L,:imp aet de la déficience intellectuelle sur la problématique de la
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L,:imp aet de la déficience intellectuelle sur la problématique de la
Revue Européennedu Hondicop Mentol 1997,VoL 4, No 15,pages 3 à I5 @DIALOGUES L,:impaet de la déficience intellectuelle sur la problématique de la négligence parentale France Guayt't LouiseS. Ethierrtt E rc ilia Palncio-Quitttirt (I) Michel Boutetq) Cetteétudecompareungroupede 10mèresdéficientesnégligentes(MD)à ungroupede négligentes(MND),au niveaudu stressparental,du réseaude 20 mèresnon-déficientes soutiensocial,ainsi qu'au niveau de la gravitéde la négligenceparentale.L'indexde stressparental(Abidin,1990)est utilisépo,urmesurerle niveaude stressparentaldes mères,I'entrevuesur le réseausocialde Ethier,Lacharitéet Couture(1990)permet de connaîtrela compositionde leur réseausocialet "l'inventaireconcernantle bien-êtrede parentalæ, (Magura& Moses, I'enfanten relationavec I'exercicedes responsabilités 1986)mesurela gravitéde la situationde négligence.Lesrésultatsnouspermettentde constaterque,bienque les MD viventun niveaude slressextrêmedansI'exercicede leur rôleparentalet qu'ellessouffrentd'isolementsocial,leurs résultatsquantà ces variables des MND. Toutefois,les MD présententun niveaude ne diffèrentpas signilicativement plusgrave,dansdiversaspectsdu domaineparentalque les négligencesignificativement MND. Les résultatsconfirmentI'influencede la capacitéintellectuellesur la négligence parentaleet plus particulièrementsur sa gravité. Cependant,Ia gravité de Ia négligence chez les mèresdéficientes,doit être comprisecommele résultatde plusieursfacteurs (sfress,isolementsocial,pauvreté)qui, conjuguésà la déficience,ont un effet négatif cumulatifsur la compétenceparentale. La négligenceparentale a n é g l i g e n c ee s t l ' é c h e c c h r o n i q u ed u parent à répondreaux divers besoinsde son enfant quant à la santé,l'hygiène, la protection,l'éducationou la vie émotionnelle. Ainsi, elle se définirait plutôt par I'absencede colnportementsbénéfiquesi\ I'enf:urtque par la présencede conduitesparentalesnéfastes.Cependant,lorsqueI'enfant grzurditet acquiertplus d'autonomie,la négligencedu parents'accompagnefiéquernrnent de violence(Palacio-Quintin et Ethier.1993). Palacio-Quintin, Ethier,Jourdan-Ionescu et Lacharité(1995)ont misenreliefle fait quedes paysdémontrent réalisées études dansdifférents quela négligence la estla formedemaltraitance plus répandue. Ils citenten exemplequelques obtenues en France,auxEtats-Unis statistiques en France Ainsi I'analyseréalisée et auQuébec. par Gabel(1993)montreque 56 7odescasde mauvaisEaiternents suivisdansun servicependantI'année1990étaientdescasdenégligence. Aux Énts-Unis,selonle New-YorkStateCentml Registryfor Child Abuse,93 7odescasde maltraitanceétaientdes cas de négligence - CP.500, Groupe de recherche en Développement dê l'enfont et de Io Fomille- Universitédu Québec è Trois-Rivières - Québec, Conodo - c9A 5 H7. Trois-RVières ? RevueEuropéenne du HondicopMentol L'IIITPACTDE tI, NÉPICIU,ICE INTELLECTUELLE SURLAPROBLÈUNryUT (Green. 1990). Enfin au Québec,panni les cas retenusdansI'ensembledesserde signalements vices sociaux en 1990, 77 Vo étuent des cas de négligence,l0 Vo des cas d'abus physiqueet 13 7a descas d'abus sexuel. La négligenceparentaleest un phénomène cornplexeet multifonne.Ainsi, la pauvretééconomique (Crittenden,1988 ; Martin et Walters, 1 9 8 2 ) , l a m o n o p a r e n t a l i t é( C h a m b e r l a n d , Bouchardet Beauùy, 1988),I'isolementsocial (Mayer-Renaudet Beauclry,1990), de même qu'un niveau élevé de stress (Egeland, Breitenbucheret Rosenberg,1980)sont desfacteursde risquesassociésà la négligence.On doit égalementconsidérerdes variablestelles que la dépression,la toxicomanie,la violence et la déficience intellectuellequi se rnanifestenten parallèleà la négligenceet selondifférentscontextes et dynarniques.Par conséquent,la population desméresnégligentes n'estp:s hornogène; il n'existe pas un rnodèletype de farnillesnégligentesrnais plusieurstypes (Palacio-Quintin, Couture,Paquetet aJ.,1995).Les rnèresnégligentesprésentantune déficienceintellectuelle constituentI'un de ces typesde familles.Leur situation particulièrefait I'objet de cette étude. Afin de connaîtrequel est I'irnpact de la déficiencesur la problématiquede la négligenceparentale,cette étude a pour objectif de comparer des rnèresnégligentesdéficientesà des mères négligentesnon déficientesen fonction de leur niveaude stressparental,de leur réseausocialet de la gravitéde leur