Dossier de presse : les pneumologues se mobilisent

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Dossier de presse : les pneumologues se mobilisent
1ere JOURNEE MONDIALE
DE LA MESURE DU SOUFFLE
14 octobre 2010
Les pneumologues Français se mobilisent
dans 45 villes de France
Contacts presse : Presse-Papiers - 01 46 99 69 69
Vanessa Lemoine ; [email protected]
Danielle Maloubier ; [email protected]
Jeudi 14 octobre 2010 - Première Journée Mondiale de la Mesure du Souffle
L’European Respiratory Society (ERS)1 organise pour la
première fois une Journée Mondiale dédiée à la mesure du
souffle. La France y participe via la Société de Pneumologie
de Langue Française (SPLF), la Fédération Française de
Pneumologie (FFP) et le Comité National de lutte contre les
Maladies respiratoires (CNMR). Cette action s’inscrit dans le
cadre plus global de 2010, l’Année du poumon baptisé ainsi par
le Forum of International Respiratory Societies (FIRS).
Les maladies respiratoires (cancer du poumon, maladie
pulmonaire obstructive chronique (BPCO), apnée du sommeil,
asthme, tuberculose, etc.) représentent la 3e cause de mortalité
dans le monde. Les professionnels de santé se mobilisent cette
année pour sensibiliser le grand public à l’importance de ces maladies et de leur prévention.
Plus de 70 pays participent à cette Journée dont la France avec plus de 45 villes.
Cette mobilisation internationale est une véritable action de santé publique. Elle permet à de
nombreuses personnes n’ayant jamais bénéficié d’une mesure du souffle, de faire mesurer
leur fonction pulmonaire et d’apprendre que le poumon se préserve et se surveille comme le
cœur.
Cette Journée constitue un signal d’alarme des pneumologues adressé au grand public et
aux pouvoirs publics. Les maladies respiratoires ont été classées par l'OMS parmi les
4 grandes maladies chroniques prioritaires, à coté du cancer, des maladies
cardiovasculaires et du diabète.
Les maladies respiratoires sont en constante augmentation. Selon les derniers chiffres de
l’OMS (2007) :
 300 millions de personnes sont concernées par l’asthme dans le monde
 210 millions ont une BPCO
 D’ici 2020, 68,3 millions de personnes mourront de maladies dont 11,9 millions
suite à une maladie respiratoire.
L’asthme, les cancers bronchiques, la BPCO et autres maladies des poumons affectent la
vie des patients mais aussi celle de leur famille. Ces maladies ont aussi un réel impact
économique à travers les coûts de santé et les arrêts de travail. Les conséquences globales
des maladies respiratoires sont sous-estimées dans le monde et en France. Le manque de
prévention et de reconnaissance est un réel frein dans l’amélioration des traitements, de la
prise en charge des patients et du développement de la recherche.
Pour toutes ces raisons, l’ensemble des professionnels de santé s’unissent afin de faire
progresser la recherche, améliorer le dépistage et la prise en charge des patients.
1
Fondée en 1990, L’ERS est une organisation internationale à but non lucratif qui compte
plus de 10 000 membres dans 100 pays. Son objectif est d’informer et de sensibiliser le
grand public aux maladies respiratoires.
Point de vue d’expert
Pr Thierry Chinet, pneumologue au CHU d’Ambroise Paré
Délégué national auprès de l’ERS (European Respiratory Society)
Pour quelle raison, l’ensemble des pneumologues se mobilise
le 14 octobre prochain ?
