le fil d`ariane - Théâtre des Marionnettes de Genève
Transcription
le fil d`ariane - Théâtre des Marionnettes de Genève
Théâtre des Marionnettes de Genève Dossier presse – saison 2009 - 2010 LE FIL D’ARIANE Création du Théâtre des Marionnettes de Genève en coproduction avec la Compagnie Filenbulle (CH) Du 28 novembre au 20 décembre 2009 Texte et mise en scène Olivier Perrier Interprétation Olivier Perrier, Delphine Wuest, Lise Zogmal et Alex Bryand Scénographie Balthazar Boisseau, Alex Bryand, Olivier Perrier Lumière Alex Bryand Musique et bruitages Balthazar Boisseau Conception et construction des marionnettes Cie Filenbulle ~ 50 minutes Dès 5 ans Le spectacle 1. L’histoire Le soleil se couche sur les toits de la ville qui commence à se peupler d’ombres. La magie, la fascination naissent de ce ballet phosphorescent de silhouettes glissant au cœur d’un jeu de pénombre et de lumière. Quels fils secrets se tissent entre les êtres ? Ariane, la funambule, dont la vie fourmille de petits plaisirs insolites, tangue à grand coup de Le Fil d’Ariane pédales sur son vélo qui grince délicieusement. Le clown Auguste, lui, ne retrouve plus son précieux bijou, un anneau serti d’une pierre rouge alors qu’Ariane jongle dangereusement avec des assiettes. Voici la chatte Pellicule, qui semble un dessin de caverne préhistorique ayant pris corps de fil de fer. Au cœur du cirque animé permanent qu’est la rue, se déploie la part d’ombre des personnages, leur côté empreint de mystère. Auguste cherche ainsi une corde tout au long du spectacle… Ce n’est qu’à la fin, sous les projecteurs du plus petit chapiteau du monde, que se profile un fabuleux numéro en équilibre entre ciel et terre. Comme une ritournelle, ce sont toutes les facettes d’une poésie à fleur de bitume qui, délicatement, se révèlent. Nul mieux que ce fil d’Ariane ne sait fixer les gens dans leur quotidienne vérité parfois réinventée. D’où l’impression de feuilleter un vaste album de famille où tout le monde peut se reconnaître avec émotion dans un rythme fluide proche du cinéma. Dans ce spectacle sans paroles, les fantoches miniatures tissés de fil de fer pirouettent dans l’espace d’un cirque, proches de ceux imaginés par l’artiste et sculpteur Calder. Chaque situation a sa toile sonore. Et sa forme où rythme et humour s’allient pour renforcer l’illusion de se pencher sur une bande dessinée qui se met à s’animer et étonne par son univers onirique. Sous la pression malicieuse de doigts, nous assistons à un spectacle captivant, émouvant et curieux, glanant des instants délicieux, des histoires pleines de sentiments. Elles enchantent par la tendre complicité les unissant avec leurs personnages entrouvrant la porte du bonheur. 2. Fil conducteur Deux questions à Olivier Perrier, metteur en scène, dramaturge et manipulateur. Cette création part de la fascination née du spectacle incessant qu’offre la rue et qu’a si bien su recueillir le photographe humaniste français Robert Doisneau, l’une de vos sources d’inspirations. Olivier Perrier : Le fil d’Ariane est ici fil conducteur dans une création estampée d’images d’ombres et Il y a parfois un petit fil de lumières illustrant la ville et ses dédales dans une atmosphère si réunissant plusieurs parcours particulière, celle du crépuscule. Souvent dans ce monde d’ombres, de vie ou de personne l’on croise furtivement des silhouettes sans vraiment les connaître. Il y a parfois un petit fil réunissant plusieurs parcours de vie ou de personnes. Petit à petit, le spectacle révèle lentement ces correspondances souterraines, le fil conducteur entre les êtres, les choses et leur environnement. A la fin, on quitte le monde des ombres pour entrer dans celui du cirque. Dans cette ville imaginaire, il y