production de biodiesel à partir d`une huile modèle de microalgues
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production de biodiesel à partir d`une huile modèle de microalgues
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Faculté de génie Département de génie chimique et de génie biotechnologique Spécialité : génie chimique PRODUCTION DE BIODIESEL À PARTIR D'UNE HUILE MODÈLE DE MICROALGUES PAR VOIE DE CATALYSE ENZYMATIQUE HÉTÉROGÈNE Mémoire de maîtrise Spécialité : génie chimique María del Pilar Rodríguez Jurys: Michèle Heitz (Directrice) Nathalie Faucheux (Codirectrice) Peter Jones (Rapporteur) Ryszard Brzezinski (Evaluateur externe) Sherbrooke (Québec) Canada Mars 2014 i À ma mère pour m’avoir encouragée tout au long de ma vie à chercher l’excellence. À mon père, un bon exemple de ténacité. À ma petite princesse qui est mon inspiration et le plus grand amour de ma vie. ii RÉSUMÉ Le biodiesel, considéré comme une solution pour remplacer le pétrodiesel est un sujet de recherche mondial.Un des principaux problèmes associés au développement industriel du biodiesel est la source de matière première ainsi que le procédé de transformation. Ainsi, la présente étude a pour but de trouver une source de matière première durable pour la production industrielle de biodiesel et de déterminer le procédé de transformation de la matière première, le plus approprié, ainsi que les meilleures conditions opératoires. Durant la première étape de ce projet, une source de matière première durable a été sélectionnée : les microalgues. Le procédé de transformation étudié est la transestérification enzymatique. L’huile d’olive, huile ayant une composition en acides gras similaires à celle de l’huile de la microalgue Chlorella protothecoides, a été choisie pour effectuer les réactions. Pendant la deuxième étape, le procédé de standardisation de la réaction (bioréacteur de 5 mL) consistait àfaire varier : le type de catalyseur (lipases de Candida antarctica (Novozym® 435) et de Thermomyces lanuginosus (TL I150)), la concentration du catalyseur (7 à 14 % m/mhuile), la température de réaction (25 à 50 °C) et le ratio molaire alcool:huile (3:1 à 4:1) ; la vitesse d’agitation étant de 150 rpm pour toutes les réactions. Des techniques d’optimisation telle que la preincubation de l’enzyme ont été également essayées. Le rendement en esters alkyliques de la réaction de transestérification enzymatique de l’huile en fonction du temps est la variable de contrôle pour toutes les réactions. La standardisation des variables du procédé a été faite en fonction de la réduction du temps de réaction et du rendement en esters alkyliques.Un rendement élevé en esters alkyliques de 92 % (m/m) a été obtenu sous les conditions opératoires suivantes : une concentration de catalyseur (TL I150) de 7 % (m/mhuile), une température de réaction de 25 °C, un ratio molaire alcool:huile de 3:1 et un temps de réaction de 4 h ; la lipase a été preincubée pendant 6 h avant la réaction de transestérification. Le temps de réaction, un des paramètres importants lors du procédé de standardisation des variables, a été réduit de 24 à 4 h. Un autre paramètre significatif de la réaction est la température : une température de 25 °C, a été utilisée; cette température de réaction est faible et rend le procédé au niveau industriel plus attrayant. Mots clés : Biodiesel, microalgues, Thermomyces lanuginosus. transestérification, lipase Novozym® 435, iii REMERCIEMENTS Premièrement, j’aimerais remercier tous ceux qui ont contribué tout au long de mon projet de maîtrise. À tout le département de génie chimique et biotechnologique pour leurs contributions : Michel, Nathalie, France, Sylvie, Louise, Valérie, Isabelle et Stéphane. À mes collègues du laboratoire BIOCOM : Marc et Mostafa, merci à tous. Spécialement à une personne qui m’a appris beaucoup et qui m’a encouragée à donner le maximum dans chaque étape, pour toute ta patience et ta générosité, merci Michèle Heitz. À toute ma famille qui m’a supporté et encouragé à compléter avec succès ce laborieux projet de vie. A Edwin Rodriguez pour tout le support pendant ces 2 ans, merci Edwin. iv TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE 1 INTRODUCTION…………………………….. 1.1.- Mise en contexte et problématique…………………….….. 1.2.- Définition du projet de recherche…………………………. 1.3.- Objectifs………………………………………………………. 1.4.- Contributions originales……………………………………... 1.5.- Plan……………………………………………………………... CHAPITRE 2 ÉTAT DE L’ART………………………………. 2.1 Avant-propos……………………………………………………. 2.2. Résumé………………………………………………………….. 2.3. Introduction…………………………………………………….. 2.4. Le biodiesel…………………………………………………….. 1 1 2 2 3 3 5 5 6 7 8 8 2.4.1. Concepts de base………………………………………….……. 2.4.2. La consommation mondiale et les politiques de production du 9 biodiesel……………………………………………………….………. 2.4.3. Les matières végétales, matières premières pour la production de 12 biodiesel……………………………………………………….………. 16 2.4.4. Les microalgues, matière première alternative…………… 2.5 Procédés de transestérification des lipides pour la production de biodiesel……………………………………………….. 19 2.5.1. Transestérification par catalyse basique…………………... 19 2.5.2. Transestérification par catalyse acide……………………… 22 2.5.3. Transestérification par catalyse enzymatique……………… 24 2.6. Les variables de la réaction de transestérification enzymatique…………………………………………………………… 2.6.1. Le catalyseur……………………………………………….. 2.6.2. L’alcool et le ratio molaire alcool : huile de la réaction de transestérification enzymatique…………………………………………. 2.6.3. Le solvant dans la réaction de transestérification enzymatique……………….…………………………………………………...... 2.6.4. La température de la réaction de transestérification enzymatique…………………………………………………………………... 2.6.5. Le pH de la réaction de transestérification enzymatique…. 2.6.6. La quantité d’eau dans la réaction de transestérification enzymatique………………………………………………………………... 29 29 37 39 40 41 42 v 2.7. Optimisation de la transestérification enzymatique………. 42 2.7.1. Contrôle de la quantité d’alcool dans le milieu réactionnel 2.7.2. Preincubation de l’enzyme……………………………….. 2.8. Conclusion………………………………………………………. 2.9. Remerciements…………………………………………………. CHAPITRE 3 RÉSULTATS………………………………….. 3.1. Avant-propos…………………………………………………… 3.2. Abstract………………………………………………………….. 3.3. Introduction................................................................................... 3.4. Materials and methods................................................................ 3.4.1 Materials............................................................................... 3.4.2. Assay of lipase activity........................................................ 3.4.3. Analytical method................................................................ 3.4.4. Experimental setup.............................................................. 3.4.5. Enzymatic transesterification reaction................................. 3.5. Results and discussion................................................................ 3.5.1. Catalyst type influence......................................................... 3.5.2. Influence of temperature...................................................... 3.5.3. Lipase preincubation influence............................................ 3.5.4. Methanol/oil molar ratio influence...................................... 3.6. Conclusion..................................................................................... 3.7. Acknowledgements……………………………………………. CHAPITRE 4 CONCLUSION GÉNÉRALE……………... LISTE DE RÉFÉRENCES………………………………………. 43 43 44 46 47 47 48 49 51 51 51 51 52 52 52 52 54 56 58 59 60 61 62 vi LISTE DE FIGURES Figure 2.1 : Relation entre la viscosité des huiles végétales et du biodiesel…..…… 14 Figure 2.2 : Procède de transestérification basique………………………….….….. 22 Figure 2.3 : Production de biodiesel par transestérification acide………………….. 24 Figure 2.4 : Procédé de transestérification enzymatique hétérogène……………….. 25 Figure 2.5 : Lipases utilisées dans la production de biodiesel………………..….…. 30 Figure 2.6 : Alcools utilisés dans la production de biodiesel………………….…… 38 Figure 2.7 : Solvants utilisés dans la production de biodiesel..…………………….. 40 Figure 3.1: Catalyst type influence on FAME yield as a function of reaction time... 54 Figure 3.2: Temperature influence on FAME yield as a function of reaction time.... 55 Figure 3.3: Lipase preincubation influence on FAME yield as a function of reaction time…………………………………………………………………………….. 57 Figure 3.4: MeOH/oil molar ratio influence on FAME yield as a function of reaction time…………………………………………………………………………….. 59 vii LISTE DE TABLEAUX Tableau 2.1 : Propriétés physico-chimiques de biodiesels produits à partir de diverses matières premières…………………………….……………………………………….. 9 Tableau 2.2 : Pays producteurs et lois sur l’utilisation de biodiesel dans les mélanges 11 Tableau 2.3 : Production mondiale du biodiesel………………………………………. 12 Tableau 2.4 : Rendement et prix des matières premières utilisées lors de la production de biodiesel ……………………………………………………………………………. 13 Tableau 2.5 : Principales matières végétales et leurs teneurs en acides gras………….. 14 Tableau 2.6 : Microalgues avec une teneur élevée en lipides…………………………. 17 Tableau 2.7 : Propriétés physico-chimiques du biodiesel issu de la microalgue Chlorella protothecoides…………………………………………………………………… 18 Tableau 2.8 : Transestérification en milieu basique de diverses huiles……………….. 20 Tableau 2.9 : Transestérification en milieu acide de diverses huiles………………...... 23 Tableau 2.10 : Comparaison des divers procédés de transestérification………………. 26 Tableau 2.11 : Transestérification enzymatique homogène de diverses huiles………... 28 Tableau 2.12 : Transestérification enzymatique hétérogène de diverses huiles…….…. 31-34 Tableau 2.13 : Caractéristiques de certaines lipases immobilisées testées pour la production de biodiesel………………………………………………………………......... 37 Table 3.1: Concentrations of Novozym® 435 and TL I150 for enzymatic transesterification............................................................................................................................. 53 viii CHAPITRE 1 INTRODUCTION 1.1 Mise en contexte et problématique La recherche de combustibles alternatifs pour remplacer les combustibles dérivés du pétrole est actuellement un sujet très étudié. Les biocombustibles tels que le biodiesel et le bioéthanol sont considérés comme une alternative appropriée aux combustibles traditionnels. La 1ère génération de biocombustibles utilise des matières végétales comestibles comme matière première. Mais l’utilisation de matières végétales comestibles pose un problème de concurrence entre l’industrie alimentaire et l’industrie des biocombustibles. À partir de cette réalité, les producteurs de biocombustibles ont vu la nécessité de trouver d’autres sources de matières premières. Ainsi, la 2ème génération de biodiesel est produite à partir des matières végétales non comestibles telles que le jatropha et le ricin [1]. Ces matières premières peuvent produire de bonnes quantités d’huile, mais elles sont coûteuses et utilisent les zones de plantation disponibles pour les matières végétales comestibles. Une autre alternative est l'utilisation des microalgues [2]. Ce sont des algues microscopiques qui peuvent être cultivées : elles utilisent la lumière solaire et le dioxyde de carbone (CO2) ou d’autres sources de carbone comme source d’énergie pour leur reproduction et leur croissance [3]. Certaines microalgues peuvent produire au plus 17 fois plus d’huile par hectare de culture que les matières végétales [4]. La production de biocombustibles à partir d’huile de microalgues est un procédé qui présente plusieurs avantages écologiques tels que l’utilisation de matières premières non comestibles et la consommation du CO2, gaz à effet de serre. Il existe peu d’information sur la production de biodiesel à partir d’huile de microalgues et sur la qualité du biodiesel produit à partir de celles-ci. Par contre, il existe beaucoup d’informations sur la production de biodiesel à partir de matières végétales, le procédé de transformation classique pour la transformation de l’huile végétale en biodiesel étant la transestérification basique. Cependant, ce procédé de transformation d’huile en biodiesel ne peut être utilisé pour transformer de l’huile de microalgues, en raison de la teneur élevée en acides gras libres de cette dernière [2]. Il est donc nécessaire d’étudier le 1 procédé de production de biodiesel à partir de l’huile de microalgues et d’optimiser les paramètres de la réaction de transformation du procédé. La réaction la plus appropriée pour la transformation de l’huile de microalgues en biodiesel est la transestérification enzymatique, qui permet de transformer des huiles à teneur élevée en acides gras libres et de séparer ainsi plus facilement le produit final. Par ailleurs, ce procédé est moins polluant que le procédé chimique. 1.2 Définition du projet de recherche Ce projet traite de l’étude des paramètres de la réaction de transestérification enzymatique d’huile de microalgues lors de la production de biodiesel en utilisant certaines techniques d’optimisation. Il existe beaucoup d’espèces de microalgues, mais toutes les microalgues ne sont pas appropriées pour la production de biodiesel, puisque les différentes espèces de microalgues contiennent des huiles ayant différents types d’acides gras [5]. Par ailleurs, beaucoup de microalgues ont une grande quantité d’acides gras polyinsaturés, ce qui n’est pas approprié pour la production de biodiesel. Dans ce projet, la microalgue Chlorella protothecoides a été sélectionnée pour la production de biodiesel en raison de sa capacité à produire une huile permettant d’obtenir un biodiesel avec des caractéristiques physico-chimiques appropriées [2]. Une enzyme (catalyseur) sera sélectionnée parmi les plus testées pour la production de biodiesel. La sélection du catalyseur sera réalisée en utilisant de l’huile d’olive, car l’huile de microalgue Chlorella protothecoides a une composition en acides gras similaire à celle de l’huile d’olive. 1.3 Objectifs Le principal objectif de ce projet est de trouver une enzyme appropriée pour la production de biodiesel et de standardiser les principaux paramètres de la réaction de production enzymatique du biodiesel. Pour ce faire, les paramètres tels que la température, le type et la concentration de l’enzyme ainsi que le ratio molaire alcool:huile seront testés afin d’étudier leur influence sur le rendement en esters alkyliques de la réaction. 