Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne
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Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne
Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne s r , s e i h m a C Vive les maths ! et ne boudons plus les problèmes de piquets, de clôture et de pré puisque grâce à cette merveilleuse science, le Festival Musical des Grandes Heures de Cluny fêtera, deux années de suite, le chiffre 50. Effectivement si 2016 marque la 50ème édition du Festival, 2017 le verra fêter son 50ème anniversaire, son Jubilé. Les Grandes Heures peuvent s’enorgueillir d’être un des plus vieux festivals en France ce qui prouve bien sûr son excellence 3 mais aussi sa combativité. Il a su, à travers vents et tempêtes, résister et vous offre aujourd’hui deux millésimes exceptionnels à la suite : voilà de quoi nous réjouir ! Pour le programme 2016, un mot nous a menés, celui d’ambition au sens que lui donnait Hugo lorsqu’il écrivait que « les magnifiques ambitions font faire les grandes choses ». – Ambition de vous offrir un concert entièrement consacré à Beethoven. – Ambition de réunir 6 grands solistes pour une soirée autour de la trompette. – Ambition de faire venir à Cluny un orchestre à cordes reconnu internationalement, celui de Minsk, la réputation des musiciens russes n’étant plus à faire en ce qui concerne la qualité légendaire de leurs cordes. Comme d’habitude, nous vous accueillerons dans différents lieux de l’Abbaye de Cluny : le transept, le cloître, le farinier, grâce à l’excellente collaboration qui continue à nous unir à Monsieur François-Xavier Verger, Administrateur du Centre des Monuments Nationaux, à Monsieur Laurent Arnaud, Directeur de l’Ensam et à Monsieur Laurent Chabot, Directeur de l’Ecole Intercommunale de Musique et Danse du Clunisois. Et deux concerts seront également donnés à l’église Saint-Marcel dont nous apprécions toujours l’acoustique parfaite. à notre rattachement au Festival Musical des Grands Crus de Bourgogne. Je remercie les nombreux partenaires qui nous apportent leur concours, la Région de Bourgogne Franche-Comté, le Conseil Départemental de Saôneet-Loire, France-Musique, France-Inter, Radio Classique, le JSL, France 3 Bourgogne, la municipalité de Cluny et ses services techniques, la Communauté de Communes du Clunisois, la Sacem, la Spedidam, les mécènes annonceurs de notre programme, la presse et les médias qui communiquent pour nous, et les nombreux amis et membres bénévoles de notre association qui veillent au bon déroulement du festival. Que la musique, une fois encore, ensoleille votre vie, lui apporte émotions et sensations, l’émerveille. Le président, Guy Touvron Président d’honneur Michaël Levinas, Membre de l’Institut Nos fidèles partenaires, des viticulteurs bourguignons régionaux, sous les auspices du B.I.V.B., inviteront les auditeurs, après chaque concert, à venir déguster leurs meilleurs crus. Une occasion chaleureuse de rencontre avec les artistes et qui donne tout son sens 4 5 Grandes Heures de Cluny Programme Saison 2016 Juin Présentation du Festival par Guy Touvron et Fortissimo Spedidam, avec Thomas Enhco, piano et Vassilena Serafimova, marimba Samedi 18 juin 17h30 Cloître de l’Abbaye Août Juillet La trompette dans tous ses éclats Avec Nicolas André, Thierry Caens, David Guerrier, Simon Fournier, Bernard Soustrot et Guy Touvron Orchestre de Lutetia, direction Alejandro Sandler Vivaldi, Bach, Levinas Jeudi 11 Août 20 h Cloître de l’Abbaye Ensemble vocal Beatus chants grégoriens et byzantins Jeudi 28 juillet 20 h Transept de l’Abbaye Août Concert Beethoven Orchestre Symphonique de Lutetia, sous la direction d’ Alejandro Sandler. Soliste Frank Braley, piano. Ouverture de Coriolan, Concerto pour piano n° 4, 7ème symphonie Vendredi 5 août 20 h Cloître de l’Abbaye Quatuor Ludwig Dana Ciocarlie, piano Haydn, Schumann, Dvorak Samedi 6 août 20 h, Farinier des Moines 6 Orchestre et chœurs de l’Ain direction Eric Reynaud Meister Musik, Laudate dominum Requiem de Mozart Samedi 13 août 18h00 et 21h00, Eglise Saint Marcel Orchestre de chambre de Minsk sous la direction de Evgueni Buchkov, Kiryl Keduk, piano, Guy Touvron, trompette Shostakovitch, Tchaïkovski Lundi 15 août 20 h, Eglise Saint Marcel Septembre Orient Occident Jordi Savall, gambiste Dans le cadre des journées du patrimoine, en co-production avec le Centre des Monuments Nationaux et l’Abbaye de Cluny, l’événement de l’année 2016 Dimanche 18 septembre 20 h, Farinier des Moines de l’Abbaye 7 Samedi 18 Juin 2016 — 17h30 Cloître de l’Abbaye (entrée libre) Ouverture Thomas Enhco Fortissimo Spedidam Vassilena Serafimova Guy Touvron J.S. Bach Adagio et Fugue de la 1ère sonate pour violon solo en sol mineur, BWV 1001 1. Adagio 2. Fuga (Allegro) 3. Siciliano 4. Presto W.A. Mozart Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 448 1. Allegro con spirito 2. Andante 3. Molto Allegro Thomas Enhco Eclipse Vassilena Serafimova & Thomas Enhco Variations sur un chant traditionnel bulgare Dilmano, Dilbero Camille Saint-Saëns Aquarium, extrait du Carnaval des animaux Astor Piazzolla Le Grand Tango Ce concert a été concocté comme un hommage à la jeunesse : jeunesse des artistes et jeunesse clunisoise qu’ils ont initiée à la musique. Adagio et Fugue de la 1ère sonate pour violon solo en sol mineur, BWV 1001 J.S. Bach (1685 – 1750) Cette première sonate appartient à un ensemble de trois sonates et de trois partitas qui furent composées par Bach en 1720 alors qu’il était employé comme maître de chapelle à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen. Le prince est lui-même un brillant musicien qui joue du clavecin, du violon et de la viole de gambe et il traite les musiciens comme ses égaux. Période fertile pour Bach qui écrira également les Concertos brandebourgeois, le Double concerto pour violon et les Suites pour violoncelle seul. Chaque sonate est composée de quatre mouvements avec une alternance de tempos lent-rapidelent-rapide et une fugue pour le deuxième mouvement. C’est le schéma classique de la sonate dans la tradition de Corelli. Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 448 la musique classique développait plus positivement le cerveau que les autres musiques et permettait d’élargir la conscience dans les domaines espace-temps. Aquarium, extrait du Carnaval des animaux Camille Saint-Saëns (1835 – 1921) Parenthèse dans l’œuvre du musicien, Le Carnaval des animaux est une suite musicale pour orchestre que Saint-Saëns a composée en Autriche en 1886, pour un concert de mardi gras. Son but était de faire rire sans tomber dans la puérilité. Mais le compositeur en interdit ensuite l’exécution publique de son vivant. Cette œuvre s’inscrit dans une tradition française de pastiche musical sous couvert de description animale. Aquarium, qui est la 7ème pièce de l’ensemble — « De la baleine à la sardine et du poisson rouge à l’anchois dans le fond de l’eau chacun dîne d’un plus petit que soi... » — développe un thème tournoyant et scintillant, évoquant à la perfection le monde des contes de fées et pays imaginaires. W.A. Mozart (1756 – 1791) La Sonate pour deux pianos en ré majeur, KV 448, est une œuvre de Mozart composée en novembre 1781 à Vienne quand il avait 25 ans. Seule œuvre de Mozart écrite pour deux pianos, c’est un pur moment d’allégresse qui suit la forme stricte d’une « Sonate Allegro » en trois mouvements : Allegro con Spirito, Andante et Allegretto Molto. La sonate a été écrite pour un concert que Mozart donnait avec une de ses élèves, la pianiste Josepha von Aurnhammer. Au commencement, les deux pianos se partagent la mélodie puis, dès lors que le thème est exposé, les deux interprètes la jouent simultanément et on ressent, dans l’écriture, un jeu de dialogue tendre et complice qui doit être à l’image de la relation qui unissait Mozart et cette élève. Pour la petite histoire, cette sonate fut à l’origine du phénomène baptisé « l’effet Mozart » ; suggérant que 10 Le Grand Tango Astor Piazzolla (1921 – 1992) Astor Piazzolla, compositeur argentin, est considéré comme le musicien le plus important de la seconde moitié du XXème siècle pour le tango. Dans les années 60, il crée un Quinteto avec violon, piano, guitare électrique, contrebasse et lui au bandonéon, en s’entourant des musiciens emblématiques de la scène du tango à Buenos Aires. Ce quinteto est la formation parfaite pour lui, et il écrit alors la majeure partie de son œuvre. Sa musique se détache de plus en plus de la forme standard du tango populaire puisqu’il s’applique à faire une synthèse du tango des années 1940 en y insérant les éléments progressifs de la musique néoclassique des années 1940 : Bartok, Stravinski, et du Jazz Hard-Bop. Il créera ensuite d’autres formations mais, en 1979, il renoue avec son 11 quinteto et c’est à cette période qu’il écrira la sonate Le Grand Tango pour violoncelle et piano, pour Rostropovitch qui en fera la création deux ans avant la mort de Piazzolla avec Martha Argerich au piano. Toutes les œuvres classiques de ce programme sont évidemment des transcriptions. Fortissimo SPEDIDAM La SPEDIDAM Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes Interprètes de la Musique et de la Danse propose une rapide information sur les droits des artistes-interprètes relatifs au code de la propriété intellectuelle, sur la perception et la répartition de ces droits, ainsi que sur les enjeux économiques, sociaux et culturels du secteur. Et nous savons tous combien ces enjeux sont cruciaux en ce moment. 12 Un duo piano et marimba Thomas Enhco Vassilena Serafimova Qu’ont fait les fées en 1988 ? Elles se sont penchées sur le berceau de Thomas Enhco puisqu’il a la chance de naître dans une famille d’artistes renommés – il est notamment le petit–fils du chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus – et d’avoir pour beau-père Didier Lockwood qui lui permettra, très jeune, de participer au Festival de Jazz de Juan Les Pins. Pianiste, violoniste et compositeur, Thomas Enhco sort son premier album, Esquisse, en 2006 et, la même, année, il est élu Talent du Fonds d’Action Sacem. Il fait le tour du monde en 2011 avec son trio accueilli sur les scènes jazz et classique. En janvier 2012, il remporte le FIPA d’Or de la Meilleure Musique de Film et enregistre, à New York, un album en trio avec Jack DeJohnette et John Patitucci. Son dernier opus, Fireflies, sorti en 2012, est entièrement composé d’oeuvres originales. Il tourne dans le monde entier en trio, duo et solo. L’année 2014 est marquée par l’enregistrement de son premier album en solo ainsi que par la création de Signs of Life, une oeuvre que le compositeur américain Patrick Zimmerli a dédiée au duo qu’il forme avec la percussionniste classique bulgare Vassilena Serafimova. Celle que Thomas Ehnco baptise « mon âme sœur musicale », Vassilena Serafimova a commencé par suivre la classe de percussion de son père en Bulgarie avant de continuer sa formation au CNSM de Paris et à la Julliard School de New-York. Elle a obtenu le premier prix de la « World International Marimba Competition » en Allemagne, le prix spécial de la Spedidam, et a été « Musicienne de l’année » en 2009 en Bulgarie. Invitée à donner des récitals et des master class en Europe, en Asie, Amérique du Nord et en Amérique Centrale, Vassilena a joué en soliste au Carnegie Hall à New York en 2014. Elle a sorti son premier disque, Percussion, en 2012. Mais savez-vous bien ce qu’est un marimba. C’est un genre de xylophone qui s’est surtout répandu dans certains pays d’Amérique latine. Il est composé d’un clavier, posé sur un support, que l’on dit progressif car les lames sont de moins en moins larges au fur et à mesure que l’on va de la gauche (notes graves) à la droite (notes aigües), et il se joue debout à l’aide de baguettes. Vassilena Serafimova joue sur un marimba d’Adams Alpha Series Marimba. 