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Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 Compte rendu de la première séance Lundi 21 janvier 2008 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence: M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présence: 152 députés. Le président. Je vous souhaite la bienvenue à la première session de l’année. L’année 2008 est celle de l’Euro08. Nous espérons tous que cet événement contribuera à donner un nouvel élan à l’économie. Le programme de cette session n’est pas trop chargé, mais nous verrons comment les choses évolueront. Motion d’ordre Le président. Nous avons une motion d’ordre. Le groupe des Verts propose d’ajouter une élection de plus aux élections déjà prévues. Il faut en effet assurer la succession de Mme Lauterburg au sein de la Commission de justice. Vous n’y voyez pas d’inconvénient, le programme de la session est donc complété. S’agissant des affaires de la Direction des finances, on m’a chargé de vous informer que la motion 158/2007 Grunder et Kneubühler, « Privatisation de BKW FMB Energie SA, de la Banque cantonale bernoise et de Bedag Informatique SA » a été retirée. Entrée de nouveaux députés au Grand Conseil Le président. Mme Michèle Morier-Genoud, Bienne (PS-JS) prend la succession de M. Ricardo Lumengo, Bienne (PSJS), Mme Sandra Wyss, Berne (PRD) succède à Mme Brigitte Bolli Jost, Berne (PRD), Mme Sabina GeissbühlerStrupler, Herrenschwanden (UDC) succède à M. Rudolf Guggisberg, Kirchlindach (UDC), M. Matthias Kurt, La Lenk (UDC) succède à M. Erich von Siebenthal, Gstaad, (UDC) et M. Werner Hostettler, Zollbrück (UDC) prend la succession de M. Hans Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC). Mme Michèle Morier-Genoud et Mme Sandra Wyss font la promesse. Mme Sabina Geissbühler-Strupler, M. Matthias Kurt et M. Werner Hostettler prêtent serment. 1 Conseil le système de la suppléance selon le modèle valaisan. Développement Dans les cantons du Valais, des Grisons et du Jura, les membres du Grand Conseil ont des suppléants. Le modèle valaisan est le plus démocratique, puisque les suppléants sont élus sur des listes distinctes. Le canton de Berne devrait envisager l’introduction de ce système en s’inspirant de l’exemple valaisan. Etre membre du Grand Conseil, cela prend énormément de temps. Résultat, l’éventail socio-professionnel du parlement n’est pas très large. Le système de la suppléance allégerait la tâche des membres du Grand Conseil, tout en permettant aux suppléants de s’initier au fonctionnement du parlement. Le système favorise en outre la participation des jeunes et des femmes à la politique en général et au Grand Conseil en particulier. Celles et ceux dans ces catégories de la population qui s’intéressent à la politique n’ont en effet pas les réseaux ni le soutien qui permettent d’être élu directement. Le système de la suppléance double le nombre d’élus et ouvre ainsi de nouvelles perspectives de carrière politique. Le coût, que ce soit au niveau de l’organisation ou des finances, reste raisonnable comme le montre l’exemple valaisan. Le système de la suppléance est une innovation propre à stimuler la démocratie de milice. Réponse du Bureau du Grand Conseil du 3 décembre 2007 Selon une pratique constante, le Bureau du Grand Conseil répond aux interventions parlementaires qui concernent ses propres affaires. Bien qu’il s’agisse en l’occurrence d’une affaire qui dépasse le domaine du Grand Conseil, il y a de bonnes raisons de laisser au Bureau le soin de répondre à cette intervention, qui soulève une question fondamentale de l’organisation parlementaire. Les cantons ont le loisir d’introduire un système de suppléance dans leur organisation parlementaire. Les Grisons, le Valais, le Jura et Neuchâtel ont fait usage de cette possibilité, mais les cantons qui ne connaissent pas un tel système sont au nombre de 22. Certains ont débattu de la mise en place d’un système de suppléance, notamment dans le cadre de la révision de leur constitution, mais ils y ont renoncé. Les quatre modèles ont cela en commun que les suppléants et les suppléantes sont élus en même temps que les députées et députés, et qu’ils sont appelés à remplacer ces derniers surtout en séance plénière. Les modèles se distinguent par la procédure électorale (système majoritaire ou propor1 tionnel) , par l’existence ou non d’une procédure séparée 2 pour l’élection des suppléantes et suppléants , par le nombre 3 de suppléantes et suppléants , par le service responsable de la convocation des suppléantes et suppléants4, par la question de savoir qui est remplacé5, par le domaine d’engagement des suppléantes et suppléants : plénum, Le président. Je souhaite la bienvenue à ces nouveaux députés et nouvelles députées et je leur souhaite plein succès dans leur travail parlementaire. 1 235/2007 Postulat Markwalder, Berthoud (PRD) – Grand Conseil : introduction du système de la suppléance Texte du postulat du 10 septembre 2007 Les organes compétents sont priés d’étudier quelles bases légales devraient être modifiées pour introduire au Grand GR: élection selon le mode majoritaire; VS, JU et NE: élection selon le mode proportionnel. 2 GR et VS: élection séparée des membres du parlement et des suppléant-es, JU et NE: un seul scrutin pour l’élection des membres du parlement et des suppléant-es. 3 GR: 120 député-e-s, 109 suppléant-e-s. VS: 130 député-e-s, 130 député-es suppléant-e-s. JU: 60 député-e-s et 30 suppléant-e-s. NE: 115 député-e-s et 38 suppléant-e-s. 4 GR: convocation par l’administration d’arrondissement, VS: convocation par le député ou la députée empêché-e. 5 GR: arrondissement, VS: groupe parlementaire, JU et NE: liste du cercle électoral. 2 21 janvier 2008 6 séances de commission etc. Un coup d’œil sur les législations respectives des quatre cantons montre que les bases légales du système de suppléance doivent se trouver dans la constitution, la législation sur les droits politiques et le droit parlementaire. 7 Le modèle valaisan se caractérise par les éléments suivants : « Le député-suppléant remplace tout simplement un député ou une députée qui pour une raison ou une autre est empêché de prendre part aux séances du Grand Conseil ou d’une commission. Selon le règlement du Grand Conseil, le députésuppléant est exclu uniquement des séances des commissions de haute surveillance (Commission des finances, Commission de justice, Commission de gestion). De même, sans que ce soit expressément mentionné dans la loi, il ne peut pas être élu président ou vice-président, puisque sa présence ne serait pas garantie. Par ailleurs, le députésuppléant a les mêmes droits et obligations que les députés. Il reçoit la même documentation et les mêmes indemnités. Il n’est pas attribué à un député en particulier. Le député empêché peut lui-même désigner son suppléant (parmi les membres de son groupe parlementaire) et le convoquer à Sion [trad.] » Le Grand Conseil bernois a déjà examiné la question d’un système de suppléance, sans toutefois prendre l’option de l’introduire. Il en a notamment été question dans le débat sur la révision de la Constitution. Ainsi, on peut lire ce qui suit dans le rapport intermédiaire de la Commission de la révision constitutionnelle, du 19 avril 1990: « La minorité espérait ainsi améliorer la fréquentation des séances du Grand Conseil et encourager la génération montante des politiciens. La majorité refuse d’introduire cette nouveauté. Il n’est pas souhaitable que des personnes non élues puissent entrer au Grand Conseil par la petite porte. La valeur du mandat parlementaire est diminuée par l’institution de remplaçants et de remplaçantes. Il est en outre fort douteux que la fréquentation des séances du Grand Conseil puisse être améliorée de cette manière » (cf. Rapport intermédiaire, p. 98). L’introduction d’un système de suppléance a également été examinée dans le cadre du projet Efficience du parlement. La commission compétente a proposé au parlement de ne pas poursuivre le développement de cette idée. Elle partageait l’avis des experts concernant l’amélioration qualitative, mais ne voyait pas dans l’introduction d’un système de suppléance un gain d’efficience. Au contraire, elle estimait que le travail des parlementaires s’en trouverait compliqué (cf. Rapport de er la Commission Efficience du parlement du 1 décembre 1997, p. 5). Le Grand Conseil s’est rangé à cet avis. Les arguments qui plaident en faveur du système de suppléance sont présentés dans le postulat Markwalder. La Commission Mesures structurelles du Grand Conseil du canton du Valais a pour sa part énoncé comme suit, dans son rapport final de février 2005, les éléments qui au contraire porteraient à s’y opposer: « Le Grand Conseil valaisan a besoin de membres qui s’engagent dans leur fonction, des travaux préparatoires en commission au vote final. Une participation épisodique aux séances de commission, de groupe ou du plénum, couplée à une lecture cursive d’une documentation inévitablement volumineuse peut conduire à une mauvaise connaissance des dossiers et à de mauvaises décisions. En acceptant la fonction de député, un élu doit en accepter les charges. Le renforcement du parlement, dans le sens d’un sain équilibre entre les pouvoirs, passe par une 6 GR: suppléance lors des sessions; VS, JU et NE: suppléance lors des sessions et dans les commissions, participation aux groupes parlementaires. 7 Source: Claude Bumann, chef du service parlementaire du Grand Conseil du canton du Valais. Chancellerie d’Etat implication forte de l’ensemble des parlementaires dans le fonctionnement du Grand Conseil. Le système des suppléants ne favorise pas cette implication forte. ... » (cf. Rapport final de la Commission Mesures structurelles 2005 2009, p. 22) Le Bureau préconise le rejet du postulat car il lui importe que les tâches attribuées par la Constitution au Grand Conseil soient accomplies correctement et de manière efficiente et responsable. Le système de la suppléance dans un Grand Conseil qui compte 160 membres ne permettrait pas de répondre à ces exigences, bien au contraire : les « effectifs » du parlement seraient gonflés et l’encadrement administratif alourdi. Le renforcement du système de milice ne doit pas être associé à des mesures synonymes d’affaiblissement du parlement. Proposition : Rejet du postulat. M. Hans-Rudolf Markwalder, Berthoud (PRD). Nous avons reçu l’édition 2008 du prospectus «Le canton de Berne en bref». L’adoption de mon postulat aurait semble-t-il causé des problèmes. Dans la réponse, le Bureau relève qu’en 1990, la Commission de la révision constitutionnelle avait discuté une proposition similaire et l’avait rejetée. Or, il y a de cela bientôt 20 ans, le temps a passé, même dans le canton de Berne. Le Bureau propose le rejet du postulat. Son argumentation est un peu simpliste, il cite le rapport final d’une commission valaisanne des réformes structurelles. A vrai dire, j’aurais aimé savoir ce qu’en pense le Bureau lui-même. Il craint que le renforcement du système de milice puisse paradoxalement affaiblir le parlement. Cela me paraît un peu étrange. Le président. Nous allons donc entendre ce qu’en pense le Bureau. La première vice-présidente, Madame Loosli, a la parole. Mme Dorothea Loosli-Amstutz, Detligen (Les Verts), viceprésidente. M. Markwalder demande que l’on examine quelles sont les bases légales à changer pour introduire un système de suppléants dans le Grand Conseil. C’est une question fondamentale de l’organisation du Grand Conseil, raison pour laquelle le Bureau est appelé à y répondre. Dans sa réponse, le Bureau se réfère au rapport intermédiaire présenté par la Commission de la révision constitutionnelle en 1990 et au rapport présenté en 1997 par la commission de l’efficience du parlement. Il est à craindre que le travail des parlementaires se trouverait compliqué par un tel système. Les suppléantes et suppléants devraient en effet être informés intégralement pour pouvoir travailler correctement. La commission et le parlement luimême ont rejeté cette idée. Dix années plus tard, nous continuons de nous poser la question de l’efficience de notre travail, comme le montrent les nombreuses interventions déposées à ce sujet. Le Bureau a décidé qu’il recommanderait le rejet du postulat et je vous demande de le suivre. M. Hans-Rudolf Markwalder, Berthoud (PRD). La réponse présentée par la vice-présidente du Grand Conseil me suggère que les temps ne sont pas mûrs pour l’examen plus approfondi de cette question, raison pour laquelle je retire mon postulat. Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 175/2007 Motion Kast, Berne (PDC) / Löffel, Münchenbuchsee (PEV) – Application de la méthode biproportionnelle de répartition des sièges à l’élection du Grand Conseil Texte de la motion du 12 juin 2007 1. La méthode biproportionnelle de répartition des sièges (méthode Pukelsheim) est appliquée à l’élection du Grand Conseil. 2. La procédure est conçue de manière à garantir l’égalité des résultats : chaque suffrage compte de la même manière dans la détermination des résultats. Développement – La méthode biproportionnelle donne des résultats qui reflètent avec une fidélité jusque là inégalée la volonté de l’électorat concernant la composition du parlement. – C’est la méthode qui permet la plus grande égalité des résultats : chaque suffrage exprimé contribue dans la même mesure au résultat. La répartition proportionnelle des sièges est réalisée sans distorsion à l’échelle du terriParts de suffrages exprimés Parti R Parti S Parti T Parti U toire cantonal puisque le nombre des voix perdues est réduit au minimum. – La méthode respecte mieux que la méthode HagenbachBischoff appliquée actuellement le principe selon lequel les électeurs et électrices sont égaux en droit. Cette méthode est la plus démocratique et apporte aux partis un plus en termes d’égalité électorale. – Elle permet de concrétiser réellement l’esprit de la proportionnelle. Les sièges sont en effet répartis entre les partis proportionnellement aux suffrages qu’ils ont recueillis. La méthode Hagenbach-Bischoff, par contre, n’est qu’une procédure pseudo-proportionnelle. Ainsi, dans un cercle électoral à dix sièges, un parti doit recueillir non pas 50 pour cent des suffrages, comme le voudraient les règles de la proportionnelle, mais 45,45 pour cent seulement pour obtenir cinq mandats lors de la répartition principale. Les grands partis sont systématiquement favorisés lors de la répartition finale des mandats restants, une autre entorse aux règles de la proportionnelle. Un exemple pour illustrer notre propos. Hagenbach-Bischoff Répartition Nombre de finale sièges 1 5 (8,4%) 0 1 (16,5%) 0 2 (9,75%) 0 2 (11%) Répartition principale 4 1 2 2 42% 16,5% 19,5% 22% 3 Pukelsheim Nombres de sièges 4 (10,5%) 2 (8,25%) 2 (9,75%) 2 (11%) (Les chiffres entre parenthèses correspondent aux parts de suffrages exprimés par siège) – Les apparentements de listes peuvent être supprimés. Ce système n’est pas transparent car les électeurs et électrices ne savent pas à quel parti profite en définitive leur suffrage. Avec la méthode Pukelsheim, ils ont la garantie que leur suffrage ne va bien qu’au seul parti pour lequel ils ont voté. – La méthode Pukelsheim est radicalement différente de la procédure de répartition dans des groupements de cercles électoraux. La première s’opère en deux étapes, la seconde en trois. Dans ce second cas de figure, les sièges sont répartis selon la méthode Hagenbach-Bischoff, selon la procédure des restes ou même par tirage au sort. De plus, les apparentements de listes sont admis. Cercle A Cercle B Cercle C Cercle D Cercle E Cercle F Total Chiffres de pondération Cercle A Cercle B Cercle C Cercle D Cercle E Cercle F Total Quotients Sièges 8 19 29 10 21 13 100 – La détermination des résultats est simplifiée. Les calculs étant effectués au moyen d’un tableau Excel, même les profanes peuvent comprendre. – La méthode Pukelsheim a été appliquée pour la première fois dans le canton de Zurich, lors des élections cantonales. Elle n’a suscité aucune difficulté notable. Le nouveau système a été bien accueilli par la population. Illustration de la procédure de répartition des sièges Prenons l’exemple d’un parlement de 100 sièges à répartir dans six cercles électoraux (cercles A à F) entre cinq partis (partis A à E). On constate à quel point il est simple pour les électeurs et électrices de comprendre comment les sièges sont répartis à l’aide d’un tableau Excel. Suffrages de parti (répartition dans les cercles électoraux) Parti A Parti B Parti C Parti D 15 638 5 753 10 124 3 637 131 624 145 719 53 485 44 935 127 412 352 745 153 785 152 657 69 522 11 544 25 999 6 574 222 878 115 594 62 975 46 382 54 296 29 853 35 984 32 641 Parti A Parti E 4 514 24 356 22 321 9 666 7 853 7 124 Chiffres de pondération (répartition dans le canton) Parti B Parti C Parti D Parti E 1 955 6 928 4 394 6 952 10 613 4 177 35 019 34,93 719 7 669 12 164 1 154 5 504 2 296 29 506 29,43 1 266 2 815 5 303 2 600 2 999 2 768 17 751 17,71 455 2 365 5 264 657 2 209 2 511 13 461 13,43 564 1 282 770 967 374 548 4 505 4,49 1 002,42 Total 4 21 janvier 2008 Chancellerie d’Etat sièges Sièges rondis ar- 35 29 18 13 4 99 Schéma 1 Schéma 1 : Les suffrages de parti sont reportés dans le tableau. Les chiffres de pondération sont calculés pour chaque cercle électoral (suffrages de partis divisés par nombre de sièges du cercle électoral). Les résultats sont arrondis au chiffre supérieur (chiffre après la virgule supérieur à 0,5) ou inférieur (chiffre après la virgule inférieur à 0,5). Ces chiffres de pondération arrondis apparaissent dans le tableau du dessous, dans la rubrique du même nom, par cercle électoral. Le total est ensuite calculé pour chaque parti. Pour déterminer le nombre de sièges obtenus par les partis à l’échelle du canton, on applique la méthode du « diviseur doublement proportionnel et de l’arrondi standard ». On calTotal chiffres de pondération Quotients 35 019 29 506 34,98 Sièges arrondis 29,48 35 cule dans un premier temps un diviseur provisoire (total de tous les chiffres de pondération divisé par le nombre de sièges). Dans notre exemple, le diviseur s’élève à 1002,42 et il apparaît dans la colonne à l’extrême droite. (Dans nos explications, les diviseurs figurent en italiques.) Les chiffres de pondération sont divisés par le diviseur, ce qui donne des quotients. Ces quotients sont ensuite arrondis selon les règles usuelles (dernière ligne, caractères gras). Ces chiffres donnent la répartition provisoire des sièges entre les partis à l’échelle du canton. 17 751 17,73 29 13 461 13,45 18 4 505 1 001,00 4,50 13 Total sièges 5 100 Schéma 2 Schéma 2 : 99 sièges seulement peuvent être répartis avec le diviseur 1002,42. Le diviseur est ramené manuellement à 1001. Les 100 sièges peuvent maintenant être répartis définitivement entre les partis cantonaux. Si le diviseur provisoire avait donné une répartition de plus de 100 sièges, il aurait fallu l’augmenter dans une deuxième étape. Les diviseurs qui permettent d’obtenir la répartition définitive des sièges se situent dans une fourchette donnée. Dans Cercle A Cercle B Cercle C Cercle D Cercle E Cercle F Total Sièges 8 19 29 10 21 13 100 Chiffres de pondération Cercle A Cercle B Cercle C Cercle D Cercle E Cercle F Total chiffres de pondération Quotients Sièges arrondis notre exemple, elle se situe entre 1000,21 et 1001,11. Tous les chiffres compris dans cette fourchette peuvent être utilisés et donnent le résultat de 100 sièges. La méthode du « diviseur doublement proportionnel et de l’arrondi standard » est celle qui permet de s’approcher au plus près de la répartition proportionnelle des sièges entre les partis. Il est impossible d’obtenir une autre répartition par manipulation. Suffrages de parti (répartition dans les cercles électoraux) Parti A Parti B Parti C Parti D Parti E 15 638 5 753 10 124 3 637 4 514 131 624 145 719 53 485 44 935 24 356 127 412 352 745 153 785 152 657 22 321 69 522 11 544 25 999 6 574 9 666 222 878 115 594 62 975 46 382 7 853 54 296 29 853 35 984 32 641 7 124 35 29 18 13 5 Sièges Chiffres de pondération (répartition dans le canton) Parti B Parti C Parti D Parti E Parti A 1 955 6 928 4 394 6 952 10 613 4 177 35 019 34,98 719 7 669 12 164 1 154 5 504 2 296 29 506 29,48 35 1 266 2 815 5 303 2 600 2 999 2 768 17 751 17,73 29 455 2 365 5 264 657 2 209 2 511 13 461 13,45 18 564 1 282 770 967 374 548 4 505 1 001,00 4,50 13 Total sièges 5 100 Schéma 3 Schéma 3 : La répartition définitive des sièges entre les partis à l’échelle du canton, qui va être utilisée pour la répartition entre les cercles électoraux est indiquée à la dernière ligne du tableau du haut. Le nombre de sièges auxquels ont droit Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 5 les cercles électoraux apparaît dans la deuxième colonne en partant de la gauche. Cercle A Cercle B Cercle C Cercle D Cercle E Cercle F Total Sièges 8 8 19 19 29 30 10 11 21 20 13 13 100 Suffrages de parti (répartition dans les cercles électoraux) 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 Parti A Parti B Parti C Parti D Parti E 15 638 5 753 10 124 3 637 4 514 3,15 3 1,16 1 2,04 2 0,73 1 0,91 1 131 624 145 719 53 485 44 935 24 356 6,25 6 6,92 7 2,54 3 2,13 2 1,16 1 127 412 352 745 153 785 152 657 22 321 4,57 5 12,65 13 5,51 6 5,47 5 0,80 1 69 522 11 544 25 999 6 574 9 666 5,64 6 0,94 1 2,11 2 0,53 1 0,78 1 222 878 115 594 62 975 46 382 7 853 10,27 10 5,33 5 2,90 3 2,14 2 0,36 0 54 296 29 853 35 984 32 641 7 124 4,41 4 2,43 2 2,93 3 2,65 3 0,58 1 35 29 18 13 5 34 29 19 14 5 Diviseurs 4 958 21 059 27 894 12 331 21 699 12 300 Sièges Schéma 4 Schéma 4 : Un diviseur provisoire est calculé pour chaque cercle électoral (nombre total de suffrages du cercle électoral divisé par le nombre de sièges du cercle (colonne à l’extrême droite). Le diviseur 1,000 est attribué à chaque parti. Dans chaque cercle électoral, les suffrages de parti sont ensuite divisés par le diviseur du cercle électoral et le diviseur du parti. Le résultat donne le quotient (chiffre figurant sous les suffrages de parti) qui est ensuite arrondi (chiffre en caractères gras, à droite du quotient). Les quotients arrondis donnent la répartition provisoire des sièges. Ces sièges sont additionnés pour chaque parti (der- Cercle A Cercle B Cercle C Cercle D Cercle E Cercle F Total Sièges 8 8 19 19 29 29 10 10 21 21 13 13 100 nière ligne du tableau, en caractères gras), de même que les sièges attribués provisoirement aux cercles électoraux sont e additionnés (2 colonne en partant de la gauche, en caractères gras). On compare alors la répartition provisoire des sièges entre les cercles et entre les partis avec le nombre de sièges auxquels ont droit les cercles et les partis. Dans notre exemple, on constate une différence pour les cercles C, D et E et pour les partis A, D et E. Suffrages de parti (répartition dans les cercles électoraux) 0,985 1,000 1,000 1,000 1,000 Parti A Parti B Parti C Parti D Parti E 15 638 5 753 10 124 3 637 4 514 3,20 3 1,16 1 2,04 2 0,71 1 0,91 1 131 624 145 719 53 485 44 935 24 356 6,35 6 6,92 7 2,54 3 2,07 2 1,16 1 127 412 352 745 153 785 152 657 22 321 4,62 5 12,60 13 5,49 5 5,29 5 0,80 1 69 522 11 544 25 999 6 574 9 666 5,51 6 0,90 1 2,03 2 0,50 0 0,76 1 222 878 115 594 62 975 46 382 7 853 10,67 11 5,45 5 2,97 3 2,12 2 0,37 0 54 296 29 853 35 984 32 641 7 124 4,48 4 2,43 2 2,93 3 2,58 3 0,58 1 35 29 18 13 5 35 29 18 13 5 Diviseurs 4 958 21 059 28 000 12 800 21 200 12 300 Sièges Schéma 5 Schéma 5 : Les diviseurs des cercles C, D et E et ceux des partis A, D et E sont adaptés selon les règles de la méthode du diviseur doublement proportionnel et de l’arrondi standard. Dans notre exemple, tous les partis ont maintenant un nombre de sièges égal à celui qui leur a été attribué dans le cadre de l’opération de répartition entre les partis à l’échelle du canton. Tous les cercles ont également le nombre de sièges requis. Si des différences avaient subsisté dans certains cercles et pour certains partis, il aurait fallu adapter les diviseurs jusqu’à l’élimination des différences. La répartition des sièges est achevée quand il n’y a plus de différence. Ce qui importe dans ce cas également, c’est qu’il n’y ait qu’une seule répartition possible. Les diviseurs doivent être compris dans une fourchette clairement définie. Le résultat final permet de s’approcher au plus près de la répartition doublement proportionnelle des sièges. Pour les électeurs et électrices qui veulent comprendre comment les résultats sont déterminés, l’investissement est modeste : deux heures suffisent pour créer le tableau Excel. On pourrait imaginer que le fichier soit mis en ligne sur Internet avec un guide explicatif et un commentaire du système électoral. Les citoyens et citoyennes n’auraient alors qu’à saisir les suffrages de parti et adapter les diviseurs. Il faut environ dix minutes pour déterminer la répartition des sièges dans l’ensemble du canton. Les résultats intermédiaires des différentes opérations permettent de voir si des sièges ont été conquis ou ratés de justesse à l’échelle du canton comme à celle du cercle électoral. 6 21 janvier 2008 Les opérations de calcul de la répartition des sièges pour tout le canton d’après la méthode Pukelsheim tiennent sur deux pages, alors que d’après la méthode Hagenbach-Bischoff, une masse de documents, beaucoup moins clairs et lisibles, est nécessaire pour chaque cercle électoral. (17 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 1. Analyses menées dans le cadre de la préparation de la réponse au postulat 029/2007 Suite au dépôt, le 22 janvier 2007, du postulat 029/2007 (Kast / Löffel ; Election du Grand Conseil : application de la méthode biproportionnelle de répartition des sièges), la méthode Pukelsheim a fait l’objet d’une analyse. Le Conseilexécutif a consigné les conclusions tirées de cet examen dans la réponse qu’il a donnée le 28 février 2007 au postulat et énuméré de manière détaillée les avantages et les inconvénients de cette méthode de répartition des sièges. Il se permet dès lors de renvoyer à cette réponse dans laquelle il concluait ne voir aucune raison de remplacer le système « Hagenbach-Bischoff » par un système nouveau. 2. Traitement du postulat 029/2007 au Grand Conseil Le Grand Conseil a examiné le postulat 029/2007 le 19 mars dernier. L’intervention a été retirée à l’issue du débat, juste avant le vote. A l’exception du PDC et du PEV, aucun groupe parlementaire ne s’était déclaré favorable au nouveau mode de répartition. Les propositions suivantes avaient été formulées : rejet du postulat : UDC ; adoption et classement : PSJS, PRD, Les Verts ; adoption du postulat : PDC, PEV. 3. Réforme des cercles électoraux 2010 Le 13 décembre 2006, le Conseil-exécutif a donné en mandat un projet de Réforme des cercles électoraux 2010. Le Grand Conseil a adopté le 22 janvier 2007 une motion dont c’est précisément l’objet (M 237/2006 ; Congruence des nouveaux arrondissements administratifs et des cercles électoraux). La question du modèle de répartition des sièges a également été étudiée dans ce contexte. Dans la perspective des élections législatives de 2010, le Conseil-exécutif s’attache plutôt à adapter le système actuel des cercles électoraux au découpage du territoire qui résulte de la réforme de l’administration cantonale décentralisée. Il devrait à son avis être possible de concevoir le nouveau système des cercles électoraux sans le correctif proportionnel supplémentaire que permet la répartition centrale des mandats. Le découpage des cercles électoraux influence le système électoral. Le système proportionnel ne peut fonctionner parfaitement que dans un cercle électoral unique. Toute subdivision du territoire en plusieurs cercles électoraux revient à une atteinte au droit électoral qui régit le mode proportionnel. Néanmoins, il y a de bonnes raisons de découper le territoire cantonal en plusieurs cercles électoraux : les électrices et électeurs peuvent ainsi avoir une meilleure vue d’ensemble, et les élus sont assurés de se trouver à proximité de leur base électorale. L’idée fondamentale de la proportionnelle se traduit d’autant mieux que les cercles électoraux sont grands. Plus le nombre de mandats attribués à un cercle électoral est faible, plus la clause de barrage naturelle et le nombre des voix perdues sont élevés. Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, la clause de barrage naturelle ne doit pas dépasser 10 pour cent dans un cercle électoral. Dès lors, neuf sièges au moins doivent être attribués au cercle électoral. En pratique, on voit que les deux méthodes correctives − groupements de cercles électoraux et correctif proportionnel − s’appliquent surtout quand dans un canton, les cercles électoraux sont trop petits ou vont le devenir (p. ex. suite à la réduction de la taille du parlement, alors que les cercles électoraux restent inchangés). Si le découpage répond aux Chancellerie d’Etat exigences de la jurisprudence fédérale, la nécessité d’un correctif proportionnel perd un peu de son urgence. Le découpage des cercles électoraux du canton de Berne est conforme aux exigences du Tribunal fédéral. Le découpage proposé par le Conseil-exécutif dans son projet de Réforme des cercles électoraux 2010 correspond également à la jurisprudence du Tribunal fédéral. La situation du canton de Berne se présente donc différemment de celle des cantons de Zurich, d’Argovie et de Schaffhouse. Ces cantons-là avaient en effet des problèmes avec la taille de leurs cercles électoraux (cf. ATF 131 I 74, ATF 129 I 185, SH: réduction du nombre de membres du parlement de 80 à 60 sans modification du découpage des cercles électoraux). 4. Comparaison intercantonale (Confédération et cantons) Jusqu’ici, seul le canton de Zurich a introduit le système biproportionnel. Le 15 avril 2007 les élections parlementaires cantonales auront lieu pour la première fois selon la nouvelle procédure de répartition des sièges. Argovie et Schaffhouse envisagent également l’introduction de la méthode biproportionnelle, alors que dans d’autres cantons (ZU, SG), cette option a déjà été rejetée. − Canton de Zurich : Le Grand Conseil a été élu le 15 avril 2007 selon la nouvelle procédure. − Canton d’Argovie : Le Grand Conseil a voté le 18 septembre 2007 l’introduction de la méthode Pukelsheim. La votation populaire aura lieu le 24 février 2008. − Canton de Schaffhouse : Le Grand Conseil a voté le 29 octobre 2007 l’introduction de la méthode Pukelsheim. La votation populaire aura lieu le 24 février 2008. Ce sont là les seules évolutions qui se manifestent. Le 27 septembre 2004, le Conseil national a rejeté par 109 voix contre 57 un postulat réclamant l’application de la méthode Pukelsheim à l’élection du Conseil national (cf. postulat 03.3377 du 19.6.2003. Genner Ruth : Election au Conseil national. Examiner l’instauration d’un système plus équitable de répartition des sièges), suivant en cela la proposition émise le 3 septembre 2003 par le Conseil fédéral. 5. Avantages et inconvénients du nouveau système Le Conseil-exécutif a exposé en détail les avantages et les inconvénients de la méthode Pukelsheim dans sa réponse du 28 février 2007 au postulat 029/2007. Nous en rappelons brièvement l’essentiel : Avantages : − Réalisation de l’idée fondamentale du mode proportionnel : La précision mathématique est la force de ce nouveau système. Quand la répartition se fait de manière centrale sur l’ensemble du territoire cantonal, les petits partis ont de meilleures chances de conquérir un mandat. Cette méthode offre la possibilité à un petit parti à qui les suffrages recueillis dans un cercle électoral ne permettraient pas d’obtenir d’emblée un mandat, de conquérir un siège. Au niveau cantonal, la procédure permet ainsi un affinement inégalé du mode proportionnel. − Correctif dans les cercles électoraux de petite taille : Le système biproportionnel permet de tenir compte d’une critique formulée par le Tribunal fédéral à l’encontre de la taille insuffisante des cercles électoraux, sans qu’il soit nécessaire de modifier le découpage. Ce point a joué un rôle dans le débat qui a eu lieu au sujet de la méthode biproportionnelle dans les cantons de Zurich, d’Argovie et de Schaffhouse. Dans le canton de Berne, ce problème ne se pose pas, puisque la taille relativement importante des cercles électoraux répond aux exigences du Tribunal fédéral. Inconvénients : − Transparence et clarté : La méthode biproportionnelle rend la procédure électorale complexe à tous les égards. Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 − Transferts induits par le système : La méthode biproportionnelle peut entraîner des transferts de sièges entre les cercles électoraux, et il n’est pas toujours possible de comprendre pourquoi. C’est précisément la raison pour laquelle le canton de Berne a abandonné le système des groupements de cercles électoraux lors de la dernière réforme. La méthode biproportionnelle et, dans une moindre mesure, le système des groupements de cercles électoraux, sont donc en contradiction avec un postulat essentiel de la démocratie directe : les élections et les votations doivent se dérouler selon des règles simples et clairement énoncées. Plus le mécanisme de décision est complexe, plus la légitimité de la décision elle-même est faible. − Proportionnalité défaillante dans le cercle électoral : Dans le cercle électoral, la proportionnalité entre les suffrages et le nombre de sièges auquel peuvent prétendre les listes n’est assurée que dans la tendance. Il est même possible que dans un cercle électoral donné, une liste obtienne plus de sièges qu’une autre alors qu’elle a recueilli moins de suffrages. − Risque d’éclatement des partis : Comme les partis se voient attribuer le nombre total de sièges qui leur reviennent sur la base du nombre de suffrages recueillis dans l’ensemble du canton (première répartition), les chances des petites formations d’obtenir un siège augmentent. − Introduction d’une clause de barrage directe : La méthode biproportionnelle préside au calcul de la représentation proportionnelle sur l’ensemble du territoire cantonal. Dans le canton de Berne, qui compte 160 députées et députés, la clause de barrage naturelle descendrait à 0,6 pour cent. C’est pourquoi, à l’instar du canton de Zurich, il faudrait envisager l’introduction d’une clause de barrage. La méthode biproportionnelle soulève donc quasi automatiquement la question de la clause de barrage. − Le canton « groupement de cercles électoraux » : Dans le système biproportionnel, le canton est assimilé à un groupement de cercles électoraux. 6. Appréciation globale Le droit électoral bernois est moderne et il est conforme aux règles définies par le Tribunal fédéral. Le Conseil-exécutif ne voit aucune raison de remplacer le système « HagenbachBischoff » par un système nouveau. Dans la perspective des élections législatives de 2010, le Conseil-exécutif s’attache plutôt à adapter le système actuel des cercles électoraux au découpage du territoire qui résulte de la réforme de l’administration cantonale décentralisée. Proposition : Rejet. M. Daniel Kast, Berne (PDC). Le système biproportionnel est juste, démocratique et transparent, parce que chaque suffrage a le même poids, le parlement est le reflet exact de la population et il y a équité entre les partis. Nous avons décrit le système biproportionnel en détail dans la motion. Il s’agit d’une procédure parfaitement proportionnelle, et elle n’est pas si compliquée, elle se laisse maîtriser facilement, il suffit de s’exercer un peu. Et enfin, ce que les Zurichois ont compris, nous l’avons aussi compris depuis longtemps. Les chiffres essentiels des calculs peuvent être présentés dans le journal en même temps que les résultats, d’où une plus grande transparence. Le système «Hagenbach-Bischoff» que nous avons aujourd’hui est dépassé, la volonté des électrices et électeurs s’en trouve systématiquement faussée. C’est un système faussement proportionnel. Les grands partis gagnent au détriment des petites formations et au détriment des formations de taille moyenne, comme les Verts et les radicaux. Il est parfaitement possible qu’une liste conquière plus de sièges qu’une autre bien qu’ayant recueilli moins de suffrages. 7 Cela montre que «Hagenbach-Bischoff» n’est pas un vrai système proportionnel. La seule faiblesse du système biproportionnel est la possibilité du passage d’un mandat d’un cercle électoral à un autre. A l’intérieur du cercle électoral, la proportionnalité ne joue pas toujours. Mais c’est le cas également dans le système actuel. Ce n’est donc pas un argument. En revanche, l’équilibre s’instaure sur l’ensemble du territoire cantonal, alors que dans le système actuel, l’injustice prévaut. «Hagenbach-Bischoff» n’a rien de transparent. C’est un système en deux ou x étapes, les modes de calcul varient. Je suis sûr que dans cette salle, personne ne connaît les bases mathématiques du «Hagenbach-Bischoff». Certains savent sans doute comment on le calcule, mais sans savoir pourquoi; où est donc la transparence ? Comment argumenter en disant que le système biproportionnel manque de transparence, alors que l’on n’a aucune idée du système actuel? De e plus, «Hagenbach-Bischoff», qui a été développé au 19 siècle, est dépassé, à l’époque, on calculait encore sur le papier, ce que personne n’aurait l’idée de faire aujourd’hui. Aujourd’hui, on a des ordinateurs et Excel, les résultats pour tout le canton se laissent calculer en dix minutes. Le canton de Zurich a introduit le système biproportionnel et son expérience est bonne. Notre canton a besoin de structures modernes. Nous serions le premier canton à introduire de notre plein gré un système électoral moderne, équitable et transparent, ce serait un signe fort de la culture politique constructive de ce canton. Ce serait également un signe fort à l’adresse des autres cantons. Nous transformons notre motion en postulat. Nous souhaitons que les deux modèles, le système biproportionnel et «Hagenbach-Bischoff» soient analysés dans la commission de la réforme des cercles électoraux. En effet, les avantages en politique démocratique du système biproportionnel n’ont été étudiés que de manière marginale. De plus, il y a des arguments dans la réponse du Conseil-exécutif qui ne correspondent pas à la vérité, par exemple que le système biproportionnel est complexe ou que le système «Hagenbach-Bischoff» est moderne. Je vous demande de soutenir le système biproportionnel. M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee, (PEV). Le système que nous avons aujourd’hui présente un grand inconvénient: la taille des cercles électoraux, les apparentements de listes et l’attribution des sièges restants selon le quotient le plus élevé ont pour effet que la répartition des mandats n’est précisément pas proportionnelle. L’UDC, le PS-JS et le PEV sont surreprésentés au Grand Conseil. Depuis 2007, l’expérience du canton de Zurich nous a montré qu’il existe un système proportionnel plus juste qui permet de garantir que chaque suffrage a le même poids. Mais voulons-nous le système actuellement le plus juste possible? C’est la question. Les inconvénients du nouveau système et de l’ancien sont plus ou moins en équilibre. En revanche, s’agissant des avantages, le système biproportionnel l’emporte très clairement. Il est plus juste parce qu’il est véritablement proportionnel. Les électrices et électeurs savent que leur suffrage profite bien au parti de leur choix. Je vous demande de soutenir ce postulat pour que la commission puisse l’inclure à la discussion concernant les cercles électoraux en février. Le président. L’intervention a été transformée en postulat. M. Dieter Widmer, Wanzwil (UDC). Nous avons eu cette discussion. La dernière fois, le postulat a été retiré. Le groupe UDC n’a pas changé d’avis. Forcément, les petites formations optent pour le système biproportionnel, c’est logique. 8 21 janvier 2008 Néanmoins, le système actuel a fait la preuve de ses qualités, ce qui est aussi l’avis du Tribunal fédéral. Les autres cantons, surtout Zurich, Argovie et Schaffhouse ont dû changer de système parce que leurs cercles électoraux ne répondaient pas aux règles. Il me semble légitime de faire la distinction entre élection du Conseil national et élection du Grand Conseil, ce qui justifie le maintien du système que nous avons. Le groupe UDC vous demande de rejeter le postulat. M. Sylvain Astier, Moutier (PRD). Le groupe radical s’est penché sur cette motion avec intérêt et ouverture d’esprit, et ceci d’autant plus que j’ai lu dans la presse récemment que notre parti n’est plus le tout grand parti. Le groupe radical s’est penché sur cette motion à la lumière de la clarté de la chose publique et également dans le but de voir comment intéresser davantage les citoyennes et les citoyens suisses à la politique lorsqu’on voit le taux de participation aux élections, quelles qu’elles soient, fédérales, communales ou cantonales. Les inconvénients de la méthode Pukelsheim sont trop importants pour que le groupe radical puisse soutenir cette motion. Comme le mentionne le gouvernement, il se peut qu’il y ait des transferts de sièges entre les cercles électoraux. On se souvient qu’en 2002, au moins deux députés du Jura bernois n’ont pas été élus, par des transferts de voix qui étaient peu compréhensibles pour la population. Le gouvernement relève qu’il n’est même pas toujours possible de comprendre pourquoi le transfert de sièges a eu lieu dans le cercle électoral. Il est en outre possible qu’une liste d’un cercle électoral obtienne plus de sièges qu’une autre liste qui aurait recueilli plus de suffrages que la première. On est donc loin d’une meilleure compréhension, pour la population, du système politique et du système d’élections suisses. A ce titre, il faut voir que les chances des petits partis augmenteraient avec cette méthode et ils obtiendraient certainement des sièges, ce qui incitera les petits partis à se multiplier ou à la création de nouveaux partis. Cela rendra encore la politique moins claire pour le citoyen. Pour les élections fédérales de 2007 dans le canton de Berne, plus de vingt listes ont été déposées, où est la clarté? Le groupe radical partage l’avis du Conseil-exécutif que ce dernier s’attache plutôt à adapter le système actuel des cercles électoraux au découpage du territoire qui résulte de la réforme de l’administration cantonale décentralisée. Nous vous prions de bien vouloir rejeter cette motion. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). Indéniablement, le système biproportionnel a du bon. Il a été développé sur mandat du canton de Zurich, qui a été contraint par un recours en matière électorale à changer de système après les élections communales de 2002. Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, un cercle électoral doit compter au moins neuf mandats. Ainsi, la clause de barrage naturelle se situe à dix pour cent. Dans le canton de Zurich, on avait le choix entre de nouveaux cercles électoraux et un nouveau système, et le choix s’est porté sur le système biproportionnel. Il a été utilisé la première fois lors des élections cantonales l’an dernier. L’expérience n’est donc pas très substantielle. Dans le canton de Berne, la situation est différente. Nous sommes en train de constituer de nouveaux cercles électoraux, en veillant à respecter les critères du Tribunal fédéral. Selon les calculs, l’agrandissement des cercles électoraux coûtera surtout aux grandes formations, qui le savaient d’ailleurs et qui l’ont accepté. Pour l’heure, il n’est pas nécessaire d’ajouter un changement de système à la redéfinition des cercles électoraux. Tout système électoral présente des avantages et des inconvénients. Nous avons entendu quels sont les inconvé- Chancellerie d’Etat nients du système biproportionnel. Il peut aboutir à des redistributions de mandats entre les cercles électoraux qui peuvent être difficiles à comprendre. C’est lié au fait que dans un premier temps, les mandats sont répartis sur l’ensemble du territoire cantonal. Un autre risque est le fractionnement des formations, précisément parce que même les petits partis, qui souvent sont ciblés sur une thématique déterminée, ont une chance de conquérir un siège ou deux. Je pense qu’il n’y aura jamais de système parfaitement équitable. Ce qui convient aux uns est inacceptable pour les autres, et on perçoit comme juste ce qui nous convient, précisément. Il a été proposé que ce sujet soit traité en commission en même temps que les cercles électoraux. L’idée était sans doute aussi que l’on changerait de système pour l’élection de 2010. Or, selon mes informations, cela ne serait pas possible, puisque le système devrait être inscrit dans une loi, et il faut une procédure de consultation. Peut-être faudrait-il modifier le système informatique. Et les partis devraient avoir le temps de s’adapter au nouveau modèle, dont les qualités sont différentes. Il ne serait possible de l’introduire qu’en 2014. C’est pourquoi le groupe socialiste vous demande de rejeter cette motion, même sous forme de postulat. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts). Le groupe des Verts du canton de Berne vient de signaler que le changement de système électoral pour le système biproportionnel ne compte pas parmi les priorités politiques. Cela ne signifie pas que nous y soyons hostiles. Les calculs compliqués ne nous font pas peur, mais cela doit attendre. Les cercles électoraux ont été redéfinis, et nous en avons fait l’expérience une seule fois. Ils permettent de mieux réaliser le mode proportionnel. Nous venons d’entreprendre l’ajustement des cercles électoraux à la réforme de l’administration cantonale décentralisée. Nous ne savons pas encore ce que cela donnera. Nous pensons que si l’on y ajoutait l’introduction du système biproportionnel, ce serait trop. Il faut poursuivre sur la voie des nouveaux cercles électoraux, où le consensus est large. Il vaut mieux pour l’heure attendre avant d’introduire le système biproportionnel. M. Philippe Messerli, Nidau (PEV). Le groupe PEV soutient à l’unanimité la motion pour l’introduction du système biproportionnel. C’est selon notre conviction le système le plus juste. Il y a au moins sept bonnes raisons de l’adopter. D’abord, c’est un système fonctionnel, l’expérience de Zurich l’a montré. Deuxièmement, il est facile à comprendre, c’est un système logique et mathématiquement simple. Pour vérifier les résultats, il suffit d’une calculette. Il n’y a ni apparentements de listes, ni sièges restants à attribuer. Quatrièmement, la précision de la proportionnalité. Cinquièmement, l’égalité des résultats. Le système biproportionnel répond au principe essentiel selon lequel les suffrages doivent tous avoir le même poids. Dans le système actuel, certains suffrages n’ont aucun poids. Sixièmement, l’arithmétique des cercles électoraux. La taille des cercles ne joue aucun rôle pour les chances de succès des partis. Septièmement, l’enrichissement du Grand Conseil. Les craintes d’un fractionnement des partis sont infondées. Nous avons onze partis dans ce Grand Conseil, ce qui ne l’empêche pas de fonctionner parfaitement. Quelques partis de plus seraient un enrichissement. En résumé, disons que les avantages objectifs du système biproportionnel par rapport au système «HagenbachBischoff» l’emportent. Il permet une plus grande équité et la volonté des électeurs et électrices sera mieux traduite. Si la majorité de l’UDC et le groupe socialiste rejettent le système Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 biproportionnel, c’est parce qu’ils tiennent à conserver leur pouvoir, alors qu’il s’agit d’équité. M. Alfred Schneiter, Thierachern (UDF). Pendant les 16 années où j’ai été le président de la section cantonale de mon parti, les cercles électoraux ont changé quatre fois. La dernière fois, la réduction du nombre de mandats au Grand Conseil a également joué un rôle. Les apparentements de listes rendent le tout très peu sûr. Nous pensons que le système biproportionnel permettrait de réduire les risques. Le petit parti que nous formons aurait intérêt à l’introduction de ce système. En même temps, nous avons besoin de la bonne volonté de nos collègues de l’UDC et du PS-JS. Dès lors, je vote pour le système biproportionnel. Le président. L’auteur du postulat souhaite entendre le chancelier avant de s’exprimer. M. Kurt Nuspliger, chancelier. Comme vous le savez, la Chancellerie est chargée d’accompagner et de guider la procédure législative sur les droits politiques, raison pour laquelle c’est à moi qu’il appartient d’exprimer la position du Conseil-exécutif concernant cette intervention. Le gouvernement demande le rejet de la motion. Permettez-moi d’aborder certains points soulevés dans la discussion. Il n’est pas urgent de mener une réforme dans ce domaine, c’est le premier point. Le système que nous avons est utilisé dans la plupart des autres cantons et à la Confédération. Dans le canton d’Argovie, comme dans le canton de Zurich d’ailleurs, la jurisprudence du Tribunal fédéral a imposé le changement. Il fallait agrandir les cercles électoraux ou changer de système. Or, dans le canton de Berne la situation est différente. Nos cercles électoraux répondent aux critères du Tribunal fédéral. Deuxièmement, j’aimerais aborder la notion d’équité. Qu’estce donc qu’un système électoral équitable ? Un seul cercle électoral serait le moyen de nous rapprocher de l’équité absolue et de voir refléter scrupuleusement la force des partis. Ce serait la justice absolue du système proportionnel. Mais alors, qu’en serait-il des préoccupations des régions? Le système biproportionnel propose un compromis entre les deux situations, puisqu’il admet les cercles électoraux tout en établissant, au moyen de la biproportionnalité dans l’ensemble du système, la force des partis. Je ne conteste pas les avantages de ce système, mais celui que nous avons est lui aussi équitable. Nous venons d’agrandir les cercles électoraux, et comme vous le savez, le cercle électoral le plus petit dans le Jura bernois présente douze mandats alors qu’il en faut neuf selon le Tribunal fédéral pour que le système soit juste. Il y a donc de bonnes raisons de garder notre système. Les auteurs ont dit que si la motion était transformée en postulat, elle pourrait être traitée dans le contexte de la réforme des cercles électoraux. Or, la séance de la commission consultative aura lieu le 11 février. Cependant, à mon sens, ce n’est pas réaliste. En janvier 2007, le Grand Conseil nous a donné un mandat précis. Nous devions faire coïncider la réforme de l’administration décentralisée et les cercles électoraux. C’est ce que nous avons fait, et nous avons même proposé certaines variantes. Vous allez maintenant devoir décider si nous avons bien travaillé. Le projet sera traité aux sessions de mars et de juin, puis la votation populaire aura lieu le 30 novembre afin que le tout puisse être traduit en faits. Il ne suffit pas d’adopter simplement les nouvelles dispositions constitutionnelles et la nouvelle loi. Les partis doivent inclure dans leur planification les nouveaux cercles électoraux. Et les travaux préparatifs doivent être menés au niveau technique, et cela demande du temps. Au moment des élections, le 9 système devra être opérationnel. Il nous faut donc disposer des bases légales nécessaires à un stade précoce. Je m’étonne que dans la discussion sur l’équité, la question de la clause de barrage n’ait pas été abordée de manière plus détaillée. Dans le canton de Zurich, elle se situe depuis l’introduction du système biproportionnel à cinq pour cent. Dans le canton d’Argovie, une telle clause a été rejetée au parlement à une faible majorité. Le projet qui sera soumis à la votation populaire ne contient pas de clause de barrage. Il y a donc une forte opposition à ce projet, qui risque d’être rejeté dans le canton d’Argovie. Il faut donc au moins que la question de la clause de barrage soit discutée en détail. Et il faut une procédure de consultation pour établir si l’on veut un système biproportionnel avec ou sans clause de barrage. Cela demande du temps. Le système biproportionnel présente en résumé indéniablement des avantages, mais également des inconvénients. Le système «Hagenbach-Bischoff» a confirmé dans la pratique son utilité, en dépit des inconvénients qu’il présente aussi, nous en convenons. Nous pensons que la réforme des cercles électoraux permet d’en limiter les effets négatifs, raison pour laquelle je vous demande de rejeter la motion. M. Daniel Kast, Berne (PDC). Dans notre constitution, le système proportionnel est prescrit. Or, le système «Hagenbach-Bischoff» n’est proportionnel qu’en apparence et très approximativement. Pour qu’il y ait proportionnalité réelle, un cercle électoral doit compter entre 30 et 50 mandats, et nous n’y arriverons pas. Le Tribunal fédéral n’a pas dit que 9 mandats soit un nombre optimum. Il a dit que c’est le minimum, et la différence est grande. Comme vous pouvez l’imaginer, cette discussion ne m’enthousiasme pas. Mais, tout vient à point à qui sait attendre, et c’est ce pourquoi nous nous engageons. Le président. Comment faut-il comprendre L’intervention est-elle retirée ? Ce n’est pas le cas. cela? M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Chers et chères collègues, la justice et le droit sont nous le savons, deux choses différentes. Nous n’avons jamais affirmé qu’il y ait une pression extérieure en faveur du changement. Mais le système biproportionnel est plus juste. Il est trop facile de se cacher derrière la jurisprudence pour rejeter un système plus juste. Les cercles électoraux restent. Il faut simplement que le système soit correct. Vote Pour l’adoption du postulat Contre 27 voix 112 voix 8 abstentions 149/2007 Motion Löffel, Münchenbuchsee (PEV) / Streiff-Feller, Oberwangen (PEV) / Jost, Thoune (PEV) / Gasser, Berne (PEV) – Un individu, un suffrage Texte de la motion du 4 juin 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de créer les bases nécessaires pour que les élections et votations cantonales soient dorénavant organisées selon les principes suivants : 1. Toute personne jouit de la capacité civique active et passive, indépendamment de son âge. 2. S’agissant des personnes mineures, la capacité civique active et passive est exercée par procuration par les titulaires de l’autorité parentale. 10 21 janvier 2008 3. Les personnes mineures capables de discernement exercent elles-mêmes la capacité civique active et passive sur demande écrite. 4. Le canton crée les conditions permettant aux communes d’appliquer elles aussi cette réglementation. Développement L’article 8 de la Constitution fédérale prévoit que tous les êtres humains sont égaux devant la loi. L’alinéa 2 proscrit explicitement la discrimination fondée sur l’âge. Il est incompréhensible qu’une part importante de la population soit pourtant privée du droit de vote. L’application du principe « un individu, un suffrage » contribue à rétablir l’équilibre entre la catégorie toujours plus importante des personnes âgées et les autres groupes de la population. Ainsi, il y a plus de chances que les décisions prises aux urnes intègrent les conséquences à long terme pour les générations futures. L’article 2 de la Constitution fédérale demande à la Confédération de favoriser le développement durable et de s’engager en faveur de la conservation durable des ressources naturelles. Cette exigence sera plus facilement respectée si les catégories de la population les plus directement concernées par les conséquences des décisions prises aujourd’hui ont le droit de vote. Notre pays et le canton de Berne en particulier, pour lequel l’Office fédéral de la statistique formule des prévisions particulièrement pessimistes, doivent entreprendre tout ce qui est en leur pouvoir pour enrayer le déclin démographique, pour des raisons à la fois économiques et sociales. La classe politique s’accorde à penser, toutes tendances confondues, qu’il est indispensable de soutenir et de favoriser la famille. Le principe « un individu, un suffrage » conforte la position des familles et peut contribuer à susciter le goût de la politique. Les enfants sont sensibilisés à la politique et peuvent être associés plus tôt aux décisions. Les jeunes sont intégrés naturellement au processus démocratique. L’application de ce principe est une mesure de promotion de la famille nettement moins coûteuse que d’autres. La motion 131/2003 adoptée le 12 février 2004 par le Grand Conseil sous forme de postulat (par 89 voix contre 71) charge le Conseil-exécutif de définir une politique démographique pour le canton de Berne et de la mettre en œuvre de manière systématique. Le principe « un individu, un suffrage » entre dans cette politique. Il s’inscrit également dans le droit fil de la déclaration de planification adoptée sans opposition par le Grand Conseil le 20 novembre 2006 au sujet du programme gouvernemental de législature de 2007 à 2010. Cette déclaration demande au Conseil-exécutif d’attribuer une plus grande importance à l’évolution démographique et à ses répercussions dans les différents domaines politiques et d’en faire une priorité dans le prochain programme de législature. Les auteurs de la présente motion sont bien conscients que la mise en œuvre de leur demande va susciter objections et interrogations. Qui tranchera, par exemple, lorsque l’enfant et ses parents ou le père et la mère ne seront pas d’accord ? Il ne fait aucun doute que les questions d’organisation et de procédure peuvent être tirées au clair. Dans un premier temps, il s’agit de prendre une décision de principe. (8 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 1. Participation politique dans une société qui change L’exercice du droit de vote et d’élection, à la fois le droit constitutionnel et individuel des citoyennes et citoyens et la compétence d’une autorité collective, est assimilable à une fonction publique. La composition de l’électorat évolue cons- Chancellerie d’Etat tamment. En effet, l’introduction du suffrage universel des femmes et des hommes à partir de 18 ans a eu lieu en plusieurs étapes (suffrage des hommes, suffrage féminin en 1971, abaissement de la majorité civique à 18 ans en 1991). L’évolution du cens électoral restreint au suffrage universel est l’un des processus les plus fondateurs de la démocratisation politique et sociétale. « Dieser geschichtliche Prozess ist noch keineswegs abgeschlossen: noch sind in den meisten Demokratien jene Personen von der Teilhabe ausgeschlossen, die zwar als Einwohner Steuern bezahlen und die meisten zivilen Rechte geniessen, jedoch als Ausländer die Staatsbürgerschaft nicht besitzen. Und schliesslich könnte man sich auch denken, dass eines Tages zwar nicht Unmündige selbst, aber Eltern stellvertretend für ihre Kinder ein Wahl- und Stimmrecht ausüben, bevor diese mündig sind (Prof. Dr. Wolf Linder, Schweizerische Demokratie, Institutionen – Prozesse – Perspektiven, Bern 2005, S. 59) [Le processus historique est encore loin d’être achevé: dans la plupart des démocraties, les personnes qui, étant étrangères, n’ont pas le droit de cité, en sont encore exclues, alors même qu’elles paient des impôts en tant que résidents et ont l’exercice de la plupart des droits civiques. En définitive, il est possible qu’un jour, les mineurs soient dotés du droit de vote qu’ils n’exerceront pas eux-mêmes avant leur majorité mais par l’intermédiaire de leurs parents (trad.)] ». Au fil du temps, la composition du corps électoral est ajustée à l’évolution de la société. Dans ce contexte, l’évolution démographique compte parmi les facteurs déterminants, car elle se reflète dans la composition de l’électorat en termes d’âge. Dans sa réponse à l’intervention Masshardt, M 266/2006 du 2 mai 2007 sur le droit de vote à 16 ans, le Conseil-exécutif a déjà attiré l’attention sur l’importance de la démographie dans l’évolution des droits politiques. L’un des grands enjeux de ces prochaines années est la pérennité du contrat des générations et la solidarité entre elles. L’attitude que les générations adopteront les unes par rapport aux autres dans la discussion des questions importantes sera déterminante. L’ouverture et la loyauté qui pourront s’exprimer dans le débat sur la composition de l’électorat sont essentielles à la cohésion sociale. Aujourd’hui, le débat porte sur différents aspects, p. ex. le vote des étrangers ou le droit de vote à 16 ans. Dans leur intervention, les motionnaires soulèvent la question de l’octroi de droits de participation plus larges à un cercle de citoyennes et citoyens plus étendu. S’il y a de bonnes raisons de soulever cette question, l’expérience montre que le débat concernant l’extension du droit de vote demande du temps. 2. Débat public sur l’extension du droit de vote L’octroi du droit de vote dès la naissance est en discussion depuis un certain nombre d’années. L’un des premiers à avoir formulé publiquement cette revendication est le philosophe Hans Saner. Une réflexion essentiellement philosophique sur le droit de vote et la participation politique des enfants et des jeunes l’a poussé à préconiser déjà en 1983 le droit de vote dès la naissance. Cette revendication est ensuite régulièrement revenue dans la discussion. Le professeur Wolf Linder (Bund du 10.04.1993: Ein Stimmrecht für Kinder [Le droit de vote des enfants]) et le publiciste Beat Kappeler (NZZ am Sonntag du 27.05.2007: « Wählen ab 16? Besser wäre ein Stimmrecht ab Geburt [Voter à 16 ans? le droit de vote dès la naissance vaudrait mieux] »; Weltwoche du 12.02.1998: « Stimmrecht für alle - von Geburt an [Le droit de vote pour tous – dès la naissance] ») se sont également prononcés en faveur de l’octroi d’un droit de vote dès la naissance. Les voix critiques n’ont cependant pas manqué dans la discussion (cf. Prof. Suzette Sandoz, NZZ am Sonntag du Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 08.07.2007: « Stimmrecht für Babys [Droit de vote des bébés] »). 3. Débat aux niveaux cantonal et fédéral Au niveau de la Confédération, l’introduction d’un droit de vote familial a déjà été discutée (cf. Initiative parlementaire 99.454 du 07.10.1999. Otto Zwygart. Elections et votations. Droit de vote familial; Rapport de la Commission des institutions politiques du 15 mars 2000). Par 16 voix contre 3 et 3 abstentions, la commission a proposé de ne pas donner suite à l’initiative, ce qui est la décision prise au Conseil national le 5 juin 2000, par 100 voix contre 11. Au niveau des cantons, en revanche, il n’a pratiquement pas été question du droit de vote familial. Dans le canton de Fribourg, une proposition introduite par le PEV dans ce sens dans le cadre de la révision de la Constitution a été rejetée le 13 novembre 2003. Dans le canton de Zurich, le PEV a demandé l’introduction du droit de vote familial dans sa prise de position du 15 novembre 2003 concernant la révision de la Constitution. Là encore, la proposition n’a pas eu les suffrages de la majorité. 4. Débat en Allemagne Le débat sur l’introduction d’un droit de vote dès la naissance ne se limite pas à la Suisse. En effet, un débat équivalent a lieu également en Allemagne, sous le signe du droit de vote des enfants et des familles. Le 11 septembre 2003, les parlementaires de différents groupes ont demandé au Bundestag l’introduction du droit de vote des enfants (Bulletin BT 15/1544; « Mehr Demokratie wagen durch ein Wahlrecht von Geburt an [Oser plus de démocratie par l’octroi du droit de vote dès la naissance] »). Formellement, la revendication portait sur un droit de vote des enfants exercé jusqu’à leur majorité par les parents. Parmi les auteurs de cette proposition se trouvaient notamment le président du Bundestag Wolfgang Thierse (SPD) et ses deux suppléants Hermann Otto Solms (FDP) et Antje Vollmer (Die Grünen). La proposition a été clairement rejetée. Dans les médias, on a pu apprendre qu’un groupe de députées et de députés réunis autour de l’ancienne ministre des affaires familiales, Renate Schmidt, prépare actuellement une nouvelle proposition pour le droit de vote des enfants. 5. Contexte du fédéralisme Il faut que les réformes aient un sens également dans le contexte du fédéralisme. Les récentes discussions concernant l’élargissement du droit de participation politique ont porté sur l’abaissement de l’âge de la majorité civique. Les questions abordées dans ce contexte sont relativement simples. Abaisser de deux ans l’âge de la majorité est une mesure claire et facile à comprendre. L’octroi du droit de vote dès la naissance en revanche pose des questions difficiles (en particulier dans le domaine de la représentation). La situation est donc tout autre. Les règles qui régissent les rapports juridiques entre les parents et leurs enfants s’inscrivent dans la législation fédérale. Les auteurs de la motion constatent d’ailleurs eux-mêmes qu’il reste de nombreuses questions à clarifier. Qui tranche concernant le droit de vote familial en cas de divergence entre les parents et les enfants, ou en cas de désaccord entre les parents ? Qui décide quand les parents sont séparés ou divorcés ou quand les enfants et les parents d’origines diverses se retrouvent dans une famille recomposée? Il n’est pas utile que la réponse à ces questions soit différente d’un canton à l’autre. Le contexte en droit de la famille et en politique familiale incite plutôt à rechercher une solution homogène au niveau fédéral. Le droit de vote familial est donc un sujet qui doit être discuté au niveau de la Confédération. 6. Cohérence de l’enchaînement des réformes Dans le domaine des droits politiques, les réformes doivent s’enchaîner de manière cohérente. Par l’adoption de la mo- 11 tion 266/2006 le 5 juin 2007, le Grand Conseil a chargé le Conseil-exécutif d’élaborer un projet pour le droit de vote à 16 ans. Dès lors, le débat public sur ce thème est actuellement prioritaire aux yeux du Conseil-exécutif, et il estime qu’avant d’avoir réglé cette question, il vaut mieux ne pas envisager d’autres réformes. La majorité civique à 16 ans est donc prioritaire. En 2008, le Conseil-exécutif entend mener une procédure de consultation à ce sujet. La décision définitive appartient toutefois aux électrices et électeurs. 7. Appréciation générale A l’issue d’une réflexion générale sur le sujet, le Conseilexécutif propose pour l’heure le rejet de l’idée d’un droit de vote familial. Proposition: rejet. M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). La revendication d’un droit de vote dès la naissance peut sans doute paraître étrange aux yeux de certains, mais c’est moins révolutionnaire que l’on ne serait tenté de penser. C’est une revendication émise déjà en 1998 par les associations de défense de la famille des Eglises allemandes. L’idée était d’attirer l’attention sur des options plus favorables aux familles à long terme. En 2003, 46 membres du Bundestag allemand ont demandé le droit de vote dès la naissance. Il s’agissait alors d’empêcher que les autorités politiques n’imposent aux futures générations les charges financières, sociales et autres. Le Conseil de l’Europe a proposé le droit de vote des enfants en 2004, dans l’idée que cette réforme permettrait de conforter les organisations démocratiques et de préparer l’avenir. Le sujet a également fait l’objet de discussions en Suisse. Le lobby des enfants Kinderlobby Schweiz demande depuis longtemps le droit de vote dès la naissance, et l’idée est en discussion parmi les politologues depuis quelques années. La réponse du gouvernement est fouillée et très intéressante, elle donne un aperçu des discussions qui ont eu lieu à ce sujet. La plupart des partis se sont donné une politique familiale ou ils l’affirment du moins dans leurs programmes respectifs. Le plus souvent le problème principal de la mise en œuvre de mesures concrètes quelles qu’elles soient sont les coûts. Dans le cas du droit de vote dès la naissance, nous n’avons pas ce problème, c’est un moyen de promotion de la famille qui ne coûte pas cher. Le lobby des enfants et des familles dans le domaine politique est vraiment mauvais, ceci serait une manière d’y remédier. Par le fait que les personnes qui sont investies de l’autorité parentale seraient appelées à exercer le droit de vote des enfants en leur nom jusqu’à leur majorité civique, les politiques seraient amenés à être plus attentifs aux besoins des familles et des enfants, qui doivent supporter à long terme les conséquences de nos décisions. L’évolution démographique du canton de Berne s’annonce défavorable. Le gouvernement a attiré l’attention dans son programme de législature sur les conséquences de cette évolution dans le domaine social et sociétal. Le Grand Conseil a demandé dans une déclaration de planification que les conséquences de l’évolution démographique soient prises en compte. Les personnes investies de l’autorité parentale exercent le droit de vote au nom de l’enfant jusqu’à sa majorité, selon des modalités qu’il reste à déterminer. Cependant, comme l’intérêt pour la chose politique et le discernement évoluent différemment d’une personne à l’autre, les jeunes peuvent choisir eux-mêmes le moment où ils souhaitent exercer le droit de vote, ou alors y renoncer et en laisser le soin aux parents jusqu’à leur majorité. Enfin, l’argument selon lequel il ne paraît pas utile que les options diffèrent d’un canton à l’autre ne vaut pas, dans d’autres domaines, notamment les impôts, on ne s’embarrasse pas de ce genre de scrupules. C’est en tous cas un avantage de localisation que le canton de Berne pour- 12 21 janvier 2008 Chancellerie d’Etat rait s’accorder que de concevoir un droit de vote favorable aux familles. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. Le président. Les consignataires ne souhaitent pas pour l’heure s’exprimer. La parole est aux porte-parole des groupes. Mme Elisabeth Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts). Le groupe des Verts tient lui aussi à ce que chacun ait le droit au respect et à être pris au sérieux. Dans le domaine des droits politiques, il n’est pas exclu, comme le reconnaissent les auteurs de la motion, que cela présente certaines difficultés. C’est pourquoi nous ne pouvons adopter cette motion. La discussion est menée depuis un certain temps déjà au niveau fédéral, dans différents cantons et dans les pays voisins sur la meilleure manière de favoriser les familles. Nous pensons que le droit de vote à 16 ans et le droit de vote des étrangers seraient des éléments de solution. Mais ces options sont contestées et il faut encore beaucoup de temps pour que les fronts évoluent à cet égard. Nous pensons nous aussi qu’il serait bon d’engager une réflexion de fond sur les droits démocratiques et la manière de les améliorer. Mais les rouages démocratiques, précisément, fonctionnent lentement. M. Jean-Pierre Aellen, Tavannes (PSA). Le groupe autonome PSA/PDC est, il faut bien l’admettre, divisé sur ce sujet. En effet, cette motion «Un individu, un suffrage» pose bien des questions d’ordre moral avant tout. L’idée que toute personne puisse jouir de la capacité civique active et passive, indépendamment de son âge, peut être séduisante: elle permettrait, et ceci dès la naissance, d’être «associé» aux décisions permettant la conduite du canton ou d’une commune. Jusqu’ici, notre groupe est plus ou moins unanime. Où les avis divergent, c’est dans la pratique. La majorité du groupe ne peut admettre la notion d’exercice par procuration par les titulaires de l’autorité parentale. En effet nous avons, et ceci pour des raisons évidentes, supprimé dans ce canton le vote par procuration, dont on sait comment il a été utilisé avec excès à une certaine période de notre histoire. Il est évident que dans les meilleurs des cas, les détenteurs de l’autorité parentale pourront discuter avec leurs enfants et tenir compte de leurs avis. Mais il est tout aussi évident que les parents les plus directifs voteront en fonction de leurs convictions personnelles. On sait que les jeunes ne peuvent pas partager toujours les idées de leurs parents et que ceux-ci, même en croyant bien faire, pourraient par leur décision trahir la volonté de leurs enfants. Cela est d’autant vrai quand il s’agira des élections. Je ne parlerai même pas de la notion de discernement, largement invoquée dans le cadre du débat de l’introduction du vote à 16 ans. A notre point de vue, notre proposition a pour but d’augmenter de manière artificielle le nombre de suffrages pour certaines formations politiques, avec le but non avoué d’obtenir plus de sièges dans les différentes instances cantonales ou communales. La majorité de notre groupe ne peut pas souscrire à ce principe, certes généreux mais ambigu et comme le demande le Conseil-exécutif, nous rejetterons cette motion trop contraignante aujourd’hui. Par contre, un postulat réclamant une étude sur ce sujet controversé pourrait éventuellement avoir notre agrément. M. Andreas Blank, Aarberg (UDC). Quand j’ai vu cette motion la première fois j’ai pensé que c’était une plaisanterie. Puis, la réponse du Conseil-exécutif a montré que de fait, il y a des gens qui s’occupent de cette question. L’approche me paraît cependant plus philosophique que réaliste. Il semble qu’il y ait même eu d’autres interventions à ce sujet, évidemment sans la moindre chance d’être adoptées. Dans la discussion sur le droit de vote à 16 ans, l’UDC a adopté une position claire. A nos yeux, le droit de vote va de pair avec la capacité civique. Pour voter, il faut pouvoir se faire un avis autonome même quand la matière est complexe. Nous pensons que la limite doit se situer à 18 ans comme en droit civil. On ne peut pas négocier l’âge du droit de vote comme au souk. Même s’il a plus de compréhension pour cette intervention, le chancelier la rejette lui aussi. La nécessité de consignes fédérales nous paraît évidente dans ce contexte. La mise en œuvre ne serait pas sans poser de problèmes. Et qui représente les personnes atteintes d’une maladie mentale? Cette discussion ne mène nulle part. On a plutôt l’impression qu’il s’agit de sauvegarder des intérêts particuliers. L’UDC vous propose de rejeter cette intervention, même sous forme de postulat. M. Marc Jost, Thoune (PEV). Le groupe PEV, cela va de soi, est favorable à la motion. Cela va de soi, puisque c’est là un élément de notre programme. A l’article 8 de la Constitution fédérale, il est question de l’égalité de droit ; toute discrimination est interdite sur la base de l’âge, et nous pensons que cette intervention porte précisément sur cette disposition. La majorité de la population après 2010 sera composée des 50 ans et plus, et il faudra que l’on prenne des mesures politiques autrement plus efficaces que jusqu’ici. Nous voulons attirer l’attention sur les conséquences de nos actes pour les générations futures. Nous devons préparer l’avenir. Nous avons discuté le droit de vote à 16 ans, et c’est dans ce contexte qu’il a été dit que nous devons avoir le courage de plus de démocratie. J’ai considéré quant à moi que l’abaissement de l’âge du droit de vote est de la simple cosmétique, la mesure que nous proposons promet d’apporter des résultats plus durables. Le droit de vote des femmes a demandé beaucoup de temps, je vous demande de faire en sorte qu’avec les enfants, ce soit moins long. M. Pierre-Yves Grivel, Bienne (PRD). Le groupe radical au Grand Conseil propose le rejet de cette motion, comme le propose le gouvernement. En effet, ainsi qu’il est indiqué dans la réponse du gouvernement, il faut privilégier l’option du droit de vote à 16 ans que le Grand Conseil a récemment acceptée par voie de motion. Il ne faut donc pas s’engager sur la nouvelle voie de l’octroi du droit de vote dès la naissance, car beaucoup trop de questions restent sans réponse. Par exemple, qui décide quand les parents sont séparés ou divorcés? Qui décide quand les parents et les enfants d’origines diverses se retrouvent dans une famille recomposée? La commission tutélaire? Non, tout de même. Qui tranche pour le droit de vote familial en cas de divergence entre les parents et les enfants? Qui tranche en cas de désaccord entre les parents qui exercent le droit de vote familial? Vraiment, trop de questions sont sans réponse. De ce fait, le groupe radical vous propose à l’unanimité le rejet de la motion. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. M. Christoph Ammann, Meiringen (PS-JS). L’idée d’un droit de vote dès la naissance est intéressante. Sa réalisation n’est cependant pas sans poser quelques problèmes, notamment les modalités de la représentation des enfants en cas de Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 désaccord entre les parents ou entre les enfants et les parents. Et quand les parents vivent séparément ? Les questions qui se posent sont nombreuses. Le gouvernement estime, à raison à notre avis, que la relation juridique entre parents et enfants doit être réglée au niveau fédéral. Au niveau politique, les problèmes se présentent aussi. Le principe «un individu, un vote» n’a jamais fait l’objet d’un débat public, d’où les difficultés à faire accepter une telle idée. De toute évidence, sans discussion, il ne peut y avoir de formation de l’opinion, sans quoi il ne peut y avoir de constitution d’une majorité politique. Les changements apportés aux droits politiques demandent du temps, pas seulement en Suisse, mais ici plus qu’ailleurs. Les changements se font progressivement, par petits pas. C’est pourquoi le droit de vote à 16 ans est actuellement prioritaire. Le gouvernement a reçu le mandat de traduire en faits la motion que nous avons adoptée à ce sujet. Nous allons donc faire ce pas. C’est l’appréciation du gouvernement, et la grande majorité de notre groupe s’y rallie. Nous vous demandons de rejeter cette motion. M. Alfred Schneiter, Thierachern (UDF). La première fois que j’ai entendu parler de cette motion, j’ai pensé qu’elle était fantaisiste. Puis j’ai réfléchi, et j’ai trouvé que l’idée n’est pas mauvaise, elle est intéressante pour ceux qui ont une famille en tous cas. Il est vrai que la réalisation posera des problèmes. C’est pourquoi nous n’avons pas réussi dans notre groupe à adopter une position tranchée, chacun votera comme il l’entend. Le président. Monsieur Löffel souhaite entendre d’abord le chancelier. M. Kurt Nuspliger, chancelier. La préoccupation qui s’exprime dans cette intervention est fondamentale, ce que reconnaît aussi le gouvernement dans sa réponse. Nous devrons consacrer une plus grande attention à l’évolution démographique, et ce dans bien des domaines. Le contrat entre les générations et la solidarité entre elles doivent être préservés, ce qui est l’un des enjeux majeurs de ces prochaines années. Nous avons besoin d’idées nouvelles et nous devons en discuter sans idées préconçues. Pourquoi le gouvernement a-t-il néanmoins considéré qu’il fallait proposer le rejet de cette motion? Le Conseil-exécutif propose le rejet pour l’heure, vous voyez donc que sa position est nuancée. Il est important que les réformes se fassent dans une séquence logique, et nous accordons actuellement la priorité au droit de vote à 16 ans. La mise en place d’un nouveau droit des familles demande que des consignes précises soient formulées au niveau fédéral. C’est pourquoi nous proposons le rejet de cette motion. M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Je remercie celles et ceux d’entre vous qui ont fait l’effort d’examiner cette question avec sérieux. Je remercie également le chancelier pour son soutien. Je tiens simplement à rappeler que lors de la discussion sur l’introduction du suffrage féminin, les arguments n’étaient pas très différents. Je vous demande d’adopter cette motion, pour que le canton de Berne soit plus ouvert à l’avenir et plus favorable aux familles. Je voudrais que le vote se fasse point par point. Les points 1 et 2 vont ensemble. Le point 3 apporte une certaine flexibilité, je voudrais qu’il soit voté séparément. Quant au point 4, je suis prêt à le transformer en postulat. Je demande le vote par appel nominal pour les points 1 et 2. Le président. Le point 4 a donc été transformé en postulat. Les points 1 et 2 feront l’objet d’un vote par appel nominal. Le 13 point 3 sera voté séparément? – Il n’y a pas d’objection. Il faut 30 voix en faveur du vote par appel nominal. Vote Pour le vote par appel nominal 60 voix Vote par appel nominal Pour l’adoption des chiffres 1 et 2 de la motion: Baltensperger, Baumgartner, Bhend, Bieri (Goldiwil), Bornoz Flück, Burn, Friedli, Früh, Gasser, Gfeller, Grossen, Jenk, Jost, Kast, Kronauer, Küng, Löffel-Wenger, Messerli (Nidau), Schnegg-Affolter, Schneiter, Sommer (Melchnau), StreiffFeller, Stucki-Mäder (23 voix) Contre: Aebischer, Aellen, Ammann, Arm, Balli-Straub, Barth, Beeri-Walker, Bernasconi, Bernhard-Kirchhofer, Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser, Blaser-Gerber, Bommeli, Brand, Bregulla-Schafroth, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Coninx, Contini, Costa, DesarzensWunderlin, Etter, Feller, Fischer (Meiringen), Flück, FritschyGerber, Fuchs, Gagnebin, Geissbühler, Gerber, Giauque, Graber, Gränicher, Grimm, Grivel, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Haudenschild, Hess, Hirschi, Hostettler, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Käser, Keller, Klopfenstein, Kneubühler, Kohler-Jost, Kropf, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lemann, Leuenberger, Leuzinger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Markwalder, Marti Anliker, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Moeschler, MorierGenoud, Moser, Mühlheim, Näf-Piera, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Rhyn, Rösti, Ruchti, Rufer-Wüthrich, Ryser, Schär, Schärer, Scherrer, Schmid, Schnegg, Schori (Bern), Schori (Spiegel), Schwarz-Sommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Wynigen), Spring, Stalder-Landolf, Staub, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Sutter, Vaquin, von Allmen (Thoune), Wälchli, Wasserfallen, Widmer, Wyss, Zuber, Zumstein (111 voix) Abstentions: Hofmann, Masshardt, Morgenthaler, Steiner, von Allmen (Gimmelwald) (5) Absents: Antener, Astier, Bieri (Spiez), Burkhalter-Reusser, Fischer (Longeau), Freiburghaus, Häsler, Heuberger, Huber, Hufschmid, Jenni, Kilchherr, Meyer, Michel, Pardini, Schwikkert, Studer, Vaucher-Sulzmann, Wälti-Schlegel, Zryd (20 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Vote Pour l’adoption du point 3 de la motion Contre 22 voix 111 voix 5 abstentions Pour l’adoption du point 4 sous forme de postulat 29 voix Contre 105 voix 4 abstentions 225/2007 Motion Schärer, Berne (Les Verts) – Compensation des rejets de CO2 par le canton Texte de la motion du 5 septembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de veiller à ce que les voyages en avion des membres du gouvernement, des parlementaires et des employés du canton n’aient pas 14 21 janvier 2008 d’incidences sur le climat et à ce qu’un billet de compensation des émissions de CO2 soit acheté pour tout voyage en avion effectué par ces personnes. Les coûts du billet de compensation seront imputés aux unités administratives concernées. Le Conseil-exécutif édictera les dispositions nécessaires. Développement : Dans le canton de Berne aussi, les membres du gouvernement, les parlementaires et les employés du canton prennent l’avion. On entend souvent dire que des impératifs financiers et organisationnels empêchent de « privilégier autant que possible le train », comme le voudrait le slogan, et de renoncer aux vols court-courriers. Les voyages en avion polluent fortement l’environnement. Des études du Fonds national ont montré que 22 pour cent des émissions de CO2 étaient d’ores et déjà imputables à l’aviation. Or la Suisse s’est engagée au plan international à réduire ses émissions de CO2. Comme les transports aériens et maritimes ne sont pas soumis aux objectifs climatiques, l’augmentation constante du nombre de vols anéantit les efforts entrepris dans d’autres secteurs. Il faut donc que le canton montre l’exemple en apportant une contribution concrète à la réduction des émissions de CO2 et donc à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour tous les voyages en avion effectués par des membres du gouvernement, parlementaires ou employés du canton, le canton achètera un billet supplémentaire pour le CO2, que propose l’organisation privée Myclimate fondée par des diplômés de l’EPFZ en 2002. Ce billet permettra de compenser les émissions de gaz à effet de serre par des projets concrets visant à protéger le climat. Les coûts supplémentaires dus à l’achat du billet seront imputés au budget des frais de déplacement de la Direction, de l’office ou de l’unité administrative concernée. (14 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 La présente motion relève du domaine de compétence exclusif du Conseil-exécutif (motion ayant valeur de directive). S’agissant de motions de ce type, la latitude du Conseilexécutif est relativement grande dans l’appréciation du degré de réalisation des objectifs, des moyens à mettre en œuvre et des autres modalités de l’exécution du mandat. La décision reste dans la responsabilité du Conseil-exécutif. L’auteure de la motion charge le Conseil-exécutif d’édicter les dispositions nécessaires pour que les voyages en avion des membres du gouvernement, des parlementaires et des employés du canton soient compensés par un billet de compensation des émissions de CO2 de manière à n’avoir pas d’incidence sur le climat. Une politique climatique active entre dans le programme gouvernemental de législature 2007 – 2010 et correspond à sa ligne directrice, qui est de mettre l’accent sur le développement durable. Le Conseil-exécutif est prêt à proposer l’adoption de la motion. Le prix d’achat d’un billet de compensation, qui est calculé en fonction de la quantité d’émission de gaz à effet de serre causée par un avion donné, permet de financer des projets climatiques. La fondation Myclimate, qui est domiciliée en Suisse mais qui déploie ses activités sur le plan international, compte parmi les principaux fournisseurs de billets de compensation. Bon nombre d’autres organisations d’utilité publique ou à but lucratif proposent de tels billets, dans le monde entier. Dans une étude parue début 2007 de l’Université Tufts près de Boston en association avec le Stockholm Environment Insti- Chancellerie d’Etat tute, quatre sur treize fournisseurs étaient recommandés, dont Myclimate. Le calcul des émissions effectué par Myclimate se base sur la consommation de kérosène de types d’avion de référence pour les courtes et les longues distances. La classe dans laquelle se trouve la place dans l’avion est également prise en compte. La compensation des émissions permet à la Fondation Myclimate de financer des projets spécialisés dans la promotion des énergies renouvelables, des économies d’énergies fossiles et dans la réduction de la combustion d’énergie. De plus, les projets doivent apporter une contribution positive au développement durable et être compatibles avec les impératifs écologiques et sociaux. Outre le portefeuille de compensation, Myclimate propose un portefeuille trois fois plus cher, Myclimate Switzerland, qui prévoit le placement de l’équivalent de la moitié au moins des émissions dans des projets suisses de protection du climat. Les coûts supplémentaires sont relativement faibles en comparaison du prix du billet d’avion et ils peuvent être compensés dans le budget des Directions ou de la Chancellerie d’Etat. Le Conseil-exécutif propose l’adoption également de cette partie de la motion. Proposition : adoption de la motion. Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). Cette motion a pour objet une modeste contribution à la protection du climat. Il s’agit de la neutralité climatique des déplacements en avion des membres du gouvernement, des membres du parlement et des hauts fonctionnaires de l’administration. Nous savons parfaitement que les déplacements en avion portent gravement atteinte à l’environnement. Les études du Fonds national attribuent au trafic aérien plus d’un cinquième des émissions de CO2. Or, la Suisse s’est engagée à faire diminuer ces émissions. Le canton de Berne peut ici être un exemple et contribuer concrètement à la protection du climat. Il est possible aujourd’hui de compenser les voyages en avion en payant un supplément avec son billet d’avion. Ce supplément permet de financer des projets de protection du climat, en Suisse et dans le monde. Les suppléments sont proposés par des organisations privées telles que Myclimate, une organisation fondée il y a quelques années par des jeunes diplômés de l’EPFZ. Ils méritent notre soutien. Les suppléments achetés par les Directions et offices peuvent être comptabilisés dans le budget ordinaire. Permettez-moi de citer deux exemples de projets menés avec les suppléments de compensation du CO2 simplement pour vous donner une petite idée ; je peux mentionner un projet international qui permet de produire à partir de biomasse de l’énergie en quantité suffisante pour 100 villages. Le deuxième projet est réalisé en Suisse, il s’agit d’énergie renouvelable en haute montagne, qui sera lancé l’année prochaine. C’est la cabane du CAS au Mont Rose, qui va couvrir ses besoins en énergie et en chauffage par l’utilisation de la thermie solaire, de l’énergie photovoltaïque et d’une microturbine à gaz. Elle peut donc abandonner le diesel et le charbon. Les émissions de CO2 de la cabane seront de ce fait réduites de deux tiers. Vous voyez donc qu’un système simple permet d’obtenir des résultats substantiels. Je vous demande de soutenir cette motion. Mme Beatrice Simon-Jungi, Seedorf (UDC). Il est assez étonnant qu’une députée verte propose non pas d’interdire au gouvernement, aux parlementaires et aux cadres administratifs les voyages en avion, mais de les y encourager en achetant des suppléments Myclimate. Les relations de notre parlement cantonal se situent surtout dans le domaine intercantonal. Il en va autrement du Parlement fédéral, mais cela n’a Chancellerie d’Etat 21 janvier 2008 rien de comparable. Nous avons quant à nous plus de temps à disposition et pouvons très bien nous servir des transports publics. Nous partons donc du principe que les voyages en avion ne sont pas nécessaires dans le canton de Berne. Il ne faut pas nous accuser de ne rien comprendre à la problématique du climat. Mais nous voulons empêcher la création d’incitations à se donner bonne conscience. C’est pourquoi la majorité du groupe UDC rejette cette motion, même sous forme de postulat. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Nous savons qu’il ne s’agit pas ici d’un grand nombre de vols. Mais quand cela arrive, il serait bon qu’il soit possible de faire ce que nous proposons. Le gouvernement s’y est d’ailleurs déclaré prêt. Bien sûr, cela ne suffit pas à résoudre les problèmes. Mais c’est quelque chose, et cela permet de soutenir de bons projets. Je vous demande de soutenir cette motion. Mme Elisabeth Hufschmid, Bienne (PS-JS). Nous savons bien nous aussi que cela ne suffit pas à résoudre les problèmes du climat. Il n’est pas vrai cependant que les députés et députées restent dans les frontières cantonales. Les membres du gouvernement surtout, mais également les parlementaires, ont des contacts au-delà des frontières nationales. Le groupe socialiste salue la réponse du gouvernement et sa proposition d’adoption de la motion. Par ailleurs, le gouvernement pense-t-il apporter son soutien à la fondation Myclimate? Si oui, en ce qui concerne les projets suisses seulement? Et le gouvernement est-il prêt à renoncer à l’avion pour des raisons économiques? Le groupe socialiste soutient cette motion. M. Alfred Schneiter, Thierachern (UDF). Il apparaît que Migrol a lancé exactement une campagne comme celle-ci, dans laquelle trois centimes payés en plus par litre d’essence sont versés précisément à Myclimate. Or, quelle a été la réaction des Verts : la condamnation d’une version moderne du commerce des indulgences. Voilà qui est étonnant. A vrai dire, le seul moyen c’est de se passer de l’essence, qui est à l’origine des émissions de CO2. Si les Verts peuvent se mettre d’accord entre eux, nous pourrons peut-être soutenir leurs idées. M. Reto Steiner, Langenthal (PEV). Les voyages d’affaires doivent répondre à deux critères: ils doivent être la solution optimale d’abord quant à la durée puis quant au coût. Or, pour les trajets de cinq-six heures au maximum, les transports publics ou la voiture offrent la meilleure option. Au-delà, un troisième critère doit être appliqué: une approche responsable, dans le respect de la causalité, qui permette de réduire les émissions de CO2. Le groupe PEV considère que le projet Myclimate est idéal à cet égard. Les projets soutenus sont réalisés avec un maximum d’efficience. Les suppléments ne sont pas élevés, mais les effets sont notables. De plus, la fondation a le soutien des milieux de l’économie, parmi les partenaires de Myclimate, il y a Swiss et Lufthansa. Le canton de Berne peut jouer un rôle d’exemple. Le groupe PEV soutient cette motion. M. Pierre-Yves Grivel, Bienne (PRD). Le groupe radical remercie le gouvernement de sa réponse. Nous aurions toutefois souhaité quelques chiffres. Ainsi, le Conseil-exécutif prétend que les coûts supplémentaires sont relativement faibles en comparaison du prix du billet d’avion et qu’ils peuvent être compensés dans le budget des Directions ou de la Chancellerie d’Etat. Il aurait tout de même été utile, par souci de transparence, de donner au moins au Grand Conseil les sommes annuelles dépensées par le canton de Berne pour les voyages en avion, que ce soit de lignes internationales ou 15 internes. De plus, le Conseil-exécutif aurait pu donner un exemple et les tarifs que la Fondation Myclimate applique. Au contraire, le gouvernement nous indique que les prestations fournies par Myclimate sont parfaites. Les députés du Grand Conseil n’ont qu’à croire ce que leur raconte le gouvernement! Le groupe radical, malgré l’enthousiasme général pour l’environnement et pour le climat, demande au gouvernement de faire preuve d’un peu plus de réflexion. De trop nombreuses questions restent ouvertes pour que notre groupe puisse accepter les yeux fermés une telle proposition. Le gouvernement a-t-il envisagé d’autres fondations que Myclimate? Le Conseil-exécutif se contente d’affirmer que la Fondation Myclimate est domiciliée en Suisse et qu’elle déploie ses activités sur le plan international. Cette fondation compterait parmi les principaux fournisseurs de billets de compensation. Le gouvernement ne nous informe pas des autres fondations existantes. A notre avis, comme dans toute prise de décision, les membres du Grand Conseil doivent pouvoir choisir parmi plusieurs alternatives, en connaissant les prestations de chacun des fournisseurs, les avantages et les inconvénients de ceux-ci. D’autre part, le gouvernement bernois s’est-il posé la question s’il ne pouvait pas lui-même compenser les émissions de gaz causées par les avions utilisés par l’administration cantonale? En effet, on lit que les fournisseurs des billets de compensation financent des projets climatiques: le gouvernement bernois ne le pourrait-il pas lui-même, sans passer par une telle fondation? La réponse à la motion précise que la classe dans laquelle se trouve la place dans l’avion est également prise en compte: que l’on voyage en classe affaire ou en classe économie, le kérosène utilisé par l’avion reste le même, on ne comprend donc pas ce calcul de la Fondation Myclimate. Last but not least, le gouvernement bernois recommande la Fondation Myclimate: êtes-vous allés, chers collègues, sur le site de cette fondation? Si ce n’est pas le cas, je vous le recommande, mais attention je ne m’adresse pas aux Romands, car le site Internet de cette fondation n’est disponible qu’en allemand et en anglais, nulle trace du français! Le gouvernement aurait pu le relever dans sa réponse. Dans ces conditions et vu les nombreuses questions ouvertes qui restent en suspens, la majorité du groupe radical vous recommande d’accepter cette motion sous forme de postulat. M. Erwin Burn, Adelboden (UDF). Je trouve que cette motion prête plutôt à sourire. Il s’agit bien d’une version moderne du commerce des indulgences. Les relations extérieures du Conseil-exécutif ne le portent pas souvent hors des frontières nationales, le train ou la voiture officielle suffisent le plus souvent. Il n’y a pas si longtemps, nous avons adopté la stratégie énergétique, qui préconise la société des 2000 watts. L’administration, le parlement et le gouvernement doivent donner l’exemple pour atteindre un objectif aussi ambitieux. C’est pourquoi je pense qu’il faut rejeter cette motion. M. Kurt Nuspliger, chancelier. Le Conseil-exécutif vous propose d’adopter cette motion. Nous convenons tous qu’il faut éviter les déplacements en avion. Quelques vols sont cependant indispensables, même s’ils ne sont pas nombreux. Il est donc dans l’intérêt du canton et de l’économie qu’il soit possible de nouer des contacts internationaux. Il peut donc parfois être nécessaire de faire un déplacement en avion. Le Conseil-exécutif estime que c’est nécessaire, alors que ce soit avec une option comme Myclimate. Les projets qui en profitent sont très bons. La compensation des vols indispensables peut se faire selon la procédure de Myclimate. Nous vous proposons donc l’adoption de la motion. 16 21 janvier 2008 Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). Nous sommes tous d’accord que dans le canton de Berne on se déplace peu souvent en avion, et c’est bien. Il s’agit uniquement de prendre des mesures de compensation quand on ne peut faire autrement que voler. C’est le seul objet de ma motion. La discussion était intéressante et on voit bien que pour la plupart d’entre nous les déplacements en avion posent un sérieux problème. Il reste cependant également des questions à clarifier, et je suis prête à transformer ma motion en postulat. Et si le Conseil-exécutif juge que c’est une bonne option, on pourra la mettre en place dans la forme qui convient. Vote Pour l’adoption du postulat Contre 80 voix 44 voix 6 abstentions 270/2007 Motion urgente Hess, Stettlen (UDC) – Alléger l’imposition des indemnités touchées pour l’exercice d’une activité au profit de la commune 272/2007 Motion urgente Kneubühler, Nidau (PRD) – Exonération d’impôt pour la solde versée au titre du service du feu Texte de la motion Hess du 26 octobre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé d’adapter les bases légales de manière à alléger substantiellement l’imposition des indemnités touchées pour l’exercice d’une activité au profit de la commune en qualité de 1. membre d’autorité (maire, membre du conseil communal), 2. membre du corps de sapeurs-pompiers. On s’alignera sur la réglementation appliquée à l’imposition des indemnités journalières et des jetons de présence touchés par les membres du Grand Conseil (dont 75% sont assimilés à une compensation de frais généraux non imposable). Développement Membres d’autorité Depuis l’introduction du nouveau certificat de salaire, les communes savent bien que les indemnités versées aux membres des autorités communales sont largement imposables. La pratique en vigueur assimile les jetons de présence à concurrence de 80 francs par jour à une compensation des frais généraux et donc les exonère d’impôt. Lorsque les frais sont remboursés forfaitairement, et non pas à leur montant effectif, l’allocation forfaitaire est elle aussi exonérée d’impôt à condition de ne pas excéder 50 pour cent de l’indemnité fixe, dans la limite de 2 000 francs par an. Mais dans ce cas, les jetons de présence sont entièrement imposables. Il est de plus en plus difficile, on le sait, de trouver des personnes qui acceptent de siéger dans les autorités. Ce phénomène touche les petites communes, mais aussi celles de taille moyenne ou grande. L’un des moyens pour lutter contre cette désaffection consiste à augmenter les indemnités touchées par les membres d’autorité. C’est ce qu’on fait de nombreuses communes ces derniers temps, même si, malgré cette augmentation, les indemnités restent bien modestes en comparaison du temps investi et du travail fourni. Il faut savoir en effet que l’essentiel du travail est accompli bénévolement, même si l’on exige de plus en plus de professionnalisme de la part des hommes et femmes politiques. Il n’est pas rare que l’activité de maire d’une commune de taille Finances moyenne représente une charge de 20 à 40 pour cent. On peut imaginer ce que cela implique de sacrifices pour l’activité professionnelle et la vie de famille. Les règles sévères concernant l’imposition des revenus des membres des autorités communales aggravent encore les difficultés de recrutement. L’obligation de déclarer les indemnités mêmes modestes suscite de l’incompréhension chez nombre de politiciens et politiciennes communaux et parfois même du découragement. Le canton doit faire un geste et revaloriser le statut des membres d’autorité communale en allégeant notamment substantiellement l’imposition des revenus qu’ils tirent de cette activité. La loi fédérale sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes (LHID) ne permet pas d’exonérer totalement les indemnités des membres d’autorité communale (ni les indemnités de participation à un corps de sapeurs-pompiers volontaires). Mais on pourrait alléger l’imposition en précisant que l’indemnité est assimilée à une compensation des frais généraux à concurrence d’un certain montant, selon le modèle prévu pour l’imposition des indemnités journalières et des jetons de présence encaissés par les membres du Grand Conseil. La pratique veut dans ce cas que 75 pour cent des indemnités soient exonérées. L’article 12 du règlement du Grand Conseil (RGC) fixe le montant du jeton de présence à 170 francs pour une séance simple, 270 francs pour une séance double et 370 francs pour une séance triple. Il n’y a aucune raison de limiter à 80 francs la part des jetons de présence des membres d’autorité communale assimilée à une compensation des frais généraux. Il faut rétablir l’égalité de traitement. Membres du corps de sapeurs-pompiers En vertu de l’article 29, lettre f de la loi cantonale sur les impôts, la solde versée au titre du service du feu est exonérée des impôts cantonaux et communaux. En juin 2007, l’Intendance des impôts a adressé un courrier aux communes pour les informer qu’à des fins de commodité elle reconnaissait le versement de la solde jusqu’à 2000 francs par an comme compensation de frais généraux et qu’il n’était pas nécessaire de lui fournir un certificat de salaire. Une solde supérieure à 2000 francs en revanche devrait être déclarée comme revenu du travail. Cette lettre a déclenché des remous dans les corps de sapeurs-pompiers et aussi dans les communes. De nombreux sapeurs-pompiers, ceux notamment investis de fonctions d’encadrement, ont signalé dans ces conditions ne plus être disposés à assurer le service du feu. Les premières démissions ont déjà été rendues publiques. Les intéressés ont l’impression, comme les membres d’autorité, que leur engagement pour la collectivité n’est pas apprécié à sa juste valeur par l’Intendance des impôts. Les sapeurs-pompiers consacrent leur temps libre à lutter contre le feu, les inondations et autres catastrophes et à se former à cette tâche. Eux aussi sacrifient leur vie de famille et leurs activités professionnelles. C’est la raison pour laquelle il est de plus en plus difficile, vu l’individualisme qui caractérise notre société, de trouver des gens prêts à s’engager dans les corps de sapeurs-pompiers. D’autant plus que les indemnités sont bien modestes en comparaison du temps investi et des risques parfois encourus. Il faut à tout prix améliorer les conditions proposées aux sapeurs-pompiers, c’est dans l’intérêt des communes. Il faut par conséquent adapter les bases légales pour alléger substantiellement l’imposition des revenus tirés du service du feu. Texte de la motion Kneubühler du 29 octobre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de prendre toutes les mesures nécessaires et possibles afin que l’indemnité de fonction pour Finances 21 janvier 2008 service de défense contre le feu soit exonérée d’impôt, ou au moins que l’impôt soit substantiellement allégé. Développement : En vertu de l’article 29, lettre f de la loi cantonale sur les impôts, la solde versée au titre du service du feu est exonérée des impôts cantonaux et communaux. Le motionnaire sait que les prescriptions fédérales (LHID) rendent une exonération totale des indemnités de participation à un corps de sapeurs-pompiers volontaires impossible. Cependant, il n’y a obligation d’imposition que si les indemnités revêtent un caractère lucratif. Toutefois, la loi ne définit ni la solde ni le caractère lucratif ; elle présente une marge d’appréciation. Par ailleurs, il est possible d’obtenir une exonération d’impôt en continuant de qualifier les indemnités de fonction de compensation de frais généraux. L’Intendance des impôts a manifestement informé les communes en juin 2007 qu’à des fins de commodité elle reconnaissait le versement de soldes jusqu’à 2000 francs par an comme compensation de frais généraux et qu’il n’était pas nécessaire de lui fournir un certificat de salaire. Une solde supérieure à 2000 francs en revanche devrait être déclarée comme revenu du travail. Ces règles sont beaucoup trop strictes et sont nettement plus sévères que les dispositions du droit fédéral. Ces pratiques pingres ont déjà provoqué une vague de démissions (en particulier chez les cadres) dans des communes du Seeland. A cette occasion, j’aimerais souligner encore une fois l’importance majeure des sapeurs-pompiers volontaires. En plus de leur mission principale en cas de sinistre (feu, eau, etc.), les sapeurs-pompiers ont également une mission importante en termes de cohésion sociale, en particulier dans les petites communes et les communes moyennes. Pour bon nombre de membres, la participation au corps de sapeurspompiers passe nécessairement par des sacrifices dans leur vie privée ou dans leurs activités professionnelles. Il serait paradoxal de punir cet engagement par une taxation mesquine. Si d’autres sapeurs-pompiers volontaires devaient se retirer, les petites communes et les communes moyennes seraient contraintes de recourir à des pompiers professionnels, sans quoi un savoir-faire impératif serait irrémédiablement perdu. Les recettes fiscales supplémentaires, minimes, seraient alors largement annihilées par le coût nettement plus élevé des sapeurs-pompiers professionnels. Réponse commune du Conseil-exécutif du 9 janvier 2008 1. Remarque préliminaire Les thématiques des deux motions étant très proches, le Conseil-exécutif juge opportun de rédiger une réponse commune. La motion 270/2007 Hess « Alléger l’imposition des indemnités touchées pour l’exercice d’une activité au profit de la commune » (ci-après «motion Hess» ) et la motion 272/2007 Kneubühler « Exonération d’impôt pour la solde versée au titre du service du feu » (ci-après « motion Kneubühler ») demandent en effet toutes deux un allégement fiscal significatif en faveur des membres des corps de sapeurs-pompiers; la motion Hess étend même la revendication aux membres des autorités communales dans leur ensemble, proposant de leur appliquer la règle d’imposition des indemnités journalières et jetons de présence des parlementaires. Sur le principe général, il convient d’observer que les dispositions fédérales d’harmonisation fiscale encadrent très étroitement l’allégement fiscal des indemnités. Ainsi, seules celles qui couvrent des faux frais peuvent échapper à l’impôt, la délimitation se faisant au cas par cas. La présente réponse examinera dans un premier temps l’éventualité d’un allégement fiscal en faveur des membres 17 des corps de sapeurs-pompiers (chiffre 2 de la motion Hess et motion Kneubühler), puis l’allégement fiscal demandé pour l’activité des membres d’autorités communales (chiffre 1 motion Hess). 