le fil d`ariane - Théâtre des Marionnettes de Genève

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le fil d`ariane - Théâtre des Marionnettes de Genève
Théâtre des Marionnettes de Genève
Dossier presse – saison 2009 - 2010
LE FIL D’ARIANE
Création du Théâtre des Marionnettes de Genève
en coproduction avec la Compagnie Filenbulle (CH)
Du 28 novembre au 20 décembre 2009
Texte et mise en scène
Olivier Perrier
Interprétation
Olivier Perrier, Delphine Wuest,
Lise Zogmal et Alex Bryand
Scénographie
Balthazar Boisseau, Alex Bryand,
Olivier Perrier
Lumière
Alex Bryand
Musique et bruitages
Balthazar Boisseau
Conception et construction
des marionnettes
Cie Filenbulle
~ 50 minutes
Dès 5 ans
Le spectacle
1. L’histoire
Le soleil se couche sur
les toits de la ville qui
commence
à
se
peupler d’ombres. La
magie, la fascination
naissent de ce ballet
phosphorescent
de
silhouettes glissant au
cœur d’un jeu de
pénombre
et
de
lumière.
Quels
fils
secrets se tissent entre
les êtres ? Ariane, la
funambule, dont la vie
fourmille
de
petits
plaisirs insolites, tangue
à grand coup de
Le Fil d’Ariane
pédales sur son vélo
qui
grince
délicieusement.
Le
clown Auguste, lui, ne retrouve plus son précieux bijou, un anneau serti d’une pierre rouge alors
qu’Ariane jongle dangereusement avec des assiettes. Voici la chatte Pellicule, qui semble un
dessin de caverne préhistorique ayant pris corps de fil de fer. Au cœur du cirque animé permanent
qu’est la rue, se déploie la part d’ombre des personnages, leur côté empreint de mystère. Auguste
cherche ainsi une corde tout au long du spectacle… Ce n’est qu’à la fin, sous les projecteurs du
plus petit chapiteau du monde, que se profile un fabuleux numéro en équilibre entre ciel et terre.
Comme une ritournelle, ce sont toutes les facettes d’une poésie à fleur de bitume qui,
délicatement, se révèlent. Nul mieux que ce fil d’Ariane ne sait fixer les gens dans leur
quotidienne vérité parfois réinventée. D’où l’impression de feuilleter un vaste album de
famille où tout le monde peut se reconnaître avec émotion dans un rythme fluide proche
du cinéma. Dans ce spectacle sans paroles, les fantoches miniatures tissés de fil de fer
pirouettent dans l’espace d’un cirque, proches de ceux imaginés par l’artiste et sculpteur
Calder. Chaque situation a sa toile sonore. Et sa forme où rythme et humour s’allient pour
renforcer l’illusion de se pencher sur une bande dessinée qui se met à s’animer et étonne
par son univers onirique. Sous la pression malicieuse de doigts, nous assistons à un
spectacle captivant, émouvant et curieux, glanant des instants délicieux, des histoires
pleines de sentiments. Elles enchantent par la tendre complicité les unissant avec leurs
personnages entrouvrant la porte du bonheur.
2. Fil conducteur
Deux questions à Olivier Perrier, metteur en scène, dramaturge et manipulateur.
Cette création part de la fascination née du spectacle incessant qu’offre la rue et qu’a si bien
su recueillir le photographe humaniste français Robert Doisneau, l’une de vos sources
d’inspirations.
Olivier Perrier : Le fil d’Ariane est
ici fil conducteur dans une création
estampée d’images d’ombres et
Il y a parfois un petit fil
de lumières illustrant la ville et ses
dédales dans une atmosphère si
réunissant plusieurs parcours
particulière, celle du crépuscule.
Souvent dans ce monde d’ombres,
de vie ou de personne
l’on
croise
furtivement
des
silhouettes sans vraiment les
connaître. Il y a parfois un petit fil
réunissant plusieurs parcours de vie ou de personnes. Petit à petit, le spectacle révèle lentement
ces correspondances souterraines, le fil conducteur entre les êtres, les choses et leur
environnement. A la fin, on quitte le monde des ombres pour entrer dans celui du cirque. Dans
cette ville imaginaire, il y a beaucoup de vélos. Ils permettent des effets de travelling qui font
voyager le spectateur un peu comme au cinéma.
