Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne

Transcription

Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne
Festival Musical 2016
des Grands Crus de Bourgogne
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C
Vive les maths ! et ne boudons plus les problèmes
de piquets, de clôture et de pré puisque grâce à
cette merveilleuse science, le Festival Musical des
Grandes Heures de Cluny fêtera, deux années de
suite, le chiffre 50. Effectivement si 2016 marque la
50ème édition du Festival, 2017 le verra fêter son
50ème anniversaire, son Jubilé. Les Grandes Heures
peuvent s’enorgueillir d’être un des plus vieux festivals en France ce qui prouve bien sûr son excellence
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mais aussi sa combativité. Il a su, à travers vents
et tempêtes, résister et vous offre aujourd’hui deux
millésimes exceptionnels à la suite : voilà de quoi
nous réjouir !
Pour le programme 2016, un mot nous a menés,
celui d’ambition au sens que lui donnait Hugo
lorsqu’il écrivait que « les magnifiques ambitions font
faire les grandes choses ».
– Ambition de vous offrir un concert entièrement
consacré à Beethoven.
– Ambition de réunir 6 grands solistes pour une soirée
autour de la trompette.
– Ambition de faire venir à Cluny un orchestre à cordes
reconnu internationalement, celui de Minsk, la réputation des musiciens russes n’étant plus à faire en ce
qui concerne la qualité légendaire de leurs cordes.
Comme d’habitude, nous vous accueillerons dans
différents lieux de l’Abbaye de Cluny : le transept,
le cloître, le farinier, grâce à l’excellente collaboration
qui continue à nous unir à Monsieur François-Xavier
Verger, Administrateur du Centre des Monuments
Nationaux, à Monsieur Laurent Arnaud, Directeur
de l’Ensam et à Monsieur Laurent Chabot, Directeur
de l’Ecole Intercommunale de Musique et Danse du
Clunisois. Et deux concerts seront également donnés
à l’église Saint-Marcel dont nous apprécions toujours
l’acoustique parfaite.
à notre rattachement au Festival Musical des Grands
Crus de Bourgogne.
Je remercie les nombreux partenaires qui nous
apportent leur concours, la Région de Bourgogne
Franche-Comté, le Conseil Départemental de Saôneet-Loire, France-Musique, France-Inter, Radio Classique, le JSL, France 3 Bourgogne, la municipalité de
Cluny et ses services techniques,
la Communauté de Communes du Clunisois, la Sacem, la Spedidam, les mécènes annonceurs de notre
programme, la presse et les médias qui communiquent pour nous, et les nombreux amis et membres
bénévoles de notre association qui veillent au bon
déroulement du festival.
Que la musique, une fois encore, ensoleille votre vie,
lui apporte émotions et sensations, l’émerveille.
Le président, Guy Touvron
Président d’honneur
Michaël Levinas, Membre de l’Institut
Nos fidèles partenaires, des viticulteurs bourguignons
régionaux, sous les auspices du B.I.V.B., inviteront
les auditeurs, après chaque concert, à venir déguster
leurs meilleurs crus. Une occasion chaleureuse de
rencontre avec les artistes et qui donne tout son sens
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Grandes Heures de Cluny
Programme
Saison 2016
Juin
Présentation du Festival
par Guy Touvron et Fortissimo Spedidam, avec Thomas Enhco, piano
et Vassilena Serafimova, marimba
Samedi 18 juin 17h30
Cloître de l’Abbaye
Août
Juillet
La trompette dans tous ses éclats
Avec Nicolas André, Thierry Caens,
David Guerrier, Simon Fournier,
Bernard Soustrot et Guy Touvron
Orchestre de Lutetia,
direction Alejandro Sandler
Vivaldi, Bach, Levinas
Jeudi 11 Août 20 h
Cloître de l’Abbaye
Ensemble vocal Beatus
chants grégoriens et byzantins
Jeudi 28 juillet 20 h
Transept de l’Abbaye
Août
Concert Beethoven
Orchestre Symphonique de Lutetia, sous la direction d’ Alejandro
Sandler. Soliste Frank Braley, piano.
Ouverture de Coriolan, Concerto
pour piano n° 4, 7ème symphonie
Vendredi 5 août 20 h
Cloître de l’Abbaye
Quatuor Ludwig
Dana Ciocarlie, piano
Haydn, Schumann, Dvorak
Samedi 6 août 20 h,
Farinier des Moines
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Orchestre et chœurs de l’Ain
direction Eric Reynaud
Meister Musik, Laudate dominum
Requiem de Mozart
Samedi 13 août 18h00 et 21h00,
Eglise Saint Marcel
Orchestre de chambre de Minsk
sous la direction de Evgueni
Buchkov, Kiryl Keduk, piano,
Guy Touvron, trompette
Shostakovitch, Tchaïkovski
Lundi 15 août 20 h,
Eglise Saint Marcel
Septembre
Orient Occident
Jordi Savall, gambiste
Dans le cadre des journées du
patrimoine, en co-production avec
le Centre des Monuments Nationaux et l’Abbaye de Cluny, l’événement de l’année 2016
Dimanche 18 septembre 20 h,
Farinier des Moines de l’Abbaye
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Samedi 18 Juin 2016 — 17h30 Cloître de l’Abbaye
(entrée libre)
Ouverture
Thomas
Enhco
Fortissimo
Spedidam
Vassilena
Serafimova
Guy
Touvron
J.S. Bach
Adagio et Fugue
de la 1ère sonate
pour violon solo
en sol mineur, BWV 1001
1. Adagio
2. Fuga (Allegro)
3. Siciliano
4. Presto
W.A. Mozart
Sonate pour deux pianos
en ré majeur, K. 448
1. Allegro con spirito
2. Andante
3. Molto Allegro
Thomas Enhco
Eclipse
Vassilena Serafimova
& Thomas Enhco
Variations sur un chant
traditionnel bulgare
Dilmano, Dilbero
Camille Saint-Saëns
Aquarium,
extrait du Carnaval
des animaux
Astor Piazzolla
Le Grand Tango
Ce concert a été concocté comme un hommage à la jeunesse :
jeunesse des artistes et jeunesse clunisoise qu’ils ont initiée
à la musique.
Adagio et Fugue de la 1ère sonate
pour violon solo en sol mineur, BWV 1001
J.S. Bach (1685 – 1750)
Cette première sonate appartient à un ensemble de trois
sonates et de trois partitas qui furent composées par
Bach en 1720 alors qu’il était employé comme maître de
chapelle à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen.
Le prince est lui-même un brillant musicien qui joue du
clavecin, du violon et de la viole de gambe et il traite
les musiciens comme ses égaux. Période fertile pour Bach
qui écrira également les Concertos brandebourgeois,
le Double concerto pour violon et les Suites pour violoncelle seul. Chaque sonate est composée de quatre
mouvements avec une alternance de tempos lent-rapidelent-rapide et une fugue pour le deuxième mouvement.
C’est le schéma classique de la sonate dans la tradition
de Corelli.
Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 448
la musique classique développait plus positivement
le cerveau que les autres musiques et permettait d’élargir
la conscience dans les domaines espace-temps.
Aquarium, extrait du Carnaval des animaux
Camille Saint-Saëns (1835 – 1921)
Parenthèse dans l’œuvre du musicien, Le Carnaval
des animaux est une suite musicale pour orchestre que
Saint-Saëns a composée en Autriche en 1886, pour un
concert de mardi gras. Son but était de faire rire sans
tomber dans la puérilité. Mais le compositeur en interdit
ensuite l’exécution publique de son vivant. Cette œuvre
s’inscrit dans une tradition française de pastiche musical
sous couvert de description animale. Aquarium, qui est
la 7ème pièce de l’ensemble — « De la baleine à la sardine
et du poisson rouge à l’anchois dans le fond de l’eau chacun dîne d’un plus petit que soi... » — développe un thème
tournoyant et scintillant, évoquant à la perfection le monde
des contes de fées et pays imaginaires.
W.A. Mozart (1756 – 1791)
La Sonate pour deux pianos en ré majeur, KV 448,
est une œuvre de Mozart composée en novembre 1781
à Vienne quand il avait 25 ans. Seule œuvre de Mozart
écrite pour deux pianos, c’est un pur moment d’allégresse
qui suit la forme stricte d’une « Sonate Allegro » en trois
mouvements : Allegro con Spirito, Andante et Allegretto
Molto. La sonate a été écrite pour un concert que Mozart
donnait avec une de ses élèves, la pianiste Josepha von
Aurnhammer. Au commencement, les deux pianos se partagent la mélodie puis, dès lors que le thème est exposé,
les deux interprètes la jouent simultanément et on ressent,
dans l’écriture, un jeu de dialogue tendre et complice qui
doit être à l’image de la relation qui unissait Mozart et
cette élève.
Pour la petite histoire, cette sonate fut à l’origine
du phénomène baptisé « l’effet Mozart » ; suggérant que
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Le Grand Tango
Astor Piazzolla (1921 – 1992)
Astor Piazzolla, compositeur argentin, est considéré
comme le musicien le plus important de la seconde
moitié du XXème siècle pour le tango. Dans les années
60, il crée un Quinteto avec violon, piano, guitare électrique, contrebasse et lui au bandonéon, en s’entourant
des musiciens emblématiques de la scène du tango
à Buenos Aires. Ce quinteto est la formation parfaite pour
lui, et il écrit alors la majeure partie de son œuvre. Sa musique se détache de plus en plus de la forme standard du
tango populaire puisqu’il s’applique à faire une synthèse
du tango des années 1940 en y insérant les éléments progressifs de la musique néoclassique des années 1940 :
Bartok, Stravinski, et du Jazz Hard-Bop. Il créera ensuite
d’autres formations mais, en 1979, il renoue avec son
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quinteto et c’est à cette période qu’il écrira la sonate
Le Grand Tango pour violoncelle et piano, pour
Rostropovitch qui en fera la création deux ans avant
la mort de Piazzolla avec Martha Argerich au piano.
Toutes les œuvres classiques de ce programme sont
évidemment des transcriptions.
Fortissimo SPEDIDAM
La SPEDIDAM Société de Perception
et de Distribution des Droits
des Artistes Interprètes
de la Musique et de la Danse
propose une rapide information
sur les droits des artistes-interprètes relatifs au code de la
propriété intellectuelle, sur la
perception et la répartition de ces
droits, ainsi que sur les enjeux
économiques, sociaux
et culturels du secteur.
Et nous savons tous combien
ces enjeux sont cruciaux
en ce moment.
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Un duo piano et marimba
Thomas Enhco
Vassilena Serafimova
Qu’ont fait les fées en 1988 ?
Elles se sont penchées sur le berceau de Thomas Enhco puisqu’il
a la chance de naître dans une
famille d’artistes renommés – il
est notamment le petit–fils du chef
d’orchestre Jean-Claude Casadesus
– et d’avoir pour beau-père Didier
Lockwood qui lui permettra, très
jeune, de participer au Festival de
Jazz de Juan Les Pins. Pianiste,
violoniste et compositeur, Thomas
Enhco sort son premier album,
Esquisse, en 2006 et, la même,
année, il est élu Talent du Fonds
d’Action Sacem. Il fait le tour
du monde en 2011 avec son trio
accueilli sur les scènes jazz et
classique. En janvier 2012, il remporte le FIPA d’Or de la Meilleure
Musique de Film et enregistre,
à New York, un album en trio avec
Jack DeJohnette et John Patitucci.
Son dernier opus, Fireflies, sorti
en 2012, est entièrement composé
d’oeuvres originales. Il tourne
dans le monde entier en trio, duo
et solo. L’année 2014 est marquée
par l’enregistrement de son premier album en solo ainsi que par
la création de Signs of Life, une
oeuvre que le compositeur américain Patrick Zimmerli a dédiée
au duo qu’il forme avec la percussionniste classique bulgare Vassilena Serafimova.