2. Allégement fiscal des membres des corps de sapeurspompiers La solde des sapeurs-pompiers est exonérée de l’impôt dans la loi bernoise sur les impôts. C’est là une disposition légale contrevenant à la réglementation prévue par la loi d’harmonisation fiscale, qui n’exonère de l’impôt que les soldes versées dans le cadre du service militaire et du service de protection civile. Or, suite à la motion Banga, le Conseil fédéral est chargé de mettre toutes les soldes sur un pied d’égalité en révisant la LHID et la LIFD. A l’instar de ce qui se pratique aujourd’hui dans le cadre du service militaire et du service de protection civile, cette révision devrait instaurer l’exonération d’impôt d’une part minime des indemnités des sapeurs-pompiers, le surplus devant rester considéré comme une allocation pour perte de gain, c’est-à-dire comme du revenu imposable. Le Conseil-exécutif se rend bien compte qu’il est impossible de créer l’égalité de traitement parfaite entre les corps de sapeurs-pompiers d’une part et l’armée ou la protection civile de l’autre. Si les indemnités et tarifs horaires fixes orientent effectivement vers un traitement comme revenus accessoires ou allocations pour perte de gain, les corps de sapeurspompiers méritent une solution plus large, ne serait-ce que pour les interventions de secours. Certains cantons ont déjà introduit des distinctions similaires et répartissent les indemnités versées aux sapeurs-pompiers en deux catégories, l’une exonérée d’impôt, l’autre imposable. Cela maintiendrait l’esprit de milice des corps de sapeurs-pompiers du canton de Berne. Mais il conviendrait dans ce cadre de vérifier si la notion de "solde" est la même dans tous les cantons. Une telle différenciation nécessite une étude approfondie afin de trouver une réglementation à la fois satisfaisante au plan politique, applicable, transparente et conforme au principe constitutionnel d’égalité de traitement. Le Conseil-exécutif est donc disposé à réaliser cette étude et il propose l’adoption de l’intervention parlementaire sous forme de postulat. 3. Allégement fiscal des membres d’autorités communales S’agissant des membres d’autorités communales, le Conseilexécutif a établi un forfait dans l’ordonnance sur les frais professionnels: les jetons de présence sont considérés comme le remboursement de faux frais à concurrence de 80 francs par séance (art. 14 de l’ordonnance sur les frais professionnels). La somme excédant ce forfait et toute prestation complémentaire sont imposables au titre de salaire. Lorsqu’une indemnité fixe se substitue aux jetons de présence, la pratique admet que 50 pour cent de l’indemnité fixe, mais 2 000 francs au maximum, soient assimilés au remboursement de faux frais. Pour les membres du Grand Conseil en revanche, 75 pour cent des indemnités journalières et jetons de présence sont en pratique considérés comme le remboursement de faux frais et échappent donc à l’imposition. Une étude approfondie est là aussi nécessaire pour déterminer si l’allégement fiscal moins important dont bénéficient les membres d’autorités communales se justifie effectivement toujours. L’examen de cette question suppose l’adoption sous forme de postulat. 4. Conclusion Au vu des considérations ci-dessus, le Conseil-exécutif recommande l’adoption sous forme de postulat de la motion Hess et de la motion Kneubühler. Proposition – Motion 270/2007 Hess « Alléger l’imposition des indemnités touchées pour l’exercice d’une activité au profit de la 18 21 janvier 2008 commune » : adoption des ch. 1 et 2 sous forme de postulat – Motion 272/2007 Kneubühler « Exonération d’impôt pour la solde versée au titre du service du feu » : adoption sous forme de postulat Discussion commune M. Lorenz Hess, Stettlen (UDC). L’intervention de Monsieur Kneubühler et le deuxième point de la mienne ont le même objet. Le premier point concerne l’allégement fiscal pour les membres d’autorités, le deuxième pour les sapeurspompiers. Il ne s’agit pas d’une exonération d’impôt, mais d’un allégement de la charge fiscale. Le modèle serait le même que celui dont profitent les membres du Grand Conseil. Nous savons tous que les autorités communales, tout comme les corps de sapeurs-pompiers, notamment dans les régions rurales, ont des problèmes de recrutement. L’introduction du nouveau certificat de salaire et le fait que les impôts sur les indemnités soient très élevés ont pour effet de réduire encore la motivation des gens. Le gouvernement semble reconnaître qu’il faut agir. Dans la discussion avec mes collègues j’ai cependant constaté qu’un problème se pose dans le première partie, qui concerne les autorités, en raison de l’absence d’une précision selon laquelle en l’occurrence seuls les membres bénévoles des conseils communaux sont concernés, donc ceux qui exercent leur mandat à titre accessoire. Il me semble quant à moi que cela tombe sous le sens, puisqu’il est question deux lignes plus bas de jetons de présence et d’indemnités. Il semble cependant que la précision soit indispensable. C’est pourquoi je transforme ce point en postulat, en espérant que vous pourrez le soutenir dans cette forme. Le deuxième point concerne les sapeurs-pompiers. Je vous encourage à adopter ce point, qui demande des allégements fiscaux pour les sapeurs-pompiers. Dans certaines communes, la situation à cet égard est assez délicate et un peu floue. Il faut donc que le tout soit clarifié. Je tiens à préciser à l’intention de ceux qui craignent que ce soit un gouffre sans fond que je demande des règles légales pour que le tout soit ajusté. Donc si vous adoptez le point deux, nous entrons dans un processus législatif, ce qui permet même de fixer une limite supérieure. Je vous demande de valoriser les corps des sapeurs-pompiers, qui jouent un rôle très important non seulement dans la lutte contre les incendies, mais aussi lors d’autres catastrophes naturelles et environnementales. Le président. Le motionnaire a transformé le premier point de la motion en postulat. Il maintient la forme de la motion pour le second point. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). D’expérience, je sais que ceux qui travaillent à l’Intendance des impôts ne sont pas des monstres. C’est pourquoi je pensais que nous trouverions une pratique qui permettrait de distinguer clairement le solde exonéré d’impôt et l’allocation pour perte de gain, qui est imposable. Il me paraît cependant que l’Intendance des impôts a jeté le bébé avec l’eau du bain du fait de la nouvelle pratique, entrée en vigueur en juin, selon laquelle le solde est imposable déjà au-dessus de 2000 francs. C’est à mes yeux mesquin. Quel est donc l’objet de ma motion? Il faut à mon avis que le solde soit exonéré d’impôt ou alors que l’allègement soit substantiel. Je laisse les modalités à l’appréciation de l’Intendance des impôts, mais il faut que la limite de 2000 francs soit relevée. Finances A la lecture de la réponse du Conseil-exécutif, j’ai d’une part compris la nécessité d’observer les règles de l’harmonisation fiscale. Le canton de Berne n’est de ce fait pas entièrement libre. Mais j’ai également appris que l’Administration fédérale des contributions veut obtenir l’exonération totale du solde des sapeurs-pompiers, à l’instar du solde militaire. Le canton de Berne peut donc modifier lui aussi sa pratique. Ainsi, les délicats problèmes de délimitation sont résolus, la Confédération s’en charge. Pourquoi un postulat serait-il dangereux dans ce cas? Il s’agit de la situation actuelle. Les communes se trouvent devant un dilemme. Un postulat ne résoudrait pas cette situation, les communes doivent bientôt établir les certificats de salaire. Une motion permettrait aux communes de poursuivre leur pratique fiscale actuelle. La professionnalisation de la lutte contre les incendies ne serait possible ni pour des raisons techniques ni pour des raisons financières. Je ne comprends pas pourquoi l’UDC se sent dans l’impossibilité de soutenir cette motion, alors que normalement, elle prend la défense des gens simples des régions rurales. M. Rudolf Bieri, Oberbipp (UDC). Jusqu’ici, le solde des sapeurs-pompiers était exonéré d’impôts, un privilège du canton de Berne, puisque la Confédération voyait les choses autrement. Lorenz Hess demande l’adaptation des dispositions légales pour l’allégement fiscal des indemnités versées dans une commune au maire ou au conseiller communal, mais également aux membres du corps des sapeurspompiers. Adrian Kneubühler demande la même chose, mais uniquement pour les sapeurs-pompiers. Nous savons que l’introduction du nouveau certificat de salaire a pour effet que les indemnités supérieures à 2000 francs sont imposables. De plus, nous savons qu’il est toujours plus difficile de recruter des membres d’autorités, et cela ne vaut pas seulement pour les petites communes. Il nous paraît cependant important de distinguer entre les maires et les conseillers communaux engagés à plein temps et ceux qui exercent leur mandat à titre accessoire ou bénévole ou qui bénéficient d’une indemnité forfaitaire. Cela ne ressort pas du texte de la motion. Le motionnaire a transformé ce premier point en postulat, et l’UDC soutient ce postulat à l’unanimité. Selon l’article 29 de la loi sur les impôts, le solde des sapeurs-pompiers est exonéré d’impôt cantonal et communal. Or, l’Intendance des impôts a informé les communes que dorénavant, les indemnités dépassant la somme de 2000 francs seraient imposables. Les communes ont tout intérêt à ce que les conditions générales offertes aux membres du corps des sapeurs-pompiers soient favorables. Le solde perçu pour l’accomplissement de ce devoir de citoyen n’est pas un revenu à proprement parler. Il me paraît clair que l’imposition du solde des sapeurs-pompiers ne sera pas modifiée tant que cette motion n’aura pas été traitée, qu’elle soit adoptée telle quelle ou sous forme de postulat. Cependant, il faut faire une distinction: 95 pour cent des membres des corps de sapeurs-pompiers ne sont pas concernés par la nouvelle fiscalité dont il est question. Seuls cinq pour cent des cadres supérieurs des corps d’une certaine taille entrent dans cette catégorie. La plupart des sapeurs-pompiers en effet perçoivent un solde inférieur à 2000 francs. A mon sens, les indemnités pour les interventions importantes et non planifiées doivent faire l’objet d’une réglementation à part et être exonérées d’impôts. C’est pourquoi l’UDC soutient cette motion sous forme de postulat dans sa grande majorité, alors qu’une faible minorité pourrait adopter la motion telle quelle. Il faudrait cependant examiner la possibilité de corriger à la hausse la barre des 2000 francs ; 5000 francs pourraient être exonérés d’impôt, par exemple. Finances 21 janvier 2008 M. Niklaus Gfeller, Rüfenacht (PEV). Le PEV pense comme les motionnaires que le solde des sapeurs-pompiers doit être exonéré d’impôt. Je vous rappelle que ces dernières années, les sapeurs-pompiers sont intervenus plusieurs jours d’affilée lors des crues. Nous pourrions donner un signe de reconnaissance de leur engagement en exonérant leur solde. Il devient toujours plus difficile de recruter des effectifs qualifiés et motivés, et la mesure prise par l’Intendance des impôts l’an dernier est sous cet angle à la fois une erreur et un signal dangereux. C’est pourquoi nous saluons les signaux différents émis par l’Administration fédérale des contributions. Nous allons apporter notre soutien unanime à la motion Kneubühler. Quant au point 2 de la motion Hess, dont l’objet est le même, nous ne savons pas que penser, puisqu’il n’est pas précisé qu’il concerne les sapeurs-pompiers de milice. Nous ne pourrons adopter ce point et celui qui concerne les membres d’autorités et qui pose un problème similaire, que sous forme de postulat. M. Matthias Burkhalter, Rümligen (PS-JS). Bernhard Antener, au lit avec une grippe, m’a envoyé sa déclaration par courrier électronique et je prends la parole en son nom. Le groupe socialiste est très favorable à ces deux motions. Nous savons que les marges de manœuvre sont minces par rapport à la législation fédérale sur l’harmonisation fiscale dans les cantons. C’est pourquoi nous soutenons les deux motions sous forme de postulat. Nous espérons que la Direction des finances et l’Intendance des impôts pourront proposer rapidement des solutions aux problèmes soulevés par les motions. S’engager dans un corps de sapeurs-pompiers de milice est avant tout un devoir de citoyen et non une activité rémunérée à proprement parler. En effet, rien ne saurait justifier le rapport de déséquilibre total qui existe entre le temps et l’énergie investis et la rémunération, et personne n’exercerait donc cette activité pour gagner sa vie. Dès lors, fixer la somme exonérée d’impôt à 2000 francs me paraît particulièrement mesquin. Les parlementaires que nous sommes ne doivent payer d’impôts que sur 25 pour cent de nos indemnités. On peut aussi placer le tout dans un contexte plus général. La réforme de la fiscalité des entreprises II introduite au niveau fédéral prévoit l’imposition partielle des dividendes des participations qualifiées. Ceux qui peuvent profiter de ces nouvelles possibilités d’économies ne gèrent pas, eux, des montants aussi modestes que 2000 francs. Sans compter que l’exercice est peut-être tout simplement anticonstitutionnel. Mais revenons à nos moutons: l’imposition des indemnités versées au niveau communal pour les activités des autorités doit elle aussi être harmonisée et rendue plus juste. Le système cantonal de l’imposition d’un quart seulement des indemnités des parlementaires est là encore plutôt généreux par rapport aux systèmes beaucoup plus stricts pratiqués au niveau communal. Le groupe socialiste approuve les deux motions sous forme de postulat et vous propose d’en faire de même. M. Yves Leuzinger, Les Reussilles (Les Verts). Pour ceux qui restent, j’aimerais dire que nous Les Verts avons aussi trouvé que le problème soulevé était un problème véritable. D’une part, il touche l’engagement civique, l’engagement politique des gens dans les communes d’une manière globale. Il est clair qu’actuellement nous avons un problème et que nous le reconnaissons aussi, il faut donc le régler. Il y a par contre deux solutions: la première solution consisterait à augmenter les soldes de ces personnes, pour compenser l’imposition qui est faite. Mais nous savons aussi en tant qu’engagés parlementaires, que lorsqu’on demande à nos 19 concitoyens d’augmenter les soldes de notre propre travail, cela passe très mal et ce n’est pas très populaire. Dans ce sens-là, l’approche proposée nous paraît cohérente. Par contre, on a ici un paradoxe: le travail, quand il est rémunéré, est considéré comme une chose normale, tout travail non rémunéré n’est pas considéré comme un vrai travail. Le fait qu’on impose les différents soldes des engagements politiques est quelque chose qui devrait satisfaire la plupart des personnes qui remplissent ces fonctions. A l’inverse, nous le savons tous, la rémunération pour le travail dans les communes est très nettement inférieur au temps engagé, tant dans le domaine des sapeurs-pompiers que dans le domaine de l’engagement politique. Il faut pouvoir faire des changements et les propositions qui nous sont faites sont cohérentes, pour à peu près 90 pour cent des cas. M. Hess l’a relevé luimême, on a, dans le cas des sapeurs-pompiers mais surtout des communes, des exceptions pour les grandes communes, où des gens sont engagés avec un salaire et il n’y a pas de raison de modifier l’imposition de ce salaire-là. Il faut bien comprendre que nous soutenons la démarche, mais nous demandons que les cas particuliers soient pris en compte, comme vous l’avez proposé en changeant la formulation du premier point en postulat. Le groupe des Verts soutiendra, soutiendra quasiment à l’unanimité, le postulat pour ce point-là. En ce qui concerne les sapeurs-pompiers, nous pensons qu’il y a peut-être quelques cas, dans les grandes centrales de secours, de personnes qui ont aussi des salaires et il faut en tenir compte. Les explications que vous avez données, M. Kneubühler, sont claires, vous voyez aussi ces cas comme des cas d’exception, si je ne me trompe, et dans ce sens-là le groupe des Verts soutiendra partiellement la partie qui est laissée en motion, d’autres pourront soutenir très nettement le postulat. Dans ces deux cas, nous estimons que le postulat au moins doit être soutenu et, comme je l’ai dit pour les points qui concernent les sapeurs-pompiers, une partie soutiendra certainement la partie motion. Le président. Nous allons interrompre la discussion ici. Je vous souhaite une bonne soirée. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 16 heures 25. 20 22 janvier 2008 Compte rendu de la deuxième séance Mardi 22 janvier 2008 La séance est ouverte à 9 heures. Présidence : M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présents : 148 députés 270/2007 Motion urgente Hess, Stettlen (UDC) – Alléger l’imposition des indemnités touchées pour l’exercice d’une activité au profit de la commune 272/2007 Motion urgente Kneubühler, Nidau (PRD) – Exonération d’impôt pour la solde versée au titre du service du feu Suite La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. Mme Therese Kohler-Jost, Mühlethurnen (PRD). Le groupe PRD ne veut pas mettre en danger le système des pompiers de milice, qui fonctionne à satisfaction. La motion Kneubühler est rédigée de manière très ouverte. Nous allons donc la soutenir. Par contre nous ne pouvons accepter le chiffre 2 de la motion Hess que sous forme de postulat. Nous mettons en doute l’opportunité d’un alignement sur la réglementation appliquée à l’imposition des indemnités journalières et des jetons de présence touchés par les membres du Grand Conseil. Nous souhaitons quant à nous une solution optimale, qui devrait d’abord faire l’objet d’un examen. C’est pourquoi nous soutenons la forme du postulat. Le chiffre 1 de cette motion a déjà été converti en postulat, que nous acceptons majoritairement. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). Le groupe UDF accepte le postulat Hess, cela peut encourager certains à s’engager dans la politique locale et communale. Quant à la motion Kneubühler, elle reçoit aussi notre soutien, non comme postulat mais comme motion. Je me permets de dire mon étonnement quant aux arguments avancés par certains, mais chacun doit assumer ses paroles. Moi je n’ai jamais rencontré de sapeur-pompier qui s’engageait pour gagner des sous, il y a des jobs accessoires qui sont bien plus lucratifs. Pourquoi des hommes et des femmes acceptent-ils d’être réveillés en pleine nuit? Pourquoi, dès que l’alarme sonne, quittent-ils un repas attendu avec impatience? Pourquoi acceptent-ils d’être dérangés alors que des amis sont en visite, ou pendant le week-end alors que tout le monde a congé? Non ce n’est pas pour l’argent, la solde des pompiers n’est pas lucrative, c’est un simple dédommagement. Ces hommes et ces femmes interviennent pour sauver des vies, pour donner les premiers soins, peut-être même à l’un d’entre vous un jour, pour éteindre éventuellement votre maison, pour empêcher un sinistre de se propager, pour protéger vies et matériel, pour sauver un animal. Lors des interventions, les sapeurs-pompiers s’engagent corps et âme, souvent avec des risques très importants, ils luttent avec énergie, se dépensent sans compter, certains même jusqu’à l’épuisement. Même très bien formés et exercés, lors d’une intervention les risques liés à l’inconnu restent Finances et il faut faire face. L’engagement civique volontaire des sapeurs-pompiers est énorme, donc l’exonération fiscale est une petite reconnaissance quant à leur engagement. Je suis persuadé que ce n’est pas ce modeste manque à gagner qui va creuser un trou dans nos finances cantonales, mais le geste sera apprécié à sa juste valeur par des milliers de sapeurs-pompiers engagés pour le bien de la société. Mais non, ce ne sont pas des milliers, ce sont juste les cadres, donc certainement moins de mille officiers et sous-officiers, qui sont concernés. Ce sont ceux qui interviennent les premiers en cas d’alarme, ce sont ceux qui courent le plus souvent, ce sont ceux qui sont le plus engagés et qui portent le plus de responsabilités. Pour toutes ces raisons, l’UDF soutient la motion Kneubühler. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Les activités bénévoles doivent enfin obtenir une réelle reconnaissance dans ce canton. Les heures de travail bénévole se comptent par millions dans les paroisses, le sport, le secteur social ou pour les personnes âgées. Ce sont souvent des femmes qui accomplissent ces tâches. Peu de ces personnes touchent des indemnités. Seuls les pompiers et les membres d’autorités communales font exception. Ces différences sont choquantes. Je trouve la démarche proposée injuste car elle consiste à accorder des privilèges à un groupe de personnes, en plus majoritairement à des hommes. Je vais tout de même accepter ces deux interventions mais il fallait que je vous explique pourquoi j’ai de la peine à m’y résoudre. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). Si on a inlassablement parlé des secouristes et des sauveteurs dans le cadre des intempéries, on a peut-être trop oublié qu’un organisme organisé de la même manière œuvre pour les secours en montagne. Ses membres ne sont pas défrayés pour leurs heures de garde. Je vous rappelle qu’au niveau fédéral, une intervention a été déposée, qui demande les mêmes mesures que celles envisagées pour les pompiers. Si la motion les concernant est adoptée au plan cantonal, je rappellerai au Directeur des finances la situation de nos sauveteurs en montagne. M. Jürg Scherrer, Bienne (PSL). J’aimerais inviter le Grand Conseil à accepter au moins la motion concernant le service du feu. La période est aux certificats de salaire et mon commandant des pompiers ne sait pas s’il doit prévoir une telle attestation pour les pompiers à temps partiel. Cela pourrait poser des problèmes pour la déclaration fiscale. M. Andreas Lanz, Thoune (UDC). Nous avons appris que 95 pour cent des pompiers bénéficient d’une exonération d’impôts, ce qui n’est pas le cas des 5 pour cent restant qui accomplissent un service bénévole et sont donc punis pour ce faire. C’est un désavantage évident. Le corps des sapeurs pompiers a sa propre culture, il jouit d’un prestige social élevé et d’une forte acceptation. Une professionnalisation de cette activité coûterait à l’Etat facilement plusieurs millions de francs. Je vous prie donc d’accepter les deux motions. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). Dans cette discussion passionnante, on a pu entendre certains députés s’exprimer comme si le domaine du service du feu était complètement masculin. C’est faux : nous avons besoin d’effectifs féminins. Je comprends fort bien les déclarations de Madame Morgenthaler concernant le bénévolat. On a dit ici que le service du feu est un devoir de citoyen, accompli dans le cadre d’un Finances 22 janvier 2008 service de milice. Il convient ici de différencier le bénévolat du service de milice qui exige des heures de présence de jour comme de nuit. Il importe de soutenir le corps des sapeurs pompiers selon les propositions contenues dans les deux interventions qui nous sont soumises. Je vous prie de suivre la proposition du groupe PEV, à savoir de soutenir le postulat Hess et la motion Kneubühler. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. M. Urs Gasche, Directeur des finances. Qu’y a-t-il de plus sympathique que des pompiers ? Au nom du gouvernement, je tiens aussi à leur déclarer notre reconnaissance. J’aimerais cependant ramener la discussion à davantage d’objectivité. Il ne s’agit pas de savoir ici si les prestations des pompiers sont indemnisées correctement, si elles sont importantes et dangereuses. Tout ceci est reconnu. J’admets aussi que nous devons trouver une solution adéquate sur le plan fiscal. C’est donc au niveau fiscal que doit se situer la discussion. Le droit fiscal et la loi fiscale adoptée par le parlement reposent sur des principes dont l’égalité de droit fait partie. L’imposition selon la capacité contributive d’une personne ne dépend pas de la noblesse de son activité mais du montant de son indemnisation. Nous admettons, ainsi que l’Intendance des impôts, que le fait de devoir déclarer une solde supérieure à 2000 francs par an comme revenu de travail n’est pas adéquat. Cette mesure est trop schématique et nous nous en sommes rendu compte notamment après les intempéries de 2005 et 2007. C’est sous cet angle que le gouvernement a décidé d’accepter la motion Hess comme postulat. Pour moi, il en va de même de la motion Kneubühler. Notre intention n’est nullement de laisser l’intervention s’empoussiérer mais bien de suivre le mandat que le gouvernement a décerné à ma Direction d’établir une ordonnance. Celle-ci devra faire l’objet de discussions avec les milieux du service du feu et les instances responsables des communes. Ainsi la correction envisagée par le gouvernement dans ce domaine pourra-t-elle être mise en application. Je dois vous mettre en garde contre l’idée que l’adoption d’une motion entraîne une modification immédiate de la disposition légale comme semble le penser Monsieur Scherrer. Chaque motion est un mandat pour entamer une procédure de modification législative mais aucune n’a jamais été directement mise en œuvre. Je serais donc très reconnaissant à son auteur de convertir sa motion en postulat. Le président. La parole est aux auteurs des motions. 21 pouvoir convertir ma motion en postulat. Mais quand il a affirmé qu’une motion ne menait pas à une modification législative immédiate, j’ai vu que cela n’était pas possible. Au début de ses déclarations, il avait pourtant affirmé qu’une nouvelle pratique ne se fondait pas sur une modification législative mais sur une modification de la mise en œuvre. Il importe donc que la motion soit maintenue et je vous demande de l’accepter. Le président. Monsieur Kneubühler maintient sa motion et demande le vote par appel nominal. Nous vérifions si la majorité qualifiée requise de 30 voix est acquise. Vote Pour le vote par appel nominal Vote Pour l’adoption du postulat Hess (ch. 1 et 2) Contre 93 voix 144 voix 0 voix Vote par appel nominal Pour l’adoption de la motion Kneubühler: Aebischer, Aellen, Ammann, Astier, Barth, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser, BlaserGerber, Bommeli, Bornoz Flück, Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter-Reusser, Burn, Coninx, Costa, DesarzensWunderlin, Etter, Feller, Fischer (Longeau), Flück, Friedli, Fritschy-Gerber, Früh, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gerber, Gfeller, Giauque, Graber, Grimm, Grivel, Grossen, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni, Häsler, Hess, Heuberger, Hirschi, Hostettler, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Jenni, Jost, Kast, Klopfenstein, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Leuenberger, Leuzinger, Markwalder, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Moser, Mühlheim, Neuenschwander, Pardini, Pauli, Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Ruchti, Schär, Scherrer, Schmid, Schnegg, Schnegg-Affolter, Schneiter, Schori (Berne), Schwarz-Sommer, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Sommer (Wynigen), Stalder-Landolf, Staub, Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Sutter, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Widmer, Wyss, Zryd, Zuber, Zumstein (109 voix) Contre: Arm, Baltensperger, Bhend, Bregulla-Schafroth, Contini, Hänsenberger-Zweifel, Haudenschild, Hofmann, Jenk, Lemann, Löffel-Wenger, Lüthi, Moeschler, Morgenthaler, Näf-Piera, Stucki-Mäder (16 voix) M. Lorenz Hess, Stettlen (UDC). Nous connaissons tous le danger qu’un postulat atterrisse au fond d’un tiroir pour ne plus jamais en ressortir. Pourquoi donc accepter de convertir les deux points de ma motion en postulat ? J’ai écouté attentivement les déclarations du Directeur des finances. Il a précisé très clairement que l’adoption d’un postulat déboucherait sur une ordonnance qui serait mise en procédure de consultation. Nous prenons le gouvernement au mot. Vous disposerez ainsi d’une proposition concrète de ma part qui s’allie fort bien avec la motion Kneubühler conçue d’une manière plus ouverte, que je vous prie d’accepter Abstentions: Balli-Straub, Bernhard-Kirchhofer, Brand, Burkhalter, Fischer (Meiringen), Geissbühler, Gränicher, Keller, Kropf, Loosli-Amstutz, Masshardt, Rösti, Rufer-Wüthrich, Ryser, Schärer, Schori (Spiegel), Siegenthaler, Spring, Wälchli (19) Le président. L’auteur de la motion en a converti les deux points en postulats. Le président. L’assemblée a accepté la motion Kneubühler, Nidau (PRD) par 109 voix contre 16 et 19 abstentions. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Pendant une bonne partie des déclarations du Directeur des finances, j’ai cru Absents: Antener, Bieri (Spiez), Brönnimann (Belp), Freiburghaus, Huber, Käser, Kilchherr, Marti Anliker, Meyer, Michel, Morier-Genoud, Rhyn, Schwickert, Studer, VaucherSulzmann (15 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. 22 22 janvier 2008 287/2007 Interpellation urgente Kast, Berne (PDC) – Réforme de l’imposition des entreprises II Texte de l’interpellation du 19 novembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé, dans la perspective de la votation fédérale sur la réforme de l’imposition des entreprises II, de répondre aux questions suivantes : 1. Développement de l’imposition des entreprises – Comment le produit de l’impôt sur les entreprises a-t-il évolué ces dix dernières années dans le canton de Berne a) par rapport à la croissance du produit intérieur brut ? b) par rapport au total du revenu fiscal ? – Quel a été l’impact de la réforme de l’imposition des entreprises I sur l’évolution du revenu fiscal dans le canton de Berne ? 2. Inclusion des cantons – La réforme de l’imposition des entreprises II répond-elle aux attentes des directeurs et directrices des finances ? 3. Répercussions sur l’imposition partielle – Quel sera l’impact pour notre canton de l’imposition partielle des dividendes dans l’impôt fédéral direct, qui sera introduite dans le cadre de la réforme de l’imposition des entreprises II ? – Quel sera l’impact pour le canton de l’atténuation de la double imposition au niveau cantonal, où elle fera l’objet d’une votation le 24 février 2008 ? – Quel est le profil de l’actionnaire moyen dont l’imposition partielle aux niveaux cantonal et fédéral fera baisser l’impôt ? 4. Réforme de l’imposition des entreprises II, une réforme fiscale pour les PME – Le Conseil-exécutif estime-t-il lui aussi que la réforme de l’imposition des entreprises II profitera non seulement aux sociétés de capital, mais aussi aux sociétés de personnes (entreprises artisanales, exploitations agricoles) ? – Cette réforme est destinée à alléger la charge fiscale des sociétés de personnes en particulier dans la phase transitoire. Quel sera l’impact de ces mesures pour le canton de Berne ? – La réforme de l’imposition des entreprises II apportera-telle aussi des simplifications administratives pour les PME ? Développement Les bénéfices des entreprises sont aujourd’hui doublement imposés – une fois au niveau de l’entreprise et une fois au- Finances près de l’actionnaire. Cette double imposition augmente le coût du capital risque, entrave la croissance d’entreprises jeunes et innovantes ainsi que, partant, la création d’emplois. La double imposition se répercute également de manière négative sur le règlement des successions. La réforme de l’imposition des entreprises II est destinée notamment à atténuer cette double imposition au niveau fédéral. Dans la plupart des 30 Etats membres de l’OCDE, la double imposition a été déjà soit allégée, soit supprimée. De même, plus de la moitié des cantons appliquent déjà l’imposition partielle des dividendes. Dans la révision partielle de la loi sur les impôts, qui fera elle aussi l’objet de la votation populaire du 24 février 2008, il est prévu notamment d’atténuer la double imposition. La réforme de l’imposition des entreprises II est destinée également à éliminer un certain nombre tracas fiscaux qui perturbent les petites et moyennes entreprises. En particulier, les entraves fiscales au règlement des successions seront démontées. En premier lieu, la réforme a pour effet d’alléger le poids qui pèse sur les petites et moyennes entreprises. Les PME sont la colonne vertébrale de l’économie suisse, elles occupent plus de deux millions de personnes, soit environ deux tiers des personnes actives de notre pays. La réforme de l’imposition des entreprises II contribue à renforcer la Suisse en tant que place économique et donnera de ce fait des impulsions essentielles à la croissance. (8 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 1. Evolution de l'imposition des entreprises Comment le produit de l’impôt sur les entreprises a-t-il évolué ces dix dernières années dans le canton de Berne? a) par rapport à la croissance du PIB ? b) par rapport au total du revenu fiscal ? Le tableau ci-dessous montre la croissance des recettes fiscales par rapport à celle du produit intérieur brut (PIB). En raison du rythme de la taxation, la croissance économique d'une année donnée se répercute, au plus tôt, sur le produit de l'impôt de l'année suivante; c'est pourquoi le tableau cidessous rapproche la croissance du PIB d'une année donnée avec le produit de l'impôt de l'année suivante. Il montre également l'évolution du produit de l'impôt dégagé par les personnes morales par rapport au produit total de l'impôt. Produit intérieur brut suisse (Source: Office fédéral de la statistique) Année Croissance en % 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 0.5 1.9 2.8 1.3 3.6 1.0 0.3 -0.2 2.3 1.9 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2.3 2.3 2.3 2.3 2.3 2.3 3.06 3.06 3.06 3.06 en millions de francs Produit de l'impôt Année Quotité de l'impôt Produit cantonal total (sans parts fédérales) Produit effectif 2'448 2'495 2'517 2'651 2'661 3'533 3'527 3'580 3'838 3'890 pour une quotité de 2,3 2'448 2'495 2'517 2'651 2'661 2'678 2'674 2'709 2'912 2'943 1.9 0.9 5.3 0.4 0.6 -0.1 1.3 7.5 1.0 Croissance en % Finances 22 janvier 2008 23 en millions de francs Personnes morales Produit effectif 140 pour une quotité de 2,3 140 Croissance en % 162 192 234 305 282 287 322 418 459 162 192 234 305 213 217 244 314 346 16.3 18.2 22.1 30.2 -30.0 1.7 12.3 28.8 10.3 6.5 7.6 8.8 11.5 8.0 8.1 9.0 10.8 11.8 Impôts PM en % du produit total 5.7 Le produit de l'impôt dégagé par les personnes morales est soumis à de fortes fluctuations. Cela s'explique par le fait que les résultats de quelques grandes sociétés peuvent avoir une incidence significative sur le produit total. En outre, les fluctuations conjoncturelles se répercutent de manière plus immédiate sur les bénéfices des entreprises que sur le revenu des personnes physiques. Quel a été l’impact de la réforme de l’imposition des entreprises I sur l’évolution du revenu fiscal dans le canton de Berne ? La vocation première de la réforme de l'imposition des entreprises I, entrée en vigueur en 1998, était d'améliorer la compétitivité de l’économie suisse et de restaurer l'attrait de la place économique suisse grâce à des mesures légales au niveau fédéral. Ces mesures consistaient en des modifications de la loi fédérale sur l'impôt fédéral direct (adoption d'un barème proportionnel d'imposition du bénéfice, suppression de l'impôt sur le capital, simplifications en faveur des sociétés holding et des sociétés de domicile), de la loi sur l'harmonisation fiscale (réduction pour participation sur les bénéfices en capital), de la loi fédérale sur les droits de timbre (réduction du droit d'émission sur les droits de participation) et de la loi fédérale sur l'impôt anticipé. L'essentiel des conséquences financières directes de ces mesures s'est limité à la part du canton de Berne au produit de l'impôt fédéral direct et n'est pas chiffrable. Seule l'extension de la réduction pour participation sur les bénéfices en capital, prévue par la loi sur l'harmonisation fiscale, a eu un impact sur les impôts cantonaux. Compte tenu cependant de ce que les sociétés holding bénéficient d'un régime particulier, le recul du produit de l'impôt occasionné par cette mesure n'a pas été significatif. A quotité d'impôt constante, le produit de l'impôt dégagé par les personnes morales a été multiplié par 2,5 entre 1997 et 2006. Cette évolution s'explique d'une part par l'augmentation d'environ 25% du nombre de sociétés et, de l'autre, par la croissance des bénéfices des entreprises. Il est impossible de quantifier le rôle qu'a joué la réforme de l'imposition des entreprises I dans cette évolution. 2. Inclusion des cantons La réforme de l’imposition des entreprises II répond-elle aux attentes des directeurs et directrices des finances ? La Conférence des directeurs cantonaux des finances (CDF) a largement participé à l'élaboration de la réforme de l'imposition des entreprises II. Le projet adopté par les chambres fédérales, contre lequel un référendum a été demandé, a son entier soutien. Elle en répondra au côté du Conseil fédéral et du département fédéral des finances lors de la campagne de er votation (selon le communiqué de presse de la CDF du 1 juin 2007, Cf. http://www.fdk-cdf.ch/PDF/MM_010607_d.pdf) 3. Répercussions sur l’imposition partielle Quel sera l’impact pour notre canton de l’imposition partielle des dividendes dans l’impôt fédéral direct, qui sera introduite dans le cadre de la réforme de l’imposition des entreprises II ? L'imposition partielle des dividendes creusera l'impôt fédéral direct du canton de Berne de près de 5 millions de francs. Ramené à la part cantonale selon RPT de 17%, cela donnera un recul effectif des recettes d'environ 1 million de francs. Quel sera l’impact pour le canton de l’atténuation de la double imposition au niveau cantonal, où elle fera l’objet d’une votation le 24 février 2008 ? Il faut distinguer ici entre le court et le long terme. Dans sa phase de démarrage, l'imposition partielle des dividendes entraînera un recul du produit fiscal de 16 millions de francs au niveau cantonal et de 9 millions de francs au niveau communal. Ce seront là les conséquences directes de l'imposition partielle. Celle-ci va cependant donner une impulsion aux distributions de bénéfices et amplifier leur proportion, ce qui se traduira à terme par une croissance du produit de l'impôt sur le revenu. Quel est le profil de l’actionnaire moyen dont l’imposition partielle aux niveaux cantonal et fédéral fera baisser l’impôt ? Faute de données statistiques, il est impossible de répondre exhaustivement à la question. Le détenteur de parts moyen d'une société de capitaux ou d'une Sàrl dont le siège est basé dans le canton de Berne déclare un revenu imposable d'environ 90 000 francs et une fortune imposable d'environ 1 020 000 francs. La valeur fiscale des titres composant sa fortune s'élève en moyenne à près de 890 000 francs, dont l'essentiel se compose de participations. Nous ne disposons d'aucune information sur le volume effectif des participations, ni sur les distributions de dividendes correspondantes. Il n'existe pas non plus de statistiques sur les actionnaires détenant des participations dans des entreprises basées hors du canton. 4. Réforme de l’imposition des entreprises II, une réforme fiscale pour les PME Le Conseil-exécutif estime-t-il lui aussi que la réforme de l’imposition des entreprises II profitera non seulement aux sociétés de capital, mais aussi aux sociétés de personnes (entreprises artisanales, exploitations agricoles) ? Oui, le Conseil-exécutif partage l'opinion selon laquelle la réforme de l'imposition des entreprises II bénéficiera tant aux sociétés de capitaux, qu'aux sociétés de personnes. Ces dernières bénéficient de deux ensembles de mesures améliorant leurs conditions générales. La réforme atténue la double imposition économique pesant sur les entreprises de personnes avec participations. En matière d'imposition des bénéfices en capital et des dividendes, la Suisse fait partie des Etats à fort prélèvement. La Confédération adopte maintenant les réglementations qui ont fait leur preuve dans 13 cantons. Ces réglementations allègent sensiblement la fiscalité des investissements et du capital risque, ce qui créera des emplois. Les entreprises de personnes (entreprises artisanales) qui se trouvent dans des phases transitoires n'ont pas d'impôt à payer dans ces moments délicats. Un ensemble de mesures permet aux entreprises de personnes de s'adapter facilement au marché, sans être gênées par le fisc. Parmi ces mesures figurent 24 22 janvier 2008 1. l'extension du remploi: facilite le transfert exonéré d'impôt de réserves latentes en cas de réorientation de l'exploitation. 2. l'évaluation plus avantageuse des titres de la fortune commerciale: réduit l'impôt sur la fortune et les formalités administratives au moment de la déclaration d'impôt. 3. l'imposition différée en cas de transfert d'immeubles de la fortune commerciale dans la fortune privée: permet de différer l'imposition des bénéfices jusqu'à leur réalisation effective. 4. l'imposition différée des réserves latentes en cas de partage successoral: favorise la poursuite de l'exploitation par les héritiers. 5. l'allégement des bénéfices de liquidation: allège les personnes cessant définitivement leur activité indépendante en atténuant l'impôt sur les bénéfices de liquidation. Cette réforme est destinée à alléger la charge fiscale des sociétés de personnes en particulier dans la phase transitoire. Quel sera l’impact de ces mesures pour le canton de Berne ?Il est difficile de se prononcer avec précision. Certaines mesures n'auront aucune incidence directe sur les impôts cantonaux, car les dispositions sont déjà conformes aux prescriptions de la réforme de l'imposition des entreprises II (chiffres 3 à 5 des mesures ci-dessus). La réforme de l’imposition des entreprises II apportera-t-elle aussi des simplifications administratives pour les PME ? Oui, voir chiffre 2 des mesures ci-dessus. Le président. Monsieur Kast se déclare satisfait de la réponse obtenue. 185/2007 Motion Grimm, Berthoud (Les Verts) – Déplacements de service et écologie Texte de la motion du 13 juin 2007 1. Le Conseil-exécutif est chargé de changer la conception des indemnités de déplacement en véhicule automobile privé. 2. La cylindrée ne doit plus être le critère déterminant du tarif des indemnités versées au kilomètre. 3. Lors de la révision, la possibilité de concevoir ces indemnités selon des critères écologiques doit être étudiée, notamment l’inversion de la proportionnalité entre la cylindrée et l’indemnité versée au kilomètre. Développement Dans l’ordonnance sur le personnel se trouvent énoncées les conditions de base du remboursement des frais liés aux déplacements de service effectués avec un véhicule automobile privé. L’article 113, alinéa 2 attribue au Conseil-exécutif la compétence de fixer le montant de l’indemnité versée au kilomètre pour les déplacements effectués par ce moyen. Actuellement, l’indemnité versée par kilomètre est la suivante : Jusqu’à 9 000 km/année jusqu’à 800 ccm 55 centimes/km de 801 à 1 200 ccm 60 centimes/km de 1 201 à 1 600 ccm 65 centimes/km plus de 1 601 ccm 70 centimes/km Ces informations se trouvent à l’adresse internet suivante : http://www.erz.be.ch/site/fr/index/fachportal-bildung/fb-anstelung-index/fb-anstellung-gehalt2/fb-anstellung-fahrspesen.htm Selon ces informations, les collaboratrices et collaborateurs qui se déplacent avec une voiture « puissante » sont aujourd’hui avantagés par rapport à ceux qui ont choisi un mo- Finances dèle écologique. Il n’y a aucune incitation à préférer un véhicule qui consomme peu ou même à se déplacer en transports publics. C’est en contradiction avec le principe proclamé de la recherche de l’efficacité énergétique. Or le gouvernement et le parlement ont tous deux adhéré à la stratégie énergétique. Il faut donc que le Conseil-exécutif adapte la pratique de l’indemnisation. (11 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 14 novembre 2007 La fixation du montant des indemnités est un domaine ressortissant au Conseil-exécutif (art. 76 de la loi du 16 septembre 2004 sur le personnel (LPers) ; RSB 153.01). En vertu de l’article 53, alinéa 3 de la loi sur le Grand Conseil (LGC), la présente motion relevant exclusivement de la compétence du Conseil-exécutif, elle a valeur de directive. Les motions ayant valeur de directive laissent au Conseil-exécutif une marge de manœuvre relativement importante quant au degré de réalisation de l’objectif, aux moyens à engager et aux autres modalités d’exécution du mandat. Le pouvoir de décision et la responsabilité incombent eux aussi au Conseil-exécutif. Pour ce qui concerne les arguments présentés par le motionnaire, le Conseil-exécutif prend position comme suit : Le Conseil-exécutif est disposé à adhérer aux réflexions du motionnaire concernant l’écologie. Le principe d’une gestion plus consciente des différents agents énergétiques est d’ailleurs déjà ancré dans la stratégie du gouvernement. Ainsi, le Conseil-exécutif s’est-il engagé dans son programme de législature 2007 à 2010 à prendre des mesures susceptibles d’augmenter l’efficacité énergétique et de développer les énergies renouvelables, notamment pour protéger efficacement le climat. Dans le cadre de sa stratégie énergétique 2006, il a en outre affirmé son intention de renforcer l’attrait du site économique bernois et de contribuer à la protection de l’environnement par une politique énergétique ciblée. Par e ailleurs, le 3 rapport sur l’énergie, dont le Grand Conseil a pris connaissance en mars 2003 et qui a notamment pour objectif de réduire la consommation des énergies fossiles, n’a rien perdu de sa validité. Le Conseil-exécutif a également adopté la position d’un employeur conscient de l’environnement dans le traitement de diverses interventions parlementaires antérieures. Ainsi, par exemple, s’est-il prononcé, dans sa réponse à la motion «Parc automobile cantonal» déposée par Madame la députée Wasserfallen le 28 juin 2006, pour qu’à l’avenir tous les nouveaux véhicules et engins carburant au diesel achetés par le canton soient équipés de filtres à particules. Il a simultanément encouragé les communes à faire de même. Il existe aussi des bases légales correspondant déjà à la requête formulée dans la présente motion, selon laquelle il conviendrait d’une part d’aménager les déplacements de service en fonction de critères écologiques et d’autre part de promouvoir l’utilisation des transports publics. L’article 109 de l’ordonnance du 18 mai 2005 sur le personnel (OPers) dispose ainsi que les déplacements de service doivent être effectués en priorité au moyen des transports publics. L’utilisation de véhicules privés ne peut être autorisée que dans la mesure où elle s’avère plus judicieuse pour des raisons de service ou lorsqu’elle permet une économie substantielle de temps ou de frais. Relevons toutefois qu’il est généralement moins onéreux de verser des indemnités pour l’utilisation de véhicules privés que de constituer et de gérer son propre parc automobile. En tant qu’employeur, le canton ne peut contraindre ses agentes et agents à mettre leurs véhicules à sa disposition pour des déplacements de service. Il est donc tenu de verser aux Finances 22 janvier 2008 agentes et agents concernés une indemnité permettant de couvrir au mieux les frais encourus par cette mise à disposition. Citons à cet égard l’exemple des membres de la police cantonale et des gardes-faune, qui sont nombreux à mettre, souvent quotidiennement, leurs véhicules au service de leur employeur. Bien que ces deux catégories de personnel perçoivent, en plus de l’indemnité kilométrique, une indemnité supplémentaire fixe pour la mise à disposition de leur véhicule (500 francs par an) et pour les frais de stationnement (360 francs par an), cette solution revient nettement moins cher au canton que s’il entretenait son propre parc automobile. Conformément à sa position de fond décrite ci-dessus et aux mesures prises précédemment, le Conseil-exécutif répond aux différentes demandes du motionnaire de la manière suivante : Points 1 et 2 Deux postulats exigeant une unification des montants des indemnités échelonnés en fonction de la cylindrée avaient déjà été présentés en mars 1996 (P 084/96, Strecker, Gléresse et P 110/96, Pfister, Zweisimmen). Les deux interventions, qui demandaient une indemnité unique respectivement de 60 centimes (Strecker) et de 55 centimes (Pfister) par kilomètre parcouru, ont été adoptées par le Grand Conseil. Au cours des clarifications qui se sont ensuivies, la Direction des finances est parvenue à la conclusion que la suppression des montants différenciés apportait plusieurs avantages : simplification des processus administratifs de traitement des frais, égalité de tous les employés du canton et respect de l’aspect écologique mis en avant par les auteurs des postulats. A l’époque, l’indemnisation des frais a été étudiée sur la base des données recueillies au sein de l’administration et d’une comparaison avec les données émanant d’autres administrations publiques, d’entreprises privées et de services spécialisés en matière de véhicules. Ces comparaisons ont démontré qu’avec sa réglementation, le canton de Berne couvrait bien les frais réels inhérents aux véhicules privés, mais qu’en comparaison avec le secteur privé, il se situait dans la partie supérieure de la liste voire, en comparaison avec les administrations publiques, en tête. Une procédure de corapport sur les résultats de la comparaison et sur différentes propositions de solutions a ensuite conduit les associations de personnel, mais également une partie de l’administration, à émettre des réserves quant à l’élaboration d’une nouvelle réglementation visant à unifier, à un niveau légèrement inférieur, les montants des indemnités jusqu’ici basés sur la puissance du moteur. Les parties interrogées estimaient par exemple dans leur majorité que le personnel du canton risquerait d’interpréter une telle réduction des indemnités comme une mesure d’économie supplémentaire. Pour ces motifs, la Direction des finances a finalement conclu, en 2000, que les taux appliqués jusqu’ici demeureraient inchangés jusqu’à nouvel ordre. Le Conseil-exécutif est aujourd’hui disposé à satisfaire cette requête. Il est fondamentalement favorable à la fixation d’un montant unique de l’indemnité kilométrique et considère que les avantages évoqués à l’époque sont toujours valables. Par ailleurs, il est fort probable, au vu du renchérissement du coût de la vie et de la forte augmentation du prix de l’essence, que les indemnités au kilomètre autrefois considérées comme relativement généreuses correspondent aujourd’hui plus que jamais aux coûts réels. Proposition : Adoption. Point 3 L’inversion de la proportionnalité entre la cylindrée et l’indemnité versée au kilomètre proposée par le motionnaire en vertu du principe écologique voulant que «plus le moteur 25 est petit, plus le tarif est élevé», annulerait les avantages de l’indemnisation unique exposés ci-dessus. Une indemnité kilométrique unique apporterait en outre déjà une réponse satisfaisante à la demande visant à privilégier les véhicules motorisés de petite cylindrée. Il convient par ailleurs de noter qu’avec une telle solution, l’indemnité versée aux agents et agentes possédant des voitures de grosse cylindrée ne suffirait plus à couvrir leurs frais. Mais dans des cas comme celui des agents et agentes des services des gardes-faune et de la gestion des forêts, par exemple, qui possèdent essentiellement des véhicules de grande taille, le canton, en tant qu’employeur, est tributaire de la volonté de ces personnes d’utiliser leur véhicule privé pour effectuer des déplacements de service. Or, la réglementation proposée par le motionnaire pourrait remettre en question cette bonne volonté. Le Conseil-exécutif considère que la décision de chacun d’acheter tel ou tel type de véhicule relève de la sphère privée. La solution proposée ne permettrait pas de répondre à l’intention visant d’une part à verser une indemnisation propre à couvrir les coûts inhérents à la mise à disposition, par le personnel du canton, d’un véhicule privé pour des déplacements de service et d’autre part à respecter les décisions d’ordre privé des agentes et agents. Proposition : Rejet. Le président. Le Conseil-exécutif ne propose l’adoption que d’une partie de l’intervention sous forme de motion. M. Christoph Grimm, Berthoud (Les Verts). Je tiens tout d’abord à remercier le Conseil-exécutif de sa réponse exhaustive aux trois points de ma motion. Actuellement, la révision partielle de la loi sur l’imposition des véhicules à moteur est en procédure de consultation. Dans son projet, le Conseil-exécutif tient totalement compte de ma revendication au chiffre 3. Si nous acceptons la révision partielle, le chiffre 3 de ma motion sera mis en œuvre. C’est dans cette perspective que je retire ce chiffre 3 de ma motion tout en vous priant d’accepter les chiffres 1 et 2. Le président. Le chiffre 3 a été retiré. Personne dans l’assemblée ne désire s’exprimer, pas plus que le Directeur des finances. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 99 voix 0 voix 169/2007 Interpellation Hofmann, Berne (PS-JS) – Fraude à l’AI et fraude fiscale Texte de l’interpellation du 7 juin 2007 Les « abus » étaient au centre des débats d’avril-mai 2007. L’attention s’est portée sur les bénéficiaires de rentes AI que certains traitent de pseudo-invalides. Si l’on se place dans une telle perspective, les nantis n’ont pas à craindre la critique. Personne ou presque en effet ne remet en question les méthodes qui leur ont permis de parvenir à leur statut de nantis. Les bénéficiaires de rentes AI, par contre, sont souvent du côté des perdants. Et en plus, ils s’exposent au soupçon généralisé d’avoir triché pour obtenir leur rente. « C’est toujours le vainqueur qui écrit l’histoire, défigure sa victime et fleurit sa tombe de mensonges », écrit Bertold Brecht. Loin de moi l’idée de contester l’existence des abus. Après tout, l’erreur est humaine. Mais les autorités politiques 26 22 janvier 2008 ont le pouvoir, par la réglementation, de réduire la proportion de ces abus. Or, il y a là une contradiction avec la politique de compression des effectifs prônée par la droite. Et ce sont ces milieux qui par leur politique favorisent les abus et en plus en font un cheval de bataille pour gagner des voix aux élections. Stratégie astucieuse, mais cynique. Ce qui choque tout particulièrement dans ce débat, c’est qu’on se focalise sur les plus faibles, sur des gens sans pouvoir aucun, sans faire preuve de la moindre tolérance. A tel point que l’Office AI de Berne entend recruter des espions qui essaieront de « coincer » les bénéficiaires de rente : gare à celui qui dit avoir mal au dos et se fait prendre en train de porter des meubles ! L’assureur-maladie Visana propose déjà ce type de « service » et désigne ses espions sous le nom de « consultants-sinistre ». Voilà qui est sinistre en effet. La présente interpellation a pour objectif de renverser pour une fois la perspective : Quels dommages la société subitelle du fait de certains comportements typiques des nantis ? Et si nous soupçonnions tous les nantis globalement de pratiquer la fraude fiscale ? Ces dommages sont-ils supérieurs à ceux que les perdants sont à même de provoquer ? Ce renversement de perspective est bien évidemment difficile en Suisse, pays qui a le culte de la richesse. J’entends par là le fait qu’en Suisse, et le monde entier s’en étonne, on ne considère pas la fraude fiscale, ou plus exactement la soustraction d’impôt comme le dit la loi, comme un délit, mais comme une simple infraction punie de l’amende. C’est d’ailleurs sur ce principe que repose le secret bancaire. Une législation qui place la Suisse dans une situation de plus en plus difficile par rapport à la communauté internationale. Je tente malgré tout de lancer le débat sur les abus dans la fiscalité et prie dès lors le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Quel est le montant des dommages subis annuellement par le canton de Berne du fait de la fraude à l’AI ? Quel est le nombre de fraudeurs et quel est donc le dommage par personne ? Les dommages provoqués par des erreurs de l’Office AI sont donc exclus de cette statistique. 2. A-t-on évalué l’efficacité des « espions » engagés par l’Office AI ? 3. Quel est le montant des dommages subis annuellement par le canton de Berne du fait de la fraude fiscale (personnes physiques seulement) ? Quel est le nombre de fraudeurs et quel est donc le dommage par personne ? Les cas mineurs sont exclus de cette statistique. 4. Existe-t-il actuellement des indices d’une augmentation ou d’une diminution de la fraude fiscale ? 5. Le Conseil-exécutif a-t-il l’intention de réduire les dommages provoqués par la fraude fiscale ? Prévoit-il de recruter des inspecteurs des impôts supplémentaires (ou même des espions) ? La tolérance zéro gagne-t-elle du terrain dans l’administration ? 6. A-t-on fait des calculs qui tendraient à prouver que la masse salariale des inspecteurs des impôts supplémentaires serait nettement inférieure à l’augmentation des rentrées fiscales résultant d’un renforcement des contrôles ? De telles rentrées ne seraient-elles pas bienvenues ? Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 Question 1 Il n’est pas possible en la matière d’établir combien de rentes AI sont obtenues de manière frauduleuse et versées à tort, ni par conséquent d’évaluer le montant total des dommages subis de ce fait. Comme l’Office AI mène des enquêtes très poussées dans les cas douteux, on peut partir du principe qu’un faible pourcentage de rentes AI sont obtenues par fraude. En tout état de cause, sur un effectif total de 28 000 Finances bénéficiaires de rentes AI (dont une partie au bénéfice de rentes partielles) dans le canton de Berne, un pour cent des rentes représenterait un capital de plus de 150 millions de francs et un coût annuel de quelque 14 millions de francs. Question 2 Les assureurs privés font état d’un taux de succès de plus de 90 pour cent en ce qui concerne les interventions d’enquêteurs. La constitution de preuves sur site n’intervient donc que dans les cas où il est quasiment certain que l’on a affaire à une fraude, mais où il n’est pas possible de le prouver à l’aide des autres moyens disponibles. Chaque enquêteur permet de réaliser une économie nette de 2 à 3 millions de francs par an. L’Office AI de Berne n’a pour sa part aucune expérience dans le domaine de la constitution de preuves sur site. Etant donné que le contexte de l’assurance invalidité est d’une part très complexe et différent de celui des assurances privées, et que l’on a d’autre part affaire à des montants considérables, il ne serait pas sérieux de fournir une estimation. Nul ne conteste qu’il faille lutter contre la fraude à l’assurance. Avec la cinquième révision de l’AI, le législateur a offert à cette fin aux offices AI la possibilité de faire appel à des spécialistes lorsque les circonstances l’exigent clairement. Question 3 Il n’est pas possible de chiffrer précisément les cas de soustraction d'impôt non sanctionnés dans le canton de Berne, et l’on ne dispose pas de suffisamment d’indices significatifs même pour fournir une simple estimation en la matière. Le Conseil-exécutif juge cependant que, compte tenu des informations à la fois nombreuses et variées dont dispose l’Intendance des impôts en procédure de taxation, le potentiel de dissimulation des revenus ou de la fortune est réduit à un niveau acceptable. L’instrumentaire qui permet de recenser de façon exhaustive les éléments imposables comprend notamment des mesures législatives, administratives et techniques. En combinant et en rapprochant les données issues de différentes sources, on obtient une vision globale fiable de chaque contribuable qui reflète en règle générale sa situation réelle en termes de revenus et de fortune. Les recettes provenant des cas de soustraction d'impôt sanctionnés, qui incluent aussi les amendes et les intérêts, s’élèvent annuellement à environ 7 millions de francs en moyenne des cinq dernières années. Les rappels d’impôt proprement dits représentent un montant estimé à 4 millions de francs par an. Toutefois, ces chiffres ne comprennent pas les nombreux cas de tentatives de soustraction d'impôt qui sont découverts et réglés dans le cadre des activités de taxation ordinaires. Les revenus et les éléments de patrimoine qui n’ont pas été déclarés, soit par négligence soit intentionnellement, sont ainsi ajoutés au revenu et à la fortune déclarés, et le contribuable se voit en outre infliger une amende. Ces opérations ne sont pas recensées dans la statistique en tant que procédure pour soustraction d’impôt, celle-ci intervenant uniquement lorsqu’il est établi que la soustraction d'impôt porte sur une procédure déjà définitivement terminée. Question 4 Il n’existe aucun indice en ce sens : voir aussi à ce sujet la réponse à la question 3 ci-dessus. Question 5 En ce qui concerne les déclarations d’impôt des particuliers, les mesures adoptées il y a quelques années pour renforcer l’informatisation de la taxation et l’automatisation des contrôles de routine ont permis de dégager certaines capacités de travail qui peuvent désormais être employées pour améliorer la qualité de la taxation et pour accroître les contrôles. Dans ces conditions, le Conseil-exécutif ne voit pas la néces- Finances 22 janvier 2008 sité de recruter du personnel supplémentaire. En ce qui concerne les 27 28 22 janvier 2008 travailleurs indépendants et les entreprises, le personnel était insuffisant jusqu’à la réorganisation de l’Intendance des impôts en 2003 : l’effectif des experts ne permettait pas en effet de réaliser le nombre requis d’expertises. Dans le cadre du « Projet 2003 d'optimisation des procédures de l'Intendance des impôts », le Conseil-exécutif a donc autorisé la création de 40 postes d’experts supplémentaires, ce qui a permis de porter les expertises à un rythme approprié. Globalement, le Conseil-exécutif considère que les ressources de personnel disponibles sont suffisantes pour garantir une taxation fiscale à la fois complète, correcte et conforme au principe de l’égalité des droits. Question 6 Dans le domaine des particuliers, on peut partir du principe que le recrutement de personnel supplémentaire ne permettrait pas de générer une progression sensible des rentrées fiscales. En ce qui concerne les entreprises, il avait été estimé, lors des discussions concernant la création des postes d’experts, que chaque poste supplémentaire dégagerait L'évolution des recettes fiscales n'est toutefois pas proportionnelle à l'augmentation du nombre d'experts. L’augmentation du nombre d’experts et d’expertises renforce l’effet préventif et la résistance à l’impôt, ce qui finit par infléchir la courbe de croissance des recettes et peut même à l'extrême se traduire par un recul des rentrées fiscales. Le président. Monsieur Hofmann n’est pas satisfait de la réponse obtenue de la part du Conseil-exécutif et demande l’ouverture de la discussion. La majorité qualifiée requise est de 40 voix. Vote Pour l’ouverture de la discussion 40 voix M. Andreas Hofmann, Berne (PS-JS). C’est peu dire que je suis insatisfait de la réponse obtenue : mon niveau de satisfaction se situe bien en dessous du niveau habituel. La réponse est à ce point peu éloquente que j’ai dû chercher mes informations sur Internet. La réponse à la question 3 de mon intervention est particulièrement insatisfaisante. Seules les soustractions d’impôt sanctionnées sont prises en compte, ce qui évidemment conduit à un chiffre très modeste. Nous avions déjà connu ce cas de figure en matière d’abus de l’aide sociale. J’ai trouvé sur Internet une publication des Professeurs Bruno Frey et Lars Feld de l’Université de Zurich. Ils arrivent à un taux de 23 pour cent de revenu non déclaré. Monsieur Rudolf Strahm a calculé le montant que cela représente sur le plan suisse. Pour le canton de Berne, on arrive à un montant de plus d’un milliard de francs. C’est bien plus que les 7 millions que l’on prétend me faire miroiter. Quant aux abus de l’aide sociale, je peux les estimer à environ 5 pour cent également grâce à mes recherches sur Internet, ce qui représente une perte d’environ 70 millions de francs pour le canton. Par rapport aux pertes dues aux soustractions d’impôt estimées à un milliard de francs, il y a un facteur 14. On a fait un grand battage en 2007 sur le thème des fraudes à l’AI mais je n’ai jamais rien lu à propos des fraudes fiscales, ni dans la presse ni dans la réponse à mon interpellation. M. Roland Näf, Muri (PS-JS). La salle s’est passablement vidée. On a l’impression qu’un milliard de francs ne touche pas vraiment les consciences. Et pourtant, l’honnêteté est en danger lorsqu’une grande partie de la population a l’impression que ceux qui possèdent davantage peuvent frauder ; elle se demande alors pourquoi elle devrait encore être honnête. Nous pouvons observer Travaux publics, transports et énergie dans les pays voisins ce qui se passe lorsque la morale s’étiole. Le secret bancaire a aussi un effet catastrophique dans cette perspective. Nous avons besoin d’inspecteurs des impôts supplémentaires qui, grâce à l’abandon du secret bancaire, pourront enfin aller voir où sont restés les milliards revenant au canton de Berne. M. Andreas Blank, Aarberg (UDC). Je ne m’étonne pas que la salle se vide lorsque l’on discute d’une interpellation. Je ne trouve pas qu’un tel débat apporte grand-chose, en particulier lorsqu’on avance des éléments auxquels personne n’a pu se préparer. A nos yeux, le gouvernement a bien répondu aux questions posées. La question des inspecteurs des impôts a déjà été abordée dans cette assemblée. Des propositions ont été avancées, qui toutes ont été refusées. Il n’y a là donc rien de nouveau. M. Martin von Allmen, Thoune (PS-JS). Je remercie mon collègue Hofmann pour son interpellation. Il y aborde un sujet très important. On frise l’insolence en voulant empêcher un député de déposer une interpellation et de s’y consacrer sérieusement, de présenter des chiffres et des faits. Lors du vote sur l’ouverture d’une discussion déjà, le résultat a été très serré. Il est inadmissible de vouloir empêcher une discussion démocratique par une telle tactique de blocage. Mais elle est typique de certains milieux UDC. Mme Eva Desarzens-Wunderlin, Boll (PRD). Il s’agit d’une interpellation. Notre groupe n’a pas ouvert de discussion car nous étions d’accord avec la réponse du Conseil-exécutif. M. Andreas Blank, Aarberg (UDC). Les émotions ont fait monter le ton. Je n’ai jamais prétendu que nous voulions interdire à quelqu’un de s’exprimer. J’ai par contre critiqué le mode de faire. S’il était si facile de présenter ces chiffres et ces milliards, on aurait pu le faire plus tôt et déposer plutôt une motion afin que la discussion porte sur des éléments concrets. M. Andreas Hofmann, Berne (PS-JS). Me voilà maintenant apparemment responsable de la mauvaise réponse donnée par le gouvernement. Il est permis de poser des questions dans le cadre d’une interpellation. La réponse m’a semblé si misérable que je me suis vu contraint à chercher moi-même des chiffres, à répondre en quelque sorte moi-même à mon interpellation. Le président. L’auteur de l’interpellation n’est pas satisfait de la réponse du Conseil-exécutif. Loi sur les routes (LR) Annexe 2 Première lecture Débat d’entrée en matière Le président. La révision totale de la loi sur les routes est une des affaires centrales de cette session. Nous allons d’abord mener une discussion générale d’entrée en matière puis nous allons examiner chacun des articles de la loi en première lecture. Je donne la parole au président de la commission consultative. Travaux publics, transports et énergie 22 janvier 2008 M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), président de la commission. La nouvelle loi sur les routes a pour but l’introduction de nouvelles bases pour la planification, le financement et la construction des voies de communication du trafic individuel. En 2005, le Grand Conseil a rejeté la création d’un fonds des transports. Mais celui-ci a accepté par la suite la motion de la Commission de gestion déposée en 2004 et exigeant, par le truchement d’un plan de réseau routier, un instrument du Grand Conseil permettant une plus grande harmonisation sur le plan politique. L’administration a donc élaboré un nouveau projet de loi. A noter que le nom de la loi a été modifié : on ne parle plus de « loi sur la construction des routes » mais simplement de « loi sur les routes ». Celle-ci comporte comme élément essentiel le plan de réseau routier exigé par la Commission de gestion. Les fondements de la nouvelle loi reposent tout d’abord sur les stratégies de la Confédération pour les transports. En deuxième ligne, on trouve les instruments de financement. Un crédit-cadre d’investissement pour les routes, d’une période de 4 ans, sera accepté par le Grand Conseil. Lors de la procédure de consultation, le projet a été reçu de manière essentiellement positive. Il n’y a plus de divergence entre le Conseil-exécutif et la commission. Quelques amendements ont été proposés, que nous allons examiner. J’espère qu’ensuite, vous pourrez accepter la présente loi afin qu’elle puisse entrer en vigueur rapidement. Le président. La parole est aux porte-parole des groupes. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Le groupe UDC remercie le Conseil-exécutif et l’administration de l’important travail accompli. A notre avis, la présente loi doit contenir des réglementations claires, tenant compte d’une séparation nette des frais endossés par le canton et les communes. Le groupe UDC se prononce en faveur de l’entrée en matière. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Nous tenons à remercier d’emblée l’administration et la commission pour la préparation de ce projet. La nouvelle loi permettra une planification à long terme et une meilleure implication avec l’urbanisation. ème par A long terme, il faudra remplacer la carte au 125 000 un cadastre afin que l’argent de la RPLP soit réparti correctement. Les communes ont jusqu’en 2012 pour l’établir, date à laquelle est prévu le premier plan du réseau routier. Le groupe PEV manifeste ici sa volonté d’entrer en matière. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). La nouvelle loi clarifie nettement la séparation des flux financiers provenant du canton et des communes. Désormais, celles-ci recevront un forfait mais seront responsables de la gestion des routes communales. Inversement, le canton sera compétent pour les routes cantonales mais ne recevra plus de montants financiers de la part des communes. Il est pourtant incontestable qu’il doit y avoir une coordination entre le canton et les communes. Le groupe PS-JS est conscient du fait que toutes les communes n’ont pas des besoins identiques. Une collaboration plus intense devra exister avec les communes urbaines et spécialement la Ville de Berne. Les auteurs de la loi ont voulu un document aussi bref et ciblé que possible. Ils y ont réussi. Mais quelques précisions qui nous tiennent à cœur (circulation des piétons, pistes cy- 29 clables ou encore arrêts pour les transports publics) devront être réglées par le biais d’ordonnances. Le groupe PS-JS se déclare satisfait de la nouvelle loi et préconise l’entrée en matière. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Du côté du groupe PRD, l’entrée en matière sur ce projet de loi est incontestée. Nous saluons le nouvel instrument du plan du réseau routier même si son entrée en vigueur n’est prévue qu’en 2012 pour des raisons tout à fait compréhensibles. Avec cette loi, les communes ne participeront plus à la construction et à l’entretien des routes cantonales, économisant ainsi environ 14 millions de francs. Nous ne pourrons cependant accéder au vœu de la Ville de Berne qui aimerait saisir l’opportunité de cette nouvelle loi pour obtenir une compensation des charges en sa faveur dans le domaine des routes à fonction cantonale. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Dans le cadre de cette révision totale et en nous présentant la nouvelle loi sur routes, le Conseil-exécutif a élaboré un document moderne et succinct. Un des éléments principaux en est le plan du réseau routier qui sera en adéquation avec les autres planifications des transports. Pour nous les Verts, il importe en particulier qu’il y ait une certaine coordination entre les transports par la route et ceux par le train. Un point nous tient encore à cœur : même dans une loi sur les routes, on pourrait de temps à autre adopter le point de vue du piéton ou du cycliste. Certaines nuances pourraient être abordées dans le cadre de la seconde lecture. Les Verts sont unanimes à se prononcer en faveur de l’entrée en matière sur ce projet. M. Erwin Burn, Adelboden (UDF). Si j’en juge par l’occupation des rangs dans cette salle, j’en conclus que le thème n’intéresse pas particulièrement les députés. Notre groupe est décidé à entrer en matière. A nos yeux, les points clés de la nouvelle loi résident dans le changement de système qui passe d’un programme de construction des routes à un plan du réseau routier. Il est nouveau que les régions et les communes soient davantage impliquées dans la planification. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. M. Werner Aebischer, Guggisberg (UDC). A mes yeux, cette nouvelle loi est très importante. J’estime très positive la nouvelle répartition des compétences entre canton et communes. Je n’ai cependant trouvé aucune disposition quant à la reconstruction des talus en cas de glissement de terrain. Le déblaiement se fait en général sans problème mais qui doit endosser les coûts de la remise en état du terrain ? Certaines communes doivent entretenir un important réseau routier. Il leur importe de connaître les incidences de la RPLP ; quels montants toucheront-elles dans le cadre de la nouvelle répartition ? Dispose-t-on déjà de chiffres pour les différentes communes ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je serai brève, l’entrée en matière n’étant pas combattue. Nous avons élaboré une loi moderne et succincte où seules figurent les dispositions indispensables. C’est dire que certaines questions n’y sont pas abordées. Nous les réglerons par voie d’ordonnance. Je répondrai à Monsieur Aebischer dans le cadre de la discussion de détail. 30 22 janvier 2008 Les communes profiteront incontestablement de cette nouvelle loi. C’est pourquoi vous comprendrez que je déclare ici au nom du Conseil-exécutif que toute proposition chargeant financièrement davantage le canton sera refusée. Je vous remercie de l’accueil que vous avez réservé à ce projet. Le président. Le parlement accepte tacitement l’entrée en matière. Délibération par article Art. 1 à 9 Adoptés. Art. 10 Le président. L’article 10 est en étroit rapport avec l’article 51. Quelqu’un désire-t-il déjà s’exprimer ? – Ce n’est pas le cas. L’article 10 est donc accepté. Art. 11 à 27, art. 28, al. 1 Adoptés. Art. 28, al. 2 Proposition UDC (Gränicher, Berne) Aucune autorisation n’est nécessaire pour l’entretien, la remise en état, la rénovation d’une route, pour autant qu’ils n’impliquent pas de modification importante du profil transversal, ni pour la mise en place d’éléments amovibles dans le cadre d’essais d’orientation du trafic à durée limitée. M. Hans Ulrich Gränicher, Berne (UDC). L’entretien, la remise en état ou la rénovation d’une route peuvent avoir des incidences importantes sur le flux du trafic. C’est pourquoi je vous prie d’accepter mon amendement. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Le groupe PEV rejette cette proposition qu’il ne juge pas nécessaire dans la présente loi. M. Erwin Burn, Adelboden (UDF). Nous pourrions accepter la seconde partie de la proposition, celle portant sur la limitation dans le temps. Mais nous refusons la première partie. A nos yeux, il faudrait voter séparément sur les deux points. M. Christoph Ammann, Meiringen (PS-JS). Le groupe PSJS rejette la proposition UDC. Elle est certes compréhensible du point de vue du fond mais n’est pas située au niveau adéquat dans la systématique de cette loi. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Nous ne sommes pas très au clair à propos de cet amendement. Aussi aimerions-nous entendre d’abord Madame la Directrice des travaux publics avant de nous prononcer définitivement. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Pour les Verts non plus, il n’apparaît pas clairement quelle précision doit apporter le premier complément. Le terme d’« essais » contient déjà une notion de limitation dans le temps. Parler de « durée limitée » est un pléonasme à nos yeux. C’est pourquoi le groupe des Verts rejette à l’unanimité la proposition Gränicher. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Le groupe UDC soutient cette proposition d’amendement. Le terme de « durée limitée » est pour nous une précision qu’il convient d’accepter. Travaux publics, transports et énergie M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), président de la commission. La commission a estimé que l’article tel qu’il nous est présenté dans le projet est correct. Par essais d’orientation du trafic, on pense ici surtout à des ronds-points. Si la mise en place d’éléments amovibles ne convient pas à quelqu’un, il y aura alors la possibilité de procéder à un changement. C’est pourquoi je vous prie d’accepter cet article tel qu’il figure dans le projet de loi. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je me rallie aux déclarations du président de la commission. Je vous prie de ne pas accepter la première partie de la proposition UDC car elle a sa place dans une ordonnance. Quant à l’expression « à durée limitée », elle a également été rejetée par la commission qui a estimé que la notion « d’essais » comportait déjà un élément de limitation. M. Hans Ulrich Gränicher, Berne (UDC). Les déclarations de Madame Egger prouvent bien que ma proposition a un sens. Afin que tout soit clair, je propose de renvoyer cet article à la commission en vue de la seconde lecture. Vote Pour la proposition Gränicher (renvoi à la commission de l’art. 28, al. 2) Contre 48 voix 87 voix 3 abstentions Le président. L’article 28, alinéa 2 est accepté. Articles 29 à 37 Adoptés. Art. 38 Le président. Monsieur Rösti désire s’exprimer à propos de l’article 38. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). En écho aux déclarations de Madame Egger sur les responsabilités nouvelles du canton en matière de routes, je tiens à faire remarquer que les communes continueront d’assumer certaines tâches qui reviendraient en fait au canton : nettoyage, entretien de la végétation et service hivernal en ce qui concerne les routes. Le président. Quelqu’un d’autre demande-t-il la parole ? – Ce n’est pas le cas. L’article 38 est donc accepté. Art. 39 à 43, al. 1 et 2 Adoptés. Art. 43, al. 3 Proposition UDC (Gränicher, Berne) Aucune autorisation n’est nécessaire pour l’entretien, la remise en état et la rénovation d’une route, pour autant qu’ils n’impliquent pas de modification importante du profil transversal, ni pour la mise en place d’éléments amovibles dans le cadre d’essais d’orientation du trafic à durée limitée. Le président. La proposition UDC a été retirée. L’article 43, alinéa 3 est donc accepté. Art. 44 à 47 Adoptés. Travaux publics, transports et énergie 22 janvier 2008 Art. 48 31 Art. 49, al. 1 Adopté. Proposition Haudenschild, Spiegel (Les Verts) Art. 48, al. 2(nouveau) Les itinéraires cyclables au sens de l’article 45, alinéa 2, lettre a sont délimités par des lignes continues. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Avec cet alinéa 2, j’ai tenté de focaliser davantage l’objectif sur les cyclistes. Que leur faut-il pour rendre leurs déplacements plus sécurisés sur les routes cantonales ? Je vous prie d’accepter ma proposition de complément. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). A nos yeux, les lignes continues pour délimiter les pistes cyclables doivent être considérées comme les autres lignes de sécurité dans la circulation routière : elles ne peuvent être franchies par les autres usagers. Mais à certaines périodes de l’année, les pistes cyclables sont fort peu utilisées et les autres usagers sont fortement entravés. Aussi la majorité du groupe PEV rejette-t-il la présente proposition. Art. 49, al. 2 Proposition UDC (Gränicher, Berne) Chaque commune assume les coûts inhérents à l’exécution de ses tâches. La commune a droit à la participation au sens de l’article 51. M. Hans Ulrich Gränicher, Berne (UDC). Cette deuxième phrase a pour but d’assurer que les moyens financiers allant du canton vers les communes ne soient pas détournés de leur affectation. Les communes doivent consacrer les montants qu’elles touchent sur la base de cette loi à leurs tâches en rapport avec les routes. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). La prétention à des subventions est réglée avec suffisamment de précision dans l’article 51. Nous voulons une loi succincte et c’est pourquoi le groupe PEV rejette cette proposition. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Cette proposition a déjà été présentée devant la commission qui l’a rejetée clairement par 8 voix contre 5 et 4 abstentions. Une étude de l’Office fédéral des routes a en effet montré qu’une telle mesure se révèlerait plus dangereuse pour les cyclistes. Pour cette raison, la présente proposition est à rejeter. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). Nous rejetons nous aussi la présente proposition. Il est clair que les communes obtiendront ces montants. Mais si j’ai bien compris Monsieur Gränicher, il craint que celles-ci les utilisent pour d’autres affectations. Je puis le rassurer : le compte routier est si mauvais au niveau communal, que les communes seront obligées d’utiliser cet argent pour les routes. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). Nous rejetons nous aussi cet amendement pour des motifs de sécurité. Nous sommes pourtant d’avis que la circulation des cyclistes doit être développée mais pas en menaçant leur sécurité. Certaines communes sont reliées au réseau routier cantonal par des routes assez étroites ; si nous y incluons encore des pistes cyclables, elles pourraient devenir dangereuses. C’est par souci de sécurité pour les cyclistes que nous rejetons le présent amendement. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Il s’agit ici de mettre les choses au clair dès le début. Aussi le groupe UDC soutient-il la présente proposition. M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), président de la commission. Les raisons du refus de cette proposition par la commission vous ont été présentées et je n’entrerai pas davantage en matière. J’aimerais simplement vous rappeler que l’Office fédéral des routes recommande de ne marquer des pistes cyclables que sur des routes d’une largeur minimale de 8,6 mètres. Je vous recommande le rejet de cet amendement. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Il est exact que nous avons quelques routes cantonales plus étroites que 8,6 mètres. Si nous devions y marquer des pistes cyclables, il faudrait supprimer la ligne centrale. Les cyclistes seraient alors en danger certain. C’est pourquoi je vous prie de rejeter la présente proposition d’amendement. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Nous ne voulons pas gonfler inutilement cette loi. Aussi rejetons-nous cet amendement. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Nous rejetons cette proposition inutile. M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), président de la commission. Je ne puis vous donner de recommandation de la commission, celle-ci n’ayant pas statué sur la question. C'est-à-dire qu’elle a accepté cet article tel qu’il lui était présenté. L’article 51 nous suffit. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Cette précision est inutile et je vous prie de la rejeter. Vote Pour la proposition UDC (Gränicher) Contre 30 voix 90 voix 5 abstentions Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Les routes deviennent plus sûres, même pour les usagers plus fragiles, si la circulation s’y déroule à une vitesse limitée. Un des moyens d’y parvenir est de rendre les routes optiquement plus étroites. C’est une des raisons pour lesquelles j’estime que les lignes continues délimitant les pistes cyclables sont indispensables. Le président. L’article 49 est donc accepté. Art. 50 Adopté. Vote Pour la proposition Haudenschild Contre Proposition UDC (Gränicher, Berne) Le canton fait participer les communes aux recettes de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) et des impôts sur les véhicules à moteur. La part des 18 voix 109 voix 7 abstentions Art. 51 Al.1 32 22 janvier 2008 communes s’élève à 30 pour cent au moins et 50 pour cent au plus du produit de la RPLP et à 4 pour cent au moins et 20 pour cent au plus du produit net des impôts sur les véhicules à moteur. Proposition Rérat, Sonvilier (PRD) Renvoi à la Commission de rédaction (nouvelle teneur) Le canton distribue aux communes une part des recettes de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) et des impôts sur les véhicules à moteur … (Ne concerne que le texte français) Al. 2 Proposition Rösti, Kandersteg (UDC) Renvoi en commission (répercussion sur l’article 10) avec le mandat suivant : 1. Examiner la nécessité, par égard pour les communes, dans l’optique d’un changement de système (cadastre selon la motion de la commission), de renoncer à changer encore de système dans la phase intermédiaire. 2. Examiner la possibilité de prendre en compte en 2e lecture le propos de la motion de la commission, un délai transitoire approprié étant ménagé pour la nouvelle variante (cadastre). Al. 3 Proposition UDC (Gränicher, Berne) Le Conseil-exécutif arrête la part communale au sens de l’alinéa 1 et fixe chaque année la répartition des moyens disponibles. Le président. Pour l’article 51, alinéa 1, nous sommes en présence d’une proposition matérielle et d’une proposition rédactionnelle. Nous examinons d’abord la proposition matérielle du groupe UDC, représenté par Monsieur Gränicher. M. Hans Ulrich Gränicher, Berne (UDC). J’ai attentivement écouté les rapporteurs de groupes et Madame Egger, Conseillère d’Etat dans le débat d’entrée en matière. Nous avons été conviés à ne rien décider aujourd’hui qui pourrait modifier les flux financiers, sous prétexte que nous pourrions toujours apporter les corrections appropriées dans le cadre de la nouvelle répartition des charges en 2012. Ma proposition s’inscrit très précisément dans ce contexte. La matière est si complexe que nous sommes tous aujourd’hui dépassés ; je me suis donc résolu à demander le retour de cet article à la commission. Dans le sens d’une meilleure transparence, je demande au parlement de contribuer à faire toute la clarté sur les montants en francs que toucheront les communes selon la nouvelle loi. Le président. Si je comprends bien Monsieur Gränicher, il demande le renvoi à la commission des alinéas 1 et 3 de cet article. – C’est bien le cas. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). J’espère que vous soutiendrez ma proposition afin que la commission puisse revoir la question de l’application de cet article et la création d’un éventuel cadastre routier. Le groupe UDC soutient quant à lui la demande de renvoi à la commission des alinéas 1 et 3 déposée par Monsieur Gränicher. Travaux publics, transports et énergie Le président. Nous continuons l’examen de l’article 51 dans son ensemble. La parole est au premier rapporteur de groupe. M. Erwin Burn, Adelboden (UDF). Le groupe UDF éprouve une certaine sympathie pour la proposition concernant l’alinéa 1 de l’article 51 qui élargit le champ d’application de cet alinéa. Nous n’avons en effet pas abandonné l’espoir qu’un jour, le canton de Berne se portera mieux qu’aujourd’hui du point de vue financier. Il nous paraît judicieux de renvoyer les alinéas 2 et 3 à la commission, en particulier l’alinéa 2. Nombre de données ne sont pas encore connues et nous ne pourrions sans doute pas mener une délibération définitive. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 42. Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 Compte rendu de la troisième séance Mercredi 23 janvier 2008 La séance est ouverte à 9 heures. Présidence : M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présents : 151 députés Loi sur les routes (LR) Suite Art. 51, al. 1 à 3 Le président. Nous en sommes restés à l’examen des propositions pour l’article 51, alinéas 1 à 3. Nous continuons la discussion sur tous ces alinéas mais voterons bien entendu séparément sur chacun d’eux. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Fondamentalement, le groupe PEV ne désire pas fixer une limite supérieure aux subventions provenant de la RPLP et des impôts sur les véhicules à moteur. La part des communes fixée à l’article 51 doit leur permettre d’établir leur budget avec un caractère obligatoire. Comme il subsiste quelque insécurité quant à l’article 51, alinéas 1 et 2, nous pensons qu’il est judicieux de renvoyer ce passage à la commission. Bref, le groupe PEV soutient le renvoi de l’article 51 à la commission. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Les propositions pour l’article 51 portent sur deux thèmes. Le premier, que l’on propose de renvoyer à la commission, touche la question de savoir à combien se montera la part des subventions aux communes issues du produit de la RPLP. Les 30 pour cent figurant dans le projet de loi correspondent à la situation actuelle. Nous ne pensons pas que le Conseil-exécutif pourrait brusquement augmenter cette part même s’il dispose d’une certaine marge de manœuvre. Aussi estimons-nous que la proposition de la commission doit être acceptée. La proposition de renvoi de Monsieur Rösti porte sur les critères à adopter pour la répartition aux différentes communes. Nous vous recommandons d’accepter cette proposition de renvoi. Le groupe PRD propose de rejeter la première proposition de renvoi UDC et d’accepter celle de Monsieur Rösti. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Le groupe UDC soutient toutes les propositions pour l’article 51. Je reviendrai sur ma proposition après avoir entendu Madame la Directrice des travaux publics. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Le groupe des Verts voit d’un bon œil le fait de ne pas ancrer un pourcentage précis dans la loi. Aussi accepte-t-il la proposition de renvoi à la commission déposée par Monsieur Gränicher. Il accepte également le renvoi à la commission des alinéas 2 et 3. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). A propos de l’article 51, alinéa 1, le vœu d’une certaine marge de manœuvre nous semble logique. Mais, car il y a un « mais » : dans le cadre de la loi sur la péréquation financière et la compensation des 33 charges, il a été décidé d’une répartition claire du bénéfice des impôts et des tâches entre les communes et le canton. Augmenter la part du canton pour les communes signifierait automatiquement qu’il faudrait économiser ailleurs. Aussi le groupe PS-JS rejette-t-il cette proposition de même que celle portant sur l’alinéa 3, qui lui est liée. J’en viens à la proposition Rösti. Une classification telle que celle proposée n’est jamais précise à 100 pour cent. La proposition de la commission suppose un travail administratif réduit et c’est pourquoi nous sommes en sa faveur. La nouvelle motion de la commission qui est en préparation demandera un examen de l’introduction des nouveaux cadastres. Il n’est point besoin de renvoyer cet alinéa à la commission puisque l’éventuelle introduction d’un nouveau cadastre pourra être réglée par le biais d’une motion de la commission. Le président. Monsieur Rérat a une proposition formelle pour cet article 51. M. Jean-Pierre Rérat, Sonvilier (PRD). Je serai très bref. J’ai été informé par la Chancellerie qu’il n’était pas possible de renvoyer à la Commission de rédaction, mais que le document devait simplement être renvoyé, si nécessaire, pour une nouvelle formulation. De ce fait et afin de simplifier toute la discussion, je propose simplement que l’article 51, chiffre 1 soit renvoyé à la commission, avec pour objectif une nouvelle formulation en français. Je n’irai pas plus loin ici. M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), président de la commission. J’aimerais vous inviter à ne pas renvoyer l’alinéa 1 de l’article 51 à la commission. Au sein de la commission, nous avons abondamment discuté d’une éventuelle augmentation du pourcentage. Si le gouvernement modifie celui-ci tous les deux ans par exemple, les communes manqueront de sécurité lorsqu’il s’agira d’établir leur budget. Quant à l’alinéa 2, on peut en effet discuter pour savoir si le système actuel doit demeurer inchangé et si aucune solution intermédiaire ne doit être recherchée avant l’établissement d’un éventuel cadastre. Je vous recommande donc de renvoyer les alinéas 1, 2 et 3 à la commission. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. En ce qui concerne la proposition UDC pour les alinéas 1 et 3, je puis me rallier aux déclarations de Monsieur Haas. Il est important pour les communes de savoir avec quel taux de subventionnement elles doivent planifier leur budget. Monsieur Haas a également fort bien argumenté sur la proposition Rösti. Gouvernement et administration peuvent s’accommoder des deux systèmes. Le système actuel est simple mais tout à fait équitable. Le nouveau système, s’il est plus équitable, exigera davantage d’investissement administratif de la part des communes. L’article 51 devrait trouver une nouvelle formulation et le point 1 de la proposition Rösti devrait retourner à la commission. La deuxième proposition de renvoi touche à l’établissement d’un cadastre. Le système serait certes valable mais lié à des coûts importants. Le contenu de la motion de la commission qui a été annoncée ne sera pas prêt pour la seconde lecture. Si cette motion est acceptée, elle engendrera de nouveaux coûts pour les communes si bien que nous devrons mener une procédure de consultation auprès d’elles. Lorsque celleci sera terminée, la présente loi sera élaborée et acceptée depuis longtemps. En résumé, je vous prie de rejeter le renvoi à la commission ainsi que la proposition Gränicher pour l’article 51, alinéas 1 34 23 janvier 2008 et 3, d’accepter le chiffre 1 de la proposition Rösti mais d’en refuser le chiffre 2. M. Hans Ulrich Gränicher, Berne (UDC). Les menaces sur les conséquences de l’adoption de ma proposition de renvoi me rendent muet. Je m’exprimerai tout de même en priant tous les députés de ne pas déposer de motion dans le délai d’un an qui ajouterait ou enlèverait aux communes une tâche en matière de financement des routes. Si un pourcentage s’est révélé correct, il ne sera pas nécessaire de le modifier. S’il n’est pas tout à fait juste, on pourra le modifier conformément à ma proposition. Tous seront ainsi satisfaits et c’est bien de cela qu’il s’agit. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Je me félicite de ce que la Directrice des travaux publics est disposée à discuter une nouvelle fois de mes propositions. Vote Pour la proposition UDC (Gränicher) (renvoi de l’al. 1) 59 voix Contre 82 voix 1 abstention Pour la proposition Rérat (renvoi de l’alinéa 1 de la version française) Contre Travaux publics, transports et énergie M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Il est juste de préciser cet article. Le groupe UDC accorde son soutien à la proposition de renvoi de Monsieur Haas. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Cet article n’est pas vraiment clair et nous préconisons son renvoi ainsi que celui de l’article 80 à la commission. Une des précisions possible serait que la pratique actuelle est maintenue. Il faudrait de plus mieux prendre en considération le domaine des routes communales. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Nous soutenons la proposition de renvoi de Monsieur Haas. Le président. La proposition de renvoi des articles concernant la forêt est conçue de manière générale et n’apparaît qu’à l’article 80. Mais il est évident que les articles 73 et 80 sont liés. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Je soutiens la proposition d’un renvoi de cet article à la commission. 140 voix 0 voix M. Fritz Ruchti, Seewil (UDC). Si cet article retourne à la commission, je retire ma proposition d’amendement. Pour la proposition Rösti (al. 2, ch. 1) Contre 95 voix 43 voix 0 abstention Le président. Dans ces conditions, nous voterons sur la proposition de renvoi Haas dans le cadre de l’article 80. Pour la proposition Rösti (al. 2, ch. 2) Contre 87 voix 49 voix 2 abstentions Le président. J’estime que la proposition UDC (Gränicher) pour l’alinéa 3 devient caduque suite au refus de l’alinéa 1. L’article 51 est ainsi accepté. Art. 52 à 73, al. 1 Adoptés. Art. 73, al. 2 (nouveau) Proposition Ruchti, Seewil (UDC) Le ou la propriétaire de la route est responsable de l’élimination des entraves lorsque le fonds des bordiers est soumis à la loi sur les forêts. M. Fritz Ruchti, Seewil (UDC). L’article 73 règle les rapports entre les propriétaires des routes et les bordiers. L’Association bernoise des propriétaires de forêts au comité de laquelle je siège pense que cet article devrait encore être adapté afin que ce qui concerne la loi sur les forêts ne disparaisse pas brusquement. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). La formulation choisie dans la proposition d’amendement n’est pas acceptable. Nous soutenons la proposition de Monsieur Haas selon laquelle tous les articles concernant la forêt doivent être renvoyés à la commission. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Je puis me rallier à la proposition de Monsieur Bernasconi : rejet de la proposition UDC et adoption de la proposition PRD de renvoi à la commission. Art. 74, al. 1 Adopté. Art. 74, al. 2 Proposition Hänni, Kirchlindach (Les Verts) Renvoi en commission. Mme Kathy Hänni, Kirchlindach (Les Verts). Notre société s’est entre autres développée dans trois directions importantes : une construction massive, un changement climatique et une agriculture intensive. Ces éléments ont pour conséquence une moindre absorption des eaux par les sols en cas de crues importantes constatées dans le cadre des changements climatiques. Je pense que les mesures prévues à l’alinéa 2 ne suffisent pas et qu’elles doivent faire l’objet d’une nouvelle discussion au sein de la commission. Je vous prie donc de renvoyer cet alinéa à la commission. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Cette proposition n’a pas été discutée dans notre groupe. Mais je pense qu’il accepterait que cet alinéa retourne à la commission. M. Adrian Haas, Berne (PRD). En séance de commission, Monsieur Freiburghaus a posé une question semblable. Je serais heureux que le président de la commission et la Directrice des travaux publics s’expriment sur ce point. On éviterait sans doute un renvoi à la commission. M. Walter Bieri, Goldiwil (PEV), président de la commission. Dans la pratique actuelle, les bordiers ne doivent pas endosser de frais. Si l’évacuation de l’eau engendre des coûts, ceux-ci sont à la charge des propriétaires. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Cela correspond effectivement à la pratique actuelle. Nous sommes liés aux lois de rang supérieur, par exemple à la loi sur la protection des eaux. En cas de renvoi à la commission, nous ne pourrions rien faire Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 d’autre que d’expliquer une nouvelle fois aux commissaires ce qui figure dans le rapport aux pages 24 et 25. Cet article peut être laissé tel quel. Mme Kathy Hänni, Kirchlindach (Les Verts). Je ne m’oppose pas à l’obligation de tolérer. Mais peut-être faudrait-il remplacer le terme « doivent » ? Je n’estime en effet pas juste que le propriétaire de fonds contigus ne puisse s’opposer à endosser ces frais. C’est pourquoi j’aimerais que cet article retourne à la commission. M. Peter Studer, Höchstetten (UDC). Je vous prie de soutenir la proposition de Madame Hänni. Ces derniers temps, vu les caprices de la météo, nous constatons un fait nouveau : pour toutes les routes n’étant pas plates, l’évacuation des eaux peut poser des problèmes en inondant des surfaces cultivables. Il est nécessaire que cet article retourne à la commission. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Après cette discussion, nous nous rallions à la proposition de renvoi. 