rapport général

Transcription

rapport général
Genre
RAPPORT GÉNÉRAL
FORUM DES MINISTRES ET CHEFS DES DIVISIONS PROVINCIAUX
EN CHARGE DU GENRE
Ministère du Genre, Famille, Enfant
KINSHASA, Février 2015
Site du PNUD-RDC : www.cd.undp.org
Immeuble Losonia, Blvd. du 30 Juin- B.P. 7248- Kinshasa - R.D. Congo | Tél.: +243 (0) 815 553 300. Email: [email protected]
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SIGLES ET ACRONYMES
ASNU
CCP
DIVIGEFAE
EPSP
GIBG
GTG
MINIGEFAE
ONUFEMMES
OPJ
PF
PNG
PNSR
PNUD
PTA
PTF
RDC
SEM
SOP
UNFPA
VS
VSBG
: Agence du Système des Nations Unies
: Centres Communautaires polyvalents
: Division provinciale Genre
: Enseignement Primaire, secondaire et professionnel
: Groupe Inter-Bailleurs du secteur genre
: Groupe Thématique Genre
: Ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant
: Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de
la femme
: Officier de Police Judiciaire
: Planification Familiale
: Politique Nationale Genre
: Programme National de la Santé de la Reproduction
: Programme des Nations Unies pour le Développement
: Plan de Travail Annuel
: Partenaires Techniques et Financiers
: République Démocratique du Congo
: Son Excellence Madame la Ministre
: Procédure Opérationnelle Standard
: Fonds des Nations Unies pour la Population
: Violences Sexuelles
: Violences sexuelles et Basées sur le Genre
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INTRODUCTION
Du 24 février au 26 février 2015 à l’hôtel Venus à Kinshasa - Gombe, s’est tenu le premier Forum
National des Ministres et Chefs de Divisions provinciaux en charge du Genre. Placé sous le
patronage de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Forum
était présidé par Son Excellence Madame la Ministre nationale du Genre, de la Famille et de
l’Enfant. Ont pris part à ces assises, les Ministres provinciaux et les Chefs de Division provinciaux
en charge du genre, les cadres et agents du Ministère de GEFAE, les partenaires techniques et
financiers, les Agences du système des Nations-Unies (ASNU), les Organisations de la société
civile (OSC) et les différents points focaux Genre.
Le but de ce Forum était de mettre en place, au niveau national et provincial, un système de
travail coordonné, orienté vers plus de résultats en ce qui concerne la promotion de l’égalité
des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. Cette dynamique devrait tenir compte
de la structure du gouvernement congolais qui comprend un gouvernement national et des
gouvernements provinciaux.
En effet, le Ministère du Genre, Famille et Enfant au niveau national est la seule structure qui
assure le leadership et la coordination des questions de Genre au sein du gouvernement. Au
niveau provincial, les Ministres du Genre et des chefs des divisions provinciaux de Genre sont
établis dans toutes les provinces, mais l’interaction entre le niveau national et le niveau
provincial, voire même entre les Ministres provinciaux et les chefs des divisions mérite d’être
améliorée et clarifiée pour faciliter la mise en place d’un mécanisme institutionnel qui
permettrait d’impulser une vision nationale et coordonnée de l’égalité des sexes et de
l’autonomie de la femme.
À ce jour, il n’existe pas de mécanisme qui permet aux Ministres et chefs de division du Genre
de construire un dialogue politique nécessaire pour jouer pleinement leur rôle dans la mise en
œuvre coordonnée et cohérente de l’égalité des sexes au niveau national et provincial. Toutes
ces raisons évoquées, justifient l’organisation de la première édition du « Forum national des
Ministres et chefs de division du Genre » à Kinshasa.