13 Jeudi 28 Juillet 2016 — 20h Transept de l’Abbaye Chants Chant Byzantin Georges Abdallah Chant Persan Taghi Akhbari Ensemble vocal Beatus direction Jean-Paul Rigaud Chant Grégorien Ensemble Beatus avec Jean-Paul Rigaud Stephan Olry Renaud Bres baryton direction artistique ténor baryton basse Lux Lucis Chants de lumière Byzantins & Grégoriens Avons-nous choisi ce concert ou bien n’est-ce pas plutôt le transept de l’abbaye qui nous l’a naturellement imposé ? 14 Lux Lucis Jean-Paul Rigaud Lux Lucis, comme son nom l’indique, est un programme qui propose des chants issus de plusieurs fêtes évoquant la lumière : Noël, Pâques ou encore la fête de Saint-Jean l’évangéliste. Mais, à côté de chants connus comme l’introït de Pâques ou l’Alleluia Dies sanctificatus, plusieurs autres pièces viennent traduire l’attachement du groupe pour les répertoires antérieurs au grégorien, à savoir le chant vieux-romain ou encore l’ambrosien, vestiges de temps où les traditions grecques et latines étaient en dialogue. Les premières polyphonies de St Martial de Limoges ou de l’Ecole Notre Dame de Paris, elles directement issues du répertoire grégorien, encadrent des pièces monodiques. D’autre part, la présence de deux chantres de tradition orientale, Taghi Akhbari et Georges Abdallah, permet de découvrir, sur ce même thème de la lumière, la richesse des répertoires byzantin et persan et d’actualiser le dialogue entre ces trois grandes traditions de chant sacré. La participation de Taghi Akhbari et de Georges Abdallah à l’interprétation du chant grégorien, et celle des chanteurs de Beatus pour le chant byzantin ajoutent à cette rencontre une dimension essentielle de l’art du chantre : celle du partage et de l’improvisation. Baryton et directeur artistique de l’Ensemble Beatus, JeanPaul Rigaud a fait ses études de chant lyrique au conservatoire de Viry-Chatillon (classe d’Odile Pietti), et s’est perfectionné auprès de Lise Arseguay et Xavier le Maréchal. Passionné par l’interprétation des musiques médiévales, il est engagé par l’ensemble Organum (Marcel Pérès, 1989) avec lequel il a enregistré et effectué de nombreux concerts en France et à l’étranger, puis par l’ensemble Perceval (Guy Robert) pour lequel il enregistre le répertoire des trouvères et troubadours. Il a consacré une grande partie de son temps à l’activité de concertiste avec l’ensemble Diabolus in Musica et a enregistré avec cet ensemble de nombreux disques, tous salués par la critique musicale (Diapasons d’or, Choc du monde de la musique, 10 de Répertoire, 5 de Goldberg). Avec l’ensemble Jacques Moderne, il a enregistré deux CD Plain-Chant baroque et orgue sous la direction de Jean-Yves Hammeline. Il a fait également partie de l’ensemble Sequentia avec lequel il a chanté aux Etats-Unis, et au Québec. Il a participé à la création du spectacle « Le Tournoi de Chauvency » mis en scène par L’ensemble Beatus créé en 2005, est localisé en Région Limousin. Il a pour vocation la diffusion d’œuvres musicales du Moyen Âge dans une perspective contemporaine, c’est-à-dire que l’objectif de cet ensemble n’est pas une reconstitution de ce qui a pu avoir lieu à l’époque car « la reconstitution historique en musique, je n’y crois pas », affirme Jean-Paul Rigaud, son chef. Mais nous nous servons du matériel médiéval et baroque pour en faire quelque chose d’actuel. Nos programmes sont souvent en lien avec le Moyen-Orient car de nombreux rapprochements sont possibles entre notre tradition médiévale et la leur. Par exemple, les deux se placent du côté de l’oralité, les manuscrits n’étant là que comme aides mémoire ». 16 Franscesca Lattuada pour une production à l’Arsenal de Metz. Il a fondé, en 2005, l’ensemble Beatus, et il est également enseignant d’art lyrique au C.R.D. de Guéret, responsable de la classe de chant grégorien et paléographie musicale au département de musique ancienne du CRR de Tours et dirige l’Ensemble Vocal Départementale de la Creuse depuis 2012. La critique musicale a salué son travail par plusieurs Diapasons d’or et Diapason d’or de l’année, Choc du Monde de la Musique, 10 de Répertoire , ffff de Télérama. Georges Abdallah Georges Abdallah est né au Liban en 1982. Dès son plus jeune âge, il chante les chants orientaux. Il étudie au Conservatoire du Liban et se produit régulièrement en tant que soliste dans son pays. Mais tout petit, il se nourrit également de la tradition byzantine de l’Eglise grecque melkite catholique à laquelle il appartient et chante dans cette tradition. Il travaille aux côtés du Père Makarios Haidamous et dans la Chorale Jeunesse du Sauveur. Installé en France depuis 2005, ses activités sont multiples : chanteur, chef de chœur et musicologue, il s’attache à faire vivre le chant traditionnel libanais et byzantin. Sa voix 17 chaude et son timbre unique en font l’un des jeunes spécialistes de la musique orientale en France aujourd’hui. Taghi Akhbari Taghi Akhbari découvre la technique vocale occidentale dans les années 80 et prend des cours de chant lyrique avec des artistes de l’Opéra de Tours. Dans le même temps, il fréquente les cours de chant sacré auprès des maîtres de la musique persane. Ceci lui permet de conjuguer la technique occidentale et la sensibilité orientale. Il a de nombreux concerts à son actif, à l’Opéra de Varsovie, l’Abbaye de Royaumont, Venise, au Théâtre de l’Athénée à Paris, à l’Opéra de Bruxelles, au Festival International de Vivonne, au Festival de Fès, etc. Depuis 2007 il chante avec l’ensemble Douce Mémoire dirigé par Denis Raisin Dadre dans des programmes qui mêlent musique baroque et musique persane. Le cd auquel il a participé, Laudes et chant soufis, a remporté un Diapason d’Or en septembre 2009. 18 Stephan Olry Renaud Bres Titulaire d’une licence de musique, Stephan Olry se forme au chant lyrique auprès de Malcolm Walker et de Marie Kobayashi, et obtient un diplôme d’études musicales au CRR de Colmar, dans la classe de Francis Jeser, avant de se perfectionner avec Chantal Mathias. Il s’initie également au théâtre et à la danse. Il se produit en tant que soliste avec une prédilection pour le théâtre musical. Tour à tour Pauvre Matelot dans l’opéra éponyme de Darius Milhaud, Théière et Petit vieillard dans L’enfant et les sortilèges de Ravel, il interprète avec bonheur les évangélistes de la Passion selon Saint Matthieu de Bach ou de l’Histoire de la Nativité de Schütz. Depuis 2010, il collabore avec le pianiste Domingos Costa pour le lied et la mélodie et a interprété notamment le Winterreise de Schubert. Il participe à de nombreux concerts et spectacles avec des ensembles tels que Solistes XX, Beatus, Convivencia, ou encore Les Cris de Paris. Ses engagements l’ont amené à se produire partout en Europe, aux Etats-Unis, au Sénégal, en Russie et en Jordanie. Percussionniste de formation, Renaud Bres, né en 1987, débute le chant choral sous la direction de Patrice Baudry au jeune chœur du C.R.R. de Montpellier dans lequel il interviendra plus tard en tant que soliste. Il commence alors des études de chant lyrique auprès d’Elene Golgevit avant de se rendre à Paris où il étudiera aux côtés de Mireille Alcantara. L’année suivante il est reçu au Centre de Musique Baroque de Versailles, où il parfait son expérience de chœur et de soliste auprès d’Isabelle Desrochers et Viviane Durand ainsi que grâce à Olivier Schneebeli et d’autres chefs d’orchestres dont Hervé Niquet, Christophe Rousset et Jérémie Rhorer. Durant sa formation, il est notamment intervenu en tant que soliste dans Tancrède de Campra, Judith et la Pastorale H.483 de Charpentier (Château de Versailles), ainsi que dans les Goûts Réunis (Programme Bach, Purcell, Charpentier) au National Center of Performing Arts de Pékin. Renaud Bres travaille régulièrement avec l’ensemble Correspondances (dir. Sébastien Daucé), les Cris de Paris (dir. Geoffroy Jourdain), l’ensemble Beatus (dir. Jean-Paul Rigaud), l’ensemble Chronochromie (dir. Jean-Michel Hasler). Une dégustation vous est offerte par 19 Vendredi 5 Août 2016 — 20h Cloître de l’Abbaye Ludwig Orchestre Lutetia van Frank Braley Beethoven Ouverture de Coriolan en do mineur, opus 62 Concerto pour piano et orchestre n° 4, opus 58 en sol majeur 1. Allegro moderato 2. Andante con moto 3. Rondo vivace Frank Braley piano Apothéose de la Danse 7ème Symphonie en la majeur, opus 92 1. Poco sostenuto vivace 2. Allegretto 3. Scherzo : Presto Assai meno presto Presto 4. Allegro con brio Beethoven 20 Un concert Beethoven parce que, comme le dit Romain Rolland : « Il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne. » Beethoven (1770 – 1827) le premier solitaire Si on peut parler de « révolution Beethoven » c’est parce qu’avec lui, ce n’est plus la musique qui parle par un homme, c’est un homme qui parle par la musique. À la notion de l’art au service de la société il va substituer la notion de l’art pour l’art. L’artiste beethovénien n’écrit pas ce que son public attend de lui mais il écrit ce qu’il veut imposer à son public. « Avant Beethoven on écrivait pour l’immédiat, et après lui on écrit pour l’éternité. » note Alfred Einstein qui poursuit : « Beethoven préfère écrire contre son temps que pour lui. » La destinée de Beethoven, adepte des idées révolutionnaires françaises, le situe à la jonction entre le classicisme, dont il représenta l’aboutissement, et le romantisme dont il favorisa l’éveil. Entre ces deux tendances de l’art s’impose la grandeur d’un génie qui exerça une influence libératrice sur la pensée musicale. Entre une mère rongée de l’intérieur et un père à la dérive, Beethoven n’eut pas réellement d’enfance mais très vite le talent du musicien rayonne au-delà du cercle familial et amical. Il part à Vienne à 22 ans, ville où il vécut quasiment toute sa vie et où il est très bien accueilli par l’aristocratie. Il y rencontre d’éclatants succès comme pianiste. Il compose beaucoup pour cet instrument, sonates, trios, concertos et également ses premiers quatuors. De 1804 à 1812 il domine la scène viennoise, écrivant de nombreuses partitions, dont six de ses symphonies, de la 3 à la 8, de nouveaux quatuors à cordes, des sonates dont l’Appassionata, ainsi que son unique opéra, Fidelio, qui chante l’amour conjugal et la liberté. Beethoven, lui, ne se maria jamais et s’il ne s’en consola pas il fut très souvent amoureux de femmes inspiratrices, la plupart du temps des élèves. Après une période de relative stérilité, un renouveau créateur décisif se manifeste à partir de 1817 au cours duquel il compose notamment sa 9ème Symphonie et ses 5 derniers quatuors. Dès 1798, il n’a pas 30 ans, Beethoven connait des crises de surdité. Cette tragédie contribuera à le populariser car 22 comment ne pas s’émerveiller devant ce prodige — un musicien sourd ! — et Hugo lui-même s’exclamera : « Il semble qu’on voie un dieu aveugle créer des soleils. » Si Beethoven vit cette tragédie comme terrible sur le plan de la vie sociale et amoureuse, il ne l’a jamais ressenti comme une entrave sur le plan de la création car, de sa première à sa dernière œuvre, et de plus en plus au fil du temps, la cérébralité l’emporte chez lui sur la sensualité des sons. L’œuvre se forge dans son cerveau et dans son cœur, au prix d’une longue recherche qui peut se