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Assurance
Banque 2.0
&
N° 10 • 2014 • 18 €
Dossier
Enquête
Comptabilité technique
d’assurance : un composant
métier à part entière
En toute liberté
La révision de MiFID :
Un accord de principe face
aux enjeux de sa mise en
œuvre opérationnelle
directeur marketing,
Cincom ChannelStream
Yvonne Schickel,
“
Stratégie
Wallix : un acteur plein de
privilèges pour la banque
et l’assurance
“
La dématérialisation
à l’heure du digital
à tout va
Le numérique s’impose désormais
à tous les secteurs d’activité.
Grand angle
À bâtons rompus
Avec Olivier Sentis,
consultant indépendant
Le recours à l’Outsourcing
est appelé à se banaliser
PORTRAIT
Véronique Aboghe,
experte en gestion
de la relation client
Swiss Life
modernise ses Data Centers
Assurance
Banque 2.0
N°10 • 2014
&
Magazine édité par CAPA Invest • 23 rue du Départ - 75014 Paris
Grand angle
Swiss Life modernise ses Data Centers .................................................................. 5
À bâtons rompus
Avec Olivier Sentis, consultant indépendant :
Le recours à l’Outsourcing est appelé à se banaliser ................................... 9
Portrait
Véronique Aboghe, experte en gestion de la relation client
.................
15
Dossier
La dématérialisation à l’heure du digital à tout va ...................................... 11
• Rédacteur en chef :
Emmanuel Mayega
06 78 55 12 13
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• Secrétariat de rédaction
Régie publicitaire
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09 50 81 21 86
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• Ont collaboré à ce magazine :
Emmanuel Mayega
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• Crédits photos :
© DR ; © photo-libre.fr
Soirée Léon Cogniet du mardi 14 janvier 2014 au Musée Cernuschi
Quelques personnes représentées ................................................................... 16
Enquête
Comptabilité technique d’assurance : un composant métier à part entière................................................................................................................................................18
Stratégie
Wallix : un acteur plein de privilèges pour la banque
et l’assurance......................................................................................................................... 22
Stratégie : Consistent tisse sa toile dans la relation client
...................
23
Fico : contribuer à la sécurisation des transactions bancaires ............ 24
Compart poursuit sur sa lancée ................................................................................ 25
Reportage
Ciprés Vie aborde l’avenir avec de nouvelles couleurs .............................. 26
En toute liberté
La révision de MiFID : Un accord de principe face aux enjeux de sa
mise en œuvre opérationnelle ................................................................................... 27
Pourquoi le marketing est sur le front de la révolution
du Big Data dans l’entreprise ..................................................................................... 29
2013 • n°9 • Assurance & Banque 2.0 • 3
Compter sans (se) tromper
Édito
“
T
Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef
Les éditeurs sont
donc prêts pour
accompagner leurs
clients dans ce saut
“
vers le connu :
la vérité des chiffres.
ransparence et pression réglementaire obligent, la gestion des entreprises doit, plus que jamais, être sans faille. Si cela passe par l'adaptation des processus aux exigences de Solvabilité 2 dans l'assurance et de
Bâle III dans le monde bancaire, il est nécessaire de partir sur de bonnes données pour ne pas (se) tromper. De ce point de vue, rien de mieux qu'une comptabilité technique digne de ce nom.
Si la quasi-totalité des assureurs dispose d'un outil de comptabilité générale, il
en va autrement pour la version métier de cette fonction. Selon certains observateurs, beaucoup d'acteurs auraient mis en place des interpréteurs chargés
d'échanger les données de comptabilité métier avec le système de comptabilité
générale. De l'aveu même de certains porteurs de risques, la compta technique
a longtemps fait figure de parent pauvre de leur système d'information métier.
Du coup, les résultats des opérations réalisées ne disent pas toujours la vérité
sur les activités. Pire, ils sont parfois en contradiction avec les autres chiffres
de l'entreprise. Des situations que l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de
résolutions) a parfois dénoncées lors de certaines études quantitatives d’impact
(QIS). Et pour cause, une telle situation assombrit la volonté de transparence.
Conscients de ces difficultés, certains éditeurs préconisent des modules de
comptabilité technique comme alternative à un existant souvent développé en
spécifique à partir de technologies obsolètes. La particularité de ces solutions
du marché est de proposer en natif des procédures paramétrables et une table
comptable métier exploitable à des fins décisionnelles pouvant alimenter les
outils dédiés au reporting réglementaire. Bien entendu, leur mise en place fait
l'objet d'un chantier à part entière, s'agissant d'un outil métier au même titre
que les autres modules du progiciel.
Les éditeurs sont donc prêts pour accompagner leurs clients dans ce saut vers
le connu : la vérité des chiffres. Du côté de cette offre, ITN se distingue tout particulièrement à travers sa volonté de proposer une solution en Stand alone.
Une offre à part entière qui peut être déployée dans un contexte Cleva, son architecture technico-fonctionnelle, ou alors dans un environnement hétérogène
où il prendra en main la gestion de toute la comptabilité technique avec, à la
clé, une alimentation du système de comptabilité générale à travers des liens
en web services.
Derrière cette mobilisation des fournisseurs se confine une conviction : les assureurs ne sauraient plus longtemps faire l'économie d'un tel composant dans
leurs chaînes informatiques. Ce d'autant plus qu'il joue un rôle déterminant
dans la comptabilisation des promotions orchestrées par la direction marketing,
par exemple. Celle-ci a beau proposer des contrats émaillés de mois gratuits, si
le système de comptabilité métier ne suit pas, à un moment donné, la traçabilité
en prendra un sacré coup et avec elle toute la société. Sans alarmisme, gare à
n
l'Autorité de contrôle.
Emmanuel Mayega
4 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
Grand angle
Swiss Life
modernise ses Data Centers
Présent sur un marché fortement concurrentiel,
l’assureur s’est doté, en deux ans, de nouveaux
moyens technologiques en vue de peser sur ses
charges de structures et d’être plus compétitif.
Rationalisation du mainframe, virtualisation des
architectures intermédiaires et refonte du stockage
ont émaillé cette mutation qui s’étend jusqu’à la
couche cliente du système d’information. En prime la
sécurisation de cet instrument de production, de
conquête et de fidélisation des assurés à travers la
mise en place d’un plan de continuité informatique
(PCI) redondant au siège francilien du groupe.
C
onformité à l’état de l’art.
Ainsi peut être résumée la
finalité du programme de
modernisation du système d’information de Swiss Life. Amorcé en
2010, il affecte tous les compartiments de ce dispositif. L’objectif de
l’assureur est de s’appuyer sur un
outil émaillé de composants de dernière génération aptes à accompagner son développement sur un
marché concurrentiel. Avec, en toile
de fond, une maîtrise des coûts informatiques et un renforcement de
la sécurité/disponibilité des moyens
de production et d’interaction avec
les assurés.
Mener à bien un tel projet structurant nécessitait une réflexion en
amont, l’objectif étant d’opérer les
choix pertinents. « En 2010, nous
avons entrepris de poser un regard
critique sur notre système d’information, à commencer par le système
central adossé à une plateforme
mainframe zOS (z9BC). Parmi les
constats effectués, des pics de
consommation batch enregistrés la
nuit, ce qui n’était pas normal ; d’autre part, nous voulions élargir notre
fenêtre transactionnelle », explique
Denis Bourdon, directeur de la gouvernance IT, des opérations et des
achats. Corollaire, si le maintien de
l’existant centralisé avait un sens, il
fallait optimiser cette plate-forme.
Avec pour finalité l’augmentation de
sa disponibilité grâce à des temps
de réponse plus performants et une
fenêtre batch réduite ; maîtriser les
coûts informatiques associés et tout
particulièrement diminuer la facture
des logiciels du fait de la réduction
de la puissance de la machine.
Préconiser des
améliorations potentielles
Aboutir à un tel résultat nécessitait
le recours à un outillage dédié.
« Notre connaissance des solutions
Denis Bourdon,
directeur de la
gouvernance IT
du marché nous a permis de sélectionner rapidement un système au
sein d’une offre somme toute réduite. Il s’agit de Strobe de l’éditeur
Compuware, retenu pour « ses capacités éprouvées en environnement
mainframe ». Après quelques jours
d’intégration, l’équipe projet a procédé à une pré-étude qui a permis
d’identifier les processus les plus
consommateurs par transaction, par
module applicatif ou système et par
programme ainsi que les accès aux
bases de données DB2 déployées
par l’assureur en central. Au-delà de
la richesse fonctionnelle de cet outil,
« son mode d’installation nous a séduits. L’intégration de Strobe sur zOS
est simple et non intrusive sur les
applications. Tandis que l’échantillonnage sur 15 minutes permet
d’obtenir rapidement une vision initiale d’ensemble des consommations de ressources », précise Denis
Bourdon.
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 5
Grâce à ces changements, l’équipe
en charge du projet est en mesure
d’établir les préconisations d’améliorations potentielles, pour atteindre
les résultats escomptés. Parmi lesquels l’ajout d’index dans DB2, l’optimisation des ordres COBOL et SQL
gourmands en ressources, ou encore un meilleur paramétrage des
options systèmes. Ces préconisations sont quasi-systématiquement
appliquées ; toutefois, elles offrent
la possibilité à l’assureur de définir
et prioriser les actions dont le rapport gain/charge est le meilleur.
de l’éditeur. Pour finir, 20 % d’efforts
nous ont permis d’engranger 80 %
de gains », constate Denis Bourdon.
Fort de tels résultats couplés à une
surveillance constante des applications avec Strobe, l’assureur peut
maintenir le cap de ses objectifs. Et
ce dès le début de l’année 2012. Sur
ces jalons, il a pu « downsizer » son
“
Le temps de réponse moyen
par transaction a baissé de 30 %
Strobe pour un ROI
en moins d’une année
Conduit tout au long de l’année
2011, ce chantier a permis à Swiss
Life de proposer à ses utilisateurs et
à sa direction informatique un environnement central moins onéreux et
apte à s’aligner sur la stratégie du
groupe. Plus d’un an après, l’assureur est à même de dresser un bilan
de l’exploitation de Strobe : positif.
La consommation totale MSU (Million Service Units) affiche une baisse
de 20 % quand le temps moyen CPU
par transaction a dévissé de 40 %.
Le temps de réponse moyen par
transaction a également baissé de
30 %. Résultat : une réduction de la
fenêtre d’exécution batch de deux
heures, avec pour impact l’extension
de la plage d’exécution du transactionnel mainframe dans les mêmes
proportions. D’autre part, le coût de
possession (facturation des composants MLC) a baissé de 15 % après
cette opération coup de poing. « En
un an, nous avons pu rentabiliser
l’acquisition du composant de Compuware désormais maîtrisé en interne, après un accompagnement
mainframe au profit d’un modèle
z114, un système plus compact devenant alors suffisant dans le cadre
de son activité et de ses transactions journalières. Du reste, l’intégration de Strobe a
été pour l’assureur l’occasion de
mettre en place de bonnes pratiques
en matière de développement de
code, une activité importante mais
qui ne justifie pas une analyse de
performance à la semaine. Du coup,
l’outil de Compuware est exploité à
un rythme trimestriel, dans le cadre
d’une campagne de mesures ou en
analyse spot en cas d’incident.
Rénover les Data Centers
Son poumon informatique stabilisé
en 2011, Swiss Life a pu poursuivre
la modernisation de son architecture
en s’attaquant à ses autres couches
Un projet conduit en flux tendus
Appel d’offre : 2ème semestre 2012
• Choix du prestataire en décembre 2012
• Réception du matériel en février 2013
• Démarrage de la phase d’intégration début mars 2013
• 1ère mise en production en juillet 2013
• Derniers réglages fin Septembre 2013
E. M.
6 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
architecturales. « Car au-delà de
l’évolution de notre site central, il fallait moderniser nos Data centers de
Roubaix et de Levallois », explique
Denis Bourdon. Ces deux espaces
étaient équipés de composants architecturaux datant de quatre ans,
qu’il s’agisse de serveurs, d’outils de
sauvegarde, de stockage. Avec, en
“
Grand angle
toile de fond, l’extension de continuité informatique sur la partie distribuée. Pour mener à bien un tel
projet critique, l’assureur s’est adjoint les compétences de l’intégrateur MTI.
La cartographie de l’architecture a
permis de mettre en exergue une
montée en puissance de serveurs
(400 physiques et autant de virtuels) ; quant à l’infrastructure de
stockage, elle montrait des signes
de vieillissement en termes de performances et de capacité ; enfin, les
outils de sauvegarde étaient à
l’image des autres composants de
cette architecture intermédiaire : à
moderniser, compte tenu des nouveaux systèmes disponibles sur le
marché.
