2 - Clairebridge

N°-902 Mars/avril 2016.
Apprendre. Hésitation ?
Oubli de système ? Ce que
vous devez savoir. P. 33
Reportage. DN1 open par quatre.
Les demi-finales et la finale par
Thomas Bessis. P. 56
Jouer. Toutes les
solutions du concours
général. P. 78
15,50 €
NOUVELLE
FORMULE
N°-902 Mars/avril 2016.
DN1 OPEN PAR QUATRE
RIEHM MET
ZIMMERMANN
AU TAPIS.
ENFIN DE RETOUR… POUR SA 28ÈME ÉDITION !
FESTIVAL DE BRIDGE
DE PORTO-VECCHIO
DU 14 AU 20 MAI 2016
Arbitrage : Patrick Chalard
Paires open : 14-15-16 mai ♦ Paires mixtes : 17-18 mai ♦ Patton : 19-20 mai
à 15h au siège du club (route de Cala Rossa 20137 Lecci)
DROITS D’INSCRIPTION :
25 € par séance (juniors 15 €)
20 000 € de prix en espèces et en nature
(40 tables minimum)
PRIX SPÉCIAUX :
Honneur, Promotion, comité de Corse et BCPV
RESPONSABLE DU FESTIVAL :
Dominique Ferraris 06 09 80 76 25
RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS (AVANT LE 30 AVRIL) :
Yves Moindreau 06 75 01 75 01
ou [email protected]
PARTENAIRES HÉBERGEMENT
ET TRANSPORT :
Grand Hôtel de Cala Rossa
04 95 71 78 78
Hôtel Fiori di Cala Rossa
04 95 71 68 90
Hôtel Caranella
04 95 71 60 94
Villas Golfo di Sogno
04 95 70 08 98
Europcar
04 95 71 01 41 (Figari)
Jean-Paul Meyer.
d’un travail d’équipe.
Nous recevons généralement assez peu de
courrier concernant la revue sauf, parfois,
lorsqu’une erreur technique vient perturber
une analyse. En revanche, quand nous
rencontrons des lecteurs au hasard des
compétitions, il est fréquent d’avoir des
commentaires. Je ne suis pas certain qu’ils
soient très fiables car, les yeux dans les yeux,
vous avez tendance à ne pas être trop négatifs.
Nous sommes comme tout le monde : nous
aimons être notés, en bien ou en mal avec,
vous le devinez, une nette préférence.
Notre changement de formule, de maquette,
de présentation et de périodicité nous a valu
près de deux mille réactions de votre part :
courriels, appels téléphoniques, lettres. C’est
énorme. D’autant plus que vous semblez en
être très satisfaits et ce, à la quasi-unanimité.
Comment s’est opérée la transformation ?
Tout d’abord par de longues et multiples
réunions du comité de rédaction (voir
l’ours pour en découvrir la composition).
Celui-ci n’a en rien été une simple chambre
d’enregistrement comme j’en ai connues par
le passé mais l’objet d’intenses discussions
pour rendre le magazine plus clair, plus
intéressant, plus équilibré, portant même sur
la couleur des rubriques, avec de farouches
arbitrages sur la longueur de celles-ci.
Nous sommes aussi reconnaissants envers
notre directrice artistique pour les multiples
propositions qu’elle nous a présentées et
qui ont abouti à la maquette que vous avez
découverte.
Ainsi avons-nous abouti à un produit
entièrement rénové. La nouveauté n’est pas
l’essentiel. Ce qui l’est, en revanche, est qu’il
vous plaise. Dinosaure au sein de l’équipe du
Bridgeur, mon premier article datant de 1961
(il y a 55 ans !), j’ai vécu de très nombreuses
transformations de cette revue. Aucune n’a été
aussi radicale et l’objet d’un tel consensus.
Nous n’avons pas l’intention de tomber dans
un état de béatitude. D’autres améliorations
peuvent encore être apportées mais nous
voulions, d’abord, vous remercier pour votre
appréciation mais aussi pour votre unanime
assurance de fidélité. Cela nous donne des
devoirs à votre égard. Soyez certains que nous
en sommes conscients.
Actuellement, nous travaillons sur un point
évident : la parution tous les deux mois nous
éloigne un peu de l’actualité. Pour palier
ce handicap, internet et des informations
numériques assureront notre présence auprès
de vous.
Je ne peux conclure que par un seul mot, de la
part de toute l’équipe : MERCI.
3
Éditorial.
La récompense
Actus.
06.WorldBridge.

16.Agenda.

17.Interview. Jérôme Pécresse et Alexandre Saubot
par Jean-Christophe Quantin.
Apprendre.

23.Funbridge.
Robot coup par Jérôme Rombaut.

24. Deux coups à Saint-Cloud par Michel Bessis.
1
2
3
28.Courrier des lecteurs par Michel Bessis.
1
2
3
30.Flanc pour tous.
Les bonnes hypothèses
1
NIVEAU PERFECTIONNEMENT
2
NIVEAU MAÎTRISE
1
2
3
33.Arbitrage par Henri Defranchi.
3
NIVEAU EXPERT
1
2
3
35.Voyage au bout de l’enchère.
Savoir tourner sept fois sa langue dans sa bouche
par Alain Lévy.
par Jean-Paul Balian.
1
2
3
38.Les entames.
Finale de la DN1 open par quatre par Alain Lévy.
1
2
3
45.Le coin du SEF.
Le coup à blanc, une arme spatio-temporelle
par Jean-Pierre Desmoulins.
1
2
Reportages.
Sommaire.
Jouer.
3
50.L'enchère du mois. 2SA conventionnel en enchères
à deux par Alain Lévy.

56.DN1 open par quatre.
Riehm met Zimmermann au tapis par Thomas Bessis.

70.Division nationale par paires mixtes.
Têtes d’affiche par Pierre Schmidt.

78.Solutions du Concours général .
par Lionel Sebbane et Pierre Schmidt.

89.Donne du mois/Fins de coup. Les énoncés.
1
2
3
90.Question de style.
Barrez-vous ? par Michel Bessis.
1
2
3
94.Jouez avec moi en match par quatre.
Coups d’éclat par Pierre Saporta.

98. Donne du mois/Fins de coup. Les solutions.
27, rue du Quatre-Septembre - 75002 Paris Internet http://www.lebridgeur.com email [email protected] Téléphone 01 42 96 25 50 Télécopie 01 40 20 92 34 Directeur de la publication
Antoine Hébrard Comité de rédaction Michel Bessis, Muriel Clément, Philippe Cronier, Isabelle Le Squer-Fontaine (graphiste), Antoine Hébrard, Vincent Labbé, Bernard Leroy, Jean-Paul Meyer
(coordinateur reportages et actualités) Karine Meyer-Naudan et Jean-Christophe Quantin (coordinateur articles techniques et concours) Secrétaire générale de rédaction Muriel Clément (8742)
Rédacteur en chef adjoint Vincent Labbé (8738) Abonnements Sophie Makeiew (8734) (voir page 54) Publicité au magazine Muriel Clément (8742) Directeur général : Karine Meyer-Naudan (8733)
Comptabilité Christine Lemoine (8739) COMMERCIAL : Responsable des achats Anne Pinchon (8740) Boutique Paris : Sandrine Veyssière (8736) Boutique Bruxelles : Christine Deknudt Ventes par
correspondance Maïté Loï (2550) Expéditions Viral Parekh Conception graphique Maya Impression Imprimerie Léonce Deprez ZI de Ruitz - 62620 Barlin
Chaque service est joignable directement au 01 42 96 suivi des quatre chiffres entre parenthèses.
Dépôt légal mars/avril 2016 - Tous droits de reproduction réservés pour tous les articles parus - N° C.P.P.P. Le Bridgeur Revue Française de Bridge - 0319K85914 - ISSN 1267-8430
4
Magazine bimestriel.
Page 08. WorldBridge. Tour du monde de l’actualité du
bridge. — Page 16. Agenda. Toutes les dates des tournois
à retenir. — Page 17. Interview. Jérôme Pécresse et
Alexandre Saubot. — Page 23. Funbridge. Robot coup.
— Page 24. Deux coups à Saint-Cloud. Michel Bessis
vous conte deux donnes de la Sélection seniors.
Actus.
Actus.
5
WorldBridge.
WorldBridge.
Nos dames félicitées par le ministre de la Jeunesse et des
Sports, Schmidt qui gagne la Sélection seniors, une paire qui
domine outrageusement la Sélection open et encore la sortie très
attendue du SEF commenté et expliqué, un must incontournable.
DISPARITIONS
Hommages à Robert Berthe
Le petit monsieur un peu chauve n’avait pas l’air
content. Sa moustache en brosse me paraissait
bien un peu ridicule, j’étais cependant intimidé de
m’asseoir contre lui : on m’avait prévenu qu’il était
première série. Mais ma mère m’a dit : «Ne t’inquiète pas, il est très gentil.»
J’avais quinze ans et je participais à mon premier
tournoi, un jeudi soir, au célèbre club d’Enghien-lesBains. Robert Berthe en était déjà l’une des figures
tutélaires. Que ce soit comme professeur ou arbitre, il
usait déjà de ce charisme modeste et pétri d’humour
qui resterait toute sa vie sa marque de fabrique.
Quelque temps plus tard, ce fut la révélation des Pas
à Pas. Robert tenait déjà une rubrique régulière dans
Le Bridgeur quand il fit la rencontre d’un jeune professeur de français qu’intéressait la pédagogie du
bridge, Norbert Lébely. La suite appartient à l’histoire
de l’édition de bridge : des livres vendus à plus de cent
mille exemplaires, traduits en vingt-cinq langues.
6
Avec ce succès viendra la reconnaissance internationale - le Step by Step deviendra le titre d’une collection britannique, Bridge d’Italia et Popular Bridge,
entre autres, publieront régulièrement les articles
de Robert. En France, l’une de ses grandes fiertés demeurera d’être devenu directeur de collection chez
Grasset, le prestigieux éditeur. Lui, le bac-3, comme
il aimait à se présenter, appartiendra désormais au
gotha de l’édition et du bridge français !
Ça n’est que lorsque l’heure de la retraite aura sonné (il mena parallèlement au bridge une carrière à
la SNCF) qu’il put se consacrer vraiment à sa passion pour l’enseignement. Il avait la qualité rare de
se faire unanimement aimer des nombreux fidèles
des stages qu’il dispensait jusqu’en Belgique. Timide lui-même, il commençait bien souvent par
raconter l’une de ses célèbres petites histoires. Une
fois la glace rompue, tout le monde était prêt à travailler dans la bonne humeur.
Jamais avare de son temps, il fut de toutes les aventures de l’Université du bridge, des premiers stages
à Vichy à la rédaction du Larousse du bridge, des
réunions constitutives du SEF aux jurys d’examen,
où son humanité souriante savait mettre à l’aise les
candidats. Aussi humble que méticuleux, celui qui
ne se trouvait parfois pas assez fort (!) pour enseigner aux futurs maîtres-assistants était capable
de pourchasser pendant des heures la moindre erreur dans les donnes qu’il publiait.
Ses dernières années furent assombries par la maladie. J’eus cependant l’honneur d’être son dernier
éditeur. Un jour de 2011, il me proposa de regrouper
ses meilleurs exercices d’enchères dans un petit
Comme tout un chacun, je connaissais Robert par
ses Pas à Pas que je lisais fréquemment comme
pas mal de Belges, je pense. En Belgique ainsi
qu’en France, Robert était la référence qu’il ne fallait pas manquer. Il y a près de trente ans, j’ai suivi
un stage de moniteur à Paris, attirée spécialement par la présence de Robert au sein du groupe
de professeurs. Quelle découverte ! Non seulement il était un enseignant et un pédagogue hors
pair, mais également un humoriste prodigieux. La
crainte qu’il m’inspirait au départ se transforma
vite en une grande amitié.
Nous avons rapidement sympathisé et avons pris
une importante décision avant mon retour en
Belgique : créer des stages de bridge dans le Plat
Pays. Robert, Vincent Combeau, David Johnson et
moi-même avons été les tout premiers à organiser
une semaine de bridge intensif une fois par an. Guy
van Middelem et Michel Bolle sont venus apporter
leur pierre à l’édifice pendant quelques années.
Tous nos stagiaires étaient fascinés par ses cours
mais aussi par sa simplicité et son esprit pince sansrire.
Quand nos “grands” professeurs belges ont décidé d’organiser à leur tour des stages en Belgique
et à l’étranger, nous avons jeté l’éponge, en ayant
l’impression d’avoir donné le bon exemple et tracé
le chemin du perfectionnement bridgesque !
C’est à ce moment que je suis devenue rédactrice
en chef de Bridge Info, la revue de la partie francophone du pays. Les écrits de Robert y trouvèrent
directement une place importante. Lors de plusieurs sondages, nos lecteurs ont déclaré que ses
articles étaient ceux qu’ils préféraient : d’ailleurs,
ils en demandent et en redemandent toujours.
Robert Berthe sera toujours présent dans Bridge
info. Nous continuerons à publier, à chaque parution, les problèmes judicieux que l’auteur nous a
présentés tout au long de son brillant professorat.
À travers ses écrits, avec bien souvent la compli-
WorldBridge.
S É L EC T I O N S E N I O R S
Rocafort fait fort mais
bute contre Schmidt
L’équipe Rocafort (Philippe Claret, Michel Kasler,
Marcel Leflon, Jean-Marie Py, Jean-Pierre
Rocafort et Jean Xerri) n’était pas a priori favorite
pour se hisser en finale de la Sélection seniors.
JEAN-PIERRE ROCAFORT.
C’est pourtant ce qu’elle a fait en battant
successivement les formations de Bretagne et
Méjane. Contre Schmidt, elle s’est accrochée
jusqu’au dernier segment. Mais cette sixième
séance a viré au cauchemar (5 à 46) et a mis fin
à tous ses espoirs.
NICOLAS DÉCHELETTE, PIERRE SCHMIDT, PHILIPPE TOFFIER,
JEAN-JACQUES PALAU, GEORGES IONTZEFF
ET PIERRE-YVES GUILLAUMIN.
Bravo à l’équipe Schmidt (Nicolas Déchelette,
Pierre-Yves Guillaumin, Georges Iontzeff,
Jean-Jacques Palau, Pierre Schmidt et Philippe
Toffier) qui a amplement mérité sa qualification
pour le championnat d’Europe à Budapest en juin
prochain et les World Bridge Games à Wroclaw
en septembre.
…/…
7
Actus.
livre. Testez vos enchères était né. Malgré ses difficultés, sa fatigue, Robert y apporta tout le soin habituel et fut heureux du résultat.
Avec lui disparaît non seulement l’un des plus
grands amoureux du bridge que notre jeu ait connu,
mais aussi l’un de ses meilleurs ambassadeurs. Finalement, le petit monsieur un peu chauve était un
grand bonhomme.
Philippe Cronier
WorldBridge.
PAS À PAS…
Quelques hommages de lecteurs
Rodolphe Lébely
Tous les ans, je relis ses
Pas à Pas pour me rappeler
sans cesse qu’il m’a appris
à bien ouvrir les yeux
car notre jeu est plein
d’évidences... Et c’est sans
flagornerie de la part d’un
Lébely.
Pierre Aubert
1980, non joueur de carte, je
découvre le bridge. J’étudie les
enchères (Majeure cinquième
- Lebel). Le jeu de la carte ne
progresse que lentement,
et... les Pas à Pas sortent,
tout s’éclaire et s’accélère,
le plaisir devient total.
cité de Norbert Lébely, tous les bridgeurs débutants et même aguerris continueront à puiser les
secrets de la réussite dans les propos formateurs
d’un des plus grands pédagogues mondiaux.
Colette Grosfils-Bedoret
Rédactrice en chef de Bridge info
Aymeric Lebatteux
Grâce à Robert Berthe et
ses ouvrages Pas à pas,
le jeu de carte m’a dévoilé
tous ses secrets. Robert
Berthe a mis en avant la
beauté de ce jeu grâce à la
logique et à la précision de
ses analyses.
Jeune bridgeur, j’ai découvert le jeu de la carte à
travers la lecture des Pas à Pas de Berthe et Lébely (dans Le Bridgeur et leurs ouvrages), notamment cette façon extraordinaire de vous faire réfléchir et avancer “step by step”.
Jean-Christophe Quantin
Philippe Vanhoutte nous a quittés
Je ne connaissais Philippe qu’au gré de nos différentes rencontres à la table ou lors des championnats d’Europe ou du monde que nous avons disputés en commun, lui en seniors, moi en open. Le
courant passait vraiment bien entre nous et j’avais
toujours plaisir à parler bridge avec lui. Dans le
domaine du jeu avec le mort, il y avait beaucoup à
apprendre en l’écoutant raconter comment il avait
exécuté une donne. Nos conversations me manqueront. En ce moment, je pense plus particulièrement à son épouse Françoise, qui m’a toujours témoigné beaucoup d’estime et d’amitié.
Jean-Christophe Quantin
Histoires de nos vies
Nous avions à peine vingt ans et nous passions les
concours des écoles au lycée Faidherbe, à Lille.
Entre deux épreuves, une salle avait été mise à
disposition des candidats. Il avait un jeu de cartes
et lança à la cantonade : «Un petit bridge, camarades ?» Il était de gauche, il faut dire. C’est ainsi
que pour la première fois de ma vie, je m’assis en
face de Philippe Vanhoutte.
Je le retrouverai au Cercle de la Paix deux ans plus
8
tard, un club auquel il resta fidèle toute sa vie. Le
club lui rendit beaucoup. Et d’abord Françoise Nys,
professeur de bridge au bridge-club. La rencontre
avec Philippe fut un coup de foudre comme on en
voit au cinéma et inaugura une relation fusionnelle
qui ne s’interrompit que la semaine dernière.
Bien plus tard vint le temps de l’épopée, celle de
notre aventure en seniors. Fruit des circonstances
- en 2006, je m’arrêtai de travailler un peu brus-
ORIENTÉ PLEIN EST
Les trois Alsaciens
Avec Michel Duguet (Strasbourg), Franck Riehm
(Colmar) et Cédric Lorenzini (Zillisheim), l’Alsace
place trois de ses natifs sur la plus haute marche
du podium au champion de France par équipes.
Les deux premiers cités s’affrontaient dans les
compétitions de tennis de table au niveau régional
durant les années 1970…
WorldBridge.
quement –, notre association connut une réussite
exceptionnelle : de 2006 à 2014, nous obtiendrons
huit médailles dans les championnats internationaux, dont quatre titres, trois européens et un
mondial (à Veldhoven en 2011). Philippe était un
excellent joueur de flanc, c’était un diable en face
du mort. Son agressivité faisait merveille en compétitives. C’était aussi un équipier modèle. En revanche, ça n’était pas toujours un partenaire si
facile (n’est-ce pas, Françoise ?). Et moi, je le comprenais et l’acceptais tel qu’il était. Voilà tout.
Retraité, il s’était retiré près d’Angers, cultivant
son jardin et bichonnant son verger. «Il a enfin la vie
dont il rêvait» disait Françoise. La vie ne fut pas assez miséricordieuse pour lui permettre d’en profiter bien longtemps…
Patrick Grenthe
F R E NC H TOUC H
Cédric a conquis
l’Amérique
Reconnaissance
ministérielle.
Des femmes
d’honneurs.
Le mercredi 3 février, l’équipe de France championne du monde au grand complet a été reçue
au ministère de la Jeunesse et des Sports.
Patrick Kanner a tenu à honorer mesdames Debora Campagnano, Bénédicte Cronier, Babeth
Hugon, Vanessa Réess, Sylvie Willard et Joanna
Zochowska. Laurent Thuillez et Jérôme Rombaut, capitaines des équipes féminines, étaient
aussi présents. Le ministre s’est réjoui des exceptionnels résultats des dames au niveau international depuis dix ans et a félicité la fédé-
Comme nous l’avions rapporté, Cédric Lorenzini s’est
vu décerner le titre de joueur de l'année aux USA.
Le rêve continue pour notre prodige de 26 ans : il a eu
droit à sa photo en couverture de la revue officielle
de l’ACBL (tirage à 160 000 exemplaires, s’il vous plaît)
et à un reportage à l’intérieur sur quatre pleines pages
illustrées de photos.
P H OTO G É N I QU E
LAURENT THUILLEZ, BABETH HUGON, PATRICK KANNER,
BÉNÉDICTE CRONIER, VANESSA RÉESS, JOANNA ZOCHOWSKA,
SYLVIE WILLARD ET DEBORA CAMPAGNANO.
FRANCESCA CANALI A DE SAINES LECTURES…
Vous avez dû remarquer son nom à plusieurs reprises
dans les crédits photos du Bridgeur.
…/…
9
Actus.
Canali plus
WorldBridge.
ration à cette occasion. Patrick Kanner a également tenu à souligner qu’il considérait le bridge
comme «un sport… entre guillemets.»
Sélection open par
paires. Lorenzini Quantin survolent
l’épreuve.
Les doublés sont rares et ils étaient la grande
spécialité de la formation de Martine Rossard qui
termine cette année… neuvième et descend donc
d’un étage.
Le bon ascenseur, c’est l’équipe de Christine Bernard qui l’a pris, en gagnant brillamment la DN2.
La formation de Simone Raimbault l’accompagnera en DN1, forcément un peu déçue tout de
même d’avoir perdu son dernier match contre les
futures lauréates, ce qui lui coûte le titre. Un score
de 9,39 PV lui aurait suffi mais elle a dû se contenter de 8,66 PV…
Le deuxième match de Sélection, opposant la
France à une coalition néerlando-danoise, s’est
déroulée à la mi-février. À l’issue de celui-ci,
Lorenzini - Quantin, vainqueurs des deux premières rencontres, sont d’ores et déjà qualifiés. Inversement, Mauberquez – Sainte Marie, derniers
des deux tours, n’ont plus rien à espérer.
Voici le classement actuel :
1
2
2
4
4
6
Lorenzini – Quantin : 10 + 10 = 20.
T. Bessis – Volcker : 7 + 6 = 13.
Lhuissier – Tessières : 6 + 7 = 13.
Oursel – Soulet : 4 + 8 = 12.
Combescure – Rombaut : 8 + 4 = 12.
Mauberquez – Sainte Marie : 2 + 2 = 4.
Rappelons que chaque tour rapporte 10 points à la
première paire, 8 à la seconde, 7 à la troisième, 6 à
la quatrième, 4 à la cinquième et 2 à la dernière.
À ce stade, avant le dernier match décisif contre
l’Angleterre qui aura lieu du 19 au 21 avril, quatre
paires sont au coude à coude et peuvent prétendre
intégrer l’équipe de France. En cas d’éventuels
ex-aequo à la troisième place, le règlement précise que la paire sera désignée par le Comité de
sélection après consultation des deux premières
paires.
CORINNE FAIVRE, ISABELLE MAGIS, FRANÇOISE COLLAROS,
EMMANUELLE DÉCHELETTE ET AMÉLIE VOLCKER (NICOLE
CURETTI EST DÉJÀ REPARTIE).
DN1
1Isabelle Magis, Corinne Faivre, Emmanuelle
Déchelette, Amélie Volcker, Nicole Curetti,
Françoise Collaros
111,70
2Christiane Caporali, Nicole Perez, Hélène
Zuccarelli, Debora Campagnano, Babeth
Hugon, Emmanuelle Monod
106,59
3Claire Tembouret, Muriel Clément, Valérie
Sauvage, Sabine Rolland, Monique Laufer,
Danièle Gaviard
105,31
DN par quatre
dames. Magistral.
Après une victoire quelque peu inattendue l’an
passé, l’équipe Magis a prouvé qu’elle n’avait en
fait rien d’une surprise en récidivant cette année !
On attend un troisième titre consécutif pour le
magister…
10
BRIGITTE BATTIN, PASCALINE DELACOUR, ISABELLE LE
PROVOST ET FLORENCE GARCIA (LAURENCE RIMBAUD
ET CHRISTINE BERNARD SONT DÉJÀ REPARTIES).
1Christine Bernard, Brigitte Battin, Pascaline
Delacour, Florence Garcia, Isabelle Le Provost,
Laurence Rimbaud
121,99
2Simone Raimbault, Michèle Ancessy, Christine
Arferrand, Charlotte Averbouch-Rotkoff,
Michèle Isoard, Manuela Mouttet
120,51
3Fabienne Pigeaud, Colette Cerf, Rachel Ménil,
Geneviève Geneslay, Michèle Grand, Catherine
Poulain102,31
Mixte par paires.
Girard-Dupuis
au sommet de leur
excellence.
Profitant de la dernière séance moyenne de Dominique Bourdin et Denis Sergent, en tête avec plus
de 60% de moyenne aux deux tiers du parcours
et finalement quatrièmes, c’est la sympathique
paire aquitaine Laurence Girard - Xavier Dupuis
qui l’emporte en Excellence.
Les douze premiers de l’épreuve (et peut-être
plus) auront le privilège de retrouver l’élite l’an
prochain.
SUR LA PREMIÈRE MARCHE DU PODIUM DE L’EXCELLENCE :
XAVIER DUPUIS ET LAURENCE GIRARD.
Excellence
1Laurence Girard - Xavier Dupuis
(Guyenne)58,05%
2Simone Raimbault - Michel Romieu
(Provence)57,61%
3Solène Thépaut-Ventos - Colin Deheeger
(Hurepoix)56,86%
Francesca Canali est italienne, avec une triple
casquette de journaliste, graphiste et photographe.
Elle est la créatrice de la couverture du nouveau
livre de Philippe Toffier “Le meilleur des Rondes”.
Elle obtient en ce début 2016 une reconnaissance
internationale en se voyant confier les photos et la
mise en page du bulletin des Winter Games à Monaco
en février, la mise en page du bulletin des IEMG
(cf. Acronymes dans les infos) en Chine fin février,
ainsi que les photographies du bulletin publié lors du
National de printemps à Reno (USA) à la mi-mars.
CO N F É R E NC E S É L EC T E
Du beau, du bon,
Duboin
Affichant une volonté de renouveau des
entraînements pour les postulants à l’équipe
de France open, sous l’impulsion de la direction
technique nationale, la fédération française
de bridge a pris l’initiative d’inviter le multiple
champion du monde italien Giorgio Duboin
à donner trois conférences aux six paires
concernées, conviant également, en fonction
des disponibilités, des candidates à l’équipe
de France féminine et des joueurs de l’équipe
de France juniors.
La première de ses interventions a eu lieu les
11 et 12 janvier et concernait les ouvertures de
barrage, en insistant avant tout sur l’entente au
sein de la paire quant aux critères minimaux et
maximaux (en fonction de la vulnérabilité et de
la position, bien sûr). La seconde conférence (15 et
16 février) portait sur les développements après
interventions adverses, notamment l’utilisation
généralisée des Texas afin de mettre le plus
souvent possible l’intervenant à l’entame. Le
prochain entraînement aura lieu les 5 et 6 avril.
L’ambiance fut toujours très décontractée,
le campionissimo italien truffant son récit
d’anecdotes, ce qui rendait le discours moins
austère que la prestation ultra technique produite
par Krzysztof Martens il y a quatre ans.
…/…
11
Actus.
DN2
WorldBridge.
…/…
WorldBridge.
Honneur
1Nelly Ghigo - Yves Trappier
(Provence)55,87%
2Elizabeth Wright - Jacques Gaggino
(Côte d'Azur)
55,82%
3Marie-Claude Lamisse - Jean-Claude Roch
(Bourgogne-Franche-Comté)55,73%
Promotion
1Hélène Gougis - Roland Laskar
(Basse-Normandie)58,20%
2Isabelle Bertone - Philippe Vivier
(Val de Seine)
57,81%
3Françoise Duprey - Pierre Prout
(Val de Seine)
56,21%
Les Winter Games
à Monaco.
La première édition s’est tenue début février à Monaco. Même si les organisateurs étaient déçus du
nombre d’équipes présentes (une cinquantaine),
la qualité du plateau fut telle que ce championnat
d’Europe d’hiver transnational a été salué comme
une réussite.
TRICHE
Le feuilleton
continue…
Yves Aubry, le président de l’EBL (European bridge
league), à la lecture des rapports du Comité d’investigation, a décidé de traduire devant la Commission
de discipline pour allégations de “comportement
contraire à l’éthique” les trois paires suivantes :
- Piekarek - Smirnov (Allemagne).
- Fantoni - Nunes (Monaco).
- Fisher - Schwartz (Israël).
La Commission de discipline entendra séparément chacune des paires mises en cause et leurs
avocats d’une part, les représentants du Comité
d’investigation et les avocats de l’EBL d’autre part.
On estime que la Commission de discipline devrait
parvenir à une décision avant les championnats
d’Europe de Budapest.
LOTAN FISHER ET RON SCHWARTZ
ZIMMERMANN GAGNE LA COUPE QUI PORTE SON NOM !
Dans l’épreuve majeure, la coupe Zimmermann,
la victoire est revenue à… Zimmermann ! L’équipe
était composée des Norvégiens Helgemo - Hel­
ness, des Polonais Filipowicz – Martens et de la
paire franco-suisse Multon – Zimmermann. Elle a
battu en finale l’équipe britannique Black.
Dans le Board-a-Match, la formation de REA, incluant les stars néerlandaises Brink et Drijver, l’a
emporté.
Compte-rendu dans la prochaine revue.
12
En ce qui concerne plus particulièrement Fisher
- Schwartz, ils sont également soumis à une enquête de la fédération israélienne : ils ont été entendus à la mi-février au sujet de l’utilisation de
l’usage de bruits (toux, boissons) pour signaler
des jeux faibles et devaient être convoqués à une
seconde audience vers la mi-mars pour examiner
les soupçons de transmissions de préférences à
l’entame par la position du chariot.
En outre, Yves Aubry a écrit à Balicki - Zmudzinski pour indiquer qu’il avait demandé au Comité d’investigation d’ouvrir une enquête à leur encontre pour “comportement contraire à l’éthique”.
Ledit comité s’est saisi du dossier.
De l’autre côté de la bar­rière, Boye Brogeland, le “Mon-
La jeune génération
au pouvoir. Au
sommet à trente ans.
Après la finale du championnat de France par
équipes open, le podium du classement français
(provisoire) se présente ainsi :
1 Thomas Bessis
6030 points
2 Cédric Lorenzini
6027 points
3Frédéric Volcker
5892 points
Moyenne du trio de tête du bridge français : 30 ans !
Voilà qui donne un sérieux coup de jeune à notre élite.
Acronymes.
SAWMG, IEMG, IMSA…
Seuls les accros aux acronymes sauront apprécier. De
2011 à 2014 avaient lieu les SAWMG, autrement dit les
SportAccord World Mind Games. Comme c’était un peu
trop compliqué à retenir, on les a changé en IEMG, pour
IMSA Elite Mind Games, nouvel acronyme dans lequel
IMSA est déjà lui-même un acronyme (International
Mind Sports Association) ! Amusant, non ? Voire…
Cette année, le double acronyme se déroulait fin février à Huai’an City en Chine. L’équipe féminine représentant la France était composée de Bénédicte Cronier,
Sylvie Willard, Catherine d’Ovidio, Nathalie Frey et…
Vanessa Réess et Joanna Zochowska étant indisponibles, celles-ci furent remplacées au pied levé par
Jennifer Mourgues et Anne-Laure Huberschwiller,
championnes du monde… Girls ! Les Tricolores ont
remporté l'épreuve par équipes, battant en finale la
Chine 135,5 imp à 107. En open, la victoire est revenue
à la Pologne, championne du monde en titre.
BRIDGE JUNIOR
Ça va faire BAM !
La FFB a pris la décision de faire jouer le
championnat de France juniors par quatre en
BAM (Board-a-Match). Cette formule est un mix
de match par quatre et de tournoi par paires. On
compte 2 points pour une donne gagnée, 1 point
pour une égalité et 0 point pour une donne perdue.
Simple, passionnant et classant (la plus classante
de toutes formules, disent les champions). Le plus :
cela amusera les juniors et l’on peut ainsi espérer
booster une participation très faible, seulement
douze équipes l’an dernier. Le moins (peut-être) :
cette forme “sauvage” du bridge, éloignée du
bridge par équipes, ne paraît guère formatrice pour
les juniors au tempérament déjà très agressif…
En tout cas, cette formule, électrisante, a fait des
étincelles aux European Winter Games à Monaco.
Un exemple parmi d’autres : Nord ouvre de 3♣,
Est contre et Sud saute à 7♣. En Ouest, le Suédois
Ekenberg décide de contrer. Et ne récolte que
1400 points alors que le grand chelem à Carreau
est sur table. Le zéro pointé s’annonce. Eh bien
non, car, dans l’autre salle, ses adversaires, pas si
Formidables que le nom de leur équipe pourrait le
laisser croire, se sont arrêtés au petit chelem
(6 Carreaux plus un) pour un score de… 1390.
Et 2 points pour les Young Swedes ! En match par
quatre, la donne n’aurait pas créé le moindre écart…
B R I D G E E T T E N N I S AU X A N T I PO D E S
Fenêtre sur courts
Courant janvier, la redoutable équipe Lavazza
(Alejandro Bianchedi, Norberto Bocchi, Giorgio
Duboin, Agustin Madala, Dennis Bilde), coachée
par Maurizio Di Sacco, s’est rendue aux antipodes
pour participer au prestigieux festival d’été de
Canberra. Elle s’y est imposée haut la main,
se payant même le luxe de ne pas perdre le
moindre match durant la poule qualificative.
La formation est partie un mois durant chez les
"Aussies" et a eu le privilège, lors des dix derniers
jours, d’assister à l’open d’Australie de tennis
dans la loge de Maria Teresa. Les champions s’y
sont montrés assidus ! On a pu voir notamment
Norberto Bocchi bavarder avec l’Espagnol Carlos
Moya, vainqueur à Roland-Garros en 1998 et
ancien numéro un mondial en 1999. Il a également
échangé quelques mots avec le tenant du titre de
Roland-Garros, le Suisse Stanislas Wawrinka…
à l’aéroport, cette fois !
13
Actus.
sieur Propre” du bridge par
qui le scandale est arrivé,
s’est vu attribuer le trophée Sidney H. Lazard Jr.,
prix annuel de la sportivité.
Le champion nor­
végien a
considéré cette distinction
comme “un grand honneur.”
Rappelons que ce trophée
BOYE BROGELAND.
avait été décerné il y a trois
ans à Bénédicte Cronier et Sylvie Willard, seule paire
à l’avoir obtenu depuis sa création en 2001.
WorldBridge.
…/…
WorldBridge.
NOUVEAUTÉS EN LIBRAIRIE
Trois spécialistes
à l’assaut du SEF
Vous venez d’écrire le SEF commenté et expliqué.
Pourquoi ce livre ?
M. B., P. C. et J.-C Q. : Parce qu’il était demandé et
nécessaire. Le format de la brochure fédérale est
très pratique mais la compréhension des choses ne
s’avère pas aisée, la logique du système n’apparaissant pas toujours clairement. De plus, le niveau de
développement est très différent selon les chapitres.
Par exemple, le SEF traite en profondeur des réponses au bicolore cher, tandis qu’après 1♠-2♥, le SEF
se contente de dire que le soutien est forcing.
Qu’est-ce qu’on y trouve ?
On est parti du SEF originel. On a reproduit à l’identique et commenté ligne à ligne. Ce qui veut dire
qu’un utilisateur du SEF va retrouver le même plan,
à ceci près que nous avons dédoublé le lourd chapitre
des réponses à l’ouverture. Chaque alinéa est expliqué et enrichi. Des éclaircissements s’avéraient
souvent nécessaires parce que le texte initial est à
la fois aride et peu développé, la vocation première
du SEF n’étant pas d’expliquer, en raison de la volonté d’avoir au final une sorte d’annuaire rapidement
consultable des séquences.
On trouve donc tout le SEF ?
On trouvera tout à l’avenir. Ce tome est exclusivement consacré aux enchères à deux. Dans ce cadre,
on trouve absolument tout et, même, un peu plus…
Aucune touche personnelle ?
Vous nous connaissez, bavards comme nous som­
mes… Nous avons respecté le texte au plus près
mais, parfois, nous nous sommes permis de proposer quelques nouvelles pistes.
Un exemple ?
Deux, tant qu’à faire :
1)
La fameuse “Convention 2012” (vous saurez dans le
livre pourquoi elle se nomme ainsi) n’était pas dans
le SEF. Nous avons jugé nécessaire de l’incorporer.
2)
La partie concernant la troisième couleur forcing : les
développements liés à l’utilisation de la quatrième
couleur étaient très précis, nous avons souhaité en
faire autant pour la troisième couleur.
14
Comment l’utiliser ?
OuvreurRépondant
1SA 2♣
2♠ 3♥
C’est le livre de référence qu’on doit absolument
avoir à portée de la main si un différend surgit avec
son partenaire. Bien sûr, c’est un must pour un club
ou une école. Nous avons d’ailleurs beaucoup pensé
aux enseignants au moment de le rédiger.
L’avenir ?
Naturellement, dans un avenir proche est prévu un
deuxième tome consacré à la seconde partie du SEF,
les enchères compétitives. Vous (Le Bridgeur !) nous
avez tannés pour avoir ce deuxième tome prêt pour
Noël prochain.
Dans un avenir plus lointain, nous songeons à des
outils de travail thématiques basés sur de très nombreux exercices, seul et à deux, avec la complicité
d’internet, évidemment.
LES ENCHÈRES AU BRIDGE
Le Système d’enchères français
expliqué et commenté
Michel Bessis, Philippe Cronier
et Jean-Christophe Quantin
Éditions Le Bridgeur.
Nous avons laissé passer une erreur d’analyse dans l’article d’Alain Lévy sur les entames
(Mariage mixte, Le Bridgeur de janvier 2016, page
38). Dans le post mortem de la donne 3, nous
écrivons : «L’entame neutre à Carreau semble
excellente mais le déclarant peut gagner son
contrat. Quatre tours de Carreau et petit Cœur
du mort. Est prend du Valet et n’en peut mais,
idem si Ouest prend le Valet de la Dame.»
Rappelons de quoi il s’agit :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
108764
RD95
6
R95
A874
ARDV1094
AV
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D952
V
8732
8763
ARV3
10632
5
D1042
Contrat : 6 Carreaux joué par Sud.
En fait, sur l’entame à Carreau, quand le déclarant
jouera Cœur du mort, Est restera en main par le
Valet de Cœur et contre-attaquera à Trèfle, Ouest
se gardant bien de fournir le Roi (sauf si Sud met
la Dame, évidemment). Ainsi, le déclarant sera
bloqué au mort. Seule une faute de flanc (Ouest
fournissant le Roi de Trèfle) permettrait à Sud de
remporter son chelem.
WorldBridge.
Errata. Flanc
défaillant ?
S É L EC T I O N S E N I O R S
Baco et Marlier
touchés coulés
L’équipe favorite, Baco (Michel Abécassis,
Laurence Baco, Michel Bessis, Alain Lévy, Guy
Lasserre et Dominique Pilon), a été éliminée
dès le premier tour par Méjane !
Demi-surprise en demi-finale, avec l’équipe
Marlier (Régis Lesguillier, Jean-Louis Marlier,
Philippe Poizat, Patrick Piganeau, Pierre
Saporta et Jean-Michel Voldoire) littéralement
corrigée par Schmidt 278 à 131.
T É L ÉG É N I QU E
Lionel Sebbane
Lionel Sebbane est une véritable vedette
des jeux télévisés. Il a brillé à Tout le monde
veut prendre sa place, Motus, etc. Mais lors
de sa dernière participation à Slam, il a été
sèchement battu. Lionel a néanmoins réussi
à glisser quelques mots flatteurs sur le bridge.
Bien joué, tout de même ! Et pour se rattraper,
il a gagné successivement la Coupe de France
et la DN1 par quatre…
Paternité


www.lebridgeur.com
lundi au vendredi
+33 (1) 42 96 25 50 Du
de 9h à 18h.
VU À LA TÉLÉVISION
Le bridge ne franchit
pas la chicane
Lors de l’émission Harry sur France 2 à
16h50, le présentateur, Sébastien Folin,
doit faire deviner chicane, défini comme
dispute ou terme de bridge. Aucun problème
pour la première explication mais pour la
seconde l’animateur ânonne péniblement la
définition d’une chicane au bridge et avoue :
«Je n’y comprends rien !» Il interroge les trois
candidats : aucun ne joue au bridge. Pire, il
sonde l’assistance : personne non plus ne joue
au bridge. Il y a encore du travail pour faire
connaître notre jeu.
15
Actus.
Le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreur
mais à ne jamais faire la même erreur deux fois.
Rendons à Shaw ce qui lui appartient. Dans l’anecdote concernant Winston Churchill (Le Bridgeur
de janvier, page 14), ce n’est pas Oscar Wilde qui
invita le premier ministre anglais à l’une de ses
premières mais George Bernard Shaw. L’histoire
n’en est pas moins savoureuse et le trait d’esprit
brillant… de part et d’autre.
Agenda.

