Monsieur le Premier Ministre de la République Française, Manuel

Transcription

Monsieur le Premier Ministre de la République Française, Manuel
Monsieur le Premier Ministre de la République
Française, Manuel VALLS ;
Monsieur le Chef du Gouvernement du Royaume du
Maroc, AbdelIlah BEN KIRANE ;
Monsieur le Premier Ministre de la République
Algérienne Démocratique, Abdelmalek SALLEL ;
Monsieur Le secrétaire Général de la CNUCED ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Excellences, honorables invités ;
C’est un plaisir et un honneur pour moi de vous
recevoir en Tunisie pour cette conférence internationale
« Investir en Tunisie, Start-up Democracy » que nous
organisons conjointement avec la France dont je salue
le Premier Ministre Manuel VALLS et le Ministre des
Affaires
Etrangères
Laurent
FABIUS
pour
leur
engagement et leur appui à cette initiative.
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Je voudrai également saluer mes deux collègues, et
non
moins
amis,
le
Premier
Ministre
Algérien
Abdelmalek SALLEL et le Chef du Gouvernement
Marocain Abdel Ileh BEN KIRANE qui nous honorent par
leur présence parmi nous aujourd’hui.
Je tiens aussi à remercier le Secrétaire Général de
la CNUCED pour sa participation au nom du Secrétaire
Général des Nations Unies Mr Ban KI MOON.
Excellences, honorables invités ;
J’ai eu le plaisir de rencontrer un grand nombre
d’entre vous, au cours de mes visites officielles dans vos
pays et auprès de vos institutions, au lendemain de ma
nomination. Beaucoup d’entre vous nous ont honorés
aussi par leurs visites en Tunisie.
Je vous avais entretenu alors des engagements de
mon
Gouvernement
pour
réussir
cette
transition
démocratique.
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Nous voila aujourd’hui à l’heure de la concrétisation
et j’’ai le plaisir de vous accueillir, ici parmi nous, pour
marquer ensemble l’amorce d’une nouvelle étape, celle
de la relance économique.
En cette ultime phase historique que connait la
Tunisie, votre présence parmi nous témoigne de votre
confiance, de votre amitié et de votre soutien à la
transition que vit notre pays. Ils sont précieux et
déterminants,
à
la
faveur
de
cette
conférence
internationale axée certes sur l’investissement, mais en
fait
dédiée
à
sceller
de
nouveaux
partenariats,
exceptionnels, durables et mutuellement bénéfiques.
Excellences, honorables invités ;
Avec détermination et sérénité, la Tunisie aborde
aujourd’hui la dernière ligne droite vers les premières
élections
législatives
et
présidentielles,
libres
et
indépendantes de sa longue histoire.
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Il faut dire qu’il n’a pas été facile d’arriver à ce grand
rendez-vous électoral tant attendu. Plus de trois ans et
demi après le déclenchement de la révolution, ces
élections viennent en consécration d’intenses débats et
d’un difficile processus de transition démocratique qui
ont doté la Tunisie d’une Constitution avant-gardiste,
inscrite dans les valeurs universelles, respectueuses des
libertés individuelles et tournée vers la modernité. Une
constitution fondatrice d’institutions solides, plébiscitant
la démocratie et la transparence des urnes.
Aussi réussi qu’il soit, ce parcours ne peut
s’accomplir que s’il constitue l’amorce de la stabilisation
générale du pays, du redressement économique et de
l’accélération des réformes pour ouvrir l’ère de la
croissance et de la prospérité.
Dès son entrée en fonction, fin janvier dernier, mon
Gouvernement, indépendant, issu du Dialogue national,
s’est trouvé investi d’une double mission inscrite dans
une feuille de route signée par toutes les parties
concernées.
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Cette
mission
visait
à réunir
les
conditions
favorables à la tenue d’élections libres et transparentes,
et stabiliser autant que possible le pays, assurer sa
sécurité et la relance de son économie.
Face à l’ampleur des enjeux, nous nous sommes
rendus compte qu’on ne pourrait nous y limiter et que
notre responsabilité nous imposait aussi de préparer le
relais à passer, en dotant le pays d’une vision d’avenir et
d’un programme d’action, le mettre sur une voie
passante afin de relancer la machine économique et
replacer la Tunisie dans la position qui lui revient parmi
ses partenaires.