Organisé pendant trois jours, le forum était marqué en son premier jour par la cérémonie
d’ouverture des travaux faite par son Excellence la Ministre du Genre, Famille et Enfant, suivie
de la présentation des portraits provinciaux genre de différentes provinces de la RDC par les
Ministres provinciaux en charge du Genre. Le deuxième jour était consacré à l’analyse et à
l’approfondissement des enjeux genre au niveau national et provincial par les Cadres du
MINGEFAE national et les partenaires techniques et Financiers ainsi que les délégués des
Agences du système de Nations Unies. Le deuxième jour était aussi marqué par le début des
travaux en commission en vue de l’élaboration de la feuille de route 2015 sur base des 6
thématiques retenues. Les travaux en commission se sont poursuivis le 3e jour et le résultat
obtenu était présenté et débattu en plénière. Il était également question de la présentation du
PTA du MINIGEFAE et de la feuille de route genre. Avant la cérémonie de clôture du forum, son
Excellence Madame la Ministre du Genre, Famille et Enfant avait procédé par le lancement de
l’étude sur la masculinité.
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I. PREMIÈRE JOURNÉE
La première journée a connu deux temps forts :
1. La cérémonie d’ouverture ;
2. Les présentations en plénière des portraits genre des provinces par les Ministres provinciaux
en charge du Genre, suivies du débat et échange.
1. La cérémonie d’ouverture
Présidée par SEM la Ministre nationale de GEFAE, la cérémonie d’ouverture a été marquée par
trois allocutions, prononcées respectivement par Madame la Représentante Résidente de
l’ONU-Femmes en RDC en lieu et place du Coordonnateur Résident du système des Nations
Unies en RDC, par Madame l’Ambassadeur du Canada en RDC et par SEM la Ministre de GEFAE.
Dans son mot de circonstance, prononcé en lieu et place du Coordonnateur Résident du
système des Nations Unies en RDC et pour le compte de toutes les Agences du système des
Nations Unies, partenaires du MINIGEFAE, Madame la Représentante de l’ONUFEMMES a
commencé par remercier le MINIGEFAE pour l’organisation de ce Forum, qui constitue une
grande première en RDC. Elle a par la suite rassuré la Ministre de GEFAE de l’implication et de
l’accompagnement des Agences partenaires dans la mise en œuvre des recommandations qui
sortiront de ces assises.
Pour sa part, Madame l’Ambassadeur du Canada en RDC, parlant au nom de tous les PTF du
domaine du Genre, a d’abord remercié la Ministre de GEFAE de l’honneur qui lui est fait de
prendre part à ce Forum, avant de promettre le soutien et l’accompagnement de tous les PTF au
suivi des recommandations du Forum.
Enfin, SEM la Ministre de GEFAE, a, dans son mot de circonstance, rendu un hommage au
Président de la République, Chef de l’Etat, pour son implication personnelle dans la promotion
de la femme congolaise. Elle a également rendu un hommage au Premier Ministre, Chef du
Gouvernement, pour son appui à l’organisation du Présent Forum. Elle a donné quelques
indications sur l’état et l’évolution des questions de genre en RDC, notamment quelques
avancées enregistrées mais aussi les différents défis qui restent à relever. Elle n’a pas manqué
de remercier et de saluer l’implication de partenaires du Ministère de GEFAE pour leur
accompagnement financier et technique dans la réussite de présentes assises.
La cérémonie d’ouverture a connu la participation d’environ 110 personnes ; notamment les
Ministres provinciaux en charge du Genre, les Chefs de Division provinciaux en charge du Genre,
les cadres et agents du Ministère de GEFAE, les Agences du système des Nations Unies, les PTF,
les organisations de la société civile, les points focaux genre de quelques ministères sectoriels
et la presse.
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2. La présentation des portraits genre de provinces
Les Ministres provinciaux en charge du Genre ont présenté, chacun et chacune en ce qui le
concerne, le portrait genre de sa province. Ces présentations, réalisées selon le gabarit qui a été
proposé aux provinces par le comité d’organisation, étaient réalisées en deux sessions. Une
première session avec 4 provinces (Bas-Congo, Bandundu, Equateur et Kasaï-Oriental) et une
deuxième session avec 6 provinces (Katanga, Kinshasa, Maniema, Province-Orientale, KasaïOccidental et Sud-Kivu)1. Chaque session de présentations était suivie des échanges entre
participants.