négligence. Les difficultés cognitives et Ia négligence Certainsauteursont identifié des déficits ou lirnitations dans le fonctionnementintellectuel de parentsabusifs ou négligents(Crittenden, 1988; M:rtin & Walters,1982; Wolfe, 1988). D'ailleurs,des étudesayantpour but d'évaluer le niveau intellectuelde mères négligentesont dérnontréque bien quecertainesaientunecapacité intellectuellenormaleet rnêrnesupérieureà la moyenne,un pourcentagetrès élevéde mères OT tI NÉCITCENCE,.. seretrouvedansles catégories<fonctionnernent intellectuellimite> et <déficienceintellectuelle>> (Borgman,1969; Palacio-Quintin,Courureer al., 1995 ; Sheridan.1956). En tait, la déficienceintellectuelleest considéréecomme étant un facteur de risque importânt de négligence(Crinenden,1988 ; Feldman, 1986). La déficiencedes parentsentraînesouvent une situation socio-économiqueprécaire, faible revenu, emploi non spécialiséou non employabilité,favorisantle développement d'un (Schilcontextepropiceaux difficultésparentales ling et Schinke,1984).Bien que plusieun parentspeuventvivre une situationsocio-économique déplorable,les problèmescognitifs et la vulnérabilitéémotionnelleprésentesdansla déficience,seconjuguantaux effetsde la pauvreté, placentles individus déficientsà risqueélevéde d i f f i c u l t é s p a r e n t a l e s( W h i t m a n , G r a v e s e t Accardo,1989). À cet effet, des difficultés parentalesconsidérables,ainsi qu'un pourcentageélevé de cas de négligenceet de placementshors du foyer familial. ont été observéschezdes farnillesdont au moins I'un des deux parentsétait déficient (AccardoetWhitrnan, 1990 ; Kaminer,Jedrysek & Soles,l98l ; Seagullet Scheurer,1986).La négligenceseraitle rype de maltraitancele plus commun trouvéchezce type de familleset celleci proviendraitd'une ignoranceet d'une incapaplutôt que cité à procurer les soins nécessaires, d'un manquede volontéou d'intérêtenversI'enfant (Budd & Greenspan, 1984; Green& Paul, 1974; Seagull& Scheurer,1986; Tymchuk& Andron, 1990; Whitman, Graveset Accardo, 1990). Le sfressparental Abidin(1990)définitle stressspécifique au rôleparentalcommeun étatde malaisepsychologiquerelié à la responsabilité de l'éducation de I'enfant.Il a étédémontréquelesmèresnégligenteset maltraitantes vivent un niveaude plus élevé, stressparentalsignificativement RevueEuropéenne du HondicopMenlol L'ILTPACTDE LA DÉ,FICIENCEINTELLECTUELLE SURLA PNONTÈUITIOUE DE Nq NÉCIICTNCg... colnparativementà des mèresnon maltraitantes provenantde milieux socio-économiques comparables.À cet égard,la rnajoritédes mèresnégligentesde la populationquébécoisemontrent un niveaude stressextrêmequi se situeau 90è* percentile de la population générale(Éthier, Palacio-Quintin,Couture,Jourdan-Ionescu& Lacharité,199 1). Le niveau élevé de stressobservéchez les rnèresnégligentesserait dû à la fois à des facteurs de vulnérabilitépersonnelle(anxiété,difficultésd'ajustementà une variétéde situations), nomainsiqu'à desfacteursenvironnementaux, breux changelnentset événementscritiquesvécus I'annéeprécéd.rntle signalement,pauvreté, rnonoparentalité,isolernent,passédes mères (Bauer et Twentyman, 198-5; Egeland et al., 1980;Ethier, 1992).Crittenden(1988)explique nécornrnentle sFessestrelié au comportelnent gligentde la rnère.Seloncet auteur,la mèreadoptcnùt une sratégie de retrait,d'ignorancede ses problèrnes,de délégationde son autoritéet de sa responsabilitéface à son rôle parental,afin de réduire son niveau de stresset de se protéger physiquernent et psychologiquement de la situapeut tion. On se demanderalorscornmentse lraduit la situationde stresschez les mèresdéficientes. La déficiencelimite non seulementles habiletés cognitivesrnais égalementles habiletés socialeset la capacitéadaptative,contribuant ainsi à hausserle stressvécu quotidiennement. Whitman et al. (1989) considèrentque les parentsdéficientssont fréquemrnenten difficulté, tant au niveau psychologiqueque social. Ils éprouventnotammentdesproblèmesde langage, des difflcultés d'apprentissage, ainsi qu'une inhabiletéà décoderles signauxsociauxet à utiliserles signauxnon verbauxde façonappropriée. Il leur est souventdifficile d'organiserleur quotidien, d'établir et de respecterun horaire,ainsi quede généraliser lesconnaissances acquisesaux situationsde la vie courânte.Enfin, ils peuvent avoir une faible estirned'eux-rnêrnes, éprouver un sentimentgénérald'impuissanceet avoir tendanceà anticiper l'échec (Schilling et Schinke, 1984).Ainsi, il s'avèreque lesparentsdéficients vivent une multiplicité d'autresstressde vie fréquemment associésà leur déficience