Celle que Thomas Ehnco baptise
« mon âme sœur musicale »,
Vassilena Serafimova a commencé
par suivre la classe de percussion
de son père en Bulgarie avant de
continuer sa formation au CNSM
de Paris et à la Julliard School de
New-York. Elle a obtenu le premier
prix de la « World International
Marimba Competition » en Allemagne, le prix spécial de la
Spedidam, et a été « Musicienne
de l’année » en 2009 en Bulgarie.
Invitée à donner des récitals
et des master class en Europe, en
Asie, Amérique du Nord et en
Amérique Centrale, Vassilena a
joué en soliste au Carnegie Hall
à New York en 2014. Elle a sorti
son premier disque, Percussion,
en 2012.
Mais savez-vous bien ce qu’est
un marimba. C’est un genre de
xylophone qui s’est surtout répandu dans certains pays d’Amérique latine. Il est composé d’un
clavier, posé sur un support, que
l’on dit progressif car les lames
sont de moins en moins larges au
fur et à mesure que l’on va de la
gauche (notes graves) à la droite
(notes aigües), et il se joue debout à l’aide de baguettes. Vassilena Serafimova joue sur un
marimba d’Adams Alpha Series
Marimba.
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Jeudi 28 Juillet 2016 — 20h Transept de l’Abbaye
Chants
Chant Byzantin
Georges Abdallah
Chant Persan
Taghi Akhbari
Ensemble
vocal
Beatus
direction
Jean-Paul Rigaud
Chant Grégorien
Ensemble Beatus
avec
Jean-Paul Rigaud
Stephan Olry
Renaud Bres
baryton
direction artistique
ténor
baryton basse
Lux Lucis
Chants de lumière
Byzantins
&
Grégoriens
Avons-nous choisi ce concert ou bien n’est-ce pas plutôt
le transept de l’abbaye qui nous l’a naturellement imposé ?
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Lux Lucis
Jean-Paul Rigaud
Lux Lucis, comme son nom l’indique, est un programme
qui propose des chants issus de plusieurs fêtes évoquant
la lumière : Noël, Pâques ou encore la fête de Saint-Jean
l’évangéliste. Mais, à côté de chants connus comme l’introït
de Pâques ou l’Alleluia Dies sanctificatus, plusieurs autres
pièces viennent traduire l’attachement du groupe pour
les répertoires antérieurs au grégorien, à savoir le chant
vieux-romain ou encore l’ambrosien, vestiges de temps
où les traditions grecques et latines étaient en dialogue.
Les premières polyphonies de St Martial de Limoges ou
de l’Ecole Notre Dame de Paris, elles directement issues
du répertoire grégorien, encadrent des pièces monodiques. D’autre part, la présence de deux chantres de
tradition orientale, Taghi Akhbari et Georges Abdallah,
permet de découvrir, sur ce même thème de la lumière,
la richesse des répertoires byzantin et persan et d’actualiser le dialogue entre ces trois grandes traditions
de chant sacré. La participation de Taghi Akhbari et de
Georges Abdallah à l’interprétation du chant grégorien,
et celle des chanteurs de Beatus pour le chant byzantin
ajoutent à cette rencontre une dimension essentielle
de l’art du chantre : celle du partage et de l’improvisation. Baryton et directeur artistique
de l’Ensemble Beatus, JeanPaul Rigaud a fait ses études de
chant lyrique au conservatoire
de Viry-Chatillon (classe d’Odile
Pietti), et s’est perfectionné auprès de Lise Arseguay et Xavier
le Maréchal. Passionné par l’interprétation des musiques médiévales, il est engagé par l’ensemble Organum (Marcel Pérès,
1989) avec lequel il a enregistré
et effectué de nombreux concerts
en France et à l’étranger, puis par
l’ensemble Perceval (Guy Robert)
pour lequel il enregistre le répertoire des trouvères et troubadours.
Il a consacré une grande partie de son temps à l’activité de
concertiste avec l’ensemble
Diabolus in Musica et a enregistré avec cet ensemble de
nombreux disques, tous salués
par la critique musicale (Diapasons d’or, Choc du monde de
la musique, 10 de Répertoire, 5
de Goldberg). Avec l’ensemble
Jacques Moderne, il a enregistré
deux CD Plain-Chant baroque
et orgue sous la direction de
Jean-Yves Hammeline. Il a fait
également partie de l’ensemble
Sequentia avec lequel il a chanté
aux Etats-Unis, et au Québec.
Il a participé à la création du
spectacle « Le Tournoi de
Chauvency » mis en scène par
L’ensemble Beatus
créé en 2005, est localisé en Région Limousin. Il a pour vocation la diffusion d’œuvres musicales du Moyen Âge dans
une perspective contemporaine, c’est-à-dire que l’objectif
de cet ensemble n’est pas une reconstitution de ce qui a pu
avoir lieu à l’époque car « la reconstitution historique en musique, je n’y crois pas », affirme Jean-Paul Rigaud, son chef.
Mais nous nous servons du matériel médiéval et baroque
pour en faire quelque chose d’actuel. Nos programmes sont
souvent en lien avec le Moyen-Orient car de nombreux rapprochements sont possibles entre notre tradition médiévale
et la leur. Par exemple, les deux se placent du côté de l’oralité, les manuscrits n’étant là que comme aides mémoire ».
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Franscesca Lattuada pour une
production à l’Arsenal de Metz.
Il a fondé, en 2005, l’ensemble
Beatus, et il est également enseignant d’art lyrique au C.R.D. de
Guéret, responsable de la classe
de chant grégorien et paléographie musicale au département
de musique ancienne du CRR de
Tours et dirige l’Ensemble Vocal
Départementale de la Creuse depuis 2012. La critique musicale
a salué son travail par plusieurs
Diapasons d’or et Diapason d’or
de l’année, Choc du Monde de la
Musique, 10 de Répertoire , ffff
de Télérama.
Georges Abdallah
Georges Abdallah est né au Liban
en 1982. Dès son plus jeune âge,
il chante les chants orientaux. Il
étudie au Conservatoire du Liban
et se produit régulièrement en
tant que soliste dans son pays.
Mais tout petit, il se nourrit également de la tradition byzantine
de l’Eglise grecque melkite catholique à laquelle il appartient et
chante dans cette tradition. Il travaille aux côtés du Père Makarios
Haidamous et dans la Chorale
Jeunesse du Sauveur. Installé en
France depuis 2005, ses activités
sont multiples : chanteur, chef de
chœur et musicologue, il s’attache
à faire vivre le chant traditionnel libanais et byzantin. Sa voix
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chaude et son timbre unique
en font l’un des jeunes spécialistes de la musique orientale
en France aujourd’hui.
Taghi Akhbari
Taghi Akhbari découvre la technique vocale occidentale dans
les années 80 et prend des cours
de chant lyrique avec des artistes de l’Opéra de Tours. Dans
le même temps, il fréquente les
cours de chant sacré auprès des
maîtres de la musique persane.
Ceci lui permet de conjuguer
la technique occidentale et la
sensibilité orientale. Il a de
nombreux concerts à son actif, à
l’Opéra de Varsovie, l’Abbaye de
Royaumont, Venise, au Théâtre
de l’Athénée à Paris, à l’Opéra de
Bruxelles, au Festival International de Vivonne, au Festival de
Fès, etc. Depuis 2007 il chante
avec l’ensemble Douce Mémoire
dirigé par Denis Raisin Dadre
dans des programmes qui mêlent
musique baroque et musique
persane. Le cd auquel il a participé, Laudes et chant soufis,
a remporté un Diapason d’Or
en septembre 2009.
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Stephan Olry
Renaud Bres
Titulaire d’une licence de musique, Stephan Olry se forme au
chant lyrique auprès de Malcolm
Walker et de Marie Kobayashi,
et obtient un diplôme d’études
musicales au CRR de Colmar,
dans la classe de Francis Jeser,
avant de se perfectionner avec
Chantal Mathias. Il s’initie également au théâtre et à la danse.
Il se produit en tant que soliste
avec une prédilection pour le
théâtre musical. Tour à tour
Pauvre Matelot dans l’opéra éponyme de Darius Milhaud, Théière
et Petit vieillard dans L’enfant et
les sortilèges de Ravel, il interprète avec bonheur les évangélistes de la Passion selon Saint
Matthieu de Bach ou de l’Histoire de la Nativité de Schütz.
Depuis 2010, il collabore avec le
pianiste Domingos Costa pour le
lied et la mélodie et a interprété notamment le Winterreise de
Schubert. Il participe à de nombreux concerts et spectacles avec
des ensembles tels que Solistes
XX, Beatus, Convivencia, ou
encore Les Cris de Paris. Ses
engagements l’ont amené à se
produire partout en Europe, aux
Etats-Unis, au Sénégal, en Russie et en Jordanie.
Percussionniste de formation,
Renaud Bres, né en 1987, débute
le chant choral sous la direction
de Patrice Baudry au jeune
chœur du C.R.R. de Montpellier
dans lequel il interviendra plus
tard en tant que soliste. Il commence alors des études de chant
lyrique auprès d’Elene Golgevit
avant de se rendre à Paris où il
étudiera aux côtés de Mireille
Alcantara. L’année suivante il
est reçu au Centre de Musique
Baroque de Versailles, où il parfait son expérience de chœur et
de soliste auprès d’Isabelle Desrochers et Viviane Durand ainsi
que grâce à Olivier Schneebeli
et d’autres chefs d’orchestres
dont Hervé Niquet, Christophe
Rousset et Jérémie Rhorer.
Durant sa formation, il est notamment intervenu en tant que
soliste dans Tancrède de Campra, Judith et la Pastorale H.483
de Charpentier (Château de
Versailles), ainsi que dans les
Goûts Réunis (Programme Bach,
Purcell, Charpentier) au National Center of Performing Arts
de Pékin. Renaud Bres travaille
régulièrement avec l’ensemble
Correspondances (dir. Sébastien
Daucé), les Cris de Paris (dir.
Geoffroy Jourdain), l’ensemble
Beatus (dir. Jean-Paul Rigaud),
l’ensemble Chronochromie (dir.
Jean-Michel Hasler).
Une dégustation vous est offerte par
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Vendredi 5 Août 2016 — 20h Cloître de l’Abbaye
Ludwig
Orchestre
Lutetia
van
Frank
Braley
Beethoven
Ouverture de Coriolan
en do mineur, opus 62
Concerto pour piano
et orchestre n° 4,
opus 58 en sol majeur
1. Allegro moderato
2. Andante con moto
3. Rondo vivace
Frank Braley
piano
Apothéose de la Danse
7ème Symphonie
en la majeur, opus 92
1. Poco sostenuto vivace
2. Allegretto
3. Scherzo :
Presto
Assai meno presto
Presto
4. Allegro con brio
Beethoven
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Un concert Beethoven parce que, comme le dit Romain Rolland :
« Il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la
force la plus héroïque de l’art moderne. »
Beethoven (1770 – 1827)
le premier solitaire
Si on peut parler de « révolution Beethoven » c’est parce
qu’avec lui, ce n’est plus la musique qui parle par un
homme, c’est un homme qui parle par la musique. À la
notion de l’art au service de la société il va substituer la
notion de l’art pour l’art. L’artiste beethovénien n’écrit pas
ce que son public attend de lui mais il écrit ce qu’il veut
imposer à son public. « Avant Beethoven on écrivait pour
l’immédiat, et après lui on écrit pour l’éternité. » note
Alfred Einstein qui poursuit : « Beethoven préfère écrire
contre son temps que pour lui. »
La destinée de Beethoven, adepte des idées révolutionnaires françaises, le situe à la jonction entre le classicisme,
dont il représenta l’aboutissement, et le romantisme dont
il favorisa l’éveil. Entre ces deux tendances de l’art s’impose la grandeur d’un génie qui exerça une influence
libératrice sur la pensée musicale.