En rapport avec les questions du genre, il se dégage des différentes présentations plusieurs
traits communs, mais aussi des particularités propres à certaines provinces. De manière
générale, toutes les présentations ont pointé du doigt
 Le faible statut de la femme congolaise par rapport à l’homme, dû notamment à certains us
et coutumes rétrogrades et à la faible scolarisation de la femme et de la jeune fille ;
 Le faible pouvoir économique de la femme, dû aux faibles accès à la terre et au crédit ;
 Une faible participation de la femme aux structures de prise de décisions ;
 Une mortalité maternelle encore élevée ;
 Une prévalence élevée des VSBG ;
 Une prévalence élevée des cas de mariage des enfants ;
 La faiblesse de la coordination des actions ;
 Le faible budget alloué au Ministère, etc.
Pour ce qui est des particularités, la province du Maniema est revenue sur les inégalités
flagrantes en matière de genre en défaveur des femmes. Au Maniema, les hommes ne sont
nullement impliqués aux questions du genre, considérées à tort comme les questions de
femmes. Un autre fait marquant au Maniema est que c’est seulement en 2014 que pour la
première fois le genre était inscrit dans le budget de la province. Le Sud-Kivu a mis en avant une
amélioration de la participation politique de la femme dans les instances de prise de décisions
entre 2006 et 2014, notamment au niveau du gouvernement provincial et de l’Assemblée
provinciale2. Il faut également signaler ici des succès notables obtenus dans cette province sur la
lutte contre les VS. Tous ces succès seraient dus non seulement à la volonté politique des
autorités provinciales, mais aussi, à l’amélioration de l’environnement normatif par la prise de
certains arrêtés et édits par les autorités de la province sur les questions du genre. Il a, avec
insistance, demandé à d’autres provinces de s’inspirer de cet exemple. Par ailleurs, même si les
questions de faible statut de la femme est communes à toutes les provinces, elles se posent de
manière particulière dans les provinces de deux Kasaï. Il en est de même de phénomène de
mariages des enfants dans les provinces de deux Kasaï et du Bas-Congo.
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La province du Nord-Kivu n’a pas présenté son profil étant donné que la Ministre n’était arrivée à Kinshasa que
tard dans la soirée, cette présentation a été renvoyée à la deuxième journée.
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A titre indicatif, sur les 10 Ministres que compte le Gouvernement provincial du Sud-Kivu, 4 sont femmes. Une
particularité propre au Sud-Kivu.
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Recommandations
De toutes les présentations et discussions, il se dégage les constants et propositions suivantes :
1. Une meilleure spatialisation des interventions entre les différentes provinces et entre les
thématiques en lien avec le genre ;
2. La combinaison d’une approche communautaire avec une approche de renforcement
institutionnel est nécessaire ;
3. Un engagement politique soutenu au niveau national et provincial pour faire avancer la lutte
contre les inégalités de genre ;
4. La nécessité de combiner une approche communautaire avec une approche de renforcement
institutionnel ;
5. La nécessité de renforcer les capacités opérationnelles des divisions provinciales de genre ;
6. La nécessité de créer une cohérence entre les interventions locales, les stratégies et
politiques dans le domaine du genre ;
7. L’importance de mettre l’accent sur la lutte contre les causes profondes des inégalités de
genre.
II. DEUXIÈME JOURNÉE
Cette deuxième journée a été structurée en 4 sessions comme suit :
1. La Présentation du portrait Genre de la province du Nord-Kivu ;
2. La présentation de la Politique Nationale Genre (PNG) et de ses stratégies opérationnelles ;
3. La présentation de la vision et de la position des bailleurs de fonds sur les questions de
genre et de la vision et activités des Agences des SNU sur quelques activités en lien avec la
promotion du genre ;
4. Le lancement des travaux en groupes.
La fin de chaque session était marquée par l’ouverture d’échanges.
Session I : La présentation du portrait de la province du Nord-Kivu
À l’instar d’autres provinces, Son Excellence Mme la Ministre Provinciale en charge du Genre du
Nord-Kivu a aussi présenté le portrait genre de sa province. Elle a fustigé le faible statut de la
femme congolaise, le faible pouvoir économique de la femme, la faible participation aux
structures de prise de décisions, et une prévalence élevée des VSBG du fait des guerres
récurrentes et des conflits armés, etc.