a beaucoup de vélos. Ils permettent des effets de travelling qui font voyager le spectateur un peu comme au cinéma. Les sons et les objets participent d’une poésie que la ville peut nous transmettre. Ainsi ce parcours d’un petit rat dans un égout permet de nous transporter d’un univers à l’autre. Le vélo, lui, crée un lien d’une maison à l’autre. Pour l’atmosphère, on peut songer, au cinéma, qui vient de l’ombre d’ailleurs, aux films de Tati ou à « Amélie Poulain » de Jeunet. Et l’influence du photographe humaniste Doisneau sur le spectacle ? O. P. : Le photographe Robert Doisneau est ce tendre pêcheur en eaux tranquilles. Il met en lumières et cadre des situations que nous aurions peut-être ignorées comme simple passant. Jour après jour, Doisneau a fixé pour nous ce qu’il appelle « les gestes ordinaires de gens ordinaires dans des situations ordinaires », nous livrant ses joies et ses découvertes faites au fil des rues. Doisneau écrit : « Il est des jours où l’on ressent le simple fait de voir, comme un véritable bonheur… On se sent si riche qu’il nous vient l’envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. » Ce sont quelques-uns de ces moments poétiques, burlesques ou touchants récoltés au gré des rues que Le Fil d’Ariane se propose de transfigurer au cœur d’un théâtre d’ombres ayant l’univers du cirque comme toile de fond. 3. Au fil de la réalité U ne histoire de ville. Au coucher du soleil, les toits dans la lueur du soir se peuplent d'ombres malicieuses. Quels liens se forment entre les protagonistes de cette aquarelle poétique de la vie quotidienne ? Quel petit animal sans-gêne va venir jouer parmi les hommes ? Comment rendre le quotidien extraordinaire ? En captant des murmures urbains, Le Fil d’Ariane nous fait sourire, nous émeut, nous révèle à nous-mêmes. C'est un diaporama d'instants saisis sur le vif, tels des polaroids qui capturent les petits riens du monde autour de nous. Et il s'en passe des choses sans qu'on s'en aperçoive ! Telle cette personne qui promène son chien, un jeune dansant avec son i-pod sur les rythmes de flashs de touristes, un enfant veut une barbe à papa et laisse échapper son ballon qui s’en va rejoindre les funambules dans le ciel. Des scènes banales et si riches, autant de détails qui deviennent soudain le centre d'intérêt. Des moments minuscules, cocasses et tendres, qui laissent une saveur particulière et durable dans la tête. Et d’autres moments tout aussi délicats comme la traversée de la ville à vélo. Ariane la funambule, dont la vie fourmille de petits plaisirs insolites, tangue sur son vélo; le clown Auguste ne retrouve plus son précieux bijou. Il court, il court à la recherche de son talisman, oscillant entre joie et désespoir, alors qu'elle jongle dangereusement avec des assiettes. La magie va-t-elle opérer et les réunir ? Une multitude de saynètes mettant en lumière un album de famille Alors que nos deux héros de cirque se débattent entre ciel et terre, nous assistons à une multitude de saynètes mettant en lumière un album de famille « sur le fil de la réalité »; nous plongeant ainsi dans la poésie et l'humour de notre théâtre quotidien. Pellicule le chat fera-t-il tout vaciller ou contribuera-t-il à réunir nos héros ? Le rat n'est-il qu'une image furtive ou un protagoniste essentiel sans qui la magie n'opérerait pas ? Le Fil d’Ariane invite petits et grands à respirer loin de l'agitation moderne, à se laisser séduire, voire à se reconnaître avec émotion dans ce spectacle fluide, proche du cinéma. Ensemble, pourquoi ne pas ouvrir la porte intérieure de la contemplation et du plaisir tout simple de l'émerveillement ? Jardinier soigneux et attentif, Le Fil d’Ariane cultive l’instant infime, suspendu, le nourrit, l’élève, le choie, le cajole. On peut songer à Georges Perec avec sa prédilection pour les listes, les « tentatives d’épuisement » et les Je me souviens, aux bons mots de comptoir (dont Raymond Queneau, a reproduit le pittoresque dans Conversations dans le département de la Seine), mais aussi à Francis Ponge et à sa poésie de l’objet. 