C’est une mobilisation mondiale ; la Fédération Internationale des
Sociétés Savantes qui s’intéressent aux maladies respiratoires a
constaté une augmentation de ces maladies et a décrété l’année
2010 année du poumon. En termes de mortalité et de coût de santé,
ces maladies se classent juste derrière les maladies
cardiovasculaires. Pourtant on en parle beaucoup moins. Les pneumologues souhaitent
sensibiliser le grand public et les pouvoirs publics à l’importance de la santé respiratoire
dans tous les pays. En France, nous relayons cette campagne « 2010, l’année du poumon »
dont le point d’orgue est le 14 octobre, date de la première journée mondiale de la mesure
du souffle. L’objectif principal de cette initiative est de faire connaître la mesure du souffle. Il
s’agit d’un examen simple qui permet de détecter les maladies respiratoires et de les
surveiller. Si on ne mesurait pas la tension aussi régulièrement chez les patients, nombre de
personnes atteintes d’hypertension artérielle ne seraient pas identifiées et traitées, et donc
seraient exposées à des complications redoutables. Pour les maladies respiratoires, c’est le
même schéma. Aujourd’hui, malheureusement, le diagnostic est encore trop tardif, les
patients arrivent dans nos consultations et nos hôpitaux à des stades déjà avancés de leurs
maladies respiratoires.
Est-ce un état d’urgence ?
Oui, en France, on observe des chiffres en forte hausse pour les cancers bronchiques, et
une forte prévalence de l’asthme et de la BPCO… Il y a un véritable problème de sousestimation de ces maladies et de leur impact. Cette augmentation des maladies respiratoires
est liée aux conditions de vie et à la qualité de l’air que l’on respire, au tabagisme, à la
pollution atmosphérique, à certaines conditions de travail, aux allergies…
Plus de 70 pays participent à cette campagne pour une vraie prise de conscience face à une
situation grave en terme de santé publique.
Y a t il des pays plus en avance que nous dans le dépistage des maladies
respiratoires ?
Effectivement, certains pays européens, comme le Danemark par exemple, développent une
réelle démarche de prévention et de suivi des maladies respiratoires. La mesure du souffle
est réalisée plus fréquemment, notamment par le médecin généraliste.
A quel âge doit-on surveiller son souffle ?
A partir de 40 ans pour tous les adultes tabagiques, et pour tous patients qui présentent des
signes respiratoires quel que soit l’âge. Aucun signe n’est anodin. L’asthme peut avoir des
formes atypiques qui sont parfois difficiles à diagnostiquer sans cette mesure. La mesure du
souffle est utile non seulement au dépistage des maladies respiratoires mais aussi pour en
évaluer le retentissement, la sévérité, l’évolution et pour guider le traitement.
Qu’est-ce que la mesure du souffle ?
La spirométrie est une méthode courante de mesure de la fonction pulmonaire. Il s’agit d’une
méthode simple, rapide et indolore. Elle mesure en particulier la quantité (volume) et/ou le
flux d’air inspiré ou expiré par les poumons. La spirométrie s’effectue à l’aide d’un
spirométre. Le test est rapide, il suffit de respirer normalement, puis de gonfler et vider ses
poumons au maximum puis enfin souffler le plus fort et le plus vite possible dans l’appareil
qui est équipé d’un embout buccal jetable. L’ensemble du test ne dure que quelques minutes
et le résultat est immédiat.
Les maladies respiratoires que l’on dépiste
L’asthme
L’asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui se traduit par une sensibilité
excessive de celles-ci (hyperréactivité bronchique) à certaines stimulations telles que le
contact allergique, le froid, le tabac, la pollution atmosphérique…
En France, l’asthme concerne 3,5 millions de Français dont un tiers d’enfants.
Actuellement, 7 à 10 % des enfants et 5 à 6 % des adultes sont concernés par la maladie
asthmatique. Ces chiffres, pourtant considérables, ne tiennent pas compte du nombre élevé
de cas d’asthme méconnus, c’est-à-dire réels mais non diagnostiqués.
Sont notamment souvent méconnues les formes atypiques de l’asthme comme les
bronchites sifflantes à répétition et la toux sèche chronique…
L’asthme se manifeste dans 10% des cas après l’âge de 60 ans.
Chaque année en France, 1500 à 2000 personnes meurent de l’asthme. Ces décès
pourraient être évités dans leur grande majorité.
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
La BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) est une maladie respiratoire qui
touche les poumons et les bronches. Sa lente évolution provoque à terme une insuffisance
respiratoire chronique. La principale cause de cette maladie est le tabac 1.
