicaux les plus anciens, il faut mentionner
la tradition millénaire du chant populaire en
octosyllabes appelé regilaul. Le chant populaire
et la culture traditionnelle n’ont pas perdu leur
vogue : des festivals de musique traditionnelle
et populaire sont organisés dans tout le pays et
de nombreux compositeurs ont puisé leur inspiration dans les traditions musicales du peuple
estonien. Les compositeurs locaux tels que
Arvo Pärt, Veljo Tormis, Erkki-Sven Tüür, Lepo
Sumera, Sven Grünberg, ainsi que des chefs
d’orchestre et de chœur comme Neeme Järvi,
Eri Klas, Tõnu Kaljuste, Olari Elts ou Anu Tali, ont
d’ailleurs une renommée mondiale. La tradition
des festivals pan-estoniens de chant a débuté
en 1869 à Tartu, où eut lieu le premier festival,
réunissant près de mille chanteurs et musiciens
venus de tout le pays. Aujourd’hui, c’est devenu
une fête qui, tous les cinq ans, rassemble près de
30 000 chanteurs et musiciens devant un public
de quelque 300 000 personnes. La tradition des
festivals de chant en Estonie a inspiré, en 1988,
ce qu’on appelle la Révolution chantante, qui a
réuni des centaines de milliers de personnes sur
la place du Chant pour exprimer leurs aspirations
politiques et chanter des chants patriotiques.
C’est en chantant que l’Estonie s’est libérée de
l’occupation soviétique. En 2003, la tradition des
festivals de chant et de danse, qui fête cette
année ses 135 ans, a été inscrite, ainsi que
l’espace culturel de l’île de Ruhnu, sur la liste
des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Unesco. L’Estonie est connue dans le
monde pour le haut niveau de l’enseignement de
la musique et pour sa musique chorale. Cette
dernière a été distinguée lors de l’attribution, en
février 2004 à Los Angeles, des prix Grammy de
la musique, qui ont été entre autres décernés au
chef d’orchestre Paavo Järvi, aux chefs de chœur
Tiia-Ester Loitme et Ants Soots, à la chorale
de jeunes filles Ellerhein, au Chœur d’hommes
national estonien et à l’Orchestre symphonique
national d’Estonie pour leur disque de Cantates
de Sibelius. En Lettonie, Wihtols et Kalninš sont
les plus éminents représentants de la musique
classique du début du siècle. Rīga était d’ailleurs
un centre musical important et son ballet, créé
en 1920 où se produisit Barychnikov, fut le plus
fameux d’URSS. Aujourd’hui, Cosmoss, groupe
de musique classique chantant à capella, et Ance
Krauze, dans la catégorie traditionnelle, sont
très populaires. Mais, c’est le rock qui est très
apprécié par la jeunesse lettone, et les festivals
se multiplient. Parmi les groupes locaux les plus
représentatifs, il faut citer Brainstorm, Bet Bet,
et Līvi, le groupe de hard rock letton. En 2000,
la Lettonie, qui participe pour la première fois
au concours de l’Eurovision, a terminé 3e au
classement final avec le groupe Brainstorm, idole
de la nouvelle génération. En 2002, la Lettonie
garde le souvenir fier de sa victoire à l’Eurovision,
grâce à sa candidate Marija Naumova, restée
depuis très populaire.
DÉCOUVERTE
MUSIQUE
70
ARTS ET CULTURE
Musées estoniens
Les musées estoniens mettent en avant les quelques collections de poteries datant
des Estes, premiers habitants de la région. Les motifs utilisés alors pour la décoration
des objets quotidiens ne s’assimilent à aucun autre, mais cette spécificité a peu à peu
été supplantée par les symboles des tribus finno-ougriennes. La plupart des objets
et productions artistiques du pays datent du XII e siècle, des invasions danoises et
germaniques. Les motifs retrouvés prennent alors une tournure clairement religieuse.
Les plus beaux ont été retrouvés dans quelques églises de Tallinn sous les peintures
Renaissance.
PEINTURE
Les figures les plus connues de la peinture
lettone sont Jānis Rozentals (impressionnisme
et Art nouveau) et les paysagistes Purvītis
et Valters.
Vilhelms Purvītis (1872-1945)
© AKAYUKIBRU – FOTOLIA
Après avoir suivi les cours de l’Académie des
beaux-arts de Saint-Pétersbourg, il voyagea
en Europe où il participa à de nombreuses
expositions. La plupart de ses tableaux représentent des paysages lettons sous la neige
ou au printemps.
Après la Première Guerre mondiale, il devint
professeur à l’Académie des beaux-arts en
Lettonie qu’il avait contribué à créer.Entre
les deux guerres, il joua un rôle essentiel
Festival de chant de Tallinn.
dans le développement de l’art pictural
letton.
Jānis Rozentāls (1866-1916)
Il est l’un des plus illustres peintres lettons.
Il est très connu pour sa peinture de genre
et de portrait. Il peint à la manière réaliste du
XIXe siècle, puis découvre l’impressionnisme
qu’il confond avec l’Art nouveau.
Jānis Valters (1869-1932)
Etudiant à l’académie des arts de SaintPétersbourg, à la fin du XIXe siècle, il émigre
définitivement en Allemagne en 1906. Il se
perfectionne dans la peinture dite « paysagiste ».
Festivités
Février
„w
FESTIVAL DE GLACE DE PÄRNU
PÄRNU
www.waterfest.eu
Deuxième quinzaine de février.
