CARREFOURS SAHARIENS: VUES DU SUD

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CARREFOURS SAHARIENS: VUES DU SUD
CARREFOURS SAHARIENS: VUES DU SUD
SAHARAN CROSSROADS: VIEWS FROM THE SOUTH
Hôtel Ténéré, Niamey, République du Niger
7-10 Juillet/July 2011
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L’INITIATIVE CARREFOURS SAHARIENS ET LA CONFERENCE DE NIAMEY
Cette conférence fait partie d’une initiative menée conjointement par les associations
américaines d’études africaines et maghrébines (West African Research Association (WARA) et
American Institute of Maghribi Studies (AIMS)) dans le cadre d’un renforcement des liens
culturels, artistiques et historiques entre les populations vivant à l’intérieur et entre les deux
rives du Sahara. Cette initiative fut lancée au cours d’une table-ronde sur les carrefours
sahariens qui eut lieu en 2004 à l’Université de Californie, Los Angeles. La première conférence
internationale « Carrefours Sahariens : Vues du Nord » se déroula à Tanger au Royaume du
Maroc en 2009. Elle a réuni une trentaine de chercheurs et artistes qui se sont penchés sur une
réflexion autour des liens culturels et historiques des populations des deux rives du Sahara à
travers les pistes caravanières transsahariennes et le développement d’identités sahariennes
communes.
Cette seconde conférence internationale intitulée « Carrefours Sahariens: Vues du Sud » se tient à
Niamey, capitale de la République du Niger. Elle met à profit la position particulière du Niger
comme plaque tournante des échanges culturels et économiques entre les populations de
l’Afrique de l’Ouest et celles du nord de l’espace saharien. De longue date, la ville de Niamey fut le
foyer de nombreuses rencontres culturelles, y compris des festivals nationaux, mettant l’accent
sur les arts et la culture. Cette ville promeut un musée modèle qui, à l’inverse d’autres musées en
Afrique de l’Ouest, encourage la production artistique contemporaine ainsi que l’histoire et les
cultures croisées.
La conférence de Niamey a comme centre d’intérêt la production intellectuelle, artistique et
culturelle liant le Niger ainsi que les autres pays ouest africains à leurs voisins du nord. L’art, la
culture et l’histoire constituent des liens solides entre les pays africains se partageant les régions
sahariennes. Cette réunion vise à promouvoir les échanges culturels entre pays africains dans la
perspective d’une coexistence pacifique. L’harmonie régionale ainsi caractérisée se manifeste
sous d’innombrables facettes, autant dans des domaines artistiques comme la musique, le
théâtre, la danse, la littérature, le cinéma, et les arts décoratifs, que dans les relations
historiques et politiques. En mettant ces diverses relations communes au cœur des réflexions de
cette réunion scientifique, les organisateurs de cette conférence espèrent participer à une large
diffusion d’un mouvement de coopération scientifique et culturelle entre les pays africains des
rives sahariennes.
Le bureau des affaires de l’éducation et de la culture américain (Educational and Cultural Affairs
Bureau), l'Initiative de Paix en Afrique de l'Ouest et le Conseil des centres américains de
recherche à l’étranger (Council of American Overseas Research Centers) ont généreusement
financé cette conférence. Nous tenons également à remercier nos collègues nigériens,
l’Ambassade Américaine à Niamey ainsi que Jennifer Yanco et Cynthia Becker pour leur aide
précieuse dans la réalisation de cette conférence.
Le comité d’organisation de la conférence de Niamey vous souhaite la bienvenue et espère qu’au
cours de ces trois jours nos échanges seront des plus stimulants !
Abdourahmane Idrissa (Princeton University)
Ghislaine Lydon (University of California, Los Angeles)
Scott Youngstedt (Saginaw Valley State University), Vice-President de WARA
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SAHARAN CROSSROADS INITIATIVE AND THE NIAMEY CONFERENCE
This conference is part of series of conferences organized by the West African Research
Association (WARA) and the American Institute of Maghribi Studies (AIMS) aimed at
strengthening the cultural, artistic and historical links among the peoples living within and
across the Sahara Desert. This initiative began as a workshop held at the University of California,
Los Angeles in 2004 where the Saharan crossroads perspective was developed. The first
international conference was held in Tangier, Morocco in 2009. It brought together thirty
scholars and artists who reflected on the cultural and historical ties of the people of North Africa
to their southern neighbors by way of trans-Saharan caravans and the development of common
Saharan identities.
The second international conference entitled « Saharan Crossroads: Views from the South » is
being held in Niamey, capital of the Republic of Niger. It highlights the particular position of
Niamey as a hub of cultural and economic exchanges between the populations of North Africa and
West Africa who share the Saharan space. Niamey has long been the home of harmonious
cultural engagements, including numerous national festivals, placing a strong emphasis on
culture and the arts. The city houses a model museum that, in contrast to other West African
museums, promotes contemporary artistic production. Niger’s historical role as a crossroads
linking communities on both sides of the Sahara make it an ideal location for this event.
This conference will focus on the intellectual and cultural production of Saharan identities in
Niger as well as other West African countries and its links with the North. Art, culture, and
history form a strong bond among African countries north of the equator. This conference seeks
to promote cultural exchanges among the regions of Africa linked by the Sahara Desert in the
pursuit of peaceful coexistence and the promotion of peace. Regional harmony is demonstrated
in countless ways, particularly through the arts such as music, theater, dance, literature, cinema,
decorative arts, and in historical and political relations. In putting these diverse common
connections at the center of attention for this meeting, the organizers of this conference hope to
promote scientific and cultural cooperation among African countries.
This conference was made possible through the generous support of the Educational and Cultural
Affairs Bureau of the United States, the West African Peace Initiative and the Council of American
Overseas Research Centers. We are grateful to our Nigerien colleagues, the US Embassy in
Niamey, and Jennifer Yanco and Cynthia Becker for their precious assistance in preparing this
event.
The organizing committee of the Niamey conference welcomes you and wishes you a most
stimulating three days of exchanges.
Abdourahmane Idrissa (Princeton University)
Ghislaine Lydon (University of California, Los Angeles)
Scott Youngstedt (Saginaw Valley State University), Vice-President de WARA
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Programme Sommaire/ Program Summary
Jeudi 7 juillet /Thursday 7 July
19h00—20h30:
Cérémonie d’ouverture et réception { l’ Hôtel Ténéré / Opening Ceremony
and Reception at the Hotel Ténéré (Pavillon)
Speeches:
-Dr. Jennifer Yanco, Director WARA
-Dr. Ousmane Sene. Director WARC
-Dr. Mary Ellen Lane, Executive Director CAORC
-Professeur Aboubacar Adamou, Former Minister of National Education and
Higher Education, Former Dean of Arts and Letters, Université Abdou Moumouni
de Niamey (specialist of Saharan geography and the Agadez region)
-Ambassador Bisa Williams, US Embassy in Niamey
-Monsieur Kounou Hassane, Minister of Culture (Ministre de la Jeunesse. des
Sports, et de la Culture), Republique du Niger
20:30:
Diner { l’ Hôtel Ténéré / Dinner at Hotel Ténéré
Vendredi 8 juillet/ Friday 8 July
08h30—09h30:
Accueil par le comité d’organisation - Welcome by the organizing committee
09h30—11h10
Session 1: Liens d’histoire et de cultures sahariennes / Saharan Ties of
History and Culture
11h10—11h40:
Pause café
11h40—13h00
Session 2: Traversée du Sahara: Re-formation de culture et d’identité
en Afrique /Crossing the Sahara: Culture and Identity Re-formation in
Africa
13h00—14h00:
Déjeuner { l’Hôtel Ténéré / Lunch at the Hotel Ténéré
14h30—16h10
Session 3: La Circulation des Motifs: Artisanat et Design Transsahariens
/ Patterns in Circulation: Trans-Saharan Artisanry and Design
16h10—16h40:
Pause café
16h40—17h40
Session 4: Religion et Droit/ Religion and Law
19h30:
Diner au Maquis 2000 / Dinner at the Maquis 2000
21h30:
Centre Culturel Djado Sékou : Soirée Musicale / Musicale Evening
Samedi 9 juillet / Saturday 9 July
09h00—10h20
Session 5: Musique, Arts et Pérformances Rituelles / Music, Arts and
Ritual Performance
10h20—10h50:
Pause café
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10h50—12h30
Session 6: Femmes, Savoir et Pouvoir au Sahel / Women, Knowledge
and Power in the Sahel
12h30—13h30:
Déjeuner { l’Hôtel Ténéré / Lunch at Hotel Ténéré
14h00—15h40
Session 7: Héritage de l'esclavage: Expériences sahariennes et
atlantiques / Legacy of Slavery in the Central Sudan and Across the
Sahara and the Atlantic Divide
15h40—16h10:
Pause café
16h10—17h30
Session 8: Culture, Art et Gouvernance au Nigeria Musulman du
Nord/Culture, Art, and Governance in Muslim Northern Nigeria
17h30—18h50
Session 9: Cultures d’Architecture / Architectural Cultures
19h30—21h00:
Diner { l’Hôtel Ténéré / Dinner at Hotel Ténéré
21h30:
Music
Hôtel Ténéré : Soirée de musique folklorique du Niger, Mali et Maroc/ Folk
from Niger, Mali, and Morocco
Dimanche 10 juillet / Sunday 10 July
08h30—10h10
Session 10: Langue et écriture / Language and Writing
10h10—10h40:
Pause café
10h40—12h20
Session 11: Histoires et Traditions Croisées / Crossed Histories and
Traditions
12h50—13h50:
Déjeuner / Lunch
14h00—16h00 :
Musée National / National Museum
16h00—17h30 :
Wadata (Village Artisinale) / Wadata (Artisan Village)
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Programme / Program
Jeudi 7 juillet /Thursday 7 July
19h00—20h30: Cérémonie d’ouverture et réception { l’Hôtel Ténéré / Opening Ceremony and
Reception at the Hotel Ténéré (Pavillon)
20:30: Diner / Dinner (Hôtel Ténéré)
Vendredi 8 juillet/ Friday 8 July
08h30—09h00: Accueil par le comité d’organisation - Welcome by the organizing committee
09h30—11h10
Session 1: Liens d’histoire et de cultures sahariennes / Saharan
Ties of History and Culture
Modérateur/Moderator: Dr. Mary Ellen Lane (Executive Director, Council of American Overseas
Research Centers)
Hind Amel Mostari (Université Djillali Liabès, Algérie)
Le Tergui ou l’homme bleu: symbole de l’union historique, culturelle et linguistique entre l’Algérie et
le Niger/The Tuareg or Blue Man : A Symbol of Historical, Cultural and Linguistic Unity
Abdelkadri Idrissa Arbouna Maïga (Université de Bamako, FLASH, Mali)
/ Rôle de la culture dans le brassage social
entre les populations du nord et du sud du Sahara / The role of culture in the social interactions of the
people North and South of the Sahara
Enaderfe AG Elmehdi (Université d’Oran, Algérie)
Renforcement des liens socioculturels à travers un mode de vie commun/ Strengthning Sociocultural
Ties Through a Common Way of Life
Souad Khelouiati (Université de Annaba, Algérie) et Mohamed Karim Assouane (Université de
Guelma, Algérie)
La route du sel comme strate idéologique / The Saharan Salt Trade as an Ideological
Statum
11h10—11h40: Pause café
11h40—13h00
Session 2: Traversée du Sahara: Re-formation de culture et
d’identité en Afrique / Crossing the Sahara: Culture and Identity
Re-formation in Africa*
*Session organisée par: International Society for the Oral Literatures of Africa (ISOLA)
Modérateur/Moderator: Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Fatimata Mounkaila (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Sahara d’une rive { l’autre: Jayza la Hilalienne et Zabarkâne le Zarma /From one Saharan Shore to the
Other: Jayza, the Hilalian Woman and Zabarkâne, the Zarma Man
Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
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Negotiating (with) Arabo-Islamic Culture /Négociations (avec/de) la culture arabo-islamique
Hein Willemse (University of Pretoria, South Africa)
Orality, culture and identity reformation in the age of transnationalism – a view from the southern tip
of Africa / Reformation d’oralité, de culture et d’identité dans l’ère transnationale –vue de la pointe
sud de l’Afrique
13h00—14h00: Déjeuner { l’Hôtel Ténéré / Lunch at the Hotel Ténéré
14h30—16h10
Session 3: La Circulation des Motifs: Artisanat et Design
Transsahariens / Patterns in Circulation: Trans-Saharan
Artisanry and Design*
*Session organisée par: Tara Deubel (Oakland University, États Unis)
Modérateur. Moderator: Tara Deubel (Oakland University, États-Unis)
Boubé Namaiwa (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
L’art sahélien comme expression d’une symbiose nord-sud / Sahelian Arts as an Expression of a
North-South Symbiosis
Tara Deubel (Oakland University, États-Unis)
Artisanal Production and Trans-Saharan Circulation of Women's Melhafa Cloth in Northwest Africa /
Production artisanale et circulation transsaharienne au Nord-Ouest de l’Afrique : L’habillement
melhafa des femmes
Susan Rasmussen (University of Houston, États-Unis)
‘Inaden Nena (Our Smiths):’ The Relationship between Aesthetics and Sociability in the Roles of
Tuareg Smith/Artisans in Agadez and Rural Aïr in Niger // Inaden Nena (Nos Forgerons): Le rapport
entre esthétique et sociabilité dans le rôle des artisans et forgerons touaregs à Agadès et en milieu
rural nigérien
Audrey Boucksom (Musée royale d’Afrique de Tervuren, Belgique)
Échanges transsahariens et nouveaux designs de la bijouterie touareg au Niger/ Trans-Saharan
Exchanges et New Designs of Tuareg Jewelry in Niger
16h10—16h40: Pause café
16h40—17h40
Session 4: Religion et Droit/ Religion and Law
Modérateur. Moderator: Salim Khiat (Centre National de Recherches Préhistoriques, Algérie)
Aicha Belabid (Université Abd El-Hamid Ben Badis de Mostaganem, Algérie) et Ismail Warscheid
(Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, France)
En islam malien: les nawāzil de Bāy b. ‘Umar al-Kuntī (1865-1929) / Malian Islam: the nawāzil [legal
reponsa] de Bāy b. ‘Umar al-Kuntī (1865-1929)
Salim Khiat (Centre National de Recherches Préhistoriques, Algérie)
Les divinités des mythes soudanais : sont-ils encore en action? / The Divinities in Sudanese Myths: Are
They Still Active ?
19h30: Diner au Maquis 2000 / Dinner at the Maquis 2000
21h30: Centre Culturel Djado Sékou : Soirée Musicale / Musicale Evening
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Tidawt et Hasso Akotey (Guitare électrique touarègue / Touareg electric guitar music)
Samedi 9 juillet / Saturday 9 July
09h00—10h20
Session 5: Musique, Arts et Pérformances Rituelles/ Music, Arts
and Ritual Performance
Modérateur. Moderator: Hélène Tissières (États-Unis)
John Shoup (Université de Ifrane, Maroc)
Music in Tarab al-Baydan: the Iggawin / Les Iggawins: Musique du Tarab al-Baydan
Hélène Tissières (University of Texas, États Unis)
Traversées et entrelacs : peintures d’Abdoulaye Ndoye et création théâtrale de Werewere Liking en
collaboration avec Ray Lema, musicien / Crossings and Interlacings : The Paintings of Abdoulaye
Ndoye and the Theatrical Creations of Werewere Liking, in collaboration with Musician Ray Lema.
E.S.D. Fomin (University of Yaoundé, Cameroun)
Trade and the Spread of Artistic Civilization across the Sahara Desert, 1000-1800 CE / Commerce et
diffusion des arts et cultures à travers le Sahara, 1000-1800
10h20—10h50: Pause café
10h50—12h30
Session 6: Femmes, Savoir et Pouvoir au Sahel / Women,
Knowledge and Power in the Sahel
*Session organisée par: Centre Reines Daura des Ressources Pour la Promotion, le
Développement et le Rayonnement de la Femme Nigérienne (ICRD-Reines)
Modérateur. Moderator: Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Ousseina Alidou (Rutgers University, États Unis)
The Re-inscription of Women’s Lives in the Unwritten Trans-Saharan Historical Space / La
réinscription de la vie des femmes dans l’espace non-écrit de l’histoire transsaharienne
Hadiza Moussa (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Pouvoir délégué et soumission par procuration : influences féminines « patriarcales » autour de la
prise en charge de la fécondité féminine au Niger / Delegated Power and Submission by Proxy:
Women’s « Patriarchal » Influences in Managing Female Fertility in Niger
Zeinabou Hadari (The Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria, Niger)
Female Leadership in Quranic and Islam-Based Education in Niger: Past experiences and new
practices / Leadership féminin dans l’enseignement coranique ou à base islamique au Niger:
anciennes et nouvelles pratiques
Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Sarraounia’s Power facing Islam / Le pouvoir de Sarraounia face { l’islam
12h30—13h30: Déjeuner { l’Hôtel Ténéré / Lunch at Hotel Ténéré
14h00—15h40
Session 7: Héritage de l'esclavage: Expériences sahariennes et
8
atlantiques /Legacy of Slavery in the Central Sudan and Across
the Sahara and the Atlantic Divide*
*Session organisée par: Manuel Barcia (University of Leeds, Angleterre)
Modérateur. Moderator: Ismael Montana (Northern Illinois University, États-Unis)
Ismael Montana (Northern Illinois University, États Unis) The Hausa Bori Cult Practice in Tunis:
Unbelief (Kufr) or Another Dimension of the African Diaspora? / La pratique du culte Bori des
Haoussas à Tunis: un exemple de non-croyance (kufr) ou bien une autre dimension de la diaspora
africaine ?
Manuel Barcia (University of Leeds, Angleterre), An Atlantic Revolution: Dan Fodio’s Jihad and Slave
Rebellion in Bahia and Cuba, 1804-1844 / Une révolution atlantique: le jihad de Dan Fodio et la
rébellion des esclaves à Bahia et Cuba, 1804-1844
Cynthia Becker (Boston University, États Unis), Dreadlocks, Patchwork and Cowries: the TransSaharan Journey of Moroccan Gnawa Dress / Coiffures (type rasta), Textiles (type patchwork) et
cauris: voyage transsaharien de l’habillement gnaoui
Cynthia Becker (Boston University, États Unis)
Film Screenings: An Amazigh Wedding in Southeastern Morocco and From Slave to Master: Women and
Gnawa Possession Trance
Projections de films : Un marriage amazigh au sud-est du Maroc et D’esclave { maître : Femmes et
transe de possession gnaoui
15h40—16h10: Pause café
16h10—17h30
Session 8: Culture, Art et Gouvernance au Nigeria Musulman du
Nord/Culture, Art, and Governance in Muslim Northern Nigeria*
*Session organisée par: Jibo Nura (Mobat Registered Quantity Surveying Consultants, Nigeria)
Modérateur. Moderator: Abdalla Uba Adamu (Bayero University, Nigeria)
Abdalla Uba Adamu (Bayero University, Nigeria)
The Beggar’s Opera: Muslim Beggar Minstrels and Street Oral Poetry Theater in Northern Nigeria /
L’opéra du mendiant: les ménestrels musulmans mendiants et la poèsie orale dans le théâtre de rue au
nord du Nigéria.
Sabo Bako (Ahmadu Bello University, Nigeria)
(Décéde en décembre 2010, que Dieu ai son âme / Deceased in December 2010, may he rest in peace)
The Development of Islamic Leadership and Governance in Muslim Northern Nigeria / L’évolution du
leadership et de la gouvernance islamiques au Nigéria du nord musulman
Jibo Nura ((Mobat Registered Quantity Surveying Consultants, Nigeria)
Traditional Hausa Architecture in the Royal Palace, City Walls and Gates of Northern Nigeria /
Architecture haoussa traditionnelle dans le palais royal, les enceintes et les portes des villes du nord
du Nigéria
17h30—18h50
Session 9: Cultures d’Architecture / Architectural Cultures
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Modérateur. Moderator: Abdelaziz Badjadja (Université Mentouri Constantine, Algérie)
Mazri Badjadja Salima (Université Mentouri Constantine, Algérie)
Plaidoyer pour la valorisation des Ksours algériens / A Plea for the Preservation of Algerian Ksours
(Saharan Oasis Towns)
Abdelaziz Badjadja (Université Mentouri Constantine, Algérie)
La vallée du M’zab: un patrimoine ancestral / The M’zab Valley: An Ancestral Heritage
Ahmed Mewloud Ould Eida (Université de Nouakchott, Mauritanie)
‫ فن العمارة بالحواضر الصحراوية في موريتانيا‬/ L’art architectural des anciennes villes sahariennes de
Mauritanie / The Architectural Design of the Ancient Saharan Cities of Mauritania
19h30—21h00: Diner { l’Hôtel Ténéré / Dinner at Hotel Ténéré
21h30: Hôtel Ténéré : Soirée de musique folklorique du Niger, Mali et Maroc / Folk Music from
Niger, Mali, and Morocco
Présentation/Introduction: Cynthia Becker et Brian Nowak
Arbi (Musique de possession Zarma: luth à une corde avec calebasse / Zarma possession music: onestringed lute with calabash)
Halarou Goge (Musique de possession haoussa: violon à une corde avec calebasse / Hausa possession
music: one-stringed violin with calabash)
Issoufou (Musique Takamba de Gao, Mali: luth à trois cordes avec calebasses / Takamba music of Gao,
Mali: three-stringed lute with calabashes)
Hamad Mahjoubi (Musique Gnaoua du Maroc / Gnawa music of Morocco)
Dimanche 10 juillet / Sunday 10 July
08h30—10h10
Session 10: Langue et écriture/Language and Writing
Modérateur. Moderator: Seyni Moumouni (Enseignement Chercheur, Institut de Recherche en
Sciences Humaines (IRSH), Niger)
Fatimatou Bint Abdel Wehab (Université de Nouakchott, Mauritanie)
/ La poésie des femmes en Mauritanie:
remarques préliminaires autour des constructions sémantiques / Mauritanian Women’s Poetry:
Preliminary Observations Regarding Semantic Constructions
Djamila Haidra (Université d'Oran, Algérie)
/ L’écriture arabe et les traditions locales des communautés
maghrébines / Arabic writing and the traditions of local Maghribi communities
Haroun Almahadi Maïga (Université de Bamako, FLASH, Mali)
/Les correspondances entre l’Afrique de l’Ouest et le Nord / Letter
Writing between West and North Africa
Abdoulaye Moussa Barazi (Université de Bamako, FLASH, Mali)
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/ Le rôle des manuscrits arabes dans la
perpétuation du patrimoine islamique en Afrique de l'ouest / The Role of Arabic Manuscripts in the
Preservation of West Africa’s Islamic Heritage
10h10—10h40: Pause café
10h40—12h20
Session 11: Histoires et Traditions Croisées/ Crossed Histories
and Traditions
Modérateur. Moderator: Jennifer Yanco (Executive Director, West African Research Association,
États Unis)
Aziz Mostefaoui (Université d'Adrar, Algérie)
The Ghanaian Leadership and the Colonial Situation in Algeria / L’influence du leadership ghanéen
dans la situation coloniale algérienne
Barbara Cooper (Rutgers University, États Unis)
Toward a History of Childbirth and Fertility in the Hausa-speaking Sahel / Vers une histoire de
l’accouchement et de la fertilité parmi les communautés du sahel parlant le haoussa
Mohammad el Bahri (Institut Supérieur des Sciences Humaines, Tunisie)
Conditions de la femme darfourienne au 18 siècle d'après un voyageur tunisien / The Status of
Darfurian Women according to an 18th-century Tunisian Travelogue
Ali Benchérif Abdelillah (Université d'Adrar, Algérie)
Le cérémonial du thé: Dimensions sociale et culturelle / The Tea Ceremony: Social and Cultural
Dimensions
12h15-12:30
Clôture - Closing Remarks
12h50—13h50:
Déjeuner / Lunch
14h00—16h00:
Musée National / National Museum
16h00—17h30:
Wadata (Village Artisinale) / Wadata (Artisan Village)
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RESUMES DE COMMUNICATIONS ET TRADUCTIONS
PAPER ABSTRACTS AND TRANSLATIONS
SESSION 1
Liens d’histoire et de cultures sahariennes / Saharan Ties of History and Culture
Hind Amel Mostari (Université Djillali Liabès, Algérie)
Le Tergui ou l’homme bleu: symbole de l’union historique, culturelle et linguistique entre
l’Algérie et le Niger/The Tuareg or Blue Man : A Symbol of Historical, Cultural and Linguistic Unity
Les relations algéro-nigériennes qui ont de tout temps été excellentes, se sont davantage renforcées
par la coopération accrue aussi bien sur le plan politique qu’économique. Néanmoins, ces relations
bilatérales ont désormais des racines plus profondes que les pactes et les partenariats socioéconomiques ; des racines tissées par la culture et l’histoire du Tergui. En effet, l’homme bleu du
désert est au cœur de cette union { travers le royaume des Touaregs qui s’étale sur plusieurs pays
notamment l’Algérie et le Niger. Avec leur langue le Tamasheq, une histoire qui remonte au 19e siècle
et une culture riche et abondante en musique, poèmes, jeux et danses, le Tergui est considéré comme
le trait d’union entre l’Algérie au Niger. C’est dans ce sens l{ que la présente communication va tenter
de mettre l’accent sur la culture et les traditions des touaregs dans le but essentiel de préserver cet
héritage commun et favoriser plus d’échanges culturels et artistiques entre ces deux pays; la culture et
l’histoire étant des facteurs d’union plus forts et signifiants que l’économie et la politique.
