niele toroni - CAPC musée d`art contemporain de Bordeaux
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niele toroni - CAPC musée d`art contemporain de Bordeaux
ateliers péri-éducatifs autour des ŒUVRES IN SITU NIELE TORONI In Memoriam : La Luna e il Faló - 1997 © Mairie de Bordeaux, photo B. Fontanel BIOGRAPHIE Niele Toroni est né en Suisse à Muralto en 1937. Il fut tout d’abord instituteur avant de rejoindre Paris en 1959 pour « faire de la peinture ». Durant les années 1966 et 1967, il fonde le groupe BMPT avec Daniel Buren, Olivier Mosset et Michel Parmentier. Leur propos est de réduire le langage artistique à des méthodes de travail strictes et préétablies. Pour Toroni, il s’agit de placer des empreintes de pinceau n°50 tous les 30 cm sur des supports de qualités et de dimensions variables. Le résultat est un recouvrement partiel des supports, un « degré zéro de la peinture » questionnant le sens de l’œuvre d’art. Depuis le Salon de la jeune peinture de 1967 jusqu’à aujourd’hui, en passant par la Documenta 7 de Kassel en 1987, il ne cesse d’appliquer cette méthode de travail dans des lieux très divers. Des sites à visiter : -Le statement du groupe BMPT -Photographies d’œuvres de Toroni sur le site Artnet Des vidéos à regarder : -Interview du groupe BMPT sur le site de l’INA -Interview de Toroni dans le cadre d’une exposition au MoMa en 2008 DÉMARCHE ARTISTIQUE Les peintures de Toroni sont toutes réalisées selon la même méthode inaugurée en 1967 ; il s’agit de placer des empreintes de pinceau n°50 tous les 30 cm sur un support donné. Peu importe la couleur de ces empreintes, chaque session de travail doit être réalisée avec une couleur unique. Pas de mélanges de couleurs dans une configuration. En revanche, deux couleurs peuvent se côtoyer afin de délimiter des zones ou des territoires différents. Ce travail de peinture doit être réalisé à la main, afin d’apparaître comme un travail manuel et répétitif. L’objet de ce geste est le recouvrement d’une zone, sachant que le terme de recouvrement est impropre puisque qu’il s’agit en définitive d’un marquage rigoureux et prémédité sur un support quelconque, qui restera visible une fois le travail de peinture achevé. Dans l’esprit de Toroni la peinture ne doit pas être décorative, elle doit être une activité simple, une occupation de la main et de l’esprit, codifiée en une sorte de rituel. À ceux qui lui disent qu’il fait toujours la même chose, il répond ceci : « C’est toujours la même chose me paraît vraiment être l’excuse la plus stupide ; de qui dirait : marcher c’est faire toujours la même chose, mettre un pied devant l’autre, donc je ne marche plus si je ne trouve pas la nouveauté, une nouvelle façon de marcher. » Malgré cette méthode restrictive, les résultats des travaux montrent donc un très grand nombre de variantes picturales. Car les couleurs, les supports et la forme générale (en cercle, en triangle, en ligne droite, etc.) sont toujours différents d’un lieu à l’autre. ŒUVRES DANS LA COLLECTION DU CAPC In Memoriam : La Luna e il Faló, 1997 ( La Lune et le feu de joie ) acrylique sur béton et bois Cette oeuvre réalisée par l’artiste en 1997 est située au rez-de-chaussée du musée, au-dessus de l’ascenseur. Son titre fait référence au dernier roman de Cesare Pavese, écrivain italien (1908-1950) dans lequel l’auteur décrit un rituel encore réalisé en août de chaque année dans le nord de l’Italie. Par sa référence directe, il faut entendre l’œuvre de Toroni comme une illustration de ce rituel dans lequel les agriculteurs piémontais brûlent les vieilles vignes à la pleine lune dans l’espoir d’une bonne récolte. Le triangle visible au rez-de-chaussée correspond à ce feu de joie. La pointe indique une direction ascendante. © Mairie de Bordeaux, photo B. Fontanel L’autre partie de l’œuvre (visible temporairement au second étage) symbolise la lune ; il s’agit d’un couvercle de barrique de vin sur lequel Toroni a peint trois empreintes. La pointe du triangle est cette fois orientée vers le bas. Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm, 1996 acrylique sur toile, 200 x 200 cm © photo Frédéric Delpech QUELQUES DÉFINITIONS UTILES in situ : locution latine qui signifie « sur place ». En art contemporain, cela désigne une œuvre prenant en compte l’espace dans lequel elle est installée. musée : établissement dans lequel sont rassemblées et conservées des collections d’œuvres pour qu’elles soient présentées au public. Elles peuvent avoir un intérêt historique (ex : Musée d’Aquitaine), scientifique (ex : Muséum d’Histoire naturelle) ou artistique (ex : CAPC ou Musée des Beaux Arts). art contemporain : de manière générale, contemporain signifie « de l’époque actuelle » ou « du temps présent ». Chronologiquement, c’est l’art qui apparaît après la seconde guerre mondiale dans les années 1950. C’est un moment de l’histoire où des artistes ont expérimenté des œuvres d’un genre nouveau, employant des techniques et des matériaux jamais utilisés auparavant. Et le public avait même parfois du mal à comprendre que ces œuvres puissent être considérées comme de l’art. Des sculptures en tissu ? Une boîte de soupe de supermarché ? Des téléviseurs empilés les uns sur les autres ? « Qu’est-ce que tout cela pouvait bien faire dans un musée ? » se demandaient-ils. Mais en art contemporain, tout ce que l’homme produit, tout ce qui fait partie du monde peut être utilisé pour créer. PISTES D’ATELIERS atelier 1, 2, 3, etc. L’atelier consiste en un marquage régulier de l’espace qui entoure le groupe. Les lignes de séparation mur/sol, entourages de fenêtres, coins de murs, contours de tables, etc. seront privilégiés car ils fournissent des schémas simples à suivre. matériel nécessaire : - Gommettes autocollantes, de couleurs et de formes variées - Ficelle ou compas - Doubles-décimètres, feutres réalisation : 1 : Définir un lieu à l’intérieur ou à l’extérieur du centre d’animation. 2 : Distribuer différents ensembles de gommettes aux élèves, individuellement ou par groupe. Par exemple, Camille aura des gommettes rondes et bleues alors que celles de Martin seront jaunes et carrées. Chacun pourra donc reconnaître sa réalisation à l’issue de l’atelier. 3 : Amener chaque enfant à définir un écart type (de 5 à 20 cm environ) puis le reporter sur un bout de ficelle à l’aide d’un feutre. Sinon, utiliser tout simplement un compas (c’est la technique qu’emploie Niele Toroni). 4 : Utiliser l’outil ficelle ou compas pour positionner finalement les gommettes. Ne pas hésiter à prendre des photos pour garder une trace de ces réalisations éphémères ! atelier À MESURE Niele Toroni a parfois déclaré qu’il peignait comme il marchait : sans se poser de question, de manière répétitive. Cet atelier s’inspire directement du geste de marquage, transposé à l’échelle des corps. Comme dans le précédent, l’objet de cet atelier sera d’amener les enfants à prendre la mesure de l’espace qui les entoure, tout en s’y positionnant individuellement. Tandis que dans le premier atelier la distance entre chaque point résultait d’un choix, cette fois-ci elle découle des caractères physiques de chacun. Il s’agira donc d’utiliser les mesures de son propre corps (écart des jambes, des bras, des doigts) pour composer dans l’espace. matériel nécessaire : -Instruments de traçage : crayons, craies, feutres, etc. -Corde, ficelle réalisation : 1 : Constituer plusieurs groupes de deux enfants minimum et leur donner un intrument de traçage d’une couleur spécifique reconnaissable. 