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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
WALLONIE ESPACE INFOS
n°76
septembre-octobre 2014
Coordonnées de l’association Wallonie Espace,
membre du Pôle aérospatial wallon Skywin
Wallonie Espace
WSL, Liege Science Park,
Rue des Chasseurs Ardennais,
B-4301 Angleur-Liège, Belgique
Tel. 32 (0)4 3729329
Skywin Wallonie
Chemin du Stockoy, 3,
B-1300 Wavre, Belgique
Contact: Michel Stassart,
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie
Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,
sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).
SOMMAIRE :
Thèmes : articles
Mentions Wallonie Espace
Actualité : Deux accidents pour l’accès privé à l’espace – En avant,
Philae ! – Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat pour la Politique scientifique –
Space Days 2014 à l’heure des applications intégrées Galileo-Copernicus
- Remise sur orbite de Space News International – Reportage 65ème IAC à
Toronto avec présence wallonne – Adelaïde pour IAC 2017
@ Pages d’histoire : Les débuts prometteurs en 1964 du lanceur Europa
0. Parfums de scandale : Satellite géostationnaire à l’abandon ?
1. Politique spatiale/EU + ESA: Agence spatiale belge et réaction de
Philippe Mettens aux Space Days 2014 – Nouvelle Commission
européenne et candidats pour le poste de DG ESA – Trois défis
prioritaires pour l’avenir du spatial – Euroconsult World Satellite
Business 2014
2. Accès à l'espace/Arianespace : Vers un étage réutilisable pour lanceur
de satellites ? – Un premier vol Ariane 6 dès 2020 ? – SpaceX et Blue
Origin au secours de l’accès américain à l’espace – Quatre projets privés
de nano-lanceurs en Europe – Le Brésil à la traîne pour le lancement d’un
satellite
3. Télédétection/GMES : Prolifération des satellites d’observation –
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VitroCiset Belgium,
WSLlux/Galaxia, M3systems
Belgium, Amos, EHP, LambdaX, nSilition, SABCA, Spacebel,
Thales Alenia Space Belgium
Euro Space Center
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Sonaca, UCL
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Spacebel
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Eumetsat en expansion – Alliance PanGEO – WordView-3 jusqu’à 0,30
m de résolution – Satellites privés d’observation hyperspectrale – Table
of Europe’s platforms for Earth observations
4. Télécommunications/télévision : Les comsats, un business devenu
incontournable – Satellites multimédia à IBC 2014 – Bulgariasat-1
« made in USA » - Kypros Satellites & SSTL - Deux nouveaux satellites
pour l’Indonésie
5. Navigation/Galileo : L’Université de Liège récompensée pour ses
travaux sur Galileo
6. Sécurité/Défense : Renaissance de HisNorSat – GovSat, satellite
luxembourgeois de communications militaires
7. Science/Cosmic Vision : Chercheur ULg et la sonde Maven
8. Exploration/Aurora : Voyage lunaire pour un relais luxembourgeois –
La Lune à l’heure asiatique : Chine, Inde, Japon, Corée du Sud –
Prochaines sondes Luna de la Russie
9. Vols habités/International Space Station : Explosion au décollage du
ravitailleur Cygnus – Boeing et SpaceX, vainqueurs de la compétition
pour les vaisseaux habités de la NASA
10. Débris spatiaux/SSA : Systèmes de sauvetage de satellites
11. Tourisme spatial : Désintégration en vol du SS2 de Virgin Galactic –
Inquiétudes et retards
12. Petits satellites/Technologie/Incubation : 5 ans pour PROBA-2 – La
filière PROBA de microsatellites intelligents
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : OUFTI-1
proche de son lancement – Propositions d’étudiants pour des expériences
en microgravité avec la SRA (Suborbital Research Association) - Action
« Be a Space Mentor »
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : ESA BIC Wallonie Redu – The
Labs by WSL – Missions spatiales
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ULg
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SES Astra Techcom, Redu Space
Services
ULg
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Spacebel, CSL
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ULg
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WSL, WSLlux/Galaxia, Thales
Alenia Space Belgium, Redu
Space Services, VitroCiset
Belgium, Spacebel, SABCA,
Techspace Aero, Cegelec
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15. Calendrier 2014-2015 d’événements spatiaux pour la Belgique
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe SABCA, Spacebel, Amos, CSL,
dans l’espace (2014-2022) - Palmarès des succès à l’exportation de Deltatec
l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites
civils de télécommunications et de télévision
Fin octobre 2014 : semaine noire
pour l’accès du privé à l’espace
(ravitaillement spatial, tourisme suborbital)
A trois jours d’intervalle, l’astronautique, qui mise de plus en plus sur la relève du
privé pour les vols spatiaux habités, vient de subir deux sérieux revers, l’un
dramatique (perte de matériels coûteux) et l’autre tragique (mort d’un des deux pilotes
d’essais). C’est à une mise à l’épreuve qu’on assiste.
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- Le 28 octobre, Orbital Sciences subit le décollage désastreux de son lanceur Antares
130 qui était chargé de ravitailler l’ISS (International Space Station).
- Le 31 octobre, Virgin Galactic perd son premier planeur-fusée SS2 (SpaceShipTwo)
lors d’un vol expérimental avec un propulseur hybride revu et corrigé.
Deux événements qui rappellent que le spatial est un métier à hauts risques : le
moindre grain de sable dans le système de propulsion fait perdre l’effort de plusieurs
années d’efforts technologiques et scientifiques.
Allez, Philae, Allez ! (air bien connu)
Ce 12 novembre, l’Europe doit (à nouveau) marquer de son empreinte l’odyssée de
l’espace. Son robot Philae (100 kg), éjecté de la sonde Rosetta, prendra son autonomie
pour tenter de se poser sur un site rocailleux et valonné du noyau de la Comète
Churyumov-Gerrasimenko. L’événement, contrôlé depuis l’ESOC (European Space
Operations Centre) de Darmstadt, se déroulera à plus d’un demi-milliard de km de
nous ! Si c’est un succès, il rappellera un autre bel exploit de l’Europe avec l’arrivée
en douceur de la capsule Huygens, le 15 janvier 2005, sur Titan autour de Saturne.
Mais elle avait été larguée par la sonde Cassini de la NASA.
Elke Sleurs, la nouvelle Secrétaire d’Etat
en charge de la Politique scientifique belge
Alors que les jours sont comptés pour le SPP Politique scientifique, alias Belspo, dont
la suppression est prévue dans l’accord du nouveau gouvernement fédéral, la Politique
Scientifique reste une réalité : sa mise en oeuvre est confiée à Elke Sleurs (46 ans),
médecin-gynécologue, parlementaire N-VA, qui est également chargée de la lutte
contre la fraude fiscale, contre la pauvreté, de l’égalité des chances et des personnes
handicapées. Il lui faudra assurer l’organisation des Etablissements Scientifiques
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Fédéraux (ESF) suite à la dissolution de Belspo, ainsi que la création de l’Office
interfédéral pour l’Espace. Elle est en train de se familiariser aux enjeux du Conseil
ministériel ESA du 1er-2 décembre à Luxembourg. Ce Conseil intermédiaire doit
décider le développement d’Ariane 6, déterminer la contribution européenne jusqu’en 2017 - à l’ISS (International Space Station), les financements de la mission
ExoMars 2018 (avec Roscosmos), de Sentinel-6/Jason-Cryosat (avec Eumetsat)… Or,
plusieurs Etats, dont l’Italie, sont à court de trésorerie.
Espace-sur-Terre aux Space Days 2014 :
Vive l’essor des applications intégrées Galileo-Copernicus !
Organisée les 13 et 14 octobre par Skywin/Wallonie Espace, sous les auspices de la
société VitroCiset Belgium, la 5ème édition des Space Days a tenu toutes ses
promesses. Mettant l’accent sur la plus value de l’espace-sur-terre, elle a donné lieu à
des présentations et démonstrations, rencontres et échanges sur les applications
intégrées qui se traduisent par l’essor d’activités économiques autour de l’exploitation
des systèmes européens Galileo (navigation) et Copernicus (télédétection). C’était par
ailleurs l’occasion de faire connaissance avec le parc d’entreprises Galaxia qui héberge
l’ESA BIC (Business Incubator Centre) Redu.
De quoi se rendre compte qu’il y a encore beaucoup à faire pour établir une judicieuse
« space connection », par le biais de nouvelles entreprises, entre l’offre de données et
de produits et la demande en besoins et en services. L’Union Européenne, pour sa
reconversion industrielle notamment via les TIC (Technologies de l’Information et de
la Communication), mise beaucoup sur le développement des applications dites
intégrées, ayant un impact socio-économique avec des produits, services et emplois à
haute valeur ajoutée. Les Space Days 2014 ont mis à l’honneur la jeune société
M3Systems qui fait partie de l’incubateur technologique ESA de Transinne-Libin,
alias Galaxia. Pour son projet GNSS-Air de mesure de l’humidité des sols grâce aux
signaux Galileo captés par un drone, elle a obtenu le prix de l’innovation European
Satellite Navigation Competition (ESNC).
Tant Galileo que Copernicus, comme deux « boosters » de la reconversion industrielle
dans des entreprises et activités innovantes, connaissent des retards pour leur
démarrage opérationnel. Ce qui désarçonne les initiatives et déstabilise les ardeurs de
jeunes pousses high-tech… Comme chacun sait, l’espoir fait vivre, mais l’attente fait
mourir. Depuis une décennie, la Commission ne ménage pas ses efforts pour
sensibiliser non seulement les chercheurs mais surtout les entrepreneurs aux retombées
technologiques de Galileo et Copernicus. Aux Space Days 2014, on a pu constater que
la volonté d’entreprendre restait intacte pour lancer des actions innovantes pour plus
d’efficacité - à un meilleur coût - dans des secteurs fort divers : l’utilisation des sols, la
gestion des eaux, la culture de la pomme de terre, l’organisation de la production
sucrière, le contrôle du péage routier, la coordination des chemins de fer, la sécurité du
trafic aérien, les opérations sur une infrastructure aéroportuaire…
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Le système Galileo ne sera en mesure d’offrir des services pré-opérationnels qu’en
2016 avec une douzaine de satellites évoluant à quelque 23.200 km. Leur mise en
œuvre des services Galileo est placée sous la responsabilité de l’European Global
Satellite Systems Agency (GSA) qui a son siège à Prague. Son directeur général, Carlo
des Dorides, était venu aux Space Days rappeler l’importance de comprendre les
utilisateurs de Galileo, avec leurs besoins spécifiques : « Il y a dans le programme
Horizon 2020 de l’Union un budget pour soutenir les entreprises dans leurs activités
de développement d’applications. »
A l’instar du système Landsat de la NASA, Copernicus propose un accès gratuit aux
observations de ses satellites Sentinel, moyennant certaines conditions d’utilisation.
Disposer de l’information est une chose. En faire le traitement adéquat en est une
autre. La gratuité des observations a pour but de stimuler la recherche sur les processus
d’exploitation opérationnelle. La valeur de l’information se trouve dans le contenu des
données. Les services à rentabiliser concernent six grandes thématiques : le suivi
de l’utilisation des terres, la gestion des situations d’urgence, l’analyse de
l’atmosphère, la surveillance de l’environnement marin, l’évolution du climat, les
aspects de sécurité.
Le système Copernicus est donc entré dans une phase active. Priorité à la redondance
des satellites Sentinel en orbite. Ainsi le premier qui est Sentinel-1A en orbite depuis
le 3 avril dernier fournit avec son radar des résultats de bon augure pour le système
Copernicus. Les Sentinel-2A et -3A, qui sont des observatoires optiques avec senseurs
multi-spectraux, doivent être satellisés en 2015. Déjà on a programmé Sentinel-1B
pour une mise en oeuvre dès 2016, puis Sentinel-1C pour le remplacement de l’actuel
satellite en orbite. Les lancements d’une dizaine de satellites sont planifiés jusqu’à la
fin de la décennie. Il s’agit de garantir la continuité, à l’échelle globale, des prises de
vues/données au moyen de des missions opérationnelles. L’ESA et la Commission ont,
le 28 octobre, signé un accord à long terme qui garantit le segment spatial Copernicus
avec les satellites Sentinel jusqu’à la mi-2021 : un budget d’environ 3,15 milliard € va
être transféré par la Commission à l’ESA pour la réalisation des Sentinel.
L’important flux de données - 2 x 250 Mb/s – de Sentinel-1A est reçu à Svalbard
(Norvège) et à Matera (Italie) lors de ses passages au-dessus de ses stations. L’un de
ses atouts est son terminal optique pour des liaisons laser qui permettra de transférer
du haut débit via le puissant satellite Alphasat en orbite géostationnaire. L’an prochain,
le système EDRS (European Data Relay Satellite), mis en oeuvre par un partenariat
public-privé entre l’ESA et Airbus Defence & Space, offrira un service opérationnel
de relais de données avec une charge hôte sur le satellite Eutelsat-9B. Les lancements
d’une dizaine de satellites de télédétection sont planifiés dans le cadre du programme
Copernicus jusqu’à la fin de la décennie. Mais rien n’empêche un utilisateur
d’imagerie spatiale d’avoir, pour des observations spécifiques, recours à des systèmes
commerciaux, qui sont en Europe Airbus Defence & Space Geo-Intelligence,
RapidEye, DMCII (Disaster Monitoring Constellation Imaging International), Deimos
Imaging...
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Relance de Space News International :
site belge pionnier des années 90 pour l’astronautique
Il fut, dès 1992, le premier site francophone consacré à l’actualité spatiale du monde
entier. Space News International avait été lancé par Jean Etienne, un autodictate féru
d’astronomie et d’astronomie. Ce fan de l’astronautique vécut en avril 1981 le premier
vol de Columbia, avec John Young et Bob Crippen, depuis le lancement en Floride
jusqu’au retour en Californie. Il y a une dizaine d’années, la mort dans l’âme, il devait
pour des raisons personnelles suspendre la parution de Space News International qui
excellait pour la qualité, la rapidité et la pertinence de son information. Le 21
septembre, sous la pression de l’actualité spatiale, Jean Etienne a relancé la publication
de son bulletin. On lui souhaite une super-remise sur orbite pour une mission de très
longue durée. Pour en savoir plus : http://www.space-news.be/
Reportage du 65ème IAC à Toronto (Canada)
Belle présence wallonne et nord-américaine à l’exposition
A la Space Expo de l’IAC 2014, qui a eu lieu à Toronto (Canada) du 29 septembre au
3 octobre, le stand Skywin/Wallonie Espace ne passait pas inaperçu. C’est la deuxième
fois que le Cluster spatial wallon participait à l’International Astronautical Congress.
membres exposaient leur savoir-faire : Amos (Liège), EHP/Euro Heat Pipes (Nivelles),
Lambda-X (Nivelles), nSilition (Mons), SABCA (Bruxelles), Spacebel (Liège) et
Thales Alenia Space Belgium (Charleroi).
L’entreprise privée américaine tenait assurément la vedette. Ainsi les acteurs
Lockheed Martin, Boeing et SpaceX se mettant en évidence comme étant l’avantgarde de l’astronautique américaine : leurs vaisseaux habitables Orion pour le
programme NASA d’exploration lointaine, CST-100 et Dragon V2 pour le
programme CCP (Crew Commercial Program) de la NASA tenaient la vedette. SNC
(Sierra Nevada Corporation), qui n’a pu convaincre la NASA avec son Dream Chaser
réutilisable pour sept astronautes, faisait plutôt modeste figure. Elle a introduit une
plainte, apparemment non recevable, concernant la manière la NASA a porté son choix
des capsules classiques CST-100 de Boeing et de Dragon V2 de SpaceX pour la
desserte de l’ISS (International Space Station) dès 2017.
Le perdant du contrat CCP ne désespère pas de donner une carrière globale à sa petite
navette spatiale. SNC a tiré parti de l’IAC 2014 pour dévoiler Projet Global Project.
SNC veut mettre à disposition d’un Etat ou d’une entreprise le Dream Chaser (dans
une version réduite pour trois astronautes), dont il a démarré le développement pour la
compétition CCP (Crew Commercial Program). Il propose sa navette à la communauté
mondiale pour réaliser des vols habités en orbite basse. En Europe, le DLR (Deutsche
Luft- und Raumfahrt Zentrum), OHB System, l’ESA, Airbus Defence & Space,
QinetiQ, Thales Alenia Space Italia, RUAG Aerospace, Space Applications Services
ont manifesté de l’intérêt pour des missions avec le Dream Chaser qui pourrait être
lancé par des Zenit, Ariane, H-2... Par ailleurs, SNC a fait état de la mise en œuvre
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d’une version réduite pour un équipage de trois personnes, qui sera larguée à 12 km
d’altitude par l’avion jumbo de Stratolaunch Systems, et ce, partout dans le monde.
Reste à voir comment les normes américaines ITAR (International Trade Regulation)
pourront être respectées… par l’exploitation de la petite navette en dehors des USA.
Parmi les agences publiques de l’espace, on trouvait l’ASC-CSA (Canada), la JAXA
(Japon), le CNES (France), le DLR (Allemagne), l’ASI (Italie), l’UK Space Agency
(Royaume-Uni), le NSO (Pays-Bas), le CSO (République tchèque), l’AEM (Mexique),
la SANSA (Afrique du Sud). La NASA, Roscosmos, l’ESA, l’ISRO n’étaient pas
directement représentées. Par contre, l’Ukraine, l’Australie, la Région wallonne, le
Land de Brême mettaient bien en évidence leurs compétences, produits et services.
Avec le thème de « Notre monde a besoin du spatial », l’IAC 2014 a (re)mis
l’accent sur l’impérative nécessité d’une coopération internationale. Mais celle-ci
était mise à rude épreuve par les problèmes de visa qui ont empêché la présence au
Congrès de responsables russes et chinois, ainsi que par les contraintes ITAR qui
freinent le transfert de technologies.
L’Inde en vedette pour son effort spatial
A l’ouverture de l’IAC 2014 de Toronto, Dr K. Radhakrishnan, le président de l’ISRO
(Indian Space Research Organisation) a reçu le Prix Alan D. Emil Memorial pour son
rôle efficace dans la participation indienne à la science spatiale. On a ainsi honoré le
succès de MOM (Mars Orbiter Mission) qui évolue autour de la Planète Rouge depuis
le 24 septembre. Lancée par la fusée PSLV C25 le 5 novembre 2013, cette sonde de
1,3 t s’est placée sur une orbite très elliptique entre 421 et 77.000 km, parcourue en 72
heures et 51 minutes. Elle fut réalisée en à peine 14 mois et avec un budget de quelque
60 millions €. Dr Radhakrishnan met ces records sur le compte de la modularité des
systèmes spatiaux en Inde. MOM a une charge utile d’à peine 15 kg, constituée de
cinq instruments scientifiques qui étudient sous un jour inédit l’environnement
martien.
Tout en s’efforçant d’avoir l’autonomie pour ses activités dans l’espace, l’ISRO mise
sur la coopération internationale pour la technologie des satellites à hautes
performances. Elle a signé le 30 septembre avec la NASA un accord pour réaliser un
satellite conjoint d’observation radar de la Terre (à lancer en 2020-2021) et pour
coordonner un plan de missions martiennes. Par ailleurs, sa filiale Antrix chargée de
la commercialisation du lanceur PSLV a conclu un contrat de lancement avec la firme
canadienne Com Dev pour la mise sur orbite en 2015 du satellite M3MSat (Maritime
Monitoring & Messaging Micro-satellite) de quelque 95 kg. Celui-ci n’avait pu obtenir
son visa pour un lancement avec le Meteor-M2 à bord d’un Soyouz russe depuis
Baïkonour.
L’ISS dans les années 2020 : trois vaisseaux… et puis s’en va ?
La seule nation qui a de la suite dans les idées en ayant défini une vision à long terme
est la Chine qui va de l’avant avec sa station spatiale permanente (proposée à
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l’internationalisation par Beijing !) et qui s’est fixée comme priorité l’exploration de la
Lune d’abord avec des automates puis avec des vaisseaux habités. La NASA (USA),
Roscosmos (Russie), l’ESA (Europe), la JAXA (Japon), la CSA (Canada) ont du mal à
s’entendre sur le prolongement de l’ISS (International Space Station) pour la
prochaine décennie. L’exploitation de l’ISS coûte cher et il faut faire face aux
nouveaux défis de l’exploration de la Lune et du système solaire.
Dans le cadre du CCP (Commercial Crew Program), la NASA vient de sélectionner les
deux candidats privés qu’elle va financer pour le CCtCap (Commercial Crew
Transportation Capability) destiné à assurer la desserte de l’ISS par des équipages
(jusqu’à 7 astronautes) à partir de 2017: Boeing Company qui reçoit $ 4,2 milliards
pour développer sa capsule CST-100, Space Exploration Technologies (SpaceX) avec
$ 2,6 milliards pour mettre au point la capsule réutilisable Dragon v2 De son côté,
Lockheed Martin a obtenu le contrat NASA de développement de la capsule Orion
MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle) pour 4 astronautes, qui doit, dans les années
2020, permettre à des équipages d’effectuer des missions lointaines, à commencer par
un vol autour de la Lune. L’ESA doit fournir le SM (service Module) d’Orion, pour
prix de sa participation à l’ISS (Barter agreement).
L’Australie (Adélaide) choisie pour IAC 2017
Quatre villes étaient en lice pour organiser l’IAC 2017 qui va coïncider avec les 60 ans
du premier Spoutnik : Adélaïde (Australie), Brême (Allemagne), Istanbul (Turquie),
Orlando (USA/Floride). Les deux candidatures les mieux cotées étaient Adélaïde et
Brême. C’est finalement la cité australienne qui a été retenue. Surmontant rapidement
sa déception, Brême posait sa candidature pour décrocher l’IAC 2018. Sur le stand de
promotion, on remplaçait 2017 par 2018. Le choix de la cité hanséatique qui avait
organisé avec brio l’IAC 2003 marquerait le retour du Congrès en Europe !
Washington D.C. a d’ores et déjà annoncé qu’elle se portait candidate pour l’IAC
2019 : l’occasion pour la famille astronautique de célébrer les 50 ans de l’Homme sur
la Lune avec Apollo 11.
@. Pages d’histoire (pour rappeler les exploits des « golden sixties »)
@.1. Il y a 50 ans, les débuts prometteurs d’un lanceur mort-né : Europa !
Le premier étage du lanceur Europa des années 60 effectuait son premier vol, le 5 juin
1964, depuis la base australienne de Woomera. Il s’agissait du missile britannique
Blue Streak que le Royaume-Uni proposait comme 1er étage du lanceur Europa dans le
cadre d’un programme européen. Le Blue Streak vola à nouveau avec succès le 19
octobre 1964, puis le 21 mars 1965 pour être déclaré « bon pour le service » en vue de
son utilisation sur Europa, dont le premier test, avec des étages inertes, eut lieu le 23
mai 1966 à Woomera. Le programme Europa fut arrêté en 1973 après le spectaculaire
échec du lanceur Europa 2 – avec le 11ème exemplaire du Blue Streak - le 5 novembre
1971 au CSG (Centre Spatial Guyanais). On n’a pas pu savoir si Europa 2 aurait pu
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devenir fiable… L’Europe allait tirer les leçons de cette mésaventure pour
entreprendre le programme français L3S (Lanceur 3ème génération de Substitution),
baptisé Ariane. Une Europa 2 complète, qui put in extremis être préservée de la casse,
est la vedette de l’Euro Space Center à Transinne-Libin (province de Luxembourg).
0. Parfums de scandale
Satellite géostationnaire de télécommunications à l’abandon ?
Alors que se multiplient les opérateurs de satellites et qu’ils se bousculent sur l’anneau
géostationnaire, il est des satellites dont on est pratiquement sans nouvelles… C’est le
cas de Rascom-1R de 3 t, réalisé par Thales Alenia Space, lancé par une Ariane 5 le 4
août 2010 et positionné à 2,9 degrés Est pour l’opérateur panafricain RascomStarQAF. Difficile de connaître l’utilisation de ses répéteurs dans les bandes-C (6) et -Ku
(10) qui couvrent idéalement le continent africain. Rascomstar-1R qui n’a pas cinq ans
d’âge est contrôlé depuis les centres d’opérations de Gharyan (Libye) et de Douala
(Cameroun). Depuis le 1er novembre 2013, RascomStar-QAF a son siège principal à
Dubaï, dans les Emirats, avec une adresse à Port Louis (Ile Maurice).
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. Agence spatiale belge lancée par le nouveau gouvernement fédéral
L’idée d’avoir une agence spatiale belge, pour mieux organiser un volet important de
nos compétences high tech, remonte à une quinzaine d’années. Elle va devenir réalité
sous les auspices du nouveau gouvernement fédéral. Cette création fait partie de
l’accord gouvernemental du 10 octobre. Cette annonce de l’agence spatiale belge était
largement commentée lors des deux journées de l’Espace en Wallonie ou « Space
Days 2014 » qui se sont tenus les 13 et 14 octobre à l’Euro Space Center de TransinneLibin (province belge du Luxembourg) avec une conférence et une expo sur la plus
value du spatial sur Terre, grâce aux applications intégrées.