4. Emotions et imaginaire Comme une ritournelle, ce sont toutes les facettes d’une poésie à fleur de bitume qui, délicatement se révèlent. Dans ce spectacle sans paroles les fantoches miniatures tissés de fil de fer pirouettent dans l’espace d’un cirque proche de l’univers de Calder. Illustration de la ville, Le Fil d’Ariane effleure des atmosphères insaisissables, tournées vers l’extérieur, révélant ses passants qu’un regard distrait n’impressionne plus. L’ombre est utilisée, afin de mettre en jeu nos personnages singuliers aux contours proches de la BD ou du cinéma muet. Utilisant ainsi pour certains protagonistes la 3D : fil de fer, costume transparent et volume en papier, le tout articulé et manipulé avec des tiges. Pour d’autres, nous faisons de simples aplats peints créant ainsi de petites scènes de vie à la manière du photographe Robert Doisneau. Dans ce monde d’ombres, l’on croise furtivement des silhouettes sans vraiment les connaître. Il y a parfois un petit fil qui réunit plusieurs parcours de vie ou personnes. Il s’agit d’aller voir ailleurs, du côté des autres, et d’en rendre compte comme on rendrait compte d’un tableau vivant. Petit à petit le spectacle révèle lentement ces correspondances souterraines, utilisant pour ce faire un procédé scénographique ingénieux. Une série de panneaux où la ville se révèle en aquarelle, nous permettant de créer différentes perspectives, du grand angle au plan rapproché. Ainsi le regard suit les protagonistes tantôt dans le labyrinthe des rues, toits et ruelles, tantôt dans l’intimité d’un porche ou d’une fenêtre. On passe du dedans au dehors, du grand au petit, comme par magie nous approchant de l’atmosphère du film muet. Pour renforcer cet univers subtil et poétique, la musique, devient ellemême protagoniste et permet ainsi de faire l’impasse sur le texte. Le sens naît en filigrane au travers du visuel et du sonore nous reconnectant avec nos émotions et notre imaginaire. L’ombre comme la 3D sert à accentuer, de manière parcimonieuse, le jeu des distances, à décoller la figure du fond, les personnages du paysage, à dissocier la petitesse de la figure humaine et l'immensité des lieux, magnifiant là encore la vibration existentielle qui sous-tend Le Fil d’Ariane. D’où une suite d’images aussi spectaculaires et divertissantes que profondément intimes : c'est dans cet entre-deux, ce partage de deux sensibilités opposées que ce théâtre d’ombres trouve un équilibre magique. On imagine assez bien comment le désir de cette pièce a pu naître de cette simple image d’une fildefériste cycliste en déséquilibre, la légèreté et la pesanteur, la réalisation des rêves et l'enlisement. Olivier Perrier 5. Les Rêveries du passant solitaire Voir le genre de broutilles qui m’occupent du matin au soir. Et un jour, je serais mort. C’est fabuleux. Matthias Zschokke, Berlin, l’éternel faubourg Deux interrogations au metteur en scène Olivier Perrier Comment amenez-vous le public à feuilleter les moments palpitants et « croquignolesques » peuplant votre spectacle ? Olivier Perrier : J’ai souhaité imaginer le spectateur tel un passant parcourant la ville et confronté à des scènes dont nous sommes tous les témoins quotidiens. Le but est d’aller ici au-delà de ces petites scènes en l’enrichissant de plusieurs éléments dramaturgiques pour la prolonger et voir ce qu’elle pourrait donner dans une perspective burlesque, étonnante