AGENDA
Les tournois se déroulant dans
une ville dont le nom est imprimé
en vert ont fait ou feront l'objet
d'une publicité dans Le Bridgeur
(01 42 96 87 42).
MARS 2016
26
26-27
28
La Flotte-en-Ré Seyssins
Peynier
Reims
Hénin-Beaumont
05 46 09 16 32
06 08 36 16 21
06 68 22 68 76
06 88 38 40 10
06 72 82 93 13
AVRIL 2016
1er Talence
1er-7 Estoril
1er-8 Sorrente
9 Châtillon-sur-Indre 9-15 Dinard
16Champagne-au Mont-d’Or
16-23 Balaruc-les-Bains
18-24 Malte
19-25
Amsterdam Strasbourg
28 Arcachon
30 Bourges
Saint-Maximin
30/4-7/5Morgat
06 83 42 80 42
01 83 64 62 99
01 48 28 72 23
02 54 38 79 43
01 83 64 62 99
04 78 52 94 15
01 48 28 72 23
01 83 64 62 99
01 48 28 72 23
05 56 83 52 95
06 13 03 47 75
06 26 20 90 64
01 48 28 72 23
JUIN 2016
MAI 2016
1er
1er
16
Chaville
Chamalières
Compiègne
Caen
La Grande-Motte
Sablé-sur-Sarthe
06 11 86 46 91
Beaulieu-sur-Dordogne06 26 12 43 82
Yvetot
02 35 12 08 95
Douai
06 86 89 56 26
Romans
07 81 13 92 29
Calas
06 12 30 74 16
2-7 Cannes
01 83 64 62 99
2-9
Irlande
01 48 28 72 23
4-6 Rosas
06 74 67 35 45
4-8 Palavas
06 24 75 37 37
5 Romorantin
02 54 83 82 78
5-12
Rhône - Camargue
01 48 28 72 23
6-13
Sardaigne
01 48 28 72 23
7-8 Albi
06 12 69 03 10
8 Vierzon
06 19 84 39 38
Châtellerault
06 82 01 31 67
Breuillet
06 03 53 14 87
Saint-Vincent-de-Paul 07 87 29 92 92
Ancenis
02 40 96 13 42
Villeneuve-Saint Germain
06 62 22 40 24
Riom-ès-Montagne 07 82 68 36 51
Dax
07 87 29 92 92
8-15 Rhodes
01 83 64 62 99
14 Tain-l’Hermitage
04 75 08 22 51
Saint-Dizier (p.73)
06 07 80 38 19
14-15 Bayonne
06 08 25 22 76
14-19
Porto-Vecchio (p.2) 06 09 80 76 25
14-28
Crète
01 48 28 72 23
15 Massy
06 52 26 51 39
15-22
Bénodet
01 48 28 72 23
16 Pont-Audemer
06 87 85 46 92
Saint-Romain-de Colbosc
02 35 20 14 02
Montpellier
06 62 73 64 93
20-27
Anglet
01 48 28 72 23
21 Châteaurenard
06 03 40 17 82
21-27 Biarritz
01 83 64 62 99
26/5-12/6 Transsibérien
01 48 28 72 23
28/5-4/6 Batz-sur-Mer
01 48 28 72 23
29/5-5/6 Bodrum
01 48 28 72 23
31/5-7/6 Crète
01 83 64 62 99
01 47 50 59 61
06 61 63 87 08
03 44 86 62 31
06 70 56 06 46
04 67 56 63 52
3-9 Tel Aviv (p. 37)
3-10
Cefalù
4-5 Antony
4 La Châtre
Royan
06 99 55 57 06
01 48 28 72 23
06 84 63 20 52
06 84 84 92 25
06 16 48 21 32

Interview.
Tempus rerum
imperator
Le temps, maître de toute chose.
Le Bridgeur : Commençons par Jérôme…
Alexandre Saubot : On commence par le meilleur.
L. B. : C’est ce que vous considérez ?
Jérôme Pécresse : Non, pas du tout. En fait, nous
sommes très complémentaires.
A. S. : Quand nous avons commencé à jouer ensem­
ble, les gens étaient persuadés que nous étions
incompatibles car, dans nos paires respectives,
chacun de nous était le dynamique, celui qui avait
le plus d’allant. En fait, dès qu’on s’est retrouvés ensemble, cela s’est équilibré naturellement.
J. P. : Nous sommes devenus moins "planteurs",
même si, ce week-end, nous avons pas mal planté…
L. B. : Comment avez-vous découvert le bridge ?
J. P. : J’avais un peu joué au goulash en famille. Ce fut
là ma première rencontre avec le bridge.
A. S. : J’ai commencé quand mes grands-parents ont
eu besoin d’un quatrième et m’ont "débauché". J’avais
neuf ans. Nous avons donc tous les deux connu notre
première expérience en famille.
J. P. : Quand nous avons commencé notre école d’ingénieur, nous étions un groupe de six à jouer ensemble.
Quatre d’entre nous ont poursuivi la compétition et
sont restés ensemble, dans la même équipe, à savoir
moi-même, Alexandre, François Dellacherie et Xavier
Truel. D’ailleurs, nos numéros de licence se suivent, au
chiffre près. Nous avons tous débuté sérieusement
le bridge et la compétition avec René Beurtey, à Polytechnique. Nous sommes restés fidèles au comité
du Hurepoix et à nous-mêmes, puisque nous jouons
dans la même équipe depuis plus de vingt ans.
L. B. : Vous connaissiez-vous avant l’école ?
J. P. : Non, nous nous sommes rencontrés à Polytechnique. Nous avons donc débuté avec René Beurtey, qui
a fait un formidable boulot pour l’introduction et l’enseignement du bridge dans les grandes écoles.
A. S. : Il savait rendre le jeu passionnant. René avait
des talents de pédagogue assez uniques.
Points forts
et points faibles
L. B. : Avez-vous diagnostiqué des points forts et
des points faibles dans votre jeu ?
J. P. : Alexandre est meilleur que moi à la carte mais
parfois un peu distrait à l’enchère. En tant que paire,
notre point fort est le flanc (même si cela n’a pas été
trop le cas ce week-end). Comme nous jouons ensemble depuis très longtemps, nous avons beaucoup
d’automatismes et de connaissance commu­ne de situations.
A. S. : Il y a en effet une grande confiance entre nous
dans ce domaine du jeu. Nous nous connaissons de-
17
Actus.
Jérôme Pécresse et Alexandre Saubot.
Deux noms que l’on trouve au moins
autant dans les rubriques économiques
que dans les classements fédéraux.
Nous les avons rencontrés lors du
dernier match de finale nationale
de DN4 à Saint-Cloud, alors que leurs
partenaires tentaient d’arracher
leur qualification en DN3. Huitièmes
avant l’ultime round, ils pouvaient
légitimement espérer terminer à l’une
des six premières places qualificatives.
En dépit d’une convaincante victoire
(15,85 à 4,15), leur équipe échouera
de peu (7ème à moins de 1 PV).
Portraits croisés de deux amis fidèles,
auxquels le temps manque…
Interview.

puis si longtemps que nous n’avons pas trop besoin
de nous demander la raison pour laquelle le partenaire a joué telle ou telle carte, le sens de telle ou telle
signalisation…
J. P. : Les week-ends durant lesquels nous jouons
bien sont ceux où nous avons "déroulé" en flanc.
L. B. : Si vous aviez le temps et la volonté d’investissement, pensez-vous que vous pourriez atteindre
le niveau des meilleurs ? Plus généralement, estimez-vous disposer d’une marge de progression ?
J. P. : Je ne sais pas si nous pouvons atteindre le niveau
des meilleurs. Ce qui est certain, c’est que nous avons
une marge de progression. Nous faisons beaucoup
trop de fautes de fatigue.
A. S. : Et de concentration.
J. P. : Tout à fait. De fatigue et de concentration. Cela
dit, je ne sais pas si nous atteindrions pour autant le
niveau des meilleurs. Nous jouons mieux que quand
nous étions plus jeunes, c’est certain. On fait moins
de fautes techniques mais beaucoup plus de fautes
générées par la fatigue.
L. B. : C’est ce que vous avez principalement repéré
comme faiblesse ? La fatigue qui vous fait parfois
rater quelque chose d’important ?
A. S. : Oui, la fatigue peut provoquer une absence sur
une donne, une mauvaise enchère ou une incompréhension, une carte qu’il n’aurait pas fallu jouer…
J. P. : Nous faisons des fautes de fatigue parce que,
comme nous jouons peu, nous sommes obligés de
plus réfléchir par manque d’automatismes et subissons donc plus rapidement que d’autres la fatigue.
L. B. : C’est un cercle vicieux.
J. P. : Nous agaçons un peu les joueurs de notre comité
parce que nous sommes catalogués comme une paire
lente. En fait, nous prenons parfois pas mal de temps
parce que nous n’avons pas d’automatismes en face
du mort, pas de situations acquises à l’enchère. D’où les
temps de réflexion, d’où la fatigue…
A. S. : C’est assez compréhensible. Nous jouons
quand même entre trois à cinq fois moins de donnes
à l’année que les adversaires que nous rencontrons.
Un minimum
de compétitions
L. B. : Quelles sont les compétitions que vous disputez dans l’année ?
J. P. : Nous sommes tous les deux 1ère série Pique,
sans jouer beaucoup. Chaque année, nous disputons quatre épreuves : l’Interclubs, la Division nationale par équipes, la Division nationale 3 par paires et
la Coupe de France.
L. B. : J’imaginais que vous jouiez peut-être moins
que ça…
J. P. : Nous ne jouons ni mixte, ni festivals, ni aucun
week-end en dehors des compétitions. Ça ne fait
donc pas beaucoup, quand même. À une époque, il
y a deux ou trois ans, nous nous entraînions un peu
sur BBO. Mais nous n’avons plus le temps.
A. S. : On n’y arrive vraiment plus. Depuis septembre, nous avons dû parvenir à jouer deux fois
sur BBO, pas plus.
J. P. : Nous nous rattraperons plus tard, quand nous
serons à la retraite. Pour mon cas personnel, l’avan-
BIO
Jérôme Pécresse
49 ans.
Trois enfants : Baptiste, Clément et Émilie.
Marié à Valérie.
Bon joueur de tennis, classé 15/3.
Polytechnicien.
Début de carrière en banque d’affaires (Crédit suisse First Boston),
en particulier en charge de l’activité fusions-acquisitions en France,
puis douze ans chez Imerys, avant de rejoindre Alstom pour diriger
la branche “Énergies renouvelables” en 2011, une branche comprenant
10 000 salariés et réalisant 2 Mds € de CA en 2013-2014.
Le rachat de ces activités par General Electric en 2015 le voit nommé à la
tête de cette division (l’une des sept de GE) au CA de 10 Mds de dollars.
18
Interview.

Fidèles à notre
système
L. B. : Avez-vous un système d’enchères particulier ?
J. P. : Non. Celui-ci est même assez simple, c’est le
même depuis vingt ans. On le connaît mais on ne le
travaille pas. Nous avons procédé à quelques changements depuis que nous le jouons mais à la marge
seulement, pas en profondeur.
L. B. : Le standard français, donc, dans les grandes
lignes ?
J. P. : Oui, avec une convention que nous devons être
les seuls à jouer en France et que nous a enseignée
René Beurtey : l’intervention par 1SA montre une
belle main de seconde zone (16-19DH) avec une majeure cinquième. Cela plafonne l’intervention en
majeure à 15H et présente certains avantages. Nous
la jouons depuis nos débuts, elle nous plaît.
A. S. : C’est vrai que nous n’avons pas touché au
système depuis vingt ans. Nous le révisons une ou
deux fois par an avant de jouer. Notre limite, c’est
vraiment la fatigue, en aucun cas le stress avec lequel nous vivons toute l’année et que nous savons
parfaitement gérer.
J. P. : Le bridge, c’est une détente. S’il devait générer du stress, autant ne pas jouer. Je ne dis pas que
si j’étais en ce moment à la table, en étant huitième,
tentant de nous qualifier, je ne serais pas un peu
stressé. Ce que j’ai réalisé avec le bridge, c’est que
c’est le seul moment de ma vie où j’arrive à débrancher complètement. Même sur le court de tennis,
en compétition, je n’arrive pas à déconnecter. Au
bridge, on est obligé de ne plus penser à rien d’autre.
L. B. : Pour vous, c’est donc un exutoire.
J. P. : Oui, complètement.
A. S. : Ça permet d’arrêter de penser au reste.
L. B. : Et le reste est copieux…
J. P. : C’est vrai mais c’est gérable. On ne joue quasiment que le week-end, c’est donc compatible avec
une vie professionnelle et il reste du temps pour
s’occuper de sa famille.
L’esprit de décision
L. B. : Quelles sont les qualités communes à un
champion de bridge et à un dirigeant de multinationale ?
J. P. : Je dis souvent que le bridge, c’est de l’analyse
factuelle, de la psychologie, de la tactique et un peu
19
Actus.
tage du bridge par rapport au tennis (j’y pratique
aussi la compétition), c’est que je peux y jouer encore vingt ans.
A. S. : Voire plus si ton cerveau reste en bon état…
Interview.

de chance. Ce sont les qualités qu’il faut, grosso
modo, dans une grande entreprise pour progresser. La prise de décisions, l’analyse des situations
et un peu de bol : c’est ce que j’explique à mes cadres
quand je fais un rapprochement entre le bridge et le
monde l’entreprise.
A. S. : La chance est bien sûr présente au bridge mais
aussi dans le cadre professionnel : je pense que j’ai
besoin de chance pour réussir mais plus je travaille,
plus j’en ai.
L. B. : Avez-vous un a priori favorable envers un collaborateur dont vous savez qu’il joue au bridge ?
J. P. : Tout à fait.
A. S. : Moi, je ne le sais pas du tout.
J. P. : J’évolue dans un monde professionnel américain, où l’on parle facilement de ce genre de choses,
de ce qu’on fait en dehors du travail. Le bridge est
formateur, notamment dans la gestion du stress.
A. S. : Et de la psychologie.
L. B. : Vous êtes partenaires depuis les juniors.
Pourriez-vous envisager de jouer avec un autre
partenaire ?
A. S. : Nous avons effectivement gagné l’Universitaire par quatre en 1988 ou 1989. Pour ce qui est de
jouer avec quelqu’un d’autre, ce serait étonnant.
J. P. : Oui, ce serait surprenant. Éventuellement
dans le cadre de notre équipe, si nécessaire. Mais,
pour changer de partenaire, il faudrait sans doute
changer de système. Ce serait un investissement
énorme pour chacun de nous.
La sagesse vient
avec le temps
L. B. : La fidélité et l’amitié dont vous faites preuve
sont-elles le ciment de votre paire ? Quel est votre
comportement à la table ?
J. P. : À vingt ans, je pouvais m’énerver facilement.
Maintenant, c’est fini. J’arrive à rester calme, quelles
que soient les circonstances.
A. S. : C’est vrai qu’il ne dit plus rien. Il faut juste que
je fasse attention à ne pas faire de faute à la dernière
donne d’un match car, comme c’est fini après, il peut
éventuellement se lâcher. Mais on sait très bien
qu’on n’a rien à gagner de part et d’autre à se faire
des reproches à la table.
J. P. : Cela m’a beaucoup aidé pour le tennis. J’ai arrêté de m’énerver sur le court. Un de nos partenaires
20
disait toujours : «Ne t’énerve jamais à la table, tu
donnes confiance à tes adversaires.»
A. S. : Vis-à-vis de ceux-ci, s’il y a une énorme boulette
et que pas un mot désagréable n’est échangé dans la
paire et qu’on passe sans sourciller à la donne suivante, ils doivent se dire que cette erreur ne leur suffira pas pour gagner et que le match n’est pas terminé.
J. P. : De toute façon, quand je fais une réflexion sur
un mauvais coup, une fois sur deux, j’ai tort !
L. B. : Effectivement, dans ce cas, il vaut mieux ne
rien dire.
J. P. : Le bridge occupe une part importante mais circonscrite, nous avons réussi à cadrer.
L. B. : Vous n’envisagez pas d’y renoncer ? J’imagine
qu’il faudrait un cataclysme.
J. P. : Bien sûr. Nous aimons jouer ensemble, nous
sommes amis en dehors du bridge. Alexandre était
mon témoin de mariage, il connaît mon épouse Valérie.
Pas de fixation sur
notre classement
L. B. : Votre dernier classement est 1ère série Pique.
Quelle importance accordez-vous au classement ?
Quelle était votre ambition au départ de la DN4 ?
J. P. : Franchement, on s’en moque un peu du classement. Mais il exact que l’on n’a pas le droit a l’erreur
pour se maintenir.
A. S. : Avec quatre compétitions par an, il ne faut pas
se louper. Nous avons le droit d’en rater une mais
pas deux.
J. P. : Il nous est arrivé de disputer l’entraînement
national de septembre mais ce n’était pas pour les
points qu’on pouvait y gagner mais bien un entraînement de rentrée après quatre mois sans jouer
puisqu’on ne joue aucun festival durant l’été.
A. S. : Du coup, comme nous sommes un peu rouillés,
l’entraînement national est rarement un triomphe.
L. B. : Pour la plupart des paires, c’est une remise en
route…
J. P. : C’est aussi pour cela qu’il nous est arrivé de le
jouer. Pour ce qui est de la DN4, notre ambition au début de l’épreuve est de jouer la finale nationale puis
de concourir pour la montée en DN3. Il faut bien profiter des finales nationales. Je me souviens qu’après
cinq ou six années de bridge (quand on est jeune et
inconscient, on progresse plus vite), nous avons pu

Alexandre Saubot
51 ans.
4 enfants : Aymeric, Alban, Arthur et Grégoire.
Marié à Véronique.
Polytechnicien.
Début de carrière à différents postes dans l’administration
(Délégation générale de l’armement, Direction du Trésor), en cabinet
ministériel (ministère de la Culture et de la Communication)
et dans la banque (Natexis Banques populaires). Président de
l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de l’Industrie) depuis
mars 2015, il a été élu président de l’Unédic le 28 janvier dernier.
Alexandre dirige aussi, depuis fin 1999, Haulotte Group, une ETI
(Entreprise de taille intermédiaire) familiale.
atteindre la finale nationale de l’Interclubs, alors que
nous jouions cette épreuve pour la première fois. La
seconde fois, c’était l’année dernière…
A. S. : Oui, la première fois, on n’était vraiment pas
vieux.
L. B. : Avez-vous des habitudes de lecture de bridge ?
Le Bridgeur, d’autres magazines, des livres ?
J. P. : Je suis abonné au Bridgeur depuis plus d’un
quart de siècle, je lis également des livres mais
moins qu’avant. À une époque, je passais à la boutique du Bridgeur acheter cinq ou six livres avant de
partir en vacances l’été et je les dévorais.
A. S. : Je ne suis abonné à aucun magazine de bridge.
J’ai stoppé mon abonnement au Bridgeur en 2008,
par faute de temps là aussi. J’ai toujours aimé lire,
surtout les ouvrages de référence que sont ceux
signés par Victor Mollo (Bridge dans la ménagerie,
Maîtres et monstres…).
L’héritage
de René Beurtey
L. B. : Dans quel comité jouez-vous ?
J. P. : Nous habitons Paris mais comme on a commencé dans le Hurepoix, on continue à y jouer. Le
comité est sympa. On a débuté avec Jean-Paul Balian, on connaît tout le monde.
L. B. : Avez-vous fait des rencontres qui vont ont
marqué ?
J. P. : René Beurtey, sans aucun doute.
A. S. : Oui, Beurtey, bien sûr.
J. P. : Il nous a appris le bridge, nous ne pourrons jamais
l’oublier. Alexandre sera d’accord avec moi que notre
rencontre avec François Dellacherie fut également
très importante. C’est un ami, quelqu’un qui joue vraiment très bien, le capitaine de notre équipe. Il gère tout
pour nous, joue régulièrement sur BBO, est un bien
meilleur joueur que nous. C’est un vrai passionné.
L. B. : Êtes-vous satisfait de l’offre bridge mise à
votre disposition par les clubs, par la FFB (compétitions nationales) ? Que pensez-vous des festivals, des jeux en ligne (type BBO) ? Nous avons bien
compris qu’en dehors des compétitions, il n’était pas
question pour vous de jouer…
J. P. : Quand nous étions plus jeunes, nous aimions
bien faire un festival, comme La Baule ou Biarritz.
Maintenant, le temps manque vraiment : la famille,
le travail, le bridge (neuf week-ends par an entre
septembre et mai) et, pour moi, le tennis, ça ne laisse
vraiment pas de temps pour autre chose. Mais on
va arriver à un âge où les enfants seront grands, on
pourra peut-être recommencer.
A. S. : Nos derniers ont entre 12 et 14 ans, ils seront
majeurs à peu près à la même période. On pourra
envisager de jouer un peu plus.
J. P. : J’ai une femme qui travaille beaucoup et souvent le week-end. Il faut jongler pour s’occuper des
enfants. Avec le bridge, ça peut être compliqué.
A. S. : Je vois peu ma femme, sauf le week-end…
J. P. : Je trouve que l’offre bridge pour les actifs s’est
un peu améliorée. Elle s’est adaptée. Les compétitions commencent à 19h30 et non 20h30, elles sont
plus compactes (week-ends plutôt que plusieurs
séances en semaine). Les pauses interminables
entre deux séances ont été réduites, voire supprimées. Bien sûr, j’imagine que ce n’est pas pareil dans
21
Actus.
Interview.
BIO
Interview.

tous les comités, surtout en province. C’est tout de
même un avantage de jouer à Paris ou dans la région parisienne, notamment en ce qui concerne les
distances. C’est plus délicat avec la Coupe de France
quand on joue la zone. À Saint-Cloud, les horaires
me semblent également adaptés.
Une offre
plus adaptée
L. B. : Et BBO ?
A. S. : C’est super. On aime bien. Nos partenaires s’en
servent comme outil d’entraînement. C’est efficace.
Pendant longtemps, on s’y est retrouvés, vers 21h,
21h30, une fois les enfants couchés. Mais nos responsabilités croissantes nous ont contraints à y
renoncer. Pourtant, c’est infiniment supérieur à un
club : on n’est pas coincé toute une soirée, il faut y
être vers 20h donc pas de dîner en famille, on y est
bloqué entre 3h30 et 4h. Alors que sur BBO, on peut
se connecter pour dix ou douze donnes, jouer entre
une heure et une heure trente, à 23h, on a fini.
L. B. : De plus, on peut s’entraîner sur des thèmes
particuliers.
A. S. : Quand on avait un doute, François nous envoyait
un pack de donnes et nous pouvions enchérir et traiter la situation qui nous posait problème. Mais vraiment, depuis au moins deux ans, ce n’est plus possible.
J. P. : Aujourd’hui, le principal travail que nous faisons est celui de débriefer les donnes du week-end.
Il n’est pas rare que je téléphone à Alexandre dès que
j’ai un moment, par exemple d’un taxi à São Paulo,
en sortant d’un avion que j’ai pris dans la soirée d’un
dimanche où nous avons joué.
Le bridge est
porteur de valeurs
pour les jeunes
L. B. : Vos enfants ont entre 11 et 21 ans. Jouent-ils au
bridge ? Qu’en pensent-ils ? Croyez-vous à la valeur du
bridge pour les jeunes ? Qu’est-ce qui pourrait les attirer ?
A. S. : Aucun de nos enfants ne joue vraiment mais j’en
ai deux qui connaissent un peu le bridge. Le problème,
c’est que même si nous voulions jouer, nous ne serions
que trois…
22
J. P. : Je ne désespère pas de jouer un jour le mixte
avec ma fille (si elle apprend) ou avec ma femme, qui
a joué dans sa jeunesse.
A. S. : Mon avant-dernier jouera probablement et
devrait être assez bon.
J. P. : Pour ce qui est de la valeur du bridge pour les
jeunes, le plus important me semble être d’apprendre à travailler avec un partenaire.
A. S. : Le partenariat, la logique et la part d’incertitude (ce qui rend le bridge fondamentalement
différent des échecs). Le bridge peut permettre
d’apprendre que le monde n’est pas juste, qu’on ne
peut pas tout savoir mais que l’analyse permet de
prendre un maximum de bonnes décisions.
J. P. : Et la psychologie. Une autre différence entre
le bridge et les échecs est que tu peux y gérer ta
concentration. Notamment en match par quatre,
où il est aisé de repérer les donnes où tu peux "faire
une pause", par exemple quand le déclarant joue
clairement pour une levée supplémentaire.
Sport et détente
L. B. : Le bridge souffre d’un déficit d’image. On est
évidemment tenté d’y associer des noms médiatiques. Seriez-vous prêt à voir votre image associée
au bridge ?
J. P. : Pourtant, le bridge, c’est comme un sport. Ce déficit ne devrait pas exister. Un week-end de bridge, je
perds un kilo, un kilo et demi. On y perd aussi de l’influx
nerveux. Certains lundis matins peuvent être difficiles. Pour ce qui est de la médiatisation, il me semble
plus opportun de mettre en valeur les jeunes. Mais
bien sûr, si nous pouvons donner un coup de main,
pourquoi pas ?
A. S. : D’autant plus que le bridge est devenu plus sympa. Quand on a commencé à jouer, tout le monde fumait, les joueurs essayaient de gagner des points avec
le règlement plutôt qu’avec leur talent. Maintenant,
c’est plus détendu. L’utilisation des écrans offre un vrai
confort de jeu. Le bridge possède de nombreux atouts.
C’est un jeu formidable qui a contribué à nous développer, il permet d’apprendre plein de choses de la vie
et il pourrait être utile à des jeunes qui ne réussissent
pas dans les études. Il y a toujours quelque chose à
découvrir. Toutes les dimensions par rapport à la vie
future sont présentes. Il permet de consolider sa solidité psychologique. Ainsi, les week-ends où l’on a bien
joué sont des week-ends où, professionnellement, les
choses se sont bien passées durant la semaine.
ÇA S’EST PASSÉ SUR
par Jérôme Rombaut.
Robot coup.
FunBridge.

Opter raisonnablement pour une ligne de jeu plutôt que pour une autre
est concevable si vous pouvez anticiper la réaction de l’adversaire.
Nulle certitude à la table, mais quand vous jouez contre un robot…
♠
♥
♦
♣
R1072
A984
D2
A107
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
ADV
R63
AR43
D32
Vous prenez du Roi de Cœur et, lorsque vous rejouez
Cœur, Ouest fournit le 10. Vous prenez donc de l’As et
rejouez Cœur pour établir votre onzième levée. Est
rejoue un quatrième tour de Cœur (vous abandonnez un Trèfle, tandis qu’Ouest écarte un Pique puis un
Trèfle) et l’on arrive à la position ci-contre.
Pour gagner, vous pouvez tirer l’As de Trèfle en coup
de Vienne puis tous les Piques, ligne victorieuse dès
qu’Est a le Roi de Trèfle et quatre Carreaux ou dès
qu’Ouest a Roi-Valet de Trèfle et quatre Carreaux.
Espérance de gain : 37,5%.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
986
V65
R98
R1072
D2
A107
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
53
10987
V64
ADV
AR43
D3
Pierre préfère présenter la Dame de Trèfle, sachant que le
logiciel couvre systématiquement. Ici, Ouest couvre et le
déclarant gagne alors où que se trouve le Valet de Trèfle
accompagné des quatre Carreaux. Au cas où Ouest fournirait petit, il mettrait l’As et gagnerait cette fois quand Est
a les deux honneurs à Trèfle et les quatre Carreaux. Ici,
seule la ligne de jeu de Pierre était récompensée…
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
9864
V10
V65
R985
R1072
A984
D2
A107
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
Actus.
Du 5 au 11 novembre 2015 a eu lieu au Paris Country
Club le premier festival de Paris. Funbridge était partenaire, notamment pour le tournoi 3èmes et 4èmes séries.
J’ai en plus eu le plaisir de remporter la première édition du tournoi open en face de Pierre Franceschetti.
Voici une jolie donne que Pierre a réussie lors d’un
défi sur Funbridge. Il joue 6 Sans-Atout en Sud, sur
l'entame du Valet de Cœur.
53
D752
10987
V64
ADV
R63
AR43
D32
23
Donne.