Toutefois, elle a souligné des avancées significatives, notamment l’égalité des chances dans
l’accès à l’éducation dans certains milieux, la mise œuvre avec succès des plusieurs
programmes en faveur de la femme avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers, la
prise de conscience sur le phénomène des violences sexuelles et la rupture du silence face à ce
fléau, l’application des lois de 2006, le renforcement des capacités des structures de prise en
charge et l’utilisation des protocoles standards de prise en charge, la mise en place d’une
stratégie provinciale de lutte contre le VSBG, l’accessibilité aux soins avant 72h pour plus de 50
% des survivantes, l’existence d’un système de collecte des données dont la base gérée est à la
DIVIGEFAE et est alimentée par les acteurs de terrain, etc.
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Cependant, beaucoup de défis restent encore à relever, notamment le changement de
comportement face aux us et coutumes rétrogrades, la prise en charge holistique de victimes
des VS, l’inaccessibilité géographique de certaines zones géographiques, la paupérisation de la
femme accentuée par les guerres récurrentes, etc. Pour y parvenir, non seulement il faut une
ferme détermination, mais aussi, une mobilisation maximale des ressources financières pour
permettre de mener des actions d’envergure sur terrain, a-t-elle conclu.
Session II : La présentation de la PNG et de ses stratégies opérationnelles
Animée par les cadres du Ministère de GEFAE au niveau central, cette section s’est penchée sur
la présentation du cadre normatif et organisationnel en lien avec le genre et le MINIGEFAE,
notamment la PNG et de ses stratégies opérationnelles ainsi que le plan d’action de la
résolution 1325. La session s’est articulée autour des points suivants :
1. La politique nationale Genre : contexte, état de mise en œuvre, propositions, par Monsieur
Célestin NGUNZ ;
2. La stratégie nationale de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le Genre : point sur
les évaluations et le processus de révision, par les Professeurs José MANGALU et Bernard
LUTUTALA ;
3. Le plan national de la Résolution 1325, par Madame Annie KENDA ;
4. La stratégie nationale de budgétisation sensible au Genre par Madame Esther KAMWANYA ;
5. L’Audit institutionnel et organisationnel réalisé au Ministère du Genre, et processus de la
réforme de l’administration publique, par Monsieur Vicky KANGI ;
6. Le processus de mise en place des groupes thématiques genre et sous-groupes de travail au
niveau des provinces, par le Prof. José MANGALU.
Des présentations et des discussions en rapport avec cette session, il se dégage globalement la
nécessité d’adapter le cadre normatif en matière de promotion du genre à l’évolution de la
situation sur terrain, mais aussi d’adapter le cadre organisationnel et institutionnel du
MINIGEFAE à ses missions actuelles. De manière spécifique, il s’agirait de :
1. Procéder à la révision de la PNG, en y intégrant des dispositifs en rapport avec le cadre de
suivi-évaluation ;
2. Procéder à la révision de la SNVBG, en y intégrant les autres violences basées sur le genre et
en adaptant ses mécanismes de mise en œuvre et de suivi-évaluation ;
3. Procéder à l’élaboration des plans d’action provinciaux de lutte contre les Violences sexuelles
et Basées sur le Genre ;
3. Par rapport au Plan d’action de la 1325 : assurer l’opérationnalisation du mécanisme
institutionnel ; dresser le bilan de la mise en œuvre dans la perspective de son 15 ième
anniversaire ; placer la version officielle sur le site et procéder à l’actualisation du plan
d’action ;
4. Lancer un plaidoyer conséquent pour un financement adéquat du genre, tant au niveau
national que provincial ;
5. Par rapport à l’audit organisationnel et institutionnel : élaborer un plan de mise en œuvre
des recommandations de l’audit à court, à moyen et à long terme ; activer les mécanismes de
coordination et d’interaction entre le niveau national et provincial, entre le MINIGEFAE et les
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autres ministères sectoriels et entre le MINIGEFAE et les organisations de la société civile,
entre le MINIGEFAE et les divisions provinciales ; assurer le renforcement des capacités des
points focaux genre pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle;
6. Lancer le processus de la mise en place des Groupes Thématiques Genre au niveau
provincial, conformément au plan d’action de la note d’orientation y relatif.
