L`arme secrète du LOSC - CIES Football Observatory
Transcription
L`arme secrète du LOSC - CIES Football Observatory
FOOTBALL ! LIGUE 1 La saga Rudi Garcia L’entraîneur du doublé lillois raconte le parcours qui l’a mené d’un club amateur de la région parisienne jusqu’au sommet de la Ligue 1. AVEC LE DOUBLÉ Coupe de FranceChampionnat, Rudi Garcia a remporté le plus grand succès d’une carrière d’entraîneur dont les principaux faits d’armes étaient, jusque-là, des montées ou des places d’honneur. Élu, dimanche, entraîneur de l’année, Garcia (47 ans) mesure le chemin parcouru depuis ses débuts. En 1994, il est entraîneur-joueur, à Corbeil-Essonnes (DH), suit, en parallèle, des cours de STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à Orsay et devient homme de terrain à la télé. « Il fallait bien gagner sa vie. En cumulant tout ça, j’arrivais au maximum au SMIC. » De ces premiers pas date peutêtre le souci du détail évoqué par ses joueurs (voir ci-contre). « Il fallait tout faire, planifier les entraînements, les déplacements, voir les agents municipaux pour l’entretien des terrains, etc. » Après une montée de DH en CFA 2, Garcia veut retrouver le monde professionnel. « J’ai appris que Robert Nouzaret, qui avait été mon entraîneur à Caen (1988-1990), et Gérard Soler, avec lequel j’avais joué à Lille (1986), reprenaient Saint-Étienne. Je les ai contactés. » Nommé préparateur physique, il aide Nouzaret à préparer les séances, touche à la vidéo. « J’ai beaucoup appris à ses côtés, souligne Garcia. Il planifiait tout, même la signalé- tique du stade. Par exemple, c’est lui qui a fait mettre “Ici c’est le chaudron” dans le couloir qui mène à la pelouse. » Saint-Étienne remonte en 1999 puis termine 6e. Mais, en septembre 2000, John Toshack succède à Nouzaret. « J’ai voulu suivre Robert à Toulouse mais le club n’a pas voulu. C’était surtout pour que je serve d’interprète à Toshack (en espagnol), qui était très différent. Il arrivait le matin et faisait un signe de loin aux joueurs. Ils ne comprenaient pas... Ensuite, le président (Alain Bompard) nous a nommés Jean-Guy Wallemme et moi. J’ai lu récemment qu’on était un peu comme deux coqs dans un poulailler… Il y avait de ça (sourire). » « Je suis parti (du Mans) parce qu’il n’y avait plus d’équipe » Lyon de Jacques Santini puis le Valence de Rafael Benitez. « J’avais des propositions en Ligue 2 mais j’ai aussi reçu un coup de fil de Bernard Gnecchi, le président de Dijon, qui luttait pour ne pas descendre en CFA. Un jour, je suis parti de Saint-Étienne en voiture, j’ai pris Fred (Bompard, devenu son adjoint, à Dijon et à Lille) qui était à Béziers et on est allés voir jouer Dijon à Pau. Il ne fallait pas qu’ils perdent par plus de deux buts d’écart. Ils ont perdu 2-0. » Gnecchi lui confie alors un poste aux responsabilités élargies. « À Dijon, j’ai appris le management d’un club pro. Je négociais les contrats, je faisais des budgets à tous les niveaux. J’ai même repris des cours de gestion. » En 2004, Dijon monte en L 2 et dispute une demi-finale de Coupe de France, avant d’échouer aux portes de la Ligue 1 (4e en 2005, 5e en 2006). Le club se structure mais l’agrandissement du stade n’avance pas assez vite pour ses ambitions. Contacté par Le Mans en 2008, Garcia monte d’un étage. « Je suis reconnaissant à Henri Legarda (le président) de m’avoir permis d’entraîner en L 1. Il m’a invité récem- ment pour un match. Il est venu me chercher à la gare et m’a fait visiter la MMArena, qui est un joyau. Il faut vraiment qu’ils remontent ! » Mais il ne restera qu’un an dans la Sarthe. « Jean-Michel Vandamme (aujourd’hui conseiller du président du LOSC, Michel Seydoux) est venu me voir. Lille, c’est mon club de cœur… Mais il y a quelque chose que je n’ai pas dit à l’époque. Si De Melo, Yebda, Calvé et Matsui n’avaient pas été en fin de contrat, si je n’avais pas senti que Romaric et Sessegnon allaient partir, je serais peut-être encore au Mans. Je Après l’affaire des faux passeports (*), Saint-Étienne descend et Garcia, qui a refusé de redevenir adjoint, est licencié. Mais cet épisode l’a endurci : « Je n’avais jamais vu autant de médias… Même là, avec le titre, il y en avait presque moins que quand l’affaire a éclaté. Après ça, j’étais blindé. » Il reste une année au chômage, passe le DEPF (diplôme d’entraîneur professionnel de football), va observer le a envie de le lui rendre quand on joue. » L’ancien pro Walid Regragui, que Garcia a entraîné à CorbeilEssonnes et à Dijon, est l’un de ceux qui le connaissent le mieux : « Il a du flair et ça, tu l’as ou pas. Il sait dire les trucs et il sent quand il faut être tranchant. » Dans le concert de louanges qui fait écho à son nom, il reste quand même des voix discordantes. « C’est quelqu’un qui a deux visages, disait l’ancien Lillois Grégory Tafforeau, dans le magazine Nordway de décembre 2010. Il y a l’entraîneur compétent, passionné par ce qu’il fait, rigoureux. (…) Après, il y a l’homme, et là, je n’ai pas trop envie de m’étendre. Il n’en vaut pas la peine. » L’ancien Dijonnais Stéphane Mangione, resté proche de Garcia et de son adjoint, Frédéric Bompard, ne partage pas cet avis : « Il est très proche de ses joueurs, humainement et sportivement. On s’appelle de temps en temps, il me laisse des places pour aller voir des matches à Lille. Il n’oublie pas d’où il vient. » – L. D. L’arme secrète du LOSC Le champion de France se fait conseiller par des… géographes statisticiens qui avaient prédit le titre lillois dès septembre dernier. LOÏC RAVENEL, maître de conférences en géographie à l’université de Franche-Comté, l’assure : « Le titre du LOSC est assez logique. » Son groupe de cinq chercheurs – l’Observatoire des footballeurs professionnels (PFPO an anglais) – avait annoncé en septembre dernier, chiffres à l’appui, que le LOSC deviendrait champion. « Les systèmes de prédiction se fondent habituellement sur les résultats des clubs, alors que nous réfléchissons sur la composition des équipes », explique Ravenel. « Lille sortait du lot sur deux des trois axes fondamentaux, raconte Raffaele Poli, autre membre du PFPO. Sa faiblesse quant au nombre de sélections de ses joueurs était compensée par leur expérience et la stabilité de l’effectif. Cette saison, Lille a des éléments jeunes (1), mais qui ont une forte expérience dans les cinq grands Championnats européens (2) : 123 matches en moyenne par joueur, contre 101 pour Lyon. Au niveau de la stabilité, les joueurs sont en moyenne à Lille depuis 2,5 saisons. Le chiffre est de moins de 2 pour Lyon et de 1,5 pour Marseille. » Le LOSC est justement le club français à montrer le plus d’intérêt pour les travaux du PFPO, qui conseille également Chelsea, Arsenal ou Manchester City. « Frédéric Paquet (directeur général adjoint du LOSC chargé du sportif) est un des rares dirigeants français à acheter nos rapports depuis 2006, révèle Poli. On a commencé à lui envoyer des fichiers spécifiques en 2008. » « On est toujours à l’affût des informations qui peuvent nous être utiles, convient Paquet. C’est un élément