Lire un extrait - Éditions D`Orbestier

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Lire un extrait - Éditions D`Orbestier
Jean Amyot d’Inville
Vie de com’,
avec un « aime »
Préface de Philippe Gildas
Orbestier, du latin orbis terminus, le bout du monde.
Couverture et mise en pages : Ateliers D’Orbestier.
Éditions D’Orbestier 2013 Dépôt légal 4e trimestre 2013 (143-158-1-5-10)
2, place des Libertés 44230 Saint-Sébastien-sur-Loire - France - Tél. 02 30 30 20 50 - Fax. 02 40 73 05 59
[email protected] - www.dorbestier.com
Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés. reproduction intégrale ou partielle
par photocopie, informatique ou tout autre moyen, interdite sans l’autorisation de l’éditeur.
Préface
En découvrant l’Ovni qu’est ce livre, j’ai réalisé que son auteur avait un
génie rare. L’homme est modeste, certes, mais il est tout de même génial
puisqu’il lui a suffi de changer une simple lettre pour réussir sa vie de… com!
Auparavant, ensuite et depuis plus de 50 ans il sait faire profiter de son expertise et de son grand cœur à des centaines de personnages qui, sans lui, auraient
continué de vivre et de travailler dans un relatif mais injuste anonymat.
Grand cœur, dis-je ? Car elle est étrange autant qu’unique cette passion
qui l’a conduit à consacrer sa vie à faire connaître les autres quand il jugeait qu’ils le méritaient, c’est-à-dire tous ceux qu’il a rencontrés ou
presque. À preuve, ce livre où l’on retrouve des acteurs qui ont fait bouger ce Grand Ouest que nous aimons tant.
Étrange passion ? J’aime à penser qu’elle remonte à son adolescence
quand il fréquentait des lieux et des mondes que j’ai bien connus : les
Eudistes de Saint-Martin à Rennes ou les scouts. Je me doute bien que
son enfance et sa jeunesse bretonnes y sont aussi pour beaucoup : la
Bretagne est une terre généreuse.
Justement : Jean Amyot d’inville paraîtra à beaucoup de ses lecteurs
maladivement généreux. Maladie rare mais communicative, non ?
vous allez découvrir tout un monde qui doit à Jean d’apparaître aujourd’hui en pleine lumière.
Comment qualifier cet homme ? Éclaireur, passeur, entremetteur ?
Tout simplement, grand communicant mais rare puisque entièrement au
service des autres.
Merci Jean.
Philippe Gildas
affection
Merci la famille
Marie-Jo Amyot d’Inville
Yvonne Amyot d’Inville
Ascendance
Jeannick de Kerdrel
John Dalton
Jacques et Philippe
Élisabeth de Quénetain
Hêtre
« Père Anatole », Madame de Beaucoudray et sa sœur,
quatre Bernard, Émilie et Germaine, « Tamaï » Gaullier,
Javaudin et Prodhomme, isabelle Lorenzi, Loustic,
Gabriel de Poulpiquet, Abbé Seigneur.
Toi qui es bien né. Réflexion parfois entendue, récemment encore. Comme
un reproche teinté de jalousie signifiant que mon enfance a été baignée
dans le confort et l’opulence. Contrairement à eux, de famille modeste.
Mais ils se trompent de famille! Absence de père, tué à la guerre. Famille paternelle décimée Et maternelle sans grandes ressources. Mère de
famille obligée de travailler. Fratrie de cinq enfants où « le petit dernier »
doit se faire une place après deux frères et deux sœurs…
Au fond, ils ont raison ! Au jeu des familles, j’ai tiré la bonne carte,
celle du cœur. Une mère qui sait concilier organisation et affection. Des
grands-parents, oncles et tantes, respectés et écoutés. Deux sœurs attentionnées, l’une m’aidant à passer le premier bac, l’autre complice de
fous rires. Deux frères, le missionnaire et le manager, qui vont « servir »
avec audace, chacun dans son domaine. Une famille d’ouverture et de
plaisirs simples : les séjours dans le Finistère, le Calvados et parfois la
montagne. Les voyages en Tunisie sur la tombe de mon père. Les arbres:
venteux à Lannilis, accueillants à Louvigné de Bais, plus tard, familiers
à Treillières. Et le daltonisme n’empêche pas de voir la vie en rose!
C’est aussi à une réunion de famille que j’apprends la possibilité de venir
à nantes. Piston? Seulement une bonne information au bon moment.
affection. merci la famille
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Marie-Jo Amyot d’Inville, mère de famille
Organisation hors père
Une enfance sans maman. Et 65 années sans mari. La vie de ma mère
– je préfère dire Maman – pourrait faire pleurer. Elle nous a beaucoup appris à rire. Et surtout à aimer. née Eugénie Osbert, vieille famille normande qui va disparaître, ma grand-mère maternelle est décédée en
octobre 1918 alors que Maman n’avait que 4 ans et demi et que son petit
frère, Jean, était mort deux ans auparavant. Élevée dans le nord-Finistère,
où son père avocat Jean Audren de Kerdrel était conseiller général, Maman
a été pensionnaire chez les religieuses à La Retraite à Brest. Tête de classe.
À l’âge de 21 ans, en août 1935, elle se marie avec un lieutenant, grand,
blond aux yeux bleus, qui a fait Saint-Cyr : Jacques Amyot d’inville, rencontré dans le Finistère. Joyeuse fête, sans doute mondaine, à « La Fontaine
Rouge » à Lannilis où mon grand-père a refondé une famille. il s’est remarié
en 1928 à nantes. Tirailleurs algériens puis Légion étrangère. Algérie et
Maroc. Au cours de ces garnisons, mes parents sont souvent séparés, parfois ensemble. ils donnent naissance à Jacques, Philippe, Marie-Françoise,
Marie-Geneviève et moi. Merci de ne pas dire « le petit dernier ». Décembre 1936 à avril 1942: cinq enfants en moins de cinq ans et demi.
Avril 1943, j’ai juste un an au Maroc quand mon père est tué pendant
la Campagne de Tunisie. On imagine le chagrin. Mes parents s’aimaient
intensément. Tristesse ? Évidemment. Mais pas déprime ! Au contraire,
cette passion de la vie, notre mère va la manifester dans tous les domaines : attachement à la famille et aux lieux ; esprit d’aventure ; goût du
travail ; sens de l’organisation ; et rire !
L’aventure, avec de fréquents voyages, notamment au Mont-Dore et en
Tunisie sur la tombe de mon père à Gammarth. Elle m’autorise même,
on le verra, à faire de l’auto-stop.
