revue générale Apport de la cytogénétique moléculaire au
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revue générale Apport de la cytogénétique moléculaire au
abc revue générale Ann Biol Clin 2004, 62 : 629-37 Apport de la cytogénétique moléculaire au diagnostic des anomalies chromosomiques N. Bouayed Abdelmoula Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Laboratoire d’histologie-embryologie, Faculté de médecine de Sfax [email protected] Résumé. La cytogénétique moléculaire est une nouvelle méthode d’analyse du génome qui utilise à la fois les outils de la biologie moléculaire et de la cytogénétique. La principale technique utilisée est l’hybridation in situ en fluorescence qui consiste à hybrider des sondes froides d’ADN sur des lames de préparations chromosomiques. Le développement progressif, au cours des vingt dernières années, de différentes approches techniques de cytogénétique moléculaire aussi bien ciblées que globales, a permis d’élargir considérablement le champ d’application de la cytogénétique aussi bien dans l’analyse des processus tumoraux que dans le diagnostic chromosomique constitutionnel pré- et postnatal. Dans cette mise au point, nous présentons les principales applications de la cytogénétique moléculaire et son apport au diagnostic des anomalies chromosomiques constitutionnelles et acquises. Mots clés : Fish, chromosome, cytogénétique Article reçu le 15 novembre 2003, accepté le 26 juin 2004 Summary. Molecular cytogenetic approaches based on fluorescence in situ hybridization (FISH) with chromosome-specific probes have been increased in recent years. They become a powerful tool for chromosomal diagnosis in prenatal, constitutional and cancers genetic disorders. In fact, various procedures are now available to rapid identification of numerical and structural chromosome aberrations that escape to conventional chromosome banding analysis. Here, contribution of molecular cytogenetic approaches for diagnosis of disease related chromosomal changes are presented and discussed. Key words: Fish, chromosome, cytogenetics Depuis l’introduction des techniques de bandes chromosomiques en 1969 par Caspersson et Zech [1], l’analyse cytogénétique est devenue un outil de diagnostic clinique performant des maladies génétiques chromosomiques constitutionnelles pré- et postnatales et un outil pour l’évaluation de certains désordres génétiques associés à la pathologie cancéreuse. cessibles aux interprétations cytogénétiques basées sur les techniques de bandes. La détermination de ces anomalies de petites tailles est actuellement identifiée par les techniques de cytogénétique moléculaire, en particulier l’hybridation in situ en fluorescence (Fish) dotée d’une plus grande sensibilité. L’analyse cytogénétique classique basée sur l’interprétation de la succession des bandes de l’ensemble du génome permet le diagnostic de la plupart des anomalies chromosomiques. Cependant les aberrations chromosomiques complexes, les remaniements intéressant des fragments chromosomiques de taille inférieure à quelques mégabases (Mb) tels que les microdélétions et les remaniements cryptiques ou encore les anomalies impliquant des régions du génome ayant un marquage peu spécifique restent inac- L’hybridation in situ en fluorescence (Fish) Tirés à part : N. Bouayed Abdelmoula Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 Le principe de la Fish L’hybridation in situ en fluorescence est une technique qui met à profit l’une des propriétés des acides nucléiques : l’association spécifique d’une molécule d’ADN simple brin marquée (sonde) avec sa séquence complémentaire (cible) ; l’acide nucléique cible étant dans sa situation originelle au sein d’un chromosome en métaphase ou dans 629 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. revue générale la chromatine du noyau en interphase. La Fish permet ainsi de détecter sur une préparation cytogénétique un hybride entre une séquence ayant préalablement incorporé un marqueur et sa séquence chromosomique complémentaire [2]. La première étape de l’hybridation in situ en fluorescence consiste en une dénaturation thermique de l’ADN cible et de la sonde si cette dernière est sous forme d’ADN double brin. La deuxième étape consiste en l’hybridation de la sonde sur l’ADN cible à 37 °C pendant une durée variable selon le type de sonde utilisé (quelques heures à plusieurs jours). La troisième étape