numériques - Petit Futé
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LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE PAYS BALTES 2013/2014 en numérique ou en papier en 3 clics à partir de 8.49€ Disponible sur AUTEURS ET DIRECTEURS DES COLLECTIONS Dominique AUZIAS & Jean-Paul LABOURDETTE DIRECTEUR DES EDITIONS VOYAGE Stéphan SZEREMETA RESPONSABLES EDITORIAUX VOYAGE Patrick MARINGE et Morgane VESLIN EDITION Julien BERNARD, Caroline MICHELOT et Pierre-Yves SOUCHET ENQUETE ET REDACTION Nicolas LANDRU, Yannick HARREL et alter SERVICE STUDIO Sophie LECHERTIER et Romain AUDREN MAQUETTE & MONTAGE Julie BORDES, Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING, Delphine PAGANO et Laurie PILLOIS CARTOGRAPHIE Philippe PARAIRE et Thomas TISSIER PHOTOTHEQUE Robin BEDDAR REGIE PUBLICITAIRE INTERNATIONALE Karine VIROT, Camille ESMIEU, Guillaume LABOUREUR, Romain COLLYER et Elise CADIOU DIRECTEUR COMMERCIAL Olivier AZPIROZ assisté de Michel GRANSEIGNE, Victor CORREIA, Nathalie GONCALVES et Vimla MEETTOO RESPONSABLE RÉGIE NATIONALE Aurélien MILTENBERGER PUBLICITE Stéphanie MORRIS, Perrine DE CARNE MARCEIN, Caroline AUBRY, Caroline GENTELET, Virginie SMADJA, Sacha GOURAND, Caroline PREAU, Alexandra GUILLAUME assistés de Sandra RUFFIEUX INTERNET Lionel CAZAUMAYOU, Jean-Marc REYMUND, Cédric MAILLOUX, Anthony GUYOT, Caroline LOLLIEROU, Florian FAZER et Christophe PERREAU RELATIONS PRESSE Jean-Mary MARCHAL DIFFUSION Eric MARTIN, Bénédicte MOULET assistés d’Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBO RESPONSABLE DES VENTES Jean-Pierre GHEZ DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER Gérard BRODIN RESPONSABLE COMPTABILITE Nicolas FESQUET assisté de Christelle MANEBARD, Oumy DIOUF et Jeannine DEMIRDJIAN DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS, LE PETIT FUTE PAYS BALTES 2014 - 2015w Bienvenue dans les pays Baltes ! Aux confins de l’Europe du Nord et de l’Est, les pays Baltes restent modérément connus des touristes francophones. Ils ont pourtant beaucoup à offrir ! Regorgeant de villes séduisantes, à l’instar des trois capitales Vilnius, Riga et Tallinn, dotés de beaux paysages de forêts et de lacs, parsemés de châteaux médiévaux et riches de la jolie côte de la Mer Baltique, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie sont des destinations de charme. Ces ex-Républiques Soviétiques sont aujourd’hui des pays de l’Union Européenne à l’avant-garde du libéralisme et de la modernité dans de nombreux domaines : télécommunications, design, informatique... Saviez-vous que Skype est une compagnie estonienne, que Tallinn est la première ville au monde à avoir introduit la gratuité des transports pour ses habitants et que la wifi y est accessible gratuitement dans tous les lieux publics ? Par contraste, l’oblast de Kaliningrad, exclave russe coincée entre Pologne et Lituanie, est un véritable témoin de revenu de l’époque soviétique avec guère d’altération. Le temps semble s’y être quelque peu arrêté au début des années 1990. C’est aussi la dernière «colonie» russe d’Europe... Issus d’une histoire mouvementée entre influences russe, allemande, suédoise, danoise et polonaise, les trois pays Baltes indépendants témoignent au contraire de l’opiniâtreté de petits peuples à se forger une indépendance malgré les empires successifs des puissants voisins. Aujourd’hui, membres de l’OTAN et de l’UE, tournés vers la modernité occidentale, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie portent haut leurs indépendances nationales. Langues, culture, traditions, patrimoine : ces pays exaltent toutes leurs spécificités nationales, pour le bonheur du visiteur qui y trouvera juste ce qu’il faut d’exotisme. A l’autre bout de l’Europe, le dépaysement est assuré : les cultures baltes regorgent de trésors et de secrets. Vous trouverez des plages ravissantes, des îles sauvages, des églises gothiques, des villages pittoresques aux maisons en bois peint et des forêts profondes Vous trouverez aussi des villes resplendissantes, parsemées de monuments colorés, au patrimoine insoupçonné, aux établissements jeunes et inventifs, à la vie nocturne trépidante. C’est assurément ici qu’il s’est produit le plus de changements en Europe ces vingt dernières années... Des tréfonds de la Guerre Froide au boom High-Tech, bienvenue dans les pays Baltes, terres de contrastes ! L’équipe de rédaction REMERCIEMENTS : Un grand merci à Céline et Salomé pour tout. Merci au XXIème siècle, à Marina et Katia, à Marius et Skaidra, à Andreas et Kristjan, tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont contribué à l’élaboration de ce guide. 7e édition NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ© Dominique AUZIAS & Associés© 18, rue des Volontaires - 75015 Paris Tél. : 33 1 53 69 70 00 - Fax : 33 1 53 69 70 62 Petit Futé, Petit Malin, Globe Trotter, Country Guides et City Guides sont des marques déposées ™®© © Photo de couverture : iStockphoto.com:iiokua Légende : Vue sur le vieux Riga depuis St Peter’s Church ISBN - 9782746964938 Imprimé en France par Imprimerie de Champagne – 52200 Langres Dépôt légal : Septembre 2013 Pour nous contacter par email, indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.com Pour le courrier des lecteurs : [email protected] Découvrir le site mobile du Petit Futé Sommaire w INVITATION AU VOYAGE Les plus des pays Baltes ........................7 Fiche technique ......................................9 Idées de séjour .....................................12 w DÉCOUVERTE Les pays Baltes en 40 mots-clés .........20 Survol des pays Baltes .........................30 Histoire ..................................................34 Politique et économie ...........................46 Population et langues ...........................57 Mode de vie...........................................61 Arts et culture .......................................65 Festivités ...............................................71 Cuisines baltes .....................................74 Jeux, loisirs et sports ...........................77 Enfants du pays ....................................79 w LITUANIE Vilnius ...................................................86 Orientation ...........................................91 Se déplacer .........................................91 Pratique ...............................................94 Se loger ...............................................96 Se restaurer .......................................101 Sortir .................................................107 À voir – À faire ...................................111 Shopping ...........................................119 Sports – Détente – Loisirs..................122 Gay et lesbien ....................................122 Les environs ......................................122 Paneriai ..........................................122 Europos Parkas ...............................122 Kernavė ..........................................123 Trakai..............................................124 Le Sud .................................................128 Kaunas ..............................................128 Birštonas ...........................................139 Druskininkai.......................................141 Mažoji Lietuva.....................................146 Klaipėda ............................................146 Palanga .............................................155 Delta du Niémen ................................159 Rušnė .............................................161 Švėkšna ..........................................161 Presqu’île de Neringa .........................162 Smiltynė .........................................163 Juodkrantė......................................164 Nida ................................................165 Žemaitija .............................................169 Telšiai ................................................169 Parc national de Žemaitija ..................171 Plungė ............................................171 Plateliai ...........................................171 Šiauliai...............................................173 Réserve de Viešvilė............................178 Kėdainiai ...........................................178 Aukštaitija ...........................................180 Panevėžys .........................................180 Ignalina..............................................183 Parc national d’Aukštaitija ..................184 Švenčionys......................................185 Pal šė .............................................185 w ENCLAVE DE KALININGRAD Kaliningrad..........................................190 Transports..........................................193 Pratique .............................................194 Se loger .............................................194 Se restaurer .......................................196 Sortir .................................................197 À voir – À faire ...................................198 Shopping ...........................................200 Dans les environs ..............................200 Sovietsk ..........................................200 Presqu’île de Courlande ..................200 Yantarny ..............................................201 À voir – À faire ...................................201 w LETTONIE Ríga .....................................................206 Orientation .........................................212 Se déplacer .......................................212 Pratique .............................................217 Se loger .............................................220 Se restaurer .......................................226 Sortir .................................................233 À voir – À faire ...................................237 Shopping ...........................................247 Sports – Détente – Loisirs..................249 Gay et lesbien ....................................249 Les environs ......................................250 Mežaparks ......................................250 Jugla ..............................................250 J rmala ..........................................250 Parc national d’Engure ....................256 Kurzeme ..............................................257 Tukums..............................................257 Jaunpils .............................................259 Talsi ...................................................259 Réserve naturelle de Šlītere ...............261 Kuldīga ..............................................261 Ventspils ............................................262 Côte ouest de Kurzeme ......................265 J rkalne..........................................265 Liepāja ............................................265 Zemgale ..............................................269 Jelgava ..............................................269 Bauska ..............................................270 Rundāle .............................................271 Latgale ................................................272 Daugavpils .........................................272 Pays des lacs bleus............................274 Rēzekne ............................................274 Vidzeme...............................................276 Parc national de Gauja .......................276 Sigulda ...........................................276 Līgatne............................................280 Cēsis...............................................281 Les hautes terres ...............................283 Madona ..........................................283 Graši ...............................................284 Valmiera .........................................284 Littoral ...............................................285 Limbaži ...........................................285 w ESTONIE Tallinn .................................................290 Orientation .........................................296 Se déplacer .......................................297 Pratique .............................................300 Se loger .............................................302 Se restaurer .......................................308 Sortir .................................................314 À voir – À faire ...................................318 Shopping ...........................................328 Les environs ......................................330 Paldiski ...........................................330 Nord .....................................................331 Parc national de Lahemaa ..................331 Palmse............................................331 Võsu ...............................................332 Aegviidu et les quatre Lacs ................333 Rakvere ..........................................333 Narva.................................................336 Lac Peipsi ..........................................340 Alajõe .............................................340 Alatskivi ..........................................341 Kauksi.............................................341 Koseveski .......................................341 Kuremäe .........................................341 Mäetaguse ......................................342 Palamuse ........................................342 Põltsamaa .......................................342 Säärista ..........................................342 Vaikla ..............................................342 Vihula Vald ......................................342 Sud-Est................................................343 Tartu ..................................................343 Öteppa ...............................................351 Põlva .................................................353 Centre ..................................................355 Rapla .................................................355 Paide .................................................356 Viljandi...............................................357 Côte balte ............................................360 Pärnu .................................................360 Haapsalu ...........................................367 Île Vormsi ...........................................371 Péninsule de Noarootsi ......................371 Îles Hiumaa et Saaremaa ...................374 Île de Hiuumaa ...................................374 Kärdla .............................................376 Autour de l’île Hiuumaa ...................378 Île Saaremaa......................................380 Kuressaare......................................382 Autour de l’île Saaremaa .................385 Île Muhu ............................................388 w ORGANISER SON SÉJOUR Pense futé ...........................................390 S’informer ...........................................408 Comment partir ?................................412 Rester ..................................................427 Index ...................................................431 Les plus des pays Baltes Une excellente qualité de vie Elle existe grâce, entre autres, aux nombreuses activités et manifestations culturelles organisées dans les grandes villes. Mais cette qualité de vie apparaît moins à Kaliningrad où la situation est très contrastée : de très bons restaurants et de somptueux théâtres côtoient une réalité économique plus sombre. La nature tient une place privilégiée dans ces pays où les habitants aspirent au calme et à la lenteur. Parcs, rivières et lacs s’invitent jusque dans les villes. Rīga et Vilnius offrent ainsi un visage paisible et provincial. La biodiversité des pays Baltes est particulièrement remarquable. Les politiques énergiques en matière de lutte contre la pollution de la mer Baltique remontent maintenant à plus d’une décennie avec l’entrée en vigueur de la convention d’Helsinki et les politiques de protection de l’environnement des pays Baltes se sont affermies en s’orientant vers la manne de l’éco-tourisme. INVITATION AU VOYAGE Rīga, si beau avec son architecture médiévale dans le vieux centre et son patrimoine Art nouveau, est un pur produit de ce que les riches marchands de la ligue hanséatique pouvaient apporter à l’espace urbain avec un réel sens artistique. Vilnius, imprégné de catholicisme et fier de ses églises considérées comme les plus belles du monde, notamment par Napoléon subjugué par l’église Sainte-Anne qu’il envisagea dit-on de « délocaliser » en France ! Plusieurs musées et monuments de la capitale lituanienne rappellent les luttes menées contre l’occupation soviétique et pour la souveraineté. Tallinn, sa vieille ville médiévale construite autour de la colline fortifiée de Toompea : c’est une des villes d’Europe qui a le mieux conservé ses vestiges architecturaux du XIIIe au XVIe siècle. Enfin Kaliningrad la russe, patrie du philosophe Kant, qui offre aux visiteurs ses 750 ans d’histoire dans ses nombreux musées et églises. w En Lituanie, tout concourt à ce que la région soit le dernier conservatoire de nombreuses espèces animales et végétales. Le paganisme encore bien vivant explique sans aucun doute le profond respect des habitants pour la nature. w La Lettonie est quant à elle le 10e pays du monde en matière de biodiversité. La présence de zones interdites à toute activité humaine, le faible taux d’industrialisation, la propreté des villes lettones (comptez une poubelle tous les vingt mètres) font oublier l’image des dépotoirs abandonnés par les Soviétiques. w L’Estonie dont la densité de population est une des plus faibles d’Europe a conservé un environnement intact. C’est l’endroit idéal pour se ressourcer. Près d’un dixième du territoire estonien est occupé par les parcs naturels, où vous pourrez observer des espèces végétales et animales qui ont disparu ailleurs en Europe. Les élans, les ours et les lynx font partie de la faune locale. Amateurs de cueillette de champignons et de baies sauvages, vous pourrez y trouver votre bonheur ! Le tourisme rural se développe dans le pays pour permettre aux touristes de venir découvrir cette richesse du territoire estonien. © VOVILLA – FOTOLIA De riches pages d’histoire urbaine Tallinn. Idées de séjour L’été est propice à la découverte des pays Baltes, mais de préférence en juillet, les stations balnéaires étant alors un peu moins prises d’assaut qu’en août. Une balade estivale à vivre en bus ou, mieux encore, en véhicule privé (voiture ou moto) pour s’arrêter librement au gré des découvertes. Nous ne sommes pas loin du cercle polaire, suffisamment pour connaître le phénomène des nuits blanches : pendant presque un mois (mi-juin à mi-juillet), il ne fait jamais nuit : tout au plus un crépuscule de 3 heures avant que le soleil ne réapparaisse. Voilà qui vous laisse le temps de profiter de votre séjour. Visite des trois capitales en une semaine Vilnius w Jour 1 – Le centre de Vilnius. Commencez votre visite par la place de la cathédrale que vous reconnaîtrez à son imposant style classique français. Montez par le parc à la tour de Gediminas qui surplombe la place. En haut de la tour se trouve un belvédère qui offre un beau panorama de la ville. Puis empruntez Gedimino prospektas, « les Champs-Elysées » lituaniens. Dans cette rue se trouve le musée des Victimes du génocide, appelé plus communément « le musée du KGB » ; émouvant, il évoque l’enfer des prisonniers politiques sous l’occupation soviétique. Après avoir arpenté Gedimino, repartez de la place de la Cathédrale pour remonter la rue Pilies, qui abonde en restaurants et cafés ; profitez-en pour faire une pause à l’une de ses terrasses. Continuez votre ascension par la rue Didžioji, qui vous conduira à la place de l’hôtel de ville. De la place, vous apercevrez l’église Saint-Casimir, reconnaissable à son clocher en forme de couronne et à sa couleur rose. Passez devant l’hôtel Astorija et montez jusqu’à la porte de l’Aurore. w Jour 2 – Vilnius côté est. Commencez la journée par la visite de l’église SainteAnne à la façade en brique rouge. Derrière se trouve l’ensemble des églises des Bernardins. Traversez le fleuve puis aventurez-vous dans « la république d’Užupis », quartier d’artistes bohèmes surnommé le « Petit Montmartre ». Grimpez à Basteja, et laissez-vous séduire par la vue. Au nord de la ville, ne manquez pas l’église Saints-Pierre-et-Paul. Son intérieur offre l’un des meilleurs exemples du baroque lituanien. En fin d’après-midi, vous pouvez vous rendre à la tour de télévision. De là, vous pourrez admirer Vilnius et ses alentours, et dîner ou boire un verre au restaurant. w Jour 3 – Trakai. Trakai est une petite ville à 28 km de Vilnius, célèbre pour son lac et son château fort, qui a été pendant un temps la capitale du duché de Lituanie. Au programme, visite du château et du Musée ethnographique karaïte, pour découvrir cette minorité lituanienne. S’il fait beau et chaud, on peut se baigner dans le lac ou louer une barque pour une promenade au fil de l’eau. Après le déjeuner, prenez la route pour Rīga (3 heures) et, quelques kilomètres après la frontière, à Bauska, suivez les panneaux indiquant le château de Rundāle. Situé à 80 km de Rīga, ce palais a été construit en 1740, à la demande du duc de Birzov, par Franscesco Bartolomeo Rastrelli, l’architecte à qui l’on doit le Palais d’hiver de Saint-Pétersbourg. C’est sans nul doute le plus beau palais des pays Baltes. R īga w Jour 4 – Visite de la vieille ville de Rīga. Tôt le matin, partez pour les halles du marché couvert (le plus grand d’Europe). Ce sont d’anciens hangars à zeppelins. Entrez dans la vieille ville par la « porte du chameau », qui rappelle que les marchandises des caravanes d’Asie arrivaient jusqu’à Rīga. Montez ensuite au clocher de l’église Saint-Pierre pour admirer la vue de la ville. Ensuite, empruntez la rue Skār u pour rejoindre la place du Dôme, centre de la vieille ville, où se trouve la cathédrale du Dôme abritant l’un des plus beaux orgues d’Europe. Promenez-vous dans le dédale des rues qui composent le centre historique de Rīga et découvrez les nombreux bâtiments historiques du vieux Rīga. w Jour 5 – Ville nouvelle et Art nouveau. Bordant la vieille ville le long du boulevard Basteja se trouve l’Opéra. Non loin de là, dans la rue Brīvības, principale artère de la ville, se dresse le monument de la Liberté. En continuant sur Brīvības, vous apercevrez l’hôtel Latvija, un gratte-ciel de 27 étages situé dans la rue Elizabetes. Rīga est connu pour être la ville européenne possédant le plus grand nombre de chefs-d’œuvre architecturaux de style Art nouveau. Une promenade le long de la rue Elizabetes (sens opposé à la gare), où se concentre une partie de ces bâtiments, s’impose. IDÉES DE SÉJOUR Tallinn w Jour 7 – Visite de la vieille ville de Tallinn. Commencez par la visite de la ville haute (butte de Toompea). Une fois dans l’enceinte de la vieille ville, empruntez la rue Pikk pour rejoindre la butte de Toompea. De la butte, un belvédère offre un magnifique panorama sur Tallinn. Une pause photo s’impose avant de visiter la cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski et l’église du Dôme. Quittez Toompea, pour découvrir la ville basse dont le cœur est la place de la Mairie, l’ancienne place du marché. Puis promenez-vous au hasard des ruelles et des arrière-cours pour vous imprégner de l’atmosphère médiévale de Tallinn. S’il vous reste du temps, faites une escapade à l’ouest de la ville afin de visiter le palais de Kadriorg. Découverte en une semaine de l’Estonie Vous pouvez négliger deux à trois étapes si vous avez moins de temps. w Jour 1 – De Rīga (Lettonie) à Pärnu. De Rīga, prenez la route de bon matin, en direction de Sigulda. Vous pourrez y visiter les grottes de Guttman, le long de la rivière Gauja, et le château de Turaida, qui semble sorti d’un conte de fées. Demandez que l’on vous raconte la légende de la rose de Turaida. De là, prenez la route vers Saulkrasti, pour rejoindre la Via Baltica en direction de l’Estonie. Tout le long de la route, vous trouverez des villages de pêcheurs, dont les restaurants n’ont peut-être pas d’étoiles, mais qui proposent une honnête cuisine traditionnelle. Quelques kilomètres après la frontière, vous arrivez à la station balnéaire estonienne de Pärnu. Prenez le temps de tremper les pieds dans l’eau, en admirant l’architecture d’été en bois. w Jour 2 – De Pärnu à Kuressaare. De Pärnu se rendre au port de Virtsu pour prendre un ferry à destination de Kuivastu, sur l’île de Muhu, qui est reliée à Saaremaa par une digue. Découvrez le long de votre chemin vers la capitale de l’île, Kuressaare, la beauté sauvage de la faune et la flore préservées de Saaremaa. Une fois arrivé à Kuressaare, flâner dans les petites rues de la vieille ville. En arrivant par la route principale, on pourra gagner la place centrale de la ville, Kesk väljak, pour suivre ensuite la rue Lossi, qui mène tout droit, à travers la vieille ville, au château épiscopal de Kuressaare et au parc. Le château se dresse face à la mer. w Jour 3 – De Kuressaare à Haapsalu. Hiiumaa, la deuxième île du pays et Saaremaa sont distantes l’une de l’autre de 5,5 km seulement. De mai à septembre, un service de ferries relie les deux îles, d’Orjaku (Hiiumaa) à Triigi (Saaremaa). Hiiumaa est entourée de plages (les plus belles sont au nord-ouest, les plus chaudes près de Kassari) tandis que l’intérieur est marécageux et forestier. D’Heltermaa (à l’est de Hiiumaa) un ferry fait la navette entre Rohuküla, sur le continent (au sud-ouest de la ville de Haapsalu) et l’île de Hiiumaa. Une fois arrivé dans la station balnéaire d’Haapsalu, vous pourrez commencer la visite par les ruines de la forteresse de l’Evêque, la cathédrale gothique sans oublier la gare et le Kuursaal. w Jour 4 – D’Haapsalu à Tallinn. Après 1 heure 30 de trajet, vous serez enfin à Tallinn. Pour la visite de la vieille ville, reportez-vous au séjour court des trois capitales baltes. w Jour 5 – De Tallinn à Tartu. La plus ancienne ville universitaire des pays Baltes, Tartu est aujourd’hui la deuxième ville estonienne, réputée pour son ambiance estudiantine et sa vie nocturne. Sa partie la plus ancienne est le mont Toomemagi, où se trouvait jadis la bourgade fortifiée d’Estes. On peut y voir le plus vieux monument de Tartu : un autel de sacrifices païens. Le centre-ville accueille la fameuse université de Tartu ainsi qu’un bon nombre de bâtiments de style classique : l’hôtel de ville, la cathédrale de l’Assomption et des immeubles d’habitation. Parmi les monuments du Moyen Age, le plus intéressant est sans doute la basilique Saint-Jean. INVITATION AU VOYAGE Au bout de la rue, dans la rue Alberta, vous pourrez admirer les plus belles constructions Art nouveau de la ville. On doit l’ensemble de la rue, excepté le n° 12, à Eisenstein, le père du célèbre cinéaste. Retournez à l’hôtel Latvija. Au 26e étage, le Sky Bar propose une vue panoramique sur la vieille ville. Prenez le temps d’avaler un cocktail, tout en admirant le coucher de soleil… w Jour 6 – De Sigulda à Tallinn. Prenez la route de bon matin, en direction de Sigulda. Vous pourrez y visiter les grottes de Guttman, le long de la rivière Gauja, et le château de Turaida, qui semble sorti d’un conte de fées. Demandez que l’on vous raconte la légende de la Rose de Turaida. De là, prenez la route vers Saulkrasti, pour rejoindre la Via Baltica en direction de l’Estonie. Tout le long de la route, vous trouverez des villages de pêcheurs dont les restaurants n’ont peut-être pas d’étoiles mais qui proposent une honnête cuisine traditionnelle. Quelques kilomètres après la frontière, vous arrivez à la station balnéaire estonienne de Pärnu. Prenez le temps de tremper les pieds dans l’eau, en admirant l’architecture « d’été » en bois. Vous n’êtes plus qu’à 2 heures de route de Tallinn. 