un marathon de New york - Offre Média de la Cité de la musique

Transcription

un marathon de New york - Offre Média de la Cité de la musique
cité de la musique
François Gautier, président
Brigitte Marger, directeur général
Ce cycle, dont le titre est un clin d’œil à la célèbre épreuve qui se
déroule chaque année dans les rues de New York, ne propose pas
aux auditeurs une course de quarante-deux kilomètres, mais un parcours à travers quelques « états » de la musique américaine moderne.
Les compositeurs invités à ce rendez-vous, s’ils ne sont pas tous nés
à New York, y ont vécu et travaillé.
Commencé avec l’un des sommets de la musique américaine de l’immédiat après-guerre, les Sonates et Interludes pour piano préparé de
John Cage, le cycle se conclut par la Sonate « Concord » de Charles Ives,
condensé d’un art où se mêlent toutes les sources sonores du Nouveau
Monde.
Entretemps, on aura pu entendre les thèmes de l’un des inventeurs du
be-bop, Thelonious Monk, revisités par le pianiste Antoine Hervé ;
suivre les liens tissés entre les musiques du Vieux et du Nouveau
Continent par Richard Stoltzman et le compositeur Lukas Foss, qui
transmit à Bernstein et Reich la leçon reçue d’Hindemith ; découvrir
deux œuvres pour chœur et orchestre, encore inédites en France, de
Morton Feldman, musicien proche de ses amis peintres de l’action
painting et dont l’œuvre tout entière se situe aux marges du silence ;
ou encore admirer la force émotive des quatuors à cordes de George
Crumb et Steve Reich, sans oublier les ragtimes et les mélodies de
salon de la Nouvelle Angleterre. Une fin de soirée pour goûter l’art, si
américain, de faire à la perfection œuvre de divertissement.
Didier Alluard
samedi 13 décembre - 15h
salle d’art lyrique du Conservatoire de Paris
J ohn Ca ge
Sonates et Interludes, pour piano préparé (intégrale)
Sonates I, II, II, IV
Interlude I
Sonates V,VI,VII,VIII
Interludes II, III
Sonates IX, X, XI, XII
Interlude IV
Sonates XIII, XIV/XV, XVI
Gérard Frémy, piano préparé
concert sans entracte, durée : 1 heure 10 minutes
concert enregistré par France Musique
coproduction cité de la musique, Conservatoire de Paris
un marathon de New York
John Cage
Sonates et Interludes, pour piano préparé
Pour John Cage l’exploration du piano au XXe siècle passe par la technique du piano préparé, dont il fut indiscutablement l’inventeur même si, avant lui, son compatriote américain Henry Cowell composa
dans les années vingt une musique où les cordes de l’instrument
pouvaient être pincées ou frappées par des objets divers. A l’occasion d’un ballet qu’on lui commande en 1938, Cage remplace l’orchestre de percussions, que la fosse ne pouvait contenir, par un piano ;
entre les cordes, il insère des objets (gomme, chiffon, plastique) et fixe
des morceaux de métal, afin de produire de nouvelles sonorités,
bruits parasites et résonances inattendues : « Le piano est préparé
comme on ramasse des coquillages sur une plage. » Avant la fameuse
série des Sonates et Interludes, composées entre 1943 et 1948, Cage
reprend déjà cette technique dans deux pièces pour la danse,
Bacchanale et Daughters of The Lonesome Isle, ou encore Music for
Marcel Duchamp, destinée au cinéma d’Hans Richter. Avec leurs
sonorités étranges et carillonnantes, source d’un Orient imaginaire,
ces Sonates forment « un orchestre de percussions sous le contrôle
d’un seul interprète. » Fidèle de Cage, Gérard Frémy a souvent joué
en concert ces Sonates et Interludes - dont il a signé en 1983 le meilleur
enregistrement à ce jour (Etcetera/Média 7).
Franck Mallet
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samedi 13 décembre - 17h - amphithéâtre du musée
Thelonious Monk
une relecture
(création)
Antoine Hervé, piano
concert sans entracte, durée : 1 heure
un marathon de New York
Thelonious Monk
une relecture
Ancien élève du Conservatoire de Paris, Antoine Hervé a, entre
autres, étudié le piano avec Pierre Sancan. Il affirme son goût pour le
jazz en participant au Concours national de jazz de La Défense en
1981, joue et enregistre en duo - avec Andy Elmer, ils alternent
ensemble le piano et la percussion -, en trio, et avec son orchestre
Bob 13. Compagnon de Gil Evans, Quincy Jones, Peter Erskine,
Carla Bley, Dee Dee Bridgewater ou Didier Lockwood, Antoine
Hervé, à la tête de l’Orchestre national de jazz (où il est nommé en
1987), compose dans des domaines multiples, comme la danse avec
le chorégraphe Philippe Découflé - Tutti. Récemment, en quintette,
avec la chanteuse Yildiz Ibrahimova, il enregistre Paris-Zagreb, et
compose Transit, une partition commandée et créée par l’Ensemble
Intercontemporain. Figure majeure de la musique américaine de la
seconde moitié du XXe siècle, Thelonious Monk laisse une œuvre
riche, qui inspire et suscite des lectures variées. Antoine Hervé avait
déjà réalisé en 1987 un arrangement de son fameux ‘Round midnight,
pour l’Orchestre national de jazz, et, avec le trio Fluide (François
Moutin à la contrebasse et Louis Moutin à la batterie), il a enregistré deux titres de Monk. Après Lenny Tristano et Wayne Shorter,
Antoine Hervé souhaite restituer une musique qui ne cesse de résonner en lui : « Une musique très pianistique, dont la mélodie est facile
à retenir, mais à l’harmonie complexe. Monk détestait le moelleux des
cordes de l’orchestre hollywoodien, ses attaques au piano sont franches
et brutales et son système harmonique particulier ; il procède par
élimination de notes à l’intérieur d’accords complexes. »
F. M.
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samedi 13 décembre - 18h30
salle d’art lyrique du Conservatoire de Paris
George Gershwin
Three Preludes
(durée : 6 minutes)
allegro ben rimato e deciso, andante con moto e poco rubato, allegro
ben rimato e deciso
Aaron Copland
Piano Blues
(durée : 10 minutes)
Charles Ives
In the Morning (durée : 2 minutes)
Serenity (durée : 3 minutes)
Lukas Foss
Three American Pieces
(durée : 10 minutes)
Early Song, Dedication, Composer’s Holiday
pause
Steve Reich
New York Counterpoint, pour clarinette seule
(durée : 12 minutes)
Paul Hindemith
Sonate pour clarinette et piano (extrait)
(durée : 3 minutes)
Kleines rondo, gemächlich
Leonard Bernstein
Sonate pour clarinette et piano
(durée : 11 minutes)
graciozo, andantino / vivace e leggiero
Richard Stoltzman, clarinette
Lukas Foss, piano
coproduction cité de la musique, Conservatoire de Paris
un marathon de New York
Lukas Foss a conçu avec son compatriote américain, le clarinettiste
Richard Stoltzman, un programme qui reflète en grande partie l’esprit
urbain, inspiré par le jazz et les idiomes populaires. Si George Gershwin
ne se rattache pas directement au jazz, nombre de ses mélodies fameuses
ont été reprises par des musiciens de jazz, trouvant là matière à improviser. Lui-même pianiste et improvisateur (on peut le retrouver sur
disque épaulant à l’occasion Adele et Fred Astaire dans les années
vingt), Gershwin a été l’un des principaux compositeurs de la scène de
Broadway, tout en écrivant pour l’orchestre Rhapsody in blue, Un
Américain à Paris et le Concerto en fa. C’est très précisément le 4 décembre
1926 que Gershwin et la contralto Marguerite d’Alvarez donnent en
concert, à l’hôtel Roosevelt de New York, la première de Cinq Préludes
pour piano et la version originale pour deux pianos de la Rhapsodie in blue.
L’année suivante, le compositeur, qui avait entretemps écrit un sixième
prélude (joué cette fois à Boston), projetait de les réunir sous le titre
évocateur et romantique de Novelettes. Mais finalement il décide de
n’en publier que trois qui connaissent dès leur publication un succès
constant. La syncope du jazz, la tonalité nostalgique du blues et l’écho
d’un thème populaire juif, contenu dans le 2e et repris dans le 3e (souvenir des origines russes du compositeur), animent avec brio ces trois
pièces. Il existe de nombreuses transcriptions de cette partition, notamment pour violon et piano, la plus célèbre, réalisée par le compositeur luimême avec la collaboration du violoniste Samuel Dushkin. Don Sebesky
et Stanley Silverman arrangèrent ensemble de nombreuses pièces du
compositeur pour orchestre, et c’est à Sebesky seul qu’on doit la version
pour clarinette et orchestre des Trois Préludes.
Guidé par le jazz et le folklore américain, mais également par une certaine tradition française inculquée à Paris par son professeur Nadia
Boulanger, Aaron Copland a composé plusieurs pièces pour piano
témoignant d’un sens aigu du rythme et de la mélodie. Hormis les
suites pour piano tirées de ses ballets symphoniques Billy the kid et
Rodeo, le musicien a réuni sous le titre Four Piano-blues des pièces composées entre 1926 et 1948, et dédiées à des proches : la 1ère Freely poetic
pour Leo Smit, la 2ème Soft and languid pour Andor Foldes, la 3ème Muted
and sensuous pour William Kapell et la 4ème With bounce pour John
Kirkpatrick. D’une durée d’à peine dix minutes, cet ensemble de quatre
blues pour piano évoque autant les arrangements dépouillés de folksongs par Benjamin Britten que les airs sinueux et entêtants de la chan-
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son noire américaine.