supplémentaire qui nous aide à réfléchir. » Les chercheurs avaient par exemple averti le LOSC que sa défense possédait une expérience très en deçà des canons des grands clubs européens. C’était avant la venue de trois internationaux : Mickaël Landreau (32 ans) à l’été 2009, le Portugais Ricardo Costa (29 ans) en janvier 2010 et le Tchèque David Rozehnal (30 ans) il y a un an. Au mois de mars, les géographes ont fait remarquer aux Lillois que leur équipe connaissait l’une des plus faibles rotations en Europe (3). Et Poli prévient : « L’un des enjeux à venir pour le LOSC est de faire davantage confiance à ses remplaçants. Il est très rare qu’un grand club obtienne de bons résultats avec plus de deux recrues dans son équipe type… » Or, Rami part à Valence et plusieurs titulaires (Gervinho, Hazard, Cabaye) vont être très convoités. ANTOINE MAUMON DE LONGEVIALLE (avec J. D.) (1) Autour de 25 ans de moyenne d’âge, quand l’âge des Marseillais s’approche des 27 ans. (2) Les Championnats allemand, anglais, espagnol, français et italien. (3) Les onze joueurs les plus utilisés de Lille avaient alors disputé plus de 85,4 % des matches, contre 73,9 % pour ceux de l’OM. I CABAYE N’A PAS ENCORE CHOISI. – Sous contrat jusqu’en 2013, Yohan Cabaye (25 ans) est tenté de quitter Lille depuis deux ans. Mais il assure aujourd’hui qu’il n’a pas encore fait son choix pour la saison prochaine. « Je ne sais pas du tout, franchement, explique-t-il. On m’a fait une proposition de prolongation (deux ans). J’ai aussi eu des offres de l’extérieur. On va certainement en parler maintenant avec mes représentants. Il y a beaucoup d’avantages à rester mais il y en a aussi à continuer ailleurs. On a un groupe magnifique, tous les matins on est très heureux de se retrouver. Il y a aussi la Ligue des champions. Mais après le doublé, c’est peut-être aussi le bon moment de découvrir autre chose. En tout cas, je ne me précipiterai pas. C’est un virage important et je n’ai pas envie de le louper. » – L. D. PARIS EN LIGNE QUI M’AIME ME SUIVE… Emmanuel BOJAN Bernard DOLET TENNIS, WTA Roland-Garros 1,55 Makarova - Oprandi Makarova BASKET, Pro B 1,18 Nanterre - Le Portel Nanterre TENNIS, ATP Roland-Garros A. Beck - Melzer Melzer BASKET, Pro B 1,25 Rouen - Boulogne-sur-Mer Rouen 1,15 BASKET, Pro A 1,40 Gravelines - Roanne Gravelines (temps réglementaire) EKATERINA OU ROMINA ? Titi Oprandi ou Gros Minet Makarova ? L’irrégulière Russe, régulière coupeuse de têtes, a le bagage pour écarter l’Italienne, qui ne compte cette saison que deux victoires en onze rencontres sur le circuit professionnel. Chez les hommes, Jürgen Melzer, tête de série numéro 8 et tombeur de Roger Federer à Monte-Carlo il y a un mois, devrait faire une bouchée du (lucky-) loser allemand Andreas Beck. En basket, Gravelines et Roanne s’affrontent pour une place en demies du Championnat de France. La belle risque de tourner à l’avantage des Nordistes, dans le sillage de Saer Sène, pivot dans tous les sens du terme. LA COTE (ParionsWeb) MISE (avant 11 heures) 2,50 Retrouvez des statistiques et de l’aide à la décision sur 10 GAIN 25 IL Y A NORD ET NORD. Pour le département du Nord, ça marche fort. En football, Lille a tout raflé, laissant des miettes à Marseille. En handball, Dunkerque vient de remporter la Coupe de France. En basket, Gravelines-Dunkerque peut encore rêver d’une demie en Pro A. Pour le département voisin du Pas-de-Calais, ça marche moins bien, ça se prend même les pieds dans le tapis. En football, Lens descend d’un étage. En basket, Le