Ce goût du travail est rendu nécessaire parce que, obligée de travailler
– ce qui est rare pour les femmes à l’époque – elle devient professeur de
Sciences naturelles à Rennes, devant même passer des examens, tous obtenus, à la Fac. Des milliers d’élèves – près de 8 000 ? – vont être témoins
de cette passion pour l’étude des sciences naturelles, de la géologie
jusqu’aux expériences avec des souris.
Sens de l’organisation ? Maman, capable d’accomplir plusieurs tâches
en même temps, le manifeste de différentes manières : repos du corps
+ corrections de copies ; conversations généalogiques + tapisseries de
dizaines de fauteuils et de tabourets ; marche + chapelet ; conduite de la
2 Cv + engloutissement de croissants. Quant aux fous rires, ils sont fréquents même parfois… lors de décès de personnes proches.
il y a surtout ce formidable amour de la vie, des gens – de tous les
gens – et des animaux de compagnie. Un défaut quand même ? Une immense impatience, à la limite de la politesse. Peut-être justement parce
que la vie mérite d’être vécue pleinement. Pas de perte de temps. il y a
tellement à faire !
La famille : avec les innombrables cousins elle favorise une formidable
entente, basée sur l’affection et la confiance ; ni suspicion, ni jalousie, ni
« petites phrases » envers quiconque. Les lieux ? Ceux, justement, où l’on
retrouve la famille : Rennes, Louvigné de Bais, Lannilis, le Calvados.
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vie de com’, avec un
« aime »
affection. merci la famille
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patois. Avec mon premier magnétophone
je l’enregistre à la fin des anMystère
nées 50 pour qu’elle s’adresse à mon
À la Morandière, propriété des grandsfrère Jacques en Afrique. Elle crie
parents paternels, surtout ne pas parler
Allo ! et je me moque alors qu’elle anni crier en début d’après-midi. il dort
ticipe le téléphone portable…
près du « petit bois ». Mais on ne le
voit jamais. normal : c’est une inven« Tamaï » Gaullier
tion de Grand-père qui souhaite faire
Accueil
tranquillement sa sieste.
Ma première « chambre » à Paris est au
6e étage, sans ascenseur, sans chauffage
Madame de Beaucoudray
et sans eau. Elle fait 7 m² et 15 m³. Pas
et sa sœur. Dames de Faizant
Grandes et fortes femmes, tantes loin- triste du tout! Je suis indépendant et
taines mais proches quand même. Les c’est à 50 mètres de l’Élysée. Louée
phrases prononcées par l’une sont ré- 20 francs par mois par cette tante à la
pétées par l’autre. Elles ne disent que du mode de normandie et sa sœur Marguerite. vraie famille si besoin. Les Bonbien et m’apportent des gâteaux secs.
nassieux, qui m’invitent parfois à dîner,
sont au premier étage.
Quatre Bernard
« Père Anatole »
Comme des sœurs
Javaudin et Prodhomme
Orphelines de leur mère – tante niquette, sœur de mon père – elles sont
élevées par mes grands-parents à
Louvigné de Bais et par cinq tantes
religieuses… toutes « Dames de
Sainte-Ursule ». Cinq « sœurs Sœurs »
dans le même Ordre : sans doute un
record de France. Bernard : nom
d’une grande famille du nord.
Les noms des deux épiceries-drogueries sur la place de Louvigné. On
monte trois marches pour la première.
On en descend quatre pour la seconde. Bonnes odeurs, mélange de
lessive, épices et sucreries.
Émilie et Germaine
Soleil de Tunis
Rires aux éclats
Elle accueille à Tunis, emmène au cimetière de Gammarth, et à Pont du
Fath où mon père a été tué. Jean-Jean,
le joli chéri. Compliment retenu car rare.
Plus tard, souvenirs de soleil et de fêtes
Tentations
Isabelle Lorenzi
À Lannilis, Émilie fait la lessive et le
ménage en riant tout le temps. Quel
bonheur ! À Louvigné de Bais c’est
Germaine, de petite taille et au fort
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vie de com’, avec un
« aime »
avec les sœurs Liesenfeld, leurs cousins
Américains et leurs amis Tunisiens.
Loustic
Affection
Le chien de la Fontaine Rouge est un
formidable compagnon comme le seront les amis à quatre pattes au Roual et,
plus tard, « Gamine » cinq ans à Rennes.
Fidélité et débordement d’affection.
Gabriel de Poulpiquet
Record de France
Cousin de ma mère, il est élu député
gaulliste en 1958 et reste à l’Assemblée
nationale pendant vingt ans, détenant le
record de France de la ve République
avec 88,3 % des voix au premier tour
en 1968. Aux cantonales: 97 et 98 %!
Sans diplômes mais plein de bon sens
il met les rieurs de son côté, en breton.
Comme à d’autres, il me propose de le
remplacer en 1978 pour raison de santé. Je
décline. En 2013, il décède à 98 ans.
Abbé Seigneur
Doublé par Gamine
À Louvigné de Bais, le « recteur »
(= curé) s’appelle Seigneur. il apporte
« le Bon Dieu » – c’est-à-dire la communion – à ma grand-mère qui ne
peut plus se déplacer. Un jour de mauvais temps, « Gamine », notre chienne
fonce la première dans la chambre, et
se jette sur les draps immaculés, pleine
de boue et d’affection.
formation
Influence de l’école
Pères Denis et Année
Louis Vandame
André Louisy
Michel Boulard
Yves Thomas
Madie Magimel
Jean-Joseph Julaud
Augustin Barbara
Georges Fargeas
Fabrice Abbad, Brigitte Ayrault, Francis Balle, Michel Bellion,
Paul Belmont, Martine Bidegain, Paul Bouju, Bernard Marrot,
Jean-Christophe Clerget, Aïssa Dermouche Alain Devaquet,
Didier Dinet, Claude Durand-Prinborgne, Suzel Eschenbrenner,
Jean-Marie Hardy, Charles Ledré, André Le Jules, Michel Lemay,
Jocelyne Paque, Marie-Antoinette Renaudeau, Yann Tanguy.
Quatorze années 1948 - 1961 dans le même établissement, cela
marque l’enfance. À l’institution Saint-Martin à Rennes les professeurs,
en majorité des prêtres eudistes sont observés, parfois chahutés, surtout craints et respectés. notamment le Père Louis vandame dont le
charisme est exceptionnel.
En arrivant à nantes en 1975 c’est un universitaire chaleureux qui
m’accueille. André Louisy fera aussi de la politique : pour servir. Et
c’est avec Michel Boulard, professeur innovateur et audacieux, directeur du Centre régional de documentation pédagogique, que nous lançons une grande opération pour faire connaître la Région naissante.