Le cahier des charges établi en vue
de la refonte de cet existant prévoyait
quatre points critiques : l’amélioration des performances et l’augmentation de la capacité de stockage ;
l’amélioration de la réactivité à délivrer des environnements virtualisés ;
la mise en œuvre d’outils d’aide au
diagnostic et à la gestion de la capacité ; enfin, la sécurisation du PCI sur
un site distant.
Sur cette base, un appel d’offres a
été lancé en 2012, en vue de l’acqui-
sition de nouveaux composants appelés à constituer la nouvelle architecture technique du groupe. La
solution retenue est celle d’un dispositif adossé à deux VSPEX d’EMC.
Côté stockage, une solution VNX
5700 de 135 To a été intégrée pour
le SAN et un composant VNX 5300
de 25 To est dédié au NAS. Cette
architecture déployée sur le Data
center roubaisien du groupe est doublonnée en région parisienne, espace de secours où est mis en
œuvre le PCI. Les deux salles
blanches se répliquent entre elles.
Côté serveurs, VMWare a été reconduit comme éditeur : VMware 5.X à
Roubaix et VM Site Recovery Manager sur le site de Levallois. Deux systèmes Cisco UCS (un par site)
viennent compléter ce dispositif.
Quant au volet sauvegarde, il a été
marqué par de forts changements :
migration vers EMC Networker et pilotage des sauvegardes à travers
EMC Data protection Advisor sachant que la sauvegarde sur disque
avec DataDomain (réplication d’un
second DataDomain sur Levallois)
d’une capacité de 64 To, a été mise
en place complétée par une petite
solution robotique pour la sauvegarde à long terme.
DSI SwissLife : 250 personnes
(180 internes + 70 prestataires)
• 600 serveurs et 3000 postes de travail
• 150 applications principales
• 20 personnes de la DSI formées sur ce projet par MTI et EMC
E. M.
réseau/sécurité de notre infrastructure mais nous avons d’ores et déjà
atteint nos principaux objectifs : disponibilité du service, performances
et capacité à mettre en place un PCI
dans des délais toujours plus courts.
Notre infrastructure est pérennisée
jusqu’à horizon 2015 ».
Les facteurs de réussite d’un tel
chantier sont, pour le directeur des
opérations IT de Swiss Life, pluriels :
« Il y a eu une très forte implication
des équipes de Swiss Life aux côtés
de MTI. Nous nous sommes fixés
une cible architecturale, un cap et
nous nous y sommes tenus. Grâce à
son expertise technique, l’équipe
MTI a été en mesure de comprendre
rapidement nos besoins et a été pertinente quant à ses propositions afin
d’assurer une cohérence globale du
projet. Il est très rare, lorsqu’un pro-
“
Conduire un tel chantier
en à peine neuf mois est une performance
“
En moins d’un an, ce projet a été
mené, à un rythme record (cf. encadré p. 6). Selon Denis Bourdon
« ficeler et conduire un chantier de
cette dimension en à peine 9 mois
relève à mes yeux de la performance. Si, aujourd’hui, il nous reste
encore quelques réglages à effectuer, le projet est un réel succès.
Il nous faut adresser le volet
jet de cette envergure touche à son
terme, de voir perdurer une si bonne
entente entre les équipes internes et
le fournisseur ! »
Cryptolog pour la signature
électrique
Par ailleurs, le choix de ces outils, s’il
n’était pas dicté par les exigences en
termes de Green IT, prend toutefois
en compte cette problématique. Les
nouvelles solutions consomment
moins et permettent donc au groupe
de réduire son empreinte carbone.
Outre ce paradigme écologique,
celui de la connaissance généralisée
du client est également abordé avec
davantage d’aisance. Swiss Life a
ainsi acquis une solution de gestion
des Big data, en l’occurrence l’architecture Netezza d’IBM. « Cette base
va nous permettre d’analyser
nos produits et d’asseoir une meilleure connaissance de notre portefeuille et de nos clients », explique
Denis Bourdon.
Enfin, le client interne n’est pas en
reste dans cette opération de modernisation. Les utilisateurs sont
désormais équipés de postes de travail mobile de nouvelle génération,
espace dans lequel ils accèdent à
une solution de communication unifiée ; quant au réseau de distribution, il va bénéficier de tablettes PC
hybrides sous Windows 8 assorties
d’un module de signature électronique (en l’occurrence la solution
Cryptolog) pour permettre la souscription dématérialisée des contrats.
Cette solution fait pour l’heure l’objet
d’un pilote impliquant une quarantaine d’apporteurs salariés et sera
généralisée au 1er semestre.
En faisant appel à des technologies
conformes à l’état de l’art et intégrées par des partenaires maîtrisant
les exigences métiers du monde de
l’assurance, Swiss Life s’est donné
les moyens technologiques évolutifs
aptes à soutenir sa stratégie d’expansion. Un atout dans un environnement fortement concurrentiel. n
Emmanuel Mayega
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 7
Beazley : contrer les cyber-attaques
avec des services à valeur ajoutée
Il est lointain, le temps des premiers contrats d’assurance
relatifs à la cyber-sécurité. Fortement marqués par une
approche centrée sur les garanties, ils ont montré leurs
limites face aux attentes des entreprises.
T
enant compte de cette réalité, Beazley a adapté sa stratégie. S’inspirant des sinistres qu’il a traités
outre-Atlantique, l’assureur spécialiste a
renforcé son offre avec des services à
forte valeur ajoutée. « Les entreprises
font face à des cyber-risques complexes.
Outre la protection de leurs données sensibles, elles doivent être capables de redémarrer spontanément leur activité
après sinistre, tout en ayant résolu le plus
rapidement possible tout préjudice causé
à leurs clients. Les offres de base ne suffisent plus. En plus de la garantie financière, il faut intégrer gestion de crise et
assistance. C’est le cas avec Beazley
Breach Response », explique Jimaan
Sané, souscripteur cyber-risques chez
Beazley. Cette solution permet aux assu-
rés de sous-traiter l’intégralité de leur gestion de crise à Beazley par le biais d’une
cellule dédiée.
Beazley Breach Response intègre une panoplie de services à valeur ajoutée. Beazley coordonne des professionnels de la
sécurité et de l’investigation numérique.
Des experts juridiques se chargent d’encadrer l’entreprise quant à ses responsabilités, droits et devoirs. La rédaction et
l’envoi de mailing aux clients pour les informer de l’incident est prise en charge.
Une plateforme téléphonique est également mise à disposition. En effet, l’expérience a montré que les consommateurs
se précipitent rapidement sur leur téléphone pour en savoir davantage. « En
complément, nous prévoyons une veille
Internet pour rassurer le client et le fidéli-
ser. Le groupe Target aux USA a subi une
attaque avec violation des données de 70
millions de consommateurs. Ce service
est onéreux, le traitement de ce dommage aurait pu mettre à mal cet acteur.
Cela prouve qu’il est nécessaire de
s’adosser à un partenaire assureur sachant proposer une offre globale prenant
en compte le bon déploiement de ses
services. », soutient Jimaan Sané.
Sur un marché français où les cyber-attaques se multiplient, le recours à cette
nouvelle approche qui combine garanties
et services est désormais incontournable.
Pour autant, seule la pratique de terrain à
travers la gestion de cas concrets permet
de garantir aux entreprises une meilleure
réponse aux cyber-attaques. « Notre implication dans la gestion de tels incidents
aux USA nous confère une légitimité différenciatrice », conclut Jimaan Sané. En
effet, l’assureur en est actuellement à la
résolution de son 1 000ème sinistre dans
ce secteur.
n
Pour en savoir plus, retrouvons-nous :
Le mercredi 12 mars de 8 h 30 à 10 h à la Villa Maillot,
142 avenue de Malakoff 75016 Paris
Organisé par Beazley, en partenariat avec le magazine Assurance & Banque 2.0, ce petit-déjeuner aura pour thème :
« Une perte de données n’est pas toujours une catastrophe, si elle est bien gérée »
Le 16 janvier dernier, Orange a été l’objet d’une cyber-attaque, affectant les données personnelles de 800 000 de
ses abonnés internet. Alors que les entreprises ne cessent de dématérialiser leurs données, les failles informatiques
sont de plus en plus nombreuses. Le risque zéro n’existe pas et l’assurance représente aujourd’hui un nouvel outil
de financement du risque en venant compléter la politique des systèmes de sécurité informatique.
Nous dresserons une cartographie des enjeux pour l’entreprise, ses responsabilités juridiques ainsi que l’évolution
de la couverture de ce risque.
Emmanuel Mayega, journaliste au magazine Banque & assurance 2.0 animera ce débat accompagné de Jimaan
Sané, expert en cyber-risques chez Beazley qui répondra à vos questions.
Merci de nous confirmer votre présence avant le 21 février à l’adresse [email protected]
8 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
“
D
iscours ambiant. Les assureurs parlent abondamment
du digital et de la stratégie
associée. Afin de comprendre leur
stratégie et le regard qu’ils portent
sur le numérique, A&B 2.0 a rencontré Olivier Sentis. L’homme a dirigé
plusieurs compagnies d’assurancevie de taille intermédiaire en France
et à l’étranger. Partant de son expérience, il se livre, pour notre lectorat,
à une analyse prospective de l’impact des évolutions technologiques
sur les métiers de la gestion de l’assurance-vie.
Assurance & Banque 2.0 : Quel regard posez-vous sur les conséquences des évolutions technologiques sur le secteur de l’assurance-vie ? La prise en compte du
digital va-t-elle être une contrainte
financière démesurée pour les
assureurs de taille modeste ?
Olivier Sentis : La course à la taille
continuera de manière importante,
pour des raisons de visibilité, de
crédibilité et de sécurité perçue.
Néanmoins, l’écosystème de l’assurance-vie avec sa diversité d’offres
permet le maintien d’acteurs de
niche, orientés sur des cibles de clientèles ou des spécificités produits.
En fait, cette industrie est paradoxalement faiblement capitalistique. Si,
bien entendu, des capitaux propres
règlementaires importants sont
nécessaires, ils sont relativement
proportionnels à l’activité. Les investissements humains, informatiques
et matériels sont, pour cette industrie, relativement proportionnels et
l’évolution technologique ne devrait
pas changer cet état de fait, bien au
contraire !
Il faut néanmoins souligner l’exception des opérateurs ayant une très
faible activité qui doivent justifier
d’un capital et d’investissements minimum, ces derniers n’étant compatibles qu’avec une certaine taille
critique.
A. & B. 2.0 : Pour la plupart des acteurs, la prise en compte de la complexité du métier nécessite des
investissements informatiques de
plus en plus lourds qui devront être
amortis par un chiffre d’affaires
conséquent. Qu’en pensez-vous ?
O. S. : C’est indubitable pour les opérateurs qui souhaitent maîtriser
seuls en interne l’ensemble de leur
chaîne informatique. Ce besoin est
compréhensible pour ceux qui veulent contrôler les risques associés.
Néanmoins une telle attitude me
© CAPA Conseil
Le recours à l’Outsourcing
est appelé à se banaliser
Olivier Sentis,
consultant indépendant
coûts ; le recours à des prestations
externes me paraît incontournable.
L’acquisition de progiciels de type
« couteaux suisses », capables, a
priori, de traiter toutes les problématiques, est déjà un progrès mais la
capacité d’évolution de ces progiciels est limitée par les tiraillements
de la communauté des utilisateurs
et de l’éditeur qui imposent aux progiciels des plans directeurs contradictoires et, à terme, bloquants.
Enfin, il existe des progiciels que l’assureur peut adapter à ses propres
besoins car ils constituent un cadre
robuste mais sommaire : les modifi-
“
“
“
À bâtons rompus avec Olivier Sentis, consultant indépendant
La prise en compte de la complexité du métier
impose des investissements lourds
semble devoir être peu à peu abandonnée pour des raisons économiques et du fait de la maturité des
solutions alternatives compatibles
avec la maîtrise des risques.
En effet, les systèmes d’information
se complexifient ; ils interagissent
(entre eux et avec l’extérieur) de manière constante. Du coup, la conception de tels composants est
quasi-impossible en interne pour des
raisons de délais et de risques de
réalisation, sans même parler des
cations à réaliser par l’éditeur qui a
la connaissance du progiciels sont
alors très importantes et s’avèrent
des solutions de fait extrêmement
onéreuses.