correspond à la révélation de l’hybridation qui peut être directe ou indirecte grâce à des protéines spécifiques (molécules « signal ») couplées à des fluorochromes et à la contre-coloration du support chromosomique. Les lames hybridées sont lues avec un photomicroscope à épifluorescence équipé de filtres spécifiques aux différents fluorochromes utilisés et éventuellement d’un analyseur d’images (figure 1). La sonde hybridée avec la cible est révélée sous forme d’un signal fluorescent et l’analyse des signaux permet de déterminer la présence, la localisation et le nombre de copies d’une séquence cible et par conséquent de détecter les remaniements chromosomiques de nombre ou de structure [2]. Les approches techniques Les approches techniques en cytogénétique moléculaire sont multiples. Le choix du type de l’analyse dépend de l’application pratique et des objectifs diagnostiques. Ainsi, deux catégories d’approches peuvent être distinguées : les approches ciblées et les approches globales (tableau I). Les techniques ciblées Ces techniques, rendues possibles par la disponibilité de sondes spécifiques, nécessitent d’avoir une idée préalable sur les chromosomes impliqués pour détecter les remaniements chromosomiques. On peut distinguer d’une part l’approche Fish locus spécifique permettant d’obtenir un signal fluorescent correspondant à une région limitée et particulière de l’ADN : un gène, une séquence unique ou répétée centromérique ou télomérique et ce, en utilisant une sonde de séquence complémentaire à la cible. D’autre Sonde ADN Marquage de la sonde Cible Lame et préparation chromosomique Sonde en solution (biotine, digoxigènine, fluorochrome...) ADN cible Prétraitement de la lame : Rnase, digestion partielle des protéines plasmatiques : pepsine, protéinase K Préparation de la sonde : ADN compétiteur, tampon d'hybridation Dénaturation AT T CC thermique T A A GG Dénaturation de la cible Hybridation spécifique Conditions de T° (37-42°) Durée (6 à 24 h) Lavages Fluorochrome Anticorps dirigé contre le marqueur La sonde moléculaire se fixe Élimination des sondes non spécifiquement fixées Détection par immunofluorescence Directe ou indirecte Pas de sonde fixée = délétion Analyse au microscope en épifluorescence Filtres adaptés aux différents fluorochromes Figure 1. Principe de la Fish. Les différentes étapes sur préparation chromosomique. Exemple d’une sonde spécifique de la région proximale du chromosome 15 (15q11.2) spécifique du syndrome d’Angeman et du syndrome de Willi-Prader. Le résultat indique la perte du locus testé sur l’un des chromosomes 15 qui s’écrit del(15)(q11). 630 Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 Cytogénétique moléculaire et anomalies chromosomiques Tableau I. Les approches techniques de la Fish et les sondes correspondantes. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Fish ciblée Peinture chromosomique Les types des sondes Sonde de peinture d’un chromosome entier Sonde de peinture d’un bras chromosomique Fish spot (chaque Sondes spécifiques de loci ou de gènes hybridation donne un Sondes spécifiques des gènes de fusion en signal fluorescent distinct) oncohématologie Sondes spécifiques des séquences centromériques α-satellites Sonde alphoïde tous centromères Sondes spécifiques des régions subtélomériques Sonde tous télomères Sondes spécifiques des séquences β-satellites (Yqh par exemple) Fish globale Les types des sondes CGH ADN génomique testé + ADN génomique témoin M-Fish/Sky 24 sondes de peinture chromosomiques spécifiques des 22 autosomes et les chromosomes X et Y part, il y a la peinture chromosomique permettant de mettre en évidence un chromosome particulier en entier (ou seulement un bras chromosomique) par hybridation sur toute sa longueur [3]. Les techniques globales Ces techniques d’hybridation in situ permettent au contraire d’analyser le génome entier en une seule étape et de mettre en évidence les remaniements les plus ambigus et les plus complexes. Cependant elles ne permettent pas de reconnaître avec précision les régions chromosomiques impliquées. Il peut s’agir de la Fish en 24 couleurs sous ses deux aspects qui diffèrent au niveau de la méthode d’acquisition des images permettant la classification des chromosomes métaphasiques : la M-Fish (multiplex-FISH) et le caryotype spectral ou le Sky (spectral karyotyping) [4, 5]. Ces deux techniques permettent l’identification et l’analyse