Plus tard, dans ce même CRDP, Madie Magimel saisit l’opportunité
de la venue d’écrivains et journalistes reçus au Cco, pour les faire dialoguer avec les lycéens. Tous gagnants !
Yves Thomas croit au « jeu à la nantaise », même dans l’enseignement. Beaucoup de passes, gage d’efficacité : une école d’ingénieurs
par an est créée dans les années 90. Concours gagné pour Jean-Joseph
Julaud : professeur à Guéméné-Penfao, il devient l’auteur le plus lu en
France avec notamment L’Histoire de France pour les nuls. La France est
son nouveau collège. Quant à Augustin Barbara, professeur de sociologie, il représente ce qu’il y a de plus précieux : le public. La curiosité
n’est pas un vilain défaut. Georges Fargeas ne me contredira pas : il
crée, au sein de l’Université, les services de formation continue d’une
part et l’Université permanente d’autre part : plus de 15 000 élèves au
début des années 2000.
formation. l’influence de l’école
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coalition
Les copains d’abord
Patrick Jardin
Christian Droüin
Charles-Louis Vier
Raphaël Marion de Procé
Joël Beauchesne
Christian Grisey, Philippe Harrouard
Gilbert Veyret
Odile Proust
Denis Roux
Jean-Marie Gautier
Quatre « line », trois « rine » etc.
Armel Girard-Lamaury
Gilles Allard, Édouard Bonnier, Thérèse Castaing,
Annick Chancenotte, Henri-André David, Jean de Foucauld,
Édouard Gouallier, Yves Hermian, Jean-Jacques Hulaud,
Michel Humeau et Philippe Tesson, Joël Javaudin,
Clotilde de La Brunière, Jean-Pierre Laugraud,
Jean-François nallet, Michel Rabillon,
Louis-Bertrand Raffour, Bernard Rey, Jacques Tallut.
Combien dans un métier de com ? Des milliers de contacts, des centaines de relations, des dizaines de complicités – faciles à ranimer si le
besoin se fait sentir – et une belle poignée d’amitiés.
D’abord ceux des études et du scoutisme à Rennes : Patrick Jardin,
fidèle comme un soldat, depuis 60 ans. Charles-Louis vier, le plus brillant d’entre nous. Raphaël Marion de Procé, musicien, tennisman et
humour anglais. Joël Beauchesne, perdu de vue mais revenu dans
l’Ouest qui fait remémorer quelques camarades. Dans cette période
l’homme de la rue est Christian Droüin qui a parcouru le monde du
haut du ciel avant d’atterrir du côté de Dinan.
À l’École de journalisme: Christian Grisey en 1961, Philippe Harrouard
un an plus tard. Celui qui m’accueille en 1969, Gilbert veyret, tour Europe
à La Défense, au Cnipe, dont la mission est de promouvoir l’information
économique en France. Et Odile Proust avec qui l’amitié n’a jamais cessé.
Parcours éclectique et brillant pour cette ancienne salariée du Medef qui
aurait pu être ministre et se retrouve… déléguée du personnel.
À nantes, connus dans le cadre professionnel : les complices Denis
Roux et Jean-Marie Gautier, ce dernier vraiment découvert en 1993.
Les équipes formidables du Cco. Enfin Armel Girard-Lamaury : origines et idées communes ; tempéraments bien différents ; et la plus
belle des qualités : la franchise.
coalition. les copains d’abord
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création
Ceux qui risquent
Paul Camous
Yves Beccaria
Michel Bertaud
Jacques Crochet
Michel Decré
Jean-Pierre Saboureau
Michel Germain
Marc Gombeaud
Jacques Bourdonnais
Jean Leroyer
Jean Eluère
Gilles Sallé
Arnaud Decker
Bertrand Lethu
Daniel Augereau, Chantal Ballester-Molina, Carole Samzun, Gérard Baslé,
Jean-Claude Batard, Jean Blaise, Benoît Bohu, Hubert de Canecaude,
Jacques Chancel, Jean-François Chatal, Éric Delalonde,
Jean-François Drouard, Chantal Gobin,
vincent Guillois, Claude Pelaud, Paul Poirier,
Philippe de Portzamparc, Christian Robin,
Philippe Rondot et Jean-Hubert Mignot,
Jean-Luc Tardieu, Gaël de vaumas.
Chapeau! voici ceux qui ont créé et innové, prenant des risques, chacun
dans leur domaine. Un préfet de Région d’abord. Trente ans son passagetornade à nantes, Paul Camous laisse encore des traces. Celui qui fut mon
premier patron, quinze ans plus tôt, Yves Beccaria, va diversifier le groupe
Bayard-Presse. Alors qu’Arnaud Decker, de 50 ans son cadet, nous décrit
en 2010 l’évolution du groupe Lagardère. Zoom sur deux publicitaires:
Michel Bertaud, investisseur et… divertisseur en 1992. Et Jean Eluère,
trente ans plus tard, voit et vit « la pub en grand ».
ils préfèrent le risque à l’habitude. Jacques Crochet, précédemment directeur de Caisse d’Epargne, reprend Capfor fin des années 80. Jacques
Bourdonnais quitte Sciencescom’ en 1998. il va créer « Accomplir » en
2002. Marc Gombeaud a lancé l’agence « Destination santé » qui s’installe
à nantes. D’Olonne en vendée, Gilles Sallé a transformé son entreprise
audiovisuelle qui dépasse 350 personnes en 2012. Bertrand Lethu nous
« coache », seul mais avec humour. nouveaux médias? Au milieu des années 80, Jean-Pierre Saboureau permet à des milliers de jeunes de se familiariser avec la micro-informatique. Michel Germain, réussit partout où il
passe avec une longueur d’avance conciliant, avec audace et réalisme, le réel
et le virtuel. À quand cet ouvrage « e book »?
L’un des plus âgés, à l’état civil, est le plus audacieux. Déjà sept vies
pour Michel Decré qui n’a pas fini de nous étonner après avoir commencé
dans le commerce. Jean Leroyer, lui, a agrandi et rénové son magasin.