Deux coups
à Saint-Cloud.
Lors du premier tour de la Sélection seniors (le seul
dont je peux vous parler, vous en devinerez les raisons), j’ai rencontré deux donnes vraiment intéressantes.
Dernière mi-temps, vous possédez le jeu suivant
en Sud :
♠
♥
♦
♣
De quoi ouvrir ? Le caractère franchement bicolore
de la main et la qualité “limite” des Cœurs m’a fait
préférer l’ouverture de 1♥. La suite de la séquence
est assez limpide :
O
passe
passe
passe
N
1♠
4♣
5♣(*)
E
passe
passe
passe
6♣
(*) 1 clé.
Ouest entame du 8 de Carreau et le mort s’étale :
24
DV84
6
R1096
R1072
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
AR9
A R 10 9 5
A
DV84
Sud
1♥
3♣
4SA
♠
♥
♦
♣
AR9
AR1095
A
DV84
Le partenaire a été courageux de dire 4♣ mais s’il
avait annoncé 3♦ puis 3SA sur 3♠, Sud aurait reparlé sans aucun doute. Quoi qu’il en soit, le contrat
est vraiment excellent.
Vous passez le 9 de Carreau (pour rire) et Est, imperturbable, fournit le 4. À tort ou à raison, vous
jouez la Dame de Trèfle et… Ouest défausse un Carreau pendant qu’Est laisse passer sans broncher.
Cette nouvelle est vraiment mauvaise mais il faut
réagir. Que pensez-vous de tout cela ?
La puce à l’oreille
Si l’on analyse sérieusement la situation, il semble
qu’il sera impossible de gagner à ce stade sans