Proche du mouvement transcendantaliste d’Emerson et Thoreau,
Charles Ives élabore une œuvre unique tournée vers la méditation, à
partir d’une conception philosophique, spiritualiste et panthéiste de
l’homme. Aussi ses partitions reflètent toutes, sans exception, la personnalité de leur auteur, brassant dans un grand geste fédérateur ses
souvenirs, les mélodies populaires de son enfance (hymne, cantiques,
chansons, fanfares, etc.). Profondément originale, son œuvre s’inscrit dans
une forme polyrythmique où se mêlent le canon médiéval et les structures atonales. Parmi près de deux-cents mélodies composées depuis
1887, In the mornin’ (1929) et Serenity - A unisson chant (1919) reflètent
les sources pastorales et religieuses de Ives.
A l’opposé, NewYork Counterpoint de Steve Reich est guidé avant tout par
des préoccupations stylistiques. La série des Counterpoint de Steve Reich
- Vermont (1982) et NewYork (1986) -, confronte un instrument soliste
et ses doubles pré-enregistrés. Il s’agit là d’œuvres de transition, où le
compositeur cherche à résoudre un problème technique, tel qu’il était
déjà exposé dans Piano Phase et Violin Phase (1967). En élaborant un
contrepoint rythmique constellé de notes superposées, Reich obtient
une musique à la fois dense et fluide.
Ecrites initialement pour violon et piano en 1944, les Three american
pieces demeurent influencées par le style d’Aaron Copland. Depuis, le
compositeur a adapté ses Pièces américaines pour violon et orchestre,
pour flûte et piano et pour clarinette et piano. Parmi les dix sonates
pour vents et piano de Paul Hindemith, celle pour clarinette et piano
(1939) est certainement l’une de ses plus accomplies, avec celle pour
trompette et celle pour cor. A propos de ce groupe de sonates, le compositeur écrivit à son éditeur qu’il n’existait « rien de bien sérieux pour
les instruments à vent, à l’exception de quelques morceaux classiques » et qu’il
lui semblait « à long terme méritoire d’enrichir cette littérature ». Ce programme se clôt sur la première œuvre publiée de Leonard Bernstein, la
Sonate pour clarinette et piano, achevée en 1942. Si la partition trahit
dans son 1er mouvement (Graciozo) un style d’ornementation qui rappelle l’enseignement de Paul Hindemith dispensé lors des cours de
Tanglewood, elle comporte en revanche dans son 2e mouvement
(Andantino ; vivace e leggiero) une scansion rythmique caractéristique
du compositeur nourri de jazz, exploitée plus tard dans West side story,
F. M.
On the water front ou la Messe.
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samedi 13 décembre - 20h / salle des concerts
Morton Feldman
Coptic Light (1986) (création française)
(durée : 30 minutes)
Luciano Berio
Alternatim, pour alto, clarinette et orchestre (1997) (création française)
(durée : 25 minutes)
entracte
Morton Feldman
Chorus and Orchestra II (1972) (création française)
(durée : 22 minutes)
Michael Gielen, direction
Barbara Hannigan, soprano
Paul Meyer, clarinette
Christophe Desjardins, alto
Robert Gritton, chef de chœur
Chœur de la Radio de Berlin
Orchestre Symphonique du Südwestfunk
Luciano Berio, le Festival d’Automne de Paris et la cité de la musique
dédient ce concert à la mémoire d’André Boucourechliev (28 juillet 192513 novembre 1997)
coproduction cité de la musique, Festival d’Automne à Paris (cycle Morton Feldman)
en collaboration avec le Südwestfunk, le Konzerthaus Berlin et le Konzerthaus Freiburg
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Mor ton Feldman
Coptic Light (1986)
Chorus and Orchestra II (1972)
L’actualité qui accompagne aujourd’hui les œuvres de Morton Feldman
ne doit pas cacher la longue période de désintéressement observée en
France depuis presque vingt ans. Le compositeur explique lui-même
cette incompréhension par le fossé culturel qui sépare les logiques créatrices européenne et américaine, autant que par son propre désir de
dépasser, à la manière de Cage, le statut conventionnel de l’œuvre d’art
(fonction et matérialité). Il expliquait lui-même les divergences de conception dans l’évolution de l’art entre les esthétiques des deux continents. « La
différence entre l’Amérique et l’Europe pourrait être éclairée au mieux
avec Voltaire. Prenons un livre comme Candide où il est question de trois
paradis. Les deux premiers sont des lieux éminemment sublimes. Dans
l’un, le héros découvre les délices de l’amour avec la femme d’un autre
et il est expulsé de ce paradis. Ensuite, nous le retrouvons dans le pays
d’Eldorado, un autre paradis terrestre qu’il devra également quitter. (…)
Les Européens changent parce qu’ils sont chassés du paradis. Il y a des
épidémies, des révolutions ; des nouvelles cultures émergent et ils sont obligés de s’en aller, d’abandonner la tonalité, l’atonalité. Les Américains,
quant à eux, quittent pour ainsi dire le paradis de leur plein gré, (…) en
ayant l’intelligence de partir avant que les choses ne tournent mal… »
(Entretien avec Walter Zimmermann, 1976).
Le point le plus visible de cette rupture concerne l’utilisation minimaliste des harmonies, tout autant que le gigantisme de leur répétition.
Morton Feldman justifie ce paradoxe par un plaisir quasi-hédoniste du
son, autant que par une dimension temporelle imposée à lui-même.
« J’essaie de répéter simplement le même accord, et cela par le biais des
renversements [les mêmes notes dans une disposition différente]. J’aime
beaucoup garder vivants les renversements dans le sens que tout et rien
ne change. (…) Jusqu’à un certain degré, le fait même d’écrire mes
pièces relève de la performance. Je suis hautement concentré lorsque je
travaille, et j’ai trouvé les moyens pour y parvenir pleinement. L’un des
plus importants est d’écrire à l’encre. Ainsi, lorsqu’en travaillant je vois
que je commence à biffer ce que j’écris, je me rends compte que je
croyais être concentré sans réellement l’avoir été. L’écriture à l’encre
devient ainsi un indicateur de mon état de concentration effectif. Ensuite,
notes de programme |11
un marathon de New York
je continue d’écrire la pièce tout en réutilisant l’encre comme indicateur.
Et si je vois que je procède à des ratures, je m’arrête et je reprends le travail à un autre moment. Pour moi, cette organisation est plus importante
que l’organisation des hauteurs, ou toute autre approche conceptuelle
que quelqu’un d’autre peut pratiquer dans son travail. »
Luciano Berio
Alternatim (1997)
Dans la lignée de ses grandes œuvres symphoniques, Luciano Berio
s’est saisi d’un couple instrumental pour dialoguer avec l’orchestre, en
référence au sens premier d’« alternatim » qui désignait, en musique
ancienne, une alternance entre la monodie grégorienne et la polyphonie. « Cette alternance, explique Luciano Berio dans une interview
accordée à Musica Falsa (novembre-décembre 1997), s’est ensuite muée
en un échange entre la polyphonie vocale et l’orgue. Il y avait alors un
texte que tout le monde connaissait et qui devenait implicite dans les parties instrumentales. Et donc un jeu de présence-absence auquel s’attache Alternatim de manière indirecte, voire métaphorique. » Mais
l’alternance entre les solistes et l’orchestre vaut aussi pour le couple
alto-clarinette dont les timbres tour à tour fusionnent ou accentuent
leur différences, développant à l’échelle du double concerto un jeu subtil entre le même et le différent.
La version interprétée lors de ce concert se présente enfin comme une
version remaniée de la création d’Amsterdam. « L’œuvre n’était pas
complètement achevée, précise Luciano Berio. Je l’avais terminée sept
jours avant sa création à Amsterdam. Des problèmes de balance sont
apparus entre la clarinette et l’alto, la clarinette étant plus puissante
que l’alto. Il fallait donc rééquilibrer les deux partenaires. Cette nouvelle
version permettra également d’espacer le discours. L’entrée de l’orchestre est désormais retardée, permettant de mettre en place les éléments expressifs et structurels de l’œuvre. (…) De toute façon, une
partition n’est jamais achevée. L’expérience d’une œuvre se promène de
manière plus ou moins explicite dans d’autres œuvres. Elles parlent
entre elles. Il y a un processus d’accumulation et d’oubli. Les œuvres sont
le sillon d’un parcours. Le mien est celui d’un voyageur : on voyage ici
ou là, dans une belle ville ou devant un beau paysage. Chaque œuvre est
une trace de ce moment-là. »
Emmanuel Hondré
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samedi 13 décembre - 22h30 / amphithéâtre du musée
ragtimes et mélodies de salon
John Philip Sousa
The Stars and Stripes Forever
El Capitan
(durée : 6 minutes)
Scott Joplin
Bethena, a Concert Waltz
(durée : 4 minutes 30)
William H. Krell
Mississippi Rag
(durée : 3 minutes 30)
Joseph Francis Lamb
Nightingale Rag
(durée : 4 minutes)
Stephen Foster
Beautiful Dreamer
Old Folks at Home
Gentle Annie
(durée : 9 minutes)
Eubie Blake
The Charleston Rag
(durée : 3 minutes 30)
Ir ving Berlin
I Love a Piano
(durée : 3 minutes)
Arthur Fields et Walter Donovan
Aba Daba Honeymoon
(durée : 2 minutes 30)
Scott Joplin
Solace
Maple Leaf Rag
Stoptime Rag
Elite Syncopations
(durée : 10 minutes)
John Philip Sousa
Washington Post March
(durée : 3 minutes)
Ernie Burnett
My Melancholy Baby
(durée : 5 minutes)
Geor ge Michael Cohan
I want to hear a Yankee Doodle tune
Over There !