2 Objectifs spécifiques Optimiser les paramètres de la réaction de transestérification enzymatique d’huile d’olive, en présence de la lipase Novozym® 435 (Candida antarctica) et de la lipase de Thermomyces lanuginosus immobilisée sur Immobead 150 (TL I150) Évaluer des techniques d’optimisation sur la réaction de transestérification enzymatique d’huile d’olive. Évaluer les paramètres optimisés de la réaction de transestérification enzymatique pour la production de biodiesel. 1.4 Contributions originales La production de biodiesel en utilisant la transestérification basique est un procédé très étudié et employé au niveau industriel, cependant il n’est pas environnementalement acceptable. Des procédés plus écologiques tels que la production enzymatique de biodiesel sont à l’étude de par le monde actuellement. À notre connaissance, aucun projet de recherche portant sur la production enzymatique de biodiesel en utilisant la lipase TL I150 n’a été publié. Dans le cadre de ce projet des paramètres de la réaction de transestérification tels que : le temps de la réaction, la lipase utilisée et le rendement de la réactionont également été standardisés. Ces paramètres peuvent contribuer à la recherche et le développement de la production de biodiesel afin de favoriser une réduction du coût au niveau industriel du procédé. 1.5 Plan L’optimisation des paramètres de la réaction de transestérification enzymatique de l’huile d’olive permettra de connaître l’influence de tous les paramètres sur les conditions de la réaction et sur le biodiesel produit, ainsi que l’influence d’un paramètre sur un autre 3 paramètre. Les paramètres optimisés de la réaction de transestérification de l’huile d’olive ne peuvent pas être utilisés directement dans la réaction de transestérification de l’huile de microalgues, mais serviront de guide. La sélection de l’enzyme dépendra de facteurs tels que la température de réaction, la concentration de catalyseur, la résistance de l’enzyme à la désactivation et le rendement en esters de la réaction. Pour la sélection de l’enzyme, une analyse des résultats de plus de 50 articles portant sur la transestérification enzymatique d’huile végétale a été effectuée, ce qui a permis d’établir un intervalle de valeur des paramètres réactionnels pour chaque enzyme testée. À partir de cette information, certaines enzymes ont été sélectionnées et ont été testées pour la production de biodiesel à partir d’huile d’olive. Une fois l’enzyme sélectionnée, les paramètres de la réaction ont été optimisés afin de réduire la concentration d’enzyme, la température, le temps de réaction et la quantité de solvant utilisé. Le principal défi du procédé est de réduire le coût, principalement celui de l’enzyme, la concentration de celle-ci étant un paramètre important lors de l’optimisation de la réaction. Lors de l’optimisation des paramètres de la réaction, certaines techniques qui ont déjà été employées dans le cadre de la transformation d’huile végétale en biodiesel avec de bons résultats seront utilisées. Ces techniques d’optimisation ont permis de réduire la concentration du catalyseur et le temps de réaction, ce qui rend la transestérification enzymatique attrayante. 4 CHAPITRE 2 ÉTAT DE L’ART PREMIER ARTICLE 2.1 Avant-propos Auteurs et affiliations : M. Rodriguez : étudiante à la maîtrise, Université de Sherbrooke, Faculté de génie, Département de génie chimique et biotechnologique M. Heitz : professeure, Université de Sherbrooke, Faculté de génie, Département de génie chimique et biotechnologique N. Faucheux : professeure, Université de Sherbrooke, Faculté de génie, Département de génie chimique et biotechnologique R. Brzezinski : professeur, Université de Sherbrooke, Faculté des sciences, Département de biologie Date de soumission : Cet article a été soumis à l’automme 2013. Revue : Environmental Technology Titre français : Biodiesel : matières premières et procédés de transestérification. Une synthèse. Contribution au document : Cet article présente une synthèse sur les procédés de transestérification et sur les matières premières utilisées pour la production de biodiesel. Il s’agit d’un résumé sur l’état de l’art de la production de biodiesel de nos jours. Une analyse sur la production mondiale de biodiesel et sur les principaux pays producteurs de biodiesel a été également faite. Cette synthèse permet de se positionner par rapport aux tendances au niveau mondial quant aux matières premières et aux procédés de production de biodiesel les plus utilisés. Lestendances au niveau de la recherche et du développement ainsi que l’avenir des microalgues comme matière première pour la production de biodiesel ont également été analysés. Par ailleurs, les résultats de plus de 50 travaux de transestérification enzymatique ont été utilisés afin d’analyser les conditions opératoires de la réaction de transestérification en fonction de l’enzyme et de l’accepteur alkylique et des autres conditions opératoires. Cette dernière analyse a été la base dedépart du travail expérimental réalisé sur la production de biodiesel. 5 2.2. Résumé Le biodiesel est considéré comme une alternative écologique de remplacement du diesel en raison de ses nombreux avantages, telles sa biodégradabilité et sa non-toxicité. La production de biodiesel au niveau mondial est faible et ne répond pas aux besoins de la société. Par conséquent, des politiques de production de biodiesel ont été implémentées par divers pays. Cet article aborde la problématique des matières végétales comme matières premières pour la production de biodiesel et explore entre autres l’avenue des microalgues comme alternative. Les différentes technologies de conversion des lipides en biodiesel sont également décrites et comparées. La transestérification par voie enzymatique serait la plus appropriée, lors de l’utilisation d’huiles extraites de microalgues car ces dernières ont une teneur élevée en acides gras libres. L’optimisation du procédé enzymatique dépend de paramètres clés tels que le catalyseur, la température, le temps de réaction et le ratio molaire alcool : huile. Mots clés Biodiesel, microalgues, transestérification enzymatique, paramètres opératoires, Novozym® 435. 6 2.3. Introduction Les combustibles dérivés du pétrole ne constituent pas une source énergétique à long terme. En effet, les réserves de pétrole peuvent s’épuiser d’ici 2054 [6]. Ainsi, les biocombustibles tels que le biodiesel et le bioéthanol sont des alternatives de remplacement des pétrocombustibles. La 1ère génération de biocombustibles utilise des matières végétales comestibles pour la production de biodiesel. Cependant, cette approche pose un problème de concurrence entre l’industrie alimentaire et celle des biocombustibles. En effet, aux États-Unis pour produire la quantité d’huile nécessaire à la production de biocombustibles répondant à 50 % de la demande en carburant dans le secteur des transports, 24 % des zones totales de plantation disponibles du pays devraient être consacrés à la culture de palme (matière végétale ayant la plus grande productivité en huile parmi toutes les matières végétales 2400 L huile/ha), [7], ce qui nuirait à l’industrie alimentaire [8]. Par conséquent, les biocombustibles de 1ère génération ne représentent pas une solution à long terme face aux problèmes d’épuisement du pétrole.Il est donc nécessaire d’envisager d’autres sources de matières premières pour produire du biodiesel. Une 1ère alternative est l’utilisation de matières végétales non comestibles telles que le jatropha ou le ricin, qui ont des rendements élevés en huile, 1300 Lhuile/ha et 380-978 Lhuile/ha respectivement [7, 9]. Cependant, ces matières végétales non comestibles sont coûteuses et utilisent des zones de plantation qui pourraient être consacrées à des matières végétales comestibles. Une 2ème alternative est l’utilisation de microalgues, algues microscopiques, pouvant être cultivées en présence de lumière solaire et de dioxyde de carbone (CO2), puissant gaz à effet de serre (GES) et n’utilisant pas de terres arables. Les microalgues peuvent produire jusqu’à 17 fois plus d’huile/ha de culture que les matières végétales [10]. Le procédé de transformation chimique le plus approprié pour la production de biodiesel à partir d’huile de microalgues est la transestérification enzymatique, car elle permet de transformer en esters alkyliques les huiles (esters carboxyliques) ayant une teneur élevée en acides gras libres (AGL) (>0.5 mg d’hydroxyde de potassium (KOH)/ghuile) sans aucune formation de savon. La teneur en AGL des microalgues peut atteindre 9 mgKOH/ghuile [2]. La transestérification enzymatique présente plusieurs avantages par rapport à la transestérification basique ou acide tels que : séparation plus facile des 7 produits et sous-produits, absence de savon, catalyseur non toxique et faibles températures de réaction. Cependant les conditions opératoires doivent encore être optimisées pour une application industrielle. Les techniques d’optimisation telles que le prétraitement de l’enzyme (préincubation avec les substrats, esters alkyliques ou cosolvants) préalablement à la réaction et le contrôle de la concentration d’alcool dans le milieu réactionnel permettent d’obtenir des rendements élevés en esters alkyliques (94 99 % m/m) tout en réduisant le temps de réaction (3.5 - 7 h) [11, 12]. 2.4. Le biodiesel 2.4.1. Concepts de base Le biodiesel est un biocombustible biodégradable et une alternative écologique au diesel [13]. Le biodiesel est produit par transformation d’huiles d’origine végétale, animale ou usée en esters alkyliques. Il permet de réduire les émissions de CO2 atmosphérique, puisque théoriquement la matière végétale utilisée pour produire du biodiesel, consomme (par photosynthèse) du CO2 durant sa croissance. Par ailleurs, l’utilisation du biodiesel dans les moteurs peut réduire également les émissions de dioxyde d’azote (NO2) [14]. La qualité de biodiesel (Tableau 2.1) dépend de la matière première et du procédé de production utilisés. Par conséquent, un des principaux défis lors de la production de biodiesel consiste à améliorer ses caractéristiques physico-chimiques, à diminuer sa viscosité et son point de trouble et à augmenter son indice de cétane. Par exemple, la viscosité du biodiesel produit à partir de matières premières telles que les huiles de colza, de soja, de tournesol et d’olive entre autres, varie de 2.83 à 5.12 cSt [15], tandis que la viscosité du pétrodiesel est d’environ 3.0 cSt [16]. Le pouvoir calorifique du pétrodiesel, compris entre 42.5 et 45 MJ/kg, est supérieur à celui du biodiesel [17, 18], qui varie entre 35 et 42 MJ/kg [19, 15]. 8 Tableau 2.1 : Propriétés physico-chimiques de biodiesels produits à partir de diverses matières premières. Source Huile de palme Huile de soja Huile de colza Huile de tournesol Huile de microalgues Chlorella protothecoides Masse volumique (g/L) Viscosité (cSt) (40°C) Pouvoir calorifique (MJ/kg) Point éclair (°C) Point de trouble (°C) Point d’écoulement (°C) 880 5.7 34 164 13 885 4.1 40 69 -2 -3 [88] 882 4.5 37 170 -4 -12 [88] 860 4.6 34 183 1 ____ [19] 864 5.2 41 115 -12 -11 [2] ____ Références [19] 2.4.2. La consommation m ondiale et les politiques de pr oduction du biodiesel La demande énergétique mondiale est grande et croît annuellement [6]. La majeure partie de l’énergie consommée au niveau mondial provient du pétrole et de ses dérivés. Ainsi, en 2009, la consommation mondiale de pétrole était évaluée à 82 millions de barils par jour et les réserves mondiales étaient estimées à 1400 milliards de barils. Si la consommation de pétrole restait stable, il était prévu que ce dernier disparaisse vers 2054 [6]. Néanmoins, la demande mondiale en énergie pourrait augmenter de 35 % entre 2005 et 2030 [20]. Par ailleurs, l’augmentation du prix du pétrodiesel et la pollution engendrée par ce dernier stimulent la recherche et le développement d’autres sources de remplacement du combustible fossile. Par conséquent, le développement de sources d’énergie alternative pour remplacer les pétrocombustibles est indispensable. C’est la raison qui a poussé certains pays (Allemagne, Argentine, Brésil, États-Unis, etc.), à assigner des fonds pour la recherche et le développement de projets destinés à trouver des combustibles renouvelables, ainsi qu’à créer des lois pour favoriser l’utilisation de ces derniers [21, 22]. Les recherches ont comme principal objectif d’améliorer le procédé de production du biodiesel afin, entre autres, de réduire son coût. En 2009, la production mondiale de biodiesel était de 14 millions de tonnes [23] soit une hausse de 600 % par rapport à 2008. Afin d’établir des règles d’utilisation du biodiesel et du diesel, les gouvernements ont mis en place des règlements (Tableau 2.2), le principal objectif étant 9 de réduire la quantité d’émissions polluantes causées par les combustibles fossiles tels que le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde de soufre (SO2). Ainsi, les mélanges biodiesel et pétrodiesel contenant entre 1 (B1) et 100 (B100) % (v/v) de biodiesel (B5 et B20 étant les plus utilisés (Tableau 2.2)) permettent de réduire ces émissions. Au cours des dernières années, l'Allemagne, les États-Unis et la France étaient les principaux pays producteurs de biodiesel au monde. Cependant, l'Allemagne devenue leader en termes de production et de consommation de biodiesel en Europe a réduit sa production de 10 % en 2009 en raison de la matière première utilisée [24]. En effet, la plupart des pays utilisent un mélange de matières végétales pour la production du biodiesel, mais l’Allemagne n’en utilise qu’une seule (colza) [25] créant ainsi une concurrence entre les industries agroalimentaires et celles des biocombustibles. D’autre part, certains pays latinoaméricains ont augmenté leur production en biodiesel. Par exemple, la capacité de production en biodiesel de l’Argentine a augmenté entre 2007 et 2011. Ainsi l’Argentine, qui avait la 8ème position au niveau du classement mondial en 2007, occupait la 3ème position en 2011 [26], sa capacité de production en biodiesel étant la plus grande au monde en 2012 [27]. 