Enaderfe AG Elmehdi (Université d’Oran, Algérie)
Renforcement des liens socioculturels à travers un mode de vie commun/ Strengthening
Sociocultural Ties Through a Common Way of Life
Dans ce travail nous présenterons trois thèmes qui détailleront point par point le SAHARA et les
populations qui y habitent et aussi ceux qui habitent sur ses deux rives c'est-à-dire le MAGHREB et
l’AFRIQUE NOIR. Cette présentation portera sur beaucoup de domaine comme la culture, les arts
l’histoire etc.…..pour démontrer comment { travers un même mode de vie commun on peut renforcer
tous les liens qu’ils soient sociaux, culturels ou économiques.
 Il s’agit d’un premier thème qui portera sur l’étude des peuples du SAHARA uniquement, leur
culture, leur histoire et les arts qui en témoignent.
 Dans un deuxième thème nous présenterons d’un côté le Maghreb sous toutes ses formes et de
l’autre l’Afrique noir. C’est { dire les peuples vivant sur les deux rives du SAHARA. Nous ferons
une approche de leur culture et de leur histoire.
 Et enfin dans le troisième et dernier thème on développera comment tous ces peuples à
travers les arts communs ou non, parviennent { cohabiter ensemble. Bien qu’ils soient souvent
de culture différente et même de religion ils cohabitent dans la paix. Nous essayerons de
donner des solutions pour encourager les échanges culturels, la cohabitation pacifique et la
culture de la paix dans notre cher SAHARA.
Abdelkadri Idrissa Arbouna Maïga (Université de Bamako, FLASH, Mali)
‫ دور الثقافت في التمازج االجتماعي بيه سكان شمال الصحراء الكبري وجىىبها‬/ Rôle de la culture dans le brassage social
entre les populations du nord et du sud du Sahara / The role of culture in the social interactions of the
people North and South of the Sahara
‫ب‬٤‫ج‬٤ُ ٖٓٝ ‫كإ شوهب‬َُٞ‫ا‬ٝ ‫ ٓظو‬٠ُ‫أُـوة ؿوثب ئ‬ٝ ‫ب‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٓ ٖٓ ‫ رٔزل‬٢‫ اُظؾواء اُز‬٢‫ٖ ٌٍبٕ ؿوك‬٤‫اهزظبك ث‬ٝ ‫ح‬ٞ‫أف‬ٝ ّ‫ُول هبٓذ ػالهبد ك‬
‫ب‬ٜ٘ٓٝ ‫ اُؼالهبد‬ٙ‫ن‬ٛ ّ‫ب‬٤‫آَ ػِٔذ ٓغزٔؼخ ُو‬ٞ‫٘بى ػلح ػ‬ٛٝ .‫ثب‬ٞ٘‫رشبك ع‬ٝ ‫ب‬٣‫و‬٤‫غ‬٤ٗٝ ‫غو‬٤ُ٘‫ا‬ٝ ٍٞ‫٘ب كب‬٤ً‫ه‬ٞ‫ث‬ٝ ٢ُ‫ ٓب‬٠ُ‫اُغيائو شٔبال ئ‬ٝ ٌٗٞ‫ر‬ٝ
‫ أثوى‬٢ٛ ‫خ‬٤‫ٖ؛ ئم إٔ اُواثـخ اُضوبك‬٤‫ٖ اُـوك‬٤‫ ػبَٓ اُضوبكخ أُشزوًخ ث‬ٞٛ ‫ب‬ُٜ َٓ‫ْ ػب‬ٛ‫ ٌُٖ أ‬،٢ٍ‫ب‬٤َُ‫اُؼبَٓ ا‬ٝ ٢٘٣‫اُؼبَٓ اُل‬ٝ ٢‫اُؼبَٓ اُغـواك‬
‫٘ب مُي‬ٛ ‫ ثؼبَٓ اُضوبكخ‬٢٘‫أػ‬ٝ .‫ب‬ُٜٔ‫رؾلك ٓؼب‬ٝ ‫بّ أُغزٔؼبد‬٤‫ رؾٌْ ه‬٢‫ اُز‬٢ٛ ‫ب‬ٜٗ‫ ثَ ئ‬،‫خ‬٤ٗ‫ ٓغبٍ اُلهاٍبد اإلَٗب‬٢‫٘خ ك‬٤‫ؽلح أُز‬ُٞ‫و ا‬ٛ‫ٓظب‬
12
ٕ‫ثٔب أ‬ٝ .‫ك أُغزٔؼبد‬َٞ‫ ر‬٢‫خ اُز‬٤‫ب ٖٓ اُ٘ظْ االعزٔبػ‬ٛ‫و‬٤‫ؿ‬ٝ ،ْ٤‫اُو‬ٝ ،ٖ‫اُل‬ٝ ،‫األػواف‬ٝ ،‫اُلٌو‬ٝ ،‫اُِـخ‬ٝ ‫ل‬٤ُ‫اُزوب‬ٝ ‫اُغبٗت أُزؼِن ثبُؼبكاد‬
٢‫ٖ ؿوك‬٤‫ت ث‬٣‫ اُزوو‬٢‫خ اُضوبكخ ك‬٤ٔٛ‫به أ‬ٜ‫لف ئظ‬ٛ ‫ههخ‬ُٞ‫ ا‬ٙ‫ن‬ُٜ ٕ‫ كا‬،‫كهاٍخ‬ٝ ‫( ُأشْجِؼَذ ثؾضب‬٢ٍ‫ب‬٤َُ‫ا‬ٝ ،٢٘٣‫اُل‬ٝ ،٢‫)اُغـواك‬٠ُٝ‫آَ أأل‬ٞ‫اُؼ‬
.١‫االهزظبك‬ٝ ٢٘ٓ‫ثقبطخ اُغبٗت األ‬ٝ ‫غ أُغبالد‬٤ٔ‫ ع‬٢‫خ أُ٘ـوخ ك‬٤ٔ٘‫نا اُؼبَٓ ُز‬ٛ ‫بء‬٤‫ ئؽ‬٠ُ‫حً ئ‬ٞ‫اُظؾواء؛ كػ‬
٢‫ب ك‬ٛ‫كه‬ٝ ،‫شٔبٍ اُظؾواء‬ٝ ‫ة‬ٞ٘‫ٖ ع‬٤‫خ أُشزوًخ ث‬٤‫و اُضوبك‬ٛ‫ش ػٖ أُظب‬٣‫ صْ اُؾل‬،‫ب‬ٜ‫ٓبر‬ٞ‫ٓو‬ٝ ‫ٍ ػٖ اُضوبكخ‬ٝ‫ب األ‬َٜٔ‫ ه‬٢‫ههخ ك‬ُٞ‫ ا‬ٙ‫ن‬ٛ ‫ٍززؾلس‬ٝ
‫ٖ ُؾَ ثؼغ أُشبًَ اُوبئٔخ‬٤‫ٖ اُـوك‬٤‫ اُضوبكخ أُشزوًخ ث‬٠ِ‫خَ االػزٔبك ػ‬٤ٗ‫ٍ اُوَْ اُضبُش ئٌٓب‬ٝ‫ز٘ب‬٤ٍٝ ،‫ٔب‬ٜ٘٤‫ ث‬١‫االهزظبك‬ٝ ٢‫اُزالؽْ االعزٔبػ‬
.‫ب‬ٜ‫اٗج‬ٞ‫غ ع‬٤ٔ‫خ ثغ‬٤ٔ٘‫ٔب ٓلزبػ اُز‬ٛٝ ،‫ أُ٘ـوخ‬٢‫االٍزوواه ك‬ٝ ٖٓ‫ٖٓ صْ ئؽالٍ األ‬ٝ ‫ اُظؾواء‬٢‫ك‬
Rôle de la culture dans le brassage social entre les populations du nord et du sud du Sahara
Il y a eu des liens de sang et de fraternité entre les peuples du nord et ceux du Sud du Sahara, qui
s’étend de la Mauritanie au Maroc { l’ouest, de l’Egypte au Soudan { l’est, de la Libye, de la Tunisie et
de l’Algérie au nord, du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria et du Tchad au sud. Plusieurs
facteurs conjugués ont travaillé ensemble pour l'établissement de ces relations, notamment le facteur
géographique, le facteur religieux et le facteur politique, mais le plus important c'est le facteur
culturel, car la culture est le lien le plus important de l'unité dans les sciences humaines; à travers elle
les communautés sont régies et leurs identités sont repérées. Je veux dire par facteur culturel ici
l'aspect relatif à la pensée, aux arts, aux habitudes, aux traditions, aux us et coutumes, aux valeurs et
aux autres systèmes sociaux, qui dominent les communautés. Si les facteurs (géographique, religieux
et politique) sont suffisamment étudiés et traités, l’objectif de ce thème est de traiter le facteur
culturel afin de démontrer son importance dans le rapprochement des peuples riverains du Sahara, et
du coup les inviter à saisir de nouveau cette opportunité pour le développement de la région dans
tous les domaines, surtout dans les domaines de la sécurité et du développement économique.
Le premier thème traite de la culture et ses composants. Le deuxième thème est une étude la
dimension culturelle commune entre le sud et le nord du Sahara, et son rôle dans la cohésion sociale
entre ces populations. Le troisième thème démontre la fiabilité de la culture commune entre les deux
parties à résoudre certains problèmes existants dans le Sahara, afin d'instaurer la sécurité et la
stabilité dans la région, synonyme du développement durable sous tous les angles.
Souad Khelouiati (Université de Annaba, Algérie) et Mohamed Karim Assouane (Université de
Guelma, Algérie)
La route du sel comme strate idéologique / The Saharan Salt Trade as an Ideological Statum
Mouloud Mammeri écrivait dans son roman La Traversée (1982), pour définir le désert, est « cette
étendue superficielle stérile, sous laquelle doit être cherchée la réalité », et cela afin de traduire toute la
portée des espaces comme dimensions pluridisciplinaire.
L’itinéraire littéraire, ensuite
anthropologique, de l’auteur de L’Opium et le baton démontre toute la primauté l’aire géographique
dans la création culturelle, du village perché tel un nid d’aigle, un village « oublié au haut d’une colline
que la montagne proche ne protége plus des sauterelles ni du sirocco » (La Colline oubliée, 1952), de la
montagneuse Kabylie perçant du regard vif la côte méditerranéenne et d’un autre, plus minutieux, les
plateaux aux confins de l’océan de sables, Arezki, du roman, brûlant ses livres par dépit et un Mourad
démocrate qui traverse l’Algérie en diagonale pour un exil intérieur, si ce n’est en une intériorité de
ses propres quêtes.
A travers cette dernière Mammeri l’anthropologue voyage dans la mémoire de la disposition en
strates d’un espace « feuilleté » traversant les 2176 km qui relient les monts Toubkal (Maroc), Atakor
(Algérie) et Idoukal n’Taghes (Niger), une disposition axiale qui ne cesse d’interroger la
polysensorialité, la territorialisation mais aussi l’intertextualité. N’est-ce pas que les livres, en
vieillissant, laissent leurs pages prendre la couleur des sables fins et des hamadas, cette œuvre du
temps qui coule à travers des millénaires.
Les archéologies et les anthropologies ne font que dessiner les sédiments des pas de millions
d’hommes traînant leur destinée et traînés par les traces de la force de travail de ceux qui les
précédent ou leurs succèdent. La sueur des caravaniers ne fait que superposer le sel du
13
« primitivisme anthropologique » (J.-L. Amselle, Cl. Meillassoux) mettant le doigt sur un basaltique
interdit de se voir dans le mirage d’un Sahel comme regroupement et non une dispersion.
L’ondulation de la lettre S annonce les lieues de la géographie, mais surtout le minéral de la honte
humaine. Sel et Slave n’ont nullement besoin d’une réconciliation politicienne pour être défini ou
dénoncer au grand jour, mais plutôt d’une maîtrise de l’ensemble d’outils scientifiques permettant de
dévoiler des sujets en crise. Une archéologie de notre mémoire anthropologique est une dimension
non négligeable devant la résurgence des systèmes politiques, économiques et culturels en mutations
permanente. Il y a lieu, donc, de mobiliser l’ensemble des acquisitions méthodologiques afin de
découvrir les épaisseurs que cache – voir, occulte – la stratification idéologique.
SESSION 2
Traversée du Sahara: Re-formation de culture et d’identité en Afrique /Crossing the Sahara: Culture and
Identity Re-formation in Africa*
*Session organisée par: International Society for the Oral Literatures of Africa (ISOLA)
Description de la session: La circulation des motifs: L’artisanat transsaharien
Les traditions artisanales au Sahel et au Sahara portent des traces de contact depuis des siècles entre
l’Afrique du Nord et l’Afrique Sub-Saharienne qui ont été engendrées par le commerce des caravanes,
les voyages, les écoles islamiques, la colonisation européenne et d’autres formes d’échange entrainant
la circulation des biens matériels à travers le désert. Inspirée de la collection du Musée Tiksiwin à
Marrakech qui souligne les continuités artistiques dans la culture matérielle transsaharienne et la
production artisanale active au Musée National du Niger à Niamey, cette session met l'accent sur la
circulation et l’échange des biens fabriqués par les artisans professionnels. Parmi les questions clés on
peut citer: Comment les artisans ont-ils incorporé des motifs et des matériaux acquis dans le cadre des
contacts trans-régionaux? De quelle façon les changements dans le commerce saharien ont-ils
transformé les relations entre producteurs et consommateurs de l'artisanat? Comment les produits
sahariens sont-ils promus et vendus hors de la région aujourd’hui? Par une approche
multidisciplinaire mettant en avant les dimensions historiques, anthropologiques, et économiques de
la production artisanale, cette session a pour but d'examiner la circulation contemporaine des
techniques, des motifs, et des modes d'utilisations de la culture matérielle populaire au Sahara et les
dynamiques sociales des communautés qui la produisent.
Session Description: Patterns in Circulation: Trans-Saharan Artisanry and Design
Artisanal traditions across the Saharan and Sahel regions bear the imprints of centuries of contact
between North and sub-Saharan Africa fostered by caravan trade, travel, migration, Islamic schooling,
European colonization, and other forms of exchange that have moved material goods across the
desert. Drawing inspiration from the collection of Musée Tiksiwin in Marrakech, which highlights the
artistic continuities in trans-Saharan material culture, and active artisanship at the National Museum
of Niger in Niamey, this panel focuses on the circulation and exchange of a range of goods produced by
professional artisans. Some questions that will be examined include: How have artisans incorporated
design elements and materials acquired through cross-regional contact? In what ways have changes in
Saharan trade transformed relations between producers and consumers of artisanry? How are
Saharan crafts being promoted and marketed outside the region today? Through an interdisciplinary
examination of the historical, anthropological, and economic dimensions of artisanal production, the
panel investigates the ongoing circulation of techniques, designs and uses of popular material culture
across the Sahara and the social dynamics of the communities that produce it.
Fatimata Mounkaila (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Sahara d’une rive { l’autre: Jayza la Hilalienne et Zabarkâne le Zarma /From one Saharan Shore
to the Other: Jayza, the Hilalian Woman and Zabarkâne, the Zarma Man
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Les migrations d’une rive { l’autre du Sahara est un schème fréquent des récits de fondation du
Maghreb et du Sahel, deux vastes zones culturelles de passage et d’échange. Cette communication
l’explore { travers deux textes d’oraliture qui font le voyage chacun dans le sens inverse de l’autre.
Dans Le Geste de Zabarkâne (Mounkaïla, 1988), Zabarkâne le zarma, venu du Sahel Nigérien de nos
jours, de fait fort de descendre d’un ancêtre venu de l’est islamique et d’avoir migré vers le Sahel. Dans
La Geste de l’Hilalienne, par contre, c’est une fondatrice maghrébine qui fait la descente vers le Sahara.
Il serait intéressant de suivre d’un récit { l’autre les fils d’identité, d’altérité et d’échanges culturel.
Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Negotiating (with) Arabo-Islamic Culture /Négociations (avec/de) la culture arabo-islamique
This presentation will take a look at some of the ways, from solemn to comic, in which Sahelian oral
literature discourses banter and barter with the Arabo-Islamic heritage as evidenced in a variety of
forms, from foundation narratives to popular culture in the Hausa-speaking societies in Niger.
Négociations (avec/de) la culture arabo-islamique
Cette communication jette un regard sur le chantage dans le discours des littératures orales
sahéliennes, qui varient du solennelle au comique. Elle s’intéresse aux discours de plaisanterie et
d’échange dans le patrimoine Arabo-islamique à travers diverses formes, telles que les récits de
fondation et la culture populaire parmi les communautés parlant la langue haoussa au Niger.
Hein Willemse (University of Pretoria, South Africa)
Orality, culture and identity reformation in the age of transnationalism – a view from the
southern tip of Africa / Reformation d’oralité, de culture et d’identité dans l’ère transnationale –vue
de la pointe sud de l’Afrique
On the acceptance of the new South African Constitution in May 1996 the former South African
Deputy-President, Thabo Mbeki, made his “I am an African” speech. This poetic and lyrical address
sought to define South Africa’s Africanness, what it meant to be a South African on the African
continent. It also introduced obliquely his view of continental renewal, viz. the African Renaissance, a
concept – today mostly an unfulfilled vision – that philosophically combines regionalism or
nationalism and transnationalism, south and north, tradition and modernism, colonialism and postcolonialism, narrow tribal nationalism and pan-Africanism.
While this paper will not analyse this speech itself it employs its underlying discursive dualities as a
point of departure and explores in more detail two unrelated expressions of identity: firstly, a South
African presidential project to preserve the Arabic language manuscripts of Timbuktu in Mali, WestAfrica, and secondly, excerpts of recent oral recordings in which storytellers reclaim a specific notion
of Africanness. Despite their differences in scale, the grand edifices of state projects as opposed to the
informality of local culture brokers, a similar process of identity re-formation underscores both. The
paper will explore these notions and the nature of these renegotiated versions of African identity
under way during a period of greater global and transnational awareness.
Reformation d’oralité, de culture et d’identité dans l’ère transnationale –vue de la pointe sud
de l’Afrique
En mai 1996, au cours de son discours d’acceptation de la nouvelle constitution d’Afrique du Sud, le
vice-président Thabo Mbeki a prononcé son fameux speech « je suis un Africain. » Ce discours à la fois
poétique et lyrique avait pour but de définir « l’africanité » de l’Afrique du Sud pour rendre compte de
la place de l’Afrique du Sud au sein du continent africain. Ce discours aussi introduit, de manière
oblique, l’idée du renouveau continental (ou renaissance africaine), une idée qui cherche { rattacher le
nationalisme et le régionalisme au transnationalisme, le nord au sud, la tradition et la modernité, le
colonialisme au post-colonialisme, le tribalisme étroit au panafricanisme ; mais une idée tout de même
qui demeure jusqu’{ présent au stade de concept.
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Cette communication ne se veut pas d’être une analyse du speech lui-même mais plutôt elle s’appuie
sur l’analyse discursive des dualités dans ce discours pour explorer deux exemples récents qui
informent sur les expressions nouvelles d’une identité « africaine » en Afrique du Sud. Le premier
exemple est un projet lancé par Mbeki pour la préservation des manuscrits en arabe de Tombouctou
au Mali, et le second est extrait d’enregistrements récents où la tradition orale s’exprime sur la notion
d’Africanité. Malgré les contrastes de ces deux modèles d’articulations identitaires, d’une part un
projet d’état et de l’autre l’oralité informelle, ils expriment un besoin commun de reformation
identitaire. Cette communication explore ces négociations d’identité africaine dans un contexte d’une
plus grande prise de conscience globale et transnationale.
SESSION 3
La Circulation des Motifs: Artisanat et Design Transsahariens / Patterns in Circulation: Trans-Saharan
Artisanry and Design
*Session organisée par: Tara Deubel (Oakland University, U.S.A.)
Boubé Namaiwa (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
L’art sahélien comme expression d’une symbiose nord-sud / Sahelian Arts as an Expression of a
North-South Symbiosis
Senghor disait de l’art soudanais, qu’il exprime une certaine spécificité créatrice du sahélien dont la
richesse est tout aussi singulière. Or, l’art musulman dans son ensemble peut être conçu comme « une
espèce particulière de symbiose entre des comportements et des modes d’expression artistique
autochtones et des éléments panislamiques. »1 C’est dire donc que cet art (dont celui du Sahel est
partie intégrante) est le fruit d’un brassage, d’une inter-culturalité.
Dans le texte que je propose, seront analysés certains aspects de l’art sahélien des vallées du fleuve
Niger et du Lac Tchad où les populations ont été en contact avec les populations du Nord et de l’Est.
De ce contact, il est sorti un ensemble de pratiques artistiques que l’on retrouve aussi bien dans
musique, la danse, et l’art décoratif (architecture, broderie, calebasses) qui ont fini par être une
spécificité du Sahel précisément dans les pays Hausa et Songhay. Trois axes seront explorés : d’abord
l’architecture { travers l’habitat traditionnel dans cette aire géographique, puis la fameuse broderie
sahélienne et enfin la musique et la danse Takamba, comme témoins de liens historiques entre les
deux rives du Sahara.
Tara Deubel (Oakland University, U.S.A.)
Artisanal Production and Trans-Saharan Circulation of Women's Melhafa Cloth in Northwest
Africa / Production artisanale et circulation transsaharienne au Nord-Ouest de l’Afrique :
L’habillement melhafa des femmes
The hand-dyed cotton melhafa wrap has predominated as the quotidian garment for Muslim Arab
women in Hassaniyya-speaking communities in North and sub-Saharan Africa since the precolonial
era. In the postcolonial period, the melhafa has taken on a variety of sociopolitical meanings,
especially as an iconic visual representation of Maure and Sahrawi ethnicity in areas of North and
West Africa spanning Mauritania, Morocco, Western Sahara, Algeria, Mali and Niger. It has also been
transformed from an exclusively hand-dyed women’s artisanal product exchanged locally to
encompass mass-produced versions imported from Asia and sold by male merchants across the
Sahara. This paper addresses several aspects of the modern melhafa that highlight its trans-Saharan
production and circulation, including: (1) the influence of sub-Saharan cloth dyeing techniques in
producing the traditional ‘chegguya’ style of melhafas by women in Nouakchott and other Mauritanian
cities; (2) the contemporary use of the melhafa by Maure and Sahrawi women as a means to
demarcate their identity from neighboring ethnic groups; (3) the increasing popularity of the melhafa
among non-Sahrawi women in southern regions of Morocco due in part to its affordability compared
to Moroccan djellabas; and (4) the adoption of the melhafa and West African 'pagnes' worn in the style
of the melhafa by Fulani women in western Mali along the Mauritanian border region.
Grabar (Oleg) : La formation de l’art islamique, Flammarion, paris, 2000, p. 12
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Production artisanale et circulation transsaharienne au Nord-Ouest de l’Afrique :
L’habillement melhafa des femmes
La melhafa de coton teinte { la main est l’habillement quotidien des femmes musulmanes arabes
parmi les communautés parlant la langue Hassaniyya en l’Afrique du nord et de l’ouest, et ce depuis
l’époque précoloniale. Depuis l’indépendance la melhafa a pris des sens sociopolitiques multiples,
particulièrement prononcés parmi les maures et sahrawis des zones du nord-ouest africain, c’est {
dire en Mauritanie, Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Mali et Niger. Cet habillement, qui était à
l’origine un produit artisanal fabriqué exclusivement par les femmes et échangé localement, c’est
transformé en un marché de production massive d’importation de l’Asie et vendu par des marchands
hommes à travers le Sahara. Cette communication examine la melhafa moderne sous plusieurs angles
pour rendre compte de sa production et de sa circulation transsahariennes, y compris (1) l’influence
des techniques de teintures ouest africaines issues de la fabrication de la ‘chegguya’ des melhafas
traditionnelles des femmes de Nouakchott et d’autres cités mauritaniennes; (2) l’utilisation récente de
la melhafa par les femmes maures et sahrawis comme démarquer identitaire entre groupes ethniques
voisins (3) la popularité croissance de la melhafa parmi les femmes non-sahrawis du sud marocaine
due en partie à son prix abordable par rapport aux djellabas marocaines ; (4) l’adoption de la melhafa
et des 'pagnes' ouest africains portés dans le style melhafa parmi les femmes peules du Mali le long de
la frontière mauritanienne.
Susan Rasmussen (University of Houston, U.S.A.)
‘Inaden Nena (Our Smiths):’ The Relationship between Aesthetics and Sociability in the Roles
of Tuareg Smith/Artisans in Agadez and Rural Aïr in Niger // Inaden Nena (Nos Forgerons): Le
rapport entre esthétique et sociabilité dans le rôle des artisans et forgerons touaregs à Agadès et en
milieu rural nigérien
As Christopher Steiner (1994) has pointed out, African art travels. But do social ties and sociability
also travel in tandem with art? Traditionally, the arts of smith/artisans called inaden among the
Tuareg are closely connected to their social relations with aristocratic patrons called imajeghen, who
until recently were their principal customers (Aboubakar 1995; Bernus 1981;Nicolaisen and
Nicolaisen 1997; Rasmussen 1992). Inaden nena is a Tamasheq expression denoting “our smiths,"
heard in the Air Mountains, and sometimes, also in Agadez. Persons of aristocratic origins, until
recently served by inherited attached inaden families, still refer to these smith/artisans as “inaden
nena” or “our smiths”; and reciprocally, many smith/artisans often still refer to their former patrons
as imajeghen nena or “our nobles,” as distinct from their other, more commercial customers such as
functionaries and tourists. Yet in both town and countryside, these relationships are changing and
much more flexible and negotiable. This essay explores what exactly is now meant by this possessive
imagery? What are the senses of identity, belonging, and sociability today, to what extent does this
still involve close personal relationships in practice, and what sort?
