Ne les laissons pas sur le carreau !
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Ne les laissons pas sur le carreau !
Lettre d’information de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne - Juillet 2013 n°45 47 Avec la participation du CASDAR Edito « En Direct… » Ne les laissons pas sur le carreau ! L es pluies successives, le froid, les inondations n’ont pas facilité notre travail ce printemps. Nos semis sont hétérogènes, certains d’entre nous n’ont pas pu semer. Les « fenêtres climatiques » pour faire le foin sont courtes (souvent le week-end). Les blés si prometteurs commencent à verser, les cerises pourrissent, les légumes ne poussent pas... C’est le tableau classique d’une année de pluies abondantes. Nous en avons connu d’autres. La chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne a proposé que le département soit classé en calamités pour toutes les cultures et pour toute sa superficie. Ce sera accepté. Notre travail, la nuit, le dimanche, quand nous pouvions être dans les temps, a permis de limiter les dégâts, d’arrondir les angles. En remerciement à cette volonté, de nous tous, de bien travailler au bon moment, l’un d’entre nous, un soir à 21 h 00, alors qu’il faisait ses foins chez lui, a pris un coup de carabine par un voisin irascible. Beaucoup, âgés, très âgés, d’autres jeunes, très jeunes, venus vendre de gré à gré, la production de leur terre. Certains en vivent en totalité, d’autres améliorent leur maigre retraite, d’autres encore, et C’est inadmissible et intoc’est tout à leur honneur, lérable !!! Ainsi va la société d’au- « Le M.I.N. d’Agen-Boé ne peuvent pas arrêter de jourd’hui. Ceux qui ne font est une plaque tournante, travailler... nous devons l’aider rien ne supportent pas de à se développer... » Le M.I.N. d’Agen-Boé est regarder les autres travailler. une plaque tournante, nous Surprenant non ? Car le dicdevons l’aider à se dévelopton disait l’inverse : « Il n’y a per en faisant venir d’avantage d’acheteurs rien de plus pénible pour ceux qui travaillent (restaurateurs, grossistes) et en pérennisant que la présence de ceux qui ne font rien ». l’offre. La chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne En parlant de ceux qui travaillent, l’autre s’y emploiera. jour en visitant le M.I.N., ma gorge s’est Les apporteurs du M.I.N. font la preuve que nouée à la vue de tous ces maraîchers. Serge Bousquet-Cassagne a visité le M.I.N. d’Agen-Boé le 13 juin dernier en compagnie de Philippe Sallefranque, Président de l’association Les ECHOS du M.I.N.. « Je suis admiratif de voir que le M.I.N. est un rassemblement de tous les agriculteurs », a-t-il confié aux producteurs présents sur le carreau. notre agriculture est plurielle. Les gamins qui font un carré de légumes au bout du champ et qui accompagnent leurs parents pour vendre leur petite récolte sur le carreau du M.I.N. se révéleront plus tard paysans ! Tous les chemins mènent à l’agriculture, le M.I.N. en est un. Serge Bousquet-Cassagne Président de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne FOCUS sur le M.I.N. d’Agen-Boé Le Rungis du Sud-ouest Le M.I.N. d’Agen-Boé est un acteur économique central pour l’agglomération agenaise et pour le département. Spécialisé dans les fruits et légumes, le M.I.N. est exclusivement réservé aux professionnels de cette filière, qu’ils soient vendeurs ou acheteurs. Contactez l’association Les ECHOS DU M.I.N. et rejoignez le M.I.N. d’Agen-Boé Cette association regroupe les usagers du marché dans le but de promouvoir, dynamiser et défendre le M.I.N.. M. SALLEFRANQUE Philippe, président Mobile : 06 08 69 02 39 www.min-agen-boe.com L es Marchés d’intérêt nationaux (M.I.N.) sont nés dans les années 60 pour moraliser le commerce des fruits et légumes. Ils permettaient également de regrouper les acteurs de la filière au sein d’un même lieu. Le M.I.N. d’Agen-Boé a été créé en juin 1962. Il est géré par la société Sologemin. Les usagers en sont : 600 producteurs, 40 grossistes et plus de 300 acheteurs professionnels. « Les marchés se tiennent traditionnellement le lundi et le jeudi. A 14 h 45 débutent les transactions concernant les fruits et à 14 h 55 celles concernant les légumes, mais les producteurs peuvent apporter tous les jours leurs produits», explique Philippe Sallefranque, producteur et président de l’association des producteurs Les