poursuivre pendant des années. Sa musique ne pulvérise pas les formes qui existent, elle les dynamise, elle leur confère une énergie auparavant insoupçonnée. Assister en concert à une œuvre de Beethoven c’est vivre un bout de l’itinéraire d’un individu qui nous atteint au cœur en ne cessant de nous parler de lui. C’est l’écouter nous dire : « Je veux saisir le Destin à la gueule ; il ne réussira pas à me courber tout à fait. » L’ouverture de Coriolan en do mineur, opus 62 On doit à Shakespeare une pièce intitulée Coriolan mais c’est d’une tragédie datant de 1804 et signée de Heinrich Joseph von Collin, poète à la cour de Vienne, que Beethoven s’inspira pour composer cette ouverture en 1807. L’histoire de Coriolan est celle d’un général romain banni qui appelle les Volsques à la rébellion et à rompre le traité avec Rome. Lorsque les troupes, menées par Coriolan, menacent Rome, les matrones romaines, dont l’épouse et la mère de Coriolan, sont envoyées pour le dissuader d’attaquer. Coriolan fléchit, ramène ses troupes aux frontières du territoire romain et se suicide. L’ouverture de Coriolan, par sa puissance expressive et dramatique, est une des œuvres les plus caractéristiques du style dit « héroïque » du compositeur. Deux thèmes principaux se dégagent de cette ouverture ; le premier, véhément et puissant, représente la volonté farouche et la détermination de Coriolan ; le compositeur met là 23 les vents à contribution pour rendre cette énergie intense qui est l’emblème de l’ouverture ; le second, apaisé et chaleureux, symbolise les prières des femmes. Les deux thèmes se succèdent dans l’exposition et la réexposition donnant l’impression d’une hésitation. La coda conclut l’œuvre par une dissolution du premier thème, évocation intense du sacrifice de Coriolan. Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur, opus 58 Le Concerto n° 4 de Beethoven, qu’il écrivit en 1806, est singulier et pas seulement parce que, pour la première fois dans l’histoire du concerto pour piano, le piano commence à découvert, nu, face au silence de l’orchestre, en exposant passionnément le thème qui va circuler dans toute l’œuvre et que les cordes reprennent ensuite sur la pointe des pieds. Mais aussi pour sa nature lyrique et profonde, ce sentiment d’improvisation quasi-permanent qu’il dégage, cette façon d’aller en méandres, de ruisseler de tendresse et de magie sonore. Par là il dépasse totalement le modèle mozartien, posant la question même de la forme du concerto, semblant peser et soupeser les présences respectives du piano et de l’orchestre, alternant puis mêlant les solos et les tuttis qui se font complice de l’orchestre et non pas rappel à l’ordre du soliste. Dans cette alchimie entre le lyrisme du piano et la respiration complice de l’orchestre on peut dire que naît vraiment le concerto romantique. C’est Beethoven lui-même, pourtant déjà muré dans sa surdité, qui créa cette œuvre en 1808. en même temps que la 8ème, car Beethoven travaillait toujours sur deux symphonies en même temps. De forme strictement classique, c’est une composition sans message autobiographique et sans intentions descriptives. Beethoven semble tourner le dos aux affres des questions existentielles des symphonies précédentes pour revenir à une musique moins cérébrale qui peut faire penser à la danse ou aux folles soirées de Vienne. C’est Beethoven lui-même qui dirigea la première de cette symphonie, à Vienne, le 8 décembre 1813, au profit des soldats autrichiens et bavarois blessés à la bataille de Hanau, contre Napoléon. Le succès du concert est immense et l’Allegretto en la mineur, le mouvement le plus connu de cette symphonie dans lequel s’entendent des oppositions entre nostalgie et mystère qui vont droit au cœur, est bissé en entier. Beethoven voyait dans cette symphonie une de ses meilleures œuvres quand Weber, au contraire, en parle comme d’une musique de fou. Wagner, qui la dirigea, la surnomma Apothéose de la danse à cause de la prééminence de certains rythmes obstinés. Une dégustation vous est offerte par Symphonie n° 7 en la majeur, opus 92 Si l’on observe la structure des symphonies de Beethoven, on se rend compte qu’elles comportent toutes (sauf la Sixième) 4 mouvements, structure héritée de Haydn et de Mozart. La 7ème symphonie a été écrite entre 1811 et 1812, 24 25 L’Orchestre de Lutetia Alejandro Sandler Frank Braley Jeune orchestre fondé il y a 5 ans et composé d’une cinquantaine de jeunes musiciens, l’orchestre de Lutetia se produit en France et à l’étranger. Il a su conquérir son public par un répertoire riche d’œuvres phares mais aussi d’inédits, et par sa musicalité et la qualité de son interprétation. Mozart, Beethoven, Bach, Fauré, Tomasi, Franck, Bizet, Saint Saëns, Vivaldi, Moussorgski, Tchaïkovski, Borodine, Nápravník, Ginastera, Marquez, Piazzolla, De Falla, Rodrigo, Dvorak, Glinka, Holst et Sibélius sont à son programme. Cet orchestre s’associe régulièrement avec le choeur Aria de Paris et sa chef Sylvie Portal. Il a également joué dans le cadre du Festival du Château d’Asnières, du Festival de Castilla de la Mancha en Espagne, du Festival Marias Chrétien, du Festival du Monastier sur Gazelle. Sous l’impulsion d’Alejandro Sandler, son fondateur et son chef, l’ensemble se réunit fréquemment pour de grandes causes humanitaires comme l’association Allegro Argentina Argentina qui a pour but de sauver les enfants de la rue en Argentine par l’apprentissage de la musique et l’Association AAVS (aide médicale d’urgence au profit de la Syrie). Depuis 2014, l’Orchestre de Lutetia est en résidence artistique au centre Casdal à Paris. Né en Argentine, Alejandro Sandler s’est installé en France en 2001 grâce à une bourse de l’Université Mozarteum de Salzbourg. Il a obtenu les premiers prix de trompette, de trompette baroque et de musique de chambre au CNSM de Lyon. En ce qui concerne la direction d’orchestre, il a fait ses études au CRR d’Evry et au Conservatoire de SeineSaint-Denis et a suivi des stages et des master-class avec Sylvain Cambreling, Charles Dutoit, Kurt Masür, Daniel Baremboïm et Yutaka Sado. Ce chef, qui n’a pas la quarantaine, aborde un large répertoire qui va de la musique baroque : Bach, Charpentier, Vivaldi, à la musique classique et romantique : Beethoven, Mozart, Brahms, Tchaikovsky, Sibelius, sans oublier la musique contemporaine. Il est le fondateur et le directeur musical de l’orchestre de Lutetia. En mars 2013, il a été choisi après concours comme nouveau chef permanent et comme directeur artistique de l’Orchestre Symphonique du Loiret, l’OSL. Qu’est-ce que la musique pour Alejandro Sandler : « C’est de l’amour. Et cette passion, j’ai envie de la partager. Un orchestre, c’est plein de ballons avec des fils, et ces fils, c’est à moi de les saisir pour en tirer quelque chose. » Brillant et atypique, Frank Braley abandonne, à sa majorité, l’université pour rejoindre le cercle des élus au C.N.S.M. de Paris. Il en sortira avec un premier prix de piano et de musique de chambre pour être aussitôt propulsé sur la scène internationale en obtenant à 22 ans, en 1991, le Premier Grand Prix et le Prix du Public du Concours Reine Elisabeth de Belgique. Cette notoriété lui ouvrira la porte des plus grandes salles au Japon, aux U.S.A., au Canada et dans toute l’Europe. Il est partenaire de l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France, le Philharmonique de Radio-France, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le London Philharmonic, l’Orchestre de la Radio de Berlin, le Tokyo Philharmonic ou le Boston Symphony Orchestra. Frank Braley s’enthousiasme aussi pour des projets originaux : il a participé notamment à une intégrale des Sonates de Beethoven, donnée en 2004 en concert au festival de La Roque d’Anthéron, à Paris, à Rome et au Brésil et reprise ensuite à Bilbao, Lisbonne et Tokyo. Cet artiste à l’intelligence vive et aux idées musicales bien arrêtées a un rapport au piano fait de spontanéité, d’humour et de poésie, de grâce et d’inaltérable sincérité. 26 Les Musiciens de l’Orchestre Violons Emmanuelle Garcia Marie Lhomme Aramis Monroy Eléonore Aubel Caroline Lartigaud Alexandre Cottin Florès Survier Gaëlle Deblonde Robin Soudière Alto Pauline Le Toullec Clara Lefèvre-Perriot Violoncelles Valéna Delval Margot Lang Contrebasse Louis Galliot Flûte Naïé Dutrieux Hautbois Julie Eschard Mariko Ninomiya Basson Ayumi Shimada Timbales Guillaume Ubeda 27 Samedi 6 Août 2016 — 20h Farinier des Moines Haydn Quatuor Ludwig Schumann Dana Ciocarlie Dvorak Joseph Haydn Quatuor Opus 77 n° 1 en sol majeur 1. Allegro en sol majeur 2. Adagio en mi bémol majeur 3. Menuetto (Presto) 4. Presto Robert Schumann Fantaisie opus 17 1. Durchaus phantastisch und leidenschaftlich vorzutragen (À jouer d’un bout à l’autre d’une manière fantasque et passionnée) 2. Mässig, durchaus energisch (Modéré, toujours énergique) 3. Langsam getragen (Lent et soutenu) Antonin Dvorak Quintet à cordes avec piano n° 2 opus 81 1. Allegro ma non tanto 2. Dumka. Andante con moto 3. Scherzo (Furiant). Molto vivace 4. Finale. Allegro Dana Ciocarlie est soutenue par la Fondation Safran. Quelques sommets de la musique de chambre dans un lieu d’exception, le farinier des moines. Quatuor à cordes opus 77 n° 1 en sol majeur Joseph Haydn (1732 – 1809) Haydn forme, avec Mozart et Beethoven qui furent tous deux ses élèves, la première Ecole de Vienne. Son influence sur la musique est considérable. Il fixe le cadre classique des grands genres comme la symphonie et le quatuor, et pose les bases de ce qui deviendra l’ochestration romantique du XIXème siècle. Son catalogue comporte 68 quatuors à cordes, écrit sur une période d’un demi siècle. Le quatuor opus 77 appartient au dernier cycle qui concentre l’expérience de toute une vie tout en ouvrant de nouveaux horizons. Le premier mouvement s’articule autour d’une marche rythmée qui développe le thème principal alors que le second thème est plus lyrique, doté d’une grande intensité. L’ Adagio, plus mélancolique, est directement inspiré des éléments empruntés au premier mouvement. Le Menuetto, noté Presto, est en fait un Scherzo ardent et étonnant avec un premier violon qui explore les aigus jusqu’à des hauteurs vertigineuses, avec des sauts de deux octaves et plus. Le dernier mouvement, marqué Presto, est également de forme sonate. La Fantaisie opus 17 Robert Schumann (1810 – 1856) Robert Schumann fut l’un des plus grands poètes de son temps. Artiste emblématique du Mal du Siècle, son univers musical habité par la passion, le tourment, les allusions littéraires, l’humour et l’élan spontané font de lui le vrai « Tondichter » — « Poète des sons » — du 19e siècle. Sa maladie mentale et la difficile histoire d’amour qui l’a lié à la grande pianiste Clara Wieck, ont achevé de donner corps à la légende. Schumann compose toujours d’un jet. Sorte de fuite en avant, ses émotions matérialisées sur le papier se bousculent, comme s’il savait que le temps allait lui être compté. Cette lutte perpétuelle et hallucinée avec le destin, voilà ce qui est magnifique chez Schumann. 