Ainsi la Belgique va prochainement se doter d’un Office interfédéral pour l’Espace
(Interfederaal Ruimtevaartbureau), alias agence spatiale belge. Doté de la
personnalité juridique et associant les Régions, il va reprendre les responsabilités du
Département Recherche & Applications Spatiales du Service public Programmation
Scientifique (Belspo), celui étant supprimé. Le nouvel Office verra le jour dans le
strict cadre de l’enveloppe budgétaire actuelle et génèrera même des économies, selon
le nouveau gouvernement. Il doit « assurer une meilleure coordination de la politique
spatiale en Belgique et viser une répartition équitable du retour sur investissement
entre les différentes Régions ».
La mise sur pied de cette agence spatiale fédérale est planifiée pour 2015. Comme on
s’en serait douté, la création de l’Office interfédéral pour l’Espace met en colère
Philippe Mettens, président de Belspo, qui s’y est toujours opposé. Il critique cette
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initiative avec tant de virulence que le SPP (Service Public de Programmation) Belspo,
dont il assure la gestion, passe à la trappe dans le programme du nouveau
gouvernement. Dans la conclusion de son speech d’ouverture à la conférence Space
Days 2014, il s’est exprimé en anglais sur la dérive en cours qui est une voie vers
l’inconnu :
“As a conclusion, I wish to complement my speech, as most of you probably expect it,
and as it is my duty, with the chapter on space activities written in the text of the new
federal government’s agreement (federaal regeerakkoord).
As a democrat respectful of the institutions but also as a professional in science policy
matters, I would like to say how worried we should All be with the announcement of
the creation of an inter-federal space agency, not a federal agency but based on an
inter-federal model.
It clearly means the end of the space activities as we live them now and an open door
towards something less efficient and more expensive.
It is specifically written in the agreement that the costs of this new structure will be
withdrawn from the present space budget envelope meaning that the means for space
activities will be reduced because of a new heavy bureaucratic structure.
As scientists and/or industrial partners, you communicated your worries even
sometimes your opposition to such a model. It is now your responsibility to adopt a
clear attitude:
Either you express your satisfaction with the present system of a space directorate,
with BELSPO, and with a guarantee of the present financing and a return to the
different Regions, to the industry and to the scientists,
Or you keep silent and we All enter in an era (area) of budgetary and organizational
unknowns, as well as institutional risks.
I think, even if today is a festive moment with you, that it is essential to draw your
attention on this question as our position within ESA and our Belgian space policy are
very important subjects. It is never too late!”
Wait & see. On assiste à un changement crucial pour les Etablissements Scientifiques
Fédéraux qui vont être transférés pour leur gestion à différents Ministères. Il faut
s’attendre à ce que que les institutions du Plateau d’Uccle, qui forment le Pôle Espace,
soient rattachées à l’Office Interfédéral pour l’Espace, qui va être mis en place pendant
2015. Cette agence spatiale belge est appelée à gérer tout ce qui concerne l’espace au
niveau fédéral avec les contributions à l’ESA, à Eumetsat, à l’ESO… et pour les
coopérations bilatérales, notamment avec la France et l’Argentine. Ce sont de 200 à
250 millions € d’activités qui vont être confiés à son équipe.
1.2. Changements en perspective pour l’Europe dans l’espace :
- Commission Juncker : la Direction Espace
dans les responsabilités de la Commissaire polonaise
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C’est la parlementaire polonaise Elsbieta Bienkowska, membre de la Commission
Juncker pour les questions relatives au marché intérieur, à l’industrie, de
l’entrepreneuriat et aux PME, qui doit gérer la Direction Espace avec les programmes
Galileo et Copernicus. Elle a repris les responsabilités du Commissaire Antonio
Tajani. Il fut un moment question de créer une Commission Transport & Espace, mais
les changements qui ont dû intervenir suite aux auditions des candidats-commissaires
devant le Parlement européen ont fait reprendre les anciennes habitudes.
- Nouveau DG ESA le 15 décembre : 4 candidats en lice…
Après son Conseil ministériel du 2 décembre - le dernier où Jean-Jacques Dordain
officiera comme Directeur Général de l’ESA – qui doit décider de l’avenir du transport
spatial européen, l’ESA officialisera le choix pour son Directeur Général (de mi-2015
à mi-2019). D’après les informations qui ont filtré et qui sont à confirmer, il y aurait
encore quatre candidats en lice : l’Allemand Johann Woerner (directeur du DLR), face
à trois « anciens » de l’ESA, à savoir l’Allemand Volker Liebig (directeur ESA pour
l’Observation de la Terre), le Belge Eric Morel de Westgaver (directeur ESA pour
l’Industrie, les Achats et les Services juridiques), le Néerlandais Gaele Winters
(directeur ESA pour les Lanceurs).
1.2. L’avenir du spatial : trois défis
à rendre prioritaires pour la prochaine décennie…
L’astronautique a connu en un demi-siècle un développement de grande ampleur. Et
l’activité spatiale ne faiblit pas. L’OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Economique), où l’ancien Premier Ministre belge Yves Leterme a un
rôle influent, vient de publier un rapport de 140 pages intitulé The Space Economy at
a Glance 2014, qui fait le point sur les affaires du secteur spatial sur l’ensemble du
globe. Il estime son chiffre d’affaires pour 2013 à $ 256,2 milliards, soit 201,9
milliards €. Il se répartit entre les services aux utilisateurs (58 %), la chaîne de
production des systèmes spatiaux (33 %), les opérateurs de satellites (8,4 %). On
assiste à un phénomène de « démocratisation » du nouveau monde de l’espace : de
plus en plus d’acteurs s’efforcent d’avoir leur autonomie dans l’espace pour tirer parti
des applications principalement au service des TIC (Technologies de l’Information et
de la Communication).
Voici les trois grands défis qui attendent l’odyssée de l’espace pour qu’elle puisse
maintenir son rythme de développement au cours de ce siècle :
1. Un lanceur en partie réutilisable à développer
A chaque lancement, c’est une fusée qui s’évade du sol… et disparaît dans le ciel. Son
premier étage retombe soit pour sombrer en mer, soit pour s’écraser au sol… Ce qui
est le cas en Russie et en Chine où il n’est pas rare que des débris endommagent des
cultures, tombent sur des habitations... Quant au dernier étage, il se met sur orbite
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après avoir largué sa ou ses charges à satelliser. Et le risque est qu’il
provoquant une myriade de débris dans l’espace !
explose,
La relève qui veut innover dans le transport sur orbite se fait jour aux Etats-Unis avec
des sociétés issues du rêve d’aller dans l’espace chez deux entrepreneurs qui ont fait
fortune dans les outils pour la toile internet. Elles ont un point commun : comme leurs
sites d’essais se trouvent au Texas, on peut parler d’entreprises de cowboys aux prises
avec la nouvelle frontière. Depuis 2002, SpaceX (Space Exploration Technologies)
d’Elon Musk (Winzip, Paypal) développe les lanceurs Falcon équipés de propulseurs
kérolox (kérozène-oxygène liquide). Elle s’est fixé comme objectif de récupérer, pour
le réutiliser, le 1er étage avec ses 9 moteurs Merlin.
De son côté, en créant Blue Origin en l’an 2000, Jeff Bezos (Amazon) se lance dans le
tourisme spatial avec son vaisseau New Shepard sur lequel on sait peu de choses. Avec
comme logo la devise latine : « Gradatim Ferociter » (Pas à pas avec vigueur). Un
grand secret entoure le développement de ses systèmes, avec des essais intensifs dans
un ranch texan, à l’abri des curieux. Il est question de véhicules VTVL (Vertical
Takeoff &Vertical Landing) qui, propulsés par des moteurs cryo (hydrogène et
oxygène liquides) de conception Blue Origin, vont dans l’espace et reviennent sur la
terre ferme. Le premier véhicule pour des vols suborbitaux habités à plus de 100 km
d’altitude doit être testé en 2015. Un véhicule orbital, utilisant un 1er étage réutilisable
dit RBS (Reusable Booster System), devrait voler à la fin de la décennie.
Par ailleurs, aux Etats-Unis, le Département de la Défense, via la DARPA (Defense
Advanced Research Projects Agency) qui est son agence de recherche technologique,
vient de confier des études approfondies à trois teams - partenariats Boeing-Blue
Origin, Masten Space Systems-XCOR Aerospace, Northrop Grumman-Virgin Galactic
- qui ont été sélectionnés après un appel d’offres à l’industrie américaine pour le
développement du planeur orbital XS-1 en vue d’un premier vol de démonstration dès
2018… Cet avion spatial réutilisable devrait être en mesure d’effectuer 10 vols en dix
jours !
2. Une pollution qu’il est crucial d’enrayer
Le spatial est victime de son succès grandissant dans le monde. Les lancements de
satellites, de plus en plus miniaturisés, font que l’espace devient encombré… Déjà, un
« modus vivendi » entre transporteurs sur orbite fait que tout puisse être en œuvre pour
que l’étage de satellisation ne devienne un débris gênant. Ainsi l’ESA et le CNES en
ont fait un critère important dans la conception tant d’Ariane 5-ME que d’Ariane 6.
L’utilisation des Cubesats a des contraintes en matière de lancements : les nanosatellites ne peuvent avoir une durée orbitale plus longue que 25 années ! N’est-ce pas
encore trop long ?
Il est question de prolonger le fonctionnement de satellites géostationnaires au moyen
de systèmes qui viennent se fixer sur leur plate-forme afin de prolonger la mission
grâce à de nouvelles réserves en propergols. Plusieurs sociétés ont étudié de tels
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systèmes d’extension de la vie opérationnelle sur orbite : Vivisat Mission Extension
Vehicle d’ATK (USA) avec l’un de ses bus de satellite, le SIS (Space Infrastructure
Servicing) de MDA/McDonald Dettwiler & Associates (Canada), le petit satellite à
propulsion électrique d’Effective Space Solutions (Israël). Cette dernière a proposé
son système pour remettre sur la bonne orbite les deux premiers Galileo FOC… A ce
jour, aucune initiative n’a débouché sur un contrat. Par ailleurs, la PME italienne DOrbit (Milan) développe un propulseur autonome qui soit réservé à bord d’un satellite
pour une mise sur orbite hors d’état de nuire.
3. Une coopération internationale à privilégier
Les coûts des systèmes spatiaux poussent à leur miniaturisation. Ils poussent les
pouvoirs publics à réfléchir plus d’une fois pour fixer les budgets de missions
ambitieuses dans l’espace, notamment dans le système solaire. Miser sur la
coopération internationale est indispensable mais n’est pas une affaire aisée à mettre
sur pied et à gérer. Jean-Jacques Dordain, le DG de l’ESA, qui constitue la référence
exemplaire pour la coopération multinationale dans l’espace - elle célèbre cinquantaine
années d’efforts difficiles mais de beaux succès -, aime répéter : « coopérer n’est pas
aisé, mais c’est durable ». Et d’ajouter en évoquant les défis, à long terme, de
l’exploration spatiale: « on ne peut pas réussir sans coopérer »
La coopération internationale dans l’espace bat actuellement de l’aile. Il y a les
mesquineries bureucratiques de l’attribution des visas et du respect des règles ITAR.
L’avenir de l’ISS (International Space Station) au-delà de 2020 est incertain. Seule la
NASA a annoncé sa volonté de prolonger la station jusqu’en 2024. Mais Roscosmos
(Russie), la JAXA (Japon), l’ESA n’ont pas déterminé leur participation à l’horizon
2020, puis qu’il est question d’un financement jusqu’en 2017. Bref, du comptegouttes. Par ailleurs, l’exploration du système solaire, à commencer par la Lune, fixe
d’autres priorités technologiques. Du côté de Washington D.C., le vaisseau Orion de la
NASA - qui doit être équipé d’un module de service « made in Europe » - est
développé en vue de missions lointaines… A commencer par une arrivée d’astronautes
sur un astéroïde, mission que n’a pas encore approuvée le Congrès américain. De son
côté, avec le vaisseau plus moderne et spacieux qui doit succéder à l’actuel Soyouz,
Moscou veut privilégier le retour sur la Lune pour un habitat permanent.
1.3. Euroconsult World Satellite Business Week : les satellites commerciaux
constituent un marché en expansion et un moteur d’innovations
L’hôtel Westin près de la Place Vendôme accueille en septembre, durant une semaine
(World Satellite Business Week), le monde du business spatial. Cette rencontre
parisienne, organisée par Euroconsult – elle a eu lieu cette année du 8 au 12 septembre
-, est l’occasion pour des représentants haut placés d’entreprises, en majorité privées,
de se rencontrer, d’échanger leurs vues, d’évaluer des partenariats, d’analyser les
perspectives quant au rôle influent des satellites dans l’essor global des TIC
(Technologies de l’Information et de la Communication). Opérateurs et constructeurs
de systèmes spatiaux à des fins commerciales, investisseurs, assureurs et entrepreneurs
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de ce secteur en croissance ne voudraient manquer ce rendez-vous annuel, qui fait
désormais jeu égal avec la moins conviviale Conférence Satellite à Washington, D.C.
A noter que, pour la production des satellites, les acteurs industriels de Chine, du
Japon, d’Inde, d’Israël, de la Corée du Sud ne figuraient pas au programme de la
semaine d’Euroconsult.
Le bulletin 2014 du marché des satellites de télécommunications, de télévision et de
télédétection, avec leurs systèmes de lancements, montre un secteur économique en
pleine forme. Mais quelques signes d’essoufflement se manifestent, qui sont dus aux
causes suivantes:
- la rançon du succès, avec une prolifération de systèmes qui veulent avoir leur place
sur orbite, puisque dix nouveaux opérateurs de satellites - cinq pour les
télécommunications, cinq pour l’observation - se préparent durant les trois ans à
venir ;
- le besoin de souplesse pour des services haut débit, partout sur le globe, sur les mers
et dans les airs, grâce à des satellites multifaisceaux à grande capacité, ainsi que pour
des observations « tout temps » à haute résolution ;
- le problème des interférences, vu l’encombrement des positions sur l’anneau
géostationnaire et étant donné les limites du spectre des fréquences disponibles ;
- la concurrence accrue des réseaux terrestres, avec l’implantation de systèmes
optiques et de relais hertziens, qui est soutenue par les pouvoirs publics, notamment en
Europe.
En d’autres termes, le segment spatial ne peut se maintenir qu’en faisant preuve d’une
grande réactivité. Il lui faut se battre pour être compétitif et performant, grâce à des
satellites moins chers, plus performants, intelligents et flexibles. C’est ce que les
opérateurs de systèmes spatiaux demandent aux constructeurs de satellites et aux
fournisseurs de lancements. Surtout qu’ils peuvent faire jouer la concurrence - ils ne
s’en privent pas ! -, vu qu’on a une offre supérieure à la demande… Autres éléments
de mutation pour les satellites tant pour communiquer que pour observer : la
miniaturisation et l’intelligence des systèmes de bord, la propulsion électrique pour la
longévité et l’efficacité sur orbite, l’avènement du réutilisable pour réduire le coût…
Autant de défis que doit relever, durant cette décennie, l’industrie des lanceurs et des
satellites.
La course en tête pour Arianespace
Arianespace a saisi l’occasion de la semaine Euroconsult pour annoncer une moisson
de contrats : Intelsat-36, JCSat-15 (Japon), Koreasat-7 (Corée), Hylas-4 (RoyaumeUni), puis Al Yah-3 (Abou Dhabi), Telkom-3S (Indonésie). Ils portent à 15 le nombre
de contrats gagnés par des Ariane 5 depuis le début de l’année. Et 2014 n’est pas
encore terminée… Pour ce qui est des contrats de lancements pour des satellites
commerciaux, 32 avaient été conclus l’année dernière (contre 25 en 2012). Mais les
traditionnels fournisseurs américains et russes de services de transport spatial (ILS,
Lockheed Martin, Sea Launch) n’en ont décroché que 10 ! Par contre, le transporteur
européen Arianespace avait gagné 18 contrats.
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Le transporteur européen doit être sur ses gardes, face à un sérieux concurrent qui
gagne du terrain en proposant un accès « low cost » à l’espace : Space Exploration
Technologies, alias SpaceX, est devenu un sérieux trouble-fête avec son lanceur
Falcon 9 qui mise sur la technologie bien rôdée de ses propulseurs Merlin (kérozèneoxygène liquide) et sur la possibilité de réutilisation de l’étage principal. Cette menace
SpaceX, qui s’est concrétisée avec quatre lancements réussis - en dix mois - de
satellites de télécommunications en orbite de transfert géostationnaire, pousse l’ESA et
le CNES à accélérer le développement de son lanceur de nouvelle génération, connu
sous le nom d’Ariane 6. Arianespace compte le 4 décembre effectuer un 6ème vol
d’Ariane 5 avec les satellites DirecTV-14 (USA) et Gsat-16 (Inde).
Un business à l’affût de nouvelles pistes
Dans les années à venir, la technologie du satellite pour des missions commerciales va
rester une aire d’excellence pour faire éclore de nouvelles initiatives pour des marchés
et pour des applications. Les progrès sont rapides et il faut suivre leur développement
en s’adaptant aux mutations en cours. Les constructeurs de satellites misent sur une
moyenne de 25 à 30 contrats commerciaux par an jusqu’à la fin de la décennie. Et
ce, avec des temps de livraison qui ne doivent pas excéder les deux ans… Il s’agit dès
lors de faire preuve de créativité, afin d’innover à des prix compétitifs. Aux EtatsUnis, les Boeing, Lockheed Martin, Orbital Sciences, SSL (Space Systems/Loral), et
en Europe, Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space se font une concurrence
sans merci avec leurs plates-formes de satellites qu’ils ne cessent pas d’améliorer. Que
ce soient pour les télécommunications et pour la télédétection.
Thales Alenia Space (TAS) a levé le voile sur sa nouvelle famille de Spacebus Neo
qui se décline en trois modèles principaux : le 100 de 9 kW (charge utile de 0,8 t), le
200 de 16 kW (1,4 t), le 300 de 20 kW (2 t). Faisant appel à une plate-forme modulaire
- à partir de « briques » technologiques communes -, ils pourront être fournis dans des
courts délais. Pour l’observation de la Terre, TAS propose un satellite haute résolution
optique (HRS1), ainsi que des satellites radar (Compact SAR, Export SAR). De son
côté, SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd), qui fait partie du groupe Airbus
Defence & Space pour la technologie des petits satellites, commercialise une grande
variété de systèmes « sur mesure » d’observation depuis l’espace. L’entreprise
britannique s’efforce de trouver des clients pour son satellite GMP-T (Geostationary
Minisatellite Platform – Telecommunications) en orbite géostationnaire (5 kW de
puissance). Afin de répondre rapidement au besoin d’un client, elle a conclu un accord
avec Kypros Satellites qui dispose d’une vingtaine de positions géostationnaires avec
les fréquences : le gouvernement de Chypre les a enregistrées sous les noms de
divinités grecques, mais si elles ne sont pas exploitées dans un certain délai (endéans
les 7 à 9 ans), elles retournent dans le domaine international.
La particularité de la Semaine Euroconsult est de consacrer deux journées au marché
des satellites d’observation. Adam Keith, spécialiste de ce marché chez Euroconsult,
note que leur nombre va proliférer durant la période 2014-2023 : on estime qu’il y en
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aura 283 de plus, avec 41 opérateurs (contre 33 aujourd’hui), pour une valeur totale de
$ 27,6 milliards. L’imagerie de très haute résolution (moins d’1 m) continuera de
dominer pour des services à usage dual (civil et militaire). Elle donnera lieu à des
applications à haute valeur ajoutée. L’intérêt est de les exploiter sous forme de
constellations qui assurent une continuité dans les observations. Plusieurs opérateurs
ont annoncé leur association dans la PanGEO Alliance afin de partager la capacité de
leurs satellites de télédétection. Parmi les membres de ce partenariat global, on trouve
Elecnor Deimos (Espagne) avec 2 satellites, EIAST (Emirates Institute for Advanced
Science & Technology) Dubaï) avec 2 satellites, BSEI (Beijing Space Eye Innovation
Technology/Chine) avec 1 satellite, ainsi que Dauria Aerospace (Russie) qui
développe les microsatellites Perseus et Auriga pour des lancements en 2015 et 2017.
La constellation PanGEO devrait compter sur orbite une vingtaine d’observateurs
optiques à l’horizon 2020. Surtout que d’autres constellations privées sont en train de
prendre forme aux Etats-Unis : Skybox Imaging, OmniEarth, PlanetLabs, Satellogic…
2. Accès à l'espace/Arianespace
2.1. Lancer moins cher grâce à un étage réutilisable :
le souhait d’opérateurs de satellites commerciaux
La semaine d’Euroconsult, du 8 à 12 septembre, fut l’occasion de faire connaissance
avec un réel businessman du spatial, le Libano-Canadien Karim Michel Sabbagh qui
est le nouveau président directeur général de SES. L’opérateur luxembourgeois
exploite 54 satellites géostationnaires, contrôle la constellation O3b (Other 3 billion)
en orbite moyenne. Avec la TV numérique, dont il a fait sa spécialité en Europe, SES
poursuit son expansion en Amérique Latine, en Inde, dans le Sud-Est asiatique, au
Moyen-Orient, en Afrique... K. Sabbagh s’est entretenu avec les médias sur les
perspectives de la stratégie SES, insistant sur le rôle clef du satellite pour la vidéo
numérique dans le monde. « Notre objectif est de renforcer ce rôle au sein d’un
écosystème intégré avec les systèmes au sol ». Et de préciser : « Si on veut
démocratiser les services des satellites dans le monde, il faut un monde économique
plus optimisé pour leur production et pour leur lancement ». Pour lui, l’avenir du
satellite passe par une réduction continue des coûts pour son opérateur. Il faut faire
jouer la concurrence entre les constructeurs de satellites et entre les fournisseurs de
lancements. Surtout que l’offre ne manque pas…
K. Sabbagh demande aux constructeurs de développer des satellites avec plus de
performances et au moindre coût, qui soient produits plus rapidement et avec
davantage de flexibilité. Il s’est référé à la lettre que les opérateurs ont adressée au
CNES et l’ESA au sujet du lanceur européen de prochaine génération. Leurs critères
pour le choix d’un système de lancement sont : la fiabilité, la disponibilité, le prix du
ticket. Le PDG de SES veut qu’on aille plus loin dans la réduction des frais d’accès à
l’espace : sous la barre des 50 millions $ (40 millions €), grâce à un premier étage
réutilisable ! SpaceX a fait une priorité le développement d’un tel étage pour le
Falcon 9. Airbus Defence & Space – en coopération avec Safran - étudie avec son
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projet Adeline les défis technologiques que pose une réutilisation d’un système de
propulsion. Par le passé, dans un souci de contrôler ses coûts, SES n’a pas hésité à
prendre des risques… mesurés. Il a misé sur quelques « premières » qui faisaient
preuve d’audace : le premier vol commercial du lanceur Proton, la première mission en
orbite de transfert géostationnaire du lanceur privé Falcon 9 de SpaceX. L’opérateur
luxembourgeois de satellites géostationnaires en exploite avec beaucoup de succès 54
pour les télécommunications et la télévision.
2.2. Ariane 6 : le compte à rebours a commencé… à l’ESA,
au CNES et chez les industriels. Cap sur un 1er vol dès 2020 ?
L’ESA et le CNES ont dévoilé des configurations du lanceur européen de nouvelle
génération, alias Ariane 6, qui résultent des études effectuées de manière intensive par
le team Airbus-Safran.
Le site de l’ESA a publié ce schéma du lanceur
Ariane 6.2 (4,5 à 5,5 t en GTO) pour lequel
deux versions, utilisant le propulseur
cryogénique ré-allumable Vinci (notamment
pour être désatellisé), sont en cours
d’évaluation :
- 6.2.1 - dessin à gauche - avec l’étage supérieur
ESC-C (5,4 m de diamètre) destiné à équiper
une Ariane 5ME loin d’être décidée, malgré
l’insistance allemande ; elle pourrait être la
version du compromis…
- 6.2.2 avec un étage cryogénique allongé avec
réservoirs à fonds séparés (4 m de diamètre) ; sa
hauteur passerait à 68,5 m (contre 54,8 m pour
l’Ariane 5-ECA actuelle !) ? ce qui aura une
incidence sur l’infrastructure d’intégration et
l’ensemble de lancements n°3 au CSG.
La version 6.4 (10 à 11 t en GTO) aura 4
propulseurs P120 à enveloppes composites
bobinées, au lieu de 2 pour Ariane 6.2 ; celui-ci
équipera le futur lanceur Vega C dont le
financement doit être finalisé en décembre lors
du Conseil ministériel ESA à Luxembourg.
