Kadiri - Erudite
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Kadiri - Erudite
La politique de valorisation du rôle endogène territorial des parties prenantes touristiques informelles par l’exhortation à l’auto-mobilisation Souhaila Kadiri 1, Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines Résumé Le développement du tourisme dans les pays en développement engendre une série d’activités informelles spécifiques (faux guides, chauffeurs de véhicules touristiques, restaurateurs, commerces « à la sauvette » et autres services légaux et illégaux) directement et indirectement liée aux activités informelles globales qui n’ont pas cessé d’augmenter. Les acteurs de ce secteur ont rarement conscience des effets socioculturels négatifs de l’informel touristique. Notre analyse est axée sur la procédure de valorisation territoriale. Nous préconisons une automobilisation de ces acteurs locaux pour faire face à la dévalorisation des produits touristiques locaux. Ce processus ne serait pas, uniquement, favorisé par des incitations des autorités publiques, mais aussi par un apprentissage social créant une volonté de changement des pratiques touristiques informelles. Mots clés : Parties prenantes touristiques informelles ; Politique durable ; Auto- mobilisation ; Pays en développement ; Développement territorial. JEL: Q0, O1 The valuation policy of the territorial endogenous role of informal tourism stakeholders by the exhortation to the auto-mobilization Abstract: The development of tourism in developing countries generates a series of specific informal activities (false guides, drivers of tourist vehicles, restaurants, furtive sale, and other legal and illegal services) directly and indirectly related to global informal activities which continue to increase. Stakeholders in this sector are often unaware of the negative effects of informal cultural tourism. Our analysis focuses on the territorial valuation procedure. We advocate selfmobilization of the local stakeholders to eliminate undervaluing of tourist products. This process is not only favored by the incentives of public authorities, but also by social learning which will change informal tourism practices. Keywords: Informal tourism stakeholders; Sustainable Policy; Self-mobilization; Developing Countries; Territorial Development. [email protected], Laboratoire REEDS Recherches en Economie-Ecologie, Eco-innovation et ingénierie du Développement Soutenable, Rambouillet, OVSQ, Observatoire de l’Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, Guyancourt, UVSQ, France. 1 1. Introduction En plus des impacts économiques directs et indirects, nous pouvons distinguer un ensemble d’impacts économiques liés de façon induite à l’industrie touristique (Vellas, 2011). Une analyse des impacts sociaux et environnementaux permet de mettre en évidence des impacts relatifs aux impacts territoriaux spécifiques, par le rôle social du tourisme dans le territoire touristique. En l’absence d’une étude précise sur l’impact socioéconomique réel du tourisme qui relève de l’informel, ces effets socioéconomiques sont pris en compte dans l’estimation des effets induits du tourisme (Barbaza, 1992, 179). A ce titre, Hillali (2011, 35) déplore les analyses classiques (arrivées, nuitées, recettes…), dévoilant les impacts directs du secteur touristique, qui demeurent muettes sur la participation réelle du secteur au développement national. Pour dépasser cette limite, les économistes ne font, généralement, référence qu’à un développement économique des autres secteurs d’activité favorisé par le tourisme. Ce sont les impacts indirects. Nous ajoutons que cette participation réelle se rapporte aux impacts territoriaux spécifiques des pays en développement rarement révélés par les statistiques analytiques et les études d’impacts issus d’un standard international d’études propres aux pays développés. « C’est pourquoi le tourisme doit non seulement être positionné dans le cadre global des activités socioéconomiques du pays considéré, mais il doit aussi, et surtout, être repositionné dans le contexte global des dynamiques sociales, politiques et culturelles pour être mieux compris en tant que phénomène. » (Hillali, 2011, 35). Ces dynamiques propres aux pays en développement font du tourisme un phénomène social en expansion rapide qui favorise non seulement la commercialisation réglementée des produits environnementaux et culturels, mais aussi le développement d’activités parallèles informelles très ancrées dans les cultures locales qui jusqu’à l’introduction