Nombreuses attractions sportives et artistiques pendant neuf jours le tout dans un
cadre enneigé.
„w
FÊTE NATIONALE D’ESTONIE
Le 24 février.
„w
MARATHON DE SKI DE TARTU
TARTU
www.suusaliit.ee
[email protected]
En février.
Le marathon de ski se tient de Tartu à Otepää.
„w
RECONSTITUTION DE LA BATAILLE
D’EYLAU
)
KALININGRAD (
En février.
Une reconstitution historique pour commémorer la bataille d’Eylau en 1807, combat avec
près de 120 000 hommes engagés entre
l’Empire russe alliée à la Prusse contre
l’Empire français. La victoire acquise par
Napoléon I er sera ternie par le coût en
vies humaines et par la perte d’officiers
de valeur.
Mars
„w
CONCOURS INTERNATIONAL
DE CHANT « LE ROSSIGNOL D’AMBRE »
En mars.
Organisé sous l’égide du ministère russe de
la Culture ; événement très populaire.
„w
FOIRE ARTISANALE DE VILNIUS
VILNIUS
Début mars.
„w
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE MUSIQUE RELIGIEUSE À ŠIAULIAI
ŠIAULIAI
1ère semaine d’avril.
Mai
„w
FESTIVAL DU THÉÂTRE LITUANIEN
INTERNATIONAL À VILNIUS (LIFE)
VILNIUS
2nde moitié de mai.
„w
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE FOLKLORE À VILNIUS (SKAMBA
KANKLIAI)
VILNIUS
Dernière semaine de mai.
„w
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE JAZZ À KAUNAS
KAUNAS
2nde moitié de mai.
Juin
„w
FESTIVAL DE MUSIQUE
DE KALININGRAD
KALININGRAD (
En juin.
)
Juillet
„w
FESTIVAL DE LA HANSE DE TARTU
TARTU
Au début du mois de juillet.
Festival médiéval qui dure 4 jours.
„w
FESTIVAL DE LA MER À KLAIPEDA
KLAIPĖDA
Le dernier week-end du mois de juillet.
Avril
„w
FESTIVAL DE MUSIQUE À VILNIUS
VILNIUS
Du 1er au 31 juillet.
„w
COURSE MARITIME DE KURESSAARE
KURESSAARE
www.ametikool.ee
[email protected]
Dernière semaine d’avril
„w
FESTIVAL DE MUSIQUE POPULAIRE
DE VILJANDI
VILJANDI – www.folk.ee
[email protected]
En juillet
DÉCOUVERTE
„w
FÊTE NATIONALE DE LITUANIE
Le 14 février.
„w
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE JAZZ DE TALLINN (JAZZKAAR)
TALLINN
www.jazzkaar.ee – [email protected]
Au mois d’avril.
72
FESTIVITÉS
„w
FESTIVAL « LES JOURS
DE KALININGRAD »
)
KALININGRAD (
Le dernier dimanche de juillet.
„w
FESTIVAL MÉDIÉVAL DE KERNAVÉ
KERNAVĖ
Les 5 et 6 juillet.
„w
FESTIVAL MÉDIÉVAL DE TRAKAI
TRAKAI
Les 5 et 6 juillet.
„w
FÊTE DE LA BIERE DE TALLINN
TALLINN
www.ollesummer.ee
[email protected]
Début juillet.
Le plus grand festival nordique du genre avec
le fameux « boulevard de la bière ».
Août
„w
FESTIVAL DE LA DAME BLANCHE
A HAAPSALU
HAAPSALU
En août.
„w
FESTIVAL DE MUSIQUE DE CHAMBRE
À PALANGA
PALANGA
www.filharmonija.lt
[email protected]
Fin juillet et début août.
„w
FESTIVAL DE ROCK (ROCKMARCH)
VILNIUS
Dernier week-end du mois d’août.
„w
FESTIVAL INTERNATIONAL
AU MONASTÈRE DE PAZAISLIS
KAUNAS
1ère quinzaine d’août.
„w
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE MUSIQUE À VILNIUS
VILNIUS
www.kristupofestivaliai.lt
De début juillet à fin août.
„w
FREEDOM PARADE A TARTU
TARTU
En août.
Le plus grand défilé de musiques électroniques du pays.
„w
RECONSTITUTION DE LA BATAILLE
DE NARVA
NARVA
Du 12 au 14 août.
Reconstitution d’un des plus célèbres affrontements entre le royaume de Suède et l’Empire
Russe durant la Guerre du Nord (1700-1721).
Bien que luttant à plus de 1 contre 3, les forces
Suédoises mieux disciplinées emportèrent la
victoire et offrirent à Charles XII l’un de ses
plus grands faits d’armes.
Septembre
„w
CONCOURS INTERNATIONAL
DES ORGANISTES « MIKAEL
TARIVERDIEV »
)
KALININGRAD (
www.organcompetition.ru
En septembre.
Novembre
„w
FESTIVAL DU MASQUE DORE
TALLINN
www.goldenmask.ee
[email protected]
Durant tout le mois de novembre.
Le masque doré est une récompense attribuée
à une troupe de théâtre à l’issue d’un concours
dont la notoriété ne s’est pas démentie depuis
sa fondation en 1994. L’originalité est qu’il est
le fruit d’une coopération entre les ministères
de la culture d’Estonie et de Russie.
Décembre
„w
FESTIVAL DE CINEMA DES NUITS
NOIRES
TALLINN
www.poff.ee – [email protected]
En novembre / décembre.