D’aucuns de s’interroger sur la disponibilité d’Ariane 6.2 en 2020. Il est
intéressant de comparer son calendrier de développement avec celui d’Ariane 1 dans
les années 70, à une époque où l’Europe devait mettre au point le propulseur Viking et
maîtriser la propulsion cryogénique avec le moteur HM7. On peut en déduire que
l’industrie européenne des systèmes spatiaux, qui est arrivée à maturité
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VERSION
Décision de démarrer le programme
Financement acquis par l’ESA
Premier lancement de satellite
Défis technologiques
Durée du développement
Particularités de la gestion technique
Concurrents réels sur le marché du
transport spatial
ARIANE 1
Juillet 1973
Mi-1975
Décembre 1979
Réalisation et qualification :
- 1er (4 propulseurs Viking à
liquides stockables) et 2ème étage
(1 propulseur Viking)
- 3ème à propulsion cryogénique
(1 HM7)
- nouvel ensemble de lancements
Environ 77 mois…
Années 70 :
- pas d’internet, ni PC
performant
- mise en place délicate d’une
organisation performante en
Europe
- Lanceurs US dérivés de
missiles stratégiques : Delta,
Atlas, Titan
- Space Shuttle de la NASA
ARIANE 6.2/6.4
Décembre 2014
Courant 2015
Fin 2020
Réalisation et qualification :
- propulseurs à poudre P140
- propulseur cryogénique
optimisé Vulcain 2
- étage supérieur avec
propulseur cryogénique réallumable Vinci
Quelque 70 mois !
Années 2010 :
- Existence d’une organisation
industrielle compétente
- Connexions haut débit entre
les sites impliqués dans la
production
- Lanceurs russes Proton,
Angara
- Lanceur américain Falcon 9
- Lanceur russo-ukrainien
Zenit
- Lanceur japonais H-III ?
© Octobre 2014 Space Information Center/Belgium
2.3. Projets privés américains de transport spatial : SpaceX et Blue Origin
au secours de l’accès des USA à la dimension de l’espace !
La NASA (avec les lanceurs Atlas-5 de Lockheed-Martin et Antares 130 d’Orbital
Sciences) et l’US Air Force (avec Atlas 5) dépendent de la disponibilité et de la
fiabilité de propulseurs de fabrication russe. Les nouveaux entrepreneurs pour les
missions dans l’espace volent au secours de leurs traditionnels fournisseurs pour
mettre en œuvre des lanceurs de nouvelle génération, plus économiques et surtout plus
américains.
- SpaceX que l’on doit au businessman Elon Musk produit en série ses lanceurs Falcon
9 v1 et leurs propulseurs kérolox Merlin. Ses lancements devraient se succéder en
2015 au rythme d’un par mois et un quatrième ensemble de lancements sera mis en
service en 2016 sur la côte de Boca Chica (Texas), près de la frontière avec le
Mexique. En plus de ceux de Vandenberg (ex-SLC-4, du LC-40 (ex-Titan III)
LC39A (ex-Saturn V, ex-Space Shuttle) au Cape Canaveral.
- Blue Origin qui est l’affaire de Jeff Bezos, le patron d’Amazon.com, développe ses
propres moteurs-fusées, à savoir les BE-3 (hydrogène liquide/oxygène liquide) et BE-4
(gaz naturel liquéfié/oxygène liquide) au secours de Boeing-Lockheed pour remplacer
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les propulseurs kérolox de Russie. C’est à peine croyable ! Le créateur et propriétaire
d’Amazon.com, en décidant de se lancer dans l’aventure spatiale avec un projet de
véhicule réutilisable de transport spatial, a investi dans la conception et le
développement de ses propres propulseurs, dits BE. Le BE-3 de 445 kN doit faire
voler en 2015 le vaisseau New Shepard jusqu’à 100 km d’altitude. Le BE-4 de 2.200
kN, qui doit être testé dès 2016, est destiné à équiper un lanceur de nouvelle
génération qui doit succéder à Atlas V (propulsé par des moteurs russes) en étant plus
économique.
Tant SpaceX que Blue Origin veulent relever le(s) défi(s) d’une frontière qui,
jusqu’ici, paraissait infranchissable : la mise au point et en œuvre d’un système
réutilisable pour aller dans l’espace. Disposer d’un lanceur dont le premier étage peut
voler plusieurs fois à l’instar d’un avion est l’objectif de tout transporteur spatial pour
offrir des services à bas prix. A ce jour, l’industrie aérospatiale, vivant des contrats
gouvernementaux, n’a guère manifesté de l’intérêt pour un lanceur partiellement
réutilisable qui allait remettre en cause la production en série de lanceurs ne servant
qu’une fois. Il faut d’audacieux entrepreneurs, sur fonds propres, pour s’aventurer hors
de sentiers battus pour les technologies d’accès à l’espace.
2.4. Quatre nano-lanceurs privés en développement (au stade des études)
sur le continent européen : North Star, S3, Arion, Bloostar
Les entreprises se multiplient en Europe pour proposer, dans un contexte privé pourquoi ne donnerait-il pas lieu à un PPP/Projet Public-Privé ? -, un lanceur
économique pour nano-satellites (Cubesats). Mais ces projets, s’ils veulent se
concrétiser avant la fin de la décennie, ont bien du mal à dépasser le stade des études
de concepts et des essais de composants. Quatre sont en cours avec peu de certitude
sur un calendrier de développement réaliste :
- En Norvège, North Star est une famille de lanceurs à propulsion hybride que
l’entreprise NAMMO étudie dans le cadre du FLPP (Future Launchers Preparatory
Program) et pour la reconversion de ses activités pour les fusées. En coopération avec
Andoya Rocket Range, il veut réaliser à partir de 2020 des lancements d’expériences
scientifiques et de nano-satellites à partir des bases d’Andoya et de Svalbard, au-delà
du Cercle Arctique. Deux lanceurs à 2 étages sont à l’étude : le North Star 1 pour des
vols suborbitaux, North Star 2 pour des satellisations de 10 kg en orbite basse.
- En Suisse, S3 (Swiss Space Systems) a obtenu du financement de Breitling et de
banques helvétiques, ainsi que le soutien technologique de Dassault Aviation et de
l’ESA et de partenaires belges (Sonaca, VKI, Space Applications Services, UCL),
pour faire voler le planeur-fusée réutilisable SOAR (Sub Orbital Aircraft Reusable) à
partir d’un Airbus A300 qui le larguera à 12.000 m d’altitude. La soute du SOAR, dont
la structure est en cours de définition et qui sera propulsé par un moteur kérolox russe,
sera aménagée soit pour des expériences en microgravité sur des trajectoires
suborbitales, soit avec un petit étage doté d’un propulseur russe pour satelliser jusqu’à
250 kg.
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- En Espagne, Arion est le projet de la jeune société PLD (Payload Aerospace SL) qui
s’est lancé dans la propulsion kérolox en vue de commercialiser une fusée-sonde (2
étages) et un petit lanceur de satellites (3 étages). Celui-ci pourra placer une centaine
de kg en orbite basse. PLD mise sur un financement du gouvernement de Madrid et sur
la coopération internationale, notamment en Europe. Aucun calendrier n’est annoncé
pour des tests en vol.
- Egalement en Espagne, à Barcelone (Catalogne), Bloostar est à l’étude chez
zero2infinity à l’affût de toute innovation qui veut rendre l’espace plus proche de nous.
La PME se lance dans le développement d’un nano-lanceur destiné à la mise sur
orbite, à la demande, de Cubesats. Le Bloostar est un système léger à trois étages, avec
réservoirs gonflables, lancé à partir d’un ballon stratosphérique, dont zero2infinity
veut faire une spécialité pour des expériences à haute altitude. En septembre, le
modèle expérimentateur d’un micro-propulseur à liquides (kérozène-oxygène) sous
pression a commencé ses essais au banc. Une démonstration de satellisation est
planifiée pour 2017. Des clients se sont déjà manifestés pour utiliser Bloostar : il est
question d’un marché potentiel qui atteindrait plus de 100 millions €… Affaire à
suivre.
2.5. Le Brésil spatial en pleine crise économique:
pourra-t-il un jour lancer un satellite depuis Alcantara ?
Comme chacun sait, le Brésil a fait piètre figure à la Coupe du Monde de football dont
il était l’organisateur. Dans le domaine spatial, il pourrait faire mieux… Pourtant,
parmi les puissances « émergentes » dites BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique
du Sud), le Brésil est la 6ème au monde pour sa croissance économique. A la traîne dans
la maîtrise des systèmes pour l’espace, il s’efforce de mettre en place une industrie
spatiale performante. Mais il accuse un retard technologique pour les lancements de
satellites depuis son territoire. Et ce, malgré les efforts de coopération internationale,
entrepris notamment avec la Chine et l’Ukraine. Il continue d’accumuler les retards
dans la mise en œuvre de lanceurs spatiaux depuis son centre d’Alcantara, près de
l’équateur. On annonce qu’une première satellisation sera tentée fin 2015… Soit avec
leur lanceur national VLS 1 (avec 4 étages à propulsion solide) qui est en
développement depuis les années 90. Soit avec le lanceur ukrainien Cyclone 4 (avec 3
étages à propulsion hypergolique avec des ergols toxiques) dans le cadre d’un
programme bilatéral, à des fins commerciales, qui a démarré en 2003. Les deux
programmes sont sans cesse retardés à cause plus d’un manque d’organisation
performante que de la faiblesse des ressources financières.
Depuis décembre 1997 - il y a une quinzaine d’années -, Brasilia cherche à placer un
engin sur orbite avec son lanceur national à 4 étages solides, le VLS 1. La première
phase de développement s’est soldée par trois échecs. Le dernier prit, le 22 août 2003,
une tournure tragique avec l’explosion de la fusée qui provoqua la mort de 21
ingénieurs et techniciens sur l’ensemble de lancements. Celui-ci a été reconstruit pour
servir aux versions VLS 1 (300 kg en orbite basse équatoriale) et VLS M (150 kg) en
WEI n°76 2014-5 - 20
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
cours de développement. Comme l’annonce le PNAE (Programa Nacional de
Atividades Espaciais) 2012-2021, document de référence qui fut rendu officiel en
décembre 2012 (depuis, il n’a pas été remis à jour). Les premiers tests en vol du VLS 1
avec les deux premiers étages actifs - les 3ème et 4ème étages seront des maquettes
pressurisées – devaient débuter en 2014. Pour une mise en orbite envisagée dans le
courant de 2015. Mais les contraintes budgétaires, à cause de la crise du Brésil (qui a
vu trop grand pour le football et les J.O.) sont passées par là, remettant en cause le
calendrier d’un développement correct. Le VLS 1 aurait reçu 5,6 millions € au lieu des
16 prévus, tandis que le VLM obtiendrait 3,5 millions €, même pas la moitié de ce qui
était demandé (8,7 millions €). D’aucuns doutent que le VLS 1 puisse être prêt pour
une satellisation avant 2016…
En fait, le gouvernement brésilien a d’autres priorités. Sa politique d’investissements
publics concerne les grands événements sportifs de 2014 (Coupe du Monde de
football) et de 2016 (Jeux Olympiques de Rio). Les retards en succession du
programme spatial non seulement alourdissent l’ardoise des dépenses d’avenir, mais
surtout ralentissent l’enthousiasme des jeunes générations de Brésiliens pour leur rôle
dans les technologies nouvelles à l’échelle mondiale. Le 29 mai, le Ministre Marco
Antonio Raupp responsable des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation a fait
état de l’augmentation attendue de 146,5 millions € des avoirs de la société binationale
ACS (Alcantara Cyclone Space). Celle-ci, avec un capital qui se chiffre à 320 millions
€ - réparti en parts égales entre les gouvernements de Brasilia et de Kiev - est chargée
d’assurer l’exploitation commerciale du lanceur Cyclone 4 qui est produit en Ukraine,
à Dnepropetrovsk, dans une région qui n’est pas sujette aux tensions avec la Russie.
Néanmoins, le Cyclone 4 met en œuvre des systèmes d’origine russe…
L’infrastructure de lancements Cyclone 4 à Alcantara, qui a fort progressé en 2012,
n’est terminée qu’aux 2/3. Les travaux se poursuivent par à-coups en fonction des
disponibilités financières…, des humeurs saisonnières et sportives qui marque la vie
au Brésil. L’objectif est toujours de réaliser des lancements de 3 à 4 satellites par
année à partir de 2017. A cours des retards successifs, ACS ne prévoit effectuer un
premier vol de démonstration qu’au début de 2016. Le problème est le financement de
l’infrastructure, dont la construction s’arrête pendant quelques mois à cause
d’événements nationaux comme le Carnaval et, récemment, la Coupe du monde de
football.
Le gouvernement ukrainien a rappelé à l’ordre les autorités de Brasilia concernant les
fonds à libérer pour que le programme Cyclone 4 puisse se poursuivre suivant le
planning prévu, sans qu’il ne soit constamment remis en question. Un premier contrat
pour ACS a été signé avec un client européen: il concerne le déploiement de la
constellation QB50 d’une cinquantaine de Cubesats pour la Commission européenne et
le VKI (Von Karman Institute) de Bruxelles. Le Brésil et l’Ukraine comptent
poursuivre leur coopération en matière de transport sur orbite grâce au projet Cyclone
5 d’un lanceur amélioré qui sera produit par l’industrie brésilienne.
WEI n°76 2014-5 - 21
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
3. Télédétection/GMES
3.1. La Terre sous haute surveillance :
prolifération (non contrôlée) des satellites d’observation
Le business des satellites de télécommunications et de télévision n’est pas vraiment à
l’ordre du jour de l’IAC 2014, le Congrès International d’Astronautique qui vient de se
tenir à Toronto. Par contre, les systèmes de télédétection spatiale font l’objet de
nombreuses présentations tant pour les petits satellites en développement que pour
leurs équipements et composants. On assiste à une prolifération dans le monde des
systèmes optiques et radar pour assurer depuis l’espace la surveillance et la sécurité, et
ce, de manière plus précise et récurrente.
Parmi les fournisseurs de satellites d’observation qui exposaient leur savoir-faire au
Space Expo de l’IAC 2014 :
- au Canada, le SFL (Space Flight Laboratory) de l’Université de Toronto propose une
gamme de petits satellites baptisés NEMO : le NEMO-15 (15 kg/6 kg de charge utile)
pour des vues de moyenne résolution et le NEMO-150 (150 kg/70 kg) pour des images
de haute résolution.
- au Royaume-Uni, SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) continue d’être une
référence en matière de petits satellites d’observation optique et bientôt radar.
- en Corée du Sud, le KARI exploite des Kompsat de plus en plus performants tandis
que Satrec Initiative fournit de petits SpaceEye (de 100 à 300 kg) à Dubaï, l’Espagne,
Singapour, la Malaisie.
- en Belgique, Spacebel faisait référence au bus PROBA pour mener à bien des
missions de télédétection.
- en Allemagne, BST (Berlin Space Technologies) propose ses petits satellites LEOS ;
il est en train d’en réaliser pour l’Indonésie et Singapour.
- en Israël, IAI (Israel Aerospace Industries) réalise les Optsat (de 250 à 300 kg) avec
systèmes optiques et TechSAR pour des observations radar ; Rafael développe un
micro-satellite compact, le Litesat de 300 kg (avec propulsion électrique pour évoluer
à quelque 350 km pour des prises de vues de 0,70 m de résolution), qui est proposé
pour des constellations en étant satellisé en grappe de trois par le même lanceur ; de
son côté, Elbit Systems propose ses caméras compactes Uranus (multi-spectral),
Venµs (super-spectral) et Neptune (haute résolution).
- en Afrique du Sud, la SANSA (South African National Space Agency) s’intéresse
pour le continent africain à la mise en œuvre de satellites d’observation. L’industrie
sud-africaine avec SCS (Space Commmercial Services) et SpaceTeq (Denel) propose
des satellites comme le Phoenix-20 hyperspectral de 24 kg (à ne pas confondre avec le
Phoenix de Boeing) et le DragonSAR en bande X d’environ 600 kg
De plus en plus de nations dans l’Asie-Pacifique (aux côtés du Japon, de la Chine, de
l’Inde, de la Corée du Sud, de la Thaïlande et de Taïwan), et en Amérique Latine
(outre le Brésil et l’Argentine) veulent disposer de leurs propres satellites de
télédétection qui font appel à des systèmes miniaturisés. Le développement national
WEI n°76 2014-5 - 22
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
d’un satellite de télédétection trouve sa motivation dans la volonté de se doter d’un
savoir-faire technologique pour une industrie des systèmes spatiaux :
- l’Indonésie s’équipe de satellites Lapan fournis par BST, mais leur lancement avec
un PSLV indien a été longtemps différé.
- le Vietnam a un plan à long terme de satellites d’observation avec les VNREDsat-1A
(multispectral, déjà en service, fourni par Airbus Space & Defence), VNREDSat-1B
(hyperspectral, en développement chez Spacebel, Belgique), Lotusat-1A et 1B (radar,
dus à NEC, Japon).
- la Malaisie va se doter en 2010 d’un second Razaksat à haute résolution, car
Razaksat-1 n’a pas rempli sa mission comme prévu.
- Singapour disposera dans les trois ans à venir de deux satellites TeLEOS, qui
impliquent des plates-formes de Satrec Initiative (Corée du Sud) et de BST
(Allemagne).
- le Vénézuela vient d’acheter à la Chine un 2ème satellite de télédétection.
- le Pérou a acheté un satellite d’observation haute résolution à Airbus Defence &
Space pour un lancement en 2017.
- l’Equateur et la Colombie – ayant mis en œuvre des Cubesats technologiques – se
préparent à commander leur propre satellite d’observation.
D’autres pays disposent déjà de leur propre capacité d’observer depuis l’espace: le
Kazakhstan (avec Airbus Defence & Space), le Bélarus (avec NPP VNIIEM en
Russie), le Vénézuela (avec la CAST/China Academy of Space Technology), l’Algérie
(avec Airbus Defence & Space et SSTL), le Nigéria (avec SSTL), la Turquie (avec
TAI, Tubitak et Satreci), Dubaï (avec Satreci).
3.2. Eumetsat en expansion : au service
de la météorologie et de l’océanographie
Eumetsat est l’organisation intergouvernementale en charge des satellites
météorologiques en Europe. Elle a son siège à Darmstadt, près de Francfort, avec ses
installations de contrôle des satellites Meteosat et Metop pour la météorologie, Jason
pour l’océanographie, ainsi que de traitement et de stockage de leurs données.
L’infrastructure d’Eumetsat, à environ 1,5 km de l’ESOC (European Space Operations
Centre) de l’ESA, est en pleine expansion. On assiste à la montée en puissance de
l’organisation créée en 1986, à son rôle croissant au niveau global pour l’exploitation
des satellites météo et au service du système Copernicus de l’Union européenne.
Eumetsat est devenue en Europe la principale institution publique mettant en œuvre
des satellites opérationnels avec les services clefs qui sont associés à leur mise en
oeuvre: l’évolution du climat, l’état de l’atmosphère, le niveau des eaux, le suivi des
glaces, l’étude des courants marins…. Référence pour la surveillance de
l’environnement, elle est financée aujourd’hui, au prorata de leur produit national brut,
par ses 30 Etats-membres qui représentent l’Europe depuis l’Islande jusqu’à la
Turquie.
Le Centre de Contrôle des Missions (MCC) d’Eumetsat est responsable du bon
fonctionnement de sept satellites : quatre Meteosat (météorologie) en orbite
WEI n°76 2014-5 - 23
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
géostationnaire, deux Metop (météorologie) en orbite polaire et un Jason
(océanographie) sur orbite inclinée. Les Meteosat et Metop ont été développés par
l’ESA, tandis que Jason-2 est le fruit d’une collaboration avec la NASA et la NOAA
américaines ainsi que le CNES français. Eumetsat voit loin. Avec le support technique
de l’ESA, elle a passé commande de six MTG (Meteosat Third Generation)
géostationnaires qui sont réalisés par Thales Alenia Space et OHB, puis de six MetopSG (Second Generation) polaires qui seront fournis par Airbus Defence & Space. Ses
opérations sont ainsi garanties jusque dans les années 2030 ! L’organisation se prépare
à la satellisation au printemps prochain - par un lanceur Falcon 9 de SpaceX - du
satellite d’océanographie Jason-3, afin de garantir la continuité des mesures de Jason2. Par ailleurs, Eumetsat, l’ESA et la Commission financent l’observatoire Sentinel-6
qui n’est autre que le Jason-Cryosat. Elle est appelée un rôle clef dans le système
Copernicus pour les satellites Sentinel-3 d’observation des mers et des terres, ainsi que
pour les composantes Sentinel-4 et Sentinel-5 d’étude de la chimie atmosphérique.
Eumetsat, tout en se dotant autour de la Terre d’observateurs de plus en plus
complexes et performants, veille à la diffusion rapide et à la préservation efficace des
images, données et mesures de ses satellites. Elle a investi dans un Centre de Données
où tout est mis en œuvre, sous la forme d’un « Modular Library System », pour
archiver les observations et pour permettre une consultation rapide à des fins
opérationnelles. Aménagé dans un nouveau bâtiment ultra-sécurisé, il fait appel au nec
plus ultra pour le stockage des données en vue d’un accès quasi immédiat. Yves
Buhler, qui dirige ce Département Support Technique et Scientifique, n’était pas peu
fier de nous faire découvrir ce bijou de technologie, qui est unique et exemplaire. De
puissants serveurs Oracle StorageTek, maintenus dans une atmosphère contrôlée,
servent à sauvegarder des produits météorologiques des satellites d’Eumetsat depuis
1981 pour Meteosat, depuis 2007 pour Metop, Jason-2 depuis 2008. Ce sont trois
copies de chaque set de données qui se trouvent préservées, avec remise à jour
régulière aux nouveaux formats.
Plus d’un Pétabyte ou 1.000 Térabytes - sous forme de quelque 50 millions de fichiers
– se trouvent mis à disposition de quelque 3.000 utilisateurs. Eumetsat est bel et bien
équipée pour l’avènement des satellites météo de nouvelle génération, dont les
instruments vont fournir des flux importants d’images et de mesures. Alors que
l’ESOC est tourné vers le système solaire et l’Univers avec des missions scientifiques
de plus en plus complexes, l’organisation européenne pour l’exploitation des satellites
météorologiques fait de la planète Terre la priorité de ses satellites opérationnels et de
son importante banque d’informations. Darmstadt est bel et bien à la pointe des
systèmes spatiaux pour l’Europe.
3.3. Alliance PanGEO: vers une constellation
internationale de satellites d’observation
Au Summit on Earth Observation Business d’Euroconsult, plusieurs opérateurs ont
annoncé leur association, baptisée PanGEO Alliance. Son objectif est de partager la
capacité de leurs satellites de télédétection. On trouve Elecnor Deimos (Espagne) avec
WEI n°76 2014-5 - 24
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
2 satellites, EIAST (Emirates Institute for Advanced Science & Technology) Dubaï)
avec 2 satellites, BSEI (Beijing Space Eye Innovation Technology/Chine) avec 1
satellite, ainsi que Dauria Aerospace (Russie) qui développe les microsatellites Perseus
et Auriga pour des lancements en 2015 et 2017. PanGEO voit à long terme : à
l’horizon 2020, la constellation PanGEO devrait combiner sur orbite une vingtaine
d’observateurs optiques. Par contre, son mode de fonctionnement n’est pas clairement
défini entre les partenaires actuels, qui pourraient être rejoints par d’autres.
3.4. Satellite américain pour des prises de vues à résolution décimétrique
Depuis le 13 août, DigitalGlobe dispose du satellite WorldView-3 pour des
observations jusqu’à 0,31 m de résolution (mode panchromatique) et 1,24 m (en mode
multispectral), qui doivent, pour leur commercialisation, être dégradées jusqu’à un
demi-mètre. Ses images avec le senseur SWIR (Short Wave Infra Red) d’Exelis
peuvent identifier avec une résolution de 3,7 m les foyers d’incendie et montrent des
éléments à travers les fumées. En février 2015, DigitalGlobe pourra commercialiser
des vues de 0,25 m de résolution. Plus question de pouvoir dissimuler au cadastre
votre piscine et toute modification de votre habitation. Avec WorldView-4 (exGeoeye-2), qui sera satellisé à la mi-2016, ce seront des prises de vues avec une
résolution de 0,25 m qui seront réalisées sur l’ensemble du globe.
3.5. Satellites privés de télédétection hyperspectrale HySpecIQ :
les premiers contrats pour la plate-forme Phoenix de Boeing
Lors de la World Satellite Business Week d’Euroconsult, Boeing Satellite Systems a
annoncé le premier client pour sa plate-forme BSS-502 Phoenix (Phantom). Il s’agit de
la start-up HySpecIQ (Hyperspectral Intelligence), à Washington D.C., qui a passé
commande des HySpecIQ-1 et HySpecIQ-2 équipés d’un senseur pouvant observer
dans 200 bandes spectrales. Leur lancement est prévu en 2018. Boeing fournira un
système complet clef sur porte et aidera HyperSpecIQ dans la commercialisation des
observations dans le monde. Le projet était en gestation depuis deux ans.
