Les énergies conventionnelles en Algérie
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Les énergies conventionnelles en Algérie
Les énergies conventionnelles en Algérie Actualisation du 12 juillet 2010 © 2010 - Ubifrance et les Missions Economiques Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001 : 2008 L’accès à l’électricité et au gaz constitue un enjeu majeur du développement social et économique en Algérie. Avec une capacité installée de 11 324 MW en 2010, la couverture du pays par le réseau électrique se situe au taux confortable de 98%. Le taux de couverture du gaz est, quant à lui, de l’ordre de 44%. Les sites isolés du sud (87% du territoire et 7% de la population) sont généralement alimentés en électricité par des groupes électrogènes fonctionnant au diesel. Malgré quelques mesures incitatives, les énergies renouvelables (ENR) ne représentent encore qu’une très faible part dans le bilan énergétique national, en l’occurrence 0,02% de la consommation nationale d’électricité. L’opérateur public Sonelgaz comptait à la fin 2009 près de 6,5 millions d’abonnés à l’électricité et 2,9 millions au gaz. Pour faire face à la demande intérieure croissante, la société nationale a entrepris divers programmes de développement. Généralités Présentation générale du secteur L’essentiel de la consommation d’énergie électrique, ainsi que les plus grands centres de production électrique de type thermique vapeur, sont situés dans la partie nord du pays, où est localisée la majorité de la population et de l’activité économique. L’alimentation par des turbines à gaz concerne, quant à elle, les régions de l’intérieur et les grands sites pétroliers et gaziers du sud. Principales caractéristiques du secteur en 2009 : Clients électricité Clients gaz Capacité installée Ventes électricité Ventes gaz 6,5 M 2,9 M 11 324 MW 33,8 TWh 77,9 Mds de thermies Effectif total 65 560 agents CA 2009 1,85 Md USD Sonelgaz, un opérateur historique A sa création en 1969, SONELGAZ, la Société Nationale de l’Électricité et du Gaz, dans le cadre de la mission que lui ont confiée les pouvoirs publics, disposait du monopole de la production, du transport, de la distribution, de l’énergie électrique en Algérie. En 1991, dans un contexte d’ouverture du secteur à la concurrence, Sonelgaz a obtenu le statut d’Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Aujourd’hui, la société étatique a pour objet la production, le transport et la distribution de l’électricité, ainsi que le transport et la distribution du gaz (la production étant effectuée par Sonatrach). Même si la législation a été modifiée (loi de février 2002), Sonelgaz, l’opérateur national, dispose encore de facto d’un monopole pour la transmission et la distribution d’électricité sur le territoire national. Parc de production Le parc de production algérien totalise aujourd’hui une puissance installée de 11 324 MW, dont un peu moins de 2900 MW sont générés par des producteurs indépendants, 8 438 MW par les centrales SPE (Société de Production de l’Electricité, filiale de Sonelgaz), le reste représentant les réseaux isolés du sud. Presque la totalité de la production électrique algérienne se fait par des turbines à gaz ou des turbines à vapeur. Les grandes centrales récemment MISSION ECONOMIQUE – UBIFRANCE D’ALGER – Les énergies conventionnelles en Algérie © 2010 – Ubifrance et les Missions économiques construites ou en projet utilisent pour la plupart un cycle combiné. Les filières hydrauliques et diesel restent ainsi très marginales (1% chacune de la production de la SPE), le diesel étant utilisé quasi-exclusivement dans les zones hors-réseau du Sud. Augmentation de la demande La croissance de la consommation d’électricité en Algérie a atteint son niveau le plus élevé dans les années soixante-dix, avec un taux de croissance annuel moyen de 13% enregistré de 1970 et 1980. Durant la dernière décennie, cette croissance a été pratiquement stable autour d’un taux annuel moyen de 5,6% (3,7% entre 2008 et 2009). Ainsi, la Puissance Maximale Appelée (PMA) de juillet 2009 a été deux fois plus importante que celle enregistrée en été 2003. Cette croissance est amenée à se poursuivre dans le futur, entrainée par l’utilisation croissante des climatiseurs (à activité industrielle constante, la PMA de juillet 2009 a atteint un différentiel de plus de 2000 MW par rapport à celle d’avril 2009, soit 35% d’écart). Sonelgaz prévoit un taux de croissance annuel moyen de