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Unbroken
L’engagement d’un jeune sportif américain dans la
tourmente de la deuxième guerre mondiale.
L’histoire vraie de Louis Zamperini
Avec votre cinéclub « Un Autre Regard » Au cinéma ESPACE Jeudi 22 janvier 2015
à 20h (5€)
A ne rater sous aucun prétexte !
1 Recueil de documents autour du film
1. présentation du film
Fiche technique Titre original →
Date de sortie→
Réalisé par →
Scénario →
Avec →
Genre →
Nationalité →
Lieu de tournage →
Unbroken
7 janvier 2015 (2h17min)
Angelina Jolie
Joel et Ethan Coen, Richard LaGravenese et William Nicholson, d'après
Invincible : une histoire de survie et de rédemption (Unbroken: A World
War II Story of Survival, Resilience, and Redemption) de Laura Hillenbrand
Jack O'Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund plus
Guerre , Biopic , Drame
Américain
Australie
Résumé Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des
spectateurs
L'incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale, Louis
Zamperini, dont l'avion s'est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l'équipage et laissant
les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d'entre eux survécurent 47 jours durant,
avant d'être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre.
Sources : le site de cinéma allocine, http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=216918.html
Et la page wikipedia consacrée au film, http://fr.wikipedia.org/wiki/Invincible_(film,_2014)
2. Un film tiré d’un essai de Laura Hillebrand
Les deux documents suivants ont été sélectionnés par Flora Aribi 2.1. Article publié dans Le Nouvel Observateur" du 6 janvier 2011, à l’occasion de la publication du livre de Laura Hillenbrand, Unbroken Louis Zamperini: l’étoffe d’un héros
Publié le 13-01-2011 à 09h53
[De notre correspondant aux Etats-Unis] Abattu au-dessus du Pacifique en 1943, Louis Zamperini,
âgé aujourd’hui de 93 ans, ne flancha jamais devant ses tortionnaires japonais
C’est l’histoire d’une survie. Et d’une rencontre. Celle d’un héros extraordinaire avec une
écrivaine hors du commun, pour un best-seller qui tient en haleine l’Amérique entière. «Unbroken»
est d’abord une ode à la résistance exceptionnelle d’un homme: Louis Zamperini, aujourd’hui
93 ans, dont le bombardier fut abattu le 27 mai 1943 au-dessus du Pacifique. Ce fils d’immigré
italien n’était pas inconnu: aux JO de Berlin, en 1936, il avait volé un drapeau nazi de la
Chancellerie et dérobé le panneau «Ne pas déranger» sur la porte de Jesse Owens. Il avait surtout
couru le 5 000 mètres, effectuant un dernier tour si rapide que Hitler, impressionné, le convoqua
dans sa loge pour lui serrer la main. Sur les neuf hommes de l’équipage, seuls trois survivent au
crash, récupérant deux radeaux de sauvetage, dont l’un coulera. Pendant quarante-sept jours –
record de toute la guerre – les trois hommes, qui ne seront plus que deux après un mois, survivent
dans des conditions d’une dureté inouïe. Un avion les repère, c’est un avion japonais qui les
2 mitraille à deux reprises. Pour échapper aux balles, Zamperini plonge sous le radeau, où les
requins l’attendent. Il leur boxe le museau, comme dans «Tintin», et remonte indemne. Quand ils
échouent sur une île, «Louis» pense en avoir fini avec le cauchemar. Il ne fait que commencer. Les
deux hommes sont internés dans un camp de prisonniers, où Louis devient le souffre-douleur de
Mutsuhiro Watanabe, un garde d’un sadisme absolu.
Zamperini est battu, torturé, humilié, obligé de faire des pompes au-dessus de la merde des
prisonniers. Les Japonais veulent le faire parler dans une émission de propagande à la radio. Il
refuse jusqu’au bout. Il est «Unbroken»: rien n’a pu le briser.
A sa libération, le «New York Times» publie sa photo avec cette légende: «Il court plus
vite que la mort.» Après une période de dépression sévère et d’alcoolisme, Zamperini assiste à un
prêche du jeune Billy Graham, se convertit et pardonne à ses anciens ennemis. Il cherchera même
à rencontrer Watanabe pour lui exprimer son pardon: « L’amour a remplacé la haine que j’avais
pour vous. » Sans succès. Il écrit une autobiographie, puis un second livre, qui attirent l’attention de
Hollywood. Les droits sont achetés. Sans lendemain. Zamperini, en pleine forme physique,
continue d’apparaître ici et là. En 1998, il porte la flamme des JO d’hiver de Nagano.
