Pour les pères divorcés, la garde alternée doit devenir la règle
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Pour les pères divorcés, la garde alternée doit devenir la règle
4 24 heures | Mercredi 30 octobre 2013 Suisse Education Pour les pères divorcés, la garde alternée doit devenir la règle Après un divorce, les enfants vivent souvent chez leur maman. Les pères et leurs nouvelles compagnes veulent changer les choses Caroline Zuercher Une semaine chez maman, une semaine chez papa. En Suisse, la garde alternée des enfants après un divorce est légalement possible depuis 2000. Mais les deux parents doivent la demander et devant les tribunaux, cette solution reste rare. Les pères divorcés et leurs compagnes veulent changer la donne. «Beaucoup d’hommes privés de contact régulier avec leurs enfants peinent à conserver une relation avec eux, plaide Didier Roches, secrétaire de la Coordination romande des organisations paternelles. Parfois, cela aboutit à des ruptures.» Dans ce nouveau combat, les pères sont soutenus par Donna2, l’association de femmes vivant avec un homme séparé ou divorcé. «Nous souhaitons que le postulat de base soit que chaque parent s’occupe des enfants, sans verser d’argent à l’autre. Ensuite, si l’un travaille plus et voit moins ses enfants, il apporterait une contribution financière», résume sa présidente, Katherin Säuberli. Précisons qu’on parle déjà de garde partagée quand les enfants passent au moins 30% (voire 35%) de leur temps chez chacun des parents. «C’est aussi une question de santé, les enfants se portent mieux s’ils voient leurs deux parents», ajoute Anne Decosterd, vice-présidente de Donna2. Mercredi dernier, les pères divorcés et leurs compagnes se sont rendus à Strasbourg, au Parlement Katherin Säuberli, présidente de Donna2: «Le postulat de base doit être que chaque parent s’occupe des enfants.» PHOVEA L’avis d’une spécialiste U «Plusieurs études pédopsychiatriques montrent que la garde alternée est bonne pour le développement de l’enfant et son équilibre émotionnel», argumente Katherin Säuberli. Marina Walter-Menzinger, pédopsychiatre et membre du Comité de la société suisse de psychiatrie et psychothérapie d’enfants et d’adolescents, est plus nuancée: «Il est fondamental que les enfants conservent un contact régulier avec leurs deux parents, mais dans le monde de la pédopsychiatrie, nous ne sommes pas favorables à la garde alternée systématique. Cette solution demande à l’enfant une grande capacité d’adaptation.» Pour cette médecin genevoise, la décision doit être prise au cas par cas. «Si l’enfant a entre 6 et 12 ans, il pourra normalement s’adapter. A cet âge-là, il a déjà l’habitude de changer de lieu. Il faut alors étudier ses capacités psychoaffectives et les compétences parentales de ses parents. Quand l’enfant est plus petit, surtout s’il a moins de 3 ans, c’est une autre paire de manches: il a besoin de consolider sa figure d’attachement et la maman joue ce rôle. Ensuite, quand l’enfant est adolescent, il faut écouter ce qu’il souhaite.» Selon la pédopsychiatre, les enfants vivant dans un système de garde alternée insatisfaisant «ne vont pas mal évoluer». Mais ils pourront rencontrer des difficultés: «Ils pourront avoir un manque de sécurité, qui pourra se traduire par un état dépressif ou des angoisses à l’âge adulte.» européen, pour une conférence sur le sujet organisée par Colibri, plateforme européenne pour la garde partagée, la coparentalité et l’enfance. Leur message: en comparaison internationale, notre pays est en retard. «Dans ma pratique, pas plus de 10% des familles divorcées ont recours à ce système, précise l’avocate Anne Reiser. De façon générale, les pays du centre et du sud de l’Europe sont à la traîne sur cette question. Ce système est plutôt utilisé au Danemark, en Suède, en Belgique…» tème alors que les parents ne s’entendent pas ou vivent trop loin l’un de l’autre, cela ne peut pas marcher et c’est encore l’enfant qui paie le prix de ce qui ne fonctionne pas.» Dans la même logique, les tribunaux helvétiques ne retiennent pas cette solution si l’un des parents la refuse. Mais la Cour européenne des droits de l’homme, elle, appelle les