35 cher (Meiringen), Flück, Friedli, Fritschy-Gerber, Früh, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gfeller, Giauque, Graber, Gränicher, Grossen, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänni, HänsenbergerZweifel, Häsler, Haudenschild, Hess, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Hostettler, Huber, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Jenk, Jost, Käser, Kast, Keller, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Kropf, Küng, Küng-Marmet, Lanz, Lemann, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Markwalder, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Nidau), Moeschler, Morgenthaler, Morier-Genoud, Mühlheim, Näf-Piera, Pauli, Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Ruchti, Rufer-Wüthrich, Ryser, Schär, Schärer, Scherrer, Schmid, Schnegg, SchneggAffolter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schwarz-Sommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Sommer (Wynigen), Spring, Stalder-Landolf, Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, Studer, Sutter, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälchli, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Wyss, Zryd, Zuber, Zumstein (120 voix) Contre: (0) Vote Pour la proposition Hänni (renvoi) Contre 103 voix 8 voix 7 abstentions Art. 75 à 79, art. 80, al. 1 et 2 Adoptés. Art. 80, al. 3 (nouveau) Proposition Ruchti, Seewil (UDC) Dans le cas des peuplements boisés soumis à la loi sur les forêts, la collectivité publique compétente pour la route doit, à ses frais, garantir l’état requis par la sécurité du trafic et éliminer les entraves. Proposition PRD (Haas, Berne) Renvoi des articles concernant la forêt à la commission avec pour mandat d’examiner si des précisions sont nécessaires pour maintenir la pratique actuelle. Le président. A la lumière de la discussion sur l’article 73, Monsieur Ruchti a retiré sa proposition au profit de celle de Monsieur Haas, que nous avons déjà partiellement examinée. Quelqu’un désire-t-il l’ouverture d’une discussion sur la proposition Haas ? Ce n’est pas le cas. Nous passons au vote. Vote Pour la proposition PRD (renvoi) Contre 118 voix 0 voix Art. 81 à 94 Adoptés. Titre et préambule Adoptés. Pas de demande de réouverture de la discussion. Vote par appel nominal Pour l’adoption de la loi en première lecture: Ammann, Antener, Arm, Astier, Baltensperger, Baumgartner, Bernasconi, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blank, Blaser, Blaser-Gerber, Bornoz Flück, Brand, Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Burkhalter-Reusser, Burn, Coninx, Costa, Desarzens-Wunderlin, Etter, Feller, Fischer (Longeau), Fis- Abstentions: Aebischer (1) Absents: Aellen, Balli-Straub, Barth, Beeri-Walker, BernhardKirchhofer, Bhend, Bommeli, Bregulla-Schafroth, Brönnimann (Belp), Contini, Freiburghaus, Geissbühler, Gerber, Grimm, Grivel, Jenni, Kilchherr, Klopfenstein, Künzli, Kurt, Lauterburg-Gygax, Leuenberger, Leuzinger, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Meyer, Michel, Moser, Neuenschwander, Pardini, Rhyn, Rösti, Schneiter, Schwickert, Staub, Vaquin, Vaucher-Sulzmann, Widmer (38 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. Le Grand Conseil a accepté en première lecture la loi sur les routes par 120 voix sans opposition et 1 abstention. Route cantonale no 11 Vanel - Gessenay - Zweisimmen. Commune : Gessenay. 1011 / Contournement de Gessenay. Crédit d’engagement pluriannuel Annexe 1, affaire 1819/2007 M. Hans-Jörg Pfister, Zweisimmen (PRD). Même si la demande de crédit n’est pas combattue, j’aimerais vous dire que le présent projet est approuvé par la population concernée et par le canton. Il succède à de nombreuses tentatives qui n’ont jamais obtenu l’aval populaire et cantonal. La Commission de pilotage a accepté cette affaire à l’unanimité et je vous prie de la soutenir à votre tour. Le président. Quelqu’un au sein de l’assemblée désire-t-il s’exprimer sur cette affaire ? Ce n’est pas le cas. Madame la Directrice des travaux publics renonce, elle aussi, à prendre la parole. Cette affaire est soumise au référendum facultatif ; le vote se déroule donc par appel nominal. Vote par appel nominal Pour l’adoption de la demande de crédit: Ammann, Antener, Arm, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, BernhardKirchhofer, Bieri (Spiez), Blaser, Blaser-Gerber, Bornoz Flück, Brand, Bregulla-Schafroth, Brönnimann (Belp), Burkhalter-Reusser, Coninx, Contini, Desarzens-Wunderlin, Feller, Fischer (Longeau), Flück, Friedli, Fritschy-Gerber, Fuchs, 36 23 janvier 2008 Gagnebin, Gasser, Gfeller, Graber, Grossen, Haas, Hadorn, Haldimann, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Heuberger, Hofmann, Iannino Gerber, Iseli, Jenk, Käser, Kast, Keller, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Kropf, KüngMarmet, Lanz, Lemann, Loosli-Amstutz, Markwalder, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Interlaken), Moeschler, Morgenthaler, Mühlheim, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Ryser, Schärer, Scherrer, Schmid, Schnegg-Affolter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), SchwarzSommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Wynigen), Steiner, Streiff-Feller, Studer, von Allmen (Gimmelwald), Wälchli, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Wyss, Zryd, Zuber (85 voix) Contre: (0) Abstentions: Burn (1) Absents: Aebischer, Aellen, Astier, Balli-Straub, Baltensperger, Barth, Bhend, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, Bommeli, Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Costa, Etter, Fischer (Meiringen), Freiburghaus, Früh, Geissbühler, Gerber, Giauque, Gränicher, Grimm, Grivel, Hänni, Hess, Hirschi, Hostettler, Huber, Hufschmid, Indermühle, Jenni, Jost, Kilchherr, Klopfenstein, Küng, Künzli, Kurt, LauterburgGygax, Leuenberger, Leuzinger, Löffel-Wenger, Lüthi, Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Meyer, Michel, MorierGenoud, Moser, Näf-Piera, Pardini, Rhyn, Rösti, Ruchti, Rufer-Wüthrich, Schär, Schnegg, Schneiter, Schwickert, Sommer (Melchnau), Spring, Stalder-Landolf, Staub, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, Sutter, Vaquin, Vaucher-Sulzmann, von Allmen (Thoune), Widmer, Zumstein (73 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. L’assemblée a accepté cette affaire par 85 voix sans opposition et 1 abstention. Protection durable contre les crues de l’Aar entre Thoune et Berne. Plan cantonal d’aménagement des eaux portant sur la protection contre les crues et sur la revitalisation des zones alluviales de l’Aar/de l’embouchure de la Gürbe. Planification et réalisation du projet partiel Gürbe. Crédit d’engagement pluriannuel Annexe 1, affaire 1820/2007 Le président. Cet objet est combattu par Monsieur Schori, qui a la parole. M. Peter Schori, Spiegel (DS). Personne ne conteste le fait qu’il faut entreprendre des travaux à l’embouchure de la Gürbe afin que ne se répètent pas des dégâts de l’ordre de plusieurs millions de francs. Moi-même, je ne tiens pas à être un empêcheur de la protection contre les crues. Sur le papier, ce projet a bonne allure mais dès que l’on se rend sur place et que l’on s’informe, les choses prennent un autre aspect. Que la digue doive être élargie et surélevée ne fait aucun doute mais pas dans une telle proportion. L’administration n’est pas entrée en matière sur les compromis proposés par les personnes concernées. Elles ont été mises devant un fait accompli, à savoir que seul le projet de l’Office de l’aménagement des eaux était valable. Je n’accepterai pas cette demande de crédit. Rien, dans la loi cantonale sur l’aménagement des eaux ne stipule que ce Travaux publics, transports et énergie projet doit être mené à bien tel qu’il nous est présenté. Il ne prévoit qu’un seul chemin où devront se croiser les cyclistes, les piétons et les véhicules agricoles. Je me demande combien de temps il faudra jusqu’à ce que l’on enregistre les premiers conflits. M. Heinz Siegenthaler, Rüti b. Büren (UDC), rapporteur de la Commission de pilotage. La Commission de pilotage a abondamment discuté de ce projet et invité l’opposant. Il est bien clair que les agriculteurs ne sont pas heureux de voir disparaître environ deux hectares de bonnes terres cultivables. Ceux-ci craignent aussi que le drainage des terres ne fonctionne plus à satisfaction à l’issue des travaux. Un autre point critique soulevé concerne les coûts d’entretien. Après une longue discussion et malgré ces réserves, la Commission de pilotage a décidé de soutenir ce projet. Il est urgent de construire une protection contre les crues de l’Aar entre Thoune et Berne. C’est pourquoi je vous prie d’accepter le crédit demandé. M. Andreas Brönnimann, Belp (UDF). Le groupe UDF soutient cette affaire. En tant que ressortissants de Belp, nous sommes très heureux que ce projet partiel ait pu être isolé du projet global. Le présent projet présente cependant des inconvénients et des facteurs d’insécurité peu réjouissants. Ainsi, l’élargissement du lit de la rivière n’aurait pas été nécessaire dans de telles proportions car la mesure supprime du terrain agricole de qualité. Quant aux frais d’entretien, l’avenir dira s’ils sont exagérés ou non. Le groupe UDF vous prie d’accepter ce crédit afin que les travaux puissent commencer aussi rapidement que possible. M. Hans-Jörg Pfister, Zweisimmen (PRD). Le groupe PRD accepte la demande de crédit. Nous sommes en effet conscients des erreurs commises précédemment en matière de protection contre les crues dans cette région. Il faut ménager davantage de place à la rivière. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Point n’est besoin de s’attarder sur le projet lui-même : il est devenu tout à fait clair qu’un danger de crues existe dans le Belpmoos. Les zones industrielles, artisanales, agricoles ainsi que l’aéroport doivent être protégés. Les très fortes lésions écologiques subies par la Gürbe nécessitent une revalorisation et là, nous devons nous en tenir aux prescriptions de la Confédération. Pour répondre à Monsieur Schori, je dirai que pour chaque projet, il y a des opposants, des gens qui ne veulent pas accepter de conciliation. Il faut s’y résoudre. Nous sommes en bonne voie en ce qui concerne les oppositions, dont la majorité a pu trouver une conciliation. Pour les autres, nous allons trouver un arrangement. Je vous prie d’accepter ce projet, important pour la région. M. Peter Schori, Spiegel (DS). J’ai entendu dire que certaines revendications des opposants n’avaient pas été prises en considération. On a même parlé d’un référendum. Dans ce cas, à quels ajournements assisterions-nous ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Cela signifierait que nous ne pourrions commencer les travaux et que la période critique de mai à juin serait inutilisée. Nous devrions en effet attendre le délai référendaire. Je vous prie vraiment d’insister auprès de ces personnes afin qu’elles ne se saisissent pas du référendum. Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 Le président. Nous votons par appel nominal car cette affaire est soumise au référendum facultatif. 37 Vote par appel nominal Pour l’adoption de la demande de crédit: Antener, Arm, Baltensperger, Barth, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, Bernhard-Kirchhofer, Bhend, Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blank, Blaser, Blaser-Gerber, Bommeli, Bornoz Flück, Brand, Bregulla-Schafroth, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Coninx, Contini, Costa, Desarzens-Wunderlin, Etter, Feller, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Friedli, Fritschy-Gerber, Gagnebin, Gasser, Graber, Gränicher, Grivel, Grossen, Haas, Haldimann, Hänni, HänsenbergerZweifel, Häsler, Haudenschild, Hirschi, Hofmann, Huber, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Jenk, Käser, Kast, Keller, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Kurt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lemann, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Markwalder, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Nidau), Morgenthaler, Morier-Genoud, Moser, Näf-Piera, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Ramseier, Rérat, Rösti, RuferWüthrich, Ryser, Schär, Schärer, Scherrer, Schmid, Schnegg-Affolter, Schneiter, Schori (Berne), Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Sommer (Wynigen), Stalder-Landolf, Staub, Steiner, Streiff-Feller, Stucki-Mäder, Sutter, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälchli, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Widmer, Wyss, Zryd, Zuber, Zumstein (106 voix) Contre: Schori (Spiegel), Schwarz-Sommer (2 voix) Abstentions: Aebischer, Fuchs, Geissbühler, Gerber, Leuenberger, Reber, Studer (7) Absents: Aellen, Ammann, Astier, Balli-Straub, Bieri (Goldiwil), Burkhalter, Burkhalter-Reusser, Burn, Flück, Freiburghaus, Früh, Gfeller, Giauque, Grimm, Hadorn, Hess, Heuberger, Hostettler, Jenni, Jost, Kilchherr, Klopfenstein, Kropf, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Leuzinger, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Meyer, Michel, Moeschler, Mühlheim, Pardini, Rhyn, Ruchti, Schnegg, Schwickert, Spring, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Vaquin, VaucherSulzmann (44 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Münsingen. Route cantonale no 6, Worblaufen - Berne Münsingen - Thoune. 7023 / réfection de la traversée de Münsingen. Crédit d’engagement pluriannuel Annexe 1, affaire 1874/2007 Proposition Sommer, Wynigen (PRD), Brand, Münchenbuchsee (UDC), Grossen, Reichenbach (PEV), Brönnimann, Belp (UDF) Renvoi avec le mandat suivant : 1. La réfection de la traversée de Münsingen doit être coordonnée avec d’autres mesures concrètes d’aménagement routier ayant fait l’objet de calculs techniques et documentées (désengorgement Nord et/ou Sud). Il est impératif que le trafic au centre de la localité soit notablement réduit. 2. Le projet d’une limitation de la vitesse à 30 km/h dans le secteur de la traversée de la localité et sur la route principale classée doit être abandonné. 3. Les arrêts de bus placés sur la chaussée doivent dans la mesure du possible être déplacés. 4. Le cas échéant, l’étude du projet, la réalisation et le versement du crédit doivent être conçus par étapes afin de permettre que l’assainissement éventuellement nécessaire des canalisations et le giratoire à la place du village puis- 38 23 janvier 2008 sent être réalisés en priorité. Cela doit permettre d’éviter que les projets de construction au centre soient gênés. M. Bernhard Antener, Langnau (PS-JS), rapporteur de la Commission de pilotage. Dès le début, le conseil communal de Münsingen, à dominante bourgeoise, s’est résolument prononcé en faveur de ce projet. La Commission de pilotage quant à elle, après avoir soigneusement étudié cette affaire, a finalement accepté le crédit d’engagement pluriannuel par 10 voix contre 2 et 4 abstentions. Les choses en sont restées là jusqu’au début de cette semaine, lorsqu’une proposition de renvoi a été déposée. La Commission de pilotage l’a également acceptée par 7 voix contre 6. Je ne puis m’exprimer à ce propos mais estime que la première décision de la Commission est devenue caduque. Il appartient donc à quelqu’un d’autre de suivre cette affaire. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. M. Peter Sommer, Wynigen (PRD). Dans cette affaire, il s’agit d’un projet de construction de route ambitieux et complexe, au coût important, soit environ 15 millions de francs, Nous pensons qu’il faut d’abord examiner comment soulager le village de Münsingen avant d’entreprendre les travaux d’assainissement proprement dits. C’est pourquoi je vous prie d’accepter notre proposition de renvoi. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Il faut compter avec une augmentation du trafic traversant Münsingen et c’est pourquoi nous devons anticiper quelque peu. Ce que nous demandons peut être réalisé dans des délais assez brefs si la bonne volonté y préside. La majorité de la Commission de pilotage s’est laissé convaincre par la demande de renvoi. Elle n’avait eu que peu de temps pour examiner cet objet si bien qu’on ne peut lui en vouloir d’être devenue plus intelligente. Je vous prie d’accepter notre demande de renvoi. M. Markus Grossen, Reichenbach (PEV). Deux points me préoccupent dans ce projet : son coût et la limitation à 30 km/h. Je vous prie d’accepter notre proposition de renvoi afin que nous puissions tirer le meilleur de ce projet. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. M. Andreas Brönnimann, Belp (UDF). Notre proposition de renvoi ne s’élève nullement contre l’assainissement de la traversée de Münsingen. Quelque chose doit être entrepris. Mais dans ce projet, il manque des mesures concrètes, y compris une route pour l’allégement du trafic. Il faut en effet prévoir une augmentation de celui-ci. Je vous prie à mon tour d’accepter notre demande de renvoi : nous n’avons rien à perdre mais tout à gagner. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Le groupe des Verts veut entrer en matière sur cet objet. Nous trouvons ce projet très bien réfléchi et pensons qu’il devrait être enfin réalisé. La population de Münsingen attend depuis longtemps que le centre de la localité soit assaini. Nous vous demandons de rejeter la proposition de renvoi. Dans cette assemblée, nous essayons en effet d’entreprendre le plus avec le moins d’argent possible. C’est exactement le contraire que nous proposent les auteurs de l’amendement. Travaux publics, transports et énergie Mme Marianne Streiff-Feller, Oberwangen (PEV). Au nom du groupe PEV, je vous prie moi aussi de rejeter la proposition de renvoi et d’entrer en matière sur cet objet. Nous avons entendu de diverses parts combien Münsingen souffre du chaos routier qu’elle connaît depuis longtemps. Le conseil communal approuve à l’unanimité ce projet d’assainissement. Retarder celui-ci n’entraînera pour le canton que du travail supplémentaire et des coûts plus élevés. Le groupe PEV préconise l’entrée en matière sur cette affaire. Mme Nadine Masshardt, Langenthal (PS-JS). Aux yeux du groupe PS-JS, l’assainissement de la traversée de Münsingen mérite d’être soutenu. Ce projet est moderne et correspond aux exigences du développement durable. Nous sommes persuadés que si la proposition de renvoi est acceptée, tout le projet devra être revu. Aux yeux de notre groupe, le projet tel qu’il nous est présenté doit être mis sur pied aussi rapidement que possible. Aussi vous prions-nous d’accepter cette affaire et de rejeter la proposition de renvoi. M. Markus Kronauer, Berthoud (UDF). Le renvoi d’une affaire peut parfois être une mesure invalidante. Mais il peut aussi mener à une réflexion afin de trouver une solution optimale. Je ne citerai que deux exemples : la traversée de Moosseedorf, projet refusé dans un premier temps avant d’être remanié et le projet de Tram Bern Ouest. Plusieurs raisons président au soutien d’un renvoi par le groupe UDF. Tout d’abord, la population de Münsingen n’est pas unie devant le projet. Mais nous devons aussi tenir compte de l’opposition du TCS. De plus, les signaux lumineux au début du village ne font que renvoyer plus loin les encombrements routiers. M. Heinz Siegenthaler, Rüti b. Büren (UDC). Mon prédécesseur à cette tribune a parlé des motifs de renvoi – et non de refus – de cet objet. Le groupe UDC ne s’oppose pas à une amélioration de l’attrait du lieu ni à des mesures de ralentissement du trafic. Mais c’est la suite des opérations que nous refusons. Le projet de 15 millions de francs n’aura pas les effets escomptés : aucun véhicule à moteur ne renoncera à traverser la localité. Le problème à Münsingen n’est pas le trafic traversant la localité puisque 70 pour cent sont générés par elle, mais le fait que toutes les routes aboutissent au même giratoire. Il faut d’abord étudier comment relier autrement une partie de la localité de Münsingen afin de dévier les flux de circulation. Aussi vous prions-nous de renvoyer cette affaire qui coûterait tout de même 15 millions de francs sans avoir d’effet. M. Andreas Hofmann, Berne (PS-JS). La proposition de renvoi que l’on nous soumet ici est un exemple typique d’intervention du Grand Conseil dans le secteur opérationnel alors qu’il devrait se limiter au secteur stratégique. De plus, nous assistons ici à l’engagement de la puissance de l’Etat contre la volonté affirmée clairement par les citoyens d’une commune. Pourquoi les intérêts sectoriels d’une association comme le TCS devraient-ils prévaloir sur la volonté d’une commune ? En conclusion, je vous prie de refuser les quatre points de la proposition d’amendement. Mme Maria Esther Iannino Gerber, Hinterkappelen (Les Verts). J’ai pris part à toutes les séances de la Commission de pilotage. Si l’on ne peut suivre toutes les séances, on ne peut pas, après coup, venir déclarer à la tribune que cette affaire a été trop peu discutée au sein de la Commission, ou de manière imprécise. Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 Il m’importe surtout que les transports publics aient la priorité. C’est le cas ici dans le sens que le bus local obtient la priorité afin que ses usagers puissent accéder à temps aux liaisons ferroviaires. Je refuserai la proposition de renvoi car elle n’est pas démocratique. Est démocratique ce que veulent la commune de Münsingen et ses autorités. M. Hans-Rudolf Markwalder, Berthoud (PRD). Ma prise de position est personnelle et me place en contradiction avec mon groupe. Quatre motifs m’incitent à refuser la proposition de renvoi : le conseil communal et la population de Münsingen appuient ce projet ; la Commission de pilotage l’a majoritairement accepté dans un premier temps ; un renvoi amènera forcément des retards dans le chantier ; enfin, j’ai de la peine à accepter qu’un organe politique intervienne au niveau opérationnel d’un projet. Aucune solution ne conviendra jamais à tout le monde. Mais dans le cas présent, on ne peut nier l’existence d’un certain équilibre dans ce projet. Je ne soutiendrai donc pas la proposition de renvoi. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). Je puis me rallier presque sans réserve aux déclarations de Monsieur Markwalder. Si vous acceptez la demande de renvoi, vous allez incontestablement vous immiscer dans un domaine opérationnel. On ne peut admettre que le Grand Conseil exerce une politique de force à l’égard d’une commune. A Worb, le projet a pris un retard d’une dizaine d’années suite aux oppositions. Avec le renvoi de cette affaire, la commune de Münsingen devra attendre de nombreuses années jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose. Je vous prie de lui éviter ces tracas en refusant la demande de renvoi et en acceptant ce projet. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 44. 39 Compte rendu de la quatrième séance Mercredi 23 janvier 2008 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence : M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présents: 150 députés Münsingen. Route cantonale no 6, Worblaufen - Berne Münsingen - Thoune. 7023 / réfection de la traversée de Münsingen. Crédit d’engagement pluriannuel Annexe 1, affaire 1874/2007 Suite Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). Je m’exprime sur la mesure prévue de limiter la vitesse à 30 km/h et précise d’emblée que je suis membre du Comité et de la Commission sur la circulation du TCS de la section de Berne. Vous avez tous reçu une lettre du TCS après toutefois que les autorités communales de Münsingen vous en aient également envoyé une. D’après ses statuts, le TCS entretient une collaboration avec les autorités et les associations. La mesure consistant à limiter la vitesse à 30 km/h ne touche pas au domaine opérationnel ; c’est une question juridique et surtout politique. Bien qu’en 2001, le peuple ait nettement refusé l’initiative intitulée « Des routes pour tous », on assiste depuis à des tentatives répétées d’introduire des limitations à 30 km/h sur des routes principales classées. C’est précisément ces tentatives qui incitent le TCS à intervenir. Il s’agit ici de respecter la volonté populaire ; c’est pourquoi je vous prie d’accepter la proposition de renvoi sur ce point. M. Walter Neuenschwander, Rubigen (UDC). En tant que riverain de cette route entre Münsingen et Rubigen, je vis chaque jour ce qui se passe sur ce tronçon. A mon avis, il est urgent d’agir. Mais le projet que l’on nous présente accuse à mes yeux certaines faiblesses. Tout d’abord, il n’est pas prévu de tronçon d’allégement du trafic, le rond-point du cimetière est de plus totalement inutile et, enfin, la limitation à 30 km/h n’est justifiée que le matin et le soir. De par mon expérience politique, j’estime que lorsqu’il y a de la résistance contre un projet, mieux vaut le retirer, le revoir pour en proposer un meilleur susceptible d’obtenir l’aval de tous. Mme Therese Beeri-Walker, Wichtrach (PS-JS). J’enchaîne sur l’affirmation de Monsieur Neuenschwander lorsqu’il prétend que nous avons besoin d’un meilleur projet. En écoutant tout ce débat, je me suis demandé ce que nous pouvions encore améliorer dans le projet actuel. Si nous le tronçonnons en plusieurs étapes, la situation à Münsingen n’en sera pas réglée pour autant. Nous ne voulons pas d’un ajournement d’une dizaine d’années. Je vous demande de ne pas torpiller le projet accepté par le conseil communal de Münsingen. Croyez-moi : la route d’allégement du trafic est prévue, elle viendra en son temps. M. Heinz Siegenthaler, Rüti b. Büren (UDC). Je tiens à préciser qu’à Münsingen, ce projet ne fait pas l’unanimité. D’autre part, je pense que l’on ne peut comparer la situation 40 23 janvier 2008 Travaux publics, transports et énergie de Münsingen avec celle de Köniz où le tronçon ne comporte que 300 m et la circulation est moins dense. Le Grand Conseil n’est pas obligé de donner son assentiment uniquement parce qu’un conseil communal a accepté le projet. Si le parlement n’a plus rien à dire sur des projets acceptés par la Direction des travaux publics et d’autres instances, rien ne sert de les lui soumettre. Son attitude n’a rien à voir avec un manque de respect de la démocratie. Je prie donc l’assemblée d’accepter le renvoi de cet objet afin que soit revue la succession des différentes étapes. sommes contre la limitation à 30 km/h sur des routes traversant une localité. Je réfute aussi résolument le reproche selon lequel nous pratiquerions une politique de puissance. Monsieur Siegenthaler l’a dit : il est du devoir du parlement d’examiner d’un œil critique des demandes de crédits de cet ordre-là. C’est dans le cadre de cette responsabilité que je demande à l’assemblée d’accepter la proposition de renvoi, en particulier vu les nombreuses questions et incertitudes qui subsistent. Un renvoi peut déboucher sur un meilleur projet. Mme Therese Bernhard-Kirchhofer, Worb (UDC), présidente de la Commission de pilotage. Il convient de préciser que, conformément à la nouvelle loi sur les routes, celle de Münsingen est une route cantonale. La presque totalité des frais sont dans ce cas imputés au canton. Il me paraît donc parfaitement justifié que les députés se demandent si le montant de 15 millions de francs est bien investi ou non. Monsieur Antener n’ayant pas pu, pour des raisons de santé, assister à la séance de la Commission de pilotage tenue hier, je précise quelques points touchant à la volte-face apparente de celle-ci. Tout d’abord, cette affaire n’a pas été combattue au sein de la Commission de pilotage puisque 10 de ses membres sur 17 l’ont soutenue. Deuxièmement, la Commission n’a jamais voté sur une proposition de renvoi, le temps imparti à ses délibérations étant très restreint et les affaires de construction très nombreuses. La Commission de pilotage estime qu’il y a là un problème récurrent : des demandes de crédit préparées durant des années au sein de l’administration doivent être examinées en un temps minimum sous la menace d’une augmentation des coûts si la décision est ajournée à la session suivante. Pour en revenir à Münsingen, la planification ayant pour but de soulager la localité d’un trafic routier trop dense n’a pas été menée à bien. C’est pourquoi la Commission de pilotage recommande au parlement d’accepter la proposition de renvoi. Le président. Les autres auteurs de la proposition renoncent à s’exprimer. Un vote par appel nominal a été demandé. Nous vérifions tout d’abord si la majorité qualifiée requise est atteinte ; elle est de 30 voix. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Depuis des années, la traversée de la localité de Münsingen est en mauvais état. Sa construction doit être rénovée. Nous voulons entreprendre ce projet routier urgent d’entente avec la commune de Münsingen. Nous voulons aussi apporter quelques améliorations s’alliant bien avec cet assainissement. Les députés ont toujours accordé beaucoup d’importance à la collaboration avec les communes. Si vous acceptez maintenant la proposition de renvoi, ce n’est ni moi ni mes collaborateurs que vous aurez dans le collimateur mais bien le conseil communal de Münsingen. Il s’est récemment à nouveau prononcé à l’unanimité en faveur de l’assainissement de la traversée de la localité comme première priorité. La lettre que vous avez reçue le montre. Après une longue période de collaboration intense avec la commune, la proposition de renvoi n’est rien d’autre qu’une tactique d’ajournement ; mais ce n’est pas une solution. De plus, si l’on prend la proposition en détail, trois des quatre points qu’elle contient sont déjà mis en œuvre. Pour le seul point non encore réalisé, à savoir la limitation de la vitesse, ce n’est pas le Grand Conseil qui est compétent. Nous devons nous en tenir à la procédure en cours et en attendre l’issue. Je prie donc l’assemblée de rejeter la proposition de renvoi et de manifester ainsi sa solidarité avec une commune très peuplée. M. Peter Sommer, Wynigen (PRD). Je tiens à le répéter : nous ne nous opposons pas aux zones à 30 km/h mais nous Vote Pour le vote par appel nominal 93 voix Le président. Nous votons d’abord sur la proposition de renvoi. Vote par appel nominal Pour la proposition de renvoi: Aebischer, Astier, BernhardKirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, BlaserGerber, Bommeli, Brand, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burn, Costa, Desarzens-Wunderlin, Etter, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Flück, Friedli, Fritschy-Gerber, Früh, Fuchs, Geissbühler, Gerber, Gränicher, Grivel, Grossen, Haas, Hadorn, Haldimann, Hess, Hostettler, Iseli, Klopfenstein, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Leuenberger, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Michel, Moser, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Reber, Rösti, Ruchti, RuferWüthrich, Schmid, Schnegg, Schneiter, Schori (Berne), Schwarz-Sommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Wynigen), Spring, Stalder-Landolf, Staub, Struchen, Studer, Sutter, Wälchli, Widmer, Wyss, Zumstein (72 voix) Contre: Aellen, Ammann, Antener, Arm, Balli-Straub, Barth, Beeri-Walker, Bernasconi, Bhend, Bieri (Spiez), Blaser, Bornoz Flück, Bregulla-Schafroth, Burkhalter, BurkhalterReusser, Coninx, Gagnebin, Gasser, Gfeller, Grimm, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Huber, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Jenk, Jenni, Jost, Käser, Kast, Keller, Kropf, Lauterburg-Gygax, Lemann, Leuzinger, Löffel-Wenger, LoosliAmstutz, Lüthi, Markwalder, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Nidau), Morgenthaler, Morier-Genoud, Mühlheim, NäfPiera, Pardini, Rhyn, Ryser, Schär, Schärer, SchneggAffolter, Schori (Spiegel), Steiner, Streiff-Feller, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Zryd, Zuber (71 voix) Abstentions: Baumgartner, Feller, Giauque, Rérat, Sommer (Melchnau) (5) Absents: Baltensperger, Contini, Freiburghaus, Graber, Kilchherr, Meyer, Moeschler, Ramseier, Scherrer, Schwickert, Vaucher-Sulzmann (11 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. Le parlement a accepté la proposition de renvoi par 72 voix contre 71 et 5 abstentions. Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 Berne / Murtenstrasse 109 ; service de sauvetage et centrale cantonale d’appels sanitaires urgents - acquisition du bien-fonds et construction d’un bâtiment d’exploitation. Crédit d’engagement pluriannuel Annexe 1, affaire 1954/2007 Le président. Le rapporteur de la Commission de pilotage renonce à s’exprimer. Personne, au sein de l’assemblée, n’a demandé la parole. Nous passons au vote qui se déroule par appel nominal, ce crédit étant soumis au référendum facultatif. Vote par appel nominal Pour l’adoption de la demande de crédit: Aebischer, Aellen, Ammann, Arm, Astier, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, Bernhard-Kirchhofer, Bhend, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blaser, Blaser-Gerber, Bommeli, Bornoz Flück, Brand, Bregulla-Schafroth, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter-Reusser, Burn, Coninx, Costa, Desarzens-Wunderlin, Etter, Fischer (Meiringen), Flück, Friedli, Fritschy-Gerber, Früh, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gerber, Gfeller, Graber, Gränicher, Grimm, Grivel, Grossen, Haldimann, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Hess, Heuberger, Hirschi, Hostettler, Huber, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Jenk, Jenni, Jost, Käser, Keller, Klopfenstein, Kohler-Jost, Kronauer, Kropf, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lemann, Leuenberger, Leuzinger, Löffel-Wenger, LoosliAmstutz, Lüthi, Markwalder, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Michel, Morgenthaler, Morier-Genoud, Moser, Mühlheim, Näf-Piera, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Reber, Rérat, Rhyn, Rösti, Ruchti, RuferWüthrich, Ryser, Schär, Schärer, Schmid, Schnegg, Schnegg-Affolter, Schneiter, Schori (Berne), SchwarzSommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Sommer (Wynigen), Spring, Stalder-Landolf, Staub, Steiner, Streiff-Feller, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, Sutter, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälchli, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Wyss, Zryd, Zuber, Zumstein (129 voix) Contre: (0) Abstentions: Kast, Schori (Spiegel), Studer (3) Absents: Antener, Balli-Straub, Baltensperger, Barth, Blank, Burkhalter, Contini, Feller, Fischer (Longeau), Freiburghaus, Geissbühler, Giauque, Haas, Hadorn, Hofmann, Kilchherr, Kneubühler, Messerli (Interlaken), Meyer, Moeschler, Pardini, Ramseier, Scherrer, Schwickert, Struchen, VaucherSulzmann, Widmer (27 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. Le parlement a accepté ce crédit par 129 voix contre 0 et 3 abstentions. 281/2007 Motion urgente Haudenschild, Spiegel (Les Verts) – Révision de la LEn : reprise immédiate des travaux Texte de la motion du 19 novembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de reprendre sans délai les travaux de révision de la loi cantonale sur l’énergie (LEn) et 41 de fixer de nouvelles dates pour les séances de la commission spéciale, commission qui a déjà été désignée. Développement Les Chambres fédérales ont adopté la loi sur l’approvisionnement en électricité et la loi sur l’énergie. Les deux ordonnances d’application ont déjà fait l’objet d’une procédure de consultation. Sur les points essentiels, on sait donc de quel côté souffle le vent. Le projet vert de la révision partielle de la loi cantonale sur l’énergie a été adopté par le Conseil-exécutif et pourrait être soumis à la commission spéciale. Les travaux doivent reprendre immédiatement pour que le canton de Berne puisse commencer à mettre sa stratégie énergétique en œuvre. Il faut aussi que la législation fédérale puisse être appliquée dans le canton. (14 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Comme la motionnaire, le Conseil-exécutif souhaite la reprise de la révision de la loi cantonale sur l’énergie (LEn). La révision partielle prévue initialement serait entrée en vigueur le er 1 janvier 2009. Ce projet n’a plus de sens aujourd’hui. Les travaux ont en effet été reportés suite à l’adoption de la motion Moser 125/2007 (« Suspension de la révision partielle de la loi cantonale sur l’énergie »). Une révision totale est maintenant à l’ordre du jour. La tâche a déjà été reprise. Elle porte notamment sur le chapitre consacré à l’énergie de réseau, car la nouvelle législation fédérale en matière d’énergie et d’approvisionnement en électricité doit être appliquée. Il a fallu attendre la version définitive de la loi fédérale sur l’électricité pour que le canton puisse réaliser les importants travaux de clarification nécessaires à l’élaboration des dispositions d’application. Il faut en particulier examiner comment attribuer sans discrimination les réseaux aux exploitants et déterminer dans quelle mesure les communes ont leur mot à dire. Une procédure de consultation sera menée au moins pour le chapitre portant sur l’énergie de réseau. Vu ces étapes, il est prématuré de fixer aujourd’hui déjà de nouvelles séances pour la commission du Grand Conseil. Une première réunion aura probablement lieu en automne 2009. Selon le calendrier, la révision de la loi sur l’énergie doit être soumise au Grand Conseil au cours de la législature actuelle et entrer en vigueur en automne 2010. Proposition : – Reprise des travaux législatifs : adoption – Choix de dates de séances pour la commission du Grand Conseil : rejet Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Je remercie le Conseil-exécutif de sa réponse et me rallie à sa proposition. Je salue le fait que les travaux législatifs vont être repris par le Conseil-exécutif et je retire ma seconde proposition demandant de fixer de nouvelles dates pour les séances de la commission spéciale. Je ne puis cependant passer sous silence une remarque : en début de législature, nous avons été mis au courant d’une stratégie de l’énergie. Celle-ci demeure un tigre de papier aussi longtemps que nous ne disposons pas d’une loi pertinente sur l’énergie. Cela ne sera plus possible durant cette législature. Le groupe des Verts le regrette et tentera d’accélérer les choses, en particulier en matière d’énergies renouvelables. Je vous remercie d’accorder votre appui à cette motion. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Il semble que Madame Haudenschild n’ait pas bien lu notre réponse. C’est précisément 42 23 janvier 2008 parce que la politique énergétique et climatique nous tient à cœur que nous allons soumettre au Grand Conseil, durant cette session encore, un projet de loi. Le président. Le second point de la motion a été retiré. Il n’existe ainsi plus de divergence entre le gouvernement et la motionnaire. Le point 1 de la motion est-il combattu au sein de l’assemblée ? – Ce n’est pas le cas. Nous passons au vote. Vote Pour l’adoption du point 1 de la motion Contre 97 voix 0 voix 4 abstentions 295/2007 Interpellation urgente Astier, Moutier (PRD) – Position du canton de Berne par rapport au projet ZEB Texte de l'interpellation du 19 novembre 2007 Le projet «Futur développement des projets ferroviaires (ZEB)», présenté jeudi 18 octobre 2007 par le Conseil fédéral, n’est pas satisfaisant pour le Jura bernois et l’Arc jurassien de manière générale. En effet, sans mesures entre Bienne et Bâle, il apparaît que les horaires seront globalement moins bons avec le ZEB qu’aujourd’hui. Les options d'extension, dont celles concernant la ligne Bienne-Bâle et le Pied du Jura, sont indispensables et reconnues comme nécessaires. Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. Le canton de Berne entend-il défendre les intérêts du Jura bernois et de Bienne en défendant les options d’extension? Si oui, comment compte s’y prendre le Conseil-exécutif bernois? 2. Le canton de Berne soutient-il l'intégration dans le projet ZEB de toutes les options d'extension, notamment l'amélioration de la ligne du Jura entre Bâle et Neuchâtel via Delémont avec des mises à double voie dont le tunnel de Gléresse, la troisième voie entre Lausanne et Genève, ainsi que l'aménagement à deux voies d'une partie du tunnel de base du Lötschberg? 3. Des alliances avec les cantons concernés par la ligne CFF du Jura Bienne–Bâle sont-elles envisagées? Si oui, le canton de Berne entend-il prendre la tête de ce groupe de cantons pour défendre les options d’extension du projet ZEB? Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Le canton de Berne suit attentivement le projet ZEB et celui de vue d’ensemble du FTP depuis le lancement des premières idées. Il collabore à cet effet étroitement avec les cantons de Suisse occidentale et de Suisse du nord-ouest. Tant le Grand Conseil que le Conseil-exécutif accordent de l’importance à ces deux objets, comme le montre l’adoption de deux motions sur le sujet (M162/06 [Astier] et M207/06 [Moser]). Question 1 Les premières ébauches du projet ZEB remontent à deux ans environ. Le canton de Berne défend depuis lors fermement les intérêts de toutes les régions du canton et donc aussi ceux du Jura bernois et de l’agglomération de Bienne. Les deux options d’extension figurant dans le message sur la vue d’ensemble du FTP sont l’Etoffement Pied sud du Jura et le Travaux publics, transports et énergie tunnel de Gléresse (n° 1) ainsi que l’Amélioration de l’offre Bienne–Bâle et Bienne–Zurich (6) permettent de rendre nettement meilleures les liaisons de Bienne en direction de Lausanne, Delémont et Zurich. Au sein de la Conférence des directeurs cantonaux des transports publics (CTP), de la Conférence des transports de Suisse occidentale (CTSO) et de la Conférence des directeurs cantonaux des transports publics de la Suisse du nord-ouest (CTP NO), le canton de Berne s’engage pour des alliances aussi larges que possible permettant la reprise des options d’extension dans l’offre de base ZEB. Question 2 Le canton de Berne s’emploie à faire intégrer les options d’extension dans l’offre de base. Les objets suivants sont prioritaires pour lui car ils permettent une meilleure offre sur son territoire: Etoffement Pied sud du Jura (n° 1), Cadence semi-horaire Berne-Viège et extension partielle du tunnel de base du Lötschberg (5) ainsi que Amélioration de l’offre Bienne-Bâle et Bienne-Zurich (6). Quant à la troisième voie entre Lausanne et Genève, le canton de Berne s’engage pour sa réalisation dans le cadre de la CTSO. Question 3 Le canton de Berne joue un rôle clé: il siège à la CTSO et à la CTP NO, et la directrice des transports du canton préside la CTP. Dans ce cadre, le canton s’engage activement pour la réalisation des objets ci-dessus. Le président. Monsieur Astier se déclare satisfait de la réponse du Conseil-exécutif. Il ne fait pas de déclaration. 296/2007 Interpellation urgente Vaucher-Sulzmann, Cormoret (UDC) – Transports publics – meilleures prestations s’ilvous-plaît! Texte de l'interpellation du 19 novembre 2007 Le 13 novembre dernier, dès 21h00 environ, en raison de travaux sur la ligne CFF Bienne–La Chaux-de-Fonds, plus spécifiquement entre Bienne et Sonceboz, les trains ont été remplacés par des bus pour le transport des passagers. Comme de nombreuses personnes, dont une malvoyante accompagnée au bus par une représentante des CFF, j’ai pris place dans le bus, devant la gare de Bienne, en partance pour Sonceboz à 21h17 afin d’assurer, à partir de cette station, la suite du trajet avec le train partant à 21h33. Arrivés sur le quai de gare, les passagers n’ont pu que constater que le train qui reprenait le service normal dès Sonceboz, direction La Chaux-de-Fonds, venait de quitter la gare sans avoir attendu le bus (en temps normal, les usagers qui continuent en direction de la Chaux-de-Fonds ne changent pas de train à Sonceboz). Ainsi, une bonne vingtaine d’usagers des transports publics, dont une personne malvoyante, ont été tout bonnement abandonnés sur le quai de gare à Sonceboz, sans aucun égard ni explication d’aucune sorte de la part du personnel. Au vu de cette situation scandaleuse, des explications ont été demandées via la borne SOS des CFF avec pour réponse qu’en raison du retard du bus et du fait que le chauffeur n’ait pas répondu à un appel téléphonique, le départ du train avait été donné. Vu l’heure tardive, la météo sibérienne et surtout pour conduire la personne malvoyante à la gare de la Chaux-deFonds où elle était attendue, j’ai demandé l’envoi de taxis. C’est alors que notre interlocuteur nous informa qu’il devait Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 d’abord obtenir l’autorisation de la direction des CFF à Lausanne. Sans nouvelle à 21h45, j’ai rappelé le préposé des CFF qui nous a dit être désolé de la situation et que n’arrivant pas à atteindre la direction des CFF, nous devions attendre le train de 22h33. Cet incident n’étant pas le premier le long de la ligne Bienne– La Chaux-de-Fonds, je demande si le Conseil-exécutif ne pourrait pas intervenir auprès de la direction des CFF pour que: a) ceux-ci remplissent leur mandat vis-à-vis de la clientèle et qui plus est, vis-à-vis d’une personne handicapée livrée à elle-même; b) que les trains présentent une propreté minimum, même en soirée. Merci d’avance de votre engagement en faveur de la clientèle des transports publics. Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Le canton de Berne est commanditaire de prestations de transports régionaux. Le cas décrit dans l’interpellation est donc inacceptable. Si des travaux nécessitent le remplacement du train entre Bienne et Sonceboz-Sombeval par un bus, les usagers doivent impérativement avoir une correspondance avec le train prévu à l’horaire en direction de La Chaux-de-Fonds. Le mauvais temps n’y change rien. Si le bus prend plus de temps que le train, des solutions adéquates doivent être trouvées en concertation avec le commanditaire. Les CFF vérifient régulièrement la propreté de leurs trains régionaux par des contrôles ciblés. S’agissant du Jura bernois, ces derniers montrent que les standards minimaux fixés sont dépassés. La méthode appliquée est toutefois en cours d’examen. Les résultats positifs n’ont en effet pas empêché diverses réactions négatives. L’administration cantonale a réagi à l’interpellation. Elle a écrit une lettre au responsable du trafic régional des CFF pour demander des renseignements sur les points suivants: – garantie des correspondances en cas de remplacement du train par un autre moyen de transport; – gestion des réactions de clients utilisant les bornes d’urgence des gares; – propreté dans les trains régionaux. Le président. Madame Vaucher-Sulzmann est actuellement en semaine sportive avec une classe. N’ayant pas reçu de nouvelle de sa part, nous estimons qu’elle est satisfaite de la réponse. 178/2007 Motion Meyer, Roggwil (PS-JS) – RER de Haute-Argovie Texte de la motion du 12 juin 2007 Le Conseil-exécutif est chargé d’assurer la desserte de la Haute-Argovie par le RER. Développement : Les pôles de développement cantonaux Berne-Wankdorf, Urtenen-Schönbühl et Zollikofen-Münchenbuchsee sont desservis par le RER bernois. Le pôle de développement Berne-Wankdorf occupe déjà 20 000 personnes, et d’ici à 2010, 10 000 à 15 000 nouveaux emplois y verront le jour. Un centre de formation pour 2000 élèves est en outre prévu. Le réaménagement de la place du Wankdorf, future « porte d’entrée de Berne », confèrera à ce 43 pôle de développement économique un attrait supplémentaire. Les pôles de développement Urtenen-Schönbühl et Zollikofen-Münchenbuchsee offrent eux aussi plusieurs milliers d’emplois. Là aussi, on constate un développement économique dynamique. La ligne de RER bernois en direction d’Olten ne va actuellement pas au-delà de Berthoud, ce qui signifie que de larges pans de la population haute-argovienne sont coupés de ces pôles de développement économique faute d’accès direct par les transports publics. La population de cette région subit donc un préjudice en matière d’emploi, de consommation et de loisirs. La cadence semi-horaire conclue avec les CFF pour la desserte de la ville de Berne par train direct et train express régional (qui existe d’ailleurs aussi sur d’autres lignes desservies par le RER) est certes positive pour les trajets directs, mais elle contraint les usagers à destination des pôles de développement cités ci-dessus à des changements fastidieux. Ainsi, les personnes en provenance de RoggwylWynau par exemple doivent effectuer deux changements pour atteindre leur lieu de travail situé sur l’un des pôles de développement économique du canton. Une desserte appropriée par les transports publics des zones de Wankdorf, Zollikofen-Münchenbuchsee et UrtenenSchönbühl, bassins d’emploi et de commerce, est importante pour l’avenir de la Haute-Argovie. Cette prestation sera alors suivie de la demande requise, car c’est l’offre qui génère la demande. Il est dans l’intérêt du canton de Berne, au niveau politique et économique, d’être relié à Olten par une ligne de RER. L’interruption de la liaison de RER à Berthoud, qui prive la Haute-Argovie d’importantes zones de l’économie bernoise, est incompréhensible. (51 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 21 novembre 2007 Les trains grandes lignes, régionaux et locaux desservent les différentes parties du canton de Berne ; ils sont complémentaires. Les centres cantonaux et régionaux sont reliés avant tout par les trains grandes lignes et les RegioExpress. Les lignes régionales de train et de bus permettent les déplacements entre centres et agglomérations. Dans les villes et dans quelques grandes agglomérations, les moyens de transport locaux complètent l’offre. Le RER a pour but de relier Berne avec les communes de l’agglomération et avec les régions avoisinantes. Les lignes diamétrales du RER permettent des courses sans changement entre les différents secteurs de l’agglomération bernoise. Comme les trajets des trains régionaux et du RER sont d’une durée notablement plus élevée que ceux des trains grandes lignes, le RER bernois ne dessert pas tout le canton. Il circule jusqu’à Bienne (direction nord), Thoune (sud) et Berthoud (Olten). Depuis de nombreuses années, les deux plus grandes communes de la Haute-Argovie, Langenthal et Herzogenbuchsee, sont reliées directement à Berne à la cadence semihoraire par des trains grandes lignes. Cette desserte, comparable avec celle de Spiez, est donc bonne. Les centres de la Haute-Argovie sont donc bien desservis par les transports publics. La ligne RER demandée par le motionnaire (Berne–Herzogenbuchsee–Langenthal–Olten) améliorerait assurément les liaisons de Herzogenbuchsee et de Langenthal vers Schönbühl, Zollikofen et le Wankdorf. Mais diverses raisons s’opposent à sa réalisation : 44 23 janvier 2008 – Les avantages du prolongement du RER sont relativement faibles en termes de desserte des gares entre Berthoud et Langenthal : par rapport à ce que permettent les liaisons grandes lignes, la seule amélioration serait la possibilité de relier Riedtwil. Le temps de parcours de Roggwil–Wynau à Berne serait moins rapide en RER (sans changement) que la liaison actuelle avec changement à Langenthal. – Les surcoûts annuels en termes d’indemnités pour l’exploitation de cette ligne à la cadence horaire se monteraient au moins à 3,5 millions de francs. – Le RER entrerait en concurrence avec les trains grandes lignes. Il est à craindre que les CFF n’obtiennent alors de la Confédération que les seconds ne s’arrêtent plus à Wynigen. Les CFF pourraient aussi supprimer certains InterRegio Berne–Olten aux heures creuses. – La situation actuelle en termes de correspondances en gare de Berthoud est relativement bonne : lorsqu’on y arrive en train grandes lignes, le temps d’attente pour prendre le S4 en direction de Schönbühl–Zollikofen–Wankdorf est de neuf minutes. – Le RER Berne–Berthoud doit uniquement répondre aux besoins des personnes souhaitant se déplacer sur ce tronçon. Quant au train régional Langenthal–Olten, il sert avant tout aux habitants établis entre Murgenthal et Olten, car c’est entre ces deux dernières localités que la demande est la plus forte (elle porte avant tout sur les liaisons direction Olten et Aarau). C’est pourquoi le canton d’Argovie, responsable de cette ligne, envisage sérieusement de la prolonger en direction d’Aarau. En conclusion, le prolongement de la ligne RER Berne–Berthoud jusqu’à Olten n’est pas très approprié car il ne répondrait selon toute vraisemblance pas aux divers besoins. Cependant, le Conseil-exécutif est prêt à examiner des améliorations en matière de liaisons par les transports publics entre la Haute-Argovie et les pôles de développement économiques à l’est de Berne, par exemple l’arrêt des InterRegio à la gare du Wankdorf. Ce scénario nécessiterait toutefois de prolonger le quai. Le Conseil-exécutif est donc prêt à adopter la motion sous forme de postulat. Proposition : adoption sous forme de postulat. Le président. Madame Masshardt s’exprime en lieu et place de Monsieur Meyer, malade. Mme Nadine Masshardt, Langenthal (PS-JS). Je représente Monsieur le député Meyer et m’exprime en même temps au nom de mon groupe. La région de la Haute-Argovie est tournée en grande partie vers la liaison ferroviaire rapide BerneOlten-Zurich. Il est vrai que les localités de Langenthal et Herzogenbuchsee sont relativement bien reliées aux transports en commun. Mais pour les autres localités de la HauteArgovie qui n’ont pas de liaison directe avec la ligne ferroviaire rapide, on constate qu’il en va tout autrement. Des transports publics optimaux, répondant aux besoins de la population et aux critères de la modernité ont toujours fait partie des préoccupations du PS-JS. C’est la raison pour laquelle nous approuvons à l’unanimité cette intervention. Son auteur a décidé de la convertir en postulat tout en espérant que les choses bougeront davantage que pour son postulat déposé il y a 9 ans. Le président. La motion a été convertie en postulat. Celui-ci est-il combattu au sein de l’assemblée ? – Ce n’est pas le cas. Nous passons au vote. Travaux publics, transports et énergie Vote Pour l’adoption du postulat Contre 103 voix 0 voix 1 abstention 187/2007 Motion PRD (Feller, Steffisbourg) – Libéralisation : gestion des locaux administratifs Texte de la motion du 14 juin 2007 Le Conseil-exécutif est chargé 1. de n’acquérir dorénavant des immeubles qu’à titre exceptionnel, 2. de vendre si possible les immeubles du patrimoine administratif (moyennant quelques exceptions). Développement La gestion des locaux utilisés par l’administration doit devenir plus efficiente afin d’économiser des coûts. Ce qui signifie que des loyers alignés sur les prix du marché devraient être facturés aux Directions pour l’utilisation des locaux. Certes, la comptabilité analytique permet d’imputer les loyers. Mais le système serait plus efficace s’il ne relevait pas de la fiction comptable, mais correspondait à la réalité, autrement dit si les locaux devaient être loués et non plus possédés par le canton. Ainsi, les unités administratives qui n’exercent que des fonctions de back-office ne pourraient plus s’installer dans de coûteux locaux en plein centre-ville. (17 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 21 novembre 2007 La présente motion relève du domaine de compétence exclusif du Conseil-exécutif (motion ayant valeur de directive). S’agissant de motions de ce type, la latitude du Conseilexécutif est relativement grande dans l’appréciation du degré de réalisation des objectifs, des moyens à mettre en œuvre et des autres modalités de l’exécution du mandat. La décision reste dans la responsabilité du Conseil-exécutif. La stratégie immobilière du Conseil-exécutif vise fondamentalement l’efficience dans l’affectation des locaux, comme le demande la motion. Point 1 Selon les principes stratégiques de la gestion immobilière cantonale, il faut toujours examiner divers types de financement lors de projets de mise à disposition de nouveaux locaux (achat, location, partenariat public-privé [PPP]), au moyen de calculs de rentabilité. Le Conseil-exécutif a approuvé pour la première fois la réalisation d’un projet sous forme de PPP : celui des constructions sur l’aire de l’arsenal de Berthoud. La mise en œuvre de ce projet fournira des informations importantes qui seront utiles pour les adjudications de demain. L’acquisition d’immeubles n’est que rarement considérée comme la meilleure solution. Six immeubles ont été acquis en 2005 pour une somme totale de 5,6 millions de francs (utilisés avant tout par la Direction de l’instruction publique), et un immeuble a été acheté en 2006 pour l’Office des ponts et chaussées (promotion économique). La demande formulée dans la motion selon laquelle il ne faut acquérir des immeubles qu’à titre exceptionnel est donc remplie, dans la mesure où le canton n’en achète que s’il s’agit du scénario le moins onéreux. Aussi le Conseil-exécutif propose-t-il d’adopter le point 1 de la motion et de le classer. Travaux publics, transports et énergie 23 janvier 2008 Point 2 Le parc immobilier cantonal, géré par l’Office des immeubles et des constructions (OIC), se compose avant tout de bâtiments affectés aux domaines suivants : écoles (40 %), services sociaux et hôpitaux (20 %), justice et police (5 %), administration (15 %). Vendre des immeubles pour en louer d’autres, comme demandé dans la motion, est judicieux tout au plus pour les bâtiments exclusivement administratifs, seul ce secteur représentant un marché. L’OIC vise à concentrer sur de grands sites bien desservis les services administratifs centralisés, dont certains sont logés dans des bâtiments historiques, lesquels ne sont donc pas utilisés de manière efficiente. A titre d’exemple, mentionnons l’administration cantonale centrale à Berne, le regroupement de l’administration décentralisé à Thoune et celui de l’administration à Bienne et à Berthoud. En outre, on examine pour chaque bâtiment qui se libère la possibilité de le vendre. Pour les bâtiments dont l’affectation est très spécifique (prisons, hôpitaux, centres d’entretien, salles très standardisées dans le secteur de la formation), l’option de la vente d’un bâtiment suivie de la location d’un autre bâtiment n’est pas rentable. Ainsi, l’efficacité dans l’utilisation et la gestion des locaux demandée dans la motion ne peut pas être réalisée par une stratégie de vente appliquée à tout le patrimoine administratif. Il faut plutôt choisir d’une part la solution la plus économique selon les cas et inciter d’autre part les utilisateurs à occuper les locaux de manière rationnelle. La facturation des loyers inclut un système d’incitation. Ce système applique des prix standard correspondant aux prix du marché. L’emplacement du bâtiment est pris en compte. Le prix facturé pour un type de local dépend donc de son emplacement. L’introduction de la facturation des loyers dans l’administration cantonale bernoise vise à promouvoir la gestion économique des locaux, l’optimisation de l’utilisation des ressources et l’amélioration de la rentabilité grâce à la transparence des coûts. Pour les raisons développées ci-dessus, il n’est pas possible de faire en sorte que les immeubles du patrimoine administratif cantonal ne restent aux mains du canton qu’à titre exceptionnel. Pour prendre une décision, la variante la plus économique pour le canton est déterminante. Cet élément doit être examiné au cas par cas. Selon les modalités prévues, la facturation des loyers permet en outre de mener un pilotage constant de la rentabilité. Sur la base des indications ci-dessus, le Conseil-exécutif propose de rejeter le point 2 de la motion. Propositions : Point 1 : adoption et classement. Point 2 : rejet. M. Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD). Nous prenons note avec satisfaction des intentions du gouvernement à propos du chiffre 1 de notre motion et nous acceptons le classement de ce point. Nous ne sommes par contre pas d’accord avec le refus du chiffre 2. Je m’irrite en particulier de voir que depuis des années, on parle d’une utilisation efficiente des locaux, de transparence des coûts et de la planification de la facturation des loyers dans l’administration. Mais cette dernière n’a toujours pas été mise en œuvre. C’est pourquoi je prie l’assemblée d’accepter le chiffre 2 sous forme de motion. Le président. En ce qui concerne le chiffre 1, il n’y a plus de divergence. Pour le chiffre 2, le motionnaire s’en tient à la forme de la motion. Mme Kathy Hänni, Kirchlindach (Les Verts). Le groupe des Verts s’en tient à la décision du gouvernement. 45 La demande formulée au chiffre 2, à savoir une externalisation dans le secteur immobilier manque de réalisme : elle est difficile à mettre en œuvre et n’apporte aucun avantage. Procéder à des désinvestissements peut sembler séduisant et laisser augurer d’un allégement. Mais une action étendue et irréfléchie ne peut être couronnée de succès. Dans sa réponse, le gouvernement parle de système d’incitation. Il m’intéresserait de savoir quels en sont les critères et comment ils sont appliqués. M. Jakob Etter, Treiten (UDC). Nous abordons ici un problème de fond : location ou achat de biens immobiliers. La question se pose également dans le privé et la situation financière est en général déterminante dans la décision. Si l’on réfléchissait comme dans le privé, la solution pour le canton serait plutôt la location. Mais il y a une différence importante, qui apparaît dans la réponse du Conseil-exécutif. Il existe certains bâtiments pour lesquels on chercherait en vain un marché, tels que les hôpitaux, les prisons, les écoles etc. Dans la seconde partie de la motion, le groupe UDC est d’avis qu’il faudrait examiner soigneusement les biens immobiliers pour lesquels il existe un marché. Il importe surtout au groupe UDC de voir régner dans le canton une transparence des coûts et un calcul des locations au plus près des prix du marché. On en arriverait ainsi à un bon amortissement des biens immobiliers existants. Le groupe UDC est d’avis qu’un système d’incitation dans le cadre de la facturation des loyers est nécessaire ainsi qu’une gestion économe des ressources. Mais on ne peut arriver à ce but que moyennant une transparence des coûts. Aussi, consciente du nombre élevé d’exceptions nécessaires, une faible majorité de notre groupe s’est prononcée en faveur d’un postulat si l’auteur de l’intervention se résout à la convertir. Dans le cas contraire, une faible minorité pencherait pour le rejet de la motion, vu le nombre élevé d’exceptions. Nous attendons toutefois de la part du canton une location de ses locaux selon des critères économiques. Les délibérations sont interrompues à ce stade en raison de la Journée parlementaire de la jeunesse. La séance est levée à 14 heures 50. 46 23 janvier 2008 Compte rendu de la cinquième séance Jeudi 24 janvier 2008 La séance est ouverte à 9 heures. Présidence: M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présents : 150 députés 187/2007 Motion PRD (Feller, Steffisbourg) – Libéralisation : gestion des locaux administratifs Suite Le président. Le gouvernement est disposé à accepter le chiffre 1 de la motion en le classant simultanément. L’auteur de la motion y consent. Il subsiste une divergence à propos du chiffre 2. M. Ueli Arm, Berthoud (PS-JS). Le groupe PS-JS acceptera le chiffre 1 de la présente motion et son classement immédiat. Nous rejetons par contre le chiffre 2. Dans sa réponse, le Conseil-exécutif montre clairement que, depuis des années, il s’efforce de pratiquer une utilisation efficiente des locaux et qu’il a déjà pris nombre de mesures dans ce sens. Nous sommes ici en présence d’une motion à valeur de directive, relevant du domaine de compétence exclusif du Conseil-exécutif. Il lui appartient de décider de cas en cas s’il opte pour la vente ou la location ou pour un régime mixte. Pour se prononcer en faveur de la variante la plus avantageuse du point de vue économique, il doit disposer d’une grande marge de manœuvre. Le groupe PS-JS le soutient dans ce domaine. M. Reto Steiner, Langenthal (PEV). Les pouvoirs publics dépensent 16 milliards de francs par an pour les bâtiments. Cela correspond à 8,5 pour cent de toutes les dépenses de l’Etat. Il importe donc d’examiner quelle est la solution la plus avantageuse pour toutes les phases de vie d’un bâtiment : planification, financement et exploitation et, à la fin, celui d’un éventuel désinvestissement. C’est la raison pour laquelle le groupe PEV soutient résolument le chiffre 1 de la présente motion. C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que notre groupe refuse le chiffre 2. Il faut une gestion immobilière active ; différentes études montrent que la vente d’un immeuble n’est pas toujours la solution économiquement la plus avantageuse. A nos yeux, le motionnaire devrait se demander s’il ne conviendrait pas mieux de retirer ce point, un refus de celui-ci nuisant davantage aux objectifs visés. M. Andreas Hofmann, Berne (PS-JS). Mes remarques seront plutôt de nature formelle. Le meilleur dans cette intervention me semble être son développement. Je puis l’admettre. Au printemps 2007, le groupe PRD avait déposé une motion semblable mais l’avait retirée par la suite. Celle-ci enjoignait le Conseil-exécutif de planifier de nouvelles centrales nucléaires, sous le titre de « Solutions libérales ». Dans la présente motion, le titre de « Libéralisation » sonne vraiment de manière très étrange. Si le PRD veut retourner à ses racines, il ne doit pas seulement adopter un libéralisme Travaux publics, transports et énergie Travaux publics, transports et énergie 24 janvier 2008 de promotion mais le pratiquer réellement. A chacun sa tâche ! Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Pour les motifs évoqués dans sa réponse, le gouvernement vous propose de rejeter le chiffre 2 de cette motion. Il est clair qu’il s’agit ici d’une motion à valeur de directive. Même si vous acceptez ce chiffre 2, la compétence n’en demeurera pas moins du ressort du gouvernement. La tendance de fond, à savoir une stratégie de désinvestissement, est déjà mise en œuvre maintenant. Il faut des incitations pour parvenir à une utilisation efficiente des locaux et nous y travaillons depuis longtemps déjà. Nous avons bon espoir dans la facturation des loyers. Les raisons pour lesquelles nous n’y sommes pas encore parvenus ne tiennent pas à nous. Cette motion étant conçue de manière trop limitative, je vous prie d’en rejeter le chiffre 2. 47 − Ecole professionnelle artisanale et industrielle (gib) : sur les 145 classes que compte l’école, 76 ont des cours de gymnastique en salle, huit en plein air. Les dispositions légales ne sont donc pas observées pour 61 classes, soit presque la moitié ! Sur les 76 classes qui ont des cours en salle, 72 ont 25 minutes de trajet pour se rendre à la halle de gymnastique et autant pour revenir. Les cours de gymnastique ne peuvent donc avoir lieu qu’en début ou en fin de journée, si bien qu’un des trajets empiète sur le temps libre des jeunes. e − Ecole de commerce (Wirtschaftschule) : les élèves de 3 année, soit 12 classes, n’ont pas de cours de gymnastique. Une part d’environ 20 pour cent des cours obligatoires n’est pas proposée. (8 cosignataires) Urgence refusée le 7 juin 2007 Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 Vote Pour l’adoption et le classement du chiffre 1 Contre Pour l’adoption du chiffre 2 Contre 121 voix 4 voix 1 abstention 20 voix 109 voix 151/2007 Motion Blaser, Heimberg (PS-JS) / Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts) / Jost, Thoune (PEV) / Lanz, Thoune (UDC) / Staub, Thoune (PRD) – Construction de la halle de gymnastique du gymnase de Thoune-Schadau Texte de la motion du 4 juin 2007 Le Conseil-exécutif est chargé : 1. de reprendre l’étude du projet de construction de la halle de gymnastique du gymnase de Thoune-Schadau ; 2. d’inscrire les ressources nécessaires au budget et au plan financier ; 3. d’adapter le plafond des investissements de telle sorte que les projets prévus dans le domaine des équipements scolaires puissent être réalisés. Développement La Stratégie de la formation adoptée par le Grand Conseil entend faire du canton de Berne un site de formation. Cet objectif ambitieux exige un enseignement de qualité, une offre moderne mais aussi une infrastructure adaptée et notamment des halles de gymnastique. La halle triple qu’il est prévu de construire au gymnase de Thoune-Schadau est destinée aux élèves du gymnase, mais aussi à ceux des deux écoles professionnelles de Thoune (gib et Wirtschaftsschule). En vertu de la législation fédérale, l’enseignement de la gymnastique et du sport aux élèves en formation professionnelle est obligatoire. Mais dans le canton de Berne, cette exigence n’est pas partout respectée. L’abandon du projet de halle triple au gymnase de ThouneSchadau serait lourd de conséquences pour le site de formation de Thoune et pour les écoles cantonales du secondaire II qui ont en tout un besoin avéré de 200 cours de gymnastique par semaine : − Gymnase de Thoune-Schadau : le déficit représente actuellement 80 leçons de gymnastique. La grille horaire est telle que les élèves peuvent difficilement suivre les cours de gymnastique dans d’autres halles de Thoune ou ne le peuvent carrément pas. Le Conseil-exécutif reconnaît la pertinence de la demande des motionnaires. Le gouvernement et l’exécutif de la ville de Thoune ont d’ailleurs eu un entretien à ce sujet le 30 mai 2007. Les discussions vont se poursuivre et s’étendre aux questions techniques, comme le confirme la lettre du Conseilexécutif du 5 septembre 2007 à la directrice de la formation de la ville de Thoune. Relevons néanmoins que la situation financière du canton reste marquée par divers conflits d’intérêts: il importe en effet de continuer à réduire l’endettement, tout en ménageant une marge de manœuvre financière pour relever les défis à venir et prévoir une réduction ciblée des impôts, ainsi que de maintenir la compétitivité du canton sur le marché de l’emploi tout en consolidant les investissements. La difficulté consiste, pour le Conseil-exécutif, à concilier ces objectifs financiers en accordant à chacun le poids qu’il mérite. Chiffre 1 D’une part, la procédure de planification de la halle triple est actuellement interrompue, car les moyens nécessaires n’ont pas été prévus dans le budget 2008 et le plan intégré mission-financement 2009 à 2011 (BU / PIMF). Le Conseilexécutif ne s’oppose en principe pas à la reprise de cette procédure, mais elle n’est envisageable que lorsque les ressources requises pourront être mises à disposition. L’étude du projet est d’ailleurs si bien avancée que l’adjudication à un entrepreneur total pourra intervenir dès que la procédure aura pu être relancée. D’autre part, on a accordé la priorité absolue au projet d’extension du gymnase de Thoune, car celui-ci doit remédier à un manque de salles d’enseignement qui se fait de plus en plus criant. L’étude du projet est en cours. Chiffre 2 L’inscription des moyens nécessaires dans le prochain BU / PIMF (pour la période 2009 à 2012) dépendra de l’évolution de la situation financière et de son évaluation par le Conseilexécutif lors du prochain cycle de planification financière. Voici quelques remarques concernant les coûts: Si le canton assume, comme de coutume, la construction et la gestion du projet de halle triple à Thoune, il faut prévoir un investissement de l’ordre de 13 millions de francs. Ce volume est trop modeste pour envisager la réalisation du projet dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP). En effet, les partenaires privés susceptibles de s’intéresser à un tel projet ne sont pas prêts à s’engager lorsque le volume d’investissement est inférieur à 30 millions de francs, car les coûts préliminaires représentent alors une trop grande part du total. Une location (impliquant un concours associant les investisseurs) ne s’avèrerait pas plus rentable pour le canton qu’une réalisation 48 24 janvier 2008 et une régie autonomes, car les travaux préliminaires à une adjudication sont déjà pratiquement achevés. Pour des raisons d’ordre économique, on ne pourra donc guère envisager des solutions impliquant des investisseurs privés pour réaliser le projet de halle triple de gymnastique à Thoune. Chiffre 3 Le Conseil-exécutif considère que le secteur de la formation est essentiel à l’attractivité du canton de Berne. Pour préserver sa compétitivité dans ce secteur, aux niveaux tant intercantonal qu’international, le canton doit se doter à temps des infrastructures requises. Leur réalisation suppose toutefois l’existence de ressources financières suffisantes. Le budget et le plan intégré mission-financement pour la période 2008 à 2011 ne permettent que de moderniser et d’agrandir une partie des locaux requis dans le secteur de la formation. Cette restriction relève de raisons de politique financière, avec à la clé des répercussions négatives sur la politique de formation et sur l’état des bâtiments. Les rénovations de grande envergure ne peuvent par exemple pas être réalisées partout au moment opportun, de même qu’il est impossible d’optimiser au mieux la gestion et l’organisation, voire d’appliquer des stratégies à plus long terme dans toutes leurs dimensions, malgré leur rôle primordial pour la formation. Cette contradiction entre la nécessité de prendre des mesures pour s’acquitter d’une tâche publique et les limites imposées par la situation financière place sans cesse le Conseilexécutif face à des difficultés, qui se retrouvent d’ailleurs dans d’autres domaines politiques. Pour les surmonter, le gouvernement a choisi de définir un ordre des priorités pour l’allocation des ressources dans le plan intégré missionfinancement. Dans le cadre de la planification financière, le Conseilexécutif appréciera la situation chaque année, en prenant en considération non seulement les besoins, mais aussi le cadre financier. L’intervention parlementaire ne peut être adoptée que sous forme de postulat, car la résolution des conflits d’intérêts mentionnés plus haut passe obligatoirement par la définition de priorités, même si le canton dispose de moyens accrus. Or la définition de ces priorités est du ressort du Conseil-exécutif. Proposition Chiffre 1: adoption sous forme de postulat. Chiffre 2: adoption sous forme de postulat. Chiffre 3: adoption sous forme de postulat. M. Andreas Blaser, Heimberg (PS-JS). La situation sur le plan de l’enseignement de la gymnastique ne s’est pas améliorée depuis 2002. Le problème est particulièrement aigu à Berne et à Thoune. J’aimerais insister sur le fait qu’il ne s’agit pas ici d’un problème de politique régionale et encore moins d’une affaire de la ville : les écoles professionnelles comme le gymnase sont des écoles cantonales. En vertu de la législation fédérale et cantonale, l’enseignement de la gymnastique et du sport pour les élèves des écoles professionnelles et des gymnases est obligatoire. Or pour la moitié des élèves, cette obligation n’est pas respectée. En plus des dispositions légales, il faut aussi tenir compte des arguments de santé. Rien ne sert de se lamenter sur l’obésité des enfants et des jeunes, de prévoir des programmes fédéraux à ce sujet mais de rendre impossible l’enseignement de la gymnastique. Le canton de Berne doit aussi savoir qu’il est menacé par des baisses de subventions s’il ne construit pas enfin des installations de gymnastique et de sport. Afin que nous n’arrivions pas à cette extrémité, je vous prie d’accepter les trois points de l’intervention sous forme de motion. Précisément après la Journée bernoise de la jeunesse d’hier, il serait de bon ton de Travaux publics, transports et énergie montrer que ce parlement ne parle pas seulement d’œuvrer pour les jeunes mais qu’il s’engage réellement. M. Andreas Lanz, Thoune (UDC). Actuellement, l’Ecole professionnelle artisanale et industrielle de Thoune paie 180 000 francs à des tiers pour l’utilisation de halles de gymnastique. Ce montant pourrait être économisé ou engagé pour une halle appartenant au canton. Celui-ci possède déjà le terrain qu’il avait acheté il y a plusieurs années dans l’intention d’y construire une halle de gymnastique. La planification était presque terminée lorsque l’on a tiré le frein. Résultat : les directeurs des écoles se retrouvent sans halle de gymnastique et de sport pour une grande partie de leurs élèves. Une réalisation rapide de ce projet dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) serait une solution avantageuse pour tous. Les élèves disposeraient rapidement d’une halle et la Confédération ne devrait plus intervenir. Nous l’avons entendu : la Confédération est en droit de raccourcir ses subventions par tête si rien n’est entrepris rapidement. Je vous prie donc d’accepter cette motion. Mme Elisabeth Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts). En fait, la justification de notre motion est incontestée. Nous ne demandons en effet rien d’autre que la création de conditions normales pour que la loi fédérale soit respectée. De plus, le gouvernement, dans sa réponse, confirme la pertinence de notre demande. J’admets que les conditions financières générales dans notre canton ne sont pas très roses. Malgré tout, je prie le Conseilexécutif et vous tous qui siégez dans cette salle d’accorder à ce projet la priorité nécessaire dans un délai raisonnable. Par notre motion, nous demandons que soit mise en œuvre une affaire pendante dont la nécessité ne peut être contestée. Je vous prie donc de soutenir notre intervention. M. Hans Bieri, Spiez (PS-JS). Il s’agit pour moi d’un projet que nous mènerons à bien pour les générations futures. Je m’étonne un peu de la réponse du Conseil-exécutif. Certes, la réduction des dettes est un point important, je l’admets. Mais que l’on veuille justement procéder à des allégements fiscaux, je ne le comprends pas. Mieux vaut nous préoccuper de la jeune génération et faire en sorte qu’elle bouge davantage, même si elle devra plus tard payer plus d’impôts. Le groupe PS-JS est à une forte majorité favorable au soutien de cette intervention sous forme de motion. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. M. Carlo Kilchherr, Thoune (UDC). Le groupe UDC comprend les préoccupations des auteurs de la motion. Il estime cependant que la motion n’est pas, dans ce cas, l’outil adéquat. Il soutient majoritairement un postulat. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (Les Verts). De nombreux élèves de la ville de Thoune doivent se déplacer pour la leçon de gymnastique si bien qu’il ne leur reste sans doute qu’une vingtaine de minutes de cours. Et pourtant, Thoune est une ville disposant d’une bonne infrastructure. Au-delà de toutes les discussions sur la santé des jeunes, il faut bien reconnaître qu’il s’agit ici d’un mandat qui ne peut être réalisé sans que les conditions préalables existent. Le groupe des Verts vous prie instamment de tenir compte de la demande et d’accepter pour le moins un postulat. Il y a 33 ans que le législateur a placé cette disposition dans la loi ! Travaux publics, transports et énergie 24 janvier 2008 M. Hans-Jörg Pfister, Zweisimmen (PRD). Quant au fond, le groupe PRD comprend les préoccupations des auteurs de la motion pour que le mandat légal soit rempli. Mais les auteurs de différentes motions déposées au cours de ces dernières années ont eux aussi contribué à ce que de tels projets se trouvent maintenant sur une liste d’attente. Il existe bien d’autres projets qui ne peuvent être réalisés faute de moyens financiers. Le groupe PRD peut accepter cette intervention tout au plus sous forme de postulat. Et encore, le postulat ne mènera-t-il pas très loin puisque la planification est terminée mais que l’argent manque. Si nous acceptions la motion, cela signifierait que d’autres projets urgents devraient être retardés. Je doute fort que ce soit là la bonne solution. M. Marc Jost, Thoune (PEV). Pour le groupe PEV, il ne fait aucun doute : le besoin de cette halle de sport est avéré. Le mandat légal de l’enseignement obligatoire du sport n’est pas rempli actuellement à Thoune. Nous sommes pourtant conscients du problème financier existant dans le canton. Il faudrait dans ce cas chercher des solutions. Notre groupe soutient résolument un postulat et environ la moitié d’entre nous pourrait soutenir une motion. M. Martin Friedli, Sumiswald (UDF). Le groupe UDF aimerait, lui aussi, stimuler et soutenir l’enseignement de la gymnastique auprès des jeunes. Mais dans ce cas, il s’agit aussi du choix des priorités. Nous avons besoin d’une vue d’ensemble des celles-ci car les besoins sont plus grands que les moyens financiers. Le groupe UDF rejette la motion mais soutient sans réserve un postulat. Ce dernier permet aussi d’exercer une certaine pression afin que le projet ne soit pas éternellement renvoyé. Mme Andrea Zryd, Adelboden (PS-JS). La Confédération ne va pas tarder à mettre la pression sur le canton pour que l’obligation des cours de gymnastique soit respectée. Nous n’avons pas le choix. Il s’agit de plus d’une très ancienne exigence datant des années septante. Je vous prie d’accepter tous les points de la motion car le canton a besoin de halles de gymnastique. M. Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD). Le mandat date d’une trentaine d’années et n’est toujours pas respecté par le canton. Nous avons acheté ce terrain en avril 2005 par 133 voix sans opposition. Celui-ci est lié à la construction d’une halle de sport : ce sont 3 millions de francs qui reposent là sans être utilisés. Enfin, par rapport à un volume d’investissement annuel de presque un demi-milliard de francs, que sont ces 13 millions de francs ? Je vous prie d’accepter au moins un postulat si son auteur consent à convertir son intervention ou mieux, de soutenir une motion. Tôt ou tard, nous devrons construire cette halle. Pourquoi choisir de le faire plus tard ? Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). Nous sommes en face d’un projet et d’un mandat très clair que nous avions donné au canton. Cette halle doit être construite. Il est inconcevable que des jeunes ne puissent suivre des leçons de gymnastique uniquement par manque d’argent. Il est de notre devoir d’accepter ce projet. Je vous prie d’accepter cette motion. Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Comme vous pouvez l’apprendre par la réponse du Conseil-exécutif, celui-ci a reconnu le bien-fondé de la demande. Il accorde une haute priorité à l’enseignement de la gymnastique et du sport. C’est 49 un mandat que nous devons assumer à l’égard de nos jeunes. Mais l’Etat a encore d’autres préoccupations : la tension entre le besoin et les conditions de politique financière n’existe pas seulement dans le domaine de la formation et du sport. Cette halle de sport est nécessaire et nous sommes prêts à tout entreprendre pour en inscrire le montant dans le budget et dans le plan financier. Mais nous ne pouvons rien promettre car nous sommes tenus de créer un certain équilibre dans les finances. Je me réjouirais si le parlement acceptait cette intervention sous forme de postulat. M. Andreas Blaser, Heimberg (PS-JS). La décision est difficile à prendre car le débat s’est déroulé comme prévu : chacun est favorable au sport, veut soutenir la jeunesse mais admet que l’on ne peut tout réaliser. L’attitude bourgeoise des partis UDC et PRD – à quelques exceptions près, je tiens à le souligner – m’irrite particulièrement. Puisque j’accorde davantage confiance à la Directrice des travaux publics qu’à la majorité bourgeoise de cette assemblée, je consens à convertir ma motion en postulat. J’espère tout de même que la halle de sport de Thoune pourra être inaugurée en 2011. Je vous prie de soutenir tous les points de mon postulat. Vote Pour l’adoption du postulat Contre 134 voix 0 voix Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. 162/2007 Interpellation Vaquin, Moutier (PDC) / Aellen, Tavannes (PSA) / Hirschi, Moutier (PSA) / Zuber, Moutier (PSA) – Quelles relations entre la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie et le Conseil du Jura bernois (CJB)? Texte de l’interpellation du 6 juin 2007 Dernièrement, M. Jean-Jacques Schumacher, président sortant du Conseil du Jura bernois, s’est livré à un bilan de la première année de fonctionnement de cette institution. Devant la presse, il s’est notamment réjoui des bons contacts établis avec l’administration cantonale, exception faite des «mauvaises relations avec la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie». Le Conseil-exécutif est invité à répondre aux questions suivantes: 1. Le constat posé ci-dessus par le président sortant du Conseil du Jura bernois reflète-t-il la réalité aux yeux de la direction concernée? Quelle appréciation donne-t-elle de ses rapports avec le Conseil du Jura bernois? 2. Le cas échéant, quels sont les blocages et les points d’achoppement existants? 3. Comment la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie entrevoit-elle à l’avenir ses relations avec le Conseil du Jura bernois? Réponse du Conseil-exécutif du 21 novembre 2007 Le Conseil-exécutif estime que d’éventuels problèmes relationnels entre deux autorités se résolvent mieux par le dialogue que par une déclaration unilatérale à la presse. Il répond comme suit aux questions posées: 50 24 janvier 2008 Question 1 Comme cela ressort du communiqué de presse publié par la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie (TTE) et le Conseil du Jura bernois (CJB) le 4 juillet 2007, les relations entre les deux parties se sont entre-temps normalisées. Les quelques difficultés passées, auxquelles d’autres Directions que la TTE ont également été confrontées, sont liées aux adaptations rendues nécessaires par le statut particulier du Jura bernois. Mais ces difficultés, qui ne sauraient être assimilées à de mauvaises relations, peuvent être surmontées et elles l’ont été dans le cas particulier. Question 2 Selon la TTE, il n’y a pas de blocages ni de points d’achoppement fondamentaux dans sa collaboration avec le CJB. Le Conseil-exécutif estime normal que des divergences sur des dossiers surviennent de cas en cas. Traiter ces dernières relève du quotidien de la vie politique et le canton s’emploie toujours à trouver des solutions adéquates. Question 3 La TTE se réjouit de collaborer de manière constructive avec le CJB, dans l’intérêt des deux parties. Le Conseil-exécutif salue cette coopération et a la conviction que les prochaines rencontres contribueront à consolider ce lien. Le président. L’auteur de l’interpellation est satisfait de la réponse du Conseil-exécutif et ne fait aucune déclaration. 135/2007 Interpellation Käser, Meienried (PS-JS) – Entreprises publiques du canton de Berne : halte aux escrocs ! Texte de l’interpellation du 16 avril 2007 Comme on a pu le lire dans la Sonntagszeitung du 15 avril 2007, en 2006 la rémunération du Conseil d’administration des FMB a connu une hausse de 15,8 pour cent par rapport à 2005 ; pour le président du Conseil d’administration, Fritz Kilchenmann, cette hausse s’élève même à 21,5 pour cent. Les propositions de candidature au Conseil d’administration ayant été insatisfaisantes, car de toute évidence contraires à certains droits constitutionnels, ces bonus disproportionnés soulèvent quelques questions. Selon cet article de presse, les FMB, en tant qu’entreprise publique, n’ont pas souhaité commenter ni justifier cette politique de rémunération. L’appétit gargantuesque des couches dirigeantes des grands groupes suisses est en train de se propager jusque dans les entreprises publiques et semi-publiques. Cette sale mentalité de manager ne doit pas être purement et simplement adoptée par les entreprises publiques et les organisations chargées de tâches publiques. Le gouvernement doit rapidement mettre le holà à de telles dérives des conseils d’administration et des managers insatiables. Dans son expertise du 24 avril 2002, intitulée « Parlamentarische Oberaufsicht über öffentliche Unternehmen » (Surveillance parlementaire des entreprises publiques), le professeur U. Zimmerli parvient à la conclusion que, dans certains secteurs, les FMB sont une « organisation chargée de tâches publiques ». Mais en l’absence d’une disposition de la législation spéciale, les droits de participation et de surveillance du Grand Conseil, inscrits à l’article 95 de la Constitution du canton de Berne, ne peuvent pas être exercés directement. En tant que détenteur du monopole de l’approvisionnement en énergie de réseau en particulier, les FMB fournissent des prestations publiques. Il constate en conclusion : « Les FMB sont sans aucun doute une organisation chargée de tâches publiques. » En application de l’article Travaux publics, transports et énergie 78 de la Constitution du canton de Berne, il incombe au Grand Conseil d’exercer la haute surveillance sur les organisations chargées de tâches publiques. En vertu de l’article 78 de la Constitution du canton de Berne, je demande au Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Les informations communiquées dans l’édition du 15 avril 2007 de la Sonntagszeitung, selon lesquelles en 2006 la rémunération du Conseil d’administration des FMB aurait connu une hausse de 15,8 pour cent par rapport à 2005 et celle du président du Conseil d’administration une hausse de 21,5 pour cent, sont-elles exactes ? 2. Quelles nouvelles tâches le président du Conseil d’administration a-t-il assumées au sein du Conseil d’administration pour obtenir cette hausse exorbitante de sa rémunération ? 3. Comment les FMB justifient-elles la hausse de rémunération des autres membres du Conseil d’administration ? 4. Des bonus exceptionnels ont-ils été accordés au six membres sortants du Conseil d’administration ? 5. Comment le gouvernement envisage-t-il de traiter à l’avenir ces escroqueries gigantesques dans les entreprises dont le canton est actionnaire ? 6. Le gouvernement pense-t-il que les FMB agissent intelligemment lorsqu’elles ne commentent ni ne justifient de tels faits devant les médias ? Le gouvernement n’est-il pas d’avis que de tels événements survenant dans une entreprise publique dont le canton est le principal actionnaire intéressent l’opinion publique ? Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 Remarques préliminaires Le Conseil d’administration de BKW FMB Energie SA (FMB) fixe lui-même les indemnités de ses membres. Le président, qui a une activité lucrative indépendante, est en plus dédommagé pour les dépenses occasionnées par l’exercice de sa fonction (secrétariat). Le Conseil d’administration définit le montant des indemnités de ses membres en fonction du temps investi. Il les revoit généralement tous les trois ans, les adaptant au besoin. Les dernières modifications remontent à 2003 et 2006. Question 1 En 2006, les indemnités des membres du Conseil d’administration ont augmenté en tout de 15,8 pour cent par rapport à 2005 (de 21,5 % pour le président). Cette hausse est due à l’adaptation périodique au rythme usuel ainsi qu’au changement du mode de calcul (le remboursement des frais est intégré désormais aux indemnités). Question 2 Les FMB indiquent que la charge de travail du président du Conseil d’administration et les qualifications nécessaires à l’exercice de la fonction ont continuellement augmenté ces dernières années. Ce changement est dû en particulier aux défis stratégiques des FMB en vue de l’ouverture imminente du marché de l’électricité, à la non-couverture prévisible de la demande en électricité et à la problématique du remplacement de la production de la centrale de Mühleberg. Question 3 Les raisons de l’augmentation des indemnités sont les mêmes que pour le président du Conseil d’administration. Question 4 Les FMB ne versent pas de bonus liés aux bénéfices ni d’autres types de bonus extraordinaire aux membres du Conseil d’administration. Les six membres sortants n’ont donc pas touché de telles indemnités. Travaux publics, transports et énergie 24 janvier 2008 Question 5 Il est important pour le futur développement des FMB qu’elles disposent d’un conseil d’administration compétent et efficace. Représentante de l’actionnaire majoritaire, la conseillère d’Etat Barbara Egger-Jenzer est récemment entrée au comité de nomination, qui prépare notamment le dossier en matière d’indemnités, afin que le canton ait une plus grande influence sur la fixation de ces dernières. Question 6 A l’assemblée générale, le Conseil d’administration répond vis-à-vis des actionnaires des questions de gestion liées aux indemnités. Les principes présidant à la fixation de celles-ci figurent depuis 2002 dans la partie du rapport de gestion portant sur la gouvernance d’entreprise. Ils n’ont jusqu’à présent jamais suscité questions ou critiques lors de l’assemblée générale, à laquelle les médias sont toujours invités. En outre, ces derniers ne peuvent pas obtenir des informations que les actionnaires ne recevraient pas eux aussi. Le président. L’auteur de l’interpellation est satisfait de la réponse obtenue et s’abstient de toute déclaration. 186/2007 Interpellation Grimm, Berthoud (Les Verts) – Les FMB et la stratégie énergétique cantonale Texte de l’interpellation du 13 juin 2007 Selon les articles parus dans la presse le 5 juin dernier, les FMB ont formé le projet de construire en Basse Saxe une centrale à charbon de nouvelle génération d’une puissance de 900 mégawatts (MW), soit trois fois plus que la Centrale de Mühleberg. Le coût du projet est estimé à 1,6 milliard de francs. Sous l’angle écologique, ce projet est extrêmement contestable. C’est pourquoi le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : 1. Quelle est la stratégie des FMB Energie SA dans ce projet ? 2. Le Conseil-exécutif ne pense-t-il pas lui aussi que la construction d’une centrale aussi gigantesque, qui va dégager un maximum de CO2, risque de compromettre la crédibilité du canton de Berne, qui par ailleurs préconise la réduction dans toute la mesure du possible de notre production de CO2 ? 3. Le gouvernement est-il prêt à accepter que les FMB Energie SA construisent en Allemagne voisine une centrale très polluante qui n’apportera aucun avantage particulier ni à la Suisse ni au canton de Berne ? 4. Actionnaire majoritaire, le canton de Berne a-t-il été informé de ce projet avant la publication des communiqués de presse ? 5. Les FMB Energie SA sont encore à la recherche de partenaires pour le financement du projet. Le canton de Berne pourrait-il être un tel partenaire ? (13 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 Introduction BKW FMB Energie SA (FMB) est une société anonyme de droit privé dotée de la personnalité juridique et cotée à la bourse SWX. Sur le marché de l’énergie, elle fait face à la concurrence. Détenant 52,5 pour cent des actions des FMB, le canton de Berne en est l’actionnaire majoritaire. Certes l’entreprise semi-publique est au service des intérêts publics, 51 mais elle ne remplit pas de tâche sur mandat du canton ; c’est pourquoi elle ne fait pas partie de l’administration cantonale. Il faut faire une distinction entre la stratégie d’entreprise et la politique énergétique du canton. La stratégie des FMB est du ressort de leur conseil d’administration. Le canton n’exerce qu’une influence limitée à cet égard car deux membres seulement du Conseil-exécutif siègent dans cet organe de onze personnes. De plus la stratégie énergétique 2006 du canton de Berne n’est pas contraignante pour les FMB et les intérêts économiques de cette entreprise sont prépondérants dans la définition de sa propre stratégie. La politique énergétique du canton quant à elle découle de la stratégie énergétique cantonale. Les changements que celle-ci doit entraîner pour la stratégie de propriétaire du canton à l’égard des FMB sont actuellement à l’étude. Question 1 La demande en électricité croît sans cesse et la disparition de sites de production et de possibilités d’approvisionnement est prévisible (centrales de Mühleberg et de Beznau, contrats d’approvisionnement à long terme avec Electricité de France). Il est donc à craindre que les FMB, comme d’autres fournisseurs suisses, ne puissent plus garantir à moyen terme l’approvisionnement de leurs clients du marché suisse à des conditions concurrentielles. Il est dès lors indispensable d’augmenter sensiblement les capacités de production ces prochaines années. Aussi les FMB s’emploient-elles à accroître les leurs en Suisse et à l’étranger. La stratégie des FMB vise à approvisionner le marché suisse prioritairement avec du courant indigène mais prévoit également la possibilité de recourir en cas de besoin à ses propres installations de production à l’étranger. Cette stratégie confère aux FMB l’indépendance dont elles ont besoin pour s’imposer et se développer en Suisse et en Europe sur les marchés libéralisés. Elle précise en outre que le mode de production et l’origine de l’électricité doivent être déclarés, garantissant ainsi une transparence à l’égard de la clientèle. La centrale à charbon prévue à Dörpen correspond aux dispositions de cette stratégie. Question 2 Le Conseil-exécutif partage l’avis de l’auteur de l’interpellation selon lequel les centrales à charbon sont très problématiques au niveau des émissions de CO2 ; le projet suscite dès lors une position critique de sa part. Probablement que des oppositions se manifesteront aussi en Allemagne. Il est en outre exact que la centrale ne respecte pas la stratégie énergétique du canton. Toutefois, ce n’est pas lui qui a lancé le projet, mais les FMB (voir distinction ci-dessus). Question 3 La décision émane des FMB et ne reflète pas la position du Conseil-exécutif (cf. distinction établie plus haut). Question 4 Conformément à la politique d’information usuelle, le conseil d’administration est régulièrement informé de l’avancement du projet. Question 5 Les FMB prévoient de réaliser la centrale à charbon avec des partenaires, soit en priorité les entreprises industrielles et les entreprises d’approvisionnement locales. Le canton n’est pas prévu comme partenaire pas plus qu’il ne lui incomberait de participer à un tel projet. Le président. L’auteur de l’interpellation est satisfait de la réponse du gouvernement et fait une brève déclaration. M. Christoph Grimm, Berthoud (Les Verts). A propos de la centrale à charbon de Dörpen en Allemagne, je tiens à relever que les FMB sont en train de se lancer dans des affaires 52 24 janvier 2008 douteuses uniquement pour des profits à court terme. De tels projets n’apportent absolument rien sur le plan économique à long terme. Ils ne feront que nous charger davantage fiscalement. Je prie le gouvernement de choisir à l’avenir des membres du conseil d’administration défendant la stratégie cantonale de l’énergie. Hommage à la Secrétaire générale de la Direction des travaux publics Le président rend hommage à la Secrétaire générale de la Direction des travaux publics, Madame Renata Amstutz qui démissionne pour prendre un poste à l’Association des Villes suisses. Urgence des interventions parlementaires Le Bureau a accordé l’urgence aux interventions suivantes : Interpellation 299/2007 Hirschi, Moutier (PSA) / Aellen, Tavannes (PSA) / Vaquin, Moutier (PDC) / Zuber, Moutier (PSA). «Carrefour des Reussilles: rien en 2008, comme en 2007?» Motion 302/2007 Fuchs, Berne (UDC). « Asile : pas de pérennisation de l’aide d’urgence » (traitée lors de la session de janvier) Interpellation 007/2008 Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC). «Aménagement du tronçon de l’A5 reliant Bienne à Douanne» Interpellation 009/2008 Jenk, Liebefeld, (PS-JS). « Soldats avec l’arme chargée, un danger pour la population » Interpellation 011/2008 Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC). «Présidence de la Délégation aux Affaires Jurassiennes (DAJ)» Motion 012/2008 PS-JS (Wasserfallen, Hinterkappelen). « Pas de centrale à charbon avec la participation de l’Etat !» Motion 013/2008 Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS). « Utilité des structures d’accueil des enfants pour l’économie cantonale » Interpellation 014/2008 Näf, Muri (PS-JS). « Mise en œuvre des mesures prévues aux articles 12 ss OSE » Motion 015/2008 Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts). « Programme cantonal de vaccination contre le cancer du col de l’utérus » L’urgence a été refusée aux interventions suivantes: Motion 308/2007 Jenni, Oberburg (PEV) / Brönnimann, Belp (UDF) / Ruchti, Seewil (UDC) / Flück, Brienz (PRD) / Grimm, Berthoud (Les Verts) / Kast, Berne (PDC). « Utiliser les palettes non traitées comme combustible » Motion 002/2008 Fuchs, Berne (UDC). « Egalité de traitement des éleveurs de bétail du canton de Berne » Interpellation 018/2008 Kilchherr, Thoune (UDC) / Lanz, Thoune (UDC). « FC Thoune: avenir incertain » Office du registre du commerce du canton de Berne ; indemnités pour prestations de services de tiers et honoraires ; crédit supplémentaire 2007 Annexe 1, affaire 1680/2007 Adopté tacitement. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 261/2007 Postulat urgent Bhend, Thoune (PS-JS) – Obligation de signaler les actes de violence Texte du postulat du 26 septembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé d’étudier la possibilité de soumettre les médecins à l’obligation de signaler les victimes d’actes de violence manifestes. Développement Le nombre de lésions corporelles graves dues à des actes de violence a doublé au premier semestre 2007. Ces six dernières années, le nombre de patients et patients traités à ce titre a augmenté d’environ 60 pour cent. Or, si la moindre morsure de chien doit être dénoncée, rien de similaire n’existe pour les blessures causées par des actes de violence. Il est temps pour la classe politique de réagir ! Si les médecins étaient tenus de signaler les cas, on obtiendrait des informations plus précises sur les causes de la violence et sur l’identité des auteurs et il serait ainsi possible de cibler la prévention. Il faut toutefois prendre garde aux effets pervers d’un tel système et éviter que les victimes ne se soustraient au traitement médical par crainte des représailles. C’est la raison pour laquelle le Conseil-exécutif est expressément prié d’intégrer cette problématique à l’analyse qui lui est demandée. Une action ciblée contre la violence réclame toutefois d’autres mesures encore, par exemple dans le domaine de la prévention de l’alcoolisme, comme le montrent les articles parus dans la presse les 24 et 25 septembre derniers. Même si Berne sera le premier canton à interdire explicitement les soirées Open Bar, il faut aller plus loin encore pour limiter, chez les jeunes en particulier, l’alcoolisme source de violence, de problèmes de santé, de vandalisme et autres effets négatifs. Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Le Conseil-exécutif est prêt à étudier de manière approfondie la possibilité d’introduire une obligation de signaler les actes de violence. Proposition: adoption. Le président. Le postulat n’est pas combattu. Nous passons directement au vote. Vote Pour l’adoption du postulat Contre 86 voix 0 voix 267/2007 Interpellation urgente Zuber, Moutier (PSA) – Réforme de l’administration judiciaire – Quid du Jura bernois? Texte de l’interpellation du 15 octobre 2007 Le 24 septembre 2006, l’électorat bernois a accepté la réforme de l’administration. En même temps, les fondations permettant de poursuivre la réforme de la justice ont également été posées. Bien que l’organisation des tribunaux du canton de Berne ait été revue au début de 1997, une nouvelle et plus importante réforme de la justice (appelée réforme de la justice 2) s’est imposée parce que le législateur fédéral a voulu, d’une part, unifier sur l’ensemble de la Suisse les droits de procédure civile et pénale et, d’autre part, réviser Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 24 janvier 2008 de façon importante le droit de la tutelle et plus concrètement le droit de protection de l’adulte. C’est surtout le code de procédure pénale suisse qui va entraîner un changement majeur puisque le Ministère public assumera les tâches qui incombent actuellement aux autorités d’instruction. Ainsi, de manière générale, une modification radicale de la structure judiciaire s’est avérée nécessaire dans le canton de Berne. Sur le plan géographique, les limites des quatre régions judiciaires sont identiques à celles des régions administratives créées par la réforme de l’administration cantonale décentralisée, à une exception près, qui n’est pas négligeable. Dans le cas de la réorganisation de l’administration de la justice et des tribunaux, le Jura bernois et le Seeland forment une région judiciaire commune, sur le modèle de l’actuelle région d’instruction. Une agence de la région judiciaire devait cependant être créée dans le Jura bernois. Il semble aujourd’hui que l’engagement pris par les autorités cantonales suite au préavis du Conseil régional soit remis en question. Ces rumeurs ne manquant pas d’inquiéter, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes: 1. Le principe de création d’une agence judiciaire dans le Jura bernois est-il remis en cause? 2. Dans l’affirmative, quels motifs justifient ce revirement des autorités cantonales? 3. Le Conseil du Jura bernois a-t-il été consulté? Dans la négative, le droit de participation a-t-il été respecté? Dans l’affirmative, quelle position le CJB a-t-il arrêtée? 4. Un éventuel regroupement à Bienne pose-t-il des problèmes logistiques (locaux, infrastructures, équipements)? 