Le plus important festival cinématographique
de tous les pays Baltes.
„w
FÊTE DE NOËL
Le 24 décembre.
La lumière est un élément central dans la vie
lettone. En décembre, il ne fait jour que vers
10h du matin, et la nuit tombe vers 15h…
Mais dans l’obscurité brillent des milliers de
bougies, de guirlandes ou de petites lampes
accrochées aux fenêtres, sur les sapins, dans
les vitrines des magasins. Dans les temps
« antiques », la lumière était un symbole divin.
Elle était liée à tous les rites du printemps et
de l’été : lorsque les Lettons travaillaient aux
champs, la lumière signifiait que le soleil était
bien là, et pourvoirait à tous leurs besoins. Au
début du mois de décembre, presque chaque
maison lettone se pare d’une sorte de petit
sapin de lumière, formé de bougies électriques
Cuisines baltes
La cuisine de ces pays, froids en hiver et
de caractère plutôt rural, est généralement
calorique et roborative, à l’image de celle
des Scandinaves.
Bien que les traditions culinaires des trois pays
connaissent certaines variantes, leur base
commune est constituée de viande de porc, de
tomates, de concombres et de champignons.
Entre autres spécialités baltes, les poissons
fumés ainsi qu’une grande variété de pains,
dont le pain noir de seigle. Parfumé au cumin
des prés (le carvi), c’est le plus délicieux de
tous et il se suffit à lui-même (sans beurre
ni sauce !).
Il faut également noter que les cuisines
baltes ont été l’objet de certaines influences
notamment orientales, venues des immigrés
tatars en Lituanie. Quant à l’influence germanique, on la retrouvera dans les plats lettons ou
scandinaves en Estonie. Mais chaque cuisine
a sa spécifité.
Depuis la fin de l’URSS, de nombreux restaurants de cuisines « exotiques » ont été ouverts
par des locaux ou des étrangers dans les
trois pays Baltes qui font preuve à présent
d’un cosmopolitisme gastronomique inconnu
jusqu’alors (restaurants chinois, japonais,
tex-mex, français, pizzerias, etc.).
LES PRODUITS CARACTÉRISTIQUES
Alcools
Tous pays confondus, la boisson alcoolisée la
plus populaire est la vodka. En toute occasion,
on vous demandera de lever votre verre pour
porter un toast à la santé de n’importe quoi et
de n’importe qui. Et tant pis pour votre foie et
le réveil le lendemain matin ! Ce n’est jamais
qu’une boisson fermentée à base de céréales
ou de pommes de terre !
La bière a également de nombreux amateurs.
Locale, en pression ou importée, elle coule
à flots dans les innombrables bars qui ont
ouvert depuis l’indépendance. La Lituanie
produit 90 % de sa consommation de bière.
Vous ne pourrez pas échapper à la Svyturis
(essayez la Baltijos au caractère très marqué),
Utenos ou Kalnapilis. Pensez à goûter aussi
à du balsam local : le Žalios Devynerios (ou
Green Nines pour les visiteurs étrangers).
En Lettonie, on boit surtout de la bière (alus )
et de la vodka qui demeurent bon marché.
Essayez la boisson nationale lettone, la liqueur
noire locale : le Black Balsam ou Rīga Melnais
Balzams. Les Lettons, par ailleurs, seraient
devenus, paraît-il, les plus grands buveurs
d’alcool d’Europe. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la consommation
moyenne par an et par personne y serait de
22 litres purs…
En Estonie, les amateurs de sensations fortes
aimeront le Vana Tallinn, une liqueur à base de
cacao. Si ces alcools (locaux) restent vraiment
bon marché pour le tourisme lambda, d’autres,
nouvellement arrivés sur le marché (whisky,
gin…) sont beaucoup plus chers car importés.
Contentez-vous donc de bière ou de vodka si
vous comptez offrir une tournée générale !
En ce qui concerne le vin, il ne figure pas
sur les tables baltes à l’heure du repas. Pour
le moment, on trouve dans les commerces
quelques vins en provenance de Hongrie,
Bulgarie ou Moldavie. Notre vin national, qui
fait notre fierté, arrive lentement dans les
magasins mais ne peut pas compter encore
sur une large clientèle, étant donné son coût.
Poissons
L’essentiel des poissons pêchés consiste en
hareng, sprat, saumon et en poissons plats. On
capture également des espèces d’eau douce
en mer, les perches, les brèmes, les sandres
et les brochets. Ce phénomène s’explique par
la faible salinité de la Baltique. Le hareng est
l’une des spécialités les plus représentatives
de la cuisine des trois pays Baltes depuis les
périodes antiques. Le hareng, comme d’autres
produits baltes traditionnels, est conservé soit
par salaison, soit mariné ou fumé.
Les Lettons apprécient également le drôle de
vertébré aquatique qu’est la lamproie. Malgré
ses airs de serpent, sa chair est des plus fines
et des plus appréciées.