10 Tableau 2.2 : Pays producteurs et lois sur l’utilisation du biodiesel dans les mélanges. Pays Union européenne États-Unis Brésil Argentine Canada Organisme promoteur Lois ou initiatives législatives Directive 2009/28/CE relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables et en modifiant les Directive du directives 2001/77/CE et 2003/30/CE L’U.E. établit l'exigence d'une partie minimale parlement de 10 % (v/v) debiocarburants dansl’essence européen et gazole destinés au transport.Cet objectif doit être réalisé d’ici à 2020 par tous les États membres. Nouvelle politique d’US. Département de la marine. La marine et les véhicules diesel non tactiques U.S. Navy doivent fonctionner avec un mélange de er biodiesel 20 % (v/v) (B20) le 1 juin 2005. Loi n°11 097, de 13 janvier 2005. « Prévoir l’introduction de biodiesel dans le modèle énergétique brésilien, en modifiant les lois 9.478du 6 août 1997, 9.847 du 26 Présidence de octobre 1999 et 10.636du 30 décembre 2002 la République et d'autres mesures ». Pour les combustibles vendus au consommateur, la valeur minimale établie de biodiesel dans les mélanges est de 5 % (v/v). Loi 26.093. « Le régime de réglementation et de promotion de la production et l'utilisation Sénat et des biocarburants durables ». Chambre des Tous les combustibles de type "diesel " représentants doivent avoir un minimum de 5 % (v/v) de biodiesel, à partir de mai 2006. Gazette du Canada partie 1. Présence de carburant renouvelable 5 % (v/v) Gouvernement dans l’essence, le diesel ou autres carburants fédéral liquides à base de pétrole, à partir de 2010 et au plus tard en 2012. Références [21] [89] [90] [22] [91] 11 2.4.3. Les matièr es végétales, matièr es premières pour la pr oduction de biodiesel Les pays producteurs de biodiesel au niveau mondial utilisent diverses matières premières en fonction de leur prix et de leur disponibilité (Tableau 2.3). Les principales matières premières utilisées pour la production de biodiesel sont les huiles végétales et usées et les graisses animales. Tableau 2.3. Production mondiale du biodiesel Matière première Production en 2009 la plus utilisée (millions de tonnes) Pays Union européenne États-Unis Espagne Brésil Argentine Capacité de production en 2010 (millions de tonnes) Références Colza; tournesol; huiles usées Soja Tournesol Soja; palme; coton; ricin 9.1 23 [92] 1.8 0.9 7.2 4.1 [93] [92] 1.4 3.4 [92, 94] Soja; microalgues 1.2 2.4 [95] Les matières premières les plus utilisées au niveau mondial sont d’origine végétale : soja, colza, palme et tournesol (Tableau 2.4). Le prix du biodiesel dépend de la matière première utilisée et de son rendement en huile (Lhuile/ha), le coût de la matière première pouvant atteindre 78 % du coût total de production du biodiesel [8]. L’utilisation des matières végétales lors de la production du biodiesel peut entraîner un désapprovisionnement ou une augmentation des prix des produits alimentaires, et créer ainsi un problème de famine dans les pays les moins développés [28]. Chaque huile extraite de la matière végétale possède une composition caractéristique en acides gras influençant les propriétés physico-chimiques du biodiesel telles que la viscosité, la masse volumique, le point éclair et le pouvoir calorifique, déterminant ainsi sa qualité [29]. 12 Tableau 2.4 : Rendement et prix des matières premières utilisées lors de la production du biodiesel Rendement Prix en en huile 2008-2009 (L/ha.) ($US/tonne) Matière végétale Pays producteurs de biodiesel Soja Argentine, Brésil, États-Unis, Russie 400 Allemagne, Finlande, France, Italie, Royaume-Uni, Russie, Suisse 1100 Brésil, Indonésie, Malaisie, Thaïlande 2400 Colza Palme Tournesol Espagne, France, Russie Jatropha Canola Références 617 [25, 7, 96] 800 [25, 7, 98] 879 [25, 7, 97] 690 1140 Chine, Inde, Indonésie, Philippines, Thaïlande 1300 810 Canada 1330 [25, 7, 99] [7, 100] 770 [25, 101, 97] Ricin Brésil Noix de coco Philippines, Thaïlande 380-978 1050 1993-3987 780 [9, 102] [103, 104] La Figure 2.1 présente une relation entre la viscosité des huiles végétales et du biodiesel. Les huiles végétales ont une viscosité comprise entre 23 et 53 cSt tandis que la viscosité du biodiesel varie entre 2.83 et 5.12 cSt [15]. Ainsi, la viscosité du biodiesel est 85 % plus faible que celle de l’huile utilisée pour sa production [15]. D’autres propriétés comme les indices d’acide, d’iode et le point de fusion doivent être également considérées lors de la sélection des matières premières afin d’obtenir un biodiesel de qualité [13]. La plupart des huiles végétales sont riches en acides oléique (C18:1), linoléique (C18:2), palmitique (C16:0) et linolénique (C18:3) [30]. 13 Figure 2.1 : Relation entre la viscosité des huiles végétales et du biodiesel Viscosité de l'huile (cSt) 60 50 40 30 20 10 0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 5.5 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50 5,00 5,50 Viscosité du biodiesel (cSt) La teneur en acides gras (AG) et le ratio entre la quantité d’acides gras saturés (AGS) et insaturés (AGI) est caractéristique de chaque huile (Tableau 2.5) et influence le procédé de production du biodiesel. En fait, la transestérification des AG avec un degré d’insaturation élevé est plus rapide que celle des AG ayant un degré d’insaturation plus faible [31]. Tableau 2.5 : Principales matières végétales et leurs teneurs en acides gras. Huile végétale Palme 45.5 Soja Tournesol Colza Microalgue (Chlorella protothecoides) C16:0 Acide palmitique C18:1 Acide oléique 39 35 29 69 C18:2 Acide linoléique 10 12.6 7.7 6.8 C18:0 Acide stéarique 4.1 6.9 4 2.3 8 3.2 71 Ratio AGS/ AGI Référence 45 58 14 51/48 20/80 12/87 9/83 [31] [30] [105] [30] 15 11/89 [4, 106] En outre, plus le degré d’insaturation est élevé, plus la température de transestérification est faible : par exemple la température optimale de transestérification de l’huile d’olive (75 % (m/m) C18:1) en présence de méthanol (MeOH) est de 45 °C, tandis que la température optimale de transestérification de l’huile de palme (45 % (m/m) C16:0) est de 65 °C [31]. Les esters alkyliques produits à partir d’AG saturés présentent des points de 14 trouble et d’écoulement plus élevés que ceux des esters alkyliques produits à partir d’AG insaturés, ce qui n’est pas souhaitable pour l’utilisation du biodiesel dans des pays froids. Par exemple, le point de congélation normal du méthyl-stéarate (synthétisé à partir de l’acide stéarique C18:0) est de 39 °C, tandis que celui du méthyl-oléate synthétisé à partir de l’acide oléique (C18:1)) est de -20 °C [29]. Bien que les AG polyinsaturés aient une faible température de transestérification et une transformation rapide en esters alkyliques, ils ont un faible indice de cétane (par exemple, le méthyl-stéarate a un indice de cétane de 87, tandis que celui du méthyl-linoléate est de 42). La combinaison « longueur de la chaîne de carbone » (18 carbones) et « degré d’insaturation » (1 degré) de l’acide oléique (C18:1) semble la combinaison la plus appropriée pour la production de biodiesel [29]. Comme mentionné ci-dessus, l’utilisation de matières végétales pour la production de biodiesel peut entraîner des problématiques à caractère agroalimentaire. Afin de contrer ces problèmes, les producteurs de biodiesel concentrent leur attention sur l’utilisation d’autres matières premières telles que les matières végétales non comestibles ou les microalgues. Les matières végétales non comestibles comme le ricin, le jatropha, la mangue de mer et la Pongamia pinnata [32] sont utilisées présentement dans plusieurs pays. Le ricin ayant une teneur élevée en huile (53 % (m/m)), une croissance rapide et une résistance à la sécheresse, est utilisé au Brésil pour produire du biodiesel (Tableau 2.3) [1]. Cependant, le ricin n’est pas une matière première attrayante étant donné son prix (1050 $US/tonne), le plus élevé parmi toutes les matières végétales [9]. Le jatropha est une autre matière première utilisée en Asie. L’Inde est le principal producteur d’huile de jatropha [33]. De plus, le jatropha a non seulement un rendement élevé en huile (1890 Lhuile/ha) [33], mais également une teneur élevée en acides oléique (C18:1) (41 % (m/m)) et linoléique (C18:2) (34 % (m/m)) [34]. Par conséquent, les matières végétales non comestibles sont une alternative intéressante pour remplacer les matières végétales comestibles, mais la problématique de la disponibilité des terrains agricoles demeure. Aux États-Unis, en considérant le rendement en huile de palme, le plus élevé parmi toutes les matières végétales (2400 Lhuile/ha) [7], 24 % des terrains disponibles devraient être consacrés à sa culture pour produire 50 % de la demande en biodiesel pour le transport [8]. Ainsi, comestibles ou non, les matières végétales ne représentent pas une solution réaliste pour la production de biodiesel à long terme [8]. 15 2.4.4. Les microalgues, matière première alternative Les microalgues, sont considérées comme une matière première plus appropriée pour la production de biodiesel. Les microalgues sont des algues microscopiques ayant une teneur élevée en triacylglycérols (57 % (m/m), [35], pouvant être transformés en esters alkyliques (biodiesel). Il existe une grande variété d’espèces de microalgues, mais leur diversité quant à leur composition en AG rend certaines espèces inappropriées pour la production de biodiesel [35]. Certaines microalgues sont utilisées dans les industries pharmaceutiques ou cosmétiques, en raison du type de lipides tels que la β-carotène ou les vitamines du groupe B [36]. De plus, divers composés chimiques tels que des pigments, antioxydants ou polysaccharides peuvent être extraits des microalgues [37]. Par ailleurs, le taux de croissance des microalgues varie largement d'une espèce à l'autre (0.2 à 3700 mghuile/Lculture.j) [38]. Pour la production de biodiesel, les microalgues doivent contenir de grandes quantités d’AG (> 40 % (m/m)), appropriés pour leur transformation en biodiesel [8]. Par exemple, les microalgues riches en AG polyinsaturés (C18:3) donnent un biodiesel ayant un faible indice de cétane. Les conditions de culture peuvent modifier la quantité de biomasse et de lipides, mais la proportion d’AG est déterminée par l’espèce de microalgues (Tableau 2.6). Certaines microalgues, ayant des teneurs en huiles similaires, ont une productivité en huile différente, cette dernière dépendant de 2 facteurs : la teneur en huile de l’espèce et la capacité des microalgues à croître [38]. 16 Tableau 2.6 : Microalgues avec une teneur élevée en lipides Teneur en acides gras (%m/m) Type de culture Teneur en huile (%m/m) Productivité en huile (mghuile/L culture.j) C16:0 C16:1 C18:0 C18:1 C18:2 Autres Chlorella protothecoides Hétérotrophe 48 4037 8 0.3 3.2 71 15 2.6 Botryococcus braunii Autotrophe 36 48 22 0 5 48 7.5 18 Chaetoceros calcitrans Autotrophe 40 17 13 12 3.5 3.5 1 68 Chaetoceros muelleri Autotrophe Microalgue Références [4, 106] [107] [5, 108] 39 22 15 25 1 3 2.5 54 [5, 108] Skeletonema sp. Autotrophe 31 49 12 4.1 0.2 0.7 1.1 82 [108, 109] Selon Cheng et al. 2011 [38], sur 30 espèces de microalgues testées, la productivité en huile des microalgues peut varier en raison de multiples paramètres tels que l’espèce, le type de culture, le bioréacteur, le type et la concentration des nutriments dans le système de culture. Par exemple, la teneur en huile de Botryococcus braunii (36 % (m/m)) est semblable à celle de Chaetoceros calcitrans (40 % (m/m)), mais la productivité en huile de cette dernière (17 mghuile/Lculture.j) est 3 fois moins élevée que celle de Botryococcus braunii (48 mghuile/Lculture.j) (Tableau 2.6). Un autre facteur à considérer lors de la production de biodiesel est la composition des microalgues en AG. Par exemple, les microalgues Chaetoceros calcitrans et Chaetoceros muelleri ont des teneurs respectives en huile de 39 et 31 % (m/m), et une teneur en acide eicosapentaénoïque (EPA, C20:5, oméga 3) élevée (>14 % (m/m)) [35], ce qui induit un faible indice de cétane. Quant à la Chlorella protothecoides, elle a une teneur élevée en acide oléique (C18:1) (environ de 70 % (m/m)), ce qui la rend intéressante pour la production de biodiesel. Cette dernière donne un biodiesel ayant une viscosité de 5.2 cSt (40 °C), et un pouvoir calorifique de 41 MJ kg-1 [2]. La productivité en huile de la Chlorella protothecoides (4037 mghuile/Lculture.j, culture hétérotrophique) est élevée par rapport aux autres microalgues tels que la Chaetoceros calcitrans ou la Chaetoceros muelleri (Tableau 2.6). De plus, elle peut être 17 cultivée en hétérotrophie, autotrophie ou mixotrophie [35, 39] et peut utiliser plusieurs sources de carbone autres que le glucose (hydrolysat de manioc, canne à sucre, glycérol, etc.), lors d’une culture en hétérotrophie, ce qui permet de diminuer les coûts de la culture [40, 3, 41, 39]. La production de biodiesel à partir de microalgues présente plusieurs avantages par rapport à sa production à partir de matières végétales : 1. La culture des microalgues est flexible; les microalgues peuvent être cultivées dans divers habitats tels que les eaux marines ou les eaux douces, sous différentes conditions opératoires : température, pH et nutriments. Les microalgues peuvent également être cultivées dans des eaux usées en présence de CO2, et ainsi être utilisées lors d’un procédé de traitement des eaux [37]. 2. La teneur en huile des microalgues peut atteindre 57 % (m/m) sous certaines conditions de culture [35]. Par comparaison, le soja a un rendement en huile d’environ 18 % (m/m) [42], tandis que celui du colza est de 46 % (m/m) [43]. 3. Les microalgues prolifèrent rapidement. En effet, la microalgue Chlorella protothecoides peut fournir 10 g de biomasse/Lculture..j [4]. Par contre, la culture du soja peut atteindre 90 jours (rendement en huile de soja 400 Lhuile/ha [7]. De plus, la culture des microalgues n’utilise pas de terrain agricole, ce qui rend ces dernières attrayantes lors de la production de biodiesel [4]. 4. Le rendement en huile des microalgues est élevé. La culture en hétérotrophie de Chlorella protothecoides à l'échelle pilote donne un rendement en huile de 70000 Lhuile/ha [4], 17 fois plus élevé que celui de l’huile de palme (2400 Lhuile/ha) [7]. Toutes ces caractéristiques font que les microalgues sont particulièrement intéressantes pour remplacer les matières végétales lors de la production de biodiesel. De plus, l’huile de microalgues donne un biodiesel ayant un pouvoir calorifique élevé (41 MJ/kg), un point d’écoulement faible (-11°C) et un point éclair élevé (115°C) (Tableau 2.7). 18 Tableau 2.7 : Propriétés physico-chimiques du biodiesel issu de la microalgue Chlorella protothecoides Microalgue Masse volumique (g/L) Viscosité cSt (40°C) Pouvoir calorifique (MJ/kg) Point éclair (°C) Point de trouble (°C) Point d’écoulement (°C) Références Chlorella protothecoides 864 5.2 41 115 -12 -11 [2] Il existe un engouement mondial dans le développement d’un procédé de production de biodiesel à partir d’huile de microalgues au niveau industriel. En 2010, l’industrie argentine Oil Fox S.A. a ainsi inauguré une usine de production de biodiesel à partir d’un mélange de soja (90 %) et de microalgues (10 %) [44]. Dans un avenir proche, la compagnie prévoit utiliser uniquement les microalgues comme matière première [44]. 