The Land, the People, the Light » (La Terre, le
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The Land, the People, the Light » (La Terre, le
« The Land, the People, the Light » (La Terre, le Peuple, la Lumière) Présentation de l’ile de Sainte-Lucie Sainte-Lucie est une ile de la Caraïbe au sud de la Martinique. Elle est indépendante depuis le 22 février 1979. On y parle l’anglais et le créole. Sainte-Lucie est proche de notre ile, la Martinique : Par son histoire : elle a été 18 fois française et 18 fois anglaise. Beaucoup de noms de villes, de lieux et de noms de familles sont français. Durant la seconde guerre mondiale, les dissidents courageux du sud partaient à Sainte-Lucie pour se battre pour la France libre. Le Morne-Rouge rend hommage également par son monument aux dissidents partis à Sainte-Lucie et à la Dominique. Par sa géographie : Saint-Lucie est à 66 km (miles) de la Martinique. Les martiniquais s’y rendent pour (shopping- party Friday night, le festival de jazz). Les sainte-luciens viennent pour travailler, des raisons médicales et social. Par la langue : le créole. La journée créole est la même en Martinique. Presentation of St. Lucia island St. Lucia is a Caribbean island located south of Martinique. It is independent since 22 February 1979. People there speak English and Creole. The two islands share a common: history: St Lucia has been18 times French and 15 times English. Many cities (towns) names, places and people family names are French. During the Second World War, courageous “dissidents” from the south of Martinique went to St. Lucia to fight for Free France. The city of Morne-Rouge paid to them offering memorials to the islands of St. Lucia and Dominica. geography: Saint Lucia is situated 82 km or 51 miles from Martinique. The people of Martinique go there to do some shopping, for the jazz festival, to party on Friday nights, etc. On the other hand, St. Lucian people come to Martinique to work or for medical and social reasons. language: Creole. Creole Day is celebrated on the same date on the two islands. Deux hommes sont très connus à Sainte-Lucie Dereck Walcott et Arthur Lewis Dereck Walcott né le 23 janvier 1930 à Castries. Il est connu pour son poème « Omeros ». Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1992. Arthur Lewis Sir Arthur Lewis né le 23 janvier 1915 à Sainte-Lucie et mort le 15 juin 1991. Il a reçu le prix Nobel d’économie en 1979. Two men are well known in St. Lucia Dereck Walcott and Arthur Lewis Derek Walcott Derek Walcott was born January 23, 1930 in Castries. He is known for his poem "Omeros ". He received the Nobel Prize for Literature in 1992. Arthur Lewis Sir Arthur was born January 23, 1915 in St. Lucia and died June 15, 1991. He received the Nobel Prize in economics in 1979. PENTECÔTE Mieux vaut une jungle dans la tête que du béton sans racines. Mieux vaut rester perplexe devant la rue sinueuse des lucioles ; les lampes hivernales ne montrent pas l’endroit où se perd le trottoir, pas plus que ces langues de neige ne peuvent parler pour le Saint-Esprit ; le silence en pleine croissance des mots s’égouttant d’un toit indique les grilles métalliques, une direction, à défaut de preuve. Mais mieux vaut encore ce ressac nocturne avec les lentes écritures du sable, qui envoie non pas tant un séraphin qu’un cormoran attardé dont le cri affaibli avance dans le haut-fond phosphorescent que, dans les évangiles de mon enfance, on appelait l’Âme. Derek Walcott, Omeros, Livre I, chapitre 1 Voici une traduction (à la hache) du début d’Omeros faites par Pierre Vinclair « C’est ainsi, au lever du soleil, que nous en fîmes des canots. » Philoctète sourit pour les touristes – qui essaient de prendre son âme avec leurs appareils. « Quand le vent apporte la nouvelle aux laurier-cannelles, leurs feuilles se mettent à remuer au moment même où la lame du soleil vient frapper les cèdres – parce qu’ils peuvent voir les haches dans nos yeux. Vent lève les fougères – comme le bruit de la mer qui nous nourrit, nous autres, pêcheurs à vie – et les fougères hochent la tête : “Oui, les arbres doivent mourir.” Alors, les poings serrés dans le veston, parce qu’il fait froid dans ces hauteurs et que notre souffle fait une buée pareille à du brouillard, nous faisons passer le rhum. Lorsqu’il revient c’est pour distiller, en nous, l’esprit des assassins. Je lève ma hache et prie que mes mains soient assez fortes pour blesser le premier cèdre. La rosée a rempli mes yeux – mais je brûle un autre rhum blanc. Puis nous avançons. » Pour quelques pièces de plus, sous un badamier, il leur montre la cicatrice qu’il doit à une ancre rouillée, enroulant sa jambe de pantalon et poussant un gémissement de conque. Cela a plissé, comme la corolle d’un oursin. Il n’explique pas sa guérison. « J’ai d’autres choses » – il sourit – « qui valent plus d’un dollar. » Il a confié à une cascade volubile le soin de déverser son secret le long de La Sorcière – depuis les grandes landes de lauriers, au sol desquels l’appel des colombes le transmet, sur leur note, aux montagnes bleues, tacites, dont les ruisseaux bavards, en l’emmenant jusqu’à la mer, se transforment en mares, stagnantes, où chassent les clairs vairons et où une aigrette sort des roseaux avec un cri rouillé à force de frapper et frapper la boue d’une patte levée. Puis, le silence est coupé en deux par une libellule alors que les anguilles écrivent leur nom sur la plage claire, lorsque le lever du soleil illumine la mémoire de la rivière et que les vagues d’énormes fougères hochent au son de la mer. Même si la fumée oublie la terre d’où pourtant elle s’élève, et même si les orties comblent les trous où moururent les lauriers, un iguane entend les haches, troublant la lentille de chaque appareil de son nom perdu – lorsque l’île bosselée était encore appelée « Iounalao » : « Où l’on trouve des iguanes. » Mais, prenant son temps, l’iguane va mettre un an à grimper le gréement des vignes, son fanon éventé, ses coudes poings sur les hanches, sa queue déterminée bougeant avec toute l’île. La gousse fendue de ses yeux affinée au cours d’une pause qui aura duré des siècles, montée avec la fumée des Aruacs, jusqu’à ce qu’une nouvelle race, inconnue des lézards, ne viennent pour mesurer les arbres. Ceux-ci, qui avaient été leurs piliers, tombèrent, ne laissant qu’un ciel bleu à un Dieu unique, là même où se trouvaient jusqu’alors les dieux anciens. Le premier dieu était un gommier. Le générateur commença par un gémissement, et un requin, de sa mâchoire latérale, fit voler les copeaux, comme des maquereaux hors de l’eau, dans les herbes agitées. Maintenant ils arrêtent la scie, encore brûlante et tremblotante, pour examiner la blessure qu’elle a faite. Ils ôtent la mousse gangréneuse et arrachent de la blessure le réseau de vignes qui continuent de la relier à sa terre – et hochent la tête. Le fouet du générateur redémarra et les copeaux volèrent plus vite, comme les crocs du requin, uniformément, rongeaient. Ils protégèrent leurs yeux du nid d’éclats. Maintenant, au-dessus des champs de bananes, l’île a perdu ses cornes. Le soleil suinta sur ses vallées, le sang éclaboussa les cèdres, et la lande fut inondée de cette lumière de sacrifice. Un gommier s’est fendu, laissant derrière lui une immense bâche dont le faîtage serait parti. Le craquement fit sursauter les pêcheurs, à mesure que le mât se penchait doucement dans les trous de fougères. Puis, le sol frissonna, sous les pieds, traversé d’ondes – puis les ondes passèrent.