Session III: Vision et position des bailleurs des fonds et vision et activités des Agences du SNU
partenaires
Cette session a été animée par les représentants des bailleurs des fonds et des Agences du SNU,
partenaires du MINIGEFAE, à travers les communications suivantes :
1. Vision et position du Groupe Inter-Bailleurs du secteur Genre (GIBG), par Mme Sandra de
l’Ambassade du Canada ;
2. Le genre dans la protection des enfants en RDC (Cas spécifique des mariages d’enfants) : les
principaux défis à relever, par Mme Mar JUBERO de l’UNICEF ;
3. Vision globale du PNUD-RDC en matière d’égalité des genres et développement durable, par
Madame Marie BAPU du PNUD ;
4a. La problématique de la santé maternelle en RDC et ses liens avec les questions de genre, par
la Docteure BORA de l’UNFPA ;
4b. Repositionnement de la PF en RDC /Plan stratégique national de PF à vision multisectorielle
(2014 – 2020) et rôle du Ministère du GEFAE, par le Docteur Didier KABING du PNSR ;
5. L’égalité des sexes et autonomisation des femmes en RDC : Enjeux et réponses stratégiques
au niveau national et provincial par l’ONU-FEMMES.
Des présentations et des échanges sur cette session, peuvent découler les observations
suivantes :
1. Le GIBG est disposé à accompagner le MINIGEFAE, particulièrement dans les domaines
suivants :
-Renforcer la coordination du Ministère dans les questions du genre, notamment la
régularisation et le renforcement du mode de fonctionnement du GTG ;
-Disposer d’une vision globale du genre ;
-Améliorer la législation en matière de genre ;
-Intégrer la question du genre dans la mise en œuvre des stratégies de stabilisation.
2. Nécessité pour le MINIGEFAE de prendre des dispositions réglementaires pour clarifier le
statut et rendre les Centres Communautaires Polyvalents (CCP) opérationnels ;
3. Implication du MINIGEFAE dans la création de la demande en matière de PF ;
4. Implication du MINIGEFAE dans le plaidoyer sur la loi sur la Santé de la Reproduction/PF.
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Session IV : Lancement des travaux en groupes
Après ces présentations, les participantes et participants à l’atelier étaient répartis en 5 de
travail. L’appartenance à chaque groupe s’est réalisée selon la convenance de chacun, mais les
organisateurs ont veillé à ce que chaque groupe comprenne au moins un (e) Ministre
provinciale et un nombre suffisant des délégués. Les travaux en groupes avaient pour finalité
d’élaborer un canevas de travail qui participer à l’élaboration de la feuille de route 2015.
Les cinq thématiques abordées sont les suivants :
1. Participation politique des femmes et leadership féminin ;
2. Autonomisation économique de la femme ;
3. Lutte contre les violences sexuelles et basées sur le Genre ;
4. Lutte contre le mariage précoce, et
5. Femmes, paix et sécurité.
III.TROISIÈME JOUR
Le troisième jour du forum était consacré à la poursuite des travaux en groupes et la restitution
en plénière des résultats obtenus des travaux en groupe, le lancement de l’étude sur la
masculinité et la cérémonie de clôture du forum.
Restitution des travaux en plénière
Après des fructueux échanges en groupes, les rapporteurs de chaque atelier étaient appelés à
restituer les résultats obtenus. Après les différentes restitutions, les discutions étaient ouvertes
dans le but d’amender ou de donner des éclaircissements sur certains points. Au total 21
priorités étaient retenues pour l’année 2015 en fonction des 5 thématiques.
1er Groupe : participation politique des femmes et leadership féminin
Pour ce groupe, 5 priorités ont été envisagées pour l’année 2015, à savoir :
- Appuyer la participation des femmes aux élections ;
- Mener des actions pour l’adoption des lois favorables à la femme (loi sur la parité, code
de la famille);
- Élaborer et mettre en œuvre un plan de communication pour améliorer la connaissance
et la pratique des droits des femmes ;
- Constituer une banque des données du leadership féminin à tous les niveaux ;
- Élaborer la stratégie nationale et les plans d’action provinciaux sur la participation
politique de la femme.