C’est l’heure du bilan. Quatre des cinq dernières
cartes d’Est sont des atouts. Vous jouez donc à
cartes ouvertes : Est n’a qu’un seul Cœur.
♠
♥
♦
♣
6
10
R107
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
2
A965
107
DV8743
V8732
-
DV84
6
R1096
R1072
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
AR9
AR1095
A
DV84
♠
♥
♦
♣
6532
2
D54
A9653
Donne.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
2
AD7632
RD
R843
A8764
R854
54
62
N
O
E
S
La séquence :
Sud
Ouest
N
1♠
2♥
4♠
E
Vous entamez du Roi de Carreau pour le 4, le 2 et le
6. Que rejouez-vous ?
À la première table, Ouest a rejoué l’As de Cœur
(le 10 en face) puis Cœur. À la deuxième table, il a
continué de la Dame de Carreau pour le même
mauvais résultat : 4 Piques juste fait.
Pas brillant, puisque les quatre jeux étaient :
♠
♥
♦
♣
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
Passons maintenant à un problème de flanc.
AR10
V8
Jouez As de Cœur et Cœur coupé gros. Le malheureux Est est “cuit”. Quoi qu’il fasse, vous pourrez
toujours couper votre Roi de Cœur du 10 de Trèfle
et scorer douze levées.
J’ai chuté ce contrat parce que je n’ai pas réussi
à voir qu’il était nécessaire qu’Est possède trois
cartes à Pique. Je m’en suis d’autant plus voulu que
j’avais eu une bonne idée à la troisième levée : jouer
le Roi de Pique.
Ouest a alors donné le compte de la couleur en
fournissant le 10. Cela aurait vraiment dû me
mettre la puce à l’oreille et me permettre de réussir
ce chelem.
♠
♥
♦
♣
Ni l’un ni l’autre
♠
♥
♦
♣
2
AD7632
RD
R843
A8764
R854
54
62
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V3
109
108732
AV75
RD1095
V
AV96
D109
La première question à se poser concerne le 2 de
Carreau du partenaire. Est-ce un pair-impair pur
et dur ou bien doit-on le considérer comme un signal d’appel ? Il est logique dans cette situation où
il y a deux doubletons au mort de considérer que le
2 de Carreau dénie la présence de l’As ou du Valet
(il est possible également de refuser la couleur si
l’on souhaite ardemment un retour à Trèfle). Par
conséquent, il est certain que le déclarant possède
As-Valet de Carreau et donc une défausse pour un
Trèfle du mort. Faut-il pour autant jouer Trèfle ? Si
le partenaire possède un singleton à Cœur, le retour As de Cœur et Cœur permettra de porter votre
total à trois levées mais vous n’aurez pas pour autant de quoi assurer la chute. Il est donc obligatoire,
pour faire chuter, de trouver l’As de Trèfle en face.
Le retour à Trèfle s’impose.
Michel Bessis.
25
Actus.
faire trois levées de Pique (comptez, vous verrez
que vous n’arrivez pas à douze levées). Du coup,
vous devez commencer par jouer ces trois tours
de Pique. Il sera temps de s’occuper des Cœurs plus
tard. Cette brillante conclusion va vous permettre
de réaliser un très joli coup car Est possède en réalité quatre cartes à Pique ! Vous tirez donc la Dame
et le Valet de Pique puis le Roi de Carreau, tout le
monde fournit, et Carreau que vous coupez. La
Dame tombe en Est.
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hypothèses. — Page 33. Arbitrage. Des explications
claires. — Page 35. Voyage au bout de l’enchère.
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— Page 38. Les entames. Finale de la DN1 par quatre.
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spatio-temporelle. — Page 50. L'enchère du mois.
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Un recontre
particulier
Je suis tout à fait d’accord avec vous, bien que
j’eusse aimé y penser tout seul. Jouer 1♣-contre1♠-contre Spoutnik ne me semble pas s’imposer,
encore qu’il y ait des avantages, avec des mains
de 5 à 8 points, à préciser la longueur des Cœurs
en vue de compétitives ultérieures.
Dans les séquences du type :
le contre du joueur n°4 est classiquement considéré
comme punitif pour déceler un éventuel psychique.
Comme personne ne fait plus de psychique, une tendance récente consiste à considérer que le contre
après 1m-contre-1♠ est un Spoutnik. Soit ! Mais dans
la séquence 1♣♣-contre-1♦-contre, il ne peut être intéressant de considérer le contre comme punitif. Pourquoi ne pas s’en servir pour montrer les deux majeures
dans une zone de points à déterminer ?
Patrick Laborde, Sartrouville.
En revanche, il semble tout à fait logique de
dire que 1♣-contre-1♦-contre montre les deux
majeures. Dans quelle zone ? Dans cette séquence, le cue-bid à 2♣ est autoforcing et ne
promet pas les deux majeures. Il devrait donc
être juste de considérer que le contre promet
spécifiquement les deux majeures dans un jeu
de 5 à 10 points. Le contreur annoncerait 1♥ ou
1♠ à son choix et il serait alors possible de soutenir au palier de 2, voire à celui de 3 avec une
main maximale, sans créer pour autant un processus forcing.
D’accord pour cette nouvelle façon de procéder.
Deux problèmes
d’intervention
Faut-il passer ? J’ai dit 4♠ qui chute mais comment procéder pour faire juger au partenaire
Dame-10 de Carreau par exemple ?
Monsieur Vesval, Granville.
Sud
O
N
E
1x
contre
1y
?
k Est-Ouest vulnérables, Est ouvre de 2♠ faible.
Que faites-vous en Sud avec ♠R9 ♥DV1098764
♦V104 ♣- ? J’ai dit 4♥ et mon partenaire m’a propulsé au grand chelem, arguant qu’on ne fait
pas de barrage sur un barrage.
l Tous vulnérables, Est ouvre de 1SA. Que fai­
tes-vous en Sud avec ♠ARD9753 ♥8 ♦AV65 ♣6 ?
28
k Volontairement, je n’ai pas reproduit la main de
votre partenaire, qui ne justifie en rien le fait de vous
conduire au palier de 7, même si vous êtes censé
avoir un jeu plus fort. Dans cette position de vulnérabilité (vert contre rouge), je ne serais pas intervenu,
jugeant qu’avec mon très faible nombre de points,
la parole me reviendrait forcément. Étant prêt à an-
1
Éviter les pannes
de courant
O
3♦
passe
Nord
1♣
3♥
E
2♥
passe
4♦
Forcing ou non forcing ? À titre indicatif, la main
de Sud : ♠A6 ♥3 ♦RV10742 ♣R953 et notre résultat :
4 Carreaux plus deux.
l
S
O
2♥
3♦
passe
passe
Nord
1SA
2♠
3♥
E
passe
passe
passe
3♠
Forcing ou non forcing ? Nous ne disposons ni de la
“misère dorée” ni du 2SA forcing de manche après
Texas. La main de Sud : ♠R10876 ♥AR ♦R1098 ♣62.
Jean-Louis Teulière.
k Cette première question est assez délicate.
Plusieurs principes légèrement contradictoires
peuvent être énoncés :
L’enchère de 3♦ après l’intervention à 2♥ est
forcing de manche.
Annoncer sa couleur longue est prioritaire
dans ce genre de situations mais la répéter est
a priori le signe d’une main limite.
noncer 5♥ si les adversaires disent 4♠, il me semble
opportun de ne pas tromper mon partenaire sur
la force de mon jeu.
l Votre intervention à 4♠ n’est pas criminelle,
loin s’en faut, mais j’aurais été un peu plus
conservateur en tentant de proposer “violemment” la manche. Pour cela, j’aurais commencé par contrer (quelle que soit la signification
du contre) et fait par la suite un saut à Pique au
palier de 3, voire au palier de 4 si la parole me
revient assez haut.
Le problème vient en partie de la signification que l’on doit accorder au cue-bid de l’ouvreur dans cette situation. 3♥ peut provenir
d’une main forte mais aussi d’une main “pourrie” sans arrêt à Cœur, quelque chose comme
♠R104 ♥V95 ♦D93 ♣AD106. Le fait est que le répondant ne s’attend pas à voir l’ouvreur passer
dans cette séquence (une enchère forcing de
manche plus un cue-bid). Il peut donc se croire
autorisé à répéter 4♦ avec un très beau jeu.
C’est la raison pour laquelle je n’aurais certainement pas passé sur 4♦, même en tournoi par
paires, bien qu’il soit possible que ce soit le dernier contrat gagnant. D’un autre côté, Sud n’a
pas été très gentil. Il avait à sa disposition une
enchère plus explicite sur 3♥ : 4♣. Là, il n’y aurait
eu aucun problème. En résumé, je dirais que j’ai
un doute sur le caractère forcing de 4♦ (plutôt
non forcing) mais qu’un vieil instinct de conservation m’aurait évité ce gros accident.
Dans le doute, ne vous abstenez pas !
l Cette question-là est beaucoup plus facile.
3♦ est 100% forcing de manche et l’enchère de
3♠ qui suit indique que, pour l’instant, le répondant répugne à dire 3SA en raison d’un manque
de tenue à Trèfle. Mais l’enchère demeure forcing et le passe du partenaire ne peut être prévu. La main du répondant pourrait même être
“énorme” : ♠RD10876 ♥D4 ♦AD52 ♣2. Donc,
cette fois, je n’ai aucun problème : l’ouvreur, s'il
passe, est condamné et devra en outre payer
les frais du procès.
SOMMAIRE
EN LIGNE
Vous l’attendiez, nous l’avons fait.
Désormais, le sommaire annuel de la revue
Le Bridgeur est disponible sur notre site
en ouvrant l’onglet LE BRIDGEUR
ou en tapant :
www.lebridgeur.com/le-bridgeur.html
29
COURRIER DES LECTEURS NIVEAU PERFECTIONNEMENT
S
3
Apprendre.
Que pensez-vous des séquences suivantes ?
k
2
1
Alain Lévy.
2
Contre vents et marées,
notre valeur sûre,
votre référence.
JEU DE FLANC NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
FLANC POUR TOUS
LES BONNES
HYPOTHÈSES
VOUS SEREZ IMPARDONNABLE DE NE PAS RÉUSSIR CES DEUX EXERCICES
DE FLANC CAR VOUS DISPOSEZ DE TOUS LES ÉLÉMENTS POUR TROUVER
LA DÉFENSE MORTELLE. À VOUS DE FORMULER LES BONNES HYPOTHÈSES.
❶ Vous êtes assis en Ouest (Nord donneur, NordSud vulnérables).
comme avec trois. Ici, l’entame du 8 de Cœur est
plus précise que celle du 7.
Votre jeu :
Est prend le Valet de Cœur du Roi et rejoue le 9.
Sud fournit successivement le 4 puis la Dame,
pour l’As du mort. Nord joue alors la Dame de
Carreau pour le 8 en Est, le 2 en Sud et c’est à
vous.
Lecture de la deuxième levée : ne vous laissez pas
abuser par la Dame de Cœur de Sud, qui a correctement joué “la carte connue” (Est a pris le Valet
du Roi). Votre partenaire a rejoué le 9 de Cœur : le
10 est dans le jeu de Sud, les Cœurs sont 5-3-3-2
(Sud n’a pas D1042).
♠
♥
♦
♣
D5
87653
R43
962
La séquence :
S
O
1SA
passe
Nord
1♠
3SA
E
passe
Vous entamez du 8 de Cœur et le mort s’étale :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D5
87653
R43
962
R9864
AV
DV9
ARD
N
O
E
S
Remarque
Dans les standards d’entame, vous avez appris à
entamer de la plus forte avec trois petites cartes,
de la seconde avec quatre petites cartes mais rien
n’est écrit sur la carte à choisir avec cinq petites
cartes. Pour différencier quatre cartes de cinq,
le mieux est d’entamer de la plus forte avec cinq
30
Lecture de la troisième levée : comment interpré­
ter le 8 de Carreau fourni par Est sur la Dame ?
C’est une parité, soit la plus forte d’un doubleton,
soit la seconde de quatre cartes commandées
donc par le 10 (10875 par exemple). Quelles déductions pouvez-vous tirer de cette lecture ? Soit Sud
a cinq cartes à Carreau, soit, s’il a trois cartes, il a
cinq cartes à Trèfle. Grâce à ce travail de reconstitution de la main cachée, vous êtes en mesure de
construire une première ébauche de :
1
La grille des levées du flanc
Levées sûres Levées potentielles
Pique0
3
Cœur 1
0
Carreau1
0
Trèfle0
0
C’est lumineux. Vous n’avez aucun espoir de levée d’honneurs à Cœur, à Carreau ou à Trèfle, et
vous n’affranchirez jamais vos Cœurs de longueur.
Votre seule chance est à Pique et ce n’est pas désespéré. Vous devez rejouer la Dame de Pique et
trouver As-Valet-10 en Est.
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D5
87653
R43
962
R9864
AV
DV9
ARD
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
AV102
R92
87
8543
73
D104
A10652
V107
Post mortem
Comme souvent, ce problème est plus facile à résoudre en match par quatre, où vous avez fait de
solides hypothèses de nécessité pour trouver
❷ Vous êtes assis en Est (Sud donneur, Nord-Sud
vulnérables).
Votre jeu :
♠
♥
♦
♣
AD2
D95
AD2
D 10 7 2
La séquence :
Sud
O
N
1SA
passe
3SA
E
Ouest entame du 10 de Pique et le mort s’étale :
♠
♥
♦
♣
76
84
RV10943
A85
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
AD2
D95
AD2
D1072
Nord, nanti de 10 points HL, connaît les réponses à
l’ouverture de 1SA. Jamais de Texas mineur dans la
zone de la manche sans singleton, même avec deux
petits doubletons majeurs. L’entame du 10 de Pique
ne déplaît pas à Est, qui voit là une couleur rapide à
affranchir où déjà prête à être encaissée. Est a déjà
lu dans un livre qu’il faut souvent fournir la Dame
avec As-Dame troisièmes pour obliger le déclarant
à prendre, mais attention à ne pas confondre les
situations. Ce jeu est certes efficace quand le partenaire détient la majorité des points d’honneurs
pour garder les communications, dans l’espoir de
trouver le Valet dans le jeu de l’entameur, une carte
ici déniée par l’entame du 10.
Est peut prendre la main à la première levée et,
avant de fournir sa carte, doit faire un premier tour
d’horizon. Ce qui lui saute aux yeux est l’inhabituel
nombre de points d’honneurs qu’il détient dans
son seul jeu contre un contrat de 3 Sans-Atout
déclaré en pleine attaque. 16H, il ne reste de place
au mieux que pour un Valet dans la main d’Ouest.
L’affranchissement des Piques n’est pas sans espoir si, tout simplement, Ouest a six cartes à Pique.
Pour le savoir, Est doit jouer l’As de Pique et observer si le Valet tombe (Sud n’a pas les moyens de
jouer une carte trompeuse). Quand Sud joue une
petite carte à Pique sur l’As, Est doit abandonner
31
2
3
JEU DE FLANC NIVEAU PERFECTIONNEMENT
L’impasse au Roi de Carreau a libéré le Valet. Le déclarant dispose donc de sept levées sûres et, soit
il vient d’affranchir deux autres levées à Carreau,
soit il a deux Trèfles de longueur, que vous savez
maîtres, en attente. Le nombre fatal vient d’être atteint : 7+2= 9. Donc :
1) Vous devez prendre la levée du Roi de Carreau.
Laisser passer serait malvenu si Sud a cinq car­
tes à Trèfle.
2) Vous devez trouver un moyen de réaliser immédiatement cinq levées.
Comment ? La solution se trouve dans :
comment faire chuter cette manche, qu’en tournoi
par paires où rejouer la Dame de Pique peut coûter
une levée, par exemple si Sud a le Valet de Pique
dans son jeu.
Apprendre.
La grille des levées du déclarant
Levées sûres
Levées potentielles
Pique0
1
Cœur 2
0
Carreau2
2
Trèfle3
2
1
2
JEU DE FLANC NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
l’idée d’affranchir cette couleur. Quelles sont alors
les alternatives ?
Est doit évidemment prendre la défense à sa charge
et les hypothèses à poser sont assez simples. Il lui
faut, comme toujours, évaluer son potentiel de levées, placer dans le jeu de son partenaire les cartes
nécessaires, ici le Valet utile, et juger de l’urgence
de son action en fonction du nombre de levées dont
le déclarant dispose et de la vitesse avec laquelle
il pourra augmenter son capital. Bref, il lui faut
construire les deux grilles.
La grille des levées du flanc
Levées sûres Levées potentielles
Pique1
0
Cœur 0
1
Carreau2
0
Trèfle0
2
Regardez comme c’est facile. Vous avez trois levées
sûres, l’As de Pique immédiatement et As-Dame de
Carreau à moyen terme. Il en manque deux. Si Ouest
a le Valet de Cœur, vous n’affranchirez qu’une levée
dans cette couleur, Ouest n’a pas de reprise pour encaisser un Cœur de longueur, Sud va laisser passer
une fois. La carte utile à trouver en Ouest est le Valet
de Trèfle au moins troisième. Quelle est l’urgence ?
Vous trouvez la réponse dans :
La grille des levées du déclarant
Levées sûres Levées potentielles
Pique0
2
Cœur 2
2
Carreau0
4
Trèfle2
1
Analysons cette grille. Sud détient Roi-Valet de
Pique derrière As-Dame, deux levées à venir.
À Cœur, Sud possède As-Roi, deux levées, trois
avec le Valet, quatre avec As-Roi-Valet-10. À Trèfle,
Sud possède le Roi, deux levées sûres, trois avec le
Valet. Les Carreaux sont la clé de ce contrat. Ils apportent quatre levées. Quand ils seront affranchis
et réalisables, Sud sera à la tête de dix levées. Est
doit prendre de l’As de Pique et contre-attaquer du
2 de Trèfle. Ce jeu permet non seulement de réaliser cinq levées en flanc mais aussi fait sauter en
deux temps la reprise de l’As de Trèfle, stérilisant la
longueur à Carreau. Est peut laisser passer une fois
avec As-Dame troisièmes.
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
109853
10763
6
V64
76
84
RV10943
A85
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
AD2
D95
AD2
D1072
RV4
ARV2
875
R93
Post mortem
Le déclarant ne peut réaliser que huit levées : deux
Piques, trois Cœurs, un Carreau et deux Trèfles. S’il
avait eu un quatrième Carreau dans son jeu (6 de
Carreau au lieu du 2 de Cœur), il pouvait communiquer dans cette couleur, mais était pris de vitesse, la
défense réalisant avant lui un Pique, deux Carreaux
et deux Trèfles.
CARTES
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À PARTIR DE 300 JEUX.
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32
1
Arbitrage
2
VOUS AVEZ HÉSITÉ ? VOUS AVEZ OUBLIÉ VOTRE SYSTÈME ?
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES POUR LA SUITE DU JEU ?
EXPLICATIONS CLAIRES DE CELUI QUI EST UN ARBITRE
TRÈS APPRÉCIÉ DE CEUX DONT IL A LA CHARGE.
Une information non autorisée (INA) ne prive le
joueur d’aucune action de son choix, à condition
que cette information n’influe pas sur ses enchères ou son jeu.
Les INA les plus fréquentes, celles qui provoquent
le plus de tension, proviennent du partenaire avec,
en tête de liste, les hésitations. Il faut rappeler que
l’hésitation n’est pas une infraction, quelle que soit
l’action choisie après avoir hésité (passer, enchérir,
contrer…). Si cela est bien connu des joueurs de bon
niveau, il n’en est pas de même pour les compétiteurs moins expérimentés. Ce serait un comble de
ne pas pouvoir réfléchir en pratiquant un jeu intellectuel (je parle par ouï-dire). Attention, toutefois,
à ne pas enregistrer une information et à se laisser influencer, consciemment ou inconsciemment.
Dans le domaine du conscient, deux exemples vécus dans des tournois régionaux :
Après une séquence d’enchères aboutissant à
2 Cœurs en Nord et qui semble être le contrat final, Est réfléchit un certain temps puis passe ainsi
que Sud. Ouest se rue sur un réveil exotique à 3♣,
pour le plus mauvais résultat de la salle. «Qu’estce que c’est que cette enchère ?» grommelle Est,
à qui Ouest rétorque : «C’est votre faute, vous hésitez avec rien…»
À la suite d’une ouverture de 1♣ et d’une rede
mande à 2SA, Sud joue 3 Sans-Atout et Ouest
s’informe sur l’ouverture de 1♣ avant d’entamer
d’un petit Cœur pour l’As d’Est qui rejoue instantanément la Dame de Trèfle pour le plus grand
bonheur du déclarant. Après avoir constaté sa
mauvaise note, Ouest demande à son partenaire pourquoi il n’a pas joué Cœur et ce dernier
(le classement le confirme) s’insurge : «Mais tu
as demandé ce que signifiait 1♣ !» Et, poussant
l’innocence à son paroxysme, prend à témoin le
déclarant en demandant : «N'ai-je pas raison ?»
«Évidemment, répond Sud sans rire, pourquoi
poser une question si on n’est pas intéressé ?»
Explication vs application
Plus sérieusement, les INA proviennent souvent
d’une explication donnée par un joueur sur l’enchère de son partenaire, lequel n’a pas du tout le
jeu indiqué par son associé.
Pour bien comprendre les conséquences, il faut
préciser la différence entre erreur d’explication
et erreur d’application. Le principe fondamental
du bridge est que tous les joueurs ont le droit de
connaître les agréments des adversaires (explication) mais n’importe qui peut oublier son système (application). Se tromper dans son système
n’est pas une infraction mais l’utilisation des INA
qui en découlent en est une. Un exemple :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
103
876
R5
ADV1053
N
O
passe
E
S
♠
♥
♦
♣
Sud
1SA
R764
R953
D872
6
♠
♥
♦
♣
V92
D4
A9643
942
AD85
AV102
V10
R87
O
2♣
passe
N
contre
E
2♠
2SA
La paire Est-Ouest joue le 2♣ Landy mais Ouest
s’est trompé de partenaire. L’explication d’Est est
33
Apprendre.
par Henri Defranchi.
ARBITRAGE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
1
2
ARBITRAGE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
conforme au système et le camp Nord-Sud n’aura
droit à aucune rectification. Certes, Ouest a reçu
une INA et doit se comporter comme si Est explique que 2♣ est naturel et donc passer sur 2♠,
une action de sa part (même si le contrat de 2 Piques est contré) serait une infraction. Bien sûr, les
Nord-Sud vont hurler à l’injustice avec 4 Piques
sur table mais la loi ne leur accorde aucune réparation.
Joueur sous influence
Abordons les questions de jugement. Lorsqu’un
joueur en possession d’une INA agit, l’arbitre
doit déterminer si cette action aurait pu avoir
été influencée par une hésitation, par exemple.
Le joueur va justifier sa déclaration («J’ai une
enchère évidente, que peut-on faire d’autre que
de contrer ? Toute ma vie, j’ai réveillé avec cette
main…») et l’arbitre, qui ne possède pas forcément le meilleur jugement du monde, va s’attacher à enquêter auprès de joueurs ou de confrères
pour prendre sa décision.
Les joueurs, même de haut niveau, ne savent pas
toujours que la loi ne permet pas les jugements
mitigés, ce que l’on appelle les scores "splittés". La
décision est brutale, c’est blanc ou noir. De plus,
lorsque l’arbitre interroge six joueurs de niveau
comparable et que trois ou quatre d’entre eux
choisissent la même déclaration que l’incriminé
(un réveil, par exemple) mais que les deux ou trois
autres préfèrent passer, l’option de réveiller ne
sera pas accordée. La rédaction de la Loi 16 est suffisamment bien faite pour ne pas dire «Le joueur
qui a profité de l’INA» mais «Le joueur qui aurait
pu avoir été influencé». Donc je suis, comme mes
collègues, poursuivi (gentiment) dans les couloirs
par des joueurs qui me disent :
– «J’ai demandé à Alain L., il enchérit comme
moi.»
– «D’après Marc B. on ne peut pas dire autre
chose.»
– «Cédric L. dit que le réveil est évident.»
Certes, mais Franck M. et Michel B. sont d’un avis
différent…
Le prix de l’inadvertance
Les INA proviennent parfois de déclarations retirées et les conséquences ne sont pas les mêmes
pour les deux camps.
34
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R87
74
D2
AD10863
V62
RD986
1098
52
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
A954
V2
7643
V97
D103
A1053
ARV5
R4
Sud veut ouvrir de 1SA mais pose le carton 1♠ sur
la table. Ouest intervient à 2♣ et, avant que Nord
ne déclare (sinon on ne pourrait plus revenir en
arrière), Sud se rend compte de son erreur. L’inadvertance étant claire, l’arbitre va accorder à Sud
le droit de changer son enchère, à la suite de quoi
Ouest passe. Nord dit 2♦ et Est se permet d’intervenir à 3♣. Scandaleux ? Pas du tout, puisque la
déclaration retirée (2♣) est une information autorisée pour son camp, qui n’a commis aucune
faute. En revanche, si le déclarant, après avoir vu
l’As de Pique en Est, utilise l’enchère retirée pour
capturer la Dame de Carreau seconde (arguant
que sans celle-ci, Ouest n’aurait pas eu de quoi intervenir à 2♣), ce n’est pas autorisé pour lui. L’arbitre transférera une levée, le jeu normal étant de
faire l’impasse.
Rattrapé par la patrouille
Un dernier exemple. Vous possédez ♠AD8 ♥D109872
♦A ♣A54. Lors d’un tournoi, vous intervenez à 2♥
(naturel) sur l’ouverture adverse de 1SA. À votre
grande surprise, votre partenaire d’occasion alerte
et annonce : «Texas Pique» puis dit 2♠. L’ouvreur
ayant passé, que faites-vous ? Vous décidez de passer, comme si de rien n’était. Ou bien, à regret, déclarez 4♠, enchère que vous auriez produite si votre
partenaire n’avait pas alerté. Si vous ne le faites pas,
vous serez de toute façon rattrapé par la patrouille,
car l’arbitre le fera pour vous…
Il existe d’autres INA provenant de diverses
sources. Ce sera pour une autre fois…
Documentation :
L’alliciant gongorisme de la loi de la chapelle, de
Bertrand Gignoux.
La ratiocination de la fuligineuse loi 16, de Magnus
Burke.
1
Jean-Paul Balian.
Professeur de bridge à plein temps,
joueur a temps partiel,
expert le temps qui reste..."
2
VOYAGE AU BOUT DE L’ENCHÈRE
SAVOIR TOURNER
SA LANGUE SEPT FOIS
DANS SA BOUCHE
JEU DE FLANC NIVEAU EXPERT
3
– «Cela faisait un bail qu’on ne vous avait vu
dans les parages…»
– «J'ai été très pris par les élections.»
– «Ah ? Vous êtes engagé en politique ?»
– «Non, je parle des élections du Conseil d’administration de la 5A.»
– «Pff, ces agences de notation qui font la pluie et
le beau temps sur nos économies !»
– «Vous n’y êtes pas ! Je parle de l’Association
Amicale des Amateurs d’Andouillette Authentique. C’est elle qui décerne le fameux diplôme
“AAAAA” dont pourront s’honorer les artisans en
charcuterie qui l’auront reçu.»
– «Houlà ! On ne plaisante pas avec l’andouillette !»
– «Vous ne croyez pas si bien dire : lors des discussions qui suivirent le rapport financier, le secrétaire général se prit de bec avec la trésorière,
pour une sombre histoire de frais de bouche
évidemment. Le ton monta et celui-là finit par
traiter celle-ci “d’espèce d’andouille”, ce qui est
certes indélicat à son endroit mais surtout expressément interdit par le règlement intérieur
de l’association. Il fallut suspendre l’assemblée
générale et ouvrir une procédure disciplinaire à
l’encontre du secrétaire général pour “atteinte à
la dignité des produits de la charcuterie artisanale et industrielle”. La commission de discipline
n’a pas encore statué mais on parle d’une sanction pouvant aller jusqu’à l’obligation pour lui
d’engloutir une andouillette non estampillée 5A
lors de chaque réunion de Bureau des trois prochaines années.»
– «J’en reste bouche bée !»
– «Mais rassurez-vous, je n’ai pas totalement
décroché du bridge et un ami m’a montré un
problème d’enchères auquel il a été confronté et
que je me permets de soumettre à votre sagacité. La séquence est très simple. Les deux camps
sont vulnérables et vous avez ouvert de 1♣ avec
la jolie main suivante ♠2 ♥RV9 ♦AD86 ♣AD1063.
Votre partenaire répond 1♠ et on intervient par
2♥ à votre droite. C’est à vous…»
– «3♦ ne me semble pas dans mes moyens mais
j’ai quand même 16 beaux points, des Cœurs bien
35
Apprendre.
LORSQUE VOUS DOUTEZ DE L’ENCHÈRE À PRODUIRE EN SITUATION
COMPÉTITIVE, LE CHOIX OPTIMAL CONSISTE PARFOIS À RESTER BOUCHE
COUSUE. ET CE SILENCE POURRA DE TEMPS À AUTRE VOUS RAPPORTER
GROS…
1
2
JEU DE FLANC NIVEAU EXPERT
3
placés et les Piques ont été nommés par le partenaire, je n'hésite pas et je dis 2SA.»
– «Ne craignez-vous pas de montrer une main
régulière de 18-19 points ?»
– «Je dirais plutôt 3SA avec 18-19 H…»
– «Nous y reviendrons. Toujours est-il que si
vous dites 2SA, votre partenaire, sans doute perplexe quant à la signification d’une enchère de 3♦
(Checkback ? Canapé ?), poursuit en disant pragmatiquement 3♥ et vous ne voyez rien d’autre à
dire que 3SA, qui devient le contrat final. Je vous
récapitule la séquence d’enchères :
Sud
O
N
Vous
1♣
2SA
E
Votre partenaire
passe
passe
1♠
3♥
2♥
passe
3SA
Ouest entame du 3 de Cœur et vous découvrez un
mort plutôt agréable :
♠
♥
♦
♣
A10873
7
RV102
754
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
2
RV9
AD86
AD1063
Est fournit le 10 de Cœur que vous prenez du Valet. Vous montez au mort à Carreau et jouez Trèfle
pour le 10 et le Valet d’Ouest. Celui-ci rejoue Cœur
pour la Dame d’Est et votre Roi. Vous remontez au mort à Carreau et rejouez Trèfle mais Est
défausse et vous devez concéder une levée de
chute. Voici les quatre jeux :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
654
653
943
RV98
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
36
A10873
7
RV102
754
2
RV9
AD86
AD1063
♠
♥
♦
♣
RDV9
AD10842
75
2
– «Ce n’est vraiment pas de chance d’avoir trouvé
Roi-Valet de Trèfle derrière As-Dame-10 ! »
– «C’est vrai mais, alternativement, il était assez
chanceux de trouver à Pique une levée rapide et la
possibilité de remonter deux fois au mort sans lâcher la main pour tenter les impasses à Trèfle. Nord
aurait pu posséder As-Dame de Pique cinquième et
le Valet de Carreau par exemple et la situation eût
été moins florissante…»
– «Seriez-vous en train de suggérer que le contrat
atteint n’était pas le bon ? Gagnerait-on le contrat
de 5 Carreaux ?»
– «Pas plus car le flanc finira bien par jouer atout et
mettre en échec la tentative de double coupe du déclarant. En fait, je pense que l’enchère de 2SA n’est
pas la bonne. Il y a certes 16H dans votre main mais
le singleton à Pique et l’incertitude totale quant à un
fit éventuel dans votre ligne auraient dû vous inciter à la prudence et à passer.»
– «Passer ? Mais j’ai la connaissance d’une majorité
de points dans notre ligne et nous pourrions alors
manquer un contrat de manche !»
– «Savoir se taire plutôt que d’enchérir à bouche que
veux-tu est une qualité trop peu répandue. Il est en
fait assez peu probable de louper une manche. Car
si votre partenaire n’a pas grand-chose, disons une
main comme ♠AD1073 ♥73 ♦1042 ♣754, le contrat
de 2 Sans-Atout devient franchement exécrable,
tandis que celui de 2 Cœurs va chuter dès que le Roi
de Carreau ou de Pique est pris en tenaille. Et pour
qu’une manche soit jouable dans votre ligne, il faut
que Nord possède un minimum de 8 ou 9 points ou
un beau fit à Trèfle et, dans ces cas-là, il réveillera
les enchères. Sur notre donne, Nord aurait réveillé en contrant d’appel et l’eau aurait pu vous venir à la bouche : transformer ce contre en passant,
compte tenu du misfit à Pique, de vos As et de vos
atouts derrière l’intervenant, et espérer un score
supérieur à celui obtenu par le gain de n’importe
quel contrat de votre ligne. D’ailleurs, un flanc au
cordeau aurait permis de faire chuter de deux levées ce contrat de 2 Cœurs. Vous entamez de votre
singleton Pique que Nord prend, pour rejouer le 10,
carte préférentielle pour les Carreaux. Vous coupez. Cet appel ne pouvant se concevoir qu’avec le
Roi, vous rejouez Carreau sous As-Dame pour le
Roi de Nord qui rejoue maintenant le 8 de Pique, la
plus grosse des cartes restantes. Vous coupez à
nouveau et il devient alors tout à fait possible de
jouer une deuxième fois sous As-Dame de Carreau
1
ENSEIGNEMENTS
1 Il est souhaitable d’abandonner
la plupart des enchères de soutiens
artificiels dès que la séquence devient
2
compétitive : celles-ci sont supplantées
par des contres ou des cue-bids, selon
les cas. Ainsi, une redemande à 3SA de
l’ouvreur, après une réponse majeure du
partenaire et une intervention du joueur
n°4, est naturelle avec un bon arrêt dans
la couleur adverse, une longue dans la
mineure d’ouverture et une courte dans la
couleur du partenaire.
 2 Il ne faut pas perdre de vue que dès
qu’une séquence devient compétitive,
il y a deux façons de “marquer dans
sa colonne” : en déclarant un contrat
gagnant ou en faisant chuter l’adversaire.
 3 Le fait d’être majoritaire en points
ne doit pas conduire nécessairement à
vouloir déclarer le contrat final : un misfit
avéré diminue le potentiel offensif de
cette ligne et augmente d’autant son
potentiel défensif. Savoir laisser jouer et
faire chuter les adversaires fait partie de la
panoplie des bons joueurs.
4 Et il ne faut pas oublier que le bridge
est aussi un jeu de hasard. Une décision
techniquement fondée peut s’avérer ne
pas être la plus rentable. Dans ce cas, ne
faisons pas la fine bouche !
3
JEU DE FLANC NIVEAU EXPERT
pour le Valet de Nord qui rejouera Pique afin que
vous puissiez réaliser votre Roi de Cœur en coupe.
C’est même très limpide : le Roi de Carreau ayant
dénié la Dame, il est logique que l’appel subséquent
pour les Carreaux (avec le 8 de Pique) montre exactement le Valet de la couleur ! Et 500 dans la bonne
colonne, sans qu’aucune manche ne soit réalisable !
Et pour en revenir à notre problème d’enchère, c’est
bien 2SA qu’il faudrait dire avec une main de 18-19
points réguliers, et non pas 3SA, enchère qu’il vaut
mieux réserver à des mains avec lesquelles on désire furieusement jouer le contrat de 3 Sans-Atout,
incluant des Trèfles longs et une courte à Pique,
quelque chose comme ♠2 ♥RV9 ♦A82 ♣ARD1083. Et
d’oublier donc, au passage, la signification conventionnelle de l’enchère (fit à Pique dans une main
régulière de 18-19H), un cue-bid à 3♥ permettant
d’exprimer ce type de mains.»
– «Alors là, vous m’en bouchez un coin !»
RÉSERVEZ VITE VOTRE SÉJOUR !
Nous sommes impatients de vous accueillir
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SAMEDI 4 JUIN
10h Paires dames et messieurs
15h et 19h Paires imp (1) et (2)
Au parc des expositions de Tel Aviv
Dotation totale 30,000 €
DIMANCHE 5 JUIN
10h Tournoi par paires
15h et 19h paires mixtes (1) et (2)
LUNDI 6 JUIN
10h Tournoi par paires
15 et 19h BAM ou tournoi par paires
handicap (1) et (2)
MARDI 7 JUIN
10h Tournoi par paires ou débutants
15h et 19h Open par quatre
qualifications (1) et (2)
Apprendre.
VENDREDI 3 JUIN
10h et 14h Mixte par quatre (1) et (2)
MERCREDI 8 JUIN
10h Tournoi par paires
13h30, 15h30 et 19h30 Open par quatre finale
15h et 19h Paires open qualifications (1) et (2)
JEUDI 9 JUIN
10h Tournoi par paires
15h et 19h paires open finales A et B (3) et (4)
15h Tournoi débutants
19h Tournoi par paires
Pour plus d’informations veuillez contacter :
Alexandre Lucaciu : [email protected] / 06 99 55 57 06
Daniel Lucaciu : [email protected] / 06 66 02 63 40
37
1
Alain Lévy.
2
Contre vents et marées,
notre valeur sûre,
votre référence.
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
3
LES ENTAMES
FINALE DE LA DN1
OPEN PAR QUATRE
N’ESPÉREZ PAS TROP TROUVER LA BONNE RÉPONSE PLUS D’UNE FOIS SUR
DEUX. CETTE SÉRIE ARDUE EXIGE BEAUCOUP DE TECHNIQUE ET D’IMAGINATION.
Quelle est votre entame en Ouest ?
1
Est donneur.
♠ RD6
♥ A86
♦ 10 9 5 3
♣ D 10 2
Est-Ouest
vulnérables.
4
S
O
N
1♦
1♠
2♦
3SA
passe
passe
passe
1♥
2♣
3♥
Est
passe
passe
passe
passe
Ouest donneur.
♠ R V 10
S
♥ AD95
♦ A963
1SA
♣ 84
3SA
Tous
vulnérables.
38
O
Nord
passe
2♦
3♣
3SA
E
passe
passe
passe
2♣
2SA(*)
passe
passe
3♥
passe
N
3♣(*)
4SA
E
passe
passe
1♠
Ouest
passe
passe
N
1♣
1SA
E
passe
passe
3♠(*)
passe
4♠
(*) 22-23H réguliers.
Sud donneur.
Ouest
1♦
passe
N
1♥
2SA
E
passe
passe
♠
♥
♦
♣
10 9 8 3 2
4
932
A763
Nord-Sud
vulnérables.
Sud
1SA
3♦
O
passe
passe
6♦
(*) Texas Carreau.
6
3
Personne
vulnérable.
Nord-Sud
vulnérables.
S
5
2
Est donneur.
♠ V7
♥ A V 10 8 2
♦ 932
♣ 653
Nord donneur.
♠ 542
♥ 876
♦ R 10 7 4
♣ D54
S
O
N
1SA
passe
2♥
passe
2♣
3SA(*)
Est
passe
passe
(*) Dénie une distribution régulière.
Ouest donneur.
♠ V76
♥ 8532
♦ R 10 6 4
♣ V7
Est-Ouest
vulnérables.
S
(*) Main de chelem ou six mauvais Piques.
1
2
LE BARÈME
• Entre 500 et 600 : Bravo ! Vous êtes un expert dans ce domaine.
• Entre 400 et 490 : Tout à fait correct mais insuffisant pour briguer une médaille.
• Entre 240 et 390 : Quelques lacunes ou un manque d’inspiration.
•E
ntre 0 et 230 : L’essentiel est certes de participer mais il faut approfondir vos connaissances
pour que l’entame ne soit plus un cauchemar.
1 – CONVENTION D’ENTAME
DÉTOURNÉE
S
O
N
1♦
1♠
2♦
3SA
passe
contre
passe
1♥
2♣
3♥
COTATION
Roi de Pique
2 de Trèfle
Dame de Pique
3 de Carreau
Est
passe
passe
passe
passe
MON CONSEIL
100
80
60
40
Commentaires
Un choix délicat, qui condamne Ouest à choisir
entre une entame à peine passive dans sa couleur
L’entame d’un honneur à Sans-Atout
induit une signalisation spécifique.
Appel-refus sur l’entame de l’As, parité
ou déblocage sur l’entame du Roi, appelrefus sur l’entame de la Dame et du Valet.
Ainsi, avec ARD4, selon la séquence et le
renseignement que vous voulez recevoir,
vous pouvez entamer à volonté de l’As, du
Roi ou de la Dame.
39
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
quatrième nommée et répétée par l’ouvreur ou
dans une couleur noire de trois cartes, l’entame à
Cœur étant naturellement éliminée du paysage.
Le partage favorable des Cœurs, probablement
3-3 en flanc, incite à se décider pour une attaque
agressive.
La couleur verte est toujours un choix séduisant
mais l’entame sous Dame-10 de Trèfle ressemble
trop à un va-tout. Si c’est un mauvais choix, il sera
trop tard pour redresser la barre. Elle pose, de plus,
un problème de carte à choisir entre le 2, lu comme
une quatrième meilleure, et le 10, carte technique
un peu précipitée. L’entame d’un honneur à Pique permet d’affranchir une levée à coup sûr et
de changer assez rapidement son fusil d’épaule
si nécessaire. De quelle carte entamer avec RoiDame troisièmes ? Dans une couleur non nommée
par l’adversaire, il faut entamer de la Dame et recevoir une signalisation appel-refus. Ici, le partenaire sait dès que le mort s’étale combien vous
avez de cartes dans cette couleur. Ce ne peut plus
être une entame d’affranchissement de longueur.
Sur cette entame du Roi, Est doit appeler ou refuser en fonction de son jeu. Débloquer un honneur
complémentaire ou indiquer sa parité n’a plus de
raison d’être, c’est un renseignement utile en face
d’une couleur cinquième.
Apprendre.
Il n’est jamais agréable de perdre un titre sur une décision d’arbitrage, ni de le gagner d’ailleurs. La donne
où Helgemo et Helness ont déclaré 7 Cœurs après une
mésentente est évoquée dans l'article de Thomas
Bessis, je ne vous la proposerai donc pas en problème
d’entame.
Si je peux comprendre la frustration de l’équipe
de Pierre Zimmermann, héroïne d’une remontée
somme toute logique, je déplore leur absence lors
de la remise des prix, un comportement délibérément antisportif et indigne d’une des équipes les
plus prestigieuses de notre petit monde de bridgeurs de compétition.
3
1
2
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
3
♠
♥
♦
♣
RD6
A86
10953
D102
43
RD10753
RV2
A3
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
10852
V42
64
R876
AV97
9
AD87
V954
Post mortem
Dans la logique des arguments développés ci-dessus,
j’ai entamé du Roi de Pique. Frédéric Volcker pen­se que
j’ai Roi-Dame-Valet et appelle du 8. Franck Multon
pose mille questions sur ce 8, que j’explique, peut-être
à tort, comme un appel dans cette situation particulière. Au bout d’une longue réflexion, Franck laisse
passer et je rejoue la Dame dans la foulée. As de Pique
et Cœur pour le 10 qui est pris par le Valet d'Est. Et tout
se joue là. Pour Fred, la position est claire : il rejoue le
2 de Pique pour mon Valet et attend le switch évident à
Trèfle qui nous ouvre six levées. Il fallait rejouer Trèfle,
soit de mon côté à la seconde levée, sous Dame-10, soit
sous le Roi, après la levée du Valet de Cœur, imaginant
qu’avec Roi-Dame-Valet de Pique j’aurais rejoué le
Valet, pas la Dame. Dans l’autre salle, les Norvégiens
ont entamé à Carreau, Cédric avait alors un temps
d’avance pour affranchir ses Cœurs.
2 – CARTE JUSTE ET SWITCH IN TIME
Commentaires
Comme vous avez naturellement éliminé l’entame à Cœur de vos choix, il peut vous sembler
difficile de ne pas entamer sous votre As de Carreau quatrième, dans une situation géographique
où vous n’allez, certes, pas souvent donner de levée mais rarement en affranchir. Jouer la carte de
la neutralité avec les Cœurs du mort bien placés
derrière As-Dame n’est pas une bonne idée. Dans
la séquence, malgré vos 14H, vous devez espérer
trouver une carte utile chez votre partenaire, pariant entre 13-14H au mort et 10-11H chez le déclarant. S’il n’a rien, le combat est perdu d’avance.
Dans ces conditions, pariez sur la carte qui vous
arrange le plus, qui est ici la Dame de Pique. En entamant dans votre séquence Roi-Valet-10, vous
êtes certain d’y affranchir une levée d’honneur et
pouvez décrocher le gros lot en trouvant l’As de
Pique second dans une des deux mains adverses
et la Dame de Pique longue en Est.
Petit avantage à l’entame du Roi sur le Valet, pour
camoufler provisoirement la position mais aussi
pour déloger la reprise de l’As de Pique dans une
main ou dans l’autre.
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
RV10
AD95
A963
84
A43
R10642
V10
RV2
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D862
V8
5
1097653
975
73
RD8742
AD
MON CONSEIL
S
1SA
Ouest
1♦
passe
N
1♥
2SA
E
passe
passe
3SA
COTATION
Roi de Pique
Valet de Pique
8 de Trèfle
3 de Carreau
40
100
80
70
40
En réponse à une intervention au palier
de 1, l’enchère de 1SA promet entre 9
et 12H, sans garantie de tenue dans la
couleur d’ouverture et, théoriquement,
sans majeure quatrième nommable au
palier de 1. Dans la séquence :
S
1SA
Ouest
1♦
passe
N
1♥
?
E
passe
1
Post mortem
L’enchère de 2SA avec 12H sans plus-value est pour
le moins osée mais les HelBro’s ne se posent pas ce
genre de questions. Une seule flamme les anime,
déclarer la manche rapidement. Si elle ne gagne pas
naturellement, l’adversaire va la leur livrer ! Sauf
que dans ce match, cela ne s’est pas passé comme
prévu. En Ouest, Lionel Sebbane a entamé du Roi de
Pique, laissé passer, puis rejoué le Valet encore laissé passer. Cédric Lorenzini a pris le relais. Pour les
Piques, c’est fini. Il a pris le Valet de la Dame et rejoué brillamment Trèfle. Les communications sont
coupées, le déclarant chute de deux levées. Dans
l’autre salle, Frédéric Volcker a sagement passé sur
1SA, pour un gain de 8 imp.
Si Lionel entame plus classiquement du Valet de
Pique puis rejoue le Roi, il lui sera plus difficile de
changer de couleur. Les contre-attaques à Cœur ou
à Trèfle sont nécessaires pour lutter contre le plan
de jeu du déclarant.
Il fallait en priorité éviter l’entame à Carreau.
Commentaires
Vous devez vous demander pourquoi l’enchère
de 3SA montre une distribution irrégulière. Je vais
vous divulguer avec un plaisir non dissimulé une
nouvelle convention qui fait fureur aux États-Unis
et importée par nos jeunes champions lors d’un de
leurs périples en terre américaine. Le Stayman à 2♣
est réservé aux jeux qui ont soit les deux majeures
quatrièmes, soit une majeure quatrième dans une
distribution irrégulière. Avec une majeure quatrième et une distribution régulière, le Stayman se
fait à 3♣, dans le style Puppet. Vous en saurez plus
bientôt, promis, dans L’enchère du mois. Conséquence immédiate de ce Stayman, l’enchère de
3SA sur 2♥ garantit un singleton à Cœur, bien sûr.
Dans ces conditions, l’entame à Cœur, déjà recommandée avec une telle qualité de couleur, malgré
la réponse de 2♥, devient obligatoire. La répartition
de la couleur est connue. Sans reprise dans son jeu,
Ouest a tout intérêt a entamé du Valet plutôt que du
2 (attitude ou trompeur), pour éviter la levée gratuite du 9 sec au mort ou avec Roi-Dame-9 chez le
déclarant.
L’entame du Valet de Pique a pour seul mérite de
faire chuter le contrat. Si vous l’avez trouvée, bravo, vous méritez vos 110 points.
Apprendre.
N’oubliez pas que si vous y êtes contraint,
il vaut mieux entamer dans les couleurs du
déclarant sous des honneurs longs et, dans
les couleurs du mort, sous des honneurs
courts. Dans la séquence ci-dessus, avec
♠RV62 et ♥RV62, entamez à Cœur.
Avec ♠V63 et ♥V63, entamez à Pique.
Les quatre jeux
O
N
1SA
passe
2♥
passe
2♣
3SA(*)
Est
passe
passe
COTATION
Valet de Pique
Valet de Cœur
2 de Cœur
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
(*) Dénie une distribution régulière.
110
90
70
3
MON CONSEIL
3 – STAYMAN À DEUX VITESSES
S
2
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
vous devez définir avec votre partenaire
la signification des enchères de 2♣, 2♦,
2♥, 2♠ et 2SA, en zone, maximum ou
minimum, et en distribution. Même travail
si la réponse sur 1♥ est 1♠.
V7
AV1082
932
653
AD86
4
1075
AD1094
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R1094
D96
V6
V872
532
R753
ARD84
R
41
1
2
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
3
Post mortem
Pour éviter une redemande impossible sur une
réponse de 1♠ après une ouverture de 1♦, l’ouverture de 1SA est obligatoire et la même séquence a
été reproduite dans les deux salles. Le choix de la
carte d’entame à Cœur ne change rien, la défense
affranchit quatre levées dans la couleur mais le déclarant a déjà dix levées. L’entame à Cœur n’offre
donc pas sa neuvième levée au déclarant mais
l’entame à Pique fait chuter ce contrat pour des raisons imprévisibles : elle coupe les communications
entre les deux mains. Le Roi de Trèfle sec empêche
d’encaisser les levées naturelles à Trèfle et à Carreau. L’entame du Valet de Pique reste une entame
"impossible".
un honneur quatrième contre une ouverture forte
sera moins efficace que d’entamer à Pique, à travers
la couleur quatrième du mort, voir juste ci-dessus,
ou même à Cœur. J’appelle de ce pas Pierre Schmidt
pour vous donner les chiffres exacts (voir post mortem) !
MON CONSEIL
Apprenez à évaluer vos mains régulières
dès l’ouverture. Dans les deux salles,
Sud a ouvert de 2♣ fort indéterminé ou
équivalent. Cette main de 21H est trop
forte pour se contenter d’une ouverture
de 2SA, 20-21H. Le carré d’As, les deux
couleurs quatrièmes, la séquence AsValet-10 et même le 10 qui accompagne
l’As de Cœur sont autant de plus-values.
Cette main vaut largement 22-23H.
4 – DÉSOLÉ, MONSIEUR LE CHAT !
Les quatre jeux
S
2♣
2SA(*)
3♥
O
passe
passe
passe
Nord
passe
2♦
3♣
3SA
E
passe
passe
passe
100
70
Commentaires
Il n’y a pas si longtemps, je ne vous aurais pas posé
ce problème d’entame. Vous avez une seule couleur
quatrième, non enchérie par vos adversaires et vos
deux entames neutres, trois petites cartes en majeure, souvent conseillées, tombent dans deux couleurs nommées ou suggérées par l’adversaire. L’entame du 4 de Carreau s’impose sans second choix,
d’autant, qu’à mon sens, avec une main aussi faible
et sans opposition dans les majeures, il faut un miracle pour faire chuter cette manche et le miracle
n’est possible qu’à Carreau. Mais je sais aujourd’hui
que ce ne sera pas le choix du Chat, que les études
statistiques sur des milliers de donnes par ce programme informatique affirment qu’entamer sous
42
♠
♥
♦
♣
542
876
R1074
D54
D973
V9
V6
98763
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
(*) 22-23H réguliers.
COTATION
4 de Carreau
5 de Pique
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
1086
RD43
D9852
R
ARV
A1052
A3
AV102
Post mortem
Dans les deux salles, Ouest a entamé à Carreau. Les
études statistiques n’arrivent pas à détourner les meilleurs joueurs de leurs convictions. Et il se trouve que
c’est la seule entame qui fasse chuter ce contrat. Le déclarant essaye le Valet, couvert par la Dame, et prend de
l’As sans sourciller. Sur l’As de Trèfle, le Roi d’Est tombe
et, sur la Dame de Trèfle, celui-ci défausse le 6 de Pique.
Ouest connaît déjà quatre Cœurs et quatre Trèfles en
Sud. Il n’a pas de problème pour jouer le Roi de Carreau,
sur lequel le 9 est la carte la plus lisible, puis 10 de Carreau et Carreau. Égalité sans histoire.
Je vous donne en live les conclusions du Chat, moins
tranchantes que je ne l’avançais. La manche gagne
dans 89% des cas. Dans les 11% des cas qui nous intéressent, Pique et Cœur prennent l’avantage dans 6%
des cas, contre 5% pour Carreau et 3% pour Trèfle.
Statu quo.
1
5 – PAS DE PANIQUE
2
quantitative. Un petit doubleton mineur
dans la couleur du répondant peut suffire
à dissuader l’ouvreur de déclarer le
chelem.
N
3♣(*)
4SA
E
passe
passe
6♦
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
(*) Texas Carreau.
COTATION
10 de Pique
As de Trèfle
Les quatre jeux
100
40
Commentaires
Le contrat ne doit pas être sur table : les deux joueurs
ont limité leur ambitions, l’un en ouvrant de 1SA,
l’autre en exprimant une main de 16HL sur fond de
cinq cartes à Carreau. Vous savez déjà qu’il ne faut jamais entamer de son singleton contre un chelem à la
couleur quand vous avez un As dans votre jeu. Vous
pouvez éliminer l’entame du 4 de Cœur. L’entame à
Carreau n’est guère plus plaisante, le seul problème
du déclarant peut être à l’atout. Faire capturer la Dame
de Carreau seconde de votre partenaire derrière la
longueur du mort ne lui fera pas plaisir. L’entame de
l’As de Trèfle a pour seul mérite d’encaisser As-Roi
de Trèfle, toujours possible dans une séquence quantitative où ni les contrôles ni les cartes clés n’ont été
nommés. Ce n’est pas un bon pari quand l’adversaire
totalise entre 32 et 33H. Nette préférence pour l’entame du 10 de Pique, parfaitement neutre et qui laisse
le déclarant se débrouiller avec ses impasses.
109832
4
932
A763
AD4
98
RDV54
RV10
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V7
D106532
86
D95
R65
ARV7
A107
842
Post mortem
Le saut à 6♦ de Franck Multon avec 15H 4-3-3-3 est
un peu ambitieux, même si tous ses honneurs ont
un rôle à jouer. J’entame sans trop me fatiguer du
10 de Pique. Franck n’a pas de meilleure ligne que
de jouer sur la Dame de Trèfle placée et chute. Dans
l’autre salle, Cédric se contente de 5 Carreaux mais
la séquence n’a pas été travaillée par la paire. Lionel transforme l’essai et conclut à 6♦. La séquence
semble nébuleuse à Helness qui opte pour l’entame
de l’As de ♣ et en rejoue, misant tout sur le Roi de
Trèfle en Est. Cédric ne croit pas à une entame de
l’As avec As-Dame, plonge sur le Roi de Trèfle et
réussit plus tard l’impasse à la Dame de Cœur, pour
un tonitruant 1370.
6 – LA DER DES DERS
MON CONSEIL
Dans la zone du chelem, n’hésitez pas
à commencer par un Texas dans votre
mineure cinquième, avant de faire une
proposition quantitative. Non seulement
vous pourrez jouer un meilleur 6 Trèfles ou
6 Carreaux en soutien 5-3 qu’un mauvais
6 Sans-Atout, mais cela permettra
à l’ouvreur nanti d’exactement 16H
d’évaluer l’emplacement de ses honneurs
pour accepter ou refuser la proposition
S
1♠
Ouest
passe
passe
N
1♣
1SA
3♠(*)
passe
4♠
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
O
passe
passe
Apprendre.
Sud
1SA
3♦
3
E
passe
passe
(*) Main de chelem ou six mauvais Piques.
43
1
2
JEU DE FLANC NIVEAU MAÎTRISE
3
COTATION
Valet de Trèfle
5 de Cœur 6 de Carreau
100
70
30
Commentaires
Pour parler franchement, je n’aurais pas beaucoup
réfléchi à ce problème d’entame et posé le 5 de Cœur
sur la table. Ouest se trouve dans une séquence assez confidentielle. Il y a au mort un jeu régulier de
12-14H, sans plus-value particulière pour pouvoir
nommer un contrôle avant de conclure à 4♠. Sud
a six cartes à Pique et, soit des intentions de chelem, soit, plus probablement, des mauvais atouts. Il
n’y a aucune raison apparente de faire une entame
agressive, ni sous le Roi de Carreau, ni du Valet de
Trèfle second. Pourquoi ce problème ? Parce que
cela n’a pas été l’analyse d’un des meilleurs joueurs
d’aujourd’hui et que l’entame qu’il a sélectionnée
était la seule à faire chuter cette manche. C’est pour
moi l’occasion de le féliciter.
MON CONSEIL
La redemande à 1SA sur 1♠ peut cacher
un singleton à ♠. Pour éviter d’imposer
la manche à Pique avec une mauvaise
couleur sixième comme celle de notre
exemple, pensez à sauter à 3♠, enchère qui
peut également exprimer des ambitions
de chelem. Avec un singleton ou deux
petites cartes à Pique, l’ouvreur dit
automatiquement 3SA.
Le répondant passe avec une main de
manche et six mauvais Piques et reparle
avec une main de chelem.
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V76
8532
R1064
V7
R10
R6
V75
A98643
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
A4
A1097
832
R1052
D98532
DV4
AD9
D
Post mortem
Franck Multon trouve l’entame mortelle du Valet de
Trèfle. Lionel Sebbane prend de l’As et rejoue le Valet
de Carreau pour le Roi d’Ouest qui insiste à Trèfle. Le
déclarant joue au mieux de ses intérêts en faisant l’impasse au Valet de Pique du bon côté. Krzysztof Martens
peut faire chuter le contrat en jouant un troisième tour
de Trèfle mais préfère rejouer atout. Le tout se solde
pour un bon score de +420. Dans l’autre salle, Helgemo
n’aime pas ses Piques et saute à 3SA sur 1SA ! Je choisis d’entamer du 10 de Cœur plutôt que dans mes trois
petites cartes à Carreau. Helness se trompe à Pique,
nous avons la chute en main. 10 points de plus à notre
actif sur la dernière donne du match, mais la surcoupe
géniale concoctée par Franck ne nous aurait pas mis
K.-O, le match étant déjà gagné (ou presque).
LE COURS
DE
BRIDGE
DE PATRICE MARMION
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Ce livre de bridge s’adresse aux joueurs de tous niveaux, du
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de 9h à 18h.
1
Jean-Pierre Desmoulins.
Aujourd’hui directeur de l’Université du bridge à la FFB,
Jean-Pierre Desmoulins a longtemps exercé le métier
de professeur au Bridge Club Toulouse. Dans cette série
d’articles pour tous, il s’attache à montrer avec humour
et simplicité les mécanismes du standard français.
2
LE COUP À BLANC,
UNE ARME
SPATIO-TEMPORELLE
LE COUP À BLANC A UNE DOUBLE FONCTION. LA PREMIÈRE EST SPATIALE,
IL PERMET DE CONTRÔLER LES COMMUNICATIONS. LA SECONDE EST
TEMPORELLE, IL PERMET DE CONTRÔLER LE TIMING, AUTREMENT
DIT L’ORDONNANCEMENT DES MANŒUVRES. SON UTILISATION PEUT
S’AVÉRER PARTICULIÈREMENT SUBTILE…
— «À 7 Sans-Atout ?»
— «Oui.»
— «Un coup à blanc ?»
— «Oui.»
Anaïs semblait défaite par l’emploi de cette technique par son partenaire à un palier un peu trop
élevé.
— «Je ne sais pas exactement s’il faut revoir les enchères de chelem ou faire un point sur le coup à
blanc... Parlons donc du coup à blanc !»
DÉFINITION
Le coup à blanc est une technique de jeu en
face du mort, valable tant à Sans-Atout qu’à
la couleur. Il consiste pour le déclarant à
jouer délibérément un petit des deux mains
d’une couleur qu’il a attaquée lui-même,
alors qu’il lui aurait été possible de fournir
une carte d’un rang plus élevé.
— «Ça ressemble furieusement à un laisser-passer !» remarque Martine.
— «Le laisser-passer est le pendant du coup à
blanc mais dans une couleur jouée par le camp
adverse. Le but de ces techniques peut être de
deux ordres, que nous allons étudier successivement.»
Le coup à blanc : une arme spatiale
— «La plupart du temps, il s’agit de ménager les
communications de son camp ou, si l’on parle de
laisser-passer, de contrarier celles du camp opposé. En ce sens, il s’agit d’une technique permettant
de gérer les problèmes spatiaux liés aux communications.
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45
Apprendre.
LE COIN DU SEF
JEU DE LA CARTE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
1
2
Voici le plus simple des exemples.
♠
♥
♦
♣
JEU DE LA CARTE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
♠
♥
♦
♣
DV1062
V96
D10
D106
85
1072
A8652
V53
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
943
D853
V94
R97
AR7
AR4
R73
A842
Sud
O
N
2SA
passe
3SA
E
Entame : Dame de Pique.
Pour l’emporter, Sud doit réaliser quatre levées
de Carreau, ce qu’il ne peut faire que si la couleur
est répartie 3-2 en flanc et qu’il commence par un
coup à blanc pour préserver la remontée de l’As.»
— «Jusqu’ici, sourit Jean, je suis.»
— «Voici une donne un peu plus compliquée :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
RV964
107
V5
D1096
N
2SA
passe
3SA
O
Si l’utilisation de cette technique est fréquente à
Sans-Atout pour établir une longueur, elle est aussi employée à la couleur. Prenez l’exemple suivant :
♠
♥
♦
♣
E
S
E
L’entame assure deux levées de Pique au déclarant,
en plus de deux levées de Cœur et d’une levée de
Carreau. Pour l’emporter, il doit donc réaliser quatre
levées de Trèfle. La tentation sera naturellement de
jouer l’As de Trèfle puis un petit vers le Valet. Il y aura
une bonne nouvelle (l’impasse fonctionne) et une
mauvaise (vous avez chuté une manche sur table).»
— «Il fallait commencer par un coup à blanc !», murmure Jean.
— «Exactement. Il fallait donner un Trèfle à l’adversaire avant de faire l’impasse à la Dame : de cette
manière, l’ultime communication vers le mort aurait été préservée tant que la couleur n’avait pas
été affranchie.
732
95
863
RV873
N
♠
♥
♦
♣
O
Entame : 6 de Pique.
N
O
Sud
♠
♥
♦
♣
1085
DV642
RD107
4
♠
♥
♦
♣
DV107
10
D832
D1073
AD
AR83
A942
A52
963
D62
105
AR864
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
852
943
RV964
V5
AR4
ARV875
A7
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1
N
2♦
3♣
5♥
E
passe
passe
passe
6♥
Entame : Dame de Pique.
Par chance, Ouest a une entame naturelle à Pique
que le déclarant prend de l’As. Beaucoup joueront alors As-Roi de Trèfle et couperont maître un
Trèfle, remonteront au mort par la Dame de Cœur
pour couper un second Trèfle et chuteront, faute
de pouvoir encaisser le Trèfle affranchi, les atouts
étant répartis 3-1. La solution consiste à donner un
coup à blanc à Trèfle, prendre le retour, tirer l’As de
Trèfle et couper maître un Trèfle avant de retirer
les atouts en finissant au mort : les deux derniers
Trèfles permettront de jeter le 4 de Pique et le 7 de
Carreau !»
— «Je n’aurais jamais trouvé», avoue Philippe.
— «C’est effectivement peu naturel mais il est possible d’aller encore plus loin. Regarde :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
1052
D9
D8
V108532
RD9
V53
AR9752
R
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V
R107
V1064
D9764
A87643
A8642
3
A
Sud
1♠
2♥
4♣
4♥
O
passe
passe
passe
passe
N
2♦
3♠
4♦
4SA
5♣
passe
6♠
E
passe
passe
passe
passe
Entame : Valet de Trèfle.
Ce chelem n’est pas très bon en raison de la duplication de valeurs à Trèfle.»
— «7 points pour faire une levée, sourit Anaïs, c’est
ce qu’il faut en moyenne à mes partenaires…»
— «La solution consiste naturellement à affranchir
les Carreaux mais le déclarant est confronté à un dilemme : soit il retire les atouts et il n’aura alors pas
assez de remontées pour affranchir puis encaisser
les Carreaux, soit il ne le fait pas et sera surcoupé.»
— «Ne me dis pas, intervient Jean, qu’il faut donner
un coup à blanc à Carreau ?»
— «Si ! Après, ça va tout seul : Sud prend le retour à
Pique du Roi, coupe un petit Carreau pour affranchir la couleur qui est répartie 4-2 et remonte au
mort en jouant As et Dame de Pique afin d’enlever les atouts adverses en finissant dans la bonne
main. Les quatre Carreaux maîtres permettront
de défausser les quatre petits Cœurs de la main
de Sud !»
Le coup à blanc : une arme temporelle
— «Si le coup à blanc sert la plupart du temps à ménager les communications spatiales entre le jeu du
déclarant et le mort, il peut également rendre de
grands services au déclarant pour rendre la main
au moment où il dispose encore du contrôle d’autres
couleurs dangereuses. En ce sens, on peut dire qu’il
s’agit d’une technique temporelle.»
— «La troisième partie du cours, ce sera "Le réveil de
la force" !» se moque Anaïs.
— «Regarde plutôt cet exemple à Sans-Atout, mauvaise graine :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V754
V1097
O
D987
9
♠
♥
♦
♣
2
3
JEU DE LA CARTE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
O
passe
passe
passe
D32
8432
6543
D3
N
E
S
♠
♥
♦
♣
10986
D65
V10
V1062
AR
AR
AR2
AR8754
Sud joue 6 Sans-Atout en match par quatre et reçoit l’entame du Valet de Cœur. Si les Trèfles sont
bien partagés, il réalisera facilement son contrat…
et beaucoup de déclarants s’arrêteront là. Ils débloqueront As-Roi de Pique, remonteront à la Da­me
de Trèfle, encaisseront la Dame de Pique et rentreront en main par l’As de Trèfle. Ils se rendront alors
compte qu’ils ont sans doute chuté, les Piques étant
grands ouverts avant que les Trèfles ne soient établis. La solution consiste à débloquer As-Roi de Pique puis à donner un coup à blanc à Trèfle afin d’affranchir la couleur même en cas de partage 4-1,
47
Apprendre.
Sud
2♣
2♥
3♥
1
2
JEU DE LA CARTE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
à un moment où les Piques sont encore contrôlés.
La suite est une simple formalité !»
— «Dans les contrats à la couleur, demande Jean, arrive-t-il souvent de donner des coups à blanc pour
des raisons autres que la préservation des communications ?»
— «Absolument. Tout d’abord, lorsqu’il faut ouvrir
une coupe :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V7
97
RD743
RV95
652
1053
A105
A864
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D104
DV86
9862
D10
AR983
AR42
V
732
Sud
1♠
O
passe
N
2♠
3♥
passe
3♠
Nord a décliné l’enchère d’essai de Sud malgré ses
deux As, n’ayant qu’un bien piètre complément
dans la couleur secondaire de son partenaire.
L’entame est prise au mort et Sud doit couper un
Cœur au mort en espérant les atouts adverses
bien répartis. Pour cela, il doit donner un coup à
blanc à Cœur. Lorsqu’il reprendra la main, il pourra ainsi donner deux tours d’atout de débarras
puis encaisser As-Roi de Cœur et couper son dernier Cœur.
Cette manière de procéder permet de rendre la
main lorsque les atouts et les Cœurs sont encore
contrôlés. Modifions légèrement cette donne…
♠
♥
♦
♣
V7
97
RD743
RV95
O
E
S
♠
♥
♦
♣
48
652
1053
A105
A864
N
A9843
ARD2
V
732
O
passe
N
2♠
3♥
passe
3♠
♠
♥
♦
♣
RD10
V864
9862
D10
E
passe
Entame : Roi de Carreau.
Cette fois, c’est bien à l’atout qu’il faut donner un
coup à blanc. Lorsque le déclarant reprendra la
main, il pourra tirer l’As de Pique et As-Roi-Dame de
Cœur avant de couper son petit Cœur. Il doit ici aussi
rendre la main à un moment où il contrôle encore les
atouts, d’où la nécessité d’un coup à blanc.
Enfin, je vais vous montrer une donne simple, très
visuelle et dont la solution est d’une évidence
sans égal.»
— «Tu te fiches de nous, toi !» sourit Anaïs.
— «Oui. Regarde ! dis-je rigolard :
E
passe
Entame : Roi de Carreau.
♠
♥
♦
♣
Sud
1♠
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
8
RDV96
V9
98764
7432
4
862
ARDV10
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V1096
10832
D1054
2
ARD5
A75
AR73
53
Sud joue 6 Piques en match par quatre sur l’entame du Roi de Cœur.»
— «Franchement, avoue Jean, j’aurais coupé deux
Cœurs en communiquant à l’atout.»
— «Et tu aurais chuté, Est pouvant te couper au
deuxième tour de Trèfle (voire au troisième) et
faire au moins une levée de Carreau. Et si tu préfères donner un quatrième tour d’atout, la défense
encaisse deux Cœurs !
La solution, ici encore, consiste "tout simplement" à
donner un coup à blanc à l’atout tant que les Cœurs
sont contrôlés par les atouts du mort. Il suffira ultérieurement de couper un Cœur et de retirer tous les
atouts pour réclamer douze levées.
VOUS POUVEZ RÉAGIR À CET ARTICLE PAR LE BIAIS
DU FORMULAIRE DE CONTACT DÉDIÉ AUX LECTEURS
DU BRIDGEUR SUR WWW.COURS-DE-BRIDGE.COM, LE
SITE DE JEAN-PIERRE DESMOULINS.
1
2
EXERCICE
♠
♥
♦
♣
32
64
10542
RD984
N
O
O
N
contre
3♥
passe
passe
3♠
Est
1♥
passe
4♠
E
Entame : Valet de Cœur pour l’As d’Est, qui en rejoue.
S
♠
♥
♦
♣
S
ARD84
R
A963
A106
SOLUTION
♠
♥
♦
♣
V975
V10832
87
72
32
64
10542
RD984
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
ARD84
R
A963
A106
S
O
N
contre
3♥
passe
passe
3♠
106
AD975
RDV
V53
Est
1♥
passe
Les Trèfles seront la principale source de levées et
le danger est clairement d’être raccourci à l’atout
si ceux-ci sont répartis 4-2 (48% des cas). Ne pas
couper le deuxième tour de Cœur serait un coup
d’épée dans l’eau, car l’adversaire rejouerait Carreau. Pour l’emporter, Sud doit couper puis donner un coup à blanc à l’atout pour rendre la main
tant que les Cœurs sont encore contrôlés par le
petit atout du mort. Si l’adversaire rejoue Cœur, il
pourra alors couper de la main de Nord pour éviter tout raccourcissement, rentrer en main et retirer les atouts adverses en trois tours avant d’encaisser les Trèfles...
4♠
Apprendre.
♠
♥
♦
♣
JEU DE LA CARTE NIVEAU PERFECTIONNEMENT
3
Comment devez-vous jouer le coup suivant ?
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ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
3
L’ENCHÈRE DU MOIS
2SA CONVENTIONNEL
EN ENCHÈRES À DEUX
APRÈS LE DÉPART 1M-1SA, LA REDEMANDE DE L’OUVREUR À 2SA EN
VERSION MODERNE CONSTITUE UNE RÉVOLUTION TECHNIQUE. ELLE
PERMET LA MISE EN PLACE D’UN DIALOGUE TRÈS RICHE AFIN D’ACCÉDER
AU MEILLEUR CONTRAT. LES DÉVELOPPEMENTS COMPLETS SONT TRAITÉS
DANS LE BRIDGEUR DE JUIN 2015, PAGES 64 ET 65.
ATTENTION, BONNE MÉMOIRE EXIGÉE !
ACTE IV
Exercices d’application - Séquence ❸
Ouest
1♥ (♠)
2SA
E
1SA
Rappel
L’enchère de 2SA est forcing de manche. Elle exprime des mains régulières, des jeux unicolores
ou des distributions 5-4, à partir de 18H (sauf exceptions, cf. exercices). Avec l’ancienne enchère de
2SA, soit 18-19H réguliers, l’ouvreur saute à 3SA.
En corollaire, les changements de couleur avec
saut expriment des distributions 5-5, sauf la séquence 1♠-1SA-3♣, car, avec un beau bicolore 5-5
Trèfle-Pique, on aurait ouvert de 1♣.
Premier exercice
Vous êtes toujours assis en Sud (deuxième enchère de l’ouvreur).
50
Quelle est votre enchère en Sud ?
1
♠
♥
♦
♣
A R 10 6 5
RD65
7
AR3
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
passe
RDV95
RV3
2
ARD7
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
passe
AD954
AD2
AR3
65
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
passe
2
♠
♥
♦
♣
3
♠
♥
♦
♣
1
RDV74
2
ADV65
A2
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
passe
A V 10 5 4
R3
DV3
A R 10
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
passe
A 10 9 8 7 4
AD2
R 10
A6
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
passe
10
ADV65
R7
ARD64
Sud
1♥
?
O
passe
N
1SA
E
passe
32
R D 10 9 2
AR3
AR5
Sud
1♥
?
O
passe
N
1SA
E
passe
10
A D 10 8 4
RD2
ARV7
Sud
1♥
?
O
passe
N
1SA
E
passe
AD5
A 10 8 7 5 4
AR3
7
Sud
1♥
?
O
passe
N
1SA
E
passe
5
♠
♥
♦
♣
2
2 3♣
L’exception à la règle. Avec un bicolore 5-5 Pique-Trèfle forcing de manche, Sud aurait ouvert
de 1♣. Ce saut exprime donc un bicolore avec cinq
ou six Piques et quatre Trèfles.
Je vous propose une convention pour décrire
certains bicolores 6-5 :
3
Ouest
1♠
4♦
6
♠
♥
♦
♣
7
♠
♥
♦
♣
8
♠
♥
♦
♣
9
♠
♥
♦
♣
10
♠
♥
♦
♣
Solutions
2SA
Modification essentielle de ce nouveau système.
Sud ne doit pas sauter à 3♥, une enchère qui exprimerait un bicolore 5-5. L’enchère de 2SA, for1
E
1SA
Six Piques et cinq Cœurs, main de manche.
Ouest
1♠
4♥
E
1SA
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
♠
♥
♦
♣
cing de manche, peut préparer la description d’un
bicolore 5-4.
Cinq Piques et six Cœurs, main de manche.
Ouest
E
1SA
1♠
4♣
Six Piques et cinq Trèfles, chelem possible.
3 2SA
Un avantage de plus de ce système. Sauter à 3SA
avec trois cartes à Cœur peut faire manquer le fit
5-3 à Cœur. La redemande à 2SA peut cacher une
main régulière avec trois cartes à Cœur et laisse
la place au répondant d’exprimer cinq cartes à
Cœur par le biais du Texas à 3♦.
3♦
Affirme un bicolore au moins 5-5, forcing de
manche, bien sûr.
4
5 3SA
Deux cartes à Cœur, 18-20H.
6 2SA
Nécessaire pour décrire un unicolore sixième à
Pique, trop fort pour sauter à 3♠ sur 1SA mais pas
conforme pour ouvrir de 2♣ fort indéterminé. Le
contrat de 3 Sans-Atout reste en ligne de mire.
3♣
Après l’ouverture de 1♥, le saut à 3♣ affirme un bicolore 5-5.
7
51
Apprendre.
4
1
2
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
3
8 2SA
À faire suivre de 3SA pour exprimer un problème de tenue à Pique dans une distribution
régulière.
2SA
Corollaire de l’exercice 7 . Un saut à 3♣ décrirait
un bicolore 5-5. Sud pourra décrire sa distribution par une enchère de 3♠ qui montre quatre
cartes à Trèfle sur un relais à 3♣ du répondant.
9
10 2SA
Même principe qu’avec l’unicolore à Pique. La
qualité des Cœurs et la force de la main ne se
prêtent ni à une redemande à 3♥, ni à une ouverture de 2♣ fort indéterminé.
Deuxième exercice
Vous êtes toujours assis en Sud (au deuxième ou
au troisième tour d’enchères).
Quelle est votre enchère en Sud ?
1
♠
♥
♦
♣
10 2
AV965
R 10 3
874
S
O
1SA
passe
Nord
1♠
2SA
E
passe
passe
Nord
1♥
2SA
E
passe
passe
?
2
♠
♥
♦
♣
86
D2
A952
R8432
S
O
1SA
passe
?
5
♠
♥
♦
♣
9
A62
RV9865
852
S
O
1SA
passe
Nord
1♠
2SA
E
passe
passe
Nord
1♠
3♥
E
passe
passe
?
4
♠
♥
♦
♣
52
D3
V98
954
RD954
S
O
1SA
passe
?
S
O
passe
Nord
1♥
3♣
E
passe
passe
1SA
O
passe
passe
N
1SA
3♦
E
passe
passe
O
passe
passe
N
1SA
3♣
E
passe
passe
O
passe
passe
N
1SA
3♠
E
passe
passe
?
6
♠
♥
♦
♣
ARV32
RD62
AD7
5
Sud
1♠
2SA
10 4
A R 10 8 3
RD4
AD5
Sud
1♥
2SA
A 10 6 5 4 3
10
AD2
AR3
Sud
1♠
2SA
AR542
AR863
A2
10
Sud
1♠
3♥
?
O
passe
passe
N
1SA
3SA
E
passe
passe
10
A R V 10 5 2
R9
AR62
Sud
1♥
2SA
O
passe
passe
N
1SA
3♣
E
passe
passe
?
7
♠
♥
♦
♣
?
8
♠
♥
♦
♣
?
9
♠
♥
♦
♣
10
♠
♥
♦
♣
3
♠
♥
♦
♣
A95
9
A6542
10 9 8 7
?
Solutions
3♦
Texas Cœur. L’ouvreur répond 3♥ (avec deux ou
trois cartes à Cœur), 3♠ (avec le singleton à Cœur
et six cartes à Pique), 3SA (avec le singleton à
Cœur, cinq Piques et quatre Carreaux, donc trois
Trèfles), 4♣ et 4♦ (Splinters avec quatre cartes à
Cœur) et 4♥ (avec quatre cartes à Cœur et une
main régulière, 5-4-2-2).
1
1
2 3♣
Relais, pour jouer la meilleure manche. 4 Cœurs
si Nord a six cartes à Cœur, éviter 3 Sans-Atout
en face d’un petit doubleton à Pique ou découvrir
un soutien huitième ou neuvième en mineure.
Troisième exercice
Ring d’enchères à deux. L’idéal est de cacher une
des deux mains et d’enchérir avec votre partenaire.
3♠
Texas Carreau, promettant une couleur sixième.
Attention, effort de mémorisation nécessaire.
Avec trois cartes à Pique et une main minimale,
le répondant saute à 4♠ sur 2SA, l’enchère de 3♠
ne peut pas être naturelle.
4♥
Pour profiter d’un des avantages de ce système
quand la redemande à 3♥ garantit un bicolore 5-5
Pique-Cœur.
4
4♣
Expression logique du soutien, malgré la mauvaise
qualité de l’atout, autorisée uniquement quand
la redemande de l’ouvreur a promis cinq cartes à
Trèfle. Les deux As extérieurs incitent à orienter
rapidement la séquence vers le chelem à Trèfle.
5
4♣
Splinter avec un soutien de quatre cartes à Cœur
en face du Texas du répondant.
6
3SA
Précise la distribution régulière dans une main
de 17-20H sans tenue à Pique, doubleton fréquent.
7
1
♠
♥
♦
♣
AR932
AD754
A3
8
OUEST
DONNEUR
♠
♥
♦
♣
104
RV92
65
A9542
R72
D2
D1084
V853
EST
DONNEUR
♠
♥
♦
♣
AD4
AV875
AR93
7
AD7
AV6532
AD5
8
OUEST
DONNEUR
♠
♥
♦
♣
842
8
RV9762
A104
9
A10542
DV65
D103
EST
DONNEUR
♠
♥
♦
♣
ARD52
7
AR93
A92
♠
♥
♦
♣
104
RV92
65
A9542
2
♠
♥
♦
♣
3
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
Enchérissez à deux
3
2
3
♠
♥
♦
♣
4
♠
♥
♦
♣
Solutions
1
4♦
Suite de la séquence de l’exercice 3 . 3♠ est un
Texas Carreau. L’ouvreur découvre de nouveaux
horizons. Il n’est plus question de répéter ses six
cartes à Pique mais de placer son camp sur les
rails du chelem à Carreau.
9 Passe
Décision logique après avoir déjà exprimé son
bicolore 5-5 majeur. Encore une inférence de ce
système que je vous recommande d’adopter. En
standard, l’ouvreur se voit obligé de répéter ses
Cœurs, à ses risques et périls.
10 3♠
L’expression d’un bicolore Cœur-Trèfle, avec l’intention de reparler par 4♥ sur 3SA.
♠
♥
♦
♣
AR932
AD754
A3
8
OUEST
DONNEUR
Ouest
1♠
3♥
4SA
E
1SA
4♣
5♥
5♠
6♥
La connaissance d’une couleur cinquième à Cœur
permet au répondant de nommer son contrôle anticipé à Trèfle, ce qui suffit à Ouest pour prendre le
capitanat de la séquence, en se laissant même une
chance de déclarer le grand chelem (5♠ est une
enchère plus souple que 5SA).
53
Apprendre.
8
1
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
3
2
♠
♥
♦
♣
R72
D2
D1084
V853
EST
DONNEUR
♠
♥
♦
♣
O
AD4
AV875
AR93
7
Est
1♥
2SA
3♦
3♠
1SA
3♣
3♥
5♦
Sur 2SA, 3♦ montre une longue à Trèfle et 3♥ une
longue à Carreau (comme 3♠ après l’ouverture de
1♠). Ouest exprime son enthousiasme pour cet
atout par l’expression de son soutien et, sur 5♣
contrôle, peut imposer le chelem, joué de la bonne
main, avec d'excellentes chances de réussite.
4
♠
♥
♦
♣
9
A10542
DV65
D103
EST
DONNEUR
O
Sur le relais à 3♣, Est décrit son bicolore 5-4
Cœur-Carreau. 3♥ montre deux cartes à Cœur.
3♠ est l’enchère clé qui, non seulement complète
la distribution, mais montre aussi que les Cœurs
de l’ouvreur ne sont pas suffisants pour proposer 4♥. Ouest décide de jouer à l’atout Carreau et
saute à 5♦, une enchère décourageante.
♠
♥
♦
♣
ARD52
7
AR93
A92
Est
1♠
2SA
3SA
4SA
5♥
1SA
3♦
4♦
5♦
5SA
6♦
3
♠
♥
♦
♣
AD7
AV6532
AD5
8
OUEST
DONNEUR
♠
♥
♦
♣
Ouest
1♥
2SA
4♦
842
8
RV9762
A104
E
1SA
3♥
5♣
6♦
Sur 3♦ Texas Cœur, 3SA montre un singleton à
Cœur sans six cartes à Pique (sinon 3♠) et, par
inférence, quatre cartes à Carreau (avec quatre
cartes à Trèfle, Est saute à 3♣ sur 1SA).
Toutes les cartes d’Ouest sont utiles pour jouer
à l’atout Carreau et suffisantes pour ne pas décourager en sautant à 5♦. Est a largement de
quoi poser le Blackwood et même essayer un
grand chelem (5SA : Dame d’atout, rien de plus
à signaler).
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Page 56. Division nationale 1 open par quatre. Riehm
met Zimmermann au tapis. Dixième sacre d’Alain Lévy
dans cette compétition. — Page 70. Division nationale par
paires mixtes. Têtes d’affiche. Cédric Lorenzini n'en finit
pas de gagner !
Reportages.
Reportages.
Division nationale 1 open par quatre.