Nous sommes arrivés sur un contrat, la feuille
de route, nous repartons sur un projet d’avenir celui
que nous vous présentons aujourd’hui.
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Excellences, honorables invités ;
Au cœur de ce projet, qui s’inspire de notre histoire
plusieurs fois millénaire, mais qui s’ouvre aussi sur les
acquis de la civilisation universelle, se trouve la
refondation de l’Etat et de ses institutions que nous
avons érigées en priorité absolue de notre programme.
Le plus grand risque comme nous le voyons dans
d’autres pays, c’est l’effondrement de l’Etat et le blocage
de ses institutions. C’est là justement l’objectif premier
que visent les terroristes dans leur sinistre dessein.
Refonder l’Etat, c’est aussi lui donner une nouvelle
vocation, celle d’un Etat-stratège, régulateur, et garant
de la justice sociale.
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Toutefois, cette démarche n’a de valeur que si le
Tunisien
et
la
Tunisienne
en
sont
les
ultimes
bénéficiaires. Réinstaller l’individu dans sa nouvelle
citoyenneté, sa dignité, sa fierté, par le travail, l’accès à
l’éducation et aux soins, à la culture et aux loisirs ; son
accomplissement et son épanouissement, dans le
respect de ses droits et ses libertés : ce sont là des
impératifs majeurs.
Notre objectif est de créer un vrai Etat citoyen dont
l’essentiel de la fonction est d’être au service du citoyen.
Notre objectif est d’ancrer les fondements de
l’irréversible pour prémunir le pays contre tout retour de
la dictature, tout naufrage dans les inégalités, toute
régression dans les droits et les libertés.
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Excellences, honorables invités ;
Plus que faire aboutir un processus de transition
vers la démocratie, nous nous sommes attelés dès
l’investiture
à
introduire
un
nouveau
style
de
gouvernance fondé sur la compétence, l’engagement et
la loyauté envers les institutions dans le cadre de la
continuité de l’Etat tout en respectant l’alternance de
l’Exécutif. Cette approche nous permettra à terme
d’assurer une démocratie pérenne à même de générer
une économie prospère, une société moderniste et
solidaire.
Nous savions que notre démarche ne sera pas
aisée. Aux contraintes économiques et sociales et aux
défis et aspirations politiques sont venus s’ajouter les
aléas du contexte régional avec notamment ses graves
menaces sécuritaires. Mais, face à ces menaces qui
s’amplifient, l’Etat se consolide, renforce ses atouts et
s’impose en tant que garant de la souveraineté et
défenseur des libertés.
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Si l’Etat a réussi à passer ces épreuves de force,
c’est grâce aussi à l’esprit d’entente et d’union nationale
qui a fini par l’emporter. Aucun de nos différends, quels
qu’en soit l’ampleur ou la gravité, n’est resté sans
règlement. C’est grâce au Dialogue National qui a réuni
les principales organisations nationales et les partis
politiques. Cette magnifique machine de concorde que
nous avons inventée pour rassembler nos rangs et
fabriquer notre avenir.
La société civile s’est également révélée un acteur
essentiel.
Elle
appuie,
aujourd’hui,
l’œuvre
de
consolidation de l’Etat et s’impose en rempart de
l’irréversible et en vigie des droits et des libertés. Les
tunisiens dans leur ensemble l’étaient aussi : dans un
élan solidaire et déterminé, ils ont été unanimes à rejeter
l’extrémisme, la violence et le terrorisme, choisissant la
Tunisie de la paix, de la démocratie, de la tolérance et
de l’ouverture, une terre d’opportunités et de croissance
résolument tournée vers l’avenir dans la confiance et la
sérénité.
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Excellences, honorables invités ;
Comme toute transition, la Tunisie n’a pas échappé
aux turbulences économiques. Plusieurs années de
marginalisation sociale et d’inégalités du développement
régional ont résulté en une explosion sociale, des
contestations et des grèves qui ont couvert la période
postrévolutionnaire.
Ces tensions étaient d’autant plus importantes que
l’économique était perdu sous les soubresauts du
politique. Comme je l’ai souvent dit, nous avons
oublié l’économique durant ces trois dernières
années, mais l’économique ne nous a pas oublié.
L’action de mon gouvernement a été de remettre
l’économie au centre du débat public. Nous avons ainsi
lancé le dialogue économique national qui a vu la
participation des partis politiques, des organisations
patronale et sociales et d’un grand nombre d’experts. Il
nous a permis de construire un consensus sur les
politiques et les principales réformes à mener afin de
rétablir les grands équilibres.