Spécialités estoniennes
Voici les spécialités estoniennes les plus
connues :
CUISINES BALTES
Spécialités lettonnes
La cuisine traditionnelle lettone garde les
empreintes de son histoire : elle marie cuisine
suédoise, allemande et slave.
wwRupjmaize : le pain noir de seigle, très
populaire, dont le fief est la ville de Limbaži.
wwDe même, pas de vrai plat letton sans
pommes de terre, kartupe.
wwLe bacon frit aux pois gris. Le proverbe
dit d’ailleurs que plus on mange de ces
pois, moins l’on pleurera dans l’année. C’est
d’ailleurs l’un des 13 plats typiques du soir
de Noël.
wwLes poissons fumés aux oignons
« k pināts » qui se dégustent froid comme
chaud.
wwLa soupe au chou. La plupart des plats
sont agrémentés de crème fraîche « krejums »
qui fait office de sauce et supplante souvent
la mayonnaise et le ketchup.
wwGoûtez le pīrāgi, un chausson chaud fourré
aux oignons et au bacon, ou au chou et aux
oignons.
wwLe Klingeris est un gâteau traditionnel en
forme de bretzel qui s’assimile à une brioche
aux raisins et aux épices.
wwLe Kiselis est un dessert très frais et
vitaminé qui consiste en une bouillie de
fruits frais.
wwLa soupe de pain reste le dessert le plus
typique et le préféré des enfants. Il s’agit de
pain noir rassis mixé avec des fruits secs et
cuit dans du lait, le résultat se rapproche d’une
crème dessert et est très onctueux.
wwEnfin, en dessert l’Alexander Torte une
pâtisserie aux framboises et aux airelles.
Spécialités lituaniennes
Parmi les spécialités lituaniennes, le plat
national est sans aucun doute le « cepelinai »
(Zeppelin), qui ressemble à un petit ballon.
C’est une boulette gélatineuse de purée de
pommes de terre cuites à la vapeur, fourrées
à la viande, au fromage ou aux champignons
et servie avec de la crème. A goûter obligatoirement !
wwLes kold nai sont des raviolis lituaniens.
wwLes blynai sont de petites crêpes fourrées
à la viande, au fromage ou à la banane, que
l’on vend dans les rues.
wwAutre spécialité du pays, les poissons
fumés : harengs ( silke ) et sprats (šprotai ).
wwDans les restaurants, vous seront souvent
servis les incontournables karbonadas viande
de porc frite et panée, accompagnée de
tomates, concombres et pommes de terre
ou les kepsnys même chose, avec de la viande
de bœuf.
wwLa šaltibarščiai (prononcer shal-ti-barschyai) est une soupe de betteraves et de
concombres mélangés à de la crème. On la
mange froide, avec des pommes de terre à
la vapeur durant les mois d’été. Excellent !
wwLes kepta duona sont des petits pains
grillés à l’ail, servis en apéritif.
Les menus sont la plupart du temps traduits
en anglais.
MODES DE RESTAURATION
Les capitales et les grandes villes disposent
d’un grand nombre de restaurants aux spécialités culinaires du monde entier : chinoises,
italiennes, françaises, indiennes… Les prix
pratiqués sont raisonnables (compter de 6 à
15 E pour un repas).
Même si la plupart des restaurants proposent
une cuisine locale, les cantines, subsistantes
de la période soviétique, proposent toute la
panoplie des plats traditionnels précédemment
cités, que l’on peut manger sur le pouce à
moindre coût.
Tous les cafés font également office de
restaurants. Il est donc possible de se nourrir
partout et tout le temps, et ce pour tous les
budgets.
DÉCOUVERTE
wwKartulid : c’est la fameuse pomme de terre,
introduite au XVIIIe siècle.
wwKohupiim : fromage frais, délicieux.
wwKringel : un dessert de style germanique,
un pain sucré, fourré de noisettes et raisins
secs. Une spécialité traditionnelle pour fêter
un anniversaire.
wwLeib : ou pain noir. Très apprécié dans
le pays.
wwSült : les fameux pieds de porcs estoniens.
Quelques autres plats qu’il est fréquent de
rencontrer sur une table estonienne : des
crêpes, de la salade de betteraves, du hareng
et des écrevisses.
75
76
CUISINES BALTES
RECETTES
Gâteau au fromage blanc
(kohupiimakook) – Estonie
© AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER
wwPâte : 4฀dl฀de฀farine฀•฀4฀cuillères฀à฀soupe฀
de฀sucre฀•฀2฀œufs฀•฀un฀peu฀de฀sel.
wwFarce : 1฀kg฀de฀fromage฀blanc฀•฀6฀œufs฀•฀
4฀dl฀de฀sucre฀•฀4฀dl฀de฀crème฀fraîche฀épaisse฀
•฀6฀cuillères฀à฀soupe฀de฀farine฀•฀2฀cuillères฀à฀
café฀de฀sucre฀vanillé฀•฀zeste฀d’un฀grand฀citron฀
•฀2฀dl฀de฀raisins฀secs.
wwPréparation : à l’aide d’un batteur,
mélanger le beurre et le sucre et ajouter
ensuite un par un les œufs. Ajouter la farine et
le sel et travailler au batteur jusqu’à l’obtention
d’une pâte homogène. Recouvrir entièrement
la plaque de papier sulfurisé. A l’aide d’un
rouleau, étaler la pâte sur le papier et la mettre
sur la plaque. Pour la farce, battre les jaunes
d’œuf au sucre, ajouter le fromage blanc,
la crème, la farine et les raisins. Battre les
blancs en neige très fermes, verser sur les
autres ingrédients et l’incorporer délicatement
au mélange à l’aide d’une cuillère à soupe.
Verser sur la pâte et faire cuire à 200 degrés
de 35 minutes à 40 minutes, jusqu’à ce que la
farce au fromage soit ferme et dorée. Une fois
le gâteau refroidi, couper en carré.