DN1 open par quatre.
Riehm met
Zimmermann
au tapis.
par Thomas Bessis.
Au terme d’un suspense inouï, l’équipe Riehm (Michel
Duguet, Alain Lévy, Cédric Lorenzini, Franck Riehm,
Lionel Sebbane et Frédéric Volcker) met fin à l’hégémonie
de Zimmermann dans cette épreuve. Pour Alain Lévy, il
s’agit du dixième sacre dans la compétition reine ! Pour les
cinq autres, c’est une première…
56
composition que celle qui venait de remporter le
Transnational mondial en Inde en octobre dernier : les superstars norvégiennes Geir Helgemo et Tor Helness étaient bien sûr présentes au
rendez-vous, tout comme Pierre Zimmermann
et Franck Multon, et leur coach, le champion polonais Krzysztof – mot compte triple – Martens.
Vainqueurs de la phase qualificative, les Monégasques avaient de ce fait obtenu le droit de
choisir leur adversaire pour les demi-finales
parmi les formations classées troisième ou
quatrième. C’est sur Soulet qu'ils jetèrent leur
dévolu.
L’autre demi-finale voyait donc les équipes Riehm
et Zaleski s’affronter.
Les demi-finales
Elles se jouent, comme le veut maintenant la tradition, sur toute la journée du vendredi, avec quatre
segments de seize donnes au programme. Le premier segment sera extrêmement animé, avec
beaucoup de donnes à swing.
Division nationale 1 open par quatre.

Après trois week-ends de compétition acharnés
entre septembre et novembre, il ne restait plus
que quatre équipes pouvant se disputer le Graal
de champion de France. Si la qualification fut
relativement aisée pour Soulet, Zaleski et Zimmermann, puisque ces équipes se relayèrent au
fil des matchs en tête de l’épreuve, il en est allé
tout autrement pour la formation capitainée
par Franck Riehm. Relégables après le premier
week-end, septièmes avec 17 PV de retard sur
les quatrièmes à l’aube du dernier, Franck Riehm,
Michel Duguet, Lionel Sebbane, Cédric Lorenzini,
Alain Lévy et Frédéric Volcker ont su enclencher la vitesse supérieure lors des trois derniers
matchs, pour scorer un peu plus de 42 PV et arracher ainsi la quatrième place synonyme de qualification pour le dernier carré. Et, comme souvent, c’est dans la douleur que commencent les
belles histoires. Récit.
Privée des ex-numéros 1 et 2 mondiaux (Fantoni - Nunes), volontairement forfaits, la formation monégasque se présentait dans la même
PIERRE ZIMMERMANN, DANS UNE POSTURE
CARACTÉRISTIQUE.
D’ailleurs, Zimmermann prend les commandes de
son match dès la première donne en encaissant
un coup énorme de 15 imp, 4 Piques contré égal
dans une ligne, 5 Cœurs contré égal dans l’autre.
Quelques donnes plus tard, Zaleski - Cronier déclarent tambour battant le contrat de 7 Carreaux,
lorsque l’on s’arrête au petit chelem aux trois autres
tables. Le sort du contrat repose sur l’impasse au
Roi d’atout. Lorsque celui-ci est mal placé, ce sont
14 imp qui tombent dans l’escarcelle de Riehm. Puis
vient cette donne.
57
Reportages.
LES NOUVEAUX CHAMPIONS DE FRANCE : LIONEL
SEBBANE, FRANCK RIEHM, FRÉDÉRIC VOLCKER,
ALAIN LÉVY, CÉDRIC LORENZINI ET MICHEL DUGUET.
Division nationale 1 open par quatre.

Philippe Cronier se retrouve en main à la Dame de
Cœur. Confiant dans le fait qu’au moins une levée
de Trèfle passe, il tire son Roi de Trèfle. Patatras !
Une levée de Carreau disparaît et Sebbane - Lorenzini inscrivent tout heureux 790 dans leur colonne.
12 nouveaux imp pour Riehm.
Segment 1. Donne 12.
Ouest donneur, Nord-Sud vulnérables.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R5
R5
ADV643
752
1084
AV94
1082
1086
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D8632
R7
RDV943
ADV97632
107
95
A
Dans le match Zimmermann – Soulet, les Est-Ouest
arrivent aux deux tables au contrat de 5 Trèfles, qui
a été contré dans une salle mais pas dans l’autre.
+4 pour Soulet.
Les choses vont tourner différemment dans l’autre
match. Salle ouverte :
S
Ouest
N
E
M. Bessis
Volcker
T. Bessis
Lévy
1SA
passe
passe
passe
4♠
passe
2♠
5♣
6♣
3♠
5♠
contre
Une de chute. Les Bessis pensent avoir un bon coup,
mais il n’en est rien. Salle fermée :
S
Ouest
N
E
Sebbane
Zaleski
Lorenzini
Cronier
passe
2♣
4♠
1♦
contre
Philippe Cronier a une décision délicate à prendre
sur le contre punitif de Romain Zaleski – les deux
partenaires ont évoqué la séquence la veille au dîner ! -, car sa main comporte tout de même très peu
de valeurs défensives. Il s’attend cependant à trouver un peu plus de jeu chez son partenaire et sans
doute plus qu’une maigre levée d’atout. Au contrat
de 4 Piques contré donc, Romain Zaleski entame
très justement à Trèfle dans la couleur de son partenaire mais la carte choisie est inhabituelle ; il sélectionne le 5. Lionel Sebbane prend en main, tire
l’As d’atout pour constater la mauvaise nouvelle et
continue par un petit Cœur pour un petit en Ouest
(mettre le Roi aurait été plus habile), le 9 du mort et
58
ROMAIN ZALESKI, OPPOSÉ À MICHEL DUGUET.
Quelques instants plus tard, c’est au tour de Frédéric Volcker de se montrer particulièrement inspiré :
il possède AD987 à Trèfle dans une main 5-3-3-2 et
entend la séquence démarrer par 2SA à sa gauche,
3♣ Stayman à sa droite. Auriez-vous contré ? Frédéric décide de passer et la séquence se poursuit
par 3♦ à sa gauche, 4♣ naturel à sa droite. Voilà une
bonne surprise ! Les Bessis s’arrêtent bien à 4SA
mais sont déjà trop hauts : une de chute et 10 nouveaux imp pour Riehm.
Aucune des quatre paires ne déclarera un grand
chelem pourtant tabulaire sur la donne 13 de
la mi-temps, si bien qu’au moment de faire les
comptes, l’addition est déjà salée pour Zaleski,
qui est mené de 36 imp. Dans l’autre demi-finale,
Zimmermann vire à +14.
Le deuxième segment de cette demi-finale sera
bien plus plat et une seule donne aura retenu notre
attention. Tor Helness possède le jeu suivant.
Segment 2. Donne 23.
Sud donneur. Tous vulnérables.
♠ 10 4
♥ A 5 3 2
♦ A 10 9 8 2
♣ A 6
Sud
O
N
E
Sainte Marie
Helgemo
Mauberquez
Helness
passe
1♣
1♦
?
Auriez-vous passé en espérant marquer une pénalité ou nommé les Cœurs (contre ou 1♥ selon vos
conventions) directement ? Tor Helness opte pour
1♥, un choix qui s’avère perdant ici. Les quatre jeux :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V987
R986
D
RDV3
D32
7
RV7543
1054
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
ri) ? Ou à jouer 3 Sans-Atout malgré le fit à Cœur
(neuf levées en affranchissant le Valet de Pique) ?
L’un ou l’autre de ces cas est assez vraisemblable,
si bien que la donne était, quoi qu’il arrive, perdue
pour Zaleski. La formation italo-française parvient
malgré ce coup à grappiller quelques points à ses
adversaires sur la mi-temps mais l’écart est toujours d’une trentaine d’imp.
Dans le même temps, Zimmermann continue sa
marche en avant et mène à mi-match de 26 imp.
104
A532
A10982
A6
AR65
DV104
6
9872
Les Norvégiens atterrissent au contrat assez banal
de 4 Coeurs, dûment contré par Thierry de Sainte
Marie, un peu déçu de ne scorer au final que 200
points dans sa colonne. Si Helness avait préféré
passer, Sud aurait naturellement dit 1♥ et, à partir
de là, le camp Nord-Sud ne pouvait échapper à la
perte d’au moins 500 points.
Dans l’autre match, cette donne rapportera 11 imp
à Riehm d’une façon un peu curieuse. La paire
italienne Manno - Lanzarotti pratiquant le SansAtout faible, Ouest décide de passer d’entrée avec
son jeu, car ses options consistent soit à ouvrir de
1SA, peu réjouissant avec un singleton et les deux
majeures quatrièmes, soit à ouvrir de 1♣ et de
montrer ensuite une main irrégulière, ce qui n’est
pas franchement emballant non plus avec quatre
cartes à Trèfle seulement et une main pas vraiment prometteuse. Les Italiens arrivent toutefois
au contrat normal de 4 Cœurs, contré là aussi, et
concèdent 200 points.
Dans l’autre salle, Michel Duguet ouvre normalement dans le style français de 1♣ et, lorsque Nord
passe, Franck Riehm a l’excellent réflexe de répondre 1♦. Romain Zaleski, passeur d’entrée, con­
tre en Sud et Philippe Cronier, en Nord, a une nouvelle fois une décision délicate à prendre. Il décide
de passer et Franck Riehm en fait autant. L’affaire
se solde à huit levées, +340 pour Est-Ouest.
Si Philippe avait préféré dire 1♠, Est-Ouest auraient-ils réussi à les contrer (deux de chute a prio-
L’ÉQUIPE SOULET DOIT SE RENDRE À LA RAISON.
CONTRAIREMENT À L’ANNÉE DERNIÈRE, ELLE
N'ATTEINDRA PAS LA FINALE : CHRISTOPHE
OURSEL, MICHEL LEBEL, PHILIPPE SOULET, ERICK
MAUBERQUEZ ET THIERRY DE SAINTE MARIE.
Le troisième segment débute donc et il est temps
pour Soulet et Zaleski d’accélérer s’ils veulent
chacun de leur côté conserver une chance d’entrevoir la finale. Si rien ne va tellement changer
dans le match Zimmermann - Soulet, dans lequel les Monégasques remporteront finalement
les quatre mi-temps, il y aura nettement plus
de rebondissements dans l’autre demi-finale.
Nous nous intéresserons donc dans ce qui suit au
match Zaleski - Riehm.
Cette mi-temps commence par une donne de grand
chelem… qui chute en raison d’un partage 5-0 des
atouts (on possède D10 secs pour AR9xxx à l’atout).
Comme lors du premier segment, la détention d’une
chicane par l’un des deux joueurs rend sa déclaration difficile et on s’arrêtera au petit chelem à trois
tables… et à la manche à la quatrième. No swing
dans le match Riehm - Zaleski.
Manno - Lanzarotti déclarent sur la donne 3 le
contrat de 6 Carreaux en 4 et 4 avec un fit 6-3 à
Cœur à côté, contrat qui nécessite de trouver les
Carreaux 3-2 (ou le Valet sec) et de trouver la Dame
de Cœur à neuf cartes. Judith rend bien les armes au
59
Reportages.
Qu’auriez-vous fait avec ses cartes après le début :
Division nationale 1 open par quatre.

Division nationale 1 open par quatre.

deuxième tour de la couleur… mais le Valet de Carreau est quatrième. 11 imp pour Riehm.
Les Italiens se rattraperont sur la donne 5 en déclarant un 5 Carreaux poussé et gagné après un dérapage en flanc de Lévy - Volcker, tandis que Seb­
bane - Lorenzini échouent à un 3 Sans-Atout sans
espoir après l’entame à Trèfle. 13 imp pour Zaleski.
Lionel Sebbane et Cédric Lorenzini ont constitué le
temps de cette épreuve une paire occasionnelle et le
moins que l’on puisse dire est qu’ils ont été plus qu’à
la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’une paire
sans beaucoup d’automatismes. Pour preuve, Franck
Riehm leur a fait une confiance totale dans la demi-finale en les alignant dans les quatre segments. Mais ce
manque d’automatismes et de discussions, inhérent
à toute association ponctuelle, peut coûter des points.
Riehm reprend 8 imp deux donnes plus tard mais
les Bessis finissent en trombe dans les quatre dernières donnes, en déclarant une manche à huit
atouts avec 15H en face de 6, en poussant une nouvelle fois leurs adversaires au palier de 5 pour une
de chute… et avec également ce coup-ci.
Segment 3. Donne 13.
Nord donneur. Tous vulnérables.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R762
AD3
V106
D74
4
10865
RD843
A93
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V109853
R42
V1065
AD
V97
A9752
R82
Salle ouverte :
S
O
Nord
E
Manno
Lévy
Lanzarotti
Volcker
1SA(1)
passe
passe
2♠
passe
passe
contre
passe
2♥ (2)
passe
3♦
(1) 12-14H.
(2) Texas Pique.
Manno - Lanzarotti n’ont pas les armes pour déclarer ce 3 Sans-Atout très honorable en Nord-
60
Sud, tandis qu’Alain Lévy se montre particulièrement couard en Ouest quand son partenaire, bien
que passeur d’entrée, a eu les moyens de réveiller
vulnérable. +130 pour Nord-Sud. La séquence va
prendre une tournure bien différente à l’autre table.
Salle fermée :
S
O
Nord
E
Sebbane
T. Bessis
Lorenzini
M. Bessis
1♦
contre
passe
passe
1♥
passe
1♠
2♥
3♦
4♠
Michel Bessis décide de passer également en Est
en première position et Lionel Sebbane ouvre tranquillement de 1♦. Sur l’intervention à 1♠ d’Est, Lionel opte pour un contre de soutien du haut de ses
14 points et As-Dame de Pique, avec la mineure
cinquième d’ouverture en appui. En Ouest, j’ai alors
le choix entre deux cue-bids au palier de 2 (2♦ et
2♥) ou encore au palier de 3 pour montrer le soutien
quatrième. Ma distribution plate me fait préférer le
cue-bid au palier de 2 et, conformément à l’esprit de
notre paire, je choisis 2♥ pour montrer des valeurs
dans cette couleur. Mon partenaire comprend parfaitement bien le message et saute en attaque-défense à 4♠. Le flanc n’a que trois levées à faire et
nous encaissons 13 imp.
Notez que dans l’autre match, la donne se solde par
une égalité à +600 en Nord-Sud, à 3 Sans-Atout, sur
l’entame à Pique en Ouest !
Zaleski remporte le segment sur le score de 67 à 29,
pour virer en tête (+5 imp) avec 16 donnes à jouer !
C’est avec un sentiment nouveau de fraîcheur que
les quatre mêmes joueurs de l’équipe Zaleski reprennent leur place pour le dernier segment, tandis
que Riehm - Duguet font leur entrée pour le dernier
quart-temps.
Sebbane - Lorenzini reviennent s’asseoir contre
les mêmes adversaires avec de nouvelles intentions… et la partie va changer du tout au tout. Très
inspirés, et surtout très bons dans toutes les décisions d’enchères et de carte, Cédric et Lionel vont
récupérer tout ce qu’ils ont perdu au segment précédent… avec les intérêts !
Donne 2 : Michel Bessis, au contrat de 6 Cœurs, ne
profite pas d’un petit dérapage en flanc de ses adversaires pour gagner son chelem. Égalité.
Donne 3 : Michel et Thomas Bessis poussent un peu
S
O
Nord
E
Sebbane
T. Bessis
Lorenzini
M. Bessis
contre
passe
3♥
passe
4♠
1♥
passe
?
Faisons le point. Mon partenaire n’a pas ouvert
de 2♠ faible mais il était en deuxième position et
à vulnérabilité défavorable : je ne peux donc pas
tirer beaucoup d’enseignements de cette non action. Lionel a ouvert en troisième position de 1♥
et, vu son début de partie et la vitesse à laquelle
il a ouvert, je le vois mal avoir fait un coup et ne
posséder que quatre cartes dans la couleur. Je ne
suis certes pas du côté de Cédric mais je ne vois
pas pourquoi il aurait sauté à 3♥ avec trois cartes
seulement, surtout après un début de partie très
positif. Je suis donc assez confiant dans le fait de
trouver une courte à Cœur en face. Dès que je
trouve trois, voire quatre cartes à Trèfle en face,
ce qui n’aurait rien d’extraordinaire, je pense
avoir un bon 6 Trèfles à jouer. Et puis… les occasions de refaire des points dans la partie ne seront peut-être pas légion. Fort de cette analyse, je
saute donc à 6♣ ! Le mort est loin d’être à la hauteur de mes espérances car le partenaire étale :
♠ D96542
10
♥
♦ A 9 7 6
♣ V 4
Trois de chute et 14 nouveaux imp pour Riehm.
Cette fois-ci, la messe est dite.
GROSSE DÉCEPTION POUR BESSIS - BESSIS ET
LANZAROTTI - MANO. ILS DURENT EUX AUSSI
S’INCLINER CONTRE RIEHM, EN DEMI-FINALE
CETTE FOIS.
Abdiquer n’étant pas vraiment dans mon tempérament, je tenterai un petit coup quelques donnes
plus tard, en ouvrant de 1♦ dans trois petites cartes
avec quatre cartes à Trèfle par ailleurs. Nous arrivons alors à 3 Sans-Atout et Cédric, qui est intervenu à 1♠, doit entamer avec :
♠ A V 10 9 2
♥
♦ A R 7 3 2
♣ 10 9 2
L’entame à Pique file la neuvième levée, tandis
qu’on prend les six premières levées sur l’entame
à Carreau. Cédric avait de toute façon décidé de ne
pas lâcher le moindre point dans cette dernière
partie et entame de l’As de Carreau – il faut dire qu’il
a déjà joué avec moi… . Égalité sur la donne.
Au final, le score est très lourd, puisque Riehm remporte le segment 80 à 6 et se qualifie finalement
très confortablement pour la finale.
Zimmermann n’éprouve de son côté pas beaucoup de
difficulté à repousser les assauts – pourtant répétés –
de l’équipe Soulet et se qualifie pour sa sixième finale
consécutive.
61
Reportages.
une manche vulnérable, où il ne faut pas perdre de
levée d’atout avec DV52 pour A9764 et des risques
d’uppercut. Il faut absolument trouver le Roi second
dans l’ouverture et le 10 second dans l’autre main.
Le Roi n’est de toute façon pas placé, 6 imp pour
Riehm.
Donne 4 : Sebbane - Lorenzini déclarent un chelem
exactement à 50%. 13 imp pour Riehm.
Donne 6 : Cédric réalise une entame et un
flanc d’anthologie contre le modeste contrat de
2 Cœurs. Je pourrais gagner en jouant de façon
pas très naturelle, mais je finis par chuter. 5 imp
pour Riehm.
Donne 7 : Manno - Lanzarotti laissent leurs adversaires jouer 1 Pique (une de chute) avec
4 Cœurs vulnérable sur table dans leur ligne.
Dans l’autre salle, Cédric et Lionel arrivent dûment à 4 Cœurs et nous surenchérissons à 4 Piques, non contré, pour trois de chute. 5 imp pour
Riehm.
C’est alors qu’arrive la donne 9. Bien conscient du
début de segment catastrophique de notre paire, je
relève le jeu suivant :
♠ A8
♥ A 9 3
♦ R D 4
♣ A D 8 5 3
Et les enchères se déroulent.
Donne 9. Est-Ouest vulnérables :
Division nationale 1 open par quatre.

Division nationale 1 open par quatre.

La finale : Zimmermann vs Riehm
À peine le temps de se remettre des émotions
de la veille qu’il faut repartir pour un nouveau
combat. Pas le temps pour un round d’échauffement, les hostilités sont lancées dès la première
donne. Déjà, un premier problème d’enchères.
Auriez-vous contré, personne vulnérable, l’ouverture de 1♦ adverse avec :
♠ R 10 5
♥ A R 10
♦ 10 8 6 5
♣ A 6 3
La distribution n’est certes pas idéale mais l’emplacement des honneurs et la vulnérabilité le sont et
on possède tout de même 14 points d’honneurs. Tor
Helness contre, Alain Lévy passe.
débloquer Roi-Valet de Carreau et jouer deux fois
Cœur vers le mort en espérant un honneur en
Ouest peut conduire à perdre trois levées de Cœur
si ceux-ci sont 4-2, en plus du Roi de Pique et de
l’As de Trèfle. Pierre Zimmermann joue Cœur pour
la Dame à la deuxième levée, sans débloquer les
Carreaux, et Lévy prend pour rejouer le 10 de Pique.
Zimmermann réussit l’impasse à Pique. Au lieu de
débloquer maintenant les Carreaux, de tirer l’As de
Pique et de rejouer Trèfle vers le mort (pour s’assurer neuf levées sous la forme de deux Piques, cinq
Carreaux et deux Trèfles), il rejoue Cœur. Cela ouvre
la troisième levée de Cœur à la défense qui contrôle
maintenant le coup. Le déclarant ne peut plus tirer
son As de Pique sans que la défense encaisse cinq
levées. Une de chute et 10 imp pour Riehm.
Segment 1. Donne 1.
Nord donneur. Personne vulnérable.
Les quatre jeux :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
9843
652
74
10872
7
DV43
AD932
RV5
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R105
AR10
10865
A63
ADV62
987
RV
D94
Helness échappe dans un premier temps à une
grosse pénalité mais il n’y a rien d’évident à
surcontrer avec le jeu de Sud et surtout à tenir
le contre à 1♠ avec le jeu de Nord. Le champion
norvégien se retrouve donc à l’entame contre 3
Sans-Atout joué de la main de Nord, après que
celui-ci a montré quasiment à coup sûr une
courte à Pique. Son entame du Roi de Pique est
certes un peu folklorique, surtout à la première
donne du match, mais pourrait tout à fait être le
bon choix dans d’autres dispositions de cartes
adverses. +430 pour Riehm - Duguet mais le mal
était déjà fait. Après le contre en Est, le déclarant
aurait très certainement gagné son coup.
Dans l’autre salle, Pierre Zimmermann joue ce
contrat de la main de Sud sur l’entame à Trèfle et
dans le silence adverse. Le coup est extrêmement
compliqué à manœuvrer, avec des problèmes de
rentrées dans les deux mains. Commencer par
62
FRANCK RIEHM ET MICHEL DUGUET, ATTENTIFS
ET INQUIETS LORS D’UNE INCROYABLE DERNIÈRE
MI-TEMPS.
Quelques donnes plus tard, Franck Riehm se retrouve au volant du contrat de 4 Piques et Helness,
qui possède une nouvelle fois tout le jeu, et notamment A9xx à l’atout et DV10xx à Carreau, n’entame
assez logiquement pas de son As de Cœur sec, préférant opter pour un flanc de raccourcissement.
Dommage, l’entame à Cœur battait net. Le Norvégien a cependant une nouvelle chance de battre le
coup quelques instants plus tard mais il reste fixé
sur sa logique de raccourcissement et le déclarant
finit par réussir son contrat.
Dans l’autre salle, et c’est assez paradoxal, Multon joue 3 Piques et assure son coup si les atouts
sont 3-2. Las, ils sont 4-1, ce qui signifie 10 imp pour
Riehm, qui mène à présent 21 à 3.
Les Norvégiens ne mettent cependant pas longtemps
à se refaire lorsqu’une donne de grand chelem arrive.
Leur système de nomination des courtes fonctionne
à merveille sur la donne, tandis que c’est beaucoup
Puis vient ce coup de flanc d’une pureté absolue.
Prenez les cartes d’Alain Lévy :
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V10
A84
AR82
DV96
levées à huit et il y a urgence ! Il faut donc absolument faire quatre levées de Carreau en espérant
Dame-Valet ou Dame-10 troisièmes en face. Alain
prend son courage à deux mains et plonge sur son
As de Cœur pour rejouer un petit Carreau.
Les quatre jeux viennent le récompenser :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
763
109752
DV6
103
RD
RV3
10754
R854
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V10
A84
AR82
DV96
A98542
D6
93
A72
Une de chute et un gain de 6 imp quand Helness Helgemo ont chuté 4 Carreaux (!) de trois levées
dans l’autre salle.
A98542
D6
93
A72
Vous êtes en Est et vous vous retrouvez en flanc
après la séquence :
S
Ouest
N
E
Zimmermann
Volcker
Multon
Lévy
1♠
2♣
passe
passe
passe
passe
passe
passe
3♠
passe
1♦
1SA
2♦
3SA
Notez déjà le passe d’Alain sur 1♦ à vulnérabilité favorable : il n’y a pas grand-chose à gagner, car si on a
une manche dans notre camp, il y a fort à parier soit
que le partenaire pourra parler, soit que l’on pourra marquer deux de chute en flanc (+200, pour une
perte de 5 ou 6 imp au maximum). Alain entame
de la Dame de Trèfle et Franck Multon contemple le
mort une trentaine de secondes, avant de se décider à prendre en main pour jouer le Valet de Cœur.
Que pensez-vous de tout cela ? Alain Lévy ne se
trompe pas. La fameuse “grille" qu’il vous fait remplir régulièrement dans les problèmes de flanc qu’il
expose dans les colonnes du Bridgeur serait extrêmement utile ici. Le déclarant, pour avoir dit 3SA et
pour ne pas commencer par les Piques, possède à
coup sûr six levées dans la couleur. Avec As-Roi de
Trèfle en plus dans sa ligne, cela porte son total de
Mais la prudence va finir par payer pour Riehm
dans les deux dernières donnes du segment. Multon-Zimmermann poussent d’abord un 3 SansAtout vulnérable : deux de chute et 8 imp pour
Riehm. Puis Helgemo - Helness déclarent tambour
battant un chelem où il manque certes deux clés
mais l’une d’entre elles est le Roi d’atout : il est mal
placé et 13 nouveaux imp tombent pour Riehm, qui
remporte ce segment sur le score de 52 à 27.
Le deuxième segment commence de la même façon
qu’avait débuté le premier, par un 3 Sans-Atout assez compliqué à négocier. Le coup n’est pas joué de la
même main dans les deux salles et cela fait encore
une nette différence : 11 imp pour Zimmermann.
Mais Riehm va se refaire en gagnant deux swings
consécutifs de 5 et 6 imp sur des coups à 2 SansAtout, gagnés dans une salle et chutés dans l’autre.
Puis arrive une donne de chelem à 6 Carreaux.
Helness entame de son As de Trèfle quatrième après
une séquence peu explicite, couleur où le déclarant
possède xxx en main pour RV10 au mort. Lorsque
le Norvégien continue de la couleur, Cédric Lorenzini comprend que l’entame ne vient pas d’As-Dame
et met donc logiquement le Roi, pour jouer sur une
autre impasse qui, elle, fonctionne. Dans l’autre salle,
le déclarant au même contrat ne reçoit pas cette entame favorable et joue logiquement sur la Dame de
Trèfle placée. 17 imp pour Riehm.
63
Reportages.
plus compliqué pour Lévy - Volcker dans l’autre salle.
11 imp pour Zimmermann.
Une nouvelle donne de chelem intervient quelques
instants plus tard et elle tourne une nouvelle fois à
l’avantage des Monégasques. Helness ouvre en premier de 3♥, personne vulnérable, une main 7-2-2-2
avec le Valet de Pique et l’As de Cœur, tandis qu’Alain
Lévy préfère passer. Riehm - Duguet s’en sortent
déjà bien en trouvant leur fit 4-4 à Pique après le début 3♥–3SA, tandis que Multon - Zimmermann ont
plus de place et déclarent le chelem de façon très
convaincante. Zimmermann revient à 4 imp.
Division nationale 1 open par quatre.

Division nationale 1 open par quatre.