You’re a Grand Old Flag
Yankee Doodle Boy
(durée : 3 minutes)
Jeff Cohen, piano
Peggy Bouveret, soprano
Carol Robinson, clarinette
Pierre Gillet, trompette
Benny Sluchin, trombone
Marc Marder, contrebasse
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ragtimes et mélodies de salon
Aux Etats-Unis, la perfection dans les arts du divertissement atteint un
tel niveau qu’elle bouscule les frontières entre musiques populaire et
sérieuse. Lorsque Kurt Weill, musicien de la « vieille » Europe, y émigre
en 1935, il est fasciné par cette spécificité de la vie américaine : « J’ai
très vite compris que la scène de Broadway était au public américain
ce que les salles de concerts et d’opéras sont pour les Européens. J’ai
donc écrit de plus en plus ma musique à l’intention de Broadway et,
aujourd’hui [en 1946], j’ai la conviction que le public américain est prêt
à accepter sur scène sa propre forme d’opéra. » A maints égards,
l’opéra de George Gershwin Porgy and Bess (1935), composé à la
lumière de la réalité - le problème noir, l’interpénétration et l’intégration des cultures européennes par le Nouveau Monde, le rapport
à l’argent, etc… -, symbolise cet art si… américain.
Stephen Foster (1826-1864), planteur du Sud, laisse transparaître
dans la plupart de ses chansons de salon la nostalgie, l’humour et le
sens de la dérision propres aux mélodies des Noirs américains (My
old Kentucky home, Old Black Joe). Si ses ragtimes ont aujourd’hui fait
le tour du monde, Scott Joplin en revanche fut loin d’obtenir une
reconnaissance de son vivant. Comme bien des artistes noirs nés au
siècle dernier, il n’a pas eu la chance de suivre un enseignement
musical classique, alors réservé aux Blancs. Sa formation, empirique,
ne l’empêche pas de fonder son premier orchestre à Chicago, en
1893. Un premier spectacle avec jazzband, The Ragtime Dance, est
suivi de l’opéra A Guest of Honor (1903). Son second opéra,
Treemonisha (livret de Gerhard Muller), donné à New York dans les
années dix, ne sera jamais représenté de façon satisfaisante du vivant
de Joplin - Mais, ensuite…
F. M.
notes de programme |15
dimanche 14 décembre - 15h / amphithéâtre du musée
George Crumb
Black Angels, pour quatuor à cordes électrifié
I - Departure
(durée : 18 minutes)
1 - Threnody I : Night of the Electric Insects
2 - Sounds of Bones and Flutes 3 - Lost Bells
4 - Devil-music 5 - Danse macabre
II - Absence
6 - Pavana Lachrymae (Der Tod und das Mädchen)
7 - Threnody II : Black Angels ! 8 - Sarabanda de la Muerte Oscura
9 - Lost Bells (Echo)
III - Return
10 - God-music 11 - Ancient Voices
12 - Ancient Voices (Echo)
13 - Threnody III : Night of the Electric Insects
John Cage
Freeman Etudes, pour violon (extraits) (durée : 12 minutes)
Hae Sun Kang, violon (études XII et XXV)
Jeanne-Marie Conquer, violon (études I et XXI)
Steve Reich
Different Trains, pour quatuor à cordes et bande magnétique
America/Before the war, Europe/During the war, After the war
(durée : 27 minutes)
Quatuor de l’Ensemble Intercontemporain :
Jeanne-Marie Conquer, Hae Sun Kang, violons
Christophe Desjardins, alto
Jean-Guihen Queyras, violoncelle
coproduction cité de la musique, Ensemble Intercontemporain
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Ce concert réunit trois œuvres emblématiques du XXe siècle, témoignant, à des degrés divers, de l’engagement du compositeur dans une
société déchirée par ses conflits. Le quatuor Black Angels (1970) inspiré de la guerre du Vietnam, de l’Américain George Crumb, s’impose
par sa beauté glacée et les bruits mystérieux qui le traversent : « Ces
treize images du Pays des ténèbres sont conçues comme une parabole
sur notre époque troublée. » Entre 1977 et 1990, John Cage a composé
trente-deux études pour violon solo, réparties en quatre livres de huit
pièces chacun : « Je les ai faites aussi difficiles que possible, car aujourd’hui nous sommes confrontés à de très graves problèmes de société,
et on pense généralement que la situation est sans espoir et qu’il n’y
a rien à faire. Je pense donc que cette musique, qui est presque impossible, constitue un exemple de l’aspect praticable de l’impossible. »
Même s’il est vrai que ces Etudes nécessitent une attention soutenue,
jamais la virtuosité de l’interprète ne peut être prise en défaut. Chaque
note exige un jeu si complexe d’intonations et de nuances (toutes
marquées !), qu’elle semble exister pour elle-même. Œuvre « partiellement autobiographique », où Steve Reich évoque en parallèle les
trains de son enfance, entre Los Angeles et New York, et les convois de
déportation qui emportaient à la même époque les Juifs d’Europe
vers la mort, Different Trains (1988) se singularise à la fois par son propos grave et un emploi original de l’échantillonneur, un clavier électronique qui permet au compositeur d’accorder la mélodie
instrumentale sur la hauteur des voix et des bruits enregistrés.
F. M.
George Crumb
Black Angels (1970)
J’ai conçu Black Angels (treize images du Pays des Ténèbres) comme
une sorte de parabole sur notre époque troublée. On peut considérer
la pièce comme une œuvre à programme en ce sens qu’on y trouve de
nombreuses allusions symboliques, bien que l’axe essentiel de la
pièce - Dieu contre Satan - ait des conséquences autres que sur un
plan purement métaphysique. L’image de l’« Ange Noir » était un
procédé conventionnel employé par les peintres primitifs pour symboliser l’ange déchu. La structure de Black Angels est comme une
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un marathon de New York
grande arche suspendue aux trois pièces intitulées Threnody. L’œuvre
dépeint un voyage de l’âme dont les trois étapes seraient le Départ (la
perte de l’état de grâce), l’Absence (l’anéantissement spirituel) et le
Retour (la rédemption). Il y a plusieurs allusions à la musique tonale
dans Black Angels : une citation du Quatuor « La Jeune fille et la mort »
de Schubert (dans la Pavana Lachrymae et aussi en un faible écho
dans la dernière page de l’œuvre) ; une Sarabanda inédite écrite dans
un style synthétique ; la tonalité soutenue en si majeur de God Music
et différentes références au Dies irae. On trouvera souvent des symboles
traditionnels dans la musique tels que le diabolus in musica (l’intervalle
du triton) et le trillo di diavolo (le « trille du diable » de Tartini).
L’amplification des cordes dans Black Angels cherche à produire un
effet « de nature surréaliste ». Ce surréalisme est rehaussé par l’usage
de certains effets inhabituels aux cordes. Par exemple les « sons
pédale » (les sons obscènes de la Devil-music) ; le jeu de l’archet entre
la main gauche et le sillet (pour produire un effet de consort de
viole) ; les trilles sur les cordes avec des dés à coudre. Les musiciens
utilisent aussi des maracas, des tam-tams et des verres de cristal
accordés qui sont joués à l’archet pour produire un effet d’« harmonica de verre » dans God Music. Black Angels est une commande de
l’Université du Michigan et a été créée par le Stanley Quartet. En
exergue de la partition sont ces mots : « achevée ce vendredi 13 mars
1970 (in tempore belli) ».
George Cr umb
John Cage
Freeman Etudes
Les Freeman Etudes, écrites entre 1977 et 1980, représentent l’étape
la plus récente dans l’exploration des instruments à cordes, en particulier du violon, qu’a régulièrement menée John Cage depuis la fin
des années 1940. Ces seize études (qui seront finalement au nombre
de trente-deux) portent le nom de Betty Freeman, le célèbre mécène
et l’amie très proche de Cage. Mais il y a une autre raison pour ce
titre : Cage a souvent indiqué l’importance pour lui de la vie et de
l’œuvre d’hommes tels que Henry David Thoreau, Daisetz Teitaro
Suzuki, R. Buckminster Fuller, Marshall McLuhan et d’autres, qui
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u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
tous étaient vraiment libres (free). Les agrégats de sons qui composent
chacune de ces études ont été obtenus par la superposition d’une
feuille transparente sur une carte stellaire. Cage avait déjà utilisé ce
procédé pour les Etudes australes pour piano et les Etudes boréales pour
piano et violoncelle, composées toutes deux durant cette même période.
Ce procédé implique beaucoup plus qu’une simple transcription.
Cage construisit une grille compositionnelle - en fait une série de
grilles, dont certaines entrent en jeu avant, quelques-unes durant,
et d’autres après l’acte de transcription. Le premier élément à être mis
en place, par exemple, était la « densité » en sons de chaque étude.
L’étape suivante consistait à « déposer » des fragments de constellation sur le manuscrit. Finalement cette carte naturelle était élaborée et enrichie de bien des éléments distincts, d’interventions humaines
par lesquelles la partition était adaptée au caractère et aux exigences
du violon, ce qui permettait de tirer de cet instrument de nouvelles
possibilités sonores jamais entendues jusque-là. Ainsi des notesétoiles individuelles furent développées en des intervalles et des agrégats auxquels venaient s’ajouter des indications sur la dynamique,
le choix des cordes, etc. Pour le compositeur, donc, les Freeman
Etudes impliquaient un jeu subtil et fascinant de (libre) choix par
lequel les cartes du ciel étaient transformées en pièces musicales.