30 La Fantaisie opus 17 est une œuvre majeure composée dans les années 1835 alors que le compositeur a 26 ans. C’est un déchirant cri d’amour adressé à Clara Wieck , la jeune pianiste virtuose qui allait devenir son épouse quatre ans plus tard mais dont le père lui refuse, pour l’instant, la main. En 1838 Schumann écrira d’ailleurs à Clara : « Pour que tu comprennes bien la Fantaisie, il faut que tu te reportes à ce malheureux été 1836, où j’avais dû renoncer à toi…. ». L’œuvre est contemporaine des Scènes d’enfants et des Kreisleriana, autres monuments pianistiques du musicien. Trois grands mouvements composent cette œuvre qui va de la tension fébrile du premier mouvement jusqu’à la paix et la méditation des dernières mesures. La première partie, ode tourmentée à sa future épouse, est achevée dès 1836 alors que les deux autres mouvements ne seront composés que plus tardivement, en hommage à Beethoven afin d’aider une souscription lancée pour la construction d’un monument à Bonn à la mémoire du compositeur mort une dizaine d’années auparavant. Dans le dernier mouvement, hymne à la beauté de la nuit, Schumann rejoint le dernier Beethoven dans ses pensées les plus intimement romantiques. Cette fin est généralement considérée comme un des sommets de toute la musique romantique. Quintet à cordes avec piano n° 2 opus 81 Antonín Leopold Dvořák (1841 – 1904) Après avoir écrit en 1872 un premier Quintette pour piano et cordes en la majeur dont il était lui-même déçu, Dvořák compose en 1887 son Quintette en la op.81. Cette partition, l’une de ses meilleures, reflète un optimisme unique dans son répertoire. Ce Quintet doit quelque peu à Schubert et à Schumann et beaucoup à Brahms, quoique ses inflexions slaves n’appartiennent qu’à leur auteur. Bien que construite en quatre mouvements, l’œuvre revient à l’ordre préclassique puisqu’il présente le scherzo en deuxième position. Ce quintet offre un mélange de lyrisme 31 expressif auquel s’adjoint l’utilisation d’éléments reprenant les styles et les formes des chansons et des danses populaires. Le premier mouvement s’ouvre tranquillement sur un premier thème donné par le violoncelle accompagné par le piano puis le deuxième thème est introduit par l’alto. Ces deux thèmes sont largement développés et le mouvement se termine par une récapitulation et une coda exubérantes. Pour le deuxième mouvement Dvořák indique en tête de la partition : Dumka, la dumky étant un chant populaire ukrainien proche de la ballade, de la rêverie germanique. Cette forme sera réutilisée par Dvořák dans son trio pour piano n° 4 en mi mineur et connaîtra le même succès. Le thème donné par le piano est plutôt mélancolique et alterne avec des intermèdes plus heureux et rapides. Le troisième mouvement porte l’indication Furiant qui est une danse folklorique rapide exécutée par des hommes en Bohème mais dont l’âpreté a été stylisée, la rendant proche d’une valse. Particulièrement développé, le rondo-sonate final, une sorte de polka légère et vive, débute au registre le plus grave du violoncelle avant de proposer comme un trop-plein d’allégresse. Une dégustation vous est offerte par Dana Ciocarlie Formée aux sources de l’école roumaine de piano comme Dinu Lipatti, Clara Haskil et Radu Lupu, Dana Ciocarlie a également étudié à Paris auprès de Victoria Melki et a suivi le cycle de perfectionnement du CNSM de Paris dans les classes de Dominique Merlet et Georges Pludermacher. Sa rencontre avec le pianiste allemand Christian Zacharias sera également déterminante. Douée d’un tempérament vif-argent où la générosité le dispute à l’engagement, Dana Ciocarlie possède un vaste répertoire, s’étendant de JeanSébastien Bach aux compositeurs d’aujourd’hui. Elle se produit à travers le monde en récital ou en concert avec orchestre et on l’entend régulièrement sur France Musique. Elle est Professeur au CNSM de Lyon et à l’Ecole Normale de Musique de Paris Alfred Cortot. Une question à Dana Ciocarlie Pourquoi Schumann ? Je dirais que Schumann est un peu comme « mon mari spirituel ». Si on fait abstraction des pièces pour la jeunesse que tous les enfants apprentis pianistes jouent, la première fois que j’ai réellement interprété une œuvre de Schumann j’ai immédiatement 32 ressenti une adéquation avec ce musicien, comme si j’étais dans un costume taillé sur mesure. En plus Schumann m’a porté chance car j’ai plusieurs fois gagné des prix en jouant ses œuvres. Pour le concours d’entrée en cycle de perfectionnement du CNSM de Paris en 1992, André Boucourechliev, qui a écrit un livre sur Schumann, a accordé 5 étoiles à mon interprétation de l’Humoresque opus 20, me considérant comme une « schumannienne née ». Mon interprétation de la Première sonate m’a valu de devenir lauréate de la Fondation Yvonne Lefébure en 1996, du Prix International Pro Musicis en 1996 et de recevoir le prix « Sandor Végh » au concours « Gezà Anda » à Zurich en 1997. De tous les compositeurs romantiques, Schumann est celui qui bénéficie le plus de l’énergie et de la spontanéité du concert, de la confrontation avec un public. Son sens du rythme obsessionnel, presque hypnotique, sa capacité à changer très rapidement d’affects, passant par exemple d’une tendresse extrême à une humeur sauvage, sa façon de mêler de multiples voix intérieures, comme dans un jeu de pistes, la sincérité de ses sentiments sont exacerbés dans le partage avec le public. En tant qu’interprète, il ne faut pas avoir peur de se laisser déborder, que 33 ce soit par la ferveur ou la rêverie. En jouant Schumann, c’est comme si je faisais ma propre psychanalyse. Dana Ciocarlie sortira en septembre 2017 une intégrale des œuvres pour piano de Schumann qu’elle a enregistrée en live à l’occasion des 16 concerts qu’elle a donnés entre 2012 et 2016. C’est un projet totalement inédit puisqu’aucune des trois intégrales existantes de l’œuvre de Schumann par le même artiste n’a été réalisée en concert : « Comme un peintre qui ressent le besoin d’étaler son œuvre devant lui, toile après toile, je vis pleinement le besoin de bâtir quelque chose qui s’inscrit dans la durée dit-elle, alors que mon rôle habituel s’arrête à la fin d’une représentation. Et donc petit à petit l’idée de jouer en concert et de réaliser simultanément une intégrale de l’œuvre pour piano de Schumann s’est imposée à moi. » 34 Quatuor Ludwig Thierry Brodard 1er violon Manuel Doutrelant 2e violon Padrig Fauré alto Anne Copéry violoncelle Fondé en 1985 après des premiers prix brillamment obtenus par chacun de ses membres au C.N.S.M. de Paris, le Quatuor Ludwig a reçu les conseils du chef d’orchestre Sergiu Celibidache et a travaillé auprès des quatuors Berg, Tokyo, Amadeus, LaSalle et Kolish. Il a été primé à de nombreux concours internationaux : fondation Menuhin, concours de Portsmouth, concours Arthur Honegger et concours Vittorio Gui de Florence. Au fil des années, le Quatuor Ludwig a donné des concerts dans le monde entier dans des lieux prestigieux tels que le Théâtre des Champs-Elysées, l’Opéra Comique, la Cité de la Musique, le Musée d’Orsay, l’Orangerie de Sceaux, l’auditorium Cziffra de la Chaise-Dieu, le Wigmore Hall de Londres, le Merkin Hall de New-York, le Théâtre National de Taipei ou le Théâtre National de Shanghai. À l’occasion de tournées de concerts, il se produit dans toute l’Europe de l’Est, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Calédonie, la Corée, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Inde. On doit aux Ludwig une abondante discographie auréolée de nombreuses récompenses, notamment le grand prix du disque lyrique, le grand prix de l’Académie du disque français, le grand prix international du disque de l’Académie Charles Cros et le grand prix du Midem. Abordant avec curiosité le répertoire contemporain, le Quatuor Ludwig a créé de nombreuses œuvres en collaboration avec Thierry Escaich, Philippe Hersant, Michael Lévinas, Alain Louvier ou Ivan Jevtic. Il est également très attaché à s’associer à d’autres musiciens sur la scène, parmi lesquels Abdel Rahamn El Bacha, François-René Duchâble, Brigitte Engerer, Marie-Josèphe Jude, Anne Quéfellec pour le piano, ou encore Emmanuelle Bertrand pour le violoncelle ou Christophe Gaugué pour l’alto. Le quatuor sait également se faire pédagogue, à travers de nombreuses masterclasses et autres projets pédagogiques à destination des conservatoires, mais aussi pour des publics plus larges, non-initiés à la pratique de la musique. 35 Jeudi 11 Août 2016 — 20h Cloître de l’Abbaye Vivaldi La trompette Bach Dans tous ses éclats Haydn Levinas Giuseppe Verdi Fanfare du Requiem pour 6 trompettes Heinrich Biber Sonate pour 6 trompettes et orchestre Michäel Lévinas Die Posaunenstelle CREATION MONDIALE Pièce pour 2 trompettes — T. Caens & G. Touvron Soliste Cor — David Guerrier Georg Friedrich Haendel Concerto pour orchestre et trompette Soliste — Bernard Soustrot 1. Adagio 2. Allegro 3. Largo 4. Vivace Jean-Sébastien Bach 3ème suite pour orchestre Solistes — D. Guerrier, S. Fournier & N. André 1. Ouverture 2. Air 3. Gavotte I 4. Gavotte II 5. Bourrée 6. Gigue Entracte …↘ Concert non seulement pour les passionnés de trompette mais pour les curieux qui découvriront à cette occasion des sonorités inédites. Antonio Vivaldi Concerto pour 2 trompettes Solistes — S. Fournier & N. André 1. Allegro 2. Adagio 3. Allegro César Alejandro Carrillo Ave Maria pour 5 trompettes Colombo Murena Indifférence Soliste — Thierry Caens Jiry Neruda Concerto pour trompette en mi bémol majeur Soliste — David Guerrier 1. Allegro moderato 2. Andante 3. Allegro Vivaldi - Bach Concerto pour 4 trompettes Solistes — T. Caens, G. Touvron, B. Soustrot & N. André (arrangement T. Caens) 1. Allegro 2. Adagio 3. Allegro vivace 38 Fanfare du Requiem pour 6 trompettes et orchestre Giuseppe Verdi (1813 – 1901) La Messa da requiem de Verdi est une messe pour solistes, doubles chœur et orchestre, composée après avoir connu le succès avec Aïda, en mémoire de son compatriote, le grand poète Alessandro Manzoni, mort en 1873 et qui s’était, comme lui, engagé pour l’unité italienne au sein du Risorgimento, dans un idéal de justice et d’humanité. Il peut être vu comme une sorte d’opéra religieux donnant une vision romantique de la mort, plus que comme une messe pour le repos de l’âme. La fanfare du Requiem est tirée du Dies iræ qui comprend dix numéros s’enchaînant sans interruption. Celui de la fanfare est le second, le Tuba mirum. Annoncé de façon inquiétante par des trompettes cachées aux yeux du public, il se déclenche dans un immense fortissimo de cuivres et de percussions. Sonate pour 6 trompettes et orchestre Heinrich Biber (1644 – 1704) — transcription Thierry Caens Violoniste et compositeur austro-tchèque, Biber fut sans doute non seulement le plus grand virtuose de son temps, mais aussi le plus inventif des compositeurs pour violon. Il compose toutes sortes de musiques, depuis des sonates jusque des opéras, Requiem et nombreuses cantates. On ne dira jamais assez, affirme Christophe Robert, « à quel point la musique de Biber est riche d’inventivité, de surprises, de virtuosité aussi bien compositionnelle qu’instrumentale. Intégrant tous les éléments de musique populaire, il sait donner à sa musique une couleur spécifique, faite de rudesse, voire de violence, mais aussi de raffinement. La danse, omniprésente, possède une sensualité brute, qui emporte jusqu’à l’ivresse, rejoignant l’euphorie des soldats grisés par le vin. 39 Die Posaunenstelle Michaël Levinas Michael Levinas a reçu l’enseignement du C.N.S.M. de Paris, menant de front des études d’instruments, de direction d’orchestre et des classes d’écritures. Dans cet établissement, il rencontre les maîtres qui l’ont le plus marqué, notamment les pianistes Vlado Perlemuter, Yvonne Lefébure, mais surtout Yvonne Loriod à laquelle il présente ses premiers essais de composition. Celle-ci le fait entrer dans la célèbre classe d’Olivier Messiaen tout en développant son répertoire pianistique et en lui enseignant le grand répertoire du XX siècle, celui de Messiaen mais aussi les œuvres de ses élèves, Boulez et Stockhausen. Parallèlement à ces études, sa formation musicale bénéficiera dés l’enfance d’une autre tradition, celle qui remonte à l’école russe dont sa mère, Raissa Lévy, était dépositaire. En 1973, avec des camarades de cette célèbre classe de Messiaen, Tristan Murail et Gérard Grisey, il fonde l’ensemble Itinéraire, fondateur du courant spectral. Entre ses premières œuvres comme Arsis et Thésis (1971), Clov et Hamm (1973), Appels (1974), etc, en passant par ses grandes œuvres pour orchestre telles que La Cloche fêlée ( 1988), Evanoui (2009) ou tout récemment Amphithéâtre (2012), Michael Levinas est un pionnier quant au renouvellement de l’écriture instrumentale et l’élargissement de la palette sonore par la connaissance approfondie de l’acoustique et des environnements technologiques. Il s’est aussi affirmé dans l’opéra, composant Go-gol, d’après la nouvelle de Gogol, Le Manteau, Les Nègres sur le texte de Jean Genêt et La Métamorphose d’après le récit de Kafka. Cette proximité avec la littérature est au cœur du lien étroit que Michaël Lévinas a entretenu toute sa vie avec son père, le philosophe Emmanuel Levinas. Michael Levinas est professeur au CNSM de Paris et Membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Die Posaunenstelle, qui signifie « Le passage des trompettes » est une création de Michaël Levinas pour le festival des Grandes Heures de Cluny. 