Pourtant, la technologie évolue : les
langages sont plus lisibles, les fonctions et les interfaces se normalisent, la technologie web se propage,
on virtualise des serveurs, on partage des applications entre opérateurs concurrents, les données sont
sur le Cloud, la maintenance se réa2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 9
À bâtons rompus
A. & B. 2.0 : Comment ces évolutions peuvent-elles profiter aux assureurs ?
O. S. : Prenons un opérateur de taille
moyenne ; il doit réduire ses coûts
d’exploitation, pour faire face aux
pincements des rendements financiers et à une concurrence forcément féroce. Sur son Business Plan
imposé par son actionnaire exigeant,
il est indiqué, par exemple, qu’il doit
se limiter à des coûts informatiques
de 0,2 % des encours auxquels il
peut ajouter 0,15 % pour la gestion
administrative. Par ailleurs, il a l’obligation de maîtriser l’ensemble de la
chaîne de valeur. Comment peut-il
faire ? Il a observé que les progiciels
de marché avaient un écart de fonctionnalités et/ou un coût trop important. Il refuse de créer son application
« from scratch » mais peut la monter
à partir de briques applicatives homogènes et communicantes comme
un jeu de construction en l’adaptant
précisément à sa situation. Lorsque
ses besoins évolueront, il pourra modifier son jeu de construction ou
adapter ses pièces. Le coût de ces
modules restera abordable car ils
sont réalisés pour des processus métier précis et utilisés par plusieurs assureurs. Ces modules concernent
par exemple le commissionnement,
10 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
la base personne, le moteur de processus, l’interface comptable, les
fonds, le portail web, etc. Par ailleurs,
l’opérateur devra vérifier qu’il peut,
s’il le souhaite, reprendre en interne
l’évolution des modules en devenant
indépendant de l’éditeur, ce qui le
rassurera sur la maîtrise de ses
risques.
A. & B. 2.0 : Quid de l’exploitation et
la maintenance ?
O. S. : Dans notre exemple, l’assureur pourra externaliser cette partie,
en réduisant ses achats de matériel,
grâce au Cloud. à l’extrême, il pourra
louer les services logiciels avec une
tarification en mode Saas, en fonction du volume d’utilisation, ce qui
semble des actions contribuant ainsi
au contrôle des risques et à l’amélioration de la qualité.
Le Risk manager veillera néanmoins
à ce que l’outsourcing éventuel soit
réversible et que la maîtrise de l’activité soit totale. Le protocole de reprise en cas de défaillance de
prestataires externes sera au centre
de ces préoccupations. Les outils
des délégataires de gestion qui peuvent être utilisés en interne avec une
licence classique seront jugés plus
sûrs que des systèmes propriétaires
qui obligent à procéder à une migration en cas de réinternalisation.
En outre, il faut noter que les nouvelles technologies permettent de
transférer aux intermédiaires un certain nombre de tâches, en particulier
“
“
lise à des centaines de kilomètres.
Par ailleurs, nos métiers se standardisent : malgré la créativité de nos
équipes marketing, le cadre réglementaire crée des similitudes obligatoires entre les contrats. En épargne
salariale, par exemple, nous n’avons
plus que quelques applicatifs de
place. En outre, la « procédurisation »
de nos métiers est de plus en
plus prégnante avec des effets
positifs sur l’auditabilité, la qualité
et l’amélioration constante des
processus même si cela laisse malheureusement moins d’initiatives
aux intervenants.
J’ai la conviction que les nouvelles
technologies offrent des opportunités importantes pour les opérateurs
attentifs conscients des évolutions
et des contraintes du métier.
La mise en place d’outils de mesure
de la qualité en temps réel
peut se révéler très attractif pour de
petits acteurs.
A. & B. 2.0 : Que deviennent les
coûts fixes de gestion sachant que
l’entreprise a toujours besoin de
personnel de gestion, par exemple ?
O. S. : Les assureurs auront recours
à l’externalisation de la gestion pour
lisser les charges de travail, diminuer les coûts fixes, assurer un lancement de produit ou focaliser les
équipes internes sur les produits les
plus stratégiques. En fait, le recours
à l’outsourcing, déjà utilisé dans certains pays ou dans des branches
comme la Santé, va se banaliser.
Une des conditions sera la mise en
place d’outils de mesure de la qualité en temps réel. Or les workflow
vont être prépondérants et vont encadrer l’activité de gestion déléguée
ou internalisée avec une mesure fine
de la productivité, mais aussi permettre la « procédurisation » de l’en-
la saisie des affaires nouvelles. Les
clients eux-mêmes allègent le travail
de back-office en réalisant en ligne
leurs opérations. Ils sont en grande
majorité satisfaits de ce « self care »
et la compagnie fait des économies
substantielles.
A. & B. 2.0 : Selon vous, les grandes
compagnies suivent-elles le même
raisonnement ?
O. S. : Pas forcément. Ces grands
sont, pour certains, tournés vers
l’externe mais ont également beaucoup de préoccupations internes
comme des réorganisations, des
changements stratégiques, des
plans de transformation… Occupés
à s’autogérer, ces grands groupes
vont, dans certains cas, tarder à
mettre en place les stratégies adaptées aux nouvelles technologies.
C’est une aubaine pour les entren
prises agiles !
Dossier
La dématérialisation
Le numérique s’impose
désormais à tous les
La dématérialisation
à l’heure du digital à tout va
umérique, quand tu tiens
les assurances et les
banques ! Entrés dans le
bal de la dématérialisation souvent
pour des raisons économiques ou de
gain de place, ces acteurs économiques ont progressivement découvert que le digital avait d’autres
vertus. Non seulement il permet de
pérenniser une masse de documents
à conserver en bon état, coûte que
coûte, pour des raisons réglementaires, mais, surtout, il devient un levier d’amélioration de la qualité de
N
gemment. On voit ainsi le papier être
utilisé comme support de renvoi vers
le monde web grâce à des QR codes,
par exemple. Du coup, il rend l’utilisateur interactif et lui permet d’accéder à des contenus personnalisés
sur Internet. Selon Yvonne Schickel,
directeur marketing, Cincom ChannelStream, « cette technologie, tout
comme celle de la réalité augmentée, ouvrent la porte à de nouveaux
usages et confortent la place du
papier dans un univers du digital, imposant aux entreprises une cohabi-
“
“
Quand support papier et numérique cohabitent
intelligemment
service rendu au client. Du coup, les
uns et les autres s’y sont engouffrés,
faisant de cette démarche un des
chantiers critiques des branches de
la finance. Il est lointain le temps des
premières architectures de gestion
électronique de documents (GED)
émaillées de composants tel
Image+. L’offre s’est enrichie et diversifiée pour susciter voire faire face à
une demande longtemps timorée.
L’un des facteurs poussant à la dématérialisation généralisée est la
technologie Web. Le courriel a remplacé le support papier sans pour
autant le supprimer. Mieux, les deux
cohabitent de plus en plus intelli-
tation intelligente entre les deux
supports ».
Au-delà de ce constat, force est de
remarquer que la dématérialisation
prend plusieurs formes sur le terrain.
Ainsi, dans la banque comme dans
l’assurance, elle se traduit, par
exemple, par la mise en place d’applications mobiles permettant au
client d’interagir avec l’entreprise là
où il est, et quand il le souhaite. Une
déclaration de sinistre peut ainsi
être réalisée directement à partir de
ces objets connectés. Qu’il s’appelle
AXA, Allianz ou encore Pacifica, chacun de ces porteurs de risques propose désormais un tel outil. Mais
secteurs d’activité.
Dans l’assurance
et la banque, il est plus
que jamais facteur
d’optimisation des coûts
mais, surtout,
de réactivité et donc
de qualité de service
rendu au client.
Autant dire qu’il
prend une dimension
stratégique quand on
sait que la concurrence
est rude dans ces deux
secteurs.
Aperçu des pratiques.
Yvonne Schickel,
directeur marketing, Cincom
ChannelStream
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 11
faut-il le rappeler, malgré ces innovations à la pointe de l’état de l’art,
l’utilisateur préfère encore interagir
avec l’humain, par voie téléphonique
ou postale.
Mais la téléphonie mobile est également exploitée dans un contexte de
front-office. Les applications itinérantes de souscription en ligne se
généralisent, certaines étant même
couplées à la signature électronique
afin de faciliter la conclusion d’affaires en ligne, en mode dématérialisé (cf. encadré p. 14). Quant à la
gestion des affaires signées, elle
passe également par des procédures dématérialisées. Dans la
banque comme dans l’assurance,
les espaces clients sont devenus
des points d’entrée stratégiques car
ouvrant la porte à la réalisation
d’actes critiques : avenants, commandes de documents, échanges
avec les équipes de gestion. Sur ce
dernier point, les banques françaises ont longtemps évité de mettre
à la disposition de leurs clients un
canal mail pour échanger. Désormais, c’est chose faite, y compris
chez les mastodontes. Les uns
comme les autres allant même
jusqu’à s’engager dans une charte
de qualité de service : tout mail envoyé par le client fait obligatoirement
l’objet d’une réponse dans les 48
heures maximum. Logique, car le
non-respect d’un tel engagement de
base signerait la mort de cette prestation qui permet de limiter la circulation du courrier ainsi que les
échanges téléphoniques.
Reste la problématique des relevés
de comptes, un poste assez lourd en
termes de coûts pour les institutions
bancaires.
Passer du support papier
au tout électronique doit
être effectué en toute
prudence
Conscientes des économies potentielles à réaliser en la matière, ces
entreprises proposent désormais à
leurs clients qui le souhaitent, de recevoir leur communication écrite, en
mode électronique. Pour un observateur, « passer du support papier au
12 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
Groupe Prunay : Esker envoie les
convocations et les rapports d’expertise
Le Groupe Prunay, spécialiste de l’expertise, a externalisé l’envoi
de ses convocations et rapports d’expertise auprès d’Esker. Son organisation décentralisée soumise à de fortes contraintes en termes
de délais légaux l’a poussé à opter pour l’externalisation, l’objectif
étant de rationaliser ses processus et de disposer d’une qualité de
service répondant aux exigences de son métier.
Le Groupe Prunay, dont le cœur de métier est la prestation de services dédiée aux sociétés et mutuelles d’assurances, est composé
de plusieurs filiales et emploie 1 300 collaborateurs qui travaillent
dans une centaine d’agences en France. Cette forte décentralisation, inhérente à la proximité indispensable du métier de l’entreprise,
couplée à des exigences toujours plus fortes en termes de délais et
de contraintes légales, ont orienté, en 2009, l’une des filiales du
Groupe, Eurisk, à se tourner vers l’externalisation d’un flux courrier
critique : les convocations et rapports d’expertise.
Ayant été satisfait des bénéfices apportés par la solution Esker
(gains de productivité et division par 4 des charges de consommables), le groupe a étendu cette solution à sa seconde filiale, Eurexo.
Celle-ci présente le même type de caractéristiques et de contraintes
métiers : une organisation décentralisée, un grand nombre d’utilisateurs générant des courriers, dont certains en situation de mobilité,
et un flux de documents critique soumis à des délais stricts.
Grâce à la solution d’externalisation en mode SaaS Esker, le
Groupe Prunay peut aujourd’hui envoyer ses documents aux assurés,
confrères experts, leurs assureurs ou les entreprises mises en
cause, par courrier (simple ou recommandé) directement depuis leur
applicatif métier. De leur côté, les experts, équipés de tablettes pour
la prise de notes pendant les rendez-vous, peuvent rédiger et envoyer
eux-mêmes certains rapports d’expertise directement sur la plateforme Esker. Le pli étant ainsi remis en poste en moins de 24 heures
ou le jour même s’il est envoyé avant 11h15.
Sur les 70 000 plis (200 000 pages) envoyés chaque mois par les
deux filiales, environ 25 000 sont envoyés sous forme de recommandé.
Le Groupe Prunay envisage d’étendre son utilisation des solutions
Esker à ses filiales localisées dans les DOM-TOM.
tout électronique doit être effectué
en toute prudence car le client final
peut se sentir frustré ; ce qui explique la démarche poussive des
banques et leur choix d’envoyer à la
fois à leur client, tout au moins dans
un premier temps, la même information au format électronique et papier. Ce qui offre la possibilité à
l’utilisateur de choisir, cross-canal
oblige ».
Si le front-office apparaît comme l’un
des espaces d’utilisation de la dématérialisation, les processus de
gestion ont été les premiers à en bé-
néficier. Dans les banques et les assurances, il fallait numériser le lot
toujours plus important de documents entrants afin d’y accéder rapidement en ligne et réduire les
espaces de stockage. Cette logique
est toujours à l’œuvre dans bon
nombre de chantiers. Ainsi, au terme
d’une consultation publique, la
Caisse primaire d’assurance maladie de Paris a confié au groupe
Jouve le marché du « Vidéo-codage
de feuilles de soins papier, en règlement Assurés et Tiers. A cette fin, les
équipes du prestataire ont mis sur
pied une chaîne spécifique de traitement des feuilles de soins et assurent la reconnaissance manuscrite,
le vidéo-codage, le contrôle qualité
des données et leur transmission via
des liaisons sécurisées. A l’arrivée,
ces innovations et solutions déployées garantissent le traitement
de 4 millions de feuilles de soin par
an ainsi que la confidentialité et la
sécurité des données.