LA BPCO se caractérise par :
 Une atteinte des bronches entrainant une inflammation. On parle de bronchite chronique
: l’inflammation et l’encombrement des bronches combinés diminuent le passage de l’air
dans les poumons
 Un emphysème dû à une destruction du tissu pulmonaire.
On compte en France :
 3,5 millions de personnes atteintes en France, soit 6 à 8% de la population adulte 1 ;
 Plus de 40 000 nouveaux malades par an en « affection de longue durée » (ALD) pour
insuffisance respiratoire chronique due à la BPCO1 ;
 100 000 BPCO sévères nécessitant une oxygénothérapie et/ou une ventilation à
domicile 1.
Dans plus de 80% des cas, le tabac est le principal responsable de cette pathologie. Dans
20% des cas, l’exposition professionnelle en est la cause. 1
La BPCO atteint les adultes de plus de 45 ans et augmente de fréquence avec l’âge 1.
L’asthme et la BPCO sont les deux principales pathologies pouvant être dépistées à travers
une mesure du souffle auxquelles s’ajoutent d’autres maladies moins fréquentes comme la
fibrose pulmonaire ou la mucoviscidose.
1.Etat des lieux de la BPCO en France en 2005 , Rev Mal Resp 2006 ;23 :8S9-8S12
10 raisons de faire mesurer son souffle
1. Vous vous essoufflez rapidement en montant les escaliers
2. Vous travaillez dans une ambiance empoussiérée, au contact de toxiques
3. Vous avez l’impression de manquer d’air par moment
4. Vous avez plus de 40 ans
5. Vous fumez depuis plus d’un an
6. Vous constatez une perte d’endurance lors de vos activités sportives
7. Vous toussez régulièrement
8. Vous crachez du mucus ou du sang
9. Vous avez déjà été traité pour une maladie respiratoire
10. Vous avez déjà eu des problèmes pulmonaires
5 conseils pour mieux respirer
1. Arrêter de fumer : le tabac est l’un des principaux ennemis de nos poumons et de ceux
de notre entourage.
2. Faire de l’exercice : Il est recommandé de faire au minimum 30 minutes de marche par
jour pour préserver sa capacité pulmonaire.
3. Surveiller son alimentation : Pour préserver sa bonne capacité respiratoire, il est
important de garder son poids idéal. Etre en surcharge ou sous-charge pondérale
impacte notre capacité pulmonaire.
4. Se faire vacciner contre la grippe et le pneumocoque : Eviter les infections en
suivant les règles d’hygiène pour diminuer les risques de contracter un virus. Il est
important de protéger les poumons de toute agression supplémentaire.
5. Mesurer son souffle régulièrement. Si le spiromètre permet de dépister les maladies
respiratoire et il est aussi un précieux indicateur de l’évolution de notre capacité
pulmonaire.
La santé respiratoire, un enjeu majeur pour l’avenir
Lancé en janvier 2010, dans la dynamique
générale de l’année mondiale du poumon, le
Fonds de Dotation “ Recherche en Santé
Respiratoire ” est une initiative de l’ensemble
des organisations pneumologiques françaises
impliquées dans la recherche. Elle traduit la volonté de la pneumologie française de s’unifier
autour du financement de la recherche. Ce fonds a pour principal objectif de rassembler et
de distribuer des financements privés, afin de soutenir des projets de recherche dans le
domaine respiratoire, de la biologie fondamentale aux applications cliniques et de santé
publique. Dans ce cadre, son premier appel d’offres comportera un important volet “
environnement ”.