2.5 P rocédés de trans estérification d es lipides pour la production de biodiesel 2.5.1. Transestérification par catalyse basique La catalyse basique par voie homogène ou hétérogène est le procédé de production de biodiesel le plus utilisé. La catalyse homogène est préférable à la catalyse hétérogène, en raison du coût du catalyseur et du temps de réaction, plus court [45, 46, 47]. Le principal avantage de la transestérification basique par rapport à la catalyse acide ou enzymatique est le temps de réaction, la transestérification basique étant une réaction rapide (0.5 à 9h) (Tableau 2.8). Par exemple, la transestérification d’huile usée en présence de MeOH et de l’hydroxyde de sodium (NaOH) pour un temps de réaction de 0.5 h donne un rendement en esters méthyliques de 85 % (m/m) [48]. Par ailleurs, les catalyseurs tels le NaOH et KOH ont un faible coût (Tableau 2.8). Même si le ratio molaire stœchiométrique alcool : triglycéride est de 3:1, la réaction de transestérification basique utilise un excès d’alcool et le ratio molaire alcool : huile peut varier entre 5:1 à 30:1 [49, 50]. L’alcool le plus utilisé est le MeOH; cependant, d’autres alcools plus dispendieux (éthanol, n-butanol, etc.) sont également employés [45]. Généralement, la température de 19 transestérification basique est celle de la température d’ébullition normale de l’alcool (65°C pour le MeOH). Le rendement en esters alkyliques lors de la transestérification basique est élevé (généralement supérieur à 90 %) (Tableau 2.8). Tableau 2.8 : Transestérification en milieu basique de diverses huiles Catalyseur basique NaOH (Hydroxyde de sodium) KF/Al2 O3 (Fluorure de potassium sur oxyde d'aluminium) KF/Eu2 O (Fluorure de potassium sur oxyde d'europium) KI/Al 2 O3 (Iodure de potassium sur oxyde d'aluminium) Ca (OCH2 CH3 ) (Éthoxyde de calcium) KF/ZnO (Fluorure de potassium sur oxyde de zinc) K2 CO3 (Carbonate de potassium) NaCO3 (Carbonate de sodium) Na3 PO4 (Phosphate de sodium) CaO (Oxyde de calcium) KNO3 (Nitrate de potassium) Conversion d'AG (% ) Rendements en esters alkyliques (% m/m) Références Huile Alcool Tournesol Méthanol 6: 1 60°C; 2h 97 [110] Méthanol 7.5 : 1 70°C; 0.5h 85 [48] Méthanol 6:1 65°C; 1.5 h 77 [111] Méthanol 6:1 60°C; 2h Méthanol 2 – 10 : 1 >98°C; 0.5h 90 [113] Méthanol 6:1 65°C; 2 h 94 [111] Méthanol 10:01 60°C; 1.5h Karanja Méthanol 06:01 65°C; 2h 98 [115] Colza Méthanol 06:01 65°C; 2h 95-96 [116] Palme Méthanol 12:01 65°C; 3h 90 [117] Colza Méthanol 12:01 65°C; 1h 92 [118] Soja Méthanol 15:01 65°C; 8h 96 [119] Soja Éthanol 12:01 75°C; 3h 92 [120] Palme Méthanol 11.4 : 1 65°C; 9.7h 89 [121] Tournesol Méthanol 12:01 50°C; 7.5h 100 [51] Tournesol Méthanol 12:01 50°C; 7.5h 92 [51] Tournesol Méthanol 12:01 50°C; 9h 90 [51] Tournesol Méthanol 12:01 50°C; 11.5h 97 [51] Soja Méthanol 15:01 60°C; 7h 87 [119] Huile de friture Huile de friture Mahua (Madhuca indica ) Suif KOH (Hydroxyde de potassium) Ratio molaire Conditions alcool:huile opératoires Huile de friture Pongamia pinnata 92 [112] 92 [114] 20 Par exemple, lors de la transestérification de l’huile de tournesol en présence de MeOH et de carbonate de potassium (K2CO3), le rendement en esters alkyliques peut atteindre 100 % [51]. Le principal inconvénient de la transestérification basique est la formation de savon. Lors de la réaction de transestérification basique, la quantité de savon varie en fonction de la teneur en AGL de l’huile, du type de catalyseur et de la température de réaction [46]. Par exemple, NaOH tend à induire une formation de savon plus élevée que celle obtenue avec KOH. Ainsi, si l’huile a une teneur en AGL supérieure à 0.5 mgKOH/ghuile, elle doit être prétraitée avant la transestérification basique, afin de retirer les AGL et éviter ainsi la formation de savon [52]. La catalyse basique n’est pas appropriée pour la transformation en biodiesel d’huile de microalgues étant donné l’indice acide de ces dernières (environ 9 mgKOH/ghuile) [2]. Le savon formé lors de la transestérification basique (formation d’une émulsion au cours du lavage à l’eau du biodiesel) consomme le catalyseur et empêche la séparation des esters alkyliques et du glycérol (sous-produit de la transestérification des huiles) [52, 53]. Ainsi, lors de la transestérification basique, si l’huile utilisée est riche en AGL, une étape de désacidification de l’huile est requise soit par l’utilisation d’alcools [54] soit par extraction liquide-liquide des AGL [55]. Cependant, ce traitement augmente les coûts de production du biodiesel. Après la réaction de transestérification basique, il est nécessaire de refroidir le mélange réactionnel afin de séparer le glycérol du biodiesel (Figure 2.2). Le biodiesel est ensuite purifié par distillation, lavage et neutralisation, pour éliminer les réactifs résiduels et le glycérol. 21 Figure 2.2 2 : Procède de d transestéérification b basique Huile Transestérificcation basique Neutralisation n Séparationn Distillation souus vide Eau Acide A (Liq quide) Lavage Alcooll Base (catalyseur) Glycérol Alcool Base ((catalyseur solidde) Neutralisatiion Distillation souus vide Séparationn Alcool Glycérol Savon Biodiesell 2.5.2 2. Transestérificatio on par cata alyse acidee Le mécanisme m dee la réaction n de transestéérification p ar catalyse aacide est sim milaire à celuui de laa transestériffication basiique, chaquee étape du pprocédé étannt réversiblee et un excèès d’alcool étant req quis. t cation acidee donne un rendement en esters aalkyliques dde La rééaction de transestérific l’ordrre de 95 à 99 9 % (m/m) (Tableau 2..9). Son prinncipal avanttage est qu’eelle permet lla transeestérification n des huiless ayant une teneur élevéée en AGL (> 0.5 mgKOOH/ghuile) sanns formaation de savon. Les huiles usées et les l huiles de microalguees ayant une teneur élevéée en AGL A (76 mg gKOH/ghuile et 9 mgKOH/ghuile respectiivement) [56, 2] peuveent ainsi êtrre h transfformées en biodiesel par p transestéérification accide ou parr transestériffication en 2 étapees (acido-bassique). 222 Tableau 2.9 : Transestérification en milieu acide de diverses huiles Huile Alcool Ratio molaire alcool:huile Jatropha MeOH 166 : 1 60°C; 24h Soja MeOH 9:1 100°C; 12h Chlorella pyrenoidosa MeOH 164 : 1 110°C; 2h Huiles usées MeOH 16 : 1 95°C; 10h S–ZrO2 Soja MeOH 20 : 1 120°C; 1h ZnO Pongamia pinnata MeOH 10 : 1 120°C; 24h Catalyseur acide H2SO4 Conditions opératoires Conversion d’AG (%) Rendements en esters Références alkyliques (% m/m) 99 98 [59] 95 93 [57] [56] 98 83 [58] [122] [114] La transestérification acide d’huiles usées en présence de MeOH et d’acide sulfurique (H2SO4) donne un rendement en esters méthyliques de 93 % (m/m) (température de 95°C, temps de réaction de 10h et ratio molaire alcool : huile de 16:1) [56]. Lors de la transestérification acide de Chlorella pyrenoidosa en présence de MeOH et d’H2SO4, 95 % (m/m) de l’huile est transformée en biodiesel (température de 90 °C, temps de réaction de 2 h et ratio molaire alcool : huile de 165:1 [57]. La transestérification acide requiert un excès d’alcool plus élevé que celui utilisé lors de la réaction en milieu basique, les ratios molaires alcool : huile de la transestérification basique et acide variant respectivement entre 5:1 et 30:1 (basique) et entre 9:1 et 166:1 (acide) (Tableaux 2.8 et 2.9). Il est à noter que l’excès d’alcool ne favorise pas la récupération du glycérol. Un autre inconvénient du procédé acide est la température (généralement comprise entre 60 et 120 °C), plus élevée que celle requise lors de la transestérification basique (environ de 65 °C) (Tableau 2.9). En transestérification acide, des quantités importantes d’alcool sont nécessaires afin d’utiliser les températures les plus faibles possible. Par exemple, la température de transestérification de l’huile de jatropha en présence d’H2SO4 est faible (60°C), mais l’excès d’alcool est élevé (ratio 23 molaire alcool : huile h de 166 6:1) [58]. De D même, loors de la traansestérificattion acide ddu ol : huile esst faible (9::1), mais laa températurre est élevéée soja, le ratio molaire alcoo (100 °C) [59]. Ce C procédé est e rarementt utilisé au nniveau industriel, puisqque les acidees comm me le H2SO4 (le plus utillisé) sont corrrosifs [10]. Après la réaction n de transestéérification accide, une étaape de refroiidissement eest requise, een raison n de la tem mpérature éleevée de la réaction. r Unne distillation subséquennte permet lla séparration de l’allcool et finallement le bio odiesel est sséparé du glyycérol. La puurification ddu produ uit final est plus simple comparativement à la ttransestérificcation basiquue, les étapees de laavage ne son nt pas nécesssaires, car il i n’y a pass formation de savon auu cours de lla réactiion acide (Fiigure 2.3). Figuree 2.3 : Production de biiodiesel parr transestériification aciide Huile Eau Transestéérification Accide Allcool A Acide (cataalyseur) Refroidiissement Distilllation Séparration Alcool Glycéérol Biod diesel 2.5.3 3. Transestérificatio on par cata alyse enzyymatique Aucu une formatio on de savon n n’est consstatée lors dde la transésstérification enzymatiquue [60]. Ainsi, la caatalyse enzym matique est plus p approprriée que la ccatalyse chim mique pour lla transfformation d’huile de miicroalgues en n biodiesel een raison dee leur teneurr en AGL. L La réactiion de transsestérificatio on enzymatiique requierrt un acceptteur alkyliquue tel que lle MeOH, l’éthanoll ou le butan nol. Le cataly yseur peut êêtre une enzyyme libre ouu immobiliséée 6 En raiso on du coût élevé des lipaases (triacylgglycérol acyyl-hydrolasess), la réactioon [61, 62]. enzym matique hétérogène (en nzyme immo obilisée) estt préférable à la catalyse homogènne 224 (enzy yme libre), étant é donné la réutilisatiion possible des enzymees immobilissées [63, 600, 64]. Un U des principaux avan ntages de la transestérifiication enzyymatique est la facilité dde séparration et de purification p du biodieseel, car le bioodiesel produuit à partir dde ce procéddé n’a pas p besoin de cycles de d lavage réépétitif. La Figure 2.4 présente lee procédé dde transeestérification n enzymatique hétérogèn ne le plus utiilisé. Figure 2.4 : Procéd dé de transeestérification que hétéroggène n enzymatiq Enzyme E Huile Alcool Solvant Transestérification matique Enzym Allcool Solvant Séparration Filtratiion Distillation Lavaage Biodiesel Glycérol Soolvant Enzyyme réutiliisable vore et plus environnem mental que lees procédés chimiques dde C'est un procédé peu énergiv n. Le Tableaau 2.10 monttre que la tem mpérature dee la réactionn enzymatiquue transeestérification est dee 15 à 40 % moins élevéée que celle de d la réactionn basique. 225 Tableau 2.10 : Comparaison des divers procédés de transestérification Caractéristique du procédé Rendement en esters alkyliques Température Ratio alcool : huile Temps de réaction Catalyseur Transestérification Basique Rendement élevé (> 94%) Température de réaction modérée (50 - 70 °C) Excès d'alcool : ratio molaire (6-12:1) Rapide (4 h en moyenne) Transestérification Acide Rendement élevé (> 94%) Températures de réaction élevées (60 - 120 °C) Excès d'alcool élevé, ratio molaire (10-166:1) Lente (12 h en moyenne) Catalyseur peu coûteux; faible quantité de catalyseur (1% m/m en moyenne) Catalyseur peu coûteux; faible quantité de catalyseur (1% m/m en moyenne) Récupération des produits Grande; le produit requiert un lavage avec de l'eau chaude Difficile; plusieurs étapes de purification Impact sur l'environnement Utilisation de grande quantité d'eau pour laver Autres Formation de savon Consommation d'énergie Transestérification Enzymatique Rendement élevé (> 90%) Températures de réaction faibles (30 - 60 °C) Excès d'alcool, ratio stœchiométrique (3-4:1) Lente (28 h en moyenne) Quantité modérée de catalyseur (8 % m/m en moyenne); désactivation du catalyseur à cause de l'alcool; catalyseur coûteux Grande; températures de réaction élevées Conditions de réaction modérées Facile; le produit ne requiert pas de lavage Facile; le produit ne requiert pas de lavage Le procédé est corrosif; le catalyseur acide est polluant Écologique; aucune étape de lavage avec nécessaire Transformation d’acides Transformation d’acides gras libres sans formation gras libres sans formation de savon de savon De plus, les enzymes, contrairement aux catalyseurs basiques et acides, ne sont pas des substances polluantes [65]. Cependant, la transestérification enzymatique présente certains inconvénients tels que la dénaturation des enzymes en présence d’alcools à chaîne courte (exemple : MeOH, accepteur alkylique le plus utilisé lors de la production de biodiesel (Tableaux 2.11 et 2.12)). En raison de la capacité du MeOH à dénaturer le catalyseur, le procédé de transestérification enzymatique nécessite la présence d’un cosolvant comme le t-butanol ou le n-hexane [66, 4]. La présence de ces solvants augmente la solubilité du MeOH dans le milieu réactionnel, diminuant ainsi la dénaturation de l’enzyme; cependant l’utilisation de ces solvants rend le procédé plus 26 coûteux. Néanmoins, certaines enzymes, résistantes à la dénaturation, telles que celles produites par Candida antarctica ou Candida s.p 99-125 peuvent être utilisées en présence de MeOH seul. Lors de la transestérification d’huile de colza en présence de MeOH et en absence de cosolvant, la lipase produite à partir de Candida antarctica a permis d’obtenir un rendement en esters méthyliques de 91 % (m/m) [63]. Une autre solution pour éviter l’utilisation de cosolvants est l’emploi d’accepteurs alkyliques à longue chaîne tels que le 1-butanol, le 2-butanol, l’isobutanol ou le propanol [62]. La solubilité des alcools à longue chaîne tels que le propanol et le butanol dans les huiles (substrats hydrophobes) est plus élevée que celles des alcools à chaîne courte comme le MeOH ou l’éthanol. Des rendements en esters alkyliques proches de 100 % (m/m) peuvent être obtenus en présence d’alcools à longue chaîne et en absence de cosolvants [62], mais ces accepteurs alkyliques sont plus onéreux. 