Dématérialisation
en mode SaaS
Du côté de la Caisse d’Epargne Midi
Pyrénées, le choix a été de mettre en
œuvre un processus innovant de dématérialisation et de gestion de la
chaîne de traitement des factures
fournisseurs. A cette fin, elle a été
accompagnée par Primobox et ReadSoft.
Le projet a démarré il y a trois ans.
La Caisse d’Epargne Midi Pyrénées
avait souhaité s’appuyer sur des
technologies en mode SaaS pouvant
lui permettre de gérer ses 20 000
factures fournisseurs reçues annuellement dans le Cloud. Au terme d’un
appel d’offres, la banque a sélectionné la solution proposée par les
deux acteurs. Le choix de ce tandem
s’explique par la performance de
leurs solutions conjointes et par leur
capacité à assurer un service professionnel ; la maîtrise du SaaS était
également un argument différenciant. D’autre part, la compatibilité
avec l’ERP Agresso exploité par la
Caisse d’Epargne Midi Pyrénées a
été un élément déterminant.
Démarré en 2011, le projet est aujourd’hui en production. Résultat, la
Caisse d’Epargne Midi Pyrénées a
pu accroître sa productivité et optimiser le traitement de ses factures
fournisseurs.
Trois questions à Marc Levernoy, Président de Numen
« Nous sommes encore au début d’une
longue histoire de la dématérialisation »
Assurance & Banque 2.0 : Votre entreprise intervient sur le champ de
la dématérialisation. Quels sont,
selon vous, les facteurs qui motivent
les assurances et les banques à se
lancer dans ce domaine ?
Marc Levernoy : Le besoin de traçabilité est très fort dans ces deux
branches d’activité où intervient largement Numen, ce qui les pousse à
recourir à la dématérialisation. La législation et la réglementation y sont
évidement pour beaucoup. Pour autant, les exigences du marché sont
également des leviers déterminants
dans la numérisation du document
et la digitalisation des processus.
Ainsi, les banques recourent au Bu-
siness Process Outsourcing (BPO)
pour la gestion de dossiers de prêts
dématérialisés. Ici, notre entreprise
intervient, de l’impression à volumes
industriels à la numérisation des documents contractuels puis à leur archivage, en passant par le viodéocodage et l’horodatage. En frontoffre, la généralisation progressive
du multicanal plaide pour une fluidification des flux, ce qui suppose leur
dématérialisation.
A&B. 2.0 : Comment Numen se différencie-t-il sur ce marché où interviennent désormais de nombreux
fournisseurs ?
M. L. : A la différence d’une SSII,
nous délivrons un service dont nous
portons l’entière responsabilité.
D’autre part, nous sommes ancrés
sur le volet processus tout en étant
un spécialiste du document. Enfin,
notre modèle de facturation est va-
riable. Ainsi, dans le monde bancaire, nous facturons à l’usage.
A&B. 2.0 : Quel regard portez-vous
sur l’avenir de la dématérialisation
dans la banque et l’assurance ?
M. L. : Nous sommes au début d’une
longue histoire dans ce domaine.
Les directeurs des systèmes d’information (DSI) des assurances et des
établissements
bancaires
se
concentrent actuellement sur un ensemble de processus prioritaires et
confient leur processus de dématérialisation à des experts. Ce marchélà croît très vite. Au Luxembourg, par
exemple, nous collaborons avec des
agents de transfert afin d’automatiser leur transactions manuelles (non
Swift), qui représentent 25 % de
leurs flux. Nos technologies sont ici
mises à contribution pour, de bout
en bout, reconnaître les flux et les
automatiser.
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 13
DOSSIER
Concrètement, quel est le mode opératoire mis au point ? Dès réception,
les factures sont numérisées, les
images transmises à la plate-forme
Primobox pour être interprétées
grâce à la solution ReadSoft Online.
Ensuite, l’image scannée et les données de la facture sont intégrées
dans l’ERP Agresso et archivées en
respectant les contraintes légales.
Tout au long du processus de traitement sur la plate-forme Primobox,
des workflows de validation de la saisie puis de contrôles, facilitent le
traitement des factures selon un
mode de traitement normalisé, prédéfini et sécurisé. Selon Noémie Godowski de la Caisse d’Epargne Midi
Pyrénées, « le choix de l’offre Primobox- ReadSoft s’explique par la disponibilité de la plate-forme en mode
SaaS et l’approche intégrée de l’offre qui propose une solution complète de LAD, RAD et d’EDI. Depuis
septembre 2013, nous avons dématérialisé les factures de notre fournisseur ORANGE pour lequel nous
ne recevons plus de factures papier.
Nous sommes en cours de dématé-
La signature électronique au service
de la réactivité
Selon une enquête réalisée auprès des clients de Cryptolog, le recours à la signature électronique offre la possibilité aux entreprises
d’accroître leurs ventes de + 30 %. En fait, sur le terrain, elle permet
à un commercial de conclure très rapidement une affaire sans la reporter au lendemain, ce qui laisse généralement le temps au client
potentiel de changer d’avis. En agissant en temps réel, le commercial renforce son taux de transformation. Grâce à sa réactivité. Universign comme d’autres solutions sont ainsi exploitées sur le terrain.
E.M.
rialisation de nos factures avec deux
autres fournisseurs importants.
Nous avons également mis en place
une boîte mail sur laquelle nos fournisseurs peuvent transmettre leurs
factures au format PDF : ces factures sont alors directement mises à
disposition pour interprétation (reconnaissance de données) sur la
plate-forme Primobox. »
Enfin, le groupe BNP Paribas a
confié à Jouve un projet de dématérialisation de ses flux : réception des
lots numérisés (courriers, emails,
fax), contrôles métier, classification,
indexation, enrichissement de la
S’abonner à
GED client, mise en place d’une application de consultation en temps
réel des fax reçus, déploiement d’un
extranet de reporting d’activité et de
suivi de production.
A l’heure du numérique généralisé,
la dématérialisation devient la règle.
Elle permet, certes, d’aller vite. Mais
c’est au client de décider. Il semble
avoir une nette préférence pour le
multicanal qui combine support papier et le digital, y compris pour les
moyens de paiement pris également
n
dans la tourmente du digital.
Emmanuel Mayega
Un an (12 numéros)
18 € le numéro • Pour 1 an : 216 €
Nom :..................................................................Prénom : ..............................Fonction................................................................
Société : .............................................................Secteur d’activité : ............................................................................................
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Date
Signature
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14 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10

Code Postal : I—I—I—I—I—I
P o r t r a i t ( n o n a u t o r i s é ) Véronique Aboghe, experte en gestion de la relation client
« Le collaborateur doit se sentir aimé… »
Qu’il s’appelle adhérent, sociétaire ou client, le consommateur est,
aux yeux de cette pro du Customer Care, un roi.
À ce titre, il mérite de retrouver sa couronne perdue sur certains
marchés. Elle a du pain sur la planche en France.
S
a passion pour la qualité de
service au consommateur
en bandoulière, Véronique
Aboghe n’hésite pas à sortir son
plus beau sourire pour assurer le
client de sa sollicitude. Alliant la parole à la convivialité, elle sonde discrètement son interlocuteur, son
obstination étant de savoir s’il a été
satisfait. Une posture ? Rien à voir.
Une conviction ? Absolument. Celle
selon laquelle l’entreprise n’est rien
sans son client. Du vrai bon sens. A
partager. Comment donc expliquer
le mépris observé de plus en plus
pour ce roi qui du coup a perdu sa
couronne ? Sans se poser une telle
question, la Maestra de la relation
client s’empare du diadème bafoué.
Et s’emploie à le fixer chaque jour
sur la tête de ses clients. Un véritable sacerdoce.
Chargée du Customer chez AT&T
France au milieu des années 90,
elle a son idée sur la manière de
faire bouger les lignes dans un pays
ou le CRM résonne dans l’imaginaire collectif et opérationnel
comme un outillage. Elle raisonne
son entourage, le prépare à la
guerre, chaque jour étant émaillé
d’une même et unique bataille à gagner : satisfaire le client. Tel Sisyphe, elle recommencera tout le
temps, son objectif étant de tutoyer
les pratiques américaines en matière de relation client tout en les
adaptant aux réalités locales. Vous
l’aurez compris, cette papesse du
Customer care considère les terres
de l’Oncle Sam comme le berceau
du CRM. Pour autant, n’allez pas
croire qu’elle ne jure que par les
pratiques de là-bas. Elle en dénonce
plus d’une, quand il le faut. Avec la
ténacité dont elle sait faire preuve.
Heureusement, la nature l’a gâtée,
de ce côté-là. Ce qui lui a permis de
mener, souvent avec maestria, sa
barque dans l’océan de la relation
client. Une barque qui l’a entraînée
sur les rives d’une entreprise d’empaquetage des produits de luxe, au
début des années 2000.
Là-bas, la relation client s’inscrit
dans une logique de B to B. Qu’importe ! Un client reste un client. Un
interlocuteur privilégié à choyer tout
au long de son parcours. Et à retenir. Car satisfait, il recommence volontiers. Gagnant. En fait, toute
l’économie de la relation avec le
consommateur est suspendue à la
magie qui consiste à le fidéliser. Et
donc à le faire revenir spontanément sur le lieu de son acte d’achat.
Toute la mise de l’entreprise en dé-
pend. Et cela, véronique Aboghe l’a
cerné très tôt qui, telle une infatigable navigatrice, n’hésite pas à voguer de séminaires en conférences
pour interpeller les esprits confortables. L’occasion de haranguer parfois ses alter ego sur leurs erreurs,
la première étant de centrer la majorité de leurs propos sur des lieux
communs. Et la pensée unique. Facile de comprendre, dans ces conditions, pourquoi le client peine à
retrouver sa couronne en France.
Parallèlement à sa passion pour le
Customer care, Véronique Aboghe
qui œuvre actuellement dans une
structure bancaire de la place, s’investit dans différentes causes dont
le dénominateur commun est son
plaidoyer (in)formel sur les minorités
(in)visibles. En dépit d’un plan de
charge bien rempli, elle trouve parfois le temps de dénoncer certaines
injustices et contradictions de notre
société. Est-ce cette passion pour les
personnes fragiles et parfois perdues qui l’a motivée à se lancer dans
le coaching des carrières ? L’interrogation ici est plus importante que sa
réponse. Quoi qu’il en soit, pour
conduire une telle mission, elle a déployé un blog, CoachingLeader. Véritable espace de réflexion, ce support
illustre sa passion pour l’Autre, qu’il
soit client ou tout simplement un
être humain. Il faut le mettre à l’aise.
L’aimer, en fait. « Car pour qu’un collaborateur serve bien le client, il doit
se sentir aimé en interne ». Tel est,
n
en tout cas, son crédo.
Emmanuel Mayega
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 15
Soirée Léon Cogniet du mardi 14
Quelques personnes représentées
Olivier Muraire
Stefania Maestroni
Buddha a apporté toute
la sérénité à cette soirée
Liberty Mutual Insurance
Sferen
Pierre François, Swiss Life France
Bruno Lescuyer, Humanis
Bénédicte Dollfuss
Yves Le Nail, Humanis
Pierre François, Swiss Life France
(au premier plan), APREF
Gaël Flichy, Groupe Réalités
Jean-Pierre Zerba,
Un aperçu des œuvres d’art
et une de nos conférencières
16 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
Zerba Partenaire
Jean-Pierre Bégon-Lours
Jean-Jacques Berthelé, Carac
Ibrahim Mouci, Ei-technologies
Thierry Lorente, Bruno Gaudeau
Groupe Pasteur Mutualité
janvier 2014 au Musée Cernuschi
Jean-François Lemoux, CHEA
Sandrine Lemoine-Lemoux,
Klésia
François Chabal,
Guillaume Mercier,
Jacques Sicard,
Djamel Souami, UDAP
Groupe Léon Cogniet
Bernard Dupin,
Jean-François Deserson,
Humanis
Swiss Life France
Hervé Letort, Allianz
Eric Verhaeghe, Parmenide
Eric Rambaud, Pro Btp
Romaric Hatit, Allianz
François Chabal,
Jean-Pierre Wiedmer, HSBC
Bruno Lescuyer, Humanis
Jean-Luc Bilhou-Nabéra,
Charles Relecom,
Groupe Léon Cogniet
Ag2r - La Mondiale
Frédéric Aubey, Quatrem
Olivier Sentis,
consultant indépendant
Romaric Hatit, Allianz
Jean-Philippe Mure,
Usine retraite
François Chabal,
Groupe Léon Cogniet
François Chabal,
Groupe Léon Cogniet
Daniel Lenoir, CNAF
2014 • n°10• Assurance & Banque 2.0 • 17
Enquête
Comptabilité technique
d’assurance :
un composant métier
à part entière
A l’heure de la réglementation
à tout va, la comptabilité technique Stéphane Monteiro, directeur commercial chez ITN
et Alain Lemoine, Directeur de l’Edition logicielle
devient sa fonction cruciale
chez ITN
dans l’univers de l’assurance.