Entre une mère rongée de l’intérieur et un père à la dérive,
Beethoven n’eut pas réellement d’enfance mais très vite
le talent du musicien rayonne au-delà du cercle familial
et amical. Il part à Vienne à 22 ans, ville où il vécut quasiment toute sa vie et où il est très bien accueilli par l’aristocratie. Il y rencontre d’éclatants succès comme pianiste.
Il compose beaucoup pour cet instrument, sonates, trios,
concertos et également ses premiers quatuors. De 1804
à 1812 il domine la scène viennoise, écrivant de nombreuses partitions, dont six de ses symphonies, de la 3
à la 8, de nouveaux quatuors à cordes, des sonates dont
l’Appassionata, ainsi que son unique opéra, Fidelio, qui
chante l’amour conjugal et la liberté. Beethoven, lui, ne se
maria jamais et s’il ne s’en consola pas il fut très souvent
amoureux de femmes inspiratrices, la plupart du temps
des élèves. Après une période de relative stérilité, un renouveau créateur décisif se manifeste à partir de 1817 au
cours duquel il compose notamment sa 9ème Symphonie
et ses 5 derniers quatuors.
Dès 1798, il n’a pas 30 ans, Beethoven connait des crises
de surdité. Cette tragédie contribuera à le populariser car
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comment ne pas s’émerveiller devant ce prodige —
un musicien sourd ! — et Hugo lui-même s’exclamera :
« Il semble qu’on voie un dieu aveugle créer des soleils. »
Si Beethoven vit cette tragédie comme terrible sur le plan
de la vie sociale et amoureuse, il ne l’a jamais ressenti
comme une entrave sur le plan de la création car, de sa
première à sa dernière œuvre, et de plus en plus au fil du
temps, la cérébralité l’emporte chez lui sur la sensualité des sons. L’œuvre se forge dans son cerveau et dans
son cœur, au prix d’une longue recherche qui peut se
poursuivre pendant des années. Sa musique ne pulvérise
pas les formes qui existent, elle les dynamise, elle leur
confère une énergie auparavant insoupçonnée.
Assister en concert à une œuvre de Beethoven c’est vivre
un bout de l’itinéraire d’un individu qui nous atteint au
cœur en ne cessant de nous parler de lui. C’est l’écouter
nous dire : « Je veux saisir le Destin à la gueule ; il ne
réussira pas à me courber tout à fait. »
L’ouverture de Coriolan
en do mineur, opus 62
On doit à Shakespeare une pièce intitulée Coriolan mais
c’est d’une tragédie datant de 1804 et signée de Heinrich
Joseph von Collin, poète à la cour de Vienne, que Beethoven s’inspira pour composer cette ouverture en 1807.
L’histoire de Coriolan est celle d’un général romain banni
qui appelle les Volsques à la rébellion et à rompre le traité
avec Rome. Lorsque les troupes, menées par Coriolan,
menacent Rome, les matrones romaines, dont l’épouse
et la mère de Coriolan, sont envoyées pour le dissuader
d’attaquer. Coriolan fléchit, ramène ses troupes aux frontières du territoire romain et se suicide.
L’ouverture de Coriolan, par sa puissance expressive et
dramatique, est une des œuvres les plus caractéristiques
du style dit « héroïque » du compositeur. Deux thèmes
principaux se dégagent de cette ouverture ; le premier,
véhément et puissant, représente la volonté farouche
et la détermination de Coriolan ; le compositeur met là
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les vents à contribution pour rendre cette énergie intense
qui est l’emblème de l’ouverture ; le second, apaisé et
chaleureux, symbolise les prières des femmes. Les deux
thèmes se succèdent dans l’exposition et la réexposition
donnant l’impression d’une hésitation. La coda conclut
l’œuvre par une dissolution du premier thème, évocation
intense du sacrifice de Coriolan.
Concerto pour piano et orchestre n° 4
en sol majeur, opus 58
Le Concerto n° 4 de Beethoven, qu’il écrivit en 1806, est
singulier et pas seulement parce que, pour la première fois
dans l’histoire du concerto pour piano, le piano commence
à découvert, nu, face au silence de l’orchestre, en exposant
passionnément le thème qui va circuler dans toute l’œuvre
et que les cordes reprennent ensuite sur la pointe des pieds.
Mais aussi pour sa nature lyrique et profonde, ce sentiment
d’improvisation quasi-permanent qu’il dégage, cette façon
d’aller en méandres, de ruisseler de tendresse et de magie
sonore. Par là il dépasse totalement le modèle mozartien,
posant la question même de la forme du concerto, semblant
peser et soupeser les présences respectives du piano et de
l’orchestre, alternant puis mêlant les solos et les tuttis qui
se font complice de l’orchestre et non pas rappel à l’ordre
du soliste. Dans cette alchimie entre le lyrisme du piano et
la respiration complice de l’orchestre on peut dire que naît
vraiment le concerto romantique.
C’est Beethoven lui-même, pourtant déjà muré dans sa
surdité, qui créa cette œuvre en 1808.
en même temps que la 8ème, car Beethoven travaillait
toujours sur deux symphonies en même temps. De forme
strictement classique, c’est une composition sans message autobiographique et sans intentions descriptives.
Beethoven semble tourner le dos aux affres des questions existentielles des symphonies précédentes pour
revenir à une musique moins cérébrale qui peut faire
penser à la danse ou aux folles soirées de Vienne. C’est
Beethoven lui-même qui dirigea la première de cette
symphonie, à Vienne, le 8 décembre 1813, au profit des
soldats autrichiens et bavarois blessés à la bataille de Hanau, contre Napoléon. Le succès du concert est immense
et l’Allegretto en la mineur, le mouvement le plus connu
de cette symphonie dans lequel s’entendent des oppositions entre nostalgie et mystère qui vont droit au cœur, est
bissé en entier. Beethoven voyait dans cette symphonie
une de ses meilleures œuvres quand Weber, au contraire,
en parle comme d’une musique de fou. Wagner, qui la
dirigea, la surnomma Apothéose de la danse à cause de
la prééminence de certains rythmes obstinés.
Une dégustation vous est offerte par
Symphonie n° 7
en la majeur, opus 92
Si l’on observe la structure des symphonies de Beethoven,
on se rend compte qu’elles comportent toutes (sauf la
Sixième) 4 mouvements, structure héritée de Haydn et de
Mozart. La 7ème symphonie a été écrite entre 1811 et 1812,
24
25
L’Orchestre de Lutetia
Alejandro Sandler
Frank Braley
Jeune orchestre fondé il y a 5 ans
et composé d’une cinquantaine
de jeunes musiciens, l’orchestre
de Lutetia se produit en France
et à l’étranger. Il a su conquérir
son public par un répertoire riche
d’œuvres phares mais aussi d’inédits, et par sa musicalité et la qualité de son interprétation. Mozart,
Beethoven, Bach, Fauré, Tomasi,
Franck, Bizet, Saint Saëns, Vivaldi, Moussorgski, Tchaïkovski,
Borodine, Nápravník, Ginastera,
Marquez, Piazzolla, De Falla,
Rodrigo, Dvorak, Glinka, Holst et
Sibélius sont à son programme.
Cet orchestre s’associe régulièrement avec le choeur Aria de Paris
et sa chef Sylvie Portal. Il a également joué dans le cadre du Festival du Château d’Asnières, du
Festival de Castilla de la Mancha
en Espagne, du Festival Marias
Chrétien, du Festival du Monastier sur Gazelle. Sous l’impulsion
d’Alejandro Sandler, son fondateur
et son chef, l’ensemble se réunit
fréquemment pour de grandes
causes humanitaires comme l’association Allegro Argentina Argentina qui a pour but de sauver
les enfants de la rue en Argentine
par l’apprentissage de la musique
et l’Association AAVS (aide médicale d’urgence au profit de la Syrie). Depuis 2014, l’Orchestre de
Lutetia est en résidence artistique
au centre Casdal à Paris.
Né en Argentine, Alejandro Sandler s’est installé en France en
2001 grâce à une bourse de l’Université Mozarteum de Salzbourg.
Il a obtenu les premiers prix de
trompette, de trompette baroque
et de musique de chambre
au CNSM de Lyon. En ce qui
concerne la direction d’orchestre,
il a fait ses études au CRR d’Evry
et au Conservatoire de SeineSaint-Denis et a suivi des stages
et des master-class avec Sylvain
Cambreling, Charles Dutoit, Kurt
Masür, Daniel Baremboïm et
Yutaka Sado. Ce chef, qui n’a pas
la quarantaine, aborde un large
répertoire qui va de la musique
baroque : Bach, Charpentier,
Vivaldi, à la musique classique et
romantique : Beethoven, Mozart,
Brahms, Tchaikovsky, Sibelius,
sans oublier la musique contemporaine. Il est le fondateur et le
directeur musical de l’orchestre
de Lutetia. En mars 2013, il a été
choisi après concours comme
nouveau chef permanent et
comme directeur artistique de
l’Orchestre Symphonique du
Loiret, l’OSL. Qu’est-ce que la
musique pour Alejandro Sandler :
« C’est de l’amour. Et cette passion,
j’ai envie de la partager. Un orchestre, c’est plein de ballons avec
des fils, et ces fils, c’est à moi de
les saisir pour en tirer quelque
chose. »
Brillant et atypique, Frank Braley
abandonne, à sa majorité, l’université pour rejoindre le cercle
des élus au C.N.S.M. de Paris.
Il en sortira avec un premier
prix de piano et de musique de
chambre pour être aussitôt propulsé sur la scène internationale
en obtenant à 22 ans, en 1991,
le Premier Grand Prix et le Prix
du Public du Concours Reine
Elisabeth de Belgique. Cette
notoriété lui ouvrira la porte des
plus grandes salles au Japon, aux
U.S.A., au Canada et dans toute
l’Europe. Il est partenaire de
l’Orchestre de Paris, l’Orchestre
National de France, le Philharmonique de Radio-France,
l’Orchestre du Gewandhaus de
Leipzig, le London Philharmonic, l’Orchestre de la Radio de
Berlin, le Tokyo Philharmonic
ou le Boston Symphony Orchestra. Frank Braley s’enthousiasme
aussi pour des projets originaux :
il a participé notamment à une
intégrale des Sonates de Beethoven, donnée en 2004 en concert
au festival de La Roque d’Anthéron, à Paris, à Rome et au Brésil
et reprise ensuite à Bilbao, Lisbonne et Tokyo. Cet artiste à
l’intelligence vive et aux idées
musicales bien arrêtées a un
rapport au piano fait de spontanéité, d’humour et de poésie,
de grâce et d’inaltérable sincérité.
26
Les Musiciens
de l’Orchestre
Violons
Emmanuelle Garcia
Marie Lhomme
Aramis Monroy
Eléonore Aubel
Caroline Lartigaud
Alexandre Cottin
Florès Survier
Gaëlle Deblonde
Robin Soudière
Alto
Pauline Le Toullec
Clara Lefèvre-Perriot
Violoncelles
Valéna Delval
Margot Lang
Contrebasse
Louis Galliot
Flûte
Naïé Dutrieux
Hautbois
Julie Eschard
Mariko Ninomiya
Basson
Ayumi Shimada
Timbales
Guillaume Ubeda
27
Samedi 6 Août 2016 — 20h Farinier des Moines
Haydn
Quatuor
Ludwig
Schumann
Dana
Ciocarlie
Dvorak
Joseph Haydn
Quatuor Opus 77 n° 1
en sol majeur
1. Allegro en sol majeur
2. Adagio en mi bémol majeur
3. Menuetto (Presto)
4. Presto
Robert Schumann
Fantaisie opus 17
1. Durchaus phantastisch und leidenschaftlich
vorzutragen
(À jouer d’un bout à
l’autre d’une manière
fantasque et passionnée)
2. Mässig, durchaus
energisch
(Modéré, toujours
énergique)
3. Langsam getragen
(Lent et soutenu)
Antonin Dvorak
Quintet à cordes
avec piano n° 2 opus 81
1. Allegro ma non tanto
2. Dumka.
Andante con moto
3. Scherzo (Furiant).
Molto vivace
4. Finale. Allegro
Dana Ciocarlie est soutenue par la Fondation Safran.