Les sons et les objets participent d’une poésie que la ville peut nous transmettre. Ainsi ce parcours
d’un petit rat dans un égout permet de nous transporter d’un univers à l’autre. Le vélo, lui, crée un
lien d’une maison à l’autre. Pour l’atmosphère, on peut songer, au cinéma, qui vient de l’ombre
d’ailleurs, aux films de Tati ou à « Amélie Poulain » de Jeunet.
Et l’influence du photographe humaniste Doisneau sur le spectacle ?
O. P. : Le photographe Robert Doisneau est ce tendre pêcheur en eaux tranquilles. Il met en
lumières et cadre des situations que nous aurions peut-être ignorées comme simple passant. Jour
après jour, Doisneau a fixé pour nous ce qu’il appelle « les gestes ordinaires de gens ordinaires
dans des situations ordinaires », nous livrant ses joies et ses découvertes faites au fil des rues.
Doisneau écrit : « Il est des jours où l’on ressent le simple fait de voir, comme un véritable
bonheur… On se sent si riche qu’il nous vient l’envie de partager avec les autres une trop grande
jubilation. » Ce sont quelques-uns de ces moments poétiques, burlesques ou touchants récoltés au
gré des rues que Le Fil d’Ariane se propose de transfigurer au cœur d’un théâtre d’ombres ayant
l’univers du cirque comme toile de fond.
3. Au fil de la réalité
U
ne histoire de ville. Au coucher du soleil, les toits dans la lueur du soir se peuplent
d'ombres malicieuses. Quels liens se forment entre les protagonistes de cette aquarelle
poétique de la vie quotidienne ? Quel petit animal sans-gêne va venir jouer parmi les hommes ?
Comment rendre le quotidien extraordinaire ? En captant des murmures urbains, Le Fil d’Ariane
nous fait sourire, nous émeut, nous révèle à nous-mêmes. C'est un diaporama d'instants saisis sur
le vif, tels des polaroids qui capturent les petits riens du monde autour de nous. Et il s'en passe des
choses sans qu'on s'en aperçoive ! Telle cette personne qui promène son chien, un jeune dansant
avec son i-pod sur les rythmes de flashs de touristes, un enfant veut une barbe à papa et laisse
échapper son ballon qui s’en va rejoindre les funambules dans le ciel. Des scènes banales et si
riches, autant de détails qui deviennent soudain le centre d'intérêt. Des moments minuscules,
cocasses et tendres, qui laissent une saveur particulière et durable dans la tête. Et d’autres
moments tout aussi délicats comme la traversée de la ville à vélo.
Ariane la funambule, dont la vie fourmille
de petits plaisirs insolites, tangue sur son
vélo; le clown Auguste ne retrouve plus
son précieux bijou. Il court, il court à la
recherche de son talisman, oscillant
entre joie et désespoir, alors qu'elle
jongle dangereusement avec des
assiettes. La magie va-t-elle opérer et
les réunir ?
Une multitude de saynètes
mettant en lumière un album de famille
Alors que nos deux héros de cirque se débattent entre ciel et terre, nous assistons à une multitude
de saynètes mettant en lumière un album de famille « sur le fil de la réalité »; nous plongeant ainsi
dans la poésie et l'humour de notre théâtre quotidien. Pellicule le chat fera-t-il tout vaciller ou
contribuera-t-il à réunir nos héros ?
Le rat n'est-il qu'une image furtive ou un protagoniste essentiel sans qui la magie n'opérerait pas ?
Le Fil d’Ariane invite petits et grands à respirer loin de l'agitation moderne, à se laisser séduire,
voire à se reconnaître avec émotion dans ce spectacle fluide, proche du cinéma. Ensemble,
pourquoi ne pas ouvrir la porte intérieure de la contemplation et du plaisir tout simple de
l'émerveillement ?