Elle apporte une caution et une vérité
des chiffres qui justifient tous ceux issus de la comptabilité générale.
A cette fin, certains éditeurs engagés vers des solutions
d’excellence l’ont clairement positionnée au coeur de leur offre
progicielle, ce qui respecte la transparence exigée par les autorités
de tutelle. Gros plan sur cette solution fonctionnelle,
incontournable dans le pilotage financier.
P
18 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
tés de conformité réglementaire ». A
travers cette déclaration, Stéphane
Monteiro, directeur commercial chez
ITN, plante le décor d’un thème généralement très peu abordé par les
assureurs. Et pour cause ! Beaucoup
ne se concentrent que sur la comp-
passe d’évoluer progressivement.
Car certains éditeurs proposent aujourd’hui en natif des modules intégrés à leurs offres métiers, incitant
ainsi les structures d’assurance
à abandonner leurs applications
hétérogènes et complexes. « Il s’agit
“
“
« Lors du démarrage des projets de modernisation des
systèmes d’information et de
l’analyse de l’architecture applicative de nos clients bancassureurs,
assureurs et mutualistes, nous découvrons qu’il n’existe pas de modules fonctionnels dédiés à la
comptabilité technique dans 80 %
des cas. Pour répondre à cette lacune, les solutions de contournement les plus souvent déployées
consistent en l’utilisation d’un interpréteur comptable qui analyse les
données financières de gestion et
les injecte ensuite dans la comptabilité générale. Face à une évolution
constante et renforcée de la
réglementation, de tels palliatifs
techniques exposeront malheureusement leurs auteurs à des difficul-
Certains éditeurs proposent aujourd’hui
en natif des modules intégrés
tabilité générale, en l’assimilant à
tort à sa déclinaison technique avec
laquelle elle n’a pourtant rien à voir.
Cependant, cette situation est en
effectivement d’une activité opérationnelle à part entière qui doit bénéficier elle aussi de l’assistance
experte d’un module dédié. », plaide
Enquête
ITN : vers une modularité
et une autonomie de la
comptabilité technique.
Le module de comptabilité technique
d’ITN s’est nourri de l’observation des
contraintes et des attentes du marché. Chez l’éditeur, « la comptabilité
technique intègre la gestion de tous
les flux métiers : émissions de primes
ristournes, remises, recouvrement,
encaissements/décaissements et
bordereaux. Pour davantage d’efficacité, nous y avons intégré une comptabilité auxiliaire offrant une
prodigieuse souplesse d’usage aux
gestionnaires des compagnies en réponse à leurs questions habituelles :
Qui paie quoi, qui doit quoi, qui a payé
qui... ? Cette capacité de gestion est
valable pour l’ensemble des domaines d’assurance couvert par
CLEVA, y compris pour notre module
de gestion de l’épargne individuelle
livré récemment chez AGPM », explique Alain Lemoine.
La complexité des procédures de
comptabilité technique a motivé
l’éditeur européen à mettre en place
une solution ad hoc nativement intégrée à son offre. « Les gros volumes
que doit brasser un tel module nécessitent un environnement dédié et
distinct de la comptabilité générale
qu’elle alimente.
Dans cette logique, la solution d’ITN
bénéficie en standard d’une base de
données unique, apte à gérer les activités d’un groupe dans une logique
multi-entreprise et multi-activité »,
explique Stéphane Monteiro. Et Alain
Lemoine d’enfoncer le clou : « Du fait
d’une rude compétition entre les assureurs, la diversification apparaît
comme un axe stratégique majeur
retenu par les plus dynamiques : Business Process Outsourcing et porteur de risques, SaaS, diffusion en
marque blanche… L’ensemble de
ces activités métiers doit être pris en
compte au sein du système de
comptabilité technique. Notre progiciel est nativement conçu pour accueillir cette diversité et la traiter
dans les moindres détails ».
Selon Stéphane Monteiro, l’évolution
des besoins des clients d’ITN et
Thierry Dubois,
associé chez Philippe Winter
et Associés
prévoyance et Epargne) et multisystèmes de gestion. Les flux spécifiques issus de développement internes (sinistres) ne seront pas
exclus de cette agrégation.
Enfin, les deux managers d’ITN rappellent, à l’unisson, que la comptabilité peut constituer dans certains
cas un frein au développement de
“
Les gros volumes que doit brasser un tel module
nécessitent un environnement dédié et distinct
de la comptabilité générale qu’elle alimente
“
à son tour Alain Lemoine, Directeur
de l’Edition logicielle chez ITN. Et
dernier d’ajouter : « En 2016, tout assureur devra pouvoir justifier inopinément de la traçabilité de ses
comptes, à tout moment. Par exemple, être capable de bien évaluer et
gérer financièrement une opération
marketing vantant 2 ou 3 mois de
gratuité comme toutes celles que
proposent de nombreuses compagnies et mutuelles. Comment le faire
efficacement sans un véritable module de comptabilité technique?
C’est la question que se posent tous
ceux qui redoutent l’attention et les
prérogatives de l’A.C.P.R. »
Clairement, pour ce manager d’ITN,
il n’y a aucun salut à espérer en l’absence d’une réelle application de
comptabilité technique. C’est l’une
des raisons majeures qui a
convaincu les concepteurs de la
plate-forme CLEVA de l’absolue nécessité et des bénéfices à intégrer
ce module de comptabilité technique dès la conception initiale de
leurs gammes de progiciels d’assurance Vie et non-Vie.
« l’absence de véritable solution probante sur le marché ont motivé
l’équipe R&D de l’éditeur à transformer son module technique intégré
en solution exploitable en Stand
alone ». Cette modularisation s’accompagne d’une capacité à prendre
en compte les flux issus d’autres environnements, grâce à une connectivité garantie par des Web services.
D’ores et déjà en cours d’implémentation chez un assureur d’envergure
nationale, ce module de comptabilité technique centralisera dans
moins d’un an des flux financiers
multi domaines (IARD, Santé,
business. « Nous l’avons constaté
encore récemment, avec l’un de nos
clients qui s’est trouvé dans l’incapacité d’encaisser certains flux financiers du fait d’une comptabilité
technique obsolète », explique Alain
Lemoine.
A l’instar des autres modules de
comptabilité technique du marché,
celui d’ITN propose également la génération de tableaux de bord exploitables à toutes finalités : contrôle
réglementaire, reporting et stratégie,
etc. Pour les exploiter au mieux,
il faut s’assurer de la qualité permanente des données, ce qu’encou2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 19
Enquête
rage ITN afin d’assurer aux compagnies une comptabilité générale et
technique harmonieuse ne négligeant ni la traçabilité ni l’auditabilité
attendus par leurs utilisateurs.
Nouvel entrant sur le marché des
progiciels de gestion de l’assurance
de personnes, Atlantis a tout naturellement pris le parti d’intégrer un module de comptabilité technique dans
sa plate-forme. « Notre équipe de
management en est au lancement
d’une troisième offre sur le marché
de l’assurance. Bien entendu, elle a
pris le contre-point des faiblesses
des offres du marché. Et la comptabilité technique en est une. Nous
avons très clairement constaté des
incohérences entre outils de comptabilité générale et technique ; cela
provient du fait que certaines applications prennent en compte les
actes de gestion sans considérer
leurs impacts comptables. Inaccep-
table au niveau réglementaire. Plus
généralement, à l’heure de Solvabilité 2, l’Autorité de contrôle exige
une traçabilité des comptes sans
faille. Pour prendre en compte une
telle exigence, nous avons adopté un
principe directeur pour notre solution : tout acte de gestion ayant un
impact en comptabilité générale doit
générer des opérations en partie
double dans le logiciel de gestion»,
explique Thierry Dubois, associé
chez Philippe Winter et Associés. Un
exemple ? Un appel à cotisation
vient débiter le compte client au sein
d’Atlantis et créditer un compte produit en fonction du paramétrage métier et comptable réalisé dans le
progiciel. Cette adaptation permet
également à l’assureur de configurer
le calcul des taxes et la décomposition des chargements (commercial,
de gestion), des primes pures, voire
du commissionnement, etc. Ce der-
nier poste est calculé sur la base de
différents niveaux d’intervenants
dans la distribution : réseau, courtiers, commerciaux vendeurs, etc.
Cette ventilation est préparée immédiatement lors de l’appel à cotisation. « Cela paraît simple et évident
à faire ; pourtant, dans la pratique,
très peu de progiciels y arrivent »,
ajoute Thierry Dubois.
Autre point fort de cette plate-forme,
la ventilation des opérations techniques effectuées dans la journée
donne lieu, chaque nuit, à des générations comptables en mode batch ;
celles-ci sont alors injectées dans le
système d’information de comptabilité générale.
Cette approche a été adoptée afin
de permettre aux assureurs d’être
aptes à faire face aux demandes des
contrôleurs de l’ACPR et de publier,
en mode analytique, les opérations
sous-jacentes à une transaction.
Trois questions à Marie-Carmen Cambon, directeur financier, Mutlog
« Nous bénéficions désormais d’une
complète traçabilité des opérations »
Assurance & Banque 2.0 : Que vous
apporte la compta technique d’Atlantis ? M-C. C. : Grâce à cette plate-forme,
nous avons basculé dans l’automatisation complète en comptabilité
technique. Aucune écriture manuelle
n’est effectuée. Tout est réalisé automatiquement, dès l’émission
d’une cotisation et/ou prestation
que nous avons pré-paramétrée
20 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
dans l’outil, sous la forme d’un plan
comptable. En clair, chaque mouvement technique donne lieu à un
mouvement comptable. Idem pour la
réassurance, l’ensemble des données produit en comptabilité techniques étant injecté au sein d’Anael,
notre logiciel comptable.
A&B. 2.0 : Quelle est la valeur ajoutée de cette automatisation ? M-C. C. : Nous bénéficions désormais d’une complète traçabilité des
opérations. Idem pour la sécurité,
désormais élevée. L’émission d’une
prime est tracée de bout en bout.
A&B. 2.0 : Le groupe Mutlog gère
deux branches d’assurance : la vie
et la non-vie. Comment prenez-vous
en compte cette dualité dans votre
comptabilité technique ? M-C. C. : Pour chacune de ces activités, nous avons mis en place une
composante de la cotisation. Le logiciel est paramétré multi-sociétés
pour la comptabilité de MUTLOG et
celle de MUTLOG Garanties, avec le
système des comptes “miroir”
lorsque MUTLOG émet des primes
pour Mutlog Garanties. Cela permet
d’assurer en toute sécurité et simultanément la comptabilité technique
de toutes les branches d’activité
pour chacune des sociétés. « Ainsi, la piste d’audit offre la possibilité de remonter à toute opération
individuelle », explique l’associé.
Pour lui, l’autre force de frappe
d’Atlantis est sa capacité à garantir
l’intégrité des données. Comment ?
« Dans ce progiciel, toute opération
ayant un impact comptable ne peut
être annulée ». Ainsi, certains avenants peuvent générer une contrepassation de l’écriture première,
mais Atlantis garde celle-ci tout en
enregistrant le changement. Résultat : « l’historique est sauf et, avec lui,
la transparence ».
Conscient de la nécessité pour les
comptables de disposer de tableaux
de bord exploitables à des fins
diverses, l’éditeur a bâti un infocentre, copie complète de la table
comptable d’Atlantis permettant de
construire une bibliothèque de requêtes SQL. A partir de celles-ci, les
utilisateurs ont la possibilité de générer des statistiques en fonction
des dimensions retenues. Dans un
premier temps, le fournisseur accompagne l’équipe comptable dans
la réalisation de ces requêtes sachant que les utilisateurs prennent
Norbert Fouques,
Président d’Antenia
“
exemple un volet assurance de personnes et l’autre relevant du dommage ? Face à une telle situation,
Atlantis propose ses mécanismes de
comptes de tiers « miroirs ». Ainsi,
chez Mutlog, par exemple, après paramétrage, le progiciel Atlantis alimente les comptes des deux entités
du groupe, à savoir Mutlog et Mutlog
Garanties (cf. 3 questions à…).