3.6. Table of Europe’s platforms (micro- & mini-satellites)
for Earth observations
L’industrie européenne est prête à répondre à la demande mondiale pour des satellites
de télédétection.
ALMASPACE (Italy – www.almaspace.com or www.almasat.unibo.it)
PLATFORM
ALMASAT BUS
In orbit mass
/power
From 12,5 kg to 40
kg (from 40 W to
100 W)
Proposed payload (mass)
Multispectral camera
(from 5 kg to 25 kg)
WEI n°76 2014-5 - 25
Current missions (in orbit since) [in
development for]
ALMASat-1 (2012), ALMASat-EO [2014?]
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
AIRBUS DEFENCE & SPACE/SPACE SYSTEMS (France, Germany, United Kingdom –
www.astrium.eads.net)
PLATFORM
ASTROBUS-C
/MYRIADE
/ASTROSAT-100
In orbit mass
/power
120-135 kg (up to
180 W)
ASTROBUS-L/
ASTROSAT-250
200-500 kg (from
0.5 to 1 kW)
ENHANCED
ASTROBUS-L
/FLEXBUSLEOSTAR/
ASTROSAT-500
From 500 kg to 1 t
(up to 1.5 kW)
ASTROBUS-G
/EUROSTAR 3000
/ASTROSAT-1000
Up to 3 t
(several kW)
Proposed payload (mass)
NAOMI (New AstroSat
Observation Modular
Instrument): highresolution Panchromatic
& Medium-resolution
Multispectral imager with
Korsch telescope (up to
50 kg)
Enhanced NAOMI (New
AstroSat Observation
Modular Instrument):
optical sensors with
Cassegrain telescope
(100-200 kg)
2 NAOMI (New AstroSat
Observation Modular
Instrument)-type imagers,
Optical sensors with
Cassegrain telescope
(300-400 kg),
multispectral imager
Multispectral camera,
high-resolution imager
with telescope
(up to 1 t)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
Alsat-2A (July 2010) et -2B [2014] for Algeria,
SSOT for Chile (December 2011),
VNREDSAT-1A for Vietnam (2013)
Formosat-2 for Taiwan (May 2004), THEOS for
Thailand (October 2008), KOMPsat-3 [2012] &
-3A [2013] for South Korea, Ingenio/SEOsat for
Spain [2013], SPOT-6/-7 for SPOT Image/GeoInformation Services (2012) [2014], ERS SSHRES for Kazakhstan [2014], Sentinel-2 for
EU-GMES/Copernicus [2015], Sentinel-5P for
EU-GMES/Copernicus [2016], PeuvianEOsat
[2017]
Pleïades HR-1 & HR-2 (2011-2012) and
(MUSIS) Composante Spatiale Optique/up to 3
satellites [2017-2018]
Geosynchronous multipurpose satellites, such as
COMS-1/Chollian for South Korea (June 2010),
imager for GEO-KOMPSAT-2B [2019 ]
ASTRO- UND FEINWERKTECHNIK ALDERSHOF (Germany – www.astrofein.com)
PLATFORM
TET BUS, TET-X
BUS,TET-XL BUS
In orbit mass
/power
~120 kg/220 W
Proposed payload (mass)
Infrared CCD cameras
among technological
experiments
(up to 80 kg)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
TET-1 demonstrator for DLR OOV (On-Orbit
Verification) programme (2012), BIROS (Berlin
InfraRed Optical System) satellite for early fire
detection [2014].
BST/BERLIN SPACE TECHNOLOGIES (Germany – www.berlin-space-technologies.com) – see
also THETA AEROSPACE
LEOS-50
In orbit mass
/power
55 kg/60 W
LEOS-100
95 kg/120 W
PLATFORM
Proposed payload (mass)
6-m HD video imager,
15-m multispectral imager
(20 kg)
1.5-m HD video imager
with Dobson Space
Telescope, highWEI n°76 2014-5 - 26
Current missions (in orbit since) [in
development for]
DLR-TUBsat (May 1999), Maroc-TUBsat
(December 2001), LAPAN-TUB-sat (January
2007, still in operation)
LAPAN-A2 [2014], LAPAN-A3 [2014]
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
resolution multispectral
imager (35 kg)
CGS/COMPAGNIA GENERALE PER LO SPAZIO (Italy – www.cgspace.it)
PLATFORM
CGS BUS
In orbit mass
/power
120 kg/120-150 W
Proposed payload (mass)
High-resolution
panchromatic camera,
multispectral
spectrometer (50 kg?)
Current missions (in orbit
development for]
MIOsat [2014 ?], ESEO? [2017?]
since)
[in
DEIMOS SPACE/ELECNOR DEIMOS (Spain – www.deimos-space.com)
PLATFORM
DEIMOSPERSEUS
SI-100 BUS
/SPACEEYE-10
SI-200 & -300 BUS
/SPACEEYE-1
& -2
In orbit mass
/power
25 kg?/up to 50W?
80-150 kg/up to
200 W
150-300 kg – up to
500 kg/330 W-450
W
Proposed payload (mass)
Medium-resolution
multispectral imager (5
kg?)
Medium-resolution
multispectral imager (30
kg)
High-resolution
multispectral imager (60100 kg)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
Perseus-O Constellation of 8 Cubesat-6U
microsats with Dauria Aerospace in Russia
[2015?]
International partnership with South Korea’s
Satrec Initiative: Xsat-1 for Singapore (2011),
Rasat for Turkey (2011)
Razaksat-1 (July 2009), Dubaisat-1 for Dubai
(July 2009), Göktürk-2 for Turkey (2012),
Dubaisat-2 for Dubai (2013), Deimos-2 for
Spain (2014)
LUXSPACE (Luxembourg – www.luxspace.lu)
PLATFORM
TRITON ONE
In orbit mass
/power
30 kg/18-20 W
TRITON TWO
50 kg ?/50 W ?
(spin stabilization)
TRITON THREEA & THREE-B
50 kg ?/50 W ? (3axis stabilization
and propulsion
systems)
200 kg in GEO (3axis stabilization
and electric
propulsion systems)
MICROGEO
Proposed payload (mass)
AIS/Automatic
Identification System
detector (10 kg?)
AIS detection with
onboard processing (25
kg?)
Earth observation with
optical sensors (20 kg?)
Communications with 4
C-/Ku-band repeaters (80100 kg)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
Vellesat-1 (November 2011), Vesselsat-1
(January 2012), still operational; sale of AIS
payload to Dauria Aerospace (Russia)
Proposal for ESA ARTES-21 programme to
develop a European SAT-AIS constellation with
3 microsats [2015-2016]
Proposal for ESA ARTES-21 programme [2017]
Proposal for ESA ARTES-21 programme, with
funding of Luxembourg.
ISIS/INNOVATIVE SOLUTIONS IN SPACE (The Netherlands – www.isispace.nl) with
ANDREWS SPACE (USA)
PLATFORM
SENTRY XL
(CUBESAT)
SENTRY XP
In orbit mass
/power
From 2-10 kg for
XL to 20-40 kg for
XP (10-20 W to 40-
Proposed payload (mass)
Multispectral sensors,
multi-purpose detectors,
data relay systems (from 1
WEI n°76 2014-5 - 27
Current missions (in
development for]
TBD [starting in 2015 ?]
orbit
since)
[in
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
(NANOSAT)
60 W)
to 20 kg ?)
OHB TECHNOLOGY GROUP & KAYSER-THREDE (Germany – www.kayser-threde.de) – see
also ASTRO- UND FEINWERKTECHNIK ALDERSHOF
PLATFORM
TET-X BUS, TETXL BUS
In orbit mass
/power
Up to 200 kg/up to
150 W
Proposed payload (mass)
Infrared CCD cameras
among technological
experiments. Use of green
propulsion systems (up to
80 kg with TET-XL)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
TET-1 demonstrator for DLR OOV (On-Orbit
Verification) programme [2012]. BIROS (Berlin
InfraRed Optical System) satellite for early fire
detection [2014]. Proposals for SMRS (Spacebased Maritime & Surveillance System) with
radar, for PARIS (Passive Reflectometry &
Interferometry System) ocean altimeter [2017?]
OHB-TECHNOLOGY GROUP (Germany – www.ohb.de)
PLATFORM
LEOBUS-1000
In orbit mass
/power
From 600 kg to 1.3
t/up to 2.2 kW
Proposed payload (mass)
High-resolution X-band
SAR, hyperspectral
imager (from 250 kg to
450 kg)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
SAR-Lupe (5 satellites launched from 2006 to
2008, in operation), EnMAP [2014 or 2015],
Galileo FOC [2013-2014], SARAH [1 Aktiv &
2 Passiv satellites in 2018], Small GEO/Hispasat
AG-1 [2015], EDRS/HYLAS-3 [2016], Heinrich
Hertz [2017] Electra [2018]
SPACEBEL & QINETIQ SPACE (Belgium – www.spacebel.be and www.spacenv.qinetiq.com)
PLATFORM
PROBA
In orbit mass/
power
From 90 to 180 kg
/up to 140 W
Proposed payload (mass)
High Resolution Camera,
hyperspectral imaging
spectrometer,
multispectral imager,
wide angle camera (from
25 kg to 50 kg)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
PROBA-1 with hyperspectral sensor (October
2001, still in operation), PROBA-V(egetation)
(2013), PROBA-ALTIUS [2016], PROBA-V2
[2017], VNREDSAT-1B for Vietnam [2017]
SPACE-SI/SLOVENIAN CENTRE OF EXCELLENCE FOR SPACE SCIENCES &
TECHNOLOGIES (Slovenia – www. space.si)
PLATFORM
NEMO (using
Canadian
SFL/Space Flight
Laboratory
University of
Toronto bus)
In orbit mass/
power
From 50 to 80 kg
/up to 88 W
Proposed payload (mass)
High-resolution
multispectral camera
(from 25 kg to 30 kg)
Current missions (in orbit since) [in
development for]
3-axis stabilized NEMO-HD/Nanosatellite for
Earth Monitoring & Observation-High
Definition [2015]
SURREY SATELLITE TECHNOLOGY LTD - SSTL (United Kingdom – www.sstl.co.uk)
PLATFORM
SSTL-100
In orbit mass
/power
100 kg-120kg/up to
Proposed payload
32-m/22-m & widefield
WEI n°76 2014-5 - 28
Current missions (in orbit since) [in
development for]
DMCII (Disaster Monitoring Constellation)
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
50 W
multispectral imager
SSTL-150
150-200 kg/up to
60 W
SSTL-300
From 300 kg to 400
kg/up to 200 W
2.5-m panchromatic and
5-m multispectral imager,
hyperspectral imager,
space surveillance optical
sensor
1-m panchromatic and 2m multispectral imager
SSTL-300i
400 kg/200-250W
S-band SAR for 5-30 m
resolution observations
micro-satellites: Alsat-1A for Algeria (2002),
Nigeriasat-1 for Nigeria (2003), Bilsat-1 for
Turkey (2003), UK-DMC1 for United Kingdom
(2003), Deimos-1 for Spain (2008), UK-DMC2
for United Kingdom (2008), Nigeriasat-X
(2011), EarthMapper [2014], Alsat-1B for
Algeria [2016?]
Beijing-1 for China (2005), TOPsat (2005), 4
RapidEye micro-satellites (August 2008),
Sapphire for Canada (2013), TechDemoSat-1
(2014), KGS-MRES for Kazakhstan (2014),
HIRes-100 [2015]
Nigeriasat-2 (2011), S1 Constellation/DMC-3 [3
mini-satellites in 2015, with the partnership of
Chinese AT21/BLMT], Sentinel-5P for EUGMES/Copernicus [2016]
NovaSAR-S [2015]
THALES ALENIA SPACE &TELESPAZIO (France, Italy – www.thalesgroup.com/Space/ and
www www.telespazio.com)
PLATFORM
PRIMA
PROTEUS
HRS-1
/COMPACT SAR
In orbit mass
/power
From 1.5 t to 2.3
t/up to 5 kW
From 500 to 700 kg
(up to 600 W)
Around 1 t
Proposed payload
High-resolution X-band
or C-band SAR, radar
altimeter, surface
temperature radiometer,
microwave radiometer,
ocean and land colour
instrument
High-precision altimeter,
High-resolution imager
(from 250 kg to 300 kg)
Very high-resolution
remote sensing
Current missions (in orbit since) [in
development for]
4 Cosmo-SkyMed for Italy (launched from 2007
to 2010, in operation), Radarsat-2 for Canada
(December 2007), Kompsat-5 for South Korea
(2012), Sentinel-1 for EU GMES [2014],
Sentinel-3 for EU GMES [2015], 2 CosmoSkyMed NG for Italy [2018]
Jason-1 (December 2001), CALIPSO (April
2006), Jason-2 (June 2008), SMOS (November
2009), Göktürk-1 for Turkey [2014], Jason-3
[2015]
New product with high agility, derived from
Italian Prima and French Proteus expertise.
© October 2014 - ESD Partners/Space Information Center/Belgium
4. Télécommunications/télévision
4.1. Semaine business spatial d’Euroconsult :
les comsats, secteur d’affaires devenu incontournable
Faire du spatial n’est pas sans risques. Mais il peut rapporter gros, avec un beau retour
sur investissement. La consolidation des acteurs, la réalisation d’alliances stratégiques,
la mise en place de partenariats démontrent combien le spatial commercial a encore de
beaux jours devant lui avec l’essor mondial des applications multimédias. Pacôme
Révillon, président directeur-général d’Euroconsult, a esquissé l’état des satellites pour
les télécommunications et la télévision : un secteur en croissance continue, notamment
en Amérique latine, dans le Sud-Est asiatique et l’Afrique ; une demande toujours forte
WEI n°76 2014-5 - 29
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
pour les chaînes TV numériques ; un ralentissement dans les services numériques suite
à une demande en baisse de la défense et à un impact toujours faible des satellites haut
débit. « La demande reste solide avec 25 satellites géostationnaires commandés en
2013, déjà 18 en 2014 ». On assiste à l’augmentation de partenariats pour
l’exploitation des nouveaux satellites sur des positions géostationnaires (de plus en
plus convoitées) : Arabsat-Inmarsat, Asiasat-Thaicom, SES-Echostar.
La solution innovante qui fait la une pour redynamiser le marché des satellites
commerciaux avec un système décrit comme économique, il y a la mise en œuvre du
satellite « tout électrique » dont les premiers à usage commercial ont été commandés
en 2012 à Boeing pour des lancements doubles Falcon 9 en 2015. Cet été, Airbus
Defence & Space a vendu un satellite Eurostar entièrement électrique à chacun des
deux grands opérateurs d’Europe (SES, Eutelsat). Trois opérateurs vont recourir à sept
satellites « tout électrique » entre 2015 et 2017. Par ailleurs, un nouveau marché prend
de l’ampleur : celui de l’observation par satellites, grâce à des systèmes miniaturisés,
sous l’impulsion des besoins gouvernementaux et de nouveaux-venus, tels que Skybox
Imaging et Planet Labs.
4.2. IBC 2014, à Amsterdam :
l’impact croissant des satellites sur le multimédia
Chaque année, dans l’orbite de la World Satellite Business Week organisée à Paris par
Euroconsult, se tient la conférence-exposition IBC à Amsterdam. C’est en Europe
l’une des plus importantes sur les technologies de l’information et de la
communication. Durant six jours, elle a attiré quelque 55.000 spécialistes et
professionnels qui sont venus se rendre compte de l’évolution, durant l’année écoulée,
de tout ce qui concerne le multimédia. Parmi les 1.500 exposants d’IBC 2014, on
notait la présence de 18 opérateurs de satellites, aux côtés de fournisseurs de leurs
services, qui font état de leurs nouveaux outils de diffusion et de transmission pour le
marché en Europe, au Moyen Orient et le reste du monde. Si la TV numérique gagne
en performances (qualité, mobilité, connectivité), elle le doit en grande partie aux
satellites géostationnaires grâce à des terminaux compacts et transportables qui
permettent des liaisons haut débit dans les fréquences Ku et Ka.
Les opérateurs globaux, que sont Intelsat (USA et Luxembourg), SES (Luxembourg),
Eutelsat (France), Telesat (Canada), Inmarsat (Royaume-Uni), continuent à mettre à
jour leurs flottes respectives sur des dizaines de positions géostationnaires. Ils misent
sur la réactivité et la disponibilité de leurs systèmes pour faire face à la montée en
puissance des opérateurs régionaux qui présentent une offre de services concurrents:
Hispasat (Espagne), Amos-Spacecom (Israel), Arabsat-Hellassat (Arabie SéouditeGrèce), Avanti Communications (Royaume-Uni), Telenor Satellite Broadcasting
(Norvège), Gazprom Space Systems (Russie), RSCC (Russie), ABS (Hong Kong),
Es’hailSat (Qatar), Thuraya (Dubaï), Yahsat (Abou Dhabi) sur le stand de SES. A la
recherche d’une dimension globale, Hispasat bien implanté en Amérique Latine,
Amos-Spacecom et ABS - ces deux derniers lorgnent vers le marché latino-américain pourraient s’associer ou conclure des alliances dans les mois à venir. Les tractations
WEI n°76 2014-5 - 30
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
d’Abertis, actionnaire majoritaire de Hispasat, pour le rachat des parts d’Eurocom,
principal investisseur dans Amos-Spacecom, se révèlent assez délicates et semblent au
point mort.
Il y avait un nouveau venu à IBC 2014 : Azercosmos (Azerbaidjan) annonce faire
carton plein avec son satellite Azerspace-1qui couvre l’Asie centrale et l’Afrique. Se
décrivant comme « le premier opérateur de satellite au Caucase », il devrait annoncer
la commande d’Azerspace-2 fin de l’année ou début 2015, mais il a besoin d’un
partenaire pour son expansion avec une position orbitale et des fréquences. A l’IBC
2015, on devrait avoir Turkmen Telecom (Turkmenistan) et Belintersat (Bélarus) qui
auront leur premier comsat géostationnaire. Les partenariats sont par ailleurs à l’ordre
du jour chez SES avec Gazprom Space Systems et Yahsat, chez Eutelsat avec RSCC,
Nilesat et Viasat. L’opérateur américain Echostar mettait l’accent sur ses équipements
destinés aux utilisateurs de satellites, mais ne donnait aucune information sur la mise
en œuvre de services mobiles en bande S suite au rachat de Solaris Mobile. Par contre,
Intelsat et Inmarsat sont décidés à rivaliser avec des plates-formes de nouvelle
génération afin de rendre plus accessible le recours au satellite avec des terminaux
portables: le premier va en 2015-2016 déployer quatre puissants satellites Epic, tandis
que le second a commencé la réalisation de son système Global Xpress à haut débit qui
comprendra jusqu’à quatre satellites Inmarsat-5 en bande Ka pour les services mobiles.
Entre autres exposants, Gulfsat (Koweït) ne passait guère inaperçu, se présentant plus
comme opérateur que comme fournisseur en louant de la capacité sur des satellites
d’Eutelsat et d’Hispasat. Il a des contrats « clefs sur porte » avec les gouvernements,
les institutions financières, les compagnies pétrolières, les chaînes TV… dans le
Moyen Orient. Il n’a pas le projet, du moins dans l’immédiat, de se doter d’un satellite
vu la difficulté d’obtenir une position et des fréquences. Un partenariat avec un
opérateur n’est pas exclu. De son côté, le stand de Newtec suscitait beaucoup d’intérêt
de la part des opérateurs: l’entreprise belge, grâce aux programmes technologiques de
l’ESA, a développé des systèmes qui permettent une exploitation optimale de la bande
passante par satellites. Surtout que celle-ci est de plus en plus sollicitée afin de
répondre à une multitude de nouveaux besoins.
4.3. Bulsatcom (Bulgarie) : satellite TV commandé à SSL
pour un lancement Falcon 9 (SpaceX) dès 2016
L’entreprise privée de télévision à péage Bulsatcom – bouquet d’une centaine de
chaînes TV - en Bulgarie a décidé d’avoir son propre satellite de télédiffusion en
bande Ku sur les Balkans jusqu’en Asie centrale. Bulgariasat-1, spécialement destiné à
la TVHD, n’a rien d’européen : il a été commandé au constructeur américain SSL (exSpace Systems/Loral) et il sera lancé par une fusée Falcon 9 de SpaceX (depuis Boca
Chica ?). Aucune position n’a été annoncée pour ce satellite. SSL continue de glaner
les contrats sur des marchés nouveaux, comme BRIsat en Indonésie. Il vient d’être
sélectionné pour la fourniture d’un satellite par un client qui souhaite rester anonyme.
4.4. Offre Kypros Satellites-SSTL pour la mise en œuvre rapide
WEI n°76 2014-5 - 31
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
et économique de positions géostationnaires avec leurs fréquences
SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd), qui fait partie du groupe Airbus Defence &
Space pour la technologie des petits satellites, commercialise une grande variété de
systèmes « sur mesure » d’observation depuis l’espace. L’entreprise britannique
s’efforce de trouver des clients pour son satellite GMP-T (Geostationary Ministellite
Platform – Telecommunications) en orbite géostationnaire (5 kW de puissance). Afin
de répondre rapidement au besoin d’un client, elle a conclu un accord avec Kypros
Satellites qui dispose une vingtaine de positions géostationnaires avec les fréquences :
le gouvernement de Chypre les a enregistrées sous les noms de divinités grecques,
mais si elles ne sont pas exploitées dans un certain délai (endéans les 7 à 9 ans), elles
retournent dans le domaine international. L’anneau géostationnaire est encombré pour
certaines régions du globe et il est devenu difficile d’avoir des fréquences dans les
bandes-C et –Ku.
4.5. Satellites GEO pour deux opérateurs dans l’archipel indonésien :
BRIsat (réseau de la banque BRI),
La Bank Rayat Indonesia (BRI) sera la 1ère banque dans le monde à se doter de son
propre satellite pour son réseau financier sur l’archipel indonésien. La BRI vient de
commander un satellite à SSL (ex-Space Systems Loral) avec son lancement en 2016
chez Arianespace. Le BRIsat est un satellite de taille moyenne - 3,5 t - dans les bandes
-C (36 répéteurs) et -Ku (9 répéteurs).
PT Telekomunikasi Indonesia (Telkom) a passé commande à Thales Alenia Space
d’un satellite Spacebus-4000B2 pour un lancement avec Arianespace en 2016. Le
Telkom-3S de 3,5 t a 32 répéteurs en bande-C et 10 en bande Ku.
A noter que l’opérateur indonésien PT Indosat a commandé en mai 2013 le satellite
Palapa-E à Orbital Sciences, mais son contrat de lancement n’a pas été annoncé.
5. Navigation/Galileo
L’Université de Liège, via son Unité de Géomatique,
récompensée par l’ESA pour ses travaux sur Galileo
L’Unité de Géomatique de l’ULg a participé à la phase de validation de la première
constellation de satellites Galileo. Depuis près de 30 ans, des milliards de calculs de
positions sont effectués chaque jour à l’aide des satellites de navigation mais la
possibilité de déterminer sa position à l’aide du système Galileo est assez récente. Pour
cette raison, l’ESA (Agence Spatiale Européenne) a décidé cet été de récompenser les
50 premières organisations (universités, entreprises privées, …) ayant utilisé Galileo
pour déterminer une position. L’Unité de Géomatique de l’Université de Liège fait
partie de ces 50 lauréats.
L’ULg, grâce à son Unité de Géomatique, possède une longue expérience dans le
domaine de la navigation par satellites tant en matière de recherche que
WEI n°76 2014-5 - 32
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
d’enseignement. Depuis plusieurs années, l’ULg a entamé un programme de recherche
visant à exploiter la valeur ajoutée de Galileo pour mettre au point des techniques de
positionnement innovantes permettant d’atteindre des niveaux de précision inégalés
avec GPS. Conformément aux attentes, les premiers résultats montrent que les signaux
émis par les 4 premiers satellites de la phase de validation de Galileo sont nettement
plus performants que les signaux GPS. Dès le 12 mars 2013, l’ULg a été capable de
déterminer des positions à l’aide de Galileo, d’où l’obtention de la reconnaissance de
l’ESA. A l’avenir, l’idée est de combiner GPS, Galileo ainsi que les autres systèmes de
navigation (Glonass, Beidou) pour le calcul de positions centimétriques en temps réel
avec un excellent niveau de fiabilité. Pour ce faire, l’ULg a récemment acquis 4
récepteurs permettant d’effectuer des mesures sur tous les signaux émis par tous les
systèmes de navigation par satellites.