Portel, canton de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer, et… Boulogne-sur-Mer risquent de voir leur saison de Pro B s’arrêter ce soir, lors des belles des quarts de finale. Pour le succès annoncé de Nanterre, tout paraît clair. Pour celui de Rouen, nous signalerons qu’à l’aller, Rouen, chez lui, s’était incliné face à Boulogne, avant de renverser la tendance chez les Boulonnais. Mais les Normands ne devraient pas se faire surprendre deux fois chez eux. LA COTE (Sajoo) 1,48 MISE (avant 20 heures) 20 GAIN 29,60 www.lequipe.fr Jouer comporte des risques : endettement, dépendance, isolement. Appelez le 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé). Les cotes que nous vous proposons ne sont pas fixes et sont donc sujettes à fluctuation. Celles mentionnées datent de la veille, en fin de journée. MARDI 24 MAI 2011 « La première année (à Lille), j’étais isolé » Lorsqu’il rejoint le Nord, où il succède à Claude Puel (2002-2008), Rudi Garcia se sent assez costaud pour imposer sa méthode. « J’avais mes convictions et il en fallait », souffle-t-il. Car cette première saison sera complexe. Lille finit 5e mais Garcia est poussé vers la sortie en fin de saison, avant d’être rappelé (voir L’Équipe du 20 mai). « La première année, j’étais isolé, estime-t-il. Un entraîneur a besoin de l’appui indéfectible de son président ou de celui qui le représente, à l’époque Xavier Thuilot (directeur général). Mais nous n’avions pas d’échange. Aujourd’hui, si les joueurs ne sont pas contents de moi et qu’ils vont taper à la porte de quelqu’un d’autre, ils savent qu’on va leur dire la même chose. » Au moment où Seydoux l’a rappelé, en juin 2009, Garcia dit quand même avoir hésité. PARIS, PARC DES PRINCES, 21 AVRIL 2011 ; L’ÉTRAT (Loire), CENTRE D’ENTRAÎNEME N T D E S A I N T ÉTIENNE, 17 JANVIER 2001 ; AMIENS, STADE DE LA LICORNE, 16 MARS 2004. – Le chemin qui a mené Rudi Garcia vers le doublé Coupe-Championnat avec le LOSC cette saison a été long (photo 1). L’ancien meneur de jeu a entamé sa carrière de technicien en 1994 à C o r b e i l - Es s on n es ( D H ) . E n 1 9 9 9, i l intègre le staff de Saint-Étienne et, en janvier 2001, alors que les Verts sont plongés dans l’affaire des faux passeports, il est nommé entraîneur de l’ASSE aux côtés de Jean-Guy Wallemme (à droite) (photo 2). Mais c’est à Dijon (2002-2007) que Garcia (ici devant son milieu Sébastien Larcier) aura acquis son statut de technicien prometteur en hissant le club bourguignon e n Ligu e 2 (photo 3). (Photos Alain Mounic, Pierre Lablatinière et JeanLouis Fel/L’Équipe) 1 Un as de la communication DANS LA BOUCHE de ses joueurs, anciens ou actuels, qui saluent aussi le travail du technicien, revient souvent ce mot : communication. À l’aise face aux médias, Rudi Garcia est, selon eux, un expert du discours interne. « Ce titre est aussi la réussite du coach, qui a su nous retourner le cerveau et nous convaincre qu’on n’avait rien à envier aux autres, explique Rio Mavuba. Il a toujours eu un discours positif. » David Linarès, que Garcia a entraîné à Dijon (2004-2007), a la même opinion. « Dès le début, j’ai considéré qu’il était complètement différent dans sa manière de communiquer. Il est très à l’aise dans l’échange et il sait sur quelle corde il faut jouer pour sublimer un joueur. » Pour accompagner aussi ceux qui ne jouent pas. « J’étais la doublure de Yohann Pelé, raconte l’ancien Manceau Rodolphe Roche. Dans ce rôle, par moments on est moins impliqués… Mais il vient vous glisser deux, trois mots pour vous