Echos du M.I.N.. Le M.I.N. d’Agen-Boé dessert tout le grand Sud-ouest. « Les acheteurs sont des grossistes, détaillants, épiciers et quelques restaurateurs. L’avantage pour les acheteurs est de trouver des produits de qualité et frais issus directement des exploitations.» Une même unité de lieu, de temps et de personnes Pour participer au marché dit « au carreau », les agriculteurs doivent fournir leur numéro de Mutualité sociale agricole ainsi que la liste des produits qu’ils commercialisent et s’inscrire auprès de l’administration du M.I.N. 2 Le Service des nouvelles des marchés assure mêmes aides que les OP ( organisations de le relevé des prix pratiqués sur le carreau et producteurs), explique Philippe Sallefranque. fournit une moyenne vers 16 h 00. Le M.I.N. C’est un lieu sur lequel se tissent des relations entre producteurs, entre d’Agen-Boé est particuacheteurs : une solidarité lièrement attractif pour « Le producteur apporteur à ne pas négliger pour une sa gamme de fruits et légumes. « La diversité au M.I.N. est le seul interlo- profession comme la notre.» des produits est notre cuteur et valorise au mieux Le M.I.N. d’Agen-Boé est la son produit.» seconde entité économique force. Les acheteurs du département; à ce jour viennent de tout le Sudune étude de modernisaouest de la France, mais aussi de Brive, de l’Ile de Ré et même de tion a été réalisée par le conseil général. l’Ariège » , remarque Philippe Sallefranque. Modernisation qui est très attendue par les Pour ce producteur, vendre ses produits sur producteurs du M.I.N. comme l’explique le M.I.N. apporte un grand intérêt pour les Philippe Sallefranque : « Il faut vraiment agriculteurs : « Le producteur apporteur au que la modernisation se réalise rapidement. M.I.N. est le seul interlocuteur pour valoriser Nous souhaitons pouvoir nous projeter au mieux son produit. Il fixe lui même son dans l’avenir. Jusqu’à présent, nous avons prix en fonction de l’offre ou la demande eu l’impression que nous faisions partie des et /ou des relations qu’il entretient avec ses oubliés. C’est pour cela que nous souhaitons acheteurs. Le paiement est plus rapide que prendre part activement à la réorganisation du site. Nous avons des projets concrets, qui par les autres voies commerciales.» peuvent se mettre en place immédiatement, à commencer par la communication : il faut Plaque tournante en fruits et en faire connaître le M.I.N. et ses nombreux légumes avantages aux producteurs mais également Le M.I.N. permet également aux petits pro- aux acheteurs. Des services à l’intérieur du ducteurs de vendre leur récolte et de résister. M.I.N. peuvent être également créés comme « Le M.I.N. est le lieu où l’on ne trouve une légumerie, pour valoriser nos produits et que des producteurs indépendants, dont surtout bénéficier du triptyque : Une même les structures de vente ne perçoivent pas les unité de lieu, de temps et de production. » Pour plus d’informations, consultez le site www.ca47.fr FOCUS sur le M.I.N. d’Agen-Boé En Direct... du carreau du M.I.N. Ils sont 600 producteurs à vendre leurs fruits et légumes sur le « carreau » aux 300 acheteurs professionnels venus de tout le grand Sud-ouest. Rencontre avec ces utilisateurs qui sont l’âme du M.I.N. Jérôme TOMBOLATO Commerçant non sédentaire sur les marchés de plein vent au détail. Acheteur au M.I.N. depuis 8 ans « J Christophe NAGOUA Producteur de radis à Colayrac Saint-Cyr Vendeur au M.I.N. depuis 6 ans Sébastien HERAUD Agriculteur et revendeur en Dordogne ( 24). Acheteur au M.I.N. depuis 17 ans. « C « J e viens acheter au M.I.N. d’Agen-Boé depuis 8 ans. e me suis installé en 2008 et j’ai repris l’exploitation ’est en travaillant chez un grossiste qui s’approviAvant j’étais producteur. D’ailleurs, mes parents de mes parents. Ces derniers ont vendu au M.I.N. sionnait sur le M.I.N. d’Agen-Boé que j’ai connu vendent toujours leurs productions sur le carreau. pendant plus de 20 ans. Aujourd’hui j’assure la le carreau. Aujourd’hui, cela fait 17 ans que j’achète L’intérêt du M.I.N. est que l’on achète directement continuité, c’est comme un héritage. Parfois, ma au M.I.N. d’Agen-Boé. Ici l’avantage c’est d’avoir aux producteurs, ce qui garantit une fraîcheur mère m’accompagne, elle y retrouve des anciens, un nombre conséquent de produits sur un même incomparable. Les produits sont récoltés le matin toujours