Proche de ses 140 salariés il va souvent à Bruxelles pour parler au nom
des « nouveaux commerçants ». L’Europe est une réalité.
création. ceux qui risquent
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Paul Camous, Préfet hors collection
L’imagination au pouvoir
Licencié ès lettres, se destinait-il à être professeur ? Même s’il a choisi
la Préfectorale, Paul Camous attribue bons et mauvais points à ses subordonnés : l’ayant pour patron pendant vingt mois en 1975 - 1976, je reçois
moult messages écrits. il répond à mes suggestions mais surtout incite
et demande. Critique souvent. Félicite parfois. il est partout ! Sa porte est
ouverte : chefs d’entreprises, acteurs sociaux ou culturels. venus pour
l’informer, ils l’écoutent donner des conseils voire des consignes. il n’est
pas un préfet comme les autres. À ses collaborateurs qui lui précisent :
Nous faisions comme cela auparavant, il rétorque : Justement, il faut changer les
habitudes. Innover. Dans son bureau trône la devise : Prévoir. Ou subir.
Quand il arrive de la Loire à nantes fin 1973, il a déjà un beau cursus
dans la Préfectorale avec huit affectations territoriales dont celle de Préfet, à 42 ans, du nouveau département du val de Marne. Et quatre séjours
à Paris notamment auprès d’Olivier Guichard à la Datar et dans deux
ministères dont le Plan et l’Aménagement du territoire. À nantes il retrouve justement l’ancien et futur ministre au Conseil régional. Avec lui
et le Sarthois Jean-Paul Fisch il forme un trio soudé et dynamique pour
lancer la Région dont certains – peu nombreux mais bruyants – osent
dire qu’elle ne marchera pas parce que non homogène. il prouve le
contraire en multipliant les initiatives, s’attaque à de grands dossiers tels
que l’équipement téléphonique. Chaque mois la Commission permanente
de la Région se réunit dans une ville différente. Pour le chargé de communication : animation assurée !
il approuve le lancement de Région-Télex qui donne chaque semaine une
trentaine d’informations brèves, rapides et gratuites.
Plus tard, ayant rejoint Paris, il est dans le champ de la caméra aux émissions L’Heure de vérité de François-Henri de virieu. il se lie avec Claude
imbert, du Point, s’intéresse aux nouvelles technologies et fait partie du
haut Conseil de l’Audiovisuel. Sa curiosité est insatiable, notamment à la
Cité des sciences et de l’industrie où il organise des déjeuners avec des
personnalités éclectiques. Pendant dix ans il dirige l’institut du commerce
et de la consommation. Dans Portraits crachés (Flammarion, 2011) le journaliste Denis Jeambar le décrit : Sa pensée est un dédale de connaissances qui
s’emboîtent et le font passer sans arrêt d’un sujet à un autre. Elle vous oblige à une
écoute soutenue sinon vous perdez pied, mais elle est parsemée de pépites qui enrichissent
votre réflexion. L’attention que son propos exige vous rend intelligent.
Son interventionnisme, loin d’être un défaut, est un catalyseur ! il joue
un rôle capital dans l’action. il sait repérer Jean-Joseph Régent pour l’environnement, notamment de la Basse-Loire. il pousse un projet de centrale nucléaire et s’investit dans les grands équipements à venir de l’axe
nantes Saint-nazaire comme le terminal méthanier de Montoir. Au nord
aussi : la route nantes-Rennes. Et même… le futur aéroport de notre
Dame des Landes. C’est lui, déjà… en 1974.
Car il est passionné par l’information. il multiplie les événements. Les
journalistes sont souvent à sa table. il édite Connaissance des Pays de la
Loire qui présente des dossiers régionaux – revue dans laquelle on peut
lire les citations d’un certain « Paul de Peillon ». Secret bien gardé : c’est
lui qui a repris le nom de son village natal, haut perché, près de nice.
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vie de com’, avec un
« aime »
création. ceux qui risquent
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implication
En entreprise et ailleurs
Gilles Bouyer
Jean Pouillart
Alain Mustière
Jean-Claude Jaunait
François Marie
André Jozan
Hélie Denoix de Saint Marc
Jean du Mesnil
Alphonse de Bourbon, duc d’Anjou et de Cadix,
Emmanuel Aumonier, Jean-Marc Ayrault, Raymond Barre,
Jean Baudonnat, Jean-Marie de Beaucorps,
Emmanuel et Béatrice Béjamin, Hervé et France de Belloy,
Huguette Bouchardeau, François-Régis Bouyer, Patrice Chéreau,
Jean-Marc Cuault, Bernard Decré, Jean-Laurens Delpech,
Joseph Deniaud, Philippe de Dieuleveult, Claude Evin,
Jean-Paul Fisch, Marie-France Garaud, Yvon Gattaz,
Jean-François Gendron, Daniel Gilard, François Giroux,
Jean de Gonneville, Raphaël Griffon, Patrick Guénet,
Marion Guillou, Patrick Houry, Élisabeth Hubert,
Bruno Hug de Larauze, Patrick Kron, Olivier Lajous,
Bernard Le Mevel, Jacques Le Monnier, Claude Mandil,Patrice Martin,
nicole notat, Jocelyne Olivier-Henry, Jean Pichon, Pierre Prénaud,
Guy Scherrer, Bernard Thorette, Guy vautrin, Christian Zuber.
Gilles Bouyer est bien sûr mon premier coup de cœur parmi les entraîneurs. C’est lui qui me permet, au début des années 90, de concrétiser cette
idée folle de Centre de communication de l’Ouest, sans conteste l’une des
plus belles aventures de la « com » naissante. Le second a été mon premier
patron, quinze ans plus tôt à Paris. il s’agit alors de lancer l’information interne puis les relations avec la presse dans un groupe industriel. Tous les
deux apportent ce qu’il y a de plus précieux: la confiance.
voici deux « commerçants » aux qualités humaines incontestables.
Alain Mustière, par ailleurs successeur de Gilles Bouyer à la présidence
du Conseil économique et social régional, a développé son entreprise
de vente automobile : de 10 à 400 salariés. Tout en s’engageant dans
des actions de développement. Quant à Jean-Claude Jaunait, il a imaginé « les nouveaux commerçants ». Un système inédit de démocratie
participative qui permet à ce modeste épicier vendéen d’être à l’origine
du groupe U qui atteint 70 000 personnes en 2013, sous la direction
d’un autre vendéen, Serge Papin.
Deux industriels. François Marie a dirigé pendant huit ans l’usine
Lu, un nom emblématique à nantes. C’est une papeterie pour André
Jozan qui prend par ailleurs des responsabilités sociales et politiques…
sans parler de la famille.