13 14 IDÉES DE SÉJOUR w Jour 6 – De Tartu à Viljandi. Viljandi est une des plus jolies villes du pays. Visitez les ruines du château de l’ordre Teutonique qui se dressent au-dessus du lac Viljandi, puis le dernier monument médiéval subsistant, l’église Saint-Jean. Enfin, faites un tour dans les villages à l’est de la ville, noyés dans une luxuriante végétation. w Jour 7 – De Viljandi au parc national de Lahemaa. Visitez Palmse et son vieux manoir de style baroque. Appréciez la faune et la flore exceptionnelles de ce parc qui longe la mer Baltique. Et pour profiter de la mer, arrêtez-vous dans l’une des deux petites villes côtières du parc, Vosu et Loksa. Puis retour sur Tallinn. Découverte en une semaine de la Lettonie w Jour 1 – Visite de la vieille ville de Rīga. Tôt le matin, commencez par visiter les halles du marché couvert (le plus grand d’Europe). Ce sont d’anciens hangars à zeppelins. Entrez dans la vieille ville par la Porte du Chameau, qui rappelle que les marchandises des caravanes d’Asie arrivaient jusqu’à Rīga. Montez ensuite au clocher de l’église SaintPierre pour admirer la vue de la ville. Ensuite, empruntez la rue Skār u pour rejoindre la place du Dôme, centre de la vieille ville, où se trouve la cathédrale du Dôme abritant l’un des plus beaux orgues d’Europe. Promenezvous dans le dédale des rues qui composent le centre historique de Rīga et découvrez les nombreux bâtiments historiques du vieux Rīga. w Jour 2 – Ville nouvelle et Art nouveau. Bordant la vieille ville le long du boulevard Basteja se trouve l’Opéra. Non loin de l’Opéra, dans la rue Brīvības, principale artère de la ville, se dresse le monument de la Liberté. Rīga est connu pour être la ville européenne possédant le plus grand nombre de chefsd’œuvre architecturaux de style Art nouveau. Une promenade le long de la rue Elizabetes (sens opposé à la gare), où se concentre une partie de ces bâtiments, s’impose. Au bout de la rue, dans la rue Alberta, vous pourrez admirer les plus belles constructions Art nouveau de la ville. On doit l’ensemble de la rue, excepté le n° 12, à Eisenstein, le père du célèbre cinéaste. A l’hôtel Latvija, au 26e étage, le Sky Bar propose une vue panoramique sur la vieille ville. Prenez le temps d’avaler un cocktail, tout en admirant le coucher de soleil… w Jour 3 – Kuldīga. Découvrez cette charmante ville le long de la rivière Venta. w Jour 4 – Liepāja. Parcourez les rues de la ville et découvrez l’une des belles plages lettones. w Jour 5 – Palais de Rundāle. Ce palais a été construit en 1740, à la demande du duc de Birzov, par Franscesco Bartolomeo Rastrelli, l’architecte à qui l’on doit le palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg. C’est sans nul doute le plus beau palais de la région baltique. w Jour 6 – Cēsis. Encore une autre ville à l’architecture sublime qui mérite la visite, dans une région magnifique. w Jour 7 – Départ. Découverte en une semaine de la Lituanie w Jours 1 et 2 – Le centre de Vilnius puis Vilnius côté est. Pour cette visite, référezvous au séjour court dans les capitales baltes. w Jour 3 – Trakai. Pour cette visite, référezvous au séjour court dans les capitales baltes. w Jour 4 – Kernavė. A 40 km de Vilnius, le site de ce petit village est sublime : la vallée du Neris et ses multiples collines. Après avoir fait un tour dans le village et dans l’ancien kolkhoze, il faut emprunter les chemins pour une petite marche, voire même un piquenique, dans un site naturel exceptionnel, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. w Jour 5 – Kaunas. La deuxième ville du pays, et l’ancienne capitale dans l’entredeux-guerres, mérite une petite visite. Sa vieille ville, son château et sa rue piétonne sont très agréables. Les musées doivent être visités, notamment celui de la Pharmacie, mais surtout le musée du Diable, très pittoresque. w Jour 6 – Rumšiškės. Avant de visiter Rumšiškės, la visite du monastère baroque de Pažaislis est incontournable. De là, en empruntant le bateau, de l’autre côté du lac artificiel, se trouve le Musée ethnographique, en plein air de Rumšiškės. C’est un bon moyen de découvrir l’architecture traditionnelle des quatre grandes régions du pays. w Jour 7 – Retour à Vilnius. Si les villes ne sont pas votre dada, un autre itinéraire peut être envisagé : la découverte de la presqu’île de Neringa, via Klaipėda, au lieu d’un séjour à Kaunas. Ou, plus proche, si le temps vous manque, le parc d’Aukštaitija avec ses multiples lacs est une bonne idée. Si la détente est au programme, c’est à Druskininkai qu’il faut aller, pour une cure thermale, même de quelques jours. IDÉES DE SÉJOUR Visite des pays Baltes (3 semaines – 1 mois) De préférence au mois de juillet, optez pour une boucle qui vous fera découvrir les capitales baltes et la mer Baltique avec comme fil conducteur les festivals de musique et le soleil ! (Voir le séjour court pour connaître les détails). Première étape : Estonie (6/9 jours) Deuxième étape : Lettonie (8/11 jours) w Rīga (5/6j) : avec des journées sur les plages de J rmala et une excursion à Pilsrundāle. w Côte ouest de Courlande (3/5j) : étape à Ventspils (1/2j) et Liepāja (2/3j). Troisième étape : Lituanie (8/11 jours) w Nida (4/5j) : avec excursion possible au Kaliningrad (1j) ou à Klaipėda. w Vilnius (4/6j) : avec une journée au bord du lac de Trakai. Notons que le séjour peut s’effectuer aussi dans le sens Vilnius-Rīga-Tallinn. À la rencontre de la diversité lituanienne en 3 semaines w Jours 1 et 2 – Visite de Vilnius. w Jour 3 – Visite de Trakai. w Jour 4 – Visite de Kernavė. w Jours 5 et 6 – Vilnius et Kaunas. w Jours 7 et 8 – Kaunas, delta du Niémen. Partez de Kaunas pour rejoindre la côte lituanienne et découvrir les charmes des petits villages de la lagune de Courlande et sa spécialité culinaire : le poisson fumé. Vous pourrez admirer les quantités d’oiseaux qui s’installent dans cette région le temps de leur reproduction (observatoire ornithologique), tout en logeant chez l’habitant, dans des maisons sublimes. Ils vous proposeront de nombreuses activités de découverte de la région. w Jours 8 et 9 – Presqu’île de Neringa. Traverser la lagune en direction de Nida, ce calme village magnifique. Rendez-vous également à Juodkrantė et à sa colline des sorcières. Découvrez les dunes et les nombreux points de vue. Profitez du lagon, de Découverte de la Lettonie en 10 jours Vous pouvez négliger deux à trois étapes si vous avez moins de temps. w Jours 1 et 2 – Visite de Rīga. w Jour 3 – Rīga-J rmala. Journée détente dans la station balnéaire de J rmala. Sa longue plage de sable fin bordée de pins vous invite à la balade. Une balade qui se prolonge très facilement dans les ruelles de la ville qui regorge de maisons en bois aux origines architecturales très variées : russes, finlandaises, suédoises ou allemandes. INVITATION AU VOYAGE w Tallinn (4/5j) : possibilité d’une journée d’excursion au parc national Lahemaa. w Parnü (3j) ou Sareemaa (3/4j) : soleil et cures thermales. la plage et de la forêt de pins où se cachent de petites maisons en bois. Et n’oubliez pas de vous baigner dans le mer Baltique, en été, ou de marcher sur la lagune gelée, en hiver. w Jours 10 et 11 – Nida – Klaipėda, 48 km. De la presqu’île de Neringa à la ville portuaire de Klaipėda, prenez le ferry à Smitltyne puis regagnez le continent. Vous pourrez admirer le lagon et les dunes de sable qui bordent la presqu’île le long du chemin. Klaipėda ne nécessite pas plus d’une journée pour une visite de la vieille ville. On y boit la bière Svyturys ! On peut également visiter la brasserie, mais il faut réserver à l’avance. w Jour 12 – Klaipėda– Palanga, 25 km. Palanga est l’une des plus populaires stations balnéaires de Lituanie. Profitez des 10 km de plage de sable et laissez-vous tenter par un tour en jet-ski. w Jours 13 et 14 – Parc de Žemaitija. Après la folie de la station balnéaire, un petit séjour nature est le bienvenu : visite de Žemaici Kalvarija, lac de Plateliai, et pour le grand frisson l’ancienne base militaire soviétique de Plokštinė. w Jours 15 et 16 – Siauliai. Visite de la ville, de ses nombreux musées et de la fameuse Colline des Croix. w Jours 17 à 18 – Druskininkai. Retour dans le Sud du pays pour un moment de détente dans la région du champignon, des cures thermales et la visite de Gr tos Parkos, où l’on pourra arpenter les allées jonchées des statues de l’époque soviétique. w Jours 19 et 20 – Vilnius. On pourra se rendre à Belmontas pour la journée, finir d’explorer Vilnius et faire les derniers achats. w Jour 21 – Départ. Plus de 3 semaines en Lituanie est tout à fait imaginable tant le pays est riche en découvertes. Si la visite du pays tout entier vous tente, il faut envisager un voyage d’au moins deux mois. 15 16 IDÉES DE SÉJOUR w Jour 4 – J rmala -Tukums-Kolka. Cap à l’ouest vers la région Kurzeme pour rejoindre la ville de Tukums. Son musée dédicacé à l’Ordre livonien et aux habitants de Tukums vous ouvre les portes dans la tour restaurée de son château fort. Si vous êtes friands de beaux édifices ne manquez pas de visiter le château néogothique Jaunmoku et son superbe parc. Vous vous dirigerez ensuite vers le nord rejoindre la côte et la longer jusqu’à Kolka. Sur le chemin il serait dommage de ne pas s’arrêter au lac Engure. En effet, ce lac est situé au cœur d’une réserve naturelle où vous pourrez suivre sur 3,5 km le chemin des orchidées dédié à 22 espèces de ces plantes rares, contempler depuis ses tours d’observation les 122 espèces d’oiseaux trouvant refuge dans la réserve. En poursuivant votre route vers le nord vous traverserez une série de villages de pêcheurs. Arrêtez-vous sur les plages entre Roja et Kolka : c’est l’un des meilleurs endroits pour ramasser de l’ambre rejeté par la Baltique (cherchez des paillettes d’ambre translucides et brillantes). w Jour 5 – Kolka-Ventspils. Situé à la pointe du pays, Kolka offre un magnifique panorama de plages sauvages et de dunes boisées. Profitez de votre balade pour observer le phénomène des vagues croisées. En descendant vers l’ouest vous traverserez le parc de Sliteres qui abrite des cerfs, des rennes, des buses et un grand nombre d’espèces diverses d’oiseaux. Faites une pause dans le village de Mazirbe et découvrez le peuple de Livonie, les premiers habitants de la Lettonie. En sortant du parc, vous longerez la côte jusqu’à Ventspils en ne manquant pas de visiter les villages de pêcheurs situés le long de votre route. w Jour 6 – Ventspils-Liepāja. Ventspils, la rivale de Rīga, capitale de la côte. Visitez sa vieille ville et le château de l’Ordre de Livonie. Dînez dans l’ancien entrepôt des douanes « Upis », sur le quai du vieux port. Vous pourrez flâner dans les rues de la vieille ville ou dans les parcs le long de la plage, il est bien rare qu’il n’y ait pas un concert ou un spectacle. Prolongez votre itinéraire le long de la côte en rejoignant Liepāja, l’autre grande ville de la côte ouest. Cette ancienne ville interdite, qui abritait une base navale soviétique, est en plein renouveau et sa vie culturelle n’a rien à envier à celle de Rīga. Si vous êtes d’humeur aventureuse et aimez les situations insolites, participez au reality show de la prison de Karosta. On vous propose de vivre la vie d’un prisonnier à l’époque soviétique, et sachez que celle-ci n’est pas rose… surtout lorsque l’on est un espion français ! w Jour 7 – Liepāja-Jelgava-Bauska. A 20 min au sud de Liepāja par la route, vous pouvez visiter le parc national de Pape, célèbre pour ses bisons et ses chevaux sauvages. Vous emprunterez ensuite la route A9 pour vous enfoncer dans les terres. En route, visitez la ville de Saldus et ses parcs verdoyants. Bifurquez ensuite vers Jelgava où vous pourrez admirer son château baroque ainsi que son église orthodoxe tous deux construits sur ordre de Catherine II d’après les plans du célèbre architecte italien Rastrelli. w Jour 8 – Bauska-Sigulda. Bauska vous ouvre les portes de son château fort du XIIIe siècle érigé par l’Ordre livonien pour défendre la frontière lituanienne toute proche. Poursuivez votre périple par la visite du palais de Rundāle surnommé le « Versailles letton », monument architectural de style baroque et rococo unique en Lettonie. Si vous êtes passionnés par les belles bâtisses, profitez de votre présence sur les lieux pour vous rendre dans la bourgade de Mezotne, vous promener dans le jardin anglais de son palais néoclassique, bijou architectural entièrement rénové qui abrite à présent un hôtel aux chambres majestueuses et aux prix abordables. Cap au nord vers Sigulda, en prenant les routes A7 puis A2 qui vous feront traverser la région Zemgale et ses terres cultivées parsemées de fermes. w Jour 9 – Sigulda-Cēsis. Sigulda est situé dans la partie la plus vallonnée de la région Vidzeme. A flanc de colline vous trouvez les ruines de son château fort ainsi que l’étonnante piste de bobsleigh praticable en hiver comme en été. Partez ensuite à la découverte du parc national de la Gauja. Son centre se trouve à Ligatne, avec un parc animalier où les animaux de la région vivent en semi-liberté et autour duquel sont installés de nombreux gîtes. Visitez également la bourgade de Ligatne, avec ses maisons en bois et son moulin à papier du XVIIIe siècle. w Jour 10 – Cēsis-Rīga. Louez des vélos et promenez-vous dans les ruelles médiévales de Cēsis, ancienne capitale de la Livonie. Découvrez son château, érigé en 1209 par l’ordre des chevaliers Porte-Glaive et teutoniques, ainsi que le parc qui l’entoure. Rejoignez la côte et les plages rocheuses de Vidzeme du Nord en passant par Limbaži histoire de voir sa charmante église orthodoxe. Puis redescendez vers Rīga en longeant la côte et ses pinèdes. IDÉES DE SÉJOUR Séjours thématiques Thermalisme Route de l’ambre L’ambre de la Baltique est connu depuis des millénaires. La route de l’ambre nous conduit tout au long des côtes de l’Estonie à la Lituanie, en passant par la Lettonie, jusqu’à Kaliningrad avec son musée de l’Ambre dans un site fantastique, en passant par la mine d’ambre à ciel ouvert de Yantarny. Considérée comme l’or de la région, la route de l’ambre a le double mérite de toucher à la fois à ce noble matériau et de faire visiter la beauté des plages de la Baltique. Séjour nature Le lien avec la nature et le goût pour l’exercice physique sont des constantes des peuples du Nord. De nombreuses possibilités sont offertes pour pratiquer diverses activités (rafting, canoë, randonnées pédestres ou équestres, pêche dans les lacs ou les rivières, etc.) et vous régénérer au contact de la nature. Les pays Baltes sont un terrain de jeu idéal pour les sports de plein air dans une nature préservée. La faible altitude rend les randonnées accessibles à tous. Attention cependant, les dénivelés sont parfois surprenants. Des parcours balisés traversant forêts et campagnes vous attendent. Si vous êtes amateur d’équitation, il serait dommage de vous priver d’une balade à cheval. Pêche Les pays Baltes sont un paradis pour les pêcheurs ! Les trois pays sont en train de se tailler auprès des spécialistes une réputation similaire à celle de l’Ecosse ou de l’Irlande. Au printemps, suite à la fonte des glaces, le niveau des rivières est au plus haut. C’est le moment idéal pour venir taquiner saumons, truites, vimbas (prédateurs chassant en groupe), chevesne, ides, gardons et autres poissons blancs. En été, le niveau des cours d’eau est au plus bas et les poissons se réfugient dans les lacs ou en mer… Carpistes et amateurs de brochets trouveront leur bonheur en bordure de lac. A noter qu’il est souvent possible de louer une barque pour tester les emplacements inaccessibles de la berge. La pêche est également fructueuse en mer non loin des embouchures. De petites embarcations sont utilisées pour titiller des perches de belle taille venues se rafraîchir sur le littoral. Bien que les rivières soient à leur niveau le plus bas, la truite sauvage continue de se donner aux amateurs de pêche à la mouche habitués aux parcours escarpés. En septembre, les premières pluies font remonter le niveau des rivières pour permettre les mêmes pêches qu’au printemps même si les poissons sont moins affamés qu’à la sortie de l’hiver… L’hiver qui n’est pas ici une saison morte pour les pêcheurs, mais la saison de la pêche sur glace. Cette pêche est pratiquée à travers un trou dans la glace à la manière des Esquimaux. Février et mars, mois de grand froid, sont les plus propices. INVITATION AU VOYAGE Autrefois, la région des pays Baltes était très courue par l’aristocratie russe impériale et, plus tard, par la nomenklatura soviétique. Et pas seulement pour ses plages. Bien avant la mode des bains de mer, les eaux et boues de la région étaient en effet renommées pour leurs vertus curatives des affections de peau, du foie et des nerfs. Délaissés, après avoir accueilli le tourisme soviétique de masse, ces centres à présent renaissent et se modernisent. Les établissements de cure de la région sont modernes et disposent d’un personnel compétent, très accueillant et d’une gentillesse à toute épreuve. Surtout, comparés au reste de l’Europe, les centres offrent une grande liberté dans leurs programmes. Bien qu’il vous soit conseillé de consulter le médecin attaché, vous pouvez planifier, chaque jour, votre programme de soins du lendemain. De plus, tous ces établissements sont implantés dans des secteurs propices à de longues promenades, à pied ou à vélo. Prévoyez une semaine dont 5 à 6 jours de soins sur un seul site. Druskininkai. Ce site mérite une mention particulière, tant la ville est riche d’intérêts culturels et d’attraits naturels, et dispose de restaurants et d’hôtels sympathiques et peu onéreux. Tout comme ses voisins estoniens et lituaniens, la Lettonie a vu fleurir les établissements de cure thermale. Vous pourrez séjourner à J rmala : cette station balnéaire offre une plage de sable fin s’étendant sur plusieurs kilomètres. Plage le matin et soins l’après-midi… Ou soins le matin et découverte de Rīga, qui n’est qu’à une vingtaine de kilomètres, l’après-midi. Le parc national de Ķemeri est aussi une station thermale très connue, et ce grâce au sulfure d’hydrogène qui s’y trouve. Peu à peu laissé à l’abandon au début du XXe siècle, Ķemeri a vu son sanatorium et ses salles de soins réhabilités par des investisseurs étrangers. Pärnu accueille des temples du luxe et des établissements plus modestes ; les îles Saaremaa et Muhu offrent un isolement bienfaisant à ceux qui souffrent du stress et enfin Haapsalu vous fait profiter des vertus thérapeutiques de ses boues. 17 DÉCOUVERTE Cathédrale de Vilnius. © YMEK – FOTOLIA Les pays Baltes en 40 mots-clés Ambre Cette résine fossilisée se présente sous forme de cailloux, le plus souvent transparents et orangés mais également dans des teintes plus foncées. Les lendemains de tempête, on peut en trouver des morceaux en se promenant sur les plages. C’est à cette résine que le littoral balte doit son surnom de « côte d’Ambre ». Ramenée par les vagues sur le sable, elle provient de dépôts issus de l’oligocène. Un réchauffement climatique brutal a amené les résineux de cette ère à « suer » des rivières, voire des fleuves de résine qui s’est accumulée dans les creux de terrains. L’ère glaciaire suivante les a recouverts et a permis leur fossilisation. Certains morceaux d’ambre contiennent des plantes, des insectes ou des petits animaux prisonniers de la résine depuis cette période, qui sont d’un très grand intérêt pour les scientifiques, leur présence augmente les prix et sont à la source de nombreuses petites escroqueries. L’ambre, appelé souvent « l’or balte », était très recherché depuis l’Antiquité. Les Grecs l’appelaient « elektron » et ce sont ses propriétés électrostatiques qui ont fait découvrir l’électricité. Les savants de la Renaissance n’ont fait que reprendre le vocable grec. Les Baltes font le commerce de l’ambre depuis des millénaires et Pline l’Ancien parlait de cette tribu du Nord « qui s’étonnait elle-même du prix auquel elle vendait cette matière qu’elle tenait de sa mer ». On en fait encore aujourd’hui de magnifiques bijoux (colliers, bracelets, boucles d’oreilles), des ornements de tout genre vendus dans de nombreuses boutiques ou sur les étals dans les rues. Pour savoir si l’on vous vend de l’ambre vrai ou faux (plastique ou résine), c’est facile : promenez la flamme d’un briquet sous le morceau, puis essuyez-le, il ne reste aucune trace et l’ambre refroidit très vite. Le plastique ou la résine seront marqués et resteront brûlants. Comparativement aux prix pratiqués en France, l’ambre reste encore très abordable pour le touriste. On pourra visiter à Palanga, sur la côte lituanienne, un grand musée de l’ambre, situé dans un vaste parc botanique à la sortie de la ville. Rassemblant plus de 25 000 pièces, c’est un musée incontournable pour les amateurs de cette résine fossile à laquelle ont toujours été attribuées des propriétés magiques ! C’est à Kaliningrad que les prix défient toute concurrence, récompense absolue pour les plus courageux qui auront traversé la frontière. Arbre de Noël C’est à Rīga, en 1510, qu’a été érigé et décoré le premier arbre de Noël. C’est un groupe de marchands qui, pour célébrer la naissance du Christ, a décidé de décorer un épicéa (arbre toujours vert) avec des fleurs et des fruits. Le résultat était si nouveau et si attrayant que l’idée a fait le tour du monde et, qu’aujourd’hui, nombreuses sont les familles à respecter cette belle tradition, sans en connaître l’origine lettone. Sur la place de l’hôtel de ville de Rīga, une plaque en bronze marque l’emplacement de cet arbre, et chaque année les Lettons, très fiers, érigent, décorent et honorent un des plus grands arbres de Noël d’Europe à cet emplacement. Artisanat Dans l’ensemble des pays Baltes, l’artisanat trouve ses sources d’inspiration dans le folklore. Vous pourrez trouver de l’ambre en abondance. Mais aussi, céramiques, sculptures sur bois, maroquinerie, vannerie, broderie, tissage du lin, bois sculptés et totems, vitraux et sculptures grotesques en terre cuite. Il y en a pour tous les goûts. En Lettonie, la Latgale est par exemple le fief des potiers, qui travaillent une terre ocre, rouge ou grise pour en confectionner de magnifiques céramiques. La plupart du temps, leur four est tout ce qu’il y a de plus traditionnel dans la matière. La Zemgale, plus proche de la Lituanie, développe un savoir-faire ancestral en sculptures sur bois et en vannerie. Toujours en Lettonie, la Vidzeme s’est spécialisée dans la maroquinerie, la broderie et le tissage du lin (les plus beaux linges de maison s’y trouvent). Bergeronnette grise Les Lettons accordent une attention très aiguë à l’écosystème qui les environne, avec des préférences pour ce passériforme au plumage très contrasté et à la silhouette très élancée qu’est la bergeronnette grise. Au point d’en devenir un vrai symbole national en Lettonie. 22 LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS Bière La bière est l’alcool le plus consommé dans les pays Baltes. Chaque ville tient fermement à sa ou ses marques dont certaines sont exportées depuis plus de cinq siècles. Il n’existe pas, la plupart du temps, de spécificités liées à un terroir, mais plutôt à la méthode appliquée dans telle ou telle brasserie, souvent issue du savoir-faire des brasseurs allemands du Moyen Age. Les bières sont de houblon, d’orge, de froment, soit seuls, soit en mélange. Les bières sont en grande majorité des blondes ou des rousses (Ale, Porter, Pils et Strong Ale) mais aussi des blanches. Elles se caractérisent par la finesse de leur mousse, une légère acidité et un taux d’alcool souvent plus élevé que la moyenne des bières européennes. Difficile de citer les meilleures sans s’attirer d’ennemis tant la bière est une question sensible ici : en Lituanie la Svyturys (essayez la Baltijos, une Pils au caractère très marqué) à Klaipėda, l’Utenos à Utena ou la Kalnapilis à Panevėžys. En Estonie on ne peut échapper à la Saku ou à la LeCoq qui sont les plus populaires, mais goûtez plutôt à la Sillamäe. Un dernier mot : un moyen infaillible de tester en même temps la qualité d’une bière et de celle ou celui qui la tire. On pose un œuf frais sur la mousse et celle-ci doit le retenir, sans qu’il touche le liquide. Bisons C’est en Lituanie, et notamment à Pašili Stumbrynas, non loin de Panevėžys, que se trouve l’une des principales réserve des bisons européens (l’autre étant située au Bélarus, à Beloveshskaya Pushcha), dans un centre de réimplantation et de réintégration à l’état sauvage. En 1854, il n’y avait plus aucun bison en Lituanie. C’est en 1969, avec l’importation de deux bisons de Russie que la réserve, de 50 ha, a été fondée. Six autres sont arrivés en 1970, et deux en 1972. En 1971, le premier bison est né dans la réserve. Il a été baptisé Giniris. Depuis, les 122 bisons nés dans la réserve portent un nom commençant par les lettres GI. Aujourd’hui, 28 bisons vivent à l’état sauvage et une vingtaine sont gardés dans les enclos et peuvent être contemplés. Cadenas Les nombreux cadenas fixés aux ponts de Lettonie ne sont pas destinés à protéger les vélos du vol. Il s’agit en fait d’une tradition bien plus ancienne. Jusqu’au début du XXe siècle, il était de coutume pour les amoureux de sceller leur amour en nouant un ruban brodé des deux prénoms sur un pont. L’eau qui passait sous le pont symbolisait le temps qui passe et le ruban assurait ainsi un amour inaltérable et sincère. Cette jolie tradition est toujours très présente dans le pays, même auprès des jeunes générations. Seulement le progrès aidant et les liens du mariage devenant de plus en plus fragiles, on a simplement remplacé le ruban par un cadenas. Ainsi, dans le parc Bastejkalns, un petit pont en fer forgé accueille des dizaines de cadenas gravés, porteurs des promesses des amoureux. Il est de coutume d’en jeter la clé dans l’eau afin de s’en remettre au destin. Chaque hiver pour éviter que la rouille ne souille les ponts, tous les cadenas sont brisés par la municipalité, mais ils sont tous conservés dans une salle de l’hôtel de ville, pour ne pas froisser les fiancés ! Campagnes Les peuples baltes ont un rapport privilégié à la nature, qui est véritablement superbe dans toutes les régions. Les campagnes, magnifiques, méritent qu’on s’offre de petits séjours dans les ravissants villages que vous ne manquerez pas de traverser. Traditionnellement, les fermes, construites en bois, sont souvent flanquées d’une cabane de sauna servant de salle de bains. Les campagnes lituaniennes ont gardé tout le charme du passé, avec leurs attelages à chevaux et leurs vieilles charrues désuètes. Le retour à l’indépendance et la redistribution des terres ont fait réapparaître dans les campagnes ces petites exploitations autosuffisantes du début du siècle, éliminées ensuite par le collectivisme à la soviétique. C’est qu’il n’y a pas bien longtemps, les exploitations étaient encore regroupées en kolkhozes communautaires et étatiques ! Champignons Les pays Baltes sont connus pour leur impressionnante variété et quantité de champignons comestibles. La meilleure période est le mois d’août, car la température et la pluviométrie sont excellentes pour le bon développement de ces merveilleux mets. On trouve des cèpes, girolles, chanterelles, coulemelles et autres délices en quantités incroyables. Les amateurs seront ravis. Si la cueillette ne vous tente pas, rassurez-vous, de nombreux ramasseurs vendent leur récolte pour quelques litas. On en trouve également sur les marchés et dans les restaurants. LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS En outre, ne repartez pas des pays Baltes sans avoir goûté au moins une fois l’une de leurs soupes de champignons, ce serait passer à côté d’un réel plaisir culinaire. Chat Chêne Roi des arbres parmi les pins et les bouleaux, le chêne trouve en Lettonie un écho très fort de sa gloire passée. Il a su conserver au fil des siècles et des guerres son statut précieux d’arbre sacré. De tout temps, les dainas (poèmes rythmés) ont accompagné la vie quotidienne des familles du pays. Cette tradition orale a véhiculé jusqu’à aujourd’hui toute la symbolique mythologique des premières tribus finno-hongroises vivant dans le pays avant le XIIIe siècle. Dans ces chants très allégoriques, la femme est toujours désignée par un tilleul tandis que l’homme devient un chêne. Ainsi, de nos jours encore, il n’est pas rare de voir un majestueux chêne centenaire trôner au milieu d’un champ cultivé, l’agriculteur préférant faire un détour avec son engin plutôt que de couper l’arbre. Le chêne est aussi le protecteur du foyer, puisqu’une couronne de chêne sacré est placée au sommet de la charpente au moment de la construction. C’est également dans un berceau en bois de chêne que dorment les nouveau-nés lettons, ce qui leur assure d’après la tradition une force de vie particulière. Enfin ce sont encore des couronnes de chêne qui sont arborées par le chef de famille et les Jānis (Jean) le jour de la Saint-Jean. Il n’est par conséquent guère surprenant de le voir souvent mentionné dans les contes baltes en tant qu’arbre le plus vénéré tant ces peuplades se reconnaissent en son enracine- ment local, sa robustesse à toute épreuve et sa longévité remarquable. Comme il n’est pas inhabituel de trouver des feuilles de chêne en tant que motif symbolique sur les blasons ou ornant diverses œuvres artistiques et architecturales. N’omettons pas de signaler que tout sauna en ces terres pour qu’il soit à même de procurer un maximum de bien-être doit s’accompagner en guise de conclusion revigorante d’un fouettage à base de branches de chêne. Cigogne A la campagne, quand reviennent les beaux jours, il est fréquent de voir des cigognes juchées majestueusement sur leur nid. La cigogne blanche est d’ailleurs un symbole très fort des pays Baltes en général et en Lituanie en particulier, où le célèbre oiseau alimente de nombreux contes et légendes. En été, de nombreuses cigognes se rassemblent dans les campagnes, qu’elles soient blanches ou noires. Le nord de la Lettonie est par ailleurs le plus grand conservatoire mondial de cigognes noires. En Estonie, la population est huit fois supérieure à celle que l’on trouve en France. Contrairement à sa cousine blanche qui recherche souvent la compagnie de l’homme, la cigogne noire est très timide et préfère les marais inaccessibles aux sommets de cheminées ou de poteaux électriques. Selon la tradition locale, voir une cigogne noire est un présage heureux pour plusieurs années (ce qui dit bien la rareté de telles rencontres). Le départ des cigognes, le 24 août, marque la fin de l’été en Lituanie. Dans le cœur des habitants, cette date correspond à peu près au jour du Ruban noir (pacte Molotov – Ribbentrop, le 23 août), soit le jour où 2 millions de Lituaniens, Lettons et Estoniens ont formé la chaîne humaine, pour protester contre Moscou. L’envol de la cigogne rappelle donc l’envol de la Lituanie. Coccinelle L’insecte national de la Lettonie est la coccinelle à deux pois ( Adalia bipunctata ). Elle protège les plantes contre les parasites. De nature lente, elle sait se défendre, ce qui est apprécié des Lettons. Son nom mārīte en letton dérive de celui de la déesse Māra, qui incarne la puissance de la terre. Couleuvre La couleuvre est un animal sacré, et certainement le plus vénéré dans le paganisme lituanien. Elle est considérée comme un messager de Dieu. Il ne faut donc jamais l’écraser ni la tuer. DÉCOUVERTE Vous le remarquerez vite, à Rīga : le chat est roi ! Chat de gouttière ou racé, jusqu’au bout des poils, les félins ont la part belle dans le cœur des Lettons. Le nombre de familles possédant un chat est le double de celle possédant un chien. Non pas que Médor soit mal aimé, mais on lui préfère Gros Minet. Ainsi chaque immeuble, chaque ruelle, chaque cour devient le terrain de jeux de chatons ébouriffés. Et il y a bien sûr des mamies bien intentionnées qui, chaque soir, distribuent la pâtée. Ce n’est donc pas pour rien si le chat noir surmontant le 10 de la rue Meistaru est devenu l’un des plus forts symboles de l’identité nationale. Les Lettons regardent toujours avec tendresse ce chat noir présentant son derrière à la Grande Russie avec une fierté toute féline. 23 24 LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS Croix La sculpture de croix en bois est une spécificité lituanienne. Représentant la cosmogonie, elles sont toutes sacrées. A la fois symbole de l’identité nationale et religieuse, elles se retrouvent au bord des routes, à l’entrée des villages, près des monuments ou dans les cimetières. Elles mesurent entre 1 et 5 m de haut, ornées le plus souvent d’un petit toit, de motifs floraux ou géométriques. Les Lituaniens y font de nombreuses offrandes régulièrement. Ce savoir-faire est classé patrimoine immatériel par l’Unesco. Dainas Ce surnom colle à une réalité sociale et artistique, issue d’une culture populaire vaste qui s’est fondée autour de romances et de chansons de marins, de bergers, de paysans, de villageois et de marchands et surtout du mode de transmission de la tradition balte : les dainas (poèmes rythmés). Ces chansons populaires qui, sous forme de quatrains, parlent de la vie quotidienne, des dieux et des sentiments humains ont été pour la plupart composées par des femmes. Les plus anciennes remontent aux Xe et XIIe siècles, mais la majorité d’entre elles ont été créées entre le XIIIe et le XVIe siècles sous la domination germanique. Les dainas furent collectées et publiées à la fin du XIXe siècle par Krisjanis Barons. E-stonie Les Estoniens ont très vite appris à maîtriser les nouvelles technologies au point qu’une boutade en vogue à Tallinn dit que le pays aurait dû s’appeler l’E-stonie. L’Estonie est un des pays les plus branchés de la planète loin devant les Etats-Unis. Normal, ici ce sont les jeunes qui ont pris le pouvoir : l’âge moyen des membres du gouvernement dépasse à peine 40 ans ! Estonien L’estonien est une langue finno-ougrienne (comme le finnois, le hongrois ou le lapon). Il s’écrit avec l’alphabet latin et n’a rien à voir avec le groupe balto-slave auquel appartiennent le lituanien et le letton (ou lette) qui sont des langues indo-européennes. Ce particularisme linguistique en cette région de l’Europe n’est pas sans conséquence puisqu’il rapproche l’Estonie de la Finlande en facilitant les échanges économiques comme touristiques. Femmes © AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER L’homme occidental assimile trop souvent la femme de l’Est à une espèce de poupéemannequin russe au corps parfait et aux mœurs légères. S’il est vrai que la proportion de très belles femmes y est supérieure à nombre de pays (et les agences internationales de mannequins l’ont bien compris) et que le lien de couple est parfois bien difficile à comprendre pour un occidental, la femme est souvent le véritable « homme fort » de la nation, de la famille ou du couple. La tradition est matriarcale et la femme y dispose d’un degré de liberté et de choix bien supérieur à celui de la tradition latine. Les femmes si élégantes et joliment mises que vous rencontrerez en discothèque le samedi soir seront peut-être le lundi matin : chauffeur de bus, peintre en bâtiment, chef d’entreprise, mafieuse ou politicienne (pour citer quelques professions où les femmes réussissent souvent dans la région). Hanse Certaines villes de la région des pays Baltes ont fait partie de la ligue hanséatique. Cette association, de marchands d’abord, puis de villes, est née à Lübeck en 1158 avec pour La Colline des Croix près de Šiauliai. 