Quelques sommets de la musique de chambre dans un lieu
d’exception, le farinier des moines.
Quatuor à cordes opus 77 n° 1 en sol majeur
Joseph Haydn (1732 – 1809)
Haydn forme, avec Mozart et Beethoven qui furent tous
deux ses élèves, la première Ecole de Vienne. Son
influence sur la musique est considérable. Il fixe le cadre
classique des grands genres comme la symphonie et le
quatuor, et pose les bases de ce qui deviendra l’ochestration romantique du XIXème siècle.
Son catalogue comporte 68 quatuors à cordes, écrit sur
une période d’un demi siècle. Le quatuor opus 77 appartient au dernier cycle qui concentre l’expérience de toute
une vie tout en ouvrant de nouveaux horizons.
Le premier mouvement s’articule autour d’une marche
rythmée qui développe le thème principal alors que le second thème est plus lyrique, doté d’une grande intensité.
L’ Adagio, plus mélancolique, est directement inspiré des
éléments empruntés au premier mouvement. Le Menuetto, noté Presto, est en fait un Scherzo ardent et étonnant
avec un premier violon qui explore les aigus jusqu’à des
hauteurs vertigineuses, avec des sauts de deux octaves
et plus. Le dernier mouvement, marqué Presto, est également de forme sonate.
La Fantaisie opus 17
Robert Schumann (1810 – 1856)
Robert Schumann fut l’un des plus grands poètes de son
temps. Artiste emblématique du Mal du Siècle, son univers
musical habité par la passion, le tourment, les allusions
littéraires, l’humour et l’élan spontané font de lui le vrai
« Tondichter » — « Poète des sons » — du 19e siècle. Sa
maladie mentale et la difficile histoire d’amour qui l’a lié
à la grande pianiste Clara Wieck, ont achevé de donner
corps à la légende. Schumann compose toujours d’un jet.
Sorte de fuite en avant, ses émotions matérialisées sur le
papier se bousculent, comme s’il savait que le temps allait
lui être compté. Cette lutte perpétuelle et hallucinée avec
le destin, voilà ce qui est magnifique chez Schumann.
30
La Fantaisie opus 17
est une œuvre majeure composée dans les années 1835
alors que le compositeur a 26 ans. C’est un déchirant cri
d’amour adressé à Clara Wieck , la jeune pianiste virtuose
qui allait devenir son épouse quatre ans plus tard mais
dont le père lui refuse, pour l’instant, la main. En 1838
Schumann écrira d’ailleurs à Clara : « Pour que tu comprennes bien la Fantaisie, il faut que tu te reportes à ce
malheureux été 1836, où j’avais dû renoncer à toi…. ».
L’œuvre est contemporaine des Scènes d’enfants et des
Kreisleriana, autres monuments pianistiques du musicien.
Trois grands mouvements composent cette œuvre qui
va de la tension fébrile du premier mouvement jusqu’à la
paix et la méditation des dernières mesures. La première
partie, ode tourmentée à sa future épouse, est achevée
dès 1836 alors que les deux autres mouvements ne seront
composés que plus tardivement, en hommage à Beethoven
afin d’aider une souscription lancée pour la construction
d’un monument à Bonn à la mémoire du compositeur
mort une dizaine d’années auparavant. Dans le dernier
mouvement, hymne à la beauté de la nuit, Schumann
rejoint le dernier Beethoven dans ses pensées les plus
intimement romantiques. Cette fin est généralement
considérée comme un des sommets de toute la musique
romantique.
Quintet à cordes avec piano n° 2 opus 81
Antonín Leopold Dvořák (1841 – 1904)
Après avoir écrit en 1872 un premier Quintette pour piano
et cordes en la majeur dont il était lui-même déçu, Dvořák
compose en 1887 son Quintette en la op.81. Cette partition, l’une de ses meilleures, reflète un optimisme unique
dans son répertoire. Ce Quintet doit quelque peu à Schubert et à Schumann et beaucoup à Brahms, quoique ses
inflexions slaves n’appartiennent qu’à leur auteur. Bien
que construite en quatre mouvements, l’œuvre revient
à l’ordre préclassique puisqu’il présente le scherzo en
deuxième position. Ce quintet offre un mélange de lyrisme
31
expressif auquel s’adjoint l’utilisation d’éléments reprenant les styles et les formes des chansons et des danses
populaires. Le premier mouvement s’ouvre tranquillement
sur un premier thème donné par le violoncelle accompagné par le piano puis le deuxième thème est introduit
par l’alto. Ces deux thèmes sont largement développés
et le mouvement se termine par une récapitulation et une
coda exubérantes. Pour le deuxième mouvement Dvořák
indique en tête de la partition : Dumka, la dumky étant un
chant populaire ukrainien proche de la ballade, de la rêverie germanique. Cette forme sera réutilisée par Dvořák
dans son trio pour piano n° 4 en mi mineur et connaîtra
le même succès. Le thème donné par le piano est plutôt
mélancolique et alterne avec des intermèdes plus heureux et rapides. Le troisième mouvement porte l’indication Furiant qui est une danse folklorique rapide exécutée
par des hommes en Bohème mais dont l’âpreté a été
stylisée, la rendant proche d’une valse. Particulièrement
développé, le rondo-sonate final, une sorte de polka légère et vive, débute au registre le plus grave du violoncelle
avant de proposer comme un trop-plein d’allégresse.
Une dégustation vous est offerte par
Dana Ciocarlie
Formée aux sources de l’école
roumaine de piano comme Dinu
Lipatti, Clara Haskil et Radu
Lupu, Dana Ciocarlie a également
étudié à Paris auprès de Victoria
Melki et a suivi le cycle de perfectionnement du CNSM de
Paris dans les classes de Dominique Merlet et Georges Pludermacher. Sa rencontre avec
le pianiste allemand Christian
Zacharias sera également déterminante. Douée d’un tempérament vif-argent où la générosité
le dispute à l’engagement, Dana
Ciocarlie possède un vaste
répertoire, s’étendant de JeanSébastien Bach aux compositeurs
d’aujourd’hui. Elle se produit à
travers le monde en récital ou en
concert avec orchestre et on l’entend régulièrement sur France
Musique. Elle est Professeur au
CNSM de Lyon et à l’Ecole
Normale de Musique de Paris
Alfred Cortot.
Une question à Dana Ciocarlie
Pourquoi Schumann ?
Je dirais que Schumann est un peu
comme « mon mari spirituel ».
Si on fait abstraction des pièces
pour la jeunesse que tous les enfants apprentis pianistes jouent,
la première fois que j’ai réellement interprété une œuvre de
Schumann j’ai immédiatement
32
ressenti une adéquation avec ce
musicien, comme si j’étais dans
un costume taillé sur mesure. En
plus Schumann m’a porté chance
car j’ai plusieurs fois gagné
des prix en jouant ses œuvres.
Pour le concours d’entrée en
cycle de perfectionnement du
CNSM de Paris en 1992, André
Boucourechliev, qui a écrit un
livre sur Schumann, a accordé 5
étoiles à mon interprétation de
l’Humoresque opus 20, me considérant comme une « schumannienne née ». Mon interprétation
de la Première sonate m’a valu
de devenir lauréate de la Fondation Yvonne Lefébure en 1996,
du Prix International Pro Musicis en 1996 et de recevoir le prix
« Sandor Végh » au concours
« Gezà Anda » à Zurich en 1997.
De tous les compositeurs romantiques, Schumann est celui
qui bénéficie le plus de l’énergie
et de la spontanéité du concert,
de la confrontation avec un
public. Son sens du rythme
obsessionnel, presque hypnotique, sa capacité à changer très
rapidement d’affects, passant
par exemple d’une tendresse
extrême à une humeur sauvage,
sa façon de mêler de multiples
voix intérieures, comme dans un
jeu de pistes, la sincérité de ses
sentiments sont exacerbés dans
le partage avec le public. En tant
qu’interprète, il ne faut pas avoir
peur de se laisser déborder, que
33
ce soit par la ferveur ou la rêverie. En jouant Schumann, c’est
comme si je faisais ma propre
psychanalyse.
Dana Ciocarlie sortira en septembre 2017 une intégrale des
œuvres pour piano de Schumann
qu’elle a enregistrée en live
à l’occasion des 16 concerts
qu’elle a donnés entre 2012 et
2016. C’est un projet totalement
inédit puisqu’aucune des trois
intégrales existantes de l’œuvre
de Schumann par le même artiste n’a été réalisée en concert :
« Comme un peintre qui ressent
le besoin d’étaler son œuvre devant lui, toile après toile, je vis
pleinement le besoin de bâtir
quelque chose qui s’inscrit dans la
durée dit-elle, alors que mon rôle
habituel s’arrête à la fin d’une
représentation. Et donc petit à
petit l’idée de jouer en concert et
de réaliser simultanément une
intégrale de l’œuvre pour piano de
Schumann s’est imposée à moi. »
34
Quatuor Ludwig Thierry Brodard
1er violon
Manuel Doutrelant
2e violon
Padrig Fauré
alto
Anne Copéry
violoncelle
Fondé en 1985 après des premiers prix brillamment obtenus
par chacun de ses membres au
C.N.S.M. de Paris, le Quatuor
Ludwig a reçu les conseils du
chef d’orchestre Sergiu Celibidache et a travaillé auprès des
quatuors Berg, Tokyo, Amadeus,
LaSalle et Kolish. Il a été primé
à de nombreux concours internationaux : fondation Menuhin, concours de Portsmouth,
concours Arthur Honegger
et concours Vittorio Gui de
Florence. Au fil des années, le
Quatuor Ludwig a donné des
concerts dans le monde entier
dans des lieux prestigieux tels
que le Théâtre des Champs-Elysées, l’Opéra Comique, la Cité
de la Musique, le Musée d’Orsay,
l’Orangerie de Sceaux, l’auditorium Cziffra de la Chaise-Dieu,
le Wigmore Hall de Londres,
le Merkin Hall de New-York, le
Théâtre National de Taipei ou le
Théâtre National de Shanghai.
À l’occasion de tournées de
concerts, il se produit dans toute
l’Europe de l’Est, le Canada,
le Japon, la Nouvelle-Calédonie, la Corée, le Moyen-Orient,
l’Afrique et l’Inde. On doit aux
Ludwig une abondante discographie auréolée de nombreuses récompenses, notamment le grand
prix du disque lyrique, le grand
prix de l’Académie du disque
français, le grand prix international du disque de l’Académie
Charles Cros et le grand prix du
Midem. Abordant avec curiosité
le répertoire contemporain, le
Quatuor Ludwig a créé de nombreuses œuvres en collaboration
avec Thierry Escaich, Philippe
Hersant, Michael Lévinas, Alain
Louvier ou Ivan Jevtic. Il est
également très attaché à s’associer à d’autres musiciens sur la
scène, parmi lesquels Abdel Rahamn El Bacha, François-René
Duchâble, Brigitte Engerer,
Marie-Josèphe Jude, Anne Quéfellec pour le piano, ou encore
Emmanuelle Bertrand pour le
violoncelle ou Christophe Gaugué pour l’alto. Le quatuor sait
également se faire pédagogue, à
travers de nombreuses masterclasses et autres projets pédagogiques à destination des conservatoires, mais aussi pour des
publics plus larges, non-initiés
à la pratique de la musique.