L’obtention d’un niveau de précision amélioré grâce à Galileo nécessite la correction
d’une série de perturbations qui affectent les signaux. En particulier, l’ULg s’est
spécialisée dans l’étude et la correction des effets de l’atmosphère sur les signaux de
navigation. En effet, des phénomènes tels qu’une éruption solaire ou une tempête
géomagnétique peuvent, dans certains cas, fortement dégrader la précision et la
fiabilité de Galileo. Pour cette raison, l’ULg a développé un site web
(http://www.gnss-ulg.be) fournissant de l’information en temps réel sur ce type de
phénomènes.
Pour les spécialistes de l’ULg, l’échec du lancement des 2 premiers satellites de la
phase opérationnelle de Galileo, vendredi 23 août 2014, ne remet pas en cause le
succès du programme Galileo dont la technologie est tout à fait remarquable. Dans le
cadre de la phase de validation de Galileo, l’ESA a procédé au lancement des 4
premiers satellites opérationnels de la constellation (2 satellites ont été lancés en
octobre 2011 et 2 autres en octobre 2012). En effet, il faut observer simultanément 4
satellites pour pouvoir mesurer une position. En outre, l’utilisateur, ou plus exactement
le récepteur que ce dernier utilise, doit connaître la position des satellites observés.
Depuis le 12 mars 2013, cette information est transmise par les satellites, ce qui réunit
les conditions indispensables pour mesurer des positions.
Contact : René Warnant, Professeur à l’Unité de Géomatique de l’Université de Liège
- [email protected]
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
6.1. Renaissance du projet hispano-norvégien HisNorSat ?
Madrid et Oslo ont étudié le projet HisNorSat d’un système conjoint de
télécommunications militaires avec un satellite dans les bandes-X et -Ka. L’Espagne,
aux prises avec une crise économique de grande ampleur, a décidé de « mettre au
frigo » sa réalisation, alors que le cahier des charges pour les performances du satellite
avait été établi. Il est question de redémarrer HisNorSat pour des services jusqu’en
2030, mais aucune échéance n’est définie.
WEI n°76 2014-5 - 33
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
6.2. GovSat, satellite luxembourgeois de télécommunications militaires.
Fort de l’expertise de son opérateur SES dans l’exploitation des satellites
géostationnaires, le Grand Duché a proposé, dans le cadre de sa participation à
l’OTAN, un satellite destiné aux liaisons des forces armées en Europe. Son
gouvernement vient de donner son feu vert au financement du système GovSat (estimé
à 225 millions €) en partenariat avec la société luxembourgeois SES Astra. Chacune
des deux parties apportera un capital de 50 millions € dans l’entreprise commune qui
sera chargée d’acquérir, lancer et exploiter un satellite de télécommunications
militaires. Un emprunt pour 125 millions € sera contracté pour finaliser cette
réalisation. Le Centre ESA de Redu, avec SES Astra Techcom et RSS, pourrait avoir
un rôle à jouer.
7. Science/Cosmic Vision
Un chercheur liégeois au Colorado pour la mission martienne MAVEN
Depuis le 21 septembre, la Planète Rouge a un nouveau visiteur de la NASA (National
Aeronautics & Space Administration) : MAVEN, son explorateur de près de 2,5 t,
s’est placé sur orbite martienne. Comme l’indique l’acronyme Mars Atmosphere &
Volatile EvolutioN, il est destiné à une mission d’étude détaillée du comportement de
l’atmosphère chez notre voisine, laquelle se trouve à une distance de quelque 60 à 100
millions de km du côté opposé au Soleil. Mars a la particularité d’avoir une
atmosphère très ténue, composée à 95 % de dioxyde de carbone (gaz carbonique).
Les observations faites par les sondes martiennes américaines font état d’une pression
atmosphérique qui, il y a 3,5 milliards d’années, devait être 150 fois la valeur actuelle,
soit proche de celle sur notre planète… Qu’est-ce qui explique que se soit produite une
lente et inéluctable métamorphose ? La sonde MAVEN est équipée d’une dizaine
d’instruments qui doivent nous éclairer sur cette dramatique évolution de Mars. Parmi
ceux qui sont placés sur un bras déployable, l’IUVS (Imaging UltraViolet
Spectrograph), un spectromètre imageur qu’a développé le laboratoire de physique
atmosphérique et spatiale de l’Université du Colorado. Ce laboratoire de grand renom
s’est intéressé aux travaux du chercheur Arnaud Stiepen, qui a étudié pour sa thèse de
doctorat les atmosphères de Vénus et de Mars, planètes voisines de la Terre. Il a fait
appel à ce spécialiste liégeois pour le traitement des données que transmet l’IUVS.
A. Stiepen explique l’intérêt d’analyser les données de l’IUVS : « Comment la Terre
a-t-elle réussi à avoir une atmosphère différente pour sa composition et mieux
équilibrée du point de vue de sa température et de sa pression? C’est une question à
laquelle on ne peut répondre en laboratoire. Du moins, c’est ce que je pensais avant
de réaliser que Mars et Venus constituent deux laboratoires merveilleux, accessibles,
et totalement impossibles à reproduire sur Terre. Etudier une autre planète nous
donne, en fait, les clés pour mieux comprendre la nôtre et déterminer son évolution.
WEI n°76 2014-5 - 34
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Les enjeux, entre autres climatiques, sont d’une grande importance. Ils méritent plus
que jamais que nous soyons très attentifs aux processus de changement en cours. »
Rappelons que l’Université de Liège est pionnière dans la mise en œuvre, dès les
années 50, de la spectroscopie tant pour l’observation de la voûte céleste que pour
l’analyse des composants atmosphériques. Arnaud Stiepen, qui fait partie de l’équipe
du LPAP (Laboratoire de Physique Atmosphérique & Planétaire) au Département
AGO (Astrophysique Géophysique Océanographie), fait partie de la lignée des
héritiers d’un patrimoine liégeois au service de la communauté scientifique dans le
monde. Un patrimoine réputé qui a permis à l’Europe de contribuer avec des outils
pertinents à la connaissance du Soleil, des comètes, des phénomènes dans le Cosmos,
ainsi que de l’environnement terrestre. Le 15ème, mensuel de l’ULg, a consacré une
page à une interview d’Arnaud Stiepen concernant sa mission au Colorado.
8. Exploration/Aurora
8.1. Contour de la Lune par un relais luxembourgeois pour radio-amateurs.
4M (Manfred Memorial Moon Mission) est un boîtier électronique réalisé en un temps
record par la PME Luxspace de Betzdorf Cette dynamique filiale de la société
allemande OHB créée par Manfred Fuchs (1938-2014) a voulu honorer la mémoire du
fondateur. En collaboration avec la CAST (China Academy of Space Technology),
elle a pu faire voler un relais de communications (15 kg), avec panneau de cellules
solaires, à bord du 3ème étage du Longue Marche 3C qui a, le 23 octobre, précipité une
sonde chinoise pour passer derrière notre satellite naturel, puis revenir vers la Terre
pour l’essai d’une capsule de rentrée. De son côté, 4M en survolant la surface lunaire
est resté en contact avec la communauté des radio-amateurs. Il est revenu vers la Terre
pour disparaître comme prévu, le 31 octobre, dans l’atmosphère terrestre…
Rappelons que, ce 2 décembre, le Luxembourg accueillera le Conseil ministériel de
l’ESA (European Space Agency), lequel doit décider de l’avenir des lanceurs Ariane,
de la participation européenne à la station spatiale internationale, du financement
restant de la mission ExoMars 2018 avec Roscosmos.
8.2. La Lune à l’heure asiatique : avec des missions
en Chine, Inde Japon et Corée du Sud
L’IAC 2014 a confirmé l’intérêt grandissant en Asie pour explorer « in situ » notre
satellite naturel. En dehors de la Chine qui veut, avec son programme Chang’E,
rapporter des échantillons du sol lunaire avant la fin de la décennie, l’Inde, le Japon et
la Corée du Sud préparent leurs sondes qui se poseront sur la Lune.
- Le programme chinois Chang’e, dit CLEP (Chinese Lunar Exploration Program), de
sondes lunaires vise à rapporter sur Terre des échantillons du sol lunaire avant la fin de
la décennie. La première tentative est prévue en 2017. Quatre engins chinois WEI n°76 2014-5 - 35
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Chang’e-1 (octobre 2007) et Chang’e-2 (octobre 2010) autour de la Lune, Chang’e-3
(décembre 2013) avec arrivée à sa surface et dépôt du petit rover Yutu, puis Chang’e5T1 (octobre 2014) pour le test de la capsule de rentrée sur la trajectoire Lune-Terre,
avec rebond sur l’atmosphère terrestre. Cette mission technologique a été
complètement réussie avec récupération de la capsule et avec renvoi de la plate-forme
porteuse vers la Lune pour poursuivre des expériences sur l’environnement lunaire. Cidessous le schéma en chinois (il faudra s’y habituer !) du retour de la capsule.
Voici la chronologie du retour de la capsule Chang’e-5T1 :
05h53 - La capsule est éjectée de la sonde à 5000 km du sol, à une vitesse de 10,8 km/s
05h56 - La sonde CE-5 T1 effectue une manœuvre d'évitement pour rehausser son orbite
06h10 - La capsule se met en configuration de rentrée
06h12 - La capsule est entrée dans la couche supérieure de l'atmosphère à 120 km du sol
06h15 - Fin de la 1ère pénétration dans l'atmosphère, la capsule s'est rebondi sur l'atmosphère et est ré-entré dans
l'espace
06h22 - La capsule est entrée pour la 2ème fois dans l'atmosphère, elle active le contrôle actif de la portance
06h26 - La capsule quitte pour la 2ème fois la zone de blackout
06h32 - La capsule déploie avec succès son parachute principale, à 10 km du sol
06h42 - La capsule est atterri avec succès
06h46 - L'équipe au sol atteint la capsule
Quant à la plate-forme de la sonde CE-5 T1, elle est repartie sur la Lune en se mettant de nouveau sur une orbite
de transfert Terre-Lune. On ignore la suite du programme, mais certains parlent d'une cartographie plus précise
de la Lune pour la mission de CE-4.
- La mission indienne Chandrayaan-2 est prévue pour 2017 avec un lancement GSLV
MkII depuis l’île de Sriharikota. Elle ne manque pas d’ambitions, puisqu’elle
comprendra un orbiter (1,4 t), un lander (1,1 t) et un rover (30 à 50 kg). Initialement il
était prévu qu’elle soit réalisée en coopération avec la Russie, mais l’échec de la
mission martienne Phobos-Grünt et les retards dans le développement des systèmes
WEI n°76 2014-5 - 36
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
interplanétaires chez NPO Lavochkine ont mis un terme à l’entente Moscou-Delhi
pour la Lune.
- La mission japonaise SELENE-2 (Selenogical & Engineering Explorer), grâce à un
lancement H-2A depuis Tanegashima, ne pourra avoir lieu durant cette décennie, car
son concept avec orbiter, lander et rover (100 kg) n’a cessé d’évoluer vu les
technologies à mettre en œuvre. L’Institute of Space & Astronautical Science (ISAS)
de la JAXA, spécialisé dans les engins miniaturisés, a étudié le SLIM (Smart Lander
for Investigating Moon) de 130 kg : lancé par une fusée Epsilon à partir de
Kagoshima, il doit expérimenter la technique d’« alunissage » précis. La JAXA est
intéressée par un partenariat avec la NASA pour sa mission Resource Prospector de
pour 2019-2020 en vue d’étudier les ressources en eau au pôle Sud de la Lune.
- La Corée du Sud a décidé d’accélérer le développement de son lanceur entièrement
national KSLV-II (1er vol en 2019) ainsi que son programme d’exploration lunaire
(orbiter, lander et rover lunaires en 2020). Le gouvernement de Séoul a augmenté la
dotation du KARI (Korea Aerospace Research Institute) afin de stimuler l’innovation
technologique pour les systèmes spatiaux. Pour son injection sur une orbite
translunaire, l’orbiter de 550 kg, le lancer de 550 kg, le rover de 20 kg (équipé de
batterie RTG) nécessitera un étage supérieur amélioré pour le KSLV-II. Le KARI, afin
de se familiariser avec les opérations autour de la Lune, prévoit d’expérimenter dès
2018 un Pathfinder Lunar Orbiter qui sera envoyé vers notre satellite naturel au moyen
d’un lanceur non coréen.
8.3. La Russie de retour sur la Lune pour les 60 ans de Spoutnik :
la mission Luna-25/Luna-Glob en développement chez NPO Lavochkine
Lors de la conférence COSPAR qui s’est tenue à Moscou du 2 au 10 août, la Russie a
montré que la Lune continuait à susciter son intérêt. Ainsi, le 3 août, l’IKI (Institut de
Recherche Spatiale) qui dépend de l’Académie russe des Sciences, l’un des
organisateurs de cette rencontre bisannuelle de la communauté scientifique de
l’espace, a décrit ses missions de sondes lunaires et évoqué la possibilité d’une
expédition habitée sur la Lune. D’après Igor Mitrofanov, directeur de laboratoire à
l’IKI, il faudrait investir 100 milliards de roubles (1,8 milliard €), ce qui semble un
montant sous-estimé. Par ailleurs, I. Mitrofanov a mis l’accent sur trois sondes en
développement: Luna-25 (Luna-Glob) en 2016, Luna-26 en 2018 et Luna-27 en 2019
(Luna-Resource). Luna-25 se posera au pôle Sud lunaire. Luna 26 se placer autour de
la Lune, tandis que Luna-27 cherchera, à l'aide d'une foreuse, de percer le mystère de
la glace lunaire.
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
9.1. Explosion au décollage d’Antares-Cygnus :
« malédiction lunaire » sur un ravitaillement privé de la station
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Le 28 octobre, une opération privée de ravitaillement de l’ISS (International Space
Station) passait pour être de la routine depuis la base de Wallops (Virginie). Le public
nombreux ne s’attendait pas à vivre un dramatique feu d’artifice ! Le lancement de la
fusée Antares 130 porteuse du module Cygnus – fourni par Thales Alenia Space Italia
- qui emportait 2,2 t de chargement pour les six occupants de la station. Dix secondes
après le décollage, une explosion s’est produite au niveau des deux moteurs
AJ26/NK33du premier étage. C’était l’échec d’un vol estimé à quelque $ 200 millions.
Il a fait perdre 26 Triple Cubesats de Planet Labs ainsi que le prototype Arkyd-3 de
Planetary Resources. Il s’agissait de la 3ème des 12 missions d’approvisionnement
confiées par la NASA à Orbital Sciences dans le cadre du programme COTS
(Commercial Orbital Transportation Services) avec l’entreprise privée.
Pour rappel : sur Antares 130, le 1er étage a une structure réalisée à Dniepropetrovsk
par l’entreprise ukrainienne Youchnoye et il est équipé de deux propulseurs de l’ère
soviétique. Ces NK-33, rebaptisés AJ26 par le motoriste américain Aerojet qui les a
modernisés et vérifiés, ont été développés dans les années 60 pour le 1er étage du
lanceur géant N1 qui aurait dû permettre à un cosmonaute de marcher sur la Lune…
puis de revenir sur Terre avec une collecte d’échantillons du sol. L’embrasement en
vol d’Antares 130 n’est d’ailleurs pas sans rappeler la boule de feu spectaculaire du
lanceur N1 sur son aire de lancements le 3 juillet 1969. Un mauvais fonctionnement au
niveau des 30 moteurs NK-33 avait provoqué la soudaine chute du deuxième N1 et sa
désintégration à quelque 200 m d’altitude au-dessus du complexe de lancements. Cette
explosion mettait un terme définitif à l’espoir pour l’Union Soviétique de pouvoir
battre les Etats-Unis dans la course à la Lune !
Washington qui pleure, Moscou qui rit
Neuf heures plus tard après le dramatique envol du Cygnus CRS-3, Roscosmos
procédait au lancement depuis Baïkonour de son vaisseau automatique Progress M25M. Ce ravitailleur, avec 2,8 t de chargement, allait rejoindre l’ISS suivant une
trajectoire rapide, en quelque 6 heures.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
9.2. CCtCap (5,4 milliards €): the winners are Boeing (CST-100) & SpaceX
(Dragon v2). Après la pénurie, l’abondance avec Lockheed-Martin (Orion)
La NASA a fait son choix pour les missions habitées vers l’ISS (International Space
Station) dès 2017: un nain et un géant se partagent le budget, finalement plantureux,
du CCtCap (Commercial Crew Transportation Capability) qui s’élève à $ 6,8 milliards
(5,43 milliards €) : SpaceX avec son vaisseau dit réutilisable Dragon v2 ou Crew
Dragon, lancé par un Falcon 9, reçoit $ 2,6 milliards (2.08 milliards €), tandis que
Boeing avec son vaisseau fort classique CST-100, lancé par une Atlas 5, s’octroie la
part du gâteau, soit $ 4,2 milliards (3,35 milliards €).
Un troisième vaisseau, qui s’inspire de la capsule Apollo des années 60, est en
développement pour la NASA chez Lockheed-Martin : Orion MPCV (Multi-Purpose
Crew Vehicle) est destiné des vols lointains jusqu’à la Lune et dans le système solaire.
Son modèle expérimental doit être testé ce 4 décembre : lancé par une Delta IV Heavy,
il doit à sa seconde orbite atteindre l’altitude de 5.800 km puis effectuer une rentrée à
quelque 32.000 km/h.
Note : dans les années 60, à une époque sans internet ni fax, sans PC, l’Amérique ont
développé en un temps record les capsules Mercury (4 vols orbitaux), Gemini (10 vols
orbitaux) et Apollo (6 vols orbitaux, 10 missions lunaires, 1 sauvetage Terre-Lune)
10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)
Opération sauvetage des deux premiers Galileo FOC :
grâce à un véhicule de service orbital qui est à développer ?
La phase Galileo FOC a plutôt mal commencé avec deux satellites laissés sur une
orbite incorrecte qui ne convient pas à un système opérationnel de satellites de
navigation. Les deux Galileo FOC, réalisés par le tandem OHB-SSTL, peuvent être
utilisés pour des tests sur orbite auxquels va participer le Centre ESA de Redu avec
RSS (Redu Space Services). Mais ce sont bel et bien des épaves, certes utiles pour les
satellites Galileo FOC qui vont suivre en 2015-2016 en étant lancés par des Soyouz (4
vols) et des Ariane 5-ES (3 vols). Leur présence inopportune sur orbite pose la
question de la disponibilité d’un véhicule de service orbital, qui serait capable de les
replacer là où ils devraient être. On sait que Airbus Defence & Space a mobilisé une
équipe pour développer un tel système multi-missions, sur base de l’expérience
acquise avec les ravitailleurs ATV (Automated Transfer Vehicle). Il est question de
procéder à la mise hors d’état de nuire de l’encombrant observatoire Envisat de 8
tonnes qui a brutalement cessé de fonctionner le 8 avril 2012, après dix années de bons
et loyaux services pour la surveillance de l’environnement.
Des véhicules de service orbital, automates conçus soit pour prolonger le
fonctionnement sur orbite de comsats – on les appelle MEVs (Mission Extension
Vehicles) - soit pour mettre à l’écart, voire désorbiter des satellites en panne et gênants
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
pour les autres – ce sont des MROs (Maintenance, Repair & Overhaul spacecraft), sont
à l’étude dans l’industrie spatiale américaine :
- le MEV ViviSat, étudié par le motoriste ATK et US Space, est proposé depuis
plusieurs années aux opérateurs de systèmes géostationnaires dans le but de prolonger
la durée de vie orbitale de leurs satellites. On dénombre quelque 430 satellites en
service, dont 75 sont à trois années de leur fin de vie. La réalisation d’un premier robot
de desserte d’un satellite en orbite géostationnaire doit avoir démarré pour 2015 en vue
d’une première mission en 2018. ATK et US Space prévoient de mettre en œuvre une
flotte de MEVs qui seront disponibles selon les besoins. Il est question de les équiper
avec de la propulsion électrique. ATK, sur son stand à l’expo de la Conférence
Satellite 2014 de Washington D.C. (du 10 au 13 mars dernier), annonçait que trois
MEVs étaient d’ores et déjà réservés pour 2019-2020 sans préciser l’identité des
clients. L’opérateur de Hong Kong ABS (Asia Broadcast Satellite) serait intéressé par
la technologie ViviSat.
Deux autres systèmes sont à l’étude hors USA :
- Effective Space Solutions (Israël) développe la solution d’un micro-satellite à
propulsion électrique pour aller remettre des satellites sur la bonne orbite ou les mettre
hors d’état de nuire. Elle a proposé son système pour sauver les deux premiers Galileo
FOC…
- D-Orbit (Milan) a conçu un propulseur autonome qui soit placé, comme une sécurité
(à l’instar d’une boîte noire), à bord d’un satellite pour l’empêcher de devenir un
débris embarrassant sur orbite.
11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
11.1. Désintégration en vol du premier SS2 de Virgin Galactic :
les touristes du vol suborbital recalés jusqu’à la fin de la décennie ?
Mauvaise nouvelle pour le tourisme suborbital chez Virgin Galactic: le 31 octobre,
l’essai en vol propulsé du planeur-fusée SS2 (SpaceShipTwo) s’est terminé de façon
catastrophique. Au départ, on a pensé que l’engin ailé aurait explosé à cause d’un
mauvais fonctionnement de son nouveau propulseur hybride - poudre et oxygène
liquide – développé par Virgin Galactic et Scaled Composites (et non par SNC/Sierra
Nevada Corp !). Le moteur a été retrouvé intact, donnant la preuve qu’il n’avait pas
explosé. En fait, c’est le système de basculement de l’aile - pour qu’elle se mette en
configuration « bec de canard » - qui se serait prématurément mis en action, alors
qu’on était en pleine phase d’accélération à Mach 1. Soit une erreur humaine de
pilotage, soit une mauvaise programmation, suite aux vols d’essais précédents,
pourrait avoir causé l’échec. Le SS2 a dû se désintégrer vu qu’il a tiré soudainement le
frein alors qu’il était en train d’accélérer sous la poussée du moteur hybride... Il y avait
deux pilotes à bord : l’un (Michael Alsbury) est décédé dans l’explosion, tandis que
l’autre (Peter Siebold) a survécu en s’éjectant pour retomber en parachute.
Aucune indication n’a été donnée sur ce que devait être ce nouveau test : était-il prévu
de faire fonctionner le moteur plus longtemps pour monter à plus de 50 km d’altitude ?
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
L’enquête du NTSB (National Transportation Safety Board) va prendre du temps : on
parle d’une année… L’odyssée spatiale de Virgin Galactic va-t-elle pouvoir supporter
ce grave échec qui n’a pas manqué de retentissement, survenant après la spectaculaire
explosion au décollage du lanceur Antares 130 chargé de ravitailler l’ISS
(International Space station).
11.2. Clients déçus de Virgin Galactic :
il n’y a encore rien à voir… remboursez !
Après l’impatience, c’est à présent l’inquiétude qui grandit chez les quelque 800
clients qui ont réservé une place pour un vol suborbital avec le planeur-fusée SS2
(SpaceShipTwo) de Virgin Galactic. Malgré les propos rassurants de Sir Richard
Branson, le tourisme suborbital de Virgin Galactic continue de prendre du retard. On
nous a fait croire à un premier vol propulsé jusqu’à 100 km d’altitude avant la fin de
l’année… Des candidats-touristes ont demandé le remboursement de l’argent déposé
pour leur réservation. Et les risques sont là : le 31 octobre, jour d’Halloween, le SS2
Enterprise devait effectuer un essai propulsé, mais alors que le moteur hybride était en
marche accélérant le SS2 à Mach 1, le mécanisme de déploiement de l’aile est entré en
action… Un peu comme si vous tirez le frein alors que vous accélérez. Ce fut la
désintégration du SS2 et sa chute en plusieurs débris au sol. Le moteur hybride a été
retrouvé intact. Ce tragique accident reporte les vols de Virgin Galactic à une date
lointaine… encore indéterminée.
De son côté, XCOR Aerospace termine l’intégration de son avion-fusée Lynx MkI qui
doit ses premiers vols à plus de 50 km durant 2015. Les déboires du SS2 auront, à
coup sûr, un impact sur ses préparatifs. En Belgique, la SRA (Suborbital Research
Association suit avec beaucoup d’intérêt le développement du Lynx MkII qui volera à
quelque 100 km : elle a réservé une mission en 2016 pour des expériences en
microgravité qui auront été conçues et réalisées par des étudiants d’universités, écoles
supérieures et secondaires.
12. Petits satellites/Technologie/Incubation
12.1. Cinq ans (déjà !) de PROBA-2
au service de la météorologie de l’espace
Le satellite PROBA-2, lancé le 2 novembre 2009, fête son cinquième anniversaire
dans l’espace.C’est un micro-satellite ESA mis au point et en œuvre par la Belgique.