Pipark kas – Lettonie
wwIngrédients.฀100฀g฀de฀beurre฀•฀75฀g฀de฀
sucre฀•฀100฀g฀de฀sirop฀de฀sucre฀de฀canne฀
(ou฀ un฀ autre฀ sirop)฀ •฀ 4฀ jaunes฀ d’œufs฀ •฀
375฀g฀de฀farine฀•฀1฀cuillère฀à฀café฀de฀soude฀
•฀1/3฀cuillère฀à฀café฀de฀levure.
wwAssaisonnement. Le zest d’une d’orange
•฀du฀poivre฀fraîchement฀moulu฀•฀6฀à฀8฀clous฀
de฀ girofle฀ moulus฀ •฀ 1฀ cuillère฀ à฀ café฀ de฀
cardamome moulue (uniquement la partie
verte)฀•฀1฀cuillère฀à฀café฀de฀graine฀de฀coriandre฀
moulue฀•฀1฀pincée฀de฀gingembre฀•฀1฀pincée฀
de฀muscade฀•฀1/2฀cuillère฀à฀café฀de฀cannelle฀
•฀1฀œuf฀battu฀pour฀glaçage฀(optionnel).
wwPréparation. Faire fondre le beurre, avec le
sirop et la moitié du sucre. Faire frémir. Incorporer
la moitié de la farine et tous les assaisonnements
dans la préparation en ébullition. Mélanger
vigoureusement. Laisser refroidir. Mélanger
2 jaunes d’œufs avec les restes du sucre.
Incorporer dans la préparation refroidie.
Tamiser la farine restante avec la soude et la
levure. L’intégrer à la préparation.
Y incorporer les 2 jaunes d’œufs restants.
Pétrir la pâte jusqu’à ce qu’elle devienne
brillante et élastique. Etirer la pâte très
finement et découper les gâteaux.
Peindre avec l’œuf battu et mettre au four
préchauffé (minimum 200 °C) jusqu’à ce que
les gâteaux brunissent (normalement 10 à
12 minutes). Laisser refroidir et consommer.
Saltibarščiai – Lituanie
Tout le monde connaît cette exquise recette
estivale. Cette soupe colorée, bien que
copieuse, est très agréable les jours de
grande chaleur.
wwIngrédients (pour 4 à 6 personnes).
1,5 l de lait fermenté (à 7 % de matière
grasse), 500 g de betteraves rouges râpées,
1 concombre haché, 3 petits oignons frais
hachés, aneth, 1 œuf dur par bol, pommes
de terres cuites à la vapeur, 2 cuillérées de
crème fraîche par bol.
wwPréparation. Mixez le lait fermenté, les
betteraves, les concombres et les oignons
jusqu’à l’obtention d’une soupe épaisse. Au
moment de servir, rajoutez la crème fraîche,
l’œuf coupé en quartier et une pincée d’aneth,
dans chaque bol. Présentez les pommes de
terres, chaudes, à part.
Beffroi sur la place de la cathédrale.
Jeux, loisirs
et sports
DISCIPLINES NATIONALES
DÉCOUVERTE
Quant à l’Estonie, son équipe de basketball
menée par le champion Tiit Sokka a remporté
la médaille d’or, à Séoul.
Football
Depuis la participation de l’équipe lettone et
de son joueur star Maris Verpakovskis à l’Euro
2004, un véritable engouement pour le foot
s’est emparé du peuple letton.
Pour les supporters lettons, le buteur du
Skonto Rīga restera à jamais l’homme du
barrage contre la Turquie, troisième du Mondial
de 2002, au terme duquel la Lettonie a obtenu
son billet pour la phase finale de l’Euro 2004.
Verpakovskis a eu le mérite de garder la tête
froide au moment de marquer ces buts importants, qui ont permis à son pays de disputer
la première phase finale d’une compétition
majeure de son histoire.
© MICHAEL PETTIGREW – FOTOLIA
Basketball
Un sport très suivi dans l’ensemble des pays
Baltes. Mais les Lituaniens sont sans doute,
avec les Yougoslaves, les plus mordus de
basket en Europe. De Klaipėda à Vilnius, de
Tauragė à Utena en passant par Kaunas et
Šiauliai, pas une ville sans un panier de basket,
sans un « practice » au bord d’une route ou
au fond d’une cour.
Porte-drapeau du sport lituanien, l’équipe
nationale de basket a récolté deux fois la
médaille de bronze aux Jeux olympiques
d’Atlanta 1996 et Sydney 2000.
La demi-finale Lituanie-Etats-Unis de Sydney
(défaite 81-82 des Lituaniens pour un panier
manqué dans les dernières secondes de jeu)
restera aux yeux du monde comme un des plus
grands moments de sport des dix dernières
années. Pensez donc, l’équipe d’un pays de
moins de 4 millions d’âmes donnant une leçon
de basket à l’omnipotent aigle américain et
à ses stars millionnaires, devant les télés
du monde !
Le rapport qui lie les Lituaniens au basket va
plus loin qu’une simple pratique sportive. Le
basket « made in Lituanie » est un modèle de
jeu déposé, basé sur l’intelligence collective,
à l’opposé du système de jeu américain fait
d’exploits individuels.
Parler de basket avec un Lituanien ou une
Lituanienne, c’est comme parler « futebol »
avec un Brésilien, il en ressort la même
passion communicative.
Les 2 meilleurs clubs du pays jouent à Vilnius
(Lietuvos Rytas) et surtout à Kaunas (Žalgiris),
équipe du légendaire Arvidas Sabonis, figure
emblématique du basket lituanien depuis le
début des années 1980.
