Sortie vélo, dimanche 10 janvier 2016, matin . D`un café l`autre, ou
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Sortie vélo, dimanche 10 janvier 2016, matin . D`un café l`autre, ou
Sortie vélo, dimanche 10 janvier 2016, matin . D’un café l’autre, ou histoire de (peaux) de bêtes : Les points café cyclo de l’hiver sont une bonne occasion de rouler pépère, que l’on soit seul ou en groupe, on sait qu’on trouvera à qui causer, lors d’un moment de halte en compagnie, pour parler de la saison passée, de celle à venir, des kilomètres parcourus, du devenir de tel ou telle que l’on n’a pas vu depuis un temps. Mais les points cafés sont faits aussi pour se brûler les lèvres contre la tasse ou le verre servis, alors qu’en principe ce sont les doigts qui se figent dans le froid des ambiances glacées des matins givrés. Or cela fait quelque temps que le climat n’en fait qu’à sa tête, et depuis que le solstice d’hiver a été franchi, on attend toujours les froids tenaces, persistants, rigoureux, qui peuvent aussi bien balayer notre sud de France. Pour l’heure, c’est juste une tempête de vent qui est en prévision sur l’ensemble de l’hexagone, au moins pour la nuit à venir. Faudra voir, ou lire les journaux. de la Taillade, les lueurs de l’aube se sont précisées lentement, dessinant un ciel incertain et nuageux. L’année reprend, le vélo lui continue, car quoi, si l’on veut m’embringuer dans une flèche (de Pâques, pas celle du Sioux ainsi qu’ont pu me nommer les étudiants, ni celle de Cupidon, un peu émoussée à son bout bien vrai l’ami Georges ?), faut savoir se lever de bon matin, actionner manivelles et dynamo et suivre le jet de la lampe qui file devant soi ! Ce que j’ai fait et referai certainement, petite manie ou grand amour obligent ! L’ancienne nationale pour St Paul et Valmalle Gignac ce 10 janvier Alors, pour bien marquer le coup, me persuader que je roule dans la saison des jours les plus courts et les moins chauds, je me suis carapaté dans le grand noir pour aller chercher le petit noir. Oh, ça n’allait pas durer longtemps cette grande nuit profonde, juste entre Aniane et Gignac, avec d’étonnantes bouffées de brouillard qui rendaient invisible le phare du St Baudille, habituellement grosse seconde étoile du Berger. Et bien sûr, je me prémunis du froid humide (8 degrés stables) à l’aide des moufles anciennes doublées de laine de mouton. On allait voir ce qu’on allait voir. Dès Gignac, j’ai connu les lumières de la ville et les illuminations toujours accrochées de la Noël ; au-delà sur le plateau Le café du Muc Cyclo est encore plus équitable que ceux des autres clubs (encore que je n’ai pas écumé tous les dimanches matin à la ronde les stands des dits points hivernaux, et il en reste encore) ; grosse machine à filtrer du vrai grain moulu, avec un bel assortiment d’accompagnements solides sucrés, chocolatés, parfumés de fruits, ou encore d’autres boissons douces. Comme il fallait bien réchauffer les braves volontaires qui stationnaient grelottants sous les murs du puissant château de Pignan depuis le point du jour, j’ai eu l’idée de leur apporter un remontant, contenu dans l’outre précieuse, la « bota », la petite panse de bête (dont je ne ferai pas, c’est promis, mon pense-bête : ce qui est trop bon doit être rare) que j’ai fait suivre dans la sacoche, avec cette liqueur unique issue des caves de Thuir (je ne citerai pas le nom du breuvage des Dieux). Résultat des courses, j’ai dû avaler plus du jus de la treille que les autres : sobriété, quand tu les tiens ! Ceci n’est pas un olifant ! Mur de Puéchabon : la vigne attendra Le soleil a plus que joué à cache-cache avec la brume, il n’émergera que sur la fin de ma petite boucle, sur les hauts de Puéchabon, bien timidement d’ailleurs, mais enfin la perspective était autre (et contrastée) eu égard aux fantomatiques silhouettes d’arbres dépouillés, de pin pignon solitaire ou de filigrane de cèdre qui se pousse par-dessus le maquis ennoyé dans le vert de gris d’un matin décidément tout calme. Moure ressemblait à autre chose que la colline sèche et d’aspect presque aride qu’on connaît habituellement : le bleu des poireaux égarés ou des asphodèles perçant sous l’argile et soulevant la pierre se mariait bien aux tons aquatiques dans cette étoupe légère, douce, suave qui enveloppait la colline et s’avançait vers le Bartelàs de la Boissière. Pour parodier le Fou Chantant, je dirai que ces instants qui défilent sont beaux, sous la grisaille mélancolique, comme si le Midi se trouvait à des lieues d’ici, au cœur de ce paysage bucolique où jaillissait de ci de là la flamme de la tenue rutilante de quelque chasseur posté. Moi c’est la façade avant du vêtement bien visible aussi qui lentement s’est imbibée de gouttelettes. J’ai vu surgir en les croisant des groupes pédalants, sans doute allaient-ils rejoindre le petit point café de plein air. J’en saurais plus la prochaine fois, on me racontera qu’il y eut peut-être une galette des rois partagée entre les bénévoles. J’ai bien vu quelques litrons tout à l’heure entre les carafes et les godets, et ils n’étaient pas vides ! Est-ce d’avoir bu à la régalade ou d’avoir partagé comme ça quelques minutes de causerie au coin du château, est-ce encore parce que dès 11 h j’étais à la maison, mur de Puéchabon dévalé itou, en tout cas, je me suis régalé, sans dépasser les 80 bornes. Jean Pierre aurait été là, ce régime de reprise post- prothèse lui aurait parfaitement convenu ! Victor, le bestiau assagi Encore une bête, trop gentille !