simultanées de tous les chromosomes en attribuant à chaque paire d’autosomes, à l’X et à l’Y une couleur propre et distincte. Il peut s’agir aussi de l’hybridation génomique comparative (CGH) qui consiste en l’hybridation simultanée et compétitive, sur des métaphases lymphocytaires normales, de l’ADN test et d’un ADN témoin normal, marqué chacun par un fluorochrome différent. La CGH permet ainsi de détecter et de localiser sur les chromosomes métaphasiques normaux les différences relatives du nombre de copies de séquences d’ADN entre les deux génomes, test et témoin en calculant le rapport d’intensité de fluorescence le long de chaque chromosome. Cette approche permet Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 l’analyse globale des anomalies déséquilibrées survenant dans l’ensemble du génome sans la nécessité d’avoir des mitoses. Cependant, elle ne permet en aucun cas de déceler les remaniements chromosomiques équilibrés [4]. Applications de la cytogénétique moléculaire Depuis la découverte du nombre exact des chromosomes humains, la cytogénétique humaine s’est développée dans deux principales directions : 1) l’étude des anomalies chromosomiques constitutionnelles : soit après la naissance au cours de l’exploration des syndromes dysmorphiques, des retards mentaux, des syndromes d’instabilité chromosomique, des anomalies du développement sexuel ou des infertilités ; soit en prénatal pour le dépistage d’aberrations chromosomiques devant une anomalie échographique du fœtus ou un risque accru d’anomalie chromosomique (âge maternel avancé > 38 ans, antécédent d’anomalie chromosomique dans la famille, marqueurs sériques positifs...) ; 2) l’analyse des anomalies chromosomiques acquises présentes : soit au cours des hémopathies malignes ; soit au cours des tumeurs solides. Considérée comme une méthode complémentaire au caryotype standard, la cytogénétique moléculaire, avec toutes ses approches, a des indications multiples et variées selon le domaine d’application. Dans le cas particulier des anomalies chromosomiques, notamment de structure, identifiées par la cytogénétique classique mais pas entièrement caractérisées telles que les chromosomes marqueurs surnuméraires et les translocations complexes, l’apport de la cytogénétique moléculaire est commun aux deux domaines constitutionnel et acquis. Les applications communes aux anomalies de structure chromosomique L’analyse fine des anomalies chromosomiques par les techniques de cytogénétique moléculaire est très importante puisqu’elle permet aux cytogénéticiens de faire un diagnostic chromosomique précis et d’apporter par conséquent pour le généticien clinique un support solide lui permettant une évaluation correcte du risque pour le patient et éventuellement pour sa famille lors du conseil génétique. La détermination d’un remaniement de structure complexe La peinture chromosomique sur chromosomes métaphasiques est la technique de choix au cours de l’étude de certaines translocations cryptiques qui se présentent comme de simples délétions et au cours des remaniements de structure complexes impliquant trois chromosomes ou 631 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. revue générale plus, et ce d’autant plus que les fragments chromosomiques impliqués sont de petite taille [6]. Cependant, les limites de détection d’un remaniement intrachromosomique par la peinture sont de l’ordre de quelques Mb. D’où l’intérêt, dans ces cas, des sondes subtélomériques chromosome-spécifiques et de certaines sondes de séquences uniques locus-spécifiques (figure 2 D et E). Pour ce qui est des insertions et des excès de matériel survenant de novo qui constituent un problème diagnostique majeur pour les cytogénéticiens, les techniques de cytogénétique moléculaire ciblée apportent certes une aide au diagnostic mais le plus souvent au prix d’un retard dans les délais de réponse. En effet, le choix des sondes utilisées, spécifiques de tel ou tel chromosome ou de certains loci se fait en tenant compte de la morphologie des bandes en cytogénétique conventionnelle sur le chromosome d’intérêt. Cette approche est délicate, demande de l’expérience et peut nécessiter un grand nombre de tentatives. Dans ces cas, l’hybridation génomique comparative et l’hybridation in situ en fluorescence en 24 couleurs en tant que techniques globales sont très utiles pour déterminer l’origine chromosomique de ces petits