35
Jeudi 11 Août 2016 — 20h Cloître de l’Abbaye
Vivaldi
La trompette
Bach
Dans tous
ses éclats
Haydn
Levinas
Giuseppe Verdi
Fanfare du Requiem
pour 6 trompettes
Heinrich Biber
Sonate pour 6 trompettes
et orchestre
Michäel Lévinas
Die Posaunenstelle
CREATION MONDIALE
Pièce pour 2 trompettes —
T. Caens & G. Touvron
Soliste Cor — David Guerrier
Georg Friedrich Haendel
Concerto pour orchestre
et trompette
Soliste — Bernard Soustrot
1. Adagio
2. Allegro
3. Largo
4. Vivace
Jean-Sébastien Bach
3ème suite pour orchestre
Solistes — D. Guerrier,
S. Fournier & N. André
1. Ouverture
2. Air
3. Gavotte I
4. Gavotte II
5. Bourrée
6. Gigue
Entracte …↘
Concert non seulement pour les passionnés de trompette mais
pour les curieux qui découvriront à cette occasion des sonorités
inédites.
Antonio Vivaldi
Concerto pour 2 trompettes
Solistes — S. Fournier
& N. André
1. Allegro
2. Adagio
3. Allegro
César Alejandro Carrillo
Ave Maria
pour 5 trompettes
Colombo Murena
Indifférence
Soliste — Thierry Caens
Jiry Neruda
Concerto pour trompette
en mi bémol majeur
Soliste — David Guerrier
1. Allegro moderato
2. Andante
3. Allegro
Vivaldi - Bach
Concerto
pour 4 trompettes
Solistes — T. Caens,
G. Touvron, B. Soustrot
& N. André
(arrangement T. Caens)
1. Allegro
2. Adagio
3. Allegro vivace
38
Fanfare du Requiem pour 6 trompettes et orchestre
Giuseppe Verdi (1813 – 1901)
La Messa da requiem de Verdi est une messe pour
solistes, doubles chœur et orchestre, composée après
avoir connu le succès avec Aïda, en mémoire de son
compatriote, le grand poète Alessandro Manzoni, mort en
1873 et qui s’était, comme lui, engagé pour l’unité italienne
au sein du Risorgimento, dans un idéal de justice et
d’humanité. Il peut être vu comme une sorte d’opéra religieux donnant une vision romantique de la mort, plus que
comme une messe pour le repos de l’âme.
La fanfare du Requiem est tirée du Dies iræ qui comprend
dix numéros s’enchaînant sans interruption. Celui de la
fanfare est le second, le Tuba mirum.
Annoncé de façon inquiétante par des trompettes
cachées aux yeux du public, il se déclenche dans un
immense fortissimo de cuivres et de percussions.
Sonate pour 6 trompettes et orchestre
Heinrich Biber (1644 – 1704) — transcription Thierry Caens
Violoniste et compositeur austro-tchèque, Biber fut sans
doute non seulement le plus grand virtuose de son temps,
mais aussi le plus inventif des compositeurs pour violon. Il
compose toutes sortes de musiques, depuis des sonates
jusque des opéras, Requiem et nombreuses cantates.
On ne dira jamais assez, affirme Christophe Robert, « à
quel point la musique de Biber est riche d’inventivité,
de surprises, de virtuosité aussi bien compositionnelle
qu’instrumentale. Intégrant tous les éléments de musique populaire, il sait donner à sa musique une couleur
spécifique, faite de rudesse, voire de violence, mais aussi
de raffinement. La danse, omniprésente, possède une
sensualité brute, qui emporte jusqu’à l’ivresse, rejoignant
l’euphorie des soldats grisés par le vin.
39
Die Posaunenstelle
Michaël Levinas
Michael Levinas a reçu l’enseignement du C.N.S.M. de Paris,
menant de front des études d’instruments, de direction
d’orchestre et des classes d’écritures. Dans cet établissement, il rencontre les maîtres qui l’ont le plus marqué, notamment les pianistes Vlado Perlemuter, Yvonne Lefébure,
mais surtout Yvonne Loriod à laquelle il présente ses premiers essais de composition. Celle-ci le fait entrer dans la
célèbre classe d’Olivier Messiaen tout en développant son
répertoire pianistique et en lui enseignant le grand répertoire du XX siècle, celui de Messiaen mais aussi les œuvres
de ses élèves, Boulez et Stockhausen. Parallèlement à ces
études, sa formation musicale bénéficiera dés l’enfance
d’une autre tradition, celle qui remonte à l’école russe dont
sa mère, Raissa Lévy, était dépositaire. En 1973, avec des
camarades de cette célèbre classe de Messiaen, Tristan
Murail et Gérard Grisey, il fonde l’ensemble Itinéraire, fondateur du courant spectral. Entre ses premières œuvres
comme Arsis et Thésis (1971), Clov et Hamm (1973), Appels
(1974), etc, en passant par ses grandes œuvres pour orchestre telles que La Cloche fêlée ( 1988), Evanoui (2009)
ou tout récemment Amphithéâtre (2012), Michael Levinas
est un pionnier quant au renouvellement de l’écriture instrumentale et l’élargissement de la palette sonore par la
connaissance approfondie de l’acoustique et des environnements technologiques. Il s’est aussi affirmé dans l’opéra,
composant Go-gol, d’après la nouvelle de Gogol, Le Manteau, Les Nègres sur le texte de Jean Genêt et La Métamorphose d’après le récit de Kafka. Cette proximité avec la
littérature est au cœur du lien étroit que Michaël Lévinas a
entretenu toute sa vie avec son père, le philosophe Emmanuel Levinas. Michael Levinas est professeur au CNSM de
Paris et Membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut
de France.
Die Posaunenstelle, qui signifie « Le passage des trompettes »
est une création de Michaël Levinas pour le festival des
Grandes Heures de Cluny.
40
Michaël Levinas
Deux questions à propos de cette œuvre
De quelle idée êtes-vous parti pour composer l’œuvre
créée à l’Abbaye de Cluny ?
Cette pièce et son titre sont inspirés par le poème
de Paul Celan dont je donne ici la traduction de Martine
Broda dans le recueil Enclos du temps :
Die Posaunenstelle
Le passage des trompettes
tief im glühenden
Leertext,
in Fackelhöhe,
im Zeitloch :
tout au fond du brûlant
texte-blanc,
à hauteur de la torche,
dans le trou du temps :
hör dich ein
mit dem Mund
insuffle-toi l’écoute
avec la bouche En octobre 1969, Paul Celan (1920 – 1970), poète roumain
de langue allemande, fit un voyage en Israël, au cours
duquel il séjourna quelques jours à Jérusalem. De retour
à Paris, il écrivit une série de dix-neuf poèmes inspirés
par ce séjour. Ces poèmes furent publiés en 1976, six
ans après sa mort, dans le recueil Zeitgehöft (Enclos du
temps). Comme beaucoup de textes de sa dernière
période, il se caractérise par une extrême concision.
Quelle appréhension le pianiste et le compositeur que
vous êtes a-t-il de la trompette ?
Est-ce un instrument que vous avez souvent utilisé
comme instrument soliste dans vos compositions ? Comme l’explique remarquablement Stéphane Moses
dans le commentaire qu’il fait de ce poème, le mot
Posaune vient du latin bucina, de bos, boeuf et canere,
chanter, qui désignait, semble-t-il, une trompette
romaine en forme de corne de boeuf. Le terme Posaune
a été introduit dans la langue allemande par Luther qui
traduit ainsi le mot hébreux chofar, instrument à vent
41
Alejandro Sandler
Quatuor Ludwig
Orchestre Symphonique du Lutetia
Dana Ciocarlie
Thierry Caens
David Guerrier
Bernard Soustrot
Ensemble Beatus
Jordi Savall
© David Ignaszewski
© Nicolas Tavernier
© Florence Foucher
Frank Braley
Guy Touvron
© Etienne Charbonnier
42
43
en forme de corne de belier. Dans la Bible, la révélation
des dix commandements à Moïse est précédée et suivie
par les sons du chofar, de la trompette donc. Les instruments à vent, et plus précisément les cuivres, ont très tôt
eu pour moi une importance majeure, je pense principalement à ma pièce Appels de 1974. Celan termine son
poème par : Insuffle-toi l’écoute avec la bouche et il s’agit
bien là de l’essence même de l’instrument à vent, de
la trompette : le souffle, le porte-voix, le prolongement
de la bouche, sa respiration. J’entends, dans le son de
la trompette, le prolongement du corps, le pleur, l’appel,
la spatialité.
Concerto pour orchestre de chambre et trompette
en si bémol majeur
Georg Friedrich Haendel (1685 – 1759)
municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considération. Il n’a en fait jamais pu obtenir un poste à la mesure
de son génie et de son importance dans l’histoire de la
musique occidentale. La musique de Bach réalise l’équilibre parfait entre le contrepoint et l’harmonie ; il est en
particulier le grand maître de la fugue, du prélude de
choral, de la cantate religieuse et de la suite qu’il a portés
au plus haut degré d’achèvement. Il a écrit 4 suites pour
orchestre que l’on nomme également ouvertures en
raison de l’importance donnée au 1er mouvement constitué de deux parties, une lente puis une rapide en forme de
fugue. Elles sont composées d’une succession de danses
variées. La deuxième danse de cette 3ème suite, appelée
« air », est célébrissime.
Concerto pour 2 trompettes Antonio Vivaldi (1678 – 1741)
Haendel est un compositeur allemand devenu sujet
anglais qui personnifie, aux côtés de Jean-Sébastien Bach
né 27 jours après lui, l’apogée de la musique baroque. Voici
ce qu’a dit Beethoven quand, dans les derniers temps de sa
vie, il reçut en cadeau depuis Londres une édition complète
des œuvres de Haendel : « Das ist das Wahre ! » (« Voici la
vérité »). Le concerto que vous entendrez ce soir a été composé à l’origine pour orchestre et hautbois. Les concertos
de Haendel ont le caractère spontané d’une improvisation
perpétuelle dans lesquels il notait au jour le jour ses impressions. Thèmes populaires, préludes, fugues, variations, fantaisies, impromptus, danses stylisées françaises, anglaises
ou italiennes, on y trouve toutes les formes en liberté.
3ème suite pour orchestre
Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750)
La carrière du « Cantor de Leipzig » s’est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région
natale, au service de petites municipalités, de cours
princières sans importance politique, puis du conseil
44
Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés
de son temps. Il est également reconnu comme l’un des
plus importants compositeurs de la période baroque en
tant qu’initiateur principal du concerto avec soliste. Son
influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été
considérable et peut se mesurer au fait que Bach a adapté
et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que de n’importe
quel autre musicien. Il écrivit plus de 500 concertos d’une
extraordinaire variété notamment par les multiples instruments placés en position de soliste. S’il composa le plus
grand nombre pour le violon afin de les interpréter luimême, il fit également appel à la plupart des instruments
en usage à son époque. Presque tous ses concertos
connaissent une structure en trois mouvements vif, lent
vif, qui leur assure un parfait équilibre.
Dans le flamboyant et très populaire concerto pour deux
trompettes on entend comme deux sources couler côte
à côte, s’enlacer, se suivre, se séparer, se retrouver.
Jubilatoire !