25 LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS © AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER but le commerce autour de la Baltique. Le traité signé avec Gottland par Henri le Lion en 1161 donna le signal de départ d’une compétition relativement pacifique pour la maîtrise des échanges commerciaux dans le nord de l’Europe. Association libre de villes, reposant sur l’acceptation de normes communes (droit, contributions militaires et financières, priorité des échanges) et placée sous la règle souple du Hansetag (conseil de 4 « anciens »), elle fut le plus puissant pouvoir financier du Moyen Age, jusqu’au traité de Westphalie, en 1648. La prospérité qui irrigua pendant des siècles la région baltique est indissociable de la grande époque de la Ligue hanséatique dont les vestiges demeurent nombreux dans les grandes villes, particulièrement Riga et Tallinn. DÉCOUVERTE Hirondelle rustique La bergeronnette grise pour les Lettons, la cigogne blanche pour les Lituaniens, ne restaient plus aux Estoniens qu’à adopter l’hirondelle rustique. Le choix fut d’autant plus facilité que son plumage à dominante bleue et blanche rappelle immanquablement aux habitants de ce pays leur propre drapeau. Le port altier du volatile achevant le mimétisme avec l’Estonie et ses habitants. Indépendance Sujet sur lequel il n’est pas bon d’émettre une quelconque gauloiserie tant les hôtes baltes demeurent sensibles à ce sujet. La fraîcheur de leur liberté retrouvée et les expériences passées malheureuses font que celle-ci est savourée et commémorée. C’est lors du cinquantenaire du pacte MolotovRibbentrop, partageant la Pologne et les pays Baltes en zones d’influence nazie et soviétique, que s’est formée une chaîne humaine de Tallinn à Vilnius en passant par Riga, soit près de six cents kilomètres de longueur. Ce mouvement offrit au reste du monde un éclairage et une publicité sur ces populations du pourtour de la Baltique. Parties de Lituanie dès le 11 mars 1990, les velléités politiques d’indépendance soufflèrent sur toutes les autres républiques socialistes de l’Union soviétique. Le sort faillit cependant basculer très rapidement en août 1991 avec la tentative de coup d’Etat à Moscou qui se répercuta dans les pays Baltes avec le déploiement de militaires aux endroits clés. La fermeté d’Eltsine donna naissance à la Russie actuelle tout en confirmant le droit à l’indépendance des pays Baltes. Façades Art nouveau réalisées par Eisenstein au n° 10 de la rue Elisabeth, à Ríga. Seul bémol préoccupant depuis le retour à la souveraineté : l’indépendance n’a pas empêché les pays Baltes de plonger démographiquement et de voir partir nombre de jeunes tenter leur chance à l’étranger. Jugendstil (Art nouveau) Né au tournant du XIXe et du XXe siècle, le courant Art nouveau, en opposition à « l’art bourgeois », était fondé sur la maxime : « La fonction crée la forme et la forme doit être belle. » Présent dans tous les domaines de l’habitat letton, c’est surtout dans l’architecture que l’Art nouveau reste présent. Prague, Budapest, Paris, Nancy peuvent vous donner parfois au détour d’une rue, d’une station de métro, la merveilleuse surprise d’une de ces créations architecturales. Mais nulle ville au monde ne vous en offre autant que Rīga, que ce soit par le nombre, l’exhaustivité des styles, la beauté des façades parfois à la limite ténue entre folie et génie. Venez découvrir Eisenstein (père du cinéaste), Bockstaff et les autres dont les créations s’étendent sur toute la ville. C’est dans les rues Alberta et Elizabetes que vous pourrez vous extasier devant les plus belles des façades Art nouveau de la ville. 26 LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS Lin La Lituanie est le premier producteur au monde de lin. Les paysages du nord du pays, surtout dans la région de Panevėžys, sont truffés de moulins à vent, mais pas seulement. On en trouve un peu partout, dans les parcs nationaux. C’est à Panevėžys que l’industrie du lin s’est développée et, pour tout achat, cette ville est largement recommandée. Livonie Ancienne confédération puis duché correspondant territorialement aux actuelles Estonie et Lettonie, régie à son origine par un ordre militaire local, l’Ordre livonien, qui lui léguera son nom. La Livonie fut à maintes reprises une zone de durs conflits entre les puissances avoisinantes de par sa position militaire stratégique et ses opportunités commerciales. La guerre Livonienne fait référence à une période d’âpres combats d’une durée de vingt-cinq années, entre 1558 et 1583, entre cette entité et ses alliés face à la puissance montante Moscovite. Elle disparaît avec son absorption par l’Empire russe et le Royaume de Suède en 1621 en dépit d’une hypothétique résurgence en 1919 sous la dénomination de Duché Balte uni refusée par les Alliés au sortir de la Première Guerre mondiale. Loisirs de plein air Comme tout plat pays qui se respecte, la région des pays Baltes est l’endroit idéal pour les amateurs de bicyclette (que l’on peut louer sur place). Depuis l’indépendance, de nombreux voyageurs sportifs visitent le pays à vélo, ce qui est une excellente idée. Il est également possible de louer des vélos sur place. La densité des forêts et des lacs fait également du pays un paradis pour les amateurs de randonnée pédestre ou de promenade à cheval, de baignade, de voile, de pêche. De nombreux sites de camping sont à leur disposition. L’abondance des rivières invite à la pratique du canoë-kayak. En hiver, les amateurs de ski de fond et de ski alpin (dans une moindre mesure !) pourront s’en donner à cœur joie notamment autour d’Otepää, en Estonie. Mafia Beaucoup plus discrète qu’elle ne l’était dans les années 1990, la criminalité organisée issue de l’Est (Russie, Tchétchénie, Azerbaïdjan...) se manifeste essentiellement dans les intrigues politico-financières, dans le monde des jeux (aucune ville sans ses casinos, légaux depuis peu) et dans le contrôle des grands trafics (pétrole, bois, alcool, cigarettes). On dit que c’est grâce à sa volonté de faire de la région « la Suisse nordique des affaires » et d’y préserver les résidences de vacances des « chefs de clans » que le taux de criminalité et de délinquance violente y est si bas. Du reste, les responsables n’hésitent pas à faire tomber des têtes pour l’exemple, tel l’ex-président lituanien Paksas, destitué pour ses relations supposées avec la sphère mafieuse. La présence de la mafia appelle tout de même à la vigilance pour les visiteurs, car certains endroits nocturnes sont vraiment mal famés, et il vaut mieux être averti pour ne pas risquer trop d’ennuis. En règle générale, les touristes sont rarement confrontés à elle. Mer Baltique Elle est alimentée par des rivières, ce qui lui vaut sa faible salinité. Dépourvue de marées – car elle ne possède qu’une seule ouverture sur l’océan, peu profonde – elle communique avec la mer du Nord par le détroit du Danemark. La mer Baltique est récente (7 000 ans seulement). LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS d’Achille suite à des représailles ciblées en provenance de Russie liées au déplacement d’une statue soviétique à Tallinn. D’aucuns évoquant même ce fait comme la première manifestation de cyber-guerre à l’échelle mondiale. Cette avant-première ayant amené le pays à bénéficier en priorité d’une opération de défense numérique d’envergure par l’OTAN appelée Baltic Cyber Shield, première en son genre de par son ampleur. Nature Paganisme La préservation de l’environnement est une attitude similaire aux trois pays Baltes. La meilleure preuve étant l’existence des quatorze parcs nationaux répartis sur ces territoires. Il est vrai que la soviétisation industrielle n’a pas frappé de plein fouet ces Etats comme en d’autres républiques en générant une pollution de grande ampleur dégradant conséquemment l’environnement. L’indépendance acquise dès l’effondrement de l’Union soviétique a donné lieu au fil du temps à la création de nombreux parcs nationaux pour sauvegarder ce patrimoine vivant. Le parc Lahemaa d’Estonie créé en 1971 a la particularité outre celui d’être le plus ancien des pays Baltes d’avoir aussi été celui qui initia le mouvement dans toute l’Union soviétique. Avant les croisades germaniques qui imposèrent le christianisme, les peuples baltes étaient païens et vénéraient les divinités de la nature. Les Estoniens, appartenant au groupe finno-ougrien, différaient des Lituaniens et des Lettons, qui, eux, partageaient des croyances proches des idées védiques de l’Inde et des croyances iraniennes. Ces racines se retrouvent aussi dans leurs chants folkloriques (la famille balte des langues indo-européennes serait la plus proche du sanskrit). Chaque divinité correspondait à un élément de la nature : Perkons ou Perkunas pour le tonnerre, Saule pour le soleil, Dievs pour le ciel, Meness pour la lune. Les Lettons et les Lituaniens croyaient que le ciel était une montagne habitée par toutes les divinités qu’ils honoraient. Cette vigueur retrouvée du paganisme après la disparition de la tutelle soviétique s’illustre notamment par la reconnaissance légale du mouvement religieux Romuva depuis 1995 en Lituanie. Plus que du folklore, l’adoration des divinités de la nature est un phénomène de société dont l’ampleur est nulle autre pareille en Europe. Nouvelles technologies Les pays Baltes ne sont pas à la traîne en matière de nouvelles technologies. Les Estoniens ont très vite appris à les maîtriser au point qu’une boutade en vogue à Tallinn dit que le pays aurait dû s’appeler l’E-stonie. De n’avoir pas été présente lors de leur développement initial, d’être devenue la zone d’influence directe des pays scandinaves concepteurs et fabricants des nouvelles technologies de communication et d’information, la Lituanie est directement entrée dans la 2e ou la 3e génération de réseaux, sans avoir eu à investir dans la recherche ou dans les infrastructures des générations précédentes. Les niveaux d’équipements restent souvent supérieurs à ceux que l’on peut rencontrer en Europe du Sud. Mais plus que le hardware, c’est le « software humain » qui compte : ici, il est impensable qu’un étudiant en fin d’étude ne maîtrise pas l’ensemble des outils bureautiques et au moins un langage de programmation. On trouvera ainsi dans la plupart des villes et villages des cafés Internet. Toutefois dans cet ancrage prononcé des nouveaux moyens d’information et de communication s’est révélé en 2007 un talon Pêche L’interdiction d’activités humaines et le regroupement rural imposés par la règle soviétique dans certaines régions, le faible taux d’utilisation d’engrais et de pesticides (agriculture extensive) ainsi que la très faible densité de population dans les zones rurales (souvent inférieure à 15 hab./km²) favorisent une excellente qualité des eaux dans les milliers de cours d’eaux, d’étangs et de lacs. Toutes les variétés de poissons, crustacés et mollusques d’eau douce d’Europe y sont présentes et la « pollution » de certaines espèces américaines introduites (truites, perches, écrevisses) reste très limitée. On peut les pêcher toute l’année, à condition de maîtriser, en hiver, la technique de la pêche au trou sur glace qui, plus que le hockey ou le basket, est le sport national de ces trois pays. DÉCOUVERTE Elle s’est formée à la suite des fontes de la couche glaciaire qui couvrait la région. Au début, les îles qui bordent le littoral de la région baltique étaient submergées, mais depuis que la croûte terrestre s’élève d’un mètre tous les 350 ans, elles sont peu à peu réapparues ! Les plages lituaniennes sont magnifiques : sable blanc assez fin, dune à perte de vue et eau claire. Une étape incontournable dans le voyage. 27 28 LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS Peuples chanteurs Ce surnom colle à une réalité sociale et artistique, issue d’une culture populaire vaste qui s’est fondée autour de romances et de chansons de marins, de bergers, de paysans, de villageois et de marchands et surtout du mode de transmission de la tradition balte : les dainas (poèmes rythmés). Ultérieurement, le développement significatif du chant choral jouera un rôle dans le mouvement de renaissance nationale. 1989 : les festivals de chants prennent une dimension inédite dans le rejet passif de la domination soviétique. Depuis une décennie, chaque festival vocal prend une dimension historique, devient une revendication de l’identité nationale. Pour un Lituanien, chanter, notamment au sein d’une chorale, c’est crier sa liberté, c’est revendiquer sa nation. La fête du chant Gaudeamus, « Nous nous réjouissons » en latin, est célébrée et les grandes villes disposent presque toutes d’un parc à concert géant. Les concerts les plus émouvants pourront être vécus au parc Vingio de Vilnius. Les programmations d’été sont les plus fournies. Les dainas ont été classées au patrimoine mondial de l’Unesco et un festival a lieu tous les quatre ans. Pirts Le sauna de campagne ( pirts ) est, comme dans toutes les cultures nordiques, un élément fondamental de la vie quotidienne. Traditionnellement le sauna fait office de salle de bains dans les campagnes et les maisons d’été qui ne sont pas équipées d’eau courante. Mais au fil des siècles, il est devenu un instant privilégié de retrouvailles, de partage et de bien-être. Les femmes ouvrent la marche en général. Le sauna n’est pas mixte puisqu’on s’y rend en tenue d’Adam ! Toutes, de la petite dernière à l’arrière-grand-mère, vont s’asseoir dans cette petite pièce de bois sombre où trône un poêle surmonté de pierres qui chauffent depuis des heures. Quelques cuillerées d’eau (parfumée aux huiles essentielles) sur les pierres brûlantes et une humidité parfumée envahit l’endroit. Alors on se laisse aller à cette chaleur saine qui délasse profondément, réchauffe jusqu’aux os (en hiver !) et permet d’éliminer toutes les toxines et peaux mortes de l’organisme. Les femmes laissent ensuite la place aux hommes et vont se désaltérer dans le petit salon attenant au sauna. La température varie de 70 °C à 120 °C (pour les plus enhardis !). Au-delà de 115 °C, on revêt un bonnet de feutre qui protège la tête de la chaleur. De nombreux rituels ponctuent la soirée ou la matinée au sauna. Lorsque l’on sue comme il se doit, il est temps par exemple d’aller se rafraîchir en s’immergeant quelques secondes dans le point d’eau du jardin, le lac voisin ou même la mer. Et lorsque l’hiver est là, c’est la neige qui sert de terrain de jeux et tempère les échauffement ! Chaque année, au printemps, on cueille des branches de bouleau que l’on fera sécher un an. On les immerge alors dans de l’eau bouillante, et ainsi ramollies et chauffées, on s’en fouette le dos, les jambes et les bras. Chaque réunion de famille, chaque célébration, chaque fête traditionnelle, commence ou finit toujours au pirts . C’est un lieu qui renforce les relations, incite aux confidences et permet de se retrouver sans faux-semblants et artifices entre membres de la même famille, proches et amis. Le pirts est également toujours au programme lors d’une négociation importante avec un client ou un collègue. Saint-Jean Entre le 20 et le 24 juin selon la date exacte du solstice d’été, la nuit de la Saint-Jean célèbre le solstice d’été. Une fête très populaire, où chant traditionnel et danse folklorique s’entremêlent à la plus grande joie de tous. Famille et amis se réunissent en début de soirée pour un buffet en plein air. Les femmes et les jeunes filles tressent alors des couronnes avec les fleurs sauvages cueillies dans la journée. Les hommes et le chef de famille portent eux une épaisse couronne de feuilles de chêne. Voitures, maisons, boutonnières sont également décorées de feuilles de chêne. Tous et toutes, adultes, enfants, vieillards, attendent le coucher du soleil (aux alentours de minuit) en chantant et en célébrant le retour de l’été autour de grands feux de joie. Ces feux étaient à l’origine allumés pour guider le retour du soleil. C’est au cours de cette nuit magique que les amoureux annoncent leur mariage et sautent ensemble au-dessus du feu. Les plus ardents iront rejoindre les sous-bois à la tombée de la nuit pour cueillir la fleur de fougère (en sachant que la fougère a cela de particulier qu’elle ne fleurit jamais…). La tradition veut enfin que l’on ne dorme pas avant le lever du soleil (à environ 3h du matin) afin de s’assurer que l’astre solaire va bien revenir. LES PAYS BALTES EN 40 MOTS-CLÉS Services Soviétique (régime) En plus des déboulonnages systématiques des statues de Lénine depuis l’indépendance, les pays Baltes ont évidemment regagné leurs attributs nationaux comme, par exemple, la toponymie des rues. On a réécrit les manuels d’histoire, restauré les monuments et rendu sa place à la religion après tant d’années d’athéisme communiste. Cependant la forte minorité russophone est là pour rappeler le passé récent, et certaines réactions de celle-ci comme en Estonie en 2008 démontrent qu’elle n’entend pas voir bafouer certains symboles pourtant honnis par les autochtones. Malgré tout, les responsables n’entendent pas se priver de pédagogie à ce sujet, ouvrant musées dédiés et initiant diverses manifestations en ce sens. Stations balnéaires et thermales Pärnu, Nida, J rmala : si ces noms n’évoquent rien pour vous c’est que vous ne connaissez pas les équivalents baltes de nos Saint-Tropez, Lacanau et autres Touquet plage. Profitant à fond du dynamisme suivant l’entrée du pays dans l’économie de marché, le littoral s’est considérablement développé en infrastructures touristiques de qualité. D’abord anciens villages de pêcheurs, puis bétonnés en centres de loisirs modèles « HLM-soviet » dans les années 1980, ces bords de mer ont subi des transformations radicales au cours des dix dernières années. Hôtels luxueux, Spas et saunas grandioses, promenades coquettes, boîtes et dj’s de renommée internationale, tout a été réaménagé et revu pour valoriser un potentiel touristique enfoui sous des années de régime moscovite. Villes Les trois grandes capitales des pays Baltes se visitent uniquement à pied, oubliez les véhicules personnels qui vous ralentiraient et causeraient plus de tracas que de plaisir sans pour autant être d’une réelle efficacité. La configuration des trois villes est souvent la même : un vieux centre historique en cours de restauration dont les rues, étroites et commerçantes, regroupent tous les principaux musées et points d’intérêt, et une périphérie aux grandes perspectives de banlieues auxquelles sont venus se greffer les HLM soviétiques. Au sortir de ces grandes villes, on se trouve rapidement à la campagne (maximum 5 km). Une aubaine pour les amoureux de la nature que l’ambiance citadine ennuie. Voiture Le nombre de belles voitures dans les pays Baltes, comparé aux salaires peu élevés, a de quoi surprendre. On se croirait à Genève ! Les Lituaniens sont prêts à s’endetter (et c’est un problème) sur des années et se serrer la ceinture pour pouvoir se payer une grosse cylindrée allemande. Ce phénomène ne touche pas que les hommes et il est fréquent de voir une fine jeune femme manier avec aisance un 4x4 de deux tonnes dans les rues d’un centre urbain. Ces bolides rutilants sont la plupart du temps équipés d’alarme, qu’on ne manque pas d’entendre jour et nuit ! Les voitures de marques françaises sont également bien implantées. La Lituanie est un gros importateur de voitures. Pièces détachées, voitures d’occasions, réparations en tous genres : il y a partout dans le pays de quoi prendre soin de son engin. En cas de panne, tout pourra être réparé. DÉCOUVERTE Encore un domaine où les changements survenus depuis l’indépendance des pays Baltes sont extraordinairement sensibles ! Que ce soit dans l’hôtellerie, la restauration ou le commerce, la mentalité « Intourist » (centrale unique d’accueil et monopole d’Etat avant l’indépendance sur les trois pays Baltes), avait partout imposé sa grisaille et il fallait quasiment se battre pour obtenir le sourire d’un serveur de restaurant ou d’un réceptionniste d’hôtel. Depuis, même si des efforts restent encore à faire, vous serez partout reçu avec amabilité et un début de professionnalisme. Certaines grandes surfaces et centres commerciaux étrangers installés dans les pays Baltes imposent désormais le fameux SBAM (sourire, bonjour, au revoir, merci) prôné par les grandes enseignes européennes. Malgré la barrière de la langue, vous serez surpris par tout ce qui est mis en œuvre, et ce jusqu’au dictionnaire, pour vous comprendre. En règle générale le service est rapide, parfois trop et de bonne qualité. Au restaurant, s’il est parfois long d’attendre d’être servi, souvent tous les plats et boissons arrivent au même moment. Et, dès la dernière bouchée, tout disparaît… et il faut s’y faire. 29 Survol des pays Baltes GÉOGRAPHIE Jacques Brel aurait pu chanter aussi les plats pays Baltes, l’altitude dans ces trois Etats ne dépassant guère les 300 m (point culminant en Estonie : le Suur Munamagi, 318 m). Une partie de la Lettonie, des régions côtières estoniennes et de la région de Kaliningrad se trouvent en dessous du niveau de la mer (en moyenne 50 m). La bande côtière varie entre falaises, dunes et rives marécageuses. Autre caractéristique, la superficie réduite des trois pays. En effet, du nord de l’Estonie au sud de la Lituanie, on ne compte que 650 km, qu’il est possible de parcourir en une journée. Ce territoire a hérité des dépôts de la couche glaciaire présente il y a quelque 12 000 ans av. J.C., et qui compose l’actuelle plaine d’Europe du Nord. Il est en conséquence traversé par de nombreux cours d’eau (le plus connu, le fleuve Niémen ou Nemunas, et son affluent la Neris en Lituanie, la Daugava en Lettonie qui naît en Russie) et par des milliers de lacs (4 000 en Lettonie, 3 000 en Lituanie) recouvert d’une végétation généreuse. Lituanie wwDistance nord-sud : 276 km, est-ouest : 373 km. wwSuperficie : 65 303 km². wwPays limitrophes : Russie (enclave de Kaliningrad), Biélorussie, Lettonie, Pologne. Au total, 1 747 km de frontières. wwForêts : 28 % du territoire (pins, sapins, bouleaux). Les plus grandes : DruskininkaiVarena, Labanoras-Pabrade, Kazlu Ruda. wwLacs : 4 000. Les plus grands : les lacs Lubans et Raznas. wwRivières : 722 (dont 21 de plus de 100 km). Principales : Nemunas (Niémen), Neris, Venta, Sensupe. wwPoint culminant : le mont Juozapines (249 m). ww4 provinces : Kurzeme (ouest), Zemgale (sud), Vidzeme (centre et nord), Latgale (est). wwTempératures moyennes : janvier – 5 °C à – 30 °C ; août + 20 °C à + 29 °C. wwPrécipitations annuelles : + ou – 600 mm. wwJours de soleil dans l’année : 71,79. Lettonie wwDistance est-ouest : 413 km. wwPays limitrophes : Estonie au nord, Lituanie au sud, Russie à l’est et Biélorussie au sud-est. Le plus grand littoral des 3 Etats baltes : 496 km. wwForêts : 40 % du territoire. wwLacs : 2 300. Les plus grands : les lacs Lubans et Raznas. wwRivières : 12 000. La Gauja (460 km), la Daugava (357 km en Lettonie). wwPoint culminant : le mont Gaizinkalns (311,60 m). ww4 provinces : Kurzeme (ouest), Zemgale (sud), Vidzeme (centre et nord), Latgale (est). wwTempératures moyennes : été 17 °C, hiver – 5 °C. Maximale : 29 °C. Minimale : – 37 °C (à Aluksne sur la frontière avec l’Estonie et la Russie, le point le plus froid de la région balte, en janvier). wwPrécipitations annuelles : 600 mm à 650 mm. Estonie wwPays limitrophes : Lettonie au sud et Russie à l’est. wwLacs : 1 400, dont le Peïpus (Peipsi), le plus étendu (3 555 km², dont 1 529 km²). wwRivières : la plus longue, la Pärnu (144 km). wwÎles : l’Estonie possède 1 500 îles, dont les plus grandes sont Saaremaa (2 922 km²) et Hiiumaa (1 023 km²). wwEnsoleillement : 74 jours par an. wwPrécipitations : 600 mm par an. wwHumidité : 81 %. 31 SURVOL DES PAYS BALTES wwTempératures moyennes : elles sont ici en général plus basses que chez les deux voisins du sud et les hivers plus rigoureux et plus longs. Penser à s’équiper très chaudement si l’on compte séjourner en Estonie pendant cette période de l’année. C’est aussi le pays dans l’ensemble baltique où la pratique du ski est la plus répandue. wwTempérature moyenne maximale : 20 °C en juillet, température moyenne minimale : moins 7 °C en février. CLIMAT au printemps. On peut rencontrer de la neige en avril. L’hiver estonien, plus au nord, est le plus rigoureux, avec des températures pouvant atteindre parfois des records de – 30 °C, mais depuis quelques années, elles tendent à devenir plus supportables (autour des – 5 °C en moyenne). Quoi qu’il en soit, il est inutile de préciser qu’un bon équipement (gants, bonnet, sous-vêtements chauds, chaussures imperméables…) est nécessaire en plein mois de janvier. wwA noter que les conditions de circulation durant l’hiver sont difficiles (routes bloquées, problèmes de salage) à cause de l’abondance de la neige et du verglas. Enfin, le manque de luminosité accentué par le filtre gris du ciel (de novembre à mars) rend cette période encore plus difficile. Cependant, en janvier et février, les deux mois les plus froids, il est possible (à condition de disposer d’un équipement adapté à des températures moyennes de – 15 °C, en dessous desquelles les nuages ne se forment que rarement) de s’adonner aux plaisirs exotiques : skier sur la plage, marcher sur la mer gelée, patiner sur d’immenses lacs sous un ciel bleu et ensoleillé. © STOCKPHOTO.COM/ARSTY DÉCOUVERTE Du sud de la Lituanie au nord de l’Estonie, la région est située entre le 55e et le 60e parallèle, c’est-à-dire à la latitude nord du Canada. Malgré des hivers rigoureux (adoucis en partie par la présence de la mer Baltique), le climat est tempéré mais frais et humide. Plus on pénètre dans les terres, plus il devient continental, avec des températures parfois inférieures de 4 degrés à celles des côtes en plein hiver, et d’au moins 2 degrés supérieurs en été. wwLa meilleure période pour s’y rendre s’étale entre les mois de mai et septembre. Du fait de la situation septentrionale du pays, les journées d’été y sont particulièrement longues (surtout en juin, le mois le plus agréable, alors que les précipitations sont fréquentes en juillet et août). Les températures estivales varient entre 15 °C et 25 °C avec des soirées habituellement fraîches (ne pas oublier la classique petite laine !). Dans la région baltique, l’automne prend des allures d’été indien quand les forêts s’illuminent de couleurs vives et chatoyantes. wwLa période hivernale, quant à elle, est particulièrement longue et laisse peu de place Lac Peipsi, Estonie. 32 SURVOL DES PAYS BALTES ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIE La période soviétique d’industrialisation forcée et de militarisation stratégique de la région a été marquée par une grande irresponsabilité des dirigeants de l’époque sur le plan écologique : déchets chimiques, pollution des rivières, de la mer Baltique et de l’air, centrale nucléaire d’Ignalina (de type Tchernobyl) en Lituanie... L’environnement en a beaucoup souffert. L’augmentation du trafic et du parc automobile est la cause principale des émissions de dioxyde de carbone. Toutefois, la prise de conscience du problème a été générale au moment de l’indépendance. Depuis, une nette amélioration est en cours, associée à une coopération croissante avec les instances et les organisations internationales (dont le WWF) pour revenir à une situation plus saine et créer le cadre législatif nécessaire. L’environnement urbain est un modèle pour les capitales européennes : les villes (à l’exception de Kaliningrad) sont d’une propreté extrême et jouissent d’espaces verts présents jusque dans les centres urbains. Vilnius, par exemple, dispose de nombreuses poubelles et de cendriers, de retour dans votre ville, vous en viendrez à les regretter et à ne savoir que faire de votre papier ou mégot. Après avoir joué un rôle important dans les mouvements d’indépendance, les mouvements écologiques restent puissants et la sauvegarde de l’environnement est redevenue l’une des priorités après les années de laisser-aller de la période soviétique. On attend du touriste qu’il se comporte en conséquence. Cependant quelques problèmes demeurent : aussi, dans certains cas faut-il éviter de boire l’eau aux robinets, la vétusté des canalisations datant généralement de l’époque soviétique pouvant occasionner des maladies microbiennes. Il est également préférable de se renseigner avant de se baigner dans n’importe quel lac ou rivière situés en dehors des parcs naturels nationaux. Parcs nationaux Tous les parcs nationaux et réserves naturelles font l’objet d’un contrôle rigoureux, et des règlements sont imposés à l’entrée, comme ceux concernant le camping, la chasse ou la pêche. En règle générale, demandez toujours les informations nécessaires à l’entrée des parcs avant de vous y aventurer. Des notices, désormais traduites en anglais et en allemand, sont vendues dans les points d’information des villages. Avant de partir dans la nature, se procurer les cartes détaillées dans les offices du tourisme est infiniment plus pratique. Parcs nationaux et réserves naturelles lituaniennes La Lituanie est un des rares pays européens à avoir conservé un environnement propre et sauvage. Composé de grandes vallées légèrement ondulées, de vastes étendues de forêts couvrant presque 30 % du territoire et de rivières à écoulement lent, le pays doit une bonne part de sa beauté à la diversité de ses paysages. Les lacs représentent l’une des principales richesses nationales, c’est pourquoi la Lituanie est souvent nommée « le pays des lacs ». Pour mieux sauvegarder l’environnement et étudier le milieu naturel, cinq parcs nationaux, trente parcs régionaux et plus de deux cents réserves naturelles ont été créés. Captivants par leur beauté et leur tranquillité, ces parcs et réserves sont des étapes incontournables de votre séjour. Le camping sauvage est interdit en Lituanie, et des emplacements sont réservés à cet effet ainsi que pour les feux de camp. La pêche et la chasse étant également réglementées, se renseigner avant toute initiative en ce domaine. Réserves naturelles de Lettonie Les habitudes lettones de défense de l’environnement existent de longue date : les premières lois et réglementations furent promulguées aux XVIe et XVIIe siècles. Depuis cette époque jusqu’à nos jours, les principes de défense de l’environnement sont suivis dans la gestion des forêts, et il y a des restrictions certaines dans le domaine de la chasse. Au XIXe siècle, plusieurs projets furent entrepris pour consolider les dunes le long de la mer Baltique et du golfe de Rīga. Au début du XXe siècle, les zones forestières possédant des valeurs culturelles, historiques ou naturelles furent mises à l’écart et sauvegardées. La première réserve naturelle fut établie en 1912 à Moricsala (une île du lac Usmas). A l’heure actuelle, la Lettonie possède 4 réserves naturelles intégrales, 3 parcs nationaux, à l’intérieur desquels se trouvent des réserves et des zones d’accès restreint, 1 réserve biosphère, 278 zones naturelles réglementées, 43 parcs naturels, et 9 zones paysagères protégées. Les forêts englobent des mini-réserves (sanctuaires) pour la protection des espèces animales rares (des oiseaux principalement), des plantes, des lichens et des champignons. Le Livre rouge de la Lettonie (registre des espèces menacées SURVOL DES PAYS BALTES de la Lettonie), établi en 1977, répertorie 112 espèces de plantes et 119 espèces animales ; ce catalogue d’espèces rares et en voie de disparition est analysé et mis à jour régulièrement. De plus en plus de plantes, 33 d’animaux, d’invertébrés, de champignons et de lichens tombent sous la protection de la législation nationale. La Lettonie a ratifié les conventions internationales de Washington, de Bern et de Ramsare. FAUNE ET FLORE dans le reste de l’Europe, coulent encore des jours heureux dans les pays Baltes : loups, lynx et ours. Lorsque leur chasse fut interdite dans les années 1990, le nombre de loups passa à 500. Les derniers grands prédateurs d’Europe ont trouvé ici un véritable paradis qui pourrait jouer un rôle important dans la conservation de leurs espèces. wwL’ours brun, victime de son succès auprès des chasseurs venus de l’ouest, a failli disparaître. wwLe cerf est l’animal qui abonde le plus en Estonie et il est très souvent observé dans les champs et à la lisière des forêts au petit matin. L’élan est plus timide et furtif, et bien souvent seules ses traces seront visibles. Les ratons laveurs et les castors, qui sont des animaux essentiellement nocturnes, seront eux aussi difficilement observables, mais vous aurez souvent l’occasion de voir un arbre qui est passé entre leurs dents ! wwL’Estonie est aussi l’un des derniers bastions du vison d’Europe, remplacé partout par le vison d’Amérique plus gros et plus agressif. On ne compte plus qu’une centaine d’individus de cette espèce en Europe, dont une majorité en Estonie et sur les îles de Saaremaa et Hiiumaa. Financée par le zoo de Tallinn, une grande opération de réintroduction du vison d’Europe a été lancée en 2000 à travers le pays. Mais l’animal le plus secret d’Estonie, le plus difficilement observable, est l’écureuil volant. On estime à 200 la population d’écureuils volants concentrée sur l’est du pays et même les scientifiques chargés de les étudier avouent n’en voir qu’un par an en moyenne. Cet éventail d’espèces de mammifères vient s’ajouter à une population très variée d’amphibiens, de reptiles (notamment dans les tourbières et les marais) et d’oiseaux. wwLe phoque par contre, et au grand mécontentement des organisations de défense de la nature, pourrait être de nouveau une proie pour les chasseurs en raison de la volonté récente du gouvernement estonien d’accéder à la demande de nombreux habitants des îles, notamment celle de Kihnu. DÉCOUVERTE Favorisées non seulement par l’abandon administratif de l’URSS de vastes régions agricoles, mais ayant bénéficié aussi depuis la dernière décennie d’hivers moins rigoureux, de nombreuses espèces végétales et animales ont pu se développer sauvagement, à leur guise : élans, sangliers (énormes comme ceux rencontrés sur la presqu’île de Neringa), renards, lynx, visons, mais aussi une grande colonie de loups, et même de bisons (Pašiliai, dans le parc régional de Krekenava et Gauja Park en Lettonie). On trouve des castors et des loutres dans les lacs et les rivières. La région représente également une magnifique réserve ornithologique : canards, grues, échassiers, sternes, cygnes, corneilles et une des plus grandes colonies de cigognes d’Europe en Lituanie. Les amoureux de nature et de randonnées seront comblés dans ces pays dont 25 % à 40 % du territoire sont recouverts de magnifiques forêts de conifères (pins, sapins) et de bouleaux principalement. Les amateurs d’équitation seront intéressés de savoir que l’étalon Trakehner est originaire de Kaliningrad. Son élevage date du régime prussien, au XVIIIe siècle. Champignons comestibles et baies tapissent les sous-bois et font le plaisir des amateurs de cueillette et des locaux qui les revendent sur les marchés, surtout en automne.Les innombrables lacs invitent à la baignade et à la pêche. La très faible pollution des eaux et la présence d’une chaîne écologique complète jusqu’aux grands prédateurs favorisent la présence de nombreuses espèces européennes de poissons, crustacés et mollusques d’eau douce devenues bien rares en Europe de l’Ouest ou du Sud. Une invitation à pratiquer toutes les formes de pêche traditionnelle (anglaise, mouche…) mais aussi à découvrir les méthodes nordiques d’été ou d’hiver (pêche sur glace). En outre, de nombreuses régions des pays Baltes sont dotées de vastes parcs naturels, incontournables pour le voyageur : le Gauja National Park, en Lettonie, le Lahema National Park, à l’est de Tallinn ou encore le parc national d’Aukštaitija, au nord de Vilnius, presqu’île de Neringa (Kuršiu Nerija), sur la côte lituanienne, etc. De nombreuses espèces animales en voie de disparition, voire d’extinction Histoire Les origines et l’ère chrétienne Jusqu’à la fin du Ier millénaire, on dispose de peu d’éléments relatifs à l’histoire des peuples baltes hormis quelques données archéologiques et linguistiques. Les premiers habitants de la région furent les peuples de langue finno-ougrienne venus de l’Est (de la région de l’Oural), vivant de la chasse. Ils s’installèrent dans le Nord entre 4000 av. J.C. et le début de notre ère. Les Estes s’implantèrent au sud du golfe de Finlande, les Lives (dont il ne reste que très peu de descendants), autour du golfe de Rīga. A partir de 2000 av. J.