intellectuelle,en plus de ceux reliésà leur rôle parental. Chaney,Eyman, Givens et Valdes (1985) constatentqu'un sentimentgénérald'impuissanceet de manquede contrôle produiraientchez les gens déficients,particulièrernentceux dont I'autonomie est très limitée, un stresssuffisant pour provoquerdesproblèmesde santétels que desulcèresd'estomac.Enfin, O'Neil (1982 ; voir Nucci et Reiss, 1987),en effectuantdes observations cliniques, remarqueque les personnes présentantdesprodéficientesintellectuellernent blèmes érnotionnels,semblentavoir une faible toléranceà la frustrationet au stress. L'isolement social L'isolement des socialestunecaractéristique quiestlargement par reconnue mèresnégligentes lesauteursceuvrant dansle domaine.Ainsi, les viventdansunenvironnement mèresnégligentes socialappauvriet ellesont un réseausocialréduit, souventstableet limité aux seulscontacts sociauxavecles membresde la familleimmédiate(Crittenden,1988; Salzinger,Kaplanet GauArtemyeff,1983).LestravauxdePolansky, din,Ammons,Davis(1985)ont confirméI'hypothèseselonlaquellelesmèresnégligentes viqueleurs notammentparce ventdansI'isolement, nombreux éloignerlessources besoinssernblent Demême,seloncerainesétudes comdesoutien. paratives(Éthier,Palacio-Quintin, Couture, Jourdan-Ionescu et Lacharité,1993; Filion, 1995),le réseaudesoutiensocialdesmèresnégligentes estmoins comptemoinsdepersonnes, que celui des diversifiéet rnoinssatisfaisant provenantdu rnêmemilieu rnèresadéquates socio-économique. specifiTrèspeud'étudessesontintéressées quernent déficients. ausoutiensocialdesparents Néanrnoins celles-ciont démontréque les pa- Revue Européennedu Hondicoo Menlol L'lùIPACTDE u, oÉptcts^lcE INTELLECTUELLE suRLA pRoBLÈ,utnput op ta NÊcttcENCE... rentsdéficients reçoivent du souûen essentiellementdesmembres deleurfamilleetqu'ilsn'ont pasderelationsà I'extérieurdela farnilleimrnédiate,avecdes voisinsou d'autresparents (Llewellyn,1995; Tuckeret Johnson, t989; Zetlin,Weisner et Gallimore, 1985). Lesadulres déficientssonthabituellement plusisoléssocialementquelesadultesnon-déficients (Dulaney et Ellis, 1994; Peterson, Robinsonet Lirrman, 1983).Leur capacitéà formeret maintenirun réseaude soutiensocialest restreintepar leur déficienceintellectuelleet leurslimitations concornitantesdans les habiletés s o c i a l e se t c a p a c i t é sd e r é c i p r o c i t é (Krauss.Seltzeret Goodrnan,1992). luéeà I'aidedesmatrices progressives deRaven (Raven,Court& Raven,1983).Dix d'entreelles se sont avéréesdéficientes(MD). Les 20 autres,répartiesselondiversniveauxde fonctionnement intellectuel,ne présentaient pasde déficience(IvSfD),(voir tableau1). Bien que I'instrumentde mesureutiliséne permettepas de connaîtrela profondeurdu niveaude déficiencedesmères,leur degréd'autonomie nous laissesupposer, selontoutévidence, qu'ellesprésententunedéficience lésère. Tableau1 : Niveau de fonctionnementintellectuel de l'Échantillon(N = 30) selon les matrices progressivesde Raven Méthodologie D a n sl e c a d r ed e n o t r eé t u d e . MD ( N= 1 0 ) MND (N = 20) 1 - Supérieur à la moyenne l'échantillonde mères négligentesest (supérieur au 95opercentile) O "/t répartien deuxgroupes,soit un prernier dont la capacitéintellectuelledes sujets 2 - A u d e s s u sd e l a m o y e n n e (10) se situe dans la catégorie<défi(du 76' au 95opercentile) 35 "/" cience intellectuelle>des matricesde Ravenet un secondcomposéde 20 su3 - D a n sl a m o y e n n e jets non-déficients.Les mèresont été ( d u2 6 ' a u 7 5 op e r c e n t i l e ) 0 "/" 35 "/" recrutéessur une basevolontairepanni la population québécoiseau Centre de 4 - S o u sl a m o y e n n e protectionde I'enfanceet de lajeunesse ( d u6 " a u 2 5 ' p e r c e n t i l e ) 0 t/" 30 "/" de la région Mauricie/Bois-Francs 5 - Déficience (CPEJ-MBF).ainsi que dansdivers mi( d u 1 oa u 5 ' p e r c e n t i l e ) lieux offrant des servicesen déficience intellectuelle(centre de travail adapté, centrede réacl:rptation)'. D'aprèsle jugementproLe niveaudeconespondance desdeuxgroufessionneldespraticienstravaillantauprèsde cet pesà l'étudea étéanalyséà partirdecaractériséchantillon,les30 mèresétaientrouresnégligentiquessocio-économiques tellesquel'âgede la tesdansun ou plusieursâspectsde la vie de leurs rnère,le nombred'enfants,l'âgemoyendesenenfants.D'ailleurs, pour tous les sujets, <l'infants-ciblesz, le statutconjugalet le revenufaventâire concernantle bien-êtrede I'enfant en milial. En le tableau2, on peutobserconsultant relation avec I'exercice des responsabilitéspaqu'en ver moyenne les MD ont 34,1ans(écart rentales> (version