C’est en faisant ses recherches pour «Seabiscuit», son précédent best-seller sur le cheval
qui fit rêver les Etats-Unis, que Laura Hillenbrand découvre Louis Zamperini. Son nom apparaît
dans les mêmes journaux, parfois à la même page que les articles relatant les exploits de
Seabiscuit. Hillenbrand est fascinée par la résistance physique et psychologique dont il a fait
preuve. Elle vit à Washington, lui à Los Angeles. Mais elle écrira le livre sans jamais le rencontrer.
Trop épuisant: Laura Hillenbrand est atteinte du syndrome de fatigue chronique, une maladie très
handicapante que l’on dit provoquée par un virus. Chaque geste lui coûte, mais elle peut
téléphoner. Elle appelle Zamperini, et très vite, une amitié improbable se noue entre le vieil homme
et l’écrivaine. Elle l’interviewe plus de 75 fois, se documente depuis son domicile de façon
exhaustive et pond ce récit haletant à l’écriture nerveuse, bourrée d’énergie.
« Unbroken » est dans le peloton de tête des trois ou quatre meilleures ventes
d’essais aux Etats-Unis. Laura Hillenbrand est trop fatiguée pour en faire la promotion, mais son
ami Louis, qu’elle n’hésite pas à appeler quand elle a un coup au moral, sera enchanté de le faire à
sa place. «Quand j’ai lu le livre, a-t-il confié au “Wall Street Journal”, il m’a fallu regarder par la
fenêtre pour m’assurer que je n’étais pas toujours au Japon.»
Philippe Boulet-Gercourt
Unbroken. A World War II Story of Survival, Resilience, and Redemption, par Laura
Hillenbrand, Random House, 496 p., 19,50 euros.
BOULET-GERCOURT, P., Louis Zamperini, l’étoffe d’un héros, Le Nouvel Obs, le 6 janvier 2011,
http://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20110106.OBS5785/louis-zamperini-l-etoffe-d-unheros.html, page consultée le 8 janvier
3 2.2. Le prologue de l’ouvrage de Laura Hillebrand 4 3.Critiques
1) Critique choisie par Amabel Morina (6G) "Il y a deux films en un dans "Invincible" d'Angelina Jolie. Le premier tient du fantasme de la grande
fresque hollywoodienne que n'aurait pas renié David Lean ("Le Pont de la rivière Kwaï", référence
évidente, même si son intrigue se situe en Birmanie et non dans les îles du Pacifique puis au Japon
comme dans le présent métrage). Pendant quarante-cinq minutes, le film impose par sa maîtrise
narrative et surtout formelle, avec une impressionnante scène d'ouverture à bord d'un bombardier
américain. La reconstitution est parfaite, la leçon de survie en pleine mer d'un réalisme total, requins
inclus. "Invincible" adopte alors la foulée du coureur de fond qu'était Louis Zamperini avant la guerre.
Mais soudain, c'est le point de côté. Le soldat est fait prisonnier par les Japonais, puis est envoyé dans
un camp de travail dans l'archipel nippone. Commence alors un second film, beaucoup moins
convaincant, éprouvante séance de torture qui n'a pas la puissance mystique et la tension sexuelle de
"Furyo" de Nagisa Oshima, auquel on pense souvent. Frustrant, le film s'arrête même là où l'émotion
aurait pu commencer, quand Louis Zamperini, sorti du long cauchemar de la Seconde guerre mondiale
va progressivement vaincre ses vieux démons et tendre la main à son bourreau. Angelina Jolie a fait le
choix d'éviter les larmes qui coulent pour se concentrer sur la leçon de survie. Un choix qui colle à cette
combattante.