La Lettonie fait pâle figure à côté de la
Lituanie. Son équipe, reformée en 1990,
essaye de retrouver sa gloire d’antan (elle
fut l’une des équipes majeures des premiers
championnats d’Europe avant de disparaître
fin 1939).
Hockey.
78
JEUX, LOISIRS ET SPORTS
Le public de Rīga s’est levé pour acclamer sa
sortie du terrain après la première confrontation avec les Turcs. Les supporters en
liesse ont scandé « Maris, Maris » dans
les rues de Rīga après le match retour. En
Lettonie, Maris Verpakovskis est devenu
une star.
En 2004, la Lettonie réalise son plus bel
exploit en se qualifiant pour les championnats
d’Europe, en éliminant la Turquie (1-0 et
2-2). Lors des matchs de poule, la Lettonie
est battue par la République tchèque (2-1)
et les Pays-Bas (3-0), mais se bat contre
l’Allemagne et la tient en échec (0-0). Le
pays est en liesse.
Il faudra suivre cette petite équipe qui,
pourquoi pas, pourrait un jour encore créer
l’exploit…
Hockey
Sport le plus populaire chez les Lettons
jusqu’à très récemment. Les soirs de match,
les bars et les pubs sont pleins à craquer et
la foule se presse devant les écrans installés
dans la vieille ville. En cas de victoire, c’est
un véritable défilé qui s’organise où tous se
pressent en direction du château du Président
qui parfois sort au balcon pour saluer la foule
et la victoire lettone. Et les Lettons ont de quoi
être fiers ! L’équipe était classée 9e au monde
en 2005. La meilleure performance de l’équipe
en compétition internationale fut en 2000 et
2004, lorsque l’équipe atteignit les quarts-definale. Les Jeux olympiques de 2010 ont laissé
aux supporters un goût très amer : leur équipe
s’étant positionnée à la toute dernière place de
la compétition et éliminée dès le premier tour.
ACTIVITÉS A FAIRE SUR PLACE
Loisirs de plein air
En plus de la randonnée pédestre et de l’observation de la faune et de la flore dans les parcs
naturels, qui sont un perpétuel émerveillement,
les pays Baltes offrent aux visiteurs la possibilité de nombreuses activités.
L’équitation, la voile, le canoë sur les rivières (la
meilleure période est en mai, quand les eaux sont
plus rapides), la pêche (à la truite et au brochet)
ainsi que la chasse, le patin à glace et même le
ski de fond qui peut se pratiquer dans le parc de
la Gauja ou à Ignalina par exemple, sans oublier
le ski alpin à Vilnius ou sur les dunes de Nida.
Le bobsleigh, où les Lettons excellent, est un
sport très populaire dans la région.
Ces trois pays de très faible altitude sont
l’endroit rêvé pour les amateurs de bicyclette. Depuis l’indépendance, de nombreux
voyageurs sportifs visitent les pays Baltes à
vélo, ce qui est une excellente idée. Il vous
sera possible de louer des vélos sur place.
Ski
Les plus courageux qui s’envolent pour les
pays Baltes en plein hiver ne manqueront
pas les quelques pistes de ski alpin. Les
aficionados du ski de fond s’en donneront à
cœur joie, surtout dans les parcs nationaux
où les balades sont exceptionnelles dans des
paysages magiques. Ceux qui n’aiment pas
la glisse auront la possibilité de se promener
en raquettes.
Thermalisme
En Estonie, Pärnu, Haapsalu et Kuressaare,
en Lituanie la région de Druskininkai et de
Birštonas, en Lettonie celle de J rmala, ne
sont pas que des plages pour touristes, elles
sont aussi depuis le XIXe siècle des hauts lieux
du thermalisme à base de boue.
Voile
Les côtes souvent ventées de la mer Baltique
offrent de bonnes conditions de navigation.
Windsurf
En Estonie, les côtes souvent ventées de l’île de
Saaremaa offrent un bon spot pour pratiquer le
Windsurf. Non loin de Kuressaare, à une dizaine
de kilomètres à l’ouest après Nasva (à l’ouest),
on trouvera le camping de Mändjala et sa plage,
puis la plage de Järve (14 km à l’ouest). L’Hôtel
Männikäbi, ou plus exactement son parking,
est le point de départ des surfeurs. Empruntez
le petit passage en bois qui vous conduira à la
plage. Pour plus d’information contactez l’office
de tourisme de Kuressaare.
Retrouvez l'index général en fin de guide
Enfants du pays
ESTONIE
Rein Taagepera (1933)
Né à Tartu, Taagepera fuit l’Estonie lors de
l’arrivée des troupes soviétiques en 1944 et
transita à travers plusieurs pays (Maroc, Canada,
Etats-Unis) où il accumula études et diplômes
dans les domaines de la physique et des relations
internationales. Il revint dans son pays natal en
1991, et fut le doyen fondateur de la nouvelle
école des sciences sociales de Tartu tout en
œuvrant en tant que membre de l’assemblée
constituante d’Estonie (qui venait de se libérer
du joug soviétique). Il se présenta en tant que
candidat à la présidentielle de 1992 et termina à
la troisième place avec un score très honorable.
Il fut président d’un nouveau parti qui domina la
scène politique de 2003 à 2006 avant que ce
dernier ne fusionne avec un autre mouvement
politique. Taagepera axa notoirement son champ
d’étude sur la nécessité d’une approche plus
scientifique des sciences sociales et est l’auteur
de plusieurs études sur les systèmes et partis
électoraux.