5. Cette concentration à Bienne est-elle conforme aux promesses formulées publiquement à l’adresse des habitants du Jura bernois et de la ville de Moutier à l’époque par le Conseil-exécutif et, tout particulièrement, par M. Annoni, directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques? 6. Les justiciables francophones et leurs défenseurs aurontils toujours la garantie que leurs dossiers soient traités dans leur langue maternelle? (3 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 28 novembre 2007 Dans le projet qui a entraîné la modification de la Constitution du 24 septembre 2006, mais aussi lors des étapes précédentes de la réorganisation de l’administration de la justice et des tribunaux, le Conseil-exécutif a assuré qu’une agence serait créée au sein de la région judiciaire du Jura bernois et du Seeland. Cela vaut aussi bien pour les tribunaux civil et pénal de première instance que pour le Ministère public. En fixant les futurs sites liés à la réforme de l’administration cantonale décentralisée et à la réorganisation de l’administration de la justice et des tribunaux, le Conseilexécutif a désigné Moutier comme lieu d’implantation de l’agence du tribunal régional et du Ministère public (ACE 2305 du 20 décembre 2006). Il est vrai qu’au sein de l’organisation de projet étudiant la mise en œuvre, au niveau législatif, de la réorganisation de l’administration de la justice et des tribunaux, l’idée de renoncer, pour des raisons d’efficacité, à une agence du Ministère public dans le Jura bernois avait été évoquée. Toutefois, le Conseil-exécutif s’en tient à ses arrêtés et à ses consignes. Le projet législatif soumis au début de 2008 à une procédure de consultation reflète d’ailleurs les engagements pris. Le Conseil-exécutif peut ainsi garantir que l’agence de Moutier prévue tant pour accueillir les tribunaux civil et pénal de première instance que le Ministère public sera bel et bien 53 créée. Par conséquent, il n’est plus nécessaire de répondre aux autres questions. Le président. L’auteur de l’interpellation est partiellement satisfait de la réponse du Conseil-exécutif mais ne fait aucune déclaration. 211/2007 Motion Hess, Stettlen (UDC) / Antener, Langnau (PS-JS) / Flück, Brienz (PRD) – Réduction des primes d’assurancemaladie Texte de la motion du 3 septembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de ne plus grever le budget de l’aide sociale et des prestations complémentaires du coût de la réduction des primes d’assurance-maladie jusqu’à l’entrée en vigueur de la révision de la loi sur la péréquation financière et la compensation des charges (LPFC 2012). Développement Le 21 août 2007, lors d’une séance du groupe de contact canton-communes, les conseillers d’Etat Werner Luginbühl et Urs Gasche, accompagnés de cadres de l’administration, ont informé les délégations des communes des intentions du gouvernement concernant la réduction des primes d’assurance-maladie : pour renforcer les effets de ce mécanisme, le gouvernement entend, à partir de 2010, imputer le coût de la réduction des primes des bénéficiaires de l’aide sociale et des prestations complémentaires sur le budget de ces deux secteurs, financé à parts égales par le canton et les communes. Compte tenu de la répartition des tâches impoer sée par la LPFC depuis le 1 janvier 2002 dans le domaine de la réduction des primes (cantonalisation, suppression de la répartition des charges moyennant imputation du supplément de charges du canton au bilan global et partant augmentation de la quotité d’impôt du canton), le Conseil-exécutif est disposé à admettre une partie au moins des charges supplémentaires des communes au bilan global LPFC, mais pas avant 2012. Pour justifier cette décision, le gouvernement invoque le fait qu’avant même l’entrée en vigueur de la révision de la LPFC, le canton reprendra entièrement à son compte des secteurs jusque là cofinancés par les communes (p. ex. construction des routes, asile). Les bénéficiaires de la réduction des primes étant très nombreux, l’impact de ce changement sur le budget des communes sera considérable. Sans compter que l’évaluation de la LPFC a montré que la répartition des charges de l’aide sociale a des effets pervers qui seraient encore accentués par l’intégration des primes d’assurance-maladie (si leur montant n’a pas été réduit) dans la répartition des charges de l’aide sociale et des prestations complémentaires. Les calculs montrent par exemple que si le supplément de charges de la Ville de Berne n’équivaudra qu’à 0,3 dixièmes de quotité d’impôt (même si ce n’est pas rien), la commune de Brienz sera elle confrontée à une augmentation de 0,7 dixièmes. Jusqu’à l’entrée en vigueur de la LPFC, le coût de la réduction des primes d’assurance-maladie était réparti entre le canton et les communes. En juin 2000, le Grand Conseil a voté en première lecture la loi portant introduction des lois fédérales sur l’assurance-maladie, sur l’assurance-accidents et sur l’assurance militaire (LiLAMAM) qui régit le système de la réduction des primes. La répartition des charges entre le canton et les communes a été supprimée lors de l’édiction de la LPFC. Le supplément de charges du canton a alors été répercuté sur les communes dans le bilan global. L’article 20, alinéa 3 LiLAMAM prévoit que « les primes des bénéficiaires d’aides sociales ou de prestations complémentaires à l’AVS 54 24 janvier 2008 et à l’AI peuvent être intégralement couvertes ». Le rapport adressé par le Conseil-exécutif au Grand Conseil commente cette disposition en ces termes : e « En vertu du 3 alinéa, les primes des bénéficiaires de prestations complémentaires aux rentes de l’AVS ou de l’AI ainsi que des bénéficiaires d’aides sociales sont entièrement couvertes. » (Journal du Grand Conseil 2000, annexe 10, page 10) Même si la disposition légale est potestative, il était donc clair pour le législateur que les primes d’assurance-maladie des bénéficiaires de l’aide sociale et de prestations complémentaires devaient être entièrement prises en charge. Rien d’étonnant donc que dans la législation d’application, le Conseil-exécutif ait prévu que les bénéficiaires de prestations sociales et de prestations complémentaires « ont droit à la couverture intégrale de leurs primes » (art. 11 et 12 de l’ordonnance cantonale sur l’assurance-maladie [OCAMal], RSB 842.111.1). Au chapitre « Répercussions financières pour le canton et les communes », le rapport explicatif de la LiLAMAM fait le commentaire suivant : « Avec l’entrée en vigueur de la loi sur la péréquation financière et la péréquation des charges, la réduction des primes d’assurance obligatoire des soins deviendra une tâche exclusivement cantonale. Dès ce moment, l’apport des communes se limitera à leur coopération obligatoire à la réduction des primes de bénéficiaires d’aides sociales ainsi qu’à la communication de données personnelles. » (Journal du Grand Conseil 2000, annexe 10, page 17). Les communes ont ainsi épargné des charges, mais cet allégement leur a néanmoins été « facturé » dans le cadre du mécanisme de transfert de charge fiscale. Autrement dit les communes ont dû baisser leur quotité d’impôt à hauteur des charges économisées (rapport du Conseil-exécutif au Grand Conseil concernant la LPFC, Journal du Grand Conseil 2000, annexe 35, page 20). Aucun doute n’était donc possible pour le législateur : les primes des bénéficiaires de l’aide sociale et des prestations complémentaires devaient être intégralement prises en charge. Et c’est en toute connaissance de cause qu’il a donc cantonalisé le régime de réduction des primes d’assurancemaladie. Lors du débat sur la LPFC, l’accent a été mis sur le fait que toute modification de la répartition des tâches entre le canton et les communes était susceptible de déplacer également le risque de flambée des coûts. Il est inadmissible qu’une partie du coût de la réduction des primes soit financée par le budget de l’aide sociale et des er prestations complémentaires à partir du 1 janvier 2010 : – La LPFC ayant cantonalisé le régime de réduction des primes, y compris de celles des bénéficiaires de l’aide sociale et des prestations complémentaires, et les risques financiers en résultant, le canton ne peut maintenant se délester sur les communes et compromettre un partenariat qu’il se plaît, à raison, à vanter. – Même si jusqu’à l’entrée en vigueur de la LPFC 2012, le supplément de charges des communes sera limité (pour autant bien sûr que la LPFC 2012 fasse profiter les communes du transfert de charges dans le bilan global), elles ne pourront pas le compenser par des économies et elles pourraient être contraintes d’augmenter les impôts. – Les communes sont inégalement touchées par l’augmentation des charges. L’évaluation de la LPFC montre clairement que la répartition des charges de l’aide sociale se traduit par une horizontalité très marquée des flux financiers. L’explosion du coût de l’aide sociale a en partie annihilé les effets de la péréquation financière. Ce transfert de charges sera donc insupportable pour les communes pauvres. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques – L’allégement des charges des communes dans les domaines de la construction des routes et de l’asile ne suffira pas à compenser le supplément induit par la réduction des primes. De plus, dans ce cas également, l’allégement est inégal. C’est pourquoi le Conseil-exécutif doit revenir sur sa décision, à moins que le transfert de charges ne s’opère dans le contexte de la révision 2012 de la LPFC. Si le Conseilexécutif souhaite élargir avant cette date le régime de réduction des primes d’assurance-maladie, libre à lui, mais à charge du compte d’Etat. Urgence refusée le 10 septembre 2007 Réponse du Conseil-exécutif du 9 janvier 2008 La présente motion porte sur un domaine ressortissant exclusivement au Conseil-exécutif (motion ayant valeur de directive). Avec une telle motion, le Conseil-exécutif dispose d’une latitude relativement grande en ce qui concerne le degré de réalisation des objectifs fixés, les moyens à mettre en œuvre et les modalités pratiques. C’est lui qui décide en dernier ressort. Situation de départ Les primes d’assurance-maladie des personnes de condition économique modeste sont réduites grâce à des subventions. La réduction ordinaire des primes accordée à une personne adulte vivant dans la région du canton de Berne dans laquelle les primes sont les plus élevées se situe actuellement entre 45 et 170 francs, selon le revenu. Si la même personne bénéficiait de prestations sociales, la totalité de ses primes serait couverte, ce qui correspond en 2007 à un montant allant de 290 à 430 francs selon la caisse-maladie. Si enfin elle touchait des prestations complémentaires (PC) à l’AVS ou à l’AI au lieu de prestations sociales, ses primes seraient également entièrement couvertes, conformément aux directives du Département fédéral de l’intérieur, pour autant qu’elles ne dépassent pas la moyenne cantonale de 361 francs. Les bénéficiaires de prestations sociales ou de prestations complémentaires ne remarquent ainsi pas les augmentations de primes, puisque les leurs sont entièrement couvertes. Par contre, ces augmentations grèvent directement le budget des personnes de condition économique modeste, qui touchent une réduction de primes ordinaire. La disposition en vigueur non seulement entraîne une inégalité de traitement indésirable entre les différents groupes de personnes, mais elle a en outre un effet dissuasif problématique en matière de politique sociale: à partir du moment où la personne s’efforce de se rendre indépendante de l’aide sociale et de trouver un emploi, elle peut avoir le sentiment d’être pénalisée, puisqu’elle ne touche alors plus que la réduction des primes ordinaire. Alors que les dépenses occasionnées par les réductions de primes ordinaires sont restées stables ces dernières années, celles liées aux réductions de primes accordées aux bénéficiaires de prestations sociales et de prestations complémentaires ont énormément augmenté. Cette évolution est due, d’une part au nombre croissant des bénéficiaires de prestations sociales et de prestations complémentaires et, d’autre part, à la hausse constante des primes. Compte tenu de l’évolution probable des coûts, les charges occasionnées par ce groupe de personnes représenteront en 2012 plus de 50 pour cent des ressources à disposition pour les réductions de primes, alors qu’elles n’étaient que de 25 pour cent en 2002. Les ressources devant permettre d’adapter les revenus déterminants et le montant des réductions de primes ordinaires au renchérissement ne cessent ainsi de diminuer. Ces constatations ont amené le Conseil-exécutif à décider que, pour les bénéficiaires de prestations sociales et de Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 24 janvier 2008 prestations complémentaires également, seule la réduction des primes maximale pour la région de primes en question serait prélevée sur les ressources à disposition pour les réer ductions de primes, à compter du 1 janvier 2010. Cela entraînera un transfert partiel des coûts vers les systèmes de répartition des charges de l’aide sociale et des prestations complémentaires, donc la participation des communes pour moitié au financement des montants en question. Si la tendance actuelle de l’évolution des coûts ne peut être renversée, la part des communes se montera à quelque 90 millions de francs. Le Conseil-exécutif est conscient que ces dépenses supplémentaires aggraveront la situation financière de diverses communes. C’est pourquoi ce transfert des charges est abordé dans le cadre du projet « Péréquation financière et compensation des charges 2012 » (LPFC 2012). Afin de réaliser des économies dans le domaine de la réduction des primes, le Conseil-exécutif a arrêté en date du 17 octobre 2007 une modification de l’ordonnance cantonale sur er l’assurance-maladie (OCAMal) prévoyant qu’à partir du 1 janvier 2008, les primes d’assurance-maladie des bénéficiaires de prestations sociales ne seront plus réduites que dans le cadre des primes des vingt caisses-maladie les moins chères de chaque région de prime. La présente motion met l’arrêté du Conseil-exécutif en question. Nouvelle répartition des tâches entre le canton et les communes en 2002 Depuis la mise en œuvre de la répartition des tâches prévue dans la loi sur la péréquation financière et la compensation des charges (LPFC) en 2002, le canton assume dans divers domaines seul la responsabilité de certaines tâches et leur financement. Outre les réductions de primes de l’assurance obligatoire des soins, on peut citer les soins hospitaliers, certains domaines de l’aide sociale, la formation professionnelle et les gymnases. Les transferts de tâches des communes au canton ont été compensés par un transfert de la charge fiscale: en 2002, le canton a augmenté sa quotité d’impôt de 7,6 dixièmes alors que les communes procédaient à une diminution de la même ampleur. Jusqu’en 2001, les réductions de primes étaient financées conjointement par le canton et les communes au moyen de la compensation des charges (canton 51 %, communes 49 %). Depuis de l’entrée en vigueur de la LPFC en 2002, les réductions de primes ne sont plus intégrées à la compensation des charges et les coûts qui en découlent sont entièrement supportés par le canton. En 2002, lors du transfert de la charge fiscale, un montant de près de 30 millions de francs a été mis à la charge des communes pour les réductions de primes des bénéficiaires de prestations sociales et de prestations complémentaires. Ce montant correspond à la part des communes (49 %) à la différence entre la réduction ordinaire maximale et la couverture totale accordée aux bénéficiaires de prestations sociales et de prestations complémentaires. Evolution dynamique des tâches nouvellement assumées par le canton Ainsi que le constate l’auteur de la motion, la nouvelle répartition des tâches et la compensation des transferts de charges qui ont eu lieu dans le cadre du transfert de la charge fiscale comportaient, pour le canton également, des chances aussi bien que des risques dans les domaines concernés. Dès les premières ébauches de la LPFC, la question s’est posée de savoir dans quelle mesure l’évolution dynamique des tâches nouvellement assumées par le canton devait être prise en compte dans le contexte de la compensation des transferts de charges engendrés par la nouvelle répartition des tâches. Le principe suivant a été énoncé dans le rapport concernant la réforme des systèmes de répartition des tâches et de péréquation dans le canton de Berne présenté le 17 juin 1998 par Conseil-exécutif au Grand Conseil (ch. 4.4): «Même 55 une fois que le nouveau régime de péréquation financière et de péréquation des charges aura été mis en œuvre, les domaines d’attribution concernés seront soumis à une évolution financière dynamique qui pourra influer sur le transfert vertical des charges. Une possibilité de prendre en compte cette dynamique consisterait à recalculer le transfert vertical des charges dans les trois à cinq ans suivant la mise en œuvre du nouveau régime. Si l’on constatait alors une modification significative du transfert des charges en défaveur du canton ou des communes, il faudrait la compenser par des moyens appropriés.» Devant le risque de voir les charges augmenter de manière spectaculaire dans le domaine des soins hospitaliers suite à la révision de la LAMal, le Conseil-exécutif a réaffirmé cette réserve (commentaire de l’art. 53) dans son rapport du 16 février 2000 sur la loi sur la péréquation financière et la compensation des charges (LPFC). Cette réserve n’a aucun rapport avec l’article 43, alinéa 4 LPFC, qui prévoit que des différences apparues en 2002 dans le transfert de la charge fiscale entre la budgétisation et la clôture des comptes pouvaient être corrigées dans un délai de trois ans après l’entrée en vigueur de la LPFC. Evolution positive des finances communales au cours de ces dernières années L’évolution positive des finances communales au cours de ces dernières années est confirmée dans le rapport sur les finances communales en 2005 de l’Office des affaires communales et de l’organisation du territoire: «La situation financière de la plupart des communes bernoises en 2005 peut être qualifiée de bonne à très bonne. Plusieurs indicateurs étayent clairement cette constatation et attestent d’une nouvelle amélioration par rapport à l’année précédente.» L’évaluation globale de la LPFC achevée en été 2007 présente elle aussi une image positive de l’évolution des finances communales: – les disparités entre les communes à forte capacité financière et les communes à faible capacité financière se sont réduites; – les régions périphériques et les centres ont dans leur majorité enregistré un allègement, même s’ils ont été affaiblis en raison de l’évolution des coûts; – les quotités d’impôt des communes bernoises ont légèrement diminué depuis 2002. Cette évolution des finances communales est d’autant plus réjouissante que de très importantes hausses de coûts ont grevé les budgets des communes dans des domaines soumis à la compensation des charges, notamment dans celui de l’aide sociale. La crainte qu’après l’introduction de la LPFC ces hausses ne conduisent à une augmentation perceptible des disparités entre les communes à forte capacité financière et celles à faible capacité financière entre 2002 et 2005 n’a pas été confirmée. Les charges supplémentaires sont d’environ 1,3 dixième de quotité d’impôt dans les communes ayant un indice de rendement fiscal harmonisé (IRH) inférieur ou égal à 100, et de 0,6 dixième de quotité d’impôt dans celles présentant un IRH supérieur à 100. Les effets visés lors de l’introduction de la LPFC ont donc bien été atténués par l’évolution des coûts de ces dernières années, mais ils n’ont pas été totalement neutralisés. Le Conseil-exécutif reconnaît que les capacités propres et les efforts des communes sont pour beaucoup dans ces développements réjouissants, et que l’amélioration de la conjoncture ainsi que le niveau historiquement bas des taux d’intérêt y ont également contribué. Il convient toutefois selon lui d’ajouter que, dans le cadre de la LPFC, le canton assume dorénavant seul la responsabilité du financement des soins hospitaliers et de la réduction des primes d’assurance- 56 24 janvier 2008 maladie, deux domaines dans lesquels des hausses de coûts considérables ont été constatées ces dernières années, et pour lesquels la tendance ne semble pas devoir se renverser dans les années à venir. Solde positif de la RPT pour les communes Au vu des données actuelles, la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons (RPT) entraînera dès 2009 un allégement financier de l’ordre de 110 millions de francs pour les communes. Ces dernières devraient par contre subir une baisse des recettes fiscales supérieure à la compensation de la progression à froid de quelque 50 millions de francs suite à la révision de la loi sur les impôts arrêtée par le Conseil-exécutif en mars 2007. Il leur restera donc un solde positif d’environ 60 millions de francs. Ainsi que l’indique à juste titre le motionnaire, les coûts supplémentaires engendrés par le changement de pratique en matière de réduction des primes de l’assurance obligatoire des soins pour les bénéficiaires de prestations sociales ou de prestations complémentaires toucheront les communes de manière inégale; calculée en dixièmes de quotité d’impôt, la charge supplémentaire sera plus importante pour les communes à faible capacité financière que pour celles à forte capacité financière. En revanche, la RPT contribuera à atténuer les disparités. Alors que l’allègement moyen net des communes dont l’IRH est supérieur à 100 correspond à 0,3 dixième de quotité d’impôt, il est de presque 0,8 dixième de quotité dans celles où l’IRH est inférieur à 100. Pour les communes dont la capacité financière est la plus faible, soit celles où l’IRH est inférieur à 60, cet allégement sera même de quelque 1,5 dixième de quotité d’impôt en moyenne. Position de l’Association des communes bernoises (ACB) Une délégation du Conseil-exécutif a rencontré des délégués de l’association des communes bernoises fin novembre 2007 en vue de préparer la présente réponse. Selon l’association, la mesure arrêtée par le Conseil-exécutif constitue une ponction inadmissible dans les caisses communales, qui accentue encore les disparités entre les communes. L’association considère que cette mesure, importante au plan financier pour les communes, doit être mise en œuvre dans le cadre du projet LPFC 2012 en tenant compte de la charge financière supplémentaire à assumer par ces dernières dans le bilan global. Compromis Le Conseil-exécutif comprend jusqu’à un certain point les réserves de l’ACB, mais il entend maintenir la mesure prévue, dont le principe n’a d’ailleurs pas été contesté par l’association. Toutefois, afin de tenir compte des réserves exprimées, la mesure sera mise en œuvre de la manière suivante: 1. Le transfert de la part des primes d’assurance-maladie des bénéficiaires de prestations sociales et de prestations complémentaires dépassant le montant des réductions de primes ordinaires sur les systèmes de répartition des charges de l’aide sociale et des prestations complémentaier er res n’aura pas lieu au 1 janvier 2010 mais au 1 janvier 2011. 2. Lors de l’élaboration du bilan global en vue de la LPFC 2012, il sera tenu compte du montant de 30 millions de francs mis à l’époque à la charge des communes, en plus du renchérissement ordinaire subi dans le domaine de la réduction des primes jusqu’à l’entrée en vigueur de la révision. Les contributions supplémentaires ne seront pas compensées dans le cadre du bilan global de la LPFC. Contributions jusqu’à l’entrée en vigueur de la LPFC 2012 Si la mesure prévue dans le domaine de la réduction des er primes n’entre en vigueur que le 1 janvier 2011, les communes avanceront des contributions d’un montant estimé à Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques quelque 90 millions de francs jusqu’à l’entrée en vigueur de la er LPFC révisée, prévue au 1 janvier 2012. Le canton fournira pour sa part les contributions suivantes: – Selon le rapport concernant la nouvelle loi sur les routes, les transferts de charges concernant la LPFC se monteront à quelque 14 millions de francs. Ces transferts interviendront probablement dès 2009. Il s’agit de la suppression de la contribution des communes à la construction des routes cantonales. – Les coûts de l’aide d’urgence et de l’aide sociale accordées aux requérants d’asile pendant l’examen de leur demande (une fois déduites les subventions fédérales y relatives), que le canton prend seul en charge, se montent selon l’état actuel des connaissances à 8 millions de francs. Sans cette disposition, ces coûts seraient imputés à la répartition des charges de l’aide sociale, donc financés pour moitié par les communes. Le transfert de charges concernant la LPFC se monte donc à 4 millions et sera effectif dès 2008. Dans l’ensemble, les contributions ainsi avancées par le canton se montent à quelque 60 millions de francs, montant pratiquement comparable à celui des prestations fournies par les communes. En bref: Le Conseil-exécutif estime que − la réglementation actuelle dans le domaine des réductions de primes entraîne des inégalités de traitement indésirables entre les différents groupes de personnes et produit un effet dissuasif problématique en matière de politique sociale; il convient de remédier dans les meilleurs délais à ces inconvénients; − l’importante modification du transfert des charges vers le canton dans le domaine des réductions de primes doit être corrigée avant l’entrée en vigueur de la LPFC 2012; − il convient en outre d’examiner ce transfert des charges dans le cadre du projet LPFC 2012; − les charges supplémentaires que subiront les communes en 2011 sont supportables compte tenu de l’évolution financière positive des dernières années et du « solde » positif de la RPT; − d’ici à l’entrée en vigueur de la révision de la LPFC prévue er pour le 1 janvier 2012, le canton fournira des prestations d’un montant équivalent. Toutefois, afin de prendre en considération, au moins en partie, les revendications compréhensibles des communes, et afin de donner un signal positif pour la poursuite du projet LPFC 2012, le Conseil-exécutif est prêt, en guise de compromis, à mettre la mesure prévue dans le domaine des réer ductions de primes en œuvre à partir du 1 janvier 2011 seulement et à tenir compte, lors de l’élaboration du bilan global en vue de la LPFC 2012, du montant de 30 millions de francs mis à l’époque à la charge des communes, en plus du renchérissement ordinaire subi dans le domaine de la réduction des primes. C’est pourquoi le Conseil-exécutif propose l’adoption de l’intervention sous forme de postulat. Proposition: adoption sous forme de postulat. M. Lorenz Hess, Stettlen (UDC). Les intentions du gouvernement sont tout à son honneur : il veut s’en tenir au mandat de chaque gouvernement, à savoir la gestion des finances publiques sans chiffres rouges ou, autrement dit, à soulager celles-ci. Les communes y parviennent fort bien mais encore faut-il les laisser agir. On ne peut brusquement les faire plier sous de nouvelles charges liées à de nouvelles règles du jeu. Les conséquences en seront très lourdes pour elles. On ne peut soudainement changer les règles en vigueur depuis 2002. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 24 janvier 2008 Je vous prie de ne pas oublier que canton et communes forment un tout. Si des dispositions comme celles figurant dans la loi sur la péréquation financière et la compensation des charges (LPFC) ne peuvent être appliquées conjointement, elles sont vouées à l’échec. Je vous prie donc d’accepter cette motion et ainsi de créer deux préceptes de bases : d’une part, de ne pas charger les communes par des changements inopportuns des règles existantes et d’autre part, de revenir aussi rapidement que possible à une collaboration normale avec le canton. M. Peter Flück, Brienz (PRD). D’après les données de l’Administration des finances, chaque commune verra ses charges augmentées de 0,3 à 2,7 dixièmes de quotité d’impôt après le changement de pratique. On prétend souvent que les communes présentent de nouvelles exigences. Ce n’est pas exact. Ainsi, dans le domaine de l’asile, la Confédération va se retirer de certains secteurs. Les cantons auront une charge plus lourde à supporter, qui pourrait être répercutée jusqu’à 50 pour cent sur les communes. Remarquons enfin qu’entre 1997 et 2001, les communes ont contribué par d’importantes subventions à l’assainissement financier du canton. C’est dans cette optique et dans l’intérêt de votre commune que je vous demande d’accepter notre motion. M. Bernhard Antener, Langnau (PS-JS). Dans le cadre de la répartition des tâches et de la loi sur la péréquation financière et la compensation des charges (LPFC), le coût de la réduction des primes d’assurance-maladie est devenu une affaire exclusivement cantonale. Le canton prévoit de répercuter 50 pour cent de ce coût sur les communes. Si toutes étaient touchées de la même manière, ce serait encore admissible. Mais il y aura d’immenses inégalités. Refuser cette motion, c’est mettre en péril la LPFC en 2012. Or ce projet est important pour le canton et les communes et nous devons nous y engager ensemble et de manière constructive. Les communes ne renonceront pas à leur responsabilité : le texte de la motion et les interventions entendues jusqu’ici à cette tribune le prouvent. M. Blaise Kropf, Berne (Les Verts). La discussion entamée dans le cadre de cette motion est éminemment importante. Elle montre que sous une surface apparemment lisse, il peut y avoir un bouillonnement important. En novembre dernier, dans le cadre du débat sur le budget, le groupe des Verts avait déjà insisté sur le fait que les finances cantonales se trouvaient plutôt dans un état instable. N’oublions pas que le parlement a décidé pour l’année 2008 un rabais fiscal insensé. Il n’est pas honnête d’accuser le gouvernement de cette situation : le Grand Conseil y a également contribué. Aujourd’hui, nous avons le choix entre la peste et le choléra. Soit le canton sortira du manque de moyens financiers par des mesures d’économie et c’est ce qui menace si la présente intervention est acceptée sous forme de motion. Soit ce seront les communes qui devront réagir par le biais de hausses d’impôt, ce qui ne constitue pas une perspective plus réjouissante. Dans une telle configuration, il importe aux Verts que l’on en revienne à une culture normale du dialogue. Nous en appelons donc au Conseil-exécutif pour qu’il cherche et trouve un compromis avec les communes dans la brève période intermédiaire jusqu’à l’entrée en vigueur de la LPFC révisée. Une majorité de notre groupe estime que nous parviendrons à ce but en acceptant un postulat alors qu’une minorité serait disposée à accepter même une motion. 57 Mme Chantal Bornoz Flück, La Heutte (PS-JS). Lors de mes douze ans de fonction en tant que mairesse, je suis plus souvent qu’à mon tour montée aux barricades pour défendre le lobby des communes. C’est pourquoi, lorsque j’ai vu sur l’ordre du jour le titre de la motion que nous traitons en ce moment, j’ai supposé qu’il y avait à nouveau anguille sous roche et j’étais persuadée que l’Association des communes bernoises devait à nouveau combattre une entourloupe du gouvernement bernois. Mais à la lecture du texte, j’ai bien dû me rendre à l’évidence que l’entourloupe ne venait pas du canton pour une fois. En effet, les motionnaires arguent – je dis bien qu’ils arguent et non qu’ils argumentent, car on se rend bien vite compte qu’il s’agit là d’un prétexte douteux – que le fait d’imputer le coût de la réduction des primes des bénéficiaires de l’aide sociale et des prestations complémentaires sur le budget financé à parts égales par le canton et les communes engendrerait une charge supplémentaire pour les communes pouvant aller jusqu’à 90 millions de francs. Ils s’opposent donc à l’entrée en vigueur de ce mode de faire en 2010 et plaident pour le statu quo jusqu’à la révision de la péréquation financière de 2012. Personne ne conteste le coût supplémentaire pour les communes dans ce domaine, mais on ne peut en aucun cas évaluer la situation unilatéralement en prenant la lorgnette à l’envers afin de rétrécir la vision au maximum et présenter une situation catastrophique en n’examinant que ce produit. Il s’agit là d’un manque d’objectivité qui frise la mauvaise foi. Sur le fond d’abord. Même avec le régime de la péréquation financière et des tâches en vigueur, il est possible de recalculer le transfert vertical des charges, les partenaires du canton et des communes s’étaient mis d’accord à ce sujet lors de l’élaboration de la loi. Quant à la forme, si nous retournons notre lorgnette afin d’évaluer l’évolution des choses sous un angle plus large, force est de constater que les choses ont justement bougé et que de nombreux allégements de charges financières en faveur des communes sont à prendre en considération dans toutes sortes de domaines. La RPT, la péréquation financière avec la Confédération, entraîne pour les communes dès 2009 une compensation nette de 60 millions, malgré la perte fiscale due à la révision de la loi sur les impôts. Si l’on ajoute à cela, primo, la diminution de 14 millions dès 2009 de la charge des communes, du fait de la révision totale de la loi sur les routes, prévoyant une suppression de leur contribution à la construction des routes cantonales; secundo, les 8 millions sur l’aide sociale accordée aux requérants d’asile en demande d’examen et prise en charge par le canton seul jusqu’à ce jour, et qui pourrait être imputée à la répartition des charges à raison de 50 pour cent pour les communes, soit de 4 millions, le récapitulatif est clair: le montant de 78 millions par année pour trois ans 2009, 2010, 2011, est égal à 234 millions pour les communes. Contrairement à ce que certains veulent faire croire, une proposition de compromis existe. Le transfert des réductions des primes à la répartition des charges est repoussé par le er gouvernement au 1 janvier 2011. Cette proposition du gouvernement peut entrer en vigueur avec l’acceptation d’un postulat. Ce mode de faire grève le budget de la répartition des charges communes pour 2001 certes de 90 millions de francs, mais en comparaison des 234 millions d’allègements sur trois ans, les communes sont gagnantes. L’Association des communes bernoises signale que la répercussion des modifications de la péréquation n’est pas identique pour toutes les communes, en fonction de leur grandeur, de leur population et de leur capacité financière. Ce n’est pas dans la polémique que cette situation peut se régler. Le problème peut être abordé de façon plus constructive: en effet il faut défragiliser la fiscalité des communes et améliorer la capacité 58 24 janvier 2008 Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques contributive de celles-ci. La promotion et la réalisation de fusions de communes est une solution pour créer des communes fortes, pour le bien-être des citoyens. Je ne crois pas que jusqu’à ce jour l’Association des communes bernoises se soit beaucoup engagée sur ce terrain. N’ayant assisté à aucune de levée de boucliers de la part des communes – j’ai personnellement reçu une seule lettre du Jura bernois – je pense que la majorité des maires et des responsables des finances des communes ont des machines à calculer qui fonctionnent aussi bien que la mienne. Dans l’intérêt d’un bon équilibre financier pour toutes les collectivités de ce canton, mais aussi dans l’intérêt des citoyens à long terme, une grande majorité du groupe socialiste vous demande impérativement de refuser cette motion, mais peut se rallier à un postulat. Elle demande donc d’accepter le postulat. excédents en or de la Banque nationale. Alors que nous sollicitions le soutien des communes bernoises, leur association s’était étrangement ralliée à la cause du canton. Il est vrai que nous étions cette année-là en année électorale et que son président, qui est devenu vice-président d’un grand parti suisse, avait quelques ambitions qu’un conflit avec le canton aurait pu contrarier. Nous avions dénoncé l’angélisme et la naïveté du comité de l’Association des communes bernoises en prétendant que le Conseil-exécutif ne manquerait pas la prochaine occasion d’abuser les communes. C’est aujourd’hui chose faite et l’ACB crie au scandale. Ce n’est toutefois pas ici le lieu de régler des comptes, mais d’entendre enfin les arguments des communes du canton, raison pour laquelle le groupe autonome vous invite à accepter la motion Hess. M. Beat Giauque, Ittigen (PRD). La paix politique est menacée ou en tout cas troublée. Les communes ont jusqu’à présent constamment ajourné leurs vœux les plus divers. Leurs soupirs sont audibles, même s’ils ne trouvent pas toujours une oreille attentive au sein du Grand Conseil. Il importe de trouver un ton de dialogue entre elles et le canton car nous sommes finalement tous citoyens des deux instances. Nous ne pouvons avoir qu’un intérêt : trouver ensemble une solution valable. Adapter la LPFC avant 2012 et ainsi mettre en danger tout le processus est une mauvaise voie. Aussi une majorité du groupe PRD accepte-t-elle une motion afin de trouver une solution satisfaisante pour tous. M. Reto Steiner, Langenthal (PEV). Le partenariat est un élément important de la collaboration entre canton et communes. Il s’agit de prendre et de donner réciproquement. En changeant de système ou en introduisant une modification une année plus tôt, on procède d’une manière qui met en danger le tout. Il n’y a aucune raison d’introduire un changement de système avant l’entrée en vigueur de la révision de la LPFC en 2012. En tant que politiciens cantonaux, nous ne devons pas seulement nous engager pour les finances cantonales mais aussi pour les citoyens qui paient également des impôts dans leur commune. Aussi le groupe PEV se prononce-t-il majoritairement pour la présente motion. M. Maxime Zuber, Moutier (PSA). Le groupe autonome vous invite à accepter la motion Hess, en prenant en compte l’argumentation rigoureuse, complète et détaillée développée par les motionnaires, par les communes et par leur association. Le bon fonctionnement du fédéralisme repose non seulement sur des relations harmonieuses entre les cantons et la Confédération, mais aussi entre le canton et les communes. Or, pour des raisons qu’on peut comprendre, les communes ont rompu leur discussion avec le canton, ce qui est inhabituel et dénote une grave crise de confiance. Le groupe autonome étant composé d’élus communaux, il tient à rappeler ici que, il y a de cela quelques années, la loi sur la contribution des communes à l’assainissement des finances cantonales a imposé à l’ensemble des communes du canton de Berne un effort de solidarité consistant à un versement, pendant cinq années consécutives, d’une part non négligeable de leurs recettes fiscales propres. Les arguments politiques et financiers évoqués à l’époque par le Conseil-exécutif pour justifier cette loi, reposaient notamment sur des prévisions à moyen terme, annonçant des résultats nettement déficitaires des comptes d’Etat. Ces prévisions se sont révélées ensuite partiellement erronées. Par la suite, des dispositions légales sont venues péjorer la situation des finances communales. Quant aux mesures du projet ESPP, leur application s’est traduite par un nouveau transfert de tâches du canton vers les communes et, pour ces dernières, par une augmentation des charges et une diminution des recettes. Le canton aujourd’hui n’est pas disposé à renvoyer l’ascenseur aux communes, bien que sa situation se soit améliorée. L’Association des communes bernoises a beau jeu de rappeler que, pour préserver son partenariat avec le canton, elle a renoncé à des revendications qu’elle juge aujourd’hui légitimes. En 2002, en compagnie de ma collègue Bornoz Flück, qui a semble-t-il changé d’avis entre-temps – depuis que, de son statut de mairesse, elle est devenue viceprésidente du Grand Conseil – nous avions déposé une motion au terme de laquelle nous demandions au canton de rétrocéder aux communes une part des produits hérités des M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC). Le groupe UDC a lui aussi quelque peu sursauté à propos du ton employé entre les deux acteurs clés dans notre canton, à savoir celui-ci et les communes. Nous espérons beaucoup que tous deux se retrouveront et que les travaux ainsi que les entretiens pourront reprendre le plus tôt possible. Au travers de la LPFC, on voulait obtenir que certaines charges extrêmes puissent être équilibrées dans les différentes communes : autrement dit un nivellement des charges des centres mais aussi des charges des régions rurales. Pour une majorité du groupe UDC, un postulat n’est pas la voie adéquate pour régler la question. Le groupe UDC soutient la motion et vous prie d’en faire de même. Si la motion est rejetée, certaines communes n’auront pas d’autre solution que d’augmenter leurs impôts. Cela ne favoriserait pas la paix sociale. M. Martin Friedli, Sumiswald (UDF). Je m’étonne de voir qu’un seul côté des choses est mis en lumière. Au cours de ces dernières années, les relations entre canton et communes se sont bien améliorées. Le postulat serait à mon avis une voie acceptable, meilleure qu’une motion rejetée. Pour moi cependant, un postulat est autre chose qu’une proposition de compromis ; il consiste à mes yeux en un mandat de clarification des choses. Si j’accepte un postulat, il faudra à mon avis examiner si la demande est possible pour un délai fixé en 2012. Je demande donc aux auteurs de l’intervention s’ils veulent bien la convertir en postulat. M. Peter Bernasconi, Worb (PS-JS). La LPFC est un tout qui a été négocié entre le canton et les communes. Quand on a négocié quelque chose, il est d’usage que tout changement fasse à son tour l’objet de nouvelles négociations. Cela ne s’est pas passé ainsi mais peut être rattrapé si les auteurs de la motion exigent que la conception de la LPFC soit maintenue comme convenu. A la différence de la majorité du groupe PS-JS, je soutiens la motion. Je vous prie de ne pas accorder Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 24 janvier 2008 59 vos suffrages à un postulat car il s’agit ici d’une motion à valeur de directive. Vote Pour le vote par appel nominal M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Tout au contraire, je vous prie de n’accepter au plus qu’un postulat. Les représentants de l’Association des communes bernoises parlent de manière unilatérale, de la même manière qu’ils ont informé les communes. Les communes profitent de la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches (RPT): c’est incontestable. Pourquoi n’inscrivent-elles pas la compensation de la progression à froid dans leur budget ? Si elles ne le font pas, c’est bien leur problème. Je ne pourrai accepter au plus qu’un postulat mais il est certain que je refuserai la motion. Vote par appel nominal Pour l’adoption de la motion: Aebischer, Aellen, Ammann, Antener, Arm, Astier, Baumgartner, Bernasconi, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser-Gerber, Bommeli, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Costa, DesarzensWunderlin, Etter, Feller, Fischer (Meiringen), Flück, FritschyGerber, Früh, Fuchs, Geissbühler, Gerber, Gfeller, Giauque, Graber, Gränicher, Grimm, Hadorn, Haldimann, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Hess, Hirschi, Hostettler, Indermühle, Iseli, Jost, Kast, Kilchherr, Klopfenstein, Kneubühler, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Lemann, Leuenberger, Leuzinger, Lüthi, Markwalder, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Michel, Moeschler, Moser, Mühlheim, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Reber, Rérat, Rösti, Ruchti, Scherrer, Schmid, Schnegg, Schnegg-Affolter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), SchwarzSommer, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Steiner, StreiffFeller, Struchen, Stucki (Anet), Sutter, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), Widmer, Wyss, Zryd, Zuber, Zumstein (91 voix) Mme Beatrice Simon-Jungi, Seedorf (UDC). En montant à cette tribune, je porte trois casquettes : celle de députée, celle de maire et celle de présidente de la Société SeelandBiel/Bienne et, à ce titre, porte-parole de plus de 50 communes du Seeland. Les communes ne sont pas fondamentalement opposées à mener cette discussion. Mais ce qui provoque l’incompréhension, c’est que le calendrier a été modifié. Les communes savent depuis longtemps ce qui les attend en 2012. Aussi ont-elles adapté leur planification financière. Et brusquement, nous devrions perdre un ou deux ans plus tôt un à deux dixièmes de quotité d’impôt. Dans les communes, le citron est pressé. C’est pourquoi je vous prie de soutenir la présente intervention. Les communes ne sont pas contre la discussion mais estiment que le moment est mal choisi. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Permettez-moi deux remarques préliminaires. Le fait que les communes se trouvent dans une bonne situation financière ne peut être, pour le canton, une raison de leur imputer de nouvelles charges. Cette situation résulte d’abord de leur bonne gestion mais ensuite aussi de l’attitude du canton qui, grâce à la LPFC, a créé les conditions qui ont permis cette heureuse évolution. Deuxième remarque : il s’agit ici d’une motion ayant valeur de directive. Le Conseil-exécutif acceptera la décision du Grand Conseil quelle qu’elle soit et l’intégrera dans le plan financier puis dans le budget. On ne peut nier le fait que le canton dépend des communes dans de nombreux domaines. Il a donc tout intérêt à une bonne collaboration avec celles-ci et à une attitude de partenariat. Mais ces considérations sont aussi valables pour les communes. Le Conseil-exécutif a le sentiment que ces derniers jours, on a fait beaucoup de casse. Un partenariat ne consiste pas seulement à partager les joies mais aussi les charges. C’est dans ce sens que je vous prie d’accepter cette intervention sous forme de postulat. M. Lorenz Hess, Stettlen (UDC). Je vous remercie de la discussion. Je tiens à préciser que nous ne nous opposons pas à un changement de système sensé, ce qui signifie que nous allons continuer à assumer nos charges dans le domaine de l’aide sociale, dans le cadre des règles du jeu arrêtées dans la LPFC. Rien ne sert de procéder maintenant à des calculs réciproques sur les gains et les pertes de chacun. Respectons les règles établies. Enfin, je prends note des remarques sur le ton adopté par les communes. Enfin, je vous prie de contribuer à l’adoption de cette motion. Je demande le vote par appel nominal car la population est intéressée à savoir qui adopte quelle position. Le président. La majorité qualifiée requise pour un vote par appel nominal est de 30 voix. 83 voix Contre: Balli-Straub, Baltensperger, Barth, BernhardKirchhofer, Bhend, Bieri (Spiez), Blaser, Bornoz Flück, Brand, Burkhalter, Burkhalter-Reusser, Fischer (Longeau), Gagnebin, Gasser, Grossen, Hofmann, Hufschmid, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Marti Anliker, Masshardt, Meyer, Morgenthaler, Morier-Genoud, Näf-Piera, Pardini, Ramseier, Rhyn, Ryser, Schär, Siegenthaler, Spring, Stucki (Berne), StuckiMäder, Studer (35 voix) Abstentions: Beeri-Walker, Bregulla-Schafroth, Coninx, Friedli, Haas, Hänni, Heuberger, Iannino Gerber, Keller, KohlerJost, Kronauer, Kropf, Lauterburg-Gygax, Rufer-Wüthrich, Schärer, Schneiter, Wasserfallen (17) Absents: Burn, Contini, Freiburghaus, Grivel, Huber, Jenk, Jenni, Käser, Schwickert, Sommer (Wynigen), StalderLandolf, Staub, Vaucher-Sulzmann, von Allmen (Thoune), Wälchli, Wälti-Schlegel (16 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. Vous avez accepté la présente motion par 91 voix contre 35 et 17 abstentions. 171/2007 Postulat Morgenthaler, Richigen (Les Verts) – Maison des religions Texte du postulat du 11 juin 2007 Le Conseil-exécutif est chargé d’analyser dans quelle mesure le canton peut apporter son soutien financier et idéel au projet de Maison des religions. Développement Depuis près de dix ans, certaines personnes tentent dans notre canton de mettre sur pied une Maison des religions qui regrouperait sous un même toit les grandes religions que sont le christianisme, le judaïsme, l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme et la foi baha’ie. Les choses se sont précisées ces dernières années ; une association a été créée qui regroupe de nombreux membres issus de tous horizons. 60 24 janvier 2008 Les promoteurs du projet ont obtenu le permis de construire à la mi-avril et les travaux devraient débuter dans un an. Ce projet multiculturel sans but lucratif devrait dynamiser un pôle de développement de Ausserholligen plutôt passif jusque là. Le bâtiment, d’un coût de 51 millions de francs, devrait accueillir, outre la Maison des religions (un huitième de la surface), un hôtel du groupe Accor − le groupe a déjà donné son feu vert − ainsi que des appartements en location et des services. Un parking de 186 places est également prévu. Construit le long de la ligne de chemin de fer, à proximité immédiate de la gare d’Ausserholligen, le complexe est bien desservi par les transports publics : deux lignes RER et, espérons-le, le tram Berne Ouest. Il se situe en outre tout près de la bretelle d’autoroute. Il est prévu qu’à la Maison des religions, chacune des grandes religions mentionnées précédemment disposera de ses propres locaux. Elles se partageront la bibliothèque, des salles de réunion et le restaurant multiculturel. L’intégration doit être le grand mot d’ordre, de même que la rencontre, sous toutes ses formes. Suisses et migrants doivent pouvoir dialoguer pour mieux se comprendre par delà les religions et les cultures. La Maison des religions doit être un lieu d’espoir. Ce projet représente une chance unique pour la ville et le canton de Berne. L’idée séduit en effet par son originalité − il n’existe rien de comparable nulle part dans le monde. La Maison des religions pourrait devenir une nouvelle attraction susceptible de faire affluer à Berne de nombreux visiteurs et donc de constituer un apport économique pour le canton. La Maison des religions doit avoir le soutien de tous : la ville, le canton, la Confédération, les Eglises de toutes confessions, les associations de migrants, les fondations, le Fonds de loterie, les donateurs, etc. (14 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 28 novembre 2007 Le Conseil-exécutif est au courant du projet « Maison des religions – Dialogue des cultures », lancé en 2002 par une association créée en vue de sa réalisation. L’association regroupe des représentants des Eglises nationales, des églises libres et d’organisations issues des grandes religions, ainsi que des particuliers. Le projet prévoit de mettre un lieu de culte approprié à la disposition des membres des grandes religions arrivés en Suisse par la voie des migrations et de favoriser ainsi des relations paisibles et le dialogue entre les cultures. Un projet de construction concret a vu le jour il y a trois ans: un complexe de bâtiments, d’un coût estimé à 51,6 millions de francs, doit être érigé dans le secteur de l’Europaplatz, à 2 Berne. La surface utile est de 20 000 m . En plus des espaces dévolus au projet « Maison des religions – Dialogue des cultures », une importante part du complexe sera destinée à des espaces administratifs, à l’habitat, à un hôtel et à la restauration. Le coût du secteur attribué à la Maison des religions, dont 52 pour cent seront affectés à des lieux de prière destinés aux membres des grandes religions et 48 pour cent au dialogue entre les cultures, est évalué à 7 millions de francs. La fondation « Europaplatz – Haus der Religionen » a été créée en 2006; elle a pour but la réalisation du projet de construction et la recherche de ressources financières. Elle conclura des contrats de sous-location avec les diverses communautés religieuses qui utiliseront les locaux. En principe, le Conseil-exécutif estime que le projet est en premier lieu de la compétence de la ville de Berne, et il a appris avec satisfaction que les autorités de celle-ci suivent et soutiennent son déroulement. Le conseil communal a fourni une première prestation financière en renonçant à opérer un Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques prélèvement de la plus-value due à l’aménagement, et il envisage de verser des subventions annuelles dans le cadre de la promotion de la culture à partir de 2009. Même si l’on peut partir du principe que les adhérents de confessions et de religions autres que les Eglises nationales appartiennent à un grand nombre de communautés et de groupes différents, dont seule une minorité utilisera les infrastructures prévues, le Conseil-exécutif reconnaît que le projet est une entreprise d’utilité publique qui portera des fruits à long terme. Il a donc accepté d’accorder son soutien dans la mesure de ses possibilités: 1. A la demande des responsables du projet, un interlocuteur dont le rôle est de faciliter au maximum les contacts entre les représentants du projet et les services cantonaux concernés a été désigné en automne 2005. Comme le projet de Maison des religions se rapporte essentiellement à des questions d’intégration, c’est le délégué à l’intégration qui a été chargé de cette tâche et qui assure une mise en réseau avec les services cantonaux compétents. 2. En 2006, la fondation « Europaplatz – Haus der Religionen » a présenté une demande de subvention pour la Maison des religions au Fonds de loterie. Après divers entretiens entre les responsables et la directrice, puis le directeur, de la police et des affaires militaires, le Conseilexécutif a, le 25 avril 2007, adopté une déclaration d’intention qu’il a communiquée à la fondation. Le Conseil-exécutif y reconnaît l’importance du projet, mais relève par ailleurs que le financement de ce dernier ne repose pas sur une base suffisamment large et que les fonds propres de la fondation ne sont pas suffisants. Il se déclare prêt, pour autant que la fondation puisse garantir le reste du financement grâce à des contributions de tiers et à ses fonds propres, à soumettre au Grand Conseil une proposition fondée sur la loi cantonale sur les loteries et sur la pratique en matière de subventions provenant du Fonds de loterie. Comme les coûts actuellement prévus pour la partie accessible au public de la Maison des religions sont de 3,35 millions de francs au plus, le montant à la charge du Fonds de loterie serait de 2 millions de francs au plus (60 % environ des coûts imputables). Avec les mesures qui viennent d’être indiquées, le Conseilexécutif a largement répondu aux demandes formulées dans le postulat. Proposition: Adoption et classement. Le président. Il n’y a pas de divergence entre le Conseilexécutif et l’auteure du postulat. Celui-ci est-il combattu ? C’est le cas. M. Alfred Schneiter, Thierachern (UDF). Avant-hier, nous avons reçu un prospectus faisant la promotion d’une Maison des religions. J’ai été frappé par la forêt de symboles qu’il contient, symboles que, pour la plupart, je ne connais pas. Et tout à coup, j’ai remarqué que le symbole de la chrétienté, la croix, n’y figure pas. Un point important dans ce postulat concerne le dialogue. Le groupe UDF ne s’y oppose pas fondamentalement. Mais il ne faudrait pas créer des préférences, favoriser certains et laisser de côté ce qui est ancré dans notre culture. La deuxième raison pour laquelle nous rejetons ce postulat : à nos yeux, l’Eglise et l’Etat doivent être séparés. Nous préférerions que le canton s’abstienne dans ce cas. Aussi refusons-nous le présent postulat. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Il y a bientôt dix ans que je siège au Grand Conseil et je n’ai jamais Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 24 janvier 2008 vu que l’auteur d’un postulat s’exprime après un autre député. Mais ce n’est pas si grave… Le projet d’une Maison des religions est un projet unique, une vision en quelque sorte. Chaque être humain devrait être bien informé sur sa religion. J’ose affirmer que dans notre vie quotidienne en Suisse, beaucoup des choses sont influencées par nos racines chrétiennes, même si de très nombreuses personnes ont tourné le dos à l’Eglise. Mais nous devons aussi connaître les autres religions si nous voulons les comprendre. C’est là qu’une Maison des religions peut jouer un rôle central. Je remercie le gouvernement de sa réponse positive et m’en réjouis. J’espère qu’une majorité se dessinera pour accepter ce postulat. J’en accepte le classement sans aucun problème. Le président. Madame Morgenthaler, je voulais simplement vous donner l’occasion de développer votre postulat en connaissance des arguments de la personne qui s’y opposait. tolérance et l’acceptation de l’autre. Une Maison des religions n’est qu’un des instruments, un des meilleurs instruments que l’on puisse imaginer, pour aller dans ce sens-là. Je prie donc tous ceux qui ont cette conviction-là de suivre ce que moi je peux suivre en tant que personne n’ayant pas la foi, à savoir réunir les gens pour pouvoir discuter autour de la religion. Le président. Le Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques renonce à s’exprimer. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Je n’ai aucune peine à accepter le classement de cette intervention. Il est vrai que le prospectus présente une utopie. J’ai moimême parlé de « vision ». Je vous remercie d’appuyer sur le bouton vert. Vote Pour l’adoption et le classement du postulat Contre Mme Therese Beeri-Walker, Wichtrach (PS-JS). Le groupe PS-JS se rallie aux arguments du Conseil-exécutif : il accepte le postulat et son classement simultané. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Le groupe PRD félicite le Conseil-exécutif pour sa réponse, adéquate en tous points. Il s’agit ici d’un bâtiment qui garantit la neutralité religieuse. Aussi n’avons-nous aucun problème avec la proposition du gouvernement. Mme Elisabeth Schwarz-Sommer, Steffisbourg (UDC). « Maison des religions » : le terme sonne très bien et nous avons tous reçu le beau prospectus. Réunir toutes les religions sous un même toit me semble une utopie. Mais il sera temps d’en discuter lorsqu’il s’agira d’attribuer une subvention du Fonds de loterie. La majorité du groupe UDC accepte le postulat et son classement. Mme Bettina Keller, Berne (Les Verts). J’aimerais dire à Monsieur Schneiter que, dans ce prospectus, se trouvent de nombreux symboles liés au christianisme. Nous pourrions nous réjouir de voir ce projet aboutir et ainsi de pouvoir mieux connaître les différentes religions. Nous soutenons bien évidemment ce postulat et souhaitons un bel avenir à cette « Maison des religions ». M. Yves Leuzinger, Les Reussilles (Les Verts). J’aimerais pouvoir m’exprimer ici en tant que personne qui n’a pas de religion reconnue. J’ai une philosophie et je suis en fait quelqu’un qui, dans toutes les activités de sa vie, est contraint d’accepter des idées, des concepts qui sont dictés par un développement d’une foi chrétienne en Europe et en Suisse particulièrement. Je n’ai jamais remis ceci en question. Il est normal que chacun puisse avoir une philosophie de vie, une religion, une foi. Toutefois, pour ceux qui ne l’ont pas, lorsqu’on entend aujourd’hui certaines personnes, se disant religieuses, refuser de pouvoir mettre ensemble différentes religions pour qu’elles discutent, pour qu’elles puissent enfin se reconnaître, je trouve cela très difficile à comprendre. Je n’admets pas que l’on puisse mettre chaque religion comme étant la seule et unique au monde. En tant que personne qui n’a pas cette croyance, je ne peux admettre qu’une chose: s’il existe un Dieu, il n’en existe qu’un et il doit bien rire de vous voir vous battre et imaginer que vous avez chacun le seul et unique Dieu qui existe. S’il est unique, alors respectez-le jusqu’au bout et acceptez que toutes les personnes avec toutes leurs faiblesses d’humains, puissent enfin discuter de la meilleure façon d’appliquer les règles de la foi, à savoir la 61 100 voix 23 voix 4 abstentions 292/2007 Interpellation Friedli, Sumiswald (UDF) – Persécution des anabaptistes Texte de l’interpellation du 19 novembre 2007 L’Année anabaptiste a été célébrée en Suisse en 2007. Lors de la cérémonie commémorative qui s’est tenue à Langnau au printemps dernier, le Conseil-exécutif s’est exprimé sur les événements. Même si les autorités bernoises ont à l’époque été fortement impliquées dans les persécutions, le représentant du gouvernement s’est exprimé en des termes très mesurés, se bornant à exprimer des regrets. Certains descendants des victimes des persécutions ont été très déçus que le Conseil-exécutif ne présente pas d’excuses. Je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Le Conseil-exécutif pense-t-il comme moi que les « regrets » sont insuffisants et que cette tiédeur offusque les descendants des persécutés ? 2. Est-il disposé à s’excuser publiquement, par voie de communiqué de presse par exemple ? Urgence refusée le 22 novembre 2007 Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Le Conseil-exécutif est bien conscient que l’interpellation aborde un thème chargé d’émotions en même temps qu’une facette sombre de l’histoire de notre canton. Il apporte les réponses suivantes à la question posée: 1. L’année anabaptiste était un projet de Pro Emmental. Un service religieux festif en a marqué la conclusion le 9 décembre. Une charte présentait les objectifs de l’année anabaptiste, qui consistaient notamment à mettre en lumière les faits historiques et la réalité actuelle, ainsi qu’à promouvoir le dialogue entre les anabaptistes et les Eglises nationales. Il avait aussi été convenu de renoncer à lancer des accusations. Intéressé par cette possibilité de jeter un nouvel éclairage historique sur ces moments difficiles de notre histoire, le Conseil-exécutif a soutenu le projet sur les plans aussi bien matériel qu’idéel, et c’est avec satisfaction qu’il constate que cette zone d’ombre de notre passé a fait l’objet 62 24 janvier 2008 d’une vaste mise à jour des connaissances. Il tient par conséquent à exprimer toute sa reconnaissance à ceux qui se sont efforcés de mener à bien ce projet. ème et 2. Les persécutions des anabaptistes ont eu lieu aux 16 ème siècles, à une époque où le canton de Berne dans 17 sa forme actuelle n’existait pas. Les "terres de Berne" étaient dans une très large mesure contrôlées par la ville de Berne, et leur destin était entre les mains des autorités de la ville. Ce n’est que lors de l’avènement de l’état démocratique constitutionnel après 1831 que la suprématie de la ville a fait place à un ordre juridique cantonal. On ne peut donc considérer que le gouvernement cantonal bernois assume la succession des autorités en place avant 1831. 3. D’un point de vue moral, les persécutions subies par les anabaptistes ne sont absolument pas acceptables. S’il est possible de comprendre pourquoi elles ont pu avoir lieu compte tenu de l’état d’esprit de l’époque, elles ne sont à nos yeux aucunement justifiables, et profondément regrettables. C’est ce qu’a exprimé le directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques, en accord avec les autres membres du Conseil-exécutif, lors de la cérémonie religieuse d’ouverture. Le Conseil-exécutif regrette que son message ait heurté les sentiments de certaines personnes. Compte tenu de la distance qui nous sépare des événements en question, qu’il nous est impossible de juger à partir de notre perception actuelle, vu également les remarques qui précèdent, le Conseil-exécutif - estime que ce qui a été communiqué était adapté et - renonce à prendre plus amplement position. Le président. L’auteur de l’interpellation est partiellement satisfait de la réponse du Conseil-exécutif. Il s’exprime brièvement. M. Martin Friedli, Sumiswald (UDF). Dans sa réponse, le Conseil-exécutif mentionne qu’au moment des persécutions anabaptistes, le territoire de Berne était très largement contrôlé par la Ville de Berne et son destin placé aux mains des autorités de la Ville. Je comprends la réponse du gouvernement actuel. Mais je prends connaissance en le déplorant du fait que le gouvernement ne veut pas prendre plus amplement position. Je suis donc partiellement satisfait de cette réponse. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 44. Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques Compte rendu de la sixième séance Jeudi 24 janvier 2008 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence : M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présents : 147 députés Dépenses du canton de Berne pour l'organisation de l'EURO 2008 Déclaration de planification PS-JS Vu l’article 61, alinéa 1 de la loi sur le Grand Conseil, le Grand Conseil prend connaissance du rapport que le Conseil-exécutif lui a soumis le 12 décembre 2007 concernant les dépenses du canton de Berne pour l’organisation de l’EURO 2008 et formule la déclaration de planification suivante : Le Conseil-exécutif a présenté un rapport au Grand Conseil au lieu de la demande de crédit exigée concernant les dépenses du canton de Berne pour l’organisation de l’EURO 2008. Le Grand Conseil n’a dès lors aucun moyen d’influer sur ces dépenses. Au vu de cette situation insatisfaisante pour le parlement, il est opportun de soumettre la démarche et les décisions du Conseil-exécutif à une analyse. La Commission de haute surveillance est chargée d’analyser de manière approfondie les deux thèmes suivants dans l’optique de la haute surveillance et de faire rapport au Grand Conseil : 1. l’adéquation de la démarche adoptée par le Conseilexécutif, 2. le contrôle de la qualification juridique des dépenses mentionnées dans le rapport du Conseil-exécutif. Déclaration de planification Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts) Il sera rendu compte au Grand Conseil, sous la forme qui convient, du respect des impératifs de durabilité concernant l’EURO 2008. De même, il lui sera rendu compte en temps utile du résultat du controlling. M. Ruedi Löffel, Münchenbuchsee (PEV), rapporteur de la Commission de pilotage. Dans le cadre du financement de l’Euro 08, le Grand Conseil a adopté trois motions : une première motion Meyer portant sur les obligations du canton pendant la manifestation, une motion Buchs demandant de saisir la chance de l’Euro 08 et, enfin, une seconde motion Meyer exigeant une demande de crédit à l’intention des organes financiers compétents. Aux pages 2 et 18 du rapport, le Conseil-exécutif donne les raisons pour lesquelles il n’a pas pu soumettre au Grand Conseil une demande de crédit. Tout d’abord, une grande partie des dépenses étaient des dépenses liées, prescrites par la loi (sécurité publique, encadrement sanitaire ou protection civile). D’autre part, les autorisations de dépenses sont accordées par sous-projet et il n’y a pas d’obligation légale d’additionner les montants. Sur ce point, la Commission de pilotage ne partage pas les vues du gouvernement. Aux yeux de celle-ci, les coûts de promotion auraient dû être additionnés. Mais en adoptant le postulat Meyer de novembre 2006, qui portait exactement sur ce thème, le Grand Conseil a avalisé la procédure suivie par Police et affaires militaires 24 janvier 2008 le Conseil-exécutif. Il est donc inutile de débattre à nouveau de ce point. En conclusion, la Commission de pilotage vous propose à l’unanimité de prendre connaissance du présent rapport. La Commission de pilotage n’ayant pas eu le temps de se pencher à fond sur la déclaration de planification PS-JS, elle vous laisse le choix de l’accepter ou non. Quant à deuxième déclaration de planification, celle de Madame Lilo Lauterburg, elle nous est parvenue ce midi. Nous n’avons donc, là encore, pas de recommandation à vous donner. M. Markus Meyer, Roggwil (PS-JS). Je remercie le gouvernement de son rapport qui présente la problématique complexe de cet événement mais qui soulève aussi certaines questions de droit public. Il m’importe de démontrer que nos questions critiques ne sont pas apparues au dernier moment. Le Conseil-exécutif aurait eu tout loisir de traiter cette affaire correctement et de présenter des demandes de crédit. A la page 14 du rapport, celui-ci parle de fait accompli, arguant que le canton de Berne, comme tous les autres cantons hôtes, n’a jamais pu donner son point de vue sur le déroulement de la manifestation. Je me demande quant à moi s’il en a vraiment été ainsi ou si l’on aurait pu disposer de davantage de liberté d’action. Les montants en jeu ressortaient nettement de la compétence du Grand Conseil, autrement dit, du peuple. Dans ma motion, j’ai insisté à temps sur cette problématique. Différentes votations menées dans les villes ou les cantons concernés ont bien montré que ces crédits ne soulevaient pas un enthousiasme débridé. Il me reste une dernière question à poser : pourquoi les frais de sécurité ou d’encadrement sanitaire ne sont-ils pas mis à la charge de l’organisateur, comme c’est la coutume lors de manifestations plus modestes ? Nous sommes maintenant face à ce que nous voulions éviter, à savoir un fait accompli. Selon le gouvernement, nous devons nous y résoudre. J’espère bien que non car j’aurais, moi aussi, volontiers aidé à gérer cette affaire. Il est maintenant trop tard mais nous pouvons encore obtenir que la Commission de pilotage éclaire le comportement du Conseil-exécutif dans l’organisation de cette manifestation. Même s’il s’agit de football, je vous prie d’examiner les choses plus à fond et de soutenir notre déclaration de planification. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts). Nous ne saurons jamais si les craintes du Conseil-exécutif face à une discussion concernant une demande de crédit pour l’Euro 08 étaient justifiées. C’est dommage. Nous avions en son temps soutenu la motion Meyer qui exigeait une demande de crédit. Nous aimerions maintenant laisser la Commission de haute surveillance choisir si elle veut ou non rouvrir ce dossier. Mais nous soutenons le vœu de Monsieur Meyer exprimé dans la déclaration de planification PS-JS. Nous avons encore un autre vœu à exprimer à l’égard non pas de la Commission de haute surveillance mais du Conseilexécutif : le présent rapport ne dit mot des impératifs de durabilité pour lesquels il avait promis de s’engager dans sa réponse à la motion de Madame Dorothea Loosli. Sans exiger de grand rapport, je vous prie de soutenir notre déclaration de planification. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). Le groupe PEV constate qu’une manifestation d’une telle envergure ne peut se dérouler sans l’aide importante d’organisations de milice telles que la protection civile et l’armée. De nombreux employeurs libèrent leurs employés pour cet engagement et contribuent donc financièrement de manière indirecte à l’Euro 08. Cet aspect n’est que trop peu évoqué dans le rapport. 63 L’Euro 08 est maintenant sur les rails. Dans le groupe PEV, l’euphorie est limitée mais il prend tout de même connaissance du rapport. En nous appuyant sur les déclarations de Monsieur Löffel, nous vous recommandons de rejeter la déclaration de planification PS-JS, de même que celle de Madame Lauterburg. Nous doutons en effet que dans les trente prochaines années un nouvel Euro soit organisé chez nous et qu’un tel rapport soit encore lu après. M. Christoph Ammann, Meiringen (PS-JS). Tout semble se dérouler pour le mieux en ce qui concerne l’Euro 08 qui va bientôt commencer. C’est ce que l’on peut lire dans le rapport que nous avons reçu ; celui-ci ne se contente pas de mentionner tout ce qui a été fait ; il indique également à quelle hauteur vont se monter les coûts, à savoir à 5,5 millions de francs. Mais ce rapport ne répond pas à une exigence importante contenue dans la motion Meyer (183/2006) que le Grand Conseil avait acceptée à une importante majorité sous forme de postulat. Le groupe PS-JS exigeait dans cette intervention une demande de crédit immédiate. Aujourd’hui, le Conseil-exécutif ne livre qu’un rapport et cette attitude nous met mal à l’aise ; elle soulève des questions du genre de celles figurant dans notre déclaration de planification. Aussi aimerions-nous l’intervention de la Commission de haute surveillance. Le groupe PS-JS prend connaissance du rapport et apprécie les efforts du gouvernement. Mais il se pose certaines questions quant à la procédure suivie par celui-ci. C’est la raison de notre déclaration de planification. Nous soutenons par ailleurs aussi celle de Madame Lilo Lauterburg. M. Peter Brand, Münchenbuchsee (UDC). Le groupe UDC vous invite à prendre connaissance du présent rapport et à rejeter les déclarations de planification. La Commission de pilotage a examiné à fond cette affaire et Monsieur Löffel vous en a donné les résultats. Les dépenses pour la circulation, la sécurité et la prise en charge sanitaire sont des dépenses liées : ce devrait être clair pour tout le monde. Nous devons admettre que le Conseil-exécutif ne peut présenter des demandes de crédit pour de telles dépenses puisque, selon la loi, il y va de ses propres compétences. Il n’est pas utile qu’une autre commission permanente se penche encore sur cet objet. Aussi vous recommandonsnous de rejeter la déclaration de planification PS-JS. Il en va de même de celle de Madame Lilo Lauterburg : un rapport supplémentaire sur le thème du développement durable de la manifestation ne servira absolument à rien. Mme Therese Kohler-Jost, Mühlethurnen (PRD). Les points litigieux portent sur les dépenses liées et l’obligation de chiffrer le total des dépenses. On peut admettre que le gouvernement a renoncé à soumettre ce crédit au parlement étant donné qu’il s’agissait d’une planification en cours. Si les pronostics s’avèrent exacts, le supplément de rentrées fiscales pour le canton de Berne s’élèvera à environ 4 millions de francs. La différence jusqu’aux 5,5 millions de dépenses prévues, soit 1,5 million de francs peut être comptabilisée comme investissement dans la publicité ou comme recettes futures pour le canton. Vue sous cet angle, la dépense en vaut la peine. Un examen de ce dossier par la Commission de haute surveillance n’apportera rien si ce n’est des coûts supplémentaires. Aussi rejetons-nous la déclaration de planification PS-JS de même que celle de Madame Lauterburg qui demande un rapport que personne ne lira et qui chargera encore davantage l’administration. Pour le reste, nous prenons connaissance du rapport du gouvernement. 64 24 janvier 2008 Mme Christine Häsler, Wilderswil (Les Verts). J’ai déjà noté dans mon agenda les dates des principales rencontres : je me réjouis de l’Euro 08 et suis persuadée que Berne peut faire des miracles. Mais les coûts pour le canton de Berne sont voraces et donnent même le tournis lorsque l’on songe au fonctionnement du football international. L’exigence de durabilité pour ces jeux a déjà été mise en avant il y a longtemps : depuis toujours, nous avons dit qu’il fallait y prendre garde. Une intervention de Madame Loosli a même été adoptée par le Grand Conseil. Le groupe des Verts prend connaissance du rapport et soutient les deux déclarations de planification. M. Andreas Hofmann, Berne (PS-JS). Permettez-moi une brève remarque à propos de la prise de position du groupe UDC qui veut accepter cette affaire comme le propose le Conseil-exécutif : aucune question ne doit être posée, tout doit disparaître discrètement sous le tapis. Or ce même parti se présente à chaque occasion comme le sauveur de la démocratie directe. L’Uefa peut se comporter en Suisse comme bon lui semble, elle n’est plus le méchant bailli de l’étranger que stigmatise constamment l’UDC. L’Uefa peut disposer des douzaines de millions de la Confédération et des millions en provenance des cantons. Pour l’UDC, tout dépend si le méchant bailli porte le nom d’UE ou l’Uefa … M. Heinz Siegenthaler, Rüti b. Büren (UDC). Cher collègue Hoffmann, il est faux de prétendre que nous ne voulions pas de contrôle. La Commission de pilotage a consulté attentivement le rapport. En tant que membre de cette Commission, je puis dire que nous avons travaillé avec sérieux et esprit critique. Le Grand Conseil a évidemment le droit de penser que la Commission de haute surveillance doit encore superviser le travail de la Commission de pilotage. Il est faux de prétendre que le groupe UDC n’en veut rien savoir. Mais il était représenté dans la Commission de pilotage et est en droit de dire que le travail a été bien fait. M. Rudolf Käser, Meienried (PS-JS). J’avoue éprouver une certaine méfiance à l’égard de la Commission de pilotage. Hier, sa présidente nous a avoué que ladite Commission avait été complètement dépassée depuis la dernière session. A mes yeux, cette Commission est versatile et c’est pourquoi il est justifié que la Commission de haute surveillance soit chargée d’examiner cette affaire. Il s’agit de savoir si tout s’est déroulé correctement ou non. Peu importe que cet examen ait lieu après l’Euro 08. Mme Therese Bernhard-Kirchhofer, Worb (UDC), présidente de la Commission de pilotage. Monsieur Antener (PSJS) vient de me souffler à l’oreille que c’est lui qui a examiné cette affaire pour le compte de la Commission de pilotage. (Rires). Personne n’aime perdre. Certains y parviennent tout de même, d’autres pas. Si le groupe PS-JS a envie de remplacer ses membres siégeant dans la Commission de pilotage, libre à lui de le faire ! M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Dans la question de l’obligation de chiffrer le total et dans celle des dépenses liées en matière de promotion qui concernent en premier lieu la Direction de l’économie publique, on assiste au vieux jeu du tiré de la corde entre l’exécutif et le législatif. Je peux comprendre que, selon la déclaration de planification PS-JS, on tente d’obtenir un contrôle renforcé. Le point de vue du gouvernement est développé dans le rapport, il s’appuie sur la motion Buchs qui estimait qu’il fallait utiliser l’Euro 08 pour la promotion du canton. Si vous esti- Police et affaires militaires mez qu’il faut charger la Commission de haute surveillance d’un nouvel examen, je ne veux pas m’y opposer de front. Mais j’ai le sentiment que cela coûtera du temps et de l’argent pour un résultat qui ne différera pas de celui de la Commission de pilotage. Mais la décision vous appartient. Monsieur Baumgartner a posé des questions complexes dans le détail desquelles je ne puis entrer maintenant. Mais je suis disposé à faire examiner ces questions et à vous distribuer ultérieurement la réponse. La Commission de pilotage a discuté à fond et de manière critique de ce rapport. Je vous prie de prendre connaissance de celui-ci dans la version qui vous est présentée et qui a été complétée à la demande de la Commission. Je vous recommande en plus de rejeter la déclaration de planification PS-JS et d’accepter celle de Madame Lauterburg. M. Markus Meyer, Roggwil (PS-JS). Il est vrai que la Commission de pilotage a examiné ce rapport ; celui-ci n’est pas resté incontesté. La Commission a jugé certains points d’une autre manière que le gouvernement. En présence de telles interrogations et d’opinions aussi divergentes, il est tout à fait justifié qu’une commission se penche à nouveau sur cette affaire. Il ne s’agit pas d’une analyse externe coûteuse ; le travail sera fait par une de nos commissions permanentes. En conclusion, je vous prie d’accepter ma proposition. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts). Je me réjouis d’entendre que le gouvernement est disposé à accepter ma déclaration de planification. Je pense que ce que le gouvernement entreprend en matière de développement durable doit être utilisé pour sa promotion et exposé en vitrine. Car tout cela parle en faveur du site de Berne. C’est la raison pour laquelle nous avons déposé notre déclaration de planification. Le président. Nous votons d’abord sur les deux déclarations de planification puis sur la prise de connaissance du rapport. Vote Pour la déclaration de planification PS-JS (Meyer) 47 voix Contre 87 voix 9 abstentions Pour la déclaration de planification Lauterburg-Gygax 70 voix Contre 61 voix 10 abstentions Pour la prise de connaissance du rapport Contre 129 voix 5 voix 6 abstentions 248/2007 Motion urgente PS-JS (Marti Anliker, Berne / SchärEgger, Lyss) – Remise volontaire des armes de service à l’arsenal Texte de la motion du 12 septembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de permettre aux militaires du canton de Berne de déposer gratuitement leurs armes de er service à l’arsenal à compter du 1 août 2008. Développement : En Suisse, 2,3 millions d’armes sont pratiquement en libre circulation. Elles présentent un grand danger pour la société, notamment pour les femmes et les enfants. Soixante pour cent des meurtres se passent en famille, et dans 40 pour cent Police et affaires militaires 24 janvier 2008 65 des cas une arme à feu est utilisée. Entre 1969 et 2004 en Suisse, 12 174 personnes se sont donné la mort par balle. C’est pourquoi le dépôt des armes de service dans les arsenaux accroît la sécurité de la population entière. Ce sont surtout les femmes et les enfants qui risquent d’être victimes d’actes de violence impliquant l’usage d’armes à feu. Lorsque les armes sont stockées dans les arsenaux, le danger qu’elles représentent diminue, et par conséquent la menace au sein des familles aussi. Les spécialistes n’ont de cesse de répéter que la présence d’armes à feu joue également un rôle dans le taux de suicide terriblement élevé en Suisse. Les armes de service soigneusement conservées dans les arsenaux sont une mesure de prévention au suicide. Le Conseil d’Etat du canton de Genève a de l’avance dans ce domaine puisqu’il a décidé de proposer à ses militaires de déposer volontairement et gratuitement leurs armes de service à l’arsenal. Le canton de Berne pourrait lui aussi ouvrir la voie avec une telle réglementation et accroître la sécurité de la population entière, en particulier des femmes et des enfants. Certains militaires préfèreraient ne pas attendre demain pour mettre leur arme de service en lieu sûr. Le canton de Berne lui aussi doit leur offrir cette possibilité dès aujourd’hui. Cette question est débattue au niveau fédéral et une initiative populaire allant dans ce sens a été lancée. Comme l’éventuelle mise en application de cette initiative prendra encore beaucoup de temps, il serait judicieux que le canton de Berne permette déjà la remise volontaire des armes de service à l’arsenal. (25 cosignataires) armes pourrait être demandée non seulement par les militaires, mais aussi par les personnes de leur entourage qui se sentiraient effectivement menacées. Les services compétents devraient examiner, de manière générale, les éventuelles situations à risques concernant les demandes qui leur sont adressées. On pourrait ainsi réagir favorablement à cette demande, sans pour autant porter atteinte à la compétence législative de la Confédération. En revanche, la remise volontaire générale des armes personnelles du militaire, telle que l'exige la motion, n'est pas prévue par la législation fédérale. Nombre d'interventions parlementaires à ce sujet ont été examinées, puis rejetées par les Chambres fédérales lors de la session d'automne 2007. En revanche, ces mêmes chambres ont approuvé la motion de la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats et chargé le Conseil fédéral de reprendre la munition de poche distribuée aux militaires. Le mandat attribué au chef d'état-major de l'armée exige de commencer immédiatement la procédure de retrait. Elle sera achevée en 2009. Entre-temps, le chef du DDPS a ordonné un examen général de la situation Le canton ne saurait approuver la motion, ne serait-ce qu'en raison de l'absence de compétences législative sur le plan cantonal. Il est cependant disposé, comme il l'a déjà relevé, d'examiner les possibilités d'appliquer de manière plus larges les conditions de remise des armes de service. Il conviendra notamment d'examiner dans quelle mesure des tiers (p. ex. membres de la famille) peuvent demander une telle remise s'ils se sentent menacés. Dans ce sens, le Conseil-exécutif est prêt à approuver le postulat. Proposition: adoption sous forme de postulat. Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS-JS). Le sujet que nous abordons ici est très sérieux. Le lien entre actes de violence et armes militaires est avéré et il est effrayant. Notre motion demande que les militaires qui le désirent puissent déposer gratuitement leur arme dans un arsenal du canton de Berne. Nous pensons que nous pourrions aujourd’hui faire un pas courageux dans la bonne direction. En acceptant la présente motion, vous donnerez un signal clair au canton de Berne et à son gouvernement. Le Conseil-exécutif considère comme une nécessité impérieuse que l’on empêche l’usage abusif des armes dans la société civile et à l'armée. Les dispositions légales pertinentes sont définies au niveau fédéral. Il n’y a plus de souveraineté cantonale en matière militaire, les cantons étant désormais responsables simplement de la mise en œuvre, une obligation dont s’acquittent les autorités compétentes en toute conscience. Le canton n’a aucune compétence réglementaire dans ce domaine. Justifiée dans le cadre de l'armée de milice, l'obligation faite aux personnes astreintes au service militaire de conserver en lieu sûr et maintenir en bon état l'équipement personnel, arme comprise, est régie par les articles 25 et 112 de la loi fédérale du 3 février 1995 sur l'armée et l'administration militaire (LAAM; RS 510.10). Seules exceptions à cette règle sont les dispositions prévues aux articles 6 et 7 de la LAAM. L'équipement peut être déposé auprès de la base logistique de l'armée (BLA) pendant un séjour à l'étranger, en cas de changement fréquent de domicile ou de domiciliation à l'étranger à proximité de la frontière, moyennant une taxe de base de 60 francs et un droit de magasinage de 65 francs par année. Si un militaire donne des raisons de croire qu'il pourrait mettre son existence ou celle de tiers en danger, ou qu'il semble qu'il puisse faire un usage abusif de son arme, le commandant d'arrondissement peut la lui reprendre à titre préventif. Le militaire lui-même ou une tierce personne peut aussi, en pareil cas, déposer l'arme de service à la BLA. Le Conseil-exécutif est prêt à examiner si ces conditions de remise des armes de service pourront être appliquées de manière plus large. Si les services compétents de la POM arrivent à la conclusion que cela est possible, les militaires et le public en seront informés par une notice ou par un autre moyen. Il conviendrait aussi d'examiner si la remise de ces La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. Mme Margreth Schär-Egger, Lyss (PS-JS). Je remercie le Conseil-exécutif de son examen bienveillant de notre demande et de sa prise de position nuancée sur la question. Dans sa réponse, le Conseil-exécutif écrit qu’il n’est pas de sa compétence de permettre une remise volontaire des armes de service à l’arsenal. Et pourtant, le canton de Genève le fait tout de même. Nous avons senti beaucoup de bonne volonté de la part du gouvernement. Aussi prions-nous le Directeur des affaires militaires de tout entreprendre afin que ce qui est possible dans le canton de Genève le devienne aussi dans celui de Berne. En acceptant notre motion, vous donnerez un signal et vous renforcerez le gouvernement dans ses efforts. M. Peter Studer, Höchstetten (UDC). Si cette intervention a pour objectif de trouver un endroit sûr pour entreposer les armes de service contre un certain dédommagement parce que leur détenteur ne plus les garder en toute sécurité chez lui, alors le groupe UDC la soutient. Mais est-ce la meilleure manière d’éliminer tout danger potentiel ? En effet, sur les 2,3 millions d’armes détenues dans les ménages suisses, seules 50 000 sont des armes de service. 66 24 janvier 2008 Dans le canton de Genève, seules 13 personnes ont répondu à l’offre proposée. Chaque canton est à la recherche d’une solution alors qu’au niveau fédéral, un groupe de travail étudie les différentes possibilités. A mes yeux, c’est dans cette voie qu’il faut rechercher une solution. C’est pourquoi je prie l’auteure de la motion de convertir son intervention en postulat. Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). Le groupe des Verts aimerait rendre possible, pour les personnes engagées dans l’armée, le dépôt de leur arme de service dans un arsenal. Aussi soutient-il cette intervention. Dans la discussion sur un dépôt volontaire, nous pensons que la démocratie doit passer avant la bureaucratie. Les Chambres fédérales ont fait un pas dans la bonne direction en tenant compte des préoccupations de la population. Mais la décision de ne plus autoriser la prise de munition à la maison n’est pas satisfaisante car bien des exemples ont montré qu’il est facile de la subtiliser pour l’emporter chez soi. Il faudrait tirer les conclusions de ces faits et conserver les armes dans les arsenaux. Le groupe des Verts est persuadé que c’est la seule solution pour augmenter la sécurité dans ce problème. Le canton de Genève a donné l’exemple. Il serait bien que le canton de Berne le suive, adoptant ainsi une attitude démocratique et libérale. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). L’UDF soutient dans ce dossier un postulat mais refuse une motion. Une personne dépressive, comme c’est le cas de 91 pour cent des personnes se suicidant, selon les statistiques, trouvera toujours le moyen de mettre un terme à ses jours. On parle de l’arme comme s’il n’y avait que l’arme du soldat, c’est une grossière erreur: de nombreuses personnes possèdent une arme privée et étonnamment, on ne parle pas de cette arme-là. Que l’on ne soit pas obligé d’amener son arme à l’arsenal, mais que c’est une option qu’un individu peut prendre, cela passe. Il faut en effet offrir cette possibilité de déposer son arme en lieu sûr à une personne qui en sent le besoin, mais absolument rien ne prouve que les personnes vraiment concernées fassent ce pas. Il ne faut pas se laisser bercer par l’illusion que cette pratique va diminuer les suicides. Il y a de nombreux autres moyens qui sont employés pour mettre un terme à sa vie. Je pense à l’intoxication: est-ce qu’on va interdire tous les médicaments? Il y a la pendaison: est-ce qu’on va demander à toutes les personnes qui font de la voile ou de la montagne de déposer leurs cordes à l’arsenal? L’UDF soutient qu’il faut davantage se pencher sur cette problématique, qui coûte la vie à de nombreuses personnes. Le suicide, c’est une chose terrible et c’est terrible que, dans notre société, leader en communication, toujours plus de personnes attentent à leur vie. Il est donc primordial d’aborder cette triste question sous un autre angle. Les suicides diminueront lorsque les gens auront confiance, une raison importante d’espérer. L’espoir vient lorsqu’on se sent aimé, lorsqu’on se sent entouré, compris; l’espoir vient de la relation entre les êtres humains; l’espoir vient lorsque les paroles vraies nous interpellent; l’espoir vient lorsque l’avenir ne nous fait plus peur; l’espoir c’est lorsque la foi surmonte le désespoir. L’UDF soutient un postulat, mais refuse une motion. M. Stefan Costa, Langenthal (PRD). Au sein du PRD également, il y a longtemps que nous discutons de la violence liée aux armes, aux armes de service et à la munition militaire. Police et affaires militaires Nous sommes tout à fait conscients de la sensibilité de la société à ce thème. Nous avons examiné en détail la présente motion. Le Conseil-exécutif ne dispose dans ce domaine que d’une marge de manœuvre restreinte. Le canton de Genève s’est mis dans une situation illégale à l’égard de la Confédération. Le Conseil fédéral est depuis longtemps en discussion à ce sujet : nous verrons jusqu’où il ira. Afin que notre canton ne se mette pas en situation illégale vis-à-vis de la Confédération, nous vous recommandons à l’unanimité de rejeter la présente motion. Nous devons nous en tenir aux prescriptions juridiques existantes. M. Harald Jenk, Liebefeld (PS-JS). Le groupe PS-JS soutient cette motion. Détenir une arme à la maison entraîne une grande responsabilité et comporte toujours un risque. Les avis divergent sur ce que permet la loi ou non. Il existe donc une certaine marge de manœuvre, ce qui permet au Grand Conseil de donner un signal. En matière d’interdiction de fumer dans les locaux publics, nous attendons une solution fédérale. Dans la question qui nous occupe en ce moment, nous ne devrions pas attendre. Aussi le groupe PS-JS vous prie-t-il d’accepter la présente motion. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). Le groupe PEV voit une possibilité dans la proposition que présente cette motion. Nous soutenons un postulat et serions également disposés à donner notre appui à une motion. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS-JS). Je vous remercie de la discussion et me félicite que le débat soit resté objectif. La majorité du parlement semble vouloir accorder davantage de marge de manœuvre au gouvernement tout en craignant d’adopter une attitude illégale envers la Confédération. Je puis l’admettre. Aussi les deux auteures de la motion consentent-elles à convertir celle-ci en postulat. L’adoption d’un postulat par l’assemblée pourrait être un signal tout à fait positif dont prendrait connaissance le groupe de travail de la Confédération. Le président. La motion a été convertie en postulat. M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Je me réjouis de ce que les deux auteures de la motion l’ont convertie en postulat. Le Conseil-exécutif n’est en effet pas en mesure d’agir contre le droit en vigueur. Nous avons besoin ici d’une solution fédérale. Mais nous voyons parfaitement où se situe le problème. Vote Pour l’adoption du postulat Contre 106 voix 17 voix 1 abstention 249/2007 Motion urgente Hirschi, Moutier (PSA) / Aellen, Tavannes (PSA) / Vaquin, Moutier (PDC) / Zuber, Moutier (PSA) / Kast, Berne (PDC) – «Alerte enlèvement d’enfants» Texte de la motion du 12 septembre 2007 Le canton de Berne propose que la Conférence intercantonale des chefs des Départements de police aborde en urgence l’introduction d’une procédure «Alerte enlèvement d’enfants» sur tout le territoire suisse. Police et affaires militaires 24 janvier 2008 67 Développement Le dispositif «Alerte enlèvement d’enfants» a été mis en place avec succès, il y a maintenant plusieurs années, aux Etats-Unis et plus récemment en France notamment. Ce dispositif est caractérisé par la diffusion très rapide de l’avis d’enlèvement, via tous les médias, ainsi que par la mobilisation immédiate et généralisée en particulier de toutes les forces policières. Le tragique et récent enlèvement de la petite Ylenia, dans le Nord-Ouest de la Suisse, a mis en évidence l’insuffisance dans une telle situation de mesures analogues applicables dans notre pays. Interpellés sur l’introduction d’un dispositif «Alerte enlèvement d’enfants», les autorités fédérales ont opposé l’argument de la cantonalisation des services de police pour ne rien entreprendre. Or, pour protéger «les Grands de ce monde» au Forum de Davos, on a su trouver le moyen d’intercantonaliser les mesures de sécurité. On a même pu mobiliser l’armée pour ce type d’événement. Aujourd’hui, il y va de la vie d’enfants en péril et nous devons agir rapidement pour éviter tant que possible à l’avenir les suites dramatiques d’un enlèvement d’enfant. (9 cosignataires) forces de police fonctionnent déjà et ne nécessitent aucun soutien par la mise en place d'un système d'alerte. L'avancement des travaux montre clairement que les démarches nécessaires ont été entreprises et que les autorités compétentes se sont saisies de la question. En dépit de l'aspect émotionnel fort compréhensible, on se doit aussi d'observer la réglementation des compétences définie par la Constitution et la législation fédérale. Proposition: adoption de la motion. Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 Texte de la motion du 15 octobre 2007 Après l'enlèvement et le meurtre d’Ylenia Lenhard commis le 31 juillet 2007, la question du dispositif d'alerte en pareil cas a d'abord été traitée par les médias, puis au niveau politique par le lancement d'interventions et de pétitions à l'échelon national. La Commission des affaires juridiques du Conseil national a présenté deux motions, qui demandent l'installation au plus vite d'un dispositif «Alerte enlèvement d'enfants» semblable à celui que l'on connaît aux Etats-Unis, au Canada et en France, sur la base d'annonces par le biais du service de messagerie multimédia (MMS). L'expérience montre qu'en cas d'enlèvement d'enfants avec le soupçon d'un acte de violence, les premières heures après le délit sont décisives pour sauver la vie et l'intégrité corporelle de la victime. Placée sous la présidence du directeur de l'Office fédéral de la police (fedpol), une première séance a eu lieu le 2 octobre 2007, à laquelle cette question et la procédure à suivre ont été largement débattues. Comme la Confédération ne dispose d'aucune compétence en matière d'enquête policière suite à des enlèvements, l'affaire a été transmise au comité de la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), qui l'a inscrite à l'ordre du jour de sa séance du 4 octobre 2007. Le comité est parvenu à la conclusion qu'une coordination entre les directeurs cantonaux de justice et police, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) et le DFJP était judicieuse. Il a prévu un débat sur le système d'alerte lors d'enlèvements d'enfants pour la séance d'automne de la CCDJP des 15 et 16 novembre 2007 et a chargé la CCPCS de demander à l'Union des chefs des polices de sûreté de Suisse (UCPCS) un rapport destiné à servir de base de discussion. Ce rapport a été remis le 29 octobre 2007 au commandant de la Police cantonale bernoise, en tant que président de la Commission suisse de lutte contre la criminalité (CSC), qui l'a er transmis à la CCDJP le 1 novembre 2007. Le Conseil-exécutif soutient le projet de l'introduction d'un système d'alerte. Le modèle utilisé aux Etats-Unis et en France est de style offensif, fondé sur la participation de la population appelée à fournir des indications permettant de localiser le plus rapidement possible le ravisseur et sa victime. La mise sur pied et l'échange d'informations au sein des Le Conseil-exécutif est chargé de soumettre au Grand Conseil un projet sur les manifestations sur la voie publique, qui prévoira au moins les points suivants : a) l’obligation d’autorisation préalable, sans exception, pour les manifestations sur la voie publique ; b) la prise de sanctions contre les organisateurs de manifestations non autorisées ; c) la répression de la participation aux manifestations non autorisées ; d) la répression de l’appel à participer à des manifestations non autorisées. Développement : Les événements qui se sont déroulés le 6 octobre 2007 dans la ville de Berne ont une nouvelle fois montré que les manifestations non autorisées peuvent conduire à des situations catastrophiques. Dommages matériels de grande ampleur, manque à gagner énorme pour les artisans et commerçants, spectacle inspirant peur et effroi à la population et aux touristes. Sans oublier un préjudice inestimable porté à l’image de Berne. Le régime de l’autorisation est un instrument approprié et qui a fait ses preuves. Il met précocement en contact la police et les organisateurs, qui doivent s’entendre sur les conditions de la manifestation. Les organisateurs sont également tenus à des obligations, puisqu’ils doivent veiller au respect de ces conditions. L’expérience prouve que lorsque police et organisateurs se sont mis d’accord en amont, les débordements sont rares. En principe, ce n’est pas trop demander des organisateurs qu’ils requièrent préalablement une autorisation, pour autant que les contraintes temporelles et formelles de la demande ne soient pas démesurées. Afin que le régime de l’autorisation soit respecté et que les forces de police puissent intervenir précocement, il faut pouvoir constater des faits constitutifs d’infraction. La perspective des nouvelles tâches de « Police Bern », et plus précisément la responsabilité accrue du canton de Berne face aux manifestations publiques, justifie l’existence d’une réglementation cantonale. Le président. Le Conseil-exécutif est prêt à accepter cette motion. Celle-ci est-elle combattue au sein de l’assemblée ? – Ce n’est pas le cas. Il n’y a donc pas de divergence et nous pouvons passer au vote. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 120 voix 0 voix 268/2007 Motion urgente Künzli, Ittigen (PRD) / Haas, Berne (PRD) – Manifestations: mettre fin au chaos 68 24 janvier 2008 Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 En vertu de l’article 19, alinéa 2 de la Constitution du canton de Berne du 6 juin 1993 (RSB 101.1), la loi ou un règlement communal peut soumettre à autorisation les manifestations sur le domaine public. Certaines communes, telles que celles de Berne, Bienne et Thoune, disposent déjà, en ce qui les concerne, de tels règlements pour un usage commun accru de la voie publique. Les tâches de la police de sûreté et de la police routière sur le territoire communal incombent au premier chef à la commune, conformément à l’article 9 de la loi du 8 juin 1997 sur la police (LPol; RSB 551.1). Les communes prennent les mesures requises en vue d’assurer l’ordre et la sécurité lors de manifestations. Les modifications de la LPol qui entreront er en vigueur le 1 janvier 2008 (projet Police Bern) ne portent pas sur la réglementation des compétences. Comme il existe déjà des dispositions légales afférentes à l’obligation d’autorisation à l’échelon communal pour l’usage commun accru du domaine public, ainsi que pour la répartition des compétences concernant les tâches de police de sûreté, il n’est pas nécessaire de rappeler cette obligation dans une loi cantonale. Le Conseil-exécutif est en revanche disposé à envisager l’introduction dans la loi de sanctions contre l’organisation de manifestations non autorisées, ainsi que contre la participation ou l’incitation à la participation à de telles manifestations. Lors de l’adaptation de la procédure civile, de la procédure pénale et de la procédure pénale des mineurs, il est prévu d’intégrer la loi du 6 octobre 1940 sur l’introduction du Code pénal suisse (LiCPS; RSB 311.1) dans la loi sur le droit pénal cantonal (LDPén). De nouveaux faits constitutifs d’infraction concernant les manifestations non autorisées pourraient être inscrits dans cette nouvelle loi. Il convient d’étudier plus à fond l’édiction éventuelle de normes de droit pénal cantonal accessoire sur la base de l’article 335, alinéa 1 du Code pénal suisse du 21 décembre 1937 (CP; RS 311.0), en relation avec l’article 260 CP, et de s’assurer que les dispositions pénales sont compatibles avec la liberté d’expression et la liberté de réunion garanties par la Constitution. C’est pourquoi le Conseil-exécutif propose l’adoption des points b à d de cette motion sous forme de postulat. Proposition: Lettre a) : Rejet. Lettres b) à d) : Adoption sous forme de postulat. M. Klaus Künzli, Ittigen (PRD). La présente motion trouve son origine dans les manifestations qui se sont déclenchées le 6 octobre 2007 à Berne. Elle a pour but d’éviter à l’avenir de tels événements. Samedi passé encore, lors de la démonstration « anti-WEF », les commerces de la Vieille Ville de Berne ont du renoncer à une partie de leur chiffre d’affaires, parfois jusqu’à 50 pour cent. Par bonheur, il n’y a pas eu de dégâts grâce à l’engagement supérieur des forces de police. Il est donc possible de faire autrement qu’en 2007. L’obligation d’une demande d’autorisation préalable est un instrument sensé et qui a fait ses preuves. Elle permet un contact anticipé entre les organisateurs, les autorités et la police. Il s’agit, dans notre intervention, d’établir des règles valables dans tout le canton pour les demandes d’autorisation d’une manifestation publique. Au vu de la réponse du Conseil-exécutif et sur la base de ce qui a été démontré lors de la manifestation de samedi, Adrian Haas et moi-même consentons à transformer les quatre points de notre motion en postulat. Il ne subsiste donc qu’une divergence avec le gouvernement, à savoir à la lettre a. En Police et affaires militaires conclusion, nous vous prions d’accepter la totalité de notre intervention sous forme de postulat. Le président. La motion a été convertie en postulat dans la totalité de ses points. Il subsiste cependant une divergence et nous poursuivons la discussion. Mme Irma Hirschi, Moutier (PSA). La majorité du groupe autonome s’oppose à la motion de M. Künzli, qui vise à développer uniquement la répression, au détriment de solutions réfléchies et proportionnées pour anticiper, dissuader et, si nécessaire, faire face à d’éventuelles actions violentes lors de certaines manifestations. On ne peut tolérer que des vitrines soient détruites après le passage d’une manifestation, nous sommes pleinement d’accord là-dessus, mais en démocratie on ne peut pas interdire, réprimer et enfermer toutes les personnes qui désirent exprimer leur opinion sur des sujets qu’elles jugent importants. Il n’est pas tolérable de leur refuser systématiquement d’exercer ce droit constitutionnel de manifestation publique. On se demande, si l’on suivait notre collègue, s’il serait encore possible de manifester pour er le 1 mai, contre la fermeture de fleurons industriels, contre des politiques racistes et discriminatoires, pour la défense des droits des minorités ou pour soutenir des causes humanitaires. Nous ne devons pas empêcher de nombreux citoyens de s’exprimer, sous prétexte que quelques dizaines de casseurs irréfléchis pourraient tenir et faire dégénérer une manifestation. Comme cela s’est fait le week-end dernier, devrait-on, si la motion Künzli était acceptée, occuper régulièrement chaque carrefour avec des compagnies de grenadiers, pour filtrer les passants de nos villes sur des critères discriminatoires, pour enfermer des manifestants pacifistes, pour humilier des jeunes et moins jeunes motivés par plus de justice, pour emprisonner des journalistes? La peur d’une cinquantaine de cagoulés peu inspirés sera marginale face à ce qu’engendrera une répression policière et judiciaire, s’abattant arbitrairement sur tous les représentants d’une opposition saine et nécessaire à toute démocratie. Le risque serait grand de pousser à une radicalisation de leur action des manifestants pourtant pacifistes. Avons-nous intérêt à créer une opposition virulente plus facile à discréditer et à stigmatiser? Ces trois dernières années, Moutier a connu quelques manifestations de milieux alternatifs opposés à M. Blocher ou défendant la libération d’un prisonnier kurde. La municipalité de Moutier a démontré qu’une gestion intelligente des événements, même non autorisée, permet à chacun de pouvoir s’exprimer et de faire part de ses revendications. Respect des libertés individuelles pour les uns, préservation des intérêts légaux et municipaux pour les autres. Le respect des droits fondamentaux nous impose de tolérer les oppositions parfois nécessaires. La sécurité collective peut être assurée par le développement de lois et de concepts constructifs et dignes d’une démocratie. Nous souhaitons évidemment que la police fasse son travail, en identifiant et en arrêtant les fauteurs de troubles, auteurs d’actes délictueux concrets, mais nous rejetons toute loi exclusivement répressive, qui conduirait à punir, à titre préventif, tout habitant de ce canton qui souhaiterait s’exprimer sur ce sujet de société. Dans tous les cas, nous refusons le délit de «sale gueule». Nous vous invitons à rejeter tous les points de la motion. Mme Anna Coninx, Berne (Les Verts). La présente motion soulève des questions délicates qui méritent un examen attentif. Il convient tout d’abord de se demander si les nouvelles normes législatives demandées par les auteurs de l’intervention Police et affaires militaires 24 janvier 2008 sont vraiment nécessaires. Le groupe des Verts doute qu’avec de telles mesures on parvienne à venir à bout du problème des manifestations en ville. Le gouvernement montre dans sa réponse que les autorisations doivent être délivrées par les communes. Comme lui, nous pensons qu’une obligation d’autorisation préalable au plan cantonal n’est pas nécessaire. Une telle obligation, ne prévoyant aucune exception, rendrait impossible des manifestations spontanées se déroulant après un événement imprévu, comme par exemple l’éviction de Madame Metzler ou l’élection de Madame Widmer au Conseil fédéral. Le droit de démonstration participe de notre culture. Il s’agit d’un instrument au cœur de notre démocratie qui appartient aux fondements de notre Etat de droit. Nous doutons des effets d’une nouvelle législation mais sommes toutefois disposés à accepter les points b à d de cette intervention sous forme de postulat. Nous rejetons la lettre a. M. Sylvain Astier, Moutier (PRD). En préambule, je voudrais quand même m’arrêter sur les propos de Mme Hirschi, députée et conseillère municipale de Moutier, qui a cité les principes fondamentaux sur la liberté d’expression, le respect des droits fondamentaux, que je partage totalement. Mais quand cela vient d’une représentante de la commune de Moutier qui, je le rappelle, interdit d’afficher sur les panneaux officiels en allemand parce que c’est en allemand, je trouve que c’est un peu incarner l’hypocrisie politicienne que de vouloir défendre le respect des droits fondamentaux et la liberté d’expression. Je reviens à la motion qui est déposée par mon collègue Klaus Künzli. En raison du statut de la ville de Berne comme capitale fédérale et du fait que notre canton est hôte de la capitale fédérale de notre pays, nous députés ne pouvons rester sans rien faire devant des manifestations aussi violentes. Les radicaux soutiennent donc cette motion en tous points sous forme de postulat; cette motion constitue une proposition qui est tout à fait constructive, vu qu’elle demande d’étudier quatre points pour tenter d’enrayer la tenue de manifestations illégales qui dégénèrent. Ainsi le groupe radical vous recommande à l’unanimité d’adopter tous les points de cette motion transformée en postulat. Concernant le point a de cette motion, nous les députés, qui faisons la loi dans ce Grand Conseil, sommes un peu déçus de voir que si une loi ne marche pas on doit pouvoir la changer. Le Conseilexécutif dit dans son argumentation que «les tâches de la police de sûreté et de la police routière sur le territoire communal incombent en premier chef à la commune». Si l’on voit que la commune ne prend pas la responsabilité de ces actes, comme cela s’est passé le 6 octobre, alors nous nous devons, nous députés, de changer les lois. Ici on ne demande pas de changer la loi, mais simplement d’étudier la possibilité de changer la loi et c’est pourquoi le groupe radical vous demande de voter le point a sous forme de postulat ainsi que les points b, c et d, pour lesquels nous n’avons pas de différences avec le gouvernement. M. Christian Hadorn, Ochlenberg (UDC). Pour avoir été touché par les événements du 6 octobre 2007, je puis affirmer que nous avons été heureux de pouvoir vivre l’intervention efficace de la police, samedi dernier. Le Conseil-exécutif affirme clairement que l’autorisation de tenir une manifestation émane des communes. Aussi ne pouvonsnous accepter la lettre a de cette intervention : nous voulons, sur ce point, en rester aux règles actuelles. Je suis persuadé que nous allons arriver à un résultat en mandatant le Conseilexécutif. Je vous prie donc d’accepter les lettres b à d sous forme de postulat. 69 M. Marc Früh, Lamboing (UDF). L’UDF soutient le postulat sur les quatre points. Une manifestation perturbe le trafic, le déroulement normal de la vie des commerçants et de leurs clients. Il est donc tout à fait normal d’annoncer une manifestation, cela n’empêche aucunement l’expression d’opinion, d’un sentiment ou la poursuite d’autres objectifs. Par contre, ce qui apparaît dans ce postulat, c’est la question des violences. Les dégâts liés à une manifestation sont inacceptables pour l’UDF. Les commerçants, les propriétaires d’immeubles concernés par les dégâts n’ont souvent aucune relation avec les objectifs des manifestants, mais subissent de plein fouet les dégâts. Manifester et s’exprimer dans une rue est possible, fracasser ou faire des dégâts est inacceptable. Ce n’est pas non plus aux assurances de couvrir des dégâts que des casseurs ont commis, quelle que soit la pertinence et les motifs des manifestants. Il est triste que des organisateurs de manifestations se distancent explicitement de la violence. Pour toutes ces raisons, l’UDF soutient le postulat sur les quatre points. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). Empêcher assez tôt le chaos : voilà l’objectif de cette motion. La population en a assez de ces manifestations qui dégénèrent. La présente intervention a été convertie en postulat dans sa totalité. Le groupe PEV est disposé à l’accepter. Pour nous, il est important que le gouvernement examine si le droit pénal cantonal accuse des lacunes dans ce domaine. M. Christoph Ammann, Meiringen (PS-JS). L’auteur de la motion reconnaît lui-même que les événements d’octobre 2007 doivent être relativisés. Quatre mois après, nous pouvons les examiner avec davantage de calme. Aux yeux du groupe PS-JS, il n’est pas opportun de transférer la responsabilité d’autoriser une manifestation du niveau communal au niveau cantonal. Cela constituerait une ingérence du canton dans l’autonomie communale. Aussi rejetons-nous le premier point de l’intervention. Mais nous sommes disposés à accepter les autres points sous forme de postulat en nous ralliant au point de vue du Conseil-exécutif. M. Adrian Haas, Berne (PRD). Le premier point de notre intervention ne débouche pas sur une ingérence du canton en matière d’autonomie communale : il n’est stipulé nulle part qu’une commune ne pourrait pas, elle aussi, donner une autorisation pour une manifestation. Notre idée est que le canton fixe un certain cadre. Dans la pratique, ce qui est spontané et ce qui ne l’est pas n’est pas clairement défini. A notre avis, les organisateurs d’une manifestation spontanée devraient en avertir la police, même à court terme. C’est pourquoi nous pensons qu’il faudrait au moins examiner si l’obligation d’une autorisation préalable de manifestation sans exception ne se révèlerait pas judicieuse. Il serait dommage que ce point soit exclu de l’examen de la question. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS-JS). J’aimerais préciser à Monsieur Adrian Haas que l’autorité habilitée à délivrer une autorisation de manifestation est le conseil communal et non la police. L’annonce spontanée d’une manifestation telle qu’elle est prévue dans le Règlement de la Ville de Berne n’a jamais posé problème. Les manifestations non autorisées dont il a été question dans cette discussion n’ont jamais été spontanées. Il ne faut pas tout mélanger. M. Christian Hadorn, Ochlenberg (UDC). Une petite précision : le groupe UDC a examiné la lettre a en tant que motion, que nous avons refusée. Mais ce point ayant été 70 24 janvier 2008 converti en postulat, nous pouvons l’accepter. Nous acceptons donc toute cette intervention en tant que postulat. M. Klaus Künzli, Ittigen (PRD). Par ce postulat, il m’importe que l’on fixe une fois pour toutes les règles du jeu. Il faut savoir que les prochaines manifestations sont déjà à la porte. Je vous prie donc d’accepter les quatre points sous forme de postulat. M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Pour répondre à la lettre a de l’intervention, le Conseil-exécutif est parti du droit en vigueur. La modification de la loi sur la police qui a amené l’intégration du corps de police de la ville dans celui du canton n’a rien modifié sur le plan de la sécurité publique. Celle-ci demeure aux mains des communes et des villes. Le Conseil-exécutif estime qu’on ne peut isoler un seul élément, celui concernant la sécurité publique, en déclarant obligatoire une autorisation en cas de manifestation de la part du canton. C’est la raison pour laquelle le gouvernement rejette la lettre a de cette intervention. Si vous l’acceptez, nous allons examiner cette demande mais notre point de vue fondamental figure en fait déjà dans notre réponse. En ce qui concerne les lettres b à d, nous pouvons les accepter en tant que postulat. Le président. Monsieur Künzli a demandé le vote par appel nominal. La requête doit être acceptée par au moins 30 députés pour aboutir. Vote Pour le vote par appel nominal 73 voix Vote par appel nominal Pour l’adoption de la lettre a sous forme de postulat: Aebischer, Astier, Baumgartner, Bernhard-Kirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser-Gerber, Bommeli, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Costa, DesarzensWunderlin, Etter, Feller, Fischer (Meiringen), Flück, FritschyGerber, Früh, Fuchs, Geissbühler, Gerber, Gfeller, Graber, Gränicher, Grimm, Grossen, Haas, Hadorn, Hostettler, Iseli, Kast, Kilchherr, Kneubühler, Kronauer, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Leuenberger, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Michel, Moser, Neuenschwander, Reber, Rérat, Rösti, Ruchti, Schmid, Schnegg, SchneggAffolter, Schneiter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), SchwarzSommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Stalder-Landolf, Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Studer, Widmer, Wyss, Zumstein (68 voix) Contre: Ammann, Antener, Balli-Straub, Baltensperger, BeeriWalker, Bernasconi, Bieri (Spiez), Blaser, Burkhalter, Coninx, Contini, Fischer (Longeau), Gagnebin, Gasser, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Hirschi, Hofmann, Iannino Gerber, Indermühle, Käser, Keller, Kohler-Jost, Kropf, LauterburgGygax, Leuzinger, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Marti Anliker, Masshardt, Moeschler, Morgenthaler, MorierGenoud, Mühlheim, Näf-Piera, Ramseier, Rhyn, Ryser, Schär, Schärer, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), WältiSchlegel, Wasserfallen, Zryd (50 voix) Abstention: Spring (1) Absents: Aellen, Arm, Barth, Bhend, Bornoz Flück, Brand, Bregulla-Schafroth, Burkhalter-Reusser, Burn, Freiburghaus, Friedli, Giauque, Grivel, Haldimann, Haudenschild, Hess, Heuberger, Huber, Hufschmid, Jenk, Jenni, Jost, Klopfens- Police et affaires militaires tein, Lanz, Lemann, Markwalder, Meyer, Pardini, Pauli, Pfister, Rufer-Wüthrich, Scherrer, Schwickert, Sommer (Wynigen), Staub, Sutter, Vaquin, Vaucher-Sulzmann, Wälchli, Zuber (40 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. L’assemblée a accepté la lettre a sous forme de postulat par 68 voix contre 50 et 1 abstention. Vote par appel nominal Pour l’adoption des lettres b à d sous forme de postulat: Aebischer, Ammann, Antener, Astier, Balli-Straub, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, Bernhard-Kirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blank, Blaser, BlaserGerber, Bommeli, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Coninx, Costa, Desarzens-Wunderlin, Etter, Feller, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Flück, FritschyGerber, Früh, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Geissbühler, Gerber, Gfeller, Graber, Gränicher, Grimm, Grossen, Haas, Hadorn, Hänni, Häsler, Hostettler, Indermühle, Iseli, Kast, Keller, Kilchherr, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Küng, KüngMarmet, Künzli, Kurt, Lauterburg-Gygax, Leuenberger, Leuzinger, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Masshardt, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Michel, Moser, Mühlheim, Neuenschwander, Reber, Rérat, Rhyn, Rösti, Ruchti, Schär, Schmid, Schnegg, SchneggAffolter, Schneiter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), SchwarzSommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Spring, Stalder-Landolf, Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Stucki (Anet), Studer, von Allmen (Gimmelwald), WältiSchlegel, Widmer, Wyss, Zryd, Zumstein (98 voix) Contre: Contini, Hänsenberger-Zweifel, Hirschi, Hofmann, Iannino Gerber, Käser, Kropf, Marti Anliker, Moeschler, Morgenthaler, Morier-Genoud, Näf-Piera, Ramseier, Stucki (Berne), Stucki-Mäder, von Allmen (Thoune), Wasserfallen (17 voix) Abstentions: Baltensperger, Burkhalter, Jenk, Ryser, Schärer (5) Absents: Aellen, Arm, Barth, Bhend, Bornoz Flück, Brand, Bregulla-Schafroth, Burkhalter-Reusser, Burn, Freiburghaus, Friedli, Giauque, Grivel, Haldimann, Haudenschild, Hess, Heuberger, Huber, Hufschmid, Jenni, Jost, Klopfenstein, Lanz, Lemann, Markwalder, Meyer, Pardini, Pauli, Pfister, Rufer-Wüthrich, Scherrer, Schwickert, Sommer (Wynigen), Staub, Sutter, Vaquin, Vaucher-Sulzmann, Wälchli, Zuber (39 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. 265/2007 Interpellation Astier, Moutier (PRD) – Manifestation illégale de l’extrême gauche, des sanctions exemplaires demandées Texte de l'interpellation du 9 octobre 2007 Le samedi 6 octobre 2007, un parti politique gouvernemental bourgeois a reçu une autorisation de défiler au centre de la ville de Berne. La gauche, emmenée par le Conseiller de ville Vert Jenni, a décidé d’organiser une contre-manifestation pour empêcher un parti d’exprimer ses opinions. La contremanifestation n’a pas été autorisée. Selon le communiqué de Police et affaires militaires 24 janvier 2008 presse de la police municipale bernoise, 18 policiers ont été blessés par l’extrême gauche et les dégâts s’élèvent à plus de 10 000 francs selon les premières estimations. Le commandant de la police municipale, Jürg Gabi, a estimé que «l’objectif minimal» a été atteint! Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. Selon le communiqué de presse cité précédemment, 42 personnes ont été interpellées. Est-ce que le canton de Berne portera plainte contre chacune de ces 42 personnes? 2. Le Conseil-exécutif est-il disposé à demander à la justice bernoise de prononcer des sanctions exemplaires contre ces 42 personnes? 3. Selon l’article 85 de la loi sur les communes, ces dernières sont placées sous la surveillance du canton. Le droit constitutionnel de manifester son opinion (article 16 de la Constitution fédérale) a été bafoué par l’incapacité de la police municipale à faire régner la sécurité et l’ordre dans la capitale fédérale de notre pays. Le canton va-t-il intervenir envers la commune de Berne qui a été incapable de maintenir l’ordre et la sécurité publics le samedi 6 octobre 2007? 4. Le Conseil communal de la ville de Berne entend-il prendre des mesures contre le Conseiller de ville Vert qui a bravé l’interdiction de contre-manifester (articles 81 et 82 de la loi sur les communes)? 5. La police cantonale bernoise a pour habitude de filmer ou de photographier les casseurs. Est-ce que cela a été fait le samedi 6 octobre et est-ce que la police cantonale recevra le mandat d’identifier tous les auteurs des actes de violence commis contre les policiers et de tous les auteurs ayant commis des dégâts matériels? Feront-ils l’objet d’une plainte pénale? Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 En vertu de l’article 9 de la loi du 8 juin 1997 sur la police (LPol; RSB 551.1), les tâches de la police de sûreté et de la police routière incombent au premier chef à la commune. La Police cantonale bernoise a soutenu en l’occurrence la Police municipale de Berne lors de l’intervention du 6 octobre 2007 par la mise à disposition de son personnel et une aide logistique. Toutefois, l’intervention même relevait de la seule compétence et de la seule responsabilité de la police municipale. Conformément au contrat de police judiciaire liant le canton et la commune de Berne et au principe de la territorialité, la police municipale est compétente jusqu’au 31 décembre 2007 pour les tâches de police judiciaire et, notamment, pour les actes d’enquête y relatifs. 1. Les actes d’enquête de la police judiciaire relèvent de la compétence de la police municipale de Berne et le Conseil-exécutif n’a aucune déclaration à faire à ce sujet. 2. Le Conseil-exécutif considère la séparation des pouvoirs comme un principe constitutionnel fondamental du canton, de telle sorte qu’il s’abstient d’exercer la moindre influence sur la poursuite pénale. Faisant entièrement confiance à la justice et à l’autorité de poursuite pénale bernoises, il est convaincu que si des procédures devaient être lancées, elles seraient correctement menées, et les jugements seraient proportionnés aux fautes commises. 3. Le Conseil-exécutif condamne fermement les actes de violence du 6 octobre 2007. Les organes de police du canton et de la commune sont chargés d’écarter les risques réels de troubles et mise en danger de l’ordre et de la sécurité publique. Or ce 6 octobre 2007, la police n’a hélas pas pu empêcher tous les troubles, et le Conseil-exécutif 71 n’a aucune raison d’envisager des mesures relevant du droit de surveillance sur la base d’un seul événement. 4. Le Conseil-exécutif ne voit aucune raison de prendre une mesure disciplinaire contre un organe communal, et estime que l’événement n’appelle pas l’application des articles 81 et 82 de la loi du 16 mars 1998 sur les communes (LCo; RSB 170.11). 5. Compte tenu de la répartition des compétences découlant du contrat de police judiciaire, le Conseil-exécutif ne peut pas non plus faire de déclaration sur ces points. M. Sylvain Astier, Moutier (PRD). Les événements du 6 octobre 2007 se sont déroulés à quelques mètres de ce lieu et ne sont pas à prendre à la légère. En effet, les frais, qui étaient estimés au départ à 10 000 francs, se sont élevés à 100 000 francs. La violence employée par les extrémistes de gauche est sidérante. Je suis juriste et je connais la séparation des pouvoirs entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif notamment et j’attendais que le gouvernement bernois saisisse l’occasion de cette interpellation pour prendre une position claire et dure à l’égard des personnes qui essayent de déstabiliser les institutions démocratiques. Au contraire, le gouvernement se réfugie derrière des artifices juridiques, notamment la séparation des pouvoirs, pour éviter de devoir prendre position. Je rappelle ici que certains membres de gouvernement ont pris des positions beaucoup plus claires lorsqu’il y a eu des débordements de ce type. Le 15 octobre 2006, le premier ministre français de l’époque, M. de Villepin, déclare à la presse, suite aux émeutes qui ont eu lieu dans les banlieues françaises; «nous ne pouvons accepter l’inacceptable, les événements de ces derniers jours dans certains quartiers doivent conduire à des réponses immédiates, des interpellations auront lieu, suivies de sanctions exemplaires.» En décembre 2007, c’est le ministre portugais des finances qui a appelé à des sanctions exemplaires contre des responsables de malversations au sein de Millenium BCP, la première banque privée du pays, qui faisait l’objet de plusieurs enquêtes. Je peux aussi citer le président Sarkozy qui, par communiqué de presse en juin 2007, demande que des sanctions exemplaires soient prises contre l’auteur d’un acte irresponsable, un jeune automobiliste ivre qui a foncé, apparemment volontairement, sur une cinquantaine de personnes et a tué un jeune homme et blessé 16 personnes. Je pourrais multiplier les exemples de ce genre. Expliquez-moi pourquoi le Conseil-exécutif bernois ne pourrait pas demander des sanctions exemplaires contre des extrémistes de gauche, alors que de telles demandes sont courantes dans nos pays voisins et qui sont légitimes tant que ceux qui les réclament n’ont pas le pouvoir de les prendre? Je ne demande pas qu’ils ordonnent de prendre des sanctions exemplaires, mais qu’ils demandent des sanctions exemplaires. Oui, je suis déçu de l’attitude du gouvernement bernois qui n’entend pas prendre position contre ces manifestations extrémistes et donner des signes clairs à l’égard des casseurs et à ceux qui portent atteinte à l’ordre public. Le président. Monsieur Astier n’est pas satisfait. 232/2007 Motion Lanz, Thoune (UDC) / von Siebenthal, Gstaad (UDC) / Schwarz-Sommer, Steffisbourg (UDC) / Künzli, Ittigen (PRD) – Amélioration de la qualité des services de taxi Texte de la motion du 5 septembre 2007 72 24 janvier 2008 Le Conseil-exécutif est chargé, de concert avec les villes de Berne, Bienne, Thoune et éventuellement d’autres communes, ainsi qu’avec les entreprises de taxi, d’étudier, et au besoin de mettre en application, des directives et des mesures d’amélioration de la qualité des services de taxi, sans porter atteinte à la liberté du commerce et de l'industrie. Développement : Les entreprises de taxi remplissent une mission de transport public. Les villes de Berne, Bienne et Thoune croulent sous les demandes d’autorisation pour entrepreneurs et pour conducteurs de taxis. Manifestement, les prescriptions en vigueur ne laissent qu’une très mince marge de manœuvre aux communes concernées pour rattraper les retards dans les demandes, et donc régler les problèmes engendrés par ces retards. Le malaise ambiant est très profond et les communes attendent l’aide du canton afin de pouvoir revenir à une situation normale. Il faut harmoniser les prescriptions en vigueur sur le territoire cantonal lorsque cela est judicieux, ou accorder aux communes la latitude qui leur permettra d’obtenir des améliorations. Sujets à aborder : - transparence des prix, - obligation de transport, - compétences linguistiques des chauffeurs et des chauffeuses de taxi, - connaissances topographiques, - respect des prescriptions en matière de temps de repos, de travail et de conduite, - respect des autres prescriptions, - tests d’aptitude, etc. Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 Par la présente motion, le Conseil-exécutif est invité à examiner les mesures et les prescriptions actuelles concernant le sujet traité et, au besoin, à les modifier. Il s’agit donc en premier lieu d’une tâche d’examen quant au contenu, partant, d’un postulat. Même si l’on tend à attribuer le caractère de motion à la tâche de révision qui suit la phase d’examen, il s’agit pourtant d’une motion relevant de la compétence exclusive du Conseil-exécutif (motion ayant valeur de directive). Les motions ayant valeur de directive laissent au Conseilexécutif une marge de manœuvre relativement grande s’agissant du degré de réalisation des objectifs, des moyens à engager et des autres modalités disponibles pour remplir sa tâche. En outre, la responsabilité de décision reste du ressort du Conseil-exécutif. La motion 058/2007 «Révision de l’ordonnance sur les taxis» a été rejetée lors de la session de septembre 2007, comme l’avait proposé le Conseil-exécutif. Cette intervention visait à compléter l’ordonnance du 3 novembre 1993 sur la détention et la conduite de taxis (ordonnance sur les taxis; RSB 935.976.1) en habilitant les communes à limiter le nombre des autorisations concernant les taxis. Les raisons qui ont motivé ce rejet sont d’ordre juridique : d’une part, toute limitation d’un droit fondamental nécessite une base légale selon le droit constitutionnel bernois ; d’autre part, intervenir dans la concurrence à des fins d’orientation de l’offre est contraire à la Constitution fédérale. L’objectif de la présente intervention est d’améliorer la qualité des services de taxi. Vu la situation connue dans les villes de Berne, Bienne et Thoune, mais aussi dans d’autres grandes communes aux prises avec de nombreuses demandes d’autorisations concernant les taxis, le canton et les communes concernées doivent chercher des possibilités d’améliorer les points avancés par l’auteur de la motion. Police et affaires militaires Le Conseil-exécutif n’est pas fermé à cette préoccupation. Comme il l’a déjà indiqué dans sa réponse à la motion précitée, pour qu’il paraisse justifié d’imposer des charges supplémentaires aux chauffeurs de taxi, il doit s’agir de problèmes et d’incidents sérieux, d’une certaine importance, et pas simplement de bagatelles dont les effets sont en comparaison insignifiants pour la clientèle. Il convient en particulier de prendre en compte le fait que quelques problèmes abordés dans la motion sont largement connus, tandis que d’autres sont limités au plan local. L’article 8 de l’ordonnance sur les taxis en vigueur habilite les communes à édicter, dans les limites de la liberté du commerce et de l'industrie (liberté économique), des prescriptions de police industrielle complémentaires. Certains aspects également mentionnés dans la motion y figurent. D’autres prescriptions au niveau cantonal ne sont donc pas indispensables. La disposition mentionnée laisse aux communes la marge de manœuvre nécessaire pour prendre les mesures adéquates en vue d’améliorer la qualité des services de taxi. Dans ce contexte, l’échange d’expérience entre les communes plus grandes revêt une grande importance. Vu ce qui précède, le Conseil-exécutif est disposé à examiner l’objet de la motion en collaborant de manière appropriée avec les communes les plus touchées. Proposition: adoption sous forme de postulat. Le président. Les auteurs de la motion sont disposés à la convertir en postulat. Il n’y a donc plus de divergence avec le Conseil-exécutif. Le postulat est-il combattu au sein de l’assemblée ? – Ce n’est pas le cas. Nous passons au vote. Vote Pour l’adoption du postulat Contre Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 15 heures 58. 91 voix 2 voix 2 abstentions Police et affaires militaires 28 janvier 2008 Compte rendu de la septième séance Lundi 28 janvier 2008 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence: M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présence: 151 députés. Le président. Monsieur le directeur de la police et des affaires militaires, chers et chères collègues, je vous salue pour cette seconde moitié de la session. 302/2007 Motion Fuchs, Berne (UDC) – Asile : pas de pérennisation de l’aide d’urgence Texte de la motion du 22 novembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de revenir sur sa décision de rouvrir les centres d’hébergement des requérants d’asile et d’en augmenter les capacités. Développement La loi sur l’asile obligera à partir de janvier 2008 les requérants déboutés à quitter immédiatement le pays. Jusqu’à leur départ, ils n’auront droit qu’à l’aide d’urgence. La loi veut ainsi empêcher que des personnes ne s’éternisent en Suisse et ne cherchent d’autres moyens de s’y incruster. La demande d’asile est refusée uniquement si elle est dénuée de motif et le renvoi ordonné uniquement s’il peut raisonnablement être exigé. Sinon, l’autorité prononce l’admission provisoire. En cas de rejet et de décision de renvoi, on peut donc partir du principe que le requérant a déposé sa demande abusivement, en sachant qu’elle était dénuée de motif. En limitant le droit des requérants déboutés à l’aide d’urgence, le législateur a manifesté sa volonté de lutter contre les abus et de les prévenir. Pour que la législation déploie les effets recherchés, il importe toutefois que le canton n’augmente pas les capacités d’hébergement des requérants déboutés. Ces derniers doivent pouvoir quitter rapidement le pays par leurs propres moyens. Plus le canton se montre généreux dans la mise à disposition des infrastructures, plus les buts de la loi sont menacés. Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Il s’agit en l’occurrence d’une motion ayant valeur de directive. Le Conseil-exécutif dispose donc d’une marge de manœuvre relativement importante en ce qui concerne le degré de réalisation des objectifs fixés, les moyens à mettre en œuvre et les modalités pratiques. C’est lui qui décide en dernier ressort. La loi sur l’asile du 26 juin 1998 (LAsi; RS 142.31), dont la er révision entrera en vigueur le 1 janvier 2008, prévoit que les requérants frappés d’une décision de renvoi exécutoire doivent quitter le pays de leur propre initiative et qu’ils n’ont droit à aucune aide sociale. Approuvée par le peuple et les cantons à une large majorité, cette loi doit à présent être mise en œuvre. En plus de l’obligation de quitter le pays, elle prévoit l’aide d’urgence garantie par la Constitution et fournie par le canton. 73 Le législateur admet que cette aide est de courte durée et qu’elle ne doit être accordée que lorsque la personne nécessiteuse n’est pas en mesure de faire face à sa situation d’urgence. La loi ne peut cependant pas pour autant empêcher quelqu’un de toucher cette aide plus longtemps si le renvoi ne peut être exécuté par la contrainte. Début 2008, plusieurs centaines de personnes tenues de partir devront quitter la chambre ou l’appartement mis à leur disposition par les infrastructures communales ou cantonales. La durée moyenne de leur séjour dans le canton était jusqu’ici de cinq ans. Quelques personnes quitteront la Suisse de leur propre initiative, alors que d’autres disparaîtront. Mais il est évident, et l’expérience l’a prouvé, qu’une grande partie de ces personnes chercheront à obtenir une aide d’urgence. Des mesures concrètes s’imposent donc pour pouvoir appliquer les dispositions préconisées par le conseiller fédéral Blocher, conformément à la jurisprudence du Tribunal fédéral, et qui ont été approuvées par le parlement fédéral et par le peuple. En effet, la population concernée n’appréciera pas que ces personnes, tenues ou non de partir, croupissent dans le froid, gênent par leur présence et souffrent la faim. Voilà pourquoi le Conseil-exécutif a décidé de fournir l’aide d’urgence prévue par la Constitution dans des centres, où les personnes tenues de partir touchent le minimum vital. Il ne devrait en résulter aucune conséquence financière pour le canton, du fait que celui-ci touche un montant forfaitaire pour chaque personne qui bénéficie de cette aide. Les cantons se sont engagés auprès du conseiller fédéral Blocher pour surveiller attentivement l’évolution des coûts. Au cas où les forfaits s’avéreraient insuffisants, le Conseil-exécutif s’emploiera à demander leur réajustement. Par ailleurs, à compter de 2008, les requérants dont la procédure est en cours ne seront plus placés dans de confortables logements individuels particulièrement appréciés. Le Conseil-exécutif entend ainsi prévenir leur intégration. En outre, comme deux centres devront être fermés au début de l’an prochain, en vertu des contrats de bail, et que les attributions effectuées par la Confédération seront plus nombreuses, il incombera au Service des migrations de prévoir des places supplémentaires. Fait important, aussi bien pour l’aide d’urgence que pour les personnes dont la procédure d’asile est en cours, le canton de Berne fournit uniquement les installations nécessaires à l’exécution des dispositions légales. Le point déterminant n’est pas le nombre de places requises, mais le besoin défini par les contraintes extérieures et par les lois fédérales. Le Conseil-exécutif estime par conséquent qu’il n’est pas opportun de renoncer, comme le demande la motion, aux mesures adoptées par le Service des migrations. Il propose donc le rejet de la motion. Proposition: rejet de la motion. Le président. Le gouvernement propose le rejet de cette motion. M. Thomas Fuchs, Berne (UDC). Dans cette motion, je demande la mise en œuvre résolue des mesures d’aide d’urgence et pas de réouverture des centres d’hébergement. Je sais bien que si l’on examine ces dossiers individuellement, on peut en donner un compte rendu très nuancé. Personne n’est heureux de renvoyer des familles, même si elles sont venues ici pour des raisons financières. Des cas comme ceux-ci peuvent susciter des vagues de solidarité dans la population. Cependant, nous ne devons pas apprécier ici des cas individuels. Il s’agit de la mise en œuvre de la loi sur l’asile. Toute la gauche, les Eglises et les œuvres d’entraide ont combattu cette loi, alors que 70 pour cent des Suissesses et des Suisses l’ont adoptée. Les dispositions sont en vigueur 74 28 janvier 2008 depuis le début de cette année. Les requérants dont la demande d’asile a été rejetée ne reçoivent plus qu’une aide d’urgence. Il fallait s’attendre à ce que la mise en œuvre soit difficile, à l’exemple de la commune de Flums. Les conditions de vie dans les centres où cette aide d’urgence est accordée sont particulièrement pénibles. Ainsi, les requérants déboutés préfèrent partir. C’est le résultat que nous devons rechercher également dans le canton de Berne, sinon, le système de l’aide d’urgence ne fonctionne pas. Le but doit être que les requérants quittent la Suisse le plus vite possible. Cela n’a rien à voir avec l’absence de souci humanitaire. Dans le canton de Saint-Gall, le parti socialiste a proposé la réouverture des centres d’hébergement, et c’est ce qui se prépare également dans le canton de Berne. C’est pourquoi je vous demande de soutenir cette motion. M. Klaus Künzli, Ittigen (PRD). Le groupe radical pense lui aussi que l’aide d’urgence ne doit pas devenir un dispositif permanent. Jusqu’à leur départ, les requérants d’asile déboutés peuvent attendre dans les lieux prévus à cet effet et y recevoir une aide strictement minimale. C’est prévu pour une durée limitée. Le canton ne propose l’aide d’urgence que dans deux centres, à Kappelen près de Lyss et à Aarwangen, en tout 280 places. Il s’agit d’utiliser de manière optimale des infrastructures déjà existantes. Il ne faut pas confondre aide d’urgence et aide sociale. Les personnes concernées doivent organiser leur départ aussi vite que possible. Le départ peut cependant être difficile à organiser. Et une partie des personnes censées partir disparaîtront dans la clandestinité et tâcheront de se débrouiller. Le canton a cependant l’obligation d’offrir l’aide d’urgence. Le groupe radical estime que la manière dont il le fait est utile. Je vous demande de rejeter cette motion. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Les Verts rejettent cette motion à l’unanimité. La révision de la loi sur l’asile a eu pour effet de rendre la plupart des choses plus difficiles et il n’est pas nécessaire d’insister encore. Il est vrai, hélas, que cette loi a été adoptée par la majorité du peuple suisse, il s’agit simplement de la mettre en œuvre de manière correcte, y compris l’octroi d’une aide d’urgence. Dans le canton de Berne, de nombreuses personnes vont être contraintes de solliciter l’aide d’urgence. Et le canton de Berne se doit de la mettre à disposition. Il faut mettre à disposition un nombre de places suffisant, il faut éviter que les gens disparaissent dans la clandestinité et deviennent des sans papiers. Les nouveaux centres seront strictement conformes à la loi, c’est tout, et la loi sera respectée. Je vous demande instamment de rejeter cette motion. M. Hans Schmid, Achseten (UDC). Thomas Fuchs demande dans cette motion que l’aide d’urgence ne devienne pas un dispositif permanent. Sous le régime de la nouvelle loi sur l’asile, les requérants d’asile déboutés doivent quitter la Suisse. Jusqu’à leur départ, ils ont le droit de recevoir une aide d’urgence. Il serait faux de réactiver les centres d’hébergement. La majorité du groupe UDC soutient cette motion. Mme Therese Beeri-Walker, Wichtrach (PS-JS). Il est irréaliste de vouloir que l’aide d’urgence ne devienne pas permanente. Le Conseil-exécutif a l’obligation d’accorder une aide d’urgence aux requérants déboutés. L’aide d’urgence, c’est la nourriture, un toit et au besoin les soins médicaux. Les requérants déboutés ont besoin de temps pour réunir des papiers et organiser leur départ, c’est pourquoi il faut de nouvelles places pour de nouveaux requérants. Il ne s’agit pas toujours Police et affaires militaires de jeunes célibataires, ce sont aussi souvent des femmes, des enfants, des personnes traumatisées. Les dispositions légales sur l’octroi de l’aide d’urgence doivent être d’inspiration humanitaire. Il se pourrait qu’il soit impossible d’éviter la réouverture de centres d’hébergement. Aujourd’hui, les requérants déboutés sont répartis dans les villages. Dorénavant, ils devraient être emmenés directement dans les centres où ils seront rejoints par ceux qui avaient un logement et qui à partir de là ont besoin de l’aide d’urgence. C’est donc une institution qui est appelée à durer, que cela nous plaise ou non. Le groupe socialiste rejette cette motion. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). L’UDF estime que le canton gère la délicate situation des étrangers avec doigté et compétence. C’est pour cela qu’il ne faut pas toujours changer et modifier et c’est pour cette raison que l’UDF rejette la motion. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). La durée moyenne du séjour en Suisse des personnes qui sont renvoyées est de cinq ans. Cela donne à réfléchir. Il y a dans la loi quelque chose qui ne tourne pas rond. Nous avons cette loi, qu’il faut appliquer. Mais cinq ans. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui sont allés à l’école. A chaque mois que ces personnes passent dans ce pays, il devient plus difficile d’appliquer la loi. C’est une question de principe. On invite ces personnes à quitter le canton, le pays. Nous savons que les clandestins sont nombreux et qu’ils seront toujours plus nombreux. Ils doivent bien trouver un moyen de subsistance, légal ou illégal. Le nombre des requérants d’asile pourrait augmenter, les gouvernements cantonaux sont appelés à planifier, à se préparer. Pour nous, ces personnes ont le droit à être traitées avec humanité et dignité. Nous rejetons la demande selon laquelle la réouverture des centres d’hébergement doit être stoppée. M. Thomas Fuchs, Berne (UDC). Il est réjouissant de constater qu’au centre et dans les rangs bourgeois, on estime que cette motion est sur la bonne voie. Elle est manifestement nécessaire, et nous devons donner un signal très clair. Je vous demande de l’adopter. M. Hans-Jürg Käser, directeur de la police et des affaires militaires. «Gouverner, c’est prévoir» – dans le domaine de l’asile, c’est très difficile. M. Fuchs demande que les conditions soient claires, ce serait plus confortable pour tout le monde. Mais ce n’est pas si simple dans le domaine de l’asile. L’auteur de la motion pense lui aussi qu’il n’est pas bon que les gens soient renvoyés après cinq ans de séjour dans notre canton. Il en attribue la faute à l’administration. Or, le système compte trois niveaux. La loi sur l’asile est une loi fédérale. Les cantons sont chargés de son application et ils collaborent pour ce faire avec les communes. La décision d’accorder ou non l’asile est prise par l’Office des migrations – donc la Confédération et non les cantons. Autant dire que les conditions ne sont précisément pas claires. Le temps qu’il faut pour traiter un grand nombre de ces dossiers pose un sérieux problème. La Confédération a promis que la nouvelle loi permettrait de réduire radicalement ce laps de temps. Nous allons donc veiller à ce que les nouveaux requérants d’asile soient d’abord admis dans des centres d’hébergement. La Confédération décidera dans des délais raisonnables s’ils sont ou non réfugiés ou s’il faut les renvoyer. Il s’agit dans la motion de personnes dans une situation transitoire. Elles sont actuellement au nombre de 800. Trois quarts de ces personnes sont disséminées dans les communes, où les conditions d’hébergement sont variables. Le Police et affaires militaires 28 janvier 2008 canton n’a pas d’influence sur le confort de ces lieux. Une petite partie de ces personnes se trouvent dans des centres de transit. La meilleure manière d’appliquer la nouvelle loi sur l’asile est une question qui se pose. Si on en laisse le soin aux communes, elles doivent chacune réfléchir à la question. Les deux centres proposés par le canton sont nettement moins confortables peut-être que ce que les communes pouvaient proposer jusqu’ici, comme c’est voulu par la loi. Un toit, des vêtements, de la nourriture, des soins. Il n’est pas prévu d’assurance maladie. Impossible de dire combien passent dans la clandestinité. Nous le savions au moment de voter la loi. C’est ce qu’il y a à dire au sujet de la clarté des conditions. D’abord, le nombre des clandestins est inconnu. On ne sait pas ce qu’ils vont faire. Il y a des gens qui partent, il y a des pays qui mettent assez facilement à disposition des papiers. Mais il y a aussi des pays qui ne coopèrent pas dans le domaine des papiers. C’est pour les ressortissants de ces pays qu’il faut des centres d’hébergement. 240 places, 800 personnes. Que faire, si les requérants d’asile sont plus nombreux? Justement, « gouverner, c’est prévoir ». Mais nous n’allons pas ouvrir d’autres centres. Au 8 janvier 2008 les centres de transit du canton de Berne – Aarwangen, Büren, Enggistein, Halenbrücke, Hinterkappelen, Kappelen bei Lyss, Konolfingen, Krone Münchenbuchsee, Ostermundigen, Reconvilier, Rugen, Schüpbach, Tramelan et Zollikofen – comptaient 827 places, les centres sont occupés à 98,45 pour cent, et nous ne pouvons rien y changer. L’option prise par le canton de Berne dans les centres d’Aarwangen et de Kappelen près de Lyss me paraît une manière correcte et réaliste de traiter avec les bénéficiaires de l’aide d’urgence. (En raison d’une brève panne du système de vote électronique, les suffrages ont été comptés par les scrutatrices et scrutateurs.) Vote Pour l’adoption de la motion Contre 234/2007 Motion Schori, Bern (UDC) l’interdiction de mendier 30 voix 108 voix 5 abstentions – Réintroduction de Texte de la motion du 10 septembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé d’élaborer une disposition légale sur l’interdiction de mendier dans le canton et de la présenter au Grand Conseil. Développement : En Suisse, personne n’est réduit à la nécessité de mendier pour survivre. L’aide sociale apporte son soutien aux personnes dans le besoin sur la base des directives de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) et s’assure que dans notre pays chacun puisse mener une existence digne. Quiconque a besoin d’aide peut demander l’aide sociale. Dans le canton de Berne, le réseau est très bien développé, facilement accessible et social. Celles et ceux qui mendient malgré tout diffament les services sociaux du canton de Berne. (38 cosignataires) 75 Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 La mendicité dans les endroits très passants est actuellement le sujet de vives discussions. Le conseil communal de la ville de Berne a récemment décidé de l’interdire dans l’enceinte et autour de la gare et d’étudier la possibilité d’étendre cette interdiction à l’ensemble du centre-ville. Une telle interdiction, valable pour tout le canton, a été levée en 1991. Depuis lors, les communes peuvent la réintroduire au besoin à l’échelon communal. Le Conseil-exécutif estime que c’est une bonne solution. Les besoins des communes elles-mêmes et de leurs habitantes et habitants à cet égard varient en effet d’une commune à l’autre. Ce qui importe, c’est que les communes aient la possibilité d’interdire la mendicité. La question de la réintroduction de l’interdiction au plan cantonal concerne deux phénomènes: d’une part la problématique des marginaux en relation avec les milieux de la drogue, d’autre part les bandes de mendiants organisées, en particulier dans les villes. Lorsqu’elle est pratiquée par plusieurs personnes dans un espace limité, les passants perçoivent la mendicité comme une gêne, voire comme une atteinte à l’ordre et à la sécurité publique. Le Conseil-exécutif estime que c’est là une problématique qui doit être réglée de manière non pas uniforme sur l’ensemble du territoire, mais individuelle et communale. Le Conseil-exécutif a la conviction que la mendicité ne doit pas être considérée de manière isolée, mais comme un aspect du rapport de la société aux marginaux. Les mesures répressives peuvent constituer un moyen d’y faire face mais, servant uniquement à combattre les symptômes, elles n’offrent pas un moyen suffisant pour résoudre le problème. En conséquence, le Conseil-exécutif est d’avis que la manière dont ce problème est réglé aujourd’hui, qui permet aux communes de réintroduire si elles le souhaitent l’interdiction de la mendicité, est une solution justifiée. Dès lors, il propose le rejet de la motion. Proposition: rejet. Le président. Le gouvernement propose également le rejet de cette motion. M. Beat Schori, Berne (UDC). La réponse du gouvernement me déçoit. La mendicité gêne les visiteurs et les touristes, et nous avons de plus la certitude que les prestations sociales permettent à tout un chacun de mener sa vie dans la dignité. Il y a plusieurs raisons de réintroduire l’interdiction de la mendicité au niveau cantonal. La vie de la police devient impossible par les 395 réglementations différentes qui sont appliquées dans ce canton à ce sujet. Une harmonisation s’impose. La ville de Berne est un exemple dans le canton et dans la Confédération. Actuellement, la situation qui prévaut dans la ville n’est pas idéale, ni pour les investisseurs ni pour les touristes. Je vous remercie de soutenir ma motion, et je demande le vote nominatif. M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC). Le groupe UDC s’oppose depuis des années à l’introduction de nouvelles lois, interdictions et obligations. Et depuis des années, nous défendons l’autonomie communale. C’est dans ce domaine que ce situe cette motion. Depuis des années, nous tentons d’inciter à la maîtrise des coûts du canton. Dès lors, il faudrait clairement rejeter cette motion. Mais il y a aussi les intérêts du canton, qui priment ces préoccupations. Honnêtement, la motion qui demande la réintroduction de l’interdiction de la mendicité nous amène à nous interroger sur la manière de combattre la mendicité organisée en ville 76 28 janvier 2008 de Berne. La ville de Berne, ville fédérale, chef-lieu du canton, a un statut particulier, et il faut en tenir compte. Je comprends très bien que les gens qui arrivent à Berne se sentent molestés par les mendiants qui les assaillent et trouvent que pour la capitale, cela ne devrait vraiment pas exister. A la veille de l’EURO 08, la ville de Berne veut se montrer sous ses plus beaux traits. La mendicité est un phénomène social, le gouvernement le souligne à raison dans sa réponse. La société doit donc réagir. Je sais bien, il n’est pas très heureux d’introduire de nouvelles interdictions ou obligations, mais dans l’intérêt du canton et de la Ville de Berne, je vous demande d’adopter cette motion. Mme Irène Marti Anliker, Berne (PS-JS). Notre collègue Schori de mande l’interdiction de la mendicité et une action énergie contre les activités organisées dans ce domaine. C’est déjà là un mélange des genres, les individus et les bandes. Une fois de plus, on demande au Grand Conseil d’expliquer le tarif à la Ville de Berne, que ce soit utile ou non. La mendicité déclenche toutes sortes d’émotions, l’agacement, la peur, la colère, la compassion. L’argument de l’UDC, selon lequel en Suisse, personne n’a besoin de mendier, nous avons des services sociaux, est indéniablement correct. Simplement, il faut se rendre compte qu’il y a d’autres manières de raisonner et de s’organiser que les nôtres. Nous avons une vie organisée, un agenda, une montre, un appartement, un porte-monnaie, et si nous avions un rendez-vous avec les services sociaux, nous ne le raterions surtout pas. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Il est parfaitement possible de se retrouver sans le sou. Quoi qu’il en soit, il est certain que ces personnes ne sont pas dangereuses, il n’y a pas de problème de sécurité. Alors pourquoi vouloir faire une loi cantonale pour supprimer un phénomène qui vous dérange en ville de Berne? Les mendiants, qui sont inoffensifs, sont criminalisés, il faut les poursuivre. Les juges doivent s’en occuper. Les mendiants n’ont pas l’argent qu’il faut pour payer une amende, ils passent un ou deux jours en prison. Ce n’est vraiment pas raisonnable, cela ne résout pas le problème. Le groupe socialiste trouve disproportionné de créer une loi cantonale pour combattre un phénomène qui concerne avant tout quelques villes. Pour ce qui est de la mendicité organisée, je conviens que c’est énervant, mais il ne faut pas de nouvelle loi, il suffit d’appliquer la loi sur les étrangers. La législation existe, il suffit de la mettre en œuvre avec détermination. L’autonomie communale doit valoir dans ce domaine et par ailleurs, les bases légales existantes suffisent largement. M. Klaus Künzli, Ittigen (PRD). L’interdiction de la mendicité imposée au niveau cantonal a été levée en 1991. Depuis, les communes sont libres de gérer la mendicité comme elles l’entendent, l’interdire ou la tolérer. La situation s’est cependant dégradée dans ce domaine ces dernières années. Il en résulte un malaise, c’est certain, surtout quand il s’agit manifestement de drogue ou de bandes professionnelles. Les visiteurs étrangers ou suisses qui arrivent en ville de Berne ont du mal à comprendre qu’un tel phénomène existe ici. Les communes ont déjà la possibilité d’interdire la mendicité sur leur territoire. La Ville de Berne a cependant décidé de se borner à interdire la mendicité à l’intérieur de la gare et autour. Bien entendu, cela pose un problème de délimitation. L’interdiction de la mendicité au centre-ville pourra être étudiée. On voit donc que dans la seule ville de Berne, les règles pourraient être de deux sortes. Le groupe radical pense que les communes devraient être déchargées de cette responsabilité et que pour simplifier, la mendicité devrait être interdite Police et affaires militaires sur tout le territoire cantonal. Je vous demande de soutenir cette motion. Mme Barbara Mühlheim, Berne (Les Verts). Il est heureux que les porte-parole de l’UDC et du groupe radical se préoccupent du bien de cette ville, et je les en remercie. Il serait heureux qu’ils le fassent aussi la prochaine fois qu’il est question du financement des charges de centre que doit supporter la ville de Berne. Les Verts s’opposent clairement à cette motion, non pas parce que nous pensons que la mendicité soit un truc génial, mais surtout parce que la législation suffit telle qu’elle est. Il est inutile d’introduire une loi au niveau cantonal qui est appelée à résoudre des problèmes surtout municipaux. La mendicité n’appelle pas en premier lieu une solution au niveau législatif. La mendicité organisée montre clairement que nous sommes en présence d’un problème de mise en œuvre. La loi sur les étrangers permet d’agir dans ce domaine. Les personnes étrangères peuvent être expulsées si elles mendient. Cette disposition existe depuis des années, mais elle n’a pas été appliquée. La ville de Berne a décidé de l’appliquer et d’agir dans les secteurs où le problème existe. L’argument de la proportionnalité est important. La ville de Berne a reconnu le problème et s’attache à le résoudre, il ne faut pas de loi cantonale. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). L’UDF soutient un postulat mais refuse une motion. En effet, la mendicité s’avère désagréable pour de nombreuses personnes. Pour répondre à Mme Marti, il est vrai que pour les personnes faibles, particulièrement celles qui doivent sortir leur porte-monnaie – et parfois c’est aussi l’occasion pour une tierce personne de le leur arracher – cela amène une certaine insécurité. La vue de mendiants désécurise, mais est-ce que nous devons les marginaliser, est-ce que nous devons les enfermer, est-ce une solution? Que fait-on d’une personne qui a perdu son porte-monnaie et qui demande un peu d’argent pour continuer son chemin? Va-t-on enfermer les personnes qui donnent à un mendiant un peu d’argent, va-t-on aussi les amender? J’estime que c’est un dossier extrêmement sensible. Nous ne voulons pas mettre en place une nouvelle loi et criminaliser des personnes qui sont dans la souffrance, parce qu’il s’agit toujours de personnes dans la souffrance. Emprisonner pour un franc ou par exemple payer 270 francs pour mettre cette personne en institution? Je crois que c’est disproportionné. C’est un dossier communal et nous estimons que cela doit rester un dossier communal et, comme cela a été dit plusieurs fois, c’est surtout la commune de Berne qui est touchée – je peux en tout cas dire qu’à Lamboing nous n’avons pas de mendiants, ni au cours de ces cinq années que je suis maire là-haut. Pour toutes ces raisons, l’UDF peut soutenir un postulat, mais refuse une motion. M. Gerhard Baumgartner, Ostermundigen (PEV). La mendicité est un problème qui se pose surtout en ville de Berne. Alors autonomie communale, oui ou non? Le groupe PEV estime que les communes ont la compétence de résoudre un tel problème. Nous nous rangeons nous aussi à l’avis du gouvernement. Mme Béatrice Stucki, Berne (PS-JS). Il a été dit que le périmètre décidé par la ville de Berne n’est pas clair. Or en ce qui concerne la gare de Berne, il n’y a aucun doute. S’agissant du tourisme, la ville de Berne n’est pas différente des autres villes du monde. Partout dans le monde, c’est dans les villes qu’il y a des mendiants. Comme la ville est de Berne petite, cela se remarque. La ville de Berne n’a pas Police et affaires militaires 28 janvier 2008 besoin d’aide, et surtout, il ne faut pas de nouvelle loi que dans la plupart des localités du canton ne s’appliquerait jamais. Les bourgeois répondent toujours présent quand il s’agit de réduire l’aide sociale ou de rendre les règles plus strictes. Or, voici que les conséquences de ces restrictions s’observent surtout dans les villes, les gens sont poussés dans les marges, se retrouvent dans la rue. Je vous demande de rejeter cette motion. Mme Paula Ramseier, Berne (PS-JS). En ville de Berne, selon les sondages et les enquêtes qui sont régulièrement menées, les préoccupations de la plupart des gens sont le chômage, la santé, les primes des assurances-maladie, la sécurité sociale. La mendicité ne figure pas dans la liste. D’ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il est possible de voir le problème d’un autre angle. Les publicités sexistes, la puanteur et le bruit des voitures me dérangent beaucoup plus que les personnes qui, à l’intérieur de la gare ou alentour, me demandent un peu d’argent. Mme Monika Barth, Bienne (sans étiquette). Honnêtement, est-ce que vous pourriez vous en sortir, vous, avec 225 francs par semaine ? Personne d’entre vous ne voudrait faire ce que font les mendiants. Et que veut dire l’image de Berne ? Des géraniums pour les touristes et à l’intérieur, des gens qui ne s’en sortent pas mais qu’il ne faut pas voir ? Il faut peut-être y réfléchir. Car nos institutions sociales sont toujours à la limite du possible, il n’y a rien de superflu. Laissez à la ville de Berne la possibilité de résoudre le problème comme elle l’entend. La ville de Bienne le résout à sa manière. Il est inutile d’interdire la mendicité sur tout le territoire cantonal. Mme Eva Baltensperger, Zollikofen (PS-JS). M. Schori a toujours tendance à vouloir imposer au niveau cantonal la solution d’un problème qui se pose en ville de Berne, simplement parce qu’il ne parvient pas à réunir la majorité nécessaire pour la faire passer dans l’administration de la ville. C’est vraiment dérangeant, et c’est une manière d’abus de notre système démocratique. Laissez à la ville de Berne le règlement des problèmes qui se posent à elle et au niveau cantonal, nous nous efforcerons de résoudre les problèmes cantonaux. Je vous demande de rejeter cette motion. M. Beat Schori, Berne (UDC). La discussion s’est passée exactement comme je le pensais. A vrai dire, je n’ai encore jamais déposé d’intervention à ce sujet précis au conseil de ville. J’ai attendu que Police Bern soit mis en œuvre, un projet adopté par 70 pour cent des Bernois et Bernoises. L’intervention est formulée d’une manière ouverte. L’article qui doit être inscrit dans la loi sur la police se laisse discuter. S’il ne vous convient pas, vous pouvez demander un référendum, et alors on verra bien ce qu’en pense le peuple. Je vous remercie pour votre soutien. M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Dans sa réponse, le gouvernement a fait état de la démarche engagée par la ville de Berne pour résoudre le problème. C’est précisément la raison pour laquelle nous proposons le rejet de la motion. Le problème ne se pose pas dans les autres communes du canton, ou alors les communes en question l’ont résolu à leur manière. L’interdiction de la mendicité dans le canton a été levée en 1991 et il y a de bonnes raisons à cela. Il vaut mieux laisser ce problème à l’autonomie communale. C’est pourquoi nous proposons le rejet de la motion. 77 Le président. Il a été demandé que le vote soit nominatif. Nous devons d’abord voter ce point. Vote Pour le vote par appel nominal 72 voix Vote par appel nominal Pour l’adoption de la motion: Aebischer, Astier, BernhardKirchhofer, Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser-Gerber, Bommeli, Brand, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Costa, Feller, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), FritschyGerber, Fuchs, Geissbühler, Gerber, Giauque, Graber, Gränicher, Grivel, Haas, Hadorn, Haldimann, Hess, Hostettler, Iseli, Kast, Klopfenstein, Kneubühler, Küng, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Leuenberger, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Michel, Moser, Neuenschwander, Pauli, Reber, Rérat, Rösti, Rufer-Wüthrich, Schmid, Schnegg, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schwarz-Sommer, Siegenthaler, Sommer (Wynigen), Spring, Stalder-Landolf, Struchen, Studer, Vaucher-Sulzmann, Wälchli, Widmer, Wyss, Zumstein (63 voix) Contre: Aellen, Ammann, Antener, Arm, Balli-Straub, Baltensperger, Barth, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, Bhend, Bieri (Goldiwil), Bieri (Spiez), Blaser, Bornoz Flück, Bregulla-Schafroth, Burkhalter, Burkhalter-Reusser, Coninx, Contini, Früh, Gagnebin, Gasser, Gfeller, Grimm, Grossen, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Huber, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Jenk, Jenni, Jost, Käser, Keller, Kropf, Lauterburg-Gygax, Lemann, Leuzinger, Löffel-Wenger, LoosliAmstutz, Lüthi, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Nidau), Meyer, Moeschler, Morgenthaler, Morier-Genoud, Mühlheim, Näf-Piera, Ramseier, Rhyn, Ryser, Schär, Schärer, SchneggAffolter, Sommer (Melchnau), Streiff-Feller, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Zryd, Zuber (76 voix) Abstentions: Desarzens-Wunderlin, Kohler-Jost, Kronauer, Pfister, Schneiter, Steiner (6) Absents: Burn, Etter, Flück, Freiburghaus, Friedli, Kilchherr, Markwalder, Pardini, Ruchti, Scherrer, Schwickert, SimonJungi, Staub, Sutter (14 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. Vous avez rejeté la motion par 76 voix contre 63 et 6 abstentions. 240/2007 Postulat Astier, Moutier (PRD) – Détention administrative en vue du renvoi et surveillance électronique Texte du postulat du 10 septembre 2007 Afin de restreindre les atteintes au droit constitutionnel d’aller et venir et de diminuer les coûts de la détention administrative en vue du renvoi, le Conseil-exécutif est chargé d’examiner la possibilité d’introduire dans certains cas la surveillance électronique en lieu et place de la détention administrative. Développement: La loi fédérale sur les mesures de contrainte (LMC) a été adoptée par les Chambres fédérales le 18 mars 1994 et 78 28 janvier 2008 confirmée par référendum législatif le 4 décembre 1994. Elle er est entrée en vigueur le 1 février 1995. Elle a introduit dans le droit des étrangers des dispositions permettant de détenir une personne dans l’attente de son renvoi de Suisse, sans qu’elle ait commis une infraction pénale, pour une durée de neuf mois au plus. En date du 24 septembre 2006, le peuple a accepté des dispositions permettant de détenir administrativement un étranger pour 18 mois au maximum. Cette loi pose les principes généraux en matière de mesures de contrainte et laisse aux cantons la responsabilité d’organiser l’exécution de ces mesures. Il s’agit par conséquent d’une détention administrative, par opposition à la détention pénale; ce type de détention requiert la définition d’un régime spécifique, qui n’a ni les mêmes caractéristiques, ni les mêmes buts que celui appliqué en détention préventive ou en exécution de peine. Les exigences sécuritaires doivent être proportionnées au but de la détention, soit l’exécution effective d’une décision de renvoi de Suisse, et permettre le bon fonctionnement de l’établissement. A noter que dans son rapport «Application et effet des mesures de contrainte en matière de droit des étrangers» daté du 24 août 2005, la Commission de gestion du Conseil national arrive à la conclusion suivante concernant les coûts de la détention administrative: «Selon le canton, un cas de détention coûte entre 160 et 300 francs. Au cours des trois années sur lesquelles l’étude a porté, les frais incombant aux cantons pour la seule détention (tant pour les cas relevant de la LSEE que de l’asile) ont donc oscillé entre 150 000 francs et 20 millions de francs». Selon une interpellation Studer (I 041/03), le coût forfaitaire de la détention administrative dans l’établissement de Witzwil est de 207 francs par jour (chiffres de 2003 et 2004). Pour une détention administrative de neuf mois, le coût de la détention administrative serait alors d’environ 56 000 francs! Lors d’une question au Conseil-exécutif sur les succès de la surveillance électronique au moyen d’un bracelet, le directeur de la police et des affaires militaires a répondu comme suit: «Le canton de Berne tire un bilan positif de l’introduction provisoire, en 1999, des arrêts domiciliaires sous surveillance électronique. Quelque 12 500 jours de peine ont été exécutés sous cette forme en 2006, avec un taux d’échec de moins de deux pour cent. (…) Le canton de Berne se prononce clairement en faveur de l’introduction durable des arrêts domiciliaires en tant que nouvelle sanction ou nouvelle forme d’exécution des peines; les cantons doivent cependant rester libres de recourir ou non à ce moyen». De ce fait, la mise en œuvre des arrêts domiciliaires sous surveillance électronique permettrait sans aucun doute de limiter l’atteinte au principe de la liberté d’aller et venir (article 5 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales) ainsi que de diminuer fortement les coûts liés à la détention administrative en vue du renvoi. (25 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 Les arrêts domiciliaires sous surveillance électronique peuvent s’appliquer aux peines de privation de liberté de 30 jours à douze mois (frontdoor), ainsi qu’à celles de plus de 18 mois, à titre de phase de progression entre les établissements pénitentiaires et la libération (backdoor). Ils ne sont toutefois envisageables que pour les personnes qui exercent une activité professionnelle et qui disposent d’un domicile fixe muni d’un raccordement de ligne téléphonique. Un plan hebdomadaire des heures de travail et des heures d’arrêts domiciliaires est alors établi d’entente avec l’autorité de place- Police et affaires militaires ment, la personne jugée et ses proches dont elle partage le logement. L’organe d’exécution des arrêts domiciliaires de l’Office de la privation de liberté et des mesures d’encadrement définit les conditions d’exécution, installe le dispositif technique, veille au respect du plan hebdomadaire et établit les rapports relatifs à la procédure d’exécution. S’il y a lieu d’intensifier l’encadrement, l’accompagnement social est confié aux services de probation. Concrètement, la personne placée en arrêts domiciliaires se voit fixer un émetteur à la cheville. A moins que l’organe d’exécution ne s’en charge, le fermoir ne peut s’ouvrir qu’en le brisant. La moindre manipulation du dispositif est immédiatement enregistrée. Un récepteur est installé dans le logement de la personne, laquelle peut se déplacer librement à l’intérieur du périmètre autorisé. Tout déplacement au-delà de ce périmètre est enregistré et communiqué à l’organe d’exécution. Toute manipulation de l’émetteur et tout manquement à l’horaire sont signalés par le déclenchement d’une alarme. La loi fédérale du 26 mars 1931 sur le séjour et l’établissement des étrangers (LSEE; RSB 142.20) prévoit d’assurer l’exécution du renvoi ou de l’expulsion par la détention en vue du refoulement. D’où la nécessité de pouvoir se fonder sur une décision de renvoi ou d’expulsion de la première instance. L’ordre de détention en vue du renvoi ou de l’expulsion doit mentionner non seulement le but de la détention, mais aussi son motif. Ce motif peut par exemple résider dans le désir de la personne de se soustraire au renvoi, étant donné que son comportement laissait entendre jusqu’ici qu’elle s’opposait à l’ordre intimé (risque de disparaître). Il peut aussi résider dans le fait que la personne met en danger des tiers, ou les menace sérieusement, et qu’elle est par conséquent poursuivie pénalement ou qu’elle a été jugée. Cette forme de détention a pour but de permettre à l’autorité de migration ou d’exécution des peines d’accéder physiquement en tout temps à la personne en détention, de manière à pouvoir exécuter le renvoi ou l’expulsion. Or, les arrêts domiciliaires ne permettent pas cet accès à la personne tenue de partir, et tel n’est pas non plus son objectif. Ils permettent en revanche de contrôler si la personne surveillée respecte les horaires de travail et d’arrêts domiciliaires, mais ne peuvent empêcher cette même personne d’user de la force pour se défaire de son émetteur et disparaître afin d’échapper au risque d’un renvoi ou d’une expulsion. Les arrêts domiciliaires se fondent essentiellement sur le libre accord de la personne, qui doit faire preuve d’une autodiscipline exemplaire pour purger sa peine de cette manière. Pareille forme de détention implique un rapport de confiance entre cette personne et les autorités d’exécution. Un tel rapport ne peut s’établir avec les personnes détenues en vue du renvoi ou de l’expulsion, du fait que celles-ci tentent de se dérober à l’obligation de quitter la Suisse. Il apparaît ainsi clairement que les arrêts domiciliaires sous surveillance électronique ne peuvent remplacer la détention administrative. Le Conseil-exécutif rejette donc le postulat. Proposition: rejet du postulat. Le président. Le gouvernement vous propose de rejeter le postulat. La parole est à M. Astier. M. Sylvain Astier, Moutier (PRD). Je remercie le gouvernement pour son travail de recherche et d’analyse, qui a été fait pour ce postulat qui se voulait un postulat constructif. Cependant, je ne suis pas tout à fait d’accord avec la conclusion, puisque le gouvernement demande de rejeter le postulat. Or que demande un postulat? Ce postulat demande d’étudier la possibilité d’effectuer la détention administrative en vue du Police et affaires militaires 28 janvier 2008 renvoi. Comme l’étude a été faite par le gouvernement – une étude qui est très bien faite et qui dit que cela n’est pas possible – je suis d’avis qu’il faut accepter le postulat et le classer, vu que l’étude a été faite. Le postulat ne demandait pas de réaliser la détention administrative par surveillance électronique, elle demandait juste de l’étudier. L’étude ayant été réalisée, je vous propose donc d’accepter ce postulat en le classant directement. M. Rudolf Bieri, Oberbipp (UDC). Le postulat a pour objet de charger le Conseil-exécutif d’examiner si la détention en vue du renvoi peut être remplacée par des arrêts domiciliaires sous surveillance électronique. L’idée de faire faire par ce moyen des économies au canton de Berne n’est peut-être pas si mauvaise. Il faut en tous cas empêcher que le canton encoure d’autres coûts par ce moyen. Le gouvernement souligne dans sa réponse que l’asile n’est pas le domaine pour ce type d’exécution. Les conditions contraignantes pour obtenir l’autorisation de mettre en place ces modalités d’exécution ne sont pas réunies. Les personnes concernées sont placées en détention parce qu’elles ne coopèrent pas à leur renvoi. Or les arrêts domiciliaires sous surveillance électronique supposent la collaboration de la personne concernée. L’UDC se range à l’avis du Conseil-.exécutif et rejette ce postulat. M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. L’auteur de ce postulat attribue au Conseil-exécutif un mandat d’examen qui est réalisé du fait de la réponse. Un examen plus poussé ne donnerait pas une conclusion différente. Nous proposons le rejet de l’intervention. L’auteur estime d’ailleurs que le postulat peut être classé, et je ne m’y opposerais pas. Le président. Y a-t-il des objections à l’adoption de ce postulat et à son classement? Ce n’est pas le cas. Nous allons pouvoir voter. Vote Pour l’adoption du postulat et son classement Contre 64 voix 62 voix 1 abstention 202/2007 Interpellation Grivel, Bienne (PRD) – La politique de renvoi des demandeurs d’asile en situation irrégulière Texte de l’interpellation du 3 septembre 2007 Nous le savons tous, notre pays et plus particulièrement nos régions industrielles ont besoin de la main d’œuvre étrangère. On peut affirmer que la très grande majorité des étrangers établis en Suisse travaillent et font de grands efforts pour s’intégrer. Ces efforts sont trop souvent contrariés, voire mis en péril par les demandeurs d’asile déboutés, qui commettent des délits, sont jugés, et qui devraient être ensuite renvoyés dans leur pays. L’Office fédéral des migrations décide généralement de ne pas régulariser leur situation et de les renvoyer dans leur pays. Ces demandeurs d’asile en situation irrégulière ne provoquent pas seulement l’irritation des citoyens suisses mais aussi, et surtout, la colère des étrangers qui sont en situation régulière, travaillent et font l’effort de s’intégrer. Le cas d’un ressortissant angolais (voir les articles parus dans le Journal du Jura en mars 2007) illustre parfaitement 79 ces propos. En conséquence, je demande au Conseilexécutif de répondre aux questions suivantes: 1. Pourquoi ce ressortissant a-t-il été relâché? 2. Est-il vrai que l’administration a commis une erreur? Et si oui, laquelle? 3. Libéré, l’assistance sociale lui a-t-elle été octroyée? Si non, comment fait-il pour vivre? 4. L’expulsion de ce jeune en situation irrégulière, malgré le fait qu’il ait vécu plusieurs années sur territoire suisse, pourra-t-elle avoir lieu lorsqu’il aura été remis en détention administrative? 5. Les autorités angolaises coopèrent-elles avec les pouvoirs publics suisses? 6. Lorsque l’Office fédéral des migrations décide de ne pas régulariser un requérant d’asile, comment les autorités bernoises pratiquent-elles et dans quels délais? Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 1. Le requérant d’asile mentionné dans l’article du Journal du Jura s’était montré d’une telle agressivité lors de sa détention administrative, que son maintien dans les Etablissements de Witzwil devenait insupportable. D’où son transfert, pour réduire la tension, dans la Prison régionale de Berne, qui n’est prévue que pour de brefs séjours en pareils cas (présentation à l’ambassade, conduite à l’aéroport). Il a été libéré par décision du 18 mai 2007 prononcée par le Juge de l’arrestation III Bern-Mittelland, notamment du fait que les conditions de détention de longue durée dans la Prison régionale de Berne étaient insuffisantes au vu des exigences de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). 2. L’administration n’a pas commis d’erreur à proprement parler. L’adaptation des structures organisationnelles en fonction de la jurisprudence fait partie du quotidien, et c’est prévu par le système de l’Etat de droit. Par suite de la décision de mise en liberté, l’Office de la privation de liberté et des mesures d’encadrement a établi un concept à plusieurs niveaux, conforme aux exigences de la CEDH pour la détention en vue du renvoi ou de l’expulsion à la Prison régionale de Berne. Des adaptations ont ainsi été effectuées du point de vue organisationnel et sur le plan de la construction. La nouvelle section (qui compte huit places de détention) fonctionne depuis fin septembre 2007. 3. Disparu après avoir été libéré, le requérant d’asile n’est réapparu qu’en septembre 2007, par l’entremise de son avocat, qui a sollicité une aide sociale auprès du Service des migrations. Un montant lui est depuis lors versé tous les 15 jours, à la condition qu’il se rende auprès de l’autorité sociale compétente, en vue du contrôle de sa présence. En cas d’omission, il est considéré comme disparu et fiché comme personne recherchée. 4. Le requérant a clairement indiqué au Service des migrations son intention de ne pas quitter volontairement le pays. Le renvoi nécessite la possession d’un document de voyage valable. Dès que cette condition est remplie, le requérant sera rapatrié. L’Office fédéral des migrations (ODM) a renoncé jusqu’à nouvel avis à l’acquisition des papiers nécessaires, du fait qu’un recours contre la décision de renvoi est en suspens au Tribunal administratif fédéral. Cette décision ne peut donc actuellement être exécutée et le transfert du requérant en détention administrative n’est pas judicieux. 5. Oui. La collaboration fonctionne en l’occurrence très bien. Des auditions centralisées, menées par une délégation angolaise, ont lieu à l’ODM tous les trois ou quatre mois. A leur issue, l’ambassade établit les documents de voyage 80 28 janvier 2008 pour le rapatriement des personnes concernées. Il est à noter que la plupart des Angolais tenus de retourner dans leur pays quittent la Suisse de leur plein gré, sans mesure de contrainte. Le cas présent est donc une exception. 6. Dès que la décision entre en force, les requérants d’asile concernés sont convoqués dans un délai de deux à six semaines avant leur départ. Lors de l’entretien prévu à cette occasion, le Service des migrations les informe du délai du départ et des conséquences s’ils refusent de coopérer. Par ailleurs, il attire leur attention sur le programme spécial d’aide au retour et les invite à se présenter au bureau cantonal de conseil en vue du retour. On effectue en même temps, au besoin, une procédure d’identification. Dans la plupart des cas, faute de disposer des pièces d’identité et des documents de voyage nécessaires, l’acquisition de ces documents s’effectue avec le concours de l’ODM. Cette démarche peut durer des mois, voire des années, selon le pays d’origine et la situation de la personne. Dès que l’on dispose des documents de voyage, le Service des migrations ou le bureau de conseil en vue du retour réservent un vol auprès de SwissRepeat. Pour les personnes délinquantes ou qui ne sont pas disposées à quitter le pays volontairement, le Service des migrations ordonne le renvoi ou l’expulsion sans contrainte et charge le Service des étrangers et des naturalisations de la Police cantonale d’en assurer l’exécution. Dans le cas en question ici, il n’y aura pas de procédure d’identification, du fait que l’origine de la personne est connue, ni conseils ou aide au retour, du fait que le départ n’est pas volontaire. Le Service des migrations ordonnera à nouveau le renvoi en cas de rejet du recours par le Tribunal fédéral. Le président. M. Grivel est satisfait de la réponse, il ne souhaite pas s’exprimer. 226/2007 Interpellation Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) – Emoluments du trafic routier Texte de l’interpellation du 5 septembre 2007 En comparaison intercantonale, le montant des taxes pour les plaques d’immatriculation est particulièrement élevé dans le canton de Berne. A titre d’exemple, pour une voiture VW PASSAT VARIANT (voiture répondant aux besoins d’une famille de deux à trois enfants), les impôts cantonaux et émoluments du trafic routier se montent à: BE: CHF 696.00 JU: CHF 673.00 FR: CHF 597.00 ZH: CHF 525.00 VS: CHF 315.00 Le réseau routier cantonal valaisan compte plus de 2200 kilomètres. Il est donc quelque peu supérieur à celui de notre canton. Son coût d’entretien doit également être plus élevé. En effet, les différentes vallées latérales comptent de nombreuses localités situées au-delà de 1000 mètres d’altitude et accessibles toute l’année. On est donc en présence d’une autre échelle que celle du canton de Berne pour ce qui est des coûts en matière de service hivernal. Dans ce contexte, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes: 1. Pourquoi les plaques d’immatriculation bernoises sontelles aussi chères par rapport aux autres cantons suisses? Police et affaires militaires 2. Les standards perfectionnistes qui caractérisent nos aménagements routiers et leur entretien sont-ils un facteur de renchérissement ayant une incidence directe sur le montant des émoluments routiers? 3. Le principe d’auto-financement s’applique-t-il également à cette taxe? 4. Le gouvernement est-il prêt à prendre des mesures visant à diminuer le montant des taxes pour les plaques d’immatriculation? 5. Les taxes prélevées pour les plaques d’immatriculation ainsi que les ristournes de la Confédération sur les carburants, la RPLP et la vignette autoroutière sont-elles toutes affectées uniquement à la construction et à l’entretien des routes? Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 1. L’impôt cantonal sur les véhicules à moteur se fonde sur la loi du 12 mars 1998 sur l’imposition des véhicules routiers (LIV; RSB 761.611). Le Grand Conseil y a défini de manière exhaustive les bases de calcul et les tarifs. Le tableau ci-après montre l’évolution de l’imposition des véhicules dans le canton de Berne. Impôt ordinaire CHF par tonne Taux dégressif par tonne supplémentaire Entrée en vigueur 215.00 232.20 270.00 324.00 360.00 14 % 14 % 14 % 14 % 14 % 1 janvier 1974 er 1 janvier 1977 er 1 janvier 1984 er 1 janvier 1993 er 1 janvier 1996 er Les adaptations de 1993 et 1996, qui ont placé le canton de Berne en tête des cantons chers sur ce point, procèdent essentiellement des mesures de rééquilibrage des finances de l’Etat. Les raisons relevaient donc purement de la politique financière. L’adaptation des tarifs répond – en partie – au renchérissement accumulé durant les années 1984 à 1996, ainsi qu’à l’évolution défavorable du financement des routes cantonales. L’idée de favoriser le secteur de la circulation routière – comme c’était le cas avant l’adaptation au renchérissement – a été rejetée pour des raisons écologiques. 2. En 2005, le canton de Berne a participé à une étude comparative portant sur les coûts et les standards en matière de construction routière. Les résultats montrent que, par rapport à d’autres cantons et à d’autres pays, le canton de Berne adopte des solutions de construction avantageuses. Or, tous les cantons suisses participant à l’étude affichaient des coûts de matériel (gravier et revêtement) nettement plus élevés que l’Allemagne ou l’Autriche. La nouvelle loi sur la circulation routière introduira d’autres normes pour la construction et l’entretien des routes cantonales. Le personnel affecté à l’entretien des routes a fortement diminué ces quinze dernières années, tout comme les coûts de cet entretien. Comme le montrent les chiffres obtenus dans le cadre de la nouvelle péréquation financière, le canton de Berne entretient ses routes de manière financièrement avantageuse. 3. Les recettes dégagées par l’impôt sur les véhicules routiers sont versées au compte affecté aux routes du canton de Berne. Le rapport du Conseil-exécutif portant sur les postulats 035/03 Kaufmann et 067/03 Käser/Grunder montre que ce compte présente un excédent (cf. rapport Police et affaires militaires 28 janvier 2008 «Verkehrsfonds im Kanton Bern?», 2005). Or, si l’on inclut les communes dont les recettes en la matière ne sont pas liées, le degré de couverture (et partant la viabilité économique) chute en dessous de 50 pour cent. Globalement, les recettes de l’impôt sur les véhicules, les moyens provenant des impôts sur les carburants, la redevance sur le trafic poids lourds liée aux prestations et les subventions fédérales ne suffisent pas à couvrir les coûts de construction et d’entretien des routes dans le canton de Berne. 4. Suite à l’adoption de diverses interventions parlementaires demandant que l’imposition des véhicules obéisse à des critères écologiques, la loi sur l’imposition des véhicules routiers fait actuellement l’objet d’une révision partielle. La procédure de consultation aura lieu au printemps 2008. Le processus législatif permettra également de soumettre au débat politique le barème de l’impôt sur les véhicules. 5. Non. Le rapport mentionné en réponse au point 3 présente la provenance et l’affectation des ressources financières relatives à la route et à la circulation. Il en ressort que le canton en affecte une part au compte de fonctionnement, afin de contribuer à l’assainissement de la dette. Les communes, quant à elles, financent leurs dépenses pour les routes essentiellement par le compte de fonctionnement. Le président. M. Schnegg est partiellement satisfait. Il fait une déclaration. M. Fred-Henri Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC). Je tiens à remercier le gouvernement des réponses claires et précises données à mes différentes questions et également pour la franchise qui les caractérise, car les problèmes sont clairement reconnus. J’ai été également heureux d’apprendre, par un communiqué de presse du 18 janvier dernier, que la révision partielle de la loi sur l’imposition des véhicules routiers prévoit «une baisse modérée des taxes sur les véhicules routiers, qui sont très élevées dans le canton en comparaison intercantonale». Voilà un constat et une déclaration dignes d’intérêt. Or je ne puis me déclarer que partiellement satisfait en raison des deux points suivants: premièrement, le montant élevé des taxes pour les plaques d’immatriculation dans notre canton entraîne malheureusement la perte de nombreux clients. En discutant avec des gens de l’administration, j’ai appris que plusieurs entreprises de transport depuis Berne en direction de l’Oberland créaient régulièrement des filiales en Valais et c’est la même chose pour les privés qui ont une résidence en Valais. Je trouve regrettable que par le biais de taxes trop élevées, le canton encourage de telles pratiques. Deuxièmement, la réponse à ma question 2 contient une erreur manifeste. Quand on dit que la nouvelle loi sur la circulation routière introduira d’autres normes pour la construction et l’entretien des routes cantonales, je ne crois pas que cette nouvelle loi définira le standard de finition des routes, puisque ces standards sont définis par les normes VSS qui sont édictées par l’Association suisse des professionnels de la route et des transports. Je serais donc reconnaissant que cette question des standards puisse être revue de manière approfondie. 258/2007 Interpellation Vaquin, Moutier (PDC) – Neutralité de la fonction publique: quels garde-fous? Texte de l’interpellation du 24 septembre 2007 81 Un courrier des lecteurs publié dans la presse régionale (Journal du Jura du 20 septembre 2007) a alerté l’opinion sur la présence de matériel de propagande émanant de l’UDC dans les locaux du poste de police cantonale, à Bienne. Cet état de fait n’a pas été contesté par les responsables de ladite police qui se sont attachés, dans les médias, à minimiser la portée de tels procédés. Au-delà du cas particulier, cette affaire pose la question du respect du principe de l’impartialité qui doit guider l’action des agents de la fonction publique. Le Conseil-exécutif est invité à répondre aux questions suivantes: 1. Les faits dénoncés dans les médias sont-ils avérés? 2. Le matériel de propagande était-il exposé dans la partie publique du poste de police ou dans des locaux réservés aux agents? 3. Quelle appréciation le gouvernement porte-t-il sur cette affaire? 4. Une enquête a-t-elle été ouverte? Quels résultats a-t-elle produits? Le cas échéant, quelles suites seront-elles données? 5. Compte tenu du contexte politique actuel, le Conseilexécutif ne convient-il pas que de tels procédés sont de nature à jeter le discrédit sur l’impartialité du travail de la police? 6. Existe-t-il des directives relatives à l’utilisation des locaux publics (accessibles au public ou non) par les agents de la fonction publique à des fins de propagande (pour la police et dans le reste de l’administration)? Si oui, quelles sontelles? 7. De manière générale, où le Conseil-exécutif place-t-il la frontière entre la liberté individuelle d’un agent de la fonction publique à avoir des convictions (et le cas échéant à les exprimer) et le devoir d’impartialité qui doit être le sien dans l’exercice de ses fonctions? Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 1. Les faits présentés dans les médias sont, pour l’essentiel, avérés. En effet, une petite affiche et des papillons de propagande émanant de l’UDC ont été placés dans les locaux de la Police cantonale, Spitalstrasse 20, à Bienne. 2. Le matériel de propagande était exposé dans la partie du bâtiment non ouverte au public. 3. Tout citoyen et toute citoyenne a le droit d’exprimer librement son opinion. Même s’il reconnaît que la présence de matériel de propagande dans les locaux de l’administration, y compris dans la partie non ouverte au public, est problématique, le Conseil-exécutif considère que l’incident de Bienne est un cas isolé et donc de peu de gravité. 4. La Police cantonale bernoise n’a effectué aucune enquête. Dès qu’il a pris connaissance des faits, le chef de la police régionale a ordonné la mise à l’écart du matériel de propagande. Il a ensuite ordonné par écrit au personnel de renoncer à toute exposition de matériel de propagande dans les locaux de la police, et en a informé les médias. 5. Bien que l’exposition de matériel de propagande puisse être considérée sur le plan politique comme un sujet délicat, elle ne saurait jeter le discrédit sur la police. La réaction rapide des responsables de la police régionale montre combien il lui importait de dissiper toute fausse impression. Par ailleurs, force est de constater que la police s’acquitte quotidiennement de ses tâches sans aucune connotation politique, preuve évidente de sa neutralité et de son absence de tout engagement politique dans l’exercice de sa fonction. 82 28 janvier 2008 6. Il n’existe aucune disposition légale interdisant l’exposition de matériel de propagande. 7. Il convient d’établir une nette distinction entre vie privée et vie publique au sein des représentants du monopole de la Police et affaires militaires Délégation pour les affaires jurassiennes 28 janvier 2008 force publique, et donc de la police, mais aussi de l’administration cantonale. Voilà pourquoi le Conseilexécutif est favorable à l’absence de toute propagande dans les locaux de l’administration cantonale, y compris dans les espaces ouverts au public. Le président. M. Vaquin est partiellement satisfait. Il ne fait pas de déclaration. 216/2007 Interpellation Hess, Stettlen (UDC) – Euro 08 : réglementation des services de sécurité privés Texte de l’interpellation du 3 septembre 2007 Dans le canton de Berne, les services de sécurité privés ne sont soumis à aucune réglementation particulière, comme c’est le cas dans d’autres cantons. Mais dans la perspective de l’Euro 2008 et d’autres grandes manifestations, l’homogénéité de la réglementation est d’une importance décisive. Le Conseil-exécutif est chargé de prendre position sur les questions suivantes : 1. Quelle réglementation s’applique aux services de sécurité privés pour l’Euro 2008 à Berne ? 2. Que pense le Conseil-exécutif des dispositions types pour la branche privée de la sécurité élaborées par l’Association des entreprises suisses de services de sécurité (VSSU) en collaboration avec la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) ? Urgence refusée le 10 septembre 2007 Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 1. La sécurité à l’intérieur et aux alentours du stade, ainsi qu’au lieu où résident les équipes, relève de la responsabilité de l’Association suisse de football, en tant qu’association qui accueille le tour final du Championnat d’Europe UEFA, et de la société Euro 2008 SA, en tant qu’organisatrice. Lors de l’Euro 2008, les prestations des services de sécurité privés seront assurées par PriSec-E08, consortium constitué de Securitas SA et de Protectas SA, qui avaient déjà coopéré avec succès pour l’Expo.02. PriSec-E08 recrutera son personnel à l’intérieur du pool créé par les entreprises membres de l’Association des entreprises suisses de services de sécurité (VSSU). La préparation et l’instruction de ce personnel seront assurées par les entreprises mandatées et contrôlées par un organe indépendant de la VSSU. Dans le canton de Berne, ces sociétés ne sont jusqu’ici assujetties à aucune autorisation. L’article 62 de la loi du 8 juin 1997 sur la police (LPol) énonce toutefois certaines obligations auxquelles elles doivent se soumettre sous peine de sanctions. 2. La motion 126/2006 Meyer, Roggwil (PS/JS) du 6 juin 2006 invitait le Conseil-exécutif à introduire un régime d’autorisation pour les sociétés de sécurité privées exerçant leur activité dans le canton de Berne. Le Grand Conseil l’avait adoptée lors de sa session de janvier 2007 par 81 voix contre 30. Le Conseil-exécutif avait relevé à cette occasion qu’il convenait d’établir une base légale en fonction de la ligne suivie par la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et po- 83 lice (CCDJP), du fait que seule une solution intercantonale était viable. Dans l’intervalle, la CCDJP a élaboré un projet de concordat concernant l’octroi d’autorisations aux entreprises de sécurité privées. Lors de son assemblée des 15 et 16 novembre 2007, elle a décidé de le mettre en consultation. Ce projet s’inscrit dans la droite ligne du concordat de Suisse occidentale, mais propose d’augmenter le degré de formation des agents de sécurité et s’inspire largement des dispositions types pour la branche privée de la sécurité. Le président. M. Hess est partiellement satisfait, il ne souhaite pas s’exprimer. C’est donc la fin des affaires de la POM. Je remercie le Directeur de la police. Je salue le Directeur de la santé publique et de la prévoyance sociale et président de la Délégation pour les affaires jurassiennes. 194/2007 Interpellation Astier, Moutier (PRD) – Travaux l’Assemblée interjurassienne (AIJ) et Tripartite de Texte de l’interpellation du 3 juillet 2007 Par lettre datée du 24 mai 2007, le conseiller fédéral et chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) a écrit aux membres de l’AIJ en indiquant son «entière satisfaction» par rapport à la façon dont les membres de l’AIJ exécutent le mandat confié par les gouvernements bernois et jurassien le 7 septembre 2005. De plus, il relève «la qualité du travail» et «l’excellent climat qui règne au sein» de l’AIJ. Il est précisé que les participants à la Tripartite «ont été unanimes» à faire ces constatations, c’est-à-dire que le gouvernement bernois était inclus dans ce jugement idyllique. Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. Le Conseil-exécutif peut-il indiquer quels conseillers d’Etat participaient à la Tripartite du 15 mai 2007? 2. Est-ce que le Conseil-exécutif a fait des déclarations ou a approuvé des déclarations comme quoi le climat à l’AIJ était «excellent» et que le travail était de «qualité»? 3. Si oui, sur quelles bases les conseillers d’Etat présents à la Tripartite ont-ils pu effectuer ces jugements? En effet, de quand date la dernière rencontre de la Délégation du Conseil-exécutif pour les affaires jurassiennes (DAJ) et de la Délégation bernoise à l’AIJ? De quand date la dernière Tripartite, celle du 15 mai 2007 exceptée? 4. Mise à part cette lettre du président de la Tripartite, le Conseil-exécutif estime-t-il que le climat est «excellent» au sein de la Délégation bernoise à l’AIJ et que tous les membres sont satisfaits du travail de «qualité» qu’ils effectuent? Réponse du Conseil-exécutif du 14 novembre 2007 Il convient de rappeler, à titre d’introduction, que les réunions tripartites (Conseil fédéral représenté par M. le conseiller fédéral Christoph Blocher, chef du Département de justice et police (président); Délégation du Conseil-exécutif du canton de Berne; Délégation du Gouvernement de la République et canton du Jura) ne sont pas publiques. Le résultat des discussions fait généralement l’objet d’un communiqué de presse, dont le texte est approuvé par les trois parties. En outre, les résultats principaux des discussions (approbation du rapport annuel, reconduction du mandat présidentiel) sont communiqués à l’Assemblée interjurassienne par une lettre 84 28 janvier 2008 du chef du Département fédéral de justice et police qui n’est pas soumise préalablement aux deux délégations cantonales. Cela étant, le Conseil-exécutif répond comme suit aux questions posées. 1. Le Conseil-exécutif était représenté à la réunion tripartite du 15 mai 2007 par MM. les conseillers d’Etat Ph. Perrenoud et B. Pulver, respectivement président et membre de la DAJ. Cette délégation était accompagnée par M. Michel Schwob, vice-chancelier. 2. Le Conseil-exécutif renvoie au communiqué de presse, qui a été approuvé par les trois parties et ne contient aucune qualification du climat ou du travail au sein de l’AIJ, ainsi qu’au courrier adressé par le président de la réunion tripartite à l’AIJ: 3. Le calendrier 2006/2007 s’est présenté comme suit: 11 avril 2006: réunion tripartite 4 décembre 2006: rencontre DAJ / Délégation jurassienne bernoise à l’AIJ 15 mai 2007: réunion tripartite 18 juin 2007: rencontre DAJ / Délégation jurassienne bernoise à l’AIJ Le rapport annuel d’activité de l’AIJ et le rapport présenté oralement en réunion tripartite par le président de l’AIJ sont les sources d’information dont disposent les conseillers d’Etat présents aux réunions tripartites, en plus des contacts personnels avec des membres de l’AIJ et la lecture de la presse. 4. Le rapport annuel d’activité de l’AIJ adressé au Conseil fédéral et aux deux gouvernements cantonaux après avoir été approuvé en séance plénière de l’AIJ le 8 décembre 2006 montre l’ampleur des travaux effectués par l’AIJ. Le Conseil-exécutif est d’avis qu’un tel bilan ne pourrait pas être présenté si l’ambiance régnant à l’AIJ était mauvaise et si les membres de l’institution étaient insatisfaits du travail qu’ils y effectuent. Le président. M. Astier n’est pas satisfait. Il fait une déclaration. Sylvain Astier, Moutier (PRD). Je voulais juste apporter une précision par rapport à un passage dans la réponse à l’interpellation. Pour décrire le climat de l’Assemblée interjurassienne, il est mentionné que le Conseil-exécutif se base sur le rapport qui est adopté par l’Assemblée interjurassienne. Or le rapport qui est adopté par l’Assemblée interjurassienne est uniquement un rappel de toutes les résolutions et déclarations qui ont été adoptées. Le rapport le plus intéressant, qui décrit le climat politique et les sentiments, c’est le rapport du président de l’Assemblée interjurassienne. Or ce rapport-là n’est pas adopté par l’Assemblée interjurassienne, puisque c’est le président, de manière unilatérale, qui peut dire ce qu’il pense et donc de cette manière le climat de l’Assemblée interjurassienne ne peut en être déduit, seulement par la vue du président. Je voulais juste faire cette précision concernant la réponse à l’interpellation afin qu’il n’y ait pas de malentendu par rapport au rapport qui dit être adopté par l’Assemblée interjurassienne. 201/2007 Interpellation Zuber, Moutier (PSA) – Radios locales: l’OFCOM inflige une claque à RJB Texte de l’interpellation du 31 août 2007 L’OFCOM vient de publier la liste des quotes-parts, par zone de desserte, de la redevance distribuée aux radios locales. Délégation pour les affaires jurassiennes S’agissant de l’Arc jurassien, le montant accordé se révèle insuffisant pour répondre aux nouvelles exigences de prestations de l’OFCOM. Selon le directeur des trois radios de l’Arc jurassien (RTN, RFJ et RJB) «cette décision est scandaleuse, elle ne tient pas compte des spécificités de l’Arc jurassien et elle défavorise RTN, RFJ et RJB». Pierre Steulet parle «d’incompétence au sein de l’OFCOM» et annonce à son grand regret, que les trois radios qu’il dirige seront obligées, pour s’en sortir, de diffuser des programmes communs et que c’est RJB qui sera la plus défavorisée. Le directeur des trois radios qualifie la décision de l’OFCOM «de paire de claques infligée à RJB». Cette décision a immédiatement fait réagir le Gouvernement jurassien qui «estime que l’OFCOM fait preuve de méconnaissance de l’Arc jurassien et de la sensibilité des habitants de cette région». L’unique radio locale du Jura bernois se trouvant la plus pénalisée, le Conseil-exécutif est invité, par la présente intervention, à faire part de son appréciation de la situation. À cette fin, je prie le gouvernement de bien vouloir répondre aux questions suivantes. 1. Le ministre Laurent Schaffter s’est dit déçu de la tournure des événements alors même que l’Exécutif jurassien avait écrit à la direction de l’OFCOM pour la rendre attentive à cette problématique. Le Conseil-exécutif a-t-il entrepris une démarche analogue dans le même sens? 2. La loi sur le statut particulier du Jura bernois règle le cadre législatif permettant au canton d’octroyer une aide aux diffuseurs radiophoniques locaux et régionaux. Cette base légale marque la volonté du législateur de soutenir une radio locale diffusant un programme d’intérêt général contribuant à l’information et à la formation de l’opinion publique. La décision de l’OFCOM, qui pénalise RJB et remet en cause la spécificité de ses programmes, ne contrecarre-telle pas cette volonté politique? 3. Les autorités jurassiennes ont d’ores et déjà annoncé leur intention de «contacter la direction des trois radios de l’Arc jurassien pour étudier dans quelle mesure une action concertée permettrait de corriger le tir». Dans la mesure où RJB est la plus touchée par la décision de l’OFCOM, que compte entreprendre, de son côté, le Conseilexécutif? 4. Le Conseil-exécutif compte-t-il s’enquérir de la réaction du Conseil du Jura bernois face à cette décision fédérale qui prétérite la région jurassienne? Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 1. Par lettre du 17 janvier 2007 adressée au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (ACE no 036 du 17.1.2007), le Conseil-exécutif a pris position au sujet d’un projet de nouvelles directives sur les zones de desserte OUC et TV. S’agissant de la zone de desserte Arc jurassien, le Conseil-exécutif s’exprimait ainsi: «Nous relevons que la concession financée par le produit de la redevance est assujettie à la condition de diffuser une fenêtre de programmes produite quotidiennement selon des critères journalistiques pour le Jura bernois. Cela représente cependant une nette régression par rapport à l’offre actuelle de Radio Jura bernois. Nous demandons donc que l’ampleur de cette fenêtre de programmes soit définie de manière plus précise. Il ne faudrait pas que la nouvelle radio locale puisse se contenter de consacrer cinq à dix minutes par jour au Jura bernois.» Dans un courrier du 12 septembre 2007, le Conseilexécutif a proposé aux gouvernements neuchâtelois et jurassien une intervention commune auprès de l’OFCOM pour obtenir des éclaircissements sur les tenants et abou- Santé publique et prévoyance sociale 28 janvier 2008 tissants de la décision du 30 août dernier, date à laquelle l’OFCOM a publié la liste des quotes-parts, par zone de desserte, de la redevance distribuée aux radios locales. Peu après, le Conseil-exécutif apprenait qu’en date du 11 septembre 2007, l’OFCOM s’était déclaré ouvert à une discussion avec le Gouvernement jurassien, suite à une intervention directe de son président Laurent Schaffter auprès de l’office fédéral. Les conditions étaient dès lors réunies pour une rencontre élargie entre l’OFCOM et des représentants des gouvernements jurassien, neuchâtelois et bernois. Celle-ci a eu lieu à Neuchâtel, le 29 octobre 2007. 2. Le mandat de prestations soumis au diffuseur qui bénéficiera d’une quote-part de la redevance fait obligation d’exploiter des fenêtres programmatiques locales spécifiques de 6h30 à 8h30, de 11h30 à 13h30 et de 17h00 à 19h00. Le Conseil-exécutif constate que cette obligation va dans le sens de la volonté exprimée par le législateur et satisfait à l’exigence dont il est question au chiffre 1 cidessus 3. La rencontre du 29 octobre 2007 à Neuchâtel a permis un fructueux échange d’informations et une sensibilisation mutuelle aux problèmes des parties. Il en ressort qu’une contestation des modalités de mise au concours des concessions n’est guère possible, mais que la situation n’est pas figée. L’obligation d’autofinancement de 50 pour cent pour qu’un diffuseur de radio puisse bénéficier de sa quote-part de redevance (art. 39 ORTV) ne sera peut-être pas remplie par tous les diffuseurs; il n’est dès lors pas dit que le fonds de la redevance sera épuisé. Cette situation pourrait fournir à l’OFCOM une certaine marge de manœuvre pour réexaminer la répartition des ressources lorsque, dans cinq ans selon la loi, la situation pourra être revue afin de pallier d’éventuelles distorsions. Dans son souci de veiller à la pérennité de la chaîne régionale RJB, vecteur important contribuant à la formation de l’opinion dans la région, le Conseil-exécutif continuera de suivre avec attention l’évolution du paysage médiatique dans l’Arc jurassien et ne manquera pas, le cas échéant, d’intervenir dans le cadre de ses compétences. 