2ème Groupe : Autonomisation économique de la femme
Ce groupe a retenu 3 priorités suivantes :
- Renforcer les capacités des femmes/hommes sur les exigences techniques des secteurs
porteurs, les marchés nationaux et sous régionaux, les normes commerciales, les
procédures douanières et le financement accessible des institutions de la microfinance ;
- Développer des technologies et infrastructures appropriées ;
- Instaurer le Suivi et évaluation.
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3ème : lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre
Ce groupe a retenu 5 priorités pour l’année 2015, à savoir :
- Réaliser des études approfondies sur les causes des violences sexuelles et basées sur le
genre ;
- Élaborer des stratégies provinciales intégrant un volet humanitaire, couplées d’un plan
de suivi et évaluation ;
- Revisiter la SNVBG, couplée d’un plan de suivi et évaluation ;
- Renforcer la coordination des interventions et intervenants des VSBG ;
- Finaliser des SOP (Procédures Opérationnelles Standard pour la lutte contre les VSBG).
4ème Groupe : Lutte contre le mariage précoce et forcé
Ce groupe envisage 4 axes prioritaires pour l’année 2015 :
- Plaider auprès de l’Assemblée Nationale, avant et pendant la session parlementaire de
mars, pour l’adoption du code de la famille et auprès de la cour constitutionnelle sur le
mariage des enfants ;
- Sensibiliser, informer et impliquer la population, les structures de la société civile dans le
processus de la révision du code de la famille avant et pendant la session parlementaire
de Mars 2015 ;
- Inserer la lutte contre le mariage précoce dans les activités du mois de la femme chaque
année ;
- Renforcer la capacité du personnel du Ministère de l’EPSP et de Justice (greffier,
huissiers, OPJ, etc.).
5ème Groupe : Femmes, Paix et Sécurité
Pour ce groupe, 4 priorités ont été retenues :
- Opérationnaliser le Comité de Pilotage de la résolution 1325 ;
- Evaluer la mise en œuvre de Résolution 1325 ;
- Actualiser le Plan d’Action National ;
- Mobiliser des Fonds.
Recommandations
Les participants-participantes aux différents ateliers ont aussi formulé des recommandations
pour renforcer les interactions/coordination entre les différents niveaux (national/provincial) et
pour la mise en œuvre effective des priorités retenues :
-
-
Produire et publier la cartographie des PTF et ASNU ainsi que de leurs interventions ;
Organiser des missions de plaidoyer et des dialogues politiques par les Ministre national
et provinciaux du genre, les chefs de divisions et la société civile en direction d’autres
instances ;
Elaborer une stratégie globale sur l’autonomisation économique de la femme pour avoir
un programme qui s’inscrit dans la durée ;
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-
-
-
Rendre opérationnels les Groupes thématiques Genre (aux niveaux national et
provincial) en leur dotant des moyens conséquents et assurer la tenue régulière des
réunions de GTG et de ses SGT ;
Matérialiser les engagements pris par l’affectation d’un budget conséquent pour la
prévention et la prise en charge holistique des victimes des VBG (Gouvernements
national et provinciaux) ;
Elargir les interventions de lutte contre les VSBG sur toute l’étendue du pays, en fonction
des besoins de chaque province ;
Renforcer le système de communication sur les VSBG entre les parties prenantes ;
Vulgariser toutes les stratégies de lutte contre les VSBG élaborées ;
Disséminer l’information sur la lutte contre les VSBG de façon systématique en vue des
évidences pour les plaidoiries et les recommandations ;
Finaliser les SOP pour faciliter et renforcer la coordination entre les différents niveaux :
national, provincial, sectoriel, opérationnel et les partenaires ;
Vulgariser des lois contre le mariage précoce et forcé ;
Sensibiliser la population et intensifier les campagnes de changement de
comportement ;
Renforcer les capacités du personnel de l’EPSP et du système judiciaire ;
Renforcer l’Indépendance de la magistrature sur le plan d’éthique et finance ;
Elaborer un chronogramme pour que toutes les priorités retenues soient réalisées avant
le mois d’Octobre 2015.