Jaan Kaplinski (1941)
Il est le principal poète estonien contemporain.
Né d’un père polonais (décédé peu après sa
naissance) et d’une mère estonienne, il a fait
des études de français et de linguistique à
l’université de Tartu.
Il publie ses premiers poèmes dans le
contexte de la renaissance littéraire
des années 1960, Les Traces au bord
de la source (1965), De la Poussière et
des couleurs (1967).
LITUANIE
Sharunas Bartas (1964)
Vytautas Landsbergis (1932)
Réalisateur né en 1964 à Šiailiai en Lituanie.
Sharunas Bartas étudie le cinéma à l’institut
VGIK de Moscou. Il réalise deux documentaires
et en 1991 son premier long-métrage, Trys
Dienos , obtient le Prix du jury œcuménique
et la mention spéciale de la Fipresci.
Ses films Few of us et The House ont été
présentés à Cannes en sélection officielle
(Un certain regard, 1996 et 1997). En
2004 sortait Seven Invisible men, son dernier
long-métrage.
Ce politicien était à l’origine professeur de
musique et pianiste. Père de l’indépendance,
en 1990, avec le mouvement Sąj dis, il a fondé
depuis un autre parti (conservateur) ; il fut le
premier président de Lituanie de 1990 à 1992.
Vincas Kudirka (1858-1899)
Poète et scientifique, ayant effectué la majeure
partie de ses études à Varsovie et un des
membres les plus influents du mouvement de
renaissance du sentiment national Lituanien,
Kudirka est surtout connu pour avoir été
l’auteur de l’air et des paroles de l’hymne
officiel actuel, Tautiška Giesmė.
Arvydas Macijauskas (1985)
Joueur de basket arrivé de Neptunas Klaipėda au
Lietuvos Rytas à l’âge de 19 ans, Macijauskas est
aussitôt devenu le chouchou du public de Vilnius
grâce à sa forte personnalité. Après une carrière
en Europe, dont les deux dernières années en
Espagne chez le Tau Vitoria où ses qualités
de coureur aident son club à remporter une
coupe d’Espagne (2004) et surtout à disputer
la finale de l’Euroligue 2005 face au Maccabi
Tel-Aviv, il rejoint la NBA en 2005 chez les
New Orleans Hornets. Mais après une saison
en demi-teinte, il rentre en Europe et évolue
désormais à l’Olympiakos du Pirée.
DÉCOUVERTE
Paul-Eerik (1942)
Principal représentant de la renaissance
poétique des années 1960 en Estonie.
Poète fulgurant, préoccupé par son environnement social et politique, premier recueil, En
levant l’ancre (1962), il est également dramaturge : Les Etrangers , Le Jeu de Cendrillon
(1969). Fondateur d’un parti politique, il a été
ministre de la Culture (1992-1994).
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ENFANTS DU PAYS
Šar nas Marčiulionis (1964)
L’autre nom illustre du basket lituanien. Il
fut l’un des premiers joueurs européens à
évoluer en NBA aux Etats-Unis. Sa réussite
prouve la compétivité des Européens ce qui va
déclencher l’internationalisation de la NBA. S’il
s’est retiré de la compétition, il reste malgré
tout dans le monde du basket-ball, créant et
devenant président de la Ligue lituanienne
de basket-ball en 1993 puis fondant la Ligue
nord-européenne de basket-ball en 1999.
Arvydas Sabonis (1964)
Champion de basket international (un géant
de 2,20 m !) et 1er joueur lituanien à avoir foulé
(pendant près d’une décennie) les parquets
de la NBA américaine.
Né en 1964, il est toujours vaillant avec la
tunique verte du Žalgiris Kaunas. En 2003,
il a en effet décidé de retourner en Lituanie
dans son club, dont il est devenu l’un des plus
gros actionnaires.
Juozas Statkevičius
(Josef Statkus)
Ce créateur de mode lituanien est connu de
Paris à New York. On peut se rendre dans sa
boutique à Vilnius.
LETTONIE
Alberts Bels (1936)
Il est l’un des écrivains les plus doués de sa
génération. Ingénieur de formation, il s’exerce
à divers métiers avant de publier en 1967 son
premier roman Izmeklïtajs ( Le Juge d’instruction ). Son style vif et acéré séduit toujours
un large public.
Vizma Belševica (1931-2005)
Poétesse, nouvelliste et traductrice, elle a
étudié les lettres à l’Institut Gorki de Moscou.
Ses premiers poèmes, en s’attachant aux
thèmes lettons traditionnels, la nature et les
visages de l’amour, lui ont attiré les remontrances des autorités de l’époque qui lui ont
reproché de ne pas respecter les thèmes
officiels de l’Union soviétique. Malgré tout,
ses écrits pleins d’une grande finesse psychologique seront publiés sous 8 recueils de
poésie, 3 ouvrages de nouvelles et 2 pièces
de théâtre. En 1968, à la suite d’un poème
traitant de l’asservissement du peuple letton
au XIIIe siècle, elle est interdite de publication.
Son œuvre est saluée comme un acte de
bravoure par tous ses contemporains.
Ernests Foldāts (1925-2003)
Le professeur de biologie letton Ernests Foldāts,
né à Liepāja, dans l’ouest de la Lettonie, est
considéré comme étant le plus grand spécialiste
au monde dans le domaine des orchidées.