C’est alors à Lionel Sebbane de montrer qu’il n’est
pas venu pour faire de la figuration. Au volant du
contrat de 3 Sans-Atout, il reçoit l’entame du 2 de
Pique de la part d’Helgemo et s’aperçoit que son
renommé adversaire de gauche a entamé sous la
Dame de Pique troisième et qu’il possède par ailleurs deux petits Cœurs. Au moment de manier la
couleur cruciale, les Carreaux, où il possède Ax en
main pour RD109x au mort, Lionel comprend qu’il
y en a quatre à sa gauche et fait brillamment l’impasse. +400, et 10 imp pour Riehm quand le contrat
a été joué et chuté de l’autre main dans l’autre salle,
le déclarant ne disposant pas des mêmes informations.
Les Monégasques récupèrent un peu de leur retard
en fin de mi-temps, lorsque Helgemo - Helness, toujours à l’attaque, appellent un grand chelem ayant
environ 40% de chances de succès (il faut trouver
les atouts 3-2 et une autre couleur 4-3). Ça marche
sur la donne et ce sont 11 imp qui reviennent pour
Zimmermann.
Mais le mal est fait et Riehm remporte ce segment
pour mener de 42 imp au tiers du match.
L’entrée de Krzysztof Martens en face de Franck
Multon pour la dernière mi-temps de la journée ne
changera pas grand-chose à la tendance de cette
première journée. Malgré un bon départ des Monégasques, avec deux coups de carte qui tournent à
leur avantage, Riehm reprend quelques imp par-ci
par-là, quand se présente l’avant-dernière donne.
Segment 3. Donne 15.
Sud donneur. Nord-Sud vulnérables.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
ARV32
A105
D52
AR
975
73
1086
D8754
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D104
R98
RV7
9632
86
DV642
A943
V10
À la première table, les Norvégiens parviennent
tranquillement à leur manche préférée avec les
cartes d’Est-Ouest : +460 pour Est-Ouest. Dans
l’autre salle, la séquence prend une tournure… inattendue !
64
C'EST DIT !
MAIS QUE FAIT-ON
POUR LE SPECTACLE ?
Nous passerons (pourquoi pas ?)
sur le fait qu’aucune fontaine à eau n’ait
été mise à disposition dans les salles
pour les joueurs et que ceux-ci doivent
payer toutes leurs consommations,
eau incluse.
Nous sommes à chaque fois sidérés
lorsque l’arbitre, au début des demifinales, annonce aux joueurs qu’en cas
d’égalité, ce seront les points totaux qui
détermineront le vainqueur. Mais bon,
après tout, si c’est le règlement et qu’on
ne peut (?) pas y toucher…
Nous ne comprenons vraiment
pas pourquoi la fédération décide
d’organiser, depuis des années, les
finales de la DN4 et de l’Excellence par
quatre le même week-end, si bien que
nombre de joueurs qui seraient à coup
sûr passionnés par ce dernier weekend de la plus prestigieuse épreuve du
calendrier ne peuvent pas profiter du
spectacle.
Nous sommes atterrés devant le fait que
seulement une seule des demi-finales
soit retransmise sur BBO. Nous sommes
encore plus tristes d’avoir à lire sur BBO
tout le week-end les commentaires de
personnes bénévoles certes, mais qui
n’ont pas le quart de la moitié de l’idée
de ce qui peut se passer dans la tête des
joueurs lorsque ceux-ci réfléchissent.
À quand des professionnels rémunérés
par la fédération qui commenteraient
oralement ?
Et nous trouvons absolument ridicule
que les finalistes, à qui il reste seulement
48 donnes à jouer le dimanche,
commencent à 9h30 du matin. Pour le
passionné qui rêve de suivre l’intégralité
de la finale depuis chez lui, c’est quand
même un gros sacrifice que de se lever
de si bonne heure un dimanche matin. Et
je ne parle ici même pas des joueurs.
Pourquoi tant d’aberrations ?
O
N
E
Martens
Sebbane
Multon
Lorenzini
passe
2♦
surcontre
passe
3♥(2)
contre
(1)
(1) Multi : 2 faible en majeure ou 22-23H réguliers.
(2) Passe ou corrige.
Lionel Sebbane réévalue ses 21 points d’honneurs (on
le comprend !) et ouvre de 2♦ multi avec l’intention de
redemander à 2SA. Cédric Lorenzini, qui pourrait se
méfier que son partenaire détienne 22-23H réguliers
après le passe initial en Sud – mais après tout, il jouera
3 Sans-Atout quand même dans ce cas –, saute à 3♥,
“passe ou corrige”, avec son support dans les deux
majeures.
Martens se trouve alors une enchère de contre,
punitif dans son esprit (mais en a-t-il parlé avec
son partenaire ?) et pour donner une entame.
Lionel Sebbane pourrait alors dire 3SA mais préfère peut-être jouer le coup de l’autre main si son
partenaire possède le Roi de Cœur… Cédric comprend alors que son partenaire a 22-23H réguliers
et sans doute un petit quelque chose à Cœur. Il
connaît également bien le coach polonais et sa réputation de joueur très agressif. Confiant dans son
jeu de la carte, il prend la décision de passer !
Il faut quand même avoir les nerfs ! Le piège s’est
refermé sur le Polonais. Le coup dure très longtemps (là encore, on les comprend !) et Cédric joue
très bien le coup pour ne concéder que deux levées
d’atout en plus de l’As de Carreau, pour un score
inédit de 960. 9 imp pour Riehm et un avantage
psychologique certain avant la deuxième manche
le lendemain. Le segment se solde par une égalité parfaite, 37-37, et Riehm possède donc toujours
ses 42 imp d’avance à mi-match. Quelle partie !
AUTEURS D’UNE PRESTATION REMARQUABLE, LORENZINI
- SEBBANE PRENDRONT LE DESSUS SUR LES MULTIPLES
CHAMPIONS DU MONDE MARTENS -MULTON.
Au petit matin suivant – la partie reprend à 9h30 !
(voir encadré page précédente) –, on s’aperçoit rapidement que matin ne rime pas forcément avec
train-train en Norvégien. Helgemo - Helness ont
visiblement décidé d’attaquer leurs adversaires à
la hache de guerre sur tous les coups et, quand on
connaît leur style déjà ultra agressif habituellement, on comprend vite que ça va faire des écarts
dans un sens ou dans un autre.
Et les cartes ne leur sourient pas tellement plus que
la veille puisqu’ils enchaînent successivement :
3 Sans-Atout moins quatre vulnérables avec 14H
en face de 8, puis 3 Sans-Atout moins un vulnérables encore avec 12 en face de 11 (avec au passage
une très jolie défense de Cédric) et décaissent enfin
300 à 5 Carreaux contré contre la manche adverse
qui chute. On se rend compte qu’il est quand même
bien trop tôt pour les joueurs, qui ont fini assez tard
la veille, lorsque sur la même donne Geir Helgemo
en face du mort puis Cédric Lorenzini en flanc sont
tour à tour victimes d’un coup de chaud et perdent
le fil du coup. Tout revient à la normale quand Helgemo finit par gagner son contrat, mais 1 imp tout de
même pour Riehm. La formation de Franck Riehm
a cette fois pris un réel ascendant. Avec seulement
32 donnes à jouer, son avance se chiffre désormais
à 66 imp. On se dit que les Monégasques vont avoir
beaucoup de mal à remonter, tant les outsiders de
ce match semblent avoir pris confiance depuis le
début de la partie.
Mais avec ces cinq fantastiques-là, il ne faut jamais
dire jamais…
Krzysztof Martens fait à nouveau son entrée en
face de Franck Multon et les deux s’assoient à la
table contre Lévy - Volcker, pendant que les Norvégiens continuent la partie (pas si amicale) contre
Lorenzini - Sebbane. Cette fois-ci, les donnes se
prêtent plus au style ultra offensif des Monégasques. Helgemo - Helness mettent l’ambiance
d’entrée en déclarant un bon 3 Sans-Atout vulnérable avec peu de matériel. +10 imp. Sur la donne
suivante, le contrat de 3 Sans-Atout est déclaré
après la même séquence quantitative aux deux
tables et les deux joueurs assis derrière l’ouverture
contrent pour recevoir l’entame dans la couleur du
mort. Problème, Alain Lévy est +66, Geir Helgemo
est –66. Le Norvégien sort le bleu, +1000 contre +750
et 6 nouveaux imp pour Zimmermann.
65
Reportages.
Sud
Division nationale 1 open par quatre.

Division nationale 1 open par quatre.

C’est enfin au tour de Franck Multon de s’illustrer,
lorsqu’il décide d’intervenir, personne vulnérable,
à 1♥ avec ♠1054 ♥A10853 ♦V1052 ♣7 sur l’ouverture adverse de 1♣, alors que son partenaire a passé
d’entrée. Ses adversaires ont bien neuf levées de
tête à 3 Sans-Atout mais il y a cinq levées de Cœur
à prendre à l’entame. Lévy - Volcker font du mieux
qu’ils peuvent en s’arrêtant à 4 Trèfles pour juste
fait (le contrat pouvait même être battu), mais ce
sont 7 imp perdus tout de même quand, dans l’autre
salle, Lionel Sebbane n’intervient pas avec ces
cartes et que Cédric ne trouve pas l’entame.
Zimmermann remporte son premier segment du
match, sur le score de 34 à 5, et il ne reste donc “que”
37 imp d’avance pour Riehm. Vont-ils faire face lors
des seize dernières donnes ?
Si vous ne vous êtes jamais retrouvé dans cette
situation dans votre vie de bridgeur, c’est alors
que vous comprenez pleinement tout le sens du
mot pression. Car vous pouvez être sûr, avec cette
équipe-là, que si les donnes se prêtent à faire des
écarts, vous allez vraiment souffrir. Les oppositions changent pour cette dernière mi-temps,
puisque ce sont cette fois-ci Lévy - Volcker qui
sont confrontés à Helgemo - Helness, tandis que
Seb­bane - Lorenzini en décousent face au “double
M”, Martens - Multon.
Dès la donne 2, les Norvégiens se montrent fidèles
à leur ligne de conduite et déclarent un grand
chelem tendu à 7 Cœurs, contrat où il y a douze
levées de tête et une treizième possible sur, au
pire, une impasse. Le contrat chute sur l’entame
à Trèfle, mais seulement voilà : les Norvégiens
sont passés dans une séquence nébuleuse par
le contrat de 7 Carreaux, que Frédéric Volcker a
contré du haut de ses A10xx. Alain Lévy entame
à Carreau, le mort étale Roi-Valet pour la chicane
du déclarant, c’est la treizième levée. L’arbitre est
appelé à la table (voir encadré pages 68-69) mais
les Norvégiens scorent 2210 et 13 imp.
C’est alors au tour de Lionel Sebbane, auteur d’une
partie absolument sensationnelle jusque-là, d’être
victime de la pression et de chuter un coup à
4 Cœurs contré qui est pourtant dans les cartes.
Helgemo a un peu plus l’habitude de ce genre de
situations et table rapidement dix levées au même
contrat. 13 nouveaux imp pour Zimmermann et
l’écart n’est plus que de 8 imp pour Riehm, avec
neuf donnes à jouer.
66
HELGEMO - HELNESS VS LÉVY - VOLCKER. POUR UNE FOIS,
LES STARS NORVÉGIENNES DEVRONT S’AVOUER VAINCUS.
Zimmermann grignote encore 2 imp sur la donne
suivante puis Frédéric Volcker et Franck Multon
relèvent :
♠ 10 7 5
♥ R 9 5 4
♦ A D 10 9 4
A
♣
Ils ouvrent tous les deux de 1♦ et le partenaire
répond 1♠. Tout le monde dit 2♦, n’est-ce pas ?
Franck opte pour 2♠, Frédéric pour 1SA. C’est
dans le système de Multon - Martens de fitter
avec trois cartes et ce type de mains, puisqu’ils
possèdent dans leur arsenal un relais à 2SA pour
vérifier la présence de quatre cartes à Pique en
face. Frédéric a, lui, en revanche, un vrai problème et ses quatre cartes à Cœur lui font préférer la redemande à 1SA, pour faciliter la découverte du fit 4-4 dans cette couleur. Sur 1SA, Alain
Lévy saute à 3SA. Tor Helness entame à Trèfle et
le mort s’étale :
♠ ARV6
♥ D 10 7 ♦ R V 2
♣ 8 7 5
Bien sûr, comme toujours quand tout va mal, la
Dame de Pique est mal placée et Frédéric concède
rapidement deux levées de chute.
Dans l’autre salle, Martens atterrit au bon contrat
de 4 Piques et réalise onze levées sans problème.
13 nouveaux imp pour Zimmermann, qui prend la
tête pour la première fois du match.
C’est alors au tour de Cédric Lorenzini et de Tor
Helness d’être sur la sellette deux donnes plus
tard. Voici la donne en question.
Segment 6. Donne 25.
Nord donneur. Est-Ouest vulnérables.
♠
♥
♦
♣
10
73
10862
1087653
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
A98753
R106
V943
-
RD642
D2
A5
ARD9
O
Nord
E
Multon
Lorenzini
Martens
Helgemo
Volcker
Helness
Lévy
passe
1♥
?
1♠
passe
Cédric passe, tandis que Tor Helness réveille par
contre. Les enchères reviennent alors à Frédéric
Volcker, qui tente d’améliorer le coup en dégageant à 2♣. Sa décision ne semble pas déraisonnable mais ce n’est en l’occurrence pas un succès
et l’affaire se solde à 1400. 14 imp pour Zimmer-
ARBITRAGE
LA MARCHE À SUIVRE
Une procédure assez récente a pour but
de limiter le recours aux commissions
d’appel. L’arbitre appelé à la table rend
son jugement après avoir consulté des
joueurs en leur soumettant le cas qui pose
problème. Il peut également s’enquérir de
l’opinion d’un ou plusieurs autres arbitres.
Fort de ses différents avis, il prend une
décision qu’il transmet aux joueurs.
Ceux-ci ne peuvent faire appel à une
commission mais à un examinateur,
qui vérifiera que la procédure a été
intégralement respectée. L’examinateur
ne juge en aucun cas sur le fond, il
évaluera simplement que l’instruction a
correctement été menée par l’arbitre.
Si c’est le cas, l’affaire s’arrête là, la
décision de l’arbitre est validée.
Dans le cas contraire, l’examinateur
demandera à l'arbitre de changer sa
procédure (puisqu'elle semble incorrecte)
et de rendre à nouveau un arbitrage (qui
pourra être le même, bien sûr). Ou encore,
il pourra demander la constitution d’une
commission d’appel. En l’occurrence,
Claude Dadoun, l’examinateur, a eu une
crainte : comme le match était retransmis
sur BBO, il a eu peur que certaines des
personnes interrogées par l’arbitre aient
vu la donne sur le site online et aient pu
être influencées au moment de donner leur
avis. C’est la raison pour laquelle il a donné
son accord pour la constitution d’une
commission d’appel.
Pour mémoire, l’article 103.2 du règlement
national des compétitions qui fait loi.
103.2 – Finales nationales et compétitions
fédérales arbitrées par au moins deux
arbitres nationaux
Cette disposition ne s’applique que pour les
épreuves fédérales organisées par la FFB.
Elle n’est pas applicable aux stades comité
ou ligue. Les deux joueurs de la paire ou le
capitaine de l’équipe en match par quatre
peuvent demander un examen de la décision
de l’arbitre...
… L’arbitrage est examiné par le Directeur
national des compétitions ou son adjoint,
sous réserve qu’ils n’ont pas participé à la
prise de décision initiale. Dans le cas contraire,
ils désignent un examinateur qui ne peut
être en aucun cas un joueur participant à la
compétition.
L’examinateur entend les appelants et
leurs adversaires. Il doit vérifier que la Loi
a bien été appliquée et que, dans les cas
d’information non autorisée, d’erreur
d’explication ou de défaut d’alerte, au moins
un autre arbitre national a été consulté.
Il vérifie aussi que des joueurs de même
niveau ont été interrogés et que les bonnes
questions leur ont bien été posées lorsque
la prise de décision nécessite d’évaluer les
alternatives logiques possibles ou autres
questions de jugement. Si l’examinateur
estime que la méthodologie appliquée
à la prise de décision est incorrecte, il
demande à l’arbitre de réviser sa décision
en corrigeant les erreurs constatées. Le fait
que l’examinateur pense qu’il aurait pris une
décision légèrement différente n’est pas une
raison suffisante pour modifier la décision de
l’arbitre.
Jean-Christophe Quantin
Reportages.
♠
♥
♦
♣
V
AV9854
RD7
V42
S
Sebbane
Division nationale 1 open par quatre.

67
Division nationale 1 open par quatre.

mann, qui mène à présent, du moins le pense-ton, de 21 imp.
Les cinq donnes suivantes sont des égalités et,
avec deux donnes à jouer, les spectateurs sur
BBO pensent que la messe est dite. Oui mais voilà. Au bridge, on ne sait jamais.
Sur la donne 31, les deux camps Est-Ouest surenchérissent au palier de 5 mais pas dans la même
couleur. Lévy - Volcker concèdent une levée de
chute de moins que Martens - Multon et Riehm
score ses 5 premiers imp de la mi-temps.
Sur la dernière donne, Sebbane - Lorenzini déclarent le contrat de 4 Piques en fit 6-2, tandis
que les Norvégiens, vous l’aurez deviné, pré-
fèrent le contrat de 3 Sans-Atout. 4 Piques est
clairement meilleur mais chute sur un bon flanc,
tandis que 3 Sans-Atout n’a quasiment aucune
chance telles que sont les cartes adverses. Lévy
- Volcker encaissent rapidement une de chute
et tout le monde pense que ce sera une égalité
après le bon départ des M&M’s en flanc. Mais le
champion polonais dérape à quelques cartes de
la fin, si bien que Lionel finit par scorer +420 sur
sa feuille. Sur BBO, il apparaît que Zimmermann
a gagné le match de 6 imp. Mais les bruits courent
déjà que l’arbitre aurait partiellement rendu la
donne du 7 Cœurs à l’équipe Riehm, ce qui leur
donnerait la victoire. Après de longues minutes
de délibération de la commission d’appel, il est
LA FAMEUSE DONNE D’ARBITRAGE À 7 CŒURS
toute la source du problème. Son enchère de 7♦
couvre cependant les deux cas.
Segment 6. Donne 18.
Est donneur. Nord-Sud vulnérables.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D93
97
A1073
DV86
V2
ARDV86542
104
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
654
3
D96542
R52
AR1087
10
RV8
A973
S
O
N
Helgemo
Volcker
Helness
Lévy
passe
passe
passe
passe
1♠
3♣
4♥
passe
passe
passe
2♥
3♥
6♦
7♦
contre
7♥
Est
Le début de séquence est automatique jusqu’à
3♥, sur lesquels Helgemo préfère fitter à 4♥
malgré son singleton et un bon arrêt à Carreau,
en raison de la présence du 10 de Cœur et des
levées de tête annexes. Helness saute alors à
6♦, dans son esprit pour montrer une chicane
et les Cœurs maîtres et permettre à son partenaire de conclure avec des levées de tête et
les deux As noirs. Helgemo n’est quant à lui pas
bien sûr de la signification de ce saut à 6♦, naturel ou proposition pour jouer, et c’est bien là
68
LES DIFFÉRENTS PROTAGONISTES D’UNE COMMISSION
D’APPEL LOURDE DE CONSÉQUENCES : TOR HELNESS,
PIERRE ZIMMERMANN, L’ARBITRE BERTRAND GIGNOUX,
FRÉDÉRIC VOLCKER (CACHÉ) ET ALAIN LÉVY.
Au moment où l’enchère de 7♦ est faite,
Frédéric Volcker, qui est du côté du paravent
d’Helgemo, lui demande la signification de
l’enchère de 6♦, ce à quoi le Norvégien lui répond
qu’il n’est pas bien sûr. «Peux-tu passer sur
cette enchère ?» lui demande-t-il à nouveau,
«Je pense, oui», lui répond Helgemo, non sans
afficher un certain doute.
On pourrait discuter du bien-fondé du contre
à 7♦ de Frédéric, mais là n’est pas la question.
Alain Lévy, de l’autre côté du paravent,
estime que son partenaire a reçu les bonnes
informations et pense que le contre à 7♦
montre donc l’envie de recevoir l’entame à
Carreau contre 7 Cœurs, malgré la chicane
connue du déclarant. Son partenaire possède
peut-être une bonne opposition à Pique et rien
à Trèfle, par exemple, et ne veut surtout pas le
voir entamer dans cette dernière couleur.
Lévy entame donc à Carreau, Tor Helness
appelle le Valet du mort et table treize levées.
À l’autopsie, seule l’entame à Trèfle bat le coup
irrémédiablement, puisqu’elle prive le déclarant de la remontée vitale pour affranchir les
Piques par la coupe.
Sur l'entame à Pique ou à Cœur, le déclarant,
pour gagner, doit jouer sur l’affranchissement
des Piques plutôt que sur l’impasse directe.
Cette ligne est légèrement supérieure en termes
de probabilités (52% contre 50% en gros) mais il
est difficile de savoir ce que Helness aurait fait,
d’autant plus que des positions de squeeze
simple ou double existent aussi.
L’arbitre du match, Bertrand Gignoux, est appelé
juste après la donne et passe donc le reste de
la mi-temps à étudier la situation. Il arrive rapidement à la conclusion que si Volcker avait eu la
bonne information, il n’aurait pas contré 7♦.
Maintenant, la question à se poser est la suivante :
Lévy aurait-il dans ces conditions trouvé l’entame
à Trèfle ? Et le déclarant aurait-il gagné sur entame
à Pique ou plus probablement à Cœur ?
Quelques instants plus tard, Bertrand Gignoux
revient avec la décision suivante, annonçant
aux quatre joueurs à qui il reste quelques
donnes à jouer dans le segment : le coup est
considéré gagné dans 30% des cas et chuté
dans 70% des cas.
nale la plus haletante que l’on ait vécu depuis le
changement de formule il y a huit ans. Et vous
pouvez le croire, l’auteur de ces lignes, qui a participé aux six premières d’entre elles, est particulièrement bien placé pour le dire.
Félicitons également l’équipe de Pierre Zimmermann,
qui malgré des vents contraires en début de match,
est resté fidèle à sa philosophie de jeu : toujours à l’attaque. Ils ont bien failli remonter – certains pourront
considérer qu’ils l’ont vraiment fait – le lourd handicap de 66 imp qui était le leur à 32 donnes de la fin
et leur fighting spirit et leur lucidité dans les derniers
instants du match ont prouvé une nouvelle fois, s’il en
était besoin, qu’ils étaient tous de grands champions.
Encore bravo à tous et merci.
Plus la mi-temps avance, plus l’équipe monégasque reprend des points et tout le monde se
rend bien compte que la décision de l’arbitre
sur cette donne influera sur le résultat final du
match. Pierre Zimmermann, surtout, et Tor
Helness, dans une moindre mesure, crient
au scandale et on comprend bien leurs arguments : «Quelle paire au monde a déjà discuté
de cette séquence ?», ou encore «Nous n’avons
commis aucune infraction, pour quel motif devrions-nous être pénalisés ?»
Une commission d’appel est alors aussitôt
créée pour remettre en cause ou au contraire
valider le jugement de l’arbitre. Le problème,
c’est que cette commission est formée avec
des participants à la DN4 ou à l’Excellence.
Sans vouloir faire insulte aux personnes
qui l’ont composée (qui sont d’ailleurs tous
d’ex-champions du monde des moins de vingt
ans ou seniors, à ma connaissance), comment
peut-on remettre la décision de cet appel entre
leurs mains ? Au nom de quoi sont-ils habilités
à juger ce qu’ont pu penser les Helgemo, Volcker et Lévy ?
La décision de l’arbitre est entérinée (comment
les membres de la commission formée pourraient-ils discréditer tout le travail de l’arbitre ?),
ce qui signifie qu’au lieu de perdre 13 imp sur la
donne, l’équipe Riehm en gagne en fait 8 et donc,
par conséquent, le match.
Mais que c’est dur – pour toutes les parties – qu’un
titre de champion de France se joue là-dessus…
Reportages.
décidé que le coup à 7 Cœurs est déclaré chuté
dans 70% des cas, ce qui change la bagatelle de
21 imp. C’est donc, au bout du suspense, la formation de Franck Riehm qui s’impose, pour 15 imp,
le nombre exact d’imp perdus par Zimmermann
sur les deux dernières donnes !
Le dénouement du match ne retire en tous les cas
absolument rien à la magnifique performance de
Franck Riehm, Michel Duguet, Lionel Sebbane,
Cédric Lorenzini, Frédéric Volcker et Alain Lévy,
qui signent ici un exploit retentissant en renversant l’ogre monégasque.
Le spectacle fut absolument de toute beauté, la
qualité de jeu aussi et surtout le suspense qui fut
à son comble jusqu’à la fin. C’est à coup sûr la fi-
Division nationale 1 open par quatre.

69
Division nationale par paires mixtes.

SYLVIE WILLARD
ET CÉDRIC LORENZINI,
UNE BELLE ET EFFICACE
COMPLICITÉ.
Division nationale par paires mixtes.
Têtes d’affiche
par Pierre Schmidt.
Sylvie Willard et Cédric Lorenzini signent une
nette victoire devant Nathalie Frey et Frédéric
Volcker, champions sortants. Catherine d’Ovidio et
Hervé Vinciguerra font honneur à leur wild card en
montant sur la troisième marche du podium.
70
Questions croisées
Le Bridgeur : Dans quelles circonstances avezvous décidé de nouer un partenariat pour la DN
mixte ?
Sylvie : Il y a deux ans, mon partenaire habituel,
Marc Bompis, a signé un engagement professionnel pour cette épreuve. Aurélie, la compagne de Cédric, a très gentiment accepté de me céder sa place.
Nous avons terminé cinquièmes puis quatrièmes
l’an passé avant de l’emporter cette année.
Cédric : Au fil des festivals de bridge et des rencontres
du soir autour de la table de blackjack, nous avons fait
connaissance. Ça s’est fait tout naturellement.
L. B : Avez-vous mis votre système par écrit ou
juste discuté des points essentiels ? Le travail de
mise au point a-t-il été assez intense ou juste basique ?
Cédric : Le système est écrit et fait huit pages (trois,
dit Sylvie… Enfin non, j’exagère, disons six). C’est
assez simple car nous ne jouons qu’une seule fois
par an ensemble. On a repris les points essentiels
au téléphone en quarante-cinq minutes (dix, dit
Sylvie…) avant le premier week-end. Et voilà !
L. B : Quel est le point fort principal de votre partenaire ?
Cédric : La stabilité mentale et émotionnelle de Sylvie est un atout majeur. Quand on ajoute son expérience, on comprend qu’elle n’est pas numéro 1
mondial par hasard.
Sylvie : La volonté de gagner de Cédric, son agressivité dans les enchères.
MISE AU POINT
Tous les champions français ont
été nourris à la même culture des
enchères depuis des décennies. Il est
impressionnant de constater qu’il suffit
alors de quelques pages ou quelques
heures pour se mettre d’accord sur
99% des situations courantes : quelles
réponses aux ouvertures majeures ?
Quelles interventions sur 1SA adverse ?
Quelles ouvertures au palier de 2 ?
Quel Blackwood ? Quel relais à 2♣ ?
Rectification fittée ou pas après une
ouverture de 2SA et un Texas ?
Pour cet exercice avec votre partenaire,
la boutique du Bridgeur vous propose une
plaquette Mettez-vous au point en une
heure chrono qui vous permettra de ne
rien oublier d’essentiel.
L. B : Et qu’est-ce que votre partenaire peut encore
améliorer ?
Sylvie : Qu’il ne change rien, tout est parfait.
Cédric : Sylvie pourrait moderniser certains aspects de son système. C’est la seule fois de l’année
où j’ai cédé au 2♦ forcing de manche !
Sylvie : Je comprends cela mais il est plus facile
pour Cédric que pour moi de s’adapter et si je ne
suis pas 100% confortable avec mon système, ça
peut vite tourner à la catastrophe. Et puis, si ça ne
lui convient pas, il n’a qu’à pas jouer avec sa grandmère !(*)
L. B : Votre première pensée quand vous avez été
certains d’avoir gagné ?
Cédric : La joie, car nous n’avions jamais, ni Sylvie ni
moi, remporté cette épreuve. Et puis le sentiment
d’une belle progression en trois millésimes.
Sylvie : ENFIN !! Franchement, je ne voyais pas de
raison valable de ne pas avoir déjà gagné cette
épreuve ! 
L. B : Si vous deviez donner un seul conseil pour
réussir en tournoi par paires ?
Sylvie : D’abord, ne pas laisser traîner de levées,
en flanc comme en face du mort, et puis être plus
agressif qu’en match par quatre, y compris en
(*) Cf. l’interview de Cédric Lorenzini sur RTL.
71
Reportages.
Pas de surprise à l’arrivée de la Division nationale
par paires mixtes 2015-2016. On attendait King
Cédric et Queen Sylvie et c’est sans trembler qu’ils
l’ont largement emporté. Cédric Lorenzini vit actuellement une période faste, raflant à peu près
tout ce qu’il a à se mettre sous la dent en France
comme dans le monde entier (Player of the year
2015 aux USA). Sylvie Willard, désormais première mondiale, ne pouvait qu’accompagner son
partenaire en haut du podium.
Si nous avons bien compté, seize des vingt
joueuses et joueurs terminant dans les dix premiers ont déjà enfilé le maillot tricolore en équipe
de France. Vraiment pas de surprise !
Le classement détaillé sur www.ffbridge.asso.fr,
rubrique compétitions.
Division nationale par paires mixtes.

Division nationale par paires mixtes.

contrant léger chaque fois que l’on vous a sorti de
votre contrat normal.
Cédric : Être agressif en enchères compétitives
et indiquer à son partenaire ce qu’on pense être la
bonne entame dès qu’on le peut.
Il est certain qu’en tournoi par paires, le plus petit
écart de score peut avoir de graves conséquences
sur votre note. Nous allons illustrer ces conseils par
quelques exemples. Le premier est la donne préférée de Sylvie et Cédric.
Keskisspass ?
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
1092
8
A6
ARV8642
RD874
97542
D109
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
63
ARV10
R98754
7
AV5
D63
DV1032
53
deux coupes et j’ai cherché à alerter Sylvie en
entamant de la… Dame de Pique. Message compris : As de Pique et Dame de Carreau (préférentiel) pour ma coupe et un retour sous le Roi de
Pique pour le Valet et une deuxième coupe. Une
de chute et 90% sur la donne. Un bel exemple de
réflexion et de collaboration en flanc.»
Agressivité
♠ A42
♥ V 2
♦ V 9 8 2
♣ A R 10 4
Votre ouverture de 1♦ (personne vulnérable) est
contrée par votre adversaire de gauche, votre partenaire dit 1SA et vous voyez apparaître le carton
2♥ à votre droite. Avez-vous quelque chose à déclarer ?
En match par quatre, vous posez le carton vert
et allez commander votre café au bar. Par paires,
c’est très différent puisque votre partenaire est
marqué avec une mineure (ou deux) au moins
quatrième et que les adversaires ont un fit huitième. Il est en fait quasi impératif de dire 3♣.
Voyons le décor complet :
♠
♥
♦
♣
MARC BOMPIS ET CÉDRIC LORENZINI : LE DEUXIÈME A
REMPLACÉ LE PREMIER EN FACE DE SYLVIE WILLARD.
Cédric (en Nord) : «Nous sommes intervenus à
Pique et nos adversaires ont cherché à déclarer
3SA avant de s’arrêter à 4♣, probablement faute
d’arrêt à Pique, ce qui semblait indiquer que Sylvie possédait l’As de la couleur. Je voulais faire
72
♠
♥
♦
♣
A42
V2
V982
AR104
1085
R10743
O
D74
65
♠
♥
♦
♣
N
E
S
♠
♥
♦
♣
R976
AD8
A53
987
DV3
965
R106
DV32
Remarquez le contre d’appel initial d’Est avec ce
joli 4-3-3-3. Comme vous le voyez, 2 Cœurs est
sur table et 3 Trèfles ne chute que d’une. Personne ne peut vous contrer (l’agressivité ne se
confond pas avec instinct suicidaire). Pour les
mêmes raisons, Est-Ouest peuvent difficilement
s’aventurer jusqu'à 3 Cœurs.
Convenons que si l’enchère de 3♣ semble de bon
aloi, cela n’aurait sans doute rien changé en l’occurrence, Sud ayant un évident réveil par contre.
Les Trèfles sont alors découverts.
Sur la feuille de marque, une de chute à 3 Trèfles
vous gratifie de 65% alors que laisser jouer 2 Cœurs
vous vaut (si l’on peut dire) 17%.
Division nationale par paires mixtes.

Cette donne restera dans les bons souvenirs de
Renata et Pierre Saporta qui, à la dernière table du
tournoi, ont attrapé leurs adversaires à 3 Cœurs
contré, top absolu (pour les conséquences, reportez-vous à l’encadré).
CUT
Pour les paires non concernées par le
podium ou le top 10, il y a une ligne du
classement scrutée de très près : la
trentième place, dernière qualificative
pour se maintenir en DN mixte 2017.
Les places sont chères : ainsi, seul un
demi-top par séance sépare au final le
25ème du 35ème. Ce sont Pierre et Renata
Saporta qui arracheront la 30ème place
grâce à un top plein à la dernière table.
La moitié des paires qui avaient pris
l’ascenseur de l’Excellence l’an passé
se sont maintenues, avec une mention
spéciale à Emmanuelle et Nicolas
Déchelette, septièmes, et à Anne
Rouanet-Labé, huitième en face de
Philippe Cronier, un autre exemple de
parfaite association transgénérationelle.
ANNE ROUANET-LABÉ, SYMBOLE DU RAJEUNISSEMENT
DE NOS ÉLITES.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
Les levées auxquelles j’ai droit…
ou pas !
♠
♥
♦
♣
D
RV9752
R72
D109
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
A943
63
A53
A652
Vous êtes, assis en Ouest, déclarant au contrat de
4 Cœurs après que Sud est intervenu à 2♠ sur l’ouverture de 1♣ de votre partenaire. Vous attaquez
le coup assez normalement : entame Valet de Pique pris de l’As, Cœur pour le Valet et l’As (bonne
nouvelle). Nord rejoue Pique, vous coupez en main
et jouez le Roi de Cœur. Tout le monde fournit. C’est
à vous.
La double impasse à Trèfle est le jeu normal dans
le contexte et vous présentez donc la Dame.
Nord couvre du Roi et, bonne nouvelle bis, Sud
fournit le Valet.
Comment poursuivre ?
C’est simple : revenez en main par le 10 de Trèfle et
donnez à Nord son atout maître. Prenez ses cartes
à ce stade :
74
52
O
R72
9
♠
♥
♦
♣
D86
874
N
E
S
♠
♥
♦
♣
9
A53
52
106
V1094
-
Si Nord "oublie" de rejouer Carreau et sort tranquillement un Trèfle de son jeu "pour ne rien
compromettre" (bonne nouvelle ter), votre communication reste intacte pour un double squeeze
automatique : après le 9 de Trèfle, vos deux atouts
exécutent les deux flancs (à trois cartes, Nord doit
garder un Trèfle et Sud un Pique) et vous ferez
la dernière levée avec le 2 de Carreau (c’est plus
amusant qu'avec le 7).
Philippe Soulet et Michel Duguet, entre autres
cartonneurs émérites, scoreront de cette façon
93% sur la donne.
Une autre donne pour illustrer la grande complexité du tournoi par paires :
♠
♥
♦
♣
R10975
A8754
V
105
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
V82
D3
ARD98
A83
APRÈS LA MÉDAILLE D’OR EN 2015, NATHALIE FREY
ET FRÉDÉRIC VOLCKER RÉCOLTENT LA MÉDAILLE
D’ARGENT !
Rien n’est évident. Vous jouez certainement le
contrat du champ et il faut trouver le bon compromis entre potentielle levée supplémentaire et
risque de chute.
La seule chose assez probable, c’est que Nord ne
possède pas le Roi de Cœur plus As et Dame de Pique car alors sa main aurait été ouverte de 1SA très
souvent. En match par quatre, vous chercheriez
surtout à gagner votre contrat dans le cas le plus
défavorable (Roi de Cœur en Sud et As-Dame de
Pique en Nord) mais comme ici il n’y a pas de ligne
de jeu à 100% et que vous ne pouvez pas négliger
la probabilité d’une levée supplémentaire, vous
vous décidez pour l’impasse à Pique. Nord prend
de l’As (bonne nouvelle) et rejoue Trèfle. Vous coupez et jouez Cœur vers la Dame. Nord prend du Roi
et rejoue Trèfle. Vous coupez et débloquez la Dame
de Cœur. Vous avez, à ce stade, perdu deux levées
et il est temps de faire le point.
♠
♥
♦
♣
R10
A87
-
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
V2
D98
-
Que reste-t-il en Sud ? Au fait, avez-vous bien enregistré toutes les petites cartes fournies par ce
joueur dans chacune des couleurs ? Non ? Bon, on
est sympa et on vous les redonne dans l’ordre : 4, 7
et 9 de Trèfle, 6 et 4 de Carreau, 6 puis 2 de Cœur et
le 6 de Pique. Que lui reste-t-il en main ? À 99%, il
n’a plus de Trèfle. Et pour le reste ?
Trois atouts ? (ils étaient 4-1 au départ) : il faudrait
dans ce cas jouer la Dame de Carreau en espérant
la chute du 10 et présenter les Carreaux maîtres.
Un scénario compatible (Sud serait 4-2-4-3).
Un seul atout (la Dame, donc) ? Et, dans ce cas, plutôt deux Carreaux et deux Cœurs que trois Carreaux et un Cœur (cf. signalisation).
Il faudrait jouer le 2 de Pique ou la Dame de Carreau
en espérant la chute du 10 en Nord.
Deux atouts ? Avec alors soit trois Carreaux, soit
un Carreau et deux Cœurs… ce qui voudrait dire
que, de toute façon, Sud a donné un faux compte
à Carreau.
Dans le premier cas, il faut jouer petit Pique vers
votre 10 puis encaisser l’As de Cœur : si Sud coupe
(ou surcoupe le Cœur suivant), il vous rendra le
mort et vous ne pouviez pas faire onze levées de
toute façon. Dans le deuxième cas, il faut jouer soit
la Dame de Carreau, soit tout de suite Pique vers
le 10.
Vous avez le tournis mais il faut faire quelque
chose. Alors ? Valet de Pique, petit Pique ou Dame
de Carreau d’abord et on verra ensuite ?
À la table, le déclarant a joué la Dame de Carreau
du mort, coupée en Nord et a été assez heureux
de ne pas se voir surcouper à Cœur à la levée suivante (les Cœurs étaient 3-3). Avec sa main 2-35-3 sans intérêt, Sud avait à tout hasard glissé une
petite peau de banane sur la route du déclarant en
donnant de faux comptes.
Post mortem, la position des Piques 4-1 aurait probablement dû être écartée car, dans ce cas, cela
voudrait dire que Sud aurait fourni le 6 de Pique au
premier tour de la couleur avec D643. Trop antinaturel !
Tout ceci – un 6 de Pique sans intérêt, une levée
supplémentaire anodine, un 6 et un 2 de Cœur
ou l’inverse - vous fatigue ? Vous préféreriez une
histoire de chute vertigineuse ou de chelem miraculeux ? Comme je vous comprends mais il
n’empêche que dix levées vous font scorer 40%
sur la donne alors que onze vous gratifient de 80%.
Presque un demi-top perdu ! Faites cela une seule
fois par séance et vous perdez dix places au classement final.
Rassurez-vous : même au niveau des meilleurs,
enregistrer toutes les petites cartes jouées, récapituler les positions possibles à cinq cartes de
75
Reportages.
Cette fois, vous êtes (toujours en Ouest) au volant
de 4 Piques, après que Nord a ouvert de 1♣. Encore
une fois, le début du coup est automatique : vous
prenez l’entame du Roi de Trèfle de l'As et jouez
As et Roi de Carreau pour défausser votre Trèfle.
Et ensuite ?
Division nationale par paires mixtes.