Jardinier soigneux et attentif, Le Fil d’Ariane cultive l’instant infime, suspendu, le nourrit, l’élève, le
choie, le cajole. On peut songer à Georges Perec avec sa prédilection pour les listes, les
« tentatives d’épuisement » et les Je me souviens, aux bons mots de comptoir (dont Raymond
Queneau, a reproduit le pittoresque dans Conversations dans le département de la Seine), mais
aussi à Francis Ponge et à sa poésie de l’objet.
4. Emotions et imaginaire
Comme une ritournelle, ce sont toutes les facettes d’une poésie à fleur de bitume qui, délicatement
se révèlent. Dans ce spectacle sans paroles les fantoches miniatures tissés de fil de fer pirouettent
dans l’espace d’un cirque proche de l’univers de Calder. Illustration de la ville, Le Fil d’Ariane
effleure des atmosphères insaisissables, tournées vers l’extérieur, révélant ses passants qu’un
regard distrait n’impressionne plus.
L’ombre est utilisée, afin de mettre en jeu nos personnages singuliers aux contours proches de la
BD ou du cinéma muet. Utilisant ainsi pour certains protagonistes la 3D : fil de fer, costume
transparent et volume en papier, le tout articulé et manipulé avec des tiges. Pour d’autres, nous
faisons de simples aplats peints créant ainsi de petites scènes de vie à la manière du photographe
Robert Doisneau. Dans ce monde d’ombres, l’on croise furtivement des silhouettes sans vraiment
les connaître. Il y a parfois un petit fil qui réunit plusieurs parcours de vie ou personnes. Il s’agit
d’aller voir ailleurs, du côté des autres, et d’en rendre compte comme on rendrait compte d’un
tableau vivant.
Petit à petit le spectacle révèle lentement ces correspondances souterraines, utilisant pour ce faire
un procédé scénographique ingénieux. Une série de panneaux où la ville se révèle en aquarelle,
nous permettant de créer différentes perspectives, du grand angle au plan rapproché. Ainsi le
regard suit les protagonistes tantôt dans le labyrinthe des rues, toits et ruelles, tantôt dans l’intimité
d’un porche ou d’une fenêtre.
On passe du dedans au dehors, du grand au petit, comme par magie nous approchant de
l’atmosphère du film muet. Pour renforcer cet univers subtil et poétique, la musique, devient ellemême protagoniste et permet ainsi de faire l’impasse sur le texte. Le sens naît en filigrane au
travers du visuel et du sonore nous reconnectant avec nos émotions et notre imaginaire.
L’ombre comme la 3D sert à accentuer, de manière parcimonieuse, le jeu des distances, à décoller
la figure du fond, les personnages du paysage, à dissocier la petitesse de la figure humaine et
l'immensité des lieux, magnifiant là encore la vibration existentielle qui sous-tend Le Fil d’Ariane.
D’où une suite d’images aussi spectaculaires et divertissantes que profondément intimes : c'est
dans cet entre-deux, ce partage de deux sensibilités opposées que ce théâtre d’ombres trouve un
équilibre magique. On imagine assez bien comment le désir de cette pièce a pu naître de cette
simple image d’une fildefériste cycliste en déséquilibre, la légèreté et la pesanteur, la réalisation
des rêves et l'enlisement.
Olivier Perrier
5. Les Rêveries du passant solitaire
Voir le genre de broutilles
qui m’occupent du matin au soir.
Et un jour, je serais mort.
C’est fabuleux.
Matthias Zschokke,
Berlin, l’éternel faubourg
Deux interrogations au metteur en scène Olivier Perrier
Comment amenez-vous le public à feuilleter les moments palpitants et « croquignolesques »
peuplant votre spectacle ?
Olivier Perrier : J’ai souhaité imaginer le spectateur tel un passant parcourant la ville et confronté à
des scènes dont nous sommes tous les témoins quotidiens. Le but est d’aller ici au-delà de ces
petites scènes en l’enrichissant de plusieurs éléments dramaturgiques pour la prolonger et voir ce
qu’elle pourrait donner dans une perspective burlesque, étonnante ou farfelue.