du tourisme n’étaient réservées qu’à une tranche isolée des sociétés des pays en développement. « L’analyse de l’informel touristique est novatrice, novatrice en ce sens, que d’une façon générale l’on traite toujours l’informel dans sa globalité et non dans le détail » (Raboteur, 2000, 137). Ainsi, le développement rapide du tourisme et la forte spécialisation de l’économie de certains pays en développement dans le tourisme a favorisé l’expansion de l’informel touristique. Quels sont les acteurs du secteur touristique informel face ses problématiques territoriales durables ? Quelle est la procédure adéquate pour assurer une activité touristique réglementée bénéfique à l’ensemble de ces acteurs y compris les populations locales ? 2. Problématique Face aux pouvoirs publics, les populations locales (producteurs et commerçants saisonniers) sont les principales bénéficiaires de cette économie informelle. Afin de définir leurs activités touristiques non réglementées, nous présentons dans les lignes qui suivent ce passage de l’informel dans sa globalité à l’informel touristique, tout en présentant les acteurs impliqués. « L’informel touristique se définit comme l’ensemble des activités non déclarées, directement ou indirectement greffées sur le "tissu industriel touristique" » (Raboteur, 2000, 136). Le développement de ce tissu engendre le développement des activités informelles qui y sont associées. Nous commençons avec « la vente à la sauvette ». Cette pratique est fortement répandue dans les pays en développement. Elle permet au vendeur de changer de lieu de vente et de produits vendus limitant de ce fait les manques à gagner dus à la concurrence et au manque de fréquentation du lieu de vente. En principe interdites par les autorités locales, ces activités restent néanmoins très répandues dans les sociétés pauvres. Les produits vendus sont, en général, les plus accessibles pour les habitants, pour ne pas dire qu’ils sont les seuls produits rendus accessibles à ceux-ci. Le développement du tourisme a permis de favoriser l’émergence d’une même technique de vente illégale de produits locaux d’artisanat. Nous avons, ensuite, le transport informel. La location de véhicules de transport ou le transport de voyageurs, dans le cadre d’activités non déclarées, est une pratique très spécifique au pays en développement qui manquent d’infrastructures et de moyens de transport nécessaires et adéquats. Si cette activité est nécessaire aux yeux des populations locales dans certaines régions très reculées (malgré les dangers des véhicules généralement en mauvais état), elle est très prohibée dans les grandes villes où les arnaques, les agressions et les voles se multiplient. Vu l’augmentation des fréquentations touristiques, cette activité de transport informel est devenue principalement touristique. Le transport, dans des calèches, des tuk-tuk (tricycle motorisé) et des taxis clandestins, sur le dos des animaux et autres, se multiplie près des aéroports, des gares routières et ferroviaires, et des centres touristiques. Concernant l’hébergement informel, des quartiers informels constitués de bidons villes et d’autres abris de fortune ne cessent de se développer dans les périphéries des grandes villes des pays en développement, en raison du flux migratoire des campagnes et de l’accentuation de la pauvreté. Les hébergeurs en milieu touristique profitent de cette situation de vulnérabilité en offrant des moyens d’hébergement indécents pour les touristes internes les plus pauvres. Nous donnons l’exemple des touristes de santé dans les grandes agglomérations qui viennent des villages voisins. En effet, les moyens d’hébergement non classés se multiplient accentuant ainsi la précarité dans l’accès à l’hébergement décent. Finalement, le dernier cas de figure, et pas des moindres, est l’offre de services de tout genre tels les restaurants non déclarés. Figure n° 1 : Le développement de l’informel touristique Activités de l’offre touristique informelle Vente à la sauvette Vente à la sauvette de produits touristiques Transport informel Transport touristique informel Hébergement informel Hébergement touristique non classé Services informels Faux guides, tatouage, restauration, photos d’indigènes, voyance… Il est rare que ces activités soient des activités secondaires et complémentaires pour les populations locales. Le délaissement des activités de survie et des activités à fort caractère socioculturel afin d’exercer des activités touristiques informelles est très fréquent. Les pertes culturelles et les