Il y a pourtant matière à innover. Les orientations de
SOLVENCY II ont réveillé ces sujets. A commencer
par l’exigence de traçabilité.
“
le relais très rapidement. Certaines
entreprises d’assurance qui le souhaitent peuvent générer leur reporting à partir des mécanismes
proposés par Atlantis ; d’autres peuvent, en revanche, interfacer ces tables comptables à un requêteur du
marché. Selon Thierry Dubois, cette
dernière approche est rarement retenue, « la première étant facile et
moins coûteuse à adopter ».
Quid des assureurs ayant une comptabilité multi-sociétés avec, par
Du reste, le progiciel de PWA gère
également la relation comptable
avec les réassureurs (ventilation des
taux de cession par garantie selon
les différents traités quote-part, excédents de pleins etc.).
dent d’Antenia, « la comptabilité
dans l’assurance est un sujet galvaudé car en place depuis des décennies. Il y a pourtant matière à
innover. Les orientations de SOLVENCY II ont réveillé ces sujets. A
commencer par l’exigence de traçabilité : nombre de process d’assurance s’appuient encore sur des
retraitements Excel ou Access incompatibles avec cette exigence.
C’est ce qui a conduit La Mutuelle
Générale à nous confier l’automatisation des traitements des bordereaux comptables en provenance
de leurs mandataires. » A cela
s’ajoute la gestion des comptes de
tiers, apporteurs ou gestionnaires.
Pour ces process, les EDI (EDI Courtage 2.0 en IARD, PR-DG en prévoyance santé) sont un élément-clés
de productivité et de fiabilité. « Nous
sommes résolument engagés sur la
mise en place de ces normes
d’échanges. Pour les apporteurs de
taille modeste, les Extranets apportent également un substitut à un
système de gestion performant.
Ainsi, nous mettons en place pour
CFDP un Extranet permettant à leurs
apporteurs de pointer, directement
sur le système de la compagnie, les
quittances encaissées à reverser,
évitant ainsi des pointages et des
rapprochements fastidieux, sources
de litiges.
Longtemps un des parents pauvres
de l’offre progicielle métier de l’assurance, la comptabilité technique
est en passe de gagner ses lettres
de noblesse, à la faveur de la pression réglementaire. Et de la volonté
des assureurs de mieux maîtriser
n
leurs comptes.
Emmanuel Mayega Preuve que la comptabilité technique est désormais au centre des
préoccupations des assureurs et des
éditeurs, l’ensemble de ces derniers
la considèrent comme incontournable. Selon Norbert Fouques, Prési2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 21
Stratégie
Wallix :
un acteur plein de privilèges
Jean-Noël
de Galzain,
président fondateur
La société créée par Jean-Noël de Galzain se
singularise à plus d’un titre. Etant partie d’un
positionnement de fournisseur de solutions de cybersécurité en mode services, elle est devenue éditrice
de logiciels en lançant la solution Wallix Admin
Bastion (WAB). Sa vocation : gérer et contrôler les
comptes privilèges.
allix a franchi le cap des
10 ans d’existence. Ce
qui, pour une entreprise,
rime avec maturité. Lancé à la fin des
années Start-up, ce spécialiste de la
sécurité s’était historiquement positionné sur les prestations de cyberprotection en mode service (SaaS).
Suivant l’évolution des besoins de
ses clients, il a opéré un repositionnement en 2007. Il lance alors l’offre
WAB pour faire face à une nouvelle
réalité : la montée en puissance de la
violation des données provenant de
comptes privilèges, autrement dit, la
traçabilité des accès des utilisateurs
chargés de gérer et de contrôler les
données sensibles de l’entreprise. «
Au fil des ans, nous avons constaté
que le maillon faible de la protection
des données n’était pas cantonné
aux anti-spams et aux Firewalls mais
de plus en plus à la gestion de la menace interne ; les incidents liés aux
utilisateurs de comptes privilèges et
les fraudes provenant de prestataires
qui profitent de leur situation pour
abuser de la sécurité de l’entreprise
sont devenus une réalité, explique
Jean-Noël de Galzain, président fondateur.
Face à cette nouvelle menace, la société a décidé de lancer WAB. Il s’agit
d’une appliance dédiée à la traçabilité des connexions et des actions sur
les équipements informatiques, les
applications et les bases de données.
W
22 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
Cet outil permet de créer un portail à
partir duquel l’entreprise centralise
puis trace les accès de ses comptes
privilèges. Chacune des sessions est
enregistrée et peut être visualisée en
temps réel grâce à une technologie
innovante de “session recording”.
C’est important pour les compagnies
d’assurance et les banques, qui
constituent les clients les plus importants de Wallix. Dans les grandes entreprises et dans les entreprises de
taille moyenne, le dirigeant doit gérer
les risques informatiques ou en déléguer la gouvernance au responsable
de la sécurité des systèmes d’information (RSSI). Car en cas de violation
de données, sa responsabilité est directement engagée. Les auditeurs internes doivent également contrôler
régulièrement la conformité des systèmes d’information avec les réglementations de type SOX, PCI DSS,
HIPAA...
Selon Jean-Noël de Galzain, « l’enjeu
des entreprises est désormais d’engranger un maximum de données
exploitables pour le compte de ses
clients ou pour les connaître. Corollaire, elles doivent protéger cette
mine d’or, faute de quoi, leur business sera menacé, et elles perdront
en crédibilité sur le marché. Comment y arriver ? Mettre en place des
infrastructures fiables et en contrôler l’accès en temps réel, jusqu’à la
traçabilité des comptes privilèges.
Pour se donner les moyens de ses
ambitions, Wallix a procédé à une
levée de fonds de 4M€ réalisée auprès d’investisseurs solides (Thierry
Dassault, Auriga Venture et le fonds
“Ambition Numérique”). L’éditeur a
aussi étoffé son réseau de revendeurs émaillé désormais de 60 partenaires certifiés en Europe, au
Moyen-Orient et en Afrique (EMEA).
Ce qui lui permet d’adresser indirectement tous les marchés cibles
parmi lesquels ceux fortement réglementés comme la banque, l’assurance, la santé ou les secteurs
sensibles. Les systèmes d’information métiers évoluent vers des centres de services ; se pose alors la
problématique de la traçabilité des
accès internes et externes à partir
de comptes privilèges. Le WAB est
alors mandaté au titre de système «
Four Eyes », comme le préconise
l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution). La solution
d’origine française est certifiée par
Anssi (Agence nationale sur la sécurité des systèmes d’information). Sa
dernière version 4.0, est depuis peu
dans les bacs. Elle permet d’étendre
la traçabilité aux environnements virtuels, aux applications et aux bases
de données, et de générer des rapports exploitables par les auditeurs
n
internes.
Emmanuel Mayega
Stratégie
Stratégie :
Consistent tisse sa toile dans
la relation client
Filiale du groupe interact-iv.com spécialisée sur la
gestion des interactions digitales professionnelles,
Consistent est un éditeur de solutions et opérateur
de service pour la relation client multicanal.
Il est présent dans la plupart des pays européens.
Parmi ses cibles, figurent la banque et l’assurance.
’actualité de Consistent est
marquée, ces trois derniers
mois, par l’arrivée d’un nouveau directeur, en l’occurrence, Guillaume Trinchero. Sa mission : porter
les ambitions du groupe sur le marché de la voix et du web. « Mon rôle
est de développer notre entité dédiée
aux solutions de centre de contacts
dans le Cloud et de relation client
multicanal. Je suis le garant de l’optimisation et de la croissance sur
l’ensemble des offres de ce segment
d’activité au sein du groupe, dans
une logique de vente directe là où
notre groupe passe généralement
par des opérateurs », explique-t-il.
Sur ce terrain du direct, une année
aura suffi à Consistent pour se faire
une étoffe d’expert de la relation
client. Il est vrai, il capitalise sur le
savoir-faire et l’expérience de sa maison-mère. Preuve de cette réussite
qui reste toutefois à transformer tel
un essai, « nous traitons plus de 10
millions de minutes par mois, c’està-dire des flux vocaux, pour le
compte de nos clients », indique le
directeur de Consistent.
Pour peser rapidement sur son marché, cet éditeur et opérateur a
constitué une équipe commerciale
transversale à tous les métiers
(banque, assurance, grande distribution, finance, etc.). Cette force vive
L
quadrille progressivement le terrain
en promouvant les offres de l’entreprise. Celles-ci vont de la mise en
place de systèmes de soldes de
comptes par exemple, ces derniers
étant accessibles à partir de numéros noirs ou colorés (indigo, vert,
etc.) au déploiement de serveurs vocaux interactifs (SVI) avec interactions avec les bases de données
clients, enregistrement des communication ou reconnaissance vocale
en option, en passant par le traitement des emails, la gestion des rendez-vous des réseaux de distribution
(agents généraux qui déclarent leurs
plages de disponibilité). De manière
générale, « nous intervenons auprès
des entreprises en vue d’optimiser
les demandes de leurs clients,
qu’elles soient par téléphone, mail,
SMS, chat ou réseaux sociaux.
Nos offres dans le Cloud sont fiables, rapidement déployables et
sans investissement ou changement
d’infrastructure », indique Guillaume
Trinchero.
Afin de mener à bien ces missions,
Consistent s’appuie principalement
sur ses centres de contacts, dispositifs pour lesquels il bénéficie d’une
expertise fortement référencée sur
le terrain. Autre particularité de ces
espaces, ils sont émaillés de fonctions à valeur ajoutée innovante et
Guillaume
Trinchero,
directeur
conformes à l’état de l’art : web call
back, interaction avec les réseaux
sociaux, chat’, etc.
Sur le terrain de la banque et de l’assurance, Consistent propose par
exemple, des services permettant de
prendre en charge les appels entrants dans les agences, les gestionnaires pouvant ainsi se concentrer
sur des tâches à forte valeur ajoutée. Il gère également les interactions clients relatives aux contrats
de location (leasing). Pour cela, ses
outils sont interfacés avec les leurs
à travers des services Web. Ce qui
permet de limiter l’accès à toutes
leurs données clients.
Autre volet important sur lequel intervient Consistent, la mise en place de
plans de secours en matière de communication. En cas de saturation
et/ou de dysfonctionnement d’un
Pabx du client, l’infrastructure de
cette filiale d’interact-iv.com prend le
relais, évitant ainsi des coupures de
communication. Et donc des carences de services pouvant mettre à
mal l’image de la banque ou de l’assureur client. Ces différentes prestations ont permis à Consistent
d’engranger plus de 300 clients
Grands Comptes dont une trentaine
n
dans le domaine de la finance.
Emmanuel Mayega
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 23
Stratégie
Fico :
contribuer à la sécurisation
des transactions bancaires Jean-Michel
Schneider,
directeur de FICO
France
Acteur de la gestion décisionnelle, l’éditeur Fico
accompagne diverses entreprises, parmi lesquelles
les établissements bancaires et financiers,
dans la mise en place de solutions de sécurisation
des transactions. Il vient ainsi de lancer un outil
de localisation d’un GSM en vue de protéger
les flux par carte de crédit.
rès connu aux États-Unis, notamment pour sa solution
Fico Score, mesure standard
du risque de crédit à la consommation, Fico l’est moins en Europe, où
il élargit progressivement son assise
(il est arrivé en France en 2012,
ndlr). Pourtant, l’éditeur est déjà
impliqué dans un certain nombre
d’opérations conduites par les acteurs bancaires situés de ce côté-ci
de l’Atlantique.
Dans un contexte financier marqué
par la généralisation progressive des
Big data, une réglementation toujours plus exigeante et une protection des flux bancaires mise à mal
par la cybercriminalité, l’éditeur a décidé de passer à la vitesse supérieure. L’une de ses principales
armes pour y arriver est l’innovation.
Dans cette logique, il vient de déployer la solution Fico Proximity Location Service, intégrée à sa
plate-forme Fico Fraud Resolution
Manager. Dans un contexte marqué
par la montée en puissance du
risque de fraude à la carte bancaire,
cette solution introduit un nouveau
mécanisme permettant de vérifier
que « l’emplacement physique du téléphone mobile enregistré du titulaire d’une carte de crédit est le
T
24 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
même que celui du distributeur automatique de billets ou du terminal
de vente lors de son utilisation. Si
l’éloignement est fort important, le
compte du titulaire peut être automatiquement bloqué afin d’éviter
toute éventuelle transaction frauduleuse », explique Jean-Michel Schneider, directeur de FICO France.