ou farfelue. Afin de découvrir la ville, vous choisissez un personnage à vélo… O. P. : Les cités d’ici et d’ailleurs recèlent une grande poésie visuelle faite d’images, de sons, d’objets ; elle a nourri cette création. Partie intégrante de cette poésie urbaine, le vélo est une excellente perspective pour découvrir la ville. Cette ville peut aussi être rêvée, car elle ne compte pas de voitures, laissant libre cours au jeu des enfants, une jeune fille à sa fenêtre répétant à son instrument. C’est la musique propre à certaines petites villes où l’on peut entendre le son d’un pas sur le pavé. 6. Les Sources d’inspiration Alexander Calder Fils d'une famille d'artistes, Ingénieur de formation, il est surtout connu pour ses mobiles. Il va se découvrir une fascination pour le thème du cirque qui débouchera sur son Cirque de Calder, une performance où interviennent des figures faites de fil de fer et dans laquelle l'artiste joue le rôle de maître L’artiste joue le rôle de maître de cérémonie, de chef de piste et de marionnettiste. de cérémonie, de chef de piste et de marionnettiste en faisant fonctionner manuellement le mécanisme, le tout étant accompagné de musique et d'effets sonores. Le Cirque de Calder se produira à Paris en 1926. Calder a inventé, au seuil des années 1930, l'une des formes les plus neuves et les plus audacieuses de la sculpture du XXe siècle : le mobile, où la possibilité du mouvement réel découle naturellement des bases constructives de l'œuvre. En elle s'exprime la vision de l'artiste et celle de l'ingénieur, qui voient les phénomènes sensibles en même temps que les lois qui les gouvernent, où sensibilité et esprit d'abstraction trouvent tour à tour à se satisfaire, où les exigences de la raison rencontrent celles des sens : des formes abstraites en suspension décrivent dans l'espace la danse des planètes ou évoquent la faune et la flore naturelles. Après la guerre, ces constructions aériennes trouvent un pendant de poids avec les stabiles, géants de métal posés au sol. Grâce à eux, Calder est devenu le promoteur et l'un des principaux fournisseurs d'un art public et monumental dont le succès international ne s'est jamais démenti. Cet art n'a rien glorifié ni héroïsé, mais il s'est répandu dans tous les lieux emblématiques de l'activité moderne : gares, aéroports, places urbaines, campus d'universités, sièges de banques ou de sociétés. Mobiles et stabiles monumentaux ont incarné le dynamisme optimiste d'un monde en reconstruction, se sont développés comme ses fruits naturels - seule nature possible dans l'âge industriel. Ce « ramasseur de poubelles », comme le surnommait son père, part des matières les plus ordinaires et les transforme en objets élaborés. Imprégnée de ludisme, sa création est consacrée à la quête du mouvement à travers le cosmos, le corps humain, les animaux et le monde végétal. Ustensiles de cuisine, personnages et animaux animés en bois ou en fil de fer, mobiles plus ou moins monumentaux, bijoux, constituent une oeuvre variée et vaste. Sous le plus petit chapiteau du monde La passion d'Alexandre Calder pour le cirque débuta vers l'âge de vingt-cinq ans, suite à la publication dans un journal new-yorkais des illustrations du cirque Barnum et Bailey, pour lequel il avait un laisser-passer d'une durée d'un an. C'est en 1927, à Paris, qu'il créa le célèbre cirque miniature de ce film - des personnages en métal fin, articulés ingénieusement pour marcher comme des funambules, danser, faire de l'haltérophilie ou des acrobaties sur le ring. L'avant-garde parisienne s'est rassemblée dans l'atelier de Calder pour voir le cirque en action. Comme l'a remarqué le critique James Johnson Sweeney, c'était « un laboratoire dans lequel il développa