-C., les peuples de langue balte (famille indo-européenne), ancêtres des Lettons et des Lituaniens, s’établirent plus au sud, aux confins de la Daugava et du Niémen. Parmi les peuples baltes, on distingue plusieurs groupes : les Latgals ou Lettes (centre-est de la Lettonie), les Koures (côte ouest lettone), les Zemgals ou Semigallians (centre-ouest de la Lettonie), les Selonians (centre de la Lettonie). Koures, Zemgals et Selonians couvrent aussi une partie nord de la Lituanie. La Lituanie fut surtout peuplée par les Samogitiens (au centre), les Aušktaitiai (à l’est) et les Yotvingiens (au sud). L’ouest lituanien était habité par les Prussiens, également appelés Borusses. Ces peuples de la région baltique, que l’historien Tacite a surnommés « Aestii » et « Fenni » (peuples de l’est et des marécages), étaient peu connus des Grecs et des Romains. La connaissance qu’ils en avaient, ils la tenaient surtout des marchands germains qui exportaient vers l’Empire l’ambre très convoité des Baltes, transformé en bijoux et autres ornements. Aux alentours du Ve siècle, ces peuples paysans et marchands de la région baltique subirent la domination des Goths, puis celle des Huns et des Slaves qui vinrent s’établir en grand nombre dans la région de la future Lettonie. Au IXe siècle la région vit, à l’ouest, l’invasion des Vikings (les Varègues, aventuriers suédois et autres marins danois). Rejetés à la mer, vers l’an mille, par les Estes et les Koures, ces derniers entreprirent également des expéditions maritimes pour aller piller les chrétiens en Suède ou au Danemark. Au milieu du XIe siècle, les armées russes, à l’est, tentent d’imposer la religion orthodoxe à toute la région baltique. Le début du IIe millénaire est marqué par les appétits de conquête des puissances voisines et par leur volonté d’évangéliser ces peuples d’Europe, résolument païens et heureux de l’être… La période médiévale et la colonisation des chevaliers germaniques Dès la fin du XIIe siècle, les Baltes sont victimes de la volonté de christianisation et de colonisation des ordres monastiques et militaires germaniques, dans le but aussi de créer des conditions favorables aux marchands de la Ligue hanséatique. L’arrivée de marchands et artisans dans la région étant concomitant de la colonisation par les populations germaniques (le fameux drang nach osten ). La Livonie est la première région à subir la poussée des chevaliers conduits par l’évêque Albert, avec la bénédiction du pape Innocent III. Les colons allemands affluent. L’année 1200 voit la fondation de Rīga. La ville se développe autour de la cathédrale. Formés en 1204 par le moine Théodoric et aidés par les Danois, les chevaliers Porte-Glaive poursuivent la conquête vers le nord, vers l’Estonie où ils rencontrent de vives résistances. Maîtres du pays dès 1227, leur expansion sera arrêtée aux frontières de la Russie rivale, sur le lac Peïpous, par Alexandre Nevski (bataille de la Glace). A partir de 1237, les chevaliers Porte-Glaive du nord se rassemblent sous le nom de l’ordre Livonien. Occupés et dominés, les Lettons, les Lives et les Estoniens perdent peu à peu leur identité pour devenir des vassaux sur leur propre territoire. Cette période est marquée parallèlement par l’implantation des Allemands, une implantation à caractère surtout commercial et financier dans le cadre de la Hanse. Le sud de la région baltique subit de son côté la pression des chevaliers Teutoniques qui, chassés de Terre sainte, s’établissent en Prusse dès 1226 pour évangéliser de façon violente les populations borusses. Ces populations, ancêtres des Prussiens, seront totalement exterminées. HISTOIRE L’expansion polonaise et la progression russe A la fin du XVe siècle, la région baltique subit la pression des Russes conduite par Ivan le Terrible. Au sud, face au danger grandissant, l’Union de Lublin, proclamée le 1er juillet 1569, unit définitivement le royaume de Pologne au grand-duché de Lituanie pour former une seule et unique république. L’influence polonaise sur le territoire lituanien concernera l’économie aussi bien que la religion et l’enseignement… Au nord de la région baltique (Estonie, Lettonie), appelés à l’aide par les Germaniques, les Suédois aidés des Polonais contiennent pendant un moment la menace russe. Mais l’alliance polono-suédoise dégénère en affrontement et tourne à l’avantage des Suédois. Ceux-ci imposeront leur domination sur l’Estonie tout au long du XVII e siècle. Sous le règne de Charles XI, les Suédois engagent de profondes réformes sociales, qui améliorent les conditions de la classe paysanne mais entament les avantages de la noblesse et des barons germaniques. Le repli des Polonais vers le sud-est de la Lettonie (la région de Latgale) explique que cette région soit restée, aujourd’hui encore, catholique. La fin du XVIIe siècle est marquée par l’irrésistible progression de la Russie tsariste de Pierre le Grand qui chasse les Suédois de la Lettonie. En 1721, le traité de la paix de Nystad consacre la victoire de la Russie et de ses visées expansionnistes à l’ouest. Motivés par l’intérêt commercial de la région dû à sa position stratégique (zone intermédiaire pour l’accès à l’ouest européen), les Russes consolident leur présence dès le début du XVIIIe siècle, sous le règne de Catherine II, d’abord en Estonie et en Livonie, et étendent leur administration à toute la Lettonie et à la Courlande où les intérêts des barons germaniques coïncident avec les leurs. Quant à la Lituanie, son sort est lié au XVIIIe siècle à celui de la Pologne, qui sera partagée trois fois consécutives entre l’Autriche, la Russie et la Prusse (1772, 1793 et 1795). En conséquence, une bonne partie du territoire lituanien passe également sous tutelle russe, exceptée la région de Königsberg (Kaliningrad aujourd’hui), qui est rattachée à la Prusse. Au début du XIXe siècle, toute la région baltique est sous le contrôle de la Russie tsariste. DÉCOUVERTE Les chevaliers Teutoniques s’unissent alors aux Porte-Glaive du nord pour former un Etat germanique et étendre leur domination à la Lituanie, la dernière insoumise. A cette époque, le Grand-Duché de Lituanie représentait un des plus vastes pays d’Europe. S’étendant de la Baltique à la mer Noire, englobant la Biélorussie et l’essentiel de l’Ukraine, il constituait pour l’Occident un rempart contre les invasions barbares venues de l’est. Pour éviter la croisade chrétienne qui menaçait son pays, le grand-duc Mindaugas et ses chevaliers se convertirent en 1252 au catholicisme. Cependant la forte influence du paganisme dans la région, ajoutée à la tentation certaine de se rapprocher de l’orthodoxie et de Byzance (du fait de la présence de nombreuses populations slaves sur le territoire lituanien), conduit les chevaliers germaniques à ne pas relâcher leur pression, bien au contraire. Mais ce n’est qu’au cours du XIVe siècle, sous Gédymin, puis Vytautas qui consolide l’Empire lituanien, que le pays manifestera sa conversion au catholicisme en se rapprochant de son voisin polonais, se préservant ainsi de la conquête. Déjà en 1385, le grand-duc Jagellon, prédécesseur de Vytautas, avait scellé le destin de la Lituanie en se mariant avec la reine Jadwiga de Pologne. Ainsi, par simple union, le petit pays absorbait le grand voisin lituanien de l’époque. Cet événement, resté présent dans les mémoires, est à l’origine de la longue animosité qui a alimenté les relations entre les deux pays. La sanglante défaite de Tannenberg (ou Grunwald) en 1410, qu’une coalition polono-lituanienne inflige aux chevaliers germaniques, sonne le déclin de l’ordre Teutonique. Le processus de colonisation de la région baltique sera dorénavant poursuivi, d’une manière plus pacifiste et à des fins commerciales, par une classe allemande nobiliaire qui dominera surtout le nord (Estonie, Livonie, Lettonie), dans le cadre de la Ligue hanséatique et de son capitalisme marchand et international. Au moment de la Réforme, cette présence allemande se traduira par l’influence du protestantisme luthérien dans la région, tandis qu’au sud, la Lituanie, du fait de son rapprochement avec la Pologne, s’ancrera dans le catholicisme. 41 42 HISTOIRE Les chevaliers Porte-Glaive Les chevaliers Porte-Glaive, ordre militaire et religieux fondé en 1202 par Albert d’Apeldern, évêque de Livonie, dans le but de christianiser les populations baltes, était modelé sur celui du Temple. Il s’appela d’abord ordre des Frères de la milice du Christ. Le premier grand-maître fut Winno de Rohrbach. L’ordre déjà maître d’une partie de la Livonie, entreprit en 1216 la conquête de l’Estonie, qu’il soumit entièrement en 1223. A la suite de longues dissensions entre les Porte-Glaive et les évêques de Rīga, l’ordre dut fusionner avec celui des chevaliers Teutoniques, en 1237, après la mort de son deuxième grand-maître, Volquin, à condition que la partie de la Livonie et de l’Estonie appartenant aux Porte-Glaive forme une maîtrise de l’ordre Teutonique, et soit gouvernée par un maître provincial. Les chevaliers Porte-Glaive restèrent sous la dépendance des chevaliers Teutoniques jusqu’en 1525, époque à laquelle Walter (ou Gautier) de Plettenberg racheta à Albert de Brandebourg le duché de Livonie et reconstitua l’ordre. Le cinquantième et dernier grand-maître de cet ordre Gotthard Kettler, après s’être converti au Luthéranisme, céda la Livonie à Sigismond II, roi de Pologne, et devint duc de Courlande par le traité de Wilna, en 1562. Les membres de cet ordre portaient une robe de serge blanche avec la chape noire, deux glaives rouges croisés de noir étaient brodés sur la poitrine, et un autre à l’épaule gauche. La période libérale et la montée des nationalismes Les échos de la Révolution française parviennent jusqu’aux bords de la Baltique. Le début du XIXe siècle sera marqué par le mécontentement grandissant et les soulèvements de la classe paysanne balte. Déjà, sous le règne de Catherine II, avaient été amorcées des tentatives d’amélioration, aussitôt freinées par la classe dominante des barons germaniques qui jouissaient également de privilèges sous l’administration russe. Réprimées dans un premier temps, les revendications paysannes seront partiellement satisfaites lors de la période libérale impulsée par Alexandre Ier qui aboutira à l’abolition du servage d’abord en Estonie (1816), puis en Courlande (1817) et en Livonie (1818). En Lituanie, le servage ne prendra fin qu’en 1861. Bien qu’en retard sur la question paysanne, la Lituanie bénéficie en ce début de siècle d’une libéralisation sur le plan religieux et de l’enseignement. Mais face au renouveau inquiétant de la culture polonaise, les Russes réagiront violemment dès 1830. Leurs cibles principales seront l’enseignement, l’Eglise catholique et la noblesse. Cette période de répression marque surtout une volonté de « dépoloniser » la région. En 1831, la Lituanie se soulève contre le Tsar. La répression est forte : les monastères sont fermés, les églises catholiques deviennent orthodoxes, l’université de Vilnius est fermée et le russe est enseigné obligatoirement. C’est la première vague d’émigration vers l’Amérique du Nord. En 1863, une autre rébellion a lieu. Les répressions sont assouplies, mais les livres, même en lituanien, doivent exclusivement être écrits en cyrillique. En réponse à cela, la littérature imprimée en caractères latins, se développe illégalement. C’est sous le règne d’Alexandre III (à partir de 1881) que le processus de russification et d’expansion de la religion orthodoxe s’amplifiera. Simultanément, on assiste en Lituanie à une forte prise de conscience identitaire, phénomène qui s’étendra aux provinces baltes dans la deuxième partie du XIXe siècle. En 1883 paraît le premier journal exclusivement en lituanien : Aušra (ou « Aurore »). En Estonie et en Lettonie, le réveil national se fait surtout à l’encontre des barons germaniques. Il se traduit également par un important essor des langues nationales, de l’enseignement, de la presse, du folklore, des mouvements littéraires et intellectuels. La révolution russe de 1905 ne restera pas sans répercussions sur les peuples baltes, où les tentatives d’autonomie se traduiront par des soulèvements paysans en Estonie et des mouvements d’indépendance en Lettonie et en Lituanie. Les autorités russes y répondront avec violence par des massacres de populations et des déportations massives en Sibérie. La Première Guerre mondiale Au début de la guerre de 1914, même si l’idée nationaliste est très présente chez les Baltes, celle d’indépendance face à la Russie est moins affirmée et ils participent courageusement aux combats contre les troupes du kaiser. Dès 1915, les provinces HISTOIRE La courte période d’indépendance (1920-1939) Exsangues au sortir de la guerre, les trois Etats entreprennent leur reconstruction économique. Des réformes agraires sont engagées qui redistribuent les terres aux paysans. L’industrie est rénovée, et opère sa reconversion. La démocratie est restaurée. Mais, encore fragile, elle est propice aux durcissements de l’exécutif et aux coups d’Etat. En 1923, la Lituanie récupère Memel qui devient Klaipėda, un important port de la Baltique. Des régimes nationalistes et autoritaires sont rapidement installés, à commencer par la Lituanie en 1926 avec la présidence de Atanas Smetona. Au milieu de la crise économique mondiale des années 1930, la Lettonie ressent également une profonde désaffection de la part de la population. Pour tenter de ramener une certaine stabilité dans le pays, le Premier ministre, M. Ulmanis, organise un coup d’Etat pacifique à Rīga le 15 mai 1934, dissolvant la Saeima (le Parlement) et suspendant les activités de tous les partis politiques. Une croissance économique rapide s’ensuit, durant laquelle la Lettonie accède à un des niveaux de vie les plus élevés d’Europe. Quant à l’Estonie, de 1919 à 1933, pas moins de 20 gouvernements se succèdent. Malgré ces débuts difficiles, l’économie des trois jeunes républiques s’améliore grâce au dynamisme des citoyens motivés par le redressement de leur pays. Face aux menaces des puissances voisines, un projet d’entente baltique entre les trois pays voit le jour et un traité est signé en 1934. Une union qui ne saura mettre à l’abri la région confrontée aux visées hitlériennes. La Seconde Guerre mondiale En 1939, le IIIe Reich exige le rattachement à l’Allemagne de la ville de Klaipėda (Memel), sous administration lituanienne depuis le traité de Versailles. La Lituanie doit s’incliner face à la puissance hitlérienne. Les pays Baltes cherchent à tout prix la neutralité dans le conflit qui s’annonce. Mais le pacte de non-agression Molotov-Ribbentrop, signé entre l’URSS et l’Allemagne, va marquer la fin de leur souveraineté. Pour protéger son flanc oriental, le IIIe Reich abandonne, contre des concessions financières et territoriales, les Etats baltes à l’URSS. Malgré les pactes d’assistance mutuelle signés avec Moscou et censés préserver leur indépendance, les territoires des pays Baltes sont envahis par les troupes soviétiques et, dès le printemps 1940, leur annexion pure et simple par l’URSS est engagée. S’ensuivent la dissolution des gouvernements nationaux, les déportations, les exécutions et une soviétisation systématique de la région. En 1941, l’entrée en guerre du IIIe Reich contre l’URSS provoque l’arrivée des armées allemandes dans les pays Baltes. Ayant chassé les Soviétiques, les Allemands sont considérés à certains égards comme des libérateurs, sans pour autant que les Baltes soient pronazis. La région baltique ajoutée à la Biélorussie devient alors l’Ostland, administré par le Reich, et la répression s’abat sur les populations. En réponse, un mouvement de résistance balte s’organise en liaison avec les Alliés. Mais les nazis réussissent à lever des formations militaires baltes (notamment en Lettonie et en Estonie) prêtes à la collaboration. Le tristement célèbre groupe Arajs, en Lettonie, ainsi que des volontaires de la police auraient même participé à l’extermination de la population juive organisée par les SS. 5 000 juifs estoniens, 90 000 juifs lettons et 200 000 juifs lituaniens seront éliminés dans les camps de concentration nazis. DÉCOUVERTE baltes sont envahies par les Allemands qui bénéficient par la suite du retrait russe causé par la révolution bolchevique. En 1918, le traité de Brest-Litovsk consacre la nouvelle domination germanique sur la région. Mais la défaite du Reich est proche, et stimulé par les événements de Russie, le patriotisme balte se transforme en véritable projet sécessionniste. Soutenus par la communauté occidentale (soucieuse de créer un cordon sanitaire la protégeant des Soviétiques) et leurs diasporas installées à l’étranger, les Baltes en profitent pour déclarer leur indépendance en dépit de l’occupation allemande. Menacés d’invasion par les bolcheviques, attaqués par les Russes blancs réprouvant les corps francs allemands pourtant appelés à la rescousse, les jeunes armées nationales arrivent à repousser l’ennemi et à affirmer leur liberté. A partir de 1920, l’indépendance de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie sont effectives et reconnues. Un traité de paix est signé avec Lénine. Victime une nouvelle fois des visées expansionnistes de son voisin, la Lituanie doit concéder Vilnius à la Pologne. Pendant cette courte période d’indépendance, la capitale sera transférée à Kaunas. 43 44 HISTOIRE La soviétisation La marche vers l’indépendance Dès l’automne 1944, la défaite allemande est suivie du retour de l’armée Rouge sur les territoires baltes et leur reprise en mains par le pouvoir soviétique. Les trois Etats deviennent des républiques de l’URSS à part entière. Une soviétisation massive et violente est engagée : persécutions religieuses, déportation des opposants, destructions (dont le bombardement de Königsberg qui deviendra par la suite Kaliningrad), installation de nombreux colons russes dans le domaine économique, politique, militaire et culturel. Une partie de l’élite balte réussit à émigrer vers l’ouest dès 1944. De 1945 à 1952, 350 000 personnes seront déportées en Sibérie (les chiffres officiels n’en dénombrent que 120 000 !). Ce faisant, une partie à l’ouest de l’Estonie sera rattachée au territoire de la République socialiste soviétique de Russie. Ce différend frontalier reste en suspens en ce début de XXIe siècle et n’a pour l’heure toujours pas trouvé de solution malgré des tentatives régulières de la part des parties. Ainsi, les pays Baltes vont vivre au rythme forcé de l’occupation soviétique pendant près de cinquante ans, ce qui n’entamera pas le sentiment national. Dès les premières années de domination, des Baltes vont entrer en résistance contre le pouvoir soviétique – on les appellera les « Frères de la forêt » car ils vont s’y cacher – mais ces mouvements seront réprimés et écrasés au début des années 1950. La politique autoritaire de Moscou refroidit les ardeurs rebelles du peuple jusque dans les années 1970. En Estonie, un des fameux et derniers Frères, Kalev Arro, qui durant près de 20 ans a vécu déguisé en clochard pour échapper aux autorités, est abattu en 1974. Un autre, August Sabe, converti en pêcheur, tombe en 1978 alors qu’il tentait une évasion vers la Suède. En 1972, le jeune étudiant lituanien Romas Kalanta s’immole par le feu pour alerter l’Occident de la situation de son pays. Les émeutes qui s’ensuivent sont violemment réprimées. En 1975, une mutinerie de marins baltes est noyée dans le sang. Des pétitions contre les persécutions religieuses se font plus nombreuses. La perestroïka engagée par Gorbatchev va profiter aux Baltes. Cette période sera marquée par l’agitation et les manifestations nationalistes. Les revendications portent sur la dénonciation de la russification forcée, sur la défense des langues baltes nationales, sur les problèmes écologiques, sur la préservation du patrimoine culturel. Dès 1986, les manifestations nationalistes contre le pouvoir soviétique s’amplifient (mouvement Helsinki 86 en Lettonie, Sajudis en Lituanie, Parti pour l’Indépendance en Estonie). Dans le même temps, des fronts prosoviétiques (formés par les populations russophones) s’organisent dans les grandes villes (comme le mouvement Edinstvo, en Lituanie). Même les Russes des pays Baltes vont en grande partie approuver la marche vers l’indépendance, les partis communistes locaux rejoignent les Fronts populaires. En 1988, l’Estonie rétablit sa souveraineté ainsi que son drapeau et sa langue nationale. Un Front populaire est créé. Sous l’égide du mouvement Sajudis, la Lituanie en fait de même l’année suivante. La Lettonie suit plus lentement le processus engagé par ses sœurs baltes (du fait de la présence d’une importante et influente minorité slave sur son territoire). En outre, les Baltes sont à l’avant-garde de la réforme économique en URSS et s’en servent pour mettre en avant leur autonomie. Ulmanis, 1er Premier ministre de la Lettonie indépendante Né en Courlande, il fit ses études à Jelgava en agriculture. Pendant la Première Guerre mondiale il participa au mouvement d’aide aux réfugiés. En 1917 à Valka il fonda l’Union agraire dont il fut élu président. Quand le 18 novembre 1918, le Conseil national proclama l’indépendance de la Lettonie, il fut élu chef du gouvernement provisoire qui dura jusqu’en 1921. Il mit en place le premier parlement letton, la Saiema, en 1920. Premier ministre à plusieurs reprises il souffrit de l’instabilité politique. En mai 1934 Ulmanis déclara, avec l’aide du général Baldis, l’état de siège et réalisa un coup d’État. Il fit arrêter les dirigeants de l’opposition, suspendit la constitution, renvoya le parlement et interdit tous les partis. Une sorte de dictature se mit en place qui dura jusqu’à la guerre. Après l’invasion soviétique en 1940, Ulmanis fut arrêté et déporté en URSS où il mourut en 1942. HISTOIRE La seconde indépendance Le 20 août, l’Estonie déclare la restauration de son indépendance qui est reconnue en septembre par l’ensemble de la communauté internationale. Pour nombre d’Estoniens, le retour à l’indépendance fut une telle surprise et une telle joie qu’ils le désignent volontiers comme le plus beau jour de leur vie. Malgré cela, une minorité a souffert de ce changement brutal de régime et en vient souvent à regretter les points positifs du système soviétique. La plupart des personnes âgées ayant travaillé sous l’Union soviétique ont vu s’envoler leurs retraites et leurs pensions à la chute de celui-ci. Le soutien financier de la nouvelle génération leur est donc indispensable, mais rend leur situation très précaire. Les Russes nés en Estonie sont plus ou moins regroupés au nord de Tallinn à Narva. Aujourd’hui les jeunes se doivent de parler estonien s’ils espèrent assurer leur avenir dans le pays. Le 21 août 1991, le Parlement letton restitue l’indépendance d’avant-guerre. La souveraineté de la Lettonie est reconnue par l’URSS en septembre 1991. Quelque temps après le rétablissement de son indépendance, la Lettonie devient membre des Nations unies et s’empresse de retourner vers la communauté mondiale des nations démocratiques. En 1992, la Lettonie est éligible au Fonds monétaire international, et, en 1994, joint le programme de « Partenariat pour la Paix » de l’OTAN, signant également l’accord de libre-échange avec l’Union européenne. La Lettonie est aujourd’hui une nation membre du Conseil européen. La Lettonie est également la première des nations baltes à joindre l’Organisation mondiale du commerce en 1999. Le 17 septembre 1991, l’indépendance de la Lituanie est officiellement reconnue par la communauté internationale. Après 50 ans d’oppression, le pays renaît et l’économie s’ouvre aux investisseurs privés. En octobre, un système basé sur le modèle français, avec la séparation du Président et de la Seimas (parlement) est adopté par référendum. En mai 1992, la Lituanie entre dans le Conseil de l’Europe, en juin le Litas est réintroduit. Fin août, les derniers soldats russes quittent définitivement le territoire et le pape Jean-Paul II rend visite au pays. En 1993, Algirdas Mykolas Brazauskas devint le 1er président de la seconde indépendance. L’entrée dans l’Europe En cours d’écriture depuis 1992, une nouvelle étape de l’histoire des pays Baltes a été franchie en mai 2004. L’entrée dans l’Union européenne des trois Etats est un pas vers l’accès à un niveau de vie occidental, challenge de ce début du XXIe siècle. L’élargissement de l’Union européenne de 15 à 25 membres a été une étape historique – le 1er janvier 2007 –, la Bulgarie et la Roumanie sont venues grossir les rangs de l’Union. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont intégré l’Europe avec sept autres pays d’Europe centrale et orientale (PECO) : Pologne, République tchèque, Slovénie, Slovaquie, Hongrie, Malte et Chypre. Afin d’aboutir à une intégration totale dans l’UE et après leur acceptation au sein de l’espace Schengen, un dernier objectif reste à atteindre : le passage à l’euro. Un obstacle franchi par l’Estonie depuis le 1er janvier 2011 mais rendu plus difficile pour les deux autres pays Baltes frappés durement par la crise et reportant sine die cette éventualité. DÉCOUVERTE Leur « révolution en chantant » (nommée ainsi du fait de la grande tradition du chant dans les pays Baltes, où les manifestations pacifiques s’accompagnent de chansons) ne peut plus faire marche arrière. Le 23 août 1989, une chaîne humaine de plus d’un million de personnes et reliant les trois pays Baltes est formée en commémoration du 50e anniversaire du pacte germano-soviétique. Dès 1990, les événements s’accélèrent. En mars, la Lituanie déclare, la première, son indépendance. Le nouveau président Lansbergis, musicien de profession et qui n’a jamais adhéré au Parti communiste, incarne le renouveau de l’idée nationale. Les mois suivants, les deux autres pays Baltes proclament leur indépendance. Les puissances occidentales ne veulent pas compromettre le processus de dégel gorbatchevien et soutiennent tacitement ce retour à la liberté. La réaction de Moscou, elle, ne se fait pas attendre : embargo énergétique et débarquement des troupes soviétiques. En janvier 1991, les bérets noirs (forces spéciales du ministère de l’Intérieur de l’URSS) prennent d’assaut la télévision de Vilnius, puis interviennent à Rīga et, enfin, à la frontière lituanienne : on comptera des morts et de nombreux blessés. Mais le pouvoir soviétique ne peut plus rien contre la marche de l’histoire, et, en septembre 1991, l’indépendance des pays Baltes est officiellement reconnue par la communauté internationale. 