juges à tout mettre en œuvre pour permettre la collaboration, l’enfant ayant le droit de conserver des liens étroits avec ses parents. «Dogmatique» «Beaucoup d’hommes privés de contact régulier avec leurs enfants peinent à conserver une relation avec eux» En Suisse, le droit du divorce est en pleine mutation. Même si son entrée en vigueur pourrait être retardée à 2015 (lire notre édition d’hier), l’autorité parentale conjointe va devenir la règle quand les parents se séparent. La question des contributions d’entretien dues à l’enfant doit aussi faire l’objet d’un message du Conseil fédéral d’ici à la fin de l’année. Consultées sur cette réforme, les organisations paternelles en ont profité pour faire valoir leur point de vue sur la garde partagée. A Berne, Raphael Frei, porte-parole de l’Office fédéral de la justice, précise qu’«il est possible que, dans ce contexte, le gouvernement s’exprime également sur la question de la garde». Les discussions s’annoncent nourries. «On ne peut pas imposer cela aux couples, surtout s’ils ne s’entendent pas! s’exclame Maria Bernasconi (PS/GE). Dans la réalité, ce principe serait difficilement applicable.» Pour la conseillère nationale, ces pères et leurs compagnes «emmanchent le problème par le mauvais bout». Car l’économie accepte encore difficilement que les hommes travaillent à temps partiel. Faire de la garde partagée le postulat de base? «Je trouve cela dogmatique, réagit Anne Reiser. Choisir par principe un tel sys- Didier Roches, secrétaire des organisations paternelles «Du point de vue de l’enfant, conclut Anne Reiser, une garde alternée réussie est certainement la meilleure solution. Un lien, pour qu’il vive, doit être fréquent.» Sa solution? «Plutôt que de prévoir une garde alternée systématique, la loi devrait donner pour mission au Tribunal de chercher comment mettre en œuvre un système qui permette de conserver les liens les plus étroits possibles dans la famille. Cela en tenant compte de la situation qui peut être conflictuelle. C’est ce que prévoit par exemple la loi belge.» Et l’avocate d’insister sur la nécessité de recourir à un système qu’elle promeut depuis plusieurs années pour purger la relation parentale des conflits de l’ancien couple et protéger l’enfant: la médiation ordonnée. Une étude révèle l’ampleur des abus sexuels Deux filles sur cinq et un garçon sur six ont subi un abus sexuel, selon une étude zurichoise L’abus et le harcèlement sexuel d’enfants et d’adolescents ont pris des dimensions «alarmantes» en Suisse. C’est la conclusion que tirent des médecins de l’Université, de l’Hôpital et de la clinique pédiatrique de Zurich d’un sondage effectué auprès de 6000 écoliers de 9e année. Deux filles sur cinq et un garçon sur six ont subi un abus sexuel, écrivent-ils dans le Journal of Adolescent Health. Les harcèlements sexuels les plus fréquents se font par internet. Presque une fille sur trois et un garçon sur dix en ont été victimes au moins une fois. Suit le harcèlement sexuel verbal, qui comprend les e-mails ou les SMS. Et presque 12% des filles et 4% des garçons ont été embrassés ou ont subi un attouchement contre leur gré; 2,5% des filles ont déjà vécu un abus sexuel avec pénétration (vaginal, oral ou anal). Chez les garçons, ce taux est de 0,6%. La fréquence d’abus sexuels avec contact corporel n’a pratiquement pas changé en dix ans. C’est ce que montre la comparaison avec une étude réalisée en 1995 et 1996 à Genève avec un groupe d’âge et des questions comparables. Le harcèlement via internet, mails ou SMS n’avait pas été relevé à l’époque. Plus de la moitié des victimes féminines et plus de 70% de celles masculines disent avoir été abusées par d’autres jeunes. Dans la majorité des cas, elles connaissaient l’agresseur. «Nos résultats sont nettement différents de rapports de police officiels, où l’agresseur est le plus souvent un adulte masculin proche», souligne Ulrich Schnyder, directeur de l’étude. Cela indique que les abus ne sont souvent pas annoncés. Seule la moitié des victimes féminines et un tiers des masculines se sont confiées à quelqu’un, et même moins dans les cas graves. 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