québécoisede Vezina et = que type 6,1), les alors MND ont30,9ans(écart Bradet, 1990 du <Child Well-Being Scaleso, = type 5,5). La différence d'âge enre les deux Magura & Moses, 1986),fut uriliséafin de congroupes pas n'est significative selon I'analyse naître le type et la gravité de la négligencepa= (U Mann-Whitney plus, n.s.). De lesdeux 66, rentale. La capacitéintellectuelledesmèresa étêéva- groupesont un nombremoyend'enfantsidentiquesoit2,4enfants. Toutefois, l'âgemoyendes RevueEuropéenne du HondicopMenlol L,II,IPACT DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE SIJRLA PRoBLÈMATIQUE DE LA NÉGLIGENCE... enfants-cibles chezles MD (M = 77,7mois)et chezles MND (M = 52,6rnois)esrsignificativement différentselonI'analyse Mann-Whitney (U = 45,5,p < .05).Cette différence esrsusceptibled'influencer certains desrésultats obtenus. Nousy reviendrons lorsdela discussion desrésulats.La répartition desmèresquantà leurstâtut conjugalestla mêrnepour lesdeuxgroupes (40 % sansconjoint,60 Voave.c conjointdepuis 3 rnoiset plus).Le revenufamiliala étéanalysé en fonctionde trois niveauxsoit,revenuinférieurà l-5000S(MD = 55,6%,MND = 47,1Vo), revenuse situantentre 15000 $ et 25 000 $ (l\.{D= 33.3Vo,MND= 29,4Vo)etrevenusupér i e u r o u é g a l à 2 - 50 0 0 $ ( M D = l l . l V o , MND = 23,5 Vo).Le Chi carréne dérnonrre aucunedifférencesignificative dansla distribution tlesdeuxgroupesquantau revenufarnilial (X' (5, N = 26)= 4.42,n.s.).Lesdeuxgroupes présentent doncdescaractéristiques socio-démographiques équivalentes,exceptionfaite de l'âge rnoyen desenfants-cibles. tionsconcernant lesfamilles(âge,scolarité, occupation,revenufarnilialet statutconjugaldes mères;âge,sexe,rang,résidence, activitéset courteanamnèse deI'enfantcible).Cequestionnaireestadaptépourdespopulations à faiblerevenu,peuscolarisées et ayantunestructurefamilialeinstable. Il a étévalidépourunepopulation québécoise. L'entrevuesur le réseausocial(Éthier. Lacharité& Courure,1993)estuneadaptation du questionnaire américainde Sarason, Levine, (1983)portantsur le réseau Basharn et Sarason de soutiensocialintimedu parent.L'entrevuea étévalidéeauprèsdeparentsquébécois issusde milieuxéconomiquement défavorisés, depopulationsde parentsviolentset négligents (Ethier et al, 1991; 1993).L'entrevue pennetde connaîtrela densité,soit le nombrede personnes Tableau2 : Caractéristiquessocio-démographiques de l'échantillon (N = 30) MD ( N= 1 0 ) Procédure Les évaluateurs.des étudiants avancésen psychologie,ont tousété fonnés et supervisésdâns leur travail par despsychologues cliniciens qualifiés à intervenir dans le dornaine de la négligenceparenLrJe. Tous les questionnairesservant à mesurerles variablesà l'étude ont étépassésverbalementen entrevue individuelle.en raisondesdifficultés intellectuellesou de l':uralphabétismede cerlrinesmères.Chaque rnèrea donc étérencontréeà domicile à deux ou trois reprises. Mesures Age moyen des mères 3 4 , 1a n s MND (N = 20) 3 0 , 9a n s lÉ.r-crr Nombremoyend'enfants Âge moyen des enfants ciblés Statutconjugal Pourcentage de mèrescohabitant avecun conjoint depuisplusde 3 mois Pourcentage de mèressans conjointou cohabitant avecun conjoint depuismoinsde 3 mois Revenu familial' . moinsde 15 000 $ .de15000$à24999$ . 25 000 $ et olus 2,4entants 2,4 enfants 77,7 mois (6,5 ans) 5 2 , 6m o i s (4,4 ans) 60 "/" 60 "/" 40% 40 "/o 55,6"/" 33,3% 11,1 "/" 47,1"/" 29,4y" 23,5"/" Nous avonsutiliséle questionnaire socio-démographique cons- ' En raisonde donnéesmanquantespour quelquesfamillesen ce qui truit par Éthier (1985),afrn d'orga- concernele revenufamilial,les pourcenlagesrapportésont été calculés niser et standardiserles informa- sur la basedes donnéesdisponibles. RevueEuropéenne du HondicopMentol L'tMPACT DE La oÉptctstttcE INTELLECTUELLE suR LA pRoBLÈMATreuE DE LA NÉGL1GENCE.. intimeset la diversité,soitle nombredecatésoriesclifférentes de personnes intirnes,qui cùposentle réseau desoutiensocialdela mère.Les catégories depersonnes-soutien considérées par lequestionnaire sontle conjoint,lesparents (père, rnère),la farnilleélargie,lesenfanrsde la mère, Iesamis,lesvoisins,lesprofessionnels clela santé ou supports similaires, lesgroupesd'entraide ou funilles-soutien, et la rnèreelle-lnême. Dansla panierésultats, <Réseau I'expression naturel> est utiliséepour désignerle nombrede personnes soutiencolnposant le réseaude la mère,à I'exceptiondesintervenants ou professionnels clela santé. TandisqueI'expression <Réseau total>est utiliséepourdésignerle nombretotaldepersonnessoutien,incluantlesintervenants ou professionnels de la santé. téspa.rentales (I.B.E.)