45 Politique et économie POLITIQUE Estonie L’Estonie est une démocratie parlementaire. Le président de la République, chef de l’Etat, est élu au premier tour de scrutin par le Riigikogu, le parlement et, au second tour, si nécessaire, par un collège électoral. Son mandat est de 5 ans. Depuis novembre 2006, le président estonien est Toomas Hendrik Ilves. Ce dernier est notamment le représentant de l’Etat dans les relations internationales. Il est le chef suprême de la défense nationale. Il proclame les lois votées au Riigikogu et peut initier une révision de la Constitution. C’est aussi lui qui désigne le candidat au poste de Premier ministre. Le chef du gouvernement estonien est le Premier ministre, actuellement M. Andrus Ansip (Parti de la Réforme). Le Riigikogu est composé de 101 députés, élus au suffrage universel direct pour 4 ans. L’actuel gouvernement estonien est une coalition entre le Parti de la Réforme, le Parti centriste et l’Union du peuple. Administrativement, l’Estonie est divisée en 15 départements, 202 municipalités rurales Les pays Baltes et l’UE Le processus d’élargissement de l’Union européenne enclenché en 1992 par le traité de Maastricht a obtenu un premier aboutissement en 2004. Après une longue période de négociations (12 ans), dix pays ont été invités à adhérer à l’UE (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Malte, Chypre, Hongrie). Depuis le 1er mai 2004, les trois Etats baltes font partie intégrante de l’Union européenne. Ils ne remplissent pas encore les critères économiques nécessaires (stabilité des prix, taux d’échanges stable…) pour intégrer la zone euro et sont encore à la traîne concernant certaines politiques européennes, notamment sur le plan agricole. En effet, la PAC (Politique agricole commune) ne peut pas encore être appliquée totalement dans ces pays où l’agriculture a un lourd passé d’autoritarisme. Dès le mois de juin 2004, les trois pays Baltes ont élu leurs représentants au Parlement européen. Les députés européens ont été élus par la population de chacun des trois pays. L’Estonie compte 6 députés, la Lettonie, 9 et la Lituanie, 13 (contre 99 pour l’Allemagne, 78 pour la France et le Royaume-Uni). Dorénavant, les Etats baltes vont devoir se soumettre à la législation édictée par le Conseil et la Commission européenne : décision, directive… mais ils vont bénéficier du Marché commun. La Lituanie s’est vue refuser son entrée dans la zone euro dès 2007. En 2008, L’Estonie et la Lettonie ont reporté la date de l’adoption de l’euro du fait de la crise financière et de la trop forte inflation qui en découle. Aucune date n’a été arrêtée du fait du contexte international et de son instabilité pour la Lettonie, toutefois, au prix de sacrifices sociaux, l’Estonie a pu rejoindre l’eurozone en 2011. Une entrée fort mitigée par les Estoniens à la fois mécontents de la perte du kroon, qui était devenu au lendemain de la seconde indépendance un réel symbole national, et des sacrifices opérés pour prétendre devenir le 17e membre ayant adopté la monnaie unique européenne. Le gouvernement letton prévoit le passage à l’Euro pour 2014, la Lituanie l’envisage pour 2015. POLITIQUE ET ÉCONOMIE Lettonie Le régime actuel de la Lettonie est directement issu de la constitution de 1918, remise en fonction depuis 1991. Il s’agit donc d’un régime parlementaire unicaméral ressemblant fortement à notre IIIe République. L’Assemblée unique (Saeima) compte 100 députés qui élisent le président de la République. Il n’existe pas de représentation régionale ou locale au niveau central et la démocratie de proximité se réduit aux élections municipales. Un gouvernement de 12 ministres est nommé et conduit par le Premier ministre. La Saeima et le président ont la possibilité de dissoudre le gouvernement par la procédure de « question de confiance » en particulier en matière budgétaire. Le président peut dissoudre la Saeima mais ses pouvoirs sont relativement limités à la diplomatie extérieure et à un droit de veto. Le 17 juin 1999, Mme V. VīkeFreiberga est élue présidente de la République de Lettonie et elle devient alors la première femme de l’histoire de l’Europe centrale et orientale et de l’ex-Union soviétique à avoir été élue à la tête d’un Etat. Sa première élection a surpris et certains se montrèrent sceptiques de voir une femme au pouvoir de leur pays, en revanche sa réélection le 20 juin 2003 pour un mandat additionnel de 4 ans ne fut pas une grande surprise. Actuellement, le président letton est Andris Bērzi š, élu le 8 juillet 2011, à la tête de l’Union des Verts et des Fermiers, centriste mais eurosceptique. Les enjeux Depuis l’indépendance et malgré une grande instabilité (peu de gouvernements ont tenu plus de 200 jours), les principaux axes de la politique des gouvernements successifs ont visé à l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN. Ces deux objectifs ont été atteints en 2004. Un flou certain existe maintenant quant à la volonté politique tant nationale qu’internationale. Inféodée aux alliés qui l’ont aidée dans ses démarches d’adhésion et sous l’influence des très puissants groupes d’intérêts économiques (essentiellement russes, scandinaves et nord-américains), la Lettonie mène une politique économique ultra-libérale et souffre encore d’une importante corruption économico-politique. La population lettone semble généralement politiquement passive : il a fallu attendre 2004 et la nomination sans consultation de Mme Udre (porte-parole de la Saeima sous l’étiquette écologiste, dont le parti bénéficie de nombreux financements occultes) au poste de commissaire européen pour voir les premières manifestations ayant pour cible l’action du gouvernement, mais c’est avant tout d’une différence des modes de contestation ou de résistance qu’il s’agit : comme ils le disent eux-mêmes « la pire chose qu’un Letton puisse vous faire est de vous ignorer ». Un véritable choc s’est produit en janvier 2009 avec des émeutes sociales suivant une manifestation suivie par près de 10 000 personnes : conséquence directe de la crise sérieuse que traverse le pays et des difficultés pour bien des familles de vivre correctement après des années de crédit facile. En 2011, la croissance repart finalement après une crise très difficile de plus de deux ans, commencée avec la crise internationale de 2008. Grâce à une série de réformes, l’économie lettonne en 2013 semble assainie et se prépare à intégrer l’Euro. DÉCOUVERTE et 39 villes. Le droit de vote est réservé aux citoyens de nationalité estonienne âgés d’au moins 18 ans. Depuis 1992, le pays poursuit sa politique de stabilisation d’abord sous l’autorité morale du président actuellement sous l’autorité de Premier ministre. L’Estonie en a récolté les fruits jusqu’en 2008 : la croissance économique était au rendez-vous, l’inflation était maîtrisée et le budget assaini. Il est vrai que le pays avait aussi bénéficié de ses relations commerciales et politiques avec ses voisins nordiques, principalement la Finlande qui considère l’Estonie comme sa petite sœur. Les institutions financières internationales classaient les résultats de l’Estonie parmi les meilleurs d’Europe centrale et orientale, et en faisait le modèle du tigre balte par excellence. Avec la crise et les mesures idoines pour limiter les effets sur le tissu économique et la finance nationale, l’Estonie est certes moins meurtrie que les deux autres pays mais n’en est pas moins exsangue. Comme en Lettonie, les relations avec la Russie restent ici dominées par la question des minorités russophones. En 2004, l’Estonie a intégré l’Union européenne (1er mai), l’OTAN (29 mars) et la zone euro depuis janvier 2011. Le président actuel est Toomas Hendrik Ilves, social-démocrate, au pouvoir depuis 2006 et réélu en 2011. 47 48 POLITIQUE ET ÉCONOMIE Les relations avec la Russie Les relations avec la Russie demeurent délicates en raison de l’importante population russe présente en Lettonie, mais aussi, de façon continue depuis Pierre Ier de Russie, à cause de la large façade maritime aux ports dégagés des glaces hivernales que partagent les trois Etats baltes. La principale source de revenus de la Russie est l’exportation vers l’Occident de ses matières premières ou de celles des pays qu’elle contrôle par le biais des accords C.E.I. ou des arrangements entre groupes criminels organisés : pétrole de la zone sub-caucasienne, minerais de Sibérie et au-delà, coton d’Asie centrale et autres marchandises légales ou non. Sans les ports lettons, lituaniens et, dans une moindre part, estoniens, ce commerce serait sérieusement grevé : le port de Kaliningrad au sud ou celui de Primorsk au nord ne suffisent pas à assurer le trafic nécessaire. Les intérêts russes contrôlant une assez grande part de la finance locale et ayant parfois un monopole d’approvisionnement (pétrole, gaz), l’humour letton résume la situation par la formule « La finance russe tient la politique lettone par la bourse ». Par ailleurs, la question du traitement des noncitoyens est régulièrement amplifiée – souvent à outrance – par la diplomatie russe comme moyen de pression afin d’obtenir une ouverture linguistique (et donc politique) russe en Europe. Les manifestations de rues en Lettonie sont largement monopolisées par des actions « spontanées » dirigées et financées par Moscou (contre l’adhésion à l’OTAN, contre la réforme de l’éducation en langue lettone…). L’Union européenne Le processus d’élargissement de l’Union européenne enclenché en 1992 par le traité de Maastricht a obtenu un premier aboutissement en 2004. Après une longue période de négociations (12 ans), dix pays ont été invités à adhérer à l’UE (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Malte, Chypre, Hongrie). Depuis le 1er mai 2004, la Lettonie fait partie intégrante de l’Union européenne. Cependant elle ne remplit pas encore les critères économiques nécessaires (stabilité des prix, taux d’échanges stable, très forte inflation…). Dernier des neuf pays à se prononcer par référendum sur l’adhésion à l’Union européenne, la Lettonie a voté massivement en faveur du oui à l’Europe (67 % de voix positives). Les citoyens se sont massivement déplacés pour entériner le processus d’adhésion engagé depuis plusieurs années et porteur de grands espoirs. Le taux de participation a été de 72,53 %. Les bureaux de vote à l’étranger ont confirmé ce soutien massif. Lors des élections européennes de juin 2004, la Lettonie a élu pour la première fois ses neuf représentants au Parlement européen, comme un peu partout en Europe. A l’issue du vote, le TB-LNNK (Parti pour la patrie et la liberté) et la JL (Nouvelle Ere), partis nationalistes traditionnellement alliés, ont remporté six des neufs sièges à pourvoir. Un siège a également été obtenu par le LC (la Voie lettone). La victoire des partis de droite a créé la surprise, cent jours seulement après l’intronisation du gouvernement de coalition dirigé à l’époque par l’écologiste Indulis Emsis. Autre point important : la Lettonie, dont le Parlement a ratifié le traité constitutionnel européen le 2 juin 2005, devrait théoriquement assumer la présidence européenne en 2015. Lituanie La Lituanie est désormais une démocratie parlementaire. Le président de la République est élu au suffrage universel pour cinq ans. Au moment de l’indépendance, la personnalité politique la plus en vue était Landsbergis, à l’époque à la tête du mouvement nationaliste Sajudis. Depuis, l’homme – plutôt de droite – a fondé son propre parti et a perdu les élections présidentielles de 1993. C’est l’ex-communiste, le populaire Brazauskas (du Parti démocratique du travail, DLP), qui les a remportées. A noter que Brazauskas a été le premier leader communiste en 1989 à se séparer de Moscou. Pragmatique et homme de terrain (particulièrement apprécié dans les milieux agricoles), son passé lui a permis d’entretenir de bonnes relations avec la Russie, ce qui n’était pas négligeable. Les législatives de 1996 ont été de nouveau gagnées par les conservateurs et Brazauskas a dû composer avec un gouvernement de droite et un président du Seimas (Assemblée) qu’il connaissait bien (Landsbergis). Les élections présidentielles de février 1998 ont désigné Valdas Adamkus comme troisième président lituanien depuis le retour POLITIQUE ET ÉCONOMIE Les relations avec la Russie Les relations avec la Russie demeurent délicates depuis Pierre Ier de Russie, à cause de la large façade maritime aux ports dégagés des glaces hivernales que partagent les trois Etats baltes. La principale source de revenus de la Russie est l’exportation vers l’occident de ses matières premières ou de celles des pays qu’elle contrôle par le biais des accords C.E.I. ou des arrangements entre groupes criminels organisés : pétrole de la zone subcaucasienne, minerais de Sibérie et au-delà, coton d’Asie centrale et autres marchandises, légales ou non. Sans les ports lituaniens ce commerce serait sérieusement grevé : le port de Kaliningrad au sud ou celui de Primorsk au nord ne suffisent pas à assurer le trafic nécessaire. Les intérêts russes contrôlent une assez grande part de la finance locale en ayant parfois un monopole d’approvisionnement (pétrole, gaz). Ses relations avec la Russie sont moins conflictuelles que celles de ses voisins baltes, en dépit de la question de l’enclave de Kaliningrad et de sa dépendance énergétique vis-à-vis des Russes. L’Union européenne Le processus d’élargissement de l’Union européenne enclenché en 1992 par le traité de Maastricht a eu un premier aboutissement en 2004. Après une longue période de négociations (12 ans), dix pays ont été invités à adhérer à l’Union européenne (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Malte, Chypre, Hongrie). Depuis le 1er mai 2004, la Lituanie fait partie intégrante de l’Union européenne. Elle remplit presque tous les critères économiques nécessaires pour intégrer la zone E (stabilité des prix, taux d’échanges stable…), mais est encore à la traîne concernant certaines politiques européennes, notamment sur le plan agricole. En effet, la PAC (Politique agricole commune) ne peut pas encore être appliquée totalement dans ce pays où l’agriculture a un lourd passé d’autoritarisme. Dès le mois de juin 2004, la Lituanie a élu ses représentants au Parlement européen. Les députés européens ont été élus par la population de chacun des trois pays. La Lituanie compte 13 députés (contre 99 pour l’Allemagne, 78 pour la France et le Royaume-Uni). Depuis décembre 2007, la Lituanie est entrée dans l’espace Schengen. La Lituanie devrait théoriquement assumer la présidence européenne en 2013. Enclave de Kaliningrad L’enclave de Kaliningrad fait partie de l’administration russe en tant que région « oblast ». Un gouverneur est nommé par le président russe. Kaliningrad en veut à l’Union européenne de la présenter sous un jour noir. Les rapports provenant de Bruxelles insistent tous sur la pollution, le sida, les trafics ou la misère, sur le fait qu’un habitant sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté. « Cette image ne correspond pas à la réalité, s’exclame le député régional Sergueï Kozlov. A 2,8 %, le taux de chômage est un des plus bas de Russie. De nombreuses entreprises ne trouvent pas de salariés. En fait, ici, nous sommes plus actifs, plus européens. » Les plus entreprenants ont su tirer parti de la situation géographique. Suivant un mouvement général dans toute la Russie, de confortables hôtels délaissant la rusticité des anciens Intourist accueillent désormais avec professionnalisme les touristes dans la ville natale de Kant. DÉCOUVERTE à l’indépendance. Lituanien vivant aux EtatsUnis depuis 48 ans, Adamkus, qui occupait aux Etats-Unis un poste important dans l’administration, a dû renoncer à la citoyenneté américaine. Parmi les promesses sur lesquelles était basée sa campagne, figuraient celles de dynamiser l’économie et de mettre un point final à l’époque de transition. En janvier 2003, à la surprise générale, l’ancien maire de Vilnius, Rolandas Paksas, remporte les élections présidentielles aux dépens du président sortant. Celui-ci n’occupera ses fonctions que pendant 18 mois car il est destitué le 6 avril 2004 pour corruption et violation de la Constitution, après quatre mois de bataille de la part de la population. Valdas Adamkus redevient président lors des élections organisées le 13 juin 2004. En ce qui concerne la politique étrangère, la Lituanie est membre de l’OTAN depuis le 29 mars 2004 et membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004 ; elle a élu ses premiers députés européens le 13 juin de la même année. La Lituanie attend avec impatience de pouvoir adopter l’euro. Cette adoption, au départ prévue pour janvier 2007, a été reportée par la Commission européenne à l’année 2010. Mais, avec la crise financière de 2008, la date a été reportée sans être arrêtée. 49 POLITIQUE ET ÉCONOMIE Kaliningrad et l’élargissement de l’Union européenne Tout d’abord, la dynamique d’exclusion du territoire de Kaliningrad due au processus d’élargissement n’a été que très tardivement perçue comme potentiellement handicapante par Moscou. Cet éveil tardif n’a fait que renforcer chez les autorités russes le sentiment de se retrouver devant ce fait accompli qu’est l’acquis communautaire et la législation Schengen. De même, l’Union européenne n’a reconnu que très récemment la nécessité de réguler le transit des Russes habitant Kaliningrad et ce n’est qu’en janvier 2001, c’est-à-dire quelque trois ans seulement avant son élargissement que l’Union européenne commence à s’interroger sur Kaliningrad. Pourtant l’Union ne reconnaît pas encore la nécessité d’arrangements particuliers pour la circulation de ces personnes. Ce n’est qu’en 2002, alors que le sujet est devenu hautement politisé et l’objet de fortes tensions de la part des deux protagonistes, que ceux-ci se sont penchés sur le problème et se sont entendus sur la nécessaire mise en place de mesures susceptibles de faciliter la circulation des Russes entre Kaliningrad et le reste du pays. Des négociations tripartites (Russie, Union européenne, Lituanie) se sont alors engagées et ont abouti, au printemps 2003, à une série de mesures entrées en vigueur le 1er juillet 2003. Février 2011, le Premier ministre russe Vladimir Poutine et plusieurs ministres sont en déplacement à Bruxelles pour envisager l’abrogation du système de visas en faisant de la région de Kaliningrad une entité test pour un mouvement de plus grande ampleur. Le DFT facilite le transit Le nouveau régime introduit deux principaux documents facilitant le transit par la Lituanie depuis et vers la Russie : le premier est un régime de documents facilitant le transit (DFT) par voie terrestre des ressortissants russes. Il est valable pour une durée limitée à un an. Le deuxième document facilitant cette fois le voyage par train (DFVT) est délivré aux personnes traversant le territoire lituanien © iStockphoto.com/Adam Radosavljevic 50 par train. Les deux documents sont gratuits. Ce nouveau régime a nécessité des moyens supplémentaires importants afin de faire face au nombre de demandes. Un nouveau consulat lituanien a même été créé à Sovietsk, la seconde ville de l’enclave. La situation n’est cependant pas brillante et malgré les efforts fournis par les autorités lituaniennes, des queues interminables se forment chaque jour devant les consulats lituaniens et la période minimale nécessaire pour recevoir ces fameux documents de transit peut atteindre jusqu’à sept ou huit jours. A la recherche de nouvelles solutions L’Union européenne réfléchit actuellement à la possibilité de mettre en place une sorte de train à grande vitesse reliant Kaliningrad à Saint-Pétersbourg, qui éviterait le recours à des documents de voyage spécifiques. Des études de faisabilité sont en cours, et la solution actuelle est considérée comme permanente aux yeux de l’Union européenne. La Russie, quant à elle, semble toujours plébisciter un régime sans visa. La volonté « intégrationniste » de l’Union européenne a abouti à l’aberrant isolement de ce morceau de territoire russe qui a vu naître Kant. Le nouveau régime de transit est une ingérence claire de l’Union dans les affaires intérieures russes. La Russie s’est vue imposer la législation Schengen et a dû accepter cette situation de fait, contre son propre gré. Le discours de l’Union ne cesse de vanter les mérites de l’élargissement et de sa logique « intégrationniste » clamant son effet bénéfique sur la paix et la stabilité en Europe. Cependant ces effets semblent s’arrêter aux frontières mêmes de l’Union tandis que derrière ces nouvelles « lignes de démarcation », une partie de la population frontalière souffre d’une mise à l’écart de cette nouvelle zone de liberté et de sécurité en Europe. L’Allemagne et la Polonge s’affichent en fer de lance pour un dialogue constructif qui tendrait rapidement à trouver une solution identique à celle préconisée par la Russie, à savoir l’abolition du régime de visas au moins pour cette entité territoriale. Plus de 1500 livres numériques au catalogue avec + de bons plans, photos, cartes, adresses géolocalisées, avis des lecteurs... Faites voyager votre tablette numérique ! POLITIQUE ET ÉCONOMIE 51 ÉCONOMIE L’Estonie, un pays libéral Croissance et rattrapage économique Le rattrapage économique rapide de l’Estonie se traduit par une forte croissance de la demande interne qui émane surtout des particuliers (acquisition et rénovation de logements notamment) et des entreprises (développement et modernisation des équipements). Le rattrapage de l’économie extérieure est favorisé par le bas niveau des taux d’intérêts et par les financements européens. La demande externe est également dynamique. Les exportations enregistrent une forte croissance. Les investissements étrangers devraient quant à eux continuer à croître, en raison du faible coût de la main-d’œuvre, du régime fiscal attractif et des opportunités liées à l’intégration récente de l’Estonie au sein de l’UE. Chômage et précarisation d’une partie de la population Dynamisme, forte croissance économique soutenue depuis de nombreuses années, ce tableau idyllique ne doit pas faire oublier que le fruit de cette croissance n’est pas réparti. Les personnes âgées surtout les Russes vivent à la limite du seuil de pauvreté. A l’opposé, beaucoup de jeunes, en particuliers ceux issus de la minorité russe, sont laissés pour compte. Grâce à la croissance économique, le taux de chômage est passé de 13,7 % en 2000 à 6,3 % en 2006 (mais la crise de 2008 inverse cette tendance). Cependant les jeunes de 15 à 24 ans et la minorité russe sont les plus touchés par le chômage. Cette précarisation chez une partie de la jeunesse entraîne une forte montée de la délinquance à laquelle le gouvernement oppose une politique sécuritaire. 2008 : onde de choc de la crise économique Les pays Baltes n’ont pas été épargnés par la crise financière et économique mondiale de 2008. L’inflation a explosé, et les prix ne cessent de grimper à une vitesse vertigineuse. Les pays du plein emploi se voient dorénavant touchés par un chômage massif touchant de plein fouet cette jeunesse dorée tant habituée à changer d’emploi fréquemment. Les plus âgés, eux, doivent faire face très difficilement à la vie courante avec leurs pensions modiques. Les premières conséquences de cette crise sont l’apparition de manifestations violentes dans les capitales baltes, un phénomène plutôt rare jusqu’alors. La compagnie aérienne lituanienne a déposé le bilan en janvier 2009. A ce phénomène se rajoute une instabilité politique menaçante. Les pays Baltes sont dès lors rentrés dans une phase de récession. DÉCOUVERTE Durant la période soviétique, les Républiques baltes étaient considérées par le reste de l’URSS comme prospères et privilégiées (installation d’usines de pointe, technologie avancée, meilleur niveau de vie). Vitrines soviétiques face au monde occidental, elles bénéficiaient d’une position stratégique et intermédiaire. Cependant, comme dans la totalité de l’Union soviétique, la vie y était difficile et sans éclat. En dépit des nettes améliorations apportées par l’effondrement de l’URSS (arrivée des produits occidentaux, fin des queues interminables devant les magasins d’Etat, liberté d’expression et de mouvement…), les premières années d’indépendance ont été difficiles. Dans les années 2000, les trois pays connaissent stabilité et croissance. Avec l’intégration à l’Union européenne, l’afflux d’investissements étrangers et de fonds européens s’accélère et la région connaît une euphorie économique. Les salaires augmentent vite, bien qu’ils restent encore très inférieurs à la moyenne européenne. Les loyers s’envolent, les centres commerciaux poussent comme des champignons… Toutefois depuis 2008 la crise économique frappe ces trois pays qui du fait de l’importance de leur secteur tertiaire subissent frontalement les effets de celle-ci. En corollaire : hausse des prix vertigineuse, apparition du chômage de masse et gel de projets immobiliers. Des émeutes ayant même eu lieu en 2009 en Lettonie et Lituanie afin de protester contre la situation et la précarisation d’une partie de la population. Seul rayon de soleil pour l’Estonie qui espère avoir fait le bon choix : son entrée dans la zone Euro depuis le 1er janvier 2011. 52 POLITIQUE ET ÉCONOMIE Les différents secteurs économiques La structure économique de l’Estonie est dominée par le secteur des services, en particulier le transport, le commerce et le tourisme. Si l’agriculture a considérablement décliné, l’industrie reste quant à elle diversifiée autour de quelques secteurs porteurs comme la sous-traitance électronique et des télécommunications ou les activités liées à l’exploitation du bois et des ressources naturelles. L’Estonie est au carrefour de l’ouest et de l’est de l’Europe et elle a toujours eu d’excellents ports de commerce et de transit qui ont beaucoup joué dans le développement du pays. Après la restauration de l’indépendance, la part du secteur financier s’est considérablement accrue. Aujourd’hui, les investissements étrangers sont impliqués dans environ 90 % du secteur bancaire estonien. Un des pays les plus libéraux au monde Grâce à une transition économique réussie et une volonté d’ouverture internationale, l’Estonie possède l’une des économies les plus libérales du monde, comme l’atteste son classement dans l’indice de libéralisme économique mondial. Il reste une certaine bureaucratie due à l’époque communiste, mais l’Etat lutte efficacement contre cet héritage en mettant en place des procédures simples et informatisées. Le taux d’impôt sur le revenu est de 26 % et le taux d’impôt sur les sociétés est de 0 % pour les profits réinvestis dans l’activité. Le pays souhaite maintenir l’impôt à un faible niveau, afin de limiter le développement de l’économie parallèle. Le tourisme dans l’économie Le secteur du tourisme représente près de 10 % du PIB estonien. Depuis mai 2004, en raison de l’intégration de l’Estonie au sein de l’UE, les statistiques sur le nombre de ressortissants étrangers traversant les frontières estoniennes ne sont plus disponibles. Cependant cet indicateur a été en constante augmentation de 1996 à 2003 et le nombre de visiteurs en Estonie en 2003 était de 3,4 millions pour une population estonienne de 1,3 million d’habitants. Les touristes en Estonie viennent principalement de Finlande (plus de la moitié), mais aussi de Suède, d’Allemagne, d’Italie, de Lettonie et, de plus en plus grâce à l’arrivée des compagnies à bas prix, de GrandeBretagne. La plupart des touristes qui restent moins d’un jour en Estonie, principalement les Finlandais, viennent, non pas pour visiter, mais pour acheter des produits vendus moins chers : bières et autres alcools, produits alimentaires, mais aussi produits de soin, de beauté, vêtements et biens d’équipement de la maison. La Lettonie, entre stabilité et croissance Il est bien loin le temps où la Lettonie, sortant de près de cinquante ans de communisme, voyait sa production chuter et connaissait l’hyperinflation. Depuis 1999 le pays connaît une croissance très soutenue du PIB avec une progression moyenne de plus de 7 %. En 2004 la croissance de son PIB a été la plus importante de l’Union, avec 8,5 %. Depuis les années 2000, la Lettonie connaît une croissance très soutenue du PIB avec une progression moyenne de plus de 8 %. En 2006 la croissance de son PIB a été la plus importante de l’Union, avec 11,9 %. Le niveau de vie letton, toujours le plus faible de l’Europe des 25, rattrape celui de ses pairs européens. Statistiques de la Lettonie wwPIB : 26,7 millions d’euros ; croissance – 0,5 % (2008). wwInflation : 15 % (2008). wwChômage : 12,3 % (2009). wwSalaire mensuel moyen : 678 E. wwSalaire mensuel minimum : 127 E (2008). wwPrincipaux partenaires commerciaux : Allemagne, Lituanie, Russie. wwInvestissements directs étrangers : 2,8 milliards d’euros. wwInvestissements français : 13e rang. POLITIQUE ET ÉCONOMIE En dehors du bois qui représente 33 % de ses exportations, la Lettonie ne dispose pas de ressources naturelles ni d’équipements industriels. Son économie est peu diversifiée et les échanges avec l’Union européenne encore limités. Le pays est un passage incontournable pour le pétrole russe, ce qui est une source de revenus non négligeable pour la Lettonie, mais accroît sa dépendance envers son grand voisin russe avec lequel elle a bien du mal à trouver un équilibre politique. Les différents secteurs de l’économie Statistiques de l’Estonie wwPIB : 19,9 millions d’euros, croissance de – 0,9 % (2008). wwInflation : 10,2 % (2009). wwChômage : 9,2 % (2009). wwSalaire moyen : 720 E (2008). wwSalaire minimum : 244 E (2008). wwP r i n c i p a u x partenaires commerciaux : Finlande, Allemagne, Suède, Russie. wwL’industrie. Les industries les plus performantes sont l’industrie agroalimentaire, la transformation du bois, les technologies d’information et de communication et l’électronique, l’industrie mécanique et métallurgique, l’industrie textile et du prêt-àporter et la chimie/pharmacie. Aujourd’hui, sur les friches industrielles des anciens conglomérats soviétiques, se développent des parcs industriels où fleurissent des activités de sous-traitance notamment dans le secteur textile. La Lettonie est devenue une place de choix pour la délocalisation d’entreprises danoises, suédoises et allemandes. La Lettonie a toujours été un pays abondamment doté de ressources naturelles alimentaires (poisson et viande, produits laitiers, céréaliers et baies). Auparavant, réputé « garde-manger » de la Russie et de la Suède, ce pays produisait et conditionnait des produits alimentaires, non seulement pour les pays voisins, mais aussi pour le reste du monde. Aujourd’hui l’industrie agroalimentaire est la branche la plus importante de l’industrie de transformation, qui emploie à l’heure actuelle la population active la plus nombreuse. En 2006, elle représentait environ 26 % du volume de la production industrielle totale et regroupait 773 entreprises et employait 35 000 personnes. Les exportations, qui représentent approximativement 20 % de la production, sont essentiellement dirigées vers la CEI. Les secteurs les plus importants sont l’industrie laitière, la transformation de la viande, l’industrie du poisson, l’industrie de transformation céréalière et la production de boissons. La production locale occupe 60 % du marché, mais le développement rapide des grandes surfaces et l’évolution des modes de consommation liée à l’augmentation du niveau de vie poussent le consommateur à rechercher de nouveaux produits et à diversifier sa demande dans le secteur alimentaire. DÉCOUVERTE wwLe secteur primaire. En 2006, le secteur primaire (agriculture, sylviculture et pêche) ne représente plus que 3,7 % du PIB letton, contre 20 % au début des années 1990. Cependant il reste important car il emploie encore aujourd’hui 11,6 % de la population active. Le secteur primaire joue un rôle essentiel dans la création des emplois ruraux et régionaux alors que le taux de chômage dans les campagnes lettones atteint parfois 25 %. Depuis l’indépendance le secteur de la pêche voit sa production décliner tout comme la production de viande. Le secteur fait face à une restructuration notamment pour se mettre en conformité avec les normes européennes. Le secteur agricole, après l’indépendance, a dû faire face à une importante restructuration : les terres jusqu’à là collectives ont été privatisées et restituées aux anciens propriétaires ou à leurs héritiers. Les anciens kolkhozes soviétiques ont été démantelés, les machines et les terrains, qui étaient jusque-là en commun, partagés. Aujourd’hui le secteur agricole souffre de la faible taille des exploitations, de la baisse de la demande intérieure et du manque de compétitivité de la production locale face aux importations. Les forêts couvrent 45 % du territoire en Lettonie. Les ressources forestières lettones demeurent une des principales richesses du pays et les exportations de bois et d’articles boisés représentaient, en 2006, 22 % des exportations. Les principales espèces présentes en Lettonie sont le pin, le bouleau, l’aulne et le sapin. L’importance des ressources naturelles a permis le développement d’un savoir-faire dans le travail du bois. Avec le temps, les activités se sont diversifiées et la filière bois compte aujourd’hui un large spectre d’industries qui va des matières premières (exploitations forestières) aux produits finis (meubles par exemple) en passant par les productions intermédiaires (bois scié, contreplaqué, etc.). 53 54 POLITIQUE ET ÉCONOMIE wwLes services. En Lettonie, le secteur tertiaire est devenu, en l’espace de quelques années, prédominant loin devant l’industrie manufacturière ou le secteur primaire. Le secteur des services représentait, en 2006, 61,8 % du PIB national, signe s’il en est besoin, que la Lettonie s’est rapidement réorientée vers une organisation de l’économie propre aux pays occidentaux. Les sous-secteurs qui apportent le plus sont le commerce (22,4 %), les transports, l’entreposage et les communications (13 %), l’immobilier (11 %) et l’administration publique (7 %). Le développement des services dépend surtout du secteur des communications et du transport, notamment du transit portuaire. Mais le poids de ces secteurs dans l’ensemble des services est appelé à décliner. La part des autres services – financiers et commerciaux notamment –, dynamisés par la concurrence des entreprises étrangères, est en forte expansion. Le tourisme Le tourisme se développe à grande vitesse en Lettonie et le pays voit désormais sa capitale assaillie en été par les touristes scandinaves, anglais ou italiens. 4,6 millions de touristes ont visité la Lettonie en 2006, soit plus que ce que le pays compte d’habitants. Cependant le tourisme ne représente pour le moment que 2 % du PIB, car la majorité des touristes ne passe que 2 journées en Lettonie. Les touristes baltes (Lituaniens et Estoniens) représentent la grande majorité de ce tourisme (58 %), essentiellement pour le transit et des raisons familiales, suivis par les Russes, les Allemands et les Finlandais. Le gouvernement letton a annoncé un plan ambitieux de développement du tourisme, avec pour objectif de faire de la Lettonie une destination connue de tous en Europe occidentale, et différenciée des autres pays Baltes. Ce programme a été couronné d’une campagne publicitaire sur le réseau international CNN en 2005, et appuyé par l’adhésion du pays à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) le 1er janvier 2005. Il y a plus de 400 établissements touristiques en Lettonie dont 169 hôtels. Les infrastructures touristiques se concentrent à Rīga et à J rmala, la capitale balnéaire de la Lettonie. Depuis 2000, le nombre de lits disponibles est passé de 17 100 à 24 469 soit une hausse de 30 % alors que le revenu des établissements d’accueil a augmenté de 77,5 % sur la même période tout comme le nombre de visiteurs. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration en particulier emploie 32 000 personnes. Ressources nationales et enjeux énergétiques La Lettonie demeure pauvre en ressources énergétiques, les seules ressources locales étant le bois (26 %), la tourbe et l’hydroélectricité (5,2 %). Ces dernières ne suffisent cependant pas à couvrir la totalité de la demande énergétique locale. Le pétrole n’est pour le moment ni exploité ni raffiné sur le sol letton. En matière de pétrole brut, la Lettonie est dépendante des sources d’approvisionnement étrangères, surtout de la Russie. Les seules importations de produits pétroliers représentent entre 30 et 40 % du total des produits énergétiques importés. La raffinerie lituanienne Mazeikiai est le principal fournisseur du carburant (80-90 %) de Lettonie. Le pays est donc dépendant énergétiquement de ses voisins : l’approvisionnement en gaz est actuellement assuré à 70 % par la Russie. Si, au début des années 1990, la Russie couvrait 90 % des besoins lettons dans le domaine, désormais, en matière d’électricité, le puissant voisin de l’Est ne fournit plus que 5 % de l’offre totale. La Lettonie importe actuellement 40 % de son électricité. Pétrole et transit pétrolier Le pétrole n’est pour le moment ni exploité ni raffiné sur le sol letton, malgré l’existence de gisements pétrolifères en mer Baltique. L’entreprise d’Etat Latvijas Nafta se cantonne donc, aux côtés de plusieurs sociétés locales et étrangères, à l’approvisionnement et la distribution du pétrole et ses dérivés en Lettonie. Les seules importations de produits pétroliers représentent plus de la moitié du total des produits énergétiques importés. La Lettonie est un pays de transit pour le pétrole russe à destination de l’Europe occidentale. Cette activité de transit des produits pétroliers représente à elle seule 6 à 7 % du PIB. Le réseau d’acheminement existant, d’héritage soviétique, est composé d’un oléoduc principal et d’un autre reliant Polotsk en Biélorussie au port de Ventspils en Lettonie. A l’heure actuelle cependant, seul le pipeline pour les produits pétroliers fonctionne encore, suite à l’arrêt des livraisons brutes de pétrole par le principal fournisseur russe Transneft en 2003. POLITIQUE ET ÉCONOMIE La Lituanie, le tigre de l’est Les difficultés de l’indépendance Une transition difficile Du point de vue économique, les Lituaniens ont dû aborder leur marche vers l’économie de marché dans des conditions bien difficiles. Il a fallu réformer, redéfinir un cadre de lois et de réglementations pour l’économie et le commerce, afin de lutter contre la corruption sauvage et la mauvaise perception des impôts, s’adapter à la concurrence des prix internationaux, réorienter les échanges vers de nouveaux Espoirs et avenir Cependant, en dépit de toutes ces difficultés, il semblerait que depuis l’indépendance, un bon bout du chemin a été parcouru. La Lituanie a retrouvé sa croissance, sa monnaie s’est stabilisée, le commerce et les échanges se développent à grande vitesse. Après 50 années de communisme, l’indépendance a ramené des perspectives d’avenir ainsi que les possibilités que semble offrir l’économie de marché. Toujours considérée comme une tête de pont qui relie le commerce entre l’Ouest et les pays de l’ex-URSS, la Lituanie, comme ses voisins, bénéficie d’une situation stratégique de pays intermédiaire. Les meilleures prévisions d’export concernent le bois (notamment pour la pâte à papier de bouleau) et les produits textiles. Statistiques de la Lituanie wwPIB : 38,5 millions d’euros ; croissance de 3,9 % (2008). wwInflation : 11,3 % (2009). wwChômage : 5,7 % (2008). wwSalaire moyen : 650 E (2009). wwSalaire minimum : 231 E (2009). wwPrincipales productions : énergie thermonucléaire ; la Lituanie est l’un des premiers producteurs mondiaux de lin, dont les fibres textiles sont utilisées dans la fabrication des vêtements et du linge de maison. Agriculture : orge (900 000 tonnes), blé (800 000 tonnes), bovins (2,2 millions), porcins (2 millions) ; électroménager et raffinage. wwPrincipaux partenaires commerciaux : Russie, Allemagne, Pologne. wwInvestissements français : 16e rang. DÉCOUVERTE Tout d’abord, un fossé s’est creusé entre ceux qui ont su saisir les opportunités économiques qu’offrait l’indépendance (hommes d’affaires aux dents longues, intellectuels ou apparatchiks reconvertis à l’économie de marché...) et les nouveaux pauvres (comme les retraités) qui survivent grâce à de petits boulots (là, le système D, appris pendant la période soviétique, continue à faire ses preuves !). Le spectacle des enfants qui mendient dans les rues est nouveau dans la région. Les difficultés d’ordre pratique également, comme le manque d’approvisionnement en énergie (dépendant en grande partie de la Russie voisine), ont privé les villes principales d’eau chaude ou de chauffage en hiver. La réintroduction de la monnaie nationale, mettant en avant la lutte contre l’hyper-inflation, et la flambée des prix qui a suivi, a été impitoyable pour les petites gens. Ceux-ci n’ont pas accès aux supermarchés à l’occidentale apparus récemment et vivent dans les ensembles HLM soviétiques où ils s’entassent à plusieurs familles. partenaires (autres que l’ex-URSS), recréer un environnement qui était peu propice aux affaires, restructurer le système bancaire. Les privatisations visant à réduire l’ancien monopole d’Etat ont fait passer une partie du pouvoir entre les mains de nouveaux privilégiés, voire de la mafia qui, comme ailleurs, sévit dans la région. La jeune république indépendante a dû faire face aux problèmes des frontières, notamment avec la Biélorussie et la Russie, réinstaurer des postes de douanes (une initiative toujours difficile et longue à faire passer). Il a fallu également recréer l’armée nationale avec les moyens et les effectifs existants (des conseillers américains viennent de rejoindre l’armée lituanienne, des CRS français ont été envoyés), réinstaller des ambassades à l’étranger, leur trouver des locaux et accueillir celles des autres pays. 55 56 POLITIQUE ET ÉCONOMIE En outre, La Lituanie profite du fait que, pendant la période hivernale, son unique port, à Klaipėda n’est pas pris par les glaces. La grande autoroute, la Via Baltica, joignant la Finlande à la Pologne en passant par les pays Baltes, est en cours d’achèvement et sera une source de développement pour la région. En plus de sa situation de pays intermédiaire, le rêve inavoué serait un développement comparable à celui des « Dragons » comme Hong Kong ou Taïwan, en tant que plate-forme pour les investisseurs internationaux et pour pénétrer de la sorte les marchés ex-soviétiques. On n’en est pas encore là, surtout après la crise financière de 2008, mais pour l’instant la Lituanie tente de tirer son épingle du jeu. L’adhésion à l’Union européenne Depuis le 1er mai 2004, la Lituanie est membre de l’Union européenne, mais les négociations d’adhésion n’ont pas permis de régler tous « les chapitres chauds ». Elle bénéficie d’une période d’adaptation à la PAC (Politique agricole commune) et son intégration à la zone E reste conditionnée à l’accomplissement de critères particuliers (stabilité des prix, taux d’échanges stables…). Un long chemin reste encore à parcourir pour atteindre la stabilité et le niveau de développement des pays occidentaux, mais le pays est en bonne voie. L’adhésion à l’Union européenne a permis à la Lituanie de reparaître sur la scène internationale et a grandement promu le tourisme qui sait maintenant où la situer. Les hôtels font le plein tous les étés depuis 2004. Les Allemands viennent en nombre, ce qui est assez habituel, ainsi que les francophones (Français et Belges en tête), les Espagnols et les Italiens, ce qui est un phénomène nouveau. Les Lituaniens sont contents qu’enfin on « découvre » l’existence de leur pays et sont prêts à faire tout leur possible pour qu’un séjour chez eux soit inoubliable ! Les nouveaux enjeux économiques Bien que sévèrement touché par la crise boursière russe de 1999, avec son taux de croissance insolent, le pays est comparé aux tigres d’Asie des années 1980. C’est flatteur, certes, mais au point que certains ici craignent d’être un jour comparés aux tigres de papier. En effet, l’emballement de la croissance mérite une analyse plus détaillée. 70 % du marché est désormais aux mains du secteur privatisé, ce qui ne va pas sans poser de problème parmi une population pourtant majoritairement hostile au communisme. En effet, la plupart des entreprises privatisées sont maintenant détenues par des étrangers : la population craint à la fois une perte de contrôle de son économie et déplore aussi la dispersion de ce qu’elle considère comme son patrimoine. La polémique s’est engagée lors de la vente de la raffinerie Mazeikai à un groupe américain. Transaction jugée contraire aux intérêts nationaux et condamnée par une majorité de Lituaniens qui en appellent à un moratoire sur les privatisations. Premier producteur de lin dans le monde, la Lituanie s’inquiète pourtant pour son agriculture encore très traditionnelle, qui emploie 20 % des actifs. Kaliningrad ou le pays de l’ambre Depuis une quinzaine d’années, Kaliningrad a appris à s’adapter pour survivre. Car l’éclatement de l’Union soviétique a plus affecté ce territoire de 15 000 km² que le reste de la Russie, dont il s’est retrouvé coupé. La production industrielle y a chuté de près de 50 % depuis 1991, la pêche s’est effondrée, des dizaines de milliers d’ex-militaires de cette ville de garnison, réduite à un poste avancé sans importance stratégique, ont dû se reconvertir. Beaucoup se sont recyclés dans l’économie parallèle qui fait aujourd’hui vivre 60 % des habitants. Kaliningrad possède l’unique mine d’extraction d’ambre à ciel ouvert, qui fournit 80 % de la production mondiale, avec 300 tonnes par an. Elle se trouve à Yantarny (prononcer Yantarnoye), sur le littoral de la Baltique. Ses réserves sont évaluées à 450 000 tonnes donc non épuisables pour les 150 ans à venir. On peut visiter la mine sur demande. L’enclave est également riche en ressources pétrolières. Ces dernières sont estimées à 275 millions de tonnes. La principale entreprise de la région est « LukoilKaliningradmorneft » qui extrait chaque année de l’ordre de 700 000 à 750 000 tonnes de brut, exportées ensuite sur le territoire de la Fédération de Russie. Les autres ressources de la région sont la tourbe, le lignite, le sel, les matériaux de construction, le phosphore, l’argile et le sable de construction et graviers. La présence allemande à travers le tourisme et les investissements La position géographique de la région ainsi que son climat attirent non seulement les touristes russes, mais également des touristes étrangers désireux de visiter l’ancienne Königsberg. Depuis les années 1990, le nombre de touristes a augmenté. Les touristes allemands représentent près de 50 % des touristes étrangers. Ils sont suivis par les Polonais, les Lituaniens, les Biélorusses et les Scandinaves. Population et langues POPULATION Estonie cette langue. Il existe également un lycée d’Etat juif. En Estonie, 34 journaux et 26 revues au total paraissent en russe. Deux des trois chaînes nationales de télévision ont des émissions régulières en russe. Il existe 5 radios russophones dont l’une, Radio 4, est une radio publique ; elle propose entre autres des émissions en ukrainien, en biélorusse, en arménien et en yiddish. Le russe est aussi largement représenté sur Internet, y compris sur les sites de nombreuses institutions nationales et sur le réseau de l’Etat (www.riik. ee). Dans la société estonienne, l’intégration est l’une des priorités : elle a comme objectif de créer une société multiculturelle équilibrée. Depuis 1997, le gouvernement estonien a pris des dispositions politiques et administratives en vue de l’intégration des non-Estoniens dans la société estonienne. En mai 1997, il a créé le poste de ministre de la Population, chargé entre autres de suivre les questions de l’intégration, et, afin d’impulser et de coordonner les projets et les processus d’intégration, il a fondé en mars 1998 la Fondation pour l’intégration. L’essentiel est que l’intégration soit clairement un processus à deux volets, dans lequel aussi bien les Estoniens que les non-Estoniens participent à égalité à l’harmonisation de la société. Au cours du recensement de la population étrangère qui a eu lieu entre 1993 et 1998, une partie des apatrides a pris la citoyenneté estonienne, une partie a choisi la nationalité d’un autre Etat. L’une des priorités de l’Etat estonien est de diminuer le nombre des apatrides et d’associer de plus en plus l’ensemble du corps social à la vie de la société. La législation a également connu des évolutions considérables dans ce sens. Le changement le plus significatif dans la loi sur la citoyenneté, intervenu le 12 juillet 1999, est celui d’après lequel les enfants de moins de 15 ans, nés en Estonie après le 26 février 1992 de parents apatrides, peuvent obtenir la citoyenneté estonienne sur demande des parents. Dans les cinq années qui ont suivi l’adoption de la loi, plus de 3 200 enfants ont obtenu la citoyenneté estonienne par cette procédure simplifiée. DÉCOUVERTE L’ancien président estonien Lennart Meri déclarait : « Quelle est la tâche que nous nous sommes assignés en prononçant le mot intégration ? Que chaque personne vivant en Estonie ressente de l’amour pour l’Estonie et des responsabilités à son égard, rien de plus. Et ces responsabilités entraînent des devoirs aussi bien que des droits. » On trouve en Estonie plus de 140 nationalités différentes, parmi lesquelles les Estoniens constituent 68 %, les Russes 26 %, les Ukrainiens 2 %, les Biélorusses 2 % et les Finlandais 1 %. 81 % des habitants de l’Estonie sont citoyens estoniens, 7 % sont citoyens d’un autre Etat et 12 % sont apatrides, il s’agit de personnes provenant de différentes régions de l’ex-Union soviétique venues s’installer en Estonie dans les cinquante années précédentes. L’estonien est la langue maternelle de 83,4 % des citoyens estoniens, 15,3 % d’entre eux ont comme langue maternelle le russe et 1 % d’autres langues. La part des non-Estoniens de souche a augmenté du fait de la politique soviétique des migrations : l’immigration était due d’une part à des déplacements administratifs de population et d’autre part à l’implantation de l’armée soviétique, à laquelle s’ajoute la déportation d’un grand nombre d’Estoniens de souche hors d’Estonie. Si en 1934 la part des non-Estoniens était de 12 % (incluant 8 % de Russes), en 1991 elle formait un tiers de la population. Ce sont d’une part la constitution, et d’autre part la loi sur l’autonomie culturelle, qui définissent le statut juridique et les droits des minorités nationales vivant en Estonie. Celles-ci ont toutes la possibilité de préserver leur langue et leurs spécificités culturelles, notamment grâce au système éducatif et par l’activité d’associations fonctionnant dans leurs langues. A ce jour, plus de soixante-dix sociétés de ce type ont été enregistrées. Près de 24 % de tous les enfants scolarisés en Estonie fréquentent des établissements d’enseignement primaire et secondaire russes, et 10 % des étudiants dans l’enseignement supérieur font leurs études dans 58 POPULATION ET LANGUES L’engagement de la population dans la vie de la société a été considérablement accru, entre autres, du fait qu’à partir de 1996 tous les étrangers bénéficiant d’un permis de séjour permanent en Estonie, quelle que soit leur nationalité, ont le droit de participer aux élections municipales. L’Estonie est l’un des rares pays qui offre à sa population cette possibilité. Nous trouvons des non-Estoniens dans presque tous les partis politiques. Le Parlement estonien, le Riigikogu, comprend des représentants de plusieurs minorités, élus sur les listes de différents partis. L’Estonie souhaite établir un modèle estonien de société multiculturelle caractérisé par le pluralisme des cultures, par la solidité de sa cohésion, par le principe de préservation et de développement de l’espace culturel estonien. L’intégration touche la société tout entière : aujourd’hui, elle a atteint de bons résultats pour ce qui est de la participation de tous les peuples vivant en Estonie à la vie de la société. L’Estonie est prête à partager ses expériences en matière d’intégration et de société multiculturelle. Reste un bémol de taille : l’intégration très difficile de l’importante minorité russe, et le fossé qui semble se creuser davantage au vu des derniers sondages. Lettonie La Lettonie est peuplée de 2,35 millions d’habitants. Pays essentiellement rural avant la Seconde Guerre mondiale (plus des deux tiers de la population), la population rurale ne représente plus qu’un quart de la population totale. Le pays est l’un des pays les moins densément peuplés de l’Union, avec 33,3 hab./ km². Rīga, la capitale, rassemble à elle seule 724 707 habitants, soit près du tiers de la population. Quatre autres villes dépassent les 50 000 habitants : Daugavpils, Liepaja, Jelgava et J rmala. Depuis l’indépendance, la population décroît et vieillit. Le solde naturel est négatif. Entre 1989 et 2007 le pourcentage de personnes de plus de 60 ans est passé de 17,4 à 20,7 %. Le solde migratoire est déficitaire depuis 1991, notamment du fait du départ de populations russophones, mais tend désormais vers l’équilibre. De plus la crise actuelle oblige les populations les plus jeunes et diplômées à s’expatrier vers les îles Britanniques pour gagner de quoi subsister. L’espérance de vie à la naissance est de 65,9 ans pour les hommes et de 76,9 ans pour les femmes. Composition ethnique Les Lettons habitent ces territoires depuis déjà deux mille ans. Le peuple letton s’est formé de plusieurs tribus de Baltes anciens – Latgales, Zemgales, Seles et Coures avec les peuples de la famille finnoise : Baltes, Estoniens et Lives. Aujourd’hui la Lettonie est composée de Lettons certes, mais aussi de 645 435 Russes, 85 274 Biélorusses, 57 642 Ukrainiens, 54 744 Polonais, 30 975 Lituaniens, 10 291 juifs, 8 545 Tsiganes, 4 215 Allemands, 2 970 Tatars, 2 670 Arméniens, 2 500 Estoniens et encore les représentants de quelque 136 ethnies. Les russophones totalisent ainsi 28,3 % de la population totale ; ils sont même majoritaires dans plusieurs régions du pays, et notamment dans la capitale, Rīga. Bien avant l’annexion par l’URSS, lorsque le pays était intégré à la Russie tsariste, il comptait déjà des russophones dans leur composante nationale. Mais après la mainmise soviétique et la volonté de Staline de peupler la Lettonie de colons et de militaires, les Russes y affluèrent plus nombreux. Ensuite suivirent les déportations en masse des Lettons vers la Sibérie. On dit que dans chaque famille, un membre au moins a été déporté. Aujourd’hui, même si certains ont quitté la région au moment du retrait des troupes de l’ex-URSS, la communauté russe fait toujours partie de la population mais dans des proportions différentes. L’importance des russophones dans le pays, au moment de l’indépendance, et leur intégration à la communauté nationale ont été un sujet de tension avec Moscou et, plus généralement, au niveau national (problème de nationalité, lois contraignantes concernant la langue…). Le sujet reste encore tabou à l’heure actuelle, il vaut mieux ne l’aborder qu’avec précaution. La diaspora lettone Actuellement dans le monde entier vivent environ 1 565 000 Lettons, dont 1,34 million en Lettonie, 47 000 en Russie, 7 000 en Ukraine, 4 000 en Lituanie et environ 3 000 en Estonie, Biélorussie et Kazakhstan. De nombreux Lettons sont également en Europe occidentale, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et au Brésil. Les non-citoyens en Lettonie Au 1er janvier 2008, sur les 2,29 millions de résidents en Lettonie, 18,98 % n’ont pas la citoyenneté lettone, dont 17,20 % sont des POPULATION ET LANGUES Lituanie La Lituanie, le plus peuplé des Etats baltes, compte 3,58 millions d’habitants. Pays essentiellement rural avant la Seconde Guerre mondiale (plus des deux tiers en moyenne), la population rurale ne représente plus qu’un tiers de la population totale. Bien avant l’annexion par l’URSS, lorsque le pays était intégré à la Russie tsariste, il comptait déjà des russophones dans sa composante nationale. Mais après la mainmise soviétique et la volonté de Staline de peupler la région de colons et de militaires, les Russes y affluèrent plus nombreux. Suivirent ensuite les déportations en masse vers la Sibérie (environ 300 000 personnes). On dit que dans chaque famille lituanienne, un membre au moins a été déporté. Aujourd’hui, même si certains ont quitté la région au moment du retrait des troupes de l’ex-URSS, la communauté russe fait toujours partie de la population. En Lituanie, les Russes ne représentent que 6,3% de la population et semblent bien intégrés. En raison de son passé commun avec son voisin, la Lituanie compte aussi 6,7 % de Polonais. Le reste de la population est composé de Biélorusses, d’Ukrainiens et des minorités tatare et karaïte. La région de Kaliningrad, elle, compte 945 800 habitants (77 % de citadins et 23 % de ruraux). Les principales nationalités représentées sont les Russes (78 %), les Biélorusses (8 %), les Ukrainiens (6 %), les Lituaniens (4 %) et les Allemands (près de 1 %). Au niveau démographique, on assiste aujourd’hui à une diminution régulière de la population qui s’explique par la situation du marché du travail et la faible natalité. Depuis quelques années, la Lituanie doit faire face à une forte émigration de sa population, accentuant le désastre démographique et privant le pays de couches instruites et dynamiques. Kaliningrad Avant la Seconde Guerre mondiale, Kaliningrad était essentiellement peuplé par des Allemands. Ceux-ci ont fui la région pendant la guerre ou ont été déportés, voire massacrés, par les Soviétiques après l’intégration de la ville à l’URSS. Des populations russes les ont remplacés. Ces dernières années, des Allemands vivant en URSS sont revenus sur les terres de leurs origines. En général, les habitants de la région se sentent avant tout citoyens de Kaliningrad plutôt que de la mère Russie. Stratégique pour la « grande Russie » l’enclave de Kaliningrad est encore habitée par de nombreux militaires. Leur chiffre exact est inconnu, il varie de 40 000 à 200 000. Plusieurs bases interdites aux civils sont disséminées sur le territoire. Fait exceptionnel : une manifestation début 2010 a réuni plus de 10 000 personnes manifestant contre le coût de la vie et la corruption. DÉCOUVERTE « non-citoyens » (soit 392 382 personnes), assimilés à des apatrides dont les droits sont pratiquement identiques à ceux des Lettons hormis le droit de vote et l’obligation de faire le service militaire. S’il existe, depuis les premières populations slaves, des mouvements migratoires entre Russes et Baltes, rien ne peut être comparé à la politique de russification de l’époque soviétique qui résulta de la déportation de dizaines de milliers de Lettons (sur une population inférieure à 3 millions) vers la Sibérie et l’Asie centrale, et de l’ « immigration » de quelques centaines de milliers de Russes et de cadres du Parti communiste. De majoritaire sur son propre sol en 1944, la population lettone représentait lors de la deuxième déclaration d’indépendance moins de la moitié de la population. Le départ des troupes de l’armée Rouge en 1994 a rétabli en partie l’équilibre, mais près de 40 % de la population est issue de la russification. Pour protéger sa langue et son intégrité nationale, la Lettonie, de nouveau indépendante, décida de n’accorder la citoyenneté qu’aux personnes justifiant d’une présence ou d’une ascendance antérieure à l’annexion soviétique. Pour les autres : un statut particulier de « non citoyen » protégé par l’Etat letton et bénéficiant des mêmes garanties que les citoyens (passeport, couverture sociale et juridique). Il existe aujourd’hui un moyen d’obtenir la citoyenneté en prouvant sa maîtrise de la langue lettone et la connaissance de la culture nationale. Cependant, une grande part de cette population d’origine essentiellement russe, biélorusse ou ukrainienne, a refusé cette voie, trouvant certains avantages dans le statu quo (pas de service militaire, facilité aux échanges avec la C.E.I.) ou estimant que la langue lettone est trop ardue. 59 60 POPULATION ET LANGUES LANGUES L’estonien L’estonien appartient, comme le finlandais, à un groupe linguistique nommé ouralique (ou finno-ougrien). Le letton © S.NICOLAS – ICONOTEC Etroitement apparenté au lituanien, le letton s’est formé jusqu’au XVIe siècle d’une branche nommée le latgalien, et il a intégré le curonien, le sémigalien et le sélonien aujourd’hui disparus. Les plus anciens textes écrits en letton sont des hymnes traduits par Nicholas Ramm, un pasteur allemand à Rīga, dans un recueil qui date de 1530. Le letton a par la suite subi l’influence de l’allemand, mais aussi du live, de l’estonien et du russe. Comme pays, la Lettonie eut des liens historiques prolongés avec l’Allemagne, la Pologne, la Suède et la Russie. Tant durant l’ère des tsars, quand la Lettonie faisait partie de l’Empire russe, que pendant l’occupation soviétique dans la seconde moitié du XXe siècle, plusieurs Russes ont émigré dans le pays sans apprendre le letton. Mais le letton ne perdit pas son statut de langue officielle. Aujourd’hui, le letton est la langue maternelle de près de 60 % de la population du pays et de moins de 50 % dans les villes principales. C’est la langue maternelle de 1,4 million de personnes en Lettonie où elle est la langue officielle et Panorama sur Vilnius. d’environ 500 000 personnes à l’étranger. Dans le processus pour l’indépendance du début des années 1990, la Lettonie, tout comme l’Estonie, proposa des lois pour prévenir l’extinction de la langue. Le lituanien Le lituanien est une langue indo-européenne du groupe balto-slave. Cette langue est assez proche du letton (ou lette) et du vieux prussien, une langue éteinte au XVIIe siècle. Le groupe des langues baltes aurait divergé il y a environ 3 500 ans, selon Gray et Atkinson (Nature, 2003), des langues du groupe slave (incluant slovène, macédonien, bulgare, serbocroate, russe, polonais, slovaque et tchèque). Le groupe balto-slave pourrait s’être séparé des groupes celtique, italique et germanique depuis environ 6 500 ans. Il est également possible que les langues baltes soient légèrement antérieures aux langues slaves, puisque la toponymie indique des noms de lieux d’origine balte, de Berlin à Moscou, dans cette grande plaine de l’Europe du Nord, incluant la Russie centrale. Dans ses formes grammaticales, le lituanien serait aussi ancien que le sanscrit. Par exemple, dieu se dit « dievas » en lituanien, « devas » en sanscrit, et « deus » en latin. D’ailleurs, Prosper Mérimée précise « en Lituanie, on y parle le sanscrit presque pur ». Mode de vie Vie sociale est récente et l’avenir appartient désormais surtout aux plus jeunes générations. Toutefois, depuis quelques années déjà, les gens semblent avoir retrouvé le sourire et l’envie de s’amuser, de sortir... Car, même si les conditions économiques sont loin d’être satisfaisantes pour tous (il y a les nombreux laissés-pour-compte de l’indépendance et de la crise économique frappant désormais le pays), l’atmosphère pesante et pessimiste de l’époque soviétique a disparu. Seule la population russophone demeure attachée moins à l’ancien régime qu’aux symboles et aux souvenirs qu’ils véhiculent, d’où parfois des situations de heurts sérieux comme en Estonie en 2007 suite au déplacement d’une statue de bronze d’un soldat de l’armée Rouge. Attachement à la nature La place de la femme Dans les pays Baltes, la femme est souvent le véritable « homme fort » de la nation, de la famille ou du couple. La tradition y est matriarcale et la femme y dispose d’un degré de liberté et de choix bien supérieur à celui de la tradition latine. Les femmes peuvent être chauffeur de bus, peintre en bâtiment, chef d’entreprise, mafieuse ou politicienne. Milda, la jeune fille représentée au sommet du Monument de la Liberté à Rīga, est l’équivalent de notre Marianne nationale. © AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER Autre trait de caractère, le rapport quasi affectif qu’ils entretiennent tous (même les citadins) avec la nature. Ces derniers peuples païens christianisés en Europe ont gardé de leur lointain passé des coutumes et traditions. Ainsi les fleurs, par exemple, accompagnent toutes les relations humaines (et l’on trouve des vendeurs de fleurs un peu partout car on s’en offre souvent). Pour les citadins, tous les prétextes sont bons pour aller en forêt ramasser des champignons ou des fraises, faire une partie de pêche, se promener ou aller se baigner dans les lacs quand la saison y est propice. DÉCOUVERTE Comparés aux Latins expansifs et agités, les habitants des pays Baltes apparaissent plutôt calmes, discrets, réservés et modestes. Ce qui peut s’expliquer par les conditions difficiles et l’univers contraignant dans lesquels ils ont évolué et qui semblent avoir amplifié ces traits de caractère. Tout comme les Nordiques, les Baltes apparaîtront froids et ne se lieront avec autrui qu’après d’amples précautions. Ne vous attendez pas par conséquent à des démonstrations amicales exubérantes, le Balte reste très mesuré, trop peut-être… Peu communicatif, il demeure relativement neutre vis-à-vis de l’étranger, allez de préférence vers lui car il n’est généralement guère disposé du fait de sa nature à faire le premier pas. Les cicatrices de l’occupation soviétique Il existe également un très fort attachement à leur pays et au folklore, qui s’explique en grande partie par ce destin déchiré au cours de l’histoire et la volonté de l’URSS de détruire toutes racines. Il faut également rappeler que les cinquante années d’occupation soviétique ont sclérosé, muselé, et assombri l’esprit des lituaniens. Des habitudes héritées du système passé restent présentes dans les mentalités – surtout chez les deux dernières générations, c’est-àdire les 30/70 ans qui n’ont connu que cette période de l’histoire de leur pays – et même si tous cherchent à oublier ce trop long épisode, des années seront encore nécessaires pour que les traces disparaissent. L’indépendance Costumes russes, rue Viru. 62 MODE DE VIE Tempéraments nationaux Le stéréotype veut que les Lituaniens soient un peuple émotif, parfois exalté, comparé à leurs voisins du Nord. Ils deviennent aussi facilement irritables si vous les jugez trop hâtivement. Pendant le conflit pour l’indépendance au début des années 1990, la Lituanie a acquis une renommée et une sympathie mondiale pour son duel « David contre Goliath » avec Moscou. Beaucoup ont considéré la Lituanie comme la plus courageuse des anciennes Républiques soviétiques, la seule uniformément peu disposée à plier ses principes face aux menaces russes. Cette endurance face au climat ainsi qu’à l’adversité se retrouve dans le caractère quotidien du Lituanien avec cette inertie palpable lors de contacts avec la population. Grands militaires, ils firent pièce jusqu’à sa disparition au puissant ordre Teutonique et étendirent la Lituanie du XVe siècle en un empire touchant les rives de la mer Noire ; elle a inclus de grandes régions de l’Ukraine actuelle, de la Biélorussie et de la Russie. Cette grande histoire mène quelques chefs lituaniens à agir singulièrement comme s’ils représentaient toujours une grande puissance. Enfin, sans tomber dans les clichés, on pourrait dire que la Lituanie est le plus rural des trois pays Baltes. Ce passé agraire plus fort que celui de ses deux voisins se traduit même dans les grandes villes comme Vilnius par une certaine rusticité dans le comportement comme dans les interactions humaines. En aparté, il faut noter qu’en dépit de cette endurance qui leur a permis de passer les siècles les Lituaniens sont les champions du monde du suicide. Le taux de suicide est très fort dans les campagnes (50 % de plus qu’en milieu urbain), et très fort chez les personnes âgées et chez les jeunes de sexe masculin. Plus citadin et international que ses voisins Tallinn et Vilnius, Rīga (la plus grande et la plus industrialisée des trois capitales) est un port de longue date destiné au commerce extérieur (depuis l’époque de la Hanse), ce qui a favorisé son ouverture sur le monde. Les Lettons n’en gardent pas moins un caractère très imprégné de culture scandinave. Ainsi ils pourront paraître très froids et distants alors même qu’ils vivent le moment le plus exaltant de leur vie. On retrouvera pourtant les mêmes, dansant avec une fantaisie et une énergie folle, sur la piste de danse du club du coin, sans se soucier de la convenance et du rythme de la mélodie. Reflets de leur position géographique, les Lettons oscillent étonnamment entre le feu et la glace, de fait ils sont le peuple le plus vivant des trois républiques et les plus abordables par les visiteurs de passage. Cependant attention, un jour ils partiront sans vous saluer, et le lendemain ils vous accueilleront avec l’effusion que l’on réserve à son meilleur ami. Pour mieux comprendre ces paradoxes, il faut garder l’histoire du pays à l’esprit. La toute fraîche indépendance a provoqué le renouveau de l’identité nationale, si longtemps opprimée, et donne aux Lettons la fierté d’un peuple jeune qui a rejoint la cour des grands. Avec l’économie qui s’améliore et leur entrée dans l’Union européenne, les Lettons sont devenus plus confiants. Mais cette nouvelle confiance ne s’accompagne pas d’une MODE DE VIE et chacun rejoint la petite maison de campagne familiale (souvent une simple cabane en bois) pour s’adonner aux joies du plein air et du sauna traditionnel. Ainsi la fête de la Saint-Jean dont l’origine païenne célèbre le retour du soleil reste un des points forts de l’année. En famille ou entre amis, les Estoniens passent alors la nuit à chanter, à danser et à profiter de cet instant d’harmonie avec la nature. 