4. En date du 5 décembre 2007, le Conseil-exécutif a adressé une lettre au Conseil du Jura bernois pour l’informer du contenu de la discussion du 29 octobre, à Neuchâtel. Pour sa part, le Conseil du Jura bernois a réagi, notamment par un communiqué de presse le 17 septembre. Quelques jours auparavant, soit le 13 septembre, il adressait une lettre au Conseil-exécutif pour lui signifier son appui dans toute intervention commune des gouvernements bernois, jurassien et neuchâtelois dans ce dossier. La concertation et la coordination entre la région et le canton est donc effective. Le président. M. Zuber est partiellement satisfait. Il ne fait pas de déclaration. Nous allons traiter les affaires de la Direction de la santé publique et des affaires sociales. Centre hospitalier Bienne SA ; acquisition d’un système central d’archivage des images médicales ; crédit d’engagement nouveau pluriannuel Annexe 1, affaire1880/2007 Vote Pour l’approbation de l’affaire Contre 88 voix 0 voix 85 242/2007 Motion urgente Heuberger, Oberhofen (Les Verts) / Widmer, Wanzwil (UDC) / Fritschy, Rüfenacht (PRD) / Schnegg-Affolter, Lyss (PEV) / Blaser, Heimberg (PS-JS) / Schneiter, Thierachern (UDF) – Pénurie de médecins de famille 237/2007 Interpellation urgente Vaquin, Moutier (PDC) / Aellen, Tavannes (PSA) / Hirschi, Moutier (PSA) / Zuber, Moutier (PSA) – Garantie de l’offre médicale dans les régions dites périphériques: de quoi demain sera-t-il fait? Texte de la motion Heuberger et al. du 11 septembre 2007 Le gouvernement est chargé : - de créer les conditions juridiques, structurelles et financières qui permettront la mise en œuvre du modèle de formation continue des jeunes médecins dans les cabinets de médecins généralistes (assistanat au cabinet médical), - de créer les conditions juridiques, structurelles et financières qui permettront la concrétisation d’un modèle de formation continue pour les personnes qui réintègrent le monde professionnel de la médecine de premier recours, - d’élaborer, en collaboration avec la Faculté de médecine, l’Instance facultaire de médecine de premier recours (FIHAM) et l’Hôpital de l’Ile, un cursus de formation permettant à ces personnes de revenir à la profession de médecin généraliste. Développement : L’avenir de la médecine de premier recours dans plusieurs régions de Suisse figure à l’ordre du jour des politiques depuis plusieurs années. En effet, les médecins généralistes risquent de venir à manquer dans les régions périphériques, mais aussi dans les agglomérations. Dans le domaine de la médecine de premier recours, environ 40 pour cent des médecins ont plus de 55 ans et approchent de l’âge de la retraite. Les enquêtes réalisées auprès des étudiants en médecine et des assistants de médecins révèlent en outre qu’au début de leurs études, environ dix pour cent des étudiants se destinent à la profession de médecin généraliste. A la fin du cursus, au début de l’internat, ils ne sont plus que six pour cent. Pour assurer la relève dans les cabinets de généralistes, il en faudrait environ le double ! Les jeunes médecins sont de moins en moins motivés par la profession de médecin de famille, qui rime avec service de piquet, temps de travail et de présence allongé et perspectives financières moins séduisantes que celles des spécialistes. Dernière raison, et non la moindre : on ne leur a jamais dit, au cours de leurs études, combien cette activité pouvait être gratifiante et intéressante. L’Etat doit donc intervenir dans son propre intérêt et essayer d’inverser la tendance. Les exigences posées par cette motion peuvent être un moyen d’orienter un peu le cours des événements. Un manque de médecins généralistes se profile dans un avenir proche, voire très proche. Ces projections, considérées comme réalistes et alarmantes, ont été divulguées ces derniers mois et ces dernières années. La menace que cela fait peser sur la garantie des soins de l’ensemble de la population se propage lentement et ces perspectives ne se limitent plus uniquement aux régions périphériques reculées. Par ailleurs, le danger que cela représente pour les soins d’urgence sur l’ensemble du territoire guette lui aussi et devrait faire peur au canton. Si le service des soins d’urgence 86 28 janvier 2008 venait alors à ne plus pouvoir fonctionner, le canton serait obligé par la Constitution de reprendre cette tâche. Mais les coûts augmenteraient alors considérablement. Assistanat au cabinet médical L’un des moyens pour inverser cette tendance à moyen et à long terme consisterait à rendre la profession de médecin de famille plus attrayante et à organiser la formation spécifique à la médecine générale de façon à ce qu’elle soit plus proche du quotidien et des patients. C’est ce que permet notamment l’assistanat au cabinet médical, un modèle de formation continue des jeunes médecins dans les cabinets médicaux existants, qui a été mis au banc d’essai. De nombreux cantons le prennent en charge au titre des tâches cantonales et l’encouragent fortement (Zurich, StGall, Grisons, Vaud). Mais cela a un coût, qui ne peut pas être supporté seulement par les assistants, les maîtres de stage et le corps médical. On ne peut pas non plus demander aux assistants d’assumer eux-mêmes les coûts de leur formation continue dans les hôpitaux, car c’est aux hôpitaux publics et privés de le faire. Le canton doit prendre ses responsabilités ; il ne peut pas rester immobile face à la faillite du système de soins de premiers recours. Réinsertion dans le monde de la médecine Il est également nécessaire de favoriser et de stimuler de façon ciblée la réinsertion des médecins ayant cessé leur activité professionnelle. Certaines femmes médecins quittent le métier après une courte période d’internat afin de se consacrer à leur famille, et comme elles ne parviennent pas à réintégrer la médecine par la suite ou qu’elles n’y sont pas incitées, elles exercent ensuite une autre profession. Si l’on parvenait à motiver et à mobiliser quelques bonnes volontés, on pourrait désamorcer in extremis le problème de la pénurie de médecins de famille. Mais cette réinsertion n’est ni aisée, ni gratuite. Après une pause (parentale p. ex.) de longue durée, les médecins désirant réintégrer un cabinet médical ou ouvrir leur propre cabinet, seuls ou à deux, doivent suivre une formation continue qualifiante. Une telle formation, d’une durée de six à douze mois peutêtre, requiert des moyens financiers destinés à l’organisation, à la mise à disposition de places d’assistants (dans les hôpitaux et les cabinets de médecin), au versement d’une certaine rémunération. Cela pourrait également motiver les personnes concernées à envisager cette voie et à franchir le cap. Texte de l’interpellation Vaquin et al. du 10 septembre 2007 La crainte que les médecins de famille ne viennent à manquer dans les régions dites périphériques ou rurales est de plus en plus souvent exprimée. L’Observatoire suisse de la santé (Obsan), unité organisationnelle de l’Office fédéral de la statistique, analyse les informations existant en Suisse dans le domaine de la santé et soutient les pouvoirs publics dans leur planification, leur prise de décision et leurs actions. Cet observatoire a présenté dernièrement les résultats d’une étude faisant état de fortes disparités régionales dans l’offre médicale ambulatoire en Suisse. Il en ressort que l’offre en soins ambulatoires est actuellement garantie dans toutes les régions, mais «celle-ci pourrait à l’avenir devenir problématique en particulier dans les régions rurales». Ce travail montre en outre que la densité de médecins de famille est inférieure à la moyenne dans les régions industrielles et les régions rurales. Aujourd’hui, il arrive déjà que certains médecins arrivant à l’âge de la re- Santé publique et prévoyance sociale traite ne trouvent pas de successeur, ce qui se traduit par des fermetures de cabinets. Le vieillissement démographique aidant, la demande en soins ambulatoires va probablement s’accroître tandis que l’offre pourrait connaître une évolution inverse, relève encore l’Obsan. «On peut dès lors se demander si les conditions actuelles prévaudront encore dans quelques années». Il importe de garantir la relève «... car l’âge moyen des médecins est actuellement de 53 ans environ. Un médecin sur cinq a même plus de 60 ans». Il apparaît enfin que les initiatives en faveur d’une telle relève sont de très longue haleine et les effets ne se font ressentir que plusieurs années après leur mise en œuvre. Au vu de ce qui précède, le Conseil-exécutif est invité à répondre aux questions suivantes: 1. Le Conseil exécutif a-t-il une vue d’ensemble et par région s’agissant des prévisions quant à la relève des médecins de famille? 2. Si oui, quelles sont les tendances? 3. Quelles mesures pourraient être prises, le cas échéant, afin de garantir le renouvellement souhaitable? Quels seraient les partenaires concernés par de telles mesures? 4. Le gouvernement serait-il disposé à s’engager dans des mesures incitatives visant à encourager de jeunes médecins à venir s’établir dans les régions dites périphériques? Réponse du Conseil-exécutif du 9 janvier 2007 Interpellation Vaquin (I 237/07) L’interpellation Vaquin «Garantie de l’offre médicale dans les régions dites périphériques: de quoi demain sera-t-il fait?» invite le Conseil-exécutif à présenter les mesures qui pourraient être prises afin de garantir la relève en médecine de premier recours. Elle lui demande également s’il serait disposé à mettre en place des mesures incitatives visant à encourager de jeunes médecins à venir s’établir dans les régions dites périphériques. La problématique de la médecine de premier recours est abordée dans la motion du député Heuberger qui, redoutant une pénurie de médecins généraliste dans les régions périphériques comme dans les agglomérations, charge le gouvernement de concrétiser des modèles de formation postgrade et d’élaborer un cursus de formation permettant de revenir à la profession de médecin. En prenant position sur ces modèles, le Conseil-exécutif répond également aux questions de l’interpellation Vaquin. S’agissant de la vue d’ensemble – cantonale ou régionale – concernant la relève nécessaire en médecine de premier recours, le Conseil-exécutif précise qu’aucun relevé systématique ou régulier de ces informations n’a été mis en place en raison des ressources financières limitées. Il confirme toutefois que les prévisions sont pessimistes au vu de l’expérience et de la pratique en matière d’autorisation. Motion Heuberger (M 242/07) Aux termes de l’article 3, alinéa 1 de la loi fédérale du 23 juin 2006 sur les professions médicales universitaires (LPMéd; RS 811.11), la formation scientifique et professionnelle aux professions médicales universitaires comprend la formation universitaire, la formation postgrade et la formation continue. La motion Heuberger charge le Conseil-exécutif de créer les conditions juridiques, structurelles et financières permettant de mettre en œuvre le modèle de formation postgrade des jeunes médecins dans les cabinets de praticiens généralistes (assistanat au cabinet médical) et de concrétiser un modèle de formation postgrade pour les personnes qui réintègrent le monde professionnel de la médecine de premier recours. Le motionnaire demande également au gouvernement d’élaborer, en collaboration avec la Faculté de médecine, l’Instance facultaire de médecine de premier recours (FIHAM) Santé publique et prévoyance sociale 28 janvier 2008 et l’Hôpital de l’Ile, un cursus de formation permettant aux personnes qui le souhaitent de revenir à la profession de médecin. Les requêtes portent donc à la fois sur la formation prégrade et postgrade. Formation prégrade (cursus de formation) L’Université de Berne a mis au point un nouveau modèle unique en Suisse pour faire face à la pénurie redoutée de médecins généralistes. Durant les quatre premières années d’études, les futurs médecins devront tous effectuer des stages obligatoires dans des cabinets de médecins généralistes à raison de huit demi-journées par année. Les praticiens de premier recours joueront le rôle de mentors pour les étudiants et les étudiantes qu’ils encadreront jusqu’en e 4 année. Ces médecins devront suivre des cours de formation continue et seront indemnisés pour le temps qu’ils consacrent aux futurs diplômés. L’hôpital universitaire a réservé la somme de 1,5 million de francs pour mettre en œuvre ce nouveau modèle. Formation postgrade (assistanat au cabinet médical; réinsertion dans le monde de la médecine) Les mesures proposées dans la motion concernent la formation continue et la formation postgrade des médecins. Alors que les facultés de médecine sont responsables au premier chef de la formation prégrade des médecins (jusqu’à l’obtention du master), la formation postgrade telle que prescrite par la Confédération est essentiellement du ressort des sociétés spécialisées, mais elle ne bénéficie pas de moyens financiers suffisants, que ce soit de la part de la Confédération ou des associations professionnelles. Or la formation postgrade suppose la participation des facultés de médecine, mais aussi et surtout des hôpitaux universitaires et des autres établissements hospitaliers. La proposition de mettre en place un cursus de formation pour les personnes qui réintègrent le monde professionnel de la médecine mérite donc d’être étudiée. Il n’est cependant pas possible de garantir aujourd’hui, au vu des raisons économiques exposées dans la motion, que cette mesure permettra d’éviter un manque de médecins de premier recours. La mise sur pied d’une telle offre occasionnerait par ailleurs des frais de formation qui devraient être rétribués en sus. Au cours de sa session de janvier 2007, le Grand Conseil a adopté par 140 voix contre 0 le point 8 de la motion Pauli (M 232/06), Köniz (Schliern) «Augmentation des primes d’assurance-maladie», dont la teneur est la suivante: «Il faut promouvoir le perfectionnement à la médecine de famille dans les hôpitaux publics et dans les cabinets médicaux (programme d’assistanat) puisque ce sont les médecins de famille qui constituent le premier poste de triage et de traitement, et à ce titre déterminent les coûts.». Conformément au point 8 de cette intervention, la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale (SAP) a préparé un arrêté du Conseil-exécutif concernant la formation postgrade des médecins en cabinet médical (assistanat au cabinet médical). A cette occasion, elle a constaté que la législation en vigueur – loi sur les soins hospitaliers (LSH) et loi sur la santé publique (LSP) – ne fournissait pas de base suffisante pour une introduction généralisée du modèle d’assistanat au cabinet médical. La SAP prévoit d’étudier si une base légale formelle pourrait être intégrée dans la LSP lors de la révision de la loi qui devra être effectuée pour la mise en œuvre de la LPMéd. Dans l’intervalle, un essai pilote de trois ans reposant sur un partenariat entre le groupe Spital Netz Bern AG et le Collège de médecine de premier recours sera réalisé. En date du 5 décembre 2007, le Conseil-exécutif a accordé les fonds nécessaires pour ce projet qui prévoit six postes d’assistants en cabinet médical par année (à un taux d’occupation de 100 %) pour des stages de six mois (ACE 2035/2007, crédit d’engagement nouveau, pluriannuel). 87 A l’heure qu’il est, les bases légales en vigueur ne permettent pas de mettre en œuvre les modèles de formation postgrade souhaités, tant pour les jeunes médecins (assistanat au cabinet médical) que pour les personnes qui réintègrent le monde professionnel de la médecine. Dans le rapport accompagnant l’ACE susmentionné sur la formation postgrade des médecins, il est précisé que l’essai pilote se fonde sur l’article 68 LSH, lequel autorise le canton à «promouvoir des essais pilotes destinés à tester des méthodes, programmes, réglementations, formes ou procédures partiellement ou entièrement nouveaux pour l’organisation des soins de santé». Un examen complet des bases légales est néanmoins recommandé pour améliorer la stabilité juridique en vue d’un éventuel élargissement du projet d’assistanat au cabinet médical à d’autres centres hospitaliers régionaux. Comme indiqué ci-dessus, cet examen aura lieu dans le cadre de la révision de la loi sur la santé publique. Il portera sur les bases légales, mais aussi sur les répercussions financières, à la lumière de la motion M 263/06 Leuenberger relative aux «Conséquences politiques et économiques de l’adoption d’interventions parlementaires». Proposition: adoption sous forme de postulat. Le président. Le Conseil-exécutif est prêt à proposer l’adoption de cette intervention sous forme de postulat. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (Les Verts). Il est question ici des médecins généralistes, une fois de plus, c’est probablement la sixième intervention à ce sujet. Je suis satisfait de la réponse du gouvernement, mais non de sa proposition. Le problème existe, et il faut le résoudre, un postulat ne suffit pas. Il n’est pas simplement question ici de la relève dans les cabinets, mais de la couverture complète du territoire en assistance d’urgence, qui relève de la responsabilité du canton. Il est question de motivation, de formation et de perfectionnement. On ne peut pas dire après nous le déluge, bientôt, cela nous concernera tous. Ce n’est pas dans dix ou douze ans qu’il faut trouver une solution. Il faut trouver une solution qui pourra donner des résultats efficaces dans quelques années. C’est une simple question de financement, de formation, de conditions générales. Je salue la réponse du gouvernement. Le Conseil-exécutif comprend la problématique, les conséquences d’une pénurie de médecins généralistes, et il les prend au sérieux. S’il propose l’adoption sous forme de postulat, c’est qu’il veut voir d’abord les résultats de l’essai mis en place par Daniel Pauli de Spital Bern AG, avant d’adapter la loi. Mais nous voudrions précisément que cette motion soit un mandat contraignant afin que les bases soient créées et que le cas échéant, le modèle de l’essai puisse être étendu. Faites le calcul: après trois années d’essai et une année d’évaluation, deux années de procédure législative. Et ensuite, il faut encore quelques années avant que le modèle soit en place, donc dix ans. Il y a cinq ans déjà, le Grand Conseil avait estimé dans le contexte de la première de ces motions qu’il fallait agir de manière large. Or, nous n’avons plus le temps. La couverture intégrale en médecine de premier recours est indéniablement en péril. C’est pourquoi cette idée unique en Suisse a été conçue, la mise au point de conditions attractives à l’intention des retravailleuses. Les effets positifs pourraient se déployer plus rapidement, cela permettrait d’atténuer le problème. Les femmes pourraient après une pause éducative retrouver la profession qu’elles ont choisie. Les cabinets doivent être préservés, deux retravailleuses pourraient par exemple se partager un cabinet. J’ai la certitude qu’un grand nombre de personnes, des hommes aussi, se tiendraient à disposition pour un retour à la profession médicale, sur mesure. Il faut simplement les trouver et pouvoir s’adresser à elles. Il faut 88 28 janvier 2008 simplement ménager des conditions qui permettent d’obtenir les résultats souhaités. On peut bien sûr se demander si c’est là une tâche publique. Je crois personnellement que l’Etat ne peut se soustraire à cette responsabilité. Il doit mettre au point un modèle durable. Il ne doit pas le faire seul, les médecins, les hôpitaux et les assistants ont une responsabilité. Ils ont d’ailleurs contribué au modèle de l’assistanat de cabinet. Le canton, lui, doit veiller à ce que l’assistance médicale et paramédicale soit suffisante et économiquement supportable sur tout le territoire cantonal. Il crée à cet effet les institutions nécessaires. C’est son mandat constitutionnel. Il est question dans la motion des conditions financières, structurelles et juridiques. Il faut engager les travaux législatifs afin que nous soyons armés pour agir. Il faut prévoir dans la planification une certaine somme pour le financement. C’est pourquoi je vous demande d’adopter cette motion. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. M. Dieter Widmer, Wanzwil (UDC). La pénurie de médecins de premier recours est un problème grave. Nous partageons à ce sujet l’avis du gouvernement, mais les auteurs de cette motion ont l’impression de devoir insister et de lancer un appel, une fois de plus. En soi, ce n’est pas de la responsabilité du canton de remédier à cette pénurie. Mais il peut mettre en place les conditions générales permettant d’y remédier. A la base, le problème, c’est le manque d’attractivité du métier. En conséquence, les médecins généralistes font déjà défaut dans certaines régions et l’assistance médicale de premier recours n’est donc plus assurée. Les assistants de cabinet et le retour à la profession médicale peuvent permettre d’atténuer la pénurie de médecins généralistes. Nous ne pensons pas que ce soit suffisant pour résoudre le problème. Dans les années 1970, il y a eu une situation similaire, un manque de médecins généralistes. A ce moment-là, les communes ont investi pour mettre en place les conditions générales favorables. Dans différentes régions, il y a déjà des médecins qui seraient disposés à engager un assistant de cabinet. Je vous demande d’approuver cette motion. Mme Franziska Fritschy, Rüfenacht (PRD). Le Conseilexécutif a été chargé à d’autres occasions d’entreprendre quelque chose contre la pénurie de médecins généralistes. La pénurie continue de menacer, même si certaines dispositions ont été prises dans l’intervalle. Les futurs médecins, par exemple font dans les quatre premières années de leurs études des stages pratiques dans des cabinets de généralistes. Et ce, huit demi-journées par année. C’est déjà quelque chose. De plus, un essai pilote de perfectionnement de trois ans a été mis en place dans les cabinets de généralistes. Six postes d’assistant de six mois bénéficieront chaque année d’un soutien. Quelques mots sur la formation des médecins. Il est rare qu’un médecin passe directement de la formation de base, sanctionnée par un diplôme, à la pratique. La plupart enchaînent avec une spécialisation dans un domaine donné. Même si en soi elle est qualifiée de perfectionnement, elle fait en réalité partie de la formation. La présente motion a été déposée avant le lancement de l’essai pilote. Les bases légales pouvant permettre de poursuivre le projet d’assistanat de cabinet après les trois années d’essai et de l’étendre à d’autres régions continuent de faire défaut. Le gouvernement propose l’adoption de la motion sous forme de postulat, en arguant que les bases légales pourront être Santé publique et prévoyance sociale examinées dans le cadre de la révision de la loi sur la santé. Chères et chers collègues, la spécialisation en médecine de premier recours doit entrer dans la formation des futurs médecins. C’est pourquoi, il est indispensable de créer les bases légales. Il faut également qu’il soit possible de revenir à la profession de médecin généraliste. Au nom du groupe radical, je vous demande d’adopter cette motion. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. Le président. Avant les porte-parole des groupes, Monsieur Vaquin, partiellement satisfait de la réponse à son intervention, fait une déclaration. M. Christian Vaquin, Moutier (PDC). Le groupe PSA/PDC est partiellement satisfait de la réponse du Conseil-exécutif. La discussion que nous avons aujourd’hui sur le thème de l’exercice de la médecine de premiers secours et de premier recours dans les régions dites périphériques a un mérite, celui de sensibiliser le parlement cantonal à l’urgence de la situation. Si le débat permet à chacune et à chacun d’entre nous d’être conscient des vrais enjeux, ce sera déjà un premier pas, tant il est vrai qu’au niveau cantonal la marge de manœuvre paraît limitée. Tout d’abord, le constat. Si je prends un exemple que je connais, celui de la ville de Moutier, à relative brève échéance ce sont quelque 500 à 1000 patients qui seront en déshérence à la suite de la cessation d’activité de médecins praticiens. Aujourd’hui déjà, c’est la croix et la bannière pour les nouveaux patients de trouver un cabinet médical prêt à s’occuper de leur cas. Cette perspective pose en outre la question des conséquences qui découleront de la situation, s’agissant du service des médecins de garde. La situation n’est pas meilleure dans le reste des districts francophones du canton. Dans les milieux initiés, on le répète à l’envi, la question n’est pas de savoir si la crise va venir, mais quand elle surviendra. L’un des problèmes de fond est que l’exercice de la médecine générale n’attire plus les jeunes, seuls 10 à 15 pour cent des étudiantes et des étudiants s’y destinent. C’est là l’une des causes du problème, le marché est sec. Les causes de cet état de fait sont multiples. Pour des raisons diverses, la médecine générale n’a plus bonne presse. Les conditions de travail y sont souvent astreignantes: 70 à 80 heures par semaine semblent être le lot habituel de ces praticiens. Dans cette formation, comme dans d’autres d’ailleurs, les burn-out ne sont pas rares. S’y ajoutent des considérations d’ordre financier: il apparaît que sans fonds propres importants et compte tenu de la politique bancaire qui prévaut, il est de plus en plus difficile aux jeunes médecins de s’installer. Celles et ceux qui se destinent à cette profession optent en priorité pour les agglomérations et les grandes villes, là où précisément ils ne devront pas assumer un service de garde astreignant. La solution réside essentiellement au niveau fédéral. Or, force est de constater que ce qui se fait actuellement à ce niveau-là ressemble davantage à du rapiéçage qu’au développement d’une politique volontariste apte à renverser la vapeur. Des décisions allant même à l’encontre du bon sens y sont prises, voire prolongées: ainsi le moratoire sur l’ouverture de nouveaux cabinets médicaux qui vient d’être prolongé. La motion, tout comme la réponse du Conseil-exécutif, se borne à l’aspect de la formation. C’est assurément appréhender le problème par le petit bout de la lorgnette, à tout le moins. La plus belle des formations ne changera rien si la profession n’est pas plus attractive qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est bien l’ensemble des conditions-cadres qui doit être amélioré, la formation certes, mais aussi la revalorisation Santé publique et prévoyance sociale 28 janvier 2008 de la profession, les considérations d’ordre financier et matériel, etc. Il est un enseignement politique à tirer de la situation qui s’apparente à une grenade prête à exploser, aux dires mêmes des praticiens du terrain. Cet enseignement est le suivant: la désertification de la médecine de premier recours dans les régions dites périphériques semble en l’état et malheureusement inéluctable, si aucune politique volontariste n’est développée en premier lieu au niveau fédéral. En arriverons-nous, comme dans d’autres régions de pays environnants, à devoir confier ces tâches à du personnel soignant pour suppléer le manque de praticiens? Certes, des initiatives locales peuvent être tentées: quelques-unes sont annoncées dans le Jura bernois, notamment à Tramelan et à St-Imier, mais elles ne suffiront malheureusement pas à renverser la vapeur de façon décisive. L’enseignement à tirer de la situation est le suivant: en matière de politique hospitalière et au vu de la disparition de nombreux cabinets de praticiens, il serait grandement préjudiciable de ne penser aux petites structures hospitalières implantées dans les régions périphérique qu’en terme de coûts. A tout le moins y a-t-il lieu d’intégrer le problème dans la réflexion sur l’avenir de ces hôpitaux. A l’avenir, au vu de l’atrophie du réseau des cabinets médicaux privés, les hôpitaux des régions décentralisées constitueront plus que jamais un maillon indispensable à la garantie d’une médecine de base, y compris services de garde et d’urgence, sur l’ensemble du territoire cantonal. La fermeture et le démantèlement de ces structures hospitalières, alliés aux perspectives négatives qui plombent l’avenir des cabinets de médecine privés, seraient véritablement synonymes de désertification pour les régions périphériques du canton et pour une population de plus en plus demandeuse de soins. Compte tenu de ce qui précède, le groupe autonome invite le Grand Conseil à accepter l’intervention des collègues Heuberger et consorts sous la forme de motion. Au vu de l’urgence de la situation, les propositions qui y sont formulées constituent en effet le minimum qui devrait être engagé. Mme Christine Schnegg-Affolter, Lyss (PEV). Le métier de médecin généraliste paraît de moins en moins attractif, alors que nous en avons besoin dans toutes les régions du canton. Le groupe PEV est clairement en faveur de cette motion. Il s’agit de garantir l’assistance médicale de premier recours dans toutes les régions. Dans la planification de l’assistance hospitalière que nous avons adoptée, le but est de s’écarter des traitements hospitaliers et de privilégier les traitements ambulatoires, mais pour cela, nous avons besoin de généralistes. Il y a encore beaucoup à faire pour former et motiver les personnes disposées à revenir à leur profession médicale. Il y a des femmes qui ont acquis la formation de médecin pour ensuite quitter leur profession au profit de leur famille. Après quinze années d’absence, elles ont besoin d’une formation pour pouvoir retourner à la pratique médicale. Nous pensons qu’il est important de mettre en place les dispositions légales permettant de prendre les mesures nécessaires. Et il faut y consacrer les fonds nécessaires. Je vous encourage à adopter cette motion. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Nous sommes en faveur des trois points de cette motion. Nous avons discuté la pénurie de médecins généralistes et des problèmes qui s’en suivent. Le gouvernement décrit dans sa réponse les différentes dispositions qu’il a prises. Tout cela est trop limité et cela avance trop lentement. Il faut des idées innovantes pour rendre à la profession de généraliste son attractivité. Dans la médecine de premier recours, notamment, il faut simplifier et clarifier. 89 A nos yeux, il est important de convaincre les retravailleuses de reprendre leur métier. Après dix ou quinze années, ce n’est pas si simple. Il faut une formation et il faut la possibilité de travailler à temps partiel. A Worb, trois médecins généralistes ont pris leur retraite ces dernières années. Un sur trois n’a pas trouvé de successeur, ce qui signifie que les autres doivent accueillir les patients orphelins, même s’ils ont déjà beaucoup de patients. Je vous demande d’adopter cette motion. Mme Danielle Lemann, Langnau (PS-JS). Le groupe socialiste soutient cette motion, car il estime que les médecins généralistes sont un pilier à consolider de notre système de soins. Il remercie pour la mise en place du modèle d’assistance de cabinet qui vient d’être mis en place. Néanmoins, un postulat ne suffira pas. Il ne s’agit pas de clarifier les conditions nécessaires, mais concrètement de les mettre en place. Il s’agit ici d’une mesure prioritaire. Le nouveau modèle de formation à l’Université de Berne est un premier élément de solution au risque de pénurie de médecins généralistes. Cependant, les étudiants doivent terminer leurs études et ensuite leur période comme assistant avant de pouvoir devenir médecins généralistes, huit à dix ans. Or, la grande pénurie va se manifester dans cinq ans. Une deuxième mesure serait la création à l’Université de Berne d’un institut de médecine de premier recours avec une chaire de professeur ordinaire. Deux années et demie se sont écoulées depuis l’adoption de la motion Fritschy en 2005, que s’est-il passé ? En troisième lieu, le moyen le plus rapide est la promotion de l’assistanat de cabinet. Le problème, c’est que les assistants qui ont de l’expérience gagnent plus dans les hôpitaux que les généralistes dans leur cabinet. Les praticiens n’ont donc pas la possibilité de payer leurs assistants, surtout si ces derniers travaillent à 100 pour cent. Le plus souvent, les assistants de cabinet sont prêts une ou deux années après l’assistanat à se lancer avec leur propre cabinet. C’est donc la mesure qui déploie ses effets le plus rapidement. La plupart des cantons ont déjà lancé des projets d’assistanat de cabinet. Onze cantons accordent un soutien financier pour un laps de temps nettement plus long que le canton de Berne. Le plus souvent, ils paient 67 à 75 pour cent du salaire des assistants, par année environ 250 000 à 270 000 francs. Le canton de Saint-Gall consacre un million de francs par année pour soutenir à 100 pour cent 350 mois d’’assistanat par année. Les auteurs de la motion souhaitent que le gouvernement mette en place les conditions financières, structurelles et juridiques nécessaires pour développer un modèle de perfectionnement de jeunes médecins dans la médecine de premier recours. Les trois années d’essai ont commencé dans le canton de Berne en décembre. Pour une introduction générale de l’assistanat de cabinet, les bases légales manquent manifestement. Il est prévu d’y remédier lors de la révision de la loi sur la santé publique. Il faudra donc encore attendre. Je vous demande d’adopter cette motion. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). La santé publique est un dossier important pour les périphéries du canton et les médecins compétents sont importants. L’UDF estime qu’il faut donner une impulsion politique pour favoriser la formation de ces spécialistes généralistes. Pour cette raison, l’UDF accepte les trois points de la motion. Avoir des centres performants tels que l’Hôpital universitaire de l’Île est naturellement très important pour le canton, mais la population des régions périphériques a elle aussi besoin de soins et de personnes qui savent les entendre et les soigner correctement – je pense à ces spécialistes généralistes. La 90 28 janvier 2008 promotion de nouveaux cabinets est importante, mais c’est la reconnaissance de cette profession qui va favoriser l’arrivée de nouveaux praticiens. Il est important de donner aux étudiants les outils professionnels, pour que ceux-ci puissent sans crainte s’établir à leur compte, et cela dans toutes les parties du canton jusque dans les derniers recoins ou les dernières vallées, que ce soit du Jura ou de l’Oberland. Vu l’importance du dossier, la nécessité d’agir rapidement, l’UDF soutient la motion sur ses trois points. M. Daniel Pauli, Schliern (UDC). Aucun parti ne peut se permettre de rejeter une motion visant à ce que l’on remédie à la pénurie de médecins généralistes. L’UDC ne le peut pas non plus, et elle soutient la motion à une nette majorité. Nous savons qu’un projet pilote a été lancé. Il faut encore clarifier certains points juridiques. L’adoption et le classement d’un postulat ou d’une motion serait suffisant, le problème ayant été reconnu. Maintenant les retravailleurs et retravailleuses. Si je n’avais pas été élu, j’en aurais été un moi-même. J’aurais été assistant une ou deux années à l’hôpital et puis j’aurais pu ouvrir mon cabinet. Les femmes pourraient faire précisément cela. Mais il faut un programme public, alors que le coût semble faire peur. Là encore, un postulat suffirait. Nous soutenons néanmoins la motion. Le problème ne peut être résolu, je tiens à le faire observer, que si le marché ordinaire peut fonctionner. Si une prestation manque et qu’il y a pénurie, le prix augmente normalement. Quand il y a excédent de soins, les prix diminuent. Santésuisse ne réagit pas. Nous avons un énorme excédent en spécialistes et en chirurgiens. Or, les prix ont plutôt tendance à augmenter. Par contraste, nous avons une pénurie de médecine de premier recours alors que les prix sont bien trop bas. Même si ces points sont des postulats, je soutiens la motion. M. Thomas Heuberger, Oberhofen (Les Verts). Je vous remercie d’avoir fait bon accueil à la motion. Le gouvernement a reconnu la réalité du problème, et je m’en félicite. J’espère que santésuisse entendra aussi l’explication de Daniel Pauli, mais j’en doute. Il est vrai que les retravailleuses pourraient être assistantes dans un hôpital, à condition qu’on les y engage. Elles devraient également trouver un assistanat de cabinet. Cette formation doit être développée, mais pour cela, il faut mettre en place les conditions légales. Les retravailleurs et retravailleuses doivent se procurer une formation parce que les connaissances médicales ont une demi-vie de cinq à sept ans. Alors, imaginez-vous quelle peut être la fraîcheur des connaissances après une pause de quinze ans. M. Philippe Perrenoud, Directeur de la santé publique et de la prévoyance sociale. Que dire de plus? Je crois que l’essentiel a été dit dans le constat, dans les perspectives, dans l’inquiétude aussi d’avoir suffisamment de médecins généralistes demain. Une question qu’on ne s’est peut-être pas posée est de savoir ce qu’est la médecine générale et de savoir ce que sera la médecine générale demain. La question doit se poser aussi au niveau universitaire, et également au niveau des organisations spécialisées qui s’occupent de cette formation. On voit beaucoup que l’organisation du métier de médecin généraliste change actuellement, les jeunes ne veulent plus travailler seuls dans des cabinets, la question des urgences et de la garde, pour un salaire à la fin du mois qui n’est pas plus élevé que celui du secondaire II, commence à fatiguer beaucoup de gens. Il est vrai que dans ces régions décentralisées, l’absence de médecins généralistes commence à se faire cruellement sentir. Le travail qui se fait actuellement de la part de ma Direction avec la Société can- Santé publique et prévoyance sociale tonale de médecine générale est bon; les modèles que certains groupes hospitaliers développent, comme à Langenthal pour les urgences, est bon; quand on réfléchit à ce qui se passe aussi du côté du centre de santé à Meiringen, on voit qu’il y a aussi un effort pour travailler avec les médecins généralistes. Je crois qu’on est tous sur le bon chemin. Quant à la motion, bien sûr elle va dans la bonne direction, mais il y a juste un petit hic, c’est la question financière. Vous connaissez la prudence habituelle du gouvernement depuis deux ans dès qu’il s’agit d’augmenter les budgets à la fin de l’année, et là nous avons demandé d’accepter cela sous forme de postulat. Bien sûr, j’arriverai à en faire une priorité, bien sûr nous arriverons à mettre cela comme une prestation prioritaire dans le canton, mais la question qui suivra tout de suite pour moi, c’est celle de savoir quelle autre prestation ne sera plus prioritaire dans ma Direction. Cela n’est pas toujours facile à trouver, d’où l’idée que nous avions de vous demander d’accepter cela comme postulat, mais j’arrive à vivre avec une motion. Je vous remercie du discours qui a été tenu au sujet de la médecine générale, je vois que l’inquiétude est là. Une autre question à se poser est celle des conditions-cadres, le canton n’est pas tout seul sur la planète suisse: santésuisse a été mentionné, la Confédération commence aussi à mettre certains projets en route – je crois que c’est en travaillant avec la Conférence des directeurs sanitaires aussi que nous arriverons à quelque chose. Le moratoire, à savoir le gel sur les cabinets médicaux tel qu’il avait été accepté il y a une dizaine d’années par Ruth Dreifuss, était une bonne idée à ce moment-là, vu l’ouverture du marché européen, mais depuis, la prolongation s’est révélée assez catastrophique; on voit que le temps de travail a diminué dans les hôpitaux et les médecins ont préféré rester dans les hôpitaux. La Conférence des directeurs sanitaires avait demandé, sous mon impulsion, que ce moratoire soit levé pour les médecins généralistes pour donner un signal politique fort. Ce moratoire sera décidé en juillet. On n’est pas ici au niveau de la Confédération, et si vous acceptez la motion, dans le sens où on est parti, vous donnez un signal politique fort pour la reconnaissance de cette médecine générale. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 129 voix 1 voix 2 abstentions 262/2007 Interpellation urgente Zuber, Moutier (PSA) – Vaccin contre le cancer du col de l’utérus offert aux écolières du canton Texte de l’interpellation du 8 octobre 2007 Le cancer du col de l’utérus est une maladie grave et lourde qui touche à l’intimité de la femme. Il se développe progressivement à partir de lésions dites précancéreuses. La plupart sont causées par différents virus de la famille des papillomavirus. Outre les frottis de dépistage, qui réduisent la mortalité de 70 pour cent, les femmes peuvent aujourd’hui se protéger de cette maladie grâce à un vaccin préventif efficace contre les souches les plus virulentes du papillomavirus. Après le canton de Genève il y a quelques semaines, le Valais a décidé de mettre sur pied, dans le cadre du programme de santé scolaire, une campagne de vaccination destinée aux jeunes filles de douze ans de tout le canton. Ce vaccin se fait sur une base volontaire avec un accord parental obligatoire. Instruction publique 28 janvier 2008 Le canton du Valais, qui attend un taux d’acceptation de 80 à 90 pour cent, prend en charge le coût de 800 francs par vaccin et estime à 700 000 francs la dépense annuelle y afférente. Avec Bâle-Campagne, le Valais et Genève sont les premiers cantons suisses à introduire ce vaccin. Aucune décision de remboursement n’a encore été prise sur le plan fédéral. En effet, bien que la Commission fédérale des vaccinations ait recommandé, rapport à l’appui, le remboursement de la vaccination à l’échelle nationale il y a plusieurs mois déjà, l’Office fédéral de la santé publique tarde à statuer. C’est pour répondre à ces lenteurs que certains cantons ont pris ou envisagent de prendre leurs propres responsabilités face à cette maladie qui entraîne des centaines de décès par année. La position du canton de Berne à ce sujet n’étant pas connue, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes: 1. La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale a-t-elle déjà examiné cette question? 2. Le Conseil-exécutif serait-il disposé à intervenir auprès des autorités fédérales afin que ces dernières fassent en sorte que le coût de ce vaccin soit pris en charge par l’assurance-maladie? 3. En cas de refus d’entrée en matière formulé par l’Office fédéral de la santé publique, le Conseil-exécutif pourrait-il débloquer des moyens permettant à toutes les jeunes filles du canton qui le souhaitent de se faire vacciner gratuitement? 4. Pour certaines familles modestes, le coût de ce vaccin pourrait s’avérer difficilement supportable. Le gouvernement pourrait-il envisager, à tout le moins, une prise en charge ciblée, basée sur des critères à déterminer, qui évite une inégalité entre jeunes filles de statut social différent face à cette maladie? Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Le 27 novembre 2007, le Département fédéral de l’Intérieur (DFI) a décidé, sur la base de la recommandation de la Commission fédérale pour les vaccinations de juin 2007 (cf. Bulletin OFSP n° 25), que la vaccination générale contre le papillomavirus (HPV) des filles en âge scolaire et des jeunes femmes âgées de 15–19 ans serait prise en charge par l’assurance obligatoire des soins à compter du 1er janvier 2008, à condition qu’elle soit administrée dans le cadre d’un programme mis sur pied au niveau cantonal. Cette disposition est applicable jusqu’au 31 décembre 2012 pour le second groupe. Les cinq exigences auxquelles la vaccination doit satisfaire figurent à l’article 12a, lettre l de l’ordonnance du DFI sur les prestations dans l’assurance obligatoire des soins en cas de maladie (ordonnance sur les prestations de l’assurance des soins, OPAS): a. l’information des groupes cibles et de leurs parents/représentants légaux sur la disponibilité des vaccins et les recommandations de l’OFSP et de la CFV est assurée; b. l’achat des vaccins est centralisé; c. la vaccination complète est visée; d. les prestations et les obligations des responsables du programme, des médecins chargés de la vaccination et des assureurs-maladie sont définies; e. la collecte des données, le décompte, les flux informatif et financier sont réglés. A noter encore que conformément à la lettre l, chiffre 3 dudit article, aucune franchise n’est prélevée sur cette prestation. Lors de sa séance plénière du 22 novembre 2007, la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) a convenu d’une démarche commune. Si la CDS entend, au nom des cantons et avec la participation des autorités fédérales, avant tout négocier avec les fabricants du vaccin afin de faire baisser son prix, elle va également discuter avec santésuisse des modalités de rétribution par 91 l’assurance obligatoire des soins. Mais les efforts de coordination intercantonale ne doivent pas s’arrêter là; il y a lieu de les déployer dans tous les domaines, à commencer par l’information des groupes cibles et de leurs parents. Question 1: La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale du canton de Berne (SAP) entend élaborer un programme de vaccination cantonal tenant compte des exigences posées à l’article 12a OPAS dans le cadre des travaux de collaboration intercantonale décidés le 22 novembre 2007 par la CDS. Question 2: Dans la mesure où, selon les dires du DFI, la prise en charge de la vaccination contre le papillomavirus est réglementée depuis le 27 novembre 2007, il n’est plus nécessaire que le Conseil-exécutif intervienne auprès des autorités fédérales. Question 3: Le gouvernement est d’avis que la vaccination ne peut être proposée dans le canton de Berne que dans le cadre du programme établi à l’article 12a OPAS à la charge de l’assurance de base. Question 4: S’il est vrai que la vaccination ne sera pas gratuite – la quotepart de 10 pour cent étant à la charge des assurées –, il y a lieu de rappeler que conformément à l’article 12a, lettre l, chiffre 3, aucune franchise n’est prélevée sur cette prestation. Le président. M. Zuber est satisfait de la réponse. Il fait une déclaration. M. Maxime Zuber, Moutier (PSA). Je tiens très brièvement à faire une courte déclaration à cette tribune, tout d’abord pour remercier le gouvernement de sa réponse, dans la mesure où le Conseil-exécutif va plus loin que ce que je demandais au travers de cette interpellation, puisqu’il reconnaît le bienfondé de ces campagnes de vaccination contre le cancer du col de l’utérus. Je voudrais aussi saluer l’engagement du directeur de la santé publique dans la Conférence des directeurs cantonaux de la santé publique, au sein de laquelle il s’est beaucoup engagé pour défendre ce dossier. Entretemps, la Confédération, au travers de M. Couchepin, a accepté que ce vaccin soit pris en charge par l’assurancemaladie de base. Les conditions ont donc changé. J’ai pour ma part eu un entretien avec le professeur Müller de l’Hôpital de l’Île qui pratique ce genre de campagne de vaccination depuis quelques mois déjà et qui s’inquiétait de savoir si un programme cantonal allait être mis sur pied. M. Perrenoud, conseiller d’Etat au sein de la Députation francophone s’est engagé à mettre sur pied ce programme pour l’année 2008 et j’imagine qu’il peut confirmer que tel est le cas, sinon je l’invite à dire le contraire à cette tribune. Loi sur l’école obligatoire (LEO) (Modification) Annexe 3 Seconde lecture Le président. En seconde lecture, il n’y a pas de débat d’entrée en matière. La présidente de la commission a la parole. Mme Irene Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS), présidente de la commission. Nous avons consacré un après-midi à la seconde lecture de ce texte, et nous avons atteint un accord assez large. Néanmoins, je vais aborder quelques éléments pour vous montrer l’orientation des discussions. 92 28 janvier 2008 Instruction publique Nous avons parlé du régime cantonal des vacances. Les détails n’ont pas encore été définis, mais il est clair qu’il faut un régime cantonal, sans une multitude de dérogations. Les responsabilités dans le contexte de la mise en place des écoles de jours est un autre thème. Les communes doivent organiser le chemin vers l’école de jour et le retour à l’école. Les parents peuvent être associés au financement s’il y a des problèmes. L’effet du plafonnement des coûts a déclenché une vive discussion. La Direction de l’instruction publique a pu nous rassurer, les moyens sont suffisants. Les correctifs seront apportés lors de la prochaine révision de la LEO en 2012. Les communes doivent régler le rôle du personnel enseignant dans les commissions scolaires, dans les directions d’école, donc dans les autorités stratégiques. Il reste encore une question, j’espère que le directeur de l’instruction publique pourra y répondre. Ne faut-il pas une disposition légale sur la place de la direction d’école dans l’autorité stratégique? En seconde lecture aussi, nous avons eu une discussion sur la cigarette, et on dirait qu’elle va avoir lieu ici aussi. Nous savons qu’une loi fédérale sur la protection contre la fumée passive est en préparation. Sachant que les communes pourraient avoir la possibilité d’aménager des fumoirs, la commission a préféré après de longues discussions garder la version issue de la première lecture. Je récapitule. Nous sommes d’accord sur tous les points. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. En soi, les divergences ne sont pas importantes concernant cette question. La commission scolaire ne peut fonctionner « hors sol », sans le soutien de la direction d’école et le contact avec elle. Je pars du principe que les communes concevront leurs règlements dans ce sens. Dans certains cas, il n’est pas nécessaire que la direction soit présente, notamment quand il s’agit d’organisation interne. C’est déjà le cas dans la pratique. Nous pensons qu’il y a là une différence par rapport aux écoles moyennes. La présence y est prévue dans la loi. Dans le domaine de l’école obligatoire, les communes bénéficient d’une autonomie d’organisation, réglée à l’article 34. Dans l’ordonnance, nous choisirons une formulation générale selon laquelle les écoles sont associées à la conduite stratégique. Les communes doivent s’assurer que les directions d’école sont associées selon des modalités qu’elles définissent. Nous proposerons un modèle de règlement, les communes l’acceptent volontiers. Les communes bénéficient d’une autonomie d’organisation, raison pour laquelle nous nous contenterons d’une formule générale dans l’ordonnance. Mme Bethli Küng-Marmet, Gessenay (UDC). J’ai une question concernant l’article 8. Est-il possible que le régime des vacances ménage des dérogations aux régions touristiques? Proposition du Groupe autonome (Hirschi, Moutier) Al. 5 En règle générale, il est interdit de fumer dans les bâtiments scolaires. Les communes ont la liberté d’aménager des fumoirs (lieux clos équipés d’un système de ventilation distinct). Le président. La réponse vous sera donnée au cours de la discussion des articles. Délibération par article I., art. 6 (abrogé) et 7 Adoptés. Art. 8 M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Je vais répondre à la question de Mme Küng. Cet article a été introduit assez tardivement dans la loi. Nous préparons le régime des vacances, qui doit être homogène au sein d’une région. Il faut éviter que chaque commune ait sa propre réglementation. Les régions touristiques pourraient ensemble prévoir une semaine supplémentaire hors des vacances classiques. Il faut simplifier la planification des familles. Si une région entière prend une option, nous sommes prêts à l’entendre et à trouver une solution. Nous y travaillons. Art. 8a, 9a (nouveau), 10, 11a (nouveau), 14d, 14e (nouveau), 14f (nouveau), 14g (nouveau), 14h (nouveau), 14i (nouveau) (Biffer) Adoptés. Art.16, 18, 22 à 24, 27 à 29, 31, 33 à 35 Adoptés. Art. 36 M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). La présidente l’a laissé entendre: il faut savoir si la commission scolaire va bientôt siéger seule. Les directions d’école doivent avoir le droit de prendre part aux séances des commissions. Sinon, il faut ajuster les articles 36, 43 et 44. Art. 43 à 44, 45 (abrogé), art. 47 Adoptés. Art. 48 Mme Irma Hirschi, Moutier (PSA). Un débat nourri sur l’autorisation de fumer ou non dans les écoles a eu lieu lors de la première lecture. Nous ne reviendrons pas sur le principe d’interdiction qui a été arrêté. Toutefois, la démonstration a été faite que ce sujet est très sensible et que son application doit être abordée avec mesure et intelligence. Entre l’interdiction pure et simple – acceptée de justesse en novembre dernier, je vous le rappelle, à une seule voix d’écart, 66 contre 65 voix – et le renvoi en commission de cet article, les avis étaient très partagés. La question n’est pas si simple si l’on veut respecter les opinions des uns et des autres. L’école sans fumée, c’est ce que nous voulons, je le confirme, nous sommes d’accord là-dessus, seuls diffèrent les moyens à mettre en œuvre pour concrétiser cette intention. D’un côté, nous devons assumer nos obligations de responsables politiques, de parents, de citoyens, s’agissant des dangers de la cigarette et contribuer significativement à la réduction de sa consommation, mais par des mesures plus incitatives que répressives. Nous tenons cependant au respect des personnes et nous croyons qu’il n’est ni utile ni nécessaire de manifester de l’agressivité contre les fumeurs. Aujourd’hui nous vous proposons cet amendement qui devrait pouvoir convenir à tous et qui confie aux communes le soin de régler le détail de la question. Nous répondons également à l’attente du SEJB, le Syndicat des enseignants du Jura bernois, de qui s’est approché de la Députation et qui, dans son argumentation, précise que les enseignants qui sont obligés de fumer dehors dans la cour de l’école ne montrent pas nécessairement un bon exemple aux élèves! Fumer sa clope devant la porte du collège, ce n’est évidemment pas très pédagogique. Des efforts doivent être entrepris pour éviter d’inciter les jeunes à fumer. Un enseignant qui peut fumer sa cigarette sans être vu de ses élèves, c’est sans doute un premier pas. Cet enseignant pourrait ne pas fumer du tout, me direz-vous, mais un enseignant est un adulte qui Instruction publique 28 janvier 2008 a d’autres droits et d’autres devoirs qu’un élève et qui connaît parfaitement les risques liés au tabagisme, risques qu’il peut assumer. En résumé, oui à l’interdiction de fumer à l’école, mais laissons aux communes le droit et la possibilité de prévoir dans les établissements scolaires des fumoirs fermés destinés aux enseignants, des locaux équipés d’un système de ventilation distinct. Cela évitera le spectacle d’un attroupement de fumeurs devant nos écoles. Nous vous remercions dès lors de bien vouloir soutenir notre amendement. Mme Irene Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS), présidente de la commission. La formulation est compatible avec la loi fédérale sur la protection contre le tabagisme passif. Les communes ont la possibilité d’aménager des fumoirs. Nous avons discuté en détail les variantes, les juristes ont confirmé que la manière dont c’est réglé ici est une question purement politique. Il est donc bon que nous discutions encore une fois et que nous choisissions une variante. La commission a choisi de dire qu’il est interdit de fumer dans les bâtiments de l’école. Ainsi, il n’y a pas de dérogations possibles. L’autre variante serait de permettre aux communes d’aménager des fumoirs. Mme Elisabeth Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts). Sans doute, la solution idéale sur ce point n’existe pas. Il y a des programmes santé à l’école pour la prévention du tabagisme, animés par les enseignants, alors il serait mal venu que les élèves puissent les voir avec une cigarette ou savoir qu’ils passent leurs pauses dans un fumoir. Psychologiquement ce serait vraiment maladroit. Si les communes peuvent aménager des fumoirs, il en résulte des frais. Qui va payer? Cela pose à mes yeux certains problèmes. Dans le groupe des Verts, il n’y a pas d’accord sur ce point, sans doute parce qu’il n’y a pas de solution parfaite. M. Andreas Brönnimann, Belp (UDF). Dans les écoles, il est interdit de fumer tout simplement, et il n’est pas nécessaire de prévoir des dérogations. Les enseignants et enseignantes doivent servir de modèles, ils doivent maîtriser leurs habitudes, cela fait partie du métier. Pendant les heures de travail, on ne fume pas, les enseignants et enseignantes doivent tout simplement s’y tenir. Dans mon entreprise, il est interdit de fumer, nous l’avons fait savoir à l’apprenti. Il est reconnaissant. Les adultes servent d’exemple aux enfants, non seulement à l’école mais aussi dans l’entreprise de formation. Le groupe UDF rejette cette proposition. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Cette déclaration de planification marque un pas en arrière. Il ne s’agit pas de discriminer les fumeurs, mais de placer la prévention avant les droits des collègues qui fument. A l’école, la discipline qui règne parmi les élèves est influencée par la discipline des enseignants. Elle a attiré l’attention sur les problèmes que cela pose quand les responsables des programmes de prévention fument eux-mêmes. Alors, les enseignants et enseignantes n’ont-ils pas certaines responsabilités dans la prévention? Mme Käthi Wälchli-Lehmann, Obersteckholz (UDC). L’UDC soutient le résultat de la première lecture. Le personnel enseignant doit servir d’exemple. Nous pensons qu’il doit être interdit de fumer dans les bâtiments scolaires. De nombreuses écoles sont déjà sans fumée, tout comme un grand nombre d’entreprises. L’UDC rejette la proposition Hirschi. 93 Mme Eva Baltensperger, Zollikofen (PS-JS). Nous avons discuté cette question en détail à plusieurs reprises. Le groupe socialiste ne voit pas de raison de changer sa position. Il faut une solution commune à tout le canton. Concernant le tabagisme passif, on a préconisé une solution même fédérale, alors il est étonnant que l’on veuille ici une option communale. C’est pratiquement le contraire de ce que nous avions fini par convenir. Nous vous demandons de rejeter cette proposition. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). Nous soutenons dans notre groupe la solution proposée par la commission, même si nous n’en avons plus discuté. J’ai défendu l’avis de la minorité lors des séances de la commission, j’étais en fait favorable à l’aménagement de fumoirs. A vrai dire, chacune dans notre groupe est libre de voter comme il l’entend. Mme Irma Hirschi, Moutier (PSA). C’est un sujet qui continue à nous diviser et c’est bien normal. Comme cela a été souligné, la solution idéale n’existe pas et devant les débats qui ont eu lieu une deuxième fois, nous allons tout simplement retirer notre amendement. Le président. La proposition concernant l’article 48, alinéa 5 a été retirée. L’article 48 est dès lors adopté. J’interromps ici la discussion et vous souhaite une bonne soirée. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 16 heures 27. 94 29 janvier 2008 Heure des questions souhaite-t-il s’exprimer ? – Ce n’est pas le cas, vous avez donc adopté la proposition tacitement. Compte rendu de la huitième séance Mardi 29 janvier 2008 La séance est ouverte à 9 heures. Heure des questions Présidence: M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Question 17 Présence: 151 députés. Sylvain Astier, Moutier (PRD) – Observation des élections fédérales par l’OSCE Le président. Je vous souhaite la bienvenue à la séance de ce jour. Nous allons procéder aux élections. Elections Le président. Nous devons élire un membre de la Commission de justice et un membre commerçant du Tribunal de commerce. Mme Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts). J’aimerais vous recommander la candidature de Mme Barbara Mühlheim à la Commission de justice. La commission fait du bon travail, j’aurais bien aimé continué d’y siéger, mais le nombre de mandats y est limité. Alors je vous propose d’élire Mme Barbara Mühlheim à ma place. Le président. La candidature de Mme Annemarie Lehmann est proposée au Tribunal de commerce pour représenter les organisations économiques. Election d’un membre de la Commission de justice Bulletins distribués: 111, bulletins rentrés: 111, dont 7 blancs ou nuls, bulletins entrant en ligne de compte: 104, majorité absolue: 53. Est élue : Barbara Mühlheim par 97 voix M. Urs Gasche, Directeur des finances. 1. Oui, le canton de Berne a reçu des observateurs de l’OSCE à l’occasion des élections fédérales du 21 octobre 2007. 2. Non. Le rapport sera vraisemblablement adressé aux autorités fédérales fin janvier ou début février 2008. Après seulement il sera transmis aux cantons. 3. Le canton de Berne peut s’adresser au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Division politique I, et signaler que des élections cantonales ou communales vont avoir lieu. Le DFAE transmet alors l’information à l’Office for Democratic Institutions and Human Rights de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Cette organisation a toutefois seule la compétence d’envoyer ou non des observateurs. Question 6 Irene Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS) – Caisses de pension du canton Voix éparses: 7 Le président. Je vous félicite pour votre élection. Election d’un membre du Tribunal de commerce Bulletins distribués: 111, bulletins rentrés: 111, dont 5 blancs ou nuls, bulletins entrant en ligne de compte: 106, majorité absolue: 54. Est élue : Annemarie Lehmann L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a procédé à l’observation des élections fédérales du 21 octobre 2007 sur le territoire suisse. Ainsi le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. Le canton de Berne a-t-il reçu la visite des observateurs électoraux de l’OSCE sur son territoire? 2. Même si le rapport définitif n’a pas encore été publié, des remarques spécifiques au canton de Berne ont-elles été faites par les observateurs de l’OSCE? 3. De manière générale, lors de votations ou d’élections cantonales ou municipales, des observateurs de l’OSCE peuvent-ils être requis par le Conseil-exécutif? par 102 voix Voix éparses: 4 Le président. Je félicite également Mme Lehmann pour son élection. Recours en grâce Le président. Vous avez reçu les documents. Le Conseilexécutif propose le rejet du recours en grâce no 1. La Commission de justice adhère à cette proposition. Quelqu’un On a pu lire dans la presse que ces dernières années, les caisses de pension suisses ont accusé des pertes totalisant 30 milliards de francs. Je prie dans ces conditions le Conseilexécutif de répondre aux questions suivantes (il me donnera des réponses provisoires si les chiffres définitifs n’ont pas encore été publiés) : 1. Quel a été le rendement de la CACEB et de la CPB en 2007 ? Quelle a été l’évolution par rapport à l’exercice précédent ? 2. Quel était le taux de couverture des deux caisses de pension fin 2007 ? M. Urs Gasche, Directeur des finances. Les comptes 2007 des caisses de pension sont approuvés par le conseil d’administration fin mars 2008 pour la CACEB et début avril pour la CPB. C’est à ce moment-là que les résultats seront officiellement communiqués. Vous savez qu’il s’agit-là d’institutions autonomes, raison pour laquelle le Conseilexécutif n’a pas la possibilité de faire connaître les résultats avant. Heure des questions 29 janvier 2008 Question 1 Peter Moser, Bienne (PRD) – Les Biennois et les Seelane dais sont-ils des clients de 3 zone pour les CFF ? La liaison CFF Berne−Bienne est l’une des plus rentables de Suisse. La demande concernant cette ligne est élevée et la fréquentation est en augmentation. C’est la raison pour laquelle les CFF ont nettement amélioré ces dernières années la qualité du matériel utilisé. Il semble maintenant que pendant la durée de l’Euro 08 (du 7 au 29 juin), les confortables voitures climatisées (à étage) seront remplacées par des vieux wagons sans climatisation. Ce qui jusqu’à maintenant était l’exception (même si cette exception est devenue de plus en plus fréquente) doit devenir la règle durant cette période. 1. Est-il exact que pendant l’Euro 08, ce sont des vieux wagons non climatisés (EW II) qui circuleront sur la ligne InterRegio Berne−Bienne ? 2. Dans l’affirmative, le canton pense-t-il intervenir pour défendre les intérêts certainement légitimes des passagers concernés ? Comment les CFF comptent-ils absorber avec ces wagons l’affluence aux heures de pointe ? 3. Quels sont les moyens d’influence du canton pour que cette ligne soit toujours sans exception desservie par des wagons modernes, climatisés et adaptés aux besoins des personnes handicapées ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Pendant l’Euro 08, les CFF s’attendent certains jours à devoir gérer d’importantes pointes de la demande, ce qui nécessite le recours à des trains spéciaux à grande capacité. Sur certaines lignes, notamment Berne–Bienne et Berne–Berhoud–Olten, il faudra donc certains jours remplacer les rames à deux étages par des trains plus vieux. Les CFF feront connaître fin mars leurs plans pour l’Euro 08. Le matériel roulant qui circule dans le canton de Berne est parfaitement moderne et climatisé et les quelques exceptions durant l’Euro 08 sont acceptables dans les circonstances, raison pour laquelle il est inutile de prendre des mesures particulières. Question 4 Markus Grossen, Reichenbach (PEV) – Tunnel du Mitholz : inquiétude de la population La population s’inquiète des répercussions, pour les contribuables, de la réfection du tunnel du Mitholz. 1. Pourquoi le canton de Berne n’a-t-il pas formé d’action en dommages-intérêts dans le délai de six mois à compter du 28 février 2007 lorsque l’action a été acceptée ? 2. Court-on un risque de prescription (cela fera quatre ans le 23 juillet prochain que le tunnel a été fermé car il menaçait de s’effondrer) ? 3. Court-on le risque le canton doive non seulement avancer les frais de réfection du tunnel, mais aussi les financer ? Dans la négative, quelle sera la hauteur (en %) de la participation financière du canton ? Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Pour la réfection du tunnel du Mitholz, il a fallu une procédure de plan routier. Une telle procédure n’a pu être ouverte qu’en août 2007. Il y a eu un certain nombre d’oppositions. Il a fallu que le Conseil-exécutif approuve le plan routier pour savoir exactement comment doit 95 être effectué l’assainissement. Le plan de route sert de base aux soumissions. Ensuite seulement, les dommages-intérêts qui peuvent être demandés en procédure judiciaire, pourront être chiffrés. Il n’y a pas de risque de prescription. Les tribunaux décideront qui doit assumer les responsabilités et qui doit payer. Question 11 Therese Bernhard-Kirchhofer, Worb (UDC) – Ne bradons pas Schwand ! L’Inforama de Schwand a été fermé il y a deux ans. La presse a révélé que Bio Schwand AG souhaite reprendre l’exploitation agricole en plus des bâtiments de l’école. Les bâtiments doivent être cédés en droit de superficie. Les contribuables ont déjà beaucoup investi dans cette affaire et on peut se demander ce qui va advenir de ces investissements. 1. Qui évalue ou a évalué les bâtiments pour le compte du canton ? 2. Quelles recettes le canton peut-il escompter ? 3. Cela correspond-il aux estimations de la valeur ? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Les bâtiments non agricoles, par exemple l’école, seront cédés en droit de superficie à la fondation Co-Opera qui loue les bâtiments à Bio Schwand AG. Les estimations de valeur vénale agricole sont effectuées part les experts de l’Inforama Rüti, Zollikofen. L’estimation de Schwand a été faite par M. Hektor Sigrist, ingénieur agronome. Ce dernier ayant pris sa retraite, il a fait des estimations complémentaires sur mandat de la fiduciaire König à Scheunen. Le canton est encore en négociation concernant les bâtiments agricoles. La cession en droit de superficie allège les charges du canton par rapport au bail à ferme. Les prix en négociation correspondent à la valeur estimée. Le président. Mme Bernhard pose une question complémentaire. Mme Therese Bernhard-Kirchhofer, Worb (UDC). On a pu lire dans la presse que Bio Schwand AG n’est pas en mesure de payer le prix demandé par le canton. Cela signifie-t-il que M. Sigrist a adapté l’estimation à ce qu’il est possible de payer? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. Non. Question 14 Marc Früh, Lamboing (UDF) – Aménagement piste cyclable L’aménagement de la piste cyclable de la route cantonale Bienne–Douanne me semble extrêmement dangereux. A sept reprises, la piste cyclable est déviée sur la chaussée, afin d’obliger les automobiles à ralentir ou modifier leur trajectoire. 1. N’est-il pas trop dangereux d’employer les cyclistes pour ralentir le trafic? 2. Quelle alternative pour préserver la santé des cyclistes? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. 1. La déviation a été conçue et 96 29 janvier 2008 aménagée selon les normes en vigueur. Elle était nécessaire en raison d’accidents graves qui s’y produisaient régulièrement. De telles mesures de ralentissement du trafic sont également mises en place sur les routes cantonales et communales. L’expérience a montré que la sécurité des cyclistes était ainsi plus grande que s’ils pouvaient continuer tout droit à ces endroits. 2. Les marquages actuels ont été apposés en étroite collaboration avec les communes, la Confédération, la police et le Service cantonal mobilité piétonne et trafic cycliste. La Confédération est désormais propriétaire de la route. Ce sera donc elle qui décidera d’entreprendre d’éventuelles améliorations. Question 20 Jean-Pierre Rérat, Sonvilier (PRD) – RC 30 Renan–La Cibourg, Pont de l’Horloge / Signalisation Conscient du besoin de sécurité dans le trafic routier, je dois relever que régulièrement, certains utilisateurs empruntent, par erreur, la voie descendante (à contresens) du pont de l’Horloge, entre Renan et La Cibourg. Malgré la mise en place de mesures correctives (amélioration de la signalisation), ce phénomène s’est poursuivi. D’où les questions suivantes: 1. Afin de renforcer la sécurité à cet endroit, le Conseilexécutif envisage-t-il d’améliorer la signalisation actuelle et sous quelle forme? 2. Dans l’affirmative, il semble que seule une signalisation lumineuse permettrait d’éviter les erreurs des conducteurs et conductrices de véhicules et ainsi d’éviter le risque de collisions frontales. Dès lors, le Conseil-exécutif serait-il prêt à envisager une signalisation lumineuse à cet endroit? 3. Dans la négative, le Conseil-exécutif est-il prêt à étudier ce dossier et à envisager les mesures adéquates dans les meilleurs délais? Mme Barbara Egger-Jenzer, Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie. 1. Dès fin janvier, la signalisation existante sera complétée par un panneau supplémentaire «accès interdit» de grande dimension, c’est-à-dire d’un diamètre de 90 centimètres en format semi-autoroute. 2. Du printemps à l’automne, une séparation physique des voies est placée par le biais de cinq bornes situées avant le pont. Celles-ci doivent être enlevées en hiver en raison du service de déneigement. Des cas de contresens surviennent donc surtout en période hivernale. Aucune signalisation lumineuse n’est nécessaire, les panneaux rétro-réfléchissants étaient de très bonne qualité. 3. Dès que les conditions météorologiques le permettront, l’éventualité d’une prolongation de la surface interdite au trafic en direction de Renan sera examinée. Au besoin, une séparation physique permanente avant le pont pourra être envisagée. Question 8 Roland Näf, Muri (PS-JS) – Inobservation des règles cantonales et régionales en matière d’aménagement du territoire Heure des questions rant une importante fréquentation (PIF) dans tout le PDE. Le premier PIF a été réalisé avec l’installation d’un grand magasin d’électronique et celle, prévue, d’un grand magasin d’ameublement qui absorbent déjà l’intégralité de ce contingent (système de pondération des trajets, SPT 4.2.2, variante 1). Pourtant, le conseil communal de Muri propose l’édiction d’un plan de quartier concernant un nouveau PIF. Des redevances assimilables à des peines conventionnelles (SPT 4.2.3 b) sont prévues, alors que les fondements font encore défaut (les exploitants ne sont pas encore connus). Des sanctions sont également exigées pour renforcer les valeurs limites d’émission. 1. Les sanctions prévues par le contre-projet en cas de dépassement des trajets ont-elles été soumises à l’examen de l’Office des affaires communales et de l’organisation du territoire ? 2. Les citoyens et citoyennes de Muri vont se prononcer le 24 février prochain sur un plan de quartier qui ne respecte pas les dispositions légales. Le canton peut-il encore empêcher cette votation ou du moins informer le public ? 3. Quelles mesures le canton prend-il pour obliger le conseil communal de Muri à respecter les dispositions en matière d’aménagement du territoire ? M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. Le modèle bernois de pondération des trajets repose sur les articles 11, 12 et 44 de la loi fédérale sur la protection de l’environnement et il a été confirmé par le Tribunal fédéral le 27 mai 2005 dans l’arrêt Westside Brünnen. Si le canton de Berne ne dispose pas de dispositions légales lui permettant d’infliger des sanctions si le nombre de trajets est dépassé, les communes, elles, peuvent prévoir de telles mesures dans le droit communal. 1: Dans le plan de quartier Gümligenfeld présenté à l’OACOT par le Conseil communal de Muri, de telles sanctions sont prévues. 2: L’OACOT a laissé entendre qu’il approuverait le plan de quartier. Comme prévu dans la législation fédérale, les oppositions ne feront l’objet d’une décision qu’après la votation en matière communale. Recours pourra être formé contre la décision de l’OACOT quelle qu’elle soit. 3: Le plan cité par l’auteur de la question ne contient aucune consigne contraignante du canton. Les communes ont la latitude d’édicter des règles pour l’organisation de leur territoire, ce que la commune de Murit a fait. M. Roland Näf, Muri (PS-JS). Que pense le Conseil-exécutif concrètement du plan de quartier, s’il est expressément dit dans le modèle de pondération des trajets qu’aucune redevance sous forme de peine conventionnelle n’est prévue en cas de dépassement. Les bases légales font défaut. M. Werner Luginbühl, Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques. A vrai dire, je viens d’y répondre. Je tiens à souligner que nous sommes à la veille d’une votation en matière communale, et que le canton se doit de faire preuve de la plus grande réserve. Dans le cadre de l’autonomie communale, les communes ont la possibilité d’édicter des règles. Question 2 Le canton a délimité le Gümligenfeld à Muri comme PDE-A (pôle de développement économique Activités), priorité étant accordée dans cette zone à la production industrielle et artisanale. En collaboration avec le canton, l’association Verein Region Bern (VRB) a fixé à 24 500 véhicules/km par jour le contingent de pondération des trajets pour les projets géné- Fritz Indermühle, Schwarzenbourg (PS-JS) – Service des documents d’identité Une personne qui habite par exemple à Sangernboden devra-t-elle désormais se rendre en personne à Berne pour Heure des questions 29 janvier 2008 demander une carte d’identité alors qu’elle pouvait jusqu’à maintenant s’adresser à son secrétariat communal ? On peut concevoir que, pour les passeports, il ne soit pas possible de prévoir l’infrastructure nécessaire dans chaque commune. Mais on ne peut décemment exiger des personnes âgées d’entreprendre un déplacement d’une journée à Berne (ou dans une autre grande ville) pour une simple carte d’identité. Le Conseil-exécutif partage-t-il cette opinion ? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Il est exact que la carte d’identité ne pourra plus s’obtenir auprès de la commune de domicile, mais qu’il faudra présenter une demande au bureau des passeports à Berne, à Bienne, à Courtelary, à Interlaken, à Langenthal, à Langnau et à Thoune. Selon une règle introduite par la Confédération, la demande doit être similaire à la demande de passeport. Par ailleurs, la durée de validité d’une carte d’identité est portée à dix ans. Question 15 Christoph Ammann, Meiringen (PS-JS) – Service des documents d’identité 1. Quel est le coût de l’infrastructure technique nécessaire à la saisie des données biométriques (p. ex. au centre régional d’Interlaken) ? 2. Des données biométriques seront-elles dorénavant nécessaires pour les cartes d’identité également ? Dans la négative, pourquoi les communes ne pourraient-elles plus enregistrer les demandes de cartes d’identité et les transmettre aux services compétents ? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. 1: La Confédération fera savoir aux cantons quels appareils répondent aux spécifications techniques pour la saisie de données biométriques. Il est donc encore trop tôt pour donner des indications concernant les coûts. Il s’agit cependant d’une infrastructure très sophistiquée, et cela risque de coûter. 2: Pour les cartes d’identité, il ne faut encore aucune donnée biométrique. En revanche, la loi sur les documents d’identité prévoit que les données biométriques seront à l’avenir incluses dans tous les documents d’identité. 3: J’ai déjà répondu à cette question. 97 M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Les consignes énoncées dans le contrat sur les ressources sont contraignantes pour la planification de la police cantonale dans les domaines de la sécurité et de la sécurité routière. L’indemnisation des prestations achetées à la police cantonale est décrite à l’article 12 la loi sur la police. Si une commune commande l’augmentation des prestations, il faut d’abord recruter les effectifs supplémentaires et les former. La ville et le canton de Berne sont en contact permanent pour la mise en œuvre de Police Bern. Question 10 Harald Jenk, Liebefeld, (PS-JS) – Nouvelle menace pour la population civile : les soldats montent la garde avec des armes chargées er A en croire la presse, depuis le 1 janvier 2008, les soldats de l’armée suisse montent la garde, par exemple devant les casernes ou les dépôts de munition, avec des armes chargées. On ne sait pas encore si cette pratique sera ou non appliquée lors de l’Euro 08. 1. Le Conseil-exécutif ne pense-t-il pas comme moi que c’est prendre là des risques inutiles ? Un soldat doit-il vraiment avoir son arme chargée pour ramener à la raison des fans de football ou des noctambules éméchés ? 2. Ne pense-t-il pas lui aussi que le port des armes à feu lors des manifestations publiques devrait être réservé aux professionnels (police, corps de garde fortification) ? 3. A-t-il l’intention de s’opposer à cette pratique pendant l’Euro 08 ? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Le Conseil-exécutif estime que le fait de devoir monter la garde avec l’arme chargée augmente le risque pour la population. C’est pourquoi il salue la décision du DDPS selon laquelle les armes seront chargées uniquement pour la défense de matériel militaire spécial, tel que les munitions. La sécurité intérieure est en principe garantie par la police. A certaines occasions, l’armée est engagée à titre subsidiaire. Les autorités civiles compétentes décident si l’armée est engagée à monter la garde avec une arme chargée. Le Conseil-exécutif est clairement d’avis que ce ne doit pas être le cas durant l’EURO08. Question 19 Question 9 Markus Meyer, Roggwil (PS-JS) – Police Bern : mise en œuvre en ville de Berne Ces dernières semaines, l’opinion s’est interrogée sur la nature et l’ampleur des prestations de sécurité que devra er fournir la police cantonale en ville de Berne à partir du 1 janvier 2008. 1. Le Conseil-exécutif, le conseil communal de Berne et la police connaissent-ils l’ampleur des activités de police nécessaires en ville de Berne ? 2. Il est possible que la ville commande un jour des prestations supplémentaires sous forme de présence renforcée de la police. Comment ces prestations seront-elles indemnisées ? Dispose-t-on de suffisamment de personnel qualifié ? 3. Des échanges ont-ils eu lieu à ce sujet entre les responsables de la ville et du canton ? François Contini, Bienne (Les Verts) – Euro 08 et garde armée Selon la presse de ce jour, un service de garde par des soldats avec une arme chargée n’est pas exclu pendant l’Euro 08, la décision appartenant aux autorités politiques des quatre villes hôtes dans lesquelles les matches se dérouleront. D’où les questions suivantes: 1. Qu’en sera-t-il dans le canton de Berne? 2. Le gouvernement n’estime-t-il pas risquée une telle pratique de la part de personnes non formées professionnellement au maintien de l’ordre? 3. Entend-il intervenir pour qu’il y soit renoncé? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. 1. Le service d’appui qui fournira l’armée aux autorités civiles à l’occasion de l’Euro 2008 comportera essentiellement des missions de protection, protection temporaire d’ouvrages. 2. Comme il a indiqué dans sa réponse à la 98 29 janvier 2008 question 10, le Conseil-exécutif est d’avis que le nouvel ordre de garde de l’armée constitue pour la population un risque supplémentaire qui ne s’impose pas. Il tentera d’obtenir que seuls soient engagés pour les missions en question des militaires spécialement formés, par exemple des membres de la sécurité militaire, ceux-ci disposant en effet de la formation requise pour une garde armée. Le Conseil-exécutif considère qu’il est tout à fait inapproprié de confier la garde armée lors de l’Euro 2008 à des militaires en cours de répétition. 3. Les détails concrets de ce service d’appui font actuellement l’objet d’une négociation entre les villes organisatrices et le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports. Le Conseil-exécutif en profitera pour exprimer l’avis formulé au point 2. Question 16 Sylvain Astier, Moutier (PRD) – Places de détention administrative dans le canton de Berne Suite à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile et de la nouvelle loi sur les étrangers, des questions se posent sur la mise en œuvre de ces deux lois dans le cadre des retours des ressortissants étrangers en situation irrégulière en Suisse. Ainsi, le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes: 1. La détention administrative sera-t-elle plus utilisée par les autorités cantonales bernoises? 2. Est-ce que le canton de Berne estime que le canton devra créer de nouvelles places de détention administrative? 3. Des coûts supplémentaires seront-ils engendrés pour le canton de Berne suite à l’entrée en vigueur de ces deux lois (étrangers et asile)? Heure des questions Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : 1. Quel a été le coût de l’intervention de la police cantonale lors de la manifestation du 19 janvier dernier ? 2. Les organisateurs du WEF participent-ils au coût des interventions de la police ? 3. Dans l’affirmative, combien versent-ils ? 4. Dans la négative, que pense faire le directeur de la police pour que les organisateurs du WEF participent à l’avenir aux dépenses du canton de Berne et soulagent ce faisant le porte-monnaie des contribuables bernois ? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. 1: Pour des raisons de tactique policière, aucun détail ne peut être divulgué. Seules les autorités compétentes en matière financière peuvent les connaître. 2: Les organisateurs du Forum ne participent pas au financement des engagements de la police à Berne. Dès lors, il est inutile de répondre à la question 3. 4: La liberté d’expression et de réunion est garantie par le droit suisse. Une personne ou un groupe ne peuvent être rendus responsables d’un dommage que s’il y a une relation de causalité adéquate, ce qui n’est pas le cas en l’occurrence. C’est pourquoi il n’est pas possible de créer des bases légales pour obliger les organisateurs du Forum économique à participer à la couverture des coûts résultant des manifestations. Question 23 Corrado Pardini, Lyss (PS-JS) – Manifestation anti-WEF du 19 janvier 2008 à Berne Je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes concernant l’intervention de la police lors de la manifestation du 19 janvier dernier : 1. Pourquoi la police a-t-elle interpellé deux journalistes qui se rendaient à la manifestation ? 2. Le Conseil-exécutif pense-t-il qu’il appartient à la police cantonale d’empêcher les journalistes de faire leur travail ? 3. Que pense-t-il faire pour prévenir à l’avenir les atteintes à la liberté de la presse et autres interventions du même acabit ? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. 1. Le nouveau droit prévoit en matière de mesures de contrainte une détention administrative plus longue, tant pour la détention en vue du renvoi ou de l’expulsion – anciennement détention en vue du refoulement – que pour la détention pour insoumission, introduite par la nouvelle loi fédérale sur les étrangers. La question de la fréquence dépend de l’efficacité de cette détention. S’il en résulte une nette hausse du nombre de départs, ces mesures seront utilisées plus largement. 2. Le nombre de places requises fait actuellement l’objet d’une analyse. 3. Oui, la révision de la loi sur l’asile entraîne un transfert de coûts et de risques de la Confédération vers le canton. Ainsi, les subventions fédérales ne seront plus versées pour les personnes admises provisoirement dépendantes de l’aide sociale et présentes en Suisse depuis plus de sept ans. Il en coûtera plusieurs millions de francs au canton. Vu la suppression de cette aide sociale, c’est le canton qui assumera le risque financier dans le cas de suspension de l’exécution de renvois. M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. Dans l’un des cas, il y avait des raisons de penser que la personne était non pas journaliste, mais responsable de l’organisation de la manifestation interdite. Elle n’avait d’ailleurs pas de carte de presse. Dans le second cas, il s’est agi d’une erreur et la personne a été immédiatement relâchée. Le conseil-exécutif constate que la police doit respecter les droits fondamentaux. La liberté des membres de la presse est garantie dans la mesure du possible, sauf quand il y a suspicion d’un acte illicite. Question 22 Le président. Monsieur Pardini étant absent pour cause de maladie, il n’y pas de question complémentaire. Ueli Arm, Berthoud (PS-JS) – Manifestation anti-WEF du 19 janvier 2008 à Berne Question 24 Le World Economic Forum (WEF) est une fondation privée dépourvue de compétences, ses membres ne prenant aucune décision. Le WEF dispose d’un budget annuel d’environ 60 millions de francs. Les contribuables du canton de Berne ont tout intérêt à savoir ce que leur coûte tous les ans cet événement d’ordre privé. Klaus Künzli, Ittigen (PRD) – Organisation de tournois de poker hors de l’enceinte des casinos On apprend dans la presse que des tournois de poker sont organisés sur une grande échelle à Gasel, dans un ancien atelier de menuiserie. La Commission fédérale des maisons de jeu a qualifié de jeu d’adresse différents tournois qui lui Heure des questions 29 janvier 2008 avaient été soumis pour examen. La réglementation applicable à ces derniers est ainsi du ressort des cantons. 1. Le Conseil-exécutif pense-t-il comme moi que la réglementation cantonale applicable à l’organisation de tournois de poker en dehors des maisons de jeu au bénéfice d’une concession n’est pas satisfaisante ? 2. Est-il disposé à définir des conditions d’exploitation et à éviter les inégalités injustifiées entre organisateurs de tournois ? M. Hans-Jürg Käser, Directeur de la police et des affaires militaires. 1: Les tournois de poker, classés par la Commission fédérale dans la catégorie des jeux d’adresse ne sont soumis à l’autorisation et donc interdits que s’ils sont proposés sur des automates. Autrement, il n’y a pas de restrictions. 2: Le Conseil-exécutif reconnaît que les règles sont très strictes. Les organes de police du canton et des communes n’ont pas la possibilité de contrôler hors des maisons de jeu concessionnaires si des tournois sont organisés dans le cadre autorisé. La situation juridique est cependant encore incertaine puisque les décisions déterminantes ne sont pas encore entrées en vigueur. D’autres questions se posent d’ailleurs dans ce domaine. C’est pourquoi le Conseil-exécutif suit l’affaire et prendra le plus rapidement possible les décisions qui s’imposent. 99 - L’équipement des machines de chantier en filtres à parti- - - cules n’est plus mentionnée, ni reconnue, exigée ou prônée, alors qu’il s’agit là de la mesure la plus rapide et la plus efficace pour réduire les particules. La norme internationale VERT (acronyme de « Verminderung der Emissionen von Realmaschinen im Tunnelbau » [réduction des émissions de machines réelles dans la construction de tunnels] n’est plus appliquée. Compte tenu des longs délais de transition, l’équipement postérieur en filtres à particules disparaîtra plus ou moins ces prochaines années. M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. Une ordonnance fédérale sur la protection de l’air est actuellement en audition. A long terme, elle devrait permettre de réduire les émissions sur tous les chantiers. Le Conseil-exécutif ne peut encore s’exprimer de manière consolidée à ce sujet. Il peut simplement relever que dans le canton de Berne, les engins employés sur les grands chantiers sont forcément équipés de filtres à particules. Autant dire que l’ordonnance ne doit pas marquer un pas en arrière. Le test Vert n’est plus mentionné dans le projet fédéral simplement parce qu’il a été transposé dans une norme Iso internationale. Là encore, le Conseil-exécutif veillera à ce que les acquis soient conservés. Question 7 Question 5 Roland Näf, Muri (PS-JS) – Accès des élèves des écoles cantonales aux installations sportives de la ville de Berne Dans sa réponse à l’interpellation 031/2006, le Conseilexécutif annonçait que les négociations tarifaires avec la ville de Berne aborderaient la question de l’utilisation des installations sportives communales par des élèves d’établissements de formation cantonaux. Deux ans ont passé depuis le dépôt de cette interpellation, mais les billets d’entrée aux piscines et patinoires sont toujours si élevés que la natation et le patinage ne figurent pas parmi les disciplines enseignées pendant les cours de sport. 1. Qu’est-ce que le canton a obtenu pour les élèves des écoles cantonales à l’issue des négociations avec la ville de Berne ? 2. Qu’est-ce que le canton a proposé en contrepartie d’une adaptation des tarifs par la ville ? 3. Quelles démarches le Conseil-exécutif recommande-t-il pour corriger cette situation pédagogiquement insatisfaisante ? M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Jusqu’ici, l’attribution des salles et des halles de gymnastique cantonales était seule l’objet de ces négociations. Il n’a pas encore été question de tarifs. Cette question sera évoquée ces prochains mois dans les entretiens avec la ville. Je rappelle simplement que la ville est autonome dans la détermination du prix d’entrée dans ses installations sportives et que nous devons nous contenter d’essayer d’influencer sa décision. Question 3 Elisabeth Hufschmid, Bienne (PS-JS) – Modification de l’ordonnance sur la protection de l’air Les affirmations ci-après concernant la modification de l’ordonnance sur la protection de l’air, en procédure d’audition jusqu’au 15 février 2008, sont-elles exactes ? Roland Näf, Muri (PS-JS) – Aéroport de Bern-Belp : les promesses ne sont pas tenues Le message adressé au peuple avant la votation sur le prolongement de la piste de l’aéroport de Berne-Belp assurait que le projet ne se solderait pas par une augmentation de la taille ni du bruit des avions se posant à Belp : « Le projet d’extension est rendu nécessaire par le renforcement des normes de sécurité et non par la multiplication des mouvements ou l’augmentation de la taille des appareils. » Or, dès l’été prochain, des Boeing 737-500 des compagnies Tunis Air et Karthago Airlines, transportant des touristes en partance pour des vacances balnéaires en Tunisie sur mandat du voyagiste bâlois FTI Touristik AG, se poseront à Belp. L’octroi de la subvention cantonale avait également été justifié par l’importance du prolongement de la piste pour le tourisme, de l’Oberland bernois en particulier. 1. Que pense le Conseil-exécutif du fait que les contribuables bernois vont subventionner indirectement des vacances balnéaires en Tunisie ? 2. Quelle est la plus-value de ce subventionnement indirect pour le tourisme de l’Oberland bernois ? 3. Quels sont les moyens de recours des citoyens et des citoyennes sachant que les promesses faites dans le message n’ont pas été tenues ? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. Dans le message, la subvention cantonale était motivée par l’évolution des règles de sécurité appliquées dans l’aviation européenne. Ce qui a changé, c’est simplement que des avions de Boeing ont été mis en circulation. Ils mesurent un mètre de plus et leur envergure est de 2,5 mètre de plus que les avions utilisés jusqu’ici. Leur capacité est similaire. Le Conseil-exécutif ne voit pas de contradiction avec le subventionnement. 1: La subvention a été accordée pour le financement du prolongement de la piste. Tant que l’objectif initial n’est pas remis en question, il n’a pas d’objections. 2: Les vols charters qui amènent des touristes britanniques dans l’Oberland bernois peuvent se multiplier grâce au prolongement de la piste. 100 29 janvier 2008 3: Le Conseil-exécutif n’est pas d’avis que les promesses n’ont pas été tenues. M. Roland Näf, Muri (PS-JS). Le Conseil-exécutif a promis à l’époque qu’il n’y aurait plus de subvention pour Belpmoos. Cette promesse vaut-elle encore? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. Belpmoos est l’un des rares aérodromes régionaux en Suisse et en Europe qui ne reçoivent pas d’aide publique garantie. Il n’est actuellement pas prévu d’accorder d’autres subventions. Il s’agit donc ici d’une subvention d’infrastructure unique. Question 12 Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC) – Cours d’informatique et de bureautique des ORP Les ORP proposent aux personnes au chômage des cours d’informatique et de bureautique dispensés par des sociétés privées. En 2005, 2006 et 2007, les chiffres du chômage ont fortement baissé. Dans ces conditions, je prie le Conseilexécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Ces cours sont-ils tous sanctionnés par un certificat reconnu (ECDL/SIZ) ? 2. Combien de cours (préciser également le nombre de classes) ont été dispensés en 2005, 2006 et 2007 ? Quelle était leur nature ? 3. Pourquoi le prix de ces cours n’est-il pas ouvertement précisé dans les formulaires d’inscription ? 4. Quel a été l’impact du recul du chômage sur le nombre de cours dispensés ? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. Les offices régionaux de placement ne proposent pas simplement des cours. Les cours sont destinés à compléter les connaissances des personnes au chômage afin de leur permettre de retrouver un emploi le plus rapidement possible. Les cours sont proposées pour une période de trois ans. 2008 est la dernière année de la période 2005-2008. 1: Les cours répondent aux besoins du marché. Seule une partie des sans-emploi ont besoin d’un certificat. 10 pour cent suivent le cours ECDL European Computer Driver’s Licence, et d’autres suivent le cours sanctionné par le certificat suisse, mais indépendamment de l’ORP, raison pour laquelle ces derniers ne sont pas inclus dans les dix pour cent. 2: En 2005, 1346 personnes ont pris part à 121 cours, 2006, 1282 personnes à 121 cours, 2007, 913 personnes à 98 cours. 3: Ce sont des informations destinées aux participants et non de la publicité. Les cours sont payés par l’assurance-chômage. Ils entrent donc dans les relations d’affaires entre l’ORP et la personne qui propose les cours. 4: Le recul du chômage contribue à réduire le nombre de cours nécessaires, ce que montrent les chiffres. La demande est cependant également déterminée par les besoins de formation des personnes sans emploi. Question 13 Lilo Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts) – Comportement répréhensible des chasseurs Quand la liste recensant les actes répréhensibles des chasseurs sera-t-elle publiée ? Le Conseil-exécutif est-il disposé à intervenir auprès de la Fédération des chasseurs bernois pour qu’elle se distancie Heure des questions résolument et publiquement du comportement répréhensible de certains chasseurs ? Quelles autres mesures prévoit-il de prendre pour que la Fédération des chasseurs bernois assume à l’avenir mieux ses responsabilités ? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. La Fédération des chasseurs bernois établit et publie une liste des incidents qui se sont produits durant la chasse dans les années 2003–2005. Depuis le 16 janvier 2008, elle s’obtient auprès de l’Inspection de la chasse du canton de Berne. Le Conseil-exécutif en appelle à la responsabilité des chasseurs et demande à leur association de tout faire pour que les règles soient observées. La commission de la chasse va formuler des recommandations à l’intention de la Direction de l’économie publique, qui décidera ensuite de la démarche à entreprendre. Question 18 Samuel Graber, Horrenbach-Buchen (UDC) – Commercialisation du bétail Quelles considérations économiques ont-elles guidé le directeur de l’économie publique quand il a décidé de subventionner la commercialisation du bétail bio ? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. Le 22 août 2007, le Conseil-exécutif a adopté une modification de l’ordonnance du 5 novembre 1997 sur la production et la commercialisation dans l’agriculture. Il devenait ainsi possible de moduler les subventions de commercialisation en fonction des méthodes de production pour honorer les prestations écologiques, donc également l’élevage de bétail bio. La promotion de la culture biologique dans le canton de Berne est l’une des huit priorités de la Direction de l’économie publique dans cette législature. L’avenir de l’agriculture bernoise est dans la production de qualité. Question 21 Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC) – Promotion économique à Vienne La presse dominicale du 20 janvier dernier rapporte que plusieurs collectivités et organisations suisses gèreront un bar à Vienne avant, pendant et après l’Euro 08. Dans ce contexte, je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Le canton est-il associé d’une manière ou d’une autre à ce projet ? 2. Si oui, sous quelle forme ? 3. Quel sera le montant des recettes fiscales du canton affecté directement ou indirectement à la gestion de ce bar ? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. La présence du canton de Berne à Vienne dans le contexte de l’Euro08 entre dans la promotion du lieu de résidence et de travail qu’est le canton de Berne. Le Grand Conseil a adopté une motion à ce sujet à la session de juin 2006. Le projet Swiss Beach était mentionné dans le rapport que vous avez traité la semaine dernière. Le bar à proprement parler est tenu par un gérant de longue date, sans subventions directes ou indirectes. Au total, la promotion dans le cadre de l’Europ08 est budgétée à 2,8 millions de francs. Instruction publique 29 janvier 2008 Le projet Berne–Salzbourg–Vienne, dont fait partie «Swiss Beach», coûte en tout 345 000 francs. Le président. M. Leuenberger a encore une question. M. Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC). Combien coûte le projet«Swiss Beach»? M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. Comme je vous l’ai dit, les coûts du projet Berne / Salzbourg / Vienne totalisent 345 000 francs. Le projet de «Swiss Beach» à Vienne coûte 200 000 à 250 000 francs. Loi sur l’école obligatoire (LEO) (Modification) Annexe 3 Seconde lecture Délibération par article Suite (début de la discussion, voir p. 88) Le président. Hier, nous en sommes restés à l’article 48. Une proposition concernant l’alinéa 5 a été retirée. Art. 48, 49, 49a (nouveau) à 49l (nouveau), art. 50, 51, 51a (nouveau) Adoptés. Art. 51b (nouveau) Le président. Il y a une petite modification. La présidente de la commission a la parole. Mme Irène Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS), présidente de la commission. La commission a considéré qu’il fallait remplacer «bewerten» par «beurteilen». Cette notion est plus adéquate et rend également l’idée de développement de la qualité. Veuillez donc adopter cette proposition de la commission. Le président. Cette proposition est-elle contestée ? Ce n’est pas le cas. L’article 51b (nouveau) est donc adopté. Art. 52, 52a (nouveau), 53, 54, 65, 66, 66a (nouveau), 66b (nouveau), 67, 67a (nouveau), 65, 66, 66a, 66b, 67, 67a (nouveau), 70, 71, 71a (nouveau), 71b (nouveau), 72 à 74 Adoptés. II., III., IV. Adoptés. Titre et préambule Adoptés. Il n’y a pas de demande de réouverture de la discussion. Le président. Avant le vote final, la présidente de la commission a la parole. Mme Irène Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS), présidente de la commission. J’ai oublié de dire hier où en est l’initiative sur les écoles de jour. Avant la première lecture, nous avons proposé que cette affaire ne soit discutée que lors de la seconde lecture. Et puis nous avons voté lors de la 101 seconde lecture le report de l’affaire. Sans vouloir couper l’herbe sous les pieds du comité d’initiative, je pense que ses propositions sont probablement dorénavant intégrées à la loi. La représentante du comité, Corinne Schärer, pourra peutêtre nous dire quelle sera la suite de la procédure. La commission va discuter l’arrêté du Grand Conseil au mois de mars, si c’est encore nécessaire. Le président. La représentante du comité d’initiative a la parole. Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). La séance du comité d’initiative consacrée au résultat de la première lecture a abouti à la conclusion que le résultat était satisfaisant et que nous tiendrions une conférence de presse pour informer sur ce que cela signifie pour le comité d’initiative. Cette conférence de presse a lieu demain matin à dix heures, et nous ferons connaître notre décision. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Je vous remercie pour cette discussion de qualité au sujet de la loi sur l’école obligatoire. Cette révision permet de lancer un certain nombre de projets prévus dans la stratégie de la formation, que vous avez adoptée au printemps 2005. Je pense que l’école obligatoire a fait un pas important dans l’avenir. Je vous remercie d’avoir fait un accueil aussi positif à cette loi. Le président. Nous allons voter la révision partielle de la loi sur l’école obligatoire. Vote final par appel nominal Pour l’adoption de la modification législative en seconde lecture: Aebischer, Ammann, Antener, Arm, Astier, BalliStraub, Baltensperger, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, Bernhard-Kirchhofer, Bhend, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Blank, Blaser, Blaser-Gerber, Bommeli, Bornoz Flück, Brand, Bregulla-Schafroth, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Burn, Coninx, Contini, Costa, Desarzens-Wunderlin, Etter, Feller, Fischer (Meiringen), Friedli, Fritschy-Gerber, Früh, Fuchs, Gagnebin, Gasser, Gerber, Graber, Gränicher, Grimm, Grossen, Haas, Hadorn, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Häsler, Haudenschild, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Hostettler, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Jenk, Jenni, Jost, Kast, Keller, Kilchherr, Klopfenstein, Kneubühler, Kohler-Jost, Kronauer, Küng, Küng-Marmet, Kurt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Leuenberger, Leuzinger, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Marti Anliker, Masshardt, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Meyer, Moeschler, Morgenthaler, MorierGenoud, Mühlheim, Näf-Piera, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Rhyn, Ruchti, RuferWüthrich, Ryser, Schär, Schärer, Scherrer, Schnegg, Schnegg-Affolter, Schneiter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Schwarz-Sommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Spring, Stalder-Landolf, Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, Studer, von Allmen (Gimmelwald), von Allmen (Thoune), Wälchli, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Wyss, Zryd, Zuber, Zumstein (128 voix) Contre: (0) Abstentions: (0) Absents: Aellen, Barth, Bieri (Spiez), Burkhalter-Reusser, Fischer (Longeau), Flück, Freiburghaus, Geissbühler, Gfeller, Giauque, Grivel, Haldimann, Hess, Huber, Käser, Kropf, Künzli, Lemann, Markwalder, Michel, Moser, Pardini, Rösti, 102 29 janvier 2008 Schmid, Schwickert, Sommer (Wynigen), Staub, Sutter, Vaquin, Vaucher-Sulzmann, Widmer (31 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. Le Grand Conseil a adopté la révision partielle de la loi sur l’école obligatoire par 128 voix sans opposition. Loi concernant l’adhésion à l’accord intercantonal sur les écoles offrant des formations spécifiques aux élèves surdoués Annexe 4 Première lecture Débat d’entrée en matière Mme Irène Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS), présidente de la commission. Il s’agit ici de structures spécifiques pour les élèves surdoués, dans les domaines du sport, de la musique et des arts. Le champ d’application se limite au cycle secondaire I et II. Le canton va admettre des élèves d’autres cantons, mais il va aussi leur en envoyer. Mais pourquoi le canton devrait-il adhérer à cet accord intercantonal, puisque nous avons décidé que la problématique des élèves surdoués serait réglée elle aussi à l’article 17 LEO. Mais il est question de structures spécifiques que les communes ou le canton doivent payer, par exemple les classes de football à Huttwil, différentes classes de surdoués «Sport» dans les gymnases, une classe de sport et de culture au gymnase de Bienne. Le canton de Berne enverra de son côté des élèves à Engelberg, où l’on enseigne les différents sports de neige, ou au gymnase sportif de Davos. Le canton de Berne souhaite en effet encourager les surdoués dans les domaines du sport, de la musique et des arts comme cela se fait dans certaines écoles privées. C’est pourquoi il faut une loi et non pas seulement un arrêté du Grand Conseil comme pour d’autres accords intercantonaux. Bien sûr, nous avons discuté ce qu’est un élève surdoué, mais en tout et pour tout, la commission a fait bon accueil à cette loi. Nous avons apporté une modification mineure à l’un des articles, à la demande de la Direction de l’instruction publique elle-même. A l’article 5, nous avons remplacé un mot par un autre, mais c’est en somme une adaptation rédactionnelle. Nous avons adopté la loi à l’unanimité, et j’espère que vous le ferez aussi. Mme Eva Desarzens-Wunderlin, Boll (PRD). L’égalité des chances doit valoir non seulement pour les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage, mais également pour les surdoués. C’est pourquoi nous appelons de nos vœux l’accord intercantonal et la loi. L’article 17 LEO montre que le problème a été reconnu. Pour les enfants surdoués sur les plans intellectuel et artistique, les possibilités sont moins nombreuses que celles dont bénéficient les enfants particulièrement doués pour la musique ou le sport. L’adhésion à cet accord intercantonal doit permettre d’encourager les jeunes surdoués. Comme le canton ne dispose pas de structures spécialisées pour tous les domaines, nous devons permettre à ces enfants de se rendre au besoin dans un autre canton. En ce qui concerne les élèves intellectuellement surdoués, le canton compte une variété d’offres qui sans doute permet de trouver une solution sur mesure. Instruction publique La référence à l’article 17 LEO est insuffisante, puisque cet article concerne en principe le cycle secondaire I seulement. Nous avons donc besoin d’une nouvelle loi sur les écoles moyennes, pour couvrir également le cycle secondaire II. L’article 8 de cette loi prévoir l’encouragement des élèves particulièrement doués et l’article 65, alinéa 3 ouvre la possibilité à une formation dans un autre canton. Dans une interprétation étroite, seuls les élèves surdoués du cycle secondaire I ont accès aux structures spécifiques, alors que l’on veut imposer des restrictions aux élèves intellectuellement surdoués. D’où ma question au directeur de l’instruction publique: quelle interprétation donner à l’article 5? Tous les élèves surdoués sont-ils inclus ou rechigne-t-on à laisser les élèves intellectuellement surdoués suivre une école dans un autre canton? Nous sommes pour l’égalité des chances, et nous sommes pour cette loi. Mme Elisabeth Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts). L’adhésion à cet accord intercantonal offrant des formations spécifiques aux élèves surdoués est la réalisation de la motion Zryd que le Grand Conseil a adoptée il y a une année. Cela permet aux élèves du secondaire I et II de suivre une formation dans un autre canton, ce qui va apporter un allégement pour les finances de leurs parents. Il est question ici de musique, de création artistique et de sport. On peut à raison objecter qu’il y a d’autres domaines que les sports et les arts. Qu’en est-il des enfants intellectuellement surdoués? Ces enfants ont eux aussi le droit à une formation optimale, mais cela doit se faire à l’école obligatoire. J’ai effectivement l’impression qu’il n’y a pas partout à l’école obligatoire des offres adéquates pour les élèves intellectuellement surdoués. Il ne suffit pas de sauter une classe à l’école primaire. Il ne faut pas oublier le développement nécessaire des compétences sociales. A cet égard, il faut faire des progrès. Au niveau du secondaire II il n’y a pas de solution spécifique. En temps normal, les enfants intellectuellement surdoués ne suivent pas de formation hors du canton, mais il y a des exceptions. Le groupe des Verts approuve l’adhésion à cet accord. Mme Elisabeth Hufschmid, Bienne (PS-JS). Les domaines concernés ici sont le sport, la musique et la dance. Pour ce qui est des enfants intellectuellement surdoués, 5 millions de francs sont consacrés à des offres à leur intention dans le cadre de l’école obligatoire. Les membres du groupe socialiste ont été soulagés quand la présente loi, avec une référence à l’article 17 LEO, a pu être inscrite au programme avec les ordonnances d’application nécessaires. La loi a été adoptée à l’unanimité en commission, et le groupe socialiste apporte son soutien à ce texte. Mme Käthi Wälchli-Lehmann, Obersteckholz (UDC). Le groupe UDC est favorable à l’entrée en matière. Cette loi permet d’encourager les enfants particulièrement doués dans un domaine donné sans négliger pour autant leur formation scolaire. La loi statuant l’adhésion permet de régler la question des écolages et des subventions. Elle se limite au secondaire I et II. L’adhésion à cet accord apporte un réel soulagement et permet de combler une lacune dans notre système scolaire. L’UDC est unanimement favorable à ce projet. M. Erwin Sommer, Melchnau (UDC). Le groupe PEV est pour l’entrée en matière. Cet accord permet de mettre en place les conditions nécessaires pour permettre aux élèves surdoués d’obtenir la formation qui correspond à leurs talents. La couverture des frais d’école est un élément important. Les conditions à remplir sont logiques. Instruction publique 29 janvier 2008 En ce qui concerne les élèves intellectuellement surdoués, nous estimons qu’il est pédagogiquement plus sensé de veiller à leur formation dans leur propre classe. 103 Titre et préambule Adoptés. Il n’y a pas de demande de réouverture de la discussion. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Dans cette loi, il est question d’élèves surdoués dans les domaines de la musique, de la danse et des sports. Mais également d’élèves intellectuellement surdoués. En principe, les élèves même surdoués sont formés le plus près possible de chez eux. Cela a été dit, il manque des infrastructures pour certains types de surdoués dans le canton. L’accord règle l’accès des élèves surdoués à une formation adéquate, sur le plan intercantonal, selon le principe à la carte. Le canton de Berne choisira lui-même quels prestataires il veut inclure dans sa liste, en plus des formations proposées dans le canton même et donc accessibles à des élèves d’autres cantons. Et il décide quelles sont les formations pour lesquelles il est prêt à payer les écolages. Les élèves doivent bien évidemment pouvoir présenter une attestation de leur don particulier. Il est également important que la formation ait un sens du point de vue pédagogique. Alors le canton de Berne paye l’écolage et la facture à la commune concernée conformément à l’ordonnance. La loi est nécessaire pour deux raisons. D’abord en raison de la facturation des écolages aux communes quand des élèves bernois sont formés dans un autre canton. Ensuite parce que sans loi nous aurions dû envoyer les élèves dans des écoles privées d’autres cantons, mais nous n’aurions pu faire état de structures spécialisées équivalentes dans le canton de Berne. Il fallait pour cela modifier la loi. Madame Desarzens a demandé si la loi exclut les enfants intellectuellement surdoués puisqu’il n’est question dans le rapport que de sport, de musique et de danse. Bien sûr que non. Il est parfaitement possible d’inclure à la liste des établissements qui leur sont destinés. Mais dans notre conception, ces élèves doivent être encouragés sur le plan interne au canton, car ils n’ont pas besoin d’une infrastructure particulière sur une montagne ou ailleurs. Il est vrai qu’aujourd’hui, les offres à l’intention de cette catégorie de surdoués sont encore peu développées. C’est pourquoi ils sont visés eux aussi par l’article 17 LEO. Dans l’ordonnance d’application, il est prévu d’y consacrer 5,5 millions de francs par année. Le président. Nous allons voter la loi, sans les annexes, qui ne sont pas de notre compétence. Vote final par appel nominal Pour l’adoption de la loi en première et unique lecture: Aellen, Ammann, Antener, Astier, Balli-Straub, Baltensperger, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernasconi, BernhardKirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blank, Blaser, Blaser-Gerber, Bornoz Flück, Brand, BregullaSchafroth, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Burn, Coninx, Contini, Costa, DesarzensWunderlin, Etter, Feller, Fischer (Meiringen), Flück, Friedli, Fritschy-Gerber, Früh, Fuchs, Geissbühler, Graber, Grivel, Grossen, Haas, Hadorn, Hänsenberger-Zweifel, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Hostettler, Hufschmid, Iannino Gerber, Indermühle, Iseli, Jenk, Kast, Kilchherr, Kneubühler, Kronauer, Küng-Marmet, Künzli, Kurt, Lanz, Lauterburg-Gygax, Lemann, Leuenberger, Leuzinger, Löffel-Wenger, LoosliAmstutz, Lüthi, Markwalder, Masshardt, Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Meyer, Moeschler, Morgenthaler, MorierGenoud, Moser, Näf-Piera, Pauli, Ramseier, Reber, Rérat, Rhyn, Ruchti, Rufer-Wüthrich, Ryser, Schär, Schärer, Scherrer, Schnegg, Schneiter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Stalder-Landolf, Staub, Streiff-Feller, Struchen, Stucki (Berne), Stucki (Anet), StuckiMäder, Vaucher-Sulzmann, von Allmen (Thoune), Wälchli, Wälti-Schlegel, Wasserfallen, Widmer, Wyss, Zryd, Zuber (109 voix) Contre: (0) Abstentions: (0) Le président. Je constate que l’entrée en matière n’est pas contestée. Le Conseil-exécutif et la commission proposent une seule lecture. Vous paraissez tous accepter cette proposition. Nous allons discuter les articles. Absents: Aebischer, Arm, Barth, Bhend, Bommeli, BurkhalterReusser, Fischer (Longeau), Freiburghaus, Gagnebin, Gasser, Gerber, Gfeller, Giauque, Gränicher, Grimm, Haldimann, Hänni, Häsler, Haudenschild, Hess, Huber, Jenni, Jost, Käser, Keller, Klopfenstein, Kohler-Jost, Kropf, Küng, Marti Anliker, Messerli (Interlaken), Michel, Mühlheim, Neuenschwander, Pardini, Pfister, Rösti, Schmid, Schnegg-Affolter, Schwarz-Sommer, Schwickert, Siegenthaler, Sommer (Wynigen), Spring, Steiner, Studer, Sutter, Vaquin, von Allmen (Gimmelwald), Zumstein (50 députés) Délibération par article Le président Christoph Stalder ne vote pas. Art. 1 à 4 Adoptés. Le président. Le Grand Conseil a adopté la loi en unique lecture par 109 voix sans opposition et sans abstention. Art. 5 Mme Irène Hänsenberger-Zweifel, Berthoud (PS-JS), présidente de la commission. Nous avons simplement remplacé la notion de formation suivie dans un autre canton par celle de formation choisie. Le président. Nous en avons pris acte. L’article 5 est donc adopté. Art. 6 à 11 Adoptés. 279/2007 Motion urgente Sommer, Melchnau (PEV) / Guggisberg, Kirchlindach (UDC) – Plan d’études de la Suisse alémanique : soigner la mise en œuvre Texte de la motion du 19 novembre 2007 Un groupe de projet travaille actuellement sur le nouveau plan d’études de la Suisse alémanique. Le projet sera soumis aux cantons entre mars et mai 2008. Certains points sont encore en suspens, comme la définition de certains thèmes sociétaux. 104 29 janvier 2008 Dans le but de favoriser les conditions de mise en œuvre de ce plan d’études dans le canton de Berne, le Conseil-exécutif est chargé des mandats suivants : – Influer sur la définition des thèmes sociétaux (santé, technologie, préparation au choix professionnel, religion et culture, etc.). – Planifier soigneusement la mise en œuvre au niveau cantonal et assurer le suivi de la mise en œuvre. – Accorder le poids nécessaire à la formation du corps enseignant du secondaire I (en adaptant p. ex. très précisément la formation dispensée à la PH Bern dans le domaine des sciences naturelles au plan d’études). – Mettre sur pied des filières de post-qualification à l’adresse des enseignants et enseignantes qui enseignent dans des disciplines pour lesquelles ils n’ont pas été formés. – Mettre en place des mécanismes de controlling de la mise en œuvre du nouveau plan d’études. – Continuer de promouvoir l’édition de moyens d’enseignement répondant aux besoins. Développement La branche NMM (Natur-Mensch-Mitwelt) introduite en 1995 doit stimuler les aptitudes et les capacités comme outils de pensée, d’action et d’intelligence émotionnelle. Les domaines (auparavant la chimie, l’économie domestique, la géographie, l’histoire, les sciences naturelles, la physique, la religion/éthique) sont en quelque sorte les champs d’expérimentation des aptitudes et des capacités. Cette branche a des aspects positifs − la stimulation des aptitudes, l’interdisciplinarité, l’autonomie dans la rédaction des travaux de semestre, les espaces de créativité −, mais aussi négatifs : il n’y a pas de relève dans les métiers techniques et médicaux, d’une part, et, d’autre part, les valeurs chrétiennes de la civilisation occidentale tombent de plus en plus dans l’oubli (la religion/éthique sont bien souvent négligées). Ces carences sont de plus en plus flagrantes dans le canton de Berne. Pourquoi cette absence de relève dans les métiers techniques par exemple ? Il y a hélas rarement coïncidence entre ce que le corps enseignant apprend pendant sa formation et ce qu’il doit mettre en pratique ultérieurement dans l’exercice de la profession. On leur enseigne par exemple la géographie et ils doivent plus tard donner des cours de chimie. Une étude menée il y a 8 ans déjà montrait qu’en histoire, plus de 50 pour cent des cours sont donnés par des enseignants et enseignantes qui n’ont pas reçu la formation de base nécessaire et qui, pourtant, sont habilités à enseigner cette branche. En ce qui concerne la religion/éthique, ce taux atteint même 80 pour cent. En définitive, tout rentre dans la branche NMM ! Résultat : des domaines sont négligés tout simplement parce que les enseignants et enseignantes n’ont pas les connaissances nécessaires. On note des signes annonciateurs d’une aggravation de ce phénomène (du fait p. ex. que la nouvelle formation des enseignant-e-s du secondaire I porte sur 4 branches). La biologie a par exemple presque totalement disparu de l’enseignement dispensé à la PH Bern. Plusieurs études montrent également que l’enseignement de la branche NMM dépend fortement des goûts de l’enseignant ou de l’enseignante et que les choix sont souvent dus au hasard. Si l’on ne transmet pas aux garçons et aux filles la passion de la technique, de la physique, de la chimie, etc., ils n’auront pas envie plus tard de choisir un métier dans l’un de ces domaines. Sans compter que les enseignants et enseignantes n’ont quasiment pas la possibilité aujourd’hui d’acquérir des qualifications après-coup, alors que ce serait pourtant indispensable. Instruction publique Le groupe de projet est conscient de la problématique et tente d’intégrer les expériences faites avec les plans d’études dans le projet. Pour que la mise en œuvre du nouveau plan d’études soit un succès dans le canton de Berne, il faut veiller suffisamment tôt aux points évoqués ci-dessus. Objectifs du nouveau plan d’études de la Suisse alémani8 que : – Favoriser l’harmonisation des programmes et des objectifs de l’école obligatoire et contribuer à l’élimination des obstacles à la mobilité entre les cantons. – Donner les orientations pour l’élaboration commune de moyens d’enseignement. – Fournir la base de l’harmonisation des programmes de formation du corps enseignant et simplifier la mobilité professionnelle des enseignants et enseignantes. – Réduire le coût de la conceptualisation du pilotage de l’école obligatoire et la mener moyennant de hautes exigences de qualité. Les développements actuels de ces travaux de conceptualisation, notamment la mise au point des standards HarmoS, exigent une réorientation des plans d’études. Contenu provisoire du nouveau plan d’études : – Objectifs de formation – Standards HarmoS, objectifs de compétence, niveaux – Compétences disciplinaires et interdisciplinaires – Thèmes sociétaux – Matrice de formation : contenus et grille horaire – Commentaire des domaines/disciplines, descriptifs (potestatifs), descripteurs, exemples de contenus – Remarques didactiques, remarques éventuelles sur les outils de détermination du niveau des connaissances (12 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Jusqu’à présent, les plans d’études de la scolarité obligatoire dans la partie germanophone du canton étaient élaborés et mis en application par la Direction de l’instruction publique. En 2006, les 21 cantons de langue allemande, bilingues ou trilingue ont décidé d’élaborer un nouveau plan d’études commun afin de coordonner le contenu de l’enseignement dispensé dans les établissements de la scolarité obligatoire de Suisse alémanique. Son élaboration dans le cadre d’un projet commun limite les possibilités d’intervention des cantons participants. La Direction de l’instruction publique du canton de Berne exerce son action sur l’élaboration du plan d’études à double titre : en tant que membre de l’assemblée plénière des conférences régionales de la CDIP, le Directeur de l’instruction publique fait partie de l’organe de décision suprême du projet. Par ailleurs, le canton de Berne est représenté dans le groupe de suivi par un collaborateur de la Direction de l’instruction publique. Cet organe consultatif de la direction du projet assure le lien avec les Directions responsables de la formation dans les cantons. Le canton de Berne a participé à la préparation du projet et joue actuellement un rôle actif dans le processus d’élaboration. Les bases du nouveau plan d’études sont actuellement en préparation ; elles seront soumises aux Directions compétentes des cantons partenaires au printemps 2008. La Direction de l’instruction publique donnera son avis sur ces bases à ce moment là. Le Conseil-exécutif se prononce comme suit sur les exigences formulées dans la motion : 8 Descriptif du mandat attribué au groupe de projet, cf. www.lehrplan.ch/dokumente/Projektmandat-Grundlagen-Lehrplan.pdf Instruction publique 29 janvier 2008 1. La Direction de l’instruction publique influe sur l’élaboration du plan d’études dans la limite de ses possibilités. Même si le canton de Berne participe aussi activement que possible à ce projet, il ne faut pas oublier que vingt autres cantons y participent également. La Direction de l’instruction publique souhaite en particulier que les thèmes sociétaux bien ancrés dans le plan d’études en vigueur dans le canton de Berne figurent aussi dans le futur plan d’études intercantonal. Les travaux effectués jusqu’à présent montrent que les autres cantons soutiennent aussi ce point de vue. 2. La Direction de l’instruction publique lancera un projet de mise en œuvre pour le canton de Berne dès que les bases nécessaires au nouveau plan d’études auront été élaborées. Les travaux préliminaires pourront être menés dès 2008, mais la mise en œuvre ne pourra être concrétisée qu’à partir de 2009, lorsque les plans d’études des différentes disciplines auront été élaborés. 3. Les étudiant-e-s qui préparent un diplôme d’enseignement pour le cycle secondaire I (S I) à la Haute école pédagogique germanophone (PH Bern) obtiennent un titre d’enseignement dans trois branches (« Volldiplom S I », diplôme intégral S I). L’allemand ou les mathématiques doivent être choisis comme première branche. Quiconque souhaite enseigner la branche « Natur-Mensch-Mitwelt (NMM) » doit choisir une branche du domaine NMM comme deuxième ou troisième branche, ce qui lui permet d’acquérir un niveau de spécialisation minimum. Les neuf semestres que comportent la formation ne suffisent pas à se spécialiser dans tous les domaines de la branche NMM. Il va de soi que la formation du corps enseignant s’alignera sur les disciplines prévues par le nouveau plan d’études. Toutefois, la formation ne permettra d’acquérir toutes les qualifications spécialisées et aptitudes requises que si le domaine NMM est réparti en plusieurs sous-domaines (par ex. sciences et technique, culture et société), ce qui permettrait de doter la formation de combinaisons de branches appropriées. 4. Les membres du corps enseignant titulaires d’un diplôme intégral S I possèdent un titre d’enseignement pour trois (formation à partir de 2005) ou quatre disciplines (ancienne formation), mais sont depuis toujours habilités, pour des raisons d’organisation scolaire (affectation, charge d’enseignement, etc.), à enseigner dans toutes les branches du diplôme S I. Le problème mis en évidence dans la motion ne concerne donc pas uniquement la branche NMM. Il n’est pas possible d’exiger de la part des enseignant-e-s titulaires d’un diplôme intégral une postqualification dans les disciplines pour lesquelles ils ne possèdent pas de titre d’enseignement, mais sont habilités à enseigner. La PH Bern offre cependant la possibilité de préparer un diplôme spécialisé dans les différentes branches du secondaire I (formation de 5 semestres). Quiconque possède un diplôme intégral S I peut préparer ces diplômes complémentaires compte tenu des résultats déjà obtenus pendant les études (formation en cours d’emploi possible). Il convient d’examiner si ces offres peuvent être intégrées aux formations de base et/ou aux formations proposées par l’Institut für Weiterbildung (IWB) de la PH Bern. Il est de la responsabilité des autorités d’engagement et des directions d’école d’engager les membres du corps enseignant qui enseignent une discipline sans posséder le titre d’enseignement correspondant à l’obligation de se perfectionner dans le domaine en question. 5. Compte tenu de l’avancée actuelle du projet, les cantons devraient pouvoir mettre en application le nouveau plan d’études dès 2011. La Direction de l’instruction publique 105 n’a pas encore arrêté la date d’introduction dans le canton. Celle-ci dépend des autres projets en cours ou en planification. Il est particulièrement important pour la Direction de l’instruction publique que les projets en cours soient mis en œuvre de manière coordonnée dans le canton. Le processus de controlling devra aussi être planifié dans l’optique de l’introduction du plan d’études. En l’état actuel des choses, cela n’est pas encore possible. 6. La Direction de l’instruction publique entend continuer de promouvoir l’édition de moyens d’enseignement qui répondent aux besoins et suivent le plan d’études. Elle le fera, comme c’est déjà le cas, par le biais du travail de coordination de la Centrale intercantonale des moyens d’enseignement CIME et en étroite coopération avec les Editions scolaires bernoises. Proposition : adoption Le président. Le Conseil-exécutif est prêt à proposer l’adoption de cette motion. Personne ne s’y oppose. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 109 voix 0 voix 3 abstentions 275/2007 Interpellation urgente PEV (Sommer, Melchnau) – Répartition des compétences entre les Editions scolaires blmv SA, la commission des moyens d’enseignement et la Direction de l’instruction publique Texte de l’interpellation du 16 novembre 2007 Suite au remue-ménage qui a entouré la parution du manuel scolaire germanophone de sciences naturelles et de connaissance de l’environnement intitulé « NaturWert Pflanzen-TiereMenschen », le gouvernement est chargé de répondre aux questions suivantes : 1. Comment expliquer le communiqué de presse commun des Editions scolaires bernoises et de la Direction de l’instruction publique ? Il serait particulièrement intéressant de comprendre ce que signifie la formule suivante du communiqué : « Ainsi en a décidé le directeur de l’instruction publique du canton de Berne, le conseiller d’Etat Bernhard Pulver, en accord avec l’éditeur. » 2. Aujourd’hui, qu’en est-il véritablement du manuel « NaturWert » ? 3. Dans quelle mesure les Editions scolaires bernoises, dont les ouvrages sont diffusés dans l’ensemble du pays et parfois à l’étranger, sont-elles effectivement autonomes ? 4. Quelles sont les compétences de la commission des moyens d’enseignement ? 5. Quelles sont les compétences du directeur de l’instruction publique quant aux moyens d’enseignement ? 6. Le directeur de l’instruction publique peut-il dicter aux Editions scolaires comment elles doivent élaborer quels moyens d’enseignement et lesquels elles doivent vendre ? Si oui, sur quelle base ? Dans le cas qui nous occupe, en vertu de quoi le directeur de l’instruction publique est-t-il intervenu dans les affaires d’éditions scolaires dites indépendantes ? 7. Le directeur de l’instruction publique a-t-il dépassé ses compétences ? Si oui, lesquelles ? 8. Pourquoi, et en vertu de quelles compétences, le secrétaire général de la Direction de l’instruction publique a-t-il précipitamment annoncé des mesures aux médias avant la 106 29 janvier 2008 prise de position officielle de la Direction de l’instruction publique ? 9. Comment le président de la commission des moyens d’enseignement et des plans d’études de l’école obligatoire dans la partie germanophone a-t-il été impliqué dans la prise de décision ? (12 cosignataires) Instruction publique d’intervenir dans les affaires opérationnelles des Editions scolaires. 7. Le directeur de l’instruction publique n’a pas outrepassé ses compétences. 8. Le secrétaire général a, dans une première phase, répondu aux questions des médias sur ordre du directeur de l’instruction publique, annonçant que ce dernier ferait éventuellement, après réexamen, modifier le cahier – Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 d’entente avec les Editions scolaires. 9. Le directeur de l’instruction publique a pris contact avec le L’affaire du manuel scolaire germanophone de sciences président de la Commission des moyens d’enseignement et naturelles et de connaissance de l’environnement intitulé des plans d’études et l’a informé de sa décision. « NaturWert » a déjà été traitée à l’heure des questions de la session de novembre 2007. Les questions posées dans Le président. M. Sommer est partiellement satisfait de la l’interpellation ont reçu les réponses suivantes : réponse. Il va faire une déclaration. 1. Le communiqué de presse du 8 novembre 2007 de la Direction de l’instruction publique a été adopté d’entente M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). La réponse montre que avec les Editions scolaires à la suite de discussions entre, les compétences sont clairement définies. Le manuel sera d’une part, le chargé de la communication de l’INS et les entièrement retravaillé. Je me permets de faire à ce sujet Editions scolaires et, d’autre part, le directeur de quelques remarques. D’abord, nous avons là un manuel l’instruction publique et le représentant de l’INS au conseil d’éthique et non de sciences naturelles, c’est ce que le prod’administration des Editions scolaires à l’issue d’une de fesseur Wilhelm de la HERP de Suisse centrale n’a pas comses séances. pris. Ensuite, le manuel va à la rencontre des élèves là où ils 2. Le cahier « Schöpfung und Evolution – Entstehung des se trouvent. Les faits scientifiques ne stimulent pas forcément Lebens » (Création et évolution - Origine de la vie) est en le dialogue constructif. La foi dans un créateur n’est pas incours de révision aux Editions scolaires avec le concours compatible avec l’histoire de la terre. Il faut ensuite définir de spécialistes. En attendant, le manuel « NaturWert » avec précision ce qu’est l’évolution. Est-ce une hypothèse ou continuera d’être distribué, mais sans le cahier en question. une théorie? Nombre d’aspects de la théorie de l’évolution 3. Les Editions scolaires blmv SA sont autonomes dans les sont tout simplement des suppositions. Ce serait induire les limites du droit des sociétés anonymes. En tant élèves en erreur que de leur faire croire que tout est scientifiqu’actionnaire principal, le canton de Berne peut exercer quement prouvé. Les valeurs sont un complément à la une influence sur le conseil d’administration ainsi que sur science, il ne faut pas laisser sa capacité de raisonnement au l’élaboration des statuts et l’approbation des comptes. D’un vestiaire. point de vue juridique, les Editions scolaires jouissent par conséquent d’une grande indépendance. Réalisant plus de Le président. Je répète, M. Sommer est partiellement satis50 % de leur chiffre d’affaires auprès des écoles du canton fait de la réponse. de Berne, elles ont cependant tout intérêt à adapter leurs produits et leur politique commerciale à ce marché important. 289/2007 4. La Commission des moyens d’enseignement et des plans Interpellation urgente Ammann, Meiringen (PS-JS) – La d’études conseille la Direction de l’instruction publique, science et les moyens didactiques cantonaux conformément à l’article 14c de la loi sur l’école obligatoire (LEO), pour ces questions. Elle a pour tâche de lui soumet- Texte de l’interpellation du 19 novembre 2007 tre des propositions concernant les moyens d’enseignement obligatoires et recommandés ainsi que de En septembre 2007, les Editions scolaires du canton de planifier et d’accompagner les projets en matière Berne ont publié un nouveau manuel de langue allemande d’innovations. Elle accomplit son travail en collaboration pour l’enseignement secondaire du premier degré, intitulé avec d’autres cantons et avec les Editions scolaires dans le « NaturWert ». Un article paru dans l’édition dominicale de la cadre de la Centrale intercantonale des moyens NZZ du 4 novembre critiquait longuement ce manuel, qui d’enseignement (CIME). place le créationnisme et le darwinisme au même niveau en 5. En vertu de l’article 14a LEO, le directeur de l’instruction tant que deux « avis et opinions » possibles. Suite à de nompublique a notamment la responsabilité de définir les breuses interventions de spécialistes, le 8 novembre le dimoyens d’enseignement obligatoires ; il nomme les mem- recteur de l’instruction publique a fait le nécessaire pour que bres de la Commission des moyens d’enseignement et des le manuel soit retiré du marché. Certains passages doivent plans d’études. être retravaillés. 6. Le directeur de l’instruction publique est responsable de « NaturWert » traite de manière inadmissible de la validité ou l’utilisation des moyens d’enseignement dans les écoles la nullité des théories scientifiques comme s’il s’agissait d’une publiques du canton de Berne. En l’occurrence, l’éditeur de question d’appréciation éthique, en suggérant que les textes « NaturWert » est la Commission des moyens religieux (comme la Création) devraient être considérés à d’enseignement et des plans d’études et en conséquence la égalité avec les théories scientifiques : y croire ou pas devrait Direction de l’instruction publique. En cette qualité, celle-ci être un choix personnel. peut exercer une influence directe sur ce moyen L’école publique se doit de montrer aux élèves que les théod’enseignement. Elle continuera d’élaborer les moyens ries scientifiques n’ont rien à voir avec les croyances ou les d’enseignement nécessaires en étroite collaboration avec opinions personnelles ; c’est une mission fondamentale. La les Editions scolaires. Par ailleurs, le directeur de science s’occupe en effet exclusivement de fournir une explil’instruction publique ne peut dicter aux Editions scolaires cation scientifique rationnelle aux phénomènes. La théorie de quels moyens d’enseignements elles doivent créer et ven- l’évolution, quant à elle, est unanimement acceptée en sciendre, ni comment. Il n’est pas non plus dans son intention Instruction publique 29 janvier 2008 ces naturelles. Aucun scientifique reconnu n’a d’autre explication ou théorie plausible. C’est pourquoi il n’est pas admissible qu’un manuel présente les choses comme le fait « NaturWert », qui, en plus, reprend le terme des créationnistes qui se présentent comme des « scientifiques de la création » et utilise le concept révélateur de « Erschaffung der Erde » (création de la terre) dans le chapitre consacré à « l’avis de la science ». Au nom de la diversité des opinions, le manuel cantonal « NaturWert » colporte n’importe quelle pensée et vocabulaire et participe ainsi à la propagation de représentations de l’homme et du monde datant d’avant le Siècle des Lumières. Il semble que la Direction de l’instruction publique n’accorde pas suffisamment d’importance aux exigences scientifiques auxquelles doivent répondre les moyens d’enseignement. Par ailleurs, ces événements donnent l’impression que le problème de conception fondamental, décelable en plusieurs endroits du manuel, n’avait pas encore été reconnu. La révision partielle du manuel, dont le directeur de l’instruction publique est l’initiateur, ne pourra pas corriger ce défaut de conception originel. Le Conseil-exécutif est donc chargé de répondre aux questions suivantes : 1. Considère-t-il qu’il soit approprié de procéder à la révision complète du manuel « NaturWert » ? 2. Comment garantit-il la participation à l’élaboration de moyens d’enseignement de spécialistes qualifiés dispensant conseils et avis ? 3. En vertu de quels critères et suivant quelle procédure l’équipe d’auteurs a-t-elle été formée ? Comment son travail a-t-il été accompagné et ses résultats évalués par des spécialistes de domaine ? 4. Quel est l’objectif pédagogique et didactique du manuel « NaturWert » et de l’ensemble de la série de moyens d’enseignement NMM (sciences naturelles et connaissance de l’environnement) ? (15 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 19 décembre 2007 Le manuel pluridisciplinaire NaturWert a suscité des discussions car, selon les critiques, la distinction entre les croyances et les connaissances scientifiques n’a pas été faite de manière suffisamment claire dans le cahier du manuel intitulé « Schöpfung und Evolution – Entstehung des Lebens » (Création et évolution – l’origine de la vie). C’est pourquoi la Direction de l’instruction publique a décidé, d’un commun accord avec les Editions scolaires, de retravailler cet élément. Malgré les imprécisions dans le cahier « Schöpfung und Evolution – Entstehung des Lebens », la Direction de l’instruction publique affirme qu’elle soutient l’orientation du manuel NaturWert et de tous les moyens d’enseignement de la série Lernwelten Natur-Mensch-Mitwelt. Ces moyens d’enseignement se basent sur le plan d’études défini pour l’école obligatoire du canton de Berne et sont également utilisés par de nombreux autres cantons. Les élèves sont souvent confrontés aux grandes questions de la société qui sont traitées dans le manuel NaturWert. C’est pourquoi il incombe à l’école d’orienter les élèves et de leur permettre de faire la part des faits et des opinions. Le manuel NaturWert a pour intention de présenter sous diverses perspectives des thèmes importants. Même si cela est très difficile et peut conduire à des malentendus, comme dans le cas du cahier critiqué, il pose ainsi les bases pour que les élèves puissent bénéficier de l’orientation décrite cidessus. Ce manuel n’a pas pour vocation de véhiculer des idéologies unilatérales ni de remettre en question des connaissances scientifiquement prouvées par des opinions 107 personnelles. NaturWert n’a pas non plus pour objectif de placer en concurrence les convictions religieuses et les connaissances scientifiques. Malgré les imprécisions évoquées au sujet du cahier en question, cela ressort clairement, en particulier du guide pour les enseignantes et les enseignants, mais aussi des moyens d’enseignement existants. Sur la base de ces réflexions, le Conseil-exécutif répond comme suit aux questions qui lui ont été posées : 1. La Direction de l’instruction publique a décidé, d’un commun accord avec les Editions scolaires, de retravailler le cahier « Schöpfung und Evolution – Entstehung des Lebens ». Les critiques portent uniquement sur cette partie de NaturWert. Il est donc inutile de retravailler le manuel dans sa totalité. 2. Les Editions scolaires disposent d’une grande expérience en matière d’élaboration de moyens d’enseignement pour l’école obligatoire. Pour chacun d’entre eux, des spécialistes qualifiés sont désignés pour participer à l’organisation du projet. Les moyens d’enseignement sont donc le fruit d’un travail d’équipe pendant lequel les compétences scientifiques, didactiques et tirées de la pratique entrent en jeu. Le concours de spécialistes supplémentaires ou d’institutions spécialisées (p. ex. des offices fédéraux, des institutions universitaires) est sollicité lorsque des thèmes complexes sont traités. Les textes sont également contrôlés par des membres de la direction du projet et de la commission des moyens d’enseignement et des plans d’études (Kommission für Lehrplan- und Lehrmittelfragen) de la Direction de l’instruction publique. 3. Les principes décrits au point 2 ont également été appliqués lors de l’élaboration de NaturWert. L’équipe d’auteure-s devait remplir les conditions suivantes : connaissance des principes du plan d’études « Natur-Mensch-Mitwelt », expérience en matière d’élaboration de moyens d’enseignement et de formation continue, connaissances spécialisées en biologie et en théologie, expérience de l’enseignement à l’école obligatoire. Les personnes intéressées ont dû passer les entretiens qui font partie de la procédure de sélection. Après consultation de la commission des moyens d’enseignement et des plans d’études, les Editions scolaires ont pu embaucher les auteurs et auteures sélectionnés. L’assurance qualité a été garantie par des spécialistes des domaines concernés : deux biologistes, dont un spécialisé dans la biologie de l’évolution, étaient présents pour les parties concernant les sciences naturelles, et trois autres personnes disposant de compétences spécialisées en sciences et en didactique ont participé aux parties concernant la théologie. 4. Les moyens d’enseignement de la série Lernwelten NaturMensch-Mitwelt, qui se fondent sur le plan d’études de 1995 des écoles obligatoires de langue allemande, doivent avoir une dimension à la fois pluridisciplinaires et spécialisée. Les élèves doivent apprendre à engager une réflexion sur leur environnement et les gens qui les entourent et à se forger leur propre opinion ; ils doivent être capables de s’orienter dans le monde complexe et se comporter de manière responsable. Le manuel NaturWert, qui fait partie de la série Lernwelten Natur-Mensch-Mitwelt, présente des thèmes en rapport avec la nature et la société. En plus des principes scientifiques objectifs, ce manuel comprend également des questions et des aspects importants de l’éducation à la citoyenneté et de l’éducation au développement durable. Le président. M. Ammann n’est pas satisfait de la réponse. Il souhaite faire une déclaration. 108 29 janvier 2008 M. Christoph Ammann, Meiringen (PS-JS). La réponse est superficielle. D’abord, les critiques fondées et soutenues par les milieux professionnels ne concernent pas seulement le premier dépliant, mais un certain nombre de pages dans tout le manuel; en tous cas tout le premier chapitre. Les éditions scolaires ont reconnu la nécessité de retravailler le manuel, et engagé les démarches nécessaires. 2 et 3: Il semble que l’on ne veuille pas reconnaître que la supervision et donc aussi les trois niveaux du contrôle de qualité ont failli, l’organisation du projet, la commission des moyens d’enseignement comme le secrétariat général. C’est là qu’il faut agir à mon sens. Enfin, il doit être clairement déclaré que le créationnisme n’a pas sa place dans les moyens didactiques du canton. Nous dirions donc que la Direction de l’instruction publique n’a pas fait son travail, et j’espère simplement que l’ouvrage sera remis sur le métier. 097/2007 Motion Näf, Muri (PS-JS) – Tests de connaissances à l’école : après le diagnostic, le soutien Texte de la motion du 20 mars 2007 Le Conseil-exécutif ordonne des mesures destinées à offrir un soutien supplémentaire aux écoles dont les élèves ont obtenu des résultats inférieurs à la moyenne aux tests de connaissances standardisés (BIVOS ou HARMOS), le but étant de les aider à améliorer les résultats scolaires. Développement Le monitorage de la formation montre que les tests standardisés donnent des résultats mitigés s’agissant de leur impact. Cet impact est négatif lorsque la réponse à de mauvaises performances est la sanction (high stake) ou que les résultats jouent un rôle déterminant dans la sélection. Les acteurs du processus modifient leur comportement de manière défavorable. L’impact des tests n’est positif que si après avoir constaté des lacunes, on prend les mesures de soutien adéquates. Il ne suffit pas pour améliorer les performances de les mesurer ; ce qui est indispensable, c’est un encouragement ciblé. Pourtant, BIVOS ne prévoit pas que les écoles dont les résultats sont inférieurs à la moyenne bénéficient d’un soutien externe. Il n’est pas non plus prévu de débloquer des ressources supplémentaires. Si l’on songe aux classements mis en évidence par des études internationales telles que PISA, force est d’admettre qu’inévitablement, certaines écoles auront de mauvais résultats aux prochains tests, et ce uniquement du fait de l’origine sociale des élèves. La lecture n’est pas seule concernée par ce problème, les mathématiques le sont aussi, comme le relèvent les analyses des conclusions de PISA : « Le problème se situe toutefois en amont. Dans les villes et les agglomérations surtout, la ségrégation sociale est telle du fait du niveau d’éducation des parents, de leurs ressources économiques, sociales et culturelles ou encore de leur nationalité que dès le début de la scolarité, les conditions d’enseignement et d’apprentissage varient fortement d’une classe à l’autre. La ségrégation socio-éducative ne se traduit pas seulement par la ghettoïsation de certains centres urbains ; elle entraîne également de mauvaises conditions d’apprentissage et une absence de mixité sociale et culturelle dans les classes. » [trad.] (Moser, Urs. 2005. Kontextmerkmale des Bildungssystems und ihre Bedeutung für die Mathematikleistungen. In: PISA 2003: Analysen für Deutschschweizer Kantone und das Für- Instruction publique stentum Liechtenstein. Forschungsgemeinschaft PISA Deutschschweiz/FL) Les écoles concernées par cette problématique ont d’urgence besoin d’un soutien externe. Le diagnostic ne peut pas ne pas être suivi d’un soutien. (9 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 22 août 2007 Le Conseil-exécutif approuve sur le fond l’objet de la motion qui demande que les performances insuffisantes aux tests standardisés entraînent le développement et la mise en œuvre de mesures de soutien. Il est prêt à examiner d’autres mesures lors de l’instauration des standards de formation et des tests de contrôle (dans la perspective du concordat HarmoS de la CDIP). Les résultats des tests standardisés montrent objectivement où les performances doivent être améliorées. Les performances insuffisantes devaient également être corrigées jusqu’ici, mais les tests permettent de les cerner avec une plus grande précision. De cette façon, le soutien actuellement offert par l’école obligatoire ou les institutions parascolaires peut être mieux mis à profit, à savoir : 1. les activités de conseil à l’intention du corps enseignant régulier ou le soutien apporté par les mesures pédagogiques particulières, p. ex. sous la forme d’enseignement dispensé par le corps enseignant spécialisé (psychomotricité, logopédie, dyslexie et dyscalculie) ; 2. le soutien apporté par les services psychologiques ; 3. le soutien proposé par l’institut de formation continue (IWB) de la Haute école pédagogique bernoise. Le corps enseignant peut faire appel ici à des offres de coaching ou de conseil pour l’enseignement sur place ; 4. les cours donnés à l’IWB dans les différentes matières ou en didactique permettent aux enseignants et enseignantes d’élargir leurs compétences en matière de diagnostic et de soutien apporté au processus d’apprentissage. Il est possible de s’adresser à l’IWB pour organiser une formation continue à l’échelle de l’école. 5. le soutien individuel pour lequel la grille horaire du cycle e e secondaire I prévoit jusqu’à quatre leçons en 8 et 9 année, leçons qui peuvent être utilisées pour combler les lacunes apparues lors des tests et nécessaires pour la profession envisagée. 6. l’utilisation du matériel didactique qu’offrent les moyens d’enseignement ou l’internet (concerne la partie germanophone : www.lernareal.ch ou www.erz.be.ch/fit). Les offres mentionnées sous le chiffre 1 sont réglementées par la nouvelle ordonnance sur les mesures pédagogiques er particulières (OMPP ; entrée en vigueur prévue le 1 janvier 2008). Elles sont à la disposition des communes et des écoles en fonction du nombre de leurs élèves et de leur indice social. En d’autres termes : les communes qui ont d’importantes charges sociales auront jusqu’à 70 % de plus de ressources que les communes qui en ont moins. Ce mécanisme de financement tient compte du fait – mentionné par le motionnaire – selon lequel la provenance sociale et culturelle des élèves influe sur leurs résultats scolaires, raison pour laquelle il faudrait, selon lui, mettre à disposition plus de ressources pour un encouragement ciblé. Lors de sa session de janvier, le Grand Conseil a pris connaissance du rapport 9 afférent adopté par le Conseil-exécutif en exprimant son approbation. 9 Rapport du Conseil-exécutif à l’intention du Grand Conseil sur les mesures et directives prévues pour la mise en œuvre de l’article 17 révisé de la loi du 19 mars 1992 sur l’école obligatoire Instruction publique 29 janvier 2008 Les offres mentionnées sous les chiffres 2 à 4 visent notamment à améliorer les compétences du corps enseignant en matière de diagnostic et de soutien. La première étape de la 10 utilisée actuellement (qui en procédure d’intervention compte 4) prévoit de rendre le corps enseignant de l’école régulière capable d’aider l’élève à surmonter ses difficultés en individualisant l’enseignement dans le cadre du programme ordinaire. Le Conseil-exécutif est convaincu que les écoles se doivent d’utiliser les ressources mises à leur disposition de manière à résoudre leurs problèmes spécifiques. Par exemple, une école qui rencontre des problèmes d’intégration ou dont les performances sont insuffisantes peut utiliser les moyens susmentionnés qui sont appropriés à sa situation. De plus, dans certaines circonstances, l’inspection peut autoriser à titre exceptionnel le relèvement du nombre des leçons données par section de classe (cf. « Directives concernant les effectifs de classe », point 3.7). Le Conseil-exécutif partage la préoccupation qui sous-tend la présente motion. Il rappelle la série de mesures qui est déjà à la disposition des écoles pour aider les élèves dont les performances aux tests sont insuffisantes. Il est cependant prêt à examiner d’autres mesures dans la perspective de l’adhésion au concordat HarmoS et de l’instauration des tests de référence HarmoS lors de la révision totale de la loi sur l’école obligatoire prévue en 2012. Proposition : adoption sous forme de postulat. Le président. Le Conseil-exécutif propose l’adoption de la motion sous forme de postulat. M. Roland Näf, Muri (PS-JS). Au moment de rédiger cette motion, je me suis demandé à quoi servent les tests standard et le monitoring de la formation. Il s’agit de mettre en évidence les défaillances, de rechercher les facteurs de réussite et d’identifier les correctifs utiles si les résultats des tests ne sont pas bons. Les facteurs de réussite sont la prise en charge de la petite enfance, les écoles de jour, l’absence de sélection à l’école obligatoire et, le cœur du problème, le soutien des écoles dont les résultats ne sont pas bons. Les défaillances sont connues elles aussi. Dans aucun autre pays industriel, les enfants des classes inférieures, dont le niveau de formation est bas, ont des chances aussi mauvaises qu’en Suisse. C’est ce que l’on pouvait lire dans le no 12/2003 de la Weltwoche. Comme vous le savez, nous menons des travaux d’orientation au niveau de sélection. Les travaux d’allemand, de français et de mathématique sont comparés pour permettre aux enseignants de savoir où en est leur classe. Ces comparaisons ont montré que dans ma commune, nous avons de très bons, mais aussi de mauvais enseignants. A y regarder de plus près, cependant, en examinant le niveau de formation des parents des 104 élèves concernés par ces comparaisons, en filtrant par analyse régressive le facteur de la formation, j’ai vu que l’enseignant ne joue statistiquement aucun rôle, les différences entre les classes sont faibles. La sélection des enfants a pratiquement lieu dès la naissance, en fonction de la formation de leurs parents. Je me demande combien de tests et de comparaisons nous voulons encore faire, combien de temps faudra-t-il pour que nous agissions enfin et prenions enfin les mesures que je demande dans cette motion ? 10 Etape 1 : soutien en classe en individualisant l’enseignement ; étape 2 : collaboration d’autres personnes (parents, entourage) ; étape 3 : intervention du corps enseignant spécialisé ; étape 4 : examen par un service spécialisé. 109 Le Conseil-exécutif affirme dans sa réponse que des mesures ont déjà été prises. Mais alors, il faut se demander si les mesures mentionnées, six en tout, apportent vraiment une solution pour les enfants dont le niveau de formation est bas. Personne ne garantit que les enseignants fassent un usage plus adéquat des moyens de soutien. Que se passera-t-il si nous persistons dans le canton de Berne à refuser de prendre les mesures de soutien demandées ? Comme en Angleterre et aux Etats-Unis, on va peutêtre commencer à tricher, on donne la solution aux élèves qui peinent durant le test. Je l’ai vu pendant le test Bivos. On peut aussi laisser à la maison les enfants qui ne sont pas bons. Si nous organisons des tests standard sans mettre à disposition des ressources supplémentaires efficaces, le professeur Herzog de l’université de Berne aura vraiment eu raison en disant que l’on ne guérit pas un enfant en lui mesurant la fièvre. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. M. Fred-Henri Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC). Par sa motion, notre collègue Näf relève à juste titre un problème réel à propos des tests de connaissances. Quelle suite peuton concrètement engager pour les cas dont les résultats sont inférieurs aux objectifs préalablement fixés? Il est évident que l’on ne peut pas simplement se contenter de soumettre les tests standardisés aux élèves et de constater passivement d’éventuelles lacunes. Celles-ci doivent impérativement être corrigées au mieux, afin d’améliorer les performances d’élèves concernés par certains déficits de connaissances. Le groupe UDC reconnaît donc le bien-fondé de la motion et partage l’avis du motionnaire quant à la nécessité de développer et de mettre en œuvre des mesures de soutien pour les élèves qui obtiendraient des performances insuffisantes au test standardisé. Toutefois, et comme le gouvernement, nous pensons que le corps enseignant peut déjà s’appuyer sur un éventail de mesures non négligeables. Celles-ci sont clairement présentées dans la réponse du Conseil-exécutif, je n’y reviens donc pas. Il faut d’ailleurs reconnaître que plusieurs d’entre elles pourraient être encore davantage exploitées par les enseignants. Je dois signaler sur ce point que je ne suis pas d’accord avec notre collègue Näf sur ce point, que j’ai entendu dire tout à l’heure que ces mesures ne sont pas d’un secours. Avant de remettre sur pied de nouvelles mesures de soutien, utilisons donc efficacement celles qui sont aujourd’hui à disposition. Notre groupe ne veut pas affirmer ici qu’il n’y a plus rien à faire dans ce domaine, au contraire, mais nous estimons que le gouvernement fait preuve de bon sens en proposant d’examiner l’opportunité de développer des mesures complémentaires lors de la révision totale de loi sur l’école obligatoire prévue en 2012. Nous partageons pleinement l’argumentation du Conseil-exécutif et soutiendrons cette intervention sous la forme du postulat. Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). C’est dans le cadre de Bivos que des tests standard sont menés aujourd’hui dans les écoles bernoises. Quant à ce qu’il faut faire ou ne pas faire des résultats, on n’en sait rien. Il faut que ces tests servent à encourager et à soutenir les élèves. Il y a quatre ans, le Grand Conseil a décidé en adoptant la motion Rudolf Guggisberg que le canton de Berne conduirait ses propres tests. L’expérience réunie avec ces tests est variable. Une partie du personnel enseignant en tire des enseignements positifs et en déduit notamment où en est leur classe ou leur école. D’autres, probablement les plus nombreux, estiment que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ils ont du mal à voir ce que l’on veut obtenir avec ces tests. Autant dire que 110 29 janvier 2008 les tests n’ouvrent pas la perspective d’améliorer la situation pour les élèves. Et c’est là qu’intervient la motion Näf. Il faut que les élèves aient la possibilité d’améliorer leurs résultats. Il est inutile de ne pas prendre les dispositions nécessaires après les tests pour atteindre les résultats et le niveau de formation souhaité. Il n’est donc pas clair pour l’heure quelles conséquences doivent avoir ces tests. On teste simplement. Nombreux sont donc ceux qui n’en voient pas du tout l’utilité. Le Conseilexécutif admet que des mesures sont nécessaires dans la perspective de HarmoS. Il faut un programme complet dans l’optique de la mise en place de HarmoS dans quelques années, dans toute la Suisse. En tout état de cause, le but doit être de conduire chaque élève à une meilleure réussite scolaire. Il faut donc développer les mesures de soutien et d’encouragement nécessaires. Une majorité du groupe des Verts est d’avis qu’il faut faire preuve de circonspection et ne pas bricoler plusieurs choses à la fois, dans la perspective des efforts d’harmonisation scolaire qui sont en cours. Nous voulons miser sur la coordination scolaire dans toute la Suisse, raison pour laquelle nous soutenons cette motion sous forme de postulat. M. Andreas Brönnimann, Belp (UDF). Le groupe UDF soutient la motion Näf. Les tests n’ont de sens que s’ils sont analysés pour servir de base à des améliorations. Le groupe UDF partage l’avis du motionnaire, selon lequel les mesures de soutien et d’encouragement doivent être ciblées. Les résultats des tests doivent être discutés parmi les enseignants, au sein de la direction d’école, de la commission de la formation. Il faut en discuter avec les élèves, les résultats doivent être analysés et discutés à tous les niveaux. Et puis il faut intervenir avec des correctifs et des améliorations. Cela coûte de l’argent, parfois, mais le correctif peut également consister à dire à un enseignant qu’il n’est pas à sa place. Le mandat imparti au Conseil-exécutif est ouvert, et nous pouvons donc soutenir cette motion. Mme Eva Baltensperger, Zollikofen (PS-JS). Le groupe socialiste soutient cette motion. Nous ne voyons pas pourquoi il faudrait qu’elle soit transformée en postulat. Si un test standard aboutit à de mauvais résultats, il est parfaitement logique de prendre des mesures contraignantes pour y remédier. Une collectivité ne peut pas être plus forte que son maillon le plus faible, c’est une sagesse qui s’applique également ici. Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires, nous en aurons à supporter tôt ou tard les conséquences. Nous avons des enseignants qui faute de soutien quittent l’école et abandonnent le métier, nous avons des élèves qui à la fin de leur scolarité n’ont pas acquis les connaissances les plus élémentaires et qui ont du mal à trouver leur place dans la vie professionnelle. Ce sont des problèmes que nous devons prendre au sérieux. Nous avons entendu hier que le chômage des jeunes compte parmi les principales préoccupations des Bernois et Bernoises. On voit une fois de plus que la vie ne se laisse pas simplement subdiviser en motions et postulats. Nous devons trouver la solution à un problème auquel nous seront confrontés sous d’autres formes également. Hier, c’était l’interdiction de la mendicité. Il n’est pas question dans la motion de prendre simplement des mesures quand les résultats des tests sont mauvais, mais d’engager les ressources, maintenant que les faits sont connus, dans les domaines où les mesures sont nécessaires, tels que révélés par les tests. La motivation réelle des tests doit être de déceler les domaines problématiques dans lesquels il faut apporter des remèdes. Nous savons par exemple que les enfants allophones ont des problèmes d’apprentissage de la langue si leur connaissance de leur Instruction publique langue maternelle est déjà lacunaire. En Suisse, nous avons un problème, puisque les origines familiales comptent davantage que les facultés cognitives de l’enfant. Nous savons que les tests ne permettent pas de remédier aux grandes différences qui séparent les enfants de milieux dans lesquels les niveaux de formation sont élevés et ceux de milieux où ce n’est précisément pas le cas. Les mesures de soutien et d’encouragement doivent donc être prises précisément là où les problèmes sont diagnostiqués. Je vous demande de soutenir cette motion. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). A la différence de Mme Schärer, j’estime que Bivos est une bonne préparation à HarmoS. Dans quelques semaines, les classes de huitième travailleront avec le test Bivos, à titre facultatif, en allemand et en mathématique. Les classes de neuvième suivront. Les enseignants ont besoin de se situer par rapport aux autres classes et aux autres écoles, de situer les lacunes, de mettre au point les correctifs en collaboration avec la direction d’école et la commission scolaire. Si les tests doivent être une classe de découragement et de frustration, la motion Näf va dans la bonne direction. La motion garde une grande latitude dans la manière de mettre tout cela en œuvre. La majorité du groupe PEV soutient cette motion; une partie se dit satisfaite des mesures mises en œuvre par la Direction de l’instruction publique et n’est prête à soutenir qu’un postulat. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). L’auteur de la motion reconnaît, et nous nous en félicitons, qu’il y a des écoles dont les performances sont supérieures à la moyenne et qu’il y a celles au contraire dont les performances sont inférieures à la moyenne. Dans la discussion sur l’analyse de la qualité il y a une année, nous avons estimé qu’il fallait prendre en compte un plus grand nombre de paramètres, qu’un simple test ne suffisait pas. A raison, le motionnaire estime que les écoles dont les résultats ne sont pas si bons devraient bénéficier d’un soutien. Le groupe radical y est favorable, il ne faut pas abandonner ces écoles. Néanmoins, nous ne soutiendrons la motion que sous forme de postulat. D’abord parce qu’un grand nombre de mesures ont d’ores et déjà été prises. S’il faut mettre en place des analyses de qualité à l’école, il faut plus que des mesures de soutien et d’encouragement, il faut également des sanctions. C’est là que je décèle l’erreur de réflexion. Il faut examiner plus attentivement s’il est vrai que la faiblesse des résultats aux tests s’explique simplement par des facteurs socioculturels. Le groupe radical adhère à la proposition émise par le Conseil-exécutif dans le contexte de l’article 17 LEO. Le groupe radical soutient cette motion sous forme de postulat. M. Roland Näf, Muri (PS-JS). Les sanctions posent un problème très délicat. Il est très difficile de distinguer les variables dans le cas particulier dans le cadre de tests. Nous devons simplement savoir si nous voulons prendre des mesures pour remédier aux déficits que les tests mettent en évidence. Car alors, il faut adopter la motion. Si ce n’est pas le cas, il faut être logique et faire supprimer les tests standard. Car cela nous permettra alors de faire des économies, ces tests n’ayant aucun effet. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Que faire quand les résultats d’une classe ou d’une école aux tests sont au-dessous de la moyenne? Fondamentalement, c’est aux enseignants et enseignantes de prendre les dispositions nécessaires quand les résultats de leur classe sont mauvais, c’est à eux de veiller à l’encouragement et au soutien adéquats de leurs élèves. Les enseignants et ensei- Instruction publique 29 janvier 2008 gnantes doivent analyser les performances de leur classe et prendre les mesures nécessaires. C’est leur mission de base, je vous le rappelle. L’aide ne doit pas venir systématiquement de l’extérieur. Il arrive cependant que l’enseignant ou l’enseignante soit dépassé-e par sa mission. Si les performances de la classe sont plus mauvaises que la moyenne, alors il faut des mesures ciblées pour y remédier. Les mesures que nous avons prises jusqu’ici, nous continuerons de les prendre, et nous ferons des analyses pour savoir qu’est-ce que nous pouvons encore entreprendre. Il y a déjà aujourd’hui le Service psychologique pour enfants et adolescents (SPE), qui propose conseils et formations, il y a les mesures spécifiquement liées à l’article 17 LEO; l’Institut de la formation continue propose lui aussi des mesures. Nous mettons à disposition des moyens supplémentaires qui sont répartis selon le nombre d’élèves et un indice social. Les mesures que nous voulons mettre en œuvre sont ciblées et flexibles, elles sont énumérées dans la réponse. Il est cependant correct que nous devons agir particulièrement au niveau du secondaire I. Les résultats Bivos sont importants à cet égard, puisqu’ils permettent de détecter les problèmes et de mesurer leur gravité. Les mesures à prendre doivent cependant être coordonnées. En outre, le niveau secondaire I sera particulièrement examiné dans le cadre de la révision totale de la loi sur l’école obligatoire en 2012. Les travaux sont en cours. Il faut conforter l’école générale, analyser l’orientation du secondaire I de manière générale et régler les questions de financement. Bivos entre dans ce projet. Le but est une analyse générale qui doit nous permettre de déceler les faiblesses et de trouver les moyens de corriger. Seules 50 pour cent des écoles y participent, puisque c’est encore facultatif. Si la motion était adoptée, nous devrions le déclarer obligatoire. Nous avons engagé différents projets à moyen terme pour tenter d’obtenir des résultats dans ce domaine. Le Conseil-exécutif préfère un postulat car nous ne voudrions pas être contraints par les délais. Mais nous pouvons travailler même avec une motion. A vous de décider. Vote Pour l’adoption de la motion Contre 65 voix 70 voix 8 abstentions Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. 141/2007 Motion Messerli, Nidau (PEV) – Révision de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation 142/2007 Motion Messerli, Nidau (PEV) – Dépôt d’une initiative cantonale sur l’harmonisation du régime des bourses 165/2007 Motion Früh, Lamboing (UDF) – Subsides de formation 200/2007 Interpellation Blaser, Heimberg (PS-JS) – Subsides de formation pour les jeunes en formation transitoire (Texte des interventions et de la réponse commune p. 109) Discussion commune Le président. Nous allons discuter trois motions et une interpellation ainsi que la réponse commune du Conseil-exécutif. 111 Le gouvernement propose l’adoption de deux des motions, le rejet de la troisième. M. Philippe Messerli, Nidau (PEV). Le Conseil-exécutif propose l’adoption de ma motion et je l’en remercie. Il reconnaît ainsi que des mesures concrètes doivent être prises dans le domaine des subsides de formation. Depuis l’introduction de la nouvelle ordonnance, les parents se plaignent de leurs difficultés à financer la formation de leurs enfants. En conséquence de la réduction des subventions fédérales et des économies que veut faire le canton, il y a moins d’argent à disposition pour les bourses d’étude. Les bourses sont calculées en fonction des directives CSIAS, donc non en fonction des frais réels, mais en fonction d’un minimum vital. Donc les familles concernées reçoivent beaucoup moins ou plus rien du tout, alors que leur revenu reste le même. La réduction des bourses d’études met cependant aussi sérieusement en péril la réalisation des objectifs de la formation, l’égalité des chances, l’accès aux études et le choix de l’établissement de formation, la garantie d’un minimum vital durant les études. Dès lors, la déclaration selon laquelle la formation et les cerveaux sont notre seule matière première reste un poncif vide de sens. J’attends donc du gouvernement qu’il corrige le plus rapidement possible le système des subsides de formation, dans les limites des moyens financiers du canton. Bien sûr, ces moyens sont limités. Il n’est pas question de remettre en cause le principe de la subsidiarité et la responsabilité des parents. Les subsides de formation sont accordés uniquement quand les parents ont de sérieux problèmes. La deuxième motion a pour but que par la voie d’une initiative cantonale, la Confédération soit amenée à harmoniser les références de base du système des bourses en fonction d’un standard minimum et à s’engager plus fortement dans le financement. Il est en effet choquant que les différences entre les cantons pour ce qui est de leur engagement dans le financement puissent atteindre 400 pour cent. Le gouvernement répond qu’il agit déjà pour l’harmonisation dans le cadre de la CDIP et qu’il n’est pas utile de trop insister à sujet en ce moment. J’espère qu’il a raison et je retire ma motion, mais je vous demande en contrepartie de soutenir la première de mes motions à ce sujet. Le président. La deuxième motion a été retirée. Il n’y a donc plus de divergence, puisque le gouvernement propose l’adoption de la première motion sur la révision de l’ordonnance et de la motion de M. Früh. La première motion Messerli est-elle contestée ? – C’est le cas. Nous allons donc poursuivre la discussion. Je donne la parole à Monsieur Früh pour sa motion. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). La mise en pratique de la nouvelle loi sur les bourses a été ressentie par de nombreux parents comme un fléau qui s’abattait sur leur famille. La situation était désespérée pour de nombreuses familles qui m’ont interpellé et qui m’ont obligé à m’intéresser au domaine des bourses d’études et à déposer ma motion. En effet, les enfants étaient déjà à l’université, au gymnase, lorsque sont venues les informations dans ces familles modestes que simplement les bourses qu’ils avaient reçues l’année précédente étaient nettement diminuées, dans certains cas de 14 000 francs, voire 20 000 francs. Impossible pour tel père d’assumer cette charge financière supplémentaire, inutile de dire que la situation de la famille était dramatique. L’application de la nouvelle loi du 18 novembre 2004 et de l’ordonnance d’application du 5 avril 2006 relative aux subsier des de formation entrée, en vigueur le 1 août 2006, a causé à de nombreux étudiants de très grandes difficultés financiè- 112 29 janvier 2008 res. C’étaient surtout les familles dont plusieurs enfants étaient aux études qui ont été le plus touchées. Une jeunesse bien instruite est un gage de succès pour l’avenir du canton et de tout le pays. Afin de permettre à tous les jeunes d’étudier, le canton met à leur disposition des bourses, des subsides financiers susceptibles de leur permettre de mener à terme leurs études. La diminution de la participation fédérale d’environ 20 millions de francs aux subsides de formation et la volonté du canton de faire des économies ont créé cette situation. L’application des nouvelles lois révèle que ces dernières sont trop restrictives et qu’elles pénalisent les étudiants d’une manière inacceptable. La somme totale des bourses octroyées par le canton a diminué de 17 millions de francs dans les années 2005 à 2006. On constate que les étudiants ou leur famille ont subi seuls les conséquences des restrictions budgétaires. Or ce n’est pas à ceux qui s’engagent en faveur de la société en se formant de supporter en plus les conséquences des mesures d’économies drastiques du canton. Certes, ils sont prêts à en supporter une part, mais pas de telle manière. Une évaluation portant sur l’attribution des subsides de formation de cette année devrait permettre de reconsidérer la situation. Selon le responsable du secteur des bourses, entre 6 et 8 millions budgétés n’ont pas été alloués, en raison de l’ordonnance trop sélective. En acceptant ma motion, il n’est pas nécessaire de libérer des fonds financiers supplémentaires, il faut juste permettre les modifications de l’ordonnance, afin que l’argent attribué aux bourses puisse être distribué selon des propositions qui amélioreraient sensiblement le sort des étudiants et de leur famille. Ces adaptations à l’ordonnance peuvent se réaliser pour le début scolaire d’août 2008, selon le chef du secteur des bourses. Une modification des lois n’est pas nécessaire, il s’agit d’adapter l’ordonnance relative aux subsides de formation, afin de ne plus pénaliser exagérément les étudiants ayant besoin du soutien financier cantonal pour poursuivre et achever leurs études. Je tiens aussi à remercier les autorités cantonales pour leur réponse précise et leur volonté de non seulement accepter cette motion mais aussi de la réaliser. Je salue aussi l’octroi des subsides de formation complémentaires pour les cas de rigueur que nous avons rapportés personnellement. Ils ont été entendus et je tiens à remercier les autorités pour les sommes complémentaires versées, qui ont été appréciées par les bénéficiaires. Je maintiens la motion que je vous invite à soutenir massivement, afin que nos jeunes du canton de Berne puissent continuer d’étudier et d’être parmi les meilleurs de la Confédération. Les délibérations sont interrompues à ce stade. La séance est levée à 11 heures 43. Instruction publique Annexe: Texte des interventions et de la réponse du Conseilexécutif 141/2007 Motion Messerli, Nidau (PEV) – Révision de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation 142/2007 Motion Messerli, Nidau (PEV) – Dépôt d’une initiative cantonale sur l’harmonisation du régime des bourses 165/2007 Motion Früh, Lamboing (UDF) – Subsides de formation Texte de la motion Messerli 141/2007 du 4 juin 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de réviser l’ordonnance du 5 avril 2006 sur l’octroi de subsides de formation (OSF) et de modifier les modalités de calcul des subsides selon les orientations et principes suivants : 1. Objectif La révision a pour objectif d’apporter des améliorations concrètes aux personnes en formation selon le principe de la subsidiarité : les subsides de formation doivent être accordés et calculés avec équité, avoir un effet sur la situation des bénéficiaires et leur procurer le minimum vital. 2. Analyse et évaluation Avant d’envisager et de réaliser des améliorations, il faut procéder à une évaluation globale de la loi du 18 novembre 2004 sur l’octroi de subsides de formation (LSF) et de son ordonnance d’application pour déterminer si les objectifs d’effets ont été atteints. Les différentes possibilités d’amélioration seront ensuite étudiées en détail, et notamment : a) l’introduction de déductions supplémentaires dans le budget de la famille (p. ex. franchise sur les revenus, augmentation du supplément d’intégration) ; b) l’augmentation de la franchise sur les revenus dans le calcul du budget personnel de la personne en formation ; c) l’adaptation des subsides de formation aux modalités prévues par l’aide sociale matérielle (normes CSIAS et ordonnance sur l’aide sociale [OASoc]). 3. Mise en œuvre Les améliorations sont mises en œuvre en fonction des conclusions tirées de l’évaluation et dans la limite des ressources financières du canton, sachant que d) les ressources à disposition pour les subsides de formation doivent être entièrement dépensées au profit des personnes en formation ; e) des réglementations généreuses doivent être prévues pour les cas de rigueur. 4. Entrée en vigueur La révision de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de forer mation devra entrer en vigueur le 1 août 2008 au plus tard (début de la nouvelle année scolaire). Développement Chaque année, le canton investit des sommes considérables dans la formation. Si l’on veut que ces investissements profitent à l’ensemble de la population, il faut toutefois garantir un égal accès à la formation, indépendamment de l’origine, du sexe et de la situation financière des personnes concernées. On sait que les facteurs socio-économiques jouent un rôle déterminant sur les possibilités d’accès à la formation supérieure. Sans mécanisme de correction, les enfants des classes défavorisées n’auraient que peu de chances de suivre une formation tertiaire. Les subsides de formation constituent Instruction publique 29 janvier 2008 le seul moyen efficace de réaliser l’égalité des chances dans la formation. Il est juste que le canton accorde les bourses selon le principe de subsidiarité et cette option ne doit pas être remise en question : l’aide publique ne doit être versée que si les parents ne sont pas en mesure de subvenir aux besoins essentiels de leurs enfants en formation. La loi et l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation présentent toutefois diverses lacunes. Le changement de pratique introduit à la faveur de la nouvelle ordonnance, en particulier, a été particulièrement néfaste : les bourses n’étant plus accordées sur la base du minimum vital au sens du droit des poursuites, mais sur celle des normes CSIAS, les subsides ont, à revenu égal, soit radicalement baissé, soit été supprimés. De nombreux jeunes motivés et intelligents ont ainsi l’accès barré à la formation supérieure. Il est dans ces conditions urgent de réviser l’ordonnance et les modalités de calcul des bourses. Des changements minimes permettraient déjà d’améliorer sensiblement la situation des personnes concernées. Mais il existe encore d’autres raisons d’accorder des subsides de formation équitables et garantissant le minimum vital. Depuis la réforme de Bologne, les études sont devenues beaucoup plus scolaires et plus concentrées si bien qu’il est difficile pour les jeunes d’avoir un petit boulot à côté. Pourtant, il peut être avantageux de travailler en parallèle des études. Notamment quand il s’agit d’accumuler de l’expérience dans la perspective de l’entrée dans le monde du travail. Il faut donc envisager d’augmenter la franchise sur les revenus au bénéfice des étudiants et étudiantes qui exercent une activité rémunérée. Celles et ceux qui subviennent pour une part à leurs besoins ne doivent pas être pénalisés par une diminution disproportionnée de leur bourse. Il faut que cela vaille la peine de travailler ! (13 cosignataires) (La motion ci-après 142/2007 Messerli a été retirée) Texte de la motion Messerli 142/2007 du 4 juin 2007 Conformément à l’article 160, alinéa 1 de la Constitution fédérale et à l’article 79, alinéa 1, lettre b de la Constitution cantonale, le canton de Berne dépose l’initiative cantonale suivante : L’Assemblée fédérale est priée d’édicter une loi-cadre sur les bourses 1. qui fixe des standards minimaux et se traduise ainsi par une harmonisation matérielle du régime des bourses ; 2. qui oblige la Confédération à un engagement financier adéquat. Développement Il est urgent d’harmoniser le régime des bourses en Suisse pour favoriser l’égalité des chances des personnes en formation et leur assurer le minimum vital. Toutes les personnes en formation de Suisse doivent profiter de conditions si possible égales. Actuellement, les bourses peuvent varier du simple au quadruple, d’un canton à l’autre. Pareilles différences sont inacceptables du point de vue de la politique de la formation et de la politique sociale. On ne peut tolérer que des jeunes soient pénalisés par leur situation financière ou la politique d’austérité de leur canton de domicile. Parallèlement à cette harmonisation, la Confédération doit plus s’engager financièrement. Il est choquant qu’elle se soit presque entièrement soustraite à ses responsabilités. C’est parce que la Confédération a radicalement diminué ses subventions que le canton de Berne, par exemple, n’est pas en mesure de dégager les ressources nécessaires pour financer tous les subsides de formation. 113 Le canton de Berne plaide depuis des années en faveur d’une harmonisation du régime des bourses, comme en témoigne l’article 5 de la loi du 18 novembre 2004 sur l’octroi de subsides de formation (LSF). Le dépôt d’une initiative cantonale conforterait la position du Conseil-exécutif au sein de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) et face aux autorités fédérales. Le 14 mars 2007, le Grand Conseil du canton de Soleure a adopté une motion réclamant le dépôt d’une initiative cantonale. (12 cosignataires) Texte de la motion Früh du 7 juin 2007 Le Grand Conseil charge le Conseil-exécutif d’évaluer les bases légales pour l’octroi des subsides de formation et de réviser l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation (OSF) du 5 avril 2006 d’ici au début de l’année scolaire 2008–2009 afin de les augmenter. Développement Une jeunesse bien instruite est un gage de succès pour l’avenir du canton et de tout le pays. Afin de permettre à tous les jeunes d’étudier, le canton met à leur disposition des bourses, subsides financiers susceptibles de leur permettre de mener à terme leurs études. L’application de la nouvelle loi du 18 novembre 2004 et de l’ordonnance du 5 avril 2006 relative aux subsides de formaer tions, entrées en vigueur le 1 août 2006, a causé à de nombreux étudiants de très grands problèmes financiers. Les familles dont plusieurs enfants étaient aux études ont été le plus touchées. Certaines ont subi une diminution annuelle de 20 000 francs de subsides de formation, sans en avoir été averties! La diminution de la participation fédérale de 20 millions aux subsides de formation et la volonté du canton de faire des économies ont créé cette situation. L’application des nouvelles lois révèle que ces dernières sont trop restrictives et qu’elles pénalisent les étudiants d’une manière inacceptable. La somme totale des bourses octroyées par le canton a diminué de 17 millions entre les années 2005 et 2006. On constate que les étudiants ou leurs familles ont subi seuls les conséquences des restrictions budgétaires. Or ce n’est pas à ceux qui s’engagent en faveur de la société en se formant de supporter en plus les conséquences des mesures d’économie drastiques du canton. Une évaluation portant sur l’attribution des subsides de formation de cette année devrait permettre de considérer la situation et de proposer des améliorations sensibles pour le début scolaire d’août 2008. Une modification des lois en vigueur n’est pas nécessaire! Il s’agit d’adapter l’ordonnance relative aux subsides de formation, afin de ne plus pénaliser exagérément les étudiants ayant besoin du soutien financier cantonal pour poursuivre et achever leurs études. (4 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 31 octobre 2007 Les trois motions ayant trait au même sujet, le Conseilexécutif a rédigé une réponse commune. 1. Révision de l’ordonnance du 5 avril 2006 sur l’octroi de subsides de formation (OSF) Les motions 141/07 et 165/07 chargent le Conseil-exécutif d’évaluer les bases légales régissant l’octroi de subsides de formation et de réviser l’ordonnance du 5 avril 2006 sur l’octroi de subsides de formation (OSF; RSB 438.312) d’ici au début de l’année scolaire 2008/2009 afin de les augmenter. 114 29 janvier 2008 Le Conseil-exécutif approuve cette démarche sur le fond. Au mois de juillet dernier, La Direction de l’instruction publique a confié un mandat d’évaluation à la société Empiricon AG, Berne. L’analyse approfondie de données secondaires sera suivie de la collecte et de l’exploitation de données primaires par le biais d’interviews thématiques et d’une enquête représentative. Ces données seront condensées et traitées dans un rapport final détaillé comprenant une synthèse et des recommandations. Le rapport définitif devrait être prêt d’ici fin décembre 2007. Sur la base de ce rapport, la Direction de l’instruction publique soumettra au Conseil-exécutif, le cas échéant, les adaptations devant être apportées aux bases de calcul. Etant donné que les 33 millions de francs initialement prévus et inscrits au budget n’ont pas été épuisés au cours de la première année suivant l’entrée en vigueur de l’ordonnance, le canton dispose d’une certaine marge de manœuvre financière pour compenser les éventuelles lacunes des bases de calcul actuelles. En termes de calendrier, il devrait être poser sible de réviser l’ordonnance au 1 août 2008 (début de l’année scolaire 2008/2009). Comme solution transitoire, des bourses supplémentaires au sens de l’article 3, alinéa 4 de la loi du 18 novembre 2004 sur l’octroi de subsides de formation (LSF; RSB 438.31) seront octroyées aux cas de rigueur pour compenser les pertes. La réglementation relative aux cas de rigueur sera appliquée avec souplesse. Les services sociaux des communes seront informés de cette mesure transitoire par la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale. Le Conseil-exécutif est disposé, une fois le rapport d’évaluation présenté, à combler dans la limite des moyens budgétés les lacunes des bases de calcul mises en évidence et à réviser l’OSF au 1er août 2008 (début de l’année scolaire 2008/2009). Il souhaite adapter les subsides de formation aux normes prévues par l’aide sociale. 2. Dépôt d’une initiative cantonale sur l’harmonisation du régime des bourses en Suisse La motion 142/07 exige le dépôt d’une initiative cantonale priant l’Assemblée fédérale d’édicter une loi-cadre sur les bourses fixant des standards minimaux. Cette démarche a d’une part pour but d’harmoniser le régime des bourses en Suisse et d’autre part d’obliger la Confédération à s’engager davantage financièrement. Les cantons de Bâle-Ville et de Soleure ont déjà déposé une initiative sur l’harmonisation du régime des bourses. En revanche, les cantons d’Argovie et de Saint-Gall se sont prononcés contre le dépôt d’une telle initiative. Le Conseil-exécutif approuve sur le fond les efforts visant à harmoniser le régime des bourses en Suisse. Il est persuadé qu’il faut agir dans ce sens, mais souhaite que le parallélisme entre la responsabilité financière et celle de l’accomplissement des tâches soit garanti. Lors du débat politique sur la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons (RPT), les revendications en faveur de standards minimaux se sont multipliées. Durant la session d’automne 2006, les Chambres fédérales ont adopté dans le cadre de la législation d’exécution de la RPT la loi fédérale sur les contributions aux cantons pour l’octroi de bourses et de prêts d’études. Celle-ci fixe les principes à prendre en compte lors de l’octroi de subsides de formation et de l’élaboration d’actes législatifs cantonaux. Concrètement, ces principes traduisent l’état actuel de l’harmonisation intercantonale. Le Conseil national et le Conseil des Etats ont expressément refusé d’introduire dans la législation fédérale des standards minimums supplémentaires pour l’harmonisation du régime des bourses dans le domaine de la formation du degré tertiaire. Ils estiment en effet que c’est Instruction publique aux cantons qu’il revient de supporter la plus grande partie des coûts dans le domaine des bourses et que ceux-ci doivent donc être mis à contribution dans le processus d’harmonisation. En vertu du principe de la RPT «qui paie ordonne», il convient de laisser à la Confédération le soin de régler ce qui est de son ressort et aux cantons celui de planifier l’harmonisation en toute autonomie. Conformément à l’article 66 de la Constitution fédérale, la Confédération n’est pas autorisée à uniformiser les subsides de formation. Le montant des subsides et les principes de calcul sont du ressort des cantons. Par conséquent, l’harmonisation doit avoir lieu dans le cadre d’un accord intercantonal. La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) est en train d’élaborer un accord intercantonal sur l’harmonisation du régime des bourses. Cet accord devrait comporter des standards minimums obligatoires pour les cantons (principe d’octroi systématique des bourses pour les formations initiales, montant minimum de la bourse, durée de l’octroi du subside, etc.). Les travaux préparatoires sont en cours à la CDIP, il est prévu de consulter les cantons en 2008. Compte tenu de ce qui précède et du fait qu’au niveau fédéral, deux initiatives cantonales ont déjà été déposées, le dépôt d’une nouvelle initiative sur l’intégration de dispositions d’harmonisation supplémentaires dans la législation fédérale est inutile. La Direction de l’instruction publique estime qu’il est plus judicieux de soutenir l’accord intercantonal sur l’harmonisation du régime des bourses élaboré par la CDIP, car cette solution a des chances d’aboutir plus rapidement. Le Conseil-exécutif propose donc de rejeter la motion. Proposition: M 141/07 adoption, M 142/07 rejet et M 165/07 adoption. 200/2007 Interpellation Blaser, Heimberg (PS-JS) – Subsides de formation pour les jeunes en formation transitoire Texte de l’interpellation du 14 août 2007 Avec la nouvelle loi du 18 novembre 2004 sur l’octroi de er subsides de formation (LSF), en vigueur depuis le 1 août 2006, et l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation (OSF), la situation des jeunes issus de familles à faible revenu en formation transitoire, en année scolaire de préparation professionnelle (APP) et en préapprentissage s’est gravement détériorée. Dans le cas de la formation transitoire, seuls les frais de formation sont pris en compte en vertu de la LSF et de l’OSF. L’éventuelle part du découvert du budget de la famille pour les frais d’entretien n’est pas prise en compte (art. 6, al. 2 LSF et art. 29, al. 2 OSF). Cela constitue une inégalité de traitement flagrante par rapport aux autres formations du cycle secondaire II. Par conséquent, une mère célibataire avec un revenu annuel de 22 000 francs par exemple n’aura pas droit à une bourse si le père lui verse 400 francs par mois pour son enfant au titre des frais d’entretien. A la Schlossbergschule, les chiffres des subsides accordés pour l’année scolaire de préparation professionnelle sont les suivants : subsides de formation versés en 2005 (ancienne loi) : 408 833 francs subsides de formation versés en 2006 (nouvelle loi) : 74 221 francs er Depuis le 1 août 2006, le canton verse en tout 80 pour cent de subsides de formation en moins aux jeunes en formation transitoire. Instruction publique 29 janvier 2008 L’année scolaire de préparation professionnelle est la seule offre cantonale du cycle secondaire II à être soumise au prélèvement d’une taxe de scolarité supplémentaire de 1000 francs. A cette somme viennent s’ajouter les coûts du matériel scolaire, des moyens d’enseignement, les frais de transport et de nourriture. Même s’il est possible en cas de rigueur d’appliquer l’article 3, alinéa 4 LSF, la réglementation actuelle est insatisfaisante et contraire aux principes applicables à l’éducation. Dans ce contexte, le Conseil-exécutif est chargé de répondre aux questions suivantes : 1. Le Conseil-exécutif est-il conscient de la portée de cette nouvelle réglementation ? 2. Le Conseil-exécutif est-il prêt, lors de la modification de er l’OSF au 1 août 2008, d’apporter les changements nécessaires ? 3. Si oui, a-t-on déjà une idée de la hauteur de l’augmentation des subsides de formation à laquelle il faudrait procéder pour les jeunes en formation transitoire ? 4. D’ici à ce que les subsides de formation soient éventuellement augmentés, le Conseil-exécutif est-il prêt à appliquer largement la réglementation en cas de rigueur prévue à l’article 3, alinéa 4 LSF et à le faire savoir ? Urgence refusée le 10 septembre 2007 Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 L’auteur de l’interpellation constate que depuis l’entrée en vigueur de la loi du 18 novembre 2004 sur l’octroi de subsides de formation (LSF ; RSB 438.31), le nombre de bourses attribuées aux jeunes en formation transitoire a nettement reculé. Il estime que la réglementation actuelle, qui ne prend en compte dans le calcul des bourses que les frais de formation et non pas l’éventuelle part du découvert du budget de la famille pour les frais d’entretien, n’est pas satisfaisante et défavorable à l’éducation, d’autant plus que les formations transitoires, contrairement aux autres formations du cycle secondaire II, sont soumises au prélèvement d’une taxe de scolarité de 1000 francs. Le Conseil-exécutif se prononce comme suit sur les questions posées : 1. Un des objectifs de la stratégie de la formation est d’offrir au plus grand nombre de jeunes la possibilité d’obtenir un titre sanctionnant la fin du cycle secondaire II. Les années scolaires de préparation professionnelle jouent un rôle important dans la réalisation de cet objectif. Le Conseilexécutif est conscient que la réglementation actuelle en matière de subsides de formation doit être réexaminée et, le cas échéant, modifiée pour les jeunes en formation transitoire. 2. En juillet 2007, la Direction de l’instruction publique a confié à la société Empiricon AG Personal- und Markforschung, Berne, le soin d’évaluer la législation sur l’octroi de subsides de formation. Suite au dépôt d’interventions similaires (M 141/2007 Messerli (PEV) Révision de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation, M 165/2007, Früh (UDF) Subsides de formation ; I 081/2007 Bernhard-Kirchhofer (UDC) Egalité devant la loi sur les subsides de formation ? ; I 099/2007 Schärer (Les Verts) Les bourses sont-elles encore utiles à leurs bénéficiaires ?), le Conseil-exécutif a déjà fait savoir qu’il était prêt à apporter les modifications nécessaires à la réglementation en vigueur, sur la base des résultats de cette évaluation. Il examine également la possibilité de combler, dans la limite des moyens budgétés, les lacunes qui seraient mises en évidence dans les bases de calcul appliquées aux jeunes 115 en formation transitoire et à modifier l’OSF au er 1 août 2008 (début de l’année scolaire 2008/2009). 3. En l’état actuel des choses, il n’est pas possible d’en dire plus sur le montant futur des subsides de formation. Celuici dépendra aussi en partie des résultats de l’évaluation. 4. Comme solution transitoire, les demandes de subsides sont examinées d’office quant à la possibilité d’octroyer un subside pour cas de rigueur au sens de l’article 3, alinéa 4 LSF. Ce régime spécial est appliqué avec libéralité. Dans la plupart des cas, les subsides octroyés sont en mesure de couvrir les frais de formation et de déplacement. Cette mesure a déjà été annoncée en mai 2007 aux directions d’école à l’occasion de leur conférence. 116 29 janvier 2008 Compte rendu de la neuvième séance Mardi 29 janvier 2008 La séance est ouverte à 13 heures 30. Présidence : M. Christoph Stalder, Berne (PRD), président Présents : 151 députés 141/2007 Motion Messerli, Nidau (PEV) – Révision de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation 142/2007 Motion Messerli, Nidau (PEV) – Dépôt d’une initiative cantonale sur l’harmonisation du régime des bourses 165/2007 Motion Früh, Lamboing (UDF) – Subsides de formation 200/2007 Interpellation Blaser, Heimberg (PS-JS) – Subsides de formation pour les jeunes en formation transitoire Délibération groupée Suite Le président. Nous en sommes restés aux trois interventions concernant les subsides de formation et les bourses. La motion 142/2007 Messerli Nidau (PEV) a été retirée. Monsieur Blaser se déclare partiellement satisfait de la réponse à son interpellation. Il s’exprime brièvement. M. Andreas Blaser, Heimberg (PS-JS). Mon interpellation porte sur un seul aspect de la problématique abordée par les deux motionnaires, Messieurs Marc Früh et Philippe Messerli, e à savoir la formation transitoire, autrefois appelée 10 année. Dans ce domaine, la détérioration résultant de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation de l’année 2006 se fait gravement sentir. En 2007, les subsides de formation dans cette voie de formation ont été réduits de moitié. Je suis quelque peu déçu de la réponse du Conseil-exécutif à mes questions 1, 2 et 3. Je prie le Directeur de l’instruction publique de préciser ce qu’il va advenir de cette ordonnance. Pour le reste, je vous prie d’accepter les deux motions qui devraient avoir pour effet d’améliorer les ordonnances sur ce sujet. Mme Therese Rufer-Wüthrich, Zuzwil (UDC). Le groupe UDC estime d’une part qu’il est juste d’adapter la réglementation des bourses aux données de la société. Mais il faut d’autre part aussi tenir compte de la situation du canton. Pour notre groupe, les adaptations doivent demeurer dans le cadre des moyens budgétaires. Le gouvernement ne devrait pas avoir les mains liées par une motion. Aussi vous recommandons-nous d’accepter la motion Messerli sous forme de postulat. Quant à la motion Früh, elle nous paraît formulée de manière plus ouverte et c’est pourquoi nous vous recommandons son adoption sous forme de motion. M. Fritz Indermühle, Schwarzenbourg (PS-JS). Suite à l’introduction de l’ordonnance sur les subsides de formation Instruction publique (OSF), les montants octroyés sont en net recul : c’est un fait incontestable. La Direction de l’instruction publique a pu intervenir dans de nombreux cas afin de corriger ce durcissement. La réponse du Conseil-exécutif montre qu’il est prêt à procéder à des adaptations, faisant ainsi un pas vers l’égalité des chances. Le groupe PS-JS soutient les deux motions et par là même la correction urgemment nécessaire. Mme Franziska Stalder-Landolf, Muri (PRD). A plusieurs occasions, le groupe PRD s’est prononcé en faveur de l’égalité des chances et ce, à tous les niveaux. L’accès à toutes les voies d’étude devrait pouvoir se faire moyennant des conditions générales appropriées. Le soutien financier en fait partie mais seulement en cas de nécessité et nullement selon le principe de l’arrosoir. Mais les auteurs des deux motions enfoncent des portes ouvertes : l’évaluation demandée est déjà en cours et nous en connaîtrons le résultat en mars prochain. Nous accordons notre soutien à la motion Früh en tant que telle car elle est formulée de manière plus ouverte, comme l’a relevé Madame Rufer. Nous aimerions par contre ne soutenir l’intervention Messerli que sous forme de postulat. Nous prions donc son auteur de convertir cette motion en postulat, que nous pourrions alors soutenir sans réserve. Mme Marianne Streiff-Feller, Oberwangen (PEV). Au nom du groupe PEV, je vous prie de soutenir les deux interventions restantes en tant que motions. Toutes deux nous ont convaincus car elles réclament le retour de conditions adaptées pour l’octroi de subsides de formation. Si la motion Messerli était convertie en postulat, elle ne correspondrait plus à rien. Regardez le chiffre 2 : en l’acceptant sous forme de postulat, le Grand Conseil demanderait l’examen d’une évaluation. C’est pourquoi je vous prie d’accepter sans restriction cette motion judicieuse sous forme de motion. Mme Elisabeth Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts). Le calendrier pour l’adaptation de l’ordonnance sur l’octroi de er subsides de formation, fixé au 1 août 2008 devrait être maintenu. C’est la bonne nouvelle que nous apprenons dans la réponse du Conseil-exécutif. Le groupe des Verts soutient la demande des motionnaires et se réjouit de la réponse du gouvernement. L’adaptation des subsides de formation participe d’une politique durable de la formation. Aussi le groupe des Verts vous recommande-t-il l’adoption des deux motions. M. Alfred Schneiter, Thierachern (UDF). Le groupe UDF se rallie aux considérations de la préopinante. Nous vous recommandons l’adoption de la motion Früh. Quant à l’intervention Messerli, nous préconisons son adoption sous forme de motion ou, le cas échéant, de postulat. Même si nous sommes pour une économie des moyens de l’Etat, nous avons vu ce qui vient de se passer en forçant le mouvement. Je tiens ici à remercier le Directeur de l’instruction publique qui n’agit pas seulement avec intelligence mais aussi avec cœur. M. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS-JS). J’aimerais m’exprimer sur ce sujet, comme j’avais été l’auteur, voici bientôt une année, d’une question relative à ce problème que j’avais déposée à l’Heure des questions. J’avais en effet été interpellé par différentes familles qui avaient grandement souffert de la modification de l’ordonnance sur les subsides de formation; cette dernière avait été imposée de manière abrupte et sans aucune politique d’information, ce pour quoi Instruction publique 29 janvier 2008 117 le directeur de l’instruction publique actuel ne porte aucune responsabilité. On a beaucoup parlé ici d’égalité des chances, on a souligné l’importance de la formation, l’importance de permettre à tout un chacun d’accéder à cette formation, nonobstant la classe de revenu à laquelle appartiennent en particulier ses parents, mais je regrette un tout petit peu que dans les rangs des partis UDC et PRD on se refuse à aller jusqu’au bout des choses. Suite à la question que j’avais déposée, je pense – le conseiller d’Etat à l’époque l’avait déjà promis – que des mesures ont été prises. Les analyses ont été déjà largement faites, elles ne sont peut-être pas achevées, mais le temps s’est écoulé pour que l’on puisse se rendre compte effectivement des graves problèmes que pose cette ordonnance dans sa forme actuelle. Il est aujourd’hui impératif de pouvoir aller vite, de trouver une er solution qui puisse entrer en vigueur dès le 1 août 2008, et les deux motions qui nous sont proposées aujourd’hui constituent à mes yeux une solution minimale. Dans ce domaine en particulier, comme dans d’autres, j’ai beaucoup de peine avec l’argument invoqué par ma préopinante de l’UDC concernant les moyens budgétaires. Je crois que, ici en particulier, nous ne pouvons pas nous permettre un pilotage par les seules finances. L’objectif est clair, c’est de permettre à tout un chacun, quel que soit son niveau social, d’accéder à une formation complète conformément à ses capacités intellectuelles. Compte tenu du fait que le revenu des personnes de catégorie modeste, des personnes de la classe moyenne inférieure, a beaucoup stagné au cours des dernières années, on peut s’attendre à ce que les sommes allouées par le budget ne suffisent pas au cours des prochaines années, tant il est vrai que les études ont de leur côté plutôt eu tendance à augmenter. Ajoutons encore à cela, comme le dit Monsieur Messerli, que les cursus qu’on a condensés ne permettent plus forcément aux étudiants d’exercer une activité à titre accessoire pour financer leurs études. Oui, il faut modifier l’ordonnance dans le sens de la motion Messerli et j’espère que Monsieur Messerli en restera à la motion, parce que c’est là effectivement une proposition minimale. Je vous invite donc à soutenir avec force les deux motions dont il est question maintenant. M. Philippe Messerli, Nidau (PEV). Un grand merci au Conseil-exécutif qui prend au sérieux ce problème et qui veut apporter des améliorations à la situation actuelle. Je remercie aussi l’assemblée de son soutien à ma motion. Ce serait un fait à saluer si celle-ci pouvait être acceptée à l’unanimité ; on pourrait y voir un signe en faveur de notre jeunesse et de l’égalité des chances dans notre canton. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Le Conseil-exécutif vous propose d’adopter les deux motions encore en discussion. Nous avons certes agi en forçant le mouvement, peut-être davantage que ne le souhaitait le parlement. Aussi traitonsnous en ce moment les cas les plus durs avec davantage de générosité. Nous avons également initié une évaluation. Vous en obtiendrez la version définitive dans le courant du mois de mars. Mais l’on peut d’ores et déjà affirmer que cette étude ne montre dans l’essentiel rien de différent de ce que nous savons déjà, elle met le doigt sur les points faibles déterminants. Enfin, le Conseil-exécutif a annoncé une révision de l’ordonnance afin de corriger le tir. Si vous acceptez aujourd’hui les deux motions, nous en tirerons la conséquence que la réduction à 20 millions de francs − soit un tiers de moins de ce que nous avions budgété − pour les subsides de formation n’était pas l’objectif du Grand Conseil. Son objectif de fixer ce montant à 30 millions de francs est incontesté. Il y a donc lieu d’opérer ici une correction. La révision de l’ordonnance est en cours et nous pensons pouvoir vous la soumettre ce printemps. C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes disposés à accepter ces deux interventions sous forme de motions. 139/2007 Motion Sommer, Melchnau (PEV) – Prévention de la violence et plan de crise pour les écoles bernoises M. Marc Früh, Lamboing (UDF). Je suis très heureux que l’utilité des motions ait été reconnue. C’est une nécessité et cela n’a pas été contesté. Je remercie le directeur de l’instruction publique pour les informations complémentaires qu’il a données et lui aussi a démontré combien eux, dans leurs services, avaient vu la nécessité. J’aimerais répondre à ma collègue Therese Rufer pour lui dire que nous pouvons avoir confiance que l’ordonnance sera corrigée de manière optimale. A un moment donné, la confiance que nous avons envers les fonctionnaires est de mise et je crois qu’ils agissent avec conscience et au plus près de la justice ainsi que dans l’esprit des motionnaires et de vous tous qui allez accepter ces motions. Je suis très heureux que nous allons en ce jour donner un signe positif aux parents, un signe positif aux étudiants, qu’ils soient à l’université ou au gymnase et bientôt à l’université ou qu’ils soient dans une quelconque autre haute école spécialisée, que les autorités cantonales soutiennent unanimement l’effort de la formation. Le président. Nous votons sur les deux motions. Monsieur Blaser s’est déclaré partiellement satisfait de la réponse obtenue à son interpellation. Vote Pour l’adoption de la motion Messerli, Nidau Contre Pour l’adoption de la motion Früh, Lamboing Contre 96 voix 23 voix 23 abstentions 141 voix 0 voix 2 abstentions Texte de la motion du 4 juin 2007 Ces derniers mois, il a été question à de multiples reprises dans les médias de menaces adressées dans les écoles aux élèves et aux enseignants. Dès lors, la question doit être posée : S’agit-il là de cas isolés, ou la violence se répand-elle vraiment dans les écoles ? De nombreuses écoles se sont déjà dotées de plans de crise, d’équipes d’intervention en cas de crise, de groupes de travail liés à la mesure d’exclusion figurant à l’article 28 LEO, et ces dispositifs ont montré leur utilité. Cependant, il faut des mesures concrètes pour déceler les tendances et cerner les problèmes qui doivent être réglés. La prévention doit être renforcée, et les écoles doivent être armées pour les situations graves. C’est pourquoi le Conseil-exécutif est chargé de mettre en œuvre les mesures suivantes : 1. Toutes les écoles du canton de Berne disposent d’un plan de crise dans lequel sont énoncées pas à pas les mesures devant être prises en cas de crise. 118 29 janvier 2008 2. Les menaces proférées contre les élèves et le personnel enseignant doivent être dénoncées (aux inspections scolaires, par l’intermédiaire des directions). 3. La Direction de l’instruction publique met à la disposition des directions un modèle de plan (p. ex. à télécharger sur le site Internet de l’INS). 4. La prévention de la violence est prise en compte de manière adéquate dans le nouveau plan d’études de langue allemande (HarmoS). 