Afin de découvrir la ville, vous choisissez un personnage à vélo…
O. P. : Les cités d’ici et d’ailleurs recèlent une grande poésie visuelle faite d’images, de sons,
d’objets ; elle a nourri cette création. Partie intégrante de cette poésie urbaine, le vélo est une
excellente perspective pour découvrir la ville. Cette ville peut aussi être rêvée, car elle ne compte
pas de voitures, laissant libre cours au jeu des enfants, une jeune fille à sa fenêtre répétant à son
instrument. C’est la musique propre à certaines petites villes où l’on peut entendre le son d’un pas
sur le pavé.
6. Les Sources d’inspiration
Alexander Calder
Fils d'une famille d'artistes, Ingénieur de
formation, il est surtout connu pour ses
mobiles.
Il va se découvrir une fascination pour le
thème du cirque qui débouchera sur son
Cirque de Calder, une performance où
interviennent des figures faites de fil de fer et
dans laquelle l'artiste joue le rôle de maître
L’artiste joue le rôle de maître de cérémonie,
de chef de piste et de marionnettiste.
de cérémonie, de chef de piste et de marionnettiste en faisant fonctionner manuellement le
mécanisme, le tout étant accompagné de musique et d'effets sonores. Le Cirque de Calder se
produira à Paris en 1926.
Calder a inventé, au seuil des années 1930, l'une des formes les plus neuves et les plus
audacieuses de la sculpture du XXe siècle : le mobile, où la possibilité du mouvement réel découle
naturellement des bases constructives de l'œuvre. En elle s'exprime la vision de l'artiste et celle de
l'ingénieur, qui voient les phénomènes sensibles en même temps que les lois qui les gouvernent,
où sensibilité et esprit d'abstraction trouvent tour à tour à se satisfaire, où les exigences de la raison
rencontrent celles des sens : des formes abstraites en suspension décrivent dans l'espace la danse
des planètes ou évoquent la faune et la flore naturelles. Après la guerre, ces constructions
aériennes trouvent un pendant de poids avec les stabiles, géants de métal posés au sol. Grâce à
eux, Calder est devenu le promoteur et l'un des principaux fournisseurs d'un art public et
monumental dont le succès international ne s'est jamais démenti. Cet art n'a rien glorifié ni héroïsé,
mais il s'est répandu dans tous les lieux emblématiques de l'activité moderne : gares, aéroports,
places urbaines, campus d'universités, sièges de banques ou de sociétés. Mobiles et stabiles
monumentaux ont incarné le dynamisme optimiste d'un monde en reconstruction, se sont
développés comme ses fruits naturels - seule nature possible dans l'âge industriel.
Ce « ramasseur de poubelles », comme le surnommait son père, part des matières les plus
ordinaires et les transforme en objets élaborés. Imprégnée de ludisme, sa création est consacrée à
la quête du mouvement à travers le cosmos, le corps humain, les animaux et le monde végétal.
Ustensiles de cuisine, personnages et animaux animés en bois ou en fil de fer, mobiles plus ou
moins monumentaux, bijoux, constituent une oeuvre variée et vaste.
Sous le plus petit chapiteau du monde
La passion d'Alexandre Calder pour le cirque débuta vers l'âge de vingt-cinq ans, suite à la
publication dans un journal new-yorkais des illustrations du cirque Barnum et Bailey, pour lequel il
avait un laisser-passer d'une durée d'un an. C'est en 1927, à Paris, qu'il créa le célèbre cirque
miniature de ce film - des personnages en métal fin, articulés ingénieusement pour marcher comme
des funambules, danser, faire de l'haltérophilie ou des acrobaties sur le ring. L'avant-garde
parisienne s'est rassemblée dans l'atelier de Calder pour voir le cirque en action. Comme l'a
remarqué le critique James Johnson Sweeney, c'était « un laboratoire dans lequel il développa
certaines des caractéristiques les plus originales de son oeuvre future ». On relève l'immense
charme de Calder, filmant et travaillant avec de minuscules personnages, comme "Monsieur Loyal",
pendant que sa femme actionne le gramophone dans les coulisses.