fragments supplémentaires. Cependant, pour préciser la région chromosomique à laquelle ils appartiennent, le recours à l’hybridation in situ en fluorescence ciblée, notamment avec des sondes de séquences uniques, est souvent nécessaire. La CGH permet de plus, ce qui n’est pas possible avec la peinture chromosomique, d’identifier le matériel chromosomique manquant en cas de délétion [4, 7, 8]. La détermination d’un petit chromosome surnuméraire Les chromosomes marqueurs sont des petits fragments chromosomiques observés occasionnellement dans les cellules en culture, fréquemment en mosaïque, et sont habituellement surnuméraires. Il s’agit d’une anomalie de nombre mais aussi un réarrangement de structure, dont l’origine chromosomique est difficile à identifier par les techniques de cytogénétique conventionnelles. Le retentissement clinique des marqueurs chromosomiques est variable selon leur composition génétique. Ils peuvent être responsables de malformations congénitales ou d’un retard mental mais ils sont parfois présents chez des individus normaux et ségrègent sur plusieurs générations. La découverte d’un marqueur chromosomique surnuméraire par les techniques de cytogénétique classique pose toujours un problème pour les cytogénéticiens quel que soit le contexte clinique de découverte, mais surtout lors d’un diagnostic prénatal car il est dans tous les cas nécessaire de bien identifier le marqueur et de préciser ses critères pronostiques pour bien mener le conseil génétique. La peinture chromosomique et l’hybridation in situ en fluorescence utilisant des sondes de séquences uniques 632 permettent d’identifier l’origine chromosomique de la plupart des marqueurs, mais cette approche ciblée est assez longue nécessitant un certain nombre d’hybridations et est confrontée à deux contraintes surtout en matière de diagnostic prénatal : le temps des techniques et la quantité du matériel cellulaire nécessaire. Les approches globales appliquées en première intention permettent de confirmer l’origine chromosomique du marqueur d’emblée en une seule étape technique. Mais étant donné qu’elles ne permettent pas de reconnaître avec précision les régions chromosomiques impliquées, des hybridations ciblées ultérieures avec d’autres types de sondes, surtout de séquences uniques, seront nécessaires pour une meilleure caractérisation du marqueur. De nombreux marqueurs dérivent du chromosome 15 (bras courts) et leur pronostic dépend de la présence ou non de séquences euchromatiques [9-11]. D’autres marqueurs dérivent du chromosome 18 et sont de mauvais pronostic (trisomie 18 partielle). Les marqueurs dérivés du chromosome Y retrouvés chez des femmes présentant un syndrome de Turner avec une formule chromosomique en mosaïque constituée d’une population cellulaire ayant perdu un des deux chromosomes X et une autre population comportant un marqueur dérivé du chromosome Y, sont aussi de mauvais pronostic. Ces femmes ont en fait un risque élevé de développer un gonadoblastome justifiant l’ablation des gonades [12]. L’hybridation avec des sondes alphoïdes chromosome-spécifiques est utile dans ce cas particulier pour l’évaluation du taux de mosaïcisme car de plus, le pronostic de fertilité dépend de la présence et de la proportion d’une population cellulaire normale 46,XX [13]. Exceptionnellement, les chromosomes marqueurs sont dépourvus des séquences centromériques habituelles, ce qui représente une nouvelle entité de marqueurs, dits acentriques ou analphoïdes. Cette entité a été identifiée grâce aux techniques d’hybridation in situ en fluorescence qui ont permis, en plus, de dévoiler leur mécanisme de formation (duplication-inversion des extrémités chromosomiques) [14] (figure 2 F et G). Les applications spécifiques à la cytogénétique constitutionnelle La détermination rapide des aneuploïdies Les aneuploïdies des chromosomes 13, 18, 21 , X et Y, essentiellement des trisomies pour les autosomes, correspondent à 60 % des anomalies chromosomiques détectées après amniocentèse [15]. La détection de ces aneuploïdies en diagnostic prénatal est assurée habituellement par l’analyse cytogénétique conventionnelle. Elle peut se faire actuellement par les techniques de cytogénétique moléculaire en particulier par Fish sur noyaux interphasiques. Cette technique a l’avantage d’être rapide mais nécessite Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Cytogénétique moléculaire