la clientèle de 4,24% sur la période 2010-2020, et ainsi d’atteindre les 10 millions de clients à l’horizon 2020. En ce qui concerne le gaz, l’élargissement du réseau de distribution a conduit à une forte progression du nombre de clients (8,5% de hausse entre 2008 et 2009), ainsi qu’à une hausse comparable de la demande (augmentation de 10,8% des ventes sur la même période). Sonelgaz prévoit un taux de croissance annuel moyen de la clientèle de 6,82% sur la période 2010-2020, ce qui signifierait atteindre les 6 millions de clients à l’horizon 2020. Taux d’accès à l’énergie : 98% d’électricité 44% de gaz Interconnexion des réseaux électriques Il existe actuellement des systèmes d’interconnexion électrique avec la Tunisie et le Maroc, lui-même relié à l’Espagne par un câble sous-marin. Des projets d’interconnexion par câbles sous marins avec l’Italie sont également à l’étude pour 500 à 1 000 MW (Algérie- Sardaigne et Algérie-Sicile). Structure du secteur 30% du marché est désormais ouvert à la concurrence, permettant ainsi l’arrivée de nouveaux intervenants privés sur le marché algérien. Un secteur en cours de dérégulation La loi de février 2002 consacre l’ouverture du secteur électrique à la concurrence et à l’investissement privé. Seul le transport reste un monopole d’état. La production et la distribution sont donc désormais ouvertes à tout opérateur national ou étranger capable d’investir. Par ailleurs, un organe de régulation indépendant et autonome a été créé en 2005 : la Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz (CREG). Cette commission a pour mission de veiller au fonctionnement transparent des marchés de l’électricité en Algérie et de fixer les tarifs du transport et de la distribution de l’électricité et du gaz. Elle favorise également la concurrence ; les contrats de vente d’électricité étant conclus librement entre les producteurs, distributeurs, agents commerciaux et clients éligibles. Les IPP’s Les premiers producteurs d’électricité indépendants Objectif d’ici 2010: 30% de la Mettant fin au monopole de Sonelgaz sur la production et la distribution d’électricité en Algérie, la loi du 5 février 2002 a permis de lancer les premiers projets de producteurs indépendants d’électricité (IPP) : production nationale assurée par les IPP’s. MISSION ECONOMIQUE - UBIFRANCE D’ALGER - 2 - – Les énergies conventionnelles en Algérie © 2010 – Ubifrance et les Missions économiques - la société Kahrama, dont l’américain Black & Veatch détient 5% du capital, a réalisé une usine combinée de production d’électricité et de dessalement d’eau de mer à Arzew ; - la société SKS : Shariket Kahraba Skikda, société ad hoc créée pour développer le projet de centrale électrique de 825 MW de Skikda, et détenue à 20% par SNC Lavalin, 80% étant répartis entre Sonatrach, Sonelgaz et AEC ; - la société SKH : Shariket Kahraba Hadjret Ennous, détenue à 51% par le consortium canado-émirati SNC Lavalin-Mubadala, et à 49% par l’AEC pour la construction et l’exploitation de la centrale de Hadjret Ennous de 1 200 MW ; - AEC (Algerian Energy Company, société mixte Sonatrach/Sonelgaz) recherche des partenaires pour monter de nombreux autres projets. A moyen terme, AEC ne limite pas ses ambitions au territoire algérien et n’exclut pas de monter des projets dans d’autres pays notamment dans le bassin méditerranéen. Perspectives Développement du parc électrique algérien Principales centrales électriques dont la mise en service interviendra entre 2010 et 2012 : - centrale de M’Sila à turbines à gaz (2010) - centrale combiné de Terga à (2011, en cours cycle de réalisation par Alstom) - centrale à cycle combiné de Koudiet Edraouch (2012, par General Electric) Afin de faire face à la forte croissance de la demande énergétique intérieure, l’État a programmé des investissements conséquents sur la période 20102020, de l’ordre de 49 Mds USD. Ils ont pour objectifs d’augmenter la puissance de production de 9500 MW supplémentaires à l’horizon 2020, d’installer 22 776 km de réseaux de distribution d’électricité supplémentaires (dont 10 501 km déjà décidés), et 10 400 km de réseaux de distribution de gaz. Pour préparer l’après-gaz, l’Algérie projette d’intégrer progressivement les ENR dans son bilan énergétique (se reporter à la fiche de synthèse sur les énergies renouvelables en Algérie pour de plus amples informations). Parallèlement, le nombre des clients de Sonelgaz devrait passer de 6,5 M aujourd’hui à 10 M à