dégâts sociaux à long terme sont plus énormes que les gains à court terme. C’est le cas, par exemple, des enfants qui exercent des activités informelles lucratives occupant leur temps de scolarité. Nous pouvons, ainsi, en déduire que les populations locales ne profitent qu’à court terme du développement des activités informelles liées au tourisme. Comment limiter l’expansion de ce phénomène répandu dans les sociétés locales des pays en développement, même s’il est généralement interdit par les autorités locales ? Le problème réside, ainsi, non pas dans l’existence de réglementations des activités touristiques, mais dans le contrôle du respect de celles-ci. « Ces activités (informelles) " occupent " une part importante d’une frange vulnérable de la population, jouant de ce fait un rôle d’amortisseur des chocs sociaux » (Raboteur, 2000, 136). Pour la plupart des pouvoirs publics des PED qui ne mettent pas en œuvre des démarches nécessaires de contrôle de l’informel touristique, ce rôle socioéconomique positif à court terme éclipse et amortit, dans la plupart des cas, ses effets sociaux négatifs (discrimination, corruption, népotisme, travail des enfants,…). Mais, généralement de moindre qualité, les produits vendus et loués (vente de produits d’artisanat ; location de planches à voile et de chambres chez des particuliers et autres) et les services touristiques vendus (guidage touristique ; transport et tour touristique dans de petits véhicules) dans le cadre du marché informel véhiculent une image erronée de la qualité des produits et services locaux. Il s’agit pour les autorités publiques de contrôler les trafiques qui sous-tendent l’informel. Ceux qui portent atteinte à la cohésion sociale tel le tourisme sexuel, et ceux qui font perdre à la destination ses richesses culturelles tel le trafic des œuvres d’art. Mais, comme nous le verrons dans notre cas pratique, la sanction n’est pas souvent une solution suffisante. Nous pensons qu’il est important d’impliquer ces communautés locales dans une démarche commune de développement territorial par le tourisme. 3. Modèle théorique Il s’agit, dans le cadre d’une démarche participative, de reconnaître non seulement à ces populations un rôle éthique dans le développement territorial mais aussi de les former (Hillali, 2011, p 31) aux critères de qualité globale. Une qualité qui respecte les principes du tourisme durable. Le rôle des populations locales est défini par leur créativité permettant de promouvoir le développement au sein de leur territoire. A partir d’une typologie de modalités de participation de Pretty (1994) (Aarts & Van Woerkum, 99-104), Crocker (2007) (définissant le processus participatif par rapport à l’approche par les capacités de Sen (1987)) et Beuret (2011), nous qualifions « d’auto-mobilisation » la politique participative décrite ci-dessus. Les pouvoirs publics stimulent les initiatives prises par les communautés locales et les favorisent. Le but est de créer un milieu innovant, dans un cadre légal, et actif en faveur du développement du territoire et du bien être de sa population (Beuret, 2011). La tendance au pilotage interactif selon la théorie des « parties prenantes » n’a pas cessé de croitre depuis les années 80 (Freeman, 1984). Les pays en développement aspirent, occasionnellement, à un développement participatif (Crocker, 2007, 2) et une gouvernance que nombre de décideurs appellent de leurs vœux (Beuret, 2011, 5). Toutefois, les problèmes structurels liés à cette participation sont aussi admis. Puisque la participation ne sert que comme une image (ou comme « écran de fumée », Crocker, 2007, 2) et comme un appui aux décisions politiques. Elle contribue rarement à leur mise en œuvre2. « Le pouvoir de décision reste exclusivement détenu par celui qui propose aux citoyens de participer, même s’il invite ces derniers à s’exprimer pour fournir des informations et des avis, voire à formuler certains conseils. Ce sont des opérations d’information, de consultation puis d’apaisement, ces dernières étant marquées par une plus grande ouverture du décideur aux avis et conseils qui sont énoncés par les participants, […] » (Beuret, 2011, 5). Les critiques de cette démocratie participative peuvent être évitées par une meilleure orientation de gestion institutionnelle, par une construction collective de projets de développement touristique réglementé qui prendrait en compte une problématique de développement humain en plus de celle du partage de pouvoir. La différence positive entre les différents processus participatifs