certaines des caractéristiques les plus originales de son oeuvre future ». On relève l'immense charme de Calder, filmant et travaillant avec de minuscules personnages, comme "Monsieur Loyal", pendant que sa femme actionne le gramophone dans les coulisses. Fils d'artistes et ingénieur de formation, Calder décide d’inventer un cirque. A l'aide de fil de fer, de morceaux de bouchon et de bouts de tissu, il confectionne funambules, dompteurs et avaleurs de sabres, qu'il équipe de délicats mécanismes. Et il organise des représentations dans son atelier. Les trapézistes qui s'envolent, les écuyères qui sautent sur le dos des éléphants enthousiasment les spectateurs et, avec eux, Miro, Cocteau, Foujita, Léger... tous les artistes de ce Paris des Années folles. Conservé au Whitney Museum, à New York, ce « Barnum des Lilliputiens robots » est une fragile troupe de 200 figurines est. Les films tournés à l'époque gardent en mémoire la magie des représentations. On voit l'artiste accroupi, manipulant avec virtuosité ses petits personnages et commentant avec humour chacun des numéros, tandis que sa femme, Louisa, l'accompagne à l'accordéon... Lorsqu'il regagne les Etats-Unis, en 1933, la renommée de Calder a dépassé les frontières. Il deviendra le sculpteur que l'on connaît, mais il continuera toute sa vie de donner ses spectacles de cirque. Robert Doisneau Né dans une famille bourgeoise. Il obtient son diplôme de graveur et de lithographe en 1929. Un an plus tard, il réussit à intégrer l’Atelier Ullmann en tant que photographe publicitaire. Doisneau devient photographe indépendant en intégrant officiellement, en 1946, l’agence de photographie Rapho. Il se met alors à produire et réaliser de nombreux reportages photographiques sur des sujets très divers : l’actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l’étranger Son travail de photographe sera récompensé à diverses reprises : Doisneau est un passant patient qui conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l’anecdote, la petite histoire avec humour, poésie et tendresse. Doisneau est ainsi l’un des photographes français du XXe siècle les plus prolifiques. Il est connu pour ses images modestes, ludiques et ironiques, où se juxtaposent les classes sociales et où l’on voit évoluer les personnalités excentriques du Paris des rues et des cafés. Influencé par l’œuvre d'André Kertesz, d'Eugène Atget et d'Henri Cartier-Bresson, Doisneau présenta dans une vingtaine d’ouvrages une vision de la vie humaine ponctuée de moments incongrus et tendres. Doisneau apprend la photographie dans le département publicitaire d’une grande firme pharmaceutique. Il fait ses premières vues d’objets en gros plan en 1930, puis devient photographe publicitaire pour les usines Renault de Billancourt en 1934. Renvoyé en 1939, il travaille pour des cartes postales. Les artistes heureux n'ont pas d'histoire. La vie de Doisneau est droite comme un « i » : c'est celle d'un travailleur de la photographie. D'origine modeste (son père est couvreur à Gentilly, dans la banlieue parisienne), il suit une formation de graveur à l'école Estienne en 1925, puis entre, encore adolescent, dans la vie professionnelle. Sa collaboration avec le photographe André Vigneau, qui se l'est attaché en 1930 comme opérateur, le met en contact avec des artistes et des intellectuels, mais il n'en poursuit pas moins sa carrière de modeste artisan de la photographie. Homme réservé, Doisneau obtint de nombreux prix et mourut à Montrouge, en 1994, à l’âge de 82 ans. L’École de la rue À des années-lumière de certains prédateurs de photographie d’actualité, Robert Doisneau a été, pendant quelque six décennies un tendre pêcheur en eaux tranquilles. Représentant type de la photographie