40 Michaël Levinas Deux questions à propos de cette œuvre De quelle idée êtes-vous parti pour composer l’œuvre créée à l’Abbaye de Cluny ? Cette pièce et son titre sont inspirés par le poème de Paul Celan dont je donne ici la traduction de Martine Broda dans le recueil Enclos du temps : Die Posaunenstelle Le passage des trompettes tief im glühenden Leertext, in Fackelhöhe, im Zeitloch : tout au fond du brûlant texte-blanc, à hauteur de la torche, dans le trou du temps : hör dich ein mit dem Mund insuffle-toi l’écoute avec la bouche En octobre 1969, Paul Celan (1920 – 1970), poète roumain de langue allemande, fit un voyage en Israël, au cours duquel il séjourna quelques jours à Jérusalem. De retour à Paris, il écrivit une série de dix-neuf poèmes inspirés par ce séjour. Ces poèmes furent publiés en 1976, six ans après sa mort, dans le recueil Zeitgehöft (Enclos du temps). Comme beaucoup de textes de sa dernière période, il se caractérise par une extrême concision. Quelle appréhension le pianiste et le compositeur que vous êtes a-t-il de la trompette ? Est-ce un instrument que vous avez souvent utilisé comme instrument soliste dans vos compositions ? Comme l’explique remarquablement Stéphane Moses dans le commentaire qu’il fait de ce poème, le mot Posaune vient du latin bucina, de bos, boeuf et canere, chanter, qui désignait, semble-t-il, une trompette romaine en forme de corne de boeuf. Le terme Posaune a été introduit dans la langue allemande par Luther qui traduit ainsi le mot hébreux chofar, instrument à vent 41 Alejandro Sandler Quatuor Ludwig Orchestre Symphonique du Lutetia Dana Ciocarlie Thierry Caens David Guerrier Bernard Soustrot Ensemble Beatus Jordi Savall © David Ignaszewski © Nicolas Tavernier © Florence Foucher Frank Braley Guy Touvron © Etienne Charbonnier 42 43 en forme de corne de belier. Dans la Bible, la révélation des dix commandements à Moïse est précédée et suivie par les sons du chofar, de la trompette donc. Les instruments à vent, et plus précisément les cuivres, ont très tôt eu pour moi une importance majeure, je pense principalement à ma pièce Appels de 1974. Celan termine son poème par : Insuffle-toi l’écoute avec la bouche et il s’agit bien là de l’essence même de l’instrument à vent, de la trompette : le souffle, le porte-voix, le prolongement de la bouche, sa respiration. J’entends, dans le son de la trompette, le prolongement du corps, le pleur, l’appel, la spatialité. Concerto pour orchestre de chambre et trompette en si bémol majeur Georg Friedrich Haendel (1685 – 1759) municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considération. Il n’a en fait jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l’histoire de la musique occidentale. La musique de Bach réalise l’équilibre parfait entre le contrepoint et l’harmonie ; il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. Il a écrit 4 suites pour orchestre que l’on nomme également ouvertures en raison de l’importance donnée au 1er mouvement constitué de deux parties, une lente puis une rapide en forme de fugue. Elles sont composées d’une succession de danses variées. La deuxième danse de cette 3ème suite, appelée « air », est célébrissime. Concerto pour 2 trompettes Antonio Vivaldi (1678 – 1741) Haendel est un compositeur allemand devenu sujet anglais qui personnifie, aux côtés de Jean-Sébastien Bach né 27 jours après lui, l’apogée de la musique baroque. Voici ce qu’a dit Beethoven quand, dans les derniers temps de sa vie, il reçut en cadeau depuis Londres une édition complète des œuvres de Haendel : « Das ist das Wahre ! » (« Voici la vérité »). Le concerto que vous entendrez ce soir a été composé à l’origine pour orchestre et hautbois. Les concertos de Haendel ont le caractère spontané d’une improvisation perpétuelle dans lesquels il notait au jour le jour ses impressions. Thèmes populaires, préludes, fugues, variations, fantaisies, impromptus, danses stylisées françaises, anglaises ou italiennes, on y trouve toutes les formes en liberté. 3ème suite pour orchestre Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750) La carrière du « Cantor de Leipzig » s’est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil 44 Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps. Il est également reconnu comme l’un des plus importants compositeurs de la période baroque en tant qu’initiateur principal du concerto avec soliste. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable et peut se mesurer au fait que Bach a adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que de n’importe quel autre musicien. Il écrivit plus de 500 concertos d’une extraordinaire variété notamment par les multiples instruments placés en position de soliste. S’il composa le plus grand nombre pour le violon afin de les interpréter luimême, il fit également appel à la plupart des instruments en usage à son époque. Presque tous ses concertos connaissent une structure en trois mouvements vif, lent vif, qui leur assure un parfait équilibre. Dans le flamboyant et très populaire concerto pour deux trompettes on entend comme deux sources couler côte à côte, s’enlacer, se suivre, se séparer, se retrouver. Jubilatoire ! 45 Ave Maria Concerto pour 4 trompettes César Alejandro Carrillo (1957) — transcription Rob Roy McGregor Vivaldi – Bach — transcription Thierry Caens Né au Vénézuela, César Carrillo est considéré comme un des plus fameux compositeurs et arrangeurs du Venezuela et il est également le chef d’orchestre du « Cantarte Coro de Camara ». A l’origine écrit pour voix de femmes a capella sur une prière de Sainte Thérèse d’Avila, cette pièce a été arrangée pour trompettes par l’américain Rob Roy McGregor. C’est Thierry Caens, auteur de la transcription de ce concerto qui nous en parle : « Le matériau originel de ce concerto est de Vivaldi et a été écrit pour 4 violons et Cordes en Si mineur. Comme il était courant à cette époque d’emprunter les thèmes des uns ou des autres, Jean-Sébastien Bach eut l’idée d’écrire un concerto pour 4 claviers, en la mineur, d’après ce matériau en l’adaptant à la nouvelle instrumentation. J’ai gardé la tonalité de La mineur pour la version avec trompettes. En toute liberté, sans aucun esprit d’authenticité, j’ai continué (modestement) cette démarche en transcrivant cette pièce pour 4 trompettes solistes, en utilisant selon les cas, les motifs de Vivaldi ou ceux de Bach. Seules les parties de trompettes du 2ème mouvement sont totalement inventées. Les motifs des violons, dans un cas, ou ceux des claviers dans l’autre n’étant pas du tout trompettistiques. Ces motifs ont servi comme base d’accompagnement sur lesquels j’ai rajouté les mélodies de trompette. » Indifférence Colombo MURENA (1915 – 1971) Colombo Murena est un accordéoniste et compositeur né en Italie. Initié à l’accordéon par un oncle, il joue très vite le répertoire du musette et commence, dès 9 ans, à « faire les bals », puis les cabarets et les music-halls. En 1949, il achète un dancing rue de Courcelles, à Paris, le Mirliton, où viendront parfois faire le bœuf Stéphane Grappelli et Django Reinhardt. En 1958, il fonde l’Orchestre musette de Radio Luxembourg avec Marcel Azzola, André Verchuren et Louis Ledrich. Accordéoniste virtuose au jeu fin et au phrasé élégant, doublé d’un excellent bandonéoniste, il fut très tôt attiré par le jazz. Son œuvre Indifférence est devenue un classique du répertoire. Une dégustation vous est offerte par Concerto pour trompette en mi bémol majeur Jiri Neruda (1708 – 1780) Jiri Neruda est un compositeur tchèque qui devint célèbre comme violoniste et compositeur à Prague et en Allemagne. Une de ses œuvres les plus significatives et les plus connues est certainement ce concerto pour trompette en mi bémol majeur écrit à l’origine pour « corno da caccia » ou cor naturel mais il est rarement joué avec un autre instrument qu’une trompette en mi bémol ou en si bémol. 46 47 Nicolas André Né en 1972, Nicolas André fait ses premières notes à la trompette avec son père, Maurice André, à l’âge de six ans. Après une formation aux Conservatoires de Versailles et de Rueil-Malmaison dans la classe d’Eric Aubier, il entre au Conservatoire de Paris dans la classe de Guy Touvron. Il effectue avec sa soeur et son père de nombreuses tournées dans le monde entier, puis fonde le trio baroque « Maurice André ». Professeur au Conservatoire de Valencia, Nicolas André est actuellement trompette solo au sein de l’Orchestre de l’Opéra de Pampelune en Espagne. Thierry Caens Né à Dijon en 1958, Thierry Caens commence par jouer avec son père, Maurice Caens puis poursuit ses études musicales auprès de Maurice André. Après avoir appartenu à l’Orchestre de Lyon puis à celui de l’Opéra de Paris, il est actuellement directeur des Cuivres Français et il joue en trio avec André Cazalet et Michel Becquet. Il est professeur au CNSM de Lyon et aime multiplier les rencontres avec des musiciens issus d’horizons très divers, depuis Jean 48 Ferrat ou Brigitte Fontaine jusqu’à Michel Plasson, René Aubry, Jean Guillou ou Richard Galliano. Il joue également parfois pour le cinéma. Thierry Caens est également un compositeur, un arrangeur, et il a été nommé en 2013 Ambassadeur Culturel de la Ville de Dijon, en lien avec la Cité de la Gastronomie et des Vins. Simon Fournier Simon Fournier, né en 1973, fait ses études musicales au Conservatoire d’Angers puis au Conservatoire de Paris. Trompettiste, il obtient un Premier Prix et un Prix de Perfectionnement à l’unanimité auprès de Guy Touvron puis il se forme au Département de Préparation aux Métiers d’Orchestre. Professeur Certifié, il est également directeur de conservatoire depuis 1999. Trompette solo de l’American Church in Paris, il est ponctuellement répétiteur à Disneyland Paris et depuis 2003 Trompette Solo de l’Orchestre Symphonique de l’Aube. Donnant de nombreux concerts en soliste et dans différentes formations instrumentales, il collabore également depuis 2013 aux Battle Voices et autres concepts avec François Roure et Chorus Prod. 49 David Guerrier Bernard SOUSTROT Guy TOUVRON Sylvain Cornic « Un génie, un extraterrestre ! » a dit de lui Maurice André. Considéré comme l’un des meilleurs trompettistes au monde, David Guerrier, né en 1984, qui maîtrise aussi bien la trompette que le cor, est un véritable phénomène musical. Vainqueur, entre autres, du Concours Maurice André à l’âge de 16 ans et du prestigieux Concours ARD de Munich, il devient cor solo de l’Orchestre National de France sous la direction du célèbre Kurt Masur puis de l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg. Il a été élu «Soliste instrumental de l’année» à deux reprises aux Victoires de la musique et enchaîne les concerts un peu partout dans le monde, des tournées en Amérique du sud, au Japon et aux Etats-Unis et il est invité dans les festivals les plus prestigieux tels que les Folles Journées de Nantes, la Roque d’Anthéron, La Grange de Meslay, Schwarzenberg, Rheingau. En décembre 2011, il a effectué une tournée européenne avec l’Orchestre de chambre du Verbier Festival et Martha Argerich. Il joue également de la trompette baroque et a découvert la musique du 20e siècle avec Pierre Boulez. En 2008, David Guerrier a créé son propre ensemble de cors, le Quatuor David Guerrier. Né à Lyon, Bernard Soustrot entre au Conservatoire à l’âge de 9 ans, dans la classe de Maurice Benterfa où il obtient quatre ans plus tard une médaille d’or de trompette, de cornet et de solfège. Puis, en 1971, c’est l’entrée au C.N.S.M. de Paris dans la classe de Maurice André. Son travail sera récompensé en 1975 par un 1er Prix de trompette à l’unanimité. Il commence sa carrière par le poste de trompette-solo à l’Orchestre Radio Symphonique de Stuttgart sous la direction de Celibidache, puis en 1976 il devient trompette-solo au nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France sous la direction de Gilbert Amy. En 1981, il décide de se consacrer définitivement à une carrière de soliste et concertiste international, invité par les grands orchestres et les grands chefs. Grand Prix de l’Académie du Disque Français, il conjugue, à l’expression de son art, une action de directeur artistique de festivals et de professeur au conservatoire. Il a été promu Chevalier des Arts et Lettres par le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand. Guy Touvron, élève de Maurice André, a très tôt entamé une brillante carrière, à ce jour couronnée par 4.500 concerts. Il a joué avec des orchestres prestigieux dans les salles les plus renommées telles que la Philharmonie de Berlin, Scala de Milan, Salle Pleyel, Royal Albert Hall de Londres, Konzertwerein de Vienne et sous la direction de chefs tels que Menuhin, Serge Baudo, Sylvain Cambrelaing, Jean-Claude Casadesus, Emmanuel Krivine, Claudio Scimone, etc. Plus de vingt-cinq œuvres contemporaines ont été écrites pour lui par Karol Beffa, Charles Chaynes, Graciane Finzi, Antony Girard, Jacques Loussier, Alain Margoni, François Rauber. Parallèlement à sa carrière de soliste, il est un pédagogue qui a le souci de transmettre son expérience aux jeunes artistes dans de nombreuses Master-Class et Académies. En retraite du professorat au Conservatoire Supérieur de Paris (CNR), il donne actuellement des cours à la Schola Cantorum. Il a publié la biographie de Maurice André : « Maurice André, une trompette pour la renommée », aux éditions du Rocher. Il est chevalier des arts et des lettres et officier de l’Ordre National du Mérite. claveciniste ayant fondé l’ensemble « Le concert de Philomèle » est également maître de conférences en littérature française à l’université Lyon-III, et il consacre ses recherches aux rapports entre théâtre et mu sique sous l’Ancien Régime. 50 Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler voir page 26 51 Samedi 13 Août 2016 — 18h & 21h Église St-Marcel Mozart Eric Reynaud Requiem Chœur et orchestre de l’Ain Mozart Meister Musik Cantate en do mineur pour chœur et orchestre Laudate dominum Cantate pour soprano, chœurs et orchestre (extrait des Vêpres solennelles d’un confesseur) Soliste Charlotte Müller Perrier Requiem 1. Introït 2. Kyrie 3. Séquence Dies Irae Tuba mirum Rex tremendae Recordare Confutatis Lacrimosa 4. Offertoire Domine Jesus Christe Hostias 5. Sanctus 6. Benedictus 7. Agnus Dei 8. Communion Valérie Bonnard – alto Charlotte Müller Perrier — soprano Michel Brodard – basse Rémi Poulakis – ténor « … le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition. » Haydn à propos de Mozart. Cantate en do mineur pour chœur d’hommes et orchestre Meister Musik Peu de certitude quant à l’origine des paroles de cette cantate funèbre mais beaucoup d’hypothèses. Elle fut en tout cas composée par Mozart à Vienne en 1785 mais apparemment sans chœur. D’où viennent les paroles ? Ontelles été ajoutées par la suite ? Par qui ? Il semblerait que sa composition corresponde à un rituel de passage au 3ème grade en Franc-Maçonnerie, Mozart étant entré dans la Franc-Maçonnerie le 14 décembre 1784. Cantate pour soprano, chœur et orchestre (extrait des Vêpres solennelles d’un confesseur) Laudate dominum Revenu à Salzbourg début 1779 après un périple de 18 mois qui l’avait mené jusqu’à Paris où il avait triomphé, mais que, faute de commandes et d’argent, il avait dû quitter après la mort de sa mère, c’est sans enthousiasme que Mozart s’est remis au service de Colloredo, prince de Salzbourg. Néanmoins, il composa en cette période des œuvres religieuses essentielles dont Les Vêpres Solennelles d’un Confesseur d’où est tiré le Laudate dominum que vous allez entendre. Jean et Brigitte Massin rappellent, dans leur ouvrage, que « quand toutes les autres voies lui semblent momentanément interdites, Mozart se souvient volontiers qu’il peut lui donner un libre cours relatif à l’église. Mais sitôt qu’il peut s’exprimer ailleurs, il y court. » sionne profondément Mozart qui va se sentir personnellement concerné par cette Messe. Dans cette œuvre se retrouvent à la fois la terreur face à la mort et au jugement dernier, et l’espérance d’un repos éternel dans la lumière et la miséricorde divine. Ainsi, au sein de l’atmosphère inquiétante de l’« Introit », ponctuée tour à tour par de douloureuses octaves descendantes et des rythmes lourdement pointés, l’éclat lumineux et apaisé du court solo de soprano traduit la douceur de la louange à Dieu. Après le « Kyrie », s’enchaîne une suite de moments terrifiants ; puis le « Tuba mirum » convoque les vivants et les morts par son arpège initial au trombone et les intervalles distendus de la péremptoire voix de basse ; s’ensuit l’effroi général dans un tremblement de notes répétées et une angoisse marquée de silences interrogateurs. Enfin, le « Rex tremendae » fait littéralement voir le naufrage redouté par ses gammes descendantes en rythmes pointés et ses exclamations au chœur. C’est alors que la frêle prière vers Jésus, le « Salva me », s’élève. Le même contraste se retrouve dans le « Confutatis » où la fragile supplication « Voca me » se glisse entre d’implacables rythmes pointés au chœur accompagnés par un martèlement obstiné sur des harmonies tendues. Une dégustation vous est offerte par Requiem Tout le monde connaît le mystère qui entoure l’histoire de la dernière œuvre écrite par Mozart. Une lettre non signée lui est remise, fin juillet 1791, par un messager inconnu qui lui demande s’il consentirait à entreprendre la composition d’une Messe des Morts. Cette démarche étrange impres- 54 55 L’Ensemble Vocal de l’Ain a vu le jour sous d’heureux auspices à l’automne 2001. En effet, les choristes recrutés sur audition pour chanter le Requiem de Gabriel Fauré sous la baguette de Michel Corboz, se sont ensuite constitués en association pour continuer l’aventure sous la direction d’Eric Reynaud, élève du Maître Helvétique, devenu parrain du Chœur. En 2003, ils créent parallèlement un orchestre qui rejoint régulièrement le chœur pour de nombreux concerts. Eric Reynaud né dans la région stéphanoise, étudie dans différents conservatoires avant d’arriver à Paris où il rencontre notamment Odette Gartenlaub, élève de Darius Milhaud et d’Olivier Messiaen. C’est dans la classe du célèbre chef de chœur Michel Corboz qu’il obtient son prix en 2000 à Lausanne. Il est aujourd’hui en poste au CRD de Bourg-enBresse. L’Ensemble Vocal de l’Ain et l’Ensemble Instrumental de l’Ain, qu’il a créés, lui permettent d’aborder le vaste répertoire de la musique sacrée qu’il affectionne. Eric Reynaud a construit un Chœur parfaitement homogène par la rigueur et l’exigence demandées à chaque choriste. Sous sa direction, le chœur exprime, grâce à la passion qui l’anime, ce qui lui donne vie : son âme. 56 Valérie Bonnard mezzo soprano étudie le chant au Conservatoire de Lausanne et obtient ses diplômes d’Enseignement en 1998 et de Virtuosité en 2001. Parallèlement à ses études musicales, elle étudie l’Histoire de l’Art et est titulaire d’une Licence en Lettres. Elle interprète de nombreuses œuvres sous la direction de Michel Corboz, ainsi qu’avec M. Hofstetter, J. Nelson, P. Heras-Casado, H. Holliger, G. Tourniaire, B. Héritier ou P. Mayer. Avec le label Mirare, elle a enregistré la Messe en si mineur de JS. Bach, ainsi que Les Sept Paroles du Christ sur la Croix et le Requiem de Gounod avec l’Ensemble Vocal et Instrumental de Lausanne, sous la direction de Michel Corboz. Charlotte Müller Perrier soprano a obtenu le diplôme de virtuosité du Conservatoire de Lausanne avec les félicitations du jury. Lauréate de la bourse Colette Mosetti et finaliste de plusieurs prestigieux concours internationaux d’opéra et de musique sacrée en Italie et en France, elle s’est récemment illustrée dans le rôle de Violetta dans Traviata de Verdi. Elle a eu la chance de travailler avec des chefs tels Hervé Niquet, Reinhard Goebbel ou Michel Corboz. Elle a également été invitée à collaborer avec Maurice Béjart pour son spectacle La voix humaine et la danse. Michel Brodard basse Après l’obtention de sa virtuosité de chant au Conservatoire de Fribourg, avec la mention « Summa cum laude, avec félicitations du jury », Michel Brodard s’engage dans une intense carrière de concertiste. Il participe à de nombreux concerts sous la direction de grands chefs tels que Michel Corboz, Igor Markévitch, Edwin Loehrer, Horst Stein, Yehudi Menuhin, Armin Jordan, Helmuth Rilling, Michel Plasson, Philippe Herreweghe, Jean-Claude Malgoire, Jesus Lopez-Cobos, Neeme Järvi, Marcello Viotti, Fabio Luisi. Son répertoire est très vaste et il chante aussi bien la musique ancienne que contemporaine, certains compositeurs ayant écrit pour lui. A l’Opéra, il chante Rossini, Cimarosa, Donizetti, Gluck, Bizet, Purcell et Britten. Depuis 1997, Michel Brodard enseigne le chant à la Musikhochschule de Lucerne. Rémy Poulakis ténor débute ses études de musique par la pratique de l’accordéon, puis il suit les cours de l’Ecole Nationale de Musique du Puy en Velay. Il obtient son diplôme de fin d’étude au Conservatoire de Lyon en classe de piano en 1997. Musicien complet et éclectique, il débute le chant en 2001 et poursuit sa carrière de chanteur dans des œuvres de Poulenc, Verdi, Mozart, Bizet ou Puccini sans délaisser pour autant la musique sacrée sous la direction d’Eric Reynaud ou de Philippe Peatier. Il interprète de nombreux oratorios parallèlement à ses activités d’accordéoniste, tango Argentin et répertoire populaire, et de jazzman avec le big-band Label Equipe ou le quartet Amachao. 