>estla versionquébécoise deI'instrument "Thechildwell-being américain scales> développé parMagura& Moses(19g6). Il a étévalidépourunepopulation québécoise par Vézina& Bradet(1990).Cer insrrumenr, permettant d'évaluer43 facettesdu conceptde bien-êtrede I'enfant,est conçupour aiderles praticiensà évaluerles farnillesnégligentes et violentesdansle contextespécifique deprotec_ tion de I'enfant.Composéde 43 itemsau tota_, I'I.B.E.perrnet,enregroupant certainsitems,de mesurer troistypesdenégligence : la négligence corporelle(NC), environnementale (NEN.1et (NEM).Lesrésultats émotionnelle obtenus pour chacunedeséchelles, ainsiquele scoreglobal debien-êne deI'enfant,sontpondérés de0 à 100 en fonctionde la gravité.Pluslesscorespondérés sontbas,plus le bien-êtrede I'enfantest L'indexde stressparenllll(ISp) estunetraLes résultats peuventêtreclassés ductionde I'instrument en américain<parenting menacé. quatrecatégories derisque: trèshautrisque,haut StressInclex> de Abiclin(1990),qui a étévalil déeauprèsd'unepopulationde parentsquébé- risque,risquemoyenet risquefaibleà nul.Les auteursont proposéun seuilcritiquepour chacoisparLacharité, Éthier& Piché(1992).L'ISP peutêtreutiliséavecdesparentsdontlesenfants q u e é c h e l l e d e n é g l i g e n c e( N C = 6 5 , NEN = 64.I , NEM = 6l .3)endessous sontâgésde zéroà dix ans.Il sertà lnesurerle duquelles risquespour I'enfantsontconsidérés degrédesressou dedifficultésquele parentvit élevésou rès élevéset, dèslors,uneintervention dansI'exercicede sonrôle parental. estreC'estun questionnaire de 101iternsquipermetdemesu- quise. rer deuxcatégories de stresseurs reliésau doLes matricesde Raven,misesau point par rnainespécifique deI'exercicedu rôleparenLll: Raven,Court& Raven(1983),sontun instrule dornirine duparent(septéchelles) et le dornaine ment de type non-verbalqui évaluele niveau de I'enfant(six échelles). Lesscoresbrutsobteintellectuel dela personne, indépendamment du nuspeuventêtreconvertisen rangspercentiles. langage et de la formation scolaire. C'est donc Lesscoresnormauxsesituententrele l5è* et le un instrumentdit sansapportsculturels(<cul75è* rangpercentile. Les parentsdont le score ture free>)dontI'utilisationestpafiiculièrement total brut est supérieurà 260 (rangpercenappropriée auprès demèresnégligentes, chezqui tile > 85) devraientse voir offrir uneconsultaon retrouve habituellement un statut social et un professionnelle. tion Notonsqued.rnscetteétude, niveaud'éducationplus faibles,comparativelorsquela mèreavaitplusd'un enfant,c'estle mentà la population générale. À partirdesscoquestionnaire pour lequelle stressétaitle plus res obtenus, possible il est de situerla perforélevéquia étéconservé (lequestionnaire deI'enmance personne de la par rapport à songroupe fant-cible),et ce afin de présenter le portraitle d'âgeet de la classifierseloncinqcatégories alplusréalistepossiblede la mèrequantà sasitualantd'unecapacité intellectuelle jussupérieure lionrnaxirnale de stress. qu'à la déficience. La catégorie <déficience in<L'inventaire concernant le bien-être deI'entellectuelle> regroupelesperformances sesituant fantenrelationavecl'exercicedesresponsabili- entrele premieret le cinquième percentile. RevueEuropéenne du HondicopMentol L'ITIPACT DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE STJR LA PROBLÈMATISUEDE LA NÉGLIGENCE... Résultats Le slressparental Lesdeuxgroupesde mèresnégligentes, les MD et lesMND, éprouvent un niveaude stress parenLdtrèsélevéqui dépasse le seuilcritique un niveaude situéà 260.Les MD éprouvent plus élevé stressparentalglobal légèrement (M=269.5) que les MND (M =267.25)(voir figurel). La différenceentreles deuxgroupes estnonsignificative, commeentérnoigne I'ana(U = 99,n.s.).De même,il lyseMann-Whitney n'y a pasdedifférence significative entrelesdeux groupeslorsquele domainedu parent(U = 90, n.s.)et le domainede I'enfant(U = 84.5,n.s.) Parconséquent, lesMD ne sontprisisolérnent. pas plus vivent de stressque les MND dans I'exercice deleurrôleparental. passignifitrelesdeuxgroupesn'estcependant cative(U = 80,n.s.).Lorsquelesprofessionnels dela santéou lesintervenants sontprisencompte (voir<Réseau tolrl> dansle graphique), lesMD plusde personnes-soutien ont également dans (M = 6.1)quelesMND (M = 5.35). leurréseau La différenceentrelesdeuxgroupesestencore (U =94, n.s.).De plus,le ici non significative nombrede catégories différentes de personnessoutiencomposantle réseausocialdes MD (M = 3) estpresque identique à celuidesMND (M = 3.2),(U = 82, n.s.).Donc,les MD de l'échantillon n'ontpasun