humaniste, Doisneau n’a cessé de nous raconter des histoires pleines de sentiments, de poésie et d’humour en nous enchantant par sa capacité à transmettre cette tendre complicité, cette relation implicite et fugace qui l’unit avec celui qu’il photographie. Son intérêt privilégié pour les milieux populaires et leurs décors de vie, lui a permis de réaliser des images imprégnées d’un certain réalisme poétique social qui a profondément marqué, par ailleurs, le cinéma et la littérature de l’époque. Ce n’est pas un hasard si Blaise Cendrars et Jacques Prévert comptent parmi ses meilleurs amis. De ces multiples moments sans événement qu’il a su, lors de ses flâneries au gré des rues et des moments, fixer dans des images simples, sont nés quantité d’expositions et d’ouvrages qui révèlent, à l’examen, une richesse d’inspiration et d’émotion. Et où s’affirme également une vision globalement optimiste de l’être humain, même si, à l’analyse, transparaît une vision plus grave, plus grinçante du monde et des hommes. Jean-Claude Gautrand 7. Porteurs d’ombres Le Fil d’Ariane fait appel au théâtre d’ombres pour dessiner un univers poétique et sensible. De Chine en Inde, d'Égypte en Turquie, de Grèce en France, le théâtre d'ombres, même s'il connaît des esthétiques, des techniques, des philosophies et des mystiques diverses, est avant tout une communauté d'expression: celle qui veut, celle qui sait avec un drap tendu faire un monde, avec un feu un soleil, avec des silhouettes de cuir et de carton, des corps et des cœurs vivants. Le théâtre d'ombres, c'est une semblable façon de voir et de montrer, de dire, de chanter, de crier et, pourquoi pas de respirer, de vivre. Voyager au pays des ombres, ce n'est pas seulement dévoiler le secret des hommes et des choses, montrer leur double sombre. C'est plus encore entrer dans un univers fragile, ondoyant, élastique, qui révèle surtout la fragilité du rire, de la vie, de l'humour et de l'amour. On raconte que dans le théâtre d'ombres ancien, quand un personnage mourait, on allumait derrière l'écran des feux de Bengale et qu'alors, au milieu des étoiles et des fumées, les spectateurs voyaient s'envoler les âmes des héros. Puis le montreur d'ombres roulait la toile et s'en allait... Aujourd'hui, ils renaissent un peu partout, découvreurs de nouvelles techniques et de nouvelles histoires. Tous sont différents, mais tous sont liés par un même esprit poétique. « Dans notre monde aride qui s'efforce désespérément de chasser du quotidien toute zone de mystère, dit Roland Schohn, le théâtre d'ombres a encore quelque chose à nous dire. Théâtre de la rêverie et du conte, il réaffirme la permanence en nous de l'obscur et de l'insaisissable. » Et qu'importe de savoir où nous irons, si nous savons d'où nous vient l'envie de partir: la certitude de trouver sous quelque banquise bleue, peut-être après avoir fait naufrage, dans le clair-obscur des profondeurs, des images neuves mais très anciennement humaines. Jean-Pierre Lescot 7. L’Equipe artistique OLIVIER PERRIER Comédien spécialisé dans l'art de la marionnette depuis plus de 18 ans, il a parcouru le monde avec la célèbre compagnie québécoise Le Théâtre de l'Œil. Plus de 1500 représentations données entre Tokyo, Hong-Kong, New-York et Montréal. Il est tour à tour marionnettiste, assistant à la mise en scène, comédien et membre de l'équipe de création des spectacles Le Tourniquet. A Genève, il participe à Mlle Niaka,de Guy Jutard et Poucet de Charles Perrault. Avec Hugo et le dragon, long métrage réalisé par Philippe Baylauck en 2001, il obtient un premier rôle dans ce conte pour enfants entièrement réalisé avec des marionnettes et projeté dans la grande majorité des pays francophones. Il participe aux grandes