Source : VELY, Y. Invicible, La critique, Paris Match, 6 janvier 2015,
http://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Invincible-la-critique-683888 le 11/01/2015 à 12h30)
2) Une critique positive publiée par France TV info "Invincible" : Angelina Jolie signe un superbe biopic sur Louis Zamperini
CULTUREBOX Après le conflit bosniaque dans "Au pays du sang et du miel", Angelina Jolie
s'attaque à la seconde guerre mondiale, avec Invincible", dans son deuxième film comme
réalisatrice, en retraçant l'incroyable histoire de Louis "Louie" Zamperini, champion olympique
du 1500 mètres en 1936 et prisonnier de guerre martyre durant la guerre de Corée : un film fou
sur une histoire de fou.
(…)
Une affaire de femme
Il est étonnant de voir une femme réalisatrice et aussi glamour qu'Angelina Jolie s'emparer d'un sujet
aussi testostéroné que "Invincible". Son premier film, "Au pays du sang et du miel" traitait déjà de la
guerre en Bosnie, mais avait un regard de femme, concernant les affres de l'une d'elles dans le conflit.
Kathryn Bigelow relève d'une filmographie un peu similaire avec "Zero Dark Thirty", sur la traque de Ben
Laden, ou "Démineurs", concernant les accros au déminage dans les conflits moyen-orientaux, ou même
"Strange Days", film de science-fiction d'action musclé.
La réalisation d'Angelina Jolie est étonnante, ouvrant son film sur une attaque de bombardiers
américains sur une île japonaise, d'une très grande virtuosité technique. On ne s’attendait pas à une telle
entrée en matière de la part d'une réalisatrice, avec une franche violence et une virtuosité technique
éblouissante, sans doute en raison de préjugés supposant que la guerre est une affaire d'hommes. La
maestria d'Angelina Jolie dans la réalisation de cette scène d'introduction prouve le contraire, comme l'a
fait auparavant Kathryn Bigelow. "Que les hommes sont bêtes", comme disait un film de Roger Richebé
de 1957…
Metteuse en scène
Angelina Jolie a déclaré vouloir à l'avenir se consacrer plus à la réalisation qu'à l'actorat. "Invincible" lui
donne raison, tant elle fait preuve de talent en la matière. Même si son film demeure d'une facture
classique, elle fait montre d'une maîtrise de tous les instants, à chaque étape de son récit :
l'emplacement de la caméra, le cadre, la direction d'acteurs, le rythme… D'autant que le tournage relève
d'une grande complexité, avec ses combats aériens, la dérive des naufragés en mer, la violence des
rapports carcéraux. On pense à "Furyo" (1983) de Nagisa Oshima, dans la relation entre Zamperini et
son geôlier, mélange d'attirance-répulsion que galvanise le visage d'adolescent de Myavi, remarquable
dans un premier emploi à l'écran, jusqu'ici leader d'un groupe virtuose de rock japonais.
5 Le film emporte du début à la fin, par l'ampleur de sa mise en scène et la prestance de ses acteurs,
comme également Jack O'Connell, vu dans le récent "71" sur le conflit irlando-britannique, dans un rôle
très physique. "Invincible" retrace un destin exceptionnel, d'une impitoyable cruauté, dont Angelina Jolie
s'est emparée avec talent d'après le best seller éponyme de Laura Hillenbard (encore une femme), en
profitant de la participation au scénario de Joel et Ethan Coen. Le résultat est à la hauteur des
espérances : irrésistible.
Source : Rédaction de France TV, "Invincible" : Angelina Jolie signe un superbe biopic sur Louis Zamperini,
http://culturebox.francetvinfo.fr/cinema/critiques/invincible-angelina-jolie-signe-un-superbe-biopic-sur-louiszamperini-208455, page publiée le 06/01/2015 à 10H45, mis à jour le 06/01/2015 à 10H44 3) Une critique plutôt négative proposée par le journal Les Inrocks et choisie par Pauline Planchon Le biopic grotesque d’un martyr de la Seconde guerre mondiale par Angelina Jolie.
Dans l’Amérique raciste des années 30, le petit Louis Zamperini a la vie dure. Malingre, pauvre et rital, il
est martyrisé par ses camarades jusqu’à ce qu’on lui découvre un talent pour la course, qui va le
propulser aux
Jeux olympiques. Mais voilà, la Seconde Guerre mondiale approche et Louis devra partir sur le front
japonais, où il sera pris en otage par l’ennemi et traversera mille épreuves dignes du Livre de Job.