57 Lundi 15 Août 2016 — 20h Église St-Marcel Shostakovitch Kiryl Keduk Tchaïkovski Evgeny Bushkov Orchestre de chambre de Minsk Guy Touvron Edvard Grieg 2 mélodies pour orchestre à cordes, opus 53 1. Norvégien 2. Première rencontre Dmitri Shostakovitch 3 pièces issues de la Suite de jazz Dmitri Shostakovitch Concerto pour piano trompette et orchestre à cordes en do mineur, opus 35 1. Allegretto 2. Lento 3. Moderato 4. Allegro con brio Piotr llitch Tchaïkovsky Sérénade pour cordes en ut majeur opus 48 1. Pezzo en forma di sonatina. Andante non troppo - Allegro moderato (ut majeur) 2. Valse. Moderato. Tempo di Valse (sol majeur) 3. Elegia. Larghetto elegiaco (ré majeur) 4. Finale (Tema russo). Andante - Allegro con spirito - Molto meno mosso - Tempo I - Più mosso (ut majeur) Tout le charme de la grande Russie apporté par l’orchestre et par le choix des œuvres. Deux mélodies pour orchestre à cordes opus 53 Edgard Grieg (1843 – 1907) Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes en do mineur, opus 35 Dmitri Shostakovitch (1906 - 1975) Ces deux mélodies sont basées sur des chansons écrites par deux poètes très différents l’un de l’autre. La première, Le Norvégien, est adapté d’un texte de Vinje, grand poète lyrique, pionnier de la langue paysanne fondée sur une veine poétique et un don d’émotion et de rêve, et dont l’attitude par rapport à la vie avait fortement impressionné Grieg. Après une période de crise, les poèmes de Vinje lui avaient donné une nouvelle inspiration, un nouvel élan. La seconde, Première rencontre, est de Bjornstjerne Bjomson. Il parle des émotions humaines sur un ton quasiment extatique que l’on retrouve dans certains passages du Journal de Grieg : « Petit à petit le soleil disparaît comme s’il coulait dans le sein de la mer, la nuit tire son voile sur la nature tout autour de nous et une ambiance merveilleusement douce et lugubre s’installe autour de moi. » La Suite pour orchestre de jazz n° 2 Dmitri Shostakovitch (1906 - 1975) est un compositeur russe de la période soviétique et une figure majeure de la musique du XXème siècle. Toute sa vie, il devra composer avec les aléas du pouvoir soviétique, souvent très autoritaire, par moments un peu plus libéral. En 1948, par exemple, il sera sommé de faire son autocritique et il perdra son poste de professeur. Par contre, dans les années 60, on assiste à des événements d’une portée capitale comme l’arrivée de Leonard Bernstein et de l’Orchestre de New York à Moscou, ou le retour d’Igor Stravinski après cinquante ans d’absence. Et, le 30 décembre 1961, l’Orchestre philharmonique de Moscou joue pour la première fois la 4ème symphonie de Shostakovitch tandis que des concerts en son honneur sont donnés un peu partout dans le monde. La Suite pour orchestre de jazz n° 2 est une œuvre pour orchestre que Shostakovitch a composée en 1938 en s’inspirant de thèmes et d’une écriture liés au jazz. 60 Ce concerto a été composé en 1933 et constituait alors la partition pour clavier la plus importante de Shostakovitch. Il ne s’agit pas d’un double concerto dans la pure forme romantique car on ne peut pas dire que les deux solistes que ce concerto réunit, piano et trompette, dialoguent réellement ensemble. La trompette tient plutôt ici le rôle, périlleux, de commenter l’action qui se déroule entre le piano et les cordes. Le concerto s’ouvre sur un Allegretto de frottements rythmiques étonnants, comme s’il s’agissait de surprendre l’auditeur avec humour. Au cours du concerto, on croit reconnaître des thèmes de Mozart et de Beethoven, l’influence des œuvres concertantes de Hindemith et de Poulenc. L’écriture pianistique nerveuse est influencée par Stravinski et Prokoviev ; elle peut aussi rappeler, par ses brusques changements de caractère, l’expérience de pianiste de cinéma muet qu’avait connue Shostakovitch. Quant à la trompette, elle s’inspire des couleurs du jazz et des sonneries militaires. Ce concerto est travaillé par une ironie sous-jacente qui ont fait dire à certains que la partition avait « des allures de clown sadique ». Sérénade pour cordes en ut majeur opus 48 Piotr llitch Tchaïkovsky (1840 – 1893) Contemporain de Grieg, Tchaïkovski est un compositeur russe dont l’œuvre, d’inspiration plus occidentale que celles de ses compatriotes contemporains, utilise aussi les mélodies folkloriques nationales. À partir des années 1880 sa réputation va croissante en Russie mais également à l’étranger, et de nombreux voyages le mènent dans les grandes capitales européennes et même aux Etats-Unis où il participe à l’inauguration du Carnegie Hall. Amoureux de l’époque classique et de la musique de Mozart en particulier, Tchaïkovski a sans doute songé aux ouvrages du musicien salzbourgeois en choisissant le titre de son 61 opus 48 composé en septembre et octobre 1880 même si ce dernier, contrairement aux ouvrages du XVIIIème siècle, fut conçu dans un esprit symphonique : « Plus l’effectif de l’orchestre à cordes sera nombreux, plus cela correspondra au désir de l’auteur. » écrivit-il sur la partition. En 4 mouvements, la Sérénade débute par un morceau en forme de sonatine où une introduction lente précède l’allegro moderato. L’œuvre se poursuit avec une Valse, danse chère au XIXème siècle et à Tchaïkovski, d’une grâce et d’une délicatesse où se lit immédiatement la signature de l’auteur. Le lyrisme est également de mise dans l’Elégie. Enfin, retour aux racines russes du musicien dans le Finale, avec son tema russa où, après une introduction andante, résonne un allegro con spirito composé à partir de thèmes populaires. Orchestre de Minsk L’Orchestre de Minsk a été fondé en 1968. En 1975, il a été proclamé l’un des meilleurs orchestres des Pays de l’Est au Festival International des orchestres de Chambre de Vilnius, en Lithuanie, et il a également reçu des récompenses dans plusieurs pays de l’ex URSS. Parmi les artistes les plus prestigieux qui ont joué avec lui on peut citer les pianistes Sviatoslav Richter, Paul Badura-Skoda, Nikolay Petrov, Tatiana Nikolaeva, Mikhail Voskressensky ; les violoncellistes Mstislav Rostropovich, Natalia Gutman ; les violonistes Victor Tretyakov, Liana Issakadze ; les chanteuses Irina Arkhipova et Katia Ricciarelli. L’orchestre a également joué sous la direction de nombreux chefs dont Rudolf Barshai, Gennady Provatorov, Vitaliy Kataev. Il est aussi un laboratoire de création pour de nombreux compositeurs biélorusses tels Smolsky, Kondrusevich, Kopytsko, Soltan, Gorelova. Il s’engage, d’autre part, de façon très intense auprès des enfants musiciens dans l’apprentissage du jeu en concert. 62 Kyril Keduk (1987) Kyril Keduk est un biélorusse qui a étudié à l’Académie de Musique de Danzig. En 2004, il a gagné en Pologne le 3 ème prix au concours Arthur Rubinstein puis des premiers prix dans des concours à Minsk, Bucarest, Danzig et Marsala. Il a joué avec les orchestres de Palerme, Nice, Florence et également en Israël et aux Etats-Unis. En 2010, il fut soliste avec Wladimir Spiwakow au violon et l’orchestre philharmonique de Russie sous la direction de Thomas Sanderling dans le cadre du « Kissinger Sommer ». Evgeny Bushkov a d’abord été remarqué comme violoniste. Puisqu’il a gagné, avec cet instrument, 4 Concours Internationaux les plus prestigieux. De 2002 à 2009, il a été chef d’orchestre associé auprès du State Symphony Orchestra « Novaya Rossiya » dirigé par Yury Bashmet. Il collabore aujourd’hui avec des solistes aussi éminents que Elisso Virssaladze, Natalia Gutman, Barry Douglas, Stephen Kovacevich, Debora Voigt, Maria Guleghina et Guy Touvron. Depuis 2009, il est le directeur artistique et le chef de l’Orchestre de chambre de Minsk avec lequel il a, depuis, tourné un peu partout dans le monde. Après une récente collaboration avec le pianiste légendaire Paul Badura-Skoda, celui-ci a écrit : « Evgeny Bushkov est un des meilleurs chefs d’orchestre avec lesquels j’ai joué ces dix dernières années. » Guy Touvron voir page 51 Une dégustation vous est offerte par 63 Dimanche 18 Sept 2016 — 20h Farinier des Moines Orient Jordi Savall Jordi Savall lire d’archet vièle rebab Driss el Maloumi oud Pedro Estevan percussion Occident Pedro Estevan Driss el Maloumi Dans le cadre des journées du patrimoine, en co-production avec le Centre des Monuments Nationaux et l’Abbaye de Cluny. Ce concert est né sous l’impulsion de François-Xavier Verger, Administrateur de l’Abbaye de Cluny, qui a toujours rêvé de recevoir Jordi Savall à l’Abbaye de Cluny. Et il a insisté pour que ce soit avec le programme : Entre l’Orient et l’Occident, un dialogue des âmes ? Pourquoi ces choix ? Nous sommes allés lui poser la question : Parce que Cluny est une communauté monastique qui, dès sa fondation, s’est tournée vers l’Orient. Effectivement dès l’an 1000 les clunisiens accompagnent la propagation du monde latin en Orient puisqu’ils sont présents à Jérusalem, au Mont Thabor et à Byzance. Et Pierre le Vénérable, abbé de Cluny de 1122 à 1156, est le premier à faire traduire le Coran en latin pour comprendre de quoi il s’agit. Car il recommande, plutôt que de se lancer dans des croisades, d’établir des débats argumentés avec les théologiens des autres religions. Donc cette proposition musicale de Jordi Savall, une rencontre entre Orient et Occident, a vraiment sa place ici, dans ce lieu qu’est l’Abbaye de Cluny. Orient – Occident un dialogue des âmes Jordi Savall rêve d’un monde où les différentes cultures et religions cohabiteraient en paix et pense que la musique doit concourir à répandre cette vision tout autant que des discours intellectuels. Au XVe siècle, avec l’écroulement de Byzance, Orient et Occident se séparent. La Méditerranée, antique berceau culturel commun, devient lieu de bataille, de barrières mentales et spirituelles. Subtilement rassemblées par Jordi Savall, les pièces de ce programme nous invitent à aller bien au-delà d’un dialogue des cultures et des croyances : vers un dialogue des âmes à partir des traditions juive, musulmane et chrétienne. Écouter ces chants et ces musiques d’Orient et d’Occident nées à des époques et en des terres diverses, n’est pas 66 une expérience ordinaire. Parce qu’à l’émotion esthétique vient s’ajouter un sentiment plus intense encore, celui de communier avec une humanité réconciliée. Jordi Savall Jordi Savall, né en 1941 à Igualada en Catalogne, est une personnalité musicale parmi les plus polyvalentes de sa génération. Depuis plus de cinquante ans, il fait connaître au monde des merveilles musicales laissées dans l’obscurité, l’indifférence et l’oubli. Ses activités de concertiste, de pédagogue, de chercheur et de créateur de nouveaux projets, tant musicaux que culturels, le situent parmi les principaux acteurs du phénomène de revalorisation de la musique historique. Il a fondé avec sa femme, Montserrat Figueras, les ensembles Hespèrion XXI (1974), La Capella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des Nations (1989) avec lesquels ils ont exploré et créé un univers d’émotion et de beauté qu’ils ont diffusé dans le monde entier et que Jordi Savall continue à proposer malgré le décès de son épouse en 2011. Une des dates fondamentales pour la reconnaissance de son travail fût sa participation au film d’Alain Corneau, Tous les Matins du Monde, en 1991, récompensé par un César pour la meilleure bande son. Il a également créé, en 1998, avec Montserrat Figueras, son propre label discographique Alia Vox. Au fil de sa carrière, il a enregistré et édité plus de 230 disques piochant aussi bien dans répertoires médiévaux, renaissants, baroques que classiques, avec une attention particulière au patrimoine musical hispanique et méditerranéen. Ce travail a été récompensé par de nombreux prix comme plusieurs Midem Awards, des International Classical Music Awards et un Grammy Award. Par contre, en désaccord avec la politique culturelle du gouvernement espagnol, il a refusé, en 2014, le Prix national de Musique que le ministère voulait lui décerner. Dans une lettre publiée sur Facebook, il relève « le dramatique désintérêt et la flagrante incompétence en matière de défense et de promotion des arts et de leurs créateurs » du Ministère et exprime ainsi les deux sentiments qu’il a ressentis à l’annonce du prix : « une grande joie pour une reconnaissance tardive » mais aussi, et surtout 67 « une immense tristesse de sentir que je ne pouvais pas accepter ce prix sans trahir mes principes et mes convictions les plus intimes ». En 2008, il est nommé Ambassadeur de l’Union Européenne pour un dialogue interculturel et, aux côtés de Montserrat Figueras, « Artiste pour la Paix », dans le cadre du programme « Ambassadeurs de bonne volonté » de l’UNESCO. Jordi Savall démontre que la musique ancienne n’est pas nécessairement élitiste, mais qu’elle peut intéresser un large public. Et, comme l’a dit le critique Allan Kozinn dans le New York Times en 2005, son travail infatigable en concerts et enregistrements « n’est pas simplement une récupération musicale mais plutôt une réanimation créative ». 