27 28 Colza Colza Colza Candida rugosa 1 Candida rugosa 2 Candida rugosa 3 Soja Colza Soja Colza Coton Rhizopus sp. Rhizopus oryzae Aspergillus niger Pancréatique Colza R. miehei (RML) et P. cyclopium (MDL) Rhizomucor miehei Colza Colza Colza Colza Candida rugosa C. viscosum Soja Colza 15 :1 3:1 2-Éthyl-1hexanol Méthanol 3:1 3:1 2-Éthyl-1hexanol Méthanol 4:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3.3 0.5 t-butanol (75%) 17 5 3 10 3 34 RML (188U) et MDL (88.2U)/ghuile 3.3 3 3 3 3 3 3 3 3 5 3 3 0.3 Eau (% m/mhuile ) 3.3 3.3 3.3 3.3 3.3 3.3 3.3 3.3 3 3.3 3.3 10 Quantité de catalyseur (% m/mhuile ) _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ _____ Propanol Ratio molaire Solvant Alcool:huile (% v/vhuile ) Méthanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol Méthanol 2-Éthyl-1hexanol 2-Éthyl-1hexanol Méthanol Oléine Colza Alcool Huile Pseudomonas fluorescens 26-2. Pseudomonas fluorescens Lipase pH=7; 37°C; 180 rpm; 4h pH=7; 37°C; 24h pH=3,5;35°C; 150 rpm; 70h pH=7; 37°C; 24h pH=7; 30°C; 180 rpm; 24h pH=7; 37°C; 24h pH=7; 37°C; 48h; 200 rpm pH=7; 37°C; 48h; 200 rpm pH=7; 37°C; 24h pH=7; 37°C; 24h pH=7; 37°C; 24h pH=7; 37°C; 24h 40°C; 200 rpm; 72h pH=7; 37°C; 24h; 200 rpm pH=7; 37°C; 3h pH=7; 37°C; 48h; 200 rpm pH=7; 50°C; 25h Conditions opératoires 72 41 100 100 94 87 97 97 99 99 99 98 84 98 99 90 Conversion des AG (% ) Tableau 2.11 : Transestérification e nzymatique homogène de diverses huiles 90 Rendement en esters alkyliques (% m/m) [67] [123] [83] [123] [84] [123] [61] [123] [61] [124] [123] [61] [80] Références 2.6. L es vari ables de la réac tion de tran sestérification enzymatique 2.6.1. Le catalyseur La sélection de l’enzyme est cruciale. Les lipases (enzymes du groupe des hydrolases) soient libres ou immobilisées, sont spécialisées dans la transformation des lipides en esters et en glycérol. Les enzymes libres présentent une activité élevée par rapport aux enzymes immobilisées : par exemple, la lipase produite à partir de Thermomyces lanuginosus, lorsqu’elle est libre, a une activité d’environ 100000 U/g, tandis qu’une fois immobilisée (sur Immobead 150), elle présente une activité de 3000 U/g (U est la quantité d'enzyme (g) libérant 1 μmol/min d'acide butyrique à pH 7.5 et à 40 °C). L’immobilisation induit des changements de l’activité enzymatique, selon la source de l’enzyme, le type de support utilisé et la méthode d’immobilisation. De plus, l’immobilisation limite le contact entre l’enzyme et les substrats. Par conséquent, les enzymes libres permettent d’obtenir un rendement en esters alkyliques élevé, généralement supérieur à 97 % (m/m) (Tableau 2.11). Les enzymes libres doivent être dissoutes dans un milieu aqueux pendant la réaction de transestérification, car elles hydrolysent les liaisons esters dans l’interface triglycérides-eau [67]. La facilité de récupération des enzymes immobilisées implique que les enzymes libres sont moins attrayantes au niveau industriel que les enzymes immobilisées [68]. L’immobilisation d’enzymes présente plusieurs avantages quant à leurs applications industrielles, tels l’augmentation de la stabilité enzymatique et la possibilité de réutiliser l’enzyme [63, 64]. Cependant, l’immobilisation des enzymes augmente le coût du procédé. La lipase la plus utilisée lors de la production de biodiesel (Figure 2.5), la Novozym® 435 (Candida antarctica), est en général immobilisée par adsorption sur la surface d’une résine acrylique. C’est une lipase couramment employée au niveau industriel, en raison de sa régio-sélectivité non spécifique et de son activité (10000 U/g), une des plus élevées de toutes les lipases utilisées lors de la production de biodiesel. 29 Figu ure 2.5 : Lip pases utiliséées dans la p production d de biodiesell ns P. fluorescen 8% Autrees 7% % No ovozym® 435 35% A. o oryzae. 8% Candida sp. 8% R. m miehei 10% 1 P. cepacia 13% Lipo ozyme TL IM 11% La Novozym® N 435 4 permet d’obtenir d un rendement en esters mééthyliques éélevé (enviroon de 92 9 % (m/m m)). La qu uantité d’eenzyme Noovozym® 4335 nécessaiire pour lla transeestérification n des huiles est modérée (>4 % mennzyme/mhuile) ((Tableau 2.112), en raisoon de l’aactivité de l’enzyme. Laa Novozym® ® 435 préseente une résiistance à la désactivatioon modéérée en préssence d’alco ools à chaîn ne courte tels que le M MeOH ou l’éthanol [122]. Cependant, en prrésence de butanol, b la liipase Novozzym® 435 ppeut conduirre à un faiblle rendeement en estters alkyliqu ues. Par exem mple, les lippases Lipozyyme RMIM (Rhizomucoor mieheei), Pseudom monas cepacia (2 espècces PS-D ett PS-C), et Novozym® ® 435 ont étté testéees lors de la production n de biodiesel à partir de trioléinee (triglycériide de l'acidde oléiqu ue) et de buttanol, à une température de 40 °C. 330 31 Novozym® 435 (C. antarctica ) Lipase Méthanol (3 étapes) 2-propanol Méthanol Méthanol Huiles usagées Tournesol Colza Palme Colza/Soja Soja Méthanol Tournesol Acétate de méthyle Méthanol (3 étapes) 12 : 1 Soja 3:1 12 : 1 4:1 3:1 4:1 3:1 3:1 3:1 Méthanol Acétate de méthyle 8 :1 Soja Méthanol Olive Méthanol Coton 6:1 12 : 1 3:1 Palme Méthanol (3 étapes) Huile comestible 4:1 3:1 Méthanol Coton 4:1 Butanol Butanol Tournesol 4:1 Méthanol /Acétate de méthyle Méthanol Huile de canard Ratio molaire Alcool: huile Trioléine Alcool Huile ____ 4 30 20 ____ 14 ____ 10 4 4 30 4 t-butanol (10%) ____ ____ ____ ____ ____ 5.5 1.7 t-butanol (32.5%) Hexane (400) 30 1.5 4 ____ ____ ____ 30 22 t-butanol (100%) ____ 15 Quantité de catalyseur (% m/mhuile ) t-butanol (40%) Solvant (% v/vhuile ) ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ 0.2 ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ Eau (% m/mhuile ) 30°C; 48h; 130 rpm 40°C; 150 rpm; 14h 45°C; 24h 30°C; 130 rpm; 24h 50°C; 150 rpm; 8h 30°C; 130 rpm; 50h 40°C; 400 rpm; 17h 40°C; 150 rpm; 10h 30°C; 150 rpm; 30h 60°C; 100 rpm; 32h 50°C; 24h 50°C; 250 rpm; 8 h 40°C; 50h 30°C; 130 rpm; 34h 50°C; 700 rpm; 7h 60°C; 48h 40°C; 20h Conditions opératoires 98 93 97 Conversion des AG (% ) Tableau 2.12 : Transestérification e nzymatique hé térogène de diverses huiles 92 87 91 90 90 95 92 97 97 95 40 92 96 90 Rendement en esters alkyliques (% m/m) [87] [79] [66] [63] [128] [86] [111] [78] [12] [127] [74] [126] [62] [60] [125] [69] [73] Références 32 Pseudomonas cepacea (PS-D) Novozym® 435 et Lipozyme TL IM (T. lanuginosa ) Novozym® 435 et Lipozyme TL IM ( T. lanuginosa) Novozym® 435 (C. antarctica ) incubée Lipase Méthanol Méthanol Méthanol Méthanol Méthanol Riz brun (raffiné) Soja Riz brun (85% AGL) Soja (dégommé) Colza Éthanol Méthanol 2-butanol Trioléine Trioléine Butanol Trioléine Trioléine Iso-butanol Trioléine Propanol Butanol Trioléine Trioléine Méthanol 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 3:1 4:1 3.9 : 1 Mélange d'acides gras Méthanol (60% de AGL) Acide oléique 24 : 1 4:1 3:1 3.6 : 1 3:1 3.6 : 1 Méthanol Tournesol Alcool Huile Ratio molaire Alcool: huile ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ t-butanol (100%) t-butanol (95%) 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 3% de TL IM et 1 % Novo 435 3% de TL IM et 2 % Novo 435 ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ TL IM/Novo 435 = 2/1 (m/m) ____ ____ 3% de TL IM et 1 % de 435 t-butanol (100%) ____ ____ ____ ____ Eau (% m/mhuile ) 4 5 4 5 Quantité de catalyseur (% m/mhuile ) ____ ____ ____ ____ Solvant (% v/vhuile ) 40°C; 30h 40°C; 30h 40°C; 7h 40°C; 5h 40°C; 5h 40°C; 3h 40°C; 5h 35 °C; 130 rpm; 5 h 40°C; 150 rpm; 25h 20 MPa; 40°C; 30s 35 °C; 130 rpm; 12 h 30°C; 130 rpm; 48h 50°C; 150 rpm; 6h 30°C; 150 rpm; 3.5h 50°C; 150 rpm; 7h Conditions opératoires Conversion des AG (% ) 82 42 92 100 100 100 100 75 97 99 95 94 96 97 99 Rendement en esters alkyliques (% m/m) Tableau 2.12 : Transestérification e nzymatique hé térogène de diverses huiles (suite) [62] [70] [64] [130] [70] [129] [11] [12] [11] Références 33 Éthanol Palme Rhizopus oryzae (ROL) et Candida rugosa (CRL) Soja Méthanol Éthanol Tournesol 1.5 : 1 3:1 4:1 Méthanol (3 étapes) Soja Lipozyme TL IM (T. lanuginosa ) 4:1 Méthanol (3 étapes) Colza 4:1 4:1 Lipozyme TL100L immobilisée (A. oryzae) Méthanol (3 étapes) Éthanol Palme 4:1 3:1 3:1 3:1 3:1 Ratio molaire Alcool: huile Colza Méthanol Palme Méthanol Éthanol Tournesol Oléine Butanol Alcool Trioléine Huile Novozym 388 immobilisée (A. oryzae) PCMC ( T. lanuginosa par Aspergillus sp . recombinant) Pseudomonas fluorescens Pseudomonas cepacea (PS-C) Pseudomonas cepacia Lipase AK (P. fluorescens ) et Lipase AY (C. rugosa ) Lipase ____ ____ ____ ____ 20 % (ROL et CRL 1:1) 2 30 20 20 20 t-Butanol (10%) ____ 20 t-Butanol (10%) 10 ____ ____ ____ ____ ____ ____ 0.3 2 7.5% Lipase AY et 2.5% Lipase AK 10 ____ ____ Eau (% m/mhuile ) 2 1.5 Quantité de catalyseur (% m/mhuile ) ____ ____ ____ ____ Solvant (% v/vhuile ) 130 bar (Supercritique); 45°C; 250 rpm; 3h 40°C; 400 rpm ; 30h 50°C; 150 rpm; 14h pH=6; 40°C; 24h pH=6; 40°C; 24h 45°C; 24h 45°C; 24h 50°C; 10h 45°C; 8h 40°C; 400 rpm ; 30h 40°C; 48h Conditions opératoires 100 Conversion des AG (% ) 99 44 90 92 85 90 32 67 54 100 Rendement en esters alkyliques (% m/m) Tableau 2.12 : Transestérification e nzymatique hétérogène de diverses huiles (suite) [132] [71] [76] [77] [77] [66] [80] [131] [71] [62] Références 34 3:1 4:1 Méthanol Méthanol Méthanol (3 étapes) Méthanol (2 étapes) Chlorella p. Chlorella p. Huiles usées Riz 3:1 3:1 3:1 Éthanol 3:1 n-héxane n-héxane ____ ____ ____ ____ 3.6 : 1 Hexane (18) Tournesol Candida sp. 99–125 Solvant (% v/vhuile ) 3.6 : 1 Hexane (18) Lipozyme 62350 (M. miehei ) Méthanol Riz brun (85% AGL) Butanol Méthanol Riz brun (raffiné) Trioléine Alcool Huile Lipozyme RMIM (R. miehei ) Lipozyme IM 60 (R. miehei) incubée Lipase Ratio molaire Alcool: huile 20 100 30 75 4 1.5 5 5 Quantité de catalyseur (% m/mhuile ) 20 10 10 10 ____ ____ ____ ____ Eau (% m/mhuile ) 40°C; 170 rpm; 12h 40°C; 30h pH=7; 38°C; 12h; 180 rpm pH=7; 38°C; 12h 40°C; 400 rpm; 20h 40°C; 25h 50°C; 150 rpm; 6h 50°C; 150 rpm; 7h Conditions opératoires 98 Conversion des AG (% ) 87 92 98 72 100 92 74 Rendement en esters alkyliques (% m/m) Tableau 2.12 : Transestérification enzymatique hétérogène de diverses huiles (suite) [75] [85] [4] [72] [71] [62] [11] [11] Références Le rendement en esters butyliques était de 40 % (m/m) en utilisant la Novozym® 435, tandis qu’il était de 100 % (m/m) avec les 3 autres lipases [62]. En outre, le rendement en esters alkyliques lors de la transestérification de l’huile de tournesol en présence de butanol peut atteindre 96 % (m/m) avec la Novozym® 435; cependant afin d’obtenir un rendement élevé, la réaction requiert 100 % (v/v) de t-butanol (cosolvant) et une quantité d’enzyme élevée, 22 % menzyme/mhuile ; de plus un temps de réaction de 48 h est requis [69]. Li et al. [70] ont étudié l’effet de la combinaison de lipases sur le rendement de la réaction de transestérification de diverses huiles et alcools, et ont démontré qu’une combinaison de lipases permet d’augmenter le rendement en esters alkyliques par opposition à l’utilisation d’une seule lipase. Par exemple, la lipase Lipozyme TL IM (Thermomyces lanuginosa) et la lipase Novozym® 435 ont été combinées lors de la transestérification d’huile de colza en présence de MeOH. Le rendement en esters méthyliques de la réaction est de 85 % (m/m) en utilisant la Lipozyme TL IM (4 % menzyme/mhuile) et de 90 % (m/m) en utilisant la Novozym® 435 (4% menzyme/mhuile ), tandis que la combinaison de 1% mNovozym® 435/mhuile et de 3 % mLipozyme TL IM/mhuile conduit à un rendement en esters méthyliques de 95 % (m/m), sous les mêmes conditions opératoires [70]. La lipase Novozym® 435 est plus coûteuse que la Lipozyme TL IM, ce qui signifie que la combinaison de ces lipases permet non seulement d'augmenter le rendement en esters méthyliques, mais également de diminuer le coût d’opération. Cependant, l’activité de la Lipozyme TL IM (T. lanuginosus) (3000 U/g) est faible par rapport à celle de la Novozym® 435 (10000 U/g). De plus, la Lipozyme TL IM est très sensible à la présence de MeOH, ainsi l’utilisation d’un cosolvant pendant la réaction est habituellement nécessaire [70, 64]. Néanmoins, l’utilisation de cosolvant peut être évitée en employant l’éthanol comme accepteur alkylique [62]. La lipase produite à partir de Pseudomonas cepacia présente une sensibilité élevée aux alcools à chaîne courte tels que le MeOH ou l’éthanol. Ainsi, la transestérification d’huile de tournesol en présence d'éthanol en utilisant cette lipase conduit à un rendement en esters éthyliques faible (54 % m/m) (temps de réaction de 30 h, température de 40°C) [71]. De même, la réaction de transestérification de la trioléine catalysée par une lipase produite à partir de la Pseudomonas cepacia en présence de MeOH conduit à un rendement en esters méthyliques de 42 % (m/m) (temps de réaction de 30 h, température de 40 °C) [62]. Peu 35 de travaux portent sur l’utilisation d’enzymes produites à partir de la Candida rugosa, la Rhizomucor miehei et la Candida sp. 99-125. La lipase de Candida sp. 99-125 (30 % menzyme/mhuile) a été testée lors de la production de biodiesel à partir d’huile de microalgues (Chlorella protothecoides) en présence de MeOH (ratio molaire alcool : huile de 3:1), d’eau (10 % m/m) et d'hexane comme cosolvant (pH de 7.0, température de 38 °C et temps de réaction de 12 h). Le rendement en esters méthyliques était de 98 % (m/m) [4]. L’huile de la microalgue Chlorella protothecoides a été utilisée pour la production de biodiesel en présence d’une enzyme produite à partir de la Candida sp. et en absence de cosolvant sous les conditions opératoires suivantes: 75 % menzyme/mhuile, ratio molaire alcool : huile de 3:1 et 10 % m/m d’eau; le rendement en esters méthyliques était de 98 % (m/m) [72]. Une quantité d’enzyme élevée rend le procédé commercialement non rentable à cause du coût des enzymes. Le tableau 2.13 présente les paramètres opératoires des trois lipases les plus utilisées lors de la production de biodiesel. 