là. Ils sont « les gardiens» de l’âme. Le lieu. Je viens ici car je veux acheter directement même. Grâce à cela, dans mon métier, je diminue marché pour moi, c’est mon outil de travail. Sans le aux producteurs. Il y a un relationnel qui se tisse les pertes étalage. Pour site, je ne pourrais pas vivre de mes productions. Le au fil des années entre acheteurs moi, la fraîcheur que je paiement y est rapide. C’est ici que je vends tous mes et agriculteurs sur le M.I.N.. Cette « Le M.I.N. pour moi, trouve auprès des produits produits hiver comme été. Au delà du carreau, je relation est basée sur la confiance. c’est mon outil de travail. Il y a encore beaucoup d’anciens des producteurs du M.I.N. viens livrer tous les jours sur le M.I.N. mes clients, grosest primordiale. Le prix est sistes et détaillants. Sans lui, je ne serais plus qui viennent vendre leur secondaire bien qu’attractif Le M.I.N., c’est le reproducteur...» productions. Au M.I.N., il puisque nous économisons lationnel, le contact Christophe Nagoua « L’intérêt au M.I.N. est s’y dégage une mentalité un bon nombre d’interentre producteurs rurale et paysanne qui que l’on achète directemédiaires. C’est également simplifie le commerce. ment aux producteurs ce mais également un avantage pour moi en tant qu’acheteur mais Entre acheteurs et producteurs, on se qui garantit une fraîcheur avec ses acheteurs. c’est un plus pour ma clientèle sur les marchés qui Mes clients me comprend. Je souhaite qu’il y ait plus de incomparable...» trouvent des produits d’excellente qualité à des prix connaissent...C’est producteurs pour qu’il y ait plus d‘acheJérôme Tombolato raisonnables. Je souhaite vivement que l’activité au un avantage. teurs. Le volume entrant amène le volume carreau du M.I.N. perdure, car c’est un lieu qui mainQuand je repars sortant. Il faut que le M.I.N. garde son esprit tient l’activité locale et de proximité. Je crois à ce lien du M.I.N., j’ai le familial, pour maintenir un bon marché. Il entre acheteurs, producteurs et clients. L’activité au camion vide. Je suis très content du M.I.N. d’Agenest important de laisser une certaine liberté d’actions M.I.N. permet de maintenir un équilibre entre tous Boé. Il faut que le site se maintienne, car c’est l’avenir aux utilisateurs du carreau pour assurer la vitalité les acteurs d’un même territoire. » de nombreux producteurs. » du site et garder son âme. » « J Serge DUBREUIL Agriculteur à Aiguillon Vend au M.I.N. depuis 40 ans. e viens vendre mes légumes et fruits au M.I.N. d’Agen-Boé depuis les années 70. C’ était l’âge d’or des M.I.N.. C’ était le passage obligé pour vendre sa production. L’intérêt en tant que producteur et vendeur sur le M.I.N., c’est que nous pouvons écouler de petites productions, en quantité très variable. La diversité des produits est recherchée par les acheteurs. C’est la force du M.I.N. d’Agen-Boé. Un autre avantage quand on est producteur et vendeur sur le M.I.N., c’est que le paiement est rapide, plus rapide que les autres moyens de commercialisation. Enfin, sur le M.I.N., on a de très bon rapports entre collègues, ce qui est sympathique. J’espère que le M.I.N. continuera à créer cette activité primordiale à notre bassin de vie. » LE M.I.N. d’Agen-Boé en chiffres 63 entreprises 600 producteurs 300 acheteurs 3 Pour plus d’informations, consultez le site www.ca47.fr ENTREPRISE Assises de l’Installation La chambre d’agriculture propose une vraie réforme Lors du débat régional et départemental des Assises de l’Installation, la chambre d’agriculture a proposé quatre axes stratégiques à mettre en œuvre pour renforcer et encourager l’installation en agriculture. L es élus de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne se sont investis pleinement dans la démarche des Assises de l’Installation. Lors du débat régional et départemental, ils ont organisé et proposé une concertation très large à toutes les instances agricoles (syndicats, enseignement, banques, centres de gestion, collectivités territoriales du département intervenant sur l’installation en agriculture), avec le soutien de l’administration (Secrétariat Général de la Préfecture et DDT). Des jeunes agriculteurs récemment installés, aidés et non aidés, ont été associés et ont participé très activement aux discussions. Bien évidemment, la synthèse fût plurielle, reflet des différentes