Outre-Manche, des essais ont été
conduits dans ce sens. Résultat :
« une forte baisse de fausses
alertes, à savoir des transactions authentiques examinées alors qu’elles
semblaient frauduleuses, a été
constatée ; pour les opérations internationales, cette baisse a atteint le
cap des 70 %, du fait de la capacité
de procéder à cette vérification de
proximité », poursuit Jean-Michel
Schneider. Selon ce dernier, plusieurs banques du Royaume-Uni seraient en train de préparer le
déploiement de ce nouveau service
Fico, développé en synergie avec la
société ValidSoft, filiale d’Elephant
Talk communications Corp.
Plus de 2,5 milliards
de transactions par carte
bancaire protégées
Plus généralement, cette solution
permet aux banques de résoudre un
véritable dilemme : comment protéger les clients contre la fraude sans
créer des frustrations injustifiées
pour les détenteurs de cartes bancaires appelés à voyager ou à utiliser
leur moyen de paiement dans de
nouveaux endroits.
Fico Proximity Location Service vient
enrichir la plate-forme Fico Fraud Resolution Manager. Celle-ci constitue
un service de transaction automatisé à double sens. Elle traite les cas
de fraude en capitalisant sur des
analyses de données intelligentes,
l’intervention des clients et une gestion décisionnelle éprouvée. Selon
Jean-Michel Schneider, « elle permet
aux entreprises de gérer un grand
nombre de cas en simultané, effectue les vérifications, détermine les
stratégies de contact et d’action des
clients pour parvenir à une résolution en temps réel des éventuels
dysfonctionnements détectés ».
Enfin, Fico Fraud Resolution Manager s’intègre en natif à la plate-forme
Fico Falcon Fraud Manager, support
de gestion des fraudes par carte
bancaire. Annuellement, elle protège
plus de 2,5 milliards de transactions
n
par carte dans le monde.
Emmanuel Mayega
Compart
poursuit sur sa lancée
Les Comparting Days ont été l’occasion d’une
démonstration d’expertise et de savoir-faire
pour l’éditeur spécialiste de l’Output management
et de la production documentaire.
Dans un contexte économique trouble,
le fournisseur de la gamme DocBridge poursuit son
développement en Europe comme dans le monde.
onnu sous la dénomination
de Comparting Days, la huitième mouture du congrès
des utilisateurs de Compart a fermé
ses portes, en novembre dernier, sur
une note optimiste. Logique : les affaires se veulent florissantes dans
un secteur de l’Output management
qui avance là où l’éditique semble
marquer des signes d’essoufflement. Capitalisant sur la marche
vers le multicanal, qui pousse les
prestataires de services d’éditique
et les entreprises à fédérer leurs
composants de production documentaire hétérogènes, les spécialistes de l’Output management se
développent, à l’instar de Compart,
l’un de leurs protagonistes. « Notre
activité prend de l’ampleur au fil des
ans, confirmant notre positionnement stratégique sur le direct et l’indirect. Nous avons ainsi engrangé
une croissance de 20 % de notre
chiffre d’affaires dans le monde en
2013 », explique Harald Grumser, président du directoire. Illustration de ce
rayonnement, les Comparting Days
se développent également à un
rythme soutenu. « Lors du cru 2013,
huitième mouture du genre, nous
avons accueilli 13 pays et une vingtaine de nationalités différentes. Cet
événement est désormais incontournable. Et constitue pour nous comme
pour nos partenaires et clients, un
C
moment stratégique important », précise Ron Friedman, directeur des
Opérations groupe chez Compart.
Surfant sur les changements technologiques actuels, le groupe avance
ses pions. « Nous écoutons, observons le marché et alignons nos solutions sur les attentes de nos
clients », ajoute le directeur des Opérations mondiales de l’éditeur. Résultat, à l’heure du multicanal, du
social Media et du Cloud computing,
l’Output management devient plus
important. Si le volume de pages imprimées baisse, le nombre de documents virtuels, qui deviennent plus
complexes à produire, ne cesse
d’augmenter. Et la communication
d’entreprise passe du statique au
dynamique et à la production de
masse. « Dans un tel contexte, notre
offre Doc Bridge Director centralise
l’ensemble des ressources documentaires sur une plate-forme
unique qui optimise la stratégie multicanal de l’entreprise », indique Ron
Friedman.
En France, cette stratégie est déclinée à partir de Lyon, rampe de lancement de la stratégie du groupe en
Europe du Sud (Belgique, Suisse romande, Italie) et le Maghreb. « Nous
travaillons en direct et en indirect
sur notre périmètre, notre mission
étant d’équiper chacun de nos
clients d’un Hub documentaire, véri-
Philippe Filippi,
DG Compart France
table solution transversale. Ce qui lui
permet d’adopter facilement les canaux émergents et d’interagir efficacement avec son écosystème »,
explique Philippe Filippi, Directeur
général de Compart France. Positionné sur le terrain du traitement
du document électronique pour les
projets d’ECM (Enterprise Communication Management), de communications clients multicanal, d’output
management et de gestion des usines
de production documentaire de masse
(ADF – Automated Document Factory),
la filiale française, à l’instar de sa maison-mère, joue pleinement la carte de
l’évolutivité documentaire. « Grâce à
nos technologies, un document créé
historiquement sur mainframe peut
être visualisé sur un Smartphone. Pour
les banques et les assurances équipées souvent de grands systèmes
centraux, il s’agit d’une avancée formidable, source d’économies », indique
le DG de Compart France. Ces deux
secteurs d’activité représentent près
de 60 % des clients engrangés par
l’éditeur en France.
Après trois ans de présence dans
l’Hexagone, Compart a réalisé un
chiffre d’affaires de 2 M€. Cette filiale contribue au dynamisme du
groupe qui consacre 30 % de ses rén
sultats à la R&D.
Emmanuel Mayega
Reportage
Ciprés Vie
aborde l’avenir avec de nouvelles couleurs
Après une année 2013 pleine de chantiers et de
réussite, le courtier grossiste fait face au futur avec
des idées plein la besace. Des idées déclinées à partir
du programme P.A.I.P.S., projet d’entreprise étalé sur
cinq ans. Sa vocation, propulser l’entreprise à la tête
de son segment de marché. Récit.
Laurent Ouazana,
directeur général
associé du groupe
Molitor,
« Ces dernières années, notre
groupe n’a cessé de se développer.
2013 aura marqué notre treizième
année consécutive de croissance
avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 37,5 M€. Nous devons aller
plus loin sur tous les plans, en commençant par une forte notoriété
spontanée sur le terrain et bien sûr
en proposant à nos partenaires distributeurs et clients les solutions les
mieux adaptées à leurs besoins ». A
travers cette affirmation, Laurent
Ouazana, directeur général associé
du groupe Molitor, résume la feuille
de route de Ciprés vie pour les cinq
PROCHAINES années. Certes l’entreprise avance à grands pas ; pour autant, il faut faire encore davantage,
avec des performances plus prononcées. D’où le lancement de
P.A.I.P.S. : Plan, Ambition, Innovation,
Progrès, succès. Un chantier qui
s’étale jusqu’en 2018. Et se décline
en cinq points et huit objectifs.
« Notre volonté est de devenir le leader de la protection sociale des TNS
et des salariés de TPE ; nous entendons également améliorer notre rentabilité et nos résultats techniques,
synonymes de pérennité ». D’autre
part, Ciprés Vie doit améliorer la qualité de service rendue à ses clients,
renforcer son attractivité et sa noto26 • Assurance & Banque 2.0 • 2013 • n°9
riété spontanée. Dans ce dernier
cas, l’une des premières actions de
l’entreprise a été d’élaborer une
nouvelle charte graphique porteuse
de ses ambitions. Au cœur de cette
identité inédite, des valeurs du grossiste : ambition, professionnalisme,
partage, service client, confiance,
etc. Corollaire de cette mutation
identitaire, l’ensemble des outils du
groupe (site Web, portail, etc.) arborent désormais ces couleurs nouvelles.
Profitant de cette dynamique, Ciprés
Vie vient de lancer une version mobile
de sa plate-forme Internet qui sera
bientôt disponible sur Smartphone
comme sur tablette. L’Extranet du
groupe, véritable facteur de différenciation pour les courtiers grossistes,
affichera également ces couleurs
nouvelles tout en proposant des fonctionnalités à valeur ajoutée. D’un
coup d’œil, le distributeur aura accès
à un tableau de bord de synthèse, à
partir de la page d’accueil. La page intérieure jouera également la carte de
l’innovation avec une ergonomie apurée et des rubriques intuitives. L’un
des objectifs du grossiste est de jouer
davantage les premiers rôles dans le
classement des meilleurs Extranets,
réalisé par la CSCA. A cette fin, la
logique de favoris, devrait certaine-
ment séduire les intermédiaires, du
fait de sa capacité à leur proposer
une navigation plus facile. Enfin, tout
comme le site Web, l’Extranet bénéficiera d’une version mobile bientôt.
Fortement présent sur le segment
des pros, Ciprés Vie joue gros sur
l’ANI. Tout naturellement, il se prépare à déployer sa stratégie en la
matière, l’objectif étant d’y peser de
tout son poids. Première offre s’inscrivant dans ce sens, une solution
destinée aux CCN (Syntec, HCR, immobilier, experts comptables, pharmacies d’officines), disponible cette
année. « Notre objectif est de
conquérir ces CCN, car elles sont
constituées de milliers de TPE et
de TNS, et permettent, par leur atomisation géographique, de mettre
en avant la valeur ajoutée du
conseil de proximité de nos correspondants courtiers », confirme
Laurent Ouazana.
Enfin, pour recruter davantage de
courtiers, le groupe déploie une nouvelle stratégie de communication
s’appuyant sur les réseaux sociaux
(Courtage Network, Twitter, LinkedIn,
Viadeo). Cela contribue également
au renforcement de l’image du
n
groupe et sa e-réputation.
Emmanuel Mayega
En toute liberté
La révision de MiFID :
Un accord de principe face aux enjeux de
sa mise en œuvre opérationnelle
Par Guillaume Andreu, Engagement Manager chez STERWEN
Accord politique sur
les principes généraux
Le 14 janvier dernier, tard dans la
nuit, un accord politique concernant
les principes généraux permettant de
fixer le cadre de la nouvelle directive
européenne sur les marchés d’instruments financiers (MiFID 2) a été
trouvé. La phase du dialogue tripartite entre la Commission, le Conseil et
le Parlement européens s’achève. Il
s’agit d’un important jalon intermédiaire, qui marque le terme de négociations amorcées il y a près de deux
ans, lorsque la Commission européenne avait présenté sa proposition
de directive. Cependant, la fin du processus législatif est encore loin. En
effet, s’ouvre maintenant le chantier
de la définition des mesures dites de
niveau 2, placé sous la responsabilité
de l’Esma (European Securities and
Markets Authorithy). Ces mesures revêtent une grande importance dans
la mesure où, dans de nombreux domaines, le contenu même et l’efficacité de la directive en dépendent. La
phase à venir s’annonce donc déterminante ; les différents groupes de
pression manœuvrent d’ailleurs déjà
pour faire prévaloir leurs intérêts.
Un bilan mitigé
Cet accord politique conclu au forceps, sous la contrainte de plus en
plus pressante du calendrier législatif
(les prochaines élections auront lieu
en effet en mai prochain), laisse un
goût d’inachevé. S’il comporte des
avancées notables dans certains domaines tels que le Trading de Haute
Fréquence (THF) par exemple, il est
sur d’autres sujets en retrait par rapport aux ambitions affichées initialement ; voire franchement décevant.
Les principaux points
de l’accord
Accès aux infrastructures
de marchés
Le compromis trouvé sur l’interopérabilité entre Chambres Centrales de
Compensation (Central Counterparties ou CCP) et Plates-formes de Négociation (PFN), sujet qui faisait
encore débat dans les dernières semaines de négociation, fait partie
des motifs de satisfaction. Il va permettre un accès non-discriminatoire
aux CCP, aux PFN et aux indices de
références propriétaires, remettant
en cause le modèle « en silo » et renforçant ainsi la compétition entre
CCP et PFN, au bénéfice de l’investisseur final.
Il est toutefois dommage que l’instauration d’une période transitoire
laisse la possibilité aux acteurs de
différer de cinq ans la mise en
œuvre d’une complète interopérabilité entre CCP et PFN, sous réserve
d’un accord du régulateur national il
est vrai.