Mais, pour le violoniste, les Freeman Etudes fournissent également
une gamme de choix tout aussi libres et attrayants. Des éléments
comme le tempo, le jeu de l’archet et le doigté sont laissés à l’appréciation de l’interprète, en fonction de ses propres considérations
techniques et expressives. Ainsi la liberté intrinsèque des Freeman
Etudes réside dans un équilibre magique entre ce qui est prédéterminé et ce qui ne l’est pas, entre la nécessité et le libre arbitre.
Gigliola Nocera
Steve Reich
Different Trains
J’utilise dans Different Trains une nouvelle manière de composer qui a
ses origines dans mes compositions antérieures pour bandes magnétiques : It’s Gonna Rain (1965) et Come Out (1966). L’idée générale est
d’utiliser des enregistrements de conversations comme matériau musi-
notes de programme |19
un marathon de New York
cal. L’idée de cette composition vient de mon enfance. Lorsque j’avais
un an, mes parent se séparèrent. Ma mère s’installa à Los Angeles et
mon père resta à New York. Comme ils me gardaient à tour de rôle, de
1939 à 1942 je faisais régulièrement la navette en train entre New
York et Los Angeles, accompagné de ma gouvernante. Bien qu’à
l’époque ces voyages fussent excitants et romantiques, je songe maintenant qu’étant juif, si j’avais été en Europe à cette période, j’aurais sans
doute pris des trains bien différents. En pensant à cela, j’ai voulu
écrire une œuvre qui exprime avec précision cette situation.Voilà ce que
j’ai fait pour préparer la bande magnétique :
1 - J’ai enregistré ma gouvernante Virginia, maintenant âgée de plus
de soixante-dix ans, qui évoque nos voyages en train.
2 - J’ai enregistré un ancien employé des wagons-lits sur la ligne New
York - Los Angeles, maintenant à la retraite et âgé de plus de quatrevingts ans : M. Lawrence Davis, qui raconte sa vie.
3 - J’ai rassemblé des enregistrements de survivants de l’Holocauste :
Rachella, Paul et Rachel, tous à peu près de mon âge et vivant aujourd’hui en Amérique, qui parlent de leurs expériences.
4 - J’ai rassemblé des sons enregistrés de trains américains et européens des années 1930-1940.
Pour combiner les conversations sur bande magnétique et les instruments à cordes, j’ai sélectionné des exemples brefs de discours, aux
différences de ton plus ou moins marquées, et je les ai transcrits aussi
précisément que possible en notation musicale. Ensuite, les instruments à cordes imitent littéralement la mélodie du discours. Les
exemples de conversation et les bruits de trains ont été transférés sur
bande magnétique à l’aide d’un échantillonnage de claviers, les sampling keyboards, et d’un ordinateur.Trois quatuors à cordes séparés ont
aussi été ajoutés à la bande magnétique pré-enregistrée et le quatuor final, joué par des musiciens, vient s’ajouter lors du concert.
Different Trains comprend trois mouvements - mouvement étant pris
ici au sens large du terme car les tempi changent fréquemment dans
chaque mouvement : L’Amérique-Avant la guerre, L’Europe-Pendant la
guerre, Après la guerre. Cette composition a donc une réalité à la fois
sur le plan documentaire et sur le plan musical et ouvre une nouvelle direction. C’est une direction qui conduira sous peu, je l’espère, à une nouvelle sorte de théâtre multi-média combinant
Steve Reich
documentaire, musique et vidéo.
20 |cité de la musique
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
America-Before the war
L’Amérique-Avant
la guerre
from Chicago to New York (Virginia)
de Chicago à New York (Virginia)
one of the fastest trains
l’un des trains les plus rapides
the crack train from New York (Mr Davis)
le super train de New York (M. Davis)
from New York to Los Angeles
de New York à Los Angeles
different trains every time (Virginia)
des trains différents à chaque fois (Virginia)
from Chicago to New York
de Chicago à New York
in 1939
en 1939
1939 (Mr Davis)
1939 (M. Davis)
1940
1940
1941
1941
1941 I guess it must’ve been (Virginia)
1941 je pense que cela devait être (Virginia)
Europe-During the war
L’Europe-Pendant
la guerre
1940 (Rachella)
1940 (Rachella)
on my birthday
le jour de mon anniversaire
The Germans walked in
Les Allemands sont entrés
walked into Holland
sont entrés en Hollande
Germans invaded Hungary (Paul)
Les Allemands ont envahi la Hongrie (Paul)
I was in second grade
j’étais à l’école primaire
I had a teacher
j’avais un professeur
a very tall man, his hair was concretely plas-
un homme très grand, ses cheveux étaient
tered smooth
gominés
He said, « Black Crows invaded our country
Il a dit : « des Corbeaux Noirs ont envahi
many years ago »
notre pays, il y a de nombreuses années » et
and he pointed right at me
il m’a montré du doigt
No more school (Rachel)
Plus d’école ! (Rachel)
You must go away
Il faut que tu partes
and she said, « Quick, go ! » (Rachella)
et il a dit : « Va t’en vite ! » (Rachella)
and he said, « Don’t breathe ! »
et elle a dit : « Ne respire pas ! »
into those cattle wagons (Rachella)
dans ces wagons à bestiaux (Rachella)
for 4 days and 4 nights
pendant 4 jours et 4 nuits
and then we went through this strange sou-
ensuite nous sommes passés par ces
ding names
endroits aux noms étranges
Polish names
Des noms polonais
Lots of cattle wagons there
Là il y avait beaucoup de wagons à bestiaux
notes de programme |21
un marathon de New York
They were loaded with people
Ils étaient bourrés de monde
They shaved us
Ils nous ont rasés
They tatooed a number on our arm
Ils nous ont tatoué un matricule sur le bras
Flames going up to the sky - it was smo-
Des flammes montaient vers le ciel - il y
king
avait de la fumée
After the war
Après la guerre
and the war was over (Paul)
et puis la guerre s’est terminée (Paul)
Are you sure ? (Rachella)
Etes-vous sûr ? (Rachella)
The war is over
La guerre est finie
going to America
partant pour l’Amérique
to Los Angeles
vers Los Angeles
to New York
vers New York
from New York to Los Angeles (Mr. Davis)
de New York à Los Angeles (M. Davis)
one of the fastest trains (Virginia)
l’un des trains les plus rapides (Virginia)
but today, they’re all gone (Mr. Davis)
mais aujourd’hui ils ont tous disparu (M.
Davis)
There was one girl, who had a beautiful
Il y avait une fille qui avait une voix superbe
voice (Rachella)
(Rachella)
and they loved to listen to the singing, the
et ils adoraient l’écouter chanter, les
Germans
Allemands
and when she stopped singing theu said,
et quand elle s’arrêtait de chanter, ils disaient :
« More, more » and they applauded
« Encore, encore », et ils applaudissaient
« Crack » in the older sens of « best »
« Crack » au sens ancien de « meilleur »
(traduction Isabelle Leymarie)
22 |cité de la musique
dimanche 14 décembre - 16h30
salle d’art lyrique du Conservatoire de Paris
Charles Ives
Three-page Sonata, pour piano (1905)
allegro moderato, andante, adagio, allegro/March Time
(durée : 7 minutes)
The Innate, pour piano et quintette à cordes (1908)
(durée : 2 minutes)
Largo, pour piano, violon et clarinette (1901)
(durée : 5 minutes)
Halloween, pour piano, quatuor à cordes et percussions (1906)
(durée : 3 minutes)
pause
Sonate n° 2, « Concord, Massachusetts, 1840-1860 », pour piano
et flûte (1911-1915)
Emerson, Hawthorne, The Alcotts, Thoreau
(durée : 48 minutes)
Alexei Lubimov, piano
Benoît Fromanger, flûte
étudiants du Conservatoire de Paris :
Jérôme Voisin, clarinette
Damien Petitjean, percussions
Quatuor à cordes Diotima :
Eiichi Chijiiwa, Fabien Roussel, violons
Franck Chevalier, alto
Pierre Morlet, violoncelle
concert enregistré par France Musique
coproduction cité de la musique, Conservatoire de Paris
un marathon de New York
Charles Ives
Géant de la musique américaine du XXe siècle, Charles Ives (18741954), après ses études à l’Université de Yale, composa une série
d’œuvres au style académique sous la direction du compositeur
Horatio Parker. Abandonnant rapidement cette première manière, et
adoptant la philosophie transcendantaliste de Henry David Thoreau
- l’auteur de l’hymne épicurien Wladen ou la vie dans les bois -, Ives
conçoit son propre langage musical comme le miroir de sa mémoire.