relancer, comme quoi ça va aller, qu’il comprend que c’est dur, etc. Ce n’est rien mais ça vaut plus que de longs discours. Du coup, on suis parti parce qu’il n’y avait plus d’équipe… Après, quand j’entends que j’ai les dents qui rayent le parquet… Excusez-moi mais un carriériste ne reste pas cinq ans à Dijon. » « Bien sûr ! Mais à quoi ça sert d’avoir de l’orgueil mal placé si tu crois au projet du club et à la valeur de l’équipe. » Deux ans après, il n’a pas à le regretter. LIONEL DANGOUMAU (*) Plusieurs joueurs du Championnat, dont trois Stéphanois, avaient utilisé des faux passeports communautaires. Partagez cet article ! http://lequipe.hy.pr/garcia 2 3 FFF « Bien sûr, il y aura des coups bas » ALEXANDRE LACOMBE, le président de Sochaux, s’est engagé auprès de Noël Le Graët pour l’élection à la présidence de la FFF. Il prévoit de virulentes attaques de la part de ses adversaires. Son choix en a surpris quelques-uns. Mais à quarante-quatre ans, l’ancien directeur des ventes de chez Peugeot a décidé, trois ansaprèsson arrivéedans le milieudu football,de s’investir. La gestion par la Fédération de certains dossiers ne lui a, apparemment, pas plu. D’où son engagement derrière Noël Le Graët pour l’électiondu nouveau présidentde la FFF,le 18 juin. « POUR QUELLE RAISON vous êtes-vous engagé aux côtés de Noël Le Graët ? – Parce que avec Noël Le Graët mais aussi Jacques Rousselot (le président de Nancy), qui est venu me chercher, nous avons une vision commune de la gestion d’un club, mais aussi d’une Fédération. On vient tous les trois du monde de l’entreprise, avec la même passion pour le football. Mais avant la passion, on veut mettre en avant la gestion et le management. – Vous considérez que cela n’a pas été fait par l’équipe qui dirige actuellement la Fédération ? – Il y a un certain nombre d’exemples, en termes de management, qui le démontrent. Il y aura beaucoup de travail, et c’est pour cette raison que j’ai accepté d’être sur la liste de Le Graët : je suis président de club à temps plein et il faut avoir du temps pour s’investir. Noël et Jacques sont aussi deux présidents de club à temps plein, et cela va compter pour traiter des dossiers comme l’Euro 2016, mais aussi la réforme des Championnats amateurs. Cela a toujours été mon credo : anticiper plutôt que subir. Et au niveau financier, il va falloir mettre en avant l’économie avec un grand E. – Vous envisagez donc de dirig er la FFF co mme une entreprise ? – Vu les sommes d’argent et les objectifs qui attendent la Fédération, dire que la FFF n’est pas une entreprise serait mentir. C’est une PME avec 230 employés et un budget de 200 millions d’euros, mais avec ses spécificités, notamment les ego ou la médiatisation. « Quand on demande au pauvre Ribéry de lire un texte, ce n’est franchement pas l’aider » – Quelle grande différence voyez-vous entre les deux candidats principaux ? – Les deux ont la même passion pour le football, mais l’un est issu du monde professionnel (Le Graët), l’autre du Le Graët parle ce matin FERNAND DUCHAUSSOY, l’actuel président de la Fédération, et Noël Le Graët, son vice-président chargé des questions économiques, ont officialisé mercredi dernier leur candidature à la présidence de la FFF, dont l’élection aura lieu le 18 juin. Le président de Guingamp (National) est accompagné notamment de ses homologues Alexandre Lacombe (Sochaux) et Jacques Rousselot (Nancy), ainsi que de Bernard Desumer, trésorier de la FFF et membre, comme Rousselot, de l’actuel conseil fédéral. Fernand Duchaussoy, lui, est