Comme dans son premier effort, Au pays du sang et du miel, où elle racontait la guerre de BosnieHerzégovine à la lueur d’une romance entre un Serbe et une Bosniaque, Angelina Jolie revisite un
épisode politique réel à travers une destinée individuelle à lourde vocation symbolique, une histoire
édifiante autour de laquelle elle orchestre un film de guerre mis en scène selon les codes les plus
standards du genre.
On évitera de passer le film au filtre du fact-checking, tant Invincible s’apparente à une massive
entreprise de révisionnisme à la coule, se limitant au seul point de vue américain dans un exercice
d’autocélébration nationale indigeste et daté.
Peu préoccupée par la complexité des enjeux, Angelina Jolie s’intéresse à la trajectoire erratique de son
personnage, un corps auquel elle fait subir les pires outrages – confirmant, après 12 Years a Slave, que
le nouveau héros américain est un supplicié. Avec une complaisance inouïe, elle filme ainsi pendant
deux heures le registre exhaustif des tortures infligées à Louis Zamperini par un dignitaire japonais qui
n’aurait pas dépareillé dans un vieux sketch des Inconnus.
Source : Romain Blondeau, Le biopic grotesque d’un martyr de la Seconde guerre mondiale par Angelina Jolie, site
du journal Lesinrocks, le 6-1-2015, http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/invincible-4/
4. contexte historique/culturel
Le film « Unbroken » permet d’aborder de nombreuses questions. La « rédemption » d’un jeune « délinquant » via le sport et les jeux olympiques de Berlin en 1936, l’engagement des USA dans la guerre 40-­‐45 à travers l’engagement de Louis Zamperini, les camps japonais, etc.grande fresque 4.1. La participation américaine aux jeux olympiques de Berlin 1936. Jeux Olympiques d'été de Berlin, du 2 au 16 août 1. L'Allemagne nazie, dirigée par Adolf Hitler depuis le 31 janvier 1933, est chargée d'organiser les jeux Olympiques de la XIe olympiade ; elle doit aussi organiser cette année-­‐là les Jeux d'hiver de Garmisch Partenkirchen. Le C.I.O. (Comité international olympique) avait confié cet honneur à l'Allemagne en 1931, jugeant qu'elle était sur la voie de la paix depuis les accords de Locarno (signés le 16 octobre 1925 à Locarno, en Suisse). Personne ne pouvait alors prévoir les changements politiques qui allaient survenir en Allemagne. 6 Avec l'arrivée au pouvoir du régime nazi, plusieurs pays demandèrent le boycottage de ces jeux Olympiques (États-­‐Unis et Europe). Des « Olympiades populaires » ont été mises sur pied par la République espagnole à Barcelone, mais elles ne pourront se tenir car les franquistes attaquent la veille même de l'ouverture (Pour en savoir plus, voir l'article guerre civile d'Espagne). De son côté, Hitler voit dans les jeux Olympiques l'occasion idéale de conjuguer l'hymne à la race aryenne et le culte de l'athlète antique. Il trahit les idéaux olympiques en pratiquant une discrimination raciale et antisémite (en accord avec les « Lois de Nuremberg » adoptées à l'unanimité le 15 septembre 1935, qui donnent une base juridique à l'idéologie antisémite nazie). Joseph Goebbels, ministre de l'Information et de la propagande du IIIe Reich, organise avec soin la cérémonie olympique. Il impose le salut nazi et donne aux Jeux une allure grandiose. 49 pays sont représentés par 4 066 athlètes, dont 328 femmes. C'est la plus forte participation depuis la création des Jeux. Un stade monumental, agrémenté de statues gigantesques d'athlètes, accueille 100 000 spectateurs assis. L'hymne olympique composé par Richard Strauss est créé et le parcours de la flamme d'Olympie jusqu'au site des Jeux est instauré. Leni Riefenstahl, la cinéaste officielle des Jeux de Berlin, rend parfaitement compte de cette grande cérémonie nazie dans son documentaire les Dieux du stade (1936). Source : « Histoire des jeux olympiques », extrait d’un article de l’encyclopédie en ligne Larousse, http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/histoire_des_jeux_Olympiques/185985 2. Dans l'histoire olympique moderne encore hésitante, la tenue des Jeux à Berlin, capitale de l'Allemagne nationale-­‐socialiste, marque un tournant, non seulement pour la rénovation olympique mais surtout pour la paix et la démocratie dans le monde. Hitler a voulu les Xe Jeux pour pouvoir les utiliser dans le cadre de la propagande en faveur de son régime. Ces Jeux voient apparaître le porteur du flambeau allumé à Olympie, en Grèce, et transporté jusqu'au site des Jeux. Vingt-­‐cinq écrans de télévision sont installés dans les théâtres de la ville afin de permettre à la population de suivre les épreuves. Pour la première fois, le programme comprend des tournois de handball et de basket-­‐ball pour les hommes. La figure emblématique de ces Jeux demeurera sans conteste, et bien au-­‐delà de 1936, celle du merveilleux sprinter noir américain Jesse Owens, qui remporte quatre médailles d'or, en sprint (100 m, 200 m, 4 × 100 m) et au saut en longueur. (…) Source : ‘Jeux olympiques de Berlin en 1936’, article de l’encyclopédie en ligne Larousse, http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/JO_de_Berlin_1936%C2%A0_X_e_jeux_Olympiques_dét
é/185471 4.2. L’entrée en guerre des USA : discours de Roosevelt à la suite de l’attaque de Pearl Harbor Discours prononcé le 8 décembre 1941 par le président américain Franklin D. Roosevelt
au Congrès des Etats-Unis.