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Ainsi, nous avons défini une loi de finances
complémentaire pour l’année 2014, dont l’objectif était
de mettre fin à la dérive de notre économie et de rétablir
les grands équilibres macro-économiques.
D’autres textes ont été également préparés pour
accélérer le mouvement des réformes visant notamment
l’équité fiscale, une meilleure efficacité du système
bancaire,
la
particulièrement
rationalisation
dans
le
de
secteur
la
compensation
énergétique,
le
redressement des entreprises publiques et la lutte contre
l’économie informelle.
Des réformes ont été engagées aussi pour faciliter
les procédures et rassurer les investisseurs.
La
première de ces réformes est celle de la transparence,
de la gouvernance et l’Etat de droit.
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Notre détermination à mener ces réformes est, tout
aussi, résolue que notre engagement à protéger les
couches sociales les plus démunies à travers une
optimisation des systèmes de ciblage dans l’objectif
d’une meilleure équité sociale.
Avec de grands atouts fondés sur sa position
géostratégique au cœur de la méditerranée, son histoire
plusieurs fois millénaire, ses valeurs, son patrimoine, sa
jeunesse compétente, moderniste, sa société équilibrée
et
harmonieuse,
la
Tunisie,
qui
vous
accueille
aujourd’hui, est à la fois sereine et ambitieuse alliant le
courage réformiste et l’expérience de la démocratie
naissante.
Aujourd’hui la Tunisie se présente à vous avec une
vision économique claire, des choix stratégiques et des
secteurs porteurs, et une série de projets structurants.
Elle se révèle sous un autre visage, son vrai visage :
une terre de potentialité, une terre de promesses, une
terre d’opportunités, en un mot une terre d’avenir.
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Excellences, honorables invités ;
La nouvelle vision politique et le nouveau projet
économique ne peuvent prendre forme sans un modèle
social rénové. Je me suis personnellement engagé à la
tête de mon gouvernement pour en faire le fondement
de notre démarche.
Le dialogue social a ainsi été instauré sur de
nouvelles bases notamment de confiance, de sincérité et
de partage d’informations. Des réformes majeures du
système de sécurité sociale et de la retraite ont été
également initiées.
L’ensemble de ces réformes et le dialogue qui les
porte, nous permettront de sortir de la phase de
contestation et d’instabilité sociale post révolutionnaire
dans un esprit d’apaisement, de consensus et de
concorde.
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Cette Tunisie que je vous décris est une société
moderne imprégnée des valeurs républicaines, sereine
dans son identité et résolument engagée dans la
construction de son avenir. Une Tunisie qui s’ouvre les
chemins de ses futurs.
Excellences, honorables invités ;
Notre rencontre d’aujourd’hui est un moment
historique. Elle nous permettra de partager avec vous
notre vision du futur. Elle nous donnera aussi l’occasion
de vous présenter les voies de notre redressement
économique afin de faire de la Tunisie d’aujourd’hui, le
pôle d’émergence de demain.
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Dans cette région livrée à toutes les menaces, investir
en Tunisie, investir dans cette startup :
 C’est investir dans la démocratie
 C’est consolider la paix et la sécurité
 C’est plébisciter la voie de la concorde nationale
adoptée
 C’est parier sur cette jeunesse instruite, qualifiée et
ambitieuse
 C’est ouvrir la voie à de nouveaux partenariats
gagnants, solides et durables
 C’est faciliter des flux d’échanges économiques et
technologiques
 C’est
instaurer
de
nouveaux
liens
de
co-
développement
 C’est prendre dès aujourd’hui, une place pour
demain.
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Les Tunisiens sont les premiers à s’y engager.
Cette
réussite
profondément
d’avenir
convaincus
dont
est
nous
aussi
une
sommes
grande
opportunité pour la communauté internationale qui nous
a toujours témoigné, à chaque étape de notre parcours,
son amitié, sa confiance et son soutien.
Nous scellons aujourd’hui avec nos frères, nos amis et
nos partenaires, une nouvelle relation d’avenir.
La Tunisie de demain fait rêver. Il faut y croire, y investir
pour en partager demain les dividendes.
C’est un rendez-vous unique que nous prenons avec
vous pour construire ensemble cet avenir radieux.
Je vous remercie.
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