La lecture d’un livre, la sirène d’une voiture de pompier, la fête au village, un chœur de fidèles, la rumeur de la rue ou un thème populaire : tout est souvenir, tout est musique. En regard de pièces brèves
telles que Halloween - peut-être la première partition aléatoire du XXe
siècle, puisque le compositeur précise qu’il faut jouer plusieurs fois
la pièce en faisant alterner ad libitum les combinaisons instrumentales ainsi que le choix des tempi et de nuances... -, ou l’un des Largo,
le pianiste Alexei Lubimov joue la Sonate n° 2 (1920), hommage aux
philosophes et écrivains qui vécurent à Concord, pour laquelle Ives
indique que les quatre mouvements ont été « baptisés Sonate, faute de
mot plus exact et bien que le terme ne soit peut-être justifié ni par la
forme, ni par la substance de l’œuvre. La Sonate entreprend de
dépeindre Emerson et Thoreau en tableaux impressionnistes, de faire
un croquis des Alcott, et, dans un scherzo, de refléter la légèreté qui
caractérise souvent le côté fantastique de Hawthorne. »
Franck Mallet
24 |cité de la musique
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
John Cage
(Los Angeles, 1912 - NewYork, 1992)
Après avoir hésité entre plusieurs
disciplines artistiques, il choisit
finalement la musique sur les
conseils de Henry Cowell dont il
suit les cours de composition,
avant de suivre ceux, entre autres,
d’Arnold Schönberg en Californie
(1934-1937). Se fixant en 1942 à
New York, il rencontre Marcel
Duchamp et commence à collaborer avec Merce Cunningham. Il
s’initie à la philosophie zen et au I
Ching à partir de la fin des années
quarante. Le piano préparé, le happening, l’indétermination comme
principe d’organisation, l’élargissement de la musique à toutes les
sources sonores possibles sont
quelques-unes des inventions de
Cage qui ont progressivement fait
de lui, à partir de la fin des années
cinquante, l’une des figures marquantes de la musique contemporaine internationale.
professeurs de composition. Au
cours de l’hiver 1949-1950, il rencontre John Cage qui l’encourage
dans une voie intuitive, loin de tout
système. Tenté par l’écriture graphique qu’il utilise dans Projection
2, il y renonce entre 1953 et 1958,
puis de manière définitive en 1967,
avec In Search of an Orchestration,
refusant que ses interprètes ne travestissent une telle notation en un
art de l’improvisation. Ami du
poète Frank O’Hara, du pianiste
David Tudor, des compositeurs
Earle Brown et Christian Wolff,
des peintres Mark Rothko, Philip
Guston, Franz Kline, Jackson
Pollock et Robert Rauschenberg,
dont les noms jalonnent les titres
de nombreuses compositions, il est
nommé professeur à l’Université
de New York/Buffalo (1973-1987),
où il occupe la chaire Edgard
Varèse. En 1984 et en 1986, il
enseigne aux Ferienkurse für Neue
Musik de Darmstadt. Il meurt le 3
septembre 1987.
Morton Feldman
Né le 12 janvier 1926 à New York,
Morton Feldman étudie le piano
avec Madame Maurina-Press, une
élève de Busoni à qui il dédiera
Madame Press Died Last Week at
Ninety (1970). Ses premières compositions sont influencées par le
style de Scriabine.Wallingford
Riegger, en 1941, puis Stefan
Wolpe, en 1944, deviennent ses
Luciano Berio
est né à Oneglia (Ligurie) en 1925.
Après avoir étudié la musique avec
son père, il est, de 1946 à 1951,
l’élève de Paribeni et Ghedini au
Conservatoire Giuseppe Verdi de
Milan. En 1954, il fonde et dirige
avec Bruno Maderna le Studio de
Phonologie de la RAI à Milan. De
1953 à 1960, il enseigne au
notes de programme |25
un marathon de New York
Ferienkurse für Neue Musik de
Darmstadt tout en dirigeant, de
1955 à 1958, la revue et les
concerts Incontri musicali.
Professeur à la Berkshire School of
Music (Tanglewood), au Mills
College d’Oakland (Californie), où
il côtoie Darius Milhaud, à
l’Université de Harvard ou à la
Julliard School of Music de New
York, il crée en 1967 le Julliard
Ensemble. De 1973 à 1980, il est
directeur du département électroacoustique de l’Ircam, et de 1975 à
1977, directeur artistique de
l’Orchestre de Chambre d’Israël et
de l’Accademia Filarmonica
Romana. En 1980, il crée le
Centro Tempo Reale à Florence.
Membre de l’American Academy
of the Arts and Letters, de la Royal
Academy of London, de
l’Accademia del Lincei et de
l’Akademie der Künste, Luciano
Berio dirige la chaire de poètique
Charles Eliot Norton à l’Université
d’Harvard en 1993-94.
George Crumb
(Charleston,Virginie occidentale,
1929). Elève du Mason College of
Music and Fine Arts en piano et
composition, puis à l’Université du
Michigan et enfin au Berkshire
Music Center où il fait la connaissance de Boris Blacher qu’il suit à
Berlin (1955-56). Docteur en
musique (1959), il est professeur à
26 |cité de la musique
l’Université du Colorado (19591964), puis compositeur en résidence à l’Université de
Pennsylvanie. Sa musique, d’une
concision webernienne et marquée
par l’influence de Debussy et des
traditions orientales, est très originale par ses sonorités. Plusieurs de
ses œuvres s’appuient sur des
poèmes de Federico Garcìa Lorca :
Songs, Drones and Refrains of Death
(1968), Night of the Four Moons
(1969), Ancient Voices of Children
(1970), Madrigals (1965-1969).
Steve Reich
(New-York, 1936). Etudie la composition à la Juilliard School puis
au Mills College en Californie avec
notamment Darius Milhaud et
Luciano Berio. Il met au point à
partir du milieu des années
soixante une technique de composition fondée sur le déphasage qui
le conduit à concevoir la musique
comme « processus graduel ». Il
introduit, au cours des années
1970, de nouvelles techniques portant sur la modification graduelle
des timbres et des rythmes. Sa production des années 1980-1990 est
notamment marquée par une intégration originale de la voix parlée
dont les intonations sont transcrites par les instruments. Parmi
ses œuvres : Piano Phase (1967),
Drumming (1971), Music for 18
Musicians (1976), Tehilim (1981),
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
The Cave (1993), Three
Tales/Hindenberg, acte I d’un opéra
vidéo (1997).
Charles Ives
(Danbury, Connecticut, 1874 - New
York, 1954). Il apprend la musique
auprès de son père et est organiste
de sa ville natale dès l’âge de quatorze ans. Il étudie entre 1894 et
1898 à l’Université de Yale. En 1898,
il décide d’entrer dans les affaires,
et devient ainsi, en toute indépendance, un « musicien du dimanche »
qui se consacre à la composition lors
de ses week-ends et vacances passées dans sa ville natale. En 1899, il
fonde avec Julius Myrick une compagnie d’assurances qui devint l’une
des plus importantes des Etats-Unis.
Une déficience cardiaque le réduit
en 1930 à un état de semi-invalidité.
Son œuvre – qui a principalement
été écrit entre 1900 et 1918 et qui
comporte une centaine de mélodies,
quatre symphonies, deux sonates
pour piano, deux quatuors à cordes
et un grand nombre de pièces instrumentales pour des formations
diverses – n’a guère été joué avant
les années 1950.
notes de programme |27
un marathon de New York
biographies
Gérard Frémy
Pianiste français né à
Bois-Colombes le 12
mars 1935. Premier
prix au Conservatoire
de Paris dans la classe
d’Yves Nat, à seize
ans, il est désigné par
Marcel Dupré et
l’Action Française
d’Action Artistique
comme boursier du
gouvernement soviétique. Durant trois ans
il étudie au
Conservatoire de
Moscou dans la classe
d’Heinreich Neuhaus
et obtient le diplôme
d’études, puis devient
assistant de Neuhaus
durant un an.
Quarante concerts en
URSS et des enregistrements pour la radio
d’Etat, tel est le bilan
de son séjour en
Russie. Il joue ensuite
dans la plupart des
pays d’Europe, aux
USA, et participe,
depuis 1965, aux
grands festivals.
Lauréat de la
Fondation de la
28 |cité de la musique
Vocation, Gérard
Frémy est aussi le
porte-parole de la
jeune musique : soliste
des ensembles Ars
Nova, Musique
Vivante, il a joué pendant cinq mois avec le
groupe Stockhausen à
Osaka (1970). En
1985, il est nommé
professeur de piano et
de musique de
chambre au
Conservatoire de
Paris. Parmi les créations qu’il a effectuées
figurent des œuvres de
Luc Ferrari (Société
II ; Si le piano était un
corps de femme ; Und so
Weiter), Maurice
Ohana (24 Préludes,
1973), Karlheinz
Stockhausen (Pôle
pour deux).
Antoine Hervé,
pianiste, compositeur,
chef d’orchestre,
directeur artistique et
producteur, ne
manque pas de cordes
à son arc. Né à Paris le
20 janvier 1959, il
débute la musique par
l’étude du piano à
l’âge de huit ans, puis
entre au Conservatoire
de Paris. Il étudie le
piano avec Pierre
Sancan, l’orchestration avec Marius
Constant, l’écriture
avec Daniel-Lesur,
Henri Challan, JeanClaude Raynaud et
Claude Ballif. Primé
au Concours
International de Jazz
de la Défense, il
obtient ses premiers
engagements dès l’âge
de quinze ans avec son
orchestre. Plus tard, il
crée son propre label
Philoé Music sur
lequel il publie
Horizons en duo avec
Andy Elmer, puis Trio
avec M. Benita et P.
Gritz. Il crée à Radio
France l’orchestre
BOB 13 avec lequel il
enregistre et produit
les albums Live in
Paris et Tutti. Prix
Django Reinhart de
l’Académie du Jazz en
1985, Antoine Hervé
est nommé en 1987 à
la tête de l’Orchestre
national de Jazz. Il le
dirigera jusqu’en
juillet 1989. Ses
années de tournée à
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
travers le monde (plus
de 140 concerts en
grand orchestre) avec
des invités prestigieux
engendrent de nombreuses créations.
Compositeur de la
musique du ballet
Tutti de Philipppe
Découflé, Antoine
Hervé s’intéresse également au cinéma. Il
signe les arrangements
de la musique du film
d’Eric Rochant Un
Monde sans Pitié, puis
compose la musique
de M.Astaire, pièce de
théâtre musical de
Gérard Paquet avec
Dee-Dee Bridgewater.