Hier, 7 décembre 1941 - date qui restera marquée d’une honte éternelle - les Etats-Unis
d’Amérique ont été l’objet d’une attaque soudaine et préméditée de la part des forces aériennes
et navales de l’Empire du Japon.
Les Etats-Unis étaient en paix avec cette nation et, à la demande du Japon, menaient encore
avec son gouvernement et son empereur, des pourparlers en vue du maintien de la paix dans le
Pacifique. En fait, une heure après que les escadrilles japonaises eurent commencé à
bombarder Oahu, l’ambassadeur du Japon près les Etats-Unis, et son collègue, transmettaient
au Secrétaire dEtat une réponse officielle à un récent message américain. Bien que cette
réponse affirmât qu’il semblait inutile de poursuivre les négociations diplomatiques en cours,
elle ne contenait ni menaces, ni allusions à la guerre ou à une attaque armée.
On se souviendra que la distance entre Hawaï et le Japon montre clairement que cette attaque
a été préméditée il y a bien des jours ou même bien des semaines. Pendant ce temps, le
gouvernement japonais a délibérément cherché à tromper les Etats-Unis en faisant de fausses
7 déclarations et en exprimant l’espoir que la paix serait maintenue.
L’attaque d’hier sur les îles Hawaï a infligé de graves dommages aux forces militaires et
navales américaines. Un grand nombre d’Américains ont perdu la vie. En outre, on annonce
que des bateaux américians ont été torpillés en haute mer entre San Fransico et Honolulu.
Hier, le gouvernement japonais a également déclenché une attaque contre la Malaisie.
La nuit dernière, les forces japonaises ont attaqué Hong-Kong.
La nuit dernière, les forces japonaises ont attaqué Guam.
La nuit dernière, les forces japonaises ont attaqué les îles Philippines.
La nuit dernière, les forces japonaises ont attaqué l’île de Wake.
Ce matin les Japonais ont attaqué l’île de Midway.
Le Japon a donc déclenché par surprise une offensive qui s’étend à toute la région du pacifique.
Après ce qui s’est passé hier, tout commentaire serait superflu. Le peuple américain s’est déjà
fait une opinion et comprend bien la portée du danger qui menace la vie même et la sécurité de
notre nation.
En ma qualité de commandant en chef de l’armée et de la marine, j’ai donné l’ordre de prendre
toutes les mesures nécessaires à notre défense. Nous nous souviendrons toujours de la nature
de l’agression qui a été commise contre nous.
Peu importe le temps qu’il nous faudra pour refouler cette invasion préméditée; le peuple
américain, fort de son droit, se fraiera un chemin jusqu’à la victoire totale.
Je crois être l’interprète de la volonté du Congrès et du peuple en déclarant que non seulement
nous nous défendrons jusqu’à l’extrême limite de nos forces mais que nous agirons de façon à
être bien sûrs que la menace d’une attaque brusquée de ce genre ne pèsera plus jamais sur
nous.
Les hostilités ont commencé. Il n’y a pas à se dissimuler que notre peuple, notre territoire et nos
intérêts, sont en péril.