réseausocialmoins dcnseet moinsdiversifiéquelesMND (voir figure2). Gravité de la négligence parentale Tel qu'illustréà la figure3, le scoreglobal de l'enfant à I'l.B.E est signiplus ficativement Stresstotal baschezles MD (M = 72.03)que D o m .E n f a n t chez les MND (M = 82.04), (U=34,p<.01), D o m .P a r e n t démontrant unesi't00 tuationdemauvais 0 50 150 200 250 300 traitementsplus Figure1 : Résultatsà l'lSPchezles MNDet les MD gravechezlesenfants des MD. Le réseausocial Contrairernentaux prévisions,lorsquelesin- Rappelonsque plus le scoreest bas, plus le niveaude développernentde I'enfant est compro- tervenants ouprofessionnels de la santéne sontpas (voir considérés Rés.naturel <Rés. naturel> d a n sl e g r a p h i que),le réseau so- Pers.supp.1o1. cial des MD c o m p t ep l u s d e Nbr.catégories (M = personnes 4.9)queceluides 0 2 4 6 8 MND (M = 3.8). F i g u r e2 : R é s e a ud e s o u t i e ns o c i a ld e s M N De t d e s M D La différenceen- 9 Revue Européennedu Hondicop Mentol L'ILIPACTDE U, OÉ,rtUrtuCEINTELLECTUELLE SURLApROBLÈUnryUO np U, NÉCttcENCE... que mis.Il estégalement intéressant deconstater la mêmesituationsereproduitpourchacune des En effet,il y a unedifférencesitroiséchelles. gnificativeentreles MD et les MND autantà l'échellede négligencecorporelle(M des MD=72.38; M desMND = 83.3,U = 48.5, p < .05)qu'àl'échellede négligence environn e r n e n t a l (eM d e s M D = 8 0 . 0 7; M d e s MND = 90.27;U = 55,p <.05)et à l'échellede (M desMD = 62.29: négligence érnotionnelle M desMND = 70.88;U = 35,p < .01),montmnt que la négligence rnanifestée par les MD estplusmiuquéedanstouslesaspects du bienêtrede I'enfant. Discussion Les mèresdéficientes et négligentes vivent un niveaude stressparentaltrèsélevétantporx le domainede I'enfantqueceluidu parent.Les rnoyennes desMD (M = 269.5)et des MND (M = 267.25)demeurent comparables maisdépassent, lorsqueI'on considère lesscoresbruts, le 85" percentile de la populationgénérale québécoise(Lacharité,Ethier & Piché 1992).En d'autresterrnes,seulement15 Va desparents québécois égalentle seuilde difficultésatteint par lesparentsnégligenset déficients. Leslirnitations cognitives desmèresdéficientes,ainsiquelesfacteurs de stressmultiplesqui y sonthabituellernent (Whitmanet al. associés Lesdeuxgroupes ontégalement étécompa1989)ne semblentpasles placerà risqueplus résen fonctiondu nombrernoyend'échelles de élevéde stressdansI'exercicedu rôle parental négligence pourlesquelles leslnèresatteignent quelesmèresnégligentes nondéficientes. La non qui signifiequ'uneintervention distinction le seuilcritique, peuts'expliquer entrelesgroupes noestrequiseenraisondu risqueélevéou trèsélevé tammentparcequelesdeuxgroupesde parents pour I'enfant.Les MD atteignentle seuilcritisontextrèmernent vulnérables Lesréau stress. queen moyenne à 1.56échelles de négligence sultatsobtenus peuventaussis'expliquer parla sur3.comparativement à.45échelles sur3 pour construction dela mesuredestresscommetelle. lesMND. L'analyserévèleunedifférence signiparentrl(Abidin,1990)n'a L'indexdestress ficativeentreles deux groupes(U = 38.5, pasétévalidépourunepopulation spécifique de p = .001).En somme,les résultats obtenus déparents qui medéficients. C'estun instrurnenl quenonseulement Inontrent lesMD del'échan- surele stressvécupar le parentdansson rôle parentale plus tillon présentent unenégligence parentalet nonla multiplicitéd'auftesstressde gravequelesMND, maisqu'enplus,la négliparle fait d'êtredéficient,dontWhitvie causés genceesttrèsrisquéepourI'enfantdansun plus manet al. (1989)parlaient(problèmes de langrandnornbrede dornaines (lesdornaines gage,degénéralisation, cond'apprentissage, etc.).A Bostock& Tehan(1993)escesujet,Bramston, cernésétantenvironnemental. comorelet érnotimentque plusieursdesévénements vécus tionnel). commeétantstressants,par les gens une défiayant Né9.corpor. cience intellecNé9.enviro. tuelle légère,risquentdenepirsêtre Né9.