En 1990, il fonde l’association Hexameron
dont le but est de promouvoir l’improvisation sous toutes ses
formes, puis, suite à la
rencontre avec la
chanteuse turcBulgare Yildiz
Ibrahimova, le
Antoine Hervé
Quintet avec lequel il
enregistre le CD ParisZagreb. Parallèlement,
il crée un certain
nombre de spectacles
musicaux et chorégra-
phiques dont L’Opéra
des Pékins avec
Dominique Rebaud,
Sonate d’Automne avec
Anne Carrié, Mes biens
chers frères dans lequel
il interprète des chansons de Serge
Gainsbourg et de son
frère François Hervé.
Il écrit Hommage à
Miles Davis, concerto
pour trompette, La
Maison brûlée pour
quatuor à cordes et
Transit, pièce pour
percussion et
ensemble, commande
de l’Ensemble
Intercontemporain.
Renouant avec l’esprit
« duettiste », il monte
un duo avec Didier
Lockwood. Il collabore avec Michel
Portal. En 1997, il
crée Mozart, la nuit,
spectacle mis en scène
par Laurent Pelly, faisant intervenir 120
choristes, ainsi qu’un
quartet composé des
frères Moutin et
Markus Stockhausen à
la trompette. C’est
avec ces mêmes musiciens et Arnaud
Franck aux percus-
sions qu’il monte un
nouveau quintet à
l’occasion du festival
de Vienne. Concert
retransmis sur M6
dans « Jazz 6 ». Passage
remarqué également
au Festival InterCeltique en août
1997, où il crée Les
Caprices de Morgane
avec 19 musiciens
dont 9 traditionnels :
cornemuses, bombardes, caisses-claires
bretonnes et Kristen
Noguès à la harpe celtique.
Richard
Stoltzman
a fait ses études à
l’Université d’état
d’Ohio où il obtient
les plus hautes distinctions en musique et en
mathématiques. Il
obtient ensuite un
Master of Music à
l’Université de Yale
dans la classe de Keith
Wilson, puis un doctorat avec Kalmen
Opperman à
l’Université de
Columbia. Richard
Stoltzman est un habitué du festival de
notes de programme |29
un marathon de New York
Marlboro où il a pratiqué la musique de
chambre sous l’égide
des grands musiciens
du moment pendant
10 ans. Il fondera
même l’ensemble
Tashi en 1973. Depuis
cette date, sa virtuosité
si particulière l’a propulsé au plus niveau
des solistes internationaux. Il a joué en
soliste avec plus d’une
centaine d’orchestres,
a participé à de nombreux projets de
musique jazz, et a été
le premier clarinettiste
à donner un récital au
Hollywood Bowl et au
Carnegie Hall. Il est
également le premier
instrumentiste à vent,
en 1986, à recevoir le
Avery Fisher Prize.
Ses talents à appréhender la musique
classique autant que le
jazz l’ont amené à
enregistrer avec Gary
Burton, le Canadian
Brass, Chick Corea,
Judy Collins, Eddie
Gomez, Keith Jarrett,
the King Singers,
Wayne Shorter, Mel
Tormé… Ses relations
30 |cité de la musique
avec les compositeurs
de musique contemporaine lui ont donné
l’occasion de créer
plus d’une douzaine
de concertos et de
sonates pour la clarinette.
Lukas Foss
Pianiste, chef d’orchestre et compositeur
américain, Lukas Foss
fête cette année ses
soixante-quinze ans.
Sa formation fut multiple ; il étudie le piano
et la théorie en
Allemagne, à Berlin,
où il est né, avec Julius
Goldstein. En 1933,
moment où Hitler
accède au pouvoir, sa
famille émigre en
France où il étudie le
piano avec Lazare
Levy, la flûte avec
Marcel Moyse et la
composition avec Noël
Gallon. Quatre ans
plus tard, établi aux
Etats-Unis, il achève
ses études avec Paul
Hindemith (composition) et Serge
Koussevitsky (direction d’orchestre).
Pierre Monteux l’en-
gage comme pianiste
au sein de l’Orchestre
symphonique de
Boston. En 1953, Foss
succède à Arnold
Schoenberg au poste
de professeur de composition, à l’Université
de Californie de Los
Angeles. Figure forte
de l’Amérique musicale des années cinquante, il dirige de
nombreuses formations et se consacre
très tôt à l’improvisation, au sein d’un
ensemble de musique
de chambre, puis en
créant à Buffalo le
Centre pour les arts de
création et de reproduction. Marquée à
ses débuts par un néoclassicisme à la Aaron
Copland, son œuvre se
nourrit à partir de
1960 du sérialisme
(Time cycle), de procédés aléatoires mêlés au
happening (Elytres, Les
Fragments
d’Archiloque, Pour 24
vents) et de théâtre
musical (Paradigm 68).
Dans sa récente partition Night music for
John Lennon, pour
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
cuivres et orchestre,
Foss, à l’image d’un
Brahms admirant la
fraîcheur des valses de
Strauss, proclame son
amour pour une
musique « authentiquement juvénile, le
rock. »
Michael Gielen
Né à Dresde en 1927,
Michael Gielen quitte
l’Allemagne pour
l’Argentine en 1940. Il
étudie la philosophie,
le piano, la théorie
musicale et la composition à Buenos Aires.
Répétiteur au Teatro
Colon en 1947, il est
engagé au Wiener
Staatsoper en 1950 et
ne cesse dès lors de
diriger : l’Opéra de
Stockholm, l’Opéra de
Francforf (1977-87),
des Pays-Bas, mais
aussi l’Orchestre
national de Belgique,
le BBC Symphony
Orchestra... De 1987 à
1995, il dirige la classe
de direction d’orchestre au Mozarteum
de Salzbourg. A partir
de 1986, il est le chef
permanent de
l’Orchestre symphonique du
Südwestfunk. Il quittera cette fonction en
1999 et deviendra
alors principal chef
invité, poste qu’il partagera avec Hans
Zender. Parmi ses
œuvres : Ein Tag tritt
hervor (1963), « die
glocken sind auf falscher
spur » (1969),
Streichquartet (1983),
Pflicht und Neigung
(1989), Sonate pour
violoncelle (1991).
Paul Meyer
Né à Mulhouse en
1965, Paul Meyer étudie au Conservatoire
de Paris et à la
Musikhochschule de
Bâle. Lauréat du
Young Concert Artists
Competition en 1984,
Il est depuis l’interprète d’une centaine
de concertos classiques et contemporains. Paul Meyer se
produit aussi avec
Barbara Hendricks,
Maria Joao Pires,
Gidon Kremer, JeanPierre Rampal,
Mstislav
Rostropovitch, Isaac
Stern, et différents
ensembles dans un
répertoire de musique
de chambre.
Parallèlement à sa carrière de clarinettiste, il
s’intéresse aussi à la
direction d’orchestre.
Robin Gritton
Pianiste, violoncelliste
et chanteur dans les
BBC Singers et le
John Alldis Choir
avant de se consacrer à
la direction, Robin
Gritton est nommé
chef du Chœur de la
Radio Néerlandaise en
1980. Il dirige depuis
1992 le Chœur de la
NDR et depuis 1994
le Chœur de la Radio
de Berlin avec lesquels
il interprète un répertoire qui s’étend de la
musique de la
Renaissance au
Solomon de Haendel, à
L’Enfance du Christ de
Berlioz, aux Vêpres de
Rachmaninov et aux
œuvres contemporaines de Berio,
Messiaen,
Stockhausen ou
Xenakis.
notes de programme |31
un marathon de New York
Chœur de la
Radio de Berlin
Créé en 1923 avec la
première radio allemande, le Chœur de la
Radio de Berlin renaît
en 1945 sous l’impulsion de Helmut Koch
avec lequel il interprète régulièrement
différents oratorios de
Haendel. Sous la
direction de Heinz
Rogner,Wolf-Dieter
Hauschild et Dietrich
Knothe, la formation
devient l’une des plus
demandées dans toute
l’Europe de l’Est.
Depuis la chute du
mur, le chœur s’est
produit sous la direction de Claudio
Abbado, Daniel
Barenboim, Pierre
Boulez ou Georg Solti.
Robin Gritton assure
les fonctions de chef
principal depuis 1994.
Orchestre
Symphonique
du Südwestfunk
Fondé en 1946, grâce
aux autorités françaises d’occupation et
à la ténacité
d’Heinrich Strobel,
32 |cité de la musique
l’Orchestre symphonique de la Radio de
Baden-Baden, SWF, a
toujours eu pour mission de porter à la
connaissance du
public les musiques de
notre temps. Dirigé
depuis 1986 par
Michael Gielen et
associé aux
Donaueschinger
Musiktage, il a été
confronté aux styles
des principaux chefs et
compositeurs de
l’après-guerre.
Régulièrement invité
par le Festival
d’Automne à Paris, il y
interprète notamment
Holliger, Kurtág,
Lachenmann, Nunes,
Zimmermann. Depuis
septembre 1996, l’orchestre est en résidence permanente
dans le nouveau
Konzerthaus de
Freiburg en Breisgau.
A partir de 1999,
Sylvain Cambreling
sera chef permanent,
Michael Gielen et
Hans Zender étant les
principaux chefs associés.