Par ce choix stratégique, le Fonds entend clairement afficher la préoccupation de la
pneumologie vis-à-vis de l’influence de l’air que nous respirons sur notre santé. En effet, l’air,
vecteur de l’oxygène indispensable à la vie, transporte aussi de multiples particules, inertes
et vivantes, qui sont inéluctablement inhalées. Elles peuvent alors avoir des effets délétères
locaux, sur l’appareil respiratoire (la classique silicose des mineurs de charbon, la
tuberculose, le cancer bronchique du tabac, le mésothéliome de l’amiante), ou généraux (on
dit “ systémique ”), en accédant au travers des poumons à la circulation sanguine (les effets
cardiovasculaires des particules diesel, la grippe ou la variole, la toxicité du tabac sur le
foetus...). Cette problématique fait l’objet d’une prise de conscience actuellement de plus en
plus prégnante que la pneumologie française veut mettre en exergue de sa politique de
recherche. Parmi les sujets les plus actuels appelés à connaître des développements
importants, la production et l’utilisation des nanoparticules sera l’un des principaux moteurs
du développement de l’industrie des matériaux nouveaux au 21ème siècle, certaines
analyses économiques chiffrant en centaines de milliards d’euros les perspectives annuelles
de ce domaine à un terme aussi proche que 2011-2012. Or les propriétés physiques mêmes
des nanoparticules en font de parfaites candidates à une entrée dans l’organisme par voie
respiratoire. Il est donc crucial d’amasser autant de connaissances que possible sur leurs
effets biologiques, très vite, pour éviter de reproduire la funeste histoire de l’amiante. Il s’agit
d’un axe prioritaire pour le Fonds de Recherche en Santé Respiratoire.
LES ORGANISATEURS EN FRANCE
La SPLF est une société savante dont l'activité se fonde sur un conseil
scientifique. Des groupes de travail spécialisés, 26 au total, (infectiologie,
tabacologie, oncologie, etc..) se réunissent régulièrement pour promouvoir des
études, contribuer au programme du congrès annuel, élaborer des
recommandations. La SPLF compte aujourd’hui 1 500 membres, tous
pneumologues de langue française, et exerçant une activité libérale, hospitalière
ou hospitalo-universitaire en France et dans une cinquantaine de pays étrangers.
La Société de Pneumologie de Langue Française a pour mission d’étudier les maladies
respiratoires sous tous leurs aspects. Ses actions sont multiples : formation et
perfectionnement des pneumologues, promotion de la recherche et de l’enseignement de la
spécialité, élaboration et mise en œuvre de programmes de lutte contre les maladies
respiratoires. La SPLF a aussi vocation à mettre en place la prévention au travers d’actions
de sensibilisation, de dépistage et d’éducation thérapeutique de maladies respiratoires
comme l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les maladies
professionnelles.
La Fédération Française de Pneumologie (FFP), fondée en octobre 2005,
réunit l’ensemble des associations de pneumologie, Société de pneumologie de
langue française, syndicats (SAR et SPH), Comité national de lutte contre les
maladies respiratoires, associations locales et régionales de pneumologues.
L’objectif est d’associer l’ensemble de la profession dans une réponse
cohérente et consensuelle aux nouvelles règles de formation et d’accréditation
des médecins. La FFP est également un interlocuteur privilégié des tutelles et de diverses
instances.
La FFP, organisme dont l’agrément vient d’être reconduit pour l’évaluation des pratiques
professionnelles, est devenu également l’organisme agréé de référence dans le domaine de
la formation médicale continue pneumologique.
Le Comité National contre les Maladies Respiratoires est une
association type loi 1901, créée en 1916 par Léon Bourgeois (Prix
Nobel de la Paix en 1920), pour soigner les « Poilus » gazés dans
les tranchées. Le Comité National contre les Maladies Respiratoires
est reconnu d’utilité publique dès sa création.
Sa mission : la promotion de la santé respiratoire et la protection du Poumon. Son ennemi
public N°1 : le tabac.
Le C.N.M.R. est entièrement indépendant et fonctionne exclusivement grâce à la générosité
de nombreux donateurs.
Son activité s’organise autour de 3 axes de travail majeurs, relayée par un réseau
dynamique de Comités Départementaux contre les Maladies Respiratoires
 Aide sociale aux malades
 Soutien à la recherche scientifique en Pneumologie
 Information et prévention du grand public et des patients sur les maladies
respiratoires et leurs facteurs de risque.
Avec le soutien