83 % des Estoniens déclarent avoir physiquement besoin de nature au moins une fois par semaine. Religion La tolérance religieuse Malgré l’importante diversité des religions représentées dans les pays Baltes, on remarque une grande tolérance religieuse, dont témoigne le partage fréquent des lieux de culte entre les différentes confessions. Enfin, le paganisme et la croyance dans les forces de la nature sont toujours très présents dans les mentalités, comme le prouve chaque année, au mois de juin, la célébration très suivie des feux de la Saint-Jean. La religion sous le régime soviétique Le régime soviétique avait condamné les trois Etats baltes à l’athéisme forcé et tout ce qui avait rapport à la religion avait été banni de la société : les prêtres étaient déportés ou persécutés, les biens de l’Eglise nationalisés, les lieux de culte fermés et transformés en musées ou en planétariums… Ce faisant, les Soviétiques ont paradoxalement préservé les traditions anciennes, païennes, qu’ils considéraient comme inoffensives puisque simple folklore, tout en concentrant leurs efforts envers les religions monothéistes. Le renouveau religieux de l’indépendance Cinquante années de domination soviétique ont engendré un très fort sentiment religieux. Dès la fin de l’URSS, les Estoniens ont pu reprendre au grand jour leurs pratiques religieuses. De nouvelles congrégations jusqu’alors interdites se sont installées (baptistes évangélistes, Eglise adventiste du Septième Jour, pentecôtistes, témoins de Jéhovah) ainsi que des sectes (Krishna, Moon). Aujourd’hui encore, les églises de tout culte ne désemplissent pas, comptant sur leurs bancs des hommes, femmes et enfants de tout âge et tout niveau social. DÉCOUVERTE arrogance aussi manifeste qu’en Estonie. Le Letton est un peu plus facile à vivre et le sourire lui vient plus facilement et naturellement que son voisin. Dans son livre, La Révolution balte, Anatol Lieven décrit les Lettons comme suit : « La Lettonie est une nation indéterminée, chevauchant de manière instable entre ses deux voisins plus décisifs… Les Lettons se considèrent comme des rêveurs avec un bon sens pratique… Ils sont considérés par les autres Baltes comme ayant la capacité rare de croire deux choses contradictoires en même temps… » Le caractère des Estoniens a inévitablement été façonné par l’histoire du pays et l’environnement naturel. S’ils sont introvertis et taciturnes durant les longs et sombres hivers, les beaux jours leur donnent l’inspiration des grands festivals de chants. Les Estoniens sont réputés être têtus et avoir tendance à ne pas se laisser impressionner par le premier venu. Ernest Hemingway a écrit que dans chaque port du monde, on peut trouver au moins un Estonien ; il voulait parler de l’esprit d’entreprise qui anime ce petit peuple. Le sens de l’amitié est très fort chez les Estoniens, ne le sous-estimez pas ! Ainsi, lorsque vos compagnons locaux vous inviteront à porter un toast à tout et n’importe quoi, ne refusez jamais et ne manquez pas de regarder chaque personne de l’assistance dans les yeux en trinquant. Sans quoi vous risqueriez de vexer très profondément vos nouveaux amis. Tout comme les Lituaniens et les Lettons, les Estoniens sont très attachés à la nature qui les entoure. Les fleurs sont ainsi particulièrement présentes dans la vie quotidienne. Pour un rendez-vous galant ou non, que ce soit avec sa mère ou sa petite amie, un Estonien ne manquera jamais de se présenter au moins avec une fleur. Les fleurs s’offrent toujours en nombre impair et souvent emballées dans du papier. Même entre hommes, à l’occasion d’un anniversaire ou d’une célébration, les fleurs seront bien accueillies. De nombreux kiosques de fleuristes quelquefois même ouverts 24h/24 et 7j/7 ponctuent les rues des villes estoniennes. Le 1er septembre, jour de la rentrée des classes, les enfants dans leurs plus belles tenues se présentent à l’école avec des bouquets destinés aux professeurs. Pour les citadins, tous les prétextes sont bons pour aller en forêt ramasser des champignons, des myrtilles, des canneberges ou encore des noisettes et des fraises des bois. Eté comme hiver, les villes se vident le week-end 63 64 MODE DE VIE Estonie et Lettonie, majoritairement protestantes Lituanie : des rites païens au catholiscisme La Lettonie a été christianisée assez tardivement. Aujourd’hui, le protestantisme luthérien est la religion la plus importante. Les catholiques sont concentrés à l’est du pays, en Latgale (influence polonaise). L’Eglise orthodoxe trouve ses fidèles dans l’importante communauté russophone. La Lettonie compte également six communautés juives. Quant à la religion dite « ancienne » (ou, en letton, Dievturiba), qui ressemble fortement à celles des Celtes, elle est encore très présente.Il en va de même des traditions quotidiennes. Le point fort de ses cérémonies est le solstice d’été (Ligo, durant le week-end le plus proche du 24 juin). Les vivre sur un des lieux saints anciens (Drusti en Lettonie) vaut largement un séjour de quelques jours. L’être mythique principal du paganisme letton, notamment chanté dans les chansons folkloriques, est Dievs – Dieu, dans lequel sont combinées des notions pré-chrétiennes et chrétiennes. Dievs reste avec les hommes tout au long de leur vie, mais la déesse Laima est celle qui décide principalement du destin d’un homme. Laima et la déesse Māra sont les principales protectrices des filles orphelines, jeunes mariées, femmes enceintes et des femmes en général. Dans les chansons folkloriques, la nature est personnifiée par plusieurs personnages maternels, dont les principaux sont : Vēja māte – la Mère des vents, Meža māte – la Mère Forêt et J ras māte – la Mère des flots. Le royaume des morts est régi par Zemes māte – la Mère Terre ou Veļu māte – la Mère des âmes. Les cultes les plus pratiqués en Estonie sont, dans l’ordre d’importance, la religion luthérienne, orthodoxe et baptiste. De la période de domination soviétique on retiendra un personnage important qui a marqué l’histoire de la ville de Tallinn : l’évêque Alexi. Il fut nommé en 1962 à l’âge de 32 ans. Fils d’un vieil aristocrate allemand et d’une Russe pure souche, il a grandi dans un environnement bilingue, ce qui a poussé les autorités à s’intéresser à lui.Il a notamment protégé de l’expulsion les religieuses du couvent de Kuremä. Dans les années 1980, il a tenu un rôle important à la conférence des églises d’Europe. Les Lituaniens, de forte tradition païenne, idolâtrant les forces de la nature, ont été les derniers peuples d’Europe à être christianisés de force, dès le XIVe siècle, par le Grand Duc Mindaugas, du fait de son alliance avec la Pologne catholique. L’appartenance à l’Empire tsariste y a apporté la religion orthodoxe, déjà implantée en Lituanie depuis le XIVe siècle à la suite de son rapprochement avec Byzance. Il faut souligner également la présence importante de la religion juive en Lituanie, Vilnius était appelé la « Jérusalem du Nord » jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Après l’extermination de la population juive par les nazis (250 000 personnes), elle reprend peu à peu de son influence depuis l’indépendance. La Lituanie est sûrement le plus religieux des pays Baltes.Les Lituaniens étaient encore païens jusqu’au XIVe siècle, quand ils adoraient Perk nas, le dieu du Tonnerre. Ensuite, ils devinrent des catholiques loyaux, mais beaucoup parlent avec une teinte de regret de la perte de leurs rituels païens. Les catholiques y sont majoritaires (80 %) comme chez sa voisine la Pologne. L’église orthodoxe y est représentée, de même que le sont les luthériens, les évangélistes, les baptistes, l’islam et le judaïsme. L’Eglise, en Lituanie, est séparée de l’Etat et les adeptes de toutes les religions y sont égaux devant la loi. Depuis l’indépendance, et afin de refaire de Vilnius un des centres religieux importants d’Europe, les Eglises (catholiques en particulier) ont bénéficié de nombreux subsides. Symbole de cette renaissance, le voyage officiel que le pape Jean-Paul II a fait en Lituanie, en 1993. Pourtant, jusqu’à leur christianisation tardive, les Lituaniens, comme tous les peuples baltes, vénéraient les forces de la nature. Autour de Dievas, le dieu-père, les divinités étaient nombreuses, représentant chaque élément et phénomène naturel. La plus populaire de ces figures est probablement Perk nas, le dieu du Tonnerre, encore célébré aujourd’hui par la présence de totems. Les Lituaniens vénéraient aussi le feu (la pratique de la crémation était courante). A lire, l’ouvrage d’Algirdas Julien Greimas sur la mythologie lituanienne, Des dieux et des hommes , publié aux PUF. Initiant un mouvement de fond dans l’Europe, les Lituaniens ont accueilli en 1998 le premier rassemblement mondial des religions ethniques ( World Congress of Ethnic Religions ). Arts et culture avant la chute finale de l’URSS. Les intellectuels et les artistes se sont souvent trouvés à la tête de ces mouvements et se sont même essayés, dans un premier temps, à l’exercice du pouvoir politique : Vytautas Lansbergis, professeur de musicologie et pianiste, a pris la direction de l’Etat lituanien en 1990 tandis qu’en Estonie l’écrivain Lennart Meri devint président de la république deux ans plus tard. Depuis la fin de l’URSS toutefois, l’activité culturelle a perdu de sa rage (teintée de tristesse et de mélancolie), de son énergie et d’une certaine imagination stimulées jadis par les contraintes. Les thèmes ont changé et la production culturelle en général devient peut-être plus « positive ». Si l’argent manque toujours cruellement pour soutenir la création qui n’est pas la priorité des gouvernements, les activités culturelles « passives » se sont multipliées, comme en témoignent la prolifération des galeries d’art, l’ouverture de musées, etc. ARTISANAT Très riche, l’artisanat letton a connu son heure de gloire au XIXe siècle avec les céramiques de Dranda et, aujourd’hui encore, sa poterie est renommée. Comme le tissage et la broderie, la ferronnerie fait aussi partie des traditions lettones. Le bois et ses dérivés sont très utilisés dans l’art populaire (mobilier, plats, décoration…). L’art populaire estonien qui connut son plus fort épanouissement au XIXe siècle est riche et se distingue sensiblement de celui des populations slaves voisines. Le textile surtout les vêtements d’hivers, notamment les pulls et chaussettes brodées. Les céramiques, la verroterie et les articles en cuir sont aussi populaires. Parmi les pièces d’artisanat les plus caractéristiques, et dont l’origine remonte à la préhistoire, citons les grands pots à bière ( ollekünn ) ou pots à lait dont l’anse se prolonge souvent vers le bas par un motif ouvragé, ou un type de licol sculpté utilisé pour les attelages de fête ou encore les vastes coffres à linge décorés. A Tallinn, la vieille ville recèle bon nombre de boutiques d’artisanat local. CINÉMA Avant 1990, le cinéma lituanien était très contrôlé par les Soviétiques et donc limité par la censure mais aussi par les moyens techniques et financiers. Il n’existait que le Lithuanian Film Studio, une entreprise d’Etat. A l’indépendance, le cinéma a découvert l’économie de marché et ses multiples possibilités. L’unique moyen de fabriquer un film, alors que le pays était complètement dévasté, était le financement privé. En 14 ans d’indépendance, 40 entreprises de production de films ont vu le jour en plus du Lithuanian Film Studio. L’entreprise cinématographique du long ou du court-métrage, comme de l’animation, est en pleine ébullition. Ouverte sur l’Est comme sur l’Ouest, la Lituanie est maintenant invitée à participer aux festivals de Cannes, de Berlin et de Venise. On attend de le découvrir. On regrette aussi que le seul cinéma d’art et d’essais de Vilnius, qui était tant fréquenté par les amateurs, soit en cours de destruction au profit d’un supermarché. Si le cinéma lituanien vous intéresse, regardez les programmations, car il y a beaucoup de festival pendant l’année. wwPour tout savoir sur le cinéma lituanien, visiter le site www.lfc.lt DÉCOUVERTE Malgré la censure pratiquée par le régime soviétique, la culture nationale a toujours été très présente dans la société, servant de refuge aux populations. Comme on ne pouvait ni sortir, ni voyager, ni s’exprimer, on se cultivait ! Lors de notre premier séjour, ce qui nous a le plus frappé, c’est le niveau culturel des gens. Imaginez la surprise quand un concierge lituanien vous récite les vers d’un poème de Victor Hugo que vous ne connaissez même pas (le poème) ! Le turbulent passé du pays a enrichi le domaine culturel d’influences étrangères : le romantisme allemand, le Baroque, l’Art nouveau. L’université de Vilnius a été fondée en 1579 par les jésuites. Au moment du renouveau national et identitaire de la fin du XIXe siècle, la culture, bafouée et occultée sous la domination de la Russie tsariste, a repris du poil de la bête et a servi de ferment aux mouvements d’indépendance. Une situation similaire a eu lieu au cours des années 1980, 66 ARTS ET CULTURE DESIGN Les arts appliqués et le design estoniens sont de plus en plus reconnus au plan international. Le design estonien en matière de graphisme, de luminaires, de mobilier, de textiles, de bijoux ou encore de vêtements a su se frayer un chemin jusqu’au marché international, jusqu’aux foires et aux expositions professionnelles. Newsweek a désigné, dans le passé, Tallinn comme une des capitales inattendues du design. L’Estonie doit cet honneur à l’aménagement à la fois moderne et raffiné de ses cafés et de ses restaurants, dû à un certain nombre d’architectes d’intérieur formés à l’aménagement de l’espace, tels que Pille Lausmäe, Gert Sarv, Maile Grünberg, le bureau Pink, etc. Les intérieurs impressionnent par leur caractère nordique, leur complexité maîtrisée et par de nombreuses solutions novatrices. L’un des domaines les plus tournés vers le design est l’industrie du textile et de la confection. Des marques telles qu’Ivo Nikkolo, Monton, Sangar ou Klementi occupent déjà une place non négligeable dans le paysage international et elles ne cessent d’améliorer leurs positions. La marque Hula, particulièrement novatrice, a été conçue en collaboration avec les étudiants de l’Académie des beaux-arts et se prépare à franchir les frontières du pays. Outre l’importance de l’exportation de bois brut, l’Estonie connaît également une crois- sance rapide de la production de mobilier, qui offre beaucoup de travail aux designers dont le travail a été largement reconnu. C’est ainsi que Martin Pärn a obtenu le prix international Rote Punkt pour une création innovante appelée table de Martin. Mentionnons entre autres les entreprises Thulema (Martin Pärn), T&T Mang (Tiina Mang, Kaisa Raidmets, Aet Seire) et le producteur de luminaires 4Room (Tarmo Luisk). Deux grands producteurs de baignoires ont fait de cette branche un secteur concurrentiel : il s’agit de Balteco (design Toomas Kelder) et d’Aquator (Sven Sõrmus et Villi Pogga). Le marché fait de plus une place importante aux petites entreprises axées sur le design : Matti Õunapuu, par exemple, occupe le créneau de la conception et de la production des box à skis. C’est sur le marché du design que la tradition estonienne des arts appliqués, profondément enracinée dans l’univers nordique, cherche aujourd’hui un débouché. Dans le domaine des bijoux et du textile, la frontière entre le design et les arts appliqués est difficile à déterminer comme le montrent les travaux de Katrin Amos et d’Ülle Kõuts. Le design en matière de textile s’affirme tout particulièrement pour sa qualité artistique et technique, avec les œuvres de Mare Kelpman, de Monika Järg, d’Elna Kaasik et de bien d’autres encore. FOLKLORE Le folklore des trois pays Baltes est très ancré dans les traditions païennes du Moyen Age, antérieures à la conquête chrétienne. Situés au cœur même de leur culture, il a été l’un des facteurs principaux du renouveau national et identitaire au moment de l’indépendance, le lieu de l’expression de la résistance. Le chant (choral notamment) tient une place prépondérante dans le folklore balte. N’a-t-on pas donné le nom de « révolution en chantant » aux divers mouvements d’indépendance des trois pays à la fin des années 1980 ? Ces chants populaires sont appelés « daînas » en Lettonie et « daînos » en Lituanie. De nombreux festivals, suivis par des milliers de personnes, ont lieu chaque année dans chacun des trois pays. Voir, pour les dates de ces festivals, la rubrique correspondante à chaque pays. Les contes et les fables occupent une place importante dans l’imaginaire national et font largement référence aux anciennes divinités de la nature. Le Kalevipoeg, par exemple, conte épique estonien, est encore enseigné dans les écoles. Très riche également, l’art folklorique s’exprime notamment dans la sculpture sur bois, que vous rencontrerez sous forme d’objets-souvenirs sur les étals dans les rues ou encore sous forme de totems (symbolisant les divinités païennes) dans les campagnes. Les instruments de musique folklorique les plus courants sont la flûte, le bois de tout genre, anches, sifflets et autres cors, et, surtout, le plus caractéristique de la région, « l’arbre chantant » (kannel en estonien, kokles en letton, kankles en lituanien), une sorte de cithare à 25 ou 33 cordes. Pour la petite histoire, l’arbre qui sert à sa fabrication doit être coupé à la mort d’une personne du village… L’accordéon, enfin, tient aussi une place importante dans la musique folklorique balte. ARTS ET CULTURE 67 MÉDIAS Il n’existe pas de publications en français dans la région baltique. Cependant on pourra trouver des informations en anglais couvrant les trois pays. Commencez d’abord par acheter sur place le Baltic Times , un journal hebdomadaire en anglais qui donne des informations générales sur les trois pays. La collection des guides In your Pocke t – www.inyourpocket.com – fournit les renseignements pratiques en anglais que vous attendez sur chacune des villes baltes. A acheter dans les kiosques, les librairies, les offices du tourisme et dans certains hôtels. Le City Paper, publié tous les deux mois en anglais, couvre les trois capitales et donne de nombreuses indications pratiques utiles aux touristes – www.balticworldwide.com Au développement rapide de la presse écrite depuis l’indépendance, s’est ajouté celui des nombreuses radios privées de musique et d’information et des télévisions qui ont abandonné les sinistres et pauvres programmes de la période soviétique. Radio En Estonie Presse locale Les principaux quotidiens sont : le Postimees (« Le Postillon »), couplé avec le magazine mensuel d’actualités Luup (« La Loupe »), Eesti Päevaleht (« Le Journal quotidien estonien »), SL Õhtuleht (« Le Journal du soir ») et le journal économique Äripäev (« Le Quotidien des Affaires »). Les quatre plus grands quotidiens tirent entre 20 000 et 70 000 exemplaires par jour et leur tirage cumulé avoisine les 200 000 exemplaires par jour. Les 2 hebdomadaires les plus importants, L’Eesti Ekspress (« Express Estonien ») et le Maaleht (« Le Journal de la Campagne ») ont un tirage total de 90 000 exemplaires par semaine. La presse électronique Au rang des plus importants portails Internet figurent : Everyday, Delfi, Neti, Hot Zone et Eesti Päevaleht Online. De récentes études de marché révèlent que près de la moitié de la population utilise régulièrement Internet. Cela a accru de manière spectaculaire l’importance du service Internet de l’agence de presse Baltic News Service (BNS) et Estonian News Agency (ETA). En ligne vous trouverez les traductions anglaises de la presse locale sur le site : www. balticbusinessnews.com Télévision Les principales chaînes de télévision sont Estonian TV (www.etv.ee), Kanal 2 (www. kanal2.ee) et TV 3 (www.tv3.ee). En Lettonie Presse française et étrangère Les journaux en français ne sont pas faciles à trouver. Dans le Narvesen, un tabac-presse du Centrs, centre commercial du centreville, on peut parfois acheter Le Monde , Courrier International et Le Canard enchaîné. Généralement, la presse internationale est en vente dans les plus grands hôtels. Le public letton apprécie la lecture des journaux et a plus confiance dans les médias que dans d’autres institutions. La presse écrite est donc vivace, si ce n’est florissante. Elle est en général de bonne qualité ; la lecture de plusieurs journaux offre une information plus complète. La presse écrite accorde une grande importance aux questions européennes. Les principaux quotidiens en letton sont Diena , Neatkar īgā R īta Avīze ( « L’Indépendant du matin »), Latvijas Avīze ( « Le Journal letton »), Dienas Bizness ( « Les Affaires du jour »), R īgas balss ( « La Voix de Rīga »), Vakara Zi as ( « Les Nouvelles du soir ») et Latvijas Vēstnesis ( « Le Messager letton »). Les quotidiens en langue russe sont Business & Baltija ( « Les Affaires et la Baltique »), Tchas ( « L’Heure »), Telegraf et Vesti segodnia ( « Les Nouvelles aujourd’hui »). Radio On peut capter BBC World Service sur 100.5 FM (pas encore RFI en français !). La radio russophone la plus populaire Mix FM (106.3 à Riga). Pour les radios en letton, la Radio Nationale, Latvijas Radio, possède 5 fréquences. Les plus écoutées sont Latvijas Radio 1 (90.7 FM à Riga), Latvijas Radio 2 (107.7 FM à Riga) et Latvijas Radio 3 Klasika (musique classique, 103.7 FM à Riga). DÉCOUVERTE Presse locale En Estonie, les stations les plus populaires sont : Raadio Elmar (beaucoup de musique, 91.5 FM à Tallinn), Raadio Kuku (la première radio indépendante du pays, très sérieuse, 100.7 FM à Tallinn), R-2 (101.6 FM à Tallinn) et Vikerraadio (103.5 FM à Tallinn). 68 ARTS ET CULTURE Télévision Les principales chaînes de télévision en Lettonie sont LNT, LTV 1 et 2 (Etat), Baltcom, Telia Multicom, TV 3 et TV 5 en letton et en russe. En Lituanie Presse locale Le Vilnius Monthly (www.vilniusmonthly.lt) est un mensuel traitant de l’histoire, passée et présente, de la Lituanie. Radio En Lituanie, la radio nationale est Lietuvos Radijas, dont Lietuvos Radijas 1 (102.6 FM à Vilnius) et Lietuvos Radijas Klasika (musique classique, 105.1 FM à Vilnius). La station P kas (90.1 FM à Vilnius), qui diffuse du folk lituanien à longueur de journée, peut être une bonne entrée en matière pour découvrir la musique populaire du pays. La Lithuanie a le plus haut taux de pénétration des fréquences hertziennes en Europe, autant dire qu’on y capte bien ! Les plus populaires sont SWH sur 105.2 et 89.6 (SWH version russe), et STAR FM sur 106.2. Les radios lituaniennes programment des émissions en anglais : Radiocentras sur 101.5, Ruskoje Radijo (russe) sur 105.6, Znad Wili (polonais) sur 103.8, M-1 sur 106.8, BBC World Service sur 95,5 MHz. On peut capter Radio France Internationale (RFI) sur 98.3 MHz. Pour des stations avec uniquement de la musique, écouter Laisvoji Banga sur 99.7, M-1 Plius sur 106,2 MHz et Radio Tores qui émet depuis Užupis sur 94,6 FM. Télévision La télévision publique est représentée par la LTV1 et la LTV2. Les autres chaînes sont la Télé 3, la LNK TV et, créée en 1993, une télévision commerciale Baltic TV et sa Baltijos Bomba, chaîne musicale qui est l’équivalent de MTV. Des chaînes russe (TV 6) et polonaise sont également présentes sur le réseau. Grâce au câble, on peut capter à présent toutes les chaînes émettant des programmes internationaux. Pour la France : Canal France International et TV 5. La télévision lituanienne a cette particularité du doublage par une seule et même voix masculine pour l’ensemble des personnages, qu’ils soient masculins ou féminins. Ce doublage en léger différé fait disparaître la bande-son originale. Une expérience ! MODE © POZITIVSTUDIJA – FOTOLIA A Rīga, l’industrie de la mode, ce summum de la frivolité capitaliste, n’a (presque) plus rien à envier à Paris ou Milan. Quatre écoles de mannequins se sont créées dans la capitale lettone. Les défilés se succèdent et les créateurs ont pignon sur rue, habillant le show-biz comme le personnel politique local. Folklore lituanien. La styliste Asnate Smeltere, avec sa marque Salons A, exclusivement financée avec des capitaux privés, a été une des pionnières du secteur. Au mois de juillet, les soldes sont l’occasion de faire du shopping bon marché tout en arpentant le vieux centreville historique. ARTS ET CULTURE 69 La littérature lettone L’écrivain le plus connu de Lettonie est incontestablement Jānis Rainis (1865-1929). Il s’opposa dans ses écrits (pièces de théâtre, poésies) à l’oppression russe, ce qui lui valut l’exil. La littérature lettone compte aussi dans ses rangs des auteurs tels que le nouvelliste R dolfs Blaumanis (1863-1908), Anna Brīgadere (1861-1933) et Kārlis Skalbe (18791945), qui puisèrent leur inspiration dans des contes très présents dans l’imaginaire letton. L’épopée nationale lettone s’inspire d’ailleurs de celui d’Andrējs Pumpurs, le Lāčplēsis, Le Tueur d’ours, écrit au XIXe siècle. La littérature récente est représentée par des romanciers tels que Zigmunds Skujinš ou la nouvelliste Andra Neburga. La Lituanie est connue pour son jazz (le saxophoniste Petras Vyšniauskas en est une figure bien connue). De nombreuses formations se produisent dans les bars de Vilnius, Kaunas ou Klaipėda. Mais le pays est aussi bien représenté dans le rock, avec, par exemple, le groupe BIX, idole des jeunes, et qui a sa propre boîte dans Vilnius. Un peu plus âgé, le Montand ou l’Aznavour lituanien s’appelle Povilaitis. Enfin, le musicien classique le plus célèbre est sans doute Čiurlionis (1875-1911). La musique américano-occidentale est très écoutée en Lituanie. La propagation des modes s’y fait désormais aussi vite qu’en Amérique ou que dans les autres pays d’Europe. Quant aux artistes français, on apprécie ici Patricia Kaas ainsi que tous les anciens de la chanson française (Dassin, Montand…). La musique estonienne a été et demeure une partie indissociable de la culture nationale. Etre un « peuple chantant » fait partie de l’identité estonienne. Parmi les vestiges musicaux les plus anciens, il faut mentionner la tradition millénaire du chant populaire en octosyllabes appelé regilaul. Le chant populaire et la culture traditionnelle n’ont pas perdu leur vogue : des festivals de musique traditionnelle et populaire sont organisés dans tout le pays et de nombreux compositeurs ont puisé leur inspiration dans les traditions musicales du peuple estonien. Les compositeurs locaux tels que Arvo Pärt, Veljo Tormis, Erkki-Sven Tüür, Lepo Sumera, Sven Grünberg, ainsi que des chefs d’orchestre et de chœur comme Neeme Järvi, Eri Klas, Tõnu Kaljuste, Olari Elts ou Anu Tali, ont d’ailleurs une renommée mondiale. La tradition des festivals pan-estoniens de chant a débuté en 1869 à Tartu, où eut lieu le premier festival, réunissant près de mille chanteurs et musiciens venus de tout le pays. Aujourd’hui, c’est devenu une fête qui, tous les cinq ans, rassemble près de 30 000 chanteurs et musiciens devant un public de quelque 300 000 personnes. La tradition des festivals de chant en Estonie a inspiré, en 1988, ce qu’on appelle la Révolution chantante, qui a réuni des centaines de milliers de personnes sur la place du Chant pour exprimer leurs aspirations politiques et chanter des chants patriotiques. C’est en chantant que l’Estonie s’est libérée de l’occupation soviétique. En 2003, la tradition des festivals de chant et de danse, qui fête cette année ses 135 ans, a été inscrite, ainsi que l’espace culturel de l’île de Ruhnu, sur la liste des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Unesco. L’Estonie est connue dans le monde pour le haut niveau de l’enseignement de la musique et pour sa musique chorale. Cette dernière a été distinguée lors de l’attribution, en février 2004 à Los Angeles, des prix Grammy de la musique, qui ont été entre autres décernés au chef d’orchestre Paavo Järvi, aux chefs de chœur Tiia-Ester Loitme et Ants Soots, à la chorale de jeunes filles Ellerhein, au Chœur d’hommes national estonien et à l’Orchestre symphonique national d’Estonie pour leur disque de Cantates de Sibelius. En Lettonie, Wihtols et Kalninš sont les plus éminents représentants de la musique classique du début du siècle. Rīga était d’ailleurs un centre musical important et son ballet, créé en 1920 où se produisit Barychnikov, fut le plus fameux d’URSS. Aujourd’hui, Cosmoss, groupe de musique classique chantant à capella, et Ance Krauze, dans la catégorie traditionnelle, sont très populaires. Mais, c’est le rock qui est très apprécié par la jeunesse lettone, et les festivals se multiplient. Parmi les groupes locaux les plus représentatifs, il faut citer Brainstorm, Bet Bet, et Līvi, le groupe de hard rock letton. En 2000, la Lettonie, qui participe pour la première fois au concours de l’Eurovision, a terminé 3e au classement final avec le groupe Brainstorm, idole de la nouvelle génération. En 2002, la Lettonie garde le souvenir fier de sa victoire à l’Eurovision, grâce à sa candidate Marija Naumova, restée depuis très populaire. DÉCOUVERTE MUSIQUE 70 ARTS ET CULTURE Musées estoniens Les musées estoniens mettent en avant les quelques collections de poteries datant des Estes, premiers habitants de la région. Les motifs utilisés alors pour la décoration des objets quotidiens ne s’assimilent à aucun autre, mais cette spécificité a peu à peu été supplantée par les symboles des tribus finno-ougriennes. La plupart des objets et productions artistiques du pays datent du XII e siècle, des invasions danoises et germaniques. Les motifs retrouvés prennent alors une tournure clairement religieuse. Les plus beaux ont été retrouvés dans quelques églises de Tallinn sous les peintures Renaissance. PEINTURE Les figures les plus connues de la peinture lettone sont Jānis Rozentals (impressionnisme et Art nouveau) et les paysagistes Purvītis et Valters. Vilhelms Purvītis (1872-1945) © AKAYUKIBRU – FOTOLIA Après avoir suivi les cours de l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, il voyagea en Europe où il participa à de nombreuses expositions. La plupart de ses tableaux représentent des paysages lettons sous la neige ou au printemps. Après la Première Guerre mondiale, il devint professeur à l’Académie des beaux-arts en Lettonie qu’il avait contribué à créer.Entre les deux guerres, il joua un rôle essentiel Festival de chant de Tallinn. dans le développement de l’art pictural letton. Jānis Rozentāls (1866-1916) Il est l’un des plus illustres peintres lettons. Il est très connu pour sa peinture de genre et de portrait. Il peint à la manière réaliste du XIXe siècle, puis découvre l’impressionnisme qu’il confond avec l’Art nouveau. Jānis Valters (1869-1932) Etudiant à l’académie des arts de SaintPétersbourg, à la fin du XIXe siècle, il émigre définitivement en Allemagne en 1906. Il se perfectionne dans la peinture dite « paysagiste ». Festivités Février w FESTIVAL DE GLACE DE PÄRNU PÄRNU www.waterfest.eu Deuxième quinzaine de février. Nombreuses attractions sportives et artistiques pendant neuf jours le tout dans un cadre enneigé. w FÊTE NATIONALE D’ESTONIE Le 24 février. w MARATHON DE SKI DE TARTU TARTU www.suusaliit.ee [email protected] En février. Le marathon de ski se tient de Tartu à Otepää. w RECONSTITUTION DE LA BATAILLE D’EYLAU ) KALININGRAD ( En février. Une reconstitution historique pour commémorer la bataille d’Eylau en 1807, combat avec près de 120 000 hommes engagés entre l’Empire russe alliée à la Prusse contre l’Empire français. La victoire acquise par Napoléon I er sera ternie par le coût en vies humaines et par la perte d’officiers de valeur. Mars w CONCOURS INTERNATIONAL DE CHANT « LE ROSSIGNOL D’AMBRE » En mars. Organisé sous l’égide du ministère russe de la Culture ; événement très populaire. w FOIRE ARTISANALE DE VILNIUS VILNIUS Début mars. w FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE RELIGIEUSE À ŠIAULIAI ŠIAULIAI 1ère semaine d’avril. Mai w FESTIVAL DU THÉÂTRE LITUANIEN INTERNATIONAL À VILNIUS (LIFE) VILNIUS 2nde moitié de mai. w FESTIVAL INTERNATIONAL DE FOLKLORE À VILNIUS (SKAMBA KANKLIAI) VILNIUS Dernière semaine de mai. w FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ À KAUNAS KAUNAS 2nde moitié de mai. Juin w FESTIVAL DE MUSIQUE DE KALININGRAD KALININGRAD ( En juin. ) Juillet w FESTIVAL DE LA HANSE DE TARTU TARTU Au début du mois de juillet. Festival médiéval qui dure 4 jours. w FESTIVAL DE LA MER À KLAIPEDA KLAIPĖDA Le dernier week-end du mois de juillet. Avril w FESTIVAL DE MUSIQUE À VILNIUS VILNIUS Du 1er au 31 juillet. w COURSE MARITIME DE KURESSAARE KURESSAARE www.ametikool.ee [email protected] Dernière semaine d’avril w FESTIVAL DE MUSIQUE POPULAIRE DE VILJANDI VILJANDI – www.folk.ee [email protected] En juillet DÉCOUVERTE w FÊTE NATIONALE DE LITUANIE Le 14 février. w FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE TALLINN (JAZZKAAR) TALLINN www.jazzkaar.ee – [email protected] Au mois d’avril. 