68 Driss El Maloumi né en 1970 à Agadir, au Maro, est un oudiste réputé, surnommé « l’enchanteur du oud ». Après une enfance sans soucis, il obtient en 1993 un master en littérature arabe à l’Université Ibnou Zohr d’Agadir sur une approche philosophique de la musique. À côté de cela, il reçoit une très solide formation musicale classique arabe et occidentale. Driss El Maloumi croise le chemin d’artistes internationaux tels que Jordi Savall, Pierre Hamon, Keyvan Chemirani en Iran, Françoise AtlanOmar Bachir en Iraq, Carlo Rizzo en Italie et Alla en Algérie, que ce soit en musique ancienne, traditionnelle ou classique. Il a également été partenaire du trompettiste de jazz Paolo Fresu. Il a joué aux côtés de grands poètes tels que Abdelatif Lâabi au Maroc et Adonis en Syrie. Il a réalisé en 2000 l’album de jazz Tawada coécrit avec l’artiste français Alban Darche. Cet album a été distingué de 4 étoiles par Jazzman magazine. Il a également participé aux enregistrements de l’album « Noches » de la chanteuse française d’origine séfarade Françoise Atlan qui a obtenu un « Choc » du Monde de la Musique et a collaboré à plusieurs albums de Jordi Savall et de Montserrat Figueiras. Multipliant les compositions en solo, en duo ou en trio avec percussions, Driss El Maloumi ancré dans la tradition harmonique et ornementale d’Orient, en synthétise les couleurs, amazigh, berbères ou andalouses, cultivant la nuance qui fait la différence, flirtant aussi avec le blues. On apprécie la variété et la modernité de ses modes de jeu ainsi que la subtilité d’un musicien qui se révèle moins dans la démonstration de virtuosité que dans l’élégance du son et la volubilité du swing Pedro Estevan est un percussionniste espagnol autant versé dans la musique médiévale ou baroque, que les musiques du monde. Il a étudié la percussion au Conservatoire de Madrid, puis à Aix-en-Provence avec Sylvio Gualda. Il s’est également formé auprès de Doudou Ndiaye Rose et de Glen Velez. Il est membre fondateur du « Groupe de Percussions de Madrid », et joue avec l’Orchestre national d’Espagne, la Radio Télévision espagnole, l’Orchestre symphonique de Madrid, Gulbenkian, l’Orchestre du XVIIIe siècle, l’orchestre Reine Sophie, Koan, les Sacqueboutiers de Toulouse, Paul Winter Consort, Camerata Iberia, Anleut Música, Ensemble La Romanesca, le Chœur de chambre Accentus, Sinfonye, La Real Cámara, l’Ensemble baroque de Limoges et Hespèrion XX, Le Concert des Nations, The Harp Consort, SEMA, Rarafonâa, Grupo Círculo, Orquesta de las Nubes, PAN-KU Percusión. 69 r it e lie t ra e ic u Re iqu rs et id é ve e nt jur s di Sa argn ion ue t ls Ep tec sq · o Ri nne s Pr te et o i t · s o RC fes t Fl · o e s e anc Pr o t · Au voy é Pr · le étoi Une âcon àM · www.mma-cluny.fr 1 rue Porte de Mâcon 71250 CLUNY Auberge du Cheval Blanc N° ORIAS : 14002177 www.orias.fr 17, Route de la Digue - 71250 Cluny [email protected] Tél. 03 85 59 01 05 - Fax 03 85 59 26 47 RESTAURANT Cuisine Bourguignonne 03 85 59 01 13 qu'à s u j ce Servi 2h30 2 cert n o c rs de i o s les Terrasse Salle climatisée www.chevalblanc-auberge.com / e-mail: [email protected] Réception Groupes (180 Places) Ouvert tous les jours le étoi en e n o U éâtocil M Unà e âcon àM 24 ET 25 AVRIL Cluny-Danse 15 AU 17 MAI - Pépète Lumière 11 AU 14 JUIN : Festival Oenovidéo 19 JUIN AU 13 AOÛT Les Grandes Heures de Cluny* 7 AU 12 JUILLET Festival d'aujourd'hui à demain* 15 AU 19 JUILLET : Un P'tit air de Festival 29 JUILLET AU 2 AOÛT - Ciné-pause 15 AU 22 AOÛT : Jazz Campus* 3 OCTOBRE AU 06 NOVEMBRE Contes givrés en Bourgogne 70 luny C lunisois Librairie Papeterie Carterie Magazines 18, rue Lamartine - 71250 Cluny Tél. 03 85 59 09 09 courriel : [email protected] Découvrez la fine fleur des V ISI T ES et des FEST IVALS sur le nouveau site internet de l'Office de Tourisme de Cluny et du Clunisois www.cluny-tourisme.com Renseignements - * Réservation Office de Tourisme de Cluny et du Clunisois 6 Rue Mercière - 71250 Cluny [email protected] 71 a Gr n tio réa C IMPRIMEUR r ite lie tra e cu Re iqu rs rt i t Pa nté e e urid ive · j sd Sa argn ion ue · t ls Ep tec sq · o Ri nne s Pr te et o i t · s o RC fes t Fl · o e s e anc Pr o t · Au voy é Pr · ue iq ph · www.mma-cluny.fr CLUNY - TÉL. 03 85 59 08 36 Votre carrefour market vous garantit REPROGRAPHE N° ORIAS : 14002177 www.orias.fr des prix bas toute l’année. 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Les Les plus plus hautes hautes voûtes voûtes du du monde monde roman roman témoignent témoignent encore encore aujourd’hui aujourd’hui de de ce ce gigantisme… gigantisme… Les Les vestiges vestiges de de l’immense l’immense église église abbatiale abbatiale restaurés restaurés et et les les espaces espaces des bâtiments du XVIIIème siècle ont été remis en valeur des bâtiments du XVIIIème siècle ont été remis en valeur àà l’occal’occasion sion du du 1100ème 1100ème anniversaire anniversaire de de la la fondation fondation de de l’abbaye l’abbaye ;; ils ils invitent invitent àà une une redécouverte redécouverte de de ce ce lieu lieu unique. unique. 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Tél. :: 03 03 85 85 59 59 15 15 93, 93, [email protected], [email protected], www.cluny.monuments-nationaux.fr www.cluny.monuments-nationaux.fr Horaires Horaires :: avril, avril, mai, mai, juin, juin, septembre septembre de de 9h30 9h30 àà 18h, 18h, juillet juillet et et août août de de 9h30 9h30 àà 19h, 19h, octobre octobre àà mars mars de de 9h30 9h30 àà 17h 17h (dernier (dernier accès accès 45 45 minutes minutes avant avant la la fermeture) fermeture) Tarifs Tarifs :: Plein Plein tarif tarif :: 9€50 9€50 ;; tarif tarif groupe groupe (minimum (minimum 20 20 personnes) personnes) :: 7€50, 7€50, gratuit gratuit pour pour les les moins moins de de 18 18 ans ans (accompagné (accompagné d’un d’un adulte), adulte), 18-25 18-25 ans ans (ressortissants (ressortissants UE). UE). INGÉNIEUR INGÉNIEUR ARTS ARTS ET ET METIERS METIERS Personne Personne ne ne connait connait vos vos limites, limites, pas pas même même vous vous Le Le Centre Centre d’Enseignement d’Enseignement et et de de Recherche Recherche de de Cluny Cluny et et l’un l’un des des 88 centres centres de de l’Ecole l’Ecole d’ingénieurs d’ingénieurs Arts Arts et et Métiers Métiers ParisTech. ParisTech. Lieu Lieu d’innovation, d’innovation, le le CER CER est est reconnu reconnu pour pour ses ses spécificités, spécificités, ses ses domaines domaines d’expertise, d’expertise, de de ReRecherche cherche et et de de Développement. Développement. Lieu d’enseignement, futurs ingénieurs et doctorants sont formés à répondre aux enjeux d’au Lieu d’enseignement, futurs ingénieurs et doctorants sont formés à répondre aux enjeux d’aujourd’hui jourd’hui et et de de demain. demain. LE LE CENTRE CENTRE D’ENSEIGNEMENT D’ENSEIGNEMENT ET ET DE DE RECHERCHE RECHERCHE DE DE CLUNY CLUNY DOMAINE DOMAINE D’EXPERTISE D’EXPERTISE ///////////////////// ///////////////////// Filière Filière bois bois Technologies Technologies propres propres de de mise mise en en forme forme de de la la matière matière métallique métallique :: usinage usinage àà grande grande vitesse, vitesse, déformation déformation plastique plastique (fonderie, (fonderie, forge) forge) L’INSTITUT L’INSTITUT IMAGE IMAGE DE DE CHALON-SUR-SAÔNE CHALON-SUR-SAÔNE DOMAINE DOMAINE D’EXPERTISE D’EXPERTISE ///////////////////// ///////////////////// Développer Développer et et diffuser diffuser des des méthodes méthodes et et outils outils de de l'immersion l'immersion virvirtuelle au service de tuelle au service de l'industrie l'industrie CONTACT CONTACT 76 Frédéric Delmas, chargé de communication Frédéric Delmas, chargé de communication Rue Porte de Paris Rue Porte de Paris 71250 CLUNY 71250 CLUNY 03 85 59 53 19 / [email protected] 03 85 59 53 19 / [email protected] Festival Musical des Grandes Heures de Cluny www.grandesheuresdecluny.com Les Grandes Heures de Cluny Association Loi 1901 à but non lucratif non soumise à la TVA 6 rue Avril – 71250 Cluny 77 Remerciements Réservation Aux bénévoles de notre association • www.grandesheuresdecluny.com • L’Office du Tourisme de Cluny et du clunisois : 03 85 59 05 34 • À l’entrée du concert une heure avant le concert Michel et Paule ALLARD Jean-Claude AMIOT Gabrielle AUFRANC Eugène BERTRAND Jean-Pierre BONNET Jean BOURG Pierre BOURGEOISAT Clément BOURGEOISAT et ses amis Joël BUCHOT Laurent CHABOT Renée CHAROLLAIS-FLORESCU M.-France et J.-Baptiste DESBRIERES Claudette DESPHIEUX André GAUTHIER Armand et Monique GENOUX Michelle GOSSE Monique GOYARD Christophe GUITTAT Marguerite GUEUGNEAU Partenaires Lucette et Maxime LAPALUS Carole LAUVERGNE Pascale MARTINEZ Michèle MATHURIAU François PETIT Michelle et Guy PINTO Barbara PLASSARD Colette REBOUX-CARTON Robert ROLLAND Claude SEIGNEURET Patrick SIMON Edward STEEVES Jean THEVENOUX Guy TOUVRON et Isabelle YHUEL Les petites mains occasionnelles, ainsi que les services techniques de la ville de Cluny et de l’Abbaye de Cluny. Les places sont numérotées et les premiers qui auront réservé seront les mieux placés Prix des places 1re catégorie : 25 € — 22 € * 2e catégorie : 20 € — 16 € * 3e catégorie : 16 € — 13 € * Pass 6 Concerts 1re catégorie : 125 € — 110 € * 2e catégorie : 100 € — 90 € * Jordi Savall 1re catégorie : 35 € 2e catégorie : 30 € * Tarif réduit (avec carte justificative): Amis de Cluny, Clef de Cluny, Ecole de Musique, Harmonie municipale, demandeurs d’emploi, jeunes de 12 à 18 ans. Gratuit pour les moins de 12 ans. Accès pour les personnes à mobilité réduite possible pour tous les sites sauf le Farinier des Moines. En cas d’absence les réservations ne sont pas remboursées. Colophon Publication éditée à l’occasion du Festival des Grandes Heures de Cluny. 78 Directeur de Publication : Guy Touvron Textes : Isabelle Yhuel Design graphique : Tanguy Wermelinger Maquette : Louise Duneton Impression : SEIC imprimerie 79 VIGNERONS DES TERRES SECRÈTES RÉVÉLER LE M Â CONNAIS LIEUX-DITS LIEU Au ccœur de leur terroir les Vi Vignerons des Terres Secrètes ont iidentifié au fil du temps des lieux-dits uniques qui donnent naissance uniq 571891700 à de des appellations remarquables. les grandes vignes – 71960 prissé www.terres-secretes.com L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. CONSOMMEZ AVEC MODÉRATION.