Confiants en nos forces armées, nous remporterons l’inévitable triomphe grâce à la résolution
inébranlable de notre peuple. Et que Dieu nous aide!
Je demande au Congrès de déclarer que depuis l’attentat commis par le Japon le 7 décembre,
attentat que rien ne justifie, les Etats-Unis se trouvent en guerre avec l’Empire du Japon.
ROOSEVELT, F.D., discours au Congrès le 8 décembre 1941, discours lisible en ligne
http://ww2.pagesperso-orange.fr/infamy_fr.htm, page consultée le 10 janvier 2015.
4.3. L’armée américaine 1. Les forces américaines (…) Au début de 1939, l’armée américaine (US Army) n’était pas préparée à faire la guerre. Ses ressources humaines et matérielles étaient à peu près les mêmes qu’en 1914. Certes, cette armée avait un état major central à Washington, quelques collèges militaires, et un noyau de réguliers dispersés autant sur le territoire américain qu’à Panama, Hawaï et les Philippines. L’US Army connaîtra une expansion considérable après l’entrée en guerre des USA. Au moment de la capitulation japonaise, l’US. Army aura organisé quatre groupes d’armées possédant 9 armées comprenant 23 corps d’armées. Ces unités totalisent 89 divisions – dont 16 blindées et 5 aéroportées – appuyées par 273 groupes aériens de chasse et de bombardement. Le 15 août 1945, l’effectif de l’armée américaine est de 7,7 millions de soldats et officiers – incluant 100 000 femmes sous les couleurs du Women’s Army Corps (WAC). Cette armée a été puisée dans le bassin 8 des 14 millions de jeunes Américains appelés par le biais du Selective Service Act, ou qui se sont enrôlés volontairement avant 1941. Fait à noter, l’expansion de l’US Army a été inférieure à celle de la Wehrmacht avec ses 17 millions de mobilisés sur une population de 108 millions d’habitants. Cependant, ces comparaisons ne traduisent pas toute la vérité. Il ne faut pas oublier qu’en septembre 1939, Hitler disposait de 104 divisions entrainées et que Staline pouvait compter sur 179 divisions pour s’opposer aux Allemands en juin 1941. Entre-­‐temps, l’effectif de l’armée américaine ne comprenait que 5 divisions totalisant 188500 hommes encadrés par 14400 officiers. C’est à partir de ce noyau de réguliers que va se constituer l’US Army de la seconde guerre mondiale. (…) Source : « Les Etats-­‐Unis et la guerre », extrait du site « la seconde guerre mondiale 1939-­‐1945, http://www.1939-­‐45.net/usa2b.htm; http://www.1939-­‐45.net/usa3.htm#7 Voir la bibliographie, particulièrement fournie : http://www.1939-­‐45.net/bibliogr.htm 2. Document choisi par Alicia Schockert (6G) pour son intérêt analogique : l’inscription des jeunes pour le service national au Canada Source : Etat canadien, « avis concernant l’Inscription nationale, 1940, site www.histori.ca
responsable: Stéphane Fontaine, n° image: 1863,
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/photos/1863.html
9 3. Document choisi par Pauline Jean (6G) pour illustrer l’enrôlement des jeunes dans l’armée américaine : WOODBURN, Tom, Affiche de propagande pour l’entrée en guerre des Etats-­‐Unis en 1941, Ph © Archives Larbor, encyclopédie en ligne Larousse, : http://www.larousse.fr/e
ncyclopedie/images/Affic
he_de_propagande/13155
83 Page consultée le dimanche 11 janvier à 16h32 4.4. L’avion sur lequel servait Louis Zamperini (document proposé par Arnaud Vander Borgt/ 6G) Consolidated B-24 Liberator
Le Consolidated B-24 Liberator est un bombardier lourd américain, conçu par Consolidated
Aircraft de San Diego (Californie). Il est connu dans la société comme le Model 32, et un petit
nombre des premiers modèles sont vendus sous le nom LB-30, pour « Land Bomber ». Le B-24
est utilisé dans la Seconde Guerre mondiale par les forces aériennes et marines alliées, et par
plusieurs branches des forces armées américaines pendant la guerre, établissant un dossier de
guerre particulier avec ses opérations en Europe de l'Ouest, dans le Pacifique, en Méditerranée,
et sur le théâtre des opérations de Chine-Birmanie-Inde.