72 FESTIVITÉS w FESTIVAL « LES JOURS DE KALININGRAD » ) KALININGRAD ( Le dernier dimanche de juillet. w FESTIVAL MÉDIÉVAL DE KERNAVÉ KERNAVĖ Les 5 et 6 juillet. w FESTIVAL MÉDIÉVAL DE TRAKAI TRAKAI Les 5 et 6 juillet. w FÊTE DE LA BIERE DE TALLINN TALLINN www.ollesummer.ee [email protected] Début juillet. Le plus grand festival nordique du genre avec le fameux « boulevard de la bière ». Août w FESTIVAL DE LA DAME BLANCHE A HAAPSALU HAAPSALU En août. w FESTIVAL DE MUSIQUE DE CHAMBRE À PALANGA PALANGA www.filharmonija.lt [email protected] Fin juillet et début août. w FESTIVAL DE ROCK (ROCKMARCH) VILNIUS Dernier week-end du mois d’août. w FESTIVAL INTERNATIONAL AU MONASTÈRE DE PAZAISLIS KAUNAS 1ère quinzaine d’août. w FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE À VILNIUS VILNIUS www.kristupofestivaliai.lt De début juillet à fin août. w FREEDOM PARADE A TARTU TARTU En août. Le plus grand défilé de musiques électroniques du pays. w RECONSTITUTION DE LA BATAILLE DE NARVA NARVA Du 12 au 14 août. Reconstitution d’un des plus célèbres affrontements entre le royaume de Suède et l’Empire Russe durant la Guerre du Nord (1700-1721). Bien que luttant à plus de 1 contre 3, les forces Suédoises mieux disciplinées emportèrent la victoire et offrirent à Charles XII l’un de ses plus grands faits d’armes. Septembre w CONCOURS INTERNATIONAL DES ORGANISTES « MIKAEL TARIVERDIEV » ) KALININGRAD ( www.organcompetition.ru En septembre. Novembre w FESTIVAL DU MASQUE DORE TALLINN www.goldenmask.ee [email protected] Durant tout le mois de novembre. Le masque doré est une récompense attribuée à une troupe de théâtre à l’issue d’un concours dont la notoriété ne s’est pas démentie depuis sa fondation en 1994. L’originalité est qu’il est le fruit d’une coopération entre les ministères de la culture d’Estonie et de Russie. Décembre w FESTIVAL DE CINEMA DES NUITS NOIRES TALLINN www.poff.ee – [email protected] En novembre / décembre. Le plus important festival cinématographique de tous les pays Baltes. w FÊTE DE NOËL Le 24 décembre. La lumière est un élément central dans la vie lettone. En décembre, il ne fait jour que vers 10h du matin, et la nuit tombe vers 15h… Mais dans l’obscurité brillent des milliers de bougies, de guirlandes ou de petites lampes accrochées aux fenêtres, sur les sapins, dans les vitrines des magasins. Dans les temps « antiques », la lumière était un symbole divin. Elle était liée à tous les rites du printemps et de l’été : lorsque les Lettons travaillaient aux champs, la lumière signifiait que le soleil était bien là, et pourvoirait à tous leurs besoins. Au début du mois de décembre, presque chaque maison lettone se pare d’une sorte de petit sapin de lumière, formé de bougies électriques Cuisines baltes La cuisine de ces pays, froids en hiver et de caractère plutôt rural, est généralement calorique et roborative, à l’image de celle des Scandinaves. Bien que les traditions culinaires des trois pays connaissent certaines variantes, leur base commune est constituée de viande de porc, de tomates, de concombres et de champignons. Entre autres spécialités baltes, les poissons fumés ainsi qu’une grande variété de pains, dont le pain noir de seigle. Parfumé au cumin des prés (le carvi), c’est le plus délicieux de tous et il se suffit à lui-même (sans beurre ni sauce !). Il faut également noter que les cuisines baltes ont été l’objet de certaines influences notamment orientales, venues des immigrés tatars en Lituanie. Quant à l’influence germanique, on la retrouvera dans les plats lettons ou scandinaves en Estonie. Mais chaque cuisine a sa spécifité. Depuis la fin de l’URSS, de nombreux restaurants de cuisines « exotiques » ont été ouverts par des locaux ou des étrangers dans les trois pays Baltes qui font preuve à présent d’un cosmopolitisme gastronomique inconnu jusqu’alors (restaurants chinois, japonais, tex-mex, français, pizzerias, etc.). LES PRODUITS CARACTÉRISTIQUES Alcools Tous pays confondus, la boisson alcoolisée la plus populaire est la vodka. En toute occasion, on vous demandera de lever votre verre pour porter un toast à la santé de n’importe quoi et de n’importe qui. Et tant pis pour votre foie et le réveil le lendemain matin ! Ce n’est jamais qu’une boisson fermentée à base de céréales ou de pommes de terre ! La bière a également de nombreux amateurs. Locale, en pression ou importée, elle coule à flots dans les innombrables bars qui ont ouvert depuis l’indépendance. La Lituanie produit 90 % de sa consommation de bière. Vous ne pourrez pas échapper à la Svyturis (essayez la Baltijos au caractère très marqué), Utenos ou Kalnapilis. Pensez à goûter aussi à du balsam local : le Žalios Devynerios (ou Green Nines pour les visiteurs étrangers). En Lettonie, on boit surtout de la bière (alus ) et de la vodka qui demeurent bon marché. Essayez la boisson nationale lettone, la liqueur noire locale : le Black Balsam ou Rīga Melnais Balzams. Les Lettons, par ailleurs, seraient devenus, paraît-il, les plus grands buveurs d’alcool d’Europe. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la consommation moyenne par an et par personne y serait de 22 litres purs… En Estonie, les amateurs de sensations fortes aimeront le Vana Tallinn, une liqueur à base de cacao. Si ces alcools (locaux) restent vraiment bon marché pour le tourisme lambda, d’autres, nouvellement arrivés sur le marché (whisky, gin…) sont beaucoup plus chers car importés. Contentez-vous donc de bière ou de vodka si vous comptez offrir une tournée générale ! En ce qui concerne le vin, il ne figure pas sur les tables baltes à l’heure du repas. Pour le moment, on trouve dans les commerces quelques vins en provenance de Hongrie, Bulgarie ou Moldavie. Notre vin national, qui fait notre fierté, arrive lentement dans les magasins mais ne peut pas compter encore sur une large clientèle, étant donné son coût. Poissons L’essentiel des poissons pêchés consiste en hareng, sprat, saumon et en poissons plats. On capture également des espèces d’eau douce en mer, les perches, les brèmes, les sandres et les brochets. Ce phénomène s’explique par la faible salinité de la Baltique. Le hareng est l’une des spécialités les plus représentatives de la cuisine des trois pays Baltes depuis les périodes antiques. Le hareng, comme d’autres produits baltes traditionnels, est conservé soit par salaison, soit mariné ou fumé. Les Lettons apprécient également le drôle de vertébré aquatique qu’est la lamproie. Malgré ses airs de serpent, sa chair est des plus fines et des plus appréciées. Spécialités estoniennes Voici les spécialités estoniennes les plus connues : CUISINES BALTES Spécialités lettonnes La cuisine traditionnelle lettone garde les empreintes de son histoire : elle marie cuisine suédoise, allemande et slave. wwRupjmaize : le pain noir de seigle, très populaire, dont le fief est la ville de Limbaži. wwDe même, pas de vrai plat letton sans pommes de terre, kartupe. wwLe bacon frit aux pois gris. Le proverbe dit d’ailleurs que plus on mange de ces pois, moins l’on pleurera dans l’année. C’est d’ailleurs l’un des 13 plats typiques du soir de Noël. wwLes poissons fumés aux oignons « k pināts » qui se dégustent froid comme chaud. wwLa soupe au chou. La plupart des plats sont agrémentés de crème fraîche « krejums » qui fait office de sauce et supplante souvent la mayonnaise et le ketchup. wwGoûtez le pīrāgi, un chausson chaud fourré aux oignons et au bacon, ou au chou et aux oignons. wwLe Klingeris est un gâteau traditionnel en forme de bretzel qui s’assimile à une brioche aux raisins et aux épices. wwLe Kiselis est un dessert très frais et vitaminé qui consiste en une bouillie de fruits frais. wwLa soupe de pain reste le dessert le plus typique et le préféré des enfants. Il s’agit de pain noir rassis mixé avec des fruits secs et cuit dans du lait, le résultat se rapproche d’une crème dessert et est très onctueux. wwEnfin, en dessert l’Alexander Torte une pâtisserie aux framboises et aux airelles. Spécialités lituaniennes Parmi les spécialités lituaniennes, le plat national est sans aucun doute le « cepelinai » (Zeppelin), qui ressemble à un petit ballon. C’est une boulette gélatineuse de purée de pommes de terre cuites à la vapeur, fourrées à la viande, au fromage ou aux champignons et servie avec de la crème. A goûter obligatoirement ! wwLes kold nai sont des raviolis lituaniens. wwLes blynai sont de petites crêpes fourrées à la viande, au fromage ou à la banane, que l’on vend dans les rues. wwAutre spécialité du pays, les poissons fumés : harengs ( silke ) et sprats (šprotai ). wwDans les restaurants, vous seront souvent servis les incontournables karbonadas viande de porc frite et panée, accompagnée de tomates, concombres et pommes de terre ou les kepsnys même chose, avec de la viande de bœuf. wwLa šaltibarščiai (prononcer shal-ti-barschyai) est une soupe de betteraves et de concombres mélangés à de la crème. On la mange froide, avec des pommes de terre à la vapeur durant les mois d’été. Excellent ! wwLes kepta duona sont des petits pains grillés à l’ail, servis en apéritif. Les menus sont la plupart du temps traduits en anglais. MODES DE RESTAURATION Les capitales et les grandes villes disposent d’un grand nombre de restaurants aux spécialités culinaires du monde entier : chinoises, italiennes, françaises, indiennes… Les prix pratiqués sont raisonnables (compter de 6 à 15 E pour un repas). Même si la plupart des restaurants proposent une cuisine locale, les cantines, subsistantes de la période soviétique, proposent toute la panoplie des plats traditionnels précédemment cités, que l’on peut manger sur le pouce à moindre coût. Tous les cafés font également office de restaurants. Il est donc possible de se nourrir partout et tout le temps, et ce pour tous les budgets. DÉCOUVERTE wwKartulid : c’est la fameuse pomme de terre, introduite au XVIIIe siècle. wwKohupiim : fromage frais, délicieux. wwKringel : un dessert de style germanique, un pain sucré, fourré de noisettes et raisins secs. Une spécialité traditionnelle pour fêter un anniversaire. wwLeib : ou pain noir. Très apprécié dans le pays. wwSült : les fameux pieds de porcs estoniens. Quelques autres plats qu’il est fréquent de rencontrer sur une table estonienne : des crêpes, de la salade de betteraves, du hareng et des écrevisses. 75 76 CUISINES BALTES RECETTES Gâteau au fromage blanc (kohupiimakook) – Estonie © AUTHOR’S IMAGE – SERGE OLIVIER wwPâte : 4dldefarine•4cuillèresàsoupe desucre•2œufs•unpeudesel. wwFarce : 1kgdefromageblanc•6œufs• 4dldesucre•4dldecrèmefraîcheépaisse •6cuillèresàsoupedefarine•2cuillèresà cafédesucrevanillé•zested’ungrandcitron •2dlderaisinssecs. wwPréparation : à l’aide d’un batteur, mélanger le beurre et le sucre et ajouter ensuite un par un les œufs. Ajouter la farine et le sel et travailler au batteur jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Recouvrir entièrement la plaque de papier sulfurisé. A l’aide d’un rouleau, étaler la pâte sur le papier et la mettre sur la plaque. Pour la farce, battre les jaunes d’œuf au sucre, ajouter le fromage blanc, la crème, la farine et les raisins. Battre les blancs en neige très fermes, verser sur les autres ingrédients et l’incorporer délicatement au mélange à l’aide d’une cuillère à soupe. Verser sur la pâte et faire cuire à 200 degrés de 35 minutes à 40 minutes, jusqu’à ce que la farce au fromage soit ferme et dorée. Une fois le gâteau refroidi, couper en carré. Pipark kas – Lettonie wwIngrédients.100gdebeurre•75gde sucre•100gdesiropdesucredecanne (ou un autre sirop) • 4 jaunes d’œufs • 375gdefarine•1cuillèreàcafédesoude •1/3cuillèreàcafédelevure. wwAssaisonnement. Le zest d’une d’orange •dupoivrefraîchementmoulu•6à8clous de girofle moulus • 1 cuillère à café de cardamome moulue (uniquement la partie verte)•1cuillèreàcafédegrainedecoriandre moulue•1pincéedegingembre•1pincée demuscade•1/2cuillèreàcafédecannelle •1œufbattupourglaçage(optionnel). wwPréparation. Faire fondre le beurre, avec le sirop et la moitié du sucre. Faire frémir. Incorporer la moitié de la farine et tous les assaisonnements dans la préparation en ébullition. Mélanger vigoureusement. Laisser refroidir. Mélanger 2 jaunes d’œufs avec les restes du sucre. Incorporer dans la préparation refroidie. Tamiser la farine restante avec la soude et la levure. L’intégrer à la préparation. Y incorporer les 2 jaunes d’œufs restants. Pétrir la pâte jusqu’à ce qu’elle devienne brillante et élastique. Etirer la pâte très finement et découper les gâteaux. Peindre avec l’œuf battu et mettre au four préchauffé (minimum 200 °C) jusqu’à ce que les gâteaux brunissent (normalement 10 à 12 minutes). Laisser refroidir et consommer. Saltibarščiai – Lituanie Tout le monde connaît cette exquise recette estivale. Cette soupe colorée, bien que copieuse, est très agréable les jours de grande chaleur. wwIngrédients (pour 4 à 6 personnes). 1,5 l de lait fermenté (à 7 % de matière grasse), 500 g de betteraves rouges râpées, 1 concombre haché, 3 petits oignons frais hachés, aneth, 1 œuf dur par bol, pommes de terres cuites à la vapeur, 2 cuillérées de crème fraîche par bol. wwPréparation. Mixez le lait fermenté, les betteraves, les concombres et les oignons jusqu’à l’obtention d’une soupe épaisse. Au moment de servir, rajoutez la crème fraîche, l’œuf coupé en quartier et une pincée d’aneth, dans chaque bol. Présentez les pommes de terres, chaudes, à part. Beffroi sur la place de la cathédrale. Jeux, loisirs et sports DISCIPLINES NATIONALES DÉCOUVERTE Quant à l’Estonie, son équipe de basketball menée par le champion Tiit Sokka a remporté la médaille d’or, à Séoul. Football Depuis la participation de l’équipe lettone et de son joueur star Maris Verpakovskis à l’Euro 2004, un véritable engouement pour le foot s’est emparé du peuple letton. Pour les supporters lettons, le buteur du Skonto Rīga restera à jamais l’homme du barrage contre la Turquie, troisième du Mondial de 2002, au terme duquel la Lettonie a obtenu son billet pour la phase finale de l’Euro 2004. Verpakovskis a eu le mérite de garder la tête froide au moment de marquer ces buts importants, qui ont permis à son pays de disputer la première phase finale d’une compétition majeure de son histoire. © MICHAEL PETTIGREW – FOTOLIA Basketball Un sport très suivi dans l’ensemble des pays Baltes. Mais les Lituaniens sont sans doute, avec les Yougoslaves, les plus mordus de basket en Europe. De Klaipėda à Vilnius, de Tauragė à Utena en passant par Kaunas et Šiauliai, pas une ville sans un panier de basket, sans un « practice » au bord d’une route ou au fond d’une cour. Porte-drapeau du sport lituanien, l’équipe nationale de basket a récolté deux fois la médaille de bronze aux Jeux olympiques d’Atlanta 1996 et Sydney 2000. La demi-finale Lituanie-Etats-Unis de Sydney (défaite 81-82 des Lituaniens pour un panier manqué dans les dernières secondes de jeu) restera aux yeux du monde comme un des plus grands moments de sport des dix dernières années. Pensez donc, l’équipe d’un pays de moins de 4 millions d’âmes donnant une leçon de basket à l’omnipotent aigle américain et à ses stars millionnaires, devant les télés du monde ! Le rapport qui lie les Lituaniens au basket va plus loin qu’une simple pratique sportive. Le basket « made in Lituanie » est un modèle de jeu déposé, basé sur l’intelligence collective, à l’opposé du système de jeu américain fait d’exploits individuels. Parler de basket avec un Lituanien ou une Lituanienne, c’est comme parler « futebol » avec un Brésilien, il en ressort la même passion communicative. Les 2 meilleurs clubs du pays jouent à Vilnius (Lietuvos Rytas) et surtout à Kaunas (Žalgiris), équipe du légendaire Arvidas Sabonis, figure emblématique du basket lituanien depuis le début des années 1980. La Lettonie fait pâle figure à côté de la Lituanie. Son équipe, reformée en 1990, essaye de retrouver sa gloire d’antan (elle fut l’une des équipes majeures des premiers championnats d’Europe avant de disparaître fin 1939). Hockey. 78 JEUX, LOISIRS ET SPORTS Le public de Rīga s’est levé pour acclamer sa sortie du terrain après la première confrontation avec les Turcs. Les supporters en liesse ont scandé « Maris, Maris » dans les rues de Rīga après le match retour. En Lettonie, Maris Verpakovskis est devenu une star. En 2004, la Lettonie réalise son plus bel exploit en se qualifiant pour les championnats d’Europe, en éliminant la Turquie (1-0 et 2-2). Lors des matchs de poule, la Lettonie est battue par la République tchèque (2-1) et les Pays-Bas (3-0), mais se bat contre l’Allemagne et la tient en échec (0-0). Le pays est en liesse. Il faudra suivre cette petite équipe qui, pourquoi pas, pourrait un jour encore créer l’exploit… Hockey Sport le plus populaire chez les Lettons jusqu’à très récemment. Les soirs de match, les bars et les pubs sont pleins à craquer et la foule se presse devant les écrans installés dans la vieille ville. En cas de victoire, c’est un véritable défilé qui s’organise où tous se pressent en direction du château du Président qui parfois sort au balcon pour saluer la foule et la victoire lettone. Et les Lettons ont de quoi être fiers ! L’équipe était classée 9e au monde en 2005. La meilleure performance de l’équipe en compétition internationale fut en 2000 et 2004, lorsque l’équipe atteignit les quarts-definale. Les Jeux olympiques de 2010 ont laissé aux supporters un goût très amer : leur équipe s’étant positionnée à la toute dernière place de la compétition et éliminée dès le premier tour. ACTIVITÉS A FAIRE SUR PLACE Loisirs de plein air En plus de la randonnée pédestre et de l’observation de la faune et de la flore dans les parcs naturels, qui sont un perpétuel émerveillement, les pays Baltes offrent aux visiteurs la possibilité de nombreuses activités. L’équitation, la voile, le canoë sur les rivières (la meilleure période est en mai, quand les eaux sont plus rapides), la pêche (à la truite et au brochet) ainsi que la chasse, le patin à glace et même le ski de fond qui peut se pratiquer dans le parc de la Gauja ou à Ignalina par exemple, sans oublier le ski alpin à Vilnius ou sur les dunes de Nida. Le bobsleigh, où les Lettons excellent, est un sport très populaire dans la région. Ces trois pays de très faible altitude sont l’endroit rêvé pour les amateurs de bicyclette. Depuis l’indépendance, de nombreux voyageurs sportifs visitent les pays Baltes à vélo, ce qui est une excellente idée. Il vous sera possible de louer des vélos sur place. Ski Les plus courageux qui s’envolent pour les pays Baltes en plein hiver ne manqueront pas les quelques pistes de ski alpin. Les aficionados du ski de fond s’en donneront à cœur joie, surtout dans les parcs nationaux où les balades sont exceptionnelles dans des paysages magiques. Ceux qui n’aiment pas la glisse auront la possibilité de se promener en raquettes. Thermalisme En Estonie, Pärnu, Haapsalu et Kuressaare, en Lituanie la région de Druskininkai et de Birštonas, en Lettonie celle de J rmala, ne sont pas que des plages pour touristes, elles sont aussi depuis le XIXe siècle des hauts lieux du thermalisme à base de boue. Voile Les côtes souvent ventées de la mer Baltique offrent de bonnes conditions de navigation. Windsurf En Estonie, les côtes souvent ventées de l’île de Saaremaa offrent un bon spot pour pratiquer le Windsurf. Non loin de Kuressaare, à une dizaine de kilomètres à l’ouest après Nasva (à l’ouest), on trouvera le camping de Mändjala et sa plage, puis la plage de Järve (14 km à l’ouest). L’Hôtel Männikäbi, ou plus exactement son parking, est le point de départ des surfeurs. Empruntez le petit passage en bois qui vous conduira à la plage. Pour plus d’information contactez l’office de tourisme de Kuressaare. Retrouvez l'index général en fin de guide Enfants du pays ESTONIE Rein Taagepera (1933) Né à Tartu, Taagepera fuit l’Estonie lors de l’arrivée des troupes soviétiques en 1944 et transita à travers plusieurs pays (Maroc, Canada, Etats-Unis) où il accumula études et diplômes dans les domaines de la physique et des relations internationales. Il revint dans son pays natal en 1991, et fut le doyen fondateur de la nouvelle école des sciences sociales de Tartu tout en œuvrant en tant que membre de l’assemblée constituante d’Estonie (qui venait de se libérer du joug soviétique). Il se présenta en tant que candidat à la présidentielle de 1992 et termina à la troisième place avec un score très honorable. Il fut président d’un nouveau parti qui domina la scène politique de 2003 à 2006 avant que ce dernier ne fusionne avec un autre mouvement politique. Taagepera axa notoirement son champ d’étude sur la nécessité d’une approche plus scientifique des sciences sociales et est l’auteur de plusieurs études sur les systèmes et partis électoraux. Jaan Kaplinski (1941) Il est le principal poète estonien contemporain. Né d’un père polonais (décédé peu après sa naissance) et d’une mère estonienne, il a fait des études de français et de linguistique à l’université de Tartu. Il publie ses premiers poèmes dans le contexte de la renaissance littéraire des années 1960, Les Traces au bord de la source (1965), De la Poussière et des couleurs (1967). LITUANIE Sharunas Bartas (1964) Vytautas Landsbergis (1932) Réalisateur né en 1964 à Šiailiai en Lituanie. Sharunas Bartas étudie le cinéma à l’institut VGIK de Moscou. Il réalise deux documentaires et en 1991 son premier long-métrage, Trys Dienos , obtient le Prix du jury œcuménique et la mention spéciale de la Fipresci. Ses films Few of us et The House ont été présentés à Cannes en sélection officielle (Un certain regard, 1996 et 1997). En 2004 sortait Seven Invisible men, son dernier long-métrage. Ce politicien était à l’origine professeur de musique et pianiste. Père de l’indépendance, en 1990, avec le mouvement Sąj dis, il a fondé depuis un autre parti (conservateur) ; il fut le premier président de Lituanie de 1990 à 1992. Vincas Kudirka (1858-1899) Poète et scientifique, ayant effectué la majeure partie de ses études à Varsovie et un des membres les plus influents du mouvement de renaissance du sentiment national Lituanien, Kudirka est surtout connu pour avoir été l’auteur de l’air et des paroles de l’hymne officiel actuel, Tautiška Giesmė. Arvydas Macijauskas (1985) Joueur de basket arrivé de Neptunas Klaipėda au Lietuvos Rytas à l’âge de 19 ans, Macijauskas est aussitôt devenu le chouchou du public de Vilnius grâce à sa forte personnalité. Après une carrière en Europe, dont les deux dernières années en Espagne chez le Tau Vitoria où ses qualités de coureur aident son club à remporter une coupe d’Espagne (2004) et surtout à disputer la finale de l’Euroligue 2005 face au Maccabi Tel-Aviv, il rejoint la NBA en 2005 chez les New Orleans Hornets. Mais après une saison en demi-teinte, il rentre en Europe et évolue désormais à l’Olympiakos du Pirée. DÉCOUVERTE Paul-Eerik (1942) Principal représentant de la renaissance poétique des années 1960 en Estonie. Poète fulgurant, préoccupé par son environnement social et politique, premier recueil, En levant l’ancre (1962), il est également dramaturge : Les Etrangers , Le Jeu de Cendrillon (1969). Fondateur d’un parti politique, il a été ministre de la Culture (1992-1994). 80 ENFANTS DU PAYS Šar nas Marčiulionis (1964) L’autre nom illustre du basket lituanien. Il fut l’un des premiers joueurs européens à évoluer en NBA aux Etats-Unis. Sa réussite prouve la compétivité des Européens ce qui va déclencher l’internationalisation de la NBA. S’il s’est retiré de la compétition, il reste malgré tout dans le monde du basket-ball, créant et devenant président de la Ligue lituanienne de basket-ball en 1993 puis fondant la Ligue nord-européenne de basket-ball en 1999. Arvydas Sabonis (1964) Champion de basket international (un géant de 2,20 m !) et 1er joueur lituanien à avoir foulé (pendant près d’une décennie) les parquets de la NBA américaine. Né en 1964, il est toujours vaillant avec la tunique verte du Žalgiris Kaunas. En 2003, il a en effet décidé de retourner en Lituanie dans son club, dont il est devenu l’un des plus gros actionnaires. Juozas Statkevičius (Josef Statkus) Ce créateur de mode lituanien est connu de Paris à New York. On peut se rendre dans sa boutique à Vilnius. LETTONIE Alberts Bels (1936) Il est l’un des écrivains les plus doués de sa génération. Ingénieur de formation, il s’exerce à divers métiers avant de publier en 1967 son premier roman Izmeklïtajs ( Le Juge d’instruction ). Son style vif et acéré séduit toujours un large public. Vizma Belševica (1931-2005) Poétesse, nouvelliste et traductrice, elle a étudié les lettres à l’Institut Gorki de Moscou. Ses premiers poèmes, en s’attachant aux thèmes lettons traditionnels, la nature et les visages de l’amour, lui ont attiré les remontrances des autorités de l’époque qui lui ont reproché de ne pas respecter les thèmes officiels de l’Union soviétique. Malgré tout, ses écrits pleins d’une grande finesse psychologique seront publiés sous 8 recueils de poésie, 3 ouvrages de nouvelles et 2 pièces de théâtre. En 1968, à la suite d’un poème traitant de l’asservissement du peuple letton au XIIIe siècle, elle est interdite de publication. Son œuvre est saluée comme un acte de bravoure par tous ses contemporains. Ernests Foldāts (1925-2003) Le professeur de biologie letton Ernests Foldāts, né à Liepāja, dans l’ouest de la Lettonie, est considéré comme étant le plus grand spécialiste au monde dans le domaine des orchidées. Foldāts trouva un immense champ de recherche en Amérique du Sud, région abondant en orchidées sauvages de toutes sortes. Pendant son séjour au Venezuela, il rassembla et analysa systématiquement une somme d’informations énorme sur les orchidées et décrivit environ 70 espèces jusqu’alors inconnues. En 1998, Foldāts fut reconnu par l’Académie des sciences du Venezuela comme le plus grand biologiste du pays. Robi (1925) Il est l’inventeur de la technologie moderne de moulage de la fonte. Actuellement, environ 90 % des fonderies de fer modernes utilisent la technologie créée par le chimiste letton Jānis Robi š. La technologie conçue par Robi š durant la seconde moitié des années 1960 a fait largement avancer les techniques de moulage des métaux, amélioré la qualité, réduit les coûts de l’énergie et rendu le procédé très rapide. Robi š conçut la première « glacière » pratique et le procédé de trempage rapide, « procédé de noyautage au durcissement à froid », qui est utilisé par la grande majorité des fonderies de fer à travers le monde. Le procédé a aussi été adapté pour le moulage de l’aluminium et d’autres métaux non ferreux. En 1968, le procédé fut employé pour la première fois par la fonderie de Daimler-Benz, à Mannheim, en Allemagne pour produire des pièces détachées automobiles. La fonderie John Deere fut la première à se servir du procédé pour la production de masse en Amérique du Nord. Zigmunds Skujin (1926) Journaliste, écrivain, dramaturge, scénariste, président de la télévision lettone (1992), il a publié de nombreux romans sociaux et historiques. Il est apprécié pour avoir mis en avant la profonde fissure qui sépare les anciennes générations des nouvelles. ENFANTS DU PAYS Juris Upatnieks (1936) Vaira Vīķe-Freiberga (1937) Vaira Vīķe-Freiberga est née à Rīga. A l’âge de sept ans, elle fuit l’invasion soviétique avec sa famille afin d’éviter la déportation. Après avoir vécu dans des camps de réfugiés en Allemagne, la famille se dirige vers le Canada pour s’y établir définitivement. En 1958, elle obtient une maîtrise en psychologie à l’université de Toronto au Canada et, en 1965, elle est diplômée de l’université McGill de Montréal en sciences de la psychologie expérimentale. De 1965 à 1998, elle travaille comme professeur de psychologie à l’université de Montréal. Aujourd’hui, Vaira Vīķe-Freiberga est mariée avec Imants Freibergs et a deux filles. Le 17 juin 1999, elle est élue présidente de la république de Lettonie pour un mandat de quatre ans, puis réélue le 20 juin 2003 pour un mandat additionnel de quatre ans. Vaira Vīķe-Freiberga a consacré son premier mandat à obtenir l’adhésion de son pays au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, et ce afin d’obtenir une place dans l’intégration européenne et d’ouvrir ses frontières aux autres pays. Pour les Lettons, le travail accompli est de la même importance que la fondation de l’Etat letton au début du XXe siècle. L’ancienne présidente a même tenu à rappeler que : « C’est une phase irréversible et historiquement importante durant laquelle la Lettonie a prouvé qu’elle était capable en tant qu’Etat de recouvrer sa liberté et son indépendance, mais aussi de s’intégrer et de se développer au sein du monde dit libre. Nous devons maintenant travailler pour que la Lettonie puisse participer aux prises de décisions hors de ses frontières, soit capable de défendre ses intérêts et puisse se faire entendre. » Jānis Māra Zālīte (1952) Ses recueils de poésie témoignent de son implication dans les évolutions de la société. Māra, nom de l’auteur, est aussi celui d’une divinité mythologique lettone, protectrice des femmes, qui évoque l’éveil national du pays. Ses écrits, à la fois fantasques et graves, tiennent une place de choix dans le cœur des Lettons. Imants Ziedonis (1933) Poèmes en vers ou en prose, contes pour enfants, pièces de théâtre, scénarios ou essais, chacun de ses travaux fait date dans la littérature contemporaine lettone. En 1987, il est devenu le président du Fonds culturel letton et, en 1990, député du Front populaire du pays. DÉCOUVERTE Juris Upatnieks est l’un des pionniers de l’holographie et l’inventeur de l’holographie à 3 dimensions. En se servant de la technique du laser, il put développer une méthode pour obtenir une image holographique à trois dimensions de qualité. De 1960 à 1965, Upatnieks, né à Rīga, conçut et démontra, conjointement avec Emmett Leith, une méthode expérimentale entièrement novatrice d’optique physique dans l’enregistrement des hologrammes, qui évite les problèmes posés par les deux images de la méthode du physicien Dennis Gabor. L’invention était sensationnelle et attira énormément l’attention : une image tridimensionnelle qui ne peut pas être distinguée de l’objet réel. De nos jours, cette découverte est employée dans l’armée pour les tirs restreints optiques, et dans les aviations militaire et civile. Le 23 mars 1999, l’assemblée de l’Académie lettone des sciences décora Juris Upatnieks de la Grande Médaille académique pour ses travaux sur les principes de base de l’holographie optique et le développement de ses applications mondiales. 81 LITUANIE Château de Trakai. © MAREK GAIDUKEVIC – FOTOLIA LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE PAYS BALTES 2013/2014 en numérique ou en papier en 3 clics à partir de 8.49€ Disponible sur