36 Tableau 2.13 : Caractéristiques de certaines lipases immobilisées testées pour la production de biodiesel Caractéristiques C. antarctica T. lanuginosus P. cepacia Régio-sélectivité Résistance à la désactivation Non spécifique Positions 1 et 3 ___ Modérée Modérée Faible Activité (U/g) 10000 225 ___ Combinaison T. lanuginosa C. antarctica A. oryzae. ___ Huiles testées Colza, gras de canard, palme, riz, soja, tournesol, trioléine Palme riz, soja, tournesol, trioléine, Tournesol, trioléine Température (°C) 30 - 40 30 - 50 40 Quantité d’enzyme optimale (% m/m) 4-5 4 - 20 1,5 3 - 4:1 4:1 3:1 92 91 96 13 22 3 - 48 Ratio molaire alcool : huile Rendement moyen en esters alkyliques (%) Temps de réaction moyen (h) Particularités Faible rendement en Production élevée de esters alkyliques; biodiesel à partir présence de butanol d’AGL 2.6.2. L ’alcool et le ratio molair Rendement en esters alkyliques élevé avec des alcools à chaîne longue e alcool : huile de la réaction de transestérification enzymatique L’alcool est le 2ème paramètre d’importance à considérer lors de la transestérification enzymatique. Les alcools utilisés sont le MeOH, l’éthanol, le propanol, le 2-propanol, le 1-butanol, le 2-butanol, l’isobutanol et le 2-éthyl-1-hexanol (Tableaux 2.11 et 2.12). La sélection de l’alcool dépend du type de lipase, certaines enzymes étant plus sensibles à la présence d'alcools à chaîne courte comme le MeOH ou l’éthanol. Ainsi, la désactivation causée par les accepteurs alkyliques à chaîne courte peut non seulement diminuer le 37 rendeement en estters alkyliqu ues, mais au ussi augmennter le tempss de la réacction. Le typpe d’alcools utilisé pour la prroduction du u biodiesel influence éégalement lles propriétéés physiico-chimiquees du biodiesel et les parramètres de la réaction dde transestérrification. Lees esterss alkyliquess, éthyliquess ou butyliq ques ont dess points de trouble et d’écoulemennt infériieurs à ceux des esters méthyliques m [29]. La séllection de l’’alcool dépennd égalemennt d'autrres facteurs, tels que le coût et la pureté p de l'aalcool [65]. L La Figure 2.6 montre lees alcoo ols les plus employés e lorrs de la produ uction de bioodiesel, le M MeOH étant le plus utilissé en raiison de sa diisponibilité et e de son prix. Fig gure 2.6 : Allcools utiliséés dans la prroduction d de biodiesel Butanol 12% Acétate de méthyle 6% Éthanol 15% Méthano ol 67% Un raatio molairee stœchioméétrique alcoo ol : huile dee 3:1 est géénéralement recommanddé pour les réactions de transsestérificatio on enzymatiique. Cepenndant, mêm me si le ratiio h est stœ œchiométriqu ue, la dénatuuration de l’’enzyme estt possible. E En molaire alcool : huile OH dans le milieu réacctionnel, il eest nécessairre d’utiliser un cosolvannt préseence de MeO [73, 74, 7 66, 70, 64, 6 11]. La liipase PS-D (Pseudomon ( nas cepacia)) immobiliséée sur terre dde diatom mées se déésactive en présence dee MeOH. L La transestérrification dee la trioléinne (temp pérature de 40 °C; conccentration du d catalyseuur PS-D (P Pseudomonass cepacia) dde 1.5% % menzyme/mhuuile, ratio mo olaire alcool : huile de 3:1), en préseence de MeO OH donne uun rendeement en essters méthyliiques de 42 2 % (m/m), avec un tem mps de réacction de 30 hh, tandis qu’en préssence d’alcoo ols tels que le butanol oou le propanool, le rendem ment en esterrs alkyliques est de 100 % (m/m m), pour un temps t de réaaction de 5 h [62]. Certaains auteurs préfèrent co ontrôler la qu uantité d’alccool dans le milieu réacttionnel (ajouut 338 progressif d’alcool), afin d’éviter les faibles rendements en esters alkyliques dus à un excès de MeOH [75, 76, 77]. La Novozym® 435 (Candida antarctica) a été testée lors de la transestérification d’huile de soja en présence d’acétate de méthyle (accepteur alkylique). Aucun effet négatif de l’acétate de méthyle sur l’activité enzymatique n’a été noté (rendement en esters méthyliques de 92 % m/m) [78]. Afin d’obtenir un rendement en esters élevé, certains auteurs préfèrent utiliser une quantité élevée d’enzyme pour contrer la présence d’un excès d’alcool [66, 76, 78, 79]. Ainsi, le procédé de transestérification de l’huile de palme en présence d’acétate de méthyle (ratio molaire alcool : huile, 12 : 1) et de Novozym® 435 donne un rendement supérieur à 92 % (m/m) (temps de réaction inférieur à 14 h et quantité d'enzyme de 30 % menzyme/mhuile) [79]. La lipase de Thermomyces lanuginosus produite avec Aspergillus sp. et immobilisée sous forme de PCMC (protein-coated microcrystals) présente une sensibilité élevée à la présence de MeOH dans le milieu réactionnel. Elle a été testée lors de la transestérification d’huile de palme en présence de 2 accepteurs alkyliques (MeOH et éthanol), sous les conditions suivantes : 20 % (menzyme/mhuile), ratio molaire alcool : huile de 4:1, 10 % m/m de t-butanol (cosolvant), température de 45 °C, temps de réaction de 24 h. Le rendement en esters alkyliques en présence de MeOH est faible (32 % m/m), tandis qu’en présence d’éthanol, il est élevé (90 % m/m) [66]. 2.6.3. Le solvant dans la réaction de transestérification enzymatique Les solvants organiques sont utilisés lors de la transestérification enzymatique afin d’augmenter la solubilité des substrats hydrophiles comme les alcools dans des substrats hydrophobes comme les huiles végétales. Les alcools à chaîne courte (substrats polaires) présentent une faible miscibilité dans des huiles végétales (substrats non polaires), par rapport aux alcools à chaîne longue [62]. La majorité des réactions de transestérification enzymatique en présence d’alcools à chaîne longue n’utilisent pas de solvants (Tableaux 2.11 et 2.12). Il est à noter que la quantité de solvant dépend de la sensibilité de l’enzyme à la concentration de l’alcool dans le milieu réactionnel. La plupart des enzymes sont également sensibles à la présence de glycérol. Le glycérol désactive le catalyseur et les rendements en esters alkyliques sont faibles [69]. Les solvants peuvent aider à éviter la désactivation causée par le glycérol dans le milieu réactionnel. Raita et al. [66] ont étudié 39 l’effeet du t-butanol sur le rend dement de laa transestériffication d’huuile de palm me en présencce de MeOH M : ratio molaire alccool : huile de d 4:1 et 20 % (m/m) dee lipase de T Thermomycees lanug ginosus prod duite de faççon recombin nante avec Aspergillus sp. et imm mobilisée souus formee de PCMC, températurre de 45 ºC et temps dee réaction dee 24 h. En pprésence de tbutan nol, le rendeement en essters méthylliques obtennu est de 900 % (m/m), tandis qu’een absen nce de cosolv vant, le rend dement est in nférieur à 700 % (m/m) soous les mêm mes conditionns opéraatoires [66]. L’huiile végétale étant un sub bstrat non po olaire, le sollvant doit êtrre un solvannt non polairre ou dee faible polaarité. Le t-bu utanol et l'heexane sont lles plus utiliisés lors la pproduction dde biodiiesel par voiee enzymatiqu ue (Figure 2.7). 2 Figu ure 2.7 : Sollvants utilissés dans la p production d de biodiesell 1‐‐4 Dioxxane 6% t‐butano ol 56% Hexa ane 38% % D'auttres solvantss tels que lee toluène ett l’acétonitriile ont été éégalement ttestés pour lla produ uction de biodiesel à partir d’’huile de coton. Par exemple, lors de lla transeestérification n enzymatiq que homogèène de l’huiile de cotonn en présencce de MeOH H (ratio o molaire alccool : huile de d 15:1, tem mpérature de 37 °C et cooncentration d’enzyme dde 0,5 % m/mhuile), la l conversion n des triglyccérides (72 % %) est 2.6 foois plus élevéée en utilisannt le t-b butanol par rapport à une u réaction n en absenc e de solvannt (25 %). C Cependant lla conveersion des triglycéridees est supérieure en aabsence de solvant paar rapport à l’utiliisation de l’aacétonitrile (<1 ( % m/m) dans le miliieu réactionnnel [67]. 2.6.4 4. La temp pérature de d la réactiion de tran nsestérificcation enzymatique Les enzymes e étaant sensibless à la tempéérature, ce pparamètre joue un rôle cclé lors de lla réactiion de transestérificatio on enzymatique [80, 667]. La tem mpérature opptimale de lla 440 réaction de transestérification enzymatique est un paramètre spécifique à chaque enzyme. Une température faible ou élevée peut causer un changement du site actif de l’enzyme, et induire une diminution du rendement en esters. La réaction de transestérification enzymatique est réalisée à une température plus faible que celle de la transestérification chimique (basique ou acide) [45]. En général, la plage de température optimale de la transestérification enzymatique se situe entre 30 et 50 °C. Lors de la transestérification enzymatique d’huile de coton en présence de MeOH avec une enzyme pancréatique (enzyme libre), la température optimale était faible, 37 °C et la conversion d’AG était de 75 % [67]. La température de la réaction de transestérification enzymatique est influencée également par la forme (immobilisée ou libre) de l’enzyme employée. Les réactions de transestérification utilisant des enzymes libres présentent des températures de réaction plus faibles (30 – 50 °C, Tableau 2.11), tandis qu’en présence d’enzymes immobilisées, la température de transestérification est généralement plus élevée (35 – 60 °C, Tableau 2.12). Lors de la transestérification enzymatique d’huile d’olive en présence de MeOH et de la Novozym® 435, la température optimale de réaction était de 60 °C (une augmentation du rendement en esters méthyliques est obtenue entre 30 et 60 °C, mais entre 60 et 70 °C le rendement diminue) [81]. Ainsi, les enzymes immobilisées présentent une meilleure stabilité à des températures élevées que les enzymes libres. 2.6.5. Le pH de la réaction de transestérification enzymatique Les variations de pH lors de la transestérification enzymatique peuvent causer des changements sur les acides aminés chargés des enzymes et affecter ainsi l’activité enzymatique [82]. Les enzymes hydrolysent les triglycérides dans un faible intervalle de pH, un pH neutre étant recommandé (Tableau 2.11). La valeur du pH est généralement obtenue de façon expérimentale et peut changer en fonction des substrats, de la température et du type d’enzymes. Pour les enzymes commerciales, la valeur de l’activité enzymatique est donnée par le fournisseur en fonction des substrats et du pH optimal qui peut être acide ou basique. Les enzymes immobilisées d’Aspergillus oryzae catalysent des réactions de transestérification de lipides dans une gamme de pH légèrement acide (pH : 6.0) [77]. La transestérification d’huile de colza en présence de MeOH et de 41 l’enzyme de Rhizopus oryzae donne un rendement maximal en esters méthyliques de 90 % (m/m), à un pH de 3.5 [83]. 2.6.6. La quantité d’eau dans la réaction de transestérification enzymatique Lors de la transestérification enzymatique homogène, la quantité d'eau est un facteur important à considérer. Les enzymes libres hydrolysant les triglycérides dans l’interface substrat-eau, l’activité enzymatique dépend de la concentration d’eau dans le milieu réactionnel. La valeur optimale de la quantité d’eau est fonction des conditions opératoires et varie entre 0.3 et 34 % (meau/mhuile) (Tableau 2.11). Par exemple, la transestérification d’oléine en présence de MeOH en utilisant la lipase extraite de Pseudomonas fluorescens atteint une conversion d’oléine maximale de 90 % (température de 50 °C; pH=7, temps de réaction 25 h) en présence de 0.3 % (meau/mhuile) d’eau [80], tandis que la transestérification d’huile de colza en présence de MeOH et d’un mélange de lipases issues de Rhizomucor miehei et Penicillium cyclopium (pH=7; température de 30 °C; temps de réaction 24 h) nécessite 34 % (meau/mhuile) d’eau [84]. Les enzymes immobilisées n’ont généralement pas besoin d’eau (Tableau 2.12). Cependant, dans certains cas, l’addition d’une petite quantité d'eau à la réaction enzymatique hétérogène peut augmenter la production d’esters alkyliques. Lors de la transestérification d’huiles (huiles de microalgues, de riz et usées) en présence de MeOH et de l’enzymeimmobilisée issue de Candida sp., une quantité d’eau variant entre 10 et 20% (meau/mhuile) permet d’obtenir des rendements en esters méthyliques élevés de 87 à 98% (m/m) [72, 4, 85, 75]. 2.7. Optimisation de la transestérification enzymatique Dans le but de réduire le temps de réaction et d’éviter ainsi la désactivation du catalyseur causée par la présence d’alcool dans le milieu réactionnel, certaines techniques d’optimisation ont été utilisées dernièrement. 42 2.7.1. Contrôle de la quantité d’alcool dans le milieu réactionnel L’addition d’alcool de manière progressive est une technique très employée au cours des dernières années, pour les alcools à chaîne courte comme le MeOH. Celle-ci permet de maintenir une faible concentration d’alcool évitant ainsi la désactivation de l’enzyme (l’utilisation d’un solvant n’est donc pas nécessaire). Cette technique requiert la détermination du temps et de la quantité d’alcool optimale [85, 75]. Divers auteurs mentionnent que l’ajout progressif d’alcool pendant la réaction modifie le rendement en esters. Par exemple, lors de la transestérification d’huiles usées en présence de MeOH, en utilisant un débit de 3.9 mL/h d’alcool, le rendement en esters méthyliques est élevé (90% m/m), tandis que si l’alcool est ajouté à débit de 22.3 mL/h, le rendement en esters méthyliques est de 69 % [86]. Étant donné que cette technique peut également aider à éviter la désactivation du catalyseur, la quantité d’enzyme utilisée est en général faible [60, 86]. Lors de la transestérification d’huile végétale en présence de MeOH et de la Novozym® 435, le contrôle de la quantité d’alcool permet de réduire la quantité de lipase jusqu’à une valeur minimale de 4 % m/m pour un rendement en esters supérieur à 90 % (m/m) [60,86, 87]. 2.7.2. Préincubation de l’enzyme Une autre technique est la pré-incubation de l’enzyme avant le début de la réaction. Cette technique améliore le rendement en esters et diminue le temps de réaction. L’enzyme peut être preincubée dans une solution qui contient un solvant, un ester alkylique, le substrat ou une combinaison. La technique consiste à prétraiter l’enzyme tout en évitant la désactivation causée par l’accepteur alkylique. La préincubation de l’enzyme Novozym® 435 pendant 0.5 h dans de l’oléate de méthyle puis 12 h dans le substrat (huile de soja) avant la réaction de transestérification, permet d’obtenir un rendement en esters méthyliques de 97 % (m/m) (concentration de lipase de 4 % m/m, temps de réaction de 3.5 h, absence de solvant). Sans préincubation préalable de la Novozym® 435, un temps de 30 h est requis pour atteindre un rendement en esters méthyliques de 97 % (m/m) sous les mêmes conditions opératoires [12]. Le principal avantage de la préincubation est l’augmentation de la vitesse initiale de la réaction. La préincubation de 43 la Novozym® 435 augmente la vitesse initiale de la réaction de 37 % par rapport à l’absence de preincubation. En combinant les techniques de contrôle de la quantité d’alcool et de préincubation de l’enzyme, il est possible de réduire le temps de réaction et d’augmenter le rendement en esters allyliques [7, 8]. Un temps de réaction court (6 h) a été utilisé avec la lipase Novozym® 435 préincubée 1h dans un cosolvant (t-butanol) puis dans un substrat (huile de riz). Le MeOH a été ajouté par étapes. Le rendement en esters méthyliques était de 96 % (m/m) pour une concentration de catalyseur de 5 % (m catalyseur/mhuile) [11]. 