sensibilités et des avis parfois partagés, parfois même opposés dans notre département. Elle témoigne cependant de l’ampleur du sujet et de la réforme structurelle à entamer. Sur cette base de travail, les élus de la chambre d’agriculture ont ensuite élaboré leur propre contribution avec 4 points stratégiques à mettre en œuvre sans tarder pour relancer de manière durable et efficace l’installation. Point n° 1 : aider tous les projets Les nouveaux agriculteurs étant si peu nombreux, tous les projets doivent être aidés, contrairement à la situation actuelle où une grande distorsion, une fracture existe entre les « aidés » et les « non aidés ». Car, plus qu’une aide, la DJA est un statut, avec par exemple l’abattement fiscal réservé uniquement à ses seuls bénéficiaires. Les conditions doivent être fortement assouplies de telle manière que tous les candidats puissent entrer dans le dispositif. La chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne propose une aide identique pour tous. Cette aide est nécessaire aux jeunes installés car elle permet la constitution d’une trésorerie la première année d’installation. Son montant, pour une meilleure lisibilité et efficacité, doit être revalorisé et les modulations supprimées. Il est nécessaire d’imaginer des dispositifs complémentaires qui accompagnent le déve- © auremar - fotolia.com loppement de l’entreprise. L’embauche d’un premier salarié est un acte fort qui mérite un soutien financier (prime à l’embauche, exonération de charges sociales…). Cette progressivité des aides permettrait aussi au jeune installé de faire un point d’étape au bon moment (réflexion juridique, conséquences financières…). Point n° 2 : créer, maintenir et développer un réseau d’agriculteurs-formateurs L’ambition est de démultiplier les situations de parrainage, la découverte du métier d’agriculteur, au moyen de stages en exploitation, d’accentuer l’apprentissage en agriculture en assouplissant les règles (inspection du travail). L’enseignement agricole a trop perdu de son efficience technique et pratique. Un enseignement spécifique se doit d’avoir une obligation de résultat vis-à-vis du métier d’agriculteur. En complément d’une solide formation théorique au métier, un réseau d’agriculteurs doit être créé et entretenu sur tout le territoire pour assurer la partie pratique. Un effort financier conséquent de l’Etat doit conforter ces agriculteurs volontaires. Les conditions administratives de l’agrément de ces agriculteurs doivent être fortement assouplies. Point n° 3 : accéder au foncier et transmettre En matière de location, il faut agir sur le statut du fermage : - réformer la règle de résiliation de bail, - favoriser la cession de bail entre parents et enfants, - permettre au propriétaire de donner congé dans un délai raisonnable, - élargir les motifs de congés laissés au propriétaire : il doit pouvoir reprendre ses terres pour des raisons légitimes, - clarifier la tarification des fermages, le calcul actuel prend en compte trop de paramètres, - indexer le prix du fermage sur la hausse 4 Pour plus d’informations, consultez le site www.ca47.fr ENTREPRISE Nouvelle présidence pour L’Apred Sylvie Girard a été élue Présidente de l’Apred (Association pour le financement et le redressement des exploitations en difficulté). Elle entend poursuivre l’action menée, jusqu’alors par l’Apred, de sensibilisation et d’aide auprès des agriculteurs en difficulté. Sylvie Girard souhaite plus particulièrement renforcer l’appui aux agriculteurs en cas d’accidents de la vie, d’aléas climatiques et de difficultés sociales, objectifs qui s’inscrivent dans la politique générale de la chambre d’agriculture, axée sur la proximité et la solidarité auprès des agriculteurs lot-et-garonnais. du montant des charges du propriétaire. Pour favoriser l’accession à la propriété, les dispositifs doivent se multiplier (crédit bail immobilier, location vente par les Safer, création de sociétés foncières, …). La chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne propose la mise en place d’une caisse de cautionnement des investissements liés à l’installation grâce aux fonds dégagés par la taxe sur les ventes de terres agricoles changeant de destination; la proposition est faite aussi d’incitations financières réelles et subséquentes auprès des cédants, revalorisation des retraites, fonds d’avance