Georg Simmel (1955,1981) has observed that sociability, as the “play form” of interaction, has the
capacity to transfer seriousness to a symbolic, ludic form, which can reveal reality obliquely. Playful
sociability throws a fresh light on serious endeavors, recalling similar theories of play by Bateson and
Handelman. Inaden and imajeghen, in their longstanding client-patron relationships, ideally practice
joking and close sociability. In addition to making jewelry, formerly exclusively for imajeghen and
now also for functionaries and tourists, inaden have also mediated as go-betweens in arranging noble
bridewealth and marriages and other delicate political matters, such as tax collection and food relief
distributions. They still act as ritual specialists, and in some groups such as the Kel Ewey near Mt.
Bagzan, still perform praise-songs that contain critical social commentary. In sociability and
aesthetics, inaden do more than merely “report,” or convey messages: they “play” with Tuareg social
conventions and shed fresh light on them.
Here I examine continuities and changes in this traditionally close relationship between aesthetic
practices and social roles of Tuareg inaden. I explore the meanings of key references to smith/artisans
17
that evoke belonging, identity, and personhood, and analyze the connections revealed here between
sociability, art production, and economics in changing noble/smith relationships. I show how
economics, art, and sociability mutually influence each other in inaden identities and inadenimajeghen relationships in rural and urban settings. Yet these settings, I argue, are not neatly
dichotomous, and do not transform all aspects of these social relationships.
Inaden Nena (Nos Forgerons): Le rapport entre esthétique et sociabilité dans le rôle des
artisans et forgerons touaregs à Agadès et en milieu rural nigérien
Comme l’a souligné Christopher Steiner (1994, l’art africain voyage. Mais les liens sociaux et la
sociabilité voyage-t-ils aussi parallèlement à cet art? Les arts traditionnels des forgerons/artisans,
appelés inaden chez les Touaregs, sont étroitement liés à leurs relations sociales avec les mécènes
aristocrates appelés imajeghen, et qui jusqu'à récemment étaient leurs principaux clients (Aboubakar
1995; Bernus 1981; Nicolaisen and Nicolaisen 1997; Rasmussen 1992). Inaden nena, “nos forgerons"
en Tamasheq, est une expression courante dans les montagnes de l’Aïr, ainsi qu’{ Agadès. Les
personnes d'origine aristocrate, servis jusqu'à récemment par les familles inaden auxquelles elles
étaient rattachées, longtemps se sont référée { ces forgerons/artisans avec l’expression "inaden nena"
ou "nos forgerons». Réciproquement, de nombreuses familles de forgerons/artisans se référaient à
leurs anciens patrons avec l’expression imajeghen nena ou "nos nobles”. Ces termes se distinguent des
termes plus courants utilisés pour se référer { d’autres relations de clientèle, c’est-à-dire entre
commerçants ou bien entre fonctionnaires et touristes. Que ce soit en campagne ou à la ville, ces
relations sont mutables et flexibles. Cette communication a pour but d’explorer la signification exacte
des rapports possessifs entre inaden et imajeghen. En particulier, on s’interroge sur des questions
d'identité, d'appartenance et de sociabilité comme elles se manifestent dans la société nigérienne
d’aujourd’hui, { savoir dans quelle mesure cela impliquent toujours des relations personnelles
étroites entre anciens sujets et anciens maîtres.
Au sujet de la sociabilité, Georg Simmel (1955, 1981) a remarqué que l’interaction type “play form”
(forme de jeu), peut transmettre la forme symbolique ou ludique, et que cette forme d’interaction
peut communiquer des impressions réelles. Comprendre les formes de sociabilité ludique pourrait
bien éclaircir certaines théories proposées par Bateson and Handelman. Sur la base d’anciens
rapports clients-patrons, les inaden et imajeghen pratiquent de nos jours de proches relations de
plaisanterie. En plus de la fabrication de bijoux, autrefois exclusivement destinée aux imajeghen et
maintenant aussi pour les fonctionnaires et les touristes, les inaden agissent comme intermédiaires
dans l'organisation des dots pour les familles nobles et dans les questions de mariages, ainsi que dans
d’autres domaines tel que la politique, et la perception des impôts et la distribution de secours
alimentaires.
Dans cette communication j’examine les continuités ainsi que les changements sociaux qui influent
sur ces relations traditionnelles de rapports proches parmi les Touaregs inaden entre les pratiques
sociales et esthétiques. J’explore la signification de références clefs des forgerons/artisans qui ont
attrait { des questions d’appartenance, d’identité et de personnalité. J’analyse également ces relations
du point de vue de l’évolution des rapports entre ces deux groupes dans les domaines de sociabilité,
d’économie et de production de l’art. Je montre comment l'économie, l'art et la sociabilité
s'influencent mutuellement au sein des identités des inaden ainsi que dans les relations inadenimajeghen, que ce soit en milieu rural ou urbain. Pourtant, je soutiens que ces paramètres ne sont pas
parfaitement dichotomiques, et ne peuvent sans doute pas mener à des transformations sur tous les
aspects de ces relations sociales.
Audrey Boucksom (Doctorante, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne, Paris et Musée royale
d’Afrique de Tervuren, Belgique)
Échanges trans-sahariens et nouveaux designs de la bijouterie touareg au Niger/ TransSaharan Exchanges et New Designs of Tuareg Jewelry in Niger
18
Ce sujet a pour but de rendre compte des mécanismes historiques concernant la promotion et la
commercialisation de l’artisanat touareg du Niger en Europe et de mettre en avant l’impact de ces
échanges transsahariens sur le design des bijoux touareg d’aujourd’hui. Durant la période coloniale, la
caste des nobles Touaregs dont l’autorité s’affaiblissait sous la pression de la machine coloniale fut de
moins en moins capable de subvenir aux besoins de la caste des forgerons. C’est pourquoi, entre les
années 1960 et 1980, un nombre croissant de forgerons de l’Aïr quittèrent leur campement pour venir
s’établir { Agadez afin de vendre leurs produits aux expatriés et aux touristes de plus en plus
nombreux dans cette ville. Afin de satisfaire cette nouvelle clientèle aisée, des maitre-forgerons
comme Seidi Oumba adaptèrent rapidement le design et la fonction de leur production au « goût
occidental ». Durant les années 1990, la plupart des forgerons installés à Agadez quitta la zone pour
Niamey à cause de la situation économique désastreuse engendrée par la première rébellion touareg.
La plupart d’entre eux s’établit dans le quartier du Château I où ils rencontrèrent beaucoup
d’expatriés. Grace aux connaissances et aux affaires qu’ils firent dans ce quartier, ils purent voyager en
Europe pour promouvoir et vendre leur artisanat.
SESSION 4
Religion et Droit/ Religion and Law
Aicha Belabid (Université Abd El-Hamid Ben Badis de Mostaganem, Algérie) et Ismail Warscheid
(Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, France)
En islam malien: les nawāzil de Bāy b. ‘Umar al-Kuntī (1865-1929) / Malian Islam: the nawāzil de
Bāy b. ‘Umar al-Kuntī (1865-1929)
Notre communication propose une introduction dans la vie et l’œuvre d’une des dernières grandes
figures de l’érudition saharienne au moment de la conquête coloniale. Né vers 1865 à Teleya dans
l’Adrar des Ifoghas au Nord du Mali, Muhammad al-Saghīr b. ‘Umar b. Muhammad b. Mukhtār al-Kuntī,
mieux connu sous le nom de Bāy, illustre { plus d’un titre quelques-uns des traits fondamentaux de la
culture islamique des peuples sahariens. Du fleuve Sénégal jusqu’aux cités commerçantes du Fezzan,
depuis le Moyen Âge tardif, les habitants des vastes contrées de l’intérieur saharien se sont engagés au
contact de la culture scripturaire de l’islam dans un profond processus d’acculturation. L’érudition
musulmane d’éthos citadine pénètre des formes d’organisation sociale travaillées par le fait tribal
dans lesquelles l’oralité des pratiques socioculturelles pèse de tout son poids. L’académisme de Fès, de
Tlemcen ou de Tunis trouvant place dans la zaouïa du ksar ou sous la tente du « marabout » : c’est
peut-être ainsi que se laisse caractériser le style qui sous-tend cette littérature pléthorique encore peu
explorée. Celle-ci nous invite à regarder sous un angle nouveau les débats autour des dynamiques qui
ont commandé la fabrique de normes juridiques, sociales et éthico-religieuses dans les profondeurs de
l’intérieur nord-ouest africain.
Le personnage de Bāy se situe tout au bout de la chaîne de cet Islam saharien traditionnel. Son
prestige était cependant considérable. Ses disciples se recrutent aussi bien parmi les principales
tribus du Sahara central comme les Touareg, les Kuntas et les Berabich que parmi les populations
soudanaises Peul, Hausa et Songhay, de la Mauritanie jusqu’au Nigéria. Bāy se pose dès lors comme un
de ces « cultivateurs de l’Islam », selon l’expression de Ralph J. Willis, qui dans l’Ouest africain ont
opéré la jonction entre l’orthodoxie musulmane et les besoins locaux. C’est également un auteur
prolifique { qui nous devons une quinzaine d’ouvrages encore inédits. L’ouvrage le plus important est
sans doute le volumineux recueil de ses fatwas, les Nawāzil, compilé par son neveu Muhammad b.
Bādī b. Bāy Muhammad al-Saghīr al-Kuntī (d.1379/1960) après la mort du maître. Avec les écrits de
Mukhtār al-Kuntī, ces Nawāzil constituent la contribution principale de la tribu des Kuntas en matière
de jurisprudence. Leur diffusion est remarquable. Aujourd’hui encore des copies du manuscrit se
trouvent dans des collections privées ou publiques au Tuwāt, au Tidikelt, dans le Hoggar, {
Tombouctou et à Niamey. A travers ses fatwas Bāy n’apparaît pas seulement comme homme de
religion qui joigne à une religiosité charismatique ancrée dans la pratique du soufisme la maîtrise des
disciplines du savoir islamique traditionnel (‘ilm), mais aussi comme médiateur et juge dans les litiges
communautaires sur la base du droit musulman. C’est { travers son exemple que notre
19
communication se propose d’apporter quelques réflexions sur la manière dont les habitants de ces
terres se sont appropriés un système religieux et juridico-normatif élaboré loin d’eux et dans des
contextes socioculturels sensiblement différents. Nous estimons que la vie et l’œuvre de Bāy sont
significatives de la fabrique d’un islam vernaculaire. Un islam qui tout en revendiquant sa filiation
andalou- maghrébine, en reconnaissant la primauté de l’Orient, reste ancré dans cette aire saharienne
à laquelle il participe au raffermissement de son identité religieuse mais aussi culturelle.
Salim Khiat (Centre National de Recherches Préhistoriques, Algérie)
Les divinités des mythes soudanais : sont-ils encore en action? / The Divinities in Sudanese
Myths: Are They Still Active ?
La M’halla ou la « T’biqa » ( plateau en vannerie ) pour emprunter le terme des gnawas du Maroc, ou
un « Sondoq » qui signifie un grand coffre en bois chez les ‘abids d’Algérie, peut suffire en raison de
sa contenance liée au monde invisible, pour servir de « référent » autour duquel une activité religieuse
et de recontextualisation s’enclenche permettant aux hommes en transe de transcender le réel et
voyager dans un monde démesuré, dont l’accés est assuré par des portes ascenseurs que chaque
divinités et objets symboliques ouvrent le chemin. En effet, la M’halla est cet ensemble religieux
nécessaire aux rituels, dont les éléments constitutifs servent à emporter le groupe dans une
temporalité autre. Elle représente une famille de « djinns » et par conséquent, le nom quelle porte est
celui du roi des djinns ou celui de l’origine ethnique du gardien du « temple ». Les septs « B’khourats »
ou les septs boites d’encens regroupées dans un seul plat en vannerie, correspondent aux sept tribus
africaines. Ils sont les premiers à être déposé au centre de chaque diwan et danses rituelles.
Pour ne reprendre que les plus étudiés et les plus représentatifs des divinités en action sur la scène
cultuelle au Maghreb nous citons : Les génies Bleus gouvernés par les Rois Jalayé Sidi Moussa (…) qui
sont placés sous le signe de l’eau et indirectement liés aux histoires de Mers (Moïse qui traversa la
mer fuyant le pharaon ) ou les histoires de fleuves racontant depuis des générations la culture et la
familiarité avec les génies de l’eau, écrit J.Marie Gibbal.
Au coeur de cette catégorie de génie bleu, que l’on gardera en raison de son contenu religieux
activement entretenu, on parle aussi du grand « ‘Ali Manichawara » qui est représenté comme second
pôle dans cette société. L’adepte qui se sent envahi par cette force invisible recevra du Moqadem une
« épée » dont l’usage rituel de cette arme est directement lié { l’histoire de Said ‘Ali, le gendre du
Prophète. Le coffre désignant la M’halla contient entre autres, une série d’objets de rituels constituant
ensemble le clan des Mingzawa. Selon toujours les mêmes sources, le génie « Abdallah » est un roi qui
est assis sur une chaise et qui fume un « Sebssi » ou une pipe. La symbolique des Chaises, larges et
quelques fois décorées, utilisées dans ces danses de possession, comme celle mise en scène pour
honorer le génie Baba Inwa, semble racontée les histoires de royaumes, les pouvoirs de sa majesté le
« Roi ».
Aussi serait-il intéressant de revoir l’existence active et divinisée, { la lumière de la distance comme
élément critique du concept de métissage, mais aussi comme champ transformé, amputé, manipulé,
défiguré par la mémoire collective, de Kiré ou Mikiré avec les applications du « R’mad », ou la cendre
récupérée du fond de Majmar sur les mains, les avants-bras et le visage, de Jatou, dont le mythe
prétend qu’il était un esclave chez les jinns marins, ayant à sa charge la mouture, le port des bagages,
se contentant des excréments humains pour sa nourriture, de Baba Kouré symbole, selon Rahal.A, de
la dépravation et de l’immoralité, de Lala Mimouna représentée par un bonnet rouge «chachiya
hamra », de Nana-Aïcha qui figure comme une entité parmi d’autres noms de dieux descendant de
Sofo et de Uwal Gona*, ou de Jennari Lemlem, le mangeur de viande crue, en rendant visible enfin,
tous ces mythes divinisés et toutes ces « guérillas symboliques » qui structurent en profondeur les
univers africains et permettent de comprendre la « Jedba » ou la transe qui ne peut se faire que dans
l’assemblage des représentations du monde ayant cours dans la société concernée, dont l’impact
*
Ce schéma est tiré de l’ouvrage de Jacqueline Monfouga-Nicolas : ambivalence et culte de possession :
contribution à l’étude du Bori Hausa. Ed, Anthropos. Paris. 1972. Pg. 361.
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accentuant la cosmisation du corps-lieu, crée un raccourci qui facilite le « vol » vers le royaume des
morts.
SESSION 5
Musique, Arts et Pérformances Rituelles/ Music, Arts and Ritual Performance
John Shoup (Université d’Ifrane, Maroc)
Music in Tarab al-Baydan: the Iggawin /Les Iggawins: Musique du Tarab al-Baydan
This paper will explore in the southern influences in Hassani/Baydani music. Southern influences are
easily noted in the instruments used and their playing techniques. The two main instruments, the
ardin and the tidinit, are closely related to the kora (more specifically the smaller version called the
donso ngoni in Mali) and the ngoni. The iggawin are the social class – sometimes called a caste specializing in music and poetry which closely resembles the griots of the Sahel. The American
ethnomusicologist Eric Charry traced the etymology of the word iggiw (singular of iggawin) to the
Mandinka term jelli, the Wolof term géwel, or the Pulaar term gawalo; all being terms used to signify
the professional class/caste of musician and poets in these communities.
The social role of the iggawin is also similar to their Sahel counterparts providing praise for the
religious and political elite, social comment, and preserving history through recitation of epic poems.
It is also important to note that the iggawin existed longest in the southern parts of Tarab al-Baydan
closest to the kingdoms of Ghana and Mali where local elite adopted the court practices of the nearby
states. Abu ‘Ubayd al-Bakri (1021?-1094) noted the Berber princes of Awdaghust adopted many of the
court trappings of their Ghanan overlord. Ibn Battuta (1304-1372) was first to mention the
professional court musicians in Mali calling them jali or jula (Eric Charry argues the term originally
derived from the Arabic term qawwal which came to the Sahel sometime before the first Arabic
sources noted the existence of a social class of professional musicians). The four Hassani/Baydani
emirates that later developed in Trarza, Brakna, Tagant (Idw ‘Ish), and Adrar all had iggawin attached
to their households as did several of the powerful religious lineages such as the Kunta. Other political
elite such as the shaykhs of the Awald Mbarak, Awlad Dawud, and Barabish all supported specific
lineages of professional musicians and poets as part of their households. The northern part of the
region, furthest away from the southern influences, did not develop such an elaborate musical
tradition nor did the iggawin exist there until recent decades. Following the Green March and the
conflict between Morocco and the Polisario, the Polisario began adopting the musical format of
Mauritanian iggawin as part of their cultural identity program broadcast from their radio station in
Tindouf. In a south to north to once again south series of influences, Mauritanian influenced music
broadcast from the Polisario in Tindouf influenced the Tuareg rebellion’s ishumar music. Today, the
old political and religious elite have competition from the rising economic elite who have come to
patronize iggawin.
Like their counterparts in Senegal, Mali, and other West African countries, the iggawin play important
social roles. When the Mauritanian government wants to get its message across to the population, it
frequently does so via the iggawin. The iggawin have helped with the campaigns for literacy, AIDS
awareness, and the census that was taken before the elections in 2007. Some iggawin such the well
known tiggiw Ma‘aluma mint Muhammad ould Maydah sang in praise of the coup led by Muhammad
Vall.
Les Iggawins: Musique du Tarab al-Baydan
Cette communication traite des influences musicales Hassani/Baydani. Les influences Sud sont
facilement repérables dans le choix des instruments et les techniques musicales. Les deux instruments
principaux sont : l’ardin et le tidinit, qui sont liés à la kora (plus précisément à sa petite version
nommé donso ngoni au Mali) et le ngoni. Le iggawin forment une classe sociale ou “caste” ressembles
fortement aux griots du Sahel et dont l’occupation est la production de musique et de poésie qui. Selon
l’ethnologue de la musique Eric Charry l’étymologie du mot iggiw (singulier de iggawin) est d’origine
21
mandingue d’où vient le mot jelli, le géwel en Wolof, et gawalo en Pulaar; tous ces termes signifient
classe/caste professionnelle de musiciens et poètes.
L’ordre social des iggawin est similaire { celui des griots du Sahel qui font l’éloge des classes
politiques et religieuses, commentent sur les fait sociaux, et préservent l’histoire { travers l récitation
des poèmes épiques. Il faut noter que les iggawin sont d’origine plus ancienne dans la région du Tarab
al-Baydan et dans les zones près des anciens royaumes du Ghana et du Mali où de tous temps l’élite
locale les a utilisé dans le cérémonial de la cour. Selon Abu ‘Ubayd al-Bakri (1021?-1094), les princes
Berbères de Aoudaghoust ont adopté de nombreuses pratiques des souverains du Ghana. Ibn Battuta
(1304-1372) fut le premier à mentionner la classe professionnelles de musiciens de la cour du Mali
appelés jali or jula (selon Eric Charry ce mot serait dérivé de l’arabe qawwal). Les quatre émirats
Hassani/Baydani du Trarza, Brakna, Tagant (Idw ‘Ish), and Adrar avaient des iggawin rattachés aux
familles, le groupe religieux des Kountas avaient également leurs iggawin, comme c’était le cas pour
d’autres élites politiques chez les Awlad Mbarak, Awlad Dawud, et Berabish. Dans les régions du nord,
cette tradition parmi les iggawin n’existe que depuis récemment. Après la marche verte et le conflit du
Maroc avec le Polisario, a adopté les styles musicaux des iggawin mauritaniens dans leurs diffusions
culturelles à la radio de Tindouf. Ceci eut une influence sur la musique ishumar de la rébellion
touarègue.
Les iggawin jouent un rôle social important comme les griots du Mali, Sénégal et d’autres régions de
l’Afrique de l’ouest. Quand le gouvernement mauritanien interpelle la population il le fait souvent par
l’intermédiaire des iggawin. Les iggawin s’impliquent dans les campagnes de développement et
d’autres activités tels le recensement national de 2007. Certains iggawin telle que Ma‘aluma mint
Muhammad ould Maydah a chanté les louanges de Muhammad Vall.
Hélène Tissières (University of Texas, États Unis)
Traversées et entrelacs : peintures d’Abdoulaye Ndoye et création théâtrale de Werewere
Liking en collaboration avec Ray Lema, musicien / Crossings and Interlacings : The Paintings of
Abdoulaye Ndoye and the Theatrical Creations of Werewere Liking, in collaboration with Musician
Ray Lema.
Abdoulaye Ndoye, peintre sénégalais, simule dans ses travaux l’écriture sacrée. Le support (feuille ou
toile) est teinté { l’henné et renvoie au palimpseste et { la pratique du tatouage au Maroc. Le travail
évoque aussi le tracé dans le désert (Sahara) – fragments { saisir avant qu’ils ne disparaissent.
Messages qui sont { déchiffrer par l’initié de la transhumance afin d’en décoder le sens. Signes qui se
posent fragiles, éphémères et qui auront permis aux nomades de survivre. Les traits témoignent du
passage. Et la figure du calligraphe qui lutte contre l’usure surgit, recueillant, conservant les paroles
rêves, les paroles sacrées pour combler le vide, articuler l’Indicible. Les références au Maghreb
(tatouage, pratiques liées au désert, posture du calligraphe) seront mentionnées pour discuter avant
tout des productions récentes de celui-ci (2009-2010). Ceci nous permettra d’aborder la
problématique des villes qui ne cessent de s’étendre et qui s’arrogent des espaces qui obligent le
peuple à non seulement abandonner certaines pratiques anciennes dont la pêche artisanale, mais
aussi { s’éloigner du centre pour s’entasser dans des « banlieues » de plus en plus surpeuplées.
Werewere Liking, Camerounaise, qui s’est installée en Côte d’Ivoire et dirige une troupe de théâtre, a
écrit la pièce : Un Touareg s’est marié à une Pygmée (1992), projet qui traverse toute l’Afrique – les
acteurs symbolisent leurs déplacements du nord au sud en utilisant les masques que chaque région a
créés. La pièce reprend le projet panafricain tout en se référant aux spécificités créatrices de chaque
peuple. Et le musicien congolais Ray Lema a été sollicité pour composer la musique qui accompagne
l’œuvre, reflétant l’inépuisable richesse de sons et de rythmes rencontrés lors de ce voyage (CD a vu le
jour en 1993). Il sera démontré l’importance de revenir { l’étendue du patrimoine artistique du
continent tout entier, dont le Maghreb, pour démanteler une fois de plus les barrières érigées.
L’entrelacement de formes artistiques (entre musique, théâtre, écriture et peinture) et d’approches
sollicitent davantage de force et rappellent que les concepts circulent bien au-delà des frontières
érigées entre Maghreb et Afrique subsaharienne.
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E.S.D. Fomin (Université de Yaoundé, Cameroun)
Trade and the Spread of Artistic Civilization across the Sahara Desert, 1000-1800 CE /
Commerce et diffusion des arts et cultures à travers le Sahara, 1000-1800
By the 11th century CE trade and other transactions involving the exchange of goods and cultures
between Western and Eastern Sudan Africa and the Mediterranean World had become regular
phenomena. Scholars have not emphasized the artistic contents of these transactions which went
across the Saharan during the period. But it is known that carvings from varied types of materials;
objects made of gold and other gem-stones, dresses from cotton and other stuffs which African
craftsmen made crossed the desert. Enslaved African artists who were sold across the desert, like
those who went across the Atlantic Ocean, Red Sea and Indian Ocean carried artistic skills with them.
This paper argues that artistic civilization from Africa to the Mediterranean World in the process has
not got commensurate scholarly treatment. It contends that from the study of these artistic works of
the period; now found mostly in European Museums, one can appreciate the tremendous but little
known artistic influence from Africa South of the Sahara on the Mediterranean world.
Any serious study of the crafts of the ancient industrial and commercial centers of Sudan could
provide clues on the authors of some African artworks in European museums and more importantly
the civilization they incarnate. Artistic expressions, be them in carving, weaving, pottery, painting,
‘blacksmithing’ and theatre are wonderful clues in the study of the achievements of the people of
Sudan. Different forms of artistic expressions were common in Sudan during the period of interactions
across the desert. Routes which linked North Africa, Southern Europe and Arabia to Western and
Eastern Sudan were indeed great highways for the exchange of artistic culture. My paper has shown
that many incognito artists went across the desert from Sudan and for sure some practiced their skills
in the communities where they were finally sold. This does not show vividly in the history of the
regions in the Mediterranean world which received these enslaved persons from Sudan Africa.