5. La PH Bern veille à proposer la formation nécessaire aux différents niveaux dans les domaines des relations avec les médias, de la prévention de la violence, de la gestion des situations de crise. (12 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 14 novembre 2007 Le Conseil-exécutif prend très au sérieux les thèmes de la prévention de la violence et de la gestion des situations de crise à l’école. Il se réfère en l’occurrence à la réponse donnée à la motion (M 150/2007) PS-JS (Blaser, Heimberg) « Stratégie de lutte conte la violence juvénile ». Dans sa réponse à ladite motion, le Conseil-exécutif se réfère aux activités du groupe de travail interdirectionnel « violence juvénile » qui lui a proposé d’autres mesures et s’est lancé dans l’élaboration d’une stratégie dans ce domaine. Plusieurs outils ou plans sont d’ores et déjà à la disposition des écoles pour les aider à prévenir la violence et à gérer les situations de crise. Voici donc la prise de position du Conseil-exécutif sur les questions soulevées dans la motion : Point 1 La Direction de l’instruction publique a demandé aux écoles de préparer leur propre plan de gestion des situations de crise. Elle fait référence à l’excellent document de la Conférence des directeurs de l’instruction publique (CDIP) intitulé « Situations de crise, un guide pour les écoles » et à la stratégie élaborée par les services psychologiques pour enfants et adolescents (SPE). Cette démarche incombe aux écoles qui, par le biais des directions d’école, sont responsables de la réalisation. La question constituera un point fort dans le cadre de la nouvelle procédure de controlling standardisé entre les inspections scolaires et les écoles. Point 2 En cas de menaces, les autorités responsables ont l’obligation de se concerter pour proposer des solutions de prévention. Par contre, la direction d’école ou l’inspection scolaire sont responsables de l’aspect pédagogique et ne peuvent traiter les cas relevant du droit pénal. De ce fait, les menaces graves ou répétées doivent faire l’objet d’une dénonciation auprès des autorités de justice pénale par les lésés directement, afin d’obtenir le traitement adéquat. Rendre obligatoire l’annonce de ces cas aux directions et aux inspections serait source d’incertitude juridique, les lésés pouvant s’imaginer qu’une procédure officielle est ouverte d’office. Par ailleurs, le Conseil-exécutif rejette l’idée d’une dénonciation obligatoire aux inspections scolaires parce qu’il entend mettre l’accent sur des mesures concrètes plutôt que sur des tâches administratives telles que l’établissement de statistiques. Point 3 Ce modèle sera réalisé pour les établissements de la scolarité obligatoire, sur la base des documents évoqués au point 1, afin de soutenir la généralisation des plans de gestion de crise dans les écoles. Un accompagnement des écoles qui le souhaitent est possible dans le cadre des services de conseil (inspection scolaire ou SPE) ou des projets de promotion de la santé. Instruction publique Point 4 Les travaux du futur plan d’études alémanique débutent et la Direction de l’instruction publique s’engage à aborder la question dans ce contexte. Dans le plan d’études romand, la prévention fait partie du domaine « formation générale ». Point 5 Les deux hautes écoles pédagogiques qui forment le corps enseignant du canton proposent déjà, en formation initiale comme en formation continue, des offres répondant à la demande du motionnaire. La formation du corps enseignant de tous les degrés d’enseignement dispensée à la PH Bern thématise la violence et sa prévention (aussi sur la toile de fond de leur présentation par les médias), notamment dans le cadre de modules en sciences éducatives et sociales et de cours pratiques. Pouvoir et violence dans le milieu scolaire et familial, développement de stratégies pour y remédier et détection des mécanismes sociaux sont autant de sujets abordés par les étudiant-e-s. Le but de la formation dispensée à la PH Bern est de doter les futurs enseignants et enseignantes de bases optimales pour un départ réussi dans la vie professionnelle. On constatera cependant qu’ils ne sauraient, au cours de leur formation initiale, acquérir des « répertoires de comportement » professionnels pour la maîtrise des pires scénarios. Cet aspect relève de la formation continue en premier lieu (cf. cidessous) ainsi que des écoles elles-mêmes, dans le cadre du développement de leur établissement. Même si l’institut de formation continue (Institut für Weiterbildung, IWB) de la PH Bern propose depuis toujours des formations continues sur le thème de la violence et des situations de crise, il a étendu son offre en 2007 en réponse à une demande accrue. Ecoles, directions d’école, corps enseignant, représentants des autorités et parents constituent le public cible de ses programmes de cours, de consultations et de coachings. Les contenus couvrent des thèmes prioritaires tels que la violence, la prévention de la violence, le harcèlement, le vandalisme, la gestion des conflits et le règlement des différends. Propositions : Points 1, 3 et 4 : adoption. Point 2 : rejet. Point 5 : adoption et classement. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). Cette motion date du 4 juin 2007, lorsque les articles de journaux sur la violence dans les écoles s’accumulaient en Suisse. La question est de savoir ce qu’il en est chez nous. Les points 1, 3 et 4 de ma motion sont incontestés et je remercie le gouvernement de les soutenir. J’admets quant à moi le classement du chiffre 5. Seul le chiffre 2 marque une divergence. Personne ne peut dire si la violence dans les écoles bernoises augmente ou reste stable car il n’existe pas de statistiques. Les raisons avancées dans la réponse du Conseil-exécutif pour le rejet de ce point ne me semblent pas déterminantes. Elles relèvent dans bien des cas d’une question de communication. Je vous remercie de votre soutien. Mme Marianne Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Le groupe des Verts est disposé à accepter cette motion en suivant les propositions du Conseil-exécutif. Le sujet revêt une grande importance à nos yeux. L’auteur de la motion prétend qu’au point 2, il ne s’agit que d’établir une statistique. Nous ne l’avons pas compris ainsi et c’est pourquoi nous rejetons ce chiffre 2. En résumé, nous acceptons 4 points et le classement de l’un d’eux et rejetons un point. Instruction publique 29 janvier 2008 Mme Béatrice Struchen, Epsach (UDC). La violence dans les écoles est un thème pour le groupe UDC qui se doit d’être pris au sérieux. Le harcèlement, le vandalisme, la violence en général sont des thèmes de notre parti. Pour combattre cette violence latente, les écoles doivent recevoir un soutien adéquat pour prévenir celle-ci et en cas de crise pour pouvoir gérer les situations. C’est pourquoi le groupe UDC soutient la motion dans tous ses points, comme le propose le Conseilexécutif, sa réponse nous satisfaisant pleinement. Le seul point qui a donné lieu à une discussion et à une divergence d’opinions entre les membres de l’UDC est le point 2. Quelques-uns d’entre nous, une petite minorité, vont accepter le point 2 en tant que motion. Cette petite minorité pense que la tâche administrative pour dénoncer aux inspections scolaires les menaces à l’encontre d’élèves et d’enseignants n’est que minime. Par contre, ces dénonciations pourraient être un indice, une aide primordiale pour la Direction de l’instruction publique. La prévention pourrait donc, grâce à ces dénonciations au niveau de la Direction de l’instruction publique, être encore plus ciblée. L’argument que de telles dénonciations pourraient être sources d’incertitudes juridiques, que les lésés pourraient s’imaginer qu’une procédure officielle est ouverte d’office, cet argument a malheureusement convaincu la majorité de l’UDC. C’est pourquoi le point 2 sera rejeté par la majorité de l’UDC, mais tous les points de la motion seront acceptés par la grande majorité du groupe UDC, ainsi que le propose le Conseil-exécutif. M. Andreas Brönnimann, Belp (UDF). L’auteur de la motion ne parle pas d’actes de violence mais bien de menaces. Ces cas sont fréquents mais on ne dispose pas de statistiques. Et pourtant, il serait utile de disposer de tels chiffres. Aussi les membres de notre groupe acceptent-ils le chiffre 2 comme motion dans le sens exposé par Monsieur Sommer. Pour le reste, nous nous rallions aux propositions du Conseilexécutif. M. Roland Näf, Muri (PS-JS). La violence chez les jeunes est à nouveau un thème de discussion. Par bonheur, vous avez accepté l’intervention de Monsieur Blaser portant sur les mesures à prendre pour enrayer la violence chez les jeunes ainsi que ma motion demandant une information des parents à ce sujet. Les chiffres 1, 3 et 4 de la motion Sommer sont incontestés. En ce qui concerne le chiffre 2, je pense, à l’instar du Conseil-exécutif, que les dénonciations ne seraient que des tigres de papier. Nous n’acceptons donc pas ce chiffre 2. Permettez-moi encore une remarque en conclusion : j’ai parfois l’impression – et cela est aussi valable pour moi – que nous nous contentons de prendre des mesures bureaucratiques ou administratives. Et celles-ci coûtent de l’argent, un argent qui devrait plutôt parvenir aux personnes qui travaillent dans ce canton directement avec les enfants et les jeunes. Ce serait pour elles un réel soutien plutôt que des conseils et du contrôle. M. Pierre-Yves Grivel, Bienne (PRD). Le motionnaire se pose des questions bien légitimes sur les actes de violence commis à l’école, en particulier les menaces verbales ou physiques entre élèves, voire avec des enseignants. Depuis longtemps déjà, les écoles ont décrété des mesures, se sont dotées de plans de crise internes, utilisent l’article 28 sur les exclusions, et ces dispositifs ont montré leur efficacité. Des mesures supplémentaires doivent être prises pour les situations graves, car la prévention a parfois aussi ses limites. Le parti radical suit les propositions du gouvernement, avec même une possibilité d’adopter avec classement les points 1, 119 3 et 5, car nous considérons qu’ils sont réalisés. Pour le point 4, adoption puisque Harmos est en phase d’élaboration. Pour le point 2: sous la menace, les Directions sont priées de trouver des solutions; par contre les directives ne peuvent traiter ces cas sous la forme pénale. Ce sont donc les parents, les lésés, au nom de leurs enfants, les enseignants, qui doivent porter plainte. Bien sûr la Direction peut inciter, encourager, soutenir les lésés, car souvent les lésés ont peur de la police, mais nous ne pouvons rien faire de plus. Par conséquent, le parti radical vous propose de rejeter le point 2. Le président. On a demandé un classement également pour les chiffres 1 et 3, le classement du chiffre 5 étant admis par le motionnaire. M. Andreas Blaser, Heimberg (PS-JS). A propos du chiffre 2 de la motion, je me suis demandé s’il ne serait pas possible d’annoncer les menaces par voie informatique. Il ne s’agit pas d’entrer dans le détail des cas mais de disposer de données chiffrées. Dans cette optique, je pense qu’un postulat conviendrait mieux. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. Nous ne voulions pas classer les chiffres 1 et 3 car le concept modèle n’est pas encore tout à fait terminé. De plus, toutes les écoles ne disposent pas encore d’un plan de crise. Que ces points soient classés ou non, nous continuerons nos efforts de la même manière. En ce qui concerne le chiffre 2, comme évoqué dans notre réponse, le devoir de dénonciation d’une menace pourrait être une source d’incertitude juridique et mener à certaines confusions. Nous aimerions vous recommander de renoncer à une nouvelle tâche administrative qui nous obligerait, dans la Direction de l’instruction publique, à mener une statistique de toutes les menaces ; les directions d’écoles auraient à remplir un nouveau formulaire, elles qui se plaignent souvent d’un surcroît de travail administratif. Comme l’a préconisé Monsieur Näf, il faut laisser les gens travailler. J’ai le net sentiment qu’une statistique soulèverait davantage de problèmes que nous le voudrions. Nous voulons laisser les écoles faire leur travail et ne pas mettre sur pied une nouvelle statistique dont nous ne savons pas encore clairement ce que nous en ferions. Je vous prie donc de ne pas imposer une tâche supplémentaire. M. Erwin Sommer, Melchnau (PEV). L’essentiel est que vous ne classiez pas les chiffres de cette motion. A mes yeux, on ne classe que les points qui sont réglés. Le Directeur de l’instruction publique a affirmé lui-même que tout n’est pas terminé. J’accepte de convertir le chiffre 2 en postulat en vous priant de l’accepter sous cette forme mais de ne pas le classer. Le président. Le chiffre 2 a été converti en postulat. Les chiffres 1, 3, 4 et 5 demeurent sous forme de motion. Un classement a été demandé pour les chiffres 1 et 3. Quant au chiffre 5, il n’y a plus de divergence entre le Conseil-exécutif et le motionnaire. Nous votons point par point. Vote Pour l’adoption du chiffre 1 Contre Pour le classement du chiffre 1 Contre 135 voix 0 voix 21 voix 111 voix 1 abstention 120 29 janvier 2008 Pour l’adoption du chiffre 2 sous forme de postulat 69 voix Contre 57 voix 9 abstentions Pour l’adoption du chiffre 3 133 voix Contre 0 voix Pour le classement du chiffre 3 Contre 26 voix 107 voix Pour l’adoption du chiffre 4 Contre 130 voix 2 voix 1 abstention Pour l’adoption et le classement du chiffre 5 Contre 132 voix 0 voix 1 abstention 251/2007 Motion Schärer, Berne (Les Verts) – La natation pour tous ! 224/2007 Motion Stucki-Mäder, Berne (PS-JS) – Tous les enfants doivent apprendre à nager Texte de la motion Schärer du 13 septembre 2007 Le Conseil-exécutif est chargé de contraindre les écoles à dispenser des cours de natation. Développement : Si la natation apparaît actuellement dans le plan d’études sous « Sport », elle n’est ni prévue dès la première année scolaire, ni obligatoire. Mais à partir de la troisième année, l’acquisition d’aptitudes sportives en milieu aquatique fait partie des objectifs généraux dans la rubrique des sports en plein air, et a force obligatoire. Or, selon les conditions sur place, la pondération de cet objectif général peut différer d’un endroit à l’autre. La natation est une activité sportive importante qui contribue également au bien-être de l’enfant. C’est aussi le constat qui est fait dans le plan d’études du canton de Berne dans la partie consacrée au sport ; il y est dit que l’activité physique est un besoin humain naturel et qu’elle participe au développement harmonieux des enfants et des jeunes. C’est pourquoi j’ai du mal à comprendre pourquoi les enfants sont de moins en moins nombreux à recevoir des leçons de natation à l’école. Tous les enfants n’apprennent pas à nager, c’est un fait. On a constaté ces dernières années une augmentation des accidents de noyade, due au fait que beaucoup d’enfants ne savent pas nager. C’est pourquoi la Société Suisse de Sauvetage (SSS) appelle à une action en lançant une pétition. Elle constate que la noyade est la deuxième cause de décès chez les enfants en Suisse. Souvent, les enfants sauvés de la noyade souffrent de graves séquelles pour le restant de leur vie. L’enseignement de la natation à l’école constitue une excellente prévention contre les accidents de baignade. Cependant, les maîtres nageurs constatent que les enfants et les adolescents savent de moins en moins nager. En effet, les écoles sont de plus en plus nombreuses à ne pas organiser de cours de natation dans le cadre de l’école obligatoire. Plusieurs plans d’études cantonaux prévoient des cours de natation mais souvent ils ne sont pas appliqués. (7 cosignataires) Texte de la motion Stucki-Mäder du 4 septembre 2007 Instruction publique Le plan d’études de l’école obligatoire du canton de Berne prévoit pour chaque cycle l’acquisition d’aptitudes sportives en milieu aquatique. Malheureusement, pour diverses raisons les cours de natation n’ont souvent pas été donnés ces dernières années. C’est pourquoi le Conseil-exécutif est chargé d’introduire les mesures nécessaires pour que tous les enfants du canton de Berne bénéficient de leçons de natation au cours de l’école primaire afin d’apprendre à nager à l’école. Développement : La noyade est la deuxième cause de décès chez les enfants en Suisse. Souvent, les enfants sauvés de la noyade souffrent de graves séquelles pour le restant de leur vie. Les maîtres nageurs, les sauveteurs et les associations de natation constatent que les enfants et les adolescents savent de moins en moins nager. En été 2005, l’association faîtière swimsports.ch a réalisé une enquête auprès des directions cantonales de l’instruction publique. Le bilan fait l’effet d’une douche froide : - un tiers des élèves de l’école primaire ne reçoit pas de cours de natation. De nombreux enfants, et de nombreux adolescents, ne savent pas nager ; - un tiers des élèves de l’école primaire bénéficie d’une dizaine de leçons de natation par année dans le cadre du sport scolaire ; - un tiers des élèves de l’école primaire reçoit un cours hebdomadaire de natation dans le cadre du sport scolaire. La Société Suisse de Sauvetage (SSS) est très préoccupée par la disparition des cours de natation à l’école. La SSS redoute une augmentation massive des accidents de noyade si les aptitudes de nos jeunes continuent de baisser. C’est pourquoi la SSS a lancé une pétition cette année intitulée « La natation à l’école – pour tous ». Elle signale que plusieurs plans d’études cantonaux prévoient des cours de natation mais que souvent ils ne sont pas appliqués. Le canton de Berne est lui aussi concerné par la situation décrite. (31 cosignataires) Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 Les deux motions demandent de renforcer l’obligation de dispenser des cours de natation à l’école afin que tous les élèves apprennent à nager. En vertu de l’article 12 de la loi du 19 mars 1992 sur l’école obligatoire (LEO ; RSB 432.210), c’est le plan d’études pour l’école obligatoire du canton de Berne de 1995 qui est déterminant en la matière. D’après l’article 74, alinéa 2 LEO et l’article 23a, lettre a de l’ordonnance du 4 août 1993 sur l’école obligatoire (OEO ; RSB 432.211.1), l’adoption du plan d’études est de la responsabilité du directeur de l’instruction publique. Les présentes motions sont des motions ayant valeur de directive, car elles relèvent du domaine de compétence exclusif du Conseil-exécutif. S’agissant de motions de ce type, la latitude du Conseil-exécutif est relativement grande dans l’appréciation du degré de réalisation des objectifs, des moyens à mettre en œuvre et des autres modalités de l’exécution du mandat. La compétence décisionnelle reste celle du Conseil-exécutif. Dans le plan d’études pour la partie germanophone du canton, l’acquisition d’aptitudes sportives en milieu aquatique fait partie des objectifs généraux dès la troisième année. Les enseignants et enseignantes doivent donc opter pour des disciplines correspondant aux objectifs généraux, mais peuvent les pondérer en fonction des conditions locales. Les communes et le corps enseignant disposent par conséquent d’une grande latitude dans l’application du plan d’études. Suivant les conditions locales – absence de pisci- Instruction publique 29 janvier 2008 nes dans certaines communes – la pondération peut différer d’un endroit à l’autre. Le plan d’études actuel pour la partie francophone du canton se réfère, pour l’enseignement de la natation, aux manuels d’éducation physique de la Commission fédérale de sport. L’obligation de dispenser des cours de natation n’y figure pas explicitement. Conformément aux explications données dans le manuel pour les années 4 à 6 et dans le manuel pour les années 6 à 9, l’acquisition d’aptitudes sportives en milieu e aquatique est prévue à partir de la 4 année. Dans la partie de ces manuels consacrée à la natation, les contenus ne sont pas spécifiés par degré. L’enseignement de la natation dans les écoles est donc appliqué de façon très différenciée. Bien que le plan d’études énonce l’obligation d’acquérir des aptitudes sportives en milieu aquatique, rien ne garantit que tous les élèves apprennent à nager à l’école. Suivant les acquisitions antérieures des élèves, les qualifications du corps enseignant et les infrastructures communales, il est possible que les élèves n’aient pas tous acquis entièrement les contenus en partie seulement obligatoires du plan d’études. Le Conseil-exécutif est conscient de ce problème. Il serait en principe possible de garantir que tous les élèves apprennent à nager en rendant cette discipline plus contraignante dans le plan d’études. Or l’enseignement de la natation ne peut être rendu obligatoire ni appliqué sans les infrastructures correspondantes, et celles-ci font pour l’instant défaut dans un certain nombre de communes. Cela signifie que les communes devraient accepter de consentir les investissements nécessaires pour la création d’une infrastructure propre ou pour le transport des élèves vers les installations correspondantes. Auparavant, il conviendrait de dresser un état des lieux des infrastructures existantes et d’examiner les solutions envisageables pour les communes, compte tenu des incidences financières. Par ailleurs, la natation doit être enseignée en groupe par du personnel qualifié. Les frais afférents aux leçons supplémentaires et à la formation de base et continue du corps enseignant seraient à la charge du canton. La Direction de l’instruction publique est prête à examiner la question, à faire une estimation des coûts et à améliorer cette situation dans la mesure de ses moyens après avoir sondé les intentions des communes. Dans la mesure du possible, le canton de Berne intégrera la question de l’obligation d’enseigner la natation dans les discussions sur le futur plan d’études germanophone. Proposition : adoption sous forme de postulat. 121 Mme Margrit Stucki-Mäder, Berne (PS-JS). L’accès à l’eau n’est pas possible dans chaque école et la question doit être examinée de près. La question que nous soulevons dans nos deux motions est un problème suisse. La Société Suisse de Sauvetage a lancé une pétition déjà signée par 35 000 personnes ; et la collecte de signatures continue. Je me félicite de ce que le canton de Berne intégrera dans la mesure du possible la question de l’obligation d’enseigner la natation dans les discussions sur le futur plan d’études germanophone. Il nous faut trouver une solution cantonale pour nos écoles. C’est pourquoi je vous prie d’accepter cette intervention sous forme de motion. Mme Marianne Streiff-Feller, Oberwangen (PEV). Le groupe PEV soutient la conviction des auteures de la motion : chaque enfant devrait avoir accès à l’enseignement de la natation durant son cursus scolaire. Nous sommes reconnaissants au gouvernement d’accepter sous forme de postulats ces deux interventions ayant valeur de directive. Nous sommes persuadés que la Direction de l’instruction publique va trouver une voie praticable, en accord avec les communes et le personnel enseignant. C’est la raison pour laquelle nous préconisons l’adoption de deux postulats en demandant aux deux motionnaires de transformer leur intervention. Mme Bettina Keller, Berne (Les Verts). A nos yeux, la natation participe des acquisitions élémentaires qu’un enfant devrait avoir. Il est rare qu’un enfant l’apprenne de lui-même et sans accompagnement. Dans sa majorité, le groupe des Verts est prêt à participer à l’adoption des deux interventions sous forme de motions même s’il comprend les arguments du Conseil-exécutif pour accepter la forme du postulat. M. Ueli Spring, Lyss (UDC). Nous avons examiné les deux motions séparément. La première est moins contraignante et moins revendicative ; elle est de plus formulée de manière plus ouverte. Le Conseil-exécutif dispose dans ce contexte d’une marge de manœuvre plus étendue, comme il l’écrit dans sa réponse. Notre groupe s’est scindé en trois parties : un tiers acceptera la motion, un tiers la rejettera et un tiers s’abstiendra. Voilà pour la motion Schärer. En ce qui concerne la motion Stucki, bien des questions restent ouvertes, telles que la prise en charge des coûts pour le transport notamment, de l’offre ou encore du personnel qualifié. C’est en raison de tous ces points devant encore être éclaircis que nous préconisons l’adoption d’un postulat. C’est ce que fera notre groupe, uni dans la décision. Délibération groupée Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). Celui qui ne sait pas nager peut être confronté à de grands dangers même à un danger de mort. Comme le précise le Conseil-exécutif dans sa réponse, ces deux motions ont valeur de directive car elles relèvent de la compétence exclusive du Conseil-exécutif. Dès lors, que pouvons-nous faire ? Même si la voie n’est pas facile, je suis persuadée qu’elle existe. Le Conseil-exécutif constate que toutes les communes ne disposent pas d’une piscine. Je le sais. Mais on pourrait utiliser toutes les infrastructures existantes, comme par exemple celle des hôtels. N’oublions pas, en ce moment où la presse est remplie d’articles sur l’obésité chez les enfants, que la natation est un des nombreux moyens de résister à ce mouvement et d’agir concrètement. Je vous prie de soutenir sportivement ma motion. Mme Andrea Zryd, Adelboden (PS-JS). La demande est claire pour tous, je pense. Tous y consentent pour autant que la mesure ne soit pas obligatoire. Je pense qu’il faut rendre obligatoire le mandat aux écoles car les buts techniques ancrés de façon vague dans le plan d’études portent aussi sur la natation. L’infrastructure a aussi son coût. Mais je tiens à préciser ici qu’il n’est pas dans l’objectif des auteurs des deux motions de réclamer davantage de piscines. Celles-ci sont d’ailleurs pour la plupart déficitaires. Il s’agit bien davantage de trouver des solutions raisonnables. Enfin, je pense que tout professeur de gymnastique devrait disposer d’un brevet de sauveteur. Dans l’intérêt des enfants, je vous prie d’accepter ces interventions sous forme de motions. M. Andreas Brönnimann, Belp (UDF). Apprendre à nager est certainement un acte important, qui joue aussi un rôle dans le maintien de la santé. Mais pour le corps enseignant, 122 29 janvier 2008 cette activité n’est pas exempte de danger. C’est ce qui nous retient d’accepter cette motion. Le transport n’est pas toujours simple, lorsqu’il faut organiser un transfert vers une piscine. Bien des points sont encore imprécis. Le Conseil-exécutif est disposé à les examiner de plus près. Nous pensons que c’est la bonne solution. Aussi le groupe UDF acceptera-t-il les deux motions sous forme de postulats. M. Adrian Kneubühler, Nidau (PRD). Dans notre groupe, on sent s’élever gentiment un léger agacement et même quelque regret à l’égard du Directeur de l’instruction publique, en voyant comment il est bombardé de motions et d’interventions empiétant dans son domaine opérationnel. Et en plus, on tente de faire de chaque intervention un problème social de fond. Je félicite le Directeur de l’instruction publique de sa réponse dénuée de crispation et de sa décision d’accepter ces deux interventions comme postulats. Quant au fond, le groupe PRD soutient la position du gouvernement. Nous nous opposons à toute ingérence du Grand Conseil dans les discussions sur le plan d’études. Nous pensons que le Conseil-exécutif devrait disposer de la liberté de décider comment améliorer l’enseignement de la natation dans nos écoles. Celle-ci doit veiller à ce que les élèves ne se noient pas, ni plus ni moins. Et point n’est besoin d’une motion pour y parvenir. Nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver un certain scepticisme malgré les assurances données par les auteurs de la motion. Nous allons donc soutenir la forme du postulat. M. Marc Früh, Lamboing (UDF). Je vais essayer de parler un peu lentement, parce qu’on m’a dit que je parlais beaucoup trop vite et que c’était très difficile à traduire. L’enseignement de la natation dans les écoles devrait être appliqué de façon un peu plus contraignante, bien que je sois tout à fait conscient qu’il manque certaines infrastructures dans certaines régions du canton. L’eau est un élément de base – et là je ne rejoins absolument pas mon collègue Adrian – comme la terre et le feu. Pour être bien dans sa peau, l’enfant doit maîtriser cet élément et non le craindre. Dans l’eau on doit apprendre à gérer son corps, les mouvements se font dans tous les sens sans risquer de se blesser, mais grâce à la résistance de l’eau les muscles s’affermissent. Il n’existe aucun lieu meilleur pour apprendre à gérer sa respiration et à la maîtriser. C’est dans l’eau que l’on apprend que son corps a des limites et qu’il faut en tenir compte. C’est dans l’eau qu’on teste les éléments, tels que les flux, la portance. Être à l’aise dans l’eau donne de la sécurité et de l’assurance dans la vie, dans la vie journalière, que vous soyez en bateau ou n’importe où. Cela permet de découvrir d’autres horizons et de pratiquer de nombreux sports, tels que le canoë, le kayak, planche à voile ou aviron. Chacun sait que les sports d’eau favorisent l’amélioration de la santé dans de nombreux domaines. L’eau permet un bon relâchement du système nerveux et participe à un flux efficace contre le stress. La natation est un sport parfaitement équilibré et équilibrant, associant renforcement et allongement de la musculature, c’est aussi un excellent entraînement cardio-vasculaire, tout en ménageant les articulations. Donc les sports d’eau favorisent une prise en charge personnelle de la santé, par la simplicité des moyens requis: un maillot de bain et un plan d’eau. L’activité dans l’eau s’adresse à tous, depuis 7 mois jusqu’à 87, voire 90 ans et concerne toute la population. En plus, ce sont des activités économiques et financièrement accessibles à tous et à toutes, même à des familles à moindre revenu. Pour toutes ces raisons, il faut que chaque enfant apprenne à nager, pour qu’il s’épanouisse dans un élément merveilleux: Instruction publique l’eau. C’est un devoir éducatif pour les parents que l’école doit soutenir et faire évoluer. Je ne partage pas la crainte évoquée par le Conseil-exécutif dans sa réponse concernant le personnel d’encadrement. Je vous pose la question: est-il correct qu’un enseignant soit responsable d’enfants s’il n’est pas capable de sauver celui qui tombe dans l’eau. J’estimerais normal que la fréquentation d’un cours de sauvetage de la Société suisse soit obligatoire pour l’obtention du diplôme d’enseignant. La natation, c’est la prévention de la santé publique. On nous l’assène assez souvent, et actuellement vous voyez affichés sur les murs de nos villes des luges extra-larges ou un tricycle avec un siège extrêmement grand. Tout cela pour nous rendre attentifs aux enfants obèses. La nourriture inappropriée a sa part de responsabilité, mais l’absence d’infrastructures sportives adéquates est aussi à prendre en considération. La partie financière vient tout de suite à l’esprit, mais la santé publique coûte, soit en infrastructures hospitalières ou en appareils médicaux, mais je préfère que l’argent soit investi pour le bien des enfants en piscine. M. Andreas Lanz, Thoune (UDC). J’aimerais vous signaler une situation bien particulière : les enseignants ne sont pas formés pour la natation. Pour leurs élèves, cela représente un risque. Les enseignants ne disposant pas d’un brevet adéquat ne doivent pas et n’ont pas l’autorisation d’enseigner la natation. Je vous parle en juriste. Mais la situation existe et je vous prie de tenir compte de ce problème. M. Bernhard Pulver, Directeur de l’instruction publique. La natation figure effectivement dans le plan d’études. Le problème est que nous ne disposons pas de suffisamment de piscines et que certains maîtres de gymnastique n’ont pas de brevet de sauveteur. Comme l’a suggéré Monsieur Spring, il peut être important de différencier les deux motions. Nous ne l’avons peut-être pas fait suffisamment, en partie parce que nous leur avons donné une réponse commune. La motion Schärer donne une direction dans laquelle nous devrions nous engager. Je ne m’opposerais pas à ce qu’elle soit adoptée sous forme de motion. Quant à la motion Stucki, elle va plus loin. Si elle est acceptée comme motion, je sais comment je vais l’interpréter : cherchez une solution pour que tous les élèves apprennent à nager. Nous allons dès lors avoir des problèmes avec les communes. Dans le cas de cette motion, vous devez vraiment bien réfléchir au mandat que vous voulez me donner. Si vous voulez agir dans le sens d’un compromis, vous pouvez accepter la motion Schärer comme une motion ayant une valeur de directive et celle de Madame Stucki, qui est plus contraignante, sous forme de postulat. Mme Corinne Schärer, Berne (Les Verts). Je remercie tous les groupes de leur soutien à cette demande. Je consens à convertir cette intervention en postulat et vous demande de lui accorder votre appui. Mme Margrit Stucki-Mäder, Berne (PS-JS). Après avoir bien suivi la discussion et entendu les déclarations intelligentes du Directeur de l’instruction publique, je pense ne pas pouvoir faire autrement que de convertir mon intervention en postulat. Je mettrai à votre disposition la pétition pour que vous puissiez y apposer votre signature. Vote Pour l’adoption du postulat (Schärer, Berne) Contre 129 voix 4 voix 2 abstentions Instruction publique 29 janvier 2008 Pour l’adoption du postulat (Stucki-Mäder, Berne) 122 voix Contre 8 voix 5 abstentions 210/2007 Interpellation Zryd, Adelboden (PS-JS) d’ouverture des installations sportives – Heures Texte de l’interpellation du 3 septembre 2007 La commune de Würenlos a récemment fêté un succès sportif : le Tribunal fédéral a admis son recours dans l’affaire des heures d’ouverture des installations sportives. Les associations locales et divers clubs peuvent désormais utiliser les installations du lundi au samedi jusqu’à 22 heures. Les activités sportives sont également autorisées pendant le temps de midi. Le dimanche, l’utilisation des installations n’est pas fondamentalement exclue. Il est bien évident que les écoles sont prioritaires en semaine pendant les heures de cours. Afin de pouvoir s’entraîner et préparer leurs championnats, les associations du canton de Berne ont besoin de disposer d’un large accès aux installations sportives. Le Conseil-exécutif est chargé de répondre aux questions suivantes : Comment les heures d’ouverture des installations sportives sont-elles réglementées dans le canton de Berne, et le canton peut-il exercer une influence sur les communes ? Réponse du Conseil-exécutif du 5 décembre 2007 Le Conseil-exécutif pense comme l’interpellatrice que les installations sportives disponibles doivent être adaptées et proposer des horaires d’ouverture suffisamment larges. Conformément aux lignes directrices de la politique cantonale du sport, le canton de Berne souhaite favoriser une utilisation optimale des installations sportives. Il n’existe en Suisse aucune base légale concernant la protection contre le bruit relative à l’utilisation des installations sportives. Faute d’indications pertinentes dans l’ordonnance suisse sur la protection contre le bruit, le tribunal de dernière instance du canton d’Argovie a mis en application l’ordonnance sur la protection contre le bruit lié à l’utilisation d’installations sportives (« Sportanlagenlärmschutzverordnung ») définie dans la législation allemande. La décision de Lausanne se réfère quant à elle à une prise de position de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) selon laquelle il convient d’appliquer les règles suivantes : Du lundi au vendredi, période calme de 6 h à 8 h, sport scolaire autorisé. Possibilité de s’entraîner en semaine de 8 h à 22 h, également pendant le temps de midi, gymnastique en musique. Il en va de même pour les samedis. Jusqu’à 20 h, il est également possible de diffuser de la musique amplifiée en utilisant un limiteur de pression acoustique scellé au plomb. Dans le cas de la commune de Würenlos, les habitants s’opposaient à l’agrandissement d’une installation sportive et souhaitaient une restriction des heures d’ouverture de cette même installation. Le Tribunal administratif du canton d’Argovie leur a donné raison. La commune de Würenlos a alors fait appel de ce jugement auprès du Tribunal fédéral, qui a admis le recours de la commune et annulé la décision du Tribunal administratif. En raison du renvoi au Tribunal administratif, la procédure va encore être retardée, car l’affaire devra être jugée une nouvelle fois. Il s’agit donc d’une étape intermédiaire, car même si le Tribunal fédéral a donné 123 des signaux clairs, les heures d’ouverture restrictives arrêtées par le Tribunal administratif dans son jugement auraient eu des conséquences néfastes pour le sport associatif dans toute la Suisse. Dans le canton de Berne, les heures d’exploitation des installations sportives sont réglementées au niveau communal et sont consignées dans les règlements d’exploitation correspondants ou alors consignées dans une disposition annexe du permis de construire. L’utilisation d’installations sportives appartenant au canton (à savoir les installations qui ont été cédées au canton de Berne suite à la cantonalisation des e écoles secondaires du 2 degré et des écoles professionnelles) est réglementée dans un contrat d’utilisation signé le 5 décembre 2002 entre le canton et les communes concernées. A notre connaissance, la plupart des horaires d’exploitation qui y sont appliqués correspondent aux horaires recommandés par l’OFEV. Dans les zones résidentielles, les heures d’ouverture des installations sportives sont généralement plus restreintes, et l’utilisation de ces installations pendant les week-ends est souvent synonyme de frais supplémentaires pour les associations sportives (frais liés à l’ouverture des locaux, à leur nettoyage). Dans le canton de Berne, il existe cependant de nombreuses communes qui favorisent les activités sportives en instaurant par exemple des accords entre les associations et les concierges et des réglementations adaptées. Si la construction d’une installation sportive a fait l’objet d’une procédure d’octroi du permis de construire, le permis peut le cas échéant être assorti de charges concernant les heures d’ouverture à respecter. Les communes n’ont pas le loisir de modifier ces charges comme bon leur semble. Elles doivent établir quelle est la procédure dans laquelle il est possible de modifier les heures d’ouverture ordonnées et décider si en l’espèce, les conditions sont les mêmes que dans le cas de Würenlos, qui a été tranché par le Tribunal fédéral. A la fin de l’année 2007, la Direction de la police et des affaires militaires (POM) enverra à nouveau aux communes les lignes directrices de la politique du sport élaborées en 2005. Elle les remerciera par ailleurs de leur précieuse collaboration, les invitera à encourager l’engagement sportif et à adapter les heures d’ouvertures des installations sportives (dans la mesure du possible et dans les limites de la législation sur la protection contre le bruit) aux besoins des associations. Etant donné que la décision du Tribunal fédéral crée un précédent pour l’ensemble du pays, il est nécessaire d’attendre que le Tribunal administratif du canton d’Argovie rende un nouveau jugement. Une fois ce dernier examiné, il sera alors possible de conseiller les communes de manière appropriée. Le président. Madame Zryd est satisfaite de la réponse. 147/2007 Interpellation Kast, Berne d’enseignement des langues (PDC) – Concept Texte de l’interpellation du 4 juin 2007 Le concept d’enseignement des langues à l’école obligatoire germanophone indique quelles méthodes d’apprentissage et d’enseignement des langues étrangères seront dorénavant appliquées. L’enseignement des langues étrangères s’articulera désormais autour des moyens d’enseignement (concept, pages 30 et 31) et non plus autour des enseignants et enseignantes comme c’est le cas actuellement. Dans ce nouveau cas de figure, les élèves travaillent sur des exercices proposés par le 124 29 janvier 2008 manuel scolaire, seuls, en binôme ou en groupe. L’enseignant ou l’enseignante peut proposer son soutien au groupe ou à l’élève. Cette focalisation sur les moyens d’enseignement est destinée à renforcer l’autonomie des élèves. Ces derniers sont en effet confrontés à des textes et des situations authentiques : ils entendent des textes, en lisent, exercent des éléments du langage, imitent des dialogues, en développent eux-mêmes, rédigent des textes, etc. Un large éventail de moyens d’enseignement leur est proposé : CD, cédéroms, vidéos, logiciels éducatifs, revues, livres, jeux, Internet. Les élèves travaillent simultanément sur plusieurs exercices, chacun ou chacune devant progresser à son propre rythme. L’exercice est terminé lorsque l’élève constate que les objectifs d’apprentissage prescrits sont atteints. Le nouvel enseignement des langues se caractérise donc par la fixation d’objectifs, l’autonomie et l’autoévaluation. L’évaluation par l’enseignant ou l’enseignante est toutefois maintenue. Ce que ne dit pas ce concept, c’est que sa mise en application va mobiliser nettement plus de ressources que l’enseignement traditionnel. On devra ainsi disposer de suffisamment de postes multimédias pour que les élèves ne soient pas bloqués dans leur progression faute de poste de travail disponible. Il faudra aménager des zones dans lesquelles les élèves puissent travailler en toute tranquillité et se concentrer. Par contre, ils devront pouvoir échanger à voix haute dans d’autres espaces équipés de grandes tables pour le travail en groupe, le jeu, la fabrication d’affiches, etc. Les élèves doivent également pouvoir se déplacer d’un poste de travail à l’autre, sans déranger leurs camarades. Les salles de classe normales sont trop petites pour de telles activités et la plupart d’entre elles ne sont pas équipées pour. Il faudra donc aménager des salles spéciales pour l’enseignement des langues, d’une surface correspondant au minimum à deux salles de classe normales. Les grandes écoles devront disposer de deux salles de ce type ou plus et ce sont les écoles qui supporteront les frais. Sans compter que les ressources humaines actuelles ne suffiront pas. Même bien formée, une personne n’est pas en mesure d’encadrer seule 20 à 25 élèves travaillant de manière autonome. La majorité des élèves devront en effet avoir recours au soutien de l’enseignant ou de l’enseignante, que ce soit occasionnellement ou quasiment en permanence. Ce sera vrai en particulier dans les communes qui mettront strictement en œuvre l’article sur l’intégration. Nombre d’élèves seront incapables de décrypter un texte, de faire un exercice ou de repérer leurs propres erreurs sans l’aide d’une tierce personne. Ce type d’enseignement pose en outre plus de problèmes de discipline que l’enseignement traditionnel. Sans enseignement en tandem ou multiplication des leçons dispensées par section de classe, la qualité nécessaire ne pourra pas être atteinte. L’enseignement des langues centré sur les moyens d’enseignement apporte quelques améliorations par rapport au système actuel, à condition toutefois que les enseignants et enseignantes disposent des ressources nécessaires. Si les moyens d’enseignement sont conçus en partie, largement ou exclusivement pour l’apprentissage autonome et que les ressources nécessaires ne soient pas mises à disposition, la qualité de l’enseignement sera insuffisante. Cet enseignement sera aussi attrayant qu’exigeant pour les élèves. Nombre d’entre eux ne sont vraisemblablement pas armés pour répondre à ces exigences. Ils devront pouvoir profiter d’un enseignement structuré (axé sur l’enseignant-e) pour atteindre les standards minimaux. Dans ce contexte, le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes : Instruction publique 1. Quelles ressources supplémentaires seront nécessaires pour mettre le nouveau concept d’enseignement des langues en application ? 2. Le Conseil-exécutif est-il disposé à débloquer les ressources financières nécessaires ou alors faut-il adapter le concept ? (4 cosignataires) Urgence refusée le 7 juin 2007 Réponse du Conseil-exécutif du 12 décembre 2007 Le concept d’enseignement des langues pour les établissements de la scolarité obligatoire de la partie germanophone du canton décrit différentes stratégies d’apprentissage des langues, essentiellement mises en œuvre au moyen des quatre méthodes d’apprentissage et d’enseignement suivantes : éveil aux langues, enseignement des langues étrangères axé sur les moyens d’enseignement, enseignement bilingue dans les disciplines non linguistiques et enfin, échanges et rencontres linguistiques. L’enseignement des langues étrangères axé sur les moyens d’enseignement prôné par le concept d’enseignement des langues ne s’oppose pas, comme l’affirme l’auteur de l’interpellation, à un enseignement axé sur l’enseignant ou l’enseignante, mais correspond à un enseignement des langues traditionnel qui s’articule autour d’un moyen d’enseignement. Contrairement aux anciens moyens d’enseignement, qui étaient très axés sur les enseignant-e-s, les moyens modernes donnent aux élèves une plus grande latitude et permettent de mettre en place des dispositifs didactiques ciblés et variés, ce qui facilite la pédagogie différenciée et encourage les élèves à apprendre de manière autonome. Question 1 : Certes, le matériel d’enseignement de la nouvelle génération comprend de nouveaux outils comme les DVD ou les cédéroms et offre aux élèves la possibilité d’accéder à des plateformes Internet, mais pour ce qui est des locaux, de l’infrastructure et des ressources humaines, l’enseignement moderne des langues n’est pas très différent des autres. − Locaux : un grand nombre de branches (comme les langues, la branche Natur Mensch Mitwelt, mais aussi les mathématiques) ont recours depuis 15 à 20 ans à des formes d’enseignement modernes comme l’enseignement en atelier, la pédagogie du projet ou l’enseignement en groupe. Ces formes d’enseignement sont pertinentes et concluantes, et se fondent sur un apprentissage faisant appel à l’activité et à l’initiative de l’élève. Le passage, dans le cadre de l’avancement de l’enseignement des langues étrangères et du nouveau concept d’enseignement des langues, d’un enseignement traditionnel axé sur l’enseignant-e à un enseignement davantage orienté sur la participation active et la réalisation de tâches n’augmente pas en soi les besoins en locaux. Cette nouvelle approche ne nécessite pas de salles spéciales comme les salles de travaux pratiques, les salles de musique, les cuisines scolaires ou, comme dans les années septante, les laboratoires de langues. Une salle de classe suffisamment vaste et offrant des possibilités de s’isoler couvre les besoins. Il est vrai qu’il devient difficile de travailler en atelier, en groupe ou sur un projet dans une salle de classe dont la taille ne satisfait qu’aux exigences minimales et qui doit accueillir 24 élèves ou plus, et cela quelle que soit la branche enseignée. L’enseignement moderne nécessite plus d’espace que l’enseignement traditionnel. Les membres du corps enseignant ont déjà recours aux salles de groupe ou aux îlots de travail situés dans l’établissement. − Infrastructure : l’intégration des technologies de l’information et de la communication à l’école primaire (voir Instruction publique 29 janvier 2008 le nouveau plan d’études sur les TIC) fait de l’ordinateur un appareil incontournable de la salle de classe et les élèves peuvent en tirer profit pour l’apprentissage des langues. Le lecteur de CD et le lecteur de DVD font également partie des instruments utilisés pour enseigner les langues. Mais la plus grande partie de l’enseignement reste dispensée sans supports techniques. A l’avenir, l’enseignement des langues étrangères ne nécessitera 125 126 29 janvier 2008 donc pas plus de ressources pour l’infrastructure que l’enseignement des autres branches. − Ressources humaines : l’enseignement moderne des langues étrangères a certes pour but d’exiger des efforts de la part des élèves, mais pas de les décourager. Nombre d’élèves ne s’en sortent pas lorsque l’apprentissage d’une langue se réduit essentiellement à un travail mental qu’ils ne sont souvent pas en mesure de fournir sans l’aide de l’enseignant-e. Cependant, si les jeunes sont soutenus dans leur besoin d’apprendre de manière active, de choisir leur propre démarche d’apprentissage et de s’attarder sur un sujet et si les stratégies de communication et d’apprentissage font l’objet d’un travail et d’un encouragement systématiques, le travail et l’apprentissage autono- Frais de formation continue Economie publique mes se développeront et se traduiront par la décharge des membres du corps enseignant. Certes, ces derniers devront continuer de proposer des dispositifs didactiques et d’organiser l’enseignement, mais ils ne seront plus le centre de la classe autour duquel gravitent toutes les activités. Question 2 : Quelque 20 millions de francs au titre de dépenses uniques ont été prévus pour assurer une formation continue durable et de qualité du corps enseignant qui sera appelé à travailler avec de nouveaux matériaux d’enseignement et à enseigner e e le français à partir de la 3 année et l’anglais à partir de la 5 année. Les dépenses prévues sont réparties comme suit : − Dépenses uniques : 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Total 2 543 880 2 543 880 2 543 880 4 227 330 4 227 330 1 683 450 1 683 450 19 453 200 − Dépenses périodiques : la généralisation de e l’enseignement du français à partir de la 3 année et de l’anglais à partir de la 5e année entraîneront des dépenses périodiques dues à l’augmentation éventuelle du nombre total de leçons. Celles-ci ne dépasseront pas 14 millions de francs par année au terme de la généralisation (à partir de l’année scolaire 2017/2018). Ces dépenses supplémentaires correspondent à des frais de traitement qui seront financés dans le cadre de la répartition des charges appliquée aux traitements du corps enseignant. Il s’agit de dépenses liées. Le canton de Berne peut encore influer sur le montant des dépenses supplémentaires dans la mesure où une grande partie des leçons supplémentaires prévues sera échangée contre d’autres leçons et où il sera possible de renoncer à Surcoût dû aux leçons supplémentaires dans le cadre de la répartition des charges Moyens d’enseignement un certain nombre de leçons supplémentaires prévues pour les cours d’anglais. Le canton devra définir dans quelle mesure ces mesures sont finançables, eu égard notamment au calendrier de mise en œuvre de la réforme. − Incidences sur les communes : les communes sont concernées par le projet dans la mesure où elles doivent financer 30 pour cent des frais au titre de la répartition des charges (leçons supplémentaires), et parce qu’il leur incombe de financer la totalité des moyens d’enseignement. Les coûts mis ici en évidence sont les coûts maximaux, d’autres leçons pouvant être supprimées ainsi que les dépenses pour les moyens d’enseignement qui ne sont plus utilisés. − Les communes doivent s’attendre aux dépenses supplémentaires suivantes : 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 ab 2018 462 000 1 572 00 0 2 232 00 0 2 232 00 0 2 220 00 0 2 615 70 0 3 590 70 0 4 167 00 0 300 000 600 000 900 000 1 200 00 0 1 338 00 0 1 476 00 0 1 614 00 0 1 614 00 0 Le Conseil-exécutif estime que les dépenses prévues pour la formation continue du corps enseignant (formation aux nouveaux matériaux d’enseignement et développement des compétences méthodiques et didactiques) sont suffisantes. En termes de locaux, d’infrastructure et d’effectifs, le canton de Berne ne subira pas de dépenses supplémentaires. Le président. Monsieur Kast n’est pas satisfait de la réponse du Conseil-exécutif et fait une déclaration. M. Daniel Kast, Berne (PDC). C’est volontiers que je motive mon insatisfaction. L’apprentissage d’une langue étrangère nécessite, surtout au début, un bon accompagnement de la part de la personne chargée de l’enseigner. L’autonomie des élèves prévue dans le nouveau concept d’enseignement des langues verra nombre d’entre eux dépassés. Ils devront s’organiser autrement et ne resteront plus forcément à leur place. Les exigences en matière de locaux et de technique ne sont de loin pas réunies dans toutes les écoles. Projet forestier de construction d’ouvrages de protection et de reboisement dans le bassin versant des torrents de Brienz, étape 2008 à 2012. Autorisation de dépenses ; crédit d’engagement pluriannuel (crédit d’objet) Annexe 1, affaire 1896/2007 Le président. Le rapporteur de la Commission de pilotage renonce à s’exprimer. Ce crédit est-il combattu au sein de l’assemblée ? – Ce n’est pas le cas. Adopté tacitement. Economie publique 29 janvier 2008 282/2007 Interpellation urgente Meyer, Roggwil (PS-JS) – Protection de l’ombre Texte de l’interpellation du 19 novembre 2007 L’ombre − élu animal de l’année 2007 et poisson comptant parmi les plus importants du canton de Berne − est à ce point menacé que le 14 novembre 2007, l’Inspection de la pêche a ordonné une interdiction de pêche de trois ans pour assurer sa protection. Cette décision a pris le grand public par surprise, de même que les pêcheurs et les poissonneries. L’interdiction de pêche est la plus radicale des mesures envisageables, mais elle ne saurait être la seule qui soit appliquée. A la fin de son communiqué de presse, l’Inspection de la pêche envisage d’ailleurs d’autres mesures. Le Conseil-exécutif est-il disposé à envisager rapidement les mesures suivantes pour assurer la protection de l’ombre et compléter l’interdiction de pêche : 1. renforcer le repeuplement de cette espèce ; 2. accélérer la renaturation de l’Aar entre Thoune et Berne ; 3. adapter les échelles à poisson de l’Engehalde et de la Matte aux besoins de l’ombre ; 4. revitaliser les berges de l’Aar en ville de Berne ; 5. allonger immédiatement la période de chasse au cormoran ; 6. étendre le plan cantonal de gestion du cormoran à toute la zone d’interdiction de pêche ; 7. élaborer un plan cantonal de gestion du harle bièvre ; 8. intervenir auprès de la Confédération pour qu’elle inscrive le harle bièvre sur la liste des animaux pouvant être chassés ? Réponse du Conseil-exécutif du 9 janvier 2008 Remarques d’ordre général Entre Interlaken et le lac de Niederried vivent quatre populations d’ombres d’importance nationale, différentes du point de vue génétique (Interlaken, Thoune Schadau, Aar Thoune-lac de Wohlen, Aar Mühleberg-Sarine). En vertu de la législation fédérale sur la pêche, les cantons sont tenus de protéger efficacement les populations des espèces de poissons et d’écrevisses menacées. Dans le canton de Berne, d’importants efforts ont été faits ces 20 dernières années pour protéger les ombres. La nécessité d’en interdire la pêche ne s’est imposée qu’à l’automne 2007, lorsque les populations d’ombres ont été recensées lors de la capture de truites génitrices dans l’Aar. Il s’est alors avéré que la quasitotalité des ombres pêchés durant l’automne 2007 étaient âgés d’un à deux ans seulement. Ils avaient donc été capturés avant de parvenir à maturité. Il manquait en outre d’ombres plus jeunes ou plus âgés. Malgré la forte natalité chez les ombres en 2006, la durabilité de leur pêche n’était donc plus garantie. Les interdictions de pêche provisoires et locales visant à éviter une raréfaction des ombres ont déjà fait leurs preuves dans d’autres cantons (Schaffhouse, Zurich et Thurgovie). La situation de départ a été présentée à tous les représentants des sociétés de pêcheurs lors de la conférence des présidents de la Fédération cantonale bernoise de la pêche (FCBP). Lors d’un vote consultatif non obligatoire, les personnes présentes ont approuvé à l’unanimité une interdiction de pêche de trois ans. La FCBP a appelé les pêcheurs à la ligne à renoncer volontairement à pêcher l’ombre dès novembre ou décembre 2007 dans la zone d’interdiction de pêche et à faire preuve de retenue lorsqu’ils pêcheront l’ombre dans le reste du territoire cantonal. Renoncer à la 127 pêche à l’ombre ne suffit toutefois pas à sauver ce poisson élu « animal de l’année 2007 » par Pro Natura. La valorisation des biotopes aquatiques et la protection contre les oiseaux piscivores ainsi qu’une intensification des mesures d’économie piscicole doivent aider à rétablir la durabilité de la er pêche à l’ombre à partir du 1 janvier 2011. Si l’on veut que la situation des populations d’ombres s’améliore, il faut par ailleurs consacrer une plus grande attention à la problématique des micropolluants dans les cours d’eau. Il est donc prévu, en 2008, d’évaluer la situation dans le tronçon de l’Aar compris entre Thoune et Berne et dans les systèmes fluviaux avoisinants. Le Conseil-exécutif partage donc l’avis exprimé dans l’interpellation selon lequel des mesures complémentaires doivent être prises. Le Conseil-exécutif répond comme suit aux différentes questions. Question 1 Le renforcement des populations d’ombres n’est possible que si les populations de géniteurs sont intactes, le droit fédéral interdisant d’utiliser des ombres provenant d’une autre zone. L’objectif principal de l’interdiction est de reconstituer une population d’ombres géniteurs indigènes et d’assurer durablement son maintien. Une mesure immédiate a déjà été prise : 15 000 ombres estivaux ont été mis à l’eau après avoir été marqués afin de contrôler le succès de l’opération. Question 2 Le plan cantonal d’aménagement des eaux visant une protection durable contre les crues de l’Aar entre Thoune et Berne est actuellement mis au point sous la responsabilité de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie (TTE). Il se compose de 25 sous-projets (mesures) qui, outre la protection contre les crues, ont également pour objectif la revitalisation de l’Aar et la valorisation écologique de son secteur. Le plan d’aménagement des eaux est traité de façon prioritaire et sans relâche depuis la crue d’août 2005. Le Conseil-exécutif est favorable à sa mise en œuvre le plus rapidement possible, mais le personnel et les moyens financiers à disposition sont limités. La procédure de participation publique a eu lieu à l’été 2007 et l’examen préliminaire est prévu pour l’automne 2008. Question 3 C’est un fait connu : contrairement à d’autres espèces de poissons, l’ombre n’aime pas utiliser les dispositifs destinés à lui permettre de circuler. Les échelles à poissons de l’Engehalde et de la Matte ont été construites selon l’état actuel des connaissances. Si de nouvelles connaissances en matière d’amélioration de la circulation des poissons venaient s’y ajouter, elles seraient mises en œuvre en accord avec les bénéficiaires de concessions d’exploitation d’usines hydroélectriques. Question 4 La Ville de Berne met actuellement au point des plans d’aménagement des eaux dans le cadre de processus participatifs en vue d’améliorer la protection contre les crues dans le secteur de la vieille ville et dans le quartier de Felsenau. Une grande attention est portée à l’importante valeur écologique des eaux et des poissons de l’Aar depuis les premiers travaux de planification. Toutefois, par manque d’espace, la régénération du tronçon de l’Aar qui traverse la ville n’est possible que dans une mesure limitée. La marge de manœuvre disponible pour sauvegarder et valoriser les frayères et les habitats pour alevins de l’ombre et d’autres espèces de poissons menacées doit néanmoins être exploitée au maximum. La régénération des berges de l’Aar dans la forêt de Rychebach est déjà terminée (mesure de remplacement à la charge de la station publique d’épuration des eaux usées de Worblental). 128 29 janvier 2008 Question 5 Actuellement, le cormoran peut être tiré dans le canton de er Berne du 1 septembre au 31 décembre. D’après les prescriptions du droit fédéral en vigueur, un allongement de la période de chasse au cormoran est possible jusqu’au 31 janvier. Pour ce faire, une adaptation des prescriptions de l’ordonnance du 26 février 2003 sur la chasse (OCh) est nécessaire. Les discussions qui s’imposent sont en cours. Question 6 La gestion du cormoran repose sur les recommandations du plan fédéral de mesures « Cormoran et poissons » de 1995 et 2005. Ce plan est mis en œuvre avec succès depuis plusieurs années au niveau local, dans la frayère pour ombres de Schadau, à Thoune. Le Conseil-exécutif est prêt à intensifier la gestion du cormoran et à charger la surveillance de la chasse de mettre en œuvre des mesures de régulation. Questions 7 et 8 Le harle bièvre est une espèce d’oiseau protégée par le droit fédéral. Le canton de Berne a réalisé sur la Suze une étude pilote servant de base à la création d’un programme de gestion du harle bièvre et a ainsi prouvé l’efficacité des mesures de régulation. Il est également intervenu auprès de la Confédération pour qu’elle inscrive le harle bièvre sur la liste des animaux pouvant être chassés et pour qu’elle élabore un plan de gestion au niveau fédéral. Dans le cadre des prescriptions du droit fédéral (loi fédérale du 20 juin 1986 sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages ; RS 922.0), des mesures de régulation ont été ordonnées dans six régions à problèmes du canton de Berne et seront mises en œuvre par la surveillance de la chasse durant l’hiver 2007/2008. M. Markus Meyer, Roggwil (PS-JS). J’aimerais remercier la Direction de l’économie publique pour sa prompte réponse. Je me réjouis de ce que ce problème a été inclus dans un paquet qui ne comprend pas seulement une répression mais aussi des mesures d’accompagnement constructives. En ce qui concerne les réponses à mes questions 2 et 4, où il s’agit de renaturation et de revitalisation de l’Aar, je trouve les déclarations du gouvernement bien trop maigres. De plus, je tiens à préciser que les pêcheurs ne tirent pas à boulet rouge sur les oiseaux. Il s’agit plutôt d’équilibrer de façon différenciée les nombreux intérêts écologiques afin de les faire coïncider. Ma satisfaction partielle tient à la manière du gouvernement de prendre en considération la renaturation et la revitalisation de l’Aar. Le président. L’auteur de l’interpellation est partiellement satisfait de la réponse du Conseil-exécutif. 170/2007 Motion Schmid, Achseten (UDC) – Réserve naturelle de l’Engstligenauen Texte de la motion du 7 juin 2007 En vertu de l’ordonnance fédérale sur les zones alluviales, l’Inspection cantonale de la protection de la nature a prévu de délimiter l’Engstligenauen zone alluviale d’importance nationale, autrement dit d’en faire une réserve naturelle cantonale. Dans ce contexte, le Conseil-exécutif est chargé de prendre les mesures suivantes ou d’intervenir auprès de la Confédération pour qu’elles soient prises : Economie publique − Des mesures d’aménagement des eaux doivent être prises en nombre suffisant pour que la protection de la route cantonale Frutigen−Adelboden continue d’être assurée. − Du fumier et du purin doivent pouvoir continuer d’être épandus sur les terres agricoles si les propriétaires l’exigent. − Les terres agricoles en exploitation doivent être retirées du périmètre de la réserve naturelle ou alors l’exploitation doit pouvoir se poursuivre sans restriction. − Les forêts en pente situées le long de l’Engstligbach doivent être retirées du périmètre si les propriétaires l’exigent. − L’Engstligenauen doit être supprimé de la liste des réserves naturelles qu’il est prévu de créer. La réserve naturelle devrait s’étendre en partie jusqu’à la route cantonale Frutigen−Adelboden. Des bâtiments d’habitation et des bâtiments ruraux se trouveraient ainsi dans le périmètre de la réserve alors qu’ils doivent pouvoir continuer d’être entretenus et rénovés. Le périmètre a été dessiné sans que les propriétaires fonciers concernés ne soient consultés. Le dossier de la procédure de participation évoque uniquement les bancs de gravier, la végétation des rives, les forêts alluviales et les forêts en pente. Or, des terres agricoles se situent également dans cette zone dans laquelle, si elle est mise sous protection, l’utilisation d’engrais serait interdite. De nombreux ouvrages de protection des rives ont été aménagés pour protéger la route cantonale ainsi que les quelque 25 maisons habitées toute l’année de l’érosion des berges et des glissements de terrain : barrages en pierre ou en béton, gabions, etc. Les rives des nombreux ruisseaux qui traversent la route cantonale ont également été consolidées par des blocs de pierre et des murs en béton. Il faut donc impérativement continuer de protéger les rives de l’Engstligen et des autres ruisseaux aussi sauvages qu’imprévisibles pour que la route cantonale, les quelque 25 maisons et les terres agricoles ne soient pas menacées. Même si les ruisseaux doivent retrouver un cours naturel, les terres agricoles doivent pouvoir continuer d’être exploitées car il y va de la survie des agriculteurs. De plus, avec le réchauffement climatique, les rivières de montagne vont devenir plus dangereuses en cas de chute de grêle et d’averse. L’Engstligenauen est une belle région dont on prend soin depuis des siècles. La protection des rives par des mesures douces et l’exploitation agricole mesurée ont permis de faire de cette zone ce qu’elle est aujourd’hui. Le canton de Berne compte environ 20 pour cent des zones alluviales de Suisse et 49 projets bernois sont inscrits à l’inventaire de la Confédération. Berne vient tout juste après les Grisons, ce qui prouve qu’en termes de protection de la nature, il est à la pointe. La route cantonale Frutigen−Adelboden est primordiale pour Adelboden et sa protection doit être assurée. Si la protection des rives n’est pas assurée, les maisons et les terres agricoles seront menacées. C’est pourquoi il faut renoncer à la réserve naturelle de l’Engstligenauen. Projets cantonaux de délimitation de zones alluviales GR 60 TG 6 JU 2 BE 49 ZH 6 SO 2 VS 33 GE 5 AR 1 TI 30 LU 5 NE 1 VD 25 OW 5 AI 0 FR 18 GL 3 BS 0 UR 17 SH 3 BL 0 AG 13 SZ 3 NW 0 SG 11 ZG 3 (14 cosignataires) Economie publique 29 janvier 2008 Réponse du Conseil-exécutif du 7 novembre 2007 Il convient de remarquer à titre préliminaire que dans le canton de Berne, la compétence en matière de sauvegarde et d’entretien des milieux naturels dignes de protection revient au Conseil-exécutif, ou aux unités administratives qui lui sont subordonnées. La présente motion relève donc du domaine de compétence exclusif du Conseil-exécutif (motion ayant valeur de directive). S’agissant de motions de ce type, la latitude du Conseil-exécutif est relativement grande dans l’appréciation du degré de réalisation des objectifs, des moyens à mettre en œuvre et des autres modalités de l’exécution du mandat. La décision reste dans la responsabilité du Conseil-exécutif. Dans le canton de Berne, la sauvegarde des milieux naturels dignes de protection est assurée en principe par la conclusion de contrats. Les décisions de mise sous protection, donc de création de réserves naturelles, sont prises notamment quand il s’agit de zones d’importance nationale pour lesquelles un règlement par voie contractuelle est impossible ou inefficace. Un tel règlement est inefficace si les mesures de protection touchent également aux intérêts de tiers. De plus, les droits des propriétaires et des tiers concernés par les mesures ne doivent en principe être restreints que dans la mesure du nécessaire. Les propriétaires fonciers et les exploitantes et exploitants du sol doivent être indemnisés des restrictions imposées à l’exploitation et des prestations supplémentaires qui leur sont demandées. L’information précoce et la procédure de participation permettent d’intégrer un large public à la procédure de mise sous protection, qui est réglée par la loi. Après le dépôt public, les personnes directement concernées par le projet ont la possibilité de faire opposition ou de former recours. Toutefois, l’Inspection de la protection de la nature, qui est le service compétent de la Direction de l’économie publique, s’efforce toujours de trouver une solution susceptible de recueillir un consensus. La présente motion concerne la réserve naturelle de l’Engstligenauen, dont la création est prévue dans la commune de Frutigen. La Confédération a inscrit cette zone en 1992 à l’inventaire des zones alluviales d’importance nationale sous le n° 78 « Engstlige: Bim Stey-Oybedli ». Dans sa réponse à la consultation, du 20 décembre 1989, le Conseil exécutif, a accueilli favorablement l’ordonnance sur les zones alluviales et proposé l’extension de la zone de l’Engstligenauen jusqu’au lieu-dit « bim höje Stäg ». L’ordonnance du 28 octobre 1992 sur la protection des zones alluviales d’importance nationale (ordonnance sur les zones alluviales, RS 451.31) confie aux cantons notamment la délimitation précise des objets, l’édiction de dispositions de protection, la réglementation de l’exploitation, la création des zones-tampon éventuellement nécessaires, le rétablissement de la dynamique naturelle du régime des eaux et du charriage, dans la mesure du possible, ainsi que la réparation des atteintes portées aux objets. Du fait de sa diversité topographique et géographique, le canton de Berne compte parmi les cantons les plus concernés par les inventaires fédéraux des biotopes. Les zones alluviales représentées dans le canton comprennent, outre 39 zones alluviales de rives lacustres et de cours d’eau, dix marges proglaciaires toutes inscrites à l’inventaire fédéral. A ce jour, près de 40 pour cent de l’inventaire a été concrétisé. La procédure de création de la réserve naturelle de l’Engstligenauen pour la concrétisation de l’inventaire fédéral a été dûment lancée. 50 prises de position avaient été reçues lors de la première procédure de participation en 1996. Une deuxième procédure de participation a eu lieu en mai/juin 2006 lors de laquelle 24 requêtes dont trois collectives ont été présentées. Ces requêtes sont actuellement examinées 129 par l’Inspection de la protection de la nature; le périmètre de la zone et les mesures de protection sont reconsidérés. L’arrondissement d’ingénieur en chef compétent a collaboré à l’examen approfondi des questions soulevées par le motionnaire au sujet de la route cantonale Frutigen-Adelboden et de la protection contre les crues. La décision de mise sous protection doit être prise à l’issue d’une pesée des intérêts divergents afin que les mesures appropriées soient prises. Sur mandat de la commune de Frutigen, la carte des dangers est par ailleurs actuellement mise à jour pour ce secteur. Non seulement l’Engstlinge mais aussi ses affluents sont pris en considération, ceci afin de mettre en évidence d’éventuelles lacunes dans la protection ainsi que les mesures possibles pour y remédier. L’arrondissement d’ingénieur en chef I de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie supervise ces travaux en tant qu’autorité de surveillance pour la commune de Frutigen, qui est assujettie à l’obligation d’aménager les eaux. Lorsqu’une menace est identifiée, les mesures de protection contre les dangers naturels peuvent également être prises dans le cadre de la décision de mise sous protection. Lorsque l’inclusion de terres agricoles et de parcelles consacrées à l’agriculture est indispensable à la création de zones-tampon au sens de l’ordonnance sur les zones alluviales, des contrats sont proposés pour régler l’exploitation et les éventuelles restrictions à cette dernière. On cherche également à établir avec les personnes concernées des limites judicieuses des parcelles en forêt. Le motionnaire reprend les demandes déjà formulées au cours de la procédure de mise sous protection par les personnes directement concernées. Ces demandes seront à nouveau prises en considération dans les travaux préparatoires de la décision de mise sous protection. Le Conseilexécutif refuse par principe d’intervenir dans une procédure de mise sous protection en cours ou de s’exprimer prématurément au sujet de certaines mesures particulières. Une telle prise de position ne serait tout simplement pas possible en l’état actuel de la création de la réserve naturelle de l’Engstligenauen puisque les résultats de la procédure de participation ne sont pas encore tous connus. Le Conseil-exécutif ne voit pas l’utilité de demander auprès de la Confédération le retrait de la zone en question de la liste des zones alluviales d’importance nationale. Il ne voit pas non plus pour quel motif il faudrait renoncer à la concrétisation de l’inventaire des zones alluviales et, par là, à la création d’une réserve naturelle le long de l’Engstligen. Proposition : rejet de la motion. M. Hans Schmid, Achseten (UDC). L’Inspection cantonale de la protection de la nature se propose de déclarer l’Engstligenauen zone alluviale d’importance nationale. Cette zone se situe entre Frutigen et Adelboden et couvre environ 160 hectares sur une longueur de 7 kilomètres. Je vous prie, Mesdames et Messieurs, de dire « oui » à une protection mesurée des rives qui garantit une sécurité suffisante sur la route d’accès à Adelboden. Celle-ci est le nerf de la localité. Le Conseil-exécutif n’est pas entré en matière sur certains points de ma motion. Je demande donc un vote point par point. Après un excellent contact avec le Directeur de l’économie publique et au vu des efforts de l’administration qui a réduit la zone prévue de 160 à 130 hectares, je retire les chiffres 2 à 5 de mon intervention. Je maintiens cependant le chiffre 1 en tant que motion. La vice-présidente Dorothea Loosli-Amstutz prend la direction des délibérations. 130 29 janvier 2008 Mme Dorothea Loosli-Amstutz, Detligen (Les Verts), viceprésidente. Je répète que le chiffre 1 est maintenu en tant que motion alors que les chiffres 2 à 5 sont retirés. Mme Marianne Staub, Thoune (PRD). Je suis très reconnaissante à l’auteur de cette motion d’avoir retiré les points 2 à 5. Le groupe PRD n’a plus rien à opposer au chiffre 1 concernant la protection de la route cantonale FrutigenAdelboden. Une partie d’entre nous acceptera ce point. Mme Rita Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Avec le retrait de 4 de ses 5 points, la présente motion a perdu une grande part de sa substance. Etant donné qu’à nos yeux, le chiffre restant ne touche heureusement pas à la protection de la nature, nous vous prions de l’accepter sous forme de motion et de le classer immédiatement. M. Walter Neuenschwander, Rubigen (UDC). Le groupe UDC soutient le chiffre 1 de la motion en tant que telle. Malgré le procédé, nous estimons la démarche nécessaire. Il faut parfois un peu de pression. Par contre, nous préférerions ne pas classer ce point. M. Erwin Burn, Adelboden (UDF). En lisant la motion Schmid, on pourrait avoir l’impression qu’elle est dirigée contre la protection de la nature. Ce n’est pourtant pas le cas. Cette région a déjà subi des inondations. Prenons garde sans quoi nous allons occasionner des dégâts humains et matériels qui vont coûter plusieurs millions de francs à notre canton. Nous devons chercher le dialogue et prendre les mesures de protection nécessaires afin d’éviter des crues. Mais il faut aussi tenir compte des réserves émises par les habitants et les communes. Bref, nous ne pourrons progresser que si nous agissons ensemble. Aussi prions-nous le Conseilexécutif de ne pas prendre de décision qui ne serait pas portée par la population et les communes. M. Christophe Gagnebin, Tramelan (PS-JS). Le groupe socialiste, à une très large majorité, aurait rejeté la motion relative à la réserve naturelle d’Engstligenauen déposée par Monsieur Schmid. Son attitude était en premier lieu motivée par des considérations générales. La motion nous paraissait confuse, ne distinguant pas clairement ses objectifs de ses considérants, elle est également contradictoire, puisqu’elle exigeait du Conseil-exécutif qu’il prenne certaines mesures et qu’il intervienne à cette fin auprès de la Confédération, tout en demandant en conclusion qu’il soit simplement renoncé à la réserve naturelle en question. Il nous semblait qu’elle exprimait surtout un rejet de principe des réserves naturelles et qu’en particulier le décompte relatif aux zones alluviales par canton manquait de pertinence, dans la mesure où, de par sa taille, de par sa topographie, il est logique que le canton de Berne compte beaucoup plus de zones alluviales que BâleVille ou Genève. Les points 2, 3 et 4 consistaient en une ingérence dans la procédure de mise sous protection qui n’est pas encore achevée et c’est par conséquent à juste titre que le Conseilexécutif refusait de prendre position à ce stade de la procédure, sans quoi la procédure deviendrait sans objet. Les différentes craintes exprimées par Monsieur Burn, par Monsieur Schmid seront prises en considération, ainsi que le Conseil-exécutif a pu le dire, dans le cadre de la procédure en cours. En ce qui concerne le point 1, le seul qui reste en discussion en l’état des choses, nous pouvons l’approuver, dans la mesure où il enfonce en quelque sorte des portes ouvertes. Il est évident – ce sont ici d’autres dispositions légales qui font foi – que la sécurité doit être assurée sur la route cantonale reliant Frutigen à Adelboden. Nous pouvons Economie publique accepter ce point, mais à l’instar du groupe vert, nous en demandons également le classement. M. Philippe Messerli, Nidau (PEV). Notre groupe soutient les efforts du gouvernement pour une meilleure protection de l’Auen et la création prévue de la réserve naturelle de l’Engstligenauen. Nous nous félicitons de ce que le motionnaire ait retiré le point 5 de son intervention et acceptons le chiffre 1 sous forme de motion. A nos yeux, il importe que soit trouvé un équilibre entre les exigences de la protection de la nature, la protection contre les crues et l’agriculture. Cela exigera de la part du Conseil-exécutif et de l’administration une mise en œuvre pragmatique enrobée de beaucoup de doigté. M. Hans Rösti, Kandersteg (UDC). Je suis ressortissant de la même région que l’auteur de la motion. J’ai ainsi eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler avec des collaborateurs du canton sur le problème de la protection de l’Auen. J’ai pu acquérir la conviction que ces personnes sont conscientes de la problématique liée aux propriétaires et aux communes. Pourtant, je ne trouve pas adéquate la proposition de Madame Haudenschild de classer cette motion. Celle-ci montre en effet aux milieux de la protection de la nature à quel point la protection contre les crues est importante. M. Hans Schmid, Achseten (UDC). Je n’aimerais pas que cette motion soit classée car nous devons continuer d’assurer à l’avenir la sécurisation des rives. Je vous remercie de votre compréhension. M. Andreas Rickenbacher, Directeur de l’économie publique. J’aimerais à mon tour remercier l’auteur de la motion d’en avoir retiré les points 2 à 5. Pour le Conseil-exécutif, il est dans l’intérêt du développement durable que le canton dispose de régions protégées et qu’il les entretienne. C’est pourquoi, dans notre réponse, nous avons clairement préconisé le rejet de cette motion formulée de manière générale. Nous n’avons pas fait des propositions pour chaque point. C’est la raison pour laquelle je ne puis vous soumettre une proposition du Conseil-exécutif pour le point 1. Je vous laisse la responsabilité de la décision. Le président Christoph Stalder reprend la direction des délibérations. Le président. On a demandé un vote par appel nominal. Nous vérifions tout d’abord si la majorité qualifiée requise, qui se monte à 30 voix, est acquise. Vote Pour le vote par appel nominal 68 voix Vote par appel nominal Pour l’adoption du chiffre 1 de la motion: Aebischer, Ammann, Antener, Balli-Straub, Baumgartner, Beeri-Walker, Bernhard-Kirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blank, Blaser-Gerber, Bornoz Flück, Brand, BregullaSchafroth, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Burn, Desarzens-Wunderlin, Etter, Feller, Fischer (Longeau), Fischer (Meiringen), Flück, Friedli, Früh, Gagnebin, Gasser, Geissbühler, Giauque, Graber, Gränicher, Grivel, Grossen, Haas, Hadorn, Haldimann, Hostettler, Hufschmid, Indermühle, Iseli, Jost, Kast, Klopfenstein, Kneubühler, Kronauer, Küng, Küng-Marmet, Kurt, Lanz, LauterburgGygax, Lemann, Leuenberger, Löffel-Wenger, LoosliAmstutz, Markwalder, Masshardt, Messerli (Interlaken), Mes- Economie publique 29 janvier 2008 serli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Michel, Moeschler, MorierGenoud, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Ramseier, Reber, Rérat, Rösti, Ruchti, Rufer-Wüthrich, Schär, Scherrer, Schmid, Schnegg, Schnegg-Affolter, Schneiter, Schori (Bern), Schori (Spiegel), Schwarz-Sommer, Siegenthaler, SimonJungi, Sommer (Melchnau), Sommer (Wynigen), StalderLandolf, Staub, Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Stucki (Anet), Studer, Vaucher-Sulzmann, von Allmen (Gimmelwald), Wälchli, Wälti-Schlegel, Widmer, Wyss, Zryd, Zumstein (101 voix) Contre: Bhend, Bommeli, Contini, Grimm, Hänni, Haudenschild, Iannino Gerber, Kohler-Jost, Kropf, Leuzinger, Lüthi, Marti Anliker, Morgenthaler, Rhyn, Schärer, Stucki (Berne) (16 voix) Abstentions: Arm, Baltensperger, Burkhalter-Reusser, Coninx, Hänsenberger-Zweifel, Jenk, Käser, Näf-Piera, Ryser, Stucki-Mäder, Wasserfallen (11) Schwickert, Spring, Sutter, Vaquin, von Allmen (Thoune), Zuber (32 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. L’assemblée a rejeté le classement de la motion par 65 voix contre 61 et 1 abstention. Il nous resterait maintenant à discuter de la motion 189/2007 PRD (Klopfenstein, Bienne) concernant une libéralisation dans le canton de Berne par l’abrogation de la loi sur le maintien de locaux d’habitation. L’auteur de la motion ainsi que les rapporteurs des groupes PS-JS, UDC et PRD vous proposent d’en reporter l’examen à la prochaine session. Y at-il une opposition à cette proposition ? – Ce n’est pas le cas. L’examen de cette intervention est donc remis à la session d’avril prochain. Je clos ainsi la session. Fin de la séance et de la session à 16 heures 02. Absents: Aellen, Astier, Barth, Bernasconi, Blaser, Costa, Freiburghaus, Fritschy-Gerber, Fuchs, Gerber, Gfeller, Häsler, Hess, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Huber, Jenni, Keller, Kilchherr, Künzli, Meyer, Moser, Mühlheim, Pardini, Schwikkert, Spring, Sutter, Vaquin, von Allmen (Thoune), Zuber (31 députés) Le président Christoph Stalder ne vote pas. Le président. L’assemblée a accepté le chiffre 1 de la motion par 101 voix contre 16 et 11 abstentions. Vote par appel nominal Pour le classement du chiffre 1: Ammann, Antener, Arm, Balli-Straub, Baltensperger, Bhend, Bommeli, Bornoz Flück, Bregulla-Schafroth, Burkhalter-Reusser, Coninx, Contini, Desarzens-Wunderlin, Feller, Fischer (Longeau), Gagnebin, Gasser, Geissbühler, Giauque, Grimm, Grivel, Haas, Hänni, Hänsenberger-Zweifel, Haudenschild, Iannino Gerber, Indermühle, Jenk, Käser, Keller, Klopfenstein, Kohler-Jost, Kropf, Lauterburg-Gygax, Lemann, Leuzinger, Löffel-Wenger, Loosli-Amstutz, Lüthi, Marti Anliker, Masshardt, Moeschler, Morgenthaler, Morier-Genoud, Näf-Piera, Ramseier, Rérat, Rhyn, Ryser, Schär, Schärer, Sommer (Wynigen), Stalder-Landolf, Staub, Stucki (Berne), Stucki (Anet), Stucki-Mäder, WältiSchlegel, Wasserfallen, Wyss, Zumstein (61 voix) Contre: Aebischer, Baumgartner, Beeri-Walker, BernhardKirchhofer, Bieri (Goldiwil), Bieri (Oberbipp), Bieri (Spiez), Blaser-Gerber, Brand, Brönnimann (Belp), Brönnimann (Zimmerwald), Burkhalter, Etter, Fischer (Meiringen), Flück, Friedli, Früh, Graber, Gränicher, Grossen, Hadorn, Haldimann, Hostettler, Iseli, Jost, Kast, Kneubühler, Kronauer, Küng, Küng-Marmet, Kurt, Lanz, Leuenberger, Markwalder, Messerli (Interlaken), Messerli (Kirchdorf), Messerli (Nidau), Michel, Neuenschwander, Pauli, Pfister, Reber, Rösti, Ruchti, Rufer-Wüthrich, Scherrer, Schmid, Schnegg, SchneggAffolter, Schneiter, Schori (Berne), Schori (Spiegel), SchwarzSommer, Siegenthaler, Simon-Jungi, Sommer (Melchnau), Steiner, Streiff-Feller, Struchen, Studer, Vaucher-Sulzmann, von Allmen (Gimmelwald), Wälchli, Widmer, Zryd (65 voix) Abstentions: Hufschmid (1) Absents: Aellen, Astier, Barth, Bernasconi, Blank, Blaser, Burn, Costa, Freiburghaus, Fritschy-Gerber, Fuchs, Gerber, Gfeller, Häsler, Hess, Heuberger, Hirschi, Hofmann, Huber, Jenni, Kilchherr, Künzli, Meyer, Moser, Mühlheim, Pardini, 131 132 Interventions parlementaires Session de janvier 2008 M = Motion P = Postulat I = Interpellation U= Urgence acceptée par le Bureau du Grand Conseil le 24 janvier 2008 UR = Urgence refusée par le Bureau du Grand Conseil le 24 janvier 2008 I 001 M M M M M I 002 003 004 005 006 007 M 008 I I I 009 010 011 M M I M 012 013 014 015 M 016 M I 017 018 I 019 M 020 Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) / Zuber, Moutier (PSA) Fuchs, Berne (UDC) Kast, Berne (PDC) Kast, Berne (PDC) Kast, Berne (PDC) Fuchs, Berne (UDC) Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts) Jenk, Liebefeld (PS-JS) Balli-Straub, Langenthal (PS-JS) Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC) PS-JS (Wasserfallen, Berne) PS-JS (Hänsenberger, Berthoud) Näf-Piera, Muri (PS-JS) Lauterburg-Gygax, Berne (Les Verts) Staub, Thoune (PRD) / Kilchherr, Thoune (UDC) Stucki, Berne (PS-JS) Kilchherr, Thoune (UDC) / Lanz, Thoune (UDC) Vaquin, Moutier (PDC/ Aellen, Tavannes (PSA)/ Hirschi, Moutier (PSA)/ Zuber, Moutier (PSA) Moeschler, Bienne (PS-JS) M 021 Moeschler, Bienne (PS-JS) M 022 Moeschler, Bienne (PS-JS) I M 023 024 M 025 I 026 Rérat, Sonvilier (PRD) Rhyn, Zollikofen (PS-JS) / Hänni, Kirchlindach (Les Verts) Rösti, Kandersteg (UDC) / Schmid, Achseten (UDC) / Brönnimann, Zimmerwald (UDC) / Messerli, Kirchdorf (UDC) Sutter, Grosshöchstetten (PRD) M 027 M M 028 029 M M 030 031 M M 032 033 Moser, Bienne (PRD) / Pfister, Zweisimmen (PRD) Gagnebin, Tramelan (PS-JS) Brönnimann, Belp (UDF) / KüngMarmet, Gessenay (UDC) Pfister, Zweisimmen (PRD) Häsler, Wilderswil (Les Verts) / Michel, Brienz (UDC) Gagnebin, Tramelan (PS-JS) Masshardt, Langenthal (PS-JS) Quid du bilinguisme au sein du laboratoire cantonal? Egalité de traitement des éleveurs de bétail du canton de Berne Autodéfense et arts martiaux à l’école Types d’écriture enseignés à l’école Mensualisation des impôts et paiement par débit direct Election tacite d’un membre du Conseil-exécutif Aménagement du tronçon de l’A5 reliant Bienne à Douanne UR U Election complémentaire au Conseil-exécutif : respect des droits démocratiques Soldats avec l’arme chargée, un danger pour la population Enregistrement des nouveaux-nés de parents sans papiers Présidence de la Délégation aux affaires jurassiennes (DAJ) U Pas de centrale à charbon avec la participation de l’Etat ! Utilité des structures d’accueil des enfants pour l’économie cantonale Mise en œuvre des mesures prévues aux articles 12 ss OSE Programme cantonal de vaccination contre le cancer du col de l’utérus U U U U Réintroduction du contrôle du gibier tiré Mise en œuvre de la loi sur l’égalité pour les handicapés FC Thoune: avenir incertain Exploitation et entretien de la Transjurane : quid du projet de centre d’entretien dans la Vallée de Tavannes ? Institutions culturelles concernées par l’article 13 LEAC : pour une adaptation annuelle des subventions au renchérissement Systématisation et professionnalisation de l’aide aux devoirs dans les structures d’accueil extrafamilial destinées aux enfants en âge de scolarité Formation professionnelle : suppléer à la difficulté de recrutement du personnel enseignant Liste des entreprises romandes pour la mesure de la qualité de l’air Circulation des transports publics après minuit Halte à la centralisation! Loi sur l’approvisionnement en électricité : que fait l’administration cantonale pour en tirer profit ? Révision du décret concernant les inhumations Favoriser l’apprentissage précoce de la deuxième langue officielle Couvre-feu pour les enfants de moins de 16 ans Controlling financier des centres hospitaliers Soutien des enfants et des adolescents Pour une compensation du renchérissement plus équitable Elimination des armes et munitions inutilisées U 133 M I P 034 035 036 Masshardt, Langenthal (PS-JS) Masshardt, Langenthal (PS-JS) Moser, Bienne (PRD) P 037 M M M 038 039 040 I 041 M M 042 043 M 044 Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts) Schär-Egger, Lyss (PS-JS) Meyer, Roggwil (PS-JS) Leuzinger, Les Reussilles (Les Verts) Leuzinger, Les Reussilles (Les Verts) Grossen, Reichenbach (PEV) Geissbühler-Strupler, Herrenschwanden (UDC) / Rérat, Sonvilier (PRD) / Gasser, Berne (PEV) / Zryd, Adelboden (PS-JS) / Schneiter, Thierachern (UDF) Messerli, Nidau (PEV) / Hadorn, Ochlenberg (UDC) Imposition des carburants utilisés dans l’aviation Protection des animaux et des eaux : échec de l’auto-contrôle Rénovation du gymnase du Seeland à Bienne : installation d’une chaudière à copeaux de bois Investissements des FMB dans des projets de développement durable à l’étranger SOS parents 24 heures sur 24 Poussières fines en Haute-Argovie Projets « bois et énergie » et politique forestière du canton de Berne PEE Birse − Une mise en œuvre efficace ? Etablissement des documents d’identité Culture illégale du chanvre Adjudication des marchés publics selon des critères éthiques 134 Désignation de commissions 41) Loi cantonale sur les allocations familiales (LCAFam) Johanna Wälti-Schlegel, Berthoud (Les Verts), présidente Peter Sommer, Wynigen (PRD), vice-président Eva Baltensperger, Zollikofen (PS-JS) Therese Beeri-Walker, Wichtrach (PS-JS) Hans Bieri, Spiez (PS-JS) Andreas Blank, Aarberg (UDC) Hans Rudolf Feller, Steffisbourg (PRD) Samuel Graber, Horrenbach-Buchen (UDC) Werner Hostettler, Zollbrück (UDC) Daniel Kast, Berne (PDC) Bettina Keller, Berne (Les Verts) Nadine Masshardt, Langenthal (PS-JS) Corrado Pardini, Lyss (PS-JS) Daniel Pauli, Schliern (UDC) Jean-Pierre Rérat, Sonvilier (PRD) Reto Steiner, Langenthal (PEV) Käthi Wälchli-Lehmann, Obersteckholz (UDC) 42) Réforme gouvernementale (rapport finale) Dieter Widmer, Wanzwil (UDC), président Thomas Heuberger, Oberhofen (Les Verts), vice-président Werner Aebischer, Guggisberg (UDC) Peter Bernasconi, Worb (PS-JS) Chantal Bornoz Flück, La Heutte (PS-JS) Erwin Fischer, Longeau (PRD) Gerhard Fischer, Meiringen (UDC) Christine Häsler, Wilderswil (Les Verts) Harald Jenk, Liebefeld, (PS-JS) Therese Kohler-Jost, Mühlethurnen (PRD) Samuel Leuenberger, Trubschachen (UDC) Philippe Messerli, Nidau (PEV) Roland Näf, Muri (PS-JS) Alfred Schneiter, Thierachern (UDF) Heinz Siegenthaler, Rüti b. Büren (UDC) Emil von Allmen, Gimmelwald (PS-JS) Sandra Wyss, Berne (PRD) I Table des matières Généralités Allocution du président......................................................... 1 Entrée de nouveaux députés au Grand Conseil.................. 1 Urgence des interventions parlementaires .......................... 50 Heure des questions ............................................................ 91 Motions d’ordre .................................................................... 1 Hommage à la Secrétaire générale de la Direction des travaux publics..................................................................... 50 Interventions parlementaires................................................ 128 Désignation de commissions ............................................... 130 Lois Loi sur les routes (révision totale) Première lecture ....................................................... 27, 32 Vote final par appel nominal............................................ 34 Loi sur l’école obligatoire (LEO) (Modification) Seconde lecture ....................................................... 88, 98 Vote final par appel nominal............................................ 98 Loi concernant l’adhésion à l’accord intercantonal sur les écoles offrant des formations spécifiques aux élèves surdoués Première et unique lecture .............................................. 99 Vote final par appel nominal............................................ 100 Rapports Dépenses du canton de Berne pour l’organisation de l’EURO 2008 .......................................................................... 60 Elections Discussion............................................................................ Election d’un membre du Tribunal de commerce ................ Election d’un membre de la Commission de justice ............ Votes par appel nominal 149/07 Löffel, Münchenbuchsee (PEV) / Streiff-Feller, Oberwangen (PEV) / Jost, Thoune (PEV) / Gasser, Berne (PEV). Un individu, un suffrage Ch. 1 et 2.................................................................. 272/07 Kneubühler, Nidau (PRD). Exonération d’impôt pour la solde versée au titre du service du feu ................ Loi sur les routes (révision totale) Première lecture, vote final ............................................. 1819 Route cantonale no 11 Vanel - Gessenay - Zweisimmen. Commune : Gessenay. 1011 / Contournement de Gessenay. Crédit d’engagement pluriannuel ........ 1820Protection durable contre les crues de l’Aar entre Thoune et Berne. Plan cantonal d’aménagement des eaux portant sur la protection contre les crues et sur la revitalisation des zones alluviales de l’Aar/de l’embouchure de la Gürbe. Planification et réalisation du projet partiel Gürbe. Crédit d’engagement pluriannuel ............................................................................. 1874 Münsingen. Route cantonale no 6, Worblaufen - Berne - Münsingen - Thoune. 7023 / réfection de la traversée de Münsingen. Crédit d’engagement pluriannuel (Renvoi)................................................................... 1954 Berne / Murtenstrasse 109 ; service de sauvetage et centrale cantonale d’appels sanitaires urgents - acqui- 91 91 91 13 21 sition du bien-fonds et construction d’un bâtiment d’exploitation. Crédit d’engagement pluriannuel ........ 39 211/07 Hess, Stettlen (UDC) / Antener, Langnau (PS-JS) / Flück, Brienz (PRD). Réduction des primes d’assurance-maladie................................................ 57 268/07 Künzli, Ittigen (PRD) / Haas, Berne (PRD). Manifestations : mettre fin au chaos Lit. a ......................................................................... 68 Lit. b–d ..................................................................... 68 234/07 Schori, Berne (UDC). Réintroduction de l’interdiction de mendier............................................................... 75 Loi sur l’école obligatoire (LEO) (Modification) Seconde lecture, vote final.............................................. 98 Loi concernant l’adhésion à l’accord intercantonal sur les écoles offrant des formations spécifiques aux élèves surdoués Première et unique lecture, vote final ............................. 100 170/07 Schmid, Achseten (UDC). Réserve naturelle de l’Engstligenauen Ch. 1 ........................................................................ 126 Classement du ch. 1 ................................................ 127 Motions urgentes 281/07 Haudenschild, Spiegel (Les Verts). Révision de la LEn : reprise immédiate des travaux ....................... 39 270/07 Hess, Stettlen (UDC). Alléger l’imposition des indemnités touchées pour l’exercice d’une activité au profit de la commune ............................................... 16 242/07 Heuberger, Oberhofen (Les Verts) / Widmer, Wanzwil (UDC) / Fritschy, Rüfenacht (PRD) / Schnegg-Affolter, Lyss (PEV) / Blaser, Heimberg (PS-JS) / Schneiter, Thierachern (UDF). Pénurie de médecins de famille ................................................. 82 249/07 Hirschi, Moutier (PSA) / Aellen, Tavannes (PSA) / Vaquin, Moutier (PDC) / Zuber, Moutier (PSA) / Kast, Berne (PDC). Alerte enlèvement d’enfants .... 64 272/07 Kneubühler, Nidau (PRD). Exonération d’impôt pour la solde versée au titre du service du feu................ 16 Vote par appel nominal............................................ 21 268/07 Künzli, Ittigen (PRD) / Haas, Berne (PRD). Manifestations : mettre fin au chaos................................ 65 Vote par appel nominal lit. a .................................... 68 Vote par appel nominal lit. b–d ................................ 68 248/07 PS-JS (Marti Anliker, Berne / Schär-Egger, Lyss). Remise volontaire des armes de service à l’arsenal 62 279/07 Sommer, Melchnau (PEV) / Guggisberg, Kirchlindach (UDC). Plan d’études cadre de Suisse alémanique : soigner la mise en œuvre ............................ 100 34 34 36 39 Motions 151/07 Blaser, Heimberg (PS-JS) / Bregulla-Schafroth, Thoune (Les Verts) / Jost, Thoune (PEV) / Lanz, Thoune (UDC) / Staub, Thoune (PRD). Construction de la halle de gymnastique du gymnase de ThouneSchadau................................................................... 45 165/07 Früh, Lamboing (UDF). Subsides de formation Discussion ......................................................... 108, 113 Texte de l’intervention et réponse du Conseilexécutif..................................................................... 110 302/07 Fuchs, Berne (UDC). Asile : pas de pérennisation de l’aide d’urgence........................................................ 71 185/07 Grimm, Berthoud (Les Verts). Déplacements de service et écologie ........................................................ 24 158/07 Grunder, Hasle-Rüegsau (UDC) / Kneubühler, Nidau (PRD). Privatisation de BKW FMB Energie SA, II de la Banque cantonale bernoise et de Bedag Informatique SA (retirée) ............................................ 1 211/07 Hess, Stettlen (UDC) / Antener, Langnau (PS-JS) / Flück, Brienz (PRD). Réduction des primes d’assurance-maladie ............................................... 51 Vote par appel nominal ........................................... 57 175/07 Kast, Berne (PDC) / Löffel, Münchenbuchsee (PEV). Application de la méthode biproportionnelle de répartition des sièges à l’élection du Grand Conseil .. 3 232/07 Lanz, Thoune (UDC) / von Siebenthal, Gstaad (UDC) / Schwarz-Sommer, Steffisbourg (UDC) / Künzli, Ittigen (PRD). Amélioration de la qualité des services de taxi........................................................ 69 149/07 Löffel, Münchenbuchsee (PEV) / Streiff-Feller, Oberwangen (PEV) / Jost, Thoune (PEV) / Gasser, Berne (PEV). Un individu, un suffrage .................... 9 Vote par appel nominal ch. 1 et 2 ........................... 13 141/07 Messerli, Nidau (PEV). Révision de l’ordonnance sur l’octroi de subsides de formation Discussion ......................................................... 108, 113 Texte de l’intervention et réponse du Conseilexécutif .................................................................... 109 142/07 Messerli, Nidau (PEV). Dépôt d’une initiative cantonale sur l’harmonisation du régime des bourses (retirée) ........................................................................ 108 178/07 Meyer, Roggwil (PS-JS). RER de Haute-Argovie ... 41 097/07 Näf, Muri (PS-JS). Tests de connaissances à l’école : après le diagnostic, le soutien ................... 105 189/07 PRD (Klopfenstein, Bienne). Libéralisation : abrogation de la loi sur le maintien de locaux d’habitation (repoussée à la session d’avril)............................... 127 187/07 PRD (Feller, Steffisbourg). Libéralisation : gestion des locaux administratifs ......................................... 43 225/07 Schärer, Berne (Les Verts). Compensation des rejets de CO2 par le canton ........................................ 13 251/07 Schärer, Berne (Les Verts). La natation pour tous ! 117 170/07 Schmid, Achseten (UDC). Réserve naturelle de l’Engstligenauen ...................................................... 124 Vote par appel nominal ch. 1 .................................. 126 Vote par appel nominal classement ch. 1 ............... 127 234/07 Schori, Berne (UDC). Réintroduction de l’interdiction de mendier .............................................................. 73 Vote par appel nominal ........................................... 75 139/07 Sommer, Melchnau (PEV). Prévention de la violence et plan de crise pour les écoles bernoises .... 114 224/07 Stucki-Mäder, Berne (PS-JS). Tous les enfants doivent apprendre à nager ........................................... 117 Postulats urgents 261/07 Bhend, Thoune (PS-JS). Obligation de signaler les actes de violence..................................................... 50 Postulats 240/07 Astier, Moutier (PRD). Détention administrative en vue du renvoi et surveillance électronique.............. 75 235/05 Markwalder, Berthoud (PRD). Grand Conseil : introduction du système de la suppléance (retiré) ......... 1 171/07 Morgenthaler, Richigen (Les Verts). Maison des religions ...................................................................... 57 Interpellations urgentes 289/07 Ammann, Meiringen (PS-JS). La science et les moyens didactiques cantonaux............................... 103 295/07 Astier, Moutier (PRD). Position du canton de Berne par rapport au projet ZEB........................................ 40 287/07 Kast, Berne (PDC). Réforme de l’imposition des entreprises II................................................................ 22 282/07 Meyer, Roggwil (PS-JS). Protection de l’ombre ..... 123 275/07 PEV (Sommer, Melchnau). Répartition des compétences entre les Editions scolaires blmv SA, la commission des moyens d’enseignement et la Direction de l’instruction publique............................... 102 296/07 Vaucher-Sulzmann, Cormoret (UDC). Transports publics – meilleures prestations s’il-vous-plaît !...... 41 237/07 Vaquin, Moutier (PDC) / Aellen, Tavannes (PSA) / Hirschi, Moutier (PSA) / Zuber, Moutier (PSA). Garantie de l’offre médicale dans les régions dites périphériques : de quoi demain sera-t-il fait?.............. 82 267/07 Zuber, Moutier (PSA). Réforme de l’administration judicaire – Quid du Jura bernois ? .......................... 50 262/07 Zuber, Moutier (PSA). Vaccin contre le cancer du col de l’utérus offert aux écolières du canton ......... 87 Interpellations 265/07 Astier, Moutier (PRD). Manifestation illégale de l’extrême gauche, des sanctions exemplaires demandées ................................................................. 68 194/07 Astier, Moutier (PRD). Travaux de l’Assemblée Interjurassienne (AIJ) et Tripartite.............................. 80 200/07 Blaser, Heimberg (PS-JS). Subsides de formation pour les jeunes en formation transitoire Discussion......................................................... 108, 113 Texte de l’intervention et réponse du Conseilexécutif .................................................................... 111 292/07 Friedli, Sumiswald (UDF). Persécution des anabaptistes ........................................................................ 59 186/07 Grimm, Berthoud (Les Verts). Les FMB et la stratégie énergétique cantonale....................................... 49 202/07 Grivel, Bienne (PRD). La politique de renvoi des demandeurs d’asile en situation irrégulière ............ 77 216/07 Hess, Stettlen (UDC). Euro 08 : réglementation des services de sécurité privés...................................... 80 169/07 Hofmann, Berne (PS-JS). Fraude à l’AI et fraude fiscale.......................................................................... 25 147/07 Kast, Berne (PDC). Concept d’enseignement des langues.................................................................... 120 135/07 Käser, Meienried (PS-JS). Entreprises publiques du canton de Berne : halte aux escrocs ! .................... 48 226/07 Schnegg, Sonceboz-Sombeval (UDC). Emoluments du trafic routier ........................................................ 78 258/07 Vaquin, Moutier (PDC). Neutralité de la fonction publique : quels garde-fous ?...................................... 79 162/07 Vaquin, Moutier (PDC) / Aellen, Tavannes (PSA) / Hirschi, Moutier (PSA) / Zuber, Moutier (PSA). Quelles relations entre la Direction des travaux publics et le Conseil du Jura bernois (CJB) ?............. 47 210/07 Zryd, Adelboden (PS-JS). Heures d’ouverture des installations sportives .............................................. 120 201/07 Zuber, Moutier (PSA). Radios locales : l’OFCOM inflige une claque à RJB ............................................ 81 III Demandes de crédit 2007 Justice, affaires communales et affaires ecclésiastiques 1680 Office du registre du commerce du canton de Berne ; indemnités pour prestations de services de tiers et honoraires ; crédit supplémentaire 2007 .................... 50 Travaux publics, transports et énergie 1819 Route cantonale no 11 Vanel - Gessenay - Zweisimmen. Commune : Gessenay. 1011 / Contournement de Gessenay. Crédit d’engagement pluriannuel ........ 34 Vote par appel nominal ............................................... 34 1820 Protection durable contre les crues de l’Aar entre Thoune et Berne. Plan cantonal d’aménagement des eaux portant sur la protection contre les crues et sur la revitalisation des zones alluviales de l’Aar/de l’embouchure de la Gürbe. Planification et réalisation du projet partiel Gürbe. Crédit d’engagement pluriannuel ............................................................................. 35 Vote par appel nominal ............................................... 36 1874 Münsingen. Route cantonale no 6, Worblaufen Berne - Münsingen - Thoune. 7023 / réfection de la traversée de Münsingen. Crédit d’engagement pluriannuel ..................................................................... 36, 38 Vote par appel nominal (renvoi).................................. 39 1954 Berne / Murtenstrasse 109 ; service de sauvetage et centrale cantonale d’appels sanitaires urgents - acquisition du bien-fonds et construction d’un bâtiment d’exploitation. Crédit d’engagement pluriannuel......... 39 Vote par appel nominal ............................................... 39 Police et affaires militaires Recours en grâce........................................................ 91 Santé et prévoyance sociale 1880 Centre hospitalier Bienne SA ; acquisition d’un système central d’archivage des images médicales ; crédit d’engagement nouveau pluriannuel....................... 82 Economie publique 1896 Projet forestier de construction d’ouvrages de protection et de reboisement dans le bassin versant des torrents de Brienz, étape 2008 à 2012. Autorisation de dépenses ; crédit d’engagement pluriannuel (crédit d’objet) ........................................................................ 122