et anomalies chromosomiques toujours une confirmation secondaire des résultats par la cytogénétique conventionnelle. En effet, elle utilise comme cible les noyaux interphasiques des cellules placentaires ou fœtales obtenues par choriocentèse ou amniocentèse et des sondes cosmidiques de séquences alphoïdes ou de préférence de séquences uniques spécifiques (en raison des homologies des séquences alphoïdes) des chromosomes 13, 18, 21, X et Y. L’analyse s’effectue sur 50 noyaux et n’est considérée comme anormale pour une sonde donnée que si plus de 80 % des cellules examinées possèdent un nombre anormal de signaux d’hybridation [15, 16] (figure 2A). Ainsi un diagnostic prénatal des plus fréquentes aneuploïdies peut être fait en 48 heures en analysant directement un grand nombre de cellules sans étape de culture préalable. Cette rapidité d’obtention du résultat constitue l’attrait principal de la technique et se compare favorablement au délai de réponse habituel (10 à 15 jours voire plus) de l’analyse cytogénétique classique. De plus l’absence de culture cellulaire fait de cette technique une approche assez simple [3]. Le diagnostic de sexe L’hybridation in situ en fluorescence permet la détermination anténatale du sexe en utilisant les sondes qui identifient les régions centromériques des chromosomes X et Y (figure 2B). Cette démarche est très utile pour le diagnostic prénatal des pathologies liées au chromosome X pour lesquelles aucune étude moléculaire n’est possible [3]. La recherche du gène SRY dans le sérum maternel constitue actuellement une autre alternative pour le diagnostic prénatal du sexe [17]. Le diagnostic des microremaniements syndromiques L’hybridation in situ en fluorescence permet aussi le diagnostic des microremaniements syndromiques qui peuvent être soit des duplications soit des microdélétions. Décrites dans les années 1980 grâce à l’utilisation des techniques cytogénétiques de haute résolution, certains microremaniements ont pu être rattachés à des syndromes décrits cliniquement de longue date. D’autres ont permis de décrire de nouveaux syndromes (cytogénétique syndromique) [18, 19]. La précision de la localisation chromosomique et le développement des techniques de biologie moléculaire ont permis de cloner certains de ces loci et l’hybridation in situ en fluorescence est utilisée actuellement pour confirmer le diagnostic d’au moins 18 syndromes grâce aux sondes correspondantes, c’est-à-dire locusspécifiques. La démarche diagnostique dans ce domaine est particulière dans la mesure où c’est le clinicien qui évoque le syndrome cliniquement et demande sa confirmation par le cytogénéticien (recherche du microremaniement par la sonde spécifique). Cependant, la détection de ces microremaniements par la Fish dépend de leur fréquence pour chaque syndrome puisque certains de ces Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 syndromes impliquent des gènes soumis à empreinte parentale et par conséquent peuvent être secondaires à une disomie uniparentale dont le diagnostic ne peut être fait que par des tests de biologie moléculaire. Par exemple pour le syndrome de Willi-Prader, 70 % des cas sont dus à une microdélétion au niveau du bras long du chromosome 15 (l5q12) (figure 2C) alors que 30 % sont liés à une disomie uniparentale ou autre perturbation telle qu’une anomalie de la méthylation [20-22]. Le syndrome de DiGeorge est un autre exemple où 90 % des cas sont liés à une microdélétion du bras long du chromosome 22 (22ql1) alors que 10 % des cas seraient liés à d’autres remaniements chromosomiques ou encore à des mutations géniques [23, 24]. Les applications spécifiques aux anomalies acquises En cytogénétique oncohématologique Les études de cytogénétique classique au cours des hémopathies malignes ont permis de montrer que certains remaniements chromosomiques récurrents sont caractéristiques et parfois même spécifiques. Ces remaniements ont pu être directement ou indirectement reliés à des altérations de gènes, oncogènes ou suppresseurs de tumeurs. La caractérisation moléculaire de certains réarrangements a permis d’envisager l’utilisation de l’hybridation in situ en fluorescence dans ces hémopathies malignes aussi bien pour le diagnostic que pour l’établissement du pronostic, le suivi de l’évolution des clones anormaux et l’évaluation de certaines thérapeutiques telles que la greffe de moelle osseuse [25]. Ainsi pour