2.8. Conclusion Le prix du pétrole, le niveau de contamination environnementale mondiale et l’épuisement du pétrole d’ici le milieu du XXIème siècle exigent de trouver d’autres sources d’énergie alternative. Le biodiesel pourrait substituer en partie le pétrodiesel. Le biodiesel a des caractéristiques physico-chimiques similaires à celles du pétrodiesel, mais est moins polluant. Le biodiesel est biodégradable et a une teneur en composés soufrés inférieure à celle du pétrodiesel et un point éclair élevé (environ 130 °C). Certains pays ont commencé à implémenter des lois pour la production et la consommation de biodiesel. L’Argentine, le Brésil, le Canada, les États-Unis et l’Union Européenne ont établi que le mélange biodiesel/pétrodiesel dans les véhicules de moteur doit être compris entre 5 et 20 % (v/v, biodiesel/pétrodiesel). Cependant, les matières premières actuelles utilisées pour la production de biodiesel ne sont pas une alternative écologique et viable à long terme. En général, le biodiesel est produit à partir d’huiles extraites de matières végétales telles que le colza, le soja et le palme, ce qui crée un problème de concurrence entre les industries agroalimentaires et des biocombustibles. De plus, il existe des lois dans les pays producteurs de biocombustibles règlementant la proportion des zones de plantation pouvant être utilisées pour la production d’aliments et de biocombustibles. Ces lois limitent la production de biodiesel à partir de matières végétales à grande échelle. Les microalgues sont une bonne alternative pour remplacer les matières végétales, car elles n’utilisent pas de zones de plantation. De plus, elles peuvent utiliser la lumière et le 44 CO2 comme source d’alimentation pour leur reproduction et leur croissance, ce qui les rend attrayantes d’un point de vue écologique. Les microalgues produisent en général entre 8 à 24 fois plus de quantité d’huile/ha que les matières végétales. Cependant, toutes les microalgues ne sont pas appropriées pour la production de biodiesel. Les microalgues Chaetoceros calcitrans et Skeletonema sp. ont des teneurs élevées en huile (39 et 31 % m/m respectivement), mais ont également une teneur en acide icosapentaénoïque (C20:5) élevée ce qui peut induire un faible indice de cétane. Par contre, la Chlorella protothecoides a une teneur élevée en acide oléique (environ de 70 % m/m), ce qui la rend très attrayante pour la production de biodiesel. Un autre avantage des microalgues est la diversité des cultures et des nutriments qui peuvent être utilisés pendant leur croissance et reproduction. La culture hétérotrophe des microalgues représente la meilleure option pour la production d’huile à grande échelle. Par exemple, 10 ghuile/L.j peuvent être obtenus à partir de la culture en hétérotrophie de la microalgue Chlorella protothecoides. La transestérification enzymatique est le procédé de transformation chimique le plus approprié pour l’huile de microalgues, en raison de sa teneur élevée en AGL (9 mgKOH/ghuile). Ce procédé permet de transformer les AGL sans formation de savon. Les enzymes les plus utilisées dans la production de biodiesel sont immobilisées ce qui permet de les réutiliser plusieurs fois et de faciliter la séparation du biodiesel du glycérol. Les enzymes étant coûteuses, leur quantité est un paramètre important à optimiser. Les enzymes les plus utilisées dans la production de biodiesel sont la Novozym® 435 (Candida antarctica), la Lipozyme TL IM (Thermomyces lanuginosus) et celle produite à partir de la Pseudomonas cepacia. Ces enzymes permettent d’obtenir un rendement en esters alkyliques élevé (> 91 % m/m). La plupart des enzymes sont sensibles à la présence d’alcools dans le milieu réactionnel. Cependant, la lipase de Candida antarctica présente une résistance à la désactivation causée par le MeOH. Un paramètre important de la réaction est le ratio molaire alcool : huile, la valeur de celui-ci variant de 3 à 4:1 (tandis que celui de la transestérification basique est situé entre 6 et 12:1). Le MeOH est l’alcool le plus utilisé, principalement pour son coût. L’utilisation d’alcools à chaîne courte tels le MeOH ou l’éthanol peuvent causer la désactivation de l’enzyme. Ainsi l’utilisation d’un autre solvant s’avère parfois nécessaire, tel que le t-butanol en raison de 45 sa polarité. La quantité de solvant varie entre 10 et 400 % (vsolvant/vhuile) et dépend des conditions opératoires et du type de substrats utilisés. La température de la réaction de transestérification enzymatique se situe entre 30 et 60 °C. Le pH et la quantité d’eau sont des paramètres dépendant du type d’enzyme. La plupart des enzymes immobilisées fonctionnent en absence d’eau, tandis que la présence d’eau est importante pour les enzymes libres. Les techniques d’optimisation telles que le contrôle de la quantité d’alcool et la préincubation de l’enzyme peuvent réduire le temps de la réaction de transestérification enzymatique et augmenter le rendement en esters alkyliques. Ainsi ces techniques d’optimisation peuvent être efficaces pour réduire les coûts de production du biodiesel à grande échelle. 2.9. Remerciements Michèle Heitz remercie le Fonds de Recherche de la Nature et des Technologies du Québec (FQRNT) pour son soutien financier au projet intitulé ‘Phytodiesel: une nouvelle énergie verte pour le Québec’. 46 CHAPITRE 3 RÉSULTATS DEUXIÈME ARTICLE 3.1. Avant-propos Auteurs et affiliations : M. Rodriguez : étudiante à la maîtrise, Université de Sherbrooke, Faculté de génie, Département de génie chimique et biotechnologique M. Heitz : professeure, Université de Sherbrooke, Faculté de génie, Département de génie chimique et biotechnologique N. Faucheux : professeure, Université de Sherbrooke, Faculté de génie, Département de génie chimique et biotechnologique R. Brzezinski : professeur, Université de Sherbrooke, Faculté des sciences, Département de biologie Date de soumission : Cet article sera soumis en été 2014. Revue : Á definir Titre : Production enzymatique de biodiesel à partir d’huile d’olive et deméthanol en utilisant la lipase Thermomyces lanuginosus immobilisée sur Immobead 150: Standardisation des variables du procédé. « Enzymatic biodiesel production from olive oil and methanol using lipase from Thermomyces lanuginosus immobilized on Immobead 150: standardization of process variables » Contribution au document : Cet article présente les résultats de la recherche dans le cadre de cette maîtrise. Il contribue à ce projet en exposant les paramètres de la réaction de transestérification enzymatique lors de la production de biodiesel. Il présente une étude comparative entre deux catalyseurs (Novozym® 435 et TL-I150), ainsi que les résultats du procédé de standardisation des paramètres de la réaction. Les paramètres standardisés ont été établis sur la base d’analyses des résultats obtenus au laboratoire. 47 3.2. Abstract La production de biodiesel (esters alkyliques) par transestérification enzymatique d’huile d’olive en présence de la lipase TL-I150 de Thermomyces lanuginosus et de méthanol (MeOH) a été étudiée. Le procédé de standardisation des paramètres de la réaction de transestérification enzymatique de l’huile d’olive comprend des paramètres tels que : le type et la concentration de l’enzyme, la température de réaction et le ratio molairealcool:huile. La lipase TL-I150 a été sélectionnée et comparée avec la Novozym® 435 produite à partir de Candida antarctica. Le rendement en esters méthyliques (FAME) en fonction du temps de réaction a été suivi en utilisant la chromatographie en phase gazeuse. La préincubation de l’enzyme dans le substrat (huile d’olive) a été employée. Un rendement en esters méthyliques de 93 % (m/m) a été obtenu en 4 h de reaction (temps de preincubation de 6 h, température de 25 °C, agitation de 150 rpm, ratio molaire méthanol:huile de 3:1 et concentration de l’enzyme (TL-I150) de 7 % (m/mhuile)). Lemilieu réactionnel étaitexempt de solvants organiques. The enzymatic production of biodiesel (alkyl-esters) by transesterification of olive oil in the presence oflipase TL-I150 from Thermomyces lanuginosus and methanol (MeOH) was studied. The performance of process parameters of enzymatic transesterification reaction for olive oil including type and concentration of enzyme, reaction temperature and MeOH/oil molar ratio was examined. Lipase TL-I150 was selected and compared with more often used Novozym® 435 from Candida antarctica. The yield of fatty acid methyl-esters (FAME) was monitored as a function of time by gas chromatography. The preincubation of enzyme in substrate (olive oil) was employed. Maximum FAME yield of 93 (% w/w) was obtained after 4 h of reaction, enzyme preincubationtime of 6 h, temperature of 25 °C, agitation of 150 rpm, MeOH/oil molar ratio of 3:1and enzyme (TLI150) concentration of 7 % (w/woil).The medium reaction was free of organic solvent. 48 3.3. Introduction Production of biodiesel has recently gained interest due to the following factors: a) the decrease level of the fossil oil reserves, b) the augmentation of fuels oils consumption and c) the increasing level of greenhouse gases emissions. Biodiesel (alkyl esters), produced from fatty acids (carboxylic acids) is an ecological, non-toxic and biodegradable alternative to replace diesel fuel without contributing to the increasing level of greenhouse gases emissions. Nowadays countries like Argentina, Brazil, Canada, Germany and the United States have established laws to promote the use of biodiesel and diesel blend mixtures such as B5 (5% V/V of biodiesel) or B20 (20% V/V of biodiesel) which are currently produced and consumed in the above mentioned countries [22, 90, 91, 21, 89]. Industrial production of biodiesel is subject to two important factors, the provision of raw material (edible or inedible plants and waste oils) and the transformation process of raw materials in biodiesel. Raw material for biodiesel production (first generation of biodiesel) is usually edible vegetable crops (soybean, rapeseed and palm) [132, 63, 131], while the second generation biodiesel is produced from inedible vegetable crops (Jatropha, castorbean) [58]. Microalgae biodiesel is considered as a third generation biodiesel [38]. The chemical process to transform triglycerides into biodiesel is called transesterification. It consists of reacting triglycerides with an alcohol, where triglycerides are turned into diglycerides, monoglycerides and glycerol consecutively [133]. The most common process for transformation of oils into biodiesel is basic transesterification, that usually uses catalysts like sodium hydroxide (NaOH) and potassium hydroxide (KOH) [45]. The basic transesterificationprovides good results in terms of yields of alkyl-esters and reaction conditions, one of the most important advantages is the short reaction time (about 2 h) [116, 115]. However, it is important to highlight that basic transesterificationis not suitable for raw materials with high acid value (>0.5 mgKOH/goil) like microalgae and waste oils. Due to the presence of free fatty acids (FFA), unwanted soap a byproduct is formed which makes difficult the final separation of products [47]. New biochemical ways to produce biodiesel, like enzymatic transesterification, has recently received much attention [65]. The transesterificationof vegetables oils with high levels of FFA is possible without soap formation. In addition the product separation is 49 easy and the power consumption is low [65]. Furthermore the catalyst of the reaction is an enzyme from group of hydrolases, a lipase, which is more environmentally friendly in comparisonto basic and acid catalysts. However enzymes are costly catalysts and their applications in industrial scale are therefore expensive [47]. In order to reduce cost, immobilized catalysts are used; the immobilized enzymes can be used in discontinuous as well as in continuous reactors [80, 10]. Other technical problems are attached to enzymatic process; from a kinetic point of view, enzymatic transesterification reaction is slower than the basic transesterification. Enzymatic transesterification has reaction times of 20, 24 or even 48 h [66, 71, 68]. On the other hand, the lipase, can be deactivated by the presence of an immiscible hydrophobic substrate (alcohol) and the byproducts of reaction (glycerol) [69]. Thereby, solventslike n-hexane [127] and t-butanol [74] can be used, alcohol and glycerol being soluble in those solvents [69]. One of the most important parameters in biodiesel production from enzymatic transesterificationis the selection of catalyst (lipase). The Novozym® 435 (from C. antarctica immobilized on acrylic resin) is the most used lipase for biodiesel production [134]. High yields of alkyl-esters (> 95 % w/w) were reported with Novozym® 435 [69, 126]. Another lipase from T. lanuginosus immobilized on Immobead 150 (TL-I150) is rarely used for biodiesel production even if it is less expensive than Novozym® 435 [45]. The main objective of the present study is thereforeto compare Novozym® 435 and TL-I150 in order to determine the optimal operating conditions for enzymatic transesterification of lipids from olive oil (olive oil has asimilar oil composition to microalgae Chlorella protothecoides) oil to minimize cost of biodiesel production. Four parameters were tested: 1) type and concentration of lipase; 2) preincubation time of lipase; 3) temperatureand 4) MeOH/oil molar ratio. 50 3.4. Materials and methods 3.4.1 Materials Lipase from C. antarctica immobilized on acrylic resin (Novozym® 435, 10000 U g-1) and lipase TL-I150 (3000 U g-1) were purchased from Sigma Aldrich. Standard mixtures of FAMEs, p-nitrophenyl palmitate (pNPP), arabicgum, Triton X-100 solution, Tris-HCl 50 mM were purchased from Sigma Aldrich. Olive oil was 100 % pure extra virgin (Selection). MeOH, NaOH, butanol, propane-2-ol and hexane were of analytical grade from Sigma Aldrich. 3.4.2. Assay of lipase activity Lipasesactivity (Novozym® 435 and TL-I150) was measured using p-nitrophenyl palmitate (pNPP) as substrate [135]. Solution 1 contains 450 mL of buffer solution (TrisHCl 50 mM, pH 8.0), Triton X-100 (20 mL) and gum arabic (0.5 g). Solution 2 contains pNPP dissolved in propane-2-ol. Solution 3 was prepared by adding dropwise 1 mL of solution 1 to 9 mL of solution 2. The reaction mixture was prepared by adding 900 µL of the solution 3 and 100 µL of the diluted enzyme and then was preincubated at 25 °C. After 30 min of preincubation, 200 µL of the mixture were added to 3 mL of NaOH solution (0.5 M). The p-nitrophenol liberated was measured by absorbance at 410 nm with a UV-VIS spectrophotometer Ultrospect 2100 Pro (GE Healthcare Life Science). One enzymatic unit was defined as 1 µmol of p-nitrophenol liberated per minute per mg of enzyme under experimental conditions. 3.4.3. Analytical method The transformation of fatty acids into alkyl esters was monitored using a G1800A Hewlet-Packard gas chromatograph, equipped with an electron ionization detector. A HPInnowax (PEG) 30 m column, with an inner diameter of 0.25 mm and a film thickness of 0.5 mm was employed for FAME analysis. The column temperature was set at 230 °C. The mobile phase was Helium. The composition in fatty acidsof olive oil was determined and the acid value (free fatty acid index) was calculated (according to the AOCS methods). FAMEs chosen for the analysis of yield reactionwere: C16:0, methyl palmitate, 51 C18:0, methyl stearate, C18:1, methyl oleate and C18:2, methyl linoleate [136]. The FAME yield was calculated according to the following equation % / % / ∗ 100 % / The theoretical FAME yield was calculated according to composition in fatty acids of olive oil and real FAME yield was calculated according to the FAME chromatographic detection in samples. 