Division nationale par paires mixtes.

la fin et identifier la meilleure ligne en conséquence, c’est extrêmement difficile et exténuant, surtout quand on ne peut pas compter sur
l’honnêteté des adversaires ou une glissade de
leur part. Et en plus, il faut faire ça dans le temps
imparti, sous la pression de l’arbitre (l’excellent
Henri Defranchi, idéal cocktail de fermeté et
d’humour) qui, Bridgemate en main, menace de
vous coller une note forfaitaire si vous n’en terminez pas au plus vite. Y parvenir, ou en tout cas
s’en approcher, c’est cependant la condition du
succès au haut niveau.
COUPLES
Il vaut mieux rester prudent en la matière
et nous ne citerons donc pas de noms.
D’après nos informations exclusives,
quatorze couples, reconnus ou non
par la République, étaient au départ de
l’épreuve. Aucun dans les tout premiers du
classement mais dix se sont maintenus.
LA SEULE PAIRE FILLE-PÈRE : PIERRE ET PAULINE
SCHMIDT.
Peut-être pouvons-nous ajouter à
cette liste familiale la paire “père et fille”
constituée de Pauline et Pierre Schmidt,
bonne dernière à l’indice de valeur
(Pauline était encore classée en 2ème
série avant cette DN mixte) et 26ème au
classement final.
Une dernière pour la route
Le même Henri Defranchi nous a rapporté cette
scène vécue qui illustre bien les blocages de cerveau dont tout bridgeur est parfois victime.
♠
♥
♦
♣
ARV2
AV76
10
9432
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
943
D84
AV74
R76
En Sud, Jérôme Rombaut ouvre de 2♦ (multi toujours faible) et Vanessa Réess en Nord déclare 4♦
qui vous est alerté comme : «Nomme ta majeure.»
L’enchère de 4♥ de Sud clôt la séquence. Assis en
Est, vous voyez votre partenaire entamer de la
Dame de Trèfle. Sud s’en empare et laisse filer le 10
de Cœur (votre partenaire fournit) pour votre
Dame. Tout le monde fournit sur le Roi de Trèfle et,
quand vous tirez l’As de Carreau, votre partenaire
produit le Roi. C’est à vous.
Jérôme Rombaut est certes connu pour ses facéties à l’enchère et il n’est pas impossible qu’il n’ait
que cinq cartes à Cœur, mais pourquoi, grand Dieu,
aurait-il manié la couleur de cette façon ? L’explication devrait être lumineuse : Sud a interprété
4♦ comme un Texas Cœur, il a des Piques et votre
partenaire est chicane dans cette couleur.
Dans la vie réelle, Est, fatigué, a rejoué Trèfle, coupé par Sud qui possédait en effet six cartes à Pique et 109x à Cœur. Une impasse et un partage 3-3
plus tard, le déclarant scorait 420… comme tout le
monde à 4 Piques. Une donne qui aurait pu coûter
cher à Jérôme et Vanessa, quatrièmes de l’épreuve
après un finish canon (66% à la dernière séance).
Le tournoi par paires est une discipline formidable
et amusante, une école de précision et de pragmatisme. N’oubliez pas de mettre ces épreuves
au cœur de votre agenda bridgesque, quel que soit
votre niveau.
TROIS TAILLES !
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76
Page 78. Solutions du Concours général. Enchères, jeu
de la carte et entames. — Page 89. La donne du mois/
Fins de coup. Les énoncés. — Page 90. Question de style.
Barrez-vous ? — Page 94. Jouez avec moi en match par
quatre. Coups d’éclat. — Page 98. La donne du mois/
Fins de coup. Les réponses.
Jouer.
Jouer.
CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

SOLUTIONS
DU CONCOURS GÉNÉRAL
ENCHÈRES A
PAR LIONEL SEBBANE
RÉPONSES DES EXPERTS
NOM
1 2 3 4 56
Club de Hyères-les-Palmiers
Pierre Adad Thomas Bessis
Paul Chemla
Pierre Chidiac
François Combescure
Michel Duguet
Justin Hackett
Marc Kerlero
Eric Kokish
Alain Lévy
Cédric Lorenzini
Jill Meyers
Hervé Pacault
Patrice Piganeau
Jean-Christophe Quantin
Jean-Pierre Rocafort
Jérôme Rombaut Pierre Saporta
Laurent Thuillez
Philippe Toffier
1SA
4♠Passe 3♣2♠3♠
1SA
5♦3SA 3♠3♦5SA
2♦ 4SAPasse 3SA 3♦4♦
1SA
5♦3SA X 3♦3♠
2♦5♣3SA 4♦3♦4♠
1SA
5♣Passe 3♦3♦4♠
2SA
5♣Passe 4♦3♦5SA
3♦5♦Passe 2♥3♦5SA
2SA
5♣Passe 2♥2♦3SA
2♦4♠3SA 2♥3♦3♣
1SA
4♠Passe 4♦3♦3♠
2♦5♠Passe X 2SA2♠
1SA
5♣3SA 2♥3♦4♠
2SA
5♦ PassePasse 3♦3♣
3♦5♠Passe 4♣3♦3♣
1SA
5♠Passe 3♠3♦4♦
2♦5♣Passe 3♦3♦5SA
2♣5♣3SA 3♠3♦3♠
1SA
5♣3SA X 3♦3♣
1SA
4♠ 3SA4SA 3♦4♠
1SA
4♠3SA X 4♦4♠
1 – DES CARREAUX OU DES
SANS-ATOUT ?
JILL MEYERS
570 PTS
FRANÇOIS COMBESCURE
550 PTS
ALAIN LÉVY
510 PTS
Sud
passe
?
78
O
passe
N
1♦
E
passe
Comme le montrent les réponses du jury, le soutien mineur inversé continue sa lente progression
au sein de l’élite et notamment parmi nos jeunes
vedettes.
La main a semblé trop faible à beaucoup d’experts pour s’emballer. Seuls deux ont opté pour
l’enchère de 3♦ et trois d’entre eux ont choisi 2SA,
dont Pacault qui justifie ainsi son choix : «2SA.
Mon ouverture en “Carreau jouable” implique des
Carreaux solides chez l’ouvreur (si la main est balancée) et valorise la main de Sud. Je choisis 2SA
de préférence à 3♦, d’une part en raison des arrêts,
d’autre part parce que 3♦, sans être un barrage,
provient plus généralement d’une main de 8-9H
avec plus de distribution.»
La majorité a cependant opté pour une enchère
plus raisonnable de 1SA. Trois arguments reviennent en boucle dans les commentaires : les
Carreaux sont laids. Jill Meyers : «1SA. J'hésite
entre 1SA et un soutien limite à Carreau mais mes
Carreaux sont trop moches, donc je choisis 1SA.»
Les honneurs sont dispersés. Le Club de Hyères :
«1SA. Main à honneurs isolés, ne mérite pas que
l’on dise 2SA» fait la même analyse que Quantin et
Saporta : «1SA. Avec trois honneurs extérieurs aux
Carreaux dans les trois autres couleurs, cette réponse est meilleure qu’un saut encourageant à 3♦.»
Le jeu est trop régulier. Chemla : «1SA. Peut-être
légèrement sous-enchérie, c’est tout de même
l’enchère la moins éloignée de la main.»
À RETENIR
Discutez bien de tous vos formes de fit
mineur avant ou après passe d’entrée.
Sans perdre de vue, bien sûr, que la
manche mineure est… 3 Sans-Atout !!
COTATION
1SA
2♦
2SA
3♦
2♣
100 (10 voix)
50 (5 voix)
30 (3 voix)
20 (2 voix)
10 (1 voix)
2 – À LA RECHERCHE DU CONTRÔLE
MANQUANT
S
O
2♣
3♥(*)
4♣
?
passe
passe
passe
Nord
1SA
2♠
3♠
4♦
E
passe
passe
passe
passe
(*) Espoir de chelem à Pique.
Le premier débat consiste à savoir ce que signifie l’enchère de 3♠ sur 3♥. Rien à signaler, de bons
atouts, pas de contrôle Trèfle, un jeu maxi, encourageant ? Pour la plupart, il s’agit d’une enchère positive
avec de bons atouts, ce qui explique que la majorité ne
se résigne pas à se contenter de 4♠. Mais les tactiques
choisies diffèrent pour tous ceux qui dépassent le
palier de la manche.
Commençons par les “techniciens” qui optent pour
5♠, enchère signifiant : «Partenaire, as-tu le contrôle
à Cœur ? Si oui, déclare le chelem.»
Lorenzini : «5♠. La réponse de 3♠ de mon partenaire
confirme une qualité d’atout appréciable (3SA, sinon,
pour montrer de mauvais atouts). Rassuré sur ce
point, il est clair que l’enchère de 4♠ serait insuffisante en raison de la détention de trois cartes clés et
d’une source de levées à Trèfle. J’aurais donc dit 5♠,
une enchère qui demande à mon partenaire de nommer le chelem avec le contrôle à Cœur.»
Dans le même ordre d’idées, l’enchère qui a obtenu la meilleure note est 5♣. Elle montre aussi le manque de contrôle à Cœur mais insiste sur
la couleur secondaire, ce qui pourrait peut-être
amener à la déclaration du grand chelem, qui sait ?
79
Jouer.
Lorenzini et Thomas Bessis :«2♦. Avec le soutien mineur inversé, on est protégé par le passe
d’entrée et on peut utiliser l’enchère de 2♦ afin de
montrer 10-11H et un soutien cinquième à Carreau.
3♣ (fit propositionnel à Carreau) montrerait une
main plus irrégulière.»
Ils sont soutenus par des “anciens” qui ne manquent
pas d’humour et adeptes depuis fort longtemps de
ce système, comme Rocafort : «2♦. J’ai l’habitude : à
chaque fois, il y a une donne publicitaire pour le SMI.
On en est débarrassé, on peut passer aux suivantes
qui seront peut-être plus complexes» et Chidiac :
«2♦. Soutien mineur inversé exprimant, après avoir
passé, un jeu fitté à Carreau de 10+-11H. Je me demande comment on fait si on ne joue pas le SMI !»
CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

Combescure : «5♣. Je pense ne pas être assez fort
pour imposer le chelem (5♠) avec le contrôle à Cœur
en Nord (notamment des atouts trop médiocres) et
trop fort pour me contenter de 4♠. 5♣ devrait montrer l’absence de contrôle à Cœur et le désir de jouer
le chelem sans l’imposer, avec vraisemblablement
des beaux Trèfles (on n’a pas annoncé 5♦).»
Troisième option enfin, l’enchère de 5♦ pour réclamer, là encore, un contrôle à Cœur manquant.
Chemla : «5♦. 3♠ puis 4♦ sont un double encouragement. Quoique, avec les deux contrôles rouges,
on pourrait s’étonner que Nord n’ait pas posé le
Blackwood. Il n’a peut-être qu’un seul As.»
Adad : «5♦. Ça n’est peut-être pas l’enchère idéale
pour trouver 7 Piques mais ça assure d’éviter de
jouer 6 Piques avec As-Roi de Cœur à perdre (j’ai
admis que 3♠ agréait l’espoir de chelem et montrait de beaux atouts que 3SA aurait déniés).»
Dernier choix enfin, celui de Bessis, convaincu lui aussi de trouver une bonne main chez l’ouvreur : «4SA.
Comme si l’absence d’un contrôle pouvait m’empêcher de poser le Blackwood… Lorsque je possède le
Roi d’atout, As-Roi de Trèfle et l’As de Carreau et que
mon partenaire montre un signe d’encouragement, il
est quasiment impossible qu’il n’ait pas le contrôle à
Cœur… À ce stade, je préfère vérifier la présence d’un
nombre de clés suffisant et, notamment, de la Dame
d’atout plutôt que celle du contrôle à Cœur.»
Plus pragmatique que technique mais il est toujours
délicat de choisir entre une enchère à l’emporte-pièce
qui peut aboutir à un résultat ridicule et une enchère
technique qui décrit trop son jeu à l’adversaire…
Cinq experts sur vingt-et-un ont cependant fait
preuve d’un surprenant pessimisme, dont Thuillez
plutôt optimiste d’habitude : «4♠. Il pourrait manquer As-Roi de Cœur et Dame-Valet de Pique et nous
serions en danger au palier de 5.» Il est vrai qu’avec
un minimum de 30 points dans la ligne, ce ne serait
quand même pas de chance que les 10 points manquants soient exactement ceux-là !
De même, Kokish souligne que l’on pourrait être
en danger au palier de 5 en face de : ♠AV63 ♥DV6
♦RDV4 ♣D3.
À RETENIR
L’enchère technique de 3♥ dans cette
séquence est certes esthétique mais, si vous
ne discutez pas la signification de la suite
des enchères, elle vous sera fort peu utile.
80
COTATION
5♣
5♠
4♠
5♦
4SA
100
80
60
50
10
(8 voix)
(3 voix)
(5 voix)
(4 voix)
(1 voix)
3 – LE GRAND SAUT
S
O
N
passe
3♥
passe
Est
2♥ (*)
passe
?
(*) Faible, six cartes.
TOURNOI PAR PAIRES.
Faut-il réveiller pour jouer au palier de 4 alors que l’on
n’est pas intervenu pour jouer au palier de 3 ? Non, a
répondu une courte majorité d’experts bien que l’on
soit en TPP et que, donc, le risque soit moindre qu’en
match par quatre, où une lourde pénalité est bien plus
grave qu’un banal zéro. Certains ont toutefois souligné qu’ils auraient pu se laisser aller à parler sur 2♥.
Lévy : «Passe. Justifie mon surnom de Papy !»
Lorenzini : «Passe. Un réveil sans distribution et
sans jeu au palier de 4 avec une vulnérabilité défavorable n’est pas recommandé. Plutôt que de songer à réveiller, je préfère parler au premier tour et
dire éventuellement 3♦ sur l’ouverture du 2 faible.»
Combescure : «Passe. Néanmoins, cela dépend de
l’épreuve jouée, contre qui et à quel moment.»
Rocafort : «Passe. Trop de voyants au rouge, je
pense : la vulnérabilité, la position privilégiée
d’Ouest qui a les clés du camion, la vanité d’espérer pousser l’adversaire un cran plus haut, la mauvaise longueur respective des mineures, le probable doubleton Cœur commun.»
Kerlero : «Passe. Pas envie de jouer au palier de
4 vulnérable avec cette distribution pourrie et un
Ouest qui n’a pas peur de nous quand il ne dit que
3♥, vert contre rouge. Essayons plutôt de marquer
dans la colonne en faisant chuter 3 Cœurs.»
Duguet : «Passe. Je préférerais dire 3♦ tout de suite
que réveiller par la suite…»
LE CLUB DE BRIDGE D’HYÈRES-LES-PALMIERS
Situé en plein centre-ville d’Hyères-lesPalmiers dans le Var, les locaux du club
de bridge peuvent accueillir trente tables
réparties en deux salles.
Grâce à l’action des anciens dirigeants, le
club est devenu propriétaire de ces locaux et
ce sont près de 250 licenciés et environ 120
membres adhérents qui jouent six fois par
semaine. En termes d’effectif et de tournois,
c’est le premier club du Var et le cinquième du
comité de Provence.
Sous la direction du président Gérard Grassini
et de son Conseil d’administration, le club est
en pleine rénovation avec l’aménagement
d’un espace bar-cuisine, la reconstruction
des toilettes et du bureau et le remplacement
des trente tables. Toutes ces améliorations
qui vont dans le sens du bien-vivre dans le
club sont terminées depuis la mi-mars.
Outre le jeu de bridge, le club organise
quelques festivités, telles que galettes des
rois, Saint-Valentin, tournoi des Fleurs,
tournoi des Estivants… dont le point
d’orgue est la fête du club au mois de juin.
De plus, depuis deux ans, le club a mis en
place un tournoi de bienfaisance au profit
d’associations locales dans le besoin. Ce
sont 2600 euros de droits de table et de
complément club qui ont été distribués :
1300 euros aux sinistrés des catastrophiques
inondations de janvier 2015 et 1300 euros
à l’association locale de handicapés "Un
fauteuil à la mer", dont le ponton aménagé
pour la mise à l’eau des handicapés a été très
endommagé lors de la tempête de décembre
2015.
Mais la grande fierté du club est son école.
Créée en 2012, sous la présidence de Marcel
Montaner, par Gérard Grassini, ce ne sont pas
moins de dix tables de nouveaux joueurs qui
Néanmoins, neuf membres du jury ont choisi de
réveiller par 3SA qui, évidemment dans cette séquence, indique des mineures (ayant passé au
premier tour, on ne peut guère avoir de quoi jouer
3 Sans-Atout). Leurs arguments sont intéressants.
Kokish : «3SA. Plus dangereux que supposé car si
Nord est 3-3 dans les mineures, il va choisir les
Trèfles. On risque également de voir le partenaire
se débattre en face du mort pour ne perdre que
sont entrées en tournoi depuis sa création,
assurant ainsi la pérennité du club. Trois
moniteurs diplômés FFB assurent trois
niveaux de cours par semaine.
Le corps arbitral est composé de deux
arbitres de comité et de deux arbitres de club.
Pour les compétitions fédérales, le club reçoit
et organise une partie des qualifications ainsi
que quelques demi-finales.
Le site internet est très utilisé par les
membres du club, car convivial, didactique
et interactif. Il est géré et alimenté en
permanence par son animatrice, Michèle
Ricoul. En quatorze mois d’existence, le site a
été visité plus de 120 000 fois !
Au début du mois de juillet prochain, à la
demande du député-maire de la ville, JeanPierre Giran, lui-même amoureux de bridge,
et avec l’aide des services municipaux, nous
allons organiser le premier festival de la ville
d’Hyères-les-Palmiers. Cette manifestation,
que nous tenons à réussir, sera richement
dotée et se déroulera sur un week-end dans
les salons du Forum du Casino.
Le bridge est un loisir, certes, mais le cadre,
l’accueil et tous ces petits plus dans la
vie associative font que tous les joueurs
fréquentant le club ont plaisir
à s’y retrouver.
200 quand 3 Cœurs aurait chuté tranquillement
d’une levée…»
Jill Meyers : «3SA. Passe en imp car on a une
bonne chance de battre 3 Cœurs mais, en paires,
on a peut-être 130 à marquer.»
Saporta : «3SA. Pour moi, des mineures. Je ne pense
pas pouvoir marquer un bon coup à 3 Cœurs.»
Ici, ils avaient largement raison puisque le partenaire avait : ♠V2 ♥R2 ♦A1063 ♣RD853. On réalisait
la manche en mineure !
81
Jouer.
CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

À RETENIR
En TPP, il faut faire confiance à son
feeling. Si vous avez l’impression que vous
allez marquer un zéro, prenez des risques.
Pire qu’un zéro, ça n’existe pas…
COTATION
Passe
3SA
100 (12 voix)
70 (9 voix)
4 – INEXTRICABLE
S
Ouest
passe
N
1♣
E
2♦(*)
?
(*) Bicolore majeur.
Jamais je n’aurais pensé qu’on pourrait atteindre
une telle dispersion des voix et que l’enchère la
plus citée n’en récolterait que quatre !
Commençons par les enchères solos comme celle de
Bessis : «3SA. Rencontre avec la dernière couleur, les
Carreaux. Une convention à jouer absolument selon
moi, après une ouverture mineure et une intervention bicolore. Elle est encore plus intéressante à jouer
après un bicolore à 2SA, pour montrer les Piques et
le fit dans la mineure ouverte par le partenaire. On
commencerait par contrer avec une main pour jouer
3 Sans-Atout.» Je dois dire que je ne la connaissais
pas et que je la trouve très séduisante, ce qui explique que je relève sa note.
Les autres enchères uniques ne m’ont guère plu, je
leur laisse donc leur note de 20 sur 100.
J’ai eu cette main à la table et j’avoue être resté assez longtemps sans savoir quoi dire, tenaillé entre
plusieurs sentiments contradictoires : fitter les
Trèfles, parler de mes Carreaux, source de levées
et couleur qu’on voudrait voir le partenaire entamer, crainte que le partenaire soit 4-4 majeur, cas
où il vaut mieux laisser l’adversaire jouer…
J’ai finalement opté pour la même enchère que deux
82
experts, dont Rocafort : «3♦. Question de stratégie à
long terme. Il faut s’attendre à ce que ça s’emballe et à
devoir se résigner à laisser l’adversaire jouer au niveau
de 5 ou de 6. Alors, avant de soutenir les Trèfles, il peut
être essentiel d’indiquer où l’on existe.» Cette enchère
a le mérite de donner l’entame et de ne pas mettre tous
ses œufs dans le même panier si le partenaire a des
majeures. En revanche, elle ne résout pas le problème
de savoir quoi faire si l’enchère revient à 4♥ ou 4♠.
C’est pourquoi, pour éviter cela, certains ont choisi l’enchère de rencontre à 4♦ comme Lévy et Duguet : «4♦.
Sud enchérit ses cartes et Nord pourra mieux juger
quoi faire contre 4♠ ou 4♥, en attaque ou en défense.»
Dans le même esprit, on peut choisir de ne pas dépasser 3SA mais en occultant les Carreaux, comme Quantin : «3♠. Splinter. Probablement la meilleure anticipation, tout en laissant le contrat de 3 Sans-Atout encore
vivant, au cas où mon partenaire aurait du jeu.»
Ceux pour qui le contre montre la couleur profitent de
l’occasion, comme Toffier ou Saporta : «Contre. Dans
un premier temps et nomination des Trèfles ensuite au
palier adéquat.»
Bof, bof, tout ceci est peu convaincant car que faire en
cas de bicolore à 2SA ? Je dégrade donc la note de ce
contre qui me paraît trop “de circonstance”…
Pour finir, la seule enchère qui récolte donc 100 points.
Le cue-bid à 2♥ expliqué par Kokish : «2♥. Une méthode assez jouée outre-Atlantique. 2♥ = au moins
limite dans la couleur d’ouverture ; 2♠ = forcing avec
l’autre mineure ; 2SA = naturel ; 3m = soutien faible ;
3m’ = naturel non forcing ; 3M = Splinter ; 3SA = naturel ; contre = du jeu, balancé ; passe puis contre : punitif. Les inconvénients de cette enchère de 2♥ sont
d’indiquer une mauvaise entame et de ne pas montrer le singleton à Pique.»
Évidemment, cette enchère ne résout pas tout mais
elle a l’avantage de présenter un système complet de
défense et facile à retenir contre les bicolores adverses.
Pour la petite histoire, il y avait en face ♠A8 ♥D92 ♦D63
♣AD1042. 5 Trèfles était sur table, avec l’impasse gagnante à l’atout.
À RETENIR
Les développements après un bicolore
adverse sont sûrement la plus grande
source de pataquès et de pénalités.
Mettez-vous au point très sérieusement et
pas seulement dans la séquence 1♥(♠)-2SA-?
100
70 70
70
50
50 20
20
20
(4 voix)
(3 voix)
(3 voix)
(1 voix)
(4 voix)
(2 voix)
(1 voix)
(1 voix)
(1 voix)
5 – MÊME PAS PEUR !
Sud
1♠
?
O
passe
N
1SA
E
contre
Un petit problème tout simple pour vérifier ce que
les experts pensent de cette séquence où l’adversaire contre d’appel. Commençons, là encore, par
les isolés. L’honnête Kerlero, tout d’abord : «2♦.
J’avoue ne pas avoir parlé de cette situation avec
mes partenaires. Il serait sûrement intéressant
de convenir que 3♦ devient plus distribué que fort
mais, comme rien n’est écrit, je ne veux pas créer
un risque de pataquès.» L’audacieux Toffier, ensuite :
«4♦. Enchère bien descriptive de ce magnifique bicolore. On gagne une manche avec pratiquement rien
en face…» et le moderne Lorenzini enfin : «2SA. Dans
mon système, la séquence se poursuit en Gazzilli.
L’enchère de 2SA montre alors six cartes à Pique et
une mineure quatrième ou cinquième indéterminée
dans une main de zone 2 ou 3. À la suite du relais à 3♣,
je montrerai le 6-5 en zone 2.»
En dehors de ces avis originaux, c’est l’enchère de
3♦ qui a obtenu une large majorité des suffrages.
En revanche, en lisant les commentaires qui vont
suivre, vous verrez que tous ne s’accordent pas sur
le caractère forcing ou non de cette enchère.
Kokish : «3♦. Très bonne distribution, pas forcément fort en points.»
Quantin : «3♦. En dépit du contre d’appel d’Est, je
peux encore aisément réaliser une manche, voire
un chelem (♠5 ♥V985 ♦A976 ♣A983 en Nord). Ce
saut à 3♦, qui reste forcing, montre un 5-5 puissant,
essentiellement en levées de jeu.»
Rombaut : «3♦. Je pourrais dire 2♦ ou 4♦ mais je
pense que dire 3♦ suivi des Piques donnera la meilleure image de ma main avec, grosso modo, quatre
perdantes.»
Jill Meyers : «3♦. Après le contre, 3♦ n’est pas forcing
mais fortement encourageant et très distribué.»
Bessis : «3♦. 5-5 très encourageant mais non forcing, après le contre. Je pourrais passer à côté d’une
manche à 4 Piques, c’est vrai, si le partenaire a deux
petits Piques et un As… Mais, d’une part, je ne peux
passer sous silence cette magnifique couleur à Carreau et, d’autre part, les Piques ne seront pas toujours
bien répartis dans la séquence… Et, pour finir, je ne
vois pas bien ce que je pourrais inventer d’autre (4♦
montrerait six Piques et cinq Cœurs dans mon système) !»
À RETENIR
Encore des séquences à clarifier quand
l’adversaire produit un contre d’appel :
reste-t-il des enchères forcing ou doiton toujours surcontrer d’abord ?
COTATION
3♦
2♠
2♦
4♦
2SA
100 (17 voix)
5 (1 voix)
5 (1 voix)
5 (1 voix)
5 (1 voix)
6 – CŒUR TROUÉ
Sud
1♦
?
O
passe
N
1♥
E
passe
Encore une donne qui a provoqué un bel éparpillement des voix. Issue de la Division nationale par
paires mixtes, elle nous a valu un joli zéro puisque
83
Jouer.
COTATION
2♥
3♠
4♦
3SA
Contre
3♦
4SA
Passe
4♣
CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

nous n’avons pas pu nous arrêter avant 6 Cœurs,
alors que le jeu en face était ♠ARV5 ♥10542 ♦5
♣D1065 et qu’il fallait donc parvenir à jouer à SansAtout pour marquer le top.
Certains espérant des Cœurs convenables en face
ont décidé de ne pas tourner autour du pot et ont
opté pour un Blackwood d’exclusion à 4♠ ou, encore plus ambitieux, pour un Joséphine à 5SA.
Ainsi Combescure : «4♠. Blackwood d’exclusion
suivi d’une demande à la Dame d’atout et des Rois
pour retrouver éventuellement 7 Carreaux si le
partenaire possède le Roi de Trèfle.»
Justin Hackett : «5SA. Je n’aime pas le Blackwood
d’exclusion car il téléguiderait une entame à Trèfle.»
Adad : «5SA. Joséphine : si mon partenaire dit
6♣ (pas d’honneur à Cœur) ou 6♦ (un honneur à
Cœur), je jouerai 6 Carreaux, sinon 7 Cœurs.»
Beaucoup d’autres enchères ont été sélectionnées.
La plupart des experts insistent sur le mauvais
choix de l’ouverture qui nous met dans une position difficile et tous cherchent des solutions pour
en apprendre un peu plus sur la main du partenaire
avant de se commettre dans un contrat sans espoir à Cœur. Je vous les livre en vrac.
Lévy : «3♠. Splinter tactique, la main est évidemment
trop forte pour un emploi technique. Mon intention
est de continuer par 4♥ sur 3SA (mauvais atouts, au
mieux la Dame quatrième) et par 5SA sur 4♥ (bons
atouts, sans contrôles d’As à nommer).»
Lorenzini : «2♠. Il n’est pas certain qu’il faille jouer le
chelem à Cœur : le partenaire qui détient ♠76 ♥V542
♦73 ♣RD1064 nous permet de tabler 7 Carreaux ! Je
pense qu’il est bon de maintenir l’enchère à bas palier, afin de laisser le partenaire développer sa main :
j’aurais donc dit 2♠, une enchère bivalente, soit naturelle, soit fittée à Cœur. Sur le relais éventuel à 2SA de
mon partenaire, j’aurai le choix entre un saut à 4♥ ou
une enchère de 3♣ pour montrer un gros unicolore à
Carreau sans quatre cartes à Pique.»
Kokish a encore une fois un système très travaillé : «3♣. Nord enchérit 3♦ avec toutes les mains
banales. Là-dessus, je pourrai dire 4♥ qui montre
spécifiquement quatre atouts, chicane dans la
quatrième couleur et une force suffisante pour envisager le chelem avec un inconvénient (à l’atout)
pour ne pas risquer d’aller au palier de 5. S’il dit
3SA, même suite. S’il dit 3♥, je dirai 5SA. Seul léger
ennui, s’il dit 4♣…»
Pacault : «3♣. Trop de matériel pour un Splinter ou
84
4♦. En outre, jouer à Cœur n’est probablement pas
indispensable, voire tout à fait nuisible avec ces
Carreaux maîtres. On peut réaliser treize levées à
Carreau quand douze à Cœur seraient impossibles.
Inutile donc d’exprimer pour l’instant (et probablement jamais) ce fit à Cœur.»
Quantin : «4♦. Du Carreau et du Cœur. Très peu satisfaisant car il y a des chances qu’il faille jouer à Carreau
et non à Cœur. Mais n’ayant trouvé aucune bonne
enchère, je me résous à utiliser cet artifice, sans avoir
la moindre idée de ce que je devrais faire si mon partenaire enchérit 4♥. Je pense sincèrement que cette
main doit faire l’objet d’une ouverture forcing de
manche, d’autant plus que, dans mon système, la séquence 2♣-2♦-3♥ montre au moins six cartes à Carreau et exactement quatre cartes à Cœur.»
Chemla : «3♠. C’est là qu’on paie la non ouverture d’un 2 forcing de manche à 2♣ ou à 2♦. Dans
l’impossibilité de déclarer 5SA, alors que l’on n’est
même pas sûr de gagner 4 Cœurs, on est obligé
de donner l’entame à Trèfle qui peut être mortelle.
Mais si mon partenaire m’encourage avec 4♣, je
pourrai faire un Blackwood d’exclusion à 5♠. Il va
falloir manœuvrer avec ingéniosité.»
Saporta : «3♣. Les enchères de 5SA Joséphine et de
4♠ Blackwood d’exclusion sont maladroites parce
qu’elles imposent l’atout Cœur. Je préfère y aller
doucement et jouer 7 Carreaux avec en face : ♠AR6
♥V954 ♦952 ♣RD6.»
Bessis : «4♦. Quelle main ! J’ai longtemps hésité
entre les enchères de 3♣, bicolore à saut, que l’on
ferait suivre de 4♥ ou cette enchère de 4♦. 4♦ est
bien plus descriptif mais le problème de savoir s’il
faut reparler sur 4♥ reste entier.»
À RETENIR
Lorsque se présentent des mains
exceptionnelles, il faut souvent
manœuvrer avec plus d’habileté que de
technique…
COTATION
4♠
3♣
5SA
3♠
4♦
3SA
2♠
100
80
80
80
40
20
20
(5 voix)
(4 voix)
(4 voix)
(4 voix)
(2 voix)
(1 voix)
(1 voix)
JEU DE LA CARTE
PAR PIERRE SCHMIDT
Toute bonne réponse rapporte 100 points.
l
k
♠
♥
♦
♣
AD4
D107
R102
AR92
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
5
AR43
A96
V10854
Le contrat est 6 Trèfles joué par Ouest sur l’entame
de la Dame de Carreau. Vous allez réaliser votre
contrat en jouant au mieux de vos intérêts. Dans
quelle couleur allez-vous éventuellement faire une
impasse ?
1.
2.
3.
4.
Trèfle.
Carreau.
Pique.
Aucune impasse.
L’entame provient certainement de Dame-Valet
de Carreau et votre contrat semble donc à 100%
en prenant l’entame du Roi et en faisant ultérieurement l’impasse au Valet. Mais il arrivera parfois
que l’entame provienne d’une Dame sèche (voire
seconde). Que pensez-vous de prendre l’entame au
mort (de l’As, donc), de tirer l’As de Trèfle et, si tout le
monde fournit, de rentrer au mort par l’As de Cœur
pour jouer le Valet de Trèfle ? Si Sud défausse, jouez
le Roi de Trèfle et rejouez de la couleur. Si Sud fournit, faites l’impasse. Au pire, Nord gagnera la levée…
pour se jeter aussitôt dans l’une de vos trois fourchettes, garantissant le succès du contrat.
La bonne réponse est donc le choix 1 : l’impasse à
Trèfle.
Si vous objectez que, en cas de partage 4-0 des
Trèfles, prendre de l’As de Carreau à la première
levée vous aura fait perdre une option, vous aurez
raison mais vous admettrez qu’il vous reste néanmoins de très nombreuses chances de succès, que
nous ne détaillerons pas ici, qui justifient votre mouvement initial.
♠
♥
♦
♣
7654
AR10
RV43
D10
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
AR9
V
A965
AR832
32 points entre les deux mains, c’est un peu léger,
6 Carreaux serait un peu plus sûr, mais vous seriez
déçu de chuter 6 Sans-Atout, de la main d’Ouest.
Après l’entame de la Dame de Pique, vous allez, encore une fois, procéder au mieux de vos intérêts.
Que jouez-vous à la deuxième levée ?
1.
2.
3.
4.
5.
5 de Carreau pour le Valet.
5 de Carreau pour le Roi.
2 de Trèfle pour le 10.
2 de Trèfle pour la Dame.
As de Carreau.
C’est la ligne de jeu n°3 que vous allez adopter. En
effet, votre première priorité est d’essayer d’engranger cinq levées de Trèfle. Pour y parvenir, l’impasse directe au Valet est un meilleur choix que
le partage 3-3 (ou Valet-9 secs) dans la couleur.
Si le Valet de Trèfle est mal placé, vous jouerez les
Carreaux "classiquement" (l'As puis l’impasse à la
Dame), alors que si vous êtes assuré de cinq levées
de Trèfle, vous aurez le luxe de jouer les Carreaux
en sécurité (Roi d’abord puis un petit vers le 9).
m
♠
♥
♦
♣
ADV9
A10
V1073
V102
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
1082
R7
AD98
AR98
Le bridge est un jeu d’impasses, n’est-ce pas ?
Comme vous jouez 6 Sans-Atout, vous voyez que,
sur cette donne, il va vous falloir réussir deux im-
85
Jouer.
B
CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