En rapport avec les mécanismes d’interaction proposés, il a été proposé :
-
-
Institutionnaliser le Forum des Ministres et chefs de division en charge du genre,
notamment dans le but d’évaluer la mise en application des recommandations
formulées ;
Développer un système de communication entre le niveau national et provincial ;
Instaurer un conseil des ministres et chefs de division genre au niveau des provinces
pour des réunions hebdomadaires ou mensuelles
Organiser des missions conjointes des Ministres et chefs de division pour des dialogues
politiques/plaidoyer auprès des décideurs au niveau national et provincial
Cérémonie de clôture
Avant la présentation de l’étude sur la masculinité et la présentation du PTA du Ministère et la
lecture de la feuille de route du Ministère pour l’année 2015, trois allocutions étaient
prononcées tour à tour par la Représentante de l’ONU-FEMMES en RDC, l’Ambassadeur de la
Suède en RDC et par son Excellence Madame la Ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant.
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Dans son mot, la Représentante de l’ONU-FEMMES a exprimé sa reconnaissance à l’endroit du
MINIGEFAE pour l’initiative du forum et pour les avoir associé à son organisation. Elle a
demandé aux différents participants et participantes de répliquer, dans leurs provinces
respectives, ce qu’ils ont entendu et discuté et de soutenir la réalisation de l’étude sur la
masculinité dont les résultats pourront aider à renforcer la mise en œuvre de la vision de l’ONUFEMMES dans la lutte pour les droits de la femme.
Prenant la parole à son tour, l’Ambassadeur de la Suède a commencé par montrer aux
participants comment la Suède a travaillé et continue à travailler pour l’égalité des sexes. En
effet, la Suède est passée d’une société traditionnelle en une société moderne où le rôle et la
place de la femme est plus qu’assurée. Dans sa coopération avec les autres pays du monde, la
Suède concentre ses efforts sur les groupes les plus touchés parmi lesquels figurent au premier
plan les femmes et les filles. Elle a aussi, pour sa part, annoncé l’initiative conjointe qui associe
la Suède à l’Onu femmes, à savoir l’organisation de l’étude sur la masculinité.
Cette allocution de l’Ambassadeur de la Suède était suivie de la présentation de la note
méthodologique de l’étude sur la masculinité et des résultats de la pré-enquête de la même
étude réalisée à Kinshasa. Cette étude qui concerne 4 provinces (Bas-Congo, Kinshasa,
Equateur et Sud-Kivu) vise à répondre aux principales préoccupations suivantes :
1. comment les masculinités sont construites dans le contexte socio-culturel congolais,
particulièrement dans les provinces du Bas-Congo, de l’Equateur, de Kinshasa et du Sud-Kivu ?
2. Comment les hommes et les femmes, d’une part, et les adolescents et adolescentes, d’autre
part, des provinces précitées perçoivent-ils la masculinité?
3. Comment les conceptions et les formes de masculinité facilitent ou entravent l’équité de
genre dans divers domaines de développement du pays ?
4. Que faire pour transformer les conceptions de la masculinité et impliquer les
hommes/garçons dans la promotion de l’équité de genre et l’autonomisation des femmes/filles
en RDC ?
Intervenant pour lancer officiellement l’étude sur la masculinité, Son Excellence Madame la
Ministre du GEFAE Bijou MUSHITU KAT a tenu à rendre hommage au Président de la
République et à témoigner sa gratitude au Premier Ministre MATATA PONYO qui, bien
qu’empêchés, ont contribué à l’accompagnement de celui-ci, preuve de leur engagement à
promouvoir la femme congolaise. Elle a remercié les Ministres et Chefs de division provinciaux
pour leur participation active aux travaux du forum. Ensuite, elle a encouragé l’initiative de
l’étude sur la masculinité qui aidera à comprendre les causes profondes entravant l’égalité et le
progrès du rôle de la femme en RDC. C’est pourquoi elle a invité l’équipe chargée de mener
l’étude à plus de professionnalisation. Elle a aussi émis le vœu de voir cette étude s’étendre
dans les prochains jours dans d’autres provinces du pays.