du fermage, aides au bail, mesures de défiscalisation, ... Le «Schéma des Structures» est une réglementation très restrictive et privative de libertés essentielles pour les propriétaires de biens agricoles qui ne peuvent en disposer comme ils le souhaitent. Cette réglementation est en application depuis plusieurs décennies et ne produit aucun effet positif sur l’installation en agriculture. La chambre d’agriculture propose la suppression de ce dispositif, et est convaincue que la liberté rendue aux propriétaires permettra de libérer une grande énergie positive, de débloquer nombre de situations particulières et in fine d’installer davantage. Point n° 4 : accompagner mais pas contrôler Ce point est également essentiel. Essentiel d’accompagner le jeune agriculteur. Le soutenir, l’écouter, le coacher, le conseiller, pour tous les choix, les décisions, les risques, de l’entrepreneur qu’il vient de devenir. Et surtout pas un contrôle, une sanction, des rappels à la Loi, une épée de Damoclès permanente…, qui ne sont que contre-productifs. Nous avons besoin d’encourager et non de décourager. Sur le terrain, les solutions de la chambre d’agriculture En se nourrissant des expériences de terrain rencontrées par les conseillers, la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne apporte des solutions concrètes pour améliorer le processus d’installation. Une installation progressive Un jeune veut développer une activité de maraîchage en vente directe. Il possède un diplôme d’ingénieur agricole. Il va acheter 4 ha de foncier, mettre en place sa production, développer petit à petit sa clientèle, et projette également de transformer une partie de ses produits à moyen terme. Il sera certainement cotisant solidaire en première année, car il va mettre en place sa production petit à petit. Le statut de cotisant solidaire ne lui permettra pas d’accéder aux aides à l’installation de l’Etat. Même s’il atteint le statut d’exploitant agricole en 1ère année, il ne demanderait pas les aides de l’Etat du fait de la lourdeur des engagements (respect du PDE sur 5 ans) qui lui semblent peu compatibles avec son projet. Projet qui devra s’adapter et évoluer au fur et à mesure des opportunités qu’il aura concernant ses débouchés, les demandes de sa clientèle, l’évolution de son chiffre d’affaires... Il ne pourra donc pas bénéficier des aides de l’Etat au moment de son installation, alors même que ses principaux investissements auront lieu à son installation. La Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne demande : - l’accès aux aides de l’Etat pour les cotisants solidaires dans le cadre d’une installation progressive, - d’alléger les contraintes liées au respect du PDE, peu compatibles avec la conduite d’une exploitation agricole, notamment lors d’une création d’activité, - de n’utiliser la procédure « avenant » uniquement pour des projets importants. L’installation sans diplôme agricole Un jeune, fils d’exploitant agricole (maraîchage, tabac, grandes cultures) a obtenu un BTS comptabilité. Après avoir entamé une carrière dans ce domaine, il se rend compte que cela ne lui convient pas et souhaite rejoindre ses parents dans l’EARL familiale. Il a grandi sur l’exploitation, y a travaillé pendant ses week-ends et vacances et connaît parfaitement le métier. Il ne souhaitait pas repartir vers une formation type BPREA . Il s’est donc installé sans les aides à l’installation de l’Etat. Il aurait souhaité faire un stage de quelques mois sur une exploitation car il a comme projet de développer une activité volailles sur l’exploitation familiale. Or, il ne peut pas accéder ni aux stages dans le cadre du PPP (aides installation), ni au stage parrainage car il s’installe sur l’exploitation familiale. La chambre d’agriculture de Lot-et -Garonne demande l’accès aux aides à l’installation de l’Etat à tout porteur de projet détenteur d’un diplôme de niveau bac (agricole ou non) et de permettre la réalisation de stages en exploitation, ou la possibilité de réalisation d’un PPP à tout porteur de projet. L’installation après 40 ans Un porteur de projet a 45 ans et a travaillé dans une coopérative agricole en tant que technicien puis responsable. Ses parents partent à la retraite et il souhaite quitter son emploi et revenir à la terre, reprendre et développer l’exploitation familiale. Titulaire d’un BTSA, il ne