Hélie Denoix de Saint-Marc n’est pas nantais. Mais, comme André
Jozan, c’est un saint-cyrien, reçu plusieurs fois tour Bretagne à nantes. Cet
engagé qui était un héros, a été condamné puis prisonnier. S’est-il trompé?
il n’a pas à rougir. Après l’Armée de terre: la marine marchande. Jean du
Mesnil a parcouru les mers du monde avant de devenir pilote de Loire…
implication. en entreprise et ailleurs
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régionalisation
Les aménageurs
Olivier Guichard
Jean Lobry
Jean-Pierre Jacquin
Maurice Jeanneau
Philippe Audic
Evelyne Bocquenet
Serge Antoine, Joël-Guy Batteux, Henri Beaugé, Michel Benoît,
Michel Blangy, Bernard Boucault, Yvon Bourges, Paul Bréchignac,
Martine Buron, Jean Cagniart, Benoît Cailliau, vincent Cambau, Bernard
de Castelbajac, Jacques Chaban-Delmas, Michel Chauty, Alain Chénard,
Jacques de Chilly, Charles-Henri de Cossé-Brissac, Bernard Couzier,
Jean Cuvelier, Christophe Delaunay, Michel Douxami, Georges Evano,
François Fillon, Charles Gautier, valéry Giscard d’Estaing,
Philippe Grosvalet, Yves Henry, Edmond Hervé, Sophie Jozan,
Loïc le Masne de Chermont, Patrick Mareschal, Philippe Mestre,
Monique Papon, Yves Pittard, Michel Quimbert, Jean-Joseph Régent,
Bruno Retailleau, André Trillard, Jacques voisard.
Quelle chance de travailler de 1975 à 1982 avec le père de l’Aménagement du territoire à la tête d’une Région nouvelle! visionnaire, Olivier
Guichard a une autre qualité, appréciée par ses collaborateurs: la confiance.
Quelques années plus tôt, à Paris, j’ai saisi une autre opportunité: rejoindre le service information et relations publiques de la Caisse des dépôts, pour l’Équipement du territoire. L’une de mes plus belles
expériences professionnelles à travers la France avec un patron audacieux
et organisateur: Jean Lobry. Secrètement l’envie de revenir en province…
Retour à nantes. Avec Jean-Pierre Jacquin, délégué régional au
tourisme, nous partageons la même ambition : donner vie à une
nouvelle Région forte d’atouts de diversité et d’attractivité. Quant
à Maurice Jeanneau, collaborateur de trois maires de nantes, il
lance Telem, ancêtre d’internet.
Enfin, Philippe Audic, ancien d’Ouest-Atlantique, homme de
confiance de Jean-Marc Ayrault et successeur de Gilles Bouyer à la
présidence du Cco. Et Evelyne Bocquenet, déléguée du Medef
jusqu’en 2010 : un parcours atypique qui lui permet de parler, pour les
avoir vécus, des verbes entreprendre, aménager et développer.
régionalisation. les aménageurs
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communication
Belle confraternité
Jacques Coup de Fréjac
Geneviève Delachenal
James Trijean
Joseph Delaunay
Michelle Moreau
Jacques Lourme
Anne-Marie Plunian Le Scornec
Christian Schneider
Alain Lecocq
Isabelle Bourdet
Thierry Saussez
Louis-Marie Barbarit, Philippe Batave, Jean-Pierre Beaudoin,
Jean-Pierre Boudin, Pascal Coconnier, Pierre Collignon,
Arthur Conte, Georges Crapet, Yves Daniel, Alain Dejoie,
Béatrice Dournon-Bocquien, isabelle Gilbert,
Hyacinthe-Marie Houard, Catherine Houdet, Gaëtan Lahaie, Marthe de
La Taille, Jean-Louis Lavigne, Patrick Lecq,
Gildas Le Cunff, Michèle Le Mené, Franck Louvrier,
Daniel Magadur, Michel Munier, Paul naël, Michel nault,
Ragnhild Olsen, Claude Ondobo, Adrien Penicaud,
Jean-Yves Roger, Claude Rommelaere, Jean-Pierre Rousselot,
Gérard Thoux, Marie-José vuille, Éric Warin.
Place aux confrères et consœurs! Ceux qui ont choisi d’exercer, comme
moi, le métier naissant de communicant. En jouant surtout la transmission
et la diffusion, c’est-à-dire la communication « fonctionnelle ».1
Hommage d’abord à Jacques Coup de Fréjac qui me met le pied à
l’étrier en me faisant élire en 1969 secrétaire général de la plus importante association professionnelle. Sympathies réciproques avec Geneviève Delachenal à Paris et James Trijean à Bordeaux.
À nantes, dès 1975, la création de l’association régionale puis la vie
au Cco permettent de cheminer avec une centaine d’adhérents. Trois sont
dans l‘industrie: Joseph Delaunay à nantes et indre, Jacques Lourme à
Donges, Alain Lecocq à Bouguenais et Saint-nazaire. Deux femmes exceptionnelles: Michelle Moreau dans l’enseignement avant d’entrer en
politique et Anne-Marie Plunian-Le Scornec, spécialiste du mécénat culturel. Pendant la parenthèse « Cité des congrès » je fais venir Christian
Schneider, l’un des meilleurs observateurs et acteurs du métier.
Deux parisiens encore : isabelle Bourdet anime le Press Club de
France dont le Cco devient l’antenne dans l’Ouest. Et Thierry Saussez
lance en 2010 un Manifeste pour l’optimisme. Pourquoi tant de mécontents dans ce pays ? Positivons, que diable, dit-il…
1
Comme le rappelle Dominique Wolton, l’éminent spécialiste de la communication au
CNRS, ce mot a un autre sens : la rencontre vers l’autre appelée savamment « normative ».
Nous la jouerons aussi au Cco.
communication. belle confraternité
169
information
En face et à côté
Jean-Marie Dupont
Marc Kunstlé
Jacques Barberousse
Philippe, Dominique, Vincent
Serge Berthoud
Heiko Engelkès
Bodiguel, Daguin and co
Philippe Gildas
Dominique Baudis
Etienne Charbonneau
Philippe Bouvard
Alain Besson
Élisabeth Auclaire, Pierre Barret, Michel Boyon, Élisabeth Bureau,
Éric Cabanas, Jean-Marie Biette, Thierry Cabannes, Jean-Marie Cavada,
Jean-Claude Charrier, vincent Combeuil, Michel Corbineau, Xavier Cossé,
François Coulon, Stéphane Courgeon, Gaël Desgrées du Loû,
Jacques Duquesne, Patrick Fauconnier, Jacques Fauvet, André Fontaine,
Jean-Damien Fresneau, Gisèle Gautier, Frank-Olivier Giesbert,
Françoise Giroud, Henri de Grandmaison, André Holleaux,
Denis Jeambar et Michel Richard, Jimmy Jonquart, Yves de Kerdrel,
Emmanuel de La Taille, Frédéric Lecarme, Michel Maison,
Étienne de Montety, Henri Perron, PPDA, Michel Renault, Yves Rétif,
Georges Robin, Gérard Royer, Hervé Saluden, Fanny Schwartfeld,
André Sève, Léon Zitrone.