Souvent comparé au Boeing B-17 plus connu, le B-24 est de conception plus moderne, avec
une plus grande vitesse de pointe, un plus long rayon d'action, et une plus grande charge de
bombes ; toutefois, il est également plus difficile à faire voler, avec des commandes lourdes et
des caractéristiques de vol en formation insuffisantes. L'opinion populaire parmi les équipages
et le personnel général tend à favoriser les qualités de robustesse du B-17 au-dessus de toutes
les autres considérations sur le théâtre européen3. Le placement des réservoirs de carburant
du B-24 partout dans la partie inférieure du fuselage et sa construction légère, conçus pour
augmenter le rayon d'action et optimiser la production à la chaîne, rendent l'avion vulnérable
aux dégâts au combat4. Le B-24 a mauvaise réputation chez les équipages américains pour sa
tendance à prendre feu. Par ailleurs, son « aile Davis », montée en haut du fuselage signifie
aussi qu'il est dangereux d'amerrir ou de se poser sur le ventre puisque le fuselage tend à se
briser5. Cependant, le B-24 fournit un excellent service dans de nombreux rôles grâce à sa
grande capacité d'emport et son long rayon d'action.
La pire mission du B-24 est celle de l'attaque à basse altitude des champs pétrolifères de
Ploiești en Roumanie, le 1er août 1943. Cette mission est un véritable désastre car, d'une part,
elle a été mal organisée et, d'autre part, l'ennemi, sous-estimé, était paré à toute attaque5.
Le B-24 termine la Seconde Guerre mondiale comme le bombardier lourd allié le plus produit de
l'histoire. Avec plus de 18 400 appareils6, la moitié par Ford Motor Company, il reste encore
l'avion militaire américain le plus produit. 10 (…) Parmi les membres d’équipage notables :
Le coureur olympique, et futur prisonnier de guerre et héros Louis Zamperini, a servi comme
bombardier à bord de deux B-24. Le premier, que l'équipage avait appelé Super Man est
endommagé et ils sont réassignés sur le B-24D Green Hornet pour mener des recherches et
des missions de sauvetage. Le 27 mai 1943, l'appareil s'écrase dans l'océan Pacifique. Huit des
11 membres d'équipage sont tués. Zamperini, le pilot Russel A. Phillips et Francis McNamara
survivent à l'accident. Seuls Zamperini et Phillips ont survécu à leur 47 jours à la dérive dans un
radeau de survie sur la mer (information fournie par l’essai de Laura Hillebrand, voir plus haut)
Sources : « Consolidated B-­‐24 Liberator », article de l’encyclopédie en ligne Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Consolidated_B-­‐24_Liberator#cite_note-­‐Hillenbrand-­‐16, page consultée le 11 janvier 2015 . Cet article s’appuie sur les sources suivantes : -­‐ John Andrade, U.S. Military Aircraft Designations and Serials since 1909, Hinckley, Leicestershire, Royaume-­‐Uni, Midland Counties Publications, 1979 -­‐ Allan G. Blue, The B-­‐24 Liberator, A Pictorial History, Shepperton, Surrey, Royaume-­‐Uni, Ian Allan Ltd., 1976 -­‐ Larry Davis, B-­‐24 Liberator in Action, Carrollton, Texas, Squadron/Signal Publications, Inc., 1987 4.5. Les camps de prisonniers japonais pendant la deuxième guerre mondiale 1. Document proposé par Richard Gaudier (6g) Le calvaire des prisonniers (2) : Les camps des Japonais, pires que ceux des Allemands « Un prisonnier de guerre des Japonais… Il tombe malade… on se bat pour avoir sa ration. Il git sur son grabat est ses camarades sont trop affligés eux-­‐mêmes pour même penser à sympathiser… Il couche sur une paille pourrie de puces en été, les insectes volants l’accablent. En hiver, il est gelé continuellement, il n’a pas le courage de se laver… Et cependant, l’espoir fou d’être libre bientôt le fait marcher, agir ». (Georges Verreault) « Nous crevons de faim… Nous n’avons pas beaucoup de manger et, ce qu’il y a, un chien, au Canada, n’en mangerait pas… Je m’ennuie beaucoup. Le Sergent quartier-­‐maître MacDonald meurt. Mort de