pourra pas prétendre aux aides à l’installation de l’Etat, ayant plus de 40 ans, alors même qu’il permet le maintien et le développement d’une exploitation agricole. La chambre d’agriculture de Lot-etGaronne propose de permettre l’accès aux aides à l’installation de l’Etat aux porteurs de projet jusqu’à 50 ans. Contact : Service Entreprise Elue référente service Entreprise Sylvie GIRARD Tél : 06 03 32 84 17 Didier SOL Chef du Service Entreprise Tél : 06 75 74 77 65 Mélanie SIRE Conseillère d’Entreprise Installation Tél : 06 48 16 62 77 5 Pour plus d’informations, consultez le site www.ca47.fr Contact : Cédric Jaffry Hydraulique 06 71 42 07 82 05 53 77 83 40 TERRITOIRES CEE et Économies d’énergies en irrigation « Le variateur de vitesse agit sur la vitesse de rotation du moteur de la pompe pour maintenir la pression d’utilisation du réseau d’irrigation » La pompe à vitesse variable Des économies d’argent et d’énergies peuvent être réalisés en irrigation grâce à l’installation de matériels performants. L e dispositif des certificats d’économies d’énergie, appelés CEE ou C2E, constitue l’un des instruments phare de la politique de maîtrise de la demande énergétique mis en place suite au Grenelle de l’environnement. Ce dispositif repose sur une obligation de réalisation d’économies d’énergie imposée par les pouvoirs publics aux vendeurs d’énergie appelés les « obligés » (électricité, gaz, chaleur, froid, fioul domestique et nouvellement les carburants pour automobiles). Ceux-ci sont ainsi incités à promouvoir activement l’efficacité énergétique auprès de leurs clients : ménages, collectivités territoriales ou professionnels. Les vendeurs d’énergie «obligés» doivent justifier de l’accomplissement de leurs obligations par la détention d’un montant de certificats équivalent à ces obligations. Les certificats sont obtenus à la suite d’actions entreprises en propre par les opérateurs ou par l’achat à d’autres acteurs ayant mené des opérations d’économies d’énergie. En cas de non respect de leurs obligations, les obligés sont tenus de verser une pénalité libératoire de 0,02 euros/ kWh manquant. Les revendeurs d’énergies «obligés» ainsi que des sociétés représentant un groupement de revendeurs d’énergies obligés peuvent vous Économisez de l’argent et de l’énergie en régulant la vitesse de la pompe selon la demande en débit et pression. racheter les CEE, lors d’achats de matériels certifiés. Chaque matériel certifié possède donc un CEE dont l’unité est le kWh cumac. La valeur en kWh cumac est estimée à partir de fiches de calcul. En 2011 et 2012, le prix moyen du certificat d’économie d’énergie se situait entre 0,0025 et 0,0043 euros/kWh cumac. En agriculture de nombreux matériels sont certifiés dans des domaines divers (ex: récupérateur de chaleur sur un tank à lait, ordinateur climatique avec module d’intégration de température, chaufferie biomasse...)1. En irrigation, une fiche (AGRI-UT-02) existe concernant les « systèmes de variation électronique de vitesse sur un moteur asynchrone » pouvant équiper les stations de pompage d’irrigation. Un système de variation électronique de vitesse installé sur pompe d’irrigation comptabilise un montant de CEE d’une valeur de 3 500 kWh cumac à multiplier par la puissance du moteur (kW). Ainsi par exemple, un variateur installé sur un moteur de 22 kW comptabilise un montant de CEE de 77 000 kWh cumac. Avec un rachat kWh cumac bas, à 0,0025 euros/kWh cumac, le CEE de ce variateur sera racheté par un « obligé » à une valeur de 193 euros, représentant environ 9 % du prix d’achat de l’équipement (voir tableau). Le rôle d’une pompe à vitesse variable consiste à répondre aux besoins de l’installation avec la vitesse de rotation la plus faible possible. Les économies d’énergie annuelles sont estimées entre 25 et 35%. Pour estimer les économies financières réalisées par l’installation d’un variateur de vitesse sur une installation existante*2, prenons l’exemple d’un exploitant ayant un groupe moto-pompe aux caractéristiques suivantes : - Débit au point de fonctionnement optimal : 27 m3/h - Pression au point de fonctionnement optimal : 18 bar - Puissance moteur : 22 kW En 2012, ce groupe moto-pompe a servi à l’irrigation de 10,8 ha en vallée, de maïs grain à l’aide d’un enrouleur (90-320) équipé d’une buse de 18 mm, nécessitant une pression au canon de 4 à 6 