est l’encouragement de ce développement humain assuré par la valorisation des capacités tout en maintenant une démocratie participative (Crocker, 2007, 5, 20) évoquant la problématique de partage de pouvoir. Nous proposons d’analyser un concept démocratique participatif innovant qui en plus de l’analyse de l’interaction entre parties prenantes stimule l’initiative locale. « Nous soutenons ici qu’en plus du modèle de pilotage interactif, nous avons toujours besoin d’autres modèles de pilotage des politiques publiques » (Aarts & Van Woerkum, 2007, 99). Des politiques qui sont nécessaires à la légalisation des activités informelles. Pour l’application des politiques publiques la comprehenision à la fois des problèmes et de leurs solutions est primordiale pour favoriser l’initative locale sous forme du processus appelé auto-mobilisation. Selon Rydin (2006), il s’agit de reconnaitre le droit des populations d’être associées à la décision, de rendre l’approche stratégique de participation plus efficace et enfin et surtout de favoriser « un apprentissage social fondé sur la reconnaissance du fait que la participation peut transformer les participants » (Aarts & Van Woerkum, 2007, 100). Ce dernier point constitue le point de départ de notre théorie basée sur la reconnaissance des populations locales, impliquées dans le tourisme informel, des problèmes liés à ce phénomène par « la participation active ». Cette dernière permettrait d’assurer une meilleure compréhension de ce phénomène et d’influenecer le changement progéssif de leur mode de vie par une auto-mobilisation. « Dans ce contexte, les processus politiques peuvent être considérés comme des processus de négociation continue dont il est difficile de prédire les résultats car, d’une part, les décisions peuvent être (et seront) révisées à la lumière de développements inattendus et, d’autre part, ces politiques prennent progressivement forme dans les interactions entre les diverses parties impliquées dans les réseaux […] » (Aarts & Van Woerkum, 2007, 100). La politique serait aussi adaptée aux critères nécessaires pour le changement de style de vie. Des critères souvent négligés par les pouvoirs publics et que seule la Les niveaux de participation sont classés par Pretty (1994, 41) comme suit : « la participation passive » (information) ; « la participation par la collecte d’informations » ; « la participation par consultation » ; « la participation en échange d’incitations matérielles » ; « la participation fonctionnelle (conditionnelle à la réussite du projet) » ; « la participation interactive » (participation à toute les phases de développement) ; « l’auto-mobilisation » (initiatives locales des populations). Nous sommes face à des craintes de solutions de second choix n’obtenant qu’un soutien mitigé et des réserves de la part de certaines populations (Aarts & Van Woerkum, 2007, 102). 2 participation active est en mesure de dévoiler. Ce dernier « processus participatif actif » est pour Pretty (1994, 41) un niveau de participation optimum assurant un meilleur pilotage de la politique publique. Même si nous invoquons le « pilotage », nous considérons l’auto-mobilisation comme une politique de développement en soi (Sen, 1999, 291), pouvant éventuellement influencer la baisse de l’activité touristique informelle. Nous avions décrit une auto-mobilisation stimulée par les autorités publiques. « Dans d’autres cas, elle émerge d’elle-même » (Beuret, 2011, 6). Il existe, ainsi, deux voies. La première consiste en des procédures par lesquelles les acteurs locaux sont invités à agir pour influencer les objectifs d’une politique ou à contribuer à leur mise en application. La seconde est un cas de figure où les acteurs locaux souhaitent intervenir volontairement pour le changement des pratiques informelles, en tentant d’intervenir auprès des acteurs concernés. L’espace d’intervention peut être indépendant de l’autorité publique. 