faim… J’ai vu beaucoup de mes camarades mourir parce qu’ils se décourageaient. Dès qu’ils se décourageaient, bien trois jours après, ils étaient morts. Le moral, fallait pas que ça tombe… » (Bernard Castonguay). Les corps décharnés des Canadiens faits prisonniers par les Japonais démontrent tout le calvaire qu’ils ont enduré. Georges Verreault et Bernard Castonguay ont ceci en commun : tous deux ont été capturés par les Japonais, le 25 décembre 1941, après la défaite des Canadiens à Hong Kong. Tous deux ont été détenus par les Japonais, dans les pires conditions, jusqu’en septembre 1945, soit jusqu’à la capitulation des Nippons à la suite des deux largages de bombes atomiques par les Américains. Tous deux ont, durant toute leur captivité, rédigé un « journal de prisonnier » qu’ils ont réussi à cacher à leurs geôliers et les deux ont vu leur journal de prisonnier publié après leur mort, le premier par son fils et le second par sa femme. Georges Verreault, ancien monteur de lignes de Bell Canada, s’était enrôlé dans le Corps des signaleurs et fut dépêché à Hong Kong pour y installer un réseau téléphonique pour l’usage des forces armées. Bernard Castonguay, quant à lui, s’était engagé dans les Royal Rifles du Canada, régiment de Québec qui comptait 35 à 40 % de Canadiens français bilingues et qu’on avait envoyé à Hong Kong pour s’entraîner et servir de garnison. Les deux furent plongés en pleine guerre deux semaines à peine après leur arrivée. Les récits des deux se ressemblent et sont poignants : « Tous les jours, je perds des forces, je me sens aller. La faim! La sinistre faim, dont on lit dans les romans, nous lui goûtons! Toutes les nuits, je rêve 11 d’un énorme steak avec des patentes pilées royalement crémeuses, du bon catchup (sic) jaune que ma mère faisait sans oublier le délicieux pain blanc, magistralement beurré : le tout arrosé d’une capiteuse tasse de café. Puis une majestueuse crème fouettée avec jello et gâteau chocolat. … » Mais il n’y avait pas que la faim : « Hier après-­‐midi, une petite fille de douze à treize ans essayait de vendre quelque chose à un prisonnier à travers la clôture. Une sentinelle japonaise la vit, elle tira sur la petite qui s’affaissa, une balle dans les reins. Le rascal la chargea sur son épaule, brutalement, et alla la jeter dans un coin de la rue où une vieille femme vint la ramasser… » Pas étonnant qu’on puisse lire « nous sommes prisonniers de guerre et les cochons (les Japonais!) rient de tout leur visage maudit. Je ne peux pas décrire ce que je ressens dans mon cœur! J’ai un vide immense dans l’âme. Je les hais de tout mon cœur!… » La simple vue de photos de ces êtres décharnés nous fait sentir toute la souffrance qu’ils ont vécue pendant plus de 3 ans et demi. Raison de plus de ne pas les oublier. Sources : Pierre VENNAT (journaliste et historien), Le Québec et la seconde guerre mondiale : Le calvaire des prisonniers 2; ; http://www.lequebecetlesguerres.org/le-­‐calvaire-­‐des-­‐prisonniers-­‐2-­‐les-­‐camps-­‐des-­‐
japonais-­‐pires-­‐que-­‐ceux-­‐des-­‐allemands/; page publiée le 22-­‐10-­‐2011, consultée le 11/01/2015 Pierre VENNAT signale les sources suivantes : Bernard Castonguay, avec la complicité de Renée Giard (son épouse), Prisonnier de guerre au Japon (1941-­‐1945), 1995, 212 pages. Georges Verreault, Journal d’un prisonnier de guerre au Japon 1941-­‐1945, 1996, 313 pages. 5. Sources
Les sources détaillées se trouvent en-dessous de chaque document. Merci de vous y reporter.
Dossier intéressant : VION, L., La politique américaine face à la montée des périls : 1933-1941,
http://www.defense.gouv.fr/content/download/150184/1502473/file/Politique%20américaine%2019331941.pdf, page consultée le 9 janvier 2015
Dossier de production très complet sur le film :
http://www.unbrokenmovie.be/fr/uni_unb_production_info_PROD.pdf
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