Sa tâche principale est d’étudier le Soleil et de contribuer aux prévisions de
météorologie spatiale. A cette fin, de nouvelles technologies expérimentales ont été
intégrées à bord de ce satellite, où elles ont prouvé leur efficacité. David Berghmans,
de l’Observatoire Royale de Belgique, est l’un des scientifiques à l’origine du projet
PROBA2. Il explique: « Le ‘A’ dans l’abréviation PROBA2 signifie en fait
‘autonomie’, autrement dit le satellite n’est sous surveillance humaine que lors des
heures de bureau. Le reste du temps, il vole en ‘pilote automatique’. Quant aux
WEI n°76 2014-5 - 41
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
instruments à bord, ils sont dirigés directement par les scientifiques, depuis leur
ordinateur portable. »
Lors des 5 dernières années, PROBA-2 a effectué plus de 25000 orbites autour de la
Terre, ce qui correspond à plus d’un milliard de km. Contrôlé par Redu Space Services
(RSS) depuis le Centre ESA de Redu, le satellite a pris plus d’un million d’images du
Soleil, et a enregistré à peu près 6000 éruptions solaires, les fortes éruptions de la
semaine passée inclues. Après 5 années d’opération, PROBA-2 continue de produire
des images et données d’excellente qualité qui sont utilisées fréquemment par les
scientifiques dans le cadre de leur recherche et de leurs publications. Informations et
animations sont disponibles sur le site web du centre scientifique PROBA-2:
http://PROBA2.oma.be/birthday
12.2. Les PROBA « made in Belgium » :
une filière de microsatellites intelligents et performants
De l’avis des utilisateurs des missions spatiales qui sont effectuées avec des PROBA,
que le bus PROBA est le meilleur au monde grâce à sa parfaite stabilité et à son
autonomie réactive dans l’espace. C’est ce qu’il ressort des résultats et performances
des trois micro-satellites sur orbite. Le bilan de leur efficacité est éloquent et
prometteur. Il est question d’un système « cinq étoiles » parmi les satellites de 100 à
200 kg. Encore faut-il faut maîtriser les coûts pour faire de PROBA un bus compétitif
pour une grande variété de missions sur orbite. Si QinetiQ Space est l’intégrateur des
satellites PROBA, c’est Spacebel qui en fait des systèmes intelligents, capables de
s’adapter avec souplesse aux contraintes des expériences à réaliser. Spacebel, la
société belge d’informatique spatiale, a réussi à en faire un produit d’exportation en
décrochant au Vietnam le contrat du satellite d’observation hyperspectrale VNREDsat1b - lancement prévu en 2017 - face à la proposition Astrobus d’Airbus Defence &
Space (ex-Astrium Satellites).
Outre le VNREDsat-1b hyperspectral de Spacebel pour le Vietnam, le PROBA-3
pour un vol en formation avec un micro-satellite espagnol, un PROBA-V2
(Végétation n°2) dont le financement doit être décidé à la fin de l’année, un quatrième
PROBA est proposé par le CSL (Centre Spatial de Liège) à l’ESA dans le cadre d’une
mission pour la CONAE (Comision Nacional de Actividades Espaciales) argentine. Il
s’agit du Saocom-CS qui a reçu le nom officiel de TANGO, à savoir un compagnon
pour Saocom-1B, satellite d’observation radar (en bande L), que la CONAE développe
pour un lancement Falcon 9 v1.1 de SpaceX en 2015. Volant en formation avec le
satellite actif, il servira à capter les signaux SAR renvoyés par le sol. Ce qui permettra
de procéder à des mesures bi-statiques (interférométrie) pour des observations 3D de la
biomasse. Mais pour le consortium belge qui réalise la plate-forme PROBA, il faudra
affronter la concurrence britannique de SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) qui
propose son bus UOSAT.
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
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13.1. OUFTI-1, le Cubesat liégeois, près de l’épreuve du lancement
OUFTI-1, le Cubesat pour les liaisons numériques entre radio-amateurs, réalisé par des
professeurs, ingénieurs et étudiants de l’Université de Liège (ULg), a réussi l’épreuve
des essais thermiques sous vide à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas). Il reste au relais DStar liégeois destiné aux radio-amateurs du monde entier à subir ses tests vibratoires.
Comme tout système spatial qui est testé par l’ESA, il doit réussir son baptême pour
l’espace. L’équipe de l’ULg a dû se familiariser aux contraintes imposées aux
matériels utilisés. Une belle leçon d’apprentissage qui permet de se rendre compte des
défis techniques d’aller dans l’espace. On espère qu’OUFTI-1 pourra être satellisé à la
fin de 2015. Mais le lanceur n’est pas encore connu.
13.2. La SRA, la réponse à des étudiants tentés par la microgravité :
sélection de dix expériences
A quelque 350 km autour de la Terre, l’ISS (International Space Station) offre un
environnement permanent d’impesanteur. Mais à quel prix ? Le vol suborbital à bord
d’un avion-fusée offre une alternative « low cost », moins contraignante, pour des
expériences prometteuses de recherche scientifique et de développement
technologique. La Suborbital Research Association (SRA) entend rapprocher de la
microgravité tant les étudiants de l’enseignement secondaire que les chercheurs des
établissements supérieurs. Elle vient de sélectionner 10 propositions d’expériences qui
devraient voler jusqu’à la lisière de l’espace - lors d’une parabole à 100 km d’altitude
– en 2016.
Créée à Bruxelles en juin 2013, la SRA (Suborbital Research Association) veut
sensibiliser les instituts et laboratoires européens à la mise en œuvre de vols
suborbitaux à des fins scientifiques et technologiques. L’association, qui a obtenu le
support d’ingénieurs, professeurs et juristes, a établi des contacts avec la société
américaine XCOR Aerospace (USA) qui développe l’avion-fusée Lynx. Dès à présent,
la SRA s’efforce de sensibiliser la communauté des chercheurs et ingénieurs aux
possibilités offertes par cette alternative d’une longue trajectoire suborbitale, qui
donne lieu à plusieurs minutes de microgravité en continu et à un coût attractif.
Un Comité de sélection, qui a évalué 17 propositions d’expériences venant de six pays
européens, vient d’en recommander au Conseil d’administration de la SRA la
réalisation d’une dizaine. Elles démontrent l’intérêt de recueillir des données « in
situ » sur l’influence du phénomène de microgravité.
- quatre expériences d’étudiants à effectuer au cours de la trajectoire parabolique :
. Sint Pieterscollege, de Jette (photographie multispectrale, mouvement en 3D)
. Collège Saint Michel, d’Etterbeek (observation de déformations régulières de
l’interface séparant deux liquides non miscibles, soumis à des vibrations en
microgravité)
. Sint Barbaracollege, de Gand (mesure de l’accélération dans des systèmes spatiaux).
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
- cinq expériences scientifiques et techniques lors de la parabole :
. Von Karman Institute, de Rhode Saint Genèse (comportement de liquides
cryogéniques en 0 g) ;
. Université Libre de bruxelles (mesure des performances cardiaques durant le vol
suborbital) ;
. German Sport University, de Cologne, Allemagne (étude du système nerveux au
moyen de marqueurs de stress) ;
. Université d’Anvers (mesures avant et après le vol sur les effets du vol spatial qui
concernent la neuroplasticité) ;
. ISEN/Université de Lillle, France (effets du vol suborbital sur une balance de
particules et son équipement de contrôle et commande).
- une expérience historique à des fins promotionnelles :
. Katholieke Universiteit Leuven, de Louvain (vol en microgravité de l’Os d’Ishango).
La SRA (Suborbital Science Association), qui est ouverte à toute forme de
coopération, s’est fixé comme objet :
« - de favoriser, aider, faciliter et promouvoir la recherche scientifique suborbitale ;
- d’apporter l’aide nécessaire, dans la mesure des moyens de l’Association, à la
réalisation pratique de la recherche scientifique fondamentale et appliquée en
environnement suborbital, indépendamment et de manière complémentaire aux
structures existantes ;
- d’organiser ou de participer à l’organisation d’actions de promotion de la recherche
scientifique en vols suborbitaux auprès du grand public, des jeunes et des étudiants ;
- de diffuser toutes informations, travaux ou documents concernant les buts de
l’Association. »
Pour en savoir plus sur la Suborbital Research Association:
http://www.suborbital-research.org/
Message de la SRA: au sujet de l’avenir du vol suborbital privé
« Vous avez certainement appris l’accident survenu vendredi soir au SpaceShipTwo de
la société Virgin Galactic et la mort d’un des deux pilotes et l’état critique de l’autre
pilote. Cet accident nous a tous choqués et attristés et nous rappelle que la route vers
l’espace est toujours difficile et parsemée de difficultés techniques et d’imprévisibles
défaillances. Nos pensées accompagnent les familles des deux pilotes et nous
adressons nos souhaits de prompt rétablissement au pilote blessé.
A ce jour, nous n’avons encore aucune information fiable sur les causes de cet
accident. Il faudra attendre les conclusions de l’enquête en cours des autorités
américaines de l’aviation civile. Nul doute que cet accident aura des conséquences sur
la manière dont les futurs vols suborbitaux seront organisés et conduits.
Concernant l’organisation de notre première mission avec le Lynx, nous avons
contacté XCOR Aerospace pour leur demander de nous faire savoir s’il y aurait un
impact sur le calendrier des vols d’essais du Lynx. La réponse a été claire et
WEI n°76 2014-5 - 44
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
immédiate : il n’y a actuellement aucun délai prévu sur le programme d’essais du
Lynx. Au contraire, suivant le message du Directeur Technique de XCOR Aerospace, «
il faut aller de l’avant pour rendre hommage à ceux qui sont tombés ».
Nous voulons donc confirmer notre intention de continuer à préparer les expériences
sélectionnées pour la première mission scientifique organisée à bord du Lynx en vol
suborbital prévue aujourd’hui au début 2016. »
13.2. Action “Be a Space Mentor” ! Apportez votre soutien
à une plate-forme pour améliorer l’interactivité
entre les universités et industries pour les métiers du spatial
Le spatial fait de plus en plus recette avec les satellites de telecommunications, de
television, de télédétection, de navigation… Mais en Europe, le spatial souffre d’un
certain désaveu de la part des jeunes générations. Une explication: la connexion passe
mal entre le milieu étudiant et le secteur industriel pour des activités qui ne
passionnent guère, vu que les études sont difficiles et les carrières et perspectives mal
connues. D’où l’idée, pour l’ex-sénatrice Dominique Tilmans, de jeter les bases d’une
plate-forme, sous le mot d’ordre “Be a Space Mentor”, qui devrait permettre une
meilleure interaction entre les universités et instituts polytechniques ainsi que les
acteurs de l’industrie et de la recherche dans le domaine des systèmes spatiaux. Pour
elle, il est grand temps de passer à l’action.
“Dans les 10 ans à venir, constate D. Tilmans, l’industrie européenne de l’espace va
devoir affronter un nombre élevé de mises à la retraite (suite à une répercussion du
phénomène “baby boom”). Un réel défi est posé concernant la transmission du savoir,
ce qui aura des conséquences en termes d’innovation et de compétitivité. Au cours de
ma présidence du Groupe Espace du Sénat belge, nous avons à maintes reprises
souligné la nécessité d’améliorer les relations entre l’enseignement supérieur - de type
universitaire - et le monde industriel afin d’améliorer la compétitivité du secteur
spatial belge.”
Le projet “Be a Space Mentor” a été lancé au cours des Space Days à Transinne
(commune de Libin) lors d’un atelier, le 14 octobre. A l’issue de cette rencontre,
102 professionnels ont accepté de remplir le rôle de “space mentor”. Jean Malingreau
et Frank Preud’homme vont apporter leur aide à Dominique Tilmans. Vous êtes
toujours les bienvenus à apporter votre concours au lancement de cette première
grande initiative.
Dominique TILMANS, Ancienne sénatrice, « Femme de Paix », Rue de la Station, 47
– 6920 WELLIN. Tel : 084/38 94 10 – [email protected]
www.dominiquetilmans.be YouSpace – LinkedIn
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
14.1. ESA BIC Redu devient ESA BIC Wallonie Redu
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Depuis 2012, l’ESA BIC Redu soutient les projets qui intègrent les techniques
spatiales en vue d’applications nouvelles. Les porteurs de ces projets tirent parti de
l’expertise WSLlux et des infrastructures de pointe du Parc Galaxia de TransinneLibin, lequel est directement relié par fibre optique au Centre ESA de Redu-Libin.
WSLlux étend son périmètre d’actions à l’ensemble de la Wallonie. « Sachant que les
projets liés aux applications spatiales peuvent être issus de diverses universités,
centres de recherche et entreprises situées en Wallonie, il était essentiel d’adapter
l’outil à cet écosystème », explique Herbert Hansen, Business & Technology Manager
ESA BIC Wallonie Redu.
14.2. The Labs by WSL : jumelage des TIC et de microtechnologie
WSL a inauguré le 10 octobre un nouveau concept au sein d’un bâtiment à triple
fonction près de Technifutur, qui est ciblé afin de répondre aux besoins des technoentrepreneurs wallons :
- open lab, espace de rencontre et de travail collaboratif pour les techno-entreprenbeurs
et les étudiants entrepreneurs en Wallonie ;
- wsllab, infrastructure de pointe technologique, avec salles blanches mutualisées, pour
les entreprises membres de WSL ;
- living lab, plate-forme d’innovation ouverte pour le secteur e-Health.
Cinq entreprises sont déjà concernées par The Labs : I-Cube, Nanopôle, Open
Engineering, Taipro Engineering, The Smart Company. Sur l’ensemble de la Wallonie,
19 entreprises et 1 projet tirent parti des services proposés par The Labs.
14.3. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie
Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :
http://www.skyrocket.de/space/
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :
http://www.spacetoday.net/
http://www.spacedaily.com/
Evénement spatial
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Lancement VS09 du Soyouz ST guyanais, prévu
le 22 août, avec deux Galileo FOC (OHB +
SSTL), baptisés Doresat et Milena, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency). Mauvaise mise
sur orbite suite à un mauvais fonctionnement de
l’étage russe Fregat.
Lancement V218, le 11 septembre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télécommunications en
bande Ku Measat-3B/Jabiru-2 (Airbus Defence
& Space) pour Measat (Malaisie) et NewSat
(Australie),
ainsi
que
le satellite
de
télécommunications Optus-10 (SSL) pour
SingTel Optus (Australie).
Lancement V220, le 16 octobre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télévision Intelsat30/DLA-1 pour Direct TV Latin America et
Intelsat (SSL), ainsi que le satellite de
télécommunications Arsat-1 (Invap + Thales
Alenia Space) pour Ar-Sat (Argentine).
Lancement V221, prévu le 4 décembre, d’Ariane
5-ECA avec le satellite de télévision DirecTV-14
pour Direct TV (SSL), ainsi que le satellite de
télécommunications Gsat-16 (ISRO) pour ISRO
& Antrix (India).
Lancement VS11 du Soyouz ST guyanais, prévu
le 18 décembre, avec quatre O3b (Thales Alenia
Space) pour le déploiement d’une constellation de
satellites haut débit en orbite moyenne destinés à
O3b Networks (Jersey)
Lancement V222, prévu en janvier, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télécommunications
Thor-7 (SSL) pour Telenor, ainsi que le satellite
de
télécommunications
militaires
Sicral2/Syracuse-3C (Thales Alenia Space) pour les
Ministères italien et français de la Défense.
Lancement VV04 de Vega, prévu fin janvier,
avec le planeur expérimental IXV (Thales Alenia
Space) pour l’ESA (vol suborbital)
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu
Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de
chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment
sol du système Galileo.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de
chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz
ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A
noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château
de Betzdorf.
Contribution de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de la plate-forme Spacebus 4000B2.Participation au
lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants
d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et
organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations
du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space
Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre
Spatial Guyanais.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage, ainsi que des gouvernes du IXV. Thales Alenia Space Belgium
pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la
contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les
bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du
Centre Spatial Guyanais.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Lancement VS10 du Soyouz ST guyanais, prévu
en mars (?), avec deux Galileo FOC (OHB +
SSTL), baptisés Adam et Anastasia, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Lancement VV05 de Vega, prévu en avril-mai,
avec le satellite de télédétection Göktürk-1
(Telespazio) pour Tübitak (Turquie)
Lancement VS12 du Soyouz ST guyanais, prévu
en mai-juin 2015, avec deux Galileo FOC (OHB
+ SSTL), baptisés Alba et Oriana, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu
Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de
chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment
sol du système Galileo.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu est chargé des tests
sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution
de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de
chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de
VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo.
12. CALENDRIER 2014-2015
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.
Du 24 juin 2014 au 5 avril 2015 : Vers la Lune avec Tania, exposition avec ateliers pour
élèves, étudiants et enseignants, au Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’ULB (Campus
de Parentville), rue de Villers, 227, 6010 Charleroi. Cette exposition d’une année vous
guidera depuis les traces les plus anciennes de notre satellite naturel que nos aïeux ont laissées
gravées sur des os jusqu’aux projets de bases lunaires permanentes, en passant par les mythes,
légendes, observations astronomiques et les pas des « Apollonautes » dans la poussière
lunaire. Exposition réalisée en collaboration avec de la Maison de la Science de l’ULg et de
l’Euro Space Center de Transinne-Libin. Un livre fort utile, superbement illustré, a été édité à
cette occasion.
(*) 12 novembre : grande « première » à l’ESOC avec l’atterrissage du micro-robot
Philae sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Cet événement n’est pas
sans rappeler cette autre « première » de l’ESA avec l’exploit, le 14 janvier 2005, de l’arrivée
de la capsule Huygens – larguée par la sonde américaine Cassini – sur le sol inconnu de Titan
(autour de Saturne), la seule « lune » dotée d’une atmosphère du système solaire.
(*) 17-21 novembre : ESWW 11 ou 11th European Space Weather Week, au Palais des
Congrès de Liège. L’événement annuel européen, organisé par le STCE et l’ESA, fait le point
sur les activités de « météo de l’espace » dans le monde.
WEI n°76 2014-5 - 48
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
18-20 novembre : 12th Reinventing Space Conference (Rispace) « From imagination to
reality » à Londres, organisé par la BIS (British Interplanetary Society) à la Royal Society
(6-9 Carlton House Terrace). Cette conférence, destinée à brasser des idées innovantes,
abordera les thèmes des systèmes spatiaux tactiques pour les besoins de la défense, des
constellations low-cost » pour la surveillance du globe, de moyens de surveillance réactive
aux débris dans l’espace…
(*) 25 novembre : célébration des 50 ans de l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de
Belgique) sur le Plateau d’Uccle, avec une séance académique et la publication d’un ouvrage.
(*) 1er-2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Luxembourg, qui doit définir la
feuille de route européenne pour le transport spatial. La France, l’Allemagne et l’Italie doivent
s’accorder sur leur financement de Ariane 5-ME, Ariane 6 et Vega Evolution. Dans la balance
budgétaire, il y a les participations allemande (DLR), française (CNES), italienne (ASI) et
britannique (UKSpace) à l’avenir des opérations européennes à bord de l’ISS (International
Space Station), dont la NASA va prolonger l’exploitation jusqu’en 2024. Les relations ESAUnion Européenne également à l’ordre du jour.
2015
(*) 27-28 janvier : 7th Annual Conference on European Space Policy sur le thème de
« Boosting the Competiveness of the European Space Sector », au Bâtiment Charlemagne de
la Commission Européenne à Bruxelles, organisée de façon experte par Business Bridge
Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Ce sera l’occasion de faire connaissance avec le
Commissaire en charge du spatial européen, dans la Commission Jean-Claude Juncker, et de
faire le point sur l’état d’avancement des systèmes Galileo et Copernicus et de leurs aspects
opérationnels, ainsi que sur l’avenir du transport spatial en Europe au lendemain de la
Ministérielle de Luxembourg.
4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orly Airport, rencontres B2B organisées par le
cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group.
(*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de
présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection
dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un
suivi continu de l’environnement terrestre.
4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orly Airport, rencontres B2B organisées par le
cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group.
(*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de
présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection
dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un
suivi continu de l’environnement terrestre.
19-21 mai : 5th International Conference Space Technologies Present & Future, avec
l’IAA (International Acédemy of Astronautics) à Dnepropetrovsk (Ukraine).
WEI n°76 2014-5 - 49
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
(*) 15-21 juin : Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace sur l’aéroport du
Bourget-Paris. Avec la présence de Skywin et de Wallonie Espace, ainsi que de nombreux
industriels du spatial wallon.
23-25 juin : Global Space Innovation Conference (GLIC 2015) organisé par l’IAF
(International Astronautical Federation) à Munich (Residence Palace)
29 juin-3 juillet : 6th EUCASS (European Conference for Aeronautics & Space
Sciences), à Cracovie (Pologne). Cette conférence très technique sur les systèmes
aérospatiaux se tient tous les deux ans. En 2013, elle avait réuni quelque 600 spécialistes,
ingénieurs et chercheurs. Le siège social d’EUCASS se trouve au VKI, à Rhode Saint Genèse.
29 juin-3 juillet Humans in Space Symposium, organisé à Prague par le CSO (Czech Space
Office) et l’IAA (International Academy of Astronautics). A signaler que le CSO assure en
Europe la promotion des vols suborbitaux XCOR Lynx.
25-28 août : ELGRA 2015, à Londres. C’est la conférence, qui a lieu tous les deux, de
l’European Low Gravity Research Association (ELGRA) pour faire le point sur les
expériences en microgravité, les instruments en œuvre et en projet, sur les résulats obtenus
dans le monde.
(*) 7-11 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel
Westin, Paris. Cette semaine de conférences, qui réunit les top managers des entreprises ayant
un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état
du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection).
8-11 septembre : Cubesat Workshop organisé par le VKI et l’ULg à Liège (amphithéâtres
de l’Opéra).
(*) 10-15 septembre : IBC 2015, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et
exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).
(*) 12-16 octobre 2015: 66th IAC à Jerusalem (Israel). Le rnedez-vous annuel de la
communauté spatiale du monde entier, à condition que les formalités de visas soient réglées
dans les temps (ce qui fut le problème de l’IAC 2014 à Toronto)
(*) 17-19 novembre : Space Tech Expo Europe, à Brême (Allemagne). Pour la première
fois, cette initiative américaine débarque en Europe. Il s’agit d’une exposition de grande
ampleur destinée à mieux faire connaître le potentiel des instances scientifiques et des
entreprises industrielles dans le domaine des lanceurs, satellites, équipments, composants…
C’est l’occasion pour les jeunes de prendre conscience de l’ampleur des métiers de l’espace
en Europe. Plus d’infos sur le site www.spacetechexpo.eu
Septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique).
Septembre-octobre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie), qui l’a emporté sur Brême
(Allemagne) qui est désormais candidate pour octobre 2018.
En projet pour l’été 2019 : un IAC à Washington D.C. pour célébrer les 50 ans de l’Homme
sur la Lune (mission Apollo 11).
WEI n°76 2014-5 - 50
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Annexes-tableaux (publiés désormais en anglais)
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace
(2013-2022)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates
de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou
l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?
Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union
Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS
Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux
NAME
TECHDEMOSAT-1
AISSAT-2
UKUBE-1
O3B 5-8
CYGNUS CRS-2
LAMBDASAT-1
ATV-5 “Georges Lemaître”
BRITE-PL-2 HEWELIUSZ
GALILEO FOC 1-2
CYGNUS CRS-3
ASTRA-2G
O3B 9-12
IXV Suborbital
TURKSAT-4B
TURKMENSAT/MONACOSAT
GALILEO FOC 3-4
MAX VALIER SATELLITE
AYSEM-1
BEOSAT ?
ESTELLE
IMSAT ?
NADEGE
AALTO-1
ALBERT ?
E-ST@R-2?
SALLESAT-1 ?
CZCUBE-1 ?
UPCSAT-1 ?
DMC-3 CONSTELLATION
MICROPPTSAT ?
ATMOCUBE
GALILEO FOC 5-6
SENTINEL-2A
Launch
8 July
8 July
8 July
10 July
13 July
13 July
30 July
19 August
22 August
28 October 2014
November 2014
December 2014
Early 2015
Early 2015
Early 2015
March-April 2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
Launcher
Soyuz
Soyuz
Soyuz
Soyuz CSG
Antares
Antares
Ariane 5-ES
Long March 4
Soyuz CSG
Antares
Proton
Soyuz CSG
Vega
Proton-Breeze
Falcon 9 v1.1
Soyuz CSG
PSLV
PSLV ?
PSLV ?
Dnepr
PSLV or Vega
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
PSLV
Vega ?
Vega ?