Jeff Cohen
Né à Baltimore
(USA), Jeff Cohen
obtient les prix de
piano et de musique
de chambre au
Conservatoire de Paris
dns les classes de
Reine Gianoli et
Geneviève Joy, avant
de poursuivre sa formation auprès de
Leon Fleisher aux
Etats-Unis et Peter
Feuchtwanger en
Angleterre. Chef de
chant à l’Opéra de la
Monnaie à Bruxelles,
professeur à l’Ecole
d’Art Lyrique de
l’Opéra de Paris, puis
responsable musical
au Théâtre du
Châtelet, il poursuit sa
carrière en se produisant avec de nombreux artistes tels que
John Aler, June
Anderson, Cecilia
Bartoli, Jean-Paul
Fouchécourt,
Véronique Gens, Ivry
Gitlis, Ida Haendel,
François Le Roux,
Noël Lee, Ute
Lemper, Pierre Lenert
et Mady Mesplé. Il
enregistre plusieurs
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
disques : des mélodies
de Duparc, Fauré,
Hahn et Gounod avec
François Le Roux ; au
pianoforte, des Lieder
de Mozart avec
Véronique Dietschy ;
des chansons de Kurt
Weill et de cabaret
avec Ute Lemper... Il
est directeur artistique
pour les enregistrements des œuvres de
Brunneau et de
Roussel avec Jacques
Mercier ; des cantates
de Scarlatti avec
l’Ensemble Gradiva ;
les sonates pour viole
de gambe de JeanSébastien Bach avec
Marianne Muller et J.
Willem Jansen. En
qualité de chef de
chant, il travaille avec
Sir Georg Solti,
Christopher Hogwood
et Michel Plasson. Jeff
Cohen dirige l’orchestre de l’Opéra de
quat’sous mis en scène
par Giorgio Strehler,
assiste Myung-Whun
Chung pour Otello à
l’Opéra Bastille, collabore avec Patrice
Chéreau pour Hamlet
et Lucio Silla, et joue
dans Impressions de
Pelléas de Peter Brook
et avec Fanny Ardant
dans Masterclass, mise
en scène de Roman
Polanski.
Peggy Bouveret
A la suite de ses
études universitaires
accomplies aux EtatsUnis, Peggy Bouveret
perfectionne l’art du
chant en Europe,
notamment à
Londres, à la
Guildhall School of
Music, puis au Covent
Garden London
Opera Centre. Sa carrière internationale
débute au
Metropolitan Opera
de New York par le
rôle de Mimi dans La
Bohème de Puccini et
se poursuit sur les plus
grandes scènes
d’opéra. Elle se produit régulièrement lors
de nombreux récitals
et concerts de
musique contemporaine. De grands chefs
la dirigent tels que
James Levine, Manuel
Rosenthal, Sylvain
Cambreling, Julius
Rudel,Vittorio Negri,
Giuseppe Patane,
Jeffrey Tate... Le
Metropolitan Opera
fait toujours appel à
elle pour des rôles
souvent difficiles,
comme celui de
Thérèse dans Les
Mamelles de Tirésias ou
Jenny dans
Mahagonny. Du
théâtre musical au
concert, au récital à
l’opéra, l’activité diversifiée de Peggy
Bouveret fait d’elle
une artiste complète.
Carol Robinson
a été formée comme
clarinettiste au
Conservatoire
d’Oberlin aux EtatsUnis. En 1979 elle
vient en Europe étudier avec Michel
Portal. Elle joue dans
de grandes formations, se produit en
formation musique de
chambre mais se spécialise dans la création
contemporaine. Elle
crée de nombreuses
œuvres en travaillant
notamment avec
Giacinto Scelsi. Son
notes de programme |33
un marathon de New York
intérêt pour le théâtre
l’incite à travailler
avec, entre autres,
Georges Aperghis
(Enumérations, Atem Paris), le Grupo
Accion Intrumentale
(Hystérie - Theater am
Turm, Francfort et
l’Empire de Dadi Palais de Chaillot,
Paris), Joëlle Léandre
(Silences - Théâtre de
la Bastille, Paris)
Lambert Wilson (Les
Caprices de Marianne Théâtre des Bouffes
du Nord, Paris), et
Stanislas Nordey (Un
Etrange Voyage Théâtre de la ville,
Paris). Animée par
une vision personnelle
du théâtre musical,
elle écrit et dirige ses
propres spectacles : Le
Ruban Rouge (Festival
du Théâtre Français,
Sarrebruck), C-Show
(Centre Georges
Pompidou, Paris),
Warum eine Klarinette ?
(Theater am Turm,
Francfort), Lila
(Théâtre de la Bastille,
Paris), Foule Etroite
(Festival Musiques en
Scène, Lyon), Piste
34 |cité de la musique
(Festival of Musical
Action,Vilnius).
Pierre Gillet
est actuellement cornet solo de l’Orchestre
du Théâtre National
de l’Opéra de Paris et
soliste de l’Ensemble
Ars Nova Musique en
Scène. Il est par
ailleurs membre de
l’ensemble de trompettes de Paris
Eutépé, directeur
musical de l’Orchestre
de cuivres de Paris et
professeur au conservatoire du xxe arrondissement de Paris.
Benny Sluchin
a fait ses études musicales au Conservatoire
de Tel-Aviv, sa ville
natale, et à l’Académie
de musique de
Jérusalem. Il suit des
cours de trombone
avec M. Grabler et M.
Ostrowski.
Parallèlement il étudie
les mathématiques et
la philiosophie à
l’Université de TelAviv et obtient un
« Master of Science »
avec distinction. Il
joue d’abord à
l’Orchestre
Philharmonique
d’Israël pendant deux
ans avant d’occuper,
quatre ans durant, le
poste de co-soliste à
l’Orchestre
Symphonique de
Jérusalem. Une bourse
du Gouvernement
allemand le mène à
Cologne où il travaille
avec Vonko Globokar.
Depuis 1976, il fait
partie de l’Ensemble
Intercontemporain. Il
joue les œuvres les
plus représentatives du
trombone contemporain et participe à de
nombreuses créations
de pièces solistes
(Iannis Xenakis,Vinko
Globokar, Gérard
Grisey, Pascal
Dusapin, Frédérick
Martin, Luca
Francesconi, Elliott
Carter...).
Parallèlement, il prend
part aux recherches
acoustiques de l’Ircam
et achève une thèse de
Doctorat en mathématiques. Il est l’auteur
de plusieurs articles et
ouvrages pédago-
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
giques dont notamment Contemporary
Trombone Excerpts et
Jeu et chant simultanés
sur les cuivres, primés
par le Prix Sacem
1996 de la Réalisation
Pédagogique.
Marc Marder
a fait ses débuts au
Festival de Marlboro
où, à partir de 1975, il
a joué notamment
auprès de Paul
Tortelier et Sandor
Vegh, tout en étant le
plus jeune membre de
l’Orchestre du Festival
Casals (Mexico).
Nommé en 1978
contrebasse solo de
l’Ensemble
Intercontemporain, il
travaille durant deux
ans sous la direction
de Pierre Boulez et
participe ainsi aux festivals de La Rochelle
et de Donauschingen,
ou aux « Proms
Concerts » de
Londres. Retourné
aux Etats-Unis, il se
retrouve comme basse
solo l’Orchestre du
festival « Mostly
Mozart » de New York,
puis revient en France
où il intègre
l’Orchestre national de
France. C’est à la suite
d’une tournée de
musique de chambre
en Amérique qu’il
décide d’aborder en
indépendant les activités et les répertoires
les plus variés.
Interprète et créateur
multiforme, Marc
Marder a donné en
première mondiale des
œuvres de Donatoni,
Aperghis,Taïra, Betty
Olivero, Dao ; joué
West Side Story à
Broadway et le tango
argentin à Paris et
New York ; participé
au Montreux jazz festival en Suisse ; abordé
la musique baroque au
sein de la Grand
Ecurie et la Chambre
du Roy avec JeanClaude Malgoire et de
l’Ensemble Mosaïques
avec Christophe
Coin ; enseigné la
contrebasse au
Conservatoire
National Supérieur de
Lyon de 1984 à 1993
et depuis 1996 la
musique de chambre
au Conservatoire de
Paris ; accompagné la
chanteuse Ingrid
Caven et fait équipe
en musique de
chambre avec Rudolf
Serkin, Peter Serkin,
Felix Galimir, Sandor
Vegh,YoYo Ma, Janos
Starker, Gidon
Kremer, Shlomo
Mintz, les Quatuors
Hagen et Arditti,
Hatto Beyerle, Alain
Planès, l’Ensemble
Amadeus, Maurice
Bourgue, Paul
Tortelier... Auteurs de
plusieurs pièces de
concert et de nombreuses musiques de
scène et de film
(notamment Sidewalk
Stories, long métrage
muet de Charles Lane,
pour lequel il a remporté le Preis der
Deutschen
Schallplattenkritik de
la meilleure musique
de film en 1990 et Les
Gens de la Rizière de
Rithy Panh, dans la
sélection officielle du
Festival de Cannes,
1994), il est dessinateur à ses heures et a
publié un ouvrage en
lithographie, WhileYou
Were Out, maintenant
dans les collections
notes de programme |35
un marathon de New York
permanentes du
Musée d’Art Moderne
(MOMA) de New
York et la Bibliothèque
de Dresde.
Jeanne-Marie
Conquer
obtient en 1980 le premier prix de violon du
Conservatoire de
Paris. Après avoir suivi
le cycle de perfectionnement elle entre à
l’Ensemble
Intercontemporain en
1985, elle est également membre du
Quatuor de
l’Ensemble
Intercontemporain.
Elle vient d'enregistrer
la Sequenza VIII pour
violon de Luciano
Berio chez Deutsche
Grammophon.