l’horizon 2020. Durant cette période, 24,5 Mds USD devraient donc être affectés à la production d’électricité (50% de l’enveloppe), 11 Mds USD (23% du total) iraient au transport de l’électricité, 4,7 Mds USD (9,5%) au transport du gaz. Les 8,7 Mds USD restant seraient repartis entre les réseaux de distribution et le plan infrastructure de SOPIEG. Accès au marché L’incontournable procédure d’appels d’offres BAOSEM est désormais payant : Les achats se font par avis d’appel d’offres internationaux publiés dans la presse locale. Des opportunités d’affaires sont publiées chaque semaine par le Ministère de l’Énergie et des Mines dans le « Bulletin des Appels d’Offres du Secteur de l’Énergie et des Mines » (BAOSEM). Les candidats doivent satisfaire aux critères de sélection mis en place par la Sonelgaz depuis 1996, à savoir la procédure d’appel d’offres en deux temps avec ouverture publique des plis et attribution des contrats séance tenante. La première phase consiste à remettre une offre technique. Seules les compagnies sélectionnées lors de l’étude de cette offre sont ensuite invitées à présenter une offre commerciale. Sonelgaz rend public ses méthodes de calcul et d’évaluation des offres et ses procédures d’attribution, marché par marché. A noter que tous les marchés inférieurs à 80 000 EUR (environ 8 M DZD) font l’objet en général d’une procédure de gré à gré. www.mem-algeria.org MISSION ECONOMIQUE - UBIFRANCE D’ALGER - 3 - – Les énergies conventionnelles en Algérie © 2010 – Ubifrance et les Missions économiques Pour en savoir plus sur le marché Pour toutes informations complémentaires, contacter : [email protected] Afin de mieux appréhender le marché algérien, le guide répertoire sur le secteur des « Hydrocarbures en Algérie » (129€, édité en janvier 2010) est à votre disposition à la librairie du commerce international à Paris ou sur le site Internet d’Ubifrance. Par ailleurs, pour se faire connaître sur le marché, il est recommandé de participer aux principales manifestations sectorielles qui se tiendront en Algérie en 2010 : - la Semaine de l’Énergie en Algérie (Oran, 14-18 novembre 2010). Contacts Les principaux acteurs algériens du secteur http://www.mem-algeria.org http://www.sonelgaz.dz http://www.aec.dz http://www.neal-dz.com Ministère de l’Énergie et des Mines Tour A, Val d’Hydra BP 677 – Alger Tél : +213 (0) 21 488 526 / Fax : +213 (0) 21 488 557 SONELGAZ 02, boulevard Krim Belkacem – Alger Tél : +213 (0) 21 72 31 00 / Fax : +213 (0) 21 72 26 90 AEC (Algerian Energy Company) 12, boulevard Krim Belkacem- Alger Tél : +213 (0) 21 72 31 00 / Fax : +213 (0) 21 72 31 58 NEAL (New Energy Algeria) 10, rue de Sahara – Hydra, 16035 – Alger Tél : +213 (0) 21 60 61 22 / Fax : +213 (0) 21 60 18 44 Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Énergie (APRUE) 2, rue Chenoua BP 265 – 16035, Hydra – Alger Tél : +213 (0) 21 60 31 32 / Fax : +213 (0) 21 48 25 68 CREG (Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz) Tour A, Val d’Hydra BP 677 – Alger Tél : +213 (0) 21 488 148 / Fax : +213 (0) 21 488 400 © 2010 – Ubifrance et les Missions Economiques Toute reproduction, représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, sur quelque support que ce soit, papier ou électronique, effectuée sans l’autorisation écrite expresse d’Ubifrance et des Missions Economiques, est interdite et constitue un délit de contrefaçon sanctionné par l’article L.335-2 du code de la propriété intellectuelle. Adresse : ME-Ubifrance en Algérie Ambassade de France en Algérie 25, chemin A. Gadouche 16035 Hydra- ALGER Rédigée par : Alexandre GOUDINEAU [email protected] Revue par : Claude MASEGOSA [email protected] ME-Ubifrance en Algérie Clause de non-responsabilité : Ubifrance et les Missions Economiques ne peuvent en aucun cas être tenues pour responsables de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication dans un but autre que celui qui est le sien, à savoir informer et non délivrer des conseils personnalisés. Les coordonnées (nom des organismes, adresses, téléphones, télécopies et adresses électroniques) indiquées dans ce document ont été vérifiées avec le plus grand soin. Ubifrance et les Missions Economiques ne sauraient en aucun cas être responsables d’éventuels changements. Version originelle du 11 août 2002 Version n°3 du 5 novembre 2008 Version n°4 du 19 août 2009 Version n°5 du 12 juillet 2010 Ce document ne peut être revendu. 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