passes sur trois (on vous a entamé à Cœur, bien
entendu). Quelle est donc la probabilité de réussite
de votre contrat ?
fausse. Nous avons une bonne nouvelle pour vous :
vous allez gagner la treizième levée mais avec
quelle carte de votre jeu ?
1.75%.
2.50%.
3.37,5%.
4.25%.
5. Aucun de ces quatre pourcentages.
1. Valet de Pique.
2. 7 de Cœur.
3. 5 de Trèfle.
Cette question était un cadeau de début d’année.
Réussir deux impasses sur trois, c’est 50% bien
entendu (choix 2) : si la première impasse réussit
(50%), l’une des deux autres suffit (75%). Si la première rate (50%), il faudra réussir les deux dernières (25%). 50% x 75 % + 50% x 25 % = 50%. CQFD.
n
♠
♥
♦
♣
D54
AR8
ADV4
A32
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
V1098
7432
1098
54
Assis en Est, vous avez entendu votre partenaire
ouvrir de 3♣ et les adversaires déclarer tambour
battant 7 Sans-Atout, pas moins ! Votre partenaire
entame de la Dame de Cœur. Le déclarant prend et
joue l’As de Carreau sur lequel votre partenaire dé-
[
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BRIDGE
LE MEILLEUR DES RONDES
Chaque jour, un champion sélectionne deux des donnes qui ont été
distribuées dans ce grand tournoi et les commente. Quand ils rentrent chez
eux, les participants n’ont qu’à se brancher sur internet pour avoir accès à
ce commentaire et découvrir le bon jeu, à la carte comme à l’enchère, sur
les donnes en question.
C’est ce matériel d’une qualité exceptionnelle dont nous voulons vous faire
profiter. Philippe Toffier, grand spécialiste du tournoi par paires, a
sélectionné 96 de ces donnes. Vous pourrez jouer les 48 premières grâce
aux deux jeux fléchés qui accompagnent ce petit livre.
Ensuite, vous pourrez consulter les commentaires et même obtenir votre
score dans le tournoi d’origine, grâce aux cotations que vous trouverez à
la fin de l’ouvrage.
Les 48 autres donnes, plus classiquement, vous sont simplement offertes
à la lecture.
LE MEILLEUR DES RONDES
Chaque jour, dans les clubs français, des milliers de joueurs disputent les
Rondes de France, gigantesque tournoi simultané organisé par la
Fédération française de bridge.
LE
MEILLEUR DES
D
RON ES
Si votre partenaire détient le Roi de Pique, vous
pouvez dormir sur vos deux oreilles. Si c’est Sud
qui détient cette carte, vous comptez douze levées de tête au déclarant. Si ce dernier détient
quatre cartes à Pique (distribution 2-4-0-7 chez
votre partenaire, qui aurait ouvert de 3♣ malgré
quatre cartes à Cœur), vous allez être victime d’un
double squeeze automatique (Cœur-Trèfle contre
votre partenaire et Pique-Trèfle contre vous), une
manœuvre qui permettra au déclarant de scorer
le 2 (ou le 3 !) de Trèfle à la dernière levée, puisqu’à
deux cartes de la fin vous aurez dû garder un Pique
et votre partenaire (qui défaussera avant le mort)
un Cœur maître. Espérez donc que le déclarant n’a
que trois cartes à Pique. Mais vous voyez que votre
partenaire va, comme dans le cas précédent, être
contraint de défausser tous ses Trèfles sauf un.
Il vous reste à vous accrocher à votre 4 (ou 5) de
Trèfle comme une moule à son rocher pour scorer
la dernière levée avec cette carte !
La bonne réponse : le choix 3.
La main du déclarant : ♠AR7 ♥965 ♦R76532 ♣D.
LE MEILLEUR
DES RONDES
AU
commenté par Philippe TOFFIER
L’ensemble vous permettra de progresser dans la pratique du bridge à la
française, l’un des meilleurs du monde !
Fédération française de bridge
DONNES COMMENTÉES
PAR
PHILIPPE TOFFIER
Une sélection de 96 des meilleures donnes du tournoi simultané
Les Rondes de France organisé chaque jour par la FFB.
48 donnes sont non seulement commentées dans le livre mais
peuvent également être jouées grâce aux deux jeux fléchés.
Le livre de 112 pages et les deux jeux fléchés ➔ 22 euros.
Le livre seul
➔ 14 euros.
Les deux jeux fléchés sans le livre ➔ 10 euros.
86
NOUVE

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+33 (1) 42 96 25 50
Du lundi au vendredi
de 9h à 18h.
ENTAMES
PAR LIONEL SEBBANE
1
Sud
♠ D 10 7 5
♥ 10 3
♦ R 7 5 2
♣ D64
1.
2.
3.
4.
S
O
N
passe
1♥
6SA
passe
passe
Est 1♣
1SA
7 de Pique.
10 de Cœur.
5 de Carreau.
4 de Trèfle.
Si les adversaires ne sont pas devenus fous (en
l’occurrence, sur cette donne réelle de Coupe de
France, ils l’étaient), votre partenaire possède
entre 0 et 1 point d’honneur. La seule couleur qui
ne présente donc a priori aucun risque est Cœur,
car l’adversaire devrait y détenir tous les honneurs manquants. Le but ici n’est pas d’affranchir
quoi que ce soit mais de ne pas donner de levée à
l’entame. Laissez le déclarant faire des impasses
et peut-être ferez-vous deux levées grâce à vos
deux Dames et votre Roi.
COTATION
10 de Cœur : 100.
Trèfle ou Pique : 20 car, dans la donne réelle, ça ne
livrait pas le coup (le partenaire avait les deux Valets noirs) mais en pratique, c’est très mal joué.
Carreau : 0. Non seulement c’est mal joué mais, en
plus, cela donnait le contrat !
2
Sud
♠ D 10 6 3
♥ R
♦ D V 3
♣ ADV93
S
O
N
Est
1♣
1.
2.
3.
4.
6 de Pique.
Roi de Cœur.
Dame de Carreau.
As de Trèfle.
La séquence est courte mais révélatrice. Ouest n’a pas
grand-chose et votre partenaire… non plus. Nord, vraisemblablement assez court à Trèfle, n’a pas eu la force
de réveiller les enchères. Il a peu de jeu et il est assez illusoire d’espérer qu’il va prendre la main plusieurs fois
pour jouer atout. Si le Roi de Trèfle est chez le déclarant,
il est très probable qu’il faudra se résigner à le lui concéder. Alors, tant qu’à faire, entamez de votre As de Trèfle
pour voir le mort et enlever des coupes potentielles.
Rappelez-vous que pour battre le contrat de 1 Trèfle, il
faut soit même réaliser ce contrat. Que feriez-vous en
tant que déclarant si vous ne pouviez pas aller au mort
pour jouer atout ? Vous tireriez l’As, non ? Eh bien, faites
le directement à l’entame. Les quatre jeux :
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
94
A653
109542
105
V87
D10742
86
642
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
AR52
V98
AR7
R87
D1063
R
DV3
ADV93
Sur l’entame de l’As de Trèfle et la continuation de
la couleur, le déclarant ne peut réaliser son contrat.
Sur toute autre entame, il parvient à couper deux
Piques (!) avec les deux atouts trouvés au mort et
réalise une surlevée.
COTATION
As de Trèfle : 100.
Dame de Carreau : 60 (ce n’est quand même pas criminel).
6 de Pique : 20.
Roi de Cœur : 0.
87
Jouer.
C
CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

CONCOURS GÉNÉRAL TOUS NIVEAUX

3
Sud
♠ 8 6
♥ R V 9 6 5 4
♦ A D 7
♣ D4
1.
2.
3.
4.
S
O
N
2♦(1) contre (2) 3♥(3)
Est
1SA
3SA
(1) Unicolore majeur.
(2) Du jeu.
(3) Passe ou corrige à 3♠.
8 de Pique.
6 de Cœur.
Dame de Carreau.
Dame de Trèfle.
Ce qui peut vous mettre la puce à l’oreille est l’enchère volontaire de 3SA produite par Est, dans cette
séquence où il n’était pas obligé de parler. Si vous
considérez qu’il s’agit d’un adversaire sérieux, il sera
très vraisemblable qu’il possède As-Dame à Cœur
et, dans ce cas, il faut peut-être tenter votre chance
ailleurs. D’un autre côté, il est aussi envisageable de
donner délibérément une levée à Cœur car, parfois,
ce ne sera pas la neuvième et le déclarant aura besoin de rendre la main deux fois à Carreau. Bref, ici, il
n’y a pas de vérité absolue, comme souvent. Dans la
donne réelle, les entames à Pique et à Trèfle battaient
tandis que Carreau et Cœur filaient.
COTATION (très subjective)
Pique : 100 points. Grand succès sur la donne et raisonnable car ce n’est pas une couleur longue chez les
adversaires.
Cœur : 60. On ne pourra guère vous la reprocher…
Trèfle : 40. Certes, l’entame battait mais elle est bien
trop risquée.
Carreau : 20. Beaucoup trop dangereux.
4
Sud
♠ 10 3
♥ R 7 5 3 2
♦ 8 7 5 4 3
♣ 2
S
passe
passe
passe
passe
passe
88
Ouest
1SA
2♠
3SA
4♦
5♠(*)
7♣
N
E passe 2♣
passe 3♣
passe 4♣
passe 4SA
passe 5SA
(*) Deux clés et la Dame d’atout.
1.
2.
3.
4.
10 de Pique.
2 de Cœur.
3 de Carreau.
2 de Trèfle.
Résumons-nous. L’ouvreur de 1SA, qui va s’étaler,
possède quatre cartes à Pique et un fit à Trèfle. Le
déclarant est connu avec quatre cartes à Cœur et
sûrement six ou sept Trèfles. Il a posé le Blackwood
dès qu’il a entendu que l’ouvreur agréait les Trèfles
et qu’il avait le contrôle à Carreau. Il ne manque
aucune clé et le camp Est-Ouest possède la Dame
d’atout.
À quoi sert tout ce que je vous raconte ? À rien ! Si
vous êtes persuadé, comme la séquence le laisse
penser, qu’Est-Ouest jouent avec au moins neuf
atouts dans leur ligne, alors ne réfléchissez pas :
entamez à l’atout contre le grand chelem. Dans la
grande majorité des cas, vous vous éviterez des
nœuds au cerveau. Si vous avez vraiment peur
de faire capturer un Valet quatrième chez votre
partenaire, tentez votre chance à Pique, couleur du mort courte chez le déclarant, le risque
de faire prendre la Dame chez votre partenaire
étant très faible.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
AD54
108
RV2
AD63
V98762
96
D96
54
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R
ADV4
A10
RV10987
103
R7532
87543
2
Une entame rouge file le contrat sans rémission.
Sur une entame noire, le déclarant n’a qu’une
chance sur trois de gagner. Il faut qu’il choisisse
l’impasse à Carreau plutôt qu’à Cœur et du bon côté
de surcroît.
COTATION
Trèfle : 100.
Pique : 50.
Autres entames : 0.
Donne du mois
Commentaire sur les enchères :
Cette séquence surréaliste s’est effectivement
produite à la table. Explications : après un psychique manifeste d’Est (passe sur la réponse de
1♠), l’indication d’au moins dix cartes majeures
en Ouest et un soutien toujours sans vergogne
d’Est à Cœur, Sud comprit que son partenaire
détenait une flopée de Carreaux. Il sauta hardiment au petit chelem, un pari qu’il estimait
raisonnable mais surtout qui sonnait comme un
avertissement à des adversaires qui croyaient
pouvoir lui "marcher dessus" impunément.
Sur le pouce.

L’entame :
Après l’As de Cœur (le 6 en Est), Ouest insista
du Roi de Cœur (le 2 en Est), coupé du Roi. Sud
poursuivit par As de Carreau et Carreau pour la
Dame, Est défaussant le 3 de Cœur.
Les enchères
S
O
N
passe
2SA
1♠
3♥
passe
passe
Le topo :
Est
1♣
passe
4♥
Ouest ne doit pas avoir beaucoup de Trèfles…
Comment exploiter au mieux cette couleur ?
Entrevoyez-vous la suite ?
6♦
FINS DE COUP
NIVEAU l
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D
AD
O
9
♠
♥
♦
♣
107
R10
♠
♥
♦
♣
N
E
S
♠
♥
♦
♣
53
AD
-
V
8
7
D
Atout Trèfle. Sud en main doit faire trois levées.
♠
♥
♦
♣
V109
AD
108
R8
96
AV9
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
D76
RD76
Jouer.
NIVEAU k
SOLUTION PAGE 98.
D
A3
5432
Atout Pique. Sud en main doit faire cinq levées.
89
1
Michel Bessis.
Le champion professeur, le professeur des
champions. On ne compte plus ses succès
nationaux et internationaux. Auteur de plusieurs
best-sellers, il se consacre actuellement à son site
d’enseignement Bridge Academy.
2
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
3
QUESTION DE STYLE
BARREZ-VOUS ?
LES CRITÈRES D’OUVERTURE DE BARRAGE VARIENT GRANDEMENT SELON
LA COULEUR (MINEURE OU MAJEURE), LA POSITION ET LA VULNÉRABILITÉ.
TESTEZ VOTRE STYLE AVEC SEIZE MAINS. ET N’OUBLIEZ PAS D’EN PARLER
AVEC VOTRE PARTENAIRE.
Le bridge évolue, c’est certain. Nous avons eu
l’occasion, dans le numéro de septembre, de nous
intéresser à l’abaissement des limites de l’ouverture. Cette fois, c’est aux barrages que nous allons nous consacrer en confrontant des joueurs
de haut niveau et de génération différente.
Il y a deux séries de huit mains. Dans les huit premières mains, l’ouvreur est vert contre rouge.
Dans les huit suivantes, tout le monde est vulnérable.
Nous vous conseillons de répondre à ces questions
et de demander à votre partenaire d’en faire autant
sans consulter les réponses de notre jury, constitué
cette fois-ci de Carole Puillet et de Marc Bompis.
Par la suite, confronter vos réponses vous permettra d’harmoniser le style de votre paire.
Vous êtes en premier, vert contre rouge.
Agissez-vous différemment en troisième position ?
Les mains
Carole
Marc
En premier
En troisième
En premier
En troisième
3♣
3♣
passe
3♣
passe
3♣
3♣
3♣
k
♠ 8 7
♥ D 10 4
♦ 2
♣ D V 9 6 5 4 2
l
♠ 9 7
V
♥
♦ 7 3 2
♣ A R 10 9 7 4 3
90
1
Les mains
Carole
En premier
Marc
En troisième
En premier
2
En troisième
3
♠ 9
♥ 10 4
♦ D V 9 8 7 6
R
♣ 10 5 2
3♦
3♦
passe
3♦
3♥
3♥
3♥
3♥
4♥
4♥
4♥
4♥
passe
3♠
2♠
3♠
4♠
4♠
4♠
4♠
1♠
4♠
1♠
1♠
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
m
n
♠ 8
♥ R 10 7 5 4 3 2
♦ V 9 6
♣ 5
10
o
♠ 7 4
♥ A D V 8 7 4 2
10
♦
V
♣ 10 7
p
♠ V 10 9 5 4 3
♥ 9 4
♦ A 8 7 6
7
♣
q
♠ R D 10 8 7 4 2
♥
♦ D 9 8 6
♣ 10 3
♠ A R V 10 8 7 6
5
♥
♦ D 7 2
♣ 8 3
Commentaires
J’avoue que j’attendais avec impatience la réaction de nos champions face aux deux premières
mains.
En effet, il n’est pas envisageable, dans le cadre
d’un partenariat sérieux, d’ouvrir de 3♣ en première position deux mains aussi différentes que
la k et la l. Carole ouvre la main “pourrie” et
passe avec la belle main mais ouvre en troisième
position. Cela dénote le désir de ne pas tromper le
partenaire qui n’a pas passé d’entrée.
Marc, plus classique, joue visiblement l’ouverture de 3♣ à des fins constructives en première
position et ne s’autorise une “fantaisie” qu’en
troisième position.
Faites votre choix et décidez avec votre partenaire de votre style d’ouverture de barrage en
mineure, vert contre rouge.
La main p a, elle aussi, occasionné des réponses
différentes.
91
Jouer.
r
1
2
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
3
Pour Carole (c’est un style que de nombreux
joueurs ont adopté), l’ouverture de 2 faible est
sérieuse alors que l’ouverture au palier de 3 dans
cette position de vulnérabilité est essentiellement destructive. C'est ce qui explique son passe
en première position.
Marc ne renonce pas à faire un barrage avec
cette main “pure” et choisit une ouverture au
palier de 2 en première position et une ouverture
plus haute en troisième, puisque le partenaire ne
pourra pas se tromper.
Beaucoup d’autres joueurs consultés ouvrent de 3♠
dans toutes les positions, estimant qu’un 6-4 apporte une levée de plus et peut donc donner lieu au
même traitement qu’un unicolore septième.
À titre personnel, j’avoue préférer ouvrir de 3♠
cette main que de 3♥ avec la main n.
QUELLES CONCLUSIONS TIRER
DE CE MINI SONDAGE ?
kE
n mineure, il faut choisir entre le
caractère constructif ou non et s’y tenir.
l Si on s’estime trop beau pour ouvrir en
barrage, il ne faut pas ouvrir au palier
de 1 sans levée défensive.
m Il importe de préciser les contours
exacts des ouvertures de 2 faible
(ou 2♦ multi) et des ouvertures de
3 en majeure.
Deuxième partie : tout le monde est vulnérable
Les mains
Carole
Marc
En premier
En troisième
En premier
En troisième
passe
3♣
3♣
3♣
3♦
3♦
passe
3♦
3SA
3SA
3SA(*)
3SA(*)
3♠
3♠
3♠
3♠
3♠
3♠
2♠
2♠
k
♠ 7 4 2
3
♥
♦ 8 5
♣ R D 10 9 8 7 6
l
♠ 7
♥ 5 3
♦ A D V 8 6 4
♣ V 10 6 2
m
♠ 5 2
♥ 8 4
♦ A R D V 9 6 5
♣ 7 3
n
♠ D V 9 8 7 4 2
2
♥
♦ A 8 4
8
♣ 6
o
♠ R V 8 7 6 5 2
3
♥
♦ D 9 6
7
♣ 4
92
1
Les mains
Carole
2
Marc
En premier
En troisième
En premier
En troisième
1♥
1♥
1♥
1♥
passe
1♥
passe
1♥
4♥
4♥
4♥
4♥
3
♠ 4 2
♥ A R 10 9 6 5
♦ R 7 2
♣ 6 3
ENCHÈRES NIVEAU EXPERT
p
q
♠ D 5 2
♥ A V 8 7 4 2
♦ R 10 3
7
♣
r
♠ 8
♥ D V 9 6 5 4 3 2
♦ R 10 3
9
♣
(*) Détestant cette ouverture qui conduit à jouer de la mauvaise main, Marc joue les barrages en Texas et ouvrirait
donc, en l’occurrence, de 3♠.
Les barrages en majeure font apparaître des différences beaucoup plus profondes.
Carole ouvre au palier de 3 avec sept cartes et
au palier de 4 avec huit cartes, même avec un
nombre élevé de perdantes.
Marc respecte davantage la vulnérabilité (l’effet de l’âge ? L’expérience de la partie libre ?) et,
quand il juge son jeu insuffisant, n’hésite pas à


ouvrir au palier en dessous, considérant que la
carte supplémentaire détenue compense la relative faiblesse de la main.
Voilà un sujet de discussion entre partenaires.
À mon avis (solidarité générationnelle sans dou­
te), les ouvertures de barrage en majeure, dans
cette position de vulnérabilité, ne peuvent exposer le camp à concéder plus de trois de chute
(800) si le partenaire n’apporte rien.
La main o culminant à cinq levées ne permet
pas une ouverture au palier de 3.
La main r (six levées et demie) est sans doute
trop faible pour une dangereuse ouverture de 4♥.
Cela dit, il est certain que plus le palier du barrage
est élevé, plus la tâche des adversaires est délicate. Ici encore, c’est votre choix… votre style en
quelque sorte.
www.lebridgeur.com
lundi au vendredi
+33 (1) 42 96 25 50 Du
de 9h à 18h.
93
Jouer.
Les divergences sont plus marquées dans cette
série.
En ce qui concerne les ouvertures au palier de
3 en mineure, les deux joueurs confirment leur
style. Pour Marc, deux gros honneurs septièmes
sont une condition nécessaire et suffisante pour
produire une telle ouverture.
Carole est, en position vulnérable, plus attachée
à la présence d’une rentrée (l’As de la couleur)
pour “assurer” la réalisation de la longue.
1
Pierre Saporta.
Six fois champion de France, il est l’auteur
de livres à succès (Bridge magique, bridge
logique, Légitime défense et La Course au
top) et l’organisateur de stages de bridge
avec son épouse Renata.
2
À LA TABLE NIVEAU EXPERT
3
JOUEZ AVEC MOI
EN MATCH PAR QUATRE
COUPS D’ÉCLAT
LA MI-TEMPS DE CE MATCH DE COUPE DE FRANCE EST PROCHE.
ENCORE QUATRE DONNES, AU COURS DESQUELLES LE JEUNE ESPOIR
ASSIS EN FACE DE PIERRE SAPORTA VA POUVOIR SE DISTINGUER.
Après douze donnes, nous menons de 11 imp
dans notre match de Coupe de France. Nous attaquons les quatre dernières donnes de la mitemps. Il fait un peu chaud dans la pièce et Paulette Lescart agite un éventail avec une grâce
toute féminine.
S
O
Nord
E
Vous
P. Lescart
Moi
L. Garcin
2♠
4SA
passe
passe
1♦
3♠
5♥
2♣
passe
passe
♠
♥
♦
♣
ARV
97
DV1053
V52
N
O
6♠
E
S
♠
♥
♦
♣
D109873
10
A62
AR9
L’entame est le 6 de Trèfle pour le 2, le 10 et l’As.
Quand vous jouez atout pour l’As du mort, Lazare
Garcin défausse le 3 de Trèfle. Vous présentez la
Dame de Carreau puis le Valet de Carreau, qui
font les deux levées suivantes. Vous reste-t-il
une chance ?
Il n’est évidemment pas question de jouer Trèfle
pour le 9 car Ouest a clairement entamé d’un
94
singleton. La seule option qui vous reste est de
soumettre Est à une pression intolérable entre
ses Cœurs et sa longueur à Trèfle. Pour cela, il est
indispensable qu’il détienne au moins trois des
quatre honneurs à Cœur. Si vous tirez tous vos
atouts et l’As de Carreau, Est, à trois cartes de la
fin, devra garder deux Trèfles, donc un seul Cœur.
Vous rejouerez Cœur et, s’il doit faire la levée, il
devra vous concéder les deux derniers Trèfles.
Pourquoi doit-il posséder les trois honneurs à
Cœur ? Parce que sinon, Est peut défausser son
ou ses deux honneurs si nécessaire afin d’éviter
toute remise en main.
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
6542
R86542
98
6
ARV
97
DV1053
V52
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
D109873
10
A62
AR9
♠
♥
♦
♣
ADV3
R74
D108743
1
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
R865
-
♠
♥
♦
♣
97
V5
3
N
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
2
AD982
D2
983
R75
♠
♥
♦
♣
AD
D8
O
E
S
♠
♥
♦
♣
7
10
R9
Vous jouez le 7 de Pique en écartant le Valet
de Trèfle et Lazare Garcin ne peut rien : s’il défausse la Dame de Cœur, vous le mettez en main
comme prévu.
Il fait ce qu’il peut en défaussant l’As de Cœur
mais quand vous rejouez Cœur, Paulette Lescart se rend compte qu’il ne servirait à rien de
plonger du Roi puisque cela affranchirait le 9 du
mort. Elle met donc les cartes dans l’étui sans
mot dire, en hochant la tête pour montrer sa
considération pour votre jeu de la carte.
MON CONSEIL
Même quand vous ne savez pas très bien
pourquoi, tirez vos levées maîtresses
quand aucune autre manœuvre n’est
possible.
R10543
AV3
AV105
A
Paulette Lescart entame de la Dame de Trèfle
pour le 2 d’Est et votre As. Vous jouez Pique pour
le Valet, l’As et le 6. Quel est votre plan ?
Il est pratiquement certain que les 12 points adverses se trouvent à votre gauche. Les impasses
dans les rouges étant perdantes, vous devez
mettre en œuvre une fin de coup qui vous rapporte deux levées. Il vous faut bien sûr éliminer
les Trèfles avant de coller Ouest en main. Son
retour vous donnera une première levée et un
squeeze vous apportera la seconde. Ce que vous
devez réaliser, c’est que vous n’avez aucune
bonne défausse sur le Roi de Trèfle du mort. À la
troisième levée, coupez un Trèfle puis montez
au mort par la Dame de Pique et coupez le Roi
de Trèfle ! Jouez maintenant le 5 de Carreau de la
main.
À LA TABLE NIVEAU EXPERT
La position finale :
Les quatre jeux
Voici la quatorzième donne du match :
S
O
N
Est
Vous
P. Lescart
Moi
L. Garcin
1♠
4SA
5♥(2)
contre
passe
passe
3SA
5♦
6♣(3)
passe
passe
passe
passe
6♦(4)
passe
6♠(5)
(1)
(1) Super Truscott. Jeu de manche fitté par au moins quatre cartes.
(2) Dame d’atout ?
(3) Oui, avec le Roi de Trèfle.
(4) Autre chose à dire ?
(5) Non.
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
V
R1094
RD72
DV108
AD982
D2
983
R75
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
76
8765
64
96432
R10543
AV3
AV105
A
Paulette Lescart, en main par la Dame de Carreau, est bien embêtée :
- Si elle rejoue Cœur, vous faites la levée de la
Dame, tirez l’As de Carreau en coup de Vienne
et défilez vos atouts pour un squeeze dans les
rouges (communicante à Cœur).
- Si elle rejoue Carreau pour votre Valet, vous tirez l’As de Cœur en coup de Vienne et défilez les
95
Jouer.
Dans l’autre salle, Sud a annoncé 4♣ sur 3♠ de
son partenaire. Quand ce dernier n’a pu dire autre
chose que 4♠, les choses en sont restées là. 13 imp
pour nous.
1
2
À LA TABLE NIVEAU EXPERT
3
atouts pour un squeeze dans les rouges (communicante à Carreau).
- Si elle préfère jouer Trèfle, écartez un Carreau
du mort, coupez en main, encaissez l’As de Carreau et forcez le Roi de Carreau par la coupe. Le
Carreau affranchi permettra la défausse d’un
Cœur du mort.
MON CONSEIL
Quand une défausse n’est d’aucune utilité,
n’ayez aucun scrupule à couper une levée
maîtresse.
Ce conseil vous aurait été utile car vous défaussez
le 3 de Cœur sur le Roi de Trèfle. Un peu plus tard, en
main à Carreau, Paulette Lescart rejoue brillamment
Cœur et vous devez lui concéder un second Carreau.
Par bonheur, à l’entame contre le même contrat dans
l’autre salle, un de vos partenaires a choisi d’entamer
à l’atout. D’apparence anodine, cette entame n’a pas
permis au déclarant de mettre en œuvre la fin de coup
gagnante. Égalité sur la donne.
coller au mort et de vous contraindre à un auto-uppercut.
Ouest possède six Cœurs et un Carreau. Par ailleurs, il est plus que vraisemblable qu’Est ait un
singleton à Trèfle pour expliquer son barrage à 4♥
avec un soutien d’atout seulement troisième. Dès
lors, la distribution 2-6-1-4 est presque affichée
chez votre adversaire de gauche. Jouez Cœur
pour la Dame à la troisième levée, encaissez l’As
de Cœur et As-Roi de Pique puis jouez As-Roi et
Valet de Trèfle en défaussant la Dame de Pique
du mort à tout hasard. Vous serez maintenant en
mesure de prendre le retour d’Ouest en main, de
purger le dernier atout et de tabler.
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
O
N
E
Vous
P. Lescart
Moi
L. Garcin
1♣
2♥
passe
3♦
4♥
5♣
♠
♥
♦
♣
ARD
AD
10987643
3
N
6♣
O
E
S
♠
♥
♦
♣
V82
74
A
ARV10876
96
O
E
S
♠
♥
♦
♣
109763
1052
RD52
4
V82
74
A
ARV10876
Vous n’avez su prévoir ce qui allait vous arriver
sur cette donne. Après l’As de Carreau, vous avez
encaissé As-Roi de Trèfle. Il n’y avait plus de médecin. Cette fois, ce sont les adversaires qui ont
marqué 13 imp en se contentant de jouer 3 SansAtout (plus trois), Est s’étant tenu coi toute la séquence.
MON CONSEIL
Quand tout a l’air rose, prenez le temps
d’imaginer une mauvaise nouvelle
possible. Vous serez ainsi mieux armé
pour trouver la réponse adaptée.
Paulette Lescart entame du Valet de Carreau pour
le 2 d’Est et votre As. Comment conduisez-vous le
coup ?
Comme le Roi de Cœur est certainement bien
placé, le chelem est excellent. Raison de plus
pour redoubler de précautions.
Si les atouts sont 3-2, rien de grave ne peut vous
arriver. Il en est de même si Est a la Dame d’atout
quatrième. En revanche, si Ouest possède Dame9 quatrièmes à l’atout, vous ne pouvez pas vous
permettre de jouer As-Roi de Trèfle suivis du Valet de Trèfle car l’adversaire aura tôt fait de vous
N
♠
♥
♦
♣
Vous avez l’occasion de vous rattraper sur la
donne suivante :
Sud
54
RV9863
V
D952
ARD
AD
10987643
3
Lazare Garcin explique sottement à sa partenaire que c’est son enchère de 4♥ qui est à l’origine de leur bon coup. Grotesque !
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1
Les quatre jeux
Ouest
N
E
Vous
P. Lescart
Moi
L. Garcin
1♠
passe
passe
3♠
passe
passe
1♣
1SA passe
4♠
♠
♥
♦
♣
65
RV1062
876
RD9
♠
♥
♦
♣
N
O
♠
♥
♦
♣
E
S
♠
♥
♦
♣
82
D95
DV943
854
ARDV93
84
R5
763
3
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
Paulette Lescart entame de la Dame de Carreau
et Lazare Garcin réfléchit longuement avant de
prendre de l’As et de rejouer le Valet de Trèfle pour
le 4 d’Ouest et le Roi du mort. Que pensez-vous de
tout cela et comment jouez-vous ?
L’adversaire a manifestement rejoué sous son
As de Trèfle pour vous retirer une remontée dans
cette couleur. Si l’As de Cœur est à votre gauche,
hypothèse très improbable, l’adversaire encaissera aisément quatre levées et si As-Dame de
Cœur sont à votre droite, vous n’avez aucune
chance non plus. Vous devez donc espérer la
Dame de Cœur placée et jouer précisément.
Commencez par purger les atouts en trois tours
en prenant soin de défausser un Cœur du mort.
Encaissez ensuite le Roi de Carreau avant de
jouer Cœur pour le Valet. Comme l’adversaire doit
laisser passer, profitez-en pour couper le dernier
Carreau du mort. Quand vous rejouez Cœur pour
le 10 et l’As, Est, démuni de Carreau, doit rejouer
Cœur ou Trèfle. Juste fait.
Remarquez que si Est vous avait laissé faire le Roi
de Carreau à la première levée, vous n’auriez eu le
droit de tirer qu’un seul tour d’atout avant de jouer
Cœur vers le 10, communication (à Pique) oblige.
2
65
RV1062
876
RD9
♠
♥
♦
♣
1074
A73
A102
AV102
ARDV93
84
R5
763
Cette fois, vous ne ratez pas l’occasion de marquer 420 dans la colonne et 10 imp quand Ouest,
dans l’autre salle, a prosaïquement entamé de la
couleur de son partenaire au même contrat.
«Toutes mes excuses, Lazare ! s’écrie la divine
Paulette, j’ai cru bon d’entamer de ma tête de séquence. Ce n’était manifestement pas une bonne
idée.»
MON CONSEIL
Quand votre partenaire a nommé une
couleur et que le mort a parlé ensuite
à Sans-Atout, il est presque toujours
bon d’entamer dans cette couleur pour
prendre des honneurs en fourchette.
Au moment des citrons, nous menons de 21 imp.
Vous avez fait beaucoup de bonnes choses tout
au long des seize donnes mais plusieurs jolis
coups vous ont aussi échappé par étourderie,
manque de rigueur ou manque de concentration.
Il vous reste seize donnes pour montrer ce que
vous avez vraiment dans le ventre.
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Sur le pouce.
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Donne du mois
♠
♥
♦
♣
RV7
D97
-
♠
♥
♦
♣
N
O
Ce coup fut gagné à la table en 1954 par le grand
Sidney Lazard, décédé en novembre 2015, champion
américain multiple vainqueur des Nationaux (il gagna sa première Reisinger en 1960 et sa deuxième
et dernière en… 1997 !) et plusieurs fois médaillé
à la Bermuda Bowl (mais jamais en or).
À la cinquième levée, le déclarant présenta le Valet
de Trèfle couvert de la Dame prise de l’As et, sans
surprise, Ouest défaussa. Il remonta au mort au
Valet de Carreau pour défiler ses atouts.
Voici la position à six cartes :
E
S
♠
♥
♦
♣
Solution
D10
V
76
4
♠
♥
♦
♣
98
10765
A3
R983
À ce stade, Sud avait plusieurs façons de gagner.
Il pouvait jouer Trèfle pour le 9, Roi de Trèfle (défausse d’un Pique du mort), Trèfle coupé puis atout
pour prendre la défense dans un imparable double
squeeze Pique–Trèfle contre Est et Pique-Cœur
contre Ouest. Remarquez que toute velléité de
couper un deuxième Cœur en main menait droit à
la chute. Sur cette donne absolument hors du commun, avouez que Lazard a bien fait les choses !
Les quatre jeux
♠
♥
♦
♣
♠
♥
♦
♣
RV7642
ARD97
105
-
N
O
E
S
♠
♥
♦
♣
FINS DE COUP
D10
V54
DV8763
V4
♠
♥
♦
♣
985
10632
4
D10765
A3
8
AR92
AR9832
SOLUTION DE LA PAGE 89.
k
l
Présentez le 7 de Carreau. Ouest n’a aucun intérêt
à couper dans le vide. Si Ouest défausse un Cœur,
vous coupez du 10 et rejouez Cœur (le mort sera
maître si Ouest rejoue atout et vous terminerez en
double coupe s’il rejoue Pique). Si Ouest défausse un
Pique, coupez du Roi, revenez en main à la Dame de
Trèfle et profitez du Valet de Pique affranchi.
Jouez la Dame de Pique en écartant un Carreau du
mort (Ouest défaussant un Cœur). Si Est défausse
un Trèfle, jouez Trèfle pour l’As et Valet de Trèfle
afin d’affranchir un Trèfle. Si Est défausse un Cœur,
poursuivez par deux tours de Cœur en finissant en
main puis jouez Trèfle pour le 8, le 9 et la Dame d’Est
qui devra retourner dans la fourchette à Trèfle.
98
l
Équipez-vous!
€
0
3
,
5
4
2
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