Quelles ressemblances entre l’humoriste Philippe Bouvard et les
trois frères Hervouët ? Entre l’Allemand Heïko Engelkès et les « barons » nantais Bodiguel et Daguin ? ils sont tous journalistes. Quand
on a prévu d’exercer cette profession, finalement regardée « en face »,
il est normal d’avoir rencontré et travaillé avec des centaines d’entre
eux qui ont un point commun : liberté de penser, d’écrire et de parler.
D’abord deux « amis de 50 ans », connus à la revue militaire : JeanMarie Dupont, l’un des meilleurs connaisseurs de la presse en France ;
et Marc Kunstlé avec qui je partage des souvenirs de chambrée. Un
Breton visible « nulle part ailleurs » : Philippe Gildas. Un Russe blanc,
installé à Rennes, correspondant de ma radio préférée Europe 1, et
initiateur du Club de la presse dont va s’inspirer le Cco. Et un autre,
de forte notoriété outre Rhin, Heïko Engelkès, qui le met sur orbite
en décembre 1982.
Jacques Barberousse évoque la toute puissante télévision régionale
et Alain Besson démontre qu’un journaliste peut devenir excellent biographe. Avec Étienne Charbonneau on s’amuse à commenter un tableau sur les qualités et les défauts des journalistes et des
communicants. Dans ce match qui donc va l’emporter ?
Dominique Baudis, qui est mon premier président au Conseil supérieur de l’audiovisuel en 2003, est la victime de la pire et la plus sournoise des informations : la rumeur. Comme quoi Françoise Giroud ne
se trompe pas quand elle parle, plus loin, du journalisme…
information. en face et à côté
199
transmission
Ils content et racontent
voici les conteurs. Ces « savants » qui s’informent d’abord avant de
transmettre en racontant et écrivant, le plus souvent dans des livres.
Jacques Amyot
Radiola
Le concierge de la tour B
Jocelyne Roux
Catherine Decours
Ghislain de la Gatinais
Isabelle Labarre
Jean-Yves Paumier
Cécile Combre
Noëlle Ménard
Michel Luneau
Armel de Wismes
Avec Jocelyne Roux et isabelle Labarre on mène l’enquête. La première, documentaliste, cherche et met en forme les « Têtes ». La seconde, journaliste, déniche et décrit les clubs et les réseaux. Cécile
Combre, pharmacien égaré peu de temps en politique, fait comprendre
et aimer patrimoine et musique. Ghislain de La Gatinais raconte nantes:
passé, présent, avenir. Quant au concierge de la tour B, beaucoup moins
savant, il écoute beaucoup, retient souvent, dévoile un peu…
René Abjean, Patrick Barbier, Béatrice Blouet, Jacques Boislève,
Jean Bourgeon, Annick Butler, Jacques Chapellon,
Edmonde Charles-Roux, Jean-Pierre Colignon, Yves Cosson,
Jean Daubigny, Daisy de Galard, Antoine George, Paul Guimard,
Charles Hérissey, Yves Horeau, Bernard Le nail, Philippe Joëssel,
Jean-Louis Liters, Henri Lopes, Jean d’Ormesson,
Sylvie Pélissier-Rocard, Stéphane Pajot,
Didier San Martin, Philippe Tourault.
Choisis parmi les membres – dont le nombre est limité – de l’Académie
littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire (1), voici cinq d’entre eux:
Catherine Decours, plusieurs fois primée, raconte avec talent l’Histoire en
histoires. Jean-Yves Paumier et noëlle Ménard animent l’Académie avec
efficacité. Michel Luneau n’y a fait que passer alors qu’Armel de Wismes
y est resté près de 55 ans. Même si son absence continue de peser, il reste
finalement très présent. D’autres Académiciens sont présents ailleurs:
Monique Créteur, Armel Girard-Lamaury et Michel Germain.
À tout (mon) seigneur, tout honneur. Au Xvie siècle, Jacques Amyot,
traducteur de Plutarque, est « l’illustre » de la famille. il a inspiré Montaigne,
à l’origine de la langue française. Quatre siècles plus tard c’est un poste de
radio qui donne l’envie de s’informer et de se divertir. Sans se fatiguer…
transmission. ils content et racontent
235
abnégation
Attaquer l’égoïsme
Sœur Marie de la Trinité
Michel Agaësse
L’inconnu de la nationale
Guy Gilbert
Pierre Baraton
Bernard Lecomte
Sébastien Payen
Jean-Paul James
Bernard d’Arras, Pierre Bellemare, Benoît Bertrand, Dalil Boubakeur,
Marion Cahour, Paul Champs, Luce Courville, Annick Darses,
Jean Delavaud, Michel Dubost, Emmanuel Dumont, Jacques Gaillot,
Jacqueline Halgand, Dom Helder Camara, Jean-François Henry,
Gérard Jubert, Samuel Landier, Anne Langlois,
François Midavaine, René Martin, Jean Morcrette, Denis Moutel,
Michel niaussat, Marc Soustrot.
Pas étonnant que l’on évoque l’Église : ceux qui ont été consacrés
se consacrent d’abord aux autres. Ma tante Odette, pourtant peu vue,
m’a beaucoup marqué. Enfermée pendant 70 ans et pourtant si proche
de la famille. Guy Gilbert, lui, est accessible. Aux loubards et à tous.
Son langage est compréhensible à qui connaît l’argot. Mais quelle foi !
Quant au nouvel évêque de nantes, Jean-Paul James, il respire la fermeté sur l’essentiel et l’ouverture envers tous. Quel charisme ! Comment refuser de l’aider à réaliser le projet « À chœur ouvert » ?
voici un automobiliste inconnu, parmi 350, dans les années 50 et 60.