Fils d'artistes et ingénieur de formation, Calder décide d’inventer un cirque. A l'aide de fil de fer, de
morceaux de bouchon et de bouts de tissu, il confectionne funambules, dompteurs et avaleurs de
sabres, qu'il équipe de délicats mécanismes. Et il organise des représentations dans son atelier.
Les trapézistes qui s'envolent, les écuyères qui sautent sur le dos des éléphants enthousiasment
les spectateurs et, avec eux, Miro, Cocteau, Foujita, Léger... tous les artistes de ce Paris des
Années folles.
Conservé au Whitney Museum, à New York, ce « Barnum des Lilliputiens robots » est une fragile
troupe de 200 figurines est. Les films tournés à l'époque gardent en mémoire la magie des
représentations. On voit l'artiste accroupi, manipulant avec virtuosité ses petits personnages et
commentant avec humour chacun des numéros, tandis que sa femme, Louisa, l'accompagne à
l'accordéon... Lorsqu'il regagne les Etats-Unis, en 1933, la renommée de Calder a dépassé les
frontières. Il deviendra le sculpteur que l'on connaît, mais il continuera toute sa vie de donner ses
spectacles de cirque.
Robert Doisneau
Né dans une famille bourgeoise. Il obtient son diplôme de graveur et de lithographe en 1929. Un an
plus tard, il réussit à intégrer l’Atelier Ullmann en tant que photographe publicitaire. Doisneau
devient photographe indépendant en intégrant officiellement, en 1946, l’agence de photographie
Rapho.
Il se met alors à produire et réaliser de nombreux reportages photographiques sur des sujets très
divers : l’actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l’étranger Son travail
de photographe sera récompensé à diverses reprises : Doisneau est un passant patient qui
conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l’anecdote, la petite
histoire avec humour, poésie et tendresse.
Doisneau est ainsi l’un des photographes français du XXe siècle les plus prolifiques. Il est connu
pour ses images modestes, ludiques et ironiques, où se juxtaposent les classes sociales et où l’on
voit évoluer les personnalités excentriques du Paris des rues et des cafés. Influencé par l’œuvre
d'André Kertesz, d'Eugène Atget et d'Henri Cartier-Bresson, Doisneau présenta dans une vingtaine
d’ouvrages une vision de la vie humaine ponctuée de moments incongrus et tendres.
Doisneau apprend la photographie dans le département publicitaire d’une grande firme
pharmaceutique. Il fait ses premières vues d’objets en gros plan en 1930, puis devient photographe
publicitaire pour les usines Renault de Billancourt en 1934. Renvoyé en 1939, il travaille pour des
cartes postales.
Les artistes heureux n'ont pas d'histoire. La vie de Doisneau est droite comme un « i » : c'est celle
d'un travailleur de la photographie. D'origine modeste (son père est couvreur à Gentilly, dans la
banlieue parisienne), il suit une formation de graveur à l'école Estienne en 1925, puis entre, encore
adolescent, dans la vie professionnelle. Sa collaboration avec le photographe André Vigneau, qui
se l'est attaché en 1930 comme opérateur, le met en contact avec des artistes et des intellectuels,
mais il n'en poursuit pas moins sa carrière de modeste artisan de la photographie. Homme réservé,
Doisneau obtint de nombreux prix et mourut à Montrouge, en 1994, à l’âge de 82 ans.
L’École de la rue
À des années-lumière de certains prédateurs de photographie d’actualité, Robert Doisneau a été,
pendant quelque six décennies un tendre pêcheur en eaux tranquilles. Représentant type de la
photographie humaniste, Doisneau n’a cessé de nous raconter des histoires pleines de sentiments,
de poésie et d’humour en nous enchantant par sa capacité à transmettre cette tendre complicité,
cette relation implicite et fugace qui l’unit avec celui qu’il photographie.