les remaniements chromosomiques acquis récurrents de type translocations dont les points de cassure clonés ont été utilisés pour produire des sondes spécifiques, l’hybridation permet la détection des cellules porteuses de la translocation sur métaphases et/ou noyaux interphasiques sous la forme d’une fusion des deux gènes se traduisant par la juxtaposition de deux spots de couleur différente telle que la fusion bcr-abl pour la translocation t(9;22)(q34;ql1) de la leucémie myéloïde chronique (figure 2H). Les sondes peuvent aussi correspondre à un seul gène ou à la région localisée entre deux points de cassures tels que le gène MLL en 11q23 et la sonde de l’inversion du chromosome 16 caractéristique des leucémies aiguës myéloïdes [26-28]. La peinture chromosomique contribue aussi à confirmer et à caractériser les remaniements non récurrents découverts en cytogénétique classique, de dévoiler certaines translocations cryptiques ou semicryptiques et d’identifier certains chromosomes marqueurs qui échappent à l’analyse cytogénétique. C’est le cas par exemple des délétions du bras long des chromosomes 5 et 7 au cours des myélodysplasies pour lesquelles l’hybridation in situ en fluores633 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. revue générale A B C D E F 634 Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Cytogénétique moléculaire et anomalies chromosomiques G H I J Figure 2. Fish sur métaphases et noyaux avec différentes sondes chromosomiques. A : Fish tricolore des trois sondes centromériques des chromosomes X, Y et 18 sur des noyaux interphasiques de cellules amniotiques ne montrant pas d’anomalies de nombre (un spot vert (X), un spot rouge (Y) et deux spots bleus (18)) ; B : Fish d’une sonde de séquences alphoïdes centromériques spécifique du chromosome X sur métaphase montrant une trisomie X ; C : Fish d’une sonde du locus D15S10 localisé en 15q11-q13 et d’une sonde témoin du locus PML (télomérique) montrant une microdélétion de la région 15q11-q13 sur une métaphase d’un patient atteint du syndrome de Prader-Willi ; D : peinture bicolore des chromosomes 2 et 6 sur métaphase montrant une trisomie 6 partielle résultant d’une translocation déséquilibrée ; E : Fish bicolore de la sonde centromérique du chromosome X et de la sonde de séquence unique spécifique du gène SRY (en rouge) sur métaphase d’un homme XX ayant une translocation cryptique du gène SRY sur l’un des 2 chromosomes X ; F : Fish d’une sonde de type YAC, spécifique de la région terminale du bras long du chromosome 3 (3q28) sur métaphase montrant, à côté de l’hybridation normale au niveau des bras longs des deux chromosomes 3, le marquage des deux extrémités d’un petit marqueur acentrique formé par inversion duplication 3q ; G : Fish d’une sonde subtélomérique spécifique de l’extrémité terminale du bras long du chromosome 13 (13q34-qter) sur métaphase montrant, à côté de l’hybridation normale au niveau des bras longs des deux chromosomes 13, le marquage des deux extrémités d’un petit marqueur acentrique formé par inversion duplication 13q ; H : Fish bicolore : détection de la translocation t(9;22)(q34;q11) sur noyaux interphasiques d’un patient atteint d’une leucémie myéloïde chronique. Cohybridation de la sonde du locus M-bcr localisé en 22q11( rhodamine) et de la sonde du locus abl localisé en 9q34 (FITC) ; I : Fish d’une sonde de séquences alphoïdes spécifiques du chromosome 8 sur noyaux interphasiques médullaires montrant une trisomie 8 secondaire chez une patiente atteinte d’une leucémie myéloïde chronique ; J : peinture du chromosome 22 sur métaphase d’un sarcome d’Ewing montrant la translocation d’un fragment du chromosome 22 sur le chromosome 11 d’une translocation à 3 chromosomes t(4;11;22) (q25;q24;ql1.2) identifiée par Fish. Ann Biol Clin, vol. 62, n° 6, novembre-décembre 2004 635 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. revue générale cence a montré qu’elles ne sont pas toujours pures et qu’il s’agit dans un bon nombre de cas de translocations déséquilibrées de matériel 5 et 7 [29]. Les anomalies secondaires de nombre comme les trisomies peuvent être confirmées par la peinture chromosomique et suivies au cours de l’évolution par des sondes alphoïdes (figure 2I). Certaines hémopathies notamment lymphoïdes mais aussi myéloïdes s’accompagnent d’anomalies de nombre à type d’hypo- ou d’hyperploïdie et d’anomalies de structure assez complexes