Et quatre autres personnages. Michel Agaësse, connu dans le scoutisme,
est éducateur dans tous les sens du terme: il va devenir spécialiste des
établissements qui accueillent jeunes ou vieux. Pierre Baraton, l’officier
devenu préfet, est d’abord tourné vers les autres sans manquer d’humour. Le journaliste Bernard Lecomte, reçu par l’Observatoire des médias, vient parler, avec un incroyable talent, de la presse et du Pape.
normal qu’il fasse partie de ces « altruistes ». Quant à Sébastien Payen,
qui sait « traiter » de 10 à 1000 convives, il ne cache pas non plus sa foi.
abnégation. attaquer l’égoïsme
267
récréation
Merci le rire
G. Labougeotte
Alain Ohrel
Monique Créteur
Fernand-France Ridel
Édouard Balladur
Bernard Tapie
François Grenier
Louis de Funès
J’Aubernon, Marie-Christine Barrault, Bruno Costadau, Raymond Devos,
Daniel Foucher, Gérard Gallas, Josette Gyselinck, Christine Hélya,
Gilles d’Hermies, Stéphane Hoffmann, Mireille Josephau,
Jean-Louis Jossic, Édouard Landrain, Mikaël Landreau, Julien Mahet,
Jean-Baptiste Mennesson, Piem, Dominique Raimbourg, Fernand Raynaud,
Jacques Remaud, Jean-Paul Rouland, Rubecca, André Santini,
Patrick Sébastien, Sempé, Jean-Luc Tardieu, Françoise Thirion,
Jean-Philippe vidal, Didier volatron.
Après l’effort, le réconfort. Ces personnages méritent le respect autant, sinon plus, que les autres.
On y trouve un aventurier rentré qui a failli faire son Mai 68. Failli
seulement. Bien plus tard voici un vrai comédien, faux nouveau décideur, qui surprend tout le monde, notables compris, en 1999. Puis un
ancien ministre qui a tout connu : musique, affaires, football, politique
et prison avant de devenir vraiment comédien.
Pendant une parenthèse, pas si facile à vivre entre 1989 et 1992, j’ai
créé une association loufoque pour me changer les idées et me divertir.
Un grand préfet de Région, Alain Ohrel, m’encourage. D’autres jouent
le jeu : Cécile Combre, déjà citée, mais aussi Monique Créteur, née sur
scène, de la célèbre famille des marionnettistes et Fernand-France
Ridel, homme d’affaires et illusionniste.
On va être étonné de voir Édouard Balladur parmi les divertisseurs.
L’ancien et sérieux Premier ministre s’est trouvé pris au piège d’une
sonorisation défaillante lors de sa première déclaration officielle de
1996. Un drame qui, après coup, continue de faire rire.
Louis de Funès avait adopté la région et la Loire. Décédé en 1983,
il mérite que l’on rappelle cet attachement et tout ce que nous lui devons. Pas possible au château de Clermont ? Dommage. Alors au cœur
de la commune du Cellier.
récréation. merci le rire
289
Louis de Funès, comédien
Mieux vaut rire que pleurer
non, je ne le connais pas personnellement, même s’il a écrit en 1979
à des étudiants de l’institut régional d’administration à qui j’ai demandé
de recenser et de présenter « les personnages célèbres ou méconnus des
Pays de la Loire ». Dans une longue lettre manuscrite le célèbre acteur
nous répond aimablement, acceptant d’y figurer, étant très attaché à la
Loire-Atlantique. Mais en voyant le mot « administration » il n’hésite pas
à se plaindre du harcèlement des fonctionnaires de l’environnement. J’ai
laissé cette lettre à une étudiante qui, j’imagine, l’a gardée avec le célèbre
paraphe. Par la suite, j’ai revu Louis de Funès parmi les spectateurs venus
encourager la pièce jouée à l’Espace 44. il restait discret et avait petite
mine. Quelques jours plus tard, en janvier 1983, il décédait à l’hôpital de
nantes après un malaise cardiaque dans sa propriété de Clermont à laquelle il était tant attaché. Un splendide château, aux 365 fenêtres, dominant la Loire au Cellier en Loire-Atlantique et qui venait d’une famille de
Maupassant dont sa femme Jeanne serait issue.
Après sa mort, son épouse a vendu la propriété. Celle-ci serait à nouveau mise en vente en 2002 ? Déclic. Et si l’on redonnait vie à ce château
en rendant hommage au célèbre acteur – notamment grâce à ses 40 derniers films sur 130 – et, au-delà, au cinéma comique en France et, même,
dans le monde. Faire connaître ceux qui apportent rire et joie dans les
salles d’abord puis au cours de soirées souvent moroses après des journaux télévisés remplis de catastrophes ! Je soumets l’idée à André Trillard,
nouveau président du Conseil général, qui m’encourage d’autant plus que
les lieux d’animation manquent à l’est du département. il convient
d’abord d’en parler à son épouse. Acte i.
l’acteur le plus populaire de France. Bas de plafond, moins prestigieux
que ceux des étages inférieurs, l’appartement donne quand même sur les
jardins du Palais Royal. Jeanne de Funès nous reçoit aimablement mais
d’emblée mon projet lui semble suspect. Certes le château ne lui appartient plus mais il est naturel d’obtenir son accord surtout si l’on « exploite » l’image de son époux. Or elle refuse catégoriquement, ne croyant
pas à cette idée et déjà sceptique sur son fonctionnement. Fin de nonrecevoir. Dommage. Ce sont ses deux fils que j’aurais dû aller voir. Ou
Gérard Oury, même s’il est déjà malade. Géré par une structure publique
ou privée ce site aurait, à coup sûr, attiré des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Et donné tant de bonne humeur ! Pas d’acte 2.
Gilles Bouyer m’a appris qu’il ne faut jamais avoir de regrets dans la
vie. Bien noté. Mais puisque le chapitre est ouvert – un seul sur cent – il
faut citer d’autres projets avortés tels que la relance de l’association
nantes-Rennes à travers la route nationale – Rn – projet cher au préfet
Bernard Boucault, qui aurait permis de découvrir histoire, géographie,
géologie, économie, sécurité routière. Ou des activités sur la musique
avec la Sacem ; sur la santé avec l’agence Destination Santé que dirige l’ami
Marc Gombeaud. Ou l’accueil dans les prisons de quelques invités, écrivains, journalistes ou comédiens. Des prisonniers qui aiment tant Le Tatoué
et même la série des Gendarmes. À défaut de grande vadrouille.
Bon nouvelle en 2013. Les « Amis de Louis » créent un musée au centre
de la commune du cellier.
Rendez-vous est pris en 2003 par l’intermédiaire de Philippe des Jamonières, maire du Cellier. De l’émotion en me rendant rue de Montpensier, non loin de la Comédie française, au domicile de celui qui était
304
vie de com’, avec un
« aime »
récréation. merci le rire
305
J’Aubernon
La Cloche après la pub
Patron de la publicité des trois quotidiens nantais dans les années 70 et 80
– du temps où ils étaient liés dans ce
domaine – il vit une seconde passion
dans le domaine culturel, avec le spectacle « La Cloche », spécialité nantaise.