4. Exemple pratique- Cas de l’hébergement touristique informel à Rabat L’existence de ce secteur informel dépend du déploiement d’un secteur touristique formel particulièrement développé (Raboteur, 2000). Le Maroc, par exemple, connait un essor continu du tourisme (9,34 millions de touristes durant l'année 2011 ; Observatoire du tourisme Maroc, 2011). L’activité touristique informelle au Maroc fournit du travail à une grande partie de la population pauvre. Certaines activités informelles (telle celle des tatoueuses de henné) sont encrées dans les coutumes locales. Déployée par les pouvoirs publics, une brigade de police interpelle les faux guides et les vendeurs à la sauvette. Ceux qui harcèlent les touristes locaux et étrangers. Mais, pour la société civile du tourisme, la surveillance n’est pas suffisante. Entre la société civile, la population locale et les pouvoirs publics, il s’agit de savoir comment est géré ce secteur face aux enjeux territoriaux durables ? L’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) administrée par le ministère de l’intérieur (Ministère de l’intérieur, 2010) tente d’encourager ces activités à être légales. Les établissements d’hébergement contribuent à développer le tourisme international et surtout local. Nous allons traiter le sujet de l’informel touristique par rapport au secteur de l’hébergement touristique au Maroc. D’après le ministère du tourisme marocain, les établissements d’hébergement touristique informel sont ceux non classés. Ils représentent, à Rabat, principalement des maisons d’hôtes3. Selon un principe participatif, la société civile, les pouvoirs publics et les hébergeurs négocient le maintien et la valorisation des établissements non classés, à l’initiative des hébergeurs (auto-mobilisation, Pretty (1994, 41)). Ce qui est à relever est que ces établissements non classés (telles les maisons d’hôtes, ex : Riads (demeures traditionnelles)) ont un rôle éthique durable. Ils offrent des prix accessibles aux touristes locaux. Ils sont nés d’une initiative territoriale locale. Ils sont construits selon une architecture traditionnelle valorisant le savoir faire local. Malgré l’existence d’une réglementation de l’hébergement touristique au Maroc, à l’aide de normes de classement bien définies4, plusieurs moyens d’hébergement ne respectent pas ces normes. Elles correspondent à des normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles et d’exploitation5. D’autres critères et conditions de droit commun peuvent aussi être évoqués, en cas de nécessité, notamment en matière d'urbanisme, d'habitat, d'hygiène et de sécurité. Ces conditions peuvent être discutées par une participation des populations locales à la fixation de normes de gestion prédéfinies. En plus d’une démocratie participative, les hébergeurs locaux peuvent valoriser leurs capacités (Crocker, 2007, 20) en mobilisant les moyens nécessaires pour offrir des services innovants reflétant le savoir faire et la culture locale. Comme nous avions vu, dans les paragraphes qui précèdent, les critères nécessaires à ce changement consistent en une meilleure compréhension des enjeux de développement du secteur touristique et de l’importance d’une implication locale dans le développement des pratiques traditionnelles (Rydin, 2006). Une ouverture du processus d'élaboration des règlementations par le biais de la prise en compte des demandes des populations, permettrait une interaction entre les acteurs du monde politique et social pour une meilleure compréhension des problèmes et de la nécessité des normes d’hébergement fixées par les autorités publiques. Cf. Annexe 1 : L’hébergement informel à Rabat (Maroc). L’Arrêté du ministre du tourisme N° 1751.02 du 23 chaoual 1424 (18 décembre 2003) fixant les normes de classement des établissements touristiques ; La loi n° 61.00 portant statut des établissements touristiques, promulguée par le Dahir n° 1-02-176 du 1er rabii II 1423 (13 juin 2002) ; Le décret n° 2.02.640 du 2 chaabane 1423 (9 octobre 2002) pour l’application de la loi susvisée n° 61.00. 5 Cf. Annexe 2 : Les critères associés aux normes de classement de l’hébergement et de la restauration touristiques au Maroc. 3 4 Quant à l’implication locale, elle passe part une auto-mobilisation issue d’une volonté de changement exprimée par les acteurs locaux. Elle peut, généralement, être favorisée par les autorités publiques. Ce dernier cas de figure est le cas précis des démarches des acteurs de l’hébergement touristique informel à Rabat. Nous encourageons l’auto-mobilisation issue des volontés de changement (Beuret, 2011, 6) des modes de gestion en tourisme pour un meilleur contrôle du secteur informel, car elle est née d’une participation active issue d’une meilleure compréhension du public des enjeux actuels de développement et de l’intérêt de leur investissement dans ce changement sociétal. Dans ces conditions, les acteurs ne sont pas, nécessairement, guidés par les choix des autorités politiques et ont un plus large champ d’intervention pour une meilleure stimulation de leur créativité et une acceptation d’un changement possible de leur standard de vente informelle. 