Son intérêt privilégié pour les milieux populaires et leurs décors de vie, lui a permis de réaliser des
images imprégnées d’un certain réalisme poétique social qui a profondément marqué, par ailleurs,
le cinéma et la littérature de l’époque. Ce n’est pas un hasard si Blaise Cendrars et Jacques
Prévert comptent parmi ses meilleurs amis. De ces multiples moments sans événement qu’il a su,
lors de ses flâneries au gré des rues et des moments, fixer dans des images simples, sont nés
quantité d’expositions et d’ouvrages qui révèlent, à l’examen, une richesse d’inspiration et
d’émotion. Et où s’affirme également une vision globalement optimiste de l’être humain, même si, à
l’analyse, transparaît une vision plus grave, plus grinçante du monde et des hommes.
Jean-Claude Gautrand
7. Porteurs d’ombres
Le Fil d’Ariane fait appel au théâtre d’ombres pour dessiner un univers poétique et sensible.
De Chine en Inde, d'Égypte en Turquie, de Grèce en France, le théâtre d'ombres, même s'il connaît
des esthétiques, des techniques, des philosophies et des mystiques diverses, est avant tout une
communauté d'expression: celle qui veut, celle qui sait avec un drap tendu faire un monde, avec un
feu un soleil, avec des silhouettes de cuir et de carton, des corps et des cœurs vivants. Le théâtre
d'ombres, c'est une semblable façon de voir et de montrer, de dire, de chanter, de crier et, pourquoi
pas de respirer, de vivre. Voyager au pays des ombres, ce n'est pas seulement dévoiler le secret
des hommes et des choses, montrer leur double sombre. C'est plus encore entrer dans un univers
fragile, ondoyant, élastique, qui révèle surtout la fragilité du rire, de la vie, de l'humour et de
l'amour. On raconte que dans le théâtre d'ombres ancien, quand un personnage mourait, on
allumait derrière l'écran des feux de Bengale et qu'alors, au milieu des étoiles et des fumées, les
spectateurs voyaient s'envoler les âmes des héros. Puis le montreur d'ombres roulait la toile et s'en
allait...
Aujourd'hui, ils renaissent un peu partout, découvreurs de nouvelles techniques et de nouvelles
histoires. Tous sont différents, mais tous sont liés par un même esprit poétique. « Dans notre
monde aride qui s'efforce désespérément de chasser du quotidien toute zone de mystère, dit
Roland Schohn, le théâtre d'ombres a encore quelque chose à nous dire. Théâtre de la rêverie et
du conte, il réaffirme la permanence en nous de l'obscur et de l'insaisissable. »
Et qu'importe de savoir où nous irons, si nous savons d'où nous vient l'envie de partir: la certitude
de trouver sous quelque banquise bleue, peut-être après avoir fait naufrage, dans le clair-obscur
des profondeurs, des images neuves mais très anciennement humaines.
Jean-Pierre Lescot
7. L’Equipe artistique
OLIVIER PERRIER
Comédien spécialisé dans l'art de la marionnette depuis plus de 18 ans, il a parcouru le monde avec la
célèbre compagnie québécoise Le Théâtre de l'Œil. Plus de 1500 représentations données entre Tokyo,
Hong-Kong, New-York et Montréal. Il est tour à tour marionnettiste, assistant à la mise en scène, comédien et
membre de l'équipe de création des spectacles Le Tourniquet. A Genève, il participe à Mlle Niaka,de Guy
Jutard et Poucet de Charles Perrault.
Avec Hugo et le dragon, long métrage réalisé par Philippe Baylauck en 2001, il obtient un premier rôle dans
ce conte pour enfants entièrement réalisé avec des marionnettes et projeté dans la grande majorité des pays
francophones. Il participe aux grandes manifestations internationales de la Marionnette, dont Le Festival
Mondial des Théâtres de Marionnette de Charleville-Mézières (F). De retour en Suisse, Olivier Perrier
s'intéresse de plus près au Théâtre d'Ombre. Il développe avec la complicité et le talent d'Alexandre Bryand
aux lumières, cet art plusieurs fois millénaire de la Marionnette d'Ombre.