Trading de Haute
Fréquence (THF)
La nouvelle obligation de mettre en
place des systèmes « coupe-circuit »,
afin d’empêcher l’emballement des
transactions, qui s’imposera désormais à chaque société utilisant le
THF, constitue une avancée notable
dans la prévention du risque systémique. Le contrôle et la validation
des algorithmes par le régulateur en
revanche laissent plus circonspect
quant à sa mise en œuvre : la divulgation du code source de l’algorithme s’achoppe sur la sensibilité
de ce type d’information. Les textes
de niveau 2 proposés par l’Esma de-
vraient permettre de préciser la mise
en œuvre opérationnelle de cette
mesure.
Transparence pré-négociation
Les dernières semaines de négociation ont apporté peu de modifications d’ampleur. Le compromis
introduit néanmoins une limite aux
volumes qui pourront être traités sur
les dark pools pour une valeur
donnée : 4 % de la capitalisation
boursière sur une plate-forme de négociation donnée et 8 % sur l’ensemble des plates-formes de négociation
européenne. Inutile de souligner que
les standards techniques concernant cette limite, que l’Esma a la
charge de détailler, sont très attendus par les entreprises d’investissement actives sur les dark pools. En
effet, ces derniers concentrent aujourd’hui, selon une estimation de
TABB Group, autour de 11 % du trading sur Equity. Sachant, en outre,
que les actions ne seront pas admises à la négociation dans les Organized Trading Facilities (OTF), les
nouvelles structures de marché
créées dans le cadre de MiFID 2, la
définition des mesures de niveau 2
(le mode de mesure et de calcul des
limites de volumes en particulier)
fera l’objet d’âpres tractations.
Par ailleurs, la nouvelle mouture de
la directive doit également restreindre l’utilisation des dérogations aux
obligations de transparence pré-négociation relatives aux ordres sur la
base d’un prix « importé » à partir
d’un marché de référence.
Matières premières
Les matières premières font partie
des champs d’application qui
2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 27
En toute liberté
n’étaient pas couverts par MiFID 1.
Les limites de positions imposées
sur les commodities et les dérivés de
commodities devraient contribuer à
lutter contre la spéculation, notamment sur les produits agricoles.
Néanmoins, les concessions faites
dans les dernières semaines de négociations viennent en atténuer la
portée. C’est le cas notamment des
régimes dérogatoires dont bénéficient les dérivés sur pétrole et charbon, qui ne seront totalement soumis
à la nouvelle directive qu’en 2019.
Protection des
investisseurs
Plusieurs mesures vont contribuer à
un renforcement de la protection des
investisseurs.
En premier lieu, l’encadrement strict
des commissions perçues à l’occasion de prestation de conseil indépendant (« inducements ») marque
une volonté forte de garantir l’indépendance des conseils en clarifiant
la structure des honoraires et rémunération des conseillers.
Par ailleurs, l’extension du périmètre
des produits ne pouvant être vendus
sans appropriateness tests, tests
permettant de s’assurer de l’adéquation du produit avec le profil du
client, ainsi que le renforcement des
obligations en termes d’information
client vont également contribuer à
mieux protéger les investisseurs.
Consolidation des données
post-marché
La consolidation des données postmarché est sans doute le domaine
A propos de Guillaume Andreu
Guillaume Andreu est Engagement Manager au sein de
SterWen Consulting. Il a rejoint le Groupe en 2011 après
avoir débuté son parcours chez Accenture puis Synagir.
Au sein de la Practice « Service aux investisseurs », il est
spécialisé dans le cadrage et la mise en œuvre de stratégies, le pilotage de projets d’amélioration de la performance liant aspects organisation, processus et
informatique. Il contribue également à la veille réglementaire.
Guillaume Andreu est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts
et Métiers.
où la directive cadre est la moins
aboutie. MiFID 2 se borne à proposer le principe d’une « consolidated
tape » permettant d’agréger les données post-marché issus des différentes plates-formes de négociation
(en dehors des bourses traditionnelles et des Multilatéral Trading Facilites (MTF), on compte à ce jour
une vingtaine de dark pools) et s’en
remet au marché pour les modalités
pratiques, laissant l’initiative aux acteurs. Cela est d’autant plus regrettable que les effets néfastes de la
fragmentation de la liquidité comptaient parmi les griefs les plus souvent adressés à MIFID 1.
Accès aux marchés
pour les prestataires de
services des pays tiers
La directive introduit la reconnaissance du statut de pays tiers, qui se
traduit pour le prestataire de services du pays tiers par un accès aux
marchés de l’UE.
Cette reconnaissance est néanmoins
à nuancer selon le type de clientèle
auquel s’adresse le prestataire de
services. S’il s’agit de services à destination de clients particuliers ou de
clients particuliers ayant opté pour
être traités comme professionnels,
alors chacun des états membres
conservera la latitude pour apprécier
la façon dont le régime doit s’appliquer, en particulier eu égard à la nécessité d’une implantation locale. En
revanche, les services à destination
des clients professionnels ou des
contreparties éligibles pourront être
fournis sans avoir besoin de justifier
d’une implantation locale, sous réserve que le cadre réglementaire du
pays d’origine soit jugé équivalent et
que le prestataire soit enregistré auprès de l’Esma.
Le compromis politique conclu le 14
janvier marque certes une étape importante dans le long processus législatif de la révision de MiFID car il
permet de clarifier la directive cadre.
Cependant, de nombreuses questions demeurent et devront être précisées par les mesures dites de
niveau 2 que définira l’Esma dans
n
les semaines qui viennent.
CAPA Conseil devient
CAPA Invest
Une nouvelle marque pour un élan nouveau
et une équipe plus proche de vous
28 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
En toute liberté
Pourquoi le marketing
est sur le front de la révolution
du Big Data dans l’entreprise
Par Yves de Montcheuil, VP Marketing de Talend
Le terme Big Data a probablement été l’un des plus utilisés de
ces trois dernières années quand il s’agissait d’évoquer les grandes
révolutions technologiques à venir, du genre de celles qui vont
profondément transformer nos vies et la façon dont les entreprises
allaient développer leur activité. Le gouvernement en a fait l’un
des 34 plans de développement industriel de la France, car à la fois
source d’investissements, d’emplois et de leadership national.
evant un marché qui semble avoir désormais intégré
la notion de Big Data et son
impact potentiel sur l’activité des entreprises, ce sont progressivement
chacun des départements de l’entreprise qui apprivoisent petit à petit les
bénéfices potentiels d’une exploitation raisonnée et intelligente de ces
richesses innombrables dans lesquelles elles baignent sans toujours
s’en rendre compte. Dans cette
course à l’exploitation des Big Data,
le département marketing a aujourd’hui une longueur d’avance sur
les autres et surtout, un rôle stratégique d’exemple à jouer.
miers au sein de l’entreprise à
considérer les données internes de
l’entreprise comme une mine d’or potentielle, plutôt que comme une ressource contraignante à gérer. Ainsi, le
marketing a vocation à devenir une
force motrice au sein de l’entreprise
Big Data et marketing :
une relation gagnant-gagnant
dans l’émergence et le développement d’outils permettant de gérer les
Big Data afin d’en dégager un avantage concurrentiel notable.
Aujourd’hui, le sujet du Big Data dans
le domaine du marketing est suffisamment mature pour offrir des solutions
crédibles aux problématiques d’une
entreprise, et prend généralement
l’une des deux formes suivantes : soit
Les responsables du marketing ont
toujours consacré une part importante de leur budget à la recherche
de nouvelles données sur le comportement du consommateur et sur les
moyens de renforcer l’image de
marque tout en affinant leurs modèles de segmentation client. Par
conséquent, ils sont parmi les pre-
“
L’exemple le plus courant est le moteur de
recommandation, mais les coupons de réduction
dans la grande distribution rentrent aussi dans
cette catégorie, tout comme le ciblage géolocalisé
“
D
de l’analyse comportementale en
temps réel pour favoriser les promotions multi-canal, soit de l’analyse de
segments pour le ciblage ou l’identification de prospects.
Dans le premier cas, celui de l’analyse en temps réel des données,
l’objectif est d’influencer le comportement du consommateur directement sur le point de vente (ou sur le
site internet). L’exemple le plus courant est le moteur de recommandation, mais les coupons de réduction
dans la grande distribution rentrent
aussi dans cette catégorie, tout
comme le ciblage géolocalisé. Dans
le second cas, celui de la segmenta2014 • n°10 • Assurance & Banque 2.0 • 27
En toute liberté
Le département
marketing, un exemple
pour les autres
Etre capable d’exploiter ce potentiel
peut aussi aider les entreprises à
mieux identifier leurs différents publics, et viser la bonne personne au
bon moment, avec l’offre adéquate
et les messages les plus pertinents. Une démarche qui s’inscrit
dans la mission stratégique de n’importe quelle entreprise, en optimisant sa rentabilité et en développant
des avantages concurrentiels. Cela
explique pourquoi le marketing est
souvent pointé du doigt par les sociétés qui attendent de ce département que ce soit lui qui mène les
analyses de données critiques lui
permettant de modeler et d’adapter
la stratégie de l’entreprise en fonction de l’évolution de son écosystème et des besoins clients.
La capacité du département marketing à réussir à tirer parti des Big
Data est donc critique pour le succès d’une entreprise à moyen
terme. Les défis sont toutefois encore nombreux à l’heure actuelle et
l’attente d’une régulation européenne sur les données personnelles va encore changer la donne
à l’horizon début 2015. Celle-ci apparaît également comme un élément
incontournable
de
gouvernance et de confiance pour
que les départements marketing
puissent proposer des services toujours plus personnalisés à leurs
28 • Assurance & Banque 2.0 • 2014 • n°10
clients finaux, sans pour autant leur
donner le sentiment d’envahir leur
vie privée.
Une offre technologique
désormais adaptée
les Big Data permet de faire face
sans difficulté aux données non
structurées ou semi-structurées,
qu’elles soient situées à l’intérieur
de la salle informatique de l’entreprise ou dans un cloud privé, qu’il
s’agisse de données publiques ou
contenues dans le cloud, qu’il
s’agisse d’interactions sur les réseaux sociaux, de vidéos, de fichiers
Excel ou de pièces jointes d’email.
“
Pour certains spécialistes, dans le
passé, la masse d’information disponible empêchait purement et simplement de l’analyser correctement.
Pour d’autres, il n’existait pas de
Aujourd’hui, l’offre technologique disponible
pour gérer les Big Data permet de faire face
sans difficulté aux données non structurées
ou semi-structurées
“
tion, le but est d’analyser de grands
volumes de données au bon moment. Ce genre d’analyse, quand
elle est menée de façon efficace,
permet aux équipes marketing
d’évaluer les données provenant de
sources nouvelles, comme le trafic
provenant des médias sociaux ou les
clics effectués par un prospect sur le
site internet d’une société, rendant
le ciblage et la segmentation des
profils le plus précis possible. C’est
une tâche compliquée, qui aurait été
impossible à mener à bien avec les
solutions traditionnelles de management de données.
technologies capables de récolter
ces données, de la traiter et de
n’analyser pour en faire un avantage
concurrentiel pour l’entreprise. Mais
ce n’est plus vrai aujourd’hui. L’offre
pour traiter des volumes de données
toujours plus importants est désormais plus que suffisante pour répondre à l’ensemble des missions
critiques des marketeurs, qui doivent capitaliser sur celle-ci pour donner une nouvelle dimension à leur
métier au sein de l’entreprise. Les
débats sur les données structurées
dans les bases relationnelles sont
derrière nous. Aujourd’hui, l’offre
technologique disponible pour gérer
Pour bien des raisons, les départements marketing ont un avantage
fantastique sur leurs collègues au
sein de l’entreprise pour concevoir
aujourd’hui ce qui fera de leur société un leader de demain. Avec les
Big Data, ils sont assis sur une mine
d’or, et doivent à tout prix convaincre
leurs confrères des autres départements d’adopter cette révolution
pour leur propre métier. Financiers,
responsables RH, responsables des
achats ou directeurs qualité, tous
ont un intérêt à monter à bord du
train que les marketeurs sont en
train de conduire vers une activité
n
toujours plus florissante.
A propos de Talend
Talend fournit des solutions d’intégration évolutives. Des projets les
plus simples jusqu’aux déploiements d’entreprise, la plate-forme d’intégration de données, d’applications et de processus hautes performances de Talend maximise la valeur des informations de l’entreprise
et optimise le retour sur investissement (ROI) via un modèle de souscription. Optimisée pour les environnements de Big Data, l’architecture
flexible de Talend est prête pour les prochaines générations de platesformes. Et une gamme d’outils faciles à utiliser, commune à l’ensemble
des solutions de Talend, permet également aux équipes de maximiser
les compétences des développeurs.