5. Conclusion La stratégie que nous proposons reste, principalement, participative. D’un côté, en plus des démarches d’information, de consultation, de délibération et de concertation, avec l’auto-mobilisation les acteurs locaux peuvent non seulement participer à la mise en œuvre des politiques publiques, mais ceux-ci deviennent eux-mêmes des acteurs du changement. C’est un rôle endogène que leur assure la création de conditions spécifiques (selon leurs capacités) à leur territoire pour le développement d’activités touristiques réglementées. D’un autre côté, ces parties prenantes ont des capacités propres qu’ils peuvent développer par une meilleure compression des enjeux de développement touristique local en exerçant leur droit d’être associées à la décision. Il s’agit de les associer à la conception comme à la mise en application de normes préétablies de gestion des activités du territoire touristique. Nous avions donné l’exemple du secteur d’hébergement touristique, et plus spécifiquement celui de la ville d’un pays en développement, à savoir la ville de Rabat au Maroc. Le développement des établissements touristiques non classés, à Rabat, est marqué par une offre touristique ne respectant pas les principales conditions de gestion et d’exploitation fixées par les autorités publiques qui pourraient valoriser cette offre locale. En plus des incitations, des acteurs de la société civile et ceux publics, à la réglementation des ce secteur par des normes globales à l’aide de la mobilisation des hébergeurs, nous avions préconisé une valorisation des savoir-faire locaux à l’initiative des hébergeurs. Des capacités qu’ils détiennent et qui font la spécificité de l’offre touristique territoriale locale à développer à côté des normes publiques standardisées qui donnent une image insuffisante des vraies richesses locales. Bibliographie Aarts N. & Van Woerkum C. (2007) Rhétorique et réalité de la participation publique dans les processus politiques, Négociations, 7, De Boeck Supérieur, 99-104. Barbaza Y. (1992) Le tourisme en Côte d’ivoire : un choix politique et un impact limité, Michaud J-L., Tourismes, Chance pour l’économie risque pour les sociétés, Paris, Presses universitaires de France. Beuret J.E. (2011) Quelles voies pour la participation du public à la conservation de la nature ? Le cas des réserves de biosphère, Développement durable et territoires, 2, décembre. Crocker D. (2007) “Deliberative Participation in Local Development”, Journal of Human Development, 8(3), 431-455. Freeman R. E. (1984) Strategic management: a stakeholder approach, Pitman. Hillali M. (2011) Du tourisme « moteur de développement » au tourisme « lutte contre la pauvreté », Tebbaa O., Boujrouf S., Tourisme et pauvreté, Archives contemporaines. Ministère de l’intérieur (2010) Wilaya de la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Préfecture de Rabat, Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), Philosophie et action, Das-service communication INDH, Maroc. Ministère du tourisme et de l’artisanat à Rabat, Observatoire du tourisme du Maroc (2011) statistiques sur le tourisme au Maroc pour le mois de décembre 2011, Maroc. Pretty J. N. (1994) « Alternative Systems of Inquiry for a Sustainable Agriculture », IDS Bulletin, 25(2), 39-48. Rydin Y. (2006) « Public Participation: Different Rationales, Different Strategies », communication de la Civil Society and Environmental Conflict Conference, Helsinki, novembre 2006. Sen A. (1999) Development a Freedom, Random House, New York. Trani J-F. (2006) L’économie informelle est la voie pour un développement à l’africaine, Courade G., L’Afrique, Des idées reçues, Saint Etienne, Editions Belin. Vellas F. (2011) L’impact indirect du tourisme : une analyse économique, 3ème réunion des Ministres du Tourisme du T20, Université de Toulouse – TED AFL, France. Raboteur J. (2000) Introduction à l’économie du tourisme, Paris, Montréal, L’Harmattan, 136. Schéou B. (2009) Du tourisme durable au tourisme équitable, Quelle éthique pour le tourisme de demain ?, Bruxelles, De Boeck Université. Annexe 1 : L’hébergement informel à Rabat (Maroc) Nombre de Nombre de Type d'hébergement chambres lits Hôtel 26 37 Hôtel 33 39 Hôtel 34 40 Hôtel 20 30 Hôtel 14 18 Hôtel 27 44 Hôtel 28 58 Hôtel 29 60 Hôtel 28 36 Hôtel 14 26 Hôtel 18 31 Hôtel 20 54 Hôtel 72 103 Hôtel 14 18 Hôtel 23 34 Hôtel 36 45 Hôtel 28 33 Hôtel 22 34 Hôtel 18 18 Hôtel 19 25 Hôtel 10 17 Hôtel 22 29 Hôtel 6 12 Hôtel 30 64 Hôtel 30 40 Hôtel 6 6 Hôtel 18 24 Hôtel 34 48 Hôtel 24 31 Hôtel 10 20 Hôtel 20 24 Hôtel 20 25 Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel MH* MH MH MH MH MH MH MH 22 25 18 21 49 9 5 24 6 41 126 4 6 11 5 5 9 12 7 31 25 18 27 60 9 10 26 12 82 252 2 6 7 5 5 1 0 0 MH MH MH MH MH MH MH MH MH 6 6 7 3 7 2 6 8 4 3 2 0 0 1 0 0 5 0 Adresse 2, Av. Maghreb Al Arabi –Rabat 9, Impasse Guessous, Av. Hassan II - Rabat 34, Rue Semmarine, Place du Marché, Rabat 261, Av. Mohammed V, 2ème étage- Rabat 16, Rue Laalou – Rabat 4, Rue Tihama – Rabat 5, Rue Nuail, Bouiba - Rabat 1, Rue Nouail – Rabat 8, Rue Souk Semmarine, Bab Jdid, Rabat 2, Rue Sebbahi, Av. Mohammed V-Rabat 4, Rue Sebbahi, 10, Rue Sebbahi, Av. Mohammed V - Rabat 16, Rue Souk Semarine, Bab Jdid, Rabat 24, Rue Sebbahi, Av. Mohammed V - Rabat 10, Rue Mamounia – Rabat 18, Rue Tajine, AV. Mohamed V, Rabat 139, Av. Hassan II – Rabat 13, Bd Hassan II – Rabat 3, Rue Tobrouk, 1er étage, Rabat 228, Av. MohammedV-Rabat 20, Rue Souk Semmarine, Bab Jdid – Rabat 221, Av. Hassan II - Rabat 8, Rue Souk Semmarine, Bab Jdid, Rabat 24, Rue Sidi Berrezouk - Rabat 13, Rue Delhi Al Jadid, Océan- Rabat Place Bourgone, Agdal, Rabat 26, Rue Dakar, Océan, Rabat 2, Rue Al Bassra - Rabat 141, Deb Guessous, Av, Hassan II, Rabat 313, Av. Mohammed V, Place du Marché, Rabat 29, Rue Sahraoui - Rabat 10, Rue Sidi Benrazzouk - Rabat 22, Rue Sidi Mohammed El Ghazi, Av.MohammedV – Rabat 342, Rue Patrice Lumumba – Rabat 285, Av. Mohammed V – Rabat 8, Rue Hammam chourafa, Gzaa 2, Rue de Ghazza, 6, Rue Asafi, Place Piétri - Rabat 132, Bd Laâlou- Rabat Av. de la Résistance, Océan, Rabat 8, Rue Sidi El Aidi, Bab El Beouiba, Médina Rabat 24, Bd Laâlou-Rabat 429, Av.Hassan II- Rabat 46, Rue Sidi Fateh, Medina Rabat 49, Rue Zirara, Kasbah des oudayas - Rabat 3/5, Rue Zebdi, Medina Rabat 16, Rue Esçam, Medina Rabat 13, Rue Faran Khechen, bab laalou, Medina Rabat 7, Rue Jirari, bab laalou, Medina Rabat 15, Rue Al Hout, Médina Rabat 7, Rue Frej, Boukroune, Médina Rabat 4, Impasse Caïd Bargach, Derb Mouly Abdellah, Médina Rabat 15, Rue Sidi El Maati, Médina Rabat 12, Rue Benacer Lakrari, Médina Rabat 7, Rue Sidi Mohammed Edaoui, Médina Rabat 8, Rue Jamaa Moreno, El Gza, Médina RabatRabat 26, Rue de la mosquée, Kasbah des Oudayas- Rabat 7, Impasse Souaf Legza, Médina Rabat 4, Impasse Benabdellah, Bd Laalou, Médina Rabat 11, Rue Skaia Bel Mekki, Médina Rabat MH 3 0 MH 7 0 MH 5 1 MH 5 0 MH 9 0 Source : Ministère du tourisme, 2012, Rabat, Maroc*MH : Maison d’hôtes 3, Rue Aboujaad - Rabat 20, Rue Lalla Hannou, Lagza,Médina Rabat 2, Rue Jamaa Tiliou, Médina Rabat 10, Rue Lalla Hannou,Médina Rabat Km 7,5, Rue Oued Akrach, Souissi- Rabat Annexe 2 : Les critères associés aux normes de classement de l’hébergement et de la restauration touristiques au Maroc Arrêté du ministre du tourisme N° 1751.02 du 23 chaoual 1424( 18 décembre 2003) fixant les normes de classement des établissements touristiques. Annexes 1- Normes d'Accessibilité aux Personnes Handicapées 1-1) Les Circulations ; 1-2) Les escaliers ; 1-3) Installations téléphoniques ; 1-4) Ascenseurs ; 1-5) Les chambres ; 1-6) Divers 2 - Hôtels classés luxe *B- Vestibules, salon ou hall de réception ; C- Habitabilité ; D- Les Restaurants ; E- Les cuisines et leurs dépendances ; FInstallations de service ; G- Prestations de service – Personnel ; H- Divers 3 - Hôtels classés cinq étoiles (5*) B- Vestibules, salons et hall de réception ; C- Habitabilité ; D- Les Restaurants ; E- Les cuisines et leurs dépendances ; FInstallations de service ; G- Prestations de service – Personnel ; H- Divers 4- Hôtels classés quatre étoiles (4*) B- Vestibules, salons ou hall de réception ; C- Habitabilité ; D- Le Restaurant ; E- Cuisine et ses dépendances ; F- Installations de service ; G- Prestations de service – Personnel ; H- Divers 5 - Hôtels classés trois étoiles (3*) B- Vestibules, salon et hall de réception ; C- Habitabilité ; D- Le Restaurant ; E-Cuisine ; F- Installations de service : GPrestations de service – Personnel ; H- Sécurité 6 - Hôtels classés deux étoiles (2*) B- Salon et Hall de réception ; C- Habitabilité (*1) ; D- Le restaurant ou la cafétéria ; E- Lingerie /buanderie (facultative ; Flocaux du personnel ; G- Prestations de services /Personnel ; H- Divers ; I- Sécurité ; J- Hygiène 7- Hôtels classés une étoile (1*) B- Salon, hall de réception ; C- Habitabilité (*3) ; D- Cafétéria ; E- Lingerie /buanderie (facultative) ; F- Prestations de services /Personnel ; G- Locaux du personnel ; H- Divers ; I- Sécurité ; J- Hygiène 8 - Motels 1ère catégorie B- Installations communes ; C- Les chambres ; D- Dépendances et service personnel ; E- Divers 