DELPHINE WUEST
Après plusieurs années de conservatoire, Delphine Wuest poursuit sa formation entre Paris et Genève,
suivant des ateliers de théâtre avec Pico Bercovitch, Jack Waltze ou encore Jack Garfèin. Delphine Wuest
écrit des textes pour les émissions jeunesses de la TSR. Au théâtre, elle travaille régulièrement avec
notamment la compagnie TséTsé (Il pleut, Si on tuait Papa-Maman, Tout le monde n'entre pas, Des Fleurs
pour Algernon).
LISE ZOGMAL
Lise Zogmal fonde en 1996 le Théâtre du Galpon avec 4 compères. Elle est tour à tour responsable,
coordinatrice, technicienne, enseignante, organisatrice et comédienne. Son parcours professionnel de
comédienne l'amène auprès des compagnies Cita, Séraphin, le Studio d'Action Théâtrale ainsi qu'auprès de
la Compagnie des Hélices. C'est avec cette dernière qu'elle développe ses talents de manipulation de
marionnettes dans les spectacles Tranches Express, Amarillo City et Lady Lili. Dans Cetakolik, elle participe
à la construction de marionnettes, ainsi que dans Till l'Espiègle de Guy Jutard, présenté au TMG. Elle suit les
formations d'acteur-manipulateur et du théâtre à mains nues à Paris auprès des artistes Nicolas Gaussef,
Christian Rehmer, Martine Viard, Jeanne Vittez et Alain Recoing.
ALEXANDRE BRYAND
Actuellement engagé en tant que régisseur lumière par le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Il a
notamment travaillé à Oslo pour le Det Norske Teater et participe à la création de Munich-Athènes de Lars
Noréen et Des Anges en Amérique de Tony Kushner à L'Ecole Nationale de Théâtre, De retour en Suisse, il
crée les lumières d'une dizaine de spectacles dont notamment un opéra, Le Chapeau de Paille d'Italie, de
Nino Rota, au BFM, ainsi que plusieurs éclairages d'exposition, notamment Vodou au MEG.Au sein de la Cie
Tsé-tsé, il crée les lumières entres autres pour Des Fleurs pour Algernon, où il réalise également la
scénographie. Au Théâtre du Galpon, il conçoit les lumières de Bartleby ou les sans visages, d'après Melville,
par La Cie d'une petite technique.
BALTHAZAR BOISSEAU
Il est traversé par ses deux passions pour la musique et les arts graphiques, il partage sa vie entre ces deux
rivages. Diplômé des Arts décoratifs, dont celle pour le New-Morning. Il dessine et construit les décors de
L'Ile aux esclaves pour la Compagnie 94;il est décorateur-accessoiriste pour la troupe partagée entre la
Suisse te le Québec, La Kakophonie de Sonia Coté. Parallèlement, Balthazar Boisseau enchaîne les
concerts avec plusieurs groupes en Europe. Dont I Mericani et Cap sur la Morgue.
Horaires des représentations
Publiques
LE FIL D'ARIANE
Sam
Novembre
Dim
Mer
Décembre
Sam
Dim
Mer
Sam
Dim
Mer
Sam
Dim
28
29
2
5
6
9
12
13
16
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20
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----11h00
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17h00
17h00
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14h15
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Scolaires
LE FIL D'ARIANE
Ma
Décembre
Je
Ve
Ma
Je
Ve
Ma
Décembre
Je
Ve
Pour des informations complémentaires :
Bertrand Tappolet
Théâtre des Marionnettes de Genève
3, rue Rodo - cp 217 - 1205 genève 4
tél. +41 22 418 47 84
mobile +41 79 79 517 09 47
e-mail [email protected]
Davantage d’informations sur : www.marionnettes.ch
T
TT
Théâtre des Marionnettes de Genève - Rue Rodo 3, 1205 Genève / Tél. 022/418.47.70 - fax 022/418.47.71