Commerce et diffusion des arts et cultures à travers le Sahara, 1000-1800
Depuis au moins le XIème siècle, le commerce régulier entre l’ouest et l’est du Soudan africain et le
monde méditerranéen a mené à des échanges de denrées et de cultures. Les chercheurs ne se sont pas
intéressé au contenu artistique de ces échanges qui traversaient le Sahara à cette époque. Mais il est
bien connu que les gravures, tels que les objets d’or et en joyaux de pierres, les habillements en coton
et d’autres marchandises fabriquées par les artisans africains traversaient le désert. Les artistes
africains vendus en esclave à travers le désert, comme ceux vendus pour la traversée de l’Atlantique,
la Mer Rouge et l’Océan Indien ont amenés avec eux leurs cultures et leur savoir-faire en matière
de l’art. Cette communication propose que les civilisations de l’art, de l’Afrique { la Méditerranée,
constituent un sujet négligé. En effet, dans les études de ces objets d’art, qui se trouvent aujourd’hui
dans des musées européens, l’influence de cet art de l’Afrique au sud du Sahara sur le monde
méditerranéen est méconnue.
Toute étude sérieuse de l’artisanat des anciens centres industriels et commerciaux du Soudan
pourrait nous donner des indices sur les auteurs de ces objets africains qui se trouvent à présent dans
les musées européens et les civilisations qu’elles incarnent. L’expression artistique, qu’elle soit sous
forme de gravures, de tissage, de poterie, de peinture, de travail de forgerons, de théâtre sont des
sources importantes pour l’étude de la contribution créative des peuples du Soudan. Durant la période
des échanges { travers le désert, de nombreuses traditions d’art étaient en place. Les routes liant
l’Afrique du nord, le sud de l’Europe et l’Arabie au Soudan de l’ouest et de l’est, ont constitué des
autoroutes d’échanges de la culture de l’art. Ma communication a montré que de nombreux artistes
méconnus ont traversés le désert { partir du Soudan et il est certain que nombreux d’entre eux ont
pratiqué leur savoir-faire dans les communautés où ils ont été vendus. Mais on ne sait pas grandchose en ce qui concerne l’histoire des régions du monde méditerranéen qui importa également des
esclaves du Soudan.
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SESSION 6
Femmes, Savoir et Pouvoir au Sahel /Women, Knowledge and Power in the Sahel*
*session organisée par : Centre Reines Daura des Ressources Pour la Promotion, le Développement et
le Rayonnement de la Femme Nigérienne (CDR-Reines)
Session Description : The Sahel has been for centuries a zone of trans-Saharan exchange and
intermingling at multiple levels. It is highlighted in contemporary studies and politics as zone in
which the problematic of the empowerment of women represents a major stake as evidenced by
alarming development and human rights indicators. Policies and development action seem to suggest
that these problems hark back to a distant past and that the empowerment of women is a huge and
novel challenge introduced from the outside and especially from the North into a society in dire need
and, it would appear, without previous experience, devoid of autochthonous models of female
leadership in the public and private sphere.
This panel proposes to examine both the past and the present, from various disciplinary perspectives
in view of a more balanced view of the question of female power and empowerment in the Sahel.
Contributions will focus on themes of politics, culture and society, as seen in the field, in oral
foundation narratives, in past and present social organization. They will touch on themes going from
“Women and Islam” to “Female fertility and Private Power” to the “Oral Discourses of female
empowerment and disempowerment”. Their objective is to underline models of female power derived
from a very recent past, to explore the forces behind their erosion and the loss of memory in this
regard. Ultimately, our hope is suggests pathways into reconceptualizing the problematic of women
and power in this socio-cultural zone.
Description de la session : Le Sahel de tous temps a été une zone d’échanges transsahariens et de
brassages multiples. Ni les études contemporaines ni la politique ne s’intéressent { la problématique
du statut de la femme en dépit des tendances alarmantes ainsi que des indicateurs relatifs aux droits
humains. Les politiques et les acteurs de développement semblent suggèrer que les problèmes liés au
statut de la femme sont d’origine ancienne, et que l’idée de « empowerment » (accroissement du
pouvoir des femmes) est imposé de l’extérieur, venant particulièrement des pays du nord qui
présument que les sociétés africaines autochtones manquent de modèles et de traditions de pouvoir
féminin que ce soit dans les domaines publiques ou privées.
Cette session propose d’examiner cette problématique d’un angle multidisciplinaire pour une vision
plus équilibrée de la question de la femme, savoir et pouvoir au Sahel. Ces contributions traitent des
questions politiques, culturelles et sociales, et se fondent sur la tradition orale du passé et du présent.
L’objectif est de souligner les modèles de pouvoir féminin dérivés du passé et d’examiner l’érosion et
la perte de mémoire dans ce domaine. Nous proposons donc de re-conceptualiser la problématique
des femmes et pouvoir dans cette zone socio-culturelle.
Ousseina Alidou ((Rutgers University, États Unis)
The Re-inscription of Women’s Lives in the Unwritten Trans-Saharan Historical Space / La
réinscription de la vie des femmes dans l’espace non-écrit de l’histoire transsaharienne
Art and literary critics have paid insufficient attention to women’s negotiation and articulations of
their intercultural identities in the Sahel-Saharan Crossroads. This scholarly gap is particularly visible
in the unwritten space of women’s participation in the Sahel-Saharan historical and contemporary
transactions. In this presentation I will examine the resistance of women against such historical
erasure and their struggles to re-inscribe women’s historical memories through their artistic and
literary productions across time. This discussion will focus particularly on food history and women’s
culinary arts, fashion design, verbal arts and the streams of literary and literacy traditions and
practices by women of Sahel-Saharan heritage based in Africa and in the Diaspora. In the final analysis
the paper will demonstrate the continuing agency of women in (re)writing intercultural history.
La réinscription de la vie des femmes dans l’espace non-écrit de l’histoire transsaharienne
Les critiques de l’art et de la littérature n’ont pas donné suffisamment d’attention aux négociations et
articulations des femmes de leurs identités interculturelles aux carrefours sahélo-sahariens. Cette
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lacune est particulièrement frappante pour ce qui est des espaces non-écrits où participent les
femmes dans les transactions historiques et contemporaines. Cette communication examine la
résistance des femmes face { l’effacement historique et leurs tentatives de ré-inscription de la
mémoire historique à travers leur production artistiques et littéraires. Cette discussion aura comme
point focal l’histoire de la nourriture et des arts culinaires féminins, la mode, les arts verbaux et les
traditions et pratiques littéraires du patrimoine sahélo-saharien en Afrique et dans la diaspora. En fin
d’analyse ce papier démontre la continuité du pouvoir des femmes dans la ré-écriture de l’histoire
interculturelle.
Hadiza Moussa (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Pouvoir délégué et soumission par procuration : influences féminines « patriarcales » autour
de la prise en charge de la fécondité féminine au Niger / Delegated Power and Submission by
Proxy: Women’s « Patriarchal » Influences in Managing Female Fertility in Niger
L’encadrement et la gestion de la fécondité féminine en milieu nigérien sont soumis { une multitude
de normes en adéquation avec des valeurs socio-culturelles qui mettent en scène les rapports sociaux
de sexe. Parce qu’elle est un enjeu important de perpétuation du groupe et donc relève d’une nécessité
ontologique communautaire, la reproduction humaine est régulée par une constellation sociale qui
conforte les fondements du système patriarcal. Trop souvent, les femmes subissent le pouvoir
patriarcal par un système de “procuration” par des femmes interposées. En lieu et place des hommes,
des femmes issues de la parentèle du couple (mères, belles-mères, tantes, cousines, sœurs…) assurent
le contrôle et la domestication de l’ensemble du processus d’engendrement. Au sein du foyer, à partir
des jeux et des mécanismes cognitifs et discursifs complexes, qui s’apparentent à un enfermement
idéologique et physique des femmes dans une fonction et un destin maternels, ce réseau de femmes
joue de ce fait un rôle essentiel d’interface entre conjoint. Ce système de contrôle masculin délégué
semble participer d’une coproduction de cette idéologie patriarcale par les deux sexes.
Zeinabou Hadari (The Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria, Niger)
Female Leadership in Quranic and Islam-Based Education in Niger: Past experiences and new
practices / Leadership féminin dans l’enseignement coranique ou { base islamique au Niger:
anciennes et nouvelles pratiques
Women’s education in Niger is an interesting site from which to examine the circulation of tranSaharan knowledge and culture in the Sahel. This paper will discuss women’s leadership in education
in Niger. This is a country which has consistently registered very low educational rates for women.
Women are currently establishing Qur’anic and Islamic based literacy schools and turning to Islamic
education to increase their access to education, sometimes claimed as a political right. Most studies in
Niger have failed to question and integrate female-based projects, perspectives and narratives in their
findings, thus denying official attention to the new feminist discourse emerging in in education.
History points to an female activism and leadership in the field of education in the Sahel. The women’s
school model fostered by Nana Asma’u Shehu in the pre-colonial Sokoto Caliphate, the most recent
ones developed by Sayadda Umul-Khayr Niass of Kiota and the UFM (Union des Femmes Musulmanes
du Niger) group have all fleshed out the emancipatory possibilities of the Quranic schools and
promoted liberating teaching approaches to empower Muslim women in different contexts and times.
The Quranic and Islamic based education system developed by women in Niger should be viewed as a
meaningful transformative tool arising from the interplay of gender ideology, Islam and local culture.
It challenges the conventional and fomal school, its pedagogies and narratives to speak about female
agency and leadership in the politics of education and religion. These Quranic schools organized by
women give the evidence that education is politically and intimately related to personal and collective
experience, practical issues of moral and political life, therefore relevant to all women.
Leadership féminin dans l’enseignement coranique ou à base islamique au Niger: anciennes et
nouvelles pratiques
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L’éducation de la femme au Niger est un site intéressant de réflexion pour analyser la circulation
transsahariens du savoir et de la culture au Sahel. Cette communication examine le leadership féminin
dans le domaine de l’éducation au Niger, un pays avec des taux d’éducation très bas pour les femmes.
Les femmes actuellement mettent en place des écoles d’alphabétisation { bases coraniques et
islamiques, et elles se tournent vers l’éducation musulmane afin d’accroître leur accès { l’éducation,
qui souvent est revendiqué comme un droit politique. De nombreuses études au Niger ne se sont par
intéressé aux projets féminins, et cette négligence a mené au manque d'attention officielle à
l’existence du nouveau discours féministe en matière d'éducation.
L’histoire révèle maints exemples au sahel d’activisme et de leadership féminins dans le domaine de
l’éducation. Les modèles d’écoles pour femmes tels que ceux développés par Nana Asma’u Shehu dans
le califat de Sokoto précolonial et par Sayadda Umul-Khayr Niass de Kiota et la UFM (Union des
Femmes Musulmanes du Niger) ont tous étoffé les possibilités émancipatrices de l'école coranique et
promu les approches pédagogiques libératrices pour le « empowerment » des femmes musulmanes
dans différents contextes et à différentes époques. Les écoles coraniques tenues par les femmes au
Niger devraient être conçues comme un outil transformateur important qui découle d’une interaction
entre l'idéologie du genre, ainsi que l'islam et la culture locale. Il remet en cause l'école
conventionnelle et formelle, y compris ses pédagogies et des récits, pour entamer un discours sur le
rôle et le leadership des femmes dans la politique de l'éducation et la religion.
Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger)
Sarraounia’s Power facing Islam / Le pouvoir de Sarraounia face { l’islam
Whereas Nana Asma Bint, a women of the elite, used Islam as leverage for gaining access to
knowledge and leadership, other female leaders and the spaces over which they continue to hold
sway, have experienced more complex relationship with Islam as an ideology, if not as a neighbouring
practice. This paper looks at the case of the Sarraounias of Lougou, female clanic chiefs ruling over
villages once known for their strong attachment to ancestral religion and for their resistance to
conversion to Islam. A historical perspective shows complex dynamics of resistance, tolerance and
appropriation. For instance, the first Sarraounia, coming from an Islamized Daura, is said, by clan’s
main foundation narrative, to have reneged Islamic practice because her bother disappeared in
esoteric circumstances while she was praying to Allah. Tolerance allows for peaceful cohabitation
with a population claiming an Islamic identity despite (former?) symbolic cleansing by fire of local
ground on which Muslims prayed. Appropriation, for its part, is evidenced in the foundation
narratives of which competing versions fuel their arguments opposing long-standing female
leadership within the clan based on extraneous arguments gleaned in the wider Islamized society.
Le pouvoir de Sarraounia face { l’islam
Alors que Nana Asma Bint, une femme appartenant { l’élite, eut utilisé l’islam afin d’acquérir
connaissance et pouvoir, d’autres leaders féminins ont vécu des relations plus complexes avec l’islam
en temps qu’idéologie et pratique. Cette communication examine le cas des Sarraounias de Lougoi, un
clan de chefs féminins qui a régné sur des villages qui furent jadis connus pour leur fort attachement
aux religions ancestrales et pour leur résistance { la conversion { l’islam. Une perspective historique
démontre des dynamiques complexes de résistance, tolérance et appropriation. A titre d’exemple,
selon la tradition orale officielle la première Sarraounia qui est venu du Daura islamisé avait renoncé à
l’islam { cause du fait que son frère aurait disparu dans ces circonstances ésotériques lorsqu’il priait {
Allah. La tolérance donne lieu à une cohabitation pacifique avec une population revendiquant une
identité musulmane malgré la purification symbolique (antérieure ?) par le feu de la terre sur laquelle
les musulmans ont prié. L’appropriation est évidente dans les récits de fondation dans lesquels des
versions concurrentes pourvoient des arguments qui contestent l’autorité féminine de longue date au
sein du clan, et des arguments superflus extraits de l’ensemble de la société musulmane.
26
SESSION 7
Héritage de l'esclavage: Expériences sahariennes et atlantiques /Legacy of Slavery in the Central Sudan
and Across the Sahara and the Atlantic Divide*
*session organisée par : Manuel Barcia (University of Leeds, Angleterre)
Session Description: The proposed panel focuses on the rich implications and legacies of slavery in
the Central Sudan region of West Africa across the Sahara and the Atlantic divide. Scholars of the
Atlantic slave trade have acknowledged the impact of the Atlantic coast of West Africa on the religious,
cultural, artistic, musical and ideological developments in the Americas. By marked contrast, relatively
little work has been done acknowledging the rich implications of slavery beyond the Central Sudan
zone of Muslim West Africa. While recent scholarship has begun to recognize that the period of the
Atlantic slave trade, was also a period during which the Central Sudan was part of Dar al-Islam
(Islamdom or the Islamic world), the legacies of slavery and the slave trade in the context of Muslim
Africa remains a relatively less-understood, and await their fair share of attention. This panel seeks to
critically address the legacies of slavery in the interior of Muslim West Africa across the Sahara and
the Atlantic divide by focusing on historical processes that involved the cultural, musical, religious and
ideological implications of enslaved Africans originating from the Central Sudan. In this context, the
panel will provide opportunity to compare and contrast the legacies and experiences of enslaved
Africans and their descendants from the Central Sudan in Cuba and Brazil alongside the Maghreb.
Description de la session: Cette session a comme point focal les influences et l’héritage de
l’esclavage dans la région du Soudan centrale de l’Afrique de l’Ouest, et dans les diasporas { travers le
Sahara et l’Atlantique. Les spécialistes de la traite de l’esclavage transatlantique ont rendu compte de
l’influence qu’ont eu les religions, cultures, arts, musiques et idéologies ouest africains au sein des
sociétés des Amériques. Par contre on est très mal informé sur l’esclavage au-delà de la zone du
Soudan central de l’Afrique musulmane ouest africaine. Cette session examine de manière critique
l’héritage de l’esclavage et de la traite { l’intérieur de l’Afrique musulmane et { travers le Sahara et
l’Atlantique. Nous nous intéressons particulièrement aux questions de transformations historiques, de
culture, de musique, de religion et d’idéologies. Dans ce contexte, le groupe fournira l'occasion de
comparer et contraster les héritages et les expériences des esclaves africains et leurs descendants du
Soudan central sur deux rives, aux Amériques (à Cuba et au Brésil) et au Maghreb.
Ismael Montana (Northern Illinois University, États Unis) The Hausa Bori Cult Practice in Tunis:
Unbelief (Kufr) or Another Dimension of the African Diaspora? / La pratique du culte Bori des
Haoussas à Tunis: un exemple de non-croyance (kufr) ou bien une autre dimension de la diaspora
africaine ?
During the later part of the eighteenth and the early part of the nineteenth centuries, Tunisia along
with the Maghreb states of North Africa and the Ottoman Empire had witnessed an increased influx of
indigenous African religious beliefs, particularly the Hausa-non Muslims bori cult from West Africa.
Variations of the bori cult were observed in Morocco in the east to Tunisia in the western part of the
Maghreb. In the early nineteenth century, Ahmad b. Al-Qadi Ab Bakr b. Yusuf b. Ibrahım, a Fulani
Muslim religious reformist from Timbuktu upon returning from hajj (pilgrimage) was shocked and
horrified by the degree of tolerance of the bori cult practice in Tunisia and Morocco. In Tunisia, alTimbuktatwi condemned the cult practice, accused it’s practitioners with unbelief (kufr) and called
upon the Bey of Tunis, Hammuda Pasha (1782-1814) to suppress the bori cult in Sfax, Kairaoun and
Souse. Al-Timbuktawi’s main reason for attacking the cult practitioners whom he labeled SudaniTunis, (blacks of Tunis) owes to their animistic practices such as possession trance, animal sacrifices,
and the cult perceived links with Jinns and other evil manners. Significantly, he slandered the bori cult
practitioners as Kuffar (infidels) and urged the Bey of Tunis to suppress the cult.
This paper re-examines Ahmad ibn Yusuf b. al-Qadi al-Timbuktawi’s attack on the non-Muslim Hausa
bori cult as it was practiced among enslaved West Africans in the early nineteenth century Tunis. The
paper traces and analyses the evolution of the bori cult practice in Tunisia, and attempts to place it in
27
its proper historical and diasporic contexts. To this end, the paper goes beyond questions that alTimbuktawi did not discuss in his treatise, Hatk al-Sitr, but which nonetheless attracts the attention of
scholars interested in the diasporic and historical significance of the cult practice in the Maghreb.
La pratique du culte Bori des Haoussas à Tunis: un exemple de non-croyance (kufr) ou bien une
autre dimension de la diaspora africaine ?
A partir de la dernière partie du XVIIIe siècle et jusqu’au début du XIXe, la Tunisie, ainsi que les pays
du Maghreb en Afrique du Nord et l'Empire ottoman, a témoigné d'un afflux de croyances religieuses
africaines, en particulier le culte bori des non-musulmans haoussas de l’Afrique de l’ouest. Des
variations de ce culte bori ont été observées au Maroc { l’est de la Tunisie dans la partie occidentale
du Maghreb. A son retour du hajj (pèlerinage) au début du XIXe siècle Ahmad b. Al-Qadi Ab Bakr b.
Yusuf b. Ibrahım, un peul musulman et réformiste religieux de Tombouctou, fut choqué et horrifié au
point d’intolérance par le culte bori pratiqué { Tunis et au Maroc. En Tunisie, al-Timbuktatwi a
condamné le culte, et il accusa ses pratiquants de non-croyance (kufr). Il fit appel au Bey de Tunis,
Hammuda Pasha (1782-1814), afin de supprimer le bori à Sfax, Kairaoun et Souse. La raison
principale avancée par Al-Timbuktawi pour cette attaque sur les pratiquants du culte bori surnommés
Sudani-Tunis (noirs de Tunis) était leur culture animiste et leurs pratiques de transe de possession,
djinns et autres habitudes néfastes. En particulier il calomniait ces pratiques comme Kuffar (infidèles)
et il exhorta le Bey of Tunis de supprimer le culte.
Cette communication réexamine l’attaque de Ahmad ibn Yusuf b. al-Qadi al-Timbuktawi’ sur le culte
haoussa du bori tel qu’il était pratiqué par les ouest africains au début du XIXe siècle. On s’intéresse {
cette question en donnant lieu du contexte historique de la diaspora africaine au nord de l’Afrique. Ce
papier va au-delà des propos tenus par al-Timbuktawi pour s’intéresser { des questions qu’il n’a pas
addressés dans son écrit intitulé Hatk al-Sitr ; questions qui intéressent néanmoins les chercheurs de
la diaspora africaine et de l’histoire de la pratique des cultes au Maghreb.
Manuel Barcia (University of Leeds, Angleterre) An Atlantic Revolution: Dan Fodio’s Jihad and
Slave Rebellion in Bahia and Cuba, 1804-1844 / Une révolution atlantique: le djihad de Dan Fodio
et la rébellion des esclaves à Bahia et Cuba, 1804-1844
Over the past decades the impact of Atlantic revolutions on slave revolts in the Americas has become a
constant subject of discussion. The ways to which the French and Haitian revolutions determined the
actions of African slaves in the Americas has only been matched by the relevance given by scholars to
the impact of British Abolitionist policies from 1807 onwards. While, at least for a period, a series of
events that took place in Europe and the Americas did influence the choices presented to those who
fought against enslavement and slavery, for most of the first half of the nineteenth century they were
not by any means the only ones, or for that matter the most important historical events behind their
acts of resistance.
Islam, and in particular, the Fulani Jihad that altered the balance of power in the Western Sudan and,
by extension, the parameters of the slave trade in the area, was just as important. Every rebellion led
by the Yoruba or the Hausa (and even occasionally by the Mina, Ewe-Fon, and even Igbo) slaves in
Bahia and Cuba during the period examined in this paper was, to a certain extent, a consequence of
this Jihad. In this paper I attempt to establish this connection by looking at African, American and
European primary sources. My key argument here is that the lives of those who were sent from these
West African regions to the New World as slaves continued to be signalled by their African experience
and that their rebel actions were directly or indirectly a consequence of the Fulani Jihad.
Une révolution atlantique: le djihad de Dan Fodio et la rébellion des esclaves à Bahia et Cuba,
1804-1844
Au cours des dernières décennies, l'impact qu’ont eu les révolutions de l'Atlantique sur les révoltes
des esclaves des Amériques est devenu un thème de discussion courante. Les façons dont les
révolutions française et haïtienne ont déterminées les actions des esclaves africains aux Amériques
28
est un sujet qui a seulement été apparié à la pertinence donnée par les chercheurs { l’influence des
politiques abolitionnistes britanniques { partir de l’année 1807. Alors que, au moins pour une
période, les événements qui ont eu lieu en Europe et aux Amériques ont influencés les choix de ceux
qui ont lutté contre la traite et l'esclavage, au cours de la première moitié du XIXe siècle, ils étaient de
loin les seules, ni d'ailleurs les événements historiques influant sure leurs actes de résistance.
L’islam, et en particulier le djihad de Dan Fodio qui a basculée la balance du pouvoir dans le Soudan
occidental et qui eut des conséquences sur la traite des esclaves dans la région, était un événement
tout aussi important. Chaque rébellion à Bahia et à Cuba menée par un esclave yoruba ou haoussa (et
à l’occasion par les mina, ewe-fon, et les igbos) durant la période qui nous concerne, eut dans une
certaine mesure une influence en Afrique sur le djihad. Dans cette communication, je tente d’établir ce
lien en examinant les sources africaines, européennes et américaines. Mon propos principal est que
les vies de ceux qui ont été envoyés comme esclaves à partir de ces régions d'Afrique occidentale vers
le Nouveau Monde ont continué d'être marquées par leurs expériences africaines et que leurs actions
rebelles étaient directement ou indirectement une conséquence du djihad.
Cynthia Becker (Boston University, États Unis), Dreadlocks, Patchwork and Cowries: the TransSaharan Journey of Moroccan Gnawa Dress / Coiffures (type rasta), Textiles (type patchwork) et
cauris: voyage transsaharien de l’habillement gnaoui
The Gnawa, descendants of enslaved Sahelian Africans in Morocco, cure illnesses during their all-night
possession-trance ceremonies called lila. Gnawa ceremonies provoke spirit possession through
incense, animal sacrifice, and rhythms played on musical instruments of Sahelian origin. This
ceremony, which engages all the senses, including the visual, olfactory and aural, requires the
possessed to wear a particular color and style of clothing preferred by the spirit. My paper considers
the Gnawa lila and such ceremonial dress as dreadlocks, patchwork and cowries as part of a complex
social process that allowed the descendants of the enslaved to negotiate the cultural, geographic, and
religious borders their ancestors crossed when they traveled from Sahelian to northern Africa. I argue
that the gradual progression of the all-night Gnawa lila, which includes possession by seven “families”
of spirits, reenacts the journey that the ancestors of the Gnawa made across trans-Saharan trails. More
specifically, a historical analysis of Gnawa ceremonial dress and a consideration of the linguistic
impact of loan words on Gnawa songs provide insight into trans-Saharan influences from the Sahelian,
Islamic, and Mediterranean worlds. This paper demonstrates how the visual culture of the Gnawa
weaves together threads from diverse influences to piece together a complex trans-Saharan identity.
Coiffures (type rasta), Textiles (type patchwork) et cauris: voyage transsaharien de
l’habillement
gnaoui
Les gnaouas, descendants des esclaves sahéliens africains au Maroc, guérissent les maladies au cours
de leurs sessions de possession transe qui durent toute la nuit et qu’on nomme lila. Les cérémonies
gnaouies provoquent la possession par les esprits par le biais de l'encens, des sacrifices d'animaux, et
des rythmes joués sur des instruments musicaux d’origine sahélienne. Cette cérémonie, qui engage
tous les sens, visuelles, olfactives et auditives, nécessite que la possédé porte des vêtements d’une
style et d’une couleur particuliers qui plaise { l’esprit. Mon papier considère que la lila gnaouia et le
cérémonial de l’habillement tels que les dreadlocks (cheveux de type rasta), le patchwork (tissue
genre patchwork) et les cauris font parties d’un processus social complexe qui permet aux
descendants d’esclaves de négocier les frontières culturelles, géographiques et religieuses que leurs
ancêtres ont traversés entre le sahel et l’Afrique du nord. Je propose que la progression atténuée de la
lila gnaouia, qui incorpore la possession des sept « familles » d’esprits, consititue une remise en scène
du voyage transsaharien des ancêtres. En particulier, l’analyse historique de l’habillement cérémonial
gnaoui et l’étude linguistique des mots d’emprunt dans les chansons gnaouia éclairent sur les
influences transsahariennes provenant des mondes sahéliens, islamique et méditerranéen. Ce papier
cherche { montrer comment l’influence visuelle des gnaouis tisse une identité complexe
transsaharienne.