Soyuz CSG
Rokot
Mission (agency/operator)
Technological demonstrator (UKSA)
AIS Cubesat (UTIAS + Kongsberg)
Cubesat techno (UKSA + Clyde)
Constellation Communications (03b)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Cubesat techno wih AIS payload (Lambda)
Maintenance ISS (ESA)
Astro-seismology (Polytech Univ Warzaw)
Navigation (Commission + ESA)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Communications (SES Astra)
Constellation Communications (03b)
Re-entry test (ESA)
Communications (Türksat)
Communications (Turkmenistan + Monaco)
Navigation (Commission + ESA)
Astronomy Quadsat (Inst Bozen)
Türkish Cubesat (Bahcesehir Un)
Space environment (ERIG)
Technology cubesat (Estonia)
Remote sensing microsat (ASI)
Triple Cubesat techno (Nexeya)
Earth Observation (VTT Finland)
Cubesat science (Imperial College)
Technology (Polytechnics Turin)
Cubesat techno (Un. La Salle)
Techno Cubesat (Czech amateurs)
Cubesat techno catalan (UPC)
High Res 3-satellite Constellation (DMCII)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
Navigation (Commission + ESA)
Observations Copernicus (ESA)
WEI n°76 2014-5 - 51
Prime contractor
SSTL + ?
Kongsberg Seatex (Norway)
Clyde Space
Thales Alenia Space (F)
+ Thales Alenia Space Italia
US & Greek students
Airbus D&S (Airbus Defence & Space)
Space Research Inst + Un Toronto
OHB-System + SSTL
+ Thales Alenia Space Italia
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space (F)
Thales Alenia Space Italia/SABCA
MELCO + TAI + Türksat ?
Thales Alenia Space (F)
OHB-System + SSTL
Inst Bozen + MPE Garching
Bahcesehir University/ CalPoly
Univ. Braunschweig
Tartu University + NanoSpace
Carlo Gavazzi Space ?
Nexeya + Silicom
VTT Finland
Imperial College London
ESA + Polytechnics Turin
Un La Salle - Barcelona
Czech amateur club
Univ. Polytech. Catalonia
SSTL
Austrian Research Centers
Un. Trieste
OHB-System + SSTL
Airbus D&S Satellites (F)
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
2015
2015
2015
PAZ/SEOSAR
2015
UPMSAT-2 UNION
2015
VENTA-1
2015
NEMO-HD
2015
ALMASAT-EO
2015
BIROS
2015
LAPAN-TUBSAT A2
2015
LAPAN TUBSAT A3
2015
FLYING LAPTOP
2015
NOVASAT 2013?
2015
HEIDELSAT
2015
ESTCUBE-2
2015
GAMASAT-1
2015
NUTS
2015
OPTOS-2G
2015
NANOSAT-2A
2015
DELFFI/DELTA + PHI
2015
PICASSO
2015
VKI RE-ENTSAT
2015
INFLATESAIL
2015
GOSSAMER-1
EUTELSAT-9B + EDRS-A 2015
2015
TECHNOSAT
2015
GÖKTÜRK-1
2015
HISPASAT AG-1
2015
PILSENCUBE
2015
OUFTI-1/LEODIUM
2015
POLYTEC-1/NAOSAT
2015
AAUSAT-4
2015
ROBUSTA-1B
2015
GALILEO FOC 7-8
2015
EUTELSAT-36C/RSCC
2015
GALILEO FOC 9-10
2015
GALILEO FOC 11-14
2015
SENTINEL-3A
2015
PRISMA ITALIA
2015
ADM-AEOLUS
2015
JASON-3
2015
GALILEO FOC 15-18
ERA/ISS NAUKA MODULE 2015
2015
SENTINEL-3A
2015
INGENIO-SEOSAT
2015
LISA PATHFINDER
2015
AMAZONAS-4B
2015
SES-9
2015
GALILEO FOC 19-22
2015
AMSAT P3 EXPRESS
2015
ELISE
2015
SIMBA
2015
Q-RED ?
2015
OTB-1
2015
PILSENCUBE
2015
OUFTI-1/LEODIUM
2015
POLYTEC-1/NAOSAT
2015
AAUSAT-4
2015
ROBUSTA-1B
THOR-7
SICRAL-2/SYRACUSE-3C
Ariane 5
Ariane 5
Dnepr
Dnepr
Dnepr ?
Dnepr ?
Vega ?
Soyuz
PSLV
PSLV
Soyuz
TBD
PSLV ?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Proton
TBD
Vega
Ariane 5 ?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Soyuz CSG
Proton
Soyuz CSG
Ariane 5 ES
Rokot
Vega ?
Vega
Falcon 9 v.1.1
Ariane 5 ES
Proton
Soyuz CSG
Vega
Vega
Ariane 5 ?
Ariane 5 ?
Ariane 5 ES
Ariane 5/ Soyuz
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Communications (Telenor Satellite Broadcast)
Milsatcom (Defence It/Fr)
Military radar (CDTI)
Earth environment monitoring (UPM)
AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen)
Earth observations (SFL + Space-SI)
Earth Observations (Min Univ & Res)
Infrared earth observations (DLR)
Earth observations (LAPAN)
HDTV Earth imagery (TU Berlin)
Technology (IRS Un.Stuttgart)
Solar sail Triple Cubesat (NovaNano)
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
Micro-propulsion (Un. Tartu)
Reentry test (Un. Porto)
Gravity waves (NTNU)
Astrophysics (INTA + ?)
Technology (INTA + ?)
Formation flight (TU Delft)
Aeronomy (BISA + Clyde Space)
Re-entry experiment (VKI)
Solar sail demonstrator (SSC)
Solar sail demonstrator (DLR + ESA)
Communications (Eutelsat + Airbus D&S)
Technological microsat (TU Berlin)
Military observations (Turkey/TAI)
Communications (ESA + Hispasat)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (Eutelsat + RSCC)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Oceanography GMES (ESA)
Security monitoring (ASI)
Earth Explorer (ESA)
Oceanography (Eumetsat + NOAA)
Navigation (Commission + ESA)
ISS remote manipulator (ESA)
Observations GMES (ESA)
Observations (CDTI + ESA)
Technological demonstrator (ESA)
Communications (Hispasat)
Communications (SES)
Navigation (Commission + ESA)
Technology (Amsat DL)
12U Cubesat demonstrator (Nexeya)
Sun-earth Imbalance (RMI)
Cubesat reentry test (Tekever)
Orbital Test Bed (SSTL)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
WEI n°76 2014-5 - 52
Space Systems Loral
Thales Alenia Space (I)
CDTI + EADS CASA + INTA
UPM + INTA
Ventspils + Augstkola + OHB
+ Space-SI (Slovenia)
AlmaSpace
DLR for Firebird constellation
LAPAN + TU Berlin
TU Berlin + LAPAN
IRS Un.Stuttgart
NovaNano + ?
FH Heidelberg + DLR
Un. Tartu, Estonia
Un. Porto + Tekever)
NTNU, Norway
INTA
INTA
TU Delft + ISIS
BISA, Belgium + VKI ?
VKI, Belgium + ?
Surrey Space Center
DLR/Kayser Threde
Eutelsat + Airbus D&S + ESA
TU Berlin + DLR ?
Telespazio + Thales Alenia Space
OHB + Thales Alenia
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
OHB-System + SSTL
ISS Reshetnev or Airbus D&S?
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
Thales Alenia Space (F)
Carlo Gavazzi Space
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space + CNES (F)
OHB-System + SSTL
EADS Dutch Space
Airbus D&S Satellites
EADS CASA
Airbus D&S Satellites
Orbital Sciences
Boeing
OHB-System + SSTL
Amsat DL
Nexeya + Silicom
RMI Belgium + ?
Tekever (Portugal)
SSTL
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
EARTHCARE
GALILEO FOC 15-18
GALILEO FOC 19-22
EDRS-C/HYLAS-3
TURKSAT-5A/PEYKOM-1
CYGNUS CRS-4
TUBIN-TUBIX20
EXPERT? Sub orbital
IONOSAT-1
QB50 CONSTELLATION
OTB/ORBITAL TEST BED
EU:CROPIS
CFOSAT
EUTELSAT-65 WEST A
EXOMARS/SCHIAPARELLI
EXOMARS/TGO
SHALOM
SENTINEL-5 PRECURSOR
SES-10
BEPICOLOMBO
ESEO ?
OPS-SAT
QBITO
S-NET-1/-2/-3/-4
CYGNUS CRS-5
MERLIN
MICROCARB
MUSIS CSO-1
TARANIS
OPTSAT-3000
VENµS
NORSAT-1
GOSSAMER-3
SENTINEL-1B
METOP-C
SENTINEL-3B
PERSEUS ?
MEGASAT ?
GÖKTÜRK-3
EU:CROPIS
PROBA-3A
PROBA-3B
SIGMA/MARCONI-1
SENTINEL-6/CRYOSAT-
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016
2016?
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016 Feb-March
2016 Feb-March
2016
2016
Vega ?
Ariane 5 ES
Ariane 5 ES
TBD
TBD
Antares
TBD
TBD
Cyclone 4 ?
Cyclone 4
Falcon Heavy
Falcon Heavy?
Long March 2C
TBD
Proton-Breeze
Proton-Breeze
TBD
Rokot
Earth Explorer (ESA + JAXA)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (ESA + Avanti)
Communications (Türksat)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Technology microsat (TU Berlin)
Re-entry test (ESA)
Space Weather (NSAU/Ukraine)
Thermosphere study (VKI)
Technology microsat (SSTL)
Biological minisat (DLR)
Oceanography (CNES + CNSA)
Communications (Eutelsat do Brasil)
Mars lander (ESA + NASA + Roscosmos?)
Mars orbiter (ESA + NASA + Roscosmos?)
Hyperspectral EO (ISA + ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + TNO)
2016
Falcon 9 (Heavy?)
Broadcasts/communications in Latin America (SES)
2016
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
Ariane 5
Vega
TBD
Cyclone 4
TBD
Antares
Vega
TBD
Vega ?
Vega
Vega
Vega
TBD
TBD
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyouz 2 ?
PSLV ?
TBD
TBD
TBD
Vega
Vega
TBD
Vega
Mercury orbiters (ESA + JAXA)
Student earth observation microsat (ESA)
Technological triple cubesat (ESA)
Spain QB50 (Un Pol Madrid)
Nanosat constellation (TU Berlin)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Methane observations (CNES + DLR)
Chemistry of atmosphere (CNES)
Spy satellite (DGA)
Analysis of lightning & stripes (CNES)
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2017 ?
2018
2018
PSLV
Soyuz 2
Vega ?
Vega ?
Vega ?
TBD
TBD
TBD
TBD
Vega
TBD
TBD
TBD
Hyperspectral imagery (DLR)
Observations GMES (ESA)
Spy satellite (DGA)
Exoplanets monitoring (ESA)
Technology (CNES + ESA)
Earth observations (Belspo + VITO)
Science (ESA)
Broadband communications (ASI + PPP)
Communications (DLR + ?)
High-Resolution EO (ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + BISA)
Student moon orbiter (ESA)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)
Observations (CNES + ISA)
Sat-AIS & security (Norsk Romsenter)
Large solar sail demonstrator (DLR)
Radar observations GMES (ESA)
Polar meteo (Eumetsat +NOAA)
Oceanography GMES (ESA)
Astrophysics + Techno (IRS)
Communications (CNES + Eutelsat ?)
SAR Earth Obs (TAI + Tübitak)
Biological laboratory (DLR)
Formation flight (ESA)
Formation flight target (ESA)
Broadband communications (ASI + PPP)
Oceanography (ESA + Eumetsat)
JASON-4
ENMAP
SENTINEL-2B
MUSIS CSO-2
CHEOPS
MICROSCOPE
PROBA-V2?
COSMIC VISION M1
SIGMA/MARCONI-2
HEINRICH HERTZ
OPSIS
PROBA-ALTIUS?
ESMO ?
MTG-I-1 (METEOSAT)
WEI n°76 2014-5 - 53
TBD
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
OHB + Airbus D&S
TUSAS/ TAI + MELCO
+ Thales Alenia Space Italia
TU Berlin
Thales Alenia Space Italia
Youchnoye + ESA + EC
Team of universities
SSTL
DLR
CNSA + Thales Alenia Space
Space Systems/Loral
Thales Alenia Space + Airbus D&S
Thales Alenia Space Italia
Israeli + Italian industry
Airbus D&S UK + TNO
Airbus D&S
Airbus D&S + JAXA
Carlo Gavazzi
GomSpace +TU Graz
E-USOC + VKI
TU Berlin
+ Thales Alenia Space Italia
CNES + DLR + ?
CNES + ?
Airbus D&S + Thales Alenia Space
CNES + CNRS
IAI (Israel), CGS + Telespazio
ISA + French & Israeli industry
? + Kongsberg
DLR / ?
Thales Alenia Space (I)
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space (F)
IRS/Univ. Stuttgart
Airbus D&S/Thales Alenia Space ?
TAI + ?
DLR + ?
QinetiQ Space
EADS CASA + Sener
Italian industry + ?
Thales Alenia Space + Airbus
Defence & Space
Kayser-Threde
Airbus D&S Satellites
Airbus D&S + Thales Alenia Space
SSTL
CNES + ONERA
QinetiQ Space + Spacebel + VITO
TBD
Italian industry + ?
OHB-System + Airbus D&S ?
CGS + Italian industry + OHB ?
QinetiQ Space
SSTL + ESA
Thales Alenia Space + OHB
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
SOLAR ORBITER
JAMES WEBB ST
EXOMARS-2 Rover
MPCV ORION
MTG-S-1 (METEOSAT)
COSMO SG-1 & SG-2
SARAH AKTIV-1
SARAH PASSIV-1 & -2
SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2020
2020
2020
2020
2020 ?
2020 ?
2020 ?
2021 ?
2021 ?
2022
2022
2023
2024
2028
TBD
Ariane 5 ?
Proton-Breeze
SLS Block1
TBD
TBD
Falcon 9 v.1.1
Falcon 9 v.1.1
Vega ?
TBD
TBD
Vega ?
Soyouz or ?
TBD
TBD
PSLV ?
Soyuz 2 CSG
TBD
TBD
TBD
Proton-Breeze
TBD
TBD
Soyuz ?
Ariane 5 ?
EUCLID
SWOT
PROBA-4 IMP ?
CERES-1, -2, -3
MTG-I-2 (METEOSAT)
EPS/METOP SG-1
LUNAR BW-1 ?
LUNAR LANDER
EXOMARS-3 ?
OTOS
COMSAT NG
JUICE + GANYMEDE
EPS/METOP SG-2
MTG-I-3 (METEOSAT)
PLATO
ATHENA
© Space Information Center/Belgium – October 2014
Solar exploration (ESA)
Astronomy/Astrophysics (NASA)
Mars rover (ESA + NASA) ?
Manned spacecraft (NASA + ESA)
GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat)
Dual-use radar satellites (Defensa/ASI)
Satellite émetteur radar (Bundeswehr)
Satellite récepteur radar (Bundeswehr)
Oceanography & Polar monitoring (ESA)
Cosmology (ESA)
Ocean topography (CNES + NASA)
Asteroid mission (ESA)
Electronic intelligence (DGA + CNES)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Moon orbiter (IRS Stuttgart)
Moon lander (DLR)
Mars Science (ESA + NASA)
Super High resolution EO (DGA + CNES)
Military Satcom (DGA + CNES)
Jupiter Moon exploration (ESA + NASA?)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Exoplanetary science (ESA)
X-ray observatory (ESA)
Airbus D&S + ?
Northrop Grumman + ESA
Thales Alenia + Airbus D&S
Lockheed Martin + Airbus D&S
Thales Alenia Space + OHB
Thales Alenia Space Italia
OHB + Airbus D&S
OHB
Thales Alenia Space + Airbus D&S?
Thales Alenia Space
TBD + NASA/JPL
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
TBD
Airbus Defence & Space
IRS Stuttgart
DLR + European partners?
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
Airbus D&S or Thales Alenia Space
TBD + Russian industry
Airbus Defence & Space
Thales Alenia Space + OHB
TBD
TBD
4. Export contrats for the satellite industry in Europe
This alphabetical list review the known contracts signed by the European
industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the
period 2013-2018. It also includes the major contracts for payloads or platforms.
NAME
“AFRICA” EOSAT-1/-2
ALSAT-1B
ALSAT-2A/2B
AONESAT-1?
ARABSAT-6B
ARSAT-1/-2 & /-3 ?
BADR-7
DMC-3 CONSTELLATION
DIRECTV-15
DIRECTV Latin America
ECHOSTAR-105
/SES-11
EXPRESS AM-4R
EXPRESS AM-7
EXPRESS AM-8
EXPRESS AMU-1
Contractor (Country)
Mission (launch schedule)
Not disclosed
ASAL/CTS (Algeria)
ASAL/CNTS (Algeria)
AOneSat Communications
(Switzerland/India)
Arabsat (Saudi Arabia)
High-resolution observations (2017)
Remote sensing microsats [2015]
Remote sensing micro-satellites (2010)
GEO telecommunications (2016?)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Prime contractor (State)
Thales Alenia Space (France)
SSTL + DMCII
Airbus D&S (France)
*Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
ArSat (Argentina)
GEO telecommunications (2014-17)
* Thales Alenia Space + Airbus
D&S
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
DMCII (United Kingdom) High-resolution satellites (2015)
SSTL + DMCII (+ China)
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2014)
Airbus D&S Satellites (France)
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
Echostar (USA) + SES GEO broadcasts & communications Airbus D&S Satellites (France)
(Luxembourg)
(201)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Airbus D&S (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Airbus D&S (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
*Thales Alenia Space (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Airbus D&S (France)
WEI n°76 2014-5 - 54
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
EXPRESS AT-1
EXPRESS AT-2
FALCON EYE-1
& -2
GEO-KOMPSAT-2B
GÖKTURK-1
HELLASAT-3/
EUROPASAT
INDOSAT
IRIDIUM NEXT
/IRIDIUM PRIME?
KAZEOSAT-1/MRES
KAZEOSAT-2/HRES
KAZSAT-3
KAZSTSAT/Earth Mapper
KOREASAT-5A
KOREASAT-7
LAPANSAT-A2
LAPANSAT-A3
MEASAT-3B
NEXSTAR-1 & -2
O3B (12 satellites)
PERUSAT-1
SGDC-1
TELSTAR-12R
TURKMENTEL
/MONACOSAT
VNREDSAT-1B
YAMAL-401
YAMAL-601
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2013)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations
(2017, 2018)
GEO meteorological observations (2019)
KARI (South Korea)
Min Defence (Turkey)
High-resolution observations (2015)
Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017)
Inmarsat (United Kingdom)
*Thales Alenia Space (France)
*Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space + Airbus
D&S (France)
*Airbus D&S (France)
Iridium Satellite (USA)
Thales Alenia Space (France)
Mobile comsat constellation (20152017)
Kazcosmos (Kazakhstan)
Remote sensing mini-satellite (2014?)
Kazcosmos (Kazakhstan)
Remote sensing micro-satellite (2014)
JSC Kazsat (Kazakhstan)
GEO telecom (2014)
Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015)
KT Sat (South Korea)
GEO Telecom (2016)
KT Sat (South Korea)
GEO Telecom (2016)
LAPAN (Indonesia)
Remote sensing micro-satellite (2014)
LAPAN (Indonesia)
Remote sensing micro-satellite (2014)
MEASAT (Malaysia)
GEO Telecommunications (2014)
Aniara
Communications GEO Telecommunications (2017)
(India)
O3b Networks (Jersey)
Broadband constellation (2013-2015)
Min Defence (Peru)
High-resolution observations (2016)
Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016)
Telesat (Canada)
GEO telecom (2015)
Turkmenian Space Agency GEO telecommunications (2014)
(Turkmenistan)
+
SSI
(Monaco)
VAST/Institute Science & Remote sensing micro-satellite (2017)
Technology (Vietnam)
Gazprom Space Systems (Russia)
Gazprom Space Systems (Russia)
GEO communications (2014)
GEO communications (2016)
Telespazio + Thales Alenia Space
Thales Alenia Space
Airbus D&S Satellites (France)
SSTL (United Kingdom)
*Thales Alenia Space (Italy)
SSTL (United Kingdom)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
*TU Berlin (Germany)
*TU Berlin (Germany)
Airbus D&S Satellites (France)
* Elecnor Deimos (Spain) +
European partners
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)?
Spacebel + QinetiQ Space +
Amos + CSL + Deltatec + VITO
*Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
* Payload contractor
SSL = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – October 2014
A.3. Table of planned/expected contrats
related to civilian satellites for communications and broadcasts
The most profit-making space business concerns the satellite systems for
communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the
spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and
original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in
progress or in project. European satellite industry has to play a significantly
promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One
of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s
MDA (McDonald Dettwiler & Associates).
SATELLITE (Operator/country)
Position (frequencies)
WEI n°76 2014-5 - 55
Status (particular aspects) - Launcher
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
ABS-3A/KOREASAT-9? (Asia
Broadcast Satellite/Hong Kong)
3°West (C- & Ku-bands)
AFGHANSAT-1 (MCIT-Ministry of
Communications and Information
Technology
/Afghanistan)
48°East (C- & Ku-bands)
AFRICASAT-2A (Measat Satellite
Systems/Malaysia)
5.7° East (C-, Ku & Kabands)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria)
24.5°East (C- & Ku-band –
Northern beams)
AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band)
Arab Emirates)
AMAZONAS-3 (Hispasat/Spain)
61° West (C- & Ku-band)
AMAZONAS-4A & -4B
(Hispasat/Spain)
61° West (C-, Ku- & Kaband)
AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain)
61° West (C-, Ku- & Kaband)
4°West (Ku- & Ka-bands)
AMOS-6 (Spacecom/Israel)
AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel)
17°West and ? (Ku- & Kabands)
ANGOSAT-1 (Ministry
Telecoms/Angola)
24.5°East (C- & Ku-band –
Southern beams)
ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara
Communications/India)
50°East, 98°East or 160°
East (Ku-band)
ANIK G-1 (Telesat/Canada)
107.3°East (Ku-band & Xband)
ANIK G-2 (Telesat/Canada)
107.3° East (Ku- & Kabands?)
47.5° West (C-, Ku, Kabands ?)
AONESAT-1 (AOneSat
Communications/Switzerland + India)
Replacement of ABS-3/Agila-2 at 3°West since November 2011,
used by Intersputnik. All-electric medium-size comsat or BSS
702SP of Boeing Satellite System. To be launched by Falcon 9 of
SpaceX with Satmex-7. Market prospects studied by ABS1A/Koreasat-2 in inclined orbit. Agreement with Arabsat for the
long-term lease of Ku-band capacity. (early 2015: for a coverage
of Europe, Middle East, Asia and Africa)
International call, conducted by ATRA (Afghan Telecom
Regulatory Authority) for Expressions of Interest for the
geosynchronous position allocated to Afghanistan. Issuance of
license with Eutelsat which moves its Eutelsat W2M/28B comsat
from 28.5 to 48 degrees Est to meet needs of Afghanistan until
2020 (2014)
RFP in progress for satellite to be launched in 2015. Measat
looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (replacements
of Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, of Africasat2/Measat-2 positioned at 5.7°East)
RFP in preparation since many years for a SmallGEO-type
contract during 2013? – proposal made by CGWIC/China Great
Wall Industry Corp (2017: for a coverage of Maghreb countries).
First private comsat operator in the Middle East interested by
Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital
Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016)
5-t satellite contract to Space Systems/Loral. Launched by Ariane
5-ECA in February 2013
After international RFP, Orbital Sciences selected as prime
contractor for two satellites. Launched by Arianespace. Problems
in orbit for Amazonas-4A, because of limited power supply.
(2014, 2015)
International RFP in progress for satellite and launch contracts in
2014. (2016)
After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI)
selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload
contractor. Heavy satellite to be launched by Falcon 9. Integration
in the fleet of Hispasat-Abertis. (2015, to replace Amos-2 and to
add Ka-band capacity to the ‘hot bird’ position of Spacecom).
Powerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under
study for international RFP in 2014. Future linked to the purchase
of Spacecom by Abertis-Hispasat (2017)
In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and
Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost
of the full system: around 245 million euros. To be launched by
Zenit 3SLB (2016, with a full coverage of Eastern and Southern
Africa).
Private operator in India with small GEO satellites. Contract to
Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle
East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual
launch with Indian GSLV MkII (2017)
Space Systems/Loral selected to build this multipurpose
broadcasting & communications satellite to cover North
America.. Launched by ILS in April 2013.
Multipurpose broadcasting & communications satellite. Planned
contract in 2014. (2017)
New operator based in Switzerland. Company created by Indian
family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband
business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with
payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU by ISS
Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet
selected. Plan for further two comsats around the globe. (2016)
WEI n°76 2014-5 - 56
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
76.5° East (C- & Ku-) bands Thales Alenia Space as prime contractor for a “ITAR-free”
satellite – Apstar-7B to be transferred to China Satcom as
Chinasat-12/Supremesat-1. Launch with Long March 3B (APstar7A launched on 31 March 2012 to replace APstar-2R; Apstar7B/Chinasat-12 launched in November 2012)
APSTAR-9 (APT Satellite
TBD (Ku-band, Ka-band ?) Plan to expand coverage and services. Contract with CGWIC
Holdings/Hong Kong)
(China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of highpower DFH-4 type comsat (2016)
ARABSAT-6A & -6E
26°E, 34°E ? (Ku- & KaSixth generation of Arabsat spacecraft: RFP for international
(Arabsat/Saudia Arabia)
bands)
contract in 2014. To be launched in 2016-2017.
ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia)
71.4°East (Ku-band)
National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central
Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or
CGWIC? (2017 ?)
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina)
71,8° West, 81° West (Ku- Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de
band)
Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales
Alenia Space selected for the payload after an international RFP.
First two satellites to be launched by Arianespace. (2014, 2015,
2016?)
ASIASAT-6/THAICOM-7 and
120°East and 105.5° East
Space Systems Loral as prime contractor - Asiasat-6 as back-up
ASIASAT-8 (AsiaSat/Hong Kong +
(C-band for Asiasat-6, Kufor AsiaSat-5 and Asiasat-8 launched by Falcon 9 respectively in
Thaicom/
& Ka-bands for Asiasat-8)
August and September 2014. Asiasat-6 used by Thaicom as
Thailand)
Thaicom-7 to retain Thailand’s regulatory rights to 120°East
(2014)
AZERSPACE-2
62°East (Ku- & Ka-bands)
2nd comsat to be contracted in 2014 with international partners
(Azercosmos/Azerbaidjan)
and domestic involvement for its development. China interested
by contract. To be used jointly with Azerspace-1 which is in
GEO since February 2013 (2016-2017)
BANGABANDHU-1 (Post &
119.1° or 102° East (C- and Preparation of RFP with American consultant Space Partnership
Telecommunications/Bangladesh)
Ku-band
International. Negotiations with Intersputnik Hodlings to acquire
the geostationary position. Plan for in-orbit delivery contract and
turnkey system to be decided in 2014? (2017?)
BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° East (38 transponders After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great
in C- and Ku-bands)
Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract –
DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and
Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launch
with Long March 3B (2016)
BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat
150.5° East (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size
Indonesia)
comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat
Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract
with Arianespace (2016)
BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom
(Ku-band)
High-power broadcasting saltellite. After international RFP, SSL
/Bulgaria)
(ex-Space Systems/Loral) selected as prime contractor. SpaceX
Falcon 9 as launch vehicle. (2016)
CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo)
TBD (C- & Ku-bands)
Announcement of a contract for in-orbit delivery with China
Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp) (2015)
DIRECTV-15 (DirecTV/USA)
From 99° to 119°West (Ku- 6.3-t broadcasting satellite to cover North America with high& Ka-bands)
power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor
– To be launched by Ariane 5. (2014)
DIRECTV LATIN AMERICA or
TBD (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
INELSAT-32 (DirecTV-Sky
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
Brasil/USA-Brasil)
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
DPRK COMSAT-1? (KCSTTBD (C-band)
Indigenous development of a geosynchronous satellite in the
NADA/North Korea)
Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be
launched by a national system. (2018 ?)
ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpTBD (Ku-band)
Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp. Space
Echostar/USA)
Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yey selected
(2015)
ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes
TBD (Ka-band)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
Network Systems/USA)
broadband satellite with very heavy and powerful spacecraft to
APSTAR-7A & -7B (APT Satellite
Holdings/Hong Kong)
WEI n°76 2014-5 - 57
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
cover North America. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle
(2016)
ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpTBD (Ku-band)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor with LS-1300
Echostar/USA)
spacecraft. Launcher not yet selected. (2016)
ECHOSTAR SOLARIS MOBILE
10° East (S-band)
Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of
(Echostar/USA)
Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia
applications in Europe. Possibleuse of Terrestar-2 satellite
purchased by Echostar and stored at SSL (Space Systems Loral)
ECHOSTAR T2/TERRESTAR-2
TBD (S-band)
6.9-t broadcasting satellite for mobile applications. Space
(Echostar Satellite Services/USA)
Systems/Loral as prime contractor. To be launched by Proton.
(2015-2016)
ECHOSTAR-105/SES-11
105°W (C- & Ku-bands)
Joint Echostar-SES communications satellite to cover North
(Echostar/USA & SES/Luxembourg)
America, Mexico et the Carribean. Contracted with Airbus
Defence & Space. Launcher not yet selected (2016)
ENERGIA-100 ? /RSC Energia/Russia) TBD (Ku-band)
Small GEO comsat made by RKK Energia for broadband
connections in Russia. Customer/operator not yet disclosed.
(2016)
ES’HAIL-2 (ES’HAISAT/Qatar +
26°East (Ku- & Ka-bands), Parnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After
Arabsat/Saudi Arabia)
close to Badr position of
international RFP, Mitsubishi Electric as prime contractor.
Arabsat
Launch vehicle sdtill to be selected. (2017)
EUTELSAT-3B (Eutelsat)
3° East (C-, Ku-, Ka-bands) Coverage, with new services, of the Middle East, Central Asia,
Africa and Latin America. Satellite contract to Airbus D&S. To
be launched by Zenit 3SL (2014)
EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°East (Ku-bands + optical Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for Airbus D&S
Airbus D&S Services)
relay for data intersatellite
Services in PPP with ESA. Launcher not yet selected (2014)
links)
EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°West (C- & Ku-bands)
Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus
Alenia Space)
4000C3-type spacecraft. To be launched by Proton-Breeze M
(2015)
EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +
65°West (C-, Ku- & KaEutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position
Anatel/Brazil)
bands, with spotbeams)
to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space
System/Loral). Availability of services for the Olympic Games.
Launcher still to be selected. (2016).
EUTELSAT-172B (Eutelsat)
172°East (C- & Ku-bands,
Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific
with spotbeams)
for broadband links and mobile connectivity. With the partnership
of Panasonic Avionics Corp. All-electricEurostar 3000EOR
platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as
launcher. (2017)
EKSPRESS AM-7 (RSCC)
40° East (L-, C- & Ku5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with
bands)
16 kW payload . To be launched by Proton. (2014)
EKSPRESS AM-8 (RSCC)
14°West (C- & Ku-bands)
AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales
Alenia Space for the payload. To be launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2014)
EKSPRESS AM-9? (RSCC)
36° East? (C-, Ku- & KaRFP in progress for a possible contract in 2014. (2017)
bands?)
EKSPRESS AMU-1/EUTELSAT-36C 36° East (70 repeaters in
Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to
(RSCC/Eutelsat)
Ku- & Ka-bands)
be jointly operated by RSCC and Eutelsat. To be launched by
Proton-Breeze M. (2015)
EKSPRESS AMU-2 (RSCC)
103° East (80 repeaters in
International RFP in progress for selection in 2014. Pressure of
C- & Ku-bands)
Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space
systems. (2017)
EKSPRESS AT-1 & AT-2
50°East (to replace Bonum- Broadcasting satellites to be built by ISS Reshetnev for the
(RSCC/Russia)
1) & 36°East (Ku-band)
platform and Thales Alenia Space for the payload. Successfully
launched by Proton-Breeze M in March 2014.
GLOBALSTAR II 25-30
LEO Constellation (L-band) Additional six satellites to be confirmed for contract with Thales
(Globalstar/USA)
Alenia Space. Use of EliteBus platform. Globalstar 19-24
launched by Soyuz from Baikonur in February 2013 (2016?)
GSAT-16
HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR +
TBD (Ka-band)
OHB as prime contractor with SmallGEO bus. Broadband
WEI n°76 2014-5 - 58
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
OHB + ESA? )
HELLASAT-3/EUROPASAT
39°East (Ku- & Ka-bands,
(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &
S-band)
Inmarsat/UK)
HELLASAT-4 (Arabsat/Greece + Saudi 39°East (Ku- & Ka-bands)
Arabia)
HISPASAT AG1 (ESA + Hispasat
/Spain)
HISPASAT-1F (Hispasat/Spain)
HYLAS-3/EDRS-C (Avanti
Communications, United Kingdom +
ESA)
HYLAS-4 (Avanti Communications,
United Kingdom)
INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS
(Inmarsat/United Kingdom)
INMARSAT XL/ALPHASAT (ESA +
Inmarsat/United Kingdom)
INSAT K (ISRO/India)
INTELSAT-27R or -34
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America)
INTELSAT-32/SKY BRASIL-1
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America
INTELSAT-36 MULTICHOICE
(Intelsat/Luxembourg – Multichoice
/South Africa)
INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT
GENERATION (Intelsat/Luxembourg)
IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space
Research Institute & ISA/Iranian Space
services with advanced Ka-band payload for dual use (2017)
Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales
Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to
cover Europe with MSS broadcasts. (2017)
Powerful broadcasting satellite to be contracted by Arabsat.
International RFP for contracts (satellite, launcher) in 2014.
(2017)
36° West ? (Ku-band)
Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload
developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed
with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the
payload. To be launched by Arianespace. (2015)
30°W (Ku-band)
High-capacity communications satellite for broadband
connections. SSL selected as prime contractor. Launcher not yet
selected. (2017)
0° ? (S- & Ka-band)
Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S
Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka
communications through PPP agreement with ESA. Launch
contract with Arianespace (2016)
TBD (Ka-band)
Broadband comsat based upon Geostar-3 bus. Contracts with
Orbital Sciences (satellite) and Arianespace (launch) (2017)
Atlantic, Pacific & Indian
Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband
Oceans (89 Ka-band
services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSStransponders on each
702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. 1st launch
satellite)
in December 2013 (2014, 2015)
25° East (L-band)
Heavy geosynchronous satellite with 12-m aperture antenna for
mobile services in Europe, the Middle East and Africa. Satellite
jointly developed by Airbus D&S (prime contractor) and Thales
Alenia Space (Alphabus) to test a new large platform. PPP
between ESA and Inmarsat. Launched by Ariane 5 in August
2013.
Indian Ocean (Ka-band)
6-t class spacecraft for Ka-band communications (broadband
links), to be purchased from abroad; 2nd satellite to be
indigenously developed (2016?)
55.5° East/Atlantic Ocean
Lost at launch with Zenit 3SL, on 31 January 2013, of the
(C- and Ku-bands + UHF
medium-power HS702 satellite developed by Boeing Satellite
military payload for US
Systems, carrying a hosted payload for military purposes. Specific
Navy)
coverage of Latin America. Replacement with 3-t comsat ordered
to SSL (ex-Space Systems/Loral) in 2013. (2015)
95°West (C- & mostly Ku- Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space
bands)
Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:
DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,
Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2014 & 2015)
TBD (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
68.3°East (C- & Ku-bands, Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panmainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime
contractor. Launcher not yet selected. (2017)
29°East, 33°East (C- and
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
Ku-bands with broadband
platform, for mobile broadband applications: after international
spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.
technology)
Ariane 5, Proton or Heavy Falcon as candidates for the launches
(2015 & 2016)
35°East (C- and Ku-bands
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
with broadband
platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite
spotbeams/high throughput Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected
technology)
(2016)
47°East, 34°East (KuCivilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kubands)
band transponders for digital broadcasts. Indigenous
WEI n°76 2014-5 - 59
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
Agency/Iran)
IRIDIUM NEXT
(Iridium Communications/USA)
LEO constellation (L- band,
with interlinks)
IRIDIUM PRIME
(Iridium Communications/USA)
LEO constellation (L-band,
with interlinks)
JABIRU-1 (NewSat/Australia)
90°East (Ka-bands)
JABIRU-2/MEASAT-3B
(NewSat/Australia)
Indian Ocean, close to
Jabiru-1 (Ku- & Ka-band)
JABIRU-3 (NewSat/Australia)
Indian Ocean, close to
Africa (Ka-band)
JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan)
154°East (C- & Ku-bands)
JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan)
110°East (Ku-band)
JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan)
TBD (C- & Ku-bands)
JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes
Network Systems/USA)
109.1° West, close to
Jupiter-1 (Ka-band)
KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband
Satellite/Singapore)
From 130 to 170°East (Kaband)
KAZSAT-3 (KazcosmosRTSKS/Kazakhstan)
58.5° East (Ku- bands)
KOREASAT-5A (KT Sat/South Korea)
113°East (Ku-band)
KOREASAT-7 (KT Sat/South Korea)
116°East (Ku- & Ka-bands)
KYPROSAT (Kypros Satellites
/Kyprus)
LAOSAT-1 (Min.
Telecommunications/Laos)
TBD (Ku-, Ka-bands)
development in progress with North Korea? See also the military
Qaem project. (2016?)
Thales Alenia Space selected as prime contractor for the space
segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare). Launch services
with nine Falcon 9 rockets of SpaceX from Vandenberg AFB and
Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC to
collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring (20152017/replacement of the existing and operational 66-satellite
constellation)
Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted
payload for innovative research and applications. Iridium Next
satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales
Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome
265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of
2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground
infrastructure (after 2017).
Australian private project of an international broadband satellite
covering Oceania, Asia, Middle-East and Easter Africa, for
defence and enterprise links. Agreements with Lockheed Martin
for the space segment and Arianespace for the launch.
Exploitation of 5.9-t comsat with broadband beams . Newsat
facing loan problems and postponing development by one year.
(2015 or 2016)
Specific small Ku-/Ka-band comsat to cover Oceania. Joint
partnership with Malaysian Measat operator to exploit Measat-3B
Ku-band capacity for Australia.Uncertainties surrounding this
partnership. No further plan for a full satellite. (2014)
High-power satellite for broadband connections in Africa, the
Middle East, Europe, India, China, South-East Asia and
Indonesia. Need for an international partner. Plans, not yet
confirmed, for Jabiru-4 and -5 satellites over Pacific and Atlantic
Oceans to create a global system. (2017 ?)
Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)
as prime contractor. To be launched by Falcon 9 v1.1 (2015)
Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems
Loral). Possible launch with Japanese H-2A. (2016)
First of five comsats to be ordered until end of the decade.
Contract to SSL for a possible launch with Japanese H-2A. (2017)
SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North
America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4
high-speed internet services. Ariane 5-ECA selected as launch
vehicle (2016)
System using a hosted Ka-band multibeam payload to enhance
broadband connections in the Pacific. International RFP in
progress for a contract in 2014 with an existing operator on a
powerful spacecraft. (2017)
Contract of JSC Kazsat with ISS Reshetnev satellite (Ekspress1000N bus). Payload of Thales Alenia Space to provide
communications & broadcasts in Central Asia. Proton-Breeze M
launch. (2014)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
Partnership with SSTL (‘Surrey Satellite Technology Ltd)
128.5° East (C- & Kubands)
In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall
Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan
WEI n°76 2014-5 - 60
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese
Academy of Space Technology) with Long March 3B/G2 launch
(2015)
LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU48° East (Ku-band & KaHigh-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA
UkrCosmos/Ukraine)
band)
(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as
prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).
Canadian funding of the system. Development delayed by
financial problems. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB
(announced for September 2011, now postponed to 2015)
MEASAT-3B/JABIRU-2 (Measat
91.5°East (Ku-band)
High-power satellite to be collocated with Measat-3 and MeasatSatellite Systems/
3A. Airbus D&S as prime contractor. To be launched by Ariane
Malaysia – NewSat/Australia)
5. To be exploited as Jabiru-2 in partnership with NewSat in
Australia (2014)
MEASAT-3C/AFRICASAT-2a (Measat (C-, Ku- and Ka-bands)
Negotiations in progress for a partnership with another comsat
Satellite Systems/Malaysia)
operator, to cover Europe, Africa,the Middle East. No recent info
about development (2016)
MEXSAT-1/CENTENARIO &
113°West (L- & Ku-bands) Governmental contract for 3 satellites with Boeing Satellite
-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de
Systems, including 2 Boeing 702HP Geomobile satellites
Communicaciones y
equipped with 22-m L-band antenna. To be launched by ProtonTransportes/Mexico)
Breeze M and by Atlas 5 (2014, 2015)
MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band)
Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for
Birmania)
the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well
positioned for development contract? (2016 ?)
NBN CO-1A & -1B (NBN/Australia)
137.9 or 154° East (KaHigh-power satellite system for NBN (National Broadband
band)
Network). Space Systems/Loral as prime contractor for the two
co-located spacecraft. To be launched by Ariane 5-ECA (2015)
NBN CO-1C (NBN/Australia)
TBD (Ka-band)
Need for a third broadband comsat. RFP to be decided in 2014 for
contract in 2015 (2017?)
NICASAT-1 (TBD/Nicaragua)
TBD (Ku-band)
Communication & broadcasting satellite for Latin America.
Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by
CGWIC (2017?)
NIGCOMSAT-2 & -3
42.5° East (L-, C- , Ku- and International RFP to be issued after the launch of Nigcomsat-1R
(Nigcomsat/Nigeria)
Ka-bands)
(2014 ?)
O3b/12 (O3b Networks/Jersey)
Equatorial MEO
Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.
constellation (Ka-band)
Development in progress with the strong support of SES for
funding resources and control facilities. 16 satellites in
construction, with 12 to be launched by Soyuz from French
Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by
power problems. Soyuz launches in July and December 2014.
(2013-2014)
OPTUS-10 (SingTel Optus
164°East (Ku-band)
Contract for 3.2-t LS-1300 spacecraft of SSL (ex-Space
/Australia)
Systems/Loral). To be launched by Arianespace. (2014)
QAEM (Defense Ministry/Iran)
TBD (C- & Ku-bands)
National project of comsat for governmental services in Iran, with
C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed
and launched (2017 ?)
PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk)
150.5° East ? (Ku-band)
High-power communications satellite contracted to Orbital
/Indonesia)
Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for
exploitation with an international partner. Preceded since June
2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by
Chinasatcom. See BRIsat. (2016)
SATMEX-7 (Satelites
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
114,9° West (C- & KuMexicanos/Mexico)
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
bands)
launched by Falcon 9 of SpaceX with ABS-3A (early 2015)
SATMEX-8 (Satelites
116.8°West (C- & KuRegional operator acquired by Eutelsat. Contract with SSL (exMexicanos/Mexico)
bands)
Space Systems/Loral) for high-power LS-1300 comsat. Launched
by Proton Breeze-M in March 2013
SATMEX-9 (Satelites
116.8°West (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
Mexicanos/Mexico)
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
launched by Falcon 9 of SpaceX (late 2015)
WEI n°76 2014-5 - 61
WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
SES-9 (SES/Luxembourg)
SES-10 (SES/Luxembourg)
SES-11 (SES/
Luxembourg)
SES-12 (SES/
Luxembourg)
SGDC BRSat (AEB + Visiona
Technologia Espacial/Brazil)
SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGACNES/Italy + France)
STAR ONE-C4 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C5 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C6 (Star One/Brazil)
STAR ONE-D1 (Star One/Brazil)
SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri
Lanka)
TELESPAZIO BRASIL-1
(Telespazio/Brazil)
TELKOM-3S (Telekomunicasi
Indonesia)
TELSTAR-12V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
TELSTAR-18R (Telesat/Canada)
THAICOM-6/AFRICOM-1
(Thaicom/Thailand)
THAICOM-8
(Thaicom/Thailand)
THAICOM-9?
(Thaicom/Thailand)
108.2 East (Ku-band)
High-power SES-9 satellite contracted with Boeing Satellite
Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. To be launched
by Falcon 9 (2015)
67° West for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and
(Ku- & Ka-bands)
broadband applications. Contracts with Airbus D&S for powerful
Eurostar E3000 and with SpaceX for Falcon 9 launch (2016 ?)
105°W (Ku- & Ka-bands)
New high-power satellite to extend strategic partnership with
EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S.
Launcher not yet selected (2016)
95°East (Ku- & Ka-bands) DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite)
comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime
contractor with all-electricEurostar 3000EOR platform. Launcher
not yet selected (2017)
68°West & ? (C-, X-, Ku- Satélite Geoestacionário de DefESA e Comunicações Estratégicas
bands ? + meteo payload for (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental
SGDC-3)
commun ications, broadband links, air traffic management. Joint
venture Embraer+Telebras, under the name of
VisionaTechnologia Espacial, to manufacture the satellites with
foreign support. Possibility to include a meteorological payload
on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales
Alenia Space and Arianespace for SGDC-1 satellite and launch
(2016)
37°East (UHF and SHF
Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse
bands)
3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected
as prime contractor. To be launched by Ariane 5. (2014)
75° West (L-, C-, S- bands) Civilian comsat, colocated with Star One C-3, to carry digital and
mobile TV services during the World Cup 2014. SSL (ex-Space
Systems Loral) as prime contractor (2014)
68° West (C- & Ku-bands)
Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of
contractor in 2014 (2016)
84°West (Ku-band)
Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of
contractor in 2014? (2017?)
85° West (C-, Ku- & KaCivilian comsat to support the Olympic Games of Rio for
band)
broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor. To be launched by Ariane 5
(2016)
50°East (Ku-bands)
Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite
Communications Corp. Supremesat-1 launched in November
2012 with leased capacity onboard Chinasat-12 (2015)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Using Brazilian licence to deploy a geosynchronous comsat to
cover Latin America. RFP in progress. (2016)
118°East (C- & Ku-band)
3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract to cover Indonesia and
south-East Asia. Arianespace as launch provider (2016)
15°West (Ku-band)
High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin
America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12.
Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as
contractor. To be launched by Japanese H-2A (2015)
138° East (C- & Ku-bands) Prospect to replace Telstar 18 by a powerful HTS comsat.
International RFP in preparation. (2017).
78.5° East (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences
as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in
January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with
Thaicom-5 – See Asiasat-6/Thaicom-7.
78.5°East (Ku- & Ka-bands) High-power broadcasting satellite to be collocated with Thaicom5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for
launch (2016)
50.5°East (Ku-band)
Broadcasting satellite for expansion of the Thaicom system to the
Middle East, Europe and Africa. Not yet decided. Possibility of
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WALLONIE ESPACE INFOS n°76 septembre-octobre 2014
acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital
slot. (2016)
THAICOM-IPSTAR-2?
119.5°East (Ku- & KaHigh-power broadband satellite to be acquired through
(Thaicom/Thailand)
bands)
partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1
capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed
to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2017)
THOR-7 (Telenor Satellite
1° West (Ku- & Ka-bands
Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power
Broadcasting/Norway)
satellite and Arianespace for the launch. Enhancing Telenor
Satellite Broadcasting fleet and offering mobile services. (2015)
THURAYA-4/Thuraya/United Arab
Over the Atlantic? (L- & S- RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for
Emirates) ?
bands)
personal communications. Go-ahead decision related to financial
results. (2016?)
TKSAT-2/TUPAC KATARI
87.2° West? (C-, Ku- and
Project of second comsat for Bolivia, after the successful
SATELLITE (Bolivian Space Agency
Ka-bands)
operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great
/Bolivia)
Wall Industry Corp) and launched in December 2013. [2017?]
TURKMENALEM 520E
52° East (Ku-band)
After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime
/MONACOSAT
contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. To be launched by
(Turkmenian Space
Falcon 9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO
Agency?/Turkmenistan + Space
position owned by Monaco through Space Systems International.
Systems International/Monaco)
Monacosat-1 capacity marketed by SES (2015)
TÜRKSAT-4A/-4B
42° & 50°East (C-, Ku- &
Envisioning international partnership for the development of the
(Türksat/Turkey)
Ka-bands ?)
two Türksat-4 satellites. Contract with Mitsubishi Electric
(MELCO) for the satellites and with ILS for the launches.
(2014/broadcasts and broadband services in the rural areas of the
Middle East and Central Asia; African coverage with Türksat-4A)
TÜRKSAT-5A or -4C?
31°East ? (C- & Ku-bands ?) Medium-size comsat to be developed in Turkey. TAI as prime
(Türksat/Turkey)
contractor with Japanese technology transfer from MELCO
(2018-2019)
TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey)
42°East (Ku-band)
Medium-size comsat developed in Turkey by TAI. (2018)
TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Comsat to be made in Turkey by TAI. (2020)
VIASAT-2 (Viasat/USA)
111.1°West (Ka-band)
6.7-t powerful satellite for broadband services in North America
and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract
with Boeing Satellite Systems for BSS-702HP spacecraft.
Launcher niot yet selected. (2016)
VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam)
TBD (Ku-band)
Preparation of international RFP. Possible partnership with
another operator in Asia-Pacific. (2016?, 2017)
YAMAL-401 (Gazprom Space
55°East (Ku-band) for -402, Spacebus-4000C3 spacecraft of Thales Alenia Space to upgrade
Systems/Russia)
90°E (C- and Ku-bands) for Gazprom satellite fleet. To be launched by Proton-Breeze M
-401.
(2014)
YAMAL-601 (Gazprom Space
49°East (C-, Ku- and KaReplacement of Yamal-202. After international RFP, Thales
Systems/Russia
bands)
Alenia Space selected in 2013 as prime contractor. Proton as
launch vehicle (2016)
YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah
Atlantic Ocean (Ka-band)
Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic
Satellite Communications
connections, with coverage of Latin America and Africa.
Company/UAE)
Selection of Orbital Sciences Geostar-3 spacecraft. Launcher not
yet selected. (2016)
© Space Information Center/Belgium – October 2014
In italics: project in study phase or with unclear status
Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues.
Courriel : [email protected] ou (nouvelle adresse) [email protected]
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