3.4.4. Experimental setup The transesterification reaction was performed in a batch reactor. The 15 mL reactor consistedof a glass vial provided with a screw cap silicone-seal. The glass vial was immersed in a temperature controlled bath (AC100-240 OMRON). A magnetic stirring system for agitation was used (Thermo-scientific BUS152). Mixture reaction of about 5 mL was used for all assays. 3.4.5. Enzymatic transesterification reaction In order to carry out experiments, 5 mL of olive oil was put into the glass vial. MeOH was added to the system reaction, the temperature was stabilized and the lipase was added. The types of catalyst were lipase Novozym® 435 (10000 U g-1) and lipase TLI150 (3000 U g-1). The concentration of enzyme, calculated as a function of mass substrate (olive oil), was varied between 7 and 14 % (w/woil). The agitation rate was 150 rpm for all reactions. The molar ratios of MeOH/oil were 3:1 and 4:1. Temperature was varied between 25 and 50 °C and the time of reaction was of 24 h. The biodiesel production was monitored by extracting 4 samples (25 µL) of the reaction mixture. All reactions were performed at least in triplicate. 3.5. Results and discussion 3.5.1. Catalyst type influence In enzymatic transesterification, immobilized enzymes are preferable to free enzymes due to their resistance to deactivation caused by short chains alcohols (MeOH, ethanol) and the sub-products of reaction (glycerol) and their capacity to be reused [63, 64]. Lipase 52 Novozym® 435 is a lipase usually employed for enzymatic transesterification in biodiesel production [137]. In this study, enzymatic transesterification of olive oil in the presence of MeOH and Novozym® 435 was optimized in order to compare its performance with the lipase TL-I150. The optimized process based on Novozym® 435 as catalyst resulted in a maximum FAME yield of 91 % (w/w) with a reaction time of 24 h, atemperature of 40 °C, an agitation of 150 rpm, a MeOH/oil molar ratio of 3:1 and an enzyme concentration of 14 % (w/woil) (data not shown). Temperature and agitation issued from the optimized process based on Novozym® 435 were chosen for the enzymatic transesterification of a combination of non-selective lipases Novozym® 435 and TL-I150. Works on the reaction of enzymatic transesterification of vegetal oil in presence of MeOH (molar ratios of 4 – 24:1) and a combination of Novozym® 435 and T. lanuginosus were reported [64, 130, 70]. From an economical point of view, high concentration of catalysts is not recommended. Thus, for this study, a moderate concentration of catalyst (7 % w/woil) was chosen. Combination (Table 3.1) of both enzymes from 0 to 7 % (w/woil) was used in order to compare the influence of the 2 lipases concentration on the FAME yield. Table 3.1: Concentrations of Novozym® 435 and TL I150 for enzymatic transesterification. Combination 1 Combination 2 Combination 3 Combination 4 Combination 5 (%w/woil) (%w/woil) (%w/woil) (%w/woil) (%w/woil) Novozym® 435 7 5 3.5 2 0 TL I150 0 2 3.5 5 7 Lipase The FAME yield was monitored at 2, 4, 8, 12 and 24 h of reaction time. Figure 3.1 presents the percentage of FAME yield obtained for all combinations as a function of the reaction time. The highest FAME yield (81 % w/w) was obtained with TL-I150 used alone (combination 5). Moreover, no combination of both lipases was better than using just the TL-I150 alone. 53 90 80 Yield of FAME (%w/w) 70 60 50 40 Combination 1 30 Combination 2 20 Combination 3 Combination 4 10 Combination 5 0 0 5 10 15 20 25 30 Reaction time (h) Figure 3.1: Catalyst type influence on FAME yield as a function of reaction time. Conditions: 40°C, 150 rpm, MeOH/oil molar ratio = 3:1, enzyme concentration of 7 % (w/woil). Figure 3.1 also shows that increasing concentration of lipase TL-I150 from 0 to 7 % (w/woil) gives an increase in FAME yield.The increase of concentration of TL-I150 in the combination of both enzymes increases the FAME yield.After 8 h of reaction time, using Novozym® 435 alone (combination 1), FAME yield was 28 % (w/w) while it was of 75 % (w/w) using TL-I150 alone (combination 5). The TL-I150 gives both high FAME yield and a good benefit to cost ratio because it is less expensive than Novozym® 435. Consequently, lipase TL-I150 was used for future reactions. The yield of FAME increased with the reaction time up to 10-15 h then remained stable for all the enzyme combination. 3.5.2. Influence of temperature The enzymes (free or immobilized) are very sensitive to the temperature of reaction 54 [67].It is crucial to establish the optimum temperature value for the enzymatic transesterification because at an optimal temperature, enzymes exhibit maximum activity [67, 81]. In enzymatic transesterification, the optimal temperature could increase transesterification rate and FAME yield. Optimal temperature depends on factors like: the type of enzymes, substrates and operational conditions. Usually the increasing of temperature produces a denaturation of the enzymes [67]. High temperatures could produce conformational changes in active site of enzymes. However, immobilization increases the thermal stability of enzymes [80]. The temperature effect on the enzymatic transesterification reaction was examined in the range varying between 25 to 50 °C. The experiments were conducted under the following conditions: agitation 150 rpm, MeOH/oil molar ratio of 3:1 and a concentration of enzyme TL-I150 of 7 % (w/woil). The FAME yield as a function of reaction time for 4 temperatures is shown on Figure 3.2. 100 90 Yield of FAME (%w/w) 80 70 60 50 40 30 T= 25°C 20 T= 30°C 10 T= 40°C T= 50°C 0 0 5 10 15 20 25 30 Reaction time (h) Figure 3.2: Temperature influence on FAME yield as a function of reaction time. Conditions: 150 rpm, MeOH/oil molar ratio = 3:1, enzyme concentration (TL I150) of 7 % (w/woil). 55 Maximum FAME yield of 91 % (w/w) was achieved after 8 h at 25 °C. The temperature had an influence on the lipase activity of TL-I150. Increasing temperature from 25 to 50 °Cresulted in a decrease of FAME yield (36 % w/w). Nevertheless, the lipase seems to be thermally stable from 25 to 40 °C, but the transesterification rate reaches a maximum at approximately 25 °C. For reaction times varying between 0 and 8 h, the enzyme TLI150 showed a good stability and demonstrated a high FAME yield at ambient temperature (25 °C), which is good from an economical point of view. 3.5.3. Lipase preincubation influence In order to increase enzymatic transesterification reaction performance, the technique of enzyme preincubation was assessed. The enzyme is preincubated in a solution containing a cosolvent, an alkyl ester, the substrate or a combination of them, while avoiding the deactivation caused by the alkyl acceptor. If the enzyme is preincubated with a solvent a washing process is required, while if the substrate is employed no washing step is used. The enzyme preincubation allows a better contact between substrate and the active site of enzyme. Thus when the complex enzyme-substrate makes contact with MeOH, the initial transesterification rate is higher [11]. Besides, the preincubation technique decreases the deactivation effect resulting from the presence of the alcohol. Early works on the enzymatic transesterification reaction of vegetal oil in presence of MeOH using a preincubated enzyme process (Novozym® 435) were reported, the enzyme preincubation causes an increase on the transesterification reaction rate [11, 12]. In the present study, the enzyme TL-I150 was preincubated in olive oil during 2, 4 and 6 h, in order to evaluate the influence of preincubation time on the FAME yield; the preincubation temperature was 25 °C, the agitation was 150 rpm and the concentration of enzyme was 7 % (w/woil). The influence of the preincubation time on the evolution of FAME yield is shown in Figure 3.3. 56 100 Yield of methyl esters (%w/w) 90 80 70 60 50 Without preincubation 40 2h of preincubation 30 4h of preincubation 20 6h of preincubation 10 0 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 Reaction time (h) Figure 3.3: Lipase preincubation influence on FAME yield as a function of reaction time. Reaction conditions: 25 °C, 150 rpm, enzyme concentration (TL I150) of 7 % (w/woil), MeOH/oil molar ratio = 3:1. The preincubation of enzyme with substrate produces a significant increase in the substrate conversion rate. After 0.5 hours, the preincubated enzyme produces a FAME yield at least 2.4 times higher than the non-preincubated enzyme. In fact, the FAME yield (82% w/w) obtained for non-preincubated enzyme in 4 h is reached by preincubated enzyme in less than 2 h of reaction time. However, preincubation prevents the inactivation of the enzyme due to the presence of glycerol and MeOH into the active site of the enzyme. When the enzyme was preincubated during 2, 4 and 6 h, FAME yields of 90, 92 and 93 (% w/w) respectively were achieved. The preincubation times (2, 4, or 6 h) give similar results in terms of FAME yield (89 ± 3 % w/w) superior to the FAME yield obtained without enzyme preincubation. 57 3.5.4. Methanol/oil molar ratio influence The alcohol plays a critical role in the enzymatic transesterification because most of enzymes are very sensitive to the presence of alkyl acceptors like MeOH or ethanol. Short chain alkyl acceptors like MeOH or ethanol are the strongest denaturing agents but they are also the most used alcohols in enzymatic transesterification reaction for biodiesel production because of price and availability [137]. The stoichiometric ratio of the transesterification reaction is 3 moles of alcohol for 1 mole of oil (triglycerides)[115]. 3 → 3 Usually when a MeOH/oil molar ratio higher than stoichiometric ratio is used, deactivation of the catalyst takes place. However, some enzymes are resistant to the presence of alcohol, thus excess of alcohol can be employed in enzymatic transesterification reaction [125]. An excess of alcohol could increase the FAME yield. High FAME yields were reported in previous studies on the reaction of enzymatic transesterification of vegetal oil in presence of Novozym® 435 and an excess of MeOH [74, 125]. In the present study, MeOH/oil molar ratio of 3:1 and 4:1 were used in order to evaluate the enzyme resistance to the presence of an excess of MeOH, agitation was 150 rpm, the concentration of enzyme was 7 % (w/woil) and temperature was 25 °C. Figure 3.4 shows the influence of MeOH/oil molar ratio on the FAME yield, the medium reaction being free of organic solvent. The enzyme TL-I150 is sensitive to the presence of an excess of MeOH (Figure 3.4). At a reaction time of 4 h, when the MeOH/oil molar ratio of 4:1 (27 % w/w) was used, the FAME yield was 3 times lower compared to the stoichiometric MeOH/oil molar ratio of 3:1 (82 % w/w). From a kinetic point of view, the reaction with an excess of alcohol is slower and the FAME yield is lower. Consequently, MeOH/oil molar ratio of 5:1 was not assessed. 58 90 Yield of methyl esters (%w/w) 80 70 60 50 40 30 20 MeOH/oil molar ratio = 3:1 10 MeOH/oil molar ratio = 4:1 0 0 1 2 3 4 5 Reaction time (h) Figure 3.4 : MeOH/oil molar ratio influence on FAME yield as a function of reaction time. Conditions: 25 °C, 150 rpm, enzyme concentration (TL I150) of 7 % (w/woil). 3.6. Conclusion Enzymatic transesterification of olive oil in the presence of MeOH and two non-selective lipases: Novozym® 435 and TL-I150 was performed in order to compare lipases and standardize the process. The most important conclusions are: 1) In the comparative study of both lipases, TL-I150 proved to be more efficient in terms of transesterification of fatty acids and FAME yield compared with Novozym® 435, 48 and 81 (% w/w), respectively, under the same operating conditions. 2) Optimal temperature of transesterification of olive oil in the presence of MeOH and TL-I150 is 25°C; this means that enzymatic production of biodiesel using TLI150 is not expensive in terms of energy supply. 3) Preincubation technique is very effective to reduce reaction time and to increase FAME yield. At a reaction time of 30 min withthe enzyme TL-I150 preincubated 59 during 2, 4 or 6 h, FAME yield increases at least 2.4 times compared with the non-preincubated enzyme. 4) As a result of the standardization process of the enzymatic transesterification of olive oil in presence of MeOH and TL-I150, reaction time was reduced from 24 to 4 h compared to the literature data. 5) In thestandardization process, a FAME yield of 92 % (w/w) was achieved after 4 h of reaction, enzyme preincubation time of 6 h, temperature of 25°C, agitation of 150 rpm, MeOH/oil molar ratio of 3:1and enzyme (TL-I150) concentration of 7 % (w/woil); the medium reaction beingfree of organic solvent. 6) Enzymatic production of biodiesel using TL-I150 is very encouraging for commercial application because ofa short reaction time (about 4 h), a low concentration of enzyme (7% w/woil) and a high FAME yield (92 % w/w). 3.7. Acknowledgements Michèle Heitz would like to acknowledge the « Fonds de Recherche du Québec -Nature et Technologies (FQRNT) » for its financial support to theproject entitled Phytodiesel: une nouvelle énergie verte pour le Québec. 60 CHAPITRE 4 CONCLUSION GÉNÉRALE Dans cette étude, 2 enzymes ont été testées et comparées lors de la production de biodiesel à partir d’huile d’olive et des conditions d’opérations standardisées pour le procédé de transestérification enzymatique ont été établies. La lipase Immobead 150 a permis d’obtenir un rendement élevé en esters méthyliques lors de la production de biodiesel à partir de l’huile d’olive en présence de méthanol. La température de réaction (25°C) est également très attrayante d’un point de vue énergétique. Un autre paramètre important est le temps de réaction (4 h). Généralement, les réactions de transestérification d’huiles lors de la production de biodiesel sont longues (entre 24 et 48 h). En utilisant des techniques d’optimisation telle que la préincubation de l’enzyme dans le substrat, un rendement en esters alkyliques de 92 % (m/m) a été obtenu en seulement 4 h de réaction à partir d’huile d’olive. Le milieu réactionnel était exempt de solvants organiques, ce qui rend le procédé plus écologique. Étant donné que la production de biodiesel à partir d’huiles de microalgues au niveau industriel est encore un sujet de recherche et que la composition en acides gras de l’huile d’olive est similaire à celle de l’huile de microalgue Chlorella protothecoides, ce travail apporte des informations essentielles pour toute recherche portant sur la production de biodiesel à partir d’huiles issues de la microalgue Chlorella protothecoides. 61 LISTE DE RÉFÉRENCES 1. Gui, M.M., Lee, K.T., Bhatia, S., (2008). Feasibility of edible oil vs. non-edible oil vs. waste edible oil as biodiesel feedstock. Energy, volume 33, n° 1, p. 16461653. 2. Miao, X., Wu, Q., (2006). 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