manifestations internationales de la Marionnette, dont Le Festival Mondial des Théâtres de Marionnette de Charleville-Mézières (F). De retour en Suisse, Olivier Perrier s'intéresse de plus près au Théâtre d'Ombre. Il développe avec la complicité et le talent d'Alexandre Bryand aux lumières, cet art plusieurs fois millénaire de la Marionnette d'Ombre. DELPHINE WUEST Après plusieurs années de conservatoire, Delphine Wuest poursuit sa formation entre Paris et Genève, suivant des ateliers de théâtre avec Pico Bercovitch, Jack Waltze ou encore Jack Garfèin. Delphine Wuest écrit des textes pour les émissions jeunesses de la TSR. Au théâtre, elle travaille régulièrement avec notamment la compagnie TséTsé (Il pleut, Si on tuait Papa-Maman, Tout le monde n'entre pas, Des Fleurs pour Algernon). LISE ZOGMAL Lise Zogmal fonde en 1996 le Théâtre du Galpon avec 4 compères. Elle est tour à tour responsable, coordinatrice, technicienne, enseignante, organisatrice et comédienne. Son parcours professionnel de comédienne l'amène auprès des compagnies Cita, Séraphin, le Studio d'Action Théâtrale ainsi qu'auprès de la Compagnie des Hélices. C'est avec cette dernière qu'elle développe ses talents de manipulation de marionnettes dans les spectacles Tranches Express, Amarillo City et Lady Lili. Dans Cetakolik, elle participe à la construction de marionnettes, ainsi que dans Till l'Espiègle de Guy Jutard, présenté au TMG. Elle suit les formations d'acteur-manipulateur et du théâtre à mains nues à Paris auprès des artistes Nicolas Gaussef, Christian Rehmer, Martine Viard, Jeanne Vittez et Alain Recoing. ALEXANDRE BRYAND Actuellement engagé en tant que régisseur lumière par le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Il a notamment travaillé à Oslo pour le Det Norske Teater et participe à la création de Munich-Athènes de Lars Noréen et Des Anges en Amérique de Tony Kushner à L'Ecole Nationale de Théâtre, De retour en Suisse, il crée les lumières d'une dizaine de spectacles dont notamment un opéra, Le Chapeau de Paille d'Italie, de Nino Rota, au BFM, ainsi que plusieurs éclairages d'exposition, notamment Vodou au MEG.Au sein de la Cie Tsé-tsé, il crée les lumières entres autres pour Des Fleurs pour Algernon, où il réalise également la scénographie. Au Théâtre du Galpon, il conçoit les lumières de Bartleby ou les sans visages, d'après Melville, par La Cie d'une petite technique. BALTHAZAR BOISSEAU Il est traversé par ses deux passions pour la musique et les arts graphiques, il partage sa vie entre ces deux rivages. Diplômé des Arts décoratifs, dont celle pour le New-Morning. Il dessine et construit les décors de L'Ile aux esclaves pour la Compagnie 94;il est décorateur-accessoiriste pour la troupe partagée entre la Suisse te le Québec, La Kakophonie de Sonia Coté. Parallèlement, Balthazar Boisseau enchaîne les concerts avec plusieurs groupes en Europe. Dont I Mericani et Cap sur la Morgue. Horaires des représentations Publiques LE FIL D'ARIANE Sam Novembre Dim Mer Décembre Sam Dim Mer Sam Dim Mer Sam Dim 28 29 2 5 6 9 12 13 16 19 20 --11h00 ----11h00 ----11h00 ----11h00 17h00 17h00 15h00 17h00 17h00 15h00 17h00 17h00 15h00 17h00 17h00 1 3 4 8 10 11 15 17 18 09h30 09h30 09h30 09h30 09h30 09h30 09h30 09h30 09h30 14h15 14h15 14h15 14h15 14h15 14h15 14h15 14h15 14h15 Scolaires LE FIL D'ARIANE Ma Décembre Je Ve Ma Je Ve Ma Décembre Je Ve Pour des informations complémentaires : Bertrand Tappolet Théâtre des Marionnettes de Genève 3, rue Rodo - cp 217 - 1205 genève 4 tél. +41 22 418 47 84 mobile +41 79 79 517 09 47 e-mail [email protected] Davantage d’informations sur : www.marionnettes.ch T TT Théâtre des Marionnettes de Genève - Rue Rodo 3, 1205 Genève / Tél. 022/418.47.70 - fax 022/418.47.71