Adélard LAMBERT (1867-1946) Né à Saint

Transcription

Adélard LAMBERT (1867-1946) Né à Saint
Adélard LAMBERT (1867-1946)
Né à Saint-Cuthbert, comté de Berthier, Québec, le 17 mars 1867,
Adélard Lambert suivit sa famille vers les États-Unis, faisant ses études
primaires
à
l’école
de
Notre-Dame-de-Lourdes
à
Fall
River,
Massachusetts. À vingt-cinq ans, il s’établit à Manchester, New Hampshire
où il devint colporteur. C’est en exerçant ce métier qu’il accumula une très importante collection
de livres, journaux et revues ayant trait au fait français en Amérique. Car jour après jour, sa
collection se développa, et d’autant plus facilement qu’il était en contact à peu près quotidien
avec des émigrés du Québec, et qu’il restait toujours à l’affût de vieux livres ou de « papiers
jaunis« que les gens lui cédaient à des prix intéressants, souvent pour se débarrasser de leurs
vieilleries poussiéreuses.
Or, très tôt, certains écrivains et chercheurs se rendirent compte qu’Adélard Lambert avait
réuni des documents introuvables ailleurs, et que sa collection était devenue des plus précieuses.
Souhaitant la mettre à la fois en lieu sûr et à la disposition des chercheurs, il vendit sa collection
à l’Association canado-américaine de Manchester, New Hampshire, après avoir ainsi recueilli
des trésors pendant vingt ans.
En 1921, il rentra au Québec et s’établit définitivement à Drummondville. Tout en pursuivant
la cueillette des livres rares, il devint fervent folkloriste, et nous lui sommes redevables d’avoir
préservé de l’oubli plus de mille chansons, aujourd’hui disponibles aux archives du Musée
national à Ottawa. Tout cela nous rapproche d’Adélard Lambert l’écrivain, auteur de :
Rencontres et entretiens (1918), recueil d’anecdotes et de récits relatifs à la vie des émigrés ;
Journal d’un bibliophile (1927), fragment autobiographique ; Contes de Tante Rose (1927),
destinés surtout à l’édification des jeunes ; Propos d’un castor ou entretiens du Père Jean Nault
(1933) et Castor nous revient ou entretiens du Père Jean Nault (1934), deux pamphlets dirigés
contre les émigrés qui anglicisent leurs noms ; et L’innocente victime (1936), roman policier
« ethnique ». En plus, grâce à sa collaboration avec Marius Barbeau, le père de l’ethnographie
canadienne, The Journal of American Folklore publiait plusieurs de ses Contes populaires
canadiens en 1923, 1926, 1931, 1940. À cette liste il faudrait ajouter de nombreux articles parus
dans divers périodiques. Somme toute, il laissa une œuvre abondante, jamais suffisamment
étudiée par les historiens de notre littérature.
Journal d’un bibliophile raconte les péripéties d’une vie consacrée en partie à satisfaire une
passion dévorante, celle de collectionner les livres, les revues, les documents rares. Mais
soulignons tout de suite la motivation de ce collectionneur-écrivain : c’est pour mieux connaître
et apprécier le passé des Français d’Amérique qu’Adélard Lambert collectionne, lit et écrit. Dans
une note adressée « au lecteur » du Journal d’un bibliophile, il indique son propos on ne peut
plus clairement : « Et si, après la lecture de ces pauvres, de ces modestes pages, on se sent
quelque peu plus sympathique envers nos écrivains, nos collections, nos bibliothèques ; si le livre
canadien, par le fait même, trouve désormais dans votre cœur sa place élargie, son effort aura été
satisfait amplement ».
Armand CHARTIER
ŒUVRE
- Castor nous revient ou entretiens du Père Jean Nault. Drummondville, QC : La Parole, 1934.
- Contes de Tante Rose. Contes du bon vieux temps pour les enfants. Montréal : Éditions
Édouard Garand, 1927.
- « Contes populaires canadiens ». Dans The Journal of American Folklore, 1923, 1926, 1931,
1940.
- L’innocente victime. 1936 ; Bedford, NH : National Materials Development Center for French,
1980.
- Journal d’un bibliophile. Drummondville, QC : Imprimerie « La Parole », 1927.
- Propos d’un castor ou entretiens du Père Jean Nault. Drummondville, QC : La Parole, 19331934.
- Rencontres et entretiens. Montréal : Imprimerie du Devoir, 1918.
- La Richesse du cultivateur ou les secrets de Jean-Nicolas Benoit. Ottawa : Institut canadien de
microreproductions historiques, 1983.
BIBLIOGRAPHIE
- Capistron, Armand. Adélard Lambert, Manchester, NH : Archives de l’Association canadoaméricain.
- Chartier, Armand. Littérature historique populaire franco-américaine. Manchester, NH :
National Materials Development Center for French, 1981, p. 101-102 (présentation) ; p. 103-108
(extraits).
- Dion-Lévesque, Rosaire. Silhouettes franco-américaines. Manchester, NH : Publications de
l’Association canado-américaine, 1957, p. 476-80.
- Lane Brigitte-M. Franco-American Folk Traditions and Popular Culture in a Former
Milltown: Aspects of Urban Folklore and the Dynamics of Folklore Change in Lowell,
Massachusetts. New York & London : Garland Publishing, 1990, xxvii, 599p.
- Lane, Brigitte-M. « Trois grands témoins du folklore franco-américain en NouvelleAngleterre : Honore Beaugrand, Adélard Lambert et Romeo Berthiaume ». Dans Claire Quintal,
dir. Le Patrimoine folklorique des Franco-Américains. Québec : Le Conseil de la vie française
en Amérique, 1986, p. 151-70.
-Robert, Adolphe. « Un lettré illettré : étude sur Adélard Lambert, collectionneur et folkloriste ».
Dans Les Carnets viatoriens (juillet 1944) et Le Travailleur (août 1944).