émotio. couvertspar les instrumentsstanScoreglobal dards existants. Toutefois, en dépit de cetteconstataFigure3 : Résultatsà l'1.8.E. chezles MNDet les MD tion,l'utilisation de l0 RevueEuropéenne du HondicopMentol L,ILTPACTDE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE SURLA PRoBLÈMATIQUE DE LA NÉGLIGENCE... I'ISP est justifiée par le firit qu'il a été validé auprèsde populationsprésentantdes caractéristiquessemblablesà cellesdes mèresdéficientes négligenteset leursenfants.Par exemple,Abidin ( 1990)rnentionnecertainsauteursI'ayant utilisé avec des parentstrèsjeunes,très peu scolarisés et de niveau socio-éconornique très faible, avec des parentsmaltraitantset négligents(Johnson & d., 1983),avecdesparentsà risquede problèmes parentaux (Telleen, Herzog & Kilbane, 1986),ainsi qu'avecdes parentsd'enfantsprésentantdesretardsdéveloppementaux (Cameron (Greenberg,1983; & On. 1989)et intellectuels Jenkins,1989). SelonIe point de vue de Abidin (1990)plus un enfant est jeune, plus le pirent éprouve du s t r e s sd a n s I ' e x e r c i c e d e s o n r ô l e p a r e n t a l . D'autrepart,selonDowdney& Skuse(1993),la dernandepesantsur lesparentsdéficiens croît à lnesureque leurs enfantsprogressentdans le staclepréscolaire.Il est donc difficile de savoir si l'âge plus élevé chez les enfanrsdes MD a influencéles résultatsquantau stressparentalet si oui, est-ceà la hausseou à la baisse? Au niveau du réseaude soutiensocial.les rnèresdéficientesont 4.9 personnesintimeset leslnèresnon déficientes3.8.Selonlesanalyses stâtistiques, lesmèresnégligentes, qu'ellessoient déficientesou non, ne se perçoiventpas différùrnrnentquantà la densitéet à la diversitéde leur réseaude soutiensocial.A titre de cotnpara-ison,les mèresquébécoisesde niveau socioéconomiquedéfavoriséont en rnoyenne5.55 personnesintimes dansleur réseau(Ethier et al, 1993).Nos résultatsdémontrentdonc que les personnesdéficientessont, à I'instar des autres parentsnégligents,parmi les plus isolés de la société.Cependant, comrneI'ont indiquéRosen & Burchard(1990),bien que I'intégrationsociale des adultesdéficientssoit limitée, ceux-ci ne seperçoiventpasnécessairement commeétant plus isolésque lesautresadultesde la société. Les enfantsdes MD sont négligésplus gravemenlet ce dansplus d'aspectsde leur vie,que lesenfantsdesMND. Malgré un niveaude stress parental et d'isolement social comparable,les MD présententune conduite négligenteplus grave que les MND. Les résultatsde ceneétude confirmentdonc I'influence de la capacitéintellectuellesur la capacitédesmèresà prendresoin adéquatement de leun enfants.Le fait d'êûe déficientes conribue à hypothéquer la capacité parentrle des mères. En ce sens,nos résultats rejoignentle point de vue de Crittenden(1988) et Feldman (1986), selon lequel la déficience intellectuelledu parent représenteun risque de problèmeschez I'enfant,notammentun risque de négligenceparentale.Dans le même sens,les étudesde Accardo & Withrnan(1990) ainsi que Kaminer et al. (1981), onr rapporréune forre prévalencede casde négligenceparentalepanni les familles comptantau moins un parent déficient. Cela dit, nous ne pouvonsconclureque la déficienceintellectuelleestI'uniquecaused'un niveaude négligenceplus gravechezlesparents. Selonlesconstatsde Dowdney& Skuse( 1993), ainsi que Borgman (1969),lorsque les mères négligentesenversleurs enfantsprésententune déficiencelégèreou un fonctionnementintellectuel à la lirnite de la déficience(<borderline>), le Q.l. à lui seulne constituepasuneexplication suffisanteà la pauvrequalité dessoinsreçuspar les enfants.Nous devonscomprendrela négligence chez le parent déficient comme étant le résultatde plusieursfacteursayant un effet curnulatifsur la compétence parentale. Le tait d'être déficient contribueraità aggraverle niveau de négligenceparentaleet ce, en addition à un niveau de stressparentalélevé, à I'isolement social, à lapauweté,et danscertainscas,à un nombre élevé d'enfantsdansla famille, aux antécédentsdifficiles desparentsdansI'enfance,etc. L'une des lirnites de cette recherche,est le nombrerestreintde sujets.Les parentsdéficients constituentune populationparticulièrementdifficile à recruter.En fait, parmi les adultesdéficients, ce sont ceux présentantune déficience légèrequi sontparentsen majorité mais trèspeu d'entreeux reçoiventdesservicesdescentresde réadaptationen déficienceintellectuelle.Quoi- lt Revue Européennedu Hondicop Mentol L,IùTPACTDE LADÉFICIENCE INTELLECTUELLE SURLAPRoBLÈMATIQUE DE LA NÉGLIGENCE... qu'il en soit, en raisond'un échantillonaussilirnité que l0 sujetsdéficients,les résultatsdoivent êEe interprétéset utilisés avec prudence. De plus, ces lnères ne sont pas représenLrtives de la populationgénéraledes parentsdéficients, puisqu'ellesont été recrutéesà pafiir d'une population déjà identifiéecomme négligente.Notre objectif était, rappellons-lede comparersur plusieursvariablesdeux populationsvul nérables ahn d'observerles effets du déficit intellectuel. Une autre limite de la rechercheest imputable à I'instrument utilisé pour mesurerla capacité intellectuelle.Ainsi, selon les normes de I'auteur,concernantles rnatricesde Raven,-5% de la population se retrouve dans la catégorie "déficienceintellectuelleo.Or. on