29
SESSION 8
Culture, Art et Gouvernance au Nigeria Musulman du Nord/Culture, Art, and Governance in Muslim
Northern Nigeria*
*Session organisée par : Jibo Nura (Mobat Registered Quantity Surveying Consultants, Nigeria)
Session Description : In Muslim Northern Nigeria, culture is manifested in art, dance, language,
literature, folklore, movies, music, governance, and even the environment. Our panel submission
focuses on: Culture, Art and Governance in Muslim Northern Nigeria. The Panel discusses the
following sub-themes.
1. Religion, governance and traditional Institutions in Muslim Northern Nigeria.
2. Humanizing royal alms beggar minstrels for development in Muslim Northern Nigeria and other
topics related to royalty and music in the Muslim North.
3. Second part of a paper, which is an updated version of the one presented at WARA conference in
Morocco on: Traditional Hausa Royal Palace Architecture in Zaria and Kano, Northern Nigeria, now
comprises Town Walls and Gates Architecture in Muslim Northern Nigeria: A case study of Kano and
Zaria. The Zaria and Kano royal palaces, city walls and gates perhaps remain the best preserved
among the cities of Muslim Northern Nigeria. The need for defensive walls and gates has disappeared
since the occupation by the British of the Western Sudan. The walls of Zaria and Kano, which
circumnavigate the cities, are between 14 and 16 kilometers long and are pierced by city gates.
The panel goal therefore highlights the continuity of art, traditions and culture and their leadership
values, religion, life style and the impact they brought on Muslim society of Northern Nigeria cannot
be fully understood without looking closely at the lived experiences in those indigenous institutions
where Muslims reside. The key objective of the Panel therefore explores this question at the level of
biography, set in the context of a carefully reconstructed social history of the particular communities
in Muslim Northern Nigeria.
Description de la session : Au Nigéria du nord, la culture s’exprime par les biais de l’art, la dance, la
langue, la littérature, le folklore, les films, la musique, la gouvernance, et l’environnement. Notre
session s’intéresse à ces thèmes et les sous-thèmes qui suivent :
1. Religion, gouvernance and institutions traditionnelles au Nigéria du nord musulman ;
2. Les mendiants qui demandent la charité pour le développement du Nigéria du nord musulman et
d’autres sujets liés { la musique et à la royauté dans la région.
3. la seconde partie de ce papier, qui est un suivi de la communication faite à la conférence de AIMSWARA au Maroc traite de l’architecture royale haoussa des palais de Zaria et Kano. Les palais royaux,
les enceintes et les portails de Zaria et Kano demeurent les meilleurs exemples de préservation parmi
les cités du nord du Nigéria. Depuis l’occupation britannique de l’ouest soudanais, les besoins de
défense par les murs et les portails ont disparus. Les murs de Zaria et de Kano qui entourent les cités,
sont de 14 à 16 mètres de longueur et sont percées par des portails.
Le but de cette session donc est de souligner la continuité des arts, traditions et cultures et les valeurs
associées d’autorité, de religion, de mode de vie, ainsi que leurs influences sur la société musulmane
du nord du Nigéria. Cette continuité ne peut être conçue sans une connaissance profonde des
expériences vécues dans les localités où résident les musulmans. L’objectif principal de cette session
est d’explorer la question au niveau de la biographie dans le contexte socio-historique des
communautés musulmanes du Nigéria du nord.
Abdalla Uba Adamu (Bayero University, Nigeria)
The Beggar’s Opera: Muslim Beggar Minstrels and Street Oral Poetry Theater in Northern
Nigeria / L’opéra du mendiant: les ménestrels musulmans mendiants et la poèsie orale dans le
théâtre de rue au nord du Nigéria.
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An essential tension, mediated by Islamic rulings on music, exists between Muslim Hausa public
culture and popular culture. Public culture reflects the quintessential Hausa social makeup with its
agreed boundaries defined by cultural specificity such as dress code, language and rules of social
discourse, all within the template of an Islamicate ethos. Hausa society, being structured on specific
occupational hierarchies often considers music a low art form. Musical appreciation can however be
both low or high. For instance, the existence of complete orchestras in palaces of Hausa emirs from
Zaria to Damagaram indicates the acceptance of music as an entertainment genre within the
conventional establishment.
This paper explores a type of musical performance that proves difficult to categorize within Hausa
public culture. This was ‘operatic’ performances—where a full narrative story is sung, but without
musical accompaniment—of street beggars in northern Nigeria. Each of the performances is usually a
complete comedic narrative of either incidents (e.g. at a barbing saloon), social culture (e.g. power of
money), or metaphoric personal reflections (e.g. blindly driving commercial vehicles). The paper
argues that the transnational flows of musical influences in northern Nigeria—which mediated the
creation of new Hausa music forms such as ‘Nanaye’, Technopop and Hausa rap—threaten the
creative acceptance of the ‘Beggar’s Opera’. It concludes by providing suggestions on how to reform
the Beggar’s Opera as authentic African musical performance in the face of transnational media
onslaught.
L’opéra du mendiant: les ménestrels musulmans mendiants et la poèsie orale dans le théâtre
de rue au nord du Nigéria
Une tension réelle existe entre la culture publique et la culture populaire des haoussas musulmans ;
tension qui médié par le droit musulman et la musique. La culture publique reflète la culture haoussa
véritable avec ses bordures agrémentées qui sont définies par la spécificité culturelle tel que
l’habillement, la langue et les règles du discours social, qui font partie d’une ethos islamique. La
société haoussa, qui est structuré selon les spécificités hiérarchiques occupationnelles a tendance à
considérer la musique comme un basse forme d’art, bien que l’appréciation de la musique est à la fois
haute et basse. A titre d’exemple, l’existence des orchestres dans les palais des émirs haoussa, de Zaria
{ Damagaram indique que la musique est acceptée et appréciée comme genre d’animation au sein des
institutions conventionnelles.
Ce papier explore un style de performance musical qui est difficile à classer au sein de la culture
publique haoussa. Ces performances de type « opéra » —composées de récits complets qui sont
chantés sans accompagnement musical—sont animées par les mendiants de la rue du nord du Nigéria.
Chacune des performances est un récit comique complet soit d’un évènement (ex. au coiffeur), culture
sociale (ex. le pouvoir de l’argent), ou bien des réflexions personnelles en métaphore (ex. la conduite
aveugle de véhicules commerciaux). Ce papier propose que les courants transnationaux d’influences
musicales –qui influe sur la création de styles musicaux haoussa nouveaux tel que ‘Nanaye’,
Technopop et Rap haoussa—menacent l’acceptation créative de « l’opéra du mendiant ». En
conclusion quelques suggestions sont proposées allant dans le sens d’une réforme de l’opéra du
mendiant comme musique africaine authentique face { l’affront médiatique transnational.
Sabo Bako (Ahmadu Bello University, Nigeria)
The Development of Islamic Leadership and Governance in Muslim Northern Nigeria /
L’évolution du leadership et de la gouvernance islamiques au Nigéria du nord musulman
The Development of Islamic Leadership and Governance in Muslim Northern Nigeria / L’évolution du
leadership islamique et de la gouvernance musulmane au Nigéria du nord Islamic leadership and
governance as an ideology in Northern Nigeria plays the most crucial and everlasting role in the
political, cultural and intellectual transformation of the social class in the region. This is illustrated, for
instance, by reference to five major distinctive phases of Islamic expansion and influence, which
correspond to unique stages in the evolution of Muslim society in Northern Nigeria. The Jihad of 1804
in northern Nigeria served further to emphasize the monolithic Islamic ideology of Muslim emirates of
northern Nigeria, leading to the emergence of an Islamic caliphate, with all its attendant political and
31
social implications. This was, however, checkmated by British Colonial interregnum which lasted from
1903 to 1960. The conquest and subordination of the Sokoto caliphate by British colonial system
completely disrupted the revolutionary Islam by initiating a different form of massive expansion of
quietest, apolitical, secularized, conservative and ritualized Islam under tutelage of the colonial state.
The colonial state patronized a segment of conservative remnants of the Sokoto caliphate emirs and
created several more to serve in the Native Authority institutions of indirect rule, specifically to
maintain colonial trade, infrastructure, economy, law and order. The paper analyzes the
transformations Islam underwent in northern Nigeria as a result of colonial rule, which included the
termination, overthrow and incorporation of the caliphate into the British colonial system. This
marked the beginning of a new phase of Islamic expansion which was allowed to spread to most of the
Hausa-Fulani peasants, minority ethnic groups and southern Nigeria under the effective control of the
colonial and traditional authorities.
L’évolution du leadership et de la gouvernance islamiques au Nigéria du nord musulman
Le leadership et la gouvernance islamiques jouent un rôle primaire idéologique dans les
transformations politiques, culturelles et intellectuelles des classes sociales au Nigéria du nord. Cinq
phases majeures et distinctes de l’expansion de l’influence l’islam { l’évolution de la société
musulmane au nord du Nigéria illustrent cette influence. Le djihad de 1804 souligne l’idéologie
monolithique des émirats musulmans et mène { l’émergence du califat avec toutes ses implications
politiques et islamiques. Durant la période coloniale qui durera de 1903 à 1960, ces institutions ont
été quelque peu contrôlées. En effet la conquête et la main mise sur le Califat de Sokoto par le système
colonial britannique a complètement dérouté l’islam révolutionnaire en promouvant une expansion
massive d’un islam silencieux, apolitique, laïque, conservateur et rituel sous tutelle de l’état coloniale.
Cette état colonial a favorisé un groupe de musulmans conservateurs parmi les émirs du califat de
Sokoto et a créé d’autres groupes pour collaborer dans l’administration tels que les chefs indigènes
(Native Authority institutions) sous le système de colonisation indirecte. Ceci avait pour but de
promouvoir et maintenir le commerce, l’infrastructure, l’économie, le droit et l’ordre coloniaux. Cette
communication analyse les transformations que l’islam a connues dans le nord du Nigéria suite { la
colonisation, y compris l’élimination du califat et son incorporation dans le système colonial. Ceci fut
le début d’une nouvelle phase de l’islam qui a permis son expansion au sein d’une majorité de paysans
haoussas et peuls, et d’une minorité d’autre groupes ethniques au nord et au sud du Nigéria sous
control des autorités coloniales et traditionnelles.
Jibo Nura ((Mobat Registered Quantity Surveying Consultants, Nigeria)
Traditional Hausa Architecture in the Royal Palace, City Walls and Gates of Northern Nigeria /
Architecture haoussa traditionnelle dans le palais royal, les enceintes et les portes des villes du nord
du Nigéria
The paper is a cross-sectional investigation on traditional Hausa architecture of Hausa people and
royal kingship groups, their houses, city walls and gates, which were originally built by Hausa
masterbuilders. For centuries Hausa masterbuilders and craftsmen have acquired and practiced their
highly skillful craft in building houses for the people and royal inhabitants – the emirs, queens,
courtiers and district heads of Northern Nigeria. In cities, towns and villages of Kano, Zaria and Gumel,
Northern Nigeria, there has been considerable arrangement of Hausa social structure that is often
described as hierarchical ranging from a base level, which includes blacksmiths, craftsmen, musicians,
traders, farmers and labourers to royalty at the top.
The paper explains the traditional masterbuilders’ professional skills, talents and intelligence in using
local building materials such as muds, azaras (heavy rigid timbers), tubali (sun dried bricks) bulo
(adobe bricks) and thatches in designing royal palaces, city walls and gates in Northern Nigeria. The
most common elaborately decorated typical Hausa palaces, city walls and gates are a unique element
32
of Hausa architecture; representing beauty, power, integrity and security for the people. They are
great historical assets that represent olden days’ scientific and technological intelligent buildings for
environmental protection.
This paper argues that the masterbuilders’ skills are gradually lost due to the introduction of modern
building materials such as concrete blocks, cements and corrugated iron roofing sheets. Traditional
Hausa architecture of the city walls, gates and royal palaces that is being neglected overtime should
not be viewed or examined as an isolated phenomenon but only as an integral part of Hausa culture. It
can only be best understood, safe-guarded and exclusively preserved conversely by examining the
people and houses to which they gave rise. The paper concludes that the once accepted notion that
one can simply study architecture as a spatial-structural entity without examining the society and the
socio-economic structure of the people concerned is no longer tenable.
Architecture haoussa traditionnelle dans le palais royal, les murs et les enceintes des villes du
nord du Nigéria
Cette communication est une enquête sectionnelle de l’architecture traditionnelle haoussa parmi le
peuple haoussa et les familles royales. On examine leurs demeures, les enceintes et les portails qui, à
l’origine, étaient bâtis par les maçons haoussas. Durant des siècles, les maçons et artisans haoussas
ont acquéri un savoir-faire et une technique très sophistiqués dans la construction des maisons des
populations et des familles royales– c’est-à-dire les émirs, les reines, les courtisans et les chefs de
cercles au Nigéria du nord. Dans ces cités, villes et villages de Kano, de Zaria et de Gumel, il existait un
structure sociale qui souvent est décrite comme hiérarchique. Au bas de l’échelle se trouve les
forgerons, artisans, musiciens, marchants, paysans et laboureurs, et au-dessus d’eux, la royauté..
Ce papier examine la profession des maçons haoussas traditionnels, leurs talents, leur savoir-faire et
leurs connaissances, en se basant sur les matériaux de construction locales tels que le banco, azaras
(bois dure), tubali (briques séchées au soleil) bulo (briques de banco) et buissons. Les palais haoussas
typiques les plus élaborés ont des enceintes et des portails représentant une architecture haoussa
unique qui assure la beauté, le pouvoir, l’intégrité et la sécurité des populations.
Nous proposons que les talents des maçons aient progressivement disparus avec l’introduction des
matériaux de constructions modernes, tels que le ciment et les toits en taule ondulée. Le fait que
l’architecture haoussa traditionnelle fut négligée au fil du temps n’est pas un cas isolé mais bien une
tendance générale dans la culture haoussa. En conclusion, l’idée que l’on peut étudier l’architecture
comme une entité spacio-structurelle sans prendre en compte la société et les structures socioéconomiques qui en dépendent est intenable.
SESSION 9
Cultures d’Architecture /Architectural Cultures
Mazri Badjadja Salima (Université Mentouri Constantine, Algérie)
Plaidoyer pour la valorisation des Ksours algériens / A Plea for the Preservation of Algerian
Ksours (Saharan Oasis Towns)
Le sud de l’Algérie peut paraître impropre à la vie humaine tant il est envahi par les sables, tant il
semble ne pas s’affranchir de la captivité des dunes pourtant, cette vaste fraction du territoire abrite
des Ksours remarquables par la singularité de leurs paysage, par leur ingéniosité architecturale et
urbanistique, par leur épaisseur historique, par leur continuité géographique, par leur dynamique
communautaire et par leur homogénéité culturelle. Une grande richesse patrimoniale
impressionnante plusieurs fois séculaire qui relance la question épineuse de leur conservation, de leur
préservation de l’oubli. Dans la lignée des repères ancestraux qui brassent le Sahara, se dressent les
Ksours de Béchar, au cœur du réseau transsaharien. Capitale de la Saoura, cette ville du sud ouest
constitue un nœud de communications avec le Haut Guir, le Tafilalet, les oasis du Touat et du Gourara,
le Mali et la Mauritanie. Véritable vitrine du sud algérien, des actions de valorisation de ces Ksours
permettraient de faire découvrir et promouvoir ce patrimoine en péril, riche en enseignements.
33
Cet exposé se penche sur la richesse architecturale et culturelle de ces monuments historiques que
sont les Ksours. Ces conglomérats de constructions en terre, qui font corps avec leur environnement,
racontent le génie des bâtisseurs qui avec un savoir-faire via l’utilisation des énergies propres, le
recours { des techniques savantes de construction, de distribution d’eau, de ventilation, d’entretien…
ont su s’intégrer dans un site hostile tout en préservant l’écosystème ; les prémices d’un habitat
durable, qu’il faut faire revivre, sous peine de le voir disparaitre progressivement mais sûrement.
Aujourd’hui, les Ksours sont désertés en raison de leur état de délabrement et de l’absence de confort
entendu au sens d’attributs indispensables de la contemporanéité (eau courante, chauffage…). Plus
qu’une action de valorisation, la réhabilitation des Ksours avec leur affectation { une fonction utile, est
une alternative { la promotion économique et culturelle, ainsi qu’{ la précarité et au désenclavement
de la région.
Abdelaziz Badjadja (Université Mentouri Constantine, Algérie)
La vallée du M’zab : un patrimoine ancestral / The M’zab Valley: An Ancestral Heritage
Les centres anciens sont des témoins vivants de toute l’histoire de l’Algérie et sont pour la plupart des
centres de vie ancestraux où tout est sensiblement historique : site, paysage, langue, architecture,
urbanisme et organisation sociale. La vallée du M’zab - véritable référence- illustre cette parfaite
symbiose entre l’homme et son environnement social et naturel. Située au sud du pays, en plein
désert, la vallée du M’zab est fondée au XIème siècle, regroupant 5 Ksours (Ghardaïa, Mélika, Beni
Izguen, Bounoura et El Atteuf). Véritable musée anthropologique à ciel ouvert, elle a été classée
patrimoine national en 1971, et patrimoine de l’humanité par l’UNESCO depuis 1982.
Cette pentapole se caractérise socialement, par une organisation communautaire, naturellement, par
ses paysages, ses Oasis, son climat, l’Oued M’zab sa colonne vertébrale, et architecturalement, par ses
Ksours, ses monuments, sa texture, ses couleurs et la silhouette de ses villes avec derrière le génie
des hommes qui ont su mettre au point un système ingénieux de structuration et d’aménagement de
leur territoire d’établissement, reconnu pour être aride et isolé.
Cet héritage humain habité jusqu’{ ce jour, révèle un savoir-faire acquis au moins depuis la
fondation du premier état Algérien à Tihert au VIIème siècle. Cette double capacité de maîtriser
l’occupation spatiale et de capitaliser les ressources naturelles se traduit par un système urbanistique
et une typologie architecturale en totale adéquation avec l’épanouissement de l’homme, la prospérité
de la communauté et l’équilibre écologique : des indicateurs de développement durable prônés depuis
peu par les institutions mondiales et auxquels aspirent les villes contemporaines.
Cette communication se propose de présenter la vallée du M’zab avec son arsenal de réalisations qui
portent sur l’architecture avant - gardiste du chapelet des Ksours édifiés { l’échelle de l’homme, sur le
système ingénieux de captage, stockage et répartition des ressources hydriques, sur la création de
palmeraies avec leur culture en trois étages, sur la production artisanale aussi riche que variée…. Ceci
étant, cet équilibre se trouve menacé par une urbanisation désordonnée en raison des mutations
socio-économiques. Une situation heureusement prise en charge par l’élaboration du plan permanant
de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS) dont les objectifs et la
démarche seront énoncés à la fin de cet exposé.
Ahmed Mewloud Ould Eida (Université de Nouakchott, Mauritanie)
‫ فه العمارة بالحىاضر الصحراويت في مىريتاويا‬/ L’art architectural des anciennes villes sahariennes de
Mauritanie/The Architectural Design of the Ancient Saharan Cities of Mauritania
‫اػغ‬ٞ‫لَو ر‬٣ ‫ ٓٔب هل‬،‫ب‬ٜ‫ش‬٤‫اُظؼٖ ٗٔؾ ػ‬ٝ ‫ح‬ٝ‫خ هجبئَ ٓؼٔوح كول ؿجؼذ اُجلا‬٤ُ‫ب اُؾب‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ُٞٔ ٢‫اعلد أُغبٍ اُغـواك‬ٞ‫ ر‬٢‫بعخ اُز‬ٜ٘‫ُْ رٌٖ هجبئَ ط‬
‫كإ اثزلاء‬َُٞ‫اكَ ٓغ ثالك ا‬ٞ‫به رغبهح اُو‬ٛ‫غخ الىك‬٤‫ ًبٕ ٗز‬٢ًَٝ‫آى‬ٝ ٚٗ‫ؿب‬ٝ ‫كؿَذ‬ٝ‫ أل‬٢ٗ‫ه اُؼٔوا‬ٞ‫ُنُي كإ اُزـ‬ٝ ،‫نا اُجِل‬ُٜ ١‫س اُؾؼو‬ٝ‫ه‬ُٞٔ‫ا‬
ِٙٞٔ‫ٖ أؿواف اُظؾواء ثٔب ؽ‬٤‫ا اُؼالهبد ث‬ٝ‫ه‬ٞ‫ْ ٖٓ ؿ‬ٛٝ .‫ٍغِٔبٍخ‬ٝ ‫ود‬ٛ‫اكلا ٖٓ رب‬ٝ ٖٓ ِْٜ‫ رغبه ٓـبهثخ ًبٕ ع‬١‫ل‬٣‫ أ‬٠ِ‫ّ ػ‬8/ٛ2 ٕ‫ٖٓ اُوو‬
‫ثالك‬ٝ ‫واد ٖٓ ثِلإ أُـوة‬٤‫ اُزأص‬٠‫خ رزِو‬٣‫ؿ٘بد رغبه‬ٞ‫ َٓز‬٠ُ‫ْ ئ‬ِٜ‫ ثلؼ‬ٚٗ‫ؿب‬ٝ ‫كؿَذ‬ٝ‫ُذ أ‬ٞ‫رؾ‬ٝ ‫ثب‬ٞ٘‫ اُظؾواء ع‬٠ُ‫ش اُشٔبٍ ئ‬٤‫ٖٓ أٗٔبؽ ػ‬
٢‫ ئؽلاس ٗوِخ ك‬٢‫ّ ك‬10/ٛ4 ٕ‫و ٖٓ اُوو‬٤‫ ٓ٘ن اُوثغ األف‬ٚٗ‫كؿَذ صْ ثـب‬ٝ‫ ثأ‬١‫ـبٕ اُزغبه‬٤‫ٔذ ؽوًخ االٍز‬ٛ‫هل ٍب‬ٝ .‫اء‬َُٞ‫ ؽل ا‬٠ِ‫كإ ػ‬َُٞ‫ا‬
.ٚٗ‫ؿب‬ٝ ‫كؿَذ‬ٝ‫ٍ أ‬ٞ‫ـخ ؽ‬٤ٍُٞ‫ص أُظبكه ا‬ٞ‫َزشق ٖٓ ٓوبهٗخ ثؼغ ٗظ‬٣ ‫نا ٓب‬ٛٝ ،‫خ‬٣‫األٗٔبؽ أُؼٔبه‬ٝ ‫ؿوم اٍزـالٍ اُلؼبء‬
34
ٕ‫و ٖٓ اُوو‬٤‫ٖ اثزلاء ٖٓ اُوثغ األف‬٤‫هؼ‬ُٞٔ‫ اُج٘بء ثب‬٢‫ق اُؾغبهح ك‬٤‫ظ‬ٞ‫خ ر‬٣‫ ػٖ ثلا‬ٚ‫و‬٣‫كو‬ٝ ٌ٤‫ك‬ٝ‫ب عبٕ ك‬ٜ‫ هبّ ث‬٢‫خ اُز‬٣‫بد األصو‬٣‫هل ًشلذ اُؾلو‬ٝ
‫ٕ ٖٓ ٓإصواد ٖٓ العمارة‬ٞ٘‫ؿ‬ٞ‫ُئي أَُز‬ٝ‫ أ‬ِٚ‫ه اُزؾؼو ثٔب أكف‬ٝ‫ ؽَٔ ثن‬ٚٗ‫ؿب‬ٝ ‫كؿَذ‬ٝ‫بد اُزغبه ثأ‬٤ُ‫اهغ إٔ اٍزوواه عب‬ُٞ‫ا‬ٝ .ّ10/ٛ4
ْ‫هؿ‬ٝ ،‫بد‬٤٘‫رؾَٔ رو‬ٝ ‫ ثَ ًبٗذ رَ ُجشُ أكٌبها‬،‫خ كؾَت‬٣‫اػو ُْ رٌٖ رؾَٔ ٍِغ رغبه‬ٞ‫ اُؾ‬ٙ‫ن‬ٛ ٠ُ‫ ًبٗذ رظَ ئ‬٢‫اكَ اُز‬ٞ‫ كبُو‬،‫البربريت األصليت‬
‫ٖ ٓإصواد‬٤‫لح عٔؼذ ث‬٣‫خ كو‬٣‫خ ٓؼٔبه‬٤‫ط‬ٞ‫خ فظ‬٣ٝ‫خ اُظؾوا‬٤‫ئ‬٤‫بد اُج‬٤‫ب ٓغ أُوزؼ‬ٜ‫ل‬٤ٌ‫ ر‬٢‫ُّلد ك‬ٝ ‫خ‬٣‫خ ٓؼٔبه‬٣ٞٛ ٌَ‫نا اُ٘ٔؾ كول ش‬ٛ ‫ثَبؿخ‬
‫خ‬٣ٝ‫٘ب ٖٓ ٓؼبُْ كٖ اُؼٔبهح اُظؾوا‬٤ُ‫طَ ئ‬ٝ ‫جوى ٓب‬٣ٝ .‫خ‬٤ِ‫خ اَُبؽ‬٤ٗ‫كا‬َُٞ‫اُؼٔبهح ا‬ٝ ١ٝ‫ب ٓوزجٌ ٖٓ ػٔبهح أُـوة اُظؾوا‬ٜ‫عخ ثؼؼ‬ٝ‫ٓيك‬
.‫ أُإصواد‬ٙ‫ن‬ٛ ‫ب آزياط‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٔ‫ذ ث‬٤‫ش‬٤‫ر‬ٝ ٕ‫كا‬ٝٝ ٚ‫الر‬ٝٝ ‫ؾ‬٤‫اػو ش٘و‬ٞ‫ثؾ‬
‫يح‬٤ٔٓ ‫خ ػالٓخ‬٤‫ اُقبط‬ٙ‫ن‬ٛ ٌَ‫رش‬ٝ ،‫ٕ ٓالؽ‬ٝ‫بٗب ثل‬٤‫أؽ‬ٝ ،ٖ٤‫ق ٖٓ اُـ‬٤‫كخ ثٔالؽ فل‬ٞ‫ق اُؾغبهح ٓوط‬٤‫ظ‬ٞ‫خ ر‬٤٘‫ رو‬٠ِ‫ اُؼٔبهح ػ‬ٙ‫ن‬ٛ ‫رؼزٔل‬ٝ
٢‫خ ك‬٤ٍ‫ ًٔبكح أٍب‬ٚ٤ِ‫ٕ االػزٔبك ػ‬ٝ‫ ك‬،‫بٗب‬٤‫ اُـالء أؽ‬٢‫ ك‬ٝ‫ أُالؽ أ‬٠ِ‫ اُؼٔبهح ػ‬ٙ‫ن‬ٛ ٢‫ٖ ك‬٤‫ق اُـ‬٤‫ظ‬ٞ‫وزظو ر‬٣ٝ .‫ب‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٔ‫خ ث‬٣ٝ‫ُِؼٔبهح اُظؾوا‬
.‫اُج٘بء‬
َ‫ٔزبى اَُغ‬٣ٝ ،‫لح‬٣‫خ كو‬٣‫خ ٓؼٔبه‬٣ٞٛ ‫ب‬ٜ‫ٔ٘ؾ‬٣ٝ ‫ب‬ُٜ‫جوى عٔب‬٣ ٢‫ب ٖٓ ٍغَ ىفوك‬ٜ‫ب هؿْ ثَبؿز‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٔ‫خ ث‬٣ٝ‫اػو اُظؾوا‬ٞ‫ال رقَُ ػٔبهح اُؾ‬
،‫اُـبٓن‬ٝ ‫ اُلبرؼ‬٢٘‫ٖ اُج‬٤ُِٗٞ‫ ماد ا‬،‫إ اُؾغبهح‬ُٞ‫ٖ أ‬٤‫و اُؾبك ث‬٤‫ٖ ؿ‬٣‫ اُزجب‬٢‫ؼل‬٣ ‫وخ‬٤‫ذ اُؼز‬٤‫ش‬٤‫ ػٔبهح ر‬٢‫ كل‬،ٚ‫ػ‬ٞ٘‫ اُؼٔبهح ثز‬ٙ‫ن‬ُٜ ٢‫اُيفوك‬
‫خ‬٤ٍ‫٘ل‬ُٜ‫خ ماد األشٌبٍ ا‬٤ٗ‫ اُغلها‬ٌُٟٞ‫رؼل ىفبهف ا‬ٝ ،‫بد‬ٜ‫اع‬ُٞ‫ رِي ا‬٠ِ‫ؼب ػ‬٣‫ٗوب ثل‬ٝ‫ ٌَُٖٔ ه‬٢ِ‫خ اُظؾٖ اُلاف‬ٜ‫اع‬ٝ ‫ ىفوكخ‬٢‫أَُزقلٓخ ك‬
‫ اُظؾواء ُيفوكخ ٓزغبَٗخ‬٢‫بعٌ ث٘بئ‬ٛ ٌٌ‫ؼ‬٣ ‫اػو ٓٔب‬ٞ‫ اُؾ‬ٙ‫ن‬ُٜ ‫خ‬٣‫خ أُؼٔبه‬٤ِ‫ٗبد اُؾ‬ٌٞٓ ‫خ أثوى‬٤‫ اُؾبئـ‬ٚ‫الر‬ٝ ‫ ىفبهف‬٠ُ‫ ئػبكخ ئ‬،‫ػخ‬ٞ٘‫أُز‬
.١‫نا اُ٘ٔؾ أُؼٔبه‬ٛ ‫ٓغ ثَبؿخ‬
L’art architectural des anciennes villes sahariennes de Mauritanie
Les tribus Sanhajas, qui sont parmi les habitants les plus anciens de l’espace géographique qui est la
Mauritanie d’aujourd’hui, n’ont pas connu les traditions d’architecture étant donné leur nature
nomade, ce qui explique la continuité dans cette région du mode de vie nomade et le modeste
patrimoine urbain. Le développement des villes d’Aoudaghoust, capital de l’Empire du Ghana, et
d’Azougi fut le résultat de l’essor du commerce caravanier avec le Bilad-al-Sudan qui a commencé au
2ème siècle hijri (VIIIème siècle CE) avec les commerçants du Maghreb originaires des anciennes
villes de Tahert et Sijilmasa. Ils ont tissé des relations entre les diverses communautés sahariennes,
tout en transportant des idées de vie urbaine dans le sud du Sahara. Ces relations commerciales ont eu
un impact sur le développement des villes telles que Ghana et Aoudaghoust. En effet, les migrations
commerciales ont eu des conséquences importantes en ce qui concerne les traditions des populations
du Maghreb et celles du Bilad al-Sudan. Elles ont contribué { l’installation des commerçants d’abord {
Aoudaghoust et puis à la capital, Ghana, au moins à partir du dernier quart du 4ème hijri /XI siècle.