2 : Le premier effectue des mesures avec son corps pendant que le second marque les repères avec un instrument de traçage. Par exemple, un enfant peut faire les plus grands pas possibles, son camarade le suit et marque d’un rond coloré l’emplacement de chacun de ses pas. Le parcours ne sera pas nécessairement en ligne droite, à condition que le tracé final soit bien visible. L’exercice peut être réalisé au sol ou sur un mur. attention : Afin de conserver toujours le même écart pendant le travail, il sera nécessaire d’attacher les bras (ou les pieds) avec un bout de corde, à la manière du compas que l’on déplace sur une carte pour mesurer une distance. atelier QUINCONCES ET ESCADRILLES Les compositions de Niele Toroni sont très souvent développées à partir de figures géométriques basiques. Pour cet atelier, les enfants joueront le même rôle que les empreintes de pinceau n°50 : ils deviendront eux-mêmes des ponctuations. matériel nécessaire : -Corde, ficelle ou compas géant -Appareil photo -Escabeau ou échelle pour prendre la photographie réalisation : 1 : Choisir la configuration que l’on souhaite obtenir en la dessinant. Cette étape est nécessaire pour que les enfants aient un modèle à reproduire, comme une maquette ou un schéma directeur. 2 : Définir au sol l’emplacement de la figure. Choisir également la mesure à respecter entre chaque élève, en fonction du lieu d’intervention et de l’effectif du groupe. On peut malgré tout jouer avec les échelles et proposer à un groupe important de se concentrer sur une petite zone, ou inverser le procédé et demander à un groupe réduit de se placer sur une grande zone. 3 : Une fois tous les enfants en place, prendre une photographie (si possible en hauteur) pour fixer la composition. Ressource : clip Mad World de Gary Jules atelier COUPE AU CARRÉ La démarche de Niele Toroni est certes répétitive mais elle ouvre des possibles infinis. Après s’être concentrés sur les notions d’espace et de mesure, penchonsnous sur la création du motif. Dans cet atelier nous chercherons à rebondir sur la contrainte du pinceau n°50 imposée par l’artiste. matériel nécessaire : -Magazines, journaux, photographies, impressions, etc. -Ciseaux -Doubles-décimètres -Scotch ou bâton de colle (selon le support) réalisation : 1 : Fournir à chaque élève plusieurs images dans lesquelles il devra découper des carrés de 5 cm de côté. Privilégier de « grandes » images afin d’obtenir des fragments plus abstraits. C’est la découpe, donc le choix arbitraire de chacun, qui crée le moif ; pas l’inverse ! 2 : Une fois les découpes effectuées, procéder à la composition. Comme dans les ateliers précédents, il faudra d’abord choisir une forme générale et un écart type à suivre. Déterminer également un support (pérenne ou éphémère) et fournir en fonction, de la colle ou du scotch. atelier POINTILLÉS En s’inspirant des points monochromes de Niele Toroni, nous demanderons aux élèves de réaliser des aplats de peinture sur des feuilles de papier aux dimensions identiques. L’objectif sera d’utiliser ces éléments produits individuellement afin de créer une composition collective à grande échelle. matériel nécessaire : -Feuilles de papier blanc, de format identique -Peinture, pinceaux -Scotch, épingles à linge -Doubles-décimètres réalisation : 1 : Répartir les élèves en groupe et leur fournir le matériel nécessaire. Chaque groupe se chargera d’une seule couleur et devra réffléchir à son accrochage monochrome. 2 : Chacun réalise au moins un aplat, le plus uniforme possible. 3 : Les groupes procèdent à l’accrochage. Les règles de composition et d’espacement entre les motifs sont les mêmes que pour les ateliers précédents. Afin d’éviter le chaos, vous pouvez par exemple imposer la forme de la ligne, qui peut facilement se décliner sur différents supports dans la salle de classe. Si le temps manque et que les travaux ne sont pas secs, ils peuvent se suspendre sur une corde ou un câble tendu.