Marie-Christine Barrault
Le charme
En mai 1984, cette grande actrice répond aux questions de plusieurs radios
dans nos studios. Elle vient d’écrire
Souffler n’est pas jouer. Bouffée de simplicité, charme et gentillesse! Dans les dix
personnages de référence, citée avec
Dom Helder Camara, Jacques Chancel,
le général d’Armée Delaunay, valéry
Giscard d’Estaing et Claude Sérillon.
Bruno Costadau
La fête aussi
naires: Ouest-France, Presse Océan, Radio
France et France 3. Cent personnes: record pour une conférence de presse!
Aux questions des journalistes il répond
en se levant donnant lieu à un mini-spectacle. Au cocktail qui suit, c’est lui qui
passe les plats, disant un mot à chacun.
Daniel Foucher
Curé qui rit
Auteur de nombreux ouvrages religieux ou spirituels – il en a écrit plus
d’une cinquantaine – ce prêtre récidive
en publiant fin 2012 son troisième ouvrage d’histoires drôles, assaisonné de
nombreux dessins. Une réponse positive à la question : L’Église est-elle l’ennemie du rire ? il avait même reçu un
« Éclat » des mains de Daniel Prévost.
Prêtre du diocèse de nantes, connu
pour son optimisme, il est spécialiste
du dialogue interreligieux et conférencier dans de nombreux pays du monde.
Rencontre inattendue sur la côte Est de Gérard Gallas
l’Espagne un printemps de 1980. Et Il y a Cco et CO2…
soirée de fête en octobre 2001 après un
Club œnophile de l’Ouest. Son fondadébat sérieux sur la prévention, orgateur s’est donné pour vocation la pronisé par Sonisol. Gastronomie, musique
motion des vins et terroirs français et
et danse improvisée dans le salonl’apprentissage de l’art de la dégustapresse au son de la « Fanfare Archi ».
tion. Ses 120 membres ont arpenté
jusqu’en 2008 les vignobles français. Sa
Raymond Devos
connaissance des vins le désigne pour
Passe les plats
intervenir sur « le vin en littérature » orinvité de « Face à la presse » en ganisé par l’Académie en 2012. Ce chef
mars 1997 il demande que le public soit d’entreprise a aussi présidé l’iUT de
présent. Accord de nos quatre parte- nantes pendant dix ans.
306
vie de com’, avec un
« aime »
Josette Gyselinck
Stéphane Hoffmann
Accueil et Cla
Entregent, entre gens
La présidente des Accueils des villes
françaises – AvF – de Loire-Atlantique,
qui a joué un rôle essentiel dans les permanences d’accueil au Cco, est aussi un
pilier du Cla de Rire. Elle participe aux
soirées de la Mairie du Bouffay.
Créateur des « Mardis nantais » en 1984,
passé des « potins » d’un hebdomadaire
gratuit au Figaro Magazine. Son projet.
La meilleure chose à faire quand paraît un
livre c’est d’en parler avec son auteur. ni dédicaces, ni conférences. il faut s’asseoir
pour discuter le coup. Des idées, de
l’entregent et de l’humour. il continue
en 2012 à La Baule en animant « Les
Rendez-vous de l’écrivain ». Le verbe et
la plume: ses portraits, dont celui d’Armel de Wismes, sont succulents. il ne
revendique que deux titres: l’Académie des Beurrés nantais et le Club des
Ronchons.
Christine Hélya
Notre chanteuse
notre plateau-forum n’a pas l’apparence d’un music-hall et pourtant c’est
là qu’elle vient présenter chaque nouvel album de ses chansons. Le huitième en février 2000. C’est frais et
français, bleu et mélodieux. Cette minantaise mi vendéenne dispose d’un Mireille Josephau
fan-club animé par la dynamique ni- « La Reine blanche »
cole Legras.
En choisissant « Les belles nantaises »
comme thème du cahier 2009, l’AcadéGilles d’Hermies
mie me permet de rencontrer six anC’est la fête !
ciennes Reines de nantes, grâce au
Sa présence permanente dans l’expo Comité des fêtes. Mireille Josephau
du Cco dans les années 90 et 2000 est 1958, Jocelyne Ponlot 1964, Colette
synonyme de joie. Pdg depuis 1996 de Gautron 1971, valérie Claisse 1991, StéGénicado, société créée par Philippe phanie Pichet 1995, Maud Garnier
Galliègue, il propose aux entreprises et 1998. Elles étaient alors mécanicienne à
collectivités d’offrir des cadeaux à l’oc- coudre, couturière, coiffeuse, hôtesse,
casion d’événements. Un choix im- étudiante en psychologie et en commense qui vient du monde entier : merce. Toutes les six évoquent leur élecobjets dernier cri, électroniques et tac- tion suivie d’une année de rêve puis la
tiles et le retour de « la boîte à Meuh » discrète rentrée dans le rang. Parmi elles:
ou « la boule à neige » très kitsch. vice- Mireille Josephau, métisse, dont le film
président de la CCi depuis 2011, il a La Reine blanche raconte l’histoire; et vaen charge le tourisme.
lérie Claisse, future Miss France.
récréation. merci le rire
307
sélection
Encore des noms !
Des organigrammes – souvenirs
Des voyages pour se divertir
Des entreprises à découvrir
Des animations à choisir
Des « peoples » à intervenir
Des duos dire ou contredire
Des anecdotes à parcourir
Des journalistes pour prédire
Des documents qu’il faut saisir
Des invités à accueillir
Des mots à ne pas retenir
Des vies de Régionaux à lire
De grands mercis pour le plaisir
Pourquoi garder tant de dossiers ? La remarque est justifiée : je ne les
ouvre pas ; personne ne va venir les consulter, encore moins les réclamer ; il va falloir en supprimer une grande partie. Plus de cinquante cartons d’archives résument 50 années de vie professionnelle dont 40 chez
dix employeurs, en comptant les deux périodes Cco. Ajoutons les années d’avant comme le scoutisme et ses dérivés les Singer boys et la Route
de Lourdes, les voyages en auto-stop déjà résumés. Les années d’après
avec l’Observatoire des médias, le Comité territorial de l’audiovisuel,
la collection « Les régionaux qui font la France », l’Académie littéraire.
Et quelques autres comme le Cla de Rire. Génération papier…
Beaucoup de personnages ont déjà été cités… et bien davantage
dans les annexes des deux livres consacrés à l’aventure Cco. Mais, c’est
maladif, certains me paraissent manquer. Retour sur quelques organigrammes, anecdotes et des noms, beaucoup de noms, comme pour
remercier. Où le Cco a encore la part belle… Ceux qui sont suivis
d’une astérix font l’objet d’un « portrait » dans l’ouvrage.
sélection. encore des noms
313