Hae Sun Kang,
née à Pusan (Corée du
Sud), débute le violon
à l'âge de 3 ans et
poursuit ses études au
Conservatoire de Paris
dans les classes de
Christian Ferras (violon) et Jean Hubeau
(musique de
chambre). Elle obtient
36 |cité de la musique
un premier prix de
violon et de musique
de chambre puis effectue au sein du
Conservatoire un 3e
cycle de perfectionnement.Titulaire du
diplôme supérieur de
concertiste de l’Ecole
Normale de Musique
de Paris, elle travaille
avec Félix Galimir,
Franco Gulli,
Wolfgang
Schneiderhan, Josef
Gingold et Yehudi
Menuhin. Lauréate
des concours internationaux de violon à
Munich, Montréal,
Rodolfo Lipizer en
Italie, Carl Flesch en
Angleterre,Yehudi
Menuhin à Paris et
premier violon solo de
l’Orchestre de Paris de
1993 à 1994, Hae Sun
Kang s’est produite en
récital et en soliste en
France et à l’étranger.
Elle crée Quad de
Pascal Dusapin en
mars 1996 au
Châtelet. Elle entre à
l’Ensemble
Intercontemporain en
février 1994.
Christophe
Desjardins
Né en 1962,
Christophe Desjardins
est l’élève de Serge
Collot au
Conservatoire de
Paris, où il obtient le
premier prix d’alto en
1983, avant de se perfectionner à la
Hochschule für Musik
de Berlin auprès de
Bruno Giuranna.
Lauréat du Concours
International Maurice
Vieux en 1986, il est
alto solo au Théâtre de
la Monnaie à
Bruxelles et travaille
avec le quatuor à
cordes du même
orchestre. En 1990, il
crée Surfing de
Philippe Boesmans.
Christophe Desjardins
est membre de
l’Ensemble
Intercontemporain
depuis 1990.
Jean-Guihen
Queyras,
né à Montréal en
1967, prend sa première leçon de violoncelle à l’âge de neuf
ans. Il entre quatre ans
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
plus tard au
Conservatoire de
Lyon, qu’il quittera
avec le premier Prix et
la Mention Spéciale
du jury.Tout en poursuivant ses études à
New-York et en
Allemagne, successivement à la Julliard
School et au Mannes
College, qui lui
décerne le Master’s
Degree et un « Prix
d'Excellence », il remporte en 1986 le prix
du Meilleur Jeune
Espoir au concours
Rostropovitch et le
troisième prix au
concours de Munich.
La fondation de la
Vocation, la fondation
Maurice Ravel, la fondation Parke-Davis en
Allemagne et le
concours international
d’Helsinki le récompensent également.
Jean-Guihen Queyras
a participé à de nombreux festivals en
Europe et aux EtatsUnis, et s’est produit
en soliste avec, notamment, l’Orchestre de la
Radio de Munich,
l’Orchestre
Philharmonique de
Radio-France, la
Philharmonie Morave
sous la direction de
Lord Yehudi Menuhin.
Il entre à l’Ensemble
Intercontemporain en
1990.
Benoît Fromanger
Né à Paris, Benoît
Fromanger étudie la
flûte au CNR de
Versailles dans la
classe du regretté
Roger Bourdin. Il y
obtient les premiers
prix de flûte et
musique de chambre.
Il poursuit au
Conservatoire de Paris
où il obtient également ses premiers
prix, l’un dans la
classe d’Alain Marion,
l’autre dans la classe
de Maurice Bourgue.
Il est par la suite lauréat d’importants
concours internationaux ainsi que de la
Fondation Paribas.
Engagé très jeune par
l’orchestre du
Capitole de Toulouse
puis par l’Opéra de
Paris comme « super
soliste », son intérêt
pour l’orchestre et sa
curiosité l’emmèneront hors de nos frontières puisqu’il sera
engagé également
comme super soliste
par l’Orchestre
Symphonique de la
Radio Bavaroise
(Directeur : L.
Maazel). Pendant ce
parcours, Benoît
Fromanger a l’occasion d’enrichir ses
connaissances musicales et d’être dirigé
par des chefs tels que :
L. Bernstein, B.
Haïtink, Z. Mehta,
C.M. Guilini, D.
Barenboim, P. Boulez,
C. Davis, G. Solti,...
Parallèlement, il joue
en soliste dans le
monde entier accompagné d’orchestres tels
que : La Symphonia
de Picardie,
l’Orchestre de
chambre de Rouen,
l’Orchestre de
chambre d’Auvergne,
le Capitole de
Toulouse, l’Opéra de
Paris, les Solistes de
France, l’Orchestre de
chambre Bernard
Thomas, les Archets
notes de programme |37
un marathon de New York
de Paris, l’Orchestre
KBS de Séoul, les
« Baroques Solistes »
de Munich, etc...
Jérôme Voisin
Après une médaille
d’or au CNR de Tours
(1989) dans la classe
de Didier Delettre,
Jérôme Voisin obtient
son Diplôme National
d’études supérieures
de Musique au
CNSM de Lyon dans
les classes de Jacques
Di Donato et Robert
Bianciotto (1993). Il
entre ensuite au
Conservatoire de Paris
en cycle de perfectionnement dans la classe
de Pascal Moraguès. Il
est par ailleurs lauréat
de plusieurs concours
internationaux à
Rome (1992), Prague
(1996) et Toulon
(1997), et se produit
régulièrement dans
différents festivals de
musique de chambre
(Festival des Abbayes,
Musique en Scène,
38èmes Rugissants,
Rencontres musicales
de l’Est tourangeau,
Musique en pays
38 |cité de la musique
d’Auge, Festival de
musique française de
Laon). Jérôme Voisin
est depuis 1997 clarinette basse solo de
l’Orchestre
Philharmonique de
Radio France.
Alexei Lubimov
est né en 1944 à
Moscou et commence
ses études à la Central
Music School de sa
ville natale. A partir de
1963, il étudie au
Conservatoire où il est
un des derniers étudiants de Heinrich
Neuhaus. Passionné
par la musique
contemporaine, il se
fait remarquer en
1968 en jouant à
Moscou des œuvres de
John Cage et Terry
Riley. Il continuera à
faire connaître dans
son pays des compositeurs tels que
Schönberg,Webern,
Stockhausen, Boulez,
Ives et Ligeti et il fait
les créations mondiales des compositeurs soviétiques :
Schnittke,
Gubaidulina,
Silvestrov, Part... Il
fonde à Moscou un
festival de musique
contemporaine et
d’avant-garde
« Alternativa » dont il
est le directeur artistique. Pendant de
nombreuses années
Alexei Lubimov n’eut
pas le droit de sortir
de son pays. C’est
pendant cette période
qu’il a développé son
intérêt pour les instruments d’époque. Il
crée en 1965 le
Quatuor Baroque de
Moscou et donne les
toutes premières auditions sur pianoforte
d’œuvres de Mozart et
Haydn. Il fonde également avec Tatiana
Grindenko un
ensemble baroque
l’« Académie de
Chambre de
Moscou ». A partir de
1987, il peut rejouer à
l’étranger et l’Europe
le découvre dans ses
multiples spécificités :
il joue alors aussi bien
sur instruments
anciens que sur piano
moderne. Il fait ses
débuts aux Etats-Unis
u n m a r a t h o n d e N e w Yor k
en 1991 avec le
Classical Band sous la
direction d’Andrew
Parrott au Lincoln
Center. Puis c’est à
Los Angeles qu’il se
produit en 1993 avec
Salonen et plus tard
en février 1994 avec le
Toronto Symphony. Il
retourne en Amérique
du Nord chaque saison et donne en
octobre 1997 à New
York sous la direction
de Jukka-Pekka
Saraste le 4e Concerto
de Rachmaninov.
Damien Petitjean
Né à Besançon en
1972, Damien
Petitjean effectue ses
études musicales à
l’Ecole nationale de
musique de SaintEtienne. Admis au
Conservatoire de
Paris, il obtient un
premier prix à l’unanimité en 1996 dans la
classe de Jacques
Delécluse et Jean
Geoffroy. Il entre en
octobre 1996 en cycle
de perfectionnement
dans la classe de
Jacques Delécluse. Il
participe à de nombreux concerts tant en
soliste qu’en formations de chambre.
Membre du quatuor
« Percussions
d’Aujourd’hui », il
effectue des tournées
d’animation sous
l’égide des Jeunesses
Musicales de France.
Parallèlement, il se
produit au sein de formations prestigieuses
comme l’Orchestre de
Paris, l’Ensemble
Intercontemporain,
l’Orchestre des
Concerts Lamoureux.
En 1997, Damien
Petitjean est finaliste
au concours international de Münich.
Quatuor à cordes
Diotima
Formé en 1994, le
quatuor Diotima a
pour ambition de
défendre aussi bien le
répertoire classique,
romantique et
moderne que les
œuvres écrites aujourd’hui. A ce titre, il a
obtenu le
Kranichsteiner
Musikpreis du Festival
de Darmstadt 1994, et
crée les deux quatuors
de Brice Pauset au
cours du Festival
d’Automne à Paris en
1996. Le quatuor
Diotima est admis en
cycle de perfectionnement au
Conservatoire de Paris
en 1996 dans la classe
de Jean Sulem. Son
nom est un hommage
à Luigi Nono dont le
quatuor Fragmente,
Stille est dédié à l’héroïne du poète allemand Friedrich
Hölderlin : Diotima.
technique
cité de la musique
Noël Leriche
Olivier Fioravanti
régie générale
Christophe Gualde
Jean-Marc Letang
régie plateau
Marc Gomez
régie lumières
technique EIC
Jean Radel
technique Ircam
Frédéric Prin
régie son
notes de programme |39