bar : - Volume prélevé : 25 920 m3 - Consommation électrique : 12 572 kWh Pour réduire la pression à l’entrée de l’enrouleur entre 6 et 8 bar, l’exploitant utilise habituellement un régulateur de pression ou une vanne de laminage. Dans de tels cas, le variateur permettra la réduction de vitesse afin de réduire la pression en sortie de pompe tout en maintenant le débit nécessaire. Bilan financier Au tarif bleu d’EDF, le prix de l’énergie, hors abonnement, est de 0,0846 euros/kWh. Au regard de la consommation énergétique annuelle, le gain serait de 265 à 372 euros/an. En prenant en compte le rachat du CEE de ce variateur, ce matériel serait ainsi remboursé en l’espace de 5 à 7 ans. La durée de vie conventionnelle d’un variateur est estimée à 15 ans. Tableau : coûts et valeurs M.I.N.imales des CEE de variateurs vitesse pour 3 puissances Puissance (kW) Coût variateur (euros) Valeur CEE (euros) Valeur CEE / Coût variateur 22 2 150 193 9,00% 37 3 250 324 10,00% 75 5 280 656 12,00% Pour plus d’informations sur les domaines concernés et le mode de calcul des montants des CEE en kWh cumac : www.developpement-durable.gouv.fr/6-le-secteur-de-l-agriculture.html Enfin, nous vous rappelons que les économies d’énergies en irrigation passent également par le bon réglage de vos matériels, la limitation des pertes de charges ou encore le pilotage de l’irrigation. 1 6 Données issues du réseau de fermes de références de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne dans le cadre des PGCE, programmes financés par l’Agence de l’eau Adour-Garonne. 2 Pour plus d’informations, consultez le site www.ca47.fr Actions..........En Direct Le point sur les intempéries du printemps PRODUCTIONS VÉGÉTALES Plus de 500 mm de pluies se sont abattues sur notre département entre janvier et juin. Avec les forts cumuls des derniers jours de mai, la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne a sollicité les services de l’Etat pour enclencher les démarches de reconnaissance en calamité agricole. Enquête sur le terrain. A la suite des commissions d’enquête sur le terrain du 13 juin dernier, associant la DDT, les services de la chambre d’agriculture et les représentants syndicaux, la DDT en partenariat avec la Chambre d’Agriculture avait demandé au Ministère la reconnaissance de tout le département en pluviométrie excessive. Le ruisseau La Gaule à Bruch....sous les ronces. A la suite de la reconnaissance de Circonstances Exceptionnelles par le Ministre le 28 juin dernier, la préfecture précise les modalités pour déroger aux arrêtés BCAE et obligations MAE. Par ailleurs, le pâturage et le fauchage des jachères sont autorisés sans formalités particulières. Les demandes de dégrèvement de taxe foncière et de cotisations MSA vont également être déposées. A la fin de l’été lorsque les rendements des différentes cultures du Lot-et-Garonne seront connues, un dossier de demande en reconnaissance en calamités agricoles sera également présenté au Ministère. d’eau étaient sortis de leur lit à cause des pluies abondantes mais également, à cause de fossés non entretenus, engorgés de ronces et autres broussailles. Par ailleurs, la chambre d’agriculture maintient la mise à jour du recensement des dégâts compte tenu que de nombreuses « L’entretien des fossés et cultures ne sont pas arrivées au terme et que les conséquences cours d’eau est un élément primordial...» économiques ne sont pas connues à ce jour. Néanmoins, lors des commissions d’enquêtes sur le terrain, les agents de la chambre d’agriculture se sont rendus compte que certains cours Ce n’est pas la faute aux riverains et aux agriculteurs . Faute à la réglementation qui interdit, ou tout au moins, exige une kyrielle d’autorisations pour passer un coup de débroussailleuse dans les ruisseaux...La chambre Actions..........En Direct d’agriculture demande à l’administration de lui préciser la réglementation. Force est de constater que tout cela est peut-être calculé, car il vaut mieux que les ruisseaux débordent dans les champs des paysans en amont, qu’en aval dans les villes. A ce compte là, que l’État indemnise les riverains agriculteurs pour les dégâts causés sur leurs cultures par ces crues « artificielles ». Contact : Service Productions Végétales Emmanuel Maupas 06 08 22 99 25 / 05 53 77 83 39 Aide petits équipements en filières bovines 2013 : soutien à l’élevage