Ces migrations ont déclenchés un changement dans les méthodes d’exploitation de l’espace et des
styles architecturaux, ce qui est rendu en évidence lors d’une étude comparée de propos tenus dans
d’anciens manuscrits.
Des fouilles archéologiques entreprises par Jean Dévisse et son équipe ont dévoilées certaines
constructions en pierre sèche qui datent du dernière quart du 4ème siècle hijri / XI siècle. Les
déplacements réguliers entre des communautés installés à Aoudaghoust et au Ghana ont apporté des
graines d’un mode de vie urbaine. Des immigrés d’origine berbère qui faisaient le trajet entre les villes
par caravanes commerciales ont apporté non seulement les biens commerciaux mais aussi les idées et
des techniques de construction. Malgré sa simplicité, ce modèle d’échanges mèna au développement
d’un style architectural adopté aux conditions et besoins climatiques du désert. Des influences
architecturales venues du nord se sont adaptées { l’architecture du désert et { l’architecture sudanosahélienne. Les échanges au fil des temps et de longue date ont menés aux fondations des cités
sahariennes de Tichitt, Chinguetti, Oualata et Ouadane en Mauritanie et au brassage d’influences
diverses.
L’art architectural de ces villes est basé sur la technologie de la maçonnerie de la pierre sèche, qui
consiste dans l’empilage coordonné avec très peu de boue ou de banco, et donc pas du tout de mortier.
Cette technique constitue la marque par excellence de l’architecture du désert mauritanien
caractérisée par l’emploi très limité du banco et dans de rares cas la peinture extérieure. A Tichitt,
l’ancienne architecture comprend de forts contrastes entre les couleurs des pierres, avec deux tons de
couleur brune. Cette technique est exploitée dans les façades et les cours intérieures des maisons
construites dans un style élégant et sophistiqué, y compris des fenêtres qui sont construites avec des
formes géométriques variées. La ville de Oualata se distingue par la décoration de ses murs
extérieurs.
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The Architectural Design of the Ancient Saharan Cities of Mauritania
The Sanhaja tribes, among the earliest inhabitants in the geographical space known as Mauritania
today, were nomadic in life style and rarely settled, which explains the endurance of nomadic ways of
life and the modest urban heritage in the area. The urban development of Awdaghust, the capital of
the Empire of Ghana, and Azugi was the result of the flourishing of the caravan trade with the Bilad alSudan that began in the 2nd century hijri (8th century CE) at the hands of traders from the Maghrib
originating from the early cities of Tahert and Sijilmasa. They developed relations among the various
communities across the desert, transporting ideas about lifestyles from northern towns into the
southern Sahara. These commercial relations had an impact on the development of towns such as
Ghana and Awdaghust. Commercial migrations had important ramifications on the practices the
practices of both the peoples of the Maghrib and those of the Bilad al-Sudan. They contributed to the
settlement movement of traders first in Awdaghust and then to the capital Ghana, at least since the
last quarter of 4th century AH / 1000. These migrations brought about a shift in the methods of
exploitation of spatial and architectural patterns, and this transpires from a comparison of some
arguments found in historical manuscript sources.
The archaeological excavations undertaken by Jean Dévisse and his team revealed certain stone
constructions dating from the last quarter of 4th century hijri/1000 CE. The regularity of movement
among the communities and traders settled in Awdaghust and Ghana carried the seeds of
urbanization. Settlers from Berber origin, who traveled on commercial caravans between cities were
not only carrying commercial goods, they also transmitted ideas and construction techniques. Despite
the simplicity of this pattern a style of architectural identity was born that was adapted to the
environmental requirements of the desert. Unique architectural influences were thus brought
together from the North which that adopted to both a desert architecture and a Sudano-Sahelian
architecture. These long term exchanges resulted in the architectural landmarks of the Saharan cities
of Tichitt, Chinguetti, Walata and Wadan in Mauritania and the blending of these various influences.
The architectural design is based on dry stone building technology, using coordinated stacking with
only light mortar made of mud, but mostly no cement at all. This technique constitutes the hallmark of
Mauritanian desert architecture characterized by limited employment of mud or mortar and in some
cases exterior painting. In Tichitt the ancient architecture includes the use of sharp contrasts between
colors of stones, with two of light and dark brown. This technique is used in an elegant and
sophisticated interface for the decoration of the front courtyard of houses. In addition, windows are
decorated with various geometric shapes. In Walata the most distinct feature of architectural
ornamentation is the exterior decoration of walls.
SESSION 10: Langue et écriture/Language and Writing
Fatimatou Bint Abdel Wehab (Université de Nouakchott, Mauritanie)
‫ مالحظاث أوليت حىل الصيغ والذالالث‬:‫الشعر الىسىي في مىريتاويا‬/ La poésie des femmes en Mauritanie: remarques
préliminaires autour des constructions sémantiques / Mauritanian Women’s Poetry: Preliminary
Observations Regarding Semantic Constructions
‫هذ‬ُٞ‫بد ا‬ٛ‫ ٓوزظوح –رؾذ ئًوا‬،٢‫غ‬ُِٜ‫ا‬ٝ ‫ؼ‬٤‫ اُلظ‬ٚ٤٣ٞ‫ َٓز‬٢‫ ك‬٢‫ ٖٓ فالٍ اإلٗزبط اُؼوث‬٢ٗ‫زب‬٣‫ه‬ُٞٔ‫ ا‬١َُٞ٘‫ٔخ َٓأُخ األكة ا‬ٛ‫ أَُب‬ٙ‫ن‬ٛ ٍٝ‫رز٘ب‬
٢‫وح ك‬ٛ‫ اُظب‬٢ِ‫خ رَزغ‬٤ٗ‫خ ٓزأ‬٤ِٔ‫ كهاٍخ ػ‬٠ُ‫ ئ‬٢‫لؼ‬٣ ٢‫ٍ ٓؼوك‬ٞ‫ ئصبهح كؼ‬٢‫ب ر٘غؼ ك‬ٛ‫اَُإاٍ اُؼبثو ػَب‬ٝ ‫ؼخ‬٣‫ أُالؽظخ اَُو‬٠ِ‫ ػ‬-‫ي‬٤‫اُؾ‬ٝ
.‫خ‬٤‫صوبك‬ٞ٤ٍَُٞ‫ا‬ٝ ‫خ‬٤ُ‫اُغٔب‬ٝ ‫خ‬٣‫و‬٤‫ب اُزؼج‬ٛ‫أثؼبك‬
‫ه ثبهى ُِٔوأح‬ٝ‫ك‬ٝ ‫ي‬٤ٔٓ ‫ه‬ٞ‫ ؽؼ‬-‫خ‬٣‫ ثشو‬ٌٞ٣‫ اإل‬ٚ‫ل ػٖ آزلاكار‬٤ً‫ثبُزأ‬ٝ– ‫ب‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٓ ٍْ‫ّ رؾذ ا‬ٞ٤ُ‫ف ا‬ٝ‫نا اُلؼبء أُؼو‬ٛ ٖ‫ ػ‬-ْ٣‫ٓ٘ن اُول‬-‫كول أصو‬
‫٘خ‬٣‫ؿخ ٖٓ إٔ َٗبء ٓل‬ٞ‫ اثٖ ثـ‬٢‫ اُوؽبُخ اُؼوث‬ٚ٤ُ‫ت ئ‬ٛ‫ ٓب م‬٢‫ُؼَ ك‬ٝ .٢‫ث‬ٞ٘‫اُغ‬ٝ ٢ُ‫ٖ اُشٔب‬٣‫اه‬ٞ‫ اُغ‬٢‫ب ك‬ٜ‫ار‬ٞ‫ أف‬ٟ‫ ُل‬ٙ‫ب ال ٗغل‬٤‫اعزٔبػ‬ٝ ‫ب‬٤ٍ‫ب‬٤ٍ
ٌٌ‫ق اٗؼ‬٤ٌ‫ رِي أٌُبٗخ؛ ك‬٠ِ‫َ ػ‬٤ُ‫ ُِزل‬٢‫ٌل‬٣ ‫ ٓب‬-‫ ٖٓ أُجبُـخ‬ٚ٤‫خ( "أػظْ شأٗب ٖٓ اُوعبٍ" –ٓغ ٓب ك‬٤ُ‫ب اُؾب‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٓ ٢‫ أهاػ‬٢‫اهؼخ ك‬ُٞ‫ )ا‬ٚ‫الر‬ٝ
‫ب‬٣‫ا‬ٝ‫ى‬ٝ ٍٞ‫ؾ اُو‬٤‫ ط‬ٟٞ‫ َٓز‬٠ِ‫يد أُوأح ػ‬٤ٔ‫؟ ثْ ر‬١‫ اإلثلاع اُشؼو‬٢‫ٖ ك‬ٜٓ‫ب‬ٍٜ‫ ئ‬ٟ‫نا اُظوغ؟ ٓب ٓل‬ٛ ‫ َٗبء‬ٟ‫ ُل‬٢٘‫و اُل‬٤‫ اُزؼج‬٠ِ‫اهغ ػ‬ُٞ‫نا ا‬ٛ
‫اُ٘ظو؟‬
36
٠‫ ثولهٓب َٗؼ‬،١َُٞ٘‫ ا‬٢‫ب ٖٓ أٍئِخ اإلثلاػ‬ٛ‫و‬٤‫ؿ‬ٝ ‫ األٍئِخ‬ٙ‫ن‬ٛ ٠ِ‫بؿخ ئعبثبد ػ‬٤‫ ثظ‬-َ‫ ُ٘ب إٔ ٗلؼ‬٢‫جـ‬٣ ‫ال‬ٝ– ٠٘‫ؼخ ال ٗؼ‬٣‫ أُِؾخ اَُو‬ٙ‫ن‬ٛ ٢‫ئٗ٘ب ك‬
ُٚ ‫اء هؿْ ٓب فؼؼذ‬ٞ‫آش ٓب رياٍ ػبُوخ ثبُناًوح ٖٓ ئثلاػبد ؽ‬ٞٛٝ ‫ َٗز٘ـن ٗزلب‬،١ٝ‫أُو‬ٝ ‫ة‬ٞ‫ أٌُز‬ٚ٤‫ شو‬٢‫ ك‬٢٘‫ـخ اإلثلاع اُل‬٣‫ فو‬٢ِٔ‫ ر‬٠ُ‫ئ‬
.‫ األكثبء‬١‫اك‬ٞٗ ٖ٤‫ش ث‬٤ٗ‫ؾ اُزأ‬٤‫ ثظ‬-ٝ‫جل‬٣ ‫ ٓب‬٠ِ‫ –ػ‬٢‫ؾزل‬٣ ‫ؾ ال‬٤ٔ٘‫ب ٖٓ ر‬٤‫خ ٓزأفوح َٗج‬٤‫ق‬٣‫ ُؾظبد ربه‬٢‫رِي اُناًوح ك‬
:‫خ‬٤ُ‫ه اُزب‬ٝ‫ب ٖٓ فالٍ أُؾب‬٤ٗ‫زب‬٣‫ه‬ٞٓ ٢‫ ك‬١َُٞ٘‫كالالد اُشؼو ا‬ٝ ‫ؾ‬٤‫ع ط‬ٞ‫ػ‬ٞٓ ٍٝ‫ههخ ر٘ب‬ُٞ‫ ا‬ٙ‫ن‬ٛ ‫روزوػ‬ٝ
ٍٞ‫بم اُو‬٤ٍ -‫ال‬ٝ‫أ‬
:‫خ أُشزوًخ‬٣‫و‬٤‫ األشٌبٍ اُزؼج‬-‫ب‬٤ٗ‫صب‬
،‫خ‬٤‫األكػ‬ٝ ٍَٞ‫ شؼو اُز‬،١ٞ‫ؼ اُ٘ج‬٣‫ أُل‬،‫بد‬٤ٗ‫ا‬ٞ‫ اإلف‬.ٍ‫ اُـي‬:‫خ اُقبطخ‬٣‫و‬٤‫ األشٌبٍ اُزؼج‬-‫صبُضب‬
،"‫ت‬٤ِ‫"ارؾغ‬ٝ ٢‫ األؽبع‬.‫بد‬٣ٝ‫ اُزجواع شؼو اَُ٘بء اُظؾوا‬‫ ٓالؽظبد ػبٓخ‬-‫هاثؼب‬
La poésie des femmes en Mauritanie: remarques préliminaires autour des constructions
sémantiques
Cette communication traite de la question de la poésie féminine mauritanienne d’après la création
littéraire arabe au niveau de la langue classique et dialectale. A cause des contraintes de temps et
d'espace et afin de susciter la curiosité des connaissances on aborde ici les dimensions expressives,
esthétiques et culturelles. Un objectif majeur de ce travail est de prouver l’analyse des formes
littéraires locales; un domaine qui intéresse peu les chercheurs en littérature plus concernés par la
littérature classique arabe.
Depuis les temps anciens, les femmes dans la région connu aujourd’hui sous le nom de Mauritanie, se
distinguent de leurs sœurs dans les pays avoisinants du sud ou bien du nord de la Mauritanie de par
leurs rôles distingués et éminents dans les domaines politiques et sociales. Selon les propos tenus sur
les femmes de la ville de Oualata (qui se trouve en Mauritanie) du pèlerin voyageur Ibn Battuta au VIII
siècle de l’hégire (XIVe), les femmes étaient "beaucoup plus fortes que les hommes. " Même si c’est
une exagération ceci est tout de même une preuve du statut social remarquable de la femme
mauritanienne.
Comment cette position sociale se reflète-t-elle sur l’expression créative des femmes de cette localité?
Ceci est une des questions principales de cette étude. En effet, comment est-ce que leur statut de
femme a façonné leurs contributions à la poésie ? Quels caractères, telles que le choix des mots et la
perspective du langage, font de cette poésie une poésie féminine ?
On ne s’attarde pas ici sur des questions de poésie rythmique, mais seulement sur la question de
l’expression et du choix du langage. Je suis plus concernée par le thème de la créativité féminine et les
questions de pouvoir. Cette recherche est basée sur les sources de poésie écrites ainsi que les formes
poétiques orales qui ont été préservées et qui circulent dans les salons littéraires des femmes.
Nous traitons dans cette communication les questions suivantes ayant attrait aux formes de poésie
des femmes mauritaniennes:
-premièrement, le contexte de l’expression poétique (siyāqa al-qawl)
-deuxièmement, les formes communes d’expression (supplications et revendications;
exaltations du Prophète, l’amitié entre femmes ou sororité; la poésie de l’amour (al-ghazala).
-troisièmement, les formes d’expression particulière (puzzles et devinettes; la dance des
femmes sahariennes)
-quatrièmement, remarques générales.
Djamila Haidra (Université d'Oran, Algérie)
‫ الكتابت العربيت والتقاليذ المحليت للمجتمعاث المغربيت‬/ L’écriture arabe et les traditions locales des communautés
maghrébines / Arabic writing and the traditions of local Maghribi communities
37
‫ب‬ُٜ‫ب ٌُِزبثخ هجال ثَ ًبٕ ارظب‬٤‫ق‬٣‫ها ربه‬ٞ‫ل رـ‬ٜ‫ ُْ رش‬٢‫خ اُز‬٤‫ـ‬٣‫خ ُِوجبئَ األٓبى‬٤ِ‫ل أُؾ‬٤ُ‫ ثبُزوب‬٢‫ٍ رأصو اُقؾ اُؼوث‬ٞ‫ه ؽ‬ٞ‫زٔؾ‬٣ ‫ٔخ‬ٛ‫ع أَُب‬ٞ‫ػ‬ٞٓ
.‫اهم‬ٞ‫ هجبئَ ٖٓ اُز‬ٟ‫ال ُل‬ٝ‫ًبٕ ٓزلا‬ٝ ،‫ل٘بؽ‬٤‫ اُز‬ٞٛٝ ‫ اٌُزبثخ‬ٚ‫شبث‬٣ ١‫ ٗظبّ هٓي‬٠ِ‫االهزظبهػ‬ٝ ‫خ‬٤ٓٞ٤ُ‫ب ا‬ٜ‫لب ٓغ اٗشـبالر‬٤ٌٓ ‫ب‬٣ٞ‫شل‬
ٍ‫ػٌَذ االٗزوب‬ٝ ،٢‫ ًزبثخ اُؾوف اُؼوث‬٢‫ ك‬١‫و‬٣ٞ‫اُزظ‬ٝ ٢ُ‫ب األكاء اُغٔب‬ٜ‫ا ث‬ٝ‫ أصو‬،١ٞ‫ اُزؼلك اُِـ‬٢ٛٝ ‫خ‬٤ِ‫خ ٓؾ‬٤‫ط‬ٞ‫ؾ ُقظ‬٣‫اًزَبة األٓبى‬
.ْٜ‫ٍبؿ‬ٝ‫ٖ أ‬٤‫ْ ث‬٤ِ‫ اٗزشبه اُزؼ‬ٝ ‫ ػٖ األكٌبه‬٢‫ـ‬٤‫و اُزقـ‬٤‫ اُزؼج‬٠ُ‫ ئ‬٢‫ق‬٣‫اُزبه‬
ٟ‫ إٔ اٌُزبثخ ُل‬٠‫ ؽز‬،‫ل٘بؽ‬٤‫ا اُز‬ٍٞ‫خ ٓضِٔب هل‬٤٘٣‫ْ اُل‬ٜ‫بر‬٤‫ ؽ‬٢‫ ك‬ٍٙٞ‫هل‬ٝ ،‫ ًزبة اهلل‬ٚ‫ فؾ ث‬١‫ اُن‬٢‫ اُقؾ اُؼوث‬٠ِ‫ٕ ػ‬َُِٞٔٔ‫ٕ ا‬ٞ٤‫ـ‬٣‫ك األٓبى‬ٞ‫رؼ‬
.٢ِ‫ح ٖٓ أُغزٔغ اُوج‬ٞ‫ طل‬٠ِ‫ٓوزظوح ػ‬ٝ ٞ‫ اُؼؼ‬ٚ‫ ث‬٠‫ؾظ‬٣ ٍ‫ه اإلٍالّ ثجالك أُـوة ًبٗذ ٓظله ئعال‬ٜٞ‫خ هجَ ظ‬٤‫ـ‬٣‫اُوجبئَ األٓبى‬
٢ٛٝ ‫ثخ‬ٞ‫ ٌٓز‬ٟ‫أفو‬ٝ ‫خ‬٤‫ـ‬٣‫ األٓبى‬٢ٛٝ ‫خ‬٣ٞ‫ٖ ُـخ شل‬٤‫ اُزٌبَٓ ث‬٢٘‫خ رؼ‬٤‫اع‬ٝ‫ االىك‬ٙ‫ن‬ٛٝ ،ٚ‫ـ‬٤‫وخ رقـ‬٣‫ ؿو‬٢‫ل٘بؽ ك‬٤‫ ثقؾ اُز‬٢‫رأصو اُقؾ اُؼوث‬
ٕ‫ ُإلَٗب‬٢‫اػ‬ُٞ‫ب ثبُغبٗت ا‬ٜ‫اهرجبؿ‬ٝ ‫اػل اٌُزبثخ‬ٞ‫خ هجَ رؼِْ ه‬٣‫ اُجلا‬٢‫ ك‬٢‫ اُؾوك‬١ٝ‫ل‬٤ُ‫ط ُِ٘شبؽ ا‬ٞ‫خ ًٔ٘ز‬٤‫ًبٕ اُزؼبَٓ ٓغ اٌُزبثخ اُؼوث‬ٝ ،‫خ‬٤‫اُؼوث‬
:٢‫ل٘بؽ ك‬٤‫خ االشزوبم ٖٓ فؾ اُز‬٤‫رزٔضَ فبط‬ٝ ٢‫ـ‬٣‫األٓبى‬
.‫خ أُ٘جَـخ‬٤‫ع األكو‬ٞ‫ اٌُزبثخ ػ‬٢‫خ ك‬٣‫ك‬ٞٔ‫وخ اُؼ‬٣‫اُـو‬ٝ ‫خ اُقؾ‬٤ٍ‫٘ل‬ٛٝ ‫ب‬٣‫ا‬ٝ‫ األفن ثبُي‬
.ْ٤‫اُزؾغ‬ٝ ٌ٣ٞ‫ اُزو‬
.‫ب‬ٍٜٞ‫رو‬ٝ ‫ف‬ٝ‫ آزلاك اُؾو‬٢‫ أُجبُـخ ك‬
.‫ل٘بؽ‬٤‫ اُز‬٢‫ؾ ك‬٤‫ اٗؼلاّ اُز٘و‬٠ِ‫ْ ػ‬ٛ‫ك‬ٞ‫خ ُزؼ‬٤‫خ اٗزشبه اُؼوث‬٣‫ ثلا‬٢‫ أُـبهثخ ك‬ٟ‫خ ُل‬٤‫ف اُؼوث‬ٝ‫ اُؾو‬٢‫ؾ ك‬٤‫ اٗؼلاّ اُز٘و‬،‫خ‬٤ٗ‫أُالؽظخ اُضب‬ٝ
L’écriture arabe et les traditions locales des communautés maghrébines
Cette communication traite du thème de l’influence de la calligraphie arabe sur les traditions locales
parmi les tribus amazighes (berbères) qui n’ont pas connu historiquement le développement de
l’écriture. Leurs communications s’effectuait par voie orale et était adaptée aux occupations
quotidiennes, avec l’utilisation restreinte du Tifinagh qui est un système de symboles qui ressemble {
l’écriture qui était courante parmi certaines tribus Touaregs. L’acquisition chez les amazighes de
spécificités locales, tels que le multilinguisme et les styles esthétiques et dessinés ont influencés leur
écriture en caractères arabes, and reflète une transition historique vers l’expression schématique des
idées avec la propagation de l’éducation parmi les Amazigh. Les peuples amazighs musulmans
préfèrent l’utilisation des caractères arabes, qui est la langue des gens du livre, et ils se dévouent à
cette langue dans leur quotidien religieux, tout en respectant l’écriture Tifinagh.