Foldāts trouva un immense champ de recherche
en Amérique du Sud, région abondant en
orchidées sauvages de toutes sortes.
Pendant son séjour au Venezuela, il rassembla
et analysa systématiquement une somme
d’informations énorme sur les orchidées
et décrivit environ 70 espèces jusqu’alors
inconnues. En 1998, Foldāts fut reconnu par
l’Académie des sciences du Venezuela comme
le plus grand biologiste du pays.
Robi š (1925)
Il est l’inventeur de la technologie moderne de
moulage de la fonte. Actuellement, environ 90 %
des fonderies de fer modernes utilisent la technologie créée par le chimiste letton Jānis Robi š.
La technologie conçue par Robi š durant
la seconde moitié des années 1960 a fait
largement avancer les techniques de moulage
des métaux, amélioré la qualité, réduit les coûts
de l’énergie et rendu le procédé très rapide.
Robi š conçut la première « glacière » pratique
et le procédé de trempage rapide, « procédé
de noyautage au durcissement à froid », qui
est utilisé par la grande majorité des fonderies
de fer à travers le monde. Le procédé a aussi
été adapté pour le moulage de l’aluminium
et d’autres métaux non ferreux. En 1968, le
procédé fut employé pour la première fois par
la fonderie de Daimler-Benz, à Mannheim, en
Allemagne pour produire des pièces détachées
automobiles. La fonderie John Deere fut la
première à se servir du procédé pour la
production de masse en Amérique du Nord.
Zigmunds Skujinš (1926)
Journaliste, écrivain, dramaturge, scénariste,
président de la télévision lettone (1992), il
a publié de nombreux romans sociaux et
historiques.
Il est apprécié pour avoir mis en avant la
profonde fissure qui sépare les anciennes
générations des nouvelles.
ENFANTS DU PAYS
Juris Upatnieks (1936)
Vaira Vīķe-Freiberga (1937)
Vaira Vīķe-Freiberga est née à Rīga. A l’âge
de sept ans, elle fuit l’invasion soviétique avec
sa famille afin d’éviter la déportation. Après
avoir vécu dans des camps de réfugiés en
Allemagne, la famille se dirige vers le Canada
pour s’y établir définitivement. En 1958, elle
obtient une maîtrise en psychologie à l’université de Toronto au Canada et, en 1965, elle est
diplômée de l’université McGill de Montréal en
sciences de la psychologie expérimentale. De
1965 à 1998, elle travaille comme professeur
de psychologie à l’université de Montréal.
Aujourd’hui, Vaira Vīķe-Freiberga est mariée
avec Imants Freibergs et a deux filles. Le
17 juin 1999, elle est élue présidente de la
république de Lettonie pour un mandat de
quatre ans, puis réélue le 20 juin 2003 pour
un mandat additionnel de quatre ans. Vaira
Vīķe-Freiberga a consacré son premier mandat
à obtenir l’adhésion de son pays au sein de
l’Union européenne et de l’OTAN, et ce afin
d’obtenir une place dans l’intégration européenne et d’ouvrir ses frontières aux autres
pays. Pour les Lettons, le travail accompli est
de la même importance que la fondation de
l’Etat letton au début du XXe siècle. L’ancienne
présidente a même tenu à rappeler que :
« C’est une phase irréversible et historiquement importante durant laquelle la Lettonie a
prouvé qu’elle était capable en tant qu’Etat de
recouvrer sa liberté et son indépendance, mais
aussi de s’intégrer et de se développer au sein
du monde dit libre. Nous devons maintenant
travailler pour que la Lettonie puisse participer
aux prises de décisions hors de ses frontières,
soit capable de défendre ses intérêts et puisse
se faire entendre. »
Jānis Māra Zālīte (1952)
Ses recueils de poésie témoignent de son
implication dans les évolutions de la société.
Māra, nom de l’auteur, est aussi celui d’une
divinité mythologique lettone, protectrice des
femmes, qui évoque l’éveil national du pays.
Ses écrits, à la fois fantasques et graves,
tiennent une place de choix dans le cœur
des Lettons.
Imants Ziedonis (1933)
Poèmes en vers ou en prose, contes pour
enfants, pièces de théâtre, scénarios ou essais,
chacun de ses travaux fait date dans la littérature contemporaine lettone. En 1987, il est
devenu le président du Fonds culturel letton et,
en 1990, député du Front populaire du pays.
DÉCOUVERTE
Juris Upatnieks est l’un des pionniers de
l’holographie et l’inventeur de l’holographie
à 3 dimensions. En se servant de la technique
du laser, il put développer une méthode pour
obtenir une image holographique à trois
dimensions de qualité.
De 1960 à 1965, Upatnieks, né à Rīga, conçut
et démontra, conjointement avec Emmett
Leith, une méthode expérimentale entièrement novatrice d’optique physique dans
l’enregistrement des hologrammes, qui évite
les problèmes posés par les deux images de la
méthode du physicien Dennis Gabor.
L’invention était sensationnelle et attira énormément l’attention : une image tridimensionnelle qui ne peut pas être distinguée de
l’objet réel. De nos jours, cette découverte est
employée dans l’armée pour les tirs restreints
optiques, et dans les aviations militaire et
civile. Le 23 mars 1999, l’assemblée de
l’Académie lettone des sciences décora Juris
Upatnieks de la Grande Médaille académique
pour ses travaux sur les principes de base de
l’holographie optique et le développement de
ses applications mondiales.
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LITUANIE
Château de Trakai.
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