au cours des évolutions clonales. Dans ces situations les méthodes de Fish ciblée ne sont pas toujours efficaces et les techniques de CGH et d’hybridation in situ en fluorescence en 24 couleurs prennent tout leur intérêt pour déchiffrer les anomalies les plus subtiles et les plus complexes [5, 30, 31]. Après allogreffe de moelle osseuse avec un donneur et un receveur de sexe différent, l’hybridation in situ en fluorescence avec une sonde du chromosome Y ou deux sondes des chromosomes X et Y (Fish bicolore) permet de montrer la présence de cellules hôtes résiduelles et de chiffrer le chimérisme [32]. La recherche de la maladie résiduelle habituellement faite par PCR, peut être assurée par Fish sur des cellules en interphase avec des sondes de séquences uniques spécifiques du remaniement moléculaire primaire (un gène de fusion par exemple) ou des sondes de séquences alphoïdes lorsqu’il s’agit d’anomalies de nombre [32]. En cytogénétique des tumeurs solides Les tumeurs solides présentent en général de très nombreux remaniements chromosomiques sous forme de déséquilibres récurrents correspondant à des gains, des pertes, des délétions et des amplifications [25]. L’apport de la cytogénétique classique et moléculaire à visée diagnostique est très limité dans ce domaine sauf pour certaines tumeurs qui sont caractérisées par des réarrangements spécifiques, tels que les tumeurs neuroépithéliales (PNET) et le sarcome d’Ewing caractérisés par une translocation récurrente t(11;22) (q24;ql1.2) et ses variantes [33] (figure 2J). Cependant il a été suggéré que le taux d’altérations chromosomiques qui augmente avec la progression tumorale aurait une valeur pronostique. Lorsqu’il existe une corrélation bien établie entre une amplification génique et un pronostic défavorable telle que l’amplification de N-myc dans les neuroblastomes l’hybridation génomique comparative ainsi que sa variante utilisant les micropuces à ADN (CGH-microarray) restent les meilleures méthodes quantitatives permettant la recherche des séquences amplifiées ou délétées. Cette technique permet par ailleurs d’avoir une vision globale des anomalies déséquilibrées sans la 636 nécessité d’avoir des mitoses, ce qui constitue un avantage certain [34, 35]. La multi-Fish permet aussi de mieux caractériser les remaniements de structure souvent complexes et de déterminer l’origine de certains segments chromosomiques formés par l’amplification de gènes (50-100 copies), anomalies fréquemment observées dans les tumeurs solides. Ces amplifications peuvent prendre la forme soit de chromosomes minuscules appelés doubles-minutes soit de segments de coloration homogène, faits de duplications en tandem d’une séquence génique, attachés à un ou plusieurs chromosomes et dits hsr (homogeneously staining region) [25]. Très récemment, la Fish sur noyaux interphasiques appliquée sur les frottis cytologiques urinaires et les lavements bronchiques permet en utilisant un assortiment de sondes centromériques ou de séquences uniques spécifiques des chromosomes les plus concernés par les amplifications de dresser le pronostic pré- et postopératoires des tumeurs solides des tractus urinaire et respiratoire [36, 37]. Conclusion L’introduction des techniques de cytogénétique moléculaire a permis d’élargir considérablement le champ d’application de la cytogénétique en diagnostic clinique. Outre les applications déjà envisagées, on assiste actuellement à une utilisation plus spécifique de ces techniques dans les nouvelles approches diagnostiques, à savoir le diagnostic préimplantatoire et l’étude des cellules fœtales dans le sang maternel [38, 39]. Les techniques globales sont incontestablement prometteuses dans le domaine particulier de la cytogénétique oncohématologique et des tumeurs solides. Elles ouvrent la voie à la recherche de nouveaux gènes impliqués dans la cancérogenèse et ce, en mettant en évidence des réarrangements récurrents et spécifiques avec caractérisation moléculaire ultérieure des gènes impliqués. Cependant, l’application de la cytogénétique moléculaire et sa mise en place routinière dans les laboratoires de cytogénétique reste confronté au problème majeur de son coût assez onéreux. Remerciements. Nous tenons à remercier Madame le docteur Marie-France Portnoï (hôpital Saint-Antoine de Paris) de nous avoir aimablement fourni les illustrations. 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