9 – Motels 2ème catégorie B- Installations communes ; C- Les chambres ; D- Dépendances et service personnel ; E- Divers 10 - Résidences Touristiques «Première Catégorie» B- Salon, Hall de réception ; C- Habitabilité ; D- Installations de service ; E- Les locaux du personnel ; G- Prestations de service – Personnel ; (H- Restaurant (facultatif) ; I- Divers ; J-Sécurité) ; H- Hygiène et environnement ; 11 - Résidences Touristiques Deuxième Catégorie *B- Hall de réception, salon ; C- Habitabilité ; D- Lingerie / buanderie ; E- Les locaux du personnel ; F- Divers ; G- Sécurité ; HHygiène et environnement 12 - Résidences Touristiques «Troisième Catégorie» B- Salon, Hall de réception ; C- Habitabilité ; D- Les locaux du personnel ; E- Prestations de service- personnel ; F- Divers ; GSécurité 13 - Villages de Vacances «Première Catégorie» B- Salon, Hall de réception ; C- Chambres et appartements ; D- Restaurant (s) ; E- Cuisine et dpendances ; F- Lingerie /buanderie ; G- Animation ; H- Les locaux du personnel ; I-Prestations de services ; J- Divers ; K- Sécurité ; L- Hygiène et Environnement 14 - Villages de Vacances «Deuxième Catégorie» B- Hall de réception et d'accueil ; C- Chambres et appartements ; D- Restaurant (s) ; E- Cuisine et ses dépendances ; F- Lingerie – buanderie ; G- Animation ; H- Les locaux du personnel ; I- Prestations de services ; J- Divers ; K- Sécurité ; L- Hygiène et Environnement 15- Villages de Vacances «Troisième Catégorie» B- Hall de réception et d'accueil ; C- Chambres et Appartements ; D- Restaurant ; E- Cuisine et ses dépendances ; F- Lingerie – buanderie ; G- Animation ; H- Les locaux du personnel ; I- Les prestations de service ; J- Divers ; K- Sécurité ; L- Hygiène et Environnement 16 - Auberges «1ère catégorie» B- Hall de réception ; C- restaurant ; D- Les chambres ; E- Personnel ; F- Animation ; G- Divers ; H- Sécurité ; H – Hygiène et environnement 17 - Auberges «2ème Catégorie» B- Hall de réception ; C- restaurant ; D- Les chambres ; E- Personnel ; F- Animation ; G- Divers ; H – Sécurité ; I- Hygiène et environnement 18 - Maisons d'hôtes « Première catégorie » B) Salons, hall de réception ; C) Habitabilité ; D) Dépendances et installations de service ; E) Les locaux du personnel ; F) Prestations de service – Personnel ; G) lingerie – Buanderie ; H) Animation ; I) Divers ; J) Sécurité ; K) Hygiène et environnement 19 - Maisons d'hôtes «deuxième catégorie» *B) Salon, Hall de réception ; C) L’habitabilité ; D) Dépendances et installations de service ; E) Les locaux du personnel ; F) Prestations de service – personnel ; G) Animation ; H) Divers ; I) Sécurité ; J) Hygiène et environnement 20 - Pensions «1ère catégorie» B- Hall de réception ; C- Les chambres ; D- les salles de bain ; E- Personnel ; F- Les locaux du personnel ; G- Divers ; H-Sécurité 21 - Pensions «2ème catégorie» B- Hall de réception ; C- Les chambres ; D- Les salles de bains ; E- Personnel ; F- Les locaux du personnel ; G- Divers ; HSécurité 22 - Camping - Caravanning International B- Installations communes ; C- Les équipements sanitaires ; D- Animation ; E- Services ; F- Hygiène, sécurité et protection de l'environnement ; F- Les locaux du personnel ; G- Prestations de service – Personnel ; H- La direction ; I- Divers 23 - Camping – Caravaning 1ère catégorie B- Installations communes ; C- Les équipements sanitaires ; D- Animation ; E- Services ; F- Hygiène, sécurité et protection de l'environnement ; F- Les locaux du personnel ; G- Prestations de service – Personnel ; H- La direction ; I- Divers 24 - Camping - Caravaning 2ème catégorie B- Installations communes ; C- La réception doit comprendre ; D- Les installations sanitaires ; E- Animation ; F- Services ; GHygiène, sécurité et protection de l'environnement ; H- Les locaux du personnel ; I- Prestations de service – Personnel ; J- La direction ; K- Divers RESTAURANTS 25 - RESTAURANTS CLASSES « 1 FOURCHETTE » 26 - RESTAURANTS CLASSES «2 FOURCHETTES » 27 - RESTAURANTS CLASSES «3 FOURCHETTES» 28 -RESTAURANTS CLASSES «LUXE» 29 - Relais Catégorie unique B- Les Locaux communs ; C- Habitabilité ; D- Le restaurant ; E- La Cuisine ; F- Lingerie /buanderie ; G- Locaux du personnel ; H- Prestations de services /Personnel ; I- Loisirs et Animation 30 – Gîtes et Refuges 1ère et 2ème catégorie 31 - Centres et palais de congrès 32 – Bivouacs B- Choix du site ; C- Capacité de charge du site ; D- Profil de l’organisateur ; E-Equipement de base ; F- Dispositions spéciales * A- Conditions générales Source : Délégation du tourisme, 2012, Rabat, Maroc