Avant l'avènement de l'Islam dans le Maghreb l’écriture fut source de vénération, et un groupe de
membres bien limité parmi l'élite de la communauté tribale jouissait de l’accès. La calligraphie du
Tifinagh a influencée le style d’écriture en arabe, produisant une dualité avec d’un côté la langue
amazigh orale et l’écriture arabe de l’autre. Des essais d’écriture en arabe se sont déroulé avant même
l’apprentissage des règles de grammaire, et liés { la conscience amazigh. Cette étude examine
comment le style de l’écriture parmi les Amazigh a des caractéristiques esthétiques distinctes qu’on
repère dans les modes d’expressions suivants: 1. Les angles et lignes géométriques et l’écriture de
style verticale plus qu’horizontale et aplatie; 2. courbes et mise à l'échelle ; 3. la sur-extension des
lettres et les courbes. La seconde et dernière observation est le manque de ponctuation dans la langue
arabe qu’elle partage avec le Tifinagh.
Arabic writing and the traditions of local Maghribi communities
This paper discusses the influence of Arabic calligraphy on local traditions among the Amazigh
(Berbers) that historically did not experience the early development of writing. Their modes of
communication were oral and adapted to their daily dealings, with only limited use of Tifinagh, a
system of symbols that resembles writing. The principle mechanism of accommodations for the
specificity of local Amazigh expression is multilingualism, influenced by the performance aesthetic
and drawings. This specificity influenced stylistically the copying of the Arabic script, and reflects the
historic transition to the schematic expression of ideas and the spread of education among the
Amazigh. Muslim Amazigh people prefer using the Arabic script, the language of the book of God, and
they consecrate Arabic in their religious lives while respecting the Tifinagh script. Before he spread of
writing among the Berber tribes, which went hand in hand with the later spread of Islam in the
Maghrib, writing was held in reverence and it was limited to the elite of tribal society.
The handwriting of the Arabic script was probably influenced by Tifinagh calligraphy in obvious and
subtle ways. By means of duplication and integration of oral language forms into the written form, in
38
the Amazigh language and other languages written in Arabic script. This paper examines the ways in
which writing developed distinct rules in terms of language structure on the one hand, and expression
on the other. The paper discusses how the handwriting styles among the Amazigh people relate to
their conscious side through various aesthetic modes of expressions, including: 1. taking angles and
geometric lines and the way in the vertical instead of horizontal flat writing;2. curving and scaling;
3.over-extension of the characters and curving. The second and final observation is the lack of
punctuation in the Arabic script which dates from the beginning of the spread of the Arabic language,
a tradition which follows a similar lack in punctuation in the writing of Tifinagh.
Haroun Almahadi Maïga (Université de Bamako, FLASH, Mali)
‫ المراسالث بيه غرب اِفريقيا و شمالها‬/Les correspondances entre l’Afrique de l’Ouest et le Nord / Letter
Writing between West and North Africa
ِٖ٤‫ رُج ر‬،ٖ٤‫ّخ ثرربُٔ٘ـوز‬٣‫ؼررخ اُؾؼرربه‬ُٜ٘‫اٗررت ا‬ٞ‫ع‬ٝ ،ٕٞ‫اُل٘رر‬ٝ ّٞ‫ ٓقزِررق اُؼِرر‬٢‫ّٔررخ كرر‬٤‫ػبد ه‬ٞ‫ػرر‬ٞٔ‫يفرروإ ث‬٣ ‫ب‬ُٜ‫شررٔب‬ٝ ‫ررب‬٤‫و‬٣‫ئّٕ ؿرروة أكو‬
‫أُإُلربد‬ٝ ‫رب أّ ٓرٖ فرالٍ اٌُزرت‬ٜ٤ِ‫ــ‬٣ ‫رياٍ اُـجربه‬٣ ‫ ال‬٢‫ؿربد اُزر‬ٞ‫اء ٖٓ فرالٍ أُقـ‬ٍٞ ،‫بح‬٤‫اٗت اُؾ‬ٞ‫غ ع‬٤ٔ‫ ع‬٢‫ٖ ك‬٤‫ٖ اُغبٗج‬٤‫وخ ث‬٤‫ص‬ُٞ‫اُؼالهبد ا‬
‫س‬ٞ‫ اُجؾر‬ٙ‫رن‬ُٜ ‫كَو‬ٞ‫ٔب ئما رر‬٤‫ الٍر‬.‫كهاٍربد ٓؼَٔورخ‬ٝ ،‫ّرخ‬٤ِٔ‫س ػ‬ٞ‫ربّ ثجؾر‬٤‫أهػرب فِظرجخ ُِو‬ٝ ،‫رلاٗب ثٌروا‬٤ٓ ‫ػبد‬ٞ‫ػر‬ُٞٔ‫ ال رياٍ رِري ا‬.‫ب‬ٜ٘ٓ ‫ ٗوِذ‬٢‫اُز‬
،ْ٤‫اُزؼٔرر‬ٝ ،‫ػبد اُلؼلبػررخ‬ٞ‫ػرر‬ُٞٔ‫ررلا ػررٖ ا‬٤‫ ثؼ‬،‫ّخ‬٤‫ػ‬ٞ‫ػرر‬ُٞٔ‫ا‬ٝ َ‫رر‬٤ِ‫اُزؾ‬ٝ ،‫ض‬٤‫اُزقظرر‬ٝ ‫رري‬٤ً‫ اُزو‬ٞ‫ ٗؾرر‬ٙ‫ االرغررب‬:‫ٔب‬ٛ‫ أؽررل‬،ٕ‫اُلهاٍرربد شرروؿب‬ٝ
،ٕٝ‫ٓضربثو‬ٝ ٕٝ‫ طبثو‬،ٕٞ٤‫ػ‬ٞ‫ػ‬ٞٓٝ ّٕٝ‫ٕ عبك‬ٞ‫ب ثبؽض‬ٜ‫ ث‬٠٘‫ ئما اػز‬:‫فو‬٥‫ا‬ٝ .‫كبؽظخ‬ٝ ‫ّوح‬٤ٗ ‫هلبد‬ٝ ‫و‬٤‫ب ٖٓ ؿ‬ٜ‫ْ ث‬٤َِ‫ اُز‬ٝ‫ األؽٌبّ أ‬٢‫االٍزؼغبٍ ك‬ٝ
.‫ب‬٤‫ثؾض‬ٝ ،‫ب‬٣ٞ٘‫ٓؼ‬ٝ ‫ّب‬٣‫ْ ٓبك‬ٜٜ‫اع‬ٞ‫ ٍز‬٢‫وح اُز‬٤‫ثبد اٌُض‬ٞ‫ثقبطّخ ٖٓ أُ٘ـوخ هؿْ اُظؼ‬ٝ
ٕٝ‫ اُزؼرب‬٢‫رب اُجربُؾ كر‬ٛ‫ أصو‬-‫ضب‬٣‫ؽرل‬ٝ ‫ٔب‬٣‫ أُواٍالد – هل‬ٙ‫ن‬ُٜ ٕ‫ ُول ًب‬.ّ٢‫اُؼبُْ اُؼوث‬ٝ ‫ب‬٤‫و‬٣‫ٖ ؿوة أكو‬٤‫ أُواٍالد ث‬:‫ػبد‬ٞ‫ػ‬ُٞٔ‫ٖٓ رِي ا‬
١‫ اُرن‬٢‫نا أُرإرٔو اُؼِٔر‬ٛ ٢‫ب" ُِٔشبهًخ ك‬ُٜ‫شٔب‬ٝ ‫ب‬٤‫و‬٣‫ٖ ؿوة أكو‬٤‫ع "أُواٍالد ث‬ٞ‫ػ‬ٞٓ ‫ كبفزود‬.‫ئُـ‬...٢‫اُضوبك‬ٝ ّ٢ِٔ‫اطَ اُؼ‬ٞ‫اُز‬ٝ ،ّ١‫اُؾؼبه‬
٢‫ كر‬ٙ‫ربٕ أصرو‬٤‫ث‬ٝ ،‫رنا اُواكرل‬ُٜ ٢‫ق‬٣‫اُزربه‬ٝ ّ٢‫َ اُؼِٔر‬٤‫ اُزأطر‬٢‫ّ؛ هؿجرخ كر‬2011/7/10-8 ‫ـ‬٣‫غرو ثزربه‬٤ُ٘‫رخ ا‬٣‫ه‬ٜٞٔ‫ ػبطرٔخ ع‬٢ٓ‫ب‬٤ٗ ‫٘خ‬٣‫ ٓل‬٢‫وبّ ك‬٣
٢ٓ‫أعررياء اُؼرربُْ اإلٍررال‬ٝ ‫ررب‬٤‫و‬٣‫ٖ ؿرروة أكو‬٤‫ ثرر‬،٢ٗ‫اُزؼرربهف اإلَٗررب‬ٝ ،١‫اطررَ اُؾؼرربه‬ٞ‫رري اُز‬٣‫رؼي‬ٝ ،٢‫اُضورربك‬ٝ ٢‫ٕ اُؼِٔرر‬ٝ‫اُزؼررب‬ٝ ،‫اه‬ٞ‫ـ اُؾرر‬٤‫روٍرر‬
٢‫ِرخ –كر‬٤‫رلاف ٗج‬ٛ‫أل‬ٝ ،‫رخ‬٤‫ثبُِـرخ اُؼوث‬ٝ ،ٖ٣‫ه‬ٝ‫ٖ ٓزغرب‬٤ِٔ‫ٖ َٓر‬٤‫رب ثر‬ًٜٗٞ ٢‫رب رزلرن كر‬ّٜٗ‫رب أ‬ٛ‫ََ أٓو‬ٜ‫هل ٍر‬ٝ .ٍ‫ اُشٔب‬٢‫ّخ ك‬٤‫ٍ اُؼوث‬ٝ‫ثقبطخ ثؼغ اُل‬ٝ
-‫اُـبُت‬
:ٚ‫ّز‬٤ٔٛ‫ أ‬٠ِ‫لٍ ػ‬٣ ‫ ّٓٔب‬:‫ع‬ٞ‫ػ‬ُٞٔ‫ّخ ا‬٤ٔٛ‫أ‬
،‫ّخ‬٤‫ػ‬ٞ‫ػر‬ٞٔ‫ّري ث‬٤ٔ‫رز‬ٝ ،٢ٔ‫اُوٍر‬ٝ ٢‫ اُشرؼج‬،ّ١‫اطرَ اُؾؼربه‬ٞ‫ٍربئَ اُز‬ٝ ٖ‫ّٔرخ ٓر‬ٜٓ ‫ِخ‬٤‫ٍر‬ٝٝ ،‫اه‬ٞ‫اكل اُؾر‬ٝ‫ّ ٖٓ ه‬١ٞ‫ إّٔ أُواٍِخ هاكل ه‬.‫ئُـ‬...‫كهّخ‬ٝ
ُْ‫ ٓرٖ أعرياء اُؼرب‬ٙ‫رو‬٤‫ ؿ‬٢‫ اُشرإٔ كر‬ٞ‫ر‬ٛ ‫ ًٔرب‬،‫ّخ‬٤ٓ‫أُٔبُري اإلٍرال‬ٝ ‫ربد‬٣‫ه‬ٞ‫ّربّ اإلٓجواؿ‬٣‫رب ٓ٘رن أ‬٤‫و‬٣‫ ؿروة أكو‬٢‫ْ ك‬٣‫ع هل‬ُٞ٘‫نا ا‬ٛ ّٕ‫ ثوؿْ أ‬.(2)‫ أُقزِلخ‬ٚ‫اٗج‬ٞ‫ٍ ع‬ٝ‫ رز٘ب‬،‫س ٓؼَٔوخ‬ٞ‫ثؾ‬ٝ ،‫ّخ‬٤ِٔ‫ ثلهاٍبد ػ‬-٢ِٔ‫ؽَت ػ‬-ٕ٥‫ ا‬٠ُ‫ؾظ ئ‬٣ ُْ ّٚٗ‫ ئالّ أ‬،٢ٓ‫اإلٍال‬
،‫س ٓؼّٔورخ‬ٞ‫ثؾر‬ٝ ‫ّرخ‬٤ِٔ‫ كهاٍبد ػ‬٢‫ ك‬ُٚٝ‫ ر٘ب‬ٞ‫ ٗؾ‬٢ِٔ‫ اُؼ‬ُٚ‫ع‬ٞ‫هح اُز‬ٝ‫ػو‬ٝ ،‫ع‬ٞ‫ػ‬ُٞٔ‫ّخ ا‬٤ٔٛ‫ أ‬٠ِ‫ ػ‬ٚ٤‫ اُز٘ج‬-1 :‫ اُلهاٍخ‬ٙ‫ن‬ٛ ٚ٤ُ‫لف ئ‬ٜ‫َِٓٔب ر‬
،١‫ٕ االهزظربك‬ٝ‫اُزؼرب‬ٝ ،٢‫اُضوربك‬ٝ ٢‫ه اُؼِٔر‬ٝ‫ اُزؾرب‬٢‫ربٕ آصربه أُواٍرالد كر‬٤‫ ث‬-2 .‫ٓضربثوح‬ٝ ‫ طرجو‬٢‫ كر‬،‫ّخ‬٤‫ػ‬ٞ‫ػر‬ُٞٔ‫ا‬ٝ ،‫اُلهرخ‬ٝ ،َ‫ر‬٤ِ‫ اُزؾ‬٠ِ‫رؼزٔل ػ‬
.‫اٗت‬ٞ‫ ثٔقزِق اُغ‬،٢ٍٔ‫اُو‬ٝ ٢‫ اُشؼج‬،١‫اُؾؼبه‬ٝ ٢‫اطَ االعزٔبػ‬ٞ‫اُز‬ٝ
‫رب‬ٜ‫ّز‬٤ٔٛ‫أ‬ٝ ‫اع أُواٍالد‬ٞٗ‫ أ‬:ٍّٝ‫ أُـِت األ‬،‫ أُولّٓخ‬:‫خ‬٤‫ر‬٥‫ء اُقـّخ ا‬ٞ‫ ػ‬٢‫ ك‬٢ِ٤ِ‫ اُزؾ‬٢‫طل‬ُٞ‫ظ ا‬ُٜ٘ٔ‫ ا‬٠ِ‫ اُلهاٍخ ػ‬ٙ‫ن‬ٛ ‫ عبءد‬:‫قـَخ‬
ُ ُ‫ا‬
:‫ صبُضرب‬.‫رخ‬٣‫رغبه‬ٝ ‫ّخ‬٣‫ ٓواٍرالد اهزظربك‬:‫رب‬٤ٗ‫ صب‬.‫ّرخ‬٤‫اعزٔبػ‬ٝ ‫ّخ‬٤‫صوبك‬ٝ ‫ّخ‬٤ِٔ‫ ٓواٍالد ػ‬:‫ّال‬ٝ‫ أ‬:‫ اُ٘ٔبمط‬:٢ٗ‫ أُـِت اُضب‬.ّ١‫اطَ اُؾؼبه‬ٞ‫اُز‬ٝ ‫ه‬ٝ‫ اُزؾب‬٢‫ك‬
.‫بد‬٤‫طر‬ٞ‫اُز‬ٝ ‫رّْ اُ٘زربئظ‬ٛ‫رب أ‬ٜ٤‫ك‬ٝ :‫ اُقبرٔرخ‬.‫رب‬ُٛ‫هلربد ٓرغ أُواٍرالد اَُربثنِ مًو‬ٝ :‫ أُـِرت اُضبُرش‬.‫خ‬٤‫ ٓواٍالد اٍرزقجبهار‬:‫ هاثؼب‬.‫ّخ‬٤‫ٓواٍالد أكث‬
.‫أُواعغ‬ٝ ‫وٍذ أُظبكه‬ٜ‫ك‬
Les correspondances entre l’Afrique de l’Ouest et le Nord
Les relations entre l’Afrique de l’Ouest et du Nord est un sujet des plus importants qui mérite des
recherches scientifiques importants que ce soit directement sur les manuscrits anciens ou bien des
travaux qui y puisent leurs données de ces manuscrits. Ces sujet qui demeure sous-exploité est un
terrain fertile pour la recherche scientifique et des études en profondeur, surtout si la disponibilité et
les conditions difficiles de recherche s’améliorent dans la région.
Parmi ces documents écrits, la correspondance est un sujet particulièrement intéressent car elle
démontre le dialogue et les échanges culturels entre les deux régions (Afrique du nord et Afrique de
l’ouest). La correspondance - ancienne et récente – a eut un véritable impact sur la coopération
3
4002
ICAA
4002
39
9241
culturelle de la sous-région. Elle communique l’information scientifique et culturelle, sociale, entre
gens du savoir dans tous bords, ou entre gens de pouvoir, tels que rois et des sultans. Cette
communication cherche à corriger certains préjugés au sujet de l'éducation en Afrique et la diffusion
de la culture arabe et islamique et de la sensibilisation chez les musulmans. Elle vise évaluer le rôle de
la correspondance dans les relations entre l’Afrique de l’ouest et les pays arabes d’Afrique du nord.
La correspondance est un moyen crucial de communication et d’échanges culturels. Ce dialogue fut
facilité par l’utilisation de la langue arabe. Malgré son ancienneté, qui date de l’époque des grands
empires ouest africains, la correspondance n’a pas été le sujet d’études scientifiques. Cette
communication vise à éclairer un sujet négligé et de rendre compte de l’impact de la correspondance
dans les échanges scientifiques et intellectuels qui révèlent des aspects importants des liens
historiques et culturels entre les deux régions. Cette étude comprend trois volets : (1) Description des
différents types de correspondance scientifique, culturelle et social (tels que les écrits d’al-Suyuti et
Al-Maghili, al-Insumani et al-Lamtuni, Ahmed Baba et Abd al-Salam al-Fayturi); (2) Description ses
lettres commerciales, les lettres littéraires et communications de renseignements variés ; (3) Aperçu
sur l’arrêt de ces échanges de correspondance. En conclusion, on constate la grande importance de
cette source, le fait que la correspondance, tant ancienne que plus récent est un sujet négligé qui
mérite de susciter un grand intérêt scientifique. On propose donc un colloque scientifique
intitulé « Correspondance - ancienne - entre Afrique de l'Ouest et les autres régions à travers une
étude des manuscrits » qui traiterait le sujet de la correspondance sous tous ces angles.
Letter Writing between West and North Africa
The history of the relationship between West and North Africa is a topic of tremendous value in the
various fields of science and the arts, and aspects of the cultural renaissance of the two regions,
showing the close ties between the two sides of the continent in all aspects of life. This history is told
in all kinds of areas, especially when one examines the manuscripts that are still covered in dust in the
libraries of the two regions.
This subject is still a virgin arena of scholarship, but a fertile ground for scientific research despite the
difficulties posed to the researcher. This paper deals with the specific subject of the correspondence
exchanged between West Africa and the Arab world. This correspondence - old and new – best
demonstrates the impact of the cultural cooperation and scientific communications among Africans
communicating in the Arabic language within a larger region.
This study is divided into three part (1) a description of the different genres of scholarly, cultural and
social correspondence (examining the writings of writers such as al-Suyuti et Al-Maghili, al-Insumani
et al-Lamtuni, Ahmed Baba et Abd al-Salam al-Fayturi); (2) a description of commercial
correspondence, as well as other types of information conveyed; (3) a reflection on when and why
such exchanges came to an end. It concludes by reiterating the importance of this type of source, and
the fact that letter writing, be it ancient or more recent, is a most neglected subject that deserves full
scholarly attention. Finally, we suggest a future conference entitled « Ancient Letter Writing between
West Africa and other regions through a study of manuscripts” that would examine correspondence
from different angles.