sait que la fréquencede la déticienceintellectuelledans la populationgénéraleestestiméeentre2 VoeL3Va. Il se peut donc qu'un sujet ayzurtune capacité intellectuelleà la lirnite du retard("borderline") seretrouverlrns la catégoriedéficienceintellectuelle desmatricesde Raven.Bien quejustifiées en raison de la neutralisationdes variablesculturelles et des habiletésde communication.les rnittricesde Raven ne permeltentpas un jugernenttrèsprécisdu degréde déhcience.L'utilisationd'un instrumentadditionnelpermettantde inconniftrele niveauexactde fonctionnement tellectuelseraitpertinentelors de recherchessubsequentes. Conclusion Les mèresdéficientessont parmi les plus des dérnunies de notresociété.Elleséprouvent qui sontrareproblèrnes rnultipleset complexes d'inmentpris en comptepar les programmes qui leursontofferts.Toutcommeles tervention MND, ellesviventun stressparentalextrême, et ellesviventdes ellessontisoléessocialement Touconditionsde grandepauvretématérielle. assombrie tefois,leur déficienceintellectuelle pale tableauet aggraveunecapacité davantage rentaledéjànèshypothéquée. tz que Cetterecherche a permisde démontrer lesmèresdéficientes négligentes sedistinguent desmèresnon déficientes négligentes, notamrnentenregardde I'intensitéde la négligence. présentant Les mèresnégligentes une défipar cienceintellectuelle sontrarement desservies les centresde réadaptation en déficienceintellectuelle.Les servicesoffertspar cesétablissementssontsurtoutconcentrés autourdespersonnespluslirnitées.On doit comprendre aussique fauted'êtredépislesmèresdéficientes légères, versces sontrarement orientées téesou motivées Afin decontrercesdifficulservices spécialisés. tés,nousdevonsenvisageruneapprocheconet I'incertéequi miseà la foissurla prévention terventionthérapeutique. précoceen rnilieuhospitalier Un dépistage communaulaires ou en centrelocalde services de soutien et la misesur pied de programmes parentalen collaboration avecles intervenants permettraient d'agir descentres deréadaptation, niveau des haau discrètement et efficacement dumilieuscoLa contribution biletésparentales. laire et du réseaude garderiesseraitsûrement préventive. prohtableà cetteintervention que En contextede protectionon remarque sont moins Ies intervenants et professionnels qui présentent habilitéspouraiderlespersonnes inla à déficience associées descaractéristiques avecles cenUne actionconcertée tellectuelle. seraitsûrement tresen déficienceintellectuelle quecesparents défiun atout.On peutprésumer enraisonnosontnégligents cientsintellectuels à répondreaux talnmentde leur omaladresse> des besoinsde leurenfant.Il s'agitd'envisager qui s'accordent à leurs programmes d'éducation cognitives,affectiveset sociacaractéristiques les. Versionoriginale : Français Reçule 26/03/97 AcceptéIe 28107/97 du HondicopMenlol RevueEuropéenne L,IIIIP^CTDE LA DÉFICIENCEINTELLECTUELLESURLA PROBLÈMATIQUEDE LA NÉGLIGENCE... Noles ' Cette recherche o été réol'sée ovec l'oide finoncière du Fonds pour lo Formotion de Chercheurs et l'Aide à lo Recherche, oirsi qu'ovec l'oide du Corseil Québécois de lo Recherche Sociole, Les demondes de tirésù-port doiveni être odresées ô LouiseS. Ethier,direclrice du Groupe de recherche en développement de l'enfont et de lo fomille, Universitédu Québec ô TroisRivières,C,P. 500 boulevord des Forges,Trois-Rivières, Conodo, GqA 5H7. (r)Universitédu Québec à Trois-RVières. ( ? ) C e n i r ed e S e r v i c e s e n D é f i c i e n c e l n t e l l e c t u e l l e Mouricie/Bois-Froncs. I Les outeurs remercient le Cenhe Jeunesse Mouriciele Centre Noire-Dome de l'Enfoni de SherBois-Froncs, le brooke, l'Atelier des VieillêsForges de Trois-Rivières, Centre de Servicesen Déficience Intellectuelle Mouricie/Bois-Froncs,oinsi que le Cêntre du Florèsde Rosemère,de leur colloboroiion à l'expérimentotion, : L'enfont-cible est celui qui, lorsque lo fomille dénombroit plusd'un enfont, o été portrculièrementciblé dons le plus élevé à cette étude et ce, sur lo bose du résultot .l990), l ' i n d e xd e s l r e s sp o r e n t o l ( A b i d i n , Dimensions socioéconomiques et microsocialesdes mauvais traitements envers les enfants: Le cas de Montréal. In C. Bouchard, C. Chamberland & J. Beaudry. Prédire et prévenir les mauvais traitements envers les enfants (pp. 7-41). Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale, Université du Québec à Montréal, Édition , Conseil québécois de la recherche sociale, Montréal. a Chaney R.H., Eyman R.K., Givens C.A. & Valdes C.D. (1985). 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