bovin laitier et allaitant A la demande de la chambre d’agriculture, le conseil général de Lot-etGaronne a accepté de financer L’aide petits équipements en filière bovines. L’aide octroyée permet d’accompagner les petits équipements en filières bovin viande et bovin lait. Les modalités de l’action : Aide de 40 % sur des équipements concernant la gestion des effluents, les conditions de travail, la compétitivité et la qualité des produits. Les investissements sont plafonnés à 10 000 euros ou 15 000 euros selon le thème. Les bénéficiaires sont tous les éleveurs bovins du département. La procédure Contactez votre conseiller élevage à la ÉLEVAGE chambre d’agriculture pour constituer le dossier qui devra comporter les devis des investissements envisagés et l’attestation MSA Exploitant à titre principal. Contact : Service Élevage Secrétariat 05 53 77 83 23 7 Pour plus d’informations, consultez le site www.ca47.fr Actions..........En Direct La bourse aux fourrages activée Face aux intempéries qu’ont subi les agriculteurs du Sud-ouest, la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne a mis en place une bourse aux fourrages. En plus de sa demande de classement du département en calamités agricoles et des commissions d’enquêtes suivies par les services de la chambre, les élus lancent un appel à la solidarité agricole. Appel à la solidarité D idier Galinou, président du service Élevage, et Serge Bousquet-Cassagne ont écrit le 17 juin dernier aux présidents des chambres d’agriculture des Pyrénées Atlantiques, de Haute-Garonne, des Landes et Hautes-Pyrénées pour leur proposer de faire part des besoins en fourrage ou en paille des éleveurs sinistrés de leurs départements. La chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne mettra en relation des agriculteurs du Lot-et-Garonne et les agriculteurs des départements sinistrés pour une bourse aux fourrages à titre gratuit ou onéreux. Plus spécialement, la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne se propose de demander aux agriculteurs lot-et-garonnais de donner du foin ou de la paille, et s’occupera de l’acheminement routier vers les agriculteurs qui ont tout perdu. Le conseil général de Lot-et-Garonne a été sollicité par le Président de la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne pour participer au financement du transport. Extrait du courrier adressé aux présidents des chambres d’agriculture « Monsieur le Président, ...Les inondations qui ont touché votre département dernièrement sont catastrophiques pour les agriculteurs en général, et dans certains cas, affectent les éleveurs pour l’alimentation de leur cheptel. Aussi, dans un esprit de solidarité entre agriculteurs et départements voisins, nous vous proposons de nous faire part de vos besoins en fourrage ou en paille pour lesquels nous pourrions faire appel à la participation des agriculteurs et éleveurs du Lot-et-Garonne. Contact : Service Élevage Secrétariat Tel : 05 53 77 83 23 AGENDA Mardi 3 septembre 2013 Réunion Technique - Céréales à paille, oléagineux de 9 h 30 à 12 h 30 Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne à Agen, en partenariat avec Arvalis et Cetiom Contact : service productions végétales Secrétariat Tel : 05 53 77 83 39 Mercredi 11 septembre 2013 Pôle Agricole de Sainte-Livrade-sur-Lot Journée de l’agroécologie de 9 h 00 à 17 h 00, en partenariat avec Invénio, le CFA et le lycée agricole de Sainte-Livrade. Contact : 05 53 77 83 39 [email protected] Ainsi, cela permettrait, au plus vite, de sécuriser l’alimentation des cheptels concernés et rassurer les éleveurs pour le devenir de leur activité d’élevage. Dans l’attente de votre retour,.....» Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne - 271, rue de Péchabout - BP 80349 - 47008 AGEN cedex Tél. 05 53 77 83 83 - Fax 05 53 68 04 70 8 e-mail : [email protected] - www.ca47.fr est édité par la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne. ISSN : 1265-5600 Directeur de Publication : Serge Bousquet-Cassagne Rédaction et PAO : F. Marcati - Crédit photo : CDA47 / fotolia.com Rédaction achevée le 1er juillet 2013 Impression : IGS Agen - Tél. 05 53 48 20 30 - Dépôt légal 2218 N°45-juillet 2013 PourPour plus d’informations, site www.ca47.fr plus d’informations, consultez consultez lele site www.ca47.fr
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