Abdoulaye Moussa Barazi (Université de Bamako, FLASH, Mali)
‫ المخطىطاث العربيت ودورها في تخليذ التراث اإلسالمي في غرب أفريقي‬/ Le rôle des manuscrits arabes dans la
perpétuation du patrimoine islamique en Afrique de l'ouest / The Role of Arabic Manuscripts in the
Preservation of West Africa’s Islamic Heritage
‫قِّل‬٣ ١‫ اُن‬ٞٛ ‫ب؛ ئم‬ٜٓ‫هل‬ٝ ،‫ب‬ٛ‫ّه‬ٞ‫رـ‬ٝ ‫ك ؽؼبهح ـ ألّٓخ ٖٓ األْٓ ـ‬ٞ‫ع‬ٝ ٠ِ‫بٕ ػ‬٤‫ل ػ‬ٛ‫شب‬ٝ ،َ٤ُ‫ؽ ك‬ٞ‫ّخـ ثإٔ أُقـ‬٤ِٔ‫ اُوّؽِخ اُؼ‬ٙ‫ن‬ٛ ‫صجذ اُؾٌْ ـ أص٘بء‬
.َ٣ٞ‫ب اُـ‬ٜ‫ق‬٣‫ّخ ػجو ربه‬٣‫اُلٌو‬ٝ ‫ّخ‬٤ِٔ‫ب اُؼ‬ٛ‫آصبه‬ٝ ،ْٓ‫صوبكخ األ‬
٠ُ‫صْ أشبه ئ‬.‫ّخ‬٤ٓ‫ب اإلٍال‬ٜ‫صوبكز‬ٝ ،‫ّخ‬٤‫ رؼِّْ اُِّـخ اُؼوث‬٢‫ب ك‬٤‫و‬٣‫ة ٓ٘ـوخ ؿوة أكو‬ٞ‫ شؼ‬ٚ‫ ثنُز‬١‫ل اُن‬ٜ‫ اُغ‬٠ِ‫ ػ‬،‫ء‬ّٞ‫ ئُوبء اُؼ‬٠ُ‫ ئ‬،‫نا اُجؾش‬ٛ ٠‫ٍؼ‬ٝ
٠ِ‫ٍ ػ‬ٞ‫ب ٖٓ اُؾظ‬ٜ‫ ٌّٓ٘ز‬٢‫اُؼِْ اُّز‬ٝ ‫غ أُؼوكخ‬٤‫٘بث‬٣ ّْٛ‫ب رؼلّ ٖٓ أ‬ّٜٗ‫ب؛أل‬ٜٜٔ‫ ك‬٢‫اُزّؼّٔن ك‬ٝ،‫ب‬ٜ٤ِ‫اهكح ػ‬ُٞ‫ ٗوَ اٌُزت ا‬٠ِ‫ة ػ‬ٞ‫ اُشّؼ‬ٙ‫ن‬ٛ ٍ‫ئهجب‬
.‫ب‬٤‫و‬٣‫غ أهعبء ؿوة أكو‬٤ٔ‫ ع‬٢‫أُ٘زشوح ك‬،ّْ‫ؿبد اُغ‬ٞ‫ أُقـ‬٢‫أُزٔضِّخ ك‬،‫ّٔخ‬٤‫ب اُو‬ٜ‫بٓبر‬ٍٜ‫ب ثا‬ٛ‫و‬٣ٞ‫رـ‬ٝ،‫ّخ‬٤ِٔ‫ اُؾوًخ اُؼ‬٢‫ط ك‬ُُٞٞ‫ا‬ٝ،‫أُؼوكخ‬
ٖٓ َٜ‫ٓؾبهثخ اُغ‬ٝ ،‫ّخ‬٤ٓ‫ األ‬ٞ‫ا ُٔؾ‬ٞ‫ب؛ كزٌبرل‬ٛ‫رغّبه‬ٝ ،‫ب‬ٜ‫ ػجو ػِٔبئ‬،ٖ٤‫ة أُ٘ـوز‬ٞ‫ٖ شؼ‬٤‫االرّظبالد أَُزٔوّح ث‬ٝ ،‫ اُؼالهبد‬٠ِ‫ء ػ‬ّٞ‫ٍَِّؾ اُؼ‬ٝ
.‫أُ٘ـوخ‬
40
‫ ؿوهذ‬،‫ّخ‬٤ِٔ‫ ٓواٍالد ػ‬٢‫ رٔضَّ ك‬،‫ّيا‬٤ٔ‫رٔبىعب ٓز‬ٝ ،‫ رلبػال ٓشزوًب‬،ٖ٤‫ة أُ٘ـوز‬ٞ‫ هل ٍٔؾذ ُشؼ‬،‫ّخ‬٤‫ؿبد اُؼوث‬ٞ‫ إّٔ أُقـ‬٠ُ‫َطَّ اُجؾش ئ‬ٞ‫ر‬ٝ
.‫ب‬ٜ‫ػبُغز‬ٝ ،‫ب أُشزوًخ‬ٛ‫ب‬٣‫هؼب‬
‫ب؛‬ٜ٘‫ّخ؛ كأػؾذ رلاكغ ػ‬٤ٓ‫ب ثبُضّوبكخ اإلٍال‬ٜ‫ل‬٤‫رضو‬ٝ ،‫ب‬ٜ‫ْ أث٘بئ‬٤ِ‫ رؼ‬٢‫ ك‬،‫ب‬ٜ٤ِ‫ب أُـِن ػ‬ٛ‫اػزٔبك‬ٝ ،‫ب‬ٜ‫ؿبر‬ٞ‫ٖ ثٔقـ‬٤‫ة أُ٘ـوز‬ٞ‫زٔبّ شؼ‬ٛ‫ؼب ـ ا‬٣‫ّٖ ـ أ‬٤َ‫ث‬ٝ
.‫ب‬ٛ‫ل‬٤ِ‫ رق‬٠ُ‫ ئ‬٠‫ثَ رَؼ‬
.‫ب‬ٛ‫اهز٘بؤ‬ٝ،‫ؿبد‬ٞ‫ْ أُقـ‬ٛ‫شواؤ‬ٝ،‫اٍ َُِّّ٘بؿ‬ٞٓ‫ْ األ‬ٛ‫و‬٤‫ك‬ٞ‫ش ر‬٤‫ٖٓ ؽ‬،‫ؿبد‬ٞ‫ى ثبُٔقـ‬ُِٞٔ‫زٔبّ ا‬ٛ‫رزجّغ اُجؾش ا‬ٝ
.‫أُؼوكخ‬ٝ ِْ‫ٕ اُؼ‬ٞ٘‫غ ك‬٤ٔ‫ ع‬٢‫َٔخ ك‬٤‫خ ه‬٤ِٔ‫ا ُ٘ب آصبها ػ‬ٞ‫؛ئم فَِل‬١‫اُلٌو‬ٝ ٢ِٔ‫ ٗؼظ ػِٔبئ٘ب اُؼ‬ٟ‫ ٓل‬٠ِ‫أؿِؼ٘ب ػ‬ٝ
‫ش ًبٗذ‬٤‫أُؼوكخ؛ؽ‬ٝ ِْ‫َ ٖٓ اُؼ‬ُٜ٘‫ٖٓ ا‬ٝ, ‫ػخ‬ٝ‫اد أُلو‬ِٞ‫ب ٖٓ أكاء اُظ‬ٜ‫ٌَٓ٘ز‬, ‫ب‬٤‫و‬٣‫ة ؿوة أكو‬ٞ‫ب شؼ‬ٜ‫َلر‬٤‫ ش‬٢‫ إَٔ أَُبعل اُز‬٠ُ‫ت اُجؾش ئ‬ٛ‫م‬
.ً‫ثٔضبثخ ٓلاه‬
٢‫ ك‬٢‫و‬٣‫ٕ ٖٓ اُشٔبٍ اإلكو‬ٝ‫اكل‬ُٞ‫ٌٍٖ اُؼِٔبء ا‬ٝ, ‫ب‬٤‫و‬٣‫ ؿوة أكو‬٢‫أص٘بء ٗشو اإلٍالّ ك‬, ‫خ‬٤ٓ‫ة اإلٍال‬ٞ‫ًشق اُجؾش اُ٘وبة ػٖ اؽزٌبى اُشؼ‬
.‫ب‬٤‫و‬٣‫خ ثـوة أكو‬٤‫أُواًي اُضوبك‬
‫ٕ اُؼِٔبء‬ٞٓ‫َزول‬٣ ‫ا‬ٞٗ‫ٖ ًب‬٣‫ى اُن‬ُِٞٔ‫خ ثبُـخ ٖٓ هجَ ا‬٣‫ذ ػ٘ب‬٤‫ش ؽظ‬٤‫ب ؛ؽ‬٤‫و‬٣‫ ؿوة أكو‬٢‫وا ك‬٤‫ا ًج‬ٞٔٗ ‫لد‬ٜ‫خ هل ش‬٤‫ إٔ اُِـخ اُؼوث‬٠ِ‫أًَل اُجؾش ػ‬ٝ
.ْٜ‫ ثالؿ‬٢‫ٖ ك‬٤ٔ‫ْ ٓزوع‬َٜٗٞ٘٤‫ؼ‬٣ٝ, ْٜٗٞ‫ووث‬٣ٝ,
ٍ‫ا‬ٞ‫ ؽبٍ ٖٓ األؽ‬١‫ٌٖٔ ثأ‬٣ ‫ال‬,‫ـ‬٣‫ب ػجو اُزبه‬ٜٓ‫رول‬ٝ, ‫خ‬٤ٓ‫ ث٘بء اُؾؼبهح اإلٍال‬٢‫ٔذ ك‬ٍٜ‫ب هل أ‬٤‫و‬٣‫ة ؿوة أكو‬ٞ‫ٍ ثإٔ شؼ‬ٞ‫ٌٖٔ اُو‬٣,‫وا‬٤‫أف‬ٝ
.ٌٔ‫ػ اُش‬ٞ‫ػ‬ٝ ‫اػؾخ‬ٝٝ,‫ ٓب ىاُذ هبئٔخ‬ٙ‫ل اُغجبه ؛ألٕ آصبه‬ٜ‫نا اُغ‬ٛ‫ئٌٗبه‬
Le rôle des manuscrits arabes dans la perpétuation du patrimoine islamique en Afrique de
l'ouest
Pour cette rencontre scientifique nous proposons que le manuscrit arabe écrit témoigne de l'existence
d’une civilisation, d’une nation, de son évolution et de son ancienneté. En effet le manuscrit témoigne
de la civilisation des nations, et de leurs influences intellectuelles à travers les temps. Cette étude vise
à éclairer les efforts déployés par les peuples d'Afrique de l'Ouest dans l'apprentissage de la langue
arabe et la culture islamique, d’une part, et de la demande des populations pour les livres manuscrits
importés, les titres énumérés ainsi que leur circulation, de l’autre.
Cette recherche montre comment les manuscrits arabes ont facilité les interactions entre les peuples
des deux régions (nord et ouest africain). Représenté dans la correspondance scientifique, frappé sur
les questions communes, et adressée. Et entre aussi les peuples des deux régions à travers leurs
manuscrits, et leur adoption complète des connaissances par l’apprentissage des enfants de la culture
islamique. Qu’elle a toujours cherché à perpétuer malgré les pressions locales. On s’intéresse
également au sujet de la possession des manuscrits, y compris des questions ayant attrait { l’achat et
l’acquisition des manuscrits et le paiement des copistes. Les manuscrits sont preuve de la maturité des
savants, intellectuels et scientifiques, et de l’étendue de leurs connaissances littéraires et scientifiques.
Cette étude s’intéresse également { l’histoire des mosquées qui ont été construites par les peuples de
l'Afrique occidentale et qui leur ont permis d'effectuer les prières obligatoires, et d'apprendre de la
science et des connaissances; où elle était une école. Cette recherche lève le voile sur a révélé les
frictions des peuples musulmans { l’époque où l’islam c’est répandu en Afrique de l’Ouest. Cette étude
confirme que langue arabe a connu une croissance en Afrique de l’ouest d’où l’égard pour la langue
avec même les royaumes qui utilisaient intérêt En conclusion, cette rechercher jette un éclairage sur
les relations continues entre les peuples des deux régions.
SESSION 11: Histoires et Traditions Croisées/ Crossed Histories and Traditions
Aziz Mostefaoui (Université d'Adrar, Algérie)
The Ghanaian Leadership and the Colonial Situation in Algeria / L’influence du leadership
ghanéen dans la situation coloniale algérienne
After a few years in the USA and Britain, Kwame Nkrumah returned to West Africa in 1947 with the
intention of making of his home country – the Gold Coast at that time – a podium for the propagation
of Pan-African ideals and a starting point for African independence. Though he was fully engaged in
nationalist activism and focused on his country after his return, Nkrumah remained faithful to his PanAfrican dream and was determined to support liberation movements throughout the African
continent. After the birth of sovereign Ghana on 6 March 1957, Nkrumah stated in a Pan-African
41
rhetoric that his country’s national independence would remain meaningless as long as there were
African countries under European colonisation. His strong belief in his mission to contribute to the
ending of European colonisation in Africa and achieve African continental unity made him organise
and host numerous all-African conferences. The colonial situation in Algeria was frequently discussed
in those conferences, some of which were attended by Algerian nationalists. For instance, a delegation
of the Algerian Liberation Front (FLN) led Mhamed Yazid – who later became Minister of Information
of the Provisional Government of the Algerian Republic (GPRA) – attended the First Conference of
Independent African States which took place in Accra in 1958. In December of the same year,
Nkrumah convened the First All-African People’s Conference in Accra. Again, this conference was
attended by representatives of the FLN, and the Algerian delegate Bensalam even acted as vicechairman during the proceedings.
In addition to his insistence to invite Algerian delegates to the Pan-African conferences he organised,
Nkrumah incessantly condemned the French colonial authorities’ actions in Algeria, and he expressed
his open support to the Algerian liberation movement. When France started a series of nuclear tests in
the Algerian Sahara in the early 1960s, Nkrumah strongly condemned what he called ‘nuclear
imperialism’ in Algeria and the French brutalities against the Algerians. By doing so, Nkrumah
contributed a great deal in establishing a bridge of communication between West Africa and North
Africa, particularly Algeria.
L’influence du leadership ghanéen dans la situation coloniale algérienne
Après plusieurs années passées aux Etats-Unis et en Angleterre, Kwame Nkrumah retourne en Afrique
de l’Ouest en 1947 avec l’intention de faire de son pays natal –la Gold Coast en ce temps là – un
podium pour la propagation du panafricanisme et un point de départ pour l’indépendance de
l’Afrique. En dépit de son engagement vis-à-vis du mouvement nationaliste ghanéen après son retour,
Nkrumah resta fidèle à son rêve panafricain et à son engagement vis à vis des mouvements de
libération qui se développaient à travers le continent. Après la naissance d’un Ghana indépendant le 6
mars 1957, Nkrumah a insisté que son indépendance serait sans importance tant qu’il resterait en
Afrique des pays encore colonisés. Au vu de son engagement à mettre un terme à la colonisation
Européenne et à unir le continent africain, il a organisé plusieurs congrès panafricains. La situation
coloniale qui caractérisait l’Algérie était un sujet de débat fréquent { ces conférences, qui incluaient
des nationalistes algériens. Par exemple, une délégation du FLN conduite par Mhamed Yazid—qui
devint plus tard ministre d’information du gouvernement provisoire d’Algérie (GPRA) —a assisté à la
première conférence des Etats Africains indépendants, qui s’est tenue en 1958 { Accra. En décembre
de cette année, Nkrumah a convoqué la première Conférences des Peuples Africains à Accra. Encore
une fois, il y eut des représentants du FLN ainsi que le délégué algérien Bensalam, qui servit même, à
cette occasion, d’adjoint au président de la conférence.
Nkrumah a non seulement invité des délégués algériens aux conférences panafricaines qu’il
organisait, mais il n’a eu de cesse de condamner les actions des colons français en Algérie, et il a
exprimé ouvertement son soutien à la cause de la libération algérienne. Quand la France a commencé
à faire une série des tests nucléaires au Sahara au début des années 1960, Nkrumah a fortement
condamné ce qu’il appela “l’impérialisme nucléaire” en Algérie, ainsi que les exactions françaises
commises envers les Algériens. En agissant de la sorte, Nkrumah a beaucoup contribué à
l’établissement d’un pont de communication entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord, en
particulier l’Algérie.
Barbara Cooper (Rutgers University, États Unis)
Toward a History of Childbirth and Fertility in the Hausa-speaking Sahel / Vers une histoire de
l’accouchement et de la fertilité parmi les communautés du sahel parlant le haoussa
Toward a History of Childbirth and Fertility in the Hausa-speaking Sahel
This paper will offer a preliminary sketch of the history of Hausa perceptions relating to childbirth
and fertility from roughly the 14th century to the moment of colonial conquest in the region at the turn
of the 20th century. The sketch draws upon ethnographies, dictionaries, and oral narratives, all of
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which offer highly partial and fragmentary evidence. Bearing in mind Murray Last’s observation of
the “importance of knowing about not knowing” the study offers a glimpse of the palimpsest of ideas
and practices related to childbirth in which very old elements that surely date from before the rise of
Islam in the region in about the 14th century peek out from behind the lines of tentative Arabic
inscriptions, a calligraphy in turn partially washed away by jihadists of the 19th century and replaced
in a firm and uncompromising hand, yet still reworked in roman script (“boko”) by Africans and
Europeans during the colonial period. The study is intended as a prolegomena to a book length study
of the history of reproductive health in the long 20th century.
Vers une histoire de l’accouchement et de la fertilité parmi les communautés du sahel parlant
le haoussa
Cette communication offre une réflexion préliminaire sur l’histoire des perceptions haoussas traitant
de l’accouchement et de la fertilité vers le XIVème siècle et jusqu’{ la conquête coloniale au début du
XXème siècle. Elle s’appuie sur des ethnographies, dictionnaires, récits oraux, qui sont des sources
tant soit peu fragmentaires et partisanes. Rappelant la remarque de Murray Last sur « l’importance du
fait de connaître ce dont on ignore », cette étude donne un aperçu sur la palimpseste d’idées et les
pratiques d’accouchement, et elle identifie parmi elles des éléments qui datent sans doute d’avant
l’arrivée de l’islam dans la région qui date vers le XIVème siècle. On se base sur des inscriptions en
arabe, une calligraphie effacée au XIXème durant l’époque des djihads. Elle fut alors remplacée par
une écriture plus prononcée qui, à son tour, sera transcrite par les Africains et les Européens en
période coloniale, en scripte romain (« boko »). Ces observations sont des prolégomènes qui font
partie d’un ouvrage en cours consacré { l’histoire de la santé reproductive au XXème siècle.
Mohammad el Bahri (Institut Supérieur des Sciences Humaines, Tunisie)
Conditions de la femme darfourienne au 18 siècle d'après un voyageur tunisien/ The Status of
Darfurian Women according to an 18th-century Tunisian Travelogue
Conditions de la femme dafourienne au 18eme siècle D’après un voyageur tunisien.
Le statut de la femme de nos jours est évidemment le résultat d’une chaine complexe de courants
d’idées, de mouvements politiques et sociaux et de grands événements historiques qui ont bouleversé
la pensée humaine et les différentes conceptions concernant la femme. C’est ce qui nous permet
d’examiner, bien que brièvement, le statut de la femme au Darfour, d’il y a deux siècles. Notons en
premier lieu que l’auteur est un homme et un lettré musulman de culture traditionnelle ; ce qui en
suivrait un peu la partialité de sa vision. Cependant, nous signalons qu’il s’est efforcé d’écrire avec une
remarquable objectivité et une démarche scientifique non habituels dans les récits de pérégrinations
arabo-musulmans classiques (cela est probablement dû { l’influence des orientalistes français qu’il a
connus en Egypte).Mais, ce qui est plus intéressant, { notre avis, c’est qu’il a décrit la société afroarabe d’un son état purement traditionnel ; ce qui veut dire qu’il parlait d’une femme autochtone, dans
une société vierge, encore loin de l’impact de la modernité européenne. De cette société, il a décrit
presque tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et artistique. Son livre
« L’Aiguisement des Esprits par la Vie des Territoires des Arabe et des Noirs « (Voyage au Darfour,
Paris 1950, réédition au Caire 1965) nous présente deux principaux aspects de la condition de la
femme darfourienne :
1) d’une part, la femme est assujettie { maintes pratiques qui relèvent de la mentalité et les
traditions ancestrales afro-arabe : polygamie, circoncision, privation de l’héritage, institution
du ‘harem’, des pratiques qui régnaient depuis la nuit des temps (ne parlons pas de l’esclavage,
puisqu’il concerne les deux sexes).
2) d’autre part, cette femme jouissait d’une large marge de liberté dans sa vie privée : elle travaille
dés son enfance { coté de l’homme, ce qui lui permet souvent de choisir un amant malgré le
conservatisme de certaines familles ; il y avaient des solutions pour les enfants naturels
.Certaines femmes ont accès au pouvoir politique , bien que de rang secondaire plutôt sociopolitique,et ce, malgré l’institution du ‘hrem’ probablement importée aux sociétés orientales,
mais limitée. aux classes régnantes. Elle a en même temps le gout de l’art et un certain savoir
vivre.
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Cependant, les aspects de la vie de la femme darfourienne qu’a décrits notre voyageur, se
révèlent plus ou moins instables, cherchant – nous semble-t-il- un nouvel équilibre entre les traditions
purement africaines et celles qui se sont infiltrées avec les vagues des Arabes-musulmans .D’un autre
point de vue, nous nous proposons d’étudier brièvement l’influence du régime politique traditionnel,
ou plutôt archaïque du Darfour sur la condition féminine. En somme, notre intervention se propose
donc d’examiner comment s’est constituée peu { peu la personnalité de la femme darfourienne au
carrefour et l’interaction de deux civilisations traditionnelles mais différentes l’une de l’autre. C’est la
personnalité afro-arabe dans son état primitif et pur, en quasi stagnation mais en évolution lente,
d’avant l’impact de la civilisation européenne moderne.
Ali Benchérif Abdelillah (Université d'Adrar, Algérie)
Le cérémonial du thé: Dimensions sociale et culturelle / The Tea Ceremony : Social and Cultural
Dimensions
Dans ce papier, nous nous intéresserons { la prise du thé en tant que particularité d’un espace qu’est
l’espace saharien comme aire culturelle afin de voir quelles relations y- a- t-il entre le thé et les
particularités humaines de ces grands espaces.nous pensons qu’il est nécessaire de mettre en exergue
les pratiques et les représentations qu’ont les sahraoui autour de cette boisson et qui constituent une
dimension de leur culture dans son adaptation avec leur milieu. Pour ce faire, et après un bref détour
historique sur l’introduction du thé au Maghreb, notamment dans le sud, nous exposerons un
descriptif de la cérémonie pour conclure enfin sur l'étude faite sur les dimensions sociales et
culturelles.
L’étude des modèles alimentaires présente l’intérêt de mettre en évidence les différents horizons de
l’acte alimentaire (du plaisir, de la convivialité, de la santé et du symbolique…) et montre aussi
comment cette séance de breuvage est un acte dans lequel s’expriment les désirs de prendre le thé
socialement et culturellement. Un modèle alimentaire peut être posé comme un système de
communication qui permet { un groupe humain d’organiser les relations entre les différents membres
de la communauté, et de «gérer» son rapport à la nature. Pour le consommateur, il est un ensemble de
règles qui prédéfinissent les décisions qu’il est amené { prendre et qui gèrent les ambivalences des
relations { l’alimentation.
Un thé au Sahara, c’est forcément différent. Dans l’imaginaire collectif cela suppose une longue séance
au rituel fascinant et authentique. C’est en vérité un espace de retrouvailles qui allie un ensemble de
plaisirs : la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût mais aussi et surtout l’esprit...La cérémonie du thé dans le
Sahara algérien est une tradition, un art et une philosophie, étroitement liés aux coutumes
d’hospitalité dans la halte du voyageur qu’est l’oasis. A l’instar de la célèbre cérémonie du thé
japonais, la sagesse à laquelle fait référence le cérémonial des oasis rattache encore la vie sociale des
habitants { une culture ancestrale. "Elle est fondamentalement basée sur la recherche de l’équilibre
dans un milieu hostile, la consultation, la contemplation et la bienséance envers les voyageurs.
Etancher la soif d’une caravane sillonnant le désert avec cette boisson.
Chez les Sahraouis, la cérémonie du thé est une tradition et un art qui sont étroitement liés aux
coutumes d’hospitalité qui caractérisent les habitants du Sud. Le thé n’est pas une simple boisson
pour les Sahraouis mais bien plus. Il s’agit en fait d’un rituel qui symbolise l’unité de la famille. Les
populations locales se retrouvent dans une ambiance conviviale autour du thé pour renforcer leurs
liens familiaux et amicaux. Le cérémonial du thé conserve son ascendant sur la sensibilité artistique
dans les oasis, ce qui est un aspect non négligeable de la question. Le patrimoine oral est, en effet, très
riche en poèmes, chants et proverbes pleins de sagesse aussi bien chez les bédouins que chez les
sédentaires qui témoignent du plaisir et de la sérénité procurés par une séance de thé. Vient ensuite le
cachet folklorique qui s’impose au fil des jours, hormis dans des communautés restreintes, où un
protocole crypté donne toute son ampleur à la hiérarchisation des membres. Le déroulement de la
cérémonie, la pondération et l’élégance des gestes, les dimensions philosophique et esthétique sont
autant de volets intéressants à observer, dans la mesure où ils retracent des aspects historiques et
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artistiques du rituel d’une boisson princière qui depuis s’est démocratisée.
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Participants de Réunion/Conference Participants
Afrique du Sud/South Africa
Hein Willemse
Algerie/Algeria
Ali Bencherif Abdelillah
Enaderfe Ag El-Mehdi
Mohamed Karim Assouane
Abdelaziz Badjadja
University of Pretoria
[email protected]
Hind Amel Mostari
Aziz Mostefaoui
Université de Bachar
[email protected]
Université d’Oran
[email protected]
Université de Guelma
[email protected]
Université Mentouri de
[email protected]
Constantine
Université Mentouri de
[email protected]
Constantine
Université Abd El-Hamid nara [email protected]
Ben Badis de Mostaganem
Université d’ Oran
[email protected]
Université de Annaba
[email protected]
Centre National de
[email protected]
Recherches Préhistoriques
Université Djillali Liabes
[email protected]
Université d’Adrar
[email protected]
Angleterre/England
Manuel Barcia Paz
University of Leeds
[email protected]
Musée royale d’Afrique
de Tervuren
[email protected]
University of Yaoundé
fomin esd [email protected]
Mazri Badjadja Salima
Aicha Belabid
Djamila Haidra
Souad Khelouiati
Salim Khiat
Belgique/Belgium
Audrey Bouksom
Cameroun/Cameroon
E.S.D. Fomin
États Unis/United States
Ousseina Alidou
Cynthia Becker
Barbara Cooper
Tara Deubel
Ghislaine Lydon
Abdourahmane Idrissa
Mary Ellen Lane
Rutgers University
[email protected]
Boston University
[email protected]
Rutgers University
[email protected]
Oakland University
[email protected]
University of California,
[email protected]
Los Angeles
Northern Illinois University [email protected]
University of Houston
[email protected]
University of Texas
[email protected]
Kent State University
[email protected]
Saginaw Valley State
[email protected]
University
West African Research
[email protected]
Association
Princeton University
[email protected]
CAORC
[email protected]
France/France
Ismail Warscheid
l'EHESS Paris
Ismael Montana
Susan Rasmussen
Hélène Tissières
Wendy Wilson Fall
Scott Youngstedt
Jennifer Yanco
Mali/Mali
46
[email protected]
Abdoulaye Moussa Barazi
Abdelkadri Idrissa Arbouna Maïga
Haroun Almahadi Maïga
Université de Bamako
Université de Bamako
Université de Bamako
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Maroc/Morocco
John Shoup
Université de Ifrane
[email protected]
Mauritanie/Mauritania
Fatimetou Bint Abdel Wehab
Ahmed Mouloud Ould Eida
Université de Nouakchott
Université de Nouakchott
[email protected]
[email protected]
Niger/Niger
Zeinabou Hadari
Fatimata Mounkaila
Hadiza Moussa
Antoinette Tidjani Alou
Seyni Moumoni
Nigeria/Nigeria
Abdalla Uba Adamou
Jibo Nura
The Global Fund for AIDS, [email protected]
Tuberculosis, and Malaria
Université Abdou
[email protected]
Moumouni de Niamey
Université Abdou
m [email protected]
Moumouni de Niamey
Université Abdou
[email protected]
Moumouni de Niamey
Institut de Recherche en
[email protected]
Science Humaine
Bayero University
[email protected]
Mobat Registered Quantity [email protected]
Surveying Consultants
Sénégal/Senegal
Boubé Namaiwa
Ousmane Sène
Université Cheick Anta Diop [email protected]
Université Cheick Anta Diop [email protected]
Tunisie/Tunisia
Mohamed el Bahri
Université Tunis, el-Manar [email protected]
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