À la suite de l’allocution de son Excellence la Ministre du GEFAE, le Directeur de cabinet de SEM
la Ministre de GEFAE a présenté le PTA du GTG pour l’exercice 2015-2016. Cette présentation
était suivie de la présentation par le Professeur MANGALU MOBHE Agbada de la feuille de route
issue des travaux du Forum.
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Le Professeur MANGALU a été rappelé pour procéder à la lecture du rapport général du Forum.
Après la lecture de ce rapport général, il a été prié à SEM la Ministre de GEFAE de bien vouloir
prononcer son discours de clôture du premier Forum des Ministres et chefs de Divisions
provinciaux en charge du genre. Mais avant de prononcer son mot de clôture, SEM la Ministre
de GEFAE a procédé par la remise symbolique des brevets de participation à la Représentante
des Ministres provinciaux du Genre, à la représentante des ASNU et à la Représentante des
Organisations de la société civile.
Discours de clôture
Dans son mot de clôture, son Excellence Madame la Ministre du GEFAE a tout d’abord rendu
hommage à Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Président de la République et Chef de
l’Etat pour son Leadership et sa vision éclairée pour l’émergence et le Développement de la
RDC et qui place la femme au centre de sa politique. Une mention spéciale a également été faite
à Son Excellence Monsieur MATATA PONYO, Premier Ministre et Chef du Gouvernement, qui a
inscrit la question de la femme parmi les priorités de son action gouvernementale.
Par la suite, elle a témoigné sa reconnaissance aux Partenaires, principalement les Agences du
Système des Nations Unies et les Bailleurs de fonds pour leur appui technique et financier dans
l’organisation de ces assises.
Enfin, elle a rendu un hommage mérité à tous les participants et participantes pour la
pertinence et la qualité de leurs contributions dans la réussite des travaux du Forum, qui devra
s’institutionnaliser et devenir un cadre National et permanent de concertation sur les questions
du genre. Dans ce même ordre d’idées, elle a annoncé la tenue de la deuxième édition du forum
au mois de décembre 2015 à Kisangani. Elle a exhorté chaque participant à capitaliser les
résolutions et recommandations issues du forum et matérialiser les engagements pris. Pour sa
part, elle a pris l’engagement de travailler résolument dans la mise en œuvre de la feuille de
route ainsi élaborée.
Avant de clore son propos, elle a annoncé la célébration de la journée du 8 Mars pour le
samedi 7 mars 2015 sur toute l’étendue du territoire de la République plutôt qu’à la date du 8
Mars qui tombe un dimanche. A ce sujet, l’option arrêtée par le Gouvernement depuis deux ans
de célébrer « autrement » la journée internationale de la femme reste de stricte application, at-elle précisé.
Conclusion
Le forum des Ministres et chefs des divisions provinciaux genre a récolté un franc succès. Pour
la première fois, tous les Ministres Provinciaux ayant en charge la question du Genre, les chefs
de division provinciaux Genre, les Cadres du Ministère Genre, les Partenaires financiers et
Techniques ainsi que les Représentants des Agences du système des Nations Unies se sont
réunis autour d’une même table sous la présidence de son Excellence Madame la Ministre du
GEFAE.
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Parmi les acquis incontestables de ce forum, il y a lieu de noter : l’affirmation et la
consolidation du leadership du Ministère du GEFAE au niveau national sur toutes les questions
et interventions relevant du secteur du Genre ; la mise en place d’un système de travail
coordonné à travers l’élaboration d’une feuille de route unique pour l’ensemble du pays3 ; la
disponibilité du portrait genre de toutes les provinces du pays ; l’engagement des participants à
faire avancer la lutte contre les inégalités de genre ; les recommandations formulées par les
participants en vue de relever les différents défis du secteur Genre.
Il faut aussi relever le fait que les PTF, les ASNU, les bailleurs de fonds ont au cours de ce forum
réitéré leur engagement à soutenir le MINIGEFAE sied également de souligner que le prochain
forum est prévu pour le mois de décembre 2015 dans la ville de Kisangani, en province
Orientale. Ce sera l’occasion pour tous non seulement d’évaluer la mise en œuvre des
différentes résolutions et recommandations issues du premier forum, mais aussi servira de
cadre pour élaborer la feuille de route de l’année 2016.
Les Rapporteurs
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