soutenu par Robin Leproux, président du Paris-SG, et par l’ancien gardien de l’équipe de France Bernard Lama. Une dernière candidature est en lice. Elle est conduite, au nom de l’Association française de football amateur (AFFA), par Éric Thomas. Ce matin, Noël Le Graët entre vraiment dans sa campagne en donnant une conférence de presse au siège de la FFF. CHAMBÉRY, STADE MUNICIPAL, 2 FÉVRIER 2011. – Alexandre Lacombe, le soir de l’élimination des Sochaliens (1-2) par Chambéry (CFA 2), en 8es de finale de Coupe de France. Le président doubiste soutient Noël Le Graët dans la course à la présidence de la FFF. (Photo Lionel Vandam/PQR/L’Alsace) monde du football (Duchaussoy). Noël Le Graët aura pour principal objectif de servir le football. – Knysna, les retours de Ribéry et Évra en équipe de France, le débat sur les quotas, ne craignez-vous pas de trouver une institution gangrenée ? – Gangrenée, non, car j’ai rencontré, au sein des services de la Fédé, des gens compétents et passionnés. Le travail d’une équipe dirigeante, c’est de révéler les compétences. Ce qui n’a peut-être pas toujours été fait. – La FFF n’a pas été épargnée ces derniers mois, cette nouvelle exposition ne vous fait-elle pas peur ? – Il faut se poser les bonnes questions : pourquoi a-t-elle pris autant de coups ? Je suis partisan du travail de fond, de l’ombre. Ce sont les joueurs les vedettes, pas nous. Beaucoup de choses n’ont pas servi l’image du football depuis plusieurs mois : quand on demande, par exemple, au pauvre Ribéry de lire un texte pour son retour en sélection, ce n’est franchement pas l’aider. L’histoire de la DTN (dans l’affaire des quotas), je ne l’aurais pas gérée comme ça. – Et vous l’auriez gérée comment ? – Vous n’aurez pas assez de lignes pour l’expliquer. (Rires.) – Redoutez-vous cette campagne ? – Je n’attends pas grand-chose de cette campagne. Bien sûr, il y aura des coups bas, mais je me range dans la catégorie des gens bien élevés. Rousselot et Le Graët en font également partie. » YOHANN HAUTBOIS Prévosto convoqué aujourd’hui ANDRÉ PRÉVOSTO sera reçu aujourd’hui par la directrice des ressources humaines de la Fédération et par le directeur général dans le cadre d’un entretien préalable à une procédure disciplinaire. Directeur général adjoint chargé du football amateur, Prévosto peut faire l’objet d’une sanction allant de l’avertissement au licenciement. Il était en possession de l’enregistrement de la réunion des cadres de la di rec ti on te c h ni qu e nat io na le d u 8 novembre 2010, au cours de laquelle la mise en place de quotas avait été évoquée. Il a conservé cette clé USB dans un tiroir et ne l’a pas transmise à ses supérieurs. Actuellement en congés, François Blaquart devrait être reçu la semaine prochaine seulement. Le 30 avril, le DTN avait été suspendu de ses fonctions à titre provisoire. Selon le verbatim publié par Mediapart, il avait notamment déclaré : « On peut s’organiser en non-dit sur une espèce de quota. » Fernand Duchaussoy n’exclut pas de « prendre des sanctions rapides si la gravité de la faute l’exige ». Mais il appartiendra sans doute à la nouvelle équipe dirigeante – qui sera élue le 18 juin – de finaliser ces procédures. Alain Boghossian a également été convoqué par courrier à un entretien, prévu jeudi. Le 11 mai, l’entraîneur adjoint de l’équipe de France a participé à un match amical à Grozny, en Tchétchénie. En guise de remerciement, il avait reçu une montre sertie de brillants. Il devrait faire l’objet d’un rappel à l’ordre. – E. C. PAGE 11