45
Ave Maria
Concerto pour 4 trompettes
César Alejandro Carrillo (1957) — transcription Rob Roy McGregor
Vivaldi – Bach — transcription Thierry Caens
Né au Vénézuela, César Carrillo est considéré comme un
des plus fameux compositeurs et arrangeurs du Venezuela
et il est également le chef d’orchestre du « Cantarte Coro
de Camara ». A l’origine écrit pour voix de femmes a capella sur une prière de Sainte Thérèse d’Avila, cette pièce
a été arrangée pour trompettes par l’américain Rob Roy
McGregor.
C’est Thierry Caens, auteur de la transcription de ce
concerto qui nous en parle : « Le matériau originel
de ce concerto est de Vivaldi et a été écrit pour 4 violons
et Cordes en Si mineur. Comme il était courant à cette
époque d’emprunter les thèmes des uns ou des autres,
Jean-Sébastien Bach eut l’idée d’écrire un concerto pour
4 claviers, en la mineur, d’après ce matériau en l’adaptant
à la nouvelle instrumentation. J’ai gardé la tonalité de La
mineur pour la version avec trompettes. En toute liberté,
sans aucun esprit d’authenticité, j’ai continué (modestement) cette démarche en transcrivant cette pièce pour 4
trompettes solistes, en utilisant selon les cas, les motifs
de Vivaldi ou ceux de Bach. Seules les parties de trompettes du 2ème mouvement sont totalement inventées.
Les motifs des violons, dans un cas, ou ceux des claviers
dans l’autre n’étant pas du tout trompettistiques. Ces
motifs ont servi comme base d’accompagnement sur
lesquels j’ai rajouté les mélodies de trompette. »
Indifférence
Colombo MURENA (1915 – 1971)
Colombo Murena est un accordéoniste et compositeur né
en Italie. Initié à l’accordéon par un oncle, il joue très vite
le répertoire du musette et commence, dès 9 ans, à « faire
les bals », puis les cabarets et les music-halls. En 1949, il
achète un dancing rue de Courcelles, à Paris, le Mirliton,
où viendront parfois faire le bœuf Stéphane Grappelli
et Django Reinhardt. En 1958, il fonde l’Orchestre musette
de Radio Luxembourg avec Marcel Azzola, André Verchuren
et Louis Ledrich. Accordéoniste virtuose au jeu fin et au
phrasé élégant, doublé d’un excellent bandonéoniste,
il fut très tôt attiré par le jazz. Son œuvre Indifférence est
devenue un classique du répertoire.
Une dégustation vous est offerte par
Concerto pour trompette en mi bémol majeur
Jiri Neruda (1708 – 1780)
Jiri Neruda est un compositeur tchèque qui devint célèbre
comme violoniste et compositeur à Prague et en Allemagne.
Une de ses œuvres les plus significatives et les plus
connues est certainement ce concerto pour trompette
en mi bémol majeur écrit à l’origine pour « corno da
caccia » ou cor naturel mais il est rarement joué avec un
autre instrument qu’une trompette en mi bémol ou en
si bémol.
46
47
Nicolas André
Né en 1972, Nicolas André fait
ses premières notes à la trompette
avec son père, Maurice André,
à l’âge de six ans. Après une
formation aux Conservatoires
de Versailles et de Rueil-Malmaison dans la classe d’Eric
Aubier, il entre au Conservatoire de Paris dans la classe de
Guy Touvron. Il effectue avec
sa soeur et son père de nombreuses tournées dans le monde
entier, puis fonde le trio baroque
« Maurice André ». Professeur
au Conservatoire de Valencia,
Nicolas André est actuellement
trompette solo au sein de l’Orchestre de l’Opéra de Pampelune
en Espagne.
Thierry Caens
Né à Dijon en 1958, Thierry
Caens commence par jouer avec
son père, Maurice Caens puis
poursuit ses études musicales
auprès de Maurice André. Après
avoir appartenu à l’Orchestre
de Lyon puis à celui de l’Opéra
de Paris, il est actuellement
directeur des Cuivres Français
et il joue en trio avec André
Cazalet et Michel Becquet. Il est
professeur au CNSM de Lyon
et aime multiplier les rencontres
avec des musiciens issus d’horizons très divers, depuis Jean
48
Ferrat ou Brigitte Fontaine
jusqu’à Michel Plasson, René
Aubry, Jean Guillou ou Richard
Galliano. Il joue également
parfois pour le cinéma. Thierry
Caens est également un compositeur, un arrangeur, et il a été
nommé en 2013 Ambassadeur
Culturel de la Ville de Dijon,
en lien avec la Cité de la Gastronomie et des Vins.
Simon Fournier
Simon Fournier, né en 1973,
fait ses études musicales au
Conservatoire d’Angers puis au
Conservatoire de Paris. Trompettiste, il obtient un Premier
Prix et un Prix de Perfectionnement à l’unanimité auprès de
Guy Touvron puis il se forme au
Département de Préparation aux
Métiers d’Orchestre. Professeur
Certifié, il est également directeur de conservatoire depuis
1999. Trompette solo
de l’American Church in Paris,
il est ponctuellement répétiteur à
Disneyland Paris et depuis 2003
Trompette Solo de l’Orchestre
Symphonique de l’Aube.
Donnant de nombreux concerts
en soliste et dans différentes
formations instrumentales, il
collabore également depuis
2013 aux Battle Voices et autres
concepts avec François Roure
et Chorus Prod.
49
David Guerrier
Bernard SOUSTROT
Guy TOUVRON
Sylvain Cornic
« Un génie, un extraterrestre ! »
a dit de lui Maurice André.
Considéré comme l’un des meilleurs trompettistes au monde,
David Guerrier, né en 1984, qui
maîtrise aussi bien la trompette
que le cor, est un véritable phénomène musical. Vainqueur,
entre autres, du Concours Maurice André à l’âge de 16 ans et
du prestigieux Concours ARD
de Munich, il devient cor solo de
l’Orchestre National de France
sous la direction du célèbre Kurt
Masur puis de l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg. Il a
été élu «Soliste instrumental de
l’année» à deux reprises aux Victoires de la musique et enchaîne
les concerts un peu partout dans
le monde, des tournées en Amérique du sud, au Japon et aux
Etats-Unis et il est invité dans
les festivals les plus prestigieux
tels que les Folles Journées de
Nantes, la Roque d’Anthéron, La
Grange de Meslay, Schwarzenberg, Rheingau. En décembre
2011, il a effectué une tournée
européenne avec l’Orchestre
de chambre du Verbier Festival
et Martha Argerich. Il joue également de la trompette baroque
et a découvert la musique du
20e siècle avec Pierre Boulez.
En 2008, David Guerrier a créé
son propre ensemble de cors,
le Quatuor David Guerrier.
Né à Lyon, Bernard Soustrot
entre au Conservatoire à l’âge
de 9 ans, dans la classe de
Maurice Benterfa où il obtient
quatre ans plus tard une médaille d’or de trompette, de
cornet et de solfège. Puis, en
1971, c’est l’entrée au C.N.S.M.
de Paris dans la classe de Maurice André. Son travail sera
récompensé en 1975 par un 1er
Prix de trompette à l’unanimité. Il commence sa carrière
par le poste de trompette-solo
à l’Orchestre Radio Symphonique de Stuttgart sous la direction de Celibidache, puis en
1976 il devient trompette-solo
au nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France sous
la direction de Gilbert Amy.
En 1981, il décide de se consacrer définitivement à une carrière de soliste et concertiste
international, invité par les
grands orchestres et les grands
chefs. Grand Prix de l’Académie du Disque Français,
il conjugue, à l’expression de
son art, une action de directeur
artistique de festivals et de
professeur au conservatoire.
Il a été promu Chevalier des
Arts et Lettres par le ministre
de la culture, Frédéric Mitterrand.
Guy Touvron, élève de Maurice
André, a très tôt entamé une
brillante carrière, à ce jour
couronnée par 4.500 concerts.
Il a joué avec des orchestres
prestigieux dans les salles les
plus renommées telles que la
Philharmonie de Berlin, Scala de
Milan, Salle Pleyel, Royal Albert
Hall de Londres, Konzertwerein
de Vienne et sous la direction de
chefs tels que Menuhin, Serge
Baudo, Sylvain Cambrelaing,
Jean-Claude Casadesus, Emmanuel Krivine, Claudio Scimone,
etc. Plus de vingt-cinq œuvres
contemporaines ont été écrites
pour lui par Karol Beffa, Charles
Chaynes, Graciane Finzi, Antony Girard, Jacques Loussier,
Alain Margoni, François Rauber.
Parallèlement à sa carrière de
soliste, il est un pédagogue qui a
le souci de transmettre son expérience aux jeunes artistes dans
de nombreuses Master-Class et
Académies.
En retraite du professorat au
Conservatoire Supérieur de Paris
(CNR), il donne actuellement des
cours à la Schola Cantorum. Il a
publié la biographie de Maurice
André : « Maurice André, une
trompette pour la renommée »,
aux éditions du Rocher. Il est
chevalier des arts et des lettres et
officier de l’Ordre National
du Mérite.
claveciniste ayant fondé l’ensemble « Le concert de Philomèle » est également maître
de conférences en littérature
française à l’université Lyon-III,
et il consacre ses recherches aux
rapports entre théâtre et mu
sique sous l’Ancien Régime.
50
Orchestre de Lutetia
& Alejandro Sandler
voir page 26
51
Samedi 13 Août 2016 — 18h & 21h Église St-Marcel
Mozart
Eric
Reynaud
Requiem
Chœur et
orchestre
de l’Ain
Mozart
Meister Musik
Cantate en do mineur
pour chœur et orchestre
Laudate dominum
Cantate pour soprano,
chœurs et orchestre
(extrait des Vêpres solennelles d’un confesseur)
Soliste
Charlotte Müller Perrier
Requiem
1. Introït
2. Kyrie
3. Séquence
Dies Irae
Tuba mirum
Rex tremendae
Recordare
Confutatis
Lacrimosa
4. Offertoire
Domine Jesus Christe
Hostias
5. Sanctus
6. Benedictus
7. Agnus Dei
8. Communion
Valérie Bonnard – alto
Charlotte Müller Perrier —
soprano
Michel Brodard – basse
Rémi Poulakis – ténor
« … le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de
nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition. » Haydn à propos de Mozart.
Cantate en do mineur
pour chœur d’hommes et orchestre
Meister Musik
Peu de certitude quant à l’origine des paroles de cette
cantate funèbre mais beaucoup d’hypothèses. Elle fut
en tout cas composée par Mozart à Vienne en 1785 mais
apparemment sans chœur. D’où viennent les paroles ? Ontelles été ajoutées par la suite ? Par qui ? Il semblerait que sa
composition corresponde à un rituel de passage au 3ème
grade en Franc-Maçonnerie, Mozart étant entré dans la
Franc-Maçonnerie le 14 décembre 1784.
Cantate pour soprano, chœur et orchestre
(extrait des Vêpres solennelles d’un confesseur)
Laudate dominum
Revenu à Salzbourg début 1779 après un périple de 18 mois
qui l’avait mené jusqu’à Paris où il avait triomphé, mais que,
faute de commandes et d’argent, il avait dû quitter après la
mort de sa mère, c’est sans enthousiasme que Mozart s’est
remis au service de Colloredo, prince de Salzbourg. Néanmoins, il composa en cette période des œuvres religieuses
essentielles dont Les Vêpres Solennelles d’un Confesseur
d’où est tiré le Laudate dominum que vous allez entendre.
Jean et Brigitte Massin rappellent, dans leur ouvrage, que
« quand toutes les autres voies lui semblent momentanément interdites, Mozart se souvient volontiers qu’il peut
lui donner un libre cours relatif à l’église. Mais sitôt qu’il
peut s’exprimer ailleurs, il y court. »
sionne profondément Mozart qui va se sentir personnellement concerné par cette Messe. Dans cette œuvre se
retrouvent à la fois la terreur face à la mort et au jugement
dernier, et l’espérance d’un repos éternel dans la lumière
et la miséricorde divine. Ainsi, au sein de l’atmosphère
inquiétante de l’« Introit », ponctuée tour à tour par de
douloureuses octaves descendantes et des rythmes lourdement pointés, l’éclat lumineux et apaisé du court solo de
soprano traduit la douceur de la louange à Dieu. Après le
« Kyrie », s’enchaîne une suite de moments terrifiants ; puis
le « Tuba mirum » convoque les vivants et les morts par son
arpège initial au trombone et les intervalles distendus de
la péremptoire voix de basse ; s’ensuit l’effroi général dans
un tremblement de notes répétées et une angoisse marquée de silences interrogateurs. Enfin, le « Rex tremendae »
fait littéralement voir le naufrage redouté par ses gammes
descendantes en rythmes pointés et ses exclamations au
chœur. C’est alors que la frêle prière vers Jésus, le « Salva me », s’élève. Le même contraste se retrouve dans le
« Confutatis » où la fragile supplication « Voca me » se glisse
entre d’implacables rythmes pointés au chœur accompagnés
par un martèlement obstiné sur des harmonies tendues.
Une dégustation vous est offerte par
Requiem
Tout le monde connaît le mystère qui entoure l’histoire de
la dernière œuvre écrite par Mozart. Une lettre non signée
lui est remise, fin juillet 1791, par un messager inconnu qui
lui demande s’il consentirait à entreprendre la composition
d’une Messe des Morts. Cette démarche étrange impres-
54
55
L’Ensemble Vocal de l’Ain
a vu le jour sous d’heureux auspices à l’automne 2001.
En effet, les choristes recrutés sur audition pour chanter
le Requiem de Gabriel Fauré sous la baguette de Michel
Corboz, se sont ensuite constitués en association pour
continuer l’aventure sous la direction d’Eric Reynaud,
élève du Maître Helvétique, devenu parrain du Chœur. En
2003, ils créent parallèlement un orchestre qui rejoint
régulièrement le chœur pour de nombreux concerts.
Eric Reynaud
né dans la région stéphanoise,
étudie dans différents conservatoires avant d’arriver à Paris où
il rencontre notamment Odette
Gartenlaub, élève de Darius
Milhaud et d’Olivier Messiaen.
C’est dans la classe du célèbre
chef de chœur Michel Corboz
qu’il obtient son prix en 2000
à Lausanne. Il est aujourd’hui
en poste au CRD de Bourg-enBresse. L’Ensemble Vocal de
l’Ain et l’Ensemble Instrumental
de l’Ain, qu’il a créés, lui permettent d’aborder le vaste répertoire de la musique sacrée qu’il
affectionne. Eric Reynaud a
construit un Chœur parfaitement
homogène par la rigueur et
l’exigence demandées à chaque
choriste. Sous sa direction,
le chœur exprime, grâce à la
passion qui l’anime, ce qui
lui donne vie : son âme.
56
Valérie Bonnard
mezzo soprano
étudie le chant au Conservatoire
de Lausanne et obtient ses diplômes d’Enseignement en 1998
et de Virtuosité en 2001.
Parallèlement à ses études musicales, elle étudie l’Histoire de
l’Art et est titulaire d’une Licence
en Lettres. Elle interprète de
nombreuses œuvres sous la direction de Michel Corboz, ainsi
qu’avec M. Hofstetter, J. Nelson,
P. Heras-Casado, H. Holliger,
G. Tourniaire, B. Héritier ou
P. Mayer. Avec le label Mirare,
elle a enregistré la Messe en si
mineur de JS. Bach, ainsi que
Les Sept Paroles du Christ sur la
Croix et le Requiem de Gounod
avec l’Ensemble Vocal et Instrumental de Lausanne, sous la
direction de Michel Corboz.
Charlotte Müller Perrier
soprano
a obtenu le diplôme de virtuosité
du Conservatoire de Lausanne
avec les félicitations du jury.
Lauréate de la bourse Colette
Mosetti et finaliste de plusieurs
prestigieux concours internationaux d’opéra et de musique
sacrée en Italie et en France, elle
s’est récemment illustrée dans
le rôle de Violetta dans Traviata de Verdi. Elle a eu la chance
de travailler avec des chefs tels
Hervé Niquet, Reinhard Goebbel
ou Michel Corboz. Elle a également été invitée à collaborer
avec Maurice Béjart pour son
spectacle La voix humaine et
la danse.
Michel Brodard
basse
Après l’obtention de sa virtuosité de chant au Conservatoire
de Fribourg, avec la mention
« Summa cum laude, avec félicitations du jury », Michel Brodard
s’engage dans une intense carrière de concertiste. Il participe
à de nombreux concerts sous
la direction de grands chefs tels
que Michel Corboz, Igor Markévitch, Edwin Loehrer, Horst
Stein, Yehudi Menuhin, Armin
Jordan, Helmuth Rilling, Michel
Plasson, Philippe Herreweghe,
Jean-Claude Malgoire, Jesus Lopez-Cobos, Neeme Järvi, Marcello Viotti, Fabio Luisi. Son répertoire est très vaste et il chante
aussi bien la musique ancienne
que contemporaine, certains
compositeurs ayant écrit pour
lui. A l’Opéra, il chante Rossini,
Cimarosa, Donizetti, Gluck,
Bizet, Purcell et Britten. Depuis
1997, Michel Brodard enseigne le
chant à la Musikhochschule de
Lucerne.
Rémy Poulakis
ténor
débute ses études de musique
par la pratique de l’accordéon,
puis il suit les cours de l’Ecole
Nationale de Musique du Puy en
Velay. Il obtient son diplôme de
fin d’étude au Conservatoire de
Lyon en classe de piano en 1997.
Musicien complet et éclectique,
il débute le chant en 2001 et
poursuit sa carrière de chanteur
dans des œuvres de Poulenc,
Verdi, Mozart, Bizet ou Puccini sans délaisser pour autant la
musique sacrée sous la direction
d’Eric Reynaud ou de Philippe
Peatier. Il interprète de nombreux oratorios parallèlement
à ses activités d’accordéoniste,
tango Argentin et répertoire
populaire, et de jazzman avec
le big-band Label Equipe ou le
quartet Amachao.
57
Lundi 15 Août 2016 — 20h Église St-Marcel
Shostakovitch
Kiryl
Keduk
Tchaïkovski
Evgeny
Bushkov
Orchestre de chambre
de Minsk
Guy
Touvron
Edvard Grieg
2 mélodies pour orchestre
à cordes, opus 53
1. Norvégien
2. Première rencontre
Dmitri Shostakovitch
3 pièces issues
de la Suite de jazz
Dmitri Shostakovitch
Concerto pour piano
trompette et orchestre
à cordes en do mineur,
opus 35
1. Allegretto
2. Lento
3. Moderato
4. Allegro con brio
Piotr llitch Tchaïkovsky
Sérénade pour cordes
en ut majeur opus 48
1. Pezzo en forma di
sonatina. Andante non
troppo - Allegro moderato (ut majeur)
2. Valse. Moderato. Tempo di Valse (sol majeur)
3. Elegia. Larghetto elegiaco (ré majeur)
4. Finale (Tema russo).
Andante - Allegro con
spirito - Molto meno
mosso - Tempo I - Più
mosso (ut majeur)
Tout le charme de la grande Russie apporté par l’orchestre et par le
choix des œuvres.
Deux mélodies pour orchestre à cordes opus 53
Edgard Grieg (1843 – 1907)
Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes
en do mineur, opus 35
Dmitri Shostakovitch (1906 - 1975)
Ces deux mélodies sont basées sur des chansons écrites
par deux poètes très différents l’un de l’autre. La première,
Le Norvégien, est adapté d’un texte de Vinje, grand poète
lyrique, pionnier de la langue paysanne fondée sur une
veine poétique et un don d’émotion et de rêve, et dont
l’attitude par rapport à la vie avait fortement impressionné
Grieg. Après une période de crise, les poèmes de Vinje lui
avaient donné une nouvelle inspiration, un nouvel élan. La
seconde, Première rencontre, est de Bjornstjerne Bjomson.
Il parle des émotions humaines sur un ton quasiment extatique que l’on retrouve dans certains passages du Journal
de Grieg : « Petit à petit le soleil disparaît comme s’il coulait
dans le sein de la mer, la nuit tire son voile sur la nature tout
autour de nous et une ambiance merveilleusement douce
et lugubre s’installe autour de moi. »
La Suite pour orchestre de jazz n° 2
Dmitri Shostakovitch (1906 - 1975)
est un compositeur russe de la période soviétique et une
figure majeure de la musique du XXème siècle. Toute sa
vie, il devra composer avec les aléas du pouvoir soviétique, souvent très autoritaire, par moments un peu plus
libéral. En 1948, par exemple, il sera sommé de faire son
autocritique et il perdra son poste de professeur. Par
contre, dans les années 60, on assiste à des événements
d’une portée capitale comme l’arrivée de Leonard
Bernstein et de l’Orchestre de New York à Moscou, ou le
retour d’Igor Stravinski après cinquante ans d’absence.
Et, le 30 décembre 1961, l’Orchestre philharmonique de
Moscou joue pour la première fois la 4ème symphonie de
Shostakovitch tandis que des concerts en son honneur
sont donnés un peu partout dans le monde.
La Suite pour orchestre de jazz n° 2 est une œuvre pour
orchestre que Shostakovitch a composée en 1938 en
s’inspirant de thèmes et d’une écriture liés au jazz.
60
Ce concerto a été composé en 1933 et constituait alors la
partition pour clavier la plus importante de Shostakovitch.
Il ne s’agit pas d’un double concerto dans la pure forme
romantique car on ne peut pas dire que les deux solistes
que ce concerto réunit, piano et trompette, dialoguent
réellement ensemble. La trompette tient plutôt ici le rôle,
périlleux, de commenter l’action qui se déroule entre le
piano et les cordes. Le concerto s’ouvre sur un Allegretto
de frottements rythmiques étonnants, comme s’il s’agissait de surprendre l’auditeur avec humour. Au cours du
concerto, on croit reconnaître des thèmes de Mozart et
de Beethoven, l’influence des œuvres concertantes de
Hindemith et de Poulenc. L’écriture pianistique nerveuse
est influencée par Stravinski et Prokoviev ; elle peut aussi
rappeler, par ses brusques changements de caractère,
l’expérience de pianiste de cinéma muet qu’avait connue
Shostakovitch. Quant à la trompette, elle s’inspire des couleurs du jazz et des sonneries militaires. Ce concerto est
travaillé par une ironie sous-jacente qui ont fait dire à certains que la partition avait « des allures de clown sadique ».
Sérénade pour cordes en ut majeur opus 48
Piotr llitch Tchaïkovsky (1840 – 1893)
Contemporain de Grieg, Tchaïkovski est un compositeur
russe dont l’œuvre, d’inspiration plus occidentale que
celles de ses compatriotes contemporains, utilise aussi
les mélodies folkloriques nationales. À partir des années
1880 sa réputation va croissante en Russie mais également
à l’étranger, et de nombreux voyages le mènent dans les
grandes capitales européennes et même aux Etats-Unis
où il participe à l’inauguration du Carnegie Hall. Amoureux
de l’époque classique et de la musique de Mozart en
particulier, Tchaïkovski a sans doute songé aux ouvrages
du musicien salzbourgeois en choisissant le titre de son
61
opus 48 composé en septembre et octobre 1880 même
si ce dernier, contrairement aux ouvrages du XVIIIème
siècle, fut conçu dans un esprit symphonique : « Plus
l’effectif de l’orchestre à cordes sera nombreux, plus cela
correspondra au désir de l’auteur. » écrivit-il sur la partition. En 4 mouvements, la Sérénade débute par un
morceau en forme de sonatine où une introduction lente
précède l’allegro moderato. L’œuvre se poursuit avec une
Valse, danse chère au XIXème siècle et à Tchaïkovski,
d’une grâce et d’une délicatesse où se lit immédiatement
la signature de l’auteur. Le lyrisme est également de mise
dans l’Elégie. Enfin, retour aux racines russes du musicien
dans le Finale, avec son tema russa où, après une introduction andante, résonne un allegro con spirito composé
à partir de thèmes populaires.
Orchestre de Minsk
L’Orchestre de Minsk a été fondé en 1968. En 1975, il a
été proclamé l’un des meilleurs orchestres des Pays de
l’Est au Festival International des orchestres de Chambre
de Vilnius, en Lithuanie, et il a également reçu des récompenses dans plusieurs pays de l’ex URSS. Parmi les
artistes les plus prestigieux qui ont joué avec lui on peut
citer les pianistes Sviatoslav Richter, Paul Badura-Skoda,
Nikolay Petrov, Tatiana Nikolaeva, Mikhail Voskressensky ;
les violoncellistes Mstislav Rostropovich, Natalia Gutman ;
les violonistes Victor Tretyakov, Liana Issakadze ; les
chanteuses Irina Arkhipova et Katia Ricciarelli. L’orchestre
a également joué sous la direction de nombreux chefs
dont Rudolf Barshai, Gennady Provatorov, Vitaliy Kataev.
Il est aussi un laboratoire de création pour de nombreux
compositeurs biélorusses tels Smolsky, Kondrusevich,
Kopytsko, Soltan, Gorelova. Il s’engage, d’autre part, de
façon très intense auprès des enfants musiciens dans
l’apprentissage du jeu en concert.
62
Kyril Keduk (1987)
Kyril Keduk est un biélorusse
qui a étudié à l’Académie de Musique de Danzig. En 2004, il a
gagné en Pologne le 3 ème prix
au concours Arthur Rubinstein
puis des premiers prix dans des
concours à Minsk, Bucarest,
Danzig et Marsala. Il a joué avec
les orchestres de Palerme, Nice,
Florence et également en Israël
et aux Etats-Unis. En 2010, il fut
soliste avec Wladimir Spiwakow
au violon et l’orchestre philharmonique de Russie sous la direction de Thomas Sanderling dans
le cadre du « Kissinger Sommer ».
Evgeny Bushkov
a d’abord été remarqué comme
violoniste. Puisqu’il a gagné,
avec cet instrument, 4 Concours
Internationaux les plus prestigieux. De 2002 à 2009, il a été
chef d’orchestre associé auprès
du State Symphony Orchestra
« Novaya Rossiya » dirigé par
Yury Bashmet. Il collabore aujourd’hui avec des solistes aussi
éminents que Elisso Virssaladze,
Natalia Gutman, Barry Douglas,
Stephen Kovacevich, Debora
Voigt, Maria Guleghina et Guy
Touvron. Depuis 2009, il est
le directeur artistique et le chef
de l’Orchestre de chambre de
Minsk avec lequel il a, depuis,
tourné un peu partout dans le
monde. Après une récente collaboration avec le pianiste légendaire Paul Badura-Skoda, celui-ci a écrit : « Evgeny Bushkov
est un des meilleurs chefs d’orchestre avec lesquels j’ai joué ces
dix dernières années. »
Guy Touvron voir page 51
Une dégustation vous
est offerte par
63
Dimanche 18 Sept 2016 — 20h Farinier des Moines
Orient
Jordi
Savall
Jordi Savall
lire d’archet
vièle
rebab
Driss el Maloumi
oud
Pedro Estevan
percussion
Occident
Pedro
Estevan
Driss el
Maloumi
Dans le cadre des journées du patrimoine, en co-production
avec le Centre des Monuments Nationaux et l’Abbaye de Cluny.
Ce concert est né sous l’impulsion de François-Xavier
Verger, Administrateur de l’Abbaye de Cluny, qui a toujours
rêvé de recevoir Jordi Savall à l’Abbaye de Cluny. Et il a
insisté pour que ce soit avec le programme : Entre l’Orient
et l’Occident, un dialogue des âmes ?
Pourquoi ces choix ?
Nous sommes allés lui poser la question :
Parce que Cluny est une communauté monastique qui,
dès sa fondation, s’est tournée vers l’Orient. Effectivement
dès l’an 1000 les clunisiens accompagnent la propagation
du monde latin en Orient puisqu’ils sont présents à
Jérusalem, au Mont Thabor et à Byzance. Et Pierre le
Vénérable, abbé de Cluny de 1122 à 1156, est le premier
à faire traduire le Coran en latin pour comprendre de
quoi il s’agit. Car il recommande, plutôt que de se lancer
dans des croisades, d’établir des débats argumentés avec
les théologiens des autres religions. Donc cette proposition musicale de Jordi Savall, une rencontre entre Orient
et Occident, a vraiment sa place ici, dans ce lieu qu’est
l’Abbaye de Cluny.
Orient – Occident
un dialogue des âmes
Jordi Savall rêve d’un monde où les différentes cultures et
religions cohabiteraient en paix et pense que la musique
doit concourir à répandre cette vision tout autant que des
discours intellectuels. Au XVe siècle, avec l’écroulement
de Byzance, Orient et Occident se séparent. La Méditerranée, antique berceau culturel commun, devient lieu de
bataille, de barrières mentales et spirituelles. Subtilement
rassemblées par Jordi Savall, les pièces de ce programme nous invitent à aller bien au-delà d’un dialogue
des cultures et des croyances : vers un dialogue des âmes
à partir des traditions juive, musulmane et chrétienne.
Écouter ces chants et ces musiques d’Orient et d’Occident
nées à des époques et en des terres diverses, n’est pas
66
une expérience ordinaire. Parce qu’à l’émotion esthétique
vient s’ajouter un sentiment plus intense encore, celui de
communier avec une humanité réconciliée.
Jordi Savall
Jordi Savall, né en 1941 à Igualada
en Catalogne, est une personnalité musicale parmi les plus
polyvalentes de sa génération.
Depuis plus de cinquante ans, il
fait connaître au monde des merveilles musicales laissées dans
l’obscurité, l’indifférence et l’oubli. Ses activités de concertiste,
de pédagogue, de chercheur et
de créateur de nouveaux projets,
tant musicaux que culturels,
le situent parmi les principaux
acteurs du phénomène de revalorisation de la musique historique.
Il a fondé avec sa femme, Montserrat Figueras, les ensembles
Hespèrion XXI (1974), La Capella Reial de Catalunya (1987)
et Le Concert des Nations (1989)
avec lesquels ils ont exploré et
créé un univers d’émotion et de
beauté qu’ils ont diffusé dans le
monde entier et que Jordi Savall
continue à proposer malgré le
décès de son épouse en 2011.
Une des dates fondamentales
pour la reconnaissance de son
travail fût sa participation au
film d’Alain Corneau, Tous les
Matins du Monde, en 1991,
récompensé par un César pour
la meilleure bande son. Il a
également créé, en 1998, avec
Montserrat Figueras, son propre
label discographique Alia Vox.
Au fil de sa carrière, il a enregistré et édité plus de 230 disques
piochant aussi bien dans répertoires médiévaux, renaissants,
baroques que classiques, avec
une attention particulière au patrimoine musical hispanique et
méditerranéen. Ce travail a été
récompensé par de nombreux
prix comme plusieurs Midem
Awards, des International Classical Music Awards et un Grammy Award. Par contre, en désaccord avec la politique culturelle
du gouvernement espagnol, il
a refusé, en 2014, le Prix national de Musique que le ministère
voulait lui décerner. Dans une
lettre publiée sur Facebook,
il relève « le dramatique désintérêt et la flagrante incompétence
en matière de défense et de promotion des arts et de leurs créateurs »
du Ministère et exprime ainsi les
deux sentiments qu’il a ressentis
à l’annonce du prix : « une grande
joie pour une reconnaissance
tardive » mais aussi, et surtout
67
« une immense tristesse de sentir
que je ne pouvais pas accepter ce
prix sans trahir mes principes et
mes convictions les plus intimes ».
En 2008, il est nommé Ambassadeur de l’Union Européenne
pour un dialogue interculturel et,
aux côtés de Montserrat Figueras, « Artiste pour la Paix », dans
le cadre du programme « Ambassadeurs de bonne volonté »
de l’UNESCO. Jordi Savall démontre que la musique ancienne
n’est pas nécessairement élitiste,
mais qu’elle peut intéresser un
large public. Et, comme l’a dit
le critique Allan Kozinn dans
le New York Times en 2005, son
travail infatigable en concerts et
enregistrements « n’est pas simplement une récupération musicale mais plutôt une réanimation
créative ».
68
Driss El Maloumi
né en 1970 à Agadir, au Maro,
est un oudiste réputé, surnommé
« l’enchanteur du oud ». Après
une enfance sans soucis, il obtient
en 1993 un master en littérature
arabe à l’Université Ibnou Zohr
d’Agadir sur une approche philosophique de la musique. À côté
de cela, il reçoit une très solide
formation musicale classique
arabe et occidentale.
Driss El Maloumi croise le chemin d’artistes internationaux tels
que Jordi Savall, Pierre Hamon,
Keyvan Chemirani en Iran,
Françoise AtlanOmar Bachir
en Iraq, Carlo Rizzo en Italie et
Alla en Algérie, que ce soit en
musique ancienne, traditionnelle
ou classique. Il a également été
partenaire du trompettiste de
jazz Paolo Fresu. Il a joué aux
côtés de grands poètes tels que
Abdelatif Lâabi au Maroc et
Adonis en Syrie. Il a réalisé en
2000 l’album de jazz Tawada
coécrit avec l’artiste français
Alban Darche. Cet album a été
distingué de 4 étoiles par Jazzman magazine. Il a également
participé aux enregistrements
de l’album « Noches » de la
chanteuse française d’origine
séfarade Françoise Atlan qui a
obtenu un « Choc » du Monde
de la Musique et a collaboré à
plusieurs albums de Jordi Savall et de Montserrat Figueiras.
Multipliant les compositions
en solo, en duo ou en trio avec
percussions, Driss El Maloumi
ancré dans la tradition harmonique et ornementale d’Orient,
en synthétise les couleurs, amazigh, berbères ou andalouses,
cultivant la nuance qui fait la
différence, flirtant aussi avec
le blues. On apprécie la variété
et la modernité de ses modes
de jeu ainsi que la subtilité d’un
musicien qui se révèle moins
dans la démonstration de virtuosité que dans l’élégance du son
et la volubilité du swing
Pedro Estevan
est un percussionniste espagnol
autant versé dans la musique
médiévale ou baroque, que les
musiques du monde. Il a étudié
la percussion au Conservatoire
de Madrid, puis à Aix-en-Provence avec Sylvio Gualda. Il
s’est également formé auprès
de Doudou Ndiaye Rose et de
Glen Velez. Il est membre fondateur du « Groupe de Percussions de Madrid », et joue avec
l’Orchestre national d’Espagne,
la Radio Télévision espagnole,
l’Orchestre symphonique de Madrid, Gulbenkian, l’Orchestre du
XVIIIe siècle, l’orchestre Reine
Sophie, Koan, les Sacqueboutiers de Toulouse, Paul Winter
Consort, Camerata Iberia,
Anleut Música, Ensemble La
Romanesca, le Chœur de
chambre Accentus, Sinfonye,
La Real Cámara, l’Ensemble baroque de Limoges et Hespèrion
XX, Le Concert des Nations,
The Harp Consort